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Voir - Les Afriques

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BOURSE<br />

AI40 : les valeurs kenyanes restent<br />

en tête des performances.<br />

Page 9<br />

« Un marché alternatif ferait<br />

du bien à la place de<br />

Casablanca. »<br />

Page 9<br />

BANQUES, ASSURANCES<br />

Sénégal : abus de l’intérim<br />

dans les banques.<br />

Page 6<br />

PRODUITS DE BASE<br />

Coton : le Mali mise sur le bio.<br />

Page 10<br />

Londres : promotion des secteurs<br />

minier et énergétique<br />

ivoiriens.<br />

Page 13<br />

RD Congo : recettes pétrolières<br />

en hausse.<br />

Page 20<br />

ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />

<strong>Les</strong> lobbyistes débarquent<br />

au Maghreb.<br />

Page 19<br />

BBC arabic vient concurrencer<br />

Al Jazeera et Al Arabiya.<br />

Page 23<br />

Côte d’Ivoire : programme<br />

d’urgence pour la pêche.<br />

Page 10<br />

Le téléphone, nouvelle machine<br />

à coudre des Tunisiens.<br />

Page 12<br />

L’enseigne Park Plaza s’invite<br />

au Maroc.<br />

Page 14<br />

Télévision : la révolution du<br />

satellite encore timide en<br />

Afrique.<br />

Page 18<br />

ECONOMIE<br />

Tendance nouvelle, les Ivoiriens<br />

investissent dans leur économie.<br />

Page 21<br />

Rizwan Haider, directeur régional<br />

Afrique d’EDC : « l’Afrique<br />

est une bonne affaire ».<br />

Page 15<br />

Responsabilité et efficacité<br />

de l’aide au développement.<br />

Page 16<br />

Burkina et Cameroun : la suspension<br />

des droits de<br />

douane déplaît au FMI.<br />

Page 17<br />

L’OHADA se déploie tous<br />

azimuts.<br />

Page 17<br />

5 e foire de la Cedeao.<br />

Page 21<br />

POLITIQUE<br />

La transition en Afrique : sept<br />

leçons à tirer des erreurs roumaines.<br />

Page 22<br />

Irak, cinq ans d'un coûteux<br />

cauchemar idéologique et…<br />

pétrolier.<br />

Page 23<br />

www.lesafriques.com<br />

Le journal de la finance africaine<br />

Hebdomadaire<br />

Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 21 : 20 au 26 mars 2008<br />

L’Organisation de la<br />

conférence islamique adopte<br />

une nouvelle charte à Dakar<br />

En plus de la signature du cinquième accord<br />

entre le Tchad et le Soudan, le fait majeur<br />

du 11 e sommet de l’OCI, tenu à Dakar le<br />

vendredi 14 mars 2008, aura été la révision<br />

de la charte de la deuxième plus grande<br />

organisation multilatérale du monde, après<br />

celle de l’ONU. Il s’agit d’un vieux projet,<br />

déjà évoqué au premier sommet de Dakar,<br />

en 1991, et qui abroge, après moultes<br />

concertations, la charte adoptée à Djeddah<br />

en 1972, quelques mois avant le grand choc<br />

pétrolier de 1973. Composé de 30 articles,<br />

le nouveau texte rappelle les objectifs de<br />

l’OCI, le rôle de la société civile et définit le<br />

statut des membres et des observateurs,<br />

ainsi que les critères pour adhérer à cette<br />

organisation. Le Sénégal, qui présidera aux<br />

destinées de l’organisation jusqu'au sommet<br />

du Caire en 2011, placera son mandat<br />

sous le signe de la solidarité et du partenariat<br />

entre les pays riches et les pays pauvres<br />

de l’OCI. A cet effet, la réussite du fonds<br />

Pétrole/Pauvreté lancé par le président<br />

Wade, et qui devra être financé par un<br />

apport de 2% des revenus pétroliers des<br />

pays producteurs, servira de test à cette solidarité<br />

musulmane.<br />

Lire en page 3<br />

« Un partenaire chinois pour la Banque<br />

Atlantique ? Pourquoi pas… » ?<br />

Administrateur de la Banque<br />

Atlantique et directeur général<br />

de la Banque Atlantique Mali,<br />

Niamé Traoré s’est exprimé au<br />

nom du groupe bancaire<br />

ouest-africain lors de l’inauguration,<br />

les 7 et 8 mars, du<br />

bureau de représentation à<br />

Paris de la banque. Dans cet<br />

entretien, il revient sur la<br />

genèse de cette banque, née il y<br />

a une trentaine d’années en<br />

Succès de l’emprunt obligataire<br />

de l’AFD en Afrique de l’Ouest<br />

L’emprunt obligataire 2008-2016 lancé,<br />

le 18 février dernier, par l’Agence française<br />

de développement (AFD), a<br />

donné des résultats tout à fait probants.<br />

Bien avant sa date de clôture fixée au 5<br />

mars, les 20 milliards de FCFA (3 millions<br />

d’euros) escomptés ont été entièrement<br />

souscrits. <strong>Les</strong> offres enregistrées<br />

avaient dépassé ce montant de 780<br />

mille euros, selon CGF Bourse, la<br />

société sénégalaise de gestion et d’intermédiation<br />

qui avait été mandatée<br />

comme chef de file du syndicat de placement.<br />

<strong>Les</strong> souscripteurs sénégalais et<br />

burkinabés ont été les plus nombreux.<br />

Lire en page 8<br />

Formation bancaire en Algérie<br />

L’offre en formation bancaire est encore<br />

insuffisante et inadaptée. Pourtant, au<br />

cours des dernières années, la quasitotalité<br />

des banques publiques se sont<br />

dotées de leurs propres centres de formation.<br />

Celui de la BDL est fonctionnel<br />

depuis plusieurs années. Ceux de la<br />

CNEP, de la BNA et du CPA sont flambants<br />

neufs. Le secteur bancaire algérien<br />

dispose, par ailleurs, de deux instituts<br />

chargés des formations diplômantes<br />

: la Société interbancaire de formation<br />

(SIBF) et l’Ecole supérieure de<br />

banque (ESB). Lire en page 6<br />

Côte d’Ivoire, et actuellement<br />

engagée dans un programme<br />

de régionalisation en zone<br />

ouest-africaine. Ce sont près<br />

de 20 milliards de FCFA qui<br />

sont consacrés à cette expansion<br />

régionale. Mais pour<br />

autant, précise Niamé Traoré,<br />

« la Banque Atlantique présente<br />

une stratégie différente des banques<br />

internationales ».<br />

Entretien en page 5<br />

Moody’s maintient la note<br />

du Maroc<br />

L’agence de notation internationale<br />

Moody’s maintient la<br />

note Ba1 du Maroc, avec une<br />

perspective stable. Aussi bien<br />

les obligations d’Etat, émises<br />

en monnaies étrangères, que<br />

celles émises en monnaie locale<br />

bénéficient de cette appréciation.<br />

Cette note, déjà accordée<br />

en 2007, reflète les bons ratios<br />

d’endettement du gouvernement<br />

et le succès des réformes<br />

engagées dans la libéralisation<br />

des marchandises et du marché<br />

du travail. L’agence explique<br />

son avis par l’engagement<br />

des réformes structurelles sur<br />

le long terme, l’amélioration<br />

de la position des finances<br />

publiques par rapport à l’extérieur<br />

et, sur le plan politique,<br />

la poursuite des réformes<br />

démocratiques.<br />

Lire en page 3<br />

HPS poursuit sa progression<br />

en Afrique<br />

En dix ans, la société marocaine HPS<br />

est devenue l’un des acteurs de référence<br />

dans le paiement multicanal,<br />

avec des marchés aux quatre coins du<br />

globe. Sur le continent, HPS a été<br />

retenu, courant 2006, au terme d’un<br />

appel d’offres de la BCEAO (Banque<br />

centrale des Etats d’Afrique de<br />

l’Ouest), pour mettre en place la plateforme<br />

(PowerCARD) régionale GIM-<br />

UEMOA. La société marocaine vient<br />

également de remporter l’appel d’offres<br />

lancé par la Banque mondiale<br />

pour gérer la plateforme monétique<br />

des Etats de l’Afrique centrale. Autant<br />

d’enjeux que le directeur commercial<br />

et marketing de HPS, Samir Lamrissi,<br />

explique en page 18.<br />

Le 11 e sommet de l’OCI à Dakar.<br />

Samir Lamrissi.<br />

Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.


2<br />

AFRIQUE<br />

DU SUD<br />

Une fonderie de titane<br />

d’Exxaro à l’arrêt<br />

Exxaro Resources Ltd a<br />

annoncé l’arrêt d’un de ses<br />

deux fours dans son usine<br />

de titane de KZN Sands<br />

Empangeni. La fonderie sera<br />

fermée durant 4 mois pour<br />

maintenance. L'usine sera probablement<br />

fermée pendant 8<br />

mois, et la production de titane<br />

et de manganèse diminuera<br />

sensiblement.<br />

Plus d’électricité pour les<br />

mines, moins pour les villes<br />

<strong>Les</strong> mines sud-africaines pourront<br />

aller jusqu’à 95% de leurs<br />

capacités de production, dans<br />

les deux prochaines semaines,<br />

après une offre supplémentaire<br />

de 260 MW, convenue entre la<br />

compagnie nationale Eskom et<br />

la Chambre des mines, qui<br />

représente la plupart des compagnies<br />

minières du pays sauf<br />

celles de l’aluminium et des<br />

fonderies de ferrochrome. <strong>Les</strong><br />

villes vont devoir faire face à des<br />

coupures de courant pour<br />

dégager la capacité supplémentaire<br />

destinée aux mines.<br />

Hausse des réserves de change<br />

Malgré une baisse de 6% du<br />

rand face au dollar, la banque<br />

centrale a continué ses achats<br />

de devises étrangères le mois<br />

dernier, augmentant ainsi ses<br />

réserves de 1,8%, les portant à<br />

34,2 milliards $ à la fin février,<br />

contre 33,6 milliards $ en janvier.<br />

L’augmentation des réserves<br />

de change intervient en<br />

prévision d’une hausse croissante<br />

des besoins d’importation<br />

du pays.<br />

<strong>Les</strong> bénéfices de Sasol augmentent<br />

de 15% au 2 e semestre<br />

2007<br />

Sasol Ltd, producteur mondial<br />

de carburant, a déclaré des profits<br />

de 15% au second semestre<br />

de 2007, en raison de la hausse<br />

des cours du pétrole. Le bénéfice<br />

net s'est élevé à 9,15 milliards<br />

de rands (1,14 milliard<br />

$), contre 7,98 milliards de<br />

rands pour la même période un<br />

an plus tôt. Sasol s’attend à une<br />

croissance similaire sinon meilleure<br />

pour le 1 er semestre 2008.<br />

A noter que la valeur du titre<br />

de Sasol a gagné 7,60 rands,<br />

soit 1,9%, pour atteindre<br />

416,60 rands à la Bourse de<br />

Johannesburg.<br />

Des investisseurs potentiels<br />

pour Telkom<br />

Vodacom Group Ltd, la compagnie<br />

sud-africaine de téléphonie<br />

mobile, détenue à 50%<br />

par le groupe Vodafone, affirme<br />

disposer d’une liste d’investisseurs<br />

noirs qui sont potentiellement<br />

en mesure d’acheter une<br />

participation, à hauteur de 7,5<br />

milliards de rands (939 millions<br />

$), dans sa filiale Telkom South<br />

Africa. Cette démarche entre<br />

dans le cadre de la politique du<br />

gouvernement d’inciter les<br />

compagnies sud-africaines à<br />

vendre des parts à des groupes<br />

d’investisseurs issus de la population<br />

indigène.<br />

Le montant des royalties<br />

dépassera les estimations<br />

<strong>Les</strong> redevances sur les ventes<br />

des compagnies minières généreront<br />

des revenus plus élevés<br />

que ceux prévus par le Trésor<br />

national, ce qui rend l’industrie<br />

relativement moins compétitive,<br />

selon la Chambre sud-africaine<br />

des mines. En décembre<br />

dernier, le gouvernement avait<br />

instauré des redevances de 2,1,<br />

2,7 et 3,7% sur les ventes d’or,<br />

de platine et de diamants.<br />

Calculés sur des données de<br />

2002 à 2006, ces taux ne tiennent<br />

pas compte des hausses<br />

des prix intervenues en 2007<br />

sur le marché international des<br />

métaux précieux. L’industrie est<br />

donc susceptible de payer plus<br />

que prévu.<br />

BHP ferme partiellement<br />

l’aluminerie de Bayside<br />

BHP Billiton Ltd a annoncé<br />

qu’il fermera partiellement son<br />

aluminerie de Bayside en raison<br />

des pénuries d'énergie poussant<br />

l’usine à réduire de 10% sa production.<br />

<strong>Les</strong> usines de Hillside<br />

en Afrique du Sud et de Mozal<br />

au Mozambique continueront,<br />

elles aussi, de fonctionner à<br />

capacité réduite, affirme la<br />

compagnie. La part de la production<br />

dans ces trois usines<br />

d'électrolyse était de 1,16<br />

million de tonnes lors du<br />

dernier exercice financier. Le<br />

total des pertes de production<br />

envisagé pour 2008 est<br />

estimé à 120 000 tonnes.<br />

ALGÉRIE<br />

Ouverture du marché des<br />

assurances aux compagnies<br />

françaises<br />

Le règlement d’un contentieux,<br />

vieux de 42 ans, permettra aux<br />

compagnies françaises d’intervenir<br />

sur le marché des assurances.<br />

Une convention a été<br />

signée en ce sens entre cinq<br />

compagnies françaises (AXA,<br />

GROUPAMA, AVIVA, AGF et<br />

MMA) et deux sociétés algériennes<br />

d’assurances, la CAAR<br />

et la SNA (publiques).<br />

Egypte Télécom prend les<br />

rênes de Lacom<br />

Le 2 e opérateur de téléphonie<br />

fixe va pouvoir reprendre ses<br />

activités après le rachat par<br />

Egypte Telecom (ET) des 50%<br />

des parts détenues par<br />

Orascom Télécom. ET devient<br />

ainsi le propriétaire exclusif de<br />

Lacom.<br />

Le complexe d’ammoniac<br />

mis sur rails<br />

Sonatrach et le groupe omanais<br />

Suhail Bahwan (SBGH) ont<br />

signé les statuts de la société<br />

dénommée El-Djazaïria El-<br />

Omania lil asmida SPA, qui se<br />

chargera de la réalisation et de<br />

l’exploitation du futur complexe<br />

d’ammoniac et d’urée de<br />

Mers El-Hadjadj, dans la zone<br />

industrielle d’Arzew. La nouvelle<br />

société est détenue à 51%<br />

par SBGH et à 49% par la compagnie<br />

pétrolière nationale.<br />

Sonatrach va bientôt signer les<br />

statuts de deux autres sociétés<br />

avec Total et le consortium<br />

international Almet, respectivement<br />

pour la réalisation d’un<br />

complexe de vapocraquage<br />

d’éthane et d’une usine de<br />

méthanol.<br />

Une production record de<br />

phosphate pour Ferphos en<br />

2007<br />

La société Somiphos, filiale du<br />

groupe Ferphos, a atteint le<br />

niveau record de 1,8 million de<br />

tonnes de production de phosphate<br />

en 2007, soit 300 000 tonnes<br />

de plus que l’exercice précédent.<br />

94% de cette production a<br />

été exportée vers une quinzaine<br />

de pays, ce qui constitue également<br />

un record. Cela place<br />

l’Algérie à la 5 e place des pays<br />

exportateurs de phosphates. Le<br />

groupe Ferphos s’est fixé un<br />

objectif de 2,7 millions tonnes<br />

en 2008.<br />

Ferphos va augmenter ses<br />

capacités de transport<br />

Le groupe Ferphos va renforcer<br />

sa flotte de transport pour<br />

atteindre un million de tonnes<br />

contres les 800 000 tonnes<br />

actuelles. La filiale Sotramine,<br />

créée spécialement en partenariat<br />

avec la SNTF (Société<br />

nationale de transport ferroviaire)<br />

pour prendre en charge<br />

le transport de la production,<br />

sera renforcée par l’acquisition<br />

de 22 camions supplémentaires<br />

d’une capacité de 40 tonnes<br />

chacun, ainsi que par l’acquisition<br />

de 75 wagons.<br />

Le processus de privatisation<br />

du CPA pourrait redémarrer<br />

de zéro<br />

La reprise du processus de privatisation<br />

du Crédit Populaire<br />

d’Algérie (CPA) dépend des<br />

résultats des comptes des banques<br />

pré-qualifiées pour la<br />

reprise de la banque publique.<br />

La ministre déléguée à la<br />

Réforme financière, Mme<br />

Fatiha Mentouri, a indiqué que<br />

si la décision de relancer la privatisation<br />

intervient après juillet<br />

prochain, le processus serait<br />

alors repris depuis le début.<br />

430 conteneurs enlevés du<br />

port d’Alger<br />

<strong>Les</strong> douanes ont procédé à l’enlèvement<br />

de 430 conteneurs et<br />

à la destruction des marchandises<br />

avariées se trouvant au port<br />

d’Alger, qui contient 1100<br />

conteneurs non réclamés<br />

depuis plusieurs années. <strong>Les</strong><br />

430 conteneurs ont été entreposés<br />

hors du port et leur<br />

contenu vendu aux enchères.<br />

La chasse aux puces non<br />

identifiées<br />

L’Agence de régulation des postes<br />

et télécommunications<br />

(ARPT) a sommé les trois opérateurs<br />

de téléphonie mobile<br />

(Mobilis, Djezzy, et Nedjma) de<br />

procéder à la désactivation des<br />

numéros de téléphone non<br />

identifiés à partir du 30 avril.<br />

On estime entre 10 et 12% en<br />

moyenne le nombre de numéros<br />

de téléphone mobile dont<br />

les propriétaires ne sont pas<br />

identifiés, sur un total d’environ<br />

20 millions d’abonnés.<br />

800 000 conteneurs/an<br />

seront traités au port<br />

d’Alger à l’horizon 2012<br />

L’Entreprise portuaire d’Alger<br />

(Epal) prévoit, d’ici 2012,<br />

d’étendre ses capacités de traitement<br />

des conteneurs à<br />

800 000 unités par an. En 2007,<br />

les capacités du terminal<br />

d’Alger ont augmenté de 20%,<br />

passant de 440 951 unités en<br />

2006 à 530 526. En 2007, le<br />

port d’Alger a traité plus de<br />

11,2 millions de tonnes de<br />

marchandises, soit 11% de<br />

plus qu’en 2006.<br />

Algérie-Italie : des contrats de<br />

4 milliards d’euros en 2007<br />

Selon la revue Crescendo, de<br />

l’Institut italien pour le commerce<br />

extérieur (ICE), les entreprises<br />

italiennes ont remporté,<br />

en 2007, 4 milliards d’euros de<br />

contrats publics en Algérie. Par<br />

contre, les exportations algériennes<br />

vers l’Italie ont enregistré<br />

une baisse durant le premier<br />

semestre 2007 et n’ont atteint<br />

que 3,5 milliards d’euros.<br />

Feu vert pour la finalisation<br />

de la privatisation de trois<br />

entreprises<br />

Le Conseil des participations de<br />

l'État (CPE) a donné son<br />

accord pour la poursuite des<br />

négociations et la finalisation<br />

d’opérations de privatisation de<br />

4 entreprises publiques. Trois<br />

d’entre elles, deux unités de<br />

Sorasucre (filiales du groupe<br />

Enasucre) et la Société d’études<br />

techniques de Ouargla (SETO),<br />

seront totalement privatisées.<br />

La Société des matériaux de<br />

CONDENSÉ<br />

construction Béjaïa (Somacob)<br />

sera, elle, cédée à 30%.<br />

Algeria Gulf Bank s’étend<br />

Algeria Gulf Bank (AGB), un<br />

établissement bancaire détenu<br />

par le groupe koweïtien KIPCO<br />

et les trois banques internationales<br />

United Gulf Bank, s’est<br />

implanté à Oran, la seconde<br />

ville du pays. L’AGB, une des<br />

plus importantes banques<br />

étrangères d’investissement<br />

présente en Algérie, compte<br />

lancer une offensive marketing<br />

dans les prochains mois.<br />

ANGOLA<br />

Acquisition de 210 bateaux<br />

de pêche pour 77 millions<br />

d’euros<br />

Un contrat de 77 millions<br />

d’euros a été signé avec le<br />

constructeur naval espagnol<br />

Aresa Boat’s pour l’acquisition<br />

de 210 bateaux de pêche et de<br />

surveillance côtière. Ces navires<br />

seront fabriqués dans le<br />

chantier naval de Drassanes<br />

d’Arenys, une filiale de Aresa<br />

Boat’s, à l’est de l’Espagne. <strong>Les</strong><br />

premières livraisons vont commencer<br />

en avril prochain.<br />

BURKINA-FASO<br />

Des prix administrés pour<br />

lutter contre la hausse vertigineuse<br />

Le président a annoncé le<br />

retour au contrôle des prix afin<br />

de lutter contre la cherté de la<br />

vie. « Toutes les structures de<br />

contrôle de prix » seront rétablies<br />

pendant trois mois, a-t-il<br />

annoncé récemment.<br />

CAMEROUN<br />

Un fonds d'investissement<br />

pour l’huile de palme<br />

Le gouvernement a annoncé la<br />

création d’un fonds d'investissement<br />

pour stimuler la production<br />

d'huile de palme qui<br />

sera financé par l’Etat et les<br />

associations d’opérateurs du<br />

secteur. L’argent du fonds<br />

devrait financer l’accroissement<br />

de la superficie de palmiers<br />

à huile, estimée à<br />

100 000 hectares, et améliorer<br />

les équipements. 4 e en Afrique,<br />

le Cameroun a produit<br />

200 000 tonnes en 2007, contre<br />

140 000 tonnes en 2006. Le<br />

secteur génère 65 000 emplois<br />

directs et indirects pour des<br />

revenus annuels de l’ordre de<br />

440 millions $.<br />

Recrutement de 14 196 jeunes<br />

dans la fonction publique<br />

en 2008<br />

Après un gel de plusieurs<br />

années, sur injonctions du FMI,<br />

la fonction publique va reprendre<br />

le recrutement de 14 000<br />

jeunes au courant de l’exercice<br />

budgétaire 2008. Ce chiffre ne<br />

comprend pas des recrutements<br />

qui seront effectués dans<br />

l’armée, la police et l’administration<br />

pénitentiaire.<br />

CONGO<br />

Fin du litige avec les créanciers<br />

de Londres<br />

Le ministre des Finances,<br />

Pacifique Issoïbeka, a affirmé<br />

que son pays a mis fin aux différends<br />

avec ses créanciers, y<br />

compris Kensington international<br />

Ltd qui réclamait plus de<br />

200 millions $ pour avoir<br />

racheté, il y a quelques années,<br />

l’une des créances du Congo<br />

pour un montant estimé à 1<br />

million $. En 2006 et 2007, le<br />

Club de Paris et le Club de<br />

Londres ont respectivement<br />

annulé 67% (et rééchelonné les<br />

33% restant) et 80% de la dette<br />

congolaise.<br />

CONGO RDC<br />

Des entreprises suédoises en<br />

prospection<br />

Une délégation de représentants<br />

d’une dizaine d’entreprises<br />

industrielles suédoises,<br />

dont Volvo et Ericsson, a<br />

mené une visite de prospection<br />

dans la province de<br />

Katanga. <strong>Les</strong> secteurs d’intérêts<br />

sont les mines, les transports,<br />

l’énergie, les infrastructures<br />

et l’agroalimentaire.<br />

EGYPTE<br />

Hausse des exportations vers<br />

l’Afrique du Sud en 2007<br />

Le volume des exportations<br />

hors hydrocarbures vers<br />

l’Afrique du Sud a enregistré<br />

une hausse de 40%, soit 26,24<br />

millions $ pour la période de<br />

janvier-octobre 2007, contre<br />

18,8 millions $ pour la même<br />

période en 2006. Parmi les produits<br />

exportés figurent les peintures,<br />

les éviers en porcelaine, le<br />

raisin, les vêtements, les tapis et<br />

les appareils médicaux.<br />

Un nouveau directeur pour<br />

DuPont Egypte<br />

Khaled El-Dessouky a été<br />

nommé à la tête de DuPont<br />

Egypte et Afrique du Nord,<br />

en remplacement de Amr<br />

Moniem.<br />

Mashreq ouvrira dix succursales<br />

La banque Mashreq ouvrira 10<br />

nouvelles succursales en vue de<br />

renforcer sa présence en<br />

Egypte. L’établissement bancaire,<br />

qui ne dispose que d’une<br />

seule agence actuellement, n’a<br />

pas pu acquérir la Banque<br />

d'Alexandrie en 2006.<br />

Satyam Computer Services<br />

inaugure son Centre des<br />

solutions globales<br />

Satyam Computer Services<br />

(SCS) a annoncé l'inauguration<br />

d’un Centre de solutions<br />

globales (GSC), créé dans le<br />

cadre d’une initiative commune<br />

avec le gouvernement<br />

égyptien. SCS formera 300<br />

personnes pour servir comme<br />

base de développement technologique<br />

et de support logiciel<br />

pour les clients de Satyam<br />

dans le Moyen-Orient. GSC est<br />

implanté à Smart Village (village<br />

intelligent).<br />

Feu vert pour Tamweel<br />

L'Autorité de la finance de l'hypothèque<br />

(MFA) a accordé à<br />

Tamweel une licence pour lancer<br />

ses opérations d’ici le début<br />

du 2 e trimestre 2008. Tamweel,<br />

qui fournit une large gamme de<br />

produits financiers destinés aux<br />

biens immobiliers dans les<br />

Emirats arabes unis, dispose<br />

d’un capital autorisé de 500<br />

millions LE et d’un capital émis<br />

Editeur : Editions Financières du<br />

Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />

75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />

Filiale à 100% de <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />

Edition et Communication SA.<br />

Genève. Administrateurs :<br />

Abderrazzak Sitail (Président),<br />

Michel Juvet, François-Eric<br />

Perquel, Dominique Flaux (Adm.<br />

délégué, directeur de la publication).<br />

Editeurs partenaires : Atlas<br />

Publications (Maroc). Avenir<br />

Communication (Sénégal) et<br />

Syscomtech (Cameroun).<br />

Directeur de la rédaction et rédacteur<br />

en chef Finance : Adama<br />

Wade (Casablanca). Rédacteur en<br />

chef Economie et politique : Ihsane<br />

El Kadi (Alger). Rédacteur en chef<br />

Gestion publique et coopération :<br />

Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />

Rédaction : Louis S. Amédé<br />

(Abidjan), Mohamed Baba Fall<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

de 100 millions LE. La compagnie<br />

prévoit de se placer dans le<br />

segment très recherché du marché<br />

de la propriété immobilière<br />

en Egypte.<br />

<strong>Les</strong> ventes de TMG atteignent<br />

1 milliard LE en janvier<br />

et février<br />

Talaat Moustafa Groupe<br />

(TMG) a annoncé que le produit<br />

de la vente de biens immobiliers<br />

a atteint 1 milliard LE<br />

pour janvier et février 2008,<br />

comparé aux 738,8 millions LE<br />

pour la même période de l'année<br />

dernière. TMG, qui dispose<br />

de plusieurs filiales, a vendu<br />

pour 10,4 milliards LE en 2007.<br />

Arab Aluminium prévoit<br />

d’augmenter son capital<br />

Arab Aluminium prévoit une<br />

augmentation du capital de la<br />

compagnie de 8,26 à 28,26 millions<br />

LE. <strong>Les</strong> actionnaires ont<br />

souscrit à un total de 1 764 786<br />

actions pour une valeur de<br />

17,65 millions LE. En conséquence,<br />

le ratio de couverture<br />

est d’environ 88%, alors que le<br />

restant à pourvoir est de<br />

235 214 actions, soit 12%.<br />

Augmentation de 17,5%<br />

des bénéfices d’Al Arafa<br />

Investment<br />

Al Arafa Investment and<br />

Consulting a annoncé une<br />

hausse de 17,5% de ses bénéfices,<br />

soit un montant de 25,8<br />

millions $ pour la période<br />

allant du 1 er avril au 31 décembre<br />

2007.<br />

Misr Aluminium prévoit d’accroître<br />

sa production de 85%<br />

Le ministre de l’Investissement<br />

a annoncé que la compagnie<br />

Misr Aluminium projette de<br />

construire 3 méga usines pour<br />

accroître de 85% la production<br />

de l’Egypte.<br />

Electricité : plusieurs contrats<br />

pour 300 millions LE<br />

Le secteur de l'électricité a signé<br />

trois contrats avec des entreprises<br />

égyptiennes pour relier les<br />

centrales de Tebbin et de<br />

Bahtim, situées respectivement<br />

dans le sud et le nord du Caire,<br />

au réseau national d'électricité.<br />

Le projet est financé par la compagnie<br />

égyptienne d’électricité<br />

(EETC) pour un montant de<br />

300 millions LE. Le délai de réalisation<br />

est de 10 à 12 mois.<br />

Un nouveau système de<br />

négoce d'obligations en gestation<br />

Le gouvernement étudie le lancement<br />

d’un nouveau système<br />

d'échanges d'obligations dans le<br />

but d'élargir et de stimuler le<br />

marché et de réduire les coûts<br />

des emprunts. Une rencontre a<br />

eu lieu, il y a plus d’une<br />

semaine, entre le président de la<br />

Bourse du Caire et d'Alexandrie<br />

(Casablanca), Said Djaafer (Alger),<br />

Amadou Fall (Dakar), Daikha<br />

Dridi (Le Caire), Charles A.<br />

Bambara (Londres).<br />

Ont également participé à ce<br />

numéro : Aliou Diongue (Dakar),<br />

Ali Bey (Alger), Faycal Métaoui<br />

(Alger), Mamadou Lamine Diatta,<br />

(Dakar) Lyes Taibi (Alger), Malick<br />

Rokhy Ba (Dakar, Souleymane<br />

Niang (Ouagadougou), Rafik<br />

Sabounji (Alger), Bénédicte Châtel<br />

(Paris), Hance Gueye (Dakar),<br />

Fethi Djebali et Thameur Mekki,<br />

(Tunis), avec le concours<br />

d’Edouard Pépin Taguedong<br />

(Calgary), de Radu Nechita et<br />

www.UnMondeLibre.org,<br />

d’African Investor - AI40<br />

(Londres) et de CommodAfrica<br />

(Paris).<br />

Abonnements : <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, 19<br />

rue de Veyrier, CH-1227 Carouge<br />

Genève. Tél : +41 22 301 96 15.<br />

Fax : +41 22 301 96 10.<br />

abos@lesafriques.com ou formu-<br />

(CASE), Maged Shawky, et des<br />

experts de la Bourse de Milan<br />

pour discuter du projet. Une<br />

proposition pour un nouveau<br />

système d'échanges d'obligations<br />

est attendue pour le mois<br />

d'avril.<br />

La taxe à l’exportation du riz<br />

revue à la hausse<br />

Le gouvernement a décidé<br />

d’augmenter de 200 à 300 LE la<br />

taxe à l'exportation du riz afin<br />

d'assurer l'approvisionnement<br />

du marché local et d’éviter une<br />

hausse des prix. Le gouvernement<br />

justifie cette mesure en<br />

affirmant que les exportations<br />

de riz sont des exportations<br />

indirectes d'eau, une ressource<br />

rare subventionnée par l’Etat.<br />

L’Egypte produit environ 4 millions<br />

de tonnes de riz blanc par<br />

an et en consomme environ 3,2<br />

millions de tonnes. L’excédent<br />

est exporté vers d'autres pays<br />

arabes. Le prix au détail du kg<br />

de riz a augmenté de près de<br />

30% au cours des derniers mois.<br />

Objectif d’atteindre une production<br />

de blé de 8 millions<br />

de tonnes<br />

Selon les estimations du<br />

Ministère de l'agriculture, la<br />

production de blé va atteindre<br />

environ 8 millions de tonnes<br />

cette année. Le gouvernement<br />

promet une forte augmentation<br />

du prix d’achat aux agriculteurs<br />

pour les inciter à augmenter la<br />

production. Environ 2,7 millions<br />

d'acres de blé on été semés<br />

cette année, soit la même superficie<br />

que la saison 2007 où la<br />

récolte était de 7,39 millions de<br />

tonnes. L’Egypte, qui importe 6<br />

millions de tonnes de blé par an,<br />

vise à produire 65% de la<br />

consommation de blé, contre<br />

près de 50% actuellement.<br />

Une taxe pour les pneus<br />

importés de Chine et d’Inde<br />

Une taxe sera désormais appliquée,<br />

pour les 5 prochaines<br />

années, aux importations de<br />

pneumatiques neufs de bus et<br />

de camions en provenance de<br />

Chine et d’Inde. Le gouvernement<br />

veut encourager la production<br />

de pneumatiques en<br />

Egypte, afin de créer de nouveaux<br />

emplois dans le secteur.<br />

Ghabbour Auto déclare<br />

une hausse de 48% de ses<br />

bénéfices<br />

La société Ghabbour Auto a<br />

déclaré que son bénéfice net<br />

pour le 4 e trimestre 2007 a<br />

bondi de plus de 48%. Le bénéfice<br />

après déduction des intérêts<br />

augmente donc de 207,58 millions<br />

LE (37,95 millions $). <strong>Les</strong><br />

ventes de voitures de tourisme,<br />

qui représentent 71% des revenus<br />

de la compagnie, ont atteint<br />

940 millions LE au cours de la<br />

même période. L’amélioration<br />

des marges est due essentielle-<br />

laire sur www.lesafriques.com<br />

Maquette : Jérémie Flaux.<br />

Webmaster : Christian Zanardi.<br />

Imprimé en France : Imprimerie<br />

Nouvelle, 93, avenue Denis Papin -<br />

45800 - Saint Jean de Braye.<br />

Imprimé au Sénégal (Avenir<br />

Communication) et au Cameroun<br />

(Sopecam). Diffusion : NMPP,<br />

Sapress, Le Quotidien,<br />

Messapresse.<br />

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Media SA, 19 rue de Veyrier, CH -<br />

1227 Carouge Genève (+41 22 301<br />

96 15). Bureau de Genève :<br />

Benjamin Flaux (+41 78 758 77 09<br />

benjamin.flaux@lesafriques.com).<br />

Bureau de Casablanca : Atlas<br />

Publication: Khadija El<br />

Hajoui (+212 22 23 34 77<br />

khadija@lesafriques.com).<br />

Dépôt légal : Février 2008<br />

© Reproduction interdite sans<br />

l’accord écrit de l’éditeur


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 ACTUALITÉ<br />

3<br />

Moody’s maintient la note du Maroc<br />

Une note Ba1 avec une perspective stable pour les émissions souveraines en monnaies étrangères et locale.<br />

Dans un rapport intitulé<br />

« Credit Opinion : Morocco »<br />

dans sa version anglaise,<br />

l’agence de notation internationale<br />

Moody’s maintient la<br />

note Ba1 du Maroc avec une<br />

perspective stable. Aussi bien<br />

les obligations d’Etat émises en<br />

monnaie étrangère que celles<br />

émises en monnaie locale<br />

bénéficient de cette appréciation.<br />

Cette note, déjà accordée<br />

en 2007, reflète les bons ratios<br />

d’endettement du gouvernement<br />

et le succès des réformes<br />

engagées dans la libéralisation<br />

des marchandises et du marché<br />

du travail.<br />

L’agence explique son avis par<br />

l’engagement des réformes<br />

structurelles sur le long terme,<br />

l’amélioration de la position<br />

des finances publiques par rap-<br />

L’OCI adopte une charte plus adaptée<br />

au monde d’aujourd’hui<br />

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

En plus de la signature du cinquième<br />

accord entre le Tchad et le Soudan, le<br />

fait majeur du 11 e sommet de l’OCI<br />

tenu à Dakar le vendredi 14 mars 2008<br />

aura été la révision de la charte de<br />

l’OCI. Il s’agit d’un vieux projet, déjà<br />

évoqué au premier sommet de Dakar<br />

en 1991. Tout un symbole. « C'est un<br />

moment historique de la vie de l'OCI.<br />

Cette charte est l'un des grands succès de<br />

ce sommet de Dakar qui constitue un<br />

pas significatif dans l'histoire et dans<br />

l'avenir de l'organisation islamique. Elle<br />

ouvre la voie à notre organisation pour<br />

qu'elle devienne un acteur international<br />

reconnu à travers le monde », a commenté<br />

le secrétaire général de l’organisation,<br />

le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu,<br />

reconduit pour un second mandat.<br />

Droits fondamentaux<br />

La précédente charte de l'organisation,<br />

qui comptait alors 25 pays membres<br />

contre 57 actuellement, avait été<br />

adoptée en 1972 à Djeddah. La nouvelle,<br />

composée de 30 articles, rappelle<br />

les objectifs de l’OCI, le rôle de la<br />

société civile, la relation entre l’OCI et<br />

les autres organisations internationales.<br />

Elle définit également le statut des<br />

membres, comme des observateurs,<br />

ainsi que les critères pour adhérer à<br />

cette organisation, et aborde la question<br />

de l'autodétermination. Comme<br />

pour rappeler que l’organisation est<br />

née du conflit palestinien. C’est en<br />

réaction à l’incendie Al Qods à<br />

Jérusalem, la troisième mosquée<br />

sainte de l’islam, que l’organisation a<br />

été créée en 1969. Signe des temps, le<br />

ton guerrier de la première charte, le<br />

soutien au « combat pour libérer les territoires<br />

» a été transformé en soutien<br />

du « peuple palestinien pour lui donner<br />

les moyens d'exercer son droit à<br />

l'autodétermination et à créer son<br />

Etat souverain ».<br />

Le secrétariat de l’organisation est renforcé,<br />

le nombre de mandats limité à<br />

deux de cinq ans. Le Conseil des<br />

représentants est passé de trois à qua-<br />

tre organes et une cour de justice islamique<br />

est mise en place. Plus fondamentalement,<br />

dans le nouveau ton du<br />

soutien à la cause palestinienne qui<br />

reste centrale, comme en témoigne le<br />

fait que le premier à prendre la parole<br />

a été le président palestinien, le nouveau<br />

texte stipule que « les Etats membres<br />

soutiennent et favorisent, aux<br />

niveaux national et international, la<br />

bonne gouvernance, la démocratie, les<br />

droits humains, les libertés fondamentales<br />

et l'Etat de droit ».<br />

L’OCI a renouvelé son adhésion à la<br />

mission de l’ONU et à la légalité internationale,<br />

et condamne en conséquence<br />

l’extrémisme et le dogmatisme.<br />

Darfour : nouvelle<br />

division du travail<br />

Le politique, le business,<br />

l’humanitaire et le showbiz<br />

semblent avoir conclu un<br />

pacte de non agression au<br />

Darfour. A chacun sa spécialité,<br />

ses parts de marché<br />

et son bilan. On y rencontre<br />

actuellement des émissaires<br />

de l’ONU dépêchés à<br />

la hâte pour tâter le pouls<br />

d’une population endeuillée<br />

par 200 000 morts et<br />

des milliers de déplacés.<br />

Une incertaine force mixte<br />

Union africaine-Nations<br />

unies armée de bonnes<br />

intentions, mais manquant<br />

d’hélicoptères et de carburant.<br />

Des marchands d’armes<br />

aussi imprévisibles<br />

que le vent du désert. Des<br />

camions d’aide humanitaire<br />

chargés de bonne<br />

volonté mais qui n’arrivent<br />

jamais à destination.<br />

Des compagnies pétrolières<br />

chinoises, et aussi –<br />

quoi qu’on en dise – occidentales,<br />

faisant de l’épuration<br />

de l’or noir dans le<br />

respect – c’est tout à leur<br />

honneur – du droit de non<br />

ingérence... Et, de temps en<br />

temps, au détour d’une<br />

dune, quelques stars hollywoodiennes<br />

qui viennent<br />

redorer le blason de leur<br />

popularité au milieu d’une<br />

Solidarité islamique<br />

Le président Abdoulaye Wade, qui<br />

va présider aux destinées de l’organisation<br />

jusqu’au prochain sommet<br />

qui se tiendra en 2011 en Egypte, n’a<br />

pas oublié que le thème de son sommet<br />

était « La Ummah islamique au<br />

21 e siècle », avec les deux composantes<br />

: le « partenariat économique et<br />

culturel » et le « partage du savoir ».<br />

Sur le partenariat, il a multiplié les<br />

propositions et fortement plaidé.<br />

« Nous souhaitons que les investisseurs<br />

arabes interviennent en Afrique,<br />

continent de l’avenir avec plus de 1,7<br />

milliard de consommateurs en 2050,<br />

Adama Wade, Casablanca<br />

population affamée. Un<br />

casting d’enfer qu’apprécient<br />

les télés du monde<br />

entier et qui risque d’être<br />

élargi au Tchad voisin si la<br />

communauté internationale<br />

continue de s’indigner<br />

sans rien faire. Le plus<br />

pathétique dans l’affaire,<br />

c’est que ce sont ces stars là<br />

qui glanent aujourd’hui<br />

plus de succès dans le<br />

règlement de ce drame que<br />

les diplomates de l’ONU<br />

ou les négociateurs en boubou<br />

de l’Union africaine.<br />

<strong>Les</strong> accusations de George<br />

Clooney contre Oméga,<br />

chronométreur des Jeux<br />

olympiques de Pekin, et la<br />

démission de Stephen<br />

Spielberg de ses fonctions<br />

de consultant de ces<br />

mêmes Jeux, ont produit<br />

plus d’effet que les tentatives<br />

trop diplomatiques<br />

du secrétaire général de<br />

l’ONU de faire entendre<br />

raison aux bélligérants.<br />

On regrettera toutefois<br />

cette orientation de l’indignation<br />

hollywoodienne<br />

vers la seule Chine qui n’est<br />

pourtant pas la nation la<br />

plus influente sur le théâtre<br />

des opérations, et certainement<br />

pas celle qui en tire le<br />

plus de profits.<br />

L’Organisation de la conférence islamique s’est dotée d’une nouvelle charte qui confirme la détermination du monde islamique à épouser son siècle. Pour<br />

la solidarité islamique en revanche, de nombreuses prières qu’Allah entendra peut-être.<br />

