Namibie: une tradition de résistance populaire - L'Etoile Rouge
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fidèles hereros restèrent attachés à l'église missionnaire, la<br />
rupture étant un mouvement parti du peuple et bénéficiant <strong>de</strong><br />
l'appui <strong>de</strong> ses chefs <strong>tradition</strong>nels, en vue d'harmoniser la religion<br />
adoptée avec les aspirations culturelles et politiques <strong>de</strong> cette<br />
ethnie. "Nous savions que notre église appartenait au peuple. Cela<br />
nous réconfortait. Cette église ne venait pas d'Europe, elle était<br />
née sur le sol d'Afrique. C'est <strong>une</strong> église <strong>de</strong>stinée à la population<br />
autochtone d'Afrique."<br />
Ebranlée par ces coups décisifs, la Société missionnaire rhénane<br />
entreprit enfin <strong>de</strong> se "décoloniser". Sous l'influence pressante <strong>de</strong><br />
l'Allemagne, elle fut contrainte d'accor<strong>de</strong>r l'autonomie interne à<br />
ses églises qui <strong>de</strong>vinrent l'Evangeliese Lutherse Kerk (ELK). Dix<br />
années après, cette église était <strong>de</strong>venue complètement indépendante.<br />
Dans l'Ovamboland, la Société missionnaire finlandaise avait réussi<br />
à se préserver <strong>de</strong> ces mouvements <strong>de</strong> sécession en favorisant l'accès<br />
<strong>de</strong>s Noirs au ministère (les sept premières ordinations eurent lieu<br />
en 1925, et en 1942, on comptait 31 pasteurs noirs exerçant leur<br />
ministère). En 1956, la mission <strong>de</strong>vint indépendante sous le nom <strong>de</strong><br />
Evangeliese Lutherse Owambokavangokerk (ELOK). En 1960, son<br />
syno<strong>de</strong> élisait son premier évêque noir, le Révérend Leonard Auala qui<br />
a joué et continue à jouer un rôle important dans la lutte <strong>de</strong><br />
libération.<br />
Grâce à ses ressources financières et humaines supérieures, l'ELK<br />
réussit à surmonter sa pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise et à reprendre son<br />
importance. Après le premier mouvement d'enthousiasme, les églises<br />
indépendantes nama et herero entrèrent dans <strong>une</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déclin<br />
et <strong>de</strong> division, à mesure que l'énergie du peuple et <strong>de</strong> ses chefs se<br />
concentrait progressivement dans la lutte pour la libération<br />
nationale. Dès 1956, <strong>de</strong>s pasteurs hereros <strong>de</strong> la Société<br />
missionnaire rhénane s'étaient opposés à la formation d'<strong>une</strong> église<br />
herero indépendante et cela pour <strong>une</strong> raison <strong>de</strong> principe: "Nous<br />
sommes <strong>une</strong> seule église, dans un pays unique, situé au sein <strong>de</strong> tous<br />
les peuples noirs." En 1963, les <strong>de</strong>ux églises ELOK et ELK