Recueil <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins du cabinet Foucault, première armoire, pl. XXXIII : statuette égyptienne <strong>de</strong> bois. 78
Faye, son intense activité archéologique en Basse-Normandie est mieux connue. Non seulement il fait établir <strong>de</strong>s relevés et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> la « tapisserie » <strong>de</strong> Bayeux, <strong>de</strong> l’abbaye Saint-Étienne <strong>de</strong> Caen, <strong>de</strong> ruines et d’inscriptions, mais surtout il fait mener <strong>de</strong>s fouilles sur <strong>de</strong>s sites anciennement connus, mais restés inexplorés. Près <strong>de</strong> Valognes, il met ainsi au jour, avec une équipe <strong>de</strong> près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents ouvriers, les ruines d’un théâtre <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> trois mille places, dont il fait relever le plan. Il attribue justement le site à l’ancienne cité d’Alauna. Dans le village <strong>de</strong> Vieux, près <strong>de</strong> Caen, il retrouve les vestiges d’un aqueduc, d’une voie romaine, <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> colonnes et <strong>de</strong>s inscriptions, qui éveillent sa curiosité et l’amènent à entreprendre une campagne <strong>de</strong> fouilles. En 1704, il envoie à l’Académie <strong>de</strong>s inscriptions et belles-lettres un rapport sur la découverte <strong>de</strong> plusieurs édifices, aux fondations encore complètes, parmi lesquels figurent <strong>de</strong>s thermes 9 ; Foucault joint à son dossier la copie <strong>de</strong>s inscriptions principales et la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s monnaies trouvées sur le site. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces documents l’amène à la conclusion qu’il s’agit <strong>de</strong> l’ancienne cité <strong>de</strong>s Viducassiens, i<strong>de</strong>ntifiée auparavant avec la ville <strong>de</strong> Bayeux, cité qui aurait été abandonnée au iv e siècle, date <strong>de</strong>s monnaies les plus tardives. Il est aidé dans ses recherches par son bibliothécaire et secrétaire, Antoine Galland, à son service <strong>de</strong> 1697 à 1708. Personnalité hors du commun, ce <strong>de</strong>rnier a consacré sa vie entière à l’érudition, et a certainement secondé Foucault, sinon pour réunir ses collections, du moins pour les étudier. Antoine Galland Antoine Galland (1646-1715) 10 , d’origine mo<strong>de</strong>ste mais connaissant le grec, le latin et l’hébreu, avait été choisi par Colbert pour accompagner, <strong>de</strong> 1670 à 1675, le marquis <strong>de</strong> Nointel, ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> France à Istanbul, dans ses voyages en Turquie, en Thrace, en Macédoine, en Grèce et en Asie Mineure ; le savant était chargé <strong>de</strong> rapporter <strong>de</strong> ces pays <strong>de</strong>s manuscrits pour le Collège royal. Il en profita pour copier toutes les inscriptions qu’il rencontrait, <strong>de</strong>ssiner les monuments, collecter <strong>de</strong>s marbres. Ayant également rapporté <strong>de</strong>s monnaies, il eut l’occasion <strong>de</strong> rencontrer les gar<strong>de</strong>s du Cabinet du roi qui l’encouragèrent à entreprendre un second voyage. Il apparaissait comme une recrue d’autant plus précieuse qu’il avait appris le turc, le persan et l’arabe. Il repartit donc en 1675 puis, <strong>de</strong> 1679 à 1688, d’abord pour le compte <strong>de</strong> la Compagnie <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s puis, nommé antiquaire du roi, pour collecter <strong>de</strong>s manuscrits, <strong>de</strong>s monnaies et <strong>de</strong>s antiques pour celui-ci. Galland avait donc déjà accompli une longue carrière d’« antiquaire » lorsqu’il entra au service <strong>de</strong> Foucault. La variété <strong>de</strong> ses publications montre l’étendue <strong>de</strong> ses connaissances : un Dictionnaire <strong>de</strong> numismatique, <strong>de</strong> nombreuses dissertations sur <strong>de</strong>s monnaies ou les monuments orientaux voisinent avec un Traité du café, une Bibliothèque orientale, sorte d’encyclopédie du mon<strong>de</strong> islamique. Mais surtout, le travail auquel il consacra les quinze <strong>de</strong>rnières 79
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- Page 105 and 106: 33. Petite coupelle campanienne, sa