Voir - Les Afriques
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BOURSE<br />
AI40 : les valeurs kenyanes restent<br />
en tête des performances.<br />
Page 9<br />
« Un marché alternatif ferait<br />
du bien à la place de<br />
Casablanca. »<br />
Page 9<br />
BANQUES, ASSURANCES<br />
Sénégal : abus de l’intérim<br />
dans les banques.<br />
Page 6<br />
PRODUITS DE BASE<br />
Coton : le Mali mise sur le bio.<br />
Page 10<br />
Londres : promotion des secteurs<br />
minier et énergétique<br />
ivoiriens.<br />
Page 13<br />
RD Congo : recettes pétrolières<br />
en hausse.<br />
Page 20<br />
ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />
<strong>Les</strong> lobbyistes débarquent<br />
au Maghreb.<br />
Page 19<br />
BBC arabic vient concurrencer<br />
Al Jazeera et Al Arabiya.<br />
Page 23<br />
Côte d’Ivoire : programme<br />
d’urgence pour la pêche.<br />
Page 10<br />
Le téléphone, nouvelle machine<br />
à coudre des Tunisiens.<br />
Page 12<br />
L’enseigne Park Plaza s’invite<br />
au Maroc.<br />
Page 14<br />
Télévision : la révolution du<br />
satellite encore timide en<br />
Afrique.<br />
Page 18<br />
ECONOMIE<br />
Tendance nouvelle, les Ivoiriens<br />
investissent dans leur économie.<br />
Page 21<br />
Rizwan Haider, directeur régional<br />
Afrique d’EDC : « l’Afrique<br />
est une bonne affaire ».<br />
Page 15<br />
Responsabilité et efficacité<br />
de l’aide au développement.<br />
Page 16<br />
Burkina et Cameroun : la suspension<br />
des droits de<br />
douane déplaît au FMI.<br />
Page 17<br />
L’OHADA se déploie tous<br />
azimuts.<br />
Page 17<br />
5 e foire de la Cedeao.<br />
Page 21<br />
POLITIQUE<br />
La transition en Afrique : sept<br />
leçons à tirer des erreurs roumaines.<br />
Page 22<br />
Irak, cinq ans d'un coûteux<br />
cauchemar idéologique et…<br />
pétrolier.<br />
Page 23<br />
www.lesafriques.com<br />
Le journal de la finance africaine<br />
Hebdomadaire<br />
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 21 : 20 au 26 mars 2008<br />
L’Organisation de la<br />
conférence islamique adopte<br />
une nouvelle charte à Dakar<br />
En plus de la signature du cinquième accord<br />
entre le Tchad et le Soudan, le fait majeur<br />
du 11 e sommet de l’OCI, tenu à Dakar le<br />
vendredi 14 mars 2008, aura été la révision<br />
de la charte de la deuxième plus grande<br />
organisation multilatérale du monde, après<br />
celle de l’ONU. Il s’agit d’un vieux projet,<br />
déjà évoqué au premier sommet de Dakar,<br />
en 1991, et qui abroge, après moultes<br />
concertations, la charte adoptée à Djeddah<br />
en 1972, quelques mois avant le grand choc<br />
pétrolier de 1973. Composé de 30 articles,<br />
le nouveau texte rappelle les objectifs de<br />
l’OCI, le rôle de la société civile et définit le<br />
statut des membres et des observateurs,<br />
ainsi que les critères pour adhérer à cette<br />
organisation. Le Sénégal, qui présidera aux<br />
destinées de l’organisation jusqu'au sommet<br />
du Caire en 2011, placera son mandat<br />
sous le signe de la solidarité et du partenariat<br />
entre les pays riches et les pays pauvres<br />
de l’OCI. A cet effet, la réussite du fonds<br />
Pétrole/Pauvreté lancé par le président<br />
Wade, et qui devra être financé par un<br />
apport de 2% des revenus pétroliers des<br />
pays producteurs, servira de test à cette solidarité<br />
musulmane.<br />
Lire en page 3<br />
« Un partenaire chinois pour la Banque<br />
Atlantique ? Pourquoi pas… » ?<br />
Administrateur de la Banque<br />
Atlantique et directeur général<br />
de la Banque Atlantique Mali,<br />
Niamé Traoré s’est exprimé au<br />
nom du groupe bancaire<br />
ouest-africain lors de l’inauguration,<br />
les 7 et 8 mars, du<br />
bureau de représentation à<br />
Paris de la banque. Dans cet<br />
entretien, il revient sur la<br />
genèse de cette banque, née il y<br />
a une trentaine d’années en<br />
Succès de l’emprunt obligataire<br />
de l’AFD en Afrique de l’Ouest<br />
L’emprunt obligataire 2008-2016 lancé,<br />
le 18 février dernier, par l’Agence française<br />
de développement (AFD), a<br />
donné des résultats tout à fait probants.<br />
Bien avant sa date de clôture fixée au 5<br />
mars, les 20 milliards de FCFA (3 millions<br />
d’euros) escomptés ont été entièrement<br />
souscrits. <strong>Les</strong> offres enregistrées<br />
avaient dépassé ce montant de 780<br />
mille euros, selon CGF Bourse, la<br />
société sénégalaise de gestion et d’intermédiation<br />
qui avait été mandatée<br />
comme chef de file du syndicat de placement.<br />
<strong>Les</strong> souscripteurs sénégalais et<br />
burkinabés ont été les plus nombreux.<br />
Lire en page 8<br />
Formation bancaire en Algérie<br />
L’offre en formation bancaire est encore<br />
insuffisante et inadaptée. Pourtant, au<br />
cours des dernières années, la quasitotalité<br />
des banques publiques se sont<br />
dotées de leurs propres centres de formation.<br />
Celui de la BDL est fonctionnel<br />
depuis plusieurs années. Ceux de la<br />
CNEP, de la BNA et du CPA sont flambants<br />
neufs. Le secteur bancaire algérien<br />
dispose, par ailleurs, de deux instituts<br />
chargés des formations diplômantes<br />
: la Société interbancaire de formation<br />
(SIBF) et l’Ecole supérieure de<br />
banque (ESB). Lire en page 6<br />
Côte d’Ivoire, et actuellement<br />
engagée dans un programme<br />
de régionalisation en zone<br />
ouest-africaine. Ce sont près<br />
de 20 milliards de FCFA qui<br />
sont consacrés à cette expansion<br />
régionale. Mais pour<br />
autant, précise Niamé Traoré,<br />
« la Banque Atlantique présente<br />
une stratégie différente des banques<br />
internationales ».<br />
Entretien en page 5<br />
Moody’s maintient la note<br />
du Maroc<br />
L’agence de notation internationale<br />
Moody’s maintient la<br />
note Ba1 du Maroc, avec une<br />
perspective stable. Aussi bien<br />
les obligations d’Etat, émises<br />
en monnaies étrangères, que<br />
celles émises en monnaie locale<br />
bénéficient de cette appréciation.<br />
Cette note, déjà accordée<br />
en 2007, reflète les bons ratios<br />
d’endettement du gouvernement<br />
et le succès des réformes<br />
engagées dans la libéralisation<br />
des marchandises et du marché<br />
du travail. L’agence explique<br />
son avis par l’engagement<br />
des réformes structurelles sur<br />
le long terme, l’amélioration<br />
de la position des finances<br />
publiques par rapport à l’extérieur<br />
et, sur le plan politique,<br />
la poursuite des réformes<br />
démocratiques.<br />
Lire en page 3<br />
HPS poursuit sa progression<br />
en Afrique<br />
En dix ans, la société marocaine HPS<br />
est devenue l’un des acteurs de référence<br />
dans le paiement multicanal,<br />
avec des marchés aux quatre coins du<br />
globe. Sur le continent, HPS a été<br />
retenu, courant 2006, au terme d’un<br />
appel d’offres de la BCEAO (Banque<br />
centrale des Etats d’Afrique de<br />
l’Ouest), pour mettre en place la plateforme<br />
(PowerCARD) régionale GIM-<br />
UEMOA. La société marocaine vient<br />
également de remporter l’appel d’offres<br />
lancé par la Banque mondiale<br />
pour gérer la plateforme monétique<br />
des Etats de l’Afrique centrale. Autant<br />
d’enjeux que le directeur commercial<br />
et marketing de HPS, Samir Lamrissi,<br />
explique en page 18.<br />
Le 11 e sommet de l’OCI à Dakar.<br />
Samir Lamrissi.<br />
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
2<br />
AFRIQUE<br />
DU SUD<br />
Une fonderie de titane<br />
d’Exxaro à l’arrêt<br />
Exxaro Resources Ltd a<br />
annoncé l’arrêt d’un de ses<br />
deux fours dans son usine<br />
de titane de KZN Sands<br />
Empangeni. La fonderie sera<br />
fermée durant 4 mois pour<br />
maintenance. L'usine sera probablement<br />
fermée pendant 8<br />
mois, et la production de titane<br />
et de manganèse diminuera<br />
sensiblement.<br />
Plus d’électricité pour les<br />
mines, moins pour les villes<br />
<strong>Les</strong> mines sud-africaines pourront<br />
aller jusqu’à 95% de leurs<br />
capacités de production, dans<br />
les deux prochaines semaines,<br />
après une offre supplémentaire<br />
de 260 MW, convenue entre la<br />
compagnie nationale Eskom et<br />
la Chambre des mines, qui<br />
représente la plupart des compagnies<br />
minières du pays sauf<br />
celles de l’aluminium et des<br />
fonderies de ferrochrome. <strong>Les</strong><br />
villes vont devoir faire face à des<br />
coupures de courant pour<br />
dégager la capacité supplémentaire<br />
destinée aux mines.<br />
Hausse des réserves de change<br />
Malgré une baisse de 6% du<br />
rand face au dollar, la banque<br />
centrale a continué ses achats<br />
de devises étrangères le mois<br />
dernier, augmentant ainsi ses<br />
réserves de 1,8%, les portant à<br />
34,2 milliards $ à la fin février,<br />
contre 33,6 milliards $ en janvier.<br />
L’augmentation des réserves<br />
de change intervient en<br />
prévision d’une hausse croissante<br />
des besoins d’importation<br />
du pays.<br />
<strong>Les</strong> bénéfices de Sasol augmentent<br />
de 15% au 2 e semestre<br />
2007<br />
Sasol Ltd, producteur mondial<br />
de carburant, a déclaré des profits<br />
de 15% au second semestre<br />
de 2007, en raison de la hausse<br />
des cours du pétrole. Le bénéfice<br />
net s'est élevé à 9,15 milliards<br />
de rands (1,14 milliard<br />
$), contre 7,98 milliards de<br />
rands pour la même période un<br />
an plus tôt. Sasol s’attend à une<br />
croissance similaire sinon meilleure<br />
pour le 1 er semestre 2008.<br />
A noter que la valeur du titre<br />
de Sasol a gagné 7,60 rands,<br />
soit 1,9%, pour atteindre<br />
416,60 rands à la Bourse de<br />
Johannesburg.<br />
Des investisseurs potentiels<br />
pour Telkom<br />
Vodacom Group Ltd, la compagnie<br />
sud-africaine de téléphonie<br />
mobile, détenue à 50%<br />
par le groupe Vodafone, affirme<br />
disposer d’une liste d’investisseurs<br />
noirs qui sont potentiellement<br />
en mesure d’acheter une<br />
participation, à hauteur de 7,5<br />
milliards de rands (939 millions<br />
$), dans sa filiale Telkom South<br />
Africa. Cette démarche entre<br />
dans le cadre de la politique du<br />
gouvernement d’inciter les<br />
compagnies sud-africaines à<br />
vendre des parts à des groupes<br />
d’investisseurs issus de la population<br />
indigène.<br />
Le montant des royalties<br />
dépassera les estimations<br />
<strong>Les</strong> redevances sur les ventes<br />
des compagnies minières généreront<br />
des revenus plus élevés<br />
que ceux prévus par le Trésor<br />
national, ce qui rend l’industrie<br />
relativement moins compétitive,<br />
selon la Chambre sud-africaine<br />
des mines. En décembre<br />
dernier, le gouvernement avait<br />
instauré des redevances de 2,1,<br />
2,7 et 3,7% sur les ventes d’or,<br />
de platine et de diamants.<br />
Calculés sur des données de<br />
2002 à 2006, ces taux ne tiennent<br />
pas compte des hausses<br />
des prix intervenues en 2007<br />
sur le marché international des<br />
métaux précieux. L’industrie est<br />
donc susceptible de payer plus<br />
que prévu.<br />
BHP ferme partiellement<br />
l’aluminerie de Bayside<br />
BHP Billiton Ltd a annoncé<br />
qu’il fermera partiellement son<br />
aluminerie de Bayside en raison<br />
des pénuries d'énergie poussant<br />
l’usine à réduire de 10% sa production.<br />
<strong>Les</strong> usines de Hillside<br />
en Afrique du Sud et de Mozal<br />
au Mozambique continueront,<br />
elles aussi, de fonctionner à<br />
capacité réduite, affirme la<br />
compagnie. La part de la production<br />
dans ces trois usines<br />
d'électrolyse était de 1,16<br />
million de tonnes lors du<br />
dernier exercice financier. Le<br />
total des pertes de production<br />
envisagé pour 2008 est<br />
estimé à 120 000 tonnes.<br />
ALGÉRIE<br />
Ouverture du marché des<br />
assurances aux compagnies<br />
françaises<br />
Le règlement d’un contentieux,<br />
vieux de 42 ans, permettra aux<br />
compagnies françaises d’intervenir<br />
sur le marché des assurances.<br />
Une convention a été<br />
signée en ce sens entre cinq<br />
compagnies françaises (AXA,<br />
GROUPAMA, AVIVA, AGF et<br />
MMA) et deux sociétés algériennes<br />
d’assurances, la CAAR<br />
et la SNA (publiques).<br />
Egypte Télécom prend les<br />
rênes de Lacom<br />
Le 2 e opérateur de téléphonie<br />
fixe va pouvoir reprendre ses<br />
activités après le rachat par<br />
Egypte Telecom (ET) des 50%<br />
des parts détenues par<br />
Orascom Télécom. ET devient<br />
ainsi le propriétaire exclusif de<br />
Lacom.<br />
Le complexe d’ammoniac<br />
mis sur rails<br />
Sonatrach et le groupe omanais<br />
Suhail Bahwan (SBGH) ont<br />
signé les statuts de la société<br />
dénommée El-Djazaïria El-<br />
Omania lil asmida SPA, qui se<br />
chargera de la réalisation et de<br />
l’exploitation du futur complexe<br />
d’ammoniac et d’urée de<br />
Mers El-Hadjadj, dans la zone<br />
industrielle d’Arzew. La nouvelle<br />
société est détenue à 51%<br />
par SBGH et à 49% par la compagnie<br />
pétrolière nationale.<br />
Sonatrach va bientôt signer les<br />
statuts de deux autres sociétés<br />
avec Total et le consortium<br />
international Almet, respectivement<br />
pour la réalisation d’un<br />
complexe de vapocraquage<br />
d’éthane et d’une usine de<br />
méthanol.<br />
Une production record de<br />
phosphate pour Ferphos en<br />
2007<br />
La société Somiphos, filiale du<br />
groupe Ferphos, a atteint le<br />
niveau record de 1,8 million de<br />
tonnes de production de phosphate<br />
en 2007, soit 300 000 tonnes<br />
de plus que l’exercice précédent.<br />
94% de cette production a<br />
été exportée vers une quinzaine<br />
de pays, ce qui constitue également<br />
un record. Cela place<br />
l’Algérie à la 5 e place des pays<br />
exportateurs de phosphates. Le<br />
groupe Ferphos s’est fixé un<br />
objectif de 2,7 millions tonnes<br />
en 2008.<br />
Ferphos va augmenter ses<br />
capacités de transport<br />
Le groupe Ferphos va renforcer<br />
sa flotte de transport pour<br />
atteindre un million de tonnes<br />
contres les 800 000 tonnes<br />
actuelles. La filiale Sotramine,<br />
créée spécialement en partenariat<br />
avec la SNTF (Société<br />
nationale de transport ferroviaire)<br />
pour prendre en charge<br />
le transport de la production,<br />
sera renforcée par l’acquisition<br />
de 22 camions supplémentaires<br />
d’une capacité de 40 tonnes<br />
chacun, ainsi que par l’acquisition<br />
de 75 wagons.<br />
Le processus de privatisation<br />
du CPA pourrait redémarrer<br />
de zéro<br />
La reprise du processus de privatisation<br />
du Crédit Populaire<br />
d’Algérie (CPA) dépend des<br />
résultats des comptes des banques<br />
pré-qualifiées pour la<br />
reprise de la banque publique.<br />
La ministre déléguée à la<br />
Réforme financière, Mme<br />
Fatiha Mentouri, a indiqué que<br />
si la décision de relancer la privatisation<br />
intervient après juillet<br />
prochain, le processus serait<br />
alors repris depuis le début.<br />
430 conteneurs enlevés du<br />
port d’Alger<br />
<strong>Les</strong> douanes ont procédé à l’enlèvement<br />
de 430 conteneurs et<br />
à la destruction des marchandises<br />
avariées se trouvant au port<br />
d’Alger, qui contient 1100<br />
conteneurs non réclamés<br />
depuis plusieurs années. <strong>Les</strong><br />
430 conteneurs ont été entreposés<br />
hors du port et leur<br />
contenu vendu aux enchères.<br />
La chasse aux puces non<br />
identifiées<br />
L’Agence de régulation des postes<br />
et télécommunications<br />
(ARPT) a sommé les trois opérateurs<br />
de téléphonie mobile<br />
(Mobilis, Djezzy, et Nedjma) de<br />
procéder à la désactivation des<br />
numéros de téléphone non<br />
identifiés à partir du 30 avril.<br />
On estime entre 10 et 12% en<br />
moyenne le nombre de numéros<br />
de téléphone mobile dont<br />
les propriétaires ne sont pas<br />
identifiés, sur un total d’environ<br />
20 millions d’abonnés.<br />
800 000 conteneurs/an<br />
seront traités au port<br />
d’Alger à l’horizon 2012<br />
L’Entreprise portuaire d’Alger<br />
(Epal) prévoit, d’ici 2012,<br />
d’étendre ses capacités de traitement<br />
des conteneurs à<br />
800 000 unités par an. En 2007,<br />
les capacités du terminal<br />
d’Alger ont augmenté de 20%,<br />
passant de 440 951 unités en<br />
2006 à 530 526. En 2007, le<br />
port d’Alger a traité plus de<br />
11,2 millions de tonnes de<br />
marchandises, soit 11% de<br />
plus qu’en 2006.<br />
Algérie-Italie : des contrats de<br />
4 milliards d’euros en 2007<br />
Selon la revue Crescendo, de<br />
l’Institut italien pour le commerce<br />
extérieur (ICE), les entreprises<br />
italiennes ont remporté,<br />
en 2007, 4 milliards d’euros de<br />
contrats publics en Algérie. Par<br />
contre, les exportations algériennes<br />
vers l’Italie ont enregistré<br />
une baisse durant le premier<br />
semestre 2007 et n’ont atteint<br />
que 3,5 milliards d’euros.<br />
Feu vert pour la finalisation<br />
de la privatisation de trois<br />
entreprises<br />
Le Conseil des participations de<br />
l'État (CPE) a donné son<br />
accord pour la poursuite des<br />
négociations et la finalisation<br />
d’opérations de privatisation de<br />
4 entreprises publiques. Trois<br />
d’entre elles, deux unités de<br />
Sorasucre (filiales du groupe<br />
Enasucre) et la Société d’études<br />
techniques de Ouargla (SETO),<br />
seront totalement privatisées.<br />
La Société des matériaux de<br />
CONDENSÉ<br />
construction Béjaïa (Somacob)<br />
sera, elle, cédée à 30%.<br />
Algeria Gulf Bank s’étend<br />
Algeria Gulf Bank (AGB), un<br />
établissement bancaire détenu<br />
par le groupe koweïtien KIPCO<br />
et les trois banques internationales<br />
United Gulf Bank, s’est<br />
implanté à Oran, la seconde<br />
ville du pays. L’AGB, une des<br />
plus importantes banques<br />
étrangères d’investissement<br />
présente en Algérie, compte<br />
lancer une offensive marketing<br />
dans les prochains mois.<br />
ANGOLA<br />
Acquisition de 210 bateaux<br />
de pêche pour 77 millions<br />
d’euros<br />
Un contrat de 77 millions<br />
d’euros a été signé avec le<br />
constructeur naval espagnol<br />
Aresa Boat’s pour l’acquisition<br />
de 210 bateaux de pêche et de<br />
surveillance côtière. Ces navires<br />
seront fabriqués dans le<br />
chantier naval de Drassanes<br />
d’Arenys, une filiale de Aresa<br />
Boat’s, à l’est de l’Espagne. <strong>Les</strong><br />
premières livraisons vont commencer<br />
en avril prochain.<br />
BURKINA-FASO<br />
Des prix administrés pour<br />
lutter contre la hausse vertigineuse<br />
Le président a annoncé le<br />
retour au contrôle des prix afin<br />
de lutter contre la cherté de la<br />
vie. « Toutes les structures de<br />
contrôle de prix » seront rétablies<br />
pendant trois mois, a-t-il<br />
annoncé récemment.<br />
CAMEROUN<br />
Un fonds d'investissement<br />
pour l’huile de palme<br />
Le gouvernement a annoncé la<br />
création d’un fonds d'investissement<br />
pour stimuler la production<br />
d'huile de palme qui<br />
sera financé par l’Etat et les<br />
associations d’opérateurs du<br />
secteur. L’argent du fonds<br />
devrait financer l’accroissement<br />
de la superficie de palmiers<br />
à huile, estimée à<br />
100 000 hectares, et améliorer<br />
les équipements. 4 e en Afrique,<br />
le Cameroun a produit<br />
200 000 tonnes en 2007, contre<br />
140 000 tonnes en 2006. Le<br />
secteur génère 65 000 emplois<br />
directs et indirects pour des<br />
revenus annuels de l’ordre de<br />
440 millions $.<br />
Recrutement de 14 196 jeunes<br />
dans la fonction publique<br />
en 2008<br />
Après un gel de plusieurs<br />
années, sur injonctions du FMI,<br />
la fonction publique va reprendre<br />
le recrutement de 14 000<br />
jeunes au courant de l’exercice<br />
budgétaire 2008. Ce chiffre ne<br />
comprend pas des recrutements<br />
qui seront effectués dans<br />
l’armée, la police et l’administration<br />
pénitentiaire.<br />
CONGO<br />
Fin du litige avec les créanciers<br />
de Londres<br />
Le ministre des Finances,<br />
Pacifique Issoïbeka, a affirmé<br />
que son pays a mis fin aux différends<br />
avec ses créanciers, y<br />
compris Kensington international<br />
Ltd qui réclamait plus de<br />
200 millions $ pour avoir<br />
racheté, il y a quelques années,<br />
l’une des créances du Congo<br />
pour un montant estimé à 1<br />
million $. En 2006 et 2007, le<br />
Club de Paris et le Club de<br />
Londres ont respectivement<br />
annulé 67% (et rééchelonné les<br />
33% restant) et 80% de la dette<br />
congolaise.<br />
CONGO RDC<br />
Des entreprises suédoises en<br />
prospection<br />
Une délégation de représentants<br />
d’une dizaine d’entreprises<br />
industrielles suédoises,<br />
dont Volvo et Ericsson, a<br />
mené une visite de prospection<br />
dans la province de<br />
Katanga. <strong>Les</strong> secteurs d’intérêts<br />
sont les mines, les transports,<br />
l’énergie, les infrastructures<br />
et l’agroalimentaire.<br />
EGYPTE<br />
Hausse des exportations vers<br />
l’Afrique du Sud en 2007<br />
Le volume des exportations<br />
hors hydrocarbures vers<br />
l’Afrique du Sud a enregistré<br />
une hausse de 40%, soit 26,24<br />
millions $ pour la période de<br />
janvier-octobre 2007, contre<br />
18,8 millions $ pour la même<br />
période en 2006. Parmi les produits<br />
exportés figurent les peintures,<br />
les éviers en porcelaine, le<br />
raisin, les vêtements, les tapis et<br />
les appareils médicaux.<br />
Un nouveau directeur pour<br />
DuPont Egypte<br />
Khaled El-Dessouky a été<br />
nommé à la tête de DuPont<br />
Egypte et Afrique du Nord,<br />
en remplacement de Amr<br />
Moniem.<br />
Mashreq ouvrira dix succursales<br />
La banque Mashreq ouvrira 10<br />
nouvelles succursales en vue de<br />
renforcer sa présence en<br />
Egypte. L’établissement bancaire,<br />
qui ne dispose que d’une<br />
seule agence actuellement, n’a<br />
pas pu acquérir la Banque<br />
d'Alexandrie en 2006.<br />
Satyam Computer Services<br />
inaugure son Centre des<br />
solutions globales<br />
Satyam Computer Services<br />
(SCS) a annoncé l'inauguration<br />
d’un Centre de solutions<br />
globales (GSC), créé dans le<br />
cadre d’une initiative commune<br />
avec le gouvernement<br />
égyptien. SCS formera 300<br />
personnes pour servir comme<br />
base de développement technologique<br />
et de support logiciel<br />
pour les clients de Satyam<br />
dans le Moyen-Orient. GSC est<br />
implanté à Smart Village (village<br />
intelligent).<br />
Feu vert pour Tamweel<br />
L'Autorité de la finance de l'hypothèque<br />
(MFA) a accordé à<br />
Tamweel une licence pour lancer<br />
ses opérations d’ici le début<br />
du 2 e trimestre 2008. Tamweel,<br />
qui fournit une large gamme de<br />
produits financiers destinés aux<br />
biens immobiliers dans les<br />
Emirats arabes unis, dispose<br />
d’un capital autorisé de 500<br />
millions LE et d’un capital émis<br />
Editeur : Editions Financières du<br />
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />
75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />
Filiale à 100% de <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />
Edition et Communication SA.<br />
Genève. Administrateurs :<br />
Abderrazzak Sitail (Président),<br />
Michel Juvet, François-Eric<br />
Perquel, Dominique Flaux (Adm.<br />
délégué, directeur de la publication).<br />
Editeurs partenaires : Atlas<br />
Publications (Maroc). Avenir<br />
Communication (Sénégal) et<br />
Syscomtech (Cameroun).<br />
Directeur de la rédaction et rédacteur<br />
en chef Finance : Adama<br />
Wade (Casablanca). Rédacteur en<br />
chef Economie et politique : Ihsane<br />
El Kadi (Alger). Rédacteur en chef<br />
Gestion publique et coopération :<br />
Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />
Rédaction : Louis S. Amédé<br />
(Abidjan), Mohamed Baba Fall<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
de 100 millions LE. La compagnie<br />
prévoit de se placer dans le<br />
segment très recherché du marché<br />
de la propriété immobilière<br />
en Egypte.<br />
<strong>Les</strong> ventes de TMG atteignent<br />
1 milliard LE en janvier<br />
et février<br />
Talaat Moustafa Groupe<br />
(TMG) a annoncé que le produit<br />
de la vente de biens immobiliers<br />
a atteint 1 milliard LE<br />
pour janvier et février 2008,<br />
comparé aux 738,8 millions LE<br />
pour la même période de l'année<br />
dernière. TMG, qui dispose<br />
de plusieurs filiales, a vendu<br />
pour 10,4 milliards LE en 2007.<br />
Arab Aluminium prévoit<br />
d’augmenter son capital<br />
Arab Aluminium prévoit une<br />
augmentation du capital de la<br />
compagnie de 8,26 à 28,26 millions<br />
LE. <strong>Les</strong> actionnaires ont<br />
souscrit à un total de 1 764 786<br />
actions pour une valeur de<br />
17,65 millions LE. En conséquence,<br />
le ratio de couverture<br />
est d’environ 88%, alors que le<br />
restant à pourvoir est de<br />
235 214 actions, soit 12%.<br />
Augmentation de 17,5%<br />
des bénéfices d’Al Arafa<br />
Investment<br />
Al Arafa Investment and<br />
Consulting a annoncé une<br />
hausse de 17,5% de ses bénéfices,<br />
soit un montant de 25,8<br />
millions $ pour la période<br />
allant du 1 er avril au 31 décembre<br />
2007.<br />
Misr Aluminium prévoit d’accroître<br />
sa production de 85%<br />
Le ministre de l’Investissement<br />
a annoncé que la compagnie<br />
Misr Aluminium projette de<br />
construire 3 méga usines pour<br />
accroître de 85% la production<br />
de l’Egypte.<br />
Electricité : plusieurs contrats<br />
pour 300 millions LE<br />
Le secteur de l'électricité a signé<br />
trois contrats avec des entreprises<br />
égyptiennes pour relier les<br />
centrales de Tebbin et de<br />
Bahtim, situées respectivement<br />
dans le sud et le nord du Caire,<br />
au réseau national d'électricité.<br />
Le projet est financé par la compagnie<br />
égyptienne d’électricité<br />
(EETC) pour un montant de<br />
300 millions LE. Le délai de réalisation<br />
est de 10 à 12 mois.<br />
Un nouveau système de<br />
négoce d'obligations en gestation<br />
Le gouvernement étudie le lancement<br />
d’un nouveau système<br />
d'échanges d'obligations dans le<br />
but d'élargir et de stimuler le<br />
marché et de réduire les coûts<br />
des emprunts. Une rencontre a<br />
eu lieu, il y a plus d’une<br />
semaine, entre le président de la<br />
Bourse du Caire et d'Alexandrie<br />
(Casablanca), Said Djaafer (Alger),<br />
Amadou Fall (Dakar), Daikha<br />
Dridi (Le Caire), Charles A.<br />
Bambara (Londres).<br />
Ont également participé à ce<br />
numéro : Aliou Diongue (Dakar),<br />
Ali Bey (Alger), Faycal Métaoui<br />
(Alger), Mamadou Lamine Diatta,<br />
(Dakar) Lyes Taibi (Alger), Malick<br />
Rokhy Ba (Dakar, Souleymane<br />
Niang (Ouagadougou), Rafik<br />
Sabounji (Alger), Bénédicte Châtel<br />
(Paris), Hance Gueye (Dakar),<br />
Fethi Djebali et Thameur Mekki,<br />
(Tunis), avec le concours<br />
d’Edouard Pépin Taguedong<br />
(Calgary), de Radu Nechita et<br />
www.UnMondeLibre.org,<br />
d’African Investor - AI40<br />
(Londres) et de CommodAfrica<br />
(Paris).<br />
Abonnements : <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, 19<br />
rue de Veyrier, CH-1227 Carouge<br />
Genève. Tél : +41 22 301 96 15.<br />
Fax : +41 22 301 96 10.<br />
abos@lesafriques.com ou formu-<br />
(CASE), Maged Shawky, et des<br />
experts de la Bourse de Milan<br />
pour discuter du projet. Une<br />
proposition pour un nouveau<br />
système d'échanges d'obligations<br />
est attendue pour le mois<br />
d'avril.<br />
La taxe à l’exportation du riz<br />
revue à la hausse<br />
Le gouvernement a décidé<br />
d’augmenter de 200 à 300 LE la<br />
taxe à l'exportation du riz afin<br />
d'assurer l'approvisionnement<br />
du marché local et d’éviter une<br />
hausse des prix. Le gouvernement<br />
justifie cette mesure en<br />
affirmant que les exportations<br />
de riz sont des exportations<br />
indirectes d'eau, une ressource<br />
rare subventionnée par l’Etat.<br />
L’Egypte produit environ 4 millions<br />
de tonnes de riz blanc par<br />
an et en consomme environ 3,2<br />
millions de tonnes. L’excédent<br />
est exporté vers d'autres pays<br />
arabes. Le prix au détail du kg<br />
de riz a augmenté de près de<br />
30% au cours des derniers mois.<br />
Objectif d’atteindre une production<br />
de blé de 8 millions<br />
de tonnes<br />
Selon les estimations du<br />
Ministère de l'agriculture, la<br />
production de blé va atteindre<br />
environ 8 millions de tonnes<br />
cette année. Le gouvernement<br />
promet une forte augmentation<br />
du prix d’achat aux agriculteurs<br />
pour les inciter à augmenter la<br />
production. Environ 2,7 millions<br />
d'acres de blé on été semés<br />
cette année, soit la même superficie<br />
que la saison 2007 où la<br />
récolte était de 7,39 millions de<br />
tonnes. L’Egypte, qui importe 6<br />
millions de tonnes de blé par an,<br />
vise à produire 65% de la<br />
consommation de blé, contre<br />
près de 50% actuellement.<br />
Une taxe pour les pneus<br />
importés de Chine et d’Inde<br />
Une taxe sera désormais appliquée,<br />
pour les 5 prochaines<br />
années, aux importations de<br />
pneumatiques neufs de bus et<br />
de camions en provenance de<br />
Chine et d’Inde. Le gouvernement<br />
veut encourager la production<br />
de pneumatiques en<br />
Egypte, afin de créer de nouveaux<br />
emplois dans le secteur.<br />
Ghabbour Auto déclare<br />
une hausse de 48% de ses<br />
bénéfices<br />
La société Ghabbour Auto a<br />
déclaré que son bénéfice net<br />
pour le 4 e trimestre 2007 a<br />
bondi de plus de 48%. Le bénéfice<br />
après déduction des intérêts<br />
augmente donc de 207,58 millions<br />
LE (37,95 millions $). <strong>Les</strong><br />
ventes de voitures de tourisme,<br />
qui représentent 71% des revenus<br />
de la compagnie, ont atteint<br />
940 millions LE au cours de la<br />
même période. L’amélioration<br />
des marges est due essentielle-<br />
laire sur www.lesafriques.com<br />
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Dépôt légal : Février 2008<br />
© Reproduction interdite sans<br />
l’accord écrit de l’éditeur
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 ACTUALITÉ<br />
3<br />
Moody’s maintient la note du Maroc<br />
Une note Ba1 avec une perspective stable pour les émissions souveraines en monnaies étrangères et locale.<br />
Dans un rapport intitulé<br />
« Credit Opinion : Morocco »<br />
dans sa version anglaise,<br />
l’agence de notation internationale<br />
Moody’s maintient la<br />
note Ba1 du Maroc avec une<br />
perspective stable. Aussi bien<br />
les obligations d’Etat émises en<br />
monnaie étrangère que celles<br />
émises en monnaie locale<br />
bénéficient de cette appréciation.<br />
Cette note, déjà accordée<br />
en 2007, reflète les bons ratios<br />
d’endettement du gouvernement<br />
et le succès des réformes<br />
engagées dans la libéralisation<br />
des marchandises et du marché<br />
du travail.<br />
L’agence explique son avis par<br />
l’engagement des réformes<br />
structurelles sur le long terme,<br />
l’amélioration de la position<br />
des finances publiques par rap-<br />
L’OCI adopte une charte plus adaptée<br />
au monde d’aujourd’hui<br />
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
En plus de la signature du cinquième<br />
accord entre le Tchad et le Soudan, le<br />
fait majeur du 11 e sommet de l’OCI<br />
tenu à Dakar le vendredi 14 mars 2008<br />
aura été la révision de la charte de<br />
l’OCI. Il s’agit d’un vieux projet, déjà<br />
évoqué au premier sommet de Dakar<br />
en 1991. Tout un symbole. « C'est un<br />
moment historique de la vie de l'OCI.<br />
Cette charte est l'un des grands succès de<br />
ce sommet de Dakar qui constitue un<br />
pas significatif dans l'histoire et dans<br />
l'avenir de l'organisation islamique. Elle<br />
ouvre la voie à notre organisation pour<br />
qu'elle devienne un acteur international<br />
reconnu à travers le monde », a commenté<br />
le secrétaire général de l’organisation,<br />
le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu,<br />
reconduit pour un second mandat.<br />
Droits fondamentaux<br />
La précédente charte de l'organisation,<br />
qui comptait alors 25 pays membres<br />
contre 57 actuellement, avait été<br />
adoptée en 1972 à Djeddah. La nouvelle,<br />
composée de 30 articles, rappelle<br />
les objectifs de l’OCI, le rôle de la<br />
société civile, la relation entre l’OCI et<br />
les autres organisations internationales.<br />
Elle définit également le statut des<br />
membres, comme des observateurs,<br />
ainsi que les critères pour adhérer à<br />
cette organisation, et aborde la question<br />
de l'autodétermination. Comme<br />
pour rappeler que l’organisation est<br />
née du conflit palestinien. C’est en<br />
réaction à l’incendie Al Qods à<br />
Jérusalem, la troisième mosquée<br />
sainte de l’islam, que l’organisation a<br />
été créée en 1969. Signe des temps, le<br />
ton guerrier de la première charte, le<br />
soutien au « combat pour libérer les territoires<br />
» a été transformé en soutien<br />
du « peuple palestinien pour lui donner<br />
les moyens d'exercer son droit à<br />
l'autodétermination et à créer son<br />
Etat souverain ».<br />
Le secrétariat de l’organisation est renforcé,<br />
le nombre de mandats limité à<br />
deux de cinq ans. Le Conseil des<br />
représentants est passé de trois à qua-<br />
tre organes et une cour de justice islamique<br />
est mise en place. Plus fondamentalement,<br />
dans le nouveau ton du<br />
soutien à la cause palestinienne qui<br />
reste centrale, comme en témoigne le<br />
fait que le premier à prendre la parole<br />
a été le président palestinien, le nouveau<br />
texte stipule que « les Etats membres<br />
soutiennent et favorisent, aux<br />
niveaux national et international, la<br />
bonne gouvernance, la démocratie, les<br />
droits humains, les libertés fondamentales<br />
et l'Etat de droit ».<br />
L’OCI a renouvelé son adhésion à la<br />
mission de l’ONU et à la légalité internationale,<br />
et condamne en conséquence<br />
l’extrémisme et le dogmatisme.<br />
Darfour : nouvelle<br />
division du travail<br />
Le politique, le business,<br />
l’humanitaire et le showbiz<br />
semblent avoir conclu un<br />
pacte de non agression au<br />
Darfour. A chacun sa spécialité,<br />
ses parts de marché<br />
et son bilan. On y rencontre<br />
actuellement des émissaires<br />
de l’ONU dépêchés à<br />
la hâte pour tâter le pouls<br />
d’une population endeuillée<br />
par 200 000 morts et<br />
des milliers de déplacés.<br />
Une incertaine force mixte<br />
Union africaine-Nations<br />
unies armée de bonnes<br />
intentions, mais manquant<br />
d’hélicoptères et de carburant.<br />
Des marchands d’armes<br />
aussi imprévisibles<br />
que le vent du désert. Des<br />
camions d’aide humanitaire<br />
chargés de bonne<br />
volonté mais qui n’arrivent<br />
jamais à destination.<br />
Des compagnies pétrolières<br />
chinoises, et aussi –<br />
quoi qu’on en dise – occidentales,<br />
faisant de l’épuration<br />
de l’or noir dans le<br />
respect – c’est tout à leur<br />
honneur – du droit de non<br />
ingérence... Et, de temps en<br />
temps, au détour d’une<br />
dune, quelques stars hollywoodiennes<br />
qui viennent<br />
redorer le blason de leur<br />
popularité au milieu d’une<br />
Solidarité islamique<br />
Le président Abdoulaye Wade, qui<br />
va présider aux destinées de l’organisation<br />
jusqu’au prochain sommet<br />
qui se tiendra en 2011 en Egypte, n’a<br />
pas oublié que le thème de son sommet<br />
était « La Ummah islamique au<br />
21 e siècle », avec les deux composantes<br />
: le « partenariat économique et<br />
culturel » et le « partage du savoir ».<br />
Sur le partenariat, il a multiplié les<br />
propositions et fortement plaidé.<br />
« Nous souhaitons que les investisseurs<br />
arabes interviennent en Afrique,<br />
continent de l’avenir avec plus de 1,7<br />
milliard de consommateurs en 2050,<br />
Adama Wade, Casablanca<br />
population affamée. Un<br />
casting d’enfer qu’apprécient<br />
les télés du monde<br />
entier et qui risque d’être<br />
élargi au Tchad voisin si la<br />
communauté internationale<br />
continue de s’indigner<br />
sans rien faire. Le plus<br />
pathétique dans l’affaire,<br />
c’est que ce sont ces stars là<br />
qui glanent aujourd’hui<br />
plus de succès dans le<br />
règlement de ce drame que<br />
les diplomates de l’ONU<br />
ou les négociateurs en boubou<br />
de l’Union africaine.<br />
<strong>Les</strong> accusations de George<br />
Clooney contre Oméga,<br />
chronométreur des Jeux<br />
olympiques de Pekin, et la<br />
démission de Stephen<br />
Spielberg de ses fonctions<br />
de consultant de ces<br />
mêmes Jeux, ont produit<br />
plus d’effet que les tentatives<br />
trop diplomatiques<br />
du secrétaire général de<br />
l’ONU de faire entendre<br />
raison aux bélligérants.<br />
On regrettera toutefois<br />
cette orientation de l’indignation<br />
hollywoodienne<br />
vers la seule Chine qui n’est<br />
pourtant pas la nation la<br />
plus influente sur le théâtre<br />
des opérations, et certainement<br />
pas celle qui en tire le<br />
plus de profits.<br />
L’Organisation de la conférence islamique s’est dotée d’une nouvelle charte qui confirme la détermination du monde islamique à épouser son siècle. Pour<br />
la solidarité islamique en revanche, de nombreuses prières qu’Allah entendra peut-être.<br />
C’est en réaction à<br />
l’incendie Al Qods à<br />
Jérusalem, la troisième<br />
mosquée sainte de l’islam<br />
que l’organisation a<br />
été créée en 1969.<br />
port à l’extérieur et, sur le plan<br />
politique, la poursuite des<br />
réformes démocratiques. La<br />
diversification de l’économie,<br />
illustrée par une croissance de<br />
2,6% en 2007 malgré la mauvaise<br />
pluviométrie, l’augmentation<br />
rapide du PIB non agricole<br />
et l’émergence de nouvelles<br />
industries manufacturières ont<br />
été pris en compte dans l’évaluation<br />
de la capacité de remboursement<br />
du Maroc.<br />
Globalement attractive<br />
Par ailleurs, si les exportations<br />
ont augmenté de 7% en 2007,<br />
elles n’ont pas pu contrebalancer<br />
les importations (+22%)<br />
dopées par la facture pétrolière.<br />
Ce déséquilibre est corrigé<br />
par les transferts des travailleurs<br />
marocains à l’étran-<br />
ger et les recettes du tourisme.<br />
Moody’s note toutefois qu’en<br />
2007, pour la première fois<br />
depuis cinq ans, la balance des<br />
comptes courants était déficitaire.<br />
L’économie marocaine<br />
reste globalement attractive<br />
avec le doublement des investissements<br />
directs étrangers en<br />
2007, par rapport à la moyenne<br />
des cinq dernières années.<br />
Parmi les risques pesant sur les<br />
émissions de l’Etat, l’agence<br />
souligne une dette publique<br />
relativement élevée qui est passée<br />
de 68,2% en 2000 à 55,7%<br />
en 2008. En définitive, la<br />
réduction de la dette extérieure,<br />
la structure même de<br />
cette dette (constituée de longues<br />
maturités) et les réserves<br />
dont dispose le pays placent le<br />
Maroc dans une bonne posi-<br />
Key Indicators<br />
Morocco 2000 2001<br />
2002 2003 2004 2005 2006 2007E 2008F<br />
Real GDP (% change)<br />
CPI Inflation<br />
1.8 7.6 3.3 6.1 5.1 2.4 8.1 2.6 5.5<br />
(yearend, % change)<br />
General Government<br />
1.7 1.7 1.4 1.8 0.5 2.1 3.3 2.0 2.0<br />
Balance/GDP [1]<br />
Gross General<br />
-5.2 -7.5 -3.3 -3.6 -4.1 -5.3 -2.1 -2.7 -3.0<br />
Government Debt/GDP<br />
Gross General Government<br />
68.2 67.2 63.8 60.9 58.9 62.7 57.4 57.7 55.7<br />
Debt/Revenue 329.9 334.8 312.3 304.8 284.5 283.5 248.6 254.9 254.8<br />
Current Acct. Bal./GDP (%) -1.4 4.3 3.6 3.2 1.7 1.9 3.8 -2.0 -0.3<br />
External debt/Exports (%) [2] 142.4<br />
External Vulnerability<br />
117.0 101.2 88.7 76.0 70.5 58.4 50.5 44.5<br />
Indicator (%) [3] 98.3 58.8 56.8 48.9 39.7 39.0 31.7 27.5 25.5<br />
[1] Including transfers to the local governments and the Hassan II fund. [2] Total Current Account Receipts.<br />
[3](Short-term external debt + currently maturing long-term debt + total nonresident deposits over one<br />
year)/Official foreign exchange reserves.<br />
tion, comparé aux pays notés<br />
dans cette catégorie.<br />
<strong>Les</strong> risques liés aux attentats<br />
terroristes ont été également<br />
mentionnés parmi les facteurs<br />
pesant sur ces émissions. Ce<br />
facteur est atténué par la présence<br />
du mouvement islamiste<br />
modéré, le PJD, qui a remporté<br />
46 des 325 sièges lors des élections<br />
législatives de septembre<br />
2007. La décision de l’Union<br />
européenne d’accélérer l’intégration<br />
du Maroc dans l’espace<br />
euro-méditerranéen dans les<br />
cinq prochaines années jouera<br />
un rôle de catalyseur dans les<br />
réformes économiques.<br />
Dans sa substance, la perspective<br />
stable qui accompagne la<br />
notation Ba1 reflète la gestion<br />
de l’économie du pays, qui a<br />
engagé des réformes fiscales de<br />
grande envergure et réduit<br />
considérablement la dette extérieure<br />
durant les cinq dernières<br />
années. L’agence s’attend à une<br />
poursuite de la tendance, à un<br />
rythme toutefois moindre dans<br />
le moyen terme. Parmi les éléments<br />
qui militent pour un<br />
renforcement de la notation,<br />
l’augmentation continue de la<br />
capacité du gouvernement à<br />
rembourser ses dettes. Cette<br />
tendance se reflète notamment<br />
dans l’évolution des ratios<br />
dette/revenus passés de 329,9%<br />
en 2000 à 254,8% en 2008. De<br />
même les charges d’intérêts<br />
rapportés aux revenus sont en<br />
nette diminution depuis 2000.<br />
« Nous souhaitons que<br />
les investisseurs arabes<br />
interviennent en Afrique,<br />
continent de l’avenir avec<br />
plus de 1,7 milliard<br />
de consommateurs en<br />
2050, aussi largement<br />
que possible. »<br />
Mohamed B Fall<br />
Ouverture de la Conférence islamique.<br />
aussi largement que possible ». Il a<br />
également déploré le fait que les<br />
intérêts prohibés par la Charia, qui<br />
s’élèvent à plus de 500 milliards de<br />
dollars générés par les fonds déposés<br />
dans des pays musulmans pétroliers<br />
dorment en Occident au lieu de<br />
financer la lutte contre la pauvreté et<br />
le développement. Il a également<br />
demandé aux pays musulmans<br />
membres de l’Organisation des pays<br />
producteurs de pétrole d’ajouter 2%<br />
en faveur du fonds Pétrole/pauvreté,<br />
qu’il a lancé, à chaque augmentation<br />
du prix du pétrole.
