Namibie: une tradition de résistance populaire - L'Etoile Rouge
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épression <strong>de</strong> toute activitépolitique anticolonialiste faisait<br />
constamment la démonstration <strong>de</strong> lanécessité <strong>de</strong> la lutte armée<br />
révolutionnaire. C'est ce problème, plus que tout autre, qui<br />
servait <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong> touche pour juger, d'<strong>une</strong> part, <strong>de</strong>s autres<br />
groupes qui s'affirmaient anticolonialistes et, d'autre part, <strong>de</strong>s<br />
collaborateurs tribaux du régime dans les réserves et les<br />
bantoustans dont la défense à tout crin du colonialisme sudafricain<br />
éveillait particulièrement la haine du peuple opprimé par<br />
eux.<br />
Lors du procès intenté en juillet et août 1969 à <strong>de</strong>s<br />
combattants <strong>de</strong> la liberté, le premier à se dérouler à Windhoek, la<br />
foule qui se pressait dans les galeries réservées au public<br />
témoignait bien <strong>de</strong> l'intérêt que les Noirs éprouvaient pour le<br />
déroulement <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> libération ; c'est si vrai que le<br />
procès suivant, qui eut lieu en 1970, se déroula à huis clos.<br />
Le passage à la lutte armée, combiné au renforcement <strong>de</strong><br />
l'oppression, à changea les conditions <strong>de</strong> la mobilisation<br />
politique, à l'intérieur comme à es l'extérieur <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>s<br />
combats. Jusqu'en 1966, la SWAPO continuait à es fonctionner au<br />
grand jour avec <strong>de</strong>s branches locales et <strong>de</strong>s dirigeants connus. Mais<br />
la multiplication <strong>de</strong>s arrestations <strong>de</strong> dirigeants, suivies <strong>de</strong> leur<br />
incarcération ou <strong>de</strong> leur assignation à rési<strong>de</strong>nce, notamment après<br />
les premières attaques <strong>de</strong>s guérilleros, mit un frein au<br />
développement du travail politique dans le pays.<br />
En outre, l'interdiction à partir <strong>de</strong> 1963 <strong>de</strong> tenir <strong>de</strong>s réunions publiques<br />
mit un terme au moyen principal <strong>de</strong> mobilisation et d'information <strong>de</strong>s<br />
masses. Après la décision <strong>de</strong> la Cour internationale <strong>de</strong> Justice <strong>de</strong><br />
juillet 1966, le régime appliqua progressivement à la <strong>Namibie</strong> la<br />
législation sudafricaine en matière <strong>de</strong> sécurité. C'est pourquoi la<br />
SWAPO fut <strong>de</strong> plus en plus contrainte d'agir dans la clan<strong>de</strong>stinité.<br />
Mais même après 1966, le régime n'a pas osé interdire<br />
officiellement le parti. Aussi la SWAPO a continué à exploiter<br />
toutes les possibilités qui lui étaient données <strong>de</strong> fonctionner