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29. Aargauisches Kantonalmusikfest in Brugg Seite 4 Les fanfares ...

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approfondie que celle de la plupart<br />

de ses collègues. Il a commencé<br />

son activité de directeur en<br />

1924 avec la Konkordia de Wolfwil<br />

(jusqu’en 1926) et la Musikgesellschaft<br />

(MG) de Hägendorf-Rickenbach<br />

(jusqu’en 1942). Par la<br />

suite, sa carrière l’a conduit à diriger<br />

les sociétés de musique de<br />

Langendorf, Olten, Soleure, Kappel<br />

et l’«Helvetia» de Granges.<br />

En 1927 déjà, Stephan Jaeggi<br />

participe à un Fête fédérale de<br />

musique, en l’occurrence celle de<br />

La Chaux-de-Fonds. A la tête de<br />

la MG Hägendorf-Rickenbach, il<br />

obtient le premier rang en 3 e catégorie.<br />

En 1931, lors de la Fédérale<br />

de Berne, toujours avec la<br />

même société, mais en 2 e catégorie,<br />

il décroche une excellente<br />

deuxième place. A cette même<br />

occasion, en 1 ère catégorie, il remporte<br />

encore à la tête de la Stadtmusik<br />

de Soleure le 1 er rang, exaequo<br />

avec l’Harmonie de Sion.<br />

La création d’un<br />

répertoire orig<strong>in</strong>al<br />

pour <strong>fanfares</strong><br />

Mais revenons à son activité<br />

de compositeur: au début du 20 e<br />

siècle, quand, dans tous les pays,<br />

les <strong>fanfares</strong> et harmonies avaient<br />

désormais établi leur formation,<br />

s’est présentée pour la première<br />

fois l’exigence de créer un répertoire<br />

orig<strong>in</strong>al pour ce moyen d’expression.<br />

Si, jusqu’en 1910, les<br />

compositions orig<strong>in</strong>ales pour formations<br />

de vents représentaient<br />

une véritable rareté (à l’exception<br />

des marches et des chorals), à partir<br />

de cette date, l’évolution musicale<br />

conduira à créer un répertoire<br />

de grande valeur artistique pour<br />

les ensembles de vents.<br />

C’est a<strong>in</strong>si qu’en Angleterre<br />

vont paraître des œuvres qui<br />

marquent une pierre blanche<br />

dans le répertoire des vents. Il<br />

s’agit par exemple des très fameuses<br />

«Suites» op. 28, n°1 et 2<br />

de Gustav Holst ou de l’«English<br />

Folk Song Suite» de Ralph Vaughan-Williams.<br />

En France, le niveau<br />

d’excellence absolue atte<strong>in</strong>t<br />

par les musiques militaires parisiennes<br />

stimule la création de véritables<br />

chefs-d’œuvre du genre<br />

(par exemple les «Dyonisiaques»<br />

de Florent Schmitt, en 1913).<br />

Evolution en Suisse aussi<br />

En Suisse également, on ressent<br />

l’exigence de créer un réper-<br />

toire de musique sérieuse, au<br />

contenu adapté à la compréhension<br />

musicale des formations de<br />

musiciens amateurs, habitués<br />

(dans le meilleur des cas) aux sonorités<br />

familières et caressantes<br />

des transcriptions de pièces symphoniques<br />

ou d’opéras. Stephan<br />

Jaeggi s’est engagé avec déterm<strong>in</strong>ation<br />

à la création d’un tel répertoire<br />

apte à remplacer les<br />

transcriptions symphoniques en<br />

vogue à l’époque.<br />

Dans le rapport du jury de la<br />

Fédérale de Berne où Stephan<br />

Jaeggi avait exécuté comme morceau<br />

libre son ouverture «Menschen<br />

von Heute», on peut lire:<br />

«En <strong>in</strong>terprétant en création cette<br />

œuvre de son dist<strong>in</strong>gué directeur,<br />

la société de Hägendorf a rompu la<br />

