AUTEURS LATINS - latin, grec, juxta
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2 argument analytique<br />
mieux. Enfin, dans la nuit du 6 au 7, Catilina réunit ses complices<br />
chez le sénateur P. Léca, l’un d’eux, et là furent résolus le meurtre de<br />
Cicéron, l’incendie de Rome, le soulèvement de l’Italie et le départ<br />
de Catilina pour le camp de Fésules. Au point du jour, les assassins<br />
se présentèrent chez Cicéron, dont la porte resta fermée. Aussitôt le<br />
consul convoqua le sénat dans le temple de Jupiter Stator. Catilina s’y<br />
rendit, soit pour rassurer ses complices, soit pour détourner les soupçons.<br />
Lorsqu’il entra, tous les sénateurs s’écartèrent à son approche et<br />
laissèrent vide la partie de l’enceinte où il alla se placer. C’est en ce<br />
moment que le consul, s’abandonnant à son indignation, lui adressa<br />
la harangue connue sous le nom de Première Calilinaire. Catilina répondit<br />
par quelques paroles, hypocrites et suppliantes d’abord, puis<br />
menaçantes à la fin, rentra furieux dans sa maison et quitta Rome, la<br />
nuit même, pour aller rejoindre Mallius et son armée.<br />
I. Tous les desseins de Catilina sont connus ; s’il vit encore, il ne le<br />
doit qu’à l’indulgence du consul.<br />
II. Cicéron n’a pas fait usage des pouvoirs sans bornes dont il est<br />
armé depuis vingt jours, mais sa vigilance suit partout le coupable.<br />
III. Le consul sait tout, a tout prévu, tout annoncé.<br />
IV. Il rend compte de la réunion nourne des conjurés chez le<br />
sénateur Léca, des discours qu’on y a tenus, des plans qu’on y a formés.<br />
Catilina ne le démentira point.<br />
V. Que Catilina se retire avec ses complices, qu’il cesse de mettre<br />
plus longtemps la patrie en danger, qu’il se rende en exil.<br />
VI. Quel charme peut le retenir dans une ville où tous les citoyens<br />
le craignent et le méprisent ?<br />
VII. Le sénat lui a manifesté toute son horreur. La patrie elle-même<br />
le conjure de s’éloigner.<br />
VIII. Catilina a demandé une surveillance dont aucun citoyen<br />
honnête n’a voulu se charger ; il demande au sénat un arrêt que le<br />
silence même des sénateurs prononce assez clairement.<br />
IX. Cicéron est prêt à braver tous les dangers pour le salut de<br />
la patrie. Poursuivi par la haine s’il exile Catilina, la gloire l’attend,<br />
au contraire, si Catilina va rejoindre son armée, comme il paraît s’y<br />
dioser.<br />
du premier discours contre catilina. 3<br />
X. Qu’il aille donc où l’appelle sa perverse nature ; qu’il poursuive<br />
ces desseins auxquels l’ont préparé des travaux si vantés.<br />
XI. Mais la patrie s’oppose à cette indulgence, et reproche au<br />
consul sa faiblesse ; la loi veut que Catilina périsse ; en ne l’exécutant<br />
pas, Cicéron encourt la haine de tous les bons citoyens.<br />
XII. Il n’aurait pas hésité à frapper ; mais on refuse encore de croire<br />
à cet horrible complot, et la mort de Catilina ne débarrasserait Rome<br />
que du seul Catilina, tandis que son départ la délivrera de tous les<br />
conjurés.<br />
XIII. Que tous les méchants aillent chercher en Étrurie la punition<br />
de leurs forfaits. Que Jupiter sauve Rome et frappe les sacrilèges.