C’est en réaction à<br />

l’incendie Al Qods à<br />

Jérusalem, la troisième<br />

mosquée sainte de l’islam<br />

que l’organisation a<br />

été créée en 1969.<br />

port à l’extérieur et, sur le plan<br />

politique, la poursuite des<br />

réformes démocratiques. La<br />

diversification de l’économie,<br />

illustrée par une croissance de<br />

2,6% en 2007 malgré la mauvaise<br />

pluviométrie, l’augmentation<br />

rapide du PIB non agricole<br />

et l’émergence de nouvelles<br />

industries manufacturières ont<br />

été pris en compte dans l’évaluation<br />

de la capacité de remboursement<br />

du Maroc.<br />

Globalement attractive<br />

Par ailleurs, si les exportations<br />

ont augmenté de 7% en 2007,<br />

elles n’ont pas pu contrebalancer<br />

les importations (+22%)<br />

dopées par la facture pétrolière.<br />

Ce déséquilibre est corrigé<br />

par les transferts des travailleurs<br />

marocains à l’étran-<br />

ger et les recettes du tourisme.<br />

Moody’s note toutefois qu’en<br />

2007, pour la première fois<br />

depuis cinq ans, la balance des<br />

comptes courants était déficitaire.<br />

L’économie marocaine<br />

reste globalement attractive<br />

avec le doublement des investissements<br />

directs étrangers en<br />

2007, par rapport à la moyenne<br />

des cinq dernières années.<br />

Parmi les risques pesant sur les<br />

émissions de l’Etat, l’agence<br />

souligne une dette publique<br />

relativement élevée qui est passée<br />

de 68,2% en 2000 à 55,7%<br />

en 2008. En définitive, la<br />

réduction de la dette extérieure,<br />

la structure même de<br />

cette dette (constituée de longues<br />

maturités) et les réserves<br />

dont dispose le pays placent le<br />

Maroc dans une bonne posi-<br />

Key Indicators<br />

Morocco 2000 2001<br />

2002 2003 2004 2005 2006 2007E 2008F<br />

Real GDP (% change)<br />

CPI Inflation<br />

1.8 7.6 3.3 6.1 5.1 2.4 8.1 2.6 5.5<br />

(yearend, % change)<br />

General Government<br />

1.7 1.7 1.4 1.8 0.5 2.1 3.3 2.0 2.0<br />

Balance/GDP [1]<br />

Gross General<br />

-5.2 -7.5 -3.3 -3.6 -4.1 -5.3 -2.1 -2.7 -3.0<br />

Government Debt/GDP<br />

Gross General Government<br />

68.2 67.2 63.8 60.9 58.9 62.7 57.4 57.7 55.7<br />

Debt/Revenue 329.9 334.8 312.3 304.8 284.5 283.5 248.6 254.9 254.8<br />

Current Acct. Bal./GDP (%) -1.4 4.3 3.6 3.2 1.7 1.9 3.8 -2.0 -0.3<br />

External debt/Exports (%) [2] 142.4<br />

External Vulnerability<br />

117.0 101.2 88.7 76.0 70.5 58.4 50.5 44.5<br />

Indicator (%) [3] 98.3 58.8 56.8 48.9 39.7 39.0 31.7 27.5 25.5<br />

[1] Including transfers to the local governments and the Hassan II fund. [2] Total Current Account Receipts.<br />

[3](Short-term external debt + currently maturing long-term debt + total nonresident deposits over one<br />

year)/Official foreign exchange reserves.<br />

tion, comparé aux pays notés<br />

dans cette catégorie.<br />

<strong>Les</strong> risques liés aux attentats<br />

terroristes ont été également<br />

mentionnés parmi les facteurs<br />

pesant sur ces émissions. Ce<br />

facteur est atténué par la présence<br />

du mouvement islamiste<br />

modéré, le PJD, qui a remporté<br />

46 des 325 sièges lors des élections<br />

législatives de septembre<br />

2007. La décision de l’Union<br />

européenne d’accélérer l’intégration<br />

du Maroc dans l’espace<br />

euro-méditerranéen dans les<br />

cinq prochaines années jouera<br />

un rôle de catalyseur dans les<br />

réformes économiques.<br />

Dans sa substance, la perspective<br />

stable qui accompagne la<br />

notation Ba1 reflète la gestion<br />

de l’économie du pays, qui a<br />

engagé des réformes fiscales de<br />

grande envergure et réduit<br />

considérablement la dette extérieure<br />

durant les cinq dernières<br />

années. L’agence s’attend à une<br />

poursuite de la tendance, à un<br />

rythme toutefois moindre dans<br />

le moyen terme. Parmi les éléments<br />

qui militent pour un<br />

renforcement de la notation,<br />

l’augmentation continue de la<br />

capacité du gouvernement à<br />

rembourser ses dettes. Cette<br />

tendance se reflète notamment<br />

dans l’évolution des ratios<br />

dette/revenus passés de 329,9%<br />

en 2000 à 254,8% en 2008. De<br />

même les charges d’intérêts<br />

rapportés aux revenus sont en<br />

nette diminution depuis 2000.<br />

« Nous souhaitons que<br />

les investisseurs arabes<br />

interviennent en Afrique,<br />

continent de l’avenir avec<br />

plus de 1,7 milliard<br />

de consommateurs en<br />

2050, aussi largement<br />

que possible. »<br />

Mohamed B Fall<br />

Ouverture de la Conférence islamique.<br />

aussi largement que possible ». Il a<br />

également déploré le fait que les<br />

intérêts prohibés par la Charia, qui<br />

s’élèvent à plus de 500 milliards de<br />

dollars générés par les fonds déposés<br />

dans des pays musulmans pétroliers<br />

dorment en Occident au lieu de<br />

financer la lutte contre la pauvreté et<br />

le développement. Il a également<br />

demandé aux pays musulmans<br />

membres de l’Organisation des pays<br />

producteurs de pétrole d’ajouter 2%<br />

en faveur du fonds Pétrole/pauvreté,<br />

qu’il a lancé, à chaque augmentation<br />

du prix du pétrole.


4<br />

ment à l'augmentation progressive<br />

des prix de vente initiée<br />

dans le mois d'octobre. Le<br />

bénéfice net pour l’ensemble de<br />

l’année 2007 s’est accru de<br />

47,8%, affichant 450,31 millions<br />

LE.<br />

ETHIOPIE<br />

Droits de marque de café aux<br />

Etats-Unis<br />

Après de longues années de<br />

négociations, les droits de marque<br />

du café « Sidamo » obtiennent<br />

officiellement enregistrement<br />

sur le marché américain.<br />

L’Office américain des la propriété<br />

intellectuelle vient de<br />

confirmer l’Ethiopie comme<br />

seul et unique propriétaire du<br />

café Sidamo. L’obtention de ce<br />

brevet va permettre au pays<br />

d’accroître ses recettes d’exportation<br />

de café vers les Etats-Unis<br />

et les autres marchés internationaux.<br />

L’Ethiopie, qui produit<br />

annuellement 330 000 tonnes<br />

de café, espère réaliser un chiffre<br />

d’affaires de 500 millions de<br />

dollars en portant ses exportations<br />

à plus de 140 000 tonnes<br />

en 2008.<br />

Des bus chinois pour le transport<br />

public à Addis Abeba<br />

Une centaine de bus de transport<br />

urbain sur les 500 commandés<br />

à la Chine pour un<br />

montant de 20 millions $ ont<br />

été réceptionnés à Addis Abeba,<br />

qui connaît de graves problèmes<br />

de transport. Le reste de la<br />

commande devrait arriver d’ici<br />

la semaine prochaine.<br />

GHANA<br />

Appui de la BAD au secteur<br />

de l’énergie<br />

La Banque africaine de<br />

développement (BAD) a<br />

accordé un prêt de 44,5 millions<br />

$ destiné au financement<br />

du projet de renforcement<br />

des systèmes électriques<br />

pour réduire les pertes<br />

et améliorer la fiabilité de<br />

l’approvisionnement, obstacle<br />

majeur à la croissance<br />

économique du pays. Le<br />

programme prévoit la<br />

construction d’une sousstation<br />

de 132 MVA, et le<br />

renforcement d’une autre<br />

sous-station déjà opérationnelle.<br />

135 000 ménages et<br />

entreprises seront connectés<br />

dans les 5 prochaines années.<br />

GUINÉE<br />

Des mesures contre la pénurie<br />

de carburant<br />

Il est désormais interdit de vendre<br />

du carburant dans des<br />

bidons et autres fûts au niveau<br />

des stations services. C’est l’une<br />

des mesures prises pour lutter<br />

contre la pénurie récurrente de<br />

carburant que connaît le pays,<br />

en raison de la sortie frauduleuse<br />

des produits pétroliers à<br />

destination de certains pays<br />

frontaliers comme le Liberia, le<br />

Mali et la Sierra Leone.<br />

KENYA<br />

Equity Bank double ses revenus<br />

annuels<br />

Equity Bank, spécialisée dans<br />

les petits emprunts, a annoncé<br />

un revenu net de 1,9 milliard de<br />

shillings (environ 29,3 millions<br />

$) en 2007, contre 800 millions<br />

de shillings réalisés durant<br />

l’exercice précédent. Cette<br />

hausse est essentiellement due à<br />

la baisse du taux d’impôts de 30<br />

à 20% après l’entrée de la banque<br />

à la Bourse de Nairobi<br />

(NSE). Equity Bank a inauguré<br />

6 nouvelles succursales depuis<br />

janvier, et prévoit d’en ouvrir 30<br />

autres cette année.<br />

Discussions avec le FMI pour<br />

une assistance financière<br />

Le Fonds monétaire international<br />

a entamé des pourparlers en<br />

vu d’accorder un support financier<br />

au Kenya pour aider à<br />

relancer l'économie après plus<br />

de deux mois de violences postélectorales.<br />

Le but de cette aide<br />

étant de « sauvegarder la stabilité<br />

macroéconomique » du pays. Le<br />

Kenya a déjà reçu, en novembre<br />

dernier, un prêt de 237 millions<br />

$ de la part du FMI.<br />

Reconstruction : 15 millions<br />

$ des Etats-Unis<br />

Le gouvernement américain a<br />

promis une aide de 15 millions<br />

$ pour aider à la mise en œuvre<br />

de l’accord de partage du pouvoir<br />

négocié le mois dernier et<br />

faire avancer le processus de<br />

réconciliation et les efforts de<br />

reconstruction dont l’établissement<br />

du bureau du nouveau<br />

Premier ministre.<br />

LIBYE<br />

Budget 2008<br />

Le Congrès général du peuple a<br />

publié la loi portant budget de<br />

l’année 2008 dont le montant<br />

est estimé à 49,47 milliards de<br />

dinars (environ 40 milliards $).<br />

Dans ce budget, 6,72 milliards<br />

de dinars seront consacrés aux<br />

salaires, 4,19 milliards aux<br />

dépenses de gestion, 33,92 aux<br />

dépenses de réalisation des projets,<br />

et 4,62 milliards de dinars<br />

(3,8 milliards $) au titre de la<br />

répartition de la richesse.<br />

MALAWI<br />

100 000 tonnes de maïs à<br />

exporter au Zimbabwe<br />

Dans le cadre d’un accord d’exportation<br />

portant sur un total<br />

de 400 000 tonnes, 100 000 tonnes<br />

de maïs doivent êtres livrées<br />

au Zimbabwe pour faire face à<br />

la pénurie de céréales. <strong>Les</strong> premières<br />

exportations de maïs<br />

avaient commencé en avril<br />

2007, puis en février dernier,<br />

pour un volume global de<br />

300 000 tonnes dont 243 000<br />

tonnes proviennent de fournisseurs<br />

privés.<br />

MALI<br />

Des restrictions aux sociétés<br />

minières<br />

71 permis de recherches de<br />

minerais d’or, sur un total de<br />

22 conventions, ont été<br />

annulés pour non respect des<br />

clauses d’engagement. Une<br />

quarantaine d’autres conventions<br />

sont en instance de<br />

signature. Seules 6 sociétés<br />

minières sont actuellement<br />

en activité, dont deux en<br />

phase de développement. <strong>Les</strong><br />

projections officielles tablent<br />

sur une production de<br />

46,013 tonnes d’or en 2008,<br />

soit un recul de l’ordre de<br />

près de 13% par rapport à<br />

2007. En 2006, l’or avait rapporté<br />

116 milliards FCFA.<br />

MAROC<br />

Lancement de l’activité<br />

import-export à Tanger-Med<br />

L’Agence Spéciale Tanger<br />

Méditerranée (TMSA) a<br />

annoncé le lancement de l’activité<br />

d’import-export des conteneurs<br />

sur le premier terminal à<br />

conteneurs du port Tanger-<br />

Med. Mis en service partiellement<br />

en juillet 2007, le terminal<br />

conteneurs du port de Tanger-<br />

Med, géré par APM-Terminals-<br />

Tangiers, filiale du groupe<br />

danois Maersk, a déjà enregistré<br />

un transbordement de près de<br />

200 000 conteneurs de 20 pieds.<br />

Le terminal sera entièrement<br />

opérationnel en avril prochain.<br />

2,55 milliards DH d’importation<br />

de brut en janvier<br />

<strong>Les</strong> importations en pétrole<br />

brut ont atteint 2,55 milliards<br />

de dirhams (environ 340 millions<br />

$) durant le mois de janvier,<br />

soit une hausse de 92,4%<br />

par rapport à la même période<br />

de 2007. En volume, les importations<br />

ont porté sur 489 200<br />

tonnes de pétrole en janvier<br />

dernier, contre 411 500 tonnes<br />

une année auparavant.<br />

Pas d’augmentation du prix<br />

du gaz butane<br />

Le gouvernement va continuer<br />

de subventionner le gaz butane<br />

en dépit des importantes hausses<br />

des prix sur les marchés<br />

internationaux, a indiqué le<br />

Ministère des affaires économiques<br />

et générales. Le prix de la<br />

petite bonbonne de gaz (3 kg)<br />

n'a pas connu de hausse depuis<br />

1995, celui de la grande bonbonne<br />

(12 kg) est inchangé<br />

depuis 2000.<br />

Lancement du projet de<br />

dédoublement de la route<br />

Fès-Sefrou<br />

<strong>Les</strong> travaux de dédoublement<br />

de la route régionale reliant Fès<br />

à Sefrou ont été lancés mercredi<br />

dernier. Cette infrastructure,<br />

dont le coût est estimé à 140<br />

millions de dirhams, permettra<br />

d'améliorer la fluidité du trafic<br />

et la sécurité routière sur cet<br />

axe, avant de le relier à l’autoroute<br />

Fès-Taza plus tard.<br />

MAURITANIE<br />

Sanctions contre trois opérateurs<br />

de téléphonie mobile<br />

Trois opérateurs de téléphonie<br />

mobile, Mauritel Mobile, la<br />

Mauritano-tunisienne des télécommunications<br />

Mattel SA,<br />

et la Soudano-mauritanienne<br />

Chinguitel, ont été condamnés<br />

à payer des amendes d'un montant<br />

respectif de 300 000, 80 000<br />

et 37 000 euros au Trésor<br />

public, pour « manquements<br />

aux engagements prescrits dans<br />

le cahier des charges », selon<br />

l'Autorité de régulation des<br />

télécommunications. Il est<br />

reproché à ces compagnies leur<br />

« mauvaise qualité du service ».<br />

90 $ le baril de pétrole mauritanien<br />

La dernière expédition de<br />

pétrole, la 17 e depuis le début<br />

de la production du puits<br />

pétrolier Chinguitt, a été vendue,<br />

le 12 février 2008, à un<br />

prix record de 90,658 $ le baril,<br />

dépassant ainsi le brut ouestafricain<br />

et le panier moyen de<br />

l’OPEP. Cette hausse du prix<br />

de vente devrait compenser un<br />

tant soit peu la chute du niveau<br />

de production (actuellement<br />

de 10 000 barils/jour) par rapport<br />

aux prévisions initiales de<br />

75 000 b/j.<br />

MOZAMBIQUE<br />

Aide cubaine<br />

Une aide cubaine est attendue<br />

dans les domaines de l'éducation,<br />

de la santé et de la science<br />

et de la technologie. <strong>Les</strong> deux<br />

parties ont décidé de la création<br />

d'un Institut des arts<br />

supérieurs et de la culture et<br />

d’un Institut biotechnologique,<br />

de la formation, à Cuba,<br />

de techniciens mozambicains<br />

dans ce domaine, ainsi qu’en<br />

ophtalmologie.<br />

NIGER<br />

Suspension des droits et<br />

taxes sur les céréales<br />

Pour freiner la hausse des prix,<br />

le gouvernement a suspendu<br />

pour une durée de trois mois<br />

tous les droits et taxes à l'im-<br />

CONDENSÉ<br />

portation du riz, du mil, du sorgho<br />

et du maïs. Une décision<br />

a également été prise de renforcer<br />

les stocks sur les marchés<br />

et de mettre en œuvre<br />

une stratégie de promotion<br />

de la production locale.<br />

NIGERIA<br />

Un nouveau modèle de taxi<br />

urbain sur le marché<br />

Le premier constructeur automobile<br />

du Nigeria (PAN) a mis<br />

au point deux modèles destinés<br />

à satisfaire le transport urbain<br />

et remplacer l’usage de motocyclettes<br />

comme taxis commerciaux.<br />

500 unités ont déjà été<br />

vendues aux gouvernements de<br />

Benue et de Taraba, pendant<br />

que celui de Zamfara en avait<br />

commandé 100. Un plan sera<br />

lancé avec la Bank-PHB pour<br />

permettre l’acquisition de ces<br />

véhicules avec facilité.<br />

Cornerstone Insurance Plc<br />

assure les 100 bus de Lagos<br />

Cornerstone Insurance Plc, une<br />

des principales institutions<br />

financières du pays, a été désignée<br />

pour assurer les 100 autobus<br />

du projet Bus Rapid Transit<br />

(BRT) de Lagos, qui sera opérationnel<br />

dès le 17 mars. BRT est<br />

un plan de réorganisation du<br />

système transport public dans<br />

la capitale économique nigériane.<br />

<strong>Les</strong> longs autobus climatisés,<br />

retenus dans le cadre de ce<br />

projet, vont circuler sur des<br />

voies réservées.<br />

SÉNÉGAL<br />

Un don japonais pour la protection<br />

de l’environnement<br />

Le Japon va accorder 3,344<br />

milliards FCFA destinés à la<br />

protection de l’environnement,<br />

à l’adaptation aux changements<br />

climatiques et à la<br />

promotion des technologies<br />

propres comme l’énergie<br />

solaire. Il s’agit du 10 e don<br />

hors projet qui porte à 24 milliards<br />

FCFA le montant total.<br />

300 véhicules remis à des<br />

chauffeurs taxis<br />

Le président de la République<br />

a procédé à la remise de 300<br />

véhicules aux chauffeurs de<br />

taxis travaillant à l’aéroport<br />

Léopold Sédar Senghor.<br />

Cette aide étatique entre<br />

dans le cadre du renouvellement<br />

du parc des taxis desservant<br />

l’aéroport de Dakar.<br />

<strong>Les</strong> nouveaux taxis font partie<br />

d’un lot fourni par la<br />

société Sen Iran.<br />

TOGO<br />

61,7% de pauvreté<br />

Une étude du Ministère de<br />

l’économie et des finances<br />

révèle un taux de pauvreté de<br />

61,7% dans le pays. Selon ces<br />

statistiques, 24% de personnes<br />

pauvres vivent dans la capitale ;<br />

69,4% dans ses environs ;<br />

56,2% dans la région des<br />

Plateaux (agricole et touristique)<br />

; 77,7% dans la région<br />

centrale ; 75% dans la région de<br />

la Kara ; et 90,5% dans la région<br />

des Savanes (très aride). Le seuil<br />

de pauvreté au Togo équivaut à<br />

un revenu annuel inférieur à<br />

242 094 FCFA à Lomé, 156 115<br />

FCFA dans la région centrale,<br />

155 026 FCFA dans la région de<br />

la Kara, et 157 294 FCFA dans<br />

la région des Savanes.<br />

Une aide de 123 millions<br />

d’euros de l’UE<br />

L’Union européenne prévoit<br />

de consacrer 123 millions<br />

d’euros durant les 5 prochaines<br />

années dans le cadre<br />

du Document stratégique<br />

pays-programme indicatif<br />

national (DSP-PIN) dont<br />

bénéficie le Togo. 9 millions<br />

d’euros seront consacrés à<br />

l’appui aux processus électoraux<br />

dans le pays, 13 millions<br />

à l’appui aux institutions<br />

étatiques et aux administrations,<br />

57 millions à la<br />

réhabilitation de routes et<br />

des travaux urbains et 17<br />

millions pour l’apurement<br />

de la dette extérieure.<br />

TUNISIE<br />

Banca Agrileasing s'implante<br />

à Tunis<br />

La banque Banca Agrileasing,<br />

une des plus importantes<br />

sociétés de leasing en Italie,<br />

a ouvert un bureau de<br />

représentation à Tunis.<br />

Filière du groupe bancaire<br />

Crédit coopératif italien, la<br />

nouvelle institution a pour<br />

mission de collecter des<br />

informations sur les marchés<br />

méditerranéens et<br />

d'identifier les meilleurs<br />

moyens d'appuyer le processusd'internationalisation<br />

des PME italiennes, et<br />

en particulier pour lancer<br />

des partenariats dans le<br />

bassin méditerranéen. La<br />

Banca Agrileasing est la 4 e<br />

banque italienne à s’implanter<br />

en Tunisie, après<br />

Banca Monte Dei Paschi Di<br />

Siena, Banca Di Roma et<br />

Intesa Sanpaolo.<br />

Objectif de 6000 tonnes de<br />

production aquacole<br />

Le secteur de la pisciculture<br />

s'est fixé pour objectif de<br />

porter la production aquacole<br />

à 6000 tonnes d’ici la<br />

fin de 2016. Plusieurs projets<br />

d'aquaculture dans des<br />

cages flottantes et des projets<br />

de conchyliculture sur<br />

les filets flottants seront<br />

créés dans les prochaines<br />

années. Un projet pilote de<br />

pisciculture en cages flottantes,<br />

d’une capacité de<br />

production de 750 tonnes<br />

par an, a déjà été mis en<br />

place en avril 2007 à Hergla.<br />

Un accord de coopération<br />

technique dans le domaine<br />

de la conchyliculture a été<br />

conclu en février dernier<br />

avec la Corée du Sud.<br />

Recharge via le DAB<br />

<strong>Les</strong> abonnés des lignes prépayées<br />

de Tunisiana pourront<br />

désormais recharger leurs<br />

comptes via 90 distributeurs<br />

automatiques de billets<br />

(DAB) externes de Amen<br />

Bank. Sans frais supplémentaires,<br />

ce mode de recharge<br />

permet, à tout titulaire d’une<br />

carte de retrait bancaire délivrée<br />

par n’importe quelle institution<br />

bancaire nationale,<br />

d’alimenter le compte du téléphone<br />

mobile 24h/24 et 7j/7.<br />

371 entreprises méditerranéennes<br />

déjà inscrites au<br />

forum d'affaires Med-Allia<br />

Moins d’un mois avant l’ouverture<br />

du forum d’affaires<br />

Med-Allia, prévu le 31 mars,<br />

371 entreprises (sur un objectif<br />

de 500) sont déjà inscrites.<br />

Elles proviennent de Tunisie<br />

(150), France (136), Algérie<br />

(30), Mauritanie (20), Egypte<br />

(15), Maroc (10), Libye (5) et<br />

de Jordanie (5). L’objectif des<br />

organisateurs est d’atteindre<br />

500 entreprises participantes.<br />

La 1 er édition de Med-Allia a<br />

eu lieu en 2007 au Maroc.<br />

La Banque tuniso-koweïtienne<br />

victime d’un hold-up<br />

L’agence Lafayette de la<br />

Banque tuniso-koweïtienne<br />

(BTK) a été victime d’un<br />

hold-up le 5 mars dernier.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Armé d’un pistolet, le malfaiteur<br />

a réussi à emporter<br />

un butin estimé à 5000 DT<br />

et 1000 euros.<br />

Tunisair change de logo<br />

Pour son soixantième anniversaire,<br />

la compagnie<br />

aérienne Tunisair a lancé un<br />

concours pour changer son<br />

logo. <strong>Les</strong> créateurs et designers<br />

tunisiens ont<br />

jusqu’au 30 avril prochain<br />

pour créer un nouveau logo<br />

avec pour composantes<br />

principales la gazelle (dynamisme<br />

et élégance) et la<br />

couleur rouge du drapeau<br />

tunisien. Le candidat sélectionné<br />

recevra le Prix<br />

Tunisair d’un montant de<br />

3000 DT et deux billets<br />

d’avion. Le logo sera acheté<br />

au prix symbolique de 500<br />

dinars. Le résultat du<br />

concours est attendu en<br />

juillet.<br />

34 e rang mondial et 2 e du<br />

monde arabe pour le tourisme<br />

tunisien<br />

Dans son rapport sur la compétitivité<br />

touristique dans le<br />

monde, le World Economic<br />

Forum (WEF) a attribué la<br />

34 e place à la Tunisie sur 130<br />

pays et au 2 e rang dans le<br />

monde arabe derrière le<br />

Qatar. 4 grands critères ont<br />

été retenus pour ce classement<br />

: le climat des affaires,<br />

l’infrastructure, la législation<br />

et la réglementation, et les<br />

avantages (humains et culturels).<br />

Dans le monde arabomusulman,<br />

la Turquie,<br />

l’Égypte et le Maroc occupent<br />

respectivement les 54 e ,66 e et<br />

67 e places mondiales.<br />

Partenariat avec les<br />

Chambres de commerce<br />

ivoirienne et sénégalaise<br />

La Chambre de commerce et<br />

d'industrie de Tunis (CCIT) a<br />

conclu deux protocoles d'accords<br />

de partenariat avec ses<br />

homologues de la Côte<br />

d'Ivoire et du Sénégal, en vue<br />

d’échanger des informations<br />

économiques et commerciales.<br />

En vertu de ces accords,<br />

les opérateurs économiques<br />

des trois pays organiseront<br />

des missions commerciales, et<br />

participeront à des manifestations<br />

spécialisées.<br />

Menaces sur la récolte<br />

céréalière à Jendouba<br />

Des mesures ont été prises<br />

pour sauver la récolte céréalière<br />

dans le gouvernorat de<br />

Jendouba en cas de poursuite<br />

du déficit pluviométrique. Il<br />

s’agit de l'intensification des<br />

opérations d'irrigation des<br />

grandes cultures dans les<br />

zones irriguées publiques, le<br />

renforcement de l'irrigation<br />

d'appoint, le curage des puits<br />

profonds et le renforcement<br />

des campagnes de sensibilisation<br />

à l'économie de l'eau.<br />

La culture du sorgho-grain<br />

pour l’alimentation du<br />

bétail<br />

Le développement de la culture<br />

du sorgho-grain comme<br />

aliment de bétail fait l’objet<br />

d’une réflexion au sein de<br />

l'Union tunisienne de l'agriculture<br />

et de la pêche<br />

(UTAP). Le développement<br />

de la production de cette<br />

plante fourragère devrait permettre<br />

de faire face à la flambée<br />

des prix de l'orge, du maïs<br />

et du soja qui est de nature à<br />

affecter la culture des ovins,<br />

bovins et des volailles.<br />

Un traitement des déchets<br />

industriels à Zaghouan<br />

Le premier Centre de traite-<br />

ment des déchets industriels<br />

en Afrique sera opérationnel<br />

au deuxième semestre 2008,<br />

dans la localité de Jradou,<br />

à Zaghouan. 75 emplois<br />

directs seront générés par ce<br />

projet dont le montant du<br />

financement, estimé à 30<br />

millions DT, entre dans le<br />

cadre de la coopération avec<br />

l’Allemagne. Des centres de<br />

stockage et de transformation<br />

seront également créés à<br />

Bizerte, Sfax, et Gabès, pour<br />

un investissement global de<br />

22 millions DT.<br />

Partenariat entre Poulina et<br />

la Jeune chambre économique<br />

de Tunisie<br />

Le groupe Poulina et la Jeune<br />

chambre économique de<br />

Tunisie (JCET) ont conclu<br />

une convention de partenariat<br />

et de collaboration en<br />

vertu de laquelle les adhérents<br />

de la JCET bénéficieront de<br />

sessions de formation au sein<br />

de toutes les filiales du<br />

groupe, et pourront prendre<br />

part à la promotion des événements<br />

de la chambre à<br />

l'étranger.<br />

Hausse de 5,7% des prix à la<br />

consommation en 2007<br />

Selon l’Institut national des<br />

statistiques, l’indice des prix à<br />

la consommation a connu<br />

une augmentation de 5,7% en<br />

2007. L’augmentation a touché<br />

l’alimentation (9%), les<br />

transports (4.7%) et le logement<br />

(3,9%).<br />

ZAMBIE<br />

Hausse de 18% des salaires<br />

chez Luanshya Copper<br />

Mines<br />

La compagnie minière de cuivre<br />

Luanshya Copper Mines a<br />

octroyé une augmentation de<br />

salaire de 18% à son millier<br />

de travailleurs, avec effet<br />

rétroactif à compter de janvier.<br />

Une hausse plus importante<br />

(22%) a été accordée<br />

l’année dernière.<br />

ZIMBABWE<br />

Baisse prévue de la récolte<br />

de maïs<br />

Une pénurie de maïs est prévue<br />

en raison d’un retard<br />

dans la plantation de 86% de<br />

la superficie prévue. Estimée<br />

à 1,7 million d'hectares, la<br />

superficie de maïs n’a été<br />

ensemencée qu’en décembre<br />

et janvier. Seulement 14% des<br />

semences ont été plantés en<br />

novembre, considéré comme<br />

le moment idéal. Le pays<br />

connaît des pénuries d’alimentation<br />

depuis 2001, un an<br />

après la décision du président<br />

Mugabe de redistribuer une<br />

partie des récoltes aux populations<br />

autochtones.<br />

Malgré les nationalisations…<br />

Anglo Platinum et Rio<br />

Tinto, deux grandes sociétés<br />

minières étrangères, ont<br />

indiqué qu’elles continueraient<br />

de travailler au<br />

Zimbabwe en dépit de la<br />

promulgation d’une loi sur<br />

la nationalisation. Rio<br />

Tinto, qui a des intérêts<br />

dans le diamant au<br />

Zimbabwe, a déclaré être<br />

« favorable à l’évolution vers<br />

l’indigénisation à condition<br />

que cela se fasse au bon<br />

rythme de manière à ne pas<br />

décourager l’investissement<br />

étranger nécessaire à l’industrie<br />

minière ».


