Mining and Sustainable Development II - DTIE
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<strong>Mining</strong><br />
Il est difficile de ne pas faire de rapprochements<br />
entre l’existence de telles sources de pollutions et<br />
l’observation d’une espérance de vie abrégée d’une<br />
dizaine d’années pour les populations locales directement<br />
concernées par rapport aux populations<br />
vivant à quelques dizaines de kilomètres, voire<br />
quelques kilomètres dans des zones préservées de<br />
ces pollutions (Dzhida République Bouriate, CEI<br />
1997 ; Kolonin et alii, 1994 – Subarnarekha Basin,<br />
Etat de Bihar, Inde).<br />
L’objet du présent exposé n’est certes pas de présenter<br />
l’ensemble des problèmes environnementaux<br />
liés aux résidus miniers, mais de montrer comment<br />
la prise en compte des caractéristiques propres à ces<br />
résidus peut dans un certain nombre de cas contribuer<br />
à participer au coût de la mise en sécurité de<br />
ces résidus. Or celle-ci apparaît aujourd’hui indispensable<br />
dans le cadre du développement durable,<br />
non seulement pour la préservation immédiate des<br />
populations concernées, mais aussi pour l’acceptabilité<br />
de la poursuite de l’activité minière, indispensable<br />
au développement de l’humanité.<br />
Figure 1<br />
Schéma global des interaction eaux/roches dans un contexte minier<br />
(d’après R. Fabriol - BRGM - 1977)<br />
Résidus<br />
d'extraction<br />
Ecoulements<br />
modifiés<br />
Extraction<br />
Ruissellement<br />
Exhaure<br />
Traitement<br />
Résidus de traitement<br />
Précipitations<br />
météoriques<br />
Décantation<br />
Infiltration<br />
Captage<br />
Résidus miniers et résidus de<br />
traitement<br />
La plupart du temps on peut distinguer deux types<br />
de résidus miniers :<br />
◆ les résidus miniers proprement dits sont les<br />
roches de teneur en éléments de valeur nulle ou<br />
infra économique (trop faible), extraites du sol<br />
seulement parce que leur extraction est indispensable<br />
pour accéder au minerai lui-même, compte<br />
tenu de la méthode minière choisie. Ces résidus se<br />
présentent le plus souvent sous forme de blocs<br />
rocheux, relativement peu réactifs chimiquement<br />
et de tenue mécanique normale ; parfois il peut<br />
s’agir de recouvrement argileux ou encore du sol<br />
arable superficiel ;<br />
◆ les résidus de traitement sont obtenus à l’issue du<br />
processus d’extraction des éléments de valeur du<br />
minerai (opération de traitement). Ils se composent<br />
de particules relativement fines dont la taille des<br />
plus grosses est de quelques dizaines voire de<br />
quelques centaines de microns. Cette faible granulométrie<br />
résulte de l’opération de broyage des<br />
roches nécessaire aux différentes opérations d’extraction<br />
des minerais. La plupart des procédés de traitement<br />
se réalisant en milieu aqueux, ces résidus se<br />
présentent fréquemment sous forme de particules<br />
solides en suspension aqueuse. Ils sont alors souvent<br />
très réactifs du fait de cette finesse et de leur composition<br />
minéralogique, notamment qu<strong>and</strong> la<br />
minéralisation de valeur économique est sulfurée.<br />
Leur tenue mécanique est fréquemment médiocre.<br />
La principale distinction entre ces deux types de<br />
résidus est leur granulométrie. Il en découle des<br />
caractéristiques géotechniques et une réactivité<br />
physico-chimique très différente qui ont un<br />
impact important sur l’usage que l’on peut en faire.<br />
Ainsi, les résidus ayant subi le processus de broyage<br />
inclus dans un procédé de traitement, bénéficient<br />
déjà d’une certaine valeur ajoutée liée à leur<br />
finesse. Les éventuelles opérations de retraitement<br />
ou d’extraction des valeurs résiduelles seront moins<br />
énergivores. De même les éventuelles réutilisations<br />
comme par exemple en produit de charge en seront<br />
facilitées.<br />
Différentes voies de valorisation des<br />
résidus de l’industrie minière<br />
La valorisation des résidus de l’industrie minière<br />
peut se faire par différentes approches, soit en<br />
s’efforçant, comme s’il s’agissait d’un minerai, d’en<br />
extraire des produits march<strong>and</strong>s, soit en considérant<br />
