MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

LEÇON DE CHOSES — POUR LES MÉNAGÈRES
le poisson complètement hors de l'eau, il manœuvre
pour que les ouïes ne remplissent plusieurs fonctions,
et au bout de quelques minutes, le poisson meurt.
Le pêcheur dit qu'il noie le poisson : en réalité, il le
noie dans l'air.
La carpe se nourrit de yers, de graines, de larves
et d'insectes. Elle croît très rapidement. Vers l'âge
de cinq ans, une carpe pèse deux kilogrammes environ.
Des pêcheurs en ont pris qui pesaient de six à
dix kilogrammes, et même davantage. Elles ont de
nombreux ennemis, surtout quand elles sont jeunes.
Le brochet les attaque alors et les dévore.
Les carpes se multiplient d'une manière étonnante.
Les femelles pondent des milliers d J œufs(plus de deux
cent mille), qu'elles déposent à la belle saison, en
avril ou en mai, dans les eniroits remplis d'herbes
et de roseaux, et à l'écart des courants.
Les arêtes de la carpe sont résistantes : ce sont des
os. On dit que la carpe est un poisson osseux.
Au contraire, quand vous mangerez delà raie, vous
trouverez que les arêtes sont molles, comme du cartilage
de veau.
Deuxième entretien. — SOMMAIRE ET INDICATIONS.
— On pêche les poissons dans les rivières et dans la
mer. Les grandes pêches ont pour but la capture de
la morue, du hareng, des sardines, des anchois, des
maquereaux. Elles enrichissent la Hollande.
La France prend part aussi à. la grande pêche arec
les marins de Dunkerque, de Boulogne, de Fécamp,
de Saint-Malo et de Granville. La pêche à la morue
a lieu sur le banc de Terre-Neuve, pendant la saison
d'été.
Les lignes sont amorcées avec des intestins de
morue. On prépare les morues à bord des navires dé
pêche. Les têtes servent à la nourriture des pêcheurs;
le ioie est mis de côté pour la fabrication de l'huile.
Les morues sont ensuite couvertes de sel et rangées
dans des tonneaux : on les appelle alors des morues
vertes. Elles sont ensuite séchèes au soleil et vendues
aux épiciers.
Les harengs sont des poissons qui èmigrent. Ils
semblent venir des mers du Nord pour pénétrer ensuite
dans la Manche et l'Atlantique. Certains savants
prétendent que les harengs n'émigrent pas. Dans les
temps ordinaires, ils habiteraient les grandes profondeurs
de la mer, puis, à l'époque de la ponte, remonteraient
à la surface. On vend des harengs frais, des
harengs salés et des harengs fumés (harengs saurs).
Les sardines se pèchent sur les côtes de Bretagne
etd'Espagne. On les prépare à l'huile pour les conserver.
Les anchois de Provence soat préparés comme
les sardines. — Pour compenser les 1 causes de destruction
des poissons, on a imaginé la pisciculture
(surveillance des œufs, de l'èclosion, et de l'alimentation
des alevins). — Sur nos marchés, on trouve
des perches, poissons carnassiers à couleurs brillantes,
des bars ou loups de mer; des dorades, des rougets
aux couleurs rouges et roses : ils portent à leur mâchoire
inférieure deux barbillons qui sont des organes
de toucher; des thons : ils peuvent atteindre trois
mètres; des colins, des merlans, dont la chair peu
coûteuse est estimée. Ou trouve aussi des poissons
plats : les soles, qui vivent sur les fonds sablonneux
ou vaseux, tournant vers lehautleur côté coloré pour
être confondues avec le sable; leur tête est déformée,
l'oeil gauche est venu du côté droit. Les plies et les
limandes ressemblent à la sole, quant à la forme du
corps; leur chair est moins estimée. — Les anguilles
ont leur corps très allongé; elles sont capables de
ramper dans les herbes hors de l'eau. A cause de leurs
ouïes étroites, leurs branchies ne se dessèchent pas,
et l'air atmosphérique suffit à leur respiration. Les
anguilles vont pondre dans la mer. — Parmi les poissons
dont les arêtes sont en cartilage, il faut citer
les esturgeons, les requins à bouche ventrale (très
voraces et très redoutables), les raies qui vivent à
demi cachées dans le sable du fond de la mer.
R . BEAUCOURT,
Directeur d'école.
