booklet 2009/2010 - Théâtre de la Ville
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<strong>2009</strong><strong>2010</strong><br />
théâtredansemusiquemusiques du mon<strong>de</strong>
édito<br />
Le théâtre, comme <strong>la</strong> danse, a une force effrayante.<br />
Sans doute parce qu’on y voit les corps<br />
comme nulle part ailleurs et que <strong>la</strong> parole y est<br />
encore un événement. On y surexpose le mon<strong>de</strong>.<br />
Dans cet esprit, cette nouvelle saison s’engage<br />
sur <strong>de</strong>s chemins singuliers, s’aventure dans<br />
d’autres formes <strong>de</strong> représentations, avec <strong>de</strong>s<br />
artistes qui renouvellent les perceptions et nous<br />
orientent vers <strong>de</strong>s territoires à découvrir.<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> est un lieu <strong>de</strong> partage,<br />
ouvert sur le mon<strong>de</strong> et ses expérimentations<br />
artistiques, fondé sur l’alliance <strong>de</strong>s différents<br />
arts, danse, théâtre et musique. Aussi avonsnous<br />
cherché, sous le signe <strong>de</strong> l’exigence artistique,<br />
à inventer une trajectoire fidèle au projet<br />
dont nous avons rêvé, pour parvenir à ce que<br />
chacune <strong>de</strong> ces pratiques puisse produire le<br />
meilleur d’elle-même, en définissant plusieurs<br />
axes principaux.<br />
La création<br />
Elle est indispensable. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l’art<br />
se renouvelle, qu’il expérimente sans cesse,<br />
non pas pour le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouveauté à tout<br />
prix, ou pour contredire ou scandaliser, mais<br />
pour s’arracher à <strong>la</strong> routine, à soi-même. « Se<br />
déprendre <strong>de</strong> soi-même », disait Michel Foucault.<br />
Un <strong>Théâtre</strong>, donc, qui soit d’abord un lieu<br />
pour <strong>la</strong> création. Ce mot peut paraître galvaudé.<br />
Pourtant il signifie que l’on ne se contente<br />
pas d’organiser du déjà-vu mais que l’on s’oblige<br />
à révéler <strong>de</strong>s œuvres, prendre <strong>de</strong>s risques<br />
aussi bien esthétiques qu’éthiques, créer <strong>de</strong>s<br />
spectacles qui témoignent non seulement <strong>de</strong><br />
notre époque, mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont les<br />
auteurs y répon<strong>de</strong>nt. La création <strong>de</strong>meure un<br />
acte <strong>de</strong> résistance à toute forme <strong>de</strong> normalisation<br />
culturelle. Ainsi cette saison, nous avons<br />
souhaité développer notamment le partenariat<br />
avec le Festival d’Automne à Paris, dans <strong>la</strong><br />
volonté commune d’accueillir <strong>de</strong>s œuvres significatives,<br />
internationales et pluridisciplinaires.<br />
Il nous faut aussi réfléchir à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion du<br />
théâtre, <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse et <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique, tant<br />
auprès du grand public, qui est d’abord celui<br />
<strong>de</strong> Paris, qu’auprès <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> ses banlieues<br />
proches et moins proches. S’adresser à <strong>de</strong><br />
nouveaux spectateurs, faire <strong>de</strong> nouvelles tentatives<br />
en direction <strong>de</strong>s milieux sco<strong>la</strong>ires et universitaires,<br />
souvent parents pauvres <strong>de</strong>s activités<br />
artistiques. Nous chercherons à inventer<br />
encore d’autres modèles <strong>de</strong> diffusion pour que<br />
les spectacles créés et présentés au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> puissent circuler, se faire connaître<br />
ailleurs, au travers <strong>de</strong> liens nouveaux avec<br />
d’autres théâtres tant en France qu’à l’étranger.<br />
Les Maîtres<br />
La création ne doit pas s’opposer à l’exploration<br />
du passé, à <strong>la</strong> mémoire, à l’Histoire. La conjoncture<br />
théâtrale actuelle, c’est une <strong>de</strong> mes convictions,<br />
a tendance parfois à se détacher <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mémoire du <strong>Théâtre</strong>, ou plutôt <strong>de</strong> son histoire.<br />
Le théâtre, dont l’acte a toujours lieu dans l’instant,<br />
se passe <strong>de</strong> mémoire, en un sens, mais<br />
Antoine Vitez insistait toujours pour dire que les<br />
grands acteurs incarnent, qu’ils le veuillent ou<br />
non, <strong>la</strong> mémoire et l’histoire <strong>de</strong>s rôles.<br />
Rien ne se fait qu’avec le temps ; aussi est-il<br />
vrai que <strong>la</strong> fidélité aux artistes suppose le respect<br />
et <strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s grands Maîtres<br />
du passé, et donc aussi <strong>de</strong>s Maîtres d’aujourd’hui.<br />
Aussi bien, dans <strong>la</strong> saison qui s’annonce,<br />
<strong>la</strong>isseront nous <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce libre à certains Maîtres<br />
du <strong>Théâtre</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Musique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Danse, pour<br />
qu’ils nous donnent encore <strong>de</strong> leurs Leçons. Il<br />
ne s’agit pas d’hommages – ce mot est parfois<br />
bien funèbre – mais <strong>de</strong> rencontres ou <strong>de</strong> retrouvailles,<br />
au grand sens du mot entre un artiste<br />
en scène et le public dans <strong>la</strong> salle.
Jeunes artistes et nouveaux<br />
horizons<br />
Du même mouvement où nous voulons défendre<br />
les maîtres et le regard sur plusieurs générations,<br />
nous souhaitons aussi soutenir les jeunes<br />
compagnies, faire <strong>de</strong> nouvelles rencontres,<br />
découvrir <strong>de</strong> nouveaux talents et rester attentifs<br />
aux expériences, aux contenus et aux formes<br />
nouvelles.<br />
Sans doute <strong>la</strong> société <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
le renouvellement incessant et rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
formes: vite, vite, encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> chair fraîche, celle<br />
d’hier matin est déjà faisandée. Je ne partage<br />
pas ce point <strong>de</strong> vue, même si je prône l’expérimentation.<br />
Si nous donnons une chance à <strong>de</strong><br />
jeunes artistes sur lesquels on fait un pari, c’est<br />
plutôt pour entreprendre avec eux un chemin<br />
commun. C’est une histoire d’amour, et non pas<br />
<strong>de</strong> calcul ou d’évaluation statistique.<br />
Intersections<br />
Je me réjouis <strong>de</strong> défendre les artistes, assez<br />
nombreux dans les temps récents, capables <strong>de</strong><br />
modifier les frontières entre les arts, en inventant<br />
à chaque fois <strong>de</strong> nouvelles modalités et <strong>de</strong><br />
nouvelles formes <strong>de</strong> leurs rencontres. Un artiste<br />
authentique est tout à fait capable <strong>de</strong> refon<strong>de</strong>r<br />
sa discipline… autrement : <strong>de</strong>s danseurs<br />
qui parlent, <strong>de</strong>s musiciens qui jouent <strong>de</strong>s rôles,<br />
<strong>de</strong>s interprètes qui se taisent, pour donner sa<br />
valeur au silence, pour habiter l’espace et pour<br />
exalter le temps. Je souhaite que notre projet<br />
s’accompagne aussi <strong>de</strong> réflexions sur l’état<br />
actuel et sur l’avenir ou <strong>la</strong> <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong> ces différents<br />
arts. Ainsi, Heiner Goebbels, et son invention<br />
du Concert musical, offrira dans <strong>de</strong>s cadres<br />
insolites <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> T. S. Eliot, B<strong>la</strong>nchot, Kafka<br />
et Beckett, chants en ang<strong>la</strong>is par le Hilliard<br />
Ensemble. Guy Cassiers, qui a remporté un réel<br />
succès avec son Triptyque l’an <strong>de</strong>rnier, fera<br />
une mise en scène du grand roman Au-<strong>de</strong>ssous<br />
du Volcan, <strong>de</strong> Malcolm Lowry. Angelin<br />
Preljocaj, se proposera audacieusement <strong>de</strong><br />
dire / danser le sublime Funambule <strong>de</strong> Jean<br />
Genet. Jan Fabre proposera un solo écrit par<br />
lui-même. Voilà bien, avec Maguy Marin, Aurélien<br />
Bory, <strong>la</strong> compagnie chilienne Teatrocinema,<br />
Jan Lauwers et bien d’autres, <strong>de</strong>s artistes<br />
<strong>de</strong>ssinant <strong>de</strong> nouveaux cadastres, dép<strong>la</strong>çant<br />
les cloisons, ouvrant <strong>de</strong>s trappes, creusant <strong>de</strong>s<br />
terriers ou déployant leurs ailes dans <strong>de</strong> nouveaux<br />
espaces entre <strong>la</strong> scène, le corps, l’image,<br />
le cinéma, l’objet…<br />
Poétique <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues et troupes<br />
étrangères<br />
« Il ne faut pas avoir peur <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues étrangères,<br />
au contraire; j’ai toujours pensé que, si on<br />
regar<strong>de</strong> longtemps et soigneusement les gens<br />
quand ils parlent, on comprend tout. Moi je vous<br />
parle étranger et vous aussi, alors, on sera vite<br />
sur <strong>la</strong> même longueur d’on<strong>de</strong> » Cette phrase<br />
que Bernard-Marie Koltès fait dire à Léone dans<br />
Combat <strong>de</strong> nègre et <strong>de</strong> chiens, nous souhaitons<br />
aujourd’hui <strong>la</strong> reprendre à notre compte. Ainsi,<br />
David Lescot mettra en scène L’Européenne et<br />
réunira pour l’occasion une troupe française,<br />
italienne, portugaise et slovaque. De même,<br />
l’auteur japonais Oriza Hirata travaillera à une<br />
adaptation <strong>de</strong> Par-<strong>de</strong>ssus bord, <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong><br />
Michel Vinaver, qu’Arnaud Meunier mettra en<br />
scène avec une troupe franco-japonaise.<br />
Ainsi, nous continuerons à faire entendre <strong>la</strong> part<br />
poétique <strong>de</strong> ces <strong>la</strong>ngues, à réunir dans un même<br />
espace ceux qui <strong>la</strong> parle et l’enten<strong>de</strong>, à voir se<br />
côtoyer dans <strong>la</strong> salle et sur <strong>la</strong> scène <strong>de</strong>s communautés<br />
linguistiques différentes.<br />
Le retour du Berliner Ensemble au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Ville</strong> est aussi un événement. Il n’y était pas venu<br />
<strong>de</strong>puis 1960. La venue <strong>de</strong> L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />
<strong>de</strong> Brecht témoigne <strong>de</strong> l’art d’acteurs d’une<br />
gran<strong>de</strong> troupe sachant chanter, aptes à rapprocher<br />
plutôt l’opéra, ou <strong>la</strong> comédie musicale, du<br />
théâtre, que l’inverse. Robert Wilson est, on le<br />
sait, l’un <strong>de</strong> ceux qui maîtrisent à <strong>la</strong> perfection<br />
l’image scénique et le temps musical, et l’exercice<br />
<strong>de</strong>s voix dans cet Opéra <strong>de</strong> quat’sous relève<br />
du grand art. Que le Richard II <strong>de</strong> Shakespeare,<br />
monté par C<strong>la</strong>us Peymann, metteur en scène<br />
trop peu invité en France, fasse aussi honneur à<br />
ce Berliner Ensemble qu’il dirige, signifie bien<br />
que théâtre allemand et théâtre français ont<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s connivences.<br />
Ensemble artistique<br />
Le dramaturge, l’auteur, le scénographe, le<br />
musicien et <strong>la</strong> troupe d’acteurs qui m’accompagnent<br />
constituent l’Ensemble artistique du<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Car on réussit bien un spectacle<br />
non seulement parce qu’on s’entoure d’artistes<br />
<strong>de</strong> talent, mais surtout parce qu’on parvient<br />
à travailler et à inventer ensemble. Ce<strong>la</strong><br />
suppose que le lieu où travaillent ces artistes<br />
soit non seulement un lieu <strong>de</strong> représentation,<br />
mais aussi l’endroit d’une réflexion continue, un<br />
espace <strong>de</strong> recherche et d’interrogations sur les<br />
auteurs et les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> représentations. Pour<br />
que le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> soit un lieu en mouvement,<br />
un lieu d’intense vitalité artistique, cet<br />
« Ensemble artistique » tiendra aussi une p<strong>la</strong>ce<br />
importante, en s’impliquant dans <strong>de</strong>s ateliers<br />
avec <strong>de</strong>s lycéens, <strong>de</strong>s étudiants et aussi <strong>de</strong>s<br />
amateurs, en s’aventurant sur <strong>de</strong>s terrains nouveaux<br />
à <strong>la</strong> rencontre d’autres spectateurs.<br />
Enfants<br />
« Qui nous indiquera <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’enfant », dit<br />
le poète.<br />
On peut toujours terminer par les enfants. Jouer<br />
est commun après tout à l’enfant et à l’acteur,<br />
et je souhaite que le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> s’adresse<br />
le plus souvent possible à eux.<br />
Ils pourront donc voir Wanted Petu<strong>la</strong> <strong>de</strong> Fabrice<br />
Melquiot, auteur associé, qui caresse dans ce<br />
texte quelques nouveaux mythes chers aux<br />
enfants ainsi que quelques questions qui leur<br />
sont propres, mais aussi un spectacle <strong>de</strong><br />
marionnettes du Kera<strong>la</strong>, au sud <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, reprenant<br />
les anciennes légen<strong>de</strong>s du Mâhabhârata,<br />
histoires fabuleuses et héros inconnus.<br />
C’est au travers <strong>de</strong> nos expériences quotidiennes<br />
qu’il nous faut essayer d’entrevoir le<br />
théâtre <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. Nous vivons une époque à<br />
<strong>la</strong> croisée <strong>de</strong>s chemins, pas seulement politiques<br />
mais aussi artistiques. De quoi <strong>la</strong> culture<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>main sera-t-elle faite ? Il nous appartient à<br />
nous autres, metteurs en scène et acteurs, chorégraphes<br />
et danseurs, <strong>de</strong> continuer à chercher<br />
<strong>de</strong>s voies nouvelles.<br />
Emmanuel Demarcy-Mota.<br />
1
2<br />
septembre<br />
THÉÂTRE<br />
BERLINER ENSEMBLE p. 5<br />
BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON<br />
Die Dreigroschenoper I L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous p.6<br />
DAVID LESCOT<br />
L’Européenne p. 10<br />
La Commission centrale <strong>de</strong> l’enfance p. 11<br />
HEINER GOEBBELS p. 12<br />
I went to the house but did not enter<br />
DANSE<br />
ANGELIN PRELJOCAJ I JEAN GENET p. 35<br />
MUSIQUE<br />
CHRISTIAN ZACHARIAS p. 55<br />
MUSIQUES DU MONDE<br />
TARAF DE BUCAREST p. 63<br />
LA JEUNE GÉNÉRATION IRANIENNE p. 63<br />
octobre<br />
THÉÂTRE<br />
MALCOLM LOWRY I GUY CASSIERS p. 13<br />
Sous le volcan<br />
FABRICE MELQUIOT I p. 14<br />
EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
Wanted Petu<strong>la</strong> I jeune public - tout public<br />
DANSE<br />
FRANÇOIS VERRET p. 36<br />
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER p. 37<br />
MUSIQUE<br />
novembre<br />
THÉÂTRE<br />
J.F HEISSER I A. CONTRERAS I C. DE MALAGA p. 56<br />
MUSIQUES DU MONDE<br />
HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL p. 16<br />
Philoctète<br />
DANSE<br />
BRICE LEROUX p. 36<br />
PINA BAUSCH p. 38<br />
LIA RODRIGUES p. 39<br />
MUSIQUE<br />
ALENA BAEVA I KATIA SKANAVI p. 56<br />
XAVIER PHILLIPS p. 56<br />
CHANSON<br />
JEAN GUIDONI p. 64<br />
JAZZ / MUSIQUES DU MONDE<br />
décembre<br />
THÉÂTRE<br />
JOACHIM KÜHN I MICHAEL WOLLNY p. 65<br />
17 HIPPIES p. 65<br />
Autour <strong>de</strong> Berlin 1989 / <strong>2009</strong><br />
COMPAGNIE TEATROCINEMA p. 18<br />
Sin Sangre<br />
JAMES THIERRÉE Raoul p. 19<br />
DANSE<br />
JAYANTHI KUMARESH In<strong>de</strong> p. 66<br />
RENATA ROSA I KARIRI-XOCO Brésil p. 66<br />
GILLES JOBIN p. 39<br />
MERCE CUNNINGHAM p. 40<br />
BORIS CHARMATZ p. 41<br />
JÉRÔME BEL p. 41<br />
Autour <strong>de</strong> « Nearly Ninety »<br />
MUSIQUE<br />
QUATUOR KUSS p. 57<br />
CAFÉ ZIMMERMANN I S. KARTHÄUSER p. 57<br />
MUSIQUES DU MONDE<br />
EN CHORDAIS Grèce p. 66<br />
PREM KUMAR MALLIK In<strong>de</strong> p. 64<br />
USTAD AMJAD ALI KHAN In<strong>de</strong> p. 64<br />
janvier<br />
THÉÂTRE<br />
ASCANIO CELESTINI I<br />
CHARLES TORDJMANN p. 20<br />
La Fabbrica<br />
ÖDÖN VON HORVÁTH I p. 22<br />
EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
Casimir et Caroline<br />
MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANNELLE p. 24<br />
Amphitryon<br />
DANSE<br />
ROBYN ORLIN p. 42<br />
LEMI PONIFASIO p. 42<br />
MUSIQUE<br />
QUATUOR TAKÁCS p. 57<br />
3 CONCERTS EN 1 p. 58<br />
J. Libeer I N. Brau<strong>de</strong> I A. Margulis<br />
MUSIQUES DU MONDE / CHANSON<br />
ALTAN Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> p. 67<br />
MAURO GIOIA Italie p. 67<br />
BUNUN I PIUMA Chine / Taïwan p. 67<br />
SIND ET BALOUTCHISTAN Pakistan p. 68
<strong>2009</strong><strong>2010</strong><br />
février<br />
THÉÂTRE<br />
THÉÂTRE DROMESKO p. 25<br />
Arrêtez le mon<strong>de</strong>, je voudrais <strong>de</strong>scendre<br />
M. VINAVER I O. HIRATA I A. MEUNIER p. 26<br />
Par-<strong>de</strong>ssus bord / Tori no tobu takasa<br />
AURÉLIEN BORY I CIE 111 p. 27<br />
Sans objet<br />
DANSE<br />
MATHILDE MONNIER p. 43<br />
ALAIN PLATEL p. 43<br />
HOFESH SHECHTER p. 44<br />
MUSIQUE<br />
GRAF MOURJA I EVGHENY BRAKHMAN p. 59<br />
POÉSIE / MUSIQUES DU MONDE<br />
LA ROUTE DE GENGIS KHAN Mongolie p. 68<br />
ENSEMBLE D’ISTANBUL Turquie p. 69<br />
ZÜLFÜ LIVANELI Turquie p. 69<br />
NAZIM HIKMET Turquie p. 69<br />
mai<br />
THÉÂTRE<br />
JAN LAUWERS I NEEDCOMPANY<br />
La Maison <strong>de</strong>s cerfs<br />
p. 31<br />
JULIE BERÈS Sous les visages<br />
DANSE<br />
L’In<strong>de</strong> aux Abbesses<br />
p. 32<br />
- SHANTALA SHIVALINGAPPA p. 48<br />
- PADMINI CHETTUR p. 48<br />
- AKRAM KHAN<br />
BALLET NATIONAL DE L’OPÉRA DE LYON<br />
p. 49<br />
- PROGRAMME AMÉRICAIN p. 50<br />
- JÉRÔME BEL p. 50<br />
GREGORY MAQOMA p. 51<br />
CHRISTIAN RIZZO<br />
MUSIQUE<br />
p. 51<br />
KRONOS QUARTET I A. QASIMOV p. 60<br />
W. GÜRA I A. VONDUNG I C. BERNER p. 61<br />
F.-P. ZIMMERMANN I E. PACE<br />
MUSIQUES DU MONDE<br />
p. 61<br />
A.GHORBANI Iran p. 71<br />
PANDIT JASRAJ In<strong>de</strong> p. 72<br />
MUSIQUE DU TOIT DU MONDE<br />
Pakistan-Afghanistan<br />
p. 72<br />
mars<br />
THÉÂTRE<br />
FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY p. 28<br />
O<strong>de</strong> maritime<br />
DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE p. 29<br />
Terre Océane<br />
DANSE<br />
BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA p. 45<br />
HANS VAN DEN BROECK p. 45<br />
MAGUY MARIN p. 46<br />
PEEPING TOM p. 46<br />
MUSIQUE<br />
FABIO BIONDI I EUROPA GALANTE p. 59<br />
BENJAMIN ALARD p. 59<br />
JEAN-EFFLAM BAVOUZET p. 60<br />
MUSIQUES DU MONDE<br />
MARJORSTUEN Norvège p. 70<br />
avril<br />
THÉÂTRE<br />
BERLINER ENSEMBLE<br />
SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN p. 8<br />
Richard II<br />
BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON<br />
L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous p. 6<br />
MARIONNETTES DU KERALA p. 30<br />
jeune public - tout public<br />
DANSE<br />
BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN I p. 47<br />
LUCINDA CHILDS<br />
SANKAI JUKU p. 47<br />
MUSIQUE<br />
FILOMENA MORETTI p. 60<br />
CHANSON / MUSIQUES DU MONDE<br />
MARIA DE MEDEIROS p. 70<br />
SUBHRA GUHA In<strong>de</strong> p. 71<br />
juin<br />
THÉÂTRE<br />
JAN FABRE p. 33<br />
Another Sleepy Dusty Delta Day<br />
DANSE<br />
ISRAEL GALVÁN p. 52<br />
SUSANNE LINKE p. 52<br />
SAVION GLOVER p. 53<br />
MUSIQUES DU MONDE<br />
TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE p. 73<br />
3
théâtre<br />
AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
BERLINER ENSEMBLE<br />
BERTOLT BRECHT I KURT WEILL<br />
ROBERT WILSON<br />
Die Dreigroschenoper<br />
L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />
spectacle en allemand sous-titré<br />
WILLIAM SHAKESPEARE<br />
CLAUS PEYMANN<br />
Richard II<br />
spectacle en allemand sous-titré<br />
D’APRÈS MALCOM LOWRY<br />
GUY CASSIERS<br />
Sous le volcan CRÉATION<br />
spectacle en néer<strong>la</strong>ndais sous-titré<br />
HEINER GOEBBELS<br />
TEXTES T.S. ELLIOT I BLANCHOT I KAFKA I BECKETT<br />
I went to the house<br />
but did not enter<br />
concert scénique en ang<strong>la</strong>is sous-titré<br />
ÖDÖN VON HORVÁTH<br />
EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
Casimir et Caroline REPRISE<br />
FERNANDO PESSOA<br />
CLAUDE RÉGY<br />
O<strong>de</strong> maritime CRÉATION<br />
JAMES THIÉRRÉE<br />
Raoul CRÉATION<br />
JAN LAUWERS<br />
& NEEDCOMPANY<br />
La Maison <strong>de</strong>s cerfs CRÉATION<br />
théâtre - danse - musique<br />
JEUNE PUBLIC - TOUT PUBLIC<br />
AUX ABBESSES<br />
FABRICE MELQUIOT<br />
EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
Wanted Petu<strong>la</strong> RECRÉATION<br />
MARIONNETTES<br />
TRADITIONNELLES<br />
DU KERALA<br />
Pâvakathakali INDE<br />
AUX ABBESSES<br />
DAVID LESCOT<br />
L’Européenne CRÉATION<br />
La Commission centrale<br />
<strong>de</strong> l’enfance<br />
HEINER MÜLLER<br />
JEAN JOURDHEUIL<br />
Philoctète CRÉATION<br />
COMPAGNIE TEATROCINEMA<br />
D’APRÈS ALESSANDRO BARICCO<br />
Sin Sangre<br />
spectacle en espagnol sous-titré<br />
ASCANIO CELESTINI<br />
CHARLES TORDJMAN<br />
La Fabbrica CRÉATION<br />
MOLIÈRE<br />
BÉRANGÈRE JANNELLE<br />
Amphitryon CRÉATION<br />
MICHEL VINAVER<br />
ORIZA HIRATA<br />
ARNAUD MEUNIER<br />
Par-<strong>de</strong>ssus bord CRÉATION<br />
spectacle en japonais et français sous-titré<br />
AURÉLIEN BORY I CIE 111<br />
Sans objet CRÉATION<br />
théâtre - cirque - danse<br />
DANIEL DANIS<br />
VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />
Terre océane CRÉATION<br />
JULIE BÉRÈS<br />
Sous les visages<br />
théâtre visuel<br />
JAN FABRE<br />
Another Sleepy Dusty Delta Day<br />
théâtre - danse en ang<strong>la</strong>is sous-titré<br />
AU THÉÂTRE SILVIA MONFORT<br />
THÉÂTRE DROMESKO<br />
Arrêtez le mon<strong>de</strong>,<br />
je voudrais <strong>de</strong>scendre<br />
théâtre - cirque - danse
L’Opéra <strong>de</strong>Quat’sous © Lesley Leslie-Spinks<br />
Le Berliner Ensemble<br />
au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
Le Berliner Ensemble à Paris. Avec<br />
L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous (en allemand,<br />
Die Dreigroschenoper) <strong>de</strong> Bertolt<br />
Brecht, musique <strong>de</strong> Kurt Weill, mise en<br />
scène <strong>de</strong> Robert Wilson, et Richard II<br />
<strong>de</strong> Shakespeare, mise en scène<br />
<strong>de</strong> C<strong>la</strong>us Peymann, l’actuel directeur<br />
du Berliner Ensemble.<br />
Le Berliner Ensemble<br />
C’est d’abord une troupe fondée par Bertolt<br />
Brecht et Helene Weigel en 1949, après <strong>la</strong><br />
création <strong>de</strong> Mère Courage. En 1954 il s’installe<br />
à son siège actuel, le Theater am Schiffbauerdamm.<br />
Se succé<strong>de</strong>ront à sa tête après <strong>la</strong> mort<br />
<strong>de</strong> Brecht en 1956, Helene Weigel, Ruth Berghaus,<br />
Manfred Wekwerth, puis une direction<br />
collective (Matthias Langhoff, Fritz Marquardt,<br />
Heiner Müller, Peter Palitzsch et Peter Za<strong>de</strong>k).<br />
C’est en 1999 que C<strong>la</strong>us Peymann, après avoir<br />
dirigé le Schauspielhaus <strong>de</strong> Bochum et le Burgtheater<br />
<strong>de</strong> Vienne, prend <strong>la</strong> direction du Berliner<br />
Ensemble. Il mettra d’abord l’accent sur <strong>la</strong> création<br />
<strong>de</strong> textes contemporains et <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssiques<br />
revisités, parmi lesquels Richard II <strong>de</strong> Shakespeare.<br />
Il montera ensuite plusieurs pièces <strong>de</strong><br />
Brecht et invitera <strong>de</strong> nombreux metteurs en<br />
scène à travailler avec <strong>la</strong> troupe: Robert Wilson,<br />
Peter Stein, Luc Bondy, etc…<br />
Le théâtre contemporain allemand occupe<br />
aujourd’hui une p<strong>la</strong>ce centrale au Berliner<br />
Ensemble, avec <strong>de</strong>s pièces d’Elfrie<strong>de</strong> Jelinek,<br />
Peter Handke et Albert Ostermaier.<br />
5
6<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL EN ALLEMAND, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />
DU 15 AU 18 SEPTEMBRE (1RE SÉRIE) AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />
DU 1 ER AU 4 AVRIL (2 E SÉRIE)<br />
BERLINER ENSEMBLE<br />
BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON<br />
Die Dreigroschenoper<br />
L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />
Opéra en un prologue et 8 tableaux<br />
<strong>de</strong> Bertolt Brecht d’après l’Opéra<br />
du Gueux <strong>de</strong> John Gay<br />
musique Kurt Weill<br />
mise en scène, décor, lumières Robert Wilson<br />
direction musicale, répétiteur<br />
Hans-Jörn Bran<strong>de</strong>nburg et Stefan Rager<br />
costumes Jacques Reynaud<br />
assisté <strong>de</strong> Yashi Tabassomi, Dejan Bucin<br />
assistante à <strong>la</strong> mise en scène<br />
Ann-Christin Rommen<br />
assistant décor Serge von Arx<br />
conseil dramaturgique Jutta Ferbers,<br />
Anika Bárdos<br />
lumières Andreas Fuchs<br />
avec Jürgen Holtz, Traute Hoess, Christina<br />
Drechsler, Stefan Kurt, Axel Werner, Gitte<br />
Reppin, Ange<strong>la</strong> Winkler, Georgios Tsivanoglou,<br />
Mathias Znidarec, Martin Schnei<strong>de</strong>r, Boris<br />
Jacoby, Christopher Nell, Dejan Buæin, Jörg<br />
Thieme, Uli Pleßmann, Heinrich Buttchereit,<br />
Janina Ru<strong>de</strong>nska, Ruth Glöss, Franziska Junge,<br />
Anke Engelsmann, Gabriele Völsch, Gerd<br />
Kunath, Walter Schmidinger<br />
musiciens<br />
Ulrich Bartel banjo, violoncelle, guitare,<br />
guitare hawaïenne, mandoline<br />
Hans-Jörn Bran<strong>de</strong>nburg harmonium, piano,<br />
célesta<br />
Tatjana Bu<strong>la</strong>va bandonéon<br />
Martin Klingeberg trompette<br />
Stefan Rager timbales, percussion<br />
Jonas Schoen ténor et soprano saxophone,<br />
c<strong>la</strong>rinette, basson<br />
Benjamin Wei<strong>de</strong>kamp alto, soprano et bariton<br />
saxophone<br />
Otwin Zipp trombone, double basse<br />
répétiteur Michael Wilhelmi<br />
son Jo Bauer<br />
Le Berliner Ensemble à Paris<br />
Le Berliner Ensemble, fondé par Brecht et Helene<br />
Weigel en 1949 à Berlin (alors Berlin-Est) est<br />
venu à Paris, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> alors <strong>Théâtre</strong><br />
Sarah-Bernhardt, en 1954, dans le cadre du Festival<br />
international d’art dramatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong><br />
Paris qui al<strong>la</strong>it <strong>de</strong> venir le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Nations en<br />
1957*. On put alors voir:<br />
1954 : La Cruche cassée <strong>de</strong> Kleist,<br />
Mère Courage <strong>de</strong> Brecht<br />
1955 : Le Cercle <strong>de</strong> craie caucasien <strong>de</strong> Brecht<br />
1957 : après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Brecht (1956),<br />
Mère Courage<br />
1960 : La Mère <strong>de</strong> Brecht d’après Gorki,<br />
Mère Courage, La Vie <strong>de</strong> Galilée, La Résistible<br />
ascension d’Arturo Ui.<br />
L’Opéra <strong>de</strong> Quat’sous © Lesley Leslie-Spinks
La venue <strong>de</strong> Brecht et <strong>de</strong> Mère Courage en 1954<br />
au <strong>Théâtre</strong> Sarah-Bernhardt, aura marqué un<br />
tournant dans l’histoire du théâtre en France.<br />
Ro<strong>la</strong>nd Barthes écrit en 1957 : « Lorsque j’ai vu<br />
<strong>la</strong> Mutter Courage du Berliner Ensemble, en<br />
1954, j’ai compris d’une façon c<strong>la</strong>ire […] qu’il y<br />
avait une responsabilité <strong>de</strong>s formes dramatiques,<br />
et que dans un spectacle, <strong>la</strong> mise en<br />
scène, les costumes, les décors, l’éc<strong>la</strong>irage et<br />
le jeu <strong>de</strong>s acteurs engageaient bien autre<br />
chose que le goût, quelque chose qui, en <strong>de</strong>rnière<br />
instance, est une vie morale essentielle,<br />
commune à <strong>la</strong> fois à l’œuvre, à ses interprètes<br />
et à ses spectateurs. »<br />
La venue <strong>de</strong> L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous mis en scène<br />
par Robert Wilson permettra au public <strong>de</strong> redécouvrir<br />
cette troupe prestigieuse.<br />
L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />
L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous est une œuvre toute tirée<br />
<strong>de</strong> L’Opéra du Gueux (The Beggar’s Opera) du<br />
dramaturge ang<strong>la</strong>is John Gay (1685-1732), qui<br />
eut un extraordinaire succès en 1728. Brecht,<br />
avec sa col<strong>la</strong>boratrice Elizabeth Hauptmann,<br />
en a repris assez fidèlement les personnages<br />
et l’histoire. On possè<strong>de</strong> d’ailleurs <strong>la</strong> musique<br />
du temps, due à Pepush, mais c’est à Kurt Weill<br />
que Brecht a <strong>de</strong>mandé celle <strong>de</strong> L’Opéra <strong>de</strong><br />
quat’sous.<br />
La forme donnée par Gay à cette œuvre est celle<br />
du Bal<strong>la</strong>d-Opera, forme originale du théâtre<br />
musical ang<strong>la</strong>is du XVIII e siècle.<br />
Le tour donné par Brecht et Weill à L’Opéra <strong>de</strong><br />
quat’sous n’en diffère pas notablement : dialogues<br />
et airs chantés. Le nombre <strong>de</strong>s morceaux<br />
chantés y est plus important que dans <strong>la</strong> plupart<br />
<strong>de</strong>s autres pièces <strong>de</strong> Brecht, et <strong>la</strong> représentation<br />
ressemble donc beaucoup à une<br />
vraie comédie musicale.<br />
Le thème dans les <strong>de</strong>ux cas correspond à ce<br />
que le Gueux formule si bien: «Tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pièce, vous pouvez constater une telle similitu<strong>de</strong><br />
entre <strong>la</strong> haute et <strong>la</strong> basse société qu’il est difficile<br />
<strong>de</strong> dire, pour ce qui est <strong>de</strong>s vices à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, si<br />
les gens <strong>de</strong> qualité imitent ceux <strong>de</strong>s grands chemins<br />
ou si c’est l’inverse qui se passe.»<br />
L’œuvre, créée en août 1928 au <strong>Théâtre</strong> Am<br />
Schiffbauerdamm, siège actuel du Berliner<br />
Ensemble, remporte un immense succès –<br />
«Brecht triomphe enfin»– et lui vaut une renommée<br />
internationale. François Regnault<br />
L’espace en arrière-p<strong>la</strong>n<br />
Brecht vou<strong>la</strong>it un théâtre épique, et dans le<br />
théâtre épique tous les éléments sont d’égale<br />
importance. Je me sens très proche <strong>de</strong> cette<br />
idée qu’un paysage n’est pas un décor <strong>de</strong><br />
théâtre mais une partie vivante d’un tout. L’espace<br />
et <strong>la</strong> sonorité du théâtre <strong>de</strong> Brecht sont<br />
très spécifiques. Il a créé un mon<strong>de</strong> personnel,<br />
un <strong>la</strong>ngage théâtral singulier, universel. Kurt<br />
Weill a apporté une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s contributions<br />
à <strong>la</strong> musique du XX e siècle.<br />
Dans le théâtre <strong>de</strong> Brecht, ce que je trouve<br />
intéressant c’est l’espace en arrière-p<strong>la</strong>n : <strong>de</strong>rrière<br />
le texte, <strong>la</strong> plus fine <strong>de</strong>s ironies, <strong>de</strong>rrière<br />
l’histoire, l’idée, <strong>de</strong>rrière les personnages <strong>de</strong>s<br />
histoires, et enfin <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong>rrière l’espace.<br />
C’est un grand défi <strong>de</strong> trouver cet autre côté <strong>de</strong><br />
l’œuvre, bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce qu’il y a immédiatement<br />
sur le papier. Bob Wilson<br />
AUTOUR DES SPECTACLES<br />
Rencontre « LE BERLINER ENSEMBLE À PARIS »<br />
DU THÉÂTRE DES NATIONS AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
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8<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 8 AU 11 AVRIL EN ALLEMAND, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />
BERLINER ENSEMBLE<br />
WILLIAM SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN<br />
Richard II<br />
Attaché à un théâtre sensible et direct, C<strong>la</strong>us Peymann offre le bouleversant<br />
Richard II qui a inauguré et marqué sa direction au Berliner Ensemble.<br />
traduction alleman<strong>de</strong> Thomas Brasch<br />
mise en scène C<strong>la</strong>us Peymann<br />
décor Achim Freyer<br />
costumes Maria-Elena Amos<br />
conseil dramaturgique Jutta Ferbers<br />
lumières Konrad Lin<strong>de</strong>nberg, Achim Feyer<br />
assistante à <strong>la</strong> mise en scène Tanja Weidner<br />
avec Maria Happel, Martin Seifert,<br />
Veit Schubert, Michael Maertens,<br />
Hanna Jürgens, Michael Rothmann,<br />
Markus Meyer, Peter Donath,<br />
Alexan<strong>de</strong>r Doering, Boris Jacoby,<br />
Manfred Karge, Axel Werner<br />
CLAUS PEYMANN<br />
C’est Giorgio Strehler qui, grâce au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> l’Europe, le fait connaître à Paris, avec La<br />
Bataille d’Arminius <strong>de</strong> Kleist (1983-84). Il est<br />
alors intendant au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Bochum, après<br />
avoir été metteur en scène indépendant, et <strong>de</strong><br />
1974 à 1979, avoir dirigé celui <strong>de</strong> Stuttgart. En<br />
1987, il est appelé au Burgtheater <strong>de</strong> Vienne,<br />
où, jusqu’en 1999, il impose sa vision critique<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> société et du mon<strong>de</strong> politique, notamment<br />
en montant contre vents, marées et polémiques,<br />
l’œuvre <strong>de</strong> Thomas Bernhard. E. S.<br />
En janvier 2000, C<strong>la</strong>us Peymann, qui vient <strong>de</strong><br />
quitter <strong>la</strong> direction du Burgtheater <strong>de</strong> Vienne,<br />
s’installe à Berlin où déjà plusieurs <strong>de</strong> ses spectacles<br />
ont été invités aux Rencontres Théâtrales.<br />
Un festival fondé au temps où <strong>la</strong> ville est séparée<br />
entre est et ouest, et qui chaque année, continue<br />
<strong>de</strong> réunir les dix meilleurs spectacles <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngue<br />
alleman<strong>de</strong>.<br />
Cette fois, il prend <strong>la</strong> direction du légendaire<br />
Berliner Ensemble, <strong>de</strong>venu dans les années 90<br />
le symbole et le <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunification.<br />
C’est donc le début d’un nouveau et formidable<br />
trajet dans <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong> cet infatigable directeur,<br />
metteur en scène.<br />
Pour marquer son arrivée, C<strong>la</strong>us Peymann monte<br />
le Richard II <strong>de</strong> Shakespeare. Coup d’éc<strong>la</strong>t<br />
<strong>de</strong>meuré au répertoire, et dont on ne se <strong>la</strong>sse<br />
pas. Il s’adjoint le scénographe Achim Freyer,<br />
qui invente le graphisme inhabituel d’un décor<br />
noir et b<strong>la</strong>nc. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Thomas Brasch –<br />
né en exil, mort à Berlin en 2001, un auteur qui<br />
a compté dans <strong>la</strong> vie théâtrale en Allemagne,<br />
et en France – une nouvelle traduction. Loin <strong>de</strong><br />
tout romantisme, un texte dur et direct, dans<br />
lequel on reconnaît <strong>de</strong>s références aux manigances<br />
politiques <strong>de</strong> notre temps. Un texte en<br />
accord avec <strong>la</strong> mise en scène, qui repose sur<br />
<strong>de</strong>s signes francs, et <strong>la</strong>isse toute liberté à <strong>la</strong><br />
force <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole. Parole critique, comme une<br />
épine dans <strong>la</strong> chair <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> pouvoir.<br />
Toujours et encore, à Berlin comme à Vienne,<br />
et auparavant à Stuttgart ou Bochum, C<strong>la</strong>us<br />
Peymann croit à <strong>la</strong> fonction politique et provocatrice<br />
du théâtre. D’où plusieurs scandales au<br />
Burgtheater. Et au Berliner Ensemble quand,<br />
en 2007, il propose un stage à Christian K<strong>la</strong>r,<br />
ex-membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> RAF (groupe terroriste d’extrême<br />
gauche) libéré après vingt-trois ans d’incarcération,<br />
et se solidarise avec sa vision du<br />
capitalisme corrompu.<br />
Mais c’est d’abord à <strong>de</strong>s comédiens d’exception<br />
qu’il s’adresse pour transmettre cette force<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole. Ainsi, Michael Maertens, magnifique<br />
Richard II, qui offre l’inépuisable richesse<br />
<strong>de</strong> sa voix, pour faire entendre les troubles, les<br />
fureurs, <strong>la</strong> détresse <strong>de</strong> ce jeune roi fragile, décidément<br />
encore trop adolescent pour régner sur<br />
le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> corruption et <strong>de</strong> meurtres dans<br />
lequel il vit, ou même pour le comprendre. Et<br />
quand il comprend son échec, et quand il voit<br />
son mon<strong>de</strong> à lui se défaire, quand il démissionne,<br />
alors Michael Maertens prend une carrure<br />
réellement royale. Un roi martyr. Sa façon <strong>de</strong><br />
poser cet être perdu, poignant, est quasiment<br />
unique en Allemagne où, d’ailleurs <strong>la</strong> pièce est<br />
rarement montée. Eberhard Spreng
© Monika Rittershaus<br />
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10<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 22 SEPTEMBRE AU 7 OCTOBRE<br />
DAVID LESCOT<br />
L’Européenne CRÉATION, PRODUCTION THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
Nous habitons l’Europe, mais l’Europe est-elle en nous ? David Lescot<br />
s’interroge, répond en chansons, rires et soupirs, sans nulle désinvolture.<br />
texte, musique, mise en scène David Lescot<br />
assistante à <strong>la</strong> mise en scène Laïs Foulc<br />
assistante stagiaire Maya Boquet<br />
scénographie Alwyne De Dar<strong>de</strong>l<br />
lumières Joël Hourbeigt<br />
costumes Sylvette Dequest<br />
accessoires Philippe Binard<br />
direction musicale Virgile Vauge<strong>la</strong><strong>de</strong><br />
col<strong>la</strong>boration à <strong>la</strong> dramaturgie<br />
Charlotte Lagrange<br />
traduction <strong>de</strong> l’italien Caterina Gozzi<br />
avec Scali Delpeyrat, Marie Dompnier,<br />
Piera Formenti, Lenka Luptakova,<br />
Elizabeth Mazev, Cristiano Nocera,<br />
Victor Hugo Pontes, Giovanna Scardoni,<br />
Christophe Van<strong>de</strong>vel<strong>de</strong><br />
et les musiciens Karine Germaix,<br />
Clément Landais, Virgile Vauge<strong>la</strong><strong>de</strong><br />
Texte Actes Sud-papiers<br />
Il y aura sur<br />
<strong>la</strong> scène<br />
les rythmes,<br />
les souffles,<br />
les musiques<br />
et les <strong>la</strong>ngues <strong>de</strong> l’Europe.<br />
Ce sera je crois comme<br />
une cacophonie minutieuse,<br />
ou mieux, une harmonie<br />
débridée.DAVID LESCOT<br />
Ils sont toute une ban<strong>de</strong>, venus <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’UE,<br />
pour mettre au point quelque chose comme un<br />
projet <strong>de</strong> culture européenne. Tout au moins en<br />
parler. Tâche herculéenne : l’Europe, c’est 23<br />
<strong>la</strong>ngues, donc pour bien faire, chaque interprète<br />
ne pouvant en traduire qu’une à <strong>la</strong> fois, il en<br />
faudrait minimum 23 fois 22.<br />
Un point <strong>de</strong> départ bien dans l’humeur et l’humour<br />
<strong>de</strong> David Lescot, qui a imaginé une sorte<br />
<strong>de</strong> revue avec un fil conducteur, genre musichall.<br />
Et par ailleurs se passionne sincèrement<br />
pour notre vieux continent en route vers sa vie<br />
nouvelle :<br />
«Je suis tout, sauf anti-européen, même s’il y a<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> dérision dans <strong>la</strong> manière dont je vois les<br />
choses. C’est normal : j’ai été élevé en <strong>de</strong>hors<br />
<strong>de</strong> toute religion, <strong>de</strong> tout dogme, dans une tradition<br />
<strong>de</strong> rationalisme, <strong>de</strong> pensée progressiste,<br />
et avant tout critique. La plus vieille Européenne<br />
que j’aie connue est ma grand-mère. Juive<br />
polonaise arrivée en France dans les années 30,<br />
elle a traversé l’histoire. Elle racontait <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s<br />
épouvantables et finissait toujours par :<br />
“Qu’est-ce qu’on se marrait”. »<br />
Une façon comme une autre <strong>de</strong> survivre.<br />
David Lescot a bien étudié <strong>la</strong> situation avant <strong>de</strong><br />
réunir sa ban<strong>de</strong> d’intellectuels désemparés, en<br />
quête d’une culture spécifique et d’un <strong>la</strong>ngage<br />
commun.<br />
«La culture on peut espérer <strong>la</strong> trouver. Le <strong>la</strong>ngage,<br />
non. Et ce n’est surtout pas l’ang<strong>la</strong>is: le “globish”<br />
comme on appelle l’espèce <strong>de</strong> sabir “global”<br />
souvent utilisé. En tout cas, cette recherche<br />
ne signifie pas “quête d’i<strong>de</strong>ntité”. Je me méfie du<br />
côté souches communes <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt judéochrétien.<br />
Il y a là quelque chose <strong>de</strong> figé, une idée<br />
<strong>de</strong> “pureté”. Je n’aime pas ».<br />
Cette culture, elle n’entre pas dans les préoccupations<br />
premières <strong>de</strong>s constructeurs <strong>de</strong> l’Europe.<br />
Les assemblées se suivent et se défont sans<br />
grand résultat concret. Les participants enfermés<br />
dans <strong>de</strong>s immeubles coupés du mon<strong>de</strong>,<br />
finissent par ne plus comprendre qui ils sont,<br />
pourquoi ils sont là. David Lescot l’a vu, le sait,<br />
et il en rit, car « le rire est salutaire ».<br />
Colette Godard
© DR<br />
LES ABBESSES • TARIF C/PETITE FORME (PL. NON NUMÉROTÉES)<br />
LES 25, 26, 29, 30 SEPTEMBRE ET 1ER , 2 OCTOBRE 18 H 30<br />
DAVID LESCOT<br />
La Commission centrale <strong>de</strong> l’enfance<br />
texte et interprétation David Lescot<br />
Après avoir triomphé à <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie, le<br />
solo <strong>de</strong> David Lescot à propos <strong>de</strong> son enfance<br />
et <strong>de</strong> vacances fait <strong>de</strong>s apparitions au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Un bonheur.<br />
Tranquillement il arrive avec sa guitare tchèque,<br />
qui, il nous prévient, date <strong>de</strong>1964. Un souvenir<br />
<strong>de</strong> jeunesse, quand ses parents l’envoyaient<br />
dans l’une <strong>de</strong> ces colonies <strong>de</strong> vacances organisées<br />
par le parti communiste pour les enfants<br />
juifs. On leur apprenait <strong>de</strong>s chansons dans le<br />
droit fil <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne pensée, un peu comme<br />
chez les scouts – mais plus à gauche. De toute<br />
façon, David Lescot ayant été élevé dans une<br />
culture où il est essentiel <strong>de</strong> ne jamais rien<br />
prendre pour argent comptant, <strong>de</strong> toujours<br />
chercher l’autre côté <strong>de</strong>s choses, avait peu <strong>de</strong><br />
chance <strong>de</strong> se <strong>la</strong>isser embriga<strong>de</strong>r. Après tout,<br />
c’est sans doute là qu’est née sa passion pour<br />
<strong>la</strong> musique. Il ne peut s’en passer, elle habite<br />
toute son œuvre.<br />
Il se souvient, il raconte. Défilent les airs du<br />
temps, les copains, les surveil<strong>la</strong>nts, et lui au<br />
milieu, qui écoute, examine, le regard déjà bien<br />
acéré. Alors aujourd’hui dans son récit, se<br />
rejoignent une forme <strong>de</strong> nostalgie souriante et<br />
d’humour mé<strong>la</strong>ncolique, se mêlent finesse et<br />
tendresse. C. G.<br />
DAVID LESCOT<br />
Sa vie est faite <strong>de</strong> théâtre, et <strong>de</strong> musique qu’il<br />
a aimé jouer aux terrasses <strong>de</strong>s cafés. Il écrit<br />
pour mettre en scène, notamment La Conspiration<br />
(1999), L’Association (2002), L’Amélioration<br />
(2004), Un homme en faillite (2007) à <strong>la</strong><br />
Comédie <strong>de</strong> Reims où il est auteur associé,<br />
au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> où il le <strong>de</strong>vient. En 2008<br />
L’Européenne reçoit le prix Nouveau Talent <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> SACD et le Grand prix <strong>de</strong> littérature dramatique.<br />
David Lescot a reçu en <strong>2009</strong> le Molière<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Révé<strong>la</strong>tion théâtrale. C. G.<br />
AUTOUR DES SPECTACLES<br />
«L’EUROPE EST-ELLE EN NOUS ? »<br />
Rencontre avec David Lescot et Jacques Darras<br />
• samedi 3 octobre à 15 h Bibliothèque St-Fargeau<br />
• dimanche 4 octobre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />
AUTEUR ASSOCIÉ<br />
David Lescot est auteur associé au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
À ce titre, il participera aux différents ateliers,<br />
expériences d'écritures, rencontres et débats mis<br />
en p<strong>la</strong>ce cette nouvelle saison.<br />
11
12<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 23 AU 27 SEPTEMBRE EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />
CONCERT SCÉNIQUE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />
HEINER GOEBBELS<br />
I went to the house but did not enter<br />
concert scénique en trois tableaux<br />
texte <strong>de</strong> T. S. ELIOT I BLANCHOT I KAFKA I BECKETT<br />
Il est <strong>de</strong>s spectacles qui défient <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription, ou l’enten<strong>de</strong>ment. Leur beauté<br />
nous séduit, leur rythme nous conquiert et nous apaise, leurs c<strong>la</strong>rtés nous<br />
illuminent. Présentons le plus précisément possible ce spectacle comme<br />
un « rêve étrange et pénétrant » (VERLAINE).<br />
conception, musique et mise en scène<br />
Heiner Goebbels<br />
scénographie et lumières K<strong>la</strong>us Grünberg<br />
costumes Florence von Gerkan<br />
création espace sonore Willi Bopp<br />
avec le HILLIARD ENSEMBLE<br />
David James contre-ténor, Rogers Covey-Crump,<br />
Steven Harrold ténors, Gordon Jones baryton<br />
les éléments<br />
Quatre textes chantés chacun par un quatuor<br />
<strong>de</strong> voix, dans trois lieux réalistes, hyperréalistes<br />
même.<br />
Les textes : un poème <strong>de</strong> T. S. Eliot, The Love<br />
Song of J. Alfred Prufrock ; un texte <strong>de</strong> Maurice<br />
B<strong>la</strong>nchot, La Folie du jour, un court texte <strong>de</strong><br />
Kafka, tiré <strong>de</strong> L’Excursion à <strong>la</strong> montagne, enfin<br />
Cap au pire (Worstward Ho) <strong>de</strong> Samuel Beckett.<br />
Ces textes sont tous chantés en ang<strong>la</strong>is, a cappel<strong>la</strong><br />
par le quatuor du Hilliard Ensemble, célèbre<br />
pour ses interprétations <strong>de</strong> musique médiévale<br />
et renaissante.<br />
les lieux<br />
- Une salle grise avec une fenêtre centrale, une<br />
table <strong>de</strong>vant, sur un tapis, tasses à thé, pot <strong>de</strong><br />
fleurs. Deux portraits <strong>de</strong> chiens. Le tout en gris<br />
camaïeu (T. S. Eliot).<br />
- Une maison à étages, <strong>de</strong>ux fenêtres au premier<br />
étage, une au rez-<strong>de</strong>-chaussée, le ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> fer<br />
d’un garage. (B<strong>la</strong>nchot chanté à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
maison, Kafka <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> maison).<br />
- Une vaste chambre d’hôtel <strong>de</strong> luxe, toute rouge,<br />
grand lit, télévision, un écran pour petits films<br />
(Beckett). Non surtitré.<br />
Qu’est-ce que tout ce<strong>la</strong> dit ? Qu’est-ce que ce<strong>la</strong><br />
raconte ? Attention. Le texte <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nchot se termine<br />
ainsi : « Un récit ? Non, pas <strong>de</strong> récit, plus<br />
jamais. » Et celui <strong>de</strong> Beckett par « Said nohow<br />
on. » (« Soit dit plus mèche encore. »)<br />
Le poème d’Eliot. Le (non-)récit <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nchot dit<br />
entre autres «Les hommes voudraient échapper<br />
à <strong>la</strong> mort. Bizarre espèce. » Cap au pire – l’un<br />
<strong>de</strong>s poèmes les plus <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> son auteur – se<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> comment échouer, mais échouer<br />
mieux (“Fall again. Fall better.”).<br />
Quelques gran<strong>de</strong>s catégories pourraient être<br />
ici invoquées: existentialisme, banalité du quotidien,<br />
effacement du sujet, réduction du <strong>la</strong>ngage<br />
à <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> signification. Mais <strong>la</strong>issons<br />
p<strong>la</strong>ner l’énigme. Libre à ceux qui assisteront à<br />
cette liturgie humoristique d’aller au-<strong>de</strong>là.<br />
« J’al<strong>la</strong>i à <strong>la</strong> maison, mais sans y entrer. »<br />
Je suis sûr que vous entrerez, vous. Dans le<br />
tableau. Rien ne vous échappera. F. R.<br />
LE HILLIARD ENSEMBLE<br />
Ce très prestigieux quatuor vocal, qui a maintenant<br />
trente-cinq ans, spécialiste <strong>de</strong> musique<br />
ancienne, notamment médiévale et renaissante<br />
et <strong>de</strong> musique contemporaine est célèbre<br />
pour ses nombreux enregistrements (Guil<strong>la</strong>ume<br />
<strong>de</strong> Machaut, Ockeghem, l’Ars antiqua, <strong>la</strong><br />
Renaissance ang<strong>la</strong>ise, Arvo Pärt, Unsuk Chin,<br />
Piers Hel<strong>la</strong>well, MacMil<strong>la</strong>n, Stephen Hartke,…).<br />
HEINER GOEBBELS<br />
Né en 1952, il vit à Francfort/Main. Compositeur,<br />
metteur en scène, professeur et directeur<br />
à l’Institut d’Étu<strong>de</strong>s théâtrales à l’Université<br />
Justus Liebig <strong>de</strong> Giessen. En plus <strong>de</strong> ses<br />
réalisations théâtrales renommées, telles que<br />
Ou bien le débarquement désastreux, Paysage<br />
avec <strong>de</strong>s parents éloigné, Eraritjatitjaka,<br />
Stifters Dinge. Il est l’inventeur d’un genre<br />
qu’il appelle Concert scénique. Le concept<br />
en est simple : il s’agit <strong>de</strong> mettre en scène un<br />
concert, d’inventer pour <strong>de</strong>s musiciens et <strong>de</strong>s<br />
chanteurs en acte un espace, un décor, <strong>de</strong>s<br />
actions, un déroulement, propres à faire théâtre<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> musique jouée.<br />
© Mario Del Curto/Agence Strates
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 1ER AU 9 OCTOBRE EN NÉERLANDAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />
AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />
D’APRÈS MALCOM LOWRY I GUY CASSIERS<br />
Sous le volcan<br />
Sous le volcan, roman culte <strong>de</strong> Malcolm Lowry, plongée dans l’enfer halluciné<br />
<strong>de</strong> l’alcool, dans le mon<strong>de</strong> bouleversant, poétique <strong>de</strong> Guy Cassiers.<br />
mise en scène Guy Cassiers<br />
