Bourse régionale d'Abidjan : en hausse de 75 ... - Les Afriques

BOURSE
Les principales valeurs de
l’AI40 ont réagi aux bruits
d’acquisition, aux anticipations
sur les résultats et aux
différents calculs des investisseurs.
Focus.
Page 8
Sudatel prépare des acquisitions
sur le marché nigérian.
Page 12
BANQUES, ASSURANCES
Cameroun : la restructuration
bancaire engagée il y a une
quinzaine d’années a débouché
sur une surliquidité bancaire
de 1600 milliards FCFA.
Page 5
Afrique du Sud : la Reserve
Bank rehausse ses taux d’intérêt.
Page 5
Les Etats peinent à trouver un
gouverneur à la BCEAO.
Page 15
Pour Wincor Nixdorf, le guichet
automatique ne doit pas
se limiter au retrait de cash.
Page 18
MATIERES PREMIERES
La flambée des cours du
pétrole est propice à tous les
fantasmes sur les énergies
alternatives.
Page 15
ENTREPRISES ET MARCHÉS
La Tunisie veut mettre EADS et
Dassault sur son dépliant.
Page 3
Air CEMAC en piste.
Page 3
Saint Gobain s’invite en rénovateur
industriel en Algérie.
Page 13
L’industrie algérienne de la
bière s’inquiète.
Page 14
Industrie ferroviaire : « il jouer
le jeu du transfert de compétences
».
Page 14
ECONOMIE
La douane ivoirienne contribue
aujourd’hui, à environ 40% au
budget de l’Etat ivoirien.
Page 17
Le Burkina se dote de centres
de gestion agréés pour faire
sortir les PME de l’informel.
Page 15
Le « codeveloppement » aura
son fonds d’investissements.
Page 19
Les ravages de la petite corruption
au quotidien.
Page 20
POLITIQUE
Wade : le syndrome de fin
de règne.
Page 21
Iran : Dark Vador trahi par
ses espions.
Page 23
www.lesafriques.com
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 9 : 13 au 19 décembre 2007
Bourse régionale d’Abidjan :
en hausse de 75% depuis
le début de l’année
La BRVM poursuit une tendance
ascendante depuis le mois de mars
2007, avec une hausse importante des
indices et un accroissement conséquent
des volumes. La place commune
à tous les pays de l’Union
monétaire ouest-Africaine a enregistré
une hausse de 75% depuis le début
de l’année. Un bon score au regard des
performances exceptionnelles de l’année
2006. Forte de ses acquis, la place
africaine veut désormais renforcer sa
présence dans le marché de financement
du continent en devenant un
passage obligé pour les opérations de
privatisations des entreprises publiques
et pour les stratégies de gestion
des institutionnels (assurances, banques,
caisses de retraite, télécoms), lesquels
peuvent à travers la BRVM,
obtenir de meilleurs placements et de
meilleures valorisations. Autant de
priorités ins
crites dans
l’agenda de Jean
Paul Gillet, président
du
conseil d’administration
de la BRVM.
Sommet Afrique-UE : le
Darfour peut attendre
Poignée de main entre Louis Michel et Paul Kagame.
Alger et Paris s’échangent des « vérités »
Les Algériens souhaitent voir
les entreprises françaises
prendre des risques sur toute
la chaîne de valeur des
hydrocarbures. Et pas seulement
« vendre » des usines
dans l’aval pétrolier. C’est le
décryptage que l’on peut
faire suite à la visite de
Nicolas Sarkozy en Algérie.
Une visite sanctionnée par
une « moisson » de contrats,
notamment dans le secteur
de l’énergie. Entre autres la
reconduction des accords de
livraison de 10 milliards de
m 3 de GNL jusqu’en 2019,
qui offre une garantie substantielle
d’approvisionnement
à la France et, pour l’Algérie,
au prix courant, des recettes
annuelles de 2,5 milliards
d’euros. L’accord conclu
dans le domaine nucléaire
permet aux Français de rester
dans la course face aux
Américains et aux Russes,
sans avantage particulier.
Entretien
en page 9
Plus de 500 ans après l’établissement des premiers
comptoirs commerciaux en Afrique,
l’Europe s’essaye à de nouvelles relations avec ce
continent. Le sommet Europe-Afrique, tenu au
Portugal, en terre de Magellan, les 7 et 8 décembre
dernier, après quatre ans de retard, devrait
marquer une nouvelle ère. Au vu des conclusions
de cette grande messe qui a rassemblé 73
dirigeants, la symbolique des droits de l’homme
a finalement pris moins de place que les préoccupations
économiques. L’Europe cherche à
réduire un déficit commercial de 35 milliards
d’euros vis-à-vis de son « désormais partenaire »
et, partant, à réduire l’influence de l’ogre chinois.
De l’autre côté, l’Afrique cherche à mieux monnayer
ses matières premières en faisant jouer la
concurrence. Le Darfour peut attendre.
Lire en page 3
Lire en page 12
La BRVM regroupe les places financières de l’Afrique de l’Ouest.
Ecobank progresse de
64% en une année
Mandé Sidibé, président du
groupe Ecobank.
Le renforcement de la banque
de détail en 2007 a permis à la
plus panafricaine des banques
de porter son total dépôt à
plus de 72% à la fin du troisième
trimestre. Le total bilan
Attijariwafa Bank lance une offre
pour les PME
« Mechari » est un nouveau
produit de financement
pouvant aller jusqu’à
15 ans avec une flexibilité
au niveau des taux.
Attijariwafa Bank espère
ainsi étoffer son portefeuille
de la clientèle corporate
et se positionner
dans un secteur où la
concurrence est très forte.
Les offres des banques
marocaines en produits
d’investissements se sont
multipliées cette année.
L’encours global des crédits
à l’économie atteint
400 milliards (+23%), progressant
plus vite que les
ressources bancaires, lesquelles
atteignent tout de
même 510 milliards de dirhams
à la fin octobre.
Lire en page 7
a progressé de 64% sur une
année glissante, s’établissant à
4,96 milliards de dollars. Les
autres compartiments du
bilan d’Ecobank dénotent
aussi des performances élevées
au terme de ce troisième trimestre.
Ainsi, le résultat avant
impôts du groupe a atteint
118,9 millions de dollars, en
amélioration de 41%. Le résultat
net s’élève quant à lui à 78,6
millions de dollars, en évolution
de 51% sur la période.
L’annonce de ces résultats du
3 e semestre 2007 intervient au
moment où la banque fête sa
vingtième implantation dans
un pays africain.
Lire en page 7
L’or à son plus haut
niveau depuis 28 ans
Au début du mois de novembre,
le cours de l’or a
dépassé les $ 845 l’once,
du jamais vu depuis 28 ans !
S’il s’est depuis un peu
replié, il fluctue autour de
$ 780 et 800 et demeure
attractif. Cette reprise suscite
des investissements en
Afrique de l’Ouest et plusieurs
projets sont en phase
de lancement. Lire en page 11
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.

2
AFRIQUE
DU SUD
Le déficit commercial de
l’Afrique du Sud a atteint 2,2
milliards $ en octobre du fait
de la hausse des importations
de pétrole. Les données économiques
enregistrées à la fin
novembre sont jugées « négatives
», confirmant les perspectives
de la détérioration de
l'inflation, notamment à
cause de la hausse des prix des
produits alimentaires.
La Banque centrale sud-africaine
a finalement décidé de
porter le taux d’intérêt à 11%,
soit un demi pour cent de
plus que prévu, à cause de la
détérioration du niveau de
l’inflation. De son côté, la plus
grande banque de détail
d’Afrique du Sud, l’Absa, a
relevé son taux préférentiel à
14,5%. Les autres grandes
banques devraient en faire de
même.
Nationwide Airlines risque
la faillite si sa flotte maintenue
au sol plus longtemps
encore. La mesure a été
prise par l’autorité sud-africaine
de l’aviation civile
(CAASA) il y 4 semaines,
après la chute d’un moteur
d’un Boeing 737-200 appartenant
à Nationwide
Airlines, au moment de son
décollage de Cape Town. La
CAASA estime que la compagnie
ne satisfait pas aux
conditions de sécurité
nécessaires.
Les travailleurs de quelque
700 mines sud-africaines
étaient en grève le 4 décembre
pour protester contre les
mauvaises conditions de
sécurité. Près de 200 morts
ont été enregistrés cette
année. En 2006, les mines
sud-africaines ont généré 35
milliards d’euros.
Les ventes de véhicules en
Afrique du Sud ont chuté de
13,8% en novembre, la plus
importante baisse depuis plus
de cinq ans. Les relèvements
successifs des taux d'intérêt
ont eu pour effet de freiner les
dépenses de consommation.
47 707 véhicules ont été vendus
en novembre contre
55 354 en 2006. En moyenne,
les ventes de véhicules ont
baissé de 9,2% dans les 11
premiers mois de 2007, comparé
à la même période l'année
dernière.
ALGÉRIE
La filiale internationale de
Sonatrach (Sipex) se lancera
dans l’exploration de 4 blocs
(d’une superficie totale de
20 197,74 km 2 ) du bassin
Taoudenni Mauritanie, en
partenariat avec la Société
mauritanienne des hydrocarbures
(SMH). La compagnie
s’engage, sur une période initiale
d’exploration de trois
ans, à mener des travaux de
géologie et de géophysique
d’un montant de 2 millions $
US. Deux autres périodes
optionnelles de 3 ans chacune
sont également prévues.
2 milliards de dinars (environ
30 millions $ US ) ont été
dégagés pour la réalisation de
1000 km, d’ici fin 2008, de
routes dans la wilaya d’Illizi
(extrême sud-est du pays), au
titre des Programmes de
développement des régions
du sud (PDRS). Ces routes
permettront de désenclaver
plusieurs localités de cette
wilaya aux reliefs escarpés.
Le Français Saint-Gobain, via
sa filiale BPB Placo, a racheté
l'Entreprise de plâtre et dérivés
(EPD) de Biskra (420 km
au sud d'Alger) pour un
montant de 8,89 millions $.
L’usine, qui dispose d’une
capacité de 30 à 50 000 tonnes,
a réalisé un chiffre d'affaires
d'un million d'euros en
2006. La modernisation des
installations devrai augmenter
ses capacités de production
à 120 000 tonnes à l'horizon
2010. Pour rappel, Saint-
Gobain a acquis, début 2006,
66% du capital de la société
algérienne CM Gypso de
Bouira (120 km au sud-est
d'Alger).
Pour 1 milliard d’euros, Total
réalisera une usine de vapocraquage
d’éthane à Arzew.
Le consortium Alstom-
Orascom Construction réalisera,
pour 1,3 milliard d’euros,
une centrale à cycle combiné
de 1200 MW à Terga
(Aïn Témouchent). Pour 721
millions d’euros, Alstom a
également signé deux
contrats pour la construction
de deux tramways à Oran et
Constantine.
La Régie autonome des transports
parisiens (RATP) a
signé un contrat de 111 millions
d’euros pour l'exploitation
et la maintenance du
futur métro d'Alger.
Le groupe EGIS a décroché
un accord de maîtrise d'ouvrage
d'un tronçon de l'autoroute
est-ouest algérien pour
le montant de 77 millions
d'euros.
Pour 68 millions d'euros,
Thales a signé avec Sonatrach
un contrat pour la sécurisation
des oléoducs de la région
d’Arzew.
L’Algérie et la France ont
signé un accord de coopération
dans le nucléaire civil.
Près d’un million de touristes
algériens ont séjourné en
Tunisie au cours de l'année
2006, selon Abdeslam
Ezzermati, de l'Office national
du tourisme (ONT - Tunisie).
Le gouvernement prépare un
projet de décret introduisant
de nouvelles mesures dans la
vente de voitures neuves. Ces
mesures concernent principalement
les normes de qualité,
de respect de l'environnement
et de sécurité, de délais
de livraison du véhicule, et du
versement à la commande.
Les concessionnaires automobile
disposeront de 18
mois pour s'y conformer.
ANGOLA
Au cours des prochaines
années l’Angola va construire
cinq universités, qui viendront
s'ajouter aux 10 universités
privées et l’unique université
publique (Université
Agostinho Neto). Erigées
dans les provinces de Cabinda
(nord), Huila (sud), Huambo
(centre), Benguela (littoral-
centre) et Lunda-Norte (est),
elles débuteront, dans une
première phase, par des cours
de médecine avec l'appui
de spécialistes cubains.
L'Enseignement supérieur a
bénéficié d’une enveloppe de
245 millions de dollars dans le
budget de l'Etat pour 2008.
BÉNIN
Le gouvernement américain a
octroyé au Bénin une subvention
de 13,654 millions de
dollars pour appuyer les programmes
de développement.
Quatre millions de dollars de
cette subvention sont destinés
à l’éducation.
La Société financière internationale
envisage de doter le
Bénin et le Sénégal d’une
« boîte à outils » destinée à
faciliter l’accès des petites et
moyennes entreprises (PME)
aux informations et à la formation
sur les affaires. La
boîte à outils sera lancée
durant le premier semestre de
2008 simultanément dans ces
deux pays, avec un site web
pour faciliter l’accès à l’information
utilitaire et à la formation.
Face à la flambée généralisée
des prix des produits de
grande consommation, le
gouvernement béninois a
décidé de renoncer à certaines
taxes douanières. Cette
mesure concerne en particulier
les produits importés
comme le blé, la farine, le riz,
le lait, le sucre, les matériaux
de construction, et même les
produits pétroliers. Quant
aux produits locaux, le gouvernement
a débloqué 480
millions FCFA à l’Office
nationale pour la stabilisation
des produits agricoles, pour la
constitution de stocks tampons
de produits vivriers
(maïs, sorgho…).
BURKINA-FASO
La subvention étatique à la
presse privée burkinabée passera
à 250 millions de francs
CFA à partir de 2008.
Octroyée pour la première
fois en 1999, elle était de 100
millions FCFA, puis 150 millions
FCFA en 2003, avant
d’atteindre 200 millions en
2006.
Le Burkina-Faso lance un
porte-monnaie électronique.
Pas besoin d’avoir un compte
bancaire pour disposer de
cette carte Visa prépayée et
rechargeable soit par les services
compétents, soit de carte à
carte via Internet. Après chaque
opération, une alerte
SMS est envoyée sur le portable
du consommateur. Le
coût d’achat de la carte sans
crédit est de 20 000 et 30 000
FCFA. Une gamme de cartes,
Bleu, Argent, Elite ou Or sera
mise à la disposition de la
clientèle (seules deux premières
sont disponibles actuellement).
CAMEROUN
Le Cameroun a désigné
le consortium Linkstone
Capital-Ernst & Young
Coporate Finance-Gide
Loyrette Nouel-Aerogestion
comme conseiller pour la pri-
CONDENSÉ
vatisation de Cameroon
Airlines Corporation
(CAMAIRCO). La mission
du consortium est de mener
une politique marketing pendant
l’évaluation des offres et
les négociations jusqu’à la privatisation
de la compagnie,
qui a été mise au régime scission-liquidation-privatisation
en septembre 2006.
La China National Machinery
and Equipment Corporation
(CMEC) s’est portée candidate
pour la construction du
« Grand stade Paul Biya » à
Yaoundé, pour un montant
de 272,212 milliards FCFA
(environ 2,3 milliards d’euros).
Cette infrastructure
comprendra, entre autres, un
hôtel 3 étoiles de 200 lits, une
piscine olympique, des stades
(basket-ball, volley-ball,
handball), 2 courts de tennis,
un centre médical, un gymnase
de 3500 places et un dortoir
de 10 000 lits. L’offre chinoise
comprend également la
construction d’une dizaine de
stades de 15 000 à 20 000 places.
CONGO
Le Chinois Huawei technologies
va aider le Congo à la
mise en œuvre du projet de
couverture nationale en télécommunications.
Rappelons
que Huawei, un des grands
équipementiers mondiaux
des télécommunications, a
déjà réalisé des travaux
de télécommunications à
Pointe-Noire avec l'opérateur
Warid Télécom, qui entend
lancer ses activités dans quelques
semaines en République
du Congo.
CONGO RDC
Les hommes d’affaires et
industriels tunisiens à la
conquête du marché congolais.
Une cinquantaine d’entre
eux ont fait le voyage avec
le secrétaire d’Etat au
Commerce et à l’Artisanat,
Salaheddine Makhlouf, pour
trouver des opportunités
d’investissements en RDC.
La FAO appuiera le gouvernement
congolais dans son programme
de promotion, d'extension
et d'intensification de
la culture du manioc, afin de
réduire la faim en République
démocratique du Congo
(RDC).
La Commission européenne
a annoncé l’octroi de 561 millions
d'euros au titre du 10 e
Fonds européen pour le développement
(FED) pour les
années 2008 à 2013. La CE
insiste cependant sur la nécessité
d'une bonne gouvernance.
A ce montant s'ajoutent
près de 40 millions d'euros
d'aide humanitaire
annuelle destinée au Congo.
La RDC souhaite obtenir la
qualification de « pays pauvre
et très endetté » (PPTE) pour
pouvoir demander l’allègement
de sa dette extérieure
estimée à 11,5 milliards de
dollars.
CÔTE D'IVOIRE
La Côte d’Ivoire lance un plan
d’urgence pour sauver la
filière coton. La démarche
comprend aussi bien la sensibilisation
et la remobilisation
des producteurs que l’organisation
d’assises du coton, en
associant les bailleurs de
fonds, et une journée cotonnière
nationale. Le gouvernement
étudie même la possibilité
de rehausser le prix du kg
de coton au-delà des 150
FCFA. On attribue à la mauvaise
qualité des semences la
baisse du rendement moyen
tombé à 750 kg/ha lors de la
campagne 2006-2007, contre
1200 à 1400 kg/ha dans les
années précédentes.
Les producteurs de cacao en
Côte d'Ivoire (40% de la production
mondiale) protestent
contre la cherté des taxes à
l'exportation et les bas prix
payés à la ferme. La taxe à l'exportation
en Côte d'Ivoire est
de 220 FCFA (0,50 dollar US)
le kg de cacao, alors que les
prix payés à la ferme varient
de 335 à 475 FCFA.
La Société des transports
d’Abidjan (Sotra) a fait son
entrée en bourse à la suite de
l’emprunt obligataire, lancé
en mai dernier, qui a permis
de mobiliser 10,2 milliards
FCFA sur le marché financier
régional de l’Union économique
et monétaire de l’Afrique
de l’Ouest (UEMOA), remboursable
en 2012, avec un
taux d’intérêt de 6,8%. Grâce
à cette émission, la Sotra
pourra mettre en œuvre ses
projets de modernisation de
l’exploitation dont un nouveau
système de billettique,
l’acquisition d’autobus neufs,
la construction de 10 bateaux
bus, et la construction de
nouvelles gares lagunaires.
DJIBOUTI
Une mission du FMI a
séjourné à Djibouti pour discuter
de la stratégie nationale
de développement à court et
moyen terme, de la mise à
jour des projections de fin
2007, et de l'état d'avancement
des réformes structurelles
(code du commerce,
fichier unique, informatisation
de la chaîne des dépenses,
les réformes fiscales avec
l'introduction prochaine de
la TVA…).
Le Japon et Djibouti ont signé
un accord portant sur la coopération
HORS-PROJET
d'un montant non remboursable
de 200 millions de yens
japonais (environ 1,9 million
de dollars). Cette aide servira
Editeur : Editions Financières du
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-
75116 Paris. Gérant : Koly Keita.
Filiale à 100% de Les Afriques
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Genève. Administrateurs :
Philippe Séchaud (Président),
Abderrazzak Sitail, Michel Juvet,
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Dominique Flaux (Adm. délégué,
directeur de la publication).
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Atlas Publication. Sénégal,
Avenir Communication.
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Directeur de la rédaction et rédacteur
en chef Finance : Adama
Wade (Casablanca). Rédacteur en
chef Economie et politique : Ihsane
El Kadi (Alger). Rédacteur en chef
Les Afriques - N° 8 - 6 au 12 décembre 2007
à l'achat d'équipements et de
produits figurant sur une liste
qui sera établie d'un commun
accord entre les autorités des
deux pays.
EGYPTE
L’Egypte a adhéré au réseau
international pour la protection
du consommateur, qui
compte 40 pays.
La Banque africaine de développement
(BAD) a
approuvé un prêt de 150 millions
de dollars pour le financement
du terminal à conteneurs
de Damiette, situé sur la
côté méditerranéenne de
l’Egypte.
Le gouverneur de la Banque
centrale égyptienne (BCE),
Farouq Al-Oqda, a été reconduit
pour un deuxième mandat
de 4 ans. Arrivé à ce poste
en décembre 2003, Al-Oqda a
réussi à stabiliser le marché
des changes du billet vert et à
doubler le montant des réserves
en devises pour atteindre
un montant de 31 milliards
de dollars.
Des experts suggèrent que le
prix du gaz vendu aux sociétés
productrices d’engrais soit
révisé à la hausse. Ces dernières
achètent le gaz à des prix
10 fois inférieurs aux prix
mondiaux soit 7,9 dollars. Le
gouvernement pourrait ainsi
voir son budget grossir de
plus de 4 milliards de LE.
GAMBIE
Le Fonds africain de développement
(FAD) a accordé
un don de 2,2 millions de
dollars US pour le financement
de 95% du projet
d’appui institutionnel en
faveur de l’amélioration de
la gouvernance économique
et financière en Gambie. Le
projet, basé sur le
Document de stratégie pays
(DSP) 2008-2011, inclut
également la réduction de la
corruption dans le secteur
public, l’amélioration de la
prestation de services ainsi
que la réduction de la pauvreté.
Le gouvernement
gambien financera les 5%
restant du coût total du
projet (115 000 dollars
environ).
40 compagnies étrangères
venues d’Espagne, d’Inde,
d’Indonésie et de la sousrégion
ouest-africaine prennent
part à la troisième foire
Gestion publique et coopération :
Chérif Elvalide Seye (Dakar).
Rédaction : Mohamed Baba Fall
(Casablanca), Said Djaafer
(Alger), Amadou Fall (Dakar),
Souleymane Niang (Dakar),
Daikha Dridi (Le Caire), Charles
A. Bambara (Londres).
Ont également participé à ce
numéro : Samy Injar (Alger), Anne
Guillaume-Gentil (Paris), Nadia
Hachelaf (Alger), Me Alain
Fénéon (Paris), Christelle Marot
(Casablanca), Anthony Davis
(Johannesburg), Yassin Temlali
(Alger), Achille Mbog Pibasso
(Douala), Mamadou Lamine
Diatta (Dakar), Sana Harb
(Alger), Hamza Touré
(Ouagadougou), Parfait Kouassi
(Abidjan). Avec le concours
d’African Investor, Standard &
Poor’s et CommodAfrica.
Abonnements : Les Afriques,
19 rue de Veyrier, CH-1227
Carouge Genève. Tél : +41 22
commerciale organisée par la
Chambre de commerce et de
l’industrie de la Gambie, sous
le thème « Miser sur la croissance
des petites et moyennes
entreprise ».
GHANA
Le Ghana Cocoa Board
(Cocobod), organisme étatique,
a augmenté de 57% ses
achats de cacao auprès des
agriculteurs. Un total de
255 884 tonnes de cacao a été
acheté au cours de cette saison
de récoltes, contre
163 345 t. un an plus tôt. Le
Ghana est le deuxième grand
producteur de cacao derrière
la Côte d'Ivoire, avec 20% de
la production mondiale.
GUINÉE
La Guinée a abrité, du 3 au 6
décembre 2007, les réunions
statutaires de la Zone monétaire
de l’Afrique de l’Ouest
(ZMAO). Ces réunions ont
porté sur la mise en place de
la monnaie commune, l’ECO,
des 5 pays de la ZMAO
(Guinée, Sierra Leone,
Gambie, Ghana et Nigeria), et
sur les critères de convergence
auxquels doivent se soumettre
ces pays.
KENYA
Le Fonds africain de développement
(FAD) a octroyé
un prêt de 55,31 millions $
US pour le projet d’appui
aux trois régies des eaux au
Kenya. Le coût total du projet
est de 86,23 millions de
dollars. Une contribution
de l’État kenyan, un don
du fonds fiduciaire de
l’Initiative d’alimentation
en eau et d’assainissement
en milieu rural (IAEAR) de
15,82 millions de dollars, et
un don du Centre des
Nations unies pour les
établissements humains
devront compléter le montant
nécessaire.
La moyenne du prix du café a
augmenté de 17% à la Bourse
de Nairobi du fait de la baisse
de l'offre, les ventes aux
enchères étant à l'arrêt et ne
reprenant que la semaine
prochaine. Le prix moyen
pour tous les cafés vendus
s'est élevé à 171,64 dollars le
sac de 50 kg contre 146,74
dollars une année plus tôt. La
majeure partie des récoltes de
café a lieu entre octobre et
décembre.
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Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 ACTUALITÉ
3
Lisbonne consacre la nouvelle donne
africaine… et ses limites
Les pays africains ont réussi à infléchir une partie de l’agenda européen. La suite du partenariat est plus incertaine.
La Tunisie veut mettre EADS et Dassault sur
son dépliant
L’euro fort a activé les projets de délocalisation dans l’aéronautique européenne.
Par Ihsane El Kadi, Alger
Le gouvernement tunisien a bon
espoir de mettre, dès 2008, l’industrie
aéronautique à la vitrine de ses
investissements directs étrangers,
en progression de 29% lors des 9
premiers mois de 2007. L’euro
« très fort » a eu pour effet d’accélérer,
depuis un mois, les plans de
délocalisation d’une partie de la
production d’EADS (Airbus) et de
Dassault. Les Tunisiens estiment être
en bonne position pour capter une
partie des délocalisations en dehors
de la zone euro.
Concurrence de la zone dollar
Le Français Latécoère, un des
grands sous-traitants d’Airbus, a
Transport aérien : Air
CEMAC en piste
Par Achille Mbog Pibasso, Douala
Le projet de création d’une compagnie
aérienne de transport au
sein de la Communauté économique
et monétaire de l’Afrique centrale
(CEMAC) est en bonne voie.
Selon le vice-président de la commission
de la CEMAC, Jean-Marie
Manguena, le lancement des activités
de Air CEMAC pourrait intervenir
en 2008. « Le projet avance.
Toutes les parties prenantes ne
ménagent aucun effort pour sa matérialisation.
Il y a lieu d’être optimiste
d’autant qu’on sent qu’il y a une
volonté politique parmi les Etats
membres, les uns et les autres voient
de plus en plus en Air CEMAC un
instrument d’intégration sous-régionale
», a-t-il expliqué.
Le volet financier du dossier étant
déjà bouclé, il ne reste que la cession
des droits de trafic aérien par les
Etats membres pour que le projet
soit définitivement bouclé, a indiqué
déjà « commencé à s'installer au
Maroc, en Tunisie, au Brésil », a rappelé,
récemment, le président de
EADS Louis Gallois, pour expliquer
que dans les 16% de valeur
d’un avion produit directement par
Airbus, « il faudra également opérer
à des délocalisations » face à la
concurrence de la zone dollar.
Charles Edelstenne, président du
le vice-président de la commission.
Selon des sources proches du dossier,
le Cameroun, seul pays n’ayant
pas encore accepté de céder ses
droits de trafic, devrait le faire avant
la fin de l’année.
C’est au cours de leur sommet en
2001 à Yaoundé que les chefs d’Etat
de la CEMAC ont décidé de la création
d’une compagnie communautaire
avec des capitaux majoritairement
privés et une importante participation
des Etats dans l’actionnariat.
Français Dassault Aviation, a déclaré
de son côté : « Nous conservons les
chaînes d'assemblage en France ainsi
que les activités de haute technologie,
qui garantissent la qualité de nos
avions. En dehors de cela, tout peut
être délocalisé ». L’économie tunisienne,
spécialisée dans les services
et la sous-traitance de forte main
d’œuvre, exprime depuis quelques
années le besoin d’un saut technologique.
Elle peut s’appuyer sur le
meilleur « Doing business » de la
région pour y parvenir, même si
elle reste enfermée dans l’image
d’une destination touristique et
d’une place d’activité tertiaire.
Indice qui conforte cette vision, les
deux plus importants investissements
étrangers de la dernière période sont
Sama Dubai, filiale d'investissement
international du groupe Dubai
Holding qui développe le projet de la
Cité du Siècle - The Mediterranean
Gate. C’est, avec 14 milliards de dollars,
le plus gros investissement
jamais réalisé en Tunisie. De leur
côté, TECOM Investments et Dubai
Investment Group ont acheté, en
2006, 35% du capital de Tunisie
Télécom pour 2,25 milliards de dollars.
Promotion touristique et service
téléphonique : l’euro fort ouvre une
tout autre porte.
Addoha
acquiert 50%
de Fadesa
Maroc
Par Ihsane El Kadi, Alger
lâcher du lest devant la percée chinoise en pays africains. Il s’agit de basculer vers un
Afrique ». Il serait plus juste d’évoquer la dyna- nouveau système d’échange commerciaux
La relation entre l’Afrique et l’Europe se mique africaine des années 2000. Elle profite qui abroge l’accès préférentiel aménagé aux
rééquilibre lentement. Le sommet de Lisbonne de ce que la mondialisation a ricoché sur l’ap- produits d’une partie des pays africains dans Le voile est levé sur la suspension de l’action du
entre les deux continents, qui s’est achevé pétit des économies émergentes. Et si les le cadre de l’accord de 1975 entre l’Europe et groupe Douja Promotion (Addoha) en fin de
dimanche dernier, n’avait pas la tonalité de capitaux ne sont pas venus en masse en l’Afrique, Caraibes et Pacifique (ACP). semaine dernière à la Bourse de Casablanca. Le
celui du Caire, sept années plus tôt. Les états Afrique, les chargés des approvisionnements, Bruxelles affirme qu’elle risque des sanctions promoteur immobilier a acquis 50% du groupe
africains ont pu dire, jusqu’au bout, « non » à si ! Car pointe déjà la rareté des ressources de l’OMC si sa dérogation en faveur des pays Fadesa Maroc pour 1,3 milliards de dirhams. La
la signature d’une nouvelle génération de par- naturelles.