4<br />
ment à l'augmentation progressive<br />
des prix de vente initiée<br />
dans le mois d'octobre. Le<br />
bénéfice net pour l’ensemble de<br />
l’année 2007 s’est accru de<br />
47,8%, affichant 450,31 millions<br />
LE.<br />
ETHIOPIE<br />
Droits de marque de café aux<br />
Etats-Unis<br />
Après de longues années de<br />
négociations, les droits de marque<br />
du café « Sidamo » obtiennent<br />
officiellement enregistrement<br />
sur le marché américain.<br />
L’Office américain des la propriété<br />
intellectuelle vient de<br />
confirmer l’Ethiopie comme<br />
seul et unique propriétaire du<br />
café Sidamo. L’obtention de ce<br />
brevet va permettre au pays<br />
d’accroître ses recettes d’exportation<br />
de café vers les Etats-Unis<br />
et les autres marchés internationaux.<br />
L’Ethiopie, qui produit<br />
annuellement 330 000 tonnes<br />
de café, espère réaliser un chiffre<br />
d’affaires de 500 millions de<br />
dollars en portant ses exportations<br />
à plus de 140 000 tonnes<br />
en 2008.<br />
Des bus chinois pour le transport<br />
public à Addis Abeba<br />
Une centaine de bus de transport<br />
urbain sur les 500 commandés<br />
à la Chine pour un<br />
montant de 20 millions $ ont<br />
été réceptionnés à Addis Abeba,<br />
qui connaît de graves problèmes<br />
de transport. Le reste de la<br />
commande devrait arriver d’ici<br />
la semaine prochaine.<br />
GHANA<br />
Appui de la BAD au secteur<br />
de l’énergie<br />
La Banque africaine de<br />
développement (BAD) a<br />
accordé un prêt de 44,5 millions<br />
$ destiné au financement<br />
du projet de renforcement<br />
des systèmes électriques<br />
pour réduire les pertes<br />
et améliorer la fiabilité de<br />
l’approvisionnement, obstacle<br />
majeur à la croissance<br />
économique du pays. Le<br />
programme prévoit la<br />
construction d’une sousstation<br />
de 132 MVA, et le<br />
renforcement d’une autre<br />
sous-station déjà opérationnelle.<br />
135 000 ménages et<br />
entreprises seront connectés<br />
dans les 5 prochaines années.<br />
GUINÉE<br />
Des mesures contre la pénurie<br />
de carburant<br />
Il est désormais interdit de vendre<br />
du carburant dans des<br />
bidons et autres fûts au niveau<br />
des stations services. C’est l’une<br />
des mesures prises pour lutter<br />
contre la pénurie récurrente de<br />
carburant que connaît le pays,<br />
en raison de la sortie frauduleuse<br />
des produits pétroliers à<br />
destination de certains pays<br />
frontaliers comme le Liberia, le<br />
Mali et la Sierra Leone.<br />
KENYA<br />
Equity Bank double ses revenus<br />
annuels<br />
Equity Bank, spécialisée dans<br />
les petits emprunts, a annoncé<br />
un revenu net de 1,9 milliard de<br />
shillings (environ 29,3 millions<br />
$) en 2007, contre 800 millions<br />
de shillings réalisés durant<br />
l’exercice précédent. Cette<br />
hausse est essentiellement due à<br />
la baisse du taux d’impôts de 30<br />
à 20% après l’entrée de la banque<br />
à la Bourse de Nairobi<br />
(NSE). Equity Bank a inauguré<br />
6 nouvelles succursales depuis<br />
janvier, et prévoit d’en ouvrir 30<br />
autres cette année.<br />
Discussions avec le FMI pour<br />
une assistance financière<br />
Le Fonds monétaire international<br />
a entamé des pourparlers en<br />
vu d’accorder un support financier<br />
au Kenya pour aider à<br />
relancer l'économie après plus<br />
de deux mois de violences postélectorales.<br />
Le but de cette aide<br />
étant de « sauvegarder la stabilité<br />
macroéconomique » du pays. Le<br />
Kenya a déjà reçu, en novembre<br />
dernier, un prêt de 237 millions<br />
$ de la part du FMI.<br />
Reconstruction : 15 millions<br />
$ des Etats-Unis<br />
Le gouvernement américain a<br />
promis une aide de 15 millions<br />
$ pour aider à la mise en œuvre<br />
de l’accord de partage du pouvoir<br />
négocié le mois dernier et<br />
faire avancer le processus de<br />
réconciliation et les efforts de<br />
reconstruction dont l’établissement<br />
du bureau du nouveau<br />
Premier ministre.<br />
LIBYE<br />
Budget 2008<br />
Le Congrès général du peuple a<br />
publié la loi portant budget de<br />
l’année 2008 dont le montant<br />
est estimé à 49,47 milliards de<br />
dinars (environ 40 milliards $).<br />
Dans ce budget, 6,72 milliards<br />
de dinars seront consacrés aux<br />
salaires, 4,19 milliards aux<br />
dépenses de gestion, 33,92 aux<br />
dépenses de réalisation des projets,<br />
et 4,62 milliards de dinars<br />
(3,8 milliards $) au titre de la<br />
répartition de la richesse.<br />
MALAWI<br />
100 000 tonnes de maïs à<br />
exporter au Zimbabwe<br />
Dans le cadre d’un accord d’exportation<br />
portant sur un total<br />
de 400 000 tonnes, 100 000 tonnes<br />
de maïs doivent êtres livrées<br />
au Zimbabwe pour faire face à<br />
la pénurie de céréales. <strong>Les</strong> premières<br />
exportations de maïs<br />
avaient commencé en avril<br />
2007, puis en février dernier,<br />
pour un volume global de<br />
300 000 tonnes dont 243 000<br />
tonnes proviennent de fournisseurs<br />
privés.<br />
MALI<br />
Des restrictions aux sociétés<br />
minières<br />
71 permis de recherches de<br />
minerais d’or, sur un total de<br />
22 conventions, ont été<br />
annulés pour non respect des<br />
clauses d’engagement. Une<br />
quarantaine d’autres conventions<br />
sont en instance de<br />
signature. Seules 6 sociétés<br />
minières sont actuellement<br />
en activité, dont deux en<br />
phase de développement. <strong>Les</strong><br />
projections officielles tablent<br />
sur une production de<br />
46,013 tonnes d’or en 2008,<br />
soit un recul de l’ordre de<br />
près de 13% par rapport à<br />
2007. En 2006, l’or avait rapporté<br />
116 milliards FCFA.<br />
MAROC<br />
Lancement de l’activité<br />
import-export à Tanger-Med<br />
L’Agence Spéciale Tanger<br />
Méditerranée (TMSA) a<br />
annoncé le lancement de l’activité<br />
d’import-export des conteneurs<br />
sur le premier terminal à<br />
conteneurs du port Tanger-<br />
Med. Mis en service partiellement<br />
en juillet 2007, le terminal<br />
conteneurs du port de Tanger-<br />
Med, géré par APM-Terminals-<br />
Tangiers, filiale du groupe<br />
danois Maersk, a déjà enregistré<br />
un transbordement de près de<br />
200 000 conteneurs de 20 pieds.<br />
Le terminal sera entièrement<br />
opérationnel en avril prochain.<br />
2,55 milliards DH d’importation<br />
de brut en janvier<br />
<strong>Les</strong> importations en pétrole<br />
brut ont atteint 2,55 milliards<br />
de dirhams (environ 340 millions<br />
$) durant le mois de janvier,<br />
soit une hausse de 92,4%<br />
par rapport à la même période<br />
de 2007. En volume, les importations<br />
ont porté sur 489 200<br />
tonnes de pétrole en janvier<br />
dernier, contre 411 500 tonnes<br />
une année auparavant.<br />
Pas d’augmentation du prix<br />
du gaz butane<br />
Le gouvernement va continuer<br />
de subventionner le gaz butane<br />
en dépit des importantes hausses<br />
des prix sur les marchés<br />
internationaux, a indiqué le<br />
Ministère des affaires économiques<br />
et générales. Le prix de la<br />
petite bonbonne de gaz (3 kg)<br />
n'a pas connu de hausse depuis<br />
1995, celui de la grande bonbonne<br />
(12 kg) est inchangé<br />
depuis 2000.<br />
Lancement du projet de<br />
dédoublement de la route<br />
Fès-Sefrou<br />
<strong>Les</strong> travaux de dédoublement<br />
de la route régionale reliant Fès<br />
à Sefrou ont été lancés mercredi<br />
dernier. Cette infrastructure,<br />
dont le coût est estimé à 140<br />
millions de dirhams, permettra<br />
d'améliorer la fluidité du trafic<br />
et la sécurité routière sur cet<br />
axe, avant de le relier à l’autoroute<br />
Fès-Taza plus tard.<br />
MAURITANIE<br />
Sanctions contre trois opérateurs<br />
de téléphonie mobile<br />
Trois opérateurs de téléphonie<br />
mobile, Mauritel Mobile, la<br />
Mauritano-tunisienne des télécommunications<br />
Mattel SA,<br />
et la Soudano-mauritanienne<br />
Chinguitel, ont été condamnés<br />
à payer des amendes d'un montant<br />
respectif de 300 000, 80 000<br />
et 37 000 euros au Trésor<br />
public, pour « manquements<br />
aux engagements prescrits dans<br />
le cahier des charges », selon<br />
l'Autorité de régulation des<br />
télécommunications. Il est<br />
reproché à ces compagnies leur<br />
« mauvaise qualité du service ».<br />
90 $ le baril de pétrole mauritanien<br />
La dernière expédition de<br />
pétrole, la 17 e depuis le début<br />
de la production du puits<br />
pétrolier Chinguitt, a été vendue,<br />
le 12 février 2008, à un<br />
prix record de 90,658 $ le baril,<br />
dépassant ainsi le brut ouestafricain<br />
et le panier moyen de<br />
l’OPEP. Cette hausse du prix<br />
de vente devrait compenser un<br />
tant soit peu la chute du niveau<br />
de production (actuellement<br />
de 10 000 barils/jour) par rapport<br />
aux prévisions initiales de<br />
75 000 b/j.<br />
MOZAMBIQUE<br />
Aide cubaine<br />
Une aide cubaine est attendue<br />
dans les domaines de l'éducation,<br />
de la santé et de la science<br />
et de la technologie. <strong>Les</strong> deux<br />
parties ont décidé de la création<br />
d'un Institut des arts<br />
supérieurs et de la culture et<br />
d’un Institut biotechnologique,<br />
de la formation, à Cuba,<br />
de techniciens mozambicains<br />
dans ce domaine, ainsi qu’en<br />
ophtalmologie.<br />
NIGER<br />
Suspension des droits et<br />
taxes sur les céréales<br />
Pour freiner la hausse des prix,<br />
le gouvernement a suspendu<br />
pour une durée de trois mois<br />
tous les droits et taxes à l'im-<br />
CONDENSÉ<br />
portation du riz, du mil, du sorgho<br />
et du maïs. Une décision<br />
a également été prise de renforcer<br />
les stocks sur les marchés<br />
et de mettre en œuvre<br />
une stratégie de promotion<br />
de la production locale.<br />
NIGERIA<br />
Un nouveau modèle de taxi<br />
urbain sur le marché<br />
Le premier constructeur automobile<br />
du Nigeria (PAN) a mis<br />
au point deux modèles destinés<br />
à satisfaire le transport urbain<br />
et remplacer l’usage de motocyclettes<br />
comme taxis commerciaux.<br />
500 unités ont déjà été<br />
vendues aux gouvernements de<br />
Benue et de Taraba, pendant<br />
que celui de Zamfara en avait<br />
commandé 100. Un plan sera<br />
lancé avec la Bank-PHB pour<br />
permettre l’acquisition de ces<br />
véhicules avec facilité.<br />
Cornerstone Insurance Plc<br />
assure les 100 bus de Lagos<br />
Cornerstone Insurance Plc, une<br />
des principales institutions<br />
financières du pays, a été désignée<br />
pour assurer les 100 autobus<br />
du projet Bus Rapid Transit<br />
(BRT) de Lagos, qui sera opérationnel<br />
dès le 17 mars. BRT est<br />
un plan de réorganisation du<br />
système transport public dans<br />
la capitale économique nigériane.<br />
<strong>Les</strong> longs autobus climatisés,<br />
retenus dans le cadre de ce<br />
projet, vont circuler sur des<br />
voies réservées.<br />
SÉNÉGAL<br />
Un don japonais pour la protection<br />
de l’environnement<br />
Le Japon va accorder 3,344<br />
milliards FCFA destinés à la<br />
protection de l’environnement,<br />
à l’adaptation aux changements<br />
climatiques et à la<br />
promotion des technologies<br />
propres comme l’énergie<br />
solaire. Il s’agit du 10 e don<br />
hors projet qui porte à 24 milliards<br />
FCFA le montant total.<br />
300 véhicules remis à des<br />
chauffeurs taxis<br />
Le président de la République<br />
a procédé à la remise de 300<br />
véhicules aux chauffeurs de<br />
taxis travaillant à l’aéroport<br />
Léopold Sédar Senghor.<br />
Cette aide étatique entre<br />
dans le cadre du renouvellement<br />
du parc des taxis desservant<br />
l’aéroport de Dakar.<br />
<strong>Les</strong> nouveaux taxis font partie<br />
d’un lot fourni par la<br />
société Sen Iran.<br />
TOGO<br />
61,7% de pauvreté<br />
Une étude du Ministère de<br />
l’économie et des finances<br />
révèle un taux de pauvreté de<br />
61,7% dans le pays. Selon ces<br />
statistiques, 24% de personnes<br />
pauvres vivent dans la capitale ;<br />
69,4% dans ses environs ;<br />
56,2% dans la région des<br />
Plateaux (agricole et touristique)<br />
; 77,7% dans la région<br />
centrale ; 75% dans la région de<br />
la Kara ; et 90,5% dans la région<br />
des Savanes (très aride). Le seuil<br />
de pauvreté au Togo équivaut à<br />
un revenu annuel inférieur à<br />
242 094 FCFA à Lomé, 156 115<br />
FCFA dans la région centrale,<br />
155 026 FCFA dans la région de<br />
la Kara, et 157 294 FCFA dans<br />
la région des Savanes.<br />
Une aide de 123 millions<br />
d’euros de l’UE<br />
L’Union européenne prévoit<br />
de consacrer 123 millions<br />
d’euros durant les 5 prochaines<br />
années dans le cadre<br />
du Document stratégique<br />
pays-programme indicatif<br />
national (DSP-PIN) dont<br />
bénéficie le Togo. 9 millions<br />
d’euros seront consacrés à<br />
l’appui aux processus électoraux<br />
dans le pays, 13 millions<br />
à l’appui aux institutions<br />
étatiques et aux administrations,<br />
57 millions à la<br />
réhabilitation de routes et<br />
des travaux urbains et 17<br />
millions pour l’apurement<br />
de la dette extérieure.<br />
TUNISIE<br />
Banca Agrileasing s'implante<br />
à Tunis<br />
La banque Banca Agrileasing,<br />
une des plus importantes<br />
sociétés de leasing en Italie,<br />
a ouvert un bureau de<br />
représentation à Tunis.<br />
Filière du groupe bancaire<br />
Crédit coopératif italien, la<br />
nouvelle institution a pour<br />
mission de collecter des<br />
informations sur les marchés<br />
méditerranéens et<br />
d'identifier les meilleurs<br />
moyens d'appuyer le processusd'internationalisation<br />
des PME italiennes, et<br />
en particulier pour lancer<br />
des partenariats dans le<br />
bassin méditerranéen. La<br />
Banca Agrileasing est la 4 e<br />
banque italienne à s’implanter<br />
en Tunisie, après<br />
Banca Monte Dei Paschi Di<br />
Siena, Banca Di Roma et<br />
Intesa Sanpaolo.<br />
Objectif de 6000 tonnes de<br />
production aquacole<br />
Le secteur de la pisciculture<br />
s'est fixé pour objectif de<br />
porter la production aquacole<br />
à 6000 tonnes d’ici la<br />
fin de 2016. Plusieurs projets<br />
d'aquaculture dans des<br />
cages flottantes et des projets<br />
de conchyliculture sur<br />
les filets flottants seront<br />
créés dans les prochaines<br />
années. Un projet pilote de<br />
pisciculture en cages flottantes,<br />
d’une capacité de<br />
production de 750 tonnes<br />
par an, a déjà été mis en<br />
place en avril 2007 à Hergla.<br />
Un accord de coopération<br />
technique dans le domaine<br />
de la conchyliculture a été<br />
conclu en février dernier<br />
avec la Corée du Sud.<br />
Recharge via le DAB<br />
<strong>Les</strong> abonnés des lignes prépayées<br />
de Tunisiana pourront<br />
désormais recharger leurs<br />
comptes via 90 distributeurs<br />
automatiques de billets<br />
(DAB) externes de Amen<br />
Bank. Sans frais supplémentaires,<br />
ce mode de recharge<br />
permet, à tout titulaire d’une<br />
carte de retrait bancaire délivrée<br />
par n’importe quelle institution<br />
bancaire nationale,<br />
d’alimenter le compte du téléphone<br />
mobile 24h/24 et 7j/7.<br />
371 entreprises méditerranéennes<br />
déjà inscrites au<br />
forum d'affaires Med-Allia<br />
Moins d’un mois avant l’ouverture<br />
du forum d’affaires<br />
Med-Allia, prévu le 31 mars,<br />
371 entreprises (sur un objectif<br />
de 500) sont déjà inscrites.<br />
Elles proviennent de Tunisie<br />
(150), France (136), Algérie<br />
(30), Mauritanie (20), Egypte<br />
(15), Maroc (10), Libye (5) et<br />
de Jordanie (5). L’objectif des<br />
organisateurs est d’atteindre<br />
500 entreprises participantes.<br />
La 1 er édition de Med-Allia a<br />
eu lieu en 2007 au Maroc.<br />
La Banque tuniso-koweïtienne<br />
victime d’un hold-up<br />
L’agence Lafayette de la<br />
Banque tuniso-koweïtienne<br />
(BTK) a été victime d’un<br />
hold-up le 5 mars dernier.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Armé d’un pistolet, le malfaiteur<br />
a réussi à emporter<br />
un butin estimé à 5000 DT<br />
et 1000 euros.<br />
Tunisair change de logo<br />
Pour son soixantième anniversaire,<br />
la compagnie<br />
aérienne Tunisair a lancé un<br />
concours pour changer son<br />
logo. <strong>Les</strong> créateurs et designers<br />
tunisiens ont<br />
jusqu’au 30 avril prochain<br />
pour créer un nouveau logo<br />
avec pour composantes<br />
principales la gazelle (dynamisme<br />
et élégance) et la<br />
couleur rouge du drapeau<br />
tunisien. Le candidat sélectionné<br />
recevra le Prix<br />
Tunisair d’un montant de<br />
3000 DT et deux billets<br />
d’avion. Le logo sera acheté<br />
au prix symbolique de 500<br />
dinars. Le résultat du<br />
concours est attendu en<br />
juillet.<br />
34 e rang mondial et 2 e du<br />
monde arabe pour le tourisme<br />
tunisien<br />
Dans son rapport sur la compétitivité<br />
touristique dans le<br />
monde, le World Economic<br />
Forum (WEF) a attribué la<br />
34 e place à la Tunisie sur 130<br />
pays et au 2 e rang dans le<br />
monde arabe derrière le<br />
Qatar. 4 grands critères ont<br />
été retenus pour ce classement<br />
: le climat des affaires,<br />
l’infrastructure, la législation<br />
et la réglementation, et les<br />
avantages (humains et culturels).<br />
Dans le monde arabomusulman,<br />
la Turquie,<br />
l’Égypte et le Maroc occupent<br />
respectivement les 54 e ,66 e et<br />
67 e places mondiales.<br />
Partenariat avec les<br />
Chambres de commerce<br />
ivoirienne et sénégalaise<br />
La Chambre de commerce et<br />
d'industrie de Tunis (CCIT) a<br />
conclu deux protocoles d'accords<br />
de partenariat avec ses<br />
homologues de la Côte<br />
d'Ivoire et du Sénégal, en vue<br />
d’échanger des informations<br />
économiques et commerciales.<br />
En vertu de ces accords,<br />
les opérateurs économiques<br />
des trois pays organiseront<br />
des missions commerciales, et<br />
participeront à des manifestations<br />
spécialisées.<br />
Menaces sur la récolte<br />
céréalière à Jendouba<br />
Des mesures ont été prises<br />
pour sauver la récolte céréalière<br />
dans le gouvernorat de<br />
Jendouba en cas de poursuite<br />
du déficit pluviométrique. Il<br />
s’agit de l'intensification des<br />
opérations d'irrigation des<br />
grandes cultures dans les<br />
zones irriguées publiques, le<br />
renforcement de l'irrigation<br />
d'appoint, le curage des puits<br />
profonds et le renforcement<br />
des campagnes de sensibilisation<br />
à l'économie de l'eau.<br />
La culture du sorgho-grain<br />
pour l’alimentation du<br />
bétail<br />
Le développement de la culture<br />
du sorgho-grain comme<br />
aliment de bétail fait l’objet<br />
d’une réflexion au sein de<br />
l'Union tunisienne de l'agriculture<br />
et de la pêche<br />
(UTAP). Le développement<br />
de la production de cette<br />
plante fourragère devrait permettre<br />
de faire face à la flambée<br />
des prix de l'orge, du maïs<br />
et du soja qui est de nature à<br />
affecter la culture des ovins,<br />
bovins et des volailles.<br />
Un traitement des déchets<br />
industriels à Zaghouan<br />
Le premier Centre de traite-<br />
ment des déchets industriels<br />
en Afrique sera opérationnel<br />
au deuxième semestre 2008,<br />
dans la localité de Jradou,<br />
à Zaghouan. 75 emplois<br />
directs seront générés par ce<br />
projet dont le montant du<br />
financement, estimé à 30<br />
millions DT, entre dans le<br />
cadre de la coopération avec<br />
l’Allemagne. Des centres de<br />
stockage et de transformation<br />
seront également créés à<br />
Bizerte, Sfax, et Gabès, pour<br />
un investissement global de<br />
22 millions DT.<br />
Partenariat entre Poulina et<br />
la Jeune chambre économique<br />
de Tunisie<br />
Le groupe Poulina et la Jeune<br />
chambre économique de<br />
Tunisie (JCET) ont conclu<br />
une convention de partenariat<br />
et de collaboration en<br />
vertu de laquelle les adhérents<br />
de la JCET bénéficieront de<br />
sessions de formation au sein<br />
de toutes les filiales du<br />
groupe, et pourront prendre<br />
part à la promotion des événements<br />
de la chambre à<br />
l'étranger.<br />
Hausse de 5,7% des prix à la<br />
consommation en 2007<br />
Selon l’Institut national des<br />
statistiques, l’indice des prix à<br />
la consommation a connu<br />
une augmentation de 5,7% en<br />
2007. L’augmentation a touché<br />
l’alimentation (9%), les<br />
transports (4.7%) et le logement<br />
(3,9%).<br />
ZAMBIE<br />
Hausse de 18% des salaires<br />
chez Luanshya Copper<br />
Mines<br />
La compagnie minière de cuivre<br />
Luanshya Copper Mines a<br />
octroyé une augmentation de<br />
salaire de 18% à son millier<br />
de travailleurs, avec effet<br />
rétroactif à compter de janvier.<br />
Une hausse plus importante<br />
(22%) a été accordée<br />
l’année dernière.<br />
ZIMBABWE<br />
Baisse prévue de la récolte<br />
de maïs<br />
Une pénurie de maïs est prévue<br />
en raison d’un retard<br />
dans la plantation de 86% de<br />
la superficie prévue. Estimée<br />
à 1,7 million d'hectares, la<br />
superficie de maïs n’a été<br />
ensemencée qu’en décembre<br />
et janvier. Seulement 14% des<br />
semences ont été plantés en<br />
novembre, considéré comme<br />
le moment idéal. Le pays<br />
connaît des pénuries d’alimentation<br />
depuis 2001, un an<br />
après la décision du président<br />
Mugabe de redistribuer une<br />
partie des récoltes aux populations<br />
autochtones.<br />
Malgré les nationalisations…<br />
Anglo Platinum et Rio<br />
Tinto, deux grandes sociétés<br />
minières étrangères, ont<br />
indiqué qu’elles continueraient<br />
de travailler au<br />
Zimbabwe en dépit de la<br />
promulgation d’une loi sur<br />
la nationalisation. Rio<br />
Tinto, qui a des intérêts<br />
dans le diamant au<br />
Zimbabwe, a déclaré être<br />
« favorable à l’évolution vers<br />
l’indigénisation à condition<br />
que cela se fasse au bon<br />
rythme de manière à ne pas<br />
décourager l’investissement<br />
étranger nécessaire à l’industrie<br />
minière ».