texte Josse De Pauw<br />
dramaturgie Erwin Jans<br />
concept esthétique, scénographie Enrico Bagnoli,<br />
Die<strong>de</strong>rik De Cock, Arjen Klerkx<br />
traduction surtitres Monique Nagielkopf<br />
surtitres Erik Borgman<br />
avec Katelijne Damen, Josse De Pauw,<br />
Bert Luppes, Marc Van Eeghem<br />
2 novembre 1938 à Mexico, ville où le jour <strong>de</strong>s<br />
morts se célèbre en une gran<strong>de</strong> fête baroque.<br />
Tout se passe en ce seul jour, jour définitif dans<br />
<strong>la</strong> vie dé<strong>la</strong>brée <strong>de</strong> Geoffrey Firmin, ancien consul<br />
américain vieillissant, plongé dans l’univers halluciné<br />
<strong>de</strong> l’alcool. De tous ces alcools ingurgités<br />
qui lui ont fait perdre son poste, sa femme. L’un<br />
et l’autre essaient bien <strong>de</strong> se retrouver, ils n’y<br />
parviennent pas. Elle a vécu d’autres expériences,<br />
et lui ne sait plus aimer. Il n’est plus<br />
capable <strong>de</strong> vivre avec les autres, <strong>de</strong> les voir, <strong>de</strong><br />
voir <strong>la</strong> vie autour <strong>de</strong> lui. Assailli <strong>de</strong> mirages et<br />
<strong>de</strong> fantômes, hanté par le souvenir <strong>de</strong> ce qu’il a<br />
détruit, par <strong>la</strong> culpabilité, il tourne en rond,<br />
seul en son enfer. Et c’est à travers cet<br />
homme, à travers sa perception <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, au<br />
fil <strong>de</strong> ses dérapages, que nous parvient<br />
son histoire.<br />
Solitu<strong>de</strong>, sentiment d’exclusion ici exacerbé<br />
par le fait <strong>de</strong> se trouver en pays étranger,<br />
fuite hors du temps dans un espace<br />
fermé, <strong>de</strong> plus en plus imperméable à ce<br />
qui se passe à l’extérieur, grouil<strong>la</strong>nt <strong>de</strong><br />
délires avec lesquels <strong>la</strong> frontière s’est<br />
embrumée jusqu’à l’effacement : Guy<br />
Cassiers poursuit son exploration <strong>de</strong>s<br />
mon<strong>de</strong>s piégés mis en jeu dans <strong>la</strong> plupart<br />
<strong>de</strong> ses précé<strong>de</strong>nts spectacles. Et dans<br />
le Triptyque du pouvoir, qui a ouvert <strong>la</strong><br />
saison 2008/<strong>2009</strong> du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
Cette fois, nous n‘avons plus à faire à <strong>de</strong>s<br />
dictateurs déchus, à <strong>de</strong>s ambitieux trop<br />
sûrs <strong>de</strong> leur force et <strong>de</strong> leur ruse, mais à un<br />
couple qui trébuche aux alentours d’une<br />
navrante et touchante histoire d’amour vouée<br />
à l’échec. À <strong>de</strong>s êtres désemparés, incapables<br />
<strong>de</strong> réaliser leurs désirs, amoureux et aussi politiques<br />
: nous sommes donc en 1938, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> guerre d’Espagne, à <strong>la</strong> veille <strong>de</strong> <strong>la</strong> victoire <strong>de</strong><br />
Franco et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, et<br />
ils ne font rien. Malcolm Lowry a écrit Sous le<br />
volcan en 1945.<br />
Guy Cassiers a adapté le roman avec Josse<br />
De Pauw, qui, dans le premier volet <strong>de</strong> <strong>la</strong> trilogie,<br />
Mefisto for ever était « le Gros » (Goering), et<br />
interprète ici le consul. Ensemble, ils ont travaillé<br />
le texte en même temps que <strong>la</strong> scénographie.<br />
Projections, musiques, une fois encore le virtuel<br />
et le vivant se fon<strong>de</strong>nt en un seul récit :<br />
« Il n’est pas nécessaire d’exprimer en mots ce<br />
que disent les images, il n’est pas nécessaire<br />
d’exprimer en images ce que disent les mots.<br />
Ici, <strong>la</strong> douleur, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> et le désespoir se<br />
disent à travers <strong>la</strong> poésie. La non communication<br />
se communique par <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s mots.<br />
Le spectacle tout entier est un hommage à <strong>la</strong><br />
force du <strong>la</strong>ngage. » C. G.<br />
GUY CASSIERS<br />
Il fait ses débuts dans les années 80. D’abord<br />
indépendant, <strong>de</strong> 1998 à 2006 il est directeur<br />
artistique du Ro Theater à Rotterdam, où il peut<br />
développer son <strong>la</strong>ngage multimédia. Il adapte<br />
Proust, en 2004 crée Rouge décanté, présenté<br />
à Avignon. En 2006, avec un collectif dont<br />
Sidi Larbi Cherkaoui, Wayn Traub, il dirige à<br />
Anvers <strong>la</strong> Toneelhuis où il crée, entre autres, le<br />
Triptyque du pouvoir coproduit et présenté par<br />
le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et le Festival d’Automne à<br />
Paris en septembre 2008. C. G.<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« DU ROMAN AU THÉÂTRE »<br />
Rencontre avec Guy Cassiers<br />
• dimanche 4 octobre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />
© Jespers et Jespers<br />
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14<br />
LES ABBESSES • TARIF C/JEUNE PUBLIC - TOUT PUBLIC<br />
DU 13 AU 24 OCTOBRE 14 H 30 ET 19 H 30 TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS<br />
FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
Wanted Petu<strong>la</strong><br />
L’Ensemble artistique du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> se réunit pour une nouvelle aventure<br />
théâtrale, autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière histoire écrite par Fabrice Melquiot.<br />
Une histoire d’enfance qui s’adresse à l’enfance <strong>de</strong> chacun, grands et petits,<br />
l’histoire <strong>de</strong> Bouli Miro dans les mon<strong>de</strong>s adultes imaginaires et poétiques.<br />
mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota<br />
assistant à <strong>la</strong> mise en scène Christophe Lemaire<br />
scénographie et lumières Yves Collet<br />
col<strong>la</strong>boration scénographique Michel Bruguière<br />
assistante scénographie Perrine Leclerc<br />
musique Jefferson Lembeye<br />
costumes Corinne Bau<strong>de</strong>lot<br />
accessoires Clémentine Aguettant<br />
avec Cyril Anrep, Charles-Roger Bour,<br />
Céline Carrère, Ana Das Chagas,<br />
Valérie Dashwood, Philippe Demarle,<br />
Sandra Faure, Olivier Leborgne,<br />
Gérald Maillet, Pierre Niney<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« BOULI MIRO, PERSONNAGE ASSOCIÉ AU THÉÂTRE<br />
DE LA VILLE »<br />
Rencontre avec Fabrice Melquiot et l’Ensemble<br />
artistique<br />
• samedi 10 octobre à 17h à <strong>la</strong> librairie <strong>de</strong>s Abbesses<br />
• dimanche 18 octobre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />
LES YEUX BANDÉS, L’ŒIL ÉCOUTE<br />
Autour <strong>de</strong> 2 autres aventures <strong>de</strong> Bouli Miro<br />
• Voir page 85<br />
ENSEMBLE ARTISTIQUE<br />
Fabrice Melquiot est membre <strong>de</strong> l’Ensemble artistique<br />
du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. À ce titre, il sera impliqué dans<br />
le projet global, dirigera <strong>de</strong>s ateliers, <strong>de</strong>s expériences<br />
d’écritures et <strong>de</strong>s rencontres avec les différents<br />
publics.<br />
Nous chercherons à inventer ensemble un<br />
théâtre pour les enfants que les adultes peuvent<br />
voir, sans sacrifier à <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong>s textes,<br />
sans perdre notre désir d’un <strong>la</strong>ngage scénique<br />
qui sollicite <strong>la</strong> capacité d’imagination <strong>de</strong> chacun.<br />
Nous avons aujourd’hui le désir d’emmener les<br />
plus jeunes à connaître dans leur ville un lieu <strong>de</strong><br />
fabrication <strong>de</strong> théâtre, tenter <strong>de</strong> les y émerveiller,<br />
rendre cet instant magique et inoubliable. En<br />
présence <strong>de</strong>s enfants, notre utopie originelle<br />
finira par être simple réalité.<br />
Emmanuel Demarcy-Mota et Fabrice Melquiot<br />
Les enfants qui s’aiment<br />
Le « jeune public » tient une p<strong>la</strong>ce essentielle<br />
dans le projet pour le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> d’Emmanuel<br />
Demarcy-Mota. Il a donc fait appel à<br />
Fabrice Melquiot, qui <strong>de</strong>puis longtemps s’adresse,<br />
avec <strong>la</strong> même liberté d’écriture, à toutes les<br />
générations. Qui respecte les fragilités <strong>de</strong> l’enfance,<br />
mais reste hors d’un quelconque but<br />
pédagogique. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> former les spectateurs<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>main, mais <strong>de</strong> parler à ceux d’aujourd’hui,<br />
leur apporter <strong>de</strong> quoi rêver, réfléchir,<br />
s’émouvoir, rire. Et ce, quel que soit leur âge.<br />
Quel que soit leur âge, à partir <strong>de</strong> huit ans. Pour<br />
cette partie <strong>de</strong> son œuvre, Fabrice Melquiot<br />
creuse <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> son imaginaire, qui ne<br />
remonte pas, dit-il, jusqu’aux premières années.<br />
Pourtant, le personnage <strong>de</strong> Bouli Miro, fils <strong>de</strong><br />
Daddi Rotondo et <strong>de</strong> Mama Binoc<strong>la</strong>, est d’abord<br />
né d’une photo <strong>de</strong> lui, bébé joufflu et souriant.<br />
Bouli Miro traverse ici le troisième volet <strong>de</strong> ses<br />
aventures. Nous retrouvons le gamin dodu facilement<br />
terrifié, amoureux fou <strong>de</strong> sa cousine<br />
Petu<strong>la</strong> (C<strong>la</strong>rk, les adultes apprécieront). Elle a<br />
disparu, il <strong>la</strong> cherche, se démène au milieu<br />
d’individus plus insensés les uns que les autres.<br />
© A<strong>la</strong>in Hatat
© A<strong>la</strong>in Hatat<br />
Lui-même d’ailleurs fait preuve d’une logique<br />
<strong>de</strong>s plus personnelles. Celle <strong>de</strong>s gosses, dont<br />
les raisonnements s’avèrent parfois définitifs<br />
autant que surprenants. De plus, il dispose<br />
d’un vocabu<strong>la</strong>ire somptueusement inventif.<br />
Avec les chansons sur lesquelles ils dansent,<br />
leurs jeux vidéo, leurs ordinateurs, nos enfants<br />
et préados sont entraînés. Les mots étrangers,<br />
fabriqués, les bonds avant ou arrière dans le<br />
temps, les déformations numériques <strong>de</strong>s sons,<br />
<strong>de</strong> l’image, <strong>de</strong> l’espace, composent leur univers<br />
du fantastique. Ils y circulent avec une belle<br />
habileté mentale. Il leur est aussi naturel, et<br />
même plus que le château <strong>de</strong> <strong>la</strong> Belle au bois<br />
dormant, ou l’Ogre du Petit Poucet.<br />
Tout se passe ici en différents lieux comme sur<br />
un écran d’ordinateur, quand on ouvre simultanément<br />
plusieurs fenêtres. Mais puisque nous<br />
sommes au théâtre, nous n’avons pas à faire à<br />
<strong>de</strong>s êtres virtuels dont les comportements sont<br />
déterminés <strong>de</strong> l’extérieur. Nous sommes face à<br />
<strong>de</strong>s êtres vivants. Imprévisibles, complexes,<br />
contradictoires. Humains.<br />
Fabrice Melquiot le sait, qui passe beaucoup <strong>de</strong><br />
temps à rencontrer <strong>de</strong>s élèves dans les écoles<br />
et collèges. Il connaît leur capacité à saisir les<br />
nuances dans lesquelles se cachent les vérités<br />
que nous cherchons. Il connaît aussi les frontières<br />
à ne pas franchir :<br />
« Je peux abor<strong>de</strong>r tous les sujets, avec les<br />
enfants, en leur compagnie. On peut affronter<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s peurs au théâtre comme dans les<br />
contes <strong>de</strong> fées, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s questions, <strong>de</strong> grands<br />
troubles, parce qu’affronter, dépasser, trouver<br />
le courage <strong>de</strong> se faire face à soi-même, traquer<br />
les réponses, c’est aussi ce qu’on cherche. Mais<br />
je ne peux pas asséner le désespoir ; quand<br />
j’écris <strong>de</strong>puis l’enfance, j’espère au moins une<br />
promesse. » C. G.<br />
EMMANUEL DEMARCY-MOTA et FABRICE<br />
MELQUIOT sont associés <strong>de</strong>puis quinze ans.<br />
Le premier a dirigé le second comme acteur<br />
dans plusieurs pièces (Léonce et Léna, Une<br />
visite inopportune, Peine d’amour perdue...),<br />
au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Millefontaines.<br />
Ensemble, ils ont mené <strong>de</strong> nombreux<br />
ateliers <strong>de</strong> pratique.<br />
Depuis 2002, Emmanuel Demarcy-Mota a mis<br />
en scène 5 pièces écrites par Fabrice Melquiot,<br />
qu’il a associé en tant qu’auteur <strong>de</strong> théâtre à <strong>la</strong><br />
Comédie <strong>de</strong> Reims, centre dramatique national<br />
qu’il a dirigé jusqu’à sa nomination à <strong>la</strong> tête du<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, en 2008: Le Diable en partage<br />
et L’Inattendu (<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bastille, 2002),<br />
Ma vie <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>lle (<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses,<br />
2003), Marcia Hesse (<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses,<br />
2004 et 2005). Wanted Petu<strong>la</strong> est leur cinquième<br />
création commune, et <strong>la</strong> première accessible<br />
aux enfants.<br />
À propos <strong>de</strong> Bouli Miro<br />
Bouli Miro est un personnage à part dans<br />
l’œuvre <strong>de</strong> Fabrice Melquiot. Il est le seul dont<br />
les aventures semblent ne jamais <strong>de</strong>voir s’interrompre.<br />
Créé en 2002, ce personnage <strong>de</strong><br />
gros petit garçon grandit au fil <strong>de</strong>s pièces et <strong>de</strong><br />
leurs mises en scène. Après Bouli Miro et Bouli<br />
redéboule, Wanted Petu<strong>la</strong> est le troisième épiso<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s aventures <strong>de</strong> Bouli Miro et Petu<strong>la</strong> C<strong>la</strong>rk,<br />
sa cousine, avec <strong>la</strong>quelle il vit une histoire, à<br />
part elle aussi.<br />
À compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison <strong>2009</strong>/<strong>2010</strong>, Bouli Miro<br />
est en rési<strong>de</strong>nce non surveillée au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et il s’associe au Collectif d’acteurs pour<br />
partager ses aventures burlesques et poétiques,<br />
avec les spectateurs, petits et grands.<br />
Emmanuel Demarcy-Mota<br />
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16<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 5 AU 21 NOVEMBRE<br />
HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL<br />
Philoctète CRÉATION AUX ABBESSES<br />
traduction Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil<br />
mise en scène Jean Jourdheuil<br />
assistant à <strong>la</strong> mise en scène Youness Anzane<br />
scénographie, costumes Mark Lammert<br />
assistante scénographie Emmanuelle Bischoff<br />
avec Marc Barbé, Maurice Bénichou,<br />
Marc Berman<br />
texte édité aux Éditions <strong>de</strong> Minuit<br />
un palimpseste<br />
Le Philoctète <strong>de</strong> Heiner Müller n’est pas une<br />
adaptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce grecque mais un palimpseste<br />
qui efface et recouvre l’œuvre première, et<br />
<strong>la</strong> <strong>la</strong>isse transparaître par instants sur le mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> radiographie. Bacon et Picasso ont procédé<br />
ainsi avec <strong>de</strong>s tableaux <strong>de</strong> Ve<strong>la</strong>squez. Le<br />
vers müllérien, habité par <strong>de</strong>s tensions contraires<br />
entre tragique et brutalité, n’est pas un vers<br />
grec ou néoc<strong>la</strong>ssique. Müller fait subir au vers<br />
le maximum <strong>de</strong> violence qu’il puisse supporter<br />
sans cesser d’être <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie, disait Peter<br />
Hacks, le rival <strong>de</strong> Müller, à propos <strong>de</strong> Philoctète.<br />
un Philoctète sans Dieu(x)<br />
Dans ce Philoctète, il n’y a pas <strong>de</strong> chœur, pas <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>us ex machina, pas d’apparition d’Héraclès<br />
pour rendre possible le happy end final. C’est<br />
un Philoctète sans Dieu (x). Heiner Müller ne<br />
rivalise pas avec Sophocle, il détruit, démolit,<br />
déconstruit, le modèle tragique <strong>de</strong>s philosophes<br />
allemands qui, à l’aube du XIX e siècle, ont inventé<br />
<strong>la</strong> Grèce <strong>de</strong>s Allemands qui <strong>de</strong>vait faire pièce<br />
à <strong>la</strong> Grèce <strong>de</strong> Racine et <strong>de</strong>s Français. Le Philoctète<br />
<strong>de</strong> Heiner Müller brise et fait saigner <strong>la</strong><br />
statuaire grecque implicite dans l’interprétation<br />
<strong>de</strong> Hegel (dans l’Esthétique).<br />
Heiner Müller par Gilles Ail<strong>la</strong>ud
le contexte<br />
Le théâtre <strong>de</strong> Heiner Müller a été écrit et représenté<br />
à l’époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre froi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> division<br />
<strong>de</strong> l’Allemagne, du mur <strong>de</strong> Berlin. Ce contexte a<br />
pesé sur <strong>la</strong> réception <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Heiner Müller,<br />
l’a inscrite dans le système d’oppositions <strong>de</strong><br />
l’Allemagne divisée.<br />
Aujourd’hui, 20 ans après <strong>la</strong> chute du mur, le<br />
contexte a changé, l’Allemagne est réunifiée,<br />
l’Europe a inventé l’Euro, les massacres n’ont<br />
pas cessé. Le théâtre <strong>de</strong> Heiner Müller apparaît<br />
désormais dans un autre contexte, il accè<strong>de</strong> à<br />
ce ciel <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature que nous foulons <strong>de</strong> nos<br />
pieds cependant que le mon<strong>de</strong> se recompose<br />
autrement.<br />
<strong>la</strong> biographie<br />
En 1961, Heiner Müller est exclu <strong>de</strong> l’Union <strong>de</strong>s<br />
Écrivains, mis au ban <strong>de</strong> <strong>la</strong> république <strong>de</strong>s lettres.<br />
En 1966, après plusieurs tentatives infructueuses,<br />
sa femme, <strong>la</strong> poétesse Inge Müller, se suici<strong>de</strong>.<br />
Sa pièce Philoctète est écrite en 1964. Il y a en<br />
elle, par <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s choses, <strong>de</strong>s accents très<br />
personnels alors même que l’écriture et <strong>la</strong> dramaturgie<br />
instaurent un registre impersonnel et<br />
travaillent à <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> l’auteur.<br />
Heiner Müller, poète et expérimentateur <strong>de</strong><br />
formes théâtrales nouvelles, problématise dans<br />
Philoctète <strong>la</strong> forme radicale <strong>de</strong> théâtre que<br />
Brecht avait pratiquée au début <strong>de</strong>s années 30:<br />
le Lehrstück qui, chez Müller, a <strong>de</strong>s affinités avec<br />
le « théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> cruauté » d’Antonin Artaud.<br />
Jean Jourdheuil<br />
Une nouvelle traduction <strong>de</strong> Philoctète par Jean-Louis<br />
Besson et Jean Jourdheuil paraîtra à l’automne <strong>2009</strong><br />
aux Éditions <strong>de</strong> Minuit.<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
HEINER MÜLLER, VINGT ANS APRÈS<br />
DEUX FILMS DE CHRISTOPH RÜTER :<br />
• THE TIME IS OUT OF JOINT<br />
(Le temps est hors <strong>de</strong> ses gonds) 1990<br />
• ICHT WILL NICHT WISSEN WER ICH<br />
(Je ne veux pas savoir qui je suis) <strong>2009</strong><br />
À l’automne 1989. Christoph Rüter filme les<br />
répétitions d’Hamlet et Hamlet-machine mis en<br />
scène par Heiner Müller à Berlin-Est. Le ri<strong>de</strong>au<br />
<strong>de</strong> fer se fissure, les Berlinois réc<strong>la</strong>ment <strong>la</strong><br />
démocratie le 4 novembre, le mur <strong>de</strong> Berlin s’effondre<br />
le 9 novembre. La caméra <strong>de</strong> Christoph<br />
Rüter oscille entre ces <strong>de</strong>ux registres: les événements<br />
dont <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Berlin est le théâtre et les<br />
répétitions <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> Shakespeare, l’événement<br />
historique fait irruption dans le spectacle.<br />
Heiner Müller connaissait le poème <strong>de</strong> Freiligrath<br />
: L’Allemagne est Hamlet !.<br />
Vingt ans après, le même réalisateur fait un portrait<br />
<strong>de</strong> Heiner Müller. Il ne le montre pas comme<br />
un « poète <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation » au milieu <strong>de</strong>s siens, il<br />
cartographie les «espaces autres» où prit forme<br />
l’œuvre <strong>de</strong> Heiner Müller : les États-Unis où il<br />
séjourne en 1975-76, quelques années avant<br />
sa rencontre avec Bob Wilson ; <strong>la</strong> Bulgarie, <strong>la</strong><br />
France enfin où il dialogue avec Foucault et<br />
Deleuze ; ainsi qu’avec les œuvres <strong>de</strong> Beckett<br />
et <strong>de</strong> Genet.<br />
AUTOUR DE HEINER MÜLLER<br />
« ACTUALITÉ PERSISTANTE DU POÈTE,<br />
20 ANS APRÈS LA CHUTE DU MUR DE BERLIN »<br />
Rencontre avec Jean Jour<strong>de</strong>uil<br />
Jean-Louis Besson et François Verret<br />
• dimanche 15 novembre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />
HEINER MÜLLER<br />
Heiner Müller, né en 1929, mort en décembre<br />
1995, poète et expérimentateur, après une<br />
adolescence sous le nazisme, vécut en République<br />
démocratique alleman<strong>de</strong>. Il essaya tout<br />
d’abord <strong>de</strong> prolonger <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong> Bertolt<br />
Brecht, puis, prenant <strong>la</strong> tangente, jouant <strong>de</strong>s<br />
libertés qu’il avait entrevues dans ces<br />
« espaces autres » que furent pour lui : les<br />
États-Unis où il séjourna en 1975-76, <strong>la</strong> Bulgarie<br />
où il se retirait périodiquement et <strong>la</strong><br />
France où son œuvre <strong>de</strong>vint internationale, il<br />
en composa une qui, avec celles <strong>de</strong> Brecht,<br />
Beckett et Genet, constitue une constel<strong>la</strong>tion<br />
emblématique du XX e siècle.<br />
JEAN JOURDHEUIL<br />
Metteur en scène, auteur <strong>de</strong> quelques pièces<br />
<strong>de</strong> théâtre et <strong>de</strong> scénarios pour <strong>de</strong>s films <strong>de</strong><br />
René Allio, traducteur (Brecht, Büchner, K.<br />
Valentin, Kleist, H. Müller), enseignant à l’université<br />
<strong>de</strong> Nanterre. Il travaille en France, en<br />
Allemagne et au Portugal. Ses <strong>de</strong>rnières mises<br />
en scène : Germania 3 <strong>de</strong> H. Müller à Lisbonne,<br />
les opéras <strong>de</strong> Mozart La Finta Giardiniera<br />
et Idoménée à Stuttgart et, en 2004, un spectacle<br />
d’hommage à Michel Foucault à Paris.<br />
Ulysse<br />
Avec quelques rameurs<br />
sur l’arbre accoutumé<br />
Au sel j’avais p<strong>la</strong>nté mon espoir<br />
<strong>la</strong>ssé <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre ferme<br />
Labourant à nouveau <strong>la</strong> mer<br />
d’un sillon fugace<br />
À son immensité je mesurais<br />
ma durée.<br />
Toujours soir matin rougeoyant<br />
Le ciel avec les <strong>de</strong>ux trois <strong>de</strong>rniers<br />
premiers<br />
Nuages sur usine à gaz centrale<br />
électrique réacteur atomique<br />
Depuis qu’Ulysse est mort<br />
cinq mois <strong>de</strong> voyage<br />
À l’ouest <strong>de</strong> Gibraltar dans<br />
l’At<strong>la</strong>ntique<br />
Loin <strong>de</strong> fleurs et couronnes,<br />
dans le ressac.<br />
Dans l’enfer <strong>de</strong>s curieux il brûle<br />
Dante l’a vu parmi d’autres<br />
f<strong>la</strong>mmes.<br />
Poème <strong>de</strong> Heiner Müller emprunté à l’ouvrage<br />
Philoctète<br />
17
18<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 14 AU 19 DÉCEMBRE EN ESPAGNOL, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />
THÉÂTRE - CINÉMA<br />
COMPAGNIE TEATROCINEMA<br />
D’APRÈS ALESSANDRO BARICCO I<br />
JUAN CARLOS ZAGAL I LAURA PIZARRO CHILI<br />
Sin Sangre<br />
En temps <strong>de</strong> guerre, qui peut dire ce qui relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vengeance,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pitié ? Et aujourd’hui, il y a toujours une guerre quelque part.<br />
adaptation Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal,<br />
Dauno Tótoro et Diego Fontecil<strong>la</strong><br />
traduction C<strong>la</strong>udio Di Giro<strong>la</strong>mo<br />
mise en scène Juan Carlos Zagal<br />
décor Rodrigo Bazáes, Cristian Reyes<br />
et Cristian Mayorga<br />
costumes Loreto Monsalve<br />
musique Juan Carlos Zagal<br />
vidéo Dauno Tótoro<br />
photographie Arnaldo Rodríguez<br />
caméra et édition off-line Marcelo Vega<br />
création ban<strong>de</strong> son Marco Díaz<br />
lumières Rodrigo Bazáes et Luis Alcai<strong>de</strong><br />
storyboard Abel Elizondo<br />
avec Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal,<br />
Diego Fontecil<strong>la</strong>, Ernesto Anacona<br />
et Etienne Bobenriet<br />
Sur <strong>la</strong> route, trois hommes dans une voiture<br />
cherchent leur chemin. Ils arrivent dans une<br />
ferme, y trouvent celui pour lequel ils sont là, et<br />
que l’on appe<strong>la</strong>it « <strong>la</strong> hyène » tant il s’est montré<br />
sauvagement cruel. La guerre est finie, ils<br />
n’ont pas oublié. Ils veulent se venger, l’abattent<br />
et aussi son fils qui tente d’intervenir. Sa<br />
fille est cachée, l’un <strong>de</strong>s trois <strong>la</strong> trouve, <strong>la</strong> regar<strong>de</strong>,<br />
et sans rien dire referme <strong>la</strong> porte. Qui<br />
pourrait expliquer <strong>la</strong> soudaine pitié d’un bourreau<br />
? Ni lui, ni celle qu’il a sauvée et par<br />
hasard retrouve, fillette <strong>de</strong>venue femme, <strong>de</strong>s<br />
années plus tard.<br />
SIN SANGRE<br />
Sin Sangre est le premier spectacle vu en<br />
France, du Teatrocinema, dont le travail mêle<br />
étroitement les <strong>de</strong>ux médias. Les fondateurs,<br />
Juan Carlos Zagal metteur en scène, et <strong>la</strong><br />
comédienne Laura Pizzaro, viennent <strong>de</strong> La<br />
Troppa, troupe chilienne fortement originale,<br />
formée en 1987, et dispersée en 2007. Au<br />
Festival d’Avignon 1999, elle avait présenté<br />
Gemelos d’après Le Grand Cahier d’Agota<br />
Kristof. C. G.<br />
Venant du Chili, <strong>la</strong> troupe Teatrocinema est forcément<br />
imprégnée <strong>de</strong>s horreurs qui ont traversé<br />
son pays pendant <strong>la</strong> dictature <strong>de</strong> Pinochet.<br />
Mais elle ne s’y arrête pas, nous entraîne plus<br />
loin, et d’ailleurs s’est inspirée d’un roman <strong>de</strong><br />
l’Italien Alessandro Baricco. Ce qui est ici traité,<br />
ce sont les contradictions humaines, les<br />
liens entre désir <strong>de</strong> justice et <strong>de</strong> vengeance,<br />
entre volonté <strong>de</strong> vivre et <strong>de</strong> survivre. C’est<br />
l’entraînement à <strong>la</strong> cruauté et sa progression<br />
dans le comportement. Un phénomène qui<br />
tient <strong>de</strong> l’aveuglement plus encore que <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
lâcheté, et qui, tout autant que son brusque<br />
refus, échappe à <strong>la</strong> raison. On pourrait parler<br />
d’irresponsabilité délibérée.<br />
L’histoire du mon<strong>de</strong> débor<strong>de</strong> d’exemples, mais<br />
<strong>la</strong> troupe Teatrocinema ne délivre aucune leçon,<br />
ni morale, ni même politique. Les questions s’y<br />
croisent s’y mêlent, et aussi les lieux et les temps,<br />
dans un ensemble cohérent, brut et lyrique.<br />
Grâce à l’extraordinaire fusion du théâtre et du<br />
cinéma, on voyage au gré <strong>de</strong>s souvenirs et du<br />
récit au présent, dans les esprits et les corps.<br />
Sait-on si celui que l’on voit est un être vivant ou<br />
son image ? S’il parle ou s’il a parlé ? En <strong>de</strong>hors<br />
même <strong>de</strong> <strong>la</strong> prouesse technologique et esthétique,<br />
Sin Sangre engendre une sorte <strong>de</strong> réalité<br />
poétique, tout à fait nouvelle. Quelque chose<br />
<strong>de</strong> vaste, qui ferme <strong>la</strong> porte aux réponses trop<br />
simples, aux idées toute faites, au confort intellectuel,<br />
à <strong>la</strong> bonne conscience. C. G.<br />
© Rodrigo Gomez Rovira
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 19 DÉCEMBRE AU 5 JANVIER<br />
JAMES THIERRÉE<br />
Raoul CRÉATION<br />
Dans sa tour, Raoul est entouré d’animaux invraisemb<strong>la</strong>bles, mais James<br />
Thierrée se trouve seul en scène. Car chez lui, le vraisemb<strong>la</strong>ble n’a pas cours.<br />
mise en scène, décor et interprétation<br />
James Thierrée<br />
costumes, bestiaire Victoria Thierrée<br />
son Thomas Delot<br />
lumières Jérôme Sabre<br />
On l’a connu s’envo<strong>la</strong>nt dans les nuages du rêve,<br />
en butte à <strong>la</strong> folie <strong>de</strong>s éléments et <strong>de</strong>s objets,<br />
en quête d’une femme et d’un enfant sous une<br />
pluie d’étoiles – successivement La Symphonie<br />
du Hanneton (2003), La Veillée <strong>de</strong>s Abysses<br />
(2004), Au revoir parapluie (2007 et 2008). On l’a<br />
vu, acrobate, trapéziste, violoniste, se confronter<br />
à ses semb<strong>la</strong>bles. Aujourd’hui, le voilà seul.<br />
D’ailleurs ce n’est pas James Thierrée, c’est<br />
Raoul.<br />
Raoul, portrait d’un être humain en son royaume,<br />
aussi proche et étranger que le voisin rencontré<br />
chaque jour. Mésaventures d’un hurluberlu<br />
légèrement schizophrène, enfermé dans une<br />
tour, encerclé par <strong>de</strong>s présences fantasmagoriques.<br />
Tels un poisson géant, un scarabée métallique,<br />
une méduse à l’agonie – entre autres –<br />
avec lesquels il entretient <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> familiarité,<br />
et d’autorité. Et puis, alors qu’il n’a rien<br />
<strong>de</strong>mandé, quelqu’un vient le délivrer. Qui ? Luimême<br />
dans <strong>la</strong> mesure où il est seul au mon<strong>de</strong>.<br />
Dans son mon<strong>de</strong> :<br />
« À partir du moment où Raoul est seul, tout<br />
<strong>de</strong>vient possible puisque personne n’est là<br />
pour essayer <strong>de</strong> rationaliser <strong>la</strong> situation. Face<br />
à une énigme qu’il doit résoudre pour se trouver,<br />
se reconnaître, il avance dans les ténèbres<br />
comme s’il cherchait à se débarrasser <strong>de</strong> ses<br />
peaux en trop. Comme si, forcé par un mouvement<br />
intérieur, il vou<strong>la</strong>it parvenir à s’aventurer<br />
hors <strong>de</strong> chez lui. »<br />
James Thierrée s’aventure. Pour <strong>la</strong> première fois,<br />
le voilà isolé, incarnant un personnage <strong>de</strong> théâtre<br />
avec une i<strong>de</strong>ntité. Tout au moins un prénom.<br />
Cependant, il n’en est pas encore au moment<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole, du texte écrit, dit :<br />
« Plutôt qu’un nouveau mo<strong>de</strong> d’expression, je<br />
cherche un lien souterrain avec ce que j’ai fait<br />
dans mes précé<strong>de</strong>nts spectacles, et que,<br />
d’une certaine manière Raoul réunit en lui. Cet<br />
individu me permet <strong>de</strong> creuser le « <strong>la</strong>ngage »<br />
qui est le mien. »<br />
Alors tout va bien. James n’est pas Raoul, Raoul<br />
n’est pas James, qui reste lui-même, esprit <strong>de</strong>s<br />
airs, poète, enchanteur. C. G.<br />
JAMES THIERRÉE<br />
Après une enfance circassienne avec ses<br />
parents, (Jean-Baptiste Thierrée, Victoria Chaplin-Thierrée)<br />
il fait un apprentissage <strong>de</strong> comédien<br />
avec Benno Besson, s’échappe parfois<br />
au cinéma sans toutefois abandonner le cirque.<br />
Il fon<strong>de</strong> sa Compagnie du Hanneton en 1998.<br />
Depuis, ses trois spectacles, La Symphonie<br />
du Hanneton, La Veillée <strong>de</strong>s Abysses, Au revoir<br />
parapluie, parcourent et enchantent le mon<strong>de</strong>.<br />
© Christophe Ca<strong>la</strong>is<br />
19
20<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 5 AU 16 JANVIER<br />
ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMAN<br />
La Fabbrica CRÉATION<br />
Depuis toujours existe en Italie un courant théâtral dont le grand maître<br />
<strong>de</strong>meure Dario Fo et auquel appartient Ascanio Celestini. Courant porté<br />
par <strong>de</strong>s auteurs-acteurs-musiciens-improvisateurs, occupés à saisir l’actualité<br />
politique, à <strong>la</strong> traduire en fables d’une féroce et réjouissante justesse.<br />
mise en scène Charles Tordjman<br />
chansons composées par Giovanna Marini<br />
scénographie Vincent Tordjman<br />
lumières Christian Pinaud<br />
costumes Cidalia Da Costa<br />
col<strong>la</strong>boration artistique Zohar Wexler<br />
avec Serge Maggiani, Agnès Sourdillon<br />
et le trio <strong>de</strong> chant<br />
Sandra Mangini, Germana Mastropasqua<br />
en alternance Giovanna Marini et Xavier Rebut<br />
CHARLES TORDJMAN<br />
En 1992, il est nommé à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manufacture,<br />
CDN <strong>de</strong> Nancy-Lorraine, et en 1996 y inscrit<br />
le Festival “Passages” consacré à l’Europe<br />
<strong>de</strong> l’Est. Entre Molière, Brecht, Fey<strong>de</strong>au, il<br />
s’intéresse principalement aux auteurs vivants:<br />
François Bon, Bernard Noël, Tahar Ben Jelloun…<br />
Et <strong>de</strong>rnièrement a mis en scène Vers<br />
toi terre promise, tragédie <strong>de</strong>ntaire <strong>de</strong> Jean-<br />
C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Grumberg.<br />
ASCANIO CELESTINI<br />
Étudiant en littérature et anthropologie, il s’intéresse<br />
à <strong>la</strong> commedia <strong>de</strong>ll’arte, anime <strong>de</strong>s<br />
ateliers. Depuis sa première pièce Cicoria<br />
(1998) autour <strong>de</strong> Pasolini, il interprète ses<br />
monologues dont les thèmes s’appuient sur<br />
<strong>de</strong>s rencontres, <strong>de</strong>s témoignages. La Fabbrica<br />
date <strong>de</strong> 2001. En 2002, il reçoit le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Critique et le prix Ubu « pour ses recherches<br />
<strong>de</strong> l’Histoire dans ses histoires ».<br />
La Fabbrica, ou l’histoire d’une usine sidérurgique,<br />
mêlée à celle d’une famille durant trois<br />
générations. Au départ, il ne s’agit pas à strictement<br />
parler d’une pièce, plutôt d’une sorte <strong>de</strong><br />
monologue à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre qu’un fils écrirait<br />
à sa mère. Et que l’auteur, Ascanio Celestini,<br />
vient dire sur <strong>la</strong> scène nue, sans décor. Il arrive<br />
seul, « juste avec sa barbe » ainsi le décrivent<br />
les journalistes italiens. Sa barbe et sa guitare,<br />
car cette histoire, elle se raconte, elle se chante.<br />
Quand Charles Tordjman en prend connaissance,<br />
naturellement elle l’intéresse au plus haut<br />
point. Directeur du CDN <strong>de</strong> Nancy-Lorraine, il<br />
ne peut <strong>de</strong>meurer insensible aux problèmes<br />
engendrés par le déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> sidérurgie. Et puis<br />
le texte le ramène à un théâtre politisé qu’il n’a<br />
jamais abandonné. Qui, ici, apporte à <strong>la</strong> déambu<strong>la</strong>tion<br />
dans le quotidien un souffle lyrique,<br />
épique, quasiment fantastique : italien.<br />
« Il s’agit d’une forme théâtrale très immédiate,<br />
avec <strong>de</strong>s moments d’improvisations, et qui, je<br />
crois, existe seulement là-bas. Une façon <strong>de</strong><br />
parler du présent sans didactisme, sans rien<br />
<strong>de</strong> pédagogique. On retrouve parfois le même<br />
esprit dans le cinéma, celui <strong>de</strong> Fellini ou <strong>de</strong><br />
Moretti. Chez nous, je ne vois pas comment on<br />
pourrait le faire. Alors j’ai travaillé sur une première<br />
adaptation pour <strong>de</strong>ux personnages, Serge<br />
Maggiani et Agnès Sourdillon, et je suis allé en<br />
discuter avec Ascanio Celestini.<br />
« Il n’est ni politologue, ni sociologue, mais<br />
connaît très bien ce dont il parle : il mène ses<br />
enquêtes, se renseigne. Il est chroniqueur à <strong>la</strong><br />
radio et à <strong>la</strong> télévision, également cinéaste, chanteur:<br />
une star. Je lui ai <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> reprendre le<br />
texte pour les <strong>de</strong>ux comédiens, il est venu les<br />
voir, a retravaillé pour eux. »<br />
© DR
« En fait, le récit ne suit pas <strong>la</strong> chronologie <strong>de</strong><br />
l’usine, il en dévoile les secrets : comment,<br />
après <strong>la</strong> guerre, elle naît du désir d’un homme<br />
riche, comment il l’a accaparée, et les alliances<br />
politiciennes qui lui ont permis, au fil <strong>de</strong>s alternances,<br />
<strong>de</strong> maintenir son pouvoir sur <strong>la</strong> région.<br />
Il y a aussi une femme, belle comme une<br />
madone. Incarnation <strong>de</strong> l’usine et mante religieuse,<br />
elle donne naissance à un enfant<br />
monstrueux, séduit les ouvriers avant <strong>de</strong> les<br />
jeter dans un puits. Image <strong>de</strong>s dégâts que, par<br />
exemple, peut provoquer l’amiante. Mais avant<br />
tout, il s’agit d’une fable. Un conte <strong>de</strong> sorcières<br />
à propos <strong>de</strong> l’Italie. De <strong>la</strong> façon dont les fascistes<br />
se sont toujours et encore infiltrés dans<br />
les sphères du pouvoir. Et aussi sur <strong>la</strong> disparition<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière, et <strong>de</strong> l’usine, démantelée,<br />
délocalisée en Chine, en Roumanie. »<br />
La situation n’est pas vraiment inconnue en<br />
France. Sur le fond, l’adaptation se fait d’ellemême.<br />
Sur <strong>la</strong> forme, Charles Tordjman inscrit<br />
les comédiens dans un décor simple, lumineux,<br />
mobile, évoquant une usine belle comme une<br />
fée. Il a <strong>de</strong>mandé à Giovanna Marini – pour<br />
Celestini, elle n’est pas « une rivale mais une<br />
sœur » – <strong>de</strong> composer <strong>de</strong>s chansons qu’elle<br />
interprète sur scène avec son trio. Pour notre<br />
bonheur, l’Italie vient à nous… C. G.<br />
Parole d’auteur<br />
L’histoire d’un chef <strong>de</strong> fourneau à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale racontée par un<br />
ouvrier qui est engagé par erreur dans une<br />
usine. Le chef <strong>de</strong> fourneau parle <strong>de</strong> sa famille.<br />
Du père et du grand-père qui ont eux-mêmes<br />
travaillé dans l’usine à l'époque où le travail<br />
était raconté hors <strong>de</strong> ses murs avec <strong>de</strong>s<br />
accents épiques. En un an <strong>de</strong> recherches à travers<br />
l’Italie nous avons recueilli <strong>de</strong>s histoires<br />
isolées, <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> récits qui tournent<br />
tous autour du vécu physique <strong>de</strong> l’usine. Celui<br />
qui raconte le travail, raconte quelque chose<br />
<strong>de</strong> son propre corps. Même lorsqu’il parle <strong>de</strong><br />
rétribution collective, <strong>de</strong>s conflits syndicaux et<br />
<strong>de</strong> l’article 18, il fait usage d’un imaginaire qui<br />
fait référence au corps. Comme si pour parler<br />
<strong>de</strong> ce qui est arrivé, il fal<strong>la</strong>it le traduire dans une<br />
<strong>la</strong>ngue dont les références sont <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<br />
<strong>la</strong> santé, <strong>la</strong> beauté et <strong>la</strong> difformité, <strong>la</strong> force et <strong>la</strong><br />
faiblesse. Pour le chef <strong>de</strong> fourneau l’usine a un<br />
centre, et ce centre est le haut-fourneau. L’usine<br />
travaille pour le bon fonctionnement du<br />
haut-fourneau et les gaz du haut-fourneau<br />
transformés en énergie électrique font marcher<br />
l’établissement. À l’origine, <strong>la</strong> vieille usine avait<br />
besoin d’ouvriers forts comme le bronze et<br />
leurs noms étaient Libero, Veraspiritanova,<br />
Guerriero. L’âge intermédiaire a connu l’aristocratie<br />
ouvrière avec <strong>de</strong>s travailleurs anarchistes<br />
et communistes que même le fascisme ne<br />
licenciait pas parce qu’ils se rendaient indispensables<br />
à <strong>la</strong> production <strong>de</strong> guerre. Mais l’ère<br />
contemporaine a besoin d’une usine sans<br />
ouvriers. Une usine vi<strong>de</strong> où les seuls ouvriers<br />
qui <strong>la</strong> peuplent sont ceux que l’usine ne parvient<br />
pas à mettre <strong>de</strong>hors. Les infirmes, ceux<br />
qui ont trouvé le malheur à l’intérieur <strong>de</strong> l’usine.<br />
Ceux qui ont épousé l’'usine en y <strong>la</strong>issant une<br />
partie <strong>de</strong> leur corps, <strong>de</strong> leur histoire et <strong>de</strong> leur<br />
i<strong>de</strong>ntité.<br />
Ascanio Celestini<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« LE TRAVAIL »<br />
Rencontre avec Charles Tordjman et Bernard Noël<br />
• dimanche 10 janvier à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />
L’acier, ils ne<br />
l’avaient<br />
plus dans<br />
les bras<br />
mais dans<br />
le cerveau.<br />
LA FABBRICA, ASCANIO CELESTINI<br />
21
22<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 19 AU 24 JANVIER<br />
ÖDÖN VON HORVÁTH I<br />
EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
Casimir et Caroline REPRISE<br />
Un théâtre <strong>de</strong> troupe, popu<strong>la</strong>ire et politique. Une histoire d’amour tourmentée,<br />
dans une fête foraine rongée par <strong>la</strong> crise.<br />
nouvelle traduction François Regnault<br />
mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota<br />
assistant à <strong>la</strong> mise en scène Christophe Lemaire<br />
scénographie et lumières Yves Collet<br />
compositions et environnement sonore<br />
Jefferson Lembeye<br />
costumes Corinne Bau<strong>de</strong>lot<br />
maquil<strong>la</strong>ges Catherine Nico<strong>la</strong>s<br />
accessoires Clémentine Aguettant<br />
travail vocal Maryse Martines<br />
images vidéo Mathieu Mullot<br />
col<strong>la</strong>boration scénographie Michel Bruguière<br />
et Perrine Leclerc-Bailly<br />
avec Sylvie Testud, Thomas Durand,<br />
Hugues Quester, A<strong>la</strong>in Libolt,<br />
Charles-Roger Bour, Gérald Maillet,<br />
Sarah Karbasnikoff, Olivier Le Borgne,<br />
Walter N’Guyen, Cyril Anrep,<br />
Laurent Charpentier, Muriel Ines Amat,<br />
Ana das Chagas, Gaëlle Guillou,<br />
Céline Carrère, Sandra Faure,<br />
Pascal Vuillemot, Stéphane Krähenbühl,<br />
Constance Luzzati<br />
Casimir et Caroline,<br />
le chant <strong>de</strong>s amours désunis<br />
Casimir et Caroline sont jeunes, ils s’aiment, vont<br />
s’amuser à <strong>la</strong> foire, se disputent, se séparent. Ce<br />
pourrait être une simple histoire d’amour qui tourne<br />
mal, pour cause <strong>de</strong> conflit entre sentiments<br />
réels et rêves d’avenir. En effet, Casimir vient <strong>de</strong><br />
perdre son travail.<br />
Mais cette histoire-là se passe à Munich, pendant<br />
<strong>la</strong> fête <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière, en 1931. L’Allemagne compte<br />
cinq millions <strong>de</strong> chômeurs sans espoir, pour<br />
cause <strong>de</strong> «<strong>de</strong>structions <strong>de</strong> postes» comme on<br />
dit aujourd’hui. Antinazi militant – dont les livres<br />
seront d’ailleurs brûlés comme appartenant à<br />
<strong>la</strong> « littérature dégénérée » – Ödön von Horváth<br />
écrit sa pièce peu avant l’arrivée <strong>de</strong> Hitler au<br />
pouvoir. Il prévoit, fait entendre, comprendre,<br />
ressentir <strong>la</strong> façon dont le futur dictateur profite<br />
du chaos et <strong>de</strong> <strong>la</strong> désespérance affolée. Brû<strong>la</strong>nt<br />
avertissement mis en scène par Emmanuel<br />
Demarcy-Mota, pour son premier spectacle en<br />
tant que directeur du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Spectacle<br />
fondamental, repris cette saison.<br />
Et c’est indispensable, car il est bon <strong>de</strong> rappeler<br />
qu’en ces pério<strong>de</strong>s d’incertitu<strong>de</strong>s, où à<br />
tout instant, tout risque <strong>de</strong> basculer dans le<br />
désastre – comme bascule et s’effondre le<br />
manège <strong>de</strong> <strong>la</strong> montagne russe – le salut n’est<br />
pas dans <strong>la</strong> fuite. Rien ne sert <strong>de</strong> fermer les<br />
yeux, y compris dans l’espoir <strong>de</strong> vivre le plus<br />
normalement possible, une belle histoire<br />
d’amour. En <strong>de</strong> telles circonstances, d’ailleurs,<br />
où donc se niche <strong>la</strong> « normalité »?<br />
Si Casimir et Caroline avaient appartenu à une<br />
sphère sociale protégée, peut-être auraient-ils<br />
pu résister à <strong>la</strong> dévastation ? S’exiler ? comme<br />
Horváth et quelques autres. Ce n’est pas le<br />
cas. Horváth parle du « peuple » dans toute sa<br />
diversité. Jeunes ou vieux, riches ou pauvres,<br />
les gens ici présents vont bientôt <strong>de</strong>venir <strong>la</strong><br />
proie d’une autorité monstrueusement aberrante,<br />
qui accor<strong>de</strong> ou non le droit d’exister.<br />
c’était un rêve<br />
Cette nécessité d’explorer <strong>la</strong> débâcle idéologique<br />
ouvrant <strong>la</strong> porte à l’horreur hitlérienne<br />
apparaît sans ambigüité ni détours dans <strong>la</strong><br />
mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota,<br />
pour qui dénoncer les risques <strong>de</strong> dictature est<br />
tout simplement naturel.<br />
Adieu joies enfantines et rengaines <strong>de</strong> foire.<br />
Dans <strong>la</strong> nuit encerclée par les phares d’invisibles<br />
voitures, le capharnaüm <strong>de</strong>s baraques<br />
et manèges dégagent d’étranges flui<strong>de</strong>s manipu<strong>la</strong>teurs.<br />
Les <strong>de</strong>ux amants, les autres jeunes<br />
et vieux, tous en semblent frappés. Au-<strong>de</strong>ssus<br />
d’eux p<strong>la</strong>ne un zeppelin, image d’envol inaccessible.<br />
Leur seule évasion disponible, ce<br />
sont les baratins <strong>de</strong>s montreurs <strong>de</strong> monstres,<br />
les toboggans sur lesquels glissent les filles<br />
énervées, et puis <strong>la</strong> drague brute, les bagarres<br />
idiotes, toutes ces « sensations fortes » qu’ils<br />
sont venus chercher, histoire d’échapper un<br />
moment, juste un moment, à une détresse qui<br />
ne trouve pas ses mots, à l’angoisse indéfinissable<br />
qui plombe leur existence.<br />
La référence est assumée à <strong>la</strong> dureté fantasque<br />
du cinéma expressionniste en général, et en<br />
particulier au film <strong>de</strong> Fritz Lang M le Maudit, sur<br />
lequel comme ici, p<strong>la</strong>nent <strong>de</strong>s voix d’enfant. Vêtu<br />
<strong>de</strong> noir, corps alourdi, gestes hésitants, sourire<br />
désabusé, regard perdu, Hugues Quester –<br />
l’homme qui obéit – rappelle Peter Lore.<br />
© Jean-Louis Fernan<strong>de</strong>z
© Jean-Louis Fernan<strong>de</strong>z<br />
<strong>la</strong> rage d’aimer<br />
Et puis il y a les mouvements d’une foule<br />
emportée dans une même trajectoire qu’elle ne<br />
contrôle pas. Il y a les brusques plongées sur<br />
un individu, un garçon paumé, une fille en colère,<br />
un vieux beau sans illusion (A<strong>la</strong>in Libolt), sur<br />
Casimir et Caroline, Thomas Durand et Sylvie<br />
Testud, amants déchirés, elle dans <strong>la</strong> nervosité<br />
<strong>de</strong> l’urgence à vivre, lui dans le désarroi <strong>de</strong> sa<br />
jeunesse blessée.<br />
Et puis, il y a les musiques, les chants décalés,<br />
braillés, parce que c’est <strong>la</strong> fête <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière et<br />
c’est ce qu’il faut pour oublier, ne pas entendre<br />
les menaces, les pleurs, pour être ensemble,<br />
une fois, <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière peut-être. Elle n’a rien <strong>de</strong><br />
funèbre, cette musique, au contraire. Elle cogne<br />
dans <strong>la</strong> mémoire dans le cœur, elle serre <strong>la</strong><br />
gorge. Elle s’incruste dans les images, les<br />
corps déboussolés, fait surgir les terreurs, les<br />
fureurs enfouies. Elle fait entendre ce que les<br />
mots ne savent pas, et c<strong>la</strong>me <strong>la</strong> rage <strong>de</strong> vivre,<br />
<strong>de</strong> pouvoir aimer. C. G.<br />
extraits <strong>de</strong> presse<br />
Il y a tant <strong>de</strong> vie dans Casimir et Caroline. Tant<br />
<strong>de</strong> cruauté aussi, mais une cruauté si humaine,<br />
dans son constat <strong>la</strong>conique, que l’on se<br />
sent le cœur retourné quand s’achève <strong>la</strong> pièce<br />
d’Ödön von Horváth. (…) Cette mise en perspective<br />
fait <strong>de</strong> l’homme un objet <strong>de</strong> l’Histoire<br />
qui bientôt le broiera, comme elle détruira l’histoire<br />
d’amour <strong>de</strong> Casimir et Caroline – l’inouïe<br />
Sylvie Testud et Thomas Durand, une belle<br />
découverte. Tous les <strong>de</strong>ux ont <strong>la</strong> minceur nerveuse<br />
<strong>de</strong> corps qui se consument <strong>de</strong> l’intérieur.<br />
Brigitte Salino, Le Mon<strong>de</strong><br />
La première image qu’offre Emmanuel Demarcy-<br />
Mota est résolument cinématographique. Saisissante<br />
(…) Comment donc le metteur en scène<br />
et son scénographe, Yves Collet, en sont-ils<br />
parvenus à pareille illusion : évoquer ensemble<br />
le présent et le passé ? (…) Il dirige avec une<br />
lumineuse tendresse <strong>de</strong>s personnages voués<br />
à l’échec. Comme s’il les conso<strong>la</strong>it. Comme s’il<br />
nous conso<strong>la</strong>it, nous qui vivons aujourd’hui<br />
dans un mon<strong>de</strong> si proche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Horváth.<br />
Fabienne Pascaud, Télérama<br />
Un spectacle chorégraphique, tenu et subtil, qui<br />
rend justice à <strong>la</strong> pièce acrobatique <strong>de</strong> l’écrivain<br />
austro-hongrois. Toute <strong>la</strong> troupe se donne à plein<br />
dans un spectacle maîtrisé <strong>de</strong> bout en bout.<br />
Philippe Chevilley, Les Échos<br />
Au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête foraine, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
cœurs. Images délibérement brutales <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête<br />
d’octobre sur <strong>la</strong>quelle pèse l’ombre <strong>de</strong>s zeppelins<br />
comme <strong>la</strong> préfiguration <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit qui va<br />
bientôt ensevelir dans ses plis <strong>de</strong> douleur toute<br />
l’Europe. Les adultes sont parfaitement incarnés<br />
par Hugues Quester, A<strong>la</strong>in Libolt et Charles-<br />
Roger Bour.<br />
Armelle Héliot, Le Figaro<br />
L’art <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise dans ce qu’il peut faire <strong>de</strong> meilleur<br />
–<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en scène, affirmée, concrète, engagée,<br />
politique. Dès les premières minutes, on<br />
se dit, en effet, qu’Emmanuel Demarcy-Mota<br />
est un magnifique héritier. Un savoir-faire artisanal<br />
