booklet 2009/2010 - Théâtre de la Ville
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18<br />
LES ABBESSES • TARIF A<br />
DU 14 AU 19 DÉCEMBRE EN ESPAGNOL, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />
THÉÂTRE - CINÉMA<br />
COMPAGNIE TEATROCINEMA<br />
D’APRÈS ALESSANDRO BARICCO I<br />
JUAN CARLOS ZAGAL I LAURA PIZARRO CHILI<br />
Sin Sangre<br />
En temps <strong>de</strong> guerre, qui peut dire ce qui relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vengeance,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pitié ? Et aujourd’hui, il y a toujours une guerre quelque part.<br />
adaptation Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal,<br />
Dauno Tótoro et Diego Fontecil<strong>la</strong><br />
traduction C<strong>la</strong>udio Di Giro<strong>la</strong>mo<br />
mise en scène Juan Carlos Zagal<br />
décor Rodrigo Bazáes, Cristian Reyes<br />
et Cristian Mayorga<br />
costumes Loreto Monsalve<br />
musique Juan Carlos Zagal<br />
vidéo Dauno Tótoro<br />
photographie Arnaldo Rodríguez<br />
caméra et édition off-line Marcelo Vega<br />
création ban<strong>de</strong> son Marco Díaz<br />
lumières Rodrigo Bazáes et Luis Alcai<strong>de</strong><br />
storyboard Abel Elizondo<br />
avec Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal,<br />
Diego Fontecil<strong>la</strong>, Ernesto Anacona<br />
et Etienne Bobenriet<br />
Sur <strong>la</strong> route, trois hommes dans une voiture<br />
cherchent leur chemin. Ils arrivent dans une<br />
ferme, y trouvent celui pour lequel ils sont là, et<br />
que l’on appe<strong>la</strong>it « <strong>la</strong> hyène » tant il s’est montré<br />
sauvagement cruel. La guerre est finie, ils<br />
n’ont pas oublié. Ils veulent se venger, l’abattent<br />
et aussi son fils qui tente d’intervenir. Sa<br />
fille est cachée, l’un <strong>de</strong>s trois <strong>la</strong> trouve, <strong>la</strong> regar<strong>de</strong>,<br />
et sans rien dire referme <strong>la</strong> porte. Qui<br />
pourrait expliquer <strong>la</strong> soudaine pitié d’un bourreau<br />
? Ni lui, ni celle qu’il a sauvée et par<br />
hasard retrouve, fillette <strong>de</strong>venue femme, <strong>de</strong>s<br />
années plus tard.<br />
SIN SANGRE<br />
Sin Sangre est le premier spectacle vu en<br />
France, du Teatrocinema, dont le travail mêle<br />
étroitement les <strong>de</strong>ux médias. Les fondateurs,<br />
Juan Carlos Zagal metteur en scène, et <strong>la</strong><br />
comédienne Laura Pizzaro, viennent <strong>de</strong> La<br />
Troppa, troupe chilienne fortement originale,<br />
formée en 1987, et dispersée en 2007. Au<br />
Festival d’Avignon 1999, elle avait présenté<br />
Gemelos d’après Le Grand Cahier d’Agota<br />
Kristof. C. G.<br />
Venant du Chili, <strong>la</strong> troupe Teatrocinema est forcément<br />
imprégnée <strong>de</strong>s horreurs qui ont traversé<br />
son pays pendant <strong>la</strong> dictature <strong>de</strong> Pinochet.<br />
Mais elle ne s’y arrête pas, nous entraîne plus<br />
loin, et d’ailleurs s’est inspirée d’un roman <strong>de</strong><br />
l’Italien Alessandro Baricco. Ce qui est ici traité,<br />
ce sont les contradictions humaines, les<br />
liens entre désir <strong>de</strong> justice et <strong>de</strong> vengeance,<br />
entre volonté <strong>de</strong> vivre et <strong>de</strong> survivre. C’est<br />
l’entraînement à <strong>la</strong> cruauté et sa progression<br />
dans le comportement. Un phénomène qui<br />
tient <strong>de</strong> l’aveuglement plus encore que <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
lâcheté, et qui, tout autant que son brusque<br />
refus, échappe à <strong>la</strong> raison. On pourrait parler<br />
d’irresponsabilité délibérée.<br />
L’histoire du mon<strong>de</strong> débor<strong>de</strong> d’exemples, mais<br />
<strong>la</strong> troupe Teatrocinema ne délivre aucune leçon,<br />
ni morale, ni même politique. Les questions s’y<br />
croisent s’y mêlent, et aussi les lieux et les temps,<br />
dans un ensemble cohérent, brut et lyrique.<br />
Grâce à l’extraordinaire fusion du théâtre et du<br />
cinéma, on voyage au gré <strong>de</strong>s souvenirs et du<br />
récit au présent, dans les esprits et les corps.<br />
Sait-on si celui que l’on voit est un être vivant ou<br />
son image ? S’il parle ou s’il a parlé ? En <strong>de</strong>hors<br />
même <strong>de</strong> <strong>la</strong> prouesse technologique et esthétique,<br />
Sin Sangre engendre une sorte <strong>de</strong> réalité<br />
poétique, tout à fait nouvelle. Quelque chose<br />
<strong>de</strong> vaste, qui ferme <strong>la</strong> porte aux réponses trop<br />
simples, aux idées toute faites, au confort intellectuel,<br />
à <strong>la</strong> bonne conscience. C. G.<br />
© Rodrigo Gomez Rovira