ACP va au-delà du 31 décembre prochain. Et transaction a été conclue le 6 décembre entre
tenariat commercial (APE). Le président Wade
peut décider unilatéralement d’élever les tarifs Anas Sefrioui, PDG du groupe marocain et
a annoncé que l’Afrique « proposera autre Avancées des réformes
douaniers aux produits africains qui bénéfi- Fernando Martin, son homologue du groupe
chose ». Ils ont posé, par la voie apaisée de Mais la pompe de la croissance africaine – en ciaient de taux préférentiels à l’entrée de espagnol. Le Groupe Addoha peut ainsi immé-
Alpha Oumar Konaré, « le devoir de mémoire moyenne deux fois supérieure à celle du « l’Europe. Les cols blancs de diatement tirer parti des potentialités à court,
vis-à-vis de la traite négrière, de la colonisation, vieux continent » sur les cinq dernières années la commission estiment que les accords ACP moyen et long termes que représente l’activité
de l’apartheid, et du génocide rwandais » dans – ne s’est pas réamorcée uniquement par la ont échoué à développer l’Afrique… en lui du Groupe Fadesa Maroc, à travers notamment
grâce des cours du pétrole et des matières pre- aménageant l’illusion de la compétitivité à les projets touristiques d’envergure comme la
mières. La réforme avance tout autant. Et les l’exportation de ses produits « tropicaux ». station balnéaire de Saidia, le projet du Tanger
Les pays africains ont renégocié
pied à pied le contenu des huit
chantiers du partenariat
Afrique-EU, à mettre en œuvre
dans les trois ans, avant
progrès des états africains, Burkina Faso,
Ghana, Kenya, Mozambique ou Tunisie, dans
le rapport « Doing Business 2008 », sont édifiants
sur la nature du changement.
Il ne faut cependant pas se mentir. Le slogan «
d’égal à égal » à la tribune de Lisbonne attendra.
Sur les grands dossiers qui agitent
Mais ne disent jamais rien sur le niveau du
dumping des produits agricoles de l’UE.
Réalisme de marché
Toutefois, le front uni contre la signature des
APE de nouvelle génération risque de s’ébrécher.
Sauf si la vitalité des mouvements
City Center, la plage blanche, etc… Le portefeuille
de projet, bâtis ou en phase, de la filiale
espagnole au Maroc est évalué à plusieurs milliards
de dirhams. Pour Addoha, qui a fait ses
classes dans les logements à vocation sociale,
cette acquisition marque une véritable option
dans l’immobilier de luxe et le tourisme.
le prochain sommet en 2010,
sans doute sur le sol africain.
l’Afrique, l’influence européenne restera prépondérante.
Ce sont 24 hélicoptères promis
par l’Europe qui manquent, entre autres, au
sociaux africains persiste. Elle a compté lourdement
dans le positionnement de la
CEDEAO face au rouleau compresseur
A.W.
tuels européens et africains l’a exprimé à sa
déploiement des forces de l’Union Africaine Européen. Et c’est là que l’Afrique pêche dans manière dans une lettre ouverte. Wole
au Darfour. Les flux migratoires vers l’Europe sa volonté de partenariat égalitaire avec Soyinka, Günter Grass, Dario Fo, Jürgen
les termes d’ouverture vers « les voies sont devenus progressivement un « traitement l’Europe. Pour quelques présidents librement Habermas, Ben Okro, J.M Coetzee et d’autres
d’avenir ». Les pays africains ont renégocié prioritaire » pour « les pays sources ».
élus, combien d’autocrates africains à ont notamment fustigé la « lâcheté politique »
pied à pied le contenu des huit chantiers du
Lisbonne ! Là aussi le mouvement va dans le de gouvernants qui n’osent pas se saisir de pro-
partenariat entre les deux continents, à mettre Sanctions de l’OMC
bon sens depuis Le Caire 2000. Mais pas aussi blèmes humanitaires graves, comme au
en œuvre dans les trois ans, avant le prochain Dès le lendemain de la grand messe des 66 vite que le redressement de la conjoncture Darfour ou au Zimbabwe. On pourrait pres-
sommet en 2010, sans doute sur le sol africain. chefs d’Etats et de gouvernements, une sim- économique. Hors Afrique, les atteintes aux que penser déjà à « un réalisme de marché »
Qu’est ce qui a donc changé pour que le point ple réunion de ministres des affaires étrangè- droits de l’homme et aux libertés sont de des européens vis-à-vis de l’Afrique. Déjà vu
de vue du continent Noir gagne tant en décires de l’Union européenne avisera « seule » du moins en moins perçues comme une fatalité ailleurs… en Chine, par exemple.
bels ? Un analyste a parlé de la faiblesse relative sort des accords de partenariats économiques de pays attardés. A l’occasion du sommet de
de l’Europe ces dernières années « obligée de (APE) rejetés par une grande majorité de Lisbonne un collectif d’écrivains et d’intellec-
La commission de la CEMAC qui pilote le dossier est optimiste. La nouvelle compagnie
pourrait commencer ses activités l’année prochaine.
Emplois à capter
Le marché aéronautique européen
emploie actuellement 448 000
personnes en Europe. La Tunisie
ne se cache pas de cibler une partie
d’entre eux. « Le réseau de
la sous-traitance existe déjà dans
l’automobile et la machine outil,
ce serait une évolution naturelle
d’accueillir un site de production
d’avionneurs européen ou de leurs
L’économie tunisienne,
spécialisée dans
les services et
la sous-traitance de forte
main d’œuvre, exprime
depuis quelques années
le besoin d’un saut
technologique.
sous-traitants aujourd’hui », commente
un bloggeur sur le thème :
« délocalisation aéronautique ; la
Tunisie a-t-elle une chance ? ».
2803 entreprises étrangères étaient
installées en Tunisie à la fin 2006.

4
LIBYE
Seïf Al-Islam Kadhafi a
annoncé qu’il avait entamé
des discussions avec le
Premier ministre ukrainien
pour lancer un projet agricole
mixte de 110 000 hectares de
céréales.
La Libye déploie des efforts
pour attirer des investissements
américains. Et au
moment où la Chambre de
commerce nationale américano-arabe
(NUSACC) envisage
d'envoyer une mission
commerciale en Libye, l’ambassade
US à Tripoli appelle à
la prudence, précisant qu'investir
dans ce pays est une
entreprise risquée à cause de
« l'incertitude qui caractérise
les règles et procédures et la
fragilité du cadre de réglementation
».
Hyundai engineering
construction a décroché un
contrat de 250 millions de
dollars pour la construction,
dans un délai de 36
mois, d'une centrale de turbines
à gaz au sud de
Benghazi.
La Libye a exporté, entre le 16
et le 22 novembre, 9,5 millions
de barils de pétrole,
pour un prix moyen de 91
dollars le baril.
Le conseil d'administration
de la Fondation libyenne
d'investissement recommande
l'augmentation des
placements libyens dans les
institutions financières mondiales
et la diversification des
investissements pour accroître
ses revenus. La fondation
étudie également la possibilité
de participation de la compagnie
pétrolière nationale
(NOC) dans le développement
du complexe pétrochimique
de Ras Lanouf et de
certains champs pétrolifères,
ainsi que la possibilité d’investissements
libyens dans
les télécommunications en
Afrique.
Découverte d’un nouveau
gisement pétrolier dans le
bassin de Ghadames parla
compagnie pétrolière canadienne
Verenex. Selon la
compagnie nationale de
pétrole (NOC), la profondeur
de ce puits est estimée
à 10 000 pieds et le débit
journalier à 2500 barils de
pétrole et 2,41 millions de
m 3 de gaz.
Le FMI prévoit une croissance
de 8,8% pour l’économie
libyenne en 2008, tirée
essentiellement par le secteur
pétrolier. Néanmoins,
les experts du fonds mettent
en garde contre les pressions
inflationnistes dues
aux hausses de salaires et
autres dépenses publiques.
Au 3 e trimestre 2007, le taux
d’inflation en Libye était de
11%. Les réserves de change
devraient atteindre 83 milliards
de dollars d’ici la fin
2007.
MALAWI
L'Allemagne a accordé au
Malawi 40 millions de dollars
d’aide destinée aux secteurs
de la santé, à la décentralisation
de l’administration et à
améliorer l'éducation.
MALI
Le bras mort du fleuve Niger
a été remis en eau. Les travaux
de réhabilitation ont été
financés à hauteur de 7 milliards
FCFA par le gouvernement
libyen. Le nouvel
ouvrage se présente sous la
forme d’un fleuve artificiel de
14 km qui emprunte le lit
d’un vieux canal. Les travaux
ont été exécutés sous la direction
d’une équipe de techniciens
libyens qui demeurera
en place durant un an pour
superviser les opérations
d’aménagement des berges.
MAROC
EasyJet, la compagnie
aérienne britannique spécialisée
dans le low-cost, ouvrira
en février 2008 une liaison
entre Madrid et Tanger. Six
vols hebdomadaires seront
programmés, avec l’objectif
de passer à un vol quotidien
pendant les vacances d’été.
Avec un tarif de 24,99 euros
l’aller simple, EasyJet veut se
positionner en leader sur
cette destination. EasyJet
détient déjà 38% de parts de
marché sur la ligne Madrid-
Marrakech, devant la Royal
Air Maroc (25%) et la compagnie
espagnole Iberia
(24%).
Sagem Sécurité a remporté
un contrat portant sur la production
de 12 millions de
permis de conduire et de cartes
grises sécurisées. La société
va aussi lancer la personnalisation
locale des documents
et assurer la formation des
personnels amenés à utiliser
le système.
La chambre basse marocaine
a approuvé le budget 2008 qui
prévoit un taux de croissance
de 6,8% et un déficit budgétaire
de 2,4% du PIB. Plus de
50% de l’enveloppe budgétaire
seront destinés aux secteurs
sociaux. Le gouvernement
s’est engagé à maintenir
l’inflation à 2% et à soutenir
les produits de base en
déboursant près de 2,5 milliards
de dollars. Environ 4,5
milliards de dollars d’investissements
publics sont prévus
(+39% par rapport à 2007).
En matière d’habitat social,
un programme de logements
totalement exonérés d’impôt
sera lancé en 2008 au profit
des familles les plus démunies.
MAURICE (ÎLE)
La production sucrière atteindra
cette année 440 000 tonnes,
contre une norme de
560 000 tonnes. Cette baisse
est attribuée aux mauvaises
conditions climatiques qui
ont prévalu cette année dans
l'île. De son côté, l'Institut des
recherches de l'industrie
sucrière (MSIRI) a indiqué
que la production a déjà
atteint les 410 000 tonnes à ce
jour.
644 821 touristes ont visité
l'île Maurice de janvier à septembre
dernier, soit une
hausse de 18,1% si l’on compare
aux 546 122 pour la
même période de l'année dernière.
64,8% des touristes
sont européens. Les arrivées à
partir de l’Afrique constituent
23,7% du total des touristes.
Le reste est réparti entre les
ressortissants des pays asiatiques
(l’Inde en particulier) et
du continent américain. La
barre des 900 000 touristes
devrait être atteinte d’ici fin
2007. Quant aux recettes touristiques,
elles sont de l'ordre
de 887,5 millions de dollars,
soit une hausse de 28,8%
comparé à la même période
en 2006.
MAURITANIE
Des opérateurs économiques
mauritaniens, russes et britanniques
ont lancé, par leurs
propres moyens, une campagne
de prospection pétrolière
à l’Inchiri (200 km au nord de
Nouakchott). Il s’agit du
forage de 9 puits dans les
blocs 9, 10 et 11 de cette partie
du territoire.
La Mauritanie obtient 2,18
milliards $ de ses bailleurs de
fonds, alors qu’elle n’a
demandé que 1,6 milliard de
dollars lors des assises du
groupe consultatif (FMI,
Banque mondiale, UE,
Banque islamique de développement
Fonds saoudien).
1,7 milliard de dollars serviront
au programme d’investissement
public qui portera
principalement sur les secteurs
de l’électricité et de l’hydraulique.
Le reste sera
orienté vers le partenariat
public-privé.
NAMIBIE
La société américaine d'exploration
pétrolière EnerGulf
Ressources Inc. entamera, à la
mi-décembre, le forage dans
le bloc 1711 d’un champ
pétrolier offshore en
Namibie, à la suite d'un
accord de joint-venture avec
la société russe Sintezneftgaz
Namibie Ltd. Le bloc en question
détient le plus grand
potentiel de pétrole dans toutes
les concessions pétrolières
en exploration en Namibie.
Le forage se fera pour 4400
mètres de profondeur à un
coût d’environ 50 millions de
dollars.
NIGER
La Fondation Kadhafi pour
le développement (FKD) a
fait don de 240 t. de vivres
et 1,4 million de vaccins au
Niger. Cette aide est composée
de sacs de riz, de mil
et de farine de blé ainsi que
de produits pharmaceutiques
pour la vaccination
contre des maladies infantiles.
La Banque islamique de développement
(BID) a accordé
un prêt de 236 millions de
dollars au Niger pour la
construction d’un barrage.
L’ouvrage, dont les travaux de
construction débuteront en
2008, sera érigé à Kandadji (à
plus de 100 km de Niamey),
sur le fleuve Niger. Permettant
d’assurer une retenue d’eau
de près de 1,6 milliard de m 3 ,
il sera d’un grand apport
pour l’agriculture. Le Niger
devra, par ailleurs, trouver les
financements nécessaires à la
construction de la centrale
hydroélectrique qui sera
annexée à ce barrage.
CONDENSÉ
23% des Nigériens vivent
dans des localités électrifiées.
En milieu rural, ce taux d’accès
à l’électricité est encore
plus bas, il est de 8% seulement.
On note également un
net décalage entre le taux de
couverture et le taux d’accès à
l’électricité. A Niamey, la
capitale, le taux de couverture
est de 98%, alors que le taux
d’accès est de 60%. Ailleurs, à
Maradi (15% contre 4%), à
Tillabéri (18% contre 3%), et
à Agadez (55% contre 18%).
La société civile nigérienne
réclame l’audit des fonds
dont le Niger a bénéficié
depuis 2001 dans le cadre de
l’annulation de sa dette suite à
l’initiative des Pays pauvres
très endettés (PPTE). Les
dizaines de personnes qui ont
manifesté, le 5 décembre à
Niamey, ont exigé un audit de
la gestion des 500 milliards
FCFA (1,12 milliard de dollars)
obtenus par le Niger
dans le cadre de l’annulation
de sa dette.
NIGERIA
Le géant sidérurgique
mondial ArcelorMittal va
construire une usine de pipelines
au Nigéria, d'une capacité
de 300 000 tonnes par an,
pour augmenter ses ventes
dans les pays producteurs de
pétrole et de gaz. La construction
de l’usine, qui sera installée
dans la zone de libreéchange
de Calabar, dans
l'Etat de Cross River, devrait
démarrer au début de l'année
prochaine. Le lancement de la
production est attendu pour
2010.
SÉNÉGAL
De nombreuses petites et
moyennes entreprises du
Bâtiment et des travaux
publics risquent la faillite si
l’Etat ne paye pas ses dettes
évaluées à près de 60 milliards
de francs CFA.
Les constructions hors normes
alourdissent la facture
énergétique du Sénégal où le
secteur du bâtiment
consomme à lui seul 50% de
l’énergie annuelle. Les
constructions sauvages, les
installations tous azimuts de
climatiseurs sans respect des
normes physiques, l’absence
d’isolants thermiques sont
mis à l’index. En faisant respecter
la réglementation
énergétique et thermique, le
Sénégal devrait économiser
25% à 30% de la consommation
d’énergie.
La Compagnie sucrière sénégalaise
s’est lancée dans la production
de biocarburant en se
dotant de la première usine de
production d’éthanol en
Afrique. 10 à 12 millions de
litres d’éthanol seront fabriqués
annuellement à partir de
la mélasse (résidu issu de la
fabrication du sucre). La
construction de cette distillerie,
qui a coûté 10 millions de
dollars, entre dans la stratégie
du Sénégal de réduire la
dépendance vis-à-vis des
importations de pétrole.
Le Sénégal ne signera pas les
Accords de partenariat économique
(APE) en négociation
avec l’Europe. Le prési-
dent Abdoulaye Wade estime
que ces accords, qui doivent
entrer en vigueur le 31
décembre 2007, contiennent
des dispositions « contraires
aux intérêts du Sénégal et de
l’Afrique ».
Le gouvernement sénégalais
passe de 38 à 28 ministres.
Cette réduction, qui concerne
en majorité des ministères
délégués, fait partie des mesures
promises par le président
Abdoulaye Wade de réduire
les charges de l’Etat.
SOUDAN
La Mauritanie et le Soudan
veulent renforcer leur
coopération économique.
Nouakchott veut s’inspirer
de l’expérience soudanienne
dans les domaines de la production
céréalière et de l’élevage
pour faire face à des
situations d’urgence telles que
la crise alimentaire, indiquent
des sources officielles. Les
deux pays sont partenaires
dans la société de télécommunications
Chinguitel.
La production pétrolière du
Soudan devrait atteindre
600 000 barils par jour à la fin
2007 grâce à l’exploitation de
nouveaux champs. La production,
à la fin 2006, était de
365 000 b/j.
TANZANIE
Une mission commerciale
asiatique représentant des firmes
multinationales en provenance
de six pays (Japon,
Malaisie, Corée du Sud,
Indonésie, Inde et Chine),
dirigée par le Japonais Masato
Tsukiji, responsable du projet
du Centre de promotion des
investissements et de technologie
de l’Asie et de l’Afrique
(AAITPC), a séjourné pendant
deux jours en Tanzanie
pour y rechercher des d’opportunités
d’investissements.
TOGO
L’Union européenne a
accordé une aide de 2 millions
d'euros pour le financement
des travaux routiers
dans la capitale togolaise.
Cette contribution servira au
lancement d'une étude pour
le contournement de la ville
de Lomé, pour assurer une
meilleure fluidité du trafic
routier.
Des experts du FMI et de la
Banque mondiale, en mission
à Lomé, recommandent une
gestion saine de l’économie
togolaise. Ils souhaitent la
mise en œuvre des réformes
pour assainir le secteur de
l’économie, l’amélioration du
climat d’investissement et la
création de la cour des comptes
pour le contrôle de la
gestion des établissements
publics.
TUNISIE
Les autorités tunisiennes lanceront
bientôt un appel d’offres
pour la présélection des
investisseurs intéressés par le
projet d’un port en eau profonde
qui sera réalisé dans la
zone d’Enfidha. Des armements
européens comme
Les Afriques - N° 8 - 6 au 12 décembre 2007
MSC, Maersk et CMA-CGM
semblent s’y intéresser. D’une
profondeur de 17 m, le port
pourra accueillir des bateaux
de 80 000 tonnes, sera doté de
3600 m de quais à conteneurs
et de 1300 m de jetée pour les
cargos à vrac.
Les gouverneurs des banques
centrales de Tunisie et du
Maroc ont signé le 29 novembre
dernier une convention
de coopération en matière de
contrôle bancaire.
LG renforce sa part de marché
en Tunisie et en Libye. Au
3 e trimestre 2007, LG se classe
au 2 e rang en Tunisie avec une
part de marché des écrans
d’ordinateurs LCD de 13,6%.
Sur le marché libyen, LG rafle
54,7% du marché pour la
période indiquée.
Le tribunal de la cour d’arbitrage
de la Chambre de commerce
et d’industrie tunisienne
(CCI) a tranché en
faveur de Wataniya Telecoms
(WTA - Groupe KIPCO)
en rejetant la demande
d’Orascom Telecom (OT) qui
souhaitait pouvoir racheter
les 50% de participation de
son rival dans le capital d’OT
Tunisie (Tunisiana). Ainsi, le
groupe KIPCO va pouvoir,
après cette décision, récupérer
une rallonge de 325,7 millions
de $ US sur son opération
de cession de 51% du
capital de Wataniya à Qtel
(Qatar Telecom), qui avait
avancé ce montant en couverture
du risque encouru dans
le litige de WT avec OT.
Les députés tunisiens ont
adopté un projet de loi ratifiant
la convention-crédit,
conclue en juillet 2007 entre
les autorités tunisiennes et
l'Agence française de développement
(AFD), d’un prêt
de 80 millions d'euros à la
Tunisie (remboursable sur 20
ans dont 7 ans de délai de
grâce), qui servira à cofinancer
un programme d'extension
du réseau d'assainissement
dans 13 gouvernorats.
Selon l’Oxford Business
Group, plusieurs investisseurs
européens ont manifesté leur
intérêt pour la construction
de nouvelles cimenteries en
Tunisie. Le nouveau code de
l’investissement, adopté en
septembre 2007, exige qu'au
moins 70% de la production
en divers types de ciments
fabriqués soient réservés à la
satisfaction des besoins du
marché local. A noter que la
production des 7 cimenteries
du pays s’élève à 6,9 millions
de tonnes.
La Tunisie adhère au système
mondial de métrologie à travers
son Laboratoire central
d’analyses et d’essais (LCAE),
qui a signé, le 24 novembre
dernier au siège du Bureau
international des poids et
mesures (BIPM), l’arrangement
de reconnaissance
mutuelle d’étalonnage des
équipements industriels et de
laboratoires.
L’opérateur privé de téléphonie
mobile Tunisiana
annonce 400 millions $ US
de revenus pour les 9 premiers
mois de 2007, soit
une augmentation de 20,2%
par rapport à la même
période de l’année précé-
dente. Par ailleurs, au
30 septembre 2007, le nombre
total d’abonnés de
Tunisiana (47,1% de part de
marché) a atteint 3 452 936,
enregistrant ainsi une croissance
de 22,4% par rapport
à la même période de l’exercice
2006.
Opérationnel depuis plusieurs
semaines, le bureau
de représentation de la
Banque internationale
arabe de Tunisie (BIAT) a
été officiellement inauguré
le jeudi 6 décembre 2007 à
Tripoli, en Libye.
ZAMBIE
L'excédent commercial de la
Zambie a presque diminué
de moitié en octobre (41,3
millions de dollars contre
71,75 millions de dollars en
septembre) à cause d’une
baisse des exportations de
l’ordre de 15%.
De récentes prospections
ont révélé la présence de
réserves de pétrole et de gaz
à l’est du pays. Il s’agit de la
seconde découverte après
celle faite dans le nordouest.
Ces réserves ne sont
pas encore exploitées et elles
ne le seront pas avant la
révision de la loi actuelle sur
le pétrole, dans le sens d’une
meilleure réglementation
de l’exploitation.
Le gouvernement japonais
envisage d’assister la
Zambie pour mettre en
place des zones économiques
offrant des installations
diversifiées. Cette aide
commencera par une étude
de faisabilité axée sur la
création d’un environnement
propice aux affaires
qui devrait permettre
d’identifier à la fois les
industries de substitution
des importations et les
industries exportatrices,
mais également un plan de
renforcement des entreprises
locales.
La Zambie a besoin de 70
millions de dollars pour
réhabiliter l’unique raffinerie
pétrolière du pays devenue
obsolète. Le montant
doit être réuni par les deux
copropriétaires, à parts égales,
de la compagnie, à
savoir l’Etat zambien et le
Français Total Fina. Le gouvernement
a déjà récolté 22
des 35 millions de sa quotepart
pour la réhabilitation
de la raffinerie.
ZIMBABWE
Après 8 ans de récession, la
croissance économique au
Zimbabwe devrait atteindre
4,0% l’année prochaine,
tandis que l'inflation, qui
demeure toujours élevée,
devrait ralentir, selon les
estimations des autorités
qui disent avoir fondé le
budget 2008 sur un PIB
réel, qui devrait être tiré par
le secteur de l’agriculture et,
à un degré moindre, par
l’industrie.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 BANQUES ET ASSURANCES
5
Afrique du Sud : la Reserve Bank
rehausse ses taux d’intérêt
Depuis juin 2006, les taux d’intérêt avaient déjà augmenté de 3,5% au pays de Mandela. Comme
cadeau de Noël, la Reserve Bank, confrontée notamment à la hausse des prix du pétrole et de l’alimentation,
ajoutera 0,5% à ce taux record.
Pas de surprise. Au terme d’une réunion
de deux jours de sa commission
des politiques monétaires à Pretoria, la
Reserve Bank sud-africaine a annoncé
une nouvelle hausse des taux d’intérêt
de 0,5%, le jeudi 6 décembre. La quatrième
en un an. « Les perspectives d’in-
L’annonce est d’autant plus
malvenue que, selon la
Chambre de commerce et
d’industrie sud-africaine,
la confiance des milieux
d’affaires est tombée à son
plus bas niveau depuis
février 2004.
flation à court terme se sont détériorées
depuis la dernière réunion, en octobre »,
justifie le gouverneur, Tito Mboweni.
Le taux pratique est désormais de
11%. Il a augmenté de 4% en un an et
demi.
De fait, les chiffres rendus publics fin
novembre laissaient peu de place au
doute : une inflation de 7,3% en octobre
(par rapport à octobre 2006), le
record des quatre dernières années !
Selon la Reserve Bank, ce taux devrait
encore grimper à 7,8% au premier trimestre
2008, et ne croiser les objectifs
affichés (entre 3 et 6%) qu’au dernier
trimestre 2008.
Cameroun : les premiers fruits
de la restructuration bancaire
La restructuration bancaire engagée il y a une quinzaine d’années a débouché sur une surliquidité
bancaire de 1600 milliards de francs CFA, trois fois plus qu’il y a dix ans.
Par Achille Mbog Pibasso, Douala
La conjoncture économique particulièrement
difficile qui a frappé le
Cameroun, à l’instar de la plupart des
pays en développement, à la fin de la
décennie 80, s’est fortement ressentie sur
le secteur bancaire. Un contexte défavorable
à l’expansion économique qui a
amené les autorités camerounaises à
engager au début des années 90 la
restructuration bancaire. Sous la supervision
technique de la Commission bancaire
de l’Afrique centrale (Cobac), un
cadre juridique a été défini, aboutissant
quinze ans plus tard à des changements
appréciables dans ce secteur de production
considéré comme l’un des catalyseurs
de l’expansion économique dans
un pays.
Surliquidité
Selon une note du Ministère des finances,
la situation à la fin du second semestre
en termes de dépôts est de 1600 milliards
de francs CFA. Une surliquidité
qui démontre le regain de vitalité des
banques camerounaises, dont les dépôts
entre 2005 et 2006 étaient respectivement
de 1437 milliards de francs CFA et
1 244 milliards de francs CFA. Cette surliquidité
bancaire, d’après l’expert financier
Jean-Claude Ebe Evina, autorise plusieurs
grilles de lecture qu’on peut résu-
Scepticisme
Le gouverneur évoque toutefois un
« débat houleux » au sein de la commission.
Les voix s’étaient élevées dans la
semaine pour mettre en garde la Reserve
Bank sur les effets pervers d’une politique
trop réactive. « L’impact de l’évolution
des taux d’intérêts ne peut être réellement
évalué qu’après un ou deux ans, rappelle
un analyste basé à Cape Town.Cette
nouvelle hausse peut heurter l’économie
sans avoir aucun effet sur l’inflation. »
D’autant que l’accélération de cette dernière
est en grande partie due à la hausse
des cours du pétrole (+36% cette année)
et des produits alimentaires (+12,4% en
octobre par rapport à octobre 2006).
Deux courbes dont la maîtrise échappe à
la Reserve Bank.
L’annonce de jeudi dernier est d’autant
plus malvenue que, selon la Chambre de
commerce et d’industrie sud-africaine, la
confiance des milieux d’affaires, en
novembre, est tombée à son plus bas
niveau depuis février 2004. Une agence
de crédit sud-africaine rappelle aussi que
le taux des faillites d’entreprises a atteint
12,4% cette année, et que ce chiffre pourrait
doubler en 2008...
Confiance des ménages maintenue
Sans trop d’illusions, les marchés espéraient
donc qu’aucune hausse ne serait
annoncée. Les taux d’intérêt d’emprunt
pratiqués par les banques commerciales
étaient déjà à leur plus haut niveau
mer à un retour de la confiance. « Les
dépôts bancaires évalués actuellement à
quelque 1600 milliards de francs CFA, soit
un triplement en dix ans, étaient constitués
à hauteur de 88% par le secteur privé,
Malgré cette relative bonne
santé des banques
camerounaises, celles-ci se
montrent encore incapables
d’accompagner la réalisation
d’importants investissements.
avec les dépôts à vue qui représentent
42,5% au total. Ces pourcentages désignent
un caractère de forte volatilité des
ressources bancaires », a-t-il souligné.
Recours à l’investissement extérieur.
Autre conséquence de la surliquidité
bancaire, le recours au refinancement
auprès de la banque centrale, la Beac
(Banque des Etats de l’Afrique centrale),
jusque-là quasiment insignifiante, mais
qui entraîne présentement une moyenne
de 500 milliards de francs CFA de surliquidité
bancaire. Les analystes financiers
font observer qu’au 30 juin « les crédits
étaient constitués à hauteur de 85% par les
créances sur l’économie et concernaient
essentiellement le secteur privé non finan-
depuis 2003. Ils devraient désormais
atteindre 14,5%.
Les sept membres de la commission se
réuniront à nouveau en janvier pour
décider de la pertinence d’une nouvelle
Les taux d’intérêt d’emprunt
pratiqués par les banques
commerciales étaient déjà
à leur plus haut niveau
depuis 2003. Ils devraient
désormais atteindre 14,5%.
hausse, que la plupart des analystes n’excluent
pas au regard de la courbe de l’inflation.
La confiance des consommateurs
devrait être un élément clé de la décision.
Or, même si la croissance des dépenses
des ménages a ralenti de 0,4% entre les
deuxième et troisième trimestres, la
confiance ne semble pas souffrir de la
conjoncture : l’indice FNB/BER(1) est
passé de +18 à +22 au troisième trimestre
2007. Soit à un point du record du
premier trimestre 2007...
