dimanche 19 février

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mini DIMANCHE-ILLUSTRÉ ifiuimtiiiiiiiiitniiiuinitttntinunnt itmmiinhiititimîiitimiini 12 IIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIH LE 19 FÉVRIER 1928 |"'""t" L LA SEMAINE COMIQUE UN HOMME VRAIMENT FORT OU L'ART DE TRAVERSER LES RUES 'EXPLORATEUR Théophraste Dupont foulait le sol aride du désert africain. Il se réjouissait d'avoir, en quatre jours, dévpré cent vingt-deux kilomètres. Il se lamentait de n'avoir rien dévoré de plus nutritif. — Ah ! les chameaux ! proférait-il sans cesse. Il déplorait d'avoir négligé de se faire escorter, dans son voyage, par quelques-uns de ces quadrupèdes. Il savait que leur réputation de malignité est controuvée. Ils portent complaisamment, sur leur dos vallonné, des caisses de produits alimentaires. Il demeure possible, au surplus, les conserves épuisées, de transformer en provisions de bouche ces garde-manger ambulants. La tête de chameau à la vinaigrette, le filet de chameau maître-d'hôtel, les pieds de chamsaux aux carottes ne figurent pas quotidiennement sur nos monotones menus européens. Ces plats, cependant, ne lui auraient point semblé méprisables. Le soir du cinquième jour, Théophraste Dupont atteignit une minuscule oasis. Il aperçut un nègre d'une quarantaine d'années, étendu au pied d'un palmier. Il fut sur le point de se précipiter sur lui et de le dévorer tout cru. Une éducation soignée porte toujours ses fruits. Les principes de morale qui lui avaient été inculqués un demi-siècle plus tôt, alors qu'il répondait encore au prénom de Toto, l'empêchèrent d'obéir aveuglément à son appétit. Il songea : — Un homme, dans cette contrée, représente une valeur marchande. Je n'ai pas le droit de manger cet indigène : il n'est pas à moi. Il poussa de profonds soupirs : MAUVAISE (Dessin inédit de ROSSET.) — Cristi, cristi ! Il paraît pourtant diablement bien en chair ! Pourquoi, mon Dieu, un des membres de sa famille n'erre-t-il pas dans ces parages ? J'aurais pu l'acheter !... La Providence ne voulait sans doute point que Dupont périt d'inanition. Il eut la joie de rencontrer, cent mètres plus loin, trois indigènes assis au bord d'une mare - : un adolescent étique, un vieillard déjà émacié, une femme qui semblait coriace. Avec toutes les marques d'une politesse respectueuse, Dupont attira le vieillard à l'écart. Il ne savait en quels termes formuler sa proposition. Il rougit, pâlit, tourna plusieurs fois son casque entre ses doigts. La faim justifie les moyens. Il surmonta ses timidités d'anthropophage inexpérimenté. < ■— Vieillard, confessa-t-il, je souhaiterais manger l'homme qui repose là-bas, à l'entrée de l'oasis, à l'ombre d'un palmier. Il semble appétissant, et mon estomac crie famine. — En vérité, visage blanc, riposta le vieillard sur un ton de reproche, les paroles qui viennent de sortir de tes lèvres minces me permettraient de supposer que tu as perdu la raison ! Ignorerais-tu quelle est la force des liens d'affection qui unissent un père à son fils ? L'homme que tu médites de supprimer de la face de la terre se nomme Rikoko. Rikoko, sache-le, est mon fils, la chair de ma chair, le ' le sang de mon sang ? Théophraste tira un louis de,son gousset. Le vieillard connaissait-il la vaîeur exacte de cette monnaie ? .Sous les rayons du soleil, le jeton métallique brillait. II le considéra longuement avec un intérêt non dissimulé. Il se gratta le front d'un air soucieux. Il conclut : — Verse entre mes mains vingt-quatre autres médailles semblables à celle-ci... vingtquatre, pas une de moins... et Rikoko est à toi. Cinq cents francs. L'explorateur Dupont explora vainement ses poches. Il ne possédait, hélas ! que quarante et un francs quatre-vingts centimes. Il marchanda. Le vieillard le salua sèchement, s'enfonça dans la brousse en grommelant : — Cet étranger est fou ! Consentir un rabais ! Jamais ! J'aime trop mon fils. Un tiraillement d'estomac arracha Dupont à ses réflexions. D'un signe de la main il fit comprendre à l'adolescent étique qu'il serait heureux de l'entretenir en particulier. i— Je désirerais, déclara-t-il au jeune homme d'une voix mourante, manger l'homme que j'ai aperçu là-bas à l'entrée