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Voir - Les Afriques

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L’Afrique,<br />

trop<br />

risqué ?<br />

Adama Wade,<br />

Casablanca<br />

Une chose est sûre, à<br />

l’heure où le système bancaire<br />

occidental vole de<br />

scandale en scandale, son<br />

homologue africain, affublé<br />

de ratings sévères,<br />

soupçonné de risques disproportionnés,<br />

fait preuve<br />

d’une solidité sans faille.<br />

Aucun scandale d’envergure.<br />

Des règles de fonctionnement,<br />

certes, à l’ancienne,<br />

des fonds propres<br />

en général modestes, une<br />

politique de crédit verrouillée<br />

à triple tour, des<br />

garanties indexées sur le<br />

patrimoine du créditeur<br />

(ce qui lui vaut périodiquement<br />

des admonestations<br />

de la Banque mondiale),<br />

mais une stabilité à<br />

toute épreuve. <strong>Les</strong> adeptes<br />

des théories les plus établies<br />

en la matière reprochaient<br />

à ces banques africaines<br />

leur excès de prudence<br />

et cette monoculture<br />

dans l’approche, alors que<br />

partout ailleurs, les gourous<br />

de la finance faisaient<br />

l’apologie de la banque<br />

supermarché, celle qui<br />

excelle dans le détail, le<br />

corporate et le courtage<br />

dans les salles de marché.<br />

« Innovez ! », claironnaiton<br />

à nos directoires !<br />

Jusqu’à dimanche dernier, il<br />

était de bon ton de recommander<br />

aux législateurs<br />

africains d’assouplir les<br />

règles du marché et de permettre<br />

les pratiques de<br />

vente à découvert. La création<br />

de marchés à terme<br />

passait comme la preuve<br />

suprême d’une mutation<br />

réussie. Hélas, l’affaire de la<br />

Société Générale dit tout le<br />

contraire, en démontrant<br />

que, même dans des marchés<br />

matures, les jeux sur<br />

les indices et les futures sont<br />

avant tout des effets de<br />

levier, amplificateurs des<br />

crises. La preuve, 48 heures<br />

après la découverte du forfait,<br />

les pertes de la Société<br />

Générale ont quintuplé<br />

pour frôler les 5 milliards.<br />

Entre temps, un paquet de<br />

50 milliards d’euros, soit le<br />

déficit de la France, issu des<br />

engagements d’un seul trader,<br />

a été écoulé dans le<br />

marché mondialisé. De<br />

nombreux experts y voient<br />

d’ailleurs les causes de la<br />

tornade baissière qui a<br />

soufflé sur les bourses, ces<br />

derniers jours. Et dire que<br />

c’est arrivé à la troisième<br />

banque française, rétrogradée<br />

brutalement depuis,<br />

d’un statut de modèle à<br />

celui d’une belle proie<br />

« opéable » à volonté.<br />

www.lesafriques.com<br />

Le journal de la finance africaine<br />

Hebdomadaire<br />

Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 14 : 31 janvier au 6 février 2008<br />

