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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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84 e Année. N° 35 19 Mai 1917,<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />

<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et Clibraireséditeurs,<br />

boulevard Saint-Germain, 79; dans les départements,<br />

chez tous les libraires ou sans frais dans tous les<br />

bureaux de poste.<br />

Prix de l'abonnement pour un an :<br />

FRANCE 6 fr.<br />

UNION POSTALE . . . 8 fr.<br />

Prix du numéro : 10 cent.<br />

Let demanda Je changement d'edrtue doivent être accompagniet de Se e. — Lei manuteriti non intérêt ne tont pat rendw.<br />

SOMMAIRE<br />

L'Exposition de l'École de Querre (p. 537). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 MAURICE ROGER.<br />

La Ligue du Pain (p. 539). o 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D r TOULOUSE.<br />

MON FRANC PARLER : Comment seront distribuées les Allocations pour Cherté de vie<br />

(p. 540). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ANDRÉ BALZ.<br />

v<br />

C 1. Le Pikin de VEmpereur. — 2. En Alsace-Lorraine : de l'École à la Caserne.<br />

T TTTÏÏH ATRF ) I • Corneille au Collège. — 4. Un premier Vol. — Le Livre d'or des<br />

( Femmes (p. 541). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 LEO.<br />

Pour les Institutrices (p. 544). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 C. REYMOND. '<br />

Revue de la Presse. — Correspondance. — Actes officiels. — Annonces. 0 0 0 0 0<br />

L'Exposition de l'École et la Querre<br />

Ce n'est pas une exposition banale que celle<br />

qui, du 6 au 20 mai, attirait une foule considérable<br />

à la Ligue de l'Enseignement et au<br />

Cercle de la Librairie. Dès les premiers pas, on<br />

était pris. Rien qui pût nous distraire du drame<br />

qui pèse sur notre pensée ; rien non plus qui ne<br />

rappelât l'intime union de tous, jeunes et vieux,<br />

dans une égale volonté de servir.<br />

Aux murs, des tableaux, des photographies,<br />

des affiches, des circulaires, toute une riche<br />

documentation ; et, combien plus riche encore<br />

et plus suggestive, l'incomparable collection<br />

de cahiers, d'historiques, de monographies, témoins<br />

éloquents de ce que fut l'école, depuis<br />

août 1914, pour les enfants de France.<br />

C'est, en effet, la vie de l'école qui apparaît<br />

là, en pleine lumière, la vie des petits Français<br />

et de leurs maîtres, surtout de leurs maîtresses,<br />

aux heures tragiques où tous les ressorts de<br />

l'être sont tendus vers le but suprême : résister,<br />

vaincre. Dans ces humbles cahiers, parfois impersonnels<br />

comme des procès-verbaux, le plus<br />

souvent frémissants de passion comme des mémoires,<br />

on retrouve toutes les émotions dont<br />

une longue guerre renouvelle incessamment le<br />

pathétique.<br />

Voici la mobilisation : les ma"' '^s, et avec<br />

eux les pères, dans une seule é .u, 87 sur 108,<br />

ont rejoint le régiment. Il fan* réconforter les<br />

petits et aussi les recueillir, aï la mobilisation<br />

coïncide avec l'ouverture des vacances. Les<br />

maîtres maintiennent les écoles ouvertes et,<br />

avant toute invitation, entreprennent l'œuvre de<br />

guerre. Quand, en août, le directeur de l'enseignement<br />

de la Seine les visite, il trouve les ouvroirs<br />

organisés, les premiers envois prêts à<br />

partir. Il a tenu à rendre hommage à la spontanéité<br />

de ces dévouements. Une note affichée<br />

dans la belle section de la Ville de Paris l'atteste,<br />

précieux témoignage d'un chef qui sait<br />

rendre justice à son personnel.<br />

Mais, dans beaucoup de petites communes,<br />

la vie était paralysée. Dans l'une, plus de pain.<br />

Le maire s'entend avec l'instituteur et le voilà<br />

promu boulanger; il cherchera du blé, le fera<br />

moudre et un habitant le cuira. La situation<br />

est sauvée. Je cite cet exemple au hasard ; on en<br />

pourrait trouver d'autres et par centaines. En<br />

octobre, les classes régulières doivent recommencer.<br />

Oui, mais si 1 école a été réquisitionnée?<br />

Et l'on se met à la recherche de locaux;<br />

on les trouve, on s'y installe, médiocrement,<br />

mais qu'importe ?<br />

Et l'on s'organise pour la guerre ; les institutrices,<br />

les intérimaires remplacentles absents;<br />

là, comme ailleurs, on improvise, et là, comme<br />

ailleurs, l'ingéniosité triomphe des difficultés.<br />

L'enseignement reprend, ou plutôt il continue,<br />

et tous ces cahiers, qui n'ont pas été fabriqués<br />

pour l'exposition, en apportent le témoignage.<br />

Oh ! certes, ils sentent la poudre ; à lire ces<br />

dictées, à feuilleter ces dessins où les petits ont<br />

librement traduit leurs préoccupations, on voit<br />

où se porte leur pensée, et qu'elle ne quitte<br />

guère la ligne de feu ; mais, tout de même, dans<br />

la fièvre du présent, l'école continue à préparer<br />

l'avenir.<br />

A l'activité des petites associations scolaires,<br />

à l'entr'aide déjà si fortement organisée, la<br />

guerre ouvre un champ agrandi. Non seulement<br />

les écoliers prennent une large part aux journées,<br />

mais il n'estpas d'école qui ne possède son atelier<br />

où l'on tricote fébrilement; il n'en est pas<br />

qui ne puisse s'enorgueillir des sommes recueillies.<br />

Toutes les villes n'ont pas réuni 4 millions<br />

comme Paris, mais combien touchantes ces<br />

Partie générale. ssg


538 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L'INSTRUC'I ION <strong>PRIMAIRE</strong><br />

humbles offrandes recueillies dans les petites L'Ecole s'emploie à seconder la bataille éco­<br />

écoles de village. Pour une fois, on éprouve de nomique. La Banque réclame les louis d'or et<br />

l'émotion à lire un bilan.<br />

les petits écoliers se lancent en chasse, et,<br />

Et quand les petits n'ont rien à donner, ils quand sonne l'hallali, ils inscrivent de jolis<br />

donnent leur cœur. Ecoutez ce récit que je chiffres au tableau, 4b0 000 francs, dans le seul<br />

signale, sans en citer l'auteur, ne voulant nom­ département du Loiret. Puis vient la collecte<br />

mer personne, faute de pouvoir nommer tout le des vieux papiers, celle des chiffons. Il faut lire,<br />

monde.<br />

rue Récamier, lé récit de ces campagnes. Tout<br />

L'autre jour, raconte une institutrice, unlong train<br />

de blessés était arrêté devant eux. Suspendus aux<br />

barrières, ils regardaient anxieusement les croix<br />

rouges de3 wagons, les bfas en écharpe...<br />

Nous n'avions rien à offrir, n'ayant pas su le passage<br />

du convoi.<br />

Alors, sans que j'aie dit un mot, ces tout petits se<br />

mirent à chanter. Leurs voix puériles, sous le<br />

souffle inconnu qui haussait soudain leurs âmes,<br />

arrivèrent jusqu'aux blessés qui, surpris, puis émus,<br />

se montrèrent aux portières...<br />

est utilisé, y compris le centre d'intérêt, l'éducation<br />

ménagère, devenus d'actifs et ingénieux<br />

instruments de propagande. L'apostolat des<br />

maîtres est multiplié par celui des. enfants,<br />

petits apôtres ardents, convaincus et convaincants.<br />

L'école baigne dans la réalité. Oh! ce n'est<br />

pas sans inconvénient. 11 y a des fissures dans<br />

la fréquentation. C'est la cueillette des pommes,<br />

c'est la nécessité de remplacer aux champs le<br />

Et l'institutrice, après avoir noté que lés père ou le grand frère. Que de témoignages sur<br />

blessés sourirent à ce spectacle, ajoute : « Les ce qu'ont fait nos écoliers pour la vie même de<br />

petits, eux, ne riaient pas. »<br />

la nation !<br />

L'accueil des réfugiés tient une piace impor­ Que de choses encore à mentionner, et les<br />

tante dans l'historique de mainte école. « Nous écoles sous les obus, écoles de Reims daos les<br />

avons eu le bonheur de recevoir des petits Bel­ caves, écoles des villes bombardées, etc..., dont<br />

ges. » D'ailleurs, que ce soit des Serbes, des le travail soulève l'admiration par son ampleur<br />

Belges, de petits réfugiés du Nord, la joie est et son calme, et ces écoles de l'Alsace recon­<br />

toujours la même d'accueillir des malheureux. quise, etc...<br />

Bientôt, entre ceux delà-bas et les enfants de A chaque pas, le champ d'émotion s'élargit et<br />

l'école, un lien plus étroit s'établit. Les écoles cette consultation nous découvre des trésors<br />

vont être les marraines des poilus. A ceux qui inépuisables dans ces milliers de petites âmes<br />

ne connaissent ce lien touchant que par les d'enfant, dans l'innombrable dévouement de<br />

annonces de certains illustrés, j'aurais con­ leurs maîtres. Mais voici, au-dessus d'une porte,<br />

seillé une visite à l'.Exposition. Les correspon­ un drapeau qui nous est cher. Voici la noble et<br />

dances de marraines et de filleuls y tiennent flère Belgique, voici les écoles de son exil, voici<br />

une place énorme.<br />

son école de Port-Villez où elle a su réaliser,<br />

Au début, c'est un peu froid ; mais la formule pour la rééducation des mutilés, un établisse­<br />

«je ne reçois jamais rien de personne», à peu ment qu'hier encore venaient admirer les re­<br />

près constante,indique la joie de correspondre présentants de tous les peuples alliés. Voici, plus<br />

désormais avec quelqu'un. Bientôt l'intimité loin, un autre peuple exilé, le peuple serbe, créant<br />

s'établit ; les photographies s'échangent ; on se sur notre sol les organes de sa régénération.<br />

connaît. Et alors, les petits de s'intéresser à Et voici enfin l'Italie qui, rue Récamier, expo­<br />

tout ce qui concerne la vie, la famille du poilu, sait les admirables envois de l'Umanitaria de<br />

et, le poilu, à tout ce qui touche l'école et ses Milan et de quelques autres villes, l'Italie, qui,<br />

marraines : l'une n'a pu écrire : elle a eu la rou­ dans une salle spéciale, au Cercle de la Libraigeole.<br />

Pendant plusieurs lettres, le filleul en<br />

rie, nous montrait l'œuvre d'éducation entre­<br />

parle, de cette rougeole. Elle lui tient à cœur.<br />

prise, la bataille à peine terminée, par le com­<br />

Il faut bien du temps pour le rassurer. Tant,<br />

mandement suprême, des écoles ouvertes pour<br />

14 000 enfants, dans les terres du Frioul et du<br />

pour le malheureux, séparé des siens, — il est<br />

Trentin, enfin redevenues italiennes.<br />

des régions envahies — il est doux de pouvoir<br />

penser à un enfant qui pense à lui, fût-ce pour<br />

On se doutait bien que l'effort avait été grand :<br />

s'inquiétét.<br />

L'exposition permet d'en mesurer l'importance<br />

Le poilu reçoit des paquets. « C'est tout notre avec exactitude. Et encore, il faut savoir que cet<br />

cœur qui les prépare », écrit un enfant; en ensemble, à la fois d'une inspiration si diverse<br />

échange, il envoie une fleur, un trèfle à quatre et si semblable, n'est pas tout, que, par delà cet<br />

feuilles, une image ; en grand frère, il donne effort, il y a eu d'autres efforts, par delà ces<br />

aussi des conseils : « L'instruction c'est la vie. » dévouements, d'autres dévouements, que ce<br />

Il donne des exemples. «J'ai été blessé deux qu'on aperçoit est moindre que ce qu'on ne voit<br />

fois, écrit l'un d'eux, mais je suis heureux d'avoir pas. Spectacle réconfortant et qui nous venge<br />

versé mon sang pour mon pays. ><br />

des égoïsmes çà et là impudemment manifestés.<br />

Leçon de courage que viennent renforcer Quels espoirs et quelle leçon pour l'avenir!<br />

tous les actes d'héroïsme conservés au livre d'or La guerre finie, tout rentrera dans l'ordre. Il<br />

de l'école, historique et martyrologe des anciens ne faut pas que, pour l'école, cela signifie fermer<br />

élèves et des maîtres, leçon que gravent en les fenêtres qui donnent sur le dehors, ne lui<br />

traits ineffaçables des lettres comme celle-ci : laisser d'autre horizon que les murs blanchis et<br />

... Je sens mon cœur se gonfler d'une immense le tableau noir. Pendant la guerre, l'école a été<br />

pitié. Pauvres mamans! pauvres petit! enfants I<br />

pauvres femmes! Comme je voudrais vous les garder<br />

tous ces hommes que je commande et que j'emmènerai<br />

à l'attaque! Si je le pouvais, je leur ferais un<br />

rempart de ma poitrine.<br />

Lettre émouvante, scellée de sang : l'institu­<br />

ouverte à la vie; la formule si rebattue et si<br />

vague s'est trouvée réalisée. Qu'après la guerre,<br />

l'école ne se retranche pas du réel. Ainsi<br />

prendra-t-elle, dans la restauration de notre<br />

prospérité, la part qui lui revient.<br />

teur qui l'écrivit était tué le lendemain.<br />

MAURICE ROGER.


PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 539<br />

La Ligue du Pain<br />

« La guerre sous-marine nous cause des pertes<br />

effrayantes qui déterminent, dans le public,<br />

une anxiété croissante. » Qui dit cela?<br />

C'est lord Beresford, lequel ajoute : « Si les<br />

Anglais connaissaient la situation exacte, ils<br />

commenceraient à économiser sérieusement. »<br />

M. Helfferich, parlant devant une Commission<br />

du Reichstag, a affirmé que, dans un<br />

espace de deux mois, les submersibles allemands<br />

ont coulé 1 million de tonnes de bateaux<br />

britanniques et que l'Angleterre ne disposant<br />

que de 7 à 10 millions de tonnes, elle<br />

ne pourrait pas tenir longtemps. Sans doute,<br />

le gouvernement allemand parle ainsi pour<br />

exalter le courage de nos ennemis, qui ont besoin<br />

d'être remontés. Mais il faudrait bien se<br />

garder de dédaigner cette menace, qui inquiète<br />

vivement des hommes comme Lloyd George.<br />

Et le roi d'Angleterre a dû adresser à son peuple<br />

une proclamation exhortant chacun à la<br />

plus stricte économie.<br />

L'instituteur est tout désigné pour porter la<br />

bonne parole dans les plus petits pays" de<br />

France, préparer l'opinion, faire accepter de<br />

tous les privations nécessaires, faciliter les<br />

moyens qui doivent être pris — et notamment<br />

l'établissement dès cartes de denrées, qui sont<br />

la mesure la plus efficace et la plus équitable.<br />

L'instituteur s'attachera à former, dans chaque<br />

commune, avec les personnes les plus ouvertes,<br />

les plus dévouées à l'intérêt public, une<br />

association des bonnes volontés, une Ligue du<br />

Pain, dont il deviendra l'âme.<br />

Il faut d'abord intensifier la production du<br />

sol. Sans doute la saison est avancée ; mais il<br />

reste bien du travail à faire aux champs —<br />

notamment pour les légumes. — Et il faut<br />

aussi prévoir et organiser dès maintenant la<br />

récolte de 1918 afin qu'elle soit aussi large que<br />

possible, assez abondante pour que nous nous<br />

suffisions, car il n'est pas sûr que les Etats-<br />

Unis puissent aider toute l'Europe, qui sera,<br />

l'année prochaine, à deux doigts de la famine.<br />

Il faudra d'abord trouver des semences et des<br />

plants, puis recruter la main-d'œuvre, et enfin<br />

employer toutes les terres incomplètement<br />

exploitées. C'est aux municipalités.à demander<br />

sans relâche aux autorités ce qui leur manque,<br />

à obtenir qu'on ne réquisitionne pas abusivement,<br />

qu'on leur fournisse des hommes et notamment<br />

des prisonniers.<br />

Localement, on trouvera partout les bonnes<br />

volontés à utiliser, si on sait les encourager.<br />

Les enfants des écoles, les femmes et tous ceux<br />

qui ont quelques loisirs devront se faire les<br />

aides des paysans. C'est aux notables à donner<br />

le bon exemple. Il faudra décider et obtenir<br />

que chacun ne pense plus qu'à une chose : faire<br />

produire le sol, assurer la vie de la France.<br />

Celui qui, le pouvant,n'aide pas à ce travail sacré<br />

dans la mesure de ses forces, est un mauvais<br />

citoyen. Celui qui, ayant un champ, ne le cultive<br />

pas ou le cultive mal est indigne de le posséder.<br />

On devra, en outre, convaincre les travailleurs<br />

de l'utilité d'employer, autant que possible,<br />

des méthodes plus productives, des machines<br />

— si l'on peut en avoir — le travail en<br />

commun, des procédés plus scientifiques. On<br />

aura à lutter contre les préjugés qui réduisent<br />

la production. Il faudra se mettre en rapport<br />

avec les techniciens de l'agriculture et l'instituteur<br />

servira de vulgarisateur. On déconseillera<br />

les mauvaises pratiques, l'abatsge des animaux<br />

trop jeunes, des femelles. On prônera l'élevage<br />

des lapins et des volailles, là pêche et la<br />

chasse.<br />

Chacun s'ingénie à gaspiller le blé. On le<br />

donne même aux chevaux. Le pain est le seul<br />

aliment dont le déchet est normal, escompté,<br />

régulier. Il est rare que chacun ne laisse pas<br />

une croûte de pain à chaque repas. Si l'on évalue<br />

le déchet à 10 gr. pour seulement la moitié<br />

des Français, soit 20 millions de personnes,<br />

cela fait, par repas, une perte de 200 000 kilos<br />

de pain, environ 500 tonnes par jour. Celui donc<br />

qui, aujourd'hui, jette une bouchée de pain,<br />

doit être montré au doigt et clidtié par le mépris<br />

public.<br />

Il faut obtenir'que le taux de blutage soit<br />

élevé et que la farine de blé soit mélangée avec<br />

d'autres céréales.<br />

La viande est un alimentplus précieux encore.<br />

Je ne sais à quelle mesure s'arrêtera définitivement<br />

le Gouvernement pour en restreindre la<br />

consommation. Mais le devoir de chaque citoyen<br />

est simple et précis. Ne jamais — sauf<br />

maladie — manger de viande plus de cinq fois<br />

par semaine, pas plus d'une fois par jour, pas<br />

plus de 150 gr. par repas. Encore est-ce là un<br />

maximum qu'on est libre de réduire presque à<br />

zér,o, caries légumes secs peuvent remplacer la<br />

viande. J'indiquerai bientôt commentcomposer<br />

sur cette donnée des rations basées sur nos<br />

connaissances scientifiques.<br />

Le lait est l'aliment des enfants, des vieillards<br />

et des malades. L'adulte en bonne santé doit<br />

s'en abstenir le plus possible. Une bonne soupe<br />

le matin remplacera avantageusement le café<br />

au lait, formé de deux produits dont l'un est<br />

l'aliment irremplaçable des petits et des faibles<br />

et l'autre est acheté à l'étranger.<br />

En général, on utilise mal les denrées à la<br />

cuisine. Ainsi, pour la viande, le boucher la<br />

« pare « trop, à la maison on jette encore des<br />

déchets. Tout doit être mangé, surtout le gras.<br />

Les déchets et les os doivent servir à la préparation<br />

des graisses pour remplacer le beurre<br />

dans la cuisine.<br />

Pour les légumes, on les pèle trop, on les<br />

lave trop. En principe, toute l'eau de cuisson<br />

doit être conservée, parce qu'elle contient des<br />

produits nutritifs. On fera aussi des conserves.<br />

On parle beaucoup des marmites norvégiennes!<br />

1 Le système est excellent, car il économise<br />

le combustible; et les aliments cuits<br />

lentement n'en sont que plus savoureux.<br />

Yoilà les choses essentiel'es qu'il faut apprendre<br />

à tous. Jamais l'instituteur, en fondant<br />

cette Ligue du Pain, n'aura eu à transmettre de<br />

notions plus utiles au bien public, au salut<br />

immédiat du pays.<br />

D R TOULOUSE.<br />

1. Voir FAUSSEMAGNE et LAUGIEB, La marmite noryô<br />

fjienrie, brochure in-16 illustrée, 30 cent., Hachette et Cie_


540 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

MON FRANC PARLER<br />

Comment seront distribuées les Allocations pour Cherté de vie<br />

Quelques commentaires sur le décret du 4 mai. — Intérimaires et suppléants. — Les charges<br />

de famille. — Mobilisés, évacués et rapatriés. — La. question des enfants.<br />

Le droit d'option. — L'ancien régime et le nouveau.<br />

Vous avez pu lire comme moi le décret qui a<br />

paru à l'Officiel le 4 mai 1 et qui règle les conditions<br />

d'après lesquelles seront distribuées les<br />

allocations pour cherté de vie. Mais vous ne serez<br />

pas fâché, j'en suis sûr, de trouver ici les<br />

règles suivies pour cette répartition par le<br />

ministère de l'Instruction publique.<br />

Il est à remarquer, tout d'abord, que les intérimaires<br />

et les suppléants n'auront aucune part du<br />

gâteau.— Qu'est devenu, direz-vous, l'amendement<br />

Bouffandeau quilesadmettait, eux aussi, au<br />

bénéfice de cesallocations? —Eh bien,cetamendement<br />

est resté en route, écarté par un tir de<br />

barrage de nos sénateurs.Pourtant,nevousfrappez<br />

pas ! Le ministre des Finances a pro mis d'accepter<br />

un relèvement du taux de leurs indemnités.<br />

Les crédits promis permettront de porter à<br />

4 francs par jour l'indemnité des suppléants et<br />

à 125 francs par mois celle des intérimaires.<br />

A qui vont donc aller les indemnités de vie<br />

chère? —Aux instituteurs qui figurent régulièrement<br />

dans les cadres, c'est-à-dire aux stagiaires<br />

et aux titulaires. Par application du<br />

décret ces allocations seront donc :<br />

De 120 francs pour les célibataires ayant moins<br />

de 2 000 francs de traitement ;<br />

180 francs pour fonctionnaires mariés sans<br />

enfants ayant moins de 3000 francs;<br />

280 francs pour fonctionnaires (1 enfant)<br />

ayarit moins de 3600 francs;<br />

380 francs pour fonctionnaires (2 enfanls)<br />

ayant moins de 3 600 francs ;<br />

480 francs pour fonctionnaires (3 enfants)<br />

ayant moins de 4 S00 francs.<br />

Et ainsi de suite en ajoutant 100 francs par<br />

enfant pour tout fonctionnaire dont le traitement<br />

ne dépasse pas 4500 francs. Il ne peut<br />

être question, bien entendu, que des enfants<br />

âgés de moins de seize ans et effectivement à la<br />

charge de leurs parents.<br />

Autre question. Gomment sera fixé le maximum<br />

de ces divers traitements — 2 000, 3 000,<br />

3 600, 4 500 — au-dessus desquels on perd tout<br />

droit à ces allocations?<br />

On prendra le traitement net de l'instituteur,,<br />

déduction faite des retenues pour pensions.<br />

On y ajoutera l'indemnité de logement ou, s'il<br />

est logé, le minimum de l'indemnité accordée<br />

aux instituteurs qui ne sont pas logés. Si la<br />

somme ainsi obtenue n'atteint pas 2 000 francs<br />

pour les célibataires, 3 000 francs pour les instituteurs<br />

mariés sans enfants, 3 600 francs pour<br />

ceux qui ont un ou deux enfants 4 500 francs<br />

pour ceux qui ont plus de deux enfants, le droit<br />

à l'allocation est acquis.<br />

Vous avez dû remarquer que l'indemnité de<br />

résidence n'entre pas en ligne de compte dans<br />

ce calcul. Il en résulte d'abord que toutes les<br />

institutrices stagiaires ou titulaires, de 4° et de<br />

•i e classe, qui sont souvent célibataires, bénéficieront<br />

de ces indemnités. Elles seront égale­<br />

1. Voir Manuel général du 12 mai, p. 526.<br />

ment acquises à la plupart des instituteurs<br />

mariés, à l'exception de ceux qui, par suite des<br />

suppléments qu'ils touchent soit pour la direction<br />

des écoles, soit pour les cours complémentaires,<br />

atteignent ou dépassent le maximum<br />

de 3 600 ou de 4 500 francs.<br />

Autre remarque qui intéresse particulièrement<br />

les familles nombreuses.<br />

Les maxima ne doivent jamais être dépassés<br />

par l'indemnité de cherté de vie. Je prends,<br />

par exemple, un instituteur célibataire qui a<br />

un traitement de 1 800 francs. Je lui retranche<br />

les retenues pour pension (1 800 — 90= 1 710) ;<br />

j'y ajoute son indemnité de logement (1 710 +<br />

190 = 1 900). Il ne recevra, par suite, qu'une<br />

allocation de 100 francs et non de 120 francs<br />

de manière à atteindre, mais non à dépasser<br />

les 2 000 francs prévus dans le décret.<br />

Au contraire, ces maxima peuvent être dépassés<br />

par les allocations attribuées pour charges<br />

de famille. Exemple : Un instituteur qui a<br />

deux enfants à sa charge et dont les émoluments<br />

totaux n'atteignent que 3 400 francs, soit<br />

200 francs au-dessous du maximum fixé, n'en<br />

touchera pas moins 180'francs pour indemnité<br />

de vie chère et 200 francs pour charges de<br />

famille ; soit u n total de 3 780 francs, c'est-àdire<br />

qu'il dépassera de 180 francs le maximum.<br />

Et les mobilisés? Ceux-là ne toucheront pas<br />

l'indemnité de vie chère. La loi du 5 août 1914<br />

ne permet de leur accorder — en sus du<br />

traitement civil — que des indemnités pour<br />

charges de famille. Mais ces indemnités-là leur<br />

restent acquises.<br />

Pour les évacués et rapatriés, l'indemnité<br />

d'évacuation n'entrera pas en compte dans le<br />

calcul du maximum. Us pourront, par conséquent,<br />

la cumuler avec l'indemnité de cherté<br />

de vie. Mêmes mesures bienveillantes seront<br />

prises pour les pensions desveuves et les demitraitementsque<br />

conservent celles dontles maris<br />

ont été tués à la guerre.<br />

Il y avait enfin au ministère de l'Instruction<br />

publique, avant le décret du 4 mai, un crédit<br />

pour venir en aide aux instituteurs chargés de<br />

famille. On leur accorde le 'droit d'option.<br />

Ils pourront choisir entre les allocations nouvelles<br />

et les anciennes. L'allocation ancienne<br />

était de 40 francs par enfant de moins de vingt<br />

ans au-dessus de trois enfants. L'allocation nouvelle<br />

n'est accordée que pour les enfants de<br />

moins de seize ans. Il est possible crue, parfois,<br />

les intéressés aient avantage à réclamer l'application<br />

de l'ancien régime.<br />

Tous le° cas ont-ils été prévuspar le décret? Il<br />

serait téméraire de l'affirmer, mais la grande majorité<br />

des fonctionnaires bénéficiera, sans aucun<br />

doute, de ces dispositions. Quantaux antres,s'il<br />

y en a. la porte reste ouverte à leursréclamations<br />

que l'administration ne manquera pas d'examiner<br />

avec sa bienveillance coutumière.<br />

ANDRÉ BALZ.


PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 541<br />

= = = = = — REVUE LITTÉRAIRE —<br />

Par LÉO<br />

1. Le Pékin de l'Empereur. — 2. En Alsace-Lorraine : De l'École à la Caserne.<br />

3. Corneille au Collège. — 4. Un premier Vol.<br />

5. Le Livre d'Or des Femmes.<br />

I. — Le Pékin de l'Empereur.<br />

Deux camarades de régiment.— Un enragé joueur<br />

de cor. — La brouille. — A la veille de la bataille<br />

de Craonne. — « Triomphante » retraite de<br />

Blùcher. — Fidèle jusqu'au bout.<br />

Les événements qui ont pour théâtre le chemin<br />

des Dames et le plateau de Graonne, ont<br />

donné à M. G. Lenôtre l'occasion d'évoquer<br />

devant nous quelques scènes de la petite histoire<br />

qui souvent confine à la grande.<br />

« Le chemin des Dames » fut établi sous<br />

Louis XV pour faciliter les déplacements des<br />

trois filles du roi qui allaient souvent rendre<br />

visite à Mme de Narbonne, au château de la<br />

Bove. Cette route traverse, sur une longueur de<br />

18 kilomètres, le plateau de Graonne et descend<br />

dans la vallée de l'Ailette pour atteindre les<br />

bois de Vauclerc.<br />

On se rappelle que ce plateau fut, en 1814, le<br />

théâtre d'une sanglante bataille livrée par<br />

Napoléon aux Prussiens de Blùcher. Dans ces<br />

parages vivait alors u n gentilhomme campagnard,<br />

M. de Bussy qui, sorti de l'Ecole militaire<br />

en même temps que Bonaparte, avait été<br />

envoyé avec lui à Auxonne comme lieutenant<br />

d'artillerie. Bussy n'avait pas gardé un très bon<br />

souvenir de son camarade:<br />

« Logé à la caserne, le lieutenant de Bussy<br />

occupait une chambre au deuxième étage du<br />

pavillon des officiers; il y pissait le meilleur<br />

de son temps à sonner du cor de chasse, à<br />

grand renfort de couacs et de fausses notes,<br />

ce qui exaspérait le camarade Bonaparte, logé<br />

au troisième étage, et que ce charivari empêchait<br />

de travailler. Certain jour, on se rencontre<br />

dans l'escalier: «Mon cher, dit le petit<br />

Corse, vous devez bien vous fatiguer avec<br />

votre maudit cor. — Pas du tout. — Eti bien,<br />

vous fatiguez beaucoup les autres. — Je suis<br />

maître chez moi. — Si vous continuez, Bonaparte<br />

pourra vous montrer sa tactique de<br />

combat. » Un duel fut décidé ; mais le conseil<br />

du régiment intervint. Il fut convenu que Bussy<br />

userait discrètement de son instrument et que<br />

Bonaparte se montrerait endurant. Tout de<br />

même, Bussy avait gardé ça sur le cœur ; il ne<br />

se souciait pas de servir sous les ordres de son<br />

ancien camarade, qu'il n'arait jamais revu ni<br />

sous le Consulat, ni sous l'Empire. »<br />

Les choses en étaient là quand, en 1814, à la<br />

veille de la bataille de Craonne, l'empereur fit<br />

mander à son quartier général son ancien<br />

camarade d'Auxonne.<br />

« Eh bien 1 Bussy, lui dit-il en l'apercevant,<br />

sonnez-vous toujours du cor? — Oui, Sire, et<br />

toujours aussi faux. » La vieille querelle aurait<br />

recommencé si l'on n'avait eu mieux à faire.<br />

L'empereur, tout de suite en confiance, expose<br />

la situation à son camarade de régiment : Blùcher<br />

et les Russes tiennent le plateau; demain,<br />

à l'aube, les troupes françaises escaladeront les<br />

hauteurs; l'artillerie canonneral'isthme d'Heurtebise,<br />

tandis que Ney, au nord, du côté de<br />

Vauclerc, et Nansouty, au sud, au-dessus de<br />

Vassoigne, donneront l'assaut à la montagne.<br />

Tel est le plan. « — Connaissez-vous bien le<br />

plateau de Craonne, Bussy? — Parbleu, sire,<br />

c'est mon terrain de chasse. »> Et l'ancien<br />

lieutenant, qui avait mille fois arpenté ces<br />

champs et ces bois, monta à cheval et alla<br />

explorer les positions ennemies. Au jour, la<br />

bataille s'engageait : Bussy, en veste de chasse<br />

de velours vert, ne quittait pas l'empereur,<br />

déjeunait avec lui, assistait, frémissant d'enthousiasme,<br />

aux tentatives furieuses de Ney et<br />

de Nansouty pour gravir, sous la mitraille, les<br />

pentes du plateau. A une heure, la ferme<br />

d'Heurtebise était enlevée. Sacken et Woronzof<br />

cédaient sous la poussée de nos troupes, qui<br />

chassaient l'ennemi jusqu'à l'extrémité du<br />

Chemin des Dames. La nuit seule interrompit<br />

cette poursuite de 18 kilomètres. Blùcher qui,<br />

d'avance, avait qualifié son plan de bataille<br />

« d'admirable manœuvre » devant infailliblement<br />

« donner le coup de grâce à l'armée française<br />

», Blùcher se repliait sur Laon, laissant<br />

les Russes aux prises avec nos soldats. Il déclara<br />

que cette retraite était pour lui o un éclatant<br />

triomphe » et qu'elle rentrait dans ses<br />

géniales combinaisons... Déjà !<br />

Bussy, continue M. Lenôtre, à qui revenait<br />

une grande part du succès, ne rentra pas chez<br />

lui après la victoire. Promu colonel d'artillerie<br />

— un bel avancement — il n'avait eu ni le<br />

temps ni l'occasion de se fournir d'un uniforme :<br />

c'était en veste de chasse qu'il suivait partout<br />

l'état-major impérial, et les grognards, en le<br />

distinguant dans cet équipage, parmi les maréchaux<br />

dorés et les escortes rutilantes, l'appelaient<br />

« le pékin de l'empereur ». Il resta fidèle<br />

jusqu'au bout, et, dans les heures suprêmes de<br />

Fontainebleau, Napoléon, abandonné de tous,<br />

eut pour pieux témoin de ses larmes, de ses<br />

rages et de son désespoir, son ancien commensal<br />

d'Auxonne, avec lequel il avait failli « se<br />

couper la gorge » au temps de ses vingt ans.<br />

2. — En Alsace-Lorraine :<br />

De l'École à la Caserne.<br />

Une conférence à 'la Sorbonne. — Les petits Alasciens<br />

à l'école primaire. — Le dressage prussien<br />

Dans une conférence qu'il a faite à la Sorbonne,<br />

M. Benjamin Vallotton nous a exposé les<br />

péripéties émouvantes du drame alsacien-lorrain<br />

depuis l'annexion. Chemin faisant, il nous<br />

a montré quels procédés avait employés le caporalisme<br />

prussien, pour militariser l'enfant de<br />

telle sorte, qu'il glisse de l'école à la caserne<br />

sans avoir l'impression de changer de milieu.<br />

A l'école primaire, nous dit il, l'instituteur<br />

est un soldat dressé à la prussienne. On y vise


842 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong>- <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

en tout cas. On y arrive peu à peu, à mesure<br />

que meurent les vieux maîtres, les témoins.<br />

L'inspecteur, un vrai, un pur, donne des ordres,<br />

tient en main tous les fils, élabore les programmes,<br />

en surveille l'exacte exécution. C'est<br />

lui le colonel. Le général est à Strasbourg. Le<br />

généralissime est à Berlin. L'instituteur n'est<br />

qu'un modeste sergent, le dresseur. Les petits<br />

écoliers, c'est la Mannschaft, la pâte qu'on pétrit<br />

vigoureusement. On se lève d'un bloc; on s'assied<br />

d'un bloc; on prie par ordre. On ne dit, on<br />

ne répète que ce que le maître a dit. Défense<br />

d'argumenter,d'objecter. Rien d'humain puisque<br />

tout est pangermanique. L'empreinte! Les livres<br />

de géographie, d'histoire, de littérature sont<br />

rédigés afin que soient magnifiées l'Allemagne,<br />

les autorités allemandes qui ne se trompent<br />

jamais, étant nommées et inspirées parle vieux<br />

Dieu en personne.<br />

Fréquemment, comme modèle d'écriture, le<br />

Deutschland ùber ailes. Vienne le jour anniversaire<br />

d'une tête couronnée, d'une victoire, les<br />

écoliers, groupés en vêtements du dimanche<br />

autour d'un buste, écoutent la conférence du<br />

maître qui parle du commerce allemand, des<br />

colonies allemàndes, de l'avenir allemand qui<br />

est sur terre et sur mer. Hoch! Hoch! Hoch!<br />

Le maître lève sa baguette et l'on chante en<br />

vers ce qui vient d'être exprimé en prose.<br />

Viennent les leçons de gymnastique, des<br />

gosses, haut comme cela, tapent la semelle, esquissent<br />

un pas de parade, manœuvrent, s'immobilisent.<br />

Celte emprise mécanique suitl'enfant partout,<br />

jusqu'au jour de l'entrée au régiment. Le régiment<br />

n'est lui-même qu'une masse numérotée,<br />

matrieulée, au sein de laquelle l'individu vacille<br />

et disparaît. On ne pense plus. Tous les regards<br />

sont noyés dans l'obéissance. On ne s'immobilise<br />

plus, on se pétrifie. Un homme pareil à un autre<br />

homme, une section à une autre section, une<br />

compagnie à une autre compagnie, chacun physiquement<br />

et mentalement pareil.<br />

Que sous cette formidable machine qui afonctionné<br />

près d'un demi-siècle, l'Alsace et la Lorraine<br />

aient gardé leur vie propre et leur individualité.<br />

c'estun phénomène quitientdu miracle.<br />

Et M. Vallotton est en droit de conclure : «Par<br />

leur obstination à demeurer fidèles, elles ont<br />

une fois de plus prouvé que le droit est la force<br />

suprême. Par la vertu de leurs souffrances, auxquelles<br />

s'ajoutent aujourd'hui tant d'autres<br />

souffrances montées des pays crucifiés, elles<br />

rendent impossible le hideux triomphe de la<br />

violence et du crime. »<br />

3. — Corneille au Collège.<br />

Souvenirs d'un lycéen de Rouen. — Ce qu'on enseignait<br />

dans les collèges de Jésuites. — Corneille<br />

lauréat. — Grandeur et décadence du vers latin.<br />

Corneille fitses études au collège des Jésuites,<br />

devenu depuis lycée impérial de Rouen, aujourd'hui<br />

lycée Corneille. M. Auguste Dorchain<br />

rappelle à ce sujet comment, en entrant à SOD<br />

tour dans cette vieille maison, il fut d'avance<br />

consolé des rigueurs de l'internat par le langage<br />

affable que lui tint le proviseur : « Allons,<br />

ne sois pas triste, mon petit bonhomme. Ne saistu<br />

pas que cette maison était autrefois le collège<br />

où Corneille fit ses études, le grand Corneille?<br />

Oui, dans les classes où il a travaillé, tu travailleras;<br />

dans les cours où il a joué, tu joueras et<br />

tu prieras le dimanche dans la vieille chapelle<br />

où il a prié. »<br />

C'est ainsi qu'Auguste Dorchain se mit sous<br />

la protection du grand Corneille sur lequel il<br />

nous donne aujourd'hui, dans la Revue hebdomadaire,<br />

des études d'un vif intérêt.<br />

« Ce fut à neuf ans, nous dit-il, en 16iS, que<br />

le petit Pierre commença de suivre les classes,<br />

en cinquième, classe la plus élémentaire. A<br />

treize ans et quelques mois, il entrait en première,<br />

c'est-à-dire en rhétorique. Après sa logique<br />

(philosophie) et sa physique (science), il<br />

quitta les bancs du collège en 1622 au début<br />

de sa dix-septième année. »<br />

On sait quel était l'enseignement que donnaientalors<br />

lesJésuites: presquepasdesciences,<br />

pour toute philosophie des controverses scolastiques,<br />

beaucoup de grec et de latin, seule langue<br />

que dussent même parler entre eux les élèves.<br />

« Quant à la langue française, elle n'était pas<br />

du tout enseignée, mais il suffisait de ce grec<br />

et de ce latin pour former à Rouen un Corneille<br />

'et un Fontenelle, comme à La Flèche un Descartes,<br />

comme plus tard à Paris, au collège<br />

d'IIarcourt, un Diderot, et au collège Louis-le»<br />

Grand un Voltaire. »<br />

On n'a pas conservé les « Bulletins » de Corneille,<br />

et c'est dommage, mais on sait qu'en<br />

troisième il obtint un prix de versification latine.<br />

Le volume est conservé à la Bibliothèque<br />

nationale. C'estun Ilérodien, texte grec, avec<br />

la traduction latine d'Ange Politien et des notes<br />

d'Henri Estienne.<br />

Deux ans plus tard, en rhétorique, c'est encore<br />

le prix devers latins qui lui échoit. Cette fois,<br />

le livre, conservé dans la famille de Corneille,<br />

est un in-folio qui porte l'attestation signée du<br />

préfet des études avec le nom du lauréat. Rieia<br />

ne prouve mieux, au surplus, les qualités de<br />

Corneille écolier que la reconnaissance et l'amitié<br />

fidèles qu'il gardera jusqu'à la fin de sa vie<br />

à ses excellents maîtres.<br />

On ne fait plus aujourd'hui de vers latins au<br />

lycée de Rouen. En 1873, ajoute M. Dorchain,<br />

dans cette même cour d'honneur, à la même<br />

place où Corneille avait reçu son prix, Jules<br />

Simon fut acclamé par les élèves parce qu'il<br />

venait de rayer du programme... les vers latins"<br />

4. — Un premier Vol.<br />

Les impressions du départ. — En plein ciel.<br />

Le jeu de puzzle. —La descente.<br />

Notre collaborateur André Lichtenberger, en<br />

ce moment mobilisé au Maroc, a obtenu du général<br />

Gouraud l'autorisation d'effectuer son<br />

premier vol sur u n triplan Voisin. Il décrit<br />

ainsi, dans VOpinion, ses impressions :<br />

Quelques tours d'hélice... Un ronflement...<br />

Une rafale de vent... Nous roulons en bondissant<br />

sur l'herbe. Nous ne bondissons plus... Là<br />

en bas, les vaches deviennent grosses comme<br />

les moutons, et puis comme des sauterelles...<br />

Nous sommes dans le ciel.<br />

Je ne vous infligerai pas l'analyse de mes<br />

sensations. Vous seriez capables de maudire


le pensum déjà trop connu. A l heure actuelle,<br />

deux minutes après le départ, passé le premier<br />

ahurissement qui résulte du choc du vent et du<br />

bourdonnement du moteur, rien ne paraît plus<br />

« naturel » qu'une promenade en aéro. Aucun<br />

vertige, aucun mal de mer, aucun sentiment de<br />

risque. On se sent bien plus chez soi dans le<br />

ciel que dans la trépidation d'une automobile.<br />

On reconnaît avec amusement, là, en bas, le petit<br />

puzzle d'étendues vertes ou bleues, de carrés<br />

et de rubans, que tous les périodiques illustrés<br />

ont reproduit .avec la légende : « photographies<br />

prises en avion ». On est bien. On rêve de se<br />

promener comme cela en famille, avec nounou<br />

et le petit dernier. C'est commode. C'est joli.<br />

C'est pratique. Ça flatte l'imagination et ça<br />

évite la poussière. 11 faudra seulement inventer<br />

un paravent et un silencieux. On apprend commodément<br />

la topographie. On nargue des cigognes.<br />

On dépiste les profondeurs marines.<br />

On voudrait que ça dure...<br />

Mais ça ne dure pas. Car hélas! l'aimable<br />

lieutenant qui me pilote doit me déposer sur<br />

le sol avant de repartir pour Casablanca. Nous<br />

commençons donc à descendre vers ces deux<br />

petits cubes blancs qui sont les baraques du<br />

champ d'atterrissage. Alors se place la seule<br />

sensation inattendue du voyage et vraiment<br />

cocasse. Tant que l'on est en haut, faute de<br />

points de repère, on a l'impression de flotter<br />

presque immobiles, refoulés par un vent violent,<br />

tandis qu'à mesure qu'on se rapproche<br />

de terre, voici que tout à coup les objets se<br />

mettent à filer avec une rapidité fantastique.<br />

Et l'on se dit malgré soi : « Quelle drôle d'idée<br />

a ce jeune homme de battre un rapide à la<br />

course juste au moment où il serait raisonnable<br />

de se poser doucement! »<br />

Mais déjà le contact est repris avec la prairie.<br />

Sautillant, l'oiseau géant court encore quelques<br />

secondes, et s'arrête. Il faut descendre, serrer<br />

les mains, remonter en auto. Et malgré les admirables<br />

travaux réalisés par le service des<br />

ponts et chaussées au Maroc, il faut constater<br />

que les routes du ciel sont encore beaucoup<br />

plus moelleuses et moins poudreuses que celles<br />

que nous lui devons.<br />

5. — Le Livre d'or des Femmes.<br />

Héroïnes de guerre. — Celles qu'on connaît et les<br />

autres. — Comment récompenser le dévouement<br />

des femmes.<br />

« La femme et la guerre », tel est le titre<br />

d'une étude que M e Henri Robert vient de publier<br />

daDs la Revue de Jean Finot. Sur ce livre<br />

d'or figurent naturellement celles qui forent<br />

des combattantes, « celles qui attendirent l'ennemi<br />

sans faiblir, malgré sa réputation bien<br />

méritée de n'épargner ni les femmes, ni les enfants,<br />

ni les vieillards. »<br />

Au premier rang, nous dit-il, Miss Edith<br />

Cavell, la martyre ! Ah ! L'Allemagne aura beau<br />

faire, ce crime féroce restera pour elle comme<br />

une souillure. Le souvenir impérissable de<br />

cette âme courageuse et pure restera poui<br />

l'Allemagne comme le plus grand crime qu'ait<br />

vu commettre cette guerre sans merci. Edith<br />

Cavell, se dressant, frêle et intrépide, contre<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 543<br />

ses bourreaux, figurera parmi les plus touchantes<br />

des immortelles gardiennes de l'Idéal.<br />

La reine Elisabeth de Belgique, la reine ambulancière,<br />

compagne du roi-soldat qui, après<br />

avoir traversé la Manche pour mettre ses enfants<br />

à l'abri des obus, est revenue auprès du<br />

souverain sans royaume pour partager ses<br />

peines et ses dangers.....<br />

Mme Carton de Wiart, qui brava von Bissing,<br />

bourreau de sa patrie, et s'improvisa en quelque<br />

sorte ministre volontaire de la misère nationale,<br />

jusqu'au jour où elle connut la rigueur<br />

des geôles allemandes.<br />

Mme Mâcherez, le « maire de Soissons », qui<br />

fut la providence de la cité et remplaça les<br />

hommes... absents.<br />

Emilienne Moreau, qui, sous la mitraille,<br />

accueillit au chant delà Marseillaise les Anglais<br />

entrant victorieux'dans Loos, et fit le coup de<br />

feu pour aider les soldats à abattre des ennemis.<br />

Deux religieuses : Sœur Julie, du régiment des<br />

Sœurs de Saint Charles — comme elle disait<br />

fièrement — qui arracha ses blessés aux Allemands<br />

dans Gerbéviller. Gerbéviller! naguère<br />

village français, aujourd'hui ruines douloureuses!<br />

— et Sœur Gabrielle qui, dans Clermont<br />

en Argonne, sut forcer l'admiration et le respect<br />

du Kaiser.<br />

Et cette petite Denise Cartier qui, horriblement<br />

mutilée par la bombe d'un avionallemand,<br />

à Paris, en septembre 1914; s'écria : « Ne dites<br />

pas à maman que c'est grave pour ne pas<br />

l'effrayer ! » N'est-il pas émouvant de voir une<br />

petite fille « faiblette et tendre chose » s'élever<br />

à un pareil oubli de soi-même?<br />

Toutes celles-là, ajoute Henri Robert, vous<br />

les connaissez, mais: pensez à toutes les autres,<br />

à la grande foule anonyme des héroïnes obscures,<br />

à toutes celles qui risquèrent leur viepour<br />

porter à travers les lignes des nouvelles<br />

importantes, qui bravèrent les balles et les<br />

obus pour ne pas abandonner leurs foyers<br />

envahis. Celles-là, il faut renoncer à les connaître<br />

toutes et, de même qu'Athènes avait voué<br />

un temple « au dieu inconnu, » nous devons,<br />

pour les célébrer, élever une colonne à l'héroïne<br />

française.<br />

Après avoir énuméré les sacrifices des femmes<br />

pendant la guerre et les services qu'elles<br />

ont rendus, M e Henri Robert estime qu'après<br />

avoir été à la peine, il faudra qu'elles soient à<br />

l'honneur. De nouvelles carrières s'ouvriront<br />

devant elles. Leur salaire devra désormais<br />

être égal à celui de l'homme et, comme on<br />

augmentera leur responsabilité, il faudra, en<br />

conséquence, leur accorder des droits nouveaux.<br />

« Donnons, nous dit-il, aux femmes,<br />

libre accès à la vie politique. Je ne vois nul<br />

inconvénient à ce que les femmes soient électives<br />

aussi bien pour le Conseil municipal que<br />

pour le Parlement et j'admets volontiers, si<br />

elles ont le droit de voter, qu'elles puissent<br />

être élues. Je suis convaincu que les femmes<br />

exerceraient leurs droits politiques d'une façoc.<br />

aussi intelligente que les hommes. »<br />

LKO.


<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Pour les Institutrices 1<br />

14. — Les « A rrangements »<br />

(Suite)<br />

Le meilleur arrangement est celui qui ne TOUS<br />

coûte que votre temps et votre peine; mais il n'est<br />

possible que quand la vieille robe à rajeunir comporte<br />

plus d'étoffe<br />

que la forme nouvelle<br />

choisie. Prenons<br />

par exemple<br />

la robe fig. I empruntée<br />

à un journal<br />

de modes du<br />

printemps dernier;<br />

ce qui lui donne<br />

un aspect démodé,<br />

c'est l'excès d'am<br />

pleur de la jupe,<br />

faite de deux hauts<br />

volants en forme;<br />

il suffira de supprimer<br />

une partie<br />

Il suffit de réduire l'ampleur des<br />

volants de la fig. I pour donner à<br />

cette robe la silhouette à la mode.<br />

de cette ampleur, en recoupant chacun<br />

des volants, pour ramener cette<br />

robe à la silhouette actuelle (fig. II).<br />

Dans la fig. III, les deux parties<br />

du costume doivent être transformées;<br />

la jupe et la basque de la<br />

jaquette sont trop amples du bas<br />

et trop ajustées du haut, trop « en<br />

forme » pour les lignes droites de<br />

la mode actuelle; jupe et basque<br />

sont trop courtes.<br />

On se rapprocherait, en somme,<br />

suffisamment de l'aspect des jupes<br />

actuelles, en diminuant le biais de<br />

la jupe, de façon qu'elle soit plate<br />

devant (fig. IV) et derrière, et en<br />

formant des plis aplatis au fer, avec<br />

les godets de côté, tant à la jupe qu'à la basque de<br />

la jaquette (fig. IV) de façon que la jupe n'ait plus<br />

que 2 m. à 2 m.-50 dans le bas. Mais ce n'est là<br />

qu'un à peu près; si on veut « mettre tout à fait à<br />

la mode » ce costume tailleur, on coupera le haut de<br />

la jupe au niveau où arrive le bord de la basque et<br />

on remplacera cette partie, taillée « en forme », par<br />

•un haut de jupe de huit centimètres plus long que la<br />

partie supprimée, en voile de laine, assorti au costume<br />

tailleur (ou de tout autre étoff# d'une tout<br />

autre couleur, si cette fantaisie vous agrée et ne paraît<br />

pas singulière dans le milieu où vous vivez. A<br />

ce haut de jupe taillé en droit fil et froncé à la taille<br />

(fig. V), on assortira une blouse qui en paraîtra le<br />

prolongement (fig. V).<br />

Voilà la jupe arrangée. ^<br />

Il s'agit maintenant de supprimer les » godets »<br />

•que forme, à droite et à gauche de la jaquette, sur<br />

les hanchis, la partie de la basque qui rejoint le<br />

panneau plat du devant au panneau plat du dos.<br />

Pour cela décousez à la taille la basque de la ja­<br />

l. Voir Manuel général, n" 6, 8.<br />

-24, 27, 29, et 33.<br />

Ménagez un panneau plat à lajupe<br />

devant et derrière, les godets aplatis<br />

au fer : la fig. III démodée devient<br />

très portable, fig. IV.<br />

10, 12, 14, 16, 18, 20,<br />

quette, coupez le panneau devant à la hauteur d'une<br />

ceinture haute que montre la fig. VI. Avec les morceaux<br />

enlevés pour ré luire l'ampleur du bas de la<br />

jupe, préparez une bande de 12 cent, de large et de<br />

10 cent, plus longue que le tour de la taille, faufilez<br />

le haut de cette bande replié d'un cent., au bas du<br />

corps de la jaquette séparé de sa basque. Autant<br />

que possible, et radicalement si vous avez assez de<br />

ussu, supprimez le biais de la basque sur les coutures,<br />

ajoutez à cette basque par des coutures verticales,<br />

avec les morceaux prélevés sur le haut de la<br />

jupe coupé, un rectangle de la hauteur de la basque,<br />

large de 20 cent, sur chaque hanche. Ne vous inquiétez<br />

pas des coutures, pourvu qu'elles soient placées<br />

de façon symétrique à la basque de droite et à<br />

la basque de gauche : vous les dissimulerez par des<br />

plis ou par des groupes de plis (fig. VI).<br />

Une haute ceinture lâche en tissu, faite avec les<br />

restes provenant du haut de la jupe et des pointes<br />

enlevées pour réduire l'ampleur<br />

de cette jupe, sera placée sur la<br />

bande qui réunit la jaquette à sa<br />

basque et allonge celle-ci de 10 cent.<br />

Si vous êtes obligée de faire des<br />

coutures pour obtenir une ceinture<br />

de dimensions suffisantes, vous les<br />

basque ;<br />

3° Li jupe sera<br />

allongée de 5 à 8<br />

cent. ;<br />

4° La basque sera<br />

allongée de 10<br />

cent. ;<br />

5° La silhouette<br />

générale sera droite<br />

conformément à la<br />

mode actuelle.<br />

L'ingéniosité de<br />

nos lectrices saura<br />

s'inspirer de ces<br />

exemples d'arrangements<br />

pour en<br />

imaginer d'autres<br />

exactements appror<br />

priés pour chacune<br />

d'elles à la robe<br />

qu'elles veulent<br />

transformer.<br />

dissimulerez par des motifs soutachés<br />

Couvrez (fig. d'une VI). doublure légère<br />

l'envers de la ceinture plate qui<br />

réunit le corps de la jaquette à la<br />

basque.<br />

Résultat :<br />

1° La jupe sera presque et paraîtra<br />

tout à fait taillée en droit<br />

fil;<br />

2° Il en sera de même pour la<br />

V VI<br />

Pour mettre la fig. III tout à fait<br />

à la mode, coupez la jupe, sous la<br />

basque, faites un haut de jupe<br />

froncé, semblable à la blouse, profitez-en<br />

pour allonger la jupe, allongez<br />

par une haute ceinture la jaquette,<br />

remplacez les parties en forme do<br />

la basque. paT des morceaux droit fil.<br />

Les plis de la basque dissimuleront<br />

les coutures.<br />

C. REYMOND.


PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 545<br />

— — — — REVUE <strong>DE</strong> LA PRESSE _ _ _ _<br />

Pour la restauration de nos Bois.<br />

Le Rappel, sous la plume de M. Georges<br />

Baume, nous rappelle les ravages causés dans<br />

nos forêts, par la guerre dans les pays envahis,<br />

et par les besoins de nos armées à l'arrière.<br />

Si nous roulons que notre pays, bouleversé par la<br />

bataille, reprenne le cours de sa destinée, nous devrons<br />

lui rendre tous ses élément» d'équilibre. C'est<br />

à peu près une étendue de 500000 hectares de bois<br />

que la guerre aura ravagés. Or, pour la reconstitution<br />

de ces bois, la plupart des propriétaires ne<br />

pourront rien, parce qu'ils se trouvent isolés, incertains<br />

des méthodes à appliquer. Ils devront s'a-ssocier<br />

ou «'abandonner à la direction de l'Etat. Quelques<br />

syndicats, d'ailleurs, se sont déjà formés.<br />

Dans les cadres sanglants de la guerre, c'est à un<br />

renouveau que nous allons assister, et dont aucun<br />

de'nous n'a jamais encore vu sur la terre les apparences.<br />

Mais la vie est plus forte que la mort. Dans<br />

les tendres rameaux de nos bois renouvelés, les<br />

oiseaux viendront vite bâtir leurs nids, et, au pied<br />

des arbustes, des petites fleurs sauvages ouvriront<br />

leurs yeux étonnés.<br />

Ravitailler et Batailler.<br />

M. Henry Bérenger insiste avec raison, dans<br />

Paris-Midi, sur les deux devoirs qui s'imposent<br />

avec une égale force, à l'arrière et à l'avant:<br />

Pendant que nos armées marchent de l'avant pour<br />

libérer le territoire, souvenons-nous qu'elles ne peuvent<br />

avancer que dans la proportion où nous leur<br />

fournissons du matériel de guerre et des approvisionnements.<br />

11 nous faut donc continuer, à mesure que l'armée<br />

avance et consomme, de lui fournir toutes les armes<br />

et tous les vivres nécessaires à sa consommation.<br />

Ravitailler, tout est là pour l'arrière, comme batailler<br />

est l'essentiel pour l'avant, ta France ne<br />

vaincra que si ceux qui ravitaillent ne font pas attendre<br />

ceux qui bataillent.<br />

Que personne ne perde donc son temps à pérorer<br />

sur les va et-vient de la bataille ni sur les mérites<br />

des généraux ou les difficultés du terrain ! Il y a une<br />

besogne plus urgente à accomplir pour les civils :<br />

c'est de produire le blé, les vêtements, le charbon,<br />

l'acier, les moyens de transport, les outillages —<br />

tout oe qui est indispensable pour vivre et pour<br />

vaincre.<br />

Le général Pétain et les Sports.<br />

D'après le Petit Journal, le général Pétain a<br />

été de tout temps grand ami des sports et il en<br />

a donné des preuves quand il était colonel du<br />

33° d'infanterie à Arras.<br />

Dès cette époque — c'était en 1910 — Pétain ne<br />

pensait qu'à la guerre. Il sentait toute l'importance<br />

de l'entraînement physique de ses officiers.<br />

— Voyez les chevaux d'armes, on les garde constamment<br />

en condition, on leur mesure leur nourriture,<br />

on les entraîne ; pourquoi n'en fait-on pas<br />

autant pour les officiers? La résistance physique<br />

d'un chef a au moins autant d'importance que ses<br />

connaissances militaires ».<br />

Toujours sous l'empire de ses idées d'entraînement,<br />

le colonel avait l'habitude de sauter à la<br />

corde tous les matins, avant de faire sa toilette.<br />

Aussi, à Arras, un congé fut-il donné par un propriétaire<br />

affolé par les plaintes des voisins du militaire.<br />

Ceux ci, en effet, trouvaient que ce sport<br />

était peut-être excellent, mais fort désagréable pour<br />

ceux qui habitaient à l'étage au-dessous. Ce fut pour<br />

éviter leur colère que le colonel loua une maison<br />

avec un jardin. / '<br />

Une École normale française en Suisse.<br />

C'est à un professeur du lycée Louis-le-Grand,<br />

évacué du camp d'IIolzminden et interné en<br />

Suisse, qu'on doit cette intéressante innovation.<br />

Dès son arrivée, nous dit M. Philippe Godet, dans<br />

les Débats, M. Chaton fut frappé de rencontrer,<br />

parmi ses compagnons d'internement, nombre d'artisans<br />

mutilé» qui jamais ne pourront reprendre le<br />

métier qu'ils exerçaient avant la guerre. Mais il fit<br />

réflexion qu'avec une préparation bien comprise, plusieurs<br />

de ces hommes, d'esprit vif, naturellement<br />

bien doués,pourraient être mis en état de servir leur<br />

pays dans l'enseignement et combler des vides dans<br />

les écoles primaires de France. Ne pourrait-on, à cet<br />

effet, instituer en Suisse, pour la durée de la guerre,<br />

une sorte d'école normale, où l'on formerait des instituteurs<br />

primaires?<br />

Cette idée fut accueillie avec empressement par le<br />

ministère françaisde l'instruction publique. L'« Œuvre<br />

universitaire suisse des étudiants prisonniers de<br />

guerre » s'y intéressa d'emblée avec la plus active<br />

sympathie. Une sélection fut faite parmi les internés,<br />

dont on retint une cinquantaine. C'est parmi les<br />

internés aussi que M. Chaton trouva quelques excellents<br />

maîtres, pleins de zèle pour l'œuvre commune.<br />

La petite ville de Neuchâtel, paisible, studieuse,<br />

foyer universitaire très vivant, fut choisie comme<br />

siège de l'établissement. Et 1' « Ecole normale d'internés<br />

français » s'y trouve installée dans les meilleures<br />

conditions.<br />

Ces pauvres Neutres !<br />

Louis Forest nous rappelle, dans le Matin,<br />

que, l'an dernier, il y eut une période critique<br />

pour l'Allemagne, le commencement de la fia<br />

par la faim. Mais ces bons neutre» allèrent aux<br />

Etats-Unis chercher de quoi ravitailler les ennemis.<br />

Aujourd'hui, les Etats-Unis refusent de se<br />

prêter à ce petit jeu.<br />

On nous annonce qu'ils ne veulent plus rien envoyer<br />

aux marchands qui, contre de l'or, ont tranquillement<br />

vendu aux Allemands un an de guerre. A cette<br />

nouvelle, certains neutres pâlissent . Ils se croient<br />

de très honnêtes gens puisqu'ils n'ont fait qu'entretenir<br />

le crime. Vont-ils être privés eux-mêmes ?<br />

Alors, devant leurs coffr»s-forts bondés, ils se plaignent<br />

à tous les échos du châtiment immérité qu'on<br />

leur inflige et qui consiste à constater qu'en soi le<br />

métal, même le plus précieux, n'a aucune valeur<br />

alimentaire et qu'il n'est pas possible de se nourrir<br />

en avalant des marks, même en or.<br />

La main-d'œuvre scolaire et les paysans.<br />

Les cultivateurs, nous dit Crainquebille, dans<br />

l'Œuvre, ont souvent tort de se défier des<br />

jeunes gens des villes qui offrent leurs services<br />

pour les travaux des champs :<br />

Le service de la main-d'œuvre scolaire au ministère<br />

de l'agriculture fait très justement tous ses efforts<br />

pour faire disparaître ces préventions. Il nous<br />

communique aujourd'hui une attestation d'un agriculteur<br />

de la Manche qui décerne à un jeune Parisien,<br />

élève de mathématiquss spéciales au collège<br />

Sainte-Barbe, les meilleurs éloges..<br />

Il est évident que les jeunes citadins qui ont de la<br />

bonne volonté s'appliquent à leur ouvrage avec un<br />

soin d'autant plus minutieux qu'ils ont à cœur de<br />

montrer aux paysans ce dont ils sont capables.<br />

Il serait donc à souhaiter que les excellentes intentions<br />

de notre jeunesse scolaire fussent récompensées<br />

comme elles le méritent.


