Gabriella Swallow, Richard Bonynge and Sally Silver

[19] Enchantement!
Jules Ruelle (-1892)
Comme un rayon qui luit,
Toi, qui viens dans la nuit,
Beauté qui m’as séduit
Et dont mon cœur chérit l’image,
Es-tu l’ange gardien,
Mystique et doux lien?
Es-tu l’almée, ou bien
Un adorable et vain mirage?
Es-tu le désespoir
Insensible à la plainte?
Viens-tu du gouffre noir
Ou de la sphère sainte?
Qu’importe!
En te cherchant,
Dans un rêve enivrant,
Mon cœur charmé plane et t’implore.
Ange, Sylphe ou Péri,
Ô toi qui m’as souri,
Qui donc es-tu?
Je n’en sais rien, mais je t’adore!
Pendant les soirs d’été,
Que de fois j’ai chanté!
Vaporeuse beauté,
Toujours tu gardes le silence.
Pourtant l’ardent soupir
Des fleurs et du zéphyr
Et le ciel de saphir,
Tout me révèle ta présence.
Parfois je fus ravi,
Croyant voir ton sourire
Éclairer l’infini...
Ah! j’étais en délire!
Entends mon cri d’amour!
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[19] Enchantment!
Jules Ruelle
Like a shining ray of light
You, who come in the night,
You beauty who have seduced me
And whose image my heart cherishes,
Are you my guardian angel,
Mystical and sweet bond?
Are you a seductress, or rather
An adorable and vain illusion?
Are you despair,
Immune to complaint?
Do you come from the black abyss
or from the holy sphere?
What does it matter?
Seeking you
In an intoxicating dream,
My spellbound heart hovers and implores you.
Angel, sylph or peri,
Oh, you who have smiled on me
Who really are you?
I know nothing but that I adore you!
During Summer evenings
So many times have I sung!
Diaphanous beauty,
You always keep silent.
However the ardent sigh
Of the flowers and the west wind
And the sapphire sky,
Everything reveals to me your presence.
Sometimes I was overjoyed,
Believing I could see your smile
Lighting up the infinite…
Ah! I was delirious!
Hear my cry of love!
J’aime qu’on admire enfin
Toute ma personne!»
Et ce petit rien de rien,
Veut, du fond de l’âme,
Que chacun «la trouve bien!»
Ô fillette!.. ô femme!..
[15] La verdadera vida
music by J. Massenet and Marc Berthomieu
Léon Guillot de Saix (1885 - 1964)
La vie a mal guidé mes pas…
O mort accours à mon instance!
Pour qui la vie est un trépas,
La mort est la seule existence.
Après tous les humains débats
Il faut mourir afin de vivre,
Car notre existence ici-bas
N’est qu’une page d’un grand livre.
La vie est mon plus grand remords
La mort est ma plus grande envie
Puissé-je trouver dans la mort
Ce que tu cherches dans la vie.
[16] Amours bénis
André Alexandre (1860-1928)
Une aube fraîche... et printanière,
Avril ou Mai, je ne sais plus,
Des pleurs ont mouillé ma paupière,
Nos regards se sont confondus.
Un jour d’été, par la colline,
Vers le ciel nous montions tous deux;
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In short, I love people to admire
All of me!”
And this little mite,
From the depths of her soul,
Wants everyone “to think she’s pretty!”
Oh, little girl!.. Oh, woman!..
[15] Real life
music by J. Massenet and Marc Berthomieu
Léon Guillot de Saix
Life has not guided my steps well…
O death, rush to my aid!
For whom life is a torment,
Death is the only existence.
After all human struggles
You must die in order to live,
For our existence down here
Is but one page of a large book.
Life is my greatest sadness,
Death my greatest desire.
If I could only find in death
What you seek in life.
[16] Blessed love
André Alexandre
A cool dawn…. in the springtime,
April or May, I no longer remember,
My eyelids were wet with tears,
Our gazes mingled.
One Summer day, on the hill,
We both were climbing towards the sky;