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Tu es grand…

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la tournure que prenaient soudain l<strong>es</strong> événements. Lorsque<br />

nous rentrâm<strong>es</strong> chez nous, ma poitrine frémissait d’un obscur<br />

<strong>es</strong>poir, tandis que Mout Nédjémet semblait en proie à une<br />

profonde affliction. Dès que nous fûm<strong>es</strong> seul<strong>es</strong> dans ma<br />

chambre, elle s’exclama avec émotion :<br />

« Voilà m<strong>es</strong> craint<strong>es</strong> confirmé<strong>es</strong> !<br />

— Que veux-tu dire ?<br />

— Il <strong>es</strong>t malade et fou ! »<br />

Je compris aussitôt à qui elle faisait allusion.<br />

« <strong>Tu</strong> as vu à quoi il r<strong>es</strong>semble, mais tu n’as pas sondé son<br />

cœur ! » objectai-je.<br />

Or, dès le lendemain, Aÿ nous annonçait que la reine Tiÿ<br />

désirait me voir ! La nouvelle nous bouleversa, et nous<br />

échangeâm<strong>es</strong> d<strong>es</strong> regards inquisiteurs.<br />

« Sans doute tient-elle à exprimer sa satisfaction ou son<br />

admiration…, avança-t-il.<br />

— À mon avis, elle veut t’incorporer à sa suite personnelle »,<br />

se rengorgea Tiï.<br />

Je partis, en compagnie d’Aÿ. On me conduisit jusqu’au<br />

boudoir de la reine, une pièce ouverte sur un patio. Lorsque je<br />

me fus prosternée à s<strong>es</strong> pieds, elle m’invita à m’asseoir sur un<br />

banc, à sa droite, et se mit à me dévisager, sans faire cas de m<strong>es</strong><br />

états d’âme.<br />

« <strong>Tu</strong> t'appell<strong>es</strong> Néfertiti… », commença-t-elle.<br />

Comme j’opinais d’un hochement de tête, elle reprit avec<br />

douceur :<br />

« Joli nom… »<br />

Je sentis le bonheur irradier ma poitrine.<br />

« Quel âge as-tu ?<br />

— Seize ans.<br />

— <strong>Tu</strong> en fais plus !… »<br />

Puis, sur un ton pr<strong>es</strong>que badin :<br />

« À ton avis, pourquoi t’ai-je fait venir ?<br />

— Pour me gratifier d’une faveur que je m’efforcerai de<br />

mériter, eus-je l’heur de répondre.<br />

— Bien dit !… s’étonna-t-elle avec un sourire. Que t’a-t-on<br />

enseigné ?<br />

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