546<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L'INSTRRCT'ION <strong>PRIMAIRE</strong><br />

C. A. à l'enseignement du travail manuel. — E.<br />

P . A V . (NIÈVRB). — P.. A C . (LOIR-ET-CHER). —<br />

« Quelles sont les conditions à remplir pour se présenter<br />

à l'examen du G. A. à l'enseignement du<br />

travail manuel? Quelles sont les épreuves à subir?<br />

Possédant ce diplôme, à quels emplois peut-on prétendref<br />

»<br />

Las candidats doivent être âgés de vingt et un<br />

ans révolus au 31 décembre de l'année da l'examen<br />

et produire le brevet supérieur, le baccalauréat ou<br />

le diplôme de fin d'études secondaires ou être diplômés<br />

des écoles nationales d'arts et métiers, des<br />

instituts on laboratoires techniques des universités.<br />

L'inscription a lieu à l'inspection académique de<br />

chaque département un mois avant l'ouverture de la<br />

session.<br />

L'examen comprend les épreuves suivantes : 1°<br />

Pour les aspirants : a) Une composition de mathématiques<br />

et de mécanique appliquée (5 heures); —<br />

b) Une épreuve pratique d'électricité industrielle; —<br />

c) Un croquis d'atelier avec mise au net; — d) Un<br />

travail d'atelier (bois ou fer au choix du candidat)<br />

avec mise en action d'un moteur ou d'une machineoutil<br />

et appréciation du rendement. — 2° Pour les<br />

aspirantes : a) One composition d'économie domes-<br />

-tique et d'hygiène (4 heures); — b) Une épreuve de<br />

dessin d'art et composition appliquée aux travaux<br />

féminins (4 heures); — c) Une épreuve de coupe,<br />

couture et manipulation ménagère (blanchissage, repassage<br />

ou cuisine) 5 heures; — d)Une épreuve facul<br />

tative de modes avec mention spéciale au diplôme.<br />

Les professeurs des écoles normales et des écoles<br />

primaires supérieures pourvus de ce titre et chargés<br />

de cet enseignement reçoivent une indemnité annuelle<br />

de 300 à 600 francs. Les institutrices possédant<br />

le diplôme ont de grandes chances d'obtenir la<br />

direction d'un cours complémentaire avec un supplément<br />

de 200 à 500 francs, plus l'indemnité de résidence<br />

complète. On n'exige pas d'autre titre pour<br />

l'enseignement du travail manuel dans les lycées et<br />

collèges de jeunes filles.<br />

Auteurs et programmes du B. S. — M. J. C. A<br />

h. S. (VAR). — « Quelle est actuellement la liste<br />

des auteurs français et étrangers exigés à l'examen<br />

du brevet supérieur? Les programmes limitatifs<br />

sont-ils toujours en vigueur?»<br />

Aucune modification n'a été apportée à la liste<br />

des auteurs français et étrangers établie pour 1914<br />

et valable encore pour 1918.<br />

1° Les auteurs français du brevet supérieur, prix :<br />

4 francs, chez Hachette.<br />

2° Les auteurs allemands du brevet supérieur,<br />

prix : 1 £r 50, chez Hachette.<br />

3» Les auteurs anglais du brevet supérieur, prix :<br />

1 fr. 50, chez Ilachette.<br />

4° Les auteurs italiens n'ont pas été réunis en<br />

brochure spéciale : Arioste. Roland furieux, chap. IX,<br />

octaves 11-57. — Goldoni. Il ventaglio. Edit. Menghini,<br />

Florence, Sansoni (le premier acte). — Parini.<br />

La Caduta. — Alfani. I tre amori del cittadino,<br />

Florence, Barbéra (la dernière partie),<br />

Les programmes limitatifs fixés par académie on<br />

même par département,, restent en vigueur.<br />

Engagement décennal. — R . L . A C . (MAROC). —<br />

I. A U. (VAR). — « Quelle est la durée de l'engagement<br />

universitaire souscrit par les élèves des écoles<br />

normales ? »<br />

Cet engagement décennal est réalisé après dix<br />

années de services effectifs comptées à partir de la<br />

première délégation, ea qualité de stagiaire. Toute<br />

fois, il est probable que l'on tiendra compte aux<br />

instituteurs mobilisés de la durée du service militaire<br />

supplémentaire. La réalisation de cet engagement<br />

peut être retardée de trois ans par suite de<br />

congèsrégulièrement obtenus même pour convenance<br />

personnelle. (Circulaire ministérielle du 15 février<br />

1897.)<br />

Dessin au brevet élémentaire. — M. C. A E.<br />

(AUBE). — « En quoi consiste l'épreuve de dessin<br />

à l'examen du brevet élémentaire ? »<br />

L'épreuve de dessin comprend: 1° pour les aspirantes<br />

: un dessin à vue ou un arrangement décoratif<br />

simple, ou 2° pour les aspirants : exécution à<br />

main levée d'un croquis coté d'un objet de formes<br />

très simples (2 heures). (Arrêté du 18 janvier 1887,<br />

art. 147, modifié par l'arrêté du 5 août 1915). Un<br />

croquis coté ne peut être demandé aux aspirantes.<br />

Démission et réintégration. — R. B. A CASA­<br />

BLANCA. — « Un instituteur démissionnaire peut-il<br />

obtenir sa réintégration dans une autre région f<br />

En cas de nomination, lui sera-t-il tenu compte de<br />

ses services antérieurs? »<br />

Rien ne s'oppose à ce que cet instituteur soit<br />

nommé dans une autre région si l'enquête à laquelle<br />

il sera procédé sur ses services anterietrs et sur la<br />

cause de sa démission, lui est favorable. « Le premier<br />

service est compté à tout fonctionnaire réintégré.<br />

» (Art. 27 de la loi du 9 juin 1853). 11 s'agit de<br />

ses droits à la retraite. — « Le fonctionnaire démissionnaire,<br />

révoqué ou destitué, s'il est readmis dans<br />

un emploi assujetti à la retenue, subit de nouveau<br />

la retenue du premier mois de son traitement et<br />

celle du premier douzième des augmentations ultérieures.<br />

» (Décret du 9 novembre 1853, art. 25). Le<br />

ministre, après examen du dossier, décide si la réintégration<br />

aura lieu dans la classe précédente.<br />

Demande d'emploi. — C. A B. (M. ET F.). —<br />

« Quelles sont les formalités à remplir par un candidat<br />

à un emploi dans l'enseignement primaire<br />

public ? »<br />

Ce candidat doit adresser à l'inspecteur d'académie,<br />

par l'intermédiaire de l'inspecteur primaire de<br />

la circonscription, le dossier suivant : 1° une demande<br />

d'emploi sur une feuille de papier timbré à<br />

60 centimes, avec l'indication des lieux qu'il a habités<br />

et des fonctions qu'il a remplies depuis dix ans ;<br />

2° son acte de naissance; 3° son brevet de capacité.<br />

Si l'inspecteur d'académie, à la suite-de son enquête,<br />

croit pouvoir lai donner satisfaction, il lui indiquera<br />

le médecin assermenté qui lui fera subir la visite<br />

prescrite par l'arrêté du. 3 juillet 1911.<br />

Produits du jardin. — T. A V. (CALVADOS). —<br />

« Admis à la retraite, je cesserai mes fonctions à<br />

bref délai. A qui appartiennent les produits du<br />

jardin que j'ai ensemencé et cultivé ? »<br />

Votre successeur aura droit à la récolte s'il est<br />

installé an moment de sa maturité; mais logiquement<br />

il devra vous rembourser les frais de semence<br />

et de culture que vous avez supporté».<br />

Bébit de tabac. —G. A F . (VOSGES). — « Quel est<br />

le dossier à produire à l'appui d'une demande de<br />

bureau de tabac ? »<br />

1° Demande au ministre des Finances, sur papier<br />

timbré à 60 centimes, indiquant l'âge, le domicile et<br />

les titres; 2° état authentique ou copie certifiée des<br />

services militaires ou civils; 3° bulletin de naissance<br />

du pétitionnaire ; 4° bulletin de mariage ou celui de<br />

ses père et mère, suivant que les services invoqués<br />

sont ceux du mari ou bien du père ; 5° bulletin de<br />

décès du mari et des père et mère du pétitionnaire;<br />

6° bordereau des hypothèques et justification de<br />

dettes non hypothécables ; 7° extrait des rôles des<br />

contributions payées par le postulant ou certificat de<br />

non inscription sur les rôles; 8° quittance de loyer;<br />

9° déclaration écrite faisant connaître si le pétitionnaire<br />

s'engage à gérer personnellement le débit qu'il<br />

sollicite, ou, on cas de négative, indiquant les motifs<br />

de son refus. Les bureaux d'un revenu supérieur à<br />

1 000 francs sont réservés aux veuves des fonctionnaires<br />

qui jouissaient d'un traitement supérieur i<br />

2 000 francs.<br />

F . MUTKLET.


PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 547<br />

ACTES OFFICIELS<br />

LE LIVRE D'OR <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Cent vingt-cinquième page.<br />

(iSuite 1 .)<br />

Légion d'honneur.<br />

Bichon (Marcel), instituteur adjoint à Vincennes (Seine),<br />

capitaine : « A pris une part brillante aux opérations du<br />

I er novembre 1916. Sous un bombardement d'une extrême<br />

violence, a porté sa compagnie en avant dans un ordre<br />

parfait, et, par des dispositions énergiques, a contribué à<br />

enrayer complètement un» forte attaque allemande. A été<br />

grièvement blessé au cours de l'action. » (Journal officiel<br />

du 26 décembre 1916.)<br />

Ribeyre (Jean), professeur à l'école normale de Moulins'<br />

sous lieutenant au ... régiment d'infanterie : « Officier très<br />

brave. Le 17 septembre 1916, s'est élancé vaillamment à<br />

l'assaut et a été très grièvement blessé alors qu'il pénétrait<br />

dans une tranchée allemande, à la lête de sa section.<br />

Amputé du bras gauche. » (Journal officiel du 1" mars<br />

1917.)<br />

Médaille militaire.<br />

Briole (Edmond), ex-instituteur à Trets ( Bouches-du-<br />

Rhône), sergent au ... régiment d'infanterie : « Sous-officier<br />

très dévoué, ayant une haute conception du devoir.<br />

Blessé grièvement le 25 août 1914, en contribuant à repousser<br />

une contre-attaque ennemie ; a cooservé le commandement<br />

de sa section jusqu'au lendemain et n'a quitté son<br />

poBte que sur l'ordre de son commandant de compagnie.<br />

Impotence fonctionnelle de la main droite. » (.Journal officiel<br />

du 5 janvier 1917. •<br />

Comiti (Joseph), instituteur à Sotta (Corse), caporal au<br />

... régiment d'infanterie : «Très bon gradé. Grièvement<br />

blessé le 9 avril 1916, à son poste de combat. Enuclèation<br />

de l'œil droit. »<br />

Vauqtiois, instituteur adjoint à Sézanne (Marne) :<br />

a Excellent gradé. A été atteint de blessures multiples et<br />

graves, le 9 avril 1916, au cours d'une attaque ennemie. »<br />

Distinguished conduct medal.<br />

Monnier (Georges), instituteur adjoint à Clichy (Seine) :<br />

« Interprète, a été décoré par le Gouvernement britannique<br />

de la « Distinguished Conduct Medal. »<br />

Cent vingt-sixième page.<br />

TUÉ A L'ENNEMI :<br />

FOUSTÉ, instituteur adjoint à Fleurance (Gers).<br />

MORT <strong>DE</strong>S SUITES <strong>DE</strong> SES BLESSURES :<br />

POTONNIER (Pierre), élève de l'école normale delà Seine,<br />

sorti en 1914. /<br />

l. Voir le n° précédent.<br />

BLESSÉS :<br />

CASTILLON, délégué à l'école primaire supérieure de Mirande(Gers).<br />

LAPALU, ex-élève de l'école normale d'Auch.<br />

MORE AU, à Cogna t-Lyonne (Ailier).<br />

RAYNATJD (Louis), à Istres (Bouches-du-Rhône).<br />

SÉGUFFIN, du Gers, en congé (blessé pour la seconde fois).<br />

Citations à l'ordre de l'armée.<br />

Génin (Eloi), professeur à l'école primaire supérieure de<br />

Toulon, sergent an ... régiment d'infanterie: a Sous-officier<br />

plein d'entrain, de saDg-froid et de bravoure au combat.<br />

En 1914, à V. ., sous le feu intense de l'ennemi, s'est<br />

mis debout en terrain découvert pour mieux- commander<br />

ses hommes. Blessé au bras, a, pour prêcher l'exemple,<br />

fait le coup de feu ; blessé une seconde fois, a crié : Si je<br />

meurs, c'est pour la France. Est mort des suites de ses<br />

blessures. »<br />

Sac (Albert), professeur à l'école primaire supérieure de<br />

Valréat (Vaucluse), sous-lieutenant au ... régiment d'infanterie<br />

coloniale : « Excellent officier plein d'entrain et<br />

de dévouement, très -courageux, a pris le commandement<br />

delà compagnie de mitrailleuses, le 30 novembre 1916, les<br />

autres officiers ayant été mis hors de combat, et a su, par<br />

son sang-froid et son ascendant sur ses subordonnés, maintenir<br />

l'ordre et le calme dans son unité brusquement désorganisée.<br />

»<br />

Autres citations.<br />

Abeillé, ex-élève de l'école normale d'Auch, aspirant au<br />

...régiment d'infanterie: «Belle attitude au feu, lors des<br />

attaques de mai ; a été tué, le 10 juin, au moment où il<br />

indiquait à un homme un point dangereux à surveiller. »<br />

(Ordre de la division.)<br />

Abril (Louis), élève de l'école normale de Draguignan :<br />

« A assuré, du 25 au 30 juin 1916, avec le plus grand calme<br />

et le plus grand sang-froid, son service de guetteur, malgré<br />

la mitraille et les obus. » (Ordre du régiment.)<br />

Béchet,secrétaire de l'inspectionacadémique de l'Ariège,<br />

capitaine au 60 e régiment territorial d'infanterie: «Sous<br />

un très violent bombardement de mines, a conservé intacte<br />

sa ligne de surveillance, exaltant le moral de ses hommes<br />

par son action personnelle et ses décisions. Venu au front<br />

snr sa demande. »<br />

Boursaud, instituteur adjoint à Mourieux (Creuse),<br />

sergent au ... régiment d'infanterie : a Très bon sousofficier.<br />

A été grièvement blessé pendant un combat, le<br />

20 septembre 1914, en remplissant volontairement les fonctions<br />

d'agent de liaison de compagnie. » (Ordre de la division.)<br />

(A suivre.)<br />

PETITES ANNONCES DU " <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> "<br />

Nos lecteurs sont avisés que les « Petites Annonces » ne seront publiées que<br />

si elles portent l e visa du commissaire de police. Voir les n° s . 26, 27, 2 8.<br />

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Manuel général 1816-1817. NT° 3 5 19 Mai 1917.<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />

donnés dans<br />

LES EXAMENS E T CONCOURS <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

CERTIFICAT D'ÉTU<strong>DE</strong>S <strong>PRIMAIRE</strong>S<br />

Orthographe et Ecriture 1 .<br />

A Douaumont, la 25 février 1916.<br />

Dès le petit matin, le bombardement, qui n'a pas<br />

cessé de la nuit entière, redouble d'intensité.<br />

C'est un déluge de schrapnels, de 77, de 105, de<br />

305, de 420 peut-être.<br />

Du plus loin, on entend Tenir les monstrueuses<br />

marmites à travers le ciel qu'elles disloquent. Leur<br />

vacarme est comparable à celui d'un train qui traverse<br />

à toute allure une gare sonore.<br />

« Voilà le métro », 'disent les hommes en leur langage<br />

pittoresque.<br />

A droite, à gauche, de tous côtés, les cratères<br />

s'accumulent, les arbres des jardins s'éparpillent, le<br />

sol bout comme l'eau d'une chaudière; des gerbes<br />

de cailloux, de terre, de débris informes s'élancent<br />

à l'assaut des rues et retombent en cascades sur nos<br />

épaules. L'une après l'autre, les maisons du village,<br />

avec un bruit épouvantable, croulent. Des tuiles<br />

sont projetées à des centaines de mitres; on aperçoit,<br />

par les blessures béantes, les meubles en loques.<br />

Lieutenant P...<br />

QUESTIONS. — Expliquer : intensité, déluge de<br />

schrapnels, monstrueuses, vacarme, cratères,s'éparpillent.<br />

[Intensité ; degré d'activité, de force. — Déluge<br />

de schrapnels : les schrapnels, ou. obus à balles, tombent<br />

dru comme la pluie lorsqu'elle menace de faire<br />

un déluge. — Monstrueuses : qui ont les proportions<br />

d'un monstre, énormes. — Vacarme : bruit assourdissant.<br />

— Cratères : trous ayant la forme d'entonnoir,<br />

comme l'ouverture des volcans. — S'éparpillent:<br />

se mettent en débris qui volent de tous côtés.)<br />

2. Conjuguer au présent de l'indicatif et au passé<br />

simple les Terbes bouillir et venir.<br />

3. Analyser logiquement la l re phrase.<br />

Composition française.<br />

Une personne de votre famille : papa, frère..., etc.<br />

est sur le front. Dans sa dernière lettre, il vous demande<br />

des renseignements détaillés sur les occupations<br />

de la famille, sur la vie (à. la ville ou au village)<br />

et en particulier sur votre travail et la conduite des<br />

enfants'à, l'école.<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

Mon cher papa,<br />

Tu me demandes de te faire un compte rendu<br />

assez détaillé de nos occupations, je vais essayer.<br />

Pour maman, cela ne change guère: le ménage, les<br />

commissions, la cuisine, le lavage, le raccommodage<br />

et que sais-je encore! Je ne la vois jamais se reposer.<br />

Pourtant elle ne se plaint pas de la fatigue et<br />

elle est toujours de bonne humeur. Depuis quelques<br />

jours, la oetite Marie s'est révélée merveilleuse ménagère.<br />

Te souviens-tu que tu lui as écrit pour ses<br />

sept ans qu'elle avait maintenant l'âge de raison ?<br />

Elle a pris ta réflexion à la lettre et il faut voir de<br />

quel air grave elle essuie la vaisselle, épluche<br />

les pommes de terre et met le couvert. Maman<br />

est ravie. Jean et moi, qui sommes les hommes de la<br />

maison, nous avons été fort débrouillards et je<br />

t'avoue que nous en sommes très fiers : nous avons<br />

évité à mamau les queues interminables sous la<br />

neige pour avoir du charbon et les longues courses<br />

pour se procurer du pétrole et des pommes de terre.<br />

1. Pontorson (Manche). Juin 1916.<br />

Sujets de Compositions.<br />

A nous deux, nous avons très bien assuré le ravitaillement<br />

de la maison. Ne crois pas que notre travail<br />

scolaire en ait souffert. Jean est le troisième de sa<br />

classe et moi le quatrième de la mienne. Nous aurions<br />

honte, pendant que tu te bats, d'être des fainéants.<br />

Maman me charge de te dire qu'elle est très<br />

contente de nous et de bien t'embrasser pour nous<br />

tous.<br />

Calcul.<br />

Problèmes. — 1. Une mère et sa fille travaillent<br />

dans un même atelier; la mère fait 3 m. 50 d'ouvrage<br />

par jour; la fille 2 m. 25. Au bout de 18 jours,<br />

la fille reçoit 27 fr. de moins que la mère. Quel est<br />

le prix du mètre de l'ouvrage? Au bout de combien<br />

de temps auront-elles gagné ensemble 310 fr. 50?<br />

SOLUTION. — Nombre de mètres d'ouvrage faits<br />

journellement en plus par la mère : 3 m. 50 —<br />

2 m . 25 = 1 m. 25.<br />

Nombre de mètres d'ouvrage valant 27 fr. : 1 m. 25<br />

X 18 = 22 m . 50.<br />

Prix du mètre d'ouvrage : 27 fr. : 22,5 = i fr. 20.<br />

Argent gagné en 1 jour par les deux femmes :<br />

1 fr. 20 x (3,5 + 2,25) = 6 fr. 90. _ ^<br />

Temps mis pour gagner 310fr. 50 : J ' " ^ —<br />

= 45 jours.<br />

Réponse: 1° 1 fr. 20; 2° 45 jours.<br />

2. Un camion d'artillerie transporte 300 obus<br />

(schrapnels) pesant chacun 5 kg. 315. Il est traîné<br />

par 6 chevaux; la voiture ei les servants forment<br />

une charge d'environ 7 quintaux. Quel poids traîne<br />

chaque cheval?<br />

SOLUTION. — Poids des obus : 5 kg. 315 X 300 =<br />

1594 kg. 5 ou 15 qx 945.<br />

Poids traîné par les chevaux : 15 qx 945 + 7 qx<br />

= 22 qx 945.<br />

Poids traîné par chaque cheval : 22 qx 945 : 6 =<br />

3 qu. 824 par défaut.<br />

Réponse: 3 qx 824.<br />

Couture.<br />

Un ourlet assez large pour y faire une boutonnière,<br />

5 cm. de long.<br />

La boutonnière.<br />

Marque : la lettre P.<br />

Oral-écrit.<br />

Histoire.<br />

Qu'est-ce que Lamartine, Victor Hugo, Pasteur ?<br />

Géographie.<br />

Décrivez la côte de la Manche. Princip aux-s<br />

pects, principaux ports. Dites ce que i ; •'<br />

chacun . a<br />

CONCOURS D'ADMISSION AUX ÉCOLES<br />

NORMALES 1 .<br />

Orthographe.<br />

Soleil couchant à Paris. '<br />

J'étais, hier, vers cinq heures du soir, sur le quai<br />

qui longe l'arsenal, et je regardais en face de moi,<br />

de l'autre côté de la Seine, le ciel rougi par le soleil<br />

couchant. Un demi-dôme de nuages floconneux mon-<br />

1. Seino ; 1916.<br />

N° 35.<br />

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13? EXAMENS ET CONCOURS<br />

tait en se courbant au-dessus des arbres du Jardin<br />

des Plantes. Toute cette route semblait incrustée<br />

d'écaillés de cuivre : des bosselures innombrables,<br />

les unes presque ardentes, les autres presque sombres,<br />

s'étageaient par rangées avec un étrange éclat<br />

métallique, jusqu'au plus haut du ciel, et_, tout en<br />

bas, une bande verdàtre, qui touchait l'horizon, était<br />

rayée et déchiquetée par le treillis noir des branches.<br />

Ç1 et là, des demi-clartés roses se posaient sur<br />

les parés; la rivière luisait doucement, dans une<br />

brume naissante ; on apercevait de grands bateaux<br />

qui se laissaient couler au fil du courant, deux ou<br />

trois attelages sur la plage nue, une grue qui profilait<br />

son mât oblique sur l'air gris de l'orient. Une<br />

demi-heure après, tout s'éteignait ; il ne restait plus<br />

qu'un pan du ciel clair derrière le Panthéon ; des<br />

fumées roussâtres tournoyaient dans la pourpre<br />

mourante du soir et fondaient les unes dans les<br />

autres leur couleur vague. Une vapeur bleuâtre<br />

noyait les rondeurs des ponts et les arêtes des toits.<br />

TAINE.<br />

QUESTIONS. —1. Pouvez-vous faire une remarque<br />

sur la construction générale de la phrase dan» ce<br />

morceau?<br />

2. Expliquer: Une bande verdàtre..., jusqu'à: le<br />

treillis noir des branches.<br />

2. Expliquer : Des demi-clartés roses se posaient<br />

sur les pavés, en justifiant l'emploi du verbe se<br />

poser.<br />

4. Expliquer: Une grue qui profilait..., jusqu'à :<br />

l'air gris de l'orient.<br />

5. Analyse logique : Toute cette voûte semblait<br />

incrustée... jusqu'à: par le treillis noir des branches.<br />

EXPLICATIONS. — 1. La construction de la phrase,<br />

dans cette page, se recommande par sa simplicité :<br />

elle présente presque constamment l'ordre grammatical<br />

(sujet, verbe, compléments). Cette simplicité<br />

s'accommode parfaitement de l'art de la description<br />

et de l'ordre que le poète sait mettre dans sa vision :<br />

il nomme les détails du paysage (sujet), indique leur<br />

action ou leur situation dans l'ensemble (verbe),<br />

précise les circonstances (compléments). Autour de<br />

ces mots principaux se groupent les détails relatifs<br />

aux formes, aux couleurs, aux attitudes (adjectifs et<br />

adverbes). Enfin, cette simplicité n'exclut pas la variété,<br />

par le choix même des mots et les changements<br />

de détail dans la place que l'auteur leur assigne.<br />

Cette page est d'un grand écrivain.<br />

2. Le ciel serein, quand le soleil rient de se coucher,<br />

prend à l'horizon une teinte verdàtre. C'est<br />

comme une bande qui touche l'horizon. Mais les<br />

arbres s'interposent entre l'observateur et ces lointains.<br />

Leurs branches tracent sur ce fond des lignes<br />

qui s'entrecroisent dans un treillis, rayent la bande<br />

rerte et paraissent la découper en fragments inégaux,<br />

la déchiqueter.<br />

3. Au coucher du soleil, la lumière de ses rayons<br />

s'affaiblit ; elle teinte les nuages élevés en rose. Ces<br />

nuages envoient sur le sol comme un reflet de la lumière<br />

solaire (demi-teintes), qui a l'air de se poser<br />

sur les objets qu'elle recourre un instant de ces tons<br />

fugitifs. Nous savons que c'est une couleur d'emprunt<br />

qui va disparaître.<br />

4. Taine décrit un paysage parisien Les bateaux,<br />

les attelages, mais surtout la grue, sont des notations<br />

qui précisent le caractère urbain du paysage, lui<br />

donnent son in iivi dualité, sa « couleur locale »,<br />

comme on dit en littérature. La grue est vue de profil<br />

(profilait). C'est, par conséquent, son mât oblique<br />

(remarquez le rôle de l'adjectif) qui s'impose surtout<br />

à l'attention du poète. Il se détache sur l'air devenu<br />

gris, neu à peu, à l'orient.<br />

5. Cette phrase renferme quatre propositions :<br />

1 oute cette voûte semblait incrustée d'écaillés de<br />

cuivre : indépendante ; 2° des bosselures innombrables.<br />

.. s'étageaient... jusqu'au plus haut du ciel :<br />

indépendante; 3° et. tout en bas, une bande verdàtre...<br />

était rayée et déchiquetée par le treillis noir<br />

des branches : principal" ; 4° qui touchait l'horizon:<br />

relative (par qui), complément, explicatif de bande.<br />

Composition française.<br />

Les écoles n'ont pas cessé de fonctionner pendant<br />

la guerre.<br />

Si vou» vous êtes demandé pourquoi tant de sacrifices<br />

ont été faits pour assurer ce fonctionnement, en<br />

dépit de toutes les difficultés, quelles raisons en<br />

arez-rous trouvées ?<br />

INDICATIONS. — Constatez d'abord le fait, simplement,<br />

avec quelques exemples choisis dans divers<br />

milieux : à la ville et à la campagne, l'école primaire,<br />

le lycée, l'Université elle-même.<br />

Il y a lieu d'en être étonné. Est-ce qu'il ne nous<br />

semblait pas, quand nous réfléchissions à ce que<br />

pourrait être une guerre, arant ce terrible événement,<br />

qu'il devait arrêter toute vie à l'intérieur du<br />

pays ? Et, quand nous avons vu les difficultés de<br />

toute nature que le fonctionnement de la vie scolaire<br />

entraînait, nous n'aurions pas été étonnés que l'on<br />

fermât les écoles : les préoccupations de tous étaient<br />

ailleurs, la plupart des maîtres étaient mobilisés, les<br />

établissements occupés par des formations sanitaires.<br />

C'est qu'il y avait de puissantes raisons pour que<br />

l'on continuât à enseigner la jeunesse. Cherchons<br />

celles qui nous paraissent surtout devoir être mises<br />

en avant. Mais mettons de l'ordre dans nos idées.<br />

1° Au moment où les pères quittaient le foyer, où<br />

les mères elles-mêmes étaient appelées au dehors<br />

pour travailler à la défense nationale, l'enfant allaitil<br />

reiter seul, livré à lui-même? L'école, plus que<br />

jamais, assumait sa tâche d'éducatrice. Les pères, en<br />

partant, lui avaient, pour ainsi dire, confié les<br />

enfants.<br />

2° Et où, mieux qu'à l'école, l'enfant aurait-il senti<br />

la patrie et la grandeur de la tâche que les pères<br />

allaient entreprendre ? Dorénavant, une œuvre s'imposait<br />

à l'école : étudier la France du présent dans<br />

les événements quotidiens de la guerre, et aussi, et<br />

surtout, expliquer cette France par l'étude du passé<br />

dont nous sommes solidaires,pour mieux comprendre<br />

notre payé, pour le faire mieux aimer.<br />

3» Chacun fait son devoir pendant la guerre.<br />

L'enfant, dont le devoir est de s'instruire, aurait-il<br />

été le seul à abandonner la tâche commencée ? C'était<br />

d'autant moins admissible qu'on a senti tout de suite<br />

les exigences de l'avenir. Il faut préparer la France<br />

de demain : des hommes instruits, aptes à l'oeuvre<br />

de reconstitution matérielle et morale, a,u développement<br />

intellectuel et économique, qui doit assurer et<br />

maintenir lerayonnement de la France sur le monde.<br />

L'école a son grand rôle dans cette noble entreprise.<br />

C'est pourquoi nous avons assisté à l'admirable<br />

spectacle d'une Université diminuée de près de la<br />

moitié de son personnel et qui a continué à assumer<br />

la grande œuvre de l'éducation, grâce au dévouement<br />

de ceux qui restaient, en particulier des femmes.<br />

L'institutrice a noblement accepté ce surcroît de besogne<br />

considérable. Elle a fait son devoir à son poste<br />

de combat, comme l'infirmière à l'ambulance, comme<br />

l'ouvrière dans les usines de la défense nationale.<br />

Arithmétique.<br />

Problèmes. — 1. Deux terrains carrés sont tels<br />

que leurs surfaces diffèrent de 675 m a , leurs périmètres<br />

de 36 m.<br />

Le plus grand est vendu, et le prix retiré de cette<br />

vente placé à 3 °/° pendant un certain temps. On<br />

obtient, capital et intérêts réunis, la somme de<br />

28 444 fr. 50.<br />

Si le placement avait été fait à 3 1/2 au lieu de S,<br />

et pendant un an de plus, les intérêts se seraient<br />

élevés à 3 241 fr. 35. On demande: 1" le prix de vente<br />

du mètre carré du terrain ; 2° le temps pendant<br />

lequel il a été placé.<br />

SOLUTION.— La différence des périmètres des deux<br />

terrains carrés étant de 36 m., la différence de longueur<br />

de leurs côtés respectifs est de 36 m.: 4 =<br />

9 m., de sorte que, si nous représentons par à le<br />

côté du plus petit carré, celui du plus grand sera<br />

a + 9.<br />

ARITHMÉTIOUE : FI MANUEI 9 e , ux cents problèmes et questions de théorie du Brevet 1 „<br />

