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OUVERTURE
Président du Symposium
Benjamin Mouton
Président Honoraire d’ICOMOS France
mouton.benjamin@wanadoo.fr
C’est un honneur pour moi de présider le Comité Scientifique du Symposium de cette Assemblée générale.
Pour avoir participé à de nombreux Assemblées générales de l’ICOMOS et aux symposiums qui les accompagnaient,
je mesure l’honneur qui nous est fait à moi-même et à l’équipe qui a préparé le programme que nous
allons vous proposer au cours des prochains jours. Je mesure également les retombées d’un tel événement
pour notre organisation, le rayonnement que ces Assemblées peuvent avoir dans le monde entier pour la
conservation, préservation et la réutilisation du patrimoine.
Pour répondre à M. le Directeur des Patrimoines, je voudrais ajouter que nous ne resterons pas dans le domaine
intellectuel, et que notre objectif est d’être le plus concret, le plus pragmatique possible dans nos
conclusions afin d’offrir des outils pour l’avenir.
Le symposium de la présente XVIIème Assemblée générale d’ICOMOS se situe dans le prolongement direct
des travaux scientifiques d’ICOMOS, qui ont produit toute la richesse des textes de référence, déclarations et
chartes internationales, ayant traité du rapport du patrimoine à la société, et à son avenir.
Sur la notion de Patrimoine, et notamment, à Moscou, en 1978, et remontant au premier Congrès International
des Architectes et techniciens des Monuments Historiques qui s’est tenu à Paris en 1957 qui fut à l’origine
de la création d’ICOMOS, le président sortant Raymond Lemaire soulignait déjà « l’élargissement du concept
de Patrimoine des Monuments Historiques, aux œuvres de la Culture qui sont le produit de la vie quotidienne
».
A Madrid en 2002, la réflexion s’élargit au patrimoine immatériel : « le Patrimoine culturel, dans sa dimension
matérielle et immatérielle … est le principal véhicule de diversité culturelle à l’échelle nationale et internationale
».
En 2008, à Québec, « l’esprit du lieu donne une vision plus riche, dynamique, large et inclusive du Patrimoine
Culturel ».
Ainsi, en trente ans et un peu plus, la notion de patrimoine s’est élargie à partir du noyau fondamental et fondateur
du Monument Historique, pour s’enrichir des valeurs de mémoire, d’identité culturelle, et d’expression
tangible des civilisations. Mesurant alors la dimension culturelle et sociale ainsi révélée, les travaux d’ICOMOS
ont naturellement abordé les questions de développement et de société.
A Sofia, en 1996, sous le titre « Patrimoine et changements sociaux », la relation du Patrimoine avec les populations
locales a fait émerger les notions d’ « écologie sociale », et d’appropriation du Patrimoine par les habitants.
On pourrait même parler de « restitution » du patrimoine aux habitants.
A Mexico en 1999, abordant la relation du Patrimoine et du Développement Durable, Michael Petzet soulignait
la nécessité d’une harmonie entre « les objectifs écologiques, socio-politiques, économiques et culturels, afin
de libérer de son isolement la politique et la pratique de la conservation du Patrimoine ».
Mais la société mondiale évolue et change vite, elle se transforme profondément ; la « mondialisation » s’exprime
de plus en plus progressivement en termes de « normalisation », et de « banalisation », et engendre des
déséquilibres physiques, économiques, sociaux, et des réactions profondes et violentes de rejet. « Le développement,
disait Primo Levi, comprend plus de naufragés que de passagers ».
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Le patrimoine, moteur de déveLoppement
Heritage, driver of deveLopment