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INTRODUCTION
Philippe Bélaval
Directeur général des patrimoines, Ministère de la Culture et de la Communication
Monsieur le Président, Monsieur le sous-directeur adjoint au Directeur Général, Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Je tenais simplement à vous dire en quelques mots très simples que les thèmes choisis pour ce symposium par
les organisateurs de cette manifestation me paraissent absolument fondamentaux et rejoignent, au-delà de
leur diversité de formulation, un seul et même enjeu.
Praticiens du patrimoine, nous mesurons tous les jours que de nombreux interlocuteurs considèrent
malheureusement le patrimoine comme une charge, un obstacle ou un handicap au développement et à la
modernisation économique et sociale. Ce raisonnement, dans une période où l’ensemble des pays et des
sociétés, quel que soit leur niveau de développement, sont confrontés à des difficultés d’ordre financier, peut
conduire certains à envisager des coupes budgétaires touchant le patrimoine, ou, à tout le moins, à développer
un intérêt patrimonial très relatif.
Nous sommes pourtant tous bien évidemment convaincus qu’il s’agit là d’une erreur d’analyse tout à fait
fondamentale. Certes, le patrimoine peut représenter une dépense, mais c’est aussi, au premier chef, un atout
et un investissement. Le patrimoine peut faire beaucoup pour la constitution d’une société durable, pour la
constitution d’une véritable civilisation à échelle humaine. Les moyens qui y sont investis – via l’attractivité
touristique, l’agrément de vivre qui existe dans certaines villes ou région, les emplois directs ou indirects créés
par le patrimoine – apportent des retombées financières et économiques ainsi qu’un bénéfice social tout à fait
évident en terme de formation et d’identité des différentes communautés. Le patrimoine aide naturellement
et indéniablement à forger ce vouloir-vivre en commun, qui est à la base des sociétés les plus stables et les
plus solides.
C’est donc une formidable opportunité que de pouvoir discuter dans le cadre de ce symposium de la
manière dont la valeur patrimoniale et les valeurs liées au patrimoine peuvent se transformer en moyen de
développement. C’est la possibilité offerte de bâtir un argumentaire, de disposer d’un ensemble d’éléments
qui nous permettent de nourrir la discussion avec les interlocuteurs les moins acquis à cette idée, les plus
réfractaires aux valeurs du patrimoine et ainsi de faire en sorte que la cause que nous défendons tous
progresse.
C’est la raison pour laquelle mes collaborateurs, tous les acteurs de la grande famille française du patrimoine
ici présents et représentés et moi-même serons tout particulièrement à l’écoute des échanges à venir. J’espère
d’ailleurs que les témoignages que nous pourrons nous-mêmes apporter seront également utiles à d’autres.
C’est la vocation même d’une instance comme l’ICOMOS, et celle d’une Assemblée Générale comme celle-ci
que de favoriser cet échange d’expériences, cette fertilisation croisée. Je souhaite donc beaucoup de succès
à ce symposium.
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Le patrimoine, moteur de déveLoppement
Heritage, driver of deveLopment