v "* elementairo avec solutions raisonnées «


La surface du petit terrain sera alors a 2 , et celle<br />

du grand (a -f 9) 2 ; or, le carré de la somme de<br />

2 nombres est égal à la somme des carrés de ces<br />

nombres, augmentée de deux fois leur produit. Donc<br />

{a -4- 9)- = a® -f- 9® + 2 x 9 a ^ a* + 81 -f- 18 a,<br />

La différence des deux surfaces est: (a' + 81 +<br />

18 a) — a' = 81 + 18 a. Donc, 81 + 18 a = 675 ;<br />

d'où 18 a = 675 — 81 = 594 ; a = 594: 18 = 33. Le<br />

côlé du petit carré mesure, par conséquent, 33 m.,<br />

et celui du grand carré : 33 m. + 9 m. = 42 m.<br />

Surface du plus grand terrain : 1 m* , x 42 X 42 =<br />

1 764 m 2 .<br />

Désignons par c le prix de rente de ce terrain, qui<br />

devient le capital placé pendant un temps inconnu, et<br />

par i l'intérêt total du premier placement. D'après<br />

l'énoncé : c + » = 28444 fr. 50 (1).<br />

Dans le second placement, le capital est le même.<br />

Le tiux et le temps diffèrent de ceux du premier placement.<br />

Or, pour des capitaux égaux et des temps<br />

égaux, les intérêts sont proportionnels aux taux des<br />

placements. Donc, si au lieu d'avoir été effectué à<br />

3,5 °/0, le second placement l'avait été à 3 %>, il<br />

aurait produit un intérêt de 3 241 fr. 35 X g-g =<br />

:j 241 fr. 35 X 6 = ^ f r. 0 5 x 6 =[2778 fr. 30.<br />

Cet intérêt différerait encore de celui du premier<br />

placement ; il comprendrait, en eflet, outre le premier<br />

intérêt, i, l'intérêt du même capital pendant un<br />

aû, à 3 %. Or, à 3 •/•>, en un an, l'intérêt est les<br />

du capital ; de sorte que l'intérêt, à 3 0 /0, du 2 e pla-<br />

3 3<br />

cernent,'serait égal à. ^ c + i. Donc, JQQ c + i —<br />

2778 fr. 30 (2). Eu retranchant terme à terme l'éga­<br />

lité (2) de l'égalité (1), nous obtenons : — j^o 0 )<br />

9_7_<br />

+ [i — i) = 28 444 fr. 50 — 2 778 fc. 30, ou<br />

100<br />

0 = 25 666 fr. 20; d'où c<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS 139<br />

25 666 fr. 20 x =<br />

26460 fr.<br />

Le prix de vente du terrain est donc 26 460 fr., et<br />

. . , , . 26 460 fr. ,<br />

le prix de vente du m" : —, — = 15 fr.<br />

1 i (34<br />

L'intérêt total était : 28 444 fr. 50 — 26 460 fr. =<br />

1 984 fr. 50, et, comme l'intérêt annuel s'élevait à :<br />

3 fr " Too 26 460 = 793 fr- 8 0 ' l e oa P ital a été placé<br />

pendant: 1 an x 793 go° = 2 a n s V 2 -<br />

: 1° 1 5 fr. ; 2» 2 ans 1/2.<br />

5 28 3<br />

2. Etant données les 3 fractions : trouver<br />

A<br />

la plus grande fraction — telle que les quotients des<br />

D<br />

fractions données par ~ soient des nombres entiers.<br />

B 28<br />

SOLUTION. — Réduisons — à sa plus simple expres-<br />

28 * 7 4<br />

sion ; on a : ' „ = =, et les 3 fractions données<br />

4y : 7 1<br />

5 4 3<br />

rrèductibles sont: ^ ?,> 7•<br />

6 7 4<br />

Soit-g la fraction irréductible cherchée. On aura,<br />

5 A 5 x B<br />

pour la première fraction donnée :<br />

B 6 x A<br />

= q. Pour que le quotient q soit un nombre entier,<br />

il faut évidemment que 6 x A divise le numérateur<br />

5<br />

5 x B. Or, 6 est premier avec 5 (puisque - est irré­<br />

ductible) ; donc, 6 divise B, qui, par conséquent, est<br />

égal à un multiple de 6. De même, A étant premie r<br />

avecB ^puisque^ est irréductible^, doit diviser 5. En<br />

somme, B = m. 6 et A = diviseur de 5. Par analogie,<br />

on démontrerait de même que B = m. 7, B = m. 4, et<br />

A = diviseur de 4 fdans ^Ya= diviseur de 3 (dans<br />

3\<br />

-J. Comme on le voit, B doit être un multiple com­<br />

mun de 6, 7, 4 (dénominateurs), et A, un diviseur<br />

commun de 5, 4, 3 (numérateurs). Toute fraction<br />

dont les 2 termes rempliront simultanément ces conditions<br />

donnera donc un quotient entier quand elle<br />

sera employée comme diviseur des 3 fractions données.<br />

Pour que cette fraction soit aussi la plus grande<br />

possible, il faudra nécessairement que le numérateur<br />

soit le plus grand possible et le dénominateur le plus<br />

etit possible. Comme A est diviseur commun de 5,<br />

-,3, sa plus grande valeur sera le p. g. c. d. de 5,<br />

4, 3. Ce p. g. c. d. est 1. D'autre part, B est un multiple<br />

commun de 6, 7, 4 ; sa plus petite valeur possible<br />

sera le p. p. c. m. de ces nombres,c'est-à-dire :<br />

3 x 7 x 2» = 84. Ainsi, la fraction £ demandée<br />

JD<br />

" ' 8t<br />

Réponse : ——<br />

^ 8 4<br />

BREVET ÉLÉMENTAIRE 1 .<br />

Orthographe.<br />

Le sacrifice de la Belgique.<br />

On a beau regarder dans l'histoire, on n'y découvre<br />

rien qui monte à sa hauteur. Le magnifique sacrifice<br />

des Thermopyles, qui est peut-être ce que<br />

nous trouvons de plus fier dans les annales de la<br />

guerre, s'éclaire d'une lumière aussi héroïque, mais<br />

moins idéale, parce qu'il était moins désintéressé et<br />

moins immatériel. Lèonidas et ses trois cents Spartiates<br />

défendaient leurs foyers, leurs femmes, leurs<br />

enfants, toutes les réalités qu'ils venaient de quitter.<br />

Le roi Albert et ses Belges, au contraire, n'ignoraient<br />

point qu'en barrant la route à l'envahisseur,<br />

ils sacrifiaient inévitablement leurs foyers, leurs<br />

femmes et leurs enfants. Loin d'avoir, comme les<br />

héros de Sparte,un intérêt impérieux et vital à combattre,<br />

ils avaient tout à gagner à ne combattre<br />

point, et rien à perdre, sauf l'honneur. Il y avait<br />

en balance, d'un côté, les pillages, les incendies, la<br />

ruine, les massacres et l'immense désastre que nous<br />

voyons ; de l'autre, ce petit mot d'honneur qui représente<br />

aussi d'immenses choses, mais des choses qu'on<br />

ne voit point ou qu'il faut être très pur et très<br />

grand pour apercevoir avec une clarté suffisante...<br />

Que tout un peuple, grands et petits, riches et pauvres,<br />

savants et ignorants se soit à ce point délibérément<br />

immolé à une chose qu'on ne voit point, je<br />

l'affirme sans crainte qu'en fouillant dans la mémoire<br />

des hommes on trouve de quoi me contredire,<br />

cela ne s'était pas encore vu. MAETERLINCK.<br />

QUESTIONS. — 1.Expliquer les expressions: 1 ° En<br />

fouillant dans la mémoire des hommes. — 2° Je<br />

l'affirme sans crainte qu'on trouve de quoi me<br />

contredire.<br />

2. Quel est le sens de ces expressions : 1° On a<br />

beau regarder — 2 0 11 y avait en balance?<br />

3. Nature et rôle des propositions dansla deuxième<br />

phrase de la dictée : Le magnifique sacrifice... et<br />

moins immatériel.<br />

4. Analyser grammaticalement : Cela ne s'était<br />

pas encore vu.<br />

5. Nature du verbe perdre: en conjuguer le présent<br />

de l'iodicatif, le paisè simple et le passé composé,<br />

le présent du subjonctif.<br />

1. Paria ; aspirantes; 1" session de 1916.<br />

RÉCITATION Î E. DUHAMEL, Morceaux choisis de récitation. Cours moyen 5 0 C.


140 EXAMENS ET CONCOURS<br />

^EXPLICATIONS. — 1. 1° La mémoire des hommes,<br />

c'est l'histoire de l'humanité qui conserve précieusement<br />

tous les faits, tous les noms dignes d'être<br />

connus, depuis que l'homme pense. Fouiller dans<br />

cette mémoire, c'est chercher l'un de ces faits on de<br />

ces noms connus dans les archives, les vieux textes<br />

où ils sont conservés. — 2» On ne trouvera rien dans<br />

cette histoire qui vienne contredire l'affirmation de<br />

l'auteur, c'est-à-dire rien qui soit aussi beau, aussi<br />

grand que le sacrifice de la Belgique.<br />

2. 1° On peut lire et relire l'histoire, l'étudier avec<br />

attention (on ne rencontre rien qui atteigne la grandeur<br />

morale de ce sacrifice). Avoir beau est un gallicisme<br />

fréquent : j'ai beau faire (quoi que je<br />

fasse). — 2° Cette expression est une image très<br />

juste qui représente l'esprit comme pesant dans les<br />

plateaux d'une balance les motifs et les mobiles<br />

d'action entre lesquels il peut hésiter. Notre verbe<br />

penser a la même origine que peser, ce qui est très<br />

significatif.<br />

3. Cette phrase renferme 4 propositions : 1° Le<br />

magnifique sacrifice des Thermopyles s'éclaire<br />

d'une lumière aussi héroïque, mais moins ideale,<br />

principale; 2° Qui est peut-être ce, proposition relative<br />

(par qui), complément explicatif de sacrifice ;<br />

3° Que nous trouvons de plus fier dans les annales<br />

de la guerre, relative (par que), complément déterminait!<br />

de ce; 4° Parce qu'il était moins désintéressé<br />

et moins immatériel, subordonnéeau verbe s'éclaire,<br />

de la principale, marque la cause.<br />

4. Cela, pronom démonstratif, tient la place, pour<br />

le résumer, de tout ce qui précède, sujet de était<br />

vu; ne... pas, négation composée, modifie était vu;<br />

s' pronom personnel réfléchi, 3 e personne du singulier,<br />

ou neutre, complément d'objet direct da était<br />

vu: — était vu, verbe voir, de sens transitif de<br />

forme pronominale (la forme pronominale est mise<br />

pour la forme passive : cela n'avait pat encore été<br />

vu, changement très fréquent dans notre langue),<br />

3 e personne du singulier, mode indicatif, temps plusque-parfait,<br />

3 e groupe; — encore, adverbe de temps,<br />

complément circonstanciel (de temps) de était vu.<br />

5. Perdu, verbe de forme active et de sens transitif,<br />

3° groupe; indicatif présent : je perds, tu perds,<br />

il perd, nous perdons, vous perdez, ils perdent;<br />

passé simple : je perdis, is, it, imes, ites, irent;<br />

passé composé : j'ai perdu, etc.; subjonctif présent:<br />

que je perde, que tu perdes, qu'il perde, que nous<br />

perdions, que vous perdiez, qu'ils perdent.<br />

Composition française.<br />

La bonne et la mauvaise humeur : avantages de<br />

1 une, inconvénients de l'autre dans la vie de famille<br />

et dans les relations sociales.<br />

INDICATIONS.—Distinguez deux parties: la deuxième<br />

se subdivisant elle-même en deux, que vous pouvez<br />

organiser à votre choix : 1» les avantages de la<br />

bonne humeur dans la vie de famille et dans les relations<br />

sociales; 2° les inconvénients de la mauvaise<br />

humeur dans les mêmes circonstances. Ou bien la<br />

bonne et la mauvaise humeur : 1° Dans la vie de famille;<br />

2° dans les relations sociales. De l'une ou de<br />

l'autre manière, votre développement doit être or­<br />

donné. La deuxième partie est plus propremen<br />

la partie morale, didactique : vous y énumérez le<br />

résultats.<br />

La première, vous la ferez descriptive. Au lieu de<br />

vous attarder à des essais de définition, toujours très<br />

difficiles, montrez deux personnages que vous nom.<br />

merez et ferez agir. L'action, c'est-à-dire la vie, est<br />

seule intéressante, aussi bien pour TOUS qui écrivez<br />

que pour votre lecteur.<br />

Vous trouverez peut-être plus facile de traiter en<br />

une fois tout ce qui concerne la bonne humeur. Vons<br />

présentez votre personnage et le montrez successivement<br />

dans sa famille et en société. Puis vous<br />

faites la même chose pour la mauvaise humeur.<br />

Mais prenez bien garde de rassembler à chaquefoisles<br />

traits principaux dans une petite conclusion morale.<br />

Deux lignes vous suffiront pour dire auquel de<br />

vos deux personnages vous désirez ressembler.<br />

Arithmétique.<br />

Problèmes. — 1. Deux volumes ont l'un 192 pages,<br />

l'autre 240 pages. Ils sont formés de fascicules<br />

qui ont tous un même nombre de pages supérieur à<br />

30. Trouver : 1° le nombre de pages des fascicules;<br />

2° le nombre de fascicules de chaque volume.<br />

SOLUTION. — Chaque fascicule contient un nombre<br />

de pages qui est un diviseur commun à 192 et à 240.<br />

51 nous décomposons ces 2 nombres en leursfacteurs<br />

premiers, nous trouvons : 192 = 2 6 x 3 et 240 = 2 l<br />

X 3 X 5. Les diviseurs communs à ces 2 nombres<br />

sont : 2, 4, 8, 16, (puissances de 2) et 3, 6, 12, 24,<br />

48, (formés de 3 et du produit de ce facteur par les<br />

4 premières puissances de 2). Un seul de ces diviseurs,<br />

48, est plus grand que 30 et satisfait aux<br />

conditions de l'énoncé. Ce nombre étant égal à : 2 l<br />

x 3 est en même temps le plus grand commun<br />

diviseur des 2 nombres donnés.<br />

Réponses : 1° Ainsi le nombre des pages de chaque<br />

fascicule est 48; 2° Par suite, le 1 er volume «ara<br />

formé de 1 fasc. (192 : 48) = 4 fascicules et le 2° volume<br />

de 1 fasc. (240 : 48) = 5 fascicules.<br />

2. La distance de Paris à Bordeaux est de 578 km.<br />

Un train express part de Paris à 9 h. 30 du matin<br />

et arrive à Bordeaux à 10 h. 34 du soir. On demande<br />

quelle est la vitesse moyenne de ce train et<br />

à quelle heure arrivera à Bordeaux le train rapide<br />

qui part de Paris 3/4 d'hture avant le précédent et<br />

dont la vitesse moyenne surpasse celle de l'autre de<br />

19-km. D66 par heure.<br />

SOLUTION. Pour parcourir la distance entre Paris<br />

et Bordeaux, l'express emploie 22 h. 34 m. — 9 h.<br />

30 m. = 13 h. 4 m. ou 784 minutes. Sa vitesse<br />

t , 578km. x 60 „ . , .<br />

moyenne est donc : = 4 4 km. 234 à<br />

l'heure.<br />

La vitesse moyenne du rapide est en conséquence:<br />

44 km. 234 + 19 km. 066 = 63 km. 3 et il emploiera<br />

pour parcourir le même trajet : 1 h. x (578 :<br />

63,3) = 9 h. 7 m. 52 sec.<br />

Réponse : Comme il est parti de Paris à : 9 h.<br />

30 m. — 45 m. = 8 h. 45 m., il arrivera à Bordeaux<br />

à : 8 h. 45 m. + 9 h. 7 m. 52 sec. = 17 h. 52 m.<br />

52 sec.<br />

^Librairie HACHETTE et C le , 79, Boulevard Saint-Germain, Paris<br />

J. V 1TAL-LACAZE et GASTON QUÉNIOUX<br />

LE <strong>DE</strong>SSIN<br />

A L'ÉCOLE <strong>PRIMAIRE</strong><br />

RECUEIL<br />

D'EXERCICES PRÉPARATOIRES AU CERTIFICAT D'ÉTU<strong>DE</strong>S<br />

Un volume grand in-16, broché I fr. 25


Masinel général 1916-1917. N» 35 19 Mai 1917.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

DIRECTIONS ET EXERCICES<br />

©ffOI lAfijfi A ITÏWÏID iv/~r? mr'r'cc [Sous cette rubrique, nous mettrons chaque semaine l'annonce


546 CLASSE D'INITIATION — ÉDUCATION MORALE<br />

Dessin.<br />

D'après l'objet. — 1° Des instruments de musique<br />

entendus au cours des exercices et jeux : violon,<br />

trompette, tambour, mirliton, clairon, etc.<br />

2» Des objets aux lignes courbes : un bol, une<br />

soupière sans couvercle, avec couvercle.<br />

Reconnaissance d'après limage. — Le maître<br />

dessine au tableau les deux oreilles de plusieurs<br />

animaux familiers aux enfants ; ces 2 oreilles tiennent<br />

au crâne, mais le museau n'est pas dessiné : âne,<br />

chien, cheval, lapin, chat, bœuf (avec les cornes), etc. ;<br />

les enfants doivent reconnaître l'animal dont on fait<br />

voir ensuite l'image entière, pour vérification.<br />

Dessin de ces oreilles d'animaux.<br />

Education de la main. — Au moyen de courbes,<br />

dessins, ornements variés sur papier quadrillé.<br />

Education du témoignage (mémoire). — Sur<br />

une assez grande pancarte, dessiner en traits simples<br />

deux oreilles de lapin; 1° une droite, l'autre rabattue ;<br />

après plusieurs secondes, enlever la pancarte; les<br />

enfants dessinent alors exactement ce qu'ils ont vu.<br />

Lecture et Écriture.<br />

La diphtongue ien. — Phonétique. — Mots dans<br />

lesquels on entend ien : chien, bien, lien, vaurien,<br />

rien, le mien, le tien, le sien, viens, Amiens, etc.<br />

ÉDUCATION MORALE<br />

35 E LEÇON.<br />

A L'ÉCOLE<br />

Chant. — Le Forgeron, dans les Chants populaires<br />

(2 E série), de BOUCHOR et TIERSOT.<br />

La loi du travail.<br />

L'obligation au travail I Vous voilà tout effrayés,<br />

n'est-ce pas, mes enfants. Il serait si doux de ne<br />

rien faire I En êtes-vous bien sûrs ? Regardez autour<br />

de vous et regardez-vous, vous-mêmeB. Est-il vraiment<br />

bien agréable de ne rien faire, de rester des<br />

heures, désœuvré, les bras ballantSj le cerveau<br />

inerte ? Si vraiment c'est là un plaisir, d'où viennent,<br />

pour peu que vous demeuriez dans l'inaction,<br />

ces bâillements réitérés, ces regards jetés constamment<br />

sur l'horloge ?<br />

[Provoquer ici le souvenir des sentiments<br />

éprouvés dans les heures d'inaction forcée,<br />

par exemple, au cours d'une maladie. Inciter<br />

les enfants à comparer la classe qui passe<br />

vite, celle où ils s'intéressent aux exercices,<br />

où ils agissent, où ils travaillent, et la classe<br />

qui se déroule interminable, celle où ils se<br />

tiennent à l'écart de l'enseignement, où ils ne<br />

font rien.]<br />

L'ennui guette ceux qui se dérobent au travail,<br />

l'ennui pesant, déprimant, empoisonnant.<br />

Ah ! je le sais, vous allez me dire : « Pour ne pas<br />

travailler, on n'est pas tenu de demeurer inerte. Je<br />

n'aime pas le travail, mais j'aime le jeu ; je n'aime<br />

pas la classe, mais j'aime la récréation. » Vous aimez<br />

le jeu, vous aimez la récréation? Bravo. Mais, savezvous<br />

pourquoi vous les aimez ? C'est qu'ils vous permettent<br />

de remuer vos bras et vos jambes, de gonfler<br />

vos poumons, d'agir et de réagir ; c'est qu'ils<br />

vous permettent ou plutôt qu'ils exigent de vous<br />

l'initiative, l'application, l'adresse, l'effort, c'est-à-dire<br />

tout ce qu'on retrouve dans le travail.<br />

[Choisir un jeu et montrer la somme et la<br />

diversité des efforts qu'il nécessite. Faire la<br />

Mots pouvant être lus et écrits : le chien, un lien,<br />

du bien, un vaurien, tu viens, Lucien.<br />

Phrases. — Le chien de Lucien a été tondu; le<br />

mien n'a pas été tondu ; il s'appelle Mêdor. Mèdor<br />

est mon ami ; quand je lui dis : « Viens », il vient ;<br />

il me défend contre les vauriens ; il a défendu Julien<br />

aussi, parce que Julien m'aime bien.<br />

La terminaison tion. — Phonétique. — Station,<br />

addition, potion, exposition, acclimatation, etc.<br />

Mots et phrases pouvant être lus et écrits : Mon<br />

frère est un grand garçon : il sait faire une addition ;<br />

moi, je suis un petit garçon, mais je bois bien ma<br />

potion. Papa nous conduira au Jardin d'acclimatation.<br />

Julien a mal aux oreilles ; il a les oreillons; il<br />

prend sa potion ; il n'a pas le tympan crevé ; il n'est<br />

pas sourd; il se laisse bien soigner : il guérira.<br />

Récitation.<br />

Les petits lapins.<br />

» Les petits lapins prudents<br />

Dressent toujours une oreille;<br />

Cette longue oreille veille<br />

Quand ils remuent leur nez enfaisant voir leurs dents.»<br />

J. AICARD. — [Le Livre des Petits.)<br />

<strong>PRIMAIRE</strong>:<br />

J.-H.<strong>DE</strong>LANMOY,<br />

Directrice d'école.<br />

même constatation à propos de certains amusements,<br />

la bicyclette, par exemple.]<br />

Le plaisir que vous prenez au jeu vient justement<br />

de ce qu'il satisfait votre besoin d'activité. Nous<br />

sommes faits pour agir, comme pour respirer, manger<br />

et dormir. C'est la loi de nature. Vous imposer<br />

le travail, ce n'est donc pas vous punir, c'est tout<br />

d'abord prémunir vos muscles contre l'engourdissement,<br />

votre cerveau contre l'atrophie.<br />

Et puis, quand on ne fait rien, on fait des sottises.<br />

Vous connaissez le proverbe : L'oisiveté est la mère<br />

de tous les vices. Vous savez, par expérience, combien<br />

il est vrai. Je n'insiste pas.<br />

Enfin, que seriez-vous sans votre travail et sans le<br />

travail des autres ?<br />

Sans le travail des autres, d'abord. Vous l'êtesvous<br />

jamais demandé? Avez-vous jamais réfléchi à<br />

la quantité de gens qui travaillent en ce moment pour<br />

vous ? Il vous faut du pain : est-ce que le pain se fait<br />

tout seul, etc.<br />

[Les enfants détailleront eux-mêmes les travaux<br />

nécessairespoursatisfaire àleurs besoins.]<br />

Donc, sans le travail d'autrui, vous ne pourriez<br />

vivre. Il s'agit du travail d'aujourd'hui. Mais que ne<br />

devez-vous pas au travail accumulé à travers les<br />

siècles, et dont vous récoltez les fruits! C'est par un<br />

labeur ininterrompu que la vie a été arrachée .à<br />

l'état sauvage, et que le travail a été organisé.<br />

La société humaine a remarqué qu'il y a une<br />

infinité de besoins diveri, une variété extrême d'objets<br />

que l'homme doit se procurer, soit en allant les<br />

chercher là où ils se trouvent, fût-ce au bout du<br />

monde ou au fond de la mer, soit en les faisant naître<br />

et multiplier comme les plantes, les fruits, les<br />

produits.de la terre aidée par la culture, soit en les<br />

fabriquant, c'est-à-dire en maniant adroitement, pour<br />

les faire servir à nos uiages, le bois, le fer, les métaux,<br />

la pierre, l'argile, toutes les matières que fournit la<br />

nature. Et la société a dit : parmi ces innombrables<br />

formes du travail humain — travail de l'agriculture,<br />

de l'industrie, du commerce, des transports, de l'art,<br />

de la science — chacun s'appliquera à celle qu'il<br />

aura apprise et qu'il peut faire vite et bien. Tous<br />

travailleront, mais chacun à un seul ouvrage. En<br />

LECTURE COURANTE: TOUTEY, Lectures primaires. Cours élémentaire, 2 e degré. . 9 0 C.