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />
5<br />
Banque Atlantique :<br />
« Un partenaire chinois ?<br />
Pourquoi pas…. »<br />
Niamé Traoré, administrateur de la Banque Atlantique et directeur général de la Banque Atlantique<br />
Mali, s’est exprimé au nom du groupe bancaire ouest-africain lors de l’inauguration, les 7 et 8 mars,<br />
du bureau de représentation à Paris de la banque.<br />
Niamé Traoré.<br />
Entretien réalisé<br />
par Bénédicte Châtel, Paris<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : La banque s’est développée<br />
de façon considérable au niveau régional,<br />
ces deux à trois dernières années.<br />
Quels sont vos objectifs et de quels<br />
moyens disposez-vous ? Etes-vous toujours<br />
à la recherche d’un partenaire ?<br />
Niamé Traoré : La Banque Atlantique est<br />
née il y a une trentaine d’années en Côte<br />
d’Ivoire avec la création d’une première<br />
filiale, plus communément appelée la<br />
BACI. Une quinzaine d’années plus tard,<br />
nous avons racheté le portefeuille de la<br />
Barclays qui quittait la Côte d’Ivoire.<br />
Que ce soit le Crédit<br />
Agricole, le groupe Société<br />
Générale, BNP Paribas,<br />
ces banques n’ont pas de<br />
stratégie régionale.<br />
Nous avons, depuis lors, opéré dans ce<br />
pays avec deux établissements.<br />
Depuis trois ans, nous avons commencé<br />
une régionalisation dans la zone<br />
UEMOA. Nous sommes présents dans<br />
sept pays, avec huit établissements dont<br />
deux en Côte d’Ivoire. Cette stratégie<br />
répond à un souci d’accompagner le<br />
business régional, d’être véritablement<br />
présent sur ce marché qui s’ouvre de plus<br />
en plus, et de diversifier nos risques sur<br />
l’ensemble de la zone.<br />
LA : Que coûte cette politique d’ouverture<br />
régionale ?<br />
NT : On peut l’estimer aux alentours<br />
d’une vingtaine de milliards de francs<br />
CFA. Chaque nouvelle filiale a été installée<br />
avec un minimum de fonds propres,<br />
1,5 milliard de FCFA, auxquels se sont<br />
ajoutés des fonds provenant d’actionnaires<br />
et de partenaires privés et locaux<br />
pour que l’ancrage dans chaque pays soit<br />
une réalité.<br />
LA : Vos principaux concurrents sont<br />
des groupes comme Ecobank…<br />
NT : Bank of Africa car elle a aussi un<br />
réseau dans cette zone. Evidemment,<br />
la meilleure couverture reste celle<br />
d’Ecobank, qui a une vraie stratégie de<br />
banque régionale. Nous pensons, effectivement,<br />
qu’il est notre principal concurrent<br />
sur ce marché.<br />
LA : Une alliance avec Ecobank ne permettrait-elle<br />
pas de constituer un<br />
groupe régional très solide, permettant<br />
de concurrencer les grandes banques<br />
internationales ?<br />
NT : Nous avons des stratégies relativement<br />
différentes. Et le business régional<br />
n’est pas si concurrentiel qu’il<br />
impliquerait ou nécessiterait un<br />
regroupement. Lorsque vous regardez<br />
les multinationales qui opèrent dans<br />
notre zone, elles ne s’occupent pas du<br />
business régional. Leurs filiales ont des<br />
stratégies par pays et c’est un accompagnement<br />
qui s’adresse plus aux multinationales<br />
européennes qu’aux entreprises<br />
africaines. Que ce soit le Crédit<br />
Agricole, le groupe Société Générale,<br />
BNP Paribas, elles n’ont pas de stratégie<br />
régionale. Mais comme toute banque<br />
avec les ambitions que nous avons,<br />
il est difficile de ne pas s’associer, de ne<br />
pas avoir de partenaires financiers solides.<br />
On recherche…<br />
LA : Des partenaires plutôt locaux ou<br />
internationaux ?<br />
NT : <strong>Les</strong> deux. Des partenaires locaux,<br />
on les a plus ou moins. Mais aujourd’hui,<br />
il nous faut un véritable partenaire<br />
financier international. Pas nécessairement<br />
une banque.<br />
LA : Vous cherchez depuis un certain<br />
temps …<br />
NT : <strong>Les</strong> discussions n’ont commencé<br />
qu’il y a un an, un an et demi. La priorité<br />
était d’établir le réseau. Nous avions les<br />
fonds propres nécessaires pour le faire et,<br />
avec les aides que nous avons obtenues<br />
sur les différents marchés, nous avons<br />
pu asseoir les différentes filiales.<br />
Maintenant, il faut passer à la phase<br />
supérieure : nous développer, accroître<br />
nos parts de marché. Ceci nécessite<br />
qu’on s’associe à des partenaires. <strong>Les</strong> discussions<br />
se poursuivent.<br />
LA : Verriez-vous d’un bon œil qu’une<br />
banque chinoise vous fasse une offre de<br />
partenariat ?<br />
NT : Partenaire, pourquoi pas ? Nos<br />
économies s’ouvrent de plus en plus<br />
vers la Chine, nos opérateurs vont vers<br />
la Chine pour importer un maximum<br />
de produits. Il existe des liens véritables<br />
qui se tissent aujourd’hui avec la<br />
Chine. A partir de là, tout est envisageable.<br />
Car il faut tout de même<br />
accompagner ces opérateurs.<br />
LA : Avez-vous déjà été sollicités par des<br />
établissements chinois?<br />
NT : Non. De ce que j’en sais, il y a eu<br />
quelques négociations avec des banques<br />
plutôt nigérianes.<br />
LA : Selon le président de la BAD, la<br />
croissance en Afrique serait de 6,5% et<br />
le continent ne serait pas véritablement<br />
affecté par la crise des subprimes.Qu’en<br />
pensez-vous ?<br />
NT : Nous ne ressentons pas la crise des<br />
subprimes puisque nous n’étions pas sur<br />
ces marchés : nous n’avons pas investi<br />
massivement dans l’immobilier par<br />
exemple. D’autre part, les ressources que<br />
nous mobilisons sont essentiellement sur<br />
nos marchés locaux où les taux sont toujours<br />
élevés.<br />
LA : Comment voyez-vous la conjoncture<br />
en Afrique de l’Ouest avec la Côte<br />
d’Ivoire qui commence à reprendre du<br />
tonus ?<br />
NT : Au niveau de la Côte d’Ivoire,<br />
l’économie continue à être tirée par le<br />
café et le cacao. Mais le problème véritable<br />
qui se pose aujourd’hui n’est pas<br />
tant les exportations mais le développement<br />
d’un tissu industriel qui n’est<br />
pas pour l’instant effectif. Nous sommes<br />
donc tributaires de tous les aléas<br />
du marché international. Donc, même<br />
si aujourd’hui il y a un optimisme du<br />
côté de la Côte d’Ivoire, d’autres pays<br />
continuent à souffrir comme le Mali<br />
ou le Burkina, tributaires des exportations<br />
de coton.<br />
LA : D’où votre ouverture vers la diaspora<br />
?<br />
NT : Disons que notre stratégie est tournée<br />
vers le soutien aux PME-PMI présentes<br />
sur nos marchés. Il est difficile<br />
aujourd’hui de soutenir les besoins d’investissements<br />
de ces PME-PMI sans<br />
avoir à disposition des ressources stables<br />
et longues. Or, une des sources reste la<br />
diaspora. Aujourd’hui, pour le Mali, les<br />
Il existe des liens véritables<br />
qui se tissent aujourd’hui<br />
avec la Chine. A partir de<br />
là, tout est envisageable. Car<br />
il faut tout de même accompagner<br />
ces opérateurs.<br />
flux de transferts annuels sont de l’ordre<br />
de FCFA 120 milliards, selon les chiffres<br />
officiels. Pour le Sénégal, c’est un peu<br />
plus. Donc la diaspora est aujourd’hui<br />
une source véritable de collecte de ressources<br />
stables.<br />
LA : Avec l’inauguration de votre agence<br />
à Paris, quels sont vos objectifs à l’égard<br />
de cette diaspora ?<br />
NT : Pour l’instant, il faut déjà rendre<br />
opérationnelle cette agence. Je ne peux<br />
pas donner de chiffres précis car la<br />
concurrence reste importante. Pour la<br />
diaspora ivoirienne, il y a peut-être un<br />
peu plus de possibilités. Mais pour la<br />
diaspora malienne, cinq banques<br />
maliennes sont déjà présentes sur le<br />
marché : la concurrence va donc être<br />
véritablement difficile.<br />
Portes ouvertes<br />
<strong>Les</strong> 7 et 8 mars, le groupe Banque<br />
Atlantique a tenu à Paris des journées portes<br />
ouvertes à l’occasion de l’inauguration<br />
de son Bureau de représentation au sein<br />
de l’agence de la Compagnie des banques<br />
internationales de Paris (CBIP), dans<br />
le 19 e arrondissement à Paris. Agissant<br />
comme boîte aux lettres, l’agence permet<br />
aux membres de la diaspora ouest-africaine<br />
d’ouvrir des comptes et d’effectuer<br />
diverses transactions sur leurs comptes<br />
dans leur pays d’origine.<br />
Emerging Capital Partners<br />
investit 20 millions<br />
de dollars dans Cellcom<br />
L’opérateur de private equity Emerging Capital Partners (ECP) a<br />
investi 20 millions dans Cellcom Telecommunications, une compagnie<br />
de téléphonie qui intervient dans le marché ouest-africain.<br />
L’investissement est destiné au programme d’extension de<br />
Cellcom en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Réalisé à travers<br />
un apport du fonds ECP Africa Fund II (doté de 523 millions<br />
de dollars), cet investissement est le septième réalisé par<br />
ECP dans le secteur de la téléphonie mobile en Afrique.<br />
Millenium Capital et la<br />
banque DIB lancent un fonds<br />
LBO conforme à la sharia<br />
Le groupe koweitien Global Investissement House, qui comprend<br />
la banque DIB (Banque islamique de Dubaï) et sa branche<br />
banque d’investissement, le Millenium Capital, viennent d’annoncer<br />
la signature d’un mémorandum d’entente pour le lancement<br />
d’un fonds LBO de 500 millions de dollars et conforme à<br />
la sharia. Le fonds sera spécialisé dans des opérations en Afrique<br />
du Nord, dans le sud asiatique avec une préférence pour les<br />
entreprises présentes dans le Golfe et dans des pays comme la<br />
Turquie, la Jordanie, le Liban, la Tunisie et le Maroc.<br />
Maroc : les primes des<br />
compagnies d’assurances<br />
ont augmenté de 18% en 2007<br />
Sur l’année 2007, les primes émises par le secteur des assurances<br />
au Maroc s’élèvent à 16,79 milliards, en progression de 18%<br />
par rapport à 2006. Cette performance s’explique par l’élargissement<br />
de 21% du pôle vie à 5 milliards. Toutefois, le pôle non<br />
vie reste prédominant avec 11,72 milliards de dirhams de primes<br />
émises. Sur ce registre, l’automobile reste en tête avec 5,42<br />
milliards de primes. La filiale de la BMCE Bank, RMA Watania,<br />
reste leader du marché avec 3,55 milliards de dirhams de primes<br />
émises, devant Wafa Assurance (filiale d’Attijariwafa Bank)<br />
qui totalise 3,53 milliards et ravit la deuxième place à Axa<br />
Assurance (2,5 md).<br />
La BAD à la rescousse de la<br />
PTA Bank<br />
Le conseil d'administration de la Banque africaine de développement<br />
(BAD), à travers son guichet du secteur privé, a<br />
approuvé une ligne de crédit de 50 millions de dollars pour<br />
soutenir la banque pour le commerce et le développement de<br />
l'Afrique orientale et australe, Preferential Trade Area ou<br />
PTA Bank. Il a été également approuvé une augmentation des<br />
fonds propres de 6,8 millions de dollars, ainsi qu'un prêt de<br />
40,8 millions de dollars pour la PTA Bank, selon un communiqué<br />
de la banque.<br />
Il s'agit de la quatrième intervention de la BAD pour la PTA<br />
Bank depuis 1991, comprenant deux participations aux<br />
fonds propres, trois lignes de crédit et deux subventions<br />
d'assistance technique.<br />
Blue Financial Services<br />
s’installe au Nigeria<br />
L’établissement sud-africain Blue Financial Services va lancer<br />
une banque de microfinance au Nigeria, en partenariat avec<br />
l’Intercontinental Bank (ICB), première banque nigériane par<br />
les actifs. Des établissements sud-africains de microcrédit<br />
détiendront 55% du capital de la nouvelle entité contre 35%<br />
pour le groupement formé entre l’Intercontinental Bank et le<br />
fonds américain AIG Capital Partners. Le reste sera détenu par<br />
Blue Financial Services.<br />
La Société Générale réussit<br />
son augmentation de capital<br />
Le succès était au rendez-vous lors de l’augmentation, la<br />
semaine dernière, du capital de la Société Générale. L’opération<br />
a été souscrite 1,8 fois, drainant 5,5 milliards d’euros. Pour le<br />
groupe, il s’agit là d’une preuve renouvelée de la confiance des<br />
actionnaires en l’avenir et en la stratégie de croissance rentable<br />
de la banque. A l’issue de cette opération, la Société Générale<br />
réintègre le club des banques européennes les mieux capitalisées<br />
avec un ratio Tier 1 de 8%.
6<br />
Le PNB d’Attijariwafa Bank<br />
en progression à deux<br />
chiffres<br />
<strong>Les</strong> résultats consolidés du groupe Attijariwafa Bank en<br />
normes IFRS sont globalement positifs en 2007 avec un<br />
produit net bancaire consolidé de 8,8 milliards de dirhams,<br />
en progression de 18,6%. <strong>Les</strong> ressources clientèle<br />
ont augmenté de 13,2% à 151,7 milliards de dirhams, dont<br />
près de 90% émanant de la Banque de distribution.<br />
Attijariwafa Bank maintient, en outre, son rang de leader<br />
du marché marocain dans la collecte de dépôts avec une<br />
part de marché de 26,2%.<br />
La Gulf African Bank ouvre<br />
une filiale au Kenya<br />
La Gulf African Bank a obtenu récemment un agrément<br />
sur le marché kenyan. Il s’agit d’une première banque<br />
islamique dans ce pays de 9 millions d’habitants. Fort<br />
d’un capital de départ de 1,7 milliard de shillings, l’institution<br />
compte démarrer ses activités avec deux agences et<br />
intervenir dans les métiers de la banque d’affaires, des<br />
crédits immobiliers et automobiles et de la banque de<br />
détail en général.<br />
La BID a consacré<br />
4 milliards à l’Afrique<br />
subsaharienne depuis 1975<br />
La Banque islamique de développement (BID) a investi jusque-là<br />
4 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, dont<br />
2,5 sur les cinq dernières années. Selon les propos du viceprésident<br />
Amadou Boubacar Cissé à la télévision sénégalaise,<br />
la banque islamique ne cesse de diversifier ses activités<br />
depuis 1975, s’intéressant, entre autres, à la santé, aux infrastructures<br />
ou à l’eau. <strong>Les</strong> pays africains représentent 50% des<br />
membres de la BID.<br />
Une nouvelle banque<br />
nigériane s’installe dans la City<br />
La nigériane Guaranty Bank Plc va bientôt débuter ses<br />
activités de banque commerciale au Royaume-Uni.<br />
L’institution vient d’obtenir une licence de la FSA<br />
(Financial Services Authority), l’un des régulateurs<br />
financiers les plus stricts dans le monde, selon les<br />
médias nigérians qui voient dans cette nouvelle installation<br />
le signe de la vitalité du système bancaire de<br />
leur pays. A noter que, contrairement à ses devancières<br />
à la City qui se limitaient au corporate, Garanty Bank<br />
va intervenir en tant que banque commerciale à part<br />
entière.<br />
Le capital de la BDL<br />
sera ouvert à 30%<br />
L’ouverture du capital de la Banque de développement<br />
local (BDL) a été limitée à 30% avec cession du management<br />
au repreneur, a indiqué la ministre déléguée à la<br />
Réforme financière. Le dossier de privatisation de la BDL<br />
devrait bientôt être soumis au Conseil des participations<br />
de l’Etat (CPE).<br />
BANQUES ET ASSURANCES<br />
Sénégal : abus de l’intérim dans les banques<br />
Par Malick Rokhy Ba, Dakar<br />
Le syndicat des employés de banques au<br />
Sénégal veut mettre fin à ce qu'il appelle l'usage<br />
abusif du travail intérimaire dans le secteur<br />
bancaire sénégalais. Selon le secrétaire général<br />
du Syndicat des banques et établissements<br />
financiers du Sénégal (Sytbefs), Moussa Cissé,<br />
« il y a une situation d'injustice avec la systématisation<br />
du travail intérimaire. On ne recrute plus<br />
dans les banques sénégalaises ». Selon lui, sur 100<br />
travailleurs dans une banque, 50 sont des intérimaires.<br />
Le responsable du Sytbefs indique qu'il y a une<br />
loi qui régit le travail intérimaire au Sénégal.<br />
Selon cette disposition, un travail intérimaire<br />
est autorisé, par exemple, en cas de maladie<br />
ou d'une absence prolongée (grossesse par<br />
exemple). « Mais les gens contournent la loi et<br />
en font un travail pour une longue durée », pré-<br />
cise M. Cissé, dont la structure fédère les<br />
employés de la quinzaine de banques qui exis-<br />
tent au Sénégal. Pour le Sytbefs, il y a, dans les<br />
banques sénégalaises, un déficit de personnel,<br />
de fait, qui est compensé par le recrutement<br />
d'intérimaires.<br />
Interrogée, l'Association des professionnels<br />
des banques et établissements financiers du<br />
Sénégal (APBS), qui regroupe les patrons de<br />
banques, a affirmé que ses missions ne concernent<br />
la question du personnel. Un cadre de<br />
banque sénégalais, sous l’anonymat, confirme<br />
les informations du Sytbefs sur le travail intérimaire.<br />
Selon lui, cette situation est de mise<br />
depuis quelques années et concerne surtout le<br />
personnel de caisse.<br />
Deux explications sont avancées : les charges<br />
sociales inexistantes chez le personnel intéri-<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Algérie : une formation bancaire<br />
insuffisante et inadaptée<br />
<strong>Les</strong> formations en interne tournent au ralenti. L’Ecole supérieure de banque sombre dans l’élitisme,<br />
les autres cadres de formation font ce qu’ils peuvent face aux énormes besoins.<br />
Par Lyes Taibi, Alger<br />
C’est un des thèmes de prédilection<br />
du délégué général de l’Association<br />
des banques algériennes (ABEF), M.<br />
Abderrahmane Benkhalfa : « Dans le<br />
secteur bancaire algérien, assure-t-il,<br />
près d’un travailleur sur deux est en formation<br />
chaque année. »<br />
Il faut dire que les besoins du secteur sont<br />
considérables, en matière de nouveaux<br />
cadres, mais aussi de requalification du<br />
personnel en activité et de recyclage dans<br />
les nouveaux métiers de la banque.<br />
Au cours des dernières années, la quasitotalité<br />
des banques publiques se sont<br />
dotées de leurs propres centres de formation<br />
interne. Celui de la BDL est fonctionnel<br />
depuis plusieurs années. Ceux de la<br />
CNEP, de la BNA et du CPA sont flambants<br />
neufs. Le secteur bancaire algérien<br />
dispose, par ailleurs, de deux instituts<br />
chargés des formations diplômantes : la<br />
Société interbancaire de formation (SIBF)<br />
et l’Ecole supérieure de banque (ESB).<br />
La SIBF a été créée en 1988. Elle dispense<br />
des formations continues et délivre des<br />
diplômes aux agents des banques en activité.<br />
L’ESB, créée en 1995 par la Banque<br />
d’Algérie, dispense des formations diplômantes<br />
initiales de 30 à 48 mois à des élèves<br />
recrutés sur la base d’un concours<br />
externe et qui bénéficient du parrainage<br />
d’une institution financière.<br />
Pourtant, en dépit des moyens qui sont<br />
loin d’être négligeables, l’appareil de formation<br />
bancaire national est considéré,<br />
par beaucoup de spécialistes, comme<br />
Au Sénégal, profitant d’une demande supérieure à l’offre, les banques abusent de l’intérim pour éviter de recruter.<br />
« <strong>Les</strong> gens contournent la loi<br />
et en font un travail pour une<br />
longue durée », précise<br />
M. Cissé, dont la structure fédère<br />
les employés de la quinzaine de<br />
banques qui existent au Sénégal.<br />
globalement insuffisant et inadapté à<br />
l’évolution de la profession bancaire.<br />
<strong>Les</strong> centres de formation des banques<br />
au ralenti<br />
<strong>Les</strong> centres de formation interne des<br />
banques, tout d’abord, tournent le plus<br />
souvent au ralenti et dispensent des formations<br />
routinières. Selon un expert<br />
européen, présent en Algérie ces dernières<br />
années, « les systèmes de formation<br />
interne des banques atteignent sans doute<br />
leurs limites en matière de collecte des<br />
besoins de formation. Un meilleur repérage<br />
des besoins de formation supposerait<br />
l’existence d’un référentiel des compétences<br />
qui n’existent pas encore même s’il<br />
existe un répertoire des emplois. Ce qui fait<br />
problème également, c’est le lien entre la<br />
formation et la gestion des ressources<br />
humaines. Il faudrait renforcer cette liaison,<br />
notamment du point de vue de la prévision<br />
des besoins de formation ».<br />
Résultat, les formations sont souvent<br />
trop courtes, trop étroitement techniques<br />
et ignorent le plus souvent les<br />
besoins actuels et à venir en matière<br />
commerciale, d’analyse des risques et de<br />
bonne gestion, même si les formations<br />
de chargés de clientèle ou de directeurs<br />
d’agence se sont développées au cours<br />
des dernières années.<br />
Gâchis à l’Ecole supérieure de banque<br />
Du côté des formations diplômantes, la<br />
situation de l’Ecole supérieure est la plus<br />
inquiétante.<br />
Cette structure, pilotée par la Banque cen-<br />
Hausse des salaires pour résister à la concurrence étrangère<br />
Pour mettre fin à l’hémorragie de cadres<br />
dans le secteur bancaire public, le<br />
Ministère algérien des finances a accepté<br />
le principe de la valorisation des salaires<br />
pour permettre aux banques publiques de<br />
retenir leurs cadres face à la concurrence.<br />
Comme pour Sonatrach, qui a adopté de<br />
nouveaux barèmes, la partie variable sera<br />
importante dans la nouvelle grille des<br />
salaires afin de stimuler la performance. Le<br />
Ministère des finances, à travers Mme<br />
Fatiha Mentouri, sa ministre déléguée à la<br />
Réforme financière, a indiqué que « la<br />
rémunération des dirigeants de ces banques<br />
(publiques NDLR) sera liée à l’atteinte<br />
des objectifs fixés. »<br />
L’Association des banques et établissements<br />
financiers (ABEF) a tiré la sonnette<br />
sur cette question avec la migration mas-<br />
sive, vers les banques étrangères installées<br />
en Algérie, des compétences des établissements<br />
publics. Plus grave, même les diplômés<br />
financés par les banques publiques<br />
ne rejoignent pas leurs postes à la fin de la<br />
formation. Parfois les banques étrangères<br />
indemnisent les banques publiques.<br />
Toutefois cette hausse des salaires, de près<br />
de 20%, reste loin des rémunérations de<br />
leurs confrères des banques françaises et<br />
arabes qui raflent la moindre expérience<br />
disponible afin de soutenir un développement<br />
effréné.<br />
Elle n’est pas incitative pour attirer les compétences<br />
vers les banques publiques qui<br />
souffrent d’un sous-encadrement (management,<br />
commerciaux, informatique et même<br />
administratif) aux lourdes conséquences<br />
sur leur pérennité.<br />
trale et dotée de moyens importants, applique<br />
depuis de nombreuses années une<br />
politique qualifiée de « malthusienne » par<br />
beaucoup de spécialistes. Le concours d’accès<br />
à l’école, extrêmement sélectif, débouche<br />
sur des promotions d’une vingtaine de<br />
diplômés. Une goutte d’eau au regard des<br />
besoins du secteur. Une formation élitiste,<br />
dispensée par des cadres issus le plus souvent<br />
de la Banque d’Algérie, qui conduit à<br />
une surenchère pour la récupération des<br />
diplômés de l’établissement. Peine perdue<br />
d’ailleurs, puisqu’en 2007 plus de la moitié<br />
des diplômés sont partis à l’étranger en vue<br />
de « compléter » leur formation… Une<br />
situation qualifiée de « véritable gâchis »<br />
par un expert européen.<br />
L’ITB à la rescousse<br />
En fait, les avancées les plus sensibles au<br />
cours des dernières années sont sans doute<br />
à porter au crédit de la SIBF. Cet institut<br />
spécialisé, créé par la profession et adossé à<br />
des centres de formation régionaux, souffrait,<br />
naguère encore, d’une mauvaise<br />
Peine perdue d’ailleurs,<br />
puisqu’en 2007 plus de<br />
la moitié des diplômés sont<br />
partis à l’étranger en vue de<br />
« compléter » leur formation…<br />
image en raison, principalement, de l’absence<br />
de formateurs de haut niveau,<br />
notamment dans les nouveaux métiers.<br />
Une étape spectaculaire a été franchie en<br />
2005 avec la signature d’une convention<br />
de formation qui a permis le retour en<br />
Algérie de l’Institut technique de banque<br />
(ITB, émanation du Centre français de<br />
formation à la profession bancaire, CFPB),<br />
qui avait quitté le pays dans les années 80<br />
et qui est active, aujourd’hui, dans près de<br />
25 pays francophones, notamment sur le<br />
continent africain. Cette formation de<br />
haut niveau, arrimée à des standards internationaux,<br />
est assurée par des spécialistes<br />
étrangers en collaboration avec le personnel<br />
de la SIBF et bénéficie actuellement à<br />
deux promotions de près de cent cadres<br />
supérieurs pour chacune d’entre elles. Elle<br />
a été accueillie comme un véritable ballon<br />
d’oxygène par l’ensemble de la profession<br />
bancaire algérienne. Il reste que les principaux<br />
chantiers à développer sont, de<br />
manière générale, liés à la formation continue<br />
et aux formations qualifiantes.<br />
maire, qui ne bénéficie pas non plus des avantages<br />
consentis au personnel titulaire, comme<br />
les crédits à des taux préférentiels.<br />
L'autre explication est liée à la responsabilité<br />
de la banque en cas de problème de gestion.<br />
« Si c'est un employé titulaire, la responsabilité<br />
de l'institution bancaire est engagée, alors que si<br />
c'est du personnel intérimaire elle n'endosse pas<br />
cette responsabilité », précise notre interlocuteur.<br />
Selon lui, l’utilisation de l’intérim n'est<br />
pas propre aux banques. D'autres grandes<br />
sociétés recourent à ce procédé qui n'est pas<br />
forcément mauvais parce qu’il permet de<br />
recruter des jeunes qui ne sont pas encore formés<br />
au travail bancaire.
8<br />
Maroc : la SNEP obtient<br />
le visa pour le programme<br />
de rachat de ses fonds<br />
Cotée à la Bourse de Casablanca, la SNEP (filiale du groupe<br />
Chaabi) vient d’obtenir le visa du Conseil déontologique des<br />
valeurs mobilières pour le rachat portant sur 3% de son capital.<br />
Cette opération de régulation de cours est étalée sur 18<br />
mois avec des minimums et maximums fixés entre 1350 et<br />
1850 dirhams. Selon les analystes, le programme de rachat<br />
devrait contribuer à mieux réguler le cours de la société qui<br />
ne s’est apprécié que de 9,6% depuis son introduction en<br />
novembre 2007.<br />
Egypte : projets de sociétés<br />
d’assurances<br />
La société libanaise Arope attend le feu vert de l’Organisme<br />
de contrôle de l’assurance pour lancer deux sociétés d’assurances,<br />
dotées chacune d’un capital de 100 millions de LE.<br />
<strong>Les</strong> compagnies Solidarity (Bahrein) et Salama (Emirats arabes<br />
unis) ont également déposé des dossiers en ce sens.<br />
Accord entre les compagnies<br />
d’assurances algériennes<br />
et françaises<br />
Une convention algéro-française dans le domaine des assurances<br />
a été signée le 7 mars en présence du ministre algérien<br />
des Finances, Karim Djoudi, et de la ministre française de<br />
l’Economie, des Finances et de l’Emploi, Christine Lagarde. A<br />
l’occasion, les compagnies publiques algériennes SAA et<br />
CAAR et leurs homologues françaises AGF, Aviva France, Axa<br />
SA, Groupama et MMA ont conclu « un accord portant sur un<br />
contentieux remontant à 42 ans », a indiqué un communiqué<br />
conjoint des deux ministres, rapportent les médias. Aux termes<br />
de cette convention, les compagnies d’assurances françaises<br />
offriront désormais leurs services aux particuliers comme<br />
aux entreprises.<br />
Tunisie : la société Artes<br />
veut s’introduire en bourse<br />
La société Artes (société automobile réseau tunisien et services),<br />
concessionnaire des marques Renault et Nissan,<br />
s'apprête à s'implanter à la Bourse des valeurs de Tunis, a<br />
déclaré Moncef Mzabi, président directeur général de la<br />
société. Au cours d'une conférence de presse tenue mercredi<br />
soir, Mzabi a souligné que son groupe ouvre 30,18%<br />
de son capital à travers une offre à prix ferme (OPF) et un<br />
placement garanti (14% du capital) qui sera réservé aux<br />
investisseurs institutionnels étrangers. Selon les experts en<br />
bourse, cette opération, qui étend sa période de souscription<br />
du 17 au 28 mars, « constitue l'une des plus grandes<br />
capitalisations introduites en bourse depuis 10 ans et va permettre<br />
au groupe Artes de développer son activité et de<br />
consolider sa part de marché ».<br />
Nouveau système<br />
de cotation électronique<br />
à la Bourse de Casablanca<br />
La Bourse des valeurs mobilières de Casablanca vient de se<br />
doter d'un nouveau système de cotation électronique (NSC),<br />
équipé d'outils performants, évolutifs et adaptables aux exigences<br />
des marchés boursiers. La structure technologique de ce<br />
nouveau système de cotation permet aux responsables du marché<br />
financier d'optimiser les processus de traitement et de<br />
transmission des ordres de bourse, avec une capacité de traiter<br />
plus de 500 ordres par seconde, a souligné M. Omar Drissi<br />
Kaitouni, membre du directoire de la Bourse de Casablanca,<br />
lors de la présentation, mercredi soir, des volets technique et<br />
juridique de ce système.<br />
Zimbabwe : Fidelity projette<br />
une expansion régionale<br />
L’opérateur zimbabwéen de l’assurance vie Fidelity envisage<br />
de s’étendre dans les pays voisins et particulièrement<br />
au Malawi, en Zambie et en Angola. La compagnie<br />
détient 65% des parts de Vanguard Malawi et représente,<br />
en outre, des acteurs de renom (Cavmont, Mundial<br />
Seguros) en Zambie et en Angola.<br />
BOURSES<br />
Test réussi pour l’emprunt<br />
obligataire AFD<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
L’emprunt obligataire 2008-2016 lancé le 18 février dernier par l’Agence française de développement<br />
(AFD) a donné des résultats tout à fait probants.<br />
Par Amadou Fall, Dakar<br />
Bien avant la date de clôture fixée au 5<br />
mars, les 20 milliards de FCFA (3 millions<br />
d’euros) escomptés ont été entièrement<br />
souscrits. <strong>Les</strong> offres enregistrées avaient<br />
dépassé ce montant de 780 000 euros, selon<br />
CGF Bourse, la société sénégalaise de gestion<br />
et d’intermédiation qui avait été mandatée<br />
comme chef de file du syndicat de<br />
placement.<br />
Sans risques<br />
L’engouement suscité par cet emprunt obligataire<br />
auprès des épargnants se justifie à<br />
maints égards. Il découle, de prime abord,<br />
de la qualité de l’émetteur. L’AFD est une<br />
institution internationale de référence spécialisée<br />
dans l’aide au développement et<br />
bénéficiant d’une des meilleures garanties<br />
qui puissent être : celle du gouvernement<br />
français dont elle est l’émanation depuis sa<br />
création par le général de Gaulle, à Londres,<br />
durant la Seconde guerre mondiale, sous<br />
l’appellation de Caisse centrale de la France<br />
libre. Ensuite, il s’agit d’un placement sans<br />
risque véritable. C’est en effet une émission<br />
qui bénéficie de la notation AAA, l’une des<br />
plus hautes des agences internationales spécialisées.<br />
Elle est, en plus, très rentable, au<br />
taux de 5,25% l’an, sur une période de<br />
maturité de huit ans. Et nette d’impôts. Il<br />
est de plus en plus difficile de trouver quelque<br />
chose d’équivalent actuellement sur le<br />
marché monétaire africain.<br />
L’emprunt obligataire AFD était ouvert aux<br />
personnes physiques et morales des pays<br />
membres de l’UEMOA, mais également<br />
aux investisseurs institutionnels des autres<br />
régions et plus largement internationaux.<br />
<strong>Les</strong> offres recueillies sont on ne peut plus<br />
significatives, quant aux rapports entre ces<br />
différentes cibles et les marchés financiers<br />
africains, et quant à leurs potentialités<br />
intrinsèques et tendances, en termes<br />
d’épargne et d’investissement.<br />
Personnes morales<br />
L’offre a trouvé réponses, principalement<br />
auprès des personnes morales, à concurrence<br />
de 98,23% des obligations souscrites.<br />
<strong>Les</strong> souscriptions des personnes physiques<br />
sont relativement faibles (1,17% du total),<br />
mais n’en demeurent pas moins significatives<br />
d’une évolution positive quant à la<br />
consistance et aux tendances des placements<br />
des particuliers. En somme, et selon<br />
le commentaire de Mme Lavany, en charge<br />
du dossier à la CGF Bourse, « le marché a<br />
très bien réagi, pour une première ».<br />
A l’échelle des pays, les souscripteurs qui<br />
ont le mieux réagi sont sénégalais (10 millions<br />
d’euros), burkinabés (6 millions),<br />
malien (3,7 millions), ivoiriennes (3,3 millions).<br />
<strong>Les</strong> réponses nigérien (760 000) et<br />
togolaises (275 000) ont été moindres. La<br />
Guinée-Bissau n’a pas été réactive sur ce<br />
marché. Ces chiffres renseignent, comme<br />
un baromètre, sur la vitalité des entreprises<br />
d’un pays à l’autre, et sur la tonalité de<br />
l’économie régionale. D’autant qu’ils traduisent<br />
des réponses données à une offre<br />
relative à une valeur sûre.<br />
L’émission obligataire de l’AFD s’adressait<br />
aussi à la Communauté économique des<br />
Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) et<br />
d’au-delà. <strong>Les</strong> souscriptions ouest-africaines<br />
ont été beaucoup plus importantes (26<br />
millions d’euros) que celles centrafricaines<br />
(4,2 millions d’euros). Dans l’espace<br />
CEMAC les souscripteurs ont été camerounais<br />
(3,4 millions d’euros) et gabonais<br />
(762 000 euros), uniquement. Le manque<br />
de réactivité du marché financier de la<br />
CEMAC est sans doute moins dû à son état<br />
balbutiant qu’au fait que l’offre de l’AFD a<br />
davantage été centrée sur la zone UEMOA.<br />
Bonne cote<br />
L’emprunt obligataire de l’AFD vient<br />
renforcer la cote du marché financier<br />
ouest-africain et conforter son évolution<br />
vers le niveau international, après celui<br />
de 33 millions d’euros lancé, en novembre<br />
2006, par la Société financière<br />
Internationale (SFI), une filiale de la<br />
Banque mondiale. L’AFD ne devrait<br />
d’ailleurs pas tarder à être suivie par la<br />
Banque européenne d’investissement<br />
(BEI), comme déjà annoncé. Cette dernière<br />
entend réaliser un emprunt obligataire<br />
pour financer des projets dans la<br />
zone et aider des opérateurs privés et des<br />
administrations publiques à obtenir les<br />
ressources longues dont ils ont besoin.<br />
Tout comme la SFI et l’AFD.<br />
<strong>Les</strong> avantages de ces démarches nouvelles<br />
sont évidents. Elles permettent aux épargnants<br />
privés et institutionnels de souscrire<br />
des titres qui vont avoir une cote financière<br />
égale à celle des meilleures signatures de la<br />
planète. Elles élargissent leurs opportunités<br />
de contribuer au développement durable<br />
de leurs pays et région. Elles crédibilisent<br />
davantage le franc CFA en tant que devise,<br />
puisque les emprunts obligataires s’effectuent<br />
dans cette monnaie locale.<br />
La crainte est que la prolifération de ces<br />
appels à l’épargne publique, nettement plus<br />
sûrs et avantageux que ceux que l’on rencontre<br />
habituellement sur le marché financier<br />
régional, crée un effet d’éviction au<br />
détriment des emprunteurs locaux. Jean-<br />
Michel Severino, le directeur général de<br />
l’AFD, assurait du contraire au moment du<br />
lancement de son initiative. Il indiquait que<br />
« cette opération n'est pas destinée à prendre<br />
la place de quiconque, ni des banques, ni des<br />
Etats, ni des entreprises dans leur accès à leurs<br />
ressources. Au contraire, c'est une opération<br />
qui est destinée à aider tous ces acteurs à<br />
améliorer leur situation financière ».<br />
L’inquiétude n’en reste pas moins réelle.<br />
Le marché financier ouest-africain, en<br />
pleine expansion, offre, dans tous les cas,<br />
des conditions de plus en plus attractives<br />
au placement et à la levée de fonds.<br />
L’intérêt croissant nourri à son endroit<br />
par les institutions financières internationales<br />
et, dans leur sillage, par les fonds<br />
de placement privés, résulte de l'appréciation<br />
de sa dynamique nouvelle, et de<br />
l'option prise par les investisseurs de se<br />
diversifier vers d'autres places financières<br />
à forte potentialité. Il appartient aux<br />
Etats et institutions compétentes de la<br />
région d'assurer la stabilité politique et<br />
sociale et l’environnement des entreprises<br />
à même d'accroître les flux d’investissements<br />
extérieurs.<br />
La crise du subprime et l’Afrique<br />
C’est quoi le subprime ?<br />
Le terme subprime désigne les crédits<br />
immobiliers à taux variables le plus souvent<br />
accordés à des personnes à revenus<br />
modestes.<br />
Pourquoi emprunter aux pauvres ?<br />
Ces prêts sont possibles grâce à la titrisation<br />
qui permet de gérer les risques associés<br />
à ces prêts. La titrisation consiste dans<br />
ce cas précis à prendre un portefeuille de<br />
prêts hypothécaires d’une banque commerciale,<br />
de le placer dans un véhicule<br />
d’investissement ad hoc et de le diviser en<br />
plusieurs obligations destinées à être vendues<br />
à des fonds d’investissements.<br />
<strong>Les</strong> principaux instruments de la titrisation<br />
Le premier instrument de titrisation, appelé<br />
le Mortgage Backed Security ou MBS, comportait<br />
un important risque de défaut et de<br />
prépaiement que n’aiment pas les gros<br />
investisseurs, comme les compagnies d’assurances<br />
et les caisses de retraite. Pour<br />
essayer d’éliminer ces deux risques, d’autres<br />
instruments ont été créés. Il s’agit du<br />
Collateralized Mortgage Obligation ou<br />
CMO, et du Collateralized Debt Obligation<br />
ou CDO.<br />
Leur rôle<br />
Ces instruments financiers permettent aux<br />
banques commerciales et aux organismes<br />
de financement de l’habitat d’accorder des<br />
crédits immobiliers hypothécaires à leurs<br />
clients sans exiger des garanties contraignantes,<br />
car c’est l’investisseur qui achète le<br />
titre et non l’institution financière qui<br />
finance finalement l’achat de la maison.<br />
Le problème<br />
Lorsqu’un investisseur voit qu’un titre de<br />
crédit hypothécaire la notation AAA, il<br />
L’emprunt obligataire de<br />
l’AFD vient renforcer la cote<br />
du marché financier<br />
ouest-africain et conforter son<br />
évolution vers le niveau<br />
international, après celui de<br />
33 millions d’euros lancé, en<br />
novembre 2006, par la SFI.<br />
suppose que celui-ci ne comporte aucun<br />
risque. S’il est vrai que le risque de crédit<br />
est négligeable, il existe un grand risque<br />
de liquidité. Le risque qu’à un certain<br />
moment le marché de ces crédits hypothécaires<br />
se contracte, que ces titres ne puissent<br />
plus être facilement vendus ou que<br />
leur prix devienne difficile à déterminer.<br />
La crise du subprime et l’Afrique<br />
La crise du subprime a secoué les marchés<br />
mondiaux entre mi-juillet et mi-août<br />
2007, à l’exception des marchés africains.<br />
La principale leçon, pour les institutions<br />
financières africaines qui font face à un<br />
problème de surliquidité, et par conséquent<br />
de profitabilité, c’est de s’inspirer de<br />
cette crise pour développer des moyens de<br />
transfert à des tiers, des risques qu’ils ne<br />
