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booklet 2009/2010 - Théâtre de la Ville

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<strong>2009</strong><strong>2010</strong><br />

théâtredansemusiquemusiques du mon<strong>de</strong>


édito<br />

Le théâtre, comme <strong>la</strong> danse, a une force effrayante.<br />

Sans doute parce qu’on y voit les corps<br />

comme nulle part ailleurs et que <strong>la</strong> parole y est<br />

encore un événement. On y surexpose le mon<strong>de</strong>.<br />

Dans cet esprit, cette nouvelle saison s’engage<br />

sur <strong>de</strong>s chemins singuliers, s’aventure dans<br />

d’autres formes <strong>de</strong> représentations, avec <strong>de</strong>s<br />

artistes qui renouvellent les perceptions et nous<br />

orientent vers <strong>de</strong>s territoires à découvrir.<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> est un lieu <strong>de</strong> partage,<br />

ouvert sur le mon<strong>de</strong> et ses expérimentations<br />

artistiques, fondé sur l’alliance <strong>de</strong>s différents<br />

arts, danse, théâtre et musique. Aussi avonsnous<br />

cherché, sous le signe <strong>de</strong> l’exigence artistique,<br />

à inventer une trajectoire fidèle au projet<br />

dont nous avons rêvé, pour parvenir à ce que<br />

chacune <strong>de</strong> ces pratiques puisse produire le<br />

meilleur d’elle-même, en définissant plusieurs<br />

axes principaux.<br />

La création<br />

Elle est indispensable. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l’art<br />

se renouvelle, qu’il expérimente sans cesse,<br />

non pas pour le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouveauté à tout<br />

prix, ou pour contredire ou scandaliser, mais<br />

pour s’arracher à <strong>la</strong> routine, à soi-même. « Se<br />

déprendre <strong>de</strong> soi-même », disait Michel Foucault.<br />

Un <strong>Théâtre</strong>, donc, qui soit d’abord un lieu<br />

pour <strong>la</strong> création. Ce mot peut paraître galvaudé.<br />

Pourtant il signifie que l’on ne se contente<br />

pas d’organiser du déjà-vu mais que l’on s’oblige<br />

à révéler <strong>de</strong>s œuvres, prendre <strong>de</strong>s risques<br />

aussi bien esthétiques qu’éthiques, créer <strong>de</strong>s<br />

spectacles qui témoignent non seulement <strong>de</strong><br />

notre époque, mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont les<br />

auteurs y répon<strong>de</strong>nt. La création <strong>de</strong>meure un<br />

acte <strong>de</strong> résistance à toute forme <strong>de</strong> normalisation<br />

culturelle. Ainsi cette saison, nous avons<br />

souhaité développer notamment le partenariat<br />

avec le Festival d’Automne à Paris, dans <strong>la</strong><br />

volonté commune d’accueillir <strong>de</strong>s œuvres significatives,<br />

internationales et pluridisciplinaires.<br />

Il nous faut aussi réfléchir à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion du<br />

théâtre, <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse et <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique, tant<br />

auprès du grand public, qui est d’abord celui<br />

<strong>de</strong> Paris, qu’auprès <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> ses banlieues<br />

proches et moins proches. S’adresser à <strong>de</strong><br />

nouveaux spectateurs, faire <strong>de</strong> nouvelles tentatives<br />

en direction <strong>de</strong>s milieux sco<strong>la</strong>ires et universitaires,<br />

souvent parents pauvres <strong>de</strong>s activités<br />

artistiques. Nous chercherons à inventer<br />

encore d’autres modèles <strong>de</strong> diffusion pour que<br />

les spectacles créés et présentés au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> puissent circuler, se faire connaître<br />

ailleurs, au travers <strong>de</strong> liens nouveaux avec<br />

d’autres théâtres tant en France qu’à l’étranger.<br />

Les Maîtres<br />

La création ne doit pas s’opposer à l’exploration<br />

du passé, à <strong>la</strong> mémoire, à l’Histoire. La conjoncture<br />

théâtrale actuelle, c’est une <strong>de</strong> mes convictions,<br />

a tendance parfois à se détacher <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mémoire du <strong>Théâtre</strong>, ou plutôt <strong>de</strong> son histoire.<br />

Le théâtre, dont l’acte a toujours lieu dans l’instant,<br />

se passe <strong>de</strong> mémoire, en un sens, mais<br />

Antoine Vitez insistait toujours pour dire que les<br />

grands acteurs incarnent, qu’ils le veuillent ou<br />

non, <strong>la</strong> mémoire et l’histoire <strong>de</strong>s rôles.<br />

Rien ne se fait qu’avec le temps ; aussi est-il<br />

vrai que <strong>la</strong> fidélité aux artistes suppose le respect<br />

et <strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s grands Maîtres<br />

du passé, et donc aussi <strong>de</strong>s Maîtres d’aujourd’hui.<br />

Aussi bien, dans <strong>la</strong> saison qui s’annonce,<br />

<strong>la</strong>isseront nous <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce libre à certains Maîtres<br />

du <strong>Théâtre</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Musique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Danse, pour<br />

qu’ils nous donnent encore <strong>de</strong> leurs Leçons. Il<br />

ne s’agit pas d’hommages – ce mot est parfois<br />

bien funèbre – mais <strong>de</strong> rencontres ou <strong>de</strong> retrouvailles,<br />

au grand sens du mot entre un artiste<br />

en scène et le public dans <strong>la</strong> salle.


Jeunes artistes et nouveaux<br />

horizons<br />

Du même mouvement où nous voulons défendre<br />

les maîtres et le regard sur plusieurs générations,<br />

nous souhaitons aussi soutenir les jeunes<br />

compagnies, faire <strong>de</strong> nouvelles rencontres,<br />

découvrir <strong>de</strong> nouveaux talents et rester attentifs<br />

aux expériences, aux contenus et aux formes<br />

nouvelles.<br />

Sans doute <strong>la</strong> société <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

le renouvellement incessant et rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

formes: vite, vite, encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> chair fraîche, celle<br />

d’hier matin est déjà faisandée. Je ne partage<br />

pas ce point <strong>de</strong> vue, même si je prône l’expérimentation.<br />

Si nous donnons une chance à <strong>de</strong><br />

jeunes artistes sur lesquels on fait un pari, c’est<br />

plutôt pour entreprendre avec eux un chemin<br />

commun. C’est une histoire d’amour, et non pas<br />

<strong>de</strong> calcul ou d’évaluation statistique.<br />

Intersections<br />

Je me réjouis <strong>de</strong> défendre les artistes, assez<br />

nombreux dans les temps récents, capables <strong>de</strong><br />

modifier les frontières entre les arts, en inventant<br />

à chaque fois <strong>de</strong> nouvelles modalités et <strong>de</strong><br />

nouvelles formes <strong>de</strong> leurs rencontres. Un artiste<br />

authentique est tout à fait capable <strong>de</strong> refon<strong>de</strong>r<br />

sa discipline… autrement : <strong>de</strong>s danseurs<br />

qui parlent, <strong>de</strong>s musiciens qui jouent <strong>de</strong>s rôles,<br />

<strong>de</strong>s interprètes qui se taisent, pour donner sa<br />

valeur au silence, pour habiter l’espace et pour<br />

exalter le temps. Je souhaite que notre projet<br />

s’accompagne aussi <strong>de</strong> réflexions sur l’état<br />

actuel et sur l’avenir ou <strong>la</strong> <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong> ces différents<br />

arts. Ainsi, Heiner Goebbels, et son invention<br />

du Concert musical, offrira dans <strong>de</strong>s cadres<br />

insolites <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> T. S. Eliot, B<strong>la</strong>nchot, Kafka<br />

et Beckett, chants en ang<strong>la</strong>is par le Hilliard<br />

Ensemble. Guy Cassiers, qui a remporté un réel<br />

succès avec son Triptyque l’an <strong>de</strong>rnier, fera<br />

une mise en scène du grand roman Au-<strong>de</strong>ssous<br />

du Volcan, <strong>de</strong> Malcolm Lowry. Angelin<br />

Preljocaj, se proposera audacieusement <strong>de</strong><br />

dire / danser le sublime Funambule <strong>de</strong> Jean<br />

Genet. Jan Fabre proposera un solo écrit par<br />

lui-même. Voilà bien, avec Maguy Marin, Aurélien<br />

Bory, <strong>la</strong> compagnie chilienne Teatrocinema,<br />

Jan Lauwers et bien d’autres, <strong>de</strong>s artistes<br />

<strong>de</strong>ssinant <strong>de</strong> nouveaux cadastres, dép<strong>la</strong>çant<br />

les cloisons, ouvrant <strong>de</strong>s trappes, creusant <strong>de</strong>s<br />

terriers ou déployant leurs ailes dans <strong>de</strong> nouveaux<br />

espaces entre <strong>la</strong> scène, le corps, l’image,<br />

le cinéma, l’objet…<br />

Poétique <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues et troupes<br />

étrangères<br />

« Il ne faut pas avoir peur <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues étrangères,<br />

au contraire; j’ai toujours pensé que, si on<br />

regar<strong>de</strong> longtemps et soigneusement les gens<br />

quand ils parlent, on comprend tout. Moi je vous<br />

parle étranger et vous aussi, alors, on sera vite<br />

sur <strong>la</strong> même longueur d’on<strong>de</strong> » Cette phrase<br />

que Bernard-Marie Koltès fait dire à Léone dans<br />

Combat <strong>de</strong> nègre et <strong>de</strong> chiens, nous souhaitons<br />

aujourd’hui <strong>la</strong> reprendre à notre compte. Ainsi,<br />

David Lescot mettra en scène L’Européenne et<br />

réunira pour l’occasion une troupe française,<br />

italienne, portugaise et slovaque. De même,<br />

l’auteur japonais Oriza Hirata travaillera à une<br />

adaptation <strong>de</strong> Par-<strong>de</strong>ssus bord, <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong><br />

Michel Vinaver, qu’Arnaud Meunier mettra en<br />

scène avec une troupe franco-japonaise.<br />

Ainsi, nous continuerons à faire entendre <strong>la</strong> part<br />

poétique <strong>de</strong> ces <strong>la</strong>ngues, à réunir dans un même<br />

espace ceux qui <strong>la</strong> parle et l’enten<strong>de</strong>, à voir se<br />

côtoyer dans <strong>la</strong> salle et sur <strong>la</strong> scène <strong>de</strong>s communautés<br />

linguistiques différentes.<br />

Le retour du Berliner Ensemble au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>Ville</strong> est aussi un événement. Il n’y était pas venu<br />

<strong>de</strong>puis 1960. La venue <strong>de</strong> L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />

<strong>de</strong> Brecht témoigne <strong>de</strong> l’art d’acteurs d’une<br />

gran<strong>de</strong> troupe sachant chanter, aptes à rapprocher<br />

plutôt l’opéra, ou <strong>la</strong> comédie musicale, du<br />

théâtre, que l’inverse. Robert Wilson est, on le<br />

sait, l’un <strong>de</strong> ceux qui maîtrisent à <strong>la</strong> perfection<br />

l’image scénique et le temps musical, et l’exercice<br />

<strong>de</strong>s voix dans cet Opéra <strong>de</strong> quat’sous relève<br />

du grand art. Que le Richard II <strong>de</strong> Shakespeare,<br />

monté par C<strong>la</strong>us Peymann, metteur en scène<br />

trop peu invité en France, fasse aussi honneur à<br />

ce Berliner Ensemble qu’il dirige, signifie bien<br />

que théâtre allemand et théâtre français ont<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s connivences.<br />

Ensemble artistique<br />

Le dramaturge, l’auteur, le scénographe, le<br />

musicien et <strong>la</strong> troupe d’acteurs qui m’accompagnent<br />

constituent l’Ensemble artistique du<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Car on réussit bien un spectacle<br />

non seulement parce qu’on s’entoure d’artistes<br />

<strong>de</strong> talent, mais surtout parce qu’on parvient<br />

à travailler et à inventer ensemble. Ce<strong>la</strong><br />

suppose que le lieu où travaillent ces artistes<br />

soit non seulement un lieu <strong>de</strong> représentation,<br />

mais aussi l’endroit d’une réflexion continue, un<br />

espace <strong>de</strong> recherche et d’interrogations sur les<br />

auteurs et les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> représentations. Pour<br />

que le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> soit un lieu en mouvement,<br />

un lieu d’intense vitalité artistique, cet<br />

« Ensemble artistique » tiendra aussi une p<strong>la</strong>ce<br />

importante, en s’impliquant dans <strong>de</strong>s ateliers<br />

avec <strong>de</strong>s lycéens, <strong>de</strong>s étudiants et aussi <strong>de</strong>s<br />

amateurs, en s’aventurant sur <strong>de</strong>s terrains nouveaux<br />

à <strong>la</strong> rencontre d’autres spectateurs.<br />

Enfants<br />

« Qui nous indiquera <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’enfant », dit<br />

le poète.<br />

On peut toujours terminer par les enfants. Jouer<br />

est commun après tout à l’enfant et à l’acteur,<br />

et je souhaite que le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> s’adresse<br />

le plus souvent possible à eux.<br />

Ils pourront donc voir Wanted Petu<strong>la</strong> <strong>de</strong> Fabrice<br />

Melquiot, auteur associé, qui caresse dans ce<br />

texte quelques nouveaux mythes chers aux<br />

enfants ainsi que quelques questions qui leur<br />

sont propres, mais aussi un spectacle <strong>de</strong><br />

marionnettes du Kera<strong>la</strong>, au sud <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, reprenant<br />

les anciennes légen<strong>de</strong>s du Mâhabhârata,<br />

histoires fabuleuses et héros inconnus.<br />

C’est au travers <strong>de</strong> nos expériences quotidiennes<br />

qu’il nous faut essayer d’entrevoir le<br />

théâtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. Nous vivons une époque à<br />

<strong>la</strong> croisée <strong>de</strong>s chemins, pas seulement politiques<br />

mais aussi artistiques. De quoi <strong>la</strong> culture<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>main sera-t-elle faite ? Il nous appartient à<br />

nous autres, metteurs en scène et acteurs, chorégraphes<br />

et danseurs, <strong>de</strong> continuer à chercher<br />

<strong>de</strong>s voies nouvelles.<br />

Emmanuel Demarcy-Mota.<br />

1


2<br />

septembre<br />

THÉÂTRE<br />

BERLINER ENSEMBLE p. 5<br />

BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON<br />

Die Dreigroschenoper I L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous p.6<br />

DAVID LESCOT<br />

L’Européenne p. 10<br />

La Commission centrale <strong>de</strong> l’enfance p. 11<br />

HEINER GOEBBELS p. 12<br />

I went to the house but did not enter<br />

DANSE<br />

ANGELIN PRELJOCAJ I JEAN GENET p. 35<br />

MUSIQUE<br />

CHRISTIAN ZACHARIAS p. 55<br />

MUSIQUES DU MONDE<br />

TARAF DE BUCAREST p. 63<br />

LA JEUNE GÉNÉRATION IRANIENNE p. 63<br />

octobre<br />

THÉÂTRE<br />

MALCOLM LOWRY I GUY CASSIERS p. 13<br />

Sous le volcan<br />

FABRICE MELQUIOT I p. 14<br />

EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

Wanted Petu<strong>la</strong> I jeune public - tout public<br />

DANSE<br />

FRANÇOIS VERRET p. 36<br />

ANNE TERESA DE KEERSMAEKER p. 37<br />

MUSIQUE<br />

novembre<br />

THÉÂTRE<br />

J.F HEISSER I A. CONTRERAS I C. DE MALAGA p. 56<br />

MUSIQUES DU MONDE<br />

HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL p. 16<br />

Philoctète<br />

DANSE<br />

BRICE LEROUX p. 36<br />

PINA BAUSCH p. 38<br />

LIA RODRIGUES p. 39<br />

MUSIQUE<br />

ALENA BAEVA I KATIA SKANAVI p. 56<br />

XAVIER PHILLIPS p. 56<br />

CHANSON<br />

JEAN GUIDONI p. 64<br />

JAZZ / MUSIQUES DU MONDE<br />

décembre<br />

THÉÂTRE<br />

JOACHIM KÜHN I MICHAEL WOLLNY p. 65<br />

17 HIPPIES p. 65<br />

Autour <strong>de</strong> Berlin 1989 / <strong>2009</strong><br />

COMPAGNIE TEATROCINEMA p. 18<br />

Sin Sangre<br />

JAMES THIERRÉE Raoul p. 19<br />

DANSE<br />

JAYANTHI KUMARESH In<strong>de</strong> p. 66<br />

RENATA ROSA I KARIRI-XOCO Brésil p. 66<br />

GILLES JOBIN p. 39<br />

MERCE CUNNINGHAM p. 40<br />

BORIS CHARMATZ p. 41<br />

JÉRÔME BEL p. 41<br />

Autour <strong>de</strong> « Nearly Ninety »<br />

MUSIQUE<br />

QUATUOR KUSS p. 57<br />

CAFÉ ZIMMERMANN I S. KARTHÄUSER p. 57<br />

MUSIQUES DU MONDE<br />

EN CHORDAIS Grèce p. 66<br />

PREM KUMAR MALLIK In<strong>de</strong> p. 64<br />

USTAD AMJAD ALI KHAN In<strong>de</strong> p. 64<br />

janvier<br />

THÉÂTRE<br />

ASCANIO CELESTINI I<br />

CHARLES TORDJMANN p. 20<br />

La Fabbrica<br />

ÖDÖN VON HORVÁTH I p. 22<br />

EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

Casimir et Caroline<br />

MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANNELLE p. 24<br />

Amphitryon<br />

DANSE<br />

ROBYN ORLIN p. 42<br />

LEMI PONIFASIO p. 42<br />

MUSIQUE<br />

QUATUOR TAKÁCS p. 57<br />

3 CONCERTS EN 1 p. 58<br />

J. Libeer I N. Brau<strong>de</strong> I A. Margulis<br />

MUSIQUES DU MONDE / CHANSON<br />

ALTAN Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> p. 67<br />

MAURO GIOIA Italie p. 67<br />

BUNUN I PIUMA Chine / Taïwan p. 67<br />

SIND ET BALOUTCHISTAN Pakistan p. 68


<strong>2009</strong><strong>2010</strong><br />

février<br />

THÉÂTRE<br />

THÉÂTRE DROMESKO p. 25<br />

Arrêtez le mon<strong>de</strong>, je voudrais <strong>de</strong>scendre<br />

M. VINAVER I O. HIRATA I A. MEUNIER p. 26<br />

Par-<strong>de</strong>ssus bord / Tori no tobu takasa<br />

AURÉLIEN BORY I CIE 111 p. 27<br />

Sans objet<br />

DANSE<br />

MATHILDE MONNIER p. 43<br />

ALAIN PLATEL p. 43<br />

HOFESH SHECHTER p. 44<br />

MUSIQUE<br />

GRAF MOURJA I EVGHENY BRAKHMAN p. 59<br />

POÉSIE / MUSIQUES DU MONDE<br />

LA ROUTE DE GENGIS KHAN Mongolie p. 68<br />

ENSEMBLE D’ISTANBUL Turquie p. 69<br />

ZÜLFÜ LIVANELI Turquie p. 69<br />

NAZIM HIKMET Turquie p. 69<br />

mai<br />

THÉÂTRE<br />

JAN LAUWERS I NEEDCOMPANY<br />

La Maison <strong>de</strong>s cerfs<br />

p. 31<br />

JULIE BERÈS Sous les visages<br />

DANSE<br />

L’In<strong>de</strong> aux Abbesses<br />

p. 32<br />

- SHANTALA SHIVALINGAPPA p. 48<br />

- PADMINI CHETTUR p. 48<br />

- AKRAM KHAN<br />

BALLET NATIONAL DE L’OPÉRA DE LYON<br />

p. 49<br />

- PROGRAMME AMÉRICAIN p. 50<br />

- JÉRÔME BEL p. 50<br />

GREGORY MAQOMA p. 51<br />

CHRISTIAN RIZZO<br />

MUSIQUE<br />

p. 51<br />

KRONOS QUARTET I A. QASIMOV p. 60<br />

W. GÜRA I A. VONDUNG I C. BERNER p. 61<br />

F.-P. ZIMMERMANN I E. PACE<br />

MUSIQUES DU MONDE<br />

p. 61<br />

A.GHORBANI Iran p. 71<br />

PANDIT JASRAJ In<strong>de</strong> p. 72<br />

MUSIQUE DU TOIT DU MONDE<br />

Pakistan-Afghanistan<br />

p. 72<br />

mars<br />

THÉÂTRE<br />

FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY p. 28<br />

O<strong>de</strong> maritime<br />

DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE p. 29<br />

Terre Océane<br />

DANSE<br />

BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA p. 45<br />

HANS VAN DEN BROECK p. 45<br />

MAGUY MARIN p. 46<br />

PEEPING TOM p. 46<br />

MUSIQUE<br />

FABIO BIONDI I EUROPA GALANTE p. 59<br />

BENJAMIN ALARD p. 59<br />

JEAN-EFFLAM BAVOUZET p. 60<br />

MUSIQUES DU MONDE<br />

MARJORSTUEN Norvège p. 70<br />

avril<br />

THÉÂTRE<br />

BERLINER ENSEMBLE<br />

SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN p. 8<br />

Richard II<br />

BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON<br />

L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous p. 6<br />

MARIONNETTES DU KERALA p. 30<br />

jeune public - tout public<br />

DANSE<br />

BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN I p. 47<br />

LUCINDA CHILDS<br />

SANKAI JUKU p. 47<br />

MUSIQUE<br />

FILOMENA MORETTI p. 60<br />

CHANSON / MUSIQUES DU MONDE<br />

MARIA DE MEDEIROS p. 70<br />

SUBHRA GUHA In<strong>de</strong> p. 71<br />

juin<br />

THÉÂTRE<br />

JAN FABRE p. 33<br />

Another Sleepy Dusty Delta Day<br />

DANSE<br />

ISRAEL GALVÁN p. 52<br />

SUSANNE LINKE p. 52<br />

SAVION GLOVER p. 53<br />

MUSIQUES DU MONDE<br />

TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE p. 73<br />

3


théâtre<br />

AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

BERLINER ENSEMBLE<br />

BERTOLT BRECHT I KURT WEILL<br />

ROBERT WILSON<br />

Die Dreigroschenoper<br />

L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />

spectacle en allemand sous-titré<br />

WILLIAM SHAKESPEARE<br />

CLAUS PEYMANN<br />

Richard II<br />

spectacle en allemand sous-titré<br />

D’APRÈS MALCOM LOWRY<br />

GUY CASSIERS<br />

Sous le volcan CRÉATION<br />

spectacle en néer<strong>la</strong>ndais sous-titré<br />

HEINER GOEBBELS<br />

TEXTES T.S. ELLIOT I BLANCHOT I KAFKA I BECKETT<br />

I went to the house<br />

but did not enter<br />

concert scénique en ang<strong>la</strong>is sous-titré<br />

ÖDÖN VON HORVÁTH<br />

EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

Casimir et Caroline REPRISE<br />

FERNANDO PESSOA<br />

CLAUDE RÉGY<br />

O<strong>de</strong> maritime CRÉATION<br />

JAMES THIÉRRÉE<br />

Raoul CRÉATION<br />

JAN LAUWERS<br />

& NEEDCOMPANY<br />

La Maison <strong>de</strong>s cerfs CRÉATION<br />

théâtre - danse - musique<br />

JEUNE PUBLIC - TOUT PUBLIC<br />

AUX ABBESSES<br />

FABRICE MELQUIOT<br />

EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

Wanted Petu<strong>la</strong> RECRÉATION<br />

MARIONNETTES<br />

TRADITIONNELLES<br />

DU KERALA<br />

Pâvakathakali INDE<br />

AUX ABBESSES<br />

DAVID LESCOT<br />

L’Européenne CRÉATION<br />

La Commission centrale<br />

<strong>de</strong> l’enfance<br />

HEINER MÜLLER<br />

JEAN JOURDHEUIL<br />

Philoctète CRÉATION<br />

COMPAGNIE TEATROCINEMA<br />

D’APRÈS ALESSANDRO BARICCO<br />

Sin Sangre<br />

spectacle en espagnol sous-titré<br />

ASCANIO CELESTINI<br />

CHARLES TORDJMAN<br />

La Fabbrica CRÉATION<br />

MOLIÈRE<br />

BÉRANGÈRE JANNELLE<br />

Amphitryon CRÉATION<br />

MICHEL VINAVER<br />

ORIZA HIRATA<br />

ARNAUD MEUNIER<br />

Par-<strong>de</strong>ssus bord CRÉATION<br />

spectacle en japonais et français sous-titré<br />

AURÉLIEN BORY I CIE 111<br />

Sans objet CRÉATION<br />

théâtre - cirque - danse<br />

DANIEL DANIS<br />

VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />

Terre océane CRÉATION<br />

JULIE BÉRÈS<br />

Sous les visages<br />

théâtre visuel<br />

JAN FABRE<br />

Another Sleepy Dusty Delta Day<br />

théâtre - danse en ang<strong>la</strong>is sous-titré<br />

AU THÉÂTRE SILVIA MONFORT<br />

THÉÂTRE DROMESKO<br />

Arrêtez le mon<strong>de</strong>,<br />

je voudrais <strong>de</strong>scendre<br />

théâtre - cirque - danse


L’Opéra <strong>de</strong>Quat’sous © Lesley Leslie-Spinks<br />

Le Berliner Ensemble<br />

au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

Le Berliner Ensemble à Paris. Avec<br />

L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous (en allemand,<br />

Die Dreigroschenoper) <strong>de</strong> Bertolt<br />

Brecht, musique <strong>de</strong> Kurt Weill, mise en<br />

scène <strong>de</strong> Robert Wilson, et Richard II<br />

<strong>de</strong> Shakespeare, mise en scène<br />

<strong>de</strong> C<strong>la</strong>us Peymann, l’actuel directeur<br />

du Berliner Ensemble.<br />

Le Berliner Ensemble<br />

C’est d’abord une troupe fondée par Bertolt<br />

Brecht et Helene Weigel en 1949, après <strong>la</strong><br />

création <strong>de</strong> Mère Courage. En 1954 il s’installe<br />

à son siège actuel, le Theater am Schiffbauerdamm.<br />

Se succé<strong>de</strong>ront à sa tête après <strong>la</strong> mort<br />

<strong>de</strong> Brecht en 1956, Helene Weigel, Ruth Berghaus,<br />

Manfred Wekwerth, puis une direction<br />

collective (Matthias Langhoff, Fritz Marquardt,<br />

Heiner Müller, Peter Palitzsch et Peter Za<strong>de</strong>k).<br />

C’est en 1999 que C<strong>la</strong>us Peymann, après avoir<br />

dirigé le Schauspielhaus <strong>de</strong> Bochum et le Burgtheater<br />

<strong>de</strong> Vienne, prend <strong>la</strong> direction du Berliner<br />

Ensemble. Il mettra d’abord l’accent sur <strong>la</strong> création<br />

<strong>de</strong> textes contemporains et <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssiques<br />

revisités, parmi lesquels Richard II <strong>de</strong> Shakespeare.<br />

Il montera ensuite plusieurs pièces <strong>de</strong><br />

Brecht et invitera <strong>de</strong> nombreux metteurs en<br />

scène à travailler avec <strong>la</strong> troupe: Robert Wilson,<br />

Peter Stein, Luc Bondy, etc…<br />

Le théâtre contemporain allemand occupe<br />

aujourd’hui une p<strong>la</strong>ce centrale au Berliner<br />

Ensemble, avec <strong>de</strong>s pièces d’Elfrie<strong>de</strong> Jelinek,<br />

Peter Handke et Albert Ostermaier.<br />

5


6<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL EN ALLEMAND, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />

DU 15 AU 18 SEPTEMBRE (1RE SÉRIE) AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />

DU 1 ER AU 4 AVRIL (2 E SÉRIE)<br />

BERLINER ENSEMBLE<br />

BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON<br />

Die Dreigroschenoper<br />

L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />

Opéra en un prologue et 8 tableaux<br />

<strong>de</strong> Bertolt Brecht d’après l’Opéra<br />

du Gueux <strong>de</strong> John Gay<br />

musique Kurt Weill<br />

mise en scène, décor, lumières Robert Wilson<br />

direction musicale, répétiteur<br />

Hans-Jörn Bran<strong>de</strong>nburg et Stefan Rager<br />

costumes Jacques Reynaud<br />

assisté <strong>de</strong> Yashi Tabassomi, Dejan Bucin<br />

assistante à <strong>la</strong> mise en scène<br />

Ann-Christin Rommen<br />

assistant décor Serge von Arx<br />

conseil dramaturgique Jutta Ferbers,<br />

Anika Bárdos<br />

lumières Andreas Fuchs<br />

avec Jürgen Holtz, Traute Hoess, Christina<br />

Drechsler, Stefan Kurt, Axel Werner, Gitte<br />

Reppin, Ange<strong>la</strong> Winkler, Georgios Tsivanoglou,<br />

Mathias Znidarec, Martin Schnei<strong>de</strong>r, Boris<br />

Jacoby, Christopher Nell, Dejan Buæin, Jörg<br />

Thieme, Uli Pleßmann, Heinrich Buttchereit,<br />

Janina Ru<strong>de</strong>nska, Ruth Glöss, Franziska Junge,<br />

Anke Engelsmann, Gabriele Völsch, Gerd<br />

Kunath, Walter Schmidinger<br />

musiciens<br />

Ulrich Bartel banjo, violoncelle, guitare,<br />

guitare hawaïenne, mandoline<br />

Hans-Jörn Bran<strong>de</strong>nburg harmonium, piano,<br />

célesta<br />

Tatjana Bu<strong>la</strong>va bandonéon<br />

Martin Klingeberg trompette<br />

Stefan Rager timbales, percussion<br />

Jonas Schoen ténor et soprano saxophone,<br />

c<strong>la</strong>rinette, basson<br />

Benjamin Wei<strong>de</strong>kamp alto, soprano et bariton<br />

saxophone<br />

Otwin Zipp trombone, double basse<br />

répétiteur Michael Wilhelmi<br />

son Jo Bauer<br />

Le Berliner Ensemble à Paris<br />

Le Berliner Ensemble, fondé par Brecht et Helene<br />

Weigel en 1949 à Berlin (alors Berlin-Est) est<br />

venu à Paris, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> alors <strong>Théâtre</strong><br />

Sarah-Bernhardt, en 1954, dans le cadre du Festival<br />

international d’art dramatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong><br />

Paris qui al<strong>la</strong>it <strong>de</strong> venir le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Nations en<br />

1957*. On put alors voir:<br />

1954 : La Cruche cassée <strong>de</strong> Kleist,<br />

Mère Courage <strong>de</strong> Brecht<br />

1955 : Le Cercle <strong>de</strong> craie caucasien <strong>de</strong> Brecht<br />

1957 : après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Brecht (1956),<br />

Mère Courage<br />

1960 : La Mère <strong>de</strong> Brecht d’après Gorki,<br />

Mère Courage, La Vie <strong>de</strong> Galilée, La Résistible<br />

ascension d’Arturo Ui.<br />

L’Opéra <strong>de</strong> Quat’sous © Lesley Leslie-Spinks


La venue <strong>de</strong> Brecht et <strong>de</strong> Mère Courage en 1954<br />

au <strong>Théâtre</strong> Sarah-Bernhardt, aura marqué un<br />

tournant dans l’histoire du théâtre en France.<br />

Ro<strong>la</strong>nd Barthes écrit en 1957 : « Lorsque j’ai vu<br />

<strong>la</strong> Mutter Courage du Berliner Ensemble, en<br />

1954, j’ai compris d’une façon c<strong>la</strong>ire […] qu’il y<br />

avait une responsabilité <strong>de</strong>s formes dramatiques,<br />

et que dans un spectacle, <strong>la</strong> mise en<br />

scène, les costumes, les décors, l’éc<strong>la</strong>irage et<br />

le jeu <strong>de</strong>s acteurs engageaient bien autre<br />

chose que le goût, quelque chose qui, en <strong>de</strong>rnière<br />

instance, est une vie morale essentielle,<br />

commune à <strong>la</strong> fois à l’œuvre, à ses interprètes<br />

et à ses spectateurs. »<br />

La venue <strong>de</strong> L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous mis en scène<br />

par Robert Wilson permettra au public <strong>de</strong> redécouvrir<br />

cette troupe prestigieuse.<br />

L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />

L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous est une œuvre toute tirée<br />

<strong>de</strong> L’Opéra du Gueux (The Beggar’s Opera) du<br />

dramaturge ang<strong>la</strong>is John Gay (1685-1732), qui<br />

eut un extraordinaire succès en 1728. Brecht,<br />

avec sa col<strong>la</strong>boratrice Elizabeth Hauptmann,<br />

en a repris assez fidèlement les personnages<br />

et l’histoire. On possè<strong>de</strong> d’ailleurs <strong>la</strong> musique<br />

du temps, due à Pepush, mais c’est à Kurt Weill<br />

que Brecht a <strong>de</strong>mandé celle <strong>de</strong> L’Opéra <strong>de</strong><br />

quat’sous.<br />

La forme donnée par Gay à cette œuvre est celle<br />

du Bal<strong>la</strong>d-Opera, forme originale du théâtre<br />

musical ang<strong>la</strong>is du XVIII e siècle.<br />

Le tour donné par Brecht et Weill à L’Opéra <strong>de</strong><br />

quat’sous n’en diffère pas notablement : dialogues<br />

et airs chantés. Le nombre <strong>de</strong>s morceaux<br />

chantés y est plus important que dans <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s autres pièces <strong>de</strong> Brecht, et <strong>la</strong> représentation<br />

ressemble donc beaucoup à une<br />

vraie comédie musicale.<br />

Le thème dans les <strong>de</strong>ux cas correspond à ce<br />

que le Gueux formule si bien: «Tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pièce, vous pouvez constater une telle similitu<strong>de</strong><br />

entre <strong>la</strong> haute et <strong>la</strong> basse société qu’il est difficile<br />

<strong>de</strong> dire, pour ce qui est <strong>de</strong>s vices à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, si<br />

les gens <strong>de</strong> qualité imitent ceux <strong>de</strong>s grands chemins<br />

ou si c’est l’inverse qui se passe.»<br />

L’œuvre, créée en août 1928 au <strong>Théâtre</strong> Am<br />

Schiffbauerdamm, siège actuel du Berliner<br />

Ensemble, remporte un immense succès –<br />

«Brecht triomphe enfin»– et lui vaut une renommée<br />

internationale. François Regnault<br />

L’espace en arrière-p<strong>la</strong>n<br />

Brecht vou<strong>la</strong>it un théâtre épique, et dans le<br />

théâtre épique tous les éléments sont d’égale<br />

importance. Je me sens très proche <strong>de</strong> cette<br />

idée qu’un paysage n’est pas un décor <strong>de</strong><br />

théâtre mais une partie vivante d’un tout. L’espace<br />

et <strong>la</strong> sonorité du théâtre <strong>de</strong> Brecht sont<br />

très spécifiques. Il a créé un mon<strong>de</strong> personnel,<br />

un <strong>la</strong>ngage théâtral singulier, universel. Kurt<br />

Weill a apporté une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s contributions<br />

à <strong>la</strong> musique du XX e siècle.<br />

Dans le théâtre <strong>de</strong> Brecht, ce que je trouve<br />

intéressant c’est l’espace en arrière-p<strong>la</strong>n : <strong>de</strong>rrière<br />

le texte, <strong>la</strong> plus fine <strong>de</strong>s ironies, <strong>de</strong>rrière<br />

l’histoire, l’idée, <strong>de</strong>rrière les personnages <strong>de</strong>s<br />

histoires, et enfin <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong>rrière l’espace.<br />

C’est un grand défi <strong>de</strong> trouver cet autre côté <strong>de</strong><br />

l’œuvre, bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce qu’il y a immédiatement<br />

sur le papier. Bob Wilson<br />

AUTOUR DES SPECTACLES<br />

Rencontre « LE BERLINER ENSEMBLE À PARIS »<br />

DU THÉÂTRE DES NATIONS AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

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8<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 8 AU 11 AVRIL EN ALLEMAND, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />

BERLINER ENSEMBLE<br />

WILLIAM SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN<br />

Richard II<br />

Attaché à un théâtre sensible et direct, C<strong>la</strong>us Peymann offre le bouleversant<br />

Richard II qui a inauguré et marqué sa direction au Berliner Ensemble.<br />

traduction alleman<strong>de</strong> Thomas Brasch<br />

mise en scène C<strong>la</strong>us Peymann<br />

décor Achim Freyer<br />

costumes Maria-Elena Amos<br />

conseil dramaturgique Jutta Ferbers<br />

lumières Konrad Lin<strong>de</strong>nberg, Achim Feyer<br />

assistante à <strong>la</strong> mise en scène Tanja Weidner<br />

avec Maria Happel, Martin Seifert,<br />

Veit Schubert, Michael Maertens,<br />

Hanna Jürgens, Michael Rothmann,<br />

Markus Meyer, Peter Donath,<br />

Alexan<strong>de</strong>r Doering, Boris Jacoby,<br />

Manfred Karge, Axel Werner<br />

CLAUS PEYMANN<br />

C’est Giorgio Strehler qui, grâce au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> l’Europe, le fait connaître à Paris, avec La<br />

Bataille d’Arminius <strong>de</strong> Kleist (1983-84). Il est<br />

alors intendant au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Bochum, après<br />

avoir été metteur en scène indépendant, et <strong>de</strong><br />

1974 à 1979, avoir dirigé celui <strong>de</strong> Stuttgart. En<br />

1987, il est appelé au Burgtheater <strong>de</strong> Vienne,<br />

où, jusqu’en 1999, il impose sa vision critique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> société et du mon<strong>de</strong> politique, notamment<br />

en montant contre vents, marées et polémiques,<br />

l’œuvre <strong>de</strong> Thomas Bernhard. E. S.<br />

En janvier 2000, C<strong>la</strong>us Peymann, qui vient <strong>de</strong><br />

quitter <strong>la</strong> direction du Burgtheater <strong>de</strong> Vienne,<br />

s’installe à Berlin où déjà plusieurs <strong>de</strong> ses spectacles<br />

ont été invités aux Rencontres Théâtrales.<br />

Un festival fondé au temps où <strong>la</strong> ville est séparée<br />

entre est et ouest, et qui chaque année, continue<br />

<strong>de</strong> réunir les dix meilleurs spectacles <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

alleman<strong>de</strong>.<br />

Cette fois, il prend <strong>la</strong> direction du légendaire<br />

Berliner Ensemble, <strong>de</strong>venu dans les années 90<br />

le symbole et le <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunification.<br />

C’est donc le début d’un nouveau et formidable<br />

trajet dans <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong> cet infatigable directeur,<br />

metteur en scène.<br />

Pour marquer son arrivée, C<strong>la</strong>us Peymann monte<br />

le Richard II <strong>de</strong> Shakespeare. Coup d’éc<strong>la</strong>t<br />

<strong>de</strong>meuré au répertoire, et dont on ne se <strong>la</strong>sse<br />

pas. Il s’adjoint le scénographe Achim Freyer,<br />

qui invente le graphisme inhabituel d’un décor<br />

noir et b<strong>la</strong>nc. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Thomas Brasch –<br />

né en exil, mort à Berlin en 2001, un auteur qui<br />

a compté dans <strong>la</strong> vie théâtrale en Allemagne,<br />

et en France – une nouvelle traduction. Loin <strong>de</strong><br />

tout romantisme, un texte dur et direct, dans<br />

lequel on reconnaît <strong>de</strong>s références aux manigances<br />

politiques <strong>de</strong> notre temps. Un texte en<br />

accord avec <strong>la</strong> mise en scène, qui repose sur<br />

<strong>de</strong>s signes francs, et <strong>la</strong>isse toute liberté à <strong>la</strong><br />

force <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole. Parole critique, comme une<br />

épine dans <strong>la</strong> chair <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> pouvoir.<br />

Toujours et encore, à Berlin comme à Vienne,<br />

et auparavant à Stuttgart ou Bochum, C<strong>la</strong>us<br />

Peymann croit à <strong>la</strong> fonction politique et provocatrice<br />

du théâtre. D’où plusieurs scandales au<br />

Burgtheater. Et au Berliner Ensemble quand,<br />

en 2007, il propose un stage à Christian K<strong>la</strong>r,<br />

ex-membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> RAF (groupe terroriste d’extrême<br />

gauche) libéré après vingt-trois ans d’incarcération,<br />

et se solidarise avec sa vision du<br />

capitalisme corrompu.<br />

Mais c’est d’abord à <strong>de</strong>s comédiens d’exception<br />

qu’il s’adresse pour transmettre cette force<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole. Ainsi, Michael Maertens, magnifique<br />

Richard II, qui offre l’inépuisable richesse<br />

<strong>de</strong> sa voix, pour faire entendre les troubles, les<br />

fureurs, <strong>la</strong> détresse <strong>de</strong> ce jeune roi fragile, décidément<br />

encore trop adolescent pour régner sur<br />

le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> corruption et <strong>de</strong> meurtres dans<br />

lequel il vit, ou même pour le comprendre. Et<br />

quand il comprend son échec, et quand il voit<br />

son mon<strong>de</strong> à lui se défaire, quand il démissionne,<br />

alors Michael Maertens prend une carrure<br />

réellement royale. Un roi martyr. Sa façon <strong>de</strong><br />

poser cet être perdu, poignant, est quasiment<br />

unique en Allemagne où, d’ailleurs <strong>la</strong> pièce est<br />

rarement montée. Eberhard Spreng


© Monika Rittershaus<br />

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LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 22 SEPTEMBRE AU 7 OCTOBRE<br />

DAVID LESCOT<br />

L’Européenne CRÉATION, PRODUCTION THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

Nous habitons l’Europe, mais l’Europe est-elle en nous ? David Lescot<br />

s’interroge, répond en chansons, rires et soupirs, sans nulle désinvolture.<br />

texte, musique, mise en scène David Lescot<br />

assistante à <strong>la</strong> mise en scène Laïs Foulc<br />

assistante stagiaire Maya Boquet<br />

scénographie Alwyne De Dar<strong>de</strong>l<br />

lumières Joël Hourbeigt<br />

costumes Sylvette Dequest<br />

accessoires Philippe Binard<br />

direction musicale Virgile Vauge<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

col<strong>la</strong>boration à <strong>la</strong> dramaturgie<br />

Charlotte Lagrange<br />

traduction <strong>de</strong> l’italien Caterina Gozzi<br />

avec Scali Delpeyrat, Marie Dompnier,<br />

Piera Formenti, Lenka Luptakova,<br />

Elizabeth Mazev, Cristiano Nocera,<br />

Victor Hugo Pontes, Giovanna Scardoni,<br />

Christophe Van<strong>de</strong>vel<strong>de</strong><br />

et les musiciens Karine Germaix,<br />

Clément Landais, Virgile Vauge<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

Texte Actes Sud-papiers<br />

Il y aura sur<br />

<strong>la</strong> scène<br />

les rythmes,<br />

les souffles,<br />

les musiques<br />

et les <strong>la</strong>ngues <strong>de</strong> l’Europe.<br />

Ce sera je crois comme<br />

une cacophonie minutieuse,<br />

ou mieux, une harmonie<br />

débridée.DAVID LESCOT<br />

Ils sont toute une ban<strong>de</strong>, venus <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’UE,<br />

pour mettre au point quelque chose comme un<br />

projet <strong>de</strong> culture européenne. Tout au moins en<br />

parler. Tâche herculéenne : l’Europe, c’est 23<br />

<strong>la</strong>ngues, donc pour bien faire, chaque interprète<br />

ne pouvant en traduire qu’une à <strong>la</strong> fois, il en<br />

faudrait minimum 23 fois 22.<br />

Un point <strong>de</strong> départ bien dans l’humeur et l’humour<br />

<strong>de</strong> David Lescot, qui a imaginé une sorte<br />

<strong>de</strong> revue avec un fil conducteur, genre musichall.<br />

Et par ailleurs se passionne sincèrement<br />

pour notre vieux continent en route vers sa vie<br />

nouvelle :<br />

«Je suis tout, sauf anti-européen, même s’il y a<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> dérision dans <strong>la</strong> manière dont je vois les<br />

choses. C’est normal : j’ai été élevé en <strong>de</strong>hors<br />

<strong>de</strong> toute religion, <strong>de</strong> tout dogme, dans une tradition<br />

<strong>de</strong> rationalisme, <strong>de</strong> pensée progressiste,<br />

et avant tout critique. La plus vieille Européenne<br />

que j’aie connue est ma grand-mère. Juive<br />

polonaise arrivée en France dans les années 30,<br />

elle a traversé l’histoire. Elle racontait <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s<br />

épouvantables et finissait toujours par :<br />

“Qu’est-ce qu’on se marrait”. »<br />

Une façon comme une autre <strong>de</strong> survivre.<br />

David Lescot a bien étudié <strong>la</strong> situation avant <strong>de</strong><br />

réunir sa ban<strong>de</strong> d’intellectuels désemparés, en<br />

quête d’une culture spécifique et d’un <strong>la</strong>ngage<br />

commun.<br />

«La culture on peut espérer <strong>la</strong> trouver. Le <strong>la</strong>ngage,<br />

non. Et ce n’est surtout pas l’ang<strong>la</strong>is: le “globish”<br />

comme on appelle l’espèce <strong>de</strong> sabir “global”<br />

souvent utilisé. En tout cas, cette recherche<br />

ne signifie pas “quête d’i<strong>de</strong>ntité”. Je me méfie du<br />

côté souches communes <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt judéochrétien.<br />

Il y a là quelque chose <strong>de</strong> figé, une idée<br />

<strong>de</strong> “pureté”. Je n’aime pas ».<br />

Cette culture, elle n’entre pas dans les préoccupations<br />

premières <strong>de</strong>s constructeurs <strong>de</strong> l’Europe.<br />

Les assemblées se suivent et se défont sans<br />

grand résultat concret. Les participants enfermés<br />

dans <strong>de</strong>s immeubles coupés du mon<strong>de</strong>,<br />

finissent par ne plus comprendre qui ils sont,<br />

pourquoi ils sont là. David Lescot l’a vu, le sait,<br />

et il en rit, car « le rire est salutaire ».<br />

Colette Godard


© DR<br />

LES ABBESSES • TARIF C/PETITE FORME (PL. NON NUMÉROTÉES)<br />

LES 25, 26, 29, 30 SEPTEMBRE ET 1ER , 2 OCTOBRE 18 H 30<br />

DAVID LESCOT<br />

La Commission centrale <strong>de</strong> l’enfance<br />

texte et interprétation David Lescot<br />

Après avoir triomphé à <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie, le<br />

solo <strong>de</strong> David Lescot à propos <strong>de</strong> son enfance<br />

et <strong>de</strong> vacances fait <strong>de</strong>s apparitions au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Un bonheur.<br />

Tranquillement il arrive avec sa guitare tchèque,<br />

qui, il nous prévient, date <strong>de</strong>1964. Un souvenir<br />

<strong>de</strong> jeunesse, quand ses parents l’envoyaient<br />

dans l’une <strong>de</strong> ces colonies <strong>de</strong> vacances organisées<br />

par le parti communiste pour les enfants<br />

juifs. On leur apprenait <strong>de</strong>s chansons dans le<br />

droit fil <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne pensée, un peu comme<br />

chez les scouts – mais plus à gauche. De toute<br />

façon, David Lescot ayant été élevé dans une<br />

culture où il est essentiel <strong>de</strong> ne jamais rien<br />

prendre pour argent comptant, <strong>de</strong> toujours<br />

chercher l’autre côté <strong>de</strong>s choses, avait peu <strong>de</strong><br />

chance <strong>de</strong> se <strong>la</strong>isser embriga<strong>de</strong>r. Après tout,<br />

c’est sans doute là qu’est née sa passion pour<br />

<strong>la</strong> musique. Il ne peut s’en passer, elle habite<br />

toute son œuvre.<br />

Il se souvient, il raconte. Défilent les airs du<br />

temps, les copains, les surveil<strong>la</strong>nts, et lui au<br />

milieu, qui écoute, examine, le regard déjà bien<br />

acéré. Alors aujourd’hui dans son récit, se<br />

rejoignent une forme <strong>de</strong> nostalgie souriante et<br />

d’humour mé<strong>la</strong>ncolique, se mêlent finesse et<br />

tendresse. C. G.<br />

DAVID LESCOT<br />

Sa vie est faite <strong>de</strong> théâtre, et <strong>de</strong> musique qu’il<br />

a aimé jouer aux terrasses <strong>de</strong>s cafés. Il écrit<br />

pour mettre en scène, notamment La Conspiration<br />

(1999), L’Association (2002), L’Amélioration<br />

(2004), Un homme en faillite (2007) à <strong>la</strong><br />

Comédie <strong>de</strong> Reims où il est auteur associé,<br />

au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> où il le <strong>de</strong>vient. En 2008<br />

L’Européenne reçoit le prix Nouveau Talent <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> SACD et le Grand prix <strong>de</strong> littérature dramatique.<br />

David Lescot a reçu en <strong>2009</strong> le Molière<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Révé<strong>la</strong>tion théâtrale. C. G.<br />

AUTOUR DES SPECTACLES<br />

«L’EUROPE EST-ELLE EN NOUS ? »<br />

Rencontre avec David Lescot et Jacques Darras<br />

• samedi 3 octobre à 15 h Bibliothèque St-Fargeau<br />

• dimanche 4 octobre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />

AUTEUR ASSOCIÉ<br />

David Lescot est auteur associé au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

À ce titre, il participera aux différents ateliers,<br />

expériences d'écritures, rencontres et débats mis<br />

en p<strong>la</strong>ce cette nouvelle saison.<br />

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12<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 23 AU 27 SEPTEMBRE EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />

CONCERT SCÉNIQUE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />

HEINER GOEBBELS<br />

I went to the house but did not enter<br />

concert scénique en trois tableaux<br />

texte <strong>de</strong> T. S. ELIOT I BLANCHOT I KAFKA I BECKETT<br />

Il est <strong>de</strong>s spectacles qui défient <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription, ou l’enten<strong>de</strong>ment. Leur beauté<br />

nous séduit, leur rythme nous conquiert et nous apaise, leurs c<strong>la</strong>rtés nous<br />

illuminent. Présentons le plus précisément possible ce spectacle comme<br />

un « rêve étrange et pénétrant » (VERLAINE).<br />

conception, musique et mise en scène<br />

Heiner Goebbels<br />

scénographie et lumières K<strong>la</strong>us Grünberg<br />

costumes Florence von Gerkan<br />

création espace sonore Willi Bopp<br />

avec le HILLIARD ENSEMBLE<br />

David James contre-ténor, Rogers Covey-Crump,<br />

Steven Harrold ténors, Gordon Jones baryton<br />

les éléments<br />

Quatre textes chantés chacun par un quatuor<br />

<strong>de</strong> voix, dans trois lieux réalistes, hyperréalistes<br />

même.<br />

Les textes : un poème <strong>de</strong> T. S. Eliot, The Love<br />

Song of J. Alfred Prufrock ; un texte <strong>de</strong> Maurice<br />

B<strong>la</strong>nchot, La Folie du jour, un court texte <strong>de</strong><br />

Kafka, tiré <strong>de</strong> L’Excursion à <strong>la</strong> montagne, enfin<br />

Cap au pire (Worstward Ho) <strong>de</strong> Samuel Beckett.<br />

Ces textes sont tous chantés en ang<strong>la</strong>is, a cappel<strong>la</strong><br />

par le quatuor du Hilliard Ensemble, célèbre<br />

pour ses interprétations <strong>de</strong> musique médiévale<br />

et renaissante.<br />

les lieux<br />

- Une salle grise avec une fenêtre centrale, une<br />

table <strong>de</strong>vant, sur un tapis, tasses à thé, pot <strong>de</strong><br />

fleurs. Deux portraits <strong>de</strong> chiens. Le tout en gris<br />

camaïeu (T. S. Eliot).<br />

- Une maison à étages, <strong>de</strong>ux fenêtres au premier<br />

étage, une au rez-<strong>de</strong>-chaussée, le ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> fer<br />

d’un garage. (B<strong>la</strong>nchot chanté à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

maison, Kafka <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> maison).<br />