Anthony Davis
(1) Indice de confiance établi tous les trimestres
par la First National Bank et le Bureau for
Economic Research.
cier, le solde relevant des créances sur
l’Etat. Au chapitre de la durée, les crédits à
court terme représentaient environ 65%
du total, contre 30 et 5% respectivement
pour le moyen et le long termes ».
Malgré cette relative bonne santé des
banques camerounaises, celles-ci se
montrent encore incapables d’accompagner
la réalisation d’importants investissements.
Récemment, la firme américano-camerounaise
Aes Sonel, chargée
de la production de l’électricité, a dû se
tourner vers des institutions financières
et monétaires internationales pour obtenir
un prêt de 170 milliards de francs
CFA pour le développement des infrastructures,
faute d’un financement local.
Pour le conseiller financier Jean-Claude
Ebe Evina, l’option des banques camerounaises,
« qui font tout », est dépassée,
puisque cette « universalité » ne saurait
véritablement participer au financement
de la relance économique du pays. Dans
ces conditions, explique-t-il, la solution
résiderait dans la création de « banques
ou d’institutions financières spécialisées,
selon une approche anglo-saxonne. C’est
une nécessité pour des secteurs tels que les
bâtiments et travaux publics, ou pour
certaines opérations spécifiques en permettant
d’éviter la lourdeur de la procédure
de paiement des prestataires des
fournisseurs ».
La Caisse d’Epargne de Côte
d’Ivoire veut un agrément
bancaire
La Caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE, l'organe
central de l'Ecureuil) interviendra en tant que « partenaire
technique de référence » dans le cadre de la demande
d'agrément bancaire déposée par la Caisse d'Epargne de
Côte d'Ivoire auprès de la Commission bancaire de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la
Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest. La Caisse
d'Epargne ivoirienne souhaite « développer ses activités
et devenir une banque autonome de plein exercice ».
L'assistance de la CNCE portera essentiellement sur la formation
du personnel de la Caisse d'Epargne de Côte
d'Ivoire aux techniques de crédit, à la comptabilité, à l'audit
et aux opérations bancaires. Cet accord, signé à la minovembre,
est le « fruit d'une coopération initiée voici plus de
dix ans » entre les deux partenaires, précise le communiqué
de la banque française.
Un consortium bancaire
à la rescousse d’Aes Sonel
La Standard Chartered Bank Cameroun, Afriland First Bank, la
BICAC, Ecobank Cameroun et la SCB Cameroun ont accordé
un emprunt de 39 milliards de FCFA à l’Aes Sonel, pour le
financement de la construction de deux centrales thermiques.
Le protocole a été paraphé le 4 décembre 2007 à Koumassi par
les différents directeurs généraux, en présence des bailleurs de
fonds et des représentants des institutions financières internationales.
La BMCI reconduit
sa certification
La BMCI (Maroc) a été la première banque marocaine à avoir
obtenu, en juin 2000, la certification ISO 9002 pour ses activités
de crédits et de remises documentaires. Depuis cette date, la
BMCI a passé avec succès les audits de surveillance effectués
par BVQI (Bureau Veritas Quality International) et a reconduit
la certification de ses opérations documentaires sous la nouvelle
norme ISO 9001 (version 2000) en juin 2003, puis en juin
2006. L’audit de renouvellement de cette certification a eu lieu
du 19 au 21 novembre 2007 par BVQI. Il avait pour objectif de
reconduire la certification des crédits et des remises documentaires
et de certifier les virements internationaux selon la
norme ISO 9001 (version 2000).
La BSIC débloque
12 milliards de FCFA
pour ses filiales africaines
La Banque sahélo-saharienne pour l'investissement et le commerce
extérieur (BSIC) a débloqué 12 milliards de francs CFA
pour la construction des sièges de ses filiales dans six pays de
l'Afrique de l'Ouest, a annoncé jeudi la direction de l'institution
bancaire. Les pays concernés sont le Bénin, le Togo, le
Niger, le Burkina-Faso, la Gambie et le Sénégal, a fait savoir
Ahadi Mohamed Alwarfalli, le PDG de la BSIC, lors de la pose
de la première pierre du siège de la filiale dakaroise. Pour M.
Alwarfalli, la mise en place de locaux fonctionnels pour les
filiales de la BSIC est « un moyen de traduire en acte concret la
volonté manifestée par le colonel Mouammar Kadhafi et par son
homologue sénégalais, Me Abdoulaye Wade en matière d'intégration
africaine ».
Mali : les actifs des banques
en progression de 12,8%
Dans le dernier rapport sur le secteur bancaire malien en 2006,
le pays comptait 12 banques et 4 établissements financiers à la
fin 2006. Au cours de cet exercice, l'activité des banques et établissements
financiers, mesurée par le cumul de leurs bilans, a
progressé de 119 250 millions de FCFA (+12,8%), passant de
930 270 millions de FCFA au 31 décembre 2005 à 1 049 520
millions de FCFA au 31 décembre 2006. Cette évolution est
tirée essentiellement par l’activité des banques. En effet, la part
du total de bilan de ces dernières représente 99,2% du total des
bilans du système bancaire du Mali, en progression de 13,3%
par rapport à 2005.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 BANQUES ET ASSURANCES
7
Le total bilan
d’Ecobank progresse
de 64%
Le renforcement de la banque de détail en 2007 a permis à la plus panafricaine des banques de porter
son total dépôt à plus de 72% à la fin du troisième trimestre.
Par Adama Wade, Casablanca
Les résultats du groupe d’Ecobank pour
le 3 e trimestre 2007 ressortent en forte
progression. Le total bilan a progressé
de 64% sur une année glissante, s’établissant
à 4,96 milliards de dollars.
« Nous en sommes très satisfaits », souli-
Paradoxalement, alors qu’on
la voyait déjà reprise par
des fonds d’investissements
ou des banques nigérianes,
Ecobank a joué, tout le long
de l’année 2007, un rôle
d’acquéreur.
gne Laurence do Rego, directrice financière
de la banque qui vient par ailleurs
de fêter sa vingtième implantation dans
un pays africain tiers, en l’occurrence la
Gambie. Ecobank est une banque universelle
offrant les produits et services
de la banque de grande clientèle, de
détail, d’investissement et transactionnelle
aux gouvernements, aux institutions
financières, aux sociétés multinationales,
aux agences internationales,
aux moyennes, petites et microentreprises,
et aux particuliers.
En termes de taille, la banque créée en
1985 totalisait 3,5 milliards de dollars
d’actifs à la fin 2006, devançant les principales
institutions ouest-africaines, en
dehors des géants bancaires du Nigeria.
Les autres compartiments du bilan
d’Ecobank dénotent aussi des performances
élevées au termes de ce troisième
trimestre. Ainsi, le résultat avant impôts
du groupe a atteint 118,9 millions de
dollars, en amélioration de 41%. Le
résultat net s’élève quant à lui à 78,6 millions
de dollars, en évolution de 51% sur
la période.
Consolidation du statut de première
banque régionale
Le renforcement de la banque de détail a
impacté positivement les dépôts, en progression
de 72% à 4,4 milliards de dollars.
Un chiffre révélateur du poids de la banque
dans la sous-région, comme l’a rappelé
la directrice financière. « Ecobank
compte actuellement 450 agences pour 6500
emplois ». Le groupe opère actuellement
au Burkina-Faso, au Cameroun, au Cap
Vert, en Centrafrique, en Côte d'Ivoire, au
Ghana, en Guinée-Bissau, en Guinée-
Conakry, au Mali, au Niger, au Nigeria, au
Liberia, au Rwanda, à Sao Tome et
Principe, au Sénégal, en Sierra Leone, au
Tchad, au Togo et en Gambie.
Paradoxalement, alors qu’on la voyait
déjà reprise par des fonds d’investisse-
ments ou des banques nigérianes,
Ecobank a joué, tout le long de l’année
2007, un rôle d’acquéreur. Au cours
des derniers mois, le groupe a racheté
la BDCI, une banque rwandaise désormais
dénommée Ecobank Rwanda.
Au Nigeria, il a récemment obtenu
les approbations pour l’acquisition
d’Africa International Bank. Dans ce
pays également, des négociations sont
en cours pour le rachat de la Sterling
Bank.
A ces récentes acquisitions, il faut ajouter
l’obtention de licences pour opérer des
filiales et l’activité banque commerciale
en Gambie (déjà opérationnelle) et au
Congo Brazaville.
La banque, qui maintient toujours le statu
quo sur l’agenda de sa fusion avec la First
Bank of Nigeria, dit explorer actuellement
les opportunités offertes par l’Afrique
orientale et australe. Concernant l’année
2008, un premier rendez-vous est déjà pris,
avec l’ouverture annoncée d’une filiale en
République démocratique du Congo. Cette
succursale sera opérationnelle dès le premier
trimestre de l’année prochaine, a fait
savoir Mandé Sidibé, président du groupe
Ecobank, en visite de repérage à Kinshasa
début décembre. Autant de signaux positifs
qui se répercuteront sur la valeur ETI cotée
à Lagos, à Abidjan et à Accra.
Offensive d’Attijariwafa Bank
sur les PME
Des financements pour entreprises pouvant aller jusqu’à 15 ans, avec possibilité de durée et une flexibilité
au niveau des taux. Le nouveau produit « Mecharri » d’Attijariwafa Bank destiné aux PME est
taillable sur mesure.
Par Adama Wade, Casablanca
Alimentée par une situation exceptionnelle
de surliquidité (les ressources bancaires
dépassaient 510 milliards de dirhams à
la fin octobre), les offres des banques
marocaines en produits d’investissement
se sont multipliées au courant de cette
année. La progression de l’encours global
des crédits à l’économie (+23% à 400 milliards
de dirhams) a même été plus rapide
que celle des ressources qui n’ont augmenté
que de 14,7% à fin octobre. En plus
de l’immobilier (93 milliards), créneau en
général au premier rang des fluctuations
des taux primaires des bons de Trésor, c’est
le financement PME (plus rentable) qui
occupe les banquiers.
Capitaux et assistance
Dans ce cadre, Attijariwafa Bank, qui a
mis en place une cellule dédiée aux PME
depuis déjà une année, vient de lancer un
nouveau produit baptisé « Mecharii » et
qui répond à tout projet d’investissement
(création, extension de capacité de production,
modernisation ou rationalisation
des processus de fabrication). La
promotion se fera par mailing direct
(plus de 3000 clients de la banque seront
contactés) et par campagne publicitaire.
Plus qu’une assistance financière, la banque
propose aussi un accompagnement
sous forme de conseils, indique Houda El
Kohen, responsable financement de l’investissement
PME au sein de la banque.
Le financement peut atteindre jusqu’à
100% du projet d’investissement. Telle
qu’elle est modulée, l’offre traduit les
nouvelles tendances du marché marocain,
avec d’une part des durées plus longues,
et d’autre part une certaine flexibilité
au niveau des taux. « La durée du crédit
est modulable, avec un différé de remboursement
pouvant atteindre jusqu’à 3
ans et des modalités de remboursement
souples. En plus, les entreprises pourront
passer au moins une fois entre le taux
variable et le taux fixe », explique-t-on à
la cellule PME, responsable de ce projet.
Dans sa conception, « Mecharii » n’est pas
totalement nouveau. C’est plutôt, comme
l’a expliqué Mohamed Krisni, responsable
de réseau, le fruit de l’évolution d’un produit
initial appelé Galaxie et lancé par l’ex
BCM (devenue Attijariwafa Bank suite à la
fusion avec Wafa Bank) en 1996. Cette offre
a fait son temps, comme l’a rappelé Naziha
Belkeziz, directeur marketing et communication
du département Développement du
marché de la PME de la banque d’entreprise.
«Nous proposons, avec ce nouveau produit,
une solution globale pour accompagner
les entreprises dans leur développement ».
Selon le business plan
Dans la conception du produit, la durée
maximale de remboursement passe de 12
à 15 ans. De même, la quotité bancaire
pour la création passe de 70 à 80%. Pour
l’extension et la modernisation, le financement
bancaire peut couvrir désormais
100% selon la structure financière et la
rentabilité du projet. « Dans l’offre précédente,
l’engagement bancaire ne dépassait
guère 80%. Autre nouveauté, le différé de
paiement. Limité précédemment à 3 ans, il
peut désormais aller au-delà de ce délai. En
règle générale, les concours de la banque en
termes de crédit de fonctionnement sont
définis en fonction du business plan. Il en
est de même de la durée de remboursement
définie selon les cash flow prévisionnels »,
explique-t-on. En revanche, concurrence
oblige sans doute, aucun mot sur la fourchette
des taux auxquels les financements
« Mechaari » seront proposés. Cela dépendra
en grande partie du projet lui-même
et de son degré de risque.
Banco de Santader veut
renforcer ses positions
dans Attijariwafa Bank
La banque espagnole Santander veut augmenter sa participation
dans le capital social d’Attijariwafa Bank. La part actuelle
de Santander dans la banque marocaine est de 14,55%, derrière
le holding ONA (1 er groupe industriel et financier privé marocain)
qui détient plus de 33% du capital social. Le reste
du capital d’Attijariwafa Bank est détenu par Corporación
Financiera de Caja Madrid (3,42%), Unicredito italiano
(2,06%), Crédit Agricole (1,44%), des investisseurs marocains
(28,89%), tandis que 15,4% sont en bourse.
Opération de privatisation
de la Banque du Caire
Le gouvernement égyptien a mis en vente le vendredi 30 novembre
67% de la Banque du Caire à un investisseur stratégique, opération
présentée comme une « expansion de la base du droit de propriété »
dans l’institution. Les demandes de souscription seront possibles
dès le 17 décembre prochain auprès du groupe financier américain
JP Morgan. Quant aux 23% restants du capital, 5% seront réservés
aux employés et 18% seront lancés à la souscription publique après
la fin de la première phase d’émission
La BEAC et la BDEAC
plaident pour l’amélioration
des infrastructures
de la sous-région
La Banque de développement des Etats d’Afrique centrale (BDEAC)
et la BEAC ont appelé à l’amélioration des infrastructures de la sousrégion
pour élargir la taille de son marché, indique le communiqué
publié à l’issue d’un colloque de deux jours à Brazzaville. Les deux
institutions considèrent l’amélioration des infrastructures d’énergie,
de transport et de communication comme un important levier permettant
aux entreprises d’augmenter leurs capacités d’intervention
au niveau national et régional, en vue d’élargir la taille du marché de
la sous-région, précise le communiqué, qui sanctionne les travaux
de ce colloque sur les Accords de partenariat économique (APE) et
le financement des entreprises en Afrique centrale.
Le gouverneur de la BCRG
élu à la tête de la ZMAO
Le gouverneur de la Banque centrale de Guinée (BCRG), Daouda
Bangoura, a été élu mercredi à l’unanimité à Conakry président du
Comité des gouverneurs de la ZMAO (Zone monétaire d’Afrique
de l’Ouest), en remplacement de son homologue du Nigeria
Charles Soludo. L’élection de M. Daouda Bangoura a eu pour cadre
la 18e réunion du Comité des gouverneurs de banques centrales des
pays membres de la ZMAO, tenue dans la capitale guinéenne. Le
nouvel élu s’est félicité du choix porté sur lui et a indiqué qu’il
comptait sur l’apport de tous pour l’aider à bien accomplir la tâche
qui vient de lui être confiée.
La Banque centrale du Kenya
fait le point sur l’inflation
La Banque centrale du Kenya (CBK) indique dans son bulletin économique
mensuel publié le 5 décembre que le déficit commercial
s'est creusé de 1,34 milliard de dollars en raison de la croissance
sans précédent de la valeur des produits importés de 1,86 milliard
de dollars. La croissance des importations industrielles - véhicules
à moteur, acier, cuivre et équipements lourds - a entraîné une baisse
de la balance commerciale à 350 millions de dollars en août, contre
777 millions de dollars pendant la même période en 2006.
La SFI s’implique dans
le financement des PME
au Sénégal
La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque
mondiale spécialisée dans le financement du secteur privé,
envisage de doter le Bénin et le Sénégal d’une boîte à outils destinée
à faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises
(PME) aux informations et à la formation sur les affaires. La
boîte à outils sera lancée durant le premier semestre de 2008,
simultanément dans ces deux pays, avec un site web pour faciliter
l’accès à l’information utilitaire et à la formation, annonce
un communiqué de la représentation de la BM à Dakar.

8
BOURSES
Evolution hebdomadaire de l’Indice AI40
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
En absence d’une tendance générale, les principales valeurs de l’AI40 ont réagi aux bruits d’acquisition, aux anticipations sur les résultats et aux différents
calculs des investisseurs. Focus.
L’indice AI40 des plus grandes capitalisations
boursières poursuit sa
correction, clôturant la semaine du
30 novembre en chute de 1,26% à
185,92 points. Ce recul traduit la
physionomie de la plupart des places
africaines et le recul de quelques
poids lourds. Premier concerné, le
sud africain Telkom SA a payé le prix
de l’échec de ses discussions en vue
d’un rapprochement avec d’autres
acteurs du secteur avec une chute
hebdomadaire de 16,3% à 21,18 dollars,
soit la plus forte dans les valeurs
constituant l’indice AI40. Pour rappel,
l’opérateur voulait céder une
part des 50% qu’il détient dans
Vodacom au britannique Vodafone
et confier par la même occasion ses
lignes fixes à MTN (voir le site
www.lesafriques.com). Au final, les
discussions ont été gelées entrainant
la réserve des investisseurs.
Crise des subprimes
Sur ce même marché sud africain,
un autre poids lourd de l’AI40 termine
le mois de novembre par une
forte baisse. La Standard Bank a en
effet abandonné 10,2% à 15,29 dollars.
Les analystes sont unanimes à
voir dans cette méforme de lointaines
répercussions de la conjoncture
bancaire internationale, nettement
assombrie par la crise des subprimes.
Naturellement, les banques
comme la Standard Bank, qui sont
les plus exposées aux produits d’investissement
structurés, sont en première
ligne face à cette vague dont
l’amplitude n’est pas encore connue.
La perspective d’une prise en
compte de ces perturbations dans les
bilans de banque refroidit d’ores et
déjà la plupart des investisseurs. On
aurait pu ajouter, dans les causes du
recul de la valeur bancaire sud africaine,
le relèvement des taux de base
par les autorités monétaires sud africaines
si ce recul ne concernait pas
d’autres banques en dehors de ce
pays. Exemple, la nigériane UBA
(United Bank for Africa) qui vient
d’annoncer la prise de participation
dans la BIB (Banque Internationale
du Burkina) a perdu 8,3% sur la
semaine clôturant à 0,42 dollars.
Pour cause, « les résultats trimestriels
publiés par la banque la
semaine dernière sont en dessous des
attentes des investisseurs », explique
un analyste basé à Lagos. Une autre
bancaire nigériane, en l’occurrence
la Guaranty Trust Bank (GTB) perd
7,8% à 0, 25 dollars.
Prises de bénéfices
Sur le marché boursier Egyptien, on
note une baisse de 6,9% de la valeur
de El Ezz Steel Rebars qui cotait à
10,39 dollars à la fermeture des marchés,
le vendredi 30 novembre 2007.
La seule compagnie sidérurgique
cotée à la Bourse du Caire et
d’Alexandrie reste tout de même au
dessus de son prix de référence
lequel évolue en général sur la fourchette
allant de 8,9 à 9,79 dollars. Le
récent boom économique marqué
par une forte augmentation des
commandes de certaines matières
premières, dont l’acier, a hissé la
valeur à un pic de 10,68 dollars, correspondant
à une ligne de résistance
selon les investisseurs. Ce qui s’est
traduit par des prises de bénéfices,
commente Ally Allouba de Delta
Security Egypt.
Une entreprise chinoise
cotée à la Bourse de Lagos
Une entreprise chinoise, Big Treat Plc, a été cotée jeudi à la bourse
du Nigeria (NSE). La firme Big Treat, une entreprise de confiserie
et de denrées alimentaires appartenant à une Taiwanaise du nom
de Pamela Wu, a émis deux milliards d’actions à 2,85 naira l’action.
Après l’inscription à la cote officielle, suivie par l’ambassadeur de
Chine au Nigeria, Mr. Xu Jianguo, le cours de l’action a connu une
hausse de valeur de 5% pour boucler à 3 Naira par action.
S’adressant à des courtiers et des investisseurs après la cotation, le
directeur général de la société, Pamela Wu, a affirmé que le succès
de Big Treat Plc est une preuve du haut potentiel de l’économie
nigériane.
Tunisie Télécom
s’intéresserait à la Bourse
La presse tunisienne fait état d’une probable introduction en
Bourse de l’opérateur historique Tunisie Télécom. Détenu par
l’émirati Tecom/Dig à hauteur de 35% suite à une ouverture
stratégique intervenue il y a deux ans, l’entreprise tunisienne
cumule un capital social de 875 millions d’euros et un chiffre
d’affaires de 750 millions d’euros.
Vers une IPO géante
au Ghana
State Insurance Co, la compagnie étatique d’assurance ghanéenne
, va lever 29 millions Cedis (30 millions de dollars) par cession de
la moitié de son capital dans le cadre d’une IPO. Ce sont en tout 98
millions d’actions qui seront en vente à raison d’un prix unitaire de
0,31 dollars. Quelques 20 millions de ces actions seront réservées au
staff. La première cotation est prévue le 18 janvier à la Ghana Stock
Change. Cette opération entre dans le cadre d’un programme global
de désengagement du Gouvernement Ghanéen dans les secteurs
concurrentiels. L’Etat envisagerait également de céder ses
parts dans l’opérateur de télécom Ghana Télécommunications Ltd.
En hausse
Sur le front des hausses, la kenyane
East African Breweries (secteur des
brasseries) se porte mieux avec une
hausse de 10, 4% à 2,51 dollars, la
plus forte pour les valeurs constituant
l’indice AI40. « Les nouveaux
investisseurs qui arrivent sur le marché
cherchent toujours à avoir la
valeur EAB dans leur portefeuille.
Ce qui rétrécit régulièrement l’offre
sur le titre », explique Eric Kimanthi
de Kestrel Capital (Kenya). Une forte
progression aussi a concerné la
valeur First Bank (Nigeria) qui
gagne 8,4% à 0,36 dollars. « Je pense
190
188
186
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mars. 06
avr. 06
mai. 06
juin. 06
Du bon usage de la Moyenne
Mobile Arithmétique
Les adeptes de l’analyse technique utilisent souvent la moyenne mobile comme un signal de décision.
De quoi s’agit-il ?
La moyenne mobile (MM) est une
moyenne calculée sur une période donnée.
Elle est dite mobile car recalculée à
chaque fois que la période évolue. Elle est
donc glissante et ne tient pas compte des
cours dont l’ancienneté est supérieure à
la période de calcul.
La MM a pour objectif de représenter la
tendance suivie par les cours. Elle va
ainsi lisser les mouvements erratiques de
la valeur.
Chaque point de la MM est en fait la
moyenne des x cours précédents ce
point. Notez que vous devez attendre
d'avoir x cours disponibles avant de
commencer à calculer une moyenne
mobile de type arithmétique ou pondéré.
Elle représente une moyenne des
cours, de fait quand la MM est sous les
cours cela signifie que la valeur est
haussière et inversement la valeur est
baissière quand la MM est au-dessus de
des cours.
Interprétation de la MM seule
L’investisseur prendra position dans le
sens de l’évolution de la MM pour profiter
la tendance. Ainsi, il se positionnera
acheteur tant que la MM augmentera.
Réciproquement, il se positionnera à la
vente tant que la MM diminuera.
juil. 06
août. 06
sep. 06
que cette valeur est toujours en ligne
de mire des investisseurs qui n’ont pas
pu bien se positionner dans l’offre
publique lancée par la banque et soldée
par une souscription de 750% ».
L’Egyptien Orascom Telecom (OT)
gagne 6% à 15, 26 dollars, sans doute
une réaction par rapport à la vente de
100% du capital de l’opérateur de
téléphonie mobile, Iraqna Company
à MTC- Atheer pour la valeur de 1,2
milliards de dollars. Orascom, qui
avait investi au départ 360 millions
de dollars sur Iraqna, réalise au passage
une belle plue value.
La quatrième plus forte hausse dans
Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)
oct. 06
nov. 06
déc. 06
jan. 07
fév. 07
mars. 07
avr. 07
mai. 07
Interprétation de la MM et de la
courbe des Cours.
Elle consiste à comparer la courbe des
cours et celle de la moyenne mobile.
L’investisseur interviendra à chaque fois
qu’un croisement entre les deux courbes
sera observé.
- acheter lorsque les cours croisent à la
hausse la MM
- vendre lorsque les cours croisent à la
baisse la MM.
juin. 07
l’indice AI40 revient à la Barclays
Bank (Kenya) qui s’apprécie de 5,7% à
1,18 dollars. Selon les observateurs,
cette hausse est d’abord la résultante
de la revalorisation de la Shilling
kenyane par rapport aux devises occidentales.
L’Intercontinental Bank
(Nigeria) termine légèrement derrière
la banque kenyane, avec une performance
hebdomadaire de 5,6% à 0,26
dollars. Cette envolée traduirait l’attente
de bons résultats semestriels à
venir. Sur l’année en cours, l’indice
AI40 mis en place par African Investor
ramène sa progression à 58,97%.
AW
juil. 07
août. 07
sep. 07
oct. 07
nov. 07
déc. 07
Ai40
Ai100
Plus la période de calcul de la MM est
grande et plus le signal donné par le croisement
est significatif. La probabilité que
le mouvement dure dans le temps
devient alors plus importante. Cette analyse
donne de bonne indication dans la
mesure où tout croisement avec les cours
introduit plus de réactivité dans la détection
des signaux. Et cela même si l’effet
d’inertie reste toujours présent.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
BOURSES
« La BRVM a
atteint une certaine
crédibilité »
La Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan a battu des records en capitalisation et le
volume des transactions a dépassé 267 millions d’euros en neuf mois. Jean Paul Gillet, président du
conseil d’administration, l’explique par la crédibilité acquise par la BRVM.
Entretien réalisé
par Souleymane Niang, Dakar
Les Afriques : La Bourse régionale des
valeurs mobilières vient d’arrêter ses
comptes au mois de septembre 2007.
Qu’est-ce qu’on peut retenir de l’exercice
en cours ?
Jean-Paul Gillet : Les trois quarts de l’année
se sont passés en deux temps : le premier
trimestre a été plutôt lent à démarrer.
Le début de l’année était, en effet,
assez calme. Mais, à partir du mois de
mars, l’activité s’est fortement accélérée,
avec une hausse importante des indices
et des volumes. Nous avons enregistré
une hausse de 75% par rapport au début
de l’année. Et les capitaux transigés ont
rattrapé les niveaux relativement exceptionnels
que nous avions atteints l’année
dernière à la même époque. Donc une
année qui se présente très bien, dans la
continuité de celle de 2006 qui était
excellente.
Comment expliquez-vous la timidité
du premier trimestre et l’accélération
subite qui s’en est suivie ?
J.P.G. : D’abord, il faut noter que 2006
était une année assez particulière parce
que nous avons eu une importante opération
à travers l’introduction de la holding
d’Ecobank au mois de septembre.
Ce qui a sensiblement perturbé les indices.
Nous avons finalement terminé l’année
2006 quasiment au même niveau
qu’à son début, mais cela cachait certaines
disparités. D’autre part, il y a la situa-
Les risques de voir intervenir
des investisseurs
internationaux, c’est
de les voir repartir. C’est
le risque qui existe sur tous
les marchés, puisque
les marchés financiers, au
sens large, sont maintenant
tous mondialisés.
tion en Côte d’Ivoire puisque, je le rappelle,
les accords de Ouagadougou ont
été conclus au mois de mars 2007. On
peut certainement faire un parallèle
entre l’embellie constatée sur le marché
et la signature de ces accords à ce
moment-là.
Le second élément est qu’à partir de mars
les entreprises commencent à sortir leurs
résultats de l’année précédente. Et de ce
point de vue, les entreprises ont annoncé
des résultats qui étaient tout à fait satisfaisants
pour la majorité d’entre elles.
Cela a contribué à favoriser la hausse des
cours et à porter un certain intérêt sur
ces valeurs.
Enfin, il y a un troisième élément, plus
exogène que les deux premiers, à savoir
que nous avons eu, avec l’arrivée
d’Ecobank, un regain d’intérêt de la part
des investisseurs internationaux sur
notre zone: les index Ai40 et Ai10 auxquels
figurent plusieurs actions de la
BRVM, et certaines parutions dans les
médias. On parle beaucoup plus de
l’Afrique au plan du développement, au
plan financier et au plan des opportunités
d’affaires. Donc, cet élément a contribué
à faire venir des investisseurs internationaux,
qu’ils soient de l’Europe de
l’Est, de l’Afrique du Sud, des Emirats ou
des pays anglo-saxons. Cela a favorisé et
renforcé le phénomène de hausse des
cours par un attrait de ces investisseurs.
Justement, quel est le niveau sensibilité
de la BRVM par rapport aux chocs exogènes
? Est-ce que l’arrivée de ces investisseurs
internationaux expose la
bourse régionale aux tensions que l’on
observe souvent sur les places boursières
en dehors du continent ?
J.P.G. : Aujourd’hui, l’Afrique affiche des
indicateurs qui intéressent de plus en
plus le monde financier et les capitaux
internationaux. La Banque mondiale
annonce un taux de croissance de 5% en
moyenne sur le continent. Ce qui est nettement
au-dessus des taux de croissance
en Europe et aux Etats-Unis, par exemple.
A partir de là, ces capitaux commencent
à regarder où se situe cette croissance
et comment en profiter. Or, nous
avons, dans la région, la chance d’avoir
une bourse et un marché financier régional
qui permettent à quelques entreprises
d’être cotées. Et comme ces investisseurs
connaissent ce système et ses mécanismes,
ils viennent assez naturellement
sur notre marché, qui a atteint une certaine
crédibilité aujourd’hui.