le résidu comme un tout valorisable dans son<br />
ensemble, par exemple pour en faire une matière<br />
première de travaux publics ou pour créer un sol<br />
agronomique parfois moyennant l’ajout d’éléments<br />
fertilisants (Cadillon M., Lancar R., 1997).<br />
Une combinaison des deux approches est évidemment<br />
possible : elle permet d’extraire de leur<br />
gangue qui sera ensuite banalisée ou valorisée soit<br />
des minéraux directement march<strong>and</strong>s comme du<br />
charbon, soit des minéraux potentiellement polluants<br />
comme des sulfures susceptibles de nuire à<br />
la fois à l’utilisation en agriculture et en travaux<br />
publics par relargage d’acide et de métaux lourds.<br />
Cette approche bien développée en Europe occidentale,<br />
en particulier pour les résidus de l’industrie<br />
charbonnière (Delaume M., 1997) doit<br />
obligatoirement prendre en compte le développement<br />
socio-économique local et les besoins qui lui<br />
correspondent. Par exemple, la valorisation de<br />
matériaux pouvant servir de soubassement à des<br />
constructions d’autoroutes ou à des parcours de<br />
golf ou encore comme matière première industrielle<br />
(argiles, calcaires, etc.) ne sera pas la même<br />
dans une région où l’activité de génie civil est<br />
dense et l’extraction de granulats réglementée et<br />
dans une région à faible densité de population et<br />
de développement.<br />
Les résidus miniers ont été produits par des procédés<br />
de traitement correspondant à l’état de l’art<br />
existant sur le site de production au moment de<br />
cette production. Or, les performances technicoéconomiques<br />
des procédés de traitement se sont<br />
améliorées avec le temps, ce qui leur a permis de<br />
satisfaire à des contraintes plus sévères comme<br />
l’appauvrissement des minerais traités (les minerais<br />
les plus riches s’épuisant), ou la baisse généralisée<br />
depuis plusieurs décennies des cours des matières<br />
premières (Lassonde P., 1997) : il apparaît donc<br />
normal que des techniques récentes puissent de<br />
façon économique extraire une nouvelle quantité<br />
de minéral de valeur d’un stérile élaboré quelques<br />
dizaines d’années plus tôt. Parfois même il arrive<br />
que des résidus soient retraités à plusieurs reprises<br />
et à un intervalle de quelques années par des techniques<br />
identiques, mais aux performances si<br />
médiocres qu’à chaque fois ce n’est qu’une fraction<br />
modeste du métal de valeur, mais économiquement<br />
suffisante aux yeux de l’opérateur, qui est extraite :<br />
on explique parfois cette nouvelle récolte par « une<br />
régénération » avec le temps du minéral de valeur !<br />
Procédés physiques et<br />
physico-chimiques<br />
Procédés gravimétriques<br />
L’introduction des séparations par milieux denses,<br />
basées sur une séparation dans une suspension à<br />
base de ferrosilicium ou de magnétite de densité<br />
intermédiaire entre les densités des deux minéraux<br />
à séparer ne sont certes pas très récentes car elles<br />
datent de plus d’une quarantaine d’années, mais<br />
elles ont permis d’extraire des quantités appréciables<br />
de charbon des résidus de traitement effectués<br />
avec des méthodes plus rustiques et elles<br />
gardent certainement un bon potentiel en Europe<br />
centrale et orientale ainsi qu’en CEI (le manque de<br />
disponibilité de pompe de qualité y interdisait leur<br />
emploi). Ces procédés (figure 2) s’appliquent à des<br />
particules de dimensions millimétriques ou centimétriques.<br />
Les séparateurs centrifuges sont des équipements<br />
relativement nouveaux. Grâce au remplacement<br />
de la force de la pesanteur par une force<br />
centrifuge de plusieurs dizaines voire de plusieurs<br />
centaines de g, ils permettent la séparation de particules<br />
fines (quelques dizaines de µm), de poids<br />
spécifiques différents ; initialement développés<br />
pour le traitement des minerais d’or, ils s’adressent<br />
maintenant à de nombreux autres types de minerais<br />
et leur futur apparaît prometteur pour l’extraction<br />
des minéraux lourds contenus dans les<br />
résidus (figure 3).<br />
UNEP Industry <strong>and</strong> Environment – Special issue 2000 ◆ 79