- Une vaste chambre d’hôtel <strong>de</strong> luxe, toute rouge,<br />

grand lit, télévision, un écran pour petits films<br />

(Beckett). Non surtitré.<br />

Qu’est-ce que tout ce<strong>la</strong> dit ? Qu’est-ce que ce<strong>la</strong><br />

raconte ? Attention. Le texte <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nchot se termine<br />

ainsi : « Un récit ? Non, pas <strong>de</strong> récit, plus<br />

jamais. » Et celui <strong>de</strong> Beckett par « Said nohow<br />

on. » (« Soit dit plus mèche encore. »)<br />

Le poème d’Eliot. Le (non-)récit <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nchot dit<br />

entre autres «Les hommes voudraient échapper<br />

à <strong>la</strong> mort. Bizarre espèce. » Cap au pire – l’un<br />

<strong>de</strong>s poèmes les plus <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> son auteur – se<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> comment échouer, mais échouer<br />

mieux (“Fall again. Fall better.”).<br />

Quelques gran<strong>de</strong>s catégories pourraient être<br />

ici invoquées: existentialisme, banalité du quotidien,<br />

effacement du sujet, réduction du <strong>la</strong>ngage<br />

à <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> signification. Mais <strong>la</strong>issons<br />

p<strong>la</strong>ner l’énigme. Libre à ceux qui assisteront à<br />

cette liturgie humoristique d’aller au-<strong>de</strong>là.<br />

« J’al<strong>la</strong>i à <strong>la</strong> maison, mais sans y entrer. »<br />

Je suis sûr que vous entrerez, vous. Dans le<br />

tableau. Rien ne vous échappera. F. R.<br />

LE HILLIARD ENSEMBLE<br />

Ce très prestigieux quatuor vocal, qui a maintenant<br />

trente-cinq ans, spécialiste <strong>de</strong> musique<br />

ancienne, notamment médiévale et renaissante<br />

et <strong>de</strong> musique contemporaine est célèbre<br />

pour ses nombreux enregistrements (Guil<strong>la</strong>ume<br />

<strong>de</strong> Machaut, Ockeghem, l’Ars antiqua, <strong>la</strong><br />

Renaissance ang<strong>la</strong>ise, Arvo Pärt, Unsuk Chin,<br />

Piers Hel<strong>la</strong>well, MacMil<strong>la</strong>n, Stephen Hartke,…).<br />

HEINER GOEBBELS<br />

Né en 1952, il vit à Francfort/Main. Compositeur,<br />

metteur en scène, professeur et directeur<br />

à l’Institut d’Étu<strong>de</strong>s théâtrales à l’Université<br />

Justus Liebig <strong>de</strong> Giessen. En plus <strong>de</strong> ses<br />

réalisations théâtrales renommées, telles que<br />

Ou bien le débarquement désastreux, Paysage<br />

avec <strong>de</strong>s parents éloigné, Eraritjatitjaka,<br />

Stifters Dinge. Il est l’inventeur d’un genre<br />

qu’il appelle Concert scénique. Le concept<br />

en est simple : il s’agit <strong>de</strong> mettre en scène un<br />

concert, d’inventer pour <strong>de</strong>s musiciens et <strong>de</strong>s<br />

chanteurs en acte un espace, un décor, <strong>de</strong>s<br />

actions, un déroulement, propres à faire théâtre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> musique jouée.<br />

© Mario Del Curto/Agence Strates


THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 1ER AU 9 OCTOBRE EN NÉERLANDAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />

AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />

D’APRÈS MALCOM LOWRY I GUY CASSIERS<br />

Sous le volcan<br />

Sous le volcan, roman culte <strong>de</strong> Malcolm Lowry, plongée dans l’enfer halluciné<br />

<strong>de</strong> l’alcool, dans le mon<strong>de</strong> bouleversant, poétique <strong>de</strong> Guy Cassiers.<br />

mise en scène Guy Cassiers<br />

texte Josse De Pauw<br />

dramaturgie Erwin Jans<br />

concept esthétique, scénographie Enrico Bagnoli,<br />

Die<strong>de</strong>rik De Cock, Arjen Klerkx<br />

traduction surtitres Monique Nagielkopf<br />

surtitres Erik Borgman<br />

avec Katelijne Damen, Josse De Pauw,<br />

Bert Luppes, Marc Van Eeghem<br />

2 novembre 1938 à Mexico, ville où le jour <strong>de</strong>s<br />

morts se célèbre en une gran<strong>de</strong> fête baroque.<br />

Tout se passe en ce seul jour, jour définitif dans<br />

<strong>la</strong> vie dé<strong>la</strong>brée <strong>de</strong> Geoffrey Firmin, ancien consul<br />

américain vieillissant, plongé dans l’univers halluciné<br />

<strong>de</strong> l’alcool. De tous ces alcools ingurgités<br />

qui lui ont fait perdre son poste, sa femme. L’un<br />

et l’autre essaient bien <strong>de</strong> se retrouver, ils n’y<br />

parviennent pas. Elle a vécu d’autres expériences,<br />

et lui ne sait plus aimer. Il n’est plus<br />

capable <strong>de</strong> vivre avec les autres, <strong>de</strong> les voir, <strong>de</strong><br />

voir <strong>la</strong> vie autour <strong>de</strong> lui. Assailli <strong>de</strong> mirages et<br />

<strong>de</strong> fantômes, hanté par le souvenir <strong>de</strong> ce qu’il a<br />

détruit, par <strong>la</strong> culpabilité, il tourne en rond,<br />

seul en son enfer. Et c’est à travers cet<br />

homme, à travers sa perception <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, au<br />

fil <strong>de</strong> ses dérapages, que nous parvient<br />

son histoire.<br />

Solitu<strong>de</strong>, sentiment d’exclusion ici exacerbé<br />

par le fait <strong>de</strong> se trouver en pays étranger,<br />

fuite hors du temps dans un espace<br />

fermé, <strong>de</strong> plus en plus imperméable à ce<br />

qui se passe à l’extérieur, grouil<strong>la</strong>nt <strong>de</strong><br />

délires avec lesquels <strong>la</strong> frontière s’est<br />

embrumée jusqu’à l’effacement : Guy<br />

Cassiers poursuit son exploration <strong>de</strong>s<br />

mon<strong>de</strong>s piégés mis en jeu dans <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong> ses précé<strong>de</strong>nts spectacles. Et dans<br />

le Triptyque du pouvoir, qui a ouvert <strong>la</strong><br />

saison 2008/<strong>2009</strong> du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

Cette fois, nous n‘avons plus à faire à <strong>de</strong>s<br />

dictateurs déchus, à <strong>de</strong>s ambitieux trop<br />

sûrs <strong>de</strong> leur force et <strong>de</strong> leur ruse, mais à un<br />

couple qui trébuche aux alentours d’une<br />

navrante et touchante histoire d’amour vouée<br />

à l’échec. À <strong>de</strong>s êtres désemparés, incapables<br />

<strong>de</strong> réaliser leurs désirs, amoureux et aussi politiques<br />

: nous sommes donc en 1938, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> guerre d’Espagne, à <strong>la</strong> veille <strong>de</strong> <strong>la</strong> victoire <strong>de</strong><br />

Franco et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, et<br />

ils ne font rien. Malcolm Lowry a écrit Sous le<br />

volcan en 1945.<br />

Guy Cassiers a adapté le roman avec Josse<br />

De Pauw, qui, dans le premier volet <strong>de</strong> <strong>la</strong> trilogie,<br />

Mefisto for ever était « le Gros » (Goering), et<br />

interprète ici le consul. Ensemble, ils ont travaillé<br />

le texte en même temps que <strong>la</strong> scénographie.<br />

Projections, musiques, une fois encore le virtuel<br />

et le vivant se fon<strong>de</strong>nt en un seul récit :<br />

« Il n’est pas nécessaire d’exprimer en mots ce<br />

que disent les images, il n’est pas nécessaire<br />

d’exprimer en images ce que disent les mots.<br />

Ici, <strong>la</strong> douleur, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> et le désespoir se<br />

disent à travers <strong>la</strong> poésie. La non communication<br />

se communique par <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s mots.<br />

Le spectacle tout entier est un hommage à <strong>la</strong><br />

force du <strong>la</strong>ngage. » C. G.<br />

GUY CASSIERS<br />

Il fait ses débuts dans les années 80. D’abord<br />

indépendant, <strong>de</strong> 1998 à 2006 il est directeur<br />

artistique du Ro Theater à Rotterdam, où il peut<br />

développer son <strong>la</strong>ngage multimédia. Il adapte<br />

Proust, en 2004 crée Rouge décanté, présenté<br />

à Avignon. En 2006, avec un collectif dont<br />

Sidi Larbi Cherkaoui, Wayn Traub, il dirige à<br />

Anvers <strong>la</strong> Toneelhuis où il crée, entre autres, le<br />

Triptyque du pouvoir coproduit et présenté par<br />

le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et le Festival d’Automne à<br />

Paris en septembre 2008. C. G.<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« DU ROMAN AU THÉÂTRE »<br />

Rencontre avec Guy Cassiers<br />

• dimanche 4 octobre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />

© Jespers et Jespers<br />

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14<br />

LES ABBESSES • TARIF C/JEUNE PUBLIC - TOUT PUBLIC<br />

DU 13 AU 24 OCTOBRE 14 H 30 ET 19 H 30 TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS<br />

FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

Wanted Petu<strong>la</strong><br />

L’Ensemble artistique du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> se réunit pour une nouvelle aventure<br />

théâtrale, autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière histoire écrite par Fabrice Melquiot.<br />

Une histoire d’enfance qui s’adresse à l’enfance <strong>de</strong> chacun, grands et petits,<br />

l’histoire <strong>de</strong> Bouli Miro dans les mon<strong>de</strong>s adultes imaginaires et poétiques.<br />

mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota<br />

assistant à <strong>la</strong> mise en scène Christophe Lemaire<br />

scénographie et lumières Yves Collet<br />

col<strong>la</strong>boration scénographique Michel Bruguière<br />

assistante scénographie Perrine Leclerc<br />

musique Jefferson Lembeye<br />

costumes Corinne Bau<strong>de</strong>lot<br />

accessoires Clémentine Aguettant<br />

avec Cyril Anrep, Charles-Roger Bour,<br />

Céline Carrère, Ana Das Chagas,<br />

Valérie Dashwood, Philippe Demarle,<br />

Sandra Faure, Olivier Leborgne,<br />

Gérald Maillet, Pierre Niney<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« BOULI MIRO, PERSONNAGE ASSOCIÉ AU THÉÂTRE<br />

DE LA VILLE »<br />

Rencontre avec Fabrice Melquiot et l’Ensemble<br />

artistique<br />

• samedi 10 octobre à 17h à <strong>la</strong> librairie <strong>de</strong>s Abbesses<br />

• dimanche 18 octobre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />

LES YEUX BANDÉS, L’ŒIL ÉCOUTE<br />

Autour <strong>de</strong> 2 autres aventures <strong>de</strong> Bouli Miro<br />

• Voir page 85<br />

ENSEMBLE ARTISTIQUE<br />

Fabrice Melquiot est membre <strong>de</strong> l’Ensemble artistique<br />

du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. À ce titre, il sera impliqué dans<br />

le projet global, dirigera <strong>de</strong>s ateliers, <strong>de</strong>s expériences<br />

d’écritures et <strong>de</strong>s rencontres avec les différents<br />

publics.<br />

Nous chercherons à inventer ensemble un<br />

théâtre pour les enfants que les adultes peuvent<br />

voir, sans sacrifier à <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong>s textes,<br />

sans perdre notre désir d’un <strong>la</strong>ngage scénique<br />

qui sollicite <strong>la</strong> capacité d’imagination <strong>de</strong> chacun.<br />

Nous avons aujourd’hui le désir d’emmener les<br />

plus jeunes à connaître dans leur ville un lieu <strong>de</strong><br />

fabrication <strong>de</strong> théâtre, tenter <strong>de</strong> les y émerveiller,<br />

rendre cet instant magique et inoubliable. En<br />

présence <strong>de</strong>s enfants, notre utopie originelle<br />

finira par être simple réalité.<br />

Emmanuel Demarcy-Mota et Fabrice Melquiot<br />

Les enfants qui s’aiment<br />

Le « jeune public » tient une p<strong>la</strong>ce essentielle<br />

dans le projet pour le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> d’Emmanuel<br />

Demarcy-Mota. Il a donc fait appel à<br />

Fabrice Melquiot, qui <strong>de</strong>puis longtemps s’adresse,<br />

avec <strong>la</strong> même liberté d’écriture, à toutes les<br />

générations. Qui respecte les fragilités <strong>de</strong> l’enfance,<br />

mais reste hors d’un quelconque but<br />

pédagogique. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> former les spectateurs<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>main, mais <strong>de</strong> parler à ceux d’aujourd’hui,<br />

leur apporter <strong>de</strong> quoi rêver, réfléchir,<br />

s’émouvoir, rire. Et ce, quel que soit leur âge.<br />

Quel que soit leur âge, à partir <strong>de</strong> huit ans. Pour<br />

cette partie <strong>de</strong> son œuvre, Fabrice Melquiot<br />

creuse <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> son imaginaire, qui ne<br />

remonte pas, dit-il, jusqu’aux premières années.<br />

Pourtant, le personnage <strong>de</strong> Bouli Miro, fils <strong>de</strong><br />

Daddi Rotondo et <strong>de</strong> Mama Binoc<strong>la</strong>, est d’abord<br />

né d’une photo <strong>de</strong> lui, bébé joufflu et souriant.<br />

Bouli Miro traverse ici le troisième volet <strong>de</strong> ses<br />

aventures. Nous retrouvons le gamin dodu facilement<br />

terrifié, amoureux fou <strong>de</strong> sa cousine<br />

Petu<strong>la</strong> (C<strong>la</strong>rk, les adultes apprécieront). Elle a<br />

disparu, il <strong>la</strong> cherche, se démène au milieu<br />

d’individus plus insensés les uns que les autres.<br />

© A<strong>la</strong>in Hatat


© A<strong>la</strong>in Hatat<br />

Lui-même d’ailleurs fait preuve d’une logique<br />

<strong>de</strong>s plus personnelles. Celle <strong>de</strong>s gosses, dont<br />

les raisonnements s’avèrent parfois définitifs<br />

autant que surprenants. De plus, il dispose<br />

d’un vocabu<strong>la</strong>ire somptueusement inventif.<br />

Avec les chansons sur lesquelles ils dansent,<br />

leurs jeux vidéo, leurs ordinateurs, nos enfants<br />

et préados sont entraînés. Les mots étrangers,<br />

fabriqués, les bonds avant ou arrière dans le<br />

temps, les déformations numériques <strong>de</strong>s sons,<br />

<strong>de</strong> l’image, <strong>de</strong> l’espace, composent leur univers<br />

du fantastique. Ils y circulent avec une belle<br />

habileté mentale. Il leur est aussi naturel, et<br />

même plus que le château <strong>de</strong> <strong>la</strong> Belle au bois<br />

dormant, ou l’Ogre du Petit Poucet.<br />

Tout se passe ici en différents lieux comme sur<br />

un écran d’ordinateur, quand on ouvre simultanément<br />

plusieurs fenêtres. Mais puisque nous<br />

sommes au théâtre, nous n’avons pas à faire à<br />

<strong>de</strong>s êtres virtuels dont les comportements sont<br />

déterminés <strong>de</strong> l’extérieur. Nous sommes face à<br />

<strong>de</strong>s êtres vivants. Imprévisibles, complexes,<br />

contradictoires. Humains.<br />

Fabrice Melquiot le sait, qui passe beaucoup <strong>de</strong><br />

temps à rencontrer <strong>de</strong>s élèves dans les écoles<br />

et collèges. Il connaît leur capacité à saisir les<br />

nuances dans lesquelles se cachent les vérités<br />

que nous cherchons. Il connaît aussi les frontières<br />

à ne pas franchir :<br />

« Je peux abor<strong>de</strong>r tous les sujets, avec les<br />

enfants, en leur compagnie. On peut affronter<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s peurs au théâtre comme dans les<br />

contes <strong>de</strong> fées, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s questions, <strong>de</strong> grands<br />

troubles, parce qu’affronter, dépasser, trouver<br />

le courage <strong>de</strong> se faire face à soi-même, traquer<br />

les réponses, c’est aussi ce qu’on cherche. Mais<br />

je ne peux pas asséner le désespoir ; quand<br />

j’écris <strong>de</strong>puis l’enfance, j’espère au moins une<br />

promesse. » C. G.<br />

EMMANUEL DEMARCY-MOTA et FABRICE<br />

MELQUIOT sont associés <strong>de</strong>puis quinze ans.<br />

Le premier a dirigé le second comme acteur<br />

dans plusieurs pièces (Léonce et Léna, Une<br />

visite inopportune, Peine d’amour perdue...),<br />

au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Millefontaines.<br />

Ensemble, ils ont mené <strong>de</strong> nombreux<br />

ateliers <strong>de</strong> pratique.<br />

Depuis 2002, Emmanuel Demarcy-Mota a mis<br />

en scène 5 pièces écrites par Fabrice Melquiot,<br />

qu’il a associé en tant qu’auteur <strong>de</strong> théâtre à <strong>la</strong><br />

Comédie <strong>de</strong> Reims, centre dramatique national<br />

qu’il a dirigé jusqu’à sa nomination à <strong>la</strong> tête du<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, en 2008: Le Diable en partage<br />

et L’Inattendu (<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bastille, 2002),<br />

Ma vie <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>lle (<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses,<br />

2003), Marcia Hesse (<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses,<br />

2004 et 2005). Wanted Petu<strong>la</strong> est leur cinquième<br />

création commune, et <strong>la</strong> première accessible<br />

aux enfants.<br />

À propos <strong>de</strong> Bouli Miro<br />

Bouli Miro est un personnage à part dans<br />

l’œuvre <strong>de</strong> Fabrice Melquiot. Il est le seul dont<br />

les aventures semblent ne jamais <strong>de</strong>voir s’interrompre.<br />

Créé en 2002, ce personnage <strong>de</strong><br />

gros petit garçon grandit au fil <strong>de</strong>s pièces et <strong>de</strong><br />

leurs mises en scène. Après Bouli Miro et Bouli<br />

redéboule, Wanted Petu<strong>la</strong> est le troisième épiso<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s aventures <strong>de</strong> Bouli Miro et Petu<strong>la</strong> C<strong>la</strong>rk,<br />

sa cousine, avec <strong>la</strong>quelle il vit une histoire, à<br />

part elle aussi.<br />

À compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison <strong>2009</strong>/<strong>2010</strong>, Bouli Miro<br />

est en rési<strong>de</strong>nce non surveillée au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et il s’associe au Collectif d’acteurs pour<br />

partager ses aventures burlesques et poétiques,<br />

avec les spectateurs, petits et grands.<br />

Emmanuel Demarcy-Mota<br />

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16<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 5 AU 21 NOVEMBRE<br />

HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL<br />

Philoctète CRÉATION AUX ABBESSES<br />

traduction Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil<br />

mise en scène Jean Jourdheuil<br />

assistant à <strong>la</strong> mise en scène Youness Anzane<br />

scénographie, costumes Mark Lammert<br />

assistante scénographie Emmanuelle Bischoff<br />

avec Marc Barbé, Maurice Bénichou,<br />

Marc Berman<br />

texte édité aux Éditions <strong>de</strong> Minuit<br />

un palimpseste<br />

Le Philoctète <strong>de</strong> Heiner Müller n’est pas une<br />

adaptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce grecque mais un palimpseste<br />

qui efface et recouvre l’œuvre première, et<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>isse transparaître par instants sur le mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> radiographie. Bacon et Picasso ont procédé<br />

ainsi avec <strong>de</strong>s tableaux <strong>de</strong> Ve<strong>la</strong>squez. Le<br />

vers müllérien, habité par <strong>de</strong>s tensions contraires<br />

entre tragique et brutalité, n’est pas un vers<br />

grec ou néoc<strong>la</strong>ssique. Müller fait subir au vers<br />

le maximum <strong>de</strong> violence qu’il puisse supporter<br />

sans cesser d’être <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie, disait Peter<br />

Hacks, le rival <strong>de</strong> Müller, à propos <strong>de</strong> Philoctète.<br />

un Philoctète sans Dieu(x)<br />

Dans ce Philoctète, il n’y a pas <strong>de</strong> chœur, pas <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>us ex machina, pas d’apparition d’Héraclès<br />

pour rendre possible le happy end final. C’est<br />

un Philoctète sans Dieu (x). Heiner Müller ne<br />

rivalise pas avec Sophocle, il détruit, démolit,<br />

déconstruit, le modèle tragique <strong>de</strong>s philosophes<br />

allemands qui, à l’aube du XIX e siècle, ont inventé<br />

<strong>la</strong> Grèce <strong>de</strong>s Allemands qui <strong>de</strong>vait faire pièce<br />

à <strong>la</strong> Grèce <strong>de</strong> Racine et <strong>de</strong>s Français. Le Philoctète<br />

<strong>de</strong> Heiner Müller brise et fait saigner <strong>la</strong><br />

statuaire grecque implicite dans l’interprétation<br />

<strong>de</strong> Hegel (dans l’Esthétique).<br />

Heiner Müller par Gilles Ail<strong>la</strong>ud


le contexte<br />

Le théâtre <strong>de</strong> Heiner Müller a été écrit et représenté<br />

à l’époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre froi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> division<br />

<strong>de</strong> l’Allemagne, du mur <strong>de</strong> Berlin. Ce contexte a<br />

pesé sur <strong>la</strong> réception <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Heiner Müller,<br />

l’a inscrite dans le système d’oppositions <strong>de</strong><br />

l’Allemagne divisée.<br />

Aujourd’hui, 20 ans après <strong>la</strong> chute du mur, le<br />

contexte a changé, l’Allemagne est réunifiée,<br />

l’Europe a inventé l’Euro, les massacres n’ont<br />

pas cessé. Le théâtre <strong>de</strong> Heiner Müller apparaît<br />

désormais dans un autre contexte, il accè<strong>de</strong> à<br />

ce ciel <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature que nous foulons <strong>de</strong> nos<br />

pieds cependant que le mon<strong>de</strong> se recompose<br />

autrement.<br />

<strong>la</strong> biographie<br />

En 1961, Heiner Müller est exclu <strong>de</strong> l’Union <strong>de</strong>s<br />

Écrivains, mis au ban <strong>de</strong> <strong>la</strong> république <strong>de</strong>s lettres.<br />

En 1966, après plusieurs tentatives infructueuses,<br />

sa femme, <strong>la</strong> poétesse Inge Müller, se suici<strong>de</strong>.<br />

Sa pièce Philoctète est écrite en 1964. Il y a en<br />

elle, par <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s choses, <strong>de</strong>s accents très<br />

personnels alors même que l’écriture et <strong>la</strong> dramaturgie<br />

instaurent un registre impersonnel et<br />

travaillent à <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> l’auteur.<br />

Heiner Müller, poète et expérimentateur <strong>de</strong><br />

formes théâtrales nouvelles, problématise dans<br />

Philoctète <strong>la</strong> forme radicale <strong>de</strong> théâtre que<br />

Brecht avait pratiquée au début <strong>de</strong>s années 30:<br />

le Lehrstück qui, chez Müller, a <strong>de</strong>s affinités avec<br />

le « théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> cruauté » d’Antonin Artaud.<br />

Jean Jourdheuil<br />

Une nouvelle traduction <strong>de</strong> Philoctète par Jean-Louis<br />

Besson et Jean Jourdheuil paraîtra à l’automne <strong>2009</strong><br />

aux Éditions <strong>de</strong> Minuit.<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

HEINER MÜLLER, VINGT ANS APRÈS<br />

DEUX FILMS DE CHRISTOPH RÜTER :<br />

• THE TIME IS OUT OF JOINT<br />

(Le temps est hors <strong>de</strong> ses gonds) 1990<br />

• ICHT WILL NICHT WISSEN WER ICH<br />

(Je ne veux pas savoir qui je suis) <strong>2009</strong><br />

À l’automne 1989. Christoph Rüter filme les<br />

répétitions d’Hamlet et Hamlet-machine mis en<br />

scène par Heiner Müller à Berlin-Est. Le ri<strong>de</strong>au<br />

<strong>de</strong> fer se fissure, les Berlinois réc<strong>la</strong>ment <strong>la</strong><br />

démocratie le 4 novembre, le mur <strong>de</strong> Berlin s’effondre<br />

le 9 novembre. La caméra <strong>de</strong> Christoph<br />

Rüter oscille entre ces <strong>de</strong>ux registres: les événements<br />

dont <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Berlin est le théâtre et les<br />

répétitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> Shakespeare, l’événement<br />

historique fait irruption dans le spectacle.<br />

Heiner Müller connaissait le poème <strong>de</strong> Freiligrath<br />

: L’Allemagne est Hamlet !.<br />

Vingt ans après, le même réalisateur fait un portrait<br />

<strong>de</strong> Heiner Müller. Il ne le montre pas comme<br />

un « poète <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation » au milieu <strong>de</strong>s siens, il<br />

cartographie les «espaces autres» où prit forme<br />

l’œuvre <strong>de</strong> Heiner Müller : les États-Unis où il<br />

séjourne en 1975-76, quelques années avant<br />

sa rencontre avec Bob Wilson ; <strong>la</strong> Bulgarie, <strong>la</strong><br />

France enfin où il dialogue avec Foucault et<br />

Deleuze ; ainsi qu’avec les œuvres <strong>de</strong> Beckett<br />

et <strong>de</strong> Genet.<br />

AUTOUR DE HEINER MÜLLER<br />

« ACTUALITÉ PERSISTANTE DU POÈTE,<br />

20 ANS APRÈS LA CHUTE DU MUR DE BERLIN »<br />

Rencontre avec Jean Jour<strong>de</strong>uil<br />

Jean-Louis Besson et François Verret<br />

• dimanche 15 novembre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />

HEINER MÜLLER<br />

Heiner Müller, né en 1929, mort en décembre<br />

1995, poète et expérimentateur, après une<br />

adolescence sous le nazisme, vécut en République<br />

démocratique alleman<strong>de</strong>. Il essaya tout<br />

d’abord <strong>de</strong> prolonger <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong> Bertolt<br />

Brecht, puis, prenant <strong>la</strong> tangente, jouant <strong>de</strong>s<br />

libertés qu’il avait entrevues dans ces<br />

« espaces autres » que furent pour lui : les<br />

États-Unis où il séjourna en 1975-76, <strong>la</strong> Bulgarie<br />

où il se retirait périodiquement et <strong>la</strong><br />

France où son œuvre <strong>de</strong>vint internationale, il<br />

en composa une qui, avec celles <strong>de</strong> Brecht,<br />

Beckett et Genet, constitue une constel<strong>la</strong>tion<br />

emblématique du XX e siècle.<br />

JEAN JOURDHEUIL<br />

Metteur en scène, auteur <strong>de</strong> quelques pièces<br />

<strong>de</strong> théâtre et <strong>de</strong> scénarios pour <strong>de</strong>s films <strong>de</strong><br />

René Allio, traducteur (Brecht, Büchner, K.<br />

Valentin, Kleist, H. Müller), enseignant à l’université<br />

<strong>de</strong> Nanterre. Il travaille en France, en<br />

Allemagne et au Portugal. Ses <strong>de</strong>rnières mises<br />

en scène : Germania 3 <strong>de</strong> H. Müller à Lisbonne,<br />

les opéras <strong>de</strong> Mozart La Finta Giardiniera<br />

et Idoménée à Stuttgart et, en 2004, un spectacle<br />

d’hommage à Michel Foucault à Paris.<br />

Ulysse<br />

Avec quelques rameurs<br />

sur l’arbre accoutumé<br />

Au sel j’avais p<strong>la</strong>nté mon espoir<br />

<strong>la</strong>ssé <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre ferme<br />

Labourant à nouveau <strong>la</strong> mer<br />

d’un sillon fugace<br />

À son immensité je mesurais<br />

ma durée.<br />

Toujours soir matin rougeoyant<br />

Le ciel avec les <strong>de</strong>ux trois <strong>de</strong>rniers<br />

premiers<br />

Nuages sur usine à gaz centrale<br />

électrique réacteur atomique<br />

Depuis qu’Ulysse est mort<br />

cinq mois <strong>de</strong> voyage<br />

À l’ouest <strong>de</strong> Gibraltar dans<br />

l’At<strong>la</strong>ntique<br />

Loin <strong>de</strong> fleurs et couronnes,<br />

dans le ressac.<br />

Dans l’enfer <strong>de</strong>s curieux il brûle<br />

Dante l’a vu parmi d’autres<br />

f<strong>la</strong>mmes.<br />

Poème <strong>de</strong> Heiner Müller emprunté à l’ouvrage<br />

Philoctète<br />

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18<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 14 AU 19 DÉCEMBRE EN ESPAGNOL, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />

THÉÂTRE - CINÉMA<br />

COMPAGNIE TEATROCINEMA<br />

D’APRÈS ALESSANDRO BARICCO I<br />

JUAN CARLOS ZAGAL I LAURA PIZARRO CHILI<br />

Sin Sangre<br />

En temps <strong>de</strong> guerre, qui peut dire ce qui relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vengeance,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pitié ? Et aujourd’hui, il y a toujours une guerre quelque part.<br />

adaptation Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal,<br />

Dauno Tótoro et Diego Fontecil<strong>la</strong><br />

traduction C<strong>la</strong>udio Di Giro<strong>la</strong>mo<br />

mise en scène Juan Carlos Zagal<br />

décor Rodrigo Bazáes, Cristian Reyes<br />

et Cristian Mayorga<br />

costumes Loreto Monsalve<br />

musique Juan Carlos Zagal<br />

vidéo Dauno Tótoro<br />

photographie Arnaldo Rodríguez<br />

caméra et édition off-line Marcelo Vega<br />

création ban<strong>de</strong> son Marco Díaz<br />

lumières Rodrigo Bazáes et Luis Alcai<strong>de</strong><br />

storyboard Abel Elizondo<br />

avec Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal,<br />

Diego Fontecil<strong>la</strong>, Ernesto Anacona<br />

et Etienne Bobenriet<br />

Sur <strong>la</strong> route, trois hommes dans une voiture<br />

cherchent leur chemin. Ils arrivent dans une<br />

ferme, y trouvent celui pour lequel ils sont là, et<br />

que l’on appe<strong>la</strong>it « <strong>la</strong> hyène » tant il s’est montré<br />

sauvagement cruel. La guerre est finie, ils<br />

n’ont pas oublié. Ils veulent se venger, l’abattent<br />

et aussi son fils qui tente d’intervenir. Sa<br />

fille est cachée, l’un <strong>de</strong>s trois <strong>la</strong> trouve, <strong>la</strong> regar<strong>de</strong>,<br />

et sans rien dire referme <strong>la</strong> porte. Qui<br />

pourrait expliquer <strong>la</strong> soudaine pitié d’un bourreau<br />

? Ni lui, ni celle qu’il a sauvée et par<br />

hasard retrouve, fillette <strong>de</strong>venue femme, <strong>de</strong>s<br />

années plus tard.<br />

SIN SANGRE<br />

Sin Sangre est le premier spectacle vu en<br />

France, du Teatrocinema, dont le travail mêle<br />

étroitement les <strong>de</strong>ux médias. Les fondateurs,<br />

Juan Carlos Zagal metteur en scène, et <strong>la</strong><br />

comédienne Laura Pizzaro, viennent <strong>de</strong> La<br />

Troppa, troupe chilienne fortement originale,<br />

formée en 1987, et dispersée en 2007. Au<br />

Festival d’Avignon 1999, elle avait présenté<br />

Gemelos d’après Le Grand Cahier d’Agota<br />

Kristof. C. G.<br />

Venant du Chili, <strong>la</strong> troupe Teatrocinema est forcément<br />

imprégnée <strong>de</strong>s horreurs qui ont traversé<br />

son pays pendant <strong>la</strong> dictature <strong>de</strong> Pinochet.<br />

Mais elle ne s’y arrête pas, nous entraîne plus<br />

loin, et d’ailleurs s’est inspirée d’un roman <strong>de</strong><br />

l’Italien Alessandro Baricco. Ce qui est ici traité,<br />

ce sont les contradictions humaines, les<br />

liens entre désir <strong>de</strong> justice et <strong>de</strong> vengeance,<br />

entre volonté <strong>de</strong> vivre et <strong>de</strong> survivre. C’est<br />

l’entraînement à <strong>la</strong> cruauté et sa progression<br />

dans le comportement. Un phénomène qui<br />

tient <strong>de</strong> l’aveuglement plus encore que <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

lâcheté, et qui, tout autant que son brusque<br />

refus, échappe à <strong>la</strong> raison. On pourrait parler<br />

d’irresponsabilité délibérée.<br />

L’histoire du mon<strong>de</strong> débor<strong>de</strong> d’exemples, mais<br />

<strong>la</strong> troupe Teatrocinema ne délivre aucune leçon,<br />

ni morale, ni même politique. Les questions s’y<br />

croisent s’y mêlent, et aussi les lieux et les temps,<br />

dans un ensemble cohérent, brut et lyrique.<br />

Grâce à l’extraordinaire fusion du théâtre et du<br />

cinéma, on voyage au gré <strong>de</strong>s souvenirs et du<br />

récit au présent, dans les esprits et les corps.<br />

Sait-on si celui que l’on voit est un être vivant ou<br />

son image ? S’il parle ou s’il a parlé ? En <strong>de</strong>hors<br />

même <strong>de</strong> <strong>la</strong> prouesse technologique et esthétique,<br />

Sin Sangre engendre une sorte <strong>de</strong> réalité<br />

poétique, tout à fait nouvelle. Quelque chose<br />

<strong>de</strong> vaste, qui ferme <strong>la</strong> porte aux réponses trop<br />

simples, aux idées toute faites, au confort intellectuel,<br />

à <strong>la</strong> bonne conscience. C. G.<br />

© Rodrigo Gomez Rovira


THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 19 DÉCEMBRE AU 5 JANVIER<br />

JAMES THIERRÉE<br />

Raoul CRÉATION<br />

Dans sa tour, Raoul est entouré d’animaux invraisemb<strong>la</strong>bles, mais James<br />

Thierrée se trouve seul en scène. Car chez lui, le vraisemb<strong>la</strong>ble n’a pas cours.<br />

mise en scène, décor et interprétation<br />

James Thierrée<br />

costumes, bestiaire Victoria Thierrée<br />

son Thomas Delot<br />

lumières Jérôme Sabre<br />

On l’a connu s’envo<strong>la</strong>nt dans les nuages du rêve,<br />

en butte à <strong>la</strong> folie <strong>de</strong>s éléments et <strong>de</strong>s objets,<br />

en quête d’une femme et d’un enfant sous une<br />

pluie d’étoiles – successivement La Symphonie<br />

du Hanneton (2003), La Veillée <strong>de</strong>s Abysses<br />

(2004), Au revoir parapluie (2007 et 2008). On l’a<br />

vu, acrobate, trapéziste, violoniste, se confronter<br />

à ses semb<strong>la</strong>bles. Aujourd’hui, le voilà seul.<br />

D’ailleurs ce n’est pas James Thierrée, c’est<br />

Raoul.<br />

Raoul, portrait d’un être humain en son royaume,<br />

aussi proche et étranger que le voisin rencontré<br />

chaque jour. Mésaventures d’un hurluberlu<br />

légèrement schizophrène, enfermé dans une<br />

tour, encerclé par <strong>de</strong>s présences fantasmagoriques.<br />

Tels un poisson géant, un scarabée métallique,<br />

une méduse à l’agonie – entre autres –<br />

avec lesquels il entretient <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> familiarité,<br />

et d’autorité. Et puis, alors qu’il n’a rien<br />

<strong>de</strong>mandé, quelqu’un vient le délivrer. Qui ? Luimême<br />

dans <strong>la</strong> mesure où il est seul au mon<strong>de</strong>.<br />

Dans son mon<strong>de</strong> :<br />

« À partir du moment où Raoul est seul, tout<br />

<strong>de</strong>vient possible puisque personne n’est là<br />

pour essayer <strong>de</strong> rationaliser <strong>la</strong> situation. Face<br />

à une énigme qu’il doit résoudre pour se trouver,<br />

se reconnaître, il avance dans les ténèbres<br />

comme s’il cherchait à se débarrasser <strong>de</strong> ses<br />

peaux en trop. Comme si, forcé par un mouvement<br />

intérieur, il vou<strong>la</strong>it parvenir à s’aventurer<br />

hors <strong>de</strong> chez lui. »<br />

James Thierrée s’aventure. Pour <strong>la</strong> première fois,<br />

le voilà isolé, incarnant un personnage <strong>de</strong> théâtre<br />

avec une i<strong>de</strong>ntité. Tout au moins un prénom.<br />

Cependant, il n’en est pas encore au moment<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole, du texte écrit, dit :<br />

« Plutôt qu’un nouveau mo<strong>de</strong> d’expression, je<br />

cherche un lien souterrain avec ce que j’ai fait<br />

dans mes précé<strong>de</strong>nts spectacles, et que,<br />

d’une certaine manière Raoul réunit en lui. Cet<br />

individu me permet <strong>de</strong> creuser le « <strong>la</strong>ngage »<br />

qui est le mien. »<br />

Alors tout va bien. James n’est pas Raoul, Raoul<br />

n’est pas James, qui reste lui-même, esprit <strong>de</strong>s<br />

airs, poète, enchanteur. C. G.<br />

JAMES THIERRÉE<br />

Après une enfance circassienne avec ses<br />

parents, (Jean-Baptiste Thierrée, Victoria Chaplin-Thierrée)<br />

il fait un apprentissage <strong>de</strong> comédien<br />

avec Benno Besson, s’échappe parfois<br />

au cinéma sans toutefois abandonner le cirque.<br />

Il fon<strong>de</strong> sa Compagnie du Hanneton en 1998.<br />

Depuis, ses trois spectacles, La Symphonie<br />

du Hanneton, La Veillée <strong>de</strong>s Abysses, Au revoir<br />

parapluie, parcourent et enchantent le mon<strong>de</strong>.<br />

© Christophe Ca<strong>la</strong>is<br />

19


20<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 5 AU 16 JANVIER<br />

ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMAN<br />

La Fabbrica CRÉATION<br />

Depuis toujours existe en Italie un courant théâtral dont le grand maître<br />

<strong>de</strong>meure Dario Fo et auquel appartient Ascanio Celestini. Courant porté<br />

par <strong>de</strong>s auteurs-acteurs-musiciens-improvisateurs, occupés à saisir l’actualité<br />

politique, à <strong>la</strong> traduire en fables d’une féroce et réjouissante justesse.<br />

mise en scène Charles Tordjman<br />

chansons composées par Giovanna Marini<br />

scénographie Vincent Tordjman<br />

lumières Christian Pinaud<br />

costumes Cidalia Da Costa<br />

col<strong>la</strong>boration artistique Zohar Wexler<br />

avec Serge Maggiani, Agnès Sourdillon<br />

et le trio <strong>de</strong> chant<br />

Sandra Mangini, Germana Mastropasqua<br />

en alternance Giovanna Marini et Xavier Rebut<br />

CHARLES TORDJMAN<br />

En 1992, il est nommé à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manufacture,<br />

CDN <strong>de</strong> Nancy-Lorraine, et en 1996 y inscrit<br />

le Festival “Passages” consacré à l’Europe<br />

<strong>de</strong> l’Est. Entre Molière, Brecht, Fey<strong>de</strong>au, il<br />

s’intéresse principalement aux auteurs vivants:<br />

François Bon, Bernard Noël, Tahar Ben Jelloun…<br />

Et <strong>de</strong>rnièrement a mis en scène Vers<br />

toi terre promise, tragédie <strong>de</strong>ntaire <strong>de</strong> Jean-<br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Grumberg.<br />

ASCANIO CELESTINI<br />

Étudiant en littérature et anthropologie, il s’intéresse<br />

à <strong>la</strong> commedia <strong>de</strong>ll’arte, anime <strong>de</strong>s<br />

ateliers. Depuis sa première pièce Cicoria<br />

(1998) autour <strong>de</strong> Pasolini, il interprète ses<br />

monologues dont les thèmes s’appuient sur<br />

<strong>de</strong>s rencontres, <strong>de</strong>s témoignages. La Fabbrica<br />

date <strong>de</strong> 2001. En 2002, il reçoit le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Critique et le prix Ubu « pour ses recherches<br />

<strong>de</strong> l’Histoire dans ses histoires ».<br />

La Fabbrica, ou l’histoire d’une usine sidérurgique,<br />

mêlée à celle d’une famille durant trois<br />

générations. Au départ, il ne s’agit pas à strictement<br />

parler d’une pièce, plutôt d’une sorte <strong>de</strong><br />

monologue à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre qu’un fils écrirait<br />

à sa mère. Et que l’auteur, Ascanio Celestini,<br />

vient dire sur <strong>la</strong> scène nue, sans décor. Il arrive<br />

seul, « juste avec sa barbe » ainsi le décrivent<br />

les journalistes italiens. Sa barbe et sa guitare,<br />

car cette histoire, elle se raconte, elle se chante.<br />

Quand Charles Tordjman en prend connaissance,<br />

naturellement elle l’intéresse au plus haut<br />

point. Directeur du CDN <strong>de</strong> Nancy-Lorraine, il<br />

ne peut <strong>de</strong>meurer insensible aux problèmes<br />

engendrés par le déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> sidérurgie. Et puis<br />

le texte le ramène à un théâtre politisé qu’il n’a<br />

jamais abandonné. Qui, ici, apporte à <strong>la</strong> déambu<strong>la</strong>tion<br />

dans le quotidien un souffle lyrique,<br />

épique, quasiment fantastique : italien.<br />

« Il s’agit d’une forme théâtrale très immédiate,<br />

avec <strong>de</strong>s moments d’improvisations, et qui, je<br />

crois, existe seulement là-bas. Une façon <strong>de</strong><br />

parler du présent sans didactisme, sans rien<br />

<strong>de</strong> pédagogique. On retrouve parfois le même<br />

esprit dans le cinéma, celui <strong>de</strong> Fellini ou <strong>de</strong><br />

Moretti. Chez nous, je ne vois pas comment on<br />

pourrait le faire. Alors j’ai travaillé sur une première<br />

adaptation pour <strong>de</strong>ux personnages, Serge<br />

Maggiani et Agnès Sourdillon, et je suis allé en<br />

discuter avec Ascanio Celestini.<br />

« Il n’est ni politologue, ni sociologue, mais<br />

connaît très bien ce dont il parle : il mène ses<br />

enquêtes, se renseigne. Il est chroniqueur à <strong>la</strong><br />

radio et à <strong>la</strong> télévision, également cinéaste, chanteur:<br />

une star. Je lui ai <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> reprendre le<br />

texte pour les <strong>de</strong>ux comédiens, il est venu les<br />

voir, a retravaillé pour eux. »<br />

© DR


« En fait, le récit ne suit pas <strong>la</strong> chronologie <strong>de</strong><br />

l’usine, il en dévoile les secrets : comment,<br />

après <strong>la</strong> guerre, elle naît du désir d’un homme<br />

riche, comment il l’a accaparée, et les alliances<br />

politiciennes qui lui ont permis, au fil <strong>de</strong>s alternances,<br />

<strong>de</strong> maintenir son pouvoir sur <strong>la</strong> région.<br />

Il y a aussi une femme, belle comme une<br />

madone. Incarnation <strong>de</strong> l’usine et mante religieuse,<br />

elle donne naissance à un enfant<br />

monstrueux, séduit les ouvriers avant <strong>de</strong> les<br />

jeter dans un puits. Image <strong>de</strong>s dégâts que, par<br />

exemple, peut provoquer l’amiante. Mais avant<br />

tout, il s’agit d’une fable. Un conte <strong>de</strong> sorcières<br />

à propos <strong>de</strong> l’Italie. De <strong>la</strong> façon dont les fascistes<br />

se sont toujours et encore infiltrés dans<br />

les sphères du pouvoir. Et aussi sur <strong>la</strong> disparition<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière, et <strong>de</strong> l’usine, démantelée,<br />

délocalisée en Chine, en Roumanie. »<br />

La situation n’est pas vraiment inconnue en<br />

France. Sur le fond, l’adaptation se fait d’ellemême.<br />

Sur <strong>la</strong> forme, Charles Tordjman inscrit<br />

les comédiens dans un décor simple, lumineux,<br />

mobile, évoquant une usine belle comme une<br />

fée. Il a <strong>de</strong>mandé à Giovanna Marini – pour<br />

Celestini, elle n’est pas « une rivale mais une<br />

sœur » – <strong>de</strong> composer <strong>de</strong>s chansons qu’elle<br />

interprète sur scène avec son trio. Pour notre<br />

bonheur, l’Italie vient à nous… C. G.<br />

Parole d’auteur<br />

L’histoire d’un chef <strong>de</strong> fourneau à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale racontée par un<br />

ouvrier qui est engagé par erreur dans une<br />

usine. Le chef <strong>de</strong> fourneau parle <strong>de</strong> sa famille.<br />

Du père et du grand-père qui ont eux-mêmes<br />

travaillé dans l’usine à l'époque où le travail<br />

était raconté hors <strong>de</strong> ses murs avec <strong>de</strong>s<br />

accents épiques. En un an <strong>de</strong> recherches à travers<br />

l’Italie nous avons recueilli <strong>de</strong>s histoires<br />

isolées, <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> récits qui tournent<br />

tous autour du vécu physique <strong>de</strong> l’usine. Celui<br />

qui raconte le travail, raconte quelque chose<br />

<strong>de</strong> son propre corps. Même lorsqu’il parle <strong>de</strong><br />

rétribution collective, <strong>de</strong>s conflits syndicaux et<br />

<strong>de</strong> l’article 18, il fait usage d’un imaginaire qui<br />

fait référence au corps. Comme si pour parler<br />

<strong>de</strong> ce qui est arrivé, il fal<strong>la</strong>it le traduire dans une<br />

<strong>la</strong>ngue dont les références sont <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<br />

<strong>la</strong> santé, <strong>la</strong> beauté et <strong>la</strong> difformité, <strong>la</strong> force et <strong>la</strong><br />

faiblesse. Pour le chef <strong>de</strong> fourneau l’usine a un<br />

centre, et ce centre est le haut-fourneau. L’usine<br />

travaille pour le bon fonctionnement du<br />

haut-fourneau et les gaz du haut-fourneau<br />

transformés en énergie électrique font marcher<br />

l’établissement. À l’origine, <strong>la</strong> vieille usine avait<br />

besoin d’ouvriers forts comme le bronze et<br />

leurs noms étaient Libero, Veraspiritanova,<br />

Guerriero. L’âge intermédiaire a connu l’aristocratie<br />

ouvrière avec <strong>de</strong>s travailleurs anarchistes<br />

et communistes que même le fascisme ne<br />

licenciait pas parce qu’ils se rendaient indispensables<br />

à <strong>la</strong> production <strong>de</strong> guerre. Mais l’ère<br />

contemporaine a besoin d’une usine sans<br />

ouvriers. Une usine vi<strong>de</strong> où les seuls ouvriers<br />

qui <strong>la</strong> peuplent sont ceux que l’usine ne parvient<br />

pas à mettre <strong>de</strong>hors. Les infirmes, ceux<br />

qui ont trouvé le malheur à l’intérieur <strong>de</strong> l’usine.<br />

Ceux qui ont épousé l’'usine en y <strong>la</strong>issant une<br />

partie <strong>de</strong> leur corps, <strong>de</strong> leur histoire et <strong>de</strong> leur<br />

i<strong>de</strong>ntité.<br />

Ascanio Celestini<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« LE TRAVAIL »<br />

Rencontre avec Charles Tordjman et Bernard Noël<br />

• dimanche 10 janvier à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />

L’acier, ils ne<br />

l’avaient<br />

plus dans<br />

les bras<br />

mais dans<br />

le cerveau.<br />

LA FABBRICA, ASCANIO CELESTINI<br />

21


22<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 19 AU 24 JANVIER<br />

ÖDÖN VON HORVÁTH I<br />

EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

Casimir et Caroline REPRISE<br />

Un théâtre <strong>de</strong> troupe, popu<strong>la</strong>ire et politique. Une histoire d’amour tourmentée,<br />

dans une fête foraine rongée par <strong>la</strong> crise.<br />

nouvelle traduction François Regnault<br />

mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota<br />

assistant à <strong>la</strong> mise en scène Christophe Lemaire<br />

scénographie et lumières Yves Collet<br />

compositions et environnement sonore<br />

Jefferson Lembeye<br />

costumes Corinne Bau<strong>de</strong>lot<br />

maquil<strong>la</strong>ges Catherine Nico<strong>la</strong>s<br />

accessoires Clémentine Aguettant<br />

travail vocal Maryse Martines<br />

images vidéo Mathieu Mullot<br />

col<strong>la</strong>boration scénographie Michel Bruguière<br />

et Perrine Leclerc-Bailly<br />

avec Sylvie Testud, Thomas Durand,<br />

Hugues Quester, A<strong>la</strong>in Libolt,<br />

Charles-Roger Bour, Gérald Maillet,<br />

Sarah Karbasnikoff, Olivier Le Borgne,<br />

Walter N’Guyen, Cyril Anrep,<br />

Laurent Charpentier, Muriel Ines Amat,<br />

Ana das Chagas, Gaëlle Guillou,<br />

Céline Carrère, Sandra Faure,<br />

Pascal Vuillemot, Stéphane Krähenbühl,<br />

Constance Luzzati<br />

Casimir et Caroline,<br />

le chant <strong>de</strong>s amours désunis<br />

Casimir et Caroline sont jeunes, ils s’aiment, vont<br />

s’amuser à <strong>la</strong> foire, se disputent, se séparent. Ce<br />

pourrait être une simple histoire d’amour qui tourne<br />

mal, pour cause <strong>de</strong> conflit entre sentiments<br />

réels et rêves d’avenir. En effet, Casimir vient <strong>de</strong><br />

perdre son travail.<br />

Mais cette histoire-là se passe à Munich, pendant<br />

<strong>la</strong> fête <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière, en 1931. L’Allemagne compte<br />

cinq millions <strong>de</strong> chômeurs sans espoir, pour<br />

cause <strong>de</strong> «<strong>de</strong>structions <strong>de</strong> postes» comme on<br />

dit aujourd’hui. Antinazi militant – dont les livres<br />

seront d’ailleurs brûlés comme appartenant à<br />

<strong>la</strong> « littérature dégénérée » – Ödön von Horváth<br />

écrit sa pièce peu avant l’arrivée <strong>de</strong> Hitler au<br />

pouvoir. Il prévoit, fait entendre, comprendre,<br />

ressentir <strong>la</strong> façon dont le futur dictateur profite<br />

du chaos et <strong>de</strong> <strong>la</strong> désespérance affolée. Brû<strong>la</strong>nt<br />

avertissement mis en scène par Emmanuel<br />

Demarcy-Mota, pour son premier spectacle en<br />

tant que directeur du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Spectacle<br />

fondamental, repris cette saison.<br />

Et c’est indispensable, car il est bon <strong>de</strong> rappeler<br />

qu’en ces pério<strong>de</strong>s d’incertitu<strong>de</strong>s, où à<br />

tout instant, tout risque <strong>de</strong> basculer dans le<br />

désastre – comme bascule et s’effondre le<br />

manège <strong>de</strong> <strong>la</strong> montagne russe – le salut n’est<br />

pas dans <strong>la</strong> fuite. Rien ne sert <strong>de</strong> fermer les<br />

yeux, y compris dans l’espoir <strong>de</strong> vivre le plus<br />

normalement possible, une belle histoire<br />

d’amour. En <strong>de</strong> telles circonstances, d’ailleurs,<br />

où donc se niche <strong>la</strong> « normalité »?<br />

Si Casimir et Caroline avaient appartenu à une<br />

sphère sociale protégée, peut-être auraient-ils<br />

pu résister à <strong>la</strong> dévastation ? S’exiler ? comme<br />

Horváth et quelques autres. Ce n’est pas le<br />

cas. Horváth parle du « peuple » dans toute sa<br />

diversité. Jeunes ou vieux, riches ou pauvres,<br />

les gens ici présents vont bientôt <strong>de</strong>venir <strong>la</strong><br />

proie d’une autorité monstrueusement aberrante,<br />

qui accor<strong>de</strong> ou non le droit d’exister.<br />

c’était un rêve<br />

Cette nécessité d’explorer <strong>la</strong> débâcle idéologique<br />

ouvrant <strong>la</strong> porte à l’horreur hitlérienne<br />

apparaît sans ambigüité ni détours dans <strong>la</strong><br />

mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota,<br />

pour qui dénoncer les risques <strong>de</strong> dictature est<br />

tout simplement naturel.<br />

Adieu joies enfantines et rengaines <strong>de</strong> foire.<br />

Dans <strong>la</strong> nuit encerclée par les phares d’invisibles<br />

voitures, le capharnaüm <strong>de</strong>s baraques<br />

et manèges dégagent d’étranges flui<strong>de</strong>s manipu<strong>la</strong>teurs.<br />