Mais, quels peuvent être les risques de
l’intervention de ces investisseurs
internationaux sur le marché ouestafricain
?
J.P.G. : Les risques de voir intervenir des
investisseurs internationaux, c’est de les
voir repartir. C’est le risque qui existe
sur tous les marchés puisque les marchés
financiers, au sens large, sont
maintenant tous mondialisés. Ces
départs sont motivés soit par des éléments
directement liés aux entreprises,
soit par le contexte. Evidemment, on
espère tous que le calme et la stabilité
vont se renforcer et vont continuer à
favoriser le développement des entreprises.
Il faut un contexte serein et sta-
Le siège de la BRVM à Abidjan.
ble, et c’est en bonne voie, en particulier
en Côte d’Ivoire. D’autres pays ont eu
des élections qui se sont plutôt bien passées.
C’est le cas au Togo et dans d’autres
pays. Si cette stabilité se poursuit, il
y a un fort potentiel de développement
dans la région pour les années à venir.
Le marché secondaire se porte très bien,
mais le marché primaire aurait pu se
développer davantage. Le grand public
n’intervient pas beaucoup. Quelles sont
les mesures prévues pour régler ce problème
?
J.P.G. : Vous avez tout à fait raison. Les
introductions en actions sur la bourse
ont été très limitées. A part l’importante
opération de la holding Ecobank en
2006, nous avons eu assez peu d’introductions.
Mais, nous faisons notre maximum
pour sensibiliser tous les opéra-
On parle beaucoup plus
de l’Afrique au plan
du développement, au plan
financier et au plan
des opportunités d’affaires.
Cet élément a contribué à
faire venir des investisseurs
internationaux.
teurs, à commencer par les autorités
publiques, notamment dans le cadre des
privatisations qui devraient normalement
se faire par la mise en bourse de
titres. Nous agissons également auprès
du secteur privé, sociétés d’assurances,
de télécommunications, pour leur expliquer
que la bourse leur offre une plus
grande notoriété et une meilleure valorisation.
En ce qui concerne les particuliers, c’est
un peu la même chose partout. Ils s’intéressent
à la bourse quand on leur offre
un produit. Quand il y a eu l’emprunt de
Côte d’Ivoire de 80 milliards FCFA, près
de 10% des souscriptions ont été réalisées
par des particuliers. Donc on peut, à
l’occasion de bonnes campagnes de
publicité et de sensibilisation, faire venir
les particuliers. A l’occasion des futures
privatisations - je pense par exemple à
celle d’Onatel que nous espérons en 2008
- nous ferons tout notre possible pour
que les particuliers participent le plus
massivement possible.
9
L’indice composite de la
BRVM progresse de 0,4%
La BRVM a clôturé sa séance de cotation du vendredi 7 décembre
2007 en hausse par rapport à la séance précédente. L’indice
BRVM Composite est passé de 198,32 à 199,11 points ; soit une
progression de 0,4%. L’indice BRVM 10, pour sa part, a gagné
0,47% à 224,57 points contre 223,52 précédemment. La valeur
des transactions s’établit à 244,63 millions FCFA contre 291,98
millions FCFA réalisés le jeudi précédent. La négociation a
porté sur 12 sociétés, pour un total de 38 inscrites sur le marché
des actions. Le nombre de titres échangés s’est élevé à 9664.
2007, l’année record des IPO
En 2007, les IPO ont, elles aussi, atteint leur niveau record
depuis 2000, selon une étude récente d’Ernst & Young, avec 96
introductions et plus de 7,7 milliards de dollars levés dans le
monde entier dans le domaine du capital-risque. Si les Etats-
Unis restent le premier pays dans le palmarès, avec 48 opérations,
14 entreprises chinoises sont également entrées en
bourse cette année, tandis que l'Europe poursuivait son ralentissement
avec 27 firmes nouvelles sur ses marchés. Le secteur
des technologies médicales aux Etats-Unis a, lui, été témoin de
36 cessions d'entreprises financées par capital-risque, pour un
montant de 6,02 milliards de dollars lors des trois premiers trimestres
de l'année.
Bourse de Tunis : nouveau
système de cotation
Depuis le 3 décembre 2007, un nouveau système de cotation électronique
est entré en fonction à la Bourse des valeurs mobilières de
Tunis (BVMT). De nouvelles règles fonctionnelles ont été introduites
dans le manuel de fonctionnement et de négociation des
valeurs. Ainsi, et pour les seuils autorisés, la marge de fluctuation
est maintenue à 3% pour l’ensemble des compartiments du marché
(Marché principal des titres de capital, Marché alternatif des
titres de capital, Marché obligataire et sur le Hors cote titres de capital).
En cas de réservation, les seuils autorisés sont fixés à 4,5% pour
les 4 compartiments, et la marge maximale a été fixée à 6,09%, sauf
pour le marché obligataire où elle est fixée à 4,05%.
Le Gabon lève des fonds
en bourse
L’Etat du Gabon va émettre un emprunt obligataire de 100 milliards
de FCFA à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale
(BVMAC). Ces fonds serviront en partie au rachat de la dette
non consentie aux conditions de l’aide publique au développement
auprès du Club de Paris. L’emprunt libellé au taux de 5,5% couvre
la période 2007-2013. L’émission se fera par placement public
auprès des investisseurs institutionnels et personnes physiques
basés dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale
(CEMAC). A noter que la période de souscription de cet
emprunt n’a pas encore été fixée par la Commission de surveillance
du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF).
Zambeef va lancer une
offre aux actionnaires
courant janvier
Zambeef Products Plc, le plus grand fournisseur de viandes en
Zambie, veut lever 25 millions de dollars par cession d’une
fraction de son capital. L’offre sera lancée le 18 janvier prochain
à la Bourse de Lusaka. Les fonds ainsi récoltés serviront à financer
l’expansion de Zambeef Products Plc. Les actionnaires
auront quatre nouvelles actions en échange de 25 anciennes, à
raison de 1,46 dollar chacune.
Première cotation des
obligations de la Sotra
L'obligation de la Société des transports abidjanais (SOTRA) a
enregistré début décembre sa première cotation à la Bourse
régionale des valeurs mobilières (BRVM). Cette admission à la
BRVM de la SOTRA, notamment au compartiment des obligations,
fait suite à l'émission qu'elle avait réalisée (obligation de
6,8% pour la période 2007-2012) en mai 2007 et qui avait permis
de mobiliser 10,2 milliards de FCFA, indique-t-on.

10
40 millions d’arbres à
planter au Maroc d’ici 2008
Le coup d’envoi de la campagne de reboisement au Maroc a été
donné jeudi pour planter 40 millions d’arbres d’ici au mois de
février 2008. Cette campagne portera sur 26 millions d’arbres destinés
au reboisement de nouvelles plantations (32 000 hectares), 10
millions pour la consolidation des plantations anciennes (30 000
hectares) et 4 millions de plants en dehors du domaine forestier,
indique le Haut commissariat marocain des eaux et forêts. Toutes
les régions du royaume chérifien seront concernées par cette opération
d’envergure qui a ciblé des arbres susceptibles de consolider
la reconstruction des principaux écosystèmes forestiers comme le
cèdre, le thuya, l’arganier et le cyprès de l’Atlas. Une enveloppe budgétaire
de 360 millions de dirhams (près de 45 millions de dollars)
a été allouée à ce programme.
Excédent céréalier au Niger
Le Niger a enregistré un excédent céréalier de plus de 300 000 tonnes
à l’issue de la campagne agricole 2007 qui s’est soldée par une
production céréalière prévisionnelle brute de 3 959 506 tonnes,
alors que les besoins de la population sont estimés à 3 198 201 tonnes
jusqu’ à la fin du premier trimestre 2008, a annoncé jeudi le
Ministère nigérien du développement agricole. Les résultats de la
campagne agricole ont été obtenus grâce à une enquête de prévision
et d’estimation des récoltes conduite cette année dans 578
zones contre 470 en 2006, réparties sur l’ensemble du territoire
national, à l’exception du département de Bilma (extrême-est).
Tensions sociales dans
les mines sud-africaines
Des milliers de mineurs sud-africains travaillant dans l’industrie
minière ont lancé mardi un mouvement de grève générale pour
réclamer de meilleures conditions de sécurité dans les mines, qui
ont fait 200 morts cette année, a annoncé le porte-parole du
Syndicat national des travailleurs miniers (NUM), Lesiba Seshoka.
« Nous espérons que 240 000 mineurs suivront le mouvement de grève
générale et que 40 000 viendront à la marche de protestation que nous
organisons à Johannesburg », a indiqué Lesiba Seshoka lors d’un
point de presse tenu mardi matin à Johannesburg, à quelques heures
de la marche de protestation.
NEGOCE - MATIERES PREMIERES
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar.
La campagne agricole 2007 a été mauvaise
au Sénégal, particulièrement pour
l’arachide, principale culture d’exportation.
La prévision de récolte, jugée trop
optimiste par les spécialistes, était établie
à 419 000 tonnes pour un pays qui a pro-
duit, en 2001, 1 million de tonnes correspondant
à la capacité de trituration des
raffineries de Suneor.
L’huilier manquera donc singulièrement
de grain à moudre puisqu’il y a une part
importante d’auto-consommation. L’année
dernière, pour une production estimée à
460 000 tonnes, la part commercialisable
avait été fixée à 205 000 t. Cette année, elle
a été curieusement établie à 285 000 par le
gouvernement. La Suneor se taille la part
du lion avec 200 000 tonnes. Les deux
autres acheteurs, la NOVASEN et le
Complexe agro-industriel de Touba, n’ont
pas encore annoncé leurs prévisions
d’achat. Témoignage que la campagne de
commercialisation s’annonce chaotique.
Pluies tardives
« On aura 50% de la production attendue
pour les principaux produits comme l'arachide,
le mil et le maïs… La pluie est arrivée
tardivement et s'est arrêtée très précocement
avant fin septembre », a indiqué
à l'Agence France Presse Samba Kanté,
directeur au Ministère sénégalais du
développement rural et de l'agriculture.
C’est dire que le programme de pluies
provoquées mené depuis 2001 est encore
sans impact notable sur la production
agricole. Au déficit pluviométrique
s’ajoutent la mauvaise qualité des semences
et les difficultés d’accès des agriculteurs
aux engrais.
L’argent fait également défaut. Selon le
Ministère de l’économie et des finances,
Suneor peine à réunir les resources nécessaires.
« Elle a contracté un emprunt de 18,4
milliards de francs CFA (28 millions d’euros)
auprès de banques locales et de partenaires
financiers étrangers. Les banques sont
très réticentes à cause des arriérés ». Le
ministère annonce son intention de rencontrer
les banques locales pour les impliquer
davantage.
Marché parallèle
Suneor a intérêt à faire vite. La concurrence
du marché parallèle est rude cette année. Le
prix d’achat au producteur a été fixé à 0,23
euro par le Comité national interprofes-
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
Sénégal : la faible production
arachidière compromet
la relance
La faible production arachidière est disputée aux huiliers par le marché parallèle qui offre un prix
supérieur à l’officiel. La relance est menacée.
Au déficit pluviométrique
s’ajoutent la mauvaise
qualité des semences et les
difficultés d’accès des
agriculteurs aux engrais.
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sionnel de l’arachide qui, réunit tous les
acteurs de la filière : producteurs, professionnels
des semences, collecteurs, transporteurs,
huiliers, prestataires de services et
élus locaux. Bien en dessous du prix du
marché parallèle dopé par la faiblesse de la
production. Le kilo s’y achète à 0,38 euro.
L'Etat essaye de combattre ce « détournement
» de production parce que le paysan
qui reçoit des semences subventionnées est
tenu de vendre dans le circuit officiel. Des
commissions de surveillance ont été instaurées,
mais sans grand effet. La seule véritable
parade réside dans un prix d’achat
attrayant, mais, en limitant la subvention
sur le kg d’arachide à 0,02 euro contre 0,06
l’année dernière, le gouvernement, en butte
il est vrai à un déficit des finances publiques
de 6% du PIB, pénalise les industriels.
La campagne de commercialisation, officiellement
lancée le 26 novembre, peine
à intéresser les paysans. Pour le Cadre de
concertation des producteurs d’arachide,
« avec les réalités en vigueur aujourd’hui
sur le terrain, il reste évident qu’il n’y aura
nullement de campagne agricole digne du
nom ». L’enjeu dépasse la présente campagne.
Le marché qu’a su ouvrir à l’huile
d’arachide Suneor, propriété du trader
Advens, risque d’être refroidi par la faiblesse
de l’offre. La relance risque d’être
hypothéquée.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 NEGOCE - MATIERES PREMIERES
11
La demande d’or ne
cesse de progresser
Depuis quelques semaines, l’or revêt ses plus beaux atouts aux yeux des investisseurs. Au début du
mois de novembre, son cours a dépassé les $ 845 l’once, du jamais vu depuis 28 ans ! S’il s’est, depuis,
un peu replié, il fluctue autour de $ 780 et 800 et demeure attractif.
Par Anne Guillaume-Gentil, Paris
Cette ascension de l’or est en corrélation
directe avec les incertitudes économiques
liées notamment à la crise des
subprimes aux Etats-Unis, à la reprise
de l’inflation, au dollar qui ne cesse de
se déprécier tandis que le pétrole atteint
des sommets. L’or joue véritablement
son rôle de valeur refuge et spéculative
dans cet environnement incertain. Mais
pas seulement. La hausse des cours ne
semble pas freiner la demande. Et celle
en provenance de Chine et d’Inde est
soutenue car le marché de la joaillerie y
L’or joue véritablement son
rôle de valeur refuge et
spéculative dans cet
environnement incertain.
Mais pas seulement. La
hausse des cours ne semble
pas freiner la demande.
est vigoureux. En Inde, le premier
consommateur d’or et qui n’en produit
guère (environ 10 t. par an), la demande
devrait être comprise entre 700 et 800 t.
tandis qu’en Chine, troisième consommateur
derrière les Etats-Unis, elle est
estimée à 260 t., mais satisfaite en
majorité par la production locale. Au
Moyen-Orient aussi la demande d’or
pour la joaillerie croît (+17% au premier
semestre 2007). Globalement, elle
pourrait être moindre ce trimestre avec
la hausse des cours. Du côté de l’offre,
la production d’or progresse modérément
et les coûts d’extraction sont en
hausse pour les industries minières.
La production d’or en Afrique de
l’Ouest prospère
L’Afrique du Sud demeure le pays d’excellence
pour la production d’or, même
si elle décline, et les projets sont nombreux.
Mais la reprise de l’or suscite également
des investissements en Afrique de
l’Ouest. Plusieurs projets sont en phase
de lancement.
Pour tout renseignement, contacter :
Christophe.asselineau@simmons-simmons.com
www.simmons-simmons.com
www.elexica.com
La joaillerie des pays émergents titre la demande en or.
Le Burkina, qui avait cessé de commercialiser
de l’or en 1999 du fait de la faiblesse
des cours, compte produire
entre 15 et 20 tonnes à partir de 2009,
avec la mise en exploitation de nouvelles
mines, selon une déclaration du
ministre des Mines et de l’Energie,
Abdoul Kader Cisse, lors de l’inauguration
en octobre dernier de la mine de
Taparko-Bouroum. Propriété en majorité
du Canadien River Gold Mines
Ltd, la production d’or est attendue à
environ 60 000 onces en 2007. De
même, Etruscan Resources devrait
démarrer très prochainement la production
dans la mine de Youga, avec
des perspectives de 90 000 onces par an
durant 6,6 années. Le projet Essakane,
au Burkina-Faso, opéré conjointement
par Gold Field et Orezone Resources,
progresse. D’un montant de $ 346 millions,
Essakane devrait produire au
début 2010 292 000 onces d’or en
moyenne par an. Newmont Mining
Group, troisième groupe mondial, déjà
présent au Ghana avec la mine d’Ahafo,
a décidé en avril dernier d’investir dans
un second projet à Akyem. La mine de
Ahafo, qui a démarré en juillet 2006, a
augmenté sa production de 45% au
troisième trimestre 2007 par rapport à
la même période en 2006, avec 113 000
onces (78 000 onces en 2006). Les deux
sites d’Ahafo et Akyem, acquis en 2002,
disposent de 20,3 millions d’onces de
réserves en or à la fin 2006. Golden
Star, présent au Ghana dans la mine de
Wassa, a démarré la production de la
mine Bogoso, dont les ressources sont
estimées à 6,1 millions de tonnes. De
même, Gold Fields, en association avec
Iamgold et l’Etat ghanéen, a approuvé
cette année le projet d’extension de la
mine de Tarkwa, afin de maintenir la
production à plus de 700 000 onces par
an jusqu’en 2021.
En Côte d’Ivoire, Equigold a complété
son étude de faisabilité sur la mine de
Bonikro en juillet 2006 avec une estimation
de production de 785 084 onces
sur une durée de vie de 6,5 ans. La production
doit démarrer au début 2008.
RangloGold Resources a investi dans la
mine de Tongon, en Côte d’Ivoire, dont
la production, en moyenne 245 000
onces par an, devrait débuter en 2010.
En revanche, au Mali, troisième producteur
d’Afrique subsaharienne, la production
d’or devrait chuter de 11,8% à 55
tonnes en 2007, selon le Département
national de géologie et des mines
(DNGM). Une chute consécutive à une
moindre production dans les mines en
exploitation (Sadiola, seulement 12 t.
contre 17 t. en 2006 et Morila 15 t. contre
19 t.) et au retard accumulé dans la mise
en production de la mine de Kodieran.
Opérée par la société malienne Wassoul
Or, elle devait produire 3 t. d’or en 2007.
Cabinet d’Avocats International
5, boulevard de la Madeleine
75001 Paris
“Une équipe qui comprend vraiment l’Afrique” Chambers 2006
L’UE appuie l’Ile Maurice
dans sa réforme du secteur
sucrier
L’Union européenne (UE) a annoncé vendredi son intention
d’accorder à l’Ile Maurice un appui financier dans le contexte
de réforme de l’industrie sucrière du pays. Le chef de la délégation
de l’Union européenne à Maurice, Claudia Wiedey, a rencontré
la presse vendredi à St James Court, à Port Louis, pour
annoncer que l’UE mettra à la disposition du pays 36 millions
d’euros pour l’aider à sauver son secteur industriel. Selon elle,
l’argent sera disponible dès le mois de février prochain. Cet
appui fait suite à un accord signé la semaine dernière entre le
gouvernement mauricien et l’Association mauricienne des producteurs
de sucre (MSPA), avec la participation de toutes les
catégories de travailleurs du secteur sucrier.
Le Cameroun consacre
15 milliards de FCFA à
l’importation des produits
laitiers
L’approvisionnement en produits laitiers au Cameroun nécessite
chaque année, plus de 15 milliards de francs CFA de dépenses, a
révélé le Ministère de l’élevage, des pêches et industries animales
(MINEPIA). Les autorités camerounaises, qui entendent améliorer
la production locale en vue de baisser les importations, ont sollicité
l’appui d’Israël, dont des experts séjournent actuellement au
Cameroun pour une série de formations dans la « perspective d’un
développement harmonieux de la filière et d’une production accrue de
produits laitiers ».
La Zambie cherche à
réformer le secteur minier …
Le ministre zambien des Finances et de la Planification nationale,
M. Ngandu Magande, a déclaré que son gouvernement avait jugé
nécessaire de changer l’actuel régime fiscal et réglementaire du secteur
minier, pour en tirer le maximum de profits et d’avantages
pour le bien-être socio-économique des Zambiens. Ce nouveau
régime serait soumis au vote de l’Assemblée nationale, a précisé le
ministre qui s’adressait à des journalistes lors d’un point de presse
mardi à Lusaka, la capitale. Selon M. Magande, il y avait des déséquilibres
nés des concessions fiscales à propos des accords de développement
que le gouvernement avait signés en 2000 avec les compagnies
minières.
… Et à recapitaliser son
unique raffinerie de pétrole
Le vice-ministre zambien de l’Energie, Gaston Sichilima, a indiqué
mardi être toujours à la recherche des 13 millions de dollars américains
dont a besoin le gouvernement pour réhabiliter l’unique raffinerie
pétrolière du pays devenue obsolète. M. Sichilima a affirmé
que la raffinerie pétrolière Indeni a besoin de 70 millions de dollars
pour sa recapitalisation, une somme qui doit être réunie par les deux
co-propriétaires de la compagnie. Le gouvernement zambien dispose
de 50% des actions de la compagnie, tandis que les 50% restant
appartiennent au géant pétrolier français Total Fina. Les deux parties
ont convenu de collecter chacune 35 millions de dollars pour la
recapitalisation de la raffinerie pétrolière de Indeni.

12
La CDB investit dans des
projets d’habitat au Kenya
La Banque de développement de Chine (CDB) devrait investir
60,7 millions de dollars au Kenya pour soutenir un projet de logements
dans le pays. Un accord de principe dans ce sens a été signé
vendredi à Nairobi entre la banque chinoise et le ministère
kenyan des Finances. Le projet, à réaliser à Nairobi sur 15 ans,
consiste à construire 720 unités de logements ayant comme
clients les personnes à bas revenu. « C'est un accord de principe. Il
devrait ouvrir la porte à l'arrivée de fonds », a indiqué le ministre
kenyan des Finances Amos Kimunya lors de la cérémonie de
signature de l'accord. Pour sa part, le directeur général de la CDB,
Zhu Qingdong, a déclaré que sa banque fournirait des crédits
pour soutenir des projets d'infrastructures au Kenya comme les
télécommunications, l'aéroport, l'électricité, etc.
Remise du chèque de France
Télécom au Niger
Le ministre nigérien de la Communication, porte-parole du gouvernement,
Ben Omar Mohamed, a présidé vendredi à Niamey la
remise d'un chèque d'environ 32 milliards de francs CFA de France
Télécom au trésorier général du Niger, dans le cadre de l'ouverture
prochaine d'un nouveau réseau de téléphonie mobile. Cette cérémonie
marque le parachèvement du processus d'attribution d'une
licence globale de téléphonie au groupe France Télécom. M. Ben
Omar a rappelé que cette rencontre marque un départ pour que
« plus jamais, certaines choses ne se reproduisent dans notre pays ».
« France Télécom doit tirer les leçons du passé afin que les Nigériens
puissent se dire qu’enfin nous arrivons à améliorer la qualité de la
communication », a-t-il poursuivi.
La diaspora zimbabwéenne
a transféré 361 millions de
dollars vers son pays
La diaspora zimbabwéenne a envoyé l'année dernière 361 millions
de dollars, représentant 7,2% du produit intérieur brut (PIB) du
pays en 2006, a rapporté vendredi le journal local The Herald. Selon
les documents établis par le Fonds international pour le développement
agricole, parmi 30 millions d’Africains subsahariens de la diaspora,
3,5 millions sont des Zimbabwéens. Les versements envoyés
en Afrique s'élèvent au total à 40 milliards de dollars, avec l'Afrique
australe qui occupe 11% du montant total. L'Afrique du Sud
connaît le plus grand flux de la région avec 1,4 milliard de dollars,
soit 0,6% du PIB du pays. La Zambie a environ 201 millions de dollars,
occupant 1,8% du PIB, davantage que ce que le gouvernement
zambien collecte par les redevances des mines.
ENTREPRISES ET MARCHÉS
Les cimentiers égyptiens bétonnent
la concurrence
Par Sana Harb, Alger
Le marché est libre en Egypte, mais
les 12 grands cimentiers du pays,
dont 4 multinationales et une entreprise
publique, ont bétonné la
concurrence en concluant un gentle-
man agreement pour se partager le
marché et maintenir des prix élevés.
C’est le résultat d’une enquête de 14
mois menée par l’Organisme de
soutien à la concurrence et de lutte
contre les monopoles.
Partage du gâteau
En trois ans, le prix de la tonne de
ciment est passé de 280 livres égyptiennes
pour atteindre le pic de 450
LE en septembre 2007. Partage équitable
du marché, entente sur les prix
et réunions amicales entre hauts diri-
geants des sociétés « concurrentes »,
tous les ingrédients d’une entente
anticoncurrentielle étaient réunis
pour que l’organisme anti-trust
parle de « vastes pratiques anticoncurrentielles,
particulièrement pour
fixer le prix sur le marché local ».
Le ministre du Commerce et de l’industrie,
Rachid Mohamed Rachid, a
réagi en assignant en justice ce
quasi-cartel et en rappelant que la
compétition dans un marché libre
doit se dérouler en conformité avec
la loi. Il a annoncé également que les
investigations de l’antitrust ne se
limiteront pas au ciment et à l’acier.
Les entreprises risquent des amendes
de 30 000 à 10 millions LE.
L’annonce a, sans surprise, déplu
aux producteurs de ciment, même si
certains d’entre eux n’ont pas nié
l’existence d’un « accord verbal »
entre les cimentiers pour augmenter
les prix de 58 $ à 75 $ la tonne, justifiant
cet accord par le fait que la
demande en ciment n’est pas flexible
et que toute baisse d’approvisionnement
entraîne une augmentation
directe des prix. Le gentleman agree-
Par Mohamed B. Fall, Casablanca
Après la Mauritanie et le Sénégal, c’est
au tour du Nigeria d’ouvrir ses portes à
Sudatel. Les actionnaires d’Intercellular
Nigeria ont en effet approuvé début
décembre l’offre de reprise de la Sudan
Télécommunications CO. Rien ne filtre
pour le moment sur les conditions de
l’offre. Cité par des agences de presse
occidentales, le porte parole de l’opérateur
nigérian, Fidel Otuya, a confirmé
que les actionnaires ont donné le feu
vert lors d’un meeting à Abuja. Aucune
mention sur les montants et les conditions
de la transaction n’a été faite pour
le moment. En attendant de régler les
derniers détails afférant à cette offre, les
deux partenaires préparent un communiqué
commun explicitant les détails
du deal.
Gros appétit
L’ambition de Sudatel sur le marché
nigérian va bien au-delà du contrôle
d’un unique opérateur. Ainsi, de pres-
ment viserait, selon eux, à maintenir
un équilibre entre la demande
et les prix.
14 nouveaux arrivants pour
ouvrir le jeu
Le représentant du groupe français
Lafarge a, lui, mis en avant l’impact
négatif de la mesure en suggérant
qu’il pourrait y avoir une influence
politique sur la justice. Pourtant, à
en croire le magazine Business
Today, les grands du secteur ont
« utilisé toutes les ficelles politiques »
dont ils disposent pour éviter les
poursuites, mais qu’apparemment
« les multinationales étrangères qui
dominent le secteur n’ont pas eu suffisamment
d’influence politique pour
l’éviter ».
L’annonce des poursuites a été faite,
le 4 octobre, également le même jour
où l’Organisme du développement
industriel publiait la liste des 24
sociétés éligibles à la participation
aux enchères pour 14 nouvelles
autorisations de production de
ciment.
Les producteurs ayant tendance à
santes informations circulant dans les
milieux d’affaires nigérians prêtent au
Soudanais l’intention de prendre une
participation de 70% dans un autre
acteur nigérian des télécoms, en l’occurrence
l’Intercellular Technology Times.
Une information non démentie par les
principaux concernés, mais qui a au
moins le mérite de montrer les bonnes
dispositions financières de l’opérateur
soudanais ainsi que ses ambitions dans
la région. Les propos du PDG de
Sudatel, Ehmad H. Ahmed, lequel a
récemment fait entendre que sa compagnie
était sur des pistes d’investissement
au Nigeria, au Niger et en
République démocratique du Congo,
prennent aussi tout leur poids à la
lumière des opérations d’acquisition au
Nigeria où Intercellular est l’un des
opérateurs majeurs de téléphonie sans
fil. La volonté de Sudatel de s’implanter
dans ce marché tient du fait qu’il
s’agit de l’un des plus porteurs en
Afrique, avec 140 millions d’habitants
et 45,5 millions d’utilisateurs de téléphone
à la fin août. « L’Afrique australe
est saturée, nous allons nous concentrer
sur l’Afrique de l’Ouest », avait dit le
PDG de Sudatel lors de la remise du
chèque de 200 millions de dollars au
gouvernement sénégalais en novembre
dernier. Ce chèque était consécutif à
l’obtention par Sudatel de la troisième
licence au Sénégal.
Le gouvernement décide des sanctions, ouvre la porte à de nouveaux arrivants et remet en chantier la loi antitrust.
Partage du marché,
entente sur les prix et
réunions amicales entre
hauts dirigeants des
sociétés « concurrentes ».
privilégier l’exportation au détriment
du marché (le prix de la tonne
sur le marché local, 69 $, ne résistant
pas à l’attrait du marché international
où elle se vend entre 85 et 105
dollars), le gouvernement a institué
une taxe à l’exportation de 65 LE (12
$) par tonne en février, avant de la
porter à 85 LE (15 $) en août. Mais
même avec une telle taxe, le prix de
la tonne exportée rapporte davantage
et l’approvisionnement du
marché local laisse à désirer. Ces 14
nouvelles cimenteries devraient porter
la capacité de production de 38
millions de tonnes à 55 millions,
mais les experts doutent que ces
nouveaux arrivants puissent bousculer
le poids du cartel actuel.
Loi antitrust
Outre le coût de l’investissement (17
milliards de LE), ces nouvelles entreprises
feront face à une baisse prévisible
des prix dans les prochaines
années du fait de la multiplication
des projets de cimenteries dans la
région.
La seconde réponse du gouverne-
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
Sudatel prépare
des acquisitions sur
le marché nigérian
L’opérateur Sudatel est en pourparlers avancés avec deux opérateurs de télécoms au Nigeria. Une
acquisition est quasiment bouclée, ce qui démontre les ambitions du groupe en Afrique de l’Ouest.
« L’Afrique australe est
saturée, nous allons nous
concentrer sur l’Afrique
de l’Ouest. »
Deux fois plus d’abonnés en Afrique
australe qu’au Maghreb
L’Afrique reste l’un des marchés les plus
dynamiques en matière de téléphonie,
avec une croissance attendue de 45% des
abonnés qui atteindront 278 millions à la
fin de l’année.
