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Michaïl Prokhorov : riche et encore

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1Bienvenue dans le Premier<br />

Cercle. Jouez les païens en<br />

vous rendant au festival d’art<br />

rituel In Out. Allez à la case<br />

suivante.<br />

5Bienvenue dans le Septième<br />

Cercle. Laissez-vous entraîner<br />

dans un autre espace-temps<br />

avec Tulpan, le fi lm de Sergueï<br />

Dvortesvoï. Revenez à la case<br />

départ.<br />

6Bienvenue dans le Sixième<br />

Cercle. Echappez-vous le<br />

temps du festival «cinéma<br />

avec Andreï Plakhov». Allez<br />

à la case suivante.<br />

2Bienvenue dans le Deuxième<br />

Cercle. Partez à la découverte<br />

du festival du nouveau<br />

théâtre européen. Avancez de<br />

deux cases.<br />

Bienvenue dans le Quatrième Cercle. Les Avares <strong>et</strong><br />

les prodigues. Mikhaïl <strong>Prokhorov</strong> est un oligarque,<br />

4<br />

milliardaire. Il a fait fortune sur les charognes de<br />

l’Empire, au temps des privatisations. Entre les<br />

usines de nickel, les villas yachts <strong>et</strong> j<strong>et</strong>s privés ou la<br />

NBA qu’il s’est off ert comme un p<strong>et</strong>it plaisir, il a <strong>encore</strong><br />

créé une Fondation de soutien à la culture. Échaudé à<br />

Courchevel, <strong>Prokhorov</strong> revient en France la tête haute <strong>et</strong>, sous le bras, une<br />

grandiose exposition Sibérie inconnue, à Lyon. Avare <strong>et</strong> prodigue. Inclassable.<br />

Comme la Sibérie, lieu symbolique d’une Russie ô combien duelle,<br />

plurielle, terre impraticable <strong>et</strong> hostile, <strong>et</strong> <strong>riche</strong> <strong>et</strong> nourricière ; insondables<br />

réserves souterraines, lieu des utopies, colonies <strong>et</strong> conquêtes. L’ombre des<br />

camps de travail <strong>et</strong> la pur<strong>et</strong>é de l’eau du Baïkal. Contrastes <strong>et</strong> paradoxe,<br />

contradictions infi nies comme les espaces. La fondation <strong>Prokhorov</strong> dévoile<br />

une Sibérie aussi archaïque qu’à la pointe, centre d’innovation technologique,<br />

pôle majeur de l’art contemporain russe.<br />

Festival Sibérie inconnue, La création russe contemporaine, du 15 au<br />

21 novembre, Lyon, France.<br />

www.prokhorovfund.ru<br />

3<br />

Guide<br />

1<br />

Bienvenue dans le Troisième Cercle.<br />

Coupables du péché de gourmandise <strong>et</strong><br />

gardés par Cerbère. Le chef français<br />

Nicolas Isnard s’envole en tournée,<br />

vient régaler les papilles moscovites.<br />

Si la France ne vit pas ses meilleurs<br />

moments, poids d’un passé qui ne<br />

survit que dans les représentations,<br />

certitudes <strong>et</strong> leçons de morale obsolètes,<br />

sclérose <strong>et</strong> rétrécissement des perspectives… on<br />

continue au moins de s’y faire plaisir à table. Hommage<br />

à la Bourgogne. Ironie : la région, à force d’isolation<br />

<strong>et</strong> de ferm<strong>et</strong>ure, de refus catégorique de toutes<br />

