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Defigier Aurelien et alii. Analyse des politiques ... - Le Blog de l

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En termes quantitatifs, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Umweltbun<strong><strong>de</strong>s</strong>amt (administration fédérale pour<br />

l’environnement) estime l’impact <strong><strong>de</strong>s</strong> décr<strong>et</strong>s EnEV à environ 2,8 Millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> CO2<br />

sur la pério<strong>de</strong> 2006 – 2030, exclusivement sur les bâtiments anciens (Source : MURE)<br />

ii. Action 2 : <strong>Le</strong>s coûts <strong>de</strong> chauffage <strong><strong>de</strong>s</strong> appartements loués<br />

Dans la suite logique <strong><strong>de</strong>s</strong> décr<strong>et</strong>s EnEV, le décr<strong>et</strong> relatif aux frais <strong>de</strong> chauffage<br />

(Heizkostenverordnung) va être révisé, afin d’imposer <strong>de</strong>ux points principaux :<br />

d’une part que l’essentiel <strong><strong>de</strong>s</strong> coûts <strong>de</strong> chauffage d’une copropriété soit supporté par<br />

les foyers, au prorata <strong>de</strong> leur consommation effective. C’est ainsi, d’un point <strong>de</strong> vue<br />

économique, un exemple réglementaire d’internalisation partielle <strong>de</strong> l’externalité<br />

négative <strong>de</strong> consommation d’énergie ; on peut s’attendre ainsi à une<br />

responsabilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers <strong>et</strong> à une amélioration <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements<br />

individuels en matière <strong>de</strong> chauffage.<br />

<strong>Le</strong> second point essentiel <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te révision du décr<strong>et</strong> relatif aux frais <strong>de</strong> chauffage<br />

concerne les immeubles qui ne respectent pas du tout les exigences <strong>de</strong> base en<br />

matière énergétique. Dans ce cas en eff<strong>et</strong>, il semblerait raisonnable que le<br />

propriétaire supporte une partie <strong><strong>de</strong>s</strong> surcoûts énergétiques afin <strong>de</strong> le responsabiliser<br />

sur la performance générale <strong>de</strong> son immeuble. Concrètement, le principe consisterait<br />

à diminuer d’un certain pourcentage les factures <strong><strong>de</strong>s</strong> locataires pour les porter à la<br />

charge <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétaires <strong><strong>de</strong>s</strong> immeubles. De nouveau, ce serait une façon <strong>de</strong><br />

responsabiliser le propriétaire <strong>et</strong> d’internaliser ainsi une partie <strong>de</strong> l’externalité<br />

négative liée aux performances énergétiques médiocres d’un bâtiment.<br />

C<strong>et</strong>te réglementation paraît économiquement séduisante car elle responsabilise chaque<br />

acteur en fonction <strong>de</strong> ses moyens d’action respectifs :<br />

au locataire la consommation <strong>de</strong> l’énergie (composante conjoncturelle)<br />

au propriétaire, les performances générales du bâtiment (composante structurelle)<br />

Chaque composante est importante <strong>et</strong> doit pouvoir faire l’obj<strong>et</strong> d’améliorations du fait <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te nouvelle réglementation. Cependant, il faut bien constater que ce type <strong>de</strong><br />

réglementation est susceptible <strong>de</strong> faire porter <strong>de</strong> nouvelles charges sur le propriétaire (via le<br />

paiement du pourcentage <strong><strong>de</strong>s</strong> charges <strong>de</strong> chauffage), ce qui sera <strong>de</strong> facto reporté via le<br />

loyer sur le locataire. En conséquence, on pourrait craindre une augmentation générale du<br />

coût <strong>de</strong> l’immobilier, au moins à court terme, réparti finalement entre locataire <strong>et</strong> propriétaire<br />

suivant un ratio difficilement évaluable.<br />

Un second problème, peut-être plus fondamental encore, est qu’il est parfois simplement<br />

techniquement difficile <strong>et</strong> coûteux d’installer un dispositif <strong>de</strong> responsabilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> foyers<br />

vis-à-vis <strong>de</strong> leur consommation effective <strong>de</strong> chauffage. En eff<strong>et</strong>, cela suppose <strong><strong>de</strong>s</strong> dispositifs<br />

<strong>de</strong> mesure <strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôle relativement complexes, <strong>et</strong> potentiellement coûteux. D’un point <strong>de</strong><br />

vue plus général, on peut s’interroger sur l’opportunité <strong>de</strong> telles dépenses, non directement<br />

efficaces en termes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la consommation d’énergie. On pourrait, à coût égal,<br />

financer d’autres améliorations dans le cadre d’une copropriété (comme par exemple<br />

l’isolation <strong><strong>de</strong>s</strong> toitures ou du plafond <strong><strong>de</strong>s</strong> caves) qui auraient probablement une efficacité<br />

n<strong>et</strong>tement supérieure.<br />

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