Bastiat, Frédéric (1801-1850). Oeuvres complètes de Frédéric ...

EGAI,ISER LES CONI)ITIONS DE ~noouc~iox. h 1
J'ai pris mes exemples dans les inventions hiimaines.
I'arlons maintenant des avantages nattirels.
Dans toril produit, la nature et i'liomme concourent. Mais '
lit part d'uiilit6 qu'y met la nature est toujours gratuite. Il
ii'y a que cette portion d'utilité qui est due ail travail htimain
qui fait l'objet de l'échange et par conséquent de la réinunération.
Celle-ci varie sans doutc beaucoup à raison de
l'intensité du travail, de son habileté, de sa promptitude, de
son A-propos, du besoin qu'on en a, de l'abscncc momentanée
de rivalit6, etc., etc. Alais il n'en est pas rtloios srsi, en
principe, qLe le concours des lois naturelles appartenant à
tous,. ri'rn~re pour rien dans le prix du produit.
Eous ne pajons pias l'air respiriible, quoiqu'il nous soit si
,&/?le que, sans lui, nous ne saririoiis vivre dcux minutes.
Xous ne le payons pas néanmoins, parce que la natiirc nous
le fournit sans I'intervciltion d'aucun travail Iiiimain. Que si
nous voulons séparer iin des gaz qui. le composent, par
cxeinple, pour faire ilne expérience, il faut nous donner une
~~eine, ou, si noils la faisons prendre à un aiitre, il fiiut lui
sncrifier one peirir: équivalente que nous aiirons mise dans
un autre produit. Par où l'on voit que l'échange sopère
critre des peines, des efforts, des travaux. Ce n'est véritablement
pas le gaz oxygène que je paie, piiisqu'il est partout à
.in2 dispositioii, mais le travail qu'il a fallu accomplir pour
le dégager, travail qui m'a Cté épargné et qu'il faut bien que
je rcstitue. Dira-t-on qu'il y a autre chose à pauei:, des dépenses,
des n~atériaux, des appareils ? mais encore, dans
ces clioses, c'est du travail que je paie. Le prix de la liouille
'employée représente le iravail qii'il a fallu faire pour I'ex-
* trilire el la transporter. .
Nous ne payons pas la IumiBre du soleil, parce que la
liiiture nous la prodigue. Mais noils payons celle dii gaz, dii
suif, de l'huilc, de la cire, parce qu'il y a ici un tra\.ail Iiuiiiain
à r6munérer ; et remarquez que c'est si bien au travail