les innovations, fi nit par se r<strong>et</strong>rouver aujourd’hui à<br />

l’avant-garde, somm<strong>et</strong> d’une gastronomie de luxe célébrée<br />

dans le monde entier. À propos de luxe, entre<br />

nous, au restaurant Kaï, avec des business-lunches<br />

à 1 650 roubles, il sera conseillé de savourer. Mais<br />

puisque la très vieille France fait <strong>encore</strong> du bon vin, au<br />

diable les varices !<br />

Cuisine de Bourgogne, Nicolas Isnard au restaurant<br />

Kaï, du 22 au 26 novembre, Kaï, Swiss hotel Krasnye<br />

kholmy, Kosmodamianskaïa nab., 52, str. 6.<br />

www.swissotel.com<br />

15<br />

Le Courrier de Russie<br />

Du 12 au 26 novembre 2010<br />

www.lecourrierderussie.ru<br />

Bienvenue dans le Premier Cercle. Vous<br />

êtes chez les non-baptisés. Ils ont vécu<br />

avant l’avènement du Christ. Leur<br />

péché n’est pas mortel. Condamnés<br />

à errer, aveugles. L’Âge moderne a<br />

mis Dieu à mort, m<strong>et</strong>tait l’homme au<br />

centre <strong>et</strong> préparait sa chute. Ses enfants,<br />

maudits, devraient se r<strong>et</strong>rouver sans Père,<br />

privés d’abstraction <strong>et</strong> d’entité suprême.<br />

Eff ondrement des murs <strong>et</strong> utopies réalisées, illusion<br />

dévoilée, système déconstruit <strong>et</strong> désacralisé, nous nous<br />

sommes réveillés groggy, comme d’un cauchemar sans fi n, assis<br />

sur des cendres. Contre le Dieu matériel, on recherche du sens<br />

<strong>et</strong> des mondes parallèles. Dans le vide spirituel, on s’engouff re,<br />

piocher ici <strong>et</strong> là, troquer l’autorité contre la discipline. Consentie.<br />

Le centre culturel Dom invite le festival InOut, nouvel art rituel.<br />

Le créateur s’eff ace devant la création, le post-modernisme, orphelin,<br />

se fabrique des racines, se redécouvre archaïque, inspiré,<br />

soumis. Se contenter d’être, absolument, ne pas se contempler.<br />

Au plus profond de soi jusqu’à s’oublier. Chamanisme XXI e siècle<br />

<strong>et</strong> avant-garde classique, musique rituelle tibétaine <strong>et</strong> drone ambient.<br />

Néo-paganisme de rigueur. Ommmmm…<br />

Festival d’art rituel In Out, le 19 novembre, à partir de 20h,<br />

Centre culturel Dom, Bolshoï ovtchinnikovskiï per., d. 24, str. 4.<br />

www.dom.com.ru<br />

2<br />

Bienvenue dans le Deuxième<br />

Cercle. Péché de chair, ils<br />

ont placé la passion audessus<br />

du devoir. Il fut un<br />

temps où l’on enterrait les<br />

comédiens la nuit, hors les<br />

Murs, avec les Juifs <strong>et</strong> les<br />

excommuniés. Le théâtre occidental<br />

s’est détaché du rituel<br />

originel, n’est plus vecteur mais fi n<br />

en soi, devenu art. Le festival NET, pour<br />

Novyi Evropeïskiï teatr (Nouveau théâtre<br />

européen), se veut depuis 1998 « fenêtre<br />

sur l’Europe » <strong>et</strong> tient le cap. C<strong>et</strong>te année<br />

le festival innove : abolition des repères<br />

oblige, NET n’observe plus l’Ouest depuis<br />

la grande Russie mais devient lieu même<br />

du croisement, « festival des carrefours des<br />

diff érentes cultures européennes ». D’Allemagne,<br />

Finlande, France <strong>et</strong> Aut<strong>riche</strong> mais<br />

aussi Bulgarie, Pologne, Hongrie, L<strong>et</strong>tonie…,<br />

des troupes pour interroger un théâtre<br />

« nomade ». Qu’est-ce qu’écrire produire<br />

jouer hors de son pays natal, dans une autre<br />

langue ? Où les frontières, où l’étrang<strong>et</strong>é<br />

? À l’encontre de l’exil forcé, déchirures <strong>et</strong><br />

espace unifi é, identités confi squées dissolues<br />

; le voyage, désir curiosité rencontres,<br />

partage sans eff acer. Toujours se rappeler<br />

d’où l’on vient <strong>et</strong> ce dont on est dépositaire<br />

pour être libre <strong>et</strong> seul. Jamais se conformer.<br />

Manifeste pour une Europe d’en bas,<br />

appropriée, complexe, multiple, en mouvement,<br />

inaliénable.<br />

Festival NET, nouveau théâtre européen,<br />

jusqu’au 28 novembre.<br />

www.n<strong>et</strong>fest.ru

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