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />

5<br />

Banque Atlantique :<br />

« Un partenaire chinois ?<br />

Pourquoi pas…. »<br />

Niamé Traoré, administrateur de la Banque Atlantique et directeur général de la Banque Atlantique<br />

Mali, s’est exprimé au nom du groupe bancaire ouest-africain lors de l’inauguration, les 7 et 8 mars,<br />

du bureau de représentation à Paris de la banque.<br />

Niamé Traoré.<br />

Entretien réalisé<br />

par Bénédicte Châtel, Paris<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : La banque s’est développée<br />

de façon considérable au niveau régional,<br />

ces deux à trois dernières années.<br />

Quels sont vos objectifs et de quels<br />

moyens disposez-vous ? Etes-vous toujours<br />

à la recherche d’un partenaire ?<br />

Niamé Traoré : La Banque Atlantique est<br />

née il y a une trentaine d’années en Côte<br />

d’Ivoire avec la création d’une première<br />

filiale, plus communément appelée la<br />

BACI. Une quinzaine d’années plus tard,<br />

nous avons racheté le portefeuille de la<br />

Barclays qui quittait la Côte d’Ivoire.<br />

Que ce soit le Crédit<br />

Agricole, le groupe Société<br />

Générale, BNP Paribas,<br />

ces banques n’ont pas de<br />

stratégie régionale.<br />

Nous avons, depuis lors, opéré dans ce<br />

pays avec deux établissements.<br />

Depuis trois ans, nous avons commencé<br />

une régionalisation dans la zone<br />

UEMOA. Nous sommes présents dans<br />

sept pays, avec huit établissements dont<br />

deux en Côte d’Ivoire. Cette stratégie<br />

répond à un souci d’accompagner le<br />

business régional, d’être véritablement<br />

présent sur ce marché qui s’ouvre de plus<br />

en plus, et de diversifier nos risques sur<br />

l’ensemble de la zone.<br />

LA : Que coûte cette politique d’ouverture<br />

régionale ?<br />

NT : On peut l’estimer aux alentours<br />

d’une vingtaine de milliards de francs<br />

CFA. Chaque nouvelle filiale a été installée<br />

avec un minimum de fonds propres,<br />

1,5 milliard de FCFA, auxquels se sont<br />

ajoutés des fonds provenant d’actionnaires<br />

et de partenaires privés et locaux<br />

pour que l’ancrage dans chaque pays soit<br />

une réalité.<br />

LA : Vos principaux concurrents sont<br />

des groupes comme Ecobank…<br />

NT : Bank of Africa car elle a aussi un<br />

réseau dans cette zone. Evidemment,<br />

la meilleure couverture reste celle<br />

d’Ecobank, qui a une vraie stratégie de<br />

banque régionale. Nous pensons, effectivement,<br />

qu’il est notre principal concurrent<br />

sur ce marché.<br />

LA : Une alliance avec Ecobank ne permettrait-elle<br />

pas de constituer un<br />

groupe régional très solide, permettant<br />

de concurrencer les grandes banques<br />

internationales ?<br />

NT : Nous avons des stratégies relativement<br />

différentes. Et le business régional<br />

n’est pas si concurrentiel qu’il<br />

impliquerait ou nécessiterait un<br />

regroupement. Lorsque vous regardez<br />

les multinationales qui opèrent dans<br />

notre zone, elles ne s’occupent pas du<br />

business régional. Leurs filiales ont des<br />

stratégies par pays et c’est un accompagnement<br />

qui s’adresse plus aux multinationales<br />

européennes qu’aux entreprises<br />

africaines. Que ce soit le Crédit<br />

Agricole, le groupe Société Générale,<br />

BNP Paribas, elles n’ont pas de stratégie<br />

régionale. Mais comme toute banque<br />

avec les ambitions que nous avons,<br />

il est difficile de ne pas s’associer, de ne<br />

pas avoir de partenaires financiers solides.<br />

On recherche…<br />

LA : Des partenaires plutôt locaux ou<br />

internationaux ?<br />

NT : <strong>Les</strong> deux. Des partenaires locaux,<br />

on les a plus ou moins. Mais aujourd’hui,<br />

il nous faut un véritable partenaire<br />

financier international. Pas nécessairement<br />

une banque.<br />

LA : Vous cherchez depuis un certain<br />

temps …<br />

NT : <strong>Les</strong> discussions n’ont commencé<br />

qu’il y a un an, un an et demi. La priorité<br />

était d’établir le réseau. Nous avions les<br />

fonds propres nécessaires pour le faire et,<br />

avec les aides que nous avons obtenues<br />

sur les différents marchés, nous avons<br />

pu asseoir les différentes filiales.<br />

Maintenant, il faut passer à la phase<br />

supérieure : nous développer, accroître<br />

nos parts de marché. Ceci nécessite<br />

qu’on s’associe à des partenaires. <strong>Les</strong> discussions<br />

se poursuivent.<br />

LA : Verriez-vous d’un bon œil qu’une<br />

banque chinoise vous fasse une offre de<br />

partenariat ?<br />

NT : Partenaire, pourquoi pas ? Nos<br />

économies s’ouvrent de plus en plus<br />

vers la Chine, nos opérateurs vont vers<br />

la Chine pour importer un maximum<br />

de produits. Il existe des liens véritables<br />

qui se tissent aujourd’hui avec la<br />

Chine. A partir de là, tout est envisageable.<br />

Car il faut tout de même<br />

accompagner ces opérateurs.<br />

LA : Avez-vous déjà été sollicités par des<br />

établissements chinois?<br />

NT : Non. De ce que j’en sais, il y a eu<br />

quelques négociations avec des banques<br />

plutôt nigérianes.<br />

LA : Selon le président de la BAD, la<br />

croissance en Afrique serait de 6,5% et<br />

le continent ne serait pas véritablement<br />

affecté par la crise des subprimes.Qu’en<br />

pensez-vous ?<br />

NT : Nous ne ressentons pas la crise des<br />

subprimes puisque nous n’étions pas sur<br />

ces marchés : nous n’avons pas investi<br />

massivement dans l’immobilier par<br />

exemple. D’autre part, les ressources que<br />

nous mobilisons sont essentiellement sur<br />

nos marchés locaux où les taux sont toujours<br />

élevés.<br />

LA : Comment voyez-vous la conjoncture<br />

en Afrique de l’Ouest avec la Côte<br />

d’Ivoire qui commence à reprendre du<br />

tonus ?<br />

NT : Au niveau de la Côte d’Ivoire,<br />

l’économie continue à être tirée par le<br />

café et le cacao. Mais le problème véritable<br />

qui se pose aujourd’hui n’est pas<br />

tant les exportations mais le développement<br />

d’un tissu industriel qui n’est<br />

pas pour l’instant effectif. Nous sommes<br />

donc tributaires de tous les aléas<br />

du marché international. Donc, même<br />

si aujourd’hui il y a un optimisme du<br />

côté de la Côte d’Ivoire, d’autres pays<br />

continuent à souffrir comme le Mali<br />

ou le Burkina, tributaires des exportations<br />

de coton.<br />

LA : D’où votre ouverture vers la diaspora<br />

?<br />

NT : Disons que notre stratégie est tournée<br />

vers le soutien aux PME-PMI présentes<br />

sur nos marchés. Il est difficile<br />

aujourd’hui de soutenir les besoins d’investissements<br />

de ces PME-PMI sans<br />

avoir à disposition des ressources stables<br />

et longues. Or, une des sources reste la<br />

diaspora. Aujourd’hui, pour le Mali, les<br />

Il existe des liens véritables<br />

qui se tissent aujourd’hui<br />

avec la Chine. A partir de<br />

là, tout est envisageable. Car<br />

il faut tout de même accompagner<br />

ces opérateurs.<br />

flux de transferts annuels sont de l’ordre<br />

de FCFA 120 milliards, selon les chiffres<br />

officiels. Pour le Sénégal, c’est un peu<br />

plus. Donc la diaspora est aujourd’hui<br />

une source véritable de collecte de ressources<br />

stables.<br />

LA : Avec l’inauguration de votre agence<br />

à Paris, quels sont vos objectifs à l’égard<br />

de cette diaspora ?<br />

NT : Pour l’instant, il faut déjà rendre<br />

opérationnelle cette agence. Je ne peux<br />

pas donner de chiffres précis car la<br />

concurrence reste importante. Pour la<br />

diaspora ivoirienne, il y a peut-être un<br />

peu plus de possibilités. Mais pour la<br />

diaspora malienne, cinq banques<br />

maliennes sont déjà présentes sur le<br />

marché : la concurrence va donc être<br />

véritablement difficile.<br />

Portes ouvertes<br />

<strong>Les</strong> 7 et 8 mars, le groupe Banque<br />

Atlantique a tenu à Paris des journées portes<br />

ouvertes à l’occasion de l’inauguration<br />

de son Bureau de représentation au sein<br />

de l’agence de la Compagnie des banques<br />

internationales de Paris (CBIP), dans<br />

le 19 e arrondissement à Paris. Agissant<br />

comme boîte aux lettres, l’agence permet<br />

aux membres de la diaspora ouest-africaine<br />

d’ouvrir des comptes et d’effectuer<br />

diverses transactions sur leurs comptes<br />

dans leur pays d’origine.<br />

Emerging Capital Partners<br />

investit 20 millions<br />

de dollars dans Cellcom<br />

L’opérateur de private equity Emerging Capital Partners (ECP) a<br />

investi 20 millions dans Cellcom Telecommunications, une compagnie<br />

de téléphonie qui intervient dans le marché ouest-africain.<br />

L’investissement est destiné au programme d’extension de<br />

Cellcom en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Réalisé à travers<br />

un apport du fonds ECP Africa Fund II (doté de 523 millions<br />

de dollars), cet investissement est le septième réalisé par<br />

ECP dans le secteur de la téléphonie mobile en Afrique.<br />

Millenium Capital et la<br />

banque DIB lancent un fonds<br />

LBO conforme à la sharia<br />

Le groupe koweitien Global Investissement House, qui comprend<br />

la banque DIB (Banque islamique de Dubaï) et sa branche<br />

banque d’investissement, le Millenium Capital, viennent d’annoncer<br />

la signature d’un mémorandum d’entente pour le lancement<br />

d’un fonds LBO de 500 millions de dollars et conforme à<br />

la sharia. Le fonds sera spécialisé dans des opérations en Afrique<br />

du Nord, dans le sud asiatique avec une préférence pour les<br />

entreprises présentes dans le Golfe et dans des pays comme la<br />

Turquie, la Jordanie, le Liban, la Tunisie et le Maroc.<br />

Maroc : les primes des<br />

compagnies d’assurances<br />

ont augmenté de 18% en 2007<br />

Sur l’année 2007, les primes émises par le secteur des assurances<br />

au Maroc s’élèvent à 16,79 milliards, en progression de 18%<br />

par rapport à 2006. Cette performance s’explique par l’élargissement<br />

de 21% du pôle vie à 5 milliards. Toutefois, le pôle non<br />

vie reste prédominant avec 11,72 milliards de dirhams de primes<br />

émises. Sur ce registre, l’automobile reste en tête avec 5,42<br />

milliards de primes. La filiale de la BMCE Bank, RMA Watania,<br />

reste leader du marché avec 3,55 milliards de dirhams de primes<br />

émises, devant Wafa Assurance (filiale d’Attijariwafa Bank)<br />

qui totalise 3,53 milliards et ravit la deuxième place à Axa<br />

Assurance (2,5 md).<br />

La BAD à la rescousse de la<br />

PTA Bank<br />

Le conseil d'administration de la Banque africaine de développement<br />

(BAD), à travers son guichet du secteur privé, a<br />

approuvé une ligne de crédit de 50 millions de dollars pour<br />

soutenir la banque pour le commerce et le développement de<br />

l'Afrique orientale et australe, Preferential Trade Area ou<br />

PTA Bank. Il a été également approuvé une augmentation des<br />

fonds propres de 6,8 millions de dollars, ainsi qu'un prêt de<br />

40,8 millions de dollars pour la PTA Bank, selon un communiqué<br />

de la banque.<br />

Il s'agit de la quatrième intervention de la BAD pour la PTA<br />

Bank depuis 1991, comprenant deux participations aux<br />

fonds propres, trois lignes de crédit et deux subventions<br />

d'assistance technique.<br />

Blue Financial Services<br />

s’installe au Nigeria<br />

L’établissement sud-africain Blue Financial Services va lancer<br />

une banque de microfinance au Nigeria, en partenariat avec<br />

l’Intercontinental Bank (ICB), première banque nigériane par<br />

les actifs. Des établissements sud-africains de microcrédit<br />

détiendront 55% du capital de la nouvelle entité contre 35%<br />

pour le groupement formé entre l’Intercontinental Bank et le<br />

fonds américain AIG Capital Partners. Le reste sera détenu par<br />

Blue Financial Services.<br />

La Société Générale réussit<br />

son augmentation de capital<br />

Le succès était au rendez-vous lors de l’augmentation, la<br />

semaine dernière, du capital de la Société Générale. L’opération<br />

a été souscrite 1,8 fois, drainant 5,5 milliards d’euros. Pour le<br />

groupe, il s’agit là d’une preuve renouvelée de la confiance des<br />

actionnaires en l’avenir et en la stratégie de croissance rentable<br />

de la banque. A l’issue de cette opération, la Société Générale<br />

réintègre le club des banques européennes les mieux capitalisées<br />

avec un ratio Tier 1 de 8%.


6<br />

Le PNB d’Attijariwafa Bank<br />

en progression à deux<br />

chiffres<br />

<strong>Les</strong> résultats consolidés du groupe Attijariwafa Bank en<br />

normes IFRS sont globalement positifs en 2007 avec un<br />

produit net bancaire consolidé de 8,8 milliards de dirhams,<br />

en progression de 18,6%. <strong>Les</strong> ressources clientèle<br />

ont augmenté de 13,2% à 151,7 milliards de dirhams, dont<br />

près de 90% émanant de la Banque de distribution.<br />

Attijariwafa Bank maintient, en outre, son rang de leader<br />

du marché marocain dans la collecte de dépôts avec une<br />

part de marché de 26,2%.<br />

La Gulf African Bank ouvre<br />

une filiale au Kenya<br />

La Gulf African Bank a obtenu récemment un agrément<br />

sur le marché kenyan. Il s’agit d’une première banque<br />

islamique dans ce pays de 9 millions d’habitants. Fort<br />

d’un capital de départ de 1,7 milliard de shillings, l’institution<br />

compte démarrer ses activités avec deux agences et<br />

intervenir dans les métiers de la banque d’affaires, des<br />

crédits immobiliers et automobiles et de la banque de<br />

détail en général.<br />

La BID a consacré<br />

4 milliards à l’Afrique<br />

subsaharienne depuis 1975<br />

La Banque islamique de développement (BID) a investi jusque-là<br />

4 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, dont<br />

2,5 sur les cinq dernières années. Selon les propos du viceprésident<br />

Amadou Boubacar Cissé à la télévision sénégalaise,<br />

la banque islamique ne cesse de diversifier ses activités<br />

depuis 1975, s’intéressant, entre autres, à la santé, aux infrastructures<br />

ou à l’eau. <strong>Les</strong> pays africains représentent 50% des<br />

membres de la BID.<br />

Une nouvelle banque<br />

nigériane s’installe dans la City<br />

La nigériane Guaranty Bank Plc va bientôt débuter ses<br />

activités de banque commerciale au Royaume-Uni.<br />

L’institution vient d’obtenir une licence de la FSA<br />

(Financial Services Authority), l’un des régulateurs<br />

financiers les plus stricts dans le monde, selon les<br />

médias nigérians qui voient dans cette nouvelle installation<br />

le signe de la vitalité du système bancaire de<br />

leur pays. A noter que, contrairement à ses devancières<br />

à la City qui se limitaient au corporate, Garanty Bank<br />

va intervenir en tant que banque commerciale à part<br />

entière.<br />

Le capital de la BDL<br />

sera ouvert à 30%<br />

L’ouverture du capital de la Banque de développement<br />

local (BDL) a été limitée à 30% avec cession du management<br />

au repreneur, a indiqué la ministre déléguée à la<br />

Réforme financière. Le dossier de privatisation de la BDL<br />

devrait bientôt être soumis au Conseil des participations<br />

de l’Etat (CPE).<br />

BANQUES ET ASSURANCES<br />

Sénégal : abus de l’intérim dans les banques<br />

Par Malick Rokhy Ba, Dakar<br />

Le syndicat des employés de banques au<br />

Sénégal veut mettre fin à ce qu'il appelle l'usage<br />

abusif du travail intérimaire dans le secteur<br />

bancaire sénégalais. Selon le secrétaire général<br />

du Syndicat des banques et établissements<br />

financiers du Sénégal (Sytbefs), Moussa Cissé,<br />

« il y a une situation d'injustice avec la systématisation<br />

du travail intérimaire. On ne recrute plus<br />

dans les banques sénégalaises ». Selon lui, sur 100<br />

travailleurs dans une banque, 50 sont des intérimaires.<br />

Le responsable du Sytbefs indique qu'il y a une<br />

loi qui régit le travail intérimaire au Sénégal.<br />

Selon cette disposition, un travail intérimaire<br />

est autorisé, par exemple, en cas de maladie<br />

ou d'une absence prolongée (grossesse par<br />

exemple). « Mais les gens contournent la loi et<br />

en font un travail pour une longue durée », pré-<br />

cise M. Cissé, dont la structure fédère les<br />

employés de la quinzaine de banques qui exis-<br />

tent au Sénégal. Pour le Sytbefs, il y a, dans les<br />

banques sénégalaises, un déficit de personnel,<br />

de fait, qui est compensé par le recrutement<br />

d'intérimaires.<br />

Interrogée, l'Association des professionnels<br />

des banques et établissements financiers du<br />

Sénégal (APBS), qui regroupe les patrons de<br />

banques, a affirmé que ses missions ne concernent<br />

la question du personnel. Un cadre de<br />

banque sénégalais, sous l’anonymat, confirme<br />

les informations du Sytbefs sur le travail intérimaire.<br />

Selon lui, cette situation est de mise<br />

depuis quelques années et concerne surtout le<br />

personnel de caisse.<br />

Deux explications sont avancées : les charges<br />

sociales inexistantes chez le personnel intéri-<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Algérie : une formation bancaire<br />

insuffisante et inadaptée<br />

<strong>Les</strong> formations en interne tournent au ralenti. L’Ecole supérieure de banque sombre dans l’élitisme,<br />

les autres cadres de formation font ce qu’ils peuvent face aux énormes besoins.<br />

Par Lyes Taibi, Alger<br />

C’est un des thèmes de prédilection<br />

du délégué général de l’Association<br />

des banques algériennes (ABEF), M.<br />

Abderrahmane Benkhalfa : « Dans le<br />

secteur bancaire algérien, assure-t-il,<br />

près d’un travailleur sur deux est en formation<br />

chaque année. »<br />

Il faut dire que les besoins du secteur sont<br />

considérables, en matière de nouveaux<br />

cadres, mais aussi de requalification du<br />

personnel en activité et de recyclage dans<br />

les nouveaux métiers de la banque.<br />

Au cours des dernières années, la quasitotalité<br />

des banques publiques se sont<br />

dotées de leurs propres centres de formation<br />

interne. Celui de la BDL est fonctionnel<br />

depuis plusieurs années. Ceux de la<br />

CNEP, de la BNA et du CPA sont flambants<br />

neufs. Le secteur bancaire algérien<br />

dispose, par ailleurs, de deux instituts<br />

chargés des formations diplômantes : la<br />

Société interbancaire de formation (SIBF)<br />

et l’Ecole supérieure de banque (ESB).<br />

La SIBF a été créée en 1988. Elle dispense<br />

des formations continues et délivre des<br />

diplômes aux agents des banques en activité.<br />

L’ESB, créée en 1995 par la Banque<br />

d’Algérie, dispense des formations diplômantes<br />

initiales de 30 à 48 mois à des élèves<br />

recrutés sur la base d’un concours<br />

externe et qui bénéficient du parrainage<br />

d’une institution financière.<br />

Pourtant, en dépit des moyens qui sont<br />

loin d’être négligeables, l’appareil de formation<br />

bancaire national est considéré,<br />

par beaucoup de spécialistes, comme<br />

Au Sénégal, profitant d’une demande supérieure à l’offre, les banques abusent de l’intérim pour éviter de recruter.<br />

« <strong>Les</strong> gens contournent la loi<br />

et en font un travail pour une<br />

longue durée », précise<br />

M. Cissé, dont la structure fédère<br />

les employés de la quinzaine de<br />

banques qui existent au Sénégal.<br />

globalement insuffisant et inadapté à<br />

l’évolution de la profession bancaire.<br />

<strong>Les</strong> centres de formation des banques<br />

au ralenti<br />

<strong>Les</strong> centres de formation interne des<br />

banques, tout d’abord, tournent le plus<br />

souvent au ralenti et dispensent des formations<br />

routinières. Selon un expert<br />

européen, présent en Algérie ces dernières<br />

années, « les systèmes de formation<br />

interne des banques atteignent sans doute<br />

leurs limites en matière de collecte des<br />

besoins de formation. Un meilleur repérage<br />

des besoins de formation supposerait<br />

l’existence d’un référentiel des compétences<br />

qui n’existent pas encore même s’il<br />

existe un répertoire des emplois. Ce qui fait<br />

problème également, c’est le lien entre la<br />

formation et la gestion des ressources<br />

humaines. Il faudrait renforcer cette liaison,<br />

notamment du point de vue de la prévision<br />

des besoins de formation ».<br />

Résultat, les formations sont souvent<br />

trop courtes, trop étroitement techniques<br />

et ignorent le plus souvent les<br />

besoins actuels et à venir en matière<br />

commerciale, d’analyse des risques et de<br />

bonne gestion, même si les formations<br />

de chargés de clientèle ou de directeurs<br />

d’agence se sont développées au cours<br />

des dernières années.<br />

Gâchis à l’Ecole supérieure de banque<br />

Du côté des formations diplômantes, la<br />

situation de l’Ecole supérieure est la plus<br />

inquiétante.<br />

Cette structure, pilotée par la Banque cen-<br />

Hausse des salaires pour résister à la concurrence étrangère<br />

Pour mettre fin à l’hémorragie de cadres<br />

dans le secteur bancaire public, le<br />

Ministère algérien des finances a accepté<br />

le principe de la valorisation des salaires<br />

pour permettre aux banques publiques de<br />

retenir leurs cadres face à la concurrence.<br />

Comme pour Sonatrach, qui a adopté de<br />

nouveaux barèmes, la partie variable sera<br />

importante dans la nouvelle grille des<br />

salaires afin de stimuler la performance. Le<br />

Ministère des finances, à travers Mme<br />

Fatiha Mentouri, sa ministre déléguée à la<br />

Réforme financière, a indiqué que « la<br />

rémunération des dirigeants de ces banques<br />

(publiques NDLR) sera liée à l’atteinte<br />

des objectifs fixés. »<br />

L’Association des banques et établissements<br />

financiers (ABEF) a tiré la sonnette<br />

sur cette question avec la migration mas-<br />

sive, vers les banques étrangères installées<br />

en Algérie, des compétences des établissements<br />

publics. Plus grave, même les diplômés<br />

financés par les banques publiques<br />

ne rejoignent pas leurs postes à la fin de la<br />

formation. Parfois les banques étrangères<br />

indemnisent les banques publiques.<br />

Toutefois cette hausse des salaires, de près<br />

de 20%, reste loin des rémunérations de<br />

leurs confrères des banques françaises et<br />

arabes qui raflent la moindre expérience<br />

disponible afin de soutenir un développement<br />

effréné.<br />

Elle n’est pas incitative pour attirer les compétences<br />

vers les banques publiques qui<br />

souffrent d’un sous-encadrement (management,<br />

commerciaux, informatique et même<br />

administratif) aux lourdes conséquences<br />

sur leur pérennité.<br />

trale et dotée de moyens importants, applique<br />

depuis de nombreuses années une<br />

politique qualifiée de « malthusienne » par<br />

beaucoup de spécialistes. Le concours d’accès<br />

à l’école, extrêmement sélectif, débouche<br />

sur des promotions d’une vingtaine de<br />

diplômés. Une goutte d’eau au regard des<br />

besoins du secteur. Une formation élitiste,<br />

dispensée par des cadres issus le plus souvent<br />

de la Banque d’Algérie, qui conduit à<br />

une surenchère pour la récupération des<br />

diplômés de l’établissement. Peine perdue<br />

d’ailleurs, puisqu’en 2007 plus de la moitié<br />

des diplômés sont partis à l’étranger en vue<br />

de « compléter » leur formation… Une<br />

situation qualifiée de « véritable gâchis »<br />

par un expert européen.<br />

L’ITB à la rescousse<br />

En fait, les avancées les plus sensibles au<br />

cours des dernières années sont sans doute<br />

à porter au crédit de la SIBF. Cet institut<br />

spécialisé, créé par la profession et adossé à<br />

des centres de formation régionaux, souffrait,<br />

naguère encore, d’une mauvaise<br />

Peine perdue d’ailleurs,<br />

puisqu’en 2007 plus de<br />

la moitié des diplômés sont<br />

partis à l’étranger en vue de<br />

« compléter » leur formation…<br />

image en raison, principalement, de l’absence<br />

de formateurs de haut niveau,<br />

notamment dans les nouveaux métiers.<br />

Une étape spectaculaire a été franchie en<br />

2005 avec la signature d’une convention<br />

de formation qui a permis le retour en<br />

Algérie de l’Institut technique de banque<br />

(ITB, émanation du Centre français de<br />

formation à la profession bancaire, CFPB),<br />

qui avait quitté le pays dans les années 80<br />

et qui est active, aujourd’hui, dans près de<br />

25 pays francophones, notamment sur le<br />

continent africain. Cette formation de<br />

haut niveau, arrimée à des standards internationaux,<br />

est assurée par des spécialistes<br />

étrangers en collaboration avec le personnel<br />

de la SIBF et bénéficie actuellement à<br />

deux promotions de près de cent cadres<br />

supérieurs pour chacune d’entre elles. Elle<br />

a été accueillie comme un véritable ballon<br />

d’oxygène par l’ensemble de la profession<br />

bancaire algérienne. Il reste que les principaux<br />

chantiers à développer sont, de<br />

manière générale, liés à la formation continue<br />

et aux formations qualifiantes.<br />

maire, qui ne bénéficie pas non plus des avantages<br />

consentis au personnel titulaire, comme<br />

les crédits à des taux préférentiels.<br />

L'autre explication est liée à la responsabilité<br />

de la banque en cas de problème de gestion.<br />

« Si c'est un employé titulaire, la responsabilité<br />

de l'institution bancaire est engagée, alors que si<br />

c'est du personnel intérimaire elle n'endosse pas<br />

cette responsabilité », précise notre interlocuteur.<br />

Selon lui, l’utilisation de l’intérim n'est<br />

pas propre aux banques. D'autres grandes<br />

sociétés recourent à ce procédé qui n'est pas<br />

forcément mauvais parce qu’il permet de<br />

recruter des jeunes qui ne sont pas encore formés<br />

au travail bancaire.


8<br />

Maroc : la SNEP obtient<br />

le visa pour le programme<br />

de rachat de ses fonds<br />

Cotée à la Bourse de Casablanca, la SNEP (filiale du groupe<br />

Chaabi) vient d’obtenir le visa du Conseil déontologique des<br />

valeurs mobilières pour le rachat portant sur 3% de son capital.<br />

Cette opération de régulation de cours est étalée sur 18<br />

mois avec des minimums et maximums fixés entre 1350 et<br />

1850 dirhams. Selon les analystes, le programme de rachat<br />

devrait contribuer à mieux réguler le cours de la société qui<br />

ne s’est apprécié que de 9,6% depuis son introduction en<br />

novembre 2007.<br />

Egypte : projets de sociétés<br />

d’assurances<br />

La société libanaise Arope attend le feu vert de l’Organisme<br />

de contrôle de l’assurance pour lancer deux sociétés d’assurances,<br />

dotées chacune d’un capital de 100 millions de LE.<br />

<strong>Les</strong> compagnies Solidarity (Bahrein) et Salama (Emirats arabes<br />

unis) ont également déposé des dossiers en ce sens.<br />

Accord entre les compagnies<br />

d’assurances algériennes<br />

et françaises<br />

Une convention algéro-française dans le domaine des assurances<br />

a été signée le 7 mars en présence du ministre algérien<br />

des Finances, Karim Djoudi, et de la ministre française de<br />

l’Economie, des Finances et de l’Emploi, Christine Lagarde. A<br />

l’occasion, les compagnies publiques algériennes SAA et<br />

CAAR et leurs homologues françaises AGF, Aviva France, Axa<br />

SA, Groupama et MMA ont conclu « un accord portant sur un<br />

contentieux remontant à 42 ans », a indiqué un communiqué<br />

conjoint des deux ministres, rapportent les médias. Aux termes<br />

de cette convention, les compagnies d’assurances françaises<br />

offriront désormais leurs services aux particuliers comme<br />

aux entreprises.<br />

Tunisie : la société Artes<br />

veut s’introduire en bourse<br />

La société Artes (société automobile réseau tunisien et services),<br />

concessionnaire des marques Renault et Nissan,<br />

s'apprête à s'implanter à la Bourse des valeurs de Tunis, a<br />

déclaré Moncef Mzabi, président directeur général de la<br />

société. Au cours d'une conférence de presse tenue mercredi<br />

soir, Mzabi a souligné que son groupe ouvre 30,18%<br />

de son capital à travers une offre à prix ferme (OPF) et un<br />

placement garanti (14% du capital) qui sera réservé aux<br />

investisseurs institutionnels étrangers. Selon les experts en<br />

bourse, cette opération, qui étend sa période de souscription<br />

du 17 au 28 mars, « constitue l'une des plus grandes<br />

capitalisations introduites en bourse depuis 10 ans et va permettre<br />

au groupe Artes de développer son activité et de<br />

consolider sa part de marché ».<br />

Nouveau système<br />

de cotation électronique<br />

à la Bourse de Casablanca<br />

La Bourse des valeurs mobilières de Casablanca vient de se<br />

doter d'un nouveau système de cotation électronique (NSC),<br />

équipé d'outils performants, évolutifs et adaptables aux exigences<br />

des marchés boursiers. La structure technologique de ce<br />

nouveau système de cotation permet aux responsables du marché<br />

financier d'optimiser les processus de traitement et de<br />

transmission des ordres de bourse, avec une capacité de traiter<br />

plus de 500 ordres par seconde, a souligné M. Omar Drissi<br />

Kaitouni, membre du directoire de la Bourse de Casablanca,<br />

lors de la présentation, mercredi soir, des volets technique et<br />

juridique de ce système.<br />

Zimbabwe : Fidelity projette<br />

une expansion régionale<br />

L’opérateur zimbabwéen de l’assurance vie Fidelity envisage<br />

de s’étendre dans les pays voisins et particulièrement<br />

au Malawi, en Zambie et en Angola. La compagnie<br />

détient 65% des parts de Vanguard Malawi et représente,<br />

en outre, des acteurs de renom (Cavmont, Mundial<br />

Seguros) en Zambie et en Angola.<br />

BOURSES<br />

Test réussi pour l’emprunt<br />

obligataire AFD<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

L’emprunt obligataire 2008-2016 lancé le 18 février dernier par l’Agence française de développement<br />

(AFD) a donné des résultats tout à fait probants.<br />

Par Amadou Fall, Dakar<br />

Bien avant la date de clôture fixée au 5<br />

mars, les 20 milliards de FCFA (3 millions<br />

d’euros) escomptés ont été entièrement<br />

souscrits. <strong>Les</strong> offres enregistrées avaient<br />

dépassé ce montant de 780 000 euros, selon<br />

CGF Bourse, la société sénégalaise de gestion<br />

et d’intermédiation qui avait été mandatée<br />

comme chef de file du syndicat de<br />

placement.<br />

Sans risques<br />

L’engouement suscité par cet emprunt obligataire<br />

auprès des épargnants se justifie à<br />

maints égards. Il découle, de prime abord,<br />

de la qualité de l’émetteur. L’AFD est une<br />

institution internationale de référence spécialisée<br />

dans l’aide au développement et<br />

bénéficiant d’une des meilleures garanties<br />

qui puissent être : celle du gouvernement<br />

français dont elle est l’émanation depuis sa<br />

création par le général de Gaulle, à Londres,<br />

durant la Seconde guerre mondiale, sous<br />

l’appellation de Caisse centrale de la France<br />

libre. Ensuite, il s’agit d’un placement sans<br />

risque véritable. C’est en effet une émission<br />

qui bénéficie de la notation AAA, l’une des<br />

plus hautes des agences internationales spécialisées.<br />

Elle est, en plus, très rentable, au<br />

taux de 5,25% l’an, sur une période de<br />

maturité de huit ans. Et nette d’impôts. Il<br />

est de plus en plus difficile de trouver quelque<br />

chose d’équivalent actuellement sur le<br />

marché monétaire africain.<br />

L’emprunt obligataire AFD était ouvert aux<br />

personnes physiques et morales des pays<br />

membres de l’UEMOA, mais également<br />

aux investisseurs institutionnels des autres<br />

régions et plus largement internationaux.<br />

<strong>Les</strong> offres recueillies sont on ne peut plus<br />

significatives, quant aux rapports entre ces<br />

différentes cibles et les marchés financiers<br />

africains, et quant à leurs potentialités<br />

intrinsèques et tendances, en termes<br />

d’épargne et d’investissement.<br />

Personnes morales<br />

L’offre a trouvé réponses, principalement<br />

auprès des personnes morales, à concurrence<br />

de 98,23% des obligations souscrites.<br />

<strong>Les</strong> souscriptions des personnes physiques<br />

sont relativement faibles (1,17% du total),<br />

mais n’en demeurent pas moins significatives<br />

d’une évolution positive quant à la<br />

consistance et aux tendances des placements<br />

des particuliers. En somme, et selon<br />

le commentaire de Mme Lavany, en charge<br />

du dossier à la CGF Bourse, « le marché a<br />

très bien réagi, pour une première ».<br />

A l’échelle des pays, les souscripteurs qui<br />

ont le mieux réagi sont sénégalais (10 millions<br />

d’euros), burkinabés (6 millions),<br />

malien (3,7 millions), ivoiriennes (3,3 millions).<br />

<strong>Les</strong> réponses nigérien (760 000) et<br />

togolaises (275 000) ont été moindres. La<br />

Guinée-Bissau n’a pas été réactive sur ce<br />

marché. Ces chiffres renseignent, comme<br />

un baromètre, sur la vitalité des entreprises<br />

d’un pays à l’autre, et sur la tonalité de<br />

l’économie régionale. D’autant qu’ils traduisent<br />

des réponses données à une offre<br />

relative à une valeur sûre.<br />

L’émission obligataire de l’AFD s’adressait<br />

aussi à la Communauté économique des<br />

Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) et<br />

d’au-delà. <strong>Les</strong> souscriptions ouest-africaines<br />

ont été beaucoup plus importantes (26<br />

millions d’euros) que celles centrafricaines<br />

(4,2 millions d’euros). Dans l’espace<br />

CEMAC les souscripteurs ont été camerounais<br />

(3,4 millions d’euros) et gabonais<br />

(762 000 euros), uniquement. Le manque<br />

de réactivité du marché financier de la<br />

CEMAC est sans doute moins dû à son état<br />

balbutiant qu’au fait que l’offre de l’AFD a<br />

davantage été centrée sur la zone UEMOA.<br />

Bonne cote<br />

L’emprunt obligataire de l’AFD vient<br />

renforcer la cote du marché financier<br />

ouest-africain et conforter son évolution<br />

vers le niveau international, après celui<br />

de 33 millions d’euros lancé, en novembre<br />

2006, par la Société financière<br />

Internationale (SFI), une filiale de la<br />

Banque mondiale. L’AFD ne devrait<br />

d’ailleurs pas tarder à être suivie par la<br />

Banque européenne d’investissement<br />

(BEI), comme déjà annoncé. Cette dernière<br />

entend réaliser un emprunt obligataire<br />

pour financer des projets dans la<br />

zone et aider des opérateurs privés et des<br />

administrations publiques à obtenir les<br />

ressources longues dont ils ont besoin.<br />

Tout comme la SFI et l’AFD.<br />

<strong>Les</strong> avantages de ces démarches nouvelles<br />

sont évidents. Elles permettent aux épargnants<br />

privés et institutionnels de souscrire<br />

des titres qui vont avoir une cote financière<br />

égale à celle des meilleures signatures de la<br />

planète. Elles élargissent leurs opportunités<br />

de contribuer au développement durable<br />

de leurs pays et région. Elles crédibilisent<br />

davantage le franc CFA en tant que devise,<br />

puisque les emprunts obligataires s’effectuent<br />

dans cette monnaie locale.<br />

La crainte est que la prolifération de ces<br />

appels à l’épargne publique, nettement plus<br />

sûrs et avantageux que ceux que l’on rencontre<br />

habituellement sur le marché financier<br />

régional, crée un effet d’éviction au<br />

détriment des emprunteurs locaux. Jean-<br />

Michel Severino, le directeur général de<br />

l’AFD, assurait du contraire au moment du<br />

lancement de son initiative. Il indiquait que<br />

« cette opération n'est pas destinée à prendre<br />

la place de quiconque, ni des banques, ni des<br />

Etats, ni des entreprises dans leur accès à leurs<br />

ressources. Au contraire, c'est une opération<br />

qui est destinée à aider tous ces acteurs à<br />

améliorer leur situation financière ».<br />

L’inquiétude n’en reste pas moins réelle.<br />

Le marché financier ouest-africain, en<br />

pleine expansion, offre, dans tous les cas,<br />

des conditions de plus en plus attractives<br />

au placement et à la levée de fonds.<br />

L’intérêt croissant nourri à son endroit<br />

par les institutions financières internationales<br />

et, dans leur sillage, par les fonds<br />

de placement privés, résulte de l'appréciation<br />

de sa dynamique nouvelle, et de<br />

l'option prise par les investisseurs de se<br />

diversifier vers d'autres places financières<br />

à forte potentialité. Il appartient aux<br />

Etats et institutions compétentes de la<br />

région d'assurer la stabilité politique et<br />

sociale et l’environnement des entreprises<br />

à même d'accroître les flux d’investissements<br />

extérieurs.<br />

La crise du subprime et l’Afrique<br />

C’est quoi le subprime ?<br />

Le terme subprime désigne les crédits<br />

immobiliers à taux variables le plus souvent<br />

accordés à des personnes à revenus<br />

modestes.<br />

Pourquoi emprunter aux pauvres ?<br />

Ces prêts sont possibles grâce à la titrisation<br />

qui permet de gérer les risques associés<br />

à ces prêts. La titrisation consiste dans<br />

ce cas précis à prendre un portefeuille de<br />

prêts hypothécaires d’une banque commerciale,<br />

de le placer dans un véhicule<br />

d’investissement ad hoc et de le diviser en<br />

plusieurs obligations destinées à être vendues<br />

à des fonds d’investissements.<br />

<strong>Les</strong> principaux instruments de la titrisation<br />

Le premier instrument de titrisation, appelé<br />

le Mortgage Backed Security ou MBS, comportait<br />

un important risque de défaut et de<br />

prépaiement que n’aiment pas les gros<br />

investisseurs, comme les compagnies d’assurances<br />

et les caisses de retraite. Pour<br />

essayer d’éliminer ces deux risques, d’autres<br />

instruments ont été créés. Il s’agit du<br />

Collateralized Mortgage Obligation ou<br />

CMO, et du Collateralized Debt Obligation<br />

ou CDO.<br />

Leur rôle<br />

Ces instruments financiers permettent aux<br />

banques commerciales et aux organismes<br />

de financement de l’habitat d’accorder des<br />

crédits immobiliers hypothécaires à leurs<br />

clients sans exiger des garanties contraignantes,<br />

car c’est l’investisseur qui achète le<br />

titre et non l’institution financière qui<br />

finance finalement l’achat de la maison.<br />

Le problème<br />

Lorsqu’un investisseur voit qu’un titre de<br />

crédit hypothécaire la notation AAA, il<br />

L’emprunt obligataire de<br />

l’AFD vient renforcer la cote<br />

du marché financier<br />

ouest-africain et conforter son<br />

évolution vers le niveau<br />

international, après celui de<br />

33 millions d’euros lancé, en<br />

novembre 2006, par la SFI.<br />

suppose que celui-ci ne comporte aucun<br />

risque. S’il est vrai que le risque de crédit<br />

est négligeable, il existe un grand risque<br />

de liquidité. Le risque qu’à un certain<br />

moment le marché de ces crédits hypothécaires<br />

se contracte, que ces titres ne puissent<br />

plus être facilement vendus ou que<br />

leur prix devienne difficile à déterminer.<br />

La crise du subprime et l’Afrique<br />

La crise du subprime a secoué les marchés<br />

mondiaux entre mi-juillet et mi-août<br />

2007, à l’exception des marchés africains.<br />

La principale leçon, pour les institutions<br />

financières africaines qui font face à un<br />

problème de surliquidité, et par conséquent<br />

de profitabilité, c’est de s’inspirer de<br />

cette crise pour développer des moyens de<br />

transfert à des tiers, des risques qu’ils ne<br />

sont pas prêts à prendre.<br />

Edouard Pépin Taguedong<br />

MBA - Calgary, Canada.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

BOURSES<br />

AI40 : les valeurs kenyanes restent en tête<br />

des performances<br />

A l’image du transporteur aérien, la Kenya Airways, en progression hebdomadaire de 34%, la plupart des valeurs kenyanes de l’indice AI40 sont en forte<br />