monotonie du répertoire traditionnel<br />

des concours de musique.»<br />

Succès et désillusion<br />

Malgré ce succès, Stephan<br />

Jaeggi connaîtra ultérieurement<br />

des moments difficiles lorsque<br />

des œuvres d’autres compositeurs<br />

– aujourd’hui totalement<br />

oubliés – seront préférées aux<br />

siennes comme imposés des<br />

Fêtes fédérales. C’est probablement<br />

au refus des morceaux qu’il<br />

avait proposés pour la Fédérale<br />

de Berne qu’il faut attribuer la<br />

pause extraord<strong>in</strong>airement longue<br />

qu’il a connue dans sa création<br />

musicale, jusqu’en 1935.<br />

En 1933, Stephan Jaeggi est<br />

nommé directeur de la Stadtmusik<br />

de Berne. Avec cette formation,<br />

il triomphera deux ans plus tard<br />

en remportant le 1 er rang de la catégorie<br />

excellence lors de la Fédérale<br />

de Lucerne. A cette occasion,<br />

il exécute une transcription de sa<br />

ma<strong>in</strong> de la rhaposdie «Italia» d’Alfredo<br />

Casella. Stephan Jaeggi fut<br />

d’ailleurs un <strong>in</strong>fatigable arrangeur<br />

et il compte à son actif 176 transcriptions<br />

d’œuvres, pour la plupart<br />

de l’époque romantique.<br />

Le temps de la plus<br />

grande maturité avec la<br />

«Festliche Ouvertüre»<br />

Sa pause créatrice s’achève<br />

avec une commande de Radio<br />

Berne: la «Festliche Ouvertüre»<br />

fut créée le 10 décembre 1935 à<br />

l’occasion des festivités marquant<br />

les dix ans de la fondation des<br />

studios radiophoniques. Cette<br />

pièce, qui fut utilisée plus tard<br />

comme imposé lors de la Fédérale<br />

de Zurich en 1947, présente des<br />

articulations et une maturité supérieures<br />

aux compositions précédentes.<br />

Elle est écrite dans une<br />

forme de sonate précédée d’une<br />

ample <strong>in</strong>troduction très lente (similaire<br />

à la forme privilégiée par<br />

Ross<strong>in</strong>i pour ses ouvertures).<br />

Le langage musical est lié à<br />

l’esprit romantique. Dans plusieurs<br />

passages, on ressent l’<strong>in</strong>fluence<br />

de la musique de Dvorak<br />

(on croit reconnaître un motif de<br />

la «Symphonie du nouveau monde»,<br />

non?), un compositeur avec<br />

qui Stephan Jaeggi partage la propension<br />

pour les mélodies modales.<br />

La structure est très solide,<br />

comme du granit. Dans le f<strong>in</strong>al, le<br />

thème pr<strong>in</strong>cipal est réexposé<br />

dans un «grandioso» très<br />

suggestif.<br />

Diffusion difficile<br />

Dans ces années-là, les<br />

œuvres de Stephan Jaeggi rencontrent<br />

beaucoup de difficultés<br />

à être diffusées. <strong>Les</strong> raisons en<br />

sont diverses, mais à attribuer en<br />

particulier au fait que les goûts<br />

musicaux des directeurs n’étaient<br />

pas encore assez mûrs pour exécuter<br />

des pièces orig<strong>in</strong>ales. En<br />

outre, avec la Stadtmusik de Berne,<br />

Stephan Jaeggi lui-même a<br />

toujours préféré, dans les grandes<br />

occasions, présenter des transcriptions<br />

plutôt que de prendre le<br />

risque d’<strong>in</strong>terpréter des compositions<br />

orig<strong>in</strong>ales.<br />

Il est vraisemblable que la<br />

pression soit venue de l’<strong>in</strong>térieur<br />

de la société, au nom du respect<br />

de la tradition, pour <strong>in</strong>fluencer<br />

ces choix. Mais il faut également<br />

mentionner le choix courageux<br />

de transcrire des œuvres comme<br />

la suite de «L’oiseau de feu» de<br />