Une PME ivoirienne<br />

devenue vedette d’Euronext<br />

de la Bourse régionale d’Abidjan, la BRVM,<br />

plus que jamais sûre, dans l’actualité lourde<br />

des places financières occidentales. Stéphane<br />

Eholié, PDG de l’entreprise s’explique, sur les<br />

raisons de sa démarche et sur sa politique<br />

d’investissement à moyen terme.<br />

Lire l’interview en page 13<br />

Première entreprise totalement africaine à<br />

être introduite sur Euronext, la Simat a gagné<br />

223% entre son introduction le 21 décembre<br />

2007 et le 18 janvier 2008. Une sanction positive<br />

pour les dirigeants de cette compagnie de<br />

transport qui ont préféré tenter leur chance<br />

dans un environnement international, via la<br />

place parisienne, plutôt que dans le confort<br />

Algérie : l’énigme Orascom<br />

Télécom Holding<br />

Des spéculations boursières en Egypte, fondées<br />

sur une rumeur de cession des parts<br />

d'Orsacom dans Mobinil, ont poussé un responsable<br />

du groupe, au début de l'année<br />

2008, à diffuser un démenti. Orascom ne veut<br />

pas vendre ses 34,4% dans Mobinil, où<br />

France Telecom en détient 36,3%. C'est plutôt<br />

l'inverse, Orascom a tenté sans succès, en<br />

faisant jouer une clause du pacte d'actionnaire<br />

en cas de « désaccord grave », de rache-<br />

<strong>Les</strong> déboires<br />

d’Eskom menacent<br />

l’économie<br />

sud-africaine<br />

Générant 95% de l’électricité locale, l’entreprise<br />

publique Eskom n’en fournit plus que<br />

par intermittences : dépassée par la croissance<br />

de la demande, elle inflige des délestages quotidiens<br />

à l’économie sud-africaine. Laquelle<br />

n’a pas fini de souffrir, y compris dans le secteur<br />

minier.<br />

Lire en page 8<br />

L’électricité<br />

africaine en retard<br />

à l’allumage<br />

Le nouveau conseil d’administration de la<br />

banque tunisienne reflète la répartition du<br />

capital. <strong>Les</strong> choix d’avenir reposent sur une<br />

politique de transfert de compétences et de<br />

technologie et des investissements destinés,<br />

entre autres, au renforcement du réseau bancaire<br />

de la BTK.<br />

Lire en page 6<br />

ter les parts du Français. En Tunisie, Orascom<br />

a essuyé le même échec avec son recours à<br />

l'arbitrage pour faire jouer un droit de rachat<br />

de la participation de Wataniya Telecoms<br />

(50%) dans le capital de Tunisiana (Orascom<br />

Telecom Tunisie). Ces tentatives de rachat<br />

non couronnées de succès n'ont pourtant pas<br />

fait cesser la rumeur de la vente d'Orascom<br />

Telecom Holding.<br />

Lire en page 15<br />

Tunisie : La Caisse d’Epargne<br />

en force dans le conseil<br />

d’administration de la BTK<br />

Si les atlas attribuent au continent<br />

africain un tiers des réserves hydriques<br />

mondiales, en 2008 trois<br />

Africains sur quatre n’ont pas<br />

encore accès à l’électricité.<br />

L’Africain consomme en moyenne<br />

600 kilowatts heure, contre une<br />

moyenne mondiale de 2 600. C’est<br />

sur ces paradoxes parlants que<br />

s’est déroulé, à Marrakech, la<br />

Sénégal : bout de<br />

tunnel pour les<br />

Industries chimiques<br />

Quoique ardues, les négociations<br />

entre l’Etat du Sénégal et les Indiens<br />

d’IFFCO ont finalement abouti. Le<br />

15 janvier dernier, à Paris, le conseil<br />

d’administration a donné son aval au<br />

plan de recapitalisation de la société.<br />

Avec ce feu vert, 85% du capital des<br />

ICS, présentées comme le plus grand<br />

complexe industriel du Sénégal, tombent<br />

dans l’escarcelle d’IFFCO. Le<br />

montant de la transaction avoisine<br />

200 millions de dollars, selon des<br />

sources proches du dossier. La filière<br />

bascule dans une nouvelle ère.<br />

Lire en page 3<br />

Stéphane Eholié.<br />

Conférence internationale sur<br />

l’électrification rurale. Plus de 400<br />

experts, opérateurs et observateurs,<br />

ont assisté à cette rencontre.<br />

Lire en page 14<br />

Dr. A.S. Awasthi, CEO d’IFFCO.<br />

Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.