Les <strong>de</strong>ux amants, les autres jeunes<br />

et vieux, tous en semblent frappés. Au-<strong>de</strong>ssus<br />

d’eux p<strong>la</strong>ne un zeppelin, image d’envol inaccessible.<br />

Leur seule évasion disponible, ce<br />

sont les baratins <strong>de</strong>s montreurs <strong>de</strong> monstres,<br />

les toboggans sur lesquels glissent les filles<br />

énervées, et puis <strong>la</strong> drague brute, les bagarres<br />

idiotes, toutes ces « sensations fortes » qu’ils<br />

sont venus chercher, histoire d’échapper un<br />

moment, juste un moment, à une détresse qui<br />

ne trouve pas ses mots, à l’angoisse indéfinissable<br />

qui plombe leur existence.<br />

La référence est assumée à <strong>la</strong> dureté fantasque<br />

du cinéma expressionniste en général, et en<br />

particulier au film <strong>de</strong> Fritz Lang M le Maudit, sur<br />

lequel comme ici, p<strong>la</strong>nent <strong>de</strong>s voix d’enfant. Vêtu<br />

<strong>de</strong> noir, corps alourdi, gestes hésitants, sourire<br />

désabusé, regard perdu, Hugues Quester –<br />

l’homme qui obéit – rappelle Peter Lore.<br />

© Jean-Louis Fernan<strong>de</strong>z


© Jean-Louis Fernan<strong>de</strong>z<br />

<strong>la</strong> rage d’aimer<br />

Et puis il y a les mouvements d’une foule<br />

emportée dans une même trajectoire qu’elle ne<br />

contrôle pas. Il y a les brusques plongées sur<br />

un individu, un garçon paumé, une fille en colère,<br />

un vieux beau sans illusion (A<strong>la</strong>in Libolt), sur<br />

Casimir et Caroline, Thomas Durand et Sylvie<br />

Testud, amants déchirés, elle dans <strong>la</strong> nervosité<br />

<strong>de</strong> l’urgence à vivre, lui dans le désarroi <strong>de</strong> sa<br />

jeunesse blessée.<br />

Et puis, il y a les musiques, les chants décalés,<br />

braillés, parce que c’est <strong>la</strong> fête <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière et<br />

c’est ce qu’il faut pour oublier, ne pas entendre<br />

les menaces, les pleurs, pour être ensemble,<br />

une fois, <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière peut-être. Elle n’a rien <strong>de</strong><br />

funèbre, cette musique, au contraire. Elle cogne<br />

dans <strong>la</strong> mémoire dans le cœur, elle serre <strong>la</strong><br />

gorge. Elle s’incruste dans les images, les<br />

corps déboussolés, fait surgir les terreurs, les<br />

fureurs enfouies. Elle fait entendre ce que les<br />

mots ne savent pas, et c<strong>la</strong>me <strong>la</strong> rage <strong>de</strong> vivre,<br />

<strong>de</strong> pouvoir aimer. C. G.<br />

extraits <strong>de</strong> presse<br />

Il y a tant <strong>de</strong> vie dans Casimir et Caroline. Tant<br />

<strong>de</strong> cruauté aussi, mais une cruauté si humaine,<br />

dans son constat <strong>la</strong>conique, que l’on se<br />

sent le cœur retourné quand s’achève <strong>la</strong> pièce<br />

d’Ödön von Horváth. (…) Cette mise en perspective<br />

fait <strong>de</strong> l’homme un objet <strong>de</strong> l’Histoire<br />

qui bientôt le broiera, comme elle détruira l’histoire<br />

d’amour <strong>de</strong> Casimir et Caroline – l’inouïe<br />

Sylvie Testud et Thomas Durand, une belle<br />

découverte. Tous les <strong>de</strong>ux ont <strong>la</strong> minceur nerveuse<br />

<strong>de</strong> corps qui se consument <strong>de</strong> l’intérieur.<br />

Brigitte Salino, Le Mon<strong>de</strong><br />

La première image qu’offre Emmanuel Demarcy-<br />

Mota est résolument cinématographique. Saisissante<br />

(…) Comment donc le metteur en scène<br />

et son scénographe, Yves Collet, en sont-ils<br />

parvenus à pareille illusion : évoquer ensemble<br />

le présent et le passé ? (…) Il dirige avec une<br />

lumineuse tendresse <strong>de</strong>s personnages voués<br />

à l’échec. Comme s’il les conso<strong>la</strong>it. Comme s’il<br />

nous conso<strong>la</strong>it, nous qui vivons aujourd’hui<br />

dans un mon<strong>de</strong> si proche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Horváth.<br />

Fabienne Pascaud, Télérama<br />

Un spectacle chorégraphique, tenu et subtil, qui<br />

rend justice à <strong>la</strong> pièce acrobatique <strong>de</strong> l’écrivain<br />

austro-hongrois. Toute <strong>la</strong> troupe se donne à plein<br />

dans un spectacle maîtrisé <strong>de</strong> bout en bout.<br />

Philippe Chevilley, Les Échos<br />

Au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête foraine, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

cœurs. Images délibérement brutales <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête<br />

d’octobre sur <strong>la</strong>quelle pèse l’ombre <strong>de</strong>s zeppelins<br />

comme <strong>la</strong> préfiguration <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit qui va<br />

bientôt ensevelir dans ses plis <strong>de</strong> douleur toute<br />

l’Europe. Les adultes sont parfaitement incarnés<br />

par Hugues Quester, A<strong>la</strong>in Libolt et Charles-<br />

Roger Bour.<br />

Armelle Héliot, Le Figaro<br />

L’art <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise dans ce qu’il peut faire <strong>de</strong> meilleur<br />

–<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en scène, affirmée, concrète, engagée,<br />

politique. Dès les premières minutes, on<br />

se dit, en effet, qu’Emmanuel Demarcy-Mota<br />

est un magnifique héritier. Un savoir-faire artisanal<br />

mis au service d’un sens, d’une lecture<br />

réelle (…) Hugues Quester, immense, hors <strong>de</strong><br />

toute mesure. Il ne fait presque rien, juste perdu,<br />

là <strong>de</strong>vant nous, pas même prédateur, ou juste<br />

ce qu’il faut.<br />

Bruno Tackels, Mouvement.net<br />

Une version généreuse et remarquablement<br />

maîtrisée du chef-d’œuvre d’Ödön von Horváth.<br />

Un fort beau spectacle, puissant et ron<strong>de</strong>ment<br />

mené. Emmanuel Demarcy-Mota signe là une<br />

<strong>de</strong> ses mises en scène les plus accomplies.<br />

Hugues Letanneur, Les Inrockuptibles<br />

Emmanuel Demarcy-Mota signe avec cette<br />

pièce <strong>de</strong> Horváth un spectacle manifeste : celui<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> défense et illustration d’un théâtre qui se<br />

veut popu<strong>la</strong>ire mais aussi politique, en ce qu’il<br />

traite <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong> à partir d’un passé éc<strong>la</strong>irant<br />

le présent.<br />

Didier Mereuze, La Croix<br />

Emmanuel Demarcy-Mota inaugure en beauté<br />

<strong>la</strong> direction du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. L’allure vertigineuse<br />

qu’il impulse au bouillonnement <strong>de</strong> vie<br />

qu’impose <strong>la</strong> fable tiendrait du miracle, si nous<br />

y croyions. Emmanuel Demarcy-Mota possè<strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> grâce et l’oreille absolue. Il n’abuse pas <strong>de</strong><br />

ses dons. Il les domine. Avec mesure. Cette vertu<br />

s’appelle l’élégance.<br />

Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité<br />

23


© Getty images<br />

24<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 27 JANVIER AU 12 FÉVRIER<br />

MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANNELLE<br />

Amphitryon CRÉATION<br />

Quand le Roi <strong>de</strong>s dieux dont le pouvoir est absolu désire quelqu’un,<br />

qui pourrait lui résister ? Qui, en toute sincérité, en a réellement envie ?<br />

mise en scène Bérangère Jannelle<br />

assistante à <strong>la</strong> mise en scène Luciana Botelho<br />

scénographie Stéphane Pauvret<br />

lumières Christian Dubet<br />

son Jean-Damien Ratel<br />

costumes Laurence Chalou<br />

avec Olivier Ba<strong>la</strong>zuc, Audrey Bonnet, Luciana<br />

Botelho, Anne Bouvier, Arnaud Churin, David<br />

Maisse, Ismaël Ruggiero, Maxime Miko<strong>la</strong>jczac<br />

Tombé sous le charme d’Alcmène, Jupiter à qui<br />

rien n’est impossible, <strong>la</strong> séduit en <strong>de</strong>venant le<br />

double <strong>de</strong> son époux trop bien aimé, le valeureux<br />

général Amphitryon parti à <strong>la</strong> guerre, revenu<br />

avant l’heure. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s quiproquos à<br />

répétition dans lesquels les personnages sont<br />

emmêlés, si bien que personne ne sait plus<br />

exactement à qui il a à faire, pouvoir absolu et<br />

jouissance sont les thèmes retenus par Bérangère<br />

Jannelle, pour mettre en scène <strong>la</strong> pièce<br />

<strong>de</strong> Molière. Nul à son époque n’a mis en doute<br />

le fait que le Roi <strong>de</strong>s dieux incarne le Roi Soleil,<br />

d’où scandale et succès :<br />

« La façon dont s’affrontent amour et autorité<br />

dégage une sorte <strong>de</strong> violence. Je vois là une<br />

comédie noire, à travers <strong>la</strong>quelle j’interroge <strong>la</strong><br />

machine du pouvoir, aujourd’hui. Pouvoir<br />

politique, et aussi technologique qui offre d’infinies<br />

possibilités <strong>de</strong> métamorphoses et dédoublements,<br />

et qui permet <strong>de</strong> mettre en rapport<br />

les medias son et images avec le théâtre spontané,<br />

direct, celui <strong>de</strong>s acteurs.<br />

« Tout se joue sur un espace épuré, autour et à<br />

l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison d’Amphitryon, où Jupiter<br />

passe avec Alcmène une nuit qui se prolonge<br />

à sa convenance. Boîte fermée, maison<br />

close et crâne en feu, elle aussi se dédouble,<br />

se dép<strong>la</strong>ce. Disons qu’il s’agit d’un spectacle<br />

contemporain confronté à un mon<strong>de</strong> poétique.<br />

« J’ai toujours été intéressée par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion du<br />

privé et du politique, et elle apparaît ici avec<br />

une rare brutalité. Le bien public n’existe plus,<br />

l’imposture domine. Celle <strong>de</strong> Jupiter sans<br />

aucun doute. Mais qu’en est-il <strong>de</strong>s autres ?<br />

Qui, réellement, est dupe ? Alcmène ne l’est<br />

pas complètement, tel est mon parti pris. Elle<br />

n’est pas une victime. Même au cours d’une<br />

gran<strong>de</strong>, une sincère histoire d’amour, fantas-<br />

mer sur un autre homme est normal. L’inconscient<br />

doit pouvoir voyager. Passer <strong>la</strong> nuit avec<br />

un dieu, rêve ou réalité ? Qui tire les ficelles ?<br />

Les doubles peuvent exister uniquement parce<br />

qu’ils ont été désirés, qui joue qui ? Tout le<br />

temps <strong>de</strong> cette pièce sur le secret du théâtre,<br />

les questions <strong>de</strong>meurent. »<br />

C. G.<br />

BÉRANGÈRE JANNELLE<br />

Dès son adolescence, elle s’adonne au théâtre.<br />

Philosophe <strong>de</strong> formation, elle <strong>de</strong>vient assistante<br />

<strong>de</strong> K<strong>la</strong>us Michael Gruber et <strong>de</strong> Carlo<br />

Cecchi. En 2000, elle abor<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en scène<br />

avec le Decameron d’après Boccace. Suivent,<br />

Robinson, voyage au pays <strong>de</strong> nulle part<br />

d’après Defoe (2004), Ajax <strong>de</strong> Sophocle (2005),<br />

Py<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong> Pasolini (2006), Amor! ou les Cid <strong>de</strong><br />

Corneille (2007), La Périchole d’Offenbach à<br />

l’Opéra <strong>de</strong> Lille (<strong>2009</strong>). C. G.<br />

Un jeu<br />

<strong>de</strong> miroir<br />

et <strong>de</strong> pouvoir<br />

où tout<br />

le mon<strong>de</strong><br />

est trompé,<br />

trahi dans<br />

son désir<br />

d’être l’autre<br />

et <strong>de</strong><br />

le possé<strong>de</strong>r.<br />

BÉRANGÈRE JANNELLE<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« MISES EN SCÈNE DU POUVOIR »<br />

Rencontre / débat avec Bérangère Jannelle<br />

Olivier Mongin et Boris Charmatz<br />

• dimanche 31 janvier à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation


© Christian Berthelot<br />

AU THÉÂTRE SILVIA MONFORT • TARIF HORS LES MURS<br />

DU 2 FÉVRIER AU 6 MARS EN PARTENARIAT AVEC LE THÉÂTRE SILVIA MONFORT<br />

À PARTIR DE 13 ANS<br />

THÉÂTRE DROMESKO<br />

Arrêtez le mon<strong>de</strong>, je voudrais <strong>de</strong>scendre<br />

conception, mise en scène et scénographie<br />

Igor et Lily<br />

composition musicale Alexan<strong>de</strong>r Ba<strong>la</strong>nescu<br />

costumes Cissou Winling<br />

accessoires, sculptures Fabienne Killy, Anne Leray<br />

masques Fre<strong>de</strong>ricka Hayter<br />

toiles peintes Catherine Rankl, Matthieu Lemarié<br />

lumières Ronan Cabon<br />

son Philippe Tivillier<br />

jeu, danse Lily, Igor, Violeta Todfi-Gonzalez,<br />

Monique Brun, Baptiste Blegbo, Zina, Louis Yerly<br />

et en alternance David Bursztein / Charlie Nelson<br />

/ Marcial Di Fonzo Bo / Jean-Michel Mouron /<br />

Jean-Marc Stehlé<br />

interprétation musicale: Lily chant, Igor accordéon,<br />

Sandor Berki contrebasse, Jenö Sorös cymbalum,<br />

Janos Sandor violon, Revaz Matchabeli violoncelle<br />

Un âne, une chèvre, une poule, un petit cochon<br />

et dans son bocal un charmant poisson rouge…<br />

Voici donc <strong>de</strong>vant nous, avec poils, plumes et<br />

écailles, <strong>la</strong> matérialisation d’un véritable inventaire<br />

à <strong>la</strong> Prévert occupant, comme si <strong>de</strong> rien<br />

n’était, <strong>la</strong> salle d’attente d’un hypothétique<br />

cabinet vétérinaire dont le boss pourrait s’appeler<br />

Noé. C’est à travers l’image forte <strong>de</strong> ce<br />

prologue surréaliste qu’Igor et Lily ont imaginé<br />

l’ouverture d’Arrêtez le mon<strong>de</strong>, je voudrais <strong>de</strong>scendre,<br />

<strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière création du <strong>Théâtre</strong> Dromesko,<br />

leur réponse alternative et poétique<br />

aux mauvaises nouvelles qui ne cessent <strong>de</strong><br />

nous parvenir <strong>de</strong>s quatre coins <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète.<br />

Depuis quelques années Igor et Lily, se sont<br />

affranchis <strong>de</strong>s barreaux <strong>de</strong> leur célèbre Volière<br />

Dromesko pour installer leur théâtre sous les<br />

toits à <strong>de</strong>ux pentes d’idéales baraques <strong>de</strong><br />

bois. La <strong>de</strong>rnière en date a <strong>de</strong>s airs d’Arche<br />

salvatrice tant elle est <strong>la</strong>rge et vaste, habitée<br />

d’un confortable gradin et capable <strong>de</strong> contenir<br />

une machinerie <strong>de</strong> scène digne d’un opéra.<br />

Pour autant, c’est par <strong>la</strong> petite porte et en douceur<br />

que l’on entre ici pour vivre <strong>la</strong> magie d’une<br />

très intriguante invitation à voyager dans les<br />

songes. Accompagnés par les cor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’orchestre<br />

tzigane qui donnent <strong>de</strong>s ailes à <strong>la</strong><br />

musique d’Alexan<strong>de</strong>r Ba<strong>la</strong>nescu, on parcourt<br />

ainsi l’intime et le grandiose à travers les mille<br />

et une facettes d’un cabinet <strong>de</strong> curiosités aux<br />

allures d’immense coléoptère. Sous <strong>la</strong> direction<br />

d’un maître timonier, <strong>la</strong> chimère grinçante semble<br />

un navire tirant <strong>de</strong>s bords à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s<br />

meilleurs vents. Dépliant ses élytres <strong>de</strong> bois à <strong>la</strong><br />

force <strong>de</strong>s poulies, l’animal tourne sur lui-même<br />

et découvre une scène sans cesse recomposée<br />

prétexte aux fantasmes les plus débridés.<br />

Si pour le cadre, on pense à ces machines<br />

dont Léonard <strong>de</strong> Vinci avait le secret, pour le<br />

contenu, les références se bousculent… et <strong>de</strong>s<br />

Amoureux <strong>de</strong> Peynet, aux métaphoriques paysages<br />

<strong>de</strong> Chagall en passant <strong>de</strong>s fresques<br />

grotesque et <strong>de</strong>s clins d’œil à <strong>la</strong> comédie musicale,<br />

il n’est alors qu’une certitu<strong>de</strong>: nul ne pourra<br />

détruire notre capacité à rêver tant que tourneront<br />

les manèges. Patrick Sourd<br />

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26<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 15 AU 20 FÉVRIER EN FRANÇAIS ET EN JAPONAIS, SOUS-TITRÉ<br />

MICHEL VINAVER I ORIZA HIRATA<br />

ARNAUD MEUNIER<br />

Tori no tobu takasa<br />

UNE ADAPTATION JAPONAISE DE Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />

Par-<strong>de</strong>ssus bord, ou les chamboulements humains et sociaux, au sein d’une<br />

entreprise familiale française rachetée par une multinationale américaine.<br />

texte original Michel Vinaver<br />

adaptation et col<strong>la</strong>boration artistique Oriza Hirata<br />

mise en scène Arnaud Meunier<br />

dramaturgie Simon Chemama<br />

scénographie et costumes Camille Duchemin<br />

décor Kensuke Suzuki<br />

lumières et régie générale Frédéric Gourdin<br />

création son Benjamin Jaussaud<br />

chefs <strong>de</strong> projet Karine Branchelot,<br />

Yoko Nishiyama<br />

avec Philippe Durand, Tomohito Hatanaka,<br />

Yoko Hirata, Elsa Imbert, Akiko Ishibashi,<br />

Moanda, Daddy Kamono, Hi<strong>de</strong>ki Nagai,<br />

Hiroko Matsuda, Nathalie Matter, Hiroshi Ota,<br />

Tadashi Otake, Hiroshi Otsuka, Kotaro Shiga,<br />

Reiko Tahara, Hiroshi Takahashi (Bungakusa),<br />

Ruriko Temmyo, Kenji Yamauchi<br />

La pièce étant <strong>de</strong> Michel Vinaver, elle glisse<br />

avec panache sur les rives <strong>de</strong> l’humour – c’est<br />

son style – et raconte du vrai – il connaît très<br />

bien ce dont il parle. Écrite dans les années 70,<br />

elle <strong>de</strong>meure d’une actualité aujourd’hui mondialisée<br />

: elle est adaptée par Oriza Hirata,<br />

auteur, metteur en scène, directeur à Tokyo<br />

d’une compagnie et d’un théâtre où il accueille<br />

<strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> tous pays. Arnaud Meunier a<br />

déjà monté chez lui La Deman<strong>de</strong> d’emploi, <strong>de</strong><br />

Vinaver.<br />

Par-<strong>de</strong>ssus bord existe en plusieurs versions,<br />

Hirata adapte <strong>la</strong> plus courte à <strong>la</strong> situation actuelle<br />

dans son pays, l’entreprise familiale est donc<br />

japonaise. Les comportements changent peu,<br />

quelques références historiques sont transposées,<br />

et ce n’est plus l’intrusion d’un juif qui provoque<br />

une réaction <strong>de</strong> refus, mais celle d’un<br />

Rwandais :<br />

« Un homme ayant lui aussi échappé à un massacre.<br />

J’avais pensé à un survivant d’Hiroshima,<br />

mais le problème n’est pas le même. Et<br />

puis chez nous on voit si peu <strong>de</strong> Noirs que leur<br />

situation est souvent difficile. Les juifs, on ne<br />

sait pas, on ne fait pas attention. »<br />

L’entreprise qui ne fabrique pas, comme dans<br />

<strong>la</strong> version originale, du papier toilette mais <strong>de</strong>s<br />

cuvettes haute technologie, est rachetée par<br />

une compagnie française. Transaction possible<br />

puisqu’elle s’est produite dans le secteur automobile.<br />

Quelle que soit <strong>la</strong> nationalité du racheteur,<br />

le résultat peut s’avérer brutal. Exemple :<br />

arrivant un lundi à son travail, un ami d’Hirata<br />

trouve <strong>de</strong>s patrons inconnus. Il ne savait rien,<br />

rien n’avait filtré.<br />

Le cinéma nippon abor<strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> thème,<br />

tout au moins dans les films que nous recevons.<br />

Sur scène, c’est rarissime. Hirata représente un<br />

cas particulier : son théâtre est privé mais il<br />

reçoit <strong>de</strong>s subventions, bénéficie donc d’une<br />

marge <strong>de</strong> liberté. Dans une écriture apparemment<br />

simple, avec une ironie sans indulgence<br />

ni mépris, il traite <strong>de</strong> sujets qui mettent en cause<br />

les comportements quotidiens. Vinaver dit <strong>de</strong><br />

lui : « Il est mon frère ». C. G.<br />

ORIZA HIRATA<br />

Après un tour du mon<strong>de</strong> en vélo, il publie ses<br />

aventures. À 20 ans, il entre à l’université, écrit,<br />

fon<strong>de</strong> sa compagnie, avec <strong>la</strong>quelle il monte<br />

ses pièces. Dont Tokyo Notes, Gens <strong>de</strong> Séoul,<br />

Nouvelles du p<strong>la</strong>teau S, présentées en France,<br />

dans ses mises en scène et celles d’artistes<br />

invités en son théâtre, (Arnaud Meunier, Frédéric<br />

Fisbach…). À Gennevilliers, il a monté en<br />

français, Sables et soldats. C. G.<br />

ARNAUD MEUNIER<br />

Il fon<strong>de</strong> en 1997 <strong>la</strong> compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mauvaise<br />

graine. De Pasolini à Novarina, d’Europe au<br />

Japon, il parcourt le mon<strong>de</strong>. Il poursuit un travail<br />

mené sur l’écriture <strong>de</strong> Michel Vinaver dont<br />

il a monté La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’emploi et King et sur<br />

l’écriture d’Oriza Hirata dont il a mis en scène<br />

Gens <strong>de</strong> Séoul à Chaillot. C. G.<br />

© Naoaki Yamamoto


© DR<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 23 FÉVRIER AU 6 MARS<br />

AURÉLIEN BORY Compagnie 111<br />

Sans objet<br />

Duo <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> <strong>la</strong> machine, lorsque les rêves <strong>de</strong> Kleist sur le théâtre<br />

<strong>de</strong>s marionnettes nous conduisent jusqu’aux infinies capacités du robot.<br />

conception, scénographie et mise en scène<br />

Aurélien Bory<br />

conseiller artistique Pierre Rigal<br />

lumières Arno Veyrat<br />

décor Pierre Dequivre<br />

p<strong>la</strong>teau programmation robot Tristan Baudoin<br />

son Stéphane Ley<br />

costumes Sylvie Marcucci<br />

avec Olivier Alenda, Pierre Cartonnet<br />

(distribution en cours)<br />

Dans son essai Sur un théâtre <strong>de</strong> marionnettes,<br />

Kleist rêvait d’un acteur-danseur face à luimême,<br />

cherchant à réaliser ce que signifie l’art<br />

<strong>de</strong> reproduire à l’infini, comme une poupée<br />

manipulée, les mêmes gestes et mots. Rêvant<br />

autour <strong>de</strong> ce texte, Aurélien Bory imagine <strong>la</strong><br />

rencontre sur scène entre un homme et l’un <strong>de</strong><br />

ces gigantesques bras articulés, qui, aujourd’hui,<br />

dans notre société industrielle, accomplissent,<br />

à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s ouvriers, le pénible et<br />

fastidieux travail du montage automobile. Un<br />

vrai robot, manœuvré par un technicien, et venu<br />

directement <strong>de</strong> son usine :<br />

«Il y tenait sa p<strong>la</strong>ce, avait son utilité. Les hommes<br />

l’ont conçu, l’ont fabriqué dans un but <strong>de</strong> progrès,<br />

<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation, selon <strong>de</strong>s critères d’efficacité<br />

et <strong>de</strong> productivité. En changeant <strong>de</strong><br />

contexte, il perd sa fonction, donc sa raison<br />

d’être, <strong>de</strong>vient “sans objet”. À partir <strong>de</strong> là, dans<br />

une certaine mesure, il s’humanise, puisqu’il<br />

doit trouver autre rôle.<br />

« Son comportement n’est en rien modifié, il<br />

gar<strong>de</strong> ses capacités mécaniques, sa puissance<br />

et <strong>la</strong> brutalité, voire <strong>la</strong> violence <strong>de</strong> ses mouvements,<br />

qui ont quelque chose <strong>de</strong> guerrier. Il<br />

pourrait faire penser à un <strong>la</strong>nce-missile, mais là,<br />

sur le p<strong>la</strong>teau, il est vu différemment. Il existe<br />

seulement dans son rapport avec l’être humain<br />

à ses côtés. Tout se passe dans <strong>la</strong> façon dont<br />

ils vont s’approcher, établir le contact. Ils se<br />

situent dans un espace artistique, autrement dit,<br />

si l’on s’en tient aux valeurs <strong>de</strong> l’industrie, le<br />

champ <strong>de</strong> “l’inutilité”.<br />

«Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s questions à propos <strong>de</strong> ces valeurs,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision critique que<br />

l’on peut en avoir, ce qui m’intéresse, c’est <strong>de</strong><br />

marquer <strong>la</strong> frontière entre l’inerte et le vivant.<br />

Dans un passé encore récent, elle était c<strong>la</strong>ire,<br />

les avancées technologiques en brouillent <strong>de</strong><br />

plus en plus l’image. La machine va <strong>de</strong> plus en<br />

plus loin, sa mémoire lui permet <strong>de</strong> reconnaître<br />

et d’anticiper, peut-être, qui sait, <strong>de</strong> prendre<br />

<strong>de</strong>s décisions, d’agir par elle-même. Au Japon<br />

notamment, et aux États-Unis, <strong>la</strong> robotisation au<br />

quotidien se donne une importance inquiétante.<br />

« La cohabitation du robot et <strong>de</strong> l’homme<br />

contemporain n’est pas heureuse, leurs re<strong>la</strong>tions<br />

sont conflictuelles. Des re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> pouvoir<br />

qui retrouvent celles <strong>de</strong> l’homme primitif<br />

avec l’animal. Il l’a d’abord combattu avant <strong>de</strong><br />

l’affronter au cours <strong>de</strong> performances initiatiques<br />

et finalement le domestiquer. À présent, nous<br />

sommes obligés <strong>de</strong> nous mesurer aux robots,<br />

<strong>de</strong> comparer nos performances. Si nous voulons<br />

gar<strong>de</strong>r notre suprématie, nous serons amenés<br />

à nous “technologiser”, le mouvement est déjà<br />

amorcé. »<br />

Ici, <strong>la</strong> machine règne au centre d’un socle surélevé<br />

en équilibre instable, forme sculpturale<br />

avec <strong>la</strong>quelle l’homme engage une sorte <strong>de</strong><br />

dialogue physique. Jeu subtil et insolite entre<br />

un être adulte qui en connaît les règles et un<br />

robot qui les découvre, les invente, avec naïveté<br />

comme un enfant s’amuse. Un enfant aux<br />

talents infinis, inconnus, redoutables peut-être.<br />

Rien n’est jamais acquis. C. G.<br />

AURÉLIEN BORY<br />

Il dirige à Toulouse <strong>la</strong> Cie 111 qui relie théâtre,<br />

cirque, danse et arts visuels. Il consacre une trilogie<br />

à l’espace, IJK (2000) et en col<strong>la</strong>boration<br />

avec Phil Soltanoff, P<strong>la</strong>n B (2003) et Plus ou<br />

moins l’infini (2005). Il col<strong>la</strong>bore avec Pierre<br />

Rigal sur Érection et Arrêts <strong>de</strong> jeu. Il travaille à<br />

Tanger pour TAOUB et en Chine où il crée<br />

Les Sept P<strong>la</strong>nches <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruse, présenté au<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> en janvier 2008. C. G.<br />

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28<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 8 AU 20 MARS<br />

FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY<br />

O<strong>de</strong> maritime CRÉATION<br />

mise en scène C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />

scénographie, costume Sal<strong>la</strong>hdyn Khatir<br />

lumière Rémi Godfroy, Sal<strong>la</strong>hdyn Khatir,<br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />

son Philippe Cachia<br />

texte français Dominique Touati-Éditions<br />

La Différence, revu pour le spectacle<br />

par Parcídio Gonçalves et C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />

(La Différence, <strong>2009</strong>)<br />

avec Jean-Quentin Chate<strong>la</strong>in<br />

L’O<strong>de</strong> maritime a cent ans<br />

Quel est ce Pessoa qui dérange le siècle? Quel<br />

est ce truc enfantin qu’il a inventé, d’être plusieurs<br />

à lui seul ? Et nous qui nous disons complexes<br />

et multiples, pourquoi ne parvenonsnous<br />

pas à cette hétéronymie radicale qui est<br />

<strong>la</strong> trouvaille <strong>de</strong> ce poète portugais, désireux<br />

d’enrichir sa <strong>la</strong>ngue <strong>de</strong> trois ou quatre aussi<br />

grands poètes que lui, lui étant aussi grand<br />

qu’eux tous ?<br />

Alvaro <strong>de</strong> Campos, l’un <strong>de</strong> ces «hétéronymes»<br />

à qui Pessoa invente un nom, une vie et une<br />

œuvre, écrit en 1909 une O<strong>de</strong> maritime que<br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy met en scène et que dira Jean-<br />

Quentin Chate<strong>la</strong>in. Que C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy ren<strong>de</strong><br />

hommage à Pessoa, c’est dans l’ordre poétique.<br />

Qu’il ait choisi pour ce<strong>la</strong> l’un <strong>de</strong>s plus beaux<br />

poèmes du mon<strong>de</strong>, c’est un bon présage. Que<br />

ce poème soit dit par un grand acteur en ce<br />

début du XXI e siècle, c’est une chance. Car Pessoa<br />

célèbre (comme C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>l) le début d’un<br />

siècle que tous, à <strong>la</strong> différence du nôtre, pressentent<br />

comme grand. Il l’aura été à sa façon.<br />

En 1909, tous les espoirs étaient-ils permis ? En<br />

<strong>2009</strong>, tous les désespoirs sont-ils obligés ?<br />

C’est une question qu’Alvaro <strong>de</strong> Campos posera<br />

à notre siècle inquiétant – intranquille. Lui qui<br />

dit aussi dans cette O<strong>de</strong> maritime :<br />

« Rien n’a perdu <strong>de</strong> sa poésie. À présent se<br />

surajoutent les machines,<br />

Avec également leur poésie, et tout le nouveau<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie<br />

Commercial, mondain, intellectuel, sentimental,<br />

Que l’ère <strong>de</strong>s machines est venue apporter aux<br />

âmes.<br />

Les voyages d’aujourd’hui sont aussi beaux<br />

qu’ils étaient auparavant,<br />

Et un navire restera toujours aussi beau par le<br />

seul fait que c’est un navire.<br />

Voyager, c’est encore voyager et le grand <strong>la</strong>rge<br />

est toujours là comme autrefois –<br />

Nulle part, grâce à Dieu ! »<br />

François Regnault<br />

* L’O<strong>de</strong> maritime est ici citée dans <strong>la</strong> traduction<br />

<strong>de</strong> Michel Chan<strong>de</strong>igne et Pierre Léglise-Costa.<br />

O<strong>de</strong> maritime<br />

Comme dans un conte, l’œuvre <strong>de</strong> Pessoa a<br />

dormi dans un coffre où s’entassaient les<br />

feuillets qu’il écrivait chaque jour. La découverte<br />

d’un <strong>de</strong>s plus grands poètes d’aujourd’hui<br />

s’est faite par le c<strong>la</strong>ssement et l’organisation <strong>de</strong><br />

ces pages retenues dans une malle au centre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> Pessoa. Cet homme occupé<br />

dans <strong>de</strong>s bureaux d’export-import à traduire<br />

<strong>de</strong>s lettres commerciales (il par<strong>la</strong>it parfaitement<br />

l’ang<strong>la</strong>is) ne trouvait <strong>de</strong> réalité qu’aux<br />

seuls produits <strong>de</strong> son imagination.<br />

C’est là, en imagination, qu’il a vécu.<br />

Il lui suffit – ainsi débute l’O<strong>de</strong> maritime – d’un<br />

navire encore lointain en route vers l’entrée du<br />

port pour que se mettent à vibrer toute distance,<br />

toutes les distances. Celle qui sépare le<br />

navire du quai, celle qui sépare le silence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

parole, celle qui oppose le présent au passé,<br />

toute trace <strong>de</strong> frontière abolie, corps-âme, intérieur-extérieur,<br />

arrivée et départ, présent et<br />

passé, vie et mort, tout est mêlé, entremêlé, dans<br />

un gigantesque remuement <strong>de</strong> souffle. Un lyrisme<br />

se soulève en tempête. Renaissent en torrents<br />

<strong>la</strong> cruauté, les tueries, les saccages, les<br />

assassins et les victimes, les pirates vio<strong>la</strong>nt, les<br />

femmes violées, les blessés jetés aux requins<br />

avec les enfants (à <strong>la</strong> douce chair rosée).<br />

Pessoa, en portugais, veut dire « personne » ou<br />

« masque <strong>de</strong> théâtre ». Ses voyages, sa vie<br />

sexuelle, n’ont pas eu lieu. C’est son esprit qui<br />

le hisse aux excès limites du sado-masochisme,<br />

à <strong>la</strong> crête <strong>de</strong>s vagues, sans délimitation <strong>de</strong><br />

sexe.<br />

Pessoa bouscule nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> perception.<br />

Nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />

FERNANDO PESSOA<br />

Le jour triomphal <strong>de</strong> sa vie, le 8 mars 1914,<br />

âgé <strong>de</strong> vingt-cinq ans, Fernando Pessoa<br />

inventa trois poètes portugais sortis tout<br />

armés <strong>de</strong> leur biographie et <strong>de</strong> leurs œuvres,<br />

Alberto Caeiro, puis Ricardo Reis et Alvaro <strong>de</strong><br />

Campos. Le 21 novembre suivant, il déc<strong>la</strong>re :<br />

« Aujourd’hui, j’ai pris <strong>la</strong> résolution définitive<br />

d’être Moi. » Voilà une vie. Né le 13 juin 1888 à<br />

Lisbonne, il est emmené très tôt par sa mère<br />

en Afrique du Sud, où il commence ses étu<strong>de</strong>s.<br />

Revenu en 1905 à Lisbonne où il reste jusqu’à<br />

sa mort, le 30 novembre 1935, il participe à<br />

quelques mouvements littéraires <strong>de</strong> son<br />

temps, crée <strong>la</strong> revue Orpheu avec son ami<br />

l’écrivain Mário <strong>de</strong> Sá-Carneiro, et publie en<br />

1934 Message, ce recueil souverain dont l’ordonnance<br />

suit le b<strong>la</strong>son du Portugal. À sa<br />

mort on découvre 27543 textes <strong>de</strong> lui dans<br />

une malle, qui est <strong>de</strong>venue une légen<strong>de</strong>. F. R.<br />

CLAUDE RÉGY<br />

Né en 1923, il étudie l’art dramatique auprès<br />

<strong>de</strong> Charles Dullin puis <strong>de</strong> Tania Ba<strong>la</strong>chova<br />

après avoir suivi <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sciences politiques.<br />

En 1952, sa première mise en scène<br />

est <strong>la</strong> création en France <strong>de</strong> Doña Rosita <strong>de</strong><br />

García Lorca. Très vite, il s’éloigne du réalisme<br />

et du naturalisme psychologique. Il choisit<br />

<strong>de</strong> s’aventurer vers d’autres espaces <strong>de</strong><br />

représentations, d’autres espaces <strong>de</strong> vie.<br />

Ce sont <strong>de</strong>s écritures dramatiques contemporaines<br />

– textes qu’il fait découvrir le plus souvent<br />

– qui le gui<strong>de</strong>nt vers <strong>de</strong>s expériences<br />

limites où s’effondrent les certitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong><br />

nature du réel. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy a créé en France<br />

<strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> Harold Pinter, Marguerite<br />

Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter<br />

Handke, Botho Strauss, David Harrower, Jon<br />

Fosse, Sarah Kane, Arne Lygre.<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« LA POÉSIE ET LE THÉÂTRE »<br />

Rencontre avec C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />

et Pierre Léglise-Costa<br />

• samedi 13 mars à 17 h


Xavier Lambours / Signatures<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 30 MARS AU 10 AVRIL<br />

DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />

Terre océane CRÉATION<br />

Au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne québécoise : un vieil homme, un adulte, un enfant.<br />

Ils ont juste le temps d’un apprentissage, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> paternité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />

mise en scène Véronique Bellegar<strong>de</strong><br />

scénographie Véronique Bellegar<strong>de</strong>,<br />

Édouard Sautai<br />

création photographique Xavier Lambours<br />

lumières Xavier Lambours, Philippe Sazerat<br />

composition musicale Médéric Collignon<br />

effets visuels, montage Olivier Garouste<br />

costumes Marie Pawlotsky<br />

avec Michel Baumann, Julie Denisse,<br />

Géraldine Martineau, Gérard Watkins<br />

Il s’appelle Antoine. Un quadragénaire séparé<br />

<strong>de</strong> sa femme <strong>de</strong>puis longtemps. Elle avait<br />

emmené leur fils juste après qu’ils l’aient adopté.<br />

Elle le lui renvoie parce qu’il est ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, et<br />

elle n’a pas <strong>la</strong> force <strong>de</strong> le voir mourir. Ainsi résumé<br />

on peut penser à un drame noir frô<strong>la</strong>nt le<br />

mélo, mais l’esprit en est tout autre, grâce au<br />

<strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> Daniel Danis, à l’énergie <strong>de</strong> ses<br />

phrases drues, à leur fluidité. Grâce à <strong>la</strong> façon<br />

dont il construit l’histoire, dont il entremêle<br />

récits et scènes dialogués. Et c’est ce qui a<br />

retenu Véronique Bellegar<strong>de</strong> :<br />

« J’aime les écritures qui me <strong>la</strong>issent libre <strong>de</strong><br />

construire ma propre écriture scénique. Et puis<br />

cette pièce est un puits sans fond. À chaque<br />

lecture, elle fait naître <strong>de</strong> nouvelles images<br />

autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> paternité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> filiation. Daniel<br />

Danis m’a dit l’avoir écrite d’un seul trait, j’aimerais<br />

que le spectacle transmette cet é<strong>la</strong>n.<br />

Elle nous emmène dans le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction émotive <strong>de</strong>s faits. Elle<br />

va d’un temps à l’autre, et j’ai eu envie <strong>de</strong> travailler<br />

sur ça : le temps. Comment le capter,<br />

comment en gar<strong>de</strong>r les traces. C’est pourquoi,<br />

directement ou projetées, j’utilise un grand<br />

nombre <strong>de</strong> photos. Mieux que le film, elles<br />

fixent les instants. Elles participent <strong>de</strong> <strong>la</strong> scénographie<br />

et <strong>de</strong> l’action, qui, sans cesse va<br />

d’un lieu à l’autre. « Avant tout, ce texte est<br />

d’une incroyable force imaginative. Il mord le<br />

quotidien, il porte en lui une immense générosité,<br />

une incroyable force <strong>de</strong> vie. Pour chacun<br />

<strong>de</strong> nous, <strong>la</strong> mort est inévitable, alors ici <strong>la</strong> mort<br />

proche du garçon ne <strong>la</strong>isse pas le temps <strong>de</strong><br />

sombrer dans les <strong>la</strong>rmes et le malheur. Des<br />

questions essentielles se posent : qu’est-ce<br />

que nous pouvons partager ? Antoine lâche<br />

son travail pour emmener son fils dans <strong>la</strong> campagne<br />

<strong>de</strong> sa propre enfance, auprès <strong>de</strong> son<br />

oncle Dave, brave homme bourru, un peu chaman.<br />

Ainsi trois êtres, trois âges sont réunis. Le<br />

vieil homme, qui saisit l’occasion d’enseigner le<br />

partage. L’adulte, qui grâce à cet apprentissage<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> paternité reconstruit les morceaux <strong>de</strong><br />

sa personnalité éparpillée. L’enfant, qui a <strong>de</strong>vant<br />

lui six mois pour comprendre. Leurs histoires<br />

sont reliées par une narratrice. Elle apparaît,<br />

disparaît, change d’aspect, <strong>de</strong>vient <strong>la</strong> femme<br />

avec <strong>la</strong>quelle Antoine reprend sa vie. Oui, cette<br />

pièce parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. » C. G.<br />

DANIEL DANIS<br />

Né en 1962, il vit à 500 kms <strong>de</strong> Montréal. Sa<br />

première pièce, Celle-là, en 1993, est <strong>de</strong>ux<br />

fois primée, ce n’est qu’un début. On ne compte<br />

plus les récompenses, qui jalonnent une<br />

production abondante. En France on a pu voir<br />

notamment Kiwi, le Chant du dire-dire, et E<br />

roman dit au <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> <strong>la</strong> Colline où,<br />

en 2005, il est artiste associé.<br />

VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />

À <strong>la</strong> Ferme du Buisson ou à Buenos Aires (La<br />

Confession, 1999), elle se consacre aux textes<br />

contemporains <strong>de</strong> partout : La Main dans le<br />

bocal… (Pedro Sedlinski, 2001), La Cheminée<br />

(Margarit Minkov, 2002), L’Illusion (Jean-Marie<br />

Piemme, 2005), L’Instrument à pression (David<br />

Lescot, 2007) entre bien d’autres. C. G.<br />

29


© Johnathan Watts<br />

30<br />

LES ABBESSES • TARIF C/JEUNE PUBLIC-TOUT PUBLIC<br />

DU 19 AU 23 AVRIL 19 H 30 ET LE 24 AVRIL 14 H 30 TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS<br />

MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA<br />

Pâvakathakali INDE DU SUD<br />

DEUX PIÈCES EXTRAITES DU MÂHABHÂRATA<br />

Kalyana Saugandhikam (À <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> fleur parfumée)<br />

Duryodhana Vadham (Le Meurtre <strong>de</strong> Duryodhana)<br />

marionnettiste, directeur artistique<br />

Ravi Gopa<strong>la</strong>n Nair<br />

marionnettistes Keshi Ramakrishnan,<br />

K.V. Ramakrishnan, Srinivas<br />

et un musicien aux tambours centa et itakka,<br />

et gong cenki<strong>la</strong><br />

Elles miment les dieux. Petites poupées à <strong>la</strong><br />

face peinturlurée, en habits <strong>de</strong> cérémonie et<br />

collerette dorée. Rien que leurs yeux, c’est<br />

quelque chose. Derrière elles, <strong>de</strong>s marionnettistes,<br />

torse nu, s’agitent. Ils ne se cachent pas,<br />

ils sont l’antichambre du spectacle. Depuis<br />

plus <strong>de</strong> vingt ans, <strong>de</strong>ux frères réaniment une<br />

tradition que le cinéma avait anesthésiée.<br />

Gopal Venu et Ravi Gopa<strong>la</strong>n Nair ont appris<br />

chez un maître sans théâtre l’art du pâvakathakali,<br />

épopée miniature où les polichinelles<br />

sacrés rejouent <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s.<br />

Il faut avoir vu ce<strong>la</strong>. Les temples du Kera<strong>la</strong>, <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>mpe à huile qui sent plus qu’elle n’éc<strong>la</strong>ire, les<br />

tambours rossés, les zones cocotières dans un<br />

État communiste <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> dont les rituels millénaires<br />

continuent <strong>de</strong> tourner les hommes en<br />

oracles. Le pâvakathakali n’est pas une réduction<br />

du mythe. Mais son reflet, trait pour trait,<br />

dans une tradition où le geste ne se discute<br />

pas, qu’il soit né d’un pantin ou d’un homme.<br />

Ce sont toujours les poèmes du Mâhabhârata<br />

ou du Râmâyana. Une héroïne à <strong>la</strong> recherche<br />

d’une fleur parfumée et les stratagèmes du<br />

singe Hanuman pour l’en détourner.<br />

Beauté vieille <strong>de</strong> quatre siècles, les marionnettes<br />

du Kera<strong>la</strong> ne sont plus aujourd’hui montrées<br />

que par une seule troupe. Les <strong>de</strong>ux frères qui<br />

<strong>la</strong> dirigent ne se contentent pas d’aller puiser<br />

dans les grimoires et les souvenirs. Au fil <strong>de</strong>s<br />

ans, ils ont reconstitué, adapté et amplifié une<br />

dramaturgie, un savoir, qui étaient réservés aux<br />

artistes errants. Rien ne paraît plus intense,<br />

dans ces nocturnes indiens, que ces doubles<br />

visages <strong>de</strong> bois et <strong>de</strong> chair. L’acteur qui insuffle<br />

<strong>la</strong> légen<strong>de</strong> à son outil sculpté. Arnaud Robert<br />

Épopée pour marionnettes<br />

Les Indiens ont <strong>de</strong>ux épopées qui nourrissent<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles leurs récits et leurs légen<strong>de</strong>s,<br />

<strong>la</strong> Mahâbhârata et le Râmâyana, et ces <strong>de</strong>ux<br />

épopées s’opposent comme une gran<strong>de</strong> épopée<br />

héroïque, et une gran<strong>de</strong> légen<strong>de</strong> amoureuse.<br />

Depuis quatre siècles, le <strong>Théâtre</strong> Kathakali,<br />

inventé dans le sud <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, dans <strong>la</strong> région du<br />

Kera<strong>la</strong>, joue et rejoue leurs épiso<strong>de</strong>s. Puis est<br />

venue aussitôt <strong>la</strong> Pâvakathakali (katha, histoire<br />

ou récit, kali, <strong>de</strong> jeu ou <strong>de</strong> théâtre, avec pâva,<br />

<strong>de</strong>s poupées), qui est un théâtre <strong>de</strong> marionnettes.<br />

Ces marionnettes représentent exactement<br />

les mêmes héros que le théâtre, à ceci<br />

près qu’elles ont quelque 60 centimètres <strong>de</strong><br />

hauteur et se manient un peu comme celles <strong>de</strong><br />

notre guignol, avec <strong>de</strong>s gaines : ni les fils <strong>de</strong>s<br />

marionnettes siciliennes, ni les baguettes du<br />

Bunraku japonais. Elles n’ont donc pas <strong>de</strong> pieds,<br />

et cette absence est cachée par ces sublimes<br />

jupes <strong>la</strong>rges, comme celles que portent les<br />

personnages du kathakali. Il est juste et salutaire<br />

<strong>de</strong> revoir régulièrement dans sa vie ces<br />

spectacles <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, car ils disparaîtront un<br />

jour, comme nous tous, et comme le soleil.F. R.<br />

REPRÉSENTATIONS SUPPLÉMENTAIRES À 14 H 30<br />

HORS ABONNEMENT<br />

LES 20, 21 ET 22 AVRIL<br />

DE LA PIÈCE KALYANA SAUGANDHIKAM<br />

(À <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> fleur parfumée)<br />

• suivies d’une rencontre<br />

• et d’une présentation <strong>de</strong>s marionnettes<br />

© DR


© Maarten Van<strong>de</strong>n Abeele<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 7 AU 12 MAI EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ<br />

JAN LAUWERS & NEEDCOMPANY<br />

La Maison <strong>de</strong>s cerfs<br />

texte, mise en scène, images Jan Lauwers<br />

musique Hans Petter Dahl, Maarten Seghers<br />

excepté Song for the <strong>de</strong>er house écrit<br />

par Jan Lauwers<br />

avec Grace Ellen Barkey, Anneke Bonnema,<br />

Hans Petter Dahl, Viviane De Muynck,<br />

Misha Downey, Julien Faure, Yumiko Funaya,<br />

Benoît Gob, Tijen Lawton, Maarten Seghers,<br />

Inge Van Bruystegem<br />

costumes Lot Lemm<br />

lumières Ken Hioco, Koen Raes<br />

concept son Dré Schnei<strong>de</strong>r<br />

concept son Dré Schnei<strong>de</strong>r<br />

chef <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau Luc Galle<br />

décors De Muur, Needcompany<br />

conseils sur les cerfs Dirk C<strong>la</strong>esen (Zephyr)<br />

traduction française Olivier Taymans<br />

traduction ang<strong>la</strong>ise Gregory Ball<br />

conseillère <strong>la</strong>ngue française Anny Czupper<br />

conseillère <strong>la</strong>ngue ang<strong>la</strong>ise Louise Chamber<strong>la</strong>in<br />

introduction dramaturgique Erwin Jans<br />

Aucune localisation précise pour cette Maison<br />

<strong>de</strong>s cerfs qui abrite <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière création <strong>de</strong> Jan<br />

Lauwers et lui donne son titre : à l’écart, dans<br />

un recoin <strong>de</strong> forêt où une matriarche (Viviane<br />

De Muynk) a fondé une petite entreprise familiale<br />

qui vit du commerce <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> cerfs.<br />