mis au service d’un sens, d’une lecture<br />
réelle (…) Hugues Quester, immense, hors <strong>de</strong><br />
toute mesure. Il ne fait presque rien, juste perdu,<br />
là <strong>de</strong>vant nous, pas même prédateur, ou juste<br />
ce qu’il faut.<br />
Bruno Tackels, Mouvement.net<br />
Une version généreuse et remarquablement<br />
maîtrisée du chef-d’œuvre d’Ödön von Horváth.<br />
Un fort beau spectacle, puissant et ron<strong>de</strong>ment<br />
mené. Emmanuel Demarcy-Mota signe là une<br />
<strong>de</strong> ses mises en scène les plus accomplies.<br />
Hugues Letanneur, Les Inrockuptibles<br />
Emmanuel Demarcy-Mota signe avec cette<br />
pièce <strong>de</strong> Horváth un spectacle manifeste : celui<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> défense et illustration d’un théâtre qui se<br />
veut popu<strong>la</strong>ire mais aussi politique, en ce qu’il<br />
traite <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong> à partir d’un passé éc<strong>la</strong>irant<br />
le présent.<br />
Didier Mereuze, La Croix<br />
Emmanuel Demarcy-Mota inaugure en beauté<br />
<strong>la</strong> direction du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. L’allure vertigineuse<br />
qu’il impulse au bouillonnement <strong>de</strong> vie<br />
qu’impose <strong>la</strong> fable tiendrait du miracle, si nous<br />
y croyions. Emmanuel Demarcy-Mota possè<strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> grâce et l’oreille absolue. Il n’abuse pas <strong>de</strong><br />
ses dons. Il les domine. Avec mesure. Cette vertu<br />
s’appelle l’élégance.<br />
Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité<br />
23
© Getty images<br />
24<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 27 JANVIER AU 12 FÉVRIER<br />
MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANNELLE<br />
Amphitryon CRÉATION<br />
Quand le Roi <strong>de</strong>s dieux dont le pouvoir est absolu désire quelqu’un,<br />
qui pourrait lui résister ? Qui, en toute sincérité, en a réellement envie ?<br />
mise en scène Bérangère Jannelle<br />
assistante à <strong>la</strong> mise en scène Luciana Botelho<br />
scénographie Stéphane Pauvret<br />
lumières Christian Dubet<br />
son Jean-Damien Ratel<br />
costumes Laurence Chalou<br />
avec Olivier Ba<strong>la</strong>zuc, Audrey Bonnet, Luciana<br />
Botelho, Anne Bouvier, Arnaud Churin, David<br />
Maisse, Ismaël Ruggiero, Maxime Miko<strong>la</strong>jczac<br />
Tombé sous le charme d’Alcmène, Jupiter à qui<br />
rien n’est impossible, <strong>la</strong> séduit en <strong>de</strong>venant le<br />
double <strong>de</strong> son époux trop bien aimé, le valeureux<br />
général Amphitryon parti à <strong>la</strong> guerre, revenu<br />
avant l’heure. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s quiproquos à<br />
répétition dans lesquels les personnages sont<br />
emmêlés, si bien que personne ne sait plus<br />
exactement à qui il a à faire, pouvoir absolu et<br />
jouissance sont les thèmes retenus par Bérangère<br />
Jannelle, pour mettre en scène <strong>la</strong> pièce<br />
<strong>de</strong> Molière. Nul à son époque n’a mis en doute<br />
le fait que le Roi <strong>de</strong>s dieux incarne le Roi Soleil,<br />
d’où scandale et succès :<br />
« La façon dont s’affrontent amour et autorité<br />
dégage une sorte <strong>de</strong> violence. Je vois là une<br />
comédie noire, à travers <strong>la</strong>quelle j’interroge <strong>la</strong><br />
machine du pouvoir, aujourd’hui. Pouvoir<br />
politique, et aussi technologique qui offre d’infinies<br />
possibilités <strong>de</strong> métamorphoses et dédoublements,<br />
et qui permet <strong>de</strong> mettre en rapport<br />
les medias son et images avec le théâtre spontané,<br />
direct, celui <strong>de</strong>s acteurs.<br />
« Tout se joue sur un espace épuré, autour et à<br />
l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison d’Amphitryon, où Jupiter<br />
passe avec Alcmène une nuit qui se prolonge<br />
à sa convenance. Boîte fermée, maison<br />
close et crâne en feu, elle aussi se dédouble,<br />
se dép<strong>la</strong>ce. Disons qu’il s’agit d’un spectacle<br />
contemporain confronté à un mon<strong>de</strong> poétique.<br />
« J’ai toujours été intéressée par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion du<br />
privé et du politique, et elle apparaît ici avec<br />
une rare brutalité. Le bien public n’existe plus,<br />
l’imposture domine. Celle <strong>de</strong> Jupiter sans<br />
aucun doute. Mais qu’en est-il <strong>de</strong>s autres ?<br />
Qui, réellement, est dupe ? Alcmène ne l’est<br />
pas complètement, tel est mon parti pris. Elle<br />
n’est pas une victime. Même au cours d’une<br />
gran<strong>de</strong>, une sincère histoire d’amour, fantas-<br />
mer sur un autre homme est normal. L’inconscient<br />
doit pouvoir voyager. Passer <strong>la</strong> nuit avec<br />
un dieu, rêve ou réalité ? Qui tire les ficelles ?<br />
Les doubles peuvent exister uniquement parce<br />
qu’ils ont été désirés, qui joue qui ? Tout le<br />
temps <strong>de</strong> cette pièce sur le secret du théâtre,<br />
les questions <strong>de</strong>meurent. »<br />
C. G.<br />
BÉRANGÈRE JANNELLE<br />
Dès son adolescence, elle s’adonne au théâtre.<br />
Philosophe <strong>de</strong> formation, elle <strong>de</strong>vient assistante<br />
<strong>de</strong> K<strong>la</strong>us Michael Gruber et <strong>de</strong> Carlo<br />
Cecchi. En 2000, elle abor<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en scène<br />
avec le Decameron d’après Boccace. Suivent,<br />
Robinson, voyage au pays <strong>de</strong> nulle part<br />
d’après Defoe (2004), Ajax <strong>de</strong> Sophocle (2005),<br />
Py<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong> Pasolini (2006), Amor! ou les Cid <strong>de</strong><br />
Corneille (2007), La Périchole d’Offenbach à<br />
l’Opéra <strong>de</strong> Lille (<strong>2009</strong>). C. G.<br />
Un jeu<br />
<strong>de</strong> miroir<br />
et <strong>de</strong> pouvoir<br />
où tout<br />
le mon<strong>de</strong><br />
est trompé,<br />
trahi dans<br />
son désir<br />
d’être l’autre<br />
et <strong>de</strong><br />
le possé<strong>de</strong>r.<br />
BÉRANGÈRE JANNELLE<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« MISES EN SCÈNE DU POUVOIR »<br />
Rencontre / débat avec Bérangère Jannelle<br />
Olivier Mongin et Boris Charmatz<br />
• dimanche 31 janvier à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation
© Christian Berthelot<br />
AU THÉÂTRE SILVIA MONFORT • TARIF HORS LES MURS<br />
DU 2 FÉVRIER AU 6 MARS EN PARTENARIAT AVEC LE THÉÂTRE SILVIA MONFORT<br />
À PARTIR DE 13 ANS<br />
THÉÂTRE DROMESKO<br />
Arrêtez le mon<strong>de</strong>, je voudrais <strong>de</strong>scendre<br />
conception, mise en scène et scénographie<br />
Igor et Lily<br />
composition musicale Alexan<strong>de</strong>r Ba<strong>la</strong>nescu<br />
costumes Cissou Winling<br />
accessoires, sculptures Fabienne Killy, Anne Leray<br />
masques Fre<strong>de</strong>ricka Hayter<br />
toiles peintes Catherine Rankl, Matthieu Lemarié<br />
lumières Ronan Cabon<br />
son Philippe Tivillier<br />
jeu, danse Lily, Igor, Violeta Todfi-Gonzalez,<br />
Monique Brun, Baptiste Blegbo, Zina, Louis Yerly<br />
et en alternance David Bursztein / Charlie Nelson<br />
/ Marcial Di Fonzo Bo / Jean-Michel Mouron /<br />
Jean-Marc Stehlé<br />
interprétation musicale: Lily chant, Igor accordéon,<br />
Sandor Berki contrebasse, Jenö Sorös cymbalum,<br />
Janos Sandor violon, Revaz Matchabeli violoncelle<br />
Un âne, une chèvre, une poule, un petit cochon<br />
et dans son bocal un charmant poisson rouge…<br />
Voici donc <strong>de</strong>vant nous, avec poils, plumes et<br />
écailles, <strong>la</strong> matérialisation d’un véritable inventaire<br />
à <strong>la</strong> Prévert occupant, comme si <strong>de</strong> rien<br />
n’était, <strong>la</strong> salle d’attente d’un hypothétique<br />
cabinet vétérinaire dont le boss pourrait s’appeler<br />
Noé. C’est à travers l’image forte <strong>de</strong> ce<br />
prologue surréaliste qu’Igor et Lily ont imaginé<br />
l’ouverture d’Arrêtez le mon<strong>de</strong>, je voudrais <strong>de</strong>scendre,<br />
<strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière création du <strong>Théâtre</strong> Dromesko,<br />
leur réponse alternative et poétique<br />
aux mauvaises nouvelles qui ne cessent <strong>de</strong><br />
nous parvenir <strong>de</strong>s quatre coins <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète.<br />
Depuis quelques années Igor et Lily, se sont<br />
affranchis <strong>de</strong>s barreaux <strong>de</strong> leur célèbre Volière<br />
Dromesko pour installer leur théâtre sous les<br />
toits à <strong>de</strong>ux pentes d’idéales baraques <strong>de</strong><br />
bois. La <strong>de</strong>rnière en date a <strong>de</strong>s airs d’Arche<br />
salvatrice tant elle est <strong>la</strong>rge et vaste, habitée<br />
d’un confortable gradin et capable <strong>de</strong> contenir<br />
une machinerie <strong>de</strong> scène digne d’un opéra.<br />
Pour autant, c’est par <strong>la</strong> petite porte et en douceur<br />
que l’on entre ici pour vivre <strong>la</strong> magie d’une<br />
très intriguante invitation à voyager dans les<br />
songes. Accompagnés par les cor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’orchestre<br />
tzigane qui donnent <strong>de</strong>s ailes à <strong>la</strong><br />
musique d’Alexan<strong>de</strong>r Ba<strong>la</strong>nescu, on parcourt<br />
ainsi l’intime et le grandiose à travers les mille<br />
et une facettes d’un cabinet <strong>de</strong> curiosités aux<br />
allures d’immense coléoptère. Sous <strong>la</strong> direction<br />
d’un maître timonier, <strong>la</strong> chimère grinçante semble<br />
un navire tirant <strong>de</strong>s bords à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s<br />
meilleurs vents. Dépliant ses élytres <strong>de</strong> bois à <strong>la</strong><br />
force <strong>de</strong>s poulies, l’animal tourne sur lui-même<br />
et découvre une scène sans cesse recomposée<br />
prétexte aux fantasmes les plus débridés.<br />
Si pour le cadre, on pense à ces machines<br />
dont Léonard <strong>de</strong> Vinci avait le secret, pour le<br />
contenu, les références se bousculent… et <strong>de</strong>s<br />
Amoureux <strong>de</strong> Peynet, aux métaphoriques paysages<br />
<strong>de</strong> Chagall en passant <strong>de</strong>s fresques<br />
grotesque et <strong>de</strong>s clins d’œil à <strong>la</strong> comédie musicale,<br />
il n’est alors qu’une certitu<strong>de</strong>: nul ne pourra<br />
détruire notre capacité à rêver tant que tourneront<br />
les manèges. Patrick Sourd<br />
25
26<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 15 AU 20 FÉVRIER EN FRANÇAIS ET EN JAPONAIS, SOUS-TITRÉ<br />
MICHEL VINAVER I ORIZA HIRATA<br />
ARNAUD MEUNIER<br />
Tori no tobu takasa<br />
UNE ADAPTATION JAPONAISE DE Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />
Par-<strong>de</strong>ssus bord, ou les chamboulements humains et sociaux, au sein d’une<br />
entreprise familiale française rachetée par une multinationale américaine.<br />
texte original Michel Vinaver<br />
adaptation et col<strong>la</strong>boration artistique Oriza Hirata<br />
mise en scène Arnaud Meunier<br />
dramaturgie Simon Chemama<br />
scénographie et costumes Camille Duchemin<br />
décor Kensuke Suzuki<br />
lumières et régie générale Frédéric Gourdin<br />
création son Benjamin Jaussaud<br />
chefs <strong>de</strong> projet Karine Branchelot,<br />
Yoko Nishiyama<br />
avec Philippe Durand, Tomohito Hatanaka,<br />
Yoko Hirata, Elsa Imbert, Akiko Ishibashi,<br />
Moanda, Daddy Kamono, Hi<strong>de</strong>ki Nagai,<br />
Hiroko Matsuda, Nathalie Matter, Hiroshi Ota,<br />
Tadashi Otake, Hiroshi Otsuka, Kotaro Shiga,<br />
Reiko Tahara, Hiroshi Takahashi (Bungakusa),<br />
Ruriko Temmyo, Kenji Yamauchi<br />
La pièce étant <strong>de</strong> Michel Vinaver, elle glisse<br />
avec panache sur les rives <strong>de</strong> l’humour – c’est<br />
son style – et raconte du vrai – il connaît très<br />
bien ce dont il parle. Écrite dans les années 70,<br />
elle <strong>de</strong>meure d’une actualité aujourd’hui mondialisée<br />
: elle est adaptée par Oriza Hirata,<br />
auteur, metteur en scène, directeur à Tokyo<br />
d’une compagnie et d’un théâtre où il accueille<br />
<strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> tous pays. Arnaud Meunier a<br />
déjà monté chez lui La Deman<strong>de</strong> d’emploi, <strong>de</strong><br />
Vinaver.<br />
Par-<strong>de</strong>ssus bord existe en plusieurs versions,<br />
Hirata adapte <strong>la</strong> plus courte à <strong>la</strong> situation actuelle<br />
dans son pays, l’entreprise familiale est donc<br />
japonaise. Les comportements changent peu,<br />
quelques références historiques sont transposées,<br />
et ce n’est plus l’intrusion d’un juif qui provoque<br />
une réaction <strong>de</strong> refus, mais celle d’un<br />
Rwandais :<br />
« Un homme ayant lui aussi échappé à un massacre.<br />
J’avais pensé à un survivant d’Hiroshima,<br />
mais le problème n’est pas le même. Et<br />
puis chez nous on voit si peu <strong>de</strong> Noirs que leur<br />
situation est souvent difficile. Les juifs, on ne<br />
sait pas, on ne fait pas attention. »<br />
L’entreprise qui ne fabrique pas, comme dans<br />
<strong>la</strong> version originale, du papier toilette mais <strong>de</strong>s<br />
cuvettes haute technologie, est rachetée par<br />
une compagnie française. Transaction possible<br />
puisqu’elle s’est produite dans le secteur automobile.<br />
Quelle que soit <strong>la</strong> nationalité du racheteur,<br />
le résultat peut s’avérer brutal. Exemple :<br />
arrivant un lundi à son travail, un ami d’Hirata<br />
trouve <strong>de</strong>s patrons inconnus. Il ne savait rien,<br />
rien n’avait filtré.<br />
Le cinéma nippon abor<strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> thème,<br />
tout au moins dans les films que nous recevons.<br />
Sur scène, c’est rarissime. Hirata représente un<br />
cas particulier : son théâtre est privé mais il<br />
reçoit <strong>de</strong>s subventions, bénéficie donc d’une<br />
marge <strong>de</strong> liberté. Dans une écriture apparemment<br />
simple, avec une ironie sans indulgence<br />
ni mépris, il traite <strong>de</strong> sujets qui mettent en cause<br />
les comportements quotidiens. Vinaver dit <strong>de</strong><br />
lui : « Il est mon frère ». C. G.<br />
ORIZA HIRATA<br />
Après un tour du mon<strong>de</strong> en vélo, il publie ses<br />
aventures. À 20 ans, il entre à l’université, écrit,<br />
fon<strong>de</strong> sa compagnie, avec <strong>la</strong>quelle il monte<br />
ses pièces. Dont Tokyo Notes, Gens <strong>de</strong> Séoul,<br />
Nouvelles du p<strong>la</strong>teau S, présentées en France,<br />
dans ses mises en scène et celles d’artistes<br />
invités en son théâtre, (Arnaud Meunier, Frédéric<br />
Fisbach…). À Gennevilliers, il a monté en<br />
français, Sables et soldats. C. G.<br />
ARNAUD MEUNIER<br />
Il fon<strong>de</strong> en 1997 <strong>la</strong> compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mauvaise<br />
graine. De Pasolini à Novarina, d’Europe au<br />
Japon, il parcourt le mon<strong>de</strong>. Il poursuit un travail<br />
mené sur l’écriture <strong>de</strong> Michel Vinaver dont<br />
il a monté La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’emploi et King et sur<br />
l’écriture d’Oriza Hirata dont il a mis en scène<br />
Gens <strong>de</strong> Séoul à Chaillot. C. G.<br />
© Naoaki Yamamoto
© DR<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 23 FÉVRIER AU 6 MARS<br />
AURÉLIEN BORY Compagnie 111<br />
Sans objet<br />
Duo <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> <strong>la</strong> machine, lorsque les rêves <strong>de</strong> Kleist sur le théâtre<br />
<strong>de</strong>s marionnettes nous conduisent jusqu’aux infinies capacités du robot.<br />
conception, scénographie et mise en scène<br />
Aurélien Bory<br />
conseiller artistique Pierre Rigal<br />
lumières Arno Veyrat<br />
décor Pierre Dequivre<br />
p<strong>la</strong>teau programmation robot Tristan Baudoin<br />
son Stéphane Ley<br />
costumes Sylvie Marcucci<br />
avec Olivier Alenda, Pierre Cartonnet<br />
(distribution en cours)<br />
Dans son essai Sur un théâtre <strong>de</strong> marionnettes,<br />
Kleist rêvait d’un acteur-danseur face à luimême,<br />
cherchant à réaliser ce que signifie l’art<br />
<strong>de</strong> reproduire à l’infini, comme une poupée<br />
manipulée, les mêmes gestes et mots. Rêvant<br />
autour <strong>de</strong> ce texte, Aurélien Bory imagine <strong>la</strong><br />
rencontre sur scène entre un homme et l’un <strong>de</strong><br />
ces gigantesques bras articulés, qui, aujourd’hui,<br />
dans notre société industrielle, accomplissent,<br />
à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s ouvriers, le pénible et<br />
fastidieux travail du montage automobile. Un<br />
vrai robot, manœuvré par un technicien, et venu<br />
directement <strong>de</strong> son usine :<br />
«Il y tenait sa p<strong>la</strong>ce, avait son utilité. Les hommes<br />
l’ont conçu, l’ont fabriqué dans un but <strong>de</strong> progrès,<br />
<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation, selon <strong>de</strong>s critères d’efficacité<br />
et <strong>de</strong> productivité. En changeant <strong>de</strong><br />
contexte, il perd sa fonction, donc sa raison<br />
d’être, <strong>de</strong>vient “sans objet”. À partir <strong>de</strong> là, dans<br />
une certaine mesure, il s’humanise, puisqu’il<br />
doit trouver autre rôle.<br />
« Son comportement n’est en rien modifié, il<br />
gar<strong>de</strong> ses capacités mécaniques, sa puissance<br />
et <strong>la</strong> brutalité, voire <strong>la</strong> violence <strong>de</strong> ses mouvements,<br />
qui ont quelque chose <strong>de</strong> guerrier. Il<br />
pourrait faire penser à un <strong>la</strong>nce-missile, mais là,<br />
sur le p<strong>la</strong>teau, il est vu différemment. Il existe<br />
seulement dans son rapport avec l’être humain<br />
à ses côtés. Tout se passe dans <strong>la</strong> façon dont<br />
ils vont s’approcher, établir le contact. Ils se<br />
situent dans un espace artistique, autrement dit,<br />
si l’on s’en tient aux valeurs <strong>de</strong> l’industrie, le<br />
champ <strong>de</strong> “l’inutilité”.<br />
«Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s questions à propos <strong>de</strong> ces valeurs,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision critique que<br />
l’on peut en avoir, ce qui m’intéresse, c’est <strong>de</strong><br />
marquer <strong>la</strong> frontière entre l’inerte et le vivant.<br />
Dans un passé encore récent, elle était c<strong>la</strong>ire,<br />
les avancées technologiques en brouillent <strong>de</strong><br />
plus en plus l’image. La machine va <strong>de</strong> plus en<br />
plus loin, sa mémoire lui permet <strong>de</strong> reconnaître<br />
et d’anticiper, peut-être, qui sait, <strong>de</strong> prendre<br />
<strong>de</strong>s décisions, d’agir par elle-même. Au Japon<br />
notamment, et aux États-Unis, <strong>la</strong> robotisation au<br />
quotidien se donne une importance inquiétante.<br />
« La cohabitation du robot et <strong>de</strong> l’homme<br />
contemporain n’est pas heureuse, leurs re<strong>la</strong>tions<br />
sont conflictuelles. Des re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> pouvoir<br />
qui retrouvent celles <strong>de</strong> l’homme primitif<br />
avec l’animal. Il l’a d’abord combattu avant <strong>de</strong><br />
l’affronter au cours <strong>de</strong> performances initiatiques<br />
et finalement le domestiquer. À présent, nous<br />
sommes obligés <strong>de</strong> nous mesurer aux robots,<br />
<strong>de</strong> comparer nos performances. Si nous voulons<br />
gar<strong>de</strong>r notre suprématie, nous serons amenés<br />
à nous “technologiser”, le mouvement est déjà<br />
amorcé. »<br />
Ici, <strong>la</strong> machine règne au centre d’un socle surélevé<br />
en équilibre instable, forme sculpturale<br />
avec <strong>la</strong>quelle l’homme engage une sorte <strong>de</strong><br />
dialogue physique. Jeu subtil et insolite entre<br />
un être adulte qui en connaît les règles et un<br />
robot qui les découvre, les invente, avec naïveté<br />
comme un enfant s’amuse. Un enfant aux<br />
talents infinis, inconnus, redoutables peut-être.<br />
Rien n’est jamais acquis. C. G.<br />
AURÉLIEN BORY<br />
Il dirige à Toulouse <strong>la</strong> Cie 111 qui relie théâtre,<br />
cirque, danse et arts visuels. Il consacre une trilogie<br />
à l’espace, IJK (2000) et en col<strong>la</strong>boration<br />
avec Phil Soltanoff, P<strong>la</strong>n B (2003) et Plus ou<br />
moins l’infini (2005). Il col<strong>la</strong>bore avec Pierre<br />
Rigal sur Érection et Arrêts <strong>de</strong> jeu. Il travaille à<br />
Tanger pour TAOUB et en Chine où il crée<br />
Les Sept P<strong>la</strong>nches <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruse, présenté au<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> en janvier 2008. C. G.<br />
27
28<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 8 AU 20 MARS<br />
FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY<br />
O<strong>de</strong> maritime CRÉATION<br />
mise en scène C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />
scénographie, costume Sal<strong>la</strong>hdyn Khatir<br />
lumière Rémi Godfroy, Sal<strong>la</strong>hdyn Khatir,<br />
C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />
son Philippe Cachia<br />
texte français Dominique Touati-Éditions<br />
La Différence, revu pour le spectacle<br />
par Parcídio Gonçalves et C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />
(La Différence, <strong>2009</strong>)<br />
avec Jean-Quentin Chate<strong>la</strong>in<br />
L’O<strong>de</strong> maritime a cent ans<br />
Quel est ce Pessoa qui dérange le siècle? Quel<br />
est ce truc enfantin qu’il a inventé, d’être plusieurs<br />
à lui seul ? Et nous qui nous disons complexes<br />
et multiples, pourquoi ne parvenonsnous<br />
pas à cette hétéronymie radicale qui est<br />
<strong>la</strong> trouvaille <strong>de</strong> ce poète portugais, désireux<br />
d’enrichir sa <strong>la</strong>ngue <strong>de</strong> trois ou quatre aussi<br />
grands poètes que lui, lui étant aussi grand<br />
qu’eux tous ?<br />
Alvaro <strong>de</strong> Campos, l’un <strong>de</strong> ces «hétéronymes»<br />
à qui Pessoa invente un nom, une vie et une<br />
œuvre, écrit en 1909 une O<strong>de</strong> maritime que<br />
C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy met en scène et que dira Jean-<br />
Quentin Chate<strong>la</strong>in. Que C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy ren<strong>de</strong><br />
hommage à Pessoa, c’est dans l’ordre poétique.<br />
Qu’il ait choisi pour ce<strong>la</strong> l’un <strong>de</strong>s plus beaux<br />
poèmes du mon<strong>de</strong>, c’est un bon présage. Que<br />
ce poème soit dit par un grand acteur en ce<br />
début du XXI e siècle, c’est une chance. Car Pessoa<br />
célèbre (comme C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>l) le début d’un<br />
siècle que tous, à <strong>la</strong> différence du nôtre, pressentent<br />
comme grand. Il l’aura été à sa façon.<br />
En 1909, tous les espoirs étaient-ils permis ? En<br />
<strong>2009</strong>, tous les désespoirs sont-ils obligés ?<br />
C’est une question qu’Alvaro <strong>de</strong> Campos posera<br />
à notre siècle inquiétant – intranquille. Lui qui<br />
dit aussi dans cette O<strong>de</strong> maritime :<br />
« Rien n’a perdu <strong>de</strong> sa poésie. À présent se<br />
surajoutent les machines,<br />
Avec également leur poésie, et tout le nouveau<br />
mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie<br />
Commercial, mondain, intellectuel, sentimental,<br />
Que l’ère <strong>de</strong>s machines est venue apporter aux<br />
âmes.<br />
Les voyages d’aujourd’hui sont aussi beaux<br />
qu’ils étaient auparavant,<br />
Et un navire restera toujours aussi beau par le<br />
seul fait que c’est un navire.<br />
Voyager, c’est encore voyager et le grand <strong>la</strong>rge<br />
est toujours là comme autrefois –<br />
Nulle part, grâce à Dieu ! »<br />
François Regnault<br />
* L’O<strong>de</strong> maritime est ici citée dans <strong>la</strong> traduction<br />
<strong>de</strong> Michel Chan<strong>de</strong>igne et Pierre Léglise-Costa.<br />
O<strong>de</strong> maritime<br />
Comme dans un conte, l’œuvre <strong>de</strong> Pessoa a<br />
dormi dans un coffre où s’entassaient les<br />
feuillets qu’il écrivait chaque jour. La découverte<br />
d’un <strong>de</strong>s plus grands poètes d’aujourd’hui<br />
s’est faite par le c<strong>la</strong>ssement et l’organisation <strong>de</strong><br />
ces pages retenues dans une malle au centre<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> Pessoa. Cet homme occupé<br />
dans <strong>de</strong>s bureaux d’export-import à traduire<br />
<strong>de</strong>s lettres commerciales (il par<strong>la</strong>it parfaitement<br />
l’ang<strong>la</strong>is) ne trouvait <strong>de</strong> réalité qu’aux<br />
seuls produits <strong>de</strong> son imagination.<br />
C’est là, en imagination, qu’il a vécu.<br />
Il lui suffit – ainsi débute l’O<strong>de</strong> maritime – d’un<br />
navire encore lointain en route vers l’entrée du<br />
port pour que se mettent à vibrer toute distance,<br />
toutes les distances. Celle qui sépare le<br />
navire du quai, celle qui sépare le silence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
parole, celle qui oppose le présent au passé,<br />
toute trace <strong>de</strong> frontière abolie, corps-âme, intérieur-extérieur,<br />
arrivée et départ, présent et<br />
passé, vie et mort, tout est mêlé, entremêlé, dans<br />
un gigantesque remuement <strong>de</strong> souffle. Un lyrisme<br />
se soulève en tempête. Renaissent en torrents<br />
<strong>la</strong> cruauté, les tueries, les saccages, les<br />
assassins et les victimes, les pirates vio<strong>la</strong>nt, les<br />
femmes violées, les blessés jetés aux requins<br />
avec les enfants (à <strong>la</strong> douce chair rosée).<br />
Pessoa, en portugais, veut dire « personne » ou<br />
« masque <strong>de</strong> théâtre ». Ses voyages, sa vie<br />
sexuelle, n’ont pas eu lieu. C’est son esprit qui<br />
le hisse aux excès limites du sado-masochisme,<br />
à <strong>la</strong> crête <strong>de</strong>s vagues, sans délimitation <strong>de</strong><br />
sexe.<br />
Pessoa bouscule nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> perception.<br />
Nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />
FERNANDO PESSOA<br />
Le jour triomphal <strong>de</strong> sa vie, le 8 mars 1914,<br />
âgé <strong>de</strong> vingt-cinq ans, Fernando Pessoa<br />
inventa trois poètes portugais sortis tout<br />
armés <strong>de</strong> leur biographie et <strong>de</strong> leurs œuvres,<br />
Alberto Caeiro, puis Ricardo Reis et Alvaro <strong>de</strong><br />
Campos. Le 21 novembre suivant, il déc<strong>la</strong>re :<br />
« Aujourd’hui, j’ai pris <strong>la</strong> résolution définitive<br />
d’être Moi. » Voilà une vie. Né le 13 juin 1888 à<br />
Lisbonne, il est emmené très tôt par sa mère<br />
en Afrique du Sud, où il commence ses étu<strong>de</strong>s.<br />
Revenu en 1905 à Lisbonne où il reste jusqu’à<br />
sa mort, le 30 novembre 1935, il participe à<br />
quelques mouvements littéraires <strong>de</strong> son<br />
temps, crée <strong>la</strong> revue Orpheu avec son ami<br />
l’écrivain Mário <strong>de</strong> Sá-Carneiro, et publie en<br />
1934 Message, ce recueil souverain dont l’ordonnance<br />
suit le b<strong>la</strong>son du Portugal. À sa<br />
mort on découvre 27543 textes <strong>de</strong> lui dans<br />
une malle, qui est <strong>de</strong>venue une légen<strong>de</strong>. F. R.<br />
CLAUDE RÉGY<br />
Né en 1923, il étudie l’art dramatique auprès<br />
<strong>de</strong> Charles Dullin puis <strong>de</strong> Tania Ba<strong>la</strong>chova<br />
après avoir suivi <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sciences politiques.<br />
En 1952, sa première mise en scène<br />
est <strong>la</strong> création en France <strong>de</strong> Doña Rosita <strong>de</strong><br />
García Lorca. Très vite, il s’éloigne du réalisme<br />
et du naturalisme psychologique. Il choisit<br />
<strong>de</strong> s’aventurer vers d’autres espaces <strong>de</strong><br />
représentations, d’autres espaces <strong>de</strong> vie.<br />
Ce sont <strong>de</strong>s écritures dramatiques contemporaines<br />
– textes qu’il fait découvrir le plus souvent<br />
– qui le gui<strong>de</strong>nt vers <strong>de</strong>s expériences<br />
limites où s’effondrent les certitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong><br />
nature du réel. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy a créé en France<br />
<strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> Harold Pinter, Marguerite<br />
Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter<br />
Handke, Botho Strauss, David Harrower, Jon<br />
Fosse, Sarah Kane, Arne Lygre.<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« LA POÉSIE ET LE THÉÂTRE »<br />
Rencontre avec C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Régy<br />
et Pierre Léglise-Costa<br />
• samedi 13 mars à 17 h
Xavier Lambours / Signatures<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 30 MARS AU 10 AVRIL<br />
DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />
Terre océane CRÉATION<br />
Au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne québécoise : un vieil homme, un adulte, un enfant.<br />
Ils ont juste le temps d’un apprentissage, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> paternité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />
mise en scène Véronique Bellegar<strong>de</strong><br />
scénographie Véronique Bellegar<strong>de</strong>,<br />
Édouard Sautai<br />
création photographique Xavier Lambours<br />
lumières Xavier Lambours, Philippe Sazerat<br />
composition musicale Médéric Collignon<br />
effets visuels, montage Olivier Garouste<br />
costumes Marie Pawlotsky<br />
avec Michel Baumann, Julie Denisse,<br />
Géraldine Martineau, Gérard Watkins<br />
Il s’appelle Antoine. Un quadragénaire séparé<br />
<strong>de</strong> sa femme <strong>de</strong>puis longtemps. Elle avait<br />
emmené leur fils juste après qu’ils l’aient adopté.<br />
Elle le lui renvoie parce qu’il est ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, et<br />
elle n’a pas <strong>la</strong> force <strong>de</strong> le voir mourir. Ainsi résumé<br />
on peut penser à un drame noir frô<strong>la</strong>nt le<br />
mélo, mais l’esprit en est tout autre, grâce au<br />
<strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> Daniel Danis, à l’énergie <strong>de</strong> ses<br />
phrases drues, à leur fluidité. Grâce à <strong>la</strong> façon<br />
dont il construit l’histoire, dont il entremêle<br />
récits et scènes dialogués. Et c’est ce qui a<br />
retenu Véronique Bellegar<strong>de</strong> :<br />
« J’aime les écritures qui me <strong>la</strong>issent libre <strong>de</strong><br />
construire ma propre écriture scénique. Et puis<br />
cette pièce est un puits sans fond. À chaque<br />
lecture, elle fait naître <strong>de</strong> nouvelles images<br />
autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> paternité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> filiation. Daniel<br />
Danis m’a dit l’avoir écrite d’un seul trait, j’aimerais<br />
que le spectacle transmette cet é<strong>la</strong>n.<br />
Elle nous emmène dans le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction émotive <strong>de</strong>s faits. Elle<br />
va d’un temps à l’autre, et j’ai eu envie <strong>de</strong> travailler<br />
sur ça : le temps. Comment le capter,<br />
comment en gar<strong>de</strong>r les traces. C’est pourquoi,<br />
directement ou projetées, j’utilise un grand<br />
nombre <strong>de</strong> photos. Mieux que le film, elles<br />
fixent les instants. Elles participent <strong>de</strong> <strong>la</strong> scénographie<br />
et <strong>de</strong> l’action, qui, sans cesse va<br />
d’un lieu à l’autre. « Avant tout, ce texte est<br />
d’une incroyable force imaginative. Il mord le<br />
quotidien, il porte en lui une immense générosité,<br />
une incroyable force <strong>de</strong> vie. Pour chacun<br />
<strong>de</strong> nous, <strong>la</strong> mort est inévitable, alors ici <strong>la</strong> mort<br />
proche du garçon ne <strong>la</strong>isse pas le temps <strong>de</strong><br />
sombrer dans les <strong>la</strong>rmes et le malheur. Des<br />
questions essentielles se posent : qu’est-ce<br />
que nous pouvons partager ? Antoine lâche<br />
son travail pour emmener son fils dans <strong>la</strong> campagne<br />
<strong>de</strong> sa propre enfance, auprès <strong>de</strong> son<br />
oncle Dave, brave homme bourru, un peu chaman.<br />
Ainsi trois êtres, trois âges sont réunis. Le<br />
vieil homme, qui saisit l’occasion d’enseigner le<br />
partage. L’adulte, qui grâce à cet apprentissage<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> paternité reconstruit les morceaux <strong>de</strong><br />
sa personnalité éparpillée. L’enfant, qui a <strong>de</strong>vant<br />
lui six mois pour comprendre. Leurs histoires<br />
sont reliées par une narratrice. Elle apparaît,<br />
disparaît, change d’aspect, <strong>de</strong>vient <strong>la</strong> femme<br />
avec <strong>la</strong>quelle Antoine reprend sa vie. Oui, cette<br />
pièce parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. » C. G.<br />
DANIEL DANIS<br />
Né en 1962, il vit à 500 kms <strong>de</strong> Montréal. Sa<br />
première pièce, Celle-là, en 1993, est <strong>de</strong>ux<br />
fois primée, ce n’est qu’un début. On ne compte<br />
plus les récompenses, qui jalonnent une<br />
production abondante. En France on a pu voir<br />
notamment Kiwi, le Chant du dire-dire, et E<br />
roman dit au <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> <strong>la</strong> Colline où,<br />
en 2005, il est artiste associé.<br />
VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />
À <strong>la</strong> Ferme du Buisson ou à Buenos Aires (La<br />
Confession, 1999), elle se consacre aux textes<br />
contemporains <strong>de</strong> partout : La Main dans le<br />
bocal… (Pedro Sedlinski, 2001), La Cheminée<br />
(Margarit Minkov, 2002), L’Illusion (Jean-Marie<br />
Piemme, 2005), L’Instrument à pression (David<br />
Lescot, 2007) entre bien d’autres. C. G.<br />
29
© Johnathan Watts<br />
30<br />
LES ABBESSES • TARIF C/JEUNE PUBLIC-TOUT PUBLIC<br />
DU 19 AU 23 AVRIL 19 H 30 ET LE 24 AVRIL 14 H 30 TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS<br />
MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA<br />
Pâvakathakali INDE DU SUD<br />
DEUX PIÈCES EXTRAITES DU MÂHABHÂRATA<br />
Kalyana Saugandhikam (À <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> fleur parfumée)<br />
Duryodhana Vadham (Le Meurtre <strong>de</strong> Duryodhana)<br />
marionnettiste, directeur artistique<br />
Ravi Gopa<strong>la</strong>n Nair<br />
marionnettistes Keshi Ramakrishnan,<br />
K.V. Ramakrishnan, Srinivas<br />
et un musicien aux tambours centa et itakka,<br />
et gong cenki<strong>la</strong><br />
Elles miment les dieux. Petites poupées à <strong>la</strong><br />
face peinturlurée, en habits <strong>de</strong> cérémonie et<br />
collerette dorée. Rien que leurs yeux, c’est<br />
quelque chose. Derrière elles, <strong>de</strong>s marionnettistes,<br />
torse nu, s’agitent. Ils ne se cachent pas,<br />
ils sont l’antichambre du spectacle. Depuis<br />
plus <strong>de</strong> vingt ans, <strong>de</strong>ux frères réaniment une<br />
tradition que le cinéma avait anesthésiée.<br />
Gopal Venu et Ravi Gopa<strong>la</strong>n Nair ont appris<br />
chez un maître sans théâtre l’art du pâvakathakali,<br />
épopée miniature où les polichinelles<br />
sacrés rejouent <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s.<br />
Il faut avoir vu ce<strong>la</strong>. Les temples du Kera<strong>la</strong>, <strong>la</strong><br />
<strong>la</strong>mpe à huile qui sent plus qu’elle n’éc<strong>la</strong>ire, les<br />
tambours rossés, les zones cocotières dans un<br />
État communiste <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> dont les rituels millénaires<br />
continuent <strong>de</strong> tourner les hommes en<br />
oracles. Le pâvakathakali n’est pas une réduction<br />
du mythe. Mais son reflet, trait pour trait,<br />
dans une tradition où le geste ne se discute<br />
pas, qu’il soit né d’un pantin ou d’un homme.<br />
Ce sont toujours les poèmes du Mâhabhârata<br />
ou du Râmâyana. Une héroïne à <strong>la</strong> recherche<br />
d’une fleur parfumée et les stratagèmes du<br />
singe Hanuman pour l’en détourner.<br />
Beauté vieille <strong>de</strong> quatre siècles, les marionnettes<br />
du Kera<strong>la</strong> ne sont plus aujourd’hui montrées<br />
que par une seule troupe. Les <strong>de</strong>ux frères qui<br />
<strong>la</strong> dirigent ne se contentent pas d’aller puiser<br />
dans les grimoires et les souvenirs. Au fil <strong>de</strong>s<br />
ans, ils ont reconstitué, adapté et amplifié une<br />
dramaturgie, un savoir, qui étaient réservés aux<br />
artistes errants. Rien ne paraît plus intense,<br />
dans ces nocturnes indiens, que ces doubles<br />
visages <strong>de</strong> bois et <strong>de</strong> chair. L’acteur qui insuffle<br />
<strong>la</strong> légen<strong>de</strong> à son outil sculpté. Arnaud Robert<br />
Épopée pour marionnettes<br />
Les Indiens ont <strong>de</strong>ux épopées qui nourrissent<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles leurs récits et leurs légen<strong>de</strong>s,<br />
<strong>la</strong> Mahâbhârata et le Râmâyana, et ces <strong>de</strong>ux<br />
épopées s’opposent comme une gran<strong>de</strong> épopée<br />
héroïque, et une gran<strong>de</strong> légen<strong>de</strong> amoureuse.<br />
Depuis quatre siècles, le <strong>Théâtre</strong> Kathakali,<br />
inventé dans le sud <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, dans <strong>la</strong> région du<br />
Kera<strong>la</strong>, joue et rejoue leurs épiso<strong>de</strong>s. Puis est<br />
venue aussitôt <strong>la</strong> Pâvakathakali (katha, histoire<br />
ou récit, kali, <strong>de</strong> jeu ou <strong>de</strong> théâtre, avec pâva,<br />
<strong>de</strong>s poupées), qui est un théâtre <strong>de</strong> marionnettes.<br />
Ces marionnettes représentent exactement<br />
les mêmes héros que le théâtre, à ceci<br />
près qu’elles ont quelque 60 centimètres <strong>de</strong><br />
hauteur et se manient un peu comme celles <strong>de</strong><br />
notre guignol, avec <strong>de</strong>s gaines : ni les fils <strong>de</strong>s<br />
marionnettes siciliennes, ni les baguettes du<br />
Bunraku japonais. Elles n’ont donc pas <strong>de</strong> pieds,<br />
et cette absence est cachée par ces sublimes<br />
jupes <strong>la</strong>rges, comme celles que portent les<br />
personnages du kathakali. Il est juste et salutaire<br />
<strong>de</strong> revoir régulièrement dans sa vie ces<br />
spectacles <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, car ils disparaîtront un<br />
jour, comme nous tous, et comme le soleil.F. R.<br />
REPRÉSENTATIONS SUPPLÉMENTAIRES À 14 H 30<br />
HORS ABONNEMENT<br />
LES 20, 21 ET 22 AVRIL<br />
DE LA PIÈCE KALYANA SAUGANDHIKAM<br />
(À <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> fleur parfumée)<br />
• suivies d’une rencontre<br />
• et d’une présentation <strong>de</strong>s marionnettes<br />
© DR
© Maarten Van<strong>de</strong>n Abeele<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 7 AU 12 MAI EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ<br />
JAN LAUWERS & NEEDCOMPANY<br />
La Maison <strong>de</strong>s cerfs<br />
texte, mise en scène, images Jan Lauwers<br />
musique Hans Petter Dahl, Maarten Seghers<br />
excepté Song for the <strong>de</strong>er house écrit<br />
par Jan Lauwers<br />
avec Grace Ellen Barkey, Anneke Bonnema,<br />
Hans Petter Dahl, Viviane De Muynck,<br />
Misha Downey, Julien Faure, Yumiko Funaya,<br />
Benoît Gob, Tijen Lawton, Maarten Seghers,<br />
Inge Van Bruystegem<br />
costumes Lot Lemm<br />
lumières Ken Hioco, Koen Raes<br />
concept son Dré Schnei<strong>de</strong>r<br />
concept son Dré Schnei<strong>de</strong>r<br />
chef <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau Luc Galle<br />
décors De Muur, Needcompany<br />
conseils sur les cerfs Dirk C<strong>la</strong>esen (Zephyr)<br />
traduction française Olivier Taymans<br />
traduction ang<strong>la</strong>ise Gregory Ball<br />
conseillère <strong>la</strong>ngue française Anny Czupper<br />
conseillère <strong>la</strong>ngue ang<strong>la</strong>ise Louise Chamber<strong>la</strong>in<br />
introduction dramaturgique Erwin Jans<br />
Aucune localisation précise pour cette Maison<br />
<strong>de</strong>s cerfs qui abrite <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière création <strong>de</strong> Jan<br />
Lauwers et lui donne son titre : à l’écart, dans<br />
un recoin <strong>de</strong> forêt où une matriarche (Viviane<br />
De Muynk) a fondé une petite entreprise familiale<br />
qui vit du commerce <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> cerfs.<br />
Façon <strong>de</strong> s’éloigner d’une guerre toute proche,<br />
mais aussi <strong>de</strong> « protéger » une fille (Grace Ellen<br />
Barkey) au psychisme passablement fêlé. Voilà,<br />
en gros, pour le « réalisme » <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation. Il<br />
suffit pour que Jan Lauwers y greffe un canevas<br />
d’histoires enchevêtrées, dans une optique<br />
<strong>de</strong> jeu qui offre toutes les fantaisies possibles.<br />
La Maison <strong>de</strong>s cerfs porte bien <strong>la</strong> griffe inimitable<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Needcompany. C’est avec et pour<br />
les acteurs (tous épatants) <strong>de</strong> cette constel<strong>la</strong>-<br />
tion vivante, que Jan Lauwers a pensé et écrit<br />
ce nouvel opus. C’est par eux que <strong>la</strong> fiction<br />
s’engouffre dans le réel (et inversement). L’un<br />
d’eux raconte que lors d’une tournée à Rio <strong>de</strong><br />
Janeiro : « il y avait un enfant mort <strong>de</strong>vant le<br />
théâtre ». Quand l’atroce <strong>de</strong>vient ordinaire (et<br />
inversement). Voudrait-il s’éloigner <strong>de</strong> « toutes<br />
ces histoires» et être à lui-même «son histoire»;<br />
un théâtre au présent ne reste guère in<strong>de</strong>mne<br />
du fracas du <strong>de</strong>hors. La mort au Kosovo, en<br />
mars 2001, du journaliste Kerem Lawton, frère<br />
<strong>de</strong> Tijen Lawton, interprète <strong>de</strong> Needcompany,<br />
a été le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> La Maison <strong>de</strong>s<br />
cerfs. Source d’une tragédie inconso<strong>la</strong>ble, qui<br />
va dérouler à <strong>la</strong> suite son cortège <strong>de</strong> morts,<br />
mais que Lauwers sait aussi diffracter avec une<br />
étonnante douceur. « Son écriture, note à juste<br />
titre l’essayiste Erwin Jans, est un mé<strong>la</strong>nge<br />
remarquable <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> banalité, <strong>de</strong><br />
petites besognes humaines dans une perspective<br />
mythique, <strong>de</strong> proximité émotionnelle et <strong>de</strong><br />
distance intellectuelle, <strong>de</strong> conflits intimes et<br />
d’événements universels ». Après La Chambre<br />
d’Isabel<strong>la</strong> et Le Bazar du homard, La Maison<br />
<strong>de</strong>s cerfs vient clore une trilogie, simplement<br />
baptisée Sad Face / Happy Face. Le théâtre,<br />
avec <strong>la</strong> Needcompany, se propage comme<br />
l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie qui vient alléger le drame, sans<br />
pour autant feindre <strong>de</strong> l’ignorer. J.-M. A.<br />
JAN LAUWERS<br />
Initialement formé aux Beaux-Arts, à Gand,<br />
Jan Lauwers est un artiste polymorphe : p<strong>la</strong>sticien,<br />
cinéaste et metteur en scène. La Needcompany,<br />
qu’il a fondée en 1986, s’est vite<br />
distinguée en Belgique f<strong>la</strong>man<strong>de</strong> et sur <strong>la</strong><br />
scène internationale par <strong>de</strong>s productions originales<br />
où s’est affirmé un « théâtre <strong>de</strong> friction<br />
». Depuis plus <strong>de</strong> 10 ans, il écrit lui-même<br />
les textes qu’il met en scène. J.-M. A.<br />
31
© A<strong>la</strong>in Monot<br />
32<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 25 MAI AU 5 JUIN<br />
THÉÂTRE VISUEL<br />
JULIE BÉRÈS<br />
Sous les visages<br />
Cauchemars et rêves d’une femme <strong>de</strong> notre temps, indépendante, brusquement<br />
rejetée dans <strong>la</strong> marginalité, sans plus <strong>de</strong> travail donc sans plus d’i<strong>de</strong>ntité.<br />
mise en scène Julie Bérès<br />
scénario, dramaturgie, textes Julie Bérès,<br />
Elsa Dour<strong>de</strong>t, Nico<strong>la</strong>s Richard, David Wahl<br />
scénographie Goury<br />
création sonore David Segalen<br />
composition musicale Frédéric Gastard<br />
lumières Jean-Marc Ségalen<br />
vidéo Christian Archambeau<br />
costumes Aurore Thibout<br />
perruques Catherine St Sever<br />
regard sur le corps Lucas Manganelli<br />
p<strong>la</strong>sticienne Juliette Barbier<br />
créé et interprété par Olivier Coyette,<br />
Virginie Frémaux, Boris Gibé, Lucas Manganelli,<br />
Gilles Ostrowsky, Julie Pilod, Guil<strong>la</strong>ume Rannou,<br />
Delphine Simon<br />
chant Delphine Simon et Julie Pilod<br />
Chef <strong>de</strong> projet dans une entreprise, par suite<br />
<strong>de</strong> « restructuration », Agnès a été licenciée.<br />
Depuis elle va <strong>de</strong> petit boulot en petit boulot,<br />
<strong>de</strong> plus en plus rongée par <strong>la</strong> culpabilité, l’humiliation,<br />
par <strong>la</strong> pauvreté. Une précaire parmi<br />
d’autres. Travailleuse pauvre. Et qui se sent<br />
exclue non seulement <strong>de</strong> son travail mais du<br />
mon<strong>de</strong>, dépossédée <strong>de</strong> son droit à <strong>la</strong> parole,<br />
<strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité. Réfugiée chez elle, elle s’enferme<br />
dans ses rêves, ses cauchemars, et<br />
c’est dans cet espace mental en pleine dérive<br />
que Julie Bérès situe Sous les visages :<br />
« Un spectacle <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> métaphore,<br />
totalement onirique, sans aucun élément<br />
documentaire, même si nous avons mené <strong>de</strong>s<br />
enquêtes, recueilli <strong>de</strong>s témoignages. Le propos<br />
est <strong>de</strong> montrer <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité<br />
chez une femme, rejetée dans <strong>la</strong> marginalité.<br />
Elle est là, envahie par <strong>la</strong> réminiscence<br />
<strong>de</strong> ce qu’elle vient <strong>de</strong> vivre, assaillie par les<br />
spectres <strong>de</strong> ses angoisses. Ils apparaissent,<br />
sortis <strong>de</strong> nulle part, lui rappe<strong>la</strong>nt les moments<br />
où elle faisait du marketing téléphonique. Où,<br />
enfouie sous un masque et sous un costume<br />
grotesque, elle jouait les mascottes dans un<br />
grand magasin. Tout se passe sur un p<strong>la</strong>ncher<br />
oblique d’où surgissent – par <strong>de</strong>s trappes dissimulées<br />
sous un tissu mou – les créatures terrifiantes<br />
nées <strong>de</strong> cette vie qu’elle exècre, et qui<br />
arrivent, l’entourent, s’évanouissent.<br />
« Dans <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> partie, Agnès est passée <strong>de</strong><br />
l’autre côté <strong>de</strong> l’écran. On entre avec elle dans<br />
le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> paillette. On <strong>la</strong> trouve participant<br />
à un grand banquet avec les habitués <strong>de</strong><br />
ce genre <strong>de</strong> réjouissances : hommes politiques,<br />
chanteuse, journalistes mondains, son<br />
ancien patron… Les êtres joyeux, dynamiques,<br />
performants que <strong>la</strong> télévision ne cesse <strong>de</strong> nous<br />
donner en exemple. S’y croisent <strong>de</strong>s conversations<br />
confuses, comme dans ces talk-shows<br />
tellement à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> : on y discute du mouvement<br />
queer et <strong>de</strong> l’Éthiopie, <strong>de</strong> <strong>la</strong> bioéthique et<br />
du chômage, tout se mé<strong>la</strong>nge, l’essentiel et le<br />
superficiel. Elle-même se dédouble, s’idéalise,<br />
elle se voit dans <strong>la</strong> peau d’une icône, une star<br />
g<strong>la</strong>mour.<br />
« Tout ici prend <strong>la</strong> forme d’un absur<strong>de</strong> grinçant.<br />
Tout est dans le virtuel, <strong>la</strong> distorsion, le fauxsemb<strong>la</strong>nt,<br />
le trucage. Tout est dans le jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
machinerie théâtrale si étroitement mêlée à <strong>la</strong><br />
vidéo, que l’on ne peut plus les distinguer l’une<br />
<strong>de</strong> l’autre.<br />
« La première partie se fond dans les réminiscences,<br />
celle-ci dans l’imaginaire. Il n’est plus<br />
question <strong>de</strong> l’exclusion, <strong>de</strong> l’aliénation, ni <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
recherche avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité en <strong>de</strong>hors du<br />
travail. Nous sommes chez les gens <strong>de</strong> pouvoir,<br />
les dominants, ceux qui possè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong><br />
parole, que les médias nous imposent. Ils sont<br />
là chaque jour, <strong>de</strong>vant nous, chez nous, familiers<br />
et redoutables. Alors nous <strong>de</strong>vons prendre<br />
gar<strong>de</strong>. » C. G.<br />
PRESSE<br />
[…] Toute <strong>la</strong> schizophrénie <strong>de</strong>s temps présents<br />
apparaît alors, dans <strong>la</strong> figure <strong>de</strong> l’isolée qui se<br />
dédouble littéralement sur scène, rampe sur<br />
les sables mouvants <strong>de</strong> sa solitu<strong>de</strong>, rit ailleurs à<br />
<strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> l’hystérie, dans un dîner <strong>de</strong><br />
cyniques encravatés… […]<br />
Cathy Blisson, Télérama<br />
[…] Le spectacle proposé est celui d’une anamorphose.<br />
Regorgeant <strong>de</strong> trouvailles visuelles,<br />
scénographiques, sonores, Sous les visages<br />
défile comme un film en relief <strong>de</strong> situations surréalistes<br />
où le cauchemar sait se faire burlesque.<br />
P<strong>la</strong>ce aux rumeurs du rêve, à l’inouï <strong>de</strong><br />
ce qui ne se parle pas, aux corps <strong>de</strong>s illusions<br />
qui s’incarnent en saraban<strong>de</strong>s […]<br />
Jean-Marc Adolphe, Mouvement<br />
JULIE BÉRÈS<br />
Passée par le <strong>Théâtre</strong> du Soleil, le Conservatoire<br />
national, après quelques expériences<br />
d’actrice, elle fon<strong>de</strong> en 2001 <strong>la</strong> Compagnie<br />
<strong>de</strong>s Cambrioleurs, qui fait ses débuts au<br />
<strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Chaillot avec Poudre.<br />
Suivent notamment : Ou le <strong>la</strong>pin me tuera en<br />
2003 au Paris-<strong>Ville</strong>tte. En 2006 à Chalon-sur-<br />
Saône, On n’est pas seul dans sa peau, peinture<br />
onirique d’existences arrivées au bout du<br />
chemin. C. G.