sont pas prêts à prendre.<br />
Edouard Pépin Taguedong<br />
MBA - Calgary, Canada.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
BOURSES<br />
AI40 : les valeurs kenyanes restent en tête<br />
des performances<br />
A l’image du transporteur aérien, la Kenya Airways, en progression hebdomadaire de 34%, la plupart des valeurs kenyanes de l’indice AI40 sont en forte<br />
hausse. La paix a des vertus reconnues en bourse.<br />
220<br />
218<br />
216<br />
214<br />
212<br />
210<br />
208<br />
206<br />
204<br />
202<br />
200<br />
198<br />
196<br />
194<br />
192<br />
190<br />
188<br />
186<br />
184<br />
182<br />
180<br />
178<br />
176<br />
174<br />
172<br />
170<br />
168<br />
166<br />
164<br />
162<br />
160<br />
158<br />
156<br />
154<br />
152<br />
150<br />
148<br />
146<br />
144<br />
142<br />
140<br />
138<br />
136<br />
134<br />
132<br />
130<br />
128<br />
126<br />
124<br />
122<br />
120<br />
118<br />
116<br />
114<br />
112<br />
110<br />
108<br />
106<br />
104<br />
102<br />
100<br />
jan. 06<br />
fév. 06<br />
mars. 06<br />
avr. 06<br />
mai. 06<br />
juin. 06<br />
juil. 06<br />
août. 06<br />
sep. 06<br />
oct. 06<br />
nov. 06<br />
déc. 06<br />
jan. 07<br />
fév. 07<br />
mars. 07<br />
avr. 07<br />
mai. 07<br />
juin. 07<br />
juil. 07<br />
août. 07<br />
sep. 07<br />
nov. 07<br />
L’indice AI40 poursuit sa<br />
marche en avant avec une<br />
progression de 1,09% à<br />
208,08 points, soit un gain de<br />
8,82% depuis le début de<br />
l’année en cours. Dopé par les<br />
perspectives de paix, le mar-<br />
Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />
ché kenyan enregistre les plus<br />
fortes progressions de l’indice<br />
AI40 au terme de la semaine<br />
du 7 mars 2008. Ainsi, la<br />
valeur de la compagnie Kenya<br />
Airways (KQ) s’est accrue de<br />
34,1%, clôturant à 0,9 dollar.<br />
« C’est la meilleure progression<br />
du marché kenyan. <strong>Les</strong> perspectives<br />
de regain d’activité<br />
dans le secteur touristique<br />
motivent largement le choix<br />
des investisseurs », explique-ton<br />
à Kestrel Capital. La situation<br />
est aussi favorable aux<br />
matériaux de construction,<br />
comme l’illustre la progression<br />
hebdomadaire de 12,9%<br />
de Bamburi Cement, qui clôture<br />
à 2,92 dollars. La compagnie<br />
devrait être l’un des gros<br />
bénéficiaires de la reconstruction<br />
du pays après plus de 2<br />
mois de violences. Quant à<br />
East African Breweries<br />
Limited (EABL, Brasserie),<br />
signataire de la troisième progression<br />
de l’indice AI40, soit<br />
12%, elle profite de l’annonce<br />
de ses résultats du quatrième<br />
trimestre, en hausse de 28,4%<br />
sur une année glissante.<br />
L’opérateur Ken Gen (secteur<br />
de l’énergie) marque, de son<br />
côté, une progression de<br />
10,7% à 0,4 dollar. <strong>Les</strong> projets<br />
de la compagnie de lever des<br />
fonds pour financer la montée<br />
de la demande, avec la<br />
construction d’une usine<br />
hydroélectrique d’une capacité<br />
de 30 mégawatts, rencontrent<br />
une large approbation<br />
des investisseurs. Sur la cinquième<br />
marche de l’indice<br />
AI40, la Kenya Commercial<br />
Bank (KCB) progresse de<br />
9,5% à 0,42 dollar. « La KCB<br />
suscite de l’intérêt suite à une<br />
émission de 5 milliards en<br />
monnaie locale pour financer<br />
son expansion régionale », estiment<br />
les analystes.<br />
« Un marché alternatif ferait du<br />
bien à la place de Casablanca »<br />
Pour Willy Delord Heubo, analyste senior et spécialiste de l’analyse technique chez TPS Fin, la mise en<br />
place d’un marché alternatif serait hautement bénéfique pour la Bourse de Casablanca. Explications.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : En quoi l'avènement d'un<br />
marché alternatif pourrait-il encourager<br />
les PME-PMI à aller vers la cote ?<br />
Willy Delord Heubo : L’économie nationale<br />
est constituée de PME à plus de 90%,<br />
lesquelles contribuent à plus de 15% dans<br />
la valeur ajoutée nationale et constituent<br />
plus de 20% de la masse salariale. <strong>Les</strong> PME<br />
jouent un rôle clé dans le développement<br />
de l’économie marocaine. C’est pourquoi il<br />
est indispensable de prévoir, pour elles, un<br />
marché spécifique afin de les accompagner<br />
dans leur processus de croissance. Il s’agit<br />
« <strong>Les</strong> PME jouent un rôle clé<br />
dans le développement de<br />
l’économie marocaine. C’est<br />
pourquoi il est indispensable<br />
de prévoir, pour elles, un<br />
marché spécifique afin de<br />
les accompagner dans leur<br />
processus de croissance. »<br />
de prévoir, comme il s’est fait ailleurs,<br />
notamment l’Alternext en Europe, l’AIM à<br />
Londres, ou même plus proche, récemment,<br />
le marché Alternatif de la Bourse de<br />
Tunis, un marché où les critères de cotation<br />
sont moins contraignants que sur le marché<br />
principal.<br />
LA : Quelle différence existe-t-il entre le<br />
marché alternatif et le troisième compartiment<br />
à la Bourse de Casablanca ?<br />
WDH : Bien que les deux visent en effet un<br />
assouplissement des conditions d’accès à la<br />
cote, il faut bien comprendre la philosophie<br />
du marché alternatif. Le marché alternatif a<br />
vocation à devenir le marché de référence<br />
pour les PME, leur offrant des conditions<br />
d’accès à la cote et un fonctionnement spécifiquement<br />
adaptés à leurs besoins et à<br />
leurs enjeux. L’accès d’une société au marché<br />
alternatif n’impose pas de conditions<br />
sur la taille, l’historique ou les performan-<br />
oct. 07<br />
déc. 07<br />
jan. 08<br />
fév. 08<br />
mars 08<br />
Ai40<br />
Ai100<br />
ces financières, le support de publication est<br />
libre, en général pas de déclaration de franchissement<br />
de seuil (sauf de 50% à Paris),<br />
les comptes semestriels ne sont pas audités<br />
et dans des cas comme celui du marché<br />
alternatif de Londres (AIM) vous n’avez pas<br />
de flottant minimum requis, pas de capitalisation<br />
boursière minimum.<br />
En outre, ce qui est important de souligner,<br />
c’est que l’émetteur doit être assisté<br />
par ce qu’on appelle un listing sponsor<br />
(LS), si vous voulez, c’est l’équivalent du<br />
conseiller financier, mais pas seulement<br />
pour l’opération d’entrée à la cote. Sur<br />
l’Alternext, par exemple, le LS est tenu<br />
d’assister l’émetteur pendant au moins<br />
ses deux premières années à la cote, il est<br />
chargé de vérifier le respect des obligations<br />
d’information de l’émetteur et il<br />
doit signaler tout manquement aux<br />
autorités du marché. D’ailleurs des sanctions<br />
sont prises à l’encontre du LS si ce<br />
dernier manque à ses devoirs d’accompagnement<br />
de l’émetteur. C’est cet esprit<br />
de tutorat qui constitue aussi la philosophie<br />
du marché alternatif et n’existe pas<br />
au niveau du troisième compartiment<br />
où, une fois l’opération d’IPO terminée,<br />
le conseiller n’assiste plus l’émetteur ou<br />
alors limite ses prestations à l’animation<br />
du titre, quand c’est lui qui doit l’assurer.<br />
Au Maroc, malgré la souplesse annoncée<br />
du marché de croissance, la PME est toujours<br />
confrontée à des difficultés pour<br />
son introduction en bourse. Ces difficultés<br />
sont dues à une rigidité encore tangible<br />
dans la pratique. Par exemple, pour<br />
une IPO, un minimum de 500 souscripteurs<br />
est requis pour valider les souscriptions,<br />
ce qui est assez important quand on<br />
sait qu’à Tunis 100 souscripteurs ou cinq<br />
actionnaires institutionnels suffisent.<br />
Théoriquement, un seul exercice certifié<br />
des comptes sociaux est requis, mais dans<br />
la pratique il en est demandé trois.<br />
Pour témoigner plus d’engagement<br />
envers les PME, il est essentiel,<br />
aujourd’hui, au Maroc, comme l’ont fait<br />
les autres places financières, de créer un<br />
marché alternatif avec pour volonté de<br />
soutenir les small et mid caps. <strong>Les</strong> expériences<br />
des autres peuvent nous servir<br />
d’exemple. Depuis sa création en 2005,<br />
Alternext a accueilli près de 120 entreprises<br />
et l’Alternative Investment Market<br />
(AIM), son équivalent à Londres, plus de<br />
1700 depuis 1995, le Marché alternatif<br />
tunisien devrait, au bout de 3 ans,<br />
accueillir une vingtaine de PME .<br />
LA : La souplesse accordée à ces types de<br />
compartiments ne représente-t-elle pas<br />
une menace pour l'épargne, les entreprises<br />
n'étant tenues qu'à la présentation<br />
d'un seul bilan?<br />
WDH : Soyons bien d’accord sur le fait<br />
qu’ici les éventuels investisseurs intéressés<br />
par ce marché seront, de toute évidence,<br />
des investisseurs avertis, notamment<br />
les institutionnels et des professionnels<br />
de l’investissement. Vous savez,<br />
il y a un marché « pire » que l’alternatif,<br />
c’est le marché libre qui est encore plus<br />
déréglementé, c’est le Far West, et on y<br />
qui accueille pratiquement tous ceux qui<br />
en manifestent l’envie.<br />
Le marché alternatif, il est régulé et organisé.<br />
D’ailleurs, la documentation d’admission<br />
en vue d’une introduction sur le<br />
marché alternatif s’avère quasiment aussi<br />
fournie que pourrait l’être une note d’information<br />
d’IPO sur le marché règlementé.<br />
C’est un document nécessitant<br />
l’exhaustivité de l’information opérationnelle,<br />
juridique, comptable et financière.<br />
Il y a quelques années, à Paris, le<br />
fournisseur d’énergie électrique Poweo,<br />
qui n’avait pas obtenu le visa des autorités<br />
du marché pour entrer sur le marché<br />
alternatif, avait dû passer par le marché<br />
libre, y démontrer une bonne performance,<br />
avant d’être finalement accepté<br />
sur le marché alternatif où il y est coté en<br />
continu.<br />
Propos recueillis par A.W<br />
En baisse<br />
Dans le chapitre des baisses, la<br />
Standard Bank (Afrique du<br />
Sud) a concédé 4,6% à 12,04%<br />
dans la foulée de la confirmation<br />
de l’acquisition de 20% de<br />
son capital par la Banque commerciale<br />
de la Chine (CBC). Il<br />
s’agit moins de la déviance des<br />
investisseurs par rapport à l’arrivée<br />
de l’institution chinoise<br />
que des contrecoups de la<br />
récession de l’économie des<br />
USA. Autre baisse d’une valeur<br />
de l’indice AI40, celle de la<br />
Banque de l’habitat (Tunisie)<br />
en recul hebdomadaire de<br />
3,6% à 24,86 dollars, du fait<br />
d’un mouvement de prises de<br />
9<br />
bénéfices. <strong>Les</strong> autres contreperformances<br />
de la semaine<br />
incluent les valeurs d’Orascom<br />
(-5,1% à 14,35 dollars),<br />
Hermes EFG (-4,1% à 11,06<br />
dollars) et United Bank of<br />
Africa (3,9% à 0,41 dollar).<br />
A noter que l’indice AI40, qui<br />
retrace le comportement des<br />
40 premières capitalisations<br />
boursières du continent, a<br />
démarré le 1 er janvier 2006 sur<br />
la base 100. Au 7 mars 2008,<br />
cet indice totalisait 208<br />
points, contre 192,8 points<br />
pour l’indice Ai100 élargi, lui,<br />
aux 100 premières capitalisations<br />
boursières de l’Afrique.<br />
AW<br />
Abidjan draine un volume<br />
d’échanges supérieur<br />
à 2 milliards de FCFA<br />
La Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan a clôturé sa<br />
cotation en fixing de la journée du vendredi 14 mars 2008 avec une<br />
légère appréciation par rapport à la séance précédente. L’indice<br />
composite ressort avec une progression de 0,73% à 221,96 points.<br />
De son côté, l’indice des dix premières capitalisations de la place (le<br />
BRVM 10) a clôturé en légère progression de 0,82% à 251,7 points.<br />
<strong>Les</strong> transactions ont atteint 2,08 milliards de FCFA, contre seulement<br />
109,04 millions sur la séance précédente. <strong>Les</strong> échanges ont<br />
concerné 12 des 38 compagnies cotées à la Bourse d’Abidjan.<br />
Convention entre l’AFD<br />
et la BDEAC<br />
L'Agence française de développement (AFD) a signé jeudi, dans la<br />
capitale congolaise, une convention de financement d'un montant<br />
de 328 millions FCFA ( environ 500 000 euros) pour financer le<br />
programme partiel d'appui institutionnel pour le renforcement des<br />
capacités de gestion de la Banque de développement des Etats<br />
d'Afrique centrale (BDEAC). La convention a été paraphée par<br />
Jacques Moineville et Anicet Georges Dologuelé, respectivement<br />
directeur général de l'AFD Afrique et président de la BDEAC.<br />
L’once d’or à 1000 dollars<br />
risque de peu profiter au<br />
principal producteur africain<br />
L'Afrique du Sud, qui a produit 30% de l'or en circulation dans le<br />
monde, se désole de ne pouvoir pleinement profiter du niveau<br />
record des cours du métal précieux, à cause du rationnement de<br />
l'électricité qui pèse lourdement sur la production. Le prix de l'or,<br />
dont l'Afrique du Sud a été le premier producteur mondial à partir<br />
de 1906, jusqu'à être détrônée par la Chine en 2007, a dépassé jeudi,<br />
pour la première fois, le seuil des 1000 dollars l'once.<br />
La Bourse de Johannesburg<br />
termine la semaine en<br />
hausse<br />
Dopée par les matières premières, la Bourse de Johannesburg<br />
a terminé vendredi en hausse. Le Top 40 a progressé de 1,32%<br />
à 28 479, 52 points. Pour sa part, l’indice général de la place<br />
s’est apprécié de 1,13% à 30 648,03 points. Le marché a été<br />
globalement supporté par les métaux dans une situation<br />
marquée par la volatilité du rand. A 15h40, un dollar s’échangeait<br />
contre 7,92 rands.
10<br />
Le prix du maïs en Tanzanie<br />
à son plus haut niveau<br />
Le prix du maïs en Tanzanie est au plus haut niveau parmi les<br />
pays membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est, selon le<br />
Réseau régional des informations sur le commerce agricole<br />
(RATIN). Le RATIN a publié jeudi un rapport précisant que le<br />
maïs est vendu à 317 dollars par tonne à Dar es-Salaam, contre<br />
276 dollars à Kigali, 242 dollars à Nairobi et 190 dollars à<br />
Kampala. L'augmentation de l'année dernière dans l'écoulement<br />
du maïs, due à un prix consommateur différent entre la<br />
Tanzanie, le Burundi, la RD Congo et la Zambie, a renforcé la<br />
hausse du prix de la nourriture en Tanzanie. Un autre facteur<br />
de l'augmentation du prix du maïs à Dar es-Salaam : les prévisions<br />
défavorables pour les récoltes de la saison.<br />
Maroc : le chiffre d’affaires<br />
de Managem en stagnation<br />
Au terme de l’année 2007, le chiffre d’affaires consolidé de<br />
Managem ressort en quasi-stagnation à 2,2 milliards de dirhams.<br />
En dépit de la hausse du cours du cobalt et de l’accroissement<br />
des volumes vendus des concentrés de cuivre d’Akka et<br />
des produits de l’hydrométallurgie, d’autres éléments ont<br />
impacté négativement les revenus de la société. Il s’agit notamment<br />
de la baisse du taux de change entre le dollar et le dirham,<br />
le repli des volumes et des prix de vente sur certains produits.<br />
La Banque centrale<br />
du Zimbabwe augmente<br />
ses subventions au<br />
secteur aurifère<br />
La Banque centrale du Zimbabwe a multiplié par sept le montant<br />
des subventions accordées au secteur de l'exploitation<br />
aurifère, pour stopper la baisse drastique de la production d'un<br />
des principaux produits d'exportation du pays. Cette subvention,<br />
qui a pour objectif de permettre au secteur aurifère<br />
d'amortir l'impact d'un taux d'inflation de plus de 100 000<br />
pour cent, a augmenté de 100 millions de ZWD (30 000 ZWD<br />
= 1 dollar US) à 700 millions de ZWD. La production aurifère<br />
au Zimbabwe est passée de 23 tonnes par an, il y a deux ans, à<br />
11 tonnes l'année dernière. Elle devrait tomber cette année à<br />
environ sept tonnes.<br />
Le Nigeria augmente ses<br />
exportations vers le Ghana<br />
Le Nigeria a décidé d'augmenter de 50% ses exportations<br />
pétrolières au Ghana, faisant écho aux appels du président ghanéen<br />
John Kufuor, a rapporté l'agence de presse officielle NAN.<br />
<strong>Les</strong> exportations pétrolières au Ghana passeront de 40 000<br />
barils par jour (b/j) à 60 000 b/j, a déclaré le secrétaire d'Etat à<br />
l'Energie, Renry Odein Ajumogobia, à l'issue de la rencontre de<br />
M. Kufuor avec son homologue nigérian Umaru Yar'Adua,<br />
mercredi 12 mars à Abuja.<br />
La RDC mise sur un taux<br />
de croissance à deux chiffres<br />
dans le secteur minier<br />
Le gouvernement envisage d'atteindre un taux de croissance à<br />
deux chiffres dans le secteur minier dans les trois prochaines<br />
années, a annoncé mercredi le ministre de l'Economie nationale<br />
et du Commerce, André-Philippe Futa, à l'occasion de l'ouverture<br />
à Kinshasa des 5e journées minières de la République démocratique<br />
du Congo (RDC). Ces journées minières sont appelées<br />
à évaluer sans complaisance cet important secteur de développement<br />
de l'économie du pays. Selon le ministre de l'Economie<br />
nationale et du Commerce, la production minière industrielle<br />
s'est effondrée avec la faillite de la Gécamines (70% des recettes<br />
d'exportation de la RDC pendant plus de 20 ans).<br />
Anglo Platinum accorde 1%<br />
de ses actions à ses employés<br />
Anglo Platinium Ltd., le plus grand producteur de platine au<br />
monde, donnera 2,5 millions des actions (environ 1%) de la<br />
compagnie aux employés, ce qui représente un montant de 224<br />
millions $. 40% de ces actions sont accordées à titre gracieux. La<br />
loi sud-africaine oblige les compagnies minières à vendre, d’ici<br />
2014, 26% de leurs actions à des investisseurs noirs, en guise de<br />
compensation des années de l’apartheid.<br />
NEGOCE ET MATIERES PREMIERES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Côte d’Ivoire : programme<br />
d’urgence pour la pêche<br />
Le gouvernement ivoirien vient d’obtenir un financement de 59 millions d’euros pour relancer<br />
la pêche menacée par le pillage des ressources.<br />
Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />
Le ministre ivoirien de la Pêche et des<br />
Ressources naturelles, Alphonse Douati,<br />
a dévoilé le plan de restructuration de la<br />
pêche qui vise essentiellement à promouvoir<br />
les PME-PMI dans le secteur.<br />
Mais il s’agit aussi de tenir compte de la<br />
Il faut d’abord remettre<br />
de l’ordre dans un secteur<br />
où les chalutiers pirates<br />
pillent les fonds marins sans<br />
crainte des contrôles<br />
de la police maritime.<br />
nouvelle donne introduite par les<br />
Accords de partenariat économique<br />
paraphés par la Côte d’Ivoire. « Il faut<br />
que, dans le cadre des APE, nous encouragions<br />
nos producteurs et nos transformateurs<br />
à disposer de produits de qualité qui<br />
répondent aux normes sanitaires de<br />
Coton : le Mali mise sur le bio<br />
Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />
Pour faire face à la morosité du marché<br />
mondial du coton, les autorités maliennes<br />
comptent beaucoup sur le coton biologique<br />
pour mieux se positionner. C’est<br />
pourquoi les cotonculteurs étaient massivement<br />
représentés dans la délégation<br />
Le coton biologique offre<br />
ainsi une meilleure<br />
rémunération à une main<br />
d’œuvre pauvre,<br />
essentiellement composée de<br />
femmes et de jeunes ruraux.<br />
malienne venue représenter le pays au<br />
tout récent salon international de l’agriculture<br />
de Paris.<br />
L’accent est mis sur la culture du coton<br />
l’Union européenne », plaide-t-il. Le<br />
plan permettrait donc à terme aux<br />
acteurs ivoiriens de la pêche de ne plus<br />
se confiner à leur marché national et<br />
d’accéder aux marchés plus rémunérateurs<br />
d’Europe.<br />
Le droit d’abord<br />
L’optimisme des autorités ivoiriennes<br />
tranche avec le sentiment des autres<br />
acteurs de la filière. Pour le porte-parole<br />
des armateurs ivoiriens, Fadim Begiragoy,<br />
il faut d’abord remettre de l’ordre dans un<br />
secteur où les chalutiers pirates pillent les<br />
fonds marins sans crainte des contrôles de<br />
la police maritime. Cette concurrence est<br />
jugée déloyale. Chaque année, seuls deux<br />
bateaux de pêche sur quarante sont désarmés.<br />
Et, du reste, comme la Côte d’ivoire<br />
ne dispose d’aucun moyen de contrôle<br />
efficient de ses eaux territoriales, l’exploitation<br />
des ressources est sauvage. Le seul<br />
patrouilleur disponible est en cale sèche<br />
depuis deux ans. <strong>Les</strong> armateurs, les<br />
mareyeurs et les industriels ivoiriens esti-<br />
biologique parce qu’elle génère plus de<br />
valeur ajoutée sur le marché international.<br />
Mieux, ajoute le ministre<br />
malien de l’Agriculture, Tiémokho<br />
Sangaré, « le coton bio offre une meilleure<br />
traçabilité et, en conséquence, est<br />
très prisé dans les pays de l’hémisphère<br />
nord. » C’est ainsi qu’il est bien utilisé<br />
dans la lingerie fine et les vêtements<br />
sportifs. Le coton biologique offre<br />
ainsi une meilleure rémunération à<br />
une main d’œuvre pauvre, essentiellement<br />
composée de femmes et de jeunes<br />
ruraux.<br />
Le souci des autorités n’est pas seulement<br />
la diversification des variétés cultivées en<br />
zone cotonnière. Le Mali entend aussi<br />
lancer ce programme spécial en lorgnant<br />
sur le biodiesel. A Bamako, on estime que<br />
le coton va connaître un regain d’intérêt<br />
sur le marché international.<br />
Le coton a déjà permis d’augmenter les<br />
ment qu’une partie du financement de<br />
l’Union européenne devrait servir à<br />
remettre à flot ce moyen efficace de lutte<br />
contre les bateaux pirates et, d’une<br />
manière générale, au contrôle et à la lutte<br />
contre la piraterie dans des eaux réputées<br />
très poissonneuses.<br />
Peu de rentabilité<br />
La pêche pourvoit encore environ 80 000<br />
emplois directs ou indirects en Côted’Ivoire.<br />
Mais la filière émet depuis quelque<br />
temps des signaux de détresse. En<br />
sept ans, la production de poissons a été<br />
divisée par quatre. Malgré les efforts fiscaux<br />
du gouvernement en faveur des<br />
entreprises exportatrices (exonération de<br />
50% sur l’eau), les sociétés ivoiriennes<br />
travaillent à perte. Un patron d’une unité<br />
exportatrice ayant pignon sur rue à<br />
Abidjan soutient qu’en ce moment<br />
« nous travaillons essentiellement pour<br />
payer les charges liées aux salaires, au gasoil<br />
et aux taxes portuaires ».<br />
Le Mali mise désormais sur le coton biologique. Il va passer d’une production de 300 à 3000<br />
tonnes dans les trois prochaines années.<br />
capacités des producteurs maliens en<br />
agriculture pluviale. Ils maîtrisent les<br />
techniques de culture dans les difficiles<br />
conditions sahéliennes sans irrigation en<br />
adaptant la culture attelée à ces délicates<br />
conditions de production.<br />
Dans le cadre de la privatisation de la<br />
Compagnie malienne de développement<br />
des textiles (CMDT), l’Etat envisage<br />
au vu de ce savoir-faire de concéder<br />
aux producteurs 20% du capital de<br />
la compagnie.<br />
Le coton demeure donc un des atouts de<br />
l’économie malienne. La production<br />
annuelle a atteint l’an dernier 247 000<br />
tonnes pour un potentiel de 600 000 tonnes.<br />
Sans les subventions accordées aux<br />
cotonculteurs des pays développés, qui<br />
ont entraîné la chute des cours mondiaux,<br />
l’économie cotonnière se serait<br />
mieux comportée.
12<br />
Vers l’atterrissage<br />
de la Camair<br />
Le Cameroun a mis fin mardi 11 mars 2008 aux fonctions de l’administrateur<br />
provisoire, Maul Ngamo Hamani. Il s’agit d’un nouvel<br />
épisode dans le long atterrissage de cette compagnie qui a vu,<br />
tour à tour, disparaître les organes de direction et de gestion et,<br />
sur le plan opérationnel, les vols longs courriers. La Camair<br />
compte actuellement 800 employés représentant une masse salariale<br />
mensuelle de 400 millions de FCFA en 2007.<br />
Enorme déficit céréalier<br />
au Mozambique<br />
Le Mozambique s’attend à un déficit céréalier de 1,25 million de<br />
tonnes cette année, estiment les responsables du Programme<br />
national de développement agricole (PROAGRI). Le pays devrait<br />
importer environ 400 000 tonnes de riz pour faire face aux<br />
besoins de son marché national. <strong>Les</strong> déficits sont de respectivement<br />
350 000 tonnes sur le blé et 500 000 tonnes sur le mais.<br />
Une entreprise allemande<br />
dans le collimateur<br />
au Nigeria<br />
Une enquête parlementaire sur la manière dont la dernière administration<br />
nigériane a gaspillé 10 milliards de dollars dans le secteur<br />
énergétique du pays a révélé que l'administration Obansanjo<br />
a accordé un contrat énergétique de 370 millions de nairas à une<br />
société allemande inscrite sur une liste noire (117 nairas = 1 dollar<br />
US), rapporte l’agence Panapress. Cette société allemande,<br />
Lameyer, aurait remporté ce contrat pour mener une étude de<br />
faisabilité du projet hydroélectrique de Mambilla, de 2600 MW<br />
dans le nord du Nigeria, malgré son inscription sur une liste noire<br />
par la Banque mondiale pour « corruption de responsables gouvernementaux<br />
» dans certains pays africains.<br />
Côte d’Ivoire : la Banque<br />
mondiale finance la<br />
réhabilitation des<br />
infrastructures<br />
La Banque mondiale (BM) va engager 9 milliards de francs CFA<br />
(13,7 millions d'euros) sur 4 ans pour soutenir un programme du<br />
gouvernement ivoirien de réhabilitation des routes qui permettra<br />
d'employer 13 000 ex-combattants ou « jeunes à risque », a<br />
annoncé mercredi soir la BM. Ce programme sera financé grâce au<br />
don de 120 millions de dollars (60 mds FCFA) de la BM, entrant<br />
dans le cadre du projet d'assistance post-conflit approuvé en juillet<br />
2007, explique un communiqué de la BM. Il sera mis en œuvre par<br />
l'Agence de gestion des routes de Côte d'Ivoire (Ageroute), une<br />
structure étatique qui a signé en février 2008 deux conventions avec<br />
le Ministère ivoirien des infrastructures économiques.<br />
Création d’une coalition<br />
contre la vie chère<br />
au Burkina-Faso<br />
Plusieurs syndicats et associations de la société civile du<br />
Burkina-Faso ont créé mercredi 12 mars 2008 à Ouagadougou<br />
une coalition nationale contre la vie chère, avant des manifestations<br />
samedi contre la hausse des prix des produits de première<br />
nécessité, a indiqué un leader syndical. Au total, six centrales<br />
syndicales, une quinzaine de syndicats autonomes et<br />
autant d'associations et de mouvements divers de la société<br />
civile ont formé la nouvelle coalition, selon ce responsable.<br />
Angola : programme<br />
pour la réduction du<br />
déficit électrique<br />
Le gouvernement angolais a approuvé l'investissement de 83,2<br />
millions de dollars pour résoudre la pénurie d'électricité du<br />
pays, a rapporté mercredi l'agence de presse angolaise. Le gouvernement<br />
allouera 54,8 millions de dollars pour construire<br />
trois nouvelles centrales d'énergie dans les provinces de Bie,<br />
Lunda Sul et Moxico. Ces trois centrales auront la capacité de<br />
transmettre de 7,5 à 10 mégawatts, selon le journal qui cite un<br />
responsable de la Compagnie nationale d'électricité. Ces trois<br />
centrales vont régler la pénurie d'électricité dans les régions du<br />
centre et de l'est de l'Angola, a ajouté le reportage.<br />
ENTREPRISES ET MARCHES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Le téléphone, nouvelle machine<br />
à coudre des Tunisiens<br />
Reportage croisé dans le centre du pays, haut lieu du textile tunisien, mis à mal par la concurrence<br />
chinoise, et dans le nord, où les centres d’appels poussent comme des champignons.<br />
Par Fethi Djebali et<br />
Thameur Mekki, Tunis<br />
A Ksar Helal, haut lieu du textile tunisien,<br />
dans le centre du pays, malgré l’optimisme<br />
apparent, l’inquiétude règne. Le cliquetis<br />
des machines à coudre rythme depuis un<br />
peu plus de 30 ans le quotidien tranquille<br />
de cette ville sans visage. A cause de sa<br />
dépendance viscérale au textile, l’avenir de<br />
l’économie locale ne tient qu’à un fil. Pour<br />
pouvoir s’adapter à la nouvelle donne et se<br />
La guerre est perdue<br />
d’avance : l’heure de travail<br />
est de 0,7 euro en Tunisie<br />
contre seulement 0,4 en<br />
Chine. Le coût de revient<br />
d’un jean est de 8 euros en<br />
Tunisie contre seulement<br />
6 euros en Asie.<br />
maintenir sur un marché de plus en plus<br />
concurrentiel, suite à la montée en puissance<br />
de la Chine sur les marchés européens,<br />
Claude Mouret a investi, entre 2005<br />
et 2007, 2 millions d’euros dans le renouvellement<br />
et la mise à niveau de son usine<br />
de textile. « Il faut anticiper, et faire preuve<br />
de réactivité », explique cet homme, présent<br />
en Tunisie depuis 15 ans. D’autres<br />
sont plus pessimistes sur la santé du secteur.<br />
Avec près de 40% des exportations<br />
tunisiennes, le secteur du textile constitue<br />
l’épine dorsale de l’économie nationale et<br />
représente le deuxième pourvoyeur du<br />
pays en devise après le tourisme. Près de<br />
2000 entreprises forment le tissu économique<br />
du secteur qui emploie prés de<br />
200 000 personnes. Malgré les appréhensions<br />
des opérateurs du secteur, celui-ci a<br />
bien résisté aux défis de la mondialisation.<br />
Après une légère récession en 2005, la<br />
reprise a été de nouveau au rendez-vous<br />
en 2006 et 2007. Mais même si le secteur a<br />
perdu en compétitivité globale (26,7% en<br />
2007 contre 28,7% en 2006), quelques<br />
niches ont pu maintenir leur part de marché<br />
comme celui de la lingerie fine, où la<br />
Tunisie est toujours le deuxième fournisseur<br />
de l’espace européen. Le secteur des<br />
pulls et des t-shirts, confronté à une<br />
concurrence féroce, a moins bien résisté<br />
(respectivement -1,3% et -3% en 2007).<br />
Match inégal<br />
Malgré ces résultats plutôt satisfaisants,<br />
aucune chance, toutefois, de battre les<br />
Chinois au niveau des coûts de production.<br />
La guerre est perdue d’avance :<br />
l’heure de travail est de 0,7 euro en<br />
Tunisie contre seulement 0,4 en Chine.<br />
Le coût de revient d’un jean est de 8<br />
euros en Tunisie contre seulement 6<br />
euros en Asie. Le redéploiement devait<br />
passer nécessairement par une montée<br />
en gamme. « Actuellement, les Chinois<br />
sont désarmés face à nous dans le haut de<br />
gamme », confie Samir Ben Abdallah,<br />
patron des patrons de la branche de la<br />
lingerie fine. <strong>Les</strong> opérateurs cherchent<br />
aussi à tisser des liens avec de nouveaux<br />
marchés et, surtout, à s’engouffrer<br />
dans des niches comme le textile<br />
technique, qui désigne des fibres utilisées<br />
dans des applications bien déterminées<br />
et présente des caractéristiques<br />
spécifiques (inflammable, isolant, électro-conductif,<br />
etc.). Ces textiles dits<br />
intelligents sont utilisés dans l’aéronautique,<br />
les gilets pare-balles ou les équipements<br />
de sport.<br />
Prolifération des centres d’appels<br />
Dans la zone de la Charguia, dans la périphérie<br />
de la capitale, c’est un autre secteur<br />
qui est appelé à absorber le déficit<br />
budgétaire causé par la récession du textile<br />
: les centres d’appels. Depuis quelques<br />
années, la Tunisie a commencé a<br />
susciter l’intérêt des investisseurs du secteur<br />
de la téléphonie offshore. Après 7 ans<br />
d’activité, les centres d’appels ont<br />
atteint 130 unités en 2007 et emploient<br />
plus de 9000 téléopérateurs, diplômés<br />
du supérieur pour la plupart. La<br />
France vient en tête des pays d’origine<br />
de ces nouveaux centres, avant l’Italie<br />
et l’Allemagne. Couvrant divers segments<br />
d'activité, dont la recherche marketing,<br />
la télévente, la confirmation de<br />
dossiers et l’assistance technique, la délocalisation<br />
des centres d’appels en Tunisie<br />
permet aux sociétés étrangères d’économiser<br />
jusqu’à 35% des coûts, surtout au<br />
niveau de la masse salariale. Ceci indépendamment<br />
des mesures prises par<br />
l’Etat afin d’encourager l’implantation<br />
des centres d’appels en leur appliquant, à<br />
titre d’exemple, des tarifs de communication<br />
réduits ou identiques à ceux pratiqués<br />
dans leurs pays d’origine. « Ce qui<br />
distingue la Tunisie, ce sont les avantages<br />
fiscaux que l’Etat octroie à toute<br />
société totalement exportatrice. La compétence<br />
de la main d’œuvre tunisienne<br />
est également un atout indéniable »,<br />
explique Ali Kadi, président directeur<br />
général de Solution Project Call<br />
Center. « La population tunisienne est<br />
très chaleureuse et conviviale et elle est<br />
assez occidentalisée pour que le client ne<br />
se sente pas dépaysé », ajoute-t-il. A<br />
l’image de cet investisseur, beaucoup<br />
ont traversé la Méditerranée pour lancer<br />
leurs projets et s’installer en<br />
Après 7 ans d’activité, les<br />
centres d’appels ont atteint<br />
130 unités en 2007 et<br />
emploient plus de 9000<br />
téléopérateurs, diplômés du<br />
supérieur pour la plupart.<br />
Tunisie. « On a la chance d’avoir des<br />
compétences qui ont la maîtrise de la<br />
langue française et celle de l’outil informatique,<br />
deux critères de base d’un bon<br />
téléopérateur », affirme Hedi Tabbene,<br />
président directeur général du centre<br />
d’appel One to One. Autre avantage<br />
compétitif pour la Tunisie, le niveau relativement<br />
bas des salaires des cadres<br />
employés dans les centres d'appels, quatre<br />
fois inférieur à celui d’un employé<br />
opérant en France, à titre d’exemple.<br />
Nouvel univers de compétences<br />
A la faveur de la dynamique que connaît<br />
ce secteur, des sous-activités commencent<br />
aussi à germer pour accompagner<br />
son développement, comme les sociétés<br />
spécialisées dans la fourniture bureautique<br />
et logistique des centres d’appels<br />
ou dans les solutions marketing ou<br />
encore les centres de formation des<br />
téléacteurs. « Le marché s’est développé<br />
au point qu’il commence à avoir des exigences.<br />
Prochainement, les services de<br />
recrutement n’auront plus à former les<br />
recrues, ils vont exiger des ressources<br />
humaines toutes prêtes », indique Ines<br />
Gabteni, responsable de production dans<br />
un centre d’appels, qui projette de lancer<br />
son propre centre de formation dans les<br />
métiers de la téléphonie offshore.<br />
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<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
16,6 milliards de $ pour<br />
le train algérien<br />
Six lignes à grande vitesse doivent faire passer la part du transport ferroviaire de 5% à 20% en six ans.<br />
Une aubaine pour les firmes étrangères.<br />
Par Ihsane El Kadi, Alger<br />
Le plan de modernisation du secteur ferroviaire<br />
algérien 2006-2012 a déclenché une<br />
féroce concurrence internationale. Le montant<br />
renseigne sur les enjeux : 16,6 milliards<br />
de dollars à dépenser en six ans par l’Etat<br />
algérien. La société nationale de transport<br />
ferroviaire (SNTF) compte faire passer la<br />
part du ferroviaire dans le transport<br />
national de 5% à 20% entre 2006 et 2015,<br />
avec un objectif de 80 millions de voyageurs.<br />
Le « tout par la route » a écrasé<br />
l’orientation des transports en Algérie.<br />
Le réseau ferroviaire était de 5000 km à<br />
l’indépendance en 1962, il n’est que de<br />
3500 km actuellement. Une première<br />
tranche des contrats engagés a été remportée<br />
par Alstom, en charge de l’électrification<br />
du réseau de la grande banlieue<br />
d’Alger (55 km de part et d’autre du centre<br />
de la capitale) ; une sorte de tour de<br />
chauffe à 88 millions d’euros, auxquels<br />
s’ajoutent les 64 rames automotrices<br />
acquises en Suisse pour un montant de<br />
280 millions d’euros.<br />
Une percée du réseau vers le grand sud<br />
Au cœur du programme ferroviaire algérien,<br />
l’Agence nationale d’études et de suivi<br />
COMMUNIQUÉ<br />
<strong>Les</strong> enfants et les femmes d’abord<br />
La santé en direction des plus défavorisés, les<br />
enfants, est dès le départ privilégiée par le<br />
« Centre mère et enfant » de la Fondation<br />
Chantal Biya qui reçoit chaque année 40 000<br />
enfants et 33 000 femmes.<br />
<strong>Les</strong> enfants encore, avec l’orphelinat<br />
« Children first center » qui accueille les<br />
enfants abandonnés, les orphelins et assiste<br />
les familles en détresse.<br />
<strong>Les</strong> enfants toujours, par l’accès à la scolarisation<br />
des plus démunis. C’est ainsi que sept écoles<br />
à cycle complet ont été construites à travers<br />
le pays et accueillent environ 300 élèves chacune.<br />
L’appellation de ces écoles, « <strong>Les</strong><br />
Champions », indique la recherche de l’excellence<br />
qui se traduit notamment par la présence<br />
de centres multimédia. Le projet est appelé à<br />
s’étendre sur les 10 provinces du Cameroun.<br />
La recherche au service des femmes est également<br />
développée à partir du centre de recherche<br />
et d’application en chirurgie endoscopique et de<br />
reproduction humaine de Yaoundé qui travaille<br />
dans la chirurgie endoscopique, la procréation<br />
médicalement assistée et les activités de formation.<br />
L’ « Opération 100 000 femmes », ambitieux<br />
programme de formation des femmes à<br />
l’informatique et aux nouvelles technologies<br />
de l’information, a été lancée avec l’Institut<br />
Africain d’Informatique.<br />
La lutte contre le SIDA<br />
Tant au plan national qu’international, l’engagement<br />
de La Fondation et de Mme Chantal Biya,<br />
dans la lutte contre le SIDA, est total.<br />
Au Cameroun, cela s’exprime par la formation<br />
du personnel médical et paramédical, la disponibilité<br />
de tests de dépistage et la mise à disposition<br />
de traitements.<br />
Au niveau continental, à travers l’association<br />
« Synergies africaines », les actions suivantes<br />
ont été réalisées :<br />
- 382 formateurs et prestataires formés à<br />
de la réalisation des investissements ferroviaires,<br />
son directeur général, Hassene<br />
Saâdi, situe la priorité : « La ligne qui relie les<br />
deux frontières de l’est à l’ouest du pays sera<br />
électrifiée et à double voies », c’est la rocade<br />
nord, sur laquelle se déroule 93% du trafic<br />
actuel. Un pourcentage qui doit baisser avec<br />
l’extension du réseau, lancée depuis deux<br />
ans. Six lignes à grande vitesse LGV, d’un<br />
linéaire de 1220 km, sont prévues. Trois ont<br />
déjà fait l’objet d’appel d’offres en 2007. Six<br />
sociétés étrangères, organisées en groupement,<br />
ont manifesté leur intérêt. Il s’agit<br />
d’un groupement français conduit par<br />
Vinci et Bouygues, d’un groupement italien<br />
conduit par Astaldi et Pizzarotti, du groupe<br />
espagnol conduit par OHL et, enfin, de la<br />
société américaine Bechtel.<br />
La grande nouveauté, hormis le doublement<br />
de la rocade nord par une autre, toujours<br />
est-ouest, sur les hauts plateaux, est la<br />
pénétration du rail dans le grand sud. Deux<br />
lignes à grande vitesse conduiront voyageurs<br />
et marchandises jusqu’au bassin<br />
pétrolier de Hassi Messaoud, dans le sud<br />
est, et jusqu’à Béchar, dans le sud ouest.<br />