de l'oasis, couché à l'ombre d'un palmier. Il semble appétissant et mon estomac crie impérieusement famine. Il tira de sa poche le louis qu'avait dédaigné le vieillard*- — Pour combien de médailles analogues (Dessin inédit de RED.) m'accorderais-tu l'autorisation que je sollicite ? — Tu me demandes la permission, visage blanc, de manger Rikoko ?... Ignores-tu donc, insensé, quelle est la force des liens d'affection qui unissent un fils à son père ? Rikoko, apprends-le, est mon père. Je lui dois le jour!... J'exige cinq médailles, au moins. Ce sera mon dernier mot. Théophraste Dupont était atterré. La femme qui complétait le groupe familial qu'il avait aperçu en arrivant, était demeurée à terre. Il songea, avec une décourageante, parce qu'indiscutable logique : — Vu les cours du pays, il est douteux que je parvienne plus aisément à conclure le marché avec cette dame. La faim pousse le loup hors des bois. Elle donne aux hommes l'audace. Il se traîna jusqu'aux pieds de la négresse : — L'affaire que j'ai à te proposer, femme, te semblera peu intéressante. De récents mécomptes me l'ont prouvé... Ecoute-moi, cependant, je t'en supplie. Je souhaiterais manger l'homme assis à l'entrée de l'oasis, au pied du palmier. A quelles conditions me le céderais-tu ? — Tu désires manger Rikoko ? Tu ne railles point ?... Non Bon appétit, mon ami, bon appétit ! Garde ta médaille. Tu me permettras même de t'offrir, en souvenir de moi, cet éléganLcoIher de corail. — Merci, merci... Mais, qui es-tu donc, noble étrangère, pour te comporter ainsi ? — M me Rikoko, répondit doucement la négresse, sa femme ! MAX ET ALEX FISGHER. QUERELLE ET VAINES PAROLES — Idiot, imbécile, crétin l Malappris, goujat, abruti l — Je vous serai reconnaisse^ de crier plus fort, je suis très dur d'orei! ' M
munir L£ jg FÉVRIER 1928 "iiiiiiuiliii.iiimiiMilt'ililiiiiiiiiiiiiuiiiii.i ■■iiiiiiiiirïuiiiiiMniiiiii.i 13 iiiiiiiiiinn iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuniii iillliiiiiiitiiiiiiimmiiiiili DIMANCHE-ILLUSTRÉ inK'iii LA GAFFE ■— Quel est donc cet homme si laid ? — C'est mon frère, monsieur ! — Mille excuses, mademoiselle... je n avais pas remarqué la ressemblance !... (Dessin inédit de CHAPERON JEAN.) REGIME SEC Où est votre femme ? Je F ai envoyé chercher une bouteille à la cave ! (Dessin inédit de A. DUBOUT.) UNE AUBAINE — Avec le prix qu'il obtient, c est maintenant un garçon qui a 100.000 francs dans le gosier ! — Mazette ! si je le connaissais, je lui demanderais bien un peu de monnaie ! BIEN DOUEE (Dessin inédit de LA NOE.) Lui. — Vous avez des dispositions pour la peinture. Elle. — Oh ! cher maître, Vous me flattez... A quoi Voyez-vous cela ? Lui. — ... A votre figure ! (Dessin inédit de S.-M. BERT1N.) MUSIQUE D'ENSEMBLE — Je me mouche, les copains continuent; je reprends où je m étais arrêté; j'ai jamais pu les rattraper de toute la soirée, et pourtant je faisais Vite... (Dessin inédit 6oR. LENOTB.) — Om, mon vieux, l'autre jour, je vais, seul, au théâtre; puis, ensuite, au cercle... Il faisait un Vrai temps de chien, pluie, vent, boue, tonnerre, et tout le tremblement... ... me débarrasse de mes habits, les fait sécher, me donne un bon grog bien chaud... Cinq minutes' après, j'étais dans des habits bien secs et ma femme m'allumait un bon cigare... PEREMPTOIRE — Tu es, paraît-il, le seul survivant du naufrage du Sea-Shine. Explique-moi comment ta as fait ? — C'est bien simple, j'avais raté le bateau l (Dessin inédit de G. FRONVAU) RELATIVITÉ — Hector, tu n'es pas galant 1 Ah l je vcis ( » " — I Ô— ..... . jy. " " >^ ' ■ l d J GOSSES TERRIBLES Tu vas pas bien que je ne tiens pas beaucoup de place dans monsieur ? ] a ïîrthe, maman... hem, ta .vie ! (Dessin inédit de LA NOE.) Mais non !... pourquoi cette question ? — Pasque c matin, elle disait: "Y a encore cet ahuri c;«< va venir "nous taper" à dîner !" -. Je rentre chez mm à quatre heures du matin, crotté, sale, trempé, d'une humeur noire... Eh bien ! ma douce petite femme m'attendait, elle m't gentiment... ... Hein, mon Vieux, comment la trouvez-vous, ma femme ? — Et vous, mon cher, comment avez-vous trouvé, ce soir-là, sa nouvelle robe ? 6W
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