Façon <strong>de</strong> s’éloigner d’une guerre toute proche,<br />

mais aussi <strong>de</strong> « protéger » une fille (Grace Ellen<br />

Barkey) au psychisme passablement fêlé. Voilà,<br />

en gros, pour le « réalisme » <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation. Il<br />

suffit pour que Jan Lauwers y greffe un canevas<br />

d’histoires enchevêtrées, dans une optique<br />

<strong>de</strong> jeu qui offre toutes les fantaisies possibles.<br />

La Maison <strong>de</strong>s cerfs porte bien <strong>la</strong> griffe inimitable<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Needcompany. C’est avec et pour<br />

les acteurs (tous épatants) <strong>de</strong> cette constel<strong>la</strong>-<br />

tion vivante, que Jan Lauwers a pensé et écrit<br />

ce nouvel opus. C’est par eux que <strong>la</strong> fiction<br />

s’engouffre dans le réel (et inversement). L’un<br />

d’eux raconte que lors d’une tournée à Rio <strong>de</strong><br />

Janeiro : « il y avait un enfant mort <strong>de</strong>vant le<br />

théâtre ». Quand l’atroce <strong>de</strong>vient ordinaire (et<br />

inversement). Voudrait-il s’éloigner <strong>de</strong> « toutes<br />

ces histoires» et être à lui-même «son histoire»;<br />

un théâtre au présent ne reste guère in<strong>de</strong>mne<br />

du fracas du <strong>de</strong>hors. La mort au Kosovo, en<br />

mars 2001, du journaliste Kerem Lawton, frère<br />

<strong>de</strong> Tijen Lawton, interprète <strong>de</strong> Needcompany,<br />

a été le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> La Maison <strong>de</strong>s<br />

cerfs. Source d’une tragédie inconso<strong>la</strong>ble, qui<br />

va dérouler à <strong>la</strong> suite son cortège <strong>de</strong> morts,<br />

mais que Lauwers sait aussi diffracter avec une<br />

étonnante douceur. « Son écriture, note à juste<br />

titre l’essayiste Erwin Jans, est un mé<strong>la</strong>nge<br />

remarquable <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> banalité, <strong>de</strong><br />

petites besognes humaines dans une perspective<br />

mythique, <strong>de</strong> proximité émotionnelle et <strong>de</strong><br />

distance intellectuelle, <strong>de</strong> conflits intimes et<br />

d’événements universels ». Après La Chambre<br />

d’Isabel<strong>la</strong> et Le Bazar du homard, La Maison<br />

<strong>de</strong>s cerfs vient clore une trilogie, simplement<br />

baptisée Sad Face / Happy Face. Le théâtre,<br />

avec <strong>la</strong> Needcompany, se propage comme<br />

l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie qui vient alléger le drame, sans<br />

pour autant feindre <strong>de</strong> l’ignorer. J.-M. A.<br />

JAN LAUWERS<br />

Initialement formé aux Beaux-Arts, à Gand,<br />

Jan Lauwers est un artiste polymorphe : p<strong>la</strong>sticien,<br />

cinéaste et metteur en scène. La Needcompany,<br />

qu’il a fondée en 1986, s’est vite<br />

distinguée en Belgique f<strong>la</strong>man<strong>de</strong> et sur <strong>la</strong><br />

scène internationale par <strong>de</strong>s productions originales<br />

où s’est affirmé un « théâtre <strong>de</strong> friction<br />

». Depuis plus <strong>de</strong> 10 ans, il écrit lui-même<br />

les textes qu’il met en scène. J.-M. A.<br />

31


© A<strong>la</strong>in Monot<br />

32<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 25 MAI AU 5 JUIN<br />

THÉÂTRE VISUEL<br />

JULIE BÉRÈS<br />

Sous les visages<br />

Cauchemars et rêves d’une femme <strong>de</strong> notre temps, indépendante, brusquement<br />

rejetée dans <strong>la</strong> marginalité, sans plus <strong>de</strong> travail donc sans plus d’i<strong>de</strong>ntité.<br />

mise en scène Julie Bérès<br />

scénario, dramaturgie, textes Julie Bérès,<br />

Elsa Dour<strong>de</strong>t, Nico<strong>la</strong>s Richard, David Wahl<br />

scénographie Goury<br />

création sonore David Segalen<br />

composition musicale Frédéric Gastard<br />

lumières Jean-Marc Ségalen<br />

vidéo Christian Archambeau<br />

costumes Aurore Thibout<br />

perruques Catherine St Sever<br />

regard sur le corps Lucas Manganelli<br />

p<strong>la</strong>sticienne Juliette Barbier<br />

créé et interprété par Olivier Coyette,<br />

Virginie Frémaux, Boris Gibé, Lucas Manganelli,<br />

Gilles Ostrowsky, Julie Pilod, Guil<strong>la</strong>ume Rannou,<br />

Delphine Simon<br />

chant Delphine Simon et Julie Pilod<br />

Chef <strong>de</strong> projet dans une entreprise, par suite<br />

<strong>de</strong> « restructuration », Agnès a été licenciée.<br />

Depuis elle va <strong>de</strong> petit boulot en petit boulot,<br />

<strong>de</strong> plus en plus rongée par <strong>la</strong> culpabilité, l’humiliation,<br />

par <strong>la</strong> pauvreté. Une précaire parmi<br />

d’autres. Travailleuse pauvre. Et qui se sent<br />

exclue non seulement <strong>de</strong> son travail mais du<br />

mon<strong>de</strong>, dépossédée <strong>de</strong> son droit à <strong>la</strong> parole,<br />

<strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité. Réfugiée chez elle, elle s’enferme<br />

dans ses rêves, ses cauchemars, et<br />

c’est dans cet espace mental en pleine dérive<br />

que Julie Bérès situe Sous les visages :<br />

« Un spectacle <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> métaphore,<br />

totalement onirique, sans aucun élément<br />

documentaire, même si nous avons mené <strong>de</strong>s<br />

enquêtes, recueilli <strong>de</strong>s témoignages. Le propos<br />

est <strong>de</strong> montrer <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité<br />

chez une femme, rejetée dans <strong>la</strong> marginalité.<br />

Elle est là, envahie par <strong>la</strong> réminiscence<br />

<strong>de</strong> ce qu’elle vient <strong>de</strong> vivre, assaillie par les<br />

spectres <strong>de</strong> ses angoisses. Ils apparaissent,<br />

sortis <strong>de</strong> nulle part, lui rappe<strong>la</strong>nt les moments<br />

où elle faisait du marketing téléphonique. Où,<br />

enfouie sous un masque et sous un costume<br />

grotesque, elle jouait les mascottes dans un<br />

grand magasin. Tout se passe sur un p<strong>la</strong>ncher<br />

oblique d’où surgissent – par <strong>de</strong>s trappes dissimulées<br />

sous un tissu mou – les créatures terrifiantes<br />

nées <strong>de</strong> cette vie qu’elle exècre, et qui<br />

arrivent, l’entourent, s’évanouissent.<br />

« Dans <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> partie, Agnès est passée <strong>de</strong><br />

l’autre côté <strong>de</strong> l’écran. On entre avec elle dans<br />

le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> paillette. On <strong>la</strong> trouve participant<br />

à un grand banquet avec les habitués <strong>de</strong><br />

ce genre <strong>de</strong> réjouissances : hommes politiques,<br />

chanteuse, journalistes mondains, son<br />

ancien patron… Les êtres joyeux, dynamiques,<br />

performants que <strong>la</strong> télévision ne cesse <strong>de</strong> nous<br />

donner en exemple. S’y croisent <strong>de</strong>s conversations<br />

confuses, comme dans ces talk-shows<br />

tellement à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> : on y discute du mouvement<br />

queer et <strong>de</strong> l’Éthiopie, <strong>de</strong> <strong>la</strong> bioéthique et<br />

du chômage, tout se mé<strong>la</strong>nge, l’essentiel et le<br />

superficiel. Elle-même se dédouble, s’idéalise,<br />

elle se voit dans <strong>la</strong> peau d’une icône, une star<br />

g<strong>la</strong>mour.<br />

« Tout ici prend <strong>la</strong> forme d’un absur<strong>de</strong> grinçant.<br />

Tout est dans le virtuel, <strong>la</strong> distorsion, le fauxsemb<strong>la</strong>nt,<br />

le trucage. Tout est dans le jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

machinerie théâtrale si étroitement mêlée à <strong>la</strong><br />

vidéo, que l’on ne peut plus les distinguer l’une<br />

<strong>de</strong> l’autre.<br />

« La première partie se fond dans les réminiscences,<br />

celle-ci dans l’imaginaire. Il n’est plus<br />

question <strong>de</strong> l’exclusion, <strong>de</strong> l’aliénation, ni <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

recherche avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité en <strong>de</strong>hors du<br />

travail. Nous sommes chez les gens <strong>de</strong> pouvoir,<br />

les dominants, ceux qui possè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong><br />

parole, que les médias nous imposent. Ils sont<br />

là chaque jour, <strong>de</strong>vant nous, chez nous, familiers<br />

et redoutables. Alors nous <strong>de</strong>vons prendre<br />

gar<strong>de</strong>. » C. G.<br />

PRESSE<br />

[…] Toute <strong>la</strong> schizophrénie <strong>de</strong>s temps présents<br />

apparaît alors, dans <strong>la</strong> figure <strong>de</strong> l’isolée qui se<br />

dédouble littéralement sur scène, rampe sur<br />

les sables mouvants <strong>de</strong> sa solitu<strong>de</strong>, rit ailleurs à<br />

<strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> l’hystérie, dans un dîner <strong>de</strong><br />

cyniques encravatés… […]<br />

Cathy Blisson, Télérama<br />

[…] Le spectacle proposé est celui d’une anamorphose.<br />

Regorgeant <strong>de</strong> trouvailles visuelles,<br />

scénographiques, sonores, Sous les visages<br />

défile comme un film en relief <strong>de</strong> situations surréalistes<br />

où le cauchemar sait se faire burlesque.<br />

P<strong>la</strong>ce aux rumeurs du rêve, à l’inouï <strong>de</strong><br />

ce qui ne se parle pas, aux corps <strong>de</strong>s illusions<br />

qui s’incarnent en saraban<strong>de</strong>s […]<br />

Jean-Marc Adolphe, Mouvement<br />

JULIE BÉRÈS<br />

Passée par le <strong>Théâtre</strong> du Soleil, le Conservatoire<br />

national, après quelques expériences<br />

d’actrice, elle fon<strong>de</strong> en 2001 <strong>la</strong> Compagnie<br />

<strong>de</strong>s Cambrioleurs, qui fait ses débuts au<br />

<strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Chaillot avec Poudre.<br />

Suivent notamment : Ou le <strong>la</strong>pin me tuera en<br />

2003 au Paris-<strong>Ville</strong>tte. En 2006 à Chalon-sur-<br />

Saône, On n’est pas seul dans sa peau, peinture<br />

onirique d’existences arrivées au bout du<br />

chemin. C. G.


© Agathe Poupeney<br />

AUX ABBESSES • TARIF A<br />

DU 15 AU 23 JUIN EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />

SOLO DE THÉÂTRE/DANSE<br />

JAN FABRE<br />

TROUBLEYN<br />

Another Sleepy Dusty Delta Day CRÉATION<br />

texte, conception, scénographie, mise en scène<br />

Jan Fabre<br />

chorégraphie Jan Fabre, Ivana Jozic<br />

dramaturgie, assistance Miet Martens<br />

costume Louise Assomo<br />

lumières Jan Fabre, Harry Cole<br />

création décor Bern Van Deun, Sven Van Kuijk,<br />

Geert Van <strong>de</strong>r Auwera, Alexis Devos,<br />

Mikes Poppe<br />

interprète Ivana Jozic<br />

ban<strong>de</strong> son Tom Tiest & DomXh enregistré @ Ghost<br />

Town (Hemiksem,BE) - Geert Vanbever<br />

musiciens<br />

Tom Tiest guitare<br />

Filip Van<strong>de</strong>bril double basse<br />

Deemonkeyjazz batterie<br />

Andrew C<strong>la</strong>es sax ténor<br />

Vincent Brijs sax baryton<br />

Charlotte Saelemakers violon<br />

Jennifer De Keersmaeker violon<br />

Astrid Bossuyt violon<br />

chanson O<strong>de</strong> to Billy Joe <strong>de</strong> Bobby Gentry<br />

(C/A) Northridge Music Co / Universal - MCA Music<br />

Hol<strong>la</strong>nd BV<br />

La liberté <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> mort.<br />

Capable <strong>de</strong>s plus amples déploiements scéniques<br />

1 , Jan Fabre est en outre passé maître<br />

dans <strong>la</strong> conception <strong>de</strong> solos, composés sur<br />

mesure pour <strong>de</strong>s interprètes exceptionnels,<br />

acteurs (Els Deceukelier, Dirk Roothhooft…) ou<br />

danseurs (Erna Omarsdóttir 2 , Wim Van<strong>de</strong>keybus<br />

3 , Lisbeth Gruwez 4 …). Nouvelle muse dans<br />

le panthéon <strong>de</strong> Jan Fabre, Ivana Jozic avait<br />

déjà participé, en ange déchu interviewant<br />

William Forsythe, à <strong>la</strong> vidéo-instal<strong>la</strong>tion L’Ange<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort. Pour le bouleversant Another Sleepy<br />

Dusty Delta Day, <strong>la</strong> voici seule en scène<br />

dans un environnement noirci <strong>de</strong> tas <strong>de</strong> charbon,<br />

où roulent en boucle <strong>de</strong>s trains électriques<br />

miniatures, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>squels veillent<br />

<strong>de</strong>s colombes en cage. Assise dans un fauteuil<br />

à bascule, chapeau masculin vissé sur <strong>la</strong> tête,<br />

elle lit <strong>la</strong> lettre d’un homme qui annonce son<br />

suici<strong>de</strong> imminent, à partir d’un pont duquel il va<br />

se jeter. Elle rejoint alors un micro sur pied, et<br />

entame (magnifiquement) le refrain d’une<br />

chanson country <strong>de</strong> Bobby Gentry, O<strong>de</strong> to Billie<br />

Joe, qui évoque un suici<strong>de</strong> simi<strong>la</strong>ire. Comme<br />

un enfant jouant dans sa chambre à se faire<br />

<strong>de</strong>s frayeurs, elle s’approche ensuite du train<br />

miniature, au bord <strong>de</strong> se faire happer par <strong>la</strong><br />

locomotive. Et ce sont enfin <strong>de</strong>s monticules <strong>de</strong><br />

charbon qu’elle charrie en un <strong>la</strong>beur titanesque<br />

et harassant. Another Sleepy Dusty Delta Day<br />

s’affirme comme une réflexion (à <strong>la</strong> Jan Fabre,<br />

c’est-à-dire forcément intranquille) sur <strong>la</strong> vie et<br />

<strong>la</strong> mort : le texte écrit par le metteur en scène<br />

et chorégraphe est « un manifeste à propos <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> mort ». Jan<br />

Fabre confie avoir été directement inspiré par<br />

<strong>la</strong> mort brutale <strong>de</strong> ses propres parents : sa<br />

mère a été emportée en peu <strong>de</strong> temps par un<br />

cancer du poumon, peu <strong>de</strong> temps avant que<br />

son père ne succombe à une crise cardiaque.<br />

C’est ce matériau « autobiographique », mais<br />

<strong>la</strong>rgement détourné et abstrait <strong>de</strong> toute mention<br />

explicitement personnelle, dont s’empare<br />

Ivana Jozic, en intensité <strong>de</strong> voix et <strong>de</strong> chair.<br />

J.-M. A.<br />

1 Sweet Temptations, 1991, Universal Copyrights<br />

1 and 9, 1996, L’Orgie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tolérance, <strong>2009</strong> parmi<br />

les 12 coproductions, Je suis sang, 2001, cour<br />

d’honneur du Pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong>s Papes, festival d’Avignon.<br />

2 My movements are alone like streetdogs, 2001,<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses.<br />

3 Body, Body on the wall, 2001, <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses.<br />

4 Quando l’uomo principale è una donna,<br />

2004, <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses.<br />

33


danse<br />

AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

FRANÇOIS VERRET<br />

À PARTIR DE LA LECTURE DE TEXTES ÉCRITS PAR<br />

HEINER MÜLLER<br />

Do you remember, no I don’t CRÉATION<br />

ANNE TERESA DE KEERSMAEKER<br />

Zeitung (2008) REPRISE<br />

Rosas danst Rosas (1983) REPRISE<br />

BRICE LEROUX<br />

Solo#2 CRÉATION<br />

performance - danse<br />

PINA BAUSCH<br />

Vollmond (2006) REPRISE<br />

Masurca Fogo (1998) REPRISE<br />

MERCE CUNNINGHAM<br />

Nearly Ninety CRÉATION<br />

JÉRÔME BEL<br />

Cédric Andrieux CRÉATION<br />

autour <strong>de</strong> Nearly Ninety<br />

LEMI PONIFASIO<br />

Tempest: Without a body<br />

MATHILDE MONNIER<br />

création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />

HOFESH SHECHTER<br />

Uprising (2006)<br />

In your rooms (2007)<br />

ALAIN PLATEL<br />

Out of Context CRÉATION<br />

MAGUY MARIN<br />

création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />

danse - théâtre - musique<br />

LUCINDA CHILDS I BALLET DE<br />

L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN<br />

Songs from before CRÉATION<br />

Dance REPRISE<br />

SANKAI JUKU<br />

USHIO AMAGATSU<br />

création <strong>2010</strong> CRÉATION<br />

BALLET DE L’OPÉRA DE LYON<br />

1 er programme<br />

RALPH LEMON, MERCE CUNNINGHAM, TRISHA BROWN<br />

2 e programme<br />

The Show must go on JÉRÔME BEL<br />

CHRISTIAN RIZZO<br />

L’Oubli, toucher du bois CRÉATION<br />

ISRAEL GALVÁN<br />

El Final <strong>de</strong> este estado<br />

<strong>de</strong> cosas, Redux<br />

SAVION GLOVER<br />

Bare Soundz<br />

AUX ABBESSES<br />

ANGELIN PRELJOCAJ<br />

JEAN GENET<br />

Un funambule CRÉATION<br />

danse - texte<br />

LIA RODRIGUES<br />

création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />

GILLES JOBIN<br />

B<strong>la</strong>ck Swan CRÉATION<br />

BORIS CHARMATZ<br />

50 ans <strong>de</strong> danse CRÉATION<br />

autour <strong>de</strong> Nearly Ninety<br />

ROBYN ORLIN<br />

Hibrah CRÉATION<br />

BRIGITTE SETH<br />

ROSER MONTLLÓ GUBERNA<br />

Genre Oblique CRÉATION<br />

danse - théâtre - musique<br />

HANS VAN DEN BROECK<br />

We was them CRÉATION<br />

PEEPING TOM<br />

“32 rue Van<strong>de</strong>nbran<strong>de</strong>n” CRÉATION<br />

SHANTALA SHIVALINGAPPA<br />

récital Kuchipudi CRÉATION<br />

PADMINI CHETTUR<br />

Beautiful Thing 1 CRÉATION<br />

AKRAM KHAN<br />

Gnosis CRÉATION<br />

GREGORY MAQOMA<br />

Beautiful me<br />

SUSANNE LINKE<br />

Schritte Verfolgen II (1985)


© J.-C. Carbonne<br />

LES ABBESSES • TARIF B<br />

DU 3 AU 15 SEPTEMBRE<br />

DANSE - TEXTE<br />

ANGELIN PRELJOCAJ I JEAN GENET<br />

BALLET PRELJOCAJ<br />

Un funambule CRÉATION<br />

Prendre le texte à bras le corps et incarner les mots.<br />

texte Le Funambule <strong>de</strong> Jean Genet<br />

interprétation Angelin Preljocaj<br />

Angelin Preljocaj, <strong>la</strong> cinquantaine assumée, a<br />

senti le besoin <strong>de</strong> retrouver « <strong>la</strong> piste éblouissante<br />

». Ainsi <strong>la</strong> décrit Jean Genet dans Le<br />

Funambule. Un solo, pour lui, par lui donc mais<br />

pas seul. En effet, sur ce fil tendu, c’est avec les<br />

mots <strong>de</strong> Genet que le chorégraphe re<strong>de</strong>venu<br />

danseur entend flirter. Angelin Preljocaj se souvient<br />

que plus jeune avant les cours <strong>de</strong> Karine<br />

Waehner à <strong>la</strong> Scho<strong>la</strong> Cantorum, il parcourait<br />

ces pages, chant passionné du poète à son<br />

amant funambule. Déjà il y trouvait une matière<br />

incroyablement chorégraphique. Puis le temps<br />

a passé, Angelin s’absorbant dans une œuvre<br />

<strong>de</strong>nse, l’une <strong>de</strong>s plus riches <strong>de</strong> <strong>la</strong> création française.<br />

Aujourd’hui l’homme du Ballet Preljocaj<br />

retrouve ces phrases comme taillées dans <strong>la</strong><br />

plus précieuse <strong>de</strong>s matières, l’amour. Sur scène,<br />

Angelin Preljocaj sera au plus près du texte<br />

qu’il incarnera corps et âme. Il le dira et le dansera,<br />

funambule à son tour. « Mais l’Ange se fait<br />

annoncer, sois seul pour le recevoir», écrivait<br />

Jean Genet. De l’ange à Angelin, il n’y a qu’un<br />

pas désormais franchi.<br />

Philippe Noisette<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« LA LITTÉRATURE ET LA DANSE AUJOURD’HUI »<br />

Rencontre avec Angelin Preljocaj<br />

et l’écrivain / romancier Éric Reinhard<br />

• dimanche 13 septembre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />

35


© Laurent Philippe<br />

36<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 13 AU 16 OCTOBRE<br />

DANSE- THÉÂTRE<br />

FRANÇOIS VERRET<br />

À PARTIR DE LA LECTURE DE TEXTES<br />

ÉCRITS PAR HEINER MÜLLER<br />

COMPAGNIE F V<br />

Do you remember,<br />

no I don’t CRÉATION (titre provisoire)<br />

Le spectacle insiste sur <strong>la</strong> mémoire<br />

et ses leurres en intégrant dans<br />

le dispositif scénique <strong>de</strong>s images<br />

d’archives, <strong>de</strong>s paysages urbains<br />

où semblent circuler les spectres<br />

<strong>de</strong> catastrophes, réminiscences<br />

d’hier, pressentiments à venir<br />

Une étoile éteinte… <strong>de</strong>s survivants… une équipe<br />

<strong>de</strong> secours… on découvre un mort… on<br />

entend une voix, puis plusieurs qui <strong>de</strong>ssinent<br />

un paysage <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isirs et <strong>de</strong> ruines. Entre remémoration<br />

et amnésie, les acteurs danseurs font<br />

resurgir le mon<strong>de</strong> d’avant avec ses figures<br />

troubles, ses excès et ses folies.<br />

Conçu dès le départ en col<strong>la</strong>boration étroite<br />

avec Sylvie Blum, puis avec une équipe <strong>de</strong><br />

créateurs, du scénographe aux danseurs, <strong>de</strong>s<br />

musiciens aux acteurs…dont les apports sont<br />

décisifs, François Verret ouvre un espace théâtral<br />

qui parle d’aujourd’hui.<br />

La scène baigne dans cet étrange climat oscil<strong>la</strong>nt<br />

entre fiction et réalité. Sur <strong>de</strong>s écrans défilent<br />

les bribes d’un mon<strong>de</strong> fou et aveugle. Flux<br />

chaotique qui entre en résonnance avec les<br />

corps sur le p<strong>la</strong>teau. La nouvelle création <strong>de</strong> F. V.<br />

s’inspire <strong>de</strong> Paysage avec Argonautes d’Heiner<br />

Müller et se fait l’écho d’un autre texte du<br />

dramaturge allemand Héraklès 2 qui déroule<br />

l’une <strong>de</strong>s énigmes <strong>de</strong> son théâtre : le combat<br />

avec l’hydre. Métaphore où se révèle peu à<br />

peu <strong>la</strong> part obscure que l’humain porte en lui.<br />

Irène Filiberti<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF C<br />

DU 2 AU 5 NOVEMBRE (HORS ABT.)<br />

PERFORMANCE - DANSE<br />

POUR 50 SPECTATEURS DURÉE 30 MN.<br />

4 REPRÉSENTATIONS / JOUR<br />

BRICE LEROUX<br />

CONTINUUM<br />

Solo#2 CRÉATION<br />

solo Brice Leroux ou Krassen Krastev<br />

musique Poème symphonique pour<br />

100 métronomes <strong>de</strong> György Ligeti<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> révèle les<br />

sidérantes inventions chorégraphiques<br />

<strong>de</strong> Brice Leroux, en toute proximité<br />

avec <strong>de</strong>s spectateurs en petit nombre,<br />

dans <strong>la</strong> pénombre.<br />

Les danses qu’invente Brice Leroux ont le pouvoir<br />

extraordinaire <strong>de</strong> « donner à percevoir <strong>de</strong>s<br />

phénomènes qui en général <strong>de</strong>meurent invisibles».<br />

Cette fois, le chorégraphe considère le<br />

corps comme radicalement séparé entre sa<br />

sphère haute (au-<strong>de</strong>ssus du bassin) et sa sphère<br />

basse. En haut, le buste peut s’incliner en<br />

avant, en arrière, ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés. En bas, le<br />

poids du corps peut se transférer d’une jambe<br />

sur l’autre. Enfin celles-ci ont le choix <strong>de</strong> fléchir,<br />

ou se tenir droites, sinon se hisser sur <strong>de</strong>mipointes.<br />

D’une grammaire aussi stricte, doit-on<br />

craindre une réduction et un <strong>de</strong>ssèchement<br />

rébarbatifs du mouvement ? Tout au contraire :<br />

ce précipité d’éléments fondamentaux du geste<br />

ouvre sur <strong>la</strong> combinatoire infinie d’un <strong>la</strong>ngage<br />

inouï, par lequel le corps compose une ample<br />

poésie métaphysique. Et l’art chorégraphique<br />

semble tendre au mon<strong>de</strong> une grille minimaliste,<br />

pour que s’y reflète l’embrasement d’une expérience<br />

sensorielle et philosophique <strong>de</strong> haut vol,<br />

radicalement hors du commun. Gérard Mayen<br />

L’enjeu <strong>de</strong>meure<br />

toujours pour moi<br />

<strong>de</strong> révéler certains<br />

principes<br />

fondamentaux<br />

du mouvement<br />

et <strong>de</strong> donner<br />

à apercevoir<br />

<strong>de</strong>s phénomènes<br />

qui en général<br />

<strong>de</strong>meurent invisibles.<br />

BRICE LEROUX


© Herman Sorgeloos<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

ANNE TERESA DE KEERSMAEKER<br />

ROSAS<br />

DU 19 AU 21 OCTOBRE 1 ER PROG.<br />

Zeitung (2005)<br />

9 danseurs<br />

musique Bach, Webern, Schönberg<br />

DU 23 AU 29 OCT. 2 E PROG.<br />

Rosas danst Rosas (1983)<br />

4 danseuses<br />

musique Thierry De Mey, Peter Vermeersch<br />

Tendre un arc au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> vingt-cinq ans <strong>de</strong><br />

danse, c’est le pari excitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux spectacles majeurs d’Anne Teresa De<br />

Keersmaeker : Rosas danst Rosas chorégraphié<br />

en 1983, l’année même <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong><br />

sa compagnie Rosas, et Zeitung, créé en 2008.<br />

Manifeste qui ne le sait pas encore, module<br />

extensible <strong>de</strong> l’œuvre future, Rosas danst Rosas,<br />

interprété par quatre femmes sur les rythmes<br />

secs et pulsants <strong>de</strong> Thierry De Mey et Peter<br />

Vermeersch est curieusement minimaliste et<br />

excessif. La partition en quatre mouvements,<br />

piquée <strong>de</strong> gestes quotidiens et comme agacée<br />

par <strong>la</strong> nervosité typique <strong>de</strong> <strong>la</strong> chorégraphe f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>,<br />

travaille sur un répertoire <strong>de</strong> gestes<br />

simples. Elle montre combien l’insistance sur<br />

un mouvement –croiser et décroiser les jambes<br />

par exemple – a donné son é<strong>la</strong>n, son swing<br />

même, à sa gestuelle aujourd’hui virtuose. Ce<br />

que Zeitung, pièce pour neuf interprètes sur <strong>la</strong><br />

musique <strong>de</strong> Bach, Webern et Schönberg, en<br />

complicité avec le pianiste A<strong>la</strong>in Franco, prouve<br />

avec une vitalité mé<strong>la</strong>ncolique. Un programme<br />

précieux comme un précis <strong>de</strong> style.<br />

Jeanne Liger<br />

37


38<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL<br />

PINA BAUSCH<br />

TANZTHEATER WUPPERTAL<br />

DU 11 AU 17 NOVEMBRE 1 ER PROG.<br />

Vollmond (2006)<br />

12 danseurs<br />

DU 22 AU 28 NOVEMBRE 2 E PROG.<br />

Masurca Fogo (1998)<br />

20 danseurs<br />

Pina Bausch ou l’offran<strong>de</strong> sans cesse recommencée.<br />

Comme un rituel païen, d’une folle<br />

générosité, dont <strong>la</strong> saraban<strong>de</strong> ensemence au<br />

plus profond <strong>de</strong> notre regard les graines d’une<br />

humanité à <strong>la</strong> fois fragile et cosmique. Offran<strong>de</strong><br />

au public. Offran<strong>de</strong> aux danseurs qui, <strong>de</strong>s plus<br />

anciens aux nouveaux venus, écrivent <strong>de</strong> leur<br />

chair <strong>la</strong> légen<strong>de</strong> du Tanztheater Wuppertal.<br />

Offran<strong>de</strong>, enfin, aux multiples horizons, sols et<br />

paysages dont nos errances, réelles ou imaginaires,<br />

sont faites. Les scénographies <strong>de</strong><br />

Peter Pabst, véritable p<strong>la</strong>sticien <strong>de</strong>s espaces,<br />

semblent parfois avoir été prélevées à même <strong>la</strong><br />

nature. Un énorme rocher qui aurait chu en plein<br />

lit d’une rivière dans Vollmond, une coulée <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>ve noire sur un bord maritime dans Masurca<br />

Fogo… Dans ces <strong>de</strong>ux pièces, <strong>la</strong> pierre et l’eau<br />

sont les éléments entre lesquels <strong>la</strong> danse enf<strong>la</strong>mme<br />

son énergie noma<strong>de</strong>.<br />

« Là où j’allume un feu est ma <strong>de</strong>meure », dit un<br />

proverbe kazakh que ne renierait pas Pina<br />

Bausch. Trente ans après son premier passage<br />

au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, l’âtre est toujours vif.<br />

Jean-Marc Adolphe<br />

Vollmond © Francis Vernetè<br />

Masurca Fogo © Laurent Philippe<br />

Vollmond © Francis Vernetè


Ce dont nous sommes faits © Tatiana Altberg<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 25 AU 28 NOVEMBRE<br />

AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />

LIA RODRIGUES<br />

LIA RODRIGUES COMPANHIA DE DANÇAS<br />

création <strong>2009</strong><br />

11 danseurs<br />

Nourrie par le contexte d’une fave<strong>la</strong><br />

<strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> Janeiro où elle a choisi <strong>de</strong><br />

s’installer, <strong>la</strong> Brésilienne Lia Rodrigues,<br />

architecte du sensible, est accueillie<br />

pour <strong>la</strong> première fois par le <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

« La plénitu<strong>de</strong> commence dans chaque geste<br />

que nous faisons en quête <strong>de</strong> nouveaux chemins,<br />

<strong>de</strong> nos rêves. » Ces mots du sociologue<br />

Jailson Souza e Silva, Lia Rodrigues les revendique<br />

volontiers. Ce dont nous sommes faits,<br />

qui l’a révélée en France, faisait coexister dans<br />

un même espace interprètes et spectateurs,<br />

tout en joignant à <strong>la</strong> danse <strong>de</strong>s slogans évoquant<br />

le besoin <strong>de</strong> tendresse et <strong>de</strong> paix. Et<br />

Incarnat, en 2005, questionnait ce que nous<br />

ressentons face à <strong>la</strong> douleur <strong>de</strong>s autres. Autant<br />

<strong>de</strong> manifestes contre l’effacement et <strong>la</strong> désincarnation.<br />

Engagée, Lia Rodrigues l’est assurément,<br />

au point <strong>de</strong> ne vouloir séparer son travail<br />

artistique d’un enracinement au cœur d’une<br />

<strong>de</strong>s fave<strong>la</strong>s les plus pauvres <strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> Janeiro,<br />

où elle a transformé un hangar en studio. Cet<br />

ancrage est à l’origine du « chantier poétique »<br />

<strong>de</strong> sa prochaine création. Entre ligne commune<br />

et solos expressifs, gestes <strong>de</strong> tendresse et<br />

scènes <strong>de</strong> bagarre, le corps y dissout les échos<br />

du réel dans l’affirmation d’un être-là qui propage<br />

le murmure d’un «autre mon<strong>de</strong> possible».<br />

J.-M. A.<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« S’ENGAGER »<br />

Rencontre avec Lia Rodrigues<br />

• samedi 28 novembre 17 h-19 h 30<br />

17 h projection d’un montage réalisé<br />

par <strong>la</strong> Cinémathèque <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse<br />

18 h rencontre / débat<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 1 ER AU 5 DÉCEMBRE<br />

GILLES JOBIN<br />

CIE GILLES JOBIN<br />

B<strong>la</strong>ck Swan CRÉATION<br />

4 danseurs<br />

Curieux tracé que le cheminement <strong>de</strong> Gilles<br />

Jobin… Qui sans cesse déroute <strong>la</strong> tentation<br />

<strong>de</strong>s routines et bifurque vers l’inattendu tout en<br />

mail<strong>la</strong>nt patiemment le fil d’une œuvre singulière.<br />

Depuis ses premiers soli en 1995, chaque<br />

pièce semble poursuivre le <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte,<br />

qu’elle reformule pour frayer un autre<br />

motif. C’est que le chorégraphe suisse aime à<br />

dévier le prévisible, dans le vocabu<strong>la</strong>ire comme<br />

dans <strong>la</strong> composition. Le corps, <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong><br />

l’espace, <strong>la</strong> masse <strong>de</strong>s présences en mouvement,<br />

le mystère, <strong>la</strong> tension entre sensualité et<br />

abstraction forment les vecteurs d’une danse<br />

marquée par les impacts violents <strong>de</strong> l’époque.<br />

Après Text to speech *, qui faisait résonner au<br />

creux <strong>de</strong>s chairs <strong>la</strong> déf<strong>la</strong>gration d’informations<br />

guerrières et libérait <strong>la</strong> gestuelle du poids <strong>de</strong>s<br />

mots, Gilles Jobin resserre <strong>la</strong> recherche sur le<br />

continuum du mouvement et l’écriture chorégraphique.<br />

B<strong>la</strong>ck Swan, quatuor qui puise son<br />

titre dans l’œuvre du philosophe Karl Popper,<br />

flâne entre conjectures et réfutations, épure <strong>de</strong>s<br />

gestes et chaos étrange… Et ose <strong>la</strong> puissance<br />

d’étonnement <strong>de</strong> l’enfance.<br />

Gwéno<strong>la</strong> David<br />

* Présenté en mars 2008 au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« COMMENT DANSER SANS ILLUSTRER UNE IDÉE<br />

NI RACONTER UNE HISTOIRE »<br />

Rencontre avec Gilles Jobin<br />

photo <strong>de</strong> répétition © DR<br />

39


40<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL<br />

DU 2 AU 12 DÉCEMBRE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />

MERCE CUNNINGHAM<br />

MERCE CUNNINGHAM DANCE COMPANY<br />

Nearly Ninety CRÉATION<br />

12 danseurs<br />

Cunningham forever. Après New York ce printemps, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et<br />

le Festival d’Automne à Paris fêtent, cette saison les 90 ans d’un incomparable<br />

éc<strong>la</strong>ireur. Un anniversaire revigorant, magnifié par <strong>la</strong> création, en danse et<br />

en musique, <strong>de</strong> Nearly Ninety, tandis que d’ex danseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cie Cunningham,<br />

ren<strong>de</strong>nt un hommage singulier au chorégraphe, sous <strong>la</strong> houlette <strong>de</strong> Jérôme<br />

Bel et <strong>de</strong> Boris Charmatz. J.-M. A.<br />

Pour rester alerte et luci<strong>de</strong>, mieux vaut maintenir<br />

ses neurones actifs… L’exceptionnelle longévité<br />

<strong>de</strong> Merce Cunningham tient peut-être à<br />

son enjouement face au champ neuronal <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

danse, dans le prisme d’une incessante combinatoire.<br />

Au Nouvel Observateur, le chorégraphe<br />

disait récemment <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse qu’elle est «une<br />

explosion <strong>de</strong> mouvements qui suscitent quelque<br />

chose <strong>de</strong> très organique, ressemb<strong>la</strong>nt au fourmillement<br />

intense <strong>de</strong> particules observées au<br />

microscope ou au parcours muet <strong>de</strong>s constel<strong>la</strong>tions<br />

». Pour ses 90 ans, Cunningham s’offre<br />

avec Nearly Ninety une œuvre grand format,<br />

qui déploie douze danseurs dans un « espace<br />

à espaces » conçu par l’architecte italienne<br />

Bene<strong>de</strong>tta Tagliabue. Cerise sur le gâteau (d’anniversaire),<br />

cette aventure est aussi musicale<br />

avec <strong>la</strong> présence sur scène, aux côtés du fidèle<br />

Takehisa Kosugi, du multi-instrumentiste John<br />

Paul Jones (qui fit les beaux jours <strong>de</strong> Led Zeppelin<br />

dans les années 60), et du rock « alternatif<br />

» autant que téméraire <strong>de</strong>s quatre mousquetaires<br />

<strong>de</strong> Sonic Youth.<br />

Cette création exceptionnelle sera suivie les<br />

<strong>de</strong>ux prochaines saisons au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />

avec le Festival d’Automne à Paris, d’un parcours<br />

rétrospectif dans l’œuvre <strong>de</strong> Cunningham,<br />

à travers quelques-uns <strong>de</strong>s moments clés <strong>de</strong><br />

son «répertoire» et <strong>la</strong> reprise du formidable<br />

Ocean, fruit ultime <strong>de</strong> <strong>la</strong> si précieuse complicité<br />

entre John Cage et le chorégraphe, dont on ne<br />

saurait résumer en quelques mots tout ce qu’il<br />

a légué et transmis, pour faire évoluer <strong>la</strong> danse<br />

en liberté, dans l’affranchissement du mouvement,<br />

« expressif en lui-même ». C’est l’essor<br />

même <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse contemporaine en France et<br />

en Europe, à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 70, qui<br />

y a puisé son essence. Cette filiation, conduite<br />

en toute émancipation vis-à-vis du « maître »,<br />

trouve encore à se prolonger chez <strong>de</strong> plus<br />

jeunes artistes représentatifs d’une « nouvelle<br />

génération ». Jérôme Bel et Boris Charmatz<br />

apporteront ainsi, cet automne, leur touche à<br />

l’étoilement d’une «constel<strong>la</strong>tion Cunningham»<br />

qui a profondément modifié, <strong>de</strong>puis plus d’un<br />

<strong>de</strong>mi-siècle, tout l’horizon <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse. J.-M. A.<br />

© Mark Seliger


© Anna Finke<br />

90<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 8 AU 12 DÉCEMBRE<br />

AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />

BORIS CHARMATZ<br />

CCN DE RENNES ET DE BRETAGNE<br />

50 ans <strong>de</strong> danse CRÉATION<br />

Le monument Cunningham, visionnaire aux cent<br />

cinquante pièces, domine l’art chorégraphique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié du XX e siècle. Est-il possible<br />

d’en partir, pour re<strong>la</strong>ncer encore <strong>de</strong>s<br />

expérimentations, au lieu <strong>de</strong> le confire en hommages<br />

obligés ? Pour <strong>la</strong>ncer ce défi, il fal<strong>la</strong>it le<br />

chorégraphe français Boris Charmatz, alliage<br />

<strong>de</strong> turbulence, d’analyse et d’inventivité. Il crée<br />

50 ans <strong>de</strong> danse, en concevant les trajets qui<br />

pourraient relier entre eux les photos emblématiques<br />

<strong>de</strong>s pièces du grand maître américain,<br />

recélées par le maître-ouvrage Merce Cunningham,<br />

un <strong>de</strong>mi-siècle <strong>de</strong> danse. Ainsi a-t-il<br />

d’abord démontré que <strong>de</strong> simples amateurs ou<br />

étudiants pouvaient en un temps éc<strong>la</strong>ir tirer<br />

quelque chose du Cunningham virtuose. À<br />

présent, Charmatz entraîne dans l’expérience<br />

d’anciens danseurs <strong>de</strong> Cunningham lui-même.<br />

Ce<strong>la</strong> alors que le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> ouvre à<br />

nouveau grand ses portes au célèbre chorégraphe<br />

new-yorkais. Excitante occasion <strong>de</strong> rapporter<br />

l’original à sa déclinaison vertigineuse.<br />

G. M.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 14 AU 16 DÉCEMBRE<br />

AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />

JÉRÔME BEL<br />

R.B. JÉRÔME BEL<br />

Cédric Andrieux CRÉATION<br />

Jérôme Bel interroge <strong>la</strong> danse<br />

contemporaine en déjouant<br />

les attentes du public et en l'invitant<br />

à s'interroger sur l'espace <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> représentation.<br />

Cédric Andrieux est un solo pour le danseur<br />

éponyme Cédric Andrieux. Dans cette pièce il<br />

pose une regard sur sa carrière : son apprentissage<br />

<strong>de</strong> danseur contemporain à Brest, puis<br />

au Conservatoire National Supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

<strong>de</strong> Paris, et son travail d’interprète <strong>de</strong> Merce<br />

Cunningham à New-York et récemment au sein<br />

du Ballet <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon. Le discours produit<br />

est celui <strong>de</strong> l’expérience subjective et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

connaissance spécifique que seul un interprète<br />

peut avoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse. La pièce consiste en<br />

un monologue à l’adresse du public, dans<br />

lequel le danseur parle <strong>de</strong> son travail en l’illustrant<br />

d’extraits <strong>de</strong>s pièces qu’il a interprétées à<br />

différents moments <strong>de</strong> sa carrière. Jérôme Bel<br />

Cédric Andrieux s’inscrit dans une série initiée<br />

en 2004 avec le solo pour <strong>la</strong> danseuse du corps<br />

<strong>de</strong> ballet <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Paris, Véronique Doisneau.<br />

En 2005, c’est Isabel Torres, ballerine du<br />

Teatro Municipal <strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> Janeiro et Pichet<br />

Klunchun and myself, duo conçu avec le chorégraphe<br />

et danseur <strong>de</strong> khôn* Pichet Klunchun.<br />

Lutz Förster, enfin, est un solo pour l’interprète<br />

<strong>de</strong> Susanne Linke, Pina Bausch, Bob Wilson, et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> José Limòn Dance Company.<br />

*Danse royale thaï<strong>la</strong>ndaise.<br />

41


42<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 19 AU 23 JANVIER<br />

ROBYN ORLIN<br />

CITY THEATRE & DANCE GROUP<br />

Hibrah CRÉATION<br />

solo Ibrahim Sissoko<br />

Robyn Orlin a fait du rire et <strong>de</strong> son goût pour le<br />

kitsch, <strong>de</strong>s armes affûtées pour décrire le<br />

mon<strong>de</strong> avec acuité, déconstruire attentes et stéréotypes.<br />

Ce qu’elle prolonge dans cette nouvelle<br />

création née <strong>de</strong> ses échanges avec un<br />

artiste <strong>de</strong> hip-hop, Ibrahim Sissoko, danseur et<br />

chorégraphe passé du graff * au rap avant <strong>de</strong><br />

découvrir <strong>la</strong> danse en 1992.<br />

Robyn Orlin lui a proposé l’un <strong>de</strong> ses challenges<br />

préférés : se confronter à d’autres artistes africains<br />

et européens pour inventer <strong>de</strong>s objets<br />

éc<strong>la</strong>tants, radicalement drôles et percutants.<br />

Ce qu’elle a déjà expérimenté en créant pour<br />

d’autres performers, tels Sophiatou Kossoko,<br />

Vera Mantero, Seydou Boro, se poursuit dans<br />

le solo pour Ibrahim Sissoko. Il y est question<br />

<strong>de</strong> partager un processus <strong>de</strong> travail fait d’urgence,<br />

d’interrogations, d’absences, <strong>de</strong> volteface<br />

surprenantes et incongrues.<br />

Avec le réalisateur Philippe Lainé pour <strong>la</strong> vidéo<br />

et le <strong>de</strong>ssinateur Maxime Rebière qui réalise en<br />

temps réel croquis et esquisses, elle ouvre un<br />

espace <strong>de</strong> dialogue autour d’un sujet délicat,<br />

les violences urbaines. Où l’on retrouve <strong>la</strong> vocation<br />

<strong>de</strong> Robyn Orlin : questionner ensemble le<br />

réel, notamment les phénomènes et conflits<br />

<strong>de</strong>s sociétés multiculturelles d’ici et d’ailleurs.<br />

I. F.<br />

* Graffitis.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 27 AU 30 JANVIER<br />

LEMI PONIFASIO<br />

MAU<br />

Tempest : Without<br />

a body<br />

11 danseurs<br />

Sa compagnie réunit <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong><br />

plusieurs îles du pacifique, lui-même<br />

natif <strong>de</strong>s Samoa, Lemi Ponifasio<br />

fait souffler, pour <strong>la</strong> première fois<br />

au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, un vent nouveau<br />

<strong>de</strong>s antipo<strong>de</strong>s.<br />

De Polynésie arrive une singulière tempête, à <strong>la</strong><br />

fois ancrée dans une tradition ancestrale et engagée<br />

dans son époque. Natif <strong>de</strong>s îles Samoa,<br />

Lemi Ponifasio vit aujourd’hui en Nouvelle-<br />

Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, mais sa compagnie, MAU, reprend le<br />

nom d’un ancien mouvement indépendantiste<br />

samoan. Repéré par Peter Sel<strong>la</strong>rs, qui l’a invité<br />

au festival <strong>de</strong> Vienne en 2006, Lemi Ponifasio<br />

n’a pas tardé à ricocher sur d’autres prestigieuses<br />

scènes européennes. Tempest: Without<br />

a body, l’œuvre avec <strong>la</strong>quelle Paris va découvrir<br />

cet artiste féru <strong>de</strong> philosophie et <strong>de</strong> politique,<br />

a le parfum noir <strong>de</strong> l’Angelus Novus <strong>de</strong><br />

Paul Klee, auquel se réfère Lemi Ponifasio, qui<br />

met en scène un puissant oratorio visuel et<br />

chorégraphique où <strong>de</strong>s réminiscences shakespeariennes<br />

(La Tempête) se mêlent aux échos<br />

<strong>de</strong> l’après-11 septembre. Déf<strong>la</strong>grations et<br />

cendres, voix comme venues d’un autre mon<strong>de</strong>,<br />

saisissants tableaux composés par une vingtaine<br />

<strong>de</strong> danseurs issus <strong>de</strong>s îles du Pacifique,<br />

font sourdre une stupeur à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> présence<br />

sur scène d’un lea<strong>de</strong>r <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause maorie,<br />

Tama Iti, confère un aspect cérémoniel autant<br />

que militant. J-M. A.<br />

LA TOURNÉE EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER<br />

ORGANISÉE PAR LE THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

DeSingel, Anvers<br />

Mercat <strong>de</strong> <strong>la</strong>s Flors, Barcelone<br />

KVS, Bruxelles<br />

Grand T, Nantes<br />

Festival CDC au TNT, Toulouse<br />

Le Maillon <strong>de</strong> Strasbourg<br />

© Lemi Ponifasio/Mau


Mathil<strong>de</strong> Monnier © Marc Coudrais<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 2 AU 6 FÉVRIER<br />

MATHILDE MONNIER<br />

CCN DE MONTPELLIER<br />

LANGUEDOC-ROUSSILLON<br />

création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />

9 danseurs<br />

Souvent on confond le temps avec sa seule<br />

représentation : celle-ci p<strong>la</strong>tement in<strong>de</strong>xée sur<br />

<strong>la</strong> succession avant-pendant-après, et décomptée<br />

en secon<strong>de</strong>s, minutes et heures. Or<br />

déjà dans Tempo 76, Mathil<strong>de</strong> Monnier inventait<br />

une ample et malicieuse composition d’un<br />

temps collectif éc<strong>la</strong>té. Pour son nouveau projet,<br />

<strong>la</strong> voici qui s’empare d’une figure du ballet, à<br />

travers <strong>la</strong>quelle nous toucher, puisque touchant<br />

à <strong>la</strong> question du temps. La chorégraphe<br />

cite La Mort du cygne*, spectre inscrit dans<br />

toutes les mémoires. Elle y décèle une pièce<br />

<strong>de</strong> rupture dans l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse : solo<br />

féminin d’une durée <strong>de</strong> trois minutes à peine,<br />

mais d’une danse cherchant à ne pas finir <strong>de</strong><br />

finir ; par ailleurs abstrait, dépouillé et <strong>la</strong>issé<br />

quasiment à l’improvisation <strong>de</strong> son interprète.<br />

Imaginer à partir <strong>de</strong> là une pièce contemporaine<br />

<strong>de</strong> groupe qui, à son tour, voudrait dépasser<br />

toute fin. Ce<strong>la</strong> en inventant une forme <strong>de</strong> vanité<br />

du spectacle, avec répétitions, discontinuités<br />

et recouvrements, sur une ritournelle <strong>de</strong><br />

musiques originales, elles aussi enchâssées.<br />

G. M.<br />

* Créée en 1907 par Fokine pour <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />

danseuse Anne Pavlova.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 8 AU 13 FÉVRIER<br />

ALAIN PLATEL<br />

LES BALLETS C DE LA B<br />

Out of Context CRÉATION<br />

(titre provisoire)<br />

Depuis vsprs et pitié !, A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel développe<br />

avec ses danseurs un <strong>la</strong>ngage corporel basé<br />

sur « le corps dans un état d’hystérie ». Mais<br />

pour le créateur du collectif belge <strong>de</strong>s Ballets C<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> B, il s’agit plus <strong>de</strong> l’expression d’une hypersensibilité<br />

face à <strong>la</strong> « Gran<strong>de</strong> Vie » que d’une<br />

pathologie. Sur scène, <strong>la</strong> danse d’A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel<br />

raconte ses êtres parfois à <strong>la</strong> dérive, souvent si<br />

proches <strong>de</strong> nous. Un art <strong>de</strong> <strong>la</strong> survie qui touche<br />

au plus profond. Out of Context, sa nouvelle<br />

création, se présente comme une épure. Sur le<br />

p<strong>la</strong>teau, 8 danseurs seulement. Pas <strong>de</strong> musiciens<br />

comme dans ses <strong>de</strong>rniers opus renversants<br />

<strong>de</strong> beauté. A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel voit aujourd’hui <strong>la</strong><br />

«scène comme lieu d’urgence et le(s) corps en<br />

extase ». Il est le plus juste observateur <strong>de</strong> nos<br />

peurs et <strong>de</strong> nos espoirs. Out of Context (hors<br />

du contexte) peut-être, mais en plein cœur à<br />

coup sûr. Ph. N.<br />

A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel © Chris Van <strong>de</strong>r Burgh<br />

43


44<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 16 AU 20 FÉVRIER<br />

HOFESH SHECHTER<br />

HOFESH SHECHTER COMPANY<br />

Uprising (2006) 7 danseurs I In your rooms (2007) 7 danseurs<br />

Deux ballets pour percer le mystère Hofesh Shechter, pas moins et <strong>la</strong> preuve<br />

d’un talent naissant présenté pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

Diplômé <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> Danse et <strong>de</strong> Musique<br />

<strong>de</strong> Jérusalem, Hofesh Shechter intégre ensuite<br />

<strong>la</strong> Batsheva dirigée par Ohad Naharin. Installé<br />

aujourd’hui à Londres, il y présente Fragments<br />

en 2003, premier opus salué. Uprising puis In<br />

your rooms suivront.<br />

Uprising est une pièce furieusement actuelle :<br />

7 danseurs composent un univers entre errance<br />

urbaine et fraternité retrouvée. Ce septet alterne<br />

mouvements au sol et gestuelle verticale à <strong>la</strong><br />

belle énergie ; dans les détails <strong>la</strong> danse <strong>de</strong><br />

