interview / Après un baccalauréat scientifique, Anjara Saloma a intégré la Faculté des Sciences à l’Université d’Antananarivo. Elle a ensuite opté en troisième année pour la spécialisation Biologie, Écologie et Conservation Animales. Étant une passionnée des grands animaux sauvages, c’était l’option idéale. Son diplôme en poche, elle a choisi de travailler pour la conservation marine en assurant la coordination des programmes de recherche scientifique sur les mammifères marins à Madagascar. Plusieurs opportunités se sont présentées et les rencontres avec les chercheurs internationaux dans ce domaine lui ont ouvert les portes vers une thèse. L’étude des interactions mère-baleineau chez la baleine à bosse. Une thèse de doctorat réalisée en cotutelle internationale entre l’Université d’Antananarivo et l’Université Paris Saclay, France. Depuis son retour à Madagascar en 2018, Anjara développe les programmes de recherche et de conservation des mammifères marins et a pour ambition de rendre ce domaine accessible aux étudiants malgaches. Vous êtes spécialiste en cétologie, pourquoi avez-vous choisi cette discipline ? Mon aventure avec les mammifères marins, particulièrement les cétacés, a commencé en 2011. Ma première rencontre avec cet animal de 40 tonnes, mesurant plus de 14m m’a donné l’envie d’en connaître davantage sur ces géants des mers. Comme la plupart des malgaches, je n’avais qu’une notion très vague de ce qu’était une baleine, un dauphin, et pour être honnête, je ne savais même pas qu’il y en avait à Madagascar. Les cétacés possèdent les mêmes caractéristiques que les mammifères terrestres, la seule différence c’est qu’ils passent 99% de leur temps sous l’eau, ce qui implique une adaptation biologique impressionnante. Pour moi, étudier ces espèces est devenue une passion et l’envie de répondre à des questions demeurées sans réponses est devenue prépondérante. On peut en citer quelques-unes qui ont trait à la pure biologie : comment les femelles élèvent leurs nouveau-nés; ces nouveau-nés, comment peuvent-ils parcourir de si grandes distances; comment les grandes baleines produisent des sons; quels sont leurs sons de communication ; comment se font les modalités de communication. Mais aussi à leur écologie: comment se fait le choix des habitats; où migrent exactement les baleines de Madagascar; quelles sont les distances parcourues... Et puis ce qui m’a poussé également dans ce sens est que très peu de malgaches l’ont fait. C’était donc l’occasion de s’ouvrir vers un monde très étudié à l’échelle internationale mais en même temps très peu connu au sein même de mon pays. After a scientific baccalaureate, Anjara joined the Faculty of Sciences at the University of Antananarivo. She then opted in her third year for the specialisation in Animal Biology, Ecology and Conservation. Being a large wild animal enthusiast, it was the perfect option. With her degree in hand, she chose to work for marine conservation by coordinating scientific research programmes on marine mammals in Madagascar. Several opportunities presented themselves and meetings with international researchers in this field opened the doors to a thesis. This is the study of mother-calf interactions in humpback whales with a doctoral thesis carried out in international cotutelle between the University of Antananarivo and the University of Paris Saclay, France. Since her return to Madagascar in 2018, Anjara has been developing marine mammal conservation research programmes and aims to make this field accessible to Malagasy students. You are a specialist in cetology, why did you choose this discipline? My adventure with marine mammals, especially cetaceans, began in 2011. My first encounter with this 40 ton animal, measuring more than 14m, gave me the desire to know more about these giants of the seas. Like most Malagasy people, I had only a very vague notion of what a whale or a dolphin was and, to be honest, I didn't even know there were any in Madagascar. Cetaceans have the same characteristics as terrestrial mammals, the only difference is that they spend 99 percent of their time underwater, which implies an impressive biological adaptation. For me, studying these species has become a passion and the desire to answer unanswered questions has become paramount. We can mention a few of them that have to do with pure biology: how the females raise their newborns; these newborns, how can they travel such great distances; how the great whales produce sounds; what are their communication sounds; how do they communicate? And also with their ecology: how is the choice of habitats made; where exactly do the whales of Madagascar migrate; what are the distances they travel? What also pushed me in this direction is the fact that very few Malagasy have done it. It was, therefore, an opportunity to open up a world that is very well-studied internationally but little known within my country. 44 / prime Présenté par / Presented by
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