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Legendary pianist and conductor Daniel<br />

Barenboim is bringing the West-Eastern Divan<br />

Orchestra, which he founded with the late,<br />

great Palestinian intellectual Edward Saïd, to<br />

this year’s Proms. Rachel Halliburton met him<br />

GRACE NOTES<br />

QUELQUES NOTES<br />

EN FINESSE…<br />

Le grand chef d’orchestre Daniel Barenboim<br />

sera cette année aux Proms avec son<br />

West-Eastern Divan Orchestra, initiative<br />

musicale fondée avec le regretté intellectuel<br />

palestinien Edward Saïd<br />

if the classical music world were scouting for an<br />

Olympian, it wouldn’t take long for the spotlight to fall<br />

on Daniel Barenboim. True, the traditional Olympic gear<br />

might have to go: the maestro probably wouldn’t take<br />

kindly to Spandex. But in terms of physical dexterity,<br />

technique, and sheer bloody-minded strength, the<br />

70-year-old pianist and conductor is certainly a frontrunner.<br />

This summer, he is bringing his West-Eastern<br />

Divan orchestra – which famously comprises both Arab and<br />

Israeli musicians – to play all Beethoven’s symphonies at<br />

the Proms, with the triumphant Ninth marking the opening<br />

of the Olympics. This will be just the latest in a series of<br />

marathons: in 2002, he staged 10 Wagner operas in 14<br />

days, while this month, he will conduct all of Bruckner’s<br />

symphonies in Vienna, with six of Mozart’s piano concertos<br />

thrown in for good measure. Even his detractors cannot<br />

deny that the man has stamina. ‘They say it’s legendary,’ he<br />

quips when we meet. ‘That means it’s not real.’<br />

Yet the stamina – illusory or not – isn’t what gives<br />

Barenboim’s concerts their energy. Nor is there ever the<br />

sense that he’s presiding over a Beethoven production line,<br />

or exporting Bruckner in bulk for classical music junkies.<br />

Critics talk about his almost improvisatory style, an ability<br />

to make any piece of music – even one as hackneyed as the<br />

fi rst movement of Beethoven’s Moonlight Sonata – shimmer<br />

with new resonances. His 2008 performance of the entire<br />

sonata cycle ‘sounded as radical as Stravinsky’, raved the<br />

Evening Standard. ‘When I play a piece of Chopin or<br />

Beethoven, even one that I’ve known for 60 years, I will still<br />

fi nd out something about it that I’ve never noticed before,’<br />

he declares. ‘Were I then to play it the next day, I would<br />

have more knowledge, but I’d still have to start from scratch<br />

because sound is ephemeral.’<br />

Earlier that day, I’d seen Barenboim in conversation<br />

68 metropolitan<br />

si la musique classique se cherchait un champion<br />

olympique, son choix se porterait vite sur Daniel<br />

Barenboim. Le maestro ne sauterait certes pas de joie à<br />

l’idée d’enfi ler une tenue en Lycra, mais, à soixante-dix<br />

ans, en termes d’adresse, de technique et de puissance<br />

physiques, le pianiste et chef d’orchestre n’a rien à<br />

envier aux meilleurs athlètes. Son célèbre West-Eastern<br />

Divan Orchestra, composé de musiciens arabes et<br />

israéliens, sera cet été à l’affi che du festival Proms, où il<br />

jouera l’intégralité des symphonies de Beethoven, avec<br />

sa triomphante Neuvième en ouverture des Jeux. Un<br />

marathon de plus pour celui qui, en 2002, a mis en scène<br />

dix opéras de Wagner en 14 jours et dirigera ce mois-ci<br />

à Vienne toutes les symphonies de Bruckner et six des<br />

concertos pour piano de Mozart. Même ses détracteurs<br />

en conviennent : l’homme ne faiblit pas. « Ils disent que<br />

mon énergie est légendaire, glisse-t-il, badin, lors de notre<br />

rencontre. Ce qui signifi e qu’elle n’existe pas. »<br />

Ce n’est pourtant pas à son énergie, réelle ou supposée,<br />

que ses concerts doivent leur force. Ce qu’ils ont de plus<br />

remarquable, c’est cette sensation que jamais Barenboim<br />

ne traite Beethoven ou Bruckner comme de vulgaires<br />

produits de gros à livrer en masse aux amateurs de<br />

musique classique. Les critiques s’émerveillent de son<br />

style presque improvisé et de sa capacité à illuminer de<br />

résonnances nouvelles jusqu’aux morceaux les plus joués<br />

et rejoués. Ainsi, la Sonate au clair de Lune de Beethoven,<br />

jouée en 2008 dans le cadre de son cycle de sonates, a fait<br />

s’enthousiasmer un Evening Standard subjugué par ses<br />

sonorités « aussi radicales que du Stravinsky ». « Quand<br />

je joue Chopin ou Beethoven, même un morceau que je<br />

connais depuis soixante ans, j’y trouve toujours quelque<br />

chose de nouveau. Je veux toujours repartir de zéro car le<br />

son est éphémère. »<br />

Plus tôt dans la journée, j’avais aperçu Barenboim en<br />

pleine conversation avec le présentateur du journal télé de<br />

Channel 4, Jon Snow, à la School of Oriental and African<br />

Studies de Londres. Abordant des sujets aussi variés que<br />

le Moyen-Orient ou les problèmes de l’enseignement<br />

musical d’aujourd’hui, cet homme apparaît animé d’une<br />

curiosité fl uide qui, avec sa conviction absolue de l’attrait<br />

démocratique que peuvent représenter des œuvres<br />

complexes et nuancées, en fait une affi che idéale pour<br />

les Proms. Gageons qu’ils seront nombreux à écouter ce<br />

message au Royal Albert Hall, où un nouveau record fut<br />

établi l’année dernière, avec 300 000 visiteurs sur les huit<br />

semaines du festival. Audacieux, le programme de cette<br />

année, avec des œuvres de John Cage ou un concert pour<br />

enfants sur le thème de Wallace et Gromit, devrait assurer<br />

des ventes comparables. Point d’orgue du festival, le West-<br />

Eastern Divan Orchestra, fondé en 1999 par Barenboim<br />

et le regretté intellectuel palestinien Edward Saïd, jouera<br />

symphonies de Beethoven et œuvres de Pierre Boulez.<br />

Si, lors de son entretien avec Snow, le chef d’orchestre<br />

a évoqué sa frustration de voir de nombreux musiciens<br />

étudier leur répertoire sans faire le lien avec les forces<br />

politiques et sociales l’ayant fait naître, n’allez pas<br />

with Channel 4 News presenter Jon Snow, airing his Photography: Rex Features

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