Plusieurs marchés « auxiliaires », de signalisation,<br />
de gestion de réseau, de système de<br />
sécurité, de gestion de billetterie aspirent les<br />
sociétés étrangères dans ce méga-pro-<br />
ENTREPRISES ET MARCHES 13<br />
la prévention de la transmission<br />
Mère/enfant du virus dans 5 pays : la<br />
Guinée, le Niger, le Burkina-Faso, le<br />
Burundi et le Mali ;<br />
- 55 sites de prévention de la transmission<br />
du virus de la mère à l’enfant ont<br />
été équipés ;<br />
- Tests et traitements ont été rendus disponibles.<br />
Plus que ces réalisations concrètes c’est l’engagement<br />
personnel qu’il convient de souligner.<br />
Chaque 1 er décembre, Mme Biya tient à présider<br />
personnellement la journée mondiale contre le<br />
SIDA. L’année dernière, à Yaoundé, l’actrice<br />
Claudia Cardinale et le Pr Luc Montagnier se<br />
tenaient à ces côtés.<br />
Elle mettra toute sa force de conviction pour que<br />
le Cameroun se dote d’un centre d’excellence de<br />
recherche contre le SIDA qui réunit les meilleures<br />
équipes de la recherche internationale : le<br />
centre international de référence Chantal Biya<br />
pour la prévention, le traitement et la prise en<br />
charge du VIH/SIDA (CIRCB). Le témoignage<br />
spontané du Dr Peter Piot, Directeur exécutif de<br />
l’ONUSIDA, au sortir d’un entretien avec la<br />
Première dame du Cameroun en juin 2003,<br />
résume en une formule percutante son dévouement<br />
dans la lutte contre une pandémie qui<br />
ravage le continent africain : « Une star de la<br />
lutte contre le SIDA dans le monde. »<br />
Une reconnaissance internationale<br />
La Fondation Chantal Biya est reconnue par<br />
l’ONU et bénéficie du statut consultatif spécial<br />
du Conseil économique et social des<br />
Nations Unies.<br />
L’Organisation Internationale de la Francophonie<br />
a admis le Centre mère et enfant de la<br />
Fondation au sein du réseau francophone. A<br />
ce palmarès, il convient d’ajouter la médaille<br />
d’or décernée par la Fondation pour l’excellence<br />
dans la pratique des affaires à<br />
« Synergies Africaines. »<br />
gramme ferroviaire algérien. Autre indicateur<br />
du rush sur le ferroviaire algérien, le<br />
succès de l’ouverture du capital de<br />
Infrarail, une filiale de la SNTF, en charge<br />
de la réalisation des infrastructures ferroviaires<br />
: neuf entreprises internationales<br />
sur la ligne de départ à l’ouverture des<br />
plis en octobre dernier.<br />
Pas de TGV<br />
L’option du TGV n’a curieusement pas<br />
été retenue. « Ce n’est pas faute de<br />
moyens, nous avons préférer travailler sur<br />
l’existant, et nos études coûts-impacts penchent<br />
pour la solution intermédiaire » a<br />
expliqué un cadre du ministère des<br />
transports : c’est un train pendulaire à<br />
160 km/h de vitesse commerciale qui circulera<br />
sur les six LGV. En attendant la<br />
livraison de ce nouveau réseau à l’échelle<br />
du pays, la SNTF s’est engagé dans des<br />
investissements de modernisation des<br />
lignes et de renouvellement du matériel<br />
roulant. Elle vient de mettre en service<br />
30 nouvelles locomotives diesel d’un<br />
montant global de 82 millions de dollars,<br />
livrés par le Canada. La SNTF a acheté<br />
également, pour 102 millions d’euros, 17<br />
autorails fabriqués par le constructeur<br />
espagnol CAF.<br />
Fondation Chantal Biya : Une Fondation pas<br />
comme les autres<br />
Voilà quatorze ans, que la fondation Chantal Biya, créée par l’épouse du Président camerounais Paul Biya, s’est donnée pour mission, l’aide aux couches<br />
sociales défavorisées et la lutte contre les souffrances.<br />
Pour l’ensemble de ses initiatives au service des<br />
plus vulnérables, le directeur général de<br />
l’UNESCO, M. Koïchiro Matsuura, a honoré<br />
Mme Chantal Biya en lui attribuant la médaille<br />
d’argent Marie Curie.<br />
Sans répit Mme Biya poursuit son œuvre, saisissant<br />
toutes les opportunités pour porter la voix<br />
de ceux qui souffrent, que ce soit à New-York,<br />
en marge de l’Assemblée générale des Nations<br />
Unies aux côtés de Mme Bush, ou, tout récemment<br />
encore, au Niger, avec les premières<br />
Dames d’Afrique.<br />
En janvier 2001, elle organise le sommet des<br />
premières Dames d’Afrique sur le SIDA. Cette<br />
initiative, qui reçoit le soutien d’éminents<br />
scientifiques comme les Professeurs Luc<br />
Montagnier, Robert Gallo et Vittorio Colizzi,<br />
aboutira en 2002 à la création d’une association<br />
panafricaine qui prend le nom de « Synergies<br />
africaines contre le SIDA et les Souffrances ».<br />
Aujourd’hui, 18 Premières Dames d’Afrique<br />
sont membres de Synergies Africaines.<br />
Le déficit de la balance<br />
commerciale tunisienne<br />
en hausse<br />
Le déficit de la balance commerciale tunisienne a enregistré<br />
une augmentation de 9,4% durant les deux derniers<br />
mois, selon les données statistiques du Ministère tunisien<br />
du commerce publiées mercredi. La valeur de ce déficit est<br />
passée à 793,1 millions de dinars tunisiens (environ 650<br />
millions de dollars), contre 724,9 millions de dinars<br />
(594,18 millions de dollars) au cours de la même période<br />
l'an dernier. Cette augmentation coïncide avec l'évolution<br />
du ratio de déficit des recettes d'exportation pour le coût<br />
des importations de 1,8 point, passant à 82,8% au cours de<br />
la période, comparativement à 81% durant la même<br />
période l'an dernier.<br />
L’Union européenne finance<br />
un projet d’électrification<br />
au Cameroun<br />
L'Union européenne (UE) a accordé mardi 11 mars, à<br />
Yaoundé, 7,5 milliards de FCFA au gouvernement du<br />
Cameroun pour soutenir le projet d'électrification rurale<br />
des provinces du Sud-Ouest et de l'Extrême Nord. Environ<br />
1 million de personnes, pour un total de 128 communes de<br />
ces deux provinces, sont concernées par ce projet, selon<br />
Javier Puyol, représentant de l'Union européenne au<br />
Cameroun. « Il s'agit de deux contrats dans le cadre de la<br />
facilité en énergie du Fonds européen de développement pour<br />
les projets d'électrification rurale. C'est un projet d'un coût<br />
total de 15 milliards de FCFA dont la moitié sera financée par<br />
le budget d'investissement de l'Etat du Cameroun, et l'autre<br />
par le Fonds européen de développement », a précisé le diplomate<br />
européen.<br />
Noël 2007, à la Fondation Chantal Biya avec Manu Dibango et Roger Mila.<br />
Mais par delà les chiffres, par delà ce que l’on<br />
donne, c’est la manière qui compte. En effet, il<br />
ne s’agit pas d’une posture superficielle qui veut<br />
que toute première Dame ait ses œuvres de charité.<br />
Il suffit, pour s’en rendre compte, de voir<br />
l’émotion, la compassion profonde qui se<br />
dégage du visage de Chantal Biya lorsqu’elle<br />
tient entre ses bras un prématuré, et son bonheur<br />
sachant qu’il est sauvé. Il faut voir avec quelle<br />
joie et quelle énergie elle inaugure ses écoles de<br />
« Champions ». Chantal Biya séduit par sa simplicité,<br />
sa générosité débordante, sa gaîté contagieuse<br />
et, avant tout, son acharnement.<br />
Nous soutenons la Fondation Chantal Biya<br />
www.stratline-communication.com<br />
31 rue Jean Giraudoux, 75116 Paris,<br />
tel : 00 33 1 39 12 54 02
14<br />
Déclin des réserves<br />
hydrauliques de la Tunisie<br />
L'ensemble des réserves hydrauliques en Tunisie a enregistré un<br />
déclin de 245 millions de m3 durant les deux mois derniers, rapporte<br />
mercredi la radio tunisienne. « L'ensemble des réserves<br />
hydrauliques s'élève, dans tout le pays, à 1355 millions de m3 contre<br />
1600 millions de m3 de réserves habituelles », précise la radio. <strong>Les</strong><br />
statistiques du Ministère tunisien de l'agriculture montrent que les<br />
quantités de pluies enregistrées durant la semaine dernière et les<br />
chutes de neige notamment sur le nord-ouest « ont permis de porter<br />
les réserves hydrauliques mobilisées dans les barrages depuis le<br />
début de la saison agricole à 465 millions de m3 contre 534 millions<br />
de m3 durant la même période de l'année dernière ».<br />
L’Egypte veut un meilleur<br />
climat des investissements<br />
pour réduire la pauvreté<br />
en Afrique<br />
La ministre égyptienne de la Coopération internationale Fayza<br />
Mohamed Abou Naga a demandé mardi que le climat des<br />
investissements soit meilleur pour faire face à la pauvreté, qui<br />
reste une grande préoccupation pour les pays africains à revenus<br />
moyens. Mme Naga a fait ces remarques dans un discours<br />
écrit et lu de sa part par Marwan Badr, sous-secrétaire à la<br />
Coopération internationale, avant une conférence organisée<br />
par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.<br />
Dans ce discours, elle soulignait aussi que le potentiel<br />
institutionnel de ces pays devait être amélioré.<br />
Croissance limitée de<br />
l’Afrique de l’Est en 2007<br />
<strong>Les</strong> cinq pays membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est<br />
(CAE) ont tous enregistré une croissance économique stable en<br />
2007, contribuant au développement du produit intérieur brut<br />
(PIB) combiné et accélérant l'intégration économique régionale au<br />
sein de la communauté. <strong>Les</strong> taux de croissance du PIB des cinq pays<br />
membres s'établissent respectivement à 6,2% pour la Tanzanie,<br />
6,1% pour le Kenya, 5,8% pour le Rwanda, 5,3% pour l'Ouganda<br />
et 5,1% pour le Burundi.<br />
Hausse du trafic aérien en<br />
Tanzanie<br />
Le trafic aérien en Tanzanie a enregistré une hausse de 1,7% en<br />
termes de vols internationaux et de 4,1% en termes de vols<br />
domestiques en 2007, a-t-on appris lundi de sources officielles.<br />
Le ministre tanzanien du Développement des infrastructures,<br />
Andrew Chenge, a déclaré lors de la 47e réunion des<br />
Associations des contrôleurs aériens que l'augmentation du<br />
trafic aérien a posé des défis d'infrastructures en Tanzanie, tels<br />
que la modernisation des aéroports et des équipements de<br />
contrôle du trafic. La Tanzanie possède actuellement trois aéroports<br />
internationaux et envisage d'en construire un quatrième.<br />
ENTREPRISES ET MARCHES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Park Plaza s’invite au Maroc<br />
Park Plaza a signé une convention de représentation avec Global V Hospitality pour la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Un premier<br />
établissement ouvrira à Marrakech en 2009.<br />
Récemment en visite de repérage<br />
au Maroc, Polak Miha, senior viceprésident<br />
de Park Plaza, a expliqué<br />
aux <strong>Afriques</strong> son plan de dévelop-<br />
<strong>Les</strong> deux partenaires sont<br />
en négociation avancée<br />
avec des entités<br />
existantes dans les<br />
principales villes<br />
du royaume.<br />
pement dans la zone MENA.<br />
L’implantation se fera dans la<br />
démarche classique d’une enseigne<br />
internationale, à travers une franchise<br />
plutôt que par le biais d’un<br />
investissement dans les murs et le<br />
foncier. Le groupe, qui compte plusieurs<br />
enseignes, se fera représenter<br />
dans la région par Global V<br />
Hospital, une entité égyptienne<br />
très active au Maroc, en Egypte et<br />
dans les pays du Golfe, et qui<br />
compte à son actif le rapide développement<br />
du réseau Ramada au<br />
Maroc. <strong>Les</strong> deux partenaires sont<br />
en négociation avancée avec des<br />
entités existantes dans les principales<br />
villes du royaume.<br />
Un premier hôtel arborant l’enseigne<br />
Art Hotel (complètement inspiré<br />
de l’Art Hotel de Berlin)<br />
ouvrira ses portes à Marrakech en<br />
2009. « Nous y intégrerons nos<br />
valeurs d’hospitalité et notre expérience<br />
de 50 ans », explique Polak<br />
Moha, pour qui l’industrie touristique<br />
doit garder son visage humain.<br />
« Un hôtel, surtout s’il est orienté<br />
affaires, ne doit pas être géré comme<br />
une usine ». Un constat que partage<br />
Londres : promotion du secteur<br />
minier et énergétique ivoirien<br />
La promotion de la Côte d’Ivoire minière était au centre d’une journée d’intenses consultations, de<br />
discussions et d’échanges dans la capitale britannique.<br />
Par Charles Bambara, Londres<br />
Le ministre des Mines et de l’Energie, Léon<br />
Emmanuel Monnet, a conduit une délégation<br />
d’experts du secteur minier et pétrolier<br />
qui a rencontré de nombreux hommes<br />
Le directeur général de<br />
Petroci, M. Kassoum Fadika,<br />
dira que « le deuxième<br />
miracle ivoirien se produira,<br />
à n’en point douter, avec<br />
le boom des secteurs minier<br />
et énergétique. »<br />
d’affaires britanniques, ainsi que les milieux<br />
financiers, pour redynamiser et relancer ce<br />
secteur d’activités resté longtemps parent<br />
pauvre de l’économie ivoirienne, avec la<br />
primauté donnée, jadis, à l’agriculture à<br />
travers le café et le cacao.<br />
Le deuxième miracle ivoirien<br />
« Le sous-sol comme le sol de la Côte d’Ivoire<br />
est riche », dira le ministre Monnet à son<br />
parterre d’investisseurs, venus surtout pour<br />
écouter la délégation ivoirienne présenter<br />
l’éventail des produits miniers. Il s’agissait<br />
aussi de rassurer ces investisseurs qui tous,<br />
savent que le pays vient de vivre cinq<br />
années de troubles politico-militaires.<br />
D’ailleurs, le ministre dira tout de go : « Ils<br />
se sont inquiétés de la situation dans le pays,<br />
mais nous les avons rassuré ». <strong>Les</strong> assurances<br />
données, le directeur général de Petroci,<br />
M. Kassoum Fadika, dira que « le deuxième<br />
miracle ivoirien se produira, à n’en point<br />
douter, avec le boom des secteurs minier et<br />
énergétique ».<br />
Richesses considérables<br />
Le potentiel minier, qui reste impressionnant,<br />
est presque vierge en termes d’exploitation.<br />
En plus de l’or, du diamant et<br />
du pétrole, il y a des gisements de fer, de<br />
nickel, de bauxite et de manganèse. A<br />
l’heure actuelle, la Côte d’Ivoire produit<br />
une tonne d’or et demie par an. Dès 2009,<br />
la production annuelle d’or passera à huit<br />
tonnes et demie avec cinq sites exploités,<br />
Fayçal Sbiti, représentant de Global<br />
V Hospitality au Maroc : « L’hôtellerie<br />
est d’abord un art avant d’être une<br />
industrie. A Marrakech, et partout<br />
ailleurs dans la région, la concurrence<br />
est vive. Nous voulons nous<br />
positionner dans le marché avec un<br />
certain standard conforme à l’image<br />
de marque de Park Plaza ». Reste<br />
désormais à batailler dur pour se<br />
faire une place au soleil dans ces<br />
régions véritablement régies par<br />
les tour-opérateurs et les grands<br />
groupes, à l’image du groupe français<br />
Accor et du groupe allemand<br />
TUI. Ces deux enseignes présentent,<br />
à des degrés divers certes, des<br />
exemples d’intégration verticale<br />
allant du réceptif à la compagnie<br />
aérienne, jusqu’à l’hôtel situé dans<br />
le pays d’accueil. « Il ne s’agit pas du<br />
même système. Nous avons un sys-<br />
alors que, sur le plan géologique, les<br />
recherches ont révélé que les deux tiers du<br />
pays seraient recouverts par des roches<br />
censées contenir de l’or.<br />
Dans le secteur minier uniquement, le<br />
ministre a affirmé qu’une cinquantaine de<br />
contrats d’exploration ont été distribués.<br />
Pour le pétrole, une quinzaine de contrats<br />
ont été signés avec des partenaires. La<br />
découverte du pétrole au large des côtes<br />
ghanéennes donne espoir aux autorités<br />
ivoiriennes, qui restent persuadées, au<br />
regard des conclusions des experts, que le<br />
bassin sédimentaire du golfe de Guinée<br />
renfermerait des trésors également sur son<br />
territoire ivoirien. Et la quinzaine de permis<br />
de recherches pétrolières concerne des<br />
sites offshore très profonds, au-delà des<br />
2000 mètres.<br />
Avec le prix du baril de pétrole qui continue<br />
de battre des records historiques, et les<br />
prix des matières premières minières qui<br />
ont également atteint des sommets, la<br />
Côte d’Ivoire espère bien tirer profit de<br />
cette situation.<br />
Le potentiel énergétique ivoirien<br />
La délégation ivoirienne conduite par le<br />
ministre Monnet était également venue<br />
présenter les possibilités d’investissement<br />
dans le domaine énergétique. Le<br />
pays fournit de l’électricité à l’ensemble<br />
de la sous-region grâce à l’interconnexion<br />
des réseaux électriques avec le<br />
Ghana, le Togo, le Bénin et le Burkina-<br />
Faso. L’interconnexion avec le Mali est en<br />
cours. Ce qui fait que les besoins énergétiques<br />
sont énormes tant au niveau national<br />
qu’au niveau sous-régional.<br />
Une nouvelle centrale thermique de 120<br />
mégawatts est prévue à Abidjan. Une<br />
deuxième, de 450 mégawatts, toujours<br />
dans la région d’Abidjan, sera lancée. Il y<br />
a, par ailleurs, le projet de la centrale<br />
hydroélectrique de Soubré, qui est bien<br />
avancée, et, enfin, un ambitieux projet<br />
d’amélioration du réseau de distribution<br />
électrique en milieu rural.<br />
Le Code minier et pétrolier<br />
Le ministre des Mines et de l’Energie et le<br />
directeur général de Petroci ont insisté<br />
auprès des investisseurs britanniques pour<br />
Polak Miha, CED de Park Plazza, en compagnie de Fayçal Sbiti, représentant<br />
de Global V Hospitality au Maroc.<br />
tème de réservation assez puissant.<br />
Notre méthode s’est toujours basée<br />
sur l’approche humaine », explique<br />
Polak Miha, qui reste persuadé du<br />
dire que le Code minier et pétrolier ivoirien,<br />
qui a été revu, corrigé et amélioré il y<br />
a dix ans, reste toujours attrayant. Il y<br />
aurait une réelle facilitation des procédures<br />
liées à la mise en exécution des<br />
contrats, et la loi sur le libre rapatriement<br />
des bénéfices reste effective. M. Bandama<br />
Gilbert Kouassi, directeur général des<br />
hydrocarbures, a, lui, rappelé les dispositions<br />
incitatives mises en place pour faciliter<br />
l’accès à l’investissement.<br />
Avec le retour de la paix dans le pays depuis<br />
l’accord de Ouaga, les investisseurs sont<br />
actifs. C’est pourquoi, même en pleine<br />
période de crise, le groupe minier britannique<br />
Algy Cluff a tout de même poursuivi<br />
son installation sur un site aurifère et sortira<br />
avant fin mars son premier lingot d’or.<br />
L’accord de Ouaga consolide la relance<br />
La Côte d’Ivoire représente 40% de la puissance<br />
économique des pays de l’Union économique<br />
et monétaire ouest-africaine. On<br />
craignait qu’avec la crise le pays ne s’effondre<br />
économiquement. Il n’en a rien été. Le<br />
ministre Monnet est venu gagner à cette<br />
cause les milieux d’affaires britanniques qui<br />
restaient encore sceptiques. « L’accord de<br />
Ouaga, dira-t-il, signe le point de départ véritable<br />
d’un renouveau, d’un dynamisme nouveau<br />
pour la Côte d’Ivoire ».<br />
<strong>Les</strong> dossiers de candidature pour les centrales<br />
thermiques étaient si nombreux qu’un<br />
choix draconien s’imposait. Il en est de<br />
même pour les gisements de fer et de nickel<br />
de l’ouest du pays. Le Ministère ivoirien<br />
des mines fait face à des pressions multiples<br />
de la part des partenaires potentiels<br />
pour lancer les appels d’offres. Et ces partenaires<br />
sont de tous horizons : Canadiens,<br />
Américains, Sud-Africains, Australiens,<br />
Indiens, Français, Britanniques.<br />
Citant le Premier ministre Guillaume Soro,<br />
le ministre Monnet a rappelé que des élections<br />
justes, pédagogiques et exemplaires<br />
vont se tenir, mais « qu’il ne fallait pas s’attacher<br />
au fétichisme des dates ». Cela suffirat-il<br />
pour rassurer pleinement ce monde des<br />
affaires et ces milieux financiers, très regardants<br />
sur les questions de stabilité politique,<br />
paramètre essentiel pour toute prise de<br />
risques financière. Wait and see.<br />
potentiel de développement d’une<br />
hôtellerie personnalisée au Maroc<br />
et en Afrique du Nord.<br />
MBF
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 GESTION PUBLIQUE<br />
15<br />
Investissement : offensive<br />
du Canada en Afrique<br />
Exportation et développement Canada, institution dédiée aux exportations et investissements<br />
canadiens à l’étranger, mène une offensive en Afrique. Après avoir créé une direction spécifique<br />
pour l’Afrique et investi plus de 2 milliards de dollars en 2007, elle vient de signer un accord<br />
avec le Fonds africain de garantie et de coopération économique.<br />
Par Hance Guèye, Dakar<br />
Pour les exportateurs canadiens, l’Afrique<br />
est la deuxième région au monde au profil<br />
de risque le moins élevé. Selon le dernier<br />
indice de confiance d’Exportation et<br />
Développement du Canada, qui date de<br />
l’automne 2007, établi à partir d’un<br />
sondage mené auprès de quelque 1000<br />
entreprises canadiennes, les risques<br />
pour l’Afrique sont de 14% en baisse<br />
par rapport à l’indice précédent du<br />
printemps 2007, 19% derrière l’Union<br />
européenne, passée de 15% à 5%, mais<br />
devant les Etats-Unis, passés de 14 à<br />
Pour les exportateurs<br />
canadiens, l’Afrique est<br />
la deuxième région au<br />
monde au profil de risque<br />
le moins élevé.<br />
20%. L’Asie est la région jugée la pus<br />
risquée par les exportateurs canadiens,<br />
avec 41%, suivie de l’Amérique centrale<br />
et du Sud.<br />
Malgré ce bon rang, l’Afrique demeure<br />
marginale dans le marché des exportations<br />
canadiennes, largement dominé<br />
par les Etats-Unis, avec 71%, et par<br />
l’Union européenne, 25%. L’Afrique est<br />
bonne dernière avec 4%.<br />
Réduire les risques<br />
Le Canada entend toutefois inverser la<br />
tendance. Libasse Samb, directeur général<br />
du Fonds africain de garantie et de<br />
coopération économique (FAGACE), et<br />
Rizwan Haider, directeur régional pour<br />
l’Afrique d’EDC ont signé à Cotonou le<br />
10 mars dernier un protocole d’entente<br />
pour augmenter la participation canadienne<br />
à des projets dans les 13 Etats<br />
membres du FAGACE, en Afrique occidentale<br />
et centrale, grâce aux garanties<br />
financières que le FAGACE pourra<br />
apporter à EDC, lui permettant de<br />
réduire les risques financiers des investis-<br />
Fin connaisseur des affaires en<br />
Afrique où il a travaillé pendant 25<br />
ans, Rizwan Haider, directeur régional<br />
pour l’Afrique d’Exportation et<br />
Développement Canada, témoigne<br />
de l’attrait grandissant de l’Afrique<br />
pour les investisseurs.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Pourquoi EDC a-t-il<br />
créé une direction Afrique ?<br />
Rizwan Haider : Le Canada a pour<br />
principal partenaire commercial les<br />
Etats-Unis, pour environ 80% de ses<br />
échanges. Notre objectif est de<br />
diversifier en développant les<br />
autres marchés, surtout émergents,<br />
l’Afrique en particulier. Nous travaillons<br />
avec la Chine, l’Inde, le<br />
Brésil, où la concurrence est très<br />
forte. <strong>Les</strong> efforts qui peuvent y être<br />
consentis sont moins visibles parce<br />
qu’ils se noient dans la grande<br />
masse. En Afrique, les efforts se<br />
voient tout de suite, mais surtout,<br />
sements canadiens en Afrique. EDC va<br />
donc, à la fois, profiter du réseau tissé<br />
par le FAGACE pour avoir accès à des<br />
projets dans la région, dont la garantie<br />
par le FAGACE facilitera l’obtention de<br />
crédits d’EDC.<br />
L’entreprise béninoise COMMUNIC-<br />
TEC, fournisseur d’accès Internet et de<br />
service de téléphonie VOIP, est le fruit,<br />
avant l’heure, de cette coopération.<br />
Garantie par le FAGACE, elle a bénéficié<br />
d’un crédit d’EDC pour acheter du<br />
matériel canadien de haute technologie.<br />
Direction Afrique<br />
Encouragé par la confiance des milieux<br />
d’affaires canadiens en Afrique, EDC a<br />
lancé une véritable offensive en direction<br />
de l’Afrique. Elle a créé, en 2006,<br />
une direction propre pour l’Afrique,<br />
détachée désormais de la direction<br />
Afrique et Moyen-Orient. Le directeur<br />
nommé à ce poste, Rizwan Haider, est<br />
un bon connaisseur de l’Afrique où il a<br />
passé 25 ans, dans plusieurs pays<br />
(Bénin, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal,<br />
Togo…), dans le secteur bancaire.<br />
Organisme de crédit à l’exportation du<br />
Canada, EDC offre financement et assurance<br />
pour aider les exportateurs et les<br />
investisseurs canadiens à accroître leurs<br />
activités à l’étranger. Plus de 6 400 entreprises<br />
canadiennes, des PME à 90%,<br />
bénéficient chaque année depuis sa création<br />
en 1944 des services de cette société<br />
du gouvernement fédéral canadien.<br />
En 2007, le volume d’activités d’EDC sur<br />
le continent africain a atteint 2,6 milliards<br />
de dollars canadiens, au bénéfice<br />
de quelque 380 entreprises canadiennes<br />
dans 35 pays africains sur un total de 77<br />
milliards. Depuis sa création en 1944, la<br />
valeur de ses transactions atteint plus de<br />
600 milliards de dollars canadiens pour<br />
les exportations et les investissements du<br />
Canada à l’étranger.<br />
FAGACE<br />
Le FAGACE est une organisation regroupant<br />
treize pays d’Afrique de l’Ouest et<br />
du centre, qui fournit des garanties aux<br />
entreprises. Le montant total de ses interventions<br />
se chiffre à 426 millions d’euros<br />
au profit de plus de 250 projets dans ses<br />
13 pays membres : le Sénégal, le Mali, le<br />
Burkina-Faso, la Gambie, la Sierra Leone,<br />
la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, la<br />
Guinée-Bissau, le Cameroun, le Rwanda,<br />
la République centrafricaine et le Niger.<br />
Rizwan Haider, directeur régional Afrique d’EDC : « l’Afrique est une bonne affaire »<br />
pour les investisseurs, l’Afrique est<br />
une bonne affaire. <strong>Les</strong> marges y<br />
sont plus importantes qu’ailleurs.<br />
EDC a commencé avec la création<br />
de la direction Afrique en 2006 à<br />
s’investir davantage en Afrique.<br />
Depuis, le montant de nos interventions<br />
a augmenté de 50%. Nous<br />
intervenons dans les mines, les infrastructures<br />
(énergie, eau, ports, aéroports,<br />
routes). Le Canada est le plus<br />
gros investisseur dans les mines en<br />
Afrique, notamment en RD Congo,<br />
en Zambie et en Algérie. A<br />
Madagascar, nous avons placé<br />
300 millions de dollars dans les<br />
mines de nickel et de cobalt sur un<br />
total de 3 milliards de dollars, en<br />
Tanzanie, 100 millions de dollars<br />
dans les mines d’or. Mais nous ne<br />
sommes pas que dans les mines. Au<br />
Nigeria, nous venons d’accorder<br />
deux lignes de crédit de 25 millions<br />
de dollars chacune à deux ban-<br />
Libasse Samb et Rizwan Haider.<br />
ques, First Bank et Zenith Bank. En<br />
Angola, nous participons au projet<br />
intégré de développement des<br />
régions intérieures.<br />
Nous allons ouvrir des représentations<br />
en Afrique. Nous avons<br />
besoin de guider, de conseiller<br />
les entreprises canadiennes pour<br />
promouvoir le partenariat canadien.<br />
Le Canada a une bonne<br />
expertise pour l’Afrique du fait de<br />
son engagement dans l’aide<br />
publique au développement de<br />
l’Afrique depuis longtemps, alors<br />
même qu’il n’y a pas de passé<br />
colonial. L’Afrique attire tout le<br />
monde. Tous voient ses potentialités<br />
dans tous les domaines.<br />
LA : Pourquoi malgré tout<br />
l’Afrique tarde-t-elle à venir à<br />
bout de la pauvreté ?<br />
RH : Personnellement, je pense qu’il<br />
y avait deux ou trois raisons qui<br />
Prochaine réunion<br />
des ministres africains<br />
des Finances<br />
<strong>Les</strong> ministres africains des Finances, de la Planification et de<br />
l'Economie se réuniront du 31 mars au 2 avril à Addis Abeba dans<br />
le cadre d'une conférence organisée conjointement par l'Union<br />
africaine (UA) et la Commission économique des Nations unies<br />
pour l'Afrique (CEA). La conférence sera aussi l'occasion du lancement<br />
de la commémoration du 50e anniversaire de la CEA, a indiqué<br />
la commission dans une déclaration reçue mercredi. Dans le<br />
cadre des activités commémoratives, des chefs d'Etat et de gouvernement<br />
et d'autres personnalités éminentes devront être dans la<br />
capitale éthiopienne pour réfléchir sur le thème de la conférence «<br />
Faire face aux nouveaux défis de l'Afrique au 21e siècle ».<br />
Le président de la Chambre<br />
islamique de commerce<br />
pour un marché commun<br />
Le président de la Chambre islamique de commerce et d'industrie<br />
(CICI), Sheikh Saleh Kamel, a plaidé mercredi à Dakar pour l'instauration<br />
d'un marché commun islamique regroupant tous les pays<br />
de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). « Au côté du<br />
marché commun européen, nous devons oeuvrer à la mise en place<br />
d'un marché commun devant réunir tous les pays de la Ummah, de<br />
Jakarta (Indonésie) à Dakar », a-t-il notamment indiqué.<br />
Tunisie/USA : l’ALE,<br />
un objectif à long terme<br />
Le ministre adjoint américain du Commerce chargé du Moyen-<br />
Orient, Shaun Donnelly, a confié mercredi que la création d'une<br />
zone de libre-échange tuniso-américaine « reste un objectif à long<br />
terme ». Donnelly, qui tenait une conférence de presse au terme de<br />
sa visite en Tunisie, a ajouté que la mise en place de la zone de<br />
libre-échange entre la Tunisie et les Etats-Unis « nécessite la création<br />
d'un environnement approprié et incitatif aux affaires entre les<br />
deux pays ». La réalisation de ce projet « nécessite également la mise<br />
au point d'un programme cohérent touchant tous les secteurs<br />
(industrie, agriculture, commerce, services) et conforme aux normes<br />
de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), une tâche certes<br />
complexe mais réalisable », a-t-il dit.<br />
Accord entre la Côte d’Ivoire<br />
et le FISDES<br />
Le gouvernement ivoirien et le Fonds ivoiro-suisse de développement<br />
économique et social (FISDES) viennent de signer à Abidjan<br />
une convention de don de cinq milliards de FCFA pour appuyer le<br />
programme de sortie de crise en Côte d'Ivoire, a-t-on appris mercredi.<br />
Ce montant servira à financer un projet relatif au redéploiement<br />
de l'administration sur l'ensemble du territoire national, à la<br />
réhabilitation et à l'équipement des centres de santé et des structures<br />
scolaires à Bouaké (centre), pour un montant de trois milliards<br />
de FCFA. Il va également financer un autre projet concernant l'alimentation<br />
en eau potable en milieu rural d'une valeur de deux milliards<br />
de FCFA.<br />
empêchaient l’Afrique de se développer.<br />
D’abord le découpage<br />
géographique qui a empêché l’organisation<br />
politique et économique<br />
de se faire de manière optimale.<br />
Ensuite l’Afrique a été victime de la<br />
politique internationale qui n’a pas<br />
favorisé un développement harmonieux,<br />
depuis la colonisation suivie<br />
de la guerre froide qui a exacerbé<br />
les tensions et favorisé des guerres<br />
et des régimes pas transparents.<br />
<strong>Les</strong> guerres n’impactent pas que les<br />
pays concernés. On l’a vu, avec le<br />
Liberia et la Sierra Leone. <strong>Les</strong> développements<br />
survenus en Côte<br />
d’Ivoire ne sont pas sans rapport<br />
avec ces guerres. C’était la même<br />
chose avec les guerres en Angola,<br />
au Mozambique, en RD Congo.<br />
Heureusement qu’il y a de nouveaux<br />
signaux, de nouvelles tendances.<br />
Il y a de plus en plus<br />
d’hommes compétents, d’intellec-<br />
tuels qui comprennent leurs responsabilités,<br />
qui sont décidés à prendre<br />
les affaires en main.<br />
Au titre des nouveautés, il y a l’arrivée<br />
de la Chine. C’est une opportunité<br />
à saisir, à condition de savoir<br />
qu’elle arrive avec ses intérêts propres.<br />
Elle a une vision à long terme<br />
de sa place dans le monde. C’est à<br />
l’Afrique de dire aussi ce qu’elle<br />
veut, de bien négocier pour sauvegarder<br />
ses propres intérêts. Il lui<br />
faut éviter un nouveau colonialisme,<br />
et ne pas aller avec la Chine juste<br />
parce qu’elle permet de contourner<br />
la transparence exigée par les<br />
Occidentaux. La transparence<br />
bénéfice à tout le monde. Si la<br />
Chine doit exporter sa main d’œuvre<br />
en Afrique, ce n’est pas une<br />
bonne chose.<br />
Propos recueillis<br />
par Hance Guèye
16<br />
300 000 cadres algériens<br />
établis en Europe<br />
Au moins 300 000 cadres algériens diplômés des grandes<br />
écoles et universités européennes, notamment françaises,<br />
sont établis actuellement en Europe, selon le président<br />
du Réseau des Algériens diplômés des grandes écoles<br />
et universités françaises (Réage), Fatah Ouzzani.<br />
Selon lui, « 20 à 30 000 cadres sont des patrons ou des<br />
chefs d’entreprise ».<br />
La Grande-Bretagne alloue<br />
600 millions de dollars à la<br />
RDC<br />
La Grande-Bretagne a promis mardi d'allouer à la RD<br />
Congo 600 millions de dollars d'aide au développement<br />
pour les trois prochaines années. Au cours de sa visite,<br />
Dave Fish, directeur Afrique de la Coopération internationale<br />
britannique, a annoncé une augmentation de l'aide au<br />
développement allouée par la Grande-Bretagne à la RD<br />
Congo. M. Fish a rencontré le ministre congolais du Plan,<br />
Olivier Kamitatu, pour discuter du plan stratégie 2008-<br />
2010 de la Grande-Bretagne pour la RD Congo et le financement<br />
de ce plan.<br />
Cameroun : un port à Kribi,<br />
sur l’océan Atlantique<br />
Le gouvernement envisage la construction d’un port en eau<br />
profonde dans la ville de Kribi (sud-est), au bord de l’océan<br />
Atlantique, pour un montant global de 282 milliards FCFA.<br />
Une rencontre préparatoire, qui réunira des investisseurs et<br />
opérateurs portuaires, aura lieu dans les semaines à venir. Le<br />
nouveau port est particulièrement destiné au trafic des conteneurs<br />
et à l’exportation des minerais de fer, de bauxite, de<br />
nickel, de cobalt.<br />
Le Congo Brazzaville veut<br />
faire baisser les prix des<br />
produits de base<br />
La ministre congolaise du Commerce, de la Consommation<br />
et des Approvisionnements, Jeanne Dambendzet, a exprimé<br />
récemment la détermination du gouvernement à faire baisser<br />
les prix des produits de première nécessité, tels que la<br />
farine, le lait, le sucre et le ciment, qui font l'objet de spéculations<br />
sur le marché. Actuellement, le sac de ciment de<br />
50 kilogrammes coûte 12 000 FCFA à Brazzaville alors que<br />
le salaire du Congolais moyen est resté autour de 60 000<br />
FCFA depuis des années.<br />
Algérie : Arcelor Mittal<br />
se plaint d’une pléthore<br />
d’effectifs<br />
Le directeur général du complexe sidérurgique El-Hadjar<br />
d'Arcelor Mittal s’est plaint récemment d’un bas niveau de<br />
production, considérée comme la plus basse au niveau du<br />
groupe. Selon Bernard Bousquet, le rendement d’un travailleur<br />
est de 150 tonnes d'acier par année, soit 70% de<br />
moins que la norme en Europe qui est de 500 t/an. <strong>Les</strong> raisons<br />
invoquées pour expliquer cette baisse de production<br />
sont le taux très élevé des pannes, mais également la pléthore<br />
des effectifs. Un plan de préretraites, qui touchera<br />
1200 travailleurs, a été programmé par l’entreprise. Leur<br />
remplacement ne se fera pas totalement.<br />
« Fès City Center »,<br />
un investissement<br />
de 5 milliards DH<br />
5 milliards de dirhams seront consacrés pour la réalisation<br />
du projet d'aménagement intégré « Fès City Center », dont<br />
les travaux ont été lancés la semaine dernière. Le projet,<br />
qui porte sur la réalisation d'immeubles, de villas, d’espaces<br />
commerciaux et d’équipements structurants, dont un<br />
palais des congrès et des parkings, sera réalisé dans un délai<br />
de 5 ans sur une assiette foncière de 32 hectares. Il s’agit<br />
d'un partenariat public-privé associant la commune<br />
urbaine de Fès, Al Omrane Fès et le groupe Addoha qui en<br />
assure le financement.<br />
GESTION PUBLIQUE<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Responsabilité et efficacité<br />
de l’aide au développement<br />
Le département pour le Développement international du gouvernement britannique a récemment<br />
organisé une journée de réflexion pour voir si les recommandations, arrêtées à Paris en 2005 en<br />
faveur d’une aide au développement plus efficace, vont être appliquées d’ici 2010, la date convenue.<br />
Par Charles Bambara, Londres<br />
La coresponsabilité en matière d’aide<br />
La coresponsabilité est au cœur de cette<br />
approche innovante que veut créer la<br />
Déclaration de Paris en faveur d’une aide<br />
plus efficace. Ces cinquante dernières<br />
années, on estime en effet que plusieurs<br />
trillions de dollars d’aide ont été déversés<br />
dans les pays en développement avec des<br />
résultats mitigés. Très souvent les pays<br />
donateurs ont voulu prendre les décisions<br />
de financement à la place de leurs<br />
partenaires au développement. Ainsi, on<br />
est arrivé à récompenser ceux que l’on<br />
jugeait être de bons élèves. Et à délaisser<br />
d’une certaine façon ceux qui étaient<br />
considérés comme de mauvais élèves. Et,<br />
alors que les pays africains pouvaient être<br />
éjectés des circuits d’aide, les pays développés,<br />
eux, ne perdaient jamais leurs<br />
parts de marché.<br />
Cette aide est de plus en plus liée à<br />
cause des multiples conditionnalités<br />
décidées par la communauté internationale<br />
: démocratisation et bonne<br />
gouvernance, par exemple. Ce qui a<br />
fini par révolter certains dirigeants<br />
politiques africains, comme le président<br />
Museveni, d’Ouganda, qui a laissé<br />
éclater sa frustration un jour en disant<br />
que « le modèle de démocratie à l’occidental<br />
ne sied pas bien à l’Afrique ».<br />
Mais même après ce coup de gueule,<br />
l’Ouganda n’a pu se soustraire au diktat<br />
de la conditionnalité de l’aide…<br />
Objectif non atteint<br />
<strong>Les</strong> participants à cette rencontre de<br />
reflexion et d’analyse reconnaissent que<br />
le chemin reste encore long. Il y a toujours<br />
un déficit d’efficacité de cette aide,<br />
publique ou privée, en faveur des efforts<br />
de développement des pays africains. <strong>Les</strong><br />
nombreuses initiatives prises au niveau<br />
international restent comme stériles. Il y<br />
a toujours cette dichotomie entre les très<br />
bonnes résolutions, arrêtées lors de ces<br />
grands rendez-vous, et la volonté politique<br />
pour les appliquer sur le terrain.<br />
Pourtant, la misère grandissante dans les<br />
campagnes, comme dans les villes africaines,<br />
devait être un catalyseur pour<br />
aider à changer le statut quo.<br />
<strong>Les</strong> changements<br />
Mais quelque chose est tout de même en<br />
train de changer. La Déclaration de Paris<br />
demandait, par exemple, aux donneurs<br />
de s’aligner sur les stratégies des partenaires.<br />
Il y a eu des avancées à ce niveau,<br />
surtout en ce qui concerne la coopération<br />
Sud-Sud qui se développe avec l’apparition<br />
des BRIC (Brésil, Russie, Inde et<br />
Chine), considérés comme les futures<br />