Hofesh Shechter impose sa singu<strong>la</strong>rité. À l’image<br />

<strong>de</strong> ce duo, un homme tenant par le cou son<br />

partenaire dans une transe chorégraphiée. L’art<br />

<strong>de</strong> Hofesh Shechter repose sur l’excellence<br />

d’une compagnie au diapason <strong>de</strong> cette écriture<br />

au cor<strong>de</strong>au. Uprising a <strong>de</strong>s allures <strong>de</strong> suspens<br />

chorégraphique jusqu’au final ironique. Que<br />

l’on se gar<strong>de</strong>ra bien <strong>de</strong> dévoiler.<br />

In your rooms emprunte d’autres voies, Hofesh<br />

Shechter signe là sa pièce <strong>la</strong> plus ambitieuse :<br />

forte d’une douzaine d’interprètes, cette composition<br />

joue habilement <strong>de</strong>s découpages <strong>de</strong><br />

lumières et autres effets géométriques au sol.<br />

Hofesh Shechter y enchaîne les p<strong>la</strong>ns à l’égal<br />

d’un scénariste. La présence féminine donne<br />

une douceur nouvelle à In your rooms, gestuelle<br />

à base <strong>de</strong> déhanchés et pas glissés. Mais <strong>la</strong><br />

fureur n’est jamais loin où un pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux se<br />

termine en corps à corps. Hautement addictive,<br />

<strong>la</strong> danse <strong>de</strong> Hofesh Shechter ! Ph. N.<br />

Uprising © Andrew Lang


© DR<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 9 AU 13 MARS<br />

DANSE - THÉÂTRE - MUSIQUE<br />

BRIGITTE SETH I<br />

ROSER MONTLLÓ<br />

GUBERNA<br />

CIE TOUJOURS APRÈS MINUIT<br />

Genre oblique CRÉATION<br />

avec 6 acteurs / danseurs et 2 musiciens<br />

Toutes ces <strong>la</strong>ngues qu’elles affectionnent, français,<br />

espagnol, cata<strong>la</strong>n, tous ces glissements<br />

<strong>de</strong> sens, jeux, déca<strong>la</strong>ges, travestissements<br />

qu’elles manient avec maestria entre humour et<br />

terrible lucidité ont fait leur réputation. Leur <strong>de</strong>rnier<br />

spectacle autour <strong>de</strong> l’écrivain Max Aub,<br />

Récitatifs toxiques, témoigne <strong>de</strong> cette façon<br />

originale d’emporter le public entre texte et<br />

musique, image, théâtre et danse, comme si<br />

toute frontière pouvait s’abolir.<br />

Le tan<strong>de</strong>m artistique formé par Brigitte Seth et<br />

Roser Montlló Guberna renoue avec ces espaces<br />

particuliers dans Genre oblique. En sous-texte<br />

se cache une célèbre figure dérangeante et<br />

dérangée <strong>de</strong> l’Espagne du XVI e siècle: Juana La<br />

Loca, fille <strong>de</strong>s rois catholiques, artiste et gran<strong>de</strong><br />

amoureuse, si marginale pour son temps<br />

qu’on l’empêcha <strong>de</strong> régner en l’enfermant.<br />

Sans chercher à <strong>la</strong> représenter, danseursacteurs<br />

et musiciens s’en inspirent pour rendre<br />

hommage – entre musiques popu<strong>la</strong>ires et jeux<br />

<strong>de</strong> rôles tragi-comiques – à tous ceux, singuliers,<br />

égarés, excentriques, qui faute d’être<br />

normalisables, sont repoussés aux marges du<br />

rationnel et du pouvoir : veilleurs et libres penseurs<br />

aux gestes d’inventeurs. Genre oblique<br />

fait entendre à travers le tissage <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité,<br />

ces voix si nécessaires à tous. I. F.<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« JOUER ENTRE TEXTE ET DANSE,<br />

THÉÂTRE ET MUSIQUE »<br />

Rencontre / atelier avec Brigitte Seth<br />

et Roser Montlló Guberna<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 16 AU 20 MARS<br />

HANS VAN DEN BROECK<br />

SOIT<br />

We was them CRÉATION<br />

6 danseurs<br />

La poésie buissonnière <strong>de</strong> Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />

infiltre les voies <strong>de</strong> l’expérience, sans qu’il lui<br />

soit besoin <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r aux fanfaronna<strong>de</strong>s spectacu<strong>la</strong>ires.<br />

D’Almost Dark à En servicio, ses<br />

<strong>de</strong>rnières pièces, revenait le leitmotiv d’une<br />

petite communauté d’individus rassemblés<br />

pour <strong>la</strong> circonstance, à savoir « une réalité<br />

construite ici et maintenant » propice à ce que<br />

<strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> vérité éc<strong>la</strong>tent en un kaléidoscope<br />

d’actions fantaisistes ou grinçantes. À<br />

l’orée <strong>de</strong> We was them, on peut parier que c’est<br />

à un tel « <strong>la</strong>boratoire » que se préparent Hans<br />

Van <strong>de</strong>n Broeck et ses six acteurs-danseurs.<br />

Lesquels se retrouvent dans un appartement<br />

(une chambre d’hôtel?) et découvrent qu’ils ont<br />

« un p<strong>la</strong>n en commun : rédiger le Futur ». Vaste<br />

programme, dont on ne sait qui tire les ficelles.<br />

Ces six-là vont s’ingénier, dans leur refuge <strong>de</strong><br />

fortune, à « mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> nouvelles stratégies<br />

pour vivre ». Ce qui <strong>de</strong>vrait réserver pas<br />

mal <strong>de</strong> surprises, car pour Hans Van <strong>de</strong>n Broeck,<br />

les histoires valent d’abord pour les bifurcations<br />

qu’elles engendrent. J.-M. A.<br />

Hans Van Den Broeck © DR<br />

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46<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 23 AU 27 MARS<br />

DANSE - THÉÂTRE - MUSIQUE<br />

MAGUY MARIN<br />

CCN DE RILLIEUX-LA-PAPE<br />

CIE MAGUY MARIN<br />

création <strong>2009</strong><br />

en étroite col<strong>la</strong>boration avec 9 interprètes<br />

Début avril <strong>2009</strong>. À <strong>la</strong> Cité internationale,<br />

Maguy Marin et Denis Mariotte reprenaient Ça<br />

quand même. Cette pièce-manifeste, <strong>la</strong>ncée<br />

en 2004 au len<strong>de</strong>main du mouvement <strong>de</strong>s<br />

intermittents, n’a rien perdu <strong>de</strong> son acuité cinq<br />

ans plus tard. Ce<strong>la</strong> résonne même curieusement,<br />

juste après que Turba a été « chahuté »<br />

au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, déçus qu’aient pu être<br />

certains spectateurs <strong>de</strong> ne pas y trouver leur<br />

content <strong>de</strong> « danse » (c’est en tous les cas le<br />

motif que l’on suppose…). De quoi une création<br />

est-elle au ren<strong>de</strong>z-vous ? « Il y a toujours un<br />

moment où les choses arrivent enfin/doivent<br />

aboutir/finalement s’accomplir une bonne fois<br />

pour toutes/on appelle ça une échéance »,<br />

entend-on dans Ça quand même. Mais à <strong>la</strong><br />

veille d’entamer sa prochaine création, Maguy<br />

Marin ne sait pas ce qui l’attend en chemin. Ce<br />

n’est pas coquetterie d’artiste. C’est un choix :<br />

<strong>la</strong>isser venir ce qui va, avec les interprètes,<br />

s’écrire comme un poème. Inconfortable, sans<br />

doute, <strong>de</strong> ne rien savoir à l’avance. Mais là est,<br />

pour Maguy Marin, l’exigence <strong>de</strong> créer vraiment,<br />

hors <strong>de</strong> toute attente préconçue.<br />

J.-M. A.<br />

AUTOUR DU SPECTACLE<br />

« CHORÉGRAPHE OU AUTEUR ? »<br />

Rencontre / débat avec Maguy Marin<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 23 AU 27 MARS<br />

DANSE - THÉÂTRE<br />

PEEPING TOM<br />

CIE PEEPING TOM<br />

“32 rue Van<strong>de</strong>nbran<strong>de</strong>n”<br />

7 danseurs - CRÉATION<br />

Depuis leur caravane garée sur le parking du<br />

Centre Pompidou pour Une vie inutile (2000)<br />

jusqu’au terrier mortel du Sous-Sol (2007), <strong>la</strong><br />

compagnie f<strong>la</strong>man<strong>de</strong> Peeping Tom a su avancer<br />

franchement sur une route escarpée. Sa trilogie<br />

familiale obscure et crue, rassemb<strong>la</strong>nt<br />

quatre générations sur scène, du Jardin au<br />

Sous-sol en passant par Le Salon, a imposé un<br />

style visuel puissant, paradoxalement hyperréaliste<br />

et onirique. Peeping Tom (le voyeur en<br />

ang<strong>la</strong>is), c’est le double regard <strong>de</strong> Gabrie<strong>la</strong><br />

Carrizo et Franck Chartier dont l’intransigeance<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée sert une vision spectacu<strong>la</strong>ire féroce.<br />

Pour leur nouvelle pièce intitulée “32 rue<br />

Van<strong>de</strong>nbran<strong>de</strong>n”, le duo a décidé <strong>de</strong> se concentrer<br />

sur l’individu et sa solitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> société.<br />

Un thème presque banal si le traitement Peeping<br />

Tom n’assurait d’ores et déjà un point <strong>de</strong><br />

vue unique sur l’affaire. Gabrie<strong>la</strong> Carrizo et<br />

Franck Chartier, épaulés comme toujours par <strong>la</strong><br />

soprano Euridike <strong>de</strong> Beul, et <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />

l’actrice-danseuse Maria Otal (81 ans), allient<br />

un sens théâtral audacieux à une gestuelle tout<br />

aussi risquée. J. L.<br />

L’art ne cesse<br />

<strong>de</strong> travailler à <strong>la</strong><br />

perception<br />

d’une réalité<br />

bouleversante<br />

MAGUY MARIN<br />

Le Salon, Peeping Tom © Agathe Poupeney


Dance, Lucinda Childs © Jean-Luc Tanghe<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 14 AU 17 AVRIL<br />

LUCINDA CHILDS I<br />

BALLET DE L’OPÉRA<br />

NATIONAL DU RHIN<br />

Songs from before CRÉATION<br />

Dance REPRISE<br />

Au rang <strong>de</strong>s chefs-d’œuvre du XX e siècle,<br />

Dance, <strong>de</strong> Lucinda Childs, relève un défi <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mo<strong>de</strong>rnité : oui, une fascination jubi<strong>la</strong>toire peut<br />

découler d’un principe structurel. Le cadre <strong>de</strong><br />

scène <strong>de</strong> cette pièce à effectif géant paraît une<br />

fenêtre ouverte sur un déroulé d’immensité cosmique.<br />

La répétitivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> Philip<br />

G<strong>la</strong>ss sous-tend un entrecroisement jamais interrompu<br />

<strong>de</strong> pas simples, sauts légers, voltes et<br />

infimes variations, sur <strong>de</strong>s grilles <strong>de</strong> trajectoires<br />

et inflexions gestuelles minimalistes, d’une<br />

complexité et finesse extrêmes. Ce vertige <strong>de</strong>s<br />

dimensions du temps et <strong>de</strong> l’espace est accentué<br />

par <strong>la</strong> projection, sur un tulle en front <strong>de</strong><br />

scène, <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> 1979, filmée<br />

par le p<strong>la</strong>sticien Sol LeWitt. Le Ballet <strong>de</strong> l’Opéra<br />

national du Rhin cultive une complicité au<br />

long cours avec Lucinda Childs. Ce<strong>la</strong> vaut aux<br />

spectateurs du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> découvrir<br />

en outre Songs from before, nouvelle pièce <strong>de</strong><br />

cette chorégraphe <strong>de</strong>s avant-gar<strong>de</strong>s mue en<br />

c<strong>la</strong>ssique contemporaine. G. M.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 26 AVRIL AU 4 MAI<br />

SANKAI JUKU<br />

USHIO AMAGATSU<br />

création <strong>2010</strong><br />

CRÉATION AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

Chacun <strong>de</strong>s spectacles du chorégraphe japonais<br />

Ushio Amagatsu <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie Sankai<br />

Juku peut se lire comme un rituel <strong>de</strong> passage,<br />

une traversée <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau qui se poursuit d’un<br />

théâtre à l’autre en conviant le public à participer<br />

au voyage. Cette sensation d’être sur <strong>la</strong><br />

route en compagnie d’Ushio Amagatsu est si<br />

rare qu’elle donne à chacune <strong>de</strong> ses apparitions<br />

<strong>la</strong> saveur d’un ren<strong>de</strong>z-vous particulier.<br />

Plonger dans l’espace <strong>de</strong> méditation ouvert<br />

par les Sankai, ces hommes aux crânes rasés<br />

dont le corps maquillé en b<strong>la</strong>nc se glisse dans<br />

<strong>de</strong> longues robes précieuses, se savoure comme<br />

un rébus. Entre sable, sang et eau, chaque<br />

pièce danse le néant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et sa jouissance.<br />

Le goût du secret, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrique intime<br />

d’un spectacle dont on ne sait pas toujours<br />

quel chemin imprévisible il va prendre, oblige<br />

une fois encore Ushio Amagatsu à ne rien<br />

dévoiler <strong>de</strong> sa prochaine pièce. On sait seulement,<br />

et comme toujours, qu’elle comptera sept<br />

danseurs, pour sept tableaux, et durera une<br />

heure vingt-cinq minutes. J. L.<br />

Tobari © Agathe Poupeney<br />

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48<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

29, 30 AVRIL ET 6, 7, 8 MAI<br />

SHANTALA<br />

SHIVALINGAPPA<br />

récital kuchipudi CRÉATION<br />

Le parcours savant et original <strong>de</strong> <strong>la</strong> danseuse<br />

et chorégraphe Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa avance<br />

sur le fil <strong>de</strong> choix artistiques précis. Interprète<br />

reconnue <strong>de</strong> kuchipudi, danse c<strong>la</strong>ssique indienne<br />

nerveuse et fine dans ses changements <strong>de</strong><br />

rythme, elle s’invente aussi <strong>de</strong>s spectacles à<br />

sa mesure, pointes aventureuses entre tradition<br />

et contemporain. Namasya (2008), constitué<br />

<strong>de</strong> courtes sections conçues sur mesure par,<br />

entre autres, le chorégraphe Japonais Ushio<br />

Amagatsu, en est un exemple. Pour ce nouveau<br />

passage au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, elle s’attelle à un<br />

récital solo <strong>de</strong> kuchipudi, traversé par les multiples<br />

influences qui tissent sa route, <strong>de</strong>puis<br />

Maurice Béjart jusqu’à Bartabas en passant<br />

par Peter Brook et Pina Bausch. Formée auprès<br />

du maître du genre Vempati Chinna Satyam qui<br />

a permis <strong>la</strong> renaissance du kuchipudi en In<strong>de</strong>,<br />

Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa a mis au point un programme<br />

ancré dans le jeu <strong>de</strong>s contrastes qui<br />

fon<strong>de</strong>nt ce style. Rapi<strong>de</strong> et suspendue, terrienne<br />

et aérienne, symétrique et asymétrique, <strong>la</strong><br />

danse joue sur <strong>de</strong>s bascules subtiles que Shanta<strong>la</strong><br />

Shivalingappa ajuste avec précision. Entre<br />

l’essence d’un art et son incarnation contemporaine,<br />

une écriture personnelle apparaît.<br />

J. L.<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 3 AU 5 MAI<br />

PADMINI CHETTUR<br />

Beautiful Thing 1 CRÉATION<br />

5 danseuses<br />

Loin <strong>de</strong>s danses traditionnelles <strong>de</strong> son pays,<br />

l’indienne Padmini Chettur offre une approche<br />

chorégraphique contemporaine d’un troub<strong>la</strong>nt<br />

raffinement. 3 solos, Paperdoll puis Pushed,<br />

accueillis aux Abbesses, peuvent ainsi se lire<br />

comme les pages d’un livre en mouvement.<br />

Pour sa nouvelle création, Beautiful Thing 1,<br />

Padmini Chettur parle <strong>de</strong> construction, dans<br />

l’espace comme dans le temps. Et voit ses interprètes<br />

comme « les segments discrets d’une<br />

équation mathématique unique ». Le travail,<br />

avec <strong>la</strong> participation active <strong>de</strong>s danseurs, s’est<br />

focalisé sur <strong>de</strong>s parties du corps – épaule droite,<br />

hanche gauche… – véritable paysage chorégraphique.<br />

Légèreté ou lour<strong>de</strong>ur, rapidité ou<br />

lenteur, silence ou bruit, les oppositions nées <strong>de</strong><br />

ces réflexions irriguent le propos constitué d’une<br />

trame narrative <strong>de</strong> l’écrivain Vivek Narayanan.<br />

Entre les mots et les respirations, <strong>la</strong> danse<br />

<strong>de</strong>vrait résonner d’une rare intensité. En 1994,<br />

Padmini Chettur voyait <strong>la</strong> gestuelle comme<br />

expression <strong>de</strong> soi-même, plus tard elle essaya<br />

<strong>de</strong> « changer le mon<strong>de</strong> » en dansant. Aujourd’hui,<br />

elle redécouvre <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s choses<br />

simples à travers le mouvement. Ph. N.<br />

Akram Khan © DR


Padmini Chettur © Sara<br />

LES ABBESSES • TARIF B<br />

DU 11 AU 15 MAI<br />

AKRAM KHAN<br />

AKRAM KHAN COMPANY<br />

Gnosis solo kathak CRÉATION<br />

5 musiciens<br />

Retour aux sources pour le danseur et chorégraphe<br />

Akram Khan avec son nouvel opus<br />

Gnosis. Après <strong>de</strong>s incursions auprès <strong>de</strong> Sylvie<br />

Guillem dans Monstres sacrés (2007) et <strong>de</strong><br />

Juliette Binoche pour IN-I (2008), mais aussi <strong>la</strong><br />

création d’une pièce contemporaine sur le<br />

thème <strong>de</strong> l’exil intitulée Bahok (2008), l’artiste<br />

d’origine bang<strong>la</strong><strong>de</strong>shi reprend pied, comme il<br />

le fait régulièrement, dans <strong>la</strong> tradition qui l’a vu<br />

grandir : le kathak. Cette danse c<strong>la</strong>ssique du<br />

nord-ouest <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> est caractérisée par une<br />

virtuosité cing<strong>la</strong>nte et paradoxale. L’attaque<br />

vive du mouvement se résout en ondu<strong>la</strong>tions<br />

suspendues, les pirouettes rapi<strong>de</strong>s en blocages<br />

nets. Au cœur <strong>de</strong> Gnosis, conçu avec <strong>la</strong><br />

danseuse Gauri Sharma Triparthi, Akram Khan<br />

a posé les thèmes <strong>de</strong> l’aveuglement, <strong>de</strong> l’obscurité,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté à avoir une vision c<strong>la</strong>ire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, incarnés par une kyrielle <strong>de</strong> figures<br />

héroïques propres à <strong>la</strong> mythologie indienne<br />

mais aussi aux comics américains. J. L.<br />

Du 19 avril au 15 mai, un mois exceptionnel<br />

consacré à l’In<strong>de</strong> au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong>s Abbesses. Cinq programmes<br />

pour parcourir le pays du nord au sud:<br />

théâtre pour tout public avec les<br />

marionnettes du Kera<strong>la</strong> dans <strong>de</strong>ux<br />

pièces extraites du Mâhabhârata ;<br />

danse kuchipudi par Shanta<strong>la</strong><br />

Shivalingappa, kathak par Akram<br />

Khan, contemporaine par Padmini<br />

Chettur ; chants thumri par <strong>la</strong> jeune<br />

Subhra Guha.<br />

et aussi<br />

JEUNE PUBLIC-TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS<br />

DU 19 AU 24 AVRIL VOIR PAGE 30<br />

MARIONNETTES<br />

TRADITIONNELLES DU KERALA<br />

CONCERT<br />

24 AVRIL À 20 H 30 VOIR PAGE 71<br />

SUBHRA GUHA CHANT - THUMRI<br />

49


50<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

BALLET DE L’OPÉRA DE LYON<br />

15, 16, 21, 22, 23 MAI 1 ER PROG.<br />

Création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />

chorégraphie Ralph Lemon<br />

Beach Birds<br />

chorégraphie Merce Cunningham<br />

Set and Reset/Reset<br />

chorégraphie Trisha Brown<br />

Fidèle au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, le Ballet<br />

<strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon, quoique <strong>de</strong><br />

formation c<strong>la</strong>ssique, brille dans son<br />

répertoire américain contemporain<br />

Dans ce programme new-yorkais, Beach Birds<br />

<strong>de</strong> Merce Cunningham (1991), juste rentré au<br />

répertoire du Ballet <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon, rappelle<br />

que par-<strong>de</strong>là l’abstraction, ce chorégraphe américain<br />

se nourrit aussi d’une magnifique sensibilité<br />

aux forces <strong>de</strong> l’univers. La pièce illustre<br />

par ailleurs l’entrée <strong>de</strong> ce jeune homme alors<br />

septuagénaire, dans l’ère <strong>de</strong> <strong>la</strong> chorégraphie<br />

sur ordinateur. Trisha Brown, elle, ne confie que<br />

rarement sa pièce Set and Reset (1983) ; plus<br />

exactement les modules <strong>de</strong> consignes induisant<br />

les improvisations qui font <strong>de</strong> chaque reprise<br />

une version nouvelle. La musique <strong>de</strong> cette<br />

pièce fameuse est due à Laurie An<strong>de</strong>rson, son<br />

univers p<strong>la</strong>stique à Bob Rauschenberg. Reste<br />

à découvrir Ralph Lemon, chorégraphe africain<br />

américain, également p<strong>la</strong>sticien et écrivain,<br />

soucieux d’un questionnement trans-p<strong>la</strong>nétaire<br />

<strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité noire. Deux chefs-d’œuvre.<br />

Une création. G. M.<br />

DU 18 AU 20 MAI 2 E PROG.<br />

The Show must go on<br />

<strong>de</strong> Jérôme Bel<br />

28 danseurs<br />

The Show must go on <strong>de</strong> Jérôme Bel, a marqué<br />

magistralement <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> ces années 90, qui<br />

postulèrent un art chorégraphique capable <strong>de</strong><br />

se passer quasiment <strong>de</strong> mouvement dansé.<br />

Une pièce conceptuelle. Mais non sans fantaisie<br />

ni humour. Vingt-huit jeunes gens conjuguent<br />

leur pure présence dans un espace saturé<br />

<strong>de</strong> mémoire et d’imaginaire. En effet, un DJ y<br />

diffuse <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> son <strong>de</strong>s années pop et rock,<br />

airs <strong>de</strong> tous les jours, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété. Les actions<br />

très simples qui en découlent résonnent avec<br />

le flot d’émois corporels, mouvements d’âme,<br />

bouffées nostalgiques ou frissons <strong>de</strong> bonheur,<br />

qui, à cette écoute, s’empare <strong>de</strong>s spectateurs.<br />

Lesquels réalisent qu’il n’est <strong>de</strong> chorégraphie à<br />

<strong>la</strong>quelle ils ne participent en idée. Cette pièce<br />

excite d’autant <strong>la</strong> plus <strong>la</strong> curiosité, qu’elle est<br />

reprise aujourd’hui par <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> ballet<br />

–celui <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon – issus d’une tradition<br />

aux antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cette esthétique radicale.<br />

Laquelle fait art, en restituant celui-ci au commun<br />

<strong>de</strong> chacun. G. M.<br />

The Show must go on, Jérôme Bel © Michel Cavalca<br />

Set and Reset/Reset, Trisha Brown © Michel Cavalca


© John Hogg<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 18 AU 22 MAI<br />

GREGORY MAQOMA<br />

VUYANI DANCE THEATER<br />

Beautiful Me CRÉATION<br />

Depuis qu’il a fondé le Vuyani Dance<br />

Theater en 1999, Gregory Maqoma<br />

s’est imposé comme figure majeure<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune génération <strong>de</strong> chorégraphes<br />

sud-africains. Il vient pour<br />

<strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

avec Gregory Maqoma et 4 musiciens<br />

et <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration d’Akram Khan,<br />

Faustin Linyeku<strong>la</strong> et Vincent Mantsoe<br />

« Comment sait-on d’où l’on est ? Comment se<br />

confronte-t-on à soi-même ? », <strong>la</strong>nce Gregory<br />

Maqoma à l’ombre d’un dialogue imaginaire.<br />

Le geste souple, vif, précis, le danseur sudafricain<br />

sème souvenirs et questions d’i<strong>de</strong>ntité<br />

au cœur brû<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> « son » Histoire. Pour Beautiful<br />

Me, il a <strong>de</strong>mandé à Vincent Mantsoe, complice<br />

d’enfance dans le township <strong>de</strong> Soweto,<br />

au Congo<strong>la</strong>is Faustin Linyeku<strong>la</strong> et à Akram Khan,<br />

d’origine indienne, trois chorégraphes mariant<br />

danse traditionnelle et création contemporaine,<br />

<strong>de</strong> lui écrire <strong>de</strong>s séquences dansées. Gregory<br />

Maqoma a ajusté sur lui ces phrases chorégraphiques<br />

mêlées <strong>de</strong> conversations imaginées en<br />

ang<strong>la</strong>is et en xhoza, pour composer un solo qui<br />

diffracte trois styles différents. Accompagné en<br />

scène par quatre musiciens au violon, violoncelle,<br />

percussions et cithare indienne, il vibre<br />

sous <strong>la</strong> caresse <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s notes, jaillissant<br />

<strong>de</strong> son corps en un flux rythmique, du<br />

déhanché nerveux à <strong>la</strong> calligraphie ciselée. Et<br />

renvoie l’écho d’un homme qui traverse son<br />

passé pour pouvoir vivre au présent. Gw. D.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

(PL. NON NUMÉROTÉES)<br />

DU 26 AU 28 MAI<br />

CHRISTIAN RIZZO<br />

L’ASSOCIATION FRAGILE<br />

L’Oubli, toucher du bois<br />

8 interprètes CRÉATION<br />

Il aime le mystère et fait <strong>de</strong> ses pièces un rituel<br />

avec juste ce qu’il faut pour bro<strong>de</strong>r sur scène, à<br />

même <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> l’espace, d’étranges intrigues.<br />

De préférence <strong>de</strong>s histoires d’amour qui ne se<br />

disent pas avec les mots mais autrement. Avec<br />

les corps, les objets, l’image et <strong>la</strong> musique,<br />

comme dans sa précé<strong>de</strong>nte création proche<br />

d’un opéra pop, Mon amour. Pour Christian<br />

Rizzo l’écriture n’appartient pas qu’à <strong>la</strong> littérature<br />

ou <strong>la</strong> musique. Il y a aussi celle <strong>de</strong>s corps<br />

dans l’espace. Ce qu’il appelle chorégraphie.<br />

Dans L’Oubli, toucher du bois, l’artiste se donne<br />

<strong>de</strong> nouvelles contraintes : plus <strong>de</strong> mouvement,<br />

<strong>de</strong> gestes tactiles – en<strong>la</strong>cements, appuis, portés<br />

– à même <strong>de</strong> créer d’autres images poétiques,<br />

telles que: «frotter l’épaule <strong>de</strong> quelqu’un<br />

pour faire s’envoler <strong>de</strong>s poussières d’étoile ».<br />

Les huit interprètes tracent <strong>de</strong> multiples trajectoires<br />

vouées à l’éphémère magie <strong>de</strong> l’oubli.<br />

Dans un dispositif à venir, sorte <strong>de</strong> cabinet <strong>de</strong>s<br />

curiosités, <strong>la</strong> pièce se déploie entre piano et<br />

musique électronique, composition <strong>de</strong> Sylvain<br />

Chauveau. I. F.<br />

Ne pas choisir<br />

le terrain<br />

d’accueil, mais<br />

l’espérer,<br />

<strong>de</strong> lieu en lieu,<br />

<strong>de</strong> théâtre<br />

en théâtre.<br />

CHRISTIAN RIZZO<br />

© Ch. Rizzo<br />

51


© Ana Palma<br />

52<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 31 MAI AU 5 JUIN<br />

ISRAEL GALVÁN<br />

COMPAÑIA ISRAEL GALVÁN<br />

El final <strong>de</strong> este estado<br />

<strong>de</strong> cosas, redux<br />

avec Israel Galván, 2 chanteurs et 9 musiciens<br />

Pour <strong>la</strong> première fois à l’affiche<br />

du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, le danseur<br />

et chorégraphe f<strong>la</strong>menco Israel<br />

Galván a connu une reconnaissance<br />

fulgurante du public français.<br />

Depuis 2005, ce Sévil<strong>la</strong>n né dans une famille<br />

<strong>de</strong> danseurs a imposé un f<strong>la</strong>menco décrispé,<br />

paradoxal, très peu orthodoxe. Entre sensualité<br />

du bassin et retenue du geste, accès crépitants<br />

et arrêts sur images presque rêveurs, son<br />

goût <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté trouve <strong>de</strong>s appuis stylistiques<br />

nouveaux. Il se retrouve aussi dans le choix <strong>de</strong><br />

ses thèmes. Pour sa nouvelle pièce El final <strong>de</strong><br />

este estado <strong>de</strong> cosas, redux, il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> mettre<br />

en scène L’Apocalypse, d’en proposer une lecture<br />

resserrée. À partir <strong>de</strong> son expérience <strong>de</strong><br />

danseur et <strong>de</strong>s outils propres au f<strong>la</strong>menco, tant<br />

techniques que philosophiques, Galván s’empare<br />

<strong>de</strong> certaines révé<strong>la</strong>tions du livre. L’esprit<br />

du f<strong>la</strong>menco et celui <strong>de</strong> L’Apocalypse se rencontrent<br />

à un point <strong>de</strong> jonction insolite nommé<br />

Galván. Pour cette production, <strong>la</strong> plus ambitieuse<br />

<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> création <strong>de</strong> sa compagnie en<br />

1998, Israel Galván, qui aime dire que son style<br />

répond d’abord à une nécessité d’expression<br />

très personnelle, s’est entouré <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chanteurs<br />

et <strong>de</strong> neuf musiciens. J. L.<br />

LES ABBESSES • TARIF A<br />

DU 8 AU 12 JUIN<br />

SUSANNE LINKE<br />

Schritte Verfolgen II (1985)<br />

4 danseuses<br />

reconstruction (2007) du spectacle*<br />

<strong>de</strong> Susanne Linke en col<strong>la</strong>boration<br />

avec VA Wölfl<br />

Schritte Verfolgen. « Suivre ses propres pas »,<br />

en allemand. C’est ainsi, peut-être, qu’enfant,<br />

Susanne Linke perça peu à peu le silence qui<br />

l’encageait au loin <strong>de</strong>s tapages du mon<strong>de</strong>.<br />

Jusqu’à l’âge <strong>de</strong> six ans, elle ne put entendre ni<br />

parler, à <strong>la</strong> suite d’une méningite. En 1985, <strong>la</strong><br />

chorégraphe alleman<strong>de</strong>, héritière à sa manière<br />

<strong>de</strong> Mary Wigman, disait, à <strong>la</strong> force du geste, <strong>la</strong><br />

rageuse conquête <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole par l’apprentissage<br />

du mouvement. Plus <strong>de</strong> vingt ans après,<br />

elle « reconstruit » ce solo introspectif, qu’elle<br />

éc<strong>la</strong>te entre quatre danseuses <strong>de</strong> différentes<br />

générations. Armelle H. van Eecloo, Mareike<br />

Franz, Elisabeta Rosso et Susanne Linke enfin<br />

se re<strong>la</strong>ient dans cette étrange traversée qui<br />

fore l’épaisseur du temps pour <strong>de</strong>sceller les<br />

éc<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> mémoires fichées dans <strong>la</strong> chair. Les<br />

corps luttent aux lisières troublées du réel,<br />

heurtés par les murmures d’enfance et les<br />

bruits d’un ailleurs inaccessible, bataillent au<br />

cœur <strong>de</strong> leur cacophonie intime, pris entre<br />

doutes et désirs, jusqu’à s’échapper <strong>de</strong> leur<br />

camisole et <strong>la</strong>isser éclore <strong>la</strong> femme. Gw. D.<br />

* Programmé avec le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> au CND<br />

en octobre 2008.<br />

© K<strong>la</strong>us Rabien


© DR<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />

DU 9 AU 13 JUIN<br />

SAVION GLOVER<br />

Bare Soundz<br />

Enfant prodige aux c<strong>la</strong>quettes, l’Américain Savion Glover a dansé avec les plus<br />

grands et triomphé à Broadway avec une création qui révolutionna le genre.<br />

Il est invité pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

Les pas s’emballent en cavale, piquent et tapent,<br />

frappent et cliquent, et swinguent <strong>la</strong> fièvre au<br />

cœur… Les c<strong>la</strong>quettes selon Savion Glover<br />

affolent les rythmes et percutent plein corps, là<br />

où pulse le mouvement. Ce danseur virtuose,<br />

qui dès dix ans débutait à Broadway, joue <strong>de</strong><br />

ses pieds comme un batteur <strong>de</strong> jazz. Dépoussiérant<br />

le genre né d’une fusion <strong>de</strong>s syncopes<br />

africaines et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gigue ir<strong>la</strong>ndaise dans le New<br />

York <strong>de</strong>s années 1830, il apporte <strong>de</strong> nouveaux<br />

tons en y mé<strong>la</strong>ngeant be-bop et hip-hop, en se<br />

débarrassant <strong>de</strong>s paillettes nostalgiques du<br />

music-hall. Dans Bare Soundz, il décline sa<br />

danse musicale en trio. Juchés sur trois p<strong>la</strong>tesformes<br />

en guise <strong>de</strong> caisse <strong>de</strong> résonnance,<br />

habillés <strong>de</strong> lumières pour tout décor, les trois<br />

danseurs se donnent <strong>la</strong> réplique. Que Savion<br />

Glover, dreadlocks et petite barbe, <strong>la</strong>nce un riff<br />

ondoyant qui s’éva<strong>de</strong> en cliquetis exaltés, Marshall<br />

L. Davis Jr et Maurice Chestnut répon<strong>de</strong>nt<br />

en contrepoint ou le rejoignent en unisson. L’art<br />

<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>quettes se déploie ici en étourdissantes<br />

polyphonies.<br />

Gw. D.<br />

LA TOURNÉE À L’ÉTRANGER EST ORGANISÉE<br />

PAR LE THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

My approch<br />

is a fresh<br />

energy,<br />

an attempt<br />

to conquer<br />

this music<br />

through<br />

the dance.<br />

SAVION GLOVER<br />

53


musique<br />

AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

CHRISTIAN ZACHARIAS piano<br />

SCARLATTI - BRAHMS - MOZART - HAYDN<br />

JEAN-FRANÇOIS HEISSER piano<br />

ANTONIA CONTRERAS chant<br />

CHAPARRO DE MALAGA guitare<br />

ALBÉNIZ<br />

CAFÉ ZIMMERMANN<br />

SOPHIE KARTHÄUSER soprano<br />

BACH<br />

QUATUOR TAKÁCS<br />

BEETHOVEN<br />

3 CONCERTS EN 1<br />

JULIEN LIBEER piano<br />

NATHAN BRAUDE alto<br />

ALISSA MARGULIS violon<br />

CHOPIN - PENDERECKI - BRAHMS - SCHNITTKE -<br />

CHAUSSON - PROKOFIEV - DE FALLA<br />

GRAF MOURJA violon<br />

EVGHENY BRAKHMAN piano<br />

BRAHMS - RAVEL - GERSHWIN/HEIFETZ - BARTÓK<br />

FABIO BIONDI violon<br />

EUROPA GALANTE<br />

TELEMANN - VIVALDI - GUIDO - HAYDN<br />

JEAN-EFFLAM BAVOUZET piano<br />

BEETHOVEN - RAVEL - PROKOFIEV<br />

KRONOS QUARTET<br />

ENSEMBLE ALIM QASIMOV<br />

S. RUSTAMOV - J. JAHANGIROV -<br />

S. OKHUNDOVA…<br />

FRANK-PETER ZIMMERMANN<br />

violon<br />

ENRICO PACE piano<br />

SCHUMANN - HINDEMITH<br />

TARIF D<br />

PROGRAMMES SUSCEPTIBLES<br />

D’ÊTRE MODIFIÉS<br />

AUX ABBESSES<br />

ALENA BAEVA violon<br />

KATIA SKANAVI piano<br />

BEETHOVEN - PROKOFIEV - R. STRAUSS<br />

XAVIER PHILLIPS violoncelle<br />

BRITTEN - DUTILLEUX - KODÁLY<br />

QUATUOR KUSS<br />

MOZART - BARTÓK - BRAHMS<br />

BENJAMIN ALARD c<strong>la</strong>vecin<br />

BACH<br />

FILOMENA MORETTI guitare<br />

SCARLATTI - BACH - REGONDI - SOR - MERTZ -<br />

BARRIOS<br />

WERNER GÜRA ténor<br />

ANKE VONDUNG mezzo<br />

CHRISTOPH BERNER piano<br />

WOLF


© Thierry Martinot<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

DIMANCHE 20 SEPTEMBRE 17H<br />

CHRISTIAN ZACHARIAS<br />

piano<br />

SCARLATTI Deux Sonates<br />

BRAHMS Rhapsodie en si mineur, op. 79 n° 1 ;<br />

4 Bal<strong>la</strong><strong>de</strong>s, op. 10<br />

MOZART Adagio en si mineur, K 540<br />

HAYDN Sonate en si mineur, H XVI/32 ;<br />

Sonate en ré majeur, H XVI/24<br />

Fidèle entre tous du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> où il se<br />

produit pour <strong>la</strong> huitième fois, Christian Zacharias<br />

reste à <strong>la</strong> fois le plus traditionnel et le plus personnel<br />

<strong>de</strong>s pianistes. Né aux In<strong>de</strong>s, c’est à<br />

Karlsruhe qu’il commence à sept ans l’étu<strong>de</strong><br />

du piano. Une quinzaine d’années et quelques<br />

prix internationaux plus tard, il se retrouve sur<br />

le grand circuit international, comme soliste et<br />

chambriste. S’il incarne <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur et <strong>la</strong><br />

rigueur <strong>de</strong> l’école alleman<strong>de</strong> <strong>de</strong> piano, il reste<br />

sélectif dans ses choix, affirmant un goût marqué<br />

pour <strong>la</strong> finesse, <strong>la</strong> poésie, l’intériorité, l’é<strong>la</strong>n<br />

spirituel <strong>de</strong>s Scar<strong>la</strong>tti, Mozart, son préféré, Beethoven,<br />

Schubert, Schumann et Bach, bien sûr.<br />

Il aime ces époques miraculeuses où se fixent<br />

les formes, où se libèrent les sensibilités. Pour<br />

s’exprimer encore plus <strong>la</strong>rgement, Christian<br />

Zacharias a choisi aussi <strong>la</strong> direction d’orchestre.<br />

Il est <strong>de</strong>puis 2002 à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> l’Orchestre <strong>de</strong><br />

chambre <strong>de</strong> Lausanne. C’est comme pianiste<br />

qu’il revient cette saison pour jouer Haydn et<br />

Scar<strong>la</strong>tti, avec aussi une incursion jusqu’à<br />

Brahms. Gérard Mannoni<br />

© Thierry Martinot<br />

55


© Karim Ramzi<br />

56<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 3 OCTOBRE 15 H<br />

JEAN-FRANÇOIS HEISSER<br />

piano<br />

ANTONIA CONTRERAS<br />

chant f<strong>la</strong>menco<br />

CHAPARRO DE MALAGA<br />

guitare<br />

ALBÉNIZ Iberia<br />

À l’occasion du centenaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort d’Isaac<br />

Albéniz, le sage du piano français nous présente<br />

l’aboutissement <strong>de</strong> plusieurs années<br />

d’exploration. Jean-François Heisser, un <strong>de</strong>s<br />

tout meilleurs interprètes du répertoire hispanique,<br />

avait déjà enregistré l’œuvre maîtresse<br />

du compositeur espagnol, avant, cette fois à <strong>la</strong><br />

tête <strong>de</strong> son Orchestre <strong>de</strong> Poitou-Charente, <strong>de</strong><br />

proposer <strong>la</strong> version originale <strong>de</strong> El Amor Brujo<br />

<strong>de</strong> De Fal<strong>la</strong> avec le chant d’une très gran<strong>de</strong> figure<br />

du f<strong>la</strong>menco, Antonia Contreras. Les partenaires<br />

se retrouvent avec l’appui <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />

plus bril<strong>la</strong>nts guitaristes espagnols <strong>de</strong> sa génération,<br />

Chaparro <strong>de</strong> Ma<strong>la</strong>ga, pour revisiter l’intégrale<br />

d’Iberia, ainsi qu’ils l’avaient fait avec succès<br />

en 2008 au Festival <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roque d’Anthéron:<br />

au lieu d’accoler récital <strong>de</strong> f<strong>la</strong>menco et <strong>de</strong> piano,<br />

les standards du répertoire ibère sont intégrés<br />

dans le cours <strong>de</strong>s cahiers d’Iberia, s’enchaînant<br />

volontiers aux pièces d’Albéniz pour p<strong>la</strong>cer<br />

les évocations pianistiques <strong>de</strong>s formes traditionnelles<br />

en miroir <strong>de</strong> leurs modèles, <strong>de</strong> <strong>la</strong> prière a<br />

capel<strong>la</strong> au f<strong>la</strong>menco en passant par <strong>la</strong> sévil<strong>la</strong>ne<br />

ou <strong>la</strong> guitare virtuose solitaire. Théo Be<strong>la</strong>ud<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 14 NOVEMBRE 17 H<br />

ALENA BAEVA violon<br />

KATIA SKANAVI piano<br />

BEETHOVEN Sonate n° 3 pour violon et piano,<br />

en mi bémol majeur, op. 12 n° 3<br />

PROKOFIEV Sonate n° 1 pour violon et piano,<br />

en fa mineur, op. 80<br />

R. STRAUSS Sonate pour violon et piano,<br />

en mi bémol majeur, op. 18<br />

Il arrive que les chiffres, quand même, aient un<br />

sens. Pur produit <strong>de</strong> l’école russe <strong>de</strong> violon et<br />

véritable enfant prodige –elle donnait à sept ans<br />

son premier concert avec orchestre – Alena<br />

Baeva commençait à dix ans <strong>la</strong> ron<strong>de</strong> <strong>de</strong>s festivals<br />

et à douze celle <strong>de</strong>s concours internationaux.<br />

On ne s’étonnera donc pas d’apprendre<br />

qu’à vingt quatre ans, elle ait à son répertoire<br />

vingt cinq concertos, une trentaine <strong>de</strong> sonates<br />

et quelque <strong>de</strong>ux cents pièces <strong>de</strong> musique <strong>de</strong><br />

chambre. Coup d’archet rayonnant, justesse<br />

sans faille, imagination dans <strong>la</strong> recherche du<br />

son, <strong>la</strong> jeune virtuose est avant tout une subtile<br />

musicienne qui tire un parti magique du violon<br />

Carlo Tononi <strong>de</strong> 1720 que lui prête <strong>la</strong> Fondation<br />

Art du violon <strong>de</strong> Moscou. Pour son <strong>de</strong>uxième<br />

concert au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, elle jouera <strong>de</strong>s<br />

sonates <strong>de</strong> Beethoven, Prokofiev et Strauss,<br />

avec sa compatriote Katia Skanavi, formée à<br />

Moscou et qui, elle aussi, commença à douze<br />

ans une carrière aussi fulgurante que précoce,<br />

très <strong>la</strong>rgement développée <strong>de</strong>puis dans le<br />

mon<strong>de</strong> entier. G. M.<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 28 NOVEMBRE 17 H<br />

XAVIER PHILLIPS violoncelle<br />

BRITTEN Suite n° 1 pour violoncelle seul, en sol<br />

majeur, op. 72<br />

DUTILLEUX Trois Strophes sur le nom <strong>de</strong> Sacher<br />

KODÁLY Sonate pour violoncelle seul, op. 8<br />

Quoi <strong>de</strong> plus beau que le son d’un violoncelle <strong>de</strong> 1710 ! Prêté par un mécène, le Matteo Gofriller<br />

que joue Xavier Phillips vivra pour nous <strong>de</strong> manière intense, chaleureuse, magique, qu’il s’agisse<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Première Suite pour violoncelle seul <strong>de</strong> Britten, <strong>de</strong>s Trois Strophes sur le nom <strong>de</strong> Sacher <strong>de</strong><br />

Dutilleux ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sonate opus 8 <strong>de</strong> Kodály qui figurent au programme <strong>de</strong> ce concert. Lauréat du<br />

Conservatoire national supérieur <strong>de</strong> Paris puis <strong>de</strong>s plus réputés concours internationaux, Xavier<br />

Phillips, habitué du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et qui joue cette saison aux Abbesses, doit aussi beaucoup<br />

à Mstis<strong>la</strong>v Rostropovitch auprès duquel il se perfectionna longtemps. Même ferveur dans l’engagement<br />

émotionnel, même goût pour les musiques <strong>de</strong> notre temps. Schnittke, Chostakovitch,<br />

Dutilleux ou Escaich sont aussi présents dans son répertoire que Schumann ou Dvorák. Passionné<br />

<strong>de</strong> musique <strong>de</strong> chambre, Xavier Phillips s’affirme aussi comme un enseignant inspiré, transmettant<br />

son savoir, son expérience, sa passion aux étudiants du CNSM <strong>de</strong> Paris ou <strong>de</strong> ses master c<strong>la</strong>sses.<br />

G. M.<br />

© Pascal Gérard


© Petr Skalka<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 12 DÉCEMBRE 17 H<br />

QUATUOR KUSS<br />

MOZART Trois Transcriptions pour quatuor<br />

<strong>de</strong>s prélu<strong>de</strong>s et fugues du II e Livre du C<strong>la</strong>vier<br />

bien tempéré <strong>de</strong> Bach : en mi bémol majeur,<br />

BWV 876 ; en ré dièse mineur, BWV 877 ;<br />

en ré majeur, BWV 874<br />

BARTÓK Quatuor n° 2 en <strong>la</strong> mineur, op. 17, SZ 67<br />

BRAHMS Quatuor n° 3 en si bémol majeur, op. 67<br />

Des compositeurs canoniques du répertoire au programme, certes, mais qu’il sera intéressant<br />

d’écouter sous les archets d’un <strong>de</strong>s quatuors les plus étonnants <strong>de</strong> sa génération. Les Berlinois du<br />

Quatuor Kuss, qui feront cette année leurs débuts au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, se sont construit en un peu<br />

moins <strong>de</strong> quinze ans <strong>de</strong> carrière internationale, un répertoire extrêmement original dont témoigne<br />

une discographie al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance à celle d’aujourd’hui. Le voisinage qu’ils<br />

proposent entre le passage obligé du romantisme qu’est le Troisième Quatuor <strong>de</strong> Brahms, l’un <strong>de</strong>s<br />

quatuors les moins joués <strong>de</strong> Bartók et les très rares transcriptions <strong>de</strong> Bach par Mozart, tracera un<br />

fil insoupçonné dans l’évolution du quatuor, à travers le c<strong>la</strong>ssicisme, le romantisme et <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnité,<br />

mais reliant aussi trois instantanés en forme <strong>de</strong> résumé <strong>de</strong> l’histoire austro-hongroise – 1782, 1876,<br />

1917. Trois régimes, trois époques, trois styles, pour un même genre roi. T. B.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

MARDI 22 DÉCEMBRE 20 H 30<br />

CAFÉ ZIMMERMANN<br />

SOPHIE KARTHÄUSER<br />

soprano<br />

BACH Cantates <strong>de</strong> mariage : Weichet nur,<br />

betrübte Schatten, BWV 202 ; O hol<strong>de</strong>r Tag,<br />

erwünschte Zeit, BWV 210.<br />

Concerto pour c<strong>la</strong>vecin en <strong>la</strong> majeur, BWV 1055<br />

Autour <strong>de</strong> cinq instrumentistes à archet et d’un<br />

c<strong>la</strong>vecin, le miracle Café Zimmermann va se<br />

produire à nouveau au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

Référence au lieu éponyme <strong>de</strong> Leipzig où l’on<br />

jouait au XVIII e siècle Bach et Telemann <strong>de</strong>vant<br />

quelques privilégiés, cet ensemble baroque<br />

dont l’effectif peut grossir selon les besoins <strong>de</strong>s<br />

programmes, incarne aujourd’hui <strong>la</strong> subtilité <strong>de</strong><br />

pensée d’un moment exceptionnel dans l’histoire<br />

musicale. Pour cette septième invitation<br />

au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, c’est <strong>la</strong> jeune cantatrice<br />

belge Sophie Karthäuser qui sera leur partenaire.<br />

Nouvelle star du chant mozartien, cette<br />

fort jolie personne est unanimement couverte<br />

d’éloges par <strong>la</strong> critique. « Lumière du timbre,<br />

pureté du legato, perfection du style » pour les<br />

uns, «merveille <strong>de</strong> grâce et <strong>de</strong> sensibilité » pour<br />

d’autres, « intensité déchirante dans <strong>la</strong> nuance<br />

piano, ligne <strong>de</strong> chant et legato qui sont Mozart<br />

même» pour d’autres encore. Sophie Karthäuser<br />

est pour <strong>la</strong> première fois accueillie au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Elle chantera <strong>de</strong>s Cantates <strong>de</strong> mariage<br />

<strong>de</strong> Bach. De quoi nous faire rêver ! G. M.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 23 JANVIER 17 H<br />

QUATUOR TAKÁCS<br />

BEETHOVEN Quatuor en ré majeur, op. 18 n° 3 ;<br />

Quatuor en mi mineur, « Razoumovsky », op. 59<br />

n° 2 ; Quatuor en mi bémol majeur, op. 127<br />

Vingt-sept concerts donnés au long <strong>de</strong> vingt<strong>de</strong>ux<br />

années <strong>de</strong> fidélité, avec seulement quatre<br />

saisons d’absence <strong>de</strong>puis 1986, et aucune<br />

<strong>de</strong>puis 1995 ! Le principal quatuor à cor<strong>de</strong>s<br />

hongrois en activité vient au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

comme à <strong>la</strong> maison, en famille. Et en famille on<br />

fête les anniversaires et on convoque les bons<br />

souvenirs : il y a tout juste dix ans, les Takács<br />

livraient l’intégrale <strong>de</strong>s seize quatuors <strong>de</strong><br />

Beethoven. C’est donc un con<strong>de</strong>nsé <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bible<br />

<strong>de</strong>s quatuors qu’ils nous livrent cette année :<br />

trois œuvres, chacune issue <strong>de</strong>s trois gran<strong>de</strong>s<br />

pério<strong>de</strong>s, et suivant l’ordre chronologique. Un<br />

abrégé idéal pour (re)découvrir un <strong>de</strong>s cycles<br />

les plus importants <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique :<br />

le style hongrois que perpétuent les Takács promet<br />

déjà <strong>de</strong> grands moments dans ces chefsd’œuvre,<br />

et <strong>la</strong> seule perspective d’entendre<br />

l’excitation du concert enf<strong>la</strong>mmer le troisième<br />

mouvement du Douzième Quatuor est une raison<br />

suffisante pour ne pas manquer ce ren<strong>de</strong>zvous.<br />

T. B.<br />

© Boris Streubel<br />

© Richard Houghton<br />

57


Alissa Margulis © Pascal Gérard<br />

58<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 30 JANVIER 15 H<br />

3 concerts en 1<br />

JULIEN LIBEER piano<br />

NATHAN BRAUDE alto<br />

ALISSA MARGULIS violon<br />

CHOPIN 24 Prélu<strong>de</strong>s pour piano, op 28<br />

PENDERECKI Ca<strong>de</strong>nza pour alto seul<br />

BRAHMS Sonate pour alto et piano,<br />

en mi bémol majeur, op 120 n° 2<br />

SCHNITTKE À Paganini, pour violon seul (1981)<br />

CHAUSSON Poème pour violon et piano, op 25<br />

PROKOFIEV Sonate n° 2 pour violon et piano,<br />

en ré majeur, op 94a<br />

DE FALLA /KREISLER Danse espagnole<br />

<strong>de</strong> La Vie brève<br />

Les trois protagonistes <strong>de</strong> ce concert au format exceptionnel ont été révélés<br />

au public français par le Festival Juventus <strong>de</strong> Cambrai.<br />

Au-<strong>de</strong>là du pot-pourri <strong>de</strong> compositeurs et <strong>de</strong><br />

genres, ces jeunes musiciens nous convient à<br />

un parcours <strong>de</strong> l’infinie diversité <strong>de</strong>s caractères<br />

musicaux. Un catalogue <strong>de</strong> sentiments et <strong>de</strong><br />

contradictions, dont les 24 Prélu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Chopin<br />

forment le résumé par excellence. À l’alto sont<br />

ici dévolus successivement les registres du<br />

monologue g<strong>la</strong>çant et <strong>de</strong> <strong>la</strong> plénitu<strong>de</strong> chaleureuse.<br />

