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J. R. R. TOLKIEN LE SEIGNEUR DES ANNEAUX La Communauté ...

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lui.<br />

- Venez! Crièrent les Elfes aux Hobbits. Venez! Le moment est venu de la parole et de la gaieté!<br />

- Pippin se redressa sur son séant et se. frotta les yeux. Il frissonna.<br />

- Il y a du feu dans la grand-salle et de la nourriture pour les hôtes qui ont faim, dit un Elfe debout devant<br />

- A l’extrémité sud de la prairie se trouvait une ouverture. Là, le tapis de verdure se poursuivait dans le<br />

bois et formait un large espace semblable à une salle couverte d'un plafond de branches d'arbres. Les grands troncs<br />

bordaient chaque côté comme des colonnes. Au centre flambait un grand feu de bois, et aux arbres-colonnes, des<br />

torches à la lumière d'or et d'argent brûlaient avec continuité. Les Elfes s'assirent autour du feu sur l'herbe ou sur les<br />

ronds sciés de vieux troncs. Quelques-uns uns allaient et venaient tenant des coupes et versant à boire, d'autres<br />

apportaient de la nourriture entassée sur des assiettes et des plats.<br />

- Ce n'est que pauvre chère, dirent-ils aux Hobbits, car nous logeons dans la forêt, loin de nos demeures. Si<br />

jamais vous êtes nos hôtes à la maison, nous vous traiterons mieux.<br />

- Cela me paraît assez bon pour une fête d'anniversaire, dit Frodo.<br />

Pippin se rappela peu de chose, par la suite, de la nourriture ou de la boisson, car il avait l’esprit accaparé par<br />

la lumière sur les visages des Elfes et le son de voix si variées et si belles qu'il avait l’impression de vivre un rêve<br />

éveillé. Mais il se souvint d'un pain qui surpassait en saveur une belle miche blanche pour un affamé, et de fruits<br />

aussi doux que dés baies sauvages et plus parfumés que les fruits cultivés des jardins, il vida une coupe remplie<br />

d'une boisson odorante, fraîche comme une source claire, dorée comme un après-midi d'été.<br />

Sam ne put jamais décrire par des mots ni se représenter nettement à lui-même ce qu'il sentit ou pensa cette<br />

nuit là, bien que cela demeurât dans sa mémoire comme un des événements majeurs de son existence. Le plus près<br />

qu'il parvint fut de dire<br />

Eh bien, monsieur, si j'étais capable de faire pousser des pommes semblables, je m'appellerais un jardinier.<br />

Mais c'est le chant qui m'est allé au cœur, si vous voyez ce que je veux dire»<br />

Frodo se tenait là, mangeant, buvant et conversant avec un grand plaisir, mais son esprit se fixait<br />

principalement sur les paroles prononcées. Il connaissait un peu le parler elfique, et il écoutait avidement. De temps<br />

à autre, il parlait à ceux qui le servaient et les remerciait dans leur propre langue. Ils lui souriaient et disaient en<br />

riant:<br />

- Voici un joyau parmi les Hobbits!<br />

Après un moment, Pippin s'endormit, et on le souleva pour l’emporter jusqu'à un berceau de verdure parmi<br />

les arbres, là, il fut déposé sur un doux lit, où il finit par dodeliner de la tête et fermer les yeux. Frodo demeura<br />

longtemps éveillé, à converser avec Gildor.<br />

Ils parlèrent de maintes choses, anciennes et nouvelles, et Frodo interrogea longuement Gildor sur les<br />

événements du vaste monde extérieur à la Comté. Les nouvelles étaient pour la plupart tristes et inquiétantes: les<br />

ténèbres grandissantes, des guerres chez les Hommes et la fuite des Elfes. Enfin, Frodo posa la question qui lui<br />

tenait le plus à cœur<br />

- Dites-moi, Gildor, avez-vous vu Bilbo depuis qu'il nous a quittés?<br />

Gildor sourit<br />

- Oui, répondit-il. Deux fois. II nous a dit adieu ici même. Mais je l'ai revu une autre fois, loin d'ici.<br />

II ne voulut pas en dire davantage sur Bilbo, et Frodo se tint coi.<br />

- Vous ne me demandez ni ne me dites grand chose en ce qui vous concerne vous-même, Frodo, dit<br />

Gildor. Mais j'en sais déjà un peu, et je puis en lire davantage sur votre figure et dans la pensée qui dicte vos<br />

questions. Vous quittez la Comté et pourtant vous doutez de trouver ce que vous cherchez, d'accomplir ce que vous<br />

vous proposez ou de jamais revenir. N'est-il pas vrai?<br />

- Si, dit Frodo, mais je croyais que mon départ était un secret connu seulement de Gandalf et de mon<br />

fidèle Sam.<br />

Il abaissa le regard sur Sam, qui ronflait doucement.<br />

- Le secret n'atteindra pas l'Ennemi de notre fait, dit Gildor.<br />

- L'Ennemi? Dit Frodo. Vous savez donc pourquoi je quitte la Comté?<br />

- Je ne sais pas pour quelle raison l'Ennemi vous poursuit, répondit Gildor, mais je vois que c'est le cas<br />

aussi étrange pourtant que cela me paraisse. Et je vous avertis que le danger est à présent tant devant que derrière<br />

vous, et des deux côtés.<br />

- Vous voulez parler des Cavaliers? Je craignais qu'ils ne fussent au service de l'Ennemi. Que sont les<br />

Cavaliers Noirs?<br />

- Gandalf ne vous a rien dit?<br />

- Rien au sujet de pareilles créatures.<br />

- Eh bien, je pense qu'il ne m'appartient pas de vous en dire davantage de crainte que la terreur ne<br />

suspende votre voyage. Car il me semble que vous n'êtes parti que juste à temps, si même il est encore temps. Il<br />

faut maintenant vous hâter, ne pas demeurer ni retourner en arrière: la Comté n'est plus d'aucune protection pour<br />

vous.<br />

- Je ne puis imaginer d'information plus terrifiante que vos allusions et vos avertissements! S’exclama<br />

Frodo. Je savais que j'avais devant moi des dangers, naturellement, mais je ne m'attendais pas à en rencontrer dans<br />

notre propre Comté. Un Hobbit ne peut-il donc se promener en paix de l'Eau à la Rivière?

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