2<br />

AFRIQUE<br />

DU SUD<br />

La grande fonderie d’aluminium<br />

retardée ?<br />

<strong>Les</strong> problèmes d’approvisionnement<br />

en électricité pourraient<br />

retarder la réalisation du projet<br />

de fonderie d’aluminium<br />

d’Alcan (360 millions<br />

tonnes/an). L’électricien public<br />

Eskom a signé un contrat de<br />

fourniture de 25 ans avec Alcan<br />

en novembre 2006 et risque des<br />

pénalités. Un responsable<br />

d’Eskom considère que le gouvernement<br />

ne devrait pas promouvoir<br />

l'Afrique du Sud<br />

comme une destination de l'investissement<br />

jusqu'en 2013,<br />

année prévue pour l’amélioration<br />

de l’alimentation de la capacité<br />

de production d’électricité.<br />

Arrangements entre producteur<br />

et consommateurs<br />

Selon la compagnie sud-africaine<br />

d’électricité Eskom<br />

Holdings, les plus gros clients<br />

sont d'accord pour réduire leur<br />

consommation d’énergie électrique<br />

de 10 à 15% afin d’éviter<br />

les importants délestages que<br />

connaît le pays depuis plusieurs<br />

mois. De grands consommateurs<br />

d’énergie comme BHP<br />

Billiton Ltd, Anglo American<br />

Plc et Xstrata Plc font partie des<br />

38 entreprises qui ont accepté<br />

de réduire leur consommation<br />

dans l’attente d’une augmentation<br />

des capacités de production<br />

d’Eskom.<br />

Offre saoudienne pour le<br />

rachat de Telkom South Africa<br />

Oger Telecom, filiale de Saudi<br />

Oger Ltd (une entreprise de<br />

construction basée à Dubaï,<br />

fondée par l'ancien Premier<br />

ministre libanais Rafic Hariri),<br />

a offert d'acheter une participation<br />

dans Telkom South Africa<br />

Ltd, le plus grand opérateur de<br />

téléphonie fixe en Afrique du<br />

Sud. En échange, Telkom recevrait<br />

des parts dans Cell C, le<br />

troisième plus grand opérateur<br />

de téléphonie mobile en<br />

Afrique du Sud, détenu à 60%<br />

par Saudi Oger.<br />

Après les pannes électriques,<br />

la pluie<br />

<strong>Les</strong> abondantes pluies qui<br />

s’abattent sur l’Afrique du Sud<br />

affectent la production dans les<br />

mines de charbon gérées par<br />

BHP Billiton Ltd, Anglo<br />

American Plc et Exxaro<br />

Resources Ltd. En conséquence,<br />

et si les averses persistent audelà<br />

d’une semaine, il faut s’attendre<br />

à une hausse des prix du<br />

charbon sur le marché. Déjà, le<br />

prix à l’exportation de charbon<br />

à partir du terminal Richards<br />

Bay a atteint un niveau record<br />

de 101,40 dollars la tonne, le 18<br />

janvier dernier, contre 90,20<br />

dollars la tonne pour le charbon<br />

en provenance de<br />

Newcastle port en Australie.<br />

Baisse de production chez<br />

Ferro International Metals<br />

Ferro International Metals Ltd,<br />

le plus grand fournisseur<br />

d'acier inoxydable en Afrique<br />

du Sud, a indiqué que sa production<br />

a baissé de 30% à cause<br />

des fréquentes coupures d'électricité.<br />

La production a été de<br />

93 317 tonnes lors du 2 e semestre<br />

de 2007, comparativement<br />

aux 133 700 tonnes des capacités<br />

de l’usine. La compagnie<br />

espère augmenter sa production<br />

au 1 er semestre 2008 pour<br />

pouvoir répondre à la demande<br />

croissante de la Chine.<br />

Baisse prévue dans la vente<br />

des véhicules<br />

Selon les prévisions de<br />

Wesbank, spécialisée dans les<br />

prêts automobiles, les ventes<br />

de véhicules en Afrique du<br />

Sud pourraient baisser de 5 à<br />

7% cette année (moyenne<br />

annuelle), en raison de la<br />

hausse des taux d'intérêt et des<br />

coûts élevés du carburant. Dès<br />

le premier semestre 2008, les<br />

ventes vont probablement<br />

baisser de 7 à 8 %. En 2007, les<br />

ventes ont baissé de 5,2%,<br />

enregistrant ainsi la première<br />

baisse depuis cinq ans.<br />

ALGÉRIE<br />

La Grande mosquée d’Alger<br />

Le concours d’architecture du<br />

projet de la Grande mosquée<br />

d’Alger a été remporté par<br />

le groupe allemand composé<br />

