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Namibie: une tradition de résistance populaire - L'Etoile Rouge

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précé<strong>de</strong>nte, entreprenait d'asservir le peuple grâce à toute <strong>une</strong><br />

réglementation <strong>de</strong> caractère répressif. Le coup le plus sordi<strong>de</strong> fut porté<br />

en 1922: alors que <strong>de</strong> vastes zones <strong>de</strong> bonnes terres à pâture se<br />

trouvaient encore libres, le régime faisait connaître ses projets <strong>de</strong><br />

constitution <strong>de</strong> "réserves indigènes": les Namas se voyaient<br />

attribuer <strong>une</strong> surface à peine plus étendue que la misérable portion<br />

qui leur revenait en vertu <strong>de</strong>s "traités allemands" et les Hereros<br />

recevaient en partage <strong>de</strong> vastes étendues désertiques <strong>de</strong> "Sandveld",<br />

cette région même <strong>de</strong> l'Omaheke où la fleur <strong>de</strong> leur peuple avait<br />

péri lors <strong>de</strong> la guerre d'indépendance.<br />

Au cours <strong>de</strong> la première décennie <strong>de</strong> la colonisation sud­africaine<br />

(1914­1925), toute la <strong>Namibie</strong> fut en effervescence. Dans le nord,<br />

le roi kwanyama Mandume bénéficiait d'un tel prestige que les<br />

Portugais et les Sud­Africains n'eurent <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> se débarrasser<br />

<strong>de</strong> lui; ce qu'ils firent <strong>de</strong> concert en 1917. Dans la zone centrale<br />

du pays, les Hereros narguaient l'autorité <strong>de</strong>s colons et <strong>de</strong> la<br />

police coloniale, et reprenaient possession <strong>de</strong> leurs terres<br />

ancestrales.<br />

L'influence <strong>de</strong>s missionnaires se dissipait alors qu'on<br />

assistait à la renaissance <strong>de</strong>s feux sacrés. Afin <strong>de</strong> préserver les<br />

<strong>tradition</strong>s <strong>de</strong> leur <strong>résistance</strong> épique à la toute­puissance <strong>de</strong><br />

l'impérialisme allemand les Hereros constituèrent avec soin <strong>une</strong><br />

organisation <strong>de</strong> caractère militaire, utilisant d'<strong>une</strong> manière<br />

significative les gra<strong>de</strong>s et les uniformes allemands.<br />

Samuel Maharero mourut en exil au Botswana et fut enterré le 26 août<br />

1923 à Okahandja, dans le tombeau <strong>de</strong> ses ancêtres Maharero et<br />

Tjamuaha. L'anniversaire <strong>de</strong> son enterrement a été <strong>de</strong>puis lors marqué,<br />

tous les ans, par <strong>une</strong> gran<strong>de</strong> para<strong>de</strong> militaire donnant l'occasion aux<br />

Hereros <strong>de</strong> commémorer leurs <strong>tradition</strong>s guerrières. C'est à cette<br />

même date que, 43 ans plus tard, en 1966, le mouvement <strong>de</strong><br />

libération nationale <strong>de</strong> la SWAPO déclenchera la lutte armée en vue<br />

<strong>de</strong> libérer la <strong>Namibie</strong> du joug colonial.

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