L’Afrique australe, considérée comme saturée
par les stratèges de Sudatel, connaît le
plus fort taux de pénétration avec 66,49%
De pressantes rumeurs
prêtent au Soudanais
l’intention de prendre une
participation de 70% dans
un autre acteur nigérian des
télécoms, l’Intercellular
Technology Times.
de la population qui sont abonnés à un
opérateur de téléphonie. En comparaison,
l’Afrique du Nord réalise proportionnellement
deux fois moins d’abonnés, avec
36,82% de la population raccordée à un
opérateur GSM. Les rangs se clairsèment
ensuite. L’Afrique centrale dispose d’un
taux d’abonnés inférieur à 10%, arrivant
tout de même devant l’Afrique de l’Est
(8%) selon les chiffres de l’Union internationale
des télécommunications. Le même
organisme fixe à 19% le taux de pénétration
de la téléphonie mobile en Afrique de
l’Ouest.
ment a été de remettre en chantier la
révision de la loi antitrust pour intégrer
les nouvelles réalités du marché,
sauter des règles devenues obsolètes
et, surtout, mettre l’accent sur les
sanctions contres les pratiques
monopolistiques. Le projet, évoqué
régulièrement, a été sans cesse remis
à plus tard sous la pression des grandes
sociétés. A l’évidence, il s’agit
désormais de rendre plus sévères les
sanctions et plus efficace l’action
Les investigations de
l’antitrust ne se limiteront
pas au ciment et à l’acier.
Les entreprises risquent
des amendes de 30 000
à 10 millions LE.
de l’organisme antitrust. Mais les
observateurs ne s’attendent pas à
une révolution : le gouvernement va
tenter d’organiser les monopoles,
non de les éliminer.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
Alger et Paris
s’échangent des
« vérités » sur leurs
intérêts dans l’énergie
Les Algériens souhaitent voir les entreprises françaises prendre des risques sur toute la chaîne de
valeur des hydrocarbures. Et pas seulement vendre des usines dans l’aval pétrolier.
Par Nadia Hachelaf, Alger
La moisson de Nicolas Sarkozy en
Algérie a été marquée par les accords et
contrats dans le secteur de l’énergie. La
reconduction des accords de livraison de
10 milliards de m 3 de GNL jusqu’en 2019
L’accord dans le domaine
nucléaire permet juste à la
France de rester dans la
course, sans avantage sur les
autres vendeurs potentiels,
américains ou russes.
offre une garantie substantielle d’approvisionnement
à la France, et pour
l’Algérie, au prix courant, des recettes
annuelles de 2,5 milliards d’euros. Total
prend également un contrat de réalisation
d’une unité de vapocraquage
d’éthane à Arzew, adossé à un investissement
de 1,5 milliard de dollars, et
Alstom, associé à Orascom, réalisera la
centrale électrique de Terga pour 1,3 milliard
d’euros, 800 revenant à l’entreprise
française.
Contrairement à ce qui avait été annoncé
par les Français, le contrat pour le développement
du gisement de Touat dans
lequel GDF devait investir 1 milliard de
dollars n’a pas été signé au cours de la
visite, même s’il semble acquis qu’il soit
signé prochainement.
Quant à l’accord conclu dans le domaine
nucléaire, il est important mais il ne
déroge pas fondamentalement aux différents
accords-cadres signés par l’Algérie
avec les Américains ou les Russes.
La France revient dans la course du
nucléaire civil
Les jeux sont dans ce domaine encore
ouverts, le choix décisif du constructeur
des futures centrales nucléaires
en Algérie n’est pas encore fait. A
Le Ministère algérien de l’énergie et des mines.
Constantine, le chef de l’Etat français a
relancé l’idée d’une France « garante »
internationale de l’Algérie pour le
nucléaire civil. L’offre avait été faite au
cours de la campagne électorale, la
France fournit le nucléaire civil en
contrepartie d’un partenariat stratégique
dans le secteur des hydrocarbures. Elle
avait été froidement accueillie à Alger,
dont les bons rapports avec l’AIEA la dispensent
de chercher des garanties chez
un autre Etat. Dans les faits, l’accord dans
le domaine nucléaire permet à la France
de rester dans la course. Cela ne lui donne
pas un avantage sur les autres vendeurs
potentiels, américains ou russes.
Résultat plutôt modeste
Le « retour » des Français dans le secteur
énergétique en Algérie, en dépit des
« milliards » de contrats, demeure modeste
en comparaison aux compagnies étrangères
américaines ou britanniques. Le
patron de Sonatrach, Mohamed Méziane,
a pointé, encore une fois, la frilosité des
compagnies pétrolières françaises à
l’égard de l’investissement direct en
Algérie, leur reprochant de ne chercher
que des projets sans risques dans le
domaine de la réalisation des infrastructures
industrielles. « Le niveau de l’investissement
français dans le secteur énergétique
demeure faible par rapport à celui
des Américains, malgré les avantages
comparatifs qu’offrent la proximité géographique
et la langue et qui auraient dû
le favoriser ».
Profitant de la visite du chef de l’Etat
français, les compagnies françaises ont
mis le paquet pour arracher des contrats
de réalisation d’infrastructures en invoquant
des difficultés qui entravent l’investissement
direct en Algérie.
Le ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a
fait le même reproche aux compagnies
françaises : elles ne veulent pas investir
dans l’exploration et recherchent des
contrats. Le message de Mohamed
Meziane a été clair : « Sonatrach n’offrira
ENTREPRISES ET MARCHÉS 13
pas aux compagnies françaises plus d’incitations
qu’à d’autres », et elles « doivent
accepter de prendre certains risques ».
La pause dans la prospection algérienne
se poursuit
Ces petites révélations sur l’attitude des
entreprises françaises ont surpris les spécialistes
à Alger. Ils s’attendaient à ce
qu’elles invoquent en priorité le tarissement
des appels d’offres pour la déli-
Mohamed Méziane a
pointé, encore une fois,
la frilosité des compagnies
pétrolières françaises à
l’égard de l’investissement
direct en Algérie.
vrance des permis de recherche plutôt
que les autres entraves qui gênent ordinairement
l’investissement étranger en
Algérie. Le domaine minier pétrolier
algérien est en effet fermé de fait depuis
2003. Les appels d’offres sur les blocs de
recherche avaient cessé dans un premier
temps pour permettre à la réforme
Khelil, ministre de l’Energie, de passer en
2004-2005. Mais la nouvelle loi sur les
hydrocarbures, jugée « trop avantageuse
pour les compagnies étrangères », a été
amendée en 2006, ce qui a eu pour effet
de prolonger l’interruption de la recherche
exploration, une troisième puis une
quatrième année. La délégation française
à Alger s’est poliment inquiétée des
échéances de reprise des appels d’offres
par l’agence indépendante en charge de
délivrer les permis de recherche. La
poursuite de la pause algérienne dans
l’effort de prospection, que le ministre
Chakib Khelil voulait intense, marque en
réalité une inflexion à Alger au profit des
partisans d’une exploitation modérée du
secteur des hydrocarbures et sa préservation
pour les générations futures. Les
entreprises françaises qui ont raté la
période faste des appels d’offres dans
le domaine de l’exploration, où les
Américains et les Britanniques ont été
entreprenants, s’accommodent de la
situation, « puisqu’ils obtiennent des
contrats dans l’aval pétrolier ».
Elles risquent de ce fait de rater leur
grand retour annoncé. A la fin du mois
d’octobre, Chakib Khelil a signifié que
deux conditions nouvelles allaient être
introduites dans les prochains appels
d’offres dans l’amont pétrolier prévus
pour 2008 : les sociétés intéressées par
l'investissement dans des blocs pétroliers
ou gaziers mis en compétition
doivent apporter de la « technologie
transférable » à Sonatrach et lui permettre
« d'accéder à certains marchés
étrangers ».
Saint Gobain
s’invite en
rénovateur
industriel
en Algérie
L’industrie ne représente plus que 8% du PIB algérien
après en avoir pesé le tiers. Les sociétés françaises
veulent enfin être de la relance annoncée.
Par Samy Injar, Alger
Claude Imauven, le président
de Saint Gobain PPC, s’est
collé à la tâche. Trois jours
avant l’arrivée du président
Sarkozy à Alger, où souffle
depuis trois ans une bronca
sur la faiblesse de l’investissement
direct français, il est
venu lancer son programme
Palco sur les sites acquis lors
de la privatisation à Bouira
(120 km à l’est d’Alger) et
Ouled Djellal, aux portes du
désert au sud-est. « Un hasard
qui a bien fait les choses »,
assure-t-il avec une pointe de
malice pour enchaîner :
« Notre premier but est de participer
à la relance de l’industrie
algérienne ». Une profession
de foi que les partenaires
algériens ont apprécié.
Donner le signal
Leader mondial dans plusieurs
métiers comme ceux
du plâtre, de l’isolation et des
canalisations en fonte, Saint-
Gobain réalisera des produits
plâtres basés sur l’exploitation
des carrières de gypse
locales. « Nous attendons de
ce type d’investissement qu’il
donne, parmi d’autres, un
signal que le temps est venu de
cesser de parler de la rentabilité
de la production industrielle
en Algérie, mais d’en
profiter », explique un cadre
du Ministère de l’industrie en
marge du forum d’affaires
Algérie France.
Le groupe Lafarge et Air
Liquide, des revenants en
Algérie, devraient donner, dès
le premier semestre 2008, un
peu plus de consistance à l’investissement
industriel français
en Algérie. « Ce qui
compte pour nous, c’est d’élargir
le flux d’affaires à l’industrie
», note l’officiel algérien.
Depuis six années, l’usine
Michelin de la banlieue sud
d’Alger avait servi « un peu
seule » d’alibi de l’engagement
français en Algérie. Le
retour des industriels hexagonaux
en Algérie ne prend
cependant pas le sentier proposé
par les deux gouvernements
en 2006, celui des pôles
automobile, pharmacie, et
agroalimentaire : pour Réda
Hamiani, le président du
Forum des chefs d’entreprises
(FCE) algérien, « cela ne se
décrète pas ainsi. Nous préférons
partir d’un existant qui
révèle les potentialités. Dans
l’agroalimentaire, on existe,
les entreprises sont mises à
niveau. Elles respectent les
normes. Elles commencent à
exporter. Il faut un accompagnement
pour développer
cette filière. Dans les médicaments,
il y a une carte à jouer.
En 2003, l’Algérie importait
pour 400 millions de dollars,
la facture a atteint 1,2 milliard
de dollars en 3 années.
Ce n’est pas normal (…). La
politique de renforcement des
capacités de production nous
arrange. Les synergies qui
seraient à créer sont les bienvenues,
d’autant que dans le
domaine du médicament, les
Français sont les premiers »,
avec une couverture de 70%
des importations algériennes.
Zone franche
Toutefois, l’accès au foncier
industriel reste le premier
obstacle devant la relance
industrielle en Algérie. Le
FCE et le Medef ont convenu
d’un projet de zone franche
commun : « Avec leur soutien
et leurs expertises, nous allons
essayer de rendre plus attractif
notre environnement.
Nous allons demander aux
autorités une zone franche
industrielle pour régler le problème
de nos amis français
qui veulent investir », explique
Réda Hamiani. Il est
question de 40 ou 50 hectares
« que nous allons lotir, bâtir
et gérer. C’est une solution
concrète qui peut être proposée
très rapidement aux Français,
elle n’implique pas l’Etat ».
Les pays émergents non
affectés par la crise
Sur le plan de l’économie réelle, la crise de l’été ne semble guère
affecter jusqu'à présent la croissance des pays émergents, a déclaré
Guy Longueville, responsable risques pays chez BNP Paribas. Les
dernières statistiques disponibles indiquent une croissance toujours
forte. Par ailleurs, si les interrogations concernent les effets à venir du
ralentissement américain sur la croissance mondiale, il ne faut pas
oublier que ce dernier est déjà inscrit dans les faits depuis un an.

14
Inauguration d’une
autoroute reliant le Soudan
à l’Ethiopie
Une autoroute continentale reliant le Soudan et l'Ethiopie a
été inaugurée jeudi par le président soudanais Omar el-
Béchir et le Premier ministre éthiopien Mélès Zénawi dans
l'est du Soudan. La cérémonie d'inauguration a eu lieu dans
la ville de Doka (Etat de Gadarif), dans l'est du Soudan,
devant un grand rassemblement d'habitants, ainsi que des
gens venant de pays voisins, dont l'Ethiopie, a rapporté
l'agence de presse SUNA. Dans son discours adressé à la
cérémonie, le président soudanais a indiqué que l'autoroute
d'une longueur de 156 km qui s'étend de Doka à la ville
éthiopienne de Matama renforcera les relations sociales
entre les deux pays amis.
Le Mozambique lance un
appel d’offres international
pour l’exploration
du pétrole
Le Mozambique a lancé son troisième appel d'offres international
d'exploration pétrolière, a rapporté jeudi l'agence
de presse locale AIM. L'appel d'offres a été lancé simultanément
au Ministère mozambicain des ressources minières et
à Londres. Un terrain de 61 000 km, s'étendant du nord de
la province d'Inhambane au centre de la province de
Zambezia, fait l'objet de cet appel d'offres. Ce terrain a été
divisé en neuf parties, dont deux terrestres et sept maritimes,
à savoir que deux se trouvent en eau de surface et cinq
en eau profonde.
La Sonatel fait état d’une
baisse des taux de coupure
de 30%
Le président directeur général de la société sénégalaise de
télécommunications Sonatel, Cheikh Tidiane Mbaye, a
déclaré mardi que la qualité du réseau téléphonique de sa
société s'est améliorée avec « une baisse des taux de coupure
de 30% ». « Notre réseau s'est amélioré. On n'est pas au bout
de l'effort. Mais les indicateurs se sont améliorés », a-t-il dit
mardi lors d'une conférence de presse à Dakar. Il a par ailleurs
annoncé des baisses de tarifs d'Orange de 40 à 6%.
Selon M. Mbaye, 53% des clients d'Orange se disent satisfaits
du réseau en octobre dernier contre 45% en mai. La
marque Orange est présente au Sénégal, en Guinée-Bissau,
en République de Guinée et au Mali.
Salon international
de l’immobilier à
Casablanca
Le Salon international de l'immobilier et de l'investissement en
Méditerranée et au Moyen-Orient (MEDESTATE 2008) aura
lieu du 24 au 26 janvier prochains à Casablanca, a rapporté
jeudi l'agence MAP. Cette première édition mettra l'accent sur
les opportunités d'affaires offertes aux promoteurs de projets
internationaux et aux investisseurs dans les secteurs de l'immobilier
et du tourisme.
Le taux d’inflation atteint
3,7% en Algérie
Le taux d'inflation a atteint 3,7% en Algérie durant les dix
premiers mois de cette année, a rapporté jeudi le quotidien
local Le Jeune Indépendant. Ce taux d'inflation s'explique
notamment par la hausse de 6,3% des prix des produits alimentaires
et des boissons pendant cette période. Les produits
les plus affectés par l'inflation sont la pomme de terre
(+60%), les fruits (+15%), les poissons frais (+13,6%), les
huiles et graisses (+8,6%) ainsi que le café (+6%). Le taux
d'inflation pourrait atteindre 3,5% pour l'année 2007,
contre 2,5% l'an passé, selon le quotidien. Cependant, les
prix des transports et des communications ont connu,
durant les dix premiers mois une légère baisse de 0,6%, a
ajouté le quotidien.
ENTREPRISES ET MARCHÉS
Les Afriques : Pourquoi avez-vous ciblé
le Maroc en particulier ?
Marcel Caballe : C’est un concours de
circonstances. Nous avons été sollicités
par une société internationale pour travailler
sur un appel d'offres marocain.
Comment percevez-vous ce marché ?
MC : Nous avons été agréablement surpris.
Nous avons découvert un pays d'une grande
maturité, tant sur le plan économique que
sur celui des ressources humaines. Plus de
60% de la population active a moins de 30
ans et le niveau de formation des cadres est
tout à fait impressionnant. Les agents de
l'ONCF ont un degré d'expertise et de technicité
qui n'a rien à envier à celui des sociétés
de chemin de fer européennes. De ce fait,
il est d’autant plus étonnant de constater
qu’en 30 années de collaboration avec les
plus grands fournisseurs ferroviaires mondiaux,
ce pays n'ait pu acquérir davantage
d'autonomie dans la réalisation de ses nouvelles
lignes, en utilisant la technologie de
pointe. Dans des pays comme l'Egypte, la
Chine ou la Corée, les nouvelles technologies
ferroviaires sont maintenant prises en
charge en local. Il me semble que les fournisseurs
européens, actuellement détenteurs
du marché ferroviaire marocain, n'ont pas
vraiment joué le jeu dans le transfert de
compétences. C’est regrettable.
Votre approche est-elle différente ?
MC : Tout à fait. Nos cadres, qui ont travaillé
sur de nombreux chantiers dans le
monde, ont toujours le même objectif,
que ce soit en Europe, en Asie ou en
Afrique : une fois les travaux terminés, ils
accompagnent le client sur une période
de 5 à 6 ans maximum, afin de lui permettre
d'acquérir l'autonomie nécessaire
pour maintenir lui-même son réseau.
Ça devrait être le cas avec la 2 e phase
du TGV Casablanca/Marrakech. Nous
avons beaucoup étudié ce dossier, avec
nos meilleurs éléments. Nous sommes
persuadés que l’ONCF pourrait gérer au
moins 75% de son réseau ferroviaire à
l'horizon 2015.
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
L’industrie algérienne de la bière
s’inquiète
Le marché de la bière, florissant en Algérie, s’est comprimé de 10% en une année. Une enquête auprès
des acteurs… et des consommateurs.
Par Yassin Temlali, Alger
Depuis plus d’une année, les débits de
boissons alcoolisées, bars et autres boutiques
appelés « vins et liqueurs », se font
rares à Alger.
Des chiffres précis illustrent les observations
inquiètes des consommateurs.
« Dans l’Algérois, depuis la fin 2006, on a
enregistré 89 fermetures de bars et autres
points de ventes », affirme Nicolas
Dechancel, directeur commercial de
Castel Algérie, qui détient quelque 45%
du marché national de la bière. Et d’expliquer
que ce phénomène ne concerne
pas la seule capitale : « 200 fermetures de
bars et de magasins d’alcools à travers le
territoire national, soit plus de 15% des
points de vente légaux recensés ! ».
Les années du FIS
A Bab El Oued, une des plus grandes
communes de la ville, « sur une dizaine
Même pendant les années
du FIS, lorsque les islamistes
radicaux dirigeaient
les municipalités, ces
commerces étaient épargnés
par les campagnes
de moralisation.
de bars, un seul reste ouvert », se plaint
un connaisseur du quartier, rappelant
que même pendant les années du FIS,
lorsque les islamistes radicaux dirigeaient
les municipalités, ces commerces
étaient épargnés par les campagnes
de moralisation conservatrices. «La
Grande Brasserie, qui a travaillé sans discontinuer
depuis l’indépendance, a mys-
térieusement fermé », regrette un autre
habitué des bistrots de Bab El Oued.
Les producteurs sont alarmés par cette
situation qui menace de freiner l’expansion
du marché algérien de la bière, la
boisson alcoolisée la plus consommée du
pays. Ce marché a connu une phase ascendante
entamée en mai 2001 avec l’entrée
en production de la première brasserie
privée, Tango, suivie de trois autres
(Castel, la Société des nouvelles brasseries
et Algad-Tessala El Merdja), venues
concurrencer quatre brasseries étatiques.
Mais au milieu de l’année 2006, ce marché
prometteur a commencé à se comprimer.
En octobre 2007, il était estimé à quelque
850 000 hectolitre/an, « en baisse de quelque
10% en comparaison avec 2006 », souligne
Philippe Pénouty, le directeur général
de Castel Algérie.
Une campagne zélée de l’administration
Vent de conservatisme ? « Aujourd’hui,
sous prétexte de régularisation, ce qu’on
veut, en fait, c’est plaire aux islamistes du
gouvernement ! », assure le gérant d’un
bar-restaurant algérois qui, lui, a toujours
été en règle avec les services de la wilaya
(département). « Si cela n’était pas le cas,
s’interroge-t-il, pourquoi les nouveaux
demandeurs de licences de débits de boissons
peineraient-ils tant à les obtenir ? »
Cependant, officiellement, il s’agit d’une
simple campagne de « régularisation ».
Beaucoup de points de vente ont ouvert
pendant les troubles années 90, sans même
avoir obtenu la fameuse « licence 4 », explique
une source proche du dossier.
A cette « campagne de régularisation » des
lieux de consommation et de vente d’alcools
s’est conjuguée une autre compagne
visant à réorganiser l’activité des grossistes.
Le 30 janvier 2006, le Ministère du commerce
a instruit le Centre national du regis-
tre du commerce (CNRC) de ce que, désormais,
l’activité de distribution en gros de
boissons alcoolisées devra être soumise non
seulement à l’obtention d’un registre de
commerce, mais aussi à une autorisation
des services de la wilaya (département).
Pour Ali Hamani, président de
l’Association des producteurs algériens de
boissons (APAB), l’obligation faite aux
grossistes de requérir une telle autorisation
est illégale : « Les activités dites ‘‘réglementées’’
sont régies par le décret exécutif du 18
janvier 1997. Celui-ci stipule qu’elles doivent
faire l’objet d’un décret exécutif. Un tel décret
pour l’activité de distribution en gros de boissons
alcoolisées n’a jamais existé ».
L’instruction du 30 janvier 2006, en plus de
contredire la loi, « a débouché sur des dérives,
comme l’interdiction pure et simple, dans
certaines wilayas, de la commercialisation
d’alcools, et la fermeture de bars au seul prétexte
de la non-présence physique du gérant
sur les lieux... »
Le commerce informel d’alcool
s’étend
Philipe Pénouty affirme que « les producteurs
de bière comprennent les plans de
réglementation des autorités ». Il regrette,
cependant le flou dans lequel ils sont mis
en œuvre et craint qu’ils ne débouchent,
dans les conditions actuelles, sur la multiplication
des points de ventes clandestins
: « Or, l’extension du commerce
informel de boissons alcoolisées hypothéquera
le processus de professionnalisation
de notre activité. » Elle créera également,
ajoute-t-il, un énorme problème d’environnement
: « Les vendeurs clandestins
préfèrent au verre consigné les bouteilles
en verre jetable, dont les consommateurs
se débarrasseront sur le bord des routes ou
dans les jardins publics, là où aucune
entreprise de récupération ne pensera à
aller les chercher ! »
Technologies ferroviaires : « Pour
un transfert de compétences »
Marcel Caballe, de Ciprod SA, un groupement de sociétés suisses spécialisées dans la signalisation ferroviaire,
constate qu’en 30 ans de collaboration avec les plus grands fournisseurs mondiaux du ferroviaire,
le Maroc a très peu bénéficié de transferts de compétences.
Et pour ce qui est de l’équipement ?
MC : Au début, nous avions pensé faire
appel aux constructeurs japonais, parmi les
meilleurs dans l'innovation technologique
de pointe. Mais nos observations sur le
Maroc nous ont poussés à prendre une
autre décision. Si nous devenons un acteur
du marché ferroviaire marocain, nous
construirons nos usines au Maroc afin d'utiliser
les compétences des cadres marocains
et de bénéficier de environnement d’affaires
dynamique qu’offre aujourd’hui ce pays.
Votre groupe en quelques chiffres ?
MC : Nous sommes sur le marché depuis
25 ans. Nous employons plus de 800 personnes
pour un chiffre d’affaires 2006 de
123 millions d’euros.
Vos références ?
MC : Plus de 200 chantiers parmi lesquels
la ligne Moscou/St Petersbourg, le
métro parisien, la LGV est-européenne
ou encore le métro de Valencia.
Propos recueillis par Dominique Flaux

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 GESTION PUBLIQUE
BCEAO : avenir en question
A son corps défendant, la BCEAO est sur le devant de la scène. Les Etats peinent à lui trouver un gouverneur
et le Sénégal veut que les réserves soient distribuées aux Etats. Son avenir est en question.
Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar
Institut d’émission commun aux huit pays
de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (UEMOA), la Banque centrale
des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO) est aujourd’hui sur la sellette. La
Côte d’Ivoire, qui détient 43% des avoirs,
tient mordicus à retrouver le fauteuil de
gouverneur de l’institution.
Le pavé dans la mare
Quel nouveau gouverneur pour la
BCEAO ? La question est sur toutes les
lèvres depuis que le chef de l’Etat du
Sénégal a jeté un pavé dans la mare de la
banque en estimant que l’intérim de
deux ans de l’actuel gouverneur, le
Burkinabé Damo Justin Baro, n’a que
trop duré. La BCEAO, qui regroupe les
huit pays de l’UEMOA (Burkina, Mali,
Sénégal, Côte-d’Ivoire, Togo, Niger,
Laurent Gbagbo aurait
même menacé de retirer son
pays de la zone monétaire
et de battre sa propre
monnaie s’il n’arrivait
pas à ses fins.
Guinée-Bissau et Bénin), tient à arrêter
cette période d’exception en se choisissant
un gouverneur en cette fin d’année.
Mais entre les prétentions ivoiriennes et
celles du reste des Etats membres, le fossé
s’est beaucoup élargi.
Détenant près de 290 millions d’euros des
La flambée des cours du pétrole est propice à tous les fantasmes sur les énergies alternatives. L’Afrique
de l’Ouest veut savoir.
Par Touré Hamza, Ouagadougou
Placée sous l’égide de l’UEMOA et de la
CEDEAO, la conférence internationale
sur les « Enjeux et perspectives des biocarburants
pour l’Afrique » s’est tenue à
Ouagadougou du 27 au 29 novembre dernier
pour faire une évaluation objective
du potentiel de production de biocarburants
en Afrique de l’Ouest.
Alternative au pétrole cher
Les participants venus d’une vingtaine de
pays africains et européens, sur la base de
facteurs techniques, agronomiques, économiques
et sociaux, ont fait le point sur
les alternatives renouvelables aux carburants
d'origine pétrolière: huile végétale
brute ou huile végétale estérifiée, éthanol
provenant de différentes origines (sucre
ou amidon) ou, sur le plus long terme,
essence et diesel de synthèse issus de la
conversion de la plante entière.
« L’Afrique a la possibilité de rentrer dans
cette filière où il y a de la rentabilité. Les biocarburants
sont nécessaires pour les pays africains,
surtout avec le prix du pétrole qui croît
de jour en jour », estime Laurent Sedogo,
ministre burkinabé de l’Environnement.
Les participants ont recommandé un plan
d’action régional de promotion de l’éthanol
et des biocarburants, assorti d’un programme
d’investissement à travers un partenariat
entre les secteurs public et privé
ouest-africains. « Les Africains ont les ressources
nécessaires, la canne à sucre, l’arachide,
les huiles végétales pour la fabrication
avoirs de l’institut d’émission sur un total
de 534, la Côte d’Ivoire fait figure de mastodonte
de la banque. Le Sénégal, qui lui
dispute le leadership économique sousrégional,
ne détient pour sa part qu’à peine
106 millions d’euros. C’est sans doute
pourquoi le président ivoirien Laurent
Gbagbo tient à « imposer » son ex-argentier
et actuel ministre du Plan et du
Développement, Paul Bohoun Bouabré, au
poste de gouverneur de la banque. Il a
d’ailleurs affirmé il y a quelques mois que «
c’est celui qui a le plus d’argent dans une
banque qui la dirige ». Pire, il aurait même
menacé de retirer son pays de la zone
monétaire et de battre sa propre monnaie
s’il n’arrivait pas à ses fins.
Influence française
Aujourd’hui, on est prêt d’une situation
de blocage. Les autres chefs d’Etat de
l’UEMOA entendent mettre un terme au
monopole ivoirien pour le poste de gouverneur.
Ils ont aussi leurs candidats. Le
Nigérien Mamadou Tandja parraine la
candidature de son compatriote et actuel
vice-gouverneur de la banque Ali Badjo
Gamatié. Le Burkina dont un ressortissant
assure l’intérim du gouverneur, veut
aussi garder son « fromage ». Dans ce climat
marqué par un méli-mélo indescriptible,
la France fait figure d’arbitre. Elle
garantit et assure la convertibilité du franc
CFA par le biais d’une parité fixe. Le franc
CFA est ainsi arrimé à l’euro grâce à l’ancien
franc français. Autrement dit, la
France ne vote pas pour la désignation du
futur gouverneur mais son influence peut
être prépondérante. L’ex-puissance colo-
Biocarburant : l’Afrique
de l’Ouest s’évalue
de l’éthanol », explique Gilles Vaitilingom,
l’un des experts invités.
Public-privé
Selon les statistiques officielles de
l’union, la biomasse représente plus de
80% des besoins en énergie de cuisson,
principalement le bois de chauffe et le
charbon de bois dans les pays membres.
L’UEMOA a envisagé la création d’un
fonds régional pour la promotion de la
filière éthanol/biocarburant, en association
avec les institutions financières sous-
Les PME commerciales, agricoles, industrielles,
artisanales et de prestations de
services du Burkina-Faso vont bénéficier
à partir de l’année prochaine de Centres
de gestion agrées des entreprises. Ces
CGA ont pour objectif d'apporter un
encadrement fiscal et/ou comptable aux
PME, d’appuyer le montage de dossiers
de crédit et de promouvoir le civisme fiscal.
« Une entreprise ne sera plus redressée,
ne subira plus de contrôle fiscal dès l'instant
que sa comptabilité est tenue par le
CGA. Il y aura en son sein des experts
comptables qui vont déblayer le terrain,
organiser et mettre en place tout ce qu'il
niale reproche d’ailleurs au candidat du
président Gbagbo le fait que son nom soit
cité souvent dans l’affaire des détournements
d’argent et les multiples scandales
de la filière cacao en Côte d’Ivoire.
