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INTRODUCTION
PATRIMOINE ET DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
naturelles. Cela constitue un autre défi. La modification des modèles d’aménagement, autrefois
fondés sur la disponibilité des ressources naturelles et aujourd’hui tournés vers des formes d’implantations
permanentes qui souvent négligent l’importance des ressources locales et les risques
naturels, représente autant de défis. L’urbanisation se répercute également sur les environnements
ruraux. A cause des migrations importantes vers les aires urbaines, de nombreuses maisons
en zones rurales sont maintenant abandonnées ou occupées par des personnes en situation de
grande pauvreté, sans aucune source de subsistance. Les zones rurales souffrent également des
préjugés dont font l’objet les maisons traditionnelles, souvent perçues comme insuffisamment
solides et ne méritant pas d’être conservées.
On retrouve également des ressources patrimoniales sous-exploitées dans les villes petites et
moyennes. La vitalité économique des environnements urbains est indispensable à la protection
du tissu bâti, et ces ressources patrimoniales sous-exploitées sont porteuses d’un potentiel qui va
bien au-delà de leurs simples valeurs architecturales ou esthétiques.
Les phénomènes d’urbanisation ont également contribué à briser les relations sociales, et sont
un facteur de désolidarisation. D’autres préoccupations vont grandissantes : l’insécurité, l’extrémisme
et les démonstrations de violence. Cela n’a pas seulement un impact sur les formes physiques,
mais touche également l’environnement humain et social. Lorsque nous évoquons les
formes physiques et les relations sociales, nous devrions garder à l’esprit que des systèmes traditionnels
ont su utiliser les ressources locales de façon particulièrement efficace. Aujourd’hui
pourtant, ces systèmes de gestion traditionnels ont été abandonnés, et nous nous retrouvons
confrontés au problème critique du manque de ressources, telles que l’eau. D’autre part, cette
situation a contribué à accroître notre vulnérabilité face aux catastrophes naturelles comme les
inondations, qui interviennent de plus en plus régulièrement et de plus en plus fort. Il faut également
mettre en parallèle cette situation avec la marche du développement, qui s’est imposé sans
prendre en compte les écosystèmes.
Au vu de ces considérations, l’obstacle principal à une large compréhension des enjeux patrimoniaux
reste la notion même de patrimoine, qui est trop souvent perçue comme élitiste. Nous évoquons
les modes de subsistance traditionnels, la planification écologique et le développement
durable, et nous devons également trouver des solutions pour réconcilier ou rapprocher préoccupations
patrimoniales et développement. Il nous faut, en tant que professionnels du patrimoine,
définir – ou redéfinir – ce rôle.
Il nous faut donc adopter une perspective territoriale de la gestion et de la protection du
patrimoine.
On ne peut pas considérer le rural et l’urbain l’un sans l’autre. Il faut créer des ponts, des liens
entre les deux. C’est uniquement lorsque nous arriverons à appréhender ces interconnexions, et
à reconnaître les modes de vie des populations – des populations proches de leur environnement
qui savent tirer parti des ressources naturelles et culturelles - que nous trouverons la voie de la
survie, la clé pour créer quelque chose de durable pour les générations futures. Nous espérons
que ce thème sur le développement territorial et le patrimoine nous aidera à trouver de nouvelles
approches, de nouveaux outils et de nouvelles méthodologies pour aborder ces problématiques,
qu’il nous aidera à apprendre des systèmes et des savoir-faire traditionnels qui ont évolué au
fil des générations, afin d’en tirer parti et de les faire à notre tour évoluer, pour le bien de notre
société et pour le futur de notre patrimoine culturel.
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Le patrimoine, moteur de déveLoppement
Heritage, driver of deveLopment