© Agathe Poupeney<br />
AUX ABBESSES • TARIF A<br />
DU 15 AU 23 JUIN EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />
SOLO DE THÉÂTRE/DANSE<br />
JAN FABRE<br />
TROUBLEYN<br />
Another Sleepy Dusty Delta Day CRÉATION<br />
texte, conception, scénographie, mise en scène<br />
Jan Fabre<br />
chorégraphie Jan Fabre, Ivana Jozic<br />
dramaturgie, assistance Miet Martens<br />
costume Louise Assomo<br />
lumières Jan Fabre, Harry Cole<br />
création décor Bern Van Deun, Sven Van Kuijk,<br />
Geert Van <strong>de</strong>r Auwera, Alexis Devos,<br />
Mikes Poppe<br />
interprète Ivana Jozic<br />
ban<strong>de</strong> son Tom Tiest & DomXh enregistré @ Ghost<br />
Town (Hemiksem,BE) - Geert Vanbever<br />
musiciens<br />
Tom Tiest guitare<br />
Filip Van<strong>de</strong>bril double basse<br />
Deemonkeyjazz batterie<br />
Andrew C<strong>la</strong>es sax ténor<br />
Vincent Brijs sax baryton<br />
Charlotte Saelemakers violon<br />
Jennifer De Keersmaeker violon<br />
Astrid Bossuyt violon<br />
chanson O<strong>de</strong> to Billy Joe <strong>de</strong> Bobby Gentry<br />
(C/A) Northridge Music Co / Universal - MCA Music<br />
Hol<strong>la</strong>nd BV<br />
La liberté <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>vant<br />
<strong>la</strong> mort.<br />
Capable <strong>de</strong>s plus amples déploiements scéniques<br />
1 , Jan Fabre est en outre passé maître<br />
dans <strong>la</strong> conception <strong>de</strong> solos, composés sur<br />
mesure pour <strong>de</strong>s interprètes exceptionnels,<br />
acteurs (Els Deceukelier, Dirk Roothhooft…) ou<br />
danseurs (Erna Omarsdóttir 2 , Wim Van<strong>de</strong>keybus<br />
3 , Lisbeth Gruwez 4 …). Nouvelle muse dans<br />
le panthéon <strong>de</strong> Jan Fabre, Ivana Jozic avait<br />
déjà participé, en ange déchu interviewant<br />
William Forsythe, à <strong>la</strong> vidéo-instal<strong>la</strong>tion L’Ange<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort. Pour le bouleversant Another Sleepy<br />
Dusty Delta Day, <strong>la</strong> voici seule en scène<br />
dans un environnement noirci <strong>de</strong> tas <strong>de</strong> charbon,<br />
où roulent en boucle <strong>de</strong>s trains électriques<br />
miniatures, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>squels veillent<br />
<strong>de</strong>s colombes en cage. Assise dans un fauteuil<br />
à bascule, chapeau masculin vissé sur <strong>la</strong> tête,<br />
elle lit <strong>la</strong> lettre d’un homme qui annonce son<br />
suici<strong>de</strong> imminent, à partir d’un pont duquel il va<br />
se jeter. Elle rejoint alors un micro sur pied, et<br />
entame (magnifiquement) le refrain d’une<br />
chanson country <strong>de</strong> Bobby Gentry, O<strong>de</strong> to Billie<br />
Joe, qui évoque un suici<strong>de</strong> simi<strong>la</strong>ire. Comme<br />
un enfant jouant dans sa chambre à se faire<br />
<strong>de</strong>s frayeurs, elle s’approche ensuite du train<br />
miniature, au bord <strong>de</strong> se faire happer par <strong>la</strong><br />
locomotive. Et ce sont enfin <strong>de</strong>s monticules <strong>de</strong><br />
charbon qu’elle charrie en un <strong>la</strong>beur titanesque<br />
et harassant. Another Sleepy Dusty Delta Day<br />
s’affirme comme une réflexion (à <strong>la</strong> Jan Fabre,<br />
c’est-à-dire forcément intranquille) sur <strong>la</strong> vie et<br />
<strong>la</strong> mort : le texte écrit par le metteur en scène<br />
et chorégraphe est « un manifeste à propos <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> mort ». Jan<br />
Fabre confie avoir été directement inspiré par<br />
<strong>la</strong> mort brutale <strong>de</strong> ses propres parents : sa<br />
mère a été emportée en peu <strong>de</strong> temps par un<br />
cancer du poumon, peu <strong>de</strong> temps avant que<br />
son père ne succombe à une crise cardiaque.<br />
C’est ce matériau « autobiographique », mais<br />
<strong>la</strong>rgement détourné et abstrait <strong>de</strong> toute mention<br />
explicitement personnelle, dont s’empare<br />
Ivana Jozic, en intensité <strong>de</strong> voix et <strong>de</strong> chair.<br />
J.-M. A.<br />
1 Sweet Temptations, 1991, Universal Copyrights<br />
1 and 9, 1996, L’Orgie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tolérance, <strong>2009</strong> parmi<br />
les 12 coproductions, Je suis sang, 2001, cour<br />
d’honneur du Pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong>s Papes, festival d’Avignon.<br />
2 My movements are alone like streetdogs, 2001,<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses.<br />
3 Body, Body on the wall, 2001, <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses.<br />
4 Quando l’uomo principale è una donna,<br />
2004, <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses.<br />
33
danse<br />
AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
FRANÇOIS VERRET<br />
À PARTIR DE LA LECTURE DE TEXTES ÉCRITS PAR<br />
HEINER MÜLLER<br />
Do you remember, no I don’t CRÉATION<br />
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER<br />
Zeitung (2008) REPRISE<br />
Rosas danst Rosas (1983) REPRISE<br />
BRICE LEROUX<br />
Solo#2 CRÉATION<br />
performance - danse<br />
PINA BAUSCH<br />
Vollmond (2006) REPRISE<br />
Masurca Fogo (1998) REPRISE<br />
MERCE CUNNINGHAM<br />
Nearly Ninety CRÉATION<br />
JÉRÔME BEL<br />
Cédric Andrieux CRÉATION<br />
autour <strong>de</strong> Nearly Ninety<br />
LEMI PONIFASIO<br />
Tempest: Without a body<br />
MATHILDE MONNIER<br />
création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />
HOFESH SHECHTER<br />
Uprising (2006)<br />
In your rooms (2007)<br />
ALAIN PLATEL<br />
Out of Context CRÉATION<br />
MAGUY MARIN<br />
création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />
danse - théâtre - musique<br />
LUCINDA CHILDS I BALLET DE<br />
L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN<br />
Songs from before CRÉATION<br />
Dance REPRISE<br />
SANKAI JUKU<br />
USHIO AMAGATSU<br />
création <strong>2010</strong> CRÉATION<br />
BALLET DE L’OPÉRA DE LYON<br />
1 er programme<br />
RALPH LEMON, MERCE CUNNINGHAM, TRISHA BROWN<br />
2 e programme<br />
The Show must go on JÉRÔME BEL<br />
CHRISTIAN RIZZO<br />
L’Oubli, toucher du bois CRÉATION<br />
ISRAEL GALVÁN<br />
El Final <strong>de</strong> este estado<br />
<strong>de</strong> cosas, Redux<br />
SAVION GLOVER<br />
Bare Soundz<br />
AUX ABBESSES<br />
ANGELIN PRELJOCAJ<br />
JEAN GENET<br />
Un funambule CRÉATION<br />
danse - texte<br />
LIA RODRIGUES<br />
création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />
GILLES JOBIN<br />
B<strong>la</strong>ck Swan CRÉATION<br />
BORIS CHARMATZ<br />
50 ans <strong>de</strong> danse CRÉATION<br />
autour <strong>de</strong> Nearly Ninety<br />
ROBYN ORLIN<br />
Hibrah CRÉATION<br />
BRIGITTE SETH<br />
ROSER MONTLLÓ GUBERNA<br />
Genre Oblique CRÉATION<br />
danse - théâtre - musique<br />
HANS VAN DEN BROECK<br />
We was them CRÉATION<br />
PEEPING TOM<br />
“32 rue Van<strong>de</strong>nbran<strong>de</strong>n” CRÉATION<br />
SHANTALA SHIVALINGAPPA<br />
récital Kuchipudi CRÉATION<br />
PADMINI CHETTUR<br />
Beautiful Thing 1 CRÉATION<br />
AKRAM KHAN<br />
Gnosis CRÉATION<br />
GREGORY MAQOMA<br />
Beautiful me<br />
SUSANNE LINKE<br />
Schritte Verfolgen II (1985)
© J.-C. Carbonne<br />
LES ABBESSES • TARIF B<br />
DU 3 AU 15 SEPTEMBRE<br />
DANSE - TEXTE<br />
ANGELIN PRELJOCAJ I JEAN GENET<br />
BALLET PRELJOCAJ<br />
Un funambule CRÉATION<br />
Prendre le texte à bras le corps et incarner les mots.<br />
texte Le Funambule <strong>de</strong> Jean Genet<br />
interprétation Angelin Preljocaj<br />
Angelin Preljocaj, <strong>la</strong> cinquantaine assumée, a<br />
senti le besoin <strong>de</strong> retrouver « <strong>la</strong> piste éblouissante<br />
». Ainsi <strong>la</strong> décrit Jean Genet dans Le<br />
Funambule. Un solo, pour lui, par lui donc mais<br />
pas seul. En effet, sur ce fil tendu, c’est avec les<br />
mots <strong>de</strong> Genet que le chorégraphe re<strong>de</strong>venu<br />
danseur entend flirter. Angelin Preljocaj se souvient<br />
que plus jeune avant les cours <strong>de</strong> Karine<br />
Waehner à <strong>la</strong> Scho<strong>la</strong> Cantorum, il parcourait<br />
ces pages, chant passionné du poète à son<br />
amant funambule. Déjà il y trouvait une matière<br />
incroyablement chorégraphique. Puis le temps<br />
a passé, Angelin s’absorbant dans une œuvre<br />
<strong>de</strong>nse, l’une <strong>de</strong>s plus riches <strong>de</strong> <strong>la</strong> création française.<br />
Aujourd’hui l’homme du Ballet Preljocaj<br />
retrouve ces phrases comme taillées dans <strong>la</strong><br />
plus précieuse <strong>de</strong>s matières, l’amour. Sur scène,<br />
Angelin Preljocaj sera au plus près du texte<br />
qu’il incarnera corps et âme. Il le dira et le dansera,<br />
funambule à son tour. « Mais l’Ange se fait<br />
annoncer, sois seul pour le recevoir», écrivait<br />
Jean Genet. De l’ange à Angelin, il n’y a qu’un<br />
pas désormais franchi.<br />
Philippe Noisette<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« LA LITTÉRATURE ET LA DANSE AUJOURD’HUI »<br />
Rencontre avec Angelin Preljocaj<br />
et l’écrivain / romancier Éric Reinhard<br />
• dimanche 13 septembre à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation<br />
35
© Laurent Philippe<br />
36<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 13 AU 16 OCTOBRE<br />
DANSE- THÉÂTRE<br />
FRANÇOIS VERRET<br />
À PARTIR DE LA LECTURE DE TEXTES<br />
ÉCRITS PAR HEINER MÜLLER<br />
COMPAGNIE F V<br />
Do you remember,<br />
no I don’t CRÉATION (titre provisoire)<br />
Le spectacle insiste sur <strong>la</strong> mémoire<br />
et ses leurres en intégrant dans<br />
le dispositif scénique <strong>de</strong>s images<br />
d’archives, <strong>de</strong>s paysages urbains<br />
où semblent circuler les spectres<br />
<strong>de</strong> catastrophes, réminiscences<br />
d’hier, pressentiments à venir<br />
Une étoile éteinte… <strong>de</strong>s survivants… une équipe<br />
<strong>de</strong> secours… on découvre un mort… on<br />
entend une voix, puis plusieurs qui <strong>de</strong>ssinent<br />
un paysage <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isirs et <strong>de</strong> ruines. Entre remémoration<br />
et amnésie, les acteurs danseurs font<br />
resurgir le mon<strong>de</strong> d’avant avec ses figures<br />
troubles, ses excès et ses folies.<br />
Conçu dès le départ en col<strong>la</strong>boration étroite<br />
avec Sylvie Blum, puis avec une équipe <strong>de</strong><br />
créateurs, du scénographe aux danseurs, <strong>de</strong>s<br />
musiciens aux acteurs…dont les apports sont<br />
décisifs, François Verret ouvre un espace théâtral<br />
qui parle d’aujourd’hui.<br />
La scène baigne dans cet étrange climat oscil<strong>la</strong>nt<br />
entre fiction et réalité. Sur <strong>de</strong>s écrans défilent<br />
les bribes d’un mon<strong>de</strong> fou et aveugle. Flux<br />
chaotique qui entre en résonnance avec les<br />
corps sur le p<strong>la</strong>teau. La nouvelle création <strong>de</strong> F. V.<br />
s’inspire <strong>de</strong> Paysage avec Argonautes d’Heiner<br />
Müller et se fait l’écho d’un autre texte du<br />
dramaturge allemand Héraklès 2 qui déroule<br />
l’une <strong>de</strong>s énigmes <strong>de</strong> son théâtre : le combat<br />
avec l’hydre. Métaphore où se révèle peu à<br />
peu <strong>la</strong> part obscure que l’humain porte en lui.<br />
Irène Filiberti<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF C<br />
DU 2 AU 5 NOVEMBRE (HORS ABT.)<br />
PERFORMANCE - DANSE<br />
POUR 50 SPECTATEURS DURÉE 30 MN.<br />
4 REPRÉSENTATIONS / JOUR<br />
BRICE LEROUX<br />
CONTINUUM<br />
Solo#2 CRÉATION<br />
solo Brice Leroux ou Krassen Krastev<br />
musique Poème symphonique pour<br />
100 métronomes <strong>de</strong> György Ligeti<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> révèle les<br />
sidérantes inventions chorégraphiques<br />
<strong>de</strong> Brice Leroux, en toute proximité<br />
avec <strong>de</strong>s spectateurs en petit nombre,<br />
dans <strong>la</strong> pénombre.<br />
Les danses qu’invente Brice Leroux ont le pouvoir<br />
extraordinaire <strong>de</strong> « donner à percevoir <strong>de</strong>s<br />
phénomènes qui en général <strong>de</strong>meurent invisibles».<br />
Cette fois, le chorégraphe considère le<br />
corps comme radicalement séparé entre sa<br />
sphère haute (au-<strong>de</strong>ssus du bassin) et sa sphère<br />
basse. En haut, le buste peut s’incliner en<br />
avant, en arrière, ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés. En bas, le<br />
poids du corps peut se transférer d’une jambe<br />
sur l’autre. Enfin celles-ci ont le choix <strong>de</strong> fléchir,<br />
ou se tenir droites, sinon se hisser sur <strong>de</strong>mipointes.<br />
D’une grammaire aussi stricte, doit-on<br />
craindre une réduction et un <strong>de</strong>ssèchement<br />
rébarbatifs du mouvement ? Tout au contraire :<br />
ce précipité d’éléments fondamentaux du geste<br />
ouvre sur <strong>la</strong> combinatoire infinie d’un <strong>la</strong>ngage<br />
inouï, par lequel le corps compose une ample<br />
poésie métaphysique. Et l’art chorégraphique<br />
semble tendre au mon<strong>de</strong> une grille minimaliste,<br />
pour que s’y reflète l’embrasement d’une expérience<br />
sensorielle et philosophique <strong>de</strong> haut vol,<br />
radicalement hors du commun. Gérard Mayen<br />
L’enjeu <strong>de</strong>meure<br />
toujours pour moi<br />
<strong>de</strong> révéler certains<br />
principes<br />
fondamentaux<br />
du mouvement<br />
et <strong>de</strong> donner<br />
à apercevoir<br />
<strong>de</strong>s phénomènes<br />
qui en général<br />
<strong>de</strong>meurent invisibles.<br />
BRICE LEROUX
© Herman Sorgeloos<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER<br />
ROSAS<br />
DU 19 AU 21 OCTOBRE 1 ER PROG.<br />
Zeitung (2005)<br />
9 danseurs<br />
musique Bach, Webern, Schönberg<br />
DU 23 AU 29 OCT. 2 E PROG.<br />
Rosas danst Rosas (1983)<br />
4 danseuses<br />
musique Thierry De Mey, Peter Vermeersch<br />
Tendre un arc au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> vingt-cinq ans <strong>de</strong><br />
danse, c’est le pari excitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux spectacles majeurs d’Anne Teresa De<br />
Keersmaeker : Rosas danst Rosas chorégraphié<br />
en 1983, l’année même <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong><br />
sa compagnie Rosas, et Zeitung, créé en 2008.<br />
Manifeste qui ne le sait pas encore, module<br />
extensible <strong>de</strong> l’œuvre future, Rosas danst Rosas,<br />
interprété par quatre femmes sur les rythmes<br />
secs et pulsants <strong>de</strong> Thierry De Mey et Peter<br />
Vermeersch est curieusement minimaliste et<br />
excessif. La partition en quatre mouvements,<br />
piquée <strong>de</strong> gestes quotidiens et comme agacée<br />
par <strong>la</strong> nervosité typique <strong>de</strong> <strong>la</strong> chorégraphe f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>,<br />
travaille sur un répertoire <strong>de</strong> gestes<br />
simples. Elle montre combien l’insistance sur<br />
un mouvement –croiser et décroiser les jambes<br />
par exemple – a donné son é<strong>la</strong>n, son swing<br />
même, à sa gestuelle aujourd’hui virtuose. Ce<br />
que Zeitung, pièce pour neuf interprètes sur <strong>la</strong><br />
musique <strong>de</strong> Bach, Webern et Schönberg, en<br />
complicité avec le pianiste A<strong>la</strong>in Franco, prouve<br />
avec une vitalité mé<strong>la</strong>ncolique. Un programme<br />
précieux comme un précis <strong>de</strong> style.<br />
Jeanne Liger<br />
37
38<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL<br />
PINA BAUSCH<br />
TANZTHEATER WUPPERTAL<br />
DU 11 AU 17 NOVEMBRE 1 ER PROG.<br />
Vollmond (2006)<br />
12 danseurs<br />
DU 22 AU 28 NOVEMBRE 2 E PROG.<br />
Masurca Fogo (1998)<br />
20 danseurs<br />
Pina Bausch ou l’offran<strong>de</strong> sans cesse recommencée.<br />
Comme un rituel païen, d’une folle<br />
générosité, dont <strong>la</strong> saraban<strong>de</strong> ensemence au<br />
plus profond <strong>de</strong> notre regard les graines d’une<br />
humanité à <strong>la</strong> fois fragile et cosmique. Offran<strong>de</strong><br />
au public. Offran<strong>de</strong> aux danseurs qui, <strong>de</strong>s plus<br />
anciens aux nouveaux venus, écrivent <strong>de</strong> leur<br />
chair <strong>la</strong> légen<strong>de</strong> du Tanztheater Wuppertal.<br />
Offran<strong>de</strong>, enfin, aux multiples horizons, sols et<br />
paysages dont nos errances, réelles ou imaginaires,<br />
sont faites. Les scénographies <strong>de</strong><br />
Peter Pabst, véritable p<strong>la</strong>sticien <strong>de</strong>s espaces,<br />
semblent parfois avoir été prélevées à même <strong>la</strong><br />
nature. Un énorme rocher qui aurait chu en plein<br />
lit d’une rivière dans Vollmond, une coulée <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>ve noire sur un bord maritime dans Masurca<br />
Fogo… Dans ces <strong>de</strong>ux pièces, <strong>la</strong> pierre et l’eau<br />
sont les éléments entre lesquels <strong>la</strong> danse enf<strong>la</strong>mme<br />
son énergie noma<strong>de</strong>.<br />
« Là où j’allume un feu est ma <strong>de</strong>meure », dit un<br />
proverbe kazakh que ne renierait pas Pina<br />
Bausch. Trente ans après son premier passage<br />
au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, l’âtre est toujours vif.<br />
Jean-Marc Adolphe<br />
Vollmond © Francis Vernetè<br />
Masurca Fogo © Laurent Philippe<br />
Vollmond © Francis Vernetè
Ce dont nous sommes faits © Tatiana Altberg<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 25 AU 28 NOVEMBRE<br />
AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />
LIA RODRIGUES<br />
LIA RODRIGUES COMPANHIA DE DANÇAS<br />
création <strong>2009</strong><br />
11 danseurs<br />
Nourrie par le contexte d’une fave<strong>la</strong><br />
<strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> Janeiro où elle a choisi <strong>de</strong><br />
s’installer, <strong>la</strong> Brésilienne Lia Rodrigues,<br />
architecte du sensible, est accueillie<br />
pour <strong>la</strong> première fois par le <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
« La plénitu<strong>de</strong> commence dans chaque geste<br />
que nous faisons en quête <strong>de</strong> nouveaux chemins,<br />
<strong>de</strong> nos rêves. » Ces mots du sociologue<br />
Jailson Souza e Silva, Lia Rodrigues les revendique<br />
volontiers. Ce dont nous sommes faits,<br />
qui l’a révélée en France, faisait coexister dans<br />
un même espace interprètes et spectateurs,<br />
tout en joignant à <strong>la</strong> danse <strong>de</strong>s slogans évoquant<br />
le besoin <strong>de</strong> tendresse et <strong>de</strong> paix. Et<br />
Incarnat, en 2005, questionnait ce que nous<br />
ressentons face à <strong>la</strong> douleur <strong>de</strong>s autres. Autant<br />
<strong>de</strong> manifestes contre l’effacement et <strong>la</strong> désincarnation.<br />
Engagée, Lia Rodrigues l’est assurément,<br />
au point <strong>de</strong> ne vouloir séparer son travail<br />
artistique d’un enracinement au cœur d’une<br />
<strong>de</strong>s fave<strong>la</strong>s les plus pauvres <strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> Janeiro,<br />
où elle a transformé un hangar en studio. Cet<br />
ancrage est à l’origine du « chantier poétique »<br />
<strong>de</strong> sa prochaine création. Entre ligne commune<br />
et solos expressifs, gestes <strong>de</strong> tendresse et<br />
scènes <strong>de</strong> bagarre, le corps y dissout les échos<br />
du réel dans l’affirmation d’un être-là qui propage<br />
le murmure d’un «autre mon<strong>de</strong> possible».<br />
J.-M. A.<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« S’ENGAGER »<br />
Rencontre avec Lia Rodrigues<br />
• samedi 28 novembre 17 h-19 h 30<br />
17 h projection d’un montage réalisé<br />
par <strong>la</strong> Cinémathèque <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse<br />
18 h rencontre / débat<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 1 ER AU 5 DÉCEMBRE<br />
GILLES JOBIN<br />
CIE GILLES JOBIN<br />
B<strong>la</strong>ck Swan CRÉATION<br />
4 danseurs<br />
Curieux tracé que le cheminement <strong>de</strong> Gilles<br />
Jobin… Qui sans cesse déroute <strong>la</strong> tentation<br />
<strong>de</strong>s routines et bifurque vers l’inattendu tout en<br />
mail<strong>la</strong>nt patiemment le fil d’une œuvre singulière.<br />
Depuis ses premiers soli en 1995, chaque<br />
pièce semble poursuivre le <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte,<br />
qu’elle reformule pour frayer un autre<br />
motif. C’est que le chorégraphe suisse aime à<br />
dévier le prévisible, dans le vocabu<strong>la</strong>ire comme<br />
dans <strong>la</strong> composition. Le corps, <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong><br />
l’espace, <strong>la</strong> masse <strong>de</strong>s présences en mouvement,<br />
le mystère, <strong>la</strong> tension entre sensualité et<br />
abstraction forment les vecteurs d’une danse<br />
marquée par les impacts violents <strong>de</strong> l’époque.<br />
Après Text to speech *, qui faisait résonner au<br />
creux <strong>de</strong>s chairs <strong>la</strong> déf<strong>la</strong>gration d’informations<br />
guerrières et libérait <strong>la</strong> gestuelle du poids <strong>de</strong>s<br />
mots, Gilles Jobin resserre <strong>la</strong> recherche sur le<br />
continuum du mouvement et l’écriture chorégraphique.<br />
B<strong>la</strong>ck Swan, quatuor qui puise son<br />
titre dans l’œuvre du philosophe Karl Popper,<br />
flâne entre conjectures et réfutations, épure <strong>de</strong>s<br />
gestes et chaos étrange… Et ose <strong>la</strong> puissance<br />
d’étonnement <strong>de</strong> l’enfance.<br />
Gwéno<strong>la</strong> David<br />
* Présenté en mars 2008 au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« COMMENT DANSER SANS ILLUSTRER UNE IDÉE<br />
NI RACONTER UNE HISTOIRE »<br />
Rencontre avec Gilles Jobin<br />
photo <strong>de</strong> répétition © DR<br />
39
40<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL<br />
DU 2 AU 12 DÉCEMBRE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />
MERCE CUNNINGHAM<br />
MERCE CUNNINGHAM DANCE COMPANY<br />
Nearly Ninety CRÉATION<br />
12 danseurs<br />
Cunningham forever. Après New York ce printemps, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et<br />
le Festival d’Automne à Paris fêtent, cette saison les 90 ans d’un incomparable<br />
éc<strong>la</strong>ireur. Un anniversaire revigorant, magnifié par <strong>la</strong> création, en danse et<br />
en musique, <strong>de</strong> Nearly Ninety, tandis que d’ex danseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cie Cunningham,<br />
ren<strong>de</strong>nt un hommage singulier au chorégraphe, sous <strong>la</strong> houlette <strong>de</strong> Jérôme<br />
Bel et <strong>de</strong> Boris Charmatz. J.-M. A.<br />
Pour rester alerte et luci<strong>de</strong>, mieux vaut maintenir<br />
ses neurones actifs… L’exceptionnelle longévité<br />
<strong>de</strong> Merce Cunningham tient peut-être à<br />
son enjouement face au champ neuronal <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
danse, dans le prisme d’une incessante combinatoire.<br />
Au Nouvel Observateur, le chorégraphe<br />
disait récemment <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse qu’elle est «une<br />
explosion <strong>de</strong> mouvements qui suscitent quelque<br />
chose <strong>de</strong> très organique, ressemb<strong>la</strong>nt au fourmillement<br />
intense <strong>de</strong> particules observées au<br />
microscope ou au parcours muet <strong>de</strong>s constel<strong>la</strong>tions<br />
». Pour ses 90 ans, Cunningham s’offre<br />
avec Nearly Ninety une œuvre grand format,<br />
qui déploie douze danseurs dans un « espace<br />
à espaces » conçu par l’architecte italienne<br />
Bene<strong>de</strong>tta Tagliabue. Cerise sur le gâteau (d’anniversaire),<br />
cette aventure est aussi musicale<br />
avec <strong>la</strong> présence sur scène, aux côtés du fidèle<br />
Takehisa Kosugi, du multi-instrumentiste John<br />
Paul Jones (qui fit les beaux jours <strong>de</strong> Led Zeppelin<br />
dans les années 60), et du rock « alternatif<br />
» autant que téméraire <strong>de</strong>s quatre mousquetaires<br />
<strong>de</strong> Sonic Youth.<br />
Cette création exceptionnelle sera suivie les<br />
<strong>de</strong>ux prochaines saisons au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />
avec le Festival d’Automne à Paris, d’un parcours<br />
rétrospectif dans l’œuvre <strong>de</strong> Cunningham,<br />
à travers quelques-uns <strong>de</strong>s moments clés <strong>de</strong><br />
son «répertoire» et <strong>la</strong> reprise du formidable<br />
Ocean, fruit ultime <strong>de</strong> <strong>la</strong> si précieuse complicité<br />
entre John Cage et le chorégraphe, dont on ne<br />
saurait résumer en quelques mots tout ce qu’il<br />
a légué et transmis, pour faire évoluer <strong>la</strong> danse<br />
en liberté, dans l’affranchissement du mouvement,<br />
« expressif en lui-même ». C’est l’essor<br />
même <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse contemporaine en France et<br />
en Europe, à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 70, qui<br />
y a puisé son essence. Cette filiation, conduite<br />
en toute émancipation vis-à-vis du « maître »,<br />
trouve encore à se prolonger chez <strong>de</strong> plus<br />
jeunes artistes représentatifs d’une « nouvelle<br />
génération ». Jérôme Bel et Boris Charmatz<br />
apporteront ainsi, cet automne, leur touche à<br />
l’étoilement d’une «constel<strong>la</strong>tion Cunningham»<br />
qui a profondément modifié, <strong>de</strong>puis plus d’un<br />
<strong>de</strong>mi-siècle, tout l’horizon <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse. J.-M. A.<br />
© Mark Seliger
© Anna Finke<br />
90<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 8 AU 12 DÉCEMBRE<br />
AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />
BORIS CHARMATZ<br />
CCN DE RENNES ET DE BRETAGNE<br />
50 ans <strong>de</strong> danse CRÉATION<br />
Le monument Cunningham, visionnaire aux cent<br />
cinquante pièces, domine l’art chorégraphique<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié du XX e siècle. Est-il possible<br />
d’en partir, pour re<strong>la</strong>ncer encore <strong>de</strong>s<br />
expérimentations, au lieu <strong>de</strong> le confire en hommages<br />
obligés ? Pour <strong>la</strong>ncer ce défi, il fal<strong>la</strong>it le<br />
chorégraphe français Boris Charmatz, alliage<br />
<strong>de</strong> turbulence, d’analyse et d’inventivité. Il crée<br />
50 ans <strong>de</strong> danse, en concevant les trajets qui<br />
pourraient relier entre eux les photos emblématiques<br />
<strong>de</strong>s pièces du grand maître américain,<br />
recélées par le maître-ouvrage Merce Cunningham,<br />
un <strong>de</strong>mi-siècle <strong>de</strong> danse. Ainsi a-t-il<br />
d’abord démontré que <strong>de</strong> simples amateurs ou<br />
étudiants pouvaient en un temps éc<strong>la</strong>ir tirer<br />
quelque chose du Cunningham virtuose. À<br />
présent, Charmatz entraîne dans l’expérience<br />
d’anciens danseurs <strong>de</strong> Cunningham lui-même.<br />
Ce<strong>la</strong> alors que le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> ouvre à<br />
nouveau grand ses portes au célèbre chorégraphe<br />
new-yorkais. Excitante occasion <strong>de</strong> rapporter<br />
l’original à sa déclinaison vertigineuse.<br />
G. M.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 14 AU 16 DÉCEMBRE<br />
AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS<br />
JÉRÔME BEL<br />
R.B. JÉRÔME BEL<br />
Cédric Andrieux CRÉATION<br />
Jérôme Bel interroge <strong>la</strong> danse<br />
contemporaine en déjouant<br />
les attentes du public et en l'invitant<br />
à s'interroger sur l'espace <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> représentation.<br />
Cédric Andrieux est un solo pour le danseur<br />
éponyme Cédric Andrieux. Dans cette pièce il<br />
pose une regard sur sa carrière : son apprentissage<br />
<strong>de</strong> danseur contemporain à Brest, puis<br />
au Conservatoire National Supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
<strong>de</strong> Paris, et son travail d’interprète <strong>de</strong> Merce<br />
Cunningham à New-York et récemment au sein<br />
du Ballet <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon. Le discours produit<br />
est celui <strong>de</strong> l’expérience subjective et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
connaissance spécifique que seul un interprète<br />
peut avoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse. La pièce consiste en<br />
un monologue à l’adresse du public, dans<br />
lequel le danseur parle <strong>de</strong> son travail en l’illustrant<br />
d’extraits <strong>de</strong>s pièces qu’il a interprétées à<br />
différents moments <strong>de</strong> sa carrière. Jérôme Bel<br />
Cédric Andrieux s’inscrit dans une série initiée<br />
en 2004 avec le solo pour <strong>la</strong> danseuse du corps<br />
<strong>de</strong> ballet <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Paris, Véronique Doisneau.<br />
En 2005, c’est Isabel Torres, ballerine du<br />
Teatro Municipal <strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> Janeiro et Pichet<br />
Klunchun and myself, duo conçu avec le chorégraphe<br />
et danseur <strong>de</strong> khôn* Pichet Klunchun.<br />
Lutz Förster, enfin, est un solo pour l’interprète<br />
<strong>de</strong> Susanne Linke, Pina Bausch, Bob Wilson, et<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> José Limòn Dance Company.<br />
*Danse royale thaï<strong>la</strong>ndaise.<br />
41
42<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 19 AU 23 JANVIER<br />
ROBYN ORLIN<br />
CITY THEATRE & DANCE GROUP<br />
Hibrah CRÉATION<br />
solo Ibrahim Sissoko<br />
Robyn Orlin a fait du rire et <strong>de</strong> son goût pour le<br />
kitsch, <strong>de</strong>s armes affûtées pour décrire le<br />
mon<strong>de</strong> avec acuité, déconstruire attentes et stéréotypes.<br />
Ce qu’elle prolonge dans cette nouvelle<br />
création née <strong>de</strong> ses échanges avec un<br />
artiste <strong>de</strong> hip-hop, Ibrahim Sissoko, danseur et<br />
chorégraphe passé du graff * au rap avant <strong>de</strong><br />
découvrir <strong>la</strong> danse en 1992.<br />
Robyn Orlin lui a proposé l’un <strong>de</strong> ses challenges<br />
préférés : se confronter à d’autres artistes africains<br />
et européens pour inventer <strong>de</strong>s objets<br />
éc<strong>la</strong>tants, radicalement drôles et percutants.<br />
Ce qu’elle a déjà expérimenté en créant pour<br />
d’autres performers, tels Sophiatou Kossoko,<br />
Vera Mantero, Seydou Boro, se poursuit dans<br />
le solo pour Ibrahim Sissoko. Il y est question<br />
<strong>de</strong> partager un processus <strong>de</strong> travail fait d’urgence,<br />
d’interrogations, d’absences, <strong>de</strong> volteface<br />
surprenantes et incongrues.<br />
Avec le réalisateur Philippe Lainé pour <strong>la</strong> vidéo<br />
et le <strong>de</strong>ssinateur Maxime Rebière qui réalise en<br />
temps réel croquis et esquisses, elle ouvre un<br />
espace <strong>de</strong> dialogue autour d’un sujet délicat,<br />
les violences urbaines. Où l’on retrouve <strong>la</strong> vocation<br />
<strong>de</strong> Robyn Orlin : questionner ensemble le<br />
réel, notamment les phénomènes et conflits<br />
<strong>de</strong>s sociétés multiculturelles d’ici et d’ailleurs.<br />
I. F.<br />
* Graffitis.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 27 AU 30 JANVIER<br />
LEMI PONIFASIO<br />
MAU<br />
Tempest : Without<br />
a body<br />
11 danseurs<br />
Sa compagnie réunit <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong><br />
plusieurs îles du pacifique, lui-même<br />
natif <strong>de</strong>s Samoa, Lemi Ponifasio<br />
fait souffler, pour <strong>la</strong> première fois<br />
au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, un vent nouveau<br />
<strong>de</strong>s antipo<strong>de</strong>s.<br />
De Polynésie arrive une singulière tempête, à <strong>la</strong><br />
fois ancrée dans une tradition ancestrale et engagée<br />
dans son époque. Natif <strong>de</strong>s îles Samoa,<br />
Lemi Ponifasio vit aujourd’hui en Nouvelle-<br />
Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, mais sa compagnie, MAU, reprend le<br />
nom d’un ancien mouvement indépendantiste<br />
samoan. Repéré par Peter Sel<strong>la</strong>rs, qui l’a invité<br />
au festival <strong>de</strong> Vienne en 2006, Lemi Ponifasio<br />
n’a pas tardé à ricocher sur d’autres prestigieuses<br />
scènes européennes. Tempest: Without<br />
a body, l’œuvre avec <strong>la</strong>quelle Paris va découvrir<br />
cet artiste féru <strong>de</strong> philosophie et <strong>de</strong> politique,<br />
a le parfum noir <strong>de</strong> l’Angelus Novus <strong>de</strong><br />
Paul Klee, auquel se réfère Lemi Ponifasio, qui<br />
met en scène un puissant oratorio visuel et<br />
chorégraphique où <strong>de</strong>s réminiscences shakespeariennes<br />
(La Tempête) se mêlent aux échos<br />
<strong>de</strong> l’après-11 septembre. Déf<strong>la</strong>grations et<br />
cendres, voix comme venues d’un autre mon<strong>de</strong>,<br />
saisissants tableaux composés par une vingtaine<br />
<strong>de</strong> danseurs issus <strong>de</strong>s îles du Pacifique,<br />
font sourdre une stupeur à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> présence<br />
sur scène d’un lea<strong>de</strong>r <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause maorie,<br />
Tama Iti, confère un aspect cérémoniel autant<br />
que militant. J-M. A.<br />
LA TOURNÉE EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER<br />
ORGANISÉE PAR LE THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
DeSingel, Anvers<br />
Mercat <strong>de</strong> <strong>la</strong>s Flors, Barcelone<br />
KVS, Bruxelles<br />
Grand T, Nantes<br />
Festival CDC au TNT, Toulouse<br />
Le Maillon <strong>de</strong> Strasbourg<br />
© Lemi Ponifasio/Mau
Mathil<strong>de</strong> Monnier © Marc Coudrais<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 2 AU 6 FÉVRIER<br />
MATHILDE MONNIER<br />
CCN DE MONTPELLIER<br />
LANGUEDOC-ROUSSILLON<br />
création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />
9 danseurs<br />
Souvent on confond le temps avec sa seule<br />
représentation : celle-ci p<strong>la</strong>tement in<strong>de</strong>xée sur<br />
<strong>la</strong> succession avant-pendant-après, et décomptée<br />
en secon<strong>de</strong>s, minutes et heures. Or<br />
déjà dans Tempo 76, Mathil<strong>de</strong> Monnier inventait<br />
une ample et malicieuse composition d’un<br />
temps collectif éc<strong>la</strong>té. Pour son nouveau projet,<br />
<strong>la</strong> voici qui s’empare d’une figure du ballet, à<br />
travers <strong>la</strong>quelle nous toucher, puisque touchant<br />
à <strong>la</strong> question du temps. La chorégraphe<br />
cite La Mort du cygne*, spectre inscrit dans<br />
toutes les mémoires. Elle y décèle une pièce<br />
<strong>de</strong> rupture dans l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse : solo<br />
féminin d’une durée <strong>de</strong> trois minutes à peine,<br />
mais d’une danse cherchant à ne pas finir <strong>de</strong><br />
finir ; par ailleurs abstrait, dépouillé et <strong>la</strong>issé<br />
quasiment à l’improvisation <strong>de</strong> son interprète.<br />
Imaginer à partir <strong>de</strong> là une pièce contemporaine<br />
<strong>de</strong> groupe qui, à son tour, voudrait dépasser<br />
toute fin. Ce<strong>la</strong> en inventant une forme <strong>de</strong> vanité<br />
du spectacle, avec répétitions, discontinuités<br />
et recouvrements, sur une ritournelle <strong>de</strong><br />
musiques originales, elles aussi enchâssées.<br />
G. M.<br />
* Créée en 1907 par Fokine pour <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />
danseuse Anne Pavlova.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 8 AU 13 FÉVRIER<br />
ALAIN PLATEL<br />
LES BALLETS C DE LA B<br />
Out of Context CRÉATION<br />
(titre provisoire)<br />
Depuis vsprs et pitié !, A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel développe<br />
avec ses danseurs un <strong>la</strong>ngage corporel basé<br />
sur « le corps dans un état d’hystérie ». Mais<br />
pour le créateur du collectif belge <strong>de</strong>s Ballets C<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> B, il s’agit plus <strong>de</strong> l’expression d’une hypersensibilité<br />
face à <strong>la</strong> « Gran<strong>de</strong> Vie » que d’une<br />
pathologie. Sur scène, <strong>la</strong> danse d’A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel<br />
raconte ses êtres parfois à <strong>la</strong> dérive, souvent si<br />
proches <strong>de</strong> nous. Un art <strong>de</strong> <strong>la</strong> survie qui touche<br />
au plus profond. Out of Context, sa nouvelle<br />
création, se présente comme une épure. Sur le<br />
p<strong>la</strong>teau, 8 danseurs seulement. Pas <strong>de</strong> musiciens<br />
comme dans ses <strong>de</strong>rniers opus renversants<br />
<strong>de</strong> beauté. A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel voit aujourd’hui <strong>la</strong><br />
«scène comme lieu d’urgence et le(s) corps en<br />
extase ». Il est le plus juste observateur <strong>de</strong> nos<br />
peurs et <strong>de</strong> nos espoirs. Out of Context (hors<br />
du contexte) peut-être, mais en plein cœur à<br />
coup sûr. Ph. N.<br />
A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel © Chris Van <strong>de</strong>r Burgh<br />
43
44<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 16 AU 20 FÉVRIER<br />
HOFESH SHECHTER<br />
HOFESH SHECHTER COMPANY<br />
Uprising (2006) 7 danseurs I In your rooms (2007) 7 danseurs<br />
Deux ballets pour percer le mystère Hofesh Shechter, pas moins et <strong>la</strong> preuve<br />
d’un talent naissant présenté pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
Diplômé <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> Danse et <strong>de</strong> Musique<br />
<strong>de</strong> Jérusalem, Hofesh Shechter intégre ensuite<br />
<strong>la</strong> Batsheva dirigée par Ohad Naharin. Installé<br />
aujourd’hui à Londres, il y présente Fragments<br />
en 2003, premier opus salué. Uprising puis In<br />
your rooms suivront.<br />
Uprising est une pièce furieusement actuelle :<br />
7 danseurs composent un univers entre errance<br />
urbaine et fraternité retrouvée. Ce septet alterne<br />
mouvements au sol et gestuelle verticale à <strong>la</strong><br />
belle énergie ; dans les détails <strong>la</strong> danse <strong>de</strong><br />
Hofesh Shechter impose sa singu<strong>la</strong>rité. À l’image<br />
<strong>de</strong> ce duo, un homme tenant par le cou son<br />
partenaire dans une transe chorégraphiée. L’art<br />
<strong>de</strong> Hofesh Shechter repose sur l’excellence<br />
d’une compagnie au diapason <strong>de</strong> cette écriture<br />
au cor<strong>de</strong>au. Uprising a <strong>de</strong>s allures <strong>de</strong> suspens<br />
chorégraphique jusqu’au final ironique. Que<br />
l’on se gar<strong>de</strong>ra bien <strong>de</strong> dévoiler.<br />
In your rooms emprunte d’autres voies, Hofesh<br />
Shechter signe là sa pièce <strong>la</strong> plus ambitieuse :<br />
forte d’une douzaine d’interprètes, cette composition<br />
joue habilement <strong>de</strong>s découpages <strong>de</strong><br />
lumières et autres effets géométriques au sol.<br />
Hofesh Shechter y enchaîne les p<strong>la</strong>ns à l’égal<br />
d’un scénariste. La présence féminine donne<br />
une douceur nouvelle à In your rooms, gestuelle<br />
à base <strong>de</strong> déhanchés et pas glissés. Mais <strong>la</strong><br />
fureur n’est jamais loin où un pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux se<br />
termine en corps à corps. Hautement addictive,<br />
<strong>la</strong> danse <strong>de</strong> Hofesh Shechter ! Ph. N.<br />
Uprising © Andrew Lang
© DR<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 9 AU 13 MARS<br />
DANSE - THÉÂTRE - MUSIQUE<br />
BRIGITTE SETH I<br />
ROSER MONTLLÓ<br />
GUBERNA<br />
CIE TOUJOURS APRÈS MINUIT<br />
Genre oblique CRÉATION<br />
avec 6 acteurs / danseurs et 2 musiciens<br />
Toutes ces <strong>la</strong>ngues qu’elles affectionnent, français,<br />
espagnol, cata<strong>la</strong>n, tous ces glissements<br />
<strong>de</strong> sens, jeux, déca<strong>la</strong>ges, travestissements<br />
qu’elles manient avec maestria entre humour et<br />
terrible lucidité ont fait leur réputation. Leur <strong>de</strong>rnier<br />
spectacle autour <strong>de</strong> l’écrivain Max Aub,<br />
Récitatifs toxiques, témoigne <strong>de</strong> cette façon<br />
originale d’emporter le public entre texte et<br />
musique, image, théâtre et danse, comme si<br />
toute frontière pouvait s’abolir.<br />
Le tan<strong>de</strong>m artistique formé par Brigitte Seth et<br />
Roser Montlló Guberna renoue avec ces espaces<br />
particuliers dans Genre oblique. En sous-texte<br />
se cache une célèbre figure dérangeante et<br />
dérangée <strong>de</strong> l’Espagne du XVI e siècle: Juana La<br />
Loca, fille <strong>de</strong>s rois catholiques, artiste et gran<strong>de</strong><br />
amoureuse, si marginale pour son temps<br />
qu’on l’empêcha <strong>de</strong> régner en l’enfermant.<br />
Sans chercher à <strong>la</strong> représenter, danseursacteurs<br />
et musiciens s’en inspirent pour rendre<br />
hommage – entre musiques popu<strong>la</strong>ires et jeux<br />