Bouabré n’est pas bien vu du côté de
l’Elysée et du Trésor français. Ce qui n’est
peut-être pas le cas d’un autre ivoirien du
nom de Théophile Ahoua Ndoli, professeur
d’économie, ancien ministre et actuel
conseiller spécial du gouverneur. Il est
cadre à la BCEAO depuis plus de 20 ans. Il
aurait, selon nos sources, le soutien de la
communauté internationale. Il rassure
aussi les cadres de la banque, contrairement
à Bouabré qui n’est pas sorti du
moule de l’institut d’émission et ne serait
pas non plus spécialiste de la monnaie.
Pactole espéré
La BCEAO, engagée depuis quelques temps
dans un processus de réforme et de restructuration
n’a pas besoin d’une crise. Il lui
semble de plus en plus difficile d’y échapper.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade
vient de jeter un second pavé en réclamant
la redistribution aux Etats membres de
« 1500 milliards de francs CFA d’excédents
placés sur les bourses étrangères ». Autant
que l’épineuse élection du nouveau gouverneur,
différée en attendant un consensus,
ce dernier dossier pourrait saper les
bases de la monnaie. Personne ne s’y
trompe, pour les pays membres en mal de
liquidités, ce pactole aura tôt fait de fondre
dans le fonctionnement de gouvernements
de plus en plus budgétivores.
régionales et internationales. Elle a signé
avec le Brésil, en octobre dernier, un
mémorandum d'entente visant à soutenir
le développement des biocarburants, à
l’occasion de la visite au Burkina-Faso du
président brésilien Luiz Inacio Lula Da
Silva. La coopération avec le Brésil devrait
se faire par l’implication des secteurs
public et privé, et par des échanges de spécialistes
et de scientifiques pour appuyer
le Programme régional biomasse énergie
(PRBE).
Burkina-Faso : centres de
gestion agréés pour les PME
Le Burkina se dote de centres de gestion agréés pour faire sortir les
PME de l’informel.
faut pour une comptabilité transparente »,
confie Amidou Bilgo, consultant d'entreprises
à la Maison de l'entreprise du
Burkina-Faso. En faisant sortir ainsi des
PME de l’économie informelle, l’assiette
fiscale s’en trouvera donc élargie.
L’encadrement des PME va aussi leur
ouvrir davantage le secteur bancaire.
Méfiantes à l’égard de structures à la
comptabilité douteuse, les banques y
regardaient à plusieurs fois, exigeaient des
garanties difficiles à réunir pour se protéger
au maximum. Très peu de PME parvenaient
à obtenir crédit auprès des banques.
Hamza Touré
15
La Côte d’Ivoire signe
des accords de partenariat
avec l’UE
La Côte d'Ivoire et l'Union européenne (UE) ont signé vendredi
à Abidjan un accord intérimaire dans le cadre de la
mise en oeuvre de l'Accord de partenariat économique
(APE). L'accord a été paraphé au cabinet du Premier ministre
par le ministre ivoirien de l'Intégration africaine,
Amadou Koné, et le chef de la délégation de la Commission
européenne en Côte d'Ivoire, Michel Arrion. L'accord intérimaire
de partenariat économique comprend un accès
au marché pour les marchandises selon les règles de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et des dispositions
relatives à la coopération au développement. Il
permet d'éviter les perturbations graves au commerce entre
les parties qui pourraient survenir après la suppression
de l'accord de Cotonou (2001). L'APE devait remplacer le
1 er janvier 2008, dans le cadre des relations UE/ACP, l'accord
de Cotonou qui accordait des préférences commerciales
entre les parties et qui prend fin le 31 décembre 2007.
Vers des suppressions
d’emplois au FMI
Le nouveau patron du Fonds monétaire international
(FMI), Dominique Strauss-Kahn, compte supprimer
jusqu'à 15% des effectifs (300 à 400 emplois sur 2600) pour
stabiliser les finances dans un contexte de baisse de la
demande des concours financiers du fonds, écrit le Wall
Street Journal vendredi. Strauss-Kahn explique que le fonds
s'expose à un déficit de 400 millions de dollars par an d'ici
2010 si la demande de prêts ne se redresse pas. Il estime
toutefois que les suppressions de postes pourraient réduire
ce déficit d'un quart environ.
L’Egypte doute du projet
d’Union Med de Sarkozy
En visite à Bruxelles, Ahmed Aboul Gheit, chef de la diplomatie
égyptienne, a émis des doutes jeudi au sujet de
l'Union méditerranéenne prônée par Nicolas Sarkozy. Le
projet du président français, qui propose de rassembler une
douzaine de pays dans un cadre inspiré de l'UE pour promouvoir
leur développement économique, lutter contre
l'immigration clandestine et combattre le terrorisme, avait
suscité la veille de nettes réserves de la part de la chancelière
allemande Angela Merkel. Les pays de l'est de l'union craignent
en outre qu'il ne détourne l'attention de Bruxelles
vers le sud.
Satisfecit dans la gestion
des finances togolaises
Une délégation du Fond monétaire internationale (FMI),
en mission de redressement de l'économie togolaise, a
annoncé jeudi avoir constaté « beaucoup de progrès dans la
gestion des finances publiques », au sortir d'une audience
avec le chef de l'Etat togolais Faure Gnassingbé. Les progrès
porteraient « particulièrement sur le renforcement des services
et la gestion des recettes », a déclaré le chef de la délégation
Christian Mumssen.
Journée d’étude sur les
OMD en Côte d’Ivoire
Des journées de l'initiative économique et sociale ont été
ouvertes mercredi à Abidjan à l'initiative du Conseil économique
et social ivoirien dans le cadre des Objectifs du millénaire
pour le développement (OMD). « Je lance un appel à
tous pour une lutte à outrance contre la pauvreté », a déclaré
le président du Conseil économique et social, Laurent Dona
Fologo, à la cérémonie officielle d'ouverture. Il a indiqué
que ces journées s'inscrivent dans le cadre des Objectifs du
millénaire pour le développement (OMD 2000-2015),
visant à réduire la pauvreté, promouvoir l'éducation pour
tous et l'égalité des sexes, et à mettre en place un partenariat
mondial pour le développement. Elles sont, a-t-il
ajouté, « une réponse nationale » à l'appel du secrétaire
général des Nations unies, Ban Ki-moon, aux conseils économiques
et sociaux pour prendre des initiatives pouvant
contribuer à atteindre les OMD.

16
DROIT, FISC, DOUANES
Nouveau droit de l’arbitrage
en Afrique
Par Maître Alain FENEON,
Avocat à la Cour de Paris
(Suite de la chronique parue dans notre
numéro précédent).
Sur les garanties de l’arbitrage
OHADA
En raison de son effet direct dans le
droit interne des Etats parties,
l’Acte uniforme sur l’arbitrage ne
peut être modifié sans l’accord
unanime des Etats ; sa valeur
supranationale lui confère ainsi à
l’évidence une dimension, mais
aussi une modernité de rédaction
que l’on ne pouvait jusqu’alors
trouver dans aucune législation
nationale des Etats parties.
Les garanties quant à la composition
du tribunal arbitral
L’Acte uniforme affirme très clairement
que c’est à la convention d’arbitrage
signée par les parties, et à elle
seule, qu’il incombe de désigner les
arbitres, tout au moins de fixer les
modalités de leur désignation.
Si les parties sont libres d’organiser la
procédure comme elles l’entendent,
leur liberté n’est toutefois pas sans
limites. L’arbitre qui accepte sa mission
doit porter cette acceptation à la
connaissance des parties. Toutefois,
s’il suppose en sa personne une cause
de récusation, il doit en informer les
parties et ne peut accepter sa mission
qu’avec leur accord unanime et écrit.
Les garanties de la procédure
arbitrale
Il convient de rappeler que l’Acte
uniforme s’inscrit pleinement dans
l’affirmation selon laquelle l’arbitrage
est une forme de justice
contractuelle, qui a pour fondement
la volonté des contractants.
Toutefois, lorsque surviennent des
difficultés appelant une solution
d’urgence, il peut arriver que l’arbitrage
ne soit pas adapté à donner
une réponse appropriée. Aussi, bien
que les parties aient signé une
convention d’arbitrage, l’arbitre
peut ne pas avoir encore été nommé
ou ne pas disposer du pouvoir de
prendre la mesure sollicitée. L’Acte
uniforme prévoit dans cette hypothèse
qu’une juridiction peut, en
cas d’urgence reconnue et motivée
ou lorsque la mesure doit s’exécuter
dans un Etat non partie à
l’OHADA, ordonner des mesures
conservatoires dès lors que celles-ci
n’impliquent pas un examen au
fond du litige.
Cette exigence de motivation est
également imposée pour la sentence
elle-même ; elle constitue à la
fois une garantie pour les parties
qui ont intérêt à comprendre la
décision et à être protégées contre
l’arbitraire, et un moyen pour le
juge de l’annulation, qui peut ainsi
contrôler la décision rendue ; enfin,
elle participe à la formation et à la
discipline intellectuelle de l’arbitre
qui rédige la sentence.
La garantie des voies de recours
L’Acte uniforme de l’OHADA a
retenu une double solution qui
mérite d’être approuvée :
- il exclut l’appel afin de réformation
de la sentence, lequel est en contradiction
formelle avec l’essence
même de l’arbitrage qui est de ne
retenir l’intervention du juge étatique
qu’en tant que juge d’appui. Il
précise également que la sentence
arbitrale n’est pas susceptible d’opposition
ni de pourvoi en cassation,
- mais admet le recours en annulation
ou le refus de reconnaissance
ou d’exécution comme recours de
droit commun, et ce, dans un certain
nombre de cas limitativement énumérés.
La faculté donnée aux parties de
déposer un recours en annulation
dès le prononcé de la sentence procède
par ailleurs d’un souci de célérité
dans la conduite de la procédure
arbitrale.
Ainsi, c’est sans attendre une éventuelle
signification que ce recours est
recevable ; il cesse toutefois de l’être
un mois après la signification.
A contrario, lorsque l’exécution provisoire
a été ordonnée par les arbitres,
le recours en annulation ne suspend
pas cette exécution.
Ce recours ne saurait en conséquence
dans ce cas constituer un
moyen dilatoire pour éviter l’exécution
immédiate d’une sentence rendue
par un tribunal arbitral.
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
Les investisseurs étrangers ne doivent plus craindre désormais d’insérer une clause d’arbitrage dans leurs contrats commerciaux avec une partie africaine,
et d’admettre que le siège du tribunal arbitral puisse se situer en Afrique.
Maître Alain FENEON
Les sentences étrangères
Il convient enfin de relever que
l’exécution des sentences arbitrales
internationales en tant qu’acte juridictionnel
était jusque là garantie
dans les Etats africains par leurs
engagements internationaux ou leur
droit interne. Cependant, la résistance
aux sentences étrangères y
était fréquente, et générait des incidents
de procédure multiples aggravés
parfois par des clauses d’arbitrage
pathologiques. Aujourd’hui,
l’Acte uniforme dispose que les sentences
arbitrales rendues sur le fondement
de règles différentes de celles
prévues par le présent Acte uniforme
sont reconnues par les Etats
parties dans les conditions prévues
par les Conventions internationales
éventuellement applicables, et à
défaut, dans les mêmes conditions
que celles prévues aux dispositions
du présent Acte uniforme.
En d’autres termes, les sentences
rendues en Suisse, dont la reconnaissance
et l’exécution seraient requises
dans un Etat de l’OHADA, partie à
la Convention de New York, relèvent
désormais, à défaut de convention
bilatérale, de ces dispositions de
l’Acte uniforme.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 DROIT, FISC, DOUANES
17
« D’autres bonnes perspectives
pourraient provenir de la
reprise économique »
Malgré cinq années de crise armée, la douane ivoirienne a réussi des résultats plus performants que
pendant les années de paix. Elle contribue aujourd’hui à environ 40% au budget de l’Etat ivoirien.
Directeur général de la douane ivoirienne, le colonel major Gnamien Konan lève un coin de voile,
dans cet entretien, sur les secrets de ce succès.
Le colonel major Gnamien Konan, directeur
général de la douane ivoirienne.
Quelles performances peut réaliser la
douane dans une Côte d’Ivoire en crise
et dont une moitié est sous contrôle
rebelle ?
Je parlerai plutôt de résultats et laisserai
le soin aux autres de le qualifier de performance.
En 2000, les recettes douanières
étaient à FCFA 486 milliards. En
2006, les recettes sont passées à environ
FCFA 705 milliards. Nos recettes proviennent
des droits à l’exportation,
essentiellement sur le cacao, mais aussi
sur d’autres produits dont le café et le
bois.
Nous avons misé surtout sur l’importation.
En 2000, les résultats à l’importa-
« Si nos frontières étaient
si poreuses, nous n’aurions
jamais obtenu de tels
résultats. »
tion étaient environ de FCFA 227 milliards.
Nous avons terminé l’année 2006
avec des résultats de FCFA 350 milliards,
soit une hausse de près de 54%.
Pour l’année en cours, nous avions
déjà, fin novembre, environ FCFA 61
milliards de plus au titre de l’importation.
Cela nous laisse entrevoir des
résultats de plus de FCFA 65 milliard,
de plus que l’année précédente à la fin
de 2007, soit des recettes de plus de
FCFA 410 milliards à l’importation.
Cela constituera une augmentation de
près de 80% en sept ans.
Comment s’est présentée la crise au secteur
des douanes ?
Tout ceci s’est fait dans un contexte où le
territoire douanier était divisé en deux.
A la division physique du pays s’est ajoutée
la crise économique, avec surtout les
événements de novembre 2004 qui nous
ont laissés des traces amères, avec beaucoup
plus de conséquences que l’attaque
armée de septembre 2002.
Ces événements ont entraîné la délocalisation
de certaines entreprises ou la
réduction de leurs activités. Il y a eu aussi
la réduction de la présence des expatriés
et leurs familles, qui étaient de grands
consommateurs. Entre-temps, la Taxe
sur la valeur ajoutée (TVA) a été réduite
de 20% à 18%. Ce qui a représenté un
manque à gagner de FCFA 20 milliards à
l’exportation.
Les marchandises de contrebande
étaient fréquemment saisies par vos
services il y a quelques années. Les frontières
ivoiriennes sont-elles toujours
aussi poreuses ?
Cette situation ne m’inquiète pas.
Quand je regarde l’évolution des recettes
à l’importation, je vois des progressions
énormes, dans un contexte économique
stagnant, ce qui prouve que ce
phénomène n’est pas inquiétant. C’est
parfois impressionnant, quand on saisit
des marchandises de contrebande de
plusieurs tonnes. Mais je peux vous
assurer que nos recettes sont bonnes. Si
nos frontières étaient si poreuses, nous
n’aurions jamais obtenu de tels résultats.
Les marchandises nous arrivent
essentiellement par mer. Avec le Ghana,
nous avons un accord qui interdit l’utilisation
des ports pour l’introduction
des marchandises dans le pays voisin.
Des marchandises en provenance du
Ghana par voie routière nous échappent
parce que les contrebandiers les
déclarent en destination du Burkina-
Faso, mais les font passer par le nord de
la Côte d’Ivoire où la douane n’est pas
présente. Ces marchandises descendent
vers Abidjan par le chemin de fer, les
routes et les pistes. C’est très complexe
à surveiller.
A combien évaluez-vous le préjudice
des contrebandes dans le nord de la
Côte d’Ivoire ?
Des experts du FMI nous ont posé cette
question. Comment pouvons-nous évaluer
le manque à gagner d’une marchandise
qui ne nous a pas été déclarée ? Je
peux dire seulement qu’à l’heure actuelle
les populations du nord ne consomment
pas des marchandises dédouanées au
sud. A chacun de se faire son idée sur nos
Le cacao reste la première source de recettes d’exportation de la douane ivoirienne.
pertes en fonction du niveau de consommation
dans cette partie du pays.
Selon l’idée que vous vous faites vousmêmes,
la douane ivoirienne perdrait
donc la moitié de ses recettes fiscales en
raison de la guerre ?
Non ! La situation dans cette zone,
d’après ce que l’on m’a rapporté, est faite
de misère. Même si les populations y
trouvent de quoi vivre, je ne pense pas
qu’elles importent à tour de bras de grosses
cylindrées ou des télévisons à écran
plasma. Quand elles le font, c’est certainement
parce qu’elles les ont en franchise
de droit. On ne peut donc pas imaginer
que nous subissons de grandes pertes,
allant jusqu’à la moitié de nos recettes,
et pas même le quart.
Quelles perspectives voyez-vous pour
les résultats de vos services dans le
contexte de réunification en cours,
grâce à l’accord de Ouagadougou ?
Il ne faut pas se faire des illusions. Si le territoire
est réunifié et que, grâce à cela, on
réussit à faire FCFA 30 milliards de recettes
en plus, cela serait très satisfaisant pour
A l’heure actuelle, les populations
du nord ne consomment
pas de marchandises
dédouanées au sud.
moi. Parce que de toutes les façons, on n’a
jamais fait plus de FCFA 30 milliards de
recettes douanières dans cette partie du
pays. Avant la guerre, seule l’usine de tabac
nous rapportait de bonnes recettes. Je ne
pense donc pas que nous puissions avoir
FCFA 20 milliards dans cette zone.
D’autres bonnes perspectives pour les
recettes douanières subséquemment à la
réunification pourraient provenir de la
reprise économique.
Au niveau des reformes, il n’y a plus
grand chose à faire. Tout ce qui peut être
fait pour lutter contre la fraude et augmenter
les recettes a déjà été fait.
Comptez-vous redéployer l’administration
douanière sous peu ?
En ce qui me concerne, je suis prêt à le faire
dès que l’on me donne le signal au plan
administratif. Il faut indiquer que la
douane est certes une administration fiscale,
mais elle est particulière parce qu’elle
est armée. Il n’est pas question d’aller lutter
contre la fraude et la contrebande avec les
mains nues. D’ailleurs, en temps normal,
les douaniers se font tirer dessus. Le jour
où l’on demande à la douane d’aller aux
frontières, cela suppose que l’on autorise
les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes
à se déployer dans tout le pays. De toutes
les façons, la douane a toujours besoin
de l’appui des autres corps de l’armée pour
réaliser ses missions. Quand le signal sera
donné, nos agents seront affectés en une
semaine, sous réserve que des locaux existent
pour les recevoir.
Propos recueillis par
Parfait Kouassi, Abidjan
L’actualité avec
Maroc : nouveau pas vers
la libéralisation du change
Les bureaux de change marocains sont autorisés, à compter du
2 janvier 2008, à acheter et vendre des billets de banque étrangers
auprès des agences et succursales de Bank Al-Maghrib, la banque
centrale du pays, dans les mêmes conditions que les intermédiaires
agréés. Cette décision, modifiant une circulaire de Bank Al
Maghrib datant du 1 er mars 2007 et relative aux opérations de
change manuel, vise à améliorer la liquidité et les conditions de
concurrence sur le marché de change. Pour le règlement des opérations
d'achat et de cession de billets de banque étrangers, les
bureaux de change sont tenus d'ouvrir un compte dédié auprès
d'une agence ou succursale de Bank Al-Maghrib.
Les parlementaires
nigériens s’initient au
contrôle budgétaire
Un séminaire d'échanges sur l'élaboration, l'exécution et le contrôle
budgétaires à l'intention des députés nationaux du Niger s’est tenu
le 5 décembre 2007 au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Ce séminaire fait suite aux ateliers organisés sur le système fiscal et
la dette publique et vise le renforcement des capacités des parlementaires
et des cadres de l'administration de l'Assemblée nationale.
La rencontre était animée par le Béninois Michel
Dédéhouanou, directeur de l'Unité d'analyse, de contrôle et d'évaluation
du budget de l'Etat du Bénin, et l'expert nigérien Kamaye
Zabeirou, haut cadre du Ministère de l'économie et des finances.
Plan de la Banque mondiale
pour aider l’Afrique à
limiter l’effet de serre
Le groupe de la Banque mondiale, qui participe à la conférence
de l'ONU sur le changement climatique tenue du 3 au 14
décembre à Bali (Indonésie), prévoit un plan pour apporter
une aide accrue aux pays en développement afin de limiter
leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce plan consiste à aider
les pays en développement à intégrer des stratégies de lutte
contre le changement climatique dans leurs programmes de
développement, à promouvoir les ressources énergétiques
renouvelables et à encourager les économies d'énergie à accroître
l'efficacité énergétique, selon la banque.
Le Nigeria veut améliorer la
sécurité de son espace aérien
Le projet de sécurité de l'aviation du Nigeria, financé par la Banque
mondiale, avec un coût d'au moins 48 millions de dollars (USD),
permettra à l'industrie aéronautique de ce pays de satisfaire aux
normes internationales, a révélé un responsable de la BM lundi.
Pierre Pozzo Di-Borgo, chef du comité d'application du projet de
la BM, a fait ces remarques dans un entretien accordé à l'agence de
presse du Nigeria (APN). « Le projet est élaboré selon le concept que
la sécurité sera dirigée par les normes internationales », a expliqué
M. Di-Borgo, qui a conduit le comité d'application pendant une
visite aux autorités des aéroports fédéraux du Nigeria.
L’OPEP exclut tout changement
dans le mécanisme de
fixation des prix du pétrole
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne
devra pas chercher un autre mécanisme de fixation des prix du
pétrole en raison de la faiblesse du dollar, a annoncé mardi à
Abou Dhabi son secrétaire général Abdullah Salim Al Badri. La
chute du taux de change du dollar affecte les revenus des pays
de l'OPEP qui vendent leur pétrole en dollars et importent des
biens dans une autre monnaie, a indiqué M. Badri dans une
interview accordée à l'agence de presse émiratie à la veille de la
146 e réunion de la conférence ministérielle de l'OPEP, prévue
mercredi à Abou Dhabi.

18
HP lance un projet
de recyclage électronique
à l’échelle africaine
Hewlett Packard (HP) a récemment annoncé le lancement,
au Maroc, de la première étape d’un projet panafricain
afin de développer les compétences en matière de
recyclage électronique, pour réagir aux problèmes croissants
des déchets. Le Programme des Nations unies pour
l’environnement estime que 50 millions de tonnes de
déchets électroniques sont générés chaque année. Ce
lancement au Maroc vient en ligne directe après l’annonce
par HP, le 18 septembre à Londres, du « programme
Gestion des déchets électroniques en Afrique, en
collaboration avec le Fond mondial de solidarité numérique
(FSN) et l'Institut suisse de recherche sur les matériaux
et les technologies (Empa) ».
La BIB innove en lançant la
carte visa prépayée
Africards
La Banque internationale du Burkina (BIB) a procédé
jeudi 29 novembre 2007 à Ouagadougou à la présentation
officielle de son nouveau produit : la carte visa prépayée
Africards. Ce nouveau produit « anticipe sur certaines
recommandations de la Banque centrale, en ce qui
concerne la promotion de la bancarisation, ainsi que la
modernisation et la sécurisation des moyens de paiement
dans l’espace UEMOA ». La carte étant utilisable partout
dans le monde, à travers les réseaux des partenaires de la
banque. Avantage majeur de cette carte, l’utilisateur
n’est pas obligé d’avoir un compte bancaire.
Bull retenu pour
mordeniser Algérie Poste
Algérie Poste a choisi le groupe Bull pour la réalisation d'une
plateforme matérielle et logicielle pour traiter en temps réel et
sans interruption les opérations relatives à tous les produits
d'Algérie Poste. Cette technologie offrira également la possibilité
d'ouverture d'un compte CCP au niveau des bureaux de
poste sans passer par le centre national des chèques postaux,
ainsi que la décentralisation des opérations CNEP et l'informatisation
généralisée de tous les établissements postaux.
TECHNOLOGIES
Casablanca : Ubisoft recherche passionnés
de jeux vidéo
L’industrie du jeu vidéo est en pleine expansion. Avec Ubisoft, le Maroc met un pied dans ce secteur à forte valeur ajoutée.
Par Christelle Marot, Casablanca.
Récemment dans les bacs, Rayman
contre les Lapins Encore Plus
Crétins, le dernier opus de l’éditeur
français de jeux vidéo Ubisoft,
revendique sa filiation marocaine.
Sorti tout droit du studio de
Casablanca, ce jeu grand public est
le fruit de neuf mois de travail et de
collaboration entre l’équipe marocaine,
une cinquantaine de personnes,
pour la partie création, design et
informatique, et les autres filiales du
groupe dans le monde.
Passion débordante
Au Maroc, l’aventure d’Ubisoft, qui
L’équipe d’Ubisoft s’amuse avec les hautes technologies.
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
Le guichet automatique ne doit
pas se limiter au retrait de cash
Administrateur, directeur général de la filiale de Wincor Nixdorf (ex-Siemens Nixdorf) au Maroc,
Said Wahbi évoque dans cet entretien les missions du « monitoring center » inauguré le 10 décembre
dernier à Casablanca et destiné au Maghreb et à l’Afrique francophone.
Vous venez d’inaugurer un « monitoring
center » à Casablanca. Quel est son
rôle ?
Il s’agit d’une offre de service globale,
modulaire et intégrée, permettant aux
banques l’externalisation de toutes les
étapes de la gestion de leur parc GAB
Un GAB performant peut
prendre en charge plus de
70% des opérations qui se
faisaient au niveau de
l’agence.
(guichet automatique de banque). En
partenariat avec les transporteurs de
fonds, ce service permet aux banques
d’avoir une disponibilité intégrale de
leurs GAB. Nous y avons investi à ce jour
6 millions de dirhams pour l’édification
du centre, le recrutement et la formation
d’une équipe d’ingénieurs de haut
niveau.
Qu’apporte aujourd’hui le GAB dans la
gestion bancaire ?
L’augmentation des profits et la réduction
des coûts restent le dilemme quotidien
de tout banquier qui se respecte.
Confrontés à une contraction historique
des marges sur intérêt et retenue dans sa
tentation de jouer sur les commissions
par les associations des consommateurs,
la banque se voit obligée de diversifier ses
canaux de distribution. Dans cette perspective,
le guichet automatique bancaire
(GAB), encore à ses débuts dans
l’Afrique francophone, peut être une
excellente alternative. Surtout si la borne
a démarré il y a une dizaine d’années,
se poursuit de plus belle.
Aujourd’hui, le studio de Casablanca
travaille sur deux projets en parallèle.
Un déménagement est prévu
prochainement sur le site de
Casashore, et d’ici 2010, l’effectif
devrait être porté à 200 personnes,
soit un effectif global multiplié par
plus de trois (la filiale marocaine
compte aujourd’hui 65 salariés).
Principalement des jeunes diplômés
d’écoles informatique, d’infographie
ou des Beaux Arts, et aussi quelques
profils autodidactes. Leur point
commun ? Une passion débordante
pour l’univers des jeux vidéo, ou
comment travailler tout en s’amusant.
Le Maroc est le seul pays en
développement à accueillir un studio
de production de jeux vidéo, aux
côtés d’autres plateformes de production
en Chine, en Roumanie et
en Bulgarie, pour les économies
émergentes.
« Le choix du Maroc s’est fait très
tôt, à une époque où il existait peu
de studios à l’international. Il s’explique
par le bon niveau des ingénieurs
locaux, ainsi que l’ouverture
électronique va plus loin que les simples
opérations de retrait et de consultation
de solde.
Quels sont les services supplémentaires
que doivent faire les GAB ?
Le GAB peut jouer le rôle d’une agence
bancaire. En plus des opérations classiques
du money out, le client doit pouvoir
aussi déposer son chèque, verser du cash,
faire du change, faire du virement de
compte à compte ou procéder à des opérations
mobilières. Bref, un GAB performant
peut prendre en charge plus de
70% des opérations qui se faisaient au
niveau de l’agence. Soulagée par le transfert
des opérations de caisse, l’agence
peut se concentrer sur des rôles plus productifs
comme la vente de produits et
services bancaires à haute valeur ajoutée.
Casablanca vient d’être érigée par
Wincor Nixdorf en centre de compétence
pour le Maghreb et l’Afrique francophone.
De quoi s’agit-il ?
Si la disponibilité du guichet automatique
(24h/24) est en soi un gage de bon
service, il faut que la machine soit parfaite.
Un bon centre régional de surveillance
doit assurer la continuité et la sécurité
du service. Dans ce cadre,
Casablanca a été choisie à l’instar de
Singapour pour l’Asie, São Paulo pour
l’Amérique latine, Austin pour les Etats-
Unis et Paderborn (Allemagne) pour
l’Europe, pour assurer le suivi du service
au Maghreb et en Afrique francophone.
Nous travaillons en général avec des
intervenants agréés qui nous représentent
sur place. En dehors des interventions
à haut niveau et nécessitant la
culturelle et l’utilisation de la langue
française (....). Nous bénéficions
également des avantages de la stratégie
offshoring mise en place », explique
Cyril Vermeil, directeur
d’Ubisoft Maroc. Si le coût de la
main d’oeuvre est un critère, le
savoir-faire, la créativité et la réactivité
sont incontournables. Pour
répondre aux besoins d’un secteur
en pleine croissance, la filiale marocaine
étudie des possibilités de partenariat
avec des écoles locales pour
drainer les potentiels créatifs et renforcer
la filière graphique. « Au
Québec, notamment, des efforts
importants des autorités ont
conduit à la création rapide d’une
véritable industrie locale, qui
emploie aujourd’hui plus de 5000
personnes ; la Malaisie est en train de
percer dans les images de synthèse.
Ce sont des exemples à suivre pour le
Maroc », indique M. Vermeil.
Culture du jeu
Avec la multiplication des ordinateurs,
des salles de jeux, des cafés
Internet, la jeunesse marocaine
développe une forte culture du jeu
Said Wahbi, directeur général de Wincor
Nixdorf au Maroc.
mobilisation du Computer Center casablancais,
nous déléguons les interventions
à ces partenaires locaux. Nos rapports
sont basés sur le modèle allemand.
Qu’entendez-vous par modèle allemand
?
