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Mining and Sustainable Development II - DTIE

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<strong>Mining</strong><br />

Cas où le coût de l’extraction des<br />

éléments de valeur est inférieur à la<br />

valeur commerciale de ces éléments<br />

Ce cas, actuellement le plus connu et le plus facile<br />

à résoudre, peut être mis en oeuvre sur la base<br />

d’une initiative privée simple. De nombreux<br />

exemples peuvent être cités, notamment dans le<br />

domaine de l’or pour lequel bien souvent une opération<br />

de cyanuration, soit en cuve, soit en tas,<br />

permet, éventuellement après un rebroyage, de<br />

récupérer une quantité suffisante d’or à partir de<br />

résidus produits précédemment par une autre<br />

méthode (gravimétrie, flottation : exemple : Salsigne).<br />

La limite de rentabilité d’une opération<br />

d’extraction d’or pour des minerais frais se situant<br />

dans le meilleur des cas aux environs d’une teneur<br />

de l’ordre du g/tonne par cyanuration en tas ou de<br />

quelques centaines de mg/tonne par gravimétrie<br />

à partir de minerais alluvionnaires, on peut espérer<br />

extraire économiquement de l’or de résidus<br />

miniers pour des teneurs analogues. Malheureusement,<br />

le problème se complique souvent du fait<br />

des caractéristiques minéralogiques des résidus<br />

miniers : trop souvent -et en particulier qu<strong>and</strong><br />

l’impact de ces résidus sur l’environnement est<br />

majeur- l’or est accompagné d’une quantité telle<br />

de minéraux sulfurés eux-mêmes consommateurs<br />

de cyanure que le procédé de cyanuration devient<br />

prohibitif ou bien la forme de l’or est telle que son<br />

extraction par gravimétrie n’est pas économique ;<br />

cela se produit lorsque l’or extrêmement fin est lié<br />

à des sulfures ou encore finement associé à d’autres<br />

minéraux comme le quartz. De nombreux autres<br />

cas peuvent être cités, pour des métaux de base<br />

(Zinc de Zellidja au Maroc, Cu-Co de Kolwesi au<br />

Congo, Co de Bou Azzer au Maroc, Pb-Zn de<br />

Haute Silésie en Pologne), pour des métaux<br />

d’alliage (étain de Colquiri en Bolivie, tungstène),<br />

pour du charbon, etc.<br />

Bien entendu, pour les autorités en charge il<br />

sera indispensable de concéder les permis d’exploitation<br />

correspondants, de s’assurer que la mise en<br />

sécurité des nouveaux résidus produits s’effectuera<br />

dans des conditions correspondant aux normes<br />

internationales et en particulier ne laissera pas subsister<br />

de désordre écologique ; en effet, la teneur<br />

résiduelle des nouveaux stériles ne devrait pas permettre<br />

avant longtemps leur reprise et l’effacement<br />

de points noirs environnementaux dans des<br />

conditions d’autofinancement.<br />

Cas où le coût de l’extraction des<br />

éléments de valeur est supérieur à la<br />

valeur commerciale de ces éléments<br />

La reprise et le retraitement de ces résidus ne peuvent<br />

pas alors se justifier économiquement par la<br />

seule production associée de produits march<strong>and</strong>s,<br />

mais ils peuvent l’être si on prend en compte le<br />

problème d’une façon plus globale, en particulier<br />

en considérant le coût de la pollution et le coût des<br />

solutions alternatives permettant de faire cesser<br />

l’effet de cette pollution sur les populations<br />

concernées. L’initiative de ces opérations ne peut<br />

alors que rarement revenir à un entrepreneur<br />

privé, sauf si, cas exceptionnel, il lui est possible<br />

de prendre en compte le problème dans sa globalité<br />

économique.<br />

Figure 3<br />

Vue en coupe d’un séparateur centrifuge (d’après documentation Knelson)<br />

Alimentation générale<br />

Il faut alors distinguer deux situations, en fonction<br />

des coûts globaux des deux approches :<br />

Le retraitement des résidus ne présente pas d’intérêt<br />

économique global<br />