<strong>de</strong> rôles tragi-comiques – à tous ceux, singuliers,<br />
égarés, excentriques, qui faute d’être<br />
normalisables, sont repoussés aux marges du<br />
rationnel et du pouvoir : veilleurs et libres penseurs<br />
aux gestes d’inventeurs. Genre oblique<br />
fait entendre à travers le tissage <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité,<br />
ces voix si nécessaires à tous. I. F.<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« JOUER ENTRE TEXTE ET DANSE,<br />
THÉÂTRE ET MUSIQUE »<br />
Rencontre / atelier avec Brigitte Seth<br />
et Roser Montlló Guberna<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 16 AU 20 MARS<br />
HANS VAN DEN BROECK<br />
SOIT<br />
We was them CRÉATION<br />
6 danseurs<br />
La poésie buissonnière <strong>de</strong> Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />
infiltre les voies <strong>de</strong> l’expérience, sans qu’il lui<br />
soit besoin <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r aux fanfaronna<strong>de</strong>s spectacu<strong>la</strong>ires.<br />
D’Almost Dark à En servicio, ses<br />
<strong>de</strong>rnières pièces, revenait le leitmotiv d’une<br />
petite communauté d’individus rassemblés<br />
pour <strong>la</strong> circonstance, à savoir « une réalité<br />
construite ici et maintenant » propice à ce que<br />
<strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> vérité éc<strong>la</strong>tent en un kaléidoscope<br />
d’actions fantaisistes ou grinçantes. À<br />
l’orée <strong>de</strong> We was them, on peut parier que c’est<br />
à un tel « <strong>la</strong>boratoire » que se préparent Hans<br />
Van <strong>de</strong>n Broeck et ses six acteurs-danseurs.<br />
Lesquels se retrouvent dans un appartement<br />
(une chambre d’hôtel?) et découvrent qu’ils ont<br />
« un p<strong>la</strong>n en commun : rédiger le Futur ». Vaste<br />
programme, dont on ne sait qui tire les ficelles.<br />
Ces six-là vont s’ingénier, dans leur refuge <strong>de</strong><br />
fortune, à « mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> nouvelles stratégies<br />
pour vivre ». Ce qui <strong>de</strong>vrait réserver pas<br />
mal <strong>de</strong> surprises, car pour Hans Van <strong>de</strong>n Broeck,<br />
les histoires valent d’abord pour les bifurcations<br />
qu’elles engendrent. J.-M. A.<br />
Hans Van Den Broeck © DR<br />
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46<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 23 AU 27 MARS<br />
DANSE - THÉÂTRE - MUSIQUE<br />
MAGUY MARIN<br />
CCN DE RILLIEUX-LA-PAPE<br />
CIE MAGUY MARIN<br />
création <strong>2009</strong><br />
en étroite col<strong>la</strong>boration avec 9 interprètes<br />
Début avril <strong>2009</strong>. À <strong>la</strong> Cité internationale,<br />
Maguy Marin et Denis Mariotte reprenaient Ça<br />
quand même. Cette pièce-manifeste, <strong>la</strong>ncée<br />
en 2004 au len<strong>de</strong>main du mouvement <strong>de</strong>s<br />
intermittents, n’a rien perdu <strong>de</strong> son acuité cinq<br />
ans plus tard. Ce<strong>la</strong> résonne même curieusement,<br />
juste après que Turba a été « chahuté »<br />
au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, déçus qu’aient pu être<br />
certains spectateurs <strong>de</strong> ne pas y trouver leur<br />
content <strong>de</strong> « danse » (c’est en tous les cas le<br />
motif que l’on suppose…). De quoi une création<br />
est-elle au ren<strong>de</strong>z-vous ? « Il y a toujours un<br />
moment où les choses arrivent enfin/doivent<br />
aboutir/finalement s’accomplir une bonne fois<br />
pour toutes/on appelle ça une échéance »,<br />
entend-on dans Ça quand même. Mais à <strong>la</strong><br />
veille d’entamer sa prochaine création, Maguy<br />
Marin ne sait pas ce qui l’attend en chemin. Ce<br />
n’est pas coquetterie d’artiste. C’est un choix :<br />
<strong>la</strong>isser venir ce qui va, avec les interprètes,<br />
s’écrire comme un poème. Inconfortable, sans<br />
doute, <strong>de</strong> ne rien savoir à l’avance. Mais là est,<br />
pour Maguy Marin, l’exigence <strong>de</strong> créer vraiment,<br />
hors <strong>de</strong> toute attente préconçue.<br />
J.-M. A.<br />
AUTOUR DU SPECTACLE<br />
« CHORÉGRAPHE OU AUTEUR ? »<br />
Rencontre / débat avec Maguy Marin<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 23 AU 27 MARS<br />
DANSE - THÉÂTRE<br />
PEEPING TOM<br />
CIE PEEPING TOM<br />
“32 rue Van<strong>de</strong>nbran<strong>de</strong>n”<br />
7 danseurs - CRÉATION<br />
Depuis leur caravane garée sur le parking du<br />
Centre Pompidou pour Une vie inutile (2000)<br />
jusqu’au terrier mortel du Sous-Sol (2007), <strong>la</strong><br />
compagnie f<strong>la</strong>man<strong>de</strong> Peeping Tom a su avancer<br />
franchement sur une route escarpée. Sa trilogie<br />
familiale obscure et crue, rassemb<strong>la</strong>nt<br />
quatre générations sur scène, du Jardin au<br />
Sous-sol en passant par Le Salon, a imposé un<br />
style visuel puissant, paradoxalement hyperréaliste<br />
et onirique. Peeping Tom (le voyeur en<br />
ang<strong>la</strong>is), c’est le double regard <strong>de</strong> Gabrie<strong>la</strong><br />
Carrizo et Franck Chartier dont l’intransigeance<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée sert une vision spectacu<strong>la</strong>ire féroce.<br />
Pour leur nouvelle pièce intitulée “32 rue<br />
Van<strong>de</strong>nbran<strong>de</strong>n”, le duo a décidé <strong>de</strong> se concentrer<br />
sur l’individu et sa solitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> société.<br />
Un thème presque banal si le traitement Peeping<br />
Tom n’assurait d’ores et déjà un point <strong>de</strong><br />
vue unique sur l’affaire. Gabrie<strong>la</strong> Carrizo et<br />
Franck Chartier, épaulés comme toujours par <strong>la</strong><br />
soprano Euridike <strong>de</strong> Beul, et <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />
l’actrice-danseuse Maria Otal (81 ans), allient<br />
un sens théâtral audacieux à une gestuelle tout<br />
aussi risquée. J. L.<br />
L’art ne cesse<br />
<strong>de</strong> travailler à <strong>la</strong><br />
perception<br />
d’une réalité<br />
bouleversante<br />
MAGUY MARIN<br />
Le Salon, Peeping Tom © Agathe Poupeney
Dance, Lucinda Childs © Jean-Luc Tanghe<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 14 AU 17 AVRIL<br />
LUCINDA CHILDS I<br />
BALLET DE L’OPÉRA<br />
NATIONAL DU RHIN<br />
Songs from before CRÉATION<br />
Dance REPRISE<br />
Au rang <strong>de</strong>s chefs-d’œuvre du XX e siècle,<br />
Dance, <strong>de</strong> Lucinda Childs, relève un défi <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mo<strong>de</strong>rnité : oui, une fascination jubi<strong>la</strong>toire peut<br />
découler d’un principe structurel. Le cadre <strong>de</strong><br />
scène <strong>de</strong> cette pièce à effectif géant paraît une<br />
fenêtre ouverte sur un déroulé d’immensité cosmique.<br />
La répétitivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> Philip<br />
G<strong>la</strong>ss sous-tend un entrecroisement jamais interrompu<br />
<strong>de</strong> pas simples, sauts légers, voltes et<br />
infimes variations, sur <strong>de</strong>s grilles <strong>de</strong> trajectoires<br />
et inflexions gestuelles minimalistes, d’une<br />
complexité et finesse extrêmes. Ce vertige <strong>de</strong>s<br />
dimensions du temps et <strong>de</strong> l’espace est accentué<br />
par <strong>la</strong> projection, sur un tulle en front <strong>de</strong><br />
scène, <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> 1979, filmée<br />
par le p<strong>la</strong>sticien Sol LeWitt. Le Ballet <strong>de</strong> l’Opéra<br />
national du Rhin cultive une complicité au<br />
long cours avec Lucinda Childs. Ce<strong>la</strong> vaut aux<br />
spectateurs du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> découvrir<br />
en outre Songs from before, nouvelle pièce <strong>de</strong><br />
cette chorégraphe <strong>de</strong>s avant-gar<strong>de</strong>s mue en<br />
c<strong>la</strong>ssique contemporaine. G. M.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 26 AVRIL AU 4 MAI<br />
SANKAI JUKU<br />
USHIO AMAGATSU<br />
création <strong>2010</strong><br />
CRÉATION AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
Chacun <strong>de</strong>s spectacles du chorégraphe japonais<br />
Ushio Amagatsu <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie Sankai<br />
Juku peut se lire comme un rituel <strong>de</strong> passage,<br />
une traversée <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau qui se poursuit d’un<br />
théâtre à l’autre en conviant le public à participer<br />
au voyage. Cette sensation d’être sur <strong>la</strong><br />
route en compagnie d’Ushio Amagatsu est si<br />
rare qu’elle donne à chacune <strong>de</strong> ses apparitions<br />
<strong>la</strong> saveur d’un ren<strong>de</strong>z-vous particulier.<br />
Plonger dans l’espace <strong>de</strong> méditation ouvert<br />
par les Sankai, ces hommes aux crânes rasés<br />
dont le corps maquillé en b<strong>la</strong>nc se glisse dans<br />
<strong>de</strong> longues robes précieuses, se savoure comme<br />
un rébus. Entre sable, sang et eau, chaque<br />
pièce danse le néant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et sa jouissance.<br />
Le goût du secret, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrique intime<br />
d’un spectacle dont on ne sait pas toujours<br />
quel chemin imprévisible il va prendre, oblige<br />
une fois encore Ushio Amagatsu à ne rien<br />
dévoiler <strong>de</strong> sa prochaine pièce. On sait seulement,<br />
et comme toujours, qu’elle comptera sept<br />
danseurs, pour sept tableaux, et durera une<br />
heure vingt-cinq minutes. J. L.<br />
Tobari © Agathe Poupeney<br />
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48<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
29, 30 AVRIL ET 6, 7, 8 MAI<br />
SHANTALA<br />
SHIVALINGAPPA<br />
récital kuchipudi CRÉATION<br />
Le parcours savant et original <strong>de</strong> <strong>la</strong> danseuse<br />
et chorégraphe Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa avance<br />
sur le fil <strong>de</strong> choix artistiques précis. Interprète<br />
reconnue <strong>de</strong> kuchipudi, danse c<strong>la</strong>ssique indienne<br />
nerveuse et fine dans ses changements <strong>de</strong><br />
rythme, elle s’invente aussi <strong>de</strong>s spectacles à<br />
sa mesure, pointes aventureuses entre tradition<br />
et contemporain. Namasya (2008), constitué<br />
<strong>de</strong> courtes sections conçues sur mesure par,<br />
entre autres, le chorégraphe Japonais Ushio<br />
Amagatsu, en est un exemple. Pour ce nouveau<br />
passage au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, elle s’attelle à un<br />
récital solo <strong>de</strong> kuchipudi, traversé par les multiples<br />
influences qui tissent sa route, <strong>de</strong>puis<br />
Maurice Béjart jusqu’à Bartabas en passant<br />
par Peter Brook et Pina Bausch. Formée auprès<br />
du maître du genre Vempati Chinna Satyam qui<br />
a permis <strong>la</strong> renaissance du kuchipudi en In<strong>de</strong>,<br />
Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa a mis au point un programme<br />
ancré dans le jeu <strong>de</strong>s contrastes qui<br />
fon<strong>de</strong>nt ce style. Rapi<strong>de</strong> et suspendue, terrienne<br />
et aérienne, symétrique et asymétrique, <strong>la</strong><br />
danse joue sur <strong>de</strong>s bascules subtiles que Shanta<strong>la</strong><br />
Shivalingappa ajuste avec précision. Entre<br />
l’essence d’un art et son incarnation contemporaine,<br />
une écriture personnelle apparaît.<br />
J. L.<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 3 AU 5 MAI<br />
PADMINI CHETTUR<br />
Beautiful Thing 1 CRÉATION<br />
5 danseuses<br />
Loin <strong>de</strong>s danses traditionnelles <strong>de</strong> son pays,<br />
l’indienne Padmini Chettur offre une approche<br />
chorégraphique contemporaine d’un troub<strong>la</strong>nt<br />
raffinement. 3 solos, Paperdoll puis Pushed,<br />
accueillis aux Abbesses, peuvent ainsi se lire<br />
comme les pages d’un livre en mouvement.<br />
Pour sa nouvelle création, Beautiful Thing 1,<br />
Padmini Chettur parle <strong>de</strong> construction, dans<br />
l’espace comme dans le temps. Et voit ses interprètes<br />
comme « les segments discrets d’une<br />
équation mathématique unique ». Le travail,<br />
avec <strong>la</strong> participation active <strong>de</strong>s danseurs, s’est<br />
focalisé sur <strong>de</strong>s parties du corps – épaule droite,<br />
hanche gauche… – véritable paysage chorégraphique.<br />
Légèreté ou lour<strong>de</strong>ur, rapidité ou<br />
lenteur, silence ou bruit, les oppositions nées <strong>de</strong><br />
ces réflexions irriguent le propos constitué d’une<br />
trame narrative <strong>de</strong> l’écrivain Vivek Narayanan.<br />
Entre les mots et les respirations, <strong>la</strong> danse<br />
<strong>de</strong>vrait résonner d’une rare intensité. En 1994,<br />
Padmini Chettur voyait <strong>la</strong> gestuelle comme<br />
expression <strong>de</strong> soi-même, plus tard elle essaya<br />
<strong>de</strong> « changer le mon<strong>de</strong> » en dansant. Aujourd’hui,<br />
elle redécouvre <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s choses<br />
simples à travers le mouvement. Ph. N.<br />
Akram Khan © DR
Padmini Chettur © Sara<br />
LES ABBESSES • TARIF B<br />
DU 11 AU 15 MAI<br />
AKRAM KHAN<br />
AKRAM KHAN COMPANY<br />
Gnosis solo kathak CRÉATION<br />
5 musiciens<br />
Retour aux sources pour le danseur et chorégraphe<br />
Akram Khan avec son nouvel opus<br />
Gnosis. Après <strong>de</strong>s incursions auprès <strong>de</strong> Sylvie<br />
Guillem dans Monstres sacrés (2007) et <strong>de</strong><br />
Juliette Binoche pour IN-I (2008), mais aussi <strong>la</strong><br />
création d’une pièce contemporaine sur le<br />
thème <strong>de</strong> l’exil intitulée Bahok (2008), l’artiste<br />
d’origine bang<strong>la</strong><strong>de</strong>shi reprend pied, comme il<br />
le fait régulièrement, dans <strong>la</strong> tradition qui l’a vu<br />
grandir : le kathak. Cette danse c<strong>la</strong>ssique du<br />
nord-ouest <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> est caractérisée par une<br />
virtuosité cing<strong>la</strong>nte et paradoxale. L’attaque<br />
vive du mouvement se résout en ondu<strong>la</strong>tions<br />
suspendues, les pirouettes rapi<strong>de</strong>s en blocages<br />
nets. Au cœur <strong>de</strong> Gnosis, conçu avec <strong>la</strong><br />
danseuse Gauri Sharma Triparthi, Akram Khan<br />
a posé les thèmes <strong>de</strong> l’aveuglement, <strong>de</strong> l’obscurité,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté à avoir une vision c<strong>la</strong>ire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, incarnés par une kyrielle <strong>de</strong> figures<br />
héroïques propres à <strong>la</strong> mythologie indienne<br />
mais aussi aux comics américains. J. L.<br />
Du 19 avril au 15 mai, un mois exceptionnel<br />
consacré à l’In<strong>de</strong> au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong>s Abbesses. Cinq programmes<br />
pour parcourir le pays du nord au sud:<br />
théâtre pour tout public avec les<br />
marionnettes du Kera<strong>la</strong> dans <strong>de</strong>ux<br />
pièces extraites du Mâhabhârata ;<br />
danse kuchipudi par Shanta<strong>la</strong><br />
Shivalingappa, kathak par Akram<br />
Khan, contemporaine par Padmini<br />
Chettur ; chants thumri par <strong>la</strong> jeune<br />
Subhra Guha.<br />
et aussi<br />
JEUNE PUBLIC-TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS<br />
DU 19 AU 24 AVRIL VOIR PAGE 30<br />
MARIONNETTES<br />
TRADITIONNELLES DU KERALA<br />
CONCERT<br />
24 AVRIL À 20 H 30 VOIR PAGE 71<br />
SUBHRA GUHA CHANT - THUMRI<br />
49
50<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
BALLET DE L’OPÉRA DE LYON<br />
15, 16, 21, 22, 23 MAI 1 ER PROG.<br />
Création <strong>2009</strong> CRÉATION<br />
chorégraphie Ralph Lemon<br />
Beach Birds<br />
chorégraphie Merce Cunningham<br />
Set and Reset/Reset<br />
chorégraphie Trisha Brown<br />
Fidèle au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, le Ballet<br />
<strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon, quoique <strong>de</strong><br />
formation c<strong>la</strong>ssique, brille dans son<br />
répertoire américain contemporain<br />
Dans ce programme new-yorkais, Beach Birds<br />
<strong>de</strong> Merce Cunningham (1991), juste rentré au<br />
répertoire du Ballet <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon, rappelle<br />
que par-<strong>de</strong>là l’abstraction, ce chorégraphe américain<br />
se nourrit aussi d’une magnifique sensibilité<br />
aux forces <strong>de</strong> l’univers. La pièce illustre<br />
par ailleurs l’entrée <strong>de</strong> ce jeune homme alors<br />
septuagénaire, dans l’ère <strong>de</strong> <strong>la</strong> chorégraphie<br />
sur ordinateur. Trisha Brown, elle, ne confie que<br />
rarement sa pièce Set and Reset (1983) ; plus<br />
exactement les modules <strong>de</strong> consignes induisant<br />
les improvisations qui font <strong>de</strong> chaque reprise<br />
une version nouvelle. La musique <strong>de</strong> cette<br />
pièce fameuse est due à Laurie An<strong>de</strong>rson, son<br />
univers p<strong>la</strong>stique à Bob Rauschenberg. Reste<br />
à découvrir Ralph Lemon, chorégraphe africain<br />
américain, également p<strong>la</strong>sticien et écrivain,<br />
soucieux d’un questionnement trans-p<strong>la</strong>nétaire<br />
<strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité noire. Deux chefs-d’œuvre.<br />
Une création. G. M.<br />
DU 18 AU 20 MAI 2 E PROG.<br />
The Show must go on<br />
<strong>de</strong> Jérôme Bel<br />
28 danseurs<br />
The Show must go on <strong>de</strong> Jérôme Bel, a marqué<br />
magistralement <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> ces années 90, qui<br />
postulèrent un art chorégraphique capable <strong>de</strong><br />
se passer quasiment <strong>de</strong> mouvement dansé.<br />
Une pièce conceptuelle. Mais non sans fantaisie<br />
ni humour. Vingt-huit jeunes gens conjuguent<br />
leur pure présence dans un espace saturé<br />
<strong>de</strong> mémoire et d’imaginaire. En effet, un DJ y<br />
diffuse <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> son <strong>de</strong>s années pop et rock,<br />
airs <strong>de</strong> tous les jours, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété. Les actions<br />
très simples qui en découlent résonnent avec<br />
le flot d’émois corporels, mouvements d’âme,<br />
bouffées nostalgiques ou frissons <strong>de</strong> bonheur,<br />
qui, à cette écoute, s’empare <strong>de</strong>s spectateurs.<br />
Lesquels réalisent qu’il n’est <strong>de</strong> chorégraphie à<br />
<strong>la</strong>quelle ils ne participent en idée. Cette pièce<br />
excite d’autant <strong>la</strong> plus <strong>la</strong> curiosité, qu’elle est<br />
reprise aujourd’hui par <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> ballet<br />
–celui <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Lyon – issus d’une tradition<br />
aux antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cette esthétique radicale.<br />
Laquelle fait art, en restituant celui-ci au commun<br />
<strong>de</strong> chacun. G. M.<br />
The Show must go on, Jérôme Bel © Michel Cavalca<br />
Set and Reset/Reset, Trisha Brown © Michel Cavalca
© John Hogg<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 18 AU 22 MAI<br />
GREGORY MAQOMA<br />
VUYANI DANCE THEATER<br />
Beautiful Me CRÉATION<br />
Depuis qu’il a fondé le Vuyani Dance<br />
Theater en 1999, Gregory Maqoma<br />
s’est imposé comme figure majeure<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune génération <strong>de</strong> chorégraphes<br />
sud-africains. Il vient pour<br />
<strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
avec Gregory Maqoma et 4 musiciens<br />
et <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration d’Akram Khan,<br />
Faustin Linyeku<strong>la</strong> et Vincent Mantsoe<br />
« Comment sait-on d’où l’on est ? Comment se<br />
confronte-t-on à soi-même ? », <strong>la</strong>nce Gregory<br />
Maqoma à l’ombre d’un dialogue imaginaire.<br />
Le geste souple, vif, précis, le danseur sudafricain<br />
sème souvenirs et questions d’i<strong>de</strong>ntité<br />
au cœur brû<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> « son » Histoire. Pour Beautiful<br />
Me, il a <strong>de</strong>mandé à Vincent Mantsoe, complice<br />
d’enfance dans le township <strong>de</strong> Soweto,<br />
au Congo<strong>la</strong>is Faustin Linyeku<strong>la</strong> et à Akram Khan,<br />
d’origine indienne, trois chorégraphes mariant<br />
danse traditionnelle et création contemporaine,<br />
<strong>de</strong> lui écrire <strong>de</strong>s séquences dansées. Gregory<br />
Maqoma a ajusté sur lui ces phrases chorégraphiques<br />
mêlées <strong>de</strong> conversations imaginées en<br />
ang<strong>la</strong>is et en xhoza, pour composer un solo qui<br />
diffracte trois styles différents. Accompagné en<br />
scène par quatre musiciens au violon, violoncelle,<br />
percussions et cithare indienne, il vibre<br />
sous <strong>la</strong> caresse <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s notes, jaillissant<br />
<strong>de</strong> son corps en un flux rythmique, du<br />
déhanché nerveux à <strong>la</strong> calligraphie ciselée. Et<br />
renvoie l’écho d’un homme qui traverse son<br />
passé pour pouvoir vivre au présent. Gw. D.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
(PL. NON NUMÉROTÉES)<br />
DU 26 AU 28 MAI<br />
CHRISTIAN RIZZO<br />
L’ASSOCIATION FRAGILE<br />
L’Oubli, toucher du bois<br />
8 interprètes CRÉATION<br />
Il aime le mystère et fait <strong>de</strong> ses pièces un rituel<br />
avec juste ce qu’il faut pour bro<strong>de</strong>r sur scène, à<br />
même <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> l’espace, d’étranges intrigues.<br />
De préférence <strong>de</strong>s histoires d’amour qui ne se<br />
disent pas avec les mots mais autrement. Avec<br />
les corps, les objets, l’image et <strong>la</strong> musique,<br />
comme dans sa précé<strong>de</strong>nte création proche<br />
d’un opéra pop, Mon amour. Pour Christian<br />
Rizzo l’écriture n’appartient pas qu’à <strong>la</strong> littérature<br />
ou <strong>la</strong> musique. Il y a aussi celle <strong>de</strong>s corps<br />
dans l’espace. Ce qu’il appelle chorégraphie.<br />
Dans L’Oubli, toucher du bois, l’artiste se donne<br />
<strong>de</strong> nouvelles contraintes : plus <strong>de</strong> mouvement,<br />
<strong>de</strong> gestes tactiles – en<strong>la</strong>cements, appuis, portés<br />
– à même <strong>de</strong> créer d’autres images poétiques,<br />
telles que: «frotter l’épaule <strong>de</strong> quelqu’un<br />
pour faire s’envoler <strong>de</strong>s poussières d’étoile ».<br />
Les huit interprètes tracent <strong>de</strong> multiples trajectoires<br />
vouées à l’éphémère magie <strong>de</strong> l’oubli.<br />
Dans un dispositif à venir, sorte <strong>de</strong> cabinet <strong>de</strong>s<br />
curiosités, <strong>la</strong> pièce se déploie entre piano et<br />
musique électronique, composition <strong>de</strong> Sylvain<br />
Chauveau. I. F.<br />
Ne pas choisir<br />
le terrain<br />
d’accueil, mais<br />
l’espérer,<br />
<strong>de</strong> lieu en lieu,<br />
<strong>de</strong> théâtre<br />
en théâtre.<br />
CHRISTIAN RIZZO<br />
© Ch. Rizzo<br />
51
© Ana Palma<br />
52<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />
DU 31 MAI AU 5 JUIN<br />
ISRAEL GALVÁN<br />
COMPAÑIA ISRAEL GALVÁN<br />
El final <strong>de</strong> este estado<br />
<strong>de</strong> cosas, redux<br />
avec Israel Galván, 2 chanteurs et 9 musiciens<br />
Pour <strong>la</strong> première fois à l’affiche<br />
du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, le danseur<br />
et chorégraphe f<strong>la</strong>menco Israel<br />
Galván a connu une reconnaissance<br />
fulgurante du public français.<br />
Depuis 2005, ce Sévil<strong>la</strong>n né dans une famille<br />
<strong>de</strong> danseurs a imposé un f<strong>la</strong>menco décrispé,<br />
paradoxal, très peu orthodoxe. Entre sensualité<br />
du bassin et retenue du geste, accès crépitants<br />
et arrêts sur images presque rêveurs, son<br />
goût <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté trouve <strong>de</strong>s appuis stylistiques<br />
nouveaux. Il se retrouve aussi dans le choix <strong>de</strong><br />
ses thèmes. Pour sa nouvelle pièce El final <strong>de</strong><br />
este estado <strong>de</strong> cosas, redux, il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> mettre<br />
en scène L’Apocalypse, d’en proposer une lecture<br />
resserrée. À partir <strong>de</strong> son expérience <strong>de</strong><br />
danseur et <strong>de</strong>s outils propres au f<strong>la</strong>menco, tant<br />
techniques que philosophiques, Galván s’empare<br />
<strong>de</strong> certaines révé<strong>la</strong>tions du livre. L’esprit<br />
du f<strong>la</strong>menco et celui <strong>de</strong> L’Apocalypse se rencontrent<br />
à un point <strong>de</strong> jonction insolite nommé<br />
Galván. Pour cette production, <strong>la</strong> plus ambitieuse<br />
<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> création <strong>de</strong> sa compagnie en<br />
1998, Israel Galván, qui aime dire que son style<br />
répond d’abord à une nécessité d’expression<br />
très personnelle, s’est entouré <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chanteurs<br />
et <strong>de</strong> neuf musiciens. J. L.<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 8 AU 12 JUIN<br />
SUSANNE LINKE<br />
Schritte Verfolgen II (1985)<br />
4 danseuses<br />
reconstruction (2007) du spectacle*<br />
<strong>de</strong> Susanne Linke en col<strong>la</strong>boration<br />
avec VA Wölfl<br />
Schritte Verfolgen. « Suivre ses propres pas »,<br />
en allemand. C’est ainsi, peut-être, qu’enfant,<br />
Susanne Linke perça peu à peu le silence qui<br />
l’encageait au loin <strong>de</strong>s tapages du mon<strong>de</strong>.<br />
Jusqu’à l’âge <strong>de</strong> six ans, elle ne put entendre ni<br />
parler, à <strong>la</strong> suite d’une méningite. En 1985, <strong>la</strong><br />
chorégraphe alleman<strong>de</strong>, héritière à sa manière<br />
<strong>de</strong> Mary Wigman, disait, à <strong>la</strong> force du geste, <strong>la</strong><br />
rageuse conquête <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole par l’apprentissage<br />
du mouvement. Plus <strong>de</strong> vingt ans après,<br />
elle « reconstruit » ce solo introspectif, qu’elle<br />
éc<strong>la</strong>te entre quatre danseuses <strong>de</strong> différentes<br />
générations. Armelle H. van Eecloo, Mareike<br />
Franz, Elisabeta Rosso et Susanne Linke enfin<br />
se re<strong>la</strong>ient dans cette étrange traversée qui<br />
fore l’épaisseur du temps pour <strong>de</strong>sceller les<br />
éc<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> mémoires fichées dans <strong>la</strong> chair. Les<br />
corps luttent aux lisières troublées du réel,<br />
heurtés par les murmures d’enfance et les<br />
bruits d’un ailleurs inaccessible, bataillent au<br />
cœur <strong>de</strong> leur cacophonie intime, pris entre<br />
doutes et désirs, jusqu’à s’échapper <strong>de</strong> leur<br />
camisole et <strong>la</strong>isser éclore <strong>la</strong> femme. Gw. D.<br />
* Programmé avec le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> au CND<br />
en octobre 2008.<br />
© K<strong>la</strong>us Rabien
© DR<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A<br />
DU 9 AU 13 JUIN<br />
SAVION GLOVER<br />
Bare Soundz<br />
Enfant prodige aux c<strong>la</strong>quettes, l’Américain Savion Glover a dansé avec les plus<br />
grands et triomphé à Broadway avec une création qui révolutionna le genre.<br />
Il est invité pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
Les pas s’emballent en cavale, piquent et tapent,<br />
frappent et cliquent, et swinguent <strong>la</strong> fièvre au<br />
cœur… Les c<strong>la</strong>quettes selon Savion Glover<br />
affolent les rythmes et percutent plein corps, là<br />
où pulse le mouvement. Ce danseur virtuose,<br />
qui dès dix ans débutait à Broadway, joue <strong>de</strong><br />
ses pieds comme un batteur <strong>de</strong> jazz. Dépoussiérant<br />
le genre né d’une fusion <strong>de</strong>s syncopes<br />
africaines et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gigue ir<strong>la</strong>ndaise dans le New<br />
York <strong>de</strong>s années 1830, il apporte <strong>de</strong> nouveaux<br />
tons en y mé<strong>la</strong>ngeant be-bop et hip-hop, en se<br />
débarrassant <strong>de</strong>s paillettes nostalgiques du<br />
music-hall. Dans Bare Soundz, il décline sa<br />
danse musicale en trio. Juchés sur trois p<strong>la</strong>tesformes<br />
en guise <strong>de</strong> caisse <strong>de</strong> résonnance,<br />
habillés <strong>de</strong> lumières pour tout décor, les trois<br />
danseurs se donnent <strong>la</strong> réplique. Que Savion<br />
Glover, dreadlocks et petite barbe, <strong>la</strong>nce un riff<br />
ondoyant qui s’éva<strong>de</strong> en cliquetis exaltés, Marshall<br />
L. Davis Jr et Maurice Chestnut répon<strong>de</strong>nt<br />
en contrepoint ou le rejoignent en unisson. L’art<br />
<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>quettes se déploie ici en étourdissantes<br />
polyphonies.<br />
Gw. D.<br />
LA TOURNÉE À L’ÉTRANGER EST ORGANISÉE<br />
PAR LE THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
My approch<br />
is a fresh<br />
energy,<br />
an attempt<br />
to conquer<br />
this music<br />
through<br />
the dance.<br />
SAVION GLOVER<br />
53
musique<br />
AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
CHRISTIAN ZACHARIAS piano<br />
SCARLATTI - BRAHMS - MOZART - HAYDN<br />
JEAN-FRANÇOIS HEISSER piano<br />
ANTONIA CONTRERAS chant<br />
CHAPARRO DE MALAGA guitare<br />
ALBÉNIZ<br />
CAFÉ ZIMMERMANN<br />
SOPHIE KARTHÄUSER soprano<br />
BACH<br />
QUATUOR TAKÁCS<br />
BEETHOVEN<br />
3 CONCERTS EN 1<br />
JULIEN LIBEER piano<br />
NATHAN BRAUDE alto<br />
ALISSA MARGULIS violon<br />
CHOPIN - PENDERECKI - BRAHMS - SCHNITTKE -<br />
CHAUSSON - PROKOFIEV - DE FALLA<br />
GRAF MOURJA violon<br />
EVGHENY BRAKHMAN piano<br />
BRAHMS - RAVEL - GERSHWIN/HEIFETZ - BARTÓK<br />
FABIO BIONDI violon<br />
EUROPA GALANTE<br />
TELEMANN - VIVALDI - GUIDO - HAYDN<br />
JEAN-EFFLAM BAVOUZET piano<br />
BEETHOVEN - RAVEL - PROKOFIEV<br />
KRONOS QUARTET<br />
ENSEMBLE ALIM QASIMOV<br />
S. RUSTAMOV - J. JAHANGIROV -<br />
S. OKHUNDOVA…<br />
FRANK-PETER ZIMMERMANN<br />
violon<br />
ENRICO PACE piano<br />
SCHUMANN - HINDEMITH<br />
TARIF D<br />
PROGRAMMES SUSCEPTIBLES<br />
D’ÊTRE MODIFIÉS<br />
AUX ABBESSES<br />
ALENA BAEVA violon<br />
KATIA SKANAVI piano<br />
BEETHOVEN - PROKOFIEV - R. STRAUSS<br />
XAVIER PHILLIPS violoncelle<br />
BRITTEN - DUTILLEUX - KODÁLY<br />
QUATUOR KUSS<br />
MOZART - BARTÓK - BRAHMS<br />
BENJAMIN ALARD c<strong>la</strong>vecin<br />
BACH<br />
FILOMENA MORETTI guitare<br />
SCARLATTI - BACH - REGONDI - SOR - MERTZ -<br />
BARRIOS<br />
WERNER GÜRA ténor<br />
ANKE VONDUNG mezzo<br />
CHRISTOPH BERNER piano<br />
WOLF
© Thierry Martinot<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
DIMANCHE 20 SEPTEMBRE 17H<br />
CHRISTIAN ZACHARIAS<br />
piano<br />
SCARLATTI Deux Sonates<br />
BRAHMS Rhapsodie en si mineur, op. 79 n° 1 ;<br />
4 Bal<strong>la</strong><strong>de</strong>s, op. 10<br />
MOZART Adagio en si mineur, K 540<br />
HAYDN Sonate en si mineur, H XVI/32 ;<br />
Sonate en ré majeur, H XVI/24<br />
Fidèle entre tous du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> où il se<br />
produit pour <strong>la</strong> huitième fois, Christian Zacharias<br />
reste à <strong>la</strong> fois le plus traditionnel et le plus personnel<br />
<strong>de</strong>s pianistes. Né aux In<strong>de</strong>s, c’est à<br />
Karlsruhe qu’il commence à sept ans l’étu<strong>de</strong><br />
du piano. Une quinzaine d’années et quelques<br />
prix internationaux plus tard, il se retrouve sur<br />
le grand circuit international, comme soliste et<br />
chambriste. S’il incarne <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur et <strong>la</strong><br />
rigueur <strong>de</strong> l’école alleman<strong>de</strong> <strong>de</strong> piano, il reste<br />
sélectif dans ses choix, affirmant un goût marqué<br />
pour <strong>la</strong> finesse, <strong>la</strong> poésie, l’intériorité, l’é<strong>la</strong>n<br />
spirituel <strong>de</strong>s Scar<strong>la</strong>tti, Mozart, son préféré, Beethoven,<br />
Schubert, Schumann et Bach, bien sûr.<br />
Il aime ces époques miraculeuses où se fixent<br />
les formes, où se libèrent les sensibilités. Pour<br />
s’exprimer encore plus <strong>la</strong>rgement, Christian<br />
Zacharias a choisi aussi <strong>la</strong> direction d’orchestre.<br />
Il est <strong>de</strong>puis 2002 à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> l’Orchestre <strong>de</strong><br />
chambre <strong>de</strong> Lausanne. C’est comme pianiste<br />
qu’il revient cette saison pour jouer Haydn et<br />
Scar<strong>la</strong>tti, avec aussi une incursion jusqu’à<br />
Brahms. Gérard Mannoni<br />
© Thierry Martinot<br />
55
© Karim Ramzi<br />
56<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 3 OCTOBRE 15 H<br />
JEAN-FRANÇOIS HEISSER<br />
piano<br />
ANTONIA CONTRERAS<br />
chant f<strong>la</strong>menco<br />
CHAPARRO DE MALAGA<br />
guitare<br />
ALBÉNIZ Iberia<br />
À l’occasion du centenaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort d’Isaac<br />
Albéniz, le sage du piano français nous présente<br />
l’aboutissement <strong>de</strong> plusieurs années<br />
d’exploration. Jean-François Heisser, un <strong>de</strong>s<br />
tout meilleurs interprètes du répertoire hispanique,<br />
avait déjà enregistré l’œuvre maîtresse<br />
du compositeur espagnol, avant, cette fois à <strong>la</strong><br />
tête <strong>de</strong> son Orchestre <strong>de</strong> Poitou-Charente, <strong>de</strong><br />
proposer <strong>la</strong> version originale <strong>de</strong> El Amor Brujo<br />
<strong>de</strong> De Fal<strong>la</strong> avec le chant d’une très gran<strong>de</strong> figure<br />
du f<strong>la</strong>menco, Antonia Contreras. Les partenaires<br />
se retrouvent avec l’appui <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />
plus bril<strong>la</strong>nts guitaristes espagnols <strong>de</strong> sa génération,<br />
Chaparro <strong>de</strong> Ma<strong>la</strong>ga, pour revisiter l’intégrale<br />
d’Iberia, ainsi qu’ils l’avaient fait avec succès<br />
en 2008 au Festival <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roque d’Anthéron:<br />
au lieu d’accoler récital <strong>de</strong> f<strong>la</strong>menco et <strong>de</strong> piano,<br />
les standards du répertoire ibère sont intégrés<br />
dans le cours <strong>de</strong>s cahiers d’Iberia, s’enchaînant<br />
volontiers aux pièces d’Albéniz pour p<strong>la</strong>cer<br />
les évocations pianistiques <strong>de</strong>s formes traditionnelles<br />
en miroir <strong>de</strong> leurs modèles, <strong>de</strong> <strong>la</strong> prière a<br />
capel<strong>la</strong> au f<strong>la</strong>menco en passant par <strong>la</strong> sévil<strong>la</strong>ne<br />
ou <strong>la</strong> guitare virtuose solitaire. Théo Be<strong>la</strong>ud<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 14 NOVEMBRE 17 H<br />
ALENA BAEVA violon<br />
KATIA SKANAVI piano<br />
BEETHOVEN Sonate n° 3 pour violon et piano,<br />
en mi bémol majeur, op. 12 n° 3<br />
PROKOFIEV Sonate n° 1 pour violon et piano,<br />
en fa mineur, op. 80<br />
R. STRAUSS Sonate pour violon et piano,<br />
en mi bémol majeur, op. 18<br />
Il arrive que les chiffres, quand même, aient un<br />
sens. Pur produit <strong>de</strong> l’école russe <strong>de</strong> violon et<br />
véritable enfant prodige –elle donnait à sept ans<br />
son premier concert avec orchestre – Alena<br />
Baeva commençait à dix ans <strong>la</strong> ron<strong>de</strong> <strong>de</strong>s festivals<br />
et à douze celle <strong>de</strong>s concours internationaux.<br />
On ne s’étonnera donc pas d’apprendre<br />
qu’à vingt quatre ans, elle ait à son répertoire<br />
vingt cinq concertos, une trentaine <strong>de</strong> sonates<br />
et quelque <strong>de</strong>ux cents pièces <strong>de</strong> musique <strong>de</strong><br />
chambre. Coup d’archet rayonnant, justesse<br />
sans faille, imagination dans <strong>la</strong> recherche du<br />
son, <strong>la</strong> jeune virtuose est avant tout une subtile<br />
musicienne qui tire un parti magique du violon<br />
Carlo Tononi <strong>de</strong> 1720 que lui prête <strong>la</strong> Fondation<br />
Art du violon <strong>de</strong> Moscou. Pour son <strong>de</strong>uxième<br />
concert au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, elle jouera <strong>de</strong>s<br />
sonates <strong>de</strong> Beethoven, Prokofiev et Strauss,<br />
avec sa compatriote Katia Skanavi, formée à<br />
Moscou et qui, elle aussi, commença à douze<br />
ans une carrière aussi fulgurante que précoce,<br />
très <strong>la</strong>rgement développée <strong>de</strong>puis dans le<br />
mon<strong>de</strong> entier. G. M.<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 28 NOVEMBRE 17 H<br />
XAVIER PHILLIPS violoncelle<br />
BRITTEN Suite n° 1 pour violoncelle seul, en sol<br />
majeur, op. 72<br />
DUTILLEUX Trois Strophes sur le nom <strong>de</strong> Sacher<br />
KODÁLY Sonate pour violoncelle seul, op. 8<br />
Quoi <strong>de</strong> plus beau que le son d’un violoncelle <strong>de</strong> 1710 ! Prêté par un mécène, le Matteo Gofriller<br />
que joue Xavier Phillips vivra pour nous <strong>de</strong> manière intense, chaleureuse, magique, qu’il s’agisse<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Première Suite pour violoncelle seul <strong>de</strong> Britten, <strong>de</strong>s Trois Strophes sur le nom <strong>de</strong> Sacher <strong>de</strong><br />
Dutilleux ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sonate opus 8 <strong>de</strong> Kodály qui figurent au programme <strong>de</strong> ce concert. Lauréat du<br />
Conservatoire national supérieur <strong>de</strong> Paris puis <strong>de</strong>s plus réputés concours internationaux, Xavier<br />
Phillips, habitué du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et qui joue cette saison aux Abbesses, doit aussi beaucoup<br />
à Mstis<strong>la</strong>v Rostropovitch auprès duquel il se perfectionna longtemps. Même ferveur dans l’engagement<br />
émotionnel, même goût pour les musiques <strong>de</strong> notre temps. Schnittke, Chostakovitch,<br />
Dutilleux ou Escaich sont aussi présents dans son répertoire que Schumann ou Dvorák. Passionné<br />
<strong>de</strong> musique <strong>de</strong> chambre, Xavier Phillips s’affirme aussi comme un enseignant inspiré, transmettant<br />
son savoir, son expérience, sa passion aux étudiants du CNSM <strong>de</strong> Paris ou <strong>de</strong> ses master c<strong>la</strong>sses.<br />
G. M.<br />
© Pascal Gérard
© Petr Skalka<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 12 DÉCEMBRE 17 H<br />
QUATUOR KUSS<br />
MOZART Trois Transcriptions pour quatuor<br />
<strong>de</strong>s prélu<strong>de</strong>s et fugues du II e Livre du C<strong>la</strong>vier<br />
bien tempéré <strong>de</strong> Bach : en mi bémol majeur,<br />
BWV 876 ; en ré dièse mineur, BWV 877 ;<br />
en ré majeur, BWV 874<br />
BARTÓK Quatuor n° 2 en <strong>la</strong> mineur, op. 17, SZ 67<br />
BRAHMS Quatuor n° 3 en si bémol majeur, op. 67<br />
Des compositeurs canoniques du répertoire au programme, certes, mais qu’il sera intéressant<br />
d’écouter sous les archets d’un <strong>de</strong>s quatuors les plus étonnants <strong>de</strong> sa génération. Les Berlinois du<br />
Quatuor Kuss, qui feront cette année leurs débuts au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, se sont construit en un peu<br />
moins <strong>de</strong> quinze ans <strong>de</strong> carrière internationale, un répertoire extrêmement original dont témoigne<br />
une discographie al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance à celle d’aujourd’hui. Le voisinage qu’ils<br />
proposent entre le passage obligé du romantisme qu’est le Troisième Quatuor <strong>de</strong> Brahms, l’un <strong>de</strong>s<br />
quatuors les moins joués <strong>de</strong> Bartók et les très rares transcriptions <strong>de</strong> Bach par Mozart, tracera un<br />
fil insoupçonné dans l’évolution du quatuor, à travers le c<strong>la</strong>ssicisme, le romantisme et <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnité,<br />
mais reliant aussi trois instantanés en forme <strong>de</strong> résumé <strong>de</strong> l’histoire austro-hongroise – 1782, 1876,<br />
1917. Trois régimes, trois époques, trois styles, pour un même genre roi. T. B.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
MARDI 22 DÉCEMBRE 20 H 30<br />
CAFÉ ZIMMERMANN<br />
SOPHIE KARTHÄUSER<br />
soprano<br />
BACH Cantates <strong>de</strong> mariage : Weichet nur,<br />
betrübte Schatten, BWV 202 ; O hol<strong>de</strong>r Tag,<br />
erwünschte Zeit, BWV 210.<br />
Concerto pour c<strong>la</strong>vecin en <strong>la</strong> majeur, BWV 1055<br />
Autour <strong>de</strong> cinq instrumentistes à archet et d’un<br />
c<strong>la</strong>vecin, le miracle Café Zimmermann va se<br />
produire à nouveau au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
Référence au lieu éponyme <strong>de</strong> Leipzig où l’on<br />
jouait au XVIII e siècle Bach et Telemann <strong>de</strong>vant<br />
quelques privilégiés, cet ensemble baroque<br />
dont l’effectif peut grossir selon les besoins <strong>de</strong>s<br />
