Liste <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Beaune, 1795 (cat. n° 37). 88
sculpté <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> la famille royale, est connu avant tout pour un médaillon en cire colorée extrêmement réaliste, mo<strong>de</strong>lé en 1706 à l’effigie <strong>de</strong> Louis XIV alors âgé <strong>de</strong> soixante-huit ans. Les richesses infinies qui affluèrent au Cabinet <strong>de</strong>s médailles à la suite <strong>de</strong> la sécularisation du patrimoine ecclésiastique tranchent étonnamment avec les biens confisqués aux collectionneurs privés. Les trésors <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong>s abbayes, Sainte-Chapelle, Saint-Denis, Chartres, Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, Sainte-Geneviève, etc… étaient et restent exceptionnels. En revanche, les objets soustraits aux gran<strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> la noblesse et dont nous voyons ici quelques exemples apparaissent parfois peu représentatifs <strong>de</strong> ce qui avait été accumulé <strong>de</strong> génération en génération par ces aristocrates. Bien <strong>de</strong>s chefs-d’œuvre avaient été sortis du royaume dès les premiers troubles. Ainsi, Jean-Hyacinthe-Louis Hocquart, marquis <strong>de</strong> Montfermeil, qui avait poursuivi une brillante carrière militaire, émigra aussitôt après le déclenchement <strong>de</strong> la Révolution, avant la promulgation <strong>de</strong>s lois sur les saisies. Quant à la famille Créquy, il suffit <strong>de</strong> se reporter aux souvenirs <strong>de</strong> Renée-Caroline-Victoire <strong>de</strong> Froulay, marquise <strong>de</strong> Créquy 8 , pour comprendre la magnificence du décor dans lequel elle évolua durant sa longue vie. Voici ce qu’elle dit <strong>de</strong> sa première visite en 1736, quelques mois avant son mariage, à Marguerite <strong>de</strong> Gondi, duchesse <strong>de</strong> Créquy-Lesdiguières, dans l’hôtel particulier <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> la Cerisaie, à Paris : « Une salle <strong>de</strong> cette habitation plus que royale était garnie <strong>de</strong> tentures à fond d’or, ouvragées avec <strong>de</strong>s arabesques en perles <strong>de</strong> nacre et <strong>de</strong> corail : ainsi jugez du reste <strong>de</strong>s meubles ! », et plus loin : « Vous dire ici les précieux tableaux et les riches tentures, les vases et girandoles en cristal <strong>de</strong> roche, et la quantité <strong>de</strong> meubles <strong>de</strong> Boulle, et les anciens bronzes et les marbres rares, et les bijoux inestimables, et la profusion <strong>de</strong>s joyaux, autant vaudrait vous copier l’ancien Mémorial du Louvre ou le catalogue <strong>de</strong> la Sagristica Vaticana ! » Mais la véritable révolution qui advint au Cabinet <strong>de</strong>s médailles, comme dans tous les musées européens, fut celle du regard porté sur les œuvres. L’objet ne trouvait désormais sa valeur que dans une série, au centre d’un classement, dans sa confrontation avec <strong>de</strong>s objets autres, différents autant que comparables. Le système <strong>de</strong> classification <strong>de</strong> Linné ou les observations <strong>de</strong> Buffon inspirèrent Vicq d’Azyr dans l’élaboration <strong>de</strong> règles universelles qui <strong>de</strong>vaient permettre <strong>de</strong> réaliser un inventaire <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s richesses <strong>de</strong> la nation. Le cabinet <strong>de</strong> curiosités, la chambre <strong>de</strong>s merveilles n’existaient plus comme tels. La Révolution avait profondément contribué à transformer le Cabinet du roi en un musée accessible au public où chaque œuvre venait prendre sa place dans une gran<strong>de</strong> leçon d’histoire universelle : l’ironie <strong>de</strong> l’histoire veut que ces idées avaient été émises quelques décennies plus tôt par le plus célèbre <strong>de</strong>s aristocrates antiquaires, l’arbitre du goût le plus brocardé, le comte <strong>de</strong> Caylus… 89
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