Le violon explore tour à tour <strong>la</strong> virtuosité<br />

comme exercice <strong>de</strong> style, <strong>la</strong> peinture contemp<strong>la</strong>tive,<br />

le dialogue aux sourires ambigus, et<br />

enfin <strong>la</strong> gaieté pure <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse popu<strong>la</strong>ire. Un<br />

voyage affectif qui, s’il est mené à bien, prouvera<br />

que <strong>de</strong>s interprètes doués peuvent rendre<br />

cohérent un programme qui, <strong>de</strong> prime abord,<br />

ressemble à une gageure.<br />

Alissa Margulis<br />

La violoniste alleman<strong>de</strong> – d’origine russe – suit<br />

un parcours assez sagement discret, mais<br />

remarquablement complet et diversifié ; formée<br />

par les plus grands professeurs (Zakhar Bron,<br />

comme Vadim Repin, et Anna Chumachenko,<br />

comme Julia Fischer), elle a su à l’exemple <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>niers ne pas se contenter du succès<br />

facile <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s tournées concertantes,<br />

pour pratiquer au même niveau <strong>la</strong> musique <strong>de</strong><br />

chambre et s’y constituer un répertoire original.<br />

Son premier enregistrement, consacré à<br />

Schnittke et Chostakovitch, avec Martha Argerich<br />

et ses amis, en témoigne, tout comme le<br />

programme ici proposé.<br />

Nathan Brau<strong>de</strong><br />

Il a été couronné en 2004 par le Concours<br />

Brahms comme l’un <strong>de</strong>s altistes les plus prometteurs<br />

<strong>de</strong> sa génération. Mais ce soliste israëlobelge<br />

se présente surtout comme l’archétype<br />

du musicien complet, à un point extrêmement<br />

remarquable: l’orchestre (altiste solo <strong>de</strong> l’orchestre<br />

<strong>de</strong> Maastricht), le soliste <strong>de</strong> concert (il<br />

pratique toutes les gran<strong>de</strong>s œuvres pour alto<br />

soliste, <strong>de</strong> Bach à Britten et <strong>de</strong> Mozart à Pen<strong>de</strong>recki),<br />

et <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> chambre, tant en<br />

soliste comme ici que comme quartettiste, au<br />

sein du Quatuor Korker.<br />

Julien Libeer<br />

Le benjamin (vingt-<strong>de</strong>ux ans) <strong>de</strong> ce libre trio, le<br />

pianiste belge Julien Libeer, est un élève <strong>de</strong>s<br />

grands pédagogues Daniel Blumenthal et Jean<br />

Fassina. Personnalité originale dans le mon<strong>de</strong><br />

fort stéréotypé du piano actuel, il se consacre<br />

très <strong>la</strong>rgement à <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> chambre, qu’il<br />

pratique notamment avec le légendaire Quatuor<br />

Talich. Réfractaire à <strong>la</strong> course aux concours et<br />

à <strong>la</strong> virtuosité triviale, cet amoureux <strong>de</strong> Lipatti et<br />

Miche<strong>la</strong>ngeli fait partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> rare catégorie <strong>de</strong>s<br />

chercheurs du piano, soucieux <strong>de</strong> pénétrer les<br />

mystères <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique transcendante à l’instrument,<br />

qui font <strong>la</strong> vocalité et le don <strong>de</strong> parole.<br />

T. B.<br />

Nathan Bau<strong>de</strong> © Pascal Gérard<br />

Julien Libeer © Pascal Gérard


© Thierry Martinot<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 6 FÉVRIER 17 H<br />

GRAF MOURJA violon<br />

EVGHENY BRAKHMAN<br />

piano<br />

BRAHMS Sonate n° 2 pour violon et piano,<br />

en <strong>la</strong> majeur, « Thun », op. 100<br />

RAVEL Sonate pour violon et piano<br />

GERSHWIN/HEIFETZ 3 extraits <strong>de</strong> Porgy and Bess<br />

BARTÓK Sonate n° 2 pour violon et piano<br />

De 1990 à 1997, Graf Mourja remporta chaque<br />

année au moins une récompense dans un<br />

concours international pour violon. Naître en<br />

Ukraine dans une famille tzigane hongroise doit<br />

vous transmettre certains gènes qui touchent<br />

à <strong>la</strong> pré<strong>de</strong>stination ! Nul ne saurait donc s’étonner<br />

que Graf Mourja, qui s’est déjà produit sept<br />

fois en soliste ou en musique <strong>de</strong> chambre au<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, soit <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s<br />

années 90, l’invité <strong>de</strong>s chefs et <strong>de</strong>s institutions<br />

les plus réputés. Son répertoire est vaste, avec<br />

une prédilection pour les compositeurs russes<br />

comme Schnittke, Tchaïkovsky ou Chostakovitch<br />

et <strong>de</strong>s français comme Ravel ou même Poulenc,<br />

ce qui est plus rare. Jeu aussi puissant<br />

que sensible, rapport instinctif à l’instrument.<br />

Graf Mourja va trouver un partenaire à sa hauteur<br />

avec le pianiste russe Evgheny Brakhman,<br />

lui aussi <strong>la</strong>uréat multiple <strong>de</strong>s grands concours<br />

et déjà signataire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux disques chez EMI.<br />

Trois sonates <strong>de</strong> Brahms, Bartók, Ravel ainsi<br />

que <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> Porgy and Bess transcrits<br />

par Jasha Heifetz sont au programme du<br />

concert <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux surdoués. G. M.<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 20 MARS 17 H<br />

BENJAMIN ALARD c<strong>la</strong>vecin<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

DIMANCHE 14 MARS 17 H<br />

FABIO BIONDI<br />

violon et direction<br />

EUROPA GALANTE<br />

TELEMANN « Burlesque <strong>de</strong> Quixotte » ;<br />

Ouverture à quatre en fa majeur<br />

VIVALDI Concerto pour violon et cor<strong>de</strong>s,<br />

en mi majeur, « L’Amoroso », RV 271<br />

GUIDO Primavera <strong>de</strong> l’opus 3<br />

HAYDN Divertimento en ré majeur, H III/34<br />

Tranquillement installé <strong>de</strong>puis ses débuts dans<br />

le gotha du baroque italien, et dans l’élite mondiale<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> musique baroque tout court, Europa<br />

Ga<strong>la</strong>nte fête sa vingtième saison en <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong>.<br />

Fabio Biondi, inoxydable chef, violoniste et âme<br />

fondatrice <strong>de</strong> l’ensemble, fidèle parmi les fidèles<br />

du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, offre pour ce glorieux<br />

anniversaire le Vivaldi pétu<strong>la</strong>nt et charmeur dans<br />

lequel l’ensemble est presque sans rival. Mais<br />

en le fondant cette fois dans un programme<br />

allemand aux sourires plus méconnus, et donnant<br />

habilement à entendre <strong>la</strong> transition du <strong>de</strong>rnier<br />

baroque au premier c<strong>la</strong>ssicisme. Autant<br />

d’approches <strong>de</strong> l’éloquence, <strong>de</strong> l’humour et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> virtuosité par <strong>de</strong>s musiciens qui incarnent un<br />

certain esprit <strong>de</strong> l’interprétation musicale à l’italienne,<br />

désinhibée, insolente et jouant du tutoiement<br />

<strong>de</strong>s chefs-d’œuvre. T. B.<br />

JOHANN SEBASTIAN BACH Prélu<strong>de</strong> et Fugue en mi bémol majeur, BWV 876 (Deuxième livre du<br />

C<strong>la</strong>vier bien tempéré) ; Suite en ut mineur, BWV 997 (Lautenwerk) ; Invention XIV en si bémol majeur,<br />

BWV 785 ; Sinfonia XIV en si bémol majeur, BWV 800 ; Partita O Gott du frommer Gott en ut mineur,<br />

BWV 767 ; Ouverture dans le style français en si mineur, BWV 831<br />

Si vous ne connaissez pas, ou mal, l’œuvre pour instruments solistes <strong>de</strong> Bach, violon et violoncelle<br />

mis à part, ce programme ambitieux est là pour pousser toutes les portes vous restant à ouvrir. Car<br />

en fait d’un récital <strong>de</strong> c<strong>la</strong>vecin, c’est un aperçu <strong>de</strong> toutes les facettes instrumentales et stylistiques<br />

du Bach solitaire que propose le plus prometteur c<strong>la</strong>veciniste français <strong>de</strong> sa génération. Le Bach<br />

dédié au c<strong>la</strong>vecin certes, explorant le prélu<strong>de</strong> et fugue, l’invention, <strong>la</strong> sinfonia, et le gigantesque<br />

monument d’éloquence, <strong>de</strong> virtuosité et <strong>de</strong> grand style qu’est l’Ouverture à <strong>la</strong> Française, ou <strong>la</strong><br />

gran<strong>de</strong> partita baroque par excellence. Mais aussi, en compléments plus inattendus, l’orgue, le<br />

choral-partita et le luth, domaine le plus mésestimé <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique du Kantor. T. B.<br />

© Thierry Martinot<br />

59


© Jay B<strong>la</strong>kesberg<br />

60<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 27 MARS 17 H<br />

JEAN-EFFLAM BAVOUZET<br />

piano<br />

BEETHOVEN Sonate n° 18, en mi bémol majeur,<br />

op. 31 n° 3<br />

RAVEL « Gaspard <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit »<br />

PROKOFIEV Sonate n° 6, en <strong>la</strong> majeur, op. 82<br />

Nouveau venu dans <strong>la</strong> programmation musicale<br />

du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Jean-Eff<strong>la</strong>m Bavouzet<br />

est un pianiste soli<strong>de</strong>ment ancré dans notre<br />

époque, qui assure avec éc<strong>la</strong>t <strong>la</strong> difficile jonction<br />

entre tradition et mo<strong>de</strong>rnité. Sur <strong>la</strong> base<br />

d’un parcours c<strong>la</strong>ssique dans son déroulement,<br />

Conservatoire national supérieur <strong>de</strong> Paris et<br />

grands concours internationaux, il a bâti une<br />

carrière et un répertoire d’une magnifique diversité<br />

et d’une gran<strong>de</strong> lucidité. Fidèle aux conseils<br />

<strong>de</strong> son maître Pierre Sancan – «C’est lui qui m’a<br />

donné les moyens techniques <strong>de</strong> me réaliser et<br />

m’a appris à m’écouter » – une exigence sans<br />

concession lui a permis <strong>de</strong> s’imposer aussi bien<br />

avec Haydn, Beethoven, Schumann et Liszt,<br />

qu’avec Ohana, Ravel, Bartók et Debussy, dont<br />

il a enregistré l’intégrale <strong>de</strong> l’œuvre pour piano,<br />

ou encore Boulez et Montovani. Passionné<br />

aussi <strong>de</strong> jazz, c’est un chambriste raffiné qui<br />

aimerait bien «ne pas mourir sans s’être essayé<br />

à <strong>la</strong> direction d’orchestre ». Beethoven, Ravel<br />

et Prokofiev, sont au programme <strong>de</strong> ce premier<br />

concert au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. G. M.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

DIMANCHE 9 MAI 20 H 30<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 10 AVRIL 17 H<br />

FILOMENA MORETTI guitare<br />

D. SCARLATTI Sonate en <strong>la</strong> majeur, K 322 ;<br />

Sonate en mi majeur, K 380 ; Sonate en ut<br />

majeur (transcrite en ré majeur), K 159<br />

(transcriptions d’Eliot Fisk)<br />

BACH Suite pour luth, en mi mineur, BWV 996<br />

(transcription <strong>de</strong> Filomena Moretti)<br />

REGONDI Rêverie, nocturne pour guitare, op.19<br />

SOR Grand solo, op. 14<br />

MERTZ Fantaisie hongroise<br />

BARRIOS Sueño en <strong>la</strong> floresta<br />

Ca<strong>de</strong>au d’anniversaire pour ses cinq ans, <strong>la</strong><br />

guitare <strong>de</strong> Filomena Moretti eut l’effet d’un coup<br />

<strong>de</strong> foudre. Une passion qui se développa avec<br />

les années : « Petite fille, je <strong>la</strong> mettais sur moi.<br />

Elle était plus gran<strong>de</strong> que moi, mais je vibrais<br />

avec elle. Une sensation inoubliable ». Un rapport<br />

inné, physique, que le travail tôt entrepris<br />

avec les maîtres et jamais interrompu – Filomena<br />

suit encore les conseils <strong>de</strong> Julian Bream – a mué<br />

en <strong>la</strong>ngage aussi naturel que les mots: «La guitare<br />

est ma parole, ma voix », dit encore cette<br />

artiste d’exception dont <strong>la</strong> personnalité discrète<br />

et attachante contraste avec un jeu d’un<br />

impact irrésistible. Chaleur du son, richesse et<br />

multiplicité <strong>de</strong>s couleurs, talent <strong>de</strong> <strong>la</strong> transposition,<br />

Filomena Moretti nous a déjà <strong>de</strong>ux fois<br />

montré au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses comment elle<br />

nous arrachait à nous-mêmes, en une osmose<br />

unique entre interprète et public. Outre <strong>de</strong>s<br />

transpositions <strong>de</strong> Scar<strong>la</strong>tti et <strong>de</strong> Bach, elle jouera<br />

cette fois <strong>de</strong>s pages <strong>de</strong> l’Italien Regondi, <strong>de</strong><br />

l’Autrichien Mertz, du Paraguayen Barrios et <strong>de</strong><br />

l’Espagnol Fernando Sor. G. M.<br />

KRONOS QUARTET I ENSEMBLE ALIM QASIMOV<br />

Alim Qasimov chant et daf Fargana Qasimova chant et daf, accompagnés <strong>de</strong> 3 musiciens<br />

SAID RUSTAMOV Getme, Getme (Don’t leave, don’t leave) JAHANGIR JAHANGIROV Köhlen<br />

Atim (My spirited horse) INCONNU Ley<strong>la</strong> SHAFIGA OKHUNDOVA Mehriban O<strong>la</strong>q (Let’s be kind)<br />

INCONNU Peyman Ettik (I gave my word) INCONNU Qash<strong>la</strong>rin Kamandir (Your eyebrows are bow-like)<br />

« J’ai toujours voulu que le quatuor à cor<strong>de</strong>s soit vital, énergétique, dérangeant et cool. Sublime ou<br />

réellement <strong>la</strong>id si nécessaire. Il doit exprimer <strong>la</strong> vie, raconter l’histoire avec grâce, humour et profon<strong>de</strong>ur.<br />

Toute l’histoire si possible. » Le violoniste américain David Harrington y est toujours parvenu.<br />

Depuis <strong>la</strong> création <strong>de</strong> son quatuor en 1973, non seulement il raconte mais il crée l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

musique en train <strong>de</strong> se faire, celle <strong>de</strong> son temps et <strong>de</strong> tous les pays. Sans frontières, fécondant<br />

toutes les traditions, le Kronos Quartet <strong>de</strong>vait fatalement rencontrer sur sa fascinante trajectoire les<br />

grands maîtres <strong>de</strong> musique du mon<strong>de</strong>. C’est avec Alim Kasimov et son ensemble qu’il revient pour<br />

son 21 e concert au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> que <strong>la</strong> voix – une <strong>de</strong>s plus belles du mon<strong>de</strong> – du génie d’Azerbaïdjan<br />

a envoûté 5 fois. « Être un musicien c’est avoir un feu qui brûle en soi », dit le virtuose azéri.<br />

Kronos possè<strong>de</strong> aussi « ce feu spirituel ». Embrasement assuré. Anne-Marie Bigorne<br />

© Treccani


W. Güra et C. Berner © Monika Rittershaus © iStock<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 15 MAI 17 H<br />

WERNER GÜRA ténor<br />

ANKE VONDUNG mezzo<br />

CHRISTOPH BERNER piano<br />

HUGO WOLF Italienisches Lie<strong>de</strong>rbuch<br />

Naître à Munich et étudier au Mozarteum <strong>de</strong><br />

Salzburg est un réel avantage pour un chanteur<br />

que sa voix <strong>de</strong>stine aux grands rôles <strong>de</strong><br />

ténors mozartiens et rossiniens ainsi qu’au lied.<br />

Werner Güra eut aussi l’intelligence <strong>de</strong> travailler<br />

l’art théâtral avec le metteur en scène<br />

d’avant-gar<strong>de</strong> Ruth Berghaus et le grand baryton-basse<br />

Theo Adam, illustre Wotan <strong>de</strong> Bayreuth.<br />

Depuis une dizaine d’années il s’est ainsi<br />

imposé sur les plus gran<strong>de</strong>s scènes du mon<strong>de</strong><br />

(en Tamino, en Comte Almaviva) aussi bien<br />

que dans les grands oratorios <strong>de</strong> Bach, Schütz<br />

ou Haydn. La qualité du timbre, <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

technique et <strong>la</strong> fidélité du rapport au texte en<br />

ont fait l’interprète rêvé <strong>de</strong> Schubert dont il<br />

donna <strong>la</strong> saison passée Winterreise au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong>s Abbesses. Avec le pianiste Christoph Berner,<br />

pour chanter cette fois l’Italienisches Lie<strong>de</strong>rbuch<br />

<strong>de</strong> Wolf, il aura pour complice <strong>la</strong> jeune<br />

mezzo alleman<strong>de</strong> Anke Vondung, entendue au<br />

Châtelet dans Hansel et Gretel et à l’Opéra<br />

Bastille dans Boris Godounov, et désormais<br />

l’invitée <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s maisons d’opéra <strong>de</strong> par<br />

le mon<strong>de</strong>. G. M.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 29 MAI 17 H<br />

FRANK-PETER<br />

ZIMMERMANN violon<br />

ENRICO PACE piano<br />

SCHUMANN Sonate n° 1 pour violon et piano,<br />

en <strong>la</strong> mineur, op. 105 ; Sonate n° 3 pour violon<br />

et piano, en <strong>la</strong> mineur, op. posth. ; Sonate n° 2<br />

pour violon et piano, en ré mineur, op. 121<br />

HINDEMITH Sonate pour violon et piano,<br />

en mi majeur ; Sonate pour violon et piano,<br />

en ut majeur<br />

Il reconnaît volontiers que le violon a toujours<br />

fait partie <strong>de</strong> sa vie. Chez lui, on faisait du quatuor<br />

à cor<strong>de</strong>s tous les dimanches. À trois ans,<br />

le choix <strong>de</strong> Frank-Peter Zimmermann était fait:<br />

il serait violoniste. Sa mère est son premier professeur.<br />

D’autres maîtres prennent <strong>la</strong> relève, à<br />

Berlin, à Amsterdam, et phénomène presque<br />

unique à notre époque, sa carrière démarre<br />

avant qu’il ait vingt ans sans passer par les<br />

concours internationaux. Ce sont Lorin Maazel<br />

puis Daniel Barenboïm qui l’invitent et le révèlent<br />

au mon<strong>de</strong> musical. S’il joue pratiquement<br />

tous les concertos du répertoire tant au<br />

disque qu’en concert, <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> chambre<br />

lui tient aussi beaucoup à cœur. Il est venu au<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> avec Mario Brunello, Enrico<br />

Pace, Christian Zacharias et pour cette cinquième<br />

invitation, il aura <strong>de</strong> nouveau le virtuose<br />

Italien Enrico Pace pour partenaire dans un<br />

programme <strong>de</strong> sonates <strong>de</strong> Schumann et <strong>de</strong><br />

Hin<strong>de</strong>mith, idée audacieuse mettant en miroir<br />

l’écriture et l’esthétique contrastées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

grands compositeurs allemands. G. M.<br />

© DR<br />

61


musiques<br />

du mon<strong>de</strong><br />

chanson<br />

AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

TARAF DE BUCAREST<br />

ENSEMBLE VASILE NASTURICA<br />

Roumanie<br />

USTAD AMJAD ALI KHAN<br />

In<strong>de</strong><br />

JOACHIM KÜHN<br />

MICHAEL WOLLNY Allemagne<br />

Berlin1989-<strong>2009</strong> au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

17 HIPPIES Allemagne<br />

Berlin1989-<strong>2009</strong> au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

RENATA ROSA I KARIRI-XOCO<br />

Brésil<br />

ALTAN<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />

ALIREZA GHORBANI<br />

SOHRAB POURNAZERI<br />

Iran<br />

PANDIT JASRAJ<br />

In<strong>de</strong><br />

TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE<br />

POÉSIE ET MUSIQUE TURQUE<br />

ENSEMBLE DE MUSIQUE<br />

CLASSIQUE TURQUE<br />

D’ISTANBUL<br />

ZÜLFÜ LIVANELI<br />

SOIRÉE NAZIM HIKMET<br />

poésie<br />

TARIF D<br />

PROGRAMMES SUSCEPTIBLES<br />

D’ÊTRE MODIFIÉS<br />

AUX ABBESSES<br />

LA JEUNE GÉNÉRATION<br />

IRANIENNE Iran<br />

PREM KUMAR MALLIK<br />

& FAMILY<br />

In<strong>de</strong><br />

JEAN GUIDONI<br />

France<br />

JAYANTHI KUMARESH<br />

In<strong>de</strong><br />

EN CHORDAIS<br />

Grèce<br />

MAURO GIOIA<br />

ANTONIO PASCALE<br />

Italie<br />

BUNUN I PIUMA<br />

Chine / Taiwan<br />

SIND ET BALOUTCHISTAN<br />

Pakistan<br />

SUR LA ROUTE DE GENGIS<br />

KHAN<br />

Mongolie<br />

MAJORSTUEN<br />

Norvège<br />

MARIA DE MEDEIROS<br />

Portugal<br />

SUBHRA GUHA<br />

In<strong>de</strong><br />

LE TOIT DU MONDE<br />

Badakhshan<br />

Tadjikistan / Afghanistan<br />

Chitral / Pakistan


Frotter, pincer, souffler, frapper ou chanter, entraînent le spectateur en In<strong>de</strong>,<br />

au Pakistan, en Iran ou en Turquie ou bien vers d’autres ailleurs encore …<br />

Des voyages au coeur <strong>de</strong> traditions musicales savantes et popu<strong>la</strong>ires,<br />

perpétuées par voie orale ou écrite.<br />

Nouvelles aventures sur les traces <strong>de</strong>s peuples premiers du Brésil et <strong>de</strong> Taiwan,<br />

retrouvailles avec l’Europe : Celtes d’Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, artistes allemands (célébration<br />

du 20 e anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> chute du mur), voix (elles enchantent le patrimoine<br />

littéraire européen), Tziganes <strong>de</strong> Bucarest (ils rappellent que l’Europe est riche<br />

<strong>de</strong> ses minorités), et violoneux <strong>de</strong> Norvège.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

VENDREDI 25 SEPTEMBRE 20 H 30<br />

LE TARAF DE BUCAREST<br />

ENSEMBLE<br />

VASILE NASTURICA<br />

Roumanie<br />

Les faubourgs d’antan<br />

La musique <strong>de</strong>s « <strong>la</strong>utari tsiganes » est née en<br />

ces faubourgs, situés à <strong>la</strong> lisière <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, <strong>de</strong> l’imagination fertile <strong>de</strong> marginaux.<br />

Originales, ses mélodies se nourrissent<br />

d’influences balkaniques et orientales. Aujourd’hui<br />

apanage <strong>de</strong>s anciens, on dit cependant<br />

que Bucarest découvre à nouveau le charme <strong>de</strong><br />

ce répertoire qui oscille entre douce mé<strong>la</strong>ncolie<br />

et allégresse profon<strong>de</strong> : chants dans le style<br />

«<strong>la</strong>utaresc», chansons <strong>de</strong> table et <strong>de</strong> mariage,<br />

airs <strong>de</strong> danse…<br />

Violoniste inspiré, Vasile Nasturica s’est entouré<br />

<strong>de</strong> trois musiciens émérites : ils apprivoisent un<br />

petit cymbalum aux sonorités inouïes, un accordéon<br />

et une contrebasse. Chanteur renommé à<br />

Bucarest, George Petrache anime <strong>la</strong> scène <strong>de</strong><br />

sa vive présence et séduit <strong>de</strong> sa voix voilée et<br />

expressive un auditoire sous le charme. L’occasion<br />

<strong>de</strong> découvrir cette riche tradition musicale<br />

venue <strong>de</strong> l’autre Europe. Jacques Erwan<br />

LES ABBESSES<br />

LUNDI 28 SEPTEMBRE 20 H 30<br />

LA JEUNE GÉNÉRATION<br />

IRANIENNE<br />

Iran<br />

Mohammad Motamedi chant<br />

Sinâ Jahânâbâdi kamantché<br />

Hamed Fakouri târ<br />

Ali Rahimi tombak<br />

Poursuivant son chemin à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle<br />

génération du chant persan, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s<br />

Abbesses retrouvera l’intimité <strong>de</strong>s traditionnels<br />

salons <strong>de</strong> musique pour accueillir le chanteur<br />

Mohammad Motamedi, entouré <strong>de</strong> Sinâ Jahânâbâdi<br />

à <strong>la</strong> vièle kamantché, Hamed Fakouri au<br />

luth târ et Ali Rahimi à <strong>la</strong> percussion tombak.<br />

Ces jeunes musiciens forment un véritable quatuor<br />

dont <strong>la</strong> complicité ne tient pas qu’à leur<br />

âge. Tous les quatre trentenaires, ils partagent <strong>la</strong><br />

même passion pour le radif, ce répertoire musical<br />

persan millénaire ancré dès leur prime jeunesse<br />

au fond <strong>de</strong> leur mémoire. Mohammad<br />

Motamedi se souvient <strong>de</strong> son adolescence <strong>de</strong><br />

mélomane lorsqu’il exerçait sa voix à l’écoute <strong>de</strong>s<br />

grands c<strong>la</strong>ssiques comme Tâje Esfahâni ou Ali<br />

Akbar Khân Shahnâzi dont il fut l’élève. Aujourd’hui,<br />

le maître peut être fier <strong>de</strong> son élève dont<br />

l’apparition en 2008 aux Abbesses fut très remarquée.<br />

Délicatement soutenue par ses accompagnateurs,<br />

sa voix nuancée a ému autant qu’elle a<br />

forcé l’admiration. Jacqueline Magnier<br />

© Michel Chasat<br />

63


© DR<br />

64<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 3 OCTOBRE 17 H<br />

PREM KUMAR MALLIK<br />

& FAMILY<br />

chant Dhrupad, Khyal<br />

In<strong>de</strong><br />

du Nord<br />

Pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

Très connus en In<strong>de</strong>, les chanteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille<br />

Mallik, dont Prem Kumar représente <strong>la</strong> huitième<br />

génération, appartiennent à l’étonnante tradition<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Gharana <strong>de</strong> Darbhanga, méconnue<br />

en Occi<strong>de</strong>nt, et en bien <strong>de</strong>s points située à l’opposé<br />

<strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s célèbres Dagars.<br />

Cette école stylistique très vivante, née au XVIII e<br />

siècle à <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> Darbhanga, près <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière<br />

népa<strong>la</strong>ise, insiste, dans les compositions,<br />

sur <strong>la</strong> dynamique rythmique toujours pleine <strong>de</strong><br />

verve, <strong>de</strong> surprise et <strong>de</strong> brio. Son trait particulier<br />

dans l’a<strong>la</strong>p introductif, rési<strong>de</strong> en <strong>la</strong> force <strong>de</strong><br />

l’émission vocale et <strong>la</strong> variété expressive.<br />

Ce style plein <strong>de</strong> sève et <strong>de</strong> force convient parfaitement<br />

à l’extraordinaire voix <strong>de</strong> Prem Kumar<br />

Mallik, d’une gran<strong>de</strong> souplesse dans tous les<br />

registres et dans <strong>la</strong> puissance instantanée.<br />

Entouré <strong>de</strong> ses fils et <strong>de</strong> sa fille, le chanteur<br />

interprète tous les genres c<strong>la</strong>ssiques et semic<strong>la</strong>ssiques<br />

comme le veut <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong> Darbhanga.<br />

Christian Ledoux<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 7 ET DIMANCHE 8 NOVEMBRE 17 H<br />

JEAN GUIDONI chanson<br />

France<br />

Fabrice Ravel-Chapuis piano<br />

Julien Amedro violoncelle<br />

Emmanuel Feramus batterie<br />

Marc Delhaye banjo, guitare<br />

son Frédéric Pierre<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

LUNDI 26 OCTOBRE 20 H 30<br />

USTAD AMJAD ALI KHAN<br />

le maître du sarod<br />

In<strong>de</strong> du Nord<br />

accompagné au tab<strong>la</strong> et à <strong>la</strong> tanpura<br />

« Imaginez un virtuose du violon comme Itzhac<br />

Perlman qui serait aussi un <strong>de</strong>scendant direct<br />

<strong>de</strong> Stradivarius» (The Inquirer). Point n’est besoin<br />

d’en dire plus pour se rendre à l’évi<strong>de</strong>nce :<br />

Ustad Amjad Ali Khan est l’un <strong>de</strong>s plus grands<br />

maîtres indiens du sarod, ce luth à multiples<br />

cor<strong>de</strong>s, ancêtre du rubab afghan. Le maestro a<br />

<strong>de</strong> qui tenir: sixième d’une lignée <strong>de</strong> musiciens,<br />

il fait son apprentissage avec son père, le légendaire<br />

Haafiz Ali Khan. À 6 ans, il donne son premier<br />

concert, à 13, il reçoit le titre d’« Ustad »<br />

(maître), et à 18 s’ouvre à lui une bril<strong>la</strong>nte carrière<br />

internationale loin d’être éteinte aujourd’hui.<br />

La fulgurance <strong>de</strong> <strong>la</strong> renommée n’a pourtant<br />

jamais été sa priorité car ce dieu du sarod<br />

a l’élégance et l’humilité <strong>de</strong>s plus grands. Il<br />

aurait pu s’enorgueillir <strong>de</strong> cette alchimie toute<br />

personnelle qu’il insuffle dans <strong>la</strong> tradition pour<br />

lui donner vitalité fécon<strong>de</strong>. Sans esbroufe, ses<br />

« doigts d’araignée » ne cessent <strong>de</strong> faire vibrer<br />

les cor<strong>de</strong>s d’une incroyable énergie, merveille<br />

d’équilibre entre jeux rythmique et mélodique.<br />

J. M.<br />

La voix du poète<br />

Jean Guidoni chante Prévert. Il élu<strong>de</strong> les c<strong>la</strong>ssiques telles Les Feuilles mortes et choisit un florilège<br />

<strong>de</strong> feuilles vivaces comme cette Chasse à l’enfant, d’une noirceur toute surréaliste ou bien ce poème,<br />

Étranges étrangers, qui s’accroche à un thème tristement d’actualité. Paroles hé<strong>la</strong>s prémonitoires !<br />

Le chanteur a par ailleurs <strong>la</strong> bonne idée <strong>de</strong> s’emparer <strong>de</strong> quelques poèmes jusqu’alors vierges <strong>de</strong><br />

musiques et donc inouïs. Ainsi une musique <strong>de</strong> Juliette vivifie Dans ma rue, car <strong>la</strong> musique est «une<br />

violenteuse », disait Ferré. La poésie <strong>de</strong>vient chanson et s’envole vers <strong>la</strong> conscience <strong>de</strong>s hommes.<br />

Homme <strong>de</strong> scène, Guidoni joue <strong>de</strong> <strong>la</strong> progression dramatique pour construire un récital théâtral.<br />

Son talent, sa voix et sa passion irriguent <strong>la</strong> parole du poète et lui instillent une réelle jouvence. «Guidoni,<br />

a-t-on écrit, enchante Prévert ». Un Prévert d’aujourd’hui, bien vivant, notre contemporain.<br />

J. E.<br />

© DR


17 Hippies © Andreas Rie<strong>de</strong>l<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> en complicité avec ARTE vous propose une journée<br />

exceptionnelle autour du 20 e anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> chute du Mur <strong>de</strong> Berlin.<br />

Lectures, rencontres, débats, projections <strong>de</strong> films et concerts.<br />

(programme complet disponible fin septembre)<br />

Berlin est <strong>de</strong> nouveau Berlin, titrait<br />

à <strong>la</strong> une, le 9 novembre 1989,<br />

le Berliner Zeitung, et le sourire bleu<br />

du ciel saluait <strong>la</strong> chute du Mur.<br />

Bientôt l’Europe s’é<strong>la</strong>rgirait.<br />

Vingt ans déjà ! Deux concerts<br />

commémorent l’événement.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 14 NOVEMBRE 16 H<br />

JOACHIM KÜHN<br />

MICHAEL WOLLNY jazz<br />

À âmes égales<br />

Allemands tous les <strong>de</strong>ux. L’un citoyen, jadis, <strong>de</strong><br />

cette Allemagne dite «démocratique» (qu’il quitta),<br />

l’autre rési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Berlin. Double symbole.<br />

Tous <strong>de</strong>ux pianistes : Joachim Kühn, figure<br />

emblématique du jazz européen <strong>de</strong>puis quatre<br />

décennies, Michael Wollny, jeune prodige <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nouvelle génération. Une estime réciproque :<br />

Wollny s’émerveille du jeu <strong>de</strong> son aîné, Kühn<br />

qualifie son ca<strong>de</strong>t <strong>de</strong> « musicien formidable ».<br />

Et, en septembre 2008, une rencontre musicale<br />

au festival <strong>de</strong> Schloss Elmau, concert d’anthologie<br />

qui réjouirait les anges, et dont un disque<br />

témoigne. Chacun son style, chacun son inspiration<br />

: dialogue complice et lumineux duo.<br />

Équilibre et légèreté, délicatesse et fluidité.<br />

Deux virtuoses en quête <strong>de</strong> perfection ; <strong>de</strong>ux<br />

fortes personnalités qui subliment leur art. Une<br />

rencontre à âmes égales, sensible et inspirée,<br />

qui récuse toute rivalité. Un étonnant cœur à<br />

cœur. Du grand art ! J. E.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 14 NOVEMBRE 21 H<br />

17 HIPPIES<br />

Berlin cosmopolite<br />

Créé en 1995 dans le bar <strong>de</strong> Kreuzberg, à Berlin,<br />

les 17 Hippies forment un groupe <strong>de</strong> treize<br />

musiciens et chanteurs poly-instrumentistes. Ils<br />

tissent une chronique <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie musicale berlinoise<br />

<strong>de</strong>puis les années 80 jusqu’à aujourd’hui.<br />

Issus d’horizons musicaux divers, ils cultivent,<br />

outre l’influence <strong>de</strong>s courants anglo-saxons <strong>de</strong>s<br />

années 80, celle <strong>de</strong>s traditions <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong><br />

l’Est, plus présentes <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> chute du Mur.<br />

Le répertoire se compose <strong>de</strong> chansons interprétées<br />

en ang<strong>la</strong>is, français et allemand ainsi<br />

que <strong>de</strong>s pièces instrumentales – parfois puisées<br />

au cœur <strong>de</strong>s traditions – aux accents balkaniques,<br />

nourries d’arrangements pop. Cet<br />

ensemble ouvert au mon<strong>de</strong> est porteur d’un<br />

style original, ce Berlin Style, titre d’un album<br />

remarqué en France dès 1999.<br />

Sur scène, ces treize joyeux lurons ba<strong>la</strong>ient le<br />

cliché <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigueur alleman<strong>de</strong> et déploient une<br />

énergie et une allégresse communicatives.<br />

Une fête ! J. E.<br />

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© Teentaal Maestros<br />

66<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 21 NOVEMBRE 17 H<br />

JAYANTHI KUMARESH<br />

veena sarasvati<br />

In<strong>de</strong><br />

du Sud<br />

Satish Kumar, mridangam<br />

Giridhar Udupa, ghatam<br />

Pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

Maintenant dans <strong>la</strong> fleur <strong>de</strong> l’âge, Jayanthi<br />

Kumaresh est sans conteste <strong>la</strong> joueuse <strong>de</strong><br />

veena <strong>la</strong> plus prisée <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>. Petite-nièce du<br />

violoniste légendaire Lalgudi Jayaraman avec<br />

qui elle a joué en trio, elle étudie ce grand luth<br />

traditionnel dès l’âge <strong>de</strong> quatre ans auprès<br />

d’une gran<strong>de</strong> interprète <strong>de</strong> l’instrument : Padmavathy<br />

Ananthagopa<strong>la</strong>n, sa grand-tante. Elle<br />

compte aussi parmi les très rares disciples <strong>de</strong><br />

S.Ba<strong>la</strong>chan<strong>de</strong>r, le génial rénovateur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

veena dite sarasvati , que les jeunes filles <strong>de</strong><br />

bonne famille doivent savoir jouer avant <strong>de</strong> se<br />

marier.<br />

L’extrême variété du jeu <strong>de</strong> Jayanthi donne une<br />

vie intense à cet instrument intime trop souvent<br />

dé<strong>la</strong>issé dans les festivals, le chant prenant <strong>la</strong><br />

meilleure part. Par son intériorité, elle entrouvre<br />

les délices du rêve. Par sa maîtrise inouïe, elle<br />

porte au plus haut l’excitation du swing carnatique.<br />

Ch. L.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

MERCREDI 25 NOVEMBRE 20H30<br />

AVEC LE SOUTIEN DE L’UNION EUROPÉENNE<br />

RENATA ROSA<br />

ET LES POLYPHONIES<br />

INDIENNES<br />

KARIRI-XOCO<br />

Brésil<br />

Un autre Brésil<br />

Dès l’adolescence, Renata Rosa s’est initiée<br />

aux traditions du lointain Nor<strong>de</strong>ste : samba <strong>de</strong><br />

coco, ciranda, toadas, cavalo marinho et autres<br />

forro… Elle se plonge ensuite dans l’apprentissage<br />

du rabeca, ce violon rural jusqu’alors<br />

apanage <strong>de</strong>s hommes. Puis, chez les Kariri-<br />

Xoco, sur <strong>la</strong> rive sud du fleuve São Francisco,<br />

elle apprend auprès du « pajé », le shamane et<br />

maître <strong>de</strong> chant, les structures musicales, les<br />

rythmes, les polyphonies <strong>de</strong> ce peuple premier.<br />

Ainsi découvre-t-elle ces trésors inouïs, issus <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> nuit <strong>de</strong>s temps, comme le toré, un entre<strong>la</strong>cs<br />

<strong>de</strong> voix, polyphonies du rituel religieux chantées<br />

avec un timbre fort aigu. Entourée <strong>de</strong> quatre<br />

musiciens (cor<strong>de</strong>s, percussions, basse), d’un<br />

homme et <strong>de</strong> quatre femmes Kariri-Xoco,<br />

Renata Rosa offre un répertoire original. Riche<br />

<strong>de</strong> l’apport <strong>de</strong> ces diverses sources et <strong>de</strong>s<br />

influences européennes, voire arabo-andalouses,<br />

et africaines propres à ce pays, il révèle<br />

un autre Brésil. J. E.<br />

LES ABBESSES<br />

MERCREDI 2 DÉCEMBRE 20 H 30<br />

PRIX FRANCE MUSIQUE 2008<br />

AVEC LE CONCOURS DE FRANCE MUSIQUE<br />

EN CHORDAIS<br />

Grèce<br />

Kyriakos Ka<strong>la</strong>itzi<strong>de</strong>s oud<br />

Kyriakos Petras violon<br />

Alkis Zopoglou qanoun<br />

Vassilis Tzortzinis contrebasse<br />

Petros Papageorgiou percussion<br />

Drossos Koutsokostas voix<br />

Célébrations méditerranéennes<br />

Originaire <strong>de</strong> Salonique (l’ancienne Thessalonique),<br />

ville grecque située dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong><br />

Macédoine, l’ensemble En Chordais exalte <strong>la</strong><br />

famille musicale méditerranéenne. Il cultive les<br />

rapports qui lient le patrimoine musical grec<br />

aux autres traditions du bassin méditerranéen<br />

et se nourrit <strong>de</strong>s apports mutuels qui les ont<br />

enrichis. Ainsi révèle-t-il les connivences et les<br />

affinités qui unissent les diverses branches <strong>de</strong><br />

cette parentèle.<br />

La formation (oud, qanoun, violon, contrebasse,<br />

percussions et voix) déroule un riche répertoire<br />

<strong>de</strong> mélodies <strong>de</strong> Smyrne et d’Asie Mineure, <strong>de</strong><br />

chansons urbaines, voire <strong>de</strong> ces chants qui<br />

allient <strong>la</strong> création traditionnelle et les débuts du<br />

rébétiko. Chaque concert est l’occasion d’apprécier<br />

les traditions locales et l’héritage commun<br />

<strong>de</strong>s pays méditerranéens. Une alléchante<br />

perspective. J. E.


© Jacques Erwan<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

VENDREDI 8 JANVIER 20 H 30<br />

SAMEDI 9 JANVIER 20 H 30<br />

ALTAN<br />

4 musiciens et une chanteuse<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />

Mairéad Ni Mhaonaigh fiddle, chant<br />

Dermot Byrne accordéon<br />

Ciaran Tourish fiddle, whistle<br />

Ciaran Curran bouzouki, mandoline<br />

Mark Kelly guitare, bouzouki, chant<br />

Un vent impétueux<br />

« Altan <strong>de</strong>meure aujourd’hui l’étalon or <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

musique traditionnelle ir<strong>la</strong>ndaise », écrivait, en<br />

2005, l’Irish Echo. Fondé à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 80<br />

dans le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s C<strong>la</strong>ncy Brothers, Chieftains<br />

et autres Dubliners, ce groupe phare a publié<br />

une dizaine d’albums et visité nombre <strong>de</strong> pays<br />

du mon<strong>de</strong>. Il réunit quatre musiciens accomplis<br />

(fiddle, accordéon, tin-whistle, bouzouki, mandoline,<br />

guitare) autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> belle voix <strong>de</strong> Mairéad Ni<br />

Mhaonaigh. Celle-ci s’exprime en ang<strong>la</strong>is et en<br />

gaélique, <strong>la</strong>ngue qui conserve nombre <strong>de</strong> trésors<br />

du patrimoine traditionnel chanté.<br />

Altan vivifie une musique traditionnelle authentique.<br />

Il tisse un répertoire <strong>de</strong> bal<strong>la</strong><strong>de</strong>s, <strong>de</strong> jigs<br />

et <strong>de</strong> reels animés, hérité du Donegal, comté<br />

encore sauvage, situé au nord-ouest <strong>de</strong> l’Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>,<br />

ainsi que du nord du pays, régions dont<br />

<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s membres du groupe sont originaires.<br />

La justesse et <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong>s arrangements<br />

contribuent au p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> l’écoute <strong>de</strong><br />

cette musique tantôt mé<strong>la</strong>ncolique tantôt<br />

allègre, voire vive comme ce vent impétueux<br />

qui ba<strong>la</strong>ie les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s celtiques. J. E.<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 9 JANVIER 17 H<br />

LUNDI 11 JANVIER 20 H 30<br />

MAURO GIOIA<br />

ANTONIO PASCALE<br />

Una bel<strong>la</strong> giornata napoletana<br />

Italie<br />

texte Antonio Pascale<br />

arrangements Tonino Esposito<br />

visuel Mariange<strong>la</strong> Levita<br />

lumières Mario Amura<br />

avec Mauro Gioia<br />

et Antonio Pascale voix récitante<br />

Giovanni Minale c<strong>la</strong>rinette et saxophones<br />

Sergio Fusaro contrebasse<br />

Salvatore Minale percussions<br />

Créée à Rome au cours <strong>de</strong> l’été 2008, Une belle<br />

journée napolitaine est un portrait original <strong>de</strong><br />

Naples dressé par un chanteur et un romancier,<br />

auteur <strong>de</strong> La <strong>Ville</strong> distraite (Seuil), tous <strong>de</strong>ux<br />

Napolitains. Un portrait tantôt féroce, tantôt<br />

tendre et dro<strong>la</strong>tique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Mauro Gioia<br />

chante dans le parler <strong>de</strong> Naples, escorté <strong>de</strong><br />

quatre musiciens. Il évoque sa criminalité (Carcere<br />

a legge), ses amours (ma<strong>la</strong>femmena), ses<br />

nuits (mmiezo’’o grano) car quand <strong>la</strong> nuit<br />

tombe Naples s’éveille… Antonio Pascale,<br />

auteur <strong>de</strong>s textes originaux, joue, dans <strong>la</strong><br />

même <strong>la</strong>ngue (une traduction sera disponible),<br />

le rôle du « conteur d’histoires ». Il livre avec<br />

verve une chronique singulière <strong>de</strong> sa ville.<br />

Chanteur et auteur, musique et récit, <strong>de</strong>ux voix,<br />

<strong>de</strong>ux expressions pour révéler Naples, ses<br />

heurs et malheurs, un mon<strong>de</strong> complexe baigné<br />

par cette « merveilleuse lumière marine et cette<br />

ombre inquiétante », celle qui assaille le promeneur<br />

par inadvertance. J. E.<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 23 JANVIER 17 H<br />

BUNUN 16 hommes<br />

PIUMA 2 hommes et 1 femme<br />

Chine / Taiwan<br />

La fierté <strong>de</strong>s tribus<br />

Peuples premiers <strong>de</strong> Taiwan, treize tribus aborigènes<br />

sont reconnues par les autorités <strong>de</strong> l’île.<br />

Parmi celles-ci, les Piuma rési<strong>de</strong>nt au sud et les<br />

Bunun, au centre. Autrefois peuples guerriers<br />

<strong>de</strong>s montagnes, ces <strong>de</strong>ux ethnies vivaient <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

chasse et <strong>de</strong> l’agriculture. Elles vouaient à leurs<br />

ancêtres un culte et les shamanes apaisaient<br />

les tourments <strong>de</strong> l’âme, soignaient les maux du<br />

corps et conversaient avec les dieux. Aujourd’hui,<br />

certains cultivent encore <strong>la</strong> terre mais<br />

nombre <strong>de</strong> jeunes préfèrent les lumières <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Le ciel est accommodant et les dieux ne sont<br />

pas jaloux : le shamane partage ses pouvoirs avec le pasteur ou le prêtre et le culte <strong>de</strong>s ancêtres se<br />

perpétue.<br />

Chez les Piuma, chants d’amour et <strong>de</strong> mariage constituent un pan du répertoire traditionnel. A cappel<strong>la</strong>,<br />

une femme et <strong>de</strong>ux hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> tribu en offrent un florilège. Les hommes jouent également<br />

du biti, une double flûte nasale en bambou. Ses sonorités expriment <strong>la</strong> joie à l’occasion <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en mariage ou bien, au contraire, <strong>la</strong> tristesse lors <strong>de</strong>s funérailles.<br />

Les Bunun ne connaissent ni chants <strong>de</strong> mariage ni chants funèbres. Leur art vocal est polyphonique.<br />

De leurs voix puissantes, seize hommes perpétuent <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong> ces chants rituels <strong>de</strong><br />

chasse et <strong>de</strong> guerre ou bien liés à <strong>la</strong> terre tel cet impressionnant Passi but but, chant pour <strong>la</strong> récolte<br />

du millet. Sans doute le plus beau. J. E.<br />

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Akbar Khamisu Khan © Kamrouz<br />

68<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 30 JANVIER 17 H<br />

CHANTS ET MUSIQUES<br />

DU SIND<br />

ET DU BALOUTCHISTAN<br />

Pakistan<br />

Sind<br />

Akbar Khamisu Khan alghoza (double flûte)<br />

Mohamad Khan dho<strong>la</strong>k (percussion)<br />

Baloutchistan<br />

Sachoo Khan sorud (vièle)<br />

Mohamad Khan chant<br />

et un autre musicien au sorud et dambura<br />

Sind et Baloutchistan! Avec une belle constance<br />

pionnière, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> nous propose<br />

cette année un nouveau programme musical<br />

touchant l’âme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux provinces méridionales<br />

d’un Pakistan trop méconnu au réel.<br />

Au creuset <strong>de</strong> mille et une empreintes,<br />

indiennes et iraniennes d’abord mais aussi<br />

arabes, africaines et issues d’Asie centrale,<br />

ces <strong>de</strong>ux immensités désertiques savent en<br />

effet être <strong>de</strong>s plus fertiles, ayant développé <strong>de</strong>s<br />

i<strong>de</strong>ntités singulièrement fortes qu’elles vivifient<br />

constamment.<br />

La diversité musicale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux contrées y est<br />

ainsi stupéfiante, <strong>de</strong>s chants soufis du Sind<br />

mettant en émoi les âmes les plus endurcies,<br />

aux poésies épiques <strong>de</strong>s bar<strong>de</strong>s baloutches<br />

appuyées <strong>de</strong> <strong>la</strong> vièle mythique sorud, via les<br />

comp<strong>la</strong>intes amoureuses <strong>de</strong>s poèmes sindhis<br />

égrenés à <strong>la</strong> double flûte alghoza et les chroniques<br />

<strong>de</strong> ménestrels contées avec le luth tanburag<br />

baloutche.<br />

Ce concert, alliant <strong>de</strong>ux traditions voisines aux<br />

multiples saveurs, sera une magnifique opportunité<br />

<strong>de</strong> rencontre musicale entre <strong>de</strong>s univers<br />

fastes… qui n’ont pas fini <strong>de</strong> charmer nos sens.<br />

Pierre-A<strong>la</strong>in Baud<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 6 FÉVRIER 17 H<br />

DIMANCHE 7 FÉVRIER 17 H<br />

SUR LA ROUTE<br />

DE GENGIS KHAN<br />

Mongolie<br />

5 musiciens, chant long et chant diphonique<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> poursuit son chemin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Mongolie à <strong>la</strong> Chine, sur les routes mongoles<br />

<strong>de</strong>s grands Khan, entre désert <strong>de</strong> Gobi au sud<br />

et montagnes <strong>de</strong> l’Altaï à l’ouest. Dans ce pays<br />

trois fois plus grand que <strong>la</strong> France, <strong>la</strong> transmission<br />

orale <strong>de</strong>s traditions reste forte et les interprètes<br />

nombreux. La voix occupe une p<strong>la</strong>ce<br />

centrale, tant par <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s techniques<br />

que par <strong>la</strong> richesse et <strong>la</strong> variété <strong>de</strong>s répertoires.<br />

Selon les ethnies, les spécialités diffèrent et si<br />

l’on attribue volontiers <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong>s chants<br />

diphoniques xöömij à <strong>la</strong> région <strong>de</strong> l’Altaï, les<br />

chants longs, urtiin duu, viendraient du désert<br />

<strong>de</strong> Gobi. Entre vallées, massifs, rivières et <strong>la</strong>cs,<br />

s’éten<strong>de</strong>nt les steppes dans lesquelles les<br />

noma<strong>de</strong>s se dép<strong>la</strong>cent <strong>de</strong>puis toujours au rythme<br />

<strong>de</strong>s troupeaux et <strong>de</strong>s saisons. Ces paysages<br />

et ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, au plus proche <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nature, ont influencé <strong>la</strong> création d’une musique<br />

qui témoigne <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> tout un peuple<br />

autrefois unifié sous le plus grand empire que<br />

le mon<strong>de</strong> ait jamais connu. Johanni Curtet


© Gulcin Mutlu<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 13 FÉVRIER 17 H<br />