Je veux dire par là que nous fonctionnons
avec nos partenaires suivant un
modèle de business indirect. Les contrats
de maintenance sont signés entre ces
partenaires et le client. De cette façon, la
valeur ajoutée reste dans le pays
concerné. C’est un bon modèle de partenariat
équitable. Nous travaillons avec
des ingénieurs compétents et d’un très
bon niveau en Afrique de l’Ouest et du
Centre.
Propos recueillis
par Adama Wade
vidéo, autonome. Haut lieu de la
piraterie et de la contrefaçon à
Casablanca, le souk de Derb
Ghallef permet en effet aux jeunes
Marocains de s’approvisionner à
très bon marché ; une copie pouvant
s’échanger à 1 euro contre 40
euros dans le circuit formel.
Quatrième éditeur indépendant au
monde (hors Japon), Ubisoft a enregistré
un chiffre d’affaires de 680
millions d’euros pour l’année fiscale
2006-2007. Le groupe, qui emploie
aujourd’hui près de 4 000 personnes,
compte au total 15 studios de
production répartis dans 11 pays.
Tandis que le marché mondial du
jeu vidéo est en pleine croissance,
estimé à 23 milliards de dollars en
2006 (soit plus que le cinéma), le
secteur pourrait connaître quelques
évolutions au cours des prochains
mois. L’acquisition de l’Américain
Activision par le groupe français
Vivendi propulse la nouvelle entité à
la première place, attisant du même
coup les spéculations pour un rapprochement
entre Ubisoft et l’ex
numéro un mondial Electronic Arts.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 DIASPORAS
Le « codeveloppement » aura son fonds
d’investissement
Longtemps consigné dans un champ plutôt politique, le concept du codéveloppement atterrit sur le terrain du pragmatisme. La Banque mondiale
annonce un fonds d’investissement de 22 milliards destiné aux migrants.
La Banque mondiale vient d’annoncer
la mise en œuvre d’un fonds d’investissement
dédié aux transferts
d’argent des diasporas. L’initiative ne
s’inspire pas de l’expérience française,
qui a du mal à démarrer, mais de dispositifs
mis en place au niveau de
l’Amérique latine. L’institution de
Bretton Wood souhaite établir un
portefeuille de 388 projets subventionnés
à hauteur de 22 milliards de
dollars, en collaboration avec les Etats
membres d’Afrique. Une réunion
organisée à Washington avec 200
représentants d’associations des diasporas
africaines situées aux Etats-
Unis et au Canada a permis de discuter
les bases de cette initiative.
Envois d’argent
L’annonce du lancement de ce fonds
d’investissement coïncide avec la
publication d’une étude estimant à
240 milliards de dollars les envois de
fonds par les migrants au cours de
l’année 2007. Montant d’autant plus
important qu’il ne prend pas en
compte les transferts informels, lesquels
atteindraient 50% de cette
somme. Les flux étaient estimés à 221
milliards de dollars en 2006 et ont
donc « plus que doublé le niveau atteint
en 2002 ». Les envois d’argent par les
migrants vers leur pays d’origine ne
cessent d’augmenter et représentent
1 Directeur général (H/F)
aujourd’hui plus de deux fois l’aide
internationale et près des deux-tiers de
l’investissement direct à l’étranger.
Cette dernière étude montre que
les flux financiers des diasporas
d’Amérique latine ont tendance à se
ralentir, excepté au Mexique où ils
stagnent. L’augmentation de ces transferts
est actuellement surtout du fait de
l’Europe et de l’Asie. Les premiers pays
bénéficiaires en 2007 sont l’Inde, le
Mexique et la Chine, qui représentent
près d’un tiers des transferts officiels.
La France, l’Espagne et la Grande-
Bretagne font également partie des
premiers pays bénéficiaires, avec des
envois venus d’autres pays très développés
économiquement. L’Amérique
latine et la zone Caraïbes restent les
principaux destinataires des flux
financiers (enregistrés) des diasporas,
mais l’Europe et l’Asie ont enregistré
cette année la plus forte progression,
notamment grâce à une meilleure
comptabilisation des opérations dans
certains pays. Rapportés au produit
national brut, les envois d’argents de la
diaspora sont particulièrement importants
au Moyen-Orient et en Afrique
du Nord. Les flux vers l’Afrique subsaharienne
sont largement sous-estimés
car ils transitent le plus souvent
via des canaux non officiels.
Source : Banque mondiale
Région : Afrique de l’Ouest
Secteur d’activité : Agro-industrie
Missions
• Superviser la conception et la mise en œuvre d’une stratégie agricole
et industrielle de la société
• Définir, soutenir et mettre en œuvre une politique commerciale et marketing
• Assurer un contrôle étroit de la gestion financière de l’entreprise et des
relations avec les banques
• Elaborer et proposer les investissements nécessaires à la progression
constante des performances agricoles et industrielles
• Veiller au respect et à la mise en œuvre du Code d’Ethique et des pratiques
de bonne gouvernance en vigueur dans le groupe
• Maintenir une communication régulière et une totale transparence sur
tous les aspects de la gestion de l’entreprise.
Profil du candidat
De profil Ingénieur Agronome, avec une formation au Management
d’entreprise, Cadre financier ou Diplômé d’Ecole de commerce, le
candidat justifie d’environ 15 ans d’expérience professionnelle
dans le milieu industriel dont au moins 5 ans dans la Direction
générale d’entreprises de taille comparable. Ayant exercé dans les
pays en voie de développement, et idéalement l’Afrique, il possède
une expérience réussie en réduction significative des coûts, en gestion
de ventes par réseaux de grossistes et dans la lutte contre la
fraude (import). Le candidat a un sens développé du leadership, de
la communication et de la diplomatie qui lui permet d’entretenir des
relations étroites avec les autorités locales et les banques.
Francophone, le candidat possède un bon niveau en anglais et
maîtrise les outils informatiques.
1 Directeur financier (H/F)
Région : Afrique de l’Ouest
Secteur d’activité : Agro-industrie
Missions
• Coordonner les services comptable, financier, budget, contrôle de gestion
et informatique, y compris la comptabilité et le reporting au niveau
des filiales
• Coordonner et développer les systèmes informatiques de gestion
• Superviser la préparation des rapports financiers
• Gérer et promouvoir les politiques et les procédures du Groupe.
France : deux produits
bancaires pour le
codéveloppement
En plus du « compte épargne codéveloppement
», la France entend
instituer un « livret d’épargne codéveloppement
», bien que le compte
épargne codéveloppement ait du
mal à se mettre en place. La question
de l’opportunité d’un second instrument
a d’ailleurs été débattue lors du
colloque sur les « enjeux locaux et
les pratiques du codéveloppement »,
organisé le 22 novembre 2007 à
Paris par le Centre de formation des
élus locaux, en collaboration avec
les associations Partenariat eurafricain
et Carrefour des acteurs
sociaux.
Le compte d’épargne codéveloppement
propose aux personnes ayant
la nationalité d’un pays en voie de
développement, résidant sur le territoire
national et détentrices d’une
carte de séjour permettant l’exercice
d’une activité professionnelle,
d’épargner en bénéficiant d’un
avantage fiscal, dès lors que les sommes
sont investies dans un des pays
ciblés par la mesure.
Ci-contre un tableau comparant les
deux produits.
Profil du candidat
Le candidat dispose d’une solide formation de niveau MBA ou Expertise
Comptable ou équivalent, et justifie d’une expérience minimale de cinq
ans à un poste de responsabilité similaire dans les domaines comptable
et financier, qui lui a permis d’avoir d’excellentes qualifications en comptabilité
et en analyse financière. Il a acquis une bonne connaissance des
systèmes informatiques de gestion et des méthodes d’organisation ainsi
qu’une bonne aptitude à évaluer et interpréter les chiffres et les tendances.
Le candidat possède des aptitudes managériales et un sens du leadership
éprouvé. Il est francophone, avec une pratique fluide de l’anglais
et une très bonne maîtrise des applications Microsoft Office, en
particulier du logiciel Excel.
1 Directeur général adjoint (H/F)
Région : Afrique centrale
Secteur d’activité : Immobilier
Missions
• Assister le directeur général dans la conduite des activités de la
société
• S’assurer de la rentabilité des projets immobiliers décidés par le
conseil d Administration
• Assurer la veille technologique et concurrentielle sur le marché de l’immobilier
dans les pays de la sous-région Afrique centrale.
Profil du candidat
Le candidat aura acquis au moins 8 ans d’expérience dans un poste de
direction dans le secteur de l’immobilier. Habile négociateur et diplomate,
il possède d’excellentes capacités de manager et un très bon sens
commercial.
1 Responsable régional (H/F)
Région : Afrique subsaharienne
Secteur d’activité : Organismes financiers
Missions
• Implémenter les activités du fonds dans la zone géographique sous sa
responsabilité
• Participer activement au road show avec le top management
• Identifier et approcher les potentielles acquisitions
• Assurer le suivi des deals
• Maîtriser les conditions de sortie des deals.
Profil du candidat
Le candidat est titulaire d’un diplôme de Grande Ecole de commerce ou
Tableau comparatif du compte épargne codéveloppement
et du livret d’épargne codéveloppement
Source : co-developpement.org
- Le spécialiste du recrutement pour l’Afrique -
Plusieurs dizaines de postes à pourvoir parmi lesquels :
19
d’un Troisième cycle en Finance, complété idéalement par un MBA. Il
justifie d’une expérience significative d’au moins 5 ans dans le domaine
du private equity dans l’ensemble du processus, de la recherche de deal
flow, aux due-diligence ainsi que le suivi et l’exécution des investissements
et de leurs exits. Il a, à son actif, un historique de deal flow sur le
continent africain avec les TRI (IRR) respectifs. Une solide expérience
acquise sur le continent africain ainsi qu’un carnet d’adresses dans les
différents pays ciblés seraient un plus. Une riche expérience dans un
fonds private equity spécialisé sur l’Afrique, ou sur les marchés émergents
dont l’Afrique ou en Banque d’Affaires couvrant le continent africain
serait également appréciée. Le candidat est bilingue anglais-français
et maîtrise idéalement une troisième langue.
1 Auditeur opérationnel (H/F)
Région : Afrique de l’Ouest et centrale
Secteur d’activité : Distribution
Missions
• Assurer les missions d’audit opérationnel dans les filiales du groupe en
Afrique
• Réaliser la revue des procédures et des fonctions et identifier les dysfonctionnements
organisationnels
• Contribuer à l’amélioration de l’organisation et des procédures en proposant
des solutions pertinentes aux opérationnels et à la direction
générale
• Suivre la mise en œuvre des recommandations
• Assurer les actions de formation des auditeurs dans les différentes filiales
en Afrique.
Profil du candidat
Diplômé d'Ecole de Commerce ou d'université niveau Bac +4/5, spécialisé
en Contrôle de Gestion ou en Audit, le candidat justifie d’une
première expérience réussie dans un cabinet d’audit ou au sein d’une
multinationale. Autonome et doté d’un bon sens de l’organisation, le
candidat est méthodique, pragmatique et rigoureux. Il apprécie le travail
en équipe et fait preuve de réelles aptitudes relationnelles. Maîtrisant
l’ensemble des outils techniques et informatiques de son métier, le candidat
possède un bon niveau d’anglais ainsi qu’un excellent niveau d’expression
écrite et orale. Le candidat est disponible pour des déplacements
fréquents en Afrique.
Pour faire acte de candidature, merci de transmettre un
C.V. et une lettre de motivation par voie électronique à
l’adresse kbah@africsearch.com

20
Une frange de l’ANC
opposée à la tenue de la 52e conférence nationale
Le groupe du Congrès national africain (ANC), qui avait
demandé en vain à la Haute Cour de Johannesburg d’annuler
la tenue imminente de la conférence élective du parti, prévue
en décembre à Polokwane, dans la province du Limpopo, va se
pourvoir en appel, a annoncé vendredi son avocat. « Nous
demandons la permission d’interjeter appel de ce verdict », a
déclaré Votani Majola, une militante de l’ANC. La demande
urgente d’interdiction de la tenue de la 52e conférence nationale
a été rejetée jeudi par le juge Hilton Epstein. Votani Majola a
indiqué qu’elle se présenterait à nouveau devant Epstein, ajoutant
qu’elle avait « bon espoir » que l’ANC soit autorisé à faire
cet appel. Si cette demande de permission est acceptée, le dossier
ira alors à la Cour Suprême.
Maroc : passage de témoin
chez le plus grand parti
de gauche
Abdelouahed Erradi, membre du bureau politique du parti et
démissionnaire du poste de premier secrétaire adjoint, a tenu
à préciser dans une déclaration à la presse que les démissions
au niveau de la direction de L’USFP relèvent des « affaires
internes du parti » qui restera « attaché à ses engagements »
vis-à-vis du gouvernement, où il est représenté par cinq
membres. Cette mise au point survient après la décision,
mardi soir, du bureau politique de l’USFP d’accepter les
démissions successives de son premier secrétaire Mohammed
El Yazghi et de Abdelouahed Erradi, présentées lundi.
Arrestation d’un ancien
président libérien
L’ancien président libérien du gouvernement de transition
Charles Gyude Bryant a été arrêté vendredi sur ordre de la
Cour criminelle pour avoir refusé de comparaître malgré l’envoi
de plusieurs convocations à son domicile. La Cour criminelle
avait envoyé jeudi un mandat d’arrêt contre l’ancien
chef d’Etat pour avoir refusé de payer la caution requise.
Bryant fait partie des six anciennes autorités du gouvernement
de transition à être accusées de « sabotage économique »
après le détournement d’une somme estimée à 1,3 million de
dollar alors qu’il était en service entre août 2003 et janvier
2006. Il est le premier chef d’Etat libérien à faire face à la justice
pour corruption.
La CEEAC soutient Jean
Ping pour la présidence
de la commission
de l’Union africaine
Le groupe des ambassadeurs de la Communauté économique
et monétaire de l’Afrique centrale (CEEAC) en poste au
Cameroun a lancé vendredi une campagne pour l’élection du
Gabonais Jean Ping à la présidence de la commission de
l’Union africaine (UA). Au cours d’une rencontre avec la
presse, les plénipotentiaires des 16 pays de la sous-région ont
présenté M. Ping, par ailleurs vice-Premier ministre en
charge des Affaires étrangères, de la Coopération, de la
Francophonie et de l’Intégration régionale du Gabon,
comme « l’homme de la situation ».
La Mauritanie rend
hommage à son premier
président de la République
La veuve du premier président de Mauritanie, Moctar Ould
Daddah, a exprimé, jeudi à Nouakchott, sa satisfaction de
l’hommage rendu par le chef de l’Etat, Sidi Mohamed Ould
Cheikh Abdellahi, à feu Ould Daddah, lors de son discours
à la nation à l’occasion du 47 e anniversaire de l’indépendance
nationale. Ould Cheikh Abdellahi avait estimé, dans
son adresse à la nation, qu’au moment où le pays célèbre la
fête de son indépendance nationale, il est de son « devoir »
d’exprimer sa « fierté en raison des acquis » que ses fils,
« génération après génération, ont réalisés dont, en premier
lieu, les pionniers qui ont commencé, à partir de rien, l’édification
d’un Etat disposant des substrats de la souveraineté et
de la dignité ».
POLITIQUE - ECONOMIE
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
Afrique : les ravages de la petite
corruption au quotidien
Les relations entre fonctionnaires et usagers des services publics se caractérisent par une corruption
généralisée, signe de « l’institutionnalisation rampante de l’informel comme mode de gestion de l’Etat
au quotidien. »
Par Chérif Elvalide Sèye,
Dakar
Giorgio Blundo, maître de
conférence, et Jean-Pierre
Olivier de Sardan, directeur
d’études, tous deux à l’Ecole
des hautes études en sciences
sociales, EHESS de Marseille,
viennent d’ajouter une nouvelle
pièce à la déjà longue
littérature sur la corruption
en Afrique, plus particulièrement
dans trois pays francophones
: le Bénin, le Niger et
le Sénégal. La bibliographie
de 24 pages à la fin de l’ouvrage
témoigne de l’abondance
en la matière.
Les auteurs, appuyés par une
batterie de chercheurs et
d’enquêteurs, ont étudié les
relations entre fonctionnaires
et usagers des services
publics. L’approche s’est voulue
scientifique, adossée à des
faits aussi incontestables que
possible. « Le seul avantage
comparatif, soulignent-ils, est
d’avoir un point de vue documenté,
fondé sur des connaissances
acquises par l’enquête. »
La sémiologie populaire de la
corruption est tout un programme.
Des mots qui
cachent souvent un désir de
légitimation. Pour tel petit
fonctionnaire, la corruption
serait un moyen de récupérer
un dû. Il y a aussi la corruption
bonne manière. La transaction
financière est un
« cadeau ». Elle peut aussi être
de privilège, liée à une fonction
ou à la pression sociale.
Beaucoup de mots pour rendre
compte d’une réalité affligeante.
« Il y a en Afrique
aujourd’hui, un même système
de corruption généralisé (…)
enchâssé dans un même système
de dysfonctionnement
généralisé des administrations ;
et enfin les fonctionnaires honnêtes
et compétents dont la
pratique professionnelle personnelle
échappant à ces deux
systèmes ne sont pas actuellement
en mesure de les réformer.
»
Pas spécifique
La corruption n’est toutefois
pas une spécificité africaine.
Rien ne distinguerait une corruption
africaine d’une corruption
européenne. « Ce sont
surtout l’ampleur et la généralisation
des traits, et non leur
présence, qui sont particulières
aux pays enquêtés. »
La corruption est-elle l’une
des mauvaises conséquences
de la colonisation, comme le
prétendent ceux qui soulignent
que dans la plupart des
langues africaines le terme
est inconnu ? La réponse
des auteurs est tranchée :
« L’économie morale de la corruption
en Afrique est postcoloniale,
et fondamentalement
syncrétique. Elle ne
reflète aucunement une culture
« traditionnelle » ou précoloniale,
même si des éléments
culturels anciens, transformés
et recomposés, se sont
incontestablement amalgamés
aux éléments hérités de la
période coloniale, comme ceux
qu’a produits le temps des
indépendances. »
Donner l’exemple
Autres révélations, la corruption
affecte les dictatures
comme les démocraties, les
régimes militaires comme
civils et, contrairement à ce
que l’on est tenté de croire,
l’augmentation de revenus
n’a aucun résultat.
Alors rien à faire ? Les auteurs
se gardent de toute conclusion.
Leur propos était de
faire un état des lieux. Ils n’en
suggèrent pas moins une
piste, une lueur d’espoir. Tout
n’échoue pas face à la corruption.
En quelques mois,
Thomas Sankara avait réussi à
moraliser la vie publique au
Burkina-Faso et, aujourd’hui,
le Botswana est un bon exem-
La corruption n’est
toutefois pas une
spécificité africaine.
Rien ne distinguerait
une corruption
africaine d’une
corruption
européenne, sinon
son ampleur.
ple. Conclusion que nous
tirons. Le combat contre la
corruption n’est pas perdu
d’avance. C’est seulement une
question de volonté politique
et de leadership. L’exemple
doit venir d’en haut.
G. Blundo et J.-P. Olivier de Sardan
(sous la direction de), Etat et corruption
en Afrique, APAD-KAR-
THALA, juin 2007.
La Mecque : attention à l’arnaque
Plus d’un milliard de musulmans rêvent d’effectuer le pèlerinage à La Mecque. Un commerce juteux,
propice aux arnaques.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Environ 1,5 million de musulmans ont
effectué l’année dernière le pèlerinage à
La Mecque, cinquième pilier de l’islam
que tout musulman qui en a les moyens
financiers et physiques est tenu d’effectuer
au moins une fois dans sa vie.
Chaque pèlerin est tenu de s’acquitter
d’une taxe d’entrée de 250 euros, indiquent
les voyagistes étrangers. Le
Ministère saoudien du pèlerinage précise
toutefois que le gouvernement du
royaume « ne reçoit ni honoraires ni
taxes quels qu’ils soient de la part des
pèlerins. » Il reconnaît qu’une taxe de
frais de service équivalant à 594 riyals
saoudiens (126 euros) est exigée de
chaque pèlerin pour couvrir les frais de
service des établissements nationaux
chargés des affaires du Hadj.
Bien encadrés
Pour faire face à une affluence croissante,
les ministres des Affaires étrangères de
l’Organisation de la conférence islamique
à Amman en 1987 ont fixé un quota
d’un pèlerin pour mille musulmans.
Tout pèlerin est tenu de s’adresser à un
voyagiste agrée par le Ministère du Hadj
ou à la commission nationale gouvernementale
du pays. Les visas d’entrée sont
délivrés à travers ces deux structures.
Pour le transport des pèlerins dans les
lieux saints, les organisateurs sont tenus
de s’adresser au Syndicat général des
transports automobiles. Et pour l’héber-
gement, à des établissements, hôtels ou
résidences agréés par le gouvernement
saoudien. Le Quid 2003 estimait la
population musulmane mondiale à 1207
148 000. Plusieurs sources musulmanes
le chiffrent actuellement à 1,5 milliard.
Le déplacement de près de deux millions
de personnes si bien encadrées rapporte
forcément gros au pays. Outre le payement
rubis sur ongle des prestations
assurées par le royaume, les pèlerins
dévalisent les étals saoudiens en quête de
cadeaux-souvenirs.
Arnaques étendues
L’engouement pour La Mecque en a fait
un business. Qui peut rapporter très
gros. En France, en 2006, une agence de
voyage, Cap Découverte, aurait encaissé
de 1150 pèlerins 2,5 millions d’euros,
selon les accusations de SOS Pèlerins qui
accuse Cap Découverte d’avoir vendu le
double de séjours maximum autorisés.
Pour contourner la limitation des visas,
l’agence en aurait acheté en Allemagne à
250 euros. Chikh Saifi, directeur de Cap
Découverte, qui a porté plainte pour diffamation
contre SOS Pèlerins, s’en
défend et explique n’avoir obtenu que
478 visas, mais avoir remboursés tous les
autres pèlerins.
Nana Zakaria, président de SOS Pèlerin,
parle d'une véritable mafia : « Nous nous
sommes rendu compte que sur les 23 000
pèlerins venus de France, au moins 7500
avaient été arnaqués. »
En Gambie en 2005, ce sont 1873 pèle-
rins qui étaient bloqués faute d’avions,
retenus en raison de « problèmes techniques
».
Au Maroc, alors que le quota octroyé par
l’Arabie saoudite était rarement atteint,
note le quotidien l’Economiste, les
Marocains se retrouvent aujourd’hui
avec des listes d’attente d’environ 80 000
personnes pour un quota de 36 500 pèlerins.
La Mecque est devenue la première
destination « touristique » du Maroc
avec un chiffre d'affaires estimé à plus
deux milliards de dirhams. Le marché est
très juteux car, là, les prix sont libres (de
10 000 à 90 000 dirhams), et les professionnels
se battent ouvertement pour
avoir leur part du gâteau, note encore
l’Economiste du 22 août dernier.
Au Sénégal, il y a moins de pèlerins. En
2006, 8929, selon le Ministère des affaires
étrangères qui note une baisse des pèlerins
s’adressant à la commission nationale.
53% contre 63,6% en 2005. La raison
fondamentale serait liée aux prestations
meilleures assurées par les voyagistes
privés. Mais l’on n’est pas à l’abri
d’abus de leur part. Le gouvernement
saoudien a rayé plusieurs organisateurs,
mais sans effet parce que ces organisateurs
se sont contentés de changer de
dénomination et ont toujours pignon
sur rue. Des pèlerins, inscrits auprès de la
commission nationale officielle, ont
découvert, en Arabie saoudite, avoir été
orientés à leur insu vers des voyagistes
privés.

Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 POLITIQUE - ECONOMIE
21
Les économies africaines vers
« un monde de rareté »
Les gouvernements se préparent à la hausse des cours de produits importés en 2008 : blé, riz, pétrole…
Par Ihsane El Kadi, Alger
Les jeunes émeutiers s’étaient donnés le
mot ce mois de novembre sur la façade
atlantique de l’Afrique : Maroc, Mauritanie,
et l’autre semaine Sénégal, la chaîne alimentaire
de « l’inflation importée » a fait
des dégâts sur son maillon final. « Lorsque je
vois le niveau des hausses de prix du blé et du
riz depuis l’été dernier, je suis presque étonné
que les gouvernements arrivent encore à
maintenir une certaine paix sociale », affirmait
à Alger un cadre de la BAD, en marge
du forum pour l’Afrique. Les cabinets africains
hésitant entre répercuter en partie
cette hausse maintenant ou parier sur un
retournement des cours avec l’arrivée de la
production de l’hémisphère sud dans trois
mois. Risque d’émeutes contre risque de
déficit budgétaire aggravé.
Cycle infernal
Le gouvernement malien a choisi de
réduire le poids de la baguette au début
de l’été. Il a dû augmenter son prix de
20% (150 FCFA) fin octobre. Le boisseau
de blé n’est pas redescendu sous les
8 dollars tout le mois de septembre à
Chicago. Mais s’il n’ y avait que cela !
La flambée des prix du pétrole a renchéri
le coût du fret, « tendances synchroniques et
infernales », selon l’expression de l’homme
d’affaires mauritanien Mohamed Abdallahi
Ould Yaha. La FAO a publié un rapport,
début novembre, qui facture les importations
céréalières totales des pays à faible
revenu et à déficit vivrier (PFRDV, africains
en majorité), à 28 milliards de dollars
en 2007/2008. Un record historique. Le
niveau de la campagne précédente était
déjà élevé, cela n’a pas empêché une hausse
de 14% des importations céréalières. Les
anticipations sur « le monde de rareté »,
pour reprendre le titre d’un essai de Erik
Orsenna, risquent de maintenir les cours
très hauts en 2008 également.
Augmentations tous azimuts
L'Inde a commandé 795 000 tonnes de blé
le jour où elle a appris que la production
2007 serait faible. Elle n'avait prévu initialement
de s'en procurer que 530 000 ton-
Sur le marché international
de Dantokpa, à Cotonou,
le maïs est passé de 150 à
250 francs CFA, le riz de
300 à 400 FCFA le kg
et le litre d’huile de palme a
atteint 900 FCFA au
lieu de 500 quelques
semaines plus tôt.
nes. « Selon les indications actuelles, la
récolte céréalière de cette année satisferait
tout juste les niveaux prévus d'utilisation
durant l'année à venir, ce qui empêcherait la
reconstitution des stocks », a déclaré Paul
Racionzer, du Système mondial d'information
et d'alerte rapide de la FAO. « Nous
prévoyons que les stocks céréaliers demeureront
à de très bas niveaux dans un futur proche
». Les prix des produits agricoles de
substitution sont aussi sous pression.
Même lorsqu’ils sont cultivés localement,
comme la pomme de terre dont le prix des
semences importés a augmenté de 30% en
Wade : le syndrome de fin
de règne
une année. Sur le marché international de
Dantokpa, à Cotonou, le maïs est passé de
150 à 250 francs CFA, le riz de 300 à 400
FCFA le kg et le litre d’huile de palme a
atteint 900 FCFA au lieu de 500 quelques
semaines plus tôt.
Le gap vivrier pèsera lourdement sur les
balances de paiements au moment de
solder les comptes. Le Sénégal produit
moins de 50% de ses besoins en céréales,
la Mauritanie 30%. A cela il faudra ajouter
l’impact de la facture énergétique.
« Le problème est simple, les pays africains
qui souffrent le plus du renchérissement
des cours des produits alimentaires n’ont
pas de pétrole pour payer la différence »
explique M. Nekhas, consultant.
Euro fort
Une consolation dans ce tableau de
conjoncture plutôt inquiétant ? Le
Franc CFA a fonctionné « comme un
amortisseur dans l’urgence inflationniste
», affirment en tout cas ceux qui
soutiennent son rattachement à la
parité forte de l’euro : « Lorsque la tonne
de blé passe de 200 à 360 dollars la tonne
et le pétrole de 65 à 95 dollars, il faut
défalquer les 16 points qu’a perdu le dollar
face à l’euro depuis le début de l’année
et en bonne partie donc face au FCFA »,
affirme le cadre de la BAD. Mais toute
l’Afrique n’est pas en zone FCFA et toutes
les activités n’ont pas les mêmes
intérêts. EADS s’inquiète ouvertement
de la compétitivité d’Airbus à cause de
l’euro fort et Angela Merkel pose, pour
la première fois, le doigt sur le problème.
Les exportateurs africains de la
zone FCFA avaient peu de chances
d’être écoutés.
Le président Wade n’a pas encore achevé la première année de son second mandat que la lutte pour
sa succession est de moins en moins feutrée.
Par Chérif Elvalide Sèye,
Dakar
Senghor avait été le premier à
l’expérimenter, Diouf n’y a
pas échappé. C’est au tour
d’Abdoulaye Wade d’y être
confronté. Le syndrome de fin
de règne hante le sommeil des
présidents sénégalais. Le premier
président sénégalais tint
longtemps secrète sa décision
de quitter volontairement le
pouvoir en 1980. Il voulait,
aussi longtemps que possible,
conserver de l’autorité sur le
pays, se souviennent ses proches.
Ne serait-ce que pour
imposer sa succession telle
qu’il l’avait conçue.
Vingt ans plus tard, Abdou
Diouf est confronté au même
problème. Quand il se présente
à l’élection présidentielle
de 2000, il sait bien que
ce mandat est son dernier.
Cela ne l’empêche pas de
modifier la constitution pour
supprimer la limitation des
mandats. Explication de ses
partisans, « pour que le pays
reste gouvernable. »
Pour Abdoulaye Wade, à 86
ans, au terme de son second
mandat, les chances de le voir
de nouveau en piste pour une
septième compétition électorale
sont des plus minces. Il
n’empêche que comme ses
devanciers, il a tenté de chasser
le syndrome en rappelant
que la loi constitutionnelle ne
l’empêche pas de se présenter.
En pure perte. Personne n’y a
cru. A commencer par ses
plus proches.