Entrent dans cette catégorie les résidus ne produisant<br />

pas de pollution ou de gène particulière<br />

ou bien pour lesquels des solutions peu onéreuses<br />

(en particulier n’impliquant pas une reprise du tas<br />

de résidus) peuvent limiter à des niveaux acceptables<br />

l’impact de la pollution (résidus mis en<br />

place sur des sols soit imperméables, soit jouant<br />

des rôles tampons vis-à-vis de la pollution chimique<br />

générée).<br />

Bien entendu, le retraitement des résidus ne<br />

sera pas alors la solution à retenir, sauf si une préoccupation<br />

à long terme de développement<br />

durable incitait à éliminer toutes les causes potentielles<br />

de pollution, fussent les moins probables.<br />

Le retraitement des résidus présente un intérêt global<br />

Ce cas se présente surtout lorsque, sur la base de<br />

l’intégration de tous les paramètres socio-économiques<br />

locaux, le coût de la suppression de l’effet<br />

de la pollution et des nuisances par une méthode<br />

mettant en oeuvre le retraitement des résidus est<br />

inférieur au coût de la suppression de cet effet par<br />

toute alternative acceptable, grâce aux recettes<br />

tirées de la valorisation de ce qui aura été extrait<br />

des résidus.<br />

Dans certaines circonstances, il peut en effet<br />

être intéressant de séparer les différents constituants<br />

des résidus, et cela, pour des raisons<br />

variées:<br />

◆ l’obtention des éléments nocifs sous une forme<br />

concentrée permet de limiter le coût d’un confinement<br />

sévère qui ne s’applique plus alors qu’à un<br />

volume limité. Le reste du stock de résidus pourra<br />

soit rester sur site, soit être utilisé, par exemple<br />

en travaux publics. En tout état de cause, il sera<br />

Bol centrifuge de<br />

concentration des lourds<br />

Cavité de drainage<br />

des fluides<br />

Décharge des<br />

concentrés<br />

plus facile de garantir un confinement strict s’il est<br />

limité à un volume faible que s’il s’adresse à un<br />

volume très important ;<br />

◆ l’élimination d’une source de pollution liée, par<br />

exemple, à la présence de sulfures de métaux<br />

lourds générant des solutions acides peut permettre<br />

d’éviter tout aussi bien l’impact direct sur la<br />

santé de la population des eaux de rivière ou de<br />

nappes polluées dont elles s’abreuvent, ou des aliments<br />

concentrant la pollution qu’elles consomment,<br />

et le coûteux traitement chimique curatif<br />

de ces eaux (au Kazakhstan, par exemple) ;<br />

◆ la libération de surfaces occupées par les tas de<br />

résidus au profit de leur mise à disposition pour<br />

des utilisations agricoles, industrielles ou sociales,<br />

de même que la suppression des effets polluants<br />

divers (sur l’écosystème, le réseau hydraulique,<br />

l’atmosphère, le paysage) correspondent à des<br />

gains significatifs pour les communautés locales<br />

et régionales, que l’on sait de mieux en mieux<br />

quantifier.<br />

Dans ces différents cas, il apparaît clairement<br />

que la globalité sous laquelle l’économie du système<br />

doit être considérée est subordonné à une<br />

supervision directe par l’Administration régionale<br />

qui devra veiller à ce que les solutions techniques<br />

retenues prennent bien en considération<br />

l’optimisation de l’ensemble des critères socioéconomico-politiques<br />

: dans certains cas<br />

extrêmes, une solution techniquement simple de<br />

ces problèmes d’impact des pollutions liées à<br />

l’existence de stériles miniers pourrait être basée<br />

sur le déplacement des populations, solution qui<br />

n’est pas sans lourdes conséquences politiques et<br />

sociales.<br />

On voit alors l’importance des outils d’aide à la<br />

décision destinés aux autorités locales, basés sur<br />

des approches faisant notamment appel à des sys-<br />

UNEP Industry <strong>and</strong> Environment – Special issue 2000 ◆ 81

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