Strav<strong>in</strong>ski (<strong>in</strong>terprétée dès 1936)<br />

ou le mouvement f<strong>in</strong>al du poème<br />

symphonique «La mer» de Debussy,<br />

sans oublier la rhapsodie<br />

«Italia» de Casella, déjà citée. Il<br />

est à ce titre curieux de constater<br />

combien Jaeggi était très ouvert à<br />

la modernité dans la recherche<br />

de nouvelles œuvres à transcrire<br />

et combien il est resté fortement<br />

lié à la tradition classico-romantique<br />

dans ses propres créations.<br />

Lutte pour réformer<br />

l’<strong>in</strong>strumentation<br />

Passons ma<strong>in</strong>tenant au chapitre<br />

de l’<strong>in</strong>strumentation: la tradition<br />

prussienne, importée en<br />

Revue des musiques<br />

Suisse par de nombreux chefs<br />

d’orig<strong>in</strong>e allemande (parmi lesquels<br />

Carl Friedemann, le prédécesseur<br />

de Stephan Jaeggi à Berne)<br />

se contentait d’une <strong>in</strong>strumentation<br />

avec relativement peu<br />

de bois et se caractérisait par l’exclusion<br />

total des saxophones politiquement<br />

«trop français»!<br />

Stephan Jaeggi s’est tout de<br />

suite engagé pour élargir le registre<br />

des clar<strong>in</strong>ettes (il ne faut<br />

pas oublier que lui-même pratiquait<br />

cet <strong>in</strong>strument) et pour <strong>in</strong>troduire<br />

des clar<strong>in</strong>ettes altos et<br />

basses. La sonorité y a gagné en<br />

douceur et les clar<strong>in</strong>ettistes n’ont<br />

plus eu beso<strong>in</strong> de forcer leur son<br />

pour équilibrer celui des cuivres.<br />

Chez ces derniers, le style d’exécution<br />

a dû être modifié, en soignant<br />

la sonorité pour s’éloigner<br />

du style martial, typiquement<br />

teuton. Dans les petits cuivres,<br />

Stephan Jaeggi <strong>in</strong>troduit, à côté<br />

des trompettes, un cornet mib et<br />

des bugles qui soutiennent en<br />

particulier les lignes musicales<br />

des clar<strong>in</strong>ettes.<br />

<strong>Les</strong> cors: le registre<br />

central<br />

<strong>Les</strong> cors sont au nombre de<br />

quatre et occupent le registre<br />

central. Souvent s’y ajoute encore<br />

une partie de cor dite «cor mélodie»<br />

à qui vient confiée une ligne<br />

mélodique. On trouve encore<br />

deux euphoniums (le premier<br />

joue en particulier les passages<br />

cantabile, tandis que le second<br />

est pratiquement conf<strong>in</strong>é à l’accompagnement),<br />

un baryton et<br />

des basses en mib et en sib. La<br />

section des cuivres est complétée<br />

par des trombones, à trois voix.<br />

Dans les bois, outre la famille<br />

des clar<strong>in</strong>ettes, on recense des<br />

flûtes, des hautbois, des bassons,<br />

mais la famille des saxophones<br />

est absente. Stephan Jaeggi n’a jamais<br />

réussi à l’imposer du fait de<br />

l’opposition farouche des musiciens<br />

bernois. A l’occasion de<br />

certa<strong>in</strong>s concerts, il a en revanche<br />

engagé des <strong>in</strong>struments<br />

exceptionnels comme la harpe, le<br />

piano et des contrebasses à<br />

cordes. Il y en avait même trois<br />

lors d’un concert «historique»<br />

donné lors de la Landi de Zurich,<br />

le 13 août 1939 où la Stadtmusik a<br />

entre autres <strong>in</strong>terprété la suite de<br />

«L’oiseau de feu».<br />

Franco Cesar<strong>in</strong>i/trad. jrf<br />

A Suivre.<br />

UNISONO 12 •2003 23

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