MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP
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GÉOGRAPHIE — LEÇON <strong>DE</strong> CHOSES<br />
Dijon, Chalon) doivent leur prospérité à leur situation<br />
sur une route de commerce ou i un carrefour.<br />
a) Le milieu physique. — La vallée de la Saône<br />
était jadis occupée par un lac, qui a laissé des dépôts<br />
calcaires, marneux ou sablonneux dans la haute vallée<br />
actuelle de la Saône, dans la plaine de Bourgogne<br />
et dans la Bresse. La partie méridionale fut<br />
par la suite recouverte par un vaste glacier descendu<br />
des Alpes, ce qui a laissé dans la Dombes actuelle<br />
une couche d'argile.<br />
La haute vallée de la Saône (300 à 400 m. d'altititude)<br />
se prolonge par la large porte de Bourgogne<br />
qui livre passage au canal du Rhône au Rhin et au<br />
chemin de fer de Paris à Mulhouse. Par le seuil de<br />
Lorraine (canal de l'Est) et le seuil de Langres (canal<br />
de la Marne à la Saône), elle sej rattache au plateau<br />
lorrain et au bassin parisien. Elle a un climat plutôt<br />
continental, avec des différences très sensibles entre<br />
les hivers rudes et les étés chauds.<br />
La plaine de Bourgogne est dominée à l'est par<br />
les derniers plateaux du Jura, et à l'ouest par le rebord<br />
des coteaux bourguignons (Côte-d'Or). Ces coteaux<br />
d'ailleurs ne constituent pas un obstacle sérieux<br />
pour les communications. Par des seuils faciles, ils<br />
livrent passage à des canaux (de Bourgogne, du<br />
Centre) et des chemins de fer (Paris-Lyon, Dijon-<br />
Moulins) qui conduisent vers Paris et la Loire. Le<br />
climat est plus doux que dans la Haute-Saône : la<br />
chaleur des étés et la douceur des automnes permettent<br />
la culture da maïs et la maturation du r*isin<br />
sur les côtes calcaires bien exposées.<br />
La plaine de Bresse est une sorte de cuvette au<br />
sous-sol peu perméable recouvert d'un riche limon.<br />
La Dombes est recouverte d'un limon argileux imperméable<br />
(apporté jadis par les glaciers) à la surface<br />
duquel les eaux s'accumulent en nappes. Nous<br />
avons déjà parlé des efforts tentés pour augmenter<br />
la salubrité et le rendement de cette région.<br />
Toutes ces régions sont reliées par le sillon fluvial<br />
de la Saône. La Saône, née à 400 m., a une pente<br />
très faible, un débit assez abondant, de fortes crues<br />
déterminées par les pluies d'hiver et les orages d'été.<br />
Elle rend de grands services à la navigation. A<br />
cause de la lenteur de ses eaux, elle gèle facilement,<br />
mais la batellerie ne se trouve arrêtée que pendant<br />
une quinzaine de jours par an.<br />
b) Les ressources. — Au point de vue agricole,<br />
la haute plaine de la Saône et la Dombes argileuse<br />
sont des régions de fertilité médiocre. Les plaines<br />
bourguignonnes et bressanes sont au contraire des<br />
pays riches (vigne sur le versant occidental des hauteurs<br />
de la rire droite de la Saône, blé, betterave,<br />
maïs dans les riches alluvions de la vallée, prairies<br />
d'élevage sur les rives de la rivière).<br />
L'industrie est développée aux deux extrémités du<br />
couloir (usines de Belfort alimentées en combustible<br />
par le petit bassin houiller de Ronchamp, centre industriel<br />
de Lyon), et dans sa partie moyenne (Chalon,<br />
annexe et débouché de la région industrielle du<br />
Creusot).<br />
Le couloir de la Saône est devenu une grande<br />
voie commerciale grâce an. développement de son<br />
réseau navigable (Saône, sur laquelle s'embranchent<br />
les canaux du Centre, de Bourgogne, de la Marne à<br />
la Saône, de l'Est, du Rhône au Rhin) et de son reseau<br />
ferré (grande voie Dijon-Lyon, avec des lignes<br />
transversales vers Nancy, Balfort, Nevers, Moulins,<br />
la Suisse et l'Italie).<br />
c) Les villes — Les régions purement agricoles<br />
se dépeuplent aa profit des centres industriels; la<br />
haute plaine de la Saône et la Dombes sont peu<br />
peuplées; par contre, la population est très dense<br />
dans le territoire de Belfort et le département du<br />
Rhône.<br />
En dehors de Lyon, dont nous avons déjà parlé,<br />
Dijon doit son importance à sa situation, au croisement<br />
de plusieurs grandes voies naturelles; Belfort<br />
et Chalon à leur industrie; Vesoul, Mdcon, Bourg à<br />
leurs marchés agricoles.<br />
J . LECLAIRE,<br />
Inspecteur primaire.<br />
LEÇON <strong>DE</strong> CHOSES<br />
La carpe. — Les poissons.<br />
MATÉRIEL <strong>DE</strong> LA LEÇON. — Planchette et clous (stabilisateur),<br />
fuseau, écailles de poissons, poissons (si<br />
possible), gravures représentant des carpes et d'autres<br />
poissons. Hameçons et lignes.<br />
Premier entretien. — SOMMAIP.E. — La carpe<br />
est un poisson. Rôle de la queue et des nageoires.<br />
Les écailles de la peau. La bouche de la carpe. La.<br />
vessie natatoire. Les branchies. Comment se nourrit<br />
la carpe. La ponte des œufs. Les arêtes.<br />
DÉVELOPPEMENT. — La carpe est un poisson. Elle<br />
vit dans les étangs et dans les rivières dont les eaux<br />
coulent lentement. Malgré son dos arrondi, elle aune<br />
forme qui fait songer à celle d'un fuseau. Sa queue<br />
est terminée par une nageoire verticale qui agit à la<br />
façon d'une godille, rame unique que les marins emploient<br />
à l'arrière de leur bateau. Lorsque le soleil<br />
est brûlant et que des mouches volent à quelque distance<br />
delà surface de l'eau, un brusque coup de queue<br />
permet à la carpe de sauter et de capturer la proie. Des<br />
nageoires sont situées, sur le dos, sous le ventre etsur<br />
les côtés. Elles permettent à la carpe de se maintenir<br />
dans l'eau comme un carton qu'on y plonge<br />
verticalement, et non à plat. Ce sont des stabilisateurs<br />
comparables à deux paires de clous qu'on enfoncerait<br />
dans une planchette pour la faire tenir<br />
debout.<br />
Quand on veut tenir une carpe à la main, on éprouve<br />
de la difficulté. La main glisse. Eh bien I l'eau glisse<br />
de même à la surface de la peau lorsque la carpe<br />
avance dans la rivière. Cette peau est recouverte<br />
d'écaillés qu'on peut détacher facilement en les frottant<br />
à revers avec un couteau. C'est le travail que<br />
fait la cuisinière qui veut préparer un plat de poissons.<br />
En tenant entre les doigts des écailles de carpe,<br />
on sent qu'elles sont minces et résistantes. Elles sont<br />
en os. Elles sont placées partiellement l'une sur<br />
l'autre comme les tuiles d'un toit.<br />
La bouche de la carpe porte des dents qui se ressemblent<br />
toutes. Elles sont soudées, principalement<br />
sur les os des mâchoires. Lorsque la peau de l'animal<br />
est enlevée, on aperçoit les muscles, qui sont très<br />
développés dans la partie voisine de la queue. Grâce<br />
à sa queue, la carpe peut plonger en dirigeant sa tête<br />
vers le bas, ou aller vers la surface de l'eau en la<br />
dirigeant en haut.<br />
Dans l'intérieur du corps, la carpe a un appareil<br />
curieux, une vessie natatoire ouverte, sac rempli<br />
d'air qui augmente ou diminue de volume selon que la<br />
carpe monte ou descend dans l'eau.<br />
La carpe fait constamment des mouvements de la<br />
bouche : elle avale l'eau. Mais n'imaginez pas que<br />
c'est pour la boire. Cette eau avalée sort par deux<br />
fentes situées de chaque côté du corps et qu'on appelle<br />
les ouïes. Lorsqu'une ménagère veut s'assurer de l'état<br />
de fraîcheur d'un poisson, elle soulève les opercules<br />
ou couvercles qui bouchent les ouïes. Si les lamelles<br />
ou branchies qu'elle découvre sont rouges ou rosées,<br />
le poisson est frais; si elles sont noires et si elles<br />
dégagent une mauvaise odeur, le poisson est avarié.<br />
Les branchies, qui ressemblent assez à un peigne,<br />
sont les organes de respiration du poisson. Le poisson,<br />
en effet, n'a pas de poumons. Le sang noir venu des<br />
organes traverse lç cœur et vient se purifier dans les<br />
branchies au contact de l'air dissous dans l'eau. Il<br />
est facile de voir que l'eau contient de l'air : il suffit<br />
de chauffer une petite casserole sur une bougie. Au<br />
bout de quelques instants, les bulles d'air se dégagent<br />
et montent à la surface où elles crèvent.<br />
Un poisson mis dans de l'eau bouillie périrait vite<br />
puisqu'il ne pourrait plus respirer.<br />
Quand on sort un poisson de l'eau, la circulation<br />
de l'eau dans les fentes des branchies se trouve arrêtée<br />
et le poisson meurt asphyxié. Le pêcheur le saii<br />
bien : lorsque sa ligne est trop faible pour soutenir<br />
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* LCt/uuA, cuter les expér. des 50 leçons de sciences du C r * moyen. France *