ENSEMBLE DE MUSIQUE<br />

CLASSIQUE TURQUE<br />

D’ISTANBUL 16 musiciens<br />

Turquie<br />

Un charme envoûtant<br />

Subtile, riche et raffinée, <strong>la</strong> musique c<strong>la</strong>ssique<br />

turque est une musique modale. Elle est née au<br />

X e siècle et s’est transmise oralement jusqu’au<br />

XIX e . Il est rare <strong>de</strong> l’entendre en France.<br />

Créé en 1987, cet Ensemble réunit pour <strong>la</strong> circonstance<br />

seize <strong>de</strong> ses musiciens. Pour <strong>la</strong> plupart,<br />

les instrumentistes (qanoun, kamantché,<br />

oud, tanbur, ney, percussions, violon et violoncelle)<br />

sont <strong>de</strong>s solistes <strong>de</strong> renom. Les paroles<br />

<strong>de</strong>s poèmes sont chantées par quatre voix <strong>de</strong><br />

femmes et quatre voix d’hommes.<br />

L’Ensemble maîtrise un vaste répertoire que les<br />

sultans mélomanes ont enrichi <strong>de</strong> leurs contributions<br />

: compositions c<strong>la</strong>ssiques antérieures<br />

au XVIII e siècle, voire formes en voie d’extinction,<br />

et œuvres plus récentes. Il excelle dans<br />

l’interprétation <strong>de</strong>s pièces instrumentales. La<br />

maturité <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> cette formation et sa<br />

cohésion confèrent à cette musique une beauté<br />

et un charme envoûtants. J. E.<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 20 FÉVRIER 17 H<br />

ZÜLFÜ LIVANELI<br />

avec 6 musiciens<br />

Turquie<br />

Un chantre <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté<br />

On s’en souvient encore! En 1984, Zülfü Livaneli<br />

partagea <strong>la</strong> scène du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> avec<br />

sa consœur grecque Maria Farandouri : une<br />

série <strong>de</strong> concerts «historique». Emprisonné aux<br />

heures sombres puis exilé, il fut ensuite parlementaire.<br />

Aujourd’hui, compositeur fécond et<br />

reconnu, il est une personnalité éminente <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

musique (ses chansons courent sur toutes les<br />

lèvres), <strong>de</strong>s lettres (un roman, Délivrance, Gallimard)<br />

et du combat politique. « Ambassa<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> bonne volonté » <strong>de</strong> l’UNESCO, il col<strong>la</strong>bore<br />

aussi au journal Vatan.<br />

Zülfü Livaneli, entouré <strong>de</strong> ses six musiciens, offre<br />

un récital consacré à <strong>la</strong> parole <strong>de</strong>s poètes: celle<br />

<strong>de</strong> Nazim Hikmet, bien sûr, que ses musiques<br />

ont portée et celle <strong>de</strong> quelques autres comme<br />

Paul Eluard. Sur les ailes <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong> ses compositions,<br />

J’écris ton nom liberté, entre autres,<br />

est atteint le cœur <strong>de</strong> ses compatriotes. Poésie<br />

et chanson se jouent <strong>de</strong>s frontières et voyagent<br />

sans drapeau. J. E.<br />

LES ABBESSES<br />

LUNDI 1ER FÉVRIER 20 H30 POÉSIE<br />

NAZIM HIKMET I GENCO ERKAL<br />

Poèmes <strong>de</strong> Nazim Hikmet dits par Genco Erkal en français et en turc<br />

Je suis dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté qui s’avance<br />

Mes mains sont toutes pleines <strong>de</strong> désirs<br />

Le mon<strong>de</strong> est beau. (Extraits <strong>de</strong> poèmes écrits en prison.)<br />

Nazim Hikmet, l’une <strong>de</strong>s plus importantes figures et poète <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature turque du XX e siècle, a été<br />

condamné et emprisonné en Turquie pour marxisme. Ayant toujours combattu pour <strong>la</strong> justice, <strong>la</strong><br />

liberté et un mon<strong>de</strong> meilleur, il a passé 17 années en prison. Déchu <strong>de</strong> <strong>la</strong> nationalité turque, il finit<br />

sa vie en exil comme citoyen polonais. Ce militant <strong>de</strong> paix est l’auteur d’une œuvre très importante<br />

où se distinguent <strong>de</strong>s poèmes, théâtres, récits et romans.<br />

Genco Erkal, comédien renommé, a créé en 1969, après avoir travaillé dans divers compagnies,<br />

le théâtre <strong>de</strong> Dost<strong>la</strong>r dont il est toujours le directeur artistique. Il a reçu maintes fois le prix du<br />

« Meilleur Acteur <strong>de</strong> l’Année », du « Meilleur Directeur » et <strong>de</strong>ux fois celui du « Meilleur Acteur du<br />

Cinéma ».<br />

Au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Genco Erkal proposera une lecture <strong>de</strong>s poèmes <strong>de</strong> Nazim Hikmet, tirée d’un<br />

spectacle créé il y a quinze ans en Turquie et repris dans le mon<strong>de</strong> entier.<br />

© DR<br />

69


© Odlleiv Apneseth<br />

70<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 27 MARS 17 H<br />

MAJORSTUEN<br />

Norvège<br />

Des violons fringants<br />

Venus du nord <strong>de</strong> l’Europe, trois filles et <strong>de</strong>ux<br />

garçons dans le vent : une compagnie <strong>de</strong><br />

jeunes violonistes norvégiens qui fête ses dix<br />

ans d’existence. De <strong>la</strong> vitalité <strong>de</strong> leur jeunesse,<br />

ils nourrissent une musique traditionnelle apprise<br />

d’oreille auprès <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong>s diverses<br />

régions où chacun d’entre eux naquit. Plus tard,<br />

ils s’initieront à <strong>la</strong> musique académique. Plus<br />

tard seulement. Virtuoses, ils perpétuent <strong>la</strong> tradition<br />

; inventifs, ils l’enrichissent <strong>de</strong> leurs créations.<br />

Ainsi vit-elle.<br />

Majorstuen tisse un répertoire équilibré : airs<br />

anciens chargés <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>ncolie, danses popu<strong>la</strong>ires<br />

vigoureuses, et compositions originales<br />

et dynamiques. Charme, humour et énergie.<br />

Une musique à écouter et… à voir ! Présence<br />

scénique avérée.<br />

Les musiques du nord restent à découvrir. Pour<br />

le p<strong>la</strong>isir d’arpenter <strong>de</strong> nouveaux territoires<br />

riches <strong>de</strong> promesses. L’exotisme est aussi à<br />

portée d’Europe. J. E.<br />

LES ABBESSES<br />

LUNDI 12 AVRIL 20 H 30<br />

MARIA DE MEDEIROS<br />

Péninsules et continents<br />

Portugal<br />

Maria <strong>de</strong> Me<strong>de</strong>iros chant<br />

Pascal Salmon piano<br />

Bruno Rousselet contrebasse<br />

Edmundo Carneiro percussions<br />

Un voyage intercontinental<br />

Un nouveau spectacle musical, un nouvel album,<br />

dont Maria <strong>de</strong> Me<strong>de</strong>iros offrira <strong>la</strong> primeur au<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses! L’occasion d’un voyage<br />

musical aux multiples escales croisées, bal<strong>la</strong><strong>de</strong>s<br />

<strong>la</strong>tines entre continents américain et africain,<br />

péninsules ibérique et italique.<br />

Ainsi, le poème d’un troubadour médiéval <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>ngue valencienne répond à une comp<strong>la</strong>inte<br />

ango<strong>la</strong>ise en kimbundo, qui trouve un écho dans<br />

une bal<strong>la</strong><strong>de</strong> du compositeur portugais José<br />

Afonso, qui lui-même paraît dialoguer directement<br />

avec le poète chilien Victor Jara. On visite<br />

les c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> l’Italien Nino Rota écrits pour<br />

<strong>de</strong>s films hollywoodiens et <strong>de</strong>s chefs-d’œuvre<br />

du cinéma universel. Des chansons <strong>de</strong> résistance<br />

croisent <strong>de</strong>s fados africains et du rock<br />

brésilien ou espagnol, avec <strong>de</strong>s compositions<br />

<strong>de</strong> Lenine et « El último <strong>de</strong> <strong>la</strong> fi<strong>la</strong> ».<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique, les <strong>la</strong>ngues elles-mêmes<br />

créent une trame mélodique : espagnol, portugais,<br />

italien, cata<strong>la</strong>n, ang<strong>la</strong>is… Langues <strong>de</strong>s<br />

péninsules et <strong>de</strong>s continents. Des messages,<br />

<strong>de</strong>s murmures, <strong>de</strong>s cris, <strong>de</strong>s soupirs, <strong>de</strong>s rires<br />

forment un tissu <strong>de</strong> sentiments en voyage intercontinental.<br />

© Pedro Ferreira


© DR<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 24 AVRIL 20 H 30<br />

SUBHRA GUHA<br />

In<strong>de</strong><br />

du Nord<br />

chant - thumri<br />

accompagnée au tab<strong>la</strong> et à l’harmonium<br />

Entre théâtre et danse, au cours<br />

<strong>de</strong>s trois semaines consacrées<br />

à l’In<strong>de</strong> au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses,<br />

un concert unique révélera en<br />

France l’une <strong>de</strong>s plus belles voix<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune génération, Subhra Guha.<br />

Issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> gharana d’Agra, l’une <strong>de</strong>s plus<br />

prestigieuses formations musicales c<strong>la</strong>ssiques<br />

du nord <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, Subhra Guha a ce pouvoir<br />

magique d’allier charme et technique irréprochable.<br />

Fait unique pour une femme, elle est <strong>la</strong><br />

seule <strong>de</strong> sa gharana dont <strong>la</strong> voix a été comparée<br />

à celle <strong>de</strong> son légendaire fondateur, Ustad<br />

Faiyaz Khan, sacré « Soleil <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique ».<br />

Elle est aussi <strong>la</strong> seule femme à avoir atteint <strong>la</strong><br />

stature <strong>de</strong> guru à <strong>la</strong> Sangeet Research Aca<strong>de</strong>my<br />

<strong>de</strong> Calcutta. Si ses concerts <strong>la</strong> mènent<br />

aujourd’hui <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> vers l’Europe et les États-<br />

Unis, elle considère comme un agréable <strong>de</strong>voir<br />

<strong>de</strong> transmettre à son tour, à <strong>la</strong> nouvelle génération,<br />

le savoir qu’elle a reçu <strong>de</strong> ses maîtres.<br />

Dans un romantique et dévotionnel récital <strong>de</strong><br />

thumri, <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong> son style n’aura d’égale<br />

que l’excellence <strong>de</strong> sa technique. J. M.<br />

L’INDE AUX ABBESSES<br />

DANSE, MARIONNETTES DU KERALA ET MUSIQUE<br />

• du 19 avril au 15 mai (VOIR PAGES 30, 48-49)<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 8 MAI 17 H<br />

ALIREZA GHORBANI<br />

chant<br />

SOHRAB POURNAZERI<br />

kamantché<br />

Iran<br />

et 3 musiciens aux târ, percussions, kamantché<br />

Un concert phare qui mettra en lumière <strong>la</strong> voix<br />

d’un <strong>de</strong>s meilleurs interprètes <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle<br />

génération du chant persan, Alireza Ghorbani,<br />

accompagné par l’une <strong>de</strong>s figures montantes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> vièle kamantché, le jeune kur<strong>de</strong> Sohrab<br />

Pournazeri.<br />

Initié très tôt aux incantations du Coran au sein<br />

d’une famille religieuse, puis formé au târ et<br />

setâr au conservatoire <strong>de</strong> Téhéran, Alireza<br />

Ghorbani peut aujourd’hui, sans prétention,<br />

rêver <strong>de</strong> succé<strong>de</strong>r à son modèle, Mohammad<br />

Reza Shadjarian. Il en partage toutes les qualités<br />

vocales : une technique sans faille dans le<br />

répertoire c<strong>la</strong>ssique et ses subtils ornements<br />

comme les tahrir, ces éc<strong>la</strong>tants « coups <strong>de</strong><br />

glotte » ; une défer<strong>la</strong>nte d’émotion vive qui<br />

touche au mysticisme dans ses arcanes universels.<br />

Son album Calligraphies vocales, paru<br />

chez Accords Croisés, avec Dariush Ta<strong>la</strong>’i au<br />

târ et setâr et Djamchid Chemirani au zarb,<br />

témoigne <strong>de</strong> <strong>la</strong> confiance que lui réservent ces<br />

maîtres incontestés <strong>de</strong> <strong>la</strong> tradition persane. Le<br />

gage d’un voyage au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie<br />

musicale ! J. M.<br />

© Soroush Mahmoudi<br />

71


© Senseworld Music<br />

72<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 22 MAI 17 H<br />

PANDIT JASRAJ<br />

& ENSEMBLE<br />

chant Khyal<br />

In<strong>de</strong><br />

du Nord<br />

Pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième fois au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

Depuis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> carrière <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s voix<br />

hindoustani (Gangubai Hangal, Kishori Amonkar,<br />

Bhimsen Joshi), seul Pandit Jasraj, si jeune<br />

<strong>de</strong> corps et d’esprit pour son âge, continue <strong>de</strong><br />

se produire, attirant <strong>de</strong>s foules venant participer<br />

à une véritable communion qui les conduit<br />

à une forme d’extase.<br />

Jasraj magnétise. Non par sa voix profon<strong>de</strong> et<br />

chau<strong>de</strong> ou son charisme ou sa technique hors<br />

pair, mais par ce qu’il est intrinsèquement et<br />

humblement : un yogi qui intercè<strong>de</strong> par sa ferveur<br />

inébran<strong>la</strong>ble entre l’homme et Dieu, un<br />

passeur qui nous livre <strong>la</strong> clé pour nous élever<br />

dans un mon<strong>de</strong> d’une spiritualité lumineuse. Il<br />

appartient à <strong>la</strong> quatrième génération <strong>de</strong> chanteurs<br />

issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gharana <strong>de</strong> Mewati, située près<br />

<strong>de</strong> Jodhpur au Rajasthan.<br />

Il étudie le chant comme le tab<strong>la</strong> auprès <strong>de</strong> son<br />

père Pandit Maniram et suit l’enseignement <strong>de</strong><br />

son illustre frère aîné feu Mahamahopadhyaya,<br />

Pandit Maniram qui lui ouvre <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> <strong>la</strong> bhakti,<br />

culte <strong>de</strong> l’adoration. Ch. L.<br />

LES ABBESSES<br />

SAMEDI 29 ET DIMANCHE 30 MAI 17 H<br />

MUSIQUES DU TOIT<br />

DU MONDE<br />

BADAKHSHAN DU TADJIKISTAN<br />

ET D’AFGHANISTAN<br />

Tadjikistan<br />

Aqnazar Alovatov chant<br />

Afghanistan<br />

Door Mohammad keshmi ghijhak (vièle)<br />

et 2 autres musiciens<br />

CHITRAL DU PAKISTAN<br />

3 musiciens<br />

La Baraka, cette force spirituelle qui se dégage<br />

<strong>de</strong>s prières chantées, ou maddoh du Badakhshan<br />

tadjik, va <strong>de</strong> nouveau envahir <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du<br />

Châtelet.<br />

Cette fois-ci, elle sera accompagnée, pour <strong>la</strong><br />

première fois dans l'histoire du Pakistan, par<br />

<strong>de</strong>s musiciens <strong>de</strong> <strong>la</strong> province du Chitral. Dans<br />

cette région située à plus <strong>de</strong> 4000 m d’altitu<strong>de</strong>,<br />

inaccessible pendant une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />

l’année, les Chitrali ont su perpétuer une longue<br />

tradition <strong>de</strong> musique dévotionnelle. À cette<br />

occasion, les répertoires musicaux tadjiks et<br />

afghans du Badakhshan vont réemprunter l’ancienne<br />

route <strong>de</strong> <strong>la</strong> soie suspendue entre les<br />

sommets du Pamir et les cols acérés <strong>de</strong> l’Hindu<br />

Kush. Le célèbre chanteur tadjik Aqnazar Alovatov<br />

et le virtuose joueur <strong>de</strong> ghijhak afghan<br />

Door Mohammad Keshmi ouvriront <strong>la</strong> voie au<br />

setar du Chitral, vigoureusement supporté par<br />

<strong>la</strong> cordée pamiri composée <strong>de</strong>s luths rubâb et<br />

tanbur, ainsi que les rythmes ponctués du daf<br />

et du zirbaghali. Une rencontre inédite à ne pas<br />

manquer. Jérôme Louis<br />

Door Moham ad Keshmi © Kamrouz


© Samir Sarkar-Teentaal Maestros<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

SAMEDI 12 JUIN 17 H<br />

TAMBOURS SACRÉS<br />

DE L’INDE<br />

Subhankar Banerjee tab<strong>la</strong>, dho<strong>la</strong>k<br />

Satish Kumar Patri mridangam<br />

Gopal Barman shreekhol<br />

Suresh Vaidyanathan gatham<br />

Rakesh Chaurasia flûte bansuri<br />

Quatre percussionnistes et un flûtiste, tous<br />

solistes renommés en In<strong>de</strong>, réunis pour un dialogue<br />

musical tonique et vivifiant, guidés par <strong>la</strong><br />

fureur <strong>de</strong> jouer ensemble ! Une première en<br />

Europe ! Au tab<strong>la</strong> et au dho<strong>la</strong>k, on se souvient<br />

<strong>de</strong> Subhankar Banerjee et <strong>de</strong> ses apparitions<br />

fort remarquées au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> aux<br />

côtés <strong>de</strong> Shiv Kumar Sharma et Hariprasad<br />

Chaurasia. À <strong>la</strong> flûte, <strong>la</strong> <strong>de</strong>xtérité <strong>de</strong> Rakesh<br />

Chaurasia, neveu du maître dont il porte le<br />

nom, en fait l’un <strong>de</strong> ses meilleurs disciples.<br />

Célèbre pour ses « casca<strong>de</strong>s rythmiques » au<br />

mridangam, Satish Kumar Patri s’est forgé un<br />

style personnel novateur qui lui permet <strong>de</strong><br />

voguer sans encombre du c<strong>la</strong>ssique au jazz.<br />

Parmi toutes les percussions dont il est l’a<strong>de</strong>pte,<br />

Suresh Vaidyanathan, lui, a choisi le<br />

gatham, simple pot d’argile transformé sous<br />

ses doigts en une explosion <strong>de</strong> rythmes. Enfin,<br />

initié très tôt par son père au shreekhol, Gopal<br />

Barman a su donner à cet instrument ses<br />

lettres <strong>de</strong> noblesse en l’introduisant dans le<br />

répertoire c<strong>la</strong>ssique. Du grand art ! J. M.<br />

© Michel Chassat<br />

73


74<br />

<strong>Théâtre</strong>, danse musique :<br />

les partenaires <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> au 25 avril<br />

ANGELIN PRELJOCAJ UN FUNAMBULE<br />

Coproduction Festival Montpellier Danse <strong>2009</strong> – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />

Paris. Le Ballet Preljocaj, CCN, est subventionné par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication – DRAC PACA, <strong>la</strong> région Provence-<br />

Alpes-Côte-d’Azur, le département <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône, <strong>la</strong> communauté<br />

du Pays d’Aix et <strong>la</strong> ville d’Aix-en-Provence. Il bénéficie du<br />

soutien du Groupe Partouche - Casino municipal d’Aix-Thermal, <strong>de</strong><br />

Groupama Alpes-Méditerrannée pour le développement <strong>de</strong> ses projets,<br />

et <strong>de</strong> CULTURESFRANCE-ministère <strong>de</strong>s Affaires étrangères pour<br />

certaines <strong>de</strong> ses tournées à l’étranger.<br />

L’OPÉRA DE QUAT’SOUS BERTOLT BRECHT I ROBERT WILSON<br />

Production Berliner Ensemble. Coréalisation <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris –<br />

Festival d’Automne à Paris. Avec le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation Pierre Bergé<br />

– Yves Saint Laurent. Performance Rights and © Suhrkamp Ver<strong>la</strong>g, Frankfurt/Main.<br />

Avec l’autorisation amicale <strong>de</strong> Barbara Brecht-Schall. Musical<br />

performance rights Kurt Weill Foundation for Music, Inc., New York.<br />

L’EUROPÉENNE DAVID LESCOT<br />

Production <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Napoli Teatro Festival Italia.<br />

Coproduction La Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> l’Union, CDN<br />

du Limousin – TnBA, <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en Aquitaine – La<br />

Compagnie du Kaïros. Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour<br />

Jeunes Artistes Dramatiques/DRAC et région Provence-Alpes-Côte -<br />

d’Azur et du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Amandiers-Nanterre. Une première version<br />

<strong>de</strong> ce texte a été écrite dans le cadre d’une comman<strong>de</strong> passée par<br />

le <strong>Théâtre</strong> du Peuple <strong>de</strong> Bussang, CDN Thionville-Lorraine et le <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ce – Centre européen <strong>de</strong> création théâtrale et chorégraphique,<br />

pour Luxembourg et Gran<strong>de</strong> Région Capitale européenne<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture 2007.<br />

I WENT TO THE HOUSE BUT DID NOT ENTER HEINER GOEBBELS<br />

Production <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne. Coproduction Edinburgh International<br />

Festival 2008 – Schauspielfrankfurt (Allemagne) – Teatro Comunale<br />

di Bolzano (Italie) – Grand <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Luxembourg – Musica, festival<br />

international <strong>de</strong>s musiques d’aujourd’hui <strong>de</strong> Strasbourg. Coréalisation<br />

Carolina Performing Arts at The University of North Carolina at Chapel<br />

Hill (USA) – Hopkins Center, Dartmouth College, Hanover (USA). Avec le<br />

soutien <strong>de</strong> Pro Helvetia - Fondation suisse pour <strong>la</strong> culture - pour <strong>la</strong> tournée.<br />

Coréalisation <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d’Automne à Paris.<br />

Musique Heiner Goebbels © Musikver<strong>la</strong>g G. Ricordi & Co (Munich).<br />

SOUS LE VOLCAN MALCOM LOWRY I GUY CASSIERS<br />

Production Toneelhuis. Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival<br />

d’Automne à Paris – MC2 Grenoble – Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture<br />

d’Amiens – <strong>Théâtre</strong> du Nord, Lille – Le Volcan, scène nationale du<br />

Havre – La Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN. La compagnie remercie l’Universitaire<br />

Associatie Brussel, l’Universidad Nacional Autonomica <strong>de</strong><br />

Mexico et le Centro Cultural Universitario/T<strong>la</strong>telololco.<br />

FRANÇOIS VERRET DO YOU REMEMBER, NO I DON’T<br />

Coproduction <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bretagne – Montpellier Danse –<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – La compagnie FV. La compagnie FV est<br />

subventionnée par <strong>la</strong> DRAC Ile-<strong>de</strong>-France et <strong>la</strong> Région Ile-<strong>de</strong>-France.<br />

François Verret est artiste associé au <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bretagne.<br />

WANTED PETULA FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

Production <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris. Coproduction Comédie<br />

<strong>de</strong> Reims, CDN<br />

ANNE TERESA DE KEERSMAEKER ZEITUNG<br />

Production Rosas. Coproduction De Munt / La Monnaie – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>Ville</strong>, Paris – MC2 Grenoble.<br />

ROSAS DANST ROSAS Production Rosas, Kaaitheater, K<strong>la</strong>pstuk (création<br />

1983) – Rosas (reprise <strong>2009</strong>). Rosas reçoit le soutien <strong>de</strong>s autorités<br />

f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s.<br />

PHILOCTÈTE HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL<br />

Production <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne. Coproduction <strong>Théâtre</strong> national<br />

<strong>de</strong> Strasbourg – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris.<br />

JEAN GUIDONI<br />

Avec l’aimable autorisation <strong>de</strong>s Éditions FATRAS et <strong>de</strong> Mme Eugénie<br />

Prévert-Bachelot. Production EDITO MUSIQUES.<br />

PINA BAUSCH MASURCA FOGO<br />

Créé en coopération avec l´EXPO 98 Lisbonne et l´Institut Goethe Lisbonne.<br />

RENATA ROSA I KARIRI-XOCO<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l’Union Européenne.<br />

LIA RODRIGUES CRÉATION <strong>2009</strong><br />

Création qui s’inscrit dans le cadre d’un compagnonnage avec le<br />

<strong>Théâtre</strong> Jean-Vi<strong>la</strong>r, soutenu par le conseil régional d’Ile-<strong>de</strong>-France au<br />

titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> permanence artistique et <strong>la</strong>bellisé “França.Br <strong>2009</strong>” l’Année<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> France au Brésil. Coproduction <strong>Théâtre</strong> Jean Vi<strong>la</strong>r, Vitry-sur-Seine<br />

– <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d’Automne à Paris – Centre national<br />

<strong>de</strong> danse contemporaine d’Angers – Kunstenfestival<strong>de</strong>sarts, Bruxelles.<br />

Avec le partenariat <strong>de</strong> REDES <strong>de</strong> Desenvolvimento da Maré et le soutien<br />

<strong>de</strong> Espaço SESC – Rio <strong>de</strong> Janeiro-Brésil ainsi que <strong>la</strong> Fondation Prince<br />

C<strong>la</strong>us pour <strong>la</strong> Culture et le Développement. La Lia Rodrigues Companhia<br />

<strong>de</strong> Danças est soutenue par Petrobrás, dans le cadre du<br />

programme Petrobrás Cultural, ai<strong>de</strong> au projet <strong>de</strong> fonctionnement du<br />

ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture du Brésil.<br />

GILLES JOBIN BLACK SWAN<br />

Production Cie Gilles Jobin - Genève. Coproduction Bonlieu scène<br />

nationale, Annecy – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Dampfzentrale, Berne<br />

– Theater Chur. Avec le soutien <strong>de</strong> La Loterie roman<strong>de</strong>. Donation<br />

Zuger Kulturstiftung Landis & Gyr. Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> Beirut International<br />

P<strong>la</strong>tform of Dance (Beyrouth), <strong>de</strong>s Rencontres chorégraphiques<br />

<strong>de</strong> Carthage (Tunis), <strong>de</strong>s Latitu<strong>de</strong>s Contemporaines (Lille).<br />

Gilles Jobin bénéficie d’une convention <strong>de</strong> soutien conjoint pour <strong>la</strong><br />

pério<strong>de</strong> 2007-<strong>2009</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Genève, <strong>de</strong> <strong>la</strong> république et canton<br />

<strong>de</strong> Genève, et <strong>de</strong> Pro Helvetia. Gilles Jobin est artiste associé à Bonlieu<br />

scène nationale, Annecy.<br />

MERCE CUNNINGHAM NEARLY NINETY<br />

Coproduction Brooklyn Aca<strong>de</strong>my of Music – barbicanbite10, Londres<br />

– Comunidad <strong>de</strong> Madrid-Teatros Canal – Festival Internacional Madrid<br />

en Danza – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d’Automne à Paris.<br />

JÉRÔME BEL CÉDRIC ANDRIEUX<br />

Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d'Automne à Paris –<br />

R.B. Jérôme Bel, Paris.<br />

SIN SANGRE COMPAGNIE TEATRECINEMA<br />

Production générale Compañía Teatrocinema. POSTPRODUCCIÓN<br />

DIGITAL: Cubo Negro y Tres Dedos.<br />

RAOUL JAMES THIERRÉE<br />

Production La Compagnie du Hanneton/Junebug. Coproduction<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Napoli Teatro Festival Italia – La Coursive,<br />

scène nationale <strong>de</strong> La Rochelle – <strong>Théâtre</strong> royal <strong>de</strong> Namur – La Comédie<br />

<strong>de</strong> Clermont-Ferrand – barbicanbite 09 ( Barbican Theatre Londres)<br />

et Crying out Loud – Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Danse, Lyon – <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong><br />

Toulouse.<br />

LA FABBRICA ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMAN<br />

Production déléguée <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne. Production <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Manufacture CDN Nancy-Lorraine – <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne –<br />

Compagnie Charles Tordjman.<br />

CASIMIR ET CAROLINE ÖDÖN VON HORVÁTH I E. DEMARCY-MOTA<br />

Production <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris. Coproduction La Comédie <strong>de</strong><br />

Reims, CDN – le Grand T, scène conventionnée <strong>de</strong> Loire-At<strong>la</strong>ntique.<br />

ROBYN ORLIN HIBRAH<br />

Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Espace Michel-Simon, Noisyle-Grand<br />

– Centre <strong>de</strong> Danse du Galion, Aulnay-sous-Bois.<br />

BUNUN I PIUMA<br />

Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration et le soutien du Bureau <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong><br />

Taipei en France.<br />

LEMI PONIFASIO TEMPEST : WITHOUT A BODY<br />

Production MAU (Auck<strong>la</strong>nd). Tournée avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Creative New<br />

Zea<strong>la</strong>nd.<br />

AMPHITRYON MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANELLE<br />

Production déléguée La Ricotta – Cie <strong>de</strong> Bérangère Jannelle – TnBA,<br />

<strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en Aquitaine. Coproduction Espace<br />

Malraux, scène nationale <strong>de</strong> Chambéry et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie – La Comédie<br />

<strong>de</strong> Reims, CDN – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – L’Arc, scène nationale<br />

du Creusot – Équinoxe, scène nationale <strong>de</strong> Châteauroux – Centre<br />

dramatique régional <strong>de</strong> Haute-Normandie, <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux rives –<br />

<strong>Théâtre</strong> Brétigny, scène conventionnée du Val-d’Orge.<br />

ENS. DE MUSIQUE TURQUE I Z. LIVANELLI I N. HIKMET<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l’IKSV et <strong>de</strong> Culturesfrance dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Turquie en France.<br />

MATHILDE MONNIER CRÉATION <strong>2010</strong><br />

Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – arts 276 / festival Automne<br />

en Normandie – Saison Montpellier Danse <strong>2009</strong> – <strong>la</strong> bâtie-festival <strong>de</strong><br />

Genève – CCN <strong>de</strong> Montpellier Languedoc-Roussillon… (en cours)<br />

ARRÊTEZ LE MONDE, JE VOUDRAIS DESCENDRE I THÉÂTRE DROMESKO<br />

Production <strong>Théâtre</strong> Dromesko. Coproduction <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bretagne,<br />

Rennes – MC2 Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture <strong>de</strong> Grenoble – Le Grand<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Luxembourg – Espace Malraux, scène nationale <strong>de</strong><br />

Chambéry et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie – Le Volcan, Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture du Havre<br />

– <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Jacobins, Dinan (Côtes-d’Armor). La compagnie est<br />

subventionnée par <strong>la</strong> DRAC Bretagne-ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Communication, Rennes Métropole, le conseil régional <strong>de</strong> Bretagne<br />

et le conseil général d’Ille-et-Vi<strong>la</strong>ine.<br />

ALAIN PLATEL OUT OF CONTEXT<br />

Production les ballets C. <strong>de</strong> <strong>la</strong> B. Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris<br />

– Le Grand <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Luxembourg – TorinoDanza – Sadler’s Wells,<br />

Londres – Stadsschouwburg Groningen – Tanzkongress <strong>2009</strong> – Kaaitheater,<br />

Bruxelles.<br />

TORI NO TOBU TAKASA I PAR-DESSUS BORD<br />

MICHEL VINAVER I ORIZA HIRATA I ARNAUD MEUNIER<br />

Projet <strong>de</strong> Coopération Internationale <strong>de</strong> Seinendan et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mauvaise Graine <strong>2009</strong>. Production Compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mauvaise<br />

Graine (conventionnée par <strong>la</strong> Drac Ile-<strong>de</strong>-France - ministère <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication et <strong>la</strong> région Ile-<strong>de</strong>-France) / Seinendan<br />

– Komaba Agora Theatre. Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />

Paris – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Saint-Quentin-en-Yvelines, scène nationale – Comédie<br />

<strong>de</strong> Caen, CDN <strong>de</strong> Normandie. Le projet a reçu le soutien <strong>de</strong> Culturesfrance<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris dans le cadre <strong>de</strong> leur convention, du<br />

service culturel <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France, et <strong>de</strong>s Instituts Francojaponais<br />

<strong>de</strong> Tokyo et <strong>de</strong> Kansai. Avec le soutien <strong>de</strong> Japan Airlines et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation du Japon dans le cadre <strong>de</strong> son programme “Performing<br />

Arts Japan”.<br />

HOFESH SHECHTER UPRISING I IN YOUR ROOMS<br />

UPRISING est une comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Robin Howard Foundation et reçoit<br />

le soutien du Jerwood Changing Stages, du Choreo<strong>la</strong>b Birmingham<br />

DanceXchange et <strong>de</strong> l’Arts Council Eng<strong>la</strong>nd. IN YOUR ROOMS est une<br />

comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> The P<strong>la</strong>ce, Southbank Centre et Sadler’s Wells, et <strong>de</strong><br />

The Point, Eastleigh, Dance South West, Gloucestershire Dance et<br />

Take Art Somerset, et reçoit le soutien <strong>de</strong> l’Arts Council Eng<strong>la</strong>nd.<br />

SANS OBJET AURÉLIEN BORY I COMPAGNIE 111<br />

Production Compagnie 111- Aurélien Bory. Coproduction TNT, <strong>Théâtre</strong><br />

national <strong>de</strong> Toulouse Midi-Pyrénées – <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne E.T.E –<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – La Coursive, scène nationale La Rochelle –<br />

L’Agora, scène conventionnée Bou<strong>la</strong>zac – Le Parvis, scène nationale<br />

Tarbes-Pyrénnées. Rési<strong>de</strong>nces TNT-<strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Toulouse Midi-<br />

Pyrénées. Avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Usine, Tournefeuille. La Compagnie 111-<br />

Aurélien Bory est conventionnée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Communication-direction régionale Affaires culturelles Midi-Pyrénées,<br />

<strong>la</strong> région Midi-Pyrénées et reçoit l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Toulouse. La<br />

Compagnie 111- Aurélien Bory bénéficie du soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation<br />

BNP Paribas pour le développement <strong>de</strong> ses projets.<br />

ODE MARITIME FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY<br />

Une création <strong>de</strong>s Ateliers Contemporains. Coproduction Festival d'Avignon<br />

– <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s<br />

Treize Vents, CDN <strong>de</strong> Montpellier-Languedoc-Roussillon. Avec le soutien<br />

du CENTQUATRE.<br />

BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA GENRE OBLIQUE<br />

Coproduction Espace 1789 <strong>de</strong> Saint-Ouen – Scène nationale 61<br />

d’Alençon – <strong>Théâtre</strong> Pôle Sud <strong>de</strong> Strasbourg – Mercat <strong>de</strong> les Flors <strong>de</strong><br />

Barcelone – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – ARCADI (Action régionale pour<br />

<strong>la</strong> création artistique et <strong>la</strong> diffusion en Ile-<strong>de</strong>-France). Avec le soutien<br />

du conseil général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-Saint-Denis. La compagnie est subventionnée<br />

par <strong>la</strong> direction régionale <strong>de</strong>s Affaires culturelles d’Ile-<strong>de</strong>-<br />

France / ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication au titre <strong>de</strong><br />

l’ai<strong>de</strong> aux compagnies chorégraphiques. Compagnie en rési<strong>de</strong>nce<br />

à l’Espace 1789 <strong>de</strong> Saint-Ouen.<br />

HANS VAN DEN BROECK WE WAS THEM<br />

Production SOIT. Coproduction KVS, Bruxelles – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />

Paris – Bateau Feu, Dunkerque – Mousonturm, Frankfurt – La Rose <strong>de</strong>s<br />

Vents, <strong>Ville</strong>neuve-d’Ascq. En col<strong>la</strong>boration avec le Cultuurcentrum<br />

(Bruges), le Kunstencentrum Buda (Kortrijk) et le Kunstencentrum Stuk<br />

(Louvain). Avec le soutien <strong>de</strong>s Autorités f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s. En col<strong>la</strong>boration<br />

avec le Kunstencentrum Buda (Kortrijk), le Kunstencentrum Stuk (Louvain)<br />

et le ccBe (Berchem).<br />

MAGUY MARIN CRÉATION <strong>2010</strong><br />

Coproduction Festival d’Avignon <strong>2009</strong> – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – MC2<br />

Grenoble – CCN <strong>de</strong> Rillieux-<strong>la</strong>-Pape/Cie Maguy Marin. Le Centre chorégraphique<br />

national <strong>de</strong> Rillieux-<strong>la</strong>-Pape/Cie Maguy Marin est subventionné<br />

par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication,<br />

DRAC Rhône-Alpes, <strong>la</strong> région Rhône-Alpes, le département du Rhône,<br />

<strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Rillieux-<strong>la</strong>-Pape. Il bénéficie du soutien financier <strong>de</strong> CULTU-<br />

RESFRANCE pour ses tournées internationales.


PEEPING TOM “32 RUE VANDENBRANDEN”<br />

Production Peeping Tom. Coproduction KVS Bruxelles – Künstlerhaus<br />

Mousonturm Frankfurt am Main – Le Rive Gauche, Saint-Etienne-du-<br />

Rouvray – La Rose <strong>de</strong>s Vents, <strong>Ville</strong>neuve-d’Ascq – Theaterfestival Boulevard<br />

en col<strong>la</strong>boration avec Theater aan <strong>de</strong> Para<strong>de</strong> en <strong>de</strong> Verka<strong>de</strong>fabriek<br />

‘s-Hertogenbosch – Theaterhaus Gessnerallee, Zürich –<br />

Cankarjev Dom Ljubljana – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Charleroi<br />

Danses. Avec le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>.<br />

TERRE OCÉANE DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />

Production déléguée MC2 : Grenoble. Coproduction Le Zéphyr –<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris. Avec <strong>la</strong> participation artistique du JTN. Rési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> recherche à <strong>la</strong> Chartreuse <strong>de</strong> <strong>Ville</strong>neuve-lès-Avignon,<br />

Centre national <strong>de</strong>s écritures du spectacle. Avec l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création<br />

du Centre national du théâtre.<br />

RICHARD II SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN<br />

Production Berliner Ensemble.<br />

MARIONNETTES DU KERALA<br />

Production Interarts Riviera SA. Production exécutive Chantal Larguier<br />

pour Scènes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre, et Ay<strong>la</strong>na Irgit, assistante. Ce spectacle a<br />

reçu le soutien en In<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation Natana Kairali à Irinja<strong>la</strong>kuda,<br />

et lors <strong>de</strong> sa création en Europe, <strong>de</strong>s Ateliers d’ethnomusicologie et<br />

du musée d’éthnographie <strong>de</strong> Genève.<br />

PADMINI CHETTUR BEAUTIFUL THINGS 1<br />

Production Padmini Chettur Company - Phileas Productions. Coproduction<br />

SZENE Salzburg Festival (Autriche) – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris.<br />

KRONOS QUARTET<br />

Ces arrangements sont une comman<strong>de</strong> pour le Kronos Quartet et<br />

Alim Qasimov par the Aga Khan Music Initiative, un programme <strong>de</strong><br />

l’Aga Khan Trust for Culture, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Columbia Foundation.<br />

LA MAISON DES CERFS JAN LAUWERS<br />

Production Needcompany – Festival <strong>de</strong> Salzbourg. Coproduction<br />

Schauspielhaus Zurich – PACT Zollverein (Essen). Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

du <strong>de</strong>Singel (Anvers) et du Kaaitheater (Bruxelles). Avec le soutien <strong>de</strong>s<br />

autorités f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s.<br />

AKRAM KHAN GNOSIS<br />

Production Akram Khan Company. Comman<strong>de</strong> du Sadler’s Wells,<br />

Londres et du The Point, Eastleigh.<br />

GRÉGORY MAQOMA BEAUTIFUL ME<br />

Coproduction Centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> Danse, Pantin (rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

création) – The Akram Khan Charity Trust (AKCT) – Vuyani Dance<br />

Theatre – FNB Dance Umbrel<strong>la</strong>.<br />

SOUS LES VISAGES JULIE BÉRÈS<br />

Production Compagnie Les Cambrioleurs. Coproduction Le Quartz,<br />

Scène nationale <strong>de</strong> Brest – Le Carreau, scène nationale <strong>de</strong> Forbach<br />

et <strong>de</strong> l’Est Mosel<strong>la</strong>n – L’Espace <strong>de</strong>s Arts, scène nationale <strong>de</strong> Chalonsur-Saône<br />

– Le <strong>Théâtre</strong> Romain-Rol<strong>la</strong>nd <strong>de</strong> <strong>Ville</strong>juif – l’Arc-en-ciel,<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Rungis – Scène Nationale 61, Alençon-Flers-Mortagne –<br />

L’On<strong>de</strong>, Espace culturel <strong>de</strong> Vélizy-Vil<strong>la</strong>coub<strong>la</strong>y – TnBA, <strong>Théâtre</strong> national<br />

<strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en Aquitaine – La Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN – Arcadi<br />

(Action régionale pour <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> diffusion artistique en Ile-<strong>de</strong>-<br />

France). Avec l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création du Centre national du <strong>Théâtre</strong>, du<br />

conseil général du Finistère et du conseil général du Val-<strong>de</strong>-Marne et<br />

l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> maquette du Dicream. Rési<strong>de</strong>nce d’écriture et <strong>de</strong> création<br />

: Chartreuse <strong>de</strong> <strong>Ville</strong>neuve-lès-Avignon ; La Ferme du Buisson,<br />

scène nationale <strong>de</strong> Marne-<strong>la</strong>-Vallée ; <strong>la</strong> Métive en Creuse, Limousin.<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l’Arcal. Les Cambrioleurs sont une compagnie<br />

conventionnée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication,<br />

DRAC Bretagne.<br />

CHRISTIAN RIZZO CRÉATION <strong>2010</strong><br />

Production l’Association fragile. Coproduction Opéra <strong>de</strong> Lille – <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival <strong>de</strong> Marseille… Coproduction dans le cadre<br />

<strong>de</strong> leur accueil studio : le CCN <strong>de</strong> Rennes… l’Association fragile est<br />

aidée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication, DRAC<br />

Nord-Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is au titre <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> compagnie chorégraphique<br />

conventionnée. Elle est également soutenue par Culturesfrance<br />

pour ses tournées à l’étranger. Depuis 2007, l’Association fragile<br />

/ Christian Rizzo est en rési<strong>de</strong>nce à l’Opéra <strong>de</strong> Lille.<br />

LE TOIT DU MONDE<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l’Agha Khan Trust for Culture.<br />

ISRAEL GALVÁN EL FINAL<br />

Production A Negro Producciones. Un projet en col<strong>la</strong>boration avec<br />

l'Agencia Andaluza para el Desarrollo <strong>de</strong>l f<strong>la</strong>menco-Junta <strong>de</strong> Andalucia<br />

Consejeria <strong>de</strong> Cultura et l'Union Européenne FEDER.<br />

SUSANNE LINKE SHRITTE VERFOLGEN<br />

Production The.Lab art & media, Berlin. Coproduction PACT Zollverein,<br />

Essen – <strong>Théâtre</strong> Le Phénix, Valenciennes. Avec le soutien du Nationales<br />

Performance Netzwerk (NPN), du Kulturstiftung <strong>de</strong>s Bun<strong>de</strong>s (The<br />

Fe<strong>de</strong>ral Cultural Foundation) et du Kunststiftung NRW.<br />

SAVION GLOVER BARE SOUNDZ<br />

Production Savion Glover.<br />

ANOTHER SLEEPY DUSTY DELTA DAY JAN FABRE<br />

Production Troubleyn/Jan Fabre (Anvers). Coproduction Festival<br />

d’Avignon – Phi<strong>la</strong><strong>de</strong>lphia Live Arts Festival (États-Unis) – Napoli Teatro<br />

Festival (Italie) – Zagreb Youth Theatre & Theatre Festival (Croatie).<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>Ville</strong> en tournée<br />

Création et production constituent<br />

un axe fort <strong>de</strong> notre projet.<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> organisera <strong>la</strong><br />

tournée <strong>de</strong> nombreux spectacles<br />

qui partiront en France et à l’étranger,<br />

à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> nouveaux publics.<br />

THÉÂTRE<br />

CASIMIR ET CAROLINE<br />

DE ÖDÖN VON HORVÁTH,<br />

MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

• Scène nationale <strong>de</strong> Sète du 28 au 30 janvier<br />

• TNBA-Bor<strong>de</strong>aux Aquitaine du 2 au 5 février<br />

• Bonlieu, scène nationale d’ Annecy<br />

du 9 au 11 février<br />

• <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s salins, scène nationale<br />

<strong>de</strong> Martigues du 25 au 27 février<br />

• Comédie <strong>de</strong> Valence les 3 et 4 mars<br />

•<strong>Théâtre</strong> 95, Cergy-Pontoise du 11 au 13 mars<br />

• <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Célestins, Lyon du 17 au 27 mars<br />

• Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture d’Amiens<br />

du 31 mars au 1 avril<br />

• Comédie <strong>de</strong> Clermont-Ferrand<br />

du 7 au 9 avril<br />

• Festival Tchekhov-Moscou (avec le soutien<br />

<strong>de</strong> CulturesFrance dans le cadre <strong>de</strong>s années<br />

croisées France-Russie) du 24 au 27 avril<br />

• tournée en cours…<br />

L’EUROPÉENNE<br />

TEXTE ET MISE EN SCÈNE DAVID LESCOT<br />

• Napoli Teatro Festival Italia / Teatro San<br />

Carlo du 4 au 6 juin <strong>2009</strong><br />

• TNBA - <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

en Aquitaine du 12 au 14 novembre <strong>2009</strong><br />

• TU <strong>de</strong> Nantes / avec Le Grand T, scène<br />

conventionnée <strong>de</strong> Loire-At<strong>la</strong>ntique<br />

du 23 au 25 mars<br />

• La Halle aux grains, scène nationale<br />

<strong>de</strong> Blois le 20 avril<br />

• <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> l’Union, CDN du Limousin<br />

du 27 au 29 avril<br />

WANTED PETULA<br />

DE FABRICE MELQUIOT<br />

MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />

• <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN du 10 au 14 nov.<br />

• tournée en cours…<br />

DANSE<br />

LEMI PONIFASIO TEMPEST : WITHOUT A BODY<br />

• Le Maillon, Strasbourg les 16 et 17 janvier<br />

• DeSingel, Anvers les 22 et 23 janvier<br />

• Le Grand T, Nantes le 2 février<br />

• Festival CDC au TNT, Toulouse<br />

les 7 et 8 février<br />

• Mercat <strong>de</strong> <strong>la</strong>s Flors, Barcelone<br />

du 12 au 14 février<br />

• KVS, Bruxelles les 19 et 20 février<br />

SAVION GLOVER BARE SOUNDZ<br />

• Festival Alcantara-Lisbonne<br />

les 5 et 6 juin (sous réserve)<br />

• Kaaitheater, Bruxelles<br />

du 16 au 19 juin (sous réserve)<br />

MUSIQUES DU MONDE<br />

RENATA ROSA<br />

• novembre Rotterdam, Anvers<br />

LES BUNUNS<br />

• janvier Rotterdam, Anvers<br />

SIND ET BALOUTCHISTAN<br />

• janvier Orléans<br />

MUSIQUE DU TOIT DU MONDE<br />

• mai Orléans<br />

75


76<br />

Festivals internationaux et <strong>Théâtre</strong>s<br />

partenaires<br />

LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS propose une<br />

programmation pluridisciplinaire, internationale<br />

et noma<strong>de</strong>. Passer comman<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s créateurs,<br />

présenter et susciter <strong>de</strong>s démarches d’ordre<br />

expérimental, accueillir en France <strong>de</strong>s œuvres<br />

significatives inédites et témoigner <strong>de</strong>s cultures<br />

non occi<strong>de</strong>ntales font partie <strong>de</strong> ses missions<br />

premières <strong>de</strong>puis sa création par Michel Guy en<br />

1972. Pour <strong>la</strong> saison <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>Ville</strong> est heureux <strong>de</strong> développer son partenariat<br />

avec le Festival d’automne : avec plus <strong>de</strong> sept<br />

projets communs, initiés et rêvés ensemble, notre<br />

col<strong>la</strong>boration prend un nouvel é<strong>la</strong>n autour d’artistes<br />

phares ou à découvrir.<br />

LE NAPOLI TEATRO FESTIVAL ITALIA <strong>la</strong>nce sa<br />

<strong>de</strong>uxième édition. Durant tout le mois <strong>de</strong> juin, il<br />

accueillera plus <strong>de</strong> 40 spectacles venus <strong>de</strong> 18<br />

pays différents. Pour <strong>la</strong> première édition, Emmanuel<br />

Demarcy-Mota y avait présenté Tanto Amor<br />

Desperdiçado <strong>de</strong> Shakespeare, avec une troupe<br />

franco-portugaise. Cette année, le Festival <strong>de</strong><br />

Naples s’ouvrira avec L’Européenne <strong>de</strong> David<br />

Lescot, auteur associé au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> en<br />

<strong>2009</strong>-<strong>2010</strong>.<br />

Partenariats Médias<br />

RADIO FRANCE<br />

La col<strong>la</strong>boration se poursuit avec France Inter,<br />

France Culture, France Musique et FIP qui<br />

s’engagent sur un certain nombre <strong>de</strong> spectacles.<br />

Elle se renforce cette saison par <strong>de</strong> nouveaux<br />

axes.<br />

FRANCE CULTURE<br />

Avec six heures <strong>de</strong> programmes hebdomadaires<br />

dédiées à <strong>la</strong> fiction et au théâtre, France Culture<br />

est un lieu permanent <strong>de</strong> création contemporaine.<br />

Depuis plusieurs années, <strong>la</strong> chaîne entretient<br />

<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions artistiques fortes avec<br />

Emmanuel Demarcy-Mota. Aussi souhaite-t-elle<br />

développer un nouveau partenariat avec le<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et continuer à créer <strong>de</strong>s ponts<br />

entre le théâtre et <strong>la</strong> fiction radiophonique.<br />

Des événements communs réguliers pourront<br />

donner lieu à <strong>de</strong>s enregistrements en public et<br />

en direct. Ensemble nous souhaitons défendre<br />

<strong>de</strong>s œuvres contemporaines et leurs auteurs :<br />

Bernard-Marie Koltès, Daniel Danis, Fabrice<br />

Melquiot, ou Ascanio Celestini…<br />

Avant-programme pour <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> :<br />

• VENDREDI 30 OCTOBRE <strong>2009</strong> : Enregistrement<br />

public <strong>de</strong> Roberto Zucco, <strong>de</strong> B.-M. Koltès.<br />

Lecture dirigée par Georges Lavaudant.<br />

Réalisation pour <strong>la</strong> radio : G. Lavaudant et J.<br />

Taroni. Diffusion le 8 nov. <strong>2009</strong> dans le cadre<br />

d’un cycle consacré à B.-M. Koltès sur France<br />

Culture, dans l’émission <strong>Théâtre</strong> et Cie.<br />

• DÉCEMBRE <strong>2009</strong> : En écho à <strong>la</strong> programmation<br />

<strong>de</strong> Merce Cunningham, un programme dédié<br />

aux dramaturges et artistes américains <strong>de</strong>s<br />

années 60 à nos jours sera diffusé dans l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> fiction tout le mois<br />

<strong>de</strong> décembre.<br />

• JANVIER <strong>2010</strong> : Lectures enregistrées en public<br />

<strong>de</strong> textes d’écrivains et dramaturges italiens<br />

contemporains.<br />

• AVRIL / MAI <strong>2010</strong> : Lecture enregistrée en public<br />

d’un texte inédit <strong>de</strong> Daniel Danis.<br />

LE THÉÂTRE SILVIA MONFORT démarre cette<br />

saison un projet neuf, porté par Laurence <strong>de</strong><br />

Magalhäes et Stéphane Ricor<strong>de</strong>l co-fondateurs<br />

<strong>de</strong>s Arts Sauts, récemment nommés à sa direction.<br />

Creuset <strong>de</strong> nouvelles expériences artistiques<br />

et esthétiques adressées à tous les publics, le<br />

Monfort, dès <strong>la</strong> rentrée, s’attachera à <strong>la</strong> création<br />

contemporaine. Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> s’associe<br />

avec enthousiasme au projet <strong>de</strong> cette nouvelle<br />

équipe : ensemble, nous accueillerons cette<br />

année le <strong>Théâtre</strong> Dromesko.<br />

LE CENTQUATRE, inauguré il y a un an, est un<br />

nouvel établissement artistique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong><br />

Paris, p<strong>la</strong>çant au cœur <strong>de</strong> son action le dialogue,<br />

le rapport à l’autre et à l’art. Pour <strong>la</strong> saison<br />

<strong>2009</strong>-<strong>2010</strong>, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et le CENT-<br />

QUATRE s’associent autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong><br />

Wanted Petu<strong>la</strong> <strong>de</strong> Fabrice Melquiot, spectacle<br />

tout public / jeune public mis en scène par<br />

Emmanuel Demarcy-Mota et créé avec l’Ensemble<br />

artistique du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. L’occasion<br />

d’initier un ensemble <strong>de</strong> rencontres et<br />

d’ateliers en direction <strong>de</strong>s enfants et adolescents<br />

<strong>de</strong>s 18 e et 19 e arrondissements <strong>de</strong> Paris.<br />

FRANCE MUSIQUE<br />

• Enregistrement <strong>de</strong> 4 concerts <strong>de</strong> musique<br />

c<strong>la</strong>ssique.<br />

• Actions renforcées en musiques du mon<strong>de</strong>,<br />

avec Françoise Degeorges, animatrice et productrice<br />

<strong>de</strong> l’émission Couleurs du mon<strong>de</strong><br />

chaque mercredi <strong>de</strong> 20 h à 22 h 30 :<br />

7 concerts musiques du mon<strong>de</strong> seront enregistrés<br />

et diffusés le mercredi suivant dans cette<br />

émission;<br />

MERCREDI 2 DÉCEMBRE, le concert d’En Chordais<br />

sera retransmis en direct sur France Musique.<br />

À cette occasion, en col<strong>la</strong>boration avec France<br />

Musique et le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Ocora-Radio<br />

France sortira le premier CD en France <strong>de</strong> ce<br />

groupe, prix Musiques du mon<strong>de</strong> France<br />

Musique 2008.<br />

• Certains concerts feront l’objet d’émissions<br />

spécifiques : construites à partir <strong>de</strong> reportages<br />

effectués sur p<strong>la</strong>ce, dans les pays concernés,<br />

elles permettront <strong>de</strong> découvrir ou <strong>de</strong> mieux<br />

connaître l’environnement géographique et culturel<br />

<strong>de</strong>s musiciens invités.<br />

RFI<br />

11 concerts Musiques du mon<strong>de</strong> feront l’objet<br />

d’un partenariat.<br />

MONDOMIX<br />

Site internet spécialisé dans les musiques du<br />

mon<strong>de</strong>, www.mondomix.org, effectuera <strong>de</strong>s<br />

reportages vidéo sur certains concerts (interviews<br />

et extraits <strong>de</strong> concert mis en ligne<br />

quelques jours suivant le concert).


