Tripartite, Prioritäten der Regierung, Staatshaushalt: die ... - LCGB
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16<br />
Soins de santé<br />
Frontaliers exerçant une<br />
activité d’indépendant à titre<br />
complémentaire en Belgique<br />
Lorsqu’un travailleur frontalier<br />
exerce une activité salariée à<br />
temps plein au Grand-Duché et,<br />
en parallèle, une activité d’indépendant<br />
à titre complémentaire<br />
en Belgique, il se trouve confronté<br />
à un double-assujettissement à la<br />
sécurité sociale. C’est-à-dire qu’il<br />
aura un statut d’indépendant en<br />
Belgique et de salarié au Luxembourg.<br />
Situation pénalisante<br />
Ce double-assujettissement,<br />
qui est prévu par l’article 14 quater<br />
du Règlement européen 1408/<br />
71, entraîne des conséquences<br />
pénalisantes pour le frontaliers et<br />
sa famille:<br />
En effet, pour les soins effectués<br />
en Belgique, le frontalier et<br />
ses personnes à charge sont rattachés<br />
au statut indépendant. Le<br />
statut de salarié frontalier est<br />
donc perdu (refus des BL1). Cela<br />
entraîne que ces personnes bénéficient<br />
uniquement du remboursement<br />
prévu par la législation<br />
belge et ne peuvent plus bénéficier<br />
du complément de remboursement<br />
de soins de santé à<br />
charge du Luxembourg en cas de<br />
soins prodigués en Belgique.<br />
De plus, ce frontalier, ayant un<br />
statut d’indépendant en Belgique<br />
sera, comme tout indépendant<br />
belge, uniquement couvert pour<br />
les gros risques en Belgique. S’il<br />
<strong>LCGB</strong><br />
veut également être couvert pour<br />
le petits risques et bénéficier du<br />
remboursement de soins de santé<br />
en Belgique (pour lui et ses personnes<br />
à charge, il devra impérativement<br />
cotiser pour les «petits<br />
risques», ce qui entraîne une<br />
dépense financière supplémentaire<br />
non-négligeable pouvant<br />
aller de 40 à 110 € par mois (alors<br />
qu’un droit, lié au statut de salarié,<br />
existe par ailleurs).<br />
En cas de soins effectués au<br />
Luxembourg, ce sera alors le statut<br />
de salarié frontalier qui primera<br />
et il pourra bénéficier, comme<br />
tout autre travailleur frontalier,<br />
des remboursements prévus par la<br />
réglementation luxembourgeoise.<br />
Situation paradoxale ...<br />
Tél.: 49 94 24-1<br />
www.lcgb.lu<br />
Pourtant, dans un arrêt de la<br />
Cour européenne du 19 mars<br />
2002 (affaire C-393/99 et 394-99),<br />
la Cour invite les juges nationaux<br />
à vérifier que les dispositions appliquées<br />
en vertu des articles précités<br />
du 1408/71 débouchent bien<br />
sur une protection sociale pour<br />
le travailleur et, d’autre part, d’écarter<br />
ces dispositions dès lors<br />
qu’elles conduiraient à faire perdre<br />
au travailleur un avantage<br />
de sécurité sociale en vigueur<br />
entre deux Etats membres.<br />
Nous assistons bien, en cas de<br />
non-acceptation des formulaires<br />
BL1, à une perte d’avantage de<br />
sécurité sociale (perte du complément<br />
de remboursement à charge<br />
du Luxembourg et moyennant<br />
pourtant cotisations supplémentaires),<br />
ce qui est contraire aux recommandations<br />
de l’arrêt précité.<br />
Cette situation est d’autant<br />
plus paradoxale que le conjoint<br />
d’un frontalier qui aurait une<br />
activité indépendante, et dont le<br />
revenu trimestriel ne dépasse pas<br />
2144.64 € (chiffre de septembre<br />
2004) est reconnu comme étant à<br />
charge du frontalier et bénéficie<br />
des compléments de remboursement<br />
à charge du Luxembourg.<br />
Le frontalier exerçant luimême<br />
une activité complémentaire<br />
en Belgique sera par contre<br />
obligé de cotiser pour les petits<br />
risques et sortira du cadre de la<br />
convention belgo-lux. de soins de<br />
santé et perdra ce droit au complément.<br />
A noter également que le salarié<br />
belge dans la même situation<br />
n’a lui, pas d’obligation de cotiser<br />
pour les petits risques pour son<br />
activité indépendante à titre complémentaire<br />
en Belgique.<br />
Solutions en vue<br />
Deux solutions pointent heureusement<br />
à l’horizon. D’une part,<br />
un projet de loi belge harmonisant<br />
le statut des indépendants et<br />
ne faisant plus de distinctions<br />
entre les gros risques et les petits<br />
risques est sur le table et devrait<br />
être voté dans les prochains mois.<br />
D’autre part, le nouveau Règlement<br />
européen 883/2004, qui<br />
remplacera le Règlement 1408/71,<br />
solutionnera ce problème en faisant<br />
primer le statut de salarié du<br />
frontalier par rapport au statut<br />
indépendant. Ce nouveau règlement<br />
entrera en vigueur dès la<br />
publication du règlement d’application<br />
qui est prévue pour fin<br />
2005 ou début 2006.