même temps que les uns s'occuperont de labourer, de<br />

semer, de cultiver, de récolter, d'élever des troupeaux,<br />

d'autres construiront des maisons, d'autres<br />

fabriqueront les meubles, les instruments, les machines,<br />

les outils nécessaires aux divers métiers,<br />

d'autres s'occuperont de faire venir de loin les produits<br />

qui manquent à la contrée ou d'envoyer au loin<br />

ceux qu'elle a en surnombre.<br />

Quels siècles de travail il a fallu pour arriver à<br />

cette organisation dont nous bénéficions aujourd'hui!<br />

Mais l'effort passé vous dispênse-t-il de travailler<br />

vous-mêmes?<br />

Supposez que vous sortiez d'ici sans rien savoir,<br />

que, plus tard, vous n'appreniez pas un métier. Vous<br />

voilà dans la vie : vous ne savez ni lire, ni écrire,<br />

ni compter, dans une société où tout le monde sait<br />

lire, écrire, compter ; vous ne savez pas de métier,<br />

dans une société où, seuls, gagnent leur vie, ceux<br />

qui connaissent bien une profession.<br />

[Inciter les enfants à comparer eux-mêmes<br />

la condition de l'illettré à, celle de l'homme qui<br />

a profité de son temps d'école, la condition du<br />

manœuvre à celle de l'homme qui sait un<br />

métier.]<br />

Et si, sachant un métier, vous ne l'exercez pas,<br />

qu'arrive-t-il ? Que vous n'avez rien à échanger contre<br />

le produit du travail des autres, que vous ne gagnez<br />

pas votre vie:<br />

Je gagne ma vie, cela veut dire: je travaille et mon<br />

travail est assez utile à la société pour .qu'elle doive,<br />

en retour, me donner ce dont j'ai besoin pour vivre<br />

et faire vivre les miens. J'ai gagné (c'est-à-dire j'ai<br />

mérité et j'ai reçu, comme salaire dû en échange de<br />

mon travail), une somme suffisante pour entretenir<br />

ma vie et celle de ma famille.<br />

Voilà, mes enfants,ce qu'est le travail. Vous comprenez<br />

maintenant pourquoi, quelle que soit sa profession,<br />

l'homme qui travaille est honoré. Il apporte<br />

sa part dans l'effort commun, il rend à la société les<br />

services qu'il en reçoit, au lieu de recevoir d'elle<br />

sans rien apporter en échange.<br />

[Interroger des élèves qui diront aisément<br />

en quoi fait œuvre utile, un agriculteur, un<br />

menuisier, un médecin, un ingénieur, etc.]<br />

Le travail apporte encore d'autres récompenses.<br />

Il donne le goût du métier, parce qu'il donne l'habileté.<br />

Un métier qu'on connaît bien s'exerce avec<br />

plaisir. Outre qu'il assure à l'homme une vie plus<br />

aisée, une maison où l'ordre règne, ou rien n'est<br />

négligé, il développe en lui l'intelligence, la volonté,<br />

le sens pratique. Il est, en un mot, pour l'individu,<br />

le plus sûr artisan du bonheur. Et il est en même<br />

temps le lien de la société tout entière. Il n'y a pas<br />

de société civilisée sans le travail. Et la société est<br />

d'autant plus civilisée que le travail y est mieux<br />

organisé, plus judicieusement divisé, plus équitablement<br />

rémunéré.<br />

Résumé. — 1. Le travail est la loi naturelle de<br />

l'homme. Nous ne pouvons pas nous passer d'activité.<br />

2. Sans le travail, pas de bonheur pour l'homme.<br />

3. Sans le travail, pas de société possible.<br />

4. Tout travail est honorable. Il représente un service<br />

rendu à la société en même temps qu'il permet<br />

à l'homme de gagner sa vie et développe ce qu'il y a<br />

de meilleur en lui.<br />

Questions. — Est-ce une punition que le travail?<br />

Les hommes peuvent-ils vivre sans travailler ?<br />

Montrer que toate valeur, toute richesse, est un<br />

produit du travail ?<br />

Qu'entendez-vous par ces mots : tout travail est<br />

honorable ?<br />

A-t-on le droit de mépriier un genre quelconque<br />

de travail produisant des objets utiles à la société ?<br />

Par le travail, quelles qualités acquiert-on ?<br />

ÉDUCATION MORALE 547<br />

Le fardeau de la paresse.<br />

Gagner ta vie, avoir une tâche, accomplir un devoir,<br />

tu ne veux pas 1 Etre comme les autres, cela<br />

t'ennuie ! Eh bien 1 tu seras autrement. Le travail<br />

est la loi ; tu ne veux pas être ouvrier, tu seras esclave.<br />

Le travail ne vous lâche d'un côté que pour<br />

vous reprendre de l'autre. Ah I tu n'as pas voulu de<br />

la lassitude honnête des hommes, tu vas avoir la<br />

sueur des damnés ; où les autres chantent, tu râleras.<br />

Tu verras de loin, d'en bas, les autres hommes<br />

travailler; il te semblera qu'ils se reposent. Le<br />

laboureur, le moissonneur, le matelot, le forgeron,<br />

t'apparaîtront dans la lumière comme les bienheureux<br />

d'un paradis. Toi, paresseux, pioche, traîne,<br />

roule, marche. Tire ton licou, te voilà bête de somme.<br />

Ah 1 ne rien faire, c'était là ton but. Eh bien! pas<br />

une semaine, pas une journée, pas une heure sans<br />

accablement. Tu ne pourras rien soulever qu'avec<br />

angoisse. Ce qui sera plume pour les autre» sera<br />

pour toi rocher. Les choses les plus simples s'escarperont,<br />

la vie se fera monstre autour de toi. Ah!<br />

aie pitié de toi-même, misérable enfant. Je t'en<br />

conjure, écoute moi. Crois-moi, n'entreprends pas<br />

cette pénible besogne d'être un paresseux.<br />

V . HUGO. — (Les Misérables.)<br />

Hetzel, édit.<br />

La loi du travail.<br />

Que tu fasses une chose ou une autre, que tu sois<br />

avocat, médecin, artiste, ingénieur, caissier, employé,<br />

commerçant, cultivateur, ouvrier, le premier de tous<br />

les devoirs envers ton pays comme envers toi-même,<br />

c'est de travailler. Qu'on le fasse de ses mains ou de<br />

son cerveau, il faut que tout le monde travaille ; et<br />

ceux qui travaillent de leurs mains ne sont pas toujours<br />

ceux qui besognent le plus rudement.<br />

Tous les travailleurs sont également honorables,<br />

quoi qu'ils fassent. Sais-tu quel est l'homme méprisable<br />

? C'est celai qui ne fait rien, c'est l'oisif. Qu'estce<br />

qu'il fait, en effet? 11 se borne à profiter du travail<br />

des autres, sans en accomplir lui-même aucun.<br />

Dis-moi à quoi il ressemble mieux, sinon, comme on<br />

le dit à la campagne, au cochon à l'engrais, auquel<br />

on apporte la mangeaille dans une auge et qui n'a<br />

rien fait pour la gagner. CHARLES BIGOT.<br />

Il me semblerait que je commets un vol, si je passais<br />

une journée sans travailler.<br />

PASTEUR.<br />

Pas de sot métier.<br />

Aimez les métiers, le mien et les vôtres.<br />

On voit bien des sots, point de sot métier,<br />

Et toute la terre est comme un chantier<br />

Où chaque métier sert à tous les autres,<br />

Et tout travailleur sert le monde entier.<br />

JEAN AICARD.<br />

Dignité et bienfaits du travail.<br />

J'ai foi dans le travail... Je ne changerais pas,<br />

quand je le pourrais, notre assujetissement aux lois<br />

physiques, à la faim, au froid, ni la nécessité de lutter<br />

continuellement avec le monde matériel. Quand je le<br />

pourrais, je ne tempérerais pas les éléments de manière<br />

qu'ils ne produisent plus en nous que des sensations<br />

agréables ; je ne rendrais pas la végétation si<br />

riche qu'elle prévînt tous nos besoins, et les métaux<br />

si ductiles qu'ils n'offrissent plus de résistance à nos<br />

forces ou à notre habileté. Un tel monde ne ferait<br />

qu'une race méprisable. L'homme doit son développement,<br />

son énergie surtout, à cette tension de la<br />

volonté, à cette lutte contre la difficulté que nous<br />

appelons effort. Un travail facile, agréable ne fait<br />

pas de robustes esprits, ne donne pas à l'homme le<br />

sentiment de sa puissance, ne le forme pas à la<br />

patience, à la persévérance, à la constance de la<br />

volonté, cette force sans laquelle tout le reste n'est<br />

rien...<br />

CHANNING. — (Œuvres sociales.)<br />

F . BUISSON.<br />

LECTURE EXPLIQUÉE OlJÉCHOT. Premier livre, Cours élémentaire " n f e d u 1 . »


548 LANGUE FRANÇAISE : COURS ÉLÉMENTAIRE<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

CENTRE D'INTÉRÊT :<br />

Escargots, limaces, vers de terre, vers luisants.<br />

===== COURS ÉLÉMENTAIRE •<br />

Exer.cice de t langage.<br />

Vous connaissez les escargots? — Oui, monsieur.<br />

— A quoi les reconnaissez-vous? — Ils ont une coquille<br />

I — Bien. Et encore? — Ils ont des cornes. —<br />

C'est vrai. Sont-elles comme les cornes de la vache?<br />

— Non, elles sont toutes petites. — Y ayez-vous<br />

toucha? — Non, on ne peut pas. — Pourquoi? —<br />

Ils les rentrent. — Tiens 1 Où donc? — Dans leur<br />

coquille. — Voilà de drôles de cornes. Sont-elles<br />

dures comme les cornes de la vache? — Non, elles<br />

sont toutes molles. — Savez-vous à quoi servent les<br />

cornes de la vache?— C'est pour se défendre. —<br />

Oui; et c'est pour cela qu'elles sont dures. L'escargot<br />

se sert-il de ses cornes pour se défendre, lui<br />

aussi? — Non, ses cornes sont trop petites. — Mais<br />

il pourrait peut-être en donner des coups à. de petites<br />

bêtes, tout de même : aux mouches, aux vers? —<br />

Non, elles sont trop molles. — Alors, pourquoi a-til<br />

des cornes, cet escargot? Vous ne savez pas? Savez-vous<br />

du moins combien il en a? — Oui, il en a<br />

quatre. — Bien! les avez-vous regardées? Sont-elles<br />

de la même grandeur? — Non, il y en a deux<br />

grandes et deux petites. — C'est cela. Eh bien, les<br />

deux petites cornes lui servent de mains. A quoi<br />

vous servent vos mains? — A prendre nos affaires.<br />

— Oui, et quand il fait nuit, que vous n'y voyez<br />

point clair, que faites-vous avec vos mains, pour reconnaître<br />

quelque chose? — On touche. — Vous<br />

touchez, oui : vous tâtez. Et voilà, ce que fait l'escargot<br />

avec ses deux petites cornes. Redites-moi cela.<br />

(Faire dire: Avec ses petites cornes, l'esoargottâte...).<br />

Mais il tâte quoi? Devinez-vous? — La terre. —<br />

Oui, mais aussi? Réfléchissez un peu. Mange-t-il,<br />

l'escargot? — Oui, il mange les feuilles. — Alors?<br />

— Il tâte les feuilles. — Mais oui, pourquoi? — Pour<br />

savoir si elles sont bonnes.— Et les grandes cornes,<br />

vous ne savez pas ce qu'il en fait? Eh bien,au bout,<br />

elles portent des petits yeux. Quand vous verrez un<br />

escargot, regardez-le bien; vous verrez au bout de<br />

ses longues cornes, deux petites boules. — Oui,<br />

monsieur, elles sont toutes rondes. — Ahl vous les<br />

avez vues. Sont-elles grosses? — Oh non! comme la<br />

tête d'une épingle. — A peu près. Mais vous me disiez<br />

qu'il rentre ses cornes dans sa coquille. Quand<br />

les cache-t-il ainsi? — Quand on veut le prendre. —<br />

Et vous lui dites alors?... — Montre tes cornes! —<br />

Et il vous obéit? il les montre tout de suite? —<br />

Non, il les tient cachées. — Devinez-vous pourquoi?<br />

— C'est parce qu'il a peur. — Oui ; c'est donc<br />

pour se défendre. Avez-vous quelquefois cassé sa<br />

coquille? — Oui, monsieur. — Et dedans avez-vous<br />

trouvé des os durs? — Non, c'est tout mou. —<br />

Qu'est-ce qui est tout mou? — Tout son corps — Eh<br />

bien, redisons cela. (Faire dire : le corps de l'escargot<br />

est tout mou.) — Alors, vous savez à. quoi lui<br />

sert sa coquille? — C'est pour se garantir. — Oui,,<br />

on dirait encore : pour se protéger. — Avec son<br />

corps mou, en effet, songez à ce qui lui arriverait<br />

quandil heurterait une pierre, un bois dur? — Il se ferait<br />

mal. — Bien sûr; alors, redites-moi ce que fait<br />

sa coquille? (Faire dire : la coquille de l'escargot le<br />

protège contre les chocs.) — Cherchons encore. —<br />

Voilà une bête qui veut le dévorer? — Elle ne<br />

pourra pas. — Pourquoi? — Parce que la coquille<br />

est dure. — C'est bien. Mais comment l'appellerez<br />

vous, cette bête-là qui veut dévorer l'escargot, qui<br />

veut le tuer? Vous ne trouvez pas? Comment appelez-vous<br />

les Prussiens qui voulaient nous tuer? —<br />

Des enDemis. — Et la bête qui veut manger l'escar<br />

got? — C'est son ennemi. — Est-ce que nous ne pour<br />

rions pas refaire notre phrase de tout à l'heure?- La<br />

coquille de l'escargot le protège contre les chocs et<br />

contre ses ennemis. Très bien; refaisons la phrase<br />

tout entière .. Mais pourquoi ne se sauvn-t-il pas<br />

devant ses ennemis? — Il ne peut pasl — Pourquoi?<br />

— Il n'a pas de pattes 1 — Alors, il no marche pas?<br />

— Si, mais il se traîne. — Sur sa coquille?— Non,<br />

sur sa peau? — Quelle peau? — Sur la peau qui<br />

dépasse la coquillo. — Vous ne savez pas comment<br />

on l'appelle cette peau? On l'appelle son pied,<br />

puisqu'elle lui sert à se déplacer. Va-t-il bien vite?<br />

— Oh! non; tout doucement. — Doucement, non,<br />

mais lentement. Répétez : l'escargot se traîne lentement.<br />

— Et où se traîne-t-il ainsi? — Sur la terre.<br />

— Seulement? — Il monte sur les arbres. — Bah!<br />

mais comment ne glisse-t-il pas? ... Vous n'avez jamais<br />

touché à son pied. — Si, monsieur, cela colle.<br />

— En effet, il a une sorte de bave qui colle aux arbres,<br />

et qui l'empêche de glisser.<br />

Vocabulaire.<br />

RECHERCHE <strong>DE</strong>S NOMS.<br />

I. — L'escargot<br />

Noms à choisir : coquille, pied, paire, organe,<br />

extrémité, ennemi, retraite, dégât, limaçon, colimaçon.<br />

L'escargot s'enferme dans une ... Il «e traîne sur<br />

un ... Sa tête porte deux ... de cornes. Les petites<br />

cornes lui servent à tâter : ce sont les ... du toucher.<br />

Les grandes cornes portent de; yeux à leur ... Le<br />

hérisson, le ver luisant font la chasse aux escargots,<br />

ce sont leurs ... Les escargots se retirent dans les<br />

trous des murs : c'est leur ... Ils dévorent les feuilles<br />

des arbres; ils font des ... dans les jardins. On<br />

les appelle encore des ... ou ...<br />

II. — Limaces, vers de terre, vers luisants.<br />

Noms à choisir: limace, trace, ver de terre, appât,<br />

galerie, issue, anneau, humus, tortillon, obscurité.<br />

La ... ressemble à un escargot qui n'aurait pas de<br />

coquille. Quand elle rampe, elle laisse une ... luisante.<br />

Pour pêcher à la ligne, on fixe au bout du<br />

hameçon un ... : c'est un... Le ver rte terre creuse<br />

dans le sol des ... Pour en sortir, il prépare deux<br />

... Son corps est formé d'... Sa nourriture est<br />

du fumier décomposé : de 1'... Il rejette la nuit de<br />

petits ... de terre. Le ver luisant émet une vive<br />

lumière dans 1'...<br />

RECHERCHE ET ACCORD <strong>DE</strong>S ADJECTIFS.<br />

Adjectifs à choisir : postérieur, antérieur, calcaire,<br />

enroulé, nuisible, allongé, cylindrique, effilé,<br />

meuble, humide, mince, gras, lumineux, répugnant,<br />

gluant, luisant.<br />

Les yeux de l'escargot sont portés par ses cornes<br />

... Ses cornes ... lui servent à tâter le sol, les<br />

feuilles. Sa coquille est Les escargots et les<br />

limaces sont des bêtes ... Le corps du ver de terre<br />

est ....... Sa tête est à l'extrémité ... Il vit dans<br />

les terres ..., ... Le ventre du ver luisant est enveloppé<br />

d'une- peau très ... Entre ses anneaux se trouve<br />

une matière ... qui devient ... pendant la nuit. La<br />

limace est une bête ... Elle secrète un liquide ...<br />

Elle laisse une trace ... sur son passage.<br />

Grammaire.<br />

Revision des déterminatifs : articles et adjectifs.<br />

Analyse.<br />

ETU<strong>DE</strong> DU VERBE. — Revision : imparfait de l'indicatif.<br />

Verbe apprendre.<br />

Dictées de récapitulation.<br />

I. — Un escargot.<br />

Un petit escargot semblait collé au tronc d'un<br />

vieux poirier. Sous sa coquille jaune, son pied s'étalait;<br />

avec ses deux petites cornes antérieures, il tâtait<br />

l'écorce; ses deux cornes postérieures se redressaient;<br />

ses yeux regardaient sur le haut de l'arbre.<br />

Lentement, il grimpait. Je le saisis,: vivement, les<br />

cornes, la tête, le pied rentrèrent dans la coquille.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Comment appelle-t-on<br />

encore un escargot? — Un escargot s'appelle encore<br />

LECTURE COURANTE : GUÉCHOT. Par l'Effort, formation de la volonté, ^""d^tudes. 1-20


LANGUE FRANÇAISE : COURS ÉLÉMENTAIRE ET COURS MOYEN S49<br />

un limaçon,.LUIcolimaçon. — Où sontplacées les cornes<br />

antérieures? — Lescornes postérieures? —Les cornes<br />

antérieures sont placées en avant de sa tête; ses<br />

cornes postérieures sont placées en arrière des autres<br />

Terminer les phrases survantes : Quand on étale des<br />

marchandises, on fait un ... (étalage). Les cornes qui<br />

tâtent sont les organes du... (taci). Les cornes qui<br />

se redressent deviennent ... (droites). Un oiseau qui<br />

grimpe est un ... (grimpeur). L'écolier qui rentre à<br />

l'école fait sa ... (rentrée). — Analyser : un (petit<br />

escargot); sa (coquille); deux (petites cornes); les<br />

(cornes). — Conjuguer le Terbe saisir à. l'imparfait<br />

de l'indicatif.<br />

II. — Les limaces.<br />

Les limaces sont des bêtes répugnantes ; de leur<br />

corps mou s'échappe un liquide gluant. Elles rampent<br />

sur le sol, sur les plantes; elles montent aux<br />

arbres. Elles laissent una trace luisante sur leur<br />

passage. Elles dévorent les carottes, les choux, les<br />

salades, les fruits. Ces animaïlx font beaucoup de<br />

dégâts dans nos jardins, mais le hérisson leur fait la<br />

chasse toute la nuit.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Ecrire À l'imparfait de<br />

l'indicatif les phrases: Les limaces rampent, etc. ;<br />

elles montent, etc. ; elles laissent, etc. — Rechercher<br />

dans la dictée: trois adjectifs possessifs, un-adjectif<br />

démonstratif, un adjectif indéfini, un article contracté.<br />

— Remplacer par d'autres mots, ayant à peu<br />

près le même sens: répugnantes: repoussantes;<br />

gluant: collant; luisante: brillante; dégâts; ravages.<br />

— Compléter les phrases suivantes : les<br />

limaces font des dégâts : ce sont des animaux ...<br />

(nuisibles). Le hérisson nous rend service en dè'ruisant<br />

les limaces : c'est un animal ... (utile). Il faut<br />

le ... (protéger).<br />

Récitation.<br />

Mes petits oiseaux.<br />

Mes oiseaux, à moi, ca sont<br />

Mieux que pinson et fauvette<br />

Deux enfants, un brun, un blond.<br />

Mes oiseaux, à moi, ce sont :<br />

Un garçon, une fillette.<br />

Ils ont un joli babil,<br />

Quand le matin les éveille ;<br />

Voix d'oiselets en avril,<br />

Ils ont un joli babil,<br />

Qui caresse mon oreille.<br />

ils ont toujours soif ou laim<br />

De tartines, fruits ou crème;<br />

Leurs souhaits n'ont point de fin.<br />

Ils ont toujours soif ou faim ;<br />

L'oiseau butine de même.<br />

Le vent berce les oiseaux<br />

Dans le nid qui les abrite ;<br />

Sur la branche ou les roseaux,<br />

Le vent berce les oiseaux,<br />

Pour qu'ils s'endorment plus vite.<br />

Je berce mes oiselets<br />

D'une chanson maternelle ;<br />

Dans leurs nids chauds et mollets,<br />

Je berce mes oiselets;<br />

Ils s'endorment sous mon aile.<br />

Mme MESDKEUR.<br />

***<br />

Composition française.<br />

I. — Devant un escargot.<br />

Donner aux enfants l'idée du récit suivant, en leur<br />

disant, par exemple: « Le petit Paul, au jardin,<br />

voulut cueillir une fleur. En s'approchant, il vit, sur<br />

la tige de la fleur, un gros escargot qui montrait ses<br />

cornes : il eut peur ». Ensuite, on les invite à imaginer<br />

les détails de la scène, à se représenter la fleur,<br />

l'enfant, l'escargot. On leur suggère les gestes ; on<br />

fait mimer la scène par l'un d'eax, au besoin. Le<br />

maître encourage la recherche des expressions; il<br />

fait rectifier ou rectifie lui-même les locutions vicieuses<br />

; il fait répéter les phrases obtenues ; il sti­<br />

mule l'activité des élèves moins bien doués: il faut<br />

que cette préparation tienne la classe en action, animée,<br />

vivante.<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

L'autre soir, après dîner, le petit Paul se promenait<br />

au jardin avec sa maman.<br />

Dans une plate-bande, il aperçut une jolie tulipe.<br />

Il s'approcha et tendit la main vers la fleur pour la<br />

cueillir.<br />

Tout à coup, il poussa un cri d'effroi : «Maman 1 »<br />

La maman regarda. Elle vit un gros escargot tout<br />

blanc au bas de la tige de la fleur. Il allongeait sa<br />

tête et montrait ses cornes.<br />

Elle se mit à rire. « Tu as peur d'un escargot »,<br />

dit-elle. Elle saisit la bête entre les doigts et la jeta<br />

dans l'allée, aux pieds de Paul.<br />

« Ecrase-la avec ton sabot ».<br />

Paul mit le pied sur l'escargot, qui s'aplatit en<br />

bouillie.<br />

II. — Pour pêcher à la ligne.<br />

INDICATIONS. — Voir exercice précèdent.<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

Jeudi dernier, j'avais envie d'aller pêcher à la<br />

ligne.<br />

Je courus au jardin. Je cherchai un endroit frais,<br />

à l'ombre du mur.<br />

Avec ma pelle, je creusai un trou dans la terre<br />

humide. Bientôt, je vis des vers qui se tordaient<br />

au milieu de la terre remuée. Je les saisis et je les<br />

déposai au fond d'une boîte. Ils so dressaient le<br />

long des parois et cherchaient à s'échapper par dessus<br />

les bords. J'en emportai une bonne provision.<br />

= COURS MOYEN = = = = =<br />

Vocabulaire.<br />

RECHERCHE <strong>DE</strong>S NOMS.<br />

Faire entrer dans une phrase chacun des noms<br />

suivants : mollusques : les escargots, les limaces sont<br />

des mollusques ; les mollusques sont des animaux<br />

dont le corps est mou et souvent protégé par une<br />

coquille ; certains mollusques sont comestibles; racine<br />

m ou, etc. ; — appendice ; la tête de l'escargot<br />

est munie de quatre appendices ; l'intestin présente<br />

un appendice dont l'inflammation est dangereuse ;.on<br />

supprime,on coupe un appendice; même racine que<br />

pendre; — tentacule: les tentacules sont des organes<br />

du toucher; la plupart des mollusques ont des tentacules<br />

; — tact : la peau est l'organe du tact ; les<br />

aveugles ont le tact très délicat; on fait l'éducation<br />

du tact, on le développe, etc. ; — tentacule et tact ont<br />

la même racine : tact ; — spire : la coquille de l'escargot<br />

présente des spires; — une spire est un tour<br />

complet de l'hélice ; — manteau : le manteau de l'escargot<br />

secrète la matière calcaire qui forme la coquille<br />

; le corps de l'escargot est enveloppé par le<br />

manteau ; racine mante, — mucus : l'escargot secrète<br />

un mucus ; avec son mucus, il humecte du calcaire<br />

et fabrique un mortier q ai bouche l'ouverture<br />

de sa coquille, en hiver ; même racine que mucosité;<br />

— lombric : le lombric est le nom du ver<br />

de terre; le lombric creuse des galeries souterraines;<br />

— segment: le corps du lombric est divisé en<br />

segments ; les segments du lombric sont munis de<br />

poils; on divise en segments ; on réunit, on rassemble<br />

des segments, etc. ; même racine que section :<br />

— tronçon : les tronçons du lombric, séparés, con?<br />

tinuent à vivre ; on partage, on diTise en tronçons ;<br />

racine : tronc ; — soies : les soies sont les membres<br />

du lombric ; les soies du lombric sont raides, cour<br />

tes,brillantes ; même racine que soierie;— issue: les<br />

galeries creusées par le lombric ont deux issues ;<br />

on pratique, on bouche, on obstrue .une issue;<br />

même famille que aller; — ameublissement : le lombric<br />

favorise l'ameublissement des terres; l'ameublissement<br />

des terres s'obtient par le labour, le<br />

binage, etc.; même racine que mouvoir; — humus<br />

; le lombric se nourrit de l'humus du sol :<br />

l'humus est du fumier décomposé; — résidu : la<br />

nuit, le lombric sort'de terre et rejette les résidus<br />

(GRAMMAIRE • MAQUET, FLOT et R OY. Cours de langue française. Cours pre'paratoire. 6 0 C.


550 LANGUE FRANÇAISE : COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

de sa digestion ; les petits tortillons de terre sont les<br />

résidus de la digestion du lombric ; on rejette, on<br />

recueille des résidus, etc. ; — lampyre : le nom<br />

scientifique du Ter luisant est lampyre ; la femelle<br />

du lampyre émet une lueur phosphorescente dans<br />

l'obscurité ; le lampyre est un inEecte et non pas un<br />

ter.<br />

Grammaire.<br />

Révision des mots invariables : la préposition. —<br />

Distinction de en, préposition, et en, pronom personnel.<br />

Verbes irrèguliers : devoir, pouvoir. — Etude et<br />

emploi des formes; dût-il m!en coûter; dutsiezvous<br />

; jpuisse-t il ; puissent mes conseils, etc.<br />

Dictées.<br />

I. — Trott et l'escargot.<br />

Au jardin, Trott contemple une rose sous toutes<br />

ses faces avec orgueil et ravissement. Elle est joliment<br />

belle, cette rose... Tout à coup, les yeux de<br />

Trott s'arrondissent et deviennent fixes. Il reste<br />

bouche bée et devient tout rouge. En voilà une horreur<br />

! Sur la rose, il y a un colimaçon qui se promène,<br />

un vilain colimaçon qui laisse derrière lui une<br />

trace baveuse. Il tourne la tête à gauche, à droite,<br />

rentre ses cornes, les ressort... Il ne se gêne pas,<br />

vrai aient ! Trott avance sa main, la retire... Enfin,<br />

il pose le doigt sur la coquille. Quelle chance ! L'escargot<br />

a eu peur. Il s'est recroquevillé tout entier<br />

au fond de sa maison. Plus rien ne passe. Trott<br />

respire plus librement. Mais c'est égal, il n'aime pas<br />

ces bêtes, non, vraiment, pas du tout. Qu'est-ce qu'il<br />

faut en faire ? L'écraser sous son pied ? Pouah I rien<br />

que l'idée d'entendre craquer la coquille, puis de<br />

sentir sous sa semelle la chair molle de la bête lui<br />

donne mal au cœur. ANDRÉ LICHTENBERGBR.<br />

INDICATIONS. — Expliquer: Trott contemple; —<br />

avec orgueil et ravissement; — bouche bée ; — recroquevillé;<br />

— plus rim ne passe.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Quelle impression<br />

éprouve le petit garçon en présence de l'escargot?<br />

— Le petit garçon a peur de l'escargot qu'il trouve<br />

horr.bie, c'est-à-dire effrayant par sa laideur. —<br />

Quels sont les passages du texte qui nous font connaître<br />

cette impression ? — Trott avance sa yïiain,<br />

puis la retire; il avait donc peur d'y toucher. Quand<br />

l'escargot rentre dans sa coquille, l'enfant est heureux<br />

; il se dit : quelle chance / Il respire plus librement.<br />

— Ecrire au pluriel la phrase : Il tourne la<br />

tète à gauche, etc. — Conjuguer le verbe s'est recroquevillé<br />

au plus-que-parfait de l'indicatif. — Analyser<br />

: Trott contemple une rose sous toutes ses<br />

faces.<br />

II. — Le ver luisant.<br />

En nos climats, peu d'insectes rivalisent de renommée<br />

populaire avec le ver luisant, la curieuse bestiole<br />

qui, pour célébrer ses petites joies de la vie, s'allume<br />

un phare au bout du ventre. Qui ne le connaît au<br />

moins de nom? Dans les chaudes soirées de l'été,<br />

qui ne l'a vu errer parmi les herbages, pareil à une<br />

étincelle tombée de la pleine lune? L'antiquité grec<br />

que le nommait lampyre, signifiant porteur de lanterne<br />

sur le croupion. Il a six courtes pattes dont il<br />

sait très bien faire usage ; c'est un trotte-menu.<br />

Malgré ses innocentes apparences, c'est un carnas<br />

sier, un giboyeur exerçant son métier avec une rare<br />

scélératesse Sa proie réglementaire est l'escargot,<br />

un escargot de médiocre volume, atteignant à peine<br />

celui dune cerise. HENRI FABRE.<br />

INDICATIONS — Expliquer : rivalisent de renommée<br />

populaire ; — l'antiquité grecque; — le croupion ;<br />

un trotte-menu ; — innocentes apparences; —<br />

scélératesse; — sa proie réglementaire.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Qu'est-ce qu'un phare ?<br />