programmes, incarne aujourd’hui <strong>la</strong> subtilité <strong>de</strong><br />
pensée d’un moment exceptionnel dans l’histoire<br />
musicale. Pour cette septième invitation<br />
au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, c’est <strong>la</strong> jeune cantatrice<br />
belge Sophie Karthäuser qui sera leur partenaire.<br />
Nouvelle star du chant mozartien, cette<br />
fort jolie personne est unanimement couverte<br />
d’éloges par <strong>la</strong> critique. « Lumière du timbre,<br />
pureté du legato, perfection du style » pour les<br />
uns, «merveille <strong>de</strong> grâce et <strong>de</strong> sensibilité » pour<br />
d’autres, « intensité déchirante dans <strong>la</strong> nuance<br />
piano, ligne <strong>de</strong> chant et legato qui sont Mozart<br />
même» pour d’autres encore. Sophie Karthäuser<br />
est pour <strong>la</strong> première fois accueillie au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. Elle chantera <strong>de</strong>s Cantates <strong>de</strong> mariage<br />
<strong>de</strong> Bach. De quoi nous faire rêver ! G. M.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 23 JANVIER 17 H<br />
QUATUOR TAKÁCS<br />
BEETHOVEN Quatuor en ré majeur, op. 18 n° 3 ;<br />
Quatuor en mi mineur, « Razoumovsky », op. 59<br />
n° 2 ; Quatuor en mi bémol majeur, op. 127<br />
Vingt-sept concerts donnés au long <strong>de</strong> vingt<strong>de</strong>ux<br />
années <strong>de</strong> fidélité, avec seulement quatre<br />
saisons d’absence <strong>de</strong>puis 1986, et aucune<br />
<strong>de</strong>puis 1995 ! Le principal quatuor à cor<strong>de</strong>s<br />
hongrois en activité vient au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
comme à <strong>la</strong> maison, en famille. Et en famille on<br />
fête les anniversaires et on convoque les bons<br />
souvenirs : il y a tout juste dix ans, les Takács<br />
livraient l’intégrale <strong>de</strong>s seize quatuors <strong>de</strong><br />
Beethoven. C’est donc un con<strong>de</strong>nsé <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bible<br />
<strong>de</strong>s quatuors qu’ils nous livrent cette année :<br />
trois œuvres, chacune issue <strong>de</strong>s trois gran<strong>de</strong>s<br />
pério<strong>de</strong>s, et suivant l’ordre chronologique. Un<br />
abrégé idéal pour (re)découvrir un <strong>de</strong>s cycles<br />
les plus importants <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique :<br />
le style hongrois que perpétuent les Takács promet<br />
déjà <strong>de</strong> grands moments dans ces chefsd’œuvre,<br />
et <strong>la</strong> seule perspective d’entendre<br />
l’excitation du concert enf<strong>la</strong>mmer le troisième<br />
mouvement du Douzième Quatuor est une raison<br />
suffisante pour ne pas manquer ce ren<strong>de</strong>zvous.<br />
T. B.<br />
© Boris Streubel<br />
© Richard Houghton<br />
57
Alissa Margulis © Pascal Gérard<br />
58<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 30 JANVIER 15 H<br />
3 concerts en 1<br />
JULIEN LIBEER piano<br />
NATHAN BRAUDE alto<br />
ALISSA MARGULIS violon<br />
CHOPIN 24 Prélu<strong>de</strong>s pour piano, op 28<br />
PENDERECKI Ca<strong>de</strong>nza pour alto seul<br />
BRAHMS Sonate pour alto et piano,<br />
en mi bémol majeur, op 120 n° 2<br />
SCHNITTKE À Paganini, pour violon seul (1981)<br />
CHAUSSON Poème pour violon et piano, op 25<br />
PROKOFIEV Sonate n° 2 pour violon et piano,<br />
en ré majeur, op 94a<br />
DE FALLA /KREISLER Danse espagnole<br />
<strong>de</strong> La Vie brève<br />
Les trois protagonistes <strong>de</strong> ce concert au format exceptionnel ont été révélés<br />
au public français par le Festival Juventus <strong>de</strong> Cambrai.<br />
Au-<strong>de</strong>là du pot-pourri <strong>de</strong> compositeurs et <strong>de</strong><br />
genres, ces jeunes musiciens nous convient à<br />
un parcours <strong>de</strong> l’infinie diversité <strong>de</strong>s caractères<br />
musicaux. Un catalogue <strong>de</strong> sentiments et <strong>de</strong><br />
contradictions, dont les 24 Prélu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Chopin<br />
forment le résumé par excellence. À l’alto sont<br />
ici dévolus successivement les registres du<br />
monologue g<strong>la</strong>çant et <strong>de</strong> <strong>la</strong> plénitu<strong>de</strong> chaleureuse.<br />
Le violon explore tour à tour <strong>la</strong> virtuosité<br />
comme exercice <strong>de</strong> style, <strong>la</strong> peinture contemp<strong>la</strong>tive,<br />
le dialogue aux sourires ambigus, et<br />
enfin <strong>la</strong> gaieté pure <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse popu<strong>la</strong>ire. Un<br />
voyage affectif qui, s’il est mené à bien, prouvera<br />
que <strong>de</strong>s interprètes doués peuvent rendre<br />
cohérent un programme qui, <strong>de</strong> prime abord,<br />
ressemble à une gageure.<br />
Alissa Margulis<br />
La violoniste alleman<strong>de</strong> – d’origine russe – suit<br />
un parcours assez sagement discret, mais<br />
remarquablement complet et diversifié ; formée<br />
par les plus grands professeurs (Zakhar Bron,<br />
comme Vadim Repin, et Anna Chumachenko,<br />
comme Julia Fischer), elle a su à l’exemple <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>niers ne pas se contenter du succès<br />
facile <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s tournées concertantes,<br />
pour pratiquer au même niveau <strong>la</strong> musique <strong>de</strong><br />
chambre et s’y constituer un répertoire original.<br />
Son premier enregistrement, consacré à<br />
Schnittke et Chostakovitch, avec Martha Argerich<br />
et ses amis, en témoigne, tout comme le<br />
programme ici proposé.<br />
Nathan Brau<strong>de</strong><br />
Il a été couronné en 2004 par le Concours<br />
Brahms comme l’un <strong>de</strong>s altistes les plus prometteurs<br />
<strong>de</strong> sa génération. Mais ce soliste israëlobelge<br />
se présente surtout comme l’archétype<br />
du musicien complet, à un point extrêmement<br />
remarquable: l’orchestre (altiste solo <strong>de</strong> l’orchestre<br />
<strong>de</strong> Maastricht), le soliste <strong>de</strong> concert (il<br />
pratique toutes les gran<strong>de</strong>s œuvres pour alto<br />
soliste, <strong>de</strong> Bach à Britten et <strong>de</strong> Mozart à Pen<strong>de</strong>recki),<br />
et <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> chambre, tant en<br />
soliste comme ici que comme quartettiste, au<br />
sein du Quatuor Korker.<br />
Julien Libeer<br />
Le benjamin (vingt-<strong>de</strong>ux ans) <strong>de</strong> ce libre trio, le<br />
pianiste belge Julien Libeer, est un élève <strong>de</strong>s<br />
grands pédagogues Daniel Blumenthal et Jean<br />
Fassina. Personnalité originale dans le mon<strong>de</strong><br />
fort stéréotypé du piano actuel, il se consacre<br />
très <strong>la</strong>rgement à <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> chambre, qu’il<br />
pratique notamment avec le légendaire Quatuor<br />
Talich. Réfractaire à <strong>la</strong> course aux concours et<br />
à <strong>la</strong> virtuosité triviale, cet amoureux <strong>de</strong> Lipatti et<br />
Miche<strong>la</strong>ngeli fait partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> rare catégorie <strong>de</strong>s<br />
chercheurs du piano, soucieux <strong>de</strong> pénétrer les<br />
mystères <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique transcendante à l’instrument,<br />
qui font <strong>la</strong> vocalité et le don <strong>de</strong> parole.<br />
T. B.<br />
Nathan Bau<strong>de</strong> © Pascal Gérard<br />
Julien Libeer © Pascal Gérard
© Thierry Martinot<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 6 FÉVRIER 17 H<br />
GRAF MOURJA violon<br />
EVGHENY BRAKHMAN<br />
piano<br />
BRAHMS Sonate n° 2 pour violon et piano,<br />
en <strong>la</strong> majeur, « Thun », op. 100<br />
RAVEL Sonate pour violon et piano<br />
GERSHWIN/HEIFETZ 3 extraits <strong>de</strong> Porgy and Bess<br />
BARTÓK Sonate n° 2 pour violon et piano<br />
De 1990 à 1997, Graf Mourja remporta chaque<br />
année au moins une récompense dans un<br />
concours international pour violon. Naître en<br />
Ukraine dans une famille tzigane hongroise doit<br />
vous transmettre certains gènes qui touchent<br />
à <strong>la</strong> pré<strong>de</strong>stination ! Nul ne saurait donc s’étonner<br />
que Graf Mourja, qui s’est déjà produit sept<br />
fois en soliste ou en musique <strong>de</strong> chambre au<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, soit <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s<br />
années 90, l’invité <strong>de</strong>s chefs et <strong>de</strong>s institutions<br />
les plus réputés. Son répertoire est vaste, avec<br />
une prédilection pour les compositeurs russes<br />
comme Schnittke, Tchaïkovsky ou Chostakovitch<br />
et <strong>de</strong>s français comme Ravel ou même Poulenc,<br />
ce qui est plus rare. Jeu aussi puissant<br />
que sensible, rapport instinctif à l’instrument.<br />
Graf Mourja va trouver un partenaire à sa hauteur<br />
avec le pianiste russe Evgheny Brakhman,<br />
lui aussi <strong>la</strong>uréat multiple <strong>de</strong>s grands concours<br />
et déjà signataire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux disques chez EMI.<br />
Trois sonates <strong>de</strong> Brahms, Bartók, Ravel ainsi<br />
que <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> Porgy and Bess transcrits<br />
par Jasha Heifetz sont au programme du<br />
concert <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux surdoués. G. M.<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 20 MARS 17 H<br />
BENJAMIN ALARD c<strong>la</strong>vecin<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
DIMANCHE 14 MARS 17 H<br />
FABIO BIONDI<br />
violon et direction<br />
EUROPA GALANTE<br />
TELEMANN « Burlesque <strong>de</strong> Quixotte » ;<br />
Ouverture à quatre en fa majeur<br />
VIVALDI Concerto pour violon et cor<strong>de</strong>s,<br />
en mi majeur, « L’Amoroso », RV 271<br />
GUIDO Primavera <strong>de</strong> l’opus 3<br />
HAYDN Divertimento en ré majeur, H III/34<br />
Tranquillement installé <strong>de</strong>puis ses débuts dans<br />
le gotha du baroque italien, et dans l’élite mondiale<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> musique baroque tout court, Europa<br />
Ga<strong>la</strong>nte fête sa vingtième saison en <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong>.<br />
Fabio Biondi, inoxydable chef, violoniste et âme<br />
fondatrice <strong>de</strong> l’ensemble, fidèle parmi les fidèles<br />
du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, offre pour ce glorieux<br />
anniversaire le Vivaldi pétu<strong>la</strong>nt et charmeur dans<br />
lequel l’ensemble est presque sans rival. Mais<br />
en le fondant cette fois dans un programme<br />
allemand aux sourires plus méconnus, et donnant<br />
habilement à entendre <strong>la</strong> transition du <strong>de</strong>rnier<br />
baroque au premier c<strong>la</strong>ssicisme. Autant<br />
d’approches <strong>de</strong> l’éloquence, <strong>de</strong> l’humour et <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> virtuosité par <strong>de</strong>s musiciens qui incarnent un<br />
certain esprit <strong>de</strong> l’interprétation musicale à l’italienne,<br />
désinhibée, insolente et jouant du tutoiement<br />
<strong>de</strong>s chefs-d’œuvre. T. B.<br />
JOHANN SEBASTIAN BACH Prélu<strong>de</strong> et Fugue en mi bémol majeur, BWV 876 (Deuxième livre du<br />
C<strong>la</strong>vier bien tempéré) ; Suite en ut mineur, BWV 997 (Lautenwerk) ; Invention XIV en si bémol majeur,<br />
BWV 785 ; Sinfonia XIV en si bémol majeur, BWV 800 ; Partita O Gott du frommer Gott en ut mineur,<br />
BWV 767 ; Ouverture dans le style français en si mineur, BWV 831<br />
Si vous ne connaissez pas, ou mal, l’œuvre pour instruments solistes <strong>de</strong> Bach, violon et violoncelle<br />
mis à part, ce programme ambitieux est là pour pousser toutes les portes vous restant à ouvrir. Car<br />
en fait d’un récital <strong>de</strong> c<strong>la</strong>vecin, c’est un aperçu <strong>de</strong> toutes les facettes instrumentales et stylistiques<br />
du Bach solitaire que propose le plus prometteur c<strong>la</strong>veciniste français <strong>de</strong> sa génération. Le Bach<br />
dédié au c<strong>la</strong>vecin certes, explorant le prélu<strong>de</strong> et fugue, l’invention, <strong>la</strong> sinfonia, et le gigantesque<br />
monument d’éloquence, <strong>de</strong> virtuosité et <strong>de</strong> grand style qu’est l’Ouverture à <strong>la</strong> Française, ou <strong>la</strong><br />
gran<strong>de</strong> partita baroque par excellence. Mais aussi, en compléments plus inattendus, l’orgue, le<br />
choral-partita et le luth, domaine le plus mésestimé <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique du Kantor. T. B.<br />
© Thierry Martinot<br />
59
© Jay B<strong>la</strong>kesberg<br />
60<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 27 MARS 17 H<br />
JEAN-EFFLAM BAVOUZET<br />
piano<br />
BEETHOVEN Sonate n° 18, en mi bémol majeur,<br />
op. 31 n° 3<br />
RAVEL « Gaspard <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit »<br />
PROKOFIEV Sonate n° 6, en <strong>la</strong> majeur, op. 82<br />
Nouveau venu dans <strong>la</strong> programmation musicale<br />
du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Jean-Eff<strong>la</strong>m Bavouzet<br />
est un pianiste soli<strong>de</strong>ment ancré dans notre<br />
époque, qui assure avec éc<strong>la</strong>t <strong>la</strong> difficile jonction<br />
entre tradition et mo<strong>de</strong>rnité. Sur <strong>la</strong> base<br />
d’un parcours c<strong>la</strong>ssique dans son déroulement,<br />
Conservatoire national supérieur <strong>de</strong> Paris et<br />
grands concours internationaux, il a bâti une<br />
carrière et un répertoire d’une magnifique diversité<br />
et d’une gran<strong>de</strong> lucidité. Fidèle aux conseils<br />
<strong>de</strong> son maître Pierre Sancan – «C’est lui qui m’a<br />
donné les moyens techniques <strong>de</strong> me réaliser et<br />
m’a appris à m’écouter » – une exigence sans<br />
concession lui a permis <strong>de</strong> s’imposer aussi bien<br />
avec Haydn, Beethoven, Schumann et Liszt,<br />
qu’avec Ohana, Ravel, Bartók et Debussy, dont<br />
il a enregistré l’intégrale <strong>de</strong> l’œuvre pour piano,<br />
ou encore Boulez et Montovani. Passionné<br />
aussi <strong>de</strong> jazz, c’est un chambriste raffiné qui<br />
aimerait bien «ne pas mourir sans s’être essayé<br />
à <strong>la</strong> direction d’orchestre ». Beethoven, Ravel<br />
et Prokofiev, sont au programme <strong>de</strong> ce premier<br />
concert au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. G. M.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
DIMANCHE 9 MAI 20 H 30<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 10 AVRIL 17 H<br />
FILOMENA MORETTI guitare<br />
D. SCARLATTI Sonate en <strong>la</strong> majeur, K 322 ;<br />
Sonate en mi majeur, K 380 ; Sonate en ut<br />
majeur (transcrite en ré majeur), K 159<br />
(transcriptions d’Eliot Fisk)<br />
BACH Suite pour luth, en mi mineur, BWV 996<br />
(transcription <strong>de</strong> Filomena Moretti)<br />
REGONDI Rêverie, nocturne pour guitare, op.19<br />
SOR Grand solo, op. 14<br />
MERTZ Fantaisie hongroise<br />
BARRIOS Sueño en <strong>la</strong> floresta<br />
Ca<strong>de</strong>au d’anniversaire pour ses cinq ans, <strong>la</strong><br />
guitare <strong>de</strong> Filomena Moretti eut l’effet d’un coup<br />
<strong>de</strong> foudre. Une passion qui se développa avec<br />
les années : « Petite fille, je <strong>la</strong> mettais sur moi.<br />
Elle était plus gran<strong>de</strong> que moi, mais je vibrais<br />
avec elle. Une sensation inoubliable ». Un rapport<br />
inné, physique, que le travail tôt entrepris<br />
avec les maîtres et jamais interrompu – Filomena<br />
suit encore les conseils <strong>de</strong> Julian Bream – a mué<br />
en <strong>la</strong>ngage aussi naturel que les mots: «La guitare<br />
est ma parole, ma voix », dit encore cette<br />
artiste d’exception dont <strong>la</strong> personnalité discrète<br />
et attachante contraste avec un jeu d’un<br />
impact irrésistible. Chaleur du son, richesse et<br />
multiplicité <strong>de</strong>s couleurs, talent <strong>de</strong> <strong>la</strong> transposition,<br />
Filomena Moretti nous a déjà <strong>de</strong>ux fois<br />
montré au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses comment elle<br />
nous arrachait à nous-mêmes, en une osmose<br />
unique entre interprète et public. Outre <strong>de</strong>s<br />
transpositions <strong>de</strong> Scar<strong>la</strong>tti et <strong>de</strong> Bach, elle jouera<br />
cette fois <strong>de</strong>s pages <strong>de</strong> l’Italien Regondi, <strong>de</strong><br />
l’Autrichien Mertz, du Paraguayen Barrios et <strong>de</strong><br />
l’Espagnol Fernando Sor. G. M.<br />
KRONOS QUARTET I ENSEMBLE ALIM QASIMOV<br />
Alim Qasimov chant et daf Fargana Qasimova chant et daf, accompagnés <strong>de</strong> 3 musiciens<br />
SAID RUSTAMOV Getme, Getme (Don’t leave, don’t leave) JAHANGIR JAHANGIROV Köhlen<br />
Atim (My spirited horse) INCONNU Ley<strong>la</strong> SHAFIGA OKHUNDOVA Mehriban O<strong>la</strong>q (Let’s be kind)<br />
INCONNU Peyman Ettik (I gave my word) INCONNU Qash<strong>la</strong>rin Kamandir (Your eyebrows are bow-like)<br />
« J’ai toujours voulu que le quatuor à cor<strong>de</strong>s soit vital, énergétique, dérangeant et cool. Sublime ou<br />
réellement <strong>la</strong>id si nécessaire. Il doit exprimer <strong>la</strong> vie, raconter l’histoire avec grâce, humour et profon<strong>de</strong>ur.<br />
Toute l’histoire si possible. » Le violoniste américain David Harrington y est toujours parvenu.<br />
Depuis <strong>la</strong> création <strong>de</strong> son quatuor en 1973, non seulement il raconte mais il crée l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
musique en train <strong>de</strong> se faire, celle <strong>de</strong> son temps et <strong>de</strong> tous les pays. Sans frontières, fécondant<br />
toutes les traditions, le Kronos Quartet <strong>de</strong>vait fatalement rencontrer sur sa fascinante trajectoire les<br />
grands maîtres <strong>de</strong> musique du mon<strong>de</strong>. C’est avec Alim Kasimov et son ensemble qu’il revient pour<br />
son 21 e concert au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> que <strong>la</strong> voix – une <strong>de</strong>s plus belles du mon<strong>de</strong> – du génie d’Azerbaïdjan<br />
a envoûté 5 fois. « Être un musicien c’est avoir un feu qui brûle en soi », dit le virtuose azéri.<br />
Kronos possè<strong>de</strong> aussi « ce feu spirituel ». Embrasement assuré. Anne-Marie Bigorne<br />
© Treccani
W. Güra et C. Berner © Monika Rittershaus © iStock<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 15 MAI 17 H<br />
WERNER GÜRA ténor<br />
ANKE VONDUNG mezzo<br />
CHRISTOPH BERNER piano<br />
HUGO WOLF Italienisches Lie<strong>de</strong>rbuch<br />
Naître à Munich et étudier au Mozarteum <strong>de</strong><br />
Salzburg est un réel avantage pour un chanteur<br />
que sa voix <strong>de</strong>stine aux grands rôles <strong>de</strong><br />
ténors mozartiens et rossiniens ainsi qu’au lied.<br />
Werner Güra eut aussi l’intelligence <strong>de</strong> travailler<br />
l’art théâtral avec le metteur en scène<br />
d’avant-gar<strong>de</strong> Ruth Berghaus et le grand baryton-basse<br />
Theo Adam, illustre Wotan <strong>de</strong> Bayreuth.<br />
Depuis une dizaine d’années il s’est ainsi<br />
imposé sur les plus gran<strong>de</strong>s scènes du mon<strong>de</strong><br />
(en Tamino, en Comte Almaviva) aussi bien<br />
que dans les grands oratorios <strong>de</strong> Bach, Schütz<br />
ou Haydn. La qualité du timbre, <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
technique et <strong>la</strong> fidélité du rapport au texte en<br />
ont fait l’interprète rêvé <strong>de</strong> Schubert dont il<br />
donna <strong>la</strong> saison passée Winterreise au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong>s Abbesses. Avec le pianiste Christoph Berner,<br />
pour chanter cette fois l’Italienisches Lie<strong>de</strong>rbuch<br />
<strong>de</strong> Wolf, il aura pour complice <strong>la</strong> jeune<br />
mezzo alleman<strong>de</strong> Anke Vondung, entendue au<br />
Châtelet dans Hansel et Gretel et à l’Opéra<br />
Bastille dans Boris Godounov, et désormais<br />
l’invitée <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s maisons d’opéra <strong>de</strong> par<br />
le mon<strong>de</strong>. G. M.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 29 MAI 17 H<br />
FRANK-PETER<br />
ZIMMERMANN violon<br />
ENRICO PACE piano<br />
SCHUMANN Sonate n° 1 pour violon et piano,<br />
en <strong>la</strong> mineur, op. 105 ; Sonate n° 3 pour violon<br />
et piano, en <strong>la</strong> mineur, op. posth. ; Sonate n° 2<br />
pour violon et piano, en ré mineur, op. 121<br />
HINDEMITH Sonate pour violon et piano,<br />
en mi majeur ; Sonate pour violon et piano,<br />
en ut majeur<br />
Il reconnaît volontiers que le violon a toujours<br />
fait partie <strong>de</strong> sa vie. Chez lui, on faisait du quatuor<br />
à cor<strong>de</strong>s tous les dimanches. À trois ans,<br />
le choix <strong>de</strong> Frank-Peter Zimmermann était fait:<br />
il serait violoniste. Sa mère est son premier professeur.<br />
D’autres maîtres prennent <strong>la</strong> relève, à<br />
Berlin, à Amsterdam, et phénomène presque<br />
unique à notre époque, sa carrière démarre<br />
avant qu’il ait vingt ans sans passer par les<br />
concours internationaux. Ce sont Lorin Maazel<br />
puis Daniel Barenboïm qui l’invitent et le révèlent<br />
au mon<strong>de</strong> musical. S’il joue pratiquement<br />
tous les concertos du répertoire tant au<br />
disque qu’en concert, <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> chambre<br />
lui tient aussi beaucoup à cœur. Il est venu au<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> avec Mario Brunello, Enrico<br />
Pace, Christian Zacharias et pour cette cinquième<br />
invitation, il aura <strong>de</strong> nouveau le virtuose<br />
Italien Enrico Pace pour partenaire dans un<br />
programme <strong>de</strong> sonates <strong>de</strong> Schumann et <strong>de</strong><br />
Hin<strong>de</strong>mith, idée audacieuse mettant en miroir<br />
l’écriture et l’esthétique contrastées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
grands compositeurs allemands. G. M.<br />
© DR<br />
61
musiques<br />
du mon<strong>de</strong><br />
chanson<br />
AU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
TARAF DE BUCAREST<br />
ENSEMBLE VASILE NASTURICA<br />
Roumanie<br />
USTAD AMJAD ALI KHAN<br />
In<strong>de</strong><br />
JOACHIM KÜHN<br />
MICHAEL WOLLNY Allemagne<br />
Berlin1989-<strong>2009</strong> au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
17 HIPPIES Allemagne<br />
Berlin1989-<strong>2009</strong> au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
RENATA ROSA I KARIRI-XOCO<br />
Brésil<br />
ALTAN<br />
Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />
ALIREZA GHORBANI<br />
SOHRAB POURNAZERI<br />
Iran<br />
PANDIT JASRAJ<br />
In<strong>de</strong><br />
TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE<br />
POÉSIE ET MUSIQUE TURQUE<br />
ENSEMBLE DE MUSIQUE<br />
CLASSIQUE TURQUE<br />
D’ISTANBUL<br />
ZÜLFÜ LIVANELI<br />
SOIRÉE NAZIM HIKMET<br />
poésie<br />
TARIF D<br />
PROGRAMMES SUSCEPTIBLES<br />
D’ÊTRE MODIFIÉS<br />
AUX ABBESSES<br />
LA JEUNE GÉNÉRATION<br />
IRANIENNE Iran<br />
PREM KUMAR MALLIK<br />
& FAMILY<br />
In<strong>de</strong><br />
JEAN GUIDONI<br />
France<br />
JAYANTHI KUMARESH<br />
In<strong>de</strong><br />
EN CHORDAIS<br />
Grèce<br />
MAURO GIOIA<br />
ANTONIO PASCALE<br />
Italie<br />
BUNUN I PIUMA<br />
Chine / Taiwan<br />
SIND ET BALOUTCHISTAN<br />
Pakistan<br />
SUR LA ROUTE DE GENGIS<br />
KHAN<br />
Mongolie<br />
MAJORSTUEN<br />
Norvège<br />
MARIA DE MEDEIROS<br />
Portugal<br />
SUBHRA GUHA<br />
In<strong>de</strong><br />
LE TOIT DU MONDE<br />
Badakhshan<br />
Tadjikistan / Afghanistan<br />
Chitral / Pakistan
Frotter, pincer, souffler, frapper ou chanter, entraînent le spectateur en In<strong>de</strong>,<br />
au Pakistan, en Iran ou en Turquie ou bien vers d’autres ailleurs encore …<br />
Des voyages au coeur <strong>de</strong> traditions musicales savantes et popu<strong>la</strong>ires,<br />
perpétuées par voie orale ou écrite.<br />
Nouvelles aventures sur les traces <strong>de</strong>s peuples premiers du Brésil et <strong>de</strong> Taiwan,<br />
retrouvailles avec l’Europe : Celtes d’Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, artistes allemands (célébration<br />
du 20 e anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> chute du mur), voix (elles enchantent le patrimoine<br />
littéraire européen), Tziganes <strong>de</strong> Bucarest (ils rappellent que l’Europe est riche<br />
<strong>de</strong> ses minorités), et violoneux <strong>de</strong> Norvège.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
VENDREDI 25 SEPTEMBRE 20 H 30<br />
LE TARAF DE BUCAREST<br />
ENSEMBLE<br />
VASILE NASTURICA<br />
Roumanie<br />
Les faubourgs d’antan<br />
La musique <strong>de</strong>s « <strong>la</strong>utari tsiganes » est née en<br />
ces faubourgs, situés à <strong>la</strong> lisière <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, <strong>de</strong> l’imagination fertile <strong>de</strong> marginaux.<br />
Originales, ses mélodies se nourrissent<br />
d’influences balkaniques et orientales. Aujourd’hui<br />
apanage <strong>de</strong>s anciens, on dit cependant<br />
que Bucarest découvre à nouveau le charme <strong>de</strong><br />
ce répertoire qui oscille entre douce mé<strong>la</strong>ncolie<br />
et allégresse profon<strong>de</strong> : chants dans le style<br />
«<strong>la</strong>utaresc», chansons <strong>de</strong> table et <strong>de</strong> mariage,<br />
airs <strong>de</strong> danse…<br />
Violoniste inspiré, Vasile Nasturica s’est entouré<br />
<strong>de</strong> trois musiciens émérites : ils apprivoisent un<br />
petit cymbalum aux sonorités inouïes, un accordéon<br />
et une contrebasse. Chanteur renommé à<br />
Bucarest, George Petrache anime <strong>la</strong> scène <strong>de</strong><br />
sa vive présence et séduit <strong>de</strong> sa voix voilée et<br />
expressive un auditoire sous le charme. L’occasion<br />
<strong>de</strong> découvrir cette riche tradition musicale<br />
venue <strong>de</strong> l’autre Europe. Jacques Erwan<br />
LES ABBESSES<br />
LUNDI 28 SEPTEMBRE 20 H 30<br />
LA JEUNE GÉNÉRATION<br />
IRANIENNE<br />
Iran<br />
Mohammad Motamedi chant<br />
Sinâ Jahânâbâdi kamantché<br />
Hamed Fakouri târ<br />
Ali Rahimi tombak<br />
Poursuivant son chemin à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle<br />
génération du chant persan, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s<br />
Abbesses retrouvera l’intimité <strong>de</strong>s traditionnels<br />
salons <strong>de</strong> musique pour accueillir le chanteur<br />
Mohammad Motamedi, entouré <strong>de</strong> Sinâ Jahânâbâdi<br />
à <strong>la</strong> vièle kamantché, Hamed Fakouri au<br />
luth târ et Ali Rahimi à <strong>la</strong> percussion tombak.<br />
Ces jeunes musiciens forment un véritable quatuor<br />
dont <strong>la</strong> complicité ne tient pas qu’à leur<br />
âge. Tous les quatre trentenaires, ils partagent <strong>la</strong><br />
même passion pour le radif, ce répertoire musical<br />
persan millénaire ancré dès leur prime jeunesse<br />
au fond <strong>de</strong> leur mémoire. Mohammad<br />
Motamedi se souvient <strong>de</strong> son adolescence <strong>de</strong><br />
mélomane lorsqu’il exerçait sa voix à l’écoute <strong>de</strong>s<br />
grands c<strong>la</strong>ssiques comme Tâje Esfahâni ou Ali<br />
Akbar Khân Shahnâzi dont il fut l’élève. Aujourd’hui,<br />
le maître peut être fier <strong>de</strong> son élève dont<br />
l’apparition en 2008 aux Abbesses fut très remarquée.<br />
Délicatement soutenue par ses accompagnateurs,<br />
sa voix nuancée a ému autant qu’elle a<br />
forcé l’admiration. Jacqueline Magnier<br />
© Michel Chasat<br />
63
© DR<br />
64<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 3 OCTOBRE 17 H<br />
PREM KUMAR MALLIK<br />
& FAMILY<br />
chant Dhrupad, Khyal<br />
In<strong>de</strong><br />
du Nord<br />
Pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
Très connus en In<strong>de</strong>, les chanteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille<br />
Mallik, dont Prem Kumar représente <strong>la</strong> huitième<br />
génération, appartiennent à l’étonnante tradition<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Gharana <strong>de</strong> Darbhanga, méconnue<br />
en Occi<strong>de</strong>nt, et en bien <strong>de</strong>s points située à l’opposé<br />
<strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s célèbres Dagars.<br />
Cette école stylistique très vivante, née au XVIII e<br />
siècle à <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> Darbhanga, près <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière<br />
népa<strong>la</strong>ise, insiste, dans les compositions,<br />
sur <strong>la</strong> dynamique rythmique toujours pleine <strong>de</strong><br />
verve, <strong>de</strong> surprise et <strong>de</strong> brio. Son trait particulier<br />
dans l’a<strong>la</strong>p introductif, rési<strong>de</strong> en <strong>la</strong> force <strong>de</strong><br />
l’émission vocale et <strong>la</strong> variété expressive.<br />
Ce style plein <strong>de</strong> sève et <strong>de</strong> force convient parfaitement<br />
à l’extraordinaire voix <strong>de</strong> Prem Kumar<br />
Mallik, d’une gran<strong>de</strong> souplesse dans tous les<br />
registres et dans <strong>la</strong> puissance instantanée.<br />
Entouré <strong>de</strong> ses fils et <strong>de</strong> sa fille, le chanteur<br />
interprète tous les genres c<strong>la</strong>ssiques et semic<strong>la</strong>ssiques<br />
comme le veut <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong> Darbhanga.<br />
Christian Ledoux<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 7 ET DIMANCHE 8 NOVEMBRE 17 H<br />
JEAN GUIDONI chanson<br />
France<br />
Fabrice Ravel-Chapuis piano<br />
Julien Amedro violoncelle<br />
Emmanuel Feramus batterie<br />
Marc Delhaye banjo, guitare<br />
son Frédéric Pierre<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
LUNDI 26 OCTOBRE 20 H 30<br />
USTAD AMJAD ALI KHAN<br />
le maître du sarod<br />
In<strong>de</strong> du Nord<br />
accompagné au tab<strong>la</strong> et à <strong>la</strong> tanpura<br />
« Imaginez un virtuose du violon comme Itzhac<br />
Perlman qui serait aussi un <strong>de</strong>scendant direct<br />
<strong>de</strong> Stradivarius» (The Inquirer). Point n’est besoin<br />
d’en dire plus pour se rendre à l’évi<strong>de</strong>nce :<br />
Ustad Amjad Ali Khan est l’un <strong>de</strong>s plus grands<br />
maîtres indiens du sarod, ce luth à multiples<br />
cor<strong>de</strong>s, ancêtre du rubab afghan. Le maestro a<br />
<strong>de</strong> qui tenir: sixième d’une lignée <strong>de</strong> musiciens,<br />
il fait son apprentissage avec son père, le légendaire<br />
Haafiz Ali Khan. À 6 ans, il donne son premier<br />
concert, à 13, il reçoit le titre d’« Ustad »<br />
(maître), et à 18 s’ouvre à lui une bril<strong>la</strong>nte carrière<br />
internationale loin d’être éteinte aujourd’hui.<br />
La fulgurance <strong>de</strong> <strong>la</strong> renommée n’a pourtant<br />
jamais été sa priorité car ce dieu du sarod<br />
a l’élégance et l’humilité <strong>de</strong>s plus grands. Il<br />
aurait pu s’enorgueillir <strong>de</strong> cette alchimie toute<br />
personnelle qu’il insuffle dans <strong>la</strong> tradition pour<br />
lui donner vitalité fécon<strong>de</strong>. Sans esbroufe, ses<br />
« doigts d’araignée » ne cessent <strong>de</strong> faire vibrer<br />
les cor<strong>de</strong>s d’une incroyable énergie, merveille<br />
d’équilibre entre jeux rythmique et mélodique.<br />
J. M.<br />
La voix du poète<br />
Jean Guidoni chante Prévert. Il élu<strong>de</strong> les c<strong>la</strong>ssiques telles Les Feuilles mortes et choisit un florilège<br />
<strong>de</strong> feuilles vivaces comme cette Chasse à l’enfant, d’une noirceur toute surréaliste ou bien ce poème,<br />
Étranges étrangers, qui s’accroche à un thème tristement d’actualité. Paroles hé<strong>la</strong>s prémonitoires !<br />
Le chanteur a par ailleurs <strong>la</strong> bonne idée <strong>de</strong> s’emparer <strong>de</strong> quelques poèmes jusqu’alors vierges <strong>de</strong><br />
musiques et donc inouïs. Ainsi une musique <strong>de</strong> Juliette vivifie Dans ma rue, car <strong>la</strong> musique est «une<br />
violenteuse », disait Ferré. La poésie <strong>de</strong>vient chanson et s’envole vers <strong>la</strong> conscience <strong>de</strong>s hommes.<br />
Homme <strong>de</strong> scène, Guidoni joue <strong>de</strong> <strong>la</strong> progression dramatique pour construire un récital théâtral.<br />
Son talent, sa voix et sa passion irriguent <strong>la</strong> parole du poète et lui instillent une réelle jouvence. «Guidoni,<br />
a-t-on écrit, enchante Prévert ». Un Prévert d’aujourd’hui, bien vivant, notre contemporain.<br />
J. E.<br />
© DR
17 Hippies © Andreas Rie<strong>de</strong>l<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> en complicité avec ARTE vous propose une journée<br />
exceptionnelle autour du 20 e anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> chute du Mur <strong>de</strong> Berlin.<br />
Lectures, rencontres, débats, projections <strong>de</strong> films et concerts.<br />
(programme complet disponible fin septembre)<br />
Berlin est <strong>de</strong> nouveau Berlin, titrait<br />
à <strong>la</strong> une, le 9 novembre 1989,<br />
le Berliner Zeitung, et le sourire bleu<br />
du ciel saluait <strong>la</strong> chute du Mur.<br />
Bientôt l’Europe s’é<strong>la</strong>rgirait.<br />
Vingt ans déjà ! Deux concerts<br />
commémorent l’événement.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 14 NOVEMBRE 16 H<br />
JOACHIM KÜHN<br />
MICHAEL WOLLNY jazz<br />
À âmes égales<br />
Allemands tous les <strong>de</strong>ux. L’un citoyen, jadis, <strong>de</strong><br />
cette Allemagne dite «démocratique» (qu’il quitta),<br />
l’autre rési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Berlin. Double symbole.<br />
Tous <strong>de</strong>ux pianistes : Joachim Kühn, figure<br />
emblématique du jazz européen <strong>de</strong>puis quatre<br />
décennies, Michael Wollny, jeune prodige <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
nouvelle génération. Une estime réciproque :<br />
Wollny s’émerveille du jeu <strong>de</strong> son aîné, Kühn<br />
qualifie son ca<strong>de</strong>t <strong>de</strong> « musicien formidable ».<br />
Et, en septembre 2008, une rencontre musicale<br />
au festival <strong>de</strong> Schloss Elmau, concert d’anthologie<br />
qui réjouirait les anges, et dont un disque<br />
témoigne. Chacun son style, chacun son inspiration<br />
: dialogue complice et lumineux duo.<br />
Équilibre et légèreté, délicatesse et fluidité.<br />
Deux virtuoses en quête <strong>de</strong> perfection ; <strong>de</strong>ux<br />
fortes personnalités qui subliment leur art. Une<br />
rencontre à âmes égales, sensible et inspirée,<br />
qui récuse toute rivalité. Un étonnant cœur à<br />
cœur. Du grand art ! J. E.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 14 NOVEMBRE 21 H<br />
17 HIPPIES<br />
Berlin cosmopolite<br />
Créé en 1995 dans le bar <strong>de</strong> Kreuzberg, à Berlin,<br />
les 17 Hippies forment un groupe <strong>de</strong> treize<br />
musiciens et chanteurs poly-instrumentistes. Ils<br />
tissent une chronique <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie musicale berlinoise<br />
<strong>de</strong>puis les années 80 jusqu’à aujourd’hui.<br />
Issus d’horizons musicaux divers, ils cultivent,<br />
outre l’influence <strong>de</strong>s courants anglo-saxons <strong>de</strong>s<br />
années 80, celle <strong>de</strong>s traditions <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong><br />
l’Est, plus présentes <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> chute du Mur.<br />
Le répertoire se compose <strong>de</strong> chansons interprétées<br />
en ang<strong>la</strong>is, français et allemand ainsi<br />
que <strong>de</strong>s pièces instrumentales – parfois puisées<br />
au cœur <strong>de</strong>s traditions – aux accents balkaniques,<br />
nourries d’arrangements pop. Cet<br />
ensemble ouvert au mon<strong>de</strong> est porteur d’un<br />
style original, ce Berlin Style, titre d’un album<br />
remarqué en France dès 1999.<br />
Sur scène, ces treize joyeux lurons ba<strong>la</strong>ient le<br />
cliché <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigueur alleman<strong>de</strong> et déploient une<br />
énergie et une allégresse communicatives.<br />
Une fête ! J. E.<br />
65
© Teentaal Maestros<br />
66<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 21 NOVEMBRE 17 H<br />
JAYANTHI KUMARESH<br />
veena sarasvati<br />
In<strong>de</strong><br />
du Sud<br />
Satish Kumar, mridangam<br />
Giridhar Udupa, ghatam<br />
Pour <strong>la</strong> première fois au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
Maintenant dans <strong>la</strong> fleur <strong>de</strong> l’âge, Jayanthi<br />
Kumaresh est sans conteste <strong>la</strong> joueuse <strong>de</strong><br />
veena <strong>la</strong> plus prisée <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>. Petite-nièce du<br />
violoniste légendaire Lalgudi Jayaraman avec<br />
qui elle a joué en trio, elle étudie ce grand luth<br />
traditionnel dès l’âge <strong>de</strong> quatre ans auprès<br />
d’une gran<strong>de</strong> interprète <strong>de</strong> l’instrument : Padmavathy<br />
Ananthagopa<strong>la</strong>n, sa grand-tante. Elle<br />
compte aussi parmi les très rares disciples <strong>de</strong><br />
S.Ba<strong>la</strong>chan<strong>de</strong>r, le génial rénovateur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
veena dite sarasvati , que les jeunes filles <strong>de</strong><br />
bonne famille doivent savoir jouer avant <strong>de</strong> se<br />
marier.<br />
L’extrême variété du jeu <strong>de</strong> Jayanthi donne une<br />
vie intense à cet instrument intime trop souvent<br />
dé<strong>la</strong>issé dans les festivals, le chant prenant <strong>la</strong><br />
meilleure part. Par son intériorité, elle entrouvre<br />
les délices du rêve. Par sa maîtrise inouïe, elle<br />
porte au plus haut l’excitation du swing carnatique.<br />
Ch. L.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
MERCREDI 25 NOVEMBRE 20H30<br />
AVEC LE SOUTIEN DE L’UNION EUROPÉENNE<br />
RENATA ROSA<br />
ET LES POLYPHONIES<br />
INDIENNES<br />
KARIRI-XOCO<br />
Brésil<br />
Un autre Brésil<br />
Dès l’adolescence, Renata Rosa s’est initiée<br />
aux traditions du lointain Nor<strong>de</strong>ste : samba <strong>de</strong><br />
coco, ciranda, toadas, cavalo marinho et autres<br />
forro… Elle se plonge ensuite dans l’apprentissage<br />
du rabeca, ce violon rural jusqu’alors<br />
apanage <strong>de</strong>s hommes. Puis, chez les Kariri-<br />
Xoco, sur <strong>la</strong> rive sud du fleuve São Francisco,<br />
elle apprend auprès du « pajé », le shamane et<br />
maître <strong>de</strong> chant, les structures musicales, les<br />
rythmes, les polyphonies <strong>de</strong> ce peuple premier.<br />
Ainsi découvre-t-elle ces trésors inouïs, issus <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> nuit <strong>de</strong>s temps, comme le toré, un entre<strong>la</strong>cs<br />
<strong>de</strong> voix, polyphonies du rituel religieux chantées<br />
avec un timbre fort aigu. Entourée <strong>de</strong> quatre<br />
musiciens (cor<strong>de</strong>s, percussions, basse), d’un<br />
homme et <strong>de</strong> quatre femmes Kariri-Xoco,<br />
Renata Rosa offre un répertoire original. Riche<br />
<strong>de</strong> l’apport <strong>de</strong> ces diverses sources et <strong>de</strong>s<br />
influences européennes, voire arabo-andalouses,<br />
et africaines propres à ce pays, il révèle<br />
un autre Brésil. J. E.<br />
LES ABBESSES<br />
MERCREDI 2 DÉCEMBRE 20 H 30<br />
PRIX FRANCE MUSIQUE 2008<br />
AVEC LE CONCOURS DE FRANCE MUSIQUE<br />
EN CHORDAIS<br />
Grèce<br />
Kyriakos Ka<strong>la</strong>itzi<strong>de</strong>s oud<br />
Kyriakos Petras violon<br />
Alkis Zopoglou qanoun<br />
Vassilis Tzortzinis contrebasse<br />
Petros Papageorgiou percussion<br />
Drossos Koutsokostas voix<br />
Célébrations méditerranéennes<br />
Originaire <strong>de</strong> Salonique (l’ancienne Thessalonique),<br />
ville grecque située dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong><br />
Macédoine, l’ensemble En Chordais exalte <strong>la</strong><br />
famille musicale méditerranéenne. Il cultive les<br />
rapports qui lient le patrimoine musical grec<br />
aux autres traditions du bassin méditerranéen<br />
et se nourrit <strong>de</strong>s apports mutuels qui les ont<br />
enrichis. Ainsi révèle-t-il les connivences et les<br />
affinités qui unissent les diverses branches <strong>de</strong><br />
cette parentèle.<br />
La formation (oud, qanoun, violon, contrebasse,<br />
percussions et voix) déroule un riche répertoire<br />
<strong>de</strong> mélodies <strong>de</strong> Smyrne et d’Asie Mineure, <strong>de</strong><br />
chansons urbaines, voire <strong>de</strong> ces chants qui<br />
allient <strong>la</strong> création traditionnelle et les débuts du<br />
rébétiko. Chaque concert est l’occasion d’apprécier<br />
les traditions locales et l’héritage commun<br />
<strong>de</strong>s pays méditerranéens. Une alléchante<br />
perspective. J. E.