puissances mondiales. Ces BRIC tendent<br />
à vouloir développer une coopération en<br />
phase avec les besoins et les stratégies<br />
mises en place par les pays africains.<br />
Récemment, une délégation russe de<br />
Gazprom, en visite au Nigeria, indiquait<br />
à l’administration Yar’Adua, à Abuja, que<br />
ces cinquante dernières années le pays<br />
avait été exploité par les Occidentaux et<br />
que Gazprom allait travailler dans un<br />
meilleur esprit de partenariat avec les<br />
Nigérians. <strong>Les</strong> Chinois, qui sillonnent<br />
l’Afrique à l’affût des opportunités d’affaires,<br />
ont le même discours. Même si<br />
cette coopération semble plus équitable,<br />
les Africains sont réalistes. Un homme<br />
politique français disait en effet « qu’en<br />
politique, il n’y a pas d’amitié mais des<br />
intérêts à défendre ».<br />
Une délégation russe de<br />
Gazprom, en visite au<br />
Nigeria, indiquait que, ces<br />
cinquante dernières années<br />
le pays avait été exploité par<br />
les Occidentaux et que<br />
Gazprom allait travailler<br />
dans un meilleur esprit<br />
de partenariat avec<br />
les Nigérians.<br />
La rencontre de Londres a permis de<br />
faire le point sur l’avancée de la mise<br />
en œuvre de la Déclaration de Paris.<br />
Elle a surtout constaté que le chemin<br />
reste long, d’ici 2010, pour que l’essentiel<br />
des recommandations arrêtées<br />
devienne une réalité.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />
17<br />
L’OHADA se déploie<br />
tous azimuts<br />
Adhésion prochaine de la RD Congo et série de manifestations pour vulgariser le droit OHADA.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
Évoquant l’économie africaine en ce<br />
début d’année le Fonds monétaire international<br />
(FMI) estime, dans son dernier<br />
bulletin de février, qu’il est « crucial de<br />
continuer à améliorer le climat des affaires<br />
afin d’encourager les investisseurs internationaux<br />
à accorder des fonds, non seulement<br />
aux Etats, mais aussi au privé ». La<br />
préoccupation ainsi exprimée par le FMI<br />
n’a pas échappé aux responsables africains.<br />
Réunis à Paris les 13 et 14 février,<br />
L’élargissement de l’espace<br />
régi par le droit uniforme<br />
se matérialise, en outre, à<br />
travers la multiplication des<br />
Clubs OHADA, qui jouent<br />
un rôle essentiel dans la<br />
vulgarisation de ce droit.<br />
les ministres de la Justice des pays francophones<br />
ont affirmé leur « détermination<br />
» à mettre leur solidarité et leur<br />
coopération « au service… de l'instauration<br />
d'un environnement juridique<br />
stable, favorable aux échanges et aux<br />
investissements ».<br />
Cette détermination est orientée dans<br />
deux directions essentielles complémentaires<br />
: l’élargissement de l’espace africain<br />
régi par le droit uniforme d’une part<br />
et, d’autre part, l’information et la sensibilisation<br />
des partenaires extérieurs<br />
potentiels du continent aux garanties<br />
qu’offre désormais cet espace. Le 28<br />
février s’est ainsi tenue à Accra, au<br />
Ghana, une conférence axée sur le thème<br />
« L’OHADA, un vecteur de sécurité juridique<br />
et judiciaire au service du développement<br />
en Afrique ». La conférence<br />
d’Accra visait notamment à l’inciter à<br />
engager une démarche d’intégration de<br />
l’espace OHADA.<br />
La RDC adhère<br />
Une telle démarche a été formellement<br />
engagée par un autre pays francophone,<br />
la République démocratique du Congo<br />
(RDC). Kinshasa a en effet, en février<br />
dernier, soumis au Parlement congolais<br />
le texte de l’adhésion de la RDC à l'organisation.<br />
L’élargissement de l’espace<br />
régi par le droit uniforme se matérialise,<br />
en outre, à travers la multiplication des<br />
Clubs OHADA, qui jouent un rôle<br />
essentiel dans la vulgarisation de ce<br />
droit. Ces Clubs se sont regroupés en<br />
novembre dernier à Ouagadougou dans<br />
une Fédération mondiale des clubs<br />
OHADA (FMCO). Cette mission de promotion<br />
et de vulgarisation se mène tous<br />
azimuts à travers le monde.<br />
Une journée « OHADA et la lutte contre<br />
la corruption » a été organisée le 29<br />
février à Bâle, en Suisse, pour présenter le<br />
droit OHADA aux hommes d’affaires<br />
d’Europe, particulièrement ceux qui<br />
dirigent des PME, afin qu’ils puissent saisir<br />
toutes les occasions que leur offre l’espace<br />
du droit uniforme africain. Le Club<br />
OHADA d’Orléans, en France, a organisé<br />
le 4 mars à Poitiers une journée d'infor-<br />
La suspension des droits<br />
de douane déplaît au FMI<br />
mation et de vulgarisation du droit<br />
OHADA. Le Centre africain pour le droit<br />
et le développement (CA2D) organise,<br />
en partenariat avec OHADA.COM et<br />
FIDAFRICA Cameroun, un cycle de<br />
séminaires de formation de haut niveau<br />
sur le thème : « L'entreprise face aux<br />
contentieux ». Ces séminaires se dérouleront<br />
en deux phases : du 4 au 5 mars et<br />
du 1 er au 2 avril 2008 à Yaoundé, puis du<br />
11 au 12 mars et du 9 au 10 avril 2008 à<br />
Douala. Un séminaire de formation sur<br />
le thème : « Pratique et actualités du SYS-<br />
COHADA : Système comptable OHADA »<br />
se tiendra du 17 au 19 mars 2008 à Lomé,<br />
au Togo.<br />
Sécurisation<br />
Au-delà de la mission spécifique de<br />
l’OHADA, c’est l’orientation à la croissance<br />
de l’économie de l’Afrique qui<br />
plaide en faveur d’une sécurisation juridique<br />
et judiciaire de l’environnement<br />
des affaires sur le continent.<br />
La Guinée équatoriale a réalisé, en 2007,<br />
un taux de croissance époustouflant de<br />
son PIB de 21,5%. Du coup, le FMI<br />
constate : « L’Afrique subsaharienne attire<br />
les investissements ». Le FMI cite, à l’appui<br />
d’une telle affirmation, l’exemple de<br />
deux pays, le Ghana et le Gabon qui, en<br />
septembre et décembre de l’année dernière<br />
ont, avec succès, fait appel aux<br />
marchés internationaux des capitaux<br />
pour lever des fonds d’un montant respectivement<br />
de 750 millions et un milliard<br />
de dollars EU.<br />
Le Burkina-Faso et le Cameroun ont suspendu certains tarifs de douane pour contrer la hausse des denrées<br />
de première nécessité, mais leur marge de manœuvre est limitée par les engagements envers le FMI.<br />
Par Hance Guèye et Hamza Touré,<br />
Dakar et Ouagadougou<br />
Le Burkina-Faso et le Cameroun, les deux<br />
pays où des violences en fin février s’étaient<br />
traduites par des pertes de vies humaines,<br />
ont réagi de manière similaire pour éteindre<br />
le feu.<br />
La réponse a d’abord été fiscale. <strong>Les</strong> deux<br />
pays ont renoncé aux droits de douane sur<br />
les produits de grande consommation<br />
importés. Le riz, le poisson, le blé, la farine,<br />
l’huile de table pour le Cameroun. Le lait<br />
concentré ou en poudre, le riz (à l’exclusion<br />
du riz parfumé), le sel et les préparations<br />
pour alimentation des enfants, les pâtes alimentaires<br />
pour le Burkina-Faso qui y<br />
ajoute le renoncement à la TVA sur les produits<br />
fabriqués dans le pays doublé de<br />
concertations avec les fabricants locaux des<br />
produits de première nécessité, comme le<br />
sucre, les huiles alimentaires et le savon,<br />
pour une baisse de leurs prix.<br />
La suspension des droits de douane est<br />
prévue pour trois mois et devrait coûter<br />
au Trésor public 6 milliards de FCFA, 9,2<br />
millions d’euros, de pertes de recettes.<br />
L’arrêté signé le 3 mars est entré en<br />
vigueur le 10 mars dernier.<br />
Cacophonie<br />
<strong>Les</strong> mesures du gouvernement ont été<br />
annoncées dans une certaine cacophonie.<br />
Le ministre de la Communication,<br />
porte-parole du gouvernement, Philippe<br />
Sawadogo, déclarait « une baisse des<br />
prix de 5 à 15% des produits de première<br />
nécessité » à compter du 10 mars, pendant<br />
que son collègue de l’Economie et des<br />
Finances, Jean-Baptiste Compaoré, précisait<br />
qu’« il y aura un temps de battement<br />
pour la simple raison que les anciens stocks<br />
que certains commerçants ont déjà sur place<br />
ne sauraient être concernés par ces mesures,<br />
car déjà dédouanés ».<br />
La coalition contre la vie chère formée le 12<br />
mars, deux jours après l’entrée en vigueur<br />
des mesures gouvernementales, par six centrales<br />
syndicales, une quinzaine de syndicats<br />
autonomes et des associations et mouvements<br />
de la société civile, juge ces mesures<br />
insuffisantes. Elle exige une baisse<br />
« effective et significative ». Parallèlement,<br />
elle plaide pour le relèvement de 25% des<br />
salaires et des pensions des travailleurs du<br />
secteur public et du privé, le relèvement des<br />
bourses des étudiants, la hausse du prix<br />
d'achat du coton, la baisse des prix des<br />
intrants agricoles et la construction d'infrastructures<br />
scolaires et universitaires « suffisantes<br />
». La coalition réclame aussi l'arrêt<br />
des privatisations des sociétés « à caractère<br />
stratégique », notamment les hydrocarbures,<br />
l'eau, l'électricité, les mines et la géologie.<br />
Ses revendications débordent du<br />
cadre social pour toucher au politique<br />
puisqu’elle réclame aussi la réouverture<br />
du dossier Norbert Zongo, le journaliste<br />
assassiné en 1998, et le respect de la liberté<br />
de presse et d'expression.<br />
Marge réduite<br />
La marge de manœuvre du gouvernement<br />
n’est pas très grande. L’économie est déjà<br />
mise à mal par la chute des cours du coton<br />
et la flambée des cours du pétrole. Le déficit<br />
budgétaire toléré suivant les critères de<br />
convergence économique de l’UEMOA<br />
limite les libéralités que le pays des hommes<br />
intègres peut consentir pour contenir le<br />
réchauffement sociopolitique.<br />
Le 9 janvier dernier, tout en approuvant un<br />
décaissement de 5,5 millions de dollars, à<br />
l’issue de la première revue des résultats<br />
La suspension des droits de<br />
douane est prévue pour trois<br />
mois et devrait coûter<br />
9,2 millions d’euros.<br />
économiques du pays, le FMI invitait les<br />
pouvoirs publics à réduire le déficit budgétaire.<br />
Le gouvernement s’était engagé à<br />
prendre les mesures d'ajustement appropriées,<br />
notamment par la répercussion<br />
des variations des cours mondiaux et<br />
l'adoption d'un nouveau mécanisme<br />
d'établissement des prix à la production<br />
du coton. Des engagements contraires<br />
aux mesures réclamées par la coalition<br />
contre la vie chère.<br />
<strong>Les</strong> parlementaires togolais<br />
se penchent sur les APE<br />
Quatre commissions permanentes de l'Assemblée nationale togolaise<br />
ont entamé mercredi un atelier de deux jours sur les enjeux et<br />
les impacts des Accords de partenariat économique (APE), a-t-on<br />
appris de source officielle. Il s'agit de la Commission des finances et<br />
des échanges, de la Commission du développement économique et<br />
de l'aménagement du territoire, de la Commission du développement<br />
socio-culturel, et de la Commission des relations extérieures<br />
et de la coopération. La rencontre se penchera sur les enjeux et les<br />
impacts des négociations des APE pour l'Afrique de l'Ouest et pour<br />
le Togo, sur les mesures d'accompagnement des APE et sur l'accès<br />
aux marchés, ainsi que sur le rôle de l'Assemblée nationale dans le<br />
processus des APE aux niveaux national et régional.<br />
CEDEAO : atelier contre<br />
le blanchiment d’argent<br />
et le terrorisme<br />
Des experts en matière financière et juridique des pays membres de<br />
la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) se<br />
sont réunis lundi à Lomé pour doter ces pays d'un dispositif commun<br />
de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement<br />
du terrorisme. Ils sont chargés d'examiner et d'adopter un avantprojet<br />
de loi à cet effet pour les huit pays de l'Union économique et<br />
monétaire ouest-africaine (UEMOA) ayant en commun le franc<br />
CFA émis par la BCEAO.<br />
L’aspect conceptuel et<br />
pratique de la dette<br />
publique examiné au Niger<br />
Un atelier sur les cadres d'analyse de la viabilité de la dette publique<br />
avec l'aspect conceptuel et l’application pratique pour le Niger s'est<br />
ouvert lundi à Niamey, sous la présidence du secrétaire général du<br />
Ministère nigérien de l'économie et des finances, Abdou Soumana.<br />
Organisé par le centre régional d'assistance technique du FMI pour<br />
l'Afrique de l'Ouest, cet atelier a pour objectif principal de permettre<br />
aux pays à faibles revenus de s'approprier le nouveau cadre de<br />
viabilité de la dette mis en place par le FMI et la Banque mondiale,<br />
de manière à pouvoir réaliser par eux-mêmes l'analyse de soutenabilité<br />
de leur dette et définir leur propre indicateur.<br />
Le Maroc accorde la détaxe<br />
aux touristes<br />
Le Maroc vient de se doter d'un service Tax free shopping, une<br />
mesure fiscale permettant aux touristes, ainsi qu'aux Marocains<br />
résidant à l'étranger, de récupérer la TVA sur les achats effectués<br />
dans les commerces aux aéroports et ports ou dans les centres commerciaux<br />
du pays. Le lancement de ce service par le groupe international<br />
Premier tax free, en partenariat avec les principaux acteurs<br />
locaux concernés, s'inscrit dans le cadre « des efforts du Maroc pour<br />
la promotion du tourisme et la modernisation du commerce ».<br />
La SADC et le Comesa<br />
appelés à renforcer leurs ALE<br />
La Communauté pour le développement de l'Afrique australe<br />
(SADC) et le Marché commun d'Afrique orientale et australe<br />
(COMESA) ont été invités à abandonner leurs plans d'unions<br />
douanières respectives et à se concentrer plutôt sur le renforcement<br />
de zones de libre-échange (ALE), a rapporté jeudi le Times of<br />
Zambia. Selon une étude du Forum de commerce de Zambie<br />
(FCZ), les deux organisations doivent être renforcées en harmonisant<br />
leurs zones de libre-échange, un geste qui pourrait mener à<br />
une fusion de deux blocs régionaux. L'étude menée par le consultant<br />
économique et expert Bwalya Ng'andu conclut que le choix<br />
pour la Zambie, membre de la fois à la SADC et du COMESA,<br />
n'était pas clair car ce pays s'attend à bénéficier des deux unions<br />
douanières dès leurs établissements.<br />
<strong>Les</strong> bailleurs de fonds<br />
renouent avec le Togo<br />
<strong>Les</strong> principaux bailleurs de fonds s'engagent dans l'allègement de la<br />
lourde dette togolaise, « après des législatives libres et transparentes »<br />
qui ont remis ce pays sur la scène internationale, ont noté des<br />
observateurs locaux. Alors que les dettes du Togo, confronté à un<br />
sérieux problème de redressement, étaient estimées en mars 2004 à<br />
1 109,4 milliards de francs CFA, avec une dette intérieure située à<br />
311 milliards de francs CFA en 2006, le pays devait à la seule<br />
Banque mondiale (BM) quelque 700 millions de dollars.
18<br />
Le cas d’un journaliste<br />
disparu oppose la Gambie<br />
à la Cour de justice<br />
de la CEDEAO<br />
La Cour de justice de la Communauté économique des<br />
Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aurait réitéré à la<br />
Gambie sa demande de présentation des cinq membres des<br />
services de sécurité gambiens impliqués dans l’affaire du<br />
journaliste disparu, Ebrima Manneh. Devant le mutisme<br />
de Banjul, la Cour, qui siège à Abuja, a été obligée de<br />
reporter au 5 juin 2008 la date prévue pour rendre son<br />
jugement.<br />
La troisième édition<br />
du forum international<br />
des médias africains<br />
se tiendra à Tunis<br />
La troisième édition du Forum international des médias<br />
africains (AMIS) va se tenir à Tunis, en Tunisie, du 27 au<br />
30 mars, ont annoncé les organisateurs de l'évènement<br />
dans un communiqué transmis mardi à la PANA à Lagos.<br />
Dans le communiqué, l'Agence africaine pour les communications<br />
(ACA) indique que ce forum va regrouper des<br />
ministres de l'Information et de la Jeunesse, des magnats<br />
et des patrons de presse, avec des professionnels du journalisme,<br />
de la radio télévision, de la presse électronique,<br />
ainsi que des spécialistes de la gestion et du marketing de<br />
toute l'Afrique et de la diaspora.<br />
Nigeria : la radiodiffusion<br />
numérique en 2012<br />
La Commission nationale de la radiodiffusion du Nigeria<br />
a déclaré mercredi que les stations de radio du pays pourront<br />
réaliser la transmission numérique d'ici 2012. Yomi<br />
Bolarinwa, directeur général de la commission, a tenu ces<br />
propos lors du festival de cinéma en cours. Le Nigeria ne<br />
peut pas se permettre d'être en retard dans les transformations<br />
du secteur de radiodiffusion, a-t-il fait savoir. « Le<br />
Nigeria commencera bientôt à développer la transmission<br />
numérique car la commission susmentionnée se prépare<br />
aux processus numérique », a-t-il dit, ajoutant que la commission<br />
était déterminée à fournir un environnement susceptible<br />
de permettre aux stations de radio du pays de<br />
satisfaire aux normes internationales.<br />
Des journalistes<br />
africains primés<br />
Trois journalistes du Burkina-Faso et du Maroc ont été<br />
récompensés par le prix francophone de la liberté de la<br />
presse, décerné par la radio RFI, Reporters sans Frontières<br />
et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).<br />
Le journaliste burkinabé Simon Gongo a été récompensé<br />
dans la catégorie radio, et ses confrères marocains Youssef<br />
Ziraoui et Mehdi Sekkouri Alaoui sont lauréats dans la<br />
catégorie presse écrite. Le prix francophone de la liberté<br />
de la presse, qui récompense le meilleur reportage d'actualité<br />
sur les droits de l'homme, a pour but de découvrir et<br />
d'encourager des talents journalistiques dans les pays de<br />
l'OIF et de les promouvoir sur le plan international. Le<br />
prix a été créé en 2001, l'OIF s'y associant pour la première<br />
fois cette année.<br />
<strong>Les</strong> émissions de RFI<br />
suspendues au Niger<br />
Le Niger a ordonné mercredi la suspension des émissions<br />
en modulation de fréquence (FM) de Radio France internationale<br />
(RFI), accusée de « discréditer les institutions<br />
nigériennes » lors d'émissions de soutien à son correspondant<br />
emprisonné depuis près de six mois. « Toutes les<br />
autorisations de diffusion en FM de RFI sont suspendues<br />
pour trois mois », indique une décision du Conseil supérieur<br />
de la communication (CSC) transmise à la presse.<br />
Lundi, RFI a consacré une journée spéciale à son correspondant<br />
au Niger, Moussa Kaka, inculpé et incarcéré le 26<br />
septembre à Niamey pour « complicité d'atteinte contre<br />
l'autorité de l'Etat » en raison de ses liens présumés avec<br />
les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la<br />
justice (MNJ).<br />
MEDIAS - REFLEXION<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Relations publiques : les<br />
lobbyistes débarquent au Maghreb<br />
Hill and Knowlton arrive à Alger au moment précis où, de Tunis, se lance un premier réseau de relations<br />
publiques au Maghreb. <strong>Les</strong> lobbyistes démarrent fort une activité au grand jour, peu connue en<br />
Afrique du Nord.<br />
Par Ali Bey, Alger<br />
« La communication auprès des responsables<br />
politiques et administratifs est devenue<br />
un enjeu majeur pour toutes les entreprises<br />
et groupes d'intérêts qui ont la<br />
volonté de mieux anticiper les contraintes<br />
et les opportunités liées à leur activité ».<br />
D’emblée, PR Media Hill and Knowlton<br />
Associate, bureau d’Alger, annonce la<br />
couleur.<br />
Le lobbying à visage découvert jette<br />
l’ancre à Alger via Hill and Knowlton,<br />
fondé en 1927 aux Etats-Unis et,<br />
aujourd’hui, membre du réseau de rela-<br />
A l’occasion d’un forum<br />
organisé dernièrement à<br />
Tunis, l’agence conseil PR<br />
Factory, du dynamique<br />
Tunisien Taoufik Habaïeb,<br />
a lancé ce que l’on pourrait<br />
appeler la maghrébine<br />
des relations publiques.<br />
tions publiques du groupe WPP. Sa<br />
directrice à Alger, Saïda Otmane Tolba,<br />
veut en faire « une vraie référence en<br />
Algérie, en offrant une prestation, un<br />
suivi et un contrôle continu ».<br />
Il faut dire qu’elle hérite de marques présentes<br />
dans le pays, telles que Nokia ou<br />
Oracle, et que Hill and Knowlton gérait<br />
jusque-là à distance. L’objectif pour PR<br />
Media Hill and Knowlton Associate est<br />
d’élargir le portefeuille existant. A cet<br />
égard, il rappelle que « le lobbying participe<br />
à l'établissement et à l'entretien de<br />
l'image de l'entreprise auprès de cibles prédéfinies,<br />
afin d'influencer leur opinion en<br />
amont de décisions importantes pour le<br />
développement de l'entreprise cliente ».<br />
Sans préjuger de l’avenir, il reste à<br />
savoir quelle sera la marge de manœuvre<br />
d’une telle activité au Maghreb. Le<br />
lobbying y demeure, en effet, frappé<br />
d’une certaine suspicion, dans la<br />
mesure où il est plutôt perçu sous son<br />
aspect occulte. Hormis les multinationales,<br />
de plus en plus présentes dans la<br />
région, les entreprises locales, grandes<br />
et petites, demeurent encore très frileuses<br />
vis-à-vis des services des sociétés<br />
de conseil en relations publiques.<br />
Coïncidence avec une initiative maghrébine<br />
L’arrivée de Hill and Knowlton au<br />
Maghreb coïncide pratiquement avec<br />
une initiative purement locale menée à<br />
partir de Tunis, sur la même aire géographique.<br />
Ainsi, à l’occasion d’un forum<br />
organisé dernièrement à Tunis, l’agence<br />
conseil PR Factory, du dynamique<br />
Tunisien Taoufik Habaïeb, a lancé ce que<br />
l’on pourrait appeler la maghrébine des<br />
relations publiques. Il a engagé cette initiative<br />
avec le concours du Fonds d’accès<br />
aux marchés d’exportation (FAMEX).<br />
Avec des partenaires de quatre pays<br />
qu’unissent la géographie, l’histoire et<br />
la culture, PR Factory sera désormais<br />
présente au Maghreb. Pour l’Algérie,<br />
l’agence Intégral Conseil s’est impliquée<br />
dans ce projet avec conviction à travers<br />
PR Factory International. Son président,<br />
Mohieddine Djabri, entend impulser une<br />
dynamique forte à ce segment fondamental<br />
de la communication et contribuer<br />
activement à toute synergie maghrébine.<br />
Diplômé de Dauphine, entrepreneur<br />
de la nouvelle génération, il a été<br />
co-fondateur de l’Association des chefs<br />
d’entreprise (ACE) tout en animant,<br />
en 1989, son agence conseil Visiograph,<br />
jusqu’à ce que les évènements tragiques<br />
qui secouent le pays l’obligent à cesser<br />
cette activité. En 2003, c’est pour lui la<br />
reprise avec la création de l’agence<br />
Intégral Conseil. Mohieddine Djabri<br />
partage, avec ses partenaires maghrébins,<br />
la ferme volonté de travailler à<br />
promouvoir les initiatives de nature à<br />
susciter des synergies, dans la confiance,<br />
la crédibilité et la durée.<br />
Le Maroc en cours d’arrimage…<br />
La branche mauritanienne de cette toile<br />
maghrébine des relations publiques en<br />
construction, PR Factory Mauritanie,<br />
sera managée par Isselmou Ould<br />
Sidoumou, dont le pays s’est engagé<br />
dans un processus démocratique remarquable,<br />
doublé d’une ouverture économique.<br />
Patron de Publicim depuis une<br />
vingtaine d’années, il est porteur d’un<br />
capital expérience et connaissance<br />
considérable. Plus à l’est, PR Factory<br />
Libye est présente à travers le groupe<br />
Majid Al Futtaim. Avec le retour spectaculaire<br />
de la Libye sur la scène internationale,<br />
qui a suscité un rush d’investisseurs<br />
étrangers, de riches perspectives<br />
s’ouvrent pour les agences de relations<br />
publiques. Il reste le maillon Maroc. Il<br />
est en cours d’arrimage à PR Factory. Le<br />
Public Relations (PR) représente déjà<br />
dans les pays du Golfe un chiffre d’affaires<br />
de 100 millions de dollars, en croissance<br />
annuelle de plus de 25%. A elle<br />
seule, Dubaï concentre les plus grands<br />
réseaux internationaux et s’impose en<br />
tête de pont régionale. C’est dire que le<br />
Maghreb - à travers le réseau PR Factory<br />
- reste à conquérir à un moment de<br />
grands bouleversements des médias et<br />
de remise en cause des vieilles techniques<br />
de communication.<br />
Télévision : la révolution du<br />
satellite encore timide en Afrique<br />
Le continent africain est encore peu concerné par la révolution du satellite. <strong>Les</strong> low cost y ouvrent toutefois<br />
de nouvelles perspectives.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
La télévision numérique payante est<br />
aujourd’hui en pleine croissance. Une<br />
croissance due au satellite. Selon la nouvelle<br />
édition d’une étude publiée par<br />
La forte baisse des coûts<br />
d’équipement et de contenu<br />
a permis le développement<br />
des bouquets low cost.<br />
Toutefois, ces bouquets<br />
génèrent des revenus par<br />
abonné cinq à dix fois<br />
inférieurs à ceux des<br />
bouquets historiques.<br />
Euroconsult Satellite TV Platforms,<br />
World Survey & Prospects to 2017, le<br />
monde assiste à une véritable révolution<br />
de la télévision par satellite, qui devient<br />
aujourd’hui l’un des moteurs principaux<br />
de la croissance de la télévision numérique<br />
payante. Le marché de la télévision<br />
payante par satellite est en plein essor<br />
dans le monde. Fort de 92 bouquets en<br />
service à travers la planète, il a généré 59<br />
milliards de dollars américains de revenus<br />
en 2007.<br />
Bouquets low cost<br />
L’Afrique est faiblement présente sur ce<br />
marché lucratif. Sur les 92 bouquets en<br />
service dans le monde, six seulement<br />
sont destinés au continent africain. Ils<br />
sont portés par deux satellites, NSS 7<br />
qu’utilise le bouquet Canal Satellite<br />
Horizons, et Eutelsat Sesat & W4, qui<br />
héberge les bouquets de DStv, Premium<br />
(English, Français et Indian) et ceux de<br />
Multichoice Africa (en portugais et en<br />
espagnol).<br />
La tendance la plus récente dans le marché<br />
de la TV payante par satellite est le<br />
lancement d’un nombre croissant de<br />
bouquets dit low cost. La forte baisse des<br />
coûts d’équipement et de contenu a permis<br />
le développement des bouquets lowcost.<br />
Toutefois, ces bouquets génèrent des<br />
revenus par abonné cinq à dix fois inférieurs<br />
à ceux des bouquets historiques, il<br />
leur faut donc atteindre très rapidement<br />
un nombre élevé d’abonnés pour amortir<br />
les coûts fixes opérationnels et d’investissement.<br />
C’est surtout dans les marchés numériques<br />
les plus avancés que les low cost se<br />
sont développés. Le nombre de bouquets<br />
pour ces marchés a atteint 63 en<br />
2007 contre 30 en 2000, avec le lancement<br />
de nouveaux bouquets en<br />
Colombie, au Brésil, en Serbie, en<br />
Croatie, en Russie, en Roumanie, en<br />
Afrique subsaharienne et Inde. Le nombre<br />
d’abonnés à la TV par satellite dans<br />
ces marchés est passé de 6 millions en<br />
2000 à près de 28 millions à fin 2007.<br />
On évalue à 180 millions le nombre<br />
d’abonnés à l’horizon de 2017.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 TECHNOLOGIES<br />
HPS vise le leadership africain<br />
dans le paiement électronique<br />
multicanal<br />
Directeur commercial et marketing de HPS, Samir Lamrissi est convaincu que le potentiel du développement<br />
de la monétique dans la zone CFA est énorme, grâce notamment à l’usage d’une monnaie<br />
unique convertible. Entretien.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Quel est le champ d’intervention<br />
de HPS ?<br />
Samir Lamrissi : HPS est un éditeur de<br />
logiciels, spécialisé dans le paiement<br />
électronique multicanal. La société a été<br />
créée en 1995 par un groupe de 4 consultants.<br />
L’objectif était de développer une<br />
solution monétique ouverte et paramé-<br />
<strong>Les</strong> choses peuvent encore<br />
aller plus vite en Afrique<br />
et particulièrement dans<br />
l’espace UEMOA, ou celui<br />
de la CEMAC, favorisés<br />
par l’usage d’une monnaie<br />
unique convertible.<br />
trable, un logiciel qui puisse répondre<br />
à la problématique du paiement quelque<br />
soit sa cible. Aujourd’hui, HPS<br />
compte 150 collaborateurs, des ingénieurs<br />
consultants pour la plupart. <strong>Les</strong><br />
références du groupe sont de 90 sites de<br />
production, qui font le traitement de<br />
plus de 200 institutions (banques, institutions<br />
financières, opérateurs télécoms,<br />
organismes postaux, pétroliers, projets<br />
e-gov) dans une cinquantaine de pays.<br />
En plus de notre quartier général, à<br />
Casablanca, nous avons un bureau régional<br />
à Dubaï. En 2008, nous comptons<br />
ouvrir des bureaux à Dakar et à Paris<br />
pour les besoins d’une meilleure relation<br />
de proximité avec nos clients.<br />
LA : Quelles sont vos références en<br />
Afrique ?<br />
SL : En dehors du Maroc, nous sommes<br />
présents en Tunisie, en Libye, au Sénégal,<br />
au Gabon, au Mali, en Côte d’Ivoire, au<br />
Cameroun, au Togo, au Benin, au<br />
Burkina-Faso, en Guinée-Bissau, à<br />
Piratages<br />
L’Afrique, encore timide, devrait toutefois<br />
profiter de la forte baisse du<br />
prix des équipements de réception<br />
qui permet à des bouquets de se développer<br />
en proposant des offres de<br />
base à des prix attractifs. Le low cost<br />
s’avère très adapté à des consommateurs<br />
très téléphiles, mais aux ressources<br />
financières limitées. Il s’est<br />
ainsi développé, en Afrique, un système<br />
plus ou moins clandestin de<br />
piratage qui donne lieu, parfois, à des<br />
poursuites judiciaires.<br />
Samir Lamrissi.<br />
Madagascar et à l’Ile Maurice…<br />
LA : Quels sont les produits et les services<br />
que vous proposez aux entreprises ?<br />
SL : Notre produit s’appelle PowerCARD. Il<br />
est destiné à l’ensemble des secteurs d’activité<br />
nécessitant une solution de paiement<br />
électronique certifiée par les principaux<br />
organismes internationaux de<br />
paiement comme Visa, Mastercard ou<br />
American Express. PowerCARD est en<br />
outre certifiée ISO 9001 version 2000.<br />
C’est une solution complète de paiement<br />
multicanal applicable dans les GAB, les<br />
TPE, les portails Internet et les terminaux<br />
GSM. Autour de ces services, il y a<br />
des adaptations spécifiques pour répondre<br />
aux besoins des clients et notamment<br />
l’intégration de PowerCARD dans leurs<br />
systèmes d’information, la maintenance,<br />
la formation et le consulting autour du<br />
système de paiement.<br />
LA : A quand le déclic des systèmes de<br />
paiement via des solutions monétiques<br />
en Afrique ?<br />
SL : Ces différents systèmes connaissent<br />
différents degrés de développement dans<br />
le Maghreb. Le paiement par carte existe<br />
au Maroc depuis 1975, et le développement<br />
de ce mode de paiement est de plus<br />
en plus important grâce à une bancarisation<br />
plus élevée de la population. Au<br />
Maroc, nous comptons aujourd’hui près<br />
de 4,5 millions de porteurs de cartes,<br />
avec un parc GAB de prés de 3500 automates<br />
et 16 000 TPE. <strong>Les</strong> produits que<br />
nous offrons n’ont rien à envier à ceux<br />
des pays les plus avancés en matière de<br />
monétique. <strong>Les</strong> produits conformes aux<br />
standard EMV (Europay, MasteCard,<br />
Visa) sont déjà opérationnels au Maroc,<br />
en Tunisie et en Afrique, dans la zone<br />
UEMOA. Nous proposons également<br />
une offre spécifique de produits islamiques<br />
« shariah compliant ».<br />
Le paiement via Internet avec des cartes<br />
Concurrence des télécoms<br />
Le développement de la télévision, en<br />
Afrique comme dans le reste du monde,<br />
fait face à une menace sérieuse. <strong>Les</strong> professionnels<br />
de contenus sont de plus en<br />
plus évincés au profit des opérateurs. Un<br />
sentiment de menace imminente est<br />
causé par la convergence entre les secteurs<br />
des télécoms et des médias. Cette<br />
convergence, qui correspond au marché<br />
émergent de la télévision mobile, a provoqué,<br />
de la part de nombreux bouquets<br />
de télévision par satellite, l’adoption de<br />
stratégies de partenariat avec des opéra-<br />
émises par les banques marocaines sur<br />
des sites marchands marocains est disponible<br />
au Maroc depuis la fin 2007. <strong>Les</strong><br />
paiements via GSM commencent à se<br />
mettre en place.<br />
Mais les choses peuvent encore aller plus<br />
vite en Afrique et particulièrement dans<br />
l’espace UEMOA, ou celui de la CEMAC,<br />
favorisés par l’usage d’une monnaie unique<br />
convertible.<br />
D’ailleurs, HPS a été retenu, courant<br />
2006, au terme d’un appel d’offres de la<br />
BCEAO (Banque centrale des Etats<br />
d’Afrique de l’Ouest) pour mettre en<br />
place la plateforme (PowerCARD) régionale<br />
GIM–UEMOA. Il s’agit de l’organe<br />
règlementaire de cette infrastructure.<br />
Une centaine de banques en sont membres<br />
actionnaires. A son tour, le GIM-<br />
UEMOA a créé le CTMI (Centre de traitement<br />
monétique interbancaire), qui va<br />
gérer la monétique de la zone UEMOA.<br />
Grâce à ce réseau communautaire, toute<br />
carte bancaire sera utilisée sur n’importe<br />
quel TPE ou GAB de la zone UEMOA.<br />
Parallèlement, je vous informe que HPS<br />
a été retenu par la BEAC (Banque des<br />
Etats de l’Afrique centrale), au terme<br />
d’un appel d’offres lancé par la Banque<br />
mondiale, pour la mise en place de la<br />
Nous sommes dans de<br />
grands marchés, réputés<br />
difficiles d’accès, comme les<br />
USA, le Canada et le Japon.<br />
plateforme SMAC (Société monétique<br />
d’Afrique centrale). Le projet est en train<br />
d’être réceptionné. Je pense que, dans un<br />
deuxième temps, il y a un potentiel d’intégration<br />
réel entre la monétique des<br />
deux zones, UEMOA et CEMAC.<br />
LA : A part l’Afrique, êtes-vous engagés<br />
sur de gros marchés ?<br />
SL : En effet, nous sommes dans de<br />
grands marchés, réputés difficiles d’accès,ß<br />
comme les USA, le Canada et le<br />
Japon. Dans ce dernier pays, nous avons<br />
décroché en 2007 un marché avec Acom,<br />
la deuxième société de crédit du Japon.<br />
Le contrat porte sur la fourniture de la<br />
solution PowerCARD et la gestion des<br />
paiements. Nous avons également<br />
consolidé notre présence en Asie avec la<br />
signature d’un important groupe financier<br />
basé à Singapour.<br />
Propos recueillis<br />
par Adama Wade<br />
teurs de téléphonie mobile, dans le souci<br />
d’anticiper le développement de cette<br />
nouvelle chaîne de valeur. Ce nouveau<br />
marché devrait représenter un relais de<br />
croissance limité pour le secteur des diffuseurs<br />
par satellite à court terme. Au<br />
cours des trois dernières années, 19 des<br />
35 nouveaux bouquets de télévision<br />
payante par satellite ont été financés par<br />
des opérateurs de télécommunications<br />
ou de réseaux câblés. Neuf ont été lancés<br />
par des opérateurs télécoms et plusieurs<br />
autres sont en cours de développement.<br />
19<br />
Internet : le Togo connecté<br />
via le Benin<br />
Le principal fournisseur d'accès à l'internet du Togo, Togo<br />
Télécom, pourra, à partir d'avril, se connecter aux câbles sousmarins<br />
par le Bénin voisin, a appris mardi l'Agence Xinhua de<br />
sources officielles. Jusqu'ici, le Togo, qui a une ouverture d'environ<br />
50 km sur la mer, est cependant branché aux cables sousmarins,<br />
à près de 800 km, par l'intermédiaire du Burkina-Faso.<br />
Le Burkina, un pays enclavé limitrophe au nord, a accès aux<br />
cables par la Côte d'Ivoire à près de 1000 km. Selon le directeur<br />
général de Togo Télécom, Sam Bikassam, le Togo signera le 14<br />
mars le protocole d'accès à la mer et devra entreprendre un<br />
partenariat serré avec le Bénin.<br />
ITU Telecom 2008 du 12 au<br />
15 mai 2008 au Caire<br />
ITU Telecom Africa 2008 s'apprête à accueillir du 12 au 15 mai<br />
2008 au Caire (Egypte) de hautes personnalités du secteur des<br />
TIC, a annoncé lundi l'Union internationale des télécommunications<br />
(UIT). Organisée par l'UIT, la manifestation Africa<br />
2008 est une vitrine, régionale et internationale, du secteur des<br />
TIC. L'UIT y attend entre 5 000 et 6 000 visiteurs, qui s'intéresseront<br />
au marché des télécommunications / TIC dans la région.<br />
Selon l'UIT, cet événement rassemblera des représentants des<br />
secteurs public et privé, ainsi que des organismes de réglementation,<br />
de même que d'éminents analystes, qui mèneront des<br />
négociations et débattront des technologies de pointe et des<br />
grands enjeux du secteur.<br />
Le chiffre d’affaires de M2M<br />
augmente de 29% en 2007<br />
En 2007, M2M group a réalisé une forte croissance organique<br />
avec une augmentation de 29% du chiffre d’affaires et<br />
de 25% des produits d’exploitation. L’année 2007 a été marquée<br />
par des réalisations opérationnelles et stratégiques<br />
majeures. Ainsi, 15 nouveaux projets pour un chiffre d’affaires<br />
de 51 millions de dirhams ont été réalisés, dont la<br />
Régionale d’épargne et de crédit (Cameroun), Afriland<br />
FirstBank (Guinée équatoriale), Banque nationale de<br />
Mauritanie et MAATCARD (Luxembourg, Cameroun,<br />
Sénégal, Côte d’Ivoire et Mali).<br />
T-Systems remporte<br />
un contrat avec Old<br />
Mutual Group<br />
T-Systems vient de remporter un important contrat avec<br />
un grand prestataire de services financiers en Afrique du<br />
Sud, le Old Mutual Group (OMG). La division Entreprises<br />
du groupe Deutsche Telekom va mettre en place et gérer<br />
toutes les infrastructures informatiques et télécoms (ICT)<br />
pour les deux entreprises du groupe financier. Le contrat,<br />
d’une valeur de plus de 150 millions d’euros, avec une<br />
durée de cinq ans, prévoit aussi que T-Systems identifie et<br />
mette en œuvre des synergies pour les services et infrastructures<br />
informatiques et télécoms de l’ensemble du<br />
groupe OMG.<br />
Vers le ralentissement des<br />
dépenses informatiques<br />
La croissance des dépenses informatiques des entreprises<br />
dans le monde cette année va ralentir globalement en comparaison<br />
de 2007, selon le cabinet Forrester Research. Ces<br />
dépenses n'augmenteront que de 2,8% et non pas de 4,6%<br />
comme prévu. Le matériel est plus touché que le logiciel.<br />
Ainsi, les achats des entreprises, en biens et services informatiques,<br />
n'augmenteront que de 2,8% en 2008, au lieu des<br />
4,6% prévus. Mené dans 15 pays, le rapport de Forrester<br />
Research est basé sur les chiffres de croissance de l'OCDE et<br />
sur l'analyse des comptes de 46 entreprises représentatives<br />
du monde de la distribution IT.<br />
La RAM acquiert un<br />
nouveau Boeing 737-800<br />
La Royal Air Maroc a renforcé sa flotte en recevant un<br />
Boeing 737-800 de la nouvelle génération. C'est le 2e avion<br />
de ce type que la compagnie reçoit depuis le début de cette<br />
année, un 3e étant programmé pour octobre prochain. En<br />
2007, la compagnie avait reçu deux B737 nouvelle génération,<br />
livrés respectivement en février et en mars 2007.
