Analele Universităţii Titu Maiorescu Seria Drept - Universitatea Titu ...
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LE ROLE DU SOFT LAW DANS L’INTERPRETATION DU DROIT INTERNATIONAL<br />
seraient ouverts aux sujets de droit international par la voie du soft law que<br />
l’on désigne en français par droit mou, droit souple ou droit vert 3 . La variété<br />
des effets normatifs serait encore renforcée par la profonde hétérogénéité de<br />
la catégorie soft law. Entreraient dans la catégorie, des instruments aussi<br />
différents que la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et<br />
l’appel d’Heidelberg lancé en 1992 par plus de 250 chercheurs de renom<br />
avant l’ouverture de la Conférence de Rio sur l’environnement et le<br />
développement 4 . Cet exemple renvoie à un élément important de<br />
classification des instruments soft law à raison de leur origine. Ainsi, dans<br />
un article stimulant sur la question mais excessif dans ses conclusions,<br />
Andrew T. Guzman et Timothy L. Meyer considèrent ils que tout ce qui est<br />
law-like, tout ce qui ressemble à du droit peut être classé dans la catégorie<br />
soft law 5 . Si les manifestations les plus fréquentes du soft law concernent<br />
des actes adoptés par les Etats au sein des organisations internationales ou<br />
lors de conférences internationales, il est également raisonnable de classer<br />
sous cet énoncé attrape tout, les codes de conduite privée. Certains de ces<br />
codes, ou lignes directrices jouent un rôle considérable en droit<br />
international. C’est notamment le cas, dans le champ du droit du commerce<br />
international des Principes Unidroit 6 . La pratique est en cette matière<br />
particulièrement volatile, rétive à toute forme de systématisation. Nous<br />
n’évoquerons pas cette forme de soft law qui a ses caractéristiques propres.<br />
Nous ne suivrons pas non plus les pistes ouvertes par certains auteurs<br />
considérant que l’on peut rattacher à la catégorie soft law les principes<br />
généraux de droit et les standards. L’argument en faveur de l’inclusion<br />
exposé avec une grande prudence par Jean-Michel Jacquet consiste à<br />
affirmer que les normes à contenu flexible, voire multiple peuvent de ce fait<br />
être classées dans la catégorie objet de l’étude 7 . Il semble dès lors que la<br />
thèse défendue consiste à affirmer que l’entrée dans la catégorie se fait par<br />
sur quelques problèmes de méthode en droit international du développement », Le droit des<br />
peuples à disposer d’eux-mêmes – Méthodes d’analyse du droit international – Mélanges<br />
offerts à Charles Chaumont, Pedone, Paris, 1984, p. 488.<br />
3 La Commission spécialisée de terminologie et de néologie préconise l’usage de<br />
l’expression « droit souple » : Les Annonces de la Seine, 2008, n° 20, p. 4.<br />
4 Appel d’Heidelberg, 14 avril 1992 (rendu public le 1 er juin 1992) reproduit dans D.<br />
Lecourt, Contre la peur, P.U.F., Paris, 1999, pp. 160-161.<br />
5 Andrew T. Guzman, Timothy L. Meyer, « International Soft Law », non publié, p. 4.<br />
6 Sur la question Stefan Vogenauer, Jan Kleinheisterkamp (ed.), Commentary on the<br />
UNIDROIT principles of international commercial contracts (PICC), Oxford University<br />
Press, 2009, 1319 pages.<br />
7 Jean-Michel Jacquet, « L’émergence du droit souple (ou le droit ‘‘réel’’ dépassé par son<br />
double) », Etudes à la mémoire du professeur Bruno Oppetit, Litec, Paris, 2009, p. 334.<br />
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