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booklet 2009/2010 - Théâtre de la Ville

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8<br />

THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B<br />

DU 8 AU 11 AVRIL EN ALLEMAND, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS<br />

BERLINER ENSEMBLE<br />

WILLIAM SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN<br />

Richard II<br />

Attaché à un théâtre sensible et direct, C<strong>la</strong>us Peymann offre le bouleversant<br />

Richard II qui a inauguré et marqué sa direction au Berliner Ensemble.<br />

traduction alleman<strong>de</strong> Thomas Brasch<br />

mise en scène C<strong>la</strong>us Peymann<br />

décor Achim Freyer<br />

costumes Maria-Elena Amos<br />

conseil dramaturgique Jutta Ferbers<br />

lumières Konrad Lin<strong>de</strong>nberg, Achim Feyer<br />

assistante à <strong>la</strong> mise en scène Tanja Weidner<br />

avec Maria Happel, Martin Seifert,<br />

Veit Schubert, Michael Maertens,<br />

Hanna Jürgens, Michael Rothmann,<br />

Markus Meyer, Peter Donath,<br />

Alexan<strong>de</strong>r Doering, Boris Jacoby,<br />

Manfred Karge, Axel Werner<br />

CLAUS PEYMANN<br />

C’est Giorgio Strehler qui, grâce au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>de</strong> l’Europe, le fait connaître à Paris, avec La<br />

Bataille d’Arminius <strong>de</strong> Kleist (1983-84). Il est<br />

alors intendant au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Bochum, après<br />

avoir été metteur en scène indépendant, et <strong>de</strong><br />

1974 à 1979, avoir dirigé celui <strong>de</strong> Stuttgart. En<br />

1987, il est appelé au Burgtheater <strong>de</strong> Vienne,<br />

où, jusqu’en 1999, il impose sa vision critique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> société et du mon<strong>de</strong> politique, notamment<br />

en montant contre vents, marées et polémiques,<br />

l’œuvre <strong>de</strong> Thomas Bernhard. E. S.<br />

En janvier 2000, C<strong>la</strong>us Peymann, qui vient <strong>de</strong><br />

quitter <strong>la</strong> direction du Burgtheater <strong>de</strong> Vienne,<br />

s’installe à Berlin où déjà plusieurs <strong>de</strong> ses spectacles<br />

ont été invités aux Rencontres Théâtrales.<br />

Un festival fondé au temps où <strong>la</strong> ville est séparée<br />

entre est et ouest, et qui chaque année, continue<br />

<strong>de</strong> réunir les dix meilleurs spectacles <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

alleman<strong>de</strong>.<br />

Cette fois, il prend <strong>la</strong> direction du légendaire<br />

Berliner Ensemble, <strong>de</strong>venu dans les années 90<br />

le symbole et le <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunification.<br />

C’est donc le début d’un nouveau et formidable<br />

trajet dans <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong> cet infatigable directeur,<br />

metteur en scène.<br />

Pour marquer son arrivée, C<strong>la</strong>us Peymann monte<br />

le Richard II <strong>de</strong> Shakespeare. Coup d’éc<strong>la</strong>t<br />

<strong>de</strong>meuré au répertoire, et dont on ne se <strong>la</strong>sse<br />

pas. Il s’adjoint le scénographe Achim Freyer,<br />

qui invente le graphisme inhabituel d’un décor<br />

noir et b<strong>la</strong>nc. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Thomas Brasch –<br />

né en exil, mort à Berlin en 2001, un auteur qui<br />

a compté dans <strong>la</strong> vie théâtrale en Allemagne,<br />

et en France – une nouvelle traduction. Loin <strong>de</strong><br />

tout romantisme, un texte dur et direct, dans<br />

lequel on reconnaît <strong>de</strong>s références aux manigances<br />

politiques <strong>de</strong> notre temps. Un texte en<br />

accord avec <strong>la</strong> mise en scène, qui repose sur<br />

<strong>de</strong>s signes francs, et <strong>la</strong>isse toute liberté à <strong>la</strong><br />

force <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole. Parole critique, comme une<br />

épine dans <strong>la</strong> chair <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> pouvoir.<br />

Toujours et encore, à Berlin comme à Vienne,<br />

et auparavant à Stuttgart ou Bochum, C<strong>la</strong>us<br />

Peymann croit à <strong>la</strong> fonction politique et provocatrice<br />

du théâtre. D’où plusieurs scandales au<br />

Burgtheater. Et au Berliner Ensemble quand,<br />

en 2007, il propose un stage à Christian K<strong>la</strong>r,<br />

ex-membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> RAF (groupe terroriste d’extrême<br />

gauche) libéré après vingt-trois ans d’incarcération,<br />

et se solidarise avec sa vision du<br />

capitalisme corrompu.<br />

Mais c’est d’abord à <strong>de</strong>s comédiens d’exception<br />

qu’il s’adresse pour transmettre cette force<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole. Ainsi, Michael Maertens, magnifique<br />

Richard II, qui offre l’inépuisable richesse<br />

<strong>de</strong> sa voix, pour faire entendre les troubles, les<br />

fureurs, <strong>la</strong> détresse <strong>de</strong> ce jeune roi fragile, décidément<br />

encore trop adolescent pour régner sur<br />

le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> corruption et <strong>de</strong> meurtres dans<br />

lequel il vit, ou même pour le comprendre. Et<br />

quand il comprend son échec, et quand il voit<br />

son mon<strong>de</strong> à lui se défaire, quand il démissionne,<br />

alors Michael Maertens prend une carrure<br />

réellement royale. Un roi martyr. Sa façon <strong>de</strong><br />

poser cet être perdu, poignant, est quasiment<br />

unique en Allemagne où, d’ailleurs <strong>la</strong> pièce est<br />

rarement montée. Eberhard Spreng

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