Clientélisme
Pourquoi les chefs d’Etat
sénégalais craignent autant
leur fin de règne ? La réponse
est simple. Elle est dans le
mode de gestion du pouvoir.
Ici comme ailleurs en
Afrique, l’autorité du chef et
partant sa capacité à gouverner
ou à régner reposent
principalement sur une logique
rentière. C’est le président
qui redistribue. Il est
donc craint, respecté et suivi
pour autant qu’il détienne ce
pouvoir de vie et de mort
matériel. Vient-on à connaî-
tre son terme que ce pouvoir
disparaît automatiquement.
C’est l’avenir qui compte et
tous se mettent déjà en quête
du successeur pour faire acte
d’allégeance. Et comme, en
l’espèce, les premiers sont
toujours les mieux servis,
Vient-on à connaître
son terme que ce
pouvoir disparaît
automatiquement.
C’est l’avenir qui
compte et tous se
mettent déjà en
quête du successeur
pour faire acte
d’allégeance.
c’est à qui arrivera le premier.
Le syndrome de la fin de
règne est exacerbé par la stratégie
présidentielle. Par ses
actes, Wade semble vouloir
accélérer le cours de l’histoire,
une véritable course contre le
temps semble être engagée
depuis sa réélection. La victoire
à peine savourée, il
prend l’initiative de déclencher
les hostilités avec des
accusations de corruption
contre ses principaux rivaux
politiques.
Profil bas
Macky Sall, le Premier ministre
qui a dirigé sa campagne
victorieuse et lui a obtenu
une écrasante majorité parlementaire,
qui s’attendait légitimement
à diriger la majorité
gouvernementale, est
poussé vers la sortie du gouvernement
avant de faire l’objet
de maintes attaques qui se
terminent par son éviction de
son poste de numéro deux du
Parti démocratique sénégalais
au pouvoir. Cela ne suffit pas
à ses contempteurs. Il leur
faut aussi lui arracher la présidence
de l’Assemblée nationale,
quitte à une énième
révision constitutionnelle.
Depuis, l’histoire s’est encore
emballée avec la baisse généralisée
des salaires, la sortie de
l’Agence pour la sécurité de la
Cure d’amaigrissement
pour le gouvernement
sénégalais
Le président Abdoulaye Wade a procédé lundi après-midi à un
remaniement du gouvernement, marqué par la diminution du
nombre de ministres qui passent de 38 à 28, le seul nouveau
venu étant le titulaire du département de l’Enseignement technique
et de la Formation professionnelle. Une des particularités
de ce nouveau gouvernement est également la diminution
du nombre de ministres femmes qui passent de 11 dans le précédant
gouvernement à 4 dans l’actuelle équipe.
Le patron d’Africom reçu
à Libreville
Le général américain William Ward, patron de l’Africa
Command (AFRICOM), a été reçu jeudi à Libreville par le chef
de l’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba, a appris APA de
source proche de la présidence de la République. Le comandant
de l’AFRICOM a discuté avec le président gabonais des missions
et de la mise en place effective de cette structure récemment
créée par les USA pour travailler étroitement avec les
nations africaines et les organisations régionales du continent.
AFICOM a pour mission de coordonner les programmes et les
activités d’assistance pour la sécurité sur le continent africain.
Le Nigeria signe un accord
avec les militants du Delta
du Niger
Le Nigeria et les militants du Delta du Niger, sud-est du pays, ont
signé jeudi, tard dans la soirée, un accord de paix à l’issue d’un colloque
de deux jours organisé par le Comité pour la paix et la résolution
du conflit du Delta. Le sénateur David Brigidi a signé l’accord
de paix au nom du gouvernement nigérian, alors que le chef
James Jephtah, président du Comité pour la paix et la résolution
du conflit au Delta du Niger, ainsi que M. Maxwell Oko, directeur
de la Jeunesse et de la création d’emplois, ont signé au nom du
gouvernement de l’Etat de Bayelsa. Huit représentants des militants
de l’Etat de Bayelsa ont signé au nom de leurs mouvements.
Le vice-président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré jeudi que
le chômage constituait le plus grand problème auquel la région
agitée du Delta du Niger est confrontée.
Limogeage de hauts
responsables au Sud-Soudan
Le parti au pouvoir au Sud-Soudan, le Mouvement de libération
du peuple soudanais (SPLM), a limogé lundi deux de ses
hauts responsables, rapporte l’agence APA. Selon les informations
venant du Sud-Soudan, le président du SPLM, Salva Kiir
Mayardit a annoncé le limogeage de Telar Deng et d’Aleu Ayeng
Aleu du bureau politique du mouvement, du conseil national
intérimaire et du mouvement lui-même. Le vice-secrétaire
général du SPLM, Yasir Arman, a précisé que la décision a été
prise à la lumière d’un rapport d’enquête sur les déclarations
de Deng et d’Aleu selon lesquelles certains membres du SPLM
conspiraient contre le président du parti. M. Aleu, ex-ministre
d’Etat de la Justice dans le gouvernement d’unité nationale,
avait été démis de ses fonctions de ministre au mois d’août
pour avoir imputé au gouvernement ougandais la responsabilité
dans le crash aérien qui avait coûté la vie au leader du
SPLM, John Garang.
navigation aérienne en
Afrique, puis l’ultime coup de
tonnerre, le retour d’Idrissa
Seck, l’ancien numéro un bis
qui, après une rupture fracassante,
fait profil bas depuis les
élections. Ses partisans ont
été tancés publiquement par
le président Wade qui les
accusait d’être de mauvaise
influence. Revenu depuis
quelques mois au Sénégal,
Seck garde le silence et alimente
toutes les supputations
jusqu’à ce que Sud quotidien,
depuis mollement démenti
par la présidence, révèle un
nouvel arrangement à la tête
de l’Etat. Seck se verrait offrir
la vice-présidence pour hériter
du pouvoir le moment
venu. Quand viendra-t-il ce
moment ?
Aucune réponse du côté du
palais de Léopold Senghor.
Le locataire est déjà sur une
autre scène, celle qu’il aime
entre toutes, l’internationale.
Aller-retour infructueux au
Zimbabwe et séjour au
Portugal pour le sommet
Afrique-Union européenne.
Mais, n’en déplaise, l’issue se
jouera bel et bien au Sénégal
ou la lutte pour la succession
est déjà engagée.

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Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007 INTERNATIONAL
23
Iran : Dark Vador trahi par
ses espions
Le rapport de la NIE, établi par 16 agences américaines, met à mal les préparatifs de guerre contre
l’Iran.
Par Saïd Djaafer, Alger
Les « Spin doctors » qui martèlent depuis
des années que l’Iran est sur le point
d’avoir la bombe atomique et les Dark
Vador qui veulent en découdre « maintenant
» et houspillent les « Munichois » se
sentent trahis par les espions après la
publication, le 3 décembre 2007, d’un
rapport de la National estimate intelligence
concluant que l’Iran a abandonné
ses plans pour fabriquer l’arme nucléaire
en 2003. Le président George W. Bush
qui parlait il y a peu de troisième guerre
mondiale, s’est livré, sans convaincre, à
une exégèse embarrassée du rapport,
pour affirmer que l’Iran était toujours
une menace et que toutes les options,
« c'est-à-dire la guerre » dirait Bernard
Kouchner, étaient ouvertes. Or, c’est bien
l’option guerrière que ce rapport rend
irrationnelle, qualificatif plus généralement
accolé au verbeux président iranien
Ahmadinejad qu’à l’administration américaine.
Rigolade présidentielle
Ce sont des années de pilonnage médiatique
guerrier qui tombent à l’eau, la
rhétorique anti-iranienne ne reposant,
tout comme celle qui a précédé la guerre
contre l’Irak, sur aucun fondement.
L’Iran, ce pivot de « l’axe du mal », ne
mentait pas, il n’a pas de programme
nucléaire militaire. Téhéran jubile et
s’amuse. Ahmadinejad réclame des réparations
pour le préjudice subi par l’Iran
du fait des accusations infondées. « Vous
pouvez écrire sur vos carnets que j'ai
rigolé », a rétorqué M. Bush aux journalistes.
Mais à Téhéran, on sait rire aussi :
l’ambassadeur suisse qui représente les
intérêts américains a reçu une protestation
officielle contre les « actes d’espionnage
» qui ont permis à la NIE d’élaborer
son rapport. Décodage simple : ce rapport
est sérieux. Il confirme, en tout cas,
les avis de beaucoup d’experts qui ont
refusé de se laisser embarquer dans une
mise en guerre délibérée. Comme par
exemple Mohamed El-Baradei, patron
de l’AIEA, qui, aux yeux des néoconservateurs,
se mêlait un peu trop de ce qui
ne le regardait pas et à qui l’on prêtait
soudainement la tare d’être trop
« arabe » pour être honnête. Sans compter
ces menaçants Chinois qui grossissent
trop vite et qui sont rétifs à l’aggravation
des sanctions contre Téhéran et
l’« inquiétant M. Poutine » qui dit, régulièrement
et placidement, qu’il n’existe
aucune preuve démontrant que l’Iran a
un programme pour acquérir des armes
de destruction massive.
Des poux dans la tête
Colin Powell, qui a avoué, après coup,
que son discours du 5 février 2003
devant le Conseil de sécurité où il avait
présenté ses fameuses preuves sur l’existence
des ADM en Irak, était une tache
dans son parcours, doit apprécier cette
émancipation des espions à l’égard des
buts du pouvoir politique. Les « réalistes
» aux Etats-Unis sont confortés, la
guerre est une option injustifiée. A
droite, c’est la consternation et, du Wall
Street Journal aux blogs très « bomb
bomb ! », on cherche déjà des poux dans
les têtes des auteurs. Trois d’entre eux,
Tom Fingar, ancien membre du bureau
de renseignement et de recherche au
département d'Etat, Vann Van Diepen,
officier du renseignement pour les armes
de destruction massive et Kenneth Brill,
ancien ambassadeur des Etats-Unis
auprès de l’AIEA, sont ouvertement
accusés d’avoir orienté le rapport pour
cause d’hostilité partisane à l’adminis-
Aux yeux des
néoconservateurs, Mohamed
El-Baradei, patron de l’AIEA,
se mêlait un peu trop de ce
qui ne le regardait pas et
semblait trop « arabe »
pour être honnête…
tration Bush. L’accusation est piquante
quand on sait que le rapport de la NIE
est établi en commun par 16 agences du
renseignement US. Aux dernières nouvelles,
les Dark Vador ont trouvé l’explication
: les Iraniens savaient que les
Américains étaient en quête d’informations
secrètes à tout prix, ils ont donc
semé délibérément des notes écrites et
ont parlé « en clair » pour manipuler
l’Amérique. Impayable ces Iraniens, non
seulement ils veulent les secrets de
l’atome, mais ils peuvent aussi berner les
agences américaines les plus secrètes.
La Chine augmente son
ratio des réserves de change
La Banque centrale chinoise a annoncé samedi qu'elle allait augmenter
le ratio des réserves obligatoires pour les banques commerciales
d'un point de pourcentage à 14,5%, à compter du 25
décembre prochain. Cette mesure vise à « renforcer la gestion de la
liquidité dans le système bancaire et à contrôler la croissance excessive
du crédit », a indiqué la Banque centrale dans un communiqué
sur son site Internet. Selon l'agence de presse officielle Chine
Nouvelle, ce taux sera le plus élevé jamais atteint. Cette augmentation
des réserves obligatoire, la 10 e cette année, était largement
attendue en raison de la vigueur de la croissance économique chinoise
et de la hausse des chiffres de l'inflation.
L’Iran boude le dollar dans
ses transactions pétrolières
L'Iran a complètement cessé d'effectuer ses transactions pétrolières
en dollars, considérant que sa chute n'en faisait plus une monnaie
fiable, a déclaré samedi le ministre du Pétrole, Gholam Hossein
Nozari. « Actuellement, la vente de pétrole en dollars a complètement
cessé, conformément à notre politique de vente du brut dans des monnaies
autres que le dollar », a dit M. Nozari, selon l'agence officielle
Isna. « Le dollar n'est pas une monnaie fiable, compte tenu de sa dévaluation
et des pertes pour les exportateurs de pétrole », a ajouté le
ministre du quatrième exportateur mondial de brut.
La Banque du Sud enfin
sur les rails
La Banque du Sud, qui se veut une réponse latino-américaine au
FMI, devait être lancée dimanche à Buenos Aires au cours d'une
cérémonie à laquelle étaient attendus les présidents des sept pays
d'Amérique du Sud impliqués dans ce projet, porté par le
Venezuela. La banque, qui sera dotée au départ d'un capital de sept
milliards de dollars, est née de l'impulsion du président vénézuélien
Hugo Chavez, dans le cadre de sa croisade contre les Etats-Unis et
les institutions financières internationales comme le FMI, qu'il
considère comme des « instruments de Washington » ayant appauvri
les peuples d'Amérique latine. La Banque du Sud rassemble
pour le moment le Venezuela, le Brésil, la Bolivie, l'Equateur,
l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, et aura vocation à financer
des projets de développement dans la région.
Angela Merkel ne veut pas entendre parler
du projet d’Union Méditerranéenne de Sarkozy
De Gaston Defferre à Nicolas Sarkozy, c’est toujours sur le « nein » allemand que buttent les rêves eurafricains de la France. Il y a 50 ans, Defferre, qui
voulait créer un espace économique eurafricain, se heurtait au même refus allemand. Flash back.
Par Dominique Flaux, Genève
Cette semaine, Angela Merkel aura
laissé peu d’espoir à son homologue
français sur la question de l’Union
Méditerranéenne : « Si nous disons:
construisons maintenant une Union
méditerranéenne à laquelle seuls les
pays riverains de la Méditerranée
prennent part (...) mais qui utilise les
instruments financiers de l'Union
Européenne, je prédis que d'autres
vont dire: nous devons faire aussi une
union d'Europe de l'Est, par exemple
avec l'Ukraine, et eux aussi pourront
utiliser ces fonds (…). Et il se produira
alors quelque chose que je juge
extrêmement dangereux. Il pourrait
arriver que l'Allemagne se sente
davantage portée du côté des pays de
l'Europe centrale et de l'Est, et la
France davantage du côté des pays de
l'Union méditerranéenne ».
La vision de Defferre
Le débat n’est pas nouveau et, un
demi siècle plus tard, les clivages
sont restés intacts. Dès la naissance
de la CEE, le projet eurafricain
entrait dans le champ politique.
Comment la constitution d’un marché
commun européen pouvait-elle
coexister avec l’ensemble économique
de l’Union Française, à savoir la
France et ses colonies d’outre mer
qui formaient déjà une union monétaire
?
Gaston Deferre, alors ministre des
territoires d’outre mer, adopta, dès
le mois de mai 1956, dans une lettre
à Guy Mollet, une position tranchée.
Selon lui, si la France entrait dans
l’Europe sans les pays africains, ses
intérêts européens l’éloigneraient de
l’Afrique, les liens économiques se
distendraient jusqu’à la sécession
politique. Il y voyait à terme un
affaiblissement de la France en
Europe et un effondrement des économies
africaines.
Selon Defferre, si la France tentait
d’assumer une double appartenance
à l’Europe et à la communauté
franco-africaine, elle devrait affronter
la concurrence directe de ses partenaires
européens tout en portant
seule le fardeau économique de ses
protégés africains, ce qui semblait
impossible. Donc, pour le Maire de
Marseille, la seule voie acceptable
était la participation des pays africains
au Marché Commun par la
création d’un espace économique
eurafricain.
Pour permettre cette intégration, il
proposa plusieurs dispositions spéciales
qui consistaient à partager
entre pays européens l’effort d’investissement
nécessaire, à laisser à
l’Afrique le temps de se développer
avant de la soumettre à la concurrence
européenne, à favoriser les
filières africaines dans ses grands
secteurs de matières premières et à
Selon le Maire de
Marseille, la seule voie
acceptable était la
participation des pays
africains à un Marché
Commun eurafricain
fixer des règles pour limiter à court
terme les mouvements de populations
(mais, contrairement à ce que
l’on pourrait penser aujourd’hui, en
1956, le monde politique craignait
surtout un afflux trop important
d’Européens, et notamment d’Italiens,
vers Afrique….).
Veto allemand
Si, en contrepartie d’un accès libre
aux marchés africains, les négocia-
teurs allemands et néerlandais
pouvaient envisager de participer
aux coûts d’investissement et de
mise à niveau économique des
pays concernés, il n’était pas question
pour eux d’envisager une
union eurafricaine... L’Allemagne
opposa donc son veto. La France,
soutenue par la Belgique, tenta de
faire front, jusqu’à menacer de
renoncer à la CEE.
Finalement un compromis d’association
fut adopté en 1957 pour
une durée de 5 ans, proposant, via
le FED (Fond Européen de
Développement), une contribution
limitée et progressive de la CE
au développement des pays africains
colonisés. Khrouchtchev, le
premier Soviétique, dénonça dans
ces accords une volonté européenne
de maintenir l’Afrique
sous dépendance et encouragea
plus activement les mouvements
indépendantistes. Au projet du
Marché Commun, il opposa une
proposition de conférence internationale,
sous les auspices de
l’ONU, afin de jeter les bases d’une
organisation mondiale du commerce
ouverte à tous les pays sans
hiérarchie, ni discrimination.
De l’aide à la « coopération »
Dans ce contexte, l’accord euroafricain
d’association de 1957 fut
vite dépassé par l’émergence des
nationalismes africains et les déclarations
d’indépendance. Bruxelles
afficha alors clairement son souhait
de traiter avec l’ensemble des pays
africains et non plus seulement
avec les anciennes colonies de ses
pays membres. Walter Hallstein,
président de la Commission européenne,
exprima sa volonté d’établir
« de nouveaux rapports basés
une gestion paritaire, sur un pied
d’égalité entre pays contributeurs et
pays bénéficiaires ». On ne parla
plus d’aide, mais de « coopération
», voire de réciprocité.
En 1963, la Convention de Yaoundé
consacrera cette vision européenne
axée sur la coopération technique,
le multilatéralisme et la libéralisation
progressive des échanges,
jusqu’à ce mois décembre 2007 au
cours duquel Bruxelles s’emploie à
convaincre les pays africains de
signer les APE, un accord mettant
fin aux rapports commerciaux préférentiels
entre les deux continents…

24
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE
« Le Niger est un
fleuve de vie »
C’est le fleuve qui l’a vu naître. Le sauver a été son obsession de toujours. Pari presque gagné.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Ce 28 novembre 2007 sera marqué d’une
pierre blanche dans sa vie. Amadou
Boubacar Cissé est un fils de ce fleuve
dont il vient de prendre une part prépondérante
au sauvetage. Il est né à
Niamey, sur les bords du Niger, en 1948.
Le fleuve a peuplé ses rêves et ses cauchemars.
Il l’a connu impétueux et puis,
petit à petit, il l’a vu se mourir, jusqu’à ce
funeste jour de 1986 où les habitants de
la capitale l’ont vu s’arrêter de couler.
Oui, l’intrépide fleuve qu’on disait
immortel, né avec le monde et pour toujours,
3 e fleuve d’Afrique, 9 e du monde,
fil de vie de 4200 km de long qui unit à
Il faudra encore de l’argent
pour aménager les terres,
de l’argent encore pour
exploiter le potentiel
hydro-électrique.
travers ses méandres sinueux le vert
Fouta Djallon, le désertique Sahel et le
delta là-bas au Nigeria, n’est donc pas
éternel.
Le « blanc » connaissait déjà sa fragilité.
Les premiers projets d’aménagement
datent de la colonisation. Mais il n’a
jamais rien fait. L’ombrageux et austère
Seyni Kountché, malgré son aura auprès
des bailleurs séduits par son austérité
toute sahélienne, non plus. Lui parti, le
Niger, son pays, eut d’autres priorités. Ses
enfants se déchirèrent dans une lutte
politique sans fin.
Sauvetage du Niger
Le sort du fleuve pouvait attendre. Pas
pour Amadou Boubacar Cissé. Nommé
Premier ministre de Baré Maïnassara, il
en fait une de ses préoccupations. Ce sera
pourtant après son départ que le projet
sera relancé avec une nouvelle étude
financée par la Banque africaine de développement.
Mais l’on peine toujours à
trouver le financement. Le président
français Jacques Chirac s’en mêle et provoque
une grande réunion à Paris en
2004. La réunion est belle, les engagements
nombreux et résolus. Pour rien,
ou presque, puisque de financement
point ne vient.
Mais le fleuve attendait peut-être son fils.
Amadou Boubacar Cissé est nommé en
2000 vice-président de la Banque islamique
de développement. Quel meilleur
avocat pour le fleuve ! Il n’a pas besoin
d’être convaincu. Il sait de toute son âme
ce que représente ce fleuve. Il abreuve
hommes et animaux, il irrigue les terres
alentours pour faire pousser toutes sortes
de plantes et permettre la culture des
céréales, il transporte sur des centaines
de kilomètres, il sert de refuge aux
oiseaux. Amadou Boubacar Cissé sait
que si rien n’est fait, chaque année, ce
sont 160 milliards de mètres cube d’eau
qui continueront de se jeter irrémédiablement
dans l’océan Atlantique. Il est
aussi le mieux placé pour faire entendre
raison aux gouvernements concernés.
Redimensionner
Si le projet a tant tardé, c’est aussi parce
qu’il est trop ambitieux. L’argent est
devenu rare.
Amadou Boubacar Cissé,
Vice-président de la BID.
Depuis le premier jour qu’il a pris place
au sein de l’institution, patiemment, il a
affiné ses arguments pour expliquer que
le réalisme imposait de redimensionner
le projet. Etait-ce le plus difficile ? Pas
vraiment.
La BID ne peut pas à elle seule apporter
le milliard de dollars nécessaire. Il faut
d’autres bailleurs. La première « table
ronde des bailleurs de fonds », en septembre
2005, est infructueuse. Il ne se
décourage pas. Le projet est encore
affiné, saucissonné, parce que pour lui,
l’essentiel est de commencer, d’arrêter
la lente et inexorable dégradation du
fleuve. C’est le premier pas qui compte.
Eriger les barrages pour retenir les milliards
de mètres cube.
Nouvel acquiescement des gouvernements
du Mali et du Niger. La
deuxième table ronde peut se tenir. Les
deux Premiers ministres ont fait le
déplacement pour montrer leur volonté
politique et leur engagement. Cette
fois-ci sera la bonne. La Banque mondiale,
la Banque africaine de développement,
mais aussi tous ces fonds saoudiens,
koweitiens, abu dahbiens de
l’Organisation des pays producteurs de
pétrole ont tous répondu à l’appel. A
ceux-là sait parler le Saoudien Ahmed
Mohamed Ali, qui préside depuis presque
toujours aux destinées de la banque.
Apres avoir quitté son pays en 1983
pour une carrière à la Banque mondiale
à Washington, Amadou
Boubacar Cissé était revenu, probablement
autant soucieux de venir au
secours d’un pays en déliquescence
que contaminé par le virus qui attire
dans le champ politique les technocrates,
à la suite de Nicéphore Soglo et
Alassane Dramane Ouattara.
La crise politique ouverte par la défaite
du président Mahamane Ousmane aux
législatives lui ouvre la primature.
Appointé le 8 février 1995, il est renversé
avant d’avoir formé son gouvernement.
Mais le virus de la politique
l’avait bien pris. L’échec ne refrène
point ses ardeurs. Une nouvelle occasion
se présentera. Le président Baré en
fait le numéro deux de son gouvernement
en le nommant ministre d’Etat
chargé de l’Economie et des Finances
en août 1996. Simple transition pour
en faire le Premier ministre le 21
décembre. Il restera en poste jusqu’en
novembre 1997. Remplacé, il ne sera
Retour au pays
C’est lui-même qui préside l’ultime
table-ronde qui permet de clore le dossier.
Ils ont fini par dire oui.
La fin de l’histoire pour Cissé et son
fleuve ? Pas encore. Il faudra encore de
l’argent pour aménager les terres, de l’argent
encore pour exploiter le potentiel
hydro-électrique.
Cissé le sait, ce n’est pas encore une victoire,
juste un encouragement à persévérer,
une nouvelle offrande à son pays.
Promesses tenues
Occupé, il l’est. L’encre de la signature du
communiqué final qui a sanctionné la
réunion pour les barrages du fleuve
Niger n’avait pas encore séché qu’il s’envolait
pour Paris. Pour une autre table
ronde, pour la Mauritanie cette fois.
Peut-être, si le temps le lui permet, se
joindra-t-il à la réunion Union européenne-Afrique.
Sauf s’il lui faut daredare
se rendre à Libreville, ou Dakar, ou
Lomé, ou Conakry. S’il a quitté le palais
gouvernemental de Niamey, depuis
La BID avait promis, en
2002, à l’Afrique, deux
milliards de dollars en cinq
ans. Contrat rempli. Elle
aura fait plus que prévu.
2000, il a les honneurs de tous les palais
présidentiels. Pas un pays où il passe sans
que la plus haute autorité ne lui ouvre ses
portes et ses soucis de financement. C’est
que coïncidence ou part personnelle, les
interventions de la BID en Afrique
connaissent des sommets inhabituels.
Elle avait promis en 2002 à l’Afrique
deux milliards de dollars en cinq ans.
Contrat rempli. La BID aura fait plus
que prévu. Alors quand le fonds islamique
de solidarité, dont le capital est fixé à
dix milliards de dollars, sera en place,
Cissé se perdra encore un peu plus entre
avions, décalages horaires et téléphones
portables. Il ne s’en plaindra pas outre
mesure.
pas le Premier ministre qui verra le sauvage
assassinat de son président.
De tout cela, dans son bureau à
Djeddah, Cissé ne parle guère. D’une
formule, il évacue la question de son
éventuel retour en politique. « J’avais
estimé devoir me mettre au service de
mon pays, au plus haut niveau, en quit-
J’ai voulu servir mon pays au
plus haut niveau. Aujourd’hui
je sers tous les pays de la
Umma islamique
tant la quiétude de la fonction publique
internationale. J’ai eu le bonheur de le
servir. Pas aussi longtemps que je le
souhaitais. Aujourd’hui, j’ai la possibilité
de servir de manière décisive, non
seulement mon pays, mais tous les pays
en développement de la Umma islamique.
C’est une tâche tout aussi exaltante
qui m’occupe totalement. »
Les Afriques - N° 9 - 13 au 19 décembre 2007
L’agenda
Avec
Séminaire sur « la notation des entreprises et l’évaluation
du risque crédit »
10 au 15 décembre 2007. Dakar (Sénégal). Organisateurs : CESAG et
FIMAS. Inscriptions : arene@alink.sn ou gainde@yahoo.com
Première édition du salon international du tourisme
27-29 décembre à Cotonou - Organisateur : Ministère béninois du tourisme
Conférence « Les intégrales de l’investissement »
Foire Exposition Internationale de Bamako (8e 13 et 14 décembre 2007. Skhirat (Maroc). Organisateur : Direction des
Investissements Extérieurs. Contact : www.lesintegrales.com
FEBAK)
Jusqu’au 15 décembre 2007. Bamako (Mali). Organisation: Chambre de
Commerce et d'Industrie du Mali. Lieu: Parc des Expositions de Bamako
Contacts: FEBAK – Bamako - Tél: +223 222 50 36 / 222 96 45
Atelier « TIC, gouvernance et développement local »
17 au 18 décembre 2007 à Dakar, Auditorium Léopold Sédar Senghor
Organisateur : e-Atlas Francophone–Afrique de l’Ouest
http://galatea.univ-tlse2.fr/eatlas-francophonie
1er Conférence internationale sur l’électrification rurale
23-24 Janvier 2008 - Marrakech - Organisateur: ONE – FENELEC. Contact :
www.cier2007.com
Forum international des Collectivités locales
Du 24 au 26 janvier 2007. Casablanca (Maroc). Organisateur :
Formatiscom Maroc & Media contact services-France. Contact :
www.ficlmaroc.com
8e Conférence sur la Monétique
19 décembre 2007. Abidjan. Organisateurs : S2M et ICBM.
Contact : s2m@s2m.net.ma
Salon méditerranéen de l’industrie et des services
automobile
21 au 25 décembre 2007. Casablanca (Maroc). Organisateur : Amica.
Contact : amica@cyber.net.ma
forum Africagora des entrepreneurs et cadres des
diasporas africaines
7 février 2008 à Paris - Contact : Dogad Dogoui, président du club
Africagora. Tél : + 336 64 95 35 84.
Avec
Conférence régionale sur le financement carbone
12 au 14 février 2008 à Dakar - Organisateur : Carbon Finance Assist
(Banque mondiale)
« Gateway des Femmes d’affaires » à Dakar
25 au 28 février 2008 à Dakar (Sénégal)
Organisateur : Organisation des femmes africaines
Contact : Tél : +221 33 825 51 65
Avec
Tech for Food 2008
Forum international dédié aux Nouvelles Technologies au service du développement
agricole dans les pays du sud. 26 février 2008 – Au Salon
International de l’Agriculture de Paris. www.techforfood.com – Contact
camille.orny@nouvellecampagne.com
Avec
Africa Hedge Funds 2008
13 mars 2008
Genève, Hôtel President Wilson (Suisse)
Infos : www.jetfin.com
3e édition de Carte d’Afrique (Monétique)
17 et 18 avril 2008 à Marrakech (Maroc). Organisateur : I-conférences
(Groupe Success Publication)
Cycles des salons de Med It 2008
22 et 23 avril 2008 : Med-IT @ Alger, Algérie
18 et 19 juin 2008 : Med-IT @ Casablanca, Maroc
22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie
02 et 03 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal
Organisateur : XCOM
Contact : Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89
Avec
Troisième Festival mondial des arts nègres
Du 1er 4
au 22 juin 2008. Dakar (Sénégal). Coordinateur : Alioune Badara
Gueye. Contact : www.fesman.org.
e Forum International de la Finance
13 au 14 mai 2008 à Alger - Contact : www.fif-alger.com