Bastiat, Frédéric (1801-1850). Oeuvres complètes de Frédéric ...

Un aiit:içonismc radical existe entre le \.eiidcur et l'actic-
tcur l .
Celui-li désire que l'objet du marché soit rare, peu offeri,
i un prix élevé.
Celui-ci le sonhaite abondant, très-ollfert, à bas prix.
Les lois, qui devisaient être au moins neutres, prennent
parti pour le vendeur contrc l'acheteur, pour le producteur
contre le consonimateur, pour la clierté contre le bon mar-
ché 2, pour la disette contic Fabondance.
Elles agissent, sinon intentionnellement, du moins logi-
quement, sur cette donnée : Une nation est riche quand elle
manque de tout.
Car clles disent : C'est le producteur qu'il faut favoriser ci1
lui assurant un bon placemcnl dc son produit. Pour cela,
il faut en élever le prix; pour en élever le pris, il faut en res-
treindre l'ogre; et restreindre I'oEre, c'est créer la disette.
Et voyez :je suppose que, dans le monient actuel, où ces
lois ont toute leur force, on fasse un inventaire complet, non
en valeur, niais en poids, mesures, volumes, quantités, do
tous les objets existants en France, propres à satisfaire les
besoins et les goiits de ses habitants, blés, viandes, draps,
toiles, combustibles, denrées coloniales, etc.
Je suppose encore que l'on renverse le lendemain toutes
les barrières qui s'opposent à i'introductiqn en Franco des -
produils étraiigers.
Enfin, pour apprécier le résultat de cette réforme, je siip-
1 L'auteur n rectifid les termes de cette proposition dalis un ouvragc
postérieur. Voir llarnzontes économzques, chap. XI.
(Note de i'édileur.)
9 Kous n'avoiis pas en français iiii substaiitif pour exprimer I'idde
opposée à celle de che-té (clieapiicss). Il est assez remarquable que l'ins-
tinct populaire exprime cette id& par cette periphrase : m,irchd asnntn-
geux, hm marche. Les prohibitionistcs devraient bien réformer cette
locution. Elle implique tout un systSme Jcoiioiiiiqiie opposS a11 leur.