POUR
LÉS MÉNAGÈRES ET POUR LES MAMANS
La toilette de Bébé. — Le bain.
Bébé repose dans sa blanche couchette. Tout à
l'heure un gazouillement appellera Maman et lui dira :
« Viens, je suis éveillé, j'ai besoin de ta chère présence.
* Si elle n'accourt pas, des gémissements,
puis des cris viendront lui dire : « Pourquoi me faistu
attendre, je suis mal à mon aise dans mes langes
mouillés. »
« Patience, Bébé, Maman fait chauffer le bain;
malgré la pénurie de combustible elle n'a pas voulu
te priver de ce qui est pour toi un élément de bienêtre
et de santé. » On économisera sur le chauffage
général, on utilisera l'auto-cuiseur, on se privera soimême
de bains, s'il est nécessaire, mais Bébé ne sera
pas sacifié. Il faut que sa petite peau soit toujours
en parfait état afin que ses fonctions s'accomplissent
sans entraves: la transpiration n'est-elle pas le régulateur
de la circulation et, partant, de la digestion?
« Et vois combien elle t'aime, ta petite mère!
Ses occupations l'appellent au dehors, elle dispose de
peu de temps le matin et pourtant elle ne veut confier
le soin de ta toilette à personne, pas même àtabonne
grand'mère tendre et expérimentée. Non, non, elle
se sent responsable de ta santé. Et puis, tu es son
trésor, elle est avare de tes sourires! »
Tout est prêt. La baignoire bien nette vient de^ recevoir
l'eau dans laquelle le thermomètre accuse 37°.
Voici le linge chaud : serviettes, chemise, couches ;
voici le lange de laine, la brassière et la robe; ici,
plus près, le savon, l'ouate, les éponges, la poudre,
les épingles et la cuvette. « Venez, Bébé mignon 1 »
Il est bien salel Enlevons ces couches souillées, non
sans avoir consulté l'état de leur contenu : c'est le
baromètre de la santé de notre chéri. Nettoyons la
souillure du petit corps avec cette éponge spéciale
trempée dans la cuvette et non dans la baignoire.
Maintenant, déshabillons Bébé, glissons notre main
gauche en gouttière sous son petit dos et son cou,
avec notre main droite soutenons les petites cuisses
par-dessous en les rapprochant l'une de l'autre : le
voilà dans son bain. Abandonnons les cuisses sans
déranger notre main gauche et débarbouillons.D'abord
un tampon d'ouate pour la toilette de la petite frimousse
: Bébé fait la grimace! Un autre pour les
parties délicates du bas-ventre. Maintenant, pour la
tête, cette éponge fine imprégnée d'un savon spécial,
peu mordant. Rinçons bien, nous ne voudrions pas
que notre enfant ait l'affreux « toquet ». Il reste à
faire l'ablution générale avec une éponge plus volumineuse
et le même savon. Nous sortons Bébé du
bain avec les mêmes précautions que nous avons
prises pour l'y mettre. Vite, enveloppons-le dans une
serviette bien chaude avec laquelle nous frictionnons
légèrement la tête et le dos. Essuyons minutieusement,
puis avec une flanelle, faisons une friction à
l'eau de Cologne, sur le dos et la poitrine. Voyez
comme Bébé se détend. Un peu de poudre de lycopode
dans les replis grassouillets, aux cuisses, à
l'aisselle, au cou. Vite, passons la chemise chaude
sur laquelle nous avons enfilé à l'avance brassière de
laine et brassière de piqué. Garnissons le petit
ventre de sa bande de flanelle. Serrons convenablement
le petit corps au moyen du corselet de molleton
destiné à soutenir l'emmaillotage.
C'est le moment de tendre Bébé pour lui donner
de bonnes habitudes et économiser le linge. Maintenant,
fixons sur le corselet une couche bien chaude,
plièe en pointes. Nous tournerons nne pointe autour
de chaque cuisse et nou» passerons la troisième entre
les petites jambes. Epinglons le piqué préservateur,
boutonnons le lange de laine sur le corselet et replionsle
sans aucun souci de maintenir les petites jambes.
Une robe coquette, un bavoir. Mais Bébé a soif :
« Vite, petite mère, le doux festin. » M. BOUTIER,
Institutrice.
GYMNASTIQUE : Manuel d'exercices physiques et de jeux scolaires 1.50