© Jacques Erwan<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
VENDREDI 8 JANVIER 20 H 30<br />
SAMEDI 9 JANVIER 20 H 30<br />
ALTAN<br />
4 musiciens et une chanteuse<br />
Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />
Mairéad Ni Mhaonaigh fiddle, chant<br />
Dermot Byrne accordéon<br />
Ciaran Tourish fiddle, whistle<br />
Ciaran Curran bouzouki, mandoline<br />
Mark Kelly guitare, bouzouki, chant<br />
Un vent impétueux<br />
« Altan <strong>de</strong>meure aujourd’hui l’étalon or <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
musique traditionnelle ir<strong>la</strong>ndaise », écrivait, en<br />
2005, l’Irish Echo. Fondé à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 80<br />
dans le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s C<strong>la</strong>ncy Brothers, Chieftains<br />
et autres Dubliners, ce groupe phare a publié<br />
une dizaine d’albums et visité nombre <strong>de</strong> pays<br />
du mon<strong>de</strong>. Il réunit quatre musiciens accomplis<br />
(fiddle, accordéon, tin-whistle, bouzouki, mandoline,<br />
guitare) autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> belle voix <strong>de</strong> Mairéad Ni<br />
Mhaonaigh. Celle-ci s’exprime en ang<strong>la</strong>is et en<br />
gaélique, <strong>la</strong>ngue qui conserve nombre <strong>de</strong> trésors<br />
du patrimoine traditionnel chanté.<br />
Altan vivifie une musique traditionnelle authentique.<br />
Il tisse un répertoire <strong>de</strong> bal<strong>la</strong><strong>de</strong>s, <strong>de</strong> jigs<br />
et <strong>de</strong> reels animés, hérité du Donegal, comté<br />
encore sauvage, situé au nord-ouest <strong>de</strong> l’Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>,<br />
ainsi que du nord du pays, régions dont<br />
<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s membres du groupe sont originaires.<br />
La justesse et <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong>s arrangements<br />
contribuent au p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> l’écoute <strong>de</strong><br />
cette musique tantôt mé<strong>la</strong>ncolique tantôt<br />
allègre, voire vive comme ce vent impétueux<br />
qui ba<strong>la</strong>ie les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s celtiques. J. E.<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 9 JANVIER 17 H<br />
LUNDI 11 JANVIER 20 H 30<br />
MAURO GIOIA<br />
ANTONIO PASCALE<br />
Una bel<strong>la</strong> giornata napoletana<br />
Italie<br />
texte Antonio Pascale<br />
arrangements Tonino Esposito<br />
visuel Mariange<strong>la</strong> Levita<br />
lumières Mario Amura<br />
avec Mauro Gioia<br />
et Antonio Pascale voix récitante<br />
Giovanni Minale c<strong>la</strong>rinette et saxophones<br />
Sergio Fusaro contrebasse<br />
Salvatore Minale percussions<br />
Créée à Rome au cours <strong>de</strong> l’été 2008, Une belle<br />
journée napolitaine est un portrait original <strong>de</strong><br />
Naples dressé par un chanteur et un romancier,<br />
auteur <strong>de</strong> La <strong>Ville</strong> distraite (Seuil), tous <strong>de</strong>ux<br />
Napolitains. Un portrait tantôt féroce, tantôt<br />
tendre et dro<strong>la</strong>tique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Mauro Gioia<br />
chante dans le parler <strong>de</strong> Naples, escorté <strong>de</strong><br />
quatre musiciens. Il évoque sa criminalité (Carcere<br />
a legge), ses amours (ma<strong>la</strong>femmena), ses<br />
nuits (mmiezo’’o grano) car quand <strong>la</strong> nuit<br />
tombe Naples s’éveille… Antonio Pascale,<br />
auteur <strong>de</strong>s textes originaux, joue, dans <strong>la</strong><br />
même <strong>la</strong>ngue (une traduction sera disponible),<br />
le rôle du « conteur d’histoires ». Il livre avec<br />
verve une chronique singulière <strong>de</strong> sa ville.<br />
Chanteur et auteur, musique et récit, <strong>de</strong>ux voix,<br />
<strong>de</strong>ux expressions pour révéler Naples, ses<br />
heurs et malheurs, un mon<strong>de</strong> complexe baigné<br />
par cette « merveilleuse lumière marine et cette<br />
ombre inquiétante », celle qui assaille le promeneur<br />
par inadvertance. J. E.<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 23 JANVIER 17 H<br />
BUNUN 16 hommes<br />
PIUMA 2 hommes et 1 femme<br />
Chine / Taiwan<br />
La fierté <strong>de</strong>s tribus<br />
Peuples premiers <strong>de</strong> Taiwan, treize tribus aborigènes<br />
sont reconnues par les autorités <strong>de</strong> l’île.<br />
Parmi celles-ci, les Piuma rési<strong>de</strong>nt au sud et les<br />
Bunun, au centre. Autrefois peuples guerriers<br />
<strong>de</strong>s montagnes, ces <strong>de</strong>ux ethnies vivaient <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
chasse et <strong>de</strong> l’agriculture. Elles vouaient à leurs<br />
ancêtres un culte et les shamanes apaisaient<br />
les tourments <strong>de</strong> l’âme, soignaient les maux du<br />
corps et conversaient avec les dieux. Aujourd’hui,<br />
certains cultivent encore <strong>la</strong> terre mais<br />
nombre <strong>de</strong> jeunes préfèrent les lumières <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Le ciel est accommodant et les dieux ne sont<br />
pas jaloux : le shamane partage ses pouvoirs avec le pasteur ou le prêtre et le culte <strong>de</strong>s ancêtres se<br />
perpétue.<br />
Chez les Piuma, chants d’amour et <strong>de</strong> mariage constituent un pan du répertoire traditionnel. A cappel<strong>la</strong>,<br />
une femme et <strong>de</strong>ux hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> tribu en offrent un florilège. Les hommes jouent également<br />
du biti, une double flûte nasale en bambou. Ses sonorités expriment <strong>la</strong> joie à l’occasion <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en mariage ou bien, au contraire, <strong>la</strong> tristesse lors <strong>de</strong>s funérailles.<br />
Les Bunun ne connaissent ni chants <strong>de</strong> mariage ni chants funèbres. Leur art vocal est polyphonique.<br />
De leurs voix puissantes, seize hommes perpétuent <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong> ces chants rituels <strong>de</strong><br />
chasse et <strong>de</strong> guerre ou bien liés à <strong>la</strong> terre tel cet impressionnant Passi but but, chant pour <strong>la</strong> récolte<br />
du millet. Sans doute le plus beau. J. E.<br />
67
Akbar Khamisu Khan © Kamrouz<br />
68<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 30 JANVIER 17 H<br />
CHANTS ET MUSIQUES<br />
DU SIND<br />
ET DU BALOUTCHISTAN<br />
Pakistan<br />
Sind<br />
Akbar Khamisu Khan alghoza (double flûte)<br />
Mohamad Khan dho<strong>la</strong>k (percussion)<br />
Baloutchistan<br />
Sachoo Khan sorud (vièle)<br />
Mohamad Khan chant<br />
et un autre musicien au sorud et dambura<br />
Sind et Baloutchistan! Avec une belle constance<br />
pionnière, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> nous propose<br />
cette année un nouveau programme musical<br />
touchant l’âme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux provinces méridionales<br />
d’un Pakistan trop méconnu au réel.<br />
Au creuset <strong>de</strong> mille et une empreintes,<br />
indiennes et iraniennes d’abord mais aussi<br />
arabes, africaines et issues d’Asie centrale,<br />
ces <strong>de</strong>ux immensités désertiques savent en<br />
effet être <strong>de</strong>s plus fertiles, ayant développé <strong>de</strong>s<br />
i<strong>de</strong>ntités singulièrement fortes qu’elles vivifient<br />
constamment.<br />
La diversité musicale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux contrées y est<br />
ainsi stupéfiante, <strong>de</strong>s chants soufis du Sind<br />
mettant en émoi les âmes les plus endurcies,<br />
aux poésies épiques <strong>de</strong>s bar<strong>de</strong>s baloutches<br />
appuyées <strong>de</strong> <strong>la</strong> vièle mythique sorud, via les<br />
comp<strong>la</strong>intes amoureuses <strong>de</strong>s poèmes sindhis<br />
égrenés à <strong>la</strong> double flûte alghoza et les chroniques<br />
<strong>de</strong> ménestrels contées avec le luth tanburag<br />
baloutche.<br />
Ce concert, alliant <strong>de</strong>ux traditions voisines aux<br />
multiples saveurs, sera une magnifique opportunité<br />
<strong>de</strong> rencontre musicale entre <strong>de</strong>s univers<br />
fastes… qui n’ont pas fini <strong>de</strong> charmer nos sens.<br />
Pierre-A<strong>la</strong>in Baud<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 6 FÉVRIER 17 H<br />
DIMANCHE 7 FÉVRIER 17 H<br />
SUR LA ROUTE<br />
DE GENGIS KHAN<br />
Mongolie<br />
5 musiciens, chant long et chant diphonique<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> poursuit son chemin <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Mongolie à <strong>la</strong> Chine, sur les routes mongoles<br />
<strong>de</strong>s grands Khan, entre désert <strong>de</strong> Gobi au sud<br />
et montagnes <strong>de</strong> l’Altaï à l’ouest. Dans ce pays<br />
trois fois plus grand que <strong>la</strong> France, <strong>la</strong> transmission<br />
orale <strong>de</strong>s traditions reste forte et les interprètes<br />
nombreux. La voix occupe une p<strong>la</strong>ce<br />
centrale, tant par <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s techniques<br />
que par <strong>la</strong> richesse et <strong>la</strong> variété <strong>de</strong>s répertoires.<br />
Selon les ethnies, les spécialités diffèrent et si<br />
l’on attribue volontiers <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong>s chants<br />
diphoniques xöömij à <strong>la</strong> région <strong>de</strong> l’Altaï, les<br />
chants longs, urtiin duu, viendraient du désert<br />
<strong>de</strong> Gobi. Entre vallées, massifs, rivières et <strong>la</strong>cs,<br />
s’éten<strong>de</strong>nt les steppes dans lesquelles les<br />
noma<strong>de</strong>s se dép<strong>la</strong>cent <strong>de</strong>puis toujours au rythme<br />
<strong>de</strong>s troupeaux et <strong>de</strong>s saisons. Ces paysages<br />
et ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, au plus proche <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
nature, ont influencé <strong>la</strong> création d’une musique<br />
qui témoigne <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> tout un peuple<br />
autrefois unifié sous le plus grand empire que<br />
le mon<strong>de</strong> ait jamais connu. Johanni Curtet
© Gulcin Mutlu<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 13 FÉVRIER 17 H<br />
ENSEMBLE DE MUSIQUE<br />
CLASSIQUE TURQUE<br />
D’ISTANBUL 16 musiciens<br />
Turquie<br />
Un charme envoûtant<br />
Subtile, riche et raffinée, <strong>la</strong> musique c<strong>la</strong>ssique<br />
turque est une musique modale. Elle est née au<br />
X e siècle et s’est transmise oralement jusqu’au<br />
XIX e . Il est rare <strong>de</strong> l’entendre en France.<br />
Créé en 1987, cet Ensemble réunit pour <strong>la</strong> circonstance<br />
seize <strong>de</strong> ses musiciens. Pour <strong>la</strong> plupart,<br />
les instrumentistes (qanoun, kamantché,<br />
oud, tanbur, ney, percussions, violon et violoncelle)<br />
sont <strong>de</strong>s solistes <strong>de</strong> renom. Les paroles<br />
<strong>de</strong>s poèmes sont chantées par quatre voix <strong>de</strong><br />
femmes et quatre voix d’hommes.<br />
L’Ensemble maîtrise un vaste répertoire que les<br />
sultans mélomanes ont enrichi <strong>de</strong> leurs contributions<br />
: compositions c<strong>la</strong>ssiques antérieures<br />
au XVIII e siècle, voire formes en voie d’extinction,<br />
et œuvres plus récentes. Il excelle dans<br />
l’interprétation <strong>de</strong>s pièces instrumentales. La<br />
maturité <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> cette formation et sa<br />
cohésion confèrent à cette musique une beauté<br />
et un charme envoûtants. J. E.<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 20 FÉVRIER 17 H<br />
ZÜLFÜ LIVANELI<br />
avec 6 musiciens<br />
Turquie<br />
Un chantre <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté<br />
On s’en souvient encore! En 1984, Zülfü Livaneli<br />
partagea <strong>la</strong> scène du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> avec<br />
sa consœur grecque Maria Farandouri : une<br />
série <strong>de</strong> concerts «historique». Emprisonné aux<br />
heures sombres puis exilé, il fut ensuite parlementaire.<br />
Aujourd’hui, compositeur fécond et<br />
reconnu, il est une personnalité éminente <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
musique (ses chansons courent sur toutes les<br />
lèvres), <strong>de</strong>s lettres (un roman, Délivrance, Gallimard)<br />
et du combat politique. « Ambassa<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong> bonne volonté » <strong>de</strong> l’UNESCO, il col<strong>la</strong>bore<br />
aussi au journal Vatan.<br />
Zülfü Livaneli, entouré <strong>de</strong> ses six musiciens, offre<br />
un récital consacré à <strong>la</strong> parole <strong>de</strong>s poètes: celle<br />
<strong>de</strong> Nazim Hikmet, bien sûr, que ses musiques<br />
ont portée et celle <strong>de</strong> quelques autres comme<br />
Paul Eluard. Sur les ailes <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong> ses compositions,<br />
J’écris ton nom liberté, entre autres,<br />
est atteint le cœur <strong>de</strong> ses compatriotes. Poésie<br />
et chanson se jouent <strong>de</strong>s frontières et voyagent<br />
sans drapeau. J. E.<br />
LES ABBESSES<br />
LUNDI 1ER FÉVRIER 20 H30 POÉSIE<br />
NAZIM HIKMET I GENCO ERKAL<br />
Poèmes <strong>de</strong> Nazim Hikmet dits par Genco Erkal en français et en turc<br />
Je suis dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté qui s’avance<br />
Mes mains sont toutes pleines <strong>de</strong> désirs<br />
Le mon<strong>de</strong> est beau. (Extraits <strong>de</strong> poèmes écrits en prison.)<br />
Nazim Hikmet, l’une <strong>de</strong>s plus importantes figures et poète <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature turque du XX e siècle, a été<br />
condamné et emprisonné en Turquie pour marxisme. Ayant toujours combattu pour <strong>la</strong> justice, <strong>la</strong><br />
liberté et un mon<strong>de</strong> meilleur, il a passé 17 années en prison. Déchu <strong>de</strong> <strong>la</strong> nationalité turque, il finit<br />
sa vie en exil comme citoyen polonais. Ce militant <strong>de</strong> paix est l’auteur d’une œuvre très importante<br />
où se distinguent <strong>de</strong>s poèmes, théâtres, récits et romans.<br />
Genco Erkal, comédien renommé, a créé en 1969, après avoir travaillé dans divers compagnies,<br />
le théâtre <strong>de</strong> Dost<strong>la</strong>r dont il est toujours le directeur artistique. Il a reçu maintes fois le prix du<br />
« Meilleur Acteur <strong>de</strong> l’Année », du « Meilleur Directeur » et <strong>de</strong>ux fois celui du « Meilleur Acteur du<br />
Cinéma ».<br />
Au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Genco Erkal proposera une lecture <strong>de</strong>s poèmes <strong>de</strong> Nazim Hikmet, tirée d’un<br />
spectacle créé il y a quinze ans en Turquie et repris dans le mon<strong>de</strong> entier.<br />
© DR<br />
69
© Odlleiv Apneseth<br />
70<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 27 MARS 17 H<br />
MAJORSTUEN<br />
Norvège<br />
Des violons fringants<br />
Venus du nord <strong>de</strong> l’Europe, trois filles et <strong>de</strong>ux<br />
garçons dans le vent : une compagnie <strong>de</strong><br />
jeunes violonistes norvégiens qui fête ses dix<br />
ans d’existence. De <strong>la</strong> vitalité <strong>de</strong> leur jeunesse,<br />
ils nourrissent une musique traditionnelle apprise<br />
d’oreille auprès <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong>s diverses<br />
régions où chacun d’entre eux naquit. Plus tard,<br />
ils s’initieront à <strong>la</strong> musique académique. Plus<br />
tard seulement. Virtuoses, ils perpétuent <strong>la</strong> tradition<br />
; inventifs, ils l’enrichissent <strong>de</strong> leurs créations.<br />
Ainsi vit-elle.<br />
Majorstuen tisse un répertoire équilibré : airs<br />
anciens chargés <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>ncolie, danses popu<strong>la</strong>ires<br />
vigoureuses, et compositions originales<br />
et dynamiques. Charme, humour et énergie.<br />
Une musique à écouter et… à voir ! Présence<br />
scénique avérée.<br />
Les musiques du nord restent à découvrir. Pour<br />
le p<strong>la</strong>isir d’arpenter <strong>de</strong> nouveaux territoires<br />
riches <strong>de</strong> promesses. L’exotisme est aussi à<br />
portée d’Europe. J. E.<br />
LES ABBESSES<br />
LUNDI 12 AVRIL 20 H 30<br />
MARIA DE MEDEIROS<br />
Péninsules et continents<br />
Portugal<br />
Maria <strong>de</strong> Me<strong>de</strong>iros chant<br />
Pascal Salmon piano<br />
Bruno Rousselet contrebasse<br />
Edmundo Carneiro percussions<br />
Un voyage intercontinental<br />
Un nouveau spectacle musical, un nouvel album,<br />
dont Maria <strong>de</strong> Me<strong>de</strong>iros offrira <strong>la</strong> primeur au<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses! L’occasion d’un voyage<br />
musical aux multiples escales croisées, bal<strong>la</strong><strong>de</strong>s<br />
<strong>la</strong>tines entre continents américain et africain,<br />
péninsules ibérique et italique.<br />
Ainsi, le poème d’un troubadour médiéval <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>ngue valencienne répond à une comp<strong>la</strong>inte<br />
ango<strong>la</strong>ise en kimbundo, qui trouve un écho dans<br />
une bal<strong>la</strong><strong>de</strong> du compositeur portugais José<br />
Afonso, qui lui-même paraît dialoguer directement<br />
avec le poète chilien Victor Jara. On visite<br />
les c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> l’Italien Nino Rota écrits pour<br />
<strong>de</strong>s films hollywoodiens et <strong>de</strong>s chefs-d’œuvre<br />
du cinéma universel. Des chansons <strong>de</strong> résistance<br />
croisent <strong>de</strong>s fados africains et du rock<br />
brésilien ou espagnol, avec <strong>de</strong>s compositions<br />
<strong>de</strong> Lenine et « El último <strong>de</strong> <strong>la</strong> fi<strong>la</strong> ».<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique, les <strong>la</strong>ngues elles-mêmes<br />
créent une trame mélodique : espagnol, portugais,<br />
italien, cata<strong>la</strong>n, ang<strong>la</strong>is… Langues <strong>de</strong>s<br />
péninsules et <strong>de</strong>s continents. Des messages,<br />
<strong>de</strong>s murmures, <strong>de</strong>s cris, <strong>de</strong>s soupirs, <strong>de</strong>s rires<br />
forment un tissu <strong>de</strong> sentiments en voyage intercontinental.<br />
© Pedro Ferreira
© DR<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 24 AVRIL 20 H 30<br />
SUBHRA GUHA<br />
In<strong>de</strong><br />
du Nord<br />
chant - thumri<br />
accompagnée au tab<strong>la</strong> et à l’harmonium<br />
Entre théâtre et danse, au cours<br />
<strong>de</strong>s trois semaines consacrées<br />
à l’In<strong>de</strong> au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Abbesses,<br />
un concert unique révélera en<br />
France l’une <strong>de</strong>s plus belles voix<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune génération, Subhra Guha.<br />
Issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> gharana d’Agra, l’une <strong>de</strong>s plus<br />
prestigieuses formations musicales c<strong>la</strong>ssiques<br />
du nord <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, Subhra Guha a ce pouvoir<br />
magique d’allier charme et technique irréprochable.<br />
Fait unique pour une femme, elle est <strong>la</strong><br />
seule <strong>de</strong> sa gharana dont <strong>la</strong> voix a été comparée<br />
à celle <strong>de</strong> son légendaire fondateur, Ustad<br />
Faiyaz Khan, sacré « Soleil <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique ».<br />
Elle est aussi <strong>la</strong> seule femme à avoir atteint <strong>la</strong><br />
stature <strong>de</strong> guru à <strong>la</strong> Sangeet Research Aca<strong>de</strong>my<br />
<strong>de</strong> Calcutta. Si ses concerts <strong>la</strong> mènent<br />
aujourd’hui <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> vers l’Europe et les États-<br />
Unis, elle considère comme un agréable <strong>de</strong>voir<br />
<strong>de</strong> transmettre à son tour, à <strong>la</strong> nouvelle génération,<br />
le savoir qu’elle a reçu <strong>de</strong> ses maîtres.<br />
Dans un romantique et dévotionnel récital <strong>de</strong><br />
thumri, <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong> son style n’aura d’égale<br />
que l’excellence <strong>de</strong> sa technique. J. M.<br />
L’INDE AUX ABBESSES<br />
DANSE, MARIONNETTES DU KERALA ET MUSIQUE<br />
• du 19 avril au 15 mai (VOIR PAGES 30, 48-49)<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 8 MAI 17 H<br />
ALIREZA GHORBANI<br />
chant<br />
SOHRAB POURNAZERI<br />
kamantché<br />
Iran<br />
et 3 musiciens aux târ, percussions, kamantché<br />
Un concert phare qui mettra en lumière <strong>la</strong> voix<br />
d’un <strong>de</strong>s meilleurs interprètes <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle<br />
génération du chant persan, Alireza Ghorbani,<br />
accompagné par l’une <strong>de</strong>s figures montantes<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vièle kamantché, le jeune kur<strong>de</strong> Sohrab<br />
Pournazeri.<br />
Initié très tôt aux incantations du Coran au sein<br />
d’une famille religieuse, puis formé au târ et<br />
setâr au conservatoire <strong>de</strong> Téhéran, Alireza<br />
Ghorbani peut aujourd’hui, sans prétention,<br />
rêver <strong>de</strong> succé<strong>de</strong>r à son modèle, Mohammad<br />
Reza Shadjarian. Il en partage toutes les qualités<br />
vocales : une technique sans faille dans le<br />
répertoire c<strong>la</strong>ssique et ses subtils ornements<br />
comme les tahrir, ces éc<strong>la</strong>tants « coups <strong>de</strong><br />
glotte » ; une défer<strong>la</strong>nte d’émotion vive qui<br />
touche au mysticisme dans ses arcanes universels.<br />
Son album Calligraphies vocales, paru<br />
chez Accords Croisés, avec Dariush Ta<strong>la</strong>’i au<br />
târ et setâr et Djamchid Chemirani au zarb,<br />
témoigne <strong>de</strong> <strong>la</strong> confiance que lui réservent ces<br />
maîtres incontestés <strong>de</strong> <strong>la</strong> tradition persane. Le<br />
gage d’un voyage au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie<br />
musicale ! J. M.<br />
© Soroush Mahmoudi<br />
71
© Senseworld Music<br />
72<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 22 MAI 17 H<br />
PANDIT JASRAJ<br />
& ENSEMBLE<br />
chant Khyal<br />
In<strong>de</strong><br />
du Nord<br />
Pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième fois au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
Depuis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> carrière <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s voix<br />
hindoustani (Gangubai Hangal, Kishori Amonkar,<br />
Bhimsen Joshi), seul Pandit Jasraj, si jeune<br />
<strong>de</strong> corps et d’esprit pour son âge, continue <strong>de</strong><br />
se produire, attirant <strong>de</strong>s foules venant participer<br />
à une véritable communion qui les conduit<br />
à une forme d’extase.<br />
Jasraj magnétise. Non par sa voix profon<strong>de</strong> et<br />
chau<strong>de</strong> ou son charisme ou sa technique hors<br />
pair, mais par ce qu’il est intrinsèquement et<br />
humblement : un yogi qui intercè<strong>de</strong> par sa ferveur<br />
inébran<strong>la</strong>ble entre l’homme et Dieu, un<br />
passeur qui nous livre <strong>la</strong> clé pour nous élever<br />
dans un mon<strong>de</strong> d’une spiritualité lumineuse. Il<br />
appartient à <strong>la</strong> quatrième génération <strong>de</strong> chanteurs<br />
issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gharana <strong>de</strong> Mewati, située près<br />
<strong>de</strong> Jodhpur au Rajasthan.<br />
Il étudie le chant comme le tab<strong>la</strong> auprès <strong>de</strong> son<br />
père Pandit Maniram et suit l’enseignement <strong>de</strong><br />
son illustre frère aîné feu Mahamahopadhyaya,<br />
Pandit Maniram qui lui ouvre <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> <strong>la</strong> bhakti,<br />
culte <strong>de</strong> l’adoration. Ch. L.<br />
LES ABBESSES<br />
SAMEDI 29 ET DIMANCHE 30 MAI 17 H<br />
MUSIQUES DU TOIT<br />
DU MONDE<br />
BADAKHSHAN DU TADJIKISTAN<br />
ET D’AFGHANISTAN<br />
Tadjikistan<br />
Aqnazar Alovatov chant<br />
Afghanistan<br />
Door Mohammad keshmi ghijhak (vièle)<br />
et 2 autres musiciens<br />
CHITRAL DU PAKISTAN<br />
3 musiciens<br />
La Baraka, cette force spirituelle qui se dégage<br />
<strong>de</strong>s prières chantées, ou maddoh du Badakhshan<br />
tadjik, va <strong>de</strong> nouveau envahir <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du<br />
Châtelet.<br />
Cette fois-ci, elle sera accompagnée, pour <strong>la</strong><br />
première fois dans l'histoire du Pakistan, par<br />
<strong>de</strong>s musiciens <strong>de</strong> <strong>la</strong> province du Chitral. Dans<br />
cette région située à plus <strong>de</strong> 4000 m d’altitu<strong>de</strong>,<br />
inaccessible pendant une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />
l’année, les Chitrali ont su perpétuer une longue<br />
tradition <strong>de</strong> musique dévotionnelle. À cette<br />
occasion, les répertoires musicaux tadjiks et<br />
afghans du Badakhshan vont réemprunter l’ancienne<br />
route <strong>de</strong> <strong>la</strong> soie suspendue entre les<br />
sommets du Pamir et les cols acérés <strong>de</strong> l’Hindu<br />
Kush. Le célèbre chanteur tadjik Aqnazar Alovatov<br />
et le virtuose joueur <strong>de</strong> ghijhak afghan<br />
Door Mohammad Keshmi ouvriront <strong>la</strong> voie au<br />
setar du Chitral, vigoureusement supporté par<br />
<strong>la</strong> cordée pamiri composée <strong>de</strong>s luths rubâb et<br />
tanbur, ainsi que les rythmes ponctués du daf<br />
et du zirbaghali. Une rencontre inédite à ne pas<br />
manquer. Jérôme Louis<br />
Door Moham ad Keshmi © Kamrouz
© Samir Sarkar-Teentaal Maestros<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
SAMEDI 12 JUIN 17 H<br />
TAMBOURS SACRÉS<br />
DE L’INDE<br />
Subhankar Banerjee tab<strong>la</strong>, dho<strong>la</strong>k<br />
Satish Kumar Patri mridangam<br />
Gopal Barman shreekhol<br />
Suresh Vaidyanathan gatham<br />
Rakesh Chaurasia flûte bansuri<br />
Quatre percussionnistes et un flûtiste, tous<br />
solistes renommés en In<strong>de</strong>, réunis pour un dialogue<br />
musical tonique et vivifiant, guidés par <strong>la</strong><br />
fureur <strong>de</strong> jouer ensemble ! Une première en<br />
Europe ! Au tab<strong>la</strong> et au dho<strong>la</strong>k, on se souvient<br />
<strong>de</strong> Subhankar Banerjee et <strong>de</strong> ses apparitions<br />
fort remarquées au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> aux<br />
côtés <strong>de</strong> Shiv Kumar Sharma et Hariprasad<br />
Chaurasia. À <strong>la</strong> flûte, <strong>la</strong> <strong>de</strong>xtérité <strong>de</strong> Rakesh<br />
Chaurasia, neveu du maître dont il porte le<br />
nom, en fait l’un <strong>de</strong> ses meilleurs disciples.<br />
Célèbre pour ses « casca<strong>de</strong>s rythmiques » au<br />
mridangam, Satish Kumar Patri s’est forgé un<br />
style personnel novateur qui lui permet <strong>de</strong><br />
voguer sans encombre du c<strong>la</strong>ssique au jazz.<br />
Parmi toutes les percussions dont il est l’a<strong>de</strong>pte,<br />
Suresh Vaidyanathan, lui, a choisi le<br />
gatham, simple pot d’argile transformé sous<br />
ses doigts en une explosion <strong>de</strong> rythmes. Enfin,<br />
initié très tôt par son père au shreekhol, Gopal<br />
Barman a su donner à cet instrument ses<br />
lettres <strong>de</strong> noblesse en l’introduisant dans le<br />
répertoire c<strong>la</strong>ssique. Du grand art ! J. M.<br />
© Michel Chassat<br />
73
74<br />
<strong>Théâtre</strong>, danse musique :<br />
les partenaires <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> au 25 avril<br />
ANGELIN PRELJOCAJ UN FUNAMBULE<br />
Coproduction Festival Montpellier Danse <strong>2009</strong> – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />
Paris. Le Ballet Preljocaj, CCN, est subventionné par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication – DRAC PACA, <strong>la</strong> région Provence-<br />
Alpes-Côte-d’Azur, le département <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône, <strong>la</strong> communauté<br />
du Pays d’Aix et <strong>la</strong> ville d’Aix-en-Provence. Il bénéficie du<br />
soutien du Groupe Partouche - Casino municipal d’Aix-Thermal, <strong>de</strong><br />
Groupama Alpes-Méditerrannée pour le développement <strong>de</strong> ses projets,<br />
et <strong>de</strong> CULTURESFRANCE-ministère <strong>de</strong>s Affaires étrangères pour<br />
certaines <strong>de</strong> ses tournées à l’étranger.<br />
L’OPÉRA DE QUAT’SOUS BERTOLT BRECHT I ROBERT WILSON<br />
Production Berliner Ensemble. Coréalisation <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris –<br />
Festival d’Automne à Paris. Avec le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation Pierre Bergé<br />
– Yves Saint Laurent. Performance Rights and © Suhrkamp Ver<strong>la</strong>g, Frankfurt/Main.<br />
Avec l’autorisation amicale <strong>de</strong> Barbara Brecht-Schall. Musical<br />
performance rights Kurt Weill Foundation for Music, Inc., New York.<br />
L’EUROPÉENNE DAVID LESCOT<br />
Production <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Napoli Teatro Festival Italia.<br />
Coproduction La Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> l’Union, CDN<br />
du Limousin – TnBA, <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en Aquitaine – La<br />
Compagnie du Kaïros. Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour<br />
Jeunes Artistes Dramatiques/DRAC et région Provence-Alpes-Côte -<br />
d’Azur et du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Amandiers-Nanterre. Une première version<br />
<strong>de</strong> ce texte a été écrite dans le cadre d’une comman<strong>de</strong> passée par<br />
le <strong>Théâtre</strong> du Peuple <strong>de</strong> Bussang, CDN Thionville-Lorraine et le <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ce – Centre européen <strong>de</strong> création théâtrale et chorégraphique,<br />
pour Luxembourg et Gran<strong>de</strong> Région Capitale européenne<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture 2007.<br />
I WENT TO THE HOUSE BUT DID NOT ENTER HEINER GOEBBELS<br />
Production <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne. Coproduction Edinburgh International<br />
Festival 2008 – Schauspielfrankfurt (Allemagne) – Teatro Comunale<br />
di Bolzano (Italie) – Grand <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Luxembourg – Musica, festival<br />
international <strong>de</strong>s musiques d’aujourd’hui <strong>de</strong> Strasbourg. Coréalisation<br />
Carolina Performing Arts at The University of North Carolina at Chapel<br />
Hill (USA) – Hopkins Center, Dartmouth College, Hanover (USA). Avec le<br />
soutien <strong>de</strong> Pro Helvetia - Fondation suisse pour <strong>la</strong> culture - pour <strong>la</strong> tournée.<br />
Coréalisation <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d’Automne à Paris.<br />
Musique Heiner Goebbels © Musikver<strong>la</strong>g G. Ricordi & Co (Munich).<br />
SOUS LE VOLCAN MALCOM LOWRY I GUY CASSIERS<br />
Production Toneelhuis. Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival<br />
d’Automne à Paris – MC2 Grenoble – Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture<br />
d’Amiens – <strong>Théâtre</strong> du Nord, Lille – Le Volcan, scène nationale du<br />
Havre – La Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN. La compagnie remercie l’Universitaire<br />
Associatie Brussel, l’Universidad Nacional Autonomica <strong>de</strong><br />
Mexico et le Centro Cultural Universitario/T<strong>la</strong>telololco.<br />
FRANÇOIS VERRET DO YOU REMEMBER, NO I DON’T<br />
Coproduction <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bretagne – Montpellier Danse –<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – La compagnie FV. La compagnie FV est<br />
subventionnée par <strong>la</strong> DRAC Ile-<strong>de</strong>-France et <strong>la</strong> Région Ile-<strong>de</strong>-France.<br />
François Verret est artiste associé au <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bretagne.<br />
WANTED PETULA FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
Production <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris. Coproduction Comédie<br />
<strong>de</strong> Reims, CDN<br />
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER ZEITUNG<br />
Production Rosas. Coproduction De Munt / La Monnaie – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Ville</strong>, Paris – MC2 Grenoble.<br />
ROSAS DANST ROSAS Production Rosas, Kaaitheater, K<strong>la</strong>pstuk (création<br />
1983) – Rosas (reprise <strong>2009</strong>). Rosas reçoit le soutien <strong>de</strong>s autorités<br />
f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s.<br />
PHILOCTÈTE HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL<br />
Production <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne. Coproduction <strong>Théâtre</strong> national<br />
<strong>de</strong> Strasbourg – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris.<br />
JEAN GUIDONI<br />
Avec l’aimable autorisation <strong>de</strong>s Éditions FATRAS et <strong>de</strong> Mme Eugénie<br />
Prévert-Bachelot. Production EDITO MUSIQUES.<br />
PINA BAUSCH MASURCA FOGO<br />
Créé en coopération avec l´EXPO 98 Lisbonne et l´Institut Goethe Lisbonne.<br />
RENATA ROSA I KARIRI-XOCO<br />
Avec le soutien <strong>de</strong> l’Union Européenne.<br />
LIA RODRIGUES CRÉATION <strong>2009</strong><br />
Création qui s’inscrit dans le cadre d’un compagnonnage avec le<br />
<strong>Théâtre</strong> Jean-Vi<strong>la</strong>r, soutenu par le conseil régional d’Ile-<strong>de</strong>-France au<br />
titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> permanence artistique et <strong>la</strong>bellisé “França.Br <strong>2009</strong>” l’Année<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> France au Brésil. Coproduction <strong>Théâtre</strong> Jean Vi<strong>la</strong>r, Vitry-sur-Seine<br />
– <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d’Automne à Paris – Centre national<br />
<strong>de</strong> danse contemporaine d’Angers – Kunstenfestival<strong>de</strong>sarts, Bruxelles.<br />
Avec le partenariat <strong>de</strong> REDES <strong>de</strong> Desenvolvimento da Maré et le soutien<br />
<strong>de</strong> Espaço SESC – Rio <strong>de</strong> Janeiro-Brésil ainsi que <strong>la</strong> Fondation Prince<br />
C<strong>la</strong>us pour <strong>la</strong> Culture et le Développement. La Lia Rodrigues Companhia<br />
<strong>de</strong> Danças est soutenue par Petrobrás, dans le cadre du<br />
programme Petrobrás Cultural, ai<strong>de</strong> au projet <strong>de</strong> fonctionnement du<br />
ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture du Brésil.<br />
GILLES JOBIN BLACK SWAN<br />
Production Cie Gilles Jobin - Genève. Coproduction Bonlieu scène<br />
nationale, Annecy – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Dampfzentrale, Berne<br />
– Theater Chur. Avec le soutien <strong>de</strong> La Loterie roman<strong>de</strong>. Donation<br />
Zuger Kulturstiftung Landis & Gyr. Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> Beirut International<br />
P<strong>la</strong>tform of Dance (Beyrouth), <strong>de</strong>s Rencontres chorégraphiques<br />
<strong>de</strong> Carthage (Tunis), <strong>de</strong>s Latitu<strong>de</strong>s Contemporaines (Lille).<br />
Gilles Jobin bénéficie d’une convention <strong>de</strong> soutien conjoint pour <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> 2007-<strong>2009</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Genève, <strong>de</strong> <strong>la</strong> république et canton<br />
<strong>de</strong> Genève, et <strong>de</strong> Pro Helvetia. Gilles Jobin est artiste associé à Bonlieu<br />
scène nationale, Annecy.<br />
MERCE CUNNINGHAM NEARLY NINETY<br />
Coproduction Brooklyn Aca<strong>de</strong>my of Music – barbicanbite10, Londres<br />
– Comunidad <strong>de</strong> Madrid-Teatros Canal – Festival Internacional Madrid<br />
en Danza – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d’Automne à Paris.<br />
JÉRÔME BEL CÉDRIC ANDRIEUX<br />
Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival d'Automne à Paris –<br />
R.B. Jérôme Bel, Paris.<br />
SIN SANGRE COMPAGNIE TEATRECINEMA<br />
Production générale Compañía Teatrocinema. POSTPRODUCCIÓN<br />
DIGITAL: Cubo Negro y Tres Dedos.<br />
RAOUL JAMES THIERRÉE<br />
Production La Compagnie du Hanneton/Junebug. Coproduction<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Napoli Teatro Festival Italia – La Coursive,<br />
scène nationale <strong>de</strong> La Rochelle – <strong>Théâtre</strong> royal <strong>de</strong> Namur – La Comédie<br />
<strong>de</strong> Clermont-Ferrand – barbicanbite 09 ( Barbican Theatre Londres)<br />
et Crying out Loud – Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Danse, Lyon – <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong><br />
Toulouse.<br />
LA FABBRICA ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMAN<br />
Production déléguée <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne. Production <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Manufacture CDN Nancy-Lorraine – <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne –<br />
Compagnie Charles Tordjman.<br />
CASIMIR ET CAROLINE ÖDÖN VON HORVÁTH I E. DEMARCY-MOTA<br />
Production <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris. Coproduction La Comédie <strong>de</strong><br />
Reims, CDN – le Grand T, scène conventionnée <strong>de</strong> Loire-At<strong>la</strong>ntique.<br />
ROBYN ORLIN HIBRAH<br />
Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Espace Michel-Simon, Noisyle-Grand<br />
– Centre <strong>de</strong> Danse du Galion, Aulnay-sous-Bois.<br />
BUNUN I PIUMA<br />
Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration et le soutien du Bureau <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong><br />
Taipei en France.<br />
LEMI PONIFASIO TEMPEST : WITHOUT A BODY<br />
Production MAU (Auck<strong>la</strong>nd). Tournée avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Creative New<br />
Zea<strong>la</strong>nd.<br />
AMPHITRYON MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANELLE<br />
Production déléguée La Ricotta – Cie <strong>de</strong> Bérangère Jannelle – TnBA,<br />
<strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en Aquitaine. Coproduction Espace<br />
Malraux, scène nationale <strong>de</strong> Chambéry et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie – La Comédie<br />
<strong>de</strong> Reims, CDN – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – L’Arc, scène nationale<br />
du Creusot – Équinoxe, scène nationale <strong>de</strong> Châteauroux – Centre<br />
dramatique régional <strong>de</strong> Haute-Normandie, <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux rives –<br />
<strong>Théâtre</strong> Brétigny, scène conventionnée du Val-d’Orge.<br />
ENS. DE MUSIQUE TURQUE I Z. LIVANELLI I N. HIKMET<br />
Avec le soutien <strong>de</strong> l’IKSV et <strong>de</strong> Culturesfrance dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Turquie en France.<br />
MATHILDE MONNIER CRÉATION <strong>2010</strong><br />
Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – arts 276 / festival Automne<br />
en Normandie – Saison Montpellier Danse <strong>2009</strong> – <strong>la</strong> bâtie-festival <strong>de</strong><br />
Genève – CCN <strong>de</strong> Montpellier Languedoc-Roussillon… (en cours)<br />
ARRÊTEZ LE MONDE, JE VOUDRAIS DESCENDRE I THÉÂTRE DROMESKO<br />
Production <strong>Théâtre</strong> Dromesko. Coproduction <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bretagne,<br />
Rennes – MC2 Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture <strong>de</strong> Grenoble – Le Grand<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Luxembourg – Espace Malraux, scène nationale <strong>de</strong><br />
Chambéry et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie – Le Volcan, Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture du Havre<br />
– <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Jacobins, Dinan (Côtes-d’Armor). La compagnie est<br />
subventionnée par <strong>la</strong> DRAC Bretagne-ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Communication, Rennes Métropole, le conseil régional <strong>de</strong> Bretagne<br />
et le conseil général d’Ille-et-Vi<strong>la</strong>ine.<br />
ALAIN PLATEL OUT OF CONTEXT<br />
Production les ballets C. <strong>de</strong> <strong>la</strong> B. Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris<br />
– Le Grand <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Luxembourg – TorinoDanza – Sadler’s Wells,<br />
Londres – Stadsschouwburg Groningen – Tanzkongress <strong>2009</strong> – Kaaitheater,<br />
Bruxelles.<br />
TORI NO TOBU TAKASA I PAR-DESSUS BORD<br />
MICHEL VINAVER I ORIZA HIRATA I ARNAUD MEUNIER<br />
Projet <strong>de</strong> Coopération Internationale <strong>de</strong> Seinendan et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mauvaise Graine <strong>2009</strong>. Production Compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mauvaise<br />
Graine (conventionnée par <strong>la</strong> Drac Ile-<strong>de</strong>-France - ministère <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication et <strong>la</strong> région Ile-<strong>de</strong>-France) / Seinendan<br />
– Komaba Agora Theatre. Coproduction <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />
Paris – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Saint-Quentin-en-Yvelines, scène nationale – Comédie<br />
<strong>de</strong> Caen, CDN <strong>de</strong> Normandie. Le projet a reçu le soutien <strong>de</strong> Culturesfrance<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris dans le cadre <strong>de</strong> leur convention, du<br />
service culturel <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France, et <strong>de</strong>s Instituts Francojaponais<br />
<strong>de</strong> Tokyo et <strong>de</strong> Kansai. Avec le soutien <strong>de</strong> Japan Airlines et<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation du Japon dans le cadre <strong>de</strong> son programme “Performing<br />
Arts Japan”.<br />
HOFESH SHECHTER UPRISING I IN YOUR ROOMS<br />
UPRISING est une comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Robin Howard Foundation et reçoit<br />
le soutien du Jerwood Changing Stages, du Choreo<strong>la</strong>b Birmingham<br />
DanceXchange et <strong>de</strong> l’Arts Council Eng<strong>la</strong>nd. IN YOUR ROOMS est une<br />
comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> The P<strong>la</strong>ce, Southbank Centre et Sadler’s Wells, et <strong>de</strong><br />
The Point, Eastleigh, Dance South West, Gloucestershire Dance et<br />
Take Art Somerset, et reçoit le soutien <strong>de</strong> l’Arts Council Eng<strong>la</strong>nd.<br />
SANS OBJET AURÉLIEN BORY I COMPAGNIE 111<br />
Production Compagnie 111- Aurélien Bory. Coproduction TNT, <strong>Théâtre</strong><br />
national <strong>de</strong> Toulouse Midi-Pyrénées – <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne E.T.E –<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – La Coursive, scène nationale La Rochelle –<br />
L’Agora, scène conventionnée Bou<strong>la</strong>zac – Le Parvis, scène nationale<br />
Tarbes-Pyrénnées. Rési<strong>de</strong>nces TNT-<strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Toulouse Midi-<br />
Pyrénées. Avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Usine, Tournefeuille. La Compagnie 111-<br />
Aurélien Bory est conventionnée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Communication-direction régionale Affaires culturelles Midi-Pyrénées,<br />
<strong>la</strong> région Midi-Pyrénées et reçoit l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Toulouse. La<br />
Compagnie 111- Aurélien Bory bénéficie du soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation<br />
BNP Paribas pour le développement <strong>de</strong> ses projets.<br />
ODE MARITIME FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY<br />
Une création <strong>de</strong>s Ateliers Contemporains. Coproduction Festival d'Avignon<br />
– <strong>Théâtre</strong> Vidy-Lausanne – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s<br />
Treize Vents, CDN <strong>de</strong> Montpellier-Languedoc-Roussillon. Avec le soutien<br />
du CENTQUATRE.<br />
BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA GENRE OBLIQUE<br />
Coproduction Espace 1789 <strong>de</strong> Saint-Ouen – Scène nationale 61<br />
d’Alençon – <strong>Théâtre</strong> Pôle Sud <strong>de</strong> Strasbourg – Mercat <strong>de</strong> les Flors <strong>de</strong><br />
Barcelone – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – ARCADI (Action régionale pour<br />
<strong>la</strong> création artistique et <strong>la</strong> diffusion en Ile-<strong>de</strong>-France). Avec le soutien<br />
du conseil général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-Saint-Denis. La compagnie est subventionnée<br />
par <strong>la</strong> direction régionale <strong>de</strong>s Affaires culturelles d’Ile-<strong>de</strong>-<br />
France / ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication au titre <strong>de</strong><br />
l’ai<strong>de</strong> aux compagnies chorégraphiques. Compagnie en rési<strong>de</strong>nce<br />
à l’Espace 1789 <strong>de</strong> Saint-Ouen.<br />
HANS VAN DEN BROECK WE WAS THEM<br />
Production SOIT. Coproduction KVS, Bruxelles – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />
Paris – Bateau Feu, Dunkerque – Mousonturm, Frankfurt – La Rose <strong>de</strong>s<br />
Vents, <strong>Ville</strong>neuve-d’Ascq. En col<strong>la</strong>boration avec le Cultuurcentrum<br />
(Bruges), le Kunstencentrum Buda (Kortrijk) et le Kunstencentrum Stuk<br />
(Louvain). Avec le soutien <strong>de</strong>s Autorités f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s. En col<strong>la</strong>boration<br />
avec le Kunstencentrum Buda (Kortrijk), le Kunstencentrum Stuk (Louvain)<br />
et le ccBe (Berchem).<br />
MAGUY MARIN CRÉATION <strong>2010</strong><br />
Coproduction Festival d’Avignon <strong>2009</strong> – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – MC2<br />
Grenoble – CCN <strong>de</strong> Rillieux-<strong>la</strong>-Pape/Cie Maguy Marin. Le Centre chorégraphique<br />
national <strong>de</strong> Rillieux-<strong>la</strong>-Pape/Cie Maguy Marin est subventionné<br />
par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication,<br />
DRAC Rhône-Alpes, <strong>la</strong> région Rhône-Alpes, le département du Rhône,<br />
<strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Rillieux-<strong>la</strong>-Pape. Il bénéficie du soutien financier <strong>de</strong> CULTU-<br />
RESFRANCE pour ses tournées internationales.
PEEPING TOM “32 RUE VANDENBRANDEN”<br />
Production Peeping Tom. Coproduction KVS Bruxelles – Künstlerhaus<br />
Mousonturm Frankfurt am Main – Le Rive Gauche, Saint-Etienne-du-<br />
Rouvray – La Rose <strong>de</strong>s Vents, <strong>Ville</strong>neuve-d’Ascq – Theaterfestival Boulevard<br />
en col<strong>la</strong>boration avec Theater aan <strong>de</strong> Para<strong>de</strong> en <strong>de</strong> Verka<strong>de</strong>fabriek<br />
‘s-Hertogenbosch – Theaterhaus Gessnerallee, Zürich –<br />
Cankarjev Dom Ljubljana – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Charleroi<br />
Danses. Avec le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>.<br />
TERRE OCÉANE DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE<br />
Production déléguée MC2 : Grenoble. Coproduction Le Zéphyr –<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris. Avec <strong>la</strong> participation artistique du JTN. Rési<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong> recherche à <strong>la</strong> Chartreuse <strong>de</strong> <strong>Ville</strong>neuve-lès-Avignon,<br />
Centre national <strong>de</strong>s écritures du spectacle. Avec l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création<br />
du Centre national du théâtre.<br />
RICHARD II SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN<br />
Production Berliner Ensemble.<br />
MARIONNETTES DU KERALA<br />
Production Interarts Riviera SA. Production exécutive Chantal Larguier<br />
pour Scènes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre, et Ay<strong>la</strong>na Irgit, assistante. Ce spectacle a<br />
reçu le soutien en In<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation Natana Kairali à Irinja<strong>la</strong>kuda,<br />
et lors <strong>de</strong> sa création en Europe, <strong>de</strong>s Ateliers d’ethnomusicologie et<br />
du musée d’éthnographie <strong>de</strong> Genève.<br />
PADMINI CHETTUR BEAUTIFUL THINGS 1<br />
Production Padmini Chettur Company - Phileas Productions. Coproduction<br />
SZENE Salzburg Festival (Autriche) – <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris.<br />
KRONOS QUARTET<br />
Ces arrangements sont une comman<strong>de</strong> pour le Kronos Quartet et<br />
Alim Qasimov par the Aga Khan Music Initiative, un programme <strong>de</strong><br />
l’Aga Khan Trust for Culture, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Columbia Foundation.<br />
LA MAISON DES CERFS JAN LAUWERS<br />
Production Needcompany – Festival <strong>de</strong> Salzbourg. Coproduction<br />
Schauspielhaus Zurich – PACT Zollverein (Essen). Avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />
du <strong>de</strong>Singel (Anvers) et du Kaaitheater (Bruxelles). Avec le soutien <strong>de</strong>s<br />
autorités f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s.<br />
AKRAM KHAN GNOSIS<br />
Production Akram Khan Company. Comman<strong>de</strong> du Sadler’s Wells,<br />
Londres et du The Point, Eastleigh.<br />
GRÉGORY MAQOMA BEAUTIFUL ME<br />
Coproduction Centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> Danse, Pantin (rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
création) – The Akram Khan Charity Trust (AKCT) – Vuyani Dance<br />
Theatre – FNB Dance Umbrel<strong>la</strong>.<br />
SOUS LES VISAGES JULIE BÉRÈS<br />
Production Compagnie Les Cambrioleurs. Coproduction Le Quartz,<br />
Scène nationale <strong>de</strong> Brest – Le Carreau, scène nationale <strong>de</strong> Forbach<br />
et <strong>de</strong> l’Est Mosel<strong>la</strong>n – L’Espace <strong>de</strong>s Arts, scène nationale <strong>de</strong> Chalonsur-Saône<br />
– Le <strong>Théâtre</strong> Romain-Rol<strong>la</strong>nd <strong>de</strong> <strong>Ville</strong>juif – l’Arc-en-ciel,<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Rungis – Scène Nationale 61, Alençon-Flers-Mortagne –<br />
L’On<strong>de</strong>, Espace culturel <strong>de</strong> Vélizy-Vil<strong>la</strong>coub<strong>la</strong>y – TnBA, <strong>Théâtre</strong> national<br />
<strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en Aquitaine – La Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN – Arcadi<br />
(Action régionale pour <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> diffusion artistique en Ile-<strong>de</strong>-<br />
France). Avec l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création du Centre national du <strong>Théâtre</strong>, du<br />
conseil général du Finistère et du conseil général du Val-<strong>de</strong>-Marne et<br />
l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> maquette du Dicream. Rési<strong>de</strong>nce d’écriture et <strong>de</strong> création<br />
: Chartreuse <strong>de</strong> <strong>Ville</strong>neuve-lès-Avignon ; La Ferme du Buisson,<br />
scène nationale <strong>de</strong> Marne-<strong>la</strong>-Vallée ; <strong>la</strong> Métive en Creuse, Limousin.<br />
Avec le soutien <strong>de</strong> l’Arcal. Les Cambrioleurs sont une compagnie<br />
conventionnée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication,<br />
DRAC Bretagne.<br />
CHRISTIAN RIZZO CRÉATION <strong>2010</strong><br />
Production l’Association fragile. Coproduction Opéra <strong>de</strong> Lille – <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Paris – Festival <strong>de</strong> Marseille… Coproduction dans le cadre<br />
<strong>de</strong> leur accueil studio : le CCN <strong>de</strong> Rennes… l’Association fragile est<br />
aidée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication, DRAC<br />
Nord-Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is au titre <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> compagnie chorégraphique<br />
conventionnée. Elle est également soutenue par Culturesfrance<br />
pour ses tournées à l’étranger. Depuis 2007, l’Association fragile<br />
/ Christian Rizzo est en rési<strong>de</strong>nce à l’Opéra <strong>de</strong> Lille.<br />
LE TOIT DU MONDE<br />
Avec le soutien <strong>de</strong> l’Agha Khan Trust for Culture.<br />
ISRAEL GALVÁN EL FINAL<br />
Production A Negro Producciones. Un projet en col<strong>la</strong>boration avec<br />
l'Agencia Andaluza para el Desarrollo <strong>de</strong>l f<strong>la</strong>menco-Junta <strong>de</strong> Andalucia<br />
Consejeria <strong>de</strong> Cultura et l'Union Européenne FEDER.<br />
SUSANNE LINKE SHRITTE VERFOLGEN<br />
Production The.Lab art & media, Berlin. Coproduction PACT Zollverein,<br />
Essen – <strong>Théâtre</strong> Le Phénix, Valenciennes. Avec le soutien du Nationales<br />
Performance Netzwerk (NPN), du Kulturstiftung <strong>de</strong>s Bun<strong>de</strong>s (The<br />
Fe<strong>de</strong>ral Cultural Foundation) et du Kunststiftung NRW.<br />
SAVION GLOVER BARE SOUNDZ<br />
Production Savion Glover.<br />
ANOTHER SLEEPY DUSTY DELTA DAY JAN FABRE<br />
Production Troubleyn/Jan Fabre (Anvers). Coproduction Festival<br />
d’Avignon – Phi<strong>la</strong><strong>de</strong>lphia Live Arts Festival (États-Unis) – Napoli Teatro<br />
Festival (Italie) – Zagreb Youth Theatre & Theatre Festival (Croatie).<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Ville</strong> en tournée<br />
Création et production constituent<br />
un axe fort <strong>de</strong> notre projet.<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> organisera <strong>la</strong><br />
tournée <strong>de</strong> nombreux spectacles<br />
qui partiront en France et à l’étranger,<br />
à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> nouveaux publics.<br />
THÉÂTRE<br />
CASIMIR ET CAROLINE<br />
DE ÖDÖN VON HORVÁTH,<br />
MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
• Scène nationale <strong>de</strong> Sète du 28 au 30 janvier<br />
• TNBA-Bor<strong>de</strong>aux Aquitaine du 2 au 5 février<br />
• Bonlieu, scène nationale d’ Annecy<br />
du 9 au 11 février<br />
• <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s salins, scène nationale<br />
<strong>de</strong> Martigues du 25 au 27 février<br />
• Comédie <strong>de</strong> Valence les 3 et 4 mars<br />
•<strong>Théâtre</strong> 95, Cergy-Pontoise du 11 au 13 mars<br />
• <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Célestins, Lyon du 17 au 27 mars<br />
• Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture d’Amiens<br />
du 31 mars au 1 avril<br />
• Comédie <strong>de</strong> Clermont-Ferrand<br />
du 7 au 9 avril<br />
• Festival Tchekhov-Moscou (avec le soutien<br />
<strong>de</strong> CulturesFrance dans le cadre <strong>de</strong>s années<br />
croisées France-Russie) du 24 au 27 avril<br />
• tournée en cours…<br />
L’EUROPÉENNE<br />
TEXTE ET MISE EN SCÈNE DAVID LESCOT<br />
• Napoli Teatro Festival Italia / Teatro San<br />
Carlo du 4 au 6 juin <strong>2009</strong><br />
• TNBA - <strong>Théâtre</strong> national <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />
en Aquitaine du 12 au 14 novembre <strong>2009</strong><br />
• TU <strong>de</strong> Nantes / avec Le Grand T, scène<br />
conventionnée <strong>de</strong> Loire-At<strong>la</strong>ntique<br />
du 23 au 25 mars<br />
• La Halle aux grains, scène nationale<br />
<strong>de</strong> Blois le 20 avril<br />
• <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> l’Union, CDN du Limousin<br />
du 27 au 29 avril<br />
WANTED PETULA<br />
DE FABRICE MELQUIOT<br />
MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA<br />
• <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Reims, CDN du 10 au 14 nov.<br />
• tournée en cours…<br />
DANSE<br />
LEMI PONIFASIO TEMPEST : WITHOUT A BODY<br />
• Le Maillon, Strasbourg les 16 et 17 janvier<br />
• DeSingel, Anvers les 22 et 23 janvier<br />
• Le Grand T, Nantes le 2 février<br />
• Festival CDC au TNT, Toulouse<br />
les 7 et 8 février<br />
• Mercat <strong>de</strong> <strong>la</strong>s Flors, Barcelone<br />
du 12 au 14 février<br />
• KVS, Bruxelles les 19 et 20 février<br />
SAVION GLOVER BARE SOUNDZ<br />
• Festival Alcantara-Lisbonne<br />
les 5 et 6 juin (sous réserve)<br />
• Kaaitheater, Bruxelles<br />
du 16 au 19 juin (sous réserve)<br />
MUSIQUES DU MONDE<br />
RENATA ROSA<br />
• novembre Rotterdam, Anvers<br />
LES BUNUNS<br />
• janvier Rotterdam, Anvers<br />
SIND ET BALOUTCHISTAN<br />
• janvier Orléans<br />
MUSIQUE DU TOIT DU MONDE<br />
• mai Orléans<br />
75
76<br />
Festivals internationaux et <strong>Théâtre</strong>s<br />
partenaires<br />
LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS propose une<br />
programmation pluridisciplinaire, internationale<br />
et noma<strong>de</strong>. Passer comman<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s créateurs,<br />
présenter et susciter <strong>de</strong>s démarches d’ordre<br />
expérimental, accueillir en France <strong>de</strong>s œuvres<br />
significatives inédites et témoigner <strong>de</strong>s cultures<br />
non occi<strong>de</strong>ntales font partie <strong>de</strong> ses missions<br />
premières <strong>de</strong>puis sa création par Michel Guy en<br />
1972. Pour <strong>la</strong> saison <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Ville</strong> est heureux <strong>de</strong> développer son partenariat<br />
avec le Festival d’automne : avec plus <strong>de</strong> sept<br />
projets communs, initiés et rêvés ensemble, notre<br />
col<strong>la</strong>boration prend un nouvel é<strong>la</strong>n autour d’artistes<br />
phares ou à découvrir.<br />
LE NAPOLI TEATRO FESTIVAL ITALIA <strong>la</strong>nce sa<br />
<strong>de</strong>uxième édition. Durant tout le mois <strong>de</strong> juin, il<br />
accueillera plus <strong>de</strong> 40 spectacles venus <strong>de</strong> 18<br />
pays différents. Pour <strong>la</strong> première édition, Emmanuel<br />
Demarcy-Mota y avait présenté Tanto Amor<br />
Desperdiçado <strong>de</strong> Shakespeare, avec une troupe<br />
franco-portugaise. Cette année, le Festival <strong>de</strong><br />
Naples s’ouvrira avec L’Européenne <strong>de</strong> David<br />
Lescot, auteur associé au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> en<br />
<strong>2009</strong>-<strong>2010</strong>.<br />
Partenariats Médias<br />
RADIO FRANCE<br />
La col<strong>la</strong>boration se poursuit avec France Inter,<br />
France Culture, France Musique et FIP qui<br />
s’engagent sur un certain nombre <strong>de</strong> spectacles.<br />
Elle se renforce cette saison par <strong>de</strong> nouveaux<br />
axes.<br />
FRANCE CULTURE<br />
Avec six heures <strong>de</strong> programmes hebdomadaires<br />
dédiées à <strong>la</strong> fiction et au théâtre, France Culture<br />
est un lieu permanent <strong>de</strong> création contemporaine.<br />
Depuis plusieurs années, <strong>la</strong> chaîne entretient<br />
<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions artistiques fortes avec<br />
Emmanuel Demarcy-Mota. Aussi souhaite-t-elle<br />
développer un nouveau partenariat avec le<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et continuer à créer <strong>de</strong>s ponts<br />
entre le théâtre et <strong>la</strong> fiction radiophonique.<br />
Des événements communs réguliers pourront<br />
donner lieu à <strong>de</strong>s enregistrements en public et<br />
en direct. Ensemble nous souhaitons défendre<br />
<strong>de</strong>s œuvres contemporaines et leurs auteurs :<br />
Bernard-Marie Koltès, Daniel Danis, Fabrice<br />
Melquiot, ou Ascanio Celestini…<br />
Avant-programme pour <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> :<br />
• VENDREDI 30 OCTOBRE <strong>2009</strong> : Enregistrement<br />
public <strong>de</strong> Roberto Zucco, <strong>de</strong> B.-M. Koltès.<br />
Lecture dirigée par Georges Lavaudant.<br />
Réalisation pour <strong>la</strong> radio : G. Lavaudant et J.<br />
Taroni. Diffusion le 8 nov. <strong>2009</strong> dans le cadre<br />
d’un cycle consacré à B.-M. Koltès sur France<br />
Culture, dans l’émission <strong>Théâtre</strong> et Cie.<br />
• DÉCEMBRE <strong>2009</strong> : En écho à <strong>la</strong> programmation<br />
<strong>de</strong> Merce Cunningham, un programme dédié<br />
aux dramaturges et artistes américains <strong>de</strong>s<br />
années 60 à nos jours sera diffusé dans l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> fiction tout le mois<br />
<strong>de</strong> décembre.<br />
• JANVIER <strong>2010</strong> : Lectures enregistrées en public<br />
<strong>de</strong> textes d’écrivains et dramaturges italiens<br />
contemporains.<br />
• AVRIL / MAI <strong>2010</strong> : Lecture enregistrée en public<br />
d’un texte inédit <strong>de</strong> Daniel Danis.<br />
LE THÉÂTRE SILVIA MONFORT démarre cette<br />
saison un projet neuf, porté par Laurence <strong>de</strong><br />
Magalhäes et Stéphane Ricor<strong>de</strong>l co-fondateurs<br />
<strong>de</strong>s Arts Sauts, récemment nommés à sa direction.<br />
Creuset <strong>de</strong> nouvelles expériences artistiques<br />
et esthétiques adressées à tous les publics, le<br />
Monfort, dès <strong>la</strong> rentrée, s’attachera à <strong>la</strong> création<br />
contemporaine. Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> s’associe<br />
avec enthousiasme au projet <strong>de</strong> cette nouvelle<br />
équipe : ensemble, nous accueillerons cette<br />
année le <strong>Théâtre</strong> Dromesko.<br />
LE CENTQUATRE, inauguré il y a un an, est un<br />
nouvel établissement artistique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong><br />
Paris, p<strong>la</strong>çant au cœur <strong>de</strong> son action le dialogue,<br />
le rapport à l’autre et à l’art. Pour <strong>la</strong> saison<br />
<strong>2009</strong>-<strong>2010</strong>, le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et le CENT-<br />
QUATRE s’associent autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong><br />
Wanted Petu<strong>la</strong> <strong>de</strong> Fabrice Melquiot, spectacle<br />
tout public / jeune public mis en scène par<br />
Emmanuel Demarcy-Mota et créé avec l’Ensemble<br />
artistique du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. L’occasion<br />
d’initier un ensemble <strong>de</strong> rencontres et<br />
d’ateliers en direction <strong>de</strong>s enfants et adolescents<br />
<strong>de</strong>s 18 e et 19 e arrondissements <strong>de</strong> Paris.<br />
FRANCE MUSIQUE<br />
• Enregistrement <strong>de</strong> 4 concerts <strong>de</strong> musique<br />
c<strong>la</strong>ssique.<br />
• Actions renforcées en musiques du mon<strong>de</strong>,<br />
avec Françoise Degeorges, animatrice et productrice<br />
<strong>de</strong> l’émission Couleurs du mon<strong>de</strong><br />
chaque mercredi <strong>de</strong> 20 h à 22 h 30 :<br />
7 concerts musiques du mon<strong>de</strong> seront enregistrés<br />
et diffusés le mercredi suivant dans cette<br />
émission;<br />
MERCREDI 2 DÉCEMBRE, le concert d’En Chordais<br />
sera retransmis en direct sur France Musique.<br />
À cette occasion, en col<strong>la</strong>boration avec France<br />
Musique et le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, Ocora-Radio<br />
France sortira le premier CD en France <strong>de</strong> ce<br />
groupe, prix Musiques du mon<strong>de</strong> France<br />
Musique 2008.<br />
• Certains concerts feront l’objet d’émissions<br />
spécifiques : construites à partir <strong>de</strong> reportages<br />
effectués sur p<strong>la</strong>ce, dans les pays concernés,<br />
elles permettront <strong>de</strong> découvrir ou <strong>de</strong> mieux<br />
connaître l’environnement géographique et culturel<br />
<strong>de</strong>s musiciens invités.<br />
RFI<br />
11 concerts Musiques du mon<strong>de</strong> feront l’objet<br />
d’un partenariat.<br />
MONDOMIX<br />
Site internet spécialisé dans les musiques du<br />
mon<strong>de</strong>, www.mondomix.org, effectuera <strong>de</strong>s<br />
reportages vidéo sur certains concerts (interviews<br />
et extraits <strong>de</strong> concert mis en ligne<br />
quelques jours suivant le concert).