C'est une tour qui porte à son sommet un feu<br />

servant à éclairer, à guider les navigateurs pendant<br />

la nuit; — une bestiole? — Une petite bête.— Indiquer<br />

un synonyme de renommée: réputation, célébrité;<br />

— ventre: abdomen; — errer: rôder; —<br />

carnassier : Carnivore. — Citer les homonymes de<br />

ver, et faire entrer chacun d'eux dans une phras» :<br />

vert, verre, vers, vair. — Conjuguer le verbe savoir<br />

à la l ro personne du singulier du passé simple, du<br />

futur et du présent du subjonctif. — Analyser : en<br />

(nos climats) ; —pour (célébrer) ; —parmi (les herbages)<br />

; — malgré (ses innocentes apparences); en<br />

montrant les mots qu'ils unissent.<br />

***<br />

Composition française.<br />

I. — Un escargot.<br />

Le maître se procure quelques escargots qu'il fait<br />

observer par les élèves.<br />

Description d'un escargot ; sa coquille ; son pied ;<br />

sa tête : ses cornes. — Comment il vit ; les dégâts<br />

qu'il cause.<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

L'escargot est un curieux animal. Ce qu'on remarque<br />

d'abord, dès qu'on l'aperçoit, c'est sa coquille.<br />

Elle est tantôt jaune, tantôt grise, tantôt blanche,<br />

mais sa forme ne varie guère. On dirait une sorte de<br />

bonnet en pierre qui s'enroulerait en spirale.<br />

Quand on tient l'escargot entre les doigts, c'est à<br />

peu près tout ce qu'on aperçoit : la petite bête rentre<br />

presque tout entière dans sa maison. On a beau lui<br />

crier : « Montre tes cornes ! » elle se garde bien<br />

d'obéir. Mais qu'on la dépose sur un sarment de<br />

vigne ou une branche de poirier, aussitôt elle met le<br />

nez à la fenêtre. Elle étale un large pied, qui ressemble<br />

à une semelle, et qui se termine par une tête<br />

assez grosse, munie de quatre cornes. Les deux cornes<br />

antérieures sont plus courtes : elles lui servent<br />

àtâter le terrain, avant de se mettre en route. Les<br />

deux autres, situées en arrière, se terminent par de<br />

petits renflements de la grosseur d'une tête d'épingle<br />

: ces renflements sont les yeux.<br />

L'escargot vit dans les jardins. Quand il fait<br />

chaud, il va se nicher dans les trous des murs, au<br />

pied des arbres, sous les feuilles. Après une pluie<br />

douce, ou bien le soir à la fraîcheur, il sort de sa<br />

retraite. Lentement, lentement, il rampe sur son<br />

pied charnu ; il broute les feuilles des légumes ; il<br />

grimpe aux arbres fruitiers ; il dévore les fleurs,<br />

les graines, les fruits; il cause de sérieux dégâts.<br />

II. — Un mauvais Français.<br />

Un dimanche, le père Menon traverse la place du<br />

village. — Son de tambour : il écoute. — Ce qu'il<br />

entend: les cultivateurs invités à déclarer àla mairie<br />

la quantité de blé qu'ils possèdent. — Ce que lui dit<br />

un voisin: « Tu as cinquante sacs de blé. — Oui:<br />

mais je ne les déclarerai pas. — Pourquoi? — Je<br />

veux les garder pour moi. » Réflexions.<br />

INDICATIONS. — Raconter la scène; montrer le fermier<br />

traversant la place, la foule qui l'entoure. Paire<br />

entendre le son du tambour, la publication ; rapporter<br />

les paroles des deux amis. Indiquer ce que vous<br />

en pensez. Pourquoi ce blé que l'on achète? Pour<br />

nos soldats. Songez à ce que leur doit le père Menon.<br />

Sans eux, à quoi il aurait été exposé : son blé confisqué,<br />

sa maison incendiée, lui-même égorgé peutêtre?<br />

Rappeler les dévastations et les atrocités commises<br />

par les Allemands. Qui l'a défendu ? Les<br />

morts, les blessés ; ceux qui ont souffert l'hiver dans<br />

les tranchées. Pour qui les morts ont-ils donné leur<br />

vie? Pour qui les autres ont-ils souffert, souffrentils<br />

encore ? N'est-ce pas pour lui?<br />

Et pour les récompenser,il les condamne à souffrir<br />

de la faim. Quel égoïsme révoltant 1<br />

= = = COURS SUPÉRIEUR<br />

Vocabulaire.<br />

(Voir Cours moyen.)<br />

Qu'est-ce qu'une luciole? — Que signifie : des appendices<br />

rétractiles? Rechercher, en s'aHant du dictionnaire,<br />

les différents sens de : hélice? — manteau? —<br />

GRAMMAIRE : DUSSOUCHET, Cours de grammaire française. Cours élémentaire. . . . 7 5 C«


L A N G U E FRANÇAISE : C O U R S S U P É R I E U R 551<br />

limaçon ? — Qu'est-ce qu'un gastéropode? — Comment<br />

est formé ce mot? — Pourquoi le ver luisant<br />

n'est-il pas un ver? Expliquer l'expression : rentrer<br />

dans sa coquille? Indiquer les différents sens de ce<br />

mot. — Pourquoi compare-t-on un égoïste au limaçon<br />

? — On dit que le ver luisant anesthésie sa victime<br />

: pourquoi ? Grammaire.<br />

Revision du nom. Formation du féminin et du<br />

pluriel; exceptions.<br />

Emploi des temps de l'indicatif : le futur et le<br />

futur antérieur.<br />

Dictée.<br />

La retraite allemande.<br />

A peine sortons-nous de Noyon que la désolation<br />

commence : les ponts ont sauté, la campagne est<br />

prise sous les inondations provoquées volontairement<br />

par les Allemands, des entonnoirs de mine ont<br />

creusé des trous profonds trempés d'eau.<br />

Nous traversons deux ou trois villages à peine<br />

touchés; les maisons ont l'air de tenir debout, mais<br />

elles sont solitaires, tout est silence, abandon,<br />

ruines... Notre lieuienant nous explique les drames<br />

palpitants qui bouleversèrent ces humbles logis...<br />

Avant le saccage final, les Allemands dècilèrent de<br />

renvoyer à Noyon les enfants au-dessous de quinze<br />

ans, les mères de famille et les vieillards âgés ie<br />

soixante-dix ans ; ils emmenèrent pêle-mêle tout le<br />

reste : jeunes filles, jeunes femmes, pères de famille.<br />

.. On évoque les scènes déchirantes qui durent<br />

se passer derrière ces fenêtres basses, en ce jour sinistre.<br />

.. Et le calvaire enduré par de pauvres créatures<br />

humaines chassées comme du bétail ou emmenées<br />

comme des esclaves!...<br />

En y songeant, la haine traverse le cœur: oh 1<br />

non..., il ne faudra jamais oublier ces crimes-là!...<br />

L'auto, embourbé,/ cahoté, avance péniblement<br />

dans une route de cauchemar; des clos entiers qui<br />

durent être des vergers charmants, sont transformés<br />

en cimetières d'arbres. Les victimes mutilées n'offrent<br />

plus que leur tronc et montrent leurs pauvres<br />

cadavres étendus, si longs, si tristes !...<br />

« Quand nos soldats français, nos paysans, ont vu<br />

ce sacrilège, nous dit notre lieutenant en baissant<br />

instinctivement la voix, ils ont pleuré I »<br />

YVONNE SABCEY.<br />

QUESTIONS ET EXERCICES. — Expliquer : drames<br />

palpitants. — Un drame, est au sens propre, une<br />

pièce de théâtre; — mais ce mot désigne encore, quand<br />

il s'agit d'événements de la vie réelle, une scène<br />

émouvante. C'est le sens du texte. Des palpitations<br />

sont des mouvements violents et déréglés du cœur.<br />

Un drame palpitant est un drame qui produit sur les<br />

acteurs et même surles spectateurs des palpitations,et<br />

par conséquent, quiles trouble, qui les émeut profondément;<br />

— le saccage : le saccage est la dèvattation,<br />

le pillage, la « mise 4 sac» d'une ville, d'un domaine;<br />

,— sinistre : le sens étymologique de sinistre était :<br />

qui est à gauche; aujourd'hui, ce mot signifie : qui<br />

présage le malheur; — une route de cauchemar :<br />

un cauchemar est un rêve pénible avec la sensation<br />

d'un poids qui oppresse et, en général, un rêve<br />

effrayant ; une route de cauchemar est une route si<br />

pénible à parcourir que l'on se croit en proie à un<br />

rêve horrible ; — sicrilège (racine, sacré) : un sacri<br />

lège est une violation d'une chose sacrée : les arbres<br />

doivent être l'objet de notre respect, par leur beauté,<br />

par la vie qui les anime : les détruire sans raison,<br />

c'est méconnaître ce qu'il y a de respectable, de<br />

sacré, dans la vie, dans la beauté.<br />

Quels sont les sentiments qui animent cette page?<br />

— Des sentiments d'indignation contre les barbares<br />

allemands; de pitié pour les victimes, créatures<br />

humaines, arbres mutilés; de haine contre les envahisseurs.<br />

Quel est le nom correspondant à cahoté ? Indiquer<br />

son homonyme. Le nom correspondant à cahoté est<br />

cahot ; un cahot est un saut que fait une voiture en<br />

roulant sur un terrain inégal; son homonyme est<br />

chaos : confusion, désordre complet.<br />

Nature et fonction des propositions dans la phrase:<br />

Et le calvaire enduré, etc.<br />

***<br />

Composition française.<br />

Un fermier vient de perdre par maladie un de ses<br />

animaux. Il ordonne à son domestique de l'enfouir<br />

profondément. Le domestique se contente de le recouvrir<br />

d'une couche de terre peu épaisse. Quelque<br />

temps après, épidémie dans le troupeau du fermier;<br />

le vétérinaire appelé reconnaît une maladie charbonneuse.<br />

Il fait son enquête : les lombrics ont ramené<br />

à la surface du sol des germes de l'épidémie.<br />

« Maudits lombrics ! » s'écrie le domestique, qui a<br />

entendu ces explications. — Que pensez-vous de cette<br />

exclamation ?<br />

INDICATIONS. — Nous distinguerons plusieurs parties<br />

dans ce travail :<br />

1° La mort d'un animal, chèvre, mouton, ou autre;<br />

les ordres du fermier, la négligence du domestique.<br />

Nous ne nous attarderons pas à décrire la perte<br />

de l'animal; nous l'indiquerons seulement. Mais il<br />

sera intéressant de montrer le domestique au travail.<br />

Il est négligent, probablement paresseux : ce défaut<br />

doit se lire dans son attitude, à ses gestes, ses paroles<br />

; attachez-vous à le faire ressortir dans le portrait<br />

que vous en tracerez.<br />

2® L'épidémie éclate ; montrez plusieurs bêtes<br />

atteintes successivement, les inquiètudés du fermier,<br />

la visite du vétérinaire. Constatations de ce dernier.<br />

Son étonnement, ses recherches... Sans doute, il<br />

interroge le fermier. Celui ci n'aurait-il point enterré<br />

un animal aux environs? Sa découverte.<br />

3° Alors, il montre le rôle des lombrics: comment<br />

ils creusent leurs galeries; l'humus dont ils se nourt<br />

rissent; les déjections qu'ils viennent rejeter à la<br />

surface du sol (petit tortillon de terre); microbes<br />

infectieux ramenés ainsi sur les herbes; un animal<br />

passe par là : leur inoculation.<br />

4° Notre domestique écoute, et comme il se sent<br />

coupable, sa colère éclate : « Maudits lombrics ! »<br />

Pourquoi cette exclamation? Evidemment, pour<br />

rejeter sur les lombrics la responsabilité de l'accident<br />

que son maître déplore. Les lombrics ne s'en<br />

portent pas plus mal. Mais comment qualifier ces<br />

paroles? Ne nous éclairent-elles pas sur la valeur<br />

morale de l'individu? Elles témoignent de sa lâcheté,<br />

car le courage lui manque pour accepter la responsabilité<br />

de sa négligence ; et sa lâcheté l'entraîne à<br />

feindre, à mentir : car il sait bien que, seul, il est<br />

coupable. Et sans doute, les lombrics ne peuvent<br />

souffrir de son mensonge, mais en cherchant à donner<br />

le change, à tromper son maître, il manque de<br />

sincérité. 11 est coupable envers lui-même : mentir,<br />

c'est faillir au respect que l'on se doit, à sa dignité<br />

personnelle; mais, en outre, mentir pour cacher une<br />

faute, c'est refuser d'ouvrir les yeux sur ses torts,<br />

c'est se montrer trop indulgent pour soi-même, et<br />

ainsi, en échappant à l'expiation qui, seule, pourrait<br />

racheter line erreur, c'est se préparer à d'autres<br />

erreurs.<br />

II. — Un ver luisant.<br />

Le soir d'une charge; des blessés râlent étendus<br />

entre les tranchées. Il pleut ; l'un d'eux se ranime.<br />

11 se traîne, sans bruit, entre les cadavres, tâchant<br />

de regagner nos lignes Au-dessus de sa tête, les<br />

obus éclatent; le froid le saisit, l'engourdit II s'affaisse<br />

dans l'herbe, il perd connaissance. Quand il<br />

revient à lui, le jour n'est pas encore levé. La nnit<br />

est profonde : où sont les Français? Il souffre atrocement<br />

; le découragement s'empare de lui. Soudain,<br />

un point lumineux attire son attention ; il fait quelques<br />

pas, s'appuyant sur les mains. Un ver luisant<br />

est là, tout proche. Impressions du blessé : cette<br />

chétive lueur lui semble douce, lui rappelle le pays,<br />

lui conseille l'espoir. Il fait appel à toute son énergie,<br />

il reprend sa marche...<br />

MOULIN,.<br />

Instituteur.<br />

GRAMMAIRE : DuSSOUCHET. Cours sup. et compl-, Brevet élém., Théorie, {3! RédacHons'. 1 -80


552 ARITHMÉTIQUE : COURS ÉLÉMENTAIRE ET COURS MOYEN<br />

L'ARITHMÉTIQUE<br />

ET LE SYSTÈME METRIQUE<br />

PAR LA PRATIQUE<br />

• C O U R S É L É M E N T A I R E<br />

Leçons de la semaine. — 1. Le dividende et le diviseur<br />

ont le même nombre de chiffres décimaux. — 2. Les<br />

nombres 95 à 99. — 3. Le centimètre carré. — 1 dm 5 vaut<br />

100 cm". — 4. Calcul de la surfaco du parallélogramme.<br />

I. — Notions élémentaires d'arithmétique.<br />

Diviser par un diviseur ayant le même nombre<br />

de chiffres décimaux que le dividende. — On divise<br />

une •propriété de 3 192 M 2 35 en lots de<br />

245 m- 35. Combien pourra-t-on faire de ces lots?<br />

Solution et étude de l'opération. — Pour déterminer<br />

le nombre de lots, il s'agit de chercher combien<br />

de fois 245 m 2 55 sont contenus dans la surface<br />

totale 3 192 m 2 35 soit 1 lot (3 192,35 : 245,55).<br />

Remarquer que, dans ce cas particulier, les deux<br />

termes de la division expriment des unités de même<br />

ordre : on supprime donc les deux virgules avant d'effectuer<br />

l'opération ; cette dernière revient donc à<br />

chercher combien de fois 24 555 dm 2 sont contenus<br />

dans 319 235 dm 2 , opération que l'on a déjà, étudiée.<br />

On trouvera au résultat : 13 lots. Remarque : Si on<br />

désirait trouver un quotient à 0,i ou à 0,U1 près, on<br />

continuerait l'opération, comme il a été expliqué précédemment.<br />

Exercice de réflexion. — Chercher un exemple<br />

de division dans lequel le diviseur a plus de chiffres<br />

décimaux que le dividende. Montrer comment on<br />

peut ramener ce cas à celui que l'on vient d'étudier.<br />

II. — Calcul mental.<br />

Les nombres 95, 96 et 99. — Décomposer ces<br />

nombres ainsi qu'il a été fait les semaines précédentes<br />

:<br />

Le cinquième de 95 (cinquième de 50 + cinquième<br />

de 45) = 19; d'où : 95 = iy x 5.<br />

La moitié de 96 (moitié de 80 + moitié de 16) = 48.<br />

Le quart de 96 (quart de 80 + quart de 16) = 24.<br />

Le huitième de 96 (huitième de 80 + huitième de<br />

16) = 12.<br />

Le sixième de 96 (sixième de 60 + sixième de 36)<br />

= 16.<br />

Le tiers de 96 (tiers de 90 4- tiers de 6) = 32.<br />

D'où : 96 = 48 + 48 ou 43 x 2; ou 24 x 4; ou<br />

12 x 8; ou 16 X 6; ou 32 x 3.<br />

La tiers de 99 (tiers de 90 + tiers de 9) = 33.<br />

Le neuvième de 99 (neuvième de 90 + neuvième<br />

de 9) = 11.<br />

D'où : 99 = 33 + 33 + 33 ou 33 x 3 ; ou li x<br />

9; ou 9 x li.<br />

III. — Notions pratiques et connaissances<br />

usuelles.<br />

Le centimètre carré. — Rappeler que le mètre<br />

carré est un carré ayant 1 m. de côté; que le dm 2 est<br />

un carré, ayant 1 dm. de côté. En déduire : 1 cm-,<br />

est un carré ayant 1 cm. de côté. En faire tracer un<br />

sur le cahier; faire constater : a) que c'est un carré;<br />

b) que chacun de ses côtés mesure 1 cm.<br />

Indiquer des objets ayant environ 1 cm' 2 de surface.<br />

Vérifier. Tracer 2 cm 2 côte à côte; chercher<br />

des objets ayant environ 2 cm- de surface; ayant plus<br />

de 1 cm 2 et moins de 2 cm 2 , etc...<br />

1 dm 2 = 100 cm'-. — Tracer sur le cahier 1 dm 2 .<br />

Diviser ce carré en 10 bandes ayant 1 cm. de hauteur;<br />

puis montrer que chacune de ces bandes peut<br />

être diTisée en 10 carrés de 1 cm. de côté, c'est-àdire<br />

que chaque bande contient 10 cm 2 . Les 10 bandes<br />

ou le dm 2 contiendront donc 10 fois 10 cm 2 ou<br />

100 cm-. Le cm- est donc la centième partie du dm^.<br />

Vérifier : calculer la surface d'un carré ayant 10 cm.<br />

de côté. (Voir n° 33, Manuel général.)<br />

La surface du parallélogramme. — Chercher la<br />

surface d'un parallélogramme, c'est calculer combien<br />

il contient de m 2 , de dm 2 ou de cm*. Faire découper<br />

un grand parallélogramme en carton. Marquer la<br />

hauteur par un pli, montrer par le découpage suivant<br />

cette hauteur qu'un parallélogramme a même surface<br />

qu'un rectangle de même base et de même hauteur.<br />

Généraliser : la surface du parallélogramme<br />

est égale au produit de sa base par sa hauteur.<br />

IV. — Applications pratiques du calcul.<br />

PREMIÈRE ANNÉE.<br />

Deviner. — I. a) Un champ ayant la forme d'un<br />

parallélogramme de 86 m 2 80 de surface a coûté<br />

347 fr. 20. Quel est le prix du m 2 de ce champ? —<br />

R. : 4 fr.<br />

b) On a acheté 2 près, l'un a une surface de<br />

74 m- 58, l'autre de 49 m» 85 Quelle est la surface<br />

totale des 2 prés? — R. : 124 m 2 43.<br />

c) On a acheté 2 près, l'un a une surface de<br />

79 m" 37, l'autre de 48 m 2 95. On a payé ces deux<br />

prés 641 fr. 60. On demande : quelle est la surface<br />

totale des deux prés? quelle est la valeur du m 2 ? —<br />

R. : 1" 128 m 2 32; S tr.<br />

II. a) Une propriété contenant 445 m' 2 50 doit être<br />

divisée en plusieurs lots de terre. Si chaque lot doit<br />

avoir une surface de 74 m 2 25, combien y aura-t-il<br />

de lots de terre? — R. : 6 lots.<br />

b) Une propriété contenant 10 lots de terre ayant<br />

chacun une surface de 68 m s 75 a été payée 2406 fr. 25.<br />

Quelle est la surface totale de cette propriété? Quelle<br />

est la valeur du m : de terrain? — R. : 1° 687 m 2 50 ;<br />

2° 3 fr. 50.<br />

c) Une propriété contenant 685 m 2 20 doit être divisée<br />

eu plusieurs lots de terre. Si chaque lot de<br />

terre doit avoir une surface de 85 m 2 65, combien y<br />

aura-t-il de lots de terre? A raison de 2 tr. 50 le<br />

m 3 , quelle sera la valeur de la propriété entière? —<br />

R. : 1° 8 lots; 2° 1 713 fr.<br />

Calcul amusant. — Un champ ayant la forme d'un<br />

parallélogramme a une surface de 1 248 m'; un autre<br />

champ de forme rectangulaire a une surlace de<br />

124 800 dm a . Lequel de ce3 deux champs est le plus<br />

grand?<br />

<strong>DE</strong>UXIÈME ANNÉE.<br />

Calcul mental. — i. Une feuille de papier a<br />

15 cm. de larg. et 20 cm. de long. ; Quelle est sa<br />

surface : 1° en cm 2 ? 2° en dm 2 ?<br />

2. Un jardin a 20 m. de long, et 10 m. de largeur.<br />

Quelle est sa surface : 1° en m 2 ? 2° en dm ! ?<br />

3 a en cm 2 ?<br />

3. Un terrain ayant la forme d'nn parallélogramme<br />

d'une surface de 100 m 2 a coûté 1 200 fr. Quelle est<br />

la Taleur d'un m 2 de ce terrain? d'un dm s ?<br />

CALCUL ÉCRIT. — 1. Un terrain ayant la forme<br />

d'un parallélogramme de 976 m 2 40 de surface a<br />

coûté 5370 fr. 20. Quel est le prix du m 2 de ce terrain<br />

? — R. : 5 fr. 50.<br />

2. Un champ ayant la forme d'un parallélogramme<br />

a 78 m. 50 de long, sur 56 m. 40 de largeur. Quelle<br />

en est la surface : 1° en m 2 ? 2° en dm 1 ? 3° en cm 2 ?<br />

— R. : 1° 4 427 m 2 40; 2" 442 740 dm 2 ; 3»<br />

44 274 000 cm 2 .<br />

3. Un champ ayant la forme d'un parallélogramme<br />

de 87 m. 50 de long, sur 64 m. 50 de largeur a coûté<br />

50793 fr. 75. Quelle est la valeur d'un m 2 de ce terrain?<br />

d'un dm 2 ? — R. : 9 fr.; 2° 0 fr. 09.<br />

4. A raison de 0 fr. 15 le dm 2 , quelle est la valeur<br />

d'une terre ayant la forme d'un parallélogramme<br />

de 54 m. 20 de long, et de 48 m. 60 de largeur? —<br />

R. : 39 611 fr. 80.<br />

Exercice de réflexion. — Quelle différence y a-til<br />

entre la surface et le prix de deux terrains dont<br />

l'un est un parallélogramme, l'autre un rectangle,<br />

chacun ayant les mêmes dimensions?<br />

= = = = = C O U R S M O Y E N =,<br />

Leçons de la semaine. — 1. L'escompte des effets<br />

de commerce. — 2* Calculer mentalement intérêts et escompte<br />

pour 6, 4 ou 3 mois ou pour plusieurs années. —<br />

3- Calcul du volume de la sphère.<br />

1. — Notions élémentaires d'arithmétique.<br />

L'escompte des effets de commerce. — Lorsqu'on<br />

fait un achat et qu'on paye de suite, on dit<br />

PROBLÈMES : G. M'.NUEL. Deux cents Problèmes 1» »


