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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 545<br />

— — — — REVUE <strong>DE</strong> LA PRESSE _ _ _ _<br />

Pour la restauration de nos Bois.<br />

Le Rappel, sous la plume de M. Georges<br />

Baume, nous rappelle les ravages causés dans<br />

nos forêts, par la guerre dans les pays envahis,<br />

et par les besoins de nos armées à l'arrière.<br />

Si nous roulons que notre pays, bouleversé par la<br />

bataille, reprenne le cours de sa destinée, nous devrons<br />

lui rendre tous ses élément» d'équilibre. C'est<br />

à peu près une étendue de 500000 hectares de bois<br />

que la guerre aura ravagés. Or, pour la reconstitution<br />

de ces bois, la plupart des propriétaires ne<br />

pourront rien, parce qu'ils se trouvent isolés, incertains<br />

des méthodes à appliquer. Ils devront s'a-ssocier<br />

ou «'abandonner à la direction de l'Etat. Quelques<br />

syndicats, d'ailleurs, se sont déjà formés.<br />

Dans les cadres sanglants de la guerre, c'est à un<br />

renouveau que nous allons assister, et dont aucun<br />

de'nous n'a jamais encore vu sur la terre les apparences.<br />

Mais la vie est plus forte que la mort. Dans<br />

les tendres rameaux de nos bois renouvelés, les<br />

oiseaux viendront vite bâtir leurs nids, et, au pied<br />

des arbustes, des petites fleurs sauvages ouvriront<br />

leurs yeux étonnés.<br />

Ravitailler et Batailler.<br />

M. Henry Bérenger insiste avec raison, dans<br />

Paris-Midi, sur les deux devoirs qui s'imposent<br />

avec une égale force, à l'arrière et à l'avant:<br />

Pendant que nos armées marchent de l'avant pour<br />

libérer le territoire, souvenons-nous qu'elles ne peuvent<br />

avancer que dans la proportion où nous leur<br />

fournissons du matériel de guerre et des approvisionnements.<br />

11 nous faut donc continuer, à mesure que l'armée<br />

avance et consomme, de lui fournir toutes les armes<br />

et tous les vivres nécessaires à sa consommation.<br />

Ravitailler, tout est là pour l'arrière, comme batailler<br />

est l'essentiel pour l'avant, ta France ne<br />

vaincra que si ceux qui ravitaillent ne font pas attendre<br />

ceux qui bataillent.<br />

Que personne ne perde donc son temps à pérorer<br />

sur les va et-vient de la bataille ni sur les mérites<br />

des généraux ou les difficultés du terrain ! Il y a une<br />

besogne plus urgente à accomplir pour les civils :<br />

c'est de produire le blé, les vêtements, le charbon,<br />

l'acier, les moyens de transport, les outillages —<br />

tout oe qui est indispensable pour vivre et pour<br />

vaincre.<br />

Le général Pétain et les Sports.<br />

D'après le Petit Journal, le général Pétain a<br />

été de tout temps grand ami des sports et il en<br />

a donné des preuves quand il était colonel du<br />

33° d'infanterie à Arras.<br />

Dès cette époque — c'était en 1910 — Pétain ne<br />

pensait qu'à la guerre. Il sentait toute l'importance<br />

de l'entraînement physique de ses officiers.<br />

— Voyez les chevaux d'armes, on les garde constamment<br />

en condition, on leur mesure leur nourriture,<br />

on les entraîne ; pourquoi n'en fait-on pas<br />

autant pour les officiers? La résistance physique<br />

d'un chef a au moins autant d'importance que ses<br />

connaissances militaires ».<br />

Toujours sous l'empire de ses idées d'entraînement,<br />

le colonel avait l'habitude de sauter à la<br />

corde tous les matins, avant de faire sa toilette.<br />

Aussi, à Arras, un congé fut-il donné par un propriétaire<br />

affolé par les plaintes des voisins du militaire.<br />

Ceux ci, en effet, trouvaient que ce sport<br />

était peut-être excellent, mais fort désagréable pour<br />

ceux qui habitaient à l'étage au-dessous. Ce fut pour<br />

éviter leur colère que le colonel loua une maison<br />

avec un jardin. / '<br />

Une École normale française en Suisse.<br />

C'est à un professeur du lycée Louis-le-Grand,<br />

évacué du camp d'IIolzminden et interné en<br />

Suisse, qu'on doit cette intéressante innovation.<br />

Dès son arrivée, nous dit M. Philippe Godet, dans<br />

les Débats, M. Chaton fut frappé de rencontrer,<br />

parmi ses compagnons d'internement, nombre d'artisans<br />

mutilé» qui jamais ne pourront reprendre le<br />

métier qu'ils exerçaient avant la guerre. Mais il fit<br />

réflexion qu'avec une préparation bien comprise, plusieurs<br />

de ces hommes, d'esprit vif, naturellement<br />

bien doués,pourraient être mis en état de servir leur<br />

pays dans l'enseignement et combler des vides dans<br />

les écoles primaires de France. Ne pourrait-on, à cet<br />

effet, instituer en Suisse, pour la durée de la guerre,<br />

une sorte d'école normale, où l'on formerait des instituteurs<br />

primaires?<br />

Cette idée fut accueillie avec empressement par le<br />

ministère françaisde l'instruction publique. L'« Œuvre<br />

universitaire suisse des étudiants prisonniers de<br />

guerre » s'y intéressa d'emblée avec la plus active<br />

sympathie. Une sélection fut faite parmi les internés,<br />

dont on retint une cinquantaine. C'est parmi les<br />

internés aussi que M. Chaton trouva quelques excellents<br />

maîtres, pleins de zèle pour l'œuvre commune.<br />

La petite ville de Neuchâtel, paisible, studieuse,<br />

foyer universitaire très vivant, fut choisie comme<br />

siège de l'établissement. Et 1' « Ecole normale d'internés<br />

français » s'y trouve installée dans les meilleures<br />

conditions.<br />

Ces pauvres Neutres !<br />

Louis Forest nous rappelle, dans le Matin,<br />

que, l'an dernier, il y eut une période critique<br />

pour l'Allemagne, le commencement de la fia<br />

par la faim. Mais ces bons neutre» allèrent aux<br />

Etats-Unis chercher de quoi ravitailler les ennemis.<br />

Aujourd'hui, les Etats-Unis refusent de se<br />

prêter à ce petit jeu.<br />

On nous annonce qu'ils ne veulent plus rien envoyer<br />

aux marchands qui, contre de l'or, ont tranquillement<br />

vendu aux Allemands un an de guerre. A cette<br />

nouvelle, certains neutres pâlissent . Ils se croient<br />

de très honnêtes gens puisqu'ils n'ont fait qu'entretenir<br />

le crime. Vont-ils être privés eux-mêmes ?<br />

Alors, devant leurs coffr»s-forts bondés, ils se plaignent<br />

à tous les échos du châtiment immérité qu'on<br />

leur inflige et qui consiste à constater qu'en soi le<br />

métal, même le plus précieux, n'a aucune valeur<br />

alimentaire et qu'il n'est pas possible de se nourrir<br />

en avalant des marks, même en or.<br />

La main-d'œuvre scolaire et les paysans.<br />

Les cultivateurs, nous dit Crainquebille, dans<br />

l'Œuvre, ont souvent tort de se défier des<br />

jeunes gens des villes qui offrent leurs services<br />

pour les travaux des champs :<br />

Le service de la main-d'œuvre scolaire au ministère<br />

de l'agriculture fait très justement tous ses efforts<br />

pour faire disparaître ces préventions. Il nous<br />

communique aujourd'hui une attestation d'un agriculteur<br />

de la Manche qui décerne à un jeune Parisien,<br />

élève de mathématiquss spéciales au collège<br />

Sainte-Barbe, les meilleurs éloges..<br />

Il est évident que les jeunes citadins qui ont de la<br />

bonne volonté s'appliquent à leur ouvrage avec un<br />

soin d'autant plus minutieux qu'ils ont à cœur de<br />

montrer aux paysans ce dont ils sont capables.<br />

Il serait donc à souhaiter que les excellentes intentions<br />

de notre jeunesse scolaire fussent récompensées<br />

comme elles le méritent.

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