Bastiat, Frédéric (1801-1850). Oeuvres complètes de Frédéric ...

III. -' EFFORT, RÉSIJLTAT.
Nous venons de voir qu'entre nos besoins et leur satis-
faction s'interposent des obstacles. Nous parvenons à les
vaincre ou à les affaiblir par I'einploi de nos facultés. On
peut dire d'ciiie manière très-gén6rale que I'industrieest un
effort suivi d'un résultat.
Alais sur quoi se mesure notre bien-être, notre ricliessc !
Est-ce sur le réso1t:it de l'effort? est-ce sur l'effort lui-mênie?
- II existe toujoiirs un rapport entre l'effort employ6 et le
résultat obtei-iu. - Le progrès consiste-t-il dans I'accrois-
sement relatif du second ou di] premier terme de ce rap-
port ?
Lcs deux tli6ses ont été soutenues ; elles se partagent, en
économie politiquc;le domaine de l'opinion.
Selon le premicr système, la richesse est le résultat di1
travail. Elle s'accroit h mesure que s'accroit le rapport du
résul/at à Z'efrort. La perfection absolue, dont le type est
en Dieu, consiste dans l'éloignement infini des deux termes,
en ce sens : cnQrt nul, résultat infini.
Le second professe que c'est ,l'effort lui-m@nie qui con-
stitue et mesure la ricllesse. Progresscr, c'est accroître le
rapport dc: l'effort au résultat. Son idéal peut être repré-
senté par l'en'ort à la fois éternel et stérile de Sisyphe'.
Naturellement, le premier accueille tout ce qui tend à di-
minuer la peine et à augmenter le produit : les puissantes
machines qui ajoutent aux forces de l'homme, i'écbange
qui permet de tirerun meilleur parti des agents naturels dis-
tribués à diver$es mesures sur la surface du globe, l'intelli-
4 Par ce motif, nous prions le lecteur de iious excuser si, pour 3blG-
ger, nous ddsigiions dans la suite ce systhrne sous le nom de SLF?/-
phisrne.
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