20<br />
Vers un sommet Inde-<br />
Afrique en avril prochain<br />
L'Inde, en pleine croissance et aux besoins énergétiques colossaux,<br />
espère conclure pour dix milliards de dollars de contrats<br />
avec des pays d'Afrique riches en matières premières, au cours<br />
d'un sommet la semaine prochaine à New Delhi, a annoncé<br />
jeudi le patronat indien. Cette rencontre internationale entre<br />
hommes d'affaires indiens et africains réunira, du 19 au 21<br />
mars, 525 délégués de 33 pays africains, a indiqué la<br />
Confédération de l'industrie indienne (CII). Il s'agit d'un colloque<br />
préparatoire à un sommet sans précédent Inde-Afrique<br />
qui se tiendra en avril dans la capitale indienne.<br />
Le gouvernement angolais<br />
prêt à aider le Tchad<br />
Le gouvernement angolais est prêt à aider le Tchad, où une tentative<br />
de coup d'Etat visant à renverser le président Idriss Deby a<br />
eu lieu le mois dernier, a rapporté mercredi l'agence de presse<br />
officielle angolaise ANGOP. Le Premier ministre angolais,<br />
Fernando da Piedade Dias dos Santos, cité par l'agence, a affirmé<br />
que son pays était prêt à apporter une aide, financière ou autre,<br />
au Tchad. Il a ajouté que l'Angola attendait que le secrétaire de la<br />
Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale<br />
(CEEAC) précise le type d'aide requise, assurant que l'Angola<br />
participera aux efforts de pacification de la région.<br />
Une délégation de la<br />
fondation Kadhafi reçue par<br />
le président du Niger<br />
Le président nigérien Mamadou Tandja a reçu, mardi 11 mars<br />
2008 au palais de la résidence, une délégation de la Fondation<br />
Khadafi pour le développement conduite par Mansour al<br />
Mahdi. Cette délégation a ramené les 25 otages libérés par le<br />
MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice), qui ont été<br />
accueillis, lundi, par le Premier ministre par intérim Albadé<br />
Abouba, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique et de la<br />
Décentralisation.<br />
Le chef de l’opposition<br />
zimbabwéenne s’engage<br />
sur le « dossier agraire »<br />
Le chef du Mouvement pour un changement démocratique<br />
(MDC), mouvement zimbabwéen d'opposition, Morgan<br />
Tsvangirai, s'est engagé, s'il est élu président, à ne pas revenir<br />
sur le programme de réforme agraire lancé par le gouvernement,<br />
il y a sept ans, a rapporté mardi le média local New<br />
Ziana. Devant ses partisans, M. Tsvangirai a admis que cette<br />
réforme était nécessaire et irréversible, ce qui constitue un<br />
changement radical de position du parti sur ce sujet. Cette<br />
annonce, soulignent les critiques, met fin aux espoirs des<br />
anciens fermiers blancs qui espéraient que le processus soit<br />
inversé en cas de victoire du MDC.<br />
L’Erythrée appelée à<br />
coopérer au retrait<br />
des troupes de l’ONU<br />
L'Erythrée doit coopérer pleinement au retrait temporaire de<br />
son territoire des personnels de la force de paix de l'ONU,<br />
retrait lié à une querelle sur la fourniture de carburant, ont<br />
affirmé jeudi les membres du Conseil de sécurité. <strong>Les</strong> Etats<br />
membres « insistent sur la nécessité d'une pleine coopération de<br />
l'Erythrée dans le contexte du redéploiement temporaire des personnels<br />
et de leur équipement », a déclaré à la presse l'ambassadeur<br />
de Russie à l'ONU, Vitaly Tchourkine, président du<br />
Conseil, en mars, à l'issue de consultations sur la situation de la<br />
Mission de l'ONU en Ethiopie et Erythrée (Minuee).<br />
Un investissement menacé<br />
en Zambie<br />
Un consortium d'investisseurs américains a menacé de retirer<br />
ses 400 millions de dollars prévus pour le financement<br />
d'un projet de chemin de fer dans la province zambienne du<br />
Nord-Ouest, a rapporté lundi la Zambia National<br />
Broadcasting Corporation (ZNBC). Cette menace est une<br />
réponse aux réticences des géants miniers Lumwana et<br />
Kansanshi de signer un accord sur l'utilisation de la voie ferrée<br />
qui doit être terminée en 2010.<br />
POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
La revue de presse africaine de Londres<br />
Par Charles Bambara<br />
L’actualité africaine dans la presse britannique<br />
de cette semaine a été dominée par la<br />
visite du président ougandais Yoweri<br />
Museveni en Grande-Bretagne. Président<br />
en exercice du Commonwealth, le chef de<br />
l’Etat ougandais est venu discuter des<br />
négociations en cours avec l’Armée de<br />
résistance du Seigneur de Joseph Kony,<br />
actuellement réfugié en République démocratique<br />
du Congo, mais aussi de ses projets<br />
prioritaires pour le développement.<br />
La visite de Museveni<br />
Le Guardian et The Economist analysent<br />
très bien les défis économiques et politiques<br />
de ce pays. Le Guardian précise<br />
qu’après une visite au 10 Downing Street,<br />
la primature britannique, le président<br />
Museveni a été reçu par le ministre du<br />
Développement international, Douglas<br />
Alexander, pour discuter des projets de<br />
reformes agraires, et voir comment ils<br />
pourraient contribuer à la lutte pour la<br />
réduction de la pauvreté. L’ambassadeur<br />
britannique en poste à Kampala aurait<br />
rejeté les assertions selon lesquelles les deux<br />
pays auraient mis en place un fond pour<br />
faciliter les opérations d’acquisition de parcelles.<br />
Mais les deux parties ont convenu de<br />
poursuivre les discussions sur le soutien à<br />
apporter à cette initiative.<br />
La vision de Zuma<br />
Le correspondant du Guardian a rencontré<br />
cette semaine Jacob Zuma, le président de<br />
l’ANC et potentiel futur président de la<br />
République sud-africaine. Dans son titre<br />
« Zuma se positionne comme le président des<br />
pauvres », le Guardian révèle que les ambitions<br />
présidentielles de M. Zuma ne font<br />
plus l’ombre d’un doute, malgré les procès<br />
passés et futurs. Et les problèmes économiques<br />
du pays l’aident à paraître comme une<br />
alternative crédible par rapport au gouvernement<br />
Mbeki qui n’a pas su prévenir la<br />
crise énergétique du pays. Le journal rappelle,<br />
à ce propos, la perte de 15% de la<br />
valeur de la monnaie nationale, le rand.<br />
Pour ce polygame, autodidacte, et qui a<br />
passé dix ans dans la prison de Robben<br />
Island, les priorités sont simples : lutter<br />
contre le crime, améliorer la santé et l’éducation<br />
de la population. Le Guardian précise<br />
que, selon l’Institut sud-africain des<br />
relations raciales, la pauvreté s’est accrue<br />
parmi les 48 millions d’habitants que<br />
compte le pays. Le nombre de Sud-<br />
Africains vivant avec moins d’un dollar par<br />
jour aurait augmenté. Ce que rejette le<br />
gouvernement qui affirme qu’en dix ans<br />
dix millions de maisons ont été construites<br />
pour faire face à la pénurie de logements.<br />
Le Financial Times met en relief le malaise<br />
que connaît l’économie sud-africaine à<br />
l’heure actuelle en parlant de l’échec d’une<br />
transaction financière qui aurait créé, dans<br />
le pays, le plus grand groupe financier sudafricain<br />
détenu par un noir. Le groupe sudafricain<br />
Mutual and Federal devait racheter<br />
les parts du groupe financier britannique<br />
Old Mutual au sein de la plus importante<br />
compagnie d’assurances du pays. Mais, à<br />
cause des incertitudes économiques au<br />
niveaux national et international, la transaction<br />
a échoué.<br />
L’ambition africaine de HSBC<br />
Le FT souligne, par ailleurs, que la plus<br />
grande banque britannique, HSBC, et sans<br />
doute la plus grande au monde à l’heure<br />
actuelle après le crash des subprimes aux<br />
Etats-Unis, a annoncé son désir d’expansion<br />
en Afrique subsaharienne. HSBC est<br />
déjà engagée en Afrique du Sud et à<br />
Maurice. Avec la présence de plus en plus<br />
importante de ses clients asiatiques en<br />
Afrique, il est évident qu’un renforcement<br />
africain de cette banque, se présentant<br />
comme un groupe spécialisé sur les marchés<br />
émergents, devient impératif. Le FT<br />
cite Sandy Flokhart, le directeur exécutif du<br />
groupe en Asie, qui affirme que de nombreuses<br />
représentations seront ouvertes<br />
dans les mois à venir sur le continent.<br />
L’année dernière, sur les marchés émergents,<br />
ce groupe bancaire a réalisé un profit<br />
de l’ordre de 24 milliards de dollars, dont la<br />
moitie pour la seule région Asie Pacifique.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
Nigeria et la crise énergétique<br />
C’est également le FT qui analyse cette<br />
semaine la crise énergétique au Nigeria, et<br />
les réponses préconisées par le gouvernement<br />
du président Yar’Adua. Abuja voudrait<br />
lever 20 milliards de dollars auprès<br />
des compagnies énergétiques pour investir<br />
dans le secteur du gaz afin de régler les problèmes<br />
énergétiques, chroniques dans le<br />
pays. Le Nigeria est, de plus en plus, un<br />
grand fournisseur de gaz naturel liquéfié<br />
pour les marchés américain, européen et<br />
asiatique. Le FT a eu accès à un document<br />
indiquant que la priorité allait être, à présent,<br />
donnée à l’approvisionnement en<br />
gaz au niveau national. En effet les coupures<br />
électriques seraient un frein au<br />
développement rapide du pays. Le gouvernement<br />
fédéral nigérian voudrait voir<br />
tous les producteurs énergétiques mettre<br />
de côté 25 à 30% de leur production de<br />
gaz pour la consommation interne. Une<br />
telle approche est d’ailleurs appliquée en<br />
Indonésie et en Russie.<br />
Kenya l’après crise. Et le Zimbabwe<br />
C’est le journal de la communauté caribéenne<br />
de Londres The Voice qui revient<br />
cette semaine sur le Kenya en annonçant<br />
que le gouvernement américain a promis<br />
12, 6 millions de dollars pour reconstruire<br />
le pays après les destructions occasionnées<br />
par les violences. Enfin, c’est le<br />
FT qui analyse les promesses électorales<br />
faites par le président Robert Mugabé, qui<br />
tente de gagner un sixième mandat présidentiel.<br />
A 84 ans, le président Mugabé est<br />
confronté à son ancien ministre des<br />
Finances Simba Mankoni et à son rival de<br />
toujours Morgan Tsvangirai, le chef du<br />
MDC, Mouvement pour le changement<br />
démocratique. Alors que l’inflation est a<br />
plus de 100 000% par an, le président<br />
Mugabé vient d’annoncer un accroissement<br />
des salaires des fonctionnaires, dans<br />
le but de s’assurer un nouveau mandat<br />
présidentiel. Mais des grèves sont annoncées<br />
dans les secteurs de l’éducation et de<br />
la santé.<br />
RD Congo : recettes pétrolières<br />
en hausse<br />
La RD Congo, connue pour ses autres ressources minières, entend tirer meilleur parti de ses ressources<br />
pétrolières. La nouvelle politique veut augmenter les recettes dès cette année.<br />
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
<strong>Les</strong> recettes pétrolières de la RDC vont<br />
s’accroître en 2008, comme c’était déjà le<br />
cas en 2007. Selon le ministre congolais<br />
des Hydrocarbures, Lambert Mende<br />
Omalanga, le pétrole devrait rapporter au<br />
Trésor public plus que les 311 millions de<br />
dollars engrangés en 2007. En 2006, ces<br />
recettes étaient de 250 millions seulement.<br />
Coopération transfrontalière<br />
L’augmentation des recettes s’explique<br />
selon le ministre par la nouvelle politique<br />
qu’il a mise en œuvre. L’envolée du prix du<br />
brut n’en est pas la seule cause. De nouveaux<br />
gisements vont entrer en production<br />
grâce à l’accord sur le tracé de certaines<br />
frontières qui va permettre l’exploitation<br />
commune de gisements avec des pays voisins.<br />
C’est le cas de l’Ouganda, avec qui va<br />
se gérer l’exploration et l’exploitation du<br />
gisement commun d’hydrocarbures du<br />
Graben Albertine, aux termes de l’accord<br />
de Ngurdoto, signé entre le président<br />
Joseph Kabila et son collègue Yoweri<br />
Museveni, le 8 décembre 2007. La répartition<br />
des parts se fera au prorata des parts<br />
de chaque pays dans le gisement de la<br />
région frontalière ougando-congolaise<br />
comprise entre le sud du Soudan et le<br />
nord du Rwanda. Un projet similaire se<br />
prépare avec l’Angola dans le cadre d’une<br />
zone d’intérêt commun.<br />
Un code des hydrocarbures est également<br />
en cours d’élaboration par un comité interministériel<br />
placé sous l’égide du Ministère<br />
des hydrocarbures. <strong>Les</strong> travaux seraient<br />
déjà achevés et le texte définitif devrait être<br />
présenté bientôt en Conseil des ministres<br />
avant d’être soumis au Parlement.<br />
Ressources humaines<br />
La RD Congo a également entrepris de<br />
coopérer avec le Brésil, pays producteur<br />
maîtrisant des technologies avancées en<br />
matière de géologie. Un accord a été signé<br />
le 29 janvier dernier avec la compagnie<br />
brésilienne HRT Pétroleum. La compagnie<br />
brésilienne est chargée de l’exploration<br />
et de la détection de toutes les réserves<br />
naturelles en gisements pétroliers et<br />
blocs sédimentaires de la RDC.<br />
Toujours dans le domaine de la coopération,<br />
la RD Congo a participé au forum de<br />
l’Association des pays producteurs de<br />
pétrole africain à Cotonou, au Bénin, et a<br />
De nouveaux gisements vont<br />
entrer en production grâce<br />
à l’accord sur le tracé de<br />
certaines frontières qui va<br />
permettre l’exploitation<br />
commune de gisements<br />
avec des pays voisins.<br />
obtenu d’accueillir la prochaine réunion à<br />
Kinshasa en 2010. Le pays espère ainsi recevoir<br />
tous les acteurs du secteur et mieux<br />
vendre son potentiel. La formation n’a<br />
pas été oubliée dans cette nouvelle politique.<br />
Le ministère a entamé une collaboration<br />
avec l’Institut du pétrole et du gaz,<br />
qui forme des ingénieurs techniciens en<br />
forage, raffinage et pétrochimie.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
21<br />
5e foire de la Cedeao : l’impératif<br />
de l’accroissement des échanges<br />
La 5 e foire commerciale de la Cedeao vient de se tenir à Ouagadougou au Burkina-Faso. La manifestation,<br />
qui a pris fin le 15 mars 2008, a connu un franc succès aux plans de l’organisation et des échanges.<br />
Par Souleymane Niang,<br />
envoyé spécial à Ouagadougou<br />
A l’ouverture de la foire, le 7 mars 2007, le<br />
président de la commission de la<br />
Communauté économique des Etats de<br />
l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn<br />
Chambaz, se félicitait de constater que<br />
« cette manifestation est devenue l’unique et<br />
la plus importante exposition internationale<br />
de [la] région, qui présente simultanément<br />
une large gamme de produits modernes et<br />
traditionnels et principalement des produits<br />
artisanaux, des vêtements traditionnels faits<br />
à la main, des plantes médicinales locales,<br />
ainsi que des produits manufacturés des<br />
industries des Etats membres ».<br />
Selon les chiffres fournis par le président du<br />
comité d’organisation, 360 entreprises individuelles<br />
ont fait le déplacement. Justin<br />
Bayili explique que certains exposants sont<br />
arrivés sans être annoncés. « Cela a quelque<br />
peu perturbé notre programme de répartition<br />
de l’aire d’exposition. Fort heureusement<br />
nous avions un peu d’espace quelque part et<br />
nous avons pu l’aménager pour leur permettre<br />
de participer à la fête. Tout est finalement<br />
rentré dans l’ordre », assure-t-il.<br />
Echanges régionaux<br />
La foire de la Cedeao, qui s’est déjà tenue au<br />
Sénégal en 1995, au Ghana en 1999, au<br />
Togo en 2003 et au Nigeria en 2005, entre<br />
dans le cadre des « efforts [de la Cedeao] tendant<br />
à utiliser le commerce comme un outil<br />
stratégique pour atteindre la croissance éco-<br />
Tendance nouvelle, les Ivoiriens<br />
investissent dans leur économie<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
La Côte d’Ivoire figure à nouveau sur les<br />
tablettes des investisseurs ! Daoda Silué,<br />
directeur général du Centre de promotion<br />
des investissements en Côte d’Ivoire,<br />
(CEPICI) en est convaincu. Pour lui, la<br />
confiance des investisseurs, perdue dans<br />
la foulée de la crise militaro-politique,<br />
revient et renaît. Il en veut pour preuve<br />
que « le niveau d’investissement tombé de<br />
122 milliards de FCFA en 2005 à 83 milliards<br />
en 2006 est remonté à plus de 341<br />
milliards de FCFA à fin 2007 ». Un bond<br />
de plus de 411% qui traduit un incontestable<br />
regain de confiance : « Côte d’Ivoire<br />
is back ! Depuis la signature de l’Accord<br />
politique de Ouagadougou, nous recevons<br />
des investisseurs à une cadence si importante<br />
qu’il nous arrive d’en accueillir en<br />
nos bureaux même les dimanches parfois<br />
», reconnaît, non sans un brin de<br />
fierté, un haut cadre de ce guichet unique<br />
pour la création d’entreprises, mis en<br />
place en 1995 pour attirer les capitaux<br />
non générateurs d’endettement.<br />
Investisseurs nationaux<br />
Signe des temps, les nouveaux leaders de<br />
l’investissement privé en Côte d’Ivoire<br />
sont d’abord Ivoiriens, puis Africains<br />
avant d’être Occidentaux. La preuve par<br />
les chiffres : « Sur 737 milliards de FCFA<br />
nomique et l’intégration régionale », selon le<br />
président de la commission de la Cedeao.<br />
Or, les échanges intracommunautaires ne<br />
représentent qu’entre 13 et 15% de l’ensemble<br />
des transactions entre l’espace économique<br />
de la Cedeao et le reste du monde.<br />
Cette situation « n’est pas concevable », selon<br />
le Premier ministre burkinabé. Tertius<br />
Zongo estime que l’intégration n’a de sens<br />
que si elle apporte un mieux-être aux<br />
populations, « et apporter un mieux-être<br />
aux populations, c’est accroître les échanges et<br />
les investissements entre nous ».<br />
Cette 5 e édition avait choisi le thème de la<br />
consolidation du commerce intracommunautaire<br />
à travers les technologies de l’information<br />
et de la communication. En effet,<br />
précise le ministre burkinabé du Commerce<br />
Mamadou Sanou, « dans des économies<br />
essentiellement agricoles, la productivité<br />
dépend de la flexibilité et de l’efficacité des<br />
marchés, et c’est à ce niveau que les TIC peuvent<br />
offrir d’immenses possibilités aux entrepreneurs<br />
pour l’accès à ces marchés ».<br />
Succès populaire<br />
Au plan commercial, la foire s’est révélée<br />
une excellente opération pour certains pays<br />
et exposants. <strong>Les</strong> chefs de délégation du<br />
Ghana et du Nigeria n’ont pas attendu que<br />
les rideaux tombent sur cette 5 e édition<br />
pour manifester leur satisfaction au comité<br />
d’organisation. Justin Bayili ajoute « qu’au<br />
niveau de certaines expositions sectorielles,<br />
notamment les fruits et légumes, pratiquement<br />
tout est parti ». <strong>Les</strong> produits d’élevage,<br />
La confiance semble renaître. La destination Côte d’Ivoire suscite un nouvel intérêt de la part d’investisseurs<br />
nationaux et étrangers, intéressés principalement par les secteurs des mines, de l’énergie, des télécommunications,<br />
des transports, de la finance…<br />
investis globalement par tranche d’activité<br />
dans le pays entre 2002 et 2007, plus de<br />
57%, soit un peu plus de 424 milliards de<br />
FCFA, sont le fait de nationaux », se satisfait<br />
le directeur général du CEPICI.<br />
« Dans le contexte difficile qu’a été celui de<br />
notre pays au cours des cinq dernières<br />
années, le défi pour nous opérateurs économiques<br />
était de prendre en main l’économie<br />
nationale en investissant à un<br />
moment où certains se retiraient », explique<br />
Jean Marc Mélandji, directeur général<br />
d’une PME de services. Tout porte à croire<br />
que de voir les nationaux de la Côte<br />
d’Ivoire marquer ainsi leur foi en l’avenir<br />
économique de leur pays a contribué à<br />
dissiper les réticences de certains investisseurs<br />
étrangers, les décidant à s’engager<br />
pour saisir les opportunités qu’offre le<br />
pays dans de multiples secteurs.<br />
Nouvelles provenances de capitaux<br />
Inversion de tendance en ce qui concerne<br />
l’origine des capitaux investis entre 2002<br />
et 2007, le continent africain entraîne<br />
cette dynamique. Environ 78% des capitaux<br />
investis sont d’origine africaine –<br />
quoique majoritairement ivoirienne.<br />
L’Afrique de l’Ouest pèse pour 10% dans<br />
cette enveloppe. Seulement 22% proviennent<br />
de l’extérieur de l’Afrique. Et à<br />
ce niveau, les capitaux asiatiques (particulièrement<br />
chinois et indiens) taillent<br />
en particulier les superbes bovins burkinabés,<br />
ont connu un grand succès populaire.<br />
Bien que présente, l’industrie s’est montrée<br />
très timide. Quant aux services, les banques<br />
et autres institutions publiques d’accompagnement<br />
des investisseurs ont brillé par une<br />
saine agressivité. De l’avis du président du<br />
comité national d’organisation de la foire,<br />
« on a eu sur le site le véritable visage de l’économie<br />
ouest-africaine ».<br />
La mobilisation populaire a été moyenne<br />
pendant les premiers jours de l’exposition<br />
vente, mais elle s’est nettement améliorée<br />
au fur et à mesure que l’exposition se poursuivait.<br />
Pour les besoins de la foire, le gou-<br />
<strong>Les</strong> échanges<br />
intracommunautaires ne<br />
représentent qu’entre 13 et<br />
15% de l’ensemble des<br />
transactions internationales<br />
de la Cedeao.<br />
vernement burkinabé avait notamment<br />
décrété l’institution d’une journée continue<br />
de 7 heures à 14 heures, permettant aux travailleurs<br />
qui le souhaitaient de se rendre au<br />
SIAO pour visiter les stands, voire faire des<br />
emplettes. Accablés par une chaleur<br />
pesante, les chalands ont certes préféré visiter<br />
l’exposition vente en fin d’après-midi.<br />
Mais, les marchandages sont allés bon train<br />
jusqu’à la fermeture des stands, tous les<br />
jours à 20 heures.<br />
de belles croupières aux investisseurs traditionnels<br />
que sont les Européens.<br />
Mériter la confiance<br />
Le pays espère franchir le cap symbolique<br />
de la centaine d’entreprises créées<br />
par an, avec la reconstruction qui sera<br />
effectivement amorcée après les élections<br />
générales prévues pour cette année. Dans<br />
cette optique, le CEPICI s’est déjà outillé<br />
d’une stratégie dite de relance économique<br />
qui devra permettre de stabiliser le<br />
Signe des temps, les<br />
nouveaux leaders de<br />
l’investissement privé en<br />
Côte d’Ivoire sont d’abord<br />
Ivoiriens, puis Africains<br />
avant d’être Occidentaux.<br />
pays sur une orbite ascendante en<br />
matière d’investissement. Mais pour cela,<br />
« la Côte d’Ivoire devra fournir plus de<br />
garanties en matière judiciaire, sécuritaire…<br />
Et ce n’est pas gagné d’avance »,<br />
pense Robert Martin, chef d’une entreprise<br />
opérant dans la zone portuaire de<br />
San Pedro. Autant dire que la confiance<br />
revenue, la Côte d’Ivoire doit, plus que<br />
par le passé, la mériter chaque jour.<br />
Zimbabwe : hausse<br />
du salaire des enseignants<br />
de 745%<br />
Des milliers de professeurs du secteur public au Zimbabwe ont<br />
mis fin à une grève de trois semaines après avoir obtenu une<br />
hausse de salaire de 745%, ont annoncé vendredi leur syndicat.<br />
Dans un pays où l'inflation est galopante - 100 000% sur un an<br />
en février -, les professeurs toucheront désormais un salaire de<br />
base de 3,4 milliards de dollars zimbabwéens (75 euros) contre<br />
369 millions auparavant.<br />
Le Tchad et le Soudan<br />
signent un accord de<br />
non agression<br />
<strong>Les</strong> présidents tchadien Idriss Deby Itno et soudanais Omar<br />
el-Béchir ont signé jeudi à Dakar un accord de non agression<br />
sous l'égide du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et<br />
du président sénégalais Abdoulaye Wade, a indiqué un ministre<br />
sénégalais.<br />
« Nous nous engageons solennellement à interdire toutes activités<br />
de groupes armés et à empêcher l'utilisation de nos territoires<br />
respectifs pour la déstabilisation de l'un et l'autre de nos<br />
Etats », stipule le texte, lu par le chef de la diplomatie sénégalaise<br />
Cheikh Tidiane Gadio.<br />
La Maison Blanche appelle<br />
à un scrutin libre en Egypte<br />
La Maison Blanche a condamné mercredi une vague d'arrestations<br />
de militants islamistes avant de prochaines élections en<br />
Egypte et a réclamé un scrutin « libre et juste ».<br />
« Nous sommes inquiets de la poursuite, en Egypte, d'une campagne<br />
d'arrestations d'opposants au parti actuellement au gouvernement<br />
», a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana<br />
Perino. « <strong>Les</strong> Egyptiens doivent pouvoir choisir librement entre les<br />
différents candidats », a-t-elle dit. « Nous appelons le gouvernement<br />
égyptien à cesser tous les actes qui compromettraient la<br />
capacité des Egyptiens à exercer pleinement leurs droits de<br />
l'homme, internationalement reconnus, et à participer à des élections<br />
libres et justes », a-t-elle ajouté.<br />
Paris souhaite maintenir<br />
sa base militaire au Sénégal<br />
<strong>Les</strong> Forces françaises du Cap-Vert (FFCV), stationnées au<br />
Sénégal, ne seront pas concernées par la réorganisation de la<br />
présence militaire française en Afrique annoncée au Cap<br />
(Afrique du Sud) par le président français Nicolas Sarkozy, a<br />
appris la PANA vendredi à Paris, de source militaire. La<br />
France souhaite le maintien de sa base militaire au Sénégal<br />
afin d’assurer une meilleure coopération dans le domaine de<br />
la sécurité et de la prévention des conflits avec la<br />
Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest<br />
(CEDEAO), a indiqué la même source.<br />
Blaise Compaoré, médiateur<br />
dans la crise centrafricaine<br />
Le président burkinabé, Blaise Compaoré, a entamé sa<br />
médiation entre son homologue centrafricain François<br />
Bozizé et ses opposants en recevant, à Ouagadougou,<br />
M. Christophe Gazam Betty, chef des Forces républicaines<br />
nouvelles (FRN, rébellion armée), a appris vendredi à Paris<br />
la PANA, de source digne de foi. Soutenu dans sa mission de<br />
bons offices par la France, M. Compaoré a également eu des<br />
échanges avec le président Bozizé sur l’ampleur de la crise<br />
politique qui secoue la Centrafrique et les moyens d’en sortir,<br />
a-t-on indiqué de même source.<br />
Kenya : un juge sud-africain<br />
va enquêter sur les élections<br />
Le président kenyan, Mwai Kibaki, a désigné une équipe<br />
d'experts conduite par le juge sud-africain Johan Christian<br />
Kriegler, chargée d'ouvrir une enquête sur l'élection présidentielle<br />
qui a consacré sa réélection et déclenché la crise<br />
dans laquelle le Kenya a été plongé pendant deux mois. Le<br />
magistrat sud-africain, Johan Christian Kriegler, a été ainsi<br />
nommé à la tête de la Commission indépendante d'évaluation<br />
des élections kenyanes, une instance au sein de<br />
laquelle il siégera aux côtés d'un Malawien, d'un<br />
Ougandais et d'un expert argentin et dont les travaux<br />
devraient démarrer ce week-end.