-que l'achat est fait au comptant (cas général de la<br />

vente au détail). — Au contraire, lorsque l'on paye<br />

un ou plusieurs mois après l'achat, celui-ci est fait<br />

à crédit et le paiement dit à terme. — Quand les<br />

paiements doivent avoir lieu à des dates convenues,<br />

lés commerçants emploient des effets de commerce,<br />

écrits par lesquels le débiteur (acheteur) reconnaît<br />

sa dette au créancier (vendeur) et s'engage à la lui<br />

payer à une époque déterminée. — Les effets de commerce<br />

les plus usités sont le billet à ordre et la lettre<br />

de change. — Donner un modèle de chacun de<br />

ces effets de commerce. — L'échéance est le jour où<br />

le billet doit être payé ; mais le créancier peut avoir<br />

besoin de son argent avant cette époque, il peut<br />

alors vendre son effet à un banquier qui lui paye le<br />

montant de l'effet, diminué cependant de l'intérêt de<br />

cette soramn pendant le temps qui reste à courir<br />

jusqu'à l'échéance. La valeur nominale est la somme<br />

inscrite sur un effet de commerce. — L'escompte est<br />

la retenue faite par le banquier — La valeur actuelle<br />

est la somme que donne le banquier en échange<br />

de l'effet de commerce ; cette valeur est égale à la<br />

valeur nominale diminuée de l'escompte.<br />

II. — Calcul mental.<br />

Calculer mentalement intérêts et escompte pour<br />

6,4 ou 3 mois ou pour plusieurs années. — Quel<br />

est l'escompte à 4 0/0 d'une somme de 300 fr. pendant<br />

6 mois ? pendant 4 mois ? pendant 3 mois? —<br />

a) Pour 1 an on 12 mois, l'escompte est de 12 fr.,<br />

pour 6 mois,il est la moitié ou 6 fr. : b) pour 4 mois,<br />

il est le tiers ou 4 fr. ; c) pour 3 mois, il est le<br />

quart, ou 3 fr. Donc, oour calculer l'intérêt ou l'escompte<br />

pour 6, 4 ou 3 mois, on prend la moitié, le<br />

tiers ou le quart, de l'intérêt annuel.<br />

Exercices d'application. — Quel escompte subiront<br />

les sommes suivantes :<br />

Pour 6 mois? pour 4 mois? pour 3 mois?<br />

300 fr. à 6 0/0 200 fr. à, 6 0/0 400 fr. à 2 0/0.<br />

400 fr. k 3 0/0 600 fr. à 5 0/0 700 fr. à 4 0/0.<br />

800 fr. à 4 0/0 800 fr. à 3 0/0 900 fr. à 6 0/0.<br />

Pour lanet3moig? pour 1 an et 4 mois? pour 2 ans et 6 mois?<br />

1 200 fr. à 5 0/0 1 800 fr. à. 5 0/0 600 fr. à 3 0/0.<br />

1500 fr." à 6 0/0 900 fr. à 4 0/0 1 500 fr. à 4 0/0.<br />

600 fr. à 4 0/0 2 400 fr. à 3 0/0 2 700 fr. à 6 0/0.<br />

III. — Problème à étudier.<br />

Calculer Vescompte au taux de 5 0/0 d'un billet<br />

de 2860 fr., payable dans 45 jours ?<br />

Discussion du problême.<br />

Analyse. — Que demande-t-on ? L'escompte subi<br />

pour 45 jours. Cet escompte est égal aux 45/360<br />

(ou au 1/8) de l'escompte annuel; l'escompte pour<br />

un an aurait été égal à. 5/100 de la valeur du billet;<br />

par conséquent, l'escompte du billet pour 45 jours<br />

est égal à : 2 860 fr. x 5/100 X 1/8, d'où :<br />

SOLUTION. — L'escompte pour 1 an aurait été les<br />

5/100 de la valeur du billet ou 2860 fr. x 5/100 =<br />

143 fr. ; l'escompte pour 45 jours est donc égal aux<br />

45/360 de 143 fr. ou au 1/8 = 143 fr. x 1/8 =<br />

17 fr. 875 et l'escompte subi sera de 17 fr. 85.<br />

Remarques et recommandations. — L'escompte<br />

?e calcule comme l'intérêt. — Faire remarquer que<br />

45 jours étant le 1/8 de 360 jours, il est préférable,<br />

pour résoudre le problème plusrapidement.de prendre<br />

le 1/8 de l'escompte pour 1 an. Rappeler s'il est<br />

nécessaire, que 180 j. = 6 mois ou 1/2 année; que<br />

120 j. = 4 mois ou 1/3 d'année; 90j. = 3 m. ou<br />

1/4 d'année; 60 j. = 2 mois ou 1/6 d'année; 240 j.<br />

= 8 mois ou 2/3 d'année, etc... Rappeler également<br />

que l'escompte est le 1/100 du capital à. 1 0/0 pour<br />

1 an ou 360 j. ; à 6 0/0 pour 60 j. ; à 4 0/0 pour<br />

90 j.; à 3 0/0 pour 120 j. ; à 5 0/0 pour 72 j.<br />

PROBLÈMES INVERSES. — 1. Un billet de 2860 fr.,<br />

payable dans 45 jours a subi un escompte de<br />

17 fr. 875. Quel a été le taux de l'escompte ?<br />

2. Calculer le temps d'échéance d'un billet de<br />

2 860 fr. qui a subi un escompte de 17 fr. 875, au<br />

taux de 5 0/0 ?<br />

ARITHMÉTIQUE : COURS MOYEN 553<br />

•3. Quelle est la valeur nominale d'un billet qui,<br />

escompté à 5 0/0, a subi un escompte de 17 fr. 875<br />

pour 45 jours?<br />

4. Quelle est la valeur actuelle d'un billet de<br />

2 860 fr. payable dans 45 jours et escompté à 5 0/0?<br />

Exercices de réflexion. — 1. Quels avantages<br />

présentent l'emploi des effets de commerce pour le<br />

débiteur ? pour le créancier?<br />

2. Pourquoi le banquier prélève-t-il un escompte<br />

sur la valeur nominale de l'effet? — Que peut légitimement<br />

réclamer un acheteur qui paye comptant<br />

ses achats?<br />

Exercices et problèmes d'application.<br />

PREMIÈRE ANNÉE.<br />

Calcul de l'escompte. — CALCUL MENTAL. — 1.<br />

Quel est l'escompte d'un effet de 320 fr. à 6 0/0 pour<br />

60 j.? (R. : 1/100 de 320 fr. = 3 fr. 20); pour<br />

30 j.? (R. : Moitié de 3 fr. 20 = 1 fr. 60); pour<br />

90 j. 7 (R. : 3 fois la moitié = 4 fr. 80); pour 120 j. ?<br />

(R. : 2 fois 3 fr. 20 = 6 fr. 40).<br />

2 Calculer l'escompte d'un effet de 900 fr. à 5 0/0<br />

en 72 j. — R. : 9 fr. ; en 144 j. ? — R. : 18 fr. ; en<br />

36 j.? — R. : 4 fr. 50.<br />

3. Quel est l'escompte d'un effet de 2 400 fr. à<br />

40/0 en 90 j. ? —R. : 24 fr. ; en 30 j. ? — R. : 8 fr. ;<br />

en 45 j.? — R. : 12 fr.<br />

CALCUL ÉCRIT. — 1. Quel escompte devra retenir<br />

un banquier pour un billet de 1500 fr., payable<br />

dans 120 j., l'escompte étant calculé à 6 0/0? — R. :<br />

30 fr.<br />

2. Quel'escompte devra retenir un banquier sur<br />

un billet de 1200fr. payable dans 45 jours, l'escompte<br />

étant calculé à. 5 0/0? — R. : 7 fr. 50.<br />

3. Un billet de 2 400 fr., payable dans 90 j., est<br />

escompté à 6 0/0. Calculer le montant de l'escompte.<br />

_:(Seine-Inférieure.) — R. : 36 fr.<br />

Calcul de la somme remise par le banquier. —<br />

1. On présente à, l'escompte à 6 0/0 un billet de<br />

1830 fr. payable daDs 90 jours. Quelle somme recevra-t-on?<br />

— R. : 1 802 fr. 55.<br />

2. Quelle somme donnera-t-on au porteur d'un<br />

billet de 1280 fr. payable,dans 90"j. et escompté au<br />

taux de 5 0/0? [Seine-Inférieure.) — R. : 1 264 fr.<br />

<strong>DE</strong>UXIÈME ANNÉE .<br />

Calcul de l'escompte. — 1. On escompte, le<br />

3 septembre, un billet de 12 6 40 fr., payable le<br />

27 décembre delà même année. Calculer cet escompte<br />

à 4 fr. 50 0/0. (Somme.) — R. ; Escompte ?.nnuel:<br />

568 fr. 80; escompte pour 115 j. : 181 fr. 70.<br />

2. On escompte le 1 er août, à 6 0/0, un billet de<br />

3 720 fr., payable le 15 octobre suivant. Calculer<br />

l'escompte prélevé par le banquier. (Creuse.) —R. :<br />

Escompte annuel : 223 fr. 20 ; pour 75 j. ; 46 fr. 50.<br />

Calcul de la somme versée ou valeur actuelle.<br />

— 1. Que vaut, le 13 janvier, un billet de 612 fr.,<br />

payable le 9 avril suivant, le taux étant de 4 1/2 0/0?<br />

— R. : Escompte annuel: 27 fr. 54; escompte pour<br />

86 j. : 6 fr. 579, ou 6 fr. 55; valeur actuelle du billet:<br />

605 fr. 45.<br />

2. Quelle somme recevra un commerçant qui fait<br />

escompter deux billets à 5 0/0, l'un de 2 520 fr. pour<br />

36 j., l'autre de 1 440 fr pendant 90 j.? (Seine.) —<br />

R. : Escompte du 1 er billet pour 33 j. : 12 fr 60 ;<br />

valeur actuelle du l or billet: 2 507 fr. 40; escompte<br />

du 2" billet pour 90 j. : 18 fr. ; valeur actuelle du<br />

2 e billet: 1422 fr. ; somme que recevra le commerçant:<br />

3 929 fr. 40.<br />

3. Un marchand a vendu un coupon de drap de<br />

48 m. à raison de 12 fr. 50 le mètre. Il fait une traite<br />

du montant de cette vente, payable le l or avril. Il la<br />

négocie avant l'échéance, le 11 janvier, avec escompte<br />

à 5 0/0. Quelle somme a-t-il reçue? (Seine Inférieure.)<br />

— R. : Valeur de la vente du montant de la<br />

traite : 600 fr. ; escompte annuel 30 fr. ; pour 80 j. :<br />

6 fr. 65 ; Somme reçue : 593 fr. 35.<br />

Calcul du taux de l'escompte. — 1. Un billet de<br />

8 4(10 fr., payable dans 90 jour?, a subi un escompte<br />

de 94 fr. 50. Quel est létaux de l'escompte? (Aisne).<br />

ARITHMÉTIQUE : LEMOÎNE. Arithmétique, Cours élémentaire et moyen


554 ARITHMÉTIQUE : COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

— R. : Escompte annuel : 378 fr. ; taux de l'escompte :<br />

378 fr. x 100/8400 = 4 ir. 50 0/0.<br />

2. Le 10 mars, on a négocié un billet de 4 320fr.,<br />

payable le 24 avril; le banquier a remis 4298 fr. 40.<br />

Calculer le taux de l'escompte. (Marne. ) — R. :<br />

Pour 45 j., l'escompte a été de 21 fr. 60; pour<br />

360 j., ou 8 fois 45 j., il aurait été de : 21 fr. 60 X 8<br />

= 172 fr. 80; taux de l'escompte: 4 0/0.<br />

3. Le 17 juin, on a présenté à l'escompte un billet<br />

de 3 460 fr., payable le 1 er août, et le banquier a<br />

remis une somme de 3434 fr. 05. Quel est le taux<br />

de l'escompte? (Haute-Marne.) — R. : Escompte<br />

pour 45 j. : 25 fr. 95 ; pour un an : 207 fr. 60 ; taux<br />

de l'escompte : 6 0/0.<br />

Calcul de la date de l'échéance. — REMARQUE. —<br />

Gomme le temps qui reste à couiir depuis le .jour de<br />

l'escompte jusqu'au jour de l'échéance de l'effet dépasse<br />

rarement 90 jours, il est préférable de prendre<br />

comme unité le jour au lieu de l'année. — 1. Un<br />

billet de 355 fr., escompté à 6 0/0, a subi un escompte<br />

de 4 fr. 26 Dans combien de jours était-il payable ?<br />

(Haute-Loire.)— R. : Escompte pour 360 j. : 21 fr.30 ;<br />

temps : 72 jours.<br />

2. Une traite de 150 fr., escomptée à 5 0/0, est<br />

réduite à 148 fr. 50. A combien de mois était son<br />

échéance? (Bouches-du Rhône.) — R. : Escompte<br />

annuel : 7 fr. 50; escompte subi: 1 fr. 50; temps:<br />

72 jours, ou 2 mois 12 jours.<br />

3. Un commerçant fait escompter, le 24 avril, à<br />

4 0/0, un billet de 375 fr. Le banquier lui remet<br />

372 fr Quelle était l'échéance du billet? (Oise.) —<br />

R. : Escompte annuel : 15 fr. ; escompte subi: 3 fr.;<br />

temps : 72 j,, c'est-à-dire le 6 juillet.<br />

4. Sur un billet de 1540 fr., escompté à § 0/0,<br />

un banquier donne, le 25 mai, 1518 fr. 44. Quelle<br />

était la date de l'échéance ? (Cantal.) — R. :<br />

Escompte pour 360 j. : 92 fr. 40; escompte subi :<br />

21 fr. 56; temps: 84 j . ; date de l'échéance: le<br />

17 août.<br />

Calcul de la valeur nominale d'un effet. — A)<br />

CONNAISSANT L'ESCOMPTE. — 1. Quelle est la valeur<br />

nominale d'un billet payable dans 3 mois, sachant<br />

que l'escompte, à 5 0/0, a été de 15 fr. ? (Jura.) —<br />

R. : Escompte annuel: 60 fr. ; valeur nominale du<br />

billet : 1 200 fr.<br />

2. Quel est le montant d'un billet payable dans<br />

40 jours, sur lequel on a retenu 4 fr. 20 d'escompte,<br />

a\i taux de 6 0/0? (Yonne.) — Remarque : les calculs<br />

de ces problèmes devront être effectués mentalement.<br />

— R. : 40 j. étant le 1/9 de 360 j., l'escompte<br />

pour un an aurait été de 4 fr. 20 x 9 = 4 fr. 20 X<br />

10 — 4 fr. 20 = 4'2 fr. — 4 fr. 20 = 37 fr. 80 ; l'escompte<br />

étant les 6/100 du montant du billet, la valeur<br />

nominale de celui-ci sera, par conséquent, égale<br />

aux 100/6 du montant de l'escompte, soit 37 fr. 80<br />

X 100/6 = 3 780 fr., dont le 1/6 = 630 fr.<br />

B ) CONNAISSANT L A VALEUR ACTUELLE. — 1. Pour<br />

un billet payable dans 3 mois, le banquier me remet<br />

792 fr. Quelle est la valeur inscrite sur le billet, l'escompte<br />

étant de 4 0/0? (Nièvre.) — R. : "Valeur<br />

actuelle de 100 fr. : 100 fr. — (4 fr. x 3/1 ou 1/4)<br />

= 99 fr. ; valeur nominale du billet : 792 fr. x 100/99<br />

= 800 fr.<br />

2. Un eflet de commerce, payable dans 45 jours,<br />

est escompté au taux de 5 0/0 par an. Sa valeur<br />

actuelle est 1 351 fr 50 ; on demande quelle est sa<br />

valeur nomin*ie. (Gorrèze.) — R. : Valeur actuelle<br />

de 100 tr. : 99 fr. 375 ; valeur nominale de l'effet :<br />

1 360 fr.<br />

3. Un banquier, a^ant escompté à 3 0/0'un billet<br />

pour la durée comprise entre le 12 juin et le 16 septembre,<br />

a remis au porteur une somme de 1 240 fr.<br />

Quelle est la valeur nominale du billet ? (Côtes-du-<br />

Nord.) — R. : Valeur actuelle de 100 fr. : 99 fr. 20;<br />

valeur nominale du billet: 1 250 fr.<br />

IV- — Notions élémentaires de géométrie<br />

et de système métrique.<br />

Calcul du volume de la sphère. — Rappeler ce<br />

que c'est qu'une sphère (voir Manuel, n° 26) ; comment<br />

on calcule : a) la longueur de sa circonférence ;<br />

b) sa surface; c) son volume. En déduire: surface<br />

de la sphère = 4 (R* x 3,1416) ; volume de la sphère<br />

= surface x le tiers du rayon, ou volume = 4 (R*<br />

4 7i R3<br />

X 3,1416) R/3, ou<br />

EXERCICES ET PROBLÈMES D'APPLICATION. — Calcul<br />

iorit. — 1. Calculer la surface et le volume d'une<br />

sphère dont le diamètre est de 2 dm. — R. : Rayon :<br />

1 dm. ; surface de la sphère : 1 dm ! x (!' X 3,1416)<br />

X 4 = 12 dm 2 5664 ; volume de la sphère : 1 dm» x<br />

12,5664 x 1/3 = 4 dm* 188800.<br />

2. Quel est le volume d'une sphère qui a 1 m. 5708de<br />

circonférence ? — R. : Longueur du diamètre :<br />

0 m. 50 ; rayon : 0 m. 25 ; volume de la sphère : 1 m s<br />

X (0,25 x 0,25 x 3,1416) x 4 x (0,25/3) =<br />

0 m 3 065450.<br />

3. Une boule pleine en cuivre a 1 dm. de rayon.<br />

Quel en est le poids, le décimètre cube de cuivre pesant<br />

8 kg. 79 ? — R. : Volume de la boule en dm» :<br />

4 dm 3 1888; poids de la boule : 8 kg. 79 x 4,1888 =<br />

36 kg. 8195B2.<br />

4. Une boule de fer sphérique a un volume de<br />

523 cm 3 6 ; sachant que le diamètre de cette boule<br />

est de 0 m. 10, quelle est la surface de cette boule<br />

sphérique ? — R. : Rayon : 0 m. 05 ; surface : 1 cm 2<br />

X [(523,6 X 3) : 5] = 314 cm 2 16.<br />

' COURS SUPÉRIEUR = = = = =<br />

I. — Partie générale et théorique.<br />

Leçons de la semaine. — ETU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong>S MÉTHO<strong>DE</strong>S COM­<br />

MERCIALES POUR LE CALCUL <strong>DE</strong>S INTÉRÊTS ET <strong>DE</strong> L'ESCOMPTE.<br />

— Méthode des nombres et des diviseurs. — Prendre la<br />

formule : I = c(n/36 000. Remarquer que le nombre 3(5 000est<br />

presque toujours un multiple du taux t, on peut donc<br />

simplifier la formule : à 3 0/0 elle devient I = cn/12000 ; à<br />

4 0 0 elle devient I = en/9 000 ; à 4 112 0/0 elle devi ent I =<br />

c»/8000; Â 5 0/0 elle devient I = en/7 200 ; & 6 0/0 elle<br />

devient I = cn/6 000 ; le produit en (capital X nombre de<br />

jour») s'appelle le nombre: le diviseur fixe servant de taux,<br />

s'appelle le diviseur. Pour abréger les calculs, les banquierB<br />

négligent les centimes du capital, suppriment les<br />

deux chiffres à droite du nombre ot les deux zéros de droite<br />

du diviseur: le résultat reste sensiblement le même.<br />

BOR<strong>DE</strong>REAUX D'ESCOMPTE. — Le bordereau d'escompte<br />

est la note détaillée de» effets négoeiés présentés a nn<br />

banquier. Ils doivent comprendre : la valeur nominale de<br />

chaque effet, leur lieu de paiement, les échéances, le nombre<br />

de jours qui reste à courir, ainsi que les nombres si en<br />

emploie la méthode indiquée ci-dessus, les change de place<br />

et les commissions. Remarque : Les banquiers escomptent<br />

rarement des effets ayant pins de 3 mois ou de 90 jours de<br />

date.<br />

MÉTHO<strong>DE</strong> PRATIQUE POUR CALCULBR RAPI<strong>DE</strong>MENT LE NOM"<br />

BRE <strong>DE</strong> JOURS COMPRIS ENTRE <strong>DE</strong>UX DATBS. — Dans le s<br />

questions commerciales et de banque on considère géné"<br />

ralement l'année comme ayant 360 jours, mais le temps de<br />

l'escompte n'excédant jamais de beaucoup 3 ou 6 mois, on<br />

compte exactement le nombre de jours de chaque mois. On<br />

se sert alors du tableau ci-dessous :<br />

du 1 er<br />

janvier<br />

u U<br />

o ©<br />

3 ><br />

t m<br />

~' Y.<br />

l e<br />

au 1 er<br />

mai<br />

^ s<br />

a au 1er<br />

juillet<br />

au 1 er<br />

août<br />

au l* r<br />

septembre<br />

au 1 er<br />

octobre<br />

au 1 er<br />

novembre<br />

au 1 er<br />

décembre<br />

au 1 er<br />

j anvier<br />

— — • •<br />

0 31 59 90 120 151 181 212 243 273 301 334 365<br />

(Pour les années bissextiles, ajouter 1 jour à partir de la<br />

3" colonne). Remarques : 1" si du 1" janvier au 1 er mars, il y<br />

a 59 jours, il y a également 59 jours de n'importe quelle<br />

date de janvier a la même date du mois de mars (du 5 janvier<br />

au 5 mars, du 17 janvier au 17 mars, par ex.) ; 2° du<br />

l ,r avril au 1 er juillet il y a 181 jours — 90 j. = 91 jours ;<br />

3°.si du 1" avril au 1" juillet il y a 91 j., il y a aussi 91 j.<br />

du 12 avril au 12 juillet; du 35 avril au 25 juillet, etc.;<br />

4° du 7 mars au 15 juillet il y a : a) du 7 mars au 7 juillet<br />

181 j. — 59 j. = 122 j ; 6) du 7 juillet au 15 juillet il y a<br />

8 j. ; s) en tout : 130 j. ; d) du 15 mars au 7 juillet il y a :<br />

a) du 15 mars au 15 juillet, 181 j. — 59 j. = 122 j. ; b) du<br />

7 juillet au 15, 8 j. , d'où : du 15 mars au 7 juillet il y a<br />

1*2 j. — 8 j. = 114 jours.<br />

II. — Partie pratique.<br />

Règles d'escompte. — 1. Un commerçant présente<br />

à la négociation les eilets suivants, au taux de<br />

4,5 0/0 le 9 mai :<br />

A R I T H M É T I Q U E : LEMOINE. 160 Leçons d'Arithmét., 2 800 exerc. & problèmes. Ce^; ^Etudes. 1*25


2 340 fr. ( £ l'échéance du<br />

588fr.t 31 mai.<br />

A R I T H M É T I Q U E : C O U R S S U P É R I E U R — H I S T O I R E 555<br />

^ 483 fr l' éc h6ance du<br />

854 fr ! 5 10juin -<br />

INDICATIONS.<br />

Valeurs uomin. Jours. Nombres. Escomptes. Val.actuelles.<br />

2 340 fr. 22 51480 6 fr. 43 2 833 fr. 57<br />

588 fr. 22 12936 1 fr. 62 586 fr. 38<br />

1 285 fr. 32 41120 5 fr. 14 1 279 fr. 86<br />

483 fr. 32 15456 1 fr. 93 481 fr. 07<br />

854 fr. 32 27328 3 fr. 42 850 fr. 58<br />

5550fr. 148320 18fr.54 5 531 fr. 46<br />

Remarques et vérifications : a) La somme des<br />

nombres divisée par le diviseur correspondant au<br />

taux (8 000) donne le total des escomptes ; b) La valeur<br />

nette totale des effets est égale : 1° à la somme<br />

des valeurs actuelles ; 2° à la différence obtenue en<br />

retranchant le total des escomptes du total des valeurs<br />

nominales.<br />

CALCUL DU TAUX. — 2. Trois billets, l'un de 500 fr.<br />

à 49 jours d'échéance; le 2 e de 1224 fr. à 62 jours ;<br />

le 3 e de 915 fr. à 80 jours, sont présentés àl'escompte<br />

par le négociant qui les possède, et on lui paye en<br />

tout 2612 fr. 96; quel est le taux de l'escompte?<br />

(Brev. élém., Dijon.)<br />

INDICATIONS. — Le taux — L'escompte de 1 fr. en<br />

1 jour X Capital qui rapporte autant que 100 fr. en<br />

360 jours (36 000).<br />

L'escompte de 1 fr. en 1 jour = Escompte réel :<br />

Capital qui subirait cet escompte en 1 jour.<br />

a) L'escompte réel =(500 fr. + 1 224 fr. + 915 fr.)<br />

— 2 612 fr. 96 = 26 fr. 04.<br />

b) Le capital qui subirait cet escompte = (500 fr.<br />

X 49) + (1 224 fr. X 62) + (915 fr. x 80) = 173588 fr<br />

c) L'escompte de 1 fr. en 1 jour = 26 fr. 04/173588<br />

Le taux cherché est donc (26 fr. 04/173 588) x<br />

36 000 ou 26 fr. 04 x 36000/173588 = 5 fr. 40 0/0.<br />

Remarque. — Delà solution précédente on déduira<br />

que le taux est égal au produit par 36000 du quotient<br />

obtenu en divisant l'escompte total par la somme<br />

des nombres qui correspondent aux différents billets.<br />

Autre solution: supposer un taux de 1 0/0.<br />

Bordereau d'escompte. — Etablir le bordereau<br />

d'escompte des quatre effets suivants, présentés à<br />

l'escompte le 8 avril.<br />

1° Un billet de 970 fr. payable à Marseille le 23 mai.<br />

2° Un billet de 1 480 fr. payable à Nantes le 28 avril.<br />

3° Un billet de 712 fr. payable à Nantes le 7 juillet.<br />

4° Un billet de 835 fr. payable à Lille le 16 mai.<br />

Le banquier prélève un escompte de 6 0/0 et une<br />

commission de 1/8 0/0. En outre, il retient 1/2 0/0<br />

de change de place pour le 1 er billet et 1/4 0/0 pour<br />

les autres.<br />

BARQUE X . . . , PARIS<br />

SOMMES<br />

910<br />

1.480<br />

712<br />

835<br />

3.997<br />

BOR<strong>DE</strong>REAU des effets présentés à l'escompte par M.<br />

28<br />

12<br />

3.951 4 0<br />

VILLES<br />

Marseille.<br />

Nantes...<br />

Lille.<br />

ÉCHÉANCES<br />

16<br />

Mai ....<br />

Avril...<br />

Juillet...<br />

Mai ....<br />

Escompte 6 0/0 =<br />

Clianaes.<br />

Commission 1/8 0/0.<br />

P a r i s ' u 8 a v r i l ,9 ' T -<br />

NOMBRES<br />

43.650<br />

29.600<br />

64.080<br />

31.730<br />

169.060<br />

/169 060\<br />

V 6000 )<br />

VALEUR AU COMPTANT le 8 Avril.<br />

CHANGES<br />

Taux Prod.<br />

ORRY,<br />

Instituteur.<br />

12 42<br />

HISTOIRE<br />

POUR LES TROIS COURS.<br />

Bismarck.<br />

Bismarck était le ministre du roi de Prusse, Guillaume<br />

I er . Il avait pour son pays et pour son roi de<br />

grandes ambitions : il voulait réunir en un vaste<br />

empire les quarante Etats qui composaient l'Allemagne,<br />

et faire au roi de Prusse le chel de cet empire.<br />

Malheureusement, tous les moyens lui étaient<br />

bons pour atteindre ce but, et ceux qu'il employa le<br />

plus souvent furent la ruse et la violence.<br />

Deux pays pouvaient s'opposer aux ambitions de<br />

Bismarck : l'Autriche et la France. Bismarck vint en<br />

France et vit Napoléon III à Biarritz ; souvent il se<br />

promenait avec lui sur la plage, au bord de l'Océan;<br />

il lui fit des promesses trompeuses; il lui laissa espérer<br />

la rive gauche du Rhin s'il consentait à laisser<br />

écraser l'Autriche par la Prusse. L'empereur français<br />

se laissa tromper par le rusé Prussien. 11 ne fit<br />

rien pour empêcher l'Autriche d'être écrasée par la<br />

Prusse de Bismarck. Celui-ci, libre d'un côté, se<br />

tourna alors contre la France et chercha le prétexte<br />

d'une guerre.<br />

L'occasion vint. Il n'y avait plus de roi en Espagne,<br />

et on offrit cette couronne à un parent du roi de<br />

Prusse. La France aurait vu d'un mauvais oeil un<br />

Prussien sur le trône d'Espagne. Elle demanda au<br />

roi de Prusse d'empêcher son cousin d'accepter. Le<br />

roi de Prusse consentit. Mais, avec une in;istance<br />

maladroite,la France fit demander an roi de Prusse,<br />

qui se trouvait dans une ville d'eaux, à Ems, de déclarer<br />

que jamais il ne donnerait son consentement<br />

si son cousin posait encore sa candidature. Le roi<br />

Guillaume I" refusa de prendre cet engagement, et<br />

fit dire à notre ambassadeur qu'il n'avait plus rien à<br />

ajouter concernant cette affaire. Bismarck, qui était<br />

à Berlin, reçut du roi la dépêche lui racontant ces<br />

faits. Avant de la communiquer aux journaux, il la<br />

falsifia, écrivant que « le roi avaii refusé de recevoir<br />

l'ambassadeur français ». Et il fit écrire dans ces<br />

journaux des article» violents, disant que l'ambassadeur<br />

français avait été mis à la porte par l'adjudant<br />

de service, et que c'était une juste punition de son<br />

insolence. Bismarck voulait ainsi irriter les Français<br />

et les amener à déclarer la guerre, car il savait l'armée<br />

française faible et l'armée prussienne archiprête.<br />

Sa fourberie réussit.<br />

La guerre déclarée, Bismarck la conduisit avec<br />

une extrême violence. Son idée était qu'il fallait<br />

« faire le plus de mal possible à la population civile,<br />

pour l'obliger le plus vite possible à demander<br />

la paix. » Idée odieuse à tout homme qui a dans le<br />

cœur quelque sentiment de justice et de générosité !<br />

Idée qui a continué à guider les Allemands dans la<br />

guerre actuelle, et qui a fini par soulever contre eux,<br />

dans un mouvement d'indignation et de dégoût, tout<br />

le monde civilisé. Bismarck déjà ordonnait le sac<br />

des villes, les destructions inutiles et impitoyables<br />

Hestinées à frapper l'ennemi de terreur; il faisait<br />

fusiller sans jugement les simples citoyens qui, sans<br />

être enrôlés dans l'armée régulière, défendaient leur<br />

pays. Il se réjouissait d'affamer Paris assiégé et de<br />

savoir que les petits enfants y mouraient de faim.<br />

Bismarrk fut un homme de talent et un grand patriote.<br />

Son nom n'en reste pas moins odieux à tous<br />

ceux qui détestent la fourberie, l'abus de la force et<br />

qui pensent que dans la guerre même, les cruautés<br />

inutiles, les violences à l'égard des non combattants,<br />

sont indignes des hommes de notre temps.<br />

Le traité<br />

de Francfort et ses conséquences.<br />

a) La France affaiblie. — Le traité qui mit fin à<br />

la euerre de 1870, signé dans une ville d'Allemagne,<br />

à Francfort, entre Thiers et Bismarck, nous imposait<br />

des conditions terribles. Nous devions céder à<br />

l'Allemagne l'Alsace avec Strasbourg et Mulhouse,<br />

toute la partie nord de la Lorraine avec Metz. Thiers<br />

put nous conserver Belfort. Que le colonel Denfert-<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS, Cours élémentaire d'Histoire de France, u 6 tfbiêaSx rteS ' 60 c.


Sbti HISTOIRE GÉOGRAPHIE<br />

Rochereau avait détendu jusqu'au bout. Nous devions<br />

en outre payer une indemnité, formidable pour<br />

l'époque, de cinq milliards, et il nous fallait subir,<br />

jusqu'à complet paiement de cette somme, la douleur<br />

et l'humiliation de l'occupation du sol fi français par<br />

les Allemands.<br />

Deux millions de nos frères français nous étaient<br />

arrachés; notre frontière de l'Est était ouverte et<br />

Paris plus que jamais menacé ; nos riches régions<br />

industrielles de l'Est se trouvaient à portée des<br />

canons allemands; nos finances étaient épuisées.<br />

C'est l'honneur de la troisième République d'avoir<br />

su relever la France de ses ruines.<br />

b) L'unité allemande constituée. — Le rêve de<br />

Bismarck était réalisé : l'union des Allemands se faisait<br />

sous l'autorité de la Prusse, nation de proie aux<br />

gouvernants sans scrupules. Déjà, le 18 janvier 1871,<br />

dans la Galerie des Glaces de notre palais de Versailles,<br />

le roi Guillaume de Prusse avait reçu des autres souverains<br />

allemands le titre d'empereur. « L'Empire<br />

allemand renaissait, et le sang français cimentait les<br />

fondations de l'édifice. »<br />

Pour fonder définitivement l'unité allemande, l'Alsace-Lorraine<br />

ne fut pas organisée en province prussienne,<br />

mais en Terre de l'Empire, gouvernée par<br />

un représentant de l'Empire au nom de tous les Allemands<br />

.<br />

c) La question d'Alsace-Lorraine toujours posée.<br />

— Mais l'Alsace-Lorraine n'a jamais accepté sa<br />

réunion à l'Allemagne.<br />

Dès le moment où il fut question de céder leur pays<br />

à l'Allemagne, lors de la discussion des préliminaires<br />

de la paix par l'Assemblée de Bordeaux, les représentants<br />

alsaciens-lorrains protestèrent ènergiquement<br />

: « Nous prenons nos concitoyens de France, les<br />

gouvernements et les peuples du monde entier<br />

à témoin que nous tenons d'avance pour nuls et<br />

non avenus tous actes ou traités qui consentiraient<br />

abandon, en faveur de l'étranger, de tout ou partie<br />

de nos provinces de l'Alsace et de la Lorraine. »<br />

Depuis 1871, tous les efforts de l'Allemagne en vue<br />

de germaniser les provinces conquises ont échoué.<br />

Lorsque, en 1874, le gouvernement allemand crut<br />

pouvoir donner aux Alsaciens-Lorrains le droit de se<br />

faire représenter par quinze députés à l'Assemblée de<br />

l'Empire, le Rsichstag, quinze députés protestataires<br />

furent envoyés à Berlin. Ils renouvelèrent solennellement<br />

à la tribune du Rsichstag la protestation de<br />

Bordeaux et quittèrent aussitôt la salle des séances.<br />

Depuis 1871, les Alsaciens-Lorrains ont suivi avec<br />

angoisse le relèvement de la France, espérant toujours<br />

être de nouveau réunis à la mère-patrie. Leur protestation<br />

persistante a toujours fait de l'Empire allemand,<br />

fondé sur la violence et le droit de conquête, un édifice<br />

imparfait.<br />

d) La paix armée imposée à l'Europe. — La<br />

question d'Alsace Lorraine, née de la violation du<br />

droit, a pesé sur toute la politique de l'Europe à la<br />

fin du xi£® siècle et au débat du xx°, « l'Allemagne<br />

maintenant sa conquête et la France maintenant son<br />

droit. »<br />

« La France s'est armée pour être prête à écarter<br />

d'autres attaques. L'Allemagne s'est armée pour garder<br />

sa proie et imposer à jamais aux vaincus le respect<br />

du fait accompli. Elles sont devenues toutes deux<br />

de formidables puissances militaires. Les autres puissances<br />

ont craint d'être faibles en présence de telles<br />

forces; bon gré mal gré, elles se sont armées pour<br />

une querelle qui leur avait été trop indifférente en<br />

1870. Ainsi la question d'Alsace-Lorraine les tenait<br />

toutes sur le pied de guerre. Elle était presque seule<br />

l'origine des armements à outrance, sous le poids<br />

desquels l'Europe pliait et se plaignait. » (DRIAULT<br />

ET MONOD.)<br />

Sila question d'Alsace-Lorraine n'a pas été l'occasion<br />

du conflit actuel, elle en a été une des causes lointaines<br />

et profondes. Elle va se trouver enfin réglée<br />

par la victoire des alliés, et le droit va définitivement<br />

triompher.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE<br />

Les vignes de Bourgogne et de Champagne.<br />

La vigne est une plante frileuse. Elle a besoin,<br />

pour que son fruit mûrisse, d'étés assez chauds, et<br />

surtout d'automnes doux et longs. Elle redoute les<br />

gelées du printemps, qui détruisent en avril ou en<br />

mai ses bourgeons entr'ouverts. C'est donc surtout<br />

une plante du Midi, et nous avons vu déjà qu'elle<br />

fait la richesse du Bordelais et du Languedoc. Comment<br />

se fait-il qu'elle prospère dans des régions situées<br />

plus au nord, et dont l'une même, la Champagne, est<br />

réputée pour avoir des hivers longs et (roids ?<br />

C'est que, en Bourgogne comme en Champagne, la<br />

nature a disposé des coteaux en pente douce, bien<br />

exposés au soleil dont ils ne perdent |jas un rayon,<br />

bien abrités des vents froids du nord et du nord-est.<br />

Le solde ces coteaux n'est pas très riche; il est sec et<br />

pierreux; il ne conviendrait pas à une plante gourmande<br />

comme le blé ou la betterave : c'est la terre<br />

de prédilection de la vigne.<br />

Ces coteaux sont tristes en hiver, lorsque les rangées<br />

de ceps alignent leurs sarments gris, tordus,<br />

noueux. Mais quelle riche parure en été, lorsque la<br />

vigne étale ses larges feuilles vertes 1 Et quelle animation<br />

à l'automne!<br />

Les noms de certains de ces villages bourguignons<br />

sont connus par toute la France, par toute l'Europe,<br />

et même plus loin. C'est que les vins qu'ils produisent<br />

sont uniques au monde parleur légèreté, leur saveur,<br />

leur parfum. Vous nommerai-je quelques-uns de<br />

ces crus célèbres? C'est, dans le Dijonnais, Chambertin,<br />

Vougeot, Pommard; Mercurey dans le Maçonnais,<br />

et Moulin-à-Vent dans le Beaujolais.<br />

En Champagne, on ne pratique pas seulement la<br />

culture de la vigne, mais aussi l'industrie du vin. Les<br />

vins de Champagne ne sont généralement pas vendus<br />

tels qu'ils sont au sortir de la cuve ou du pressoir.<br />

On en fait des vins mousseux en ajoutant au jus du<br />

Eaisin une certaine quantité de sucre candi qui produit<br />

une fermentation et, par suite, du gaz. Mais c'est une<br />

opération très délicate, qui demande un outillage<br />

compliqué, et des ouvriers habiles. Elle est faite, en<br />

général, par des industriels disposant de beaucoup<br />

d'argent, qui achètent les vins de toute une région et<br />

les transforment en Champagne mousseux dans d'immenses<br />

caves creusées dans les coteaux calcaires de<br />

Reims ou d'Epernay. Nos vins de Champagne sont<br />

inimitables. Les Allemands, très ingénieux dans l'art<br />

de la fraude, cherchaient pourtant à les imiter : ils<br />

achetaient même pour cela nos pommes de Normandie.<br />

Ils inondaient le monde de prétendus vins de Champagne<br />

à bon marché : mais je crois qu'ils ne trompaient<br />

personne.<br />

Lorsque, dans leur marche sur Paris, ils arrivèrent<br />

en Champagne, au début de septembre 1914, pensez<br />

avec quel empressement les chefs et les soldats pillards<br />

descendirent dans les caves. Ils burent nombre<br />

de bouteilles. Ils en burent tant que lorsque nos<br />

troupes revinrent victorieuses, après la bataille de<br />

la Marne, elles trouvèrent dans les maisons et les<br />

caves des Allemands ivres ou même ivres-morts, et<br />

firent un grand nombre de prisonniers. Le bon vin de<br />

France avait ces jours-là lutté pour nous.<br />

COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

La vallée de la Saône.<br />

Le couloir formé par la Saône et qui prolonge le<br />

couloir du Rhône est une grande rôute ouverte par<br />

la nature entre le Midi et le nord-est de la France.<br />

Sur lui viennent s'embrancher, par la porte de Bourgogne,<br />

par le seuil de Lorraine, le seuil de Langres,<br />

le seuil de Dijon, le seuil du Charolais, des voies qui<br />

conduisent respectivement en Alsace, en Lorraine,<br />

dans les vallées de la Marne, de la Seine et de la<br />

Loire. C'est donc une grande région de passage, et<br />

la plupart de ses villes importantes (Balfort, Vesoul,<br />

GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, ScHRA<strong>DE</strong>Ret GALLOUÉ<strong>DE</strong>C. Cours élément. d^Géo^LPIUE"* 5 1-10


GÉOGRAPHIE — LEÇON <strong>DE</strong> CHOSES<br />

Dijon, Chalon) doivent leur prospérité à leur situation<br />

sur une route de commerce ou i un carrefour.<br />

a) Le milieu physique. — La vallée de la Saône<br />

était jadis occupée par un lac, qui a laissé des dépôts<br />

calcaires, marneux ou sablonneux dans la haute vallée<br />

actuelle de la Saône, dans la plaine de Bourgogne<br />

et dans la Bresse. La partie méridionale fut<br />

par la suite recouverte par un vaste glacier descendu<br />

des Alpes, ce qui a laissé dans la Dombes actuelle<br />

une couche d'argile.<br />

La haute vallée de la Saône (300 à 400 m. d'altititude)<br />

se prolonge par la large porte de Bourgogne<br />

qui livre passage au canal du Rhône au Rhin et au<br />

chemin de fer de Paris à Mulhouse. Par le seuil de<br />

Lorraine (canal de l'Est) et le seuil de Langres (canal<br />

de la Marne à la Saône), elle sej rattache au plateau<br />

lorrain et au bassin parisien. Elle a un climat plutôt<br />

continental, avec des différences très sensibles entre<br />

les hivers rudes et les étés chauds.<br />

La plaine de Bourgogne est dominée à l'est par<br />

les derniers plateaux du Jura, et à l'ouest par le rebord<br />

des coteaux bourguignons (Côte-d'Or). Ces coteaux<br />

d'ailleurs ne constituent pas un obstacle sérieux<br />

pour les communications. Par des seuils faciles, ils<br />

livrent passage à des canaux (de Bourgogne, du<br />

Centre) et des chemins de fer (Paris-Lyon, Dijon-<br />

Moulins) qui conduisent vers Paris et la Loire. Le<br />

climat est plus doux que dans la Haute-Saône : la<br />

chaleur des étés et la douceur des automnes permettent<br />

la culture da maïs et la maturation du r*isin<br />

sur les côtes calcaires bien exposées.<br />

La plaine de Bresse est une sorte de cuvette au<br />

sous-sol peu perméable recouvert d'un riche limon.<br />

La Dombes est recouverte d'un limon argileux imperméable<br />

(apporté jadis par les glaciers) à la surface<br />

duquel les eaux s'accumulent en nappes. Nous<br />

avons déjà parlé des efforts tentés pour augmenter<br />

la salubrité et le rendement de cette région.<br />

Toutes ces régions sont reliées par le sillon fluvial<br />

de la Saône. La Saône, née à 400 m., a une pente<br />

très faible, un débit assez abondant, de fortes crues<br />

déterminées par les pluies d'hiver et les orages d'été.<br />

Elle rend de grands services à la navigation. A<br />

cause de la lenteur de ses eaux, elle gèle facilement,<br />

mais la batellerie ne se trouve arrêtée que pendant<br />

une quinzaine de jours par an.<br />

b) Les ressources. — Au point de vue agricole,<br />

la haute plaine de la Saône et la Dombes argileuse<br />

sont des régions de fertilité médiocre. Les plaines<br />

bourguignonnes et bressanes sont au contraire des<br />

pays riches (vigne sur le versant occidental des hauteurs<br />

de la rire droite de la Saône, blé, betterave,<br />

maïs dans les riches alluvions de la vallée, prairies<br />

d'élevage sur les rives de la rivière).<br />

L'industrie est développée aux deux extrémités du<br />

couloir (usines de Belfort alimentées en combustible<br />

par le petit bassin houiller de Ronchamp, centre industriel<br />

de Lyon), et dans sa partie moyenne (Chalon,<br />

annexe et débouché de la région industrielle du<br />

Creusot).<br />

Le couloir de la Saône est devenu une grande<br />

voie commerciale grâce an. développement de son<br />

réseau navigable (Saône, sur laquelle s'embranchent<br />

les canaux du Centre, de Bourgogne, de la Marne à<br />

la Saône, de l'Est, du Rhône au Rhin) et de son reseau<br />

ferré (grande voie Dijon-Lyon, avec des lignes<br />

transversales vers Nancy, Balfort, Nevers, Moulins,<br />

la Suisse et l'Italie).<br />

c) Les villes — Les régions purement agricoles<br />

se dépeuplent aa profit des centres industriels; la<br />

haute plaine de la Saône et la Dombes sont peu<br />

peuplées; par contre, la population est très dense<br />

dans le territoire de Belfort et le département du<br />

Rhône.<br />

En dehors de Lyon, dont nous avons déjà parlé,<br />

Dijon doit son importance à sa situation, au croisement<br />

de plusieurs grandes voies naturelles; Belfort<br />

et Chalon à leur industrie; Vesoul, Mdcon, Bourg à<br />

leurs marchés agricoles.<br />

J . LECLAIRE,<br />

Inspecteur primaire.<br />

LEÇON <strong>DE</strong> CHOSES<br />

La carpe. — Les poissons.<br />

MATÉRIEL <strong>DE</strong> LA LEÇON. — Planchette et clous (stabilisateur),<br />

fuseau, écailles de poissons, poissons (si<br />

possible), gravures représentant des carpes et d'autres<br />

poissons. Hameçons et lignes.<br />

Premier entretien. — SOMMAIP.E. — La carpe<br />

est un poisson. Rôle de la queue et des nageoires.<br />

Les écailles de la peau. La bouche de la carpe. La.<br />

vessie natatoire. Les branchies. Comment se nourrit<br />

la carpe. La ponte des œufs. Les arêtes.<br />

DÉVELOPPEMENT. — La carpe est un poisson. Elle<br />

vit dans les étangs et dans les rivières dont les eaux<br />

coulent lentement. Malgré son dos arrondi, elle aune<br />

forme qui fait songer à celle d'un fuseau. Sa queue<br />

est terminée par une nageoire verticale qui agit à la<br />

façon d'une godille, rame unique que les marins emploient<br />

à l'arrière de leur bateau. Lorsque le soleil<br />

est brûlant et que des mouches volent à quelque distance<br />

delà surface de l'eau, un brusque coup de queue<br />

permet à la carpe de sauter et de capturer la proie. Des<br />

nageoires sont situées, sur le dos, sous le ventre etsur<br />

les côtés. Elles permettent à la carpe de se maintenir<br />

dans l'eau comme un carton qu'on y plonge<br />

verticalement, et non à plat. Ce sont des stabilisateurs<br />

comparables à deux paires de clous qu'on enfoncerait<br />

dans une planchette pour la faire tenir<br />

debout.<br />

Quand on veut tenir une carpe à la main, on éprouve<br />

de la difficulté. La main glisse. Eh bien I l'eau glisse<br />

de même à la surface de la peau lorsque la carpe<br />

avance dans la rivière. Cette peau est recouverte<br />

d'écaillés qu'on peut détacher facilement en les frottant<br />

à revers avec un couteau. C'est le travail que<br />

fait la cuisinière qui veut préparer un plat de poissons.<br />

En tenant entre les doigts des écailles de carpe,<br />

on sent qu'elles sont minces et résistantes. Elles sont<br />

en os. Elles sont placées partiellement l'une sur<br />

l'autre comme les tuiles d'un toit.<br />

La bouche de la carpe porte des dents qui se ressemblent<br />

toutes. Elles sont soudées, principalement<br />

sur les os des mâchoires. Lorsque la peau de l'animal<br />

est enlevée, on aperçoit les muscles, qui sont très<br />

développés dans la partie voisine de la queue. Grâce<br />

à sa queue, la carpe peut plonger en dirigeant sa tête<br />

vers le bas, ou aller vers la surface de l'eau en la<br />

dirigeant en haut.<br />

Dans l'intérieur du corps, la carpe a un appareil<br />

curieux, une vessie natatoire ouverte, sac rempli<br />

d'air qui augmente ou diminue de volume selon que la<br />

carpe monte ou descend dans l'eau.<br />

La carpe fait constamment des mouvements de la<br />

bouche : elle avale l'eau. Mais n'imaginez pas que<br />

c'est pour la boire. Cette eau avalée sort par deux<br />

fentes situées de chaque côté du corps et qu'on appelle<br />

les ouïes. Lorsqu'une ménagère veut s'assurer de l'état<br />

de fraîcheur d'un poisson, elle soulève les opercules<br />

ou couvercles qui bouchent les ouïes. Si les lamelles<br />

ou branchies qu'elle découvre sont rouges ou rosées,<br />

le poisson est frais; si elles sont noires et si elles<br />

dégagent une mauvaise odeur, le poisson est avarié.<br />

Les branchies, qui ressemblent assez à un peigne,<br />

sont les organes de respiration du poisson. Le poisson,<br />

en effet, n'a pas de poumons. Le sang noir venu des<br />

organes traverse lç cœur et vient se purifier dans les<br />

branchies au contact de l'air dissous dans l'eau. Il<br />

est facile de voir que l'eau contient de l'air : il suffit<br />

de chauffer une petite casserole sur une bougie. Au<br />

bout de quelques instants, les bulles d'air se dégagent<br />

et montent à la surface où elles crèvent.<br />

Un poisson mis dans de l'eau bouillie périrait vite<br />

puisqu'il ne pourrait plus respirer.<br />

Quand on sort un poisson de l'eau, la circulation<br />

de l'eau dans les fentes des branchies se trouve arrêtée<br />

et le poisson meurt asphyxié. Le pêcheur le saii<br />

bien : lorsque sa ligne est trop faible pour soutenir<br />

Cfipiwrpç . p I cnnilY 1 ompendium scientifique, Appareils et produits p' éxé- 1 en I ^ crk<br />

* LCt/uuA, cuter les expér. des 50 leçons de sciences du C r * moyen. France *


LEÇON <strong>DE</strong> CHOSES — POUR LES MÉNAGÈRES<br />

le poisson complètement hors de l'eau, il manœuvre<br />

pour que les ouïes ne remplissent plusieurs fonctions,<br />

et au bout de quelques minutes, le poisson meurt.<br />

Le pêcheur dit qu'il noie le poisson : en réalité, il le<br />

noie dans l'air.<br />

La carpe se nourrit de yers, de graines, de larves<br />

et d'insectes. Elle croît très rapidement. Vers l'âge<br />

de cinq ans, une carpe pèse deux kilogrammes environ.<br />

Des pêcheurs en ont pris qui pesaient de six à<br />

dix kilogrammes, et même davantage. Elles ont de<br />

nombreux ennemis, surtout quand elles sont jeunes.<br />

Le brochet les attaque alors et les dévore.<br />

Les carpes se multiplient d'une manière étonnante.<br />

Les femelles pondent des milliers d J œufs(plus de deux<br />

cent mille), qu'elles déposent à la belle saison, en<br />

avril ou en mai, dans les eniroits remplis d'herbes<br />

et de roseaux, et à l'écart des courants.<br />

Les arêtes de la carpe sont résistantes : ce sont des<br />

os. On dit que la carpe est un poisson osseux.<br />

Au contraire, quand vous mangerez delà raie, vous<br />

trouverez que les arêtes sont molles, comme du cartilage<br />

de veau.<br />

Deuxième entretien. — SOMMAIRE ET INDICATIONS.<br />

— On pêche les poissons dans les rivières et dans la<br />

mer. Les grandes pêches ont pour but la capture de<br />

la morue, du hareng, des sardines, des anchois, des<br />

maquereaux. Elles enrichissent la Hollande.<br />

La France prend part aussi à. la grande pêche arec<br />

les marins de Dunkerque, de Boulogne, de Fécamp,<br />

de Saint-Malo et de Granville. La pêche à la morue<br />

a lieu sur le banc de Terre-Neuve, pendant la saison<br />

d'été.<br />

Les lignes sont amorcées avec des intestins de<br />

morue. On prépare les morues à bord des navires dé<br />

pêche. Les têtes servent à la nourriture des pêcheurs;<br />

le ioie est mis de côté pour la fabrication de l'huile.<br />

Les morues sont ensuite couvertes de sel et rangées<br />

dans des tonneaux : on les appelle alors des morues<br />

vertes. Elles sont ensuite séchèes au soleil et vendues<br />

aux épiciers.<br />

Les harengs sont des poissons qui èmigrent. Ils<br />

semblent venir des mers du Nord pour pénétrer ensuite<br />

dans la Manche et l'Atlantique. Certains savants<br />

prétendent que les harengs n'émigrent pas. Dans les<br />

temps ordinaires, ils habiteraient les grandes profondeurs<br />

de la mer, puis, à l'époque de la ponte, remonteraient<br />

à la surface. On vend des harengs frais, des<br />

harengs salés et des harengs fumés (harengs saurs).<br />

Les sardines se pèchent sur les côtes de Bretagne<br />

etd'Espagne. On les prépare à l'huile pour les conserver.<br />

Les anchois de Provence soat préparés comme<br />

les sardines. — Pour compenser les 1 causes de destruction<br />

des poissons, on a imaginé la pisciculture<br />

(surveillance des œufs, de l'èclosion, et de l'alimentation<br />

des alevins). — Sur nos marchés, on trouve<br />

des perches, poissons carnassiers à couleurs brillantes,<br />

des bars ou loups de mer; des dorades, des rougets<br />

aux couleurs rouges et roses : ils portent à leur mâchoire<br />

inférieure deux barbillons qui sont des organes<br />

de toucher; des thons : ils peuvent atteindre trois<br />

mètres; des colins, des merlans, dont la chair peu<br />

coûteuse est estimée. Ou trouve aussi des poissons<br />

plats : les soles, qui vivent sur les fonds sablonneux<br />

ou vaseux, tournant vers lehautleur côté coloré pour<br />

être confondues avec le sable; leur tête est déformée,<br />

l'oeil gauche est venu du côté droit. Les plies et les<br />

limandes ressemblent à la sole, quant à la forme du<br />

corps; leur chair est moins estimée. — Les anguilles<br />

ont leur corps très allongé; elles sont capables de<br />

ramper dans les herbes hors de l'eau. A cause de leurs<br />

ouïes étroites, leurs branchies ne se dessèchent pas,<br />

et l'air atmosphérique suffit à leur respiration. Les<br />

anguilles vont pondre dans la mer. — Parmi les poissons<br />

dont les arêtes sont en cartilage, il faut citer<br />

les esturgeons, les requins à bouche ventrale (très<br />

voraces et très redoutables), les raies qui vivent à<br />

demi cachées dans le sable du fond de la mer.<br />

R . BEAUCOURT,<br />

Directeur d'école.<br />

POUR<br />

LÉS MÉNAGÈRES ET POUR LES MAMANS<br />

La toilette de Bébé. — Le bain.<br />

Bébé repose dans sa blanche couchette. Tout à<br />

l'heure un gazouillement appellera Maman et lui dira :<br />

« Viens, je suis éveillé, j'ai besoin de ta chère présence.<br />

* Si elle n'accourt pas, des gémissements,<br />

puis des cris viendront lui dire : « Pourquoi me faistu<br />

attendre, je suis mal à mon aise dans mes langes<br />

mouillés. »<br />

« Patience, Bébé, Maman fait chauffer le bain;<br />

malgré la pénurie de combustible elle n'a pas voulu<br />

te priver de ce qui est pour toi un élément de bienêtre<br />

et de santé. » On économisera sur le chauffage<br />

général, on utilisera l'auto-cuiseur, on se privera soimême<br />

de bains, s'il est nécessaire, mais Bébé ne sera<br />

pas sacifié. Il faut que sa petite peau soit toujours<br />

en parfait état afin que ses fonctions s'accomplissent<br />

sans entraves: la transpiration n'est-elle pas le régulateur<br />

de la circulation et, partant, de la digestion?<br />

« Et vois combien elle t'aime, ta petite mère!<br />

Ses occupations l'appellent au dehors, elle dispose de<br />

peu de temps le matin et pourtant elle ne veut confier<br />

le soin de ta toilette à personne, pas même àtabonne<br />

grand'mère tendre et expérimentée. Non, non, elle<br />

se sent responsable de ta santé. Et puis, tu es son<br />

trésor, elle est avare de tes sourires! »<br />

Tout est prêt. La baignoire bien nette vient de^ recevoir<br />

l'eau dans laquelle le thermomètre accuse 37°.<br />

Voici le linge chaud : serviettes, chemise, couches ;<br />

voici le lange de laine, la brassière et la robe; ici,<br />

plus près, le savon, l'ouate, les éponges, la poudre,<br />

les épingles et la cuvette. « Venez, Bébé mignon 1 »<br />

Il est bien salel Enlevons ces couches souillées, non<br />

sans avoir consulté l'état de leur contenu : c'est le<br />

baromètre de la santé de notre chéri. Nettoyons la<br />

souillure du petit corps avec cette éponge spéciale<br />

trempée dans la cuvette et non dans la baignoire.<br />

Maintenant, déshabillons Bébé, glissons notre main<br />

gauche en gouttière sous son petit dos et son cou,<br />

avec notre main droite soutenons les petites cuisses<br />

par-dessous en les rapprochant l'une de l'autre : le<br />

voilà dans son bain. Abandonnons les cuisses sans<br />

déranger notre main gauche et débarbouillons.D'abord<br />

un tampon d'ouate pour la toilette de la petite frimousse<br />

: Bébé fait la grimace! Un autre pour les<br />

parties délicates du bas-ventre. Maintenant, pour la<br />

tête, cette éponge fine imprégnée d'un savon spécial,<br />

peu mordant. Rinçons bien, nous ne voudrions pas<br />

que notre enfant ait l'affreux « toquet ». Il reste à<br />

faire l'ablution générale avec une éponge plus volumineuse<br />

et le même savon. Nous sortons Bébé du<br />

bain avec les mêmes précautions que nous avons<br />

prises pour l'y mettre. Vite, enveloppons-le dans une<br />

serviette bien chaude avec laquelle nous frictionnons<br />

légèrement la tête et le dos. Essuyons minutieusement,<br />

puis avec une flanelle, faisons une friction à<br />

l'eau de Cologne, sur le dos et la poitrine. Voyez<br />

comme Bébé se détend. Un peu de poudre de lycopode<br />

dans les replis grassouillets, aux cuisses, à<br />

l'aisselle, au cou. Vite, passons la chemise chaude<br />

sur laquelle nous avons enfilé à l'avance brassière de<br />

laine et brassière de piqué. Garnissons le petit<br />

ventre de sa bande de flanelle. Serrons convenablement<br />

le petit corps au moyen du corselet de molleton<br />

destiné à soutenir l'emmaillotage.<br />

C'est le moment de tendre Bébé pour lui donner<br />

de bonnes habitudes et économiser le linge. Maintenant,<br />

fixons sur le corselet une couche bien chaude,<br />

plièe en pointes. Nous tournerons nne pointe autour<br />

de chaque cuisse et nou» passerons la troisième entre<br />

les petites jambes. Epinglons le piqué préservateur,<br />

boutonnons le lange de laine sur le corselet et replionsle<br />

sans aucun souci de maintenir les petites jambes.<br />

Une robe coquette, un bavoir. Mais Bébé a soif :<br />

« Vite, petite mère, le doux festin. » M. BOUTIER,<br />

Institutrice.<br />

GYMNASTIQUE : Manuel d'exercices physiques et de jeux scolaires 1.50


<strong>DE</strong>SSIN<br />

Elément naturel. — Le cyclamen. — Cette<br />

plante est fort commune dans les pays de montagnes.<br />

Au printemps, on la trouve à bas prix chez tous les<br />

fleuristes. La feuille, le bourgeon, la fleur sont fort<br />

intéressants à. interpréter. Au cours élémentaire,<br />

on dessinera séparément les différents organes ; dans<br />

la classe de préparation au certificat d'études, ils<br />

pourront être groupés, comme dans la fig. 1.<br />

Objet. — Le bol (fig. 2). — Dessiner de mémoire<br />

un bol placé au-dessous de la ligne d'horizon et décorez<br />

le à votre goût. (C. E., 1916). Nous (Conseillons<br />

<strong>DE</strong>SSIN<br />

de prendre comme motifs de décoration des élémen<br />

végétaux, stylisés très simplement. Par exemple, le<br />

trèfle (fig. 3).<br />

Croquis (fig. 4). — Tracer, à main levée, le géométral<br />

d'un bol: élévation, plan, coupe. Conserver<br />

l'axe et les lignes de rappel. (C. E., adultes, 1917).<br />

a:£/evat/on<br />

renverse<br />

G '• J9em/- coupe<br />

verf/à/e<br />

Arrangements décoratifs, au cours élémentaire.<br />

— i° Décorer un rectangle de 16 cm. de large sur<br />

24 cm. de hauteur, au moyen d'éléments disposés<br />

comme dans la fig. 5. Peindre en trois couleurs/ondamentales<br />

(jaune, rouge, bleu).<br />

2° Décorer un carré de 20 cm. de côté au moyen<br />

d'éléments disposés comme dans la fig. 6. Peindre<br />

en trois couleurs.<br />

Les travaux préparatoires — tracé du quadrilatère<br />

indiqué, division en carrés de 4 cm. de côté, tracé<br />

des lignes de construction — pourront être exécutés<br />

avec l'aide de la règle et du double-décimètre.<br />

F. MICHARD,<br />

Directeur d'école primaire.<br />

<strong>DE</strong>SSIN : G. QuÉNIOUX et LàCAZE, Le Dessin à l'École primaire. Certificat d'étndes . . 1.25<br />

• î


LA LECTURE OU SAMEDI<br />

Premières trouvailles.<br />

Voua connaissez notro grand entomologiste Fabre ? Vous<br />

avez lu ici môme quelques-unes des si curieuses histoires<br />

d'insectes qu'il nous, a contées dans ses livres. Dès sa plus<br />

tendre enfance, il avait le goût et le don do l'observation.<br />

A cinq ans, 11 commence à découvrir, tout seul, le monde<br />

qui l'entoure.<br />

Un jour, les mains derrière le dos, me voilà, marmot<br />

pensif, tourné vers le soleil. L'éblouissante<br />

splendeur me fascine. Je suis_la phalène attirée par<br />

la clarté de la lampe. Est-ce avec la bouche, est-ce<br />

avec les yeux que je jouis de la radieuse gloire?<br />

Telle est la question de ma curiosité scientifique<br />

naissante. Lecteur, ne souriez pas : le futur observateur<br />

déjà, s'exerce, expérimente. J'ouvre toute grande<br />

la bouche et je ferme les yeux. La gloire disparaît.<br />

J'ouvre les yeux et je ferme la bouche. La gloire<br />

reparaît. Je recommence. Même résultat. C'est fait:<br />

je sais pertinemment que je vois le soleil avec les<br />

yeux. Oh 1 la belle trouvaille 1 Le soir, j'en fis part<br />

à la maisonnée. La grand'mère sourit tendrement de<br />

ma naïveté ; les autres s'en moquèrent. Ainsi va le<br />

monde.<br />

Autre dècouyerte. A la tombée delà nuit, aumilieu<br />

des broussailles du voisinage, certain cliquetis attirait<br />

mon attention, sonnant très faible et très doux dans<br />

le silence du soir. Qui bruit de la sorte? Est-ce un<br />

oisillon qui pépie dans son nid? C'est à voir, et au<br />

plus vite. Il y a bien le loup, à cette heure sorti des<br />

bois, m'a-t-il été dit; allons tout de même, mais pas<br />

loin, rien que là, derrière ce fourré de genêts.<br />

Longtemps je faisle gnet, mais en vain. Au moindre<br />

bruit des broussailles ébranlées, le cliquetis cesse.<br />

Le lendemain je recommence, et le surlendemain.<br />

Cette fois, mon tenace affût réussit. Pafl la main est<br />

lancée; je tiens le chanteur. Ce n'est pas un oiseau,<br />

•c'est une sorte de sauterelle... Dès maintenant, je<br />

sais, par observation, que les sauterelles chantent. Ma<br />

découverte ne fut pas divulguée, crainte de risée,<br />

comme m'en avait valu mon histoire du soleil.<br />

Ohl les belles fleurs qu'il y a là, dans un champ,<br />

tout à côté de la maisonl Elles semblent me sourire<br />

de leur grand œil violet. Plus tard, à.leur place, je<br />

70is des bouquets de grosses cerises rouges. J'y<br />

goûte : c'est mauvais, et de plus il n'y a pas de noyau.<br />

Que peuvent être ces cerises? Sur la fin delà saison,<br />

le grand-père vient avec une bâche bouleverser mon<br />

LA LECTURE DU SAMEDI<br />

champ d'ooservaùon. 11 bOi t ae dessous leri e, par<br />

corbeilles et par sacs, une sorte de racine blonde.<br />

L'objet m'est connu; il abonde à la maison. C'est la<br />

pomme de terre. Pour toujours prennent place en<br />

ma mémoire sa fleur violette et son fruit rouge.<br />

L'œil toujours en éveil sur la bête et sur la plante,<br />

ainsi s'exerçait tout seul, sans y prendre garde, le<br />

futur observateur, marmouset, de six ans.<br />

(J.-.H. FABRE. — Souvenirs entomologiques,<br />

Delagrave.)<br />

Un grenadier.<br />

C'est le 16 mars 1917, à la 2° compagnie du 89 e régiment<br />

d'infanterie, après dix heuresde bombardement...<br />

L'élément du nord de la tranchée, isolé par les<br />

éboulements, est tenu par une escouade de grenadiers,<br />

sous les ordres du caporal Mirloup.<br />

Mirloup avait reçu, dès le début, un éclat à la<br />

jambe droite. Mais, sachant parfaitement ce que signifiait<br />

cette débauche de projectiles, il était resté.<br />

— Caporal 1 Voulez-vous que je vous mène au<br />

-poste de secours ?<br />

— Nonl Aidez-moi à mettre mon pansement I...<br />

Les Boches vont sortir, il faut les recevoir !<br />

A dix-huit heures, le feu de l'artillerie s'arrête. Il<br />

ne fait plus qu'un faible jour C'est le moment des<br />

coups de main. Les habits feldgrau montent sur la<br />

plaine. Mirloup les laisse s'avancer : » Aux grenades,<br />

les amis !... »<br />

Rraccl... Une succession d'explosions... Une<br />

épaisse fumée. Les Fritz rentrent dans leur trou. Ils<br />

en ressorttent bientôt plus nombreux. Même jeu.<br />

Alors, de la tranchée allemande, on voit des fusées<br />

monter dans le ciel et épanouir leurs gerbes étincelantes.<br />

Les 77 tombent sur notre vaillante petite troupe.<br />

Mirloup reçoit un nouvel éclat, cette fois à la jambe<br />

gauche. Il sent couler le sang chaud. Comment faire<br />

une ligature ? Plus de pansement. Et puis il est nuit<br />

noire. Impossible de voir ce qu'on fait. Et puis...<br />

l'ennemi revient.<br />

— Le plus grave, raconte Mirloup, c'est que je ne<br />

pouvais plus me tenir debout. Alors, je me suis assis<br />

sur un coin de banquette, adossé au merlon, une<br />

caisse de grenades devant moi. Et comme les Boches<br />

approchaient, je me suis mis à. passer les grenades<br />

aux camarades, toutes prêtes à être frappées et<br />

«balancées»... {L'Événement).<br />

Librairie HACHETTE et C le , 79, boulevard Saint-Germain, Paris.<br />

L. GUÉCHOT<br />

PROFESSEUR AU LYCÉE THÉNARD, A SENS ^<br />

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