© Birgit<br />
LETHÉÂTREDELAVILLE<br />
Le conseil<br />
d’administration<br />
MEMBRES ÉLUS<br />
Jean Maheu prési<strong>de</strong>nt d’honneur<br />
BUREAU DE L’ASSOCIATION<br />
Dominique Alduy prési<strong>de</strong>nte<br />
Bernard Faivre d’Arcier vice-prési<strong>de</strong>nt<br />
Rudolf Rach vice-prési<strong>de</strong>nt<br />
Catherine Démier trésorière<br />
Bernard Latarjet secrétaire général<br />
Laure Adler<br />
Monique Barbaroux<br />
Jean-Michel Djian<br />
Michel Fontès<br />
Louis Gautier<br />
David Kessler<br />
Olivier Poivre d’Arvor<br />
Françoise Seligmann<br />
MEMBRES DE DROIT<br />
David Assouline<br />
Emmanuelle Becker<br />
Jacques Boutault<br />
Jacques Bravo<br />
Marie-C<strong>la</strong>ire Carrère-Gée<br />
Jean-Marie Cavada<br />
Catherine Dumas<br />
Christophe Girard<br />
Hélène Macé <strong>de</strong> Lépinay<br />
Danièle Pourtaud<br />
Georges Sarre<br />
Pauline Véron<br />
Les 2 théâtres<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
2 pl. du Châtelet Paris 4<br />
LES ABBESSES<br />
31 rue <strong>de</strong>s Abbesses Paris 18<br />
L’équipe<br />
Emmanuel Demarcy-Mota directeur<br />
Brigitte Giuliani assistante <strong>de</strong> direction<br />
ADMINISTRATION<br />
Michael Chase administrateur<br />
Solen Le Guen administratrice adjointe<br />
Marie-Christine Chastaing chef service paie<br />
ARTISTIQUE<br />
Christophe Lemaire théâtre<br />
C<strong>la</strong>ire Verlet danse<br />
Alpar Ok re<strong>la</strong>tions exterieures<br />
et partenariats<br />
Antoine Violette maquettiste, dir. tech.<br />
à <strong>la</strong> communication<br />
Marie-Pierre Lasne assistante<br />
Georges Gara conseiller musique<br />
Jacques Erwan conseiller musiques du mon<strong>de</strong><br />
Soudabeh Kia conseillère musiques du mon<strong>de</strong><br />
COMMUNICATION<br />
Anne-Marie Bigorne secrétaire générale<br />
Jacqueline Magnier re<strong>la</strong>tions presse, publicité<br />
et documentation<br />
Marie-Laure Violette re<strong>la</strong>tions presse, iconographie<br />
Elisa Santos invitations<br />
RELATIONS AVEC LE PUBLIC<br />
Lydia Gaborit responsable du service<br />
Florence Thoirey-Fourca<strong>de</strong><br />
Corinne Soulié<br />
RELATIONS PUBLIQUES « JEUNES »<br />
(étudiants, enseignement…)<br />
Isabelle-Anne Person responsable du service<br />
Basilia Mannoni<br />
RELATIONS PUBLIQUES MUSIQUES DU MONDE<br />
Maud Rognion production / diffusion<br />
LOCATION<br />
Marie Katz responsable du service<br />
Ariane Bitrin<br />
ACCUEIL<br />
Natasha Reese responsable du service<br />
ACCUEIL DES ABBESSES (ARTISTES ET PUBLIC)<br />
Delphine Dupont responsable du service<br />
TECHNIQUE<br />
Jean-Michel Vanson directeur technique<br />
Jean-Marie Marty régisseur général<br />
C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Lecoq directeur <strong>de</strong> scène<br />
Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Paton sous-chef machiniste<br />
Frédéric Duplessier chef électricien<br />
A<strong>la</strong>in Giroird sous-chef électricien<br />
Didier Hurard chef accessoiriste<br />
Pierre Tamisier chef service son<br />
A<strong>la</strong>in Frouin régisseur du son<br />
Victor Koeppel régisseur du son<br />
Sonia Ancilotti chef habilleuse<br />
TECHNIQUE DES ABBESSES<br />
A<strong>la</strong>in Szlendak directeur technique<br />
Patrice Guillemot régisseur général<br />
Georges Jacquemart régisseur son<br />
ENTRETIEN SÉCURITÉ<br />
Jacques Ferrando chef <strong>de</strong> service<br />
Christophe Fra<strong>de</strong><br />
IMPRIMERIE<br />
Robert Ainaud<br />
ISSN 0248-8248<br />
DIRECTION, ADMINISTRATION :<br />
16 quai <strong>de</strong> Gesvres 75180 Paris Ce<strong>de</strong>x 04<br />
Tél. : 01 48 87 54 42<br />
directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication : Emmanuel Demarcy-Mota<br />
maquette : Émilie Paillot / correcteur : Philippe Bloch<br />
Imprimerie STIPA<br />
8 rue <strong>de</strong>s Li<strong>la</strong>s 93189 Montreuil Ce<strong>de</strong>x<br />
Tél. : 01 48 18 22 50<br />
77
Prix <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces<br />
• programme distribué par les hôtesses<br />
• pourboire interdit<br />
• p<strong>la</strong>ces numérotées (sauf exception)<br />
TARIF A THÉÂTRE, DANSE<br />
TARIF PLEIN 1re cat. 23 e 2e cat. Th. <strong>Ville</strong> 17 e<br />
2e cat. Abbesses 15 e<br />
JEUNE 1re et 2e catégories .............. 12 e<br />
TARIF B THÉÂTRE, DANSE<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF<br />
TARIF PLEIN 1<br />
DATES<br />
PRÉNOM NOM<br />
Titre CRÉATION<br />
Chapo<br />
distribution<br />
fonction Nom<br />
fonction Nom<br />
fonction Nom<br />
fonction Nom<br />
fonction Nom<br />
fonction Nom<br />
fonction Nom<br />
Texte<br />
Signature<br />
re cat. 26 e 2e cat. 18 e<br />
JEUNE 1re et 2e catégories .............. 14 e<br />
TARIF C PETITES FORMES ou SPECTACLES<br />
JEUNE PUBLIC/TOUT PUBLIC<br />
TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... 13 e<br />
JEUNE 1 seule catégorie ............... 10 e<br />
ENFANT -18 ANS* 1 seule catégorie ..... 8 e<br />
TARIF D MUSIQUE, MUSIQUES DU MONDE<br />
TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... 17 e<br />
JEUNE 1 seule catégorie ............... 12 e<br />
TARIF EXCEPTIONNEL<br />
TARIF PLEIN 1re cat. 30 e 2e cat. 24 e<br />
JEUNE 1re et 2e catégories .............. 23 e<br />
TARIF HORS LES MURS AU THÉÂTRE S. MONFORT<br />
TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... 26 e<br />
JEUNE 1 seule catégorie ............... 18 e<br />
JEUNE : MOINS DE 30 ANS (JUSTIFICATIF OBLIGATOIRE)<br />
*accompagnant un adulte pour Wanted Petu<strong>la</strong><br />
et Les Marionnettes traditionnelles du Kera<strong>la</strong><br />
(max. 4 enfants).<br />
Location<br />
COMMENT RÉSERVER<br />
PAR TÉLÉPHONE 01 42 74 22 77<br />
du lundi au samedi <strong>de</strong> 11 h à 19 h<br />
AUX CAISSES<br />
<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
2 p<strong>la</strong>ce du Châtelet, Paris 4<br />
du mardi au samedi <strong>de</strong> 11 h à 20 h<br />
(lundi <strong>de</strong> 11h à 19h)<br />
Les Abbesses<br />
31 rue <strong>de</strong>s Abbesses, Paris 18<br />
du mardi au samedi <strong>de</strong> 17 h à 20 h<br />
PAR INTERNET<br />
www.theatre<strong>de</strong><strong>la</strong>ville-paris.com<br />
QUAND RÉSERVER<br />
PUBLIC ADULTE, JEUNE, ABONNÉS<br />
spectacles en tarifs A, C, D, Hors les murs:<br />
21 jours avant <strong>la</strong> 1re représentation pour<br />
toutes les représentations du spectacle<br />
concerné.<br />
spectacles en tarifs B et Exceptionnel :<br />
21 jours, jour pour jour,<br />
avant <strong>la</strong> représentation choisie.<br />
78<br />
Les 2 salles<br />
THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
2 pl. du Châtelet Paris 4<br />
LES ABBESSES<br />
31 rue <strong>de</strong>s Abbesses Paris 18<br />
Les abonnements<br />
• individuels<br />
• re<strong>la</strong>is<br />
à votre service :<br />
RELATIONS AVEC LE PUBLIC<br />
comités d’entreprise, associations,<br />
groupes d’amis, individuels<br />
Lydia Gaborit responsable du service<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s rencontres<br />
tél. 01 48 87 59 47<br />
Florence Thoirey-Fourca<strong>de</strong><br />
tél. 01 48 87 36 36<br />
Corinne Soulié tél. 01 48 87 59 50<br />
organisation <strong>de</strong>s rencontres avec<br />
les artistes, forums en entreprise,<br />
visites du <strong>Théâtre</strong>…<br />
RELATIONS PUBLIQUES « JEUNES »<br />
re<strong>la</strong>is jeunes, étudiants, enseignement<br />
Isabelle-Anne Person, responsable<br />
du service, tél. 01 48 87 59 49<br />
Basilia Mannoni tél. 01 48 87 59 51<br />
conseils, suivi personnalisé, mise en<br />
p<strong>la</strong>ce d’actions pédagogiques…<br />
RELATIONS PUBLIQUES<br />
musiques du mon<strong>de</strong><br />
Maud Rognion tél. 01 48 87 54 42<br />
LOCATION RELAIS<br />
prise d’options, règlements<br />
Marie Katz, responsable du service<br />
Ariane Bitrin, Valérie Lermigny<br />
tél. 01 48 87 43 05<br />
LOCATION INDIVIDUELLE<br />
tél. 01 42 74 22 77
Les abonnements<br />
ouverture <strong>de</strong>s abonnements le 1 er juillet<br />
SOUSCRIPTION PRIORITAIRE DU 2 AU 30 JUIN<br />
• pour les abonnés et les titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> cartes p<strong>la</strong>ces à 2 ou p<strong>la</strong>ces à 2 Jeune<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> saison 2008/<strong>2009</strong> ;<br />
• pour les jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 30 ans.<br />
ATTENTION ! La souscription prioritaire se fait :<br />
UNIQUEMENT par correspondance<br />
Les abonnements prioritaires sont traités par date d’arrivée et dans <strong>la</strong> limite<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles.<br />
(téléchargement possible <strong>de</strong>s formu<strong>la</strong>ires sur le site du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
www.theatre<strong>de</strong><strong>la</strong>ville-paris.com)<br />
individuels les abonnements<br />
★ THÉÂTRE-DANSE : 4 formules au choix<br />
• 4 spectacles minimum<br />
• Parcours <strong>Théâtre</strong><br />
• 10 spectacles minimum<br />
• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans, 3 spectacles minimum<br />
TARIFS 4 SPECT. PARCOURS THÉÂTRE 10 SPECT. JEUNE 3 SPECT.<br />
1RE CATÉGORIE 1RE CATÉGORIE 1RE CATÉGORIE 1RE JOURNAL envoi à domicile, 4 numéros par saison<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON<br />
Une fois votre abonnement souscrit, vous pouvez choisir au moment <strong>de</strong> l’ouverture<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> location d’autres programmes:<br />
• en <strong>Théâtre</strong>, Danse : aux tarifs « abonné » 10 spectacles ou 3 spectacles jeune<br />
• en Musique : aux tarifs « abonnés » passeport musical ou passeport musical jeune<br />
• 2 p<strong>la</strong>ces maximum par abonné<br />
• Dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />
★ PASSEPORT MUSICAL<br />
• 4 concerts minimum, 8 p<strong>la</strong>ces minimum : 11 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />
• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans : 4 concerts minimum,<br />
1 p<strong>la</strong>ce par concert : 8 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON<br />
Une fois votre passeport souscrit, vous pouvez choisir au moment <strong>de</strong> l’ouverture<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> location d’autres programmes:<br />
• en <strong>Théâtre</strong>, Danse : aux tarifs « abonné » 10 spectacles ou 3 spectacles jeune<br />
• en Musique : aux tarifs «abonnés» passeport musical ou passeport musical jeune<br />
• 2 p<strong>la</strong>ces maximum par abonné<br />
• Dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />
JEUNE MOINS DE 30 ANS JUSTIFICATIF OBLIGATOIRE<br />
CATÉGORIE<br />
A 15 e 12/10,5 e 12 e 10,5 e<br />
B 18 e 16 e 15 e 12 e<br />
C 10 e 10 e 10 e 8 e<br />
EXC. 24 e 22 e 20 e 20 e<br />
HORS LES MURS 18 e 18 e 18 e 16 e<br />
79
80<br />
individuels les cartes<br />
★ PLACES À 2 22 e <strong>la</strong> carte<br />
★ PLACES À 2 JEUNE 8 e <strong>la</strong> carte<br />
moins <strong>de</strong> 30 ans (justificatif obligatoire)<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS CARTES<br />
1 ou 2 p<strong>la</strong>ces pour tous les spectacles<br />
dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />
LOCATION PRIORITAIRE<br />
PAR CORRESPONDANCE : 5 semaines avant<br />
<strong>la</strong> 1re représentation et pour toutes<br />
les représentations du spectacle concerné<br />
PAR TÉLÉPHONE, AUX CAISSES ET PAR INTERNET : 28 jours avant <strong>la</strong> 1re B 15 e 12 e<br />
C 10 e 8 e<br />
D 11 e 11 e<br />
EXC. 20 e 20 e<br />
HORS LES MURS 18 e 16 e<br />
représentation<br />
et pour toutes les représentations du spectacle concerné<br />
JOURNAL envoi à domicile, 4 numéros par saison<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />
re<strong>la</strong>is les abonnements<br />
Devenez re<strong>la</strong>is en prenant l'initiative <strong>de</strong> regrouper au minimum 10 personnes<br />
Possibilité <strong>de</strong> mêler publics adulte et jeune dans un même abonnement<br />
★ THÉÂTRE-DANSE<br />
• 3 spectacles minimum<br />
10 p<strong>la</strong>ces minimum / spectacle<br />
• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans :<br />
3 spectacles minimum,<br />
10 p<strong>la</strong>ces minimum / spectacle<br />
HORS LES MURS 18 e 16 e<br />
★ PASSEPORT MUSICAL<br />
• 3 programmes minimum, 10 p<strong>la</strong>ces minimum / programme : 11 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />
• Jeune moins <strong>de</strong> 30 ans : 3 programmes minimum,<br />
10 p<strong>la</strong>ces minimum/programme : 8 e <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />
AVANTAGES INDIVIDUELS POUR LES ABONNÉS RELAIS<br />
Si le re<strong>la</strong>is a communiqué les adresses <strong>de</strong> ses abonnés :<br />
JOURNAL envoi à domicile à chaque abonné<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON.<br />
Une fois votre abonnement re<strong>la</strong>is souscrit, vous pouvez choisir au moment<br />
<strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> location d’autres programmes en <strong>Théâtre</strong>, Danse,<br />
Musiques aux tarifs « abonné individuel »<br />
• 2 p<strong>la</strong>ces maximum par abonné<br />
• Dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces disponibles<br />
TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres<br />
re<strong>la</strong>is les autres formules<br />
★ GROUPE ET GROUPE JEUNE MOINS DE 30 ANS<br />
10 p<strong>la</strong>ces minimum/spectacle<br />
★ CARTE LIBERTÉ RELAIS (CLR)<br />
• comités d’entreprise, associations…<br />
40 e <strong>la</strong> carte<br />
RENSEIGNEMENTS : 01 48 87 36 36<br />
Réservation à <strong>de</strong>s tarifs préférentiels, sans<br />
contrainte <strong>de</strong> nombre fixe <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces<br />
par représentation dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ces disponibles et selon <strong>de</strong>s conditions<br />
particulières <strong>de</strong> location<br />
CARTES THÉÂTRE-DANSE-MUSIQUE<br />
TARIFS PLACES À 2 PLACES À 2 JEUNE<br />
TOUTE CATÉGORIE TOUTE CATÉGORIE<br />
A 12 e 10,5 e<br />
ABONNEMENT RELAIS THÉÂTRE-DANSE<br />
TARIFS 3 SPECT. JEUNE 3 SPECT.<br />
A 12 e 8 e<br />
B 15 e 8 e<br />
C 10 e 8 e<br />
EXC. 20 e 20 e<br />
AUTRES FORMULES RELAIS<br />
TARIFS CLR I GROUPE GROUPE JEUNE<br />
A 12 e 8 e<br />
B 15 e 8 e<br />
C 10 e 8 e<br />
D 11 e 8 e<br />
EXC. 20 e 20 e<br />
HORS LES MURS 18 e 16 e
calendrier<br />
SEPTEMBRE <strong>2009</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30 mat 15 h ◆<br />
JE 3 Angelin Preljocaj<br />
VE 4 Angelin Preljocaj<br />
SA 5 Angelin Preljocaj<br />
DI 6<br />
LU 7<br />
MA 8 Angelin Preljocaj<br />
ME 9 Angelin Preljocaj<br />
JE 10 Angelin Preljocaj<br />
VE 11 Angelin Preljocaj<br />
SA 12<br />
DI 13 Angelin Preljocaj ◆<br />
LU 14 Angelin Preljocaj<br />
MA 15 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Angelin Preljocaj<br />
ME 16 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />
JE 17 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />
VE 18 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous<br />
SA 19<br />
DI 20 Christian Zacharias 17h<br />
LU 21<br />
MA 22 L’Européenne<br />
ME 23 I went to… I H. Goebbels L’Européenne<br />
JE 24 I went to… I H. Goebbels L’Européenne<br />
VE 25 La Commission… 18 h 30<br />
Taraf <strong>de</strong> Bucarest 20 h30 L’Européenne<br />
SA 26 La Commission… 18 h30<br />
I went to… I H. Goebbels L’Européenne<br />
DI 27 I went to… I H. Goebbels ◆<br />
LU 28 J. génération Iran 20 h 30<br />
MA 29 La Commission… 18 h30<br />
L’Européenne<br />
ME 30 La Commission… 18 h30<br />
L’Européenne<br />
OCTOBRE <strong>2009</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30 mat 15 h ◆<br />
JE 1 La Commission… 18 h30<br />
Sous le volcan L’Européenne<br />
VE 2 La Commission… 18 h30<br />
Sous le volcan L’Européenne<br />
SA 3 Heisser / Contreras… 15 h Prem Kumar Mallik 17 h<br />
Sous le volcan L’Européenne<br />
DI 4 Sous le volcan ◆ L’Européenne ◆<br />
LU 5<br />
MA 6 Sous le volcan L’Européenne<br />
ME 7 Sous le volcan L’Européenne<br />
JE 8 Sous le volcan<br />
VE 9 Sous le volcan<br />
SA 10<br />
DI 11<br />
LU 12<br />
MA 13 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />
ME 14 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />
JE 15 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />
VE 16 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
François Verret Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />
SA 17 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />
Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h30<br />
DI 18 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />
LU 19 De Keersmaeker 1er prog.<br />
MA 20 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
De Keersmaeker 1er prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />
ME 21 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
De Keersmaeker 1er prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />
JE 22 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h30<br />
THÉÂTRE DANSE<br />
OCTOBRE <strong>2009</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30 mat 15h ◆<br />
VE 23 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />
De Keersmaeker 2e prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />
SA 24 Wanted Petu<strong>la</strong> 14 h 30<br />
De Keersmaeker 2e prog. Wanted Petu<strong>la</strong> 19 h 30<br />
DI 25 De Keers… 2e prog. ◆<br />
LU 26 Ustad Amjad Ali Khan 20 h30<br />
MA 27 De Keersmaeker 2e prog.<br />
ME 28 De Keersmaeker 2e prog.<br />
JE 29 De Keersmaeker 2e prog.<br />
NOVEMBRE <strong>2009</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 20 h 30 mat 15h ◆<br />
DI 1<br />
LU 2 Brice Leroux 18 h30 / 19 h 30 / 20 h 30 /21 h 30*<br />
MA 3 Brice Leroux *<br />
ME 4 Brice Leroux *<br />
JE 5 Brice Leroux * Philoctète<br />
VE 6 Philoctète<br />
SA 7 Jean Guidoni 17h<br />
Philoctète<br />
DI 8 Jean Guidoni 17h<br />
LU 9<br />
MA 10 Philoctète<br />
ME 11 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />
JE 12 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />
VE 13 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />
SA 14 J. Kühn / M. Wollny 16h Alena Baeva 17h<br />
17 Hippies 21h Philoctète<br />
DI 15 Pina Bausch 1er prog. 17 h Philoctète ◆<br />
LU 16 Pina Bausch 1er prog. Film Müller<br />
MA 17 Pina Bausch 1er prog. Philoctète<br />
ME 18 Philoctète<br />
JE 19 Philoctète<br />
VE 20 Philoctète<br />
SA 21 Jayanthi Kumaresh 17 h<br />
Philoctète<br />
DI 22 Pina Bausch 2e prog. 17 h<br />
LU 23 Pina Bausch 2e prog.<br />
MA 24 Pina Bausch 2e prog.<br />
ME 25 Renata Rosa / K.-Xoco 20 h 30 Lia Rodrigues<br />
JE 26 Pina Bausch 2e prog. Lia Rodrigues<br />
VE 27 Pina Bausch 2e prog. Lia Rodrigues<br />
SA 28 Xavier Phillips 17 h<br />
Pina Bausch 2e prog. Lia Rodrigues<br />
DECEMBRE <strong>2009</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30<br />
MA 1 Gilles Jobin<br />
ME 2 Merce Cunningham En Chordais 20 h 30<br />
JE 3 Merce Cunningham Gilles Jobin<br />
VE 4 Merce Cunningham Gilles Jobin<br />
SA 5 Merce Cunningham ◆<br />
Merce Cunningham Gilles Jobin<br />
DI 6 Merce Cunningham ◆<br />
LU 7 Soirée hommage<br />
MA 8 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />
ME 9 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />
JE 10 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />
VE 11 Merce Cunningham Boris Charmatz<br />
SA 12 Merce Cunningham ◆ Quatuor Kuss 17 h<br />
Merce Cunningham Boris Charmatz<br />
DI 13<br />
LU 14 Jérôme Bel Sin Sangre<br />
MA 15 Jérôme Bel Sin Sangre<br />
ME 16 Jérôme Bel Sin Sangre<br />
JE 17 Sin Sangre<br />
VE 18 Sin Sangre<br />
SA 19 Raoul I James Thierrée Sin Sangre<br />
81
DECEMBRE <strong>2009</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30<br />
DI 20 Raoul I James Thierrée 17h<br />
LU 21 Raoul I James Thierrée<br />
MA 22 Café Zimmermann 20 h 30<br />
ME 23 Raoul I James Thierrée<br />
JE 24 Raoul I James Thierrée 16h<br />
VE 25<br />
SA 26 Raoul I James Thierrée<br />
DI 27 Raoul I James Thierrée 17 h<br />
LU 28 Raoul I James Thierrée<br />
MA 29<br />
ME 30 Raoul I James Thierrée<br />
JE 31 Raoul I James Thierrée 16 h<br />
JANVIER <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30 mat 15 h ◆<br />
SA 2 Raoul I James Thierrée<br />
DI 3 Raoul I James Thierrée 17h<br />
LU 4 Raoul I James Thierrée<br />
MA 5 Raoul I James Thierrée La Fabbrica<br />
ME 6 La Fabbrica<br />
JE 7 La Fabbrica<br />
VE 8 Altan 20 h30 La Fabbrica<br />
SA 9 Mauro Gioia 17 h<br />
Altan 20 h30 La Fabbrica<br />
DI 10 La Fabbrica ◆<br />
LU 11 Mauro Gioia 20 h30<br />
MA 12 La Fabbrica<br />
ME 13 La Fabbrica<br />
JE 14 La Fabbrica<br />
VE 15 La Fabbrica<br />
SA 16 La Fabbrica<br />
DI 17<br />
LU 18<br />
MA 19 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />
ME 20 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />
JE 21 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />
VE 22 Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />
SA 23 Quatuor Takács 17 h Bunun/Piuma 17 h<br />
Casimir et Caroline Robyn Orlin<br />
DI 24 Casimir et Caroline ◆<br />
LU 25<br />
MA 26<br />
ME 27 Lemi Ponifasio Amphitryon<br />
JE 28 Lemi Ponifasio Amphitryon<br />
VE 29 Lemi Ponifasio Amphitryon<br />
SA 30 3 Concerts en un 15 h Sind et Baloutchistan 17 h<br />
Lemi Ponifasio Amphitryon<br />
DI 31 Amphitryon ◆<br />
FEVRIER <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 20 h 30<br />
LU 1 Nazim Hikmet 20 h30<br />
MA 2 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />
ME 3 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />
JE 4 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />
VE 5 Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />
SA 6 Graf Mourja 17 h Route Gengis Khan 17 h<br />
Mathil<strong>de</strong> Monnier Amphitryon<br />
DI 7 Route Gengis Khan 17 h<br />
LU 8 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel<br />
MA 9 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />
ME 10 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />
JE 11 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />
VE 12 A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel Amphitryon<br />
SA 13 Ens. c<strong>la</strong>ssique d’Istanbul 17 h<br />
A<strong>la</strong>in P<strong>la</strong>tel<br />
DI 14<br />
Répétitions<br />
Casimir et Caroline<br />
THÉÂTRE DANSE<br />
FEVRIER <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 20 h 30 mat 15h ◆<br />
LU 15 Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />
MA 16 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />
ME 17 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />
JE 18 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />
VE 19 Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />
SA 20 Zülfü Livaneli 17h<br />
Hofesh Shechter Par-<strong>de</strong>ssus bord<br />
DI 21<br />
LU 22<br />
MA 23 Sans objet I Aurélien Bory<br />
ME 24 Sans objet I Aurélien Bory<br />
JE 25 Sans objet I Aurélien Bory<br />
VE 26 Sans objet I Aurélien Bory<br />
SA 27 Sans objet I Aurélien Bory<br />
DI 28 Sans objet I A. Bory ◆<br />
FEV. <strong>2010</strong><br />
MARS <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30 mat 15h ◆<br />
MA 2 Sans objet I Aurélien Bory<br />
ME 3 Sans objet I Aurélien Bory<br />
JE 4 Sans objet I Aurélien Bory<br />
VE 5 Sans objet I Aurélien Bory<br />
SA 6 Sans objet I Aurélien Bory<br />
DI 7<br />
LU 8 O<strong>de</strong> maritime<br />
MA 9 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />
ME 10 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />
JE 11 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />
VE 12 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />
SA 13 O<strong>de</strong> maritime B. Seth I Montlló Guberna<br />
DI 14 Fabio Biondi 17 h<br />
LU 15 O<strong>de</strong> maritime<br />
Répétitions<br />
O<strong>de</strong> maritime<br />
MARS <strong>2010</strong><br />
TH. S. MONFORT<br />
TH. S. MONFORT<br />
20 h 30<br />
20h30<br />
MA 2 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… MA 2 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
ME 3 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… ME 3 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
JE 4 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… JE 4 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
VE 5 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… VE 5 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
SA 6 Arrêtez le mon<strong>de</strong>… SA 6 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
DI<br />
LU<br />
7<br />
8<br />
HORS LES MURS<br />
MA 9<br />
ME 10<br />
Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
THÉÂTRE SILVIA MONFORT<br />
106 RUE BRANCION<br />
PARIS 15<br />
JE 11 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
VE 12 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
SA 13 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
DI 14<br />
LU 15<br />
MA 16 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
ME 17 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
JE 18 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
VE 19 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
SA 20 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
DI 21<br />
LU 22<br />
MA 23 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
ME 24 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
JE 25 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
VE 26 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
SA 27 Arrêtez le mon<strong>de</strong>…<br />
Répétitions<br />
O<strong>de</strong> maritime<br />
MA 16 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />
ME 17 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck
MARS <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 20 h 30<br />
JE 18 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />
VE 19 O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />
SA 20 Benjamin A<strong>la</strong>rd 17h<br />
O<strong>de</strong> maritime Hans Van <strong>de</strong>n Broeck<br />
DI 21<br />
LU 22<br />
MA 23 Maguy Marin Peeping Tom<br />
ME 24 Maguy Marin Peeping Tom<br />
JE 25 Maguy Marin Peeping Tom<br />
VE 26 Maguy Marin Peeping Tom<br />
SA 27 Jean-Eff<strong>la</strong>m Bavouzet 17 h Majorstuen 17 h<br />
Maguy Marin Peeping Tom<br />
DI 28<br />
LU 29<br />
MA 30 Terre océane<br />
ME 31 Terre océane<br />
AVRIL <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30<br />
JE 1 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Terre océane<br />
VE 2 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Terre océane<br />
SA 3 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous Terre océane<br />
DI 4 L’Opéra <strong>de</strong> quat’sous ◆<br />
LU 5<br />
MA 6 Terre océane<br />
ME 7 Terre océane<br />
JE 8 Richard II Terre océane<br />
VE 9 Richard II Terre océane<br />
SA 10 Filomena Moretti 17 h<br />
Richard II Terre océane<br />
DI 11 Richard II ◆<br />
LU 12 Maria <strong>de</strong> Me<strong>de</strong>iros 20 h30<br />
MA 13<br />
ME 14 Lucinda Childs I B. du Rhin<br />
JE 15 Lucinda Childs I B. du Rhin<br />
VE 16 Lucinda Childs I B. du Rhin<br />
SA 17 Lucinda Childs I B.du Rhin ◆<br />
Lucinda Childs I B.du Rhin<br />
DI 18<br />
LU 19 Marionnettes… 19 h30<br />
MA 20 Marionnettes… 14 h30<br />
Marionnettes… 19 h30<br />
ME 21 Marionnettes… 14 h30<br />
Marionnettes… 19 h30<br />
JE 22 Marionnettes… 14 h30<br />
Marionnettes… 19 h30<br />
VE 23 Marionnettes… 19 h30<br />
SA 24 Marionnettes… 14 h30<br />
Subhra Guha 20 h 30<br />
DI 25<br />
LU 26 Sankai Juku<br />
MA 27 Sankai Juku<br />
ME 28 Sankai Juku<br />
Répétitions<br />
Sankai Juku<br />
JE 29 Sankai Juku Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />
VE 30 Sankai Juku Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />
MAI <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15 h ◆ 20 h 30<br />
DI 2 Sankai Juku ◆<br />
LU 3 Sankai Juku Padmini Chettur<br />
MA 4 Sankai Juku Padmini Chettur<br />
ME 5 Padmini Chettur<br />
JE 6 Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />
VE 7 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />
SA 8 A. Ghorbani 17 h<br />
La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Shanta<strong>la</strong> Shivalingappa<br />
DI 9 Kronos Quartet 20 h 30<br />
LU 10 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers<br />
MA 11 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Akram Khan<br />
MAI <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30<br />
ME 12 La Maison <strong>de</strong>s cerfs I Lauwers Akram Khan<br />
JE 13 Akram Khan<br />
VE 14 Akram Khan<br />
SA 15 Werner Güra 17h<br />
B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 1 er prog. Akram Khan<br />
DI 16 B. Opéra Lyon 1 er prog. ◆<br />
LU 17<br />
MA 18 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 2 e prog. Gregory Maqoma<br />
ME 19 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 2 e prog. Gregory Maqoma<br />
JE 20 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 2 e prog. Gregory Maqoma<br />
VE 21 B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 1 er prog. Gregory Maqoma<br />
SA 22 Pandit Jasraj 17 h<br />
B. Opéra <strong>de</strong> Lyon 1 er prog. Gregory Maqoma<br />
DI 23 B. Opéra Lyon 1 er prog. ◆<br />
LU 24<br />
MA 25 Sous les visages I J. Bérès<br />
ME 26 Christian Rizzo Sous les visages I J. Bérès<br />
JE 27 Christian Rizzo Sous les visages I J. Bérès<br />
VE 28 Christian Rizzo Sous les visages I J. Bérès<br />
SA 29 Zimmermann I Pace 17 h Mus. toit du mon<strong>de</strong> 17 h<br />
Sous les visages I J. Bérès<br />
DI 30 Mus. toit du mon<strong>de</strong> 17 h<br />
LU 31 Israel Galván<br />
JUIN <strong>2010</strong><br />
TH. DE LA VILLE LES ABBESSES<br />
20 h 30 mat 15h ◆ 20 h 30<br />
MA 1 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />
ME 2 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />
JE 3 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />
VE 4 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />
SA 5 Israel Galván Sous les visages I J. Bérès<br />
DI 6<br />
LU 7<br />
MA 8 Susanne Linke<br />
ME 9 Savion Glover Susanne Linke<br />
JE 10 Savion Glover<br />
VE 11 Savion Glover Susanne Linke<br />
SA 12 Tambours sacrés In<strong>de</strong> 17 h<br />
Savion Glover Susanne Linke<br />
DI 13 Savion Glover ◆<br />
LU 14<br />
MA 15 Jan Fabre<br />
ME 16 Jan Fabre<br />
JE 17 Jan Fabre<br />
VE 18 Jan Fabre<br />
SA 19 Jan Fabre<br />
DI 20<br />
LU 21<br />
Projets en cours<br />
MA 22 Jan Fabre<br />
ME 23 Jan Fabre<br />
83<br />
Jan Fabre, Another Sleepy Dusty Delta day © Agathe Poupeney
84<br />
UNTHÉÂTREDANSLAVILLE<br />
En lien avec les spectacles et avec les thématiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, le <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> s'ouvre toute l’année aux rencontres, débats et conférences,<br />
partenariats et ateliers avec les différents publics. (programme complet disponible à <strong>la</strong> rentrée)<br />
ACTIONS PÉDAGOGIQUES<br />
Éducation Nationale et Universités<br />
Tout au long <strong>de</strong> l’année, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>,<br />
les enseignants et leurs élèves ainsi que les<br />
étudiants pourront rencontrer les artistes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
saison (auteurs, acteurs, danseurs, metteurs<br />
en scène et chorégraphes) et découvrir aussi<br />
les différents corps <strong>de</strong> métiers du spectacle<br />
vivant.<br />
Des visites du <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et/ou du <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong>s Abbesses sont aussi proposées : historique<br />
du lieu, découverte du p<strong>la</strong>teau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> machinerie<br />
théâtrale, <strong>de</strong> l’envers du décor et du travail<br />
<strong>de</strong>s équipes artistiques et techniques.<br />
Structures et établissements partenaires<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> saison <strong>2009</strong>-<strong>2010</strong> :<br />
- Option <strong>de</strong> spécialité danse du lycée<br />
Georges Brassens, Paris<br />
- Option facultative et <strong>de</strong> spécialité <strong>Théâtre</strong><br />
du lycée Molière, Paris<br />
- Délégation Académique aux Arts<br />
et à <strong>la</strong> Culture du Rectorat <strong>de</strong> Paris<br />
- DAFOR (Délégation Académique<br />
<strong>de</strong> Formation du rectorat <strong>de</strong> Paris)<br />
concernant <strong>de</strong>ux P<strong>la</strong>ns Académiques<br />
<strong>de</strong> Formation :<br />
« Entrez dans <strong>la</strong> danse », stage autour<br />
du spectacle <strong>de</strong> Lemi Ponifasio,<br />
« La Poésie en partage », stage autour<br />
<strong>de</strong> l’univers poétique <strong>de</strong> Fabrice Melquiot.<br />
- Inspection générale <strong>de</strong> Lettres et <strong>de</strong> <strong>Théâtre</strong><br />
- CRDP <strong>de</strong> Paris<br />
- SCENREN (Service culture <strong>de</strong> l’édition pour<br />
l’Éducation) et theatrecontemporain.net<br />
- Inspections à l’art dramatique, à <strong>la</strong> danse<br />
et à <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> Paris<br />
- ESAD (École Supérieure d’Art Dramatique<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> Paris)<br />
- Institut d’ang<strong>la</strong>is Charles V, université Paris VII<br />
- Département Danse <strong>de</strong> l’université Paris VIII<br />
- Département d’Étu<strong>de</strong>s théâtrales, université<br />
Paris X<br />
- Lycée C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Monet, Paris (en cours)<br />
- Collège Léon Blum, Villiers-le-Bel (en cours)<br />
- Master 2 Pro, Administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique<br />
et du spectacle vivant, université<br />
d’Évry-Val-d’Essonne (accueil <strong>de</strong>s cours)<br />
- ANETH (Association aux Nouvelles Écritures<br />
Théâtrales)<br />
Renseignements auprès du service Re<strong>la</strong>tions<br />
Publiques Jeunes.<br />
RENCONTRES<br />
AVEC LES PUBLICS<br />
Au théâtre<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> organise tout au long <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> saison, différents types <strong>de</strong> rencontres afin <strong>de</strong><br />
tisser <strong>de</strong>s liens réguliers entre les publics et les<br />
artistes. Elles permettent d’alterner <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
réflexions sur les idées et les formes avec <strong>de</strong>s<br />
paroles plus intimes et <strong>de</strong>s voix plus secrètes.<br />
À l’extérieur<br />
Paroles partagées :<br />
Avec nos partenaires (bibliothèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong><br />
Paris, centres d’animation, structures culturelles,<br />
mairies d’arrondissement etc.) rencontres avec<br />
les artistes programmés au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison.<br />
«Ma bibliothèque idéale» avec La Librairie <strong>de</strong>s<br />
Abbesses et Marie-Rose Guarnieri. Parole intime<br />
d’artistes (auteur, metteur en scène, comédien)<br />
à travers l’évocation <strong>de</strong>s dix livres qui ont compté<br />
dans leur parcours.<br />
CYCLE SUR L’HISTOIRE<br />
DE LA DANSE DU XX e SIÈCLE<br />
Animé par Sonia Schoonejans, historienne, critique,<br />
réalisatrice <strong>de</strong> films <strong>de</strong> danse : présentation,<br />
extraits <strong>de</strong> films et débat (durée : 2 h env.<br />
pour chaque séance).<br />
Les <strong>de</strong>ux premières séances s’appuieront sur<br />
<strong>de</strong>s films issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> série «Un siècle <strong>de</strong> danse»,<br />
écrite et réalisée par Sonia Schoonejans.<br />
1. « La danse alleman<strong>de</strong> »<br />
De <strong>la</strong> danse libre au Tanztheater<br />
(Pina Bausch, Susanne Linke…).<br />
2. « La danse américaine »<br />
D’Isadora Duncan à <strong>la</strong> Judson Church<br />
(Merce Cunningham, Lucinda Childs,<br />
Trisha Brown, Ralph Lemon…)<br />
3. « La danse française »<br />
De Maguy Marin à Jérôme Bel<br />
(Boris Charmatz, Christian Rizzo…)<br />
4. « La danse traditionnelle en mouvement »<br />
D’Akram Khan à Israël Galván, en passant<br />
par Padmini Chettur et Gregory Maqoma.<br />
RÉFLEXION SUR LE THÉÂTRE<br />
Rencontres et débats<br />
1. « Le Berliner Ensemble à Paris : du <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong>s Nations au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> »<br />
À l’occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> parution du livre d’O<strong>de</strong>tte<br />
As<strong>la</strong>n au CNRS (Paris, Capitale mondiale du<br />
théâtre).<br />
2. De «<strong>la</strong> mort <strong>de</strong> l’enfant» au «meurtre<br />
<strong>de</strong> l’enfant»<br />
Au terme du XIX e siècle circule d’œuvre en œuvre<br />
le motif <strong>de</strong> « l’enfant mort ».<br />
Au terme du XX e siècle le motif se métamorphose<br />
en «meurtre <strong>de</strong> l’enfant». Des metteurs en scène<br />
et universitaires interrogent le sens <strong>de</strong> ce motif,<br />
tout en réfléchissant au défi <strong>de</strong> sa représentation<br />
scénique. Irreprésentable ou pas ? Quelles<br />
solutions adopter ?<br />
En col<strong>la</strong>boration avec l’Institut d’Étu<strong>de</strong>s Théâtrales-<br />
Sorbonne Nouvelle, rencontre animée par Georges<br />
Banu.<br />
3. «Le quotidien utopique» Phrases atomiques,<br />
phrases molécu<strong>la</strong>ires, antiréalisme.<br />
Avec quelques écrivains <strong>de</strong> théâtre et d’ailleurs:<br />
David Lescot, Olivier Cadiot, Philippe Minyana<br />
et Fabrice Melquiot.<br />
4. « Jean-Louis Barrault, l’homme <strong>de</strong> théâtre »<br />
À l’occasion du centenaire <strong>de</strong> sa naissance.<br />
Pour toutes les rencontres : renseignements auprès<br />
du service <strong>de</strong>s Re<strong>la</strong>tions avec le Public.
L’ENSEMBLEARTISTIQUE<br />
UNE TROUPE Cyril Anrep, Charles-Roger Bour, Laurent Charpentier, Céline Carrère, Jauris<br />
Casanova, Ana Das Chagas, Valérie Dashwood, Philippe Demarle, Marie-Armelle Deguy,<br />
Sandra Faure, Gaëlle Guillou, Sarah Karbasnikoff, Stéphane Krähenbühl, Olivier Le Borgne,<br />
A<strong>la</strong>in Libolt, Gérald Maillet, Walter N’Guyen, Hugues Quester, Pascal Vuillemot<br />
UN AUTEUR Fabrice Melquiot • UN MUSICIEN Jefferson Lembeye • UN SCÉNOGRAPHE Yves Collet<br />
UN COLLABORATEUR ARTISTIQUE François Regnault<br />
L’ENSEMBLE ARTISTIQUE<br />
DU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
réunit les col<strong>la</strong>borateurs qui accompagnent<br />
Emmanuel Demarcy-Mota <strong>de</strong>puis bientôt dix<br />
ans, <strong>de</strong> l’aventure <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s<br />
Millefontaines, à celle <strong>de</strong>s sept années passées<br />
ensemble à <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Reims (CDN), jusqu’à<br />
aujourd’hui, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>.<br />
Un Collectif artistique é<strong>la</strong>rgi, une troupe fortement<br />
constituée : acteurs, musicien, scénographe et<br />
col<strong>la</strong>borateurs, tous étaient encore récemment à<br />
l’œuvre pour <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> tournée <strong>de</strong> Casimir<br />
et Caroline d’Horváth.<br />
Une gran<strong>de</strong> partie d’entre eux avait présenté<br />
les saisons précé<strong>de</strong>ntes au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong><br />
Peine d’amour perdue <strong>de</strong> Shakespeare, Six<br />
Personnages en quête d’auteur <strong>de</strong> Piran<strong>de</strong>llo,<br />
Rhinocéros d’Ionesco, Homme pour Homme<br />
<strong>de</strong> Brecht, ainsi que Ma vie <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>lle et<br />
Marcia Hesse <strong>de</strong> Fabrice Melquiot au <strong>Théâtre</strong><br />
<strong>de</strong>s Abbesses.<br />
«Ensemble, nous éprouvons <strong>la</strong> nécessité<br />
constante <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> recherches,<br />
<strong>de</strong> “<strong>la</strong>boratoires” qui permettent à <strong>la</strong> fois<br />
<strong>de</strong> traverser l’œuvre d’un auteur et <strong>de</strong><br />
s’interroger sur les formes <strong>de</strong> représentations<br />
et d’interprétations».<br />
Au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, désormais, cet Ensemble<br />
artistique, inventera donc, à côté <strong>de</strong>s spectacles<br />
présentés, d’autres formes al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mise en espace d’auteurs contemporains, jusqu’à<br />
leur représentation : « Les yeux bandés,<br />
l’œil écoute » en passant par <strong>de</strong>s expériences<br />
d’écritures comme celle du « Bal Littéraire » et<br />
<strong>de</strong>s petites formes quitteront le <strong>Théâtre</strong> pour<br />
aller à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> nouveaux publics dans<br />
Paris et ses alentours :<br />
LES SAMEDIS<br />
DU THÉÂTRE DE LA VILLE<br />
Des samedis, du début d’après-midi à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />
soirée, vous pourrez aussi rencontrer les équipes<br />
artistiques autour <strong>de</strong>s spectacles : ateliers <strong>de</strong><br />
jeu avec les acteurs, d’écriture avec les auteurs,<br />
<strong>de</strong> danse avec les chorégraphes et les danseurs,<br />
lectures, mises en espace, conférences<br />
et débats.<br />
LES BALS LITTÉRAIRES<br />
Un tour <strong>de</strong> mémoire en vingt souvenirs, par six<br />
auteurs qui vous invitent à <strong>la</strong> danse. Proposés en<br />
soirée, les bals littéraires alternent <strong>de</strong>s moments<br />
<strong>de</strong> lectures, par les auteurs, <strong>de</strong>s différents chapitres<br />
d’une histoire d’amour écrite en commun<br />
et <strong>de</strong>s invitations à <strong>la</strong> danse. Le temps d’une<br />
vingtaine <strong>de</strong> chansons, vous apprendrez comment<br />
Elle et Lui se rencontrèrent, comment ils<br />
s’aimèrent, comment ils finirent. Des souvenirs<br />
qui <strong>de</strong>viennent les vôtres, à mesure que vous<br />
les danserez.<br />
LES YEUX BANDÉS,<br />
L’ŒIL ÉCOUTE<br />
Le principe est simple : <strong>de</strong>s textes courts interprétés<br />
en direct par les comédiens dans un univers<br />
sonore créé pour l’occasion… pour <strong>de</strong>s<br />
spectateurs dont nous avons bandé les yeux.<br />
Expérience auditive et imaginaire, Les Yeux<br />
bandés, l’œil écoute seront proposés au<br />
<strong>Théâtre</strong> mais d’abord « hors les murs » dans les<br />
écoles, les maisons <strong>de</strong> quartiers, les cafés et<br />
toutes sortes <strong>de</strong> lieux insolites à découvrir…<br />
Dates et renseignements auprès <strong>de</strong>s services<br />
<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions publiques.<br />
«POÉSIE POUR POUVOIR »<br />
Le théâtre se doit à <strong>la</strong> poésie. Il en faisait partie<br />
autrefois. Il y revient : combien d’écrivains <strong>de</strong><br />
théâtre aujourd’hui aspirent à <strong>la</strong> poésie !<br />
Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> proposera <strong>de</strong>s Consultations<br />
poétiques, <strong>de</strong>s lectures, <strong>de</strong>s petites formes,<br />
<strong>de</strong>s rencontres entre poésie et musique dans<br />
<strong>de</strong>s espaces réinventés pour l’occasion avec<br />
les poètes.<br />
© Michel Chassat<br />
85
ANGELIN PRELJOCAJ I BERLINER ENSEMBLE I<br />
ROBERT WILSON I CLAUS PEYMANN I<br />
CHRISTIAN ZACHARIAS I DAVID LESCOT I<br />
HEINER GOEBBELS I TARAF DE BUCAREST I<br />
MOHAMAD MOTAMEDI I GUY CASSIERS I<br />
JEAN-FRANÇOIS HEISSER I ANTONIA<br />
CONTRERAS I CHAPARRO DE MALAGA I<br />
PREM KUMAR MALLIK & FAMILY I FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL<br />
DEMARCY-MOTA I FRANÇOIS VERRET I ANNE TERESA DE<br />
KEERSMAEKER I AMJAD ALI KHAN I BRICE LEROUX I HEINER<br />
MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL I JEAN GUIDONI I PINA BAUSCH I<br />
JOAQUIM KÜHN I MICHAEL WOLLNY I 17 HIPPIES I ALENA BAEVA I<br />
KATIA SKANAVI I JAYANTHI KUMARESH I RENATA ROSA I LIA<br />
RODRIGUES I XAVIER PHILLIPS I GILLES JOBIN I MERCE<br />
CUNNINGHAM I EN CHORDAIS I BORIS CHARMATZ I QUATUOR<br />
KUSS I JÉRÔME BEL I CIE TEATROCINEMA I JAMES THIERRÉE I CAFÉ<br />
ZIMMERMANN I SOPHIE KARTHÄUSER I ASCANIO CELESTINI I<br />
CHARLES TORDJMAN I MAURO GIOIA I ALTAN I ROBYN ORLIN I<br />
QUATUOR TAKÁCS I BUNUN I LEMI PONIFASIO I BÉRANGÈRE<br />
JANNELLE I AKBAR KHAMISU KHAN I ALISSA MARGULIS I NATHAN<br />
BRAUDE I JULIEN LIBEER I MATHILDE MONNIER I GRAF MOURJA<br />
EVHHENY BRAKMAN I ROUTE DE GENSIS KAHN I ALAIN PLATEL I<br />
ENSEMBLE DE MUSIQUE CLASSIQUE TURQUE I MICHEL VINAVER I<br />
ORIZA HIRATA I ARNAUD MEUNIER I HOFESH SCHECHTER I ZÜLFÜ<br />
LIVANELI I AURÉLIEN BORY I THÉÂTRE DROMESKO I FERNANDO<br />
PESSOA I CLAUDE RÉGY I BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ<br />
GUBERNA I FABIO BIONDI I EUROPA GALANTE I HANS VAN DEN<br />
BROECK I BENJAMIN ALARD I MAGUY MARIN I PEEPING TOM I<br />
JEAN-EFFLAM BAVOUZET I MAJORSTUEN I DANIEL DANIS I<br />
VÉRONIQUE BELLEGARDE I FILOMENA MORETTI I MARIA DE<br />
MEDEIROS I LUCINDA CHILDS I BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU<br />
RHIN I MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA I SHUBHRA<br />
GUHA I SANKAI JUKU I USHIO AMAGATSU I SHANTALA<br />
SHIVALINGAPPA I PADMINI CHETTUR I JAN LAUWERS &<br />
NEEDCOMPANY I ALISERA GHORBANI I KRONOS QUARTET I ALIM<br />
QASIMOV I AKRAM KHAN I WERNER GÜRA I ANKE VONDUNG I<br />
CHRISTOPH BERNER I BALLET DE L’OPÉRA DE LYON I TRISHA<br />
BROWN I RALF LEMON I GREGORY MAQOMA I JULIE BÉRÈS I<br />
CHRISTIAN RIZZO I FRANK-PETER ZIMMERMANN I ENRICO PACE I<br />
MUSIQUES DU TOIT DU MONDE I ISRAEL GALVÁN I SUSANNE LINKE<br />
I SAVION GLOVER I TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE I JAN FABRE I<br />
2 pl. du châtelet Paris 4 - tel. 01 42 74 22 77<br />
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