hausse. La paix a des vertus reconnues en bourse.<br />

220<br />

218<br />

216<br />

214<br />

212<br />

210<br />

208<br />

206<br />

204<br />

202<br />

200<br />

198<br />

196<br />

194<br />

192<br />

190<br />

188<br />

186<br />

184<br />

182<br />

180<br />

178<br />

176<br />

174<br />

172<br />

170<br />

168<br />

166<br />

164<br />

162<br />

160<br />

158<br />

156<br />

154<br />

152<br />

150<br />

148<br />

146<br />

144<br />

142<br />

140<br />

138<br />

136<br />

134<br />

132<br />

130<br />

128<br />

126<br />

124<br />

122<br />

120<br />

118<br />

116<br />

114<br />

112<br />

110<br />

108<br />

106<br />

104<br />

102<br />

100<br />

jan. 06<br />

fév. 06<br />

mars. 06<br />

avr. 06<br />

mai. 06<br />

juin. 06<br />

juil. 06<br />

août. 06<br />

sep. 06<br />

oct. 06<br />

nov. 06<br />

déc. 06<br />

jan. 07<br />

fév. 07<br />

mars. 07<br />

avr. 07<br />

mai. 07<br />

juin. 07<br />

juil. 07<br />

août. 07<br />

sep. 07<br />

nov. 07<br />

L’indice AI40 poursuit sa<br />

marche en avant avec une<br />

progression de 1,09% à<br />

208,08 points, soit un gain de<br />

8,82% depuis le début de<br />

l’année en cours. Dopé par les<br />

perspectives de paix, le mar-<br />

Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />

ché kenyan enregistre les plus<br />

fortes progressions de l’indice<br />

AI40 au terme de la semaine<br />

du 7 mars 2008. Ainsi, la<br />

valeur de la compagnie Kenya<br />

Airways (KQ) s’est accrue de<br />

34,1%, clôturant à 0,9 dollar.<br />

« C’est la meilleure progression<br />

du marché kenyan. <strong>Les</strong> perspectives<br />

de regain d’activité<br />

dans le secteur touristique<br />

motivent largement le choix<br />

des investisseurs », explique-ton<br />

à Kestrel Capital. La situation<br />

est aussi favorable aux<br />

matériaux de construction,<br />

comme l’illustre la progression<br />

hebdomadaire de 12,9%<br />

de Bamburi Cement, qui clôture<br />

à 2,92 dollars. La compagnie<br />

devrait être l’un des gros<br />

bénéficiaires de la reconstruction<br />

du pays après plus de 2<br />

mois de violences. Quant à<br />

East African Breweries<br />

Limited (EABL, Brasserie),<br />

signataire de la troisième progression<br />

de l’indice AI40, soit<br />

12%, elle profite de l’annonce<br />

de ses résultats du quatrième<br />

trimestre, en hausse de 28,4%<br />

sur une année glissante.<br />

L’opérateur Ken Gen (secteur<br />

de l’énergie) marque, de son<br />

côté, une progression de<br />

10,7% à 0,4 dollar. <strong>Les</strong> projets<br />

de la compagnie de lever des<br />

fonds pour financer la montée<br />

de la demande, avec la<br />

construction d’une usine<br />

hydroélectrique d’une capacité<br />

de 30 mégawatts, rencontrent<br />

une large approbation<br />

des investisseurs. Sur la cinquième<br />

marche de l’indice<br />

AI40, la Kenya Commercial<br />

Bank (KCB) progresse de<br />

9,5% à 0,42 dollar. « La KCB<br />

suscite de l’intérêt suite à une<br />

émission de 5 milliards en<br />

monnaie locale pour financer<br />

son expansion régionale », estiment<br />

les analystes.<br />

« Un marché alternatif ferait du<br />

bien à la place de Casablanca »<br />

Pour Willy Delord Heubo, analyste senior et spécialiste de l’analyse technique chez TPS Fin, la mise en<br />

place d’un marché alternatif serait hautement bénéfique pour la Bourse de Casablanca. Explications.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : En quoi l'avènement d'un<br />

marché alternatif pourrait-il encourager<br />

les PME-PMI à aller vers la cote ?<br />

Willy Delord Heubo : L’économie nationale<br />

est constituée de PME à plus de 90%,<br />

lesquelles contribuent à plus de 15% dans<br />

la valeur ajoutée nationale et constituent<br />

plus de 20% de la masse salariale. <strong>Les</strong> PME<br />

jouent un rôle clé dans le développement<br />

de l’économie marocaine. C’est pourquoi il<br />

est indispensable de prévoir, pour elles, un<br />

marché spécifique afin de les accompagner<br />

dans leur processus de croissance. Il s’agit<br />

« <strong>Les</strong> PME jouent un rôle clé<br />

dans le développement de<br />

l’économie marocaine. C’est<br />

pourquoi il est indispensable<br />

de prévoir, pour elles, un<br />

marché spécifique afin de<br />

les accompagner dans leur<br />

processus de croissance. »<br />

de prévoir, comme il s’est fait ailleurs,<br />

notamment l’Alternext en Europe, l’AIM à<br />

Londres, ou même plus proche, récemment,<br />

le marché Alternatif de la Bourse de<br />

Tunis, un marché où les critères de cotation<br />

sont moins contraignants que sur le marché<br />

principal.<br />

LA : Quelle différence existe-t-il entre le<br />

marché alternatif et le troisième compartiment<br />

à la Bourse de Casablanca ?<br />

WDH : Bien que les deux visent en effet un<br />

assouplissement des conditions d’accès à la<br />

cote, il faut bien comprendre la philosophie<br />

du marché alternatif. Le marché alternatif a<br />

vocation à devenir le marché de référence<br />

pour les PME, leur offrant des conditions<br />

d’accès à la cote et un fonctionnement spécifiquement<br />

adaptés à leurs besoins et à<br />

leurs enjeux. L’accès d’une société au marché<br />

alternatif n’impose pas de conditions<br />

sur la taille, l’historique ou les performan-<br />

oct. 07<br />

déc. 07<br />

jan. 08<br />

fév. 08<br />

mars 08<br />

Ai40<br />

Ai100<br />

ces financières, le support de publication est<br />

libre, en général pas de déclaration de franchissement<br />

de seuil (sauf de 50% à Paris),<br />

les comptes semestriels ne sont pas audités<br />

et dans des cas comme celui du marché<br />

alternatif de Londres (AIM) vous n’avez pas<br />

de flottant minimum requis, pas de capitalisation<br />

boursière minimum.<br />

En outre, ce qui est important de souligner,<br />

c’est que l’émetteur doit être assisté<br />

par ce qu’on appelle un listing sponsor<br />

(LS), si vous voulez, c’est l’équivalent du<br />

conseiller financier, mais pas seulement<br />

pour l’opération d’entrée à la cote. Sur<br />

l’Alternext, par exemple, le LS est tenu<br />

d’assister l’émetteur pendant au moins<br />

ses deux premières années à la cote, il est<br />

chargé de vérifier le respect des obligations<br />

d’information de l’émetteur et il<br />

doit signaler tout manquement aux<br />

autorités du marché. D’ailleurs des sanctions<br />

sont prises à l’encontre du LS si ce<br />

dernier manque à ses devoirs d’accompagnement<br />

de l’émetteur. C’est cet esprit<br />

de tutorat qui constitue aussi la philosophie<br />

du marché alternatif et n’existe pas<br />

au niveau du troisième compartiment<br />

où, une fois l’opération d’IPO terminée,<br />

le conseiller n’assiste plus l’émetteur ou<br />

alors limite ses prestations à l’animation<br />

du titre, quand c’est lui qui doit l’assurer.<br />

Au Maroc, malgré la souplesse annoncée<br />

du marché de croissance, la PME est toujours<br />

confrontée à des difficultés pour<br />

son introduction en bourse. Ces difficultés<br />

sont dues à une rigidité encore tangible<br />

dans la pratique. Par exemple, pour<br />

une IPO, un minimum de 500 souscripteurs<br />

est requis pour valider les souscriptions,<br />

ce qui est assez important quand on<br />

sait qu’à Tunis 100 souscripteurs ou cinq<br />

actionnaires institutionnels suffisent.<br />

Théoriquement, un seul exercice certifié<br />

des comptes sociaux est requis, mais dans<br />

la pratique il en est demandé trois.<br />

Pour témoigner plus d’engagement<br />

envers les PME, il est essentiel,<br />

aujourd’hui, au Maroc, comme l’ont fait<br />

les autres places financières, de créer un<br />

marché alternatif avec pour volonté de<br />

soutenir les small et mid caps. <strong>Les</strong> expériences<br />

des autres peuvent nous servir<br />

d’exemple. Depuis sa création en 2005,<br />

Alternext a accueilli près de 120 entreprises<br />

et l’Alternative Investment Market<br />

(AIM), son équivalent à Londres, plus de<br />

1700 depuis 1995, le Marché alternatif<br />

tunisien devrait, au bout de 3 ans,<br />

accueillir une vingtaine de PME .<br />

LA : La souplesse accordée à ces types de<br />

compartiments ne représente-t-elle pas<br />

une menace pour l'épargne, les entreprises<br />

n'étant tenues qu'à la présentation<br />

d'un seul bilan?<br />

WDH : Soyons bien d’accord sur le fait<br />

qu’ici les éventuels investisseurs intéressés<br />

par ce marché seront, de toute évidence,<br />

des investisseurs avertis, notamment<br />

les institutionnels et des professionnels<br />

de l’investissement. Vous savez,<br />

il y a un marché « pire » que l’alternatif,<br />

c’est le marché libre qui est encore plus<br />

déréglementé, c’est le Far West, et on y<br />

qui accueille pratiquement tous ceux qui<br />

en manifestent l’envie.<br />

Le marché alternatif, il est régulé et organisé.<br />

D’ailleurs, la documentation d’admission<br />

en vue d’une introduction sur le<br />

marché alternatif s’avère quasiment aussi<br />

fournie que pourrait l’être une note d’information<br />

d’IPO sur le marché règlementé.<br />

C’est un document nécessitant<br />

l’exhaustivité de l’information opérationnelle,<br />

juridique, comptable et financière.<br />

Il y a quelques années, à Paris, le<br />

fournisseur d’énergie électrique Poweo,<br />

qui n’avait pas obtenu le visa des autorités<br />

du marché pour entrer sur le marché<br />

alternatif, avait dû passer par le marché<br />

libre, y démontrer une bonne performance,<br />

avant d’être finalement accepté<br />

sur le marché alternatif où il y est coté en<br />

continu.<br />

Propos recueillis par A.W<br />

En baisse<br />

Dans le chapitre des baisses, la<br />

Standard Bank (Afrique du<br />

Sud) a concédé 4,6% à 12,04%<br />

dans la foulée de la confirmation<br />

de l’acquisition de 20% de<br />

son capital par la Banque commerciale<br />

de la Chine (CBC). Il<br />

s’agit moins de la déviance des<br />

investisseurs par rapport à l’arrivée<br />

de l’institution chinoise<br />

que des contrecoups de la<br />

récession de l’économie des<br />

USA. Autre baisse d’une valeur<br />

de l’indice AI40, celle de la<br />

Banque de l’habitat (Tunisie)<br />

en recul hebdomadaire de<br />

3,6% à 24,86 dollars, du fait<br />

d’un mouvement de prises de<br />

9<br />

bénéfices. <strong>Les</strong> autres contreperformances<br />

de la semaine<br />

incluent les valeurs d’Orascom<br />

(-5,1% à 14,35 dollars),<br />

Hermes EFG (-4,1% à 11,06<br />

dollars) et United Bank of<br />

Africa (3,9% à 0,41 dollar).<br />

A noter que l’indice AI40, qui<br />

retrace le comportement des<br />

40 premières capitalisations<br />

boursières du continent, a<br />

démarré le 1 er janvier 2006 sur<br />

la base 100. Au 7 mars 2008,<br />

cet indice totalisait 208<br />

points, contre 192,8 points<br />

pour l’indice Ai100 élargi, lui,<br />

aux 100 premières capitalisations<br />

boursières de l’Afrique.<br />

AW<br />

Abidjan draine un volume<br />

d’échanges supérieur<br />

à 2 milliards de FCFA<br />

La Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan a clôturé sa<br />

cotation en fixing de la journée du vendredi 14 mars 2008 avec une<br />

légère appréciation par rapport à la séance précédente. L’indice<br />

composite ressort avec une progression de 0,73% à 221,96 points.<br />

De son côté, l’indice des dix premières capitalisations de la place (le<br />

BRVM 10) a clôturé en légère progression de 0,82% à 251,7 points.<br />

<strong>Les</strong> transactions ont atteint 2,08 milliards de FCFA, contre seulement<br />

109,04 millions sur la séance précédente. <strong>Les</strong> échanges ont<br />

concerné 12 des 38 compagnies cotées à la Bourse d’Abidjan.<br />

Convention entre l’AFD<br />

et la BDEAC<br />

L'Agence française de développement (AFD) a signé jeudi, dans la<br />

capitale congolaise, une convention de financement d'un montant<br />

de 328 millions FCFA ( environ 500 000 euros) pour financer le<br />

programme partiel d'appui institutionnel pour le renforcement des<br />

capacités de gestion de la Banque de développement des Etats<br />

d'Afrique centrale (BDEAC). La convention a été paraphée par<br />

Jacques Moineville et Anicet Georges Dologuelé, respectivement<br />

directeur général de l'AFD Afrique et président de la BDEAC.<br />

L’once d’or à 1000 dollars<br />

risque de peu profiter au<br />

principal producteur africain<br />

L'Afrique du Sud, qui a produit 30% de l'or en circulation dans le<br />

monde, se désole de ne pouvoir pleinement profiter du niveau<br />

record des cours du métal précieux, à cause du rationnement de<br />

l'électricité qui pèse lourdement sur la production. Le prix de l'or,<br />

dont l'Afrique du Sud a été le premier producteur mondial à partir<br />

de 1906, jusqu'à être détrônée par la Chine en 2007, a dépassé jeudi,<br />

pour la première fois, le seuil des 1000 dollars l'once.<br />

La Bourse de Johannesburg<br />

termine la semaine en<br />

hausse<br />

Dopée par les matières premières, la Bourse de Johannesburg<br />

a terminé vendredi en hausse. Le Top 40 a progressé de 1,32%<br />

à 28 479, 52 points. Pour sa part, l’indice général de la place<br />

s’est apprécié de 1,13% à 30 648,03 points. Le marché a été<br />

globalement supporté par les métaux dans une situation<br />

marquée par la volatilité du rand. A 15h40, un dollar s’échangeait<br />

contre 7,92 rands.


10<br />

Le prix du maïs en Tanzanie<br />

à son plus haut niveau<br />

Le prix du maïs en Tanzanie est au plus haut niveau parmi les<br />

pays membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est, selon le<br />

Réseau régional des informations sur le commerce agricole<br />

(RATIN). Le RATIN a publié jeudi un rapport précisant que le<br />

maïs est vendu à 317 dollars par tonne à Dar es-Salaam, contre<br />

276 dollars à Kigali, 242 dollars à Nairobi et 190 dollars à<br />

Kampala. L'augmentation de l'année dernière dans l'écoulement<br />

du maïs, due à un prix consommateur différent entre la<br />

Tanzanie, le Burundi, la RD Congo et la Zambie, a renforcé la<br />

hausse du prix de la nourriture en Tanzanie. Un autre facteur<br />

de l'augmentation du prix du maïs à Dar es-Salaam : les prévisions<br />

défavorables pour les récoltes de la saison.<br />

Maroc : le chiffre d’affaires<br />

de Managem en stagnation<br />

Au terme de l’année 2007, le chiffre d’affaires consolidé de<br />

Managem ressort en quasi-stagnation à 2,2 milliards de dirhams.<br />

En dépit de la hausse du cours du cobalt et de l’accroissement<br />

des volumes vendus des concentrés de cuivre d’Akka et<br />

des produits de l’hydrométallurgie, d’autres éléments ont<br />

impacté négativement les revenus de la société. Il s’agit notamment<br />

de la baisse du taux de change entre le dollar et le dirham,<br />

le repli des volumes et des prix de vente sur certains produits.<br />

La Banque centrale<br />

du Zimbabwe augmente<br />

ses subventions au<br />

secteur aurifère<br />

La Banque centrale du Zimbabwe a multiplié par sept le montant<br />

des subventions accordées au secteur de l'exploitation<br />

aurifère, pour stopper la baisse drastique de la production d'un<br />

des principaux produits d'exportation du pays. Cette subvention,<br />

qui a pour objectif de permettre au secteur aurifère<br />

d'amortir l'impact d'un taux d'inflation de plus de 100 000<br />

pour cent, a augmenté de 100 millions de ZWD (30 000 ZWD<br />

= 1 dollar US) à 700 millions de ZWD. La production aurifère<br />

au Zimbabwe est passée de 23 tonnes par an, il y a deux ans, à<br />

11 tonnes l'année dernière. Elle devrait tomber cette année à<br />

environ sept tonnes.<br />

Le Nigeria augmente ses<br />

exportations vers le Ghana<br />

Le Nigeria a décidé d'augmenter de 50% ses exportations<br />

pétrolières au Ghana, faisant écho aux appels du président ghanéen<br />

John Kufuor, a rapporté l'agence de presse officielle NAN.<br />

<strong>Les</strong> exportations pétrolières au Ghana passeront de 40 000<br />

barils par jour (b/j) à 60 000 b/j, a déclaré le secrétaire d'Etat à<br />

l'Energie, Renry Odein Ajumogobia, à l'issue de la rencontre de<br />

M. Kufuor avec son homologue nigérian Umaru Yar'Adua,<br />

mercredi 12 mars à Abuja.<br />

La RDC mise sur un taux<br />

de croissance à deux chiffres<br />

dans le secteur minier<br />

Le gouvernement envisage d'atteindre un taux de croissance à<br />

deux chiffres dans le secteur minier dans les trois prochaines<br />

années, a annoncé mercredi le ministre de l'Economie nationale<br />

et du Commerce, André-Philippe Futa, à l'occasion de l'ouverture<br />

à Kinshasa des 5e journées minières de la République démocratique<br />

du Congo (RDC). Ces journées minières sont appelées<br />

à évaluer sans complaisance cet important secteur de développement<br />

de l'économie du pays. Selon le ministre de l'Economie<br />

nationale et du Commerce, la production minière industrielle<br />

s'est effondrée avec la faillite de la Gécamines (70% des recettes<br />

d'exportation de la RDC pendant plus de 20 ans).<br />

Anglo Platinum accorde 1%<br />

de ses actions à ses employés<br />

Anglo Platinium Ltd., le plus grand producteur de platine au<br />

monde, donnera 2,5 millions des actions (environ 1%) de la<br />

compagnie aux employés, ce qui représente un montant de 224<br />

millions $. 40% de ces actions sont accordées à titre gracieux. La<br />

loi sud-africaine oblige les compagnies minières à vendre, d’ici<br />

2014, 26% de leurs actions à des investisseurs noirs, en guise de<br />

compensation des années de l’apartheid.<br />

NEGOCE ET MATIERES PREMIERES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Côte d’Ivoire : programme<br />

d’urgence pour la pêche<br />

Le gouvernement ivoirien vient d’obtenir un financement de 59 millions d’euros pour relancer<br />

la pêche menacée par le pillage des ressources.<br />

Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />

Le ministre ivoirien de la Pêche et des<br />

Ressources naturelles, Alphonse Douati,<br />

a dévoilé le plan de restructuration de la<br />

pêche qui vise essentiellement à promouvoir<br />

les PME-PMI dans le secteur.<br />

Mais il s’agit aussi de tenir compte de la<br />

Il faut d’abord remettre<br />

de l’ordre dans un secteur<br />

où les chalutiers pirates<br />

pillent les fonds marins sans<br />

crainte des contrôles<br />

de la police maritime.<br />

nouvelle donne introduite par les<br />

Accords de partenariat économique<br />

paraphés par la Côte d’Ivoire. « Il faut<br />

que, dans le cadre des APE, nous encouragions<br />

nos producteurs et nos transformateurs<br />

à disposer de produits de qualité qui<br />

répondent aux normes sanitaires de<br />

Coton : le Mali mise sur le bio<br />

Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />

Pour faire face à la morosité du marché<br />

mondial du coton, les autorités maliennes<br />

comptent beaucoup sur le coton biologique<br />

pour mieux se positionner. C’est<br />

pourquoi les cotonculteurs étaient massivement<br />

représentés dans la délégation<br />

Le coton biologique offre<br />

ainsi une meilleure<br />

rémunération à une main<br />

d’œuvre pauvre,<br />

essentiellement composée de<br />

femmes et de jeunes ruraux.<br />

malienne venue représenter le pays au<br />

tout récent salon international de l’agriculture<br />

de Paris.<br />

L’accent est mis sur la culture du coton<br />

l’Union européenne », plaide-t-il. Le<br />

plan permettrait donc à terme aux<br />

acteurs ivoiriens de la pêche de ne plus<br />

se confiner à leur marché national et<br />

d’accéder aux marchés plus rémunérateurs<br />

d’Europe.<br />

Le droit d’abord<br />

L’optimisme des autorités ivoiriennes<br />

tranche avec le sentiment des autres<br />

acteurs de la filière. Pour le porte-parole<br />

des armateurs ivoiriens, Fadim Begiragoy,<br />

il faut d’abord remettre de l’ordre dans un<br />

secteur où les chalutiers pirates pillent les<br />

fonds marins sans crainte des contrôles de<br />

la police maritime. Cette concurrence est<br />

jugée déloyale. Chaque année, seuls deux<br />

bateaux de pêche sur quarante sont désarmés.<br />

Et, du reste, comme la Côte d’ivoire<br />

ne dispose d’aucun moyen de contrôle<br />

efficient de ses eaux territoriales, l’exploitation<br />

des ressources est sauvage. Le seul<br />

patrouilleur disponible est en cale sèche<br />

depuis deux ans. <strong>Les</strong> armateurs, les<br />

mareyeurs et les industriels ivoiriens esti-<br />

biologique parce qu’elle génère plus de<br />

valeur ajoutée sur le marché international.<br />

Mieux, ajoute le ministre<br />

malien de l’Agriculture, Tiémokho<br />

Sangaré, « le coton bio offre une meilleure<br />

traçabilité et, en conséquence, est<br />

très prisé dans les pays de l’hémisphère<br />

nord. » C’est ainsi qu’il est bien utilisé<br />

dans la lingerie fine et les vêtements<br />

sportifs. Le coton biologique offre<br />

ainsi une meilleure rémunération à<br />

une main d’œuvre pauvre, essentiellement<br />

composée de femmes et de jeunes<br />

ruraux.<br />

Le souci des autorités n’est pas seulement<br />

la diversification des variétés cultivées en<br />

zone cotonnière. Le Mali entend aussi<br />

lancer ce programme spécial en lorgnant<br />

sur le biodiesel. A Bamako, on estime que<br />

le coton va connaître un regain d’intérêt<br />

sur le marché international.<br />

Le coton a déjà permis d’augmenter les<br />

ment qu’une partie du financement de<br />

l’Union européenne devrait servir à<br />

remettre à flot ce moyen efficace de lutte<br />

contre les bateaux pirates et, d’une<br />

manière générale, au contrôle et à la lutte<br />

contre la piraterie dans des eaux réputées<br />

très poissonneuses.<br />

Peu de rentabilité<br />

La pêche pourvoit encore environ 80 000<br />

emplois directs ou indirects en Côted’Ivoire.<br />

Mais la filière émet depuis quelque<br />

temps des signaux de détresse. En<br />

sept ans, la production de poissons a été<br />

divisée par quatre. Malgré les efforts fiscaux<br />

du gouvernement en faveur des<br />

entreprises exportatrices (exonération de<br />

50% sur l’eau), les sociétés ivoiriennes<br />

travaillent à perte. Un patron d’une unité<br />

exportatrice ayant pignon sur rue à<br />

Abidjan soutient qu’en ce moment<br />

« nous travaillons essentiellement pour<br />

payer les charges liées aux salaires, au gasoil<br />

et aux taxes portuaires ».<br />

Le Mali mise désormais sur le coton biologique. Il va passer d’une production de 300 à 3000<br />

tonnes dans les trois prochaines années.<br />

capacités des producteurs maliens en<br />

agriculture pluviale. Ils maîtrisent les<br />

techniques de culture dans les difficiles<br />

conditions sahéliennes sans irrigation en<br />

adaptant la culture attelée à ces délicates<br />

conditions de production.<br />

Dans le cadre de la privatisation de la<br />

Compagnie malienne de développement<br />

des textiles (CMDT), l’Etat envisage<br />

au vu de ce savoir-faire de concéder<br />

aux producteurs 20% du capital de<br />

la compagnie.<br />

Le coton demeure donc un des atouts de<br />

l’économie malienne. La production<br />

annuelle a atteint l’an dernier 247 000<br />

tonnes pour un potentiel de 600 000 tonnes.<br />

Sans les subventions accordées aux<br />

cotonculteurs des pays développés, qui<br />

ont entraîné la chute des cours mondiaux,<br />

l’économie cotonnière se serait<br />

mieux comportée.


12<br />

Vers l’atterrissage<br />

de la Camair<br />

Le Cameroun a mis fin mardi 11 mars 2008 aux fonctions de l’administrateur<br />

provisoire, Maul Ngamo Hamani. Il s’agit d’un nouvel<br />

épisode dans le long atterrissage de cette compagnie qui a vu,<br />

tour à tour, disparaître les organes de direction et de gestion et,<br />

sur le plan opérationnel, les vols longs courriers. La Camair<br />

compte actuellement 800 employés représentant une masse salariale<br />

mensuelle de 400 millions de FCFA en 2007.<br />

Enorme déficit céréalier<br />

au Mozambique<br />

Le Mozambique s’attend à un déficit céréalier de 1,25 million de<br />

tonnes cette année, estiment les responsables du Programme<br />

national de développement agricole (PROAGRI). Le pays devrait<br />

importer environ 400 000 tonnes de riz pour faire face aux<br />

besoins de son marché national. <strong>Les</strong> déficits sont de respectivement<br />

350 000 tonnes sur le blé et 500 000 tonnes sur le mais.<br />

Une entreprise allemande<br />

dans le collimateur<br />

au Nigeria<br />

Une enquête parlementaire sur la manière dont la dernière administration<br />

nigériane a gaspillé 10 milliards de dollars dans le secteur<br />

énergétique du pays a révélé que l'administration Obansanjo<br />

a accordé un contrat énergétique de 370 millions de nairas à une<br />

société allemande inscrite sur une liste noire (117 nairas = 1 dollar<br />

US), rapporte l’agence Panapress. Cette société allemande,<br />

Lameyer, aurait remporté ce contrat pour mener une étude de<br />

faisabilité du projet hydroélectrique de Mambilla, de 2600 MW<br />

dans le nord du Nigeria, malgré son inscription sur une liste noire<br />

par la Banque mondiale pour « corruption de responsables gouvernementaux<br />

» dans certains pays africains.<br />

Côte d’Ivoire : la Banque<br />

mondiale finance la<br />

réhabilitation des<br />

infrastructures<br />

La Banque mondiale (BM) va engager 9 milliards de francs CFA<br />

(13,7 millions d'euros) sur 4 ans pour soutenir un programme du<br />

gouvernement ivoirien de réhabilitation des routes qui permettra<br />

d'employer 13 000 ex-combattants ou « jeunes à risque », a<br />

annoncé mercredi soir la BM. Ce programme sera financé grâce au<br />

don de 120 millions de dollars (60 mds FCFA) de la BM, entrant<br />

dans le cadre du projet d'assistance post-conflit approuvé en juillet<br />

2007, explique un communiqué de la BM. Il sera mis en œuvre par<br />

l'Agence de gestion des routes de Côte d'Ivoire (Ageroute), une<br />

structure étatique qui a signé en février 2008 deux conventions avec<br />

le Ministère ivoirien des infrastructures économiques.<br />

Création d’une coalition<br />

contre la vie chère<br />

au Burkina-Faso<br />

Plusieurs syndicats et associations de la société civile du<br />

Burkina-Faso ont créé mercredi 12 mars 2008 à Ouagadougou<br />

une coalition nationale contre la vie chère, avant des manifestations<br />

samedi contre la hausse des prix des produits de première<br />

nécessité, a indiqué un leader syndical. Au total, six centrales<br />

syndicales, une quinzaine de syndicats autonomes et<br />

autant d'associations et de mouvements divers de la société<br />

civile ont formé la nouvelle coalition, selon ce responsable.<br />

Angola : programme<br />

pour la réduction du<br />

déficit électrique<br />

Le gouvernement angolais a approuvé l'investissement de 83,2<br />

millions de dollars pour résoudre la pénurie d'électricité du<br />

pays, a rapporté mercredi l'agence de presse angolaise. Le gouvernement<br />

allouera 54,8 millions de dollars pour construire<br />

trois nouvelles centrales d'énergie dans les provinces de Bie,<br />

Lunda Sul et Moxico. Ces trois centrales auront la capacité de<br />

transmettre de 7,5 à 10 mégawatts, selon le journal qui cite un<br />

responsable de la Compagnie nationale d'électricité. Ces trois<br />

centrales vont régler la pénurie d'électricité dans les régions du<br />

centre et de l'est de l'Angola, a ajouté le reportage.<br />

ENTREPRISES ET MARCHES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Le téléphone, nouvelle machine<br />

à coudre des Tunisiens<br />

Reportage croisé dans le centre du pays, haut lieu du textile tunisien, mis à mal par la concurrence<br />

chinoise, et dans le nord, où les centres d’appels poussent comme des champignons.<br />

Par Fethi Djebali et<br />

Thameur Mekki, Tunis<br />

A Ksar Helal, haut lieu du textile tunisien,<br />

dans le centre du pays, malgré l’optimisme<br />

apparent, l’inquiétude règne. Le cliquetis<br />

des machines à coudre rythme depuis un<br />

peu plus de 30 ans le quotidien tranquille<br />

de cette ville sans visage. A cause de sa<br />

dépendance viscérale au textile, l’avenir de<br />

l’économie locale ne tient qu’à un fil. Pour<br />

pouvoir s’adapter à la nouvelle donne et se<br />

La guerre est perdue<br />

d’avance : l’heure de travail<br />

est de 0,7 euro en Tunisie<br />

contre seulement 0,4 en<br />

Chine. Le coût de revient<br />

d’un jean est de 8 euros en<br />

Tunisie contre seulement<br />

6 euros en Asie.<br />

maintenir sur un marché de plus en plus<br />

concurrentiel, suite à la montée en puissance<br />

de la Chine sur les marchés européens,<br />

Claude Mouret a investi, entre 2005<br />

et 2007, 2 millions d’euros dans le renouvellement<br />

et la mise à niveau de son usine<br />

de textile. « Il faut anticiper, et faire preuve<br />

de réactivité », explique cet homme, présent<br />

en Tunisie depuis 15 ans. D’autres<br />

sont plus pessimistes sur la santé du secteur.<br />

Avec près de 40% des exportations<br />

tunisiennes, le secteur du textile constitue<br />

l’épine dorsale de l’économie nationale et<br />

représente le deuxième pourvoyeur du<br />

pays en devise après le tourisme. Près de<br />

2000 entreprises forment le tissu économique<br />

du secteur qui emploie prés de<br />

200 000 personnes. Malgré les appréhensions<br />

des opérateurs du secteur, celui-ci a<br />

bien résisté aux défis de la mondialisation.<br />

Après une légère récession en 2005, la<br />

reprise a été de nouveau au rendez-vous<br />

en 2006 et 2007. Mais même si le secteur a<br />

perdu en compétitivité globale (26,7% en<br />

2007 contre 28,7% en 2006), quelques<br />

niches ont pu maintenir leur part de marché<br />

comme celui de la lingerie fine, où la<br />

Tunisie est toujours le deuxième fournisseur<br />

de l’espace européen. Le secteur des<br />

pulls et des t-shirts, confronté à une<br />

concurrence féroce, a moins bien résisté<br />

(respectivement -1,3% et -3% en 2007).<br />

Match inégal<br />

Malgré ces résultats plutôt satisfaisants,<br />

aucune chance, toutefois, de battre les<br />

Chinois au niveau des coûts de production.<br />

La guerre est perdue d’avance :<br />

l’heure de travail est de 0,7 euro en<br />

Tunisie contre seulement 0,4 en Chine.<br />

Le coût de revient d’un jean est de 8<br />

euros en Tunisie contre seulement 6<br />

euros en Asie. Le redéploiement devait<br />

passer nécessairement par une montée<br />

en gamme. « Actuellement, les Chinois<br />

sont désarmés face à nous dans le haut de<br />

gamme », confie Samir Ben Abdallah,<br />

patron des patrons de la branche de la<br />

lingerie fine. <strong>Les</strong> opérateurs cherchent<br />

aussi à tisser des liens avec de nouveaux<br />

marchés et, surtout, à s’engouffrer<br />

dans des niches comme le textile<br />

technique, qui désigne des fibres utilisées<br />

dans des applications bien déterminées<br />

et présente des caractéristiques<br />

spécifiques (inflammable, isolant, électro-conductif,<br />

etc.). Ces textiles dits<br />

intelligents sont utilisés dans l’aéronautique,<br />

les gilets pare-balles ou les équipements<br />

de sport.<br />

Prolifération des centres d’appels<br />

Dans la zone de la Charguia, dans la périphérie<br />

de la capitale, c’est un autre secteur<br />

qui est appelé à absorber le déficit<br />

budgétaire causé par la récession du textile<br />

: les centres d’appels. Depuis quelques<br />

années, la Tunisie a commencé a<br />

susciter l’intérêt des investisseurs du secteur<br />

de la téléphonie offshore. Après 7 ans<br />

d’activité, les centres d’appels ont<br />

atteint 130 unités en 2007 et emploient<br />

plus de 9000 téléopérateurs, diplômés<br />

du supérieur pour la plupart. La<br />

France vient en tête des pays d’origine<br />

de ces nouveaux centres, avant l’Italie<br />

et l’Allemagne. Couvrant divers segments<br />

d'activité, dont la recherche marketing,<br />

la télévente, la confirmation de<br />

dossiers et l’assistance technique, la délocalisation<br />

des centres d’appels en Tunisie<br />

permet aux sociétés étrangères d’économiser<br />

jusqu’à 35% des coûts, surtout au<br />

niveau de la masse salariale. Ceci indépendamment<br />

des mesures prises par<br />

l’Etat afin d’encourager l’implantation<br />

des centres d’appels en leur appliquant, à<br />

titre d’exemple, des tarifs de communication<br />

réduits ou identiques à ceux pratiqués<br />

dans leurs pays d’origine. « Ce qui<br />

distingue la Tunisie, ce sont les avantages<br />

fiscaux que l’Etat octroie à toute<br />

société totalement exportatrice. La compétence<br />

de la main d’œuvre tunisienne<br />

est également un atout indéniable »,<br />

explique Ali Kadi, président directeur<br />

général de Solution Project Call<br />

Center. « La population tunisienne est<br />

très chaleureuse et conviviale et elle est<br />

assez occidentalisée pour que le client ne<br />

se sente pas dépaysé », ajoute-t-il. A<br />

l’image de cet investisseur, beaucoup<br />

ont traversé la Méditerranée pour lancer<br />

leurs projets et s’installer en<br />

Après 7 ans d’activité, les<br />

centres d’appels ont atteint<br />

130 unités en 2007 et<br />

emploient plus de 9000<br />

téléopérateurs, diplômés du<br />

supérieur pour la plupart.<br />

Tunisie. « On a la chance d’avoir des<br />

compétences qui ont la maîtrise de la<br />

langue française et celle de l’outil informatique,<br />

deux critères de base d’un bon<br />

téléopérateur », affirme Hedi Tabbene,<br />

président directeur général du centre<br />

d’appel One to One. Autre avantage<br />

compétitif pour la Tunisie, le niveau relativement<br />

bas des salaires des cadres<br />

employés dans les centres d'appels, quatre<br />

fois inférieur à celui d’un employé<br />

opérant en France, à titre d’exemple.<br />

Nouvel univers de compétences<br />

A la faveur de la dynamique que connaît<br />

ce secteur, des sous-activités commencent<br />

aussi à germer pour accompagner<br />

son développement, comme les sociétés<br />

spécialisées dans la fourniture bureautique<br />

et logistique des centres d’appels<br />

ou dans les solutions marketing ou<br />

encore les centres de formation des<br />

téléacteurs. « Le marché s’est développé<br />

au point qu’il commence à avoir des exigences.<br />

Prochainement, les services de<br />

recrutement n’auront plus à former les<br />

recrues, ils vont exiger des ressources<br />

humaines toutes prêtes », indique Ines<br />

Gabteni, responsable de production dans<br />

un centre d’appels, qui projette de lancer<br />

son propre centre de formation dans les<br />

métiers de la téléphonie offshore.<br />

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<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

16,6 milliards de $ pour<br />

le train algérien<br />

Six lignes à grande vitesse doivent faire passer la part du transport ferroviaire de 5% à 20% en six ans.<br />

Une aubaine pour les firmes étrangères.<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger<br />

Le plan de modernisation du secteur ferroviaire<br />

algérien 2006-2012 a déclenché une<br />

féroce concurrence internationale. Le montant<br />

renseigne sur les enjeux : 16,6 milliards<br />

de dollars à dépenser en six ans par l’Etat<br />

algérien. La société nationale de transport<br />

ferroviaire (SNTF) compte faire passer la<br />

part du ferroviaire dans le transport<br />

national de 5% à 20% entre 2006 et 2015,<br />

avec un objectif de 80 millions de voyageurs.<br />

Le « tout par la route » a écrasé<br />

l’orientation des transports en Algérie.<br />

Le réseau ferroviaire était de 5000 km à<br />

l’indépendance en 1962, il n’est que de<br />

3500 km actuellement. Une première<br />

tranche des contrats engagés a été remportée<br />

par Alstom, en charge de l’électrification<br />

du réseau de la grande banlieue<br />

d’Alger (55 km de part et d’autre du centre<br />

de la capitale) ; une sorte de tour de<br />

chauffe à 88 millions d’euros, auxquels<br />

s’ajoutent les 64 rames automotrices<br />

acquises en Suisse pour un montant de<br />

280 millions d’euros.<br />

Une percée du réseau vers le grand sud<br />

Au cœur du programme ferroviaire algérien,<br />

l’Agence nationale d’études et de suivi<br />

COMMUNIQUÉ<br />

<strong>Les</strong> enfants et les femmes d’abord<br />

La santé en direction des plus défavorisés, les<br />

enfants, est dès le départ privilégiée par le<br />

« Centre mère et enfant » de la Fondation<br />

Chantal Biya qui reçoit chaque année 40 000<br />

enfants et 33 000 femmes.<br />

<strong>Les</strong> enfants encore, avec l’orphelinat<br />

« Children first center » qui accueille les<br />

enfants abandonnés, les orphelins et assiste<br />

les familles en détresse.<br />

<strong>Les</strong> enfants toujours, par l’accès à la scolarisation<br />

des plus démunis. C’est ainsi que sept écoles<br />

à cycle complet ont été construites à travers<br />

le pays et accueillent environ 300 élèves chacune.<br />

L’appellation de ces écoles, « <strong>Les</strong><br />

Champions », indique la recherche de l’excellence<br />

qui se traduit notamment par la présence<br />

de centres multimédia. Le projet est appelé à<br />

s’étendre sur les 10 provinces du Cameroun.<br />

La recherche au service des femmes est également<br />

développée à partir du centre de recherche<br />

et d’application en chirurgie endoscopique et de<br />

reproduction humaine de Yaoundé qui travaille<br />

dans la chirurgie endoscopique, la procréation<br />

médicalement assistée et les activités de formation.<br />

L’ « Opération 100 000 femmes », ambitieux<br />

programme de formation des femmes à<br />

l’informatique et aux nouvelles technologies<br />

de l’information, a été lancée avec l’Institut<br />

Africain d’Informatique.<br />

La lutte contre le SIDA<br />

Tant au plan national qu’international, l’engagement<br />

de La Fondation et de Mme Chantal Biya,<br />

dans la lutte contre le SIDA, est total.<br />

Au Cameroun, cela s’exprime par la formation<br />

du personnel médical et paramédical, la disponibilité<br />

de tests de dépistage et la mise à disposition<br />

de traitements.<br />

Au niveau continental, à travers l’association<br />

« Synergies africaines », les actions suivantes<br />

ont été réalisées :<br />

- 382 formateurs et prestataires formés à<br />

de la réalisation des investissements ferroviaires,<br />

son directeur général, Hassene<br />

Saâdi, situe la priorité : « La ligne qui relie les<br />

deux frontières de l’est à l’ouest du pays sera<br />

électrifiée et à double voies », c’est la rocade<br />

nord, sur laquelle se déroule 93% du trafic<br />

actuel. Un pourcentage qui doit baisser avec<br />

l’extension du réseau, lancée depuis deux<br />

ans. Six lignes à grande vitesse LGV, d’un<br />

linéaire de 1220 km, sont prévues. Trois ont<br />

déjà fait l’objet d’appel d’offres en 2007. Six<br />

sociétés étrangères, organisées en groupement,<br />

ont manifesté leur intérêt. Il s’agit<br />

d’un groupement français conduit par<br />

Vinci et Bouygues, d’un groupement italien<br />

conduit par Astaldi et Pizzarotti, du groupe<br />

espagnol conduit par OHL et, enfin, de la<br />

société américaine Bechtel.<br />

La grande nouveauté, hormis le doublement<br />

de la rocade nord par une autre, toujours<br />

est-ouest, sur les hauts plateaux, est la<br />

pénétration du rail dans le grand sud. Deux<br />

lignes à grande vitesse conduiront voyageurs<br />

et marchandises jusqu’au bassin<br />

pétrolier de Hassi Messaoud, dans le sud<br />

est, et jusqu’à Béchar, dans le sud ouest.<br />

Plusieurs marchés « auxiliaires », de signalisation,<br />

de gestion de réseau, de système de<br />

sécurité, de gestion de billetterie aspirent les<br />

sociétés étrangères dans ce méga-pro-<br />

ENTREPRISES ET MARCHES 13<br />

la prévention de la transmission<br />

Mère/enfant du virus dans 5 pays : la<br />

Guinée, le Niger, le Burkina-Faso, le<br />

Burundi et le Mali ;<br />

- 55 sites de prévention de la transmission<br />

du virus de la mère à l’enfant ont<br />

été équipés ;<br />

- Tests et traitements ont été rendus disponibles.<br />

Plus que ces réalisations concrètes c’est l’engagement<br />

personnel qu’il convient de souligner.<br />

Chaque 1 er décembre, Mme Biya tient à présider<br />

personnellement la journée mondiale contre le<br />

SIDA. L’année dernière, à Yaoundé, l’actrice<br />

Claudia Cardinale et le Pr Luc Montagnier se<br />

tenaient à ces côtés.<br />

Elle mettra toute sa force de conviction pour que<br />

le Cameroun se dote d’un centre d’excellence de<br />

recherche contre le SIDA qui réunit les meilleures<br />

équipes de la recherche internationale : le<br />

centre international de référence Chantal Biya<br />

pour la prévention, le traitement et la prise en<br />

charge du VIH/SIDA (CIRCB). Le témoignage<br />

spontané du Dr Peter Piot, Directeur exécutif de<br />

l’ONUSIDA, au sortir d’un entretien avec la<br />

Première dame du Cameroun en juin 2003,<br />

résume en une formule percutante son dévouement<br />

dans la lutte contre une pandémie qui<br />

ravage le continent africain : « Une star de la<br />

lutte contre le SIDA dans le monde. »<br />

Une reconnaissance internationale<br />

La Fondation Chantal Biya est reconnue par<br />

l’ONU et bénéficie du statut consultatif spécial<br />

du Conseil économique et social des<br />

Nations Unies.<br />

L’Organisation Internationale de la Francophonie<br />

a admis le Centre mère et enfant de la<br />

Fondation au sein du réseau francophone. A<br />

ce palmarès, il convient d’ajouter la médaille<br />

d’or décernée par la Fondation pour l’excellence<br />

dans la pratique des affaires à<br />

« Synergies Africaines. »<br />

gramme ferroviaire algérien. Autre indicateur<br />

du rush sur le ferroviaire algérien, le<br />

succès de l’ouverture du capital de<br />

Infrarail, une filiale de la SNTF, en charge<br />

de la réalisation des infrastructures ferroviaires<br />

: neuf entreprises internationales<br />

sur la ligne de départ à l’ouverture des<br />

plis en octobre dernier.<br />

Pas de TGV<br />

L’option du TGV n’a curieusement pas<br />

été retenue. « Ce n’est pas faute de<br />

moyens, nous avons préférer travailler sur<br />

l’existant, et nos études coûts-impacts penchent<br />

pour la solution intermédiaire » a<br />

expliqué un cadre du ministère des<br />

transports : c’est un train pendulaire à<br />

160 km/h de vitesse commerciale qui circulera<br />

sur les six LGV. En attendant la<br />

livraison de ce nouveau réseau à l’échelle<br />

du pays, la SNTF s’est engagé dans des<br />

investissements de modernisation des<br />

lignes et de renouvellement du matériel<br />

roulant. Elle vient de mettre en service<br />

30 nouvelles locomotives diesel d’un<br />

montant global de 82 millions de dollars,<br />

livrés par le Canada. La SNTF a acheté<br />

également, pour 102 millions d’euros, 17<br />

autorails fabriqués par le constructeur<br />

espagnol CAF.<br />

Fondation Chantal Biya : Une Fondation pas<br />

comme les autres<br />

Voilà quatorze ans, que la fondation Chantal Biya, créée par l’épouse du Président camerounais Paul Biya, s’est donnée pour mission, l’aide aux couches<br />

sociales défavorisées et la lutte contre les souffrances.<br />

Pour l’ensemble de ses initiatives au service des<br />

plus vulnérables, le directeur général de<br />

l’UNESCO, M. Koïchiro Matsuura, a honoré<br />

Mme Chantal Biya en lui attribuant la médaille<br />

d’argent Marie Curie.<br />

Sans répit Mme Biya poursuit son œuvre, saisissant<br />

toutes les opportunités pour porter la voix<br />

de ceux qui souffrent, que ce soit à New-York,<br />

en marge de l’Assemblée générale des Nations<br />

Unies aux côtés de Mme Bush, ou, tout récemment<br />

encore, au Niger, avec les premières<br />

Dames d’Afrique.<br />

En janvier 2001, elle organise le sommet des<br />

premières Dames d’Afrique sur le SIDA. Cette<br />

initiative, qui reçoit le soutien d’éminents<br />

scientifiques comme les Professeurs Luc<br />

Montagnier, Robert Gallo et Vittorio Colizzi,<br />

aboutira en 2002 à la création d’une association<br />

panafricaine qui prend le nom de « Synergies<br />

africaines contre le SIDA et les Souffrances ».<br />

Aujourd’hui, 18 Premières Dames d’Afrique<br />

sont membres de Synergies Africaines.<br />

Le déficit de la balance<br />

commerciale tunisienne<br />

en hausse<br />

Le déficit de la balance commerciale tunisienne a enregistré<br />

une augmentation de 9,4% durant les deux derniers<br />

mois, selon les données statistiques du Ministère tunisien<br />

du commerce publiées mercredi. La valeur de ce déficit est<br />

passée à 793,1 millions de dinars tunisiens (environ 650<br />

millions de dollars), contre 724,9 millions de dinars<br />

(594,18 millions de dollars) au cours de la même période<br />

l'an dernier. Cette augmentation coïncide avec l'évolution<br />

du ratio de déficit des recettes d'exportation pour le coût<br />

des importations de 1,8 point, passant à 82,8% au cours de<br />

la période, comparativement à 81% durant la même<br />

période l'an dernier.<br />

L’Union européenne finance<br />

un projet d’électrification<br />

au Cameroun<br />

L'Union européenne (UE) a accordé mardi 11 mars, à<br />

Yaoundé, 7,5 milliards de FCFA au gouvernement du<br />

Cameroun pour soutenir le projet d'électrification rurale<br />

des provinces du Sud-Ouest et de l'Extrême Nord. Environ<br />

1 million de personnes, pour un total de 128 communes de<br />

ces deux provinces, sont concernées par ce projet, selon<br />

Javier Puyol, représentant de l'Union européenne au<br />

Cameroun. « Il s'agit de deux contrats dans le cadre de la<br />

facilité en énergie du Fonds européen de développement pour<br />

les projets d'électrification rurale. C'est un projet d'un coût<br />

total de 15 milliards de FCFA dont la moitié sera financée par<br />

le budget d'investissement de l'Etat du Cameroun, et l'autre<br />

par le Fonds européen de développement », a précisé le diplomate<br />

européen.<br />

Noël 2007, à la Fondation Chantal Biya avec Manu Dibango et Roger Mila.<br />

Mais par delà les chiffres, par delà ce que l’on<br />

donne, c’est la manière qui compte. En effet, il<br />

ne s’agit pas d’une posture superficielle qui veut<br />

que toute première Dame ait ses œuvres de charité.<br />

Il suffit, pour s’en rendre compte, de voir<br />

l’émotion, la compassion profonde qui se<br />

dégage du visage de Chantal Biya lorsqu’elle<br />

tient entre ses bras un prématuré, et son bonheur<br />

sachant qu’il est sauvé. Il faut voir avec quelle<br />

joie et quelle énergie elle inaugure ses écoles de<br />

« Champions ». Chantal Biya séduit par sa simplicité,<br />

sa générosité débordante, sa gaîté contagieuse<br />

et, avant tout, son acharnement.<br />

Nous soutenons la Fondation Chantal Biya<br />

www.stratline-communication.com<br />

31 rue Jean Giraudoux, 75116 Paris,<br />

tel : 00 33 1 39 12 54 02


14<br />

Déclin des réserves<br />

hydrauliques de la Tunisie<br />

L'ensemble des réserves hydrauliques en Tunisie a enregistré un<br />

déclin de 245 millions de m3 durant les deux mois derniers, rapporte<br />

mercredi la radio tunisienne. « L'ensemble des réserves<br />

hydrauliques s'élève, dans tout le pays, à 1355 millions de m3 contre<br />

1600 millions de m3 de réserves habituelles », précise la radio. <strong>Les</strong><br />

statistiques du Ministère tunisien de l'agriculture montrent que les<br />

quantités de pluies enregistrées durant la semaine dernière et les<br />

chutes de neige notamment sur le nord-ouest « ont permis de porter<br />

les réserves hydrauliques mobilisées dans les barrages depuis le<br />

début de la saison agricole à 465 millions de m3 contre 534 millions<br />

de m3 durant la même période de l'année dernière ».<br />

L’Egypte veut un meilleur<br />

climat des investissements<br />

pour réduire la pauvreté<br />

en Afrique<br />

La ministre égyptienne de la Coopération internationale Fayza<br />

Mohamed Abou Naga a demandé mardi que le climat des<br />

investissements soit meilleur pour faire face à la pauvreté, qui<br />

reste une grande préoccupation pour les pays africains à revenus<br />

moyens. Mme Naga a fait ces remarques dans un discours<br />

écrit et lu de sa part par Marwan Badr, sous-secrétaire à la<br />

Coopération internationale, avant une conférence organisée<br />

par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.<br />

Dans ce discours, elle soulignait aussi que le potentiel<br />

institutionnel de ces pays devait être amélioré.<br />

Croissance limitée de<br />

l’Afrique de l’Est en 2007<br />

<strong>Les</strong> cinq pays membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est<br />

(CAE) ont tous enregistré une croissance économique stable en<br />

2007, contribuant au développement du produit intérieur brut<br />

(PIB) combiné et accélérant l'intégration économique régionale au<br />

sein de la communauté. <strong>Les</strong> taux de croissance du PIB des cinq pays<br />

membres s'établissent respectivement à 6,2% pour la Tanzanie,<br />

6,1% pour le Kenya, 5,8% pour le Rwanda, 5,3% pour l'Ouganda<br />

et 5,1% pour le Burundi.<br />

Hausse du trafic aérien en<br />

Tanzanie<br />

Le trafic aérien en Tanzanie a enregistré une hausse de 1,7% en<br />

termes de vols internationaux et de 4,1% en termes de vols<br />

domestiques en 2007, a-t-on appris lundi de sources officielles.<br />

Le ministre tanzanien du Développement des infrastructures,<br />

Andrew Chenge, a déclaré lors de la 47e réunion des<br />

Associations des contrôleurs aériens que l'augmentation du<br />

trafic aérien a posé des défis d'infrastructures en Tanzanie, tels<br />

que la modernisation des aéroports et des équipements de<br />

contrôle du trafic. La Tanzanie possède actuellement trois aéroports<br />

internationaux et envisage d'en construire un quatrième.<br />

ENTREPRISES ET MARCHES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Park Plaza s’invite au Maroc<br />

Park Plaza a signé une convention de représentation avec Global V Hospitality pour la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Un premier<br />

établissement ouvrira à Marrakech en 2009.<br />

Récemment en visite de repérage<br />

au Maroc, Polak Miha, senior viceprésident<br />

de Park Plaza, a expliqué<br />

aux <strong>Afriques</strong> son plan de dévelop-<br />

<strong>Les</strong> deux partenaires sont<br />

en négociation avancée<br />

avec des entités<br />

existantes dans les<br />

principales villes<br />

du royaume.<br />

pement dans la zone MENA.<br />

L’implantation se fera dans la<br />

démarche classique d’une enseigne<br />

internationale, à travers une franchise<br />

plutôt que par le biais d’un<br />

investissement dans les murs et le<br />

foncier. Le groupe, qui compte plusieurs<br />

enseignes, se fera représenter<br />

dans la région par Global V<br />

Hospital, une entité égyptienne<br />

très active au Maroc, en Egypte et<br />

dans les pays du Golfe, et qui<br />

compte à son actif le rapide développement<br />

du réseau Ramada au<br />

Maroc. <strong>Les</strong> deux partenaires sont<br />

en négociation avancée avec des<br />

entités existantes dans les principales<br />

villes du royaume.<br />

Un premier hôtel arborant l’enseigne<br />

Art Hotel (complètement inspiré<br />

de l’Art Hotel de Berlin)<br />

ouvrira ses portes à Marrakech en<br />

2009. « Nous y intégrerons nos<br />

valeurs d’hospitalité et notre expérience<br />

de 50 ans », explique Polak<br />

Moha, pour qui l’industrie touristique<br />

doit garder son visage humain.<br />

« Un hôtel, surtout s’il est orienté<br />

affaires, ne doit pas être géré comme<br />

une usine ». Un constat que partage<br />

Londres : promotion du secteur<br />

minier et énergétique ivoirien<br />

La promotion de la Côte d’Ivoire minière était au centre d’une journée d’intenses consultations, de<br />

discussions et d’échanges dans la capitale britannique.<br />

Par Charles Bambara, Londres<br />

Le ministre des Mines et de l’Energie, Léon<br />

Emmanuel Monnet, a conduit une délégation<br />

d’experts du secteur minier et pétrolier<br />

qui a rencontré de nombreux hommes<br />

Le directeur général de<br />

Petroci, M. Kassoum Fadika,<br />

dira que « le deuxième<br />

miracle ivoirien se produira,<br />

à n’en point douter, avec<br />

le boom des secteurs minier<br />

et énergétique. »<br />

d’affaires britanniques, ainsi que les milieux<br />

financiers, pour redynamiser et relancer ce<br />

secteur d’activités resté longtemps parent<br />

pauvre de l’économie ivoirienne, avec la<br />

primauté donnée, jadis, à l’agriculture à<br />

travers le café et le cacao.<br />

Le deuxième miracle ivoirien<br />

« Le sous-sol comme le sol de la Côte d’Ivoire<br />

est riche », dira le ministre Monnet à son<br />

parterre d’investisseurs, venus surtout pour<br />

écouter la délégation ivoirienne présenter<br />

l’éventail des produits miniers. Il s’agissait<br />

aussi de rassurer ces investisseurs qui tous,<br />

savent que le pays vient de vivre cinq<br />

années de troubles politico-militaires.<br />

D’ailleurs, le ministre dira tout de go : « Ils<br />

se sont inquiétés de la situation dans le pays,<br />

mais nous les avons rassuré ». <strong>Les</strong> assurances<br />

données, le directeur général de Petroci,<br />

M. Kassoum Fadika, dira que « le deuxième<br />

miracle ivoirien se produira, à n’en point<br />

douter, avec le boom des secteurs minier et<br />

énergétique ».<br />

Richesses considérables<br />

Le potentiel minier, qui reste impressionnant,<br />

est presque vierge en termes d’exploitation.<br />

En plus de l’or, du diamant et<br />

du pétrole, il y a des gisements de fer, de<br />

nickel, de bauxite et de manganèse. A<br />

l’heure actuelle, la Côte d’Ivoire produit<br />

une tonne d’or et demie par an. Dès 2009,<br />

la production annuelle d’or passera à huit<br />

tonnes et demie avec cinq sites exploités,<br />

Fayçal Sbiti, représentant de Global<br />

V Hospitality au Maroc : « L’hôtellerie<br />

est d’abord un art avant d’être une<br />

industrie. A Marrakech, et partout<br />

ailleurs dans la région, la concurrence<br />

est vive. Nous voulons nous<br />

positionner dans le marché avec un<br />

certain standard conforme à l’image<br />

de marque de Park Plaza ». Reste<br />

désormais à batailler dur pour se<br />

faire une place au soleil dans ces<br />

régions véritablement régies par<br />

les tour-opérateurs et les grands<br />

groupes, à l’image du groupe français<br />

Accor et du groupe allemand<br />

TUI. Ces deux enseignes présentent,<br />

à des degrés divers certes, des<br />

exemples d’intégration verticale<br />

allant du réceptif à la compagnie<br />

aérienne, jusqu’à l’hôtel situé dans<br />

le pays d’accueil. « Il ne s’agit pas du<br />

même système. Nous avons un sys-<br />

alors que, sur le plan géologique, les<br />

recherches ont révélé que les deux tiers du<br />

pays seraient recouverts par des roches<br />

censées contenir de l’or.<br />

Dans le secteur minier uniquement, le<br />

ministre a affirmé qu’une cinquantaine de<br />

contrats d’exploration ont été distribués.<br />

Pour le pétrole, une quinzaine de contrats<br />

ont été signés avec des partenaires. La<br />

découverte du pétrole au large des côtes<br />

ghanéennes donne espoir aux autorités<br />

ivoiriennes, qui restent persuadées, au<br />

regard des conclusions des experts, que le<br />

bassin sédimentaire du golfe de Guinée<br />

renfermerait des trésors également sur son<br />

territoire ivoirien. Et la quinzaine de permis<br />

de recherches pétrolières concerne des<br />

sites offshore très profonds, au-delà des<br />

2000 mètres.<br />

Avec le prix du baril de pétrole qui continue<br />

de battre des records historiques, et les<br />

prix des matières premières minières qui<br />

ont également atteint des sommets, la<br />

Côte d’Ivoire espère bien tirer profit de<br />

cette situation.<br />

Le potentiel énergétique ivoirien<br />

La délégation ivoirienne conduite par le<br />

ministre Monnet était également venue<br />

présenter les possibilités d’investissement<br />

dans le domaine énergétique. Le<br />

pays fournit de l’électricité à l’ensemble<br />

de la sous-region grâce à l’interconnexion<br />

des réseaux électriques avec le<br />

Ghana, le Togo, le Bénin et le Burkina-<br />

Faso. L’interconnexion avec le Mali est en<br />

cours. Ce qui fait que les besoins énergétiques<br />

sont énormes tant au niveau national<br />

qu’au niveau sous-régional.<br />

Une nouvelle centrale thermique de 120<br />

mégawatts est prévue à Abidjan. Une<br />

deuxième, de 450 mégawatts, toujours<br />

dans la région d’Abidjan, sera lancée. Il y<br />

a, par ailleurs, le projet de la centrale<br />

hydroélectrique de Soubré, qui est bien<br />

avancée, et, enfin, un ambitieux projet<br />

d’amélioration du réseau de distribution<br />

électrique en milieu rural.<br />

Le Code minier et pétrolier<br />

Le ministre des Mines et de l’Energie et le<br />

directeur général de Petroci ont insisté<br />

auprès des investisseurs britanniques pour<br />

Polak Miha, CED de Park Plazza, en compagnie de Fayçal Sbiti, représentant<br />

de Global V Hospitality au Maroc.<br />

tème de réservation assez puissant.<br />

Notre méthode s’est toujours basée<br />

sur l’approche humaine », explique<br />

Polak Miha, qui reste persuadé du<br />

dire que le Code minier et pétrolier ivoirien,<br />

qui a été revu, corrigé et amélioré il y<br />

a dix ans, reste toujours attrayant. Il y<br />

aurait une réelle facilitation des procédures<br />

liées à la mise en exécution des<br />

contrats, et la loi sur le libre rapatriement<br />

des bénéfices reste effective. M. Bandama<br />

Gilbert Kouassi, directeur général des<br />

hydrocarbures, a, lui, rappelé les dispositions<br />

incitatives mises en place pour faciliter<br />

l’accès à l’investissement.<br />

Avec le retour de la paix dans le pays depuis<br />

l’accord de Ouaga, les investisseurs sont<br />

actifs. C’est pourquoi, même en pleine<br />

période de crise, le groupe minier britannique<br />

Algy Cluff a tout de même poursuivi<br />

son installation sur un site aurifère et sortira<br />

avant fin mars son premier lingot d’or.<br />

L’accord de Ouaga consolide la relance<br />

La Côte d’Ivoire représente 40% de la puissance<br />

économique des pays de l’Union économique<br />

et monétaire ouest-africaine. On<br />

craignait qu’avec la crise le pays ne s’effondre<br />

économiquement. Il n’en a rien été. Le<br />

ministre Monnet est venu gagner à cette<br />

cause les milieux d’affaires britanniques qui<br />

restaient encore sceptiques. « L’accord de<br />

Ouaga, dira-t-il, signe le point de départ véritable<br />

d’un renouveau, d’un dynamisme nouveau<br />

pour la Côte d’Ivoire ».<br />

<strong>Les</strong> dossiers de candidature pour les centrales<br />

thermiques étaient si nombreux qu’un<br />

choix draconien s’imposait. Il en est de<br />

même pour les gisements de fer et de nickel<br />

de l’ouest du pays. Le Ministère ivoirien<br />

des mines fait face à des pressions multiples<br />

de la part des partenaires potentiels<br />

pour lancer les appels d’offres. Et ces partenaires<br />

sont de tous horizons : Canadiens,<br />

Américains, Sud-Africains, Australiens,<br />

Indiens, Français, Britanniques.<br />

Citant le Premier ministre Guillaume Soro,<br />

le ministre Monnet a rappelé que des élections<br />

justes, pédagogiques et exemplaires<br />

vont se tenir, mais « qu’il ne fallait pas s’attacher<br />

au fétichisme des dates ». Cela suffirat-il<br />

pour rassurer pleinement ce monde des<br />

affaires et ces milieux financiers, très regardants<br />

sur les questions de stabilité politique,<br />

paramètre essentiel pour toute prise de<br />

risques financière. Wait and see.<br />

potentiel de développement d’une<br />

hôtellerie personnalisée au Maroc<br />

et en Afrique du Nord.<br />

MBF


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 GESTION PUBLIQUE<br />

15<br />

Investissement : offensive<br />

du Canada en Afrique<br />

Exportation et développement Canada, institution dédiée aux exportations et investissements<br />

canadiens à l’étranger, mène une offensive en Afrique. Après avoir créé une direction spécifique<br />

pour l’Afrique et investi plus de 2 milliards de dollars en 2007, elle vient de signer un accord<br />

avec le Fonds africain de garantie et de coopération économique.<br />

Par Hance Guèye, Dakar<br />

Pour les exportateurs canadiens, l’Afrique<br />

est la deuxième région au monde au profil<br />

de risque le moins élevé. Selon le dernier<br />

indice de confiance d’Exportation et<br />

Développement du Canada, qui date de<br />

l’automne 2007, établi à partir d’un<br />

sondage mené auprès de quelque 1000<br />

entreprises canadiennes, les risques<br />

pour l’Afrique sont de 14% en baisse<br />

par rapport à l’indice précédent du<br />

printemps 2007, 19% derrière l’Union<br />

européenne, passée de 15% à 5%, mais<br />

devant les Etats-Unis, passés de 14 à<br />

Pour les exportateurs<br />

canadiens, l’Afrique est<br />

la deuxième région au<br />

monde au profil de risque<br />

le moins élevé.<br />

20%. L’Asie est la région jugée la pus<br />

risquée par les exportateurs canadiens,<br />

avec 41%, suivie de l’Amérique centrale<br />

et du Sud.<br />

Malgré ce bon rang, l’Afrique demeure<br />

marginale dans le marché des exportations<br />

canadiennes, largement dominé<br />

par les Etats-Unis, avec 71%, et par<br />

l’Union européenne, 25%. L’Afrique est<br />

bonne dernière avec 4%.<br />

Réduire les risques<br />

Le Canada entend toutefois inverser la<br />

tendance. Libasse Samb, directeur général<br />

du Fonds africain de garantie et de<br />

coopération économique (FAGACE), et<br />

Rizwan Haider, directeur régional pour<br />

l’Afrique d’EDC ont signé à Cotonou le<br />

10 mars dernier un protocole d’entente<br />

pour augmenter la participation canadienne<br />

à des projets dans les 13 Etats<br />

membres du FAGACE, en Afrique occidentale<br />

et centrale, grâce aux garanties<br />

financières que le FAGACE pourra<br />

apporter à EDC, lui permettant de<br />

réduire les risques financiers des investis-<br />

Fin connaisseur des affaires en<br />

Afrique où il a travaillé pendant 25<br />

ans, Rizwan Haider, directeur régional<br />

pour l’Afrique d’Exportation et<br />

Développement Canada, témoigne<br />

de l’attrait grandissant de l’Afrique<br />

pour les investisseurs.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Pourquoi EDC a-t-il<br />

créé une direction Afrique ?<br />

Rizwan Haider : Le Canada a pour<br />

principal partenaire commercial les<br />

Etats-Unis, pour environ 80% de ses<br />

échanges. Notre objectif est de<br />

diversifier en développant les<br />

autres marchés, surtout émergents,<br />

l’Afrique en particulier. Nous travaillons<br />

avec la Chine, l’Inde, le<br />

Brésil, où la concurrence est très<br />

forte. <strong>Les</strong> efforts qui peuvent y être<br />

consentis sont moins visibles parce<br />

qu’ils se noient dans la grande<br />

masse. En Afrique, les efforts se<br />

voient tout de suite, mais surtout,<br />

sements canadiens en Afrique. EDC va<br />

donc, à la fois, profiter du réseau tissé<br />

par le FAGACE pour avoir accès à des<br />

projets dans la région, dont la garantie<br />

par le FAGACE facilitera l’obtention de<br />

crédits d’EDC.<br />

L’entreprise béninoise COMMUNIC-<br />

TEC, fournisseur d’accès Internet et de<br />

service de téléphonie VOIP, est le fruit,<br />

avant l’heure, de cette coopération.<br />

Garantie par le FAGACE, elle a bénéficié<br />

d’un crédit d’EDC pour acheter du<br />

matériel canadien de haute technologie.<br />

Direction Afrique<br />

Encouragé par la confiance des milieux<br />

d’affaires canadiens en Afrique, EDC a<br />

lancé une véritable offensive en direction<br />

de l’Afrique. Elle a créé, en 2006,<br />

une direction propre pour l’Afrique,<br />

détachée désormais de la direction<br />

Afrique et Moyen-Orient. Le directeur<br />

nommé à ce poste, Rizwan Haider, est<br />

un bon connaisseur de l’Afrique où il a<br />

passé 25 ans, dans plusieurs pays<br />

(Bénin, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal,<br />

Togo…), dans le secteur bancaire.<br />

Organisme de crédit à l’exportation du<br />

Canada, EDC offre financement et assurance<br />

pour aider les exportateurs et les<br />

investisseurs canadiens à accroître leurs<br />

activités à l’étranger. Plus de 6 400 entreprises<br />

canadiennes, des PME à 90%,<br />

bénéficient chaque année depuis sa création<br />

en 1944 des services de cette société<br />

du gouvernement fédéral canadien.<br />

En 2007, le volume d’activités d’EDC sur<br />

le continent africain a atteint 2,6 milliards<br />

de dollars canadiens, au bénéfice<br />

de quelque 380 entreprises canadiennes<br />

dans 35 pays africains sur un total de 77<br />

milliards. Depuis sa création en 1944, la<br />

valeur de ses transactions atteint plus de<br />

600 milliards de dollars canadiens pour<br />

les exportations et les investissements du<br />

Canada à l’étranger.<br />

FAGACE<br />

Le FAGACE est une organisation regroupant<br />

treize pays d’Afrique de l’Ouest et<br />

du centre, qui fournit des garanties aux<br />

entreprises. Le montant total de ses interventions<br />

se chiffre à 426 millions d’euros<br />

au profit de plus de 250 projets dans ses<br />

13 pays membres : le Sénégal, le Mali, le<br />

Burkina-Faso, la Gambie, la Sierra Leone,<br />

la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, la<br />

Guinée-Bissau, le Cameroun, le Rwanda,<br />

la République centrafricaine et le Niger.<br />

Rizwan Haider, directeur régional Afrique d’EDC : « l’Afrique est une bonne affaire »<br />

pour les investisseurs, l’Afrique est<br />

une bonne affaire. <strong>Les</strong> marges y<br />

sont plus importantes qu’ailleurs.<br />

EDC a commencé avec la création<br />

de la direction Afrique en 2006 à<br />

s’investir davantage en Afrique.<br />

Depuis, le montant de nos interventions<br />

a augmenté de 50%. Nous<br />

intervenons dans les mines, les infrastructures<br />

(énergie, eau, ports, aéroports,<br />

routes). Le Canada est le plus<br />

gros investisseur dans les mines en<br />

Afrique, notamment en RD Congo,<br />

en Zambie et en Algérie. A<br />

Madagascar, nous avons placé<br />

300 millions de dollars dans les<br />

mines de nickel et de cobalt sur un<br />

total de 3 milliards de dollars, en<br />

Tanzanie, 100 millions de dollars<br />

dans les mines d’or. Mais nous ne<br />

sommes pas que dans les mines. Au<br />

Nigeria, nous venons d’accorder<br />

deux lignes de crédit de 25 millions<br />

de dollars chacune à deux ban-<br />

Libasse Samb et Rizwan Haider.<br />

ques, First Bank et Zenith Bank. En<br />

Angola, nous participons au projet<br />

intégré de développement des<br />

régions intérieures.<br />

Nous allons ouvrir des représentations<br />

en Afrique. Nous avons<br />

besoin de guider, de conseiller<br />

les entreprises canadiennes pour<br />

promouvoir le partenariat canadien.<br />

Le Canada a une bonne<br />

expertise pour l’Afrique du fait de<br />

son engagement dans l’aide<br />

publique au développement de<br />

l’Afrique depuis longtemps, alors<br />

même qu’il n’y a pas de passé<br />

colonial. L’Afrique attire tout le<br />

monde. Tous voient ses potentialités<br />

dans tous les domaines.<br />

LA : Pourquoi malgré tout<br />

l’Afrique tarde-t-elle à venir à<br />

bout de la pauvreté ?<br />

RH : Personnellement, je pense qu’il<br />

y avait deux ou trois raisons qui<br />

Prochaine réunion<br />

des ministres africains<br />

des Finances<br />

<strong>Les</strong> ministres africains des Finances, de la Planification et de<br />

l'Economie se réuniront du 31 mars au 2 avril à Addis Abeba dans<br />

le cadre d'une conférence organisée conjointement par l'Union<br />

africaine (UA) et la Commission économique des Nations unies<br />

pour l'Afrique (CEA). La conférence sera aussi l'occasion du lancement<br />

de la commémoration du 50e anniversaire de la CEA, a indiqué<br />

la commission dans une déclaration reçue mercredi. Dans le<br />

cadre des activités commémoratives, des chefs d'Etat et de gouvernement<br />

et d'autres personnalités éminentes devront être dans la<br />

capitale éthiopienne pour réfléchir sur le thème de la conférence «<br />

Faire face aux nouveaux défis de l'Afrique au 21e siècle ».<br />

Le président de la Chambre<br />

islamique de commerce<br />

pour un marché commun<br />

Le président de la Chambre islamique de commerce et d'industrie<br />

(CICI), Sheikh Saleh Kamel, a plaidé mercredi à Dakar pour l'instauration<br />

d'un marché commun islamique regroupant tous les pays<br />

de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). « Au côté du<br />

marché commun européen, nous devons oeuvrer à la mise en place<br />

d'un marché commun devant réunir tous les pays de la Ummah, de<br />

Jakarta (Indonésie) à Dakar », a-t-il notamment indiqué.<br />

Tunisie/USA : l’ALE,<br />

un objectif à long terme<br />

Le ministre adjoint américain du Commerce chargé du Moyen-<br />

Orient, Shaun Donnelly, a confié mercredi que la création d'une<br />

zone de libre-échange tuniso-américaine « reste un objectif à long<br />

terme ». Donnelly, qui tenait une conférence de presse au terme de<br />

sa visite en Tunisie, a ajouté que la mise en place de la zone de<br />

libre-échange entre la Tunisie et les Etats-Unis « nécessite la création<br />

d'un environnement approprié et incitatif aux affaires entre les<br />

deux pays ». La réalisation de ce projet « nécessite également la mise<br />

au point d'un programme cohérent touchant tous les secteurs<br />

(industrie, agriculture, commerce, services) et conforme aux normes<br />

de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), une tâche certes<br />

complexe mais réalisable », a-t-il dit.<br />

Accord entre la Côte d’Ivoire<br />

et le FISDES<br />

Le gouvernement ivoirien et le Fonds ivoiro-suisse de développement<br />

économique et social (FISDES) viennent de signer à Abidjan<br />

une convention de don de cinq milliards de FCFA pour appuyer le<br />

programme de sortie de crise en Côte d'Ivoire, a-t-on appris mercredi.<br />

Ce montant servira à financer un projet relatif au redéploiement<br />

de l'administration sur l'ensemble du territoire national, à la<br />

réhabilitation et à l'équipement des centres de santé et des structures<br />

scolaires à Bouaké (centre), pour un montant de trois milliards<br />

de FCFA. Il va également financer un autre projet concernant l'alimentation<br />

en eau potable en milieu rural d'une valeur de deux milliards<br />

de FCFA.<br />

empêchaient l’Afrique de se développer.<br />

D’abord le découpage<br />

géographique qui a empêché l’organisation<br />

politique et économique<br />

de se faire de manière optimale.<br />

Ensuite l’Afrique a été victime de la<br />

politique internationale qui n’a pas<br />

favorisé un développement harmonieux,<br />

depuis la colonisation suivie<br />

de la guerre froide qui a exacerbé<br />

les tensions et favorisé des guerres<br />

et des régimes pas transparents.<br />

<strong>Les</strong> guerres n’impactent pas que les<br />

pays concernés. On l’a vu, avec le<br />

Liberia et la Sierra Leone. <strong>Les</strong> développements<br />

survenus en Côte<br />

d’Ivoire ne sont pas sans rapport<br />

avec ces guerres. C’était la même<br />

chose avec les guerres en Angola,<br />

au Mozambique, en RD Congo.<br />

Heureusement qu’il y a de nouveaux<br />

signaux, de nouvelles tendances.<br />

Il y a de plus en plus<br />

d’hommes compétents, d’intellec-<br />

tuels qui comprennent leurs responsabilités,<br />

qui sont décidés à prendre<br />

les affaires en main.<br />

Au titre des nouveautés, il y a l’arrivée<br />

de la Chine. C’est une opportunité<br />

à saisir, à condition de savoir<br />

qu’elle arrive avec ses intérêts propres.<br />

Elle a une vision à long terme<br />

de sa place dans le monde. C’est à<br />

l’Afrique de dire aussi ce qu’elle<br />

veut, de bien négocier pour sauvegarder<br />

ses propres intérêts. Il lui<br />

faut éviter un nouveau colonialisme,<br />

et ne pas aller avec la Chine juste<br />

parce qu’elle permet de contourner<br />

la transparence exigée par les<br />

Occidentaux. La transparence<br />

bénéfice à tout le monde. Si la<br />

Chine doit exporter sa main d’œuvre<br />

en Afrique, ce n’est pas une<br />

bonne chose.<br />

Propos recueillis<br />

par Hance Guèye


16<br />

300 000 cadres algériens<br />

établis en Europe<br />

Au moins 300 000 cadres algériens diplômés des grandes<br />

écoles et universités européennes, notamment françaises,<br />

sont établis actuellement en Europe, selon le président<br />

du Réseau des Algériens diplômés des grandes écoles<br />

et universités françaises (Réage), Fatah Ouzzani.<br />

Selon lui, « 20 à 30 000 cadres sont des patrons ou des<br />

chefs d’entreprise ».<br />

La Grande-Bretagne alloue<br />

600 millions de dollars à la<br />

RDC<br />

La Grande-Bretagne a promis mardi d'allouer à la RD<br />

Congo 600 millions de dollars d'aide au développement<br />

pour les trois prochaines années. Au cours de sa visite,<br />

Dave Fish, directeur Afrique de la Coopération internationale<br />

britannique, a annoncé une augmentation de l'aide au<br />

développement allouée par la Grande-Bretagne à la RD<br />

Congo. M. Fish a rencontré le ministre congolais du Plan,<br />

Olivier Kamitatu, pour discuter du plan stratégie 2008-<br />

2010 de la Grande-Bretagne pour la RD Congo et le financement<br />

de ce plan.<br />

Cameroun : un port à Kribi,<br />

sur l’océan Atlantique<br />

Le gouvernement envisage la construction d’un port en eau<br />

profonde dans la ville de Kribi (sud-est), au bord de l’océan<br />

Atlantique, pour un montant global de 282 milliards FCFA.<br />

Une rencontre préparatoire, qui réunira des investisseurs et<br />

opérateurs portuaires, aura lieu dans les semaines à venir. Le<br />

nouveau port est particulièrement destiné au trafic des conteneurs<br />

et à l’exportation des minerais de fer, de bauxite, de<br />

nickel, de cobalt.<br />

Le Congo Brazzaville veut<br />

faire baisser les prix des<br />

produits de base<br />

La ministre congolaise du Commerce, de la Consommation<br />

et des Approvisionnements, Jeanne Dambendzet, a exprimé<br />

récemment la détermination du gouvernement à faire baisser<br />

les prix des produits de première nécessité, tels que la<br />

farine, le lait, le sucre et le ciment, qui font l'objet de spéculations<br />

sur le marché. Actuellement, le sac de ciment de<br />

50 kilogrammes coûte 12 000 FCFA à Brazzaville alors que<br />

le salaire du Congolais moyen est resté autour de 60 000<br />

FCFA depuis des années.<br />

Algérie : Arcelor Mittal<br />

se plaint d’une pléthore<br />

d’effectifs<br />

Le directeur général du complexe sidérurgique El-Hadjar<br />

d'Arcelor Mittal s’est plaint récemment d’un bas niveau de<br />

production, considérée comme la plus basse au niveau du<br />

groupe. Selon Bernard Bousquet, le rendement d’un travailleur<br />

est de 150 tonnes d'acier par année, soit 70% de<br />

moins que la norme en Europe qui est de 500 t/an. <strong>Les</strong> raisons<br />

invoquées pour expliquer cette baisse de production<br />

sont le taux très élevé des pannes, mais également la pléthore<br />

des effectifs. Un plan de préretraites, qui touchera<br />

1200 travailleurs, a été programmé par l’entreprise. Leur<br />

remplacement ne se fera pas totalement.<br />

« Fès City Center »,<br />

un investissement<br />

de 5 milliards DH<br />

5 milliards de dirhams seront consacrés pour la réalisation<br />

du projet d'aménagement intégré « Fès City Center », dont<br />

les travaux ont été lancés la semaine dernière. Le projet,<br />

qui porte sur la réalisation d'immeubles, de villas, d’espaces<br />

commerciaux et d’équipements structurants, dont un<br />

palais des congrès et des parkings, sera réalisé dans un délai<br />

de 5 ans sur une assiette foncière de 32 hectares. Il s’agit<br />

d'un partenariat public-privé associant la commune<br />

urbaine de Fès, Al Omrane Fès et le groupe Addoha qui en<br />

assure le financement.<br />

GESTION PUBLIQUE<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Responsabilité et efficacité<br />

de l’aide au développement<br />

Le département pour le Développement international du gouvernement britannique a récemment<br />

organisé une journée de réflexion pour voir si les recommandations, arrêtées à Paris en 2005 en<br />

faveur d’une aide au développement plus efficace, vont être appliquées d’ici 2010, la date convenue.<br />

Par Charles Bambara, Londres<br />

La coresponsabilité en matière d’aide<br />

La coresponsabilité est au cœur de cette<br />

approche innovante que veut créer la<br />

Déclaration de Paris en faveur d’une aide<br />

plus efficace. Ces cinquante dernières<br />

années, on estime en effet que plusieurs<br />

trillions de dollars d’aide ont été déversés<br />

dans les pays en développement avec des<br />

résultats mitigés. Très souvent les pays<br />

donateurs ont voulu prendre les décisions<br />

de financement à la place de leurs<br />

partenaires au développement. Ainsi, on<br />

est arrivé à récompenser ceux que l’on<br />

jugeait être de bons élèves. Et à délaisser<br />

d’une certaine façon ceux qui étaient<br />

considérés comme de mauvais élèves. Et,<br />

alors que les pays africains pouvaient être<br />

éjectés des circuits d’aide, les pays développés,<br />

eux, ne perdaient jamais leurs<br />

parts de marché.<br />

Cette aide est de plus en plus liée à<br />

cause des multiples conditionnalités<br />

décidées par la communauté internationale<br />

: démocratisation et bonne<br />

gouvernance, par exemple. Ce qui a<br />

fini par révolter certains dirigeants<br />

politiques africains, comme le président<br />

Museveni, d’Ouganda, qui a laissé<br />

éclater sa frustration un jour en disant<br />

que « le modèle de démocratie à l’occidental<br />

ne sied pas bien à l’Afrique ».<br />

Mais même après ce coup de gueule,<br />

l’Ouganda n’a pu se soustraire au diktat<br />

de la conditionnalité de l’aide…<br />

Objectif non atteint<br />

<strong>Les</strong> participants à cette rencontre de<br />

reflexion et d’analyse reconnaissent que<br />

le chemin reste encore long. Il y a toujours<br />

un déficit d’efficacité de cette aide,<br />

publique ou privée, en faveur des efforts<br />

de développement des pays africains. <strong>Les</strong><br />

nombreuses initiatives prises au niveau<br />

international restent comme stériles. Il y<br />

a toujours cette dichotomie entre les très<br />

bonnes résolutions, arrêtées lors de ces<br />

grands rendez-vous, et la volonté politique<br />

pour les appliquer sur le terrain.<br />

Pourtant, la misère grandissante dans les<br />

campagnes, comme dans les villes africaines,<br />

devait être un catalyseur pour<br />

aider à changer le statut quo.<br />

<strong>Les</strong> changements<br />

Mais quelque chose est tout de même en<br />

train de changer. La Déclaration de Paris<br />

demandait, par exemple, aux donneurs<br />

de s’aligner sur les stratégies des partenaires.<br />

Il y a eu des avancées à ce niveau,<br />

surtout en ce qui concerne la coopération<br />

Sud-Sud qui se développe avec l’apparition<br />

des BRIC (Brésil, Russie, Inde et<br />

Chine), considérés comme les futures<br />

puissances mondiales. Ces BRIC tendent<br />

à vouloir développer une coopération en<br />

phase avec les besoins et les stratégies<br />

mises en place par les pays africains.<br />

Récemment, une délégation russe de<br />

Gazprom, en visite au Nigeria, indiquait<br />

à l’administration Yar’Adua, à Abuja, que<br />

ces cinquante dernières années le pays<br />

avait été exploité par les Occidentaux et<br />

que Gazprom allait travailler dans un<br />

meilleur esprit de partenariat avec les<br />

Nigérians. <strong>Les</strong> Chinois, qui sillonnent<br />

l’Afrique à l’affût des opportunités d’affaires,<br />

ont le même discours. Même si<br />

cette coopération semble plus équitable,<br />

les Africains sont réalistes. Un homme<br />

politique français disait en effet « qu’en<br />

politique, il n’y a pas d’amitié mais des<br />

intérêts à défendre ».<br />

Une délégation russe de<br />

Gazprom, en visite au<br />

Nigeria, indiquait que, ces<br />

cinquante dernières années<br />

le pays avait été exploité par<br />

les Occidentaux et que<br />

Gazprom allait travailler<br />

dans un meilleur esprit<br />

de partenariat avec<br />

les Nigérians.<br />

La rencontre de Londres a permis de<br />

faire le point sur l’avancée de la mise<br />

en œuvre de la Déclaration de Paris.<br />

Elle a surtout constaté que le chemin<br />

reste long, d’ici 2010, pour que l’essentiel<br />

des recommandations arrêtées<br />

devienne une réalité.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />

17<br />

L’OHADA se déploie<br />

tous azimuts<br />

Adhésion prochaine de la RD Congo et série de manifestations pour vulgariser le droit OHADA.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

Évoquant l’économie africaine en ce<br />

début d’année le Fonds monétaire international<br />

(FMI) estime, dans son dernier<br />

bulletin de février, qu’il est « crucial de<br />

continuer à améliorer le climat des affaires<br />

afin d’encourager les investisseurs internationaux<br />

à accorder des fonds, non seulement<br />

aux Etats, mais aussi au privé ». La<br />

préoccupation ainsi exprimée par le FMI<br />

n’a pas échappé aux responsables africains.<br />

Réunis à Paris les 13 et 14 février,<br />

L’élargissement de l’espace<br />

régi par le droit uniforme<br />

se matérialise, en outre, à<br />

travers la multiplication des<br />

Clubs OHADA, qui jouent<br />

un rôle essentiel dans la<br />

vulgarisation de ce droit.<br />

les ministres de la Justice des pays francophones<br />

ont affirmé leur « détermination<br />

» à mettre leur solidarité et leur<br />

coopération « au service… de l'instauration<br />

d'un environnement juridique<br />

stable, favorable aux échanges et aux<br />

investissements ».<br />

Cette détermination est orientée dans<br />

deux directions essentielles complémentaires<br />

: l’élargissement de l’espace africain<br />

régi par le droit uniforme d’une part<br />

et, d’autre part, l’information et la sensibilisation<br />

des partenaires extérieurs<br />

potentiels du continent aux garanties<br />

qu’offre désormais cet espace. Le 28<br />

février s’est ainsi tenue à Accra, au<br />

Ghana, une conférence axée sur le thème<br />

« L’OHADA, un vecteur de sécurité juridique<br />

et judiciaire au service du développement<br />

en Afrique ». La conférence<br />

d’Accra visait notamment à l’inciter à<br />

engager une démarche d’intégration de<br />

l’espace OHADA.<br />

La RDC adhère<br />

Une telle démarche a été formellement<br />

engagée par un autre pays francophone,<br />

la République démocratique du Congo<br />

(RDC). Kinshasa a en effet, en février<br />

dernier, soumis au Parlement congolais<br />

le texte de l’adhésion de la RDC à l'organisation.<br />

L’élargissement de l’espace<br />

régi par le droit uniforme se matérialise,<br />

en outre, à travers la multiplication des<br />

Clubs OHADA, qui jouent un rôle<br />

essentiel dans la vulgarisation de ce<br />

droit. Ces Clubs se sont regroupés en<br />

novembre dernier à Ouagadougou dans<br />

une Fédération mondiale des clubs<br />

OHADA (FMCO). Cette mission de promotion<br />

et de vulgarisation se mène tous<br />

azimuts à travers le monde.<br />

Une journée « OHADA et la lutte contre<br />

la corruption » a été organisée le 29<br />

février à Bâle, en Suisse, pour présenter le<br />

droit OHADA aux hommes d’affaires<br />

d’Europe, particulièrement ceux qui<br />

dirigent des PME, afin qu’ils puissent saisir<br />

toutes les occasions que leur offre l’espace<br />

du droit uniforme africain. Le Club<br />

OHADA d’Orléans, en France, a organisé<br />

le 4 mars à Poitiers une journée d'infor-<br />

La suspension des droits<br />

de douane déplaît au FMI<br />

mation et de vulgarisation du droit<br />

OHADA. Le Centre africain pour le droit<br />

et le développement (CA2D) organise,<br />

en partenariat avec OHADA.COM et<br />

FIDAFRICA Cameroun, un cycle de<br />

séminaires de formation de haut niveau<br />

sur le thème : « L'entreprise face aux<br />

contentieux ». Ces séminaires se dérouleront<br />

en deux phases : du 4 au 5 mars et<br />

du 1 er au 2 avril 2008 à Yaoundé, puis du<br />

11 au 12 mars et du 9 au 10 avril 2008 à<br />

Douala. Un séminaire de formation sur<br />

le thème : « Pratique et actualités du SYS-<br />

COHADA : Système comptable OHADA »<br />

se tiendra du 17 au 19 mars 2008 à Lomé,<br />

au Togo.<br />

Sécurisation<br />

Au-delà de la mission spécifique de<br />

l’OHADA, c’est l’orientation à la croissance<br />

de l’économie de l’Afrique qui<br />

plaide en faveur d’une sécurisation juridique<br />

et judiciaire de l’environnement<br />

des affaires sur le continent.<br />

La Guinée équatoriale a réalisé, en 2007,<br />

un taux de croissance époustouflant de<br />

son PIB de 21,5%. Du coup, le FMI<br />

constate : « L’Afrique subsaharienne attire<br />

les investissements ». Le FMI cite, à l’appui<br />

d’une telle affirmation, l’exemple de<br />

deux pays, le Ghana et le Gabon qui, en<br />

septembre et décembre de l’année dernière<br />

ont, avec succès, fait appel aux<br />

marchés internationaux des capitaux<br />

pour lever des fonds d’un montant respectivement<br />

de 750 millions et un milliard<br />

de dollars EU.<br />

Le Burkina-Faso et le Cameroun ont suspendu certains tarifs de douane pour contrer la hausse des denrées<br />

de première nécessité, mais leur marge de manœuvre est limitée par les engagements envers le FMI.<br />

Par Hance Guèye et Hamza Touré,<br />

Dakar et Ouagadougou<br />

Le Burkina-Faso et le Cameroun, les deux<br />

pays où des violences en fin février s’étaient<br />

traduites par des pertes de vies humaines,<br />

ont réagi de manière similaire pour éteindre<br />

le feu.<br />

La réponse a d’abord été fiscale. <strong>Les</strong> deux<br />

pays ont renoncé aux droits de douane sur<br />

les produits de grande consommation<br />

importés. Le riz, le poisson, le blé, la farine,<br />

l’huile de table pour le Cameroun. Le lait<br />

concentré ou en poudre, le riz (à l’exclusion<br />

du riz parfumé), le sel et les préparations<br />

pour alimentation des enfants, les pâtes alimentaires<br />

pour le Burkina-Faso qui y<br />

ajoute le renoncement à la TVA sur les produits<br />

fabriqués dans le pays doublé de<br />

concertations avec les fabricants locaux des<br />

produits de première nécessité, comme le<br />

sucre, les huiles alimentaires et le savon,<br />

pour une baisse de leurs prix.<br />

La suspension des droits de douane est<br />

prévue pour trois mois et devrait coûter<br />

au Trésor public 6 milliards de FCFA, 9,2<br />

millions d’euros, de pertes de recettes.<br />

L’arrêté signé le 3 mars est entré en<br />

vigueur le 10 mars dernier.<br />

Cacophonie<br />

<strong>Les</strong> mesures du gouvernement ont été<br />

annoncées dans une certaine cacophonie.<br />

Le ministre de la Communication,<br />

porte-parole du gouvernement, Philippe<br />

Sawadogo, déclarait « une baisse des<br />

prix de 5 à 15% des produits de première<br />

nécessité » à compter du 10 mars, pendant<br />

que son collègue de l’Economie et des<br />

Finances, Jean-Baptiste Compaoré, précisait<br />

qu’« il y aura un temps de battement<br />

pour la simple raison que les anciens stocks<br />

que certains commerçants ont déjà sur place<br />

ne sauraient être concernés par ces mesures,<br />

car déjà dédouanés ».<br />

La coalition contre la vie chère formée le 12<br />

mars, deux jours après l’entrée en vigueur<br />

des mesures gouvernementales, par six centrales<br />

syndicales, une quinzaine de syndicats<br />

autonomes et des associations et mouvements<br />

de la société civile, juge ces mesures<br />

insuffisantes. Elle exige une baisse<br />

« effective et significative ». Parallèlement,<br />

elle plaide pour le relèvement de 25% des<br />

salaires et des pensions des travailleurs du<br />

secteur public et du privé, le relèvement des<br />

bourses des étudiants, la hausse du prix<br />

d'achat du coton, la baisse des prix des<br />

intrants agricoles et la construction d'infrastructures<br />

scolaires et universitaires « suffisantes<br />

». La coalition réclame aussi l'arrêt<br />

des privatisations des sociétés « à caractère<br />

stratégique », notamment les hydrocarbures,<br />

l'eau, l'électricité, les mines et la géologie.<br />

Ses revendications débordent du<br />

cadre social pour toucher au politique<br />

puisqu’elle réclame aussi la réouverture<br />

du dossier Norbert Zongo, le journaliste<br />

assassiné en 1998, et le respect de la liberté<br />

de presse et d'expression.<br />

Marge réduite<br />

La marge de manœuvre du gouvernement<br />

n’est pas très grande. L’économie est déjà<br />

mise à mal par la chute des cours du coton<br />

et la flambée des cours du pétrole. Le déficit<br />

budgétaire toléré suivant les critères de<br />

convergence économique de l’UEMOA<br />

limite les libéralités que le pays des hommes<br />

intègres peut consentir pour contenir le<br />

réchauffement sociopolitique.<br />

Le 9 janvier dernier, tout en approuvant un<br />

décaissement de 5,5 millions de dollars, à<br />

l’issue de la première revue des résultats<br />

La suspension des droits de<br />

douane est prévue pour trois<br />

mois et devrait coûter<br />

9,2 millions d’euros.<br />

économiques du pays, le FMI invitait les<br />

pouvoirs publics à réduire le déficit budgétaire.<br />

Le gouvernement s’était engagé à<br />

prendre les mesures d'ajustement appropriées,<br />

notamment par la répercussion<br />

des variations des cours mondiaux et<br />

l'adoption d'un nouveau mécanisme<br />

d'établissement des prix à la production<br />

du coton. Des engagements contraires<br />

aux mesures réclamées par la coalition<br />

contre la vie chère.<br />

<strong>Les</strong> parlementaires togolais<br />

se penchent sur les APE<br />

Quatre commissions permanentes de l'Assemblée nationale togolaise<br />

ont entamé mercredi un atelier de deux jours sur les enjeux et<br />

les impacts des Accords de partenariat économique (APE), a-t-on<br />

appris de source officielle. Il s'agit de la Commission des finances et<br />

des échanges, de la Commission du développement économique et<br />

de l'aménagement du territoire, de la Commission du développement<br />

socio-culturel, et de la Commission des relations extérieures<br />

et de la coopération. La rencontre se penchera sur les enjeux et les<br />

impacts des négociations des APE pour l'Afrique de l'Ouest et pour<br />

le Togo, sur les mesures d'accompagnement des APE et sur l'accès<br />

aux marchés, ainsi que sur le rôle de l'Assemblée nationale dans le<br />

processus des APE aux niveaux national et régional.<br />

CEDEAO : atelier contre<br />

le blanchiment d’argent<br />

et le terrorisme<br />

Des experts en matière financière et juridique des pays membres de<br />

la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) se<br />

sont réunis lundi à Lomé pour doter ces pays d'un dispositif commun<br />

de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement<br />

du terrorisme. Ils sont chargés d'examiner et d'adopter un avantprojet<br />

de loi à cet effet pour les huit pays de l'Union économique et<br />

monétaire ouest-africaine (UEMOA) ayant en commun le franc<br />

CFA émis par la BCEAO.<br />

L’aspect conceptuel et<br />

pratique de la dette<br />

publique examiné au Niger<br />

Un atelier sur les cadres d'analyse de la viabilité de la dette publique<br />

avec l'aspect conceptuel et l’application pratique pour le Niger s'est<br />

ouvert lundi à Niamey, sous la présidence du secrétaire général du<br />

Ministère nigérien de l'économie et des finances, Abdou Soumana.<br />

Organisé par le centre régional d'assistance technique du FMI pour<br />

l'Afrique de l'Ouest, cet atelier a pour objectif principal de permettre<br />

aux pays à faibles revenus de s'approprier le nouveau cadre de<br />

viabilité de la dette mis en place par le FMI et la Banque mondiale,<br />

de manière à pouvoir réaliser par eux-mêmes l'analyse de soutenabilité<br />

de leur dette et définir leur propre indicateur.<br />

Le Maroc accorde la détaxe<br />

aux touristes<br />

Le Maroc vient de se doter d'un service Tax free shopping, une<br />

mesure fiscale permettant aux touristes, ainsi qu'aux Marocains<br />

résidant à l'étranger, de récupérer la TVA sur les achats effectués<br />

dans les commerces aux aéroports et ports ou dans les centres commerciaux<br />

du pays. Le lancement de ce service par le groupe international<br />

Premier tax free, en partenariat avec les principaux acteurs<br />

locaux concernés, s'inscrit dans le cadre « des efforts du Maroc pour<br />

la promotion du tourisme et la modernisation du commerce ».<br />

La SADC et le Comesa<br />

appelés à renforcer leurs ALE<br />

La Communauté pour le développement de l'Afrique australe<br />

(SADC) et le Marché commun d'Afrique orientale et australe<br />

(COMESA) ont été invités à abandonner leurs plans d'unions<br />

douanières respectives et à se concentrer plutôt sur le renforcement<br />

de zones de libre-échange (ALE), a rapporté jeudi le Times of<br />

Zambia. Selon une étude du Forum de commerce de Zambie<br />

(FCZ), les deux organisations doivent être renforcées en harmonisant<br />

leurs zones de libre-échange, un geste qui pourrait mener à<br />

une fusion de deux blocs régionaux. L'étude menée par le consultant<br />

économique et expert Bwalya Ng'andu conclut que le choix<br />

pour la Zambie, membre de la fois à la SADC et du COMESA,<br />

n'était pas clair car ce pays s'attend à bénéficier des deux unions<br />

douanières dès leurs établissements.<br />

<strong>Les</strong> bailleurs de fonds<br />

renouent avec le Togo<br />

<strong>Les</strong> principaux bailleurs de fonds s'engagent dans l'allègement de la<br />

lourde dette togolaise, « après des législatives libres et transparentes »<br />

qui ont remis ce pays sur la scène internationale, ont noté des<br />

observateurs locaux. Alors que les dettes du Togo, confronté à un<br />

sérieux problème de redressement, étaient estimées en mars 2004 à<br />

1 109,4 milliards de francs CFA, avec une dette intérieure située à<br />

311 milliards de francs CFA en 2006, le pays devait à la seule<br />

Banque mondiale (BM) quelque 700 millions de dollars.


18<br />

Le cas d’un journaliste<br />

disparu oppose la Gambie<br />

à la Cour de justice<br />

de la CEDEAO<br />

La Cour de justice de la Communauté économique des<br />

Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aurait réitéré à la<br />

Gambie sa demande de présentation des cinq membres des<br />

services de sécurité gambiens impliqués dans l’affaire du<br />

journaliste disparu, Ebrima Manneh. Devant le mutisme<br />

de Banjul, la Cour, qui siège à Abuja, a été obligée de<br />

reporter au 5 juin 2008 la date prévue pour rendre son<br />

jugement.<br />

La troisième édition<br />

du forum international<br />

des médias africains<br />

se tiendra à Tunis<br />

La troisième édition du Forum international des médias<br />

africains (AMIS) va se tenir à Tunis, en Tunisie, du 27 au<br />

30 mars, ont annoncé les organisateurs de l'évènement<br />

dans un communiqué transmis mardi à la PANA à Lagos.<br />

Dans le communiqué, l'Agence africaine pour les communications<br />

(ACA) indique que ce forum va regrouper des<br />

ministres de l'Information et de la Jeunesse, des magnats<br />

et des patrons de presse, avec des professionnels du journalisme,<br />

de la radio télévision, de la presse électronique,<br />

ainsi que des spécialistes de la gestion et du marketing de<br />

toute l'Afrique et de la diaspora.<br />

Nigeria : la radiodiffusion<br />

numérique en 2012<br />

La Commission nationale de la radiodiffusion du Nigeria<br />

a déclaré mercredi que les stations de radio du pays pourront<br />

réaliser la transmission numérique d'ici 2012. Yomi<br />

Bolarinwa, directeur général de la commission, a tenu ces<br />

propos lors du festival de cinéma en cours. Le Nigeria ne<br />

peut pas se permettre d'être en retard dans les transformations<br />

du secteur de radiodiffusion, a-t-il fait savoir. « Le<br />

Nigeria commencera bientôt à développer la transmission<br />

numérique car la commission susmentionnée se prépare<br />

aux processus numérique », a-t-il dit, ajoutant que la commission<br />

était déterminée à fournir un environnement susceptible<br />

de permettre aux stations de radio du pays de<br />

satisfaire aux normes internationales.<br />

Des journalistes<br />

africains primés<br />

Trois journalistes du Burkina-Faso et du Maroc ont été<br />

récompensés par le prix francophone de la liberté de la<br />

presse, décerné par la radio RFI, Reporters sans Frontières<br />

et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).<br />

Le journaliste burkinabé Simon Gongo a été récompensé<br />

dans la catégorie radio, et ses confrères marocains Youssef<br />

Ziraoui et Mehdi Sekkouri Alaoui sont lauréats dans la<br />

catégorie presse écrite. Le prix francophone de la liberté<br />

de la presse, qui récompense le meilleur reportage d'actualité<br />

sur les droits de l'homme, a pour but de découvrir et<br />

d'encourager des talents journalistiques dans les pays de<br />

l'OIF et de les promouvoir sur le plan international. Le<br />

prix a été créé en 2001, l'OIF s'y associant pour la première<br />

fois cette année.<br />

<strong>Les</strong> émissions de RFI<br />

suspendues au Niger<br />

Le Niger a ordonné mercredi la suspension des émissions<br />

en modulation de fréquence (FM) de Radio France internationale<br />

(RFI), accusée de « discréditer les institutions<br />

nigériennes » lors d'émissions de soutien à son correspondant<br />

emprisonné depuis près de six mois. « Toutes les<br />

autorisations de diffusion en FM de RFI sont suspendues<br />

pour trois mois », indique une décision du Conseil supérieur<br />

de la communication (CSC) transmise à la presse.<br />

Lundi, RFI a consacré une journée spéciale à son correspondant<br />

au Niger, Moussa Kaka, inculpé et incarcéré le 26<br />

septembre à Niamey pour « complicité d'atteinte contre<br />

l'autorité de l'Etat » en raison de ses liens présumés avec<br />

les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la<br />

justice (MNJ).<br />

MEDIAS - REFLEXION<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Relations publiques : les<br />

lobbyistes débarquent au Maghreb<br />

Hill and Knowlton arrive à Alger au moment précis où, de Tunis, se lance un premier réseau de relations<br />

publiques au Maghreb. <strong>Les</strong> lobbyistes démarrent fort une activité au grand jour, peu connue en<br />

Afrique du Nord.<br />

Par Ali Bey, Alger<br />

« La communication auprès des responsables<br />

politiques et administratifs est devenue<br />

un enjeu majeur pour toutes les entreprises<br />

et groupes d'intérêts qui ont la<br />

volonté de mieux anticiper les contraintes<br />

et les opportunités liées à leur activité ».<br />

D’emblée, PR Media Hill and Knowlton<br />

Associate, bureau d’Alger, annonce la<br />

couleur.<br />

Le lobbying à visage découvert jette<br />

l’ancre à Alger via Hill and Knowlton,<br />

fondé en 1927 aux Etats-Unis et,<br />

aujourd’hui, membre du réseau de rela-<br />

A l’occasion d’un forum<br />

organisé dernièrement à<br />

Tunis, l’agence conseil PR<br />

Factory, du dynamique<br />

Tunisien Taoufik Habaïeb,<br />

a lancé ce que l’on pourrait<br />

appeler la maghrébine<br />

des relations publiques.<br />

tions publiques du groupe WPP. Sa<br />

directrice à Alger, Saïda Otmane Tolba,<br />

veut en faire « une vraie référence en<br />

Algérie, en offrant une prestation, un<br />

suivi et un contrôle continu ».<br />

Il faut dire qu’elle hérite de marques présentes<br />

dans le pays, telles que Nokia ou<br />

Oracle, et que Hill and Knowlton gérait<br />

jusque-là à distance. L’objectif pour PR<br />

Media Hill and Knowlton Associate est<br />

d’élargir le portefeuille existant. A cet<br />

égard, il rappelle que « le lobbying participe<br />

à l'établissement et à l'entretien de<br />

l'image de l'entreprise auprès de cibles prédéfinies,<br />

afin d'influencer leur opinion en<br />

amont de décisions importantes pour le<br />

développement de l'entreprise cliente ».<br />

Sans préjuger de l’avenir, il reste à<br />

savoir quelle sera la marge de manœuvre<br />

d’une telle activité au Maghreb. Le<br />

lobbying y demeure, en effet, frappé<br />

d’une certaine suspicion, dans la<br />

mesure où il est plutôt perçu sous son<br />

aspect occulte. Hormis les multinationales,<br />

de plus en plus présentes dans la<br />

région, les entreprises locales, grandes<br />

et petites, demeurent encore très frileuses<br />

vis-à-vis des services des sociétés<br />

de conseil en relations publiques.<br />

Coïncidence avec une initiative maghrébine<br />

L’arrivée de Hill and Knowlton au<br />

Maghreb coïncide pratiquement avec<br />

une initiative purement locale menée à<br />

partir de Tunis, sur la même aire géographique.<br />

Ainsi, à l’occasion d’un forum<br />

organisé dernièrement à Tunis, l’agence<br />

conseil PR Factory, du dynamique<br />

Tunisien Taoufik Habaïeb, a lancé ce que<br />

l’on pourrait appeler la maghrébine des<br />

relations publiques. Il a engagé cette initiative<br />

avec le concours du Fonds d’accès<br />

aux marchés d’exportation (FAMEX).<br />

Avec des partenaires de quatre pays<br />

qu’unissent la géographie, l’histoire et<br />

la culture, PR Factory sera désormais<br />

présente au Maghreb. Pour l’Algérie,<br />

l’agence Intégral Conseil s’est impliquée<br />

dans ce projet avec conviction à travers<br />

PR Factory International. Son président,<br />

Mohieddine Djabri, entend impulser une<br />

dynamique forte à ce segment fondamental<br />

de la communication et contribuer<br />

activement à toute synergie maghrébine.<br />

Diplômé de Dauphine, entrepreneur<br />

de la nouvelle génération, il a été<br />

co-fondateur de l’Association des chefs<br />

d’entreprise (ACE) tout en animant,<br />

en 1989, son agence conseil Visiograph,<br />

jusqu’à ce que les évènements tragiques<br />

qui secouent le pays l’obligent à cesser<br />

cette activité. En 2003, c’est pour lui la<br />

reprise avec la création de l’agence<br />

Intégral Conseil. Mohieddine Djabri<br />

partage, avec ses partenaires maghrébins,<br />

la ferme volonté de travailler à<br />

promouvoir les initiatives de nature à<br />

susciter des synergies, dans la confiance,<br />

la crédibilité et la durée.<br />

Le Maroc en cours d’arrimage…<br />

La branche mauritanienne de cette toile<br />

maghrébine des relations publiques en<br />

construction, PR Factory Mauritanie,<br />

sera managée par Isselmou Ould<br />

Sidoumou, dont le pays s’est engagé<br />

dans un processus démocratique remarquable,<br />

doublé d’une ouverture économique.<br />

Patron de Publicim depuis une<br />

vingtaine d’années, il est porteur d’un<br />

capital expérience et connaissance<br />

considérable. Plus à l’est, PR Factory<br />

Libye est présente à travers le groupe<br />

Majid Al Futtaim. Avec le retour spectaculaire<br />

de la Libye sur la scène internationale,<br />

qui a suscité un rush d’investisseurs<br />

étrangers, de riches perspectives<br />

s’ouvrent pour les agences de relations<br />

publiques. Il reste le maillon Maroc. Il<br />

est en cours d’arrimage à PR Factory. Le<br />

Public Relations (PR) représente déjà<br />

dans les pays du Golfe un chiffre d’affaires<br />

de 100 millions de dollars, en croissance<br />

annuelle de plus de 25%. A elle<br />

seule, Dubaï concentre les plus grands<br />

réseaux internationaux et s’impose en<br />

tête de pont régionale. C’est dire que le<br />

Maghreb - à travers le réseau PR Factory<br />

- reste à conquérir à un moment de<br />

grands bouleversements des médias et<br />

de remise en cause des vieilles techniques<br />

de communication.<br />

Télévision : la révolution du<br />

satellite encore timide en Afrique<br />

Le continent africain est encore peu concerné par la révolution du satellite. <strong>Les</strong> low cost y ouvrent toutefois<br />

de nouvelles perspectives.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

La télévision numérique payante est<br />

aujourd’hui en pleine croissance. Une<br />

croissance due au satellite. Selon la nouvelle<br />

édition d’une étude publiée par<br />

La forte baisse des coûts<br />

d’équipement et de contenu<br />

a permis le développement<br />

des bouquets low cost.<br />

Toutefois, ces bouquets<br />

génèrent des revenus par<br />

abonné cinq à dix fois<br />

inférieurs à ceux des<br />

bouquets historiques.<br />

Euroconsult Satellite TV Platforms,<br />

World Survey & Prospects to 2017, le<br />

monde assiste à une véritable révolution<br />

de la télévision par satellite, qui devient<br />

aujourd’hui l’un des moteurs principaux<br />

de la croissance de la télévision numérique<br />

payante. Le marché de la télévision<br />

payante par satellite est en plein essor<br />

dans le monde. Fort de 92 bouquets en<br />

service à travers la planète, il a généré 59<br />

milliards de dollars américains de revenus<br />

en 2007.<br />

Bouquets low cost<br />

L’Afrique est faiblement présente sur ce<br />

marché lucratif. Sur les 92 bouquets en<br />

service dans le monde, six seulement<br />

sont destinés au continent africain. Ils<br />

sont portés par deux satellites, NSS 7<br />

qu’utilise le bouquet Canal Satellite<br />

Horizons, et Eutelsat Sesat & W4, qui<br />

héberge les bouquets de DStv, Premium<br />

(English, Français et Indian) et ceux de<br />

Multichoice Africa (en portugais et en<br />

espagnol).<br />

La tendance la plus récente dans le marché<br />

de la TV payante par satellite est le<br />

lancement d’un nombre croissant de<br />

bouquets dit low cost. La forte baisse des<br />

coûts d’équipement et de contenu a permis<br />

le développement des bouquets lowcost.<br />

Toutefois, ces bouquets génèrent des<br />

revenus par abonné cinq à dix fois inférieurs<br />

à ceux des bouquets historiques, il<br />

leur faut donc atteindre très rapidement<br />

un nombre élevé d’abonnés pour amortir<br />

les coûts fixes opérationnels et d’investissement.<br />

C’est surtout dans les marchés numériques<br />

les plus avancés que les low cost se<br />

sont développés. Le nombre de bouquets<br />

pour ces marchés a atteint 63 en<br />

2007 contre 30 en 2000, avec le lancement<br />

de nouveaux bouquets en<br />

Colombie, au Brésil, en Serbie, en<br />

Croatie, en Russie, en Roumanie, en<br />

Afrique subsaharienne et Inde. Le nombre<br />

d’abonnés à la TV par satellite dans<br />

ces marchés est passé de 6 millions en<br />

2000 à près de 28 millions à fin 2007.<br />

On évalue à 180 millions le nombre<br />

d’abonnés à l’horizon de 2017.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 TECHNOLOGIES<br />

HPS vise le leadership africain<br />

dans le paiement électronique<br />

multicanal<br />

Directeur commercial et marketing de HPS, Samir Lamrissi est convaincu que le potentiel du développement<br />

de la monétique dans la zone CFA est énorme, grâce notamment à l’usage d’une monnaie<br />

unique convertible. Entretien.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Quel est le champ d’intervention<br />

de HPS ?<br />

Samir Lamrissi : HPS est un éditeur de<br />

logiciels, spécialisé dans le paiement<br />

électronique multicanal. La société a été<br />

créée en 1995 par un groupe de 4 consultants.<br />

L’objectif était de développer une<br />

solution monétique ouverte et paramé-<br />

<strong>Les</strong> choses peuvent encore<br />

aller plus vite en Afrique<br />

et particulièrement dans<br />

l’espace UEMOA, ou celui<br />

de la CEMAC, favorisés<br />

par l’usage d’une monnaie<br />

unique convertible.<br />

trable, un logiciel qui puisse répondre<br />

à la problématique du paiement quelque<br />

soit sa cible. Aujourd’hui, HPS<br />

compte 150 collaborateurs, des ingénieurs<br />

consultants pour la plupart. <strong>Les</strong><br />

références du groupe sont de 90 sites de<br />

production, qui font le traitement de<br />

plus de 200 institutions (banques, institutions<br />

financières, opérateurs télécoms,<br />

organismes postaux, pétroliers, projets<br />

e-gov) dans une cinquantaine de pays.<br />

En plus de notre quartier général, à<br />

Casablanca, nous avons un bureau régional<br />

à Dubaï. En 2008, nous comptons<br />

ouvrir des bureaux à Dakar et à Paris<br />

pour les besoins d’une meilleure relation<br />

de proximité avec nos clients.<br />

LA : Quelles sont vos références en<br />

Afrique ?<br />

SL : En dehors du Maroc, nous sommes<br />

présents en Tunisie, en Libye, au Sénégal,<br />

au Gabon, au Mali, en Côte d’Ivoire, au<br />

Cameroun, au Togo, au Benin, au<br />

Burkina-Faso, en Guinée-Bissau, à<br />

Piratages<br />

L’Afrique, encore timide, devrait toutefois<br />

profiter de la forte baisse du<br />

prix des équipements de réception<br />

qui permet à des bouquets de se développer<br />

en proposant des offres de<br />

base à des prix attractifs. Le low cost<br />

s’avère très adapté à des consommateurs<br />

très téléphiles, mais aux ressources<br />

financières limitées. Il s’est<br />

ainsi développé, en Afrique, un système<br />

plus ou moins clandestin de<br />

piratage qui donne lieu, parfois, à des<br />

poursuites judiciaires.<br />

Samir Lamrissi.<br />

Madagascar et à l’Ile Maurice…<br />

LA : Quels sont les produits et les services<br />

que vous proposez aux entreprises ?<br />

SL : Notre produit s’appelle PowerCARD. Il<br />

est destiné à l’ensemble des secteurs d’activité<br />

nécessitant une solution de paiement<br />

électronique certifiée par les principaux<br />

organismes internationaux de<br />

paiement comme Visa, Mastercard ou<br />

American Express. PowerCARD est en<br />

outre certifiée ISO 9001 version 2000.<br />

C’est une solution complète de paiement<br />

multicanal applicable dans les GAB, les<br />

TPE, les portails Internet et les terminaux<br />

GSM. Autour de ces services, il y a<br />

des adaptations spécifiques pour répondre<br />

aux besoins des clients et notamment<br />

l’intégration de PowerCARD dans leurs<br />

systèmes d’information, la maintenance,<br />

la formation et le consulting autour du<br />

système de paiement.<br />

LA : A quand le déclic des systèmes de<br />

paiement via des solutions monétiques<br />

en Afrique ?<br />

SL : Ces différents systèmes connaissent<br />

différents degrés de développement dans<br />

le Maghreb. Le paiement par carte existe<br />

au Maroc depuis 1975, et le développement<br />

de ce mode de paiement est de plus<br />

en plus important grâce à une bancarisation<br />

plus élevée de la population. Au<br />

Maroc, nous comptons aujourd’hui près<br />

de 4,5 millions de porteurs de cartes,<br />

avec un parc GAB de prés de 3500 automates<br />

et 16 000 TPE. <strong>Les</strong> produits que<br />

nous offrons n’ont rien à envier à ceux<br />

des pays les plus avancés en matière de<br />

monétique. <strong>Les</strong> produits conformes aux<br />

standard EMV (Europay, MasteCard,<br />

Visa) sont déjà opérationnels au Maroc,<br />

en Tunisie et en Afrique, dans la zone<br />

UEMOA. Nous proposons également<br />

une offre spécifique de produits islamiques<br />

« shariah compliant ».<br />

Le paiement via Internet avec des cartes<br />

Concurrence des télécoms<br />

Le développement de la télévision, en<br />

Afrique comme dans le reste du monde,<br />

fait face à une menace sérieuse. <strong>Les</strong> professionnels<br />

de contenus sont de plus en<br />

plus évincés au profit des opérateurs. Un<br />

sentiment de menace imminente est<br />

causé par la convergence entre les secteurs<br />

des télécoms et des médias. Cette<br />

convergence, qui correspond au marché<br />

émergent de la télévision mobile, a provoqué,<br />

de la part de nombreux bouquets<br />

de télévision par satellite, l’adoption de<br />

stratégies de partenariat avec des opéra-<br />

émises par les banques marocaines sur<br />

des sites marchands marocains est disponible<br />

au Maroc depuis la fin 2007. <strong>Les</strong><br />

paiements via GSM commencent à se<br />

mettre en place.<br />

Mais les choses peuvent encore aller plus<br />

vite en Afrique et particulièrement dans<br />

l’espace UEMOA, ou celui de la CEMAC,<br />

favorisés par l’usage d’une monnaie unique<br />

convertible.<br />

D’ailleurs, HPS a été retenu, courant<br />

2006, au terme d’un appel d’offres de la<br />

BCEAO (Banque centrale des Etats<br />

d’Afrique de l’Ouest) pour mettre en<br />

place la plateforme (PowerCARD) régionale<br />

GIM–UEMOA. Il s’agit de l’organe<br />

règlementaire de cette infrastructure.<br />

Une centaine de banques en sont membres<br />

actionnaires. A son tour, le GIM-<br />

UEMOA a créé le CTMI (Centre de traitement<br />

monétique interbancaire), qui va<br />

gérer la monétique de la zone UEMOA.<br />

Grâce à ce réseau communautaire, toute<br />

carte bancaire sera utilisée sur n’importe<br />

quel TPE ou GAB de la zone UEMOA.<br />

Parallèlement, je vous informe que HPS<br />

a été retenu par la BEAC (Banque des<br />

Etats de l’Afrique centrale), au terme<br />

d’un appel d’offres lancé par la Banque<br />

mondiale, pour la mise en place de la<br />

Nous sommes dans de<br />

grands marchés, réputés<br />

difficiles d’accès, comme les<br />

USA, le Canada et le Japon.<br />

plateforme SMAC (Société monétique<br />

d’Afrique centrale). Le projet est en train<br />

d’être réceptionné. Je pense que, dans un<br />

deuxième temps, il y a un potentiel d’intégration<br />

réel entre la monétique des<br />

deux zones, UEMOA et CEMAC.<br />

LA : A part l’Afrique, êtes-vous engagés<br />

sur de gros marchés ?<br />

SL : En effet, nous sommes dans de<br />

grands marchés, réputés difficiles d’accès,ß<br />

comme les USA, le Canada et le<br />

Japon. Dans ce dernier pays, nous avons<br />

décroché en 2007 un marché avec Acom,<br />

la deuxième société de crédit du Japon.<br />

Le contrat porte sur la fourniture de la<br />

solution PowerCARD et la gestion des<br />

paiements. Nous avons également<br />

consolidé notre présence en Asie avec la<br />

signature d’un important groupe financier<br />

basé à Singapour.<br />

Propos recueillis<br />

par Adama Wade<br />

teurs de téléphonie mobile, dans le souci<br />

d’anticiper le développement de cette<br />

nouvelle chaîne de valeur. Ce nouveau<br />

marché devrait représenter un relais de<br />

croissance limité pour le secteur des diffuseurs<br />

par satellite à court terme. Au<br />

cours des trois dernières années, 19 des<br />

35 nouveaux bouquets de télévision<br />

payante par satellite ont été financés par<br />

des opérateurs de télécommunications<br />

ou de réseaux câblés. Neuf ont été lancés<br />

par des opérateurs télécoms et plusieurs<br />

autres sont en cours de développement.<br />

19<br />

Internet : le Togo connecté<br />

via le Benin<br />

Le principal fournisseur d'accès à l'internet du Togo, Togo<br />

Télécom, pourra, à partir d'avril, se connecter aux câbles sousmarins<br />

par le Bénin voisin, a appris mardi l'Agence Xinhua de<br />

sources officielles. Jusqu'ici, le Togo, qui a une ouverture d'environ<br />

50 km sur la mer, est cependant branché aux cables sousmarins,<br />

à près de 800 km, par l'intermédiaire du Burkina-Faso.<br />

Le Burkina, un pays enclavé limitrophe au nord, a accès aux<br />

cables par la Côte d'Ivoire à près de 1000 km. Selon le directeur<br />

général de Togo Télécom, Sam Bikassam, le Togo signera le 14<br />

mars le protocole d'accès à la mer et devra entreprendre un<br />

partenariat serré avec le Bénin.<br />

ITU Telecom 2008 du 12 au<br />

15 mai 2008 au Caire<br />

ITU Telecom Africa 2008 s'apprête à accueillir du 12 au 15 mai<br />

2008 au Caire (Egypte) de hautes personnalités du secteur des<br />

TIC, a annoncé lundi l'Union internationale des télécommunications<br />

(UIT). Organisée par l'UIT, la manifestation Africa<br />

2008 est une vitrine, régionale et internationale, du secteur des<br />

TIC. L'UIT y attend entre 5 000 et 6 000 visiteurs, qui s'intéresseront<br />

au marché des télécommunications / TIC dans la région.<br />

Selon l'UIT, cet événement rassemblera des représentants des<br />

secteurs public et privé, ainsi que des organismes de réglementation,<br />

de même que d'éminents analystes, qui mèneront des<br />

négociations et débattront des technologies de pointe et des<br />

grands enjeux du secteur.<br />

Le chiffre d’affaires de M2M<br />

augmente de 29% en 2007<br />

En 2007, M2M group a réalisé une forte croissance organique<br />

avec une augmentation de 29% du chiffre d’affaires et<br />

de 25% des produits d’exploitation. L’année 2007 a été marquée<br />

par des réalisations opérationnelles et stratégiques<br />

majeures. Ainsi, 15 nouveaux projets pour un chiffre d’affaires<br />

de 51 millions de dirhams ont été réalisés, dont la<br />

Régionale d’épargne et de crédit (Cameroun), Afriland<br />

FirstBank (Guinée équatoriale), Banque nationale de<br />

Mauritanie et MAATCARD (Luxembourg, Cameroun,<br />

Sénégal, Côte d’Ivoire et Mali).<br />

T-Systems remporte<br />

un contrat avec Old<br />

Mutual Group<br />

T-Systems vient de remporter un important contrat avec<br />

un grand prestataire de services financiers en Afrique du<br />

Sud, le Old Mutual Group (OMG). La division Entreprises<br />

du groupe Deutsche Telekom va mettre en place et gérer<br />

toutes les infrastructures informatiques et télécoms (ICT)<br />

pour les deux entreprises du groupe financier. Le contrat,<br />

d’une valeur de plus de 150 millions d’euros, avec une<br />

durée de cinq ans, prévoit aussi que T-Systems identifie et<br />

mette en œuvre des synergies pour les services et infrastructures<br />

informatiques et télécoms de l’ensemble du<br />

groupe OMG.<br />

Vers le ralentissement des<br />

dépenses informatiques<br />

La croissance des dépenses informatiques des entreprises<br />

dans le monde cette année va ralentir globalement en comparaison<br />

de 2007, selon le cabinet Forrester Research. Ces<br />

dépenses n'augmenteront que de 2,8% et non pas de 4,6%<br />

comme prévu. Le matériel est plus touché que le logiciel.<br />

Ainsi, les achats des entreprises, en biens et services informatiques,<br />

n'augmenteront que de 2,8% en 2008, au lieu des<br />

4,6% prévus. Mené dans 15 pays, le rapport de Forrester<br />

Research est basé sur les chiffres de croissance de l'OCDE et<br />

sur l'analyse des comptes de 46 entreprises représentatives<br />

du monde de la distribution IT.<br />

La RAM acquiert un<br />

nouveau Boeing 737-800<br />

La Royal Air Maroc a renforcé sa flotte en recevant un<br />

Boeing 737-800 de la nouvelle génération. C'est le 2e avion<br />

de ce type que la compagnie reçoit depuis le début de cette<br />

année, un 3e étant programmé pour octobre prochain. En<br />

2007, la compagnie avait reçu deux B737 nouvelle génération,<br />

livrés respectivement en février et en mars 2007.


20<br />

Vers un sommet Inde-<br />

Afrique en avril prochain<br />

L'Inde, en pleine croissance et aux besoins énergétiques colossaux,<br />

espère conclure pour dix milliards de dollars de contrats<br />

avec des pays d'Afrique riches en matières premières, au cours<br />

d'un sommet la semaine prochaine à New Delhi, a annoncé<br />

jeudi le patronat indien. Cette rencontre internationale entre<br />

hommes d'affaires indiens et africains réunira, du 19 au 21<br />

mars, 525 délégués de 33 pays africains, a indiqué la<br />

Confédération de l'industrie indienne (CII). Il s'agit d'un colloque<br />

préparatoire à un sommet sans précédent Inde-Afrique<br />

qui se tiendra en avril dans la capitale indienne.<br />

Le gouvernement angolais<br />

prêt à aider le Tchad<br />

Le gouvernement angolais est prêt à aider le Tchad, où une tentative<br />

de coup d'Etat visant à renverser le président Idriss Deby a<br />

eu lieu le mois dernier, a rapporté mercredi l'agence de presse<br />

officielle angolaise ANGOP. Le Premier ministre angolais,<br />

Fernando da Piedade Dias dos Santos, cité par l'agence, a affirmé<br />

que son pays était prêt à apporter une aide, financière ou autre,<br />

au Tchad. Il a ajouté que l'Angola attendait que le secrétaire de la<br />

Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale<br />

(CEEAC) précise le type d'aide requise, assurant que l'Angola<br />

participera aux efforts de pacification de la région.<br />

Une délégation de la<br />

fondation Kadhafi reçue par<br />

le président du Niger<br />

Le président nigérien Mamadou Tandja a reçu, mardi 11 mars<br />

2008 au palais de la résidence, une délégation de la Fondation<br />

Khadafi pour le développement conduite par Mansour al<br />

Mahdi. Cette délégation a ramené les 25 otages libérés par le<br />

MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice), qui ont été<br />

accueillis, lundi, par le Premier ministre par intérim Albadé<br />

Abouba, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique et de la<br />

Décentralisation.<br />

Le chef de l’opposition<br />

zimbabwéenne s’engage<br />

sur le « dossier agraire »<br />

Le chef du Mouvement pour un changement démocratique<br />

(MDC), mouvement zimbabwéen d'opposition, Morgan<br />

Tsvangirai, s'est engagé, s'il est élu président, à ne pas revenir<br />

sur le programme de réforme agraire lancé par le gouvernement,<br />

il y a sept ans, a rapporté mardi le média local New<br />

Ziana. Devant ses partisans, M. Tsvangirai a admis que cette<br />

réforme était nécessaire et irréversible, ce qui constitue un<br />

changement radical de position du parti sur ce sujet. Cette<br />

annonce, soulignent les critiques, met fin aux espoirs des<br />

anciens fermiers blancs qui espéraient que le processus soit<br />

inversé en cas de victoire du MDC.<br />

L’Erythrée appelée à<br />

coopérer au retrait<br />

des troupes de l’ONU<br />

L'Erythrée doit coopérer pleinement au retrait temporaire de<br />

son territoire des personnels de la force de paix de l'ONU,<br />

retrait lié à une querelle sur la fourniture de carburant, ont<br />

affirmé jeudi les membres du Conseil de sécurité. <strong>Les</strong> Etats<br />

membres « insistent sur la nécessité d'une pleine coopération de<br />

l'Erythrée dans le contexte du redéploiement temporaire des personnels<br />

et de leur équipement », a déclaré à la presse l'ambassadeur<br />

de Russie à l'ONU, Vitaly Tchourkine, président du<br />

Conseil, en mars, à l'issue de consultations sur la situation de la<br />

Mission de l'ONU en Ethiopie et Erythrée (Minuee).<br />

Un investissement menacé<br />

en Zambie<br />

Un consortium d'investisseurs américains a menacé de retirer<br />

ses 400 millions de dollars prévus pour le financement<br />

d'un projet de chemin de fer dans la province zambienne du<br />

Nord-Ouest, a rapporté lundi la Zambia National<br />

Broadcasting Corporation (ZNBC). Cette menace est une<br />

réponse aux réticences des géants miniers Lumwana et<br />

Kansanshi de signer un accord sur l'utilisation de la voie ferrée<br />

qui doit être terminée en 2010.<br />

POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

La revue de presse africaine de Londres<br />

Par Charles Bambara<br />

L’actualité africaine dans la presse britannique<br />

de cette semaine a été dominée par la<br />

visite du président ougandais Yoweri<br />

Museveni en Grande-Bretagne. Président<br />

en exercice du Commonwealth, le chef de<br />

l’Etat ougandais est venu discuter des<br />

négociations en cours avec l’Armée de<br />

résistance du Seigneur de Joseph Kony,<br />

actuellement réfugié en République démocratique<br />

du Congo, mais aussi de ses projets<br />

prioritaires pour le développement.<br />

La visite de Museveni<br />

Le Guardian et The Economist analysent<br />

très bien les défis économiques et politiques<br />

de ce pays. Le Guardian précise<br />

qu’après une visite au 10 Downing Street,<br />

la primature britannique, le président<br />

Museveni a été reçu par le ministre du<br />

Développement international, Douglas<br />

Alexander, pour discuter des projets de<br />

reformes agraires, et voir comment ils<br />

pourraient contribuer à la lutte pour la<br />

réduction de la pauvreté. L’ambassadeur<br />

britannique en poste à Kampala aurait<br />

rejeté les assertions selon lesquelles les deux<br />

pays auraient mis en place un fond pour<br />

faciliter les opérations d’acquisition de parcelles.<br />

Mais les deux parties ont convenu de<br />

poursuivre les discussions sur le soutien à<br />

apporter à cette initiative.<br />

La vision de Zuma<br />

Le correspondant du Guardian a rencontré<br />

cette semaine Jacob Zuma, le président de<br />

l’ANC et potentiel futur président de la<br />

République sud-africaine. Dans son titre<br />

« Zuma se positionne comme le président des<br />

pauvres », le Guardian révèle que les ambitions<br />

présidentielles de M. Zuma ne font<br />

plus l’ombre d’un doute, malgré les procès<br />

passés et futurs. Et les problèmes économiques<br />

du pays l’aident à paraître comme une<br />

alternative crédible par rapport au gouvernement<br />

Mbeki qui n’a pas su prévenir la<br />

crise énergétique du pays. Le journal rappelle,<br />

à ce propos, la perte de 15% de la<br />

valeur de la monnaie nationale, le rand.<br />

Pour ce polygame, autodidacte, et qui a<br />

passé dix ans dans la prison de Robben<br />

Island, les priorités sont simples : lutter<br />

contre le crime, améliorer la santé et l’éducation<br />

de la population. Le Guardian précise<br />

que, selon l’Institut sud-africain des<br />

relations raciales, la pauvreté s’est accrue<br />

parmi les 48 millions d’habitants que<br />

compte le pays. Le nombre de Sud-<br />

Africains vivant avec moins d’un dollar par<br />

jour aurait augmenté. Ce que rejette le<br />

gouvernement qui affirme qu’en dix ans<br />

dix millions de maisons ont été construites<br />

pour faire face à la pénurie de logements.<br />

Le Financial Times met en relief le malaise<br />

que connaît l’économie sud-africaine à<br />

l’heure actuelle en parlant de l’échec d’une<br />

transaction financière qui aurait créé, dans<br />

le pays, le plus grand groupe financier sudafricain<br />

détenu par un noir. Le groupe sudafricain<br />

Mutual and Federal devait racheter<br />

les parts du groupe financier britannique<br />

Old Mutual au sein de la plus importante<br />

compagnie d’assurances du pays. Mais, à<br />

cause des incertitudes économiques au<br />

niveaux national et international, la transaction<br />

a échoué.<br />

L’ambition africaine de HSBC<br />

Le FT souligne, par ailleurs, que la plus<br />

grande banque britannique, HSBC, et sans<br />

doute la plus grande au monde à l’heure<br />

actuelle après le crash des subprimes aux<br />

Etats-Unis, a annoncé son désir d’expansion<br />

en Afrique subsaharienne. HSBC est<br />

déjà engagée en Afrique du Sud et à<br />

Maurice. Avec la présence de plus en plus<br />

importante de ses clients asiatiques en<br />

Afrique, il est évident qu’un renforcement<br />

africain de cette banque, se présentant<br />

comme un groupe spécialisé sur les marchés<br />

émergents, devient impératif. Le FT<br />

cite Sandy Flokhart, le directeur exécutif du<br />

groupe en Asie, qui affirme que de nombreuses<br />

représentations seront ouvertes<br />

dans les mois à venir sur le continent.<br />

L’année dernière, sur les marchés émergents,<br />

ce groupe bancaire a réalisé un profit<br />

de l’ordre de 24 milliards de dollars, dont la<br />

moitie pour la seule région Asie Pacifique.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

Nigeria et la crise énergétique<br />

C’est également le FT qui analyse cette<br />

semaine la crise énergétique au Nigeria, et<br />

les réponses préconisées par le gouvernement<br />

du président Yar’Adua. Abuja voudrait<br />

lever 20 milliards de dollars auprès<br />

des compagnies énergétiques pour investir<br />

dans le secteur du gaz afin de régler les problèmes<br />

énergétiques, chroniques dans le<br />

pays. Le Nigeria est, de plus en plus, un<br />

grand fournisseur de gaz naturel liquéfié<br />

pour les marchés américain, européen et<br />

asiatique. Le FT a eu accès à un document<br />

indiquant que la priorité allait être, à présent,<br />

donnée à l’approvisionnement en<br />

gaz au niveau national. En effet les coupures<br />

électriques seraient un frein au<br />

développement rapide du pays. Le gouvernement<br />

fédéral nigérian voudrait voir<br />

tous les producteurs énergétiques mettre<br />

de côté 25 à 30% de leur production de<br />

gaz pour la consommation interne. Une<br />

telle approche est d’ailleurs appliquée en<br />

Indonésie et en Russie.<br />

Kenya l’après crise. Et le Zimbabwe<br />

C’est le journal de la communauté caribéenne<br />

de Londres The Voice qui revient<br />

cette semaine sur le Kenya en annonçant<br />

que le gouvernement américain a promis<br />

12, 6 millions de dollars pour reconstruire<br />

le pays après les destructions occasionnées<br />

par les violences. Enfin, c’est le<br />

FT qui analyse les promesses électorales<br />

faites par le président Robert Mugabé, qui<br />

tente de gagner un sixième mandat présidentiel.<br />

A 84 ans, le président Mugabé est<br />

confronté à son ancien ministre des<br />

Finances Simba Mankoni et à son rival de<br />

toujours Morgan Tsvangirai, le chef du<br />

MDC, Mouvement pour le changement<br />

démocratique. Alors que l’inflation est a<br />

plus de 100 000% par an, le président<br />

Mugabé vient d’annoncer un accroissement<br />

des salaires des fonctionnaires, dans<br />

le but de s’assurer un nouveau mandat<br />

présidentiel. Mais des grèves sont annoncées<br />

dans les secteurs de l’éducation et de<br />

la santé.<br />

RD Congo : recettes pétrolières<br />

en hausse<br />

La RD Congo, connue pour ses autres ressources minières, entend tirer meilleur parti de ses ressources<br />

pétrolières. La nouvelle politique veut augmenter les recettes dès cette année.<br />

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

<strong>Les</strong> recettes pétrolières de la RDC vont<br />

s’accroître en 2008, comme c’était déjà le<br />

cas en 2007. Selon le ministre congolais<br />

des Hydrocarbures, Lambert Mende<br />

Omalanga, le pétrole devrait rapporter au<br />

Trésor public plus que les 311 millions de<br />

dollars engrangés en 2007. En 2006, ces<br />

recettes étaient de 250 millions seulement.<br />

Coopération transfrontalière<br />

L’augmentation des recettes s’explique<br />

selon le ministre par la nouvelle politique<br />

qu’il a mise en œuvre. L’envolée du prix du<br />

brut n’en est pas la seule cause. De nouveaux<br />

gisements vont entrer en production<br />

grâce à l’accord sur le tracé de certaines<br />

frontières qui va permettre l’exploitation<br />

commune de gisements avec des pays voisins.<br />

C’est le cas de l’Ouganda, avec qui va<br />

se gérer l’exploration et l’exploitation du<br />

gisement commun d’hydrocarbures du<br />

Graben Albertine, aux termes de l’accord<br />

de Ngurdoto, signé entre le président<br />

Joseph Kabila et son collègue Yoweri<br />

Museveni, le 8 décembre 2007. La répartition<br />

des parts se fera au prorata des parts<br />

de chaque pays dans le gisement de la<br />

région frontalière ougando-congolaise<br />

comprise entre le sud du Soudan et le<br />

nord du Rwanda. Un projet similaire se<br />

prépare avec l’Angola dans le cadre d’une<br />

zone d’intérêt commun.<br />

Un code des hydrocarbures est également<br />

en cours d’élaboration par un comité interministériel<br />

placé sous l’égide du Ministère<br />

des hydrocarbures. <strong>Les</strong> travaux seraient<br />

déjà achevés et le texte définitif devrait être<br />

présenté bientôt en Conseil des ministres<br />

avant d’être soumis au Parlement.<br />

Ressources humaines<br />

La RD Congo a également entrepris de<br />

coopérer avec le Brésil, pays producteur<br />

maîtrisant des technologies avancées en<br />

matière de géologie. Un accord a été signé<br />

le 29 janvier dernier avec la compagnie<br />

brésilienne HRT Pétroleum. La compagnie<br />

brésilienne est chargée de l’exploration<br />

et de la détection de toutes les réserves<br />

naturelles en gisements pétroliers et<br />

blocs sédimentaires de la RDC.<br />

Toujours dans le domaine de la coopération,<br />

la RD Congo a participé au forum de<br />

l’Association des pays producteurs de<br />

pétrole africain à Cotonou, au Bénin, et a<br />

De nouveaux gisements vont<br />

entrer en production grâce<br />

à l’accord sur le tracé de<br />

certaines frontières qui va<br />

permettre l’exploitation<br />

commune de gisements<br />

avec des pays voisins.<br />

obtenu d’accueillir la prochaine réunion à<br />

Kinshasa en 2010. Le pays espère ainsi recevoir<br />

tous les acteurs du secteur et mieux<br />

vendre son potentiel. La formation n’a<br />

pas été oubliée dans cette nouvelle politique.<br />

Le ministère a entamé une collaboration<br />

avec l’Institut du pétrole et du gaz,<br />

qui forme des ingénieurs techniciens en<br />

forage, raffinage et pétrochimie.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

21<br />

5e foire de la Cedeao : l’impératif<br />

de l’accroissement des échanges<br />

La 5 e foire commerciale de la Cedeao vient de se tenir à Ouagadougou au Burkina-Faso. La manifestation,<br />

qui a pris fin le 15 mars 2008, a connu un franc succès aux plans de l’organisation et des échanges.<br />

Par Souleymane Niang,<br />

envoyé spécial à Ouagadougou<br />

A l’ouverture de la foire, le 7 mars 2007, le<br />

président de la commission de la<br />

Communauté économique des Etats de<br />

l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn<br />

Chambaz, se félicitait de constater que<br />

« cette manifestation est devenue l’unique et<br />

la plus importante exposition internationale<br />

de [la] région, qui présente simultanément<br />

une large gamme de produits modernes et<br />

traditionnels et principalement des produits<br />

artisanaux, des vêtements traditionnels faits<br />

à la main, des plantes médicinales locales,<br />

ainsi que des produits manufacturés des<br />

industries des Etats membres ».<br />

Selon les chiffres fournis par le président du<br />

comité d’organisation, 360 entreprises individuelles<br />

ont fait le déplacement. Justin<br />

Bayili explique que certains exposants sont<br />

arrivés sans être annoncés. « Cela a quelque<br />

peu perturbé notre programme de répartition<br />

de l’aire d’exposition. Fort heureusement<br />

nous avions un peu d’espace quelque part et<br />

nous avons pu l’aménager pour leur permettre<br />

de participer à la fête. Tout est finalement<br />

rentré dans l’ordre », assure-t-il.<br />

Echanges régionaux<br />

La foire de la Cedeao, qui s’est déjà tenue au<br />

Sénégal en 1995, au Ghana en 1999, au<br />

Togo en 2003 et au Nigeria en 2005, entre<br />

dans le cadre des « efforts [de la Cedeao] tendant<br />

à utiliser le commerce comme un outil<br />

stratégique pour atteindre la croissance éco-<br />

Tendance nouvelle, les Ivoiriens<br />

investissent dans leur économie<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

La Côte d’Ivoire figure à nouveau sur les<br />

tablettes des investisseurs ! Daoda Silué,<br />

directeur général du Centre de promotion<br />

des investissements en Côte d’Ivoire,<br />

(CEPICI) en est convaincu. Pour lui, la<br />

confiance des investisseurs, perdue dans<br />

la foulée de la crise militaro-politique,<br />

revient et renaît. Il en veut pour preuve<br />

que « le niveau d’investissement tombé de<br />

122 milliards de FCFA en 2005 à 83 milliards<br />

en 2006 est remonté à plus de 341<br />

milliards de FCFA à fin 2007 ». Un bond<br />

de plus de 411% qui traduit un incontestable<br />

regain de confiance : « Côte d’Ivoire<br />

is back ! Depuis la signature de l’Accord<br />

politique de Ouagadougou, nous recevons<br />

des investisseurs à une cadence si importante<br />

qu’il nous arrive d’en accueillir en<br />

nos bureaux même les dimanches parfois<br />

», reconnaît, non sans un brin de<br />

fierté, un haut cadre de ce guichet unique<br />

pour la création d’entreprises, mis en<br />

place en 1995 pour attirer les capitaux<br />

non générateurs d’endettement.<br />

Investisseurs nationaux<br />

Signe des temps, les nouveaux leaders de<br />

l’investissement privé en Côte d’Ivoire<br />

sont d’abord Ivoiriens, puis Africains<br />

avant d’être Occidentaux. La preuve par<br />

les chiffres : « Sur 737 milliards de FCFA<br />

nomique et l’intégration régionale », selon le<br />

président de la commission de la Cedeao.<br />

Or, les échanges intracommunautaires ne<br />

représentent qu’entre 13 et 15% de l’ensemble<br />

des transactions entre l’espace économique<br />

de la Cedeao et le reste du monde.<br />

Cette situation « n’est pas concevable », selon<br />

le Premier ministre burkinabé. Tertius<br />

Zongo estime que l’intégration n’a de sens<br />

que si elle apporte un mieux-être aux<br />

populations, « et apporter un mieux-être<br />

aux populations, c’est accroître les échanges et<br />

les investissements entre nous ».<br />

Cette 5 e édition avait choisi le thème de la<br />

consolidation du commerce intracommunautaire<br />

à travers les technologies de l’information<br />

et de la communication. En effet,<br />

précise le ministre burkinabé du Commerce<br />

Mamadou Sanou, « dans des économies<br />

essentiellement agricoles, la productivité<br />

dépend de la flexibilité et de l’efficacité des<br />

marchés, et c’est à ce niveau que les TIC peuvent<br />

offrir d’immenses possibilités aux entrepreneurs<br />

pour l’accès à ces marchés ».<br />

Succès populaire<br />

Au plan commercial, la foire s’est révélée<br />

une excellente opération pour certains pays<br />

et exposants. <strong>Les</strong> chefs de délégation du<br />

Ghana et du Nigeria n’ont pas attendu que<br />

les rideaux tombent sur cette 5 e édition<br />

pour manifester leur satisfaction au comité<br />

d’organisation. Justin Bayili ajoute « qu’au<br />

niveau de certaines expositions sectorielles,<br />

notamment les fruits et légumes, pratiquement<br />

tout est parti ». <strong>Les</strong> produits d’élevage,<br />

La confiance semble renaître. La destination Côte d’Ivoire suscite un nouvel intérêt de la part d’investisseurs<br />

nationaux et étrangers, intéressés principalement par les secteurs des mines, de l’énergie, des télécommunications,<br />

des transports, de la finance…<br />

investis globalement par tranche d’activité<br />

dans le pays entre 2002 et 2007, plus de<br />

57%, soit un peu plus de 424 milliards de<br />

FCFA, sont le fait de nationaux », se satisfait<br />

le directeur général du CEPICI.<br />

« Dans le contexte difficile qu’a été celui de<br />

notre pays au cours des cinq dernières<br />

années, le défi pour nous opérateurs économiques<br />

était de prendre en main l’économie<br />

nationale en investissant à un<br />

moment où certains se retiraient », explique<br />

Jean Marc Mélandji, directeur général<br />

d’une PME de services. Tout porte à croire<br />

que de voir les nationaux de la Côte<br />

d’Ivoire marquer ainsi leur foi en l’avenir<br />

économique de leur pays a contribué à<br />

dissiper les réticences de certains investisseurs<br />

étrangers, les décidant à s’engager<br />

pour saisir les opportunités qu’offre le<br />

pays dans de multiples secteurs.<br />

Nouvelles provenances de capitaux<br />

Inversion de tendance en ce qui concerne<br />

l’origine des capitaux investis entre 2002<br />

et 2007, le continent africain entraîne<br />

cette dynamique. Environ 78% des capitaux<br />

investis sont d’origine africaine –<br />

quoique majoritairement ivoirienne.<br />

L’Afrique de l’Ouest pèse pour 10% dans<br />

cette enveloppe. Seulement 22% proviennent<br />

de l’extérieur de l’Afrique. Et à<br />

ce niveau, les capitaux asiatiques (particulièrement<br />

chinois et indiens) taillent<br />

en particulier les superbes bovins burkinabés,<br />

ont connu un grand succès populaire.<br />

Bien que présente, l’industrie s’est montrée<br />

très timide. Quant aux services, les banques<br />

et autres institutions publiques d’accompagnement<br />

des investisseurs ont brillé par une<br />

saine agressivité. De l’avis du président du<br />

comité national d’organisation de la foire,<br />

« on a eu sur le site le véritable visage de l’économie<br />

ouest-africaine ».<br />

La mobilisation populaire a été moyenne<br />

pendant les premiers jours de l’exposition<br />

vente, mais elle s’est nettement améliorée<br />

au fur et à mesure que l’exposition se poursuivait.<br />

Pour les besoins de la foire, le gou-<br />

<strong>Les</strong> échanges<br />

intracommunautaires ne<br />

représentent qu’entre 13 et<br />

15% de l’ensemble des<br />

transactions internationales<br />

de la Cedeao.<br />

vernement burkinabé avait notamment<br />

décrété l’institution d’une journée continue<br />

de 7 heures à 14 heures, permettant aux travailleurs<br />

qui le souhaitaient de se rendre au<br />

SIAO pour visiter les stands, voire faire des<br />

emplettes. Accablés par une chaleur<br />

pesante, les chalands ont certes préféré visiter<br />

l’exposition vente en fin d’après-midi.<br />

Mais, les marchandages sont allés bon train<br />

jusqu’à la fermeture des stands, tous les<br />

jours à 20 heures.<br />

de belles croupières aux investisseurs traditionnels<br />

que sont les Européens.<br />

Mériter la confiance<br />

Le pays espère franchir le cap symbolique<br />

de la centaine d’entreprises créées<br />

par an, avec la reconstruction qui sera<br />

effectivement amorcée après les élections<br />

générales prévues pour cette année. Dans<br />

cette optique, le CEPICI s’est déjà outillé<br />

d’une stratégie dite de relance économique<br />

qui devra permettre de stabiliser le<br />

Signe des temps, les<br />

nouveaux leaders de<br />

l’investissement privé en<br />

Côte d’Ivoire sont d’abord<br />

Ivoiriens, puis Africains<br />

avant d’être Occidentaux.<br />

pays sur une orbite ascendante en<br />

matière d’investissement. Mais pour cela,<br />

« la Côte d’Ivoire devra fournir plus de<br />

garanties en matière judiciaire, sécuritaire…<br />

Et ce n’est pas gagné d’avance »,<br />

pense Robert Martin, chef d’une entreprise<br />

opérant dans la zone portuaire de<br />

San Pedro. Autant dire que la confiance<br />

revenue, la Côte d’Ivoire doit, plus que<br />

par le passé, la mériter chaque jour.<br />

Zimbabwe : hausse<br />

du salaire des enseignants<br />

de 745%<br />

Des milliers de professeurs du secteur public au Zimbabwe ont<br />

mis fin à une grève de trois semaines après avoir obtenu une<br />

hausse de salaire de 745%, ont annoncé vendredi leur syndicat.<br />

Dans un pays où l'inflation est galopante - 100 000% sur un an<br />

en février -, les professeurs toucheront désormais un salaire de<br />

base de 3,4 milliards de dollars zimbabwéens (75 euros) contre<br />

369 millions auparavant.<br />

Le Tchad et le Soudan<br />

signent un accord de<br />

non agression<br />

<strong>Les</strong> présidents tchadien Idriss Deby Itno et soudanais Omar<br />

el-Béchir ont signé jeudi à Dakar un accord de non agression<br />

sous l'égide du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et<br />

du président sénégalais Abdoulaye Wade, a indiqué un ministre<br />

sénégalais.<br />

« Nous nous engageons solennellement à interdire toutes activités<br />

de groupes armés et à empêcher l'utilisation de nos territoires<br />

respectifs pour la déstabilisation de l'un et l'autre de nos<br />

Etats », stipule le texte, lu par le chef de la diplomatie sénégalaise<br />

Cheikh Tidiane Gadio.<br />

La Maison Blanche appelle<br />

à un scrutin libre en Egypte<br />

La Maison Blanche a condamné mercredi une vague d'arrestations<br />

de militants islamistes avant de prochaines élections en<br />

Egypte et a réclamé un scrutin « libre et juste ».<br />

« Nous sommes inquiets de la poursuite, en Egypte, d'une campagne<br />

d'arrestations d'opposants au parti actuellement au gouvernement<br />

», a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana<br />

Perino. « <strong>Les</strong> Egyptiens doivent pouvoir choisir librement entre les<br />

différents candidats », a-t-elle dit. « Nous appelons le gouvernement<br />

égyptien à cesser tous les actes qui compromettraient la<br />

capacité des Egyptiens à exercer pleinement leurs droits de<br />

l'homme, internationalement reconnus, et à participer à des élections<br />

libres et justes », a-t-elle ajouté.<br />

Paris souhaite maintenir<br />

sa base militaire au Sénégal<br />

<strong>Les</strong> Forces françaises du Cap-Vert (FFCV), stationnées au<br />

Sénégal, ne seront pas concernées par la réorganisation de la<br />

présence militaire française en Afrique annoncée au Cap<br />

(Afrique du Sud) par le président français Nicolas Sarkozy, a<br />

appris la PANA vendredi à Paris, de source militaire. La<br />

France souhaite le maintien de sa base militaire au Sénégal<br />

afin d’assurer une meilleure coopération dans le domaine de<br />

la sécurité et de la prévention des conflits avec la<br />

Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest<br />

(CEDEAO), a indiqué la même source.<br />

Blaise Compaoré, médiateur<br />

dans la crise centrafricaine<br />

Le président burkinabé, Blaise Compaoré, a entamé sa<br />

médiation entre son homologue centrafricain François<br />

Bozizé et ses opposants en recevant, à Ouagadougou,<br />

M. Christophe Gazam Betty, chef des Forces républicaines<br />

nouvelles (FRN, rébellion armée), a appris vendredi à Paris<br />

la PANA, de source digne de foi. Soutenu dans sa mission de<br />

bons offices par la France, M. Compaoré a également eu des<br />

échanges avec le président Bozizé sur l’ampleur de la crise<br />

politique qui secoue la Centrafrique et les moyens d’en sortir,<br />

a-t-on indiqué de même source.<br />

Kenya : un juge sud-africain<br />

va enquêter sur les élections<br />

Le président kenyan, Mwai Kibaki, a désigné une équipe<br />

d'experts conduite par le juge sud-africain Johan Christian<br />

Kriegler, chargée d'ouvrir une enquête sur l'élection présidentielle<br />

qui a consacré sa réélection et déclenché la crise<br />

dans laquelle le Kenya a été plongé pendant deux mois. Le<br />

magistrat sud-africain, Johan Christian Kriegler, a été ainsi<br />

nommé à la tête de la Commission indépendante d'évaluation<br />

des élections kenyanes, une instance au sein de<br />

laquelle il siégera aux côtés d'un Malawien, d'un<br />

Ougandais et d'un expert argentin et dont les travaux<br />

devraient démarrer ce week-end.


22<br />

POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

La transition en Afrique : sept leçons à tirer<br />

des erreurs roumaines<br />

La Roumanie, par les nombreuses erreurs commises durant son interminable transition, peut apporter autant d’enseignements aux réformateurs africains.<br />

Il existe de plus en plus de pays africains<br />

qui choisissent la démocratie<br />

et les élections libres comme mécanisme<br />

de légitimation du pouvoir<br />

politique et l’ouverture de leurs<br />

marchés à la concurrence. La<br />

Roumanie a commencé une transition<br />

similaire il y a presque deux<br />

décennies, lorsque Ceauflescu, l’ancien<br />

dictateur communiste, a été<br />

chassé du pouvoir. Dans ce processus<br />

complexe, il est souvent plus difficile<br />

d’identifier les bonnes décisions<br />

que d’éviter les mauvaises.<br />

Erreur N° 1 : l’illusion de la prospérité<br />

rapide et automatique<br />

Ce n’est pas la plus grave ou la plus<br />

condamnable des erreurs, mais elle<br />

est probablement la plus difficile à<br />

éviter, et certainement la cause des<br />

politiques orientées vers le court<br />

<strong>Les</strong> barrières à l’encontre<br />

des exilés ont privé la<br />

Roumanie de ressources<br />

considérables en termes<br />

de capital financier,<br />

humain, relationnel et<br />

d’image à l’étranger.<br />

terme. <strong>Les</strong> Roumains étaient persuadés<br />

qu’une fois éliminé l’ancien dictateur,<br />

tous les problèmes seraient<br />

résolus. Au lieu de combattre cette<br />

illusion, les autorités l’ont entretenue<br />

et amplifiée par des mesures<br />

démagogiques : passage immédiat à<br />

la semaine de travail de cinq jours,<br />

réduction de l’âge légal de la retraite,<br />

facilitation des retraites anticipées,<br />

etc. Nous ne savions pas ou nous ne<br />

voulions pas savoir que la productivité<br />

du travail et du capital est le seul<br />

moyen pour produire de la richesse,<br />

et donc pour augmenter le niveau de<br />

vie. Et que cela prend du temps !<br />

Dans ces conditions, la frustration<br />

est inévitable, même si la situation<br />

générale s’améliore. En effet, la<br />

croissance économique, aussi élevée<br />

soit-elle, est difficilement perceptible<br />

dans l’immédiat. Par exemple,<br />

une croissance de 12% par an est<br />

exceptionnellement élevée. Elle<br />

assure un doublement du revenu en<br />

6 ans et son triplement en moins de<br />

10 ans. Pourtant, les gens ont du mal<br />

à se rendre compte que leur revenu<br />

réel augmente de 1% par mois.<br />

Erreur N° 2 : la Constitution<br />

ambiguë<br />

A la sortie de la dictature, un<br />

des objectifs de la nouvelle<br />

Constitution roumaine était d’empêcher<br />

la concentration des pouvoirs.<br />

Le résultat a été un exécutif<br />

bicéphale, qui entretient une<br />

« guerre » permanente entre le président<br />

(élu au suffrage universel<br />

direct) et le Premier ministre<br />

(nommé par le président et<br />

confirmé par le Parlement), même<br />

s’ils proviennent du même parti<br />

politique. Leurs attributions sont<br />

mal délimitées et définies par des<br />

termes ambigus, de sorte que la<br />

Cour constitutionnelle est de plus<br />

en plus sollicitée pour trancher les<br />

conflits. En outre, la Constitution<br />

roumaine prévoit, pour l’Etat, toute<br />

une série d’obligations et d’engagements<br />

qui sont, en fait, autant de<br />

domaines dans lesquels le pouvoir<br />

politique peut intervenir dans la vie<br />

des citoyens. La Constitution roumaine<br />

parvient donc à fragmenter<br />

le pouvoir politique (notamment<br />

exécutif), mais ne réussit pas à le<br />

limiter. Pourtant, le rôle d’une<br />

Constitution est bien celui de limiter<br />

l’emprise des autorités sur les<br />

citoyens. <strong>Les</strong> Roumains ont oublié<br />

que la meilleure piste pour rédiger<br />

une bonne Constitution est d’imaginer<br />

que tous les postes importants<br />

seront occupés par des adversaires<br />

politiques.<br />

Erreur N° 3 : le quasi-monopole<br />

public de l’information<br />

Malgré le caractère anti-communiste<br />

du soulèvement populaire<br />

de 1989, les premières élections<br />

« libres » de 1990 et 1992 ont été<br />

gagnées par les anciens détenteurs<br />

du pouvoir (le second échelon du<br />

parti communiste). Cela a été possible<br />

par le contrôle étatique de la télévision<br />

et de la radio publiques, les<br />

seules ayant une couverture nationale,<br />

y compris dans les régions<br />

rurales où vivait environ 50% de la<br />

population. <strong>Les</strong> chaînes TV et les<br />

radios privées étaient inexistantes,<br />

au début, et trop faibles, ensuite,<br />

pour contrebalancer la propagande<br />

officielle qui présentait les partis<br />

réformateurs comme des traîtres à la<br />

solde de l’étranger. La presse écrite<br />

bénéficiait d’une liberté absolue<br />

quant au contenu, mais le pouvoir<br />

contrôlait les fabriques de papier, les<br />

imprimeries et les circuits de diffusion.<br />

La première vraie alternance<br />

du pouvoir – en 1996 – a été possible<br />

seulement après le développement<br />

de chaînes TV par câble et de<br />

radios privées, ainsi que de circuits<br />

alternatifs de diffusion de journaux.<br />

L’impact a été visible, surtout dans<br />

les milieux urbains, tandis que la<br />

population rurale était victime de la<br />

même désinformation.<br />

Erreur N° 4 : l’absence de contact<br />

avec l’émigration, voire l’hostilité<br />

à son égard<br />

Après la prise totale de pouvoir par<br />

les communistes, grâce aux chars<br />

soviétiques (1948), le gouvernement<br />

roumain a tout fait pour couper le<br />

contact des exilés avec leur patrie<br />

d’origine. Plus encore, par l’intermédiaire<br />

de la police politique (la<br />

« Securitate »), il a poursuivi une<br />

stratégie de division de l’exil, par<br />

l’infiltration d’agents d’influence et<br />

« d’informateurs ». Pendant des<br />

décennies, dans les manuels d’histoire,<br />

les exilés étaient accusés<br />

d’avoir trahi leur patrie, d’être des<br />

fascistes, etc. <strong>Les</strong> mêmes accusations<br />

ont été reprises après 1989 à l’égard<br />

des Roumains qui voulaient rentrer<br />

au pays pour investir et/ou participer<br />

à la vie politique. Evidemment,<br />

les communistes, déguisés en réformateurs,<br />

craignaient de perdre le<br />

pouvoir face à une opposition qui<br />

exigeait une réforme plus rapide. <strong>Les</strong><br />

barrières à l’encontre des exilés ont<br />

privé la Roumanie de ressources<br />

considérables en termes de capital<br />

financier, humain, relationnel et<br />

d’image à l’étranger.<br />

Erreur N° 5 : l’échec d’une<br />

réforme morale inachevée<br />

Il est difficile de dire si cette erreur<br />

est la cause ou la conséquence des<br />

erreurs précédentes. Quoi qu’il en<br />

soit, ses effets sur la société roumaine<br />

sont sous-estimés. <strong>Les</strong><br />

anciens « poètes de cour » de<br />

Ceauflescu sont sénateurs. Certains<br />

de ses anciens ministres, députés,<br />

hauts fonctionnaires et les membres<br />

de la Securitate sont devenus propriétaires<br />

des entreprises étatiques<br />

lors de privatisations louches. <strong>Les</strong><br />

noms des collaborateurs de la<br />

Securitate (les « informateurs »)<br />

sont rendus publics, de manière<br />

sélective, lorsqu’ils gênent le pouvoir,<br />

tandis que les autres subissent<br />

un chantage indirect. Selon une loi<br />

boiteuse, ils n’ont pas le droit d’occuper<br />

certaines fonctions publiques,<br />

La première vraie alternance<br />

du pouvoir – en<br />

1996 – a été possible<br />

seulement après le développement<br />

de chaînes TV<br />

par câble et de radios<br />

privées, ainsi que<br />

de circuits alternatifs<br />

de diffusion de journaux.<br />

mais cette interdiction ne s’applique<br />

pas à leurs anciens supérieurs directs<br />

(les officiers de la Securitate) ou<br />

indirects (les hauts responsables du<br />

parti communiste). <strong>Les</strong> retraites de<br />

ces anciens privilégiés du régime<br />

sont 10 à 20 fois supérieures aux<br />

retraites des anciens prisonniers<br />

politiques. L’échec de la réforme<br />

morale transparaît même dans le<br />

langage : on parle « d’anciens propriétaires<br />

» et non de « propriétaires<br />

de droit » lorsque l’on se réfère à<br />

ceux qui ont vu leurs avoirs confisqués<br />

par les communistes. Cela est<br />

symptomatique également pour<br />

l’erreur suivante.<br />

Erreur N° 6 : le non-respect des<br />

droits de propriété<br />

Avant la deuxième guerre mondiale,<br />

la Roumanie était un pays prospère,<br />

avec un taux de croissance élevé et<br />

un revenu par habitant proche de la<br />

moyenne européenne. <strong>Les</strong> communistes<br />

ont nationalisé (confisqué) les<br />

entreprises et collectivisé les terres.<br />

Après l’effondrement de la planification<br />

centralisée, tout naturellement,<br />

certaines propriétés auraient pu et<br />

dû être restituées à leurs titulaires de<br />

droit. Après une opposition farouche<br />

au début, puis maintes tergiversations,<br />

ce processus n’est toujours<br />

pas achevé. De même, la privatisation<br />

des entreprises fondées par<br />

l’Etat a été retardée, ce qui a généré<br />

d’autres pertes. Certains directeurs<br />

de ces entreprises vendaient leur<br />

production à bas prix vers des entreprises<br />

privées (qu’ils détenaient<br />

directement ou par personnes interposées)<br />

et la revendaient ensuite au<br />

prix réel de marché. L’exemple le<br />

plus connu est celui du « combinat »<br />

sidérurgique de Galati, qui enregistrait<br />

des pertes d’environ 1 million<br />

de dollars par jour avant la privatisation,<br />

mais a fait un profit de 1 million<br />

de dollars par jour dès la première<br />

année après la privatisation.<br />

Une ouverture plus rapide de l’économie<br />

aurait évité le gaspillage de<br />

dizaines de milliards de dollars.<br />

La Roumanie a été hésitante dans la<br />

restitution, la définition et le respect<br />

uniforme des droits de propriété.<br />

<strong>Les</strong> entrepreneurs roumains et les<br />

investisseurs étrangers ont été<br />

découragés : pourquoi faire des<br />

efforts et assumer des risques si l’ont<br />

n’est pas certain d’en bénéficier ?<br />

Quelle confiance peut-on avoir dans<br />

un Etat qui refuse de corriger les<br />

injustices passées ? Un tel environnement<br />

engendre la passivité, la<br />

mauvaise gestion voire la destruction<br />

des ressources. Comme le<br />

remarquait Hernando de Soto, l’incertitude<br />

concernant les droits de<br />

propriété transforme les ressources<br />

existantes en « capital mort » et<br />

empêche la création de richesses<br />

supplémentaires. Cette erreur est<br />

une des plus graves, car, outre les<br />

destructions matérielles, elle a<br />

retardé la reconstruction économique<br />

et morale du pays.<br />

Erreur N° 7 : l’inflation et le<br />

contrôle des prix<br />

<strong>Les</strong> prix, dans l’économie communiste,<br />

n’avaient aucune signification<br />

: pour avoir un vrai prix, il faut<br />

des droits de propriété et un marché<br />

libre, choses impensables dans le<br />

système de l’époque. Le contrôle des<br />

prix par les autorités communistes<br />

avait pour conséquence des magasins<br />

littéralement vides. Après 1989,<br />

les prix ont été libéralisés, mais pas<br />

tous et pas immédiatement. Sous<br />

prétexte de « protection sociale »,<br />

certains prix ont été contrôlés, subventionnés,<br />

etc. <strong>Les</strong> prix ont continué<br />

d’envoyer des signaux erronés<br />

aux entrepreneurs et aux consommateurs<br />

roumains, sans pour autant<br />

aider les plus démunis. Au lieu de<br />

Bucarest.<br />

s’attaquer aux vraies causes de l’inflation<br />

– l’émission excédentaire de<br />

monnaie – les autorités ont préféré<br />

en combattre les symptômes. La<br />

solution du conseil monétaire (pratiquée<br />

avec succès par l’Estonie et la<br />

Bulgarie, par exemple), ou l’utilisation<br />

d’une monnaie extérieure stable,<br />

ont été rejetées par les autorités.<br />

Résultat : la Roumanie a mis 10 à 15<br />

ans de plus que les autres pays de<br />

l’Europe centrale et orientale pour<br />

résoudre, au moins partiellement, le<br />

problème de la stabilité monétaire.<br />

Cela fait 10 à 15 ans de souffrances<br />

pour les plus vulnérables et pour la<br />

classe moyenne, qui ont vu leurs<br />

revenus et leurs économies anéantis<br />

par l’inflation.<br />

Certaines de ces erreurs ont été<br />

corrigées en partie par la suite,<br />

mais leurs conséquences sont irréparables<br />

: le temps perdu ne<br />

reviendra pas. Cela est évident dans<br />

le décalage qui sépare encore la<br />

Roumanie des autres pays ex-communistes<br />

qui ont évité beaucoup de<br />

ces erreurs et ont choisi la voie de<br />

la transition rapide par des réformes<br />

radicales. <strong>Les</strong> réformes récentes<br />

– privatisation du système bancaire<br />

et de presque toutes les grandes<br />

entreprises d’Etat, l’introduction<br />

en 2005 d’un impôt unique<br />

sur le revenu de 16% et la réduction<br />

de l’impôt sur le profit de 25%<br />

à 16%, la privatisation partielle des<br />

retraites, etc. – vont dans la bonne<br />

direction. Avec beaucoup d’efforts,<br />

les Roumains pourront un jour<br />

récupérer les décalages existants,<br />

mais rien ne peut effacer les souffrances<br />

inutiles infligées à la population<br />

par une classe politique qui<br />

n’a pas tenu compte des lois économiques<br />

élémentaires.<br />

Si les réformateurs africains en<br />

tiraient les quelques enseignements,<br />

ces souffrances n’auront pas été<br />

complètement vaines.<br />

Radu Nechita est Maître de<br />

Conférences en sciences<br />

économiques à l'université<br />

de Cluj-Napoca en Roumanie.<br />

Avec la collaborartion de<br />

www.UnMondeLibre.org


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008 INTERNATIONAL<br />

23<br />

BBC arabic vient concurrencer<br />

Al Jazeera et Al Arabiya<br />

Le service public britannique compte s’appuyer sur son réseau mondial, ses 13 millions d’auditeurs arabes<br />

et son image de « précision » pour bousculer la domination de la chaine qatarie.<br />

Par Faycal Metaoui, Alger<br />

Depuis mardi 11 mars 2008, la BBC télévision<br />

diffuse en langue arabe. La BBC arabic<br />

entre directement en compétition avec des<br />

chaînes à l’audience établie comme Al<br />

Jazeera, et à un degré moindre Al Arabiya.<br />

L’institution britannique a pris beaucoup<br />

de retard pour se mettre sur les ondes.<br />

Pourtant la BBC est la première radio occidentale<br />

à diffuser en langue arabe, et ce<br />

depuis 1938. Depuis, la BBC radio diffuse<br />

en 33 langues, dont le russe, le persan, l’espagnol,<br />

l’ourdou, le hindi, le serbe, le hausa<br />

ou le turc.<br />

Dans un premier temps, BBC arabic, qui est<br />

basée à Londres et au Caire, émettra pendant<br />

douze heures avant de passer à 24<br />

heures. Selon ses concepteurs, la BBC diffusera<br />

des informations précises et d’une<br />

manière impartiale. « Le traitement de l’information<br />

sera basé sur l’expérience et l’analyse<br />

approfondie », précisent ses responsables.<br />

Houssam El Soukari, directeur de BBC<br />

arabic, estime que, dans le monde arabe, la<br />

télévision demeure le moyen préféré pour<br />

s’informer : « BBC arabic vise à élargir son<br />

agenda de traitement d’informations. Nous<br />

voulons faire participer nos téléspectateurs et<br />

auditeurs aux débats et aux commentaires à<br />

travers l’interactivité. C’est une manière<br />

d’enrichir nos programmes ». BBC arabic se<br />

veut un ensemble comprenant la radio, le<br />

web et le téléphone portable. En prévision<br />

du lancement de la chaîne de télévision, le<br />

site www.bbcarabic.com a été revu. Ce<br />

site, selon un sondage réalisé par la BBC,<br />

est visualisé par 21 millions de personnes<br />

par semaine. Il est l’un des principaux<br />

concurrents du site de la chaîne quatarie<br />

Al Jazeera, www.aljazeera.net dans la<br />

région arabe.<br />

« Etre présent dans la bataille des dix<br />

prochaines années »<br />

La BBC radio, qui diffuse dans la plupart<br />

des pays arabes sur la bande FM (28 stations<br />

en tout), est écoutée, chaque semaine,<br />

par au moins 13 millions de personnes. La<br />

BBC négocie depuis plusieurs mois pour<br />

avoir un espace sur la bande FM à Alger.<br />

Ces négociations n’ont pas encore abouti.<br />

Salah Nadjm, responsable de la newsroom<br />

de la BBC arabic, n’est pas inquiet par la<br />

présence d’autres supports d’informations.<br />

« Ce nombre ne dépasse les doigts d’une seule<br />

main. Et le potentiel est de 100 millions de<br />

téléspectateurs dans le monde arabe », soutient-il<br />

dans une déclaration sur le site web<br />

de la BBC. Louant les qualités de l’institution<br />

britannique, objectivité et précision,<br />

Salah Nadjm a promis une dimension<br />

internationale dans les informations fournies<br />

au public arabe. « A cela s’ajoute une<br />

couverture large et approfondie de l’actualité<br />

de toute la région », a-t-il ajouté.<br />

Salah Nadjm avait contribué à lancer Al<br />

Jazeera en 1996 à partir de Doha. Houssam<br />

El Soukari a précisé que BBC arabic veut<br />

présenter le monde au monde arabe. La<br />

nouvelle chaîne se refuse d’être un média<br />

occidental destiné à la région arabo-musulmane.<br />

<strong>Les</strong> responsables de la chaîne britannique,<br />

qui a une diffusion mondiale à travers<br />

la BBC World, disent avoir compris que<br />

le principal défi, dans la bataille pour et dans<br />

l’information, est d’être présents dans les dix<br />

prochaines années. « Si on ne bouge pas<br />

maintenant, il nous sera difficile d’affronter la<br />

concurrence », a déclaré le responsable<br />

Afrique du Nord Moyen-Orient de la BBC.<br />

<strong>Les</strong> français hors de la course ?<br />

A Al Jazeera, on accepte plutôt bien la nouvelle<br />

venue. Interrogé par BBC radio,<br />

Ghassan Benjedou, chef de bureau d’Al<br />

Jazeera à Beyrouth, a estimé que l’expérience<br />

de la télévision britannique et son<br />

sérieux vont « élever le niveau de la concurrence<br />

». <strong>Les</strong> autres offres étrangères en<br />

arabe sont Deutsh Welle (Allemagne),<br />

Roussia Al Yaoum (Russie), Al Hurra<br />

(Etats-Unis) et France 24. Le service arabe<br />

de France 24 est menacé de disparition<br />

depuis que Nicolas Sarkozy a proclamé<br />

que « la France doit parler... français ».<br />

Irak, un coûteux cauchemar<br />

idéologique et… pétrolier<br />

Le prix Nobel d’économie Joseph Stigliz a estimé dans un livre à quatre mains que le coût de la guerre en<br />

Irak est de trois mille milliards de dollars. Déjà supérieur à celui de la guerre au Vietnam qui a duré 12 ans.<br />

Par Said Djaafer, Alger<br />

Dans la nuit du 19 au 20 mars 2003, les<br />

Etats-Unis, sans mandat des Nations<br />

Unies, attaquent l'Irak. <strong>Les</strong> idéologues en<br />

étaient sûrs : ce sera une promenade, les<br />

Irakiens accueilleront les troupes américaines<br />

avec des fleurs. Trois semaines plus<br />

tard, après une petite résistance au Sud,<br />

c'est la chute de Bagdad. Le 1 er mai 2003, le<br />

président George W. Bush, en tenue militaire,<br />

débarque en grandes pompes sur le<br />

porte-avions nucléaire USS Abraham<br />

Lincoln et annonce la fin des « opérations<br />

de combats majeures ». Une grande ban-<br />

« Cela m'attriste qu'il soit<br />

politiquement incorrect de<br />

reconnaître ce que chacun<br />

sait : la guerre en Irak est<br />

largement une question<br />

de pétrole. »<br />

nière annonçait : « Mission accomplie ».<br />

Cinq ans plus tard, c'est toujours la guerre<br />

en Irak. C'est le moment choisi par le<br />

Pentagone pour confirmer de manière fort<br />

discrète l'absence de lien entre le régime de<br />

Saddam Hussein et Al Qaïda. C'était, avec<br />

les armes de destruction massive, dont<br />

l'inexistence a été également confirmée, le<br />

prétexte mis en avant pour justifier l'invasion.<br />

Entre-temps, les idéologues ont<br />

changé d'argument : la guerre avait pour<br />

but d'apporter la démocratie aux Irakiens<br />

et de provoquer, par effet de dominos, la<br />

démocratisation des régimes arabes.<br />

En avril 2003, James Woolsey, l'ancien<br />

directeur de la CIA, annonçait dans une<br />

déclaration d'anthologie que la quatrième<br />

guerre mondiale venait de commencer. Il<br />

menace ouvertement la famille royale saoudienne<br />

et Moubarak : « Nous vous voulons<br />

nerveux. Nous voulons que vous réalisiez que<br />

pour la quatrième fois en un siècle, cette<br />

nation et ses alliés sont en marche, et nous<br />

sommes du coté de ceux qui vous font le plus<br />

peur, nous sommes du côté de votre peuple ! »<br />

<strong>Les</strong> régimes saoudiens, égyptiens et beaucoup<br />

d'autres régimes dans la région n'ont<br />

pas attendu cinq ans pour rire de ces sombres<br />

prédictions.<br />

Des aveux politiquement incorrects<br />

Même le fameux GMO, Grand Moyen-<br />

Orient, ce concept inventé pour donner<br />

une « âme démocratique » à une guerre<br />

impériale, était abandonné. <strong>Les</strong> idéologues<br />

perdant de la voix à mesure que l'envasement<br />

en Irak se confirmait, vient le temps<br />

des aveux, ceux qui dérangent fortement.<br />

Le plus gênant fut la petite phrase contenue<br />

dans les mémoires d'Alan Greenspan, « The<br />

Age of Turbulence », parues en septembre<br />

2007 : « Cela m'attriste qu'il soit politiquement<br />

incorrect de reconnaître ce que chacun<br />

sait : la guerre en Irak est largement une question<br />

de pétrole ». Shocking ! Pourtant, les<br />

Etats-Unis mettent la pression pour faire<br />

passer une nouvelle loi pétrolière – adoptée<br />

récemment par le gouvernement irakien –<br />

qui suscite de virulentes oppositions. Pour<br />

les opposants, cette loi revient sur les nationalisations<br />

des années 70, consacre la division<br />

de l'Irak (les régions peuvent signer des<br />

contrats avec les compagnies pétrolières<br />

sans en référer au pouvoir central) qui<br />

perd également le pouvoir de fixer son<br />

niveau de production. De ce fait, il est<br />

placé d'autorité hors de l'Opep et pourrait<br />

servir d'élément déstabilisateur de l'organisation.<br />

Commentaire des opposants : les<br />

Etats-Unis veulent verrouiller le pétrole irakien<br />

et réserver le butin à leurs compagnies.<br />

Verrouiller le pétrole irakien<br />

C'est, aujourd'hui, un enjeu majeur qui<br />

conforte les appréciations politiquement<br />

incorrectes d'Alan Greenspan sur la guerre<br />

pour le pétrole. Si le secteur pétrolier est<br />

verrouillé, l'administration Bush pourra,<br />

enfin, annoncer que la mission est accomplie.<br />

C'est qu'à la veille de l'anniversaire de<br />

la guerre, le prix Nobel d'économie Joseph<br />

Stiglitz co-écrit avec Linda Bilmes, professeur<br />

à Harvard, un livre qui en chiffre les<br />

coûts faramineux : trois mille milliards de<br />

dollars ! The three trillion dollar war souligne<br />

que le coût de la guerre en Irak dépasse<br />

déjà celui de la guerre du Vietnam (douze<br />

ans). Selon leurs estimations, les dépenses<br />

courantes devraient atteindre plus de 12,5<br />

milliards par mois en 2008, contre 4,4 milliards<br />

en 2003. Si on y ajoute le coût de la<br />

guerre en Afghanistan, ce sera 16 milliards<br />

par mois, soit le budget annuel de l'Onu.<br />

Un très gros pavé qui tombe au moment où<br />

la démission forcée de l'amiral William<br />

Fallon de son poste de chef du CentCom<br />

fait planer le soupçon que les Dark Vador<br />

de la Maison Blanche ont décidé de frapper<br />

à nouveau dans la région. L'amiral Fallon<br />

était ostensiblement hostile à une nouvelle<br />

aventure guerrière contre l'Iran… Trop raisonnable,<br />

l'amiral Fallon ?<br />

Ils ont dit,<br />

cette semaine<br />

Confusion<br />

« Je croyais que Bill Clinton avait rendu cela légal, il y a des<br />

années. »<br />

Le comédien américain David Letterman à propos du gouverneur<br />

de New York, Eliot Spitzer, forcé à la démission mercredi.<br />

Arithmétique<br />

« J'ai gagné plus de voix que la sénatrice Clinton, j'ai davantage<br />

de délégués, donc je ne comprends pas comment une<br />

personne en seconde position peut proposer d'être vice-président<br />

à celui qui est en première position. »<br />

Barack Obama en réponse à l'offre, par l'équipe de son adversaire<br />

démocrate Hillary Clinton, de devenir son vice-président.<br />

Des actes<br />

« As-tu préparé le petit-déjeuner à ta femme ce matin ? »<br />

La chancelière allemande Angela Merkel à Vladimir Poutine,<br />

qui venait de la féliciter pour la journée de la femme.<br />

Migraine soudanaise<br />

« Il m'a dit: (...) j'ai des maux de tête, dans l'état où je suis,<br />

je ne peux pas venir. »<br />

Le président sénégalais citant le président soudanais Omar el-<br />

Béchir, annonçant à Dakar qu'il ne pouvait pas rencontrer son<br />

homologue tchadien Idriss Deby, mercredi (12 mars) soir,<br />

pour signer la paix avec lui.<br />

Propriété<br />

« Le Japon est tenu par les Japonais, la Chine par les Chinois<br />

(...) le Zimbabwe doit l'être par les Zimbabwéens. »<br />

Le ministre zimbabwéen de l'Indigénisation justifiant une loi<br />

imposant que les Zimbabwéens de souche détiennent la majorité<br />

des entreprises privées.<br />

Rien à voir<br />

« Ceux qui ont été invités ne verront ni n'entendront rien de<br />

condamnable et ils cautionneront une élection frauduleuse. »<br />

Un opposant zimbabwéen, Innocent Gonese, commentant la décision<br />

du régime d'interdire à l'UE, aux USA et au Commonwealth<br />

d'envoyer des observateurs au élections du 29 mars.<br />

Fermeté<br />

« L’Autriche ne négocie pas avec des terroristes. »<br />

Le chancelier autrichien, Alfred Gusenbauer, vendredi 14 mars à<br />

son arrivée à un sommet des dirigeants européens à Bruxelles, à<br />

propos de ses deux ressortissants enlevés par Al Qaïda.<br />

Erreur<br />

« Cela serait une erreur de traiter la question du président de<br />

l'UE indépendamment du poste de président de la Commission<br />

et indépendamment du poste de Haut représentant. »<br />

Nicolas Sarkozy, lors d'un point de presse dans la nuit de jeudi à<br />

vendredi, après la première journée du sommet de l'UE à Bruxelles.<br />

Querelle<br />

« Nous pensons qu'en ce qui concerne le droit, la querelle sur<br />

le nucléaire est terminée, mais les hostilités avec ces pays vont<br />

se poursuivre. »<br />

Le Président iranien Ahmadinejad parlant du nucléaire lors<br />

d’une conférence de presse, jeudi 13 mars à Dakar.<br />

Intérêts<br />

« Aujourd'hui, la France n'intervient que quand elle pense<br />

qu'elle a des intérêts ici et pas là. Et puis est-ce qu'il est bon<br />

qu'elle intervienne ? »<br />

Le president ivoirien Laurent Gbagbo lors d’une interview sur<br />

les accords de défense entre la France et les pays africains.<br />

Merci<br />

« Beaucoup de pays qui avaient voté en faveur de la création<br />

d'un Etat juif refusaient de nous fournir des armes, la France<br />

à ce moment-là s'est tenue à nos côtés de façon extraordinaire<br />

et inoubliable. »<br />

Shimon Péres, jeudi soir lors d’une soirée organisée par le<br />

Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).<br />

Dollar<br />

« Un dollar fort est l’intérêt de notre nation. »<br />

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, lors d’un<br />

discours sur la présentation de la réforme de la règlementation<br />

du secteur financier.<br />

Négociations<br />

« N'oublions pas que le Hamas a gagné les élections. »<br />

Le chef de la diplomatie italienne Massimo D'Alema appelant<br />

mercredi dernier lors d’une interview télévisée à inclure le mouvement<br />

islamiste dans les négociations israélo-palestiniennes.


24<br />

L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />

Françoise Foning :<br />

« je suis née femme<br />

d’affaires »<br />

Elle est maire et député. Elle est surtout une femme d’affaires touche à tout. La restauration, le transport,<br />

l’import-export, le BTP, l’enseignement, la santé… Françoise Foning, femme multiple, a quand même eu le<br />

temps d’avoir une descendance.<br />

Par Hance Guèye, Dakar<br />

A Douala, la capitale économique du<br />

Cameroun, elle est incontournable. Tout<br />

le monde la connaît. Elle est un défi à<br />

l’opposition dans son propre fief. Lors<br />

des violences contre la vie chère à Douala<br />

fin février, sa mairie a été brûlée.<br />

« Pour réussir en politique,<br />

les femmes doivent accepter<br />

les injures. Elles doivent être<br />

sûres d'elles-mêmes, pas se<br />

laisser abattre. » Françoise Foning avec Maitre Fénéon, lors du 7 e forum EMA Invest.<br />

L’enquête ouverte par la gendarmerie,<br />

qui a déjà convoqué plusieurs personnes<br />

dont des membres de son propre parti<br />

permettra peut-être de dire qui en veut à<br />

la député-maire, comme on l’appelle<br />

toujours, avec affection ou dépit. C’est<br />

que Françoise Foning ne laisse jamais<br />

indifférent. On l’adule ou on la voue aux<br />

gémonies.<br />

Salaire insuffisant<br />

Françoise Foning est pourtant une femme<br />

d’affaires avant d’être politicienne. C’est<br />

parce qu’elle était déjà une femme célèbre<br />

qu’on est venue la chercher pour lui faire<br />

faire le saut en politique. « Ce devait être<br />

en 1960, j’étais dans un quartier populaire<br />

et une délégation est venue me voir : “ Tu<br />

seras présidente de cellule ”, m’ont-ils dit.<br />

C’est ainsi que j’ai commencé à la base,<br />

gravi les échelons et me voici député-maire<br />

de Douala 5 depuis 2002 ».<br />

La soixantaine, Françoise est avant tout<br />

une femme d’affaires qui a réalisé ses<br />

rêves de petite employée dans le tourisme,<br />

où elle débute en 1966. Salaire insuffisant.<br />

Pour arrondir ses fins de mois, elle ouvre<br />

parallèlement un restaurant, le New Style.<br />

Le fonds de départ, comme c’est souvent<br />

le cas au Cameroun, provient des tontines.<br />

<strong>Les</strong> participants versent mensuellement<br />

une somme et un tirage au sort<br />

désigne chaque mois celui qui ramasse<br />

toute la mise. Elle doit abandonner son<br />

travail salarié. Autant parce que le restaurant<br />

commence à marcher que parce qu’il<br />

lui est difficile de concilier les deux. « Je<br />

travaillais jusqu'à une heure du matin, et le<br />

matin, j'allais au bureau ».<br />

Business, business<br />

Fini donc le salariat. En avant toutes pour<br />

les affaires. Le restaurant marche si bien<br />

qu’il donne son nom à tout un quartier de<br />

Douala. Elle s’achète ensuite une voiture<br />

pour en faire un taxi. Très rapidement, les<br />

taxis s’empilent. Elle en a bientôt plus de<br />

trente. Le concessionnaire du Japonais<br />

Toyota lui fait confiance et les lui cède à<br />

crédit. Elle finira par être propriétaire<br />

d’une flotte de 150 taxis.<br />

Un restaurant, une flotte de taxis, ce n’est<br />

pas encore assez. Elle y ajoute une société<br />

d’extraction de graviers, puis elle achète<br />

à un Italien une usine de fabrication de<br />

meubles, Anflo, qui vend beaucoup à<br />

l’Etat et qui exporte, en Afrique et aux<br />

Etats-Unis. Elle y emploie quelque 280<br />

personnes. Puis c’est l’import-export.<br />

« J'ai créé une société qui s'appelait<br />

Socamac. Je faisais venir de l'huile d'arachide,<br />

des cuisses de poulet congelés et des<br />

gigots de bœuf, du riz, etc. ». Elle rachète<br />

une clinique, la polyclinique de la Main<br />

noire, ouvre un collège, celui de la<br />

Fraternité, se lance dans la fabrication de<br />

médicaments, dans le bâtiment et les travaux<br />

publics, dans la construction de<br />

routes. Toutes ces activités constituent<br />

aujourd’hui le groupe Foning.<br />

Figure africaine<br />

Cette forme de réussite dans les affaires ne<br />

pouvait manquer d’être reconnue et célébrée<br />

au plan continental. La Banque africaine<br />

de développement l’a utilisée<br />

comme consultante et elle fut nommée<br />

secrétaire permanente, pour l'Afrique<br />

centrale, du centre de formation de<br />

l'AGOA (African growth opportunity<br />

Act). Elle a aussi remporté de nombreuses<br />

distinctions mais, surtout, Mme<br />

Foning, reine de la cour royale du groupement<br />

Bafo (Ménoua), ayant reçu le<br />

Njih, distinction honorifique du sultanat<br />

Bamoun, a empilé comme en affaires<br />

les responsabilités. Présidente du<br />

Réseau africain pour le soutien de l’entreprenariat<br />

féminin, vice-présidente exécutif<br />

de la table ronde des hommes d'affaires<br />

africains, vice-présidente internationale<br />

pour le forum francophone des<br />

affaires et, consécration en octobre 2005,<br />

présidente de l’ONG Femmes chefs d’entreprise<br />

mondiales. Elle est la première<br />

noire à occuper le poste.<br />

Politique<br />

Douala, son fief, est le bastion de l’opposition<br />

depuis le retour au multipartisme<br />

en 1990. C’est pourtant là qu’à l’occasion<br />

des élections de 1997 elle a conquis la<br />

mairie du 5 e .<br />

En 2002, elle est élue député du parti au<br />

pouvoir, le parti du président Paul Biya<br />

dont elle est l’une des proches. Et elle ne<br />

s’en cache pas. Bien au contraire. « Quand<br />

j’ai eu mon très grave accident de la route<br />

en août 2003, ils ont fait affréter un avion<br />

privé pour me transporter à Paris. J’avais<br />

les jambes cassées, aujourd’hui je saute, je<br />

danse. Je suis une véritable miraculée, le<br />

Seigneur a voulu que je m’en sorte et le couple<br />

présidentiel y a contribué. Quand on est<br />

née femme d’affaires comme moi, on tombe<br />

et on se relève. »<br />

Malgré cet appui présidentiel, sa première<br />

infortune politique est venue de son propre<br />

camp. Lors des élections législatives de juillet<br />

2007, la Commission départementale de<br />

supervision des élections a donné la victoire<br />

à sa liste par 59,67% des suffrages<br />

contre 29,57% pour le Social Democratic<br />

Front (SDF), chef de file de l’opposition.<br />

Suite au recours de l’opposition, le scrutin<br />

a été annulé par la Cour suprême. « Si<br />

on reprend les élections 100 fois, ceux qui<br />

« Généralement, deux<br />

semaines après<br />

l’accouchement, j’étais déjà<br />

dans la rue ! J’ai toujours été<br />

très active, je ne me fixe pas<br />

de limite d’action. »<br />

ont gagné vont toujours gagner », proclame<br />

son camp en guise de consolation.<br />

C’était oublier les dissensions internes.<br />

<strong>Les</strong> primaires dans le parti présidentiel<br />

ont été féroces. <strong>Les</strong> élections reprises en<br />

septembre voient la chute de Dalida, surnom<br />

de Françoise Foning. La liste du<br />

RDPC qu’elle dirige ne recueille que 41%<br />

des suffrages contre 48,5% pour celle du<br />

SDF, qui obtient ainsi deux des quatre<br />

sièges à pourvoir. Ce revers n’a pas fait<br />

que des malheureux dans son camp. Ce<br />

n’est pas pour l’ébranler, elle qui dit à ses<br />

sœurs qu’en politique, pour que les femmes<br />

réussissent, « elles doivent accepter les<br />

injures. Elles doivent être sûres d'ellesmêmes,<br />

pas se laisser abattre ».<br />

Et la vie de famille dans tout cela ! Un tel<br />

activisme est-il conciliable avec une vie<br />

de famille ? « J’ai quand même eu le<br />

temps d’avoir une descendance ! J’ai été<br />

mariée, je suis veuve à présent. Je suis<br />

mère de six enfants et neuf fois grandmère...<br />

Généralement, deux semaines<br />

après l’accouchement, j’étais déjà dans la<br />

rue ! J’ai toujours été très active, je ne me<br />

fixe pas de limite d’action. »<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 21 - 20 au 26 mars 2008<br />

L’agenda<br />

<strong>Les</strong> 1<br />

Une union pour la Méditerranée, pour quoi faire et<br />

comment ?<br />

28 au 30 mars à Paris (Unesco) - www.forumdeparis.org.<br />

Forum Med-Allia 2008<br />

31 mars au 2 avril 2008 à Tunis. Contact : www.med-allia.com<br />

éres Rencontres internationales de la déontologie<br />

financière<br />

27 mars à Casablanca au Novotel Casa City Center.<br />

Maghreb Centres de Contacts.<br />

www.deontologue.com<br />

Forum de la finance islamique<br />

2 et 3 avril 2008 à Casablanca. Informations :<br />

zoubeir.ben.terdeyet@isla-invest.com<br />

Forum sur le capital investissement en Afrique<br />

Togo : 8 avril 2008, Lomé, Hôtel Mercure Sarakawa<br />

Côte d’Ivoire : 11 avril 2008, Abidjan, Hôtel Sofitel<br />

Contact : figue@fourtrust.com<br />

Forum sur les investissements dans les pays de la rive<br />

Sud (Accord d’Agadir)<br />

8 avril à Bruxelles.<br />

Contact : www.agadiragreement-events.org<br />

3e édition de Carte d’Afrique (monétique)<br />

17 et 18 avril 2008 à Marrakech (Maroc). Organisateur : I-conférences<br />

(Groupe Success Publication)<br />

Cycles des salons de Med It 2008<br />

22 et 23 avril 2008 : Med-IT @ Alger, Algérie. 18 et 19 juin 2008 :<br />

Med-IT @ Casablanca, Maroc. 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis,<br />

Tunisie. 25 et 26 novembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal<br />

Organisateur : XCOM. Contact : Tel. +33 442 70 95 10 - Fax.<br />

+33 (0)4 42 70 91 89<br />

Forum Elit’2008<br />

23 avril 2008 à Paris. 79, Avenue de la République<br />

Contact : African Business Club ESCP-EAP (abc_entreprises@yahoo.fr )<br />

Deuxième forum euro-méditerranéen du capital<br />

investissement<br />

24 et 25 avril 2008 à Tunis.<br />

Contact : www.euromed-capital.com<br />

Mobil Expo<br />

Premier salon euro-méditerranéen des solutions de la mobilité et de l‘informatique<br />

embarquée.<br />

9 au 11 mai 2008 à Tunis.<br />

www.mobile-expo-tunisia.com<br />

4 e Forum international de la finance<br />

13 et 14 mai 2008 à Alger - Contact : www.fif-alger.com<br />

BPO Africa Conference - Current trends and best practices<br />

15 et 16 mai 2008 à Cape Town, International Convention Center<br />

Contact: Vantage Conference Productions - Tel : 021 554 1087<br />

Séminaire sur l’Algérie<br />

<strong>Les</strong> marchés publics & comment répondre aux appels d’offres, 16 mai<br />

2008 – Marseille.<br />

Contact : Laurence Hautefeuille, laurence.hautefeuille@ubifrance.fr<br />

Premier salon international sur le gaz<br />

20 au 23 mai 2008 à Abuja, à l’International Conference Center.<br />

Contact : nigeria-gas.com<br />

2e Convention d’affaires franco-sino-africaine<br />

21 et 22 mai 2008 à Paris.<br />

Contact : 00 33 1 46 94 69 09.<br />

http://www.cicp.biz<br />

Troisième Festival mondial des arts nègres<br />

1<br />

Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />

8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier).<br />

www.cubicglobe.com<br />

er au 22 juin 2008 à Dakar. Coordinateur : Alioune Badara Gueye<br />

www.fesman.org<br />

African Investor & NYSE Forum<br />

15 septembre 2008 à New York<br />

Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm

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