© Birgit<br />

LETHÉÂTREDELAVILLE<br />

Le conseil<br />

d’administration<br />

MEMBRES ÉLUS<br />

Jean Maheu prési<strong>de</strong>nt d’honneur<br />

BUREAU DE L’ASSOCIATION<br />

Dominique Alduy prési<strong>de</strong>nte<br />

Bernard Faivre d’Arcier vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

Rudolf Rach vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

Catherine Démier trésorière<br />

Bernard Latarjet secrétaire général<br />

Laure Adler<br />

Monique Barbaroux<br />

Jean-Michel Djian<br />

Michel Fontès<br />

Louis Gautier<br />

David Kessler<br />

Olivier Poivre d’Arvor<br />

Françoise Seligmann<br />

MEMBRES DE DROIT<br />

David Assouline<br />

Emmanuelle Becker<br />

Jacques Boutault<br />

Jacques Bravo<br />

Marie-C<strong>la</strong>ire Carrère-Gée<br />

Jean-Marie Cavada<br />

Catherine Dumas<br />

Christophe Girard<br />

Hélène Macé <strong>de</strong> Lépinay<br />

Danièle Pourtaud<br />

Georges Sarre<br />

Pauline Véron<br />

Les 2 théâtres<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

2 pl. du Châtelet Paris 4<br />

LES ABBESSES<br />

31 rue <strong>de</strong>s Abbesses Paris 18<br />

L’équipe<br />

Emmanuel Demarcy-Mota directeur<br />

Brigitte Giuliani assistante <strong>de</strong> direction<br />

ADMINISTRATION<br />

Michael Chase administrateur<br />

Solen Le Guen administratrice adjointe<br />

Marie-Christine Chastaing chef service paie<br />

ARTISTIQUE<br />

Christophe Lemaire théâtre<br />

C<strong>la</strong>ire Verlet danse<br />

Alpar Ok re<strong>la</strong>tions exterieures<br />

et partenariats<br />

Antoine Violette maquettiste, dir. tech.<br />

à <strong>la</strong> communication<br />

Marie-Pierre Lasne assistante<br />

Georges Gara conseiller musique<br />

Jacques Erwan conseiller musiques du mon<strong>de</strong><br />

Soudabeh Kia conseillère musiques du mon<strong>de</strong><br />

COMMUNICATION<br />

Anne-Marie Bigorne secrétaire générale<br />

Jacqueline Magnier re<strong>la</strong>tions presse, publicité<br />

et documentation<br />

Marie-Laure Violette re<strong>la</strong>tions presse, iconographie<br />

Elisa Santos invitations<br />

RELATIONS AVEC LE PUBLIC<br />

Lydia Gaborit responsable du service<br />

Florence Thoirey-Fourca<strong>de</strong><br />

Corinne Soulié<br />

RELATIONS PUBLIQUES « JEUNES »<br />

(étudiants, enseignement…)<br />

Isabelle-Anne Person responsable du service<br />

Basilia Mannoni<br />

RELATIONS PUBLIQUES MUSIQUES DU MONDE<br />

Maud Rognion production / diffusion<br />

LOCATION<br />

Marie Katz responsable du service<br />

Ariane Bitrin<br />

ACCUEIL<br />

Natasha Reese responsable du service<br />

ACCUEIL DES ABBESSES (ARTISTES ET PUBLIC)<br />

Delphine Dupont responsable du service<br />

TECHNIQUE<br />

Jean-Michel Vanson directeur technique<br />

Jean-Marie Marty régisseur général<br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Lecoq directeur <strong>de</strong> scène<br />

Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Paton sous-chef machiniste<br />

Frédéric Duplessier chef électricien<br />

A<strong>la</strong>in Giroird sous-chef électricien<br />

Didier Hurard chef accessoiriste<br />

Pierre Tamisier chef service son<br />

A<strong>la</strong>in Frouin régisseur du son<br />

Victor Koeppel régisseur du son<br />

Sonia Ancilotti chef habilleuse<br />

TECHNIQUE DES ABBESSES<br />

A<strong>la</strong>in Szlendak directeur technique<br />

Patrice Guillemot régisseur général<br />

Georges Jacquemart régisseur son<br />

ENTRETIEN SÉCURITÉ<br />

Jacques Ferrando chef <strong>de</strong> service<br />

Christophe Fra<strong>de</strong><br />

IMPRIMERIE<br />

Robert Ainaud<br />

ISSN 0248-8248<br />

DIRECTION, ADMINISTRATION :<br />

16 quai <strong>de</strong> Gesvres 75180 Paris Ce<strong>de</strong>x 04<br />

Tél. : 01 48 87 54 42<br />

directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication : Emmanuel Demarcy-Mota<br />

maquette : Émilie Paillot / correcteur : Philippe Bloch<br />

Imprimerie STIPA<br />

8 rue <strong>de</strong>s Li<strong>la</strong>s 93189 Montreuil Ce<strong>de</strong>x<br />

Tél. : 01 48 18 22 50<br />

77


Prix <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces<br />

• programme distribué par les hôtesses<br />

• pourboire interdit<br />

• p<strong>la</strong>ces numérotées (sauf exception)<br />

TARIF A THÉÂTRE, DANSE<br />

TARIF PLEIN 1re cat. 23 e 2e cat. Th. <strong>Ville</strong> 17 e<br />

2e cat. Abbesses 15 e<br />

JEUNE 1re et 2e catégories .............. 12 e<br />

TARIF B THÉÂTRE, DANSE<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF<br />

TARIF PLEIN 1<br />

DATES<br />

PRÉNOM NOM<br />

Titre CRÉATION<br />

Chapo<br />

distribution<br />

fonction Nom<br />

fonction Nom<br />

fonction Nom<br />

fonction Nom<br />

fonction Nom<br />

fonction Nom<br />

fonction Nom<br />

Texte<br />

Signature<br />

re cat. 26 e 2e cat. 18 e<br />

JEUNE 1re et 2e catégories .............. 14 e<br />

TARIF C PETITES FORMES ou SPECTACLES<br />

JEUNE PUBLIC/TOUT PUBLIC<br />

TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... 13 e<br />

JEUNE 1 seule catégorie ............... 10 e<br />

ENFANT -18 ANS* 1 seule catégorie ..... 8 e<br />

TARIF D MUSIQUE, MUSIQUES DU MONDE<br />

TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... 17 e<br />

JEUNE 1 seule catégorie ............... 12 e<br />

TARIF EXCEPTIONNEL<br />

TARIF PLEIN 1re cat. 30 e 2e cat. 24 e<br />

JEUNE 1re et 2e catégories .............. 23 e<br />

TARIF HORS LES MURS AU THÉÂTRE S. MONFORT<br />

TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... 26 e<br />

JEUNE 1 seule catégorie ............... 18 e<br />

JEUNE : MOINS DE 30 ANS (JUSTIFICATIF OBLIGATOIRE)<br />

*accompagnant un adulte pour Wanted Petu<strong>la</strong><br />

et Les Marionnettes traditionnelles du Kera<strong>la</strong><br />

(max. 4 enfants).<br />

Location<br />

COMMENT RÉSERVER<br />

PAR TÉLÉPHONE 01 42 74 22 77<br />

du lundi au samedi <strong>de</strong> 11 h à 19 h<br />

AUX CAISSES<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

2 p<strong>la</strong>ce du Châtelet, Paris 4<br />

du mardi au samedi <strong>de</strong> 11 h à 20 h<br />

(lundi <strong>de</strong> 11h à 19h)<br />

Les Abbesses<br />

31 rue <strong>de</strong>s Abbesses, Paris 18<br />

du mardi au samedi <strong>de</strong> 17 h à 20 h<br />

PAR INTERNET<br />

www.theatre<strong>de</strong><strong>la</strong>ville-paris.com<br />

QUAND RÉSERVER<br />

PUBLIC ADULTE, JEUNE, ABONNÉS<br />

spectacles en tarifs A, C, D, Hors les murs:<br />

21 jours avant <strong>la</strong> 1re représentation pour<br />

toutes les représentations du spectacle<br />

concerné.<br />

spectacles en tarifs B et Exceptionnel :<br />

21 jours, jour pour jour,<br />

avant <strong>la</strong> représentation choisie.<br />

78<br />

Les 2 salles<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

2 pl. du Châtelet Paris 4<br />

LES ABBESSES<br />

31 rue <strong>de</strong>s Abbesses Paris 18<br />

Les abonnements<br />

• individuels<br />

• re<strong>la</strong>is<br />

à votre service :<br />

RELATIONS AVEC LE PUBLIC<br />

comités d’entreprise, associations,<br />

groupes d’amis, individuels<br />

Lydia Gaborit responsable du service<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s rencontres<br />

tél. 01 48 87 59 47<br />

Florence Thoirey-Fourca<strong>de</strong><br />

tél. 01 48 87 36 36<br />

Corinne Soulié tél. 01 48 87 59 50<br />

organisation <strong>de</strong>s rencontres avec<br />

les artistes, forums en entreprise,<br />

visites du <strong>Théâtre</strong>…<br />

RELATIONS PUBLIQUES « JEUNES »<br />

re<strong>la</strong>is jeunes, étudiants, enseignement<br />

Isabelle-Anne Person, responsable<br />

du service, tél. 01 48 87 59 49<br />

Basilia Mannoni tél. 01 48 87 59 51<br />

conseils, suivi personnalisé, mise en<br />

p<strong>la</strong>ce d’actions pédagogiques…<br />

RELATIONS PUBLIQUES<br />

musiques du mon<strong>de</strong><br />

Maud Rognion tél. 01 48 87 54 42<br />

LOCATION RELAIS<br />

prise d’options, règlements<br />

Marie Katz, responsable du service<br />

Ariane Bitrin, Valérie Lermigny<br />

tél. 01 48 87 43 05<br />

LOCATION INDIVIDUELLE<br />

tél. 01 42 74 22 77


Les abonnements<br />

ouverture <strong>de</strong>s abonnements le 1 er juillet<br />

SOUSCRIPTION PRIORITAIRE DU 2 AU 30 JUIN<br />

• pour les abonnés et les titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> cartes p<strong>la</strong>ces à 2 ou p<strong>la</strong>ces à 2 Jeune<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2008/<strong>2009</strong> ;<br />

• pour les jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 30 ans.<br />

ATTENTION ! La souscription prioritaire se fait :<br />

UNIQUEMENT par correspondance<br />

Les abonnements prioritaires sont traités par date d’arrivée et dans <strong>la</strong> limite<br />

<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles.<br />

(téléchargement possible <strong>de</strong>s formu<strong>la</strong>ires sur le site du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

www.theatre<strong>de</strong><strong>la</strong>ville-paris.com)<br />

individuels les abonnements<br />

★ THÉÂTRE-DANSE : 4 formules au choix<br />

• 4 spectacles minimum<br />

• Parcours <strong>Théâtre</strong><br />

• 10 spectacles minimum<br />

• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans, 3 spectacles minimum<br />

TARIFS 4 SPECT. PARCOURS THÉÂTRE 10 SPECT. JEUNE 3 SPECT.<br />

1RE CATÉGORIE 1RE CATÉGORIE 1RE CATÉGORIE 1RE JOURNAL envoi à domicile, 4 numéros par saison<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON<br />

Une fois votre abonnement souscrit, vous pouvez choisir au moment <strong>de</strong> l’ouverture<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> location d’autres programmes:<br />

• en <strong>Théâtre</strong>, Danse : aux tarifs « abonné » 10 spectacles ou 3 spectacles jeune<br />

• en Musique : aux tarifs « abonnés » passeport musical ou passeport musical jeune<br />

• 2 p<strong>la</strong>ces maximum par abonné<br />

• Dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />

★ PASSEPORT MUSICAL<br />

• 4 concerts minimum, 8 p<strong>la</strong>ces minimum : 11 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans : 4 concerts minimum,<br />

1 p<strong>la</strong>ce par concert : 8 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON<br />

Une fois votre passeport souscrit, vous pouvez choisir au moment <strong>de</strong> l’ouverture<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> location d’autres programmes:<br />

• en <strong>Théâtre</strong>, Danse : aux tarifs « abonné » 10 spectacles ou 3 spectacles jeune<br />

• en Musique : aux tarifs «abonnés» passeport musical ou passeport musical jeune<br />

• 2 p<strong>la</strong>ces maximum par abonné<br />

• Dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />

JEUNE MOINS DE 30 ANS JUSTIFICATIF OBLIGATOIRE<br />

CATÉGORIE<br />

A 15 e 12/10,5 e 12 e 10,5 e<br />

B 18 e 16 e 15 e 12 e<br />

C 10 e 10 e 10 e 8 e<br />

EXC. 24 e 22 e 20 e 20 e<br />

HORS LES MURS 18 e 18 e 18 e 16 e<br />

79


80<br />

individuels les cartes<br />

★ PLACES À 2 22 e <strong>la</strong> carte<br />

★ PLACES À 2 JEUNE 8 e <strong>la</strong> carte<br />

moins <strong>de</strong> 30 ans (justificatif obligatoire)<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS CARTES<br />

1 ou 2 p<strong>la</strong>ces pour tous les spectacles<br />

dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />

LOCATION PRIORITAIRE<br />

PAR CORRESPONDANCE : 5 semaines avant<br />

<strong>la</strong> 1re représentation et pour toutes<br />

les représentations du spectacle concerné<br />

PAR TÉLÉPHONE, AUX CAISSES ET PAR INTERNET : 28 jours avant <strong>la</strong> 1re B 15 e 12 e<br />

C 10 e 8 e<br />

D 11 e 11 e<br />

EXC. 20 e 20 e<br />

HORS LES MURS 18 e 16 e<br />

représentation<br />

et pour toutes les représentations du spectacle concerné<br />

JOURNAL envoi à domicile, 4 numéros par saison<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />

re<strong>la</strong>is les abonnements<br />

Devenez re<strong>la</strong>is en prenant l'initiative <strong>de</strong> regrouper au minimum 10 personnes<br />

Possibilité <strong>de</strong> mêler publics adulte et jeune dans un même abonnement<br />

★ THÉÂTRE-DANSE<br />

• 3 spectacles minimum<br />

10 p<strong>la</strong>ces minimum / spectacle<br />

• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans :<br />

3 spectacles minimum,<br />

10 p<strong>la</strong>ces minimum / spectacle<br />

HORS LES MURS 18 e 16 e<br />

★ PASSEPORT MUSICAL<br />

• 3 programmes minimum, 10 p<strong>la</strong>ces minimum / programme : 11 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans : 3 programmes minimum,<br />

10 p<strong>la</strong>ces minimum/programme : 8 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

AVANTAGES INDIVIDUELS POUR LES ABONNÉS RELAIS<br />

Si le re<strong>la</strong>is a communiqué les adresses <strong>de</strong> ses abonnés :<br />

JOURNAL envoi à domicile à chaque abonné<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON.<br />

Une fois votre abonnement re<strong>la</strong>is souscrit, vous pouvez choisir au moment<br />

<strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> location d’autres programmes en <strong>Théâtre</strong>, Danse,<br />

Musiques aux tarifs « abonné individuel »<br />

• 2 p<strong>la</strong>ces maximum par abonné<br />

• Dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />

TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />

re<strong>la</strong>is les autres formules<br />

★ GROUPE ET GROUPE JEUNE MOINS DE 30 ANS<br />

10 p<strong>la</strong>ces minimum/spectacle<br />

★ CARTE LIBERTÉ RELAIS (CLR)<br />

• comités d’entreprise, associations…<br />

40 e <strong>la</strong> carte<br />

RENSEIGNEMENTS : 01 48 87 36 36<br />

Réservation à <strong>de</strong>s tarifs préférentiels, sans<br />

contrainte <strong>de</strong> nombre fixe <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces<br />

par représentation dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ces disponibles et selon <strong>de</strong>s conditions<br />

particulières <strong>de</strong> location<br />

CARTES THÉÂTRE-DANSE-MUSIQUE<br />

TARIFS PLACES À 2 PLACES À 2 JEUNE<br />

TOUTE CATÉGORIE TOUTE CATÉGORIE<br />

A 12 e 10,5 e<br />

ABONNEMENT RELAIS THÉÂTRE-DANSE<br />

TARIFS 3 SPECT. JEUNE 3 SPECT.<br />

A 12 e 8 e<br />

B 15 e 8 e<br />

C 10 e 8 e<br />

EXC. 20 e 20 e<br />

AUTRES FORMULES RELAIS<br />

TARIFS CLR I GROUPE GROUPE JEUNE<br />

A 12 e 8 e<br />

B 15 e 8 e<br />

C 10 e 8 e<br />

D 11 e 8 e<br />

EXC. 20 e 20 e<br />

HORS LES MURS 18 e 16 e


calendrier<br />

SEPTEMBRE <strong>2009</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30 mat 15 h ◆<br />

JE 3 Angelin Preljocaj<br />

VE 4 Angelin Preljocaj<br />

SA 5 Angelin Preljocaj<br />

DI 6<br />

LU 7<br />

MA 8 Angelin Preljocaj<br />

ME 9 Angelin Preljocaj<br />

JE 10 Angelin Preljocaj<br />

VE 11 Angelin Preljocaj<br />

SA 12<br />

DI 13 Angelin Preljocaj ◆<br />

LU 14 Angelin Preljocaj<br />

MA 15 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Angelin Preljocaj<br />

ME 16 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />

JE 17 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />

VE 18 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />

SA 19<br />

DI 20 Christian Zacharias 17h<br />

LU 21<br />

MA 22 L’Européenne<br />

ME 23 I went to… I H. Goebbels L’Européenne<br />

JE 24 I went to… I H. Goebbels L’Européenne<br />

VE 25 La Commission… 18 h 30<br />

Taraf <strong>de</strong> Bucarest 20 h30 L’Européenne<br />

SA 26 La Commission… 18 h30<br />

I went to… I H. Goebbels L’Européenne<br />

DI 27 I went to… I H. Goebbels ◆<br />

LU 28 J. génération Iran 20 h 30<br />

MA 29 La Commission… 18 h30<br />

L’Européenne<br />

ME 30 La Commission… 18 h30<br />

L’Européenne<br />

OCTOBRE <strong>2009</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30 mat 15 h ◆<br />

JE 1 La Commission… 18 h30<br />

Sous le volcan L’Européenne<br />

VE 2 La Commission… 18 h30<br />

Sous le volcan L’Européenne<br />

SA 3 Heisser / Contreras… 15 h Prem Kumar Mallik 17 h<br />

Sous le volcan L’Européenne<br />

DI 4 Sous le volcan ◆ L’Européenne ◆<br />

LU 5<br />

MA 6 Sous le volcan L’Européenne<br />

ME 7 Sous le volcan L’Européenne<br />

JE 8 Sous le volcan<br />

VE 9 Sous le volcan<br />

SA 10<br />

DI 11<br />

LU 12<br />

MA 13 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />

ME 14 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />

JE 15 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />

VE 16 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />

SA 17 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />

Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />

DI 18 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />

LU 19 De Keersmaeker 1er prog.<br />

MA 20 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

De Keersmaeker 1er prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />

ME 21 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

De Keersmaeker 1er prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />

JE 22 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />

THÉÂTRE DANSE<br />

OCTOBRE <strong>2009</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30 mat 15h ◆<br />

VE 23 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />

De Keersmaeker 2e prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />

SA 24 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />

De Keersmaeker 2e prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />

DI 25 De Keers… 2e prog. ◆<br />

LU 26 Ustad Amjad Ali Khan 20 h30<br />

MA 27 De Keersmaeker 2e prog.<br />

ME 28 De Keersmaeker 2e prog.<br />

JE 29 De Keersmaeker 2e prog.<br />

NOVEMBRE <strong>2009</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 20 h 30 mat 15h ◆<br />

DI 1<br />

LU 2 Brice Leroux 18 h30 / 19 h 30 / 20 h 30 /21 h 30*<br />

MA 3 Brice Leroux *<br />

ME 4 Brice Leroux *<br />

JE 5 Brice Leroux * Philoctète<br />

VE 6 Philoctète<br />

SA 7 Jean Guidoni 17h<br />

Philoctète<br />

DI 8 Jean Guidoni 17h<br />

LU 9<br />

MA 10 Philoctète<br />

ME 11 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />

JE 12 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />

VE 13 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />

SA 14 J. Kühn / M. Wollny 16h Alena Baeva 17h<br />

17 Hippies 21h Philoctète<br />

DI 15 Pina Bausch 1er prog. 17 h Philoctète ◆<br />

LU 16 Pina Bausch 1er prog. Film Müller<br />

MA 17 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />

ME 18 Philoctète<br />

JE 19 Philoctète<br />

VE 20 Philoctète<br />

SA 21 Jayanthi Kumaresh 17 h<br />

Philoctète<br />

DI 22 Pina Bausch 2e prog. 17 h<br />

LU 23 Pina Bausch 2e prog.<br />

MA 24 Pina Bausch 2e prog.<br />

ME 25 Renata Rosa / K.-Xoco 20 h 30 Lia Rodrigues<br />

JE 26 Pina Bausch 2e prog. Lia Rodrigues<br />

VE 27 Pina Bausch 2e prog. Lia Rodrigues<br />

SA 28 Xavier Phillips 17 h<br />

Pina Bausch 2e prog. Lia Rodrigues<br />

DECEMBRE <strong>2009</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30<br />

MA 1 Gilles Jobin<br />

ME 2 Merce Cunningham En Chordais 20 h 30<br />

JE 3 Merce Cunningham Gilles Jobin<br />

VE 4 Merce Cunningham Gilles Jobin<br />

SA 5 Merce Cunningham ◆<br />

Merce Cunningham Gilles Jobin<br />

DI 6 Merce Cunningham ◆<br />

LU 7 Soirée hommage<br />

MA 8 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />

ME 9 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />

JE 10 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />

VE 11 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />

SA 12 Merce Cunningham ◆ Quatuor Kuss 17 h<br />

Merce Cunningham Boris Charmatz<br />

DI 13<br />

LU 14 Jérôme Bel Sin Sangre<br />

MA 15 Jérôme Bel Sin Sangre<br />

ME 16 Jérôme Bel Sin Sangre<br />

JE 17 Sin Sangre<br />

VE 18 Sin Sangre<br />

SA 19 Raoul I James Thierrée Sin Sangre<br />

81


DECEMBRE <strong>2009</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30<br />

DI 20 Raoul I James Thierrée 17h<br />

LU 21 Raoul I James Thierrée<br />

MA 22 Café Zimmermann 20 h 30<br />

ME 23 Raoul I James Thierrée<br />

JE 24 Raoul I James Thierrée 16h<br />

VE 25<br />

SA 26 Raoul I James Thierrée<br />

DI 27 Raoul I James Thierrée 17 h<br />

LU 28 Raoul I James Thierrée<br />

MA 29<br />

ME 30 Raoul I James Thierrée<br />

JE 31 Raoul I James Thierrée 16 h<br />

JANVIER <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30 mat 15 h ◆<br />

SA 2 Raoul I James Thierrée<br />

DI 3 Raoul I James Thierrée 17h<br />

LU 4 Raoul I James Thierrée<br />

MA 5 Raoul I James Thierrée La Fabbrica<br />

ME 6 La Fabbrica<br />

JE 7 La Fabbrica<br />

VE 8 Altan 20 h30 La Fabbrica<br />

SA 9 Mauro Gioia 17 h<br />

Altan 20 h30 La Fabbrica<br />

DI 10 La Fabbrica ◆<br />

LU 11 Mauro Gioia 20 h30<br />

MA 12 La Fabbrica<br />

ME 13 La Fabbrica<br />

JE 14 La Fabbrica<br />

VE 15 La Fabbrica<br />

SA 16 La Fabbrica<br />

DI 17<br />

LU 18<br />

MA 19 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />

ME 20 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />

JE 21 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />

VE 22 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />

SA 23 Quatuor Takács 17 h Bunun/Piuma 17 h<br />

Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />

DI 24 Casimir et Caroline ◆<br />

LU 25<br />

MA 26<br />

ME 27 Lemi Ponifasio Amphitryon<br />

JE 28 Lemi Ponifasio Amphitryon<br />

VE 29 Lemi Ponifasio Amphitryon<br />

SA 30 3 Concerts en un 15 h Sind et Baloutchistan 17 h<br />

Lemi Ponifasio Amphitryon<br />

DI 31 Amphitryon ◆<br />

FEVRIER <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 20 h 30<br />

LU 1 Nazim Hikmet 20 h30<br />

MA 2 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />

ME 3 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />

JE 4 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />

VE 5 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />

SA 6 Graf Mourja 17 h Route Gengis Khan 17 h<br />

Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />

DI 7 Route Gengis Khan 17 h<br />

LU 8 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel<br />

MA 9 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />

ME 10 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />

JE 11 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />

VE 12 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />

SA 13 Ens. c<strong>la</strong>ssique d’Istanbul 17 h<br />

A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel<br />

DI 14<br />

Répétitions<br />

Casimir et Caroline<br />

THÉÂTRE DANSE<br />

FEVRIER <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 20 h 30 mat 15h ◆<br />

LU 15 Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />

MA 16 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />

ME 17 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />

JE 18 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />

VE 19 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />

SA 20 Zülfü Livaneli 17h<br />

Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />

DI 21<br />

LU 22<br />

MA 23 Sans objet I Aurélien Bory<br />

ME 24 Sans objet I Aurélien Bory<br />

JE 25 Sans objet I Aurélien Bory<br />

VE 26 Sans objet I Aurélien Bory<br />

SA 27 Sans objet I Aurélien Bory<br />

DI 28 Sans objet I A. Bory ◆<br />

FEV. <strong>2010</strong><br />

MARS <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30 mat 15h ◆<br />

MA 2 Sans objet I Aurélien Bory<br />

ME 3 Sans objet I Aurélien Bory<br />

JE 4 Sans objet I Aurélien Bory<br />

VE 5 Sans objet I Aurélien Bory<br />

SA 6 Sans objet I Aurélien Bory<br />

DI 7<br />

LU 8 O<strong>de</strong> maritime<br />

MA 9 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />

ME 10 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />

JE 11 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />

VE 12 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />

SA 13 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />

DI 14 Fabio Biondi 17 h<br />

LU 15 O<strong>de</strong> maritime<br />

Répétitions<br />

O<strong>de</strong> maritime<br />

MARS <strong>2010</strong><br />

TH. S. MONFORT<br />

TH. S. MONFORT<br />

20 h 30<br />

20h30<br />

MA 2 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… MA 2 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

ME 3 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… ME 3 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

JE 4 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… JE 4 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

VE 5 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… VE 5 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

SA 6 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… SA 6 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

DI<br />

LU<br />

7<br />

8<br />

HORS LES MURS<br />

MA 9<br />

ME 10<br />

Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

THÉÂTRE SILVIA MONFORT<br />

106 RUE BRANCION<br />

PARIS 15<br />

JE 11 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

VE 12 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

SA 13 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

DI 14<br />

LU 15<br />

MA 16 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

ME 17 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

JE 18 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

VE 19 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

SA 20 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

DI 21<br />

LU 22<br />

MA 23 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

ME 24 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

JE 25 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

VE 26 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

SA 27 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />

Répétitions<br />

O<strong>de</strong> maritime<br />

MA 16 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />

ME 17 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck


MARS <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 20 h 30<br />

JE 18 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />

VE 19 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />

SA 20 Benjamin A<strong>la</strong>rd 17h<br />

O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />

DI 21<br />

LU 22<br />

MA 23 Maguy Marin Peeping Tom<br />

ME 24 Maguy Marin Peeping Tom<br />

JE 25 Maguy Marin Peeping Tom<br />

VE 26 Maguy Marin Peeping Tom<br />

SA 27 Jean-Eff<strong>la</strong>m Bavouzet 17 h Majorstuen 17 h<br />

Maguy Marin Peeping Tom<br />

DI 28<br />

LU 29<br />

MA 30 Terre océane<br />

ME 31 Terre océane<br />

AVRIL <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30<br />

JE 1 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Terre océane<br />

VE 2 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Terre océane<br />

SA 3 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Terre océane<br />

DI 4 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous ◆<br />

LU 5<br />

MA 6 Terre océane<br />

ME 7 Terre océane<br />

JE 8 Richard II Terre océane<br />

VE 9 Richard II Terre océane<br />

SA 10 Filomena Moretti 17 h<br />

Richard II Terre océane<br />

DI 11 Richard II ◆<br />

LU 12 Maria <strong>de</strong> Me<strong>de</strong>iros 20 h30<br />

MA 13<br />

ME 14 Lucinda Childs I B. du Rhin<br />

JE 15 Lucinda Childs I B. du Rhin<br />

VE 16 Lucinda Childs I B. du Rhin<br />

SA 17 Lucinda Childs I B.du Rhin ◆<br />

Lucinda Childs I B.du Rhin<br />

DI 18<br />

LU 19 Marionnettes… 19 h30<br />

MA 20 Marionnettes… 14 h30<br />

Marionnettes… 19 h30<br />

ME 21 Marionnettes… 14 h30<br />

Marionnettes… 19 h30<br />

JE 22 Marionnettes… 14 h30<br />

Marionnettes… 19 h30<br />

VE 23 Marionnettes… 19 h30<br />

SA 24 Marionnettes… 14 h30<br />

Subhra Guha 20 h 30<br />

DI 25<br />

LU 26 Sankai Juku<br />

MA 27 Sankai Juku<br />

ME 28 Sankai Juku<br />

Répétitions<br />

Sankai Juku<br />

JE 29 Sankai Juku Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />

VE 30 Sankai Juku Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />

MAI <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30<br />

DI 2 Sankai Juku ◆<br />

LU 3 Sankai Juku Padmini Chettur<br />

MA 4 Sankai Juku Padmini Chettur<br />

ME 5 Padmini Chettur<br />

JE 6 Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />

VE 7 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />

SA 8 A. Ghorbani 17 h<br />

La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />

DI 9 Kronos Quartet 20 h 30<br />

LU 10 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers<br />

MA 11 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Akram Khan<br />

MAI <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30<br />

ME 12 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Akram Khan<br />

JE 13 Akram Khan<br />

VE 14 Akram Khan<br />

SA 15 Werner Güra 17h<br />

B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 1 er prog. Akram Khan<br />

DI 16 B. Opéra Lyon 1 er prog. ◆<br />

LU 17<br />

MA 18 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 2 e prog. Gregory Maqoma<br />

ME 19 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 2 e prog. Gregory Maqoma<br />

JE 20 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 2 e prog. Gregory Maqoma<br />

VE 21 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 1 er prog. Gregory Maqoma<br />

SA 22 Pandit Jasraj 17 h<br />

B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 1 er prog. Gregory Maqoma<br />

DI 23 B. Opéra Lyon 1 er prog. ◆<br />

LU 24<br />

MA 25 Sous les visages I J. Bérès<br />

ME 26 Christian Rizzo Sous les visages I J. Bérès<br />

JE 27 Christian Rizzo Sous les visages I J. Bérès<br />

VE 28 Christian Rizzo Sous les visages I J. Bérès<br />

SA 29 Zimmermann I Pace 17 h Mus. toit du mon<strong>de</strong> 17 h<br />

Sous les visages I J. Bérès<br />

DI 30 Mus. toit du mon<strong>de</strong> 17 h<br />

LU 31 Israel Galván<br />

JUIN <strong>2010</strong><br />

TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />

20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30<br />

MA 1 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />

ME 2 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />

JE 3 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />

VE 4 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />

SA 5 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />

DI 6<br />

LU 7<br />

MA 8 Susanne Linke<br />

ME 9 Savion Glover Susanne Linke<br />

JE 10 Savion Glover<br />

VE 11 Savion Glover Susanne Linke<br />

SA 12 Tambours sacrés In<strong>de</strong> 17 h<br />

Savion Glover Susanne Linke<br />

DI 13 Savion Glover ◆<br />

LU 14<br />

MA 15 Jan Fabre<br />

ME 16 Jan Fabre<br />

JE 17 Jan Fabre<br />

VE 18 Jan Fabre<br />

SA 19 Jan Fabre<br />

DI 20<br />

LU 21<br />

Projets en cours<br />

MA 22 Jan Fabre<br />

ME 23 Jan Fabre<br />

83<br />

Jan Fabre, Another Sleepy Dusty Delta day © Agathe Poupeney


84<br />

UNTHÉÂTREDANSLAVILLE<br />

En lien avec les spectacles et avec les thématiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, le <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> s'ouvre toute l’année aux rencontres, débats et conférences,<br />

partenariats et ateliers avec les différents publics. (programme complet disponible à <strong>la</strong> rentrée)<br />

ACTIONS PÉDAGOGIQUES<br />

Éducation Nationale et Universités<br />

Tout au long <strong>de</strong> l’année, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />

les enseignants et leurs élèves ainsi que les<br />

étudiants pourront rencontrer les artistes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

saison (auteurs, acteurs, danseurs, metteurs<br />

en scène et chorégraphes) et découvrir aussi<br />

les différents corps <strong>de</strong> métiers du spectacle<br />

vivant.<br />

Des visites du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et/ou du <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong>s Abbesses sont aussi proposées : historique<br />

du lieu, découverte du p<strong>la</strong>teau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> machinerie<br />

théâtrale, <strong>de</strong> l’envers du décor et du travail<br />

<strong>de</strong>s équipes artistiques et techniques.<br />

Structures et établissements partenaires<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> saison <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> :<br />

- Option <strong>de</strong> spécialité danse du lycée<br />

Georges Brassens, Paris<br />

- Option facultative et <strong>de</strong> spécialité <strong>Théâtre</strong><br />

du lycée Molière, Paris<br />

- Délégation Académique aux Arts<br />

et à <strong>la</strong> Culture du Rectorat <strong>de</strong> Paris<br />

- DAFOR (Délégation Académique<br />

<strong>de</strong> Formation du rectorat <strong>de</strong> Paris)<br />

concernant <strong>de</strong>ux P<strong>la</strong>ns Académiques<br />

<strong>de</strong> Formation :<br />

« Entrez dans <strong>la</strong> danse », stage autour<br />

du spectacle <strong>de</strong> Lemi Ponifasio,<br />

« La Poésie en partage », stage autour<br />

<strong>de</strong> l’univers poétique <strong>de</strong> Fabrice Melquiot.<br />

- Inspection générale <strong>de</strong> Lettres et <strong>de</strong> <strong>Théâtre</strong><br />

- CRDP <strong>de</strong> Paris<br />

- SCENREN (Service culture <strong>de</strong> l’édition pour<br />

l’Éducation) et theatrecontemporain.net<br />

- Inspections à l’art dramatique, à <strong>la</strong> danse<br />

et à <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> Paris<br />

- ESAD (École Supérieure d’Art Dramatique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> Paris)<br />

- Institut d’ang<strong>la</strong>is Charles V, université Paris VII<br />

- Département Danse <strong>de</strong> l’université Paris VIII<br />

- Département d’Étu<strong>de</strong>s théâtrales, université<br />

Paris X<br />

- Lycée C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Monet, Paris (en cours)<br />

- Collège Léon Blum, Villiers-le-Bel (en cours)<br />

- Master 2 Pro, Administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique<br />

et du spectacle vivant, université<br />

d’Évry-Val-d’Essonne (accueil <strong>de</strong>s cours)<br />

- ANETH (Association aux Nouvelles Écritures<br />

Théâtrales)<br />

Renseignements auprès du service Re<strong>la</strong>tions<br />

Publiques Jeunes.<br />

RENCONTRES<br />

AVEC LES PUBLICS<br />

Au théâtre<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> organise tout au long <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> saison, différents types <strong>de</strong> rencontres afin <strong>de</strong><br />

tisser <strong>de</strong>s liens réguliers entre les publics et les<br />

artistes. Elles permettent d’alterner <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

réflexions sur les idées et les formes avec <strong>de</strong>s<br />

paroles plus intimes et <strong>de</strong>s voix plus secrètes.<br />

À l’extérieur<br />

Paroles partagées :<br />

Avec nos partenaires (bibliothèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong><br />

Paris, centres d’animation, structures culturelles,<br />

mairies d’arrondissement etc.) rencontres avec<br />

les artistes programmés au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison.<br />

«Ma bibliothèque idéale» avec La Librairie <strong>de</strong>s<br />

Abbesses et Marie-Rose Guarnieri. Parole intime<br />

d’artistes (auteur, metteur en scène, comédien)<br />

à travers l’évocation <strong>de</strong>s dix livres qui ont compté<br />

dans leur parcours.<br />

CYCLE SUR L’HISTOIRE<br />

DE LA DANSE DU XX e SIÈCLE<br />

Animé par Sonia Schoonejans, historienne, critique,<br />

réalisatrice <strong>de</strong> films <strong>de</strong> danse : présentation,<br />

extraits <strong>de</strong> films et débat (durée : 2 h env.<br />

pour chaque séance).<br />

Les <strong>de</strong>ux premières séances s’appuieront sur<br />

<strong>de</strong>s films issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> série «Un siècle <strong>de</strong> danse»,<br />

écrite et réalisée par Sonia Schoonejans.<br />

1. « La danse alleman<strong>de</strong> »<br />

De <strong>la</strong> danse libre au Tanztheater<br />

(Pina Bausch, Susanne Linke…).<br />

2. « La danse américaine »<br />

D’Isadora Duncan à <strong>la</strong> Judson Church<br />

(Merce Cunningham, Lucinda Childs,<br />

Trisha Brown, Ralph Lemon…)<br />

3. « La danse française »<br />

De Maguy Marin à Jérôme Bel<br />

(Boris Charmatz, Christian Rizzo…)<br />

4. « La danse traditionnelle en mouvement »<br />

D’Akram Khan à Israël Galván, en passant<br />

par Padmini Chettur et Gregory Maqoma.<br />

RÉFLEXION SUR LE THÉÂTRE<br />

Rencontres et débats<br />

1. « Le Berliner Ensemble à Paris : du <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong>s Nations au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> »<br />

À l’occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> parution du livre d’O<strong>de</strong>tte<br />

As<strong>la</strong>n au CNRS (Paris, Capitale mondiale du<br />

théâtre).<br />

2. De «<strong>la</strong> mort <strong>de</strong> l’enfant» au «meurtre<br />

<strong>de</strong> l’enfant»<br />

Au terme du XIX e siècle circule d’œuvre en œuvre<br />

le motif <strong>de</strong> « l’enfant mort ».<br />

Au terme du XX e siècle le motif se métamorphose<br />

en «meurtre <strong>de</strong> l’enfant». Des metteurs en scène<br />

et universitaires interrogent le sens <strong>de</strong> ce motif,<br />

tout en réfléchissant au défi <strong>de</strong> sa représentation<br />

scénique. Irreprésentable ou pas ? Quelles<br />

solutions adopter ?<br />

En col<strong>la</strong>boration avec l’Institut d’Étu<strong>de</strong>s Théâtrales-<br />

Sorbonne Nouvelle, rencontre animée par Georges<br />

Banu.<br />

3. «Le quotidien utopique» Phrases atomiques,<br />

phrases molécu<strong>la</strong>ires, antiréalisme.<br />

Avec quelques écrivains <strong>de</strong> théâtre et d’ailleurs:<br />

David Lescot, Olivier Cadiot, Philippe Minyana<br />

et Fabrice Melquiot.<br />

4. « Jean-Louis Barrault, l’homme <strong>de</strong> théâtre »<br />

À l’occasion du centenaire <strong>de</strong> sa naissance.<br />

Pour toutes les rencontres : renseignements auprès<br />

du service <strong>de</strong>s Re<strong>la</strong>tions avec le Public.


L’ENSEMBLEARTISTIQUE<br />

UNE TROUPE Cyril Anrep, Charles-Roger Bour, Laurent Charpentier, Céline Carrère, Jauris<br />

Casanova, Ana Das Chagas, Valérie Dashwood, Philippe Demarle, Marie-Armelle Deguy,<br />

Sandra Faure, Gaëlle Guillou, Sarah Karbasnikoff, Stéphane Krähenbühl, Olivier Le Borgne,<br />

A<strong>la</strong>in Libolt, Gérald Maillet, Walter N’Guyen, Hugues Quester, Pascal Vuillemot<br />

UN AUTEUR Fabrice Melquiot • UN MUSICIEN Jefferson Lembeye • UN SCÉNOGRAPHE Yves Collet<br />

UN COLLABORATEUR ARTISTIQUE François Regnault<br />

L’ENSEMBLE ARTISTIQUE<br />

DU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

réunit les col<strong>la</strong>borateurs qui accompagnent<br />

Emmanuel Demarcy-Mota <strong>de</strong>puis bientôt dix<br />

ans, <strong>de</strong> l’aventure <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s<br />

Millefontaines, à celle <strong>de</strong>s sept années passées<br />

ensemble à <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Reims (CDN), jusqu’à<br />

aujourd’hui, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />

Un Collectif artistique é<strong>la</strong>rgi, une troupe fortement<br />

constituée : acteurs, musicien, scénographe et<br />

col<strong>la</strong>borateurs, tous étaient encore récemment à<br />

l’œuvre pour <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> tournée <strong>de</strong> Casimir<br />

et Caroline d’Horváth.<br />

Une gran<strong>de</strong> partie d’entre eux avait présenté<br />

les saisons précé<strong>de</strong>ntes au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />

Peine d’amour perdue <strong>de</strong> Shakespeare, Six<br />

Personnages en quête d’auteur <strong>de</strong> Piran<strong>de</strong>llo,<br />

Rhinocéros d’Ionesco, Homme pour Homme<br />

<strong>de</strong> Brecht, ainsi que Ma vie <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>lle et<br />

Marcia Hesse <strong>de</strong> Fabrice Melquiot au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong>s Abbesses.<br />

«Ensemble, nous éprouvons <strong>la</strong> nécessité<br />

constante <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> recherches,<br />

<strong>de</strong> “<strong>la</strong>boratoires” qui permettent à <strong>la</strong> fois<br />

<strong>de</strong> traverser l’œuvre d’un auteur et <strong>de</strong><br />

s’interroger sur les formes <strong>de</strong> représentations<br />

et d’interprétations».<br />

Au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, désormais, cet Ensemble<br />

artistique, inventera donc, à côté <strong>de</strong>s spectacles<br />

présentés, d’autres formes al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mise en espace d’auteurs contemporains, jusqu’à<br />

leur représentation : « Les yeux bandés,<br />

l’œil écoute » en passant par <strong>de</strong>s expériences<br />

d’écritures comme celle du « Bal Littéraire » et<br />

<strong>de</strong>s petites formes quitteront le <strong>Théâtre</strong> pour<br />

aller à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> nouveaux publics dans<br />

Paris et ses alentours :<br />

LES SAMEDIS<br />

DU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />

Des samedis, du début d’après-midi à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />

soirée, vous pourrez aussi rencontrer les équipes<br />

artistiques autour <strong>de</strong>s spectacles : ateliers <strong>de</strong><br />

jeu avec les acteurs, d’écriture avec les auteurs,<br />

<strong>de</strong> danse avec les chorégraphes et les danseurs,<br />

lectures, mises en espace, conférences<br />

et débats.<br />

LES BALS LITTÉRAIRES<br />

Un tour <strong>de</strong> mémoire en vingt souvenirs, par six<br />

auteurs qui vous invitent à <strong>la</strong> danse. Proposés en<br />

soirée, les bals littéraires alternent <strong>de</strong>s moments<br />

<strong>de</strong> lectures, par les auteurs, <strong>de</strong>s différents chapitres<br />

d’une histoire d’amour écrite en commun<br />

et <strong>de</strong>s invitations à <strong>la</strong> danse. Le temps d’une<br />

vingtaine <strong>de</strong> chansons, vous apprendrez comment<br />

Elle et Lui se rencontrèrent, comment ils<br />

s’aimèrent, comment ils finirent. Des souvenirs<br />

qui <strong>de</strong>viennent les vôtres, à mesure que vous<br />

les danserez.<br />

LES YEUX BANDÉS,<br />

L’ŒIL ÉCOUTE<br />

Le principe est simple : <strong>de</strong>s textes courts interprétés<br />

en direct par les comédiens dans un univers<br />

sonore créé pour l’occasion… pour <strong>de</strong>s<br />

spectateurs dont nous avons bandé les yeux.<br />

Expérience auditive et imaginaire, Les Yeux<br />

bandés, l’œil écoute seront proposés au<br />

<strong>Théâtre</strong> mais d’abord « hors les murs » dans les<br />

écoles, les maisons <strong>de</strong> quartiers, les cafés et<br />

toutes sortes <strong>de</strong> lieux insolites à découvrir…<br />

Dates et renseignements auprès <strong>de</strong>s services<br />

<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions publiques.<br />

«POÉSIE POUR POUVOIR »<br />

Le théâtre se doit à <strong>la</strong> poésie. Il en faisait partie<br />

autrefois. Il y revient : combien d’écrivains <strong>de</strong><br />

théâtre aujourd’hui aspirent à <strong>la</strong> poésie !<br />

Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> proposera <strong>de</strong>s Consultations<br />

poétiques, <strong>de</strong>s lectures, <strong>de</strong>s petites formes,<br />

<strong>de</strong>s rencontres entre poésie et musique dans<br />

<strong>de</strong>s espaces réinventés pour l’occasion avec<br />

les poètes.<br />

© Michel Chassat<br />

85


ANGELIN PRELJOCAJ I BERLINER ENSEMBLE I<br />

ROBERT WILSON I CLAUS PEYMANN I<br />

CHRISTIAN ZACHARIAS I DAVID LESCOT I<br />

HEINER GOEBBELS I TARAF DE BUCAREST I<br />

MOHAMAD MOTAMEDI I GUY CASSIERS I<br />

JEAN-FRANÇOIS HEISSER I ANTONIA<br />

CONTRERAS I CHAPARRO DE MALAGA I<br />

PREM KUMAR MALLIK & FAMILY I FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL<br />

DEMARCY-MOTA I FRANÇOIS VERRET I ANNE TERESA DE<br />

KEERSMAEKER I AMJAD ALI KHAN I BRICE LEROUX I HEINER<br />

MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL I JEAN GUIDONI I PINA BAUSCH I<br />

JOAQUIM KÜHN I MICHAEL WOLLNY I 17 HIPPIES I ALENA BAEVA I<br />

KATIA SKANAVI I JAYANTHI KUMARESH I RENATA ROSA I LIA<br />

RODRIGUES I XAVIER PHILLIPS I GILLES JOBIN I MERCE<br />

CUNNINGHAM I EN CHORDAIS I BORIS CHARMATZ I QUATUOR<br />

KUSS I JÉRÔME BEL I CIE TEATROCINEMA I JAMES THIERRÉE I CAFÉ<br />

ZIMMERMANN I SOPHIE KARTHÄUSER I ASCANIO CELESTINI I<br />

CHARLES TORDJMAN I MAURO GIOIA I ALTAN I ROBYN ORLIN I<br />

QUATUOR TAKÁCS I BUNUN I LEMI PONIFASIO I BÉRANGÈRE<br />

JANNELLE I AKBAR KHAMISU KHAN I ALISSA MARGULIS I NATHAN<br />

BRAUDE I JULIEN LIBEER I MATHILDE MONNIER I GRAF MOURJA<br />

EVHHENY BRAKMAN I ROUTE DE GENSIS KAHN I ALAIN PLATEL I<br />

ENSEMBLE DE MUSIQUE CLASSIQUE TURQUE I MICHEL VINAVER I<br />

ORIZA HIRATA I ARNAUD MEUNIER I HOFESH SCHECHTER I ZÜLFÜ<br />

LIVANELI I AURÉLIEN BORY I THÉÂTRE DROMESKO I FERNANDO<br />

PESSOA I CLAUDE RÉGY I BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ<br />

GUBERNA I FABIO BIONDI I EUROPA GALANTE I HANS VAN DEN<br />

BROECK I BENJAMIN ALARD I MAGUY MARIN I PEEPING TOM I<br />

JEAN-EFFLAM BAVOUZET I MAJORSTUEN I DANIEL DANIS I<br />

VÉRONIQUE BELLEGARDE I FILOMENA MORETTI I MARIA DE<br />

MEDEIROS I LUCINDA CHILDS I BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU<br />

RHIN I MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA I SHUBHRA<br />

GUHA I SANKAI JUKU I USHIO AMAGATSU I SHANTALA<br />

SHIVALINGAPPA I PADMINI CHETTUR I JAN LAUWERS &<br />

NEEDCOMPANY I ALISERA GHORBANI I KRONOS QUARTET I ALIM<br />

QASIMOV I AKRAM KHAN I WERNER GÜRA I ANKE VONDUNG I<br />

CHRISTOPH BERNER I BALLET DE L’OPÉRA DE LYON I TRISHA<br />

BROWN I RALF LEMON I GREGORY MAQOMA I JULIE BÉRÈS I<br />

CHRISTIAN RIZZO I FRANK-PETER ZIMMERMANN I ENRICO PACE I<br />

MUSIQUES DU TOIT DU MONDE I ISRAEL GALVÁN I SUSANNE LINKE<br />

I SAVION GLOVER I TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE I JAN FABRE I<br />

2 pl. du châtelet Paris 4 - tel. 01 42 74 22 77<br />

www.theatre<strong>de</strong><strong>la</strong>ville-paris.com

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