22<br />
POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
La transition en Afrique : sept leçons à tirer<br />
des erreurs roumaines<br />
La Roumanie, par les nombreuses erreurs commises durant son interminable transition, peut apporter autant d’enseignements aux réformateurs africains.<br />
Il existe de plus en plus de pays africains<br />
qui choisissent la démocratie<br />
et les élections libres comme mécanisme<br />
de légitimation du pouvoir<br />
politique et l’ouverture de leurs<br />
marchés à la concurrence. La<br />
Roumanie a commencé une transition<br />
similaire il y a presque deux<br />
décennies, lorsque Ceauflescu, l’ancien<br />
dictateur communiste, a été<br />
chassé du pouvoir. Dans ce processus<br />
complexe, il est souvent plus difficile<br />
d’identifier les bonnes décisions<br />
que d’éviter les mauvaises.<br />
Erreur N° 1 : l’illusion de la prospérité<br />
rapide et automatique<br />
Ce n’est pas la plus grave ou la plus<br />
condamnable des erreurs, mais elle<br />
est probablement la plus difficile à<br />
éviter, et certainement la cause des<br />
politiques orientées vers le court<br />
<strong>Les</strong> barrières à l’encontre<br />
des exilés ont privé la<br />
Roumanie de ressources<br />
considérables en termes<br />
de capital financier,<br />
humain, relationnel et<br />
d’image à l’étranger.<br />
terme. <strong>Les</strong> Roumains étaient persuadés<br />
qu’une fois éliminé l’ancien dictateur,<br />
tous les problèmes seraient<br />
résolus. Au lieu de combattre cette<br />
illusion, les autorités l’ont entretenue<br />
et amplifiée par des mesures<br />
démagogiques : passage immédiat à<br />
la semaine de travail de cinq jours,<br />
réduction de l’âge légal de la retraite,<br />
facilitation des retraites anticipées,<br />
etc. Nous ne savions pas ou nous ne<br />
voulions pas savoir que la productivité<br />
du travail et du capital est le seul<br />
moyen pour produire de la richesse,<br />
et donc pour augmenter le niveau de<br />
vie. Et que cela prend du temps !<br />
Dans ces conditions, la frustration<br />
est inévitable, même si la situation<br />
générale s’améliore. En effet, la<br />
croissance économique, aussi élevée<br />
soit-elle, est difficilement perceptible<br />
dans l’immédiat. Par exemple,<br />
une croissance de 12% par an est<br />
exceptionnellement élevée. Elle<br />
assure un doublement du revenu en<br />
6 ans et son triplement en moins de<br />
10 ans. Pourtant, les gens ont du mal<br />
à se rendre compte que leur revenu<br />
réel augmente de 1% par mois.<br />
Erreur N° 2 : la Constitution<br />
ambiguë<br />
A la sortie de la dictature, un<br />
des objectifs de la nouvelle<br />
Constitution roumaine était d’empêcher<br />
la concentration des pouvoirs.<br />
Le résultat a été un exécutif<br />
bicéphale, qui entretient une<br />
« guerre » permanente entre le président<br />
(élu au suffrage universel<br />
direct) et le Premier ministre<br />
(nommé par le président et<br />
confirmé par le Parlement), même<br />
s’ils proviennent du même parti<br />
politique. Leurs attributions sont<br />
mal délimitées et définies par des<br />
termes ambigus, de sorte que la<br />
Cour constitutionnelle est de plus<br />
en plus sollicitée pour trancher les<br />
conflits. En outre, la Constitution<br />
roumaine prévoit, pour l’Etat, toute<br />
une série d’obligations et d’engagements<br />
qui sont, en fait, autant de<br />
domaines dans lesquels le pouvoir<br />
politique peut intervenir dans la vie<br />
des citoyens. La Constitution roumaine<br />
parvient donc à fragmenter<br />
le pouvoir politique (notamment<br />
exécutif), mais ne réussit pas à le<br />
limiter. Pourtant, le rôle d’une<br />
Constitution est bien celui de limiter<br />
l’emprise des autorités sur les<br />
citoyens. <strong>Les</strong> Roumains ont oublié<br />
que la meilleure piste pour rédiger<br />
une bonne Constitution est d’imaginer<br />
que tous les postes importants<br />
seront occupés par des adversaires<br />
politiques.<br />
Erreur N° 3 : le quasi-monopole<br />
public de l’information<br />
Malgré le caractère anti-communiste<br />
du soulèvement populaire<br />
de 1989, les premières élections<br />
« libres » de 1990 et 1992 ont été<br />
gagnées par les anciens détenteurs<br />
du pouvoir (le second échelon du<br />
parti communiste). Cela a été possible<br />
par le contrôle étatique de la télévision<br />
et de la radio publiques, les<br />
seules ayant une couverture nationale,<br />
y compris dans les régions<br />
rurales où vivait environ 50% de la<br />
population. <strong>Les</strong> chaînes TV et les<br />
radios privées étaient inexistantes,<br />
au début, et trop faibles, ensuite,<br />
pour contrebalancer la propagande<br />
officielle qui présentait les partis<br />
réformateurs comme des traîtres à la<br />
solde de l’étranger. La presse écrite<br />
bénéficiait d’une liberté absolue<br />
quant au contenu, mais le pouvoir<br />
contrôlait les fabriques de papier, les<br />
imprimeries et les circuits de diffusion.<br />
La première vraie alternance<br />
du pouvoir – en 1996 – a été possible<br />
seulement après le développement<br />
de chaînes TV par câble et de<br />
radios privées, ainsi que de circuits<br />
alternatifs de diffusion de journaux.<br />
L’impact a été visible, surtout dans<br />
les milieux urbains, tandis que la<br />
population rurale était victime de la<br />
même désinformation.<br />
Erreur N° 4 : l’absence de contact<br />
avec l’émigration, voire l’hostilité<br />
à son égard<br />
Après la prise totale de pouvoir par<br />
les communistes, grâce aux chars<br />
soviétiques (1948), le gouvernement<br />
roumain a tout fait pour couper le<br />
contact des exilés avec leur patrie<br />
d’origine. Plus encore, par l’intermédiaire<br />
de la police politique (la<br />
« Securitate »), il a poursuivi une<br />
stratégie de division de l’exil, par<br />
l’infiltration d’agents d’influence et<br />
« d’informateurs ». Pendant des<br />
décennies, dans les manuels d’histoire,<br />
les exilés étaient accusés<br />
d’avoir trahi leur patrie, d’être des<br />
fascistes, etc. <strong>Les</strong> mêmes accusations<br />
ont été reprises après 1989 à l’égard<br />
des Roumains qui voulaient rentrer<br />
au pays pour investir et/ou participer<br />
à la vie politique. Evidemment,<br />
les communistes, déguisés en réformateurs,<br />
craignaient de perdre le<br />
pouvoir face à une opposition qui<br />
exigeait une réforme plus rapide. <strong>Les</strong><br />
barrières à l’encontre des exilés ont<br />
privé la Roumanie de ressources<br />
considérables en termes de capital<br />
financier, humain, relationnel et<br />
d’image à l’étranger.<br />
Erreur N° 5 : l’échec d’une<br />
réforme morale inachevée<br />
Il est difficile de dire si cette erreur<br />
est la cause ou la conséquence des<br />
erreurs précédentes. Quoi qu’il en<br />
soit, ses effets sur la société roumaine<br />
sont sous-estimés. <strong>Les</strong><br />
anciens « poètes de cour » de<br />
Ceauflescu sont sénateurs. Certains<br />
de ses anciens ministres, députés,<br />
hauts fonctionnaires et les membres<br />
de la Securitate sont devenus propriétaires<br />
des entreprises étatiques<br />
lors de privatisations louches. <strong>Les</strong><br />
noms des collaborateurs de la<br />
Securitate (les « informateurs »)<br />
sont rendus publics, de manière<br />
sélective, lorsqu’ils gênent le pouvoir,<br />
tandis que les autres subissent<br />
un chantage indirect. Selon une loi<br />
boiteuse, ils n’ont pas le droit d’occuper<br />
certaines fonctions publiques,<br />
La première vraie alternance<br />
du pouvoir – en<br />
1996 – a été possible<br />
seulement après le développement<br />
de chaînes TV<br />
par câble et de radios<br />
privées, ainsi que<br />
de circuits alternatifs<br />
de diffusion de journaux.<br />
mais cette interdiction ne s’applique<br />
pas à leurs anciens supérieurs directs<br />
(les officiers de la Securitate) ou<br />
indirects (les hauts responsables du<br />
parti communiste). <strong>Les</strong> retraites de<br />
ces anciens privilégiés du régime<br />
sont 10 à 20 fois supérieures aux<br />
retraites des anciens prisonniers<br />
politiques. L’échec de la réforme<br />
morale transparaît même dans le<br />
langage : on parle « d’anciens propriétaires<br />
» et non de « propriétaires<br />
de droit » lorsque l’on se réfère à<br />
ceux qui ont vu leurs avoirs confisqués<br />
par les communistes. Cela est<br />
symptomatique également pour<br />
l’erreur suivante.<br />
Erreur N° 6 : le non-respect des<br />
droits de propriété<br />
Avant la deuxième guerre mondiale,<br />
la Roumanie était un pays prospère,<br />
avec un taux de croissance élevé et<br />
un revenu par habitant proche de la<br />
moyenne européenne. <strong>Les</strong> communistes<br />
ont nationalisé (confisqué) les<br />
entreprises et collectivisé les terres.<br />
Après l’effondrement de la planification<br />
centralisée, tout naturellement,<br />
certaines propriétés auraient pu et<br />
dû être restituées à leurs titulaires de<br />
droit. Après une opposition farouche<br />
au début, puis maintes tergiversations,<br />
ce processus n’est toujours<br />
pas achevé. De même, la privatisation<br />
des entreprises fondées par<br />
l’Etat a été retardée, ce qui a généré<br />
d’autres pertes. Certains directeurs<br />
de ces entreprises vendaient leur<br />
production à bas prix vers des entreprises<br />
privées (qu’ils détenaient<br />
directement ou par personnes interposées)<br />
et la revendaient ensuite au<br />
prix réel de marché. L’exemple le<br />
plus connu est celui du « combinat »<br />
sidérurgique de Galati, qui enregistrait<br />
des pertes d’environ 1 million<br />
de dollars par jour avant la privatisation,<br />
mais a fait un profit de 1 million<br />
de dollars par jour dès la première<br />
année après la privatisation.<br />
Une ouverture plus rapide de l’économie<br />
aurait évité le gaspillage de<br />
dizaines de milliards de dollars.<br />
La Roumanie a été hésitante dans la<br />
restitution, la définition et le respect<br />
uniforme des droits de propriété.<br />
<strong>Les</strong> entrepreneurs roumains et les<br />
investisseurs étrangers ont été<br />
découragés : pourquoi faire des<br />
efforts et assumer des risques si l’ont<br />
n’est pas certain d’en bénéficier ?<br />
Quelle confiance peut-on avoir dans<br />
un Etat qui refuse de corriger les<br />
injustices passées ? Un tel environnement<br />
engendre la passivité, la<br />
mauvaise gestion voire la destruction<br />
des ressources. Comme le<br />
remarquait Hernando de Soto, l’incertitude<br />
concernant les droits de<br />
propriété transforme les ressources<br />
existantes en « capital mort » et<br />
empêche la création de richesses<br />
supplémentaires. Cette erreur est<br />
une des plus graves, car, outre les<br />
destructions matérielles, elle a<br />
retardé la reconstruction économique<br />
et morale du pays.<br />
Erreur N° 7 : l’inflation et le<br />
contrôle des prix<br />
<strong>Les</strong> prix, dans l’économie communiste,<br />
n’avaient aucune signification<br />
: pour avoir un vrai prix, il faut<br />
des droits de propriété et un marché<br />
libre, choses impensables dans le<br />
système de l’époque. Le contrôle des<br />
prix par les autorités communistes<br />
avait pour conséquence des magasins<br />
littéralement vides. Après 1989,<br />
les prix ont été libéralisés, mais pas<br />
tous et pas immédiatement. Sous<br />
prétexte de « protection sociale »,<br />
certains prix ont été contrôlés, subventionnés,<br />
etc. <strong>Les</strong> prix ont continué<br />
d’envoyer des signaux erronés<br />
aux entrepreneurs et aux consommateurs<br />
roumains, sans pour autant<br />
aider les plus démunis. Au lieu de<br />
Bucarest.<br />
s’attaquer aux vraies causes de l’inflation<br />
– l’émission excédentaire de<br />
monnaie – les autorités ont préféré<br />
en combattre les symptômes. La<br />
solution du conseil monétaire (pratiquée<br />
avec succès par l’Estonie et la<br />
Bulgarie, par exemple), ou l’utilisation<br />
d’une monnaie extérieure stable,<br />
ont été rejetées par les autorités.<br />
Résultat : la Roumanie a mis 10 à 15<br />
ans de plus que les autres pays de<br />
l’Europe centrale et orientale pour<br />
résoudre, au moins partiellement, le<br />
problème de la stabilité monétaire.<br />
Cela fait 10 à 15 ans de souffrances<br />
pour les plus vulnérables et pour la<br />
classe moyenne, qui ont vu leurs<br />
revenus et leurs économies anéantis<br />
par l’inflation.<br />
Certaines de ces erreurs ont été<br />
corrigées en partie par la suite,<br />
mais leurs conséquences sont irréparables<br />
: le temps perdu ne<br />
reviendra pas. Cela est évident dans<br />
le décalage qui sépare encore la<br />
Roumanie des autres pays ex-communistes<br />
qui ont évité beaucoup de<br />
ces erreurs et ont choisi la voie de<br />
la transition rapide par des réformes<br />
radicales. <strong>Les</strong> réformes récentes<br />
– privatisation du système bancaire<br />
et de presque toutes les grandes<br />
entreprises d’Etat, l’introduction<br />
en 2005 d’un impôt unique<br />
sur le revenu de 16% et la réduction<br />
de l’impôt sur le profit de 25%<br />
à 16%, la privatisation partielle des<br />
retraites, etc. – vont dans la bonne<br />
direction. Avec beaucoup d’efforts,<br />
les Roumains pourront un jour<br />
récupérer les décalages existants,<br />
mais rien ne peut effacer les souffrances<br />
inutiles infligées à la population<br />
par une classe politique qui<br />
n’a pas tenu compte des lois économiques<br />
élémentaires.<br />
Si les réformateurs africains en<br />
tiraient les quelques enseignements,<br />
ces souffrances n’auront pas été<br />
complètement vaines.<br />
Radu Nechita est Maître de<br />
Conférences en sciences<br />
économiques à l'université<br />
de Cluj-Napoca en Roumanie.<br />
Avec la collaborartion de<br />
www.UnMondeLibre.org
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 INTERNATIONAL<br />
23<br />
BBC arabic vient concurrencer<br />
Al Jazeera et Al Arabiya<br />
Le service public britannique compte s’appuyer sur son réseau mondial, ses 13 millions d’auditeurs arabes<br />
et son image de « précision » pour bousculer la domination de la chaine qatarie.<br />
Par Faycal Metaoui, Alger<br />
Depuis mardi 11 mars 2008, la BBC télévision<br />
diffuse en langue arabe. La BBC arabic<br />
entre directement en compétition avec des<br />
chaînes à l’audience établie comme Al<br />
Jazeera, et à un degré moindre Al Arabiya.<br />
L’institution britannique a pris beaucoup<br />
de retard pour se mettre sur les ondes.<br />
Pourtant la BBC est la première radio occidentale<br />
à diffuser en langue arabe, et ce<br />
depuis 1938. Depuis, la BBC radio diffuse<br />
en 33 langues, dont le russe, le persan, l’espagnol,<br />
l’ourdou, le hindi, le serbe, le hausa<br />
ou le turc.<br />
Dans un premier temps, BBC arabic, qui est<br />
basée à Londres et au Caire, émettra pendant<br />
douze heures avant de passer à 24<br />
heures. Selon ses concepteurs, la BBC diffusera<br />
des informations précises et d’une<br />
manière impartiale. « Le traitement de l’information<br />
sera basé sur l’expérience et l’analyse<br />
approfondie », précisent ses responsables.<br />
Houssam El Soukari, directeur de BBC<br />
arabic, estime que, dans le monde arabe, la<br />
télévision demeure le moyen préféré pour<br />
s’informer : « BBC arabic vise à élargir son<br />
agenda de traitement d’informations. Nous<br />
voulons faire participer nos téléspectateurs et<br />
auditeurs aux débats et aux commentaires à<br />
travers l’interactivité. C’est une manière<br />
d’enrichir nos programmes ». BBC arabic se<br />
veut un ensemble comprenant la radio, le<br />
web et le téléphone portable. En prévision<br />
du lancement de la chaîne de télévision, le<br />
site www.bbcarabic.com a été revu. Ce<br />
site, selon un sondage réalisé par la BBC,<br />
est visualisé par 21 millions de personnes<br />
par semaine. Il est l’un des principaux<br />
concurrents du site de la chaîne quatarie<br />
Al Jazeera, www.aljazeera.net dans la<br />
région arabe.<br />
« Etre présent dans la bataille des dix<br />
prochaines années »<br />
La BBC radio, qui diffuse dans la plupart<br />
des pays arabes sur la bande FM (28 stations<br />
en tout), est écoutée, chaque semaine,<br />
par au moins 13 millions de personnes. La<br />
BBC négocie depuis plusieurs mois pour<br />
avoir un espace sur la bande FM à Alger.<br />
Ces négociations n’ont pas encore abouti.<br />
Salah Nadjm, responsable de la newsroom<br />
de la BBC arabic, n’est pas inquiet par la<br />
présence d’autres supports d’informations.<br />
« Ce nombre ne dépasse les doigts d’une seule<br />
main. Et le potentiel est de 100 millions de<br />
téléspectateurs dans le monde arabe », soutient-il<br />
dans une déclaration sur le site web<br />
de la BBC. Louant les qualités de l’institution<br />
britannique, objectivité et précision,<br />
Salah Nadjm a promis une dimension<br />
internationale dans les informations fournies<br />
au public arabe. « A cela s’ajoute une<br />
couverture large et approfondie de l’actualité<br />
de toute la région », a-t-il ajouté.<br />
Salah Nadjm avait contribué à lancer Al<br />
Jazeera en 1996 à partir de Doha. Houssam<br />
El Soukari a précisé que BBC arabic veut<br />
présenter le monde au monde arabe. La<br />
nouvelle chaîne se refuse d’être un média<br />
occidental destiné à la région arabo-musulmane.<br />
<strong>Les</strong> responsables de la chaîne britannique,<br />
qui a une diffusion mondiale à travers<br />
la BBC World, disent avoir compris que<br />
le principal défi, dans la bataille pour et dans<br />
l’information, est d’être présents dans les dix<br />
prochaines années. « Si on ne bouge pas<br />
maintenant, il nous sera difficile d’affronter la<br />
concurrence », a déclaré le responsable<br />
Afrique du Nord Moyen-Orient de la BBC.<br />
<strong>Les</strong> français hors de la course ?<br />
A Al Jazeera, on accepte plutôt bien la nouvelle<br />
venue. Interrogé par BBC radio,<br />
Ghassan Benjedou, chef de bureau d’Al<br />
Jazeera à Beyrouth, a estimé que l’expérience<br />
de la télévision britannique et son<br />
sérieux vont « élever le niveau de la concurrence<br />
». <strong>Les</strong> autres offres étrangères en<br />
arabe sont Deutsh Welle (Allemagne),<br />
Roussia Al Yaoum (Russie), Al Hurra<br />
(Etats-Unis) et France 24. Le service arabe<br />
de France 24 est menacé de disparition<br />
depuis que Nicolas Sarkozy a proclamé<br />
que « la France doit parler... français ».<br />
Irak, un coûteux cauchemar<br />
idéologique et… pétrolier<br />
Le prix Nobel d’économie Joseph Stigliz a estimé dans un livre à quatre mains que le coût de la guerre en<br />
Irak est de trois mille milliards de dollars. Déjà supérieur à celui de la guerre au Vietnam qui a duré 12 ans.<br />
Par Said Djaafer, Alger<br />
Dans la nuit du 19 au 20 mars 2003, les<br />
Etats-Unis, sans mandat des Nations<br />
Unies, attaquent l'Irak. <strong>Les</strong> idéologues en<br />
étaient sûrs : ce sera une promenade, les<br />
Irakiens accueilleront les troupes américaines<br />
avec des fleurs. Trois semaines plus<br />
tard, après une petite résistance au Sud,<br />
c'est la chute de Bagdad. Le 1 er mai 2003, le<br />
président George W. Bush, en tenue militaire,<br />
débarque en grandes pompes sur le<br />
porte-avions nucléaire USS Abraham<br />
Lincoln et annonce la fin des « opérations<br />
de combats majeures ». Une grande ban-<br />
« Cela m'attriste qu'il soit<br />
politiquement incorrect de<br />
reconnaître ce que chacun<br />
sait : la guerre en Irak est<br />
largement une question<br />
de pétrole. »<br />
nière annonçait : « Mission accomplie ».<br />
Cinq ans plus tard, c'est toujours la guerre<br />
en Irak. C'est le moment choisi par le<br />
Pentagone pour confirmer de manière fort<br />
discrète l'absence de lien entre le régime de<br />
Saddam Hussein et Al Qaïda. C'était, avec<br />
les armes de destruction massive, dont<br />
l'inexistence a été également confirmée, le<br />
prétexte mis en avant pour justifier l'invasion.<br />
Entre-temps, les idéologues ont<br />
changé d'argument : la guerre avait pour<br />
but d'apporter la démocratie aux Irakiens<br />
et de provoquer, par effet de dominos, la<br />
démocratisation des régimes arabes.<br />
En avril 2003, James Woolsey, l'ancien<br />
directeur de la CIA, annonçait dans une<br />
déclaration d'anthologie que la quatrième<br />
guerre mondiale venait de commencer. Il<br />
menace ouvertement la famille royale saoudienne<br />
et Moubarak : « Nous vous voulons<br />
nerveux. Nous voulons que vous réalisiez que<br />
pour la quatrième fois en un siècle, cette<br />
nation et ses alliés sont en marche, et nous<br />
sommes du coté de ceux qui vous font le plus<br />
peur, nous sommes du côté de votre peuple ! »<br />
<strong>Les</strong> régimes saoudiens, égyptiens et beaucoup<br />
d'autres régimes dans la région n'ont<br />
pas attendu cinq ans pour rire de ces sombres<br />
prédictions.<br />
Des aveux politiquement incorrects<br />
Même le fameux GMO, Grand Moyen-<br />
Orient, ce concept inventé pour donner<br />
une « âme démocratique » à une guerre<br />
impériale, était abandonné. <strong>Les</strong> idéologues<br />
perdant de la voix à mesure que l'envasement<br />
en Irak se confirmait, vient le temps<br />
des aveux, ceux qui dérangent fortement.<br />
Le plus gênant fut la petite phrase contenue<br />
dans les mémoires d'Alan Greenspan, « The<br />
Age of Turbulence », parues en septembre<br />
2007 : « Cela m'attriste qu'il soit politiquement<br />
incorrect de reconnaître ce que chacun<br />
sait : la guerre en Irak est largement une question<br />
de pétrole ». Shocking ! Pourtant, les<br />
Etats-Unis mettent la pression pour faire<br />
passer une nouvelle loi pétrolière – adoptée<br />
récemment par le gouvernement irakien –<br />
qui suscite de virulentes oppositions. Pour<br />
les opposants, cette loi revient sur les nationalisations<br />
des années 70, consacre la division<br />
de l'Irak (les régions peuvent signer des<br />
contrats avec les compagnies pétrolières<br />
sans en référer au pouvoir central) qui<br />
perd également le pouvoir de fixer son<br />
niveau de production. De ce fait, il est<br />
placé d'autorité hors de l'Opep et pourrait<br />
servir d'élément déstabilisateur de l'organisation.<br />
Commentaire des opposants : les<br />
Etats-Unis veulent verrouiller le pétrole irakien<br />
et réserver le butin à leurs compagnies.<br />
Verrouiller le pétrole irakien<br />
C'est, aujourd'hui, un enjeu majeur qui<br />
conforte les appréciations politiquement<br />
incorrectes d'Alan Greenspan sur la guerre<br />
pour le pétrole. Si le secteur pétrolier est<br />
verrouillé, l'administration Bush pourra,<br />
enfin, annoncer que la mission est accomplie.<br />
C'est qu'à la veille de l'anniversaire de<br />
la guerre, le prix Nobel d'économie Joseph<br />
Stiglitz co-écrit avec Linda Bilmes, professeur<br />
à Harvard, un livre qui en chiffre les<br />
coûts faramineux : trois mille milliards de<br />
dollars ! The three trillion dollar war souligne<br />
que le coût de la guerre en Irak dépasse<br />
déjà celui de la guerre du Vietnam (douze<br />
ans). Selon leurs estimations, les dépenses<br />
courantes devraient atteindre plus de 12,5<br />
milliards par mois en 2008, contre 4,4 milliards<br />
en 2003. Si on y ajoute le coût de la<br />
guerre en Afghanistan, ce sera 16 milliards<br />
par mois, soit le budget annuel de l'Onu.<br />
Un très gros pavé qui tombe au moment où<br />
la démission forcée de l'amiral William<br />
Fallon de son poste de chef du CentCom<br />
fait planer le soupçon que les Dark Vador<br />
de la Maison Blanche ont décidé de frapper<br />
à nouveau dans la région. L'amiral Fallon<br />
était ostensiblement hostile à une nouvelle<br />
aventure guerrière contre l'Iran… Trop raisonnable,<br />
l'amiral Fallon ?<br />
Ils ont dit,<br />
cette semaine<br />
Confusion<br />
« Je croyais que Bill Clinton avait rendu cela légal, il y a des<br />
années. »<br />
Le comédien américain David Letterman à propos du gouverneur<br />
de New York, Eliot Spitzer, forcé à la démission mercredi.<br />
Arithmétique<br />
« J'ai gagné plus de voix que la sénatrice Clinton, j'ai davantage<br />
de délégués, donc je ne comprends pas comment une<br />
personne en seconde position peut proposer d'être vice-président<br />
à celui qui est en première position. »<br />
Barack Obama en réponse à l'offre, par l'équipe de son adversaire<br />
démocrate Hillary Clinton, de devenir son vice-président.<br />
Des actes<br />
« As-tu préparé le petit-déjeuner à ta femme ce matin ? »<br />
La chancelière allemande Angela Merkel à Vladimir Poutine,<br />
qui venait de la féliciter pour la journée de la femme.<br />
Migraine soudanaise<br />
« Il m'a dit: (...) j'ai des maux de tête, dans l'état où je suis,<br />
je ne peux pas venir. »<br />
Le président sénégalais citant le président soudanais Omar el-<br />
Béchir, annonçant à Dakar qu'il ne pouvait pas rencontrer son<br />
homologue tchadien Idriss Deby, mercredi (12 mars) soir,<br />
pour signer la paix avec lui.<br />
Propriété<br />
« Le Japon est tenu par les Japonais, la Chine par les Chinois<br />
(...) le Zimbabwe doit l'être par les Zimbabwéens. »<br />
Le ministre zimbabwéen de l'Indigénisation justifiant une loi<br />
imposant que les Zimbabwéens de souche détiennent la majorité<br />
des entreprises privées.<br />
Rien à voir<br />
« Ceux qui ont été invités ne verront ni n'entendront rien de<br />
condamnable et ils cautionneront une élection frauduleuse. »<br />
Un opposant zimbabwéen, Innocent Gonese, commentant la décision<br />
du régime d'interdire à l'UE, aux USA et au Commonwealth<br />
d'envoyer des observateurs au élections du 29 mars.<br />
Fermeté<br />
« L’Autriche ne négocie pas avec des terroristes. »<br />
Le chancelier autrichien, Alfred Gusenbauer, vendredi 14 mars à<br />
son arrivée à un sommet des dirigeants européens à Bruxelles, à<br />
propos de ses deux ressortissants enlevés par Al Qaïda.<br />
Erreur<br />
« Cela serait une erreur de traiter la question du président de<br />
l'UE indépendamment du poste de président de la Commission<br />
et indépendamment du poste de Haut représentant. »<br />
Nicolas Sarkozy, lors d'un point de presse dans la nuit de jeudi à<br />
vendredi, après la première journée du sommet de l'UE à Bruxelles.<br />
Querelle<br />
« Nous pensons qu'en ce qui concerne le droit, la querelle sur<br />
le nucléaire est terminée, mais les hostilités avec ces pays vont<br />
se poursuivre. »<br />
Le Président iranien Ahmadinejad parlant du nucléaire lors<br />
d’une conférence de presse, jeudi 13 mars à Dakar.<br />
Intérêts<br />
« Aujourd'hui, la France n'intervient que quand elle pense<br />
qu'elle a des intérêts ici et pas là. Et puis est-ce qu'il est bon<br />
qu'elle intervienne ? »<br />
Le president ivoirien Laurent Gbagbo lors d’une interview sur<br />
les accords de défense entre la France et les pays africains.<br />
Merci<br />
« Beaucoup de pays qui avaient voté en faveur de la création<br />
d'un Etat juif refusaient de nous fournir des armes, la France<br />
à ce moment-là s'est tenue à nos côtés de façon extraordinaire<br />
et inoubliable. »<br />
Shimon Péres, jeudi soir lors d’une soirée organisée par le<br />
Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).<br />
Dollar<br />
« Un dollar fort est l’intérêt de notre nation. »<br />
Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, lors d’un<br />
discours sur la présentation de la réforme de la règlementation<br />
du secteur financier.<br />
Négociations<br />
« N'oublions pas que le Hamas a gagné les élections. »<br />
Le chef de la diplomatie italienne Massimo D'Alema appelant<br />
mercredi dernier lors d’une interview télévisée à inclure le mouvement<br />
islamiste dans les négociations israélo-palestiniennes.
24<br />
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />
Françoise Foning :<br />
« je suis née femme<br />
d’affaires »<br />
Elle est maire et député. Elle est surtout une femme d’affaires touche à tout. La restauration, le transport,<br />
l’import-export, le BTP, l’enseignement, la santé… Françoise Foning, femme multiple, a quand même eu le<br />
temps d’avoir une descendance.<br />
Par Hance Guèye, Dakar<br />
A Douala, la capitale économique du<br />
Cameroun, elle est incontournable. Tout<br />
le monde la connaît. Elle est un défi à<br />
l’opposition dans son propre fief. Lors<br />
des violences contre la vie chère à Douala<br />
fin février, sa mairie a été brûlée.<br />
« Pour réussir en politique,<br />
les femmes doivent accepter<br />
les injures. Elles doivent être<br />
sûres d'elles-mêmes, pas se<br />
laisser abattre. » Françoise Foning avec Maitre Fénéon, lors du 7 e forum EMA Invest.<br />
L’enquête ouverte par la gendarmerie,<br />
qui a déjà convoqué plusieurs personnes<br />
dont des membres de son propre parti<br />
permettra peut-être de dire qui en veut à<br />
la député-maire, comme on l’appelle<br />
toujours, avec affection ou dépit. C’est<br />
que Françoise Foning ne laisse jamais<br />
indifférent. On l’adule ou on la voue aux<br />
gémonies.<br />
Salaire insuffisant<br />
Françoise Foning est pourtant une femme<br />
d’affaires avant d’être politicienne. C’est<br />
parce qu’elle était déjà une femme célèbre<br />
qu’on est venue la chercher pour lui faire<br />
faire le saut en politique. « Ce devait être<br />
en 1960, j’étais dans un quartier populaire<br />
et une délégation est venue me voir : “ Tu<br />
seras présidente de cellule ”, m’ont-ils dit.<br />
C’est ainsi que j’ai commencé à la base,<br />
gravi les échelons et me voici député-maire<br />
de Douala 5 depuis 2002 ».<br />
La soixantaine, Françoise est avant tout<br />
une femme d’affaires qui a réalisé ses<br />
rêves de petite employée dans le tourisme,<br />
où elle débute en 1966. Salaire insuffisant.<br />
Pour arrondir ses fins de mois, elle ouvre<br />
parallèlement un restaurant, le New Style.<br />
Le fonds de départ, comme c’est souvent<br />
le cas au Cameroun, provient des tontines.<br />
<strong>Les</strong> participants versent mensuellement<br />
une somme et un tirage au sort<br />
désigne chaque mois celui qui ramasse<br />
toute la mise. Elle doit abandonner son<br />
travail salarié. Autant parce que le restaurant<br />
commence à marcher que parce qu’il<br />
lui est difficile de concilier les deux. « Je<br />
travaillais jusqu'à une heure du matin, et le<br />
matin, j'allais au bureau ».<br />
Business, business<br />
Fini donc le salariat. En avant toutes pour<br />
les affaires. Le restaurant marche si bien<br />
qu’il donne son nom à tout un quartier de<br />
Douala. Elle s’achète ensuite une voiture<br />
pour en faire un taxi. Très rapidement, les<br />
taxis s’empilent. Elle en a bientôt plus de<br />
trente. Le concessionnaire du Japonais<br />
Toyota lui fait confiance et les lui cède à<br />
crédit. Elle finira par être propriétaire<br />
d’une flotte de 150 taxis.<br />
Un restaurant, une flotte de taxis, ce n’est<br />
pas encore assez. Elle y ajoute une société<br />
d’extraction de graviers, puis elle achète<br />
à un Italien une usine de fabrication de<br />
meubles, Anflo, qui vend beaucoup à<br />
l’Etat et qui exporte, en Afrique et aux<br />
Etats-Unis. Elle y emploie quelque 280<br />
personnes. Puis c’est l’import-export.<br />
« J'ai créé une société qui s'appelait<br />
Socamac. Je faisais venir de l'huile d'arachide,<br />
des cuisses de poulet congelés et des<br />
gigots de bœuf, du riz, etc. ». Elle rachète<br />
une clinique, la polyclinique de la Main<br />
noire, ouvre un collège, celui de la<br />
Fraternité, se lance dans la fabrication de<br />
médicaments, dans le bâtiment et les travaux<br />
publics, dans la construction de<br />
routes. Toutes ces activités constituent<br />
aujourd’hui le groupe Foning.<br />
Figure africaine<br />
Cette forme de réussite dans les affaires ne<br />
pouvait manquer d’être reconnue et célébrée<br />
au plan continental. La Banque africaine<br />
de développement l’a utilisée<br />
comme consultante et elle fut nommée<br />
secrétaire permanente, pour l'Afrique<br />
centrale, du centre de formation de<br />
l'AGOA (African growth opportunity<br />
Act). Elle a aussi remporté de nombreuses<br />
distinctions mais, surtout, Mme<br />
Foning, reine de la cour royale du groupement<br />
Bafo (Ménoua), ayant reçu le<br />
Njih, distinction honorifique du sultanat<br />
Bamoun, a empilé comme en affaires<br />
les responsabilités. Présidente du<br />
Réseau africain pour le soutien de l’entreprenariat<br />
féminin, vice-présidente exécutif<br />
de la table ronde des hommes d'affaires<br />
africains, vice-présidente internationale<br />
pour le forum francophone des<br />
affaires et, consécration en octobre 2005,<br />
présidente de l’ONG Femmes chefs d’entreprise<br />
mondiales. Elle est la première<br />
noire à occuper le poste.<br />
Politique<br />
Douala, son fief, est le bastion de l’opposition<br />
depuis le retour au multipartisme<br />
en 1990. C’est pourtant là qu’à l’occasion<br />
des élections de 1997 elle a conquis la<br />
mairie du 5 e .<br />
En 2002, elle est élue député du parti au<br />
pouvoir, le parti du président Paul Biya<br />
dont elle est l’une des proches. Et elle ne<br />
s’en cache pas. Bien au contraire. « Quand<br />
j’ai eu mon très grave accident de la route<br />
en août 2003, ils ont fait affréter un avion<br />
privé pour me transporter à Paris. J’avais<br />
les jambes cassées, aujourd’hui je saute, je<br />
danse. Je suis une véritable miraculée, le<br />
Seigneur a voulu que je m’en sorte et le couple<br />
présidentiel y a contribué. Quand on est<br />
née femme d’affaires comme moi, on tombe<br />
et on se relève. »<br />
Malgré cet appui présidentiel, sa première<br />
infortune politique est venue de son propre<br />
camp. Lors des élections législatives de juillet<br />
2007, la Commission départementale de<br />
supervision des élections a donné la victoire<br />
à sa liste par 59,67% des suffrages<br />
contre 29,57% pour le Social Democratic<br />
Front (SDF), chef de file de l’opposition.<br />
Suite au recours de l’opposition, le scrutin<br />
a été annulé par la Cour suprême. « Si<br />
on reprend les élections 100 fois, ceux qui<br />
« Généralement, deux<br />
semaines après<br />
l’accouchement, j’étais déjà<br />
dans la rue ! J’ai toujours été<br />
très active, je ne me fixe pas<br />
de limite d’action. »<br />
ont gagné vont toujours gagner », proclame<br />
son camp en guise de consolation.<br />
C’était oublier les dissensions internes.<br />
<strong>Les</strong> primaires dans le parti présidentiel<br />
ont été féroces. <strong>Les</strong> élections reprises en<br />
septembre voient la chute de Dalida, surnom<br />
de Françoise Foning. La liste du<br />
RDPC qu’elle dirige ne recueille que 41%<br />
des suffrages contre 48,5% pour celle du<br />
SDF, qui obtient ainsi deux des quatre<br />
sièges à pourvoir. Ce revers n’a pas fait<br />
que des malheureux dans son camp. Ce<br />
n’est pas pour l’ébranler, elle qui dit à ses<br />
sœurs qu’en politique, pour que les femmes<br />
réussissent, « elles doivent accepter les<br />
injures. Elles doivent être sûres d'ellesmêmes,<br />
pas se laisser abattre ».<br />
Et la vie de famille dans tout cela ! Un tel<br />
activisme est-il conciliable avec une vie<br />
de famille ? « J’ai quand même eu le<br />
temps d’avoir une descendance ! J’ai été<br />
mariée, je suis veuve à présent. Je suis<br />
mère de six enfants et neuf fois grandmère...<br />
Généralement, deux semaines<br />
après l’accouchement, j’étais déjà dans la<br />
rue ! J’ai toujours été très active, je ne me<br />
fixe pas de limite d’action. »<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />
L’agenda<br />
<strong>Les</strong> 1<br />
Une union pour la Méditerranée, pour quoi faire et<br />
comment ?<br />
28 au 30 mars à Paris (Unesco) - www.forumdeparis.org.<br />
Forum Med-Allia 2008<br />
31 mars au 2 avril 2008 à Tunis. Contact : www.med-allia.com<br />
éres Rencontres internationales de la déontologie<br />
financière<br />
27 mars à Casablanca au Novotel Casa City Center.<br />
Maghreb Centres de Contacts.<br />
www.deontologue.com<br />
Forum de la finance islamique<br />
2 et 3 avril 2008 à Casablanca. Informations :<br />
zoubeir.ben.terdeyet@isla-invest.com<br />
Forum sur le capital investissement en Afrique<br />
Togo : 8 avril 2008, Lomé, Hôtel Mercure Sarakawa<br />
Côte d’Ivoire : 11 avril 2008, Abidjan, Hôtel Sofitel<br />
Contact : figue@fourtrust.com<br />
Forum sur les investissements dans les pays de la rive<br />
Sud (Accord d’Agadir)<br />
8 avril à Bruxelles.<br />
Contact : www.agadiragreement-events.org<br />
3e édition de Carte d’Afrique (monétique)<br />
17 et 18 avril 2008 à Marrakech (Maroc). Organisateur : I-conférences<br />
(Groupe Success Publication)<br />
Cycles des salons de Med It 2008<br />
22 et 23 avril 2008 : Med-IT @ Alger, Algérie. 18 et 19 juin 2008 :<br />
Med-IT @ Casablanca, Maroc. 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis,<br />
Tunisie. 25 et 26 novembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal<br />
Organisateur : XCOM. Contact : Tel. +33 442 70 95 10 - Fax.<br />
+33 (0)4 42 70 91 89<br />
Forum Elit’2008<br />
23 avril 2008 à Paris. 79, Avenue de la République<br />
Contact : African Business Club ESCP-EAP (abc_entreprises@yahoo.fr )<br />
Deuxième forum euro-méditerranéen du capital<br />
investissement<br />
24 et 25 avril 2008 à Tunis.<br />
Contact : www.euromed-capital.com<br />
Mobil Expo<br />
Premier salon euro-méditerranéen des solutions de la mobilité et de l‘informatique<br />
embarquée.<br />
9 au 11 mai 2008 à Tunis.<br />
www.mobile-expo-tunisia.com<br />
4 e Forum international de la finance<br />
13 et 14 mai 2008 à Alger - Contact : www.fif-alger.com<br />
BPO Africa Conference - Current trends and best practices<br />
15 et 16 mai 2008 à Cape Town, International Convention Center<br />
Contact: Vantage Conference Productions - Tel : 021 554 1087<br />
Séminaire sur l’Algérie<br />
<strong>Les</strong> marchés publics & comment répondre aux appels d’offres, 16 mai<br />
2008 – Marseille.<br />
Contact : Laurence Hautefeuille, laurence.hautefeuille@ubifrance.fr<br />
Premier salon international sur le gaz<br />
20 au 23 mai 2008 à Abuja, à l’International Conference Center.<br />
Contact : nigeria-gas.com<br />
2e Convention d’affaires franco-sino-africaine<br />
21 et 22 mai 2008 à Paris.<br />
Contact : 00 33 1 46 94 69 09.<br />
http://www.cicp.biz<br />
Troisième Festival mondial des arts nègres<br />
1<br />
Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />
8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier).<br />
www.cubicglobe.com<br />
er au 22 juin 2008 à Dakar. Coordinateur : Alioune Badara Gueye<br />
www.fesman.org<br />
African Investor & NYSE Forum<br />
15 septembre 2008 à New York<br />
Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm