Voir - Les Afriques
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L’Afrique,<br />
trop<br />
risqué ?<br />
Adama Wade,<br />
Casablanca<br />
Une chose est sûre, à<br />
l’heure où le système bancaire<br />
occidental vole de<br />
scandale en scandale, son<br />
homologue africain, affublé<br />
de ratings sévères,<br />
soupçonné de risques disproportionnés,<br />
fait preuve<br />
d’une solidité sans faille.<br />
Aucun scandale d’envergure.<br />
Des règles de fonctionnement,<br />
certes, à l’ancienne,<br />
des fonds propres<br />
en général modestes, une<br />
politique de crédit verrouillée<br />
à triple tour, des<br />
garanties indexées sur le<br />
patrimoine du créditeur<br />
(ce qui lui vaut périodiquement<br />
des admonestations<br />
de la Banque mondiale),<br />
mais une stabilité à<br />
toute épreuve. <strong>Les</strong> adeptes<br />
des théories les plus établies<br />
en la matière reprochaient<br />
à ces banques africaines<br />
leur excès de prudence<br />
et cette monoculture<br />
dans l’approche, alors que<br />
partout ailleurs, les gourous<br />
de la finance faisaient<br />
l’apologie de la banque<br />
supermarché, celle qui<br />
excelle dans le détail, le<br />
corporate et le courtage<br />
dans les salles de marché.<br />
« Innovez ! », claironnaiton<br />
à nos directoires !<br />
Jusqu’à dimanche dernier, il<br />
était de bon ton de recommander<br />
aux législateurs<br />
africains d’assouplir les<br />
règles du marché et de permettre<br />
les pratiques de<br />
vente à découvert. La création<br />
de marchés à terme<br />
passait comme la preuve<br />
suprême d’une mutation<br />
réussie. Hélas, l’affaire de la<br />
Société Générale dit tout le<br />
contraire, en démontrant<br />
que, même dans des marchés<br />
matures, les jeux sur<br />
les indices et les futures sont<br />
avant tout des effets de<br />
levier, amplificateurs des<br />
crises. La preuve, 48 heures<br />
après la découverte du forfait,<br />
les pertes de la Société<br />
Générale ont quintuplé<br />
pour frôler les 5 milliards.<br />
Entre temps, un paquet de<br />
50 milliards d’euros, soit le<br />
déficit de la France, issu des<br />
engagements d’un seul trader,<br />
a été écoulé dans le<br />
marché mondialisé. De<br />
nombreux experts y voient<br />
d’ailleurs les causes de la<br />
tornade baissière qui a<br />
soufflé sur les bourses, ces<br />
derniers jours. Et dire que<br />
c’est arrivé à la troisième<br />
banque française, rétrogradée<br />
brutalement depuis,<br />
d’un statut de modèle à<br />
celui d’une belle proie<br />
« opéable » à volonté.<br />
www.lesafriques.com<br />
Le journal de la finance africaine<br />
Hebdomadaire<br />
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 14 : 31 janvier au 6 février 2008<br />
Une PME ivoirienne<br />
devenue vedette d’Euronext<br />
de la Bourse régionale d’Abidjan, la BRVM,<br />
plus que jamais sûre, dans l’actualité lourde<br />
des places financières occidentales. Stéphane<br />
Eholié, PDG de l’entreprise s’explique, sur les<br />
raisons de sa démarche et sur sa politique<br />
d’investissement à moyen terme.<br />
Lire l’interview en page 13<br />
Première entreprise totalement africaine à<br />
être introduite sur Euronext, la Simat a gagné<br />
223% entre son introduction le 21 décembre<br />
2007 et le 18 janvier 2008. Une sanction positive<br />
pour les dirigeants de cette compagnie de<br />
transport qui ont préféré tenter leur chance<br />
dans un environnement international, via la<br />
place parisienne, plutôt que dans le confort<br />
Algérie : l’énigme Orascom<br />
Télécom Holding<br />
Des spéculations boursières en Egypte, fondées<br />
sur une rumeur de cession des parts<br />
d'Orsacom dans Mobinil, ont poussé un responsable<br />
du groupe, au début de l'année<br />
2008, à diffuser un démenti. Orascom ne veut<br />
pas vendre ses 34,4% dans Mobinil, où<br />
France Telecom en détient 36,3%. C'est plutôt<br />
l'inverse, Orascom a tenté sans succès, en<br />
faisant jouer une clause du pacte d'actionnaire<br />
en cas de « désaccord grave », de rache-<br />
<strong>Les</strong> déboires<br />
d’Eskom menacent<br />
l’économie<br />
sud-africaine<br />
Générant 95% de l’électricité locale, l’entreprise<br />
publique Eskom n’en fournit plus que<br />
par intermittences : dépassée par la croissance<br />
de la demande, elle inflige des délestages quotidiens<br />
à l’économie sud-africaine. Laquelle<br />
n’a pas fini de souffrir, y compris dans le secteur<br />
minier.<br />
Lire en page 8<br />
L’électricité<br />
africaine en retard<br />
à l’allumage<br />
Le nouveau conseil d’administration de la<br />
banque tunisienne reflète la répartition du<br />
capital. <strong>Les</strong> choix d’avenir reposent sur une<br />
politique de transfert de compétences et de<br />
technologie et des investissements destinés,<br />
entre autres, au renforcement du réseau bancaire<br />
de la BTK.<br />
Lire en page 6<br />
ter les parts du Français. En Tunisie, Orascom<br />
a essuyé le même échec avec son recours à<br />
l'arbitrage pour faire jouer un droit de rachat<br />
de la participation de Wataniya Telecoms<br />
(50%) dans le capital de Tunisiana (Orascom<br />
Telecom Tunisie). Ces tentatives de rachat<br />
non couronnées de succès n'ont pourtant pas<br />
fait cesser la rumeur de la vente d'Orascom<br />
Telecom Holding.<br />
Lire en page 15<br />
Tunisie : La Caisse d’Epargne<br />
en force dans le conseil<br />
d’administration de la BTK<br />
Si les atlas attribuent au continent<br />
africain un tiers des réserves hydriques<br />
mondiales, en 2008 trois<br />
Africains sur quatre n’ont pas<br />
encore accès à l’électricité.<br />
L’Africain consomme en moyenne<br />
600 kilowatts heure, contre une<br />
moyenne mondiale de 2 600. C’est<br />
sur ces paradoxes parlants que<br />
s’est déroulé, à Marrakech, la<br />
Sénégal : bout de<br />
tunnel pour les<br />
Industries chimiques<br />
Quoique ardues, les négociations<br />
entre l’Etat du Sénégal et les Indiens<br />
d’IFFCO ont finalement abouti. Le<br />
15 janvier dernier, à Paris, le conseil<br />
d’administration a donné son aval au<br />
plan de recapitalisation de la société.<br />
Avec ce feu vert, 85% du capital des<br />
ICS, présentées comme le plus grand<br />
complexe industriel du Sénégal, tombent<br />
dans l’escarcelle d’IFFCO. Le<br />
montant de la transaction avoisine<br />
200 millions de dollars, selon des<br />
sources proches du dossier. La filière<br />
bascule dans une nouvelle ère.<br />
Lire en page 3<br />
Stéphane Eholié.<br />
Conférence internationale sur<br />
l’électrification rurale. Plus de 400<br />
experts, opérateurs et observateurs,<br />
ont assisté à cette rencontre.<br />
Lire en page 14<br />
Dr. A.S. Awasthi, CEO d’IFFCO.<br />
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
2<br />
AFRIQUE<br />
DU SUD<br />
La grande fonderie d’aluminium<br />
retardée ?<br />
<strong>Les</strong> problèmes d’approvisionnement<br />
en électricité pourraient<br />
retarder la réalisation du projet<br />
de fonderie d’aluminium<br />
d’Alcan (360 millions<br />
tonnes/an). L’électricien public<br />
Eskom a signé un contrat de<br />
fourniture de 25 ans avec Alcan<br />
en novembre 2006 et risque des<br />
pénalités. Un responsable<br />
d’Eskom considère que le gouvernement<br />
ne devrait pas promouvoir<br />
l'Afrique du Sud<br />
comme une destination de l'investissement<br />
jusqu'en 2013,<br />
année prévue pour l’amélioration<br />
de l’alimentation de la capacité<br />
de production d’électricité.<br />
Arrangements entre producteur<br />
et consommateurs<br />
Selon la compagnie sud-africaine<br />
d’électricité Eskom<br />
Holdings, les plus gros clients<br />
sont d'accord pour réduire leur<br />
consommation d’énergie électrique<br />
de 10 à 15% afin d’éviter<br />
les importants délestages que<br />
connaît le pays depuis plusieurs<br />
mois. De grands consommateurs<br />
d’énergie comme BHP<br />
Billiton Ltd, Anglo American<br />
Plc et Xstrata Plc font partie des<br />
38 entreprises qui ont accepté<br />
de réduire leur consommation<br />
dans l’attente d’une augmentation<br />
des capacités de production<br />
d’Eskom.<br />
Offre saoudienne pour le<br />
rachat de Telkom South Africa<br />
Oger Telecom, filiale de Saudi<br />
Oger Ltd (une entreprise de<br />
construction basée à Dubaï,<br />
fondée par l'ancien Premier<br />
ministre libanais Rafic Hariri),<br />
a offert d'acheter une participation<br />
dans Telkom South Africa<br />
Ltd, le plus grand opérateur de<br />
téléphonie fixe en Afrique du<br />
Sud. En échange, Telkom recevrait<br />
des parts dans Cell C, le<br />
troisième plus grand opérateur<br />
de téléphonie mobile en<br />
Afrique du Sud, détenu à 60%<br />
par Saudi Oger.<br />
Après les pannes électriques,<br />
la pluie<br />
<strong>Les</strong> abondantes pluies qui<br />
s’abattent sur l’Afrique du Sud<br />
affectent la production dans les<br />
mines de charbon gérées par<br />
BHP Billiton Ltd, Anglo<br />
American Plc et Exxaro<br />
Resources Ltd. En conséquence,<br />
et si les averses persistent audelà<br />
d’une semaine, il faut s’attendre<br />
à une hausse des prix du<br />
charbon sur le marché. Déjà, le<br />
prix à l’exportation de charbon<br />
à partir du terminal Richards<br />
Bay a atteint un niveau record<br />
de 101,40 dollars la tonne, le 18<br />
janvier dernier, contre 90,20<br />
dollars la tonne pour le charbon<br />
en provenance de<br />
Newcastle port en Australie.<br />
Baisse de production chez<br />
Ferro International Metals<br />
Ferro International Metals Ltd,<br />
le plus grand fournisseur<br />
d'acier inoxydable en Afrique<br />
du Sud, a indiqué que sa production<br />
a baissé de 30% à cause<br />
des fréquentes coupures d'électricité.<br />
La production a été de<br />
93 317 tonnes lors du 2 e semestre<br />
de 2007, comparativement<br />
aux 133 700 tonnes des capacités<br />
de l’usine. La compagnie<br />
espère augmenter sa production<br />
au 1 er semestre 2008 pour<br />
pouvoir répondre à la demande<br />
croissante de la Chine.<br />
Baisse prévue dans la vente<br />
des véhicules<br />
Selon les prévisions de<br />
Wesbank, spécialisée dans les<br />
prêts automobiles, les ventes<br />
de véhicules en Afrique du<br />
Sud pourraient baisser de 5 à<br />
7% cette année (moyenne<br />
annuelle), en raison de la<br />
hausse des taux d'intérêt et des<br />
coûts élevés du carburant. Dès<br />
le premier semestre 2008, les<br />
ventes vont probablement<br />
baisser de 7 à 8 %. En 2007, les<br />
ventes ont baissé de 5,2%,<br />
enregistrant ainsi la première<br />
baisse depuis cinq ans.<br />
ALGÉRIE<br />
La Grande mosquée d’Alger<br />
Le concours d’architecture du<br />
projet de la Grande mosquée<br />
d’Alger a été remporté par<br />
le groupe allemand composé<br />
de KSP-Engel und<br />
Zimmermann GmBH, Krebs<br />
und Kiefer international<br />
GmBH & Co et Krebs<br />
und Kiefer & Partners<br />
International SARL. Selon le<br />
ministre des affaires religieuses,<br />
le groupe allemand a estimé le<br />
coût de ce projet à quelque 50<br />
milliards de dinars (500 millions<br />
d’euros). La mosquée est<br />
censée être la 3e plus grande<br />
mosquée du monde, après celles<br />
de la Mecque et de Médine.<br />
6,8 milliards $ d’investissements<br />
arabes<br />
A juin 2007, l'Algérie a capté 6,8<br />
milliards de dollars d'investissements<br />
arabes sur près de 40<br />
milliards $ d’intentions d’investissement,<br />
selon le directeur<br />
général de la Chambre de commerce<br />
et d’industrie (CACI),<br />
M. Brahim Bendjaber.<br />
Dessalement d’eau de mer<br />
Cinq projets de dessalement<br />
d'eau de mer sont en phase<br />
d'étude technique, dont celui<br />
de Macta (nord-ouest du<br />
pays), premier au monde<br />
d’une capacité de 500 000 m 3<br />
par jour.<br />
100 entreprises privatisables<br />
au 1 er semestre 2008<br />
Selon le ministre de l’Industrie<br />
et de la Promotion de l’investissement,<br />
M. Abdelhamid<br />
Temmar, 100 entreprises<br />
publiques sont programmées<br />
pour la privatisation durant le<br />
1 er semestre 2008. Depuis<br />
2005, quelque 350 entreprises<br />
ont été totalement ou partiellement<br />
privatisées.<br />
Assises du tourisme<br />
<strong>Les</strong> premières assises nationales<br />
et internationales du tourisme<br />
sont programmées les 11<br />
et 12 février 2008, pour débattre<br />
du schéma directeur<br />
d’aménagement touristique à<br />
l’horizon 2025.<br />
65 000 sociétés réfractaires<br />
au dépôt des comptes<br />
Plus de 65 000 sociétés commerciales<br />
sur un total de près<br />
de 120 000 n’ont pas procédé<br />
durant l’exercice 2007 au<br />
dépôt de leurs comptes<br />
sociaux au Centre national de<br />
registre du commerce<br />
(CNRC). <strong>Les</strong> 65 000 sociétés<br />
réfractaires sont exposées à<br />
des poursuites judiciaires.<br />
La facture salée du diesel<br />
L’Algérie a importé pour<br />
200 millions de dollars de<br />
diesel en 2007. Ce chiffre est<br />
appelé à augmenter compte<br />
tenu de la hausse de la part<br />
des véhicules diesel dans le<br />
parc automobile algérien. Le<br />
ministre de l’Energie a<br />
assuré que son département<br />
va continuer à présenter ses<br />
propositions pour limiter la<br />
consommation du diesel,<br />
par le biais de taxes sur ce<br />
type de carburant.<br />
Al Baraka se lance dans le<br />
leasing<br />
Le groupe Al Baraka attend le<br />
feu vert de la Banque<br />
d’Algérie pour lancer une<br />
société de leasing.<br />
Eemar revient<br />
Après plusieurs mois de blocages<br />
à cause de problèmes fonciers,<br />
les projets d’investissement<br />
du groupe émirati<br />
Eemar devraient démarrer en<br />
mars 2008. Estimés à 5,5 milliards<br />
de dollars, les quatre<br />
projets concernent le réaménagement<br />
de la baie d’Alger, la<br />
construction d’un campus<br />
technologique dans la nouvelle<br />
ville de Sidi Abdellah, la réalisation<br />
d’un complexe touristique<br />
à Zéralda et la construction<br />
d’une cité de santé à<br />
Staouéli.<br />
Fransabank, trois nouvelles<br />
agences en 2008<br />
La banque algéro-libanaise<br />
Fransabank Al Djazair prévoit<br />
d’étendre son réseau d’agences<br />
en 2008 avec l’ouverture de<br />
trois nouvelles agences, à Bab<br />
Ezzouar (Alger), Blida et Oran.<br />
Opérationnelle depuis une<br />
année, Fransabank Al Djazair<br />
annonce des résultats en 2007<br />
dépassant ses prévisions. Son<br />
portefeuille est constitué<br />
essentiellement de PME, dont<br />
le volume des prêts à moyen et<br />
long termes, a atteint 2,5 milliards<br />
de dinars.<br />
Un centre des conventions à<br />
Oran<br />
Le Centre des conventions<br />
d’Oran, qui accueillera le 16 e<br />
congrès mondial du GNL,<br />
prévu en 2010, sera construit<br />
par l'entreprise espagnole<br />
Obrascom Huarte Lain (OHL).<br />
Le contrat de réalisation a été<br />
signé entre OHL et la compagnie<br />
Sonatrach pour un montant<br />
estimé entre 350 et 380<br />
millions.<br />
Cevital se lance dans la culture<br />
des agrumes<br />
Issad Rebrab, patron du<br />
groupe Cevital, se lance dans<br />
un projet de partenariat agricole<br />
entre sa filiale Ceviagro et<br />
la ferme pilote Si Baroudi, dans<br />
la région de Boukadir à Chlef,<br />
qui connaît d’énormes problèmes<br />
financiers. Le projet porte<br />
sur la sauvegarde et le développement<br />
de 600 ha d’agrumes.<br />
Un bureau d’études étranger<br />
spécialisé dans la modernisation<br />
du potentiel arboricole<br />
accompagnera l’opération.<br />
Investissement égyptien<br />
dans le médicament<br />
Egyptian International<br />
Pharmaceutical Industries<br />
Company (EIPICO) a annoncé<br />
son intention de créer une usine<br />
de médicaments en Algérie,<br />
avec un investissement initial de<br />
200 millions de dollars.<br />
Légère baisse de l’excédent<br />
commercial<br />
La balance commerciale de<br />
l’Algérie a enregistré un excédent<br />
de 32,08 milliards de dollars<br />
en 2007, soit près d'un milliard<br />
de dollars de moins qu'en<br />
2006. Cette baisse est à mettre<br />
sur le compte de la hausse de la<br />
facture des importations, qui a<br />
atteint 27,43 milliards $,<br />
(+27,88% par rapport 2006).<br />
Le volume des exportations<br />
(essentiellement des hydrocarbures)<br />
a enregistré une hausse<br />
de 8,98%, clôturant à 59,52<br />
milliards $.<br />
2,2% d’exportations hors<br />
hydrocarbures en 2007<br />
En hausse de 11% par rapport<br />
à 2006, les exportations hors<br />
CONDENSÉ<br />
hydrocarbures ont atteint 1,31<br />
milliard $ en 2007, soit seulement<br />
2,2% du volume global<br />
des exportations. <strong>Les</strong> principaux<br />
produits exportés sont<br />
les demi-produits (988 millions<br />
$), les produits bruts<br />
(153 millions $), les biens alimentaires<br />
(92 millions $),<br />
et les biens d'équipements<br />
industriels (44 millions $).<br />
Importations en hausse<br />
Le ministre du Commerce, El<br />
Hachemi Djaâboub, a révélé<br />
que le montant des importations<br />
pour 2007 a été de 27,44<br />
milliards de dollars, contre<br />
21,45 milliards de dollars en<br />
2006, soit une hausse nette de<br />
27,88%. La cagnotte de l’importation<br />
des produits alimentaires<br />
représente 17,59% du volume<br />
global des importations).<br />
4,7 milliards $ de facture alimentaire<br />
en 2007<br />
Selon un responsable au<br />
Ministère du commerce,<br />
l’Algérie a importé pour 4,5<br />
milliards de dollars de produits<br />
alimentaires en 2007, contre 3<br />
milliards $ l’année précédente.<br />
L’Algérie importe plus de 75%<br />
de ses besoins en céréales, estimés<br />
à 400 000t/an, la totalité<br />
de ses besoins en sucre (1 million<br />
de t/an), en café, et en<br />
légumes secs (200 000 t/an).<br />
ANGOLA<br />
Développement rural<br />
Une superficie totale de 75<br />
hectares de terres agricoles et<br />
de semences de haricots, d’arachides<br />
et de maïs a été partagée<br />
entre 668 agriculteurs de la<br />
municipalité de Negage, province<br />
de Uige, pour le développement<br />
de l’agriculture.<br />
BURKINA-FASO<br />
ASKY dans le ciel burkinabé<br />
« ASKY », c’est le nom de la<br />
nouvelle compagnie aérienne<br />
régionale créée au Burkina-<br />
Faso avec un capital initial de<br />
120 millions de dollars<br />
détenu à 80% par le privé, qui<br />
en assurera la gestion. 20%<br />
des actions de ASKY sont<br />
réparties entre des institutions<br />
financières publiques.<br />
<strong>Les</strong> premiers vols commerciaux<br />
sont prévus avant la fin<br />
du premier semestre 2008.<br />
BURUNDI<br />
HITS, le 6 e opérateur mobile<br />
Le gouvernement a octroyé la 6 e<br />
licence d'exploitation en téléphone<br />
mobile à House of the<br />
Integrated Technical Systems<br />
(HITS) Telecom, une société<br />
basée en Ouganda. A ce jour,<br />
seuls deux parmi les cinq autres<br />
opérateurs, en l’occurrence<br />
ONATEL mobile et U-COM,<br />
couvrent l'ensemble du pays.<br />
CAMEROUN<br />
Plus de 83,5% des pêcheurs<br />
sont étrangers<br />
Sur les 25 000 pêcheurs répertoriés<br />
dans le secteur de la<br />
pêche artisanale, seuls 16,5%<br />
sont camerounais, contre 68%<br />
de Nigérians, 8% de Béninois,<br />
6% de Ghanéens, le reste<br />
étant des Libériens, Maliens,<br />
Sénégalais et Sierra-léonais,<br />
selon le Ministère de l’élevage,<br />
des pêches et des industries<br />
animales (MINEPIA).<br />
5 milliards FCFA d’investissements<br />
dans la pêche<br />
Près de 5 milliards de francs<br />
CFA d’investissements, notamment<br />
espagnols et japonais,<br />
sont attendus d’ici 2010 dans le<br />
secteur de la pêche camerou-<br />
nais. Le pays souhaite, d’ici là,<br />
augmenter sa production<br />
nationale pour atteindre<br />
175 000 tonnes. La demande<br />
interne en poisson est estimée à<br />
200 000 tonnes par an, contre<br />
une production nationale de<br />
l’ordre de 120 000 tonnes, dont<br />
près de 30 000 tonnes issues de<br />
la pêche artisanale.<br />
Prévisions de la hausse de la<br />
production de cacao<br />
Selon le Conseil interprofessionnel<br />
du cacao et du café<br />
(CICC), la production de cacao<br />
au Cameroun devrait atteindre<br />
200 000 tonnes d’ici 2010,<br />
après avoir enregistré des hausses<br />
de 164 000 tonnes en 2006<br />
et 179 000 tonnes en 2007. Au<br />
cours de l’exercice précédent, le<br />
prix du kg de cacao aux planteurs<br />
oscillait entre 400 et 750<br />
francs CFA, bien loin des 1000<br />
FCFA pratiqués il y a une vingtaine<br />
d’années.<br />
CONGO<br />
Hausse des recettes pétrolières<br />
<strong>Les</strong> recettes pétrolières du<br />
Congo ont été de 1,321 milliard<br />
FCFA en 2007, soit 271 millions<br />
de FCFA de plus qu’en<br />
2006, en raison de la hausse des<br />
cours sur le marché international<br />
où le baril de brut congolais<br />
est vendu à 61,853 dollars. Pour<br />
2008, il est prévu la mise en<br />
production de nouveaux<br />
champs pétrolifères, dont ceux<br />
de Moho-Bilondo (Total<br />
Congo), Ikalou-Ikalou et Awa-<br />
Paloukou (ENI Congo). La<br />
production passerait ainsi à 95<br />
millions de barils en 2008<br />
contre 83 millions de barils en<br />
2007. L’augmentation de la production<br />
reste néamoins infèrieure<br />
de 14% par rapport aux<br />
prévisions initiales.<br />
Budget<br />
Le budget de l’Etat congolais<br />
pour 2008 a été arrêté à 1671<br />
milliards FCFA, en hausse de<br />
près de 300 milliards FCFA<br />
par rapport à l’exercice précédent.<br />
881,55 milliards FCFA<br />
seront consacrés au fonctionnement<br />
et 450 milliards FCFA<br />
pour les investissements,<br />
notamment en matière d’infrastructures.<br />
6 milliards FCFA pour le<br />
redressement de la poste<br />
Le gouvernement a décidé de<br />
débloquer 6 milliards de<br />
francs CFA pour financer le<br />
plan de redressement de la<br />
Société des postes et de l'épargne<br />
du Congo (SOPECO).<br />
Etalé sur la période 2008 -<br />
2010, ce plan porte sur l'informatisation,<br />
le redéploiement<br />
de la poste sur l'ensemble<br />
du territoire national et la<br />
modernisation du système de<br />
paiement.<br />
Editeur : Editions Financières du<br />
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />
75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />
Filiale à 100% de <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />
Edition et Communication SA.<br />
Genève. Administrateurs :<br />
Philippe Séchaud (Président),<br />
Abderrazzak Sitail, Michel Juvet,<br />
François-Eric Perquel,<br />
Dominique Flaux (Adm. délégué,<br />
directeur de la publication).<br />
Editeurs partenaires : Atlas<br />
Publications, Maroc. Avenir<br />
Communication, Sénégal.<br />
Directeur de la rédaction et<br />
rédacteur en chef Finance :<br />
Adama Wade (Casablanca).<br />
Rédacteur en chef Economie et<br />
politique : Ihsane El Kadi<br />
(Alger). Rédacteur en chef<br />
Gestion publique et coopération :<br />
Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
Don marocain de 500 millions<br />
FCFA<br />
Le Maroc, à travers l'Agence de<br />
coopération internationale<br />
(AMCI), a fait don de 500 millions<br />
de francs CFA destinés à<br />
aider le Congo à réaliser des<br />
infrastructures dans le<br />
domaine de la santé, de l'éducation<br />
et de l'approvisionnement<br />
des populations en eau<br />
potable, notamment par la<br />
réalisation de puits modernes.<br />
CONGO (RDC)<br />
Accord-cadre avec l’Espagne<br />
L’Espagne a approuvé la signature<br />
d’un accord-cadre de coopération<br />
avec la République<br />
démocratique du Congo<br />
(RDC). <strong>Les</strong> secteurs prioritaires<br />
retenus portent sur le développement<br />
humain et l’éradication<br />
de la pauvreté. L’accord<br />
prévoit des aides alimentaires<br />
d’urgence, des subventions,<br />
une assistance aux ONG ainsi<br />
que l’envoi de techniciens et de<br />
coopérants en RDC.<br />
CÔTE D'IVOIRE<br />
Campagne SMS pour scolariser<br />
les enfants<br />
L’Unicef a lancé une campagne<br />
de soutien à l'éducation<br />
dénommée « SMS Can 2008 »<br />
pour aider à la scolarisation des<br />
enfants en Côte d’Ivoire. « un<br />
SMS pour aider l'éducation en<br />
Côte d'Ivoire », c'est le slogan de<br />
l'attaquant de Chelsea, Salomon<br />
Kalou, choisi pour être le porteparole<br />
de l’opération initiée par<br />
l'Unicef et MTN, l’opérateur de<br />
téléphonie mobile. Un SMS<br />
envoyé pendant la CAN 2008<br />
permettra à l'Unicef d'offrir un<br />
crayon et un cahier d'exercices à<br />
huit enfants.<br />
EGYPTE<br />
Projets d’infrastructures<br />
dans le Sinaï<br />
L'Autorité générale des routes,<br />
des ponts et du transport routier<br />
est en train d'achever une<br />
série de projets de transport<br />
dans les gouvernorats du Nord<br />
et du Sud du Sinaï, pour un<br />
montant de 238,8 millions de<br />
livres (LE). Ces projets comprennent<br />
le dédoublement et<br />
le renforcement de plus de 100<br />
km de routes menant vers<br />
Sharm El-Cheikh. A noter<br />
qu’en 2007, plus de 270 millions<br />
de LE ont été dépensés<br />
pour des travaux routiers similaires<br />
dans le Sinaï, et notamment<br />
dans la région de Rafah.<br />
Deux nouvelles acquisitions<br />
pour Haykala<br />
Haykala Investment Managers<br />
a acquis des participations<br />
dans deux entreprises de sidérurgie<br />
: Sixth of October Light<br />
Sections Company (SOLS) et<br />
Rédaction : Louis S. Amédé<br />
(Abidjan), Mohamed Baba Fall<br />
(Casablanca), Said Djaafer<br />
(Alger), Amadou Fall (Dakar),<br />
Souleymane Niang (Dakar),<br />
Daikha Dridi (Le Caire),<br />
Charles A. Bambara (Londres).<br />
Ont également participé à ce<br />
numéro : Aliou Diongue (Dakar),<br />
Lyes Taibi (Alger), François<br />
Bambou (Yaoundé), Bénédicte<br />
Châtel (Paris), Achille Mbog<br />
Pibasso (Douala), Anthony Davis<br />
(Johannesburg), Robert Adandé<br />
(Cotonou), Mamadou Lamine<br />
Diatta (Dakar) et Me Lamia<br />
Hafed (Casablanca). Avec le<br />
concours d’African Investor -<br />
AI40 (Londres) et CommodAfrica<br />
(Paris).<br />
Abonnements : <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, 19<br />
rue de Veyrier, CH-1227<br />
Carouge Genève. Tél : +41 22<br />
301 96 15. Fax : +41 22 301 96<br />
10. abos@lesafriques.com ou<br />
Sixth of October for<br />
Metallurgical Industries<br />
Company (SOMICO), deux<br />
entreprises de transformation<br />
de l’acier qui offrent une vaste<br />
gamme de produits pour les<br />
secteurs de la construction,<br />
l'automobile et l'électroménager.<br />
SOLS ET SOMICO<br />
produisent respectivement<br />
120 000 et 200 000 tonnes par<br />
an. Haykala envisage d'injecter<br />
170 millions de LE pour diversifier<br />
leurs produits.<br />
Zone industrielle turque<br />
L’Egypte et la Turquie ont procédé<br />
au lancement du projet de<br />
la zone industrielle turque,<br />
située dans la ville nouvelle du<br />
6 Octobre. Cette zone abritera<br />
140 entreprises au total, dont<br />
une quinzaine seront mises en<br />
chantier par la partie turque<br />
dès avril prochain, dans le<br />
domaine du prêt-à-porter, du<br />
textile et de l’ingénierie. Le<br />
coût global de l’investissement<br />
est estimé à 1,5 milliard de dollars.<br />
Environ 25 000 emplois<br />
devraient êtres créés.<br />
Nassef Sawiris actionnaire<br />
de Lafarge<br />
Nassef Sawiris, membre fondateur<br />
de la société de construction<br />
et d’industrie Orascom<br />
(OCI), devient le 2 e grand<br />
actionnaire du groupe Lafarge<br />
en achetant 22,5 millions d’actions<br />
(à 125 euros l’unité), soit<br />
11,4 % du capital du cimentier<br />
français, derrière le groupe<br />
Bruxelles Lambert (GBL, holding<br />
du milliardaire belge<br />
Albert Frère) qui en détient<br />
17%. Le conseil d’administration<br />
de Lafarge a récemment<br />
avalisé l'entrée de GBL (deux<br />
sièges) et Nassef Sawiris (un<br />
siège) au conseil des représentants.<br />
<strong>Les</strong> candidatures d'un<br />
troisième représentant de GBL<br />
et d'un deuxième représentant<br />
de Nassef Sawiris devraient<br />
être soumises à une prochaine<br />
AG, en mai 2008.<br />
Le rond à béton à la baisse<br />
Le prix de la tonne de rond à<br />
béton a enregistré une chute<br />
de 100 à 200 LE, pour atteindre<br />
4300 à 4400 LE contre<br />
4600 LE une semaine auparavant.<br />
Cette baisse s’explique<br />
par le ralentissement de l’activité<br />
de construction en<br />
Egypte suite à la hausse exagérée<br />
des du prix ciment.<br />
Orascom construit deux nouvelles<br />
centrales électriques<br />
Orascom Construction<br />
Industries (OCI), à travers sa<br />
filiale BEC Besix SA, construira<br />
deux nouvelles centrales électriques<br />
dans la région de Sidi<br />
Kreir, en Alexandrie. L’une est<br />
dotée d’un générateur à combustion<br />
de 2 x 250 MW, et l’autre<br />
d’un générateur à vapeur<br />
formulaire sur<br />
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Maquette : Jérémie Flaux.<br />
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Dépôt légal : Janvier 2008<br />
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l’accord écrit de l’éditeur
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 ACTUALITÉ<br />
3<br />
Société Générale veut rassurer<br />
le Maghreb<br />
La communauté des professionnels se pose des questions sur la crédibilité et l’efficacité du contrôle<br />
interne des grandes banques.<br />
Par Nadia Hachelef, Alger<br />
Quatre jours après l’annonce de la dépréciation<br />
de 6,9 milliards d’euros subit par<br />
Société Générale, les filiales maghrébines de<br />
la 3 e banque française se sont empressées de<br />
rassurer leurs clients.<br />
Le cauchemar Khalifa<br />
Le président du directoire de Société<br />
Générale Algérie, Gerald Lacaze, a assuré<br />
que « la fraude dont a été victime le groupe<br />
Société Générale n’a aucune incidence » sur<br />
la banque qu’il dirige en Algérie. « Notre<br />
banque se développe en Algérie de manière<br />
autonome, et ce qui s’est passé en France ne<br />
peut avoir d’incidence sur nous, en ce sens<br />
que cela concerne une activité très spécifique<br />
au marché français ». Ces déclarations ne<br />
sont pas inutiles dans un pays qui a connu<br />
l’année dernière au mois de janvier le procès<br />
de la plus retentissante banqueroute<br />
frauduleuse, celle du groupe Khalifa. <strong>Les</strong><br />
analystes relèvent cependant que les difficultés<br />
de Société Générale ont tout de<br />
même une conséquence en Algérie, elles<br />
affaiblissent l’offre d’achat de 51% du capital<br />
du CPA, une privatisation suspendue fin<br />
novembre dernier pour cause de crise<br />
financière montante.<br />
Le Maroc comme exemple d’autonomie<br />
Gérald Lacaze a contre attaqué pour<br />
annoncer un prochain doublement du<br />
capital social de la banque et l’extension de<br />
son réseau déjà fort de 37 agences. Il aurait<br />
pu évoquer l’exemple de Société Générale<br />
Maroc, pour étayer son plaidoyer sur « l’in-<br />
Industries chimiques du<br />
Sénégal : IFFCO enfin à la barre<br />
Contre une enveloppe de 200 millions de dollars, l’Indien IFFCO prend enfin le contrôle des<br />
Industries chimiques du Sénégal.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
Quoique ardues, les négociations<br />
entre l’Etat du Sénégal<br />
et les Indiens d’IFFCO ont<br />
finalement abouti. <strong>Les</strong><br />
Industries chimiques du<br />
Sénégal (ICS) sont probable-<br />
La crise est jugulée.<br />
Une crise qui<br />
perdurait depuis<br />
plusieurs années<br />
et qui était née<br />
d’une politique<br />
d’investissements<br />
hardie, plombée par<br />
des recettes en<br />
dollars et des<br />
intrants en euros.<br />
ment sauvées. <strong>Les</strong> péripéties<br />
ont été aussi longues que<br />
douloureuses. Pour l’économie<br />
sénégalaise, privée du<br />
jour au lendemain de l’importante<br />
plus-value de l’in-<br />
dépendance des marchés et des activités ».<br />
Société Générale Maroc n’aura pas eu<br />
besoin de se déployer pour dissiper les<br />
craintes. La publication d’un nouveau<br />
rating Capital Intelligence, l’une des quatre<br />
principales agences internationales de<br />
notation, avait lavé plus blanc l’image de la<br />
filiale marocaine de la banque française. SG<br />
Maroc obtient les meilleurs ratings délivrés<br />
par Capital intelligence au Maroc. Ces<br />
notes sont réhaussées dans le court terme et<br />
le long terme. SG Maroc a réussi à améliorer<br />
sa rentabilité en dépit d’une concurrence<br />
accrue sur la place et sa conséquence,<br />
le resserrement continue des marges d’intérêts.<br />
De même, les créances douteuses et<br />
litigieuses sont annoncées en baisse continue<br />
tandis que s’est amélioré le provisionnement<br />
de ses créances.<br />
Perte de crédibilité<br />
C’est peut être en Tunisie que les dommages<br />
subis par le groupe Société Générale risquent<br />
de fragiliser temporairement le lien<br />
au public de Union Internationale de<br />
Banque, sa filiale locale. En effet, UIB,<br />
rachetée en 2002 par la grande banque<br />
française, était en phase de réhabilitation<br />
avec sa clientèle au moment du coup de<br />
tonnerre parisien. UIB, devenue, sous l’impulsion<br />
de son nouveau propriétaire, banque<br />
universelle de réseau, s’est vue contester<br />
les résultats 2006, publiés avec un retard<br />
d’un trimestre sur la concurrence, par l’un<br />
de ses propres commissaires au compte,<br />
Deloitte, tandis qu’un autre, Ernest et<br />
Young, les avait accueillis avec des réserves.<br />
Le management de UIB s’était alors prévalu<br />
dustrie phosphatière, pour les<br />
travailleurs à l’avenir devenu<br />
brutalement incertain, et<br />
enfin pour les banques et<br />
autres fournisseurs aux<br />
créances devenues douteuses.<br />
Un point de croissance<br />
La chute du taux de croissance<br />
du Sénégal s’explique<br />
en partie par l’arrêt des ICS.<br />
<strong>Les</strong> mauvaises campagnes<br />
agricoles successives, la crise<br />
énergétique complétant le<br />
sombre tableau. Le quasiarrêt<br />
des ICS a coûté selon les<br />
spécialistes un point de pourcentage<br />
du PIB, soit 48,3 milliards<br />
de FCFA. En 2006, au<br />
lieu des 3,3% prévus, la croissance<br />
n’aura été que de 2%<br />
contre 5,5% en 2005.<br />
Cette mauvaise passe est sur le<br />
point de se terminer. <strong>Les</strong> ICS<br />
passent désormais sous le<br />
contrôle d’une société<br />
indienne, Indian Farmers<br />
Fertiliser Cooperative Ltd<br />
(IFFCO). Le 15 janvier dernier,<br />
dans une salle de réunion<br />
aux lambris probablement<br />
dorés, au cœur de la capitale<br />
française, le conseil d’administration<br />
des ICS a donné son<br />
aval au plan de recapitalisation<br />
de cette société. Dès lors, 85%<br />
du capital des ICS, présentées<br />
comme « le plus grand complexe<br />
industriel » du Sénégal,<br />
tombent dans l’escarcelle<br />
d’IFFCO. En échange de quoi,<br />
un pactole de 200 millions de<br />
dollars atterrit, selon une<br />
source officielle sénégalaise<br />
proche du dossier, dans les<br />
caisses de la société.<br />
Concessions<br />
De 47% du capital, la part de<br />
l’Etat sénégalais est tombée à<br />
15%. La même source officielle<br />
estime que cet accord<br />
est « une bonne affaire » pour<br />
le Sénégal. <strong>Les</strong> Indiens, soutient<br />
cette source qui a requis<br />
l’anonymat, ont fait « beaucoup<br />
de concessions ». Ainsi, le<br />
portefeuille sénégalais se présente<br />
désormais sous la forme<br />
d’actions gratuites.<br />
La crise est jugulée. Une crise<br />
qui perdurait depuis plusieurs<br />
années et qui était née<br />
d’une politique d’investissements<br />
hardie, plombée par<br />
des recettes en dollars et des<br />
intrants en euros. Des actes<br />
de la rigueur habituelle de ses actionnaires<br />
de SG. La méga fraude « Kerviel » sape<br />
quelque peu l’argument.<br />
Un Jérome Kerviel est il possible en<br />
Afrique ?<br />
C’est la question sur toutes les lèvres sur<br />
les places du continent. Pour Gérald<br />
Lacaze, « une telle fraude est totalement<br />
impossible en Algérie ». Facile, il n’y a pas de<br />
trader sur la place pour prendre des positions<br />
au nom des banques. Mais ailleurs ?<br />
Pour Nadia Chebib cadre financière « Il y<br />
a, plus souvent qu’on le croit, dans les banques,<br />
partout dans le monde, au moment<br />
des bouclages des opérations, des mauvaises<br />
surprises. Cela porte sur des montants peu<br />
significatifs et les écarts sont rattrapés. Ce<br />
qui a changé, avec l’affaire de Société<br />
Générale, c’est le montant astronomique des<br />
engagements cachés, un montant que seul la<br />
globalisation financière d’aujourd’hui et la<br />
signature électronique permet de cumuler<br />
en quelques opérations dans une salle de<br />
marché. Ce qui n’est pas possible sur les<br />
marchés africains ». Et le contrôle interne ?<br />
C’est là qu’intervient le doute et de nombreux<br />
commentaires de presse sur l’incrédulité<br />
que suscite la thèse de « l’acte isolé ».<br />
« Et si c’était des activités spéculatives<br />
cachées par la banque ? ». Pour Amara,<br />
un directeur réseau expatrié, « Société<br />
Générale a le choix entre deux infamies : elle<br />
admet qu’elle est très mal organisée car un<br />
courtier ne peut prendre seul de telles positions,<br />
ou qu’elle est très gourmande car la<br />
prise de risque était inconsidérée ».<br />
hasardeux de gestion ont<br />
aussi pesé sur la dégradation<br />
de l’entreprise. Le volume de<br />
l’endettement de la société a<br />
atteint 200 milliards de FCFA,<br />
soit environ 300 millions<br />
d’euros.<br />
Rebondissements<br />
Depuis 2005, les ICS étaient<br />
donc en quasi-faillite et l’Etat<br />
du Sénégal était à la recherche<br />
d’un nouveau partenaire stratégique.<br />
Ces tribulations l’ont<br />
ramené vers le partenaire traditionnel,<br />
IFFCO.<br />
Divers autres acteurs<br />
s’étaient aussi manifestés. <strong>Les</strong><br />
Marocains, partenaires du<br />
Sénégal dans maintes entreprises,<br />
Air Sénégal<br />
International, SOMAT, qui<br />
exploite la liaison maritime<br />
Dakar-Ziguinchor, semblaient<br />
bien partis avant de<br />
baisser pavillon devant les<br />
Indiens, déjà présents<br />
comme actionnaires et acheteurs<br />
dans les ICS.<br />
La lenteur d’IFFCO à débourser<br />
les 60 millions d’euros<br />
prévus introduisit le Français<br />
Roullier dans la compétition.<br />
Cameroun : des<br />
quadras à la<br />
tête des régies<br />
financières<br />
Trésor, budget, douanes, impôts : le Cameroun<br />
fait place à une nouvelle génération.<br />
Par François Bambou à<br />
Yaoundé<br />
Première remarque dans les<br />
dernières nominations à la<br />
tête des régies financières<br />
camerounaises, la percée des<br />
jeunes. <strong>Les</strong> cas les plus emblématiques<br />
étant ceux de Elung<br />
Paul Che, directeur général<br />
du Trésor et de la coopération<br />
financière et monétaire à 40<br />
ans, et de Gilbert Didier<br />
Edoa, directeur général du<br />
budget à 41 ans. Le premier<br />
aura ainsi connu une ascension<br />
fulgurante, lui qui est<br />
sorti de l’école nationale<br />
d’administration et de magistrature<br />
du Cameroun en 1994<br />
pour entrer directement au<br />
Ministère des finances, où il<br />
était jusqu’au 17 janvier dernier,<br />
directeur du Trésor dans<br />
les services centraux de ce<br />
ministère. L’autre quadra,<br />
Gilbert Didier Edoa, a ainsi<br />
été chef du service adjoint de<br />
la préparation du budget<br />
d’investissement public, chef<br />
de services de la prévision des<br />
recettes, sous-directeur de la<br />
préparation du budget et chef<br />
de division de la préparation<br />
du budget, jusqu’à sa nomination<br />
le 17 janvier dernier<br />
comme directeur général du<br />
budget. Ses missions, selon le<br />
ministre Essimi Menye,<br />
consisteront pour l’essentiel à<br />
manœuvrer avec tact la mise<br />
en place du nouveau régime<br />
Une entrée en fanfare avec la<br />
décision de racheter pour 3,9<br />
millions d’euros les schlamms<br />
et schistes, ces résidus de production<br />
inexploitables par les<br />
ICS, faute de technologie<br />
appropriée.<br />
Grosse consommatrice<br />
L’accord de Paris traduit un<br />
renforcement, de fait, des<br />
relations entre les deux pays.<br />
L’Inde est un partenaire commercial<br />
de premier plan pour<br />
le Sénégal. Elle en est le premier<br />
client et absorbe 21,7%<br />
des exportations sénégalaises.<br />
La société des Industries chimiques<br />
du Sénégal a été<br />
créée en 1976 à proximité<br />
d’une mine de phosphate de<br />
grande qualité grâce à sa<br />
teneur en P2O5. Elle s’inscrit<br />
dans la vague des industries<br />
verticales sur le site ou à<br />
proximité des mines, dans<br />
pratiquement tous les pays<br />
producteurs. Le souci de ces<br />
pays est de ne plus exporter<br />
seulement du minerai de<br />
phosphate, mais aussi des<br />
produits finis, par exemple<br />
l’acide phosphorique.<br />
financier de l’Etat voté par le<br />
parlement en décembre 2007.<br />
Recettes douanières<br />
Autre moins de 50 ans, nommée<br />
à la tête d’une régie<br />
financière, Mme Minette<br />
Libom Li Likeng, née<br />
Mendomo Awoumvele, promue<br />
directeur général des<br />
douanes à 49 ans. Elle dispose<br />
d’une vaste expérience qui lui<br />
a valu, à maintes reprises,<br />
d’assurer l’intérim à la tête de<br />
l’administration des douanes<br />
camerounaises. Dans le<br />
contexte de l’entrée en<br />
vigueur prochaine des<br />
accords de partenariats économique<br />
finaux, qui seront<br />
conclus avec l’Union européenne,<br />
après l’accord d’étape<br />
signé en décembre dernier, le<br />
nouveau directeur général des<br />
douanes devra trouver le<br />
moyen de développer les<br />
recettes douanières pour ne<br />
pas pénaliser l’Etat.<br />
Le doyen des patrons de régies<br />
financières est Laurent Nkodo,<br />
le directeur général des impôts.<br />
A 52 ans, il est maintenu à un<br />
poste qu’il occupe depuis trois<br />
ans. Sa mission, doper les<br />
recettes fiscales dans le<br />
contexte actuel de baisse des<br />
recettes pétrolières et améliorer<br />
la qualité des rapports entre<br />
les contribuables et son administration,<br />
chargée de pourvoir<br />
à l’essentiel des besoins financiers<br />
de l’Etat.<br />
L’Inde est grosse consommatrice<br />
d’acide phosphorique.<br />
IFFCO, dans le cadre d’un<br />
consortium comprenant en<br />
outre l’Etat indien et la société<br />
SPIC, avait signé en mars 1980<br />
un accord à long terme avec les<br />
ICS portant sur l’achat d’acide<br />
phosphorique produit par<br />
l’usine de Darou, d’une capacité<br />
de 313 000 t. Le volume de<br />
production a par la suite été<br />
doublé avec un investissement<br />
de 250 millions de dollars.<br />
Aux termes de l’accord de<br />
Paris, la quasi-totalité de la<br />
production des ICS sera désormais<br />
exportée vers l’Inde,<br />
dont les besoins en fertilisants<br />
épousent la courbe d’une<br />
demande élevée de produits<br />
alimentaires tirée par une<br />
croissance démographique<br />
rapide.<br />
Alors que la tendance mondiale<br />
est à la valorisation du<br />
minerai de phosphate pour<br />
exporter des produits finis, le<br />
Sénégal voit lui échapper ce<br />
maillon essentiel de la chaîne<br />
de production de son industrie<br />
phosphatière.
4<br />
de 250 MW. Le contrat, signé<br />
avec la compagnie d’électricité<br />
West Delta Electricity<br />
Production Company, porte<br />
sur 560 millions de LE. Le délai<br />
de réalisation est de 32 mois.<br />
Notation<br />
La banque d'investissement<br />
Morgan Stanley a déclassé<br />
Telecom Egypt et National<br />
Mobile Telecommunications<br />
(Wataniya) du niveau « overweight<br />
» (surpoids) à « equalweight<br />
» (poids égal), et a<br />
relevé Orascom Telecom au<br />
niveau « overweight ». Ces trois<br />
entreprises restent néanmoins<br />
bien placées pour bénéficier de<br />
la consolidation de l'industrie<br />
des télécommunications dans<br />
le monde, affirme aussi<br />
Morgan Stanley. La banque a<br />
réduit son prix cible de 3,6 à<br />
3 dinars koweitiens pour<br />
Wataniya et de 24 à 23 LE pour<br />
Telecom Egypt.<br />
Bonnes prévisions de croissance<br />
pour 2008<br />
Selon le ministre des Finances,<br />
Youssef Boutros-Ghali, l'économie<br />
égyptienne va croître d'au<br />
moins 7% en 2008 pour la<br />
deuxième année consécutive.<br />
Une croissance alimentée par les<br />
exportations qui ont augmenté<br />
de 27% en 2007. Le taux de chômage<br />
se situe, quant à lui, à<br />
8,9% contre 11,1% à la même<br />
période de l’année précédente.<br />
ETHIOPIE<br />
Exploration pétrolière<br />
La firme White Nile Ltd a<br />
obtenu un droit d’exploration<br />
de pétrole de 4 ans sur une<br />
superficie de 29 465 km 2 dans<br />
les zones d’Omo et de Chew<br />
Bahir, au sud de l’Ethiopie. La<br />
White Nile Ltd est la sixième<br />
société à s’engager dans des<br />
activités d’exploration pétrolière<br />
en Ethiopie.<br />
256 millions $ de la Banque<br />
mondiale<br />
La Banque mondiale a accordé<br />
un prêt de 256 millions de dollars<br />
à l’Ethiopie dont une partie<br />
(215 millions $) servira au<br />
financement de services de<br />
base comme la santé, l’accès à<br />
l’eau potable, l'éducation et<br />
l'agriculture. <strong>Les</strong> 41 millions $<br />
restants sont destinés au projet<br />
d’interconnexion électrique.<br />
GUINÉE<br />
20 milliards $ d’investissements<br />
d’ici 2010<br />
La production de bauxite, un<br />
minerai utilisé dans la production<br />
d'alumine, pourrait<br />
quintupler d’ici 2010, selon le<br />
FMI, si les projets inscrits,<br />
totalisant un montant de 20<br />
milliards de dollars, sont réalisés<br />
à temps. La production<br />
de bauxite devrait passer à 10<br />
millions de tonnes. La Guinée<br />
possède le tiers des réserves<br />
mondiales de bauxite, estimées<br />
à 7,4 milliards de tonnes,<br />
selon les données de 2004<br />
du FMI. Parmi les investissements<br />
prévus figurent la raffinerie<br />
d'alumine de Global<br />
Alumina Corp (3,2 milliards<br />
$) et l'extraction de la bauxite<br />
par United Co. Rusal (4 milliards<br />
$).<br />
GUINÉE-BISSAU<br />
Moins de 20% de couverture<br />
électrique à Bissau<br />
Près d’un habitant sur cinq a<br />
accès à l’électricité à Bissau, la<br />
capitale de la Guinée, soit seulement<br />
400 000 habitants. La<br />
compagnie d’eau et d’électricité<br />
de Guinée-Bissau (EAGB)<br />
fonctionne avec de vieilles ins-<br />
tallations et a des problèmes de<br />
trésorerie du fait de l’accumulation<br />
des arriérés de dettes de<br />
l’Etat estimés à 192 millions<br />
FCFA. <strong>Les</strong> fonctionnaires<br />
d’EAGB n’ont pas perçu leur<br />
salaire pendant 12 douze mois.<br />
La Banque mondiale a promis<br />
de fournir 12 groupes électrogènes<br />
d’une puissance de 3<br />
MW pour améliorer la fourniture<br />
d’électricité à Bissau.<br />
KENYA<br />
Pertes dans le tourisme<br />
L’industrie touristique enregistre<br />
mensuellement des pertes<br />
évaluées à 73 millions de dollars<br />
en raison de la crise politique,<br />
selon les professionnels<br />
du secteur. 120 000 emplois<br />
sont menacés si la situation de<br />
crise persiste encore plus. Des<br />
répercussions sont également<br />
perceptibles chez les fournisseurs<br />
agricoles, les secteurs<br />
connexes ainsi que les compagnies<br />
aériennes. <strong>Les</strong> recettes<br />
touristiques du Kenya ont été<br />
de 882 millions $ en 2007.<br />
LIBERIA<br />
Des méthodes modernes<br />
pour l’agriculture<br />
Pour atteindre l’autosuffisance<br />
alimentaire, le Liberia vise l’introduction<br />
de méthodes<br />
modernes de culture en collaboration<br />
avec plusieurs pays<br />
dont la Chine. Il s’agit, entre<br />
autres, d’introduire la culture<br />
de riz hybride et d’y initier les<br />
fermiers locaux. La Chine prévoit<br />
de construire au Liberia un<br />
grand centre agricole pour former<br />
les fermiers libériens aux<br />
méthodes de culture modernes.<br />
LIBYE<br />
Nouvel accord pétrolier<br />
Le groupe énergétique allemand<br />
RWE a signé un accord<br />
de prospection et de partage de<br />
production sur le Bloc 58, dans<br />
la région de Cyrène, obtenu<br />
lors de l’appel d’offres lancé en<br />
décembre 2007. La compagnie<br />
allemande dépensera 76 million<br />
$ pour un programme de<br />
prospection sur une superficie<br />
de 4600 km 2 , ainsi que le forage<br />
de 2 puits de prospection.<br />
RWE devra également s’acquitter<br />
d’une prime de signature<br />
de 5 millions $. Selon les<br />
termes de l’accord, 70% des<br />
parts de production de ce bloc<br />
reviennent à la compagnie<br />
nationale libyenne de pétrole<br />
(NOC) et 30% à la RWE.<br />
MADAGASCAR<br />
Le prix du riz augmente<br />
En moins d’un mois, le prix du<br />
kilo de riz a connu deux hausses<br />
successives atteignant 1400<br />
ariarys le kilogramme. Cette<br />
hausse survient après l’augmentation<br />
récente des prix du<br />
carburant et du ticket de bus et<br />
d’autres denrées alimentaires.<br />
L’augmentation de salaire de<br />
10% décrétée par le président<br />
Marc Ravalomanana n’améliore<br />
pas le pouvoir d’achat<br />
des ménages face à l’envolée<br />
des prix.<br />
Redynamisation de la filière<br />
caprine<br />
2000 têtes de chèvres ont été<br />
importées d'Australie pour<br />
relancer la filière caprine à<br />
Madagascar et y introduire une<br />
nouvelle jeunesse à la race de<br />
chèvres. Près de 1600 parmi les<br />
chèvres importées sont de la<br />
race à viande et peuvent atteindre<br />
90 kg l'unité, selon un technicien<br />
du Ministère de l’agriculture,<br />
qui explique que le poids<br />
moyen des chèvres locales<br />
dépasse rarement les 50 kg.<br />
Madagascar exporte actuellement<br />
environ 2000 tonnes de<br />
viande de chèvre dans les pays<br />
de la région comme les<br />
Comores, le Bahrein et l’Egypte.<br />
Réhabilitation de la centrale<br />
d'Andekaleka<br />
La centrale d’Andekaleka, la plus<br />
grande centrale hydroélectrique<br />
du pays et principal fournisseur<br />
d'électricité de la capitale, va<br />
subir des travaux d'entretien et<br />
de renforcement au cours de<br />
cette année. <strong>Les</strong> travaux programmés<br />
qui dureront 7 semaines<br />
concernent le dragage du<br />
bassin de rétention d'eau et l'installation<br />
de deux nouveaux<br />
groupes pour augmenter la<br />
puissance fournie. <strong>Les</strong> appels<br />
d'offres relatifs aux travaux ont<br />
été lancés, mais ne débuteront<br />
qu’une fois que les centrales de<br />
Mandroseza et de Sahanivotry<br />
seront opérationnelles.<br />
MAROC<br />
Un crédit espagnol de 15 millions<br />
d’euros<br />
L’Espagne a accordé un crédit<br />
de 15 millions d’euros à la fondation<br />
marocaine Zakoura,<br />
spécialisée dans l’octroi de<br />
microcrédits. Ce crédit est remboursable<br />
sur 10 ans, avec un<br />
taux annuel préférentiel de<br />
2,45%, et assorti d’un délai de<br />
grâce de 5 ans.<br />
Eurociel arrive au Maroc<br />
A partir d’avril 2008, la compagnie<br />
aérienne low-cost<br />
Eurociel desservira, à partir de<br />
Nîmes, trois destinations<br />
marocaines (Fès, Rabat et<br />
Marrakech) avec un Boeing<br />
737-400, à raison d’une seule<br />
fréquence hebdomadaire pour<br />
chacune de ces dessertes.<br />
Comanav Voyages est le représentant<br />
d’Eurociel au Maroc.<br />
Le prix d’un aller simple est<br />
proposé à partir de 141 euros<br />
TTC en basse saison, et à partir<br />
de 178 euros TTC en haute saison.<br />
Usine Renault-Nissan en<br />
février<br />
Le constructeur automobile<br />
franco-japonais Renault-Nissan<br />
lancera en février la construction,<br />
à Tanger, au Maroc, d’une<br />
usine de montage de véhicules à<br />
bas prix, qui produira 200 000<br />
véhicules à partir de 2011 avant<br />
d’augmenter sa capacité à<br />
400 000 unités par an. Coût de<br />
l’investissement : 600 millions<br />
d’euros, avec la création de 6000<br />
emplois directs et environ<br />
30 000 emplois indirects.<br />
Economie d’électricité<br />
Le royaume a lancé une large<br />
campagne de sensibilisation<br />
invitant les Marocains à une<br />
meilleure utilisation de l’énergie<br />
électrique. Cette campagne,<br />
qui a pour slogan « l’électricité,<br />
mieux l’utiliser c’est l’économiser<br />
», se poursuivra jusqu’au 6<br />
février. <strong>Les</strong> spots audio-visuels<br />
mettent l’accent sur les méthodes<br />
efficaces de consommation,<br />
en utilisant notamment des<br />
équipements à basse consommation<br />
énergétique.<br />
MAURITANIE<br />
Exploration pétrolière<br />
La Banque islamique de développement<br />
(BID) a financé, à<br />
hauteur de 800 000 dollars, la<br />
création d’un Centre de simulation<br />
et de modélisation pétrolière<br />
en Mauritanie. Cette infrastructure<br />
permettra à la Société<br />
mauritanienne d’hydrocarbures<br />
(SMH) d’effectuer les différentes<br />
tâches d’analyse, de traitement<br />
et d’interprétation des<br />
CONDENSÉ<br />
données géologiques et géophysiques<br />
des gisements pétroliers<br />
à travers des logiciels ultra<br />
modernes spécialisés dans le<br />
domaine pétrolier.<br />
Chemin de fer<br />
Export-Import Bank of China<br />
(Exim Bank) a accordé 470<br />
millions d’euros pour le financement<br />
du projet de construction<br />
d'une ligne de chemin de<br />
fer dans le sud mauritanien. Ce<br />
montant couvrira 70% de l'enveloppe<br />
globale nécessaire à la<br />
réalisation de cette ligne qui<br />
reliera Nouakchott à Kaédi, sur<br />
une distance de 430 km. <strong>Les</strong><br />
30% restants seront apportés<br />
par la Société mauritanienne<br />
des phosphates (SMP).<br />
Mauritania Airways volera<br />
dans le ciel de la Mauritanie<br />
La liquidation judiciaire de la<br />
compagnie aérienne publique<br />
Air Mauritanie ouvre le ciel<br />
mauritanien à Mauritania<br />
Airways, lancée en novembre<br />
2007 par Tunisair, qui en<br />
détient 59% du capital, le reste<br />
étant partagé entre le groupe<br />
privé mauritanien Bouamatou<br />
et l’Etat mauritanien. Air<br />
Mauritanie traversait une<br />
grave crise financière suite au<br />
non-paiement de 2,7 millions<br />
de $ dus à la société américaine<br />
International Lease Finance<br />
Corporation (ILFC), ce qui<br />
avait entraîné la saisie à Paris,<br />
depuis septembre dernier, des<br />
deux avions d’Air Mauritanie.<br />
NAMIBIE<br />
Délestages<br />
La compagnie nationale<br />
d'électricité Power Corp<br />
Namibie (PCN) va devoir procéder<br />
à des délestages suite à<br />
la diminution des importations<br />
d’électricité fournies<br />
par Eskom Holdings<br />
d’Afrique du Sud. PCN<br />
exhorte les Namibiens à<br />
réduire de 20% leur consommation<br />
énergétique. Le secteur<br />
minier est le plus<br />
concerné par ces coupures, en<br />
particulier les mines de zinc<br />
exploitées par Anglo American<br />
et Exxaro Resources, de diamants<br />
par De Beers et les<br />
mines d’uranium de Rio Tinto<br />
Group et Paladin Resources.<br />
NIGER<br />
L’OPEP soutient le développement<br />
rural du Niger<br />
Le fonds de l’Organisation des<br />
pays producteurs de pétrole<br />
(OPEP) a accordé 9 milliards<br />
FCFA (environ 18,36 millions<br />
$) au Niger pour le financement<br />
partiel d’un projet<br />
d’aménagement d’une route<br />
bitumée de plus de 100 km et<br />
la réalisation des infrastructures<br />
de désenclavement des<br />
zones de production de la<br />
région de Maradi (centre-est).<br />
NIGERIA<br />
Bataille contre les multinationales<br />
de tabac<br />
Le Nigeria réclame 22 milliards<br />
de livres sterling de dommages<br />
et intérêts à British and<br />
American Tobacco (BAT),<br />
Philip Morris et International<br />
Tobacco Ltd, accusés d’user de<br />
procédés interdits en Europe<br />
pour cibler les jeunes. Le<br />
Nigeria affirme disposer de<br />
documents prouvant le ciblage<br />
privilégié des jeunes. 18 milliards<br />
de cigarettes sont vendues<br />
chaque année pour une<br />
valeur de 600 millions de livres<br />
sterling. Selon l’OMS, un<br />
Nigérian sur cinq est fumeur.<br />
BAT contrôle 78% des parts de<br />
marché au Nigeria où le pour-<br />
centage des fumeurs avant<br />
l’âge de 14 ans est de 24%<br />
parmi les garçons et 18%<br />
parmi les filles.<br />
Projet d’usine de cigarettes<br />
annulé<br />
Le Nigeria a décidé de revenir<br />
sur son projet d’implantation<br />
d’une nouvelle fabrique de<br />
cigarettes d’une valeur de 7,5<br />
milliards de nairas, dans l’Etat<br />
de Osun, dans le sud-ouest du<br />
pays. Cette décision s’inscrit<br />
dans le cadre de la lutte contre<br />
les maladies liées au tabac, sur<br />
laquelle s’est engagé le Nigeria<br />
depuis peu. Le Nigeria constate<br />
que « les dépenses publiques<br />
occasionnées par la morbidité et<br />
les risques sanitaires liés au<br />
tabac sont supérieures aux<br />
impôts payés par les sociétés<br />
productrices de tabac ».<br />
Sept fois plus d’investissements<br />
étrangers en 2007<br />
Le Nigeria a attiré 7 fois plus<br />
d'investissements étrangers en<br />
2007 qu’en 2006, en raison<br />
notamment de la hausse des<br />
prix du pétrole et des améliorations<br />
dans le secteur bancaire.<br />
L'investissement étranger<br />
a atteint 2,2 milliards $ en<br />
2007, contre près de 300 millions<br />
$ un an auparavant.<br />
Renégociation des contrats<br />
pétroliers<br />
Le gouvernement nigérian a<br />
informé les compagnies pétrolières<br />
qu'il souhaiterait renégocier<br />
des contrats de partage de<br />
production dans les trois prochains<br />
mois. Nombre de ces<br />
contrats ont été signés au cours<br />
des années 1990, lorsque les<br />
prix du pétrole étaient inférieurs<br />
à 20 dollars le baril.<br />
Terminal de Bonny<br />
La compagnie Nigerian<br />
National Petroleum Corp<br />
(NNPC) déclare que les problèmes<br />
rencontrés au niveau<br />
du terminal d'exportation de<br />
Bonny, exploité par l'unité<br />
locale de la Royal Dutch Shell<br />
Plc, qui ont retardé certains<br />
envois de brut, sont en voie de<br />
résolution. NNPC n'a pas précisé<br />
la nature du problème<br />
affectant le terminal d'exportation,<br />
le plus ancien du pays.<br />
SÉNÉGAL<br />
16 milliards FCFA pour la<br />
route Mamelles-Aéroport<br />
de Yoff<br />
Le Fonds koweitien pour le<br />
développement économique<br />
arabe (FKDEA) a accordé un<br />
prêt de 16 milliards de FCFA au<br />
Sénégal pour financer l'élargissement<br />
à deux fois 2 voies de la<br />
route Mamelles-aéroport de<br />
Yoff, un des principaux axes<br />
urbains de Dakar, reliant le centre-ville<br />
à l'aéroport Léopold<br />
Sedar Senghor. Le FKDEA a<br />
financé à ce jour 25 projets au<br />
Sénégal pour un montant total<br />
de 135 milliards de FCFA.<br />
TCHAD<br />
UE : 10 millions d’euros pour<br />
la paix<br />
Le commissaire européen au<br />
Développement et à l'Aide<br />
humanitaire, Louis Michel, a<br />
signé avec les autorités tchadiennes<br />
un Programme spécial<br />
d'accompagnement de la<br />
stabilisation (PAS), doté<br />
d'une enveloppe de 10 millions<br />
d'euros. <strong>Les</strong> crédits vont<br />
servir au financement des<br />
projets visant à créer les<br />
conditions favorables au<br />
retour de la paix, à la prévention<br />
des futurs conflits et aux<br />
développements social et économique<br />
des régions tou-<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
chées par les conséquences<br />
de la crise dans la province<br />
frontalière soudanaise du<br />
Darfour.<br />
TOGO<br />
Doublement de la production<br />
de phosphate<br />
Le Togo compte produire plus<br />
de 1,4 million de tonnes de<br />
phosphate en 2008, soit près de<br />
deux fois la production de<br />
2007. La Société nouvelle des<br />
phosphates du Togo (SNPT) va<br />
acquérir du nouveau matériel<br />
pour porter la production à 2<br />
millions de tonnes en 2009,<br />
puis 3 millions en 2010. Le<br />
Togo a doublé le prix de son<br />
phosphate (40% des recettes du<br />
pays), passant de 35 à 70 dollars<br />
depuis août 2007. La production<br />
nette a chuté à 1,1 million<br />
en 2006 et 800 000 tonnes en<br />
2007. La Banque islamique de<br />
développement a accordé un<br />
prêt de plus 45 millions d'euros<br />
pour redresser ce secteur.<br />
Internet pour le développement<br />
Le Togo a été déclaré éligible au<br />
projet « Development Gateway<br />
Foundation » (DGF), une<br />
organisation internationale<br />
non lucrative initiée par la<br />
Banque mondiale, l'Australie,<br />
l'Allemagne et l'Inde. Ce projet<br />
devrait déboucher en février<br />
prochain sur le lancement<br />
d’une plateforme d'échanges<br />
entre le gouvernement, les différents<br />
services de l'Etat, les collectivités<br />
locales, les partenaires<br />
au développement et agences<br />
de coopération, les opérateurs<br />
économiques et les associations<br />
paysannes.<br />
Moller-Maersk s’intéresse au<br />
port de Lomé<br />
Le groupe danois AP Moller-<br />
Maersk s'intéresse au port de<br />
Lomé. Il projette d’y investir,<br />
au cours des 20 prochaines<br />
années, dans la construction<br />
d'un nouveau quai de déchargement<br />
et le développement<br />
de nouveaux équipements<br />
permettant d'assurer une<br />
croissance des opérations de<br />
manutention.<br />
TUNISIE<br />
Augmentation du prix du<br />
lait à la production<br />
Le prix du lait frais, destiné aux<br />
centres de collecte et aux unités<br />
de transformation, a augmenté<br />
de 50 millimes par litre<br />
passant ainsi à 500 millimes à<br />
la production. Cette augmentation<br />
a été décidée par l’Etat<br />
tunisien pour accroître la production<br />
laitière, améliorer le<br />
revenu des agriculteurs et inciter<br />
les éleveurs à développer et<br />
à préserver leur cheptel.<br />
Appel d’offres pour deux<br />
licences de téléphonie fixe<br />
La Tunisie lancera, dans les<br />
prochaines semaines, un<br />
appel d’offres pour la cession<br />
de deux licences de téléphonie<br />
fixe. Une opération qui<br />
mettrait fin au monopole sur<br />
le segment de téléphonie fixe<br />
de l’opérateur historique<br />
Tunisie Télécom, déjà<br />
concurrencé par Orascom<br />
Tunisie (Tunisiana) dans la<br />
téléphonie mobile.<br />
Réseau ferroviaire rapide<br />
La Tunisie prévoit d’investir<br />
1,782 milliard de DT pour<br />
améliorer ses infrastructures<br />
de transport ferroviaire. La<br />
société du réseau ferroviaire<br />
rapide de Tunis (TRANSFER)<br />
a été chargée du suivi de l'exécution<br />
du projet de réseau ferroviaire<br />
rapide (RFR), dont<br />
l'appel d'offres relatif à sa partie<br />
prioritaire sera lancé dans le<br />
courant de cette année. Ce<br />
tronçon, qui s’étend sur 29 km<br />
(composé de 3 lignes), coûtera<br />
950 millions DT et sera réceptionné<br />
en 2011. Quatre autres<br />
lignes, d’un linéaire total de<br />
plus de 80 km, sont également<br />
au programme.<br />
Privatisation de la BTE<br />
L'Etat tunisien et l'Emirat<br />
d'Abou Dhabi, qui détiennent<br />
chacun 39% du capital de la<br />
Banque de Tunisie et des<br />
Emirats (BTE) ( les 22% restants<br />
étant détenus par des<br />
privés), ont exprimé leur<br />
volonté de privatiser cette<br />
banque. L’opération débutera<br />
dès validation de cette cession<br />
par la commission d’assainissement<br />
et de restructuration<br />
des entreprises publiques et<br />
parapubliques (CAREPP).<br />
Cette ex-banque de développement<br />
reconvertie en banque<br />
universelle est dotée d'un<br />
capital de 90 millions de DT.<br />
Internet<br />
Le taux de pénétration de<br />
l’outil informatique au sein<br />
des ménages tunisiens ne<br />
dépasse pas 6,5%. Selon les<br />
chiffres du Ministère des<br />
technologies de la communication,<br />
il existe uniquement<br />
650 000 micro-ordinateurs<br />
pour 10 millions d'habitants.<br />
Le gouvernement a pour<br />
objectif d’atteindre 10%, soit<br />
un million de PC, à la fin<br />
2009.<br />
ZAMBIE<br />
Arrêt de production de<br />
cuivre<br />
Le groupe britannique<br />
Vedanta Resources Plc, qui<br />
détient 51% de Konkola<br />
Copper Mines Plc, le plus<br />
grand producteur de cuivre<br />
en Zambie, affirme que les<br />
pannes de courant successives<br />
durant ces derniers jours ont<br />
entrainé l’arrêt de la production<br />
dans toutes les mines<br />
qu’il exploite, ainsi que dans<br />
ses installations métallurgiques.<br />
Konkola dispose de suffisamment<br />
de puissance électrique<br />
pour effectuer des opérations<br />
d'entretien de ses<br />
équipements.<br />
ZIMBABWE<br />
Fin de la double imposition<br />
avec le Botswana<br />
Le président Robert Mugabe a<br />
signé un accord conjoint avec<br />
le Botswana mettant fin à la<br />
double imposition des entreprises<br />
ayant des activités avec<br />
les deux pays voisins. La décision<br />
est également valable<br />
pour l’impôt sur les revenus<br />
immobiliers, les salaires et les<br />
pensions.<br />
Le tourisme a besoin d’un<br />
milliard $<br />
Le Zimbabwe a besoin de près<br />
d'un milliard de dollars américains<br />
pour accroître les<br />
logements dans le secteur du<br />
tourisme dans les cinq prochaines<br />
années, a déclaré le<br />
conseil de l'Autorité zimbabwéenne<br />
du tourisme (ZTA).<br />
Shingi Munyeza, président de<br />
la ZTA, a estimé que les logements<br />
dans l'industrie du<br />
tourisme devraient être multipliés<br />
par trois par rapport<br />
aux capacités actuelles de<br />
24 000 lits, pour répondre à<br />
l'augmentation du nombre de<br />
touristes dans le pays.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />
5<br />
Le CPA fait face à un pic<br />
d’impayés<br />
La reprise de la privatisation du Crédit populaire algérien, suspendue fin novembre dernier, est compromise<br />
dans le cours terme.<br />
Par Ihsane El Kadi, Alger<br />
Le Crédit populaire algérien, première<br />
banque algérienne par le réseau, n’en<br />
finit pas d’être secoué par la conjoncture<br />
mondiale. Sa privatisation, prévue avant<br />
la fin de l’année 2007, a dû être ajournée<br />
en novembre dernier devant les difficul-<br />
« <strong>Les</strong> minoteries, par<br />
exemple, importent la<br />
tonne de blé à plus de<br />
700 dollars. Elle était<br />
de 250 dollars quelques<br />
mois auparavant.»<br />
tés des grandes banques internationales<br />
candidates à l’acquisition de 51% de son<br />
capital. Voilà maintenant qu’une partie<br />
de ses positions menace de se déprécier<br />
par la faute de l’inflation des matières<br />
premières. En effet, un cumul d’impayés<br />
dépassant les 30 milliards de dinars –<br />
environ 300 millions d’euros – s’est<br />
constitué au second semestre 2007 chez<br />
des PME clients du CPA, incapables de<br />
maintenir suffisamment de marge d’exploitation<br />
après le renchérissement de<br />
leurs fournitures sur le marché mondial.<br />
L’état veut aider : « Ce sont des entreprises<br />
qui n’arrivent plus à faire face à leurs<br />
L’interpellation du PDG de la banque<br />
de développement local BDL et d’une<br />
partie de son staff par la brigade économique<br />
de la police le lundi 21 janvier<br />
2008 a jeté l’émoi dans la communauté<br />
des managers de banques publiques<br />
algériennes. Mohamed Bachtarzi<br />
et ses principaux collaborateurs ont été<br />
écoutés une nuit durant, avant d’être<br />
relâchés. <strong>Les</strong> bureaux, et même des<br />
domiciles, ont été perquisitionnés. Le<br />
procédé a choqué mais l’Association<br />
La Bei et la Sfi prennent<br />
38% d’actions dans une<br />
banque camerounaise<br />
Cette prise de participation devrait amener la Capital financial holding (CFH) à étendre son implantation<br />
en Afrique centrale.<br />
Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />
L’accord de partenariat a été signé le 11<br />
décembre 2007 à Yaoundé entre la<br />
Banque européenne d’investissement<br />
(Bei) et la Société financière internationale<br />
(Sfi) d’une part, et la Capital financial<br />
holding (Cfh) regroupant la<br />
Commercial bank Cameroon (Cbc), la<br />
Commercial bank Centrafrique (Cbca)<br />
et la Commercial bank Tchad (Cbt)<br />
d’autre part. Cette prise de participation,<br />
d’après Flavia Palanza, chef de la division<br />
Afrique centrale et orientale de la Bei,<br />
« constitue une grande première en<br />
Afrique de voir les institutions financières<br />
internationales prendre des actions dans<br />
une structure locale. La Cfh est une ban-<br />
Une affaire BDL fait désordre<br />
crédits d’exploitation. <strong>Les</strong> minoteries,<br />
par exemple, importent la tonne de blé à<br />
plus de 700 dollars. Elle était de 250 dollars<br />
quelques mois auparavant et comme<br />
les prix de vente de leurs produits n’ont<br />
pas suivi la même hausse, elles ne dégagent<br />
plus assez de résultats pour rembourser<br />
leurs banques », explique<br />
Mohamed Rabia, un chargé d’études au<br />
CPA. L’exemple est extensible aux laiteries,<br />
aux biscuiteries et même aux<br />
entreprises qui utilisent des dérivés<br />
pétroliers dans leurs produits, comme<br />
les fabricants de sacs de farine.<br />
L’Etat veut sauver la mise<br />
<strong>Les</strong> instructions de l’actionnaire publique<br />
unique – l’Etat représenté par le<br />
Ministère des finances – sont d’aider ces<br />
activités en rallongeant les délais de remboursement.<br />
<strong>Les</strong> marges de manœuvre<br />
demeurent étroites et, parfois, la flambée<br />
des matières premières se couple à des<br />
pertes de change liées à la forte appréciation<br />
de l’euro, pour ceux qui ont opté,<br />
l’été dernier, pour un paiement à terme.<br />
Le CPA faisait déjà face, à la fin de l’année<br />
2006, à un phénomène de saturation<br />
du marché dans de nombreux créneaux<br />
de l’agroalimentaire, dont il a financé les<br />
investisseurs : « Des usines que nous avons<br />
financées n’ont même pas pu démarrer<br />
faute de débouchés dans la transformation<br />
du plastique, par exemple ». <strong>Les</strong> fameuses<br />
mauvaises créances du CPA, liées au<br />
des banques et établissements financiers,<br />
l’ABEF, qui réunit les professionnels<br />
du secteur, n’a pas communiqué<br />
au terme d’un conclave d’urgence.<br />
L’enquête, qualifiée de préliminaire,<br />
porterait sur des crédits immobiliers<br />
douteux. L’affaire BDL tombe sur la<br />
seconde banque proposée à la privatisation<br />
après le CPA. L’Etat vendeur<br />
paraît peu soucieux de l’image du produit<br />
qu’il escompte céder.<br />
que d’entreprise qui a une bonne implantation<br />
locale et une structure panafricaine<br />
menée par des acteurs africains dont l’intervention<br />
permettra de renforcer le<br />
groupe, et partant, ses assises en tant que<br />
banque régionale en Afrique centrale ».<br />
Selon les termes de la convention de partenariat,<br />
les deux institutions financières<br />
internationales apporteront une assistance<br />
technique importante aux trois<br />
banques appartenant à l’homme d’affaires<br />
camerounais Yves Michel Fotso.<br />
Pratiques bancaires internationales<br />
La Bei prendra une participation maximum<br />
de 19% du capital de Cfh. La Sfi<br />
prendra une participation équivalente,<br />
soit 10 millions d’euros (6,550 milliards<br />
financement des entreprises publiques<br />
déficitaires, pourraient bien ne plus rester<br />
seules. La différence, toutefois, est que<br />
le Crédit populaire algérien s’est entouré<br />
de garanties réelles dans 98% des engagements<br />
avec les investisseurs privés.<br />
« Des usines que nous avons<br />
financées n’ont même pas<br />
pu démarrer faute<br />
de débouchés dans<br />
la transformation du<br />
plastique, par exemple. »<br />
« Nous prenons des hypothèques y compris<br />
pour les crédits d’exploitation », précise<br />
M. Rabia. Le CPA ne risque donc pas de<br />
grands préjudices dans le cas de faillites<br />
en cascade dans les filières industrielles<br />
qu’il accompagne.<br />
La privatisation se complique un peu<br />
plus<br />
Une dégradation, même partielle, des<br />
comptes du CPA compliquerait davantage<br />
la reprise de sa privatisation et<br />
impliquerait le retour à la case audit et<br />
évaluation. M. Fatiha Mentouri, ministre<br />
délégué à la Réforme bancaire, a<br />
déclaré en novembre dernier, au<br />
moment de l’ajournement du dépôt des<br />
plis des offres des banques acquéreuses<br />
du CPA, qu’elle souhaitait reprendre<br />
l’opération là où elle s’est arrêtée « aussitôt<br />
que le permettrons les conditions de<br />
marché ». Des six banques présélectionnées,<br />
seules trois, BNP Paribas, Société<br />
Générale et Natixis Banque Populaires<br />
s’étaient montrées totalement prêtes à<br />
faire une offre, en dépit des incertitudes<br />
nées de la crise américaine des subprimes.<br />
Il faut désormais compter Société<br />
Générale parmi les banques convalescentes,<br />
ce qui promet un rallongement<br />
du gel de la privatisation du CPA audelà<br />
du premier semestre 2008. Un délai<br />
qui peut modifier les données comptables<br />
de la cession.<br />
de francs CFA) pour les deux bailleurs de<br />
fonds. En outre, les deux institutions<br />
fourniront une assistance technique<br />
importante visant à moderniser les<br />
structures de gestion et renforcer la gouvernance<br />
des trois banques grâce à l'application<br />
systématique des standards de<br />
pratique bancaire internationale.<br />
La Commercial bank Cameroon, qui a,<br />
entre autres, racheté la Méridien bank<br />
Cameroon (Mbc), a lancé sa première<br />
structure en 1997 à Douala, qui abrite,<br />
du reste, le siège du groupe. En plus de la<br />
Centrafrique et du Tchad, une autre succursale<br />
a vu le jour à Sao Tomé et<br />
Principe, et une autre ouvrira bientôt en<br />
Guinée équatoriale, confortant ses ambitions<br />
sous-régionales.<br />
Tunisie : TFG lance<br />
Tuninvest Services<br />
Tuninvest Finance Group (TFG) a mis en place une entreprise<br />
off shore, « Tuninvest Services », dotée d’un capital de 100 000<br />
DT et dont l’objet social est « l’audit technique et économique<br />
». La nouvelle structure fournira de l’assistance technique<br />
dans la gestion de fonds et l’ingénierie financière aux équipes<br />
locales de TFG en Afrique subsaharienne. Ahmed Abdelkéfi et<br />
les sociétés Tuninvest Finance Group (TFG) et Tuninvest<br />
Corporate Finance formeront les premiers administrateurs de<br />
Tuninvest Services. Tuninvest Finance Group (TFG) fait partie<br />
de Integra Partners.<br />
Rehaussement de<br />
la notation de la Socièté<br />
Générale Maroc<br />
Capital Intelligence, l’une des quatre principales agences de<br />
rating internationales, a rehaussé les notes court terme et<br />
long terme de la Société Générale Maroc, passant respectivement<br />
de B et BB+ à A3 et BBB-. Ainsi, la Société Générale<br />
obtient les meilleurs ratings délivrés par Capital intelligence<br />
au Maroc. Selon l’agence, ce niveau de notation reflète la solidité<br />
financière de la banque et sa grande capacité à se conformer<br />
aux standards internationaux. Ceci est dû à une gestion<br />
active et rigoureuse au quotidien ainsi qu’à une maîtrise<br />
accrue du risque.<br />
Convention de partenariat<br />
entre Coris Bank<br />
International et la BDM-SA<br />
La Banque de développement du Mali (BDM-SA) vient<br />
de conclure une convention de partenariat avec Coris<br />
Bank International du Burkina Faso. A travers ce partenariat,<br />
la Coris pourra être accompagné par sa consœur<br />
malienne dans l’activité bancaire. <strong>Les</strong> volets prévus<br />
concernent la formation du personnel et le transfert de<br />
compétence. A noter qu’une convention similaire a été<br />
signée par la Coris avec une banque de la Guinée-Bissau.<br />
Créé en 1989, la BDM-SA qui compte un capital de plus<br />
de 20 milliards de FCFA est la quatrième banque sous<br />
régionale de l’UEMOA.<br />
Une nouvelle banque<br />
islamique s’implante à Alger<br />
La banque Al Salam des Emirats arabes unis (EAU) sera le<br />
deuxième établissement financier islamique à s’implanter en<br />
Algérie après Al Barak Bank. L’institution, qui a obtenu son<br />
agrément le 17 octobre 2006, compte débuter ses activités<br />
durant le premier semestre de cette année. La banque sera<br />
dotée d’un capital de 100 millions de dollars. Al Salam est présente<br />
notamment au Soudan et au Bahrein, premier pays au<br />
monde par le nombre de banques islamiques.<br />
Standard Bank pessimiste<br />
sur l’évolution du shilling<br />
kenyan<br />
La plus grande banque africaine en termes d’actifs prévoit de<br />
fortes pressions sur le shilling kenyan en cas de prolongement<br />
de la crise politique qui divise le pays. Ces prévisions interviennent<br />
24 heures après que cette monnaie ait atteint son plus bas<br />
niveau depuis dix mois. <strong>Les</strong> traders imputent cette faiblesse à la<br />
sensible baisse de la demande des entreprises (attentives aux<br />
tentatives de médiation internationale) sur la monnaie<br />
kenyane. A noter que depuis les élections, le shilling a perdu<br />
13% de sa valeur par rapport au dollar.<br />
La CAAR vise un chiffre<br />
d’affaires de 8,2 milliards<br />
DA pour 2007<br />
La Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance<br />
(CAAR) a dégagé 7,5 milliards DA en chiffres d’affaires en<br />
2006, et table sur un chiffre de 8,2 milliards DA en 2007, soit<br />
10% de croissance par rapport au précédent exercice, a indiqué<br />
mardi le PDG de la CAAR Brahim Djamel Kassali, en marge de<br />
la journée d’études sur le rail et les assurances.
6<br />
Accord entre BMCE Bank<br />
et CAM pour des crédits<br />
immobiliers à l’étranger<br />
Dans le cadre de sa stratégie de développement visant à promouvoir<br />
son activité à l’international, BMCE Bank vient de<br />
conclure une convention avec son actionnaire Caja<br />
Mediterraneo en vue de favoriser la commercialisation de ses<br />
prêts immobiliers à l’étranger, à travers notamment une optimisation<br />
des délais de traitement des dossiers.<br />
A cet effet, ledit partenariat cible principalement la clientèle étrangère<br />
souhaitant acquérir un logement au Maroc. Concrètement, les<br />
clients potentiels devront disposer d’un compte en dirhams<br />
convertibles et être âgés de moins de 65 ans au moment de l’octroi<br />
du crédit, et de 70 ans maximum au terme du contrat.<br />
La BAD abrite une conférence<br />
sur la gestion des écosystèmes<br />
La BAD abritera les 21 et 22 février 2008 à Tunis une Conférence<br />
internationale sur les mécanismes de financement de la gestion<br />
durable des écosystèmes forestiers du bassin du Congo. L'objectif de<br />
la conférence est de définir une stratégie de mise en place d'un<br />
financement durable pour la gestion des écosystèmes forestiers du<br />
bassin du Congo, de renforcer la gouvernance et le partenariat entre<br />
les différentes parties prenantes. Le thème principal sera axé sur les<br />
mécanismes de financement durable du plan de convergence de la<br />
Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC).<br />
Tournée du président de la<br />
Banque mondiale en Afrique<br />
Robert B. Zoellick a entamé dans la troisième semaine de janvier<br />
une tournée africaine devant le mener en Mauritanie, au Liberia, en<br />
Ethiopie et au Mozambique. Cette tournée intervient après le bouclage<br />
du financement du fonds de développement (IDA) dédié aux<br />
pays en développement. Ce fonds est doté de 5,7 milliards de dollars,<br />
avec un apport de 1,6 milliard de dollars de la SFI (Société<br />
financière internationale). Le président de la Banque mondiale<br />
devait, durant son étape éthiopienne, prendre part à la dixième<br />
assemblée ordinaire de l’Union africaine (UA).<br />
Par Lyes Taibi, Alger<br />
Le gouverneur de la Banque<br />
d’Algérie M. Laksaci a, dès novembre<br />
2005, fixé le second semestre de<br />
2008 comme celui de l’application,<br />
en Algérie, des règles de Bâle II, « un<br />
challenge jouable », confirmé le 16<br />
décembre dernier par M. Noyer,<br />
gouverneur de la Banque de France,<br />
lors d’un colloque consacré « aux<br />
défis de Bâle II ». Abderrahmane<br />
Benkhalfa, le délégué général de<br />
l’Association des banques algériennes<br />
(ABEF), s’attelle à tenir les<br />
délais. Une série de manifestations,<br />
pour certaines d’entre elles avec les<br />
homologues de la Fédération française<br />
des banques, sont prévues à<br />
cette fin. Si les pratiques des banques<br />
nationales en matière de contrôle<br />
interne et de maîtrise des risques ont<br />
sensiblement évolué aux cours des<br />
dernières années, l’échéance de 2008<br />
apparaît, pour beaucoup de banquiers<br />
algériens, comme bien précoce.<br />
Un secteur dominé par les banques<br />
publiques<br />
<strong>Les</strong> réserves inspirées par une application<br />
précoce des règles de Bâle II<br />
en Algérie proviennent des caractéristiques<br />
propres au système bancaire<br />
algérien, à l’étape actuelle.<br />
En effet, en dépit de l’installation,<br />
depuis le milieu des années 90, de 19<br />
banques privées étrangères, ce sont<br />
plus de 90% des crédits à l’économie<br />
qui continuent d’être attribués par<br />
les banques publiques algériennes.<br />
Plus de la moitié de ces crédits sont<br />
destinés à des entreprises publiques,<br />
sur injonction des autorités de<br />
tutelle. En contrepartie, le Trésor<br />
public procède régulièrement à des<br />
opérations d’assainissement des<br />
créances non performantes des banques.<br />
La dernière en date, réalisée au<br />
début des années 2000, a coûté plus<br />
de 4 milliards de dollars à la collectivité.<br />
Dans ce contexte de gestion<br />
administrée des principaux flux de<br />
crédit, la notion de « gestion du risque<br />
de crédit », qui constitue le premier<br />
pilier de Bâle II, semble en<br />
grande partie vidée de sa substance.<br />
Des banques sous-capitalisées<br />
Une autre caractéristique propre aux<br />
banques publiques algériennes est<br />
leur sous-capitalisation. La plus<br />
grande d’entre elles, la BNA, est<br />
dotée de fonds propres ne dépassant<br />
pas 500 millions d’euros. C’est trois<br />
fois moins que la première banque<br />
marocaine. <strong>Les</strong> fonds propres cumulés<br />
de l’ensemble des banques algériennes,<br />
publiques et privées<br />
confondues, atteignent environ 2<br />
milliards d’euros. L’application de<br />
ratios de solvabilité plus rigoureux,<br />
BANQUES ET ASSURANCES<br />
Tunisie : mise en orbite<br />
de la nouvelle BTK<br />
prévue dans Bâle II, ne peut que<br />
retarder la nécessaire constitution<br />
d’un tissu d’entreprises privées performantes<br />
dans un contexte de<br />
« rareté » du crédit.<br />
A tout cela, il faut ajouter que les<br />
standards de division des risques,<br />
également inspirés par le comité de<br />
Bâle, n’ont malheureusement pas été<br />
appliqués par la BADR, dont l’activité<br />
crédit est aujourd’hui à l’arrêt,<br />
en raison d’un engagement imprudent<br />
dans le financement, une fois<br />
n’est pas coutume, d’une importante<br />
entreprise privée...<br />
La faible diversification des activités<br />
des banques algériennes est également<br />
de nature à limiter l’impact de<br />
Bâle II. Au chapitre des risques de<br />
marché par exemple, le risque de<br />
change est « quasi inexistant » en raison<br />
de la gestion des ressources en<br />
devises des banques commerciales<br />
par la Banque centrale.<br />
Bâle II, un souci surtout pour le<br />
secteur privé<br />
La recherche de la maîtrise des risques<br />
opérationnels, l’une des principales<br />
innovations de Bâle II, sera,<br />
elle, immédiatement utile. Dans ce<br />
domaine, l’exposition des banques<br />
algériennes est loin d’être négligeable,<br />
comme en témoigne, par exemple,<br />
la multiplication des affaires de<br />
détournement de fonds révélées au<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
Un nouveau conseil d’administration qui reflète la répartition du capital. Un renforcement de la banque<br />
universelle qui s’inscrit sur la poursuite de la politique de développement de la BTK depuis 2004.<br />
Par Adama Wade, Casablanca<br />
La Banque tuniso-koweitienne vient<br />
de tenir son premier conseil d’administration<br />
suite à la cession par appel<br />
d’offres international de 60% de son<br />
capital au Groupe Caisse d’Epargne.<br />
Cette rencontre tenue le 22 janvier<br />
2008 à Tunis a débouché sur d’importants<br />
changements en accord avec la<br />
nouvelle répartition du capital. Le<br />
groupe bancaire français y siégera avec<br />
six administrateurs contre deux pour<br />
le Koweït et deux pour la Tunisie. En<br />
outre, le président du Groupe Caisse<br />
d’Epargne, Charles Milhaud, est élu à<br />
la présidence de la BTK ; il sera<br />
secondé à la vice-présidence par<br />
Mutlaq Moubarak Al Sanaa, représentant<br />
de l’actionnaire koweitien (Kuwait<br />
Investment Authority). Côté tunisien,<br />
Abdelghaffar Ezzedine a vu renouvelé<br />
son mandat de directeur général. Une<br />
nouvelle ère s’ouvre désormais pour la<br />
BTK après une opération de cession<br />
réalisée avec rigueur et transparence,<br />
comme l’a souligné M. Milhaud qui a<br />
vivement remercié les autorités tunisiennes<br />
et les actionnaires tunisiens et<br />
koweitiens.<br />
Pour le GCE, cette acquisition s’inscrit<br />
dans sa stratégie d’ouverture à l’international.<br />
En raison de la forte croissance<br />
qu’elle connaît, la région du<br />
Maghreb occupe une place particulière<br />
dans cette politique d’expansion. Le<br />
GCE souhaite y déployer son savoirfaire<br />
et ses métiers distinctifs en s’appuyant<br />
sur la financière OCEOR, son<br />
pôle de banque commerciale à l’international<br />
et à l’outre-mer français. Lors de<br />
ce conseil d’administration, Charles<br />
Milhaud a tenu à réaffirmer l’attachement<br />
de son groupe au pourtour méditerranéen<br />
et à la Tunisie : « La proximité<br />
géographique et culturelle avec la<br />
France, le dynamisme économique de la<br />
Tunisie sont autant d’opportunités pour<br />
créer des synergies entre les banques de<br />
nos deux pays. Notre partenariat, au<br />
sein de la BTK, avec les actionnaires<br />
tunisiens et koweitiens, doit permettre<br />
un développement efficace, qui s’appuiera<br />
notamment sur le management et<br />
les collaborateurs de la banque ».<br />
Le GCE est également présent au Maroc<br />
à travers une participation dans le capital<br />
du Crédit immobilier et hôtelier (CIH),<br />
qui compte aussi dans son actionnariat,<br />
la Caisse de dépôt et de gestion (CDG),<br />
soit l’un des plus grands acteurs du marché<br />
financier marocain.<br />
Avec la BTK, le groupe français espère<br />
implanter en terre africaine sa politique<br />
d’innovation qui lui a réussi sur<br />
l’Hexagone. La BTK bénéficiera de<br />
l’expertise, des compétences et des ressources<br />
nécessaires ainsi que d’un<br />
transfert de technologie afin de poursuivre<br />
son développement. Dans les<br />
priorités, le renforcement de l’activité<br />
financement de grands projets, des<br />
2008 apparaît « précoce » pour l’application<br />
de Bâle II en Algérie<br />
La persistance de la gestion administrée d’une part importante du crédit constitue un des obstacles sur la route de Bâle II en Algérie.<br />
cours des dernières années.<br />
C’est aussi un domaine où les banques<br />
publiques du pays apparaissent<br />
particulièrement mal outillées, en<br />
raison notamment des faibles performances<br />
de leurs systèmes d’information,<br />
qui sont d’ailleurs tous en<br />
cours de modernisation, mais pour<br />
lesquels l’échéance de 2008 arrive un<br />
peu tôt.<br />
Au total, c’est surtout pour la vingtaine<br />
de banques privées installées<br />
en Algérie que l’application des<br />
règles de Bâle II constituera un vrai<br />
souci. La conformité à Bâle II mobilise<br />
des ressources. Le responsable de<br />
la filiale algérienne d’une grande<br />
banque européenne confiait récemment<br />
que « près de 70% » de ses activités<br />
étaient constituées par des<br />
actions de reporting, en relation avec<br />
les règles de bonne gouvernance et<br />
de « confiance » promues par le<br />
comité de Bâle.<br />
La mise en conformité a débuté en 2002<br />
En Algérie, le coup d’envoi de la<br />
démarche de promotion de standards<br />
de supervision forts et de<br />
contrôles rigoureux des activités<br />
des établissements bancaires, dont<br />
Bâle II est la version la plus récente,<br />
a été inauguré par un règlement<br />
datant du 14 novembre 2002. Une<br />
évaluation plus fine des risques, la<br />
surveillance prudentielle ainsi que<br />
la transparence et la discipline de<br />
marché sont les maîtres mots de<br />
cette nouvelle démarche.<br />
Le règlement de la Banque<br />
d’Algérie précise que les banques<br />
sont tenues de se doter d’instruments<br />
de mesure, de surveillance et de<br />
contrôle pour les risques de différentes<br />
natures auxquelles elles sont<br />
exposées : risques de crédit, risques<br />
de marché, risques opérationnels…<br />
grandes entreprises, du segment PME,<br />
de la promotion immobilière, du capital<br />
risque et du crédit-bail. Egalement<br />
dans l’agenda, le développement du<br />
réseau d’agences de la BTK.<br />
Renforcement de la banque universelle<br />
Globalement, l’option retenue privilégie<br />
la banque universelle plutôt que la banque<br />
commerciale. La BTK agira au service<br />
des particuliers, des professionnels,<br />
des entreprises et des territoires, précise<br />
Le groupe bancaire<br />
français y siégera avec<br />
six administrateurs contre<br />
deux pour le Koweït<br />
et deux pour la Tunisie.<br />
son conseil d’administration. Cette<br />
option vient en droite ligne de l’agrément<br />
« Banque Universelle » délivrée à la<br />
banque le 21 mai 2004.<br />
La BTK compte aujourd’hui 175 collaborateurs,<br />
4 agences et 10 filiales métiers<br />
spécialisées (crédit-bail, capital risque,<br />
intermédiation financière et gestion des<br />
OPCVM, gestion spécialisée de créances<br />
à risques, promotion immobilière, tourisme<br />
et hôtellerie). Elle a réalisé, en<br />
2006, un PNB de 16,5 MDT.<br />
Simultanément, la nouvelle réglementation<br />
algérienne renforce considérablement<br />
les obligations des<br />
banques en matière de publication<br />
d’informations en direction, notamment,<br />
des autorités de contrôle et<br />
des commissaires aux comptes.<br />
Entamée en 2003 et 2004, la mise<br />
en conformité des structures et des<br />
outils utilisés par les banques publiques<br />
algériennes avec cette nouvelle<br />
réglementation s’est traduite<br />
notamment par le renforcement des<br />
structures de contrôle interne, d’audit<br />
et d’inspection. Elle a également<br />
débouché dans l’ensemble des<br />
banques publiques sur l’élaboration<br />
d’une cartographie des principaux<br />
risques et d’indicateurs de<br />
suivi de ces risques.
8<br />
Tunisie : la bourse contribue<br />
à hauteur de 8% dans<br />
le financement de<br />
l’investissement<br />
Entre 2004 et 2007, la contribution de la bourse tunisienne<br />
au financement de l’investissement est passée de<br />
3,6% à 8%. Une tendance qui devrait s’accélérer avec les<br />
introductions en bourse prévues cette année. Le taux de<br />
contribution de la bourse au financement de l’économie<br />
devrait atteindre 20% en 2009, selon les prévisions ministérielles.<br />
L’exonération totale de l’impôt sur la plus-value<br />
réalisée sur la cession d’actions cotées en bourse fait partie<br />
des mesures phares prises par les autorités de Tunis<br />
pour rendre l’option de la bourse plus attractive.<br />
<strong>Les</strong> télécoms promus à un rôle<br />
de valeurs refuges en 2008<br />
Morgan Stanley vient de passer en revue ses recommandations<br />
sur le secteur des télécoms en Afrique et au Moyen-<br />
Orient. Pour la banque d’investissement, le secteur des télécoms<br />
dans cette zone reste attractif en 2008, pouvant jouer<br />
un rôle de « valeurs refuges » dans un contexte de forte<br />
volatilité des marchés. <strong>Les</strong> compagnies de télécoms devront<br />
bénéficier d’un mouvement général de consolidation qui<br />
viendra en soutien aux activités boursières.<br />
L’argent atteint son plus<br />
haut niveau depuis 1980<br />
L'or et le platine ont atteint de nouveaux records vendredi<br />
à Londres, l'or atteignant 923,75 dollars l'once et le platine<br />
1701 dollars l'once, après l'annonce d'une suspension des<br />
activités de trois des producteurs majeurs d'or en Afrique<br />
du Sud. Suivant cette tendance dictée par l'or, l'argent a,<br />
pour sa part, grimpé jusqu'à 16,61 dollars l'once, le plus<br />
haut depuis décembre 1980. AngloGold Ashanti, Gold<br />
Fields et Harmony, trois des plus grands producteurs d'or<br />
sud-africains, ont déclaré, dans des communiqués séparés,<br />
qu'ils avaient suspendu leurs activités en raison des coupures<br />
d'électricité qui affectent le pays. L'Afrique du Sud, premier<br />
producteur d'or mondial, est sévèrement affectée<br />
depuis le début de l'année par des délestages et pannes<br />
d'électricité, le gouvernement ayant qualifié vendredi la<br />
situation d' « urgence nationale ».<br />
Imara lance un fonds pour<br />
l’Afrique de l’Est<br />
Le groupe financier africain Imara et la société de gestion d’actifs<br />
ICEA (Kenya) viennent de lancer le fonds Imara East<br />
Africain Fund qui, comme son nom l’indique, a pour vocation<br />
la zone de l’Afrique de l’Est. <strong>Les</strong> investissements de ce<br />
fonds seront consacrés au Kenya, à la Tanzanie, à l’Ouganda,<br />
à l’Ile Maurice, mais aussi à des entreprises opérant au<br />
Burundi, en RDC, en Ethiopie, au Rwanda et au sud Soudan.<br />
L’investissement minimal dans ce fonds est de 100 000 dollars.<br />
Crise financière : des pertes colossales et<br />
des géants sous perfusion<br />
UBS, Merill Lynch, Morgan Stanley,<br />
HSBC, Bear Stearns et bien d’autres<br />
banques qui interviennent sur les marchés<br />
de subprimes, ces prêts immobiliers<br />
à haut risque, ont égrené leurs<br />
chapelets de compte dans le noir.<br />
Pire, la première banque américaine,<br />
la puissante Citigroup, est touchée :<br />
19,90 milliards de pertes sèches. La<br />
banque suisse UBS a perdu 14,43<br />
milliards de dollars. Merill Lynch 22,4<br />
milliards de dollars, etc. <strong>Les</strong> têtes de<br />
plusieurs PDG sont tombées : Chuck<br />
Prince, le patron de Citigroup, a rendu<br />
sa démission, ainsi que Stan O’Neal<br />
de Merill Lynch, Peter Wuffli de UBS<br />
et Jimmy Cayne de la Bear Stearns.<br />
Au Royaume-Uni, la première victime<br />
des effets et conséquences des subprimes<br />
est la Northern Rock. Un prêt de<br />
la Banque centrale d’Angleterre à<br />
cette banque pour renflouer ses caisses<br />
a sonné l’alerte.<br />
Pour prévenir tout dérapage, les principales<br />
banques centrales (la Fed, la<br />
Banque centrale européenne, la<br />
Banque d’Angleterre) ont mis à la disposition<br />
des banques commerciales<br />
d’importants fonds pour juguler toutes<br />
pertes financières et assouplir des tensions<br />
inédites sur le marché monétaire<br />
interbancaire. La Banque centrale<br />
européenne, la BCE, débloquera<br />
ainsi 500 milliards de dollars pour<br />
390 banques européennes. <strong>Les</strong> banques<br />
commerciales refusant de se prêter<br />
mutuellement, les banques centrales<br />
ont décidé fin 2007 de mettre en<br />
place entre elles des lignes de swap<br />
de devises leur permettant d’assurer<br />
la liquidité dans les principales devises<br />
dans leur zone respective. La Fed,<br />
par exemple, échange des dollars<br />
contre des euros pour maintenir la<br />
liquidité en euros aux Etats-Unis.<br />
BOURSES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
<strong>Les</strong> déboires d’Eskom menacent<br />
l’économie sud-africaine<br />
Générant 95% de l’électricité locale, l’entreprise publique Eskom n’en fournit plus que par intermittence<br />
: dépassée par la croissance de la demande, elle inflige des délestages quotidiens à l’économie<br />
sud-africaine. Laquelle n’a pas fini de souffrir, y compris dans le secteur minier.<br />
Par Anthony Davis, Johannesburg<br />
Rideaux de fer baissés, en plein jour, dans<br />
l’allée centrale d’un centre commercial<br />
du Cap… la scène devient banale.<br />
Depuis le 10 janvier, les délestages volontaires<br />
imposés par Eskom se multiplient<br />
dans tout le pays. <strong>Les</strong> conséquences sont<br />
énormes à l’image de la décision<br />
d’Anglo Platinium qui annonçait, vendredi<br />
25 janvier 2008, avoir stoppé ses<br />
opérations en Afrique du Sud en raison<br />
du manque d’électricité.<br />
Eskom vient notamment<br />
de confirmer être en contact<br />
avec le Français Areva<br />
et l’Américain Westinghouse<br />
pour la construction,<br />
d’ici à 2016, d’une<br />
centrale nucléaire<br />
de 12 milliards d’euros.<br />
N’ayant pas eu les moyens, dans les dix<br />
dernières années, d’anticiper la croissance<br />
fulgurante de l’économie sudafricaine,<br />
l’entreprise publique ne fait<br />
plus face à la demande domestique,<br />
qui atteint 36 700 MW, quand l’offre<br />
ne peut excéder 38 500 MW. La tâche<br />
est d’autant plus dure que près de 20%<br />
de sa capacité est indisponible pour<br />
cause de maintenance. Alors, elle<br />
coupe l’électricité pendant quelques<br />
heures, de-ci de-là.<br />
PME touchées<br />
<strong>Les</strong> pertes, selon plusieurs analystes, se<br />
chiffrent déjà à plus de 200 millions<br />
d’euros. <strong>Les</strong> premiers touchés ? <strong>Les</strong> arti-<br />
sans et PME, qui subissent parfois cinq<br />
à sept heures de black out. « La crise<br />
pourrait avoir un impact important sur<br />
la croissance économique et la création<br />
d'emplois », alerte Patrick Craven,<br />
porte-parole de la principale centrale<br />
syndicale, Cosatu.<br />
A long terme, le tableau est potentiellement<br />
grave. <strong>Les</strong> délestages pourraient<br />
accroître les coûts de production et<br />
nourrir les pressions inflationnistes. Ils<br />
pourraient surtout peser sur les investissements<br />
étrangers, ce qui serait de mauvais<br />
augure à l’approche du Mondial<br />
2010 de football – qui lui-même<br />
requerra 2000 MW supplémentaires...<br />
« C’est un élément négatif à ajouter aux<br />
turbulences mondiales et à l’incertitude<br />
politique du moment », indique Merrill<br />
Lynch. Standard & Poor’s, Moody’s et<br />
Fitch ont aussi déjà exprimé leurs<br />
inquiétudes. « On ne vend pas ce qu’on<br />
n’a pas », estime pourtant Bongani<br />
Nqwababa, le directeur financier<br />
d’Eskom, qui souhaite littéralement ne<br />
pas lancer de gros projets industriels<br />
avant 2013, quand la situation devrait<br />
s’être améliorée.<br />
Projets ajournés<br />
Le dirigeant évoque même le report de la<br />
construction de la fonderie d’aluminium<br />
de Rio Tinto, sur le port de Coega (sud),<br />
dont l’activité accroîtrait la demande<br />
nationale de 3%. Un contrat de 25 ans a<br />
été signé en novembre 2006 avec Alcan<br />
(racheté depuis par Rio Tinto) pour la<br />
délivrance à terme de 1 350 MW, dont<br />
650 avant 2010. Pour le moment, Rio<br />
Tinto maintient le projet et le calendrier,<br />
à la rescousse desquels des turbines à gaz<br />
installées par le fournisseur d’électricité<br />
indépendant Ipsa, listé à Londres,<br />
devraient d’ailleurs venir. Mais d’autres<br />
projets miniers pourraient être remis en<br />
question. BHP Billiton annonce ainsi<br />
revoir ses plans d’expansion de deux fonderies<br />
à Richards Bay, près de Durban.<br />
Réduire la demande<br />
Eskom réagit certes, et tous les acteurs<br />
économiques majeurs avec elle. Dans<br />
l’urgence, il s’agit de peser sur la<br />
demande. Un rationnement est envisagé<br />
dans les trois mois, assorti de<br />
« pénalités », indique le gouvernement.<br />
<strong>Les</strong> 38 plus gros clients d’Eskom, groupes<br />
miniers compris, ont, par ailleurs,<br />
accepté de réduire leur consommation<br />
de 10 à 20%. Et des mesures incitatives<br />
sont mises en place en faveur de l’énergie<br />
solaire.<br />
L’offre est également gonflée. Dans l’immédiat,<br />
Eskom entend notamment<br />
importer 700 MW du Mozambique, de<br />
RD Congo et de Zambie. Parallèlement,<br />
les exportations vers les pays voisins –<br />
5% de la production – sont réduites. La<br />
faisabilité de projets de cogénération est<br />
étudiée de près, la réouverture de trois<br />
centrales fermées dans les années 1980<br />
déjà programmée.<br />
De nouvelles centrales, thermiques et<br />
nucléaires, sont surtout attendues :<br />
Eskom vient notamment de confirmer<br />
être en contact avec le Français Areva et<br />
l’Américain Westinghouse pour la<br />
construction, d’ici à 2016, d’une centrale<br />
nucléaire de 12 milliards d’euros.<br />
Objectif : développer 20 000 MW d’énergie<br />
nucléaire d’ici à 2025 grâce à six nouvelles<br />
centrales. <strong>Les</strong> dépenses d’infrastructures<br />
d’Eskom doivent, au total, atteindre<br />
30 milliards d’euros dans les cinq prochaines<br />
années. Et pendant ce temps, l’entreprise<br />
délestera.<br />
<strong>Les</strong> gourous de la City misent<br />
sur l’Afrique<br />
Depuis le début du quatrième trimestre 2007, les annonces des pertes financières records des banques<br />
américaines et européennes se suivent et se ressemblent. Cette crise va-t-elle toucher l’Afrique ?<br />
Par Charles Bambara, Londres.<br />
Un banquier africain à la City, Kimbila<br />
Kargougou, responsable Changes &<br />
Marchés monétaires à MediCapital<br />
Bank, affirme que l’interaction assez<br />
étroite entre l’Asie et le monde occidental<br />
ne met pas totalement l’Asie à<br />
l’abri de tout danger, même si la Chine<br />
« L’Afrique sera au cœur<br />
des enjeux financiers<br />
internationaux dans<br />
les prochaines années. »<br />
et l’Inde restent très fortes.<br />
M. Kargougou poursuit en soulignant<br />
que « l’Afrique sera au coeur<br />
des enjeux financiers internationaux<br />
dans les prochaines années ». <strong>Les</strong> taux<br />
de croissance sont enviables : 13%<br />
pour l’Ethiopie pour 2008, l’Angola<br />
pourrait atteindre un taux record de<br />
croissance cette année également.<br />
Le Soudan, malgré la guerre au<br />
Darfour, a une croissance attractive.<br />
Même dans les pays non pétroliers<br />
africains, la marche en avant de<br />
l’économie est enviable.<br />
Loin de la tourmente<br />
Mieux, d’autres spécialistes à<br />
Londres comme Jean Luc Schilling,<br />
l’ancien directeur de Framlington,<br />
un groupe d’investissement actif en<br />
Afrique, est catégorique : « L’Afrique<br />
est loin de cette tourmente boursière<br />
». Et M. Kargougou d’enfoncer<br />
le clou à propos des subprimes :<br />
« Nous ne touchons pas ces produitslà<br />
en Afrique ».<br />
Pour confirmer cette bonne forme<br />
des économies africaines, Donald<br />
Kaberuka, le président de la BAD, a<br />
annoncé cette semaine une croissance<br />
moyenne africaine de 6,5% en<br />
2008. Autre élément réconfortant :<br />
les marges bénéficiaires sur les places<br />
financières naissantes du continent<br />
sont jusque-là inégalées. La<br />
Bourse de Casablanca a connu un<br />
bond de plus de 200% ces trois der-<br />
nières années, la BRVM, la Bourse<br />
régionale des valeurs mobilières à<br />
Abidjan, malgré la crise politique de<br />
la Côte d’Ivoire, surprend par son<br />
dynamisme (plus de 150% ces trois<br />
dernières années).<br />
Matières premières<br />
D’autres facteurs conjoncturelles<br />
renforcent le climat des affaires en<br />
Afrique : les très fortes hausses des<br />
prix des matières premières agricoles<br />
et minières sur les places financières<br />
de Londres, Chicago, Tokyo et<br />
autres. L’Afrique, grand producteur<br />
d’or, de platine, d’uranium, d’argent,<br />
de bauxite, ne pourra qu’attirer<br />
davantage d’investisseurs.<br />
Il y a encore quelques mois, seul un<br />
petit groupe de spécialistes de la<br />
City s’intéressait à l’Afrique, mais<br />
aujourd’hui les grands groupes<br />
comme HSBC et d’autres banques<br />
d’investissement, ainsi que certains<br />
leaders du private equity, préparent<br />
des plans d’implantation sur le<br />
continent.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
BOURSES<br />
L’indice AI40 joue<br />
la stabilité dans un climat<br />
international morose<br />
<strong>Les</strong> blue chips africains payent aujourd’hui les dividendes d’une faible exposition à la « mondialisation<br />
» et (cas particulier des banques) d’un faible engagement sur les crédits risqués.<br />
L’indice AI40 joue à la stabilité dans une<br />
tendance mondiale morose. Avec une<br />
progression de 0,07 sur la semaine boursière<br />
du vendredi 18 janvier 2008, soit<br />
une performance de 0,69% depuis le<br />
début de l’année, l’indicateur mis en<br />
place par African Investor résiste bien à<br />
la tendance baissière mondiale. A titre de<br />
comparaison, le MSCI World Index, qui<br />
mesure la performance de 23 marchés de<br />
pays développés, a perdu 9% depuis le<br />
début de l’année, le Dow Jones (USA) a<br />
effacé en 19 jours tous ses gains de 2007,<br />
la Bourse de Londres a perdu 8% et le<br />
Nikkei (Japon) cale désormais à son<br />
niveau d’octobre 2005. Quant au Cac 40<br />
(France), il est revenu à son niveau de<br />
septembre-octobre, cela, en attendant les<br />
conséquences de la plus importante<br />
fraude bancaire de l’histoire (5 milliards<br />
d’euros), découverte sur les engagements<br />
de la Société Générale, troisième groupe<br />
bancaire français.<br />
Face à cette actualité lourde, l’indice africain<br />
profite pleinement de sa faible exposition<br />
à la « mondialisation » et aux crédits<br />
risqués.<br />
Un top 5 des fortes progressions<br />
dominé par l’immobilier et les télécoms<br />
D’ailleurs, la plus forte progression de la<br />
semaine est enregistrée sur le secteur de<br />
l’immobilier, à travers la valeur Douja<br />
Promotion Addoha (Maroc), qui s’apprécie<br />
de 7,8%, clôturant à 501,52 dollars.<br />
Manifestement, l’alliance contractée<br />
avec la branche locale de l’Espagnol<br />
Fadesa et les attentes de résultats exceptionnels<br />
dopent le moral des investisseurs<br />
qui continuent de renforcer leurs<br />
Face à cette actualité<br />
lourde, l’indice africain<br />
profite pleinement de<br />
sa faible exposition à<br />
la « mondialisation » et<br />
aux crédits risqués.<br />
positions sur ce titre. Une autre entreprise<br />
du royaume chérifien, Maroc<br />
Télécom, filiale de Vivendi, cotée à la fois<br />
à Casablanca et à Paris, signe la deuxième<br />
jan. 06<br />
fév. 06<br />
mars. 06<br />
avr. 06<br />
mai. 06<br />
juin. 06<br />
performance hebdomadaire (+5,9%),<br />
clôturant à 21,57 dollars. C’est la conséquence<br />
directe de l’appréciation du chiffre<br />
d’affaires de l’opérateur, passé de 2,92<br />
milliards de dollars à 3,55. Dans le même<br />
secteur de la téléphonie, Mobinil<br />
(Egypte) gagne 5,6% sur la semaine, clôturant<br />
à 40,47 dollars. <strong>Les</strong> analystes y<br />
voient les conséquences des spéculations<br />
sur une possible fusion entre Mobinil et<br />
International Communication Company<br />
(ICC). Autre fait significatif à l’actif de<br />
cette action, les pourparlers avec<br />
Telecom Egypte à propos du partage des<br />
appels internationaux transitant par le<br />
canal de Mobinil. Sur le marché nigérian,<br />
Dangote Sugar (s’est apprécié de 5,2% à<br />
0,36 dollar. La BMCE (Banque marocaine<br />
pour le commerce extérieur) clôture<br />
enfin le top 5 des plus fortes progressions<br />
hebdomadaires avec une progression<br />
de 4,9%, à 395,83 dollars.<br />
<strong>Les</strong> valeurs kenyanes replongent<br />
A l’inverse, les valeurs kenyanes replongent<br />
dans le rouge après une légère<br />
accalmie constatée une semaine plus<br />
tôt. Ainsi, la valeur East Africa<br />
Breweries (brasseries) s’érode de 14,7%<br />
à 2,26 dollars, Kenya Airways (transport<br />
aérien) perd 14,2% à 0,82 dollar,<br />
Barclays Bank 14,2% à 1,09 dollar et la<br />
Commercial Bank Kenya 11,3% à 0,41<br />
dollar. Une tendance baissière forte qui<br />
traduit les préoccupations des investisseurs<br />
face à l’impasse politique qui perdure<br />
depuis les élections du 27 décembre<br />
2007. Si les économistes maintiennent<br />
une tendance légèrement corrigée<br />
pour l’économie du pays, les analystes<br />
penchent de plus en plus sur un recul<br />
des profits sur les valeurs cotées à la<br />
bourse kenyane au titre de l’exercice<br />
2007. « <strong>Les</strong> banques devraient provisionner<br />
davantage », estiment les analystes.<br />
Quant à East Africa Breweries, l’un des<br />
plus gros employeurs du Kenya, il fait<br />
face à une diminution sensible de la<br />
demande. Même explication quant à la<br />
méforme du cours de Kenya Airways,<br />
lequel dépend en partie de l’industrie<br />
touristique et, in fine, de la stabilité du<br />
climat social. « <strong>Les</strong> espoirs de reprise<br />
devraient venir des investisseurs étrangers,<br />
lesquels profitent en général des fortes<br />
baisses pour se positionner, en espérant<br />
un retournement de tendance »,<br />
commente Eric Kimanthi de Kestrel<br />
Capital. La seule entreprise non kenyane<br />
qui fait partie des plus fortes baisses de<br />
la semaine est égyptienne - Il s’agit<br />
d’Orascom Hotels, qui a perdu 11,4%<br />
après des gains de 13,8% enregistrés<br />
une semaine plus tôt, expression éloquente<br />
d’une prise de bénéfice de la part<br />
des investisseurs.<br />
A.W.<br />
L’Afrique centrale active son<br />
comité de politique monétaire<br />
Par François Bambou,<br />
Yaoundé<br />
Le comité de politique monétaire<br />
de la zone Cemac<br />
(communauté économique<br />
et monétaire de l’Afrique<br />
centrale), créé à la faveur de<br />
la reforme des statuts de la<br />
Banque centrale le 23 septembre<br />
2007, est finalement<br />
entré en fonction lors d’une<br />
session inaugurale de janvier<br />
2008. Ce comité, créé<br />
pour matérialiser la volonté<br />
200<br />
198<br />
196<br />
194<br />
192<br />
190<br />
188<br />
186<br />
184<br />
182<br />
180<br />
178<br />
176<br />
174<br />
172<br />
170<br />
168<br />
166<br />
164<br />
162<br />
160<br />
158<br />
156<br />
154<br />
152<br />
150<br />
148<br />
146<br />
144<br />
142<br />
140<br />
138<br />
136<br />
134<br />
132<br />
130<br />
128<br />
126<br />
124<br />
122<br />
120<br />
118<br />
116<br />
114<br />
112<br />
110<br />
108<br />
106<br />
104<br />
102<br />
100<br />
de collégialité des Etats dans<br />
les grandes décisions engageant<br />
la Banque centrale<br />
commune aux six pays de la<br />
zone, comprend 14 membres<br />
(deux par Etats membres<br />
et deux désignés par<br />
la France). La France, qui<br />
héberge les réserves de changes<br />
des pays de la zone CFA<br />
dans un compte d’opération<br />
au Trésor français, a toujours<br />
eu un droit de regard<br />
sur la gestion de la Banque<br />
centrale, et des représen-<br />
juil. 06<br />
août. 06<br />
Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />
sep. 06<br />
oct. 06<br />
nov. 06<br />
déc. 06<br />
jan. 07<br />
fév. 07<br />
mars. 07<br />
avr. 07<br />
mai. 07<br />
juin. 07<br />
tants au conseil d’administration<br />
de l’institut.<br />
Avant la réunion inaugurale<br />
du comité de politique monétaire,<br />
les membres de cette<br />
instance ont pris part à un<br />
séminaire, le 10 janvier 2008,<br />
dans le but de s’imprégner<br />
des différents aspects de leurs<br />
missions. Ces missions de<br />
l’organe de décision de la<br />
BEAC en matière de politiques<br />
monétaire et de gestion<br />
des réserves de change se<br />
déclinent en sept points prin-<br />
juil. 07<br />
août. 07<br />
sep. 07<br />
nov. 07<br />
oct. 07<br />
déc. 07<br />
jan. 08<br />
fév. 08<br />
Ai40<br />
Ai100<br />
cipaux : la définition de la<br />
stratégie, les objectifs de la<br />
politique monétaire et de la<br />
politique de gestion des réserves<br />
de change ainsi que les<br />
modalités de leur mise en<br />
œuvre ; la définition des<br />
conditions d’intervention de<br />
la Banque centrale ; l’indication<br />
aux établissements de<br />
crédit de constituer des réserves<br />
obligatoires ; l’établissement<br />
des conditions générales<br />
d’exécution par la Banque<br />
centrale des opérations telles<br />
9<br />
Légère détéoriation de<br />
Tunindex<br />
Le Tunindex a concédé une petite détérioration après deux clôtures<br />
positives de suite, lâchant 0,16% à 2678,18 points. A l’issue<br />
d’une matinée pauvre en actualité, le marché a conservé<br />
son inertie avec un volume quasiment identique à celui de la<br />
veille à 1,620 MD.<br />
La plus forte hausse de la séance est revenue à El Mazraa, qui<br />
gagne 3,34% à 15,500 DT, dans un échange modique de 95 unités.<br />
Star continue de chanceler, clôturant cette fois en hausse de<br />
2,05% à 39 DT pour un volume de 207 000 dinars. <strong>Les</strong> indicateurs<br />
d’activité du premier assureur du pays ont révélé une<br />
petite hausse de ses primes émises de 1,37%. La compagnie a<br />
surtout tiré profit de la restructuration de la branche automobile,<br />
qui constituait son maillon faible.<br />
La BRVM clôture la semaine<br />
en baisse<br />
La BRVM a clôturé sa séance de cotation du vendredi 25 janvier<br />
2008 en légère baisse par rapport à la séance précédente.<br />
L'indice BRVM Composite est passé de 211,83 à 211,81<br />
points ; soit un repli de 0,01%. L'indice BRVM 10, pour sa<br />
part, s'est affiché à 240,40 points comme précédemment. La<br />
valeur des transactions s'établit à 142,45 millions FCFA<br />
contre 92,87 millions FCFA réalisés le jeudi précédent. La<br />
négociation a porté sur 12 sociétés pour un total de 38 inscrites<br />
sur le marché des actions.<br />
Lehman Brothers mise sur<br />
les marchés émergents<br />
Lehman Brothers s’attend à une année 2008 séparée en deux<br />
tendances, étalées chacune sur un semestre : le premier sera<br />
dominé par des questions internationales et techniques, le<br />
deuxième par les éléments macroéconomiques. Il est probable<br />
que les conditions macro seront plus difficiles, toutefois les<br />
marchés émergents (Asie, Afrique et Moyen-Orient) devraient<br />
clore l'année avec un taux de rendement de 6-6,5%.<br />
Maroc : spéculations sur<br />
la valeur Addoha<br />
La valeur Addoha continue son ascension vers de nouveaux<br />
sommets, dopée par les bonnes perspectives de croissance.<br />
Selon les analystes de BMCE Capital, le marché parle également<br />
d’une nouvelle opération de croissance externe de grande<br />
envergure qui propulsera le titre loin de la barre des 4000 DH.<br />
On parle de 4500 DH ou plus. Tout dépend de l’opération en<br />
question. Le leader immobilier a réalisé depuis son introduction<br />
en bourse à la mi-2006 plusieurs partenariats avec des<br />
groupes internationaux de renommée.<br />
Franchissement de seuil<br />
dans le capital de TPR<br />
Barclays Bank PLC d’Ile Maurice, qui détenait directement<br />
1 369 192 actions et droits de vote, soit 4,9595% du capital de<br />
TPR (première société tunisienne spécialisée dans la conception<br />
et la fabrication de profilés en aluminium), a franchi à la<br />
hausse le seuil de 5% en date du 18 janvier 2008. Cette opération<br />
s'est traduite par l'acquisition, directement en bourse, de<br />
250 000 actions et droits de vote, soit 0,839% du capital de<br />
TPR. Le déclarant envisage de poursuivre l'acquisition et la cession<br />
des actions et droits de vote lui appartenant.<br />
que les ventes en comptes<br />
courants aux Etats, les découverts<br />
en comptes courants<br />
aux Etats ou les transactions<br />
sur le marché monétaire ; la<br />
fixation des conditions des<br />
opérations d’achat et de vente<br />
d’or et celles de l’assistance de<br />
la Banque centrale aux États<br />
membres pour l’émission et<br />
la gestion de titres publics.<br />
La création de cette instance,<br />
qui a adopté son règlement<br />
intérieur au cours de la séance<br />
inaugurale, vient combler les<br />
vœux de la Guinée équatoriale,<br />
puissance pétrolière sousrégionale,<br />
qui demandait une<br />
meilleure représentativité dans<br />
les instances de prise de décision<br />
de la Banque centrale.<br />
Cette première des quatre<br />
réunions statutaires annuelles<br />
a passé en revue la situation<br />
économique de la sousrégion<br />
pour se réjouir des<br />
tendances favorables.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 MATIERES PREMIERES<br />
11<br />
Cameroun : un programme<br />
d’urgence pour éviter la<br />
destruction de l’or et du diamant<br />
Le gouvernement camerounais vient de lancer un programme d’urgence pour les trois prochaines<br />
années dans l’optique de sauver au moins 15 tonnes d’or menacées de destruction.<br />
Par Achille Mbog Pissabo, Douala<br />
L’un des plus importants gisements<br />
d’or du pays, situé dans la localité de<br />
Bétaré Oya, à l’est du Cameroun, non<br />
loin de la frontière centrafricaine, est<br />
menacé de destruction, pour cause de<br />
construction à l’horizon 2010 d’un barrage<br />
hydroélectrique. Tenant compte de<br />
la proximité des délais de mise en place<br />
de cette centrale hydroélectrique, la<br />
seule façon de sauver cette richesse,<br />
d’après le Ministère de l’industrie, des<br />
mines et du développement technologique,<br />
consiste en une exploitation rapide<br />
de l’or de ce gisement.<br />
A cet effet, les autorités camerounaises<br />
ont réactivé le Cadre d’appui et de promotion<br />
de l’artisanat minier (CAPAM)<br />
pour assurer la coordination et la canalisation<br />
des activités liées à l’exploitation<br />
dudit gisement avant le lancement des<br />
travaux de construction du barrage de<br />
Lom Pagar d’ici trois ans. « L’étude d’impact<br />
environnemental a démontré qu’au<br />
moins 1/3 de la quantité d’or pourrait se<br />
perdre avec la construction du barrage ;<br />
raison pour laquelle le gouvernement<br />
a anticipé en lançant une opération de<br />
sauvetage », a expliqué le ministre de<br />
l’Industrie, des Mines et du Développement<br />
technologique, Badel Ndanga Ndinga.<br />
Expertise sud-coréenne<br />
Au bout des trois ans d’exploitation, le<br />
Cameroun devrait engranger plus de 100<br />
milliards de francs CFA, a indiqué le<br />
gouvernement, tandis que plus de 5000<br />
Tenant compte de<br />
la proximité des délais<br />
de mise en place de cette<br />
centrale hydroélectrique,<br />
la seule façon de sauver<br />
cette richesse consiste en<br />
une exploitation rapide<br />
de l’or de ce gisement.<br />
emplois directs et indirects seront créés.<br />
D’après la même étude, la production<br />
moyenne de l’or par mois dans ce gisement<br />
tourne au autour de 18,5 kg à 20<br />
kg. <strong>Les</strong> exploitants qui sont à pied d’œuvre<br />
depuis quelques temps ont souligné<br />
qu’en plus de l’or, qui constitue le principal<br />
minerai dans ce gisement, d’autres<br />
richesses minières seront concomitamment<br />
exploitées, dont le diamant pour<br />
environ 3000 carats. Pendant les trois<br />
années que durera ce programme d’urgence<br />
d’exploitation, la CAPAM s’est<br />
entourée de l’expertise technique d’une<br />
firme sud-coréenne, la C&K MINING,<br />
spécialisée dans ce type d’opérations, de<br />
même que l’on annonce la présence des<br />
Sud-africains, certainement pour coordonner<br />
l’exploitation du diamant.<br />
Jusqu’aux années 1970, l’exploitation de<br />
l’or était exclusivement artisanale. Le<br />
nouveau code minier du Cameroun<br />
reconnaît deux manières d’exploitation<br />
d’or. L’exploitation artisanale, qui date<br />
des années 1920 dispose que celle-ci peut<br />
aller jusqu’à 30 mètres, et qu’on peut disposer<br />
de quatre mines mais dont le total<br />
ne doit pas dépasser 100 mètres. Quant à<br />
l’exploitation de la grande mine, celle-ci<br />
est assujettie à l’obtention préalable d’un<br />
permis, pour une capacité pouvant aller<br />
jusqu’à quatre kilomètres.<br />
Matières premières : la crise<br />
financière pourrait redistribuer<br />
les cartes<br />
Par Bénédicte Châtel, Paris<br />
L’inquiétude a soufflé en début de<br />
semaine, le crash financier lié à la crise<br />
des subprimes entrainant à la baisse les<br />
prix des matières premières. Le pétrole a<br />
chuté à son plus bas niveau depuis le 11<br />
septembre 2001 à $ 86,11 le baril, l’or à $<br />
849 l’once, le cuivre s’est rétracté de 7%.<br />
Le caoutchouc naturel a cédé 2%, touchant<br />
son plus bas niveau en six semaines,<br />
l’huile de palme a perdu $ 35 la<br />
tonne ; le café, le cacao, le sucre et même<br />
les céréales ont cédé du terrain.<br />
Non seulement les investisseurs,<br />
aujourd’hui fortement positionnés sur<br />
ces produits de base qui constituent des<br />
classes d’actifs à part entière, ont dû vendre<br />
des positions pour se renflouer sur<br />
les marchés des actions et obligations,<br />
mais le spectre d’une récession mondiale<br />
s’est fait plus perceptible que jamais et,<br />
avec elle, la perspective d’une baisse de la<br />
demande.<br />
Une catastrophe pour l’Afrique dont les<br />
4,5% de croissance actuellement enregistrés<br />
reposent en grande partie sur l’envolée<br />
des prix de ces matières ces dernières<br />
années, tirée par cette demande mondiale,<br />
notamment asiatique, très forte.<br />
Réaction rapide<br />
<strong>Les</strong> marchés, tant financiers que des<br />
matières (car ils fonctionnent de plus<br />
en plus en duo), se sont ressaisis très<br />
vite et quasi simultanément. Dès le 23<br />
janvier, le Crédit Suisse conseillait à ses<br />
clients d’acheter des titres miniers car<br />
les perspectives sur les commodities<br />
demeuraient bonnes. Ceci d’autant<br />
plus que la baisse des taux directeurs<br />
de la Federal Reserve américaine laisse<br />
présager la poursuite d’une politique<br />
d’un dollar faible, ce qui rend ces<br />
matières premières très attractives,<br />
puisque c’est leur monnaie d’échange<br />
principale. Plus encore, la baisse enregistrée<br />
en début de semaine a eu un<br />
effet salutaire : corriger très légèrement<br />
des prix qui ont énormément aug-<br />
Quasiment tous les analystes<br />
sont d’accord : le prix<br />
des matières premières<br />
devrait demeurer ferme<br />
et encore augmenter,<br />
du moins cette année.<br />
menté en 2007 globalement, et plus<br />
particulièrement les deux derniers<br />
mois de l’année.<br />
Et les opportunités ont été saisies ! Le<br />
cuivre a pris 3% sur le marché de New<br />
York sur la seule journée du 24, tandis<br />
que l’or gagnait près de 3%, repassant<br />
au-dessus des $ 900 et le pétrole repassait<br />
la barre des $ 90 le baril. Le platine a<br />
bondi de 4% touchant un record de $<br />
1670 l’once vendredi 25 janvier, certes,<br />
non pas tant en raison de la conjoncture<br />
internationale que de la rupture électrique<br />
en Afrique du Sud, ce qui a obligé<br />
des mines à fermer.<br />
Simple yoyo ?<br />
<strong>Les</strong> softs n’ont pas été laissés de côté,<br />
même s’ils obéissent davantage à leurs<br />
propres fondamentaux, l’offre et la<br />
demande. La remontée du pétrole renchérit<br />
de facto le prix du caoutchouc<br />
synthétique, fabriqué à partir de dérivé<br />
pétrolier, ce qui classiquement fait<br />
remonter les cours du caoutchouc<br />
naturel, son grand concurrent. Parmi<br />
les softs, le Robusta cette semaine a<br />
retrouvé ses niveaux d’il y a neuf ans et<br />
demi ; le coton a lui aussi grimpé sur<br />
des achats spéculatifs, mais aussi des<br />
consommateurs.<br />
Alors, simple yoyo des marchés ? Oui<br />
et non. Quasiment tous les analystes<br />
sont d’accord : le prix des matières<br />
premières devrait demeurer ferme et<br />
encore augmenter, du moins cette<br />
année. La demande chinoise ne va pas<br />
ralentir et le dollar demeurera faible,<br />
surtout si l’économie américaine<br />
demeure hésitante.<br />
Toutefois, les acteurs risquent de changer,<br />
ce qui ne sera pas sans incidence<br />
sur le continent. <strong>Les</strong> banques connaissent<br />
des difficultés réelles, ce qui les<br />
conduit à resserrer leurs conditions de<br />
prêts, notamment aux petites compagnies<br />
minières. Certains projets risquent<br />
d’être retardés. Selon Allan<br />
Trench, du groupe de consultants CRU,<br />
certains projets de cuivre sont déjà touchés,<br />
ce qui pourrait donner lieu à une<br />
pénurie du métal rouge vers 2012.<br />
180 millions de dollars<br />
pour fertiliser les champs<br />
en Afrique<br />
L'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a<br />
annoncé vendredi un programme de 180 millions de dollars<br />
sur cinq ans pour restaurer la fertilité des champs en<br />
Afrique. Un communiqué de l'organisation à Nairobi a indiqué<br />
que le fonds aidera les petits paysans à revitaliser les<br />
pauvres terres de l'Afrique subsaharienne, qui est une des<br />
cause importantes de la pauvreté et de la famine. Le programme<br />
vise à travailler avec 4,1 millions de paysans et<br />
reconstruire 6,3 millions d'hectares de champs par l'introduction<br />
d'un nouveau moyen de gestion des champs. Le<br />
fonds initial pour le programme vient d'une aide de 164,5<br />
millions de dollars du Fonds Bill & Melinda Gates et de 15<br />
millions de dollars de la Fondation Rockefeller.<br />
L’ONP lance un plan<br />
d’action pour la mise<br />
à niveau de la pêche<br />
L'Office national des pêches (ONP) du Maroc a mis en<br />
place un plan d'action stratégique pour la mise à niveau et<br />
la modernisation du secteur de la pêche, d'un montant<br />
global de 2,915 milliards de dirhams (plus de 364 millions<br />
de dollars), portant sur la période 2008-2012. Ce programme<br />
d'investissement, qui s'inscrit dans le cadre d'une<br />
stratégie gouvernementale volontariste, sera financé sur<br />
fonds propres de l'ONP à hauteur de 653 millions de dirhams,<br />
de l'Etat (729 millions), du Fonds Hassan II pour le<br />
développement économique et social (147 millions) et par<br />
le Millenium Challenge Corporation (MCC) (891 millions),<br />
l'Union européenne (407 millions) et le gouvernement<br />
espagnol (88 millions), dans le cadre de la coopération<br />
internationale.<br />
L’Afrique du Sud revoit<br />
ses prévisions à la hausse<br />
L'Afrique du Sud a revu à la hausse, jeudi, ses prévisions de<br />
production de blé pour la récolte d'hiver qui devrait atteindre<br />
1 812 millions de tonnes, soit 2,21 % et 39 100 tonnes de<br />
plus que les estimations précédentes de 1773 millions de<br />
tonnes. Le comité d'estimation des récoltes a précisé que la<br />
production devrait être de 2,87 t/ha. La production d'orge<br />
devrait atteindre 213 224 tonnes, soit 5,05 % ou 10 250 tonnes<br />
de plus que les premières estimations, à 202 974 tonnes,<br />
pour un rendement de 2,91 t/ha, selon le comité. Le colza<br />
devrait stagner à 39 840 tonnes, soit un rendement de 1,20<br />
t/ha, et il en est de même pour le lupin dont 13 000 tonnes<br />
seront produites, soit 0,95 t/ha.<br />
First Quantum Minerals<br />
va augmenter sa production<br />
de bronze<br />
First Quantum Minerals (FQM), une société canadienne,<br />
propriétaire des mines de Kansanshi et de Bwana Mkubwa<br />
en Zambie, va augmenter 37% de sa production de bronze<br />
pour atteindre 310 000 tonnes, a rapporté jeudi le journal<br />
zambien Times. La production de bronze était de 226 693<br />
tonnes en 2007, soit une augmentation de 24% par rapport<br />
à celle en 2006. Le président directeur général de la société<br />
Philip Pascall a indiqué que sa société était très satisfaite des<br />
résultats de production en 2007, et prévoit que la mine de<br />
Kansanshi continuera à montrer une croissance de production<br />
trimestrielle.<br />
Le cours du maïs flambe<br />
en Tanzanie<br />
La peur d'une pénurie en marchandises alimentaires a provoqué<br />
une hausse du prix du maïs en Tanzanie où le prix de<br />
ce produit de base est le plus élevé parmi les pays de<br />
l'Afrique de l'Est. Le journal local en anglais, The Citizen, a<br />
attribué jeudi l'augmentation du prix au fait que les<br />
consommateurs locaux ont commencé à acheter et à stocker<br />
les céréales avant une pénurie éventuelle, suite au manque<br />
de pluie cette saison. Le gouvernement tanzanien a déjà<br />
interdit les exportations de maïs et a supprimé une taxe<br />
d'importation sur le maïs jusqu'au mois de mai cette année.<br />
Le pays a importé 120 000 tonnes de maïs jusqu'au mois<br />
d'août 2007.
12<br />
La Chine va financer une<br />
ligne de chemin de fer dans<br />
le Sud mauritanien<br />
Le ministre mauritanien des Transports, Ahmed Ould<br />
Mohameden, et le directeur général de la société chinoise Exim<br />
Bank, Dai Chun Li, ont signé mardi soir une convention de<br />
financement d'un projet de construction d'une ligne de chemin<br />
de fer dans le Sud mauritanien, d'un montant de 470 millions<br />
d'euros. Selon le communiqué, les 470 millions d'euros couvrent<br />
70% de l'enveloppe globale nécessaire à la réalisation du<br />
projet, qui va notamment relier Nouakchott, la capitale, à<br />
Kaédi, sur 430 km dans le sud-est du pays. Le complément du<br />
financement sera supporté par la Société mauritanienne des<br />
phosphates (SMP). La réalisation du nouveau chemin de fer<br />
devrait notamment permettre l'exploitation des richesses<br />
minières du sud de la Mauritanie, dont les phosphates de la<br />
localité de Bophal, située dans la région du Brakna, et créer des<br />
opportunités pour de nombreuses activités de développement.<br />
Ethos investit 130 millions $<br />
au Nigeria<br />
Le consortium sud-africain composé des compagnies Ethos<br />
Private Equity et Old Mutual Investment Group a investi 130<br />
millions de dollars dans l’Oceanic Bank du Nigeria. Cette première<br />
incursion de groupes financiers sud-africains en Afrique<br />
de l'Ouest témoigne de l’importance des potentialités du secteur<br />
bancaire au Nigeria et des possibilités de canalisation<br />
d’une grande partie de la population qui n’a pas accès à des<br />
produits bancaires, comme les prêts hypothécaires, prêts auto<br />
et cartes de crédit.<br />
Algérie : Lancement<br />
de 80 projets touristiques<br />
Des contrats de partenariat portant sur le lancement de 80 projets<br />
touristiques à travers l’ensemble du territoire national dans<br />
six pôles d’excellence ont été signés à Alger entre le ministère<br />
du Tourisme, des investisseurs privés locaux et des banques<br />
algériennes. 5986 lits, 8000 emplois, et un chiffre d’affaires prévisionnel<br />
de l’ordre de 3,5 milliards de dinars sont attendus de<br />
la concrétisation de ces projets.<br />
Une zone de libre-échange<br />
pour 800 millions $<br />
Jebel Ali Free Zone Authority (Jafza International), une filiale<br />
du groupe Dubai World, va entamer la première phase de la<br />
construction d’une zone de libre-échange à Dakar, pour un<br />
montant de 800 millions de dollars. La zone, s’étalant sur 650<br />
hectares à proximité de l’aéroport international, sera achevée<br />
en 2010. Elle comprendra également une centrale électrique,<br />
une raffinerie de pétrole, un espace de stockage de conteneurs,<br />
des bureaux et de petites usines. <strong>Les</strong> autorités sénégalaises ont<br />
aménagé 10 000 hectares pour le développement de la zone.<br />
Tarif de base Tarif abonné fondateur<br />
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ENTREPRISES ET MARCHES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
La Sotra se dote de trois filiales<br />
pour renforcer sa compétitivité<br />
Transport urbain : la Société des transports abidjanais (Sotra), concessionnaire du service public<br />
du transport de personnes en Côte d’Ivoire, s’ouvre de nouveaux horizons d’activités en se<br />
dotant de trois filiales.<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
La Sotra a décidé de passer à « une<br />
étape supérieure de son développement<br />
». Nouveau levier actionné dans<br />
cette optique d’accroissement de ses<br />
capacités et de renforcement de sa<br />
compétitivité, la filialisation des activités<br />
complémentaires de mécaniquemontage<br />
et de formation. Jusque-là<br />
« En moyenne, un bus<br />
importé nous coûte<br />
habituellement un peu plus<br />
de 85 millions de FCFA,<br />
mais le même bus monté<br />
in situ avec les mêmes<br />
process nous revient aux<br />
alentours de 50 millions<br />
de FCFA. »<br />
effectuées au seul profit de la Sotra, ces<br />
prestations techniques seront désormais<br />
vendues à l’ensemble des opérateurs<br />
du secteur des transports. Pour ce<br />
faire, viennent d’être portées sur les<br />
fonts baptismaux, – officiellement en<br />
décembre 2007 –, trois filiales dont la<br />
Sotra demeure l’unique actionnaire.<br />
L’opération assurée avec succès par<br />
Philippe Attey, le directeur général de<br />
la Sotra, vise à « accroître les capacités<br />
de la société en jouant sur les coûts pour<br />
servir l’objectif d’amélioration de la<br />
qualité du service mais également vendre<br />
son expertise avérée en matière de<br />
transport urbain ».<br />
Montage sur place<br />
La première de ces filiales, Sotra<br />
Industries SA, dotée d’un capital de<br />
100 millions de FCFA, a germé sur les<br />
actifs de l’atelier central de la société<br />
dont elle reprend les activités de<br />
construction, montage, réparation<br />
d’autobus et de bateaux bus. Cette<br />
nouvelle entité ira toutefois plus loin<br />
en intégrant la vente de véhicules,<br />
d’autobus et de bateaux bus. « Le secteur<br />
des transports étant capital, le développement<br />
d’un site de montage local est<br />
d’autant plus important qu’il permettra<br />
de réaliser des économies sur le prix<br />
d’achat des autobus. En moyenne, un<br />
bus importé nous coûte habituellement<br />
un peu plus de 85 millions de FCFA,<br />
mais le même bus monté in situ avec les<br />
mêmes process nous revient aux alentours<br />
de 50 millions de FCFA, nous permettant<br />
de réaliser une économie de 35<br />
millions au moins », explique Siaba<br />
Albert, le directeur conseiller chargé<br />
des grands projets.<br />
Formation et tourisme<br />
Sotra Institut S.A, au capital de 25 millions<br />
de FCFA, est la seconde filiale.<br />
Elle épouse les contours de ce qui était,<br />
jusque-là, le centre de formation de la<br />
Sotra. Sous ce nouveau statut, la création,<br />
la gestion et l’exploitation de<br />
centres et écoles de formation aux<br />
métiers du transport, la formation aux<br />
métiers du transport, les formations<br />
techniques d’exploitation applicables<br />
au transport urbain et à la gestion<br />
d’un parc de véhicules, le recyclage de<br />
personnel roulant, le conseil et la<br />
recherche… constitueront la panoplie<br />
de ses prestations. Le troisième de ces<br />
nouveaux appendices, Sotra Tourisme<br />
SA, lui, a été créé pour capitaliser une<br />
activité que la Sotra à longtemps<br />
accompagnée – sans plus –, l’organisation<br />
de voyages individuels et collectifs,<br />
la vente de circuit, etc.<br />
Ressources financières<br />
Ces créations d’entreprises, à forte inclinaison<br />
de spécialisation, intègrent, explique-t-on<br />
dans l’entourage de Philippe<br />
Attey, une vision plus globale : faire de la<br />
vieille dame du transport urbain organisé<br />
en Afrique de l’Ouest « la référence<br />
dans le secteur en Afrique noire… dans les<br />
meilleurs délais ». Le plan d’entreprise de<br />
la société pour la période 2005-2013 prévoit<br />
à cet effet « un accroissement régulier<br />
du parc automobile et d’embarcation, l’acquisition<br />
de technologies de pointe, la maîtrise<br />
des coûts d’exploitation… » Quant<br />
aux ressources financières pour soutenir<br />
cette ambition, la Sotra était allée, en<br />
mai-juin dernier, les chercher sur le marché<br />
financier régional de l’Union économique<br />
et monétaire ouest-africaine<br />
(Uemoa). La forme choisie, un emprunt<br />
obligataire remboursable sur cinq ans<br />
(2007-2012) et rémunéré au taux de<br />
6,80% pour mobiliser la somme record –<br />
pour une entreprise privée ivoirienne –<br />
de 12 milliards de FCFA (environ 18,30<br />
millions d’euros).<br />
Le public, constitué majoritairement<br />
de banques et d’institutionnels, a<br />
répondu favorablement à cet appel, y<br />
souscrivant pour 10,2 milliards de<br />
FCFA (près de 15,244 millions d’euros).<br />
La Banque nationale d’investissement<br />
(BNI) apportant sous forme<br />
d’un prêt de 2 milliards remboursable<br />
sur 4 ans au taux de 6,80% le solde<br />
nécessaire pour boucler les 12 milliards<br />
de FCFA escomptés. <strong>Les</strong> fonds<br />
levés servent déjà, dans « l’accroissement<br />
et le rajeunissement du parc –<br />
dans l’optique de passer d’environ 600<br />
autobus actuellement à plus de 1280 à<br />
l’échéance 2013 –, le renforcement et le<br />
développement des capacités techniques<br />
et technologiques de l’entreprise, l’aménagement<br />
des infrastructures (création<br />
d’un dépôt d’une capacité de 100<br />
embarcations doté de 2 ou 3 atelier<br />
techniques) pour soutenir le développement<br />
du transport lagunaire, acquisition<br />
d’un nouveau système de billetterie,<br />
l’installation d’un système d’aide à<br />
l’exploitation… »<br />
Cette entreprise d’économie mixte, dont<br />
l’Etat de Côte d’Ivoire détient encore<br />
60,13% du capital, et que la forte concurrence<br />
des entreprises privées du secteur<br />
artisanal n’est pas arrivée à ébranler<br />
durablement, laisse augurer de lendemains<br />
moins embouteillés.<br />
OUI, je souscris dès aujourd’hui un abonnement au tarif « abonné fondateur »<br />
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<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
« Simat prouve que l’Afrique<br />
regorge de PME au standard<br />
international »<br />
Le 24 décembre 2007 a été mis en cession, sur la place financière Euronext, une partie des 320 000<br />
actions d’une PME ivoirienne opérant dans le secteur des auxiliaires maritimes. En un mois, le titre<br />
a pris 223% ! Joli succès qu’analyse froidement Stéphane Eholié, PDG de l’entreprise.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Depuis un mois,<br />
20% du capital de votre entreprise<br />
est en vente sur la place<br />
financière Euronext. A quels<br />
objectifs obéissait cette opération<br />
?<br />
Stéphane Eholié : Sur un plan<br />
purement financier, il s’agissait<br />
pour nous de solutionner le<br />
problème séculaire d’absence<br />
de financement long auxquels<br />
sont confrontés les entreprises<br />
en général. Une entreprise<br />
comme la nôtre, qui est en plein<br />
essor, a besoin de ressources<br />
pour renforcer ses fonds propres,<br />
financer ses besoins en<br />
fonds de roulement et améliorer<br />
ses équipements. D’un<br />
point de vue stratégique, il fallait<br />
donner une plus grande<br />
visibilité à Simat qui, depuis<br />
que nous l’avons créée en 2001,<br />
connaît un dynamisme croissant.<br />
La lancée sur la place<br />
boursière Euronext permet<br />
d’accroître sa notoriété et de<br />
renforcer sa crédibilité internationale.<br />
Philosophiquement, il<br />
me tenait à coeur d’apporter<br />
une sorte de preuve qu’il n’y a<br />
pas de fatalité africaine. Et que<br />
dans ce secteur d’activité où les<br />
multinationales font la loi, une<br />
PME totalement africaine<br />
(dans son capital, son managment<br />
ainsi que dans ses ressources<br />
humaines) pouvait<br />
faire son trou et offrir une belle<br />
opportunité d’investissement à<br />
la communauté financière<br />
internationale. Ce faisant, nous<br />
montrons à la communauté<br />
internationale des affaires que<br />
la Côte d’Ivoire, même en crise,<br />
et plus généralement l’Afrique,<br />
regorge de sociétés pouvant<br />
avoir une valorisation boursière,<br />
sur la base des critères<br />
universels de rendement, du<br />
chiffre d’affaires, de la stratégie<br />
adoptée... Donc de standard<br />
international.<br />
Le marché boursier régional<br />
de l’UEMOA, basé du reste à<br />
Abidjan, n’offrait-il pas la possibilité<br />
d’atteindre ces mêmes<br />
objectifs, pour que lui soit préféré<br />
Euronext ?<br />
SE : En termes de visibilité, il est<br />
évident que la place boursière<br />
Euronext offre plus de perspectives<br />
que le marché communautaire.<br />
Egalement en termes<br />
de dynamisme des transactions,<br />
avec son corollaire, l’évolution<br />
positive des cours des<br />
titres. Un autre paramètre qui<br />
compte dans une telle opération<br />
est l’objectif stratégique<br />
visé. Et dans notre cas, l’opération<br />
est encadrée par les ambitions<br />
de la Simat, d’une part de<br />
se développer significativement<br />
à l’international (en Asie et en<br />
Europe), et d’autre part de saisir<br />
les opportunités de croissance<br />
externe liées au mouvement de<br />
concentration de l’équipement<br />
de manutention. Ces paramètres<br />
font que la Bourse régionale<br />
de valeurs mobilières<br />
(BRVM) n’était pas pour nous<br />
le marché boursier de premier<br />
choix. Ceci dit, je me dois de<br />
confesser que le binôme communication-information<br />
en<br />
direction des opérateurs économiques<br />
aurait bien fonctionné<br />
en ce qui concerne la BRVM,<br />
nous aurions fait simultanément<br />
l’introduction à Euronext<br />
et à la bourse régionale. De toutes<br />
les façons, dans le cadre du<br />
plan de financement de notre<br />
programme de croissance, il est<br />
envisagé qu’après l’introduction<br />
sur le marché européen,<br />
une deuxième opération se<br />
fasse, celle-là sur la place de<br />
l’UEMOA.<br />
Depuis le lancement du titre<br />
Simat à Paris, nous avons<br />
« Philosophiquement,<br />
il me tenait à coeur<br />
d’apporter une sorte<br />
de preuve que, dans<br />
un secteur d’activité<br />
où les multinationales<br />
font la loi, une PME<br />
totalement africaine<br />
pouvait faire son trou<br />
et offrir une belle<br />
opportunité<br />
d’investissement à<br />
la communauté<br />
financière<br />
internationale. »<br />
beaucoup échangé avec les<br />
autorités de la BRVM. Et je<br />
puis vous confirmer dans un<br />
horizon temporel que je ne<br />
saurais déterminer ce jour<br />
avec précision, Simat sera<br />
introduit à la BRVM. Cela est<br />
du reste inévitable.<br />
Un mois après le début de<br />
l’opération de mise en vente<br />
progressive des 320 000<br />
actions, quelle est la situation ?<br />
Comment se comporte le titre<br />
Simat sur Euronext ?<br />
SE : Sur les 320 000 titres destinés<br />
à la cession sur le marché<br />
Euronext, plus de la moitié ont<br />
déjà été cédées. Nous avons<br />
commencé à 4,38, aujourd’hui,<br />
nous sommes à près de 17<br />
euros. Le titre affiche une performance<br />
de plus de 223%, avec<br />
une hausse quotidienne de<br />
10%. Un résultat que les experts<br />
qualifient d’inédit, mais que<br />
nous appréhendons avec beaucoup<br />
de lucidité. Je mets le fort<br />
engouement actuel pour le titre<br />
ENTREPRISES ET MARCHES 13<br />
Simat sur le compte du fait qu’il<br />
s’agit d’une première. Je veux<br />
bien croire que les résultats de<br />
la société – entre 2001 et 2007<br />
son chiffre d’affaires a crû progressivement,<br />
passant de 1 milliard<br />
de FCFA en 2001 à plus de<br />
6 milliards de FCFA en 2007 –<br />
sont pour quelque chose dans<br />
cette performance boursière.<br />
Mais il y a une donne qui reste<br />
difficile à maîtriser. Car voir la<br />
valeur du titre passer, en un<br />
mois, de 4,38 euros à 17 euros,<br />
est extraordinaire. Mais il est<br />
évident que le cours va finir par<br />
se stabiliser. D’un point de vue<br />
personnel, je tire une fierté de<br />
savoir que notre audace est<br />
saluée par le marché. Mais nous<br />
avons conscience que le plus<br />
dur est à venir. Car il nous faut<br />
maintenir ce cours, par la qualité<br />
de notre management et de<br />
notre travail.<br />
Quelle suite sera donnée à<br />
cette opération vu que le titre<br />
Simat enregistre une performance<br />
inédite avec une valeur<br />
qui a crû de plus de 223% en<br />
un mois ?<br />
SE : L’introduction de Simat en<br />
bourse n’ayant pas été faite dans<br />
un esprit de réalisation de plusvalues,<br />
les ressources mobilisées<br />
serviront à financer notre programme<br />
d’investissement. La<br />
société fera ultérieurement<br />
appel public à l’épargne. En<br />
attendant, les fonds levés au<br />
terme de cette première opération<br />
seront prioritairement utilisés<br />
pour acquérir de nouveaux<br />
équipements d’exploitation,<br />
construire et aménager des<br />
magasins de stockage, tant à<br />
Abidjan qu’à l’intérieur du pays.<br />
Nous allons faire de la croissance<br />
interne en somme. Notre<br />
action s’inscrivant plutôt dans la<br />
durée. Nous allons également<br />
consolider les leviers économiques<br />
et financiers de l’entreprise.<br />
<strong>Les</strong> ressources stables<br />
dont nous disposerons par le<br />
biais de la bourse iront également<br />
au financement de l’accroissement<br />
du besoin en fonds<br />
de roulement corollaire de la<br />
croissance régulière de l’activité<br />
de l’entreprise. Dans le même<br />
temps sera procédé à une<br />
restructuration des prêts à court<br />
terme par le biais desquels nous<br />
avons financé la plupart des nos<br />
investissements au cours des<br />
quatre dernières années.<br />
Globalement, les perspectives<br />
sont bonnes. Surtout que, il y a<br />
quelques semaines de cela, la<br />
surprime d’assurance rattachée<br />
au risque de guerre en Côte<br />
d’Ivoire a été supprimée. Et que,<br />
d’après des informations qui<br />
viennent de nous êtes données,<br />
la Côte d’Ivoire va passer de la<br />
phase III de sécurité de la grada-<br />
M. Stephane Eholie,<br />
pdg de Simat.<br />
tion de l’ONU à la phase II,<br />
sous-entendant que le pays est à<br />
nouveau une destination sûre<br />
pour les milieux d’affaires. En la<br />
matière, la reprise vigoureuse<br />
des échanges avec les pays de<br />
l’hinterland, est un signal fort…<br />
Alors comment Simat se situe<br />
par rapport à cette donne ?<br />
SE : La confiance restaurée, la<br />
Côte d’Ivoire et la sous région<br />
Ouest africaines offrent de réels<br />
potentiels de développement et<br />
de croissance. On a toujours dit<br />
que c’est quand tonne les canon<br />
qu’il faut investir, nous nous<br />
avons investir, nous continuons<br />
de le faire afin de nous doter des<br />
« Le titre affiche une<br />
performance de plus<br />
de 223% avec une<br />
hausse quotidienne<br />
de 10%. Un résultat<br />
que les experts<br />
qualifient d’inédit<br />
mais que nous<br />
appréhendons<br />
avec beaucoup<br />
de lucidité. »<br />
capacités productives adéquates<br />
pour répondre aux attentes et<br />
exigences des clients. Nous<br />
avons effectivement de réelles<br />
opportunités de croissance et<br />
d’affaires. La bourse en nous<br />
permettant de lever rapidement<br />
des capitaux, nous met en position<br />
de nous « armer » techniquement<br />
et technologiquement<br />
pour le faire. Mais il nous faut<br />
densifier et consolider ces actifs<br />
vu que nous entendons nous<br />
positionner comme une alternative<br />
en Afrique de l’Ouest<br />
dans le cadre des marchés de<br />
concessions portuaires. Dans<br />
les mois à venir, nous retournerons<br />
donc sur le marché financier,<br />
cette fois-ci sur le marché<br />
régional de l’UEMOA, pour<br />
lever des capitaux.<br />
Quelles formes prendront<br />
alors les opérations de crois-<br />
Algérie : 19 milliards<br />
d’investissements arabes<br />
attendus en 2008<br />
Le montant des investissements arabes prévus pour 2008 et<br />
2009 s’élève à 19 milliards de dollars. Plusieurs secteurs sont<br />
concernés, notamment l'industrie, les télécoms, la santé ou le<br />
tourisme. « 90 % de ces projets ont reçu les autorisations nécessaires<br />
à leur réalisation », selon un responsable de l’Agence<br />
nationale de développement de l’investissement (ANDI).<br />
Création d’un fonds pour<br />
la pauvreté en Tanzanie<br />
Le gouvernement tanzanien a créé un fonds spécial destiné à la<br />
réduction de la pauvreté, qui sera utilisé pour promouvoir les<br />
petites entreprises, en vue d'aider la majorité des Tanzaniens<br />
défavorisés. Le ministre tanzanien de la Planification et du<br />
Renforcement des compétences économiques, Juma Alifa<br />
Ngasongwa, a fait savoir que ce fonds, doté d'une allocation<br />
initiale de 400 millions de shillings (347 826 dollars), « a pour<br />
vocation d'aider les Tanzaniens à créer des entreprises », cité par<br />
le journal local anglophone The Citizen. Le président de la<br />
République unie de Tanzanie, M. Jakaya Mrisho Kikwete, a établi<br />
un fonds de développement de 21 milliards de shillings (18<br />
millions de dollars) pour ses 21 régions administratives et le<br />
continent tanzanien.<br />
Renforcement de la<br />
gouvernance du fleuve Niger<br />
Un projet de renforcement de la gouvernance de l'eau du fleuve<br />
Niger sera lancé lors d'une rencontre internationale à Bamako,<br />
fin janvier et début février. L'objectif de ce projet est d'améliorer<br />
la gouvernance de l'eau et les conditions de vie des populations<br />
riveraines du fleuve, à travers le renforcement des compétences<br />
techniques et institutionnelles des collectivités locales,<br />
indique jeudi l'Agence de presse panafricaine. Le projet est cofinancé<br />
par la Commission européenne à hauteur de 1,39 milliard<br />
de francs CFA (environ 3 millions de dollars), sur un<br />
montant total de 2,1 milliards de francs CFA (près de 4,7 millions<br />
de dollars).<br />
Le Nigeria va privatiser ses<br />
aéroports<br />
Le gouvernement fédéral du Nigeria a achevé les plans visant à<br />
remettre la gestion complète de la maintenance de ses des principaux<br />
aéroports nigérians à des investisseurs privés dans un<br />
accord de partenariat public-privé (PPP), a rapporté jeudi un<br />
media local. Parmi les aéroports concernés, il y a l'aéroport<br />
international Murtala Mohammed (MMA) à Lagos, l'aéroport<br />
international Aminu Kano (MAKIA) à Kano et l'aéroport<br />
international de Nnamdi Azikiwe à Abuja.<br />
Hausse des excédents<br />
en Algérie<br />
L'Algérie a réalisé un excédent commercial de 32 milliards de<br />
dollars en 2007, a rapporté mardi le quotidien local Le Jeune<br />
Indépendant. L'année dernière, les exportations de l'Algérie ont<br />
enregistré une hausse substantielle de 8,98% pour atteindre<br />
59,52 milliards de dollars, tandis que le volume des importations<br />
s'est accru aussi de 27,88%, soit 27,44 milliards de dollars,<br />
selon le quotidien, citant un bilan rendu public par le Centre<br />
national de l'informatique et des statistiques. Pour l'exportation,<br />
les hydrocarbures ont occupé, sans surprise, une part de<br />
97,8% du total des exportations, avec un montant de 58, 2 milliards<br />
de dollars.<br />
sance externe que vous envisagiez<br />
ainsi ?<br />
SE : <strong>Les</strong> activités de chargements<br />
et de déchargements des<br />
navires et avions que nous exerçons<br />
nécessitent un investissement<br />
permanent dans du matériel<br />
de pointe. Nous allons<br />
acquérir du matériel en propre<br />
pour avoir un effet de substitution<br />
à la location, qui coûte nettement<br />
plus cher que les amortissements,<br />
en plus de ce que la<br />
productivité est meilleure avec<br />
du matériel neuf. Booster nos<br />
possibilités de développement<br />
en externe se traduira par des<br />
partenariats. En ce qui concerne<br />
singulièrement la sous-région<br />
ouest-africaine, cette croissance<br />
externe ne pourra prendre, dans<br />
un premier temps, que la forme<br />
de partenariats, capitalistiques<br />
ou commerciaux, avec d’autres<br />
opérateurs, ou le rachat éventuel<br />
de certaines activités…<br />
Mais faut-il encore, à ce niveau,<br />
que les opportunités existent<br />
réellement.<br />
Interview réalisée par<br />
Louis S. Amédé
14<br />
Création d’une nouvelle<br />
compagnie aérienne au<br />
Burkina-Faso<br />
L'assemblée générale des actionnaires de la Société de promotion<br />
d'une compagnie aérienne régionale (SPCAR) a<br />
consacré la création de la nouvelle compagnie aérienne<br />
régionale dénommée ASKY, selon un communiqué publié<br />
lundi à Ouagadougou. Gervais K. Djondo a été élu président<br />
du conseil d'administration de cette compagnie à caractère<br />
privé et international. La nouvelle compagnie dispose d’un<br />
capital de 120 millions de dollars, dont 80% sont répartis<br />
entre des investisseurs privés et 20% entre des institutions<br />
financières publiques dont la mission est de soutenir les<br />
investissements privés de développement.<br />
Maroc : hausse de l’indice<br />
des prix à la production<br />
dans le secteur des<br />
industries manufacturières<br />
L'indice des prix à la production a enregistré au Maroc une<br />
hausse de 0,9% dans le secteur des industries manufacturières<br />
en décembre par rapport au mois de novembre 2007, a indiqué<br />
jeudi le Haut commissariat au plan (HCP) du pays. Cette augmentation<br />
est le résultat notamment des hausses enregistrées<br />
au niveau des branches raffinage de pétrole (+2,1%), industries<br />
alimentaires (+1,1%) et travail de métaux (+0,1%). L'indice à<br />
la production dans la branche industrie textile a accusé cependant<br />
une baisse de 0,2%. Dans le secteur des industries extractives,<br />
le HCP a noté que les prix ont baissé de 0,2%. Une régression<br />
qui s'explique essentiellement par le recul de 0,2% dans la<br />
branche des autres industries extractives.<br />
Début de forage pétrolier<br />
au Ghana<br />
Un derrick de forage pétrolier est arrivé au Ghana, entamant les<br />
opérations au large de la côte ouest du pays, a rapporté dimanche<br />
l'agence de presse nigériane. Ce derrick, nommé Songo Saturn et<br />
arrivé au Ghana le 16 janvier, devrait entreprendre à partir du 20<br />
janvier le forage au cap Three Points, dans la région ouest du pays.<br />
La plate-forme en provenance de Guinée équatoriale poursuivra<br />
les opérations de Redford Dolphin, qui ont premièrement permis<br />
de découvrir le dépôt de l'or noir au Ghana, il y a sept ans. Le derrick<br />
sera en service au Ghana pendant trois mois, avant de continuer<br />
sa tournée en Libye.<br />
AP Moller-Maersk propose<br />
un plan de développement<br />
pour le port de Lomé<br />
Le groupe maritime AP Moller- Maersk ambitionne d'impulser<br />
une nouvelle dynamique au développement du Port<br />
autonome de Lomé par un plan de développement sur vingt<br />
ans qui a été proposé jeudi au Premier ministre togolais<br />
Komlan Mally, rapporte vendredi l'Agence Xinhua. Le plan<br />
de développement portuaire comprend des connexions vers<br />
l'hinterland et des investissements financiers annoncés<br />
« très importants » par la délégation du groupe AP Moller-<br />
Maersk. Le vice-président du groupe, Jack Helton, qui<br />
conduisait la délégation, a fait état également d'un apport<br />
en technologie opérationnelle et humain, et du support,<br />
dans ce plan, de la ligne maritime Maersk Line, basée au<br />
Togo depuis 21 ans.<br />
Vers une unification<br />
des politiques monétaires<br />
africaines<br />
L'Association des banques centrales africaines se penche<br />
actuellement sur la mise en place d'une politique financière<br />
et monétaire africaine unifiée. Le gouverneur de la<br />
Banque centrale de Libye (BCL) et président en exercice de<br />
l'association, Ferhat Ben Gdhara, a indiqué à l’agence Pana<br />
que des réunions ont été tenues, dans ce cadre, entre l'organisation<br />
et la commission de l'Union africaine, à Addis-<br />
Abeba, en Ethiopie. M. Ben Gdhara a précisé que la Libye<br />
et la commission de l'UA ont procédé, dimanche à Tripoli,<br />
à la signature d'un accord de création de la commission<br />
d'orientation pour la création de la Banque africaine d'investissement.<br />
ENTREPRISES ET MARCHES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
Electricité : un immense marché<br />
en retard à l’allumage<br />
Le taux d’électrification de l’Afrique subsaharienne est d’environ 16%. Un immense marché de plusieurs<br />
milliards de dollars qui passe par la concrétisation des projets de pools énergétiques régionaux.<br />
Par Adama Wade, Casablanca.<br />
Si la plupart des atlas attribuent au<br />
continent africain un tiers des réserves<br />
hydriques mondiales, en 2008, trois<br />
Africains sur quatre n’ont pas encore<br />
accès à l’électricité. L’Africain consomme<br />
en moyenne 600 kilowatts heure contre<br />
une moyenne mondiale de 2600. C’est<br />
sur ces paradoxes parlants que s’est<br />
ouverte à Marrakech la Conférence<br />
Internationale sur l’électrification rurale.<br />
« L’Afrique devrait d’abord<br />
commencer par fabriquer<br />
des panneaux solaires,<br />
une technologie facile<br />
et légère. »<br />
Plus de 400 experts, opérateurs et observateurs,<br />
ont assisté à cette rencontre<br />
tenue entre les 23 et 25 janvier 2008.<br />
L’hôte du jour, à savoir l’ONE (Office<br />
national de l’électricité du Maroc), a présenté<br />
son business modèle de ces dix dernières<br />
années, à savoir le fameux PERG<br />
(programme de l’électrification rurale)<br />
qui a porté le taux d’électrification du<br />
Maroc de 18% en 1995 à 94% en 2008.<br />
Une expérience qui ne peut qu’interpeller<br />
les éminents représentants du secteur,<br />
venus de l’Afrique subsaharienne<br />
en particulier, et les bailleurs de fonds<br />
dont la BID (Banque islamique de<br />
développement), la BAD et l’AFD.<br />
« Nous sommes aujourd’hui dans la<br />
situation du Maroc en 1995 », déclare<br />
Modibo Diop, directeur général de<br />
l’Agence sénégalaise d’électrification<br />
rurale (ASER), actuellement engagé dans<br />
un programme quadriennal d’électrification<br />
devant porter le taux du Sénégal<br />
de 16,5 à 50% d’ici 2012. « Nous sortons<br />
des anciens modèles pour un vrai programme<br />
d’investissement avec un engagement<br />
fort de l’Etat sénégalais », renchérit<br />
M. Diop pour qui l’option retenue, calquée<br />
sur celle du Maroc (elle sera réalisée<br />
en partenariat avec l’ONE), fera gagner<br />
beaucoup de temps à son pays.<br />
Dossiers mal montés<br />
Chez les autres pays africains, la même<br />
urgence demeure. <strong>Les</strong> mêmes obstacles<br />
aussi, imputés en général à l’état des<br />
infrastructures et à la difficulté de trouver<br />
des bailleurs de fonds. Et quand on<br />
les trouve, les délais d’acceptation sont<br />
trop longs, déplorent les maîtres d’ouvrage<br />
africains. Soit, réplique le représentant<br />
de la BID, présent dans la salle,<br />
« mais il y a des financements qui existent.<br />
Le problème que nous rencontrons en<br />
Afrique tient au fait que les dossiers sont<br />
souvent mal montés. Il nous arrive d’engager<br />
des consultants à nos frais pour refaire<br />
ce travail. L’étude d’un dossier bien ficelé<br />
ne dépasse pas 3 à 6 mois », estime-t-il.<br />
En fait, même si les fonds existent, ils<br />
sont peu vulgarisés auprès des Etats<br />
africains. Mohamed El Aichouni, chef<br />
de la division de l’assistance technique<br />
au département des opérations de la<br />
BADEA (Banque arabe pour le développement<br />
économique en Afrique),<br />
abonde dans ce sens : « Nous sommes<br />
une institution qui intervient essentiellement<br />
en Afrique subsaharienne. Nous<br />
accordons des financements pour tous<br />
les projets de développement à des taux<br />
préférentiels. Seule condition requise<br />
pour le projet, porter le sceau du ministère<br />
des finances de l’Etat concerné ».<br />
Diversification nécessaire<br />
Reste que l’Afrique devra désormais<br />
s’engager dans une diversification du<br />
bouquet énergétique pour se libérer des<br />
vieux schémas des années 60, bâtis sur<br />
des centrales thermiques et des modèles<br />
économiques qui, pour les plus pessimistes,<br />
n’ont jamais prévu un baril de<br />
pétrole au-delà de 45 dollars. Cette diversification,<br />
longuement invoquée lors de<br />
la rencontre de Marrakech, passe par les<br />
énergies renouvelables. Là aussi, le<br />
potentiel est énorme, mais, comme le<br />
rappelle avec force Georges Debane, président<br />
du groupe « développement durable<br />
» au CIAN (Conseil français des<br />
investisseurs en Afrique), « l’Afrique<br />
devrait d’abord commencer par fabriquer<br />
des panneaux solaires, une technologie<br />
facile et légère ». Ce qui nécessitera, sans<br />
doute, comme toute technologie, une<br />
mutualisation des coûts et des risques.<br />
Sur cette question de la mutualisation,<br />
les Etats africains ont beaucoup de chemin<br />
à faire, déclare un représentant de<br />
l’UPDEA (Union des producteurs, transporteurs<br />
et distributeurs d’énergie électrique<br />
en Afrique. Le problème des pools<br />
énergétiques se heurte en général à la frilosité<br />
des Etats, lesquels veulent plus que<br />
jamais conserver leurs indépendances<br />
énergétiques quitte à opter pour des<br />
solutions coûteuses. Pour contourner ces<br />
obstacles, les experts avaient proposé aux<br />
Etats entre autres une « internationalisation<br />
» des sites où sont installés les<br />
ouvrages communs. Un terme présenté<br />
dans son sens « technique » et qui a été<br />
mal compris par les politiques de l’UA<br />
réunis à Addis Abeba. En clair, pour que<br />
le tiers des réserves hydriques mondiales,<br />
que représente l’Afrique, ne reste pas<br />
éternellement un sujet théorique à présenter<br />
aux élèves en cours de géographie,<br />
il est important que les Etats trouvent<br />
des garanties juridiques suffisantes sur<br />
leur approvisionnement énergétique.<br />
Intégration : port sec sénégalais<br />
au Mali<br />
Le Sénégal a créé à Bamako les Ensema, des entrepôts sous douane pour doper le commerce sous-régional.<br />
Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />
<strong>Les</strong> Entrepôts sénégalais au Mali<br />
(Ensema) viennent de renforcer leurs<br />
capacités de stockage en ce début d’année,<br />
avec la réception de leurs premières<br />
chaînes de froid composées de six<br />
chambres froides d’une capacité totale<br />
de 1200 tonnes.<br />
Commerce inter-Etats<br />
Ces nouvelles unités sont destinées à la<br />
congélation de produits comme les poissons,<br />
les volailles et les viandes ainsi que<br />
les produits laitiers, les fruits et légumes.<br />
L’impact sur le commerce inter-Etats<br />
dans l’espace de l’Union économique et<br />
monétaire ouest-africain (UEMOA) sera<br />
considérable si l’on en croit le directeur<br />
général des Ensema, Ibra Guissé. <strong>Les</strong> pays<br />
dépourvus d’accès à la mer, comme le<br />
Burkina, le Mali et le Niger pourront<br />
ainsi exporter viandes et volailles via les<br />
Ensema, qui vont assurer le stockage de<br />
ces produits en suspension de toute taxe.<br />
Dans l’autre sens, un pays côtier comme<br />
le Sénégal devrait mieux écouler ses pro-<br />
duits halieutiques (poissons frais, séchés<br />
ou fumés) vers le Mali, le Burkina ou<br />
encore le Niger.<br />
<strong>Les</strong> premiers effets de ce changement,<br />
notable dans le commerce sous-régional,<br />
commencent d’ailleurs à se manifester.<br />
Au cours de l’année 2007, le commerce<br />
des amandes de karité a généré quelque 6<br />
milliards de francs CFA, soit environ 9<br />
millions d’euros au profit de l’économie<br />
rurale du Mali. La filière est animée par<br />
une firme indienne qui achète les noix<br />
d’amandes dans les zones rurales<br />
maliennes avant de les stocker dans les<br />
hangars des Ensema. Puis, direction le<br />
Port autonome de Dakar d’où la marchandise<br />
est acheminée vers le<br />
Danemark pour utilisation dans l’industrie<br />
cosmétique du pays nordique.<br />
<strong>Les</strong> Ensema vont donc favoriser les<br />
échanges entre le Sénégal et les pays<br />
enclavés et profiter au port de Dakar, en<br />
concurrence avec Abidjan, Cotonou et<br />
Lomé pour le transit vers les pays continentaux.<br />
La position du Mali est centrale<br />
pour le vaste marché de l’UEMOA qui<br />
compte 70 millions de consommateurs.<br />
Suspension des taxes<br />
<strong>Les</strong> Ensema, construits par le Sénégal au<br />
Mali, ont coûté 13 millions d’euros. Six millions<br />
ont été prêtés par la Banque islamique<br />
de développement (BID). Le reste a été<br />
apporté par la CBAO et l’Etat du Sénégal à<br />
travers le Port autonome de Dakar et le<br />
Conseil sénégalais des chargeurs, COSEC.<br />
Situés à Korofina, au nord-est de Bamako,<br />
ils comprennent, sur une superficie de 6<br />
hectares, 14 hangars de 1200 mètres carrés<br />
chacun, dont deux frigorifiques. Ils sont<br />
dotés d’un pont bascule routier et d’un<br />
pont bascule ferroviaire en sus d’autres<br />
commodités nécessaires aux opérations de<br />
stockage et de déstockage 24 heures sur 24.<br />
Outre le stockage, les Ensema fonctionnent<br />
en suspension des droits et taxes pour une<br />
période de trois ans pour les marchandises<br />
stockées. <strong>Les</strong> opérateurs y disposent, sur le<br />
site même, des services des douanes<br />
maliennes et sénégalaises, dotés d’antennes<br />
pour informer et traiter toutes les opérations.<br />
<strong>Les</strong> opérateurs économiques apprécient<br />
particulièrement ces possibilités de<br />
suspension des droits et taxes et l’information<br />
disponible sur place.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
Orascom Télécom à la croisée<br />
des chemins<br />
Le groupe de Naguib Sawiris, OTH, cherche à concrétiser ses ambitions européennes, sans trop céder<br />
de ses actifs dans les pays émergents qui ont fait son succès.<br />
Par Saïd Djaafer, Alger<br />
Des spéculations boursières en Egypte, fondées<br />
sur une rumeur de cession des parts<br />
d'Orsacom dans Mobinil, ont poussé un<br />
responsable du groupe, au début de l'année<br />
2008, à publier un démenti. Orascom ne<br />
veut pas vendre ses 34,4% dans Mobinil où<br />
France Telecom en détient 36,3%. C'est<br />
plutôt l'inverse, Orascom a tenté sans succès,<br />
en faisant jouer une clause du pacte<br />
d'actionnaire en cas de « désaccord grave »,<br />
de racheter les parts du Français. En Tunisie,<br />
Orascom a essuyé le même échec avec son<br />
recours à l'arbitrage pour faire jouer un<br />
droit de rachat de la participation de<br />
Wataniya Telecoms (50%) dans le capital de<br />
Tunisiana (Orascom Telecom Tunisie).<br />
Pas à vendre<br />
Ces tentatives de rachat non couronnées de<br />
succès n'ont pourtant pas fait cesser la<br />
rumeur de la vente d'Orascom Telecom<br />
Holding. « Selon mes informations, le groupe<br />
n'est pas à vendre », a déclaré très récemment<br />
Hassan Kabbani, patron d'Orascom<br />
Telecom Algérie, en prenant soin néanmoins<br />
de préciser qu'il n'est pas habilité à se<br />
prononcer sur le sujet. La rumeur lancée par<br />
le Sunday Times de la vente du groupe<br />
Orascom Telecom pour la somme de 17<br />
milliards de dollars peine à être complètement<br />
évacuée. Et pourtant, Naguib Sawiris<br />
en personne est monté au créneau le 9<br />
décembre dernier pour démentir catégoriquement.<br />
« Orascom Telecom n'est pas en<br />
vente. Ma famille et moi n'avons aucun intérêt<br />
à quitter l'industrie des télécommunica-<br />
Le Bénin mise sur les ports secs<br />
Le port sec semble une excellente alternative aux activités portuaires dans les pays africains.<br />
Soucieux d’évoluer au même rythme que ses pairs de la sous-région, le Bénin a fait l’expérience<br />
de ce système d’entreposage.<br />
Par Robert Adandé, Cotonou<br />
Dans le souci de décongestionner le port<br />
autonome de Cotonou et de créer ainsi<br />
un pôle logistique dans le nord et certaines<br />
zones clés du pays, le gouvernement<br />
a décidé de construire un certain nombre<br />
de ports secs, à Zongo (quartier de<br />
Cotonou) et Parakou, ville du Bénin<br />
située à environ 400 kilomètres de la<br />
capitale… Pour ne citer que celles-là.<br />
Objectifs macroéconomiques, microéconomiques<br />
et stratégiques<br />
La régularité et l’accélération du circuit<br />
des importations et des exportations<br />
pour une relance de l’économie par l’accroissement<br />
de la consommation, la maîtrise<br />
du volume des échanges et des statistiques<br />
nationales, la facilitation du<br />
recouvrement des recettes fiscales à travers<br />
un centre unique de traitement<br />
constituent entre autres les incidences<br />
escomptées sur le plan macroéconomique<br />
en ce qui concerne l’économie nationale<br />
béninoise.<br />
Quant aux objectifs microéconomiques,<br />
il peut être question de la disponibilité<br />
des intrants nécessaires pour l’économie<br />
; la réduction des coûts et de la durée<br />
d’acheminement des produits à travers<br />
un pôle unique ; et l’existence d’une plus<br />
grande sécurité des marchandises par la<br />
mise en place des techniques et équipements<br />
appropriés pour les opérations<br />
tions et nous nous considérons comme des<br />
acteurs stratégiques sur le long terme ». Le<br />
groupe a bien cédé en décembre pour 1,2<br />
milliard de dollars sa filiale Iraqna<br />
Company au groupe koweitien Mobile<br />
Telecommunication Company (Zain) et<br />
pour 956 millions $ ses parts dans l'opérateur<br />
mobile indien Hutchison Telecom,<br />
mais ces opérations, plutôt bonnes, n'indiquent<br />
pas que Naguib Sawiris serait enclin à<br />
quitter le secteur des télecoms. Tout au plus<br />
peut-il vendre certaines branches nationales<br />
pour se concentrer sur d'autres. En contrepartie<br />
de ses départs d'Irak et d'Inde, le<br />
groupe œuvre, à travers sa filiale Mobilink, à<br />
renforcer sa présence dans le marché pakistanais<br />
: 500 millions de dollars d'investissements<br />
sont prévus en 2008 pour l'extension<br />
de son réseau. Cela vient s'ajouter aux 2,5<br />
milliards $ investis au cours des dernières<br />
années qui lui ont permis d'avoir 30 millions<br />
d'abonnés début 2008 contre 1 million<br />
en 2003, année du lancement de la société.<br />
Licence en France<br />
Naguib Sawiris a publiquement manifesté<br />
son intérêt pour l'achat de<br />
Bouygues Telecom et envisage de soutenir<br />
Iliad-Free dans la course pour la quatrième<br />
licence de téléphonie mobile en<br />
France. Cet intérêt pour le marché français<br />
se fera-t-il au prix d'un délestage<br />
d'une branche florissante, comme OTA<br />
(Djezzy) par exemple, pour disposer des<br />
fonds ? La même rumeur d'une vente de<br />
Djezzy avait couru au moment du rachat<br />
en 2005 de Wind, troisième opérateur<br />
mobile italien, pour 12,2 milliards d'eu-<br />
physiques de manutention, de stockage,<br />
de livraison, etc.<br />
De même, de façon stratégique, la création<br />
d’un port sec permet de disposer<br />
d’un circuit d’approvisionnement<br />
d’urgence efficace ; de constituer et de<br />
mobiliser efficacement un stock de<br />
sécurité (produits stratégiques tels que<br />
: intrants industriels, produits alimentaires,<br />
hydrocarbures, etc.) ; de contribuer<br />
à la lutte contre les fraudes fiscales<br />
à travers des modes de gestion plus<br />
transparents ; et le paiement des frais<br />
d’entreposage et de passage dans l’entrepôt<br />
par les opérateurs économiques<br />
nationaux.<br />
Le port sec de Zongo à Cotonou<br />
Le secteur portuaire béninois bénéficie<br />
de la part du gouvernement d’une<br />
attention particulière. D’importants<br />
investissements et réformes sont envisagés<br />
sur les cinq prochaines années au<br />
Port de Cotonou. Déjà à titre expérimental,<br />
et en amont du plus grand<br />
projet de création de port sec à<br />
Parakou, le gouvernement béninois a<br />
mis en place un port sec dans un quartier<br />
dénommé Zongo, à Cotonou… Ce<br />
port est une enceinte d’entreposage,<br />
qui permet de décongestionner les<br />
quais du port maritime.<br />
Prochainement, le cap sera donc mis<br />
sur Parakou, situé à 400 km de la capitale,<br />
pour un port sec plus imposant.<br />
ENTREPRISES ET MARCHES<br />
ros auprès d'Enel. Le journal français La<br />
Tribune avait évoqué la possibilité d'une<br />
cession de Djezzy, suscitant l'envoi d'une<br />
mise au point de Naguib Sawiris :<br />
« Soyez-en sûr, Djezzy ne sera pas vendu,<br />
nous sommes ici pour démontrer que des<br />
sociétés arabes peuvent rivaliser avec d'autres<br />
étrangères de renommée mondiale ».<br />
<strong>Les</strong> ambitions européennes de Sawiris peuvent-elles<br />
se faire au détriment de ce qui a<br />
fait jusqu'à présent son succès, l'investissement<br />
dans les pays émergents ? Le patron<br />
de Djezzy, Hassan Kabbani, fournit un élément<br />
de réponse : le groupe « a encore des<br />
Naguib Sawiris a<br />
publiquement manifesté son<br />
intérêt pour l'achat de<br />
Bouygues Telecom.<br />
choses à faire » dans des pays émergents,<br />
contrairement à l'Europe où les marchés<br />
« sont saturés ». Mieux, Sawiris pourrait réaliser,<br />
en Algérie, la promesse faite après le<br />
veto de la Banque d'Egypte de créer une<br />
banque. Le projet se prépare en alliance<br />
avec la banque égyptienne Commercial<br />
International Bank (CIB), filiale de<br />
la Banque nationale d'Egypte (51%) et<br />
l'Américain Chase Manhattan (JP Morgan,<br />
49%). <strong>Les</strong> demandes d'agrément auraient<br />
déjà été déposées auprès de la Banque<br />
d'Algérie. La co-entreprise bancaire CIB-<br />
Sawiris sera commercialement lancée dans<br />
le courant de l'année 2008.<br />
Pourquoi le choix de cette ville ?<br />
L’étude de faisabilité étant terminée, il ne<br />
reste plus que quelques mois pour rendre<br />
opérationnel le port sec de Parakou, désengorger<br />
ceux de Cotonou et amorcer<br />
ainsi l’amélioration de la compétitivité<br />
du Port autonome de Cotonou.<br />
Avec la réalisation de ce projet, le corridor<br />
béninois disposera d’un atout complémentaire<br />
pour l’amélioration des<br />
conditions nécessaires à une exploitation<br />
rationnelle des installations de transport<br />
au service du transit. Ceci, en le dotant<br />
d’infrastructures adéquates afin que le<br />
Bénin tire réellement profit du développement<br />
des pays de la sous-région.<br />
Avantages spécifiques de la ville<br />
Le stockage de conteneurs vides sera également<br />
une activité très importante pour<br />
cette zone du pays (le nord), car l’entreposage<br />
de conteneurs vides, prévu dans<br />
cet espace portuaire sec, permettra d’y<br />
remplir des balles de coton, de noix<br />
d’anacardes, de beurre de karité, de<br />
peaux d’animaux en provenance de<br />
l’hinterland pour le port maritime.<br />
Mais pour faire de ce pays une réelle plateforme<br />
logistique au service des pays de<br />
la sous-région, le Bénin doit se doter<br />
d’installations portuaires à même d’accompagner<br />
cette ambition, d’où la nécessité<br />
d’un second port en eau profonde<br />
sur le littoral du Bénin.<br />
15<br />
<strong>Les</strong> présidents mauritanien<br />
et gabonais chez Kadhafi<br />
<strong>Les</strong> présidents mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallah, et<br />
gabonais, Omar Bongo Ondimba, ont discuté samedi à<br />
Tripoli avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi du prochain<br />
sommet de l'Union africaine (UA), prévu du 1er au 3<br />
février à Addis Abéba, selon l'agence libyenne Jana. L'ordre<br />
du jour du prochain sommet de l'UA ainsi que le projet de<br />
création d'Etats-Unis d'Afrique ont été au centre des entretiens<br />
du numéro un libyen avec ses hôtes reçus tour à tour à<br />
Tripoli. L'accent a été mis notamment sur « la nécessité de<br />
consolider la marche de l'Union africaine par la création d'un<br />
gouvernement fédéral africain en arrivant à la constitution des<br />
Etats-Unis d'Afrique », a ajouté Jana. Principal artisan de<br />
l'idée d'Etats-Unis d'Afrique, Mouammar Kadhafi avait proposé<br />
à ses homologues africains la constitution d'un gouvernement<br />
africain lors du dernier sommet de l'UA, en juillet<br />
dernier au Ghana.<br />
Le Maroc plaide pour un<br />
statut avancé avec l’UE<br />
L'ambassadeur itinérant de SM le Roi Mohammed VI, Mme<br />
Assia Alaoui Bensalah, a indiqué ce que le Maroc attend d'un<br />
statut avancé avec l'Union européenne (UE). « Ce que l'on<br />
attend du statut avancé, c'est d'avoir des coopérations renforcées<br />
avec l'Union européenne, une association plus étroite au marché<br />
européen, et décider de notre avenir commun », a affirmé Mme<br />
Alaoui Bensalah lors d'une conférence organisée vendredi soir<br />
à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, sous le thème<br />
« Statut avancé Maroc-UE : plus que l'association, moins que<br />
l'adhésion ? »<br />
Bill Gates consacre<br />
306 millions de dollars au<br />
profit du secteur agricole<br />
Un don de 306 millions de dollars au profit du secteur agricole<br />
en Afrique et en Asie a été annoncé vendredi par le milliardaire<br />
américain Bill Gates, lors du Forum économique de Davos. Le<br />
don émane de la fondation Bill et Melinda Gates, qui s'intéresse<br />
surtout à la santé en Afrique, notamment la lutte contre le<br />
paludisme. Cette somme profitera à l'amélioration du sol, à la<br />
production de lait et de café et à l'irrigation en Afrique et en<br />
Asie. « Si vous regardez les pays qui ont réussi leur développement<br />
économique, tous, à l'exception des producteurs de pétrole, ont<br />
fait de l'agriculture un élément essentiel », a fait remarquer M.<br />
Gates. Le Forum de Davos est chaque année l'occasion pour les<br />
dirigeants économiques et politiques d'annoncer des initiatives<br />
à caractère philanthropique. La fondation Bill et Melinda Gates<br />
est dotée de 37,6 milliards de dollars d'actifs dont le placement<br />
permet de distribuer plusieurs centaines de millions de dollars<br />
par an à des projets humanitaires.<br />
L’UE va déployer un<br />
contingent au Tchad<br />
L'Union européenne devrait donner lundi le coup d'envoi<br />
au déploiement rapide de ses soldats au Tchad et en<br />
République centrafricaine pour protéger les centaines de<br />
milliers de réfugiés du Darfour soudanais et de déplacés<br />
tchadiens et centrafricains, a indiqué vendredi un diplomate.<br />
« Toutes les conditions sont maintenant remplies » pour<br />
que les ministres des Affaires étrangères qui seront réunis<br />
lundi à Bruxelles puissent « confirmer le lancement rapide de<br />
l'opération », a déclaré ce diplomate à l'issue d'une ultime<br />
réunion de représentants des 27 pays de l'UE mettant un<br />
terme à cinq mois de préparatifs.<br />
Vers un plan quinquennal<br />
pour les chantiers du Nepad<br />
Le chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade a proposé,<br />
jeudi à Saly Portudal (Mbour) un plan quinquennal de<br />
réalisation du Nouveau partenariat pour le développement<br />
de l'Afrique (NEPAD). « C'est un plan quinquennal<br />
qui porte sur des projets. Il faut aussi quelques projets, sinon<br />
on sera noyé », a dit Me Wade qui présidait jeudi matin<br />
l'ouverture de la Conférence ministérielle sur le financement<br />
des infrastructures en Afrique, selon l'Agence de<br />
presse sénégalaise. Le président Abdoulaye Wade a proposé,<br />
pour les cinq prochaines années, la sélection de trois<br />
grands projets ferroviaires, trois grands projets de ponts<br />
régionaux, deux à trois projets d'énergie, de barrages, de<br />
pipelines pétroliers et de gazoducs.
16 GESTION PUBLIQUE <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
Programme de gouvernance<br />
entre le PNUD et la RDC<br />
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)<br />
doit signer cette semaine avec la République démocratique du<br />
Congo (RDC) un programme de gouvernance 2008-2012 doté<br />
d'environ 390 millions de dollars. Le Programme de gouvernance,<br />
qui s'inscrit dans le Document de la stratégie de croissance et de<br />
réduction de la pauvreté (DSCRP) de la RDC, est construit autour<br />
des cinq axes stratégiques que sont la gouvernance politique, la<br />
gouvernance administrative, la gouvernance économique, la gouvernance<br />
locale et la gouvernance judiciaire et sécuritaire.<br />
Le prochain sommet<br />
africain portera sur<br />
le développement industriel<br />
Le sommet africain qui aura lieu le 31 janvier 2008 devrait être axé<br />
sur le développement industriel. Ce sommet portera entre autres<br />
sur l'industrie, le travail, l'enfance et la lutte contre la drogue, a<br />
indiqué l'agence de presse officielle MENA. L'élection du président<br />
de la Commission africaine aura également lieu lors de ce sommet,<br />
et elle se jouera entre les candidats du Gabon, de Zambie, du<br />
Burundi et de Sierra Leone, selon des sources diplomatiques rapportées<br />
par l’agence chinoise Xinhuanet.<br />
Maroc : le Ministère<br />
de la justice signe avec la SFI<br />
Le protocole signé par Abdelwahed Radi, ministre de la Justice, et<br />
Jomana Cobein, chef du bureau IFC-Maroc, s'inscrit dans le cadre<br />
de l'institutionnalisation de la médiation commerciale au Maroc en<br />
tant que moyen alternatif de règlement des litiges commerciaux. Le<br />
projet entre dans le cadre de la stratégie de l'IFC visant à promouvoir<br />
un secteur privé dynamique et à améliorer le climat des affaires,<br />
et de son programme intitulé PEP-MENA (Private entreprise<br />
Partenership-Middle East and North Africa) relatif à la promotion<br />
des pratiques des modes alternatifs de résolution des litiges commerciaux<br />
dans la région MENA.<br />
L’UE s’engage sur un<br />
programme pour le Tchad<br />
Le commissaire européen chargé du développement et de l'aide<br />
humanitaire, Louis Michel, a signé mardi au Tchad un Programme<br />
d'accompagnement à la stabilisation (PAS) de 10 millions d'euros<br />
destiné à l'est du Tchad, selon un communiqué de presse publié<br />
mardi la Commission européenne, exécutif de l'Union européenne.<br />
Ce programme, en conjonction avec le déploiement de l'EUFOR au<br />
Tchad et de la Mission des Nations unies en Centrafrique et au<br />
Tchad (MINURCAT), a pour objectif de créer des conditions favorables<br />
au retour de la paix, à la prévention de futurs conflits et au<br />
développement social et économique de la région, notamment par<br />
la construction d'écoles, d'hôpitaux et de forages, a dit la CE.<br />
La FAO veut donner une<br />
nouvelle impulsion à la<br />
production agricole en<br />
Afrique de l’Ouest<br />
Dans le cadre de son Fonds fiduciaire pour la sécurité alimentaire,<br />
l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture<br />
(FAO) vient de lancer plusieurs projets visant à impulser<br />
un nouvel élan à la production agricole et aux marchés dans<br />
cinq pays africains qui comptent parmi les plus pauvres de la<br />
planète, selon des informations émanant de cette institution.<br />
Cette initiative est financée à hauteur de 10 millions de dollars<br />
par l'Italie et concerne la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le<br />
Sénégal et la Sierra Leone. « Outre leur proximité géographique,<br />
ces pays ont en commun des niveaux préoccupants de pauvreté et<br />
de sous-alimentation. Dans certains cas, plus de 70 % de la population<br />
vit en dessous du seuil de pauvreté », indique la FAO, citée<br />
par l'Agence de presse africaine.<br />
Financement du développement :<br />
la BID ouvre l’Afrique aux<br />
capitaux privés<br />
La Banque islamique de développement a adopté un programme spécial de développement de<br />
l’Afrique de 14 milliards de dollars qui ouvre aux pays l’accès aux ressources financières du marché.<br />
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
<strong>Les</strong> ministres des 27 pays africains membres<br />
de la Banque islamique de développement<br />
(BID) ont adopté le 23 janvier dernier<br />
à Dakar le programme spécial de la Banque<br />
pour le développement de l’Afrique. Il<br />
s’étale sur cinq ans de 2008 à 2012, et s’articule<br />
autour de six priorités sectorielles :<br />
l’agriculture, l’approvisionnement en eau et<br />
l’assainissement, l’énergie, les infrastructures<br />
de transport, l’éducation et la santé.<br />
Capacités d’absorption<br />
Ce nouveau programme prend le relais du<br />
programme dit de Ouagadougou, qui avait<br />
bénéficié d’une enveloppe de deux milliards<br />
de dollars à partir de 2002 pour permettre à<br />
la banque de contribuer davantage à la lutte<br />
contre la pauvreté en Afrique, où près de<br />
45% de la population, soit 360 millions<br />
d’habitants, vit en dessous du seuil de pauvreté<br />
avec moins d’un dollar par jour.<br />
Le programme de Ouagadougou a dépassé<br />
les objectifs qui lui étaient assignés puisque<br />
ce sont finalement 2,03 milliards qui ont été<br />
approuvés. Ce résultat satisfaisant n’a pas<br />
occulté le fait que malgré tout, dans la plupart<br />
des pays africains, la pauvreté continuera<br />
de sévir. « Au rythme actuel, et en<br />
dépit des progrès réalisés, peu de pays<br />
d’Afrique subsaharienne pourraient atteindre<br />
tous les OMD du fait d’un manque de<br />
ressources et de capacités d’absorption »,<br />
reconnaît la BID.<br />
Pour donner une nouvelle impulsion à l’action<br />
de la BID en Afrique, le 3 e sommet<br />
extraordinaire de l’Organisation de la<br />
conférence islamique, en décembre 2005 à<br />
Makka Al Moukarrama, avait instruit la<br />
BID et l’Organisation de la conférence islamique<br />
(OCI) d’élaborer un « Programme<br />
spécial pour le développement de<br />
l’Afrique ». C’est le même sommet qui avait<br />
également décidé de la création du Fonds de<br />
solidarité islamique pour le développement<br />
(FISD) d’un montant de dix milliards de<br />
dollars, lancé lors de l’assemblée annuelle de<br />
la banque, en mai 2007 à Dakar.<br />
Solidarité islamique<br />
Le nouveau programme serait doté d’environ<br />
14 milliards de dollars. Une partie proviendrait<br />
justement du FISD. Le reste, des<br />
autres guichets du groupe de la BID et de<br />
ses partenaires. Là se situe la véritable innovation.<br />
Le communiqué final indique simplement<br />
que « les ministres ont en particulier<br />
fortement soutenu l’approche proposée de<br />
continuer à financer des programmes de lutte<br />
contre la pauvreté par le canal du FISD, (…)<br />
et en même temps de financer des projets<br />
structurants d’infrastructures en partenariat<br />
avec le secteur privé pour favoriser la croissance<br />
économique génératrice d’emplois et de<br />
revenus… »<br />
En clair, pour les secteurs sociaux, les ressources<br />
concessionnelles seront utilisées<br />
mais, pour les infrastructures en revanche,<br />
les guichets non concessionnels du groupe<br />
seront mis à contribution.<br />
Doctrine absurde<br />
Ce faisant, la BID ouvre aux marchés financiers<br />
des 20 pays subsahariens, sur les 22<br />
qu’elle compte, qui ne pouvaient prétendre<br />
qu’à des prêts concessionnels en vertu de la<br />
logique imposée par la Banque mondiale<br />
dans le financement du développement.<br />
Par cette doctrine, absurde à certains<br />
égards, même un projet du secteur marchand<br />
à la rentabilité avérée ne peut prétendre<br />
aux ressources du marché, sous prétexte<br />
de ne pas alourdir la dette des pays. Cette<br />
doctrine est en partie responsable de la crise<br />
énergétique qui frappe maints pays subsahariens.<br />
Leurs projets d’investissements<br />
dans l’électricité ne pouvant être financés<br />
que sur ressources concessionnelles, la banque<br />
a assujetti l’octroi de ces financements<br />
à des réformes institutionnelles, longues à<br />
mettre en œuvre. En attendant, le déficit<br />
énergétique s’aggrave et finit par se répercuter<br />
sur la croissance de l’économie. C’est<br />
le risque permanent que le médecin arrive<br />
après la mort.<br />
La BID, à l’instar de la Chine, pour d’autres<br />
raisons, vient de prendre résolument le<br />
contrepied de cette doctrine. Elle avait du<br />
reste déjà entamé cette révolution silencieuse,<br />
mais la réunion de Dakar, par l’engagement<br />
à la fois de la banque et des pays<br />
membres africains, lui confère davantage de<br />
légitimité. Pour les secteurs marchands susceptibles<br />
de générer des revenus, les ressour-<br />
Par cette doctrine, absurde<br />
à certains égards, même un<br />
projet du secteur marchand<br />
à la rentabilité avérée ne<br />
peut prétendre aux<br />
ressources du marché, sous<br />
prétexte de ne pas alourdir<br />
la dette des pays.<br />
ces du marché pourront être mobilisées par<br />
la BID, qu’il s’agisse de ses ressources propres<br />
à travers ses différents guichets ou de<br />
ses partenaires dans le cadre de cofinancements<br />
privés/publics. Pour le financement<br />
des barrages du fleuve Niger, c’est cette<br />
approche qui a permis de boucler le financement.<br />
D’autres exemples devraient suivre.<br />
C’est ce qui permet à la banque de tabler sur<br />
quelque 14 milliards de dollars, soit bien<br />
plus que la totalité du Fonds de solidarité<br />
islamique pour le développement.<br />
L’Union africaine s’offre un<br />
check-up avant son sommet crucial<br />
Au menu de la rencontre à Addis Abbeba,<br />
les 27 et 28 janvier 2008, des ministres des<br />
Affaires étrangères des 53 pays membres de<br />
l’Union africaine (UA) est prévu l’état des<br />
lieux de l’industrialisation du continent. Ce<br />
sera le principal thème de la 10 e session<br />
ordinaire de l’Assemblée des Chefs de l’Etat<br />
et de gouvernement prévue vendredi et<br />
samedi prochains. Nul doute, au-delà du<br />
planning fixé d’avance, que la crise kenyane<br />
s’invitera dans les débats. Le leader de l’opposition<br />
Raila Odinga a appelé les chefs<br />
d’Etat à ne pas reconnaître le gouvernement<br />
du président Mwai Kibaki.<br />
Un rapport sévère<br />
D’autres sujets seront passés en revue,<br />
notamment l’élection des membres pour le<br />
Conseil de paix et de la sécurité et l’approbation<br />
du budget de l’organisation pour<br />
l’année courante. Celui-ci sera de 140 millions<br />
de dollars, en augmentation de six<br />
millions par rapport à 2006. A cette modestie<br />
du budget, l’union doit trouver une<br />
solution face aux 28 pays membres en<br />
retard sur leurs contributions. Cinq pays<br />
ont été sanctionnés dans ce cadre, ne disposant<br />
plus de droit à la parole lors des réu-<br />
nions. Il s’agit du Cap-Vert, de la RDC, de<br />
l’Erythrée, de Sao Tomé et Principe et des<br />
Seychelles. Le côté pécuniaire risque d’ailleurs<br />
d’occulter l’urgence du thème du jour,<br />
puisque, durant la rencontre du week-end<br />
dernier, les ministres ont pris connaissance<br />
d’un rapport d’audit assez sévère, qui vient<br />
de révéler des dysfonctionnements ne permettant<br />
pas d’atteindre les objectifs fixés.<br />
Réalisé à la demande des chefs d’Etat, le<br />
rapport émet le vœux de voir les chefs<br />
d’Etat arriver au moins 24 heures avant le<br />
sommet. En pratique, beaucoup de chefs<br />
d’Etat arrivent pile à l’ouverture des sommets<br />
et repartent dès le deuxième jour, laissant<br />
à leurs ministres ou à leurs ambassadeurs<br />
le soin de parachever les travaux.<br />
Pour résoudre ce problème, le rapport<br />
recommande de tenir une seule session<br />
annuelle au lieu de deux. Cela permettrait<br />
par exemple de réduire les coûts financiers<br />
de l’UA et de libérer ainsi des fonds. Autre<br />
problème soulevé par ce rapport, la non<br />
observation des traités adoptés par l’instance<br />
africaine. Sur les 33 votés depuis<br />
1963, seuls 18 ont été ratifiés. Le passage de<br />
témoin entre l’OUA et l’UA en 2002 n’a pas<br />
résolu le problème. Seuls trois des dix trai-<br />
tés adoptés depuis lors sont entrés en<br />
vigueur. Idem pour les décisions et déclarations.<br />
42 ont été adoptées depuis 2002, mais<br />
seules 21 ont été mises en œuvre. Quant au<br />
Conseil exécutif, la bonne à tout faire, il<br />
devrait se muer en un Conseil des ministres<br />
qui ne concernerait pas seulement les seuls<br />
ministres des affaires étrangères. Ce diagnostic<br />
passé en revue, les travaux devront se<br />
concentrer sur le pourvoi des postes stratégiques,<br />
un enjeu de taille.<br />
Lobbying gabonais<br />
Outre la désignation du président de la<br />
commission de l’Union africaine, dix<br />
commissions sont à pourvoir : Paix et<br />
Sécurité, Affaires politiques, économiques<br />
et sociales, Commerce et Industrie,<br />
Infrastructures et Énergie, Ressources<br />
humaines, Science et Technologie, Économie<br />
Agricole et Agriculture. Pour le fauteuil<br />
de président de la commission, Jean<br />
Ping bénéficie, avant l’entame des hostilités,<br />
d’un lobbying sans faille du Gabon qui<br />
tente de rallier à sa cause les Etats de la<br />
CEMAC et la Libye.<br />
MBF
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />
17<br />
Pour le CIAN, l’Afrique redevient<br />
une terre d’opportunité<br />
<strong>Les</strong> investisseurs français en Afrique estiment que le continent noir devient une terre d’opportunité.<br />
Tout en soulignant les points négatifs de l’environnement des affaires.<br />
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
Le jugement du Conseil français des investisseurs<br />
en Afrique, révélé par son 19 e rapport<br />
<strong>Les</strong> entreprises françaises et l’Afrique est<br />
mitigé. « On observe un décalage entre l'optimisme<br />
des économies, qui souligne l'accroissement<br />
des ressources africaines, et la prudence<br />
des intentions d'investir », note à ce<br />
propos le président délégué du CIAN,<br />
Anthony Bouthelier.<br />
L’explication tient à l’environnement des<br />
affaires que le rapport 2008 juge « toujours<br />
aussi difficile » sur le continent africain.<br />
« L'absence d'amélioration notable de l'environnement<br />
des affaires inhibe de nouvelles<br />
prises de risques ». Dans le même temps,<br />
note le rapport, « la croissance s’envole, en<br />
moyenne 5,7% ces dernières années, une performance<br />
économique sans rapport avec les<br />
précédentes décennies ».<br />
Pression fiscale<br />
Pour la première fois, le rapport établit une<br />
carte du harcèlement fiscal. Le constat est<br />
plutôt positif. Dans une douzaine de pays,<br />
les contrôles sont réalisés « dans les règles »<br />
et « sans problème majeur ». En revanche,<br />
dans sept autres, le Mali, la Côte d'Ivoire, le<br />
Maroc : restrictions et avantages<br />
pour le foncier, le crédit<br />
bancaire et les marchés publics ?<br />
Lamia Hafed.<br />
Par Lamia Hafed, notaire à Casablanca<br />
Mus par une volonté commune de développer<br />
l'investissement privé national et<br />
étranger dans leur pays, les gouvernements<br />
des pays du Maghreb ont, au cours des dernières<br />
années, multiplié les réformes, afin<br />
de mettre en place un arsenal juridique<br />
visant à faciliter les investissements tout en<br />
les sécurisant. Ces réformes diffèrent certes<br />
d'un pays à l'autre, mais elles vont toutes<br />
dans le même sens : la promotion d'une<br />
économie libérale.<br />
Pour ne citer que le cas du Maroc, l'Etat a<br />
démontré une réelle volonté de moderniser<br />
son cadre institutionnel relatif aux affaires.<br />
C'est ainsi qu'on a assisté à la promulgation<br />
de plusieurs textes législatifs et à la signature<br />
d'un nombre considérable d'accords avec<br />
de nombreux pays, protégeant ainsi le droit<br />
des investisseurs et garantissant la liberté<br />
d'investir pour toute personne privé étrangère,<br />
qu'elle soit physique ou morale, au<br />
même titre que les nationaux (et ce, dans<br />
Cameroun, le Congo, la République centrafricaine,<br />
la République démocratique du<br />
Congo et la Tanzanie, ils sont jugés « complètement<br />
démentiels ». Dans cinq autres, le<br />
Niger, le Soudan, le Mozambique, le<br />
Rwanda et le Burundi, ils sont « très fréquents,<br />
avec une pression permanente parfois<br />
difficile à gérer ».<br />
Le rapport exprime également une préoccupation<br />
pour l’état de droit en soulignant<br />
le « détricotage » de l'OHADA<br />
(Organisation pour l'harmonisation en<br />
afrique du droit des affaires).<br />
Corruption tenace<br />
Autres constantes négatives, la corruption,<br />
la fraude ou le dysfonctionnement de la<br />
justice, dont l’importance varie d’une<br />
région géographique à une autre. « La corruption<br />
ne s’améliore pas et reste à des<br />
niveaux élevés en Afrique centrale. L’Afrique<br />
australe et orientale et l’Afrique de l’Ouest<br />
demeurent au même niveau que celui<br />
observé l’an passé, tandis que le niveau du<br />
Maghreb connaît une légère amélioration ».<br />
Points positifs<br />
Au chapitre des points positifs, la qualité<br />
des infrastructures et de la gestion des ports<br />
tous les domaines d'activités, à l'exception<br />
toutefois de certains secteurs réservés à<br />
l'Etat ou faisant l'objet d'une réglementation<br />
spécifique), et protégeant le droit des<br />
investisseurs.<br />
Une charte d'investissement à même été<br />
promulguée dans ce sens, prévoyant un certain<br />
nombre d'exonérations fiscales (IS,<br />
IGR, taxe urbaine…), un régime de convertibilité<br />
pour les étrangers ainsi que le libre<br />
transfert des capitaux.<br />
Malheureusement, et malgré tous ces<br />
efforts, les investisseurs continuent à se<br />
heurter à bon nombre d'obstacles différents<br />
selon le secteur d'activité.<br />
Encore des efforts à fournir<br />
S'agissant du foncier, et bien que le législateur<br />
marocain ait garanti la propriété privée,<br />
ne faisant aucune discrimination entre<br />
Marocains et étrangers sauf en ce qui<br />
concerne les terrains agricoles dont l'acquisition<br />
demeure interdite aux étrangers et<br />
aux sociétés d'actions, plusieurs efforts sont<br />
encore à faire dans ce domaine qui a connu<br />
un essor considérable ces dernières années.<br />
Le régime foncier marocain demeure, de<br />
l'avis de tous, très complexe et cela en raison<br />
de sa pluralité de régime juridique souvent<br />
très difficile à cerner ; les propriétés se<br />
divisant entre autres en biens melk, terres<br />
collectives, guiches, biens en cours d'immatriculation<br />
ou immatriculés. Seuls ces derniers<br />
octroient la sécurité requise pour tout<br />
investissement. En plus, il y a le coût très<br />
élevé des terrains, qui sont d'ailleurs difficilement<br />
repérables.<br />
<strong>Les</strong> propriétés aménagées ou couvertes<br />
par des documents d'urbanisme se font<br />
très rares, le territoire n'étant pas entièrement<br />
couvert par les documents d'urbanisme<br />
définissant l'orientation et<br />
et aéroports, des télécommunications qui<br />
fonctionnent bien, le réseau bancaire partout<br />
efficient.<br />
La conclusion du rapport est peut-être dans<br />
l’opinion de Gérard Pélisson, le président<br />
du CIAN, qui se demande : avec « un taux<br />
de croissance de l'ordre de 5 %, une inflation<br />
Au chapitre des points<br />
positifs, la qualité des<br />
infrastructures et de la<br />
gestion des ports et aéroports,<br />
des télécommunications qui<br />
fonctionnent bien, le réseau<br />
bancaire partout efficient.<br />
moyenne inférieure à 10 %, des effacements<br />
de dettes, des promesses d'augmentation de<br />
l'aide publique, l'Afrique serait-elle à l'aube<br />
de n'être plus le cas affligeant de l'économie<br />
mondiale ? »<br />
Le CIAN, organisme patronal du secteur<br />
privé français investi en Afrique, réunit<br />
plus de 100 sociétés implantées sur le<br />
continent africain avec un réseau de<br />
1500 filiales.<br />
l'occupation des différentes zones et<br />
terrains disponibles.<br />
Fiscalité encore dissuasive<br />
Un système fiscal assez pénalisant en raison<br />
de la multitude des taxes, la complexité des<br />
documents fiscaux et les redressements fiscaux<br />
parfois arbitraires (atténués néanmoins<br />
par des procédures améliorées en<br />
matière de recours devant les commissions<br />
locales et nationales) viennent s'ajouter à<br />
des procédures administratives lentes, pour<br />
constituer autant de restrictions à l'expansion<br />
de l'immobilier au Maroc. Un autre<br />
handicap s'oppose à l'investissement au<br />
Maroc, il s'agit des difficultés de financement.<br />
Certes les établissements bancaires<br />
sont en perpétuelle évolution, les taux d'intérêt<br />
ont sensiblement baissé par rapport<br />
aux années précédentes, les banques financent<br />
jusqu'à 70% des projets pour les nonrésidents,<br />
mais les garanties rédhibitoires<br />
exigées et le coût élevé du crédit demeurent<br />
décourageants.<br />
Il convient d'ajouter un autre domaine d'investissement<br />
qui présente, au Maroc, un<br />
profil ascendant, il s'agit des marchés<br />
publics. Le décret régissant actuellement les<br />
marchés de l'Etat a consacré le libre jeu de la<br />
concurrence et a veillé à assurer la transparence<br />
des procédures et l'égalité dans l'octroi<br />
des marchés publics, mais ces dispositions<br />
se sont révélées insuffisantes et leurs applications<br />
difficiles au regard, notamment, du<br />
contexte actuel. D’où la nécessité de refonte<br />
de ce décret qui a été adopté récemment par<br />
le Conseil des ministres et qui interdit explicitement<br />
le recours à la fraude ou à la corruption,<br />
qui incite à la transparence et à la<br />
simplification des procédures de passation<br />
des commandes publiques ainsi qu'à l'égalité<br />
de traitement des soumissionnaires.<br />
Le Kenya entérine un accord<br />
commercial avec l’UE<br />
Le Kenya a défendu sa décision de signer un nouvel accord<br />
commercial avec l'Union européenne, indique mardi un communiqué<br />
du Ministère kenyan du commerce. Le Kenya, pays<br />
membre de la Communauté de l'Afrique de l'Est ( CAE), a<br />
signé cet accord provisoire pour remplacer l'accord de<br />
Cotonou alors en vigueur pour le commerce entre l'UE et environ<br />
80 pays de l'ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique).<br />
Algérie : rapport sur<br />
la fiscalité locale<br />
Le Ministère algérien des finances et celui de l’intérieur et des<br />
collectivités locales ont élaboré un rapport sur la fiscalité locale<br />
qui sera remis au gouvernement à la fin du mois en cours, a<br />
annoncé samedi à Alger le directeur général des impôts,<br />
Abderrahmane Raouya, en marge de la journée d’information<br />
sur l’impact de la loi de Finances 2008 sur les entreprises. Ce<br />
dernier, cité par la presse, a indiqué que ce rapport dresse un<br />
état des lieux de ce dossier en étudiant la situation des communes<br />
au cas par cas, tout en signalant qu’il n’existe pas encore<br />
une véritable fiscalité locale. « C’est plutôt l’Etat qui subventionne<br />
les APC », a-t-il dit. La loi de Finances 2008 dans l’article<br />
78 du chapitre relatif aux dispositions diverses applicables<br />
aux opérations financières de l’Etat, prévoit donc de desserrer<br />
l’étau sur ces collectivités locales.<br />
Le Nigeria lance une<br />
nouvelle politique<br />
de microfinance<br />
Le Nigeria a lancé une nouvelle politique de microfinance<br />
visant à permettre aux banques d'envergure moyenne de devenir<br />
les nouvelles sources des financement du développement<br />
dans le pays. La nouvelle politique, entrée en vigueur le 1er janvier<br />
2008, s'inscrit dans le cadre des réformes entreprises dans<br />
le secteur financier du pays. La démarche consiste en la conversion,<br />
d'ici la fin de l'année, des banques de communauté vers<br />
les banques de microfinance, en faisant passer le capital minimum<br />
de cinq millions de nairas (40 000 dollars) à 20 millions<br />
de nairas (160 000 dollars). Actuellement, environ 145 banques<br />
de communauté ne sont pas en mesure de répondre à ce nouveau<br />
critère des capitaux.<br />
Une nouvelle capitale<br />
économique pour<br />
Madagascar<br />
Le gouvernement malgache a décidé de faire de Toamasina,<br />
la ville portuaire de l'est, la capitale économique de la<br />
grande île. Lors d'une réunion de travail à Toamasina avec<br />
les dirigeants locaux, samedi dernier, le président malgache,<br />
Marc Ravalomanana, a annoncé qu'une somme de 100 milliards<br />
d'Ariarys (soit 55,8 millions de dollars américains)<br />
vient d'être débloquée pour pouvoir commencer la<br />
construction et la réhabilitation des infrastructures nécessaires<br />
pour le développement rural.<br />
Nouvelles licences<br />
d’importation de carburant<br />
en Zambie<br />
<strong>Les</strong> autorités zambiennes de l'énergie ont accordé, en 2007,<br />
cinq nouvelles licences à des compagnies qui veulent participer<br />
au marché du pétrole, a rapporté lundi le journal Daily Mail of<br />
Zambia. Ces cinq compagnies sont Zaddax Oil Trading, Spring<br />
Energy Corporation Limited, Anegi Oils Limited, Amchile<br />
Import and Export et Mount Meru, a précisé M. Mfuni. « En<br />
2007, cinq nouveaux acteurs sont entrés sur le marché et le secteur<br />
pétrolier a le potentiel d'attirer davantage d'investissements dans<br />
les années à venir ».<br />
Nouveau site d’informations<br />
juridiques<br />
Le cabinet d’avocats Alain Fénéon vient de lancer un site gratuit,<br />
www.droit-africain.com, destiné aux praticiens et aux étudiants.<br />
Ce site présente une information complète sur le<br />
contenu des Droits nationaux des affaires en Afrique avec une<br />
vingtaine de monographies, Etat par Etat, qui sera étendue à<br />
l’ensemble des pays du continent.
18<br />
Douala abritera l’une<br />
des stations de Rascom<br />
Douala, la capitale économique camerounaise, abritera l'une<br />
des 4 stations d'exploitation des réseaux du satellite africain<br />
Rascom-QAF1, récemment mis sur orbite en Guyane française.<br />
La convention de bail entre la représentation régionale africaine<br />
de communication par satellite et le gouvernement du<br />
Cameroun a été signée mercredi à Yaoundé, a constaté un correspondant<br />
de Xinhua sur place. Le satellite Rascom-QAF1<br />
vient de faire franchir une étape décisive dans l'autonomisation<br />
de l'Afrique en matière de télécommunications. Avant cela, un<br />
coup de fil en direction du Congo voisin transitait d'abord par<br />
des satellites européens ou américains.<br />
La BCEAO fait la promotion<br />
des nouveaux systèmes<br />
de paiement au Niger<br />
Lors d’un récent séjour au Niger, une équipe de techniciens<br />
de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de<br />
l’Ouest (BCEAO) venus de Dakar a expliqué les nouveaux<br />
systèmes de paiement dans les Etats membres de l’Union<br />
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ils<br />
ont abordé l’état d’avancement de la réforme des systèmes<br />
de paiement et les opportunités offertes aux usagers, leur<br />
cadre juridique ainsi que le plan d’actions pour la promotion<br />
de la bancarisation et l’utilisation des moyens de<br />
paiement scripturaux.<br />
Amélioration de services<br />
bancaires pour les migrants<br />
La Banque centrale de Chine fait savoir que les services des<br />
cartes bancaires en faveur des travailleurs migrants ont été<br />
développés et étendus à 14 provinces et régions. Ce service<br />
spécifique a en été développé en 2007 dans 2 autres provinces,<br />
l'Anhui et le Hubei. En 2007, plus de 41 milliards de<br />
transactions bancaires ont été enregistrées, avec plus de 2,2<br />
milliards de yuans retirés dans le cadre de ce plan.<br />
Nedjma élu meilleur<br />
opérateur mobile de<br />
l’Afrique du Nord<br />
Lors du salon des acteurs des télécommunications en<br />
Afrique, tenu récemment à Abidjan, Nedjma a été élu meilleur<br />
opérateur mobile de la zone « Afrique du Nord ». Cette<br />
distinction attribuée par l’ATP (Africa Telecom People) tire<br />
toute son importance du fait qu’elle est doté de l’accréditation<br />
de l’Union africaine des télécoms, représentant la plus<br />
haute instance des télécommunication en Afrique. A noter<br />
que l’ATP est un événément qui vise à promouvoir les meilleures<br />
initiatives et solutions mises en œuvre par les opérateurs<br />
et les acteurs majeurs du secteur des télécommunications<br />
en Afrique.<br />
Mali : un troisième<br />
opérateur téléphonique<br />
à l’horizon<br />
La clause de 5 ans interdisant à l’Etat malien d’accorder une<br />
troisième licence est arrivée à expiration le 31 décembre 2007.<br />
Le lancement d’un appel d’offres pour la sélection d’un nouvel<br />
opérateur devra attendre l’aboutissement de l’opération de privatisation<br />
de la Sotelma. Pour rappel, ce sont 51% du capital de<br />
l’opérateur malien qui sont mis en vente.<br />
France : poursuite de la<br />
tendance haussière des<br />
ventes en ligne en 2008<br />
Le chiffre d'affaires du e-commerce a progressé de 25% en<br />
2007 et la « tendance devrait se poursuivre », a estimé Henri<br />
de Maublanc, président de l'Association pour le commerce<br />
et les services en ligne (ACSEL) lors d'une conférence de<br />
presse mardi. « L'activité a bien démarré en janvier 2008. La<br />
tendance de 2007 devrait se poursuivre en 2008 », a dit Henri<br />
de Maublanc, estimant le chiffre d'affaires du commerce en<br />
ligne à 20 milliards d'euros, contenus (petites annonces,<br />
jeux, musique, presse...) et services financiers (banques,<br />
bourse en ligne) compris.<br />
TECHNOLOGIES<br />
BNP Paribas<br />
Méditerranée<br />
IT renforce sa<br />
structure<br />
financière<br />
Présente au Maroc depuis<br />
janvier 2004, BNP Paribas<br />
Mediterranée IT passe à la<br />
vitesse supérieure avec une<br />
augmentation de capital par<br />
apport en numéraire de 8,9 à<br />
46,2 millions de dirhams. La<br />
filiale du groupe BNP<br />
Paribas, délocalisée sur la rive<br />
sud de la Méditerranée avec<br />
l’objectif de proposer des<br />
solutions innovantes dans les<br />
nouvelles technologies, opérera<br />
sa recapitalisation par<br />
injection de fonds à travers<br />
l’émission de 89 128 actions<br />
nouvelles. Ce renflouement<br />
de la structure financière de<br />
BNP Paribas traduit, selon les<br />
analystes, le poids que veut<br />
donner la banque française à<br />
sa filiale spécialisée en tant<br />
que portefeuille de développement<br />
des systèmes d’information<br />
pour le Maghreb<br />
et l’Afrique de l’Ouest.<br />
L’impulsion viendra d’abord<br />
des propres besoins en technologie<br />
de la maison mère et<br />
du marché marocain, qui<br />
avance sur ces deux dernières<br />
années à un rythme de 11%.<br />
BNP Paribas est l’une des<br />
nombreuses institutions qui<br />
ont choisi dernièrement de se<br />
délocaliser au Maroc.<br />
Maroc : un<br />
fonds de<br />
100 millions<br />
de dirhams<br />
pour les TIC<br />
La Fédération marocaine<br />
des technologies de l’information<br />
(APEBI) entend<br />
mettre en œuvre son contrat<br />
progrès 2006-2013. Dans<br />
le plan d’action 2008-2009<br />
qui vient d’être annoncé,<br />
l’APEBI mise sur le renforcement<br />
de ses structures<br />
internes et de ses services<br />
ainsi que sur l’activation de<br />
ce programme de développement<br />
étalé sur 7 ans : le<br />
Maroc devrait s’acheminer<br />
vers une plateforme technologique<br />
hautement qualifiée,<br />
dédiée à l’ensemble des<br />
pays étrangers. Le programme<br />
prévoit la création<br />
de plus de 30 000 emplois<br />
directs nouveaux qui viendront<br />
se rajouter aux 90 000<br />
prévus par les activités de<br />
l’offshoring. Le chiffre d’affaires<br />
du secteur, évalué à 30<br />
milliards de dirhams à la fin<br />
2005, atteindra 60 milliards<br />
de dirhams dont 1,8 milliard<br />
à l’export, à l’achèvement<br />
du programme.<br />
Afin d’atteindre ces objectifs,<br />
la fédération compte<br />
employer les moyens nécessaires,<br />
notamment en<br />
matière d’innovation et de<br />
formation. A cet effet, un<br />
fonds, doté d’un capital de<br />
100 millions de dirhams,<br />
MBF<br />
devrait être créé pour l’incitation<br />
à la recherche et au<br />
développement. Ce fonds est<br />
financé à 25% par les opérateurs<br />
télécoms. Sur le plan<br />
de la formation, le secteur<br />
des TIC devrait être capable<br />
de fournir 4500 ingénieurs<br />
et 7000 techniciens supérieurs<br />
à l’horizon 2012.<br />
En termes de moyens financiers,<br />
le plan d’action 2008-<br />
2009 bénéficie d’une enveloppe<br />
globale de 20 millions<br />
de dirhams. Sur la période<br />
2009-2012, le budget annuel<br />
serait, lui, de l’ordre de 10<br />
millions de dirhams. Ces<br />
programmes se font en<br />
concertation avec l’Etat<br />
marocain, qui consacre désormais<br />
2% de son budget<br />
(contre 1% précédemment)<br />
aux technologies de l’information<br />
et à l’activation du<br />
contrat progrès 2006-2012.<br />
Autre mesure prise par<br />
l’Etat, le mécanisme d’accompagnement<br />
des entreprises<br />
industrielles et des<br />
services par le Fonds national<br />
de mise à niveau et le<br />
Fonds de garantie de la<br />
restructuration financière<br />
destinée à assister les entreprises<br />
endettées.<br />
MBF<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
Eaton<br />
Corporation<br />
acquiert MGE<br />
Office<br />
Petite révolution dans la<br />
branche assez fermée des<br />
« systèmes d’alimentation<br />
monophasés ». Le géant<br />
industriel Eaton Corporation<br />
a absorbé fin 2007 MGE<br />
Office Protection Système,<br />
devenant ainsi l’un des<br />
leaders mondiaux de son<br />
secteur pour la bagatelle<br />
de 425 millions d’euros.<br />
L’incidence de cette acquisition<br />
dans la vie de<br />
l’entreprise est immense<br />
quand on sait que 60% des<br />
pannes informatiques sont<br />
liées à la qualité du courant<br />
électrique, et que les<br />
deux acteurs de cette opération<br />
d’acquisition fabriquent<br />
des produits qui<br />
stabilisent le courant<br />
électrique. MGE Office<br />
Protection Système développe<br />
et fabrique des produits<br />
et solutions dans le<br />
domaine de la protection<br />
de l’électricité destinés<br />
aux grandes entreprises, des<br />
PME/PMI et des particuliers.<br />
Elle offre à Eaton une<br />
gamme complémentaire de<br />
systèmes d’alimentation<br />
sans interruption et de<br />
parasurtenseurs. Autant<br />
d’appareils destinés à éviter<br />
les pertes liées à l’interruption<br />
de l’électricité.<br />
Selon les experts, une<br />
heure d’interruption de<br />
courant comporte une<br />
forte incidence sur les<br />
coûts des transactions<br />
par carte, la téléphonie<br />
mobile, la réservation de<br />
billets et les transactions<br />
boursières. D’où l’impor-<br />
tance d’un onduleur pour<br />
éviter les dégâts des<br />
surtensions ou des coupures<br />
de courant. Cette<br />
acquisition aura des répercussions<br />
multiples au<br />
niveau international et en<br />
Afrique. <strong>Les</strong> activités et la<br />
clientèle de MGE Office<br />
Protection vont consolider<br />
la présence d’Eaton en<br />
France, en Allemagne, en<br />
Italie, au Portugal, en<br />
Russie, en Espagne et en<br />
Afrique du Nord. Le<br />
Maroc est le centre de<br />
déploiement d’Eaton, qui<br />
y a créé sa filiale, Eaton<br />
Power Quality. Cette succursale,<br />
peu connue du<br />
grand public, détient 75%<br />
des parts de marché dans<br />
le segment des onduleurs<br />
monophasés, un marché<br />
en forte évolution avec<br />
une croissance de 15% par<br />
an. Eaton, qui compte<br />
aussi installer d’autres<br />
marques comme Eaton<br />
Powerware, leader mondial<br />
en onduleurs triphasés,<br />
projette de doubler ses<br />
effectifs au Maroc durant<br />
ce premier trimestre 2008<br />
pour répondre aux besoins<br />
de ses clients. L’entreprise<br />
a remporté un important<br />
marché du Ministère<br />
de l’éducation nationale<br />
pour l’équipement de 4000<br />
salles de lycées qui seront<br />
équipées de la marque<br />
MGE Office Protection<br />
System de Eaton.<br />
MBF<br />
Le sort de<br />
Lacom est scellé<br />
Seul un miracle peut encore<br />
sauver Lacom, la joint-venture<br />
entre Orascom Télécom<br />
Holding et Telecom Egypte,<br />
détentrice – pour 65 millions<br />
de dollars – d’une<br />
licence de téléphonie fixe en<br />
Algérie depuis mai 2005.<br />
Son conseil d’administration<br />
réuni au Caire début<br />
janvier a convenu de la<br />
dissolution de l’entreprise<br />
après que l’approche de<br />
l’Emirati FITEL en vue<br />
d’une reprise a échoué.<br />
Telecom Egypte a obtenu de<br />
OTH un délai de grâce de<br />
quelques semaines, le temps<br />
de tenter une dernière<br />
démarche du gouvernement<br />
égyptien auprès d’Alger, à<br />
l’occasion de la visite du<br />
ministre de l’Industrie en<br />
Algérie, le 6 février prochain.<br />
L’instance algérienne<br />
de régulation, l’ARPT, a<br />
rendu un avis défavorable à<br />
la requête de Lacom en vue<br />
de devenir un opérateur<br />
Internet en lieu et place du<br />
développement d’un second<br />
réseau de téléphonie fixe. Le<br />
ministre égyptien essayera<br />
d’obtenir un allègement du<br />
cahier des charges de la<br />
licence détenue par Lacom,<br />
en vue de la rendre<br />
attrayante à la cession. Une<br />
manœuvre de la dernière<br />
chance à laquelle personne<br />
ne croit chez Lacom, où les<br />
contrats des boutiques commerciales,<br />
arrivés à échéances,<br />
ne sont plus renouvelés.<br />
SD
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />
Claude d’Almeida : « La zone<br />
franc est un système<br />
de répression monétaire »<br />
Ancien cadre de la BCEAO, Claude d’Almeida est catégorique. L’indépendance monétaire est une exigence<br />
de responsabilité pour les Africains et la zone franc un système de répression monétaire.<br />
Propos recueillis par<br />
Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Vous prédisiez dans votre<br />
livre que la France finirait par nous<br />
abandonner à notre sort monétaire.<br />
Huit ans après, il n’en est encore rien.<br />
Vous vous étiez lourdement trompé.<br />
Claude d’Almeida : L’abandon des pays<br />
africains de la zone franc est une exigence<br />
de la construction réussie de<br />
l’Europe, qui postule bien évidemment<br />
la banalisation des anciennes zones de<br />
coopération exclusive et leur ouverture à<br />
tous les autres pays européens, qu’ils<br />
aient ou non possédé des colonies.<br />
L’Europe est encore en cours de<br />
construction et, pour le moment, rien ne<br />
peut certifier que l’appartenance à la<br />
zone euro est définitive. Attendons l’entrée<br />
de la Grande-Bretagne dans la zone<br />
euro. Attendons la mise en œuvre des<br />
Accords de partenariat économique<br />
(APE). <strong>Les</strong> prémisses de cet abandon<br />
sont perceptibles dans les engagements<br />
de campagne du candidat Nicolas<br />
Sarkozy, lesquels comprennent nettement<br />
l’idée de « l’enterrement du pacte<br />
colonial ». Ces prémisses se lisent clairement<br />
à travers la politique de rupture des<br />
flux migratoires de l’Afrique franco-<br />
L’indépendance monétaire<br />
est une exigence<br />
de responsabilité pour<br />
les Africains.<br />
phone vers la France, qui est une importante<br />
entorse aux fondements théorique<br />
et pratique même d’une zone monétaire.<br />
Le discours du président Sarkozy à<br />
Dakar, dans les amphithéâtres de<br />
l’Université Cheikh Anta Diop, reproche<br />
clairement à l’Africain trois tares : « il n’y<br />
a de place ni pour l’aventure humaine, ni<br />
pour l’idée de progrès », et il ne lui vient<br />
jamais à l’idée de « sortir de la répétition<br />
pour s’inventer un destin ».<br />
Si nous en croyons la retranscription<br />
donnée par la presse française, M. Jean-<br />
Marie Bockel, secrétaire d’Etat français<br />
aurait dit : « Aujourd’hui, devant vous,<br />
je vais signer l’acte de décès de la<br />
Françafrique. Je veux tourner la page de<br />
pratiques d’un autre temps, d’un mode<br />
de relations ambigu et complaisant ».<br />
Vous militez pour notre indépendance<br />
monétaire. La disparition du gendarme<br />
français de la BCEAO ne risque-t-elle<br />
pas de provoquer des excès ?<br />
CA : Je milite pour la prise en charge par<br />
les Africains de leur propre destin.<br />
L’indépendance monétaire est une exigence<br />
de responsabilité pour les<br />
Africains. Elle est même un préalable à<br />
la création d’un système monétaire<br />
favorable au développement et à leur<br />
intégration avec les autres pays africains<br />
qui utilisent des monnaies de pleine responsabilité.<br />
Tant que vous vivez sous la<br />
tutelle monétaire de la France, vous ne<br />
pouvez pas prétendre avoir la capacité<br />
de mieux gérer que ceux qui ont commis<br />
des excès. Ceux-là ont plus que<br />
vous, d’avoir gagné en expérience,<br />
d’avoir acquis. Ils sont au moins res-<br />
ponsables d’eux-mêmes, y compris dans<br />
leurs turpitudes.<br />
Le président sénégalais, Me Wade,<br />
demande simplement un réexamen du<br />
rôle de la politique monétaire et du crédit<br />
dans le financement de nos économies.<br />
Lorsqu’on est en union monétaire,<br />
il peut être intéressant de réfléchir au<br />
niveau optimal de couverture de l’émission<br />
monétaire par des réserves de<br />
change. Je crois que c’est ce débat technique<br />
que Me Wade tente d’introduire,<br />
avec raison.<br />
Lorsqu’un gouverneur de banque centrale<br />
nous dit qu’au premier semestre<br />
A quoi sert donc la garantie<br />
de convertibilité du CFA si<br />
nos pays ne peuvent pas<br />
accroître le taux<br />
de financement<br />
de leurs économies.<br />
2007 le taux de couverture extérieure<br />
de son franc CFA était de 95% (Ph.<br />
Adzembe, <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, octobre 2007)<br />
et que d’un autre côté, un autre gouverneur<br />
affirme que ce taux atteint<br />
120% (J. D. Barro, Fraternité matin,<br />
octobre 2007), la demande du président<br />
Wade du Sénégal pour un réexamen<br />
de la politique des changes des<br />
pays africains de la zone franc prend<br />
toute son importance. En effet, un spécialiste<br />
des changes sait qu’une couverture<br />
extérieure intégrale de l’émission<br />
monétaire n’est pas nécessairement le<br />
signe d’une bonne politique monétaire,<br />
car c’est plutôt le reflet de la restriction<br />
du crédit aux entreprises. A<br />
quoi sert donc la garantie de convertibilité<br />
du franc CFA si nos pays ne peuvent<br />
pas accroître le taux de financement<br />
de leurs économies, et donc<br />
maintenir un taux de couverture extérieure<br />
de leurs monnaies moins élevé<br />
que les 100% actuels ? Tout le monde<br />
sait que le système actuel est dit de<br />
« répression monétaire ». Ce débat estil<br />
inutile ? Pour notre part, nous remercions<br />
Me Wade de l’introduire.<br />
Claude d’Almeida.<br />
Faut-il donc injecter ces réserves dans<br />
l’économie ?<br />
CA : Le président sénégalais fut professeur<br />
agrégé d’économie. J’ai lu certains<br />
de ses travaux, notamment ceux qui portent<br />
sur la politique des grands travaux et<br />
les mécanismes de financement d’une<br />
telle politique. Je m’y retrouve absolument<br />
et je pense que nous gagnerions à<br />
relire son texte majeur écrit à l’occasion<br />
de sa réception à l’Académie des sciences<br />
(France, 2003).<br />
Cela étant, les spécialistes discutent<br />
encore ardemment de l’utilité de conserver<br />
par exemple de l’or monétaire parmi<br />
les réserves de change d’une nation. Pour<br />
ma part, je suis d’avis que la conversion<br />
de telles réserves en devises et leur placement<br />
peut permettre d’accroître les<br />
fonds disponibles pour le financement<br />
des économies.<br />
Quels vont être les conséquences pour<br />
la zone de la tension autour du poste de<br />
gouverneur ?<br />
CA : Cette tension, observée exactement<br />
dans les mêmes termes en zone CEMAC,<br />
signale que les deux sous-zones sont<br />
arrivées à un point de rupture. En toile<br />
de fond, il s’agit d’une manière policée<br />
de mettre en cause la gouvernance de nos<br />
banques centrales, comme cela a d’ailleurs<br />
clairement été dit en Afrique centrale<br />
(CEMAC/BEAC).<br />
<strong>Les</strong> conséquences à long terme dépen-<br />
Une couverture extérieure<br />
intégrale de l’émission<br />
monétaire n’est pas<br />
nécessairement le signe<br />
d’une bonne politique.<br />
dront du potentiel refus des grands pays<br />
titulaires des postes de « gouverneur »<br />
d’abandonner les vieux consensus qui<br />
leur attribuaient ces postes, et de la montée<br />
en puissance des « petits pays ». C’est<br />
donc un prochain test majeur pour la<br />
crédibilité des tentatives d’intégration en<br />
cours dans la CEMAC et dans l’UEMOA.<br />
L’actualité avec<br />
19<br />
X-Afrique<br />
<strong>Les</strong> Polytechniciens qui aiment l’Afrique<br />
http://x-afrique.polytechnique.org<br />
En s’inspirant des plantes qui se reproduisent par marcottage, X-Afrique et ses<br />
partenaires cherchent à développer des activités économiques en Afrique.<br />
Ils ont créé www.marcottage.fr, la place de marché du codéveloppement.<br />
Ecobank sponsorise le<br />
concours CNN Multichoice<br />
L’édition 2008 du concours CNN MultiChoice du meilleur journaliste<br />
africain (catégorie environnement), officiellement lancée la<br />
semaine dernière par CNN et MultiChoice, est sponsorisée cette<br />
année par Ecobank. En l’espace de douze ans, le concours a pris de<br />
l’ampleur, tant en termes d’envergure que de stature, jusqu’à devenir<br />
l’événement médiatique le plus prestigieux en Afrique. En 2007,<br />
il a enregistré un nombre record de participants venant de 40 pays<br />
africains. Une émission recensant les moments forts de la cérémonie,<br />
qui s’est déroulée au Cap (Afrique du Sud), a été rediffusée<br />
dans 44 pays africains.<br />
Naissance de l’Union<br />
nationale des journalistes<br />
tunisiens<br />
L’Union nationale des journalistes tunisiens (AJT) vient de voir le<br />
jour, supplantant l’Association des journalistes tunisiens (AJT). La<br />
Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui siège à<br />
Bruxelles, a salué la création de ce nouveau syndicat qui coïncide<br />
avec la fin de l’interdiction du site web de la FIJ en vigueur depuis<br />
deux ans. A noter que les neuf membres du comité de direction du<br />
nouveau syndicat ont été élus le 13 janvier par 400 journalistes<br />
ayant souscrit à sa création.<br />
Sénégal : bataille autour de la<br />
retransmission de la CAN<br />
La justice sénégalaise a ordonné vendredi à la Walf TV d’arrêter la<br />
diffusion des matchs de la Coupe d’Afrique des nations sous<br />
peine d’une astreinte de 10 millions de francs CFA par match.<br />
L’arrêté fait suite à une plainte de la RTS (télévision publique<br />
sénégalaise) qui accuse Walf d’utiliser son signal pour la retransmission<br />
des matchs. Détentrice des droits de retransmission télévisuelle<br />
de la CAN 2008 auprès du groupe privé béninois LC2<br />
Médias, la Radio télévision sénégalaise (RTS) avait porté plainte<br />
devant le tribunal des référés contre son concurrent qui a diffusé<br />
tous les matchs retransmis par RTS en direct depuis l’ouverture<br />
de la CAN jusqu’à jeudi soir.<br />
Le signal de RFI censuré<br />
en Gambie<br />
<strong>Les</strong> autorités gambiennes ont suspendu le 15 janvier dernier pour<br />
une durée indéterminée la diffusion radiophonique de Radio<br />
France internationale (RFI) à Banjul pour diffusion d'une « information<br />
erronée ». Une suspension dénoncée par la Fondation pour<br />
les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), basée à Accra. D'après<br />
MFWA, RFI a été suspendue suite à l'annonce selon laquelle les<br />
Mauritaniens accusés d'avoir tué quatre ressortissants français<br />
avaient fui en Guinée-Bissau, en passant par la Gambie.<br />
2007, année meurtrière<br />
pour les journalistes<br />
2007 a été l'année la plus meurtrière pour la presse depuis 1994,<br />
avec 86 journalistes tués contre 85 en 2006, principalement en Irak,<br />
en Somalie et au Pakistan, selon le bilan annuel de Reporters sans<br />
frontières (RSF) publié mercredi. De son côté, la Fédération internationale<br />
des journalistes (FIJ) a recensé 134 meurtres, assassinats<br />
et morts violentes inexpliquées de journalistes et de personnes<br />
employées par les médias en 2007, contre 155 en 2006.<br />
Adama Bâ Konaré répond<br />
à Sarkozy<br />
<strong>Les</strong> 19 et 20 janvier, les membres du comité scientifique Mémoire<br />
Afrique se sont réunis à Bamako sous la houlette de Mme Adama<br />
Bâ Konaré. Cette première rencontre a vu la participation de plusieurs<br />
historiens, d’anthropologues, de sociologues et de nombreux<br />
représentants des médias. Le discours de Sarkozy prononcé à Dakar<br />
était l’un des thèmes dominants de la rencontre.
20<br />
Tournée prochaine de<br />
George Bush en Afrique<br />
Le président américain George W. Bush se rendra en visite<br />
du 15 au 21 février au Bénin, en Tanzanie, au Rwanda, au<br />
Ghana et au Liberia pour discuter du développement économique<br />
et de la lutte contre le VIH/Sida et d'autres maladies,<br />
a annoncé vendredi la Maison Blanche dans un communiqué.<br />
« Le périple sera une occasion pour le président de<br />
passer en revue, de façon directe, les progrès significatifs<br />
depuis sa dernière visite en 2003 dans le cadre des efforts destinés<br />
à renforcer le développement économique et la lutte<br />
contre le VIH/ Sida, la malaria et d'autres maladies curables,<br />
résultant des programmes solides américains dans ces<br />
régions », souligne le communiqué.<br />
Concertation tripartite à<br />
Libreville avant le sommet<br />
de l’UA<br />
<strong>Les</strong> présidents du Tchad, Idriss Déby, du Congo, Denis<br />
Sassou Nguesso, et du Gabon, Omar Bongo Ondimba, ont<br />
tenu jeudi à Libreville un mini-sommet à huis clos, quelques<br />
jours avant le sommet de l'Union africaine prévu cette<br />
fin de mois à Addis-Abeba en Ethiopie. A Libreville, les dirigeants<br />
de ces trois pays membres de la Communauté économique<br />
et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC)<br />
auraient évoqué la question relative à l'élection du futur<br />
président de la commission de l'Union africaine. La<br />
CEMAC, qui compte six Etats membres, soutient le candidat<br />
du Gabon Jean Ping à cette élection.<br />
<strong>Les</strong> acteurs politiques<br />
ivoiriens s’engagent à<br />
accélérer le processus<br />
électoral<br />
<strong>Les</strong> acteurs politiques ivoiriens ont pris l'engagement, jeudi à<br />
Ouagadougou, à l'issue de la 2e réunion du Cadre permanent<br />
de concertation (CPC) de l'Accord inter-ivoirien, d'accélérer le<br />
processus électoral en Côte d'Ivoire. Il ressort du communiqué<br />
final, à l'issue d'une journée de travail, que les principaux<br />
acteurs politiques de la Côte d'Ivoire ont décidé d'accélérer le<br />
processus électoral en permettant la participation de tous à<br />
l'élection présidentielle. Ils ont, par ailleurs, décidé de l'accélérer<br />
en facilitant l'inscription sur les listes électorales des<br />
Ivoiriens majeurs et de ceux ayant bénéficié des documents lors<br />
des audiences foraines.<br />
La CCJA en promotion à<br />
Abidjan et à Konakry<br />
Une campagne promotionnelle se déroule à Abidjan sur la<br />
Cour commune de justice et d'arbitrage ( CCJA), l'organe<br />
juridique de l'Organisation pour l'harmonisation en<br />
Afrique du droit des affaires (OHADA). La campagne, dont<br />
la deuxième étape est prévue à Conakry (Guinée), est initiée<br />
dans le cadre de la mise en oeuvre d'un projet d'appui<br />
institutionnel de la Banque africaine de développement<br />
(BAD), et vise au renforcement des capacités et à une meilleure<br />
visibilité et lisibilité des actions de la cour. La CCJA a<br />
été mise en place en avril 1997, dans le cadre du traité relatif<br />
à l'harmonisation des droits des affaires en Afrique<br />
signé en octobre 1993 pour, entre autres, remédier à l'insécurité<br />
juridique et judiciaire existant dans le Etats-parties,<br />
faciliter les échanges et restaurer la confiance des investisseurs<br />
extérieurs.<br />
Un contingent britannique<br />
prendra position au Congo<br />
La République du Congo et la Grande-Bretagne ont signé<br />
le 22 janvier à Brazzaville un accord en vue du positionnement<br />
dans la capitale congolaise d'un contingent militaire<br />
britannique destiné à secourir, en cas de besoin, les ressortissants<br />
de ce pays vivant dans la sous-région d'Afrique<br />
centrale, notamment à Kinshasa (RDC), a rapporté mercredi<br />
la Radio nationale (Radio-Congo). D'une durée<br />
indéterminée, l'accord a été signé par le directeur général<br />
des affaires stratégiques et de la coopération au Ministère<br />
congolais de la défense, le colonel Paul Victor Moigny, et<br />
l'attaché de défense de l'ambassade britannique, le lieutenant<br />
colonel Thimothy Georges William Woodman, a<br />
indiqué Radio-Congo.<br />
POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
La revue de presse africaine de Londres<br />
Par Charles Bambara, Londres<br />
Electricité en Afrique du Sud<br />
« Toute cette semaine, les fréquentes<br />
coupures d’électricité ont fait craindre<br />
que le pays africain ayant le mieux<br />
réussi au plan économique ne soit en<br />
train de devenir un autre désastre africain<br />
». C’est Jonathan Clayton, le correspondant<br />
à Johannesbourg du quotidien<br />
britannique Times, qui tire ainsi<br />
la sonnette d’alarme à propos des<br />
délestages de courant électrique intervenus<br />
ces dernières semaines en<br />
Afrique du Sud…<br />
Ce sujet a été largement commenté et<br />
analysé dans la presse britannique de<br />
qualité : Guardian – Times – Financial<br />
Times – Daily Telegraph entre autres.<br />
Le correspondant du Times poursuit en<br />
démontrant les désagréments et les<br />
catastrophes provoqués par ces coupures<br />
: un homme qui subissait une opération<br />
cardiaque a failli mourir dans un<br />
hôpital de Johannesbourg parce que le<br />
groupe électrogène de secours a mis dix<br />
minutes avant de pouvoir prendre le<br />
relais après la coupure d’électricité.<br />
Ailleurs, un homme d’affaires n’arrivait<br />
pas à retirer de l’argent à un guichet<br />
automatique. Le journal rapporte les<br />
propos du ministre de l’Energie sudafricain<br />
Buyelwa Sonjica qui affirme<br />
que les problèmes actuels sont dus au<br />
fait que le gouvernement a raccordé les<br />
régions pauvres autrefois négligées<br />
pendant l’apartheid au réseau électrique.<br />
La couverture nationale d’électricité<br />
est passée ainsi de 36% en 1994 à<br />
71% en 2006.<br />
Le Financial Times met l’accent sur les<br />
déboires de la Société nationale d’électricité<br />
sud-africaine Eskom, qui exige<br />
une réduction de 20% de la consommation<br />
nationale. Le journal des<br />
milieux financiers de Londres affirme<br />
qu’Eskom annoncera dans les prochaines<br />
semaines un plan d’expansion de<br />
son réseau de 29 milliards d’euros.<br />
Mais pour l’instant, on a eu recourt<br />
aux énergies renouvelables. <strong>Les</strong> milliers<br />
de feux de signalisation ont été<br />
munis de panneaux solaires pour ne<br />
plus avoir le chaos provoqué par les<br />
dernières coupures d’électricité qui<br />
ont fortement perturbé la circulation<br />
dans les grandes villes.<br />
Croissance africaine<br />
Le Financial Times rapporte également<br />
les propos de Donald Kaberuka, le président<br />
de la Banque africaine de développement,<br />
qui dans une interview au<br />
journal souligne que le taux de croissance<br />
de l’Afrique sera cette année de<br />
l’ordre de 6,5%. Pour Mr Kaberuka, il<br />
s’agit de la période de croissance la plus<br />
longue jamais enregistrée dans les pays<br />
africains depuis plusieurs décennies. «<br />
Tout porte à croire, affirme le banquier<br />
africain, que la demande asiatique de<br />
matières premières africaines restera très<br />
forte en 2008. Mais il faudra corriger les<br />
inégalités grandissantes dans les sociétés<br />
africaines dues à cette croissance rapide<br />
des économies ».<br />
L’argent des immigrés<br />
Le nouveau mensuel African Banker<br />
présente un dossier où il analyse les<br />
milliards de dollars injectés dans les<br />
économies africaines par les populations<br />
immigrées.<br />
Pour l’ensemble des pays en développement,<br />
301 milliards de dollars ont été<br />
renvoyés dans les pays en 2006. En<br />
comparaison, la Banque mondiale n’a<br />
octroyé dans ces mêmes pays que 193<br />
milliards de dollars en 2005. <strong>Les</strong> immigrés<br />
africains auraient transféré dans<br />
leurs pays 20 milliards de dollars en<br />
2006. <strong>Les</strong> cinq pays africains qui reçoivent<br />
le plus d’argent de leur diaspora<br />
sont : le Nigeria, le Soudan, l’Afrique du<br />
Sud, l’Ouganda et le Sénégal. Mais par<br />
rapport au PNB (produit national<br />
brut), les pays africains qui enregistrent<br />
le plus d’entrées d’argent de leur diaspora<br />
sont : le <strong>Les</strong>otho, le Cap Vert, la<br />
Guinée-Bissau et le Togo.<br />
Centrafrique en échec<br />
L’hebdomadaire The Economist analyse<br />
l’échec politique et économique de<br />
Centrafrique en affirmant que le pays<br />
ressemble plus à un état fantôme,<br />
comme l’affirme d’ailleurs l’ONG<br />
International Crisis Group. Et malgré<br />
les problèmes de rébellion et de réfugiés,<br />
les syndicats ont lancé une serie<br />
de grèves pour réclamer au début de<br />
cette année sept mois d’arriérés de<br />
salaires. Ces revendications salariales<br />
ont d’ailleurs fait tomber il y a quelques<br />
jours le gouvernement du<br />
Premier ministre Elie Doté.<br />
Uranium et Niger<br />
Un magazine hebdomadaire spécialisé<br />
sur les investissements, la finance<br />
et les affaires, Investors Chronicle, dans<br />
un petit encadré, évoque l’uranium du<br />
Niger. Le magazine souligne que la<br />
Grande-Bretagne, avec ses 19 centrales<br />
de production d’énergie nucléaire,<br />
hésite encore à augmenter ce nombre,<br />
alors que la France, qui en a déjà 59,<br />
compte sur l’uranium nigérien pour<br />
accroître le nombre de ses centrales<br />
nucléaires.<br />
CAN<br />
Enfin, terminons en signalant cet article<br />
paru cette semaine dans le journal de la<br />
communauté afro-carribéenne de<br />
Londres The Voice, qui s’intéresse à la<br />
CAN, qui se déroule au Ghana, mais<br />
sous un angle particulier… <strong>Les</strong> affaires<br />
sont les affaires, et toute opportunité<br />
pour prospérer est bonne à prendre<br />
semblent dire les prostituées d’Afrique<br />
de l’Ouest, selon le journal. Des milliers<br />
de prostituées venues du Nigeria, de<br />
Côte d’Ivoire, du Togo, du Liberia et du<br />
Bénin ont pris d’assaut les villes ghanéennes<br />
de Sekondi-Takoradi, d’Accra,<br />
de Koumassi et de Tamalé, pour augmenter<br />
leurs chiffres d’affaires pendant<br />
cette coupe d’Afrique des Nations de<br />
Football qui a attiré au Ghana des millions<br />
de fans de football. <strong>Les</strong> Togolaises<br />
et les Ivoiriennes seraient les plus<br />
nombreuses à avoir traversé la frontière.<br />
Et pour prévenir l’expansion des<br />
maladies liées à ce secteur d’activité,<br />
des distributions gratuites de préservatifs<br />
ont eu lieu dans presque tous les<br />
hôtels, par des organisations nationales<br />
et internationales.<br />
Afrique : le point sur les délais<br />
de création d’entreprises<br />
31 jours étaient nécessaires en 2007<br />
pour effectuer les 8 procédures exigées<br />
pour la création d’une entreprise en<br />
Afrique du Sud. Le même nombre de<br />
jours concernait aussi le Bénin où,<br />
Des résultats qui s’inscrivent<br />
en général sur une tendance<br />
à l’amélioration et qui<br />
placent l’Afrique aux<br />
côtés des pays émergents<br />
comme l’Inde.<br />
contrairement à l’Afrique du Sud qui<br />
n’en réclame pas, le capital minimum<br />
est de règle, pouvant aller jusqu’à 354%<br />
du revenu par habitant. Même avec<br />
cette entrave du délai et cette exigence<br />
élevée du capital minimum, l’ex-<br />
Dahomey reste relativement plus<br />
attractif que le Botswana, bon élève des<br />
institutions internationales, mais où<br />
l’investisseur doit patienter 108 jours<br />
et réaliser 11 procédures pour obtenir<br />
le certificat.<br />
Autre bon élève qui traîne sur ce critère,<br />
le Ghana, qui fait attendre les investisseurs<br />
42 jours en moyenne avant la délivrance<br />
du fameux sésame. A titre de<br />
comparaison, créer son entreprise<br />
demande 34 jours au Nigeria, 44 jours au<br />
Kenya, 58 au Sénégal et 99 au Liberia.<br />
Le Cameroun, qui présente un nouveau<br />
plan d’investissement attractif pour<br />
l’exploration pétrolière, donne la<br />
réponse au postulant à la création au<br />
bout de 37 jours (délai identique pour<br />
Djibouti) et 13 démarches. Sur les bords<br />
de la lagune d’Abidjan, ce délai est<br />
allongé jusqu’à 40 jours, avec un capital<br />
minimal couvrant 219% du revenu brut<br />
par habitant. Sur l’Equateur, le récépissé<br />
se fait attendre 58 jours au Gabon, qui<br />
présente néanmoins l’avantage d’un faible<br />
minimum exigé (38% du RNB), par<br />
rapport aux pays francophones. Rien à<br />
voir avec le voisin équato-guinéen qui<br />
allonge le délai d’attente à 136 jours au<br />
prix de 20 procédures. La RDC frise le<br />
record avec 155 jours ouvrables. En<br />
enjambant le fleuve Congo, le délai<br />
tombe à 37 jours. La règle est aux 38<br />
jours en Gambie, qui n’applique pas la<br />
tradition propre aux pays francophones<br />
d’exiger un capital minimum pour la<br />
constitution d’une entreprise.<br />
Afrique du Nord plus rapide<br />
En Afrique du Nord, l’Egypte se distingue<br />
avec un temps d’attente de 9 jours,<br />
devant la Tunisie (11 jours), le Maroc (12<br />
jours), l’Algérie (24 jours) et la Mauritanie<br />
(65 jours). Des résultats qui s’inscrivent<br />
en général sur une tendance à l’amélioration<br />
et qui placent l’Afrique aux côtés des<br />
pays émergents comme l’Inde (38 jours<br />
pour créer une entreprise). Certains pays<br />
africains comme Madagascar (7 jours)ou<br />
le Burkina-Faso (8 jours) battent des<br />
pays industrialisés comme l’Italie, ou<br />
encore l’Allemagne, où l’entrepreneur<br />
patiente en moyenne 13 jours.<br />
MBF
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
21<br />
Michel Kamano: « L’économie<br />
a pris un coup énorme »<br />
Président du Conseil économique et social de Guinée, Michel Kamano évoque les conséquences de la<br />
crise multiforme que vit son pays.<br />
Entretien réalisé par<br />
Souleymane Niang, Dakar<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Quel est l’impact économique<br />
des crises politiques et sociales<br />
récurrentes en Guinée ?<br />
Michel Kamano : Nous avons évalué cet<br />
impact globalement. Pour résumer, je<br />
dois dire que l’économie a pris un coup<br />
énorme suite à ces troubles. <strong>Les</strong> prévisions<br />
de croissance qui étaient autour<br />
de 4,5% en terme réel ont été revues à<br />
la baisse quand nous sommes parvenus<br />
à une certaine accalmie, à 2,5%. Mais<br />
en réalité, ce taux est finalement ressorti<br />
à 1,5%, donc au-dessous du taux<br />
de croissance démographique qui est de<br />
2,8%. Ce qui explique que la pauvreté<br />
ait augmenté. Et la pauvreté a aussi une<br />
connotation à la fois sociale et politique,<br />
d’où l’ensemble des revendications<br />
sociales, face à une forte demande<br />
sociale non encore satisfaite ; et des<br />
revendications politiques devant un<br />
déficit politique à combler.<br />
Quel est le secteur économique le plus<br />
touché par la crise ?<br />
MK : C’est naturellement le secteur<br />
minier, qui est le poumon de l’économie<br />
et qui nous procure l’essentiel de<br />
nos rentrées en devises. Nos entreprises<br />
minières estiment les pertes journalières<br />
de chiffre d’affaires à l’équivalent à<br />
un million de dollars américains. Par<br />
relation de cause à effet, cela entraîne<br />
des pertes conséquentes de revenus<br />
pour le budget de l’Etat. Et cela contribue<br />
à affaiblir davantage la monnaie<br />
nationale puisque nous ne sommes pas<br />
encore dans une zone monétaire. Et<br />
chaque fois que la monnaie prend un<br />
coup, les prix augmentent. Par exemple,<br />
alors que le prix du riz n’avait pas augmenté<br />
dans la sous-région, le prix du<br />
sac de riz avait doublé en Guinée en<br />
l’espace de trois mois, du fait de la<br />
dépréciation de la monnaie.<br />
Quelles solutions pour sortir de ce cercle<br />
vicieux ?<br />
MK : La solution, c’est de nous mettre<br />
tous autour d’une table. Dernièrement,<br />
les syndicalistes ont failli déclencher une<br />
nouvelle grève. Mais quand on a fait une<br />
analyse, quand on a tiré les leçons des<br />
évènements de janvier/février 2007, tout<br />
le monde s’est ressaisi. Nous avons compris<br />
que la solution à nos problèmes réels<br />
ne viendrait pas de la rue et ne devrait<br />
pas venir de la rue. La vraie solution<br />
viendra plutôt d’un dialogue. C’est ainsi<br />
que nous nous battons tous aujourd’hui<br />
pour mettre en place un mécanisme permanent<br />
de concertation entre tous les<br />
acteurs : la société civile, dont les syndicats<br />
et le secteur privé, les partis politiques,<br />
le gouvernement, les religieux, les<br />
sages, tout le monde, pour que nous<br />
puissions entrer dans la perspective<br />
d’une paix durable, qui est la condition<br />
sine qua non avant tout investissement.<br />
De gros investissements sont nécessaires<br />
pour que la Guinée puisse enfin réaliser<br />
un ancien rêve : celui de produire localement<br />
notre alumine et notre aluminium.<br />
Dieu merci, nous en avons le potentiel.<br />
Qu’en est-il des mesures macroéconomiques<br />
?<br />
MK : Au niveau macroéconomique, c’est<br />
naturellement la gouvernance. Il faudrait<br />
que le gouvernement s’attelle au<br />
rétablissement des équilibres macroéconomiques.<br />
Notre gouvernement n’a<br />
jamais su maintenir de façon durable<br />
ces équilibres macroéconomiques. C’est<br />
pourquoi des programmes ont été suspendus.<br />
Depuis quelques années, ces<br />
programmes n’ont jamais été assurés<br />
complètement. On a eu des hauts et des<br />
bas. Il faudrait que le gouvernement<br />
s’attelle à cela, qu’il puisse rétablir de<br />
façon durable les équilibres macroéconomiques<br />
en évitant notamment les<br />
dépenses extrabudgétaires. Ces dépenses<br />
non programmées ont été la grande<br />
source de perturbations et en particulier<br />
de l’arrêt des programmes. Dieu<br />
merci, nous venons d’en négocier avec<br />
le FMI et la Banque mondiale, ce qui<br />
conditionnera aussi les décaissements<br />
de l’Union européenne et des autres<br />
partenaires bilatéraux et multilatéraux.<br />
Cela passe également par une lutte plus<br />
déterminée contre la corruption ?<br />
MK : Naturellement. Cela veut dire une<br />
gestion plus rigoureuse, une gestion<br />
orthodoxe. Que tout le monde respecte<br />
les prescriptions budgétaires. Que les<br />
gens évitent la corruption insupportable.<br />
Il ne faudrait pas qu’il y ait de l’impunité.<br />
Ce qui a gangrené la situation, c’est que<br />
les corrompus n’ont jamais été sanctionnés.<br />
Il faudrait que désormais l’on veille<br />
à ce qu’il y ait une lutte à outrance contre<br />
la corruption et qu’il y ait des sanctions<br />
dissuasives contre qui que ce soit…<br />
Y compris Mamadou Sylla et Fodé<br />
Soumah, qui ont été libérés par le président<br />
Conté alors qu’ils étaient détenus<br />
pour fait de corruption ?<br />
MK : Y compris bien-sûr Mamadou<br />
Sylla et Fodé Soumah, dont la sortie de<br />
prison par le chef de l’Etat a précipité le<br />
déclenchement de la grève, car il faut<br />
dire que le mouvement des syndicats<br />
était prévu pour un peu plus tard. Mais<br />
cette ingérence a fait que la grève a été<br />
précipitée, avec les conséquences que<br />
nous avons tous connues, des conséquences<br />
dramatiques.<br />
Afrique de l’Ouest : bonne application<br />
des réformes communautaires mais…<br />
L’Afrique du Sud utilisera<br />
son mandat pour renforcer<br />
les relations entre l’ONU et<br />
l’UA<br />
L'Afrique du Sud a indiqué, jeudi, qu'elle utiliserait sa<br />
deuxième année comme membre non permanent du Conseil<br />
de sécurité des Nations unies pour aller plus loin dans<br />
l'agenda africain. L'Afrique du Sud espère, en particulier, que<br />
des propositions seront faites sur le financement par l'ONU<br />
des initiatives de maintien de la paix dans la région et sur des<br />
mesures complétant le travail des médiateurs pour éviter les<br />
conflits. L'autre question au coeur de la seconde présidence<br />
de l'Afrique du Sud sera de voir si le Conseil de sécurité de<br />
l'ONU pourra rencontrer une nouvelle fois le Conseil de paix<br />
et de sécurité (CPS) de l'UA, comme cela avait été le cas en<br />
Ethiopie en 2007.<br />
La police zimbabwéenne se<br />
prépare aux élections<br />
générales de mars prochain<br />
La police du Zimbabwe a intensifié sa préparation en vue des<br />
élections générales de mars (présidentielle, législatives et<br />
municipales). Son comité en charge des scrutins se rend dans<br />
les différentes provinces pour faire le point sur l'opérationnalité<br />
des forces de l'Etat, ont informé jeudi les médias<br />
locaux. Le comité, dirigé par le haut commissaire adjoint<br />
Faustino Mazango, s'est d'abord rendu à Mashonaland East,<br />
et il était mardi à Bindura pour rencontrer des représentants<br />
des forces de l'ordre, a rapporté The Herald. Le porte-parole<br />
de la police, Oliver Mandipaka, a précisé que la mission du<br />
comité était de garantir que les élections se déroulent dans de<br />
bonnes conditions.<br />
RDC : signature d’un accord<br />
de paix<br />
Le gouvernement de la République démocratique du Congo<br />
(RDC), le Congrès national pour la défense du peuple<br />
(CNDP) du général dissident Laurent Nkunda et les milices<br />
locales d'auto-défense Maï Maï ont signé mercredi un accord<br />
de cessez-le-feu à Goma, chef-lieu de la province du Nord-<br />
Kivu (est). L'accord a été signé à l'occasion de la cérémonie<br />
de clôture de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement<br />
des Kivu, qui, ouverte le 6 janvier, a permis aux<br />
parties concernées de procéder à des négociations visant à<br />
mettre fin aux violences dans l'est du pays, a-t-on appris de<br />
source bien informée.<br />
<strong>Les</strong> pays membres de l’UEMOA ont mis en œuvre 65% des réformes communautaires, mais certains retards préoccupent et l’institution veut instaurer<br />
des sanctions à compter du 1 er juillet prochain.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
L’Union économique et monétaire<br />
ouest-africaine (UEMOA) établit<br />
chaque année un tableau de la mise<br />
en œuvre des réformes communautaires.<br />
L’évaluation pour les huit<br />
pays membres porte sur les cinq<br />
domaines suivants : le domaine institutionnel,<br />
celui de l’harmonisation<br />
des législations, celui de la surveillance<br />
multilatérale, le domaine du<br />
marché commun et, enfin, celui de<br />
la facilitation des transports.<br />
Pour chacun de ces domaines, un<br />
taux de réalisation est calculé pour<br />
chaque Etat membre, en fonction de<br />
ses performances. Puis un taux global<br />
de satisfaction est dégagé. <strong>Les</strong><br />
résultats obtenus en 2006 sont indiqués<br />
afin de permettre de mesurer<br />
les progrès accomplis sur une année.<br />
Globalement bon<br />
Premier constat : dans l’ensemble<br />
et pour l’année 2007, le taux global<br />
est jugé satisfaisant bien qu’aucun<br />
Etat membre n’ait réalisé un taux<br />
de 100%. Deuxième constat : la<br />
Guinée-Bissau est, avec un taux de<br />
Il apparaît ainsi que, dès<br />
que la réforme touche au<br />
portefeuille, aux recettes<br />
des Etats, une grande<br />
réticence est observée.<br />
46 %, le seul Etat membre à n’avoir<br />
pas réalisé un taux égal ou supérieur<br />
à 50%.<br />
Sur un plan global, le Sénégal est en<br />
tête avec un taux de 77%, suivi par le<br />
Burkina-Faso et le Niger (74%), le<br />
Bénin et le Mali (67%) et, enfin, le<br />
Togo, avant-dernier du classement<br />
avec un taux de mise en œuvre de<br />
51%. La Côte d’Ivoire, la Guinée-<br />
Bissau et le Togo comptent chacun<br />
deux domaines pour lesquels ils ont<br />
un taux de mise en œuvre inférieur à<br />
la moyenne, la première économie<br />
régionale affichant 0% à son compteur<br />
aussi bien pour le domaine institutionnel<br />
que pour celui de la facilitation<br />
des transports.<br />
Par rapport à l’année 2006, la<br />
moyenne de la progression communautaire<br />
dans le sens de la mise<br />
en œuvre des réformes s’établit à<br />
près de 4 points (3,9%) de pourcentage,<br />
passant de 61,1% à 65%.<br />
Le Mali est le seul pays à avoir<br />
accusé un recul d’un point de pourcentage,<br />
la Guinée-Bissau est, avec<br />
13% de plus, le pays qui a fait le<br />
plus d’efforts. Elle est suivie par la<br />
Côte d’Ivoire (+8%), le Bénin<br />
(+5%), le Sénégal et le Togo (+3%).<br />
Classement annuel<br />
L’UEMOA classe les huit pays en<br />
trois catégories selon leurs performances<br />
en 2007. La première caté-<br />
gorie comprend les pays qui ont<br />
réussi un taux de mise en œuvre de<br />
70% ou plus (Sénégal, Burkina-Faso<br />
et Niger). Puis viennent les pays qui<br />
ont mis en application au moins les<br />
2/3 des réformes (Bénin, Côte<br />
d’Ivoire et Mali). La Guinée-Bissau<br />
et le Togo n’ont pas, eux, réussi à<br />
atteindre la moyenne de 2007, soit<br />
un taux de 65%.<br />
Ces bonnes performances d’ensemble<br />
occultent des insuffisances<br />
préoccupantes. Dans le domaine<br />
essentiel de la politique de concurrence,<br />
aucun pays n’a encore adapté<br />
sa législation nationale aux impératifs<br />
communautaires. De même,<br />
aucun pays membre n’applique la<br />
directive 06/2001 relative à l’harmonisation<br />
de la fiscalité des produits<br />
pétroliers, et seuls la Côte d’Ivoire et<br />
le Sénégal appliquent la directive<br />
06/2002 relative à l’exonération des<br />
médicaments de la TVA. Il apparaît<br />
ainsi que, dès que la réforme touche<br />
au portefeuille, aux recettes des<br />
Etats, une grande réticence est<br />
observée.<br />
C’est pourquoi la commission craint<br />
même « des risques de régression et de<br />
remise en cause des acquis », à cause<br />
des « mesures de défiscalisation<br />
(droits de douane et TVA), de « l’absence<br />
d’une stratégie commune ou<br />
d’une politique commune pour conjurer<br />
les pressions inflationnistes et de<br />
l’absence de concertation et de consultation<br />
préalable des instances communautaires.<br />
»<br />
La commission de l’UEMOA recommande<br />
qu’au plus tard le 1 er juillet<br />
2008 tous les Etats aient achevé la<br />
mise en œuvre totale des décisions et<br />
réformes communautaires. Elle suggère<br />
aussi la mise en place d’un<br />
mécanisme de sanctions applicable à<br />
l’expiration du délai et, dans chaque<br />
Etat membre, la mise en place d’un<br />
comité de suivi qui veille à l’application<br />
effective des réformes.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 INTERNATIONAL<br />
23<br />
Le Caire encerclé par Gaza<br />
Encerclée et mise en situation de péril humanitaire, Gaza a déferlé en terre d'Egypte, globalement<br />
dans un climat bon enfant, achetant tout sur son passage. Le gouvernement égyptien, encerclé lui<br />
aussi par son opinion publique, a choisi d'accompagner le mouvement à défaut de l'empêcher.<br />
Par Saïd Djaaffer, Alger<br />
Le blocus, véritable punition collective<br />
interdite par le droit international, avait<br />
pour objectif de pousser la population de<br />
Gaza à se rebeller contre le mouvement<br />
Hamas qui contrôle le territoire. C'est,<br />
momentanément du moins, un échec<br />
spectaculaire. L'état de confinement et<br />
de dénuement était intenable et le<br />
Le blocus a ruiné l'économie<br />
de Gaza. En juillet 2007,<br />
l'ONG Oxfam mettait en<br />
garde: dans peu de temps,<br />
ce sera « une rupture<br />
presque totale de<br />
l'économie de Gaza et<br />
des moyens de subsistance<br />
de sa population ».<br />
Hamas, plutôt que d'attendre le retournement<br />
programmé des Gazaouis contre<br />
lui, a ouvert des brèches dans la prison.<br />
C'est le gouvernement égyptien qui se<br />
retrouvait dans la crise et dans l'obligation<br />
de faire un choix sur la manière de<br />
gérer un flux humain considérable. Il a<br />
fait le moins mauvais choix en laissant<br />
faire. La tension provoquée par une tentative<br />
de stopper le flux irrépressible de<br />
Palestiniens a été suffisamment éloquente<br />
pour faire reculer le gouvernement<br />
égyptien. C'est que les Palestiniens<br />
manquent de tout, et ils sont déjà dans la<br />
situation explosive de ceux qui n'ont plus<br />
rien à perdre.<br />
Désobliger le grand allié américain<br />
Le blocus a ruiné l'économie de Gaza.<br />
En juillet 2007, l'ONG Oxfam mettait<br />
en garde: dans peu de temps, ce sera<br />
« une rupture presque totale de l'économie<br />
de Gaza et des moyens de subsistance<br />
de sa population ». Le shopping des<br />
Palestiniens en Egypte, pratiquement<br />
plus de la moitié de la population s’y est<br />
rendue, renseigne largement sur les privations<br />
extrêmes subies. Selon une étude<br />
statistique, les habitants de Gaza ont<br />
injecté, dans les trois premiers jours de<br />
l'invasion de l'Egypte, près de 250 millions<br />
de dollars en achats dans les villes<br />
égyptienne de Rafah et Al-Arich.<br />
L'ouverture forcée du point de passage<br />
de Rafah n'a pas besoin de trop d'explications<br />
côté palestinien, elle était devenue<br />
vitale au sens strict du mot. <strong>Les</strong><br />
Palestiniens ne semblent pas se faire d'illusions<br />
sur la durée du gros trou dans le<br />
blocus et ils cassent leurs tirelires pour<br />
stocker ce qu'ils peuvent. L'attitude du<br />
Caire, qui a préféré désobliger le grand<br />
allié américain plutôt que de prendre le<br />
risque de pertes humaines à sa frontière<br />
internationale, est un indicateur de la<br />
limite de l'autonomie des gouvernants à<br />
l'égard de leur opinion publique. Le scénario<br />
d'une reprise en main musclée des<br />
frontières aurait immanquablement provoqué<br />
des désordres en Egypte même. Le<br />
jour où on laissait les Palestiniens entrer<br />
dans son territoire, une manifestation<br />
organisée au Caire par les Frères musulmans<br />
était réprimée sans ménagement.<br />
Malgré une pression américaine pour le<br />
rétablissement de « l'ordre à la frontière »,<br />
qui s'est traduite par la suspension de<br />
100 millions de dollars d'aide, le gouvernement<br />
égyptien a choisi la méthode<br />
la plus douce possible: laisser les<br />
Palestiniens dépenser et s'approvisionner<br />
en attendant d'organiser le reflux.<br />
Recoller Gaza et la Cisjordanie<br />
Au plan politique, l'Egypte a commencé<br />
à mettre la pression pour une reprise du<br />
dialogue entre le Fatah et le Hamas. C'est<br />
une autre brèche dans la démarche américaine,<br />
implicitement avalisée par les<br />
Arabes à Annapolis, visant à isoler totalement<br />
le Hamas. Le Hamas s'est déclaré<br />
prêt à un tel dialogue. Mahmoud Abbas,<br />
le chef de l'Autorité palestinienne, l'est<br />
beaucoup moins. L'Egypte ne peut<br />
cependant, et c’est sans doute l’avis de<br />
très nombreux Palestiniens, « prendre en<br />
charge » Gaza définitivement. Elle risquerait<br />
de consacrer la séparation entre<br />
le territoire et la Cisjordanie et d’éloigner<br />
un peu plus l’émergence d'un Etat palestinien.<br />
L'Egypte se retrouve ainsi, sans le<br />
vouloir, sur la « ligne de front », et elle est<br />
contrainte d'être plus active dans la<br />
recherche d'une solution aux divisions<br />
inter-palestiniennes. Gaza encercle à son<br />
tour le Caire, et par ricochet les Etats arabes<br />
dits modérés.<br />
La crise financière au delà<br />
du tête à tête Trichet-Bernanke<br />
C’est une récession atypique qui s’annonce. La division entre Amérique et Europe, sur la réponse,<br />
persiste. <strong>Les</strong> regards se tournent vers l’Asie.<br />
Par Ihsane El Kadi, Alger.<br />
La crise née au mois d’août dans l’immobilier<br />
américain a avancé un peu plus pour<br />
prendre l’allure d’un krach boursier planétaire<br />
les lundi 20 et mardi 21 janvier. <strong>Les</strong><br />
principales places mondiales ont perdu en<br />
moyenne 6% de leur capitalisation. Le tré-<br />
« Ce qui pousse l'économie<br />
mondiale vers la récession,<br />
c'est la détérioration<br />
rapide du système<br />
financier mondial. »<br />
sor d’une année de hausse. La bourse a anticipé<br />
la récession américaine, désormais<br />
donnée pour certaine, dans le ventre mou<br />
de 2008. A Davos, le menu a forcément<br />
changé et tous les intervenants ont du proposer<br />
leur sortie de crise. Mais de quelle<br />
crise s’agit il ? Pour le milliardaire Georges<br />
Soros ce sera « la plus sérieuse à laquelle le<br />
monde devra faire face depuis la seconde<br />
guerre mondiale ». Mais encore ? Une crise<br />
mutante, qui ne ressemble pas à celles que<br />
l’on connaît et dont l’effet récessif est complexe.<br />
L'économiste indépendant Bernard<br />
Baumohl relève que, cette fois, la récession<br />
n’emprunte pas le scénario de la baisse de la<br />
production des entreprises, d’une hausse<br />
des taux un peu trop brutale ou des surinvestissements<br />
comme pendant la bulle<br />
internet : « Ce qui pousse l'économie mon-<br />
diale vers la récession, c'est la détérioration<br />
rapide du système financier mondial. Ce<br />
qui a commencé comme un problème<br />
limité aux subprimes aux Etats-Unis, s'est<br />
transformé en resserrement rapide du système<br />
financier mondial ».<br />
Ligne de partage<br />
Dans une récession classique, les banques<br />
ne trouvent plus à qui prêter. Dans celle qui<br />
se profile les banques ne peuvent plus prêter.<br />
Que vaut alors la vieille ligne de partage<br />
Ben Bernanke - Jean Claude Trichet ? Le<br />
premier, président de la FED, décide que la<br />
récession étant aux portes, il convient de<br />
donner un signe fort au marché en rétablissant<br />
les liquidités. La FED a baissé, dès le<br />
second jour de la panique boursière, de<br />
trois quarts de points son taux directeur,<br />
n’attendant même pas le jour de réunion<br />
mensuel de son board. Le second, gouverneur<br />
de la banque centrale européenne est<br />
arrivé à Davos attendu comme jamais :<br />
pour finalement répéter sa foi de toujours.<br />
Il ne suivra pas le mouvement amorcé par<br />
la FED. L’inflation doit être la seule préoccupation<br />
de la BCE et la croissance en<br />
Europe est « non négligeable ». Elle n’a pas<br />
besoin d’un coup de pouce, la baisse des<br />
taux directeurs, qui, en plus, n’en est pas un.<br />
<strong>Les</strong> deux continents historiques de la croissance<br />
mondiale, l’Amérique et l’Europe,<br />
n’arrivent plus à s’entendre sur la recette :<br />
lutter contre la récession ou contre l’inflation,<br />
pour la croissance ou pour la stabilité<br />
des prix. C’est l’occasion, pour le FMI,<br />
d’évoquer, par la voix d’un président hors<br />
profil, Dominique Straus Kahn, que le pilotage<br />
de la solution à la crise sera mondial ou<br />
ne sera pas. Le plan Bush de 150 milliards<br />
pour soutenir la croissance n’a pas fouetté<br />
les psychismes aux Etats Unis. Son tort, il<br />
n’était pas concerté avec le reste du G8. De<br />
même que seule la banque centrale du<br />
Canada voisin a suivi la FED dans la baisse<br />
des taux, une action qualifiée, en outre, de<br />
prématurée par Stephen Roach, patron des<br />
opérations asiatiques chez Morgan Stanley.<br />
Fonds souverains<br />
Nous assistons à une crise de rareté des<br />
liquidités pour cause de dépréciations astronomiques<br />
des actifs financiers. Il va falloir<br />
s’y faire. Et chercher les solutions au-delà du<br />
tête à tête Trichet-Bernanke. L’épargne<br />
« souveraine » était à l’ordre du jour de<br />
Davos : 2900 milliards de dollars consacrés à<br />
l’investissement entre les mains d’Etat<br />
pétroliers ou commercialement excédentaires<br />
comme la Chine. Seuls 70 milliards de<br />
dollars sont venus à la rescousse des fonds<br />
propres des entreprises occidentales depuis<br />
que leurs banques ont la tête ailleurs ces<br />
cinq derniers mois. <strong>Les</strong> fonds souverains<br />
vont se renforcer dans les années qui viennent.<br />
La Chine avec 11,7% de croissance en<br />
2007 continuera à produire des excédents et<br />
de l’épargne et le prix du pétrole ne redescendra<br />
pas sous les 75 en 2008, malgré le<br />
ralentissement qui s’annonce. Le capitalisme<br />
va-t-il se mondialiser réellement dans<br />
un mouvement circulatoire ?<br />
Le Pakistan veut rassurer<br />
sur son arsenal nucléaire<br />
Le Pakistan a livré samedi à la presse étrangère une présentation<br />
sans précédent du programme nucléaire militaire pakistanais<br />
pour apaiser les craintes que cet arsenal atomique ne<br />
tombe entre les mains de groupes terroristes. « Il n'existe aucun<br />
scénario concevable, politique ou violent dans lequel le Pakistan<br />
tomberait aux mains d'un extrémiste du type taliban ou Al<br />
Qaïda », a déclaré le général à la retraite Khalid Kidwai, directeur<br />
général de la division de planification stratégique (SPD).<br />
Ce briefing fait écho aux propos du président Pervez Musharraf<br />
qui a déclaré, lors de sa tournée en Europe, que de tels scénarios<br />
étaient impossibles.<br />
Le nouveau drapeau irakien<br />
ne fait pas l’unanimité<br />
L'adoption cette semaine par le Parlement irakien d'un nouveau<br />
drapeau national provisoire, d'où disparaissent les trois<br />
étoiles vertes du parti Baas de Saddam Hussein, ne fait pas<br />
l'unanimité au sein de la population. Ainsi, le conseil de la province<br />
d'Anbar, une zone à majorité sunnite, dans l'ouest du<br />
pays, et les chefs des tribus locales, ont refusé ce nouveau drapeau,<br />
qui doit de toute façon ne pas être arboré plus d'un an,<br />
rapportait samedi la chaîne de télévision irakienne Al Hourra.<br />
Sur Internet, les forums de discussions sont noyés sous les messages<br />
de protestation après la décision des députés, prise à la<br />
demande des Kurdes pour qui l'ancien drapeau rappelait trop<br />
la dictature de Saddam et ses persécutions.<br />
La Lituanie envisage<br />
de changer de nom<br />
La Lituanie envisage de changer son nom anglais (Lithuania)<br />
pour le rendre plus facilement prononçable, dans l'espoir d'attirer<br />
davantage d'investissements et de touristes. Lithuania est<br />
un mot difficilement prononçable et mémorisable pour des<br />
non-anglophones, mais le changement de nom n'est qu'une<br />
idée parmi d'autres pour promouvoir le pays, a déclaré vendredi<br />
Laurinas Bucalis, porte-parole du gouvernement. Aucune<br />
proposition de nouveau nom en anglais n'a été soumise jusqu'à<br />
présent. En lituanien, le pays s'appelle Lietuva.<br />
France : possible audition<br />
du PDG de Société Générale<br />
La commission des Finances de l'Assemblée nationale a<br />
annoncé vendredi qu'elle auditionnerait prochainement les<br />
acteurs concernés par la crise financière et bancaire, n'excluant<br />
pas d'inviter le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton.<br />
« Compte tenu des récents développements et de l'extension de cette<br />
crise à l'ensemble du secteur bancaire et boursier, je souhaite que la<br />
commission des Finances procède à une nouvelle audition des<br />
acteurs concernés par cette crise », explique le président de la commission,<br />
le socialiste Didier Migaud, dans un communiqué.<br />
La chute du gouvernement<br />
Prodi ne retardera pas<br />
l’offre Air France sur Alitalia<br />
La démission du gouvernement Prodi, intervenue jeudi en Italie, ne<br />
retardera pas l'offre d'Air France-KLM sur Alitalia, a déclaré vendredi<br />
une source proche de la compagnie aérienne franco-néerlandaise.<br />
Le titre Alitalia a perdu plus de 15% depuis le début de l'année,<br />
notamment sous le coup des craintes des investisseurs de voir le<br />
rapprochement, soutenu depuis des mois par Romano Prodi, capoter<br />
en cas de chute de son gouvernement. Il progressait de 2,33% à<br />
0,6670 euro dans les derniers échanges à la Bourse de Milan.<br />
Tokyo va faire pression<br />
sur le G8 pour réduire<br />
les émissions<br />
Le Japon va faire pression pour fixer des objectifs de réduction<br />
des émissions de gaz à effet de serre lors du sommet du G8 qu'il<br />
présidera en juillet, a déclaré samedi le Premier ministre japonais<br />
Yasuo Fukuda. « En tant que président du G8, je suis déterminé<br />
à travailler pour établir un cadre de travail où se retrouveront<br />
tous les principaux émetteurs, et pour définir des objectifs<br />
équitables d'émissions », a-t-il assuré devant le Forum économique<br />
mondial de Davos (Suisse). « Dans ce contexte, le Japon,<br />
avec d'autres importants émetteurs, fixera un objectif national<br />
quantifié de réduction des gaz à effet de serre à mettre en œuvre à<br />
partir de maintenant », a-t-il ajouté.
24<br />
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />
Libasse Samb, banquier<br />
poète : « la garantie est<br />
le chaînon manquant<br />
du développement »<br />
Il voulait devenir douanier. <strong>Les</strong> oracles s’y opposent. Il sera banquier, pour atterrir au Fonds africain<br />
de garantie dont il gravira tous les échelons. Mais ce banquier, qui réussit dans la garantie, est bien<br />
singulier. Il est aussi poète.<br />
Par Hance Gueye, Dakar<br />
La garantie en Afrique s’incarne dans une<br />
institution, le Fonds africain de Garantie et<br />
de Coopération économique que symbolise,<br />
à son tour, un homme, son directeur<br />
général, Libasse Samb. Le FAGACE est,<br />
aujourd’hui, le leader de la garantie en<br />
Afrique, par son capital, 30 milliards de<br />
CFA, et par le volume de ses interventions.<br />
Libasse Samb n’y est pas pour rien. Depuis<br />
qu’il en a pris les rênes en 2001, il garantit<br />
en moyenne chaque année 39,7 milliards.<br />
C’est à peu près le total que le Fonds avait<br />
garanti de 1977 à 2000.<br />
Le père a dit<br />
Un miracle ? Une bonne connaissance de<br />
l’outil et de son domaine. Libasse Samb a<br />
été fait par le FAGACE. Entré à 35 ans au<br />
Fonds, en 1982, il ne l’a plus jamais quitté.<br />
C’est alors sa première vraie rencontre avec<br />
la garantie, encore que le secteur financier<br />
ne lui était pas étranger. Après ses études<br />
secondaires au lycée technique Maurice<br />
Delafosse, il avait opté pour les sciences<br />
économiques à l’Université de Dakar. Après<br />
sa licence, le natif du village traditionnel de<br />
Yoff, a d’abord tâté d’un métier en rapport<br />
avec la profession de son père, marin dans<br />
sa jeunesse. Il est certes directeur financier,<br />
mais d’une société de pêche, AFRICAMER.<br />
Après les activités de pêche, le transport. Il<br />
est administrateur, directeur général de la<br />
Société de Transport et d’Affrètement routier,<br />
STAR. Parallèlement il dispense des<br />
cours de technique bancaire au centre de<br />
formation de la Banque centrale des Etats<br />
de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO à Dakar.<br />
Puis c’est le FAGACE qui l’accueille en<br />
1982. Sa vocation première était de devenir<br />
douanier. Mais dans ce village, la tradition a<br />
encore du poids. Surtout quand le père est<br />
de la lignée des « diaraf », une noblesse de la<br />
Le père est de la lignée des<br />
« diaraf », une noblesse<br />
de la république léboue, une<br />
république antérieure à<br />
la révolution française.<br />
république léboue, une république antérieure<br />
à la révolution française, comme les<br />
Lebous se plaisent à le rappeler. En plus des<br />
parents, les oracles ont leur mot à dire.<br />
Consultés, ils déconseillent. Samb y croit-il<br />
vraiment ? A vrai dire la question ne se pose<br />
pas. Le père a dit. Cela suffit.<br />
Promotion interne<br />
A défaut de la douane, Libasse Samb choisit<br />
donc la banque. Pas tout à fait. Puisque<br />
c’est finalement le Fonds de garantie africain<br />
qui l’accueille en 1982 comme analyste<br />
financier. Il est ensuite promu chef de service,<br />
puis directeur administratif et financier.<br />
Il a donc gravi tous les échelons. Reste<br />
Libasse Samb.<br />
le dernier, la direction. Mais là, ce n’est pas<br />
seulement une affaire de compétence. Il<br />
faut d’abord être présenté par son pays.<br />
Jusqu’en 1995, le FAGACE n’avait connu<br />
que deux directeurs nigériens. Le moment<br />
semble venu de confier le poste à un autre<br />
pays. Samb qui connaît la maison, pense<br />
son heure venue. <strong>Les</strong> cadres de la maison<br />
sont les premiers à souhaiter une promotion<br />
interne. Mais son pays, le Sénégal, ne le<br />
présente pas. Ses compatriotes, Jacques<br />
Diouf est directeur général de<br />
l’Organisation des Nations unies pour<br />
l’Alimentation, Babacar Ndiaye président<br />
de la Banque africaine de Développement,<br />
Ousmane Seck, président de la<br />
Commission de l’Union économique et<br />
monétaire ouest-africaine. Pour tous ses<br />
postes, le Sénégal a bénéficié du soutien des<br />
pays africains. Le président Diouf estime<br />
inélégant de disputer des responsabilités à<br />
ces pays. Samb n’est pas présenté. C’est un<br />
Togolais, Souleymane Gado, qui hérite du<br />
portefeuille.<br />
En 2001, au terme de ce mandat, le Sénégal<br />
a changé de majorité. Abdoulaye Wade a<br />
succédé à Abdou Diouf. C’est une autre<br />
diplomatie. Présenté, Samb l’emporte haut<br />
la main.<br />
Il ne décevra pas. Il connaît bien l’institution.<br />
A la fois son potentiel et ses faiblesses.<br />
Il ne tarde pas à imprimer sa marque en<br />
commençant pas la doter d’un plan d’action<br />
triennal, 2002-2004. Il réorganise aussi<br />
l’institution, l’ouvre à d’autres pays, la<br />
Sierra Leone, le Cameroun, la Guinée<br />
Bissau, la Gambie et, prochainement, la<br />
Mauritanie.<br />
Diverses autres mesures sont impulsées par<br />
Samb. Des règles de fonctionnement plus<br />
souples permettent de raccourcir les délais<br />
d’approbation sans nuire à la rigueur. La<br />
nature juridique de la dotation est modifiée<br />
au profit du capital-actions qui permet de<br />
le porter à 45 millions d’euros. Le seuil d’intervention<br />
est abaissé de 152 000 à 76 000<br />
euros etc. <strong>Les</strong> effets sont immédiats. Le<br />
nombre de projets passe de deux en 1981 à<br />
230 en 2007. Au total, indique Samb, plus<br />
de 380 millions d’euros ont été garantis. Le<br />
taux de sinistre est de 8% seulement. Le<br />
FAGACE, se réjouit-il, a permis de mobiliser,<br />
par ses garanties, plus de 1,3 milliard<br />
d’euros.<br />
Soutenir les PME<br />
Le FAGACE a pris une nouvelle dimension<br />
mais Samb décidément insatiable mesure<br />
les limites du Fonds. « Nous ne satisfaisons<br />
que 30% des demandes. Parce que les dossiers<br />
sont mal montés ou que les promoteurs n’ont<br />
pas l’apport personnel nécessaire, ou encore<br />
parce que le banques sont frileuses ». C’est<br />
pourquoi, il pense que le fonds doit se doter<br />
d’un instrument financier pour que les<br />
PME, qui doivent être le moteur du développement<br />
africain, reçoivent enfin le soutien<br />
dont elles ont besoin. Dans le financement<br />
du développement africain, le chaînon<br />
manquant, diagnostique-t-il, est la<br />
garantie en faveur des PME. Pour donner<br />
ses lettres de noblesse à la garantie, Samb a<br />
créé avec ses collègues qui dirigent les<br />
« Nous ne satisfaisons que<br />
30% des demandes. Parce<br />
que les dossiers sont mal<br />
monté ou que les promoteurs<br />
n’ont pas l’apport personnel<br />
nécessaire ou encore parce<br />
que le banques sont frileuses. »<br />
autres fonds de garantie africains, le Fonds<br />
de Solidarité africain dont le siège est à<br />
Niamey, le Fonds de Garantie des<br />
Investissements privés, GARI à Lomé, le<br />
Fonds National de Garantie et d’Assistance<br />
aux Petites et Moyennes entreprises<br />
(FONAGA) du Bénin et l’Association professionnelle<br />
des institutions de garantie<br />
africaine (APIGA), l’année dernière. C’est<br />
Libasse Samb qui a été porté à sa présidence.<br />
Passion pour la poésie<br />
Ce nouveau chantier lui laissera encore<br />
moins de temps au seul plaisir que le directeur<br />
du FAGACE se permet en dehors du<br />
travail, la poésie. Car ce banquier, marqué<br />
dans son enfance sur le plan culturel par ses<br />
illustres compatriotes, Cheikh Anta Diop et<br />
Léopold Sedar Senghor, est poète. Dans son<br />
premier recueil, Promenade d’un regard,<br />
publié en 2005 aux éditions du Flamboyant<br />
de Cotonou, il y chante le Rwanda, « Dis<br />
moi Kigali, quel est donc ton secret ?<br />
Comment as-tu pu sceller cette complicité<br />
avec la nature ? » ou alors le Bénin, « Terre<br />
ancestrale fécondée » ou encore son pays le<br />
Sénégal, « Tu as su marier et la religion/Et la<br />
langue et l’ethnie ».<br />
Le virus de l’écriture l’a bien pris. Un<br />
roman, Fils du terroir sera bientôt édité et<br />
un autre, Marchand d’espoir est en chantier.<br />
Il écrit aussi des ouvrages plus conformes<br />
à son métier sur la garantie des investissements<br />
en Afrique.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />
L’agenda<br />
<strong>Les</strong> financements chinois sur pays tiers<br />
4 février 2008 à Paris. Contact : Hervé Jevardat,<br />
herve.jevardat@ubifrance.fr, tél.: 01 40 73 38 63<br />
8e 7<br />
« L’Afrique subsaharienne : les nouveaux horizons<br />
de l’investissement »<br />
7 février 2008 à Paris. Hôtel Sofitel, Arc de Triomphe. Contact :<br />
www.standardandpoors.com<br />
forum Africagora des entrepreneurs et cadres des<br />
diasporas africaines<br />
7 février 2008 à Paris - Contact : Dogad Dogoui, président du club<br />
Africagora. Tél : + 336 64 95 35 84.<br />
e convention France-Maghreb<br />
6 février 2008 au Palais Brongniart (Paris). Contact : www.cjdim.com<br />
Avec<br />
Conférence régionale sur le financement carbone<br />
12 au 14 février 2008 à Dakar - Organisateur : Carbon Finance Assist<br />
(Banque mondiale)<br />
Conférence internationale sur les mécanismes de<br />
financement de la gestion durable des écosystèmes<br />
forestiers du Bassin Congo<br />
21 et 22 février 2008 à Tunis. Contact : preservation_ecosystemes@afdb.org<br />
« Gateway des femmes d’affaires » à Dakar<br />
25 au 28 février 2008 à Dakar (Sénégal). Organisateur : Organisation<br />
des femmes africaines. Contact : Tél : +221 33 825 51 65<br />
Avec<br />
Tech for Food 2008<br />
Forum international dédié aux Nouvelles Technologies au service du<br />
développement agricole dans les pays du Sud. 26 février 2008 – Au<br />
Salon international de l’agriculture de Paris. www.techforfood.com –<br />
Contact camille.orny@nouvellecampagne.com<br />
1<br />
Séminaire sur l’Algérie<br />
<strong>Les</strong> marchés publics & comment répondre aux appels d’offres, 16 mai<br />
2008 – Marseille. Contact : Laurence Hautefeuille,<br />
laurence.hautefeuille@ubifrance.fr<br />
er Forum international des affaires du Nepad<br />
Business Group<br />
Créer un véritable courant d’affaires entre économies anglophones et francophones<br />
en Afrique de l’Ouest. Du 3 au 5 mars 2008 à Abidjan, Hôtel<br />
Ivoire. Informations : mbengue@apexci.org<br />
Avec<br />
7 e conférence de l’AVCA<br />
16 au 18 mars 2008 à Gaborone (Botswana). Centre international de<br />
conférence à Gaborone. Tél : (+09267) 363 7777<br />
Avec<br />
Africa Hedge Funds 2008<br />
13 mars 2008, Genève, Hôtel President Wilson (Suisse). www.jetfin.com<br />
Avec<br />
Forum de la finance islamique<br />
2 et 3 avril 2008 à Casablanca. Informations :<br />
zoubeir.ben.terdeyet@isla-invest.com<br />
Avec<br />
3 e édition de Carte d’Afrique (Monétique)<br />
17 et 18 avril 2008 à Marrakech (Maroc). Organisateur : I-conférences<br />
(Groupe Success Publication)<br />
Avec<br />
Cycles des salons de Med It 2008<br />
22 et 23 avril 2008 : Med-IT @ Alger, Algérie. 18 et 19 juin 2008 :<br />
Med-IT @ Casablanca, Maroc. 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis,<br />
Tunisie. 25 et 26 novembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal<br />
Organisateur : XCOM. Contact : Tel. +33 442 70 95 10 - Fax.<br />
+33 (0)4 42 70 91 89<br />
Avec<br />
2e 4<br />
Convention d’affaires franco-sino-africaine<br />
21 et 22 mai 2008 à Paris. Contact : 00 33 1 46 94 69 09.<br />
http://www.cicp.biz<br />
Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />
8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier). www.cubicglobe.com<br />
e Forum international de la finance<br />
13 et 14 mai 2008 à Alger - Contact : www.fif-alger.com