de KSP-Engel und<br />

Zimmermann GmBH, Krebs<br />

und Kiefer international<br />

GmBH & Co et Krebs<br />

und Kiefer & Partners<br />

International SARL. Selon le<br />

ministre des affaires religieuses,<br />

le groupe allemand a estimé le<br />

coût de ce projet à quelque 50<br />

milliards de dinars (500 millions<br />

d’euros). La mosquée est<br />

censée être la 3e plus grande<br />

mosquée du monde, après celles<br />

de la Mecque et de Médine.<br />

6,8 milliards $ d’investissements<br />

arabes<br />

A juin 2007, l'Algérie a capté 6,8<br />

milliards de dollars d'investissements<br />

arabes sur près de 40<br />

milliards $ d’intentions d’investissement,<br />

selon le directeur<br />

général de la Chambre de commerce<br />

et d’industrie (CACI),<br />

M. Brahim Bendjaber.<br />

Dessalement d’eau de mer<br />

Cinq projets de dessalement<br />

d'eau de mer sont en phase<br />

d'étude technique, dont celui<br />

de Macta (nord-ouest du<br />

pays), premier au monde<br />

d’une capacité de 500 000 m 3<br />

par jour.<br />

100 entreprises privatisables<br />

au 1 er semestre 2008<br />

Selon le ministre de l’Industrie<br />

et de la Promotion de l’investissement,<br />

M. Abdelhamid<br />

Temmar, 100 entreprises<br />

publiques sont programmées<br />

pour la privatisation durant le<br />

1 er semestre 2008. Depuis<br />

2005, quelque 350 entreprises<br />

ont été totalement ou partiellement<br />

privatisées.<br />

Assises du tourisme<br />

<strong>Les</strong> premières assises nationales<br />

et internationales du tourisme<br />

sont programmées les 11<br />

et 12 février 2008, pour débattre<br />

du schéma directeur<br />

d’aménagement touristique à<br />

l’horizon 2025.<br />

65 000 sociétés réfractaires<br />

au dépôt des comptes<br />

Plus de 65 000 sociétés commerciales<br />

sur un total de près<br />

de 120 000 n’ont pas procédé<br />

durant l’exercice 2007 au<br />

dépôt de leurs comptes<br />

sociaux au Centre national de<br />

registre du commerce<br />

(CNRC). <strong>Les</strong> 65 000 sociétés<br />

réfractaires sont exposées à<br />

des poursuites judiciaires.<br />

La facture salée du diesel<br />

L’Algérie a importé pour<br />

200 millions de dollars de<br />

diesel en 2007. Ce chiffre est<br />

appelé à augmenter compte<br />

tenu de la hausse de la part<br />

des véhicules diesel dans le<br />

parc automobile algérien. Le<br />

ministre de l’Energie a<br />

assuré que son département<br />

va continuer à présenter ses<br />

propositions pour limiter la<br />

consommation du diesel,<br />

par le biais de taxes sur ce<br />

type de carburant.<br />

Al Baraka se lance dans le<br />

leasing<br />

Le groupe Al Baraka attend le<br />

feu vert de la Banque<br />

d’Algérie pour lancer une<br />

société de leasing.<br />

Eemar revient<br />

Après plusieurs mois de blocages<br />

à cause de problèmes fonciers,<br />

les projets d’investissement<br />

du groupe émirati<br />

Eemar devraient démarrer en<br />

mars 2008. Estimés à 5,5 milliards<br />

de dollars, les quatre<br />

projets concernent le réaménagement<br />

de la baie d’Alger, la<br />

construction d’un campus<br />

technologique dans la nouvelle<br />

ville de Sidi Abdellah, la réalisation<br />

d’un complexe touristique<br />

à Zéralda et la construction<br />

d’une cité de santé à<br />

Staouéli.<br />

Fransabank, trois nouvelles<br />

agences en 2008<br />

La banque algéro-libanaise<br />

Fransabank Al Djazair prévoit<br />

d’étendre son réseau d’agences<br />

en 2008 avec l’ouverture de<br />

trois nouvelles agences, à Bab<br />

Ezzouar (Alger), Blida et Oran.<br />

Opérationnelle depuis une<br />

année, Fransabank Al Djazair<br />

annonce des résultats en 2007<br />

dépassant ses prévisions. Son<br />

portefeuille est constitué<br />

essentiellement de PME, dont<br />

le volume des prêts à moyen et<br />

long termes, a atteint 2,5 milliards<br />

de dinars.<br />

Un centre des conventions à<br />

Oran<br />

Le Centre des conventions<br />

d’Oran, qui accueillera le 16 e<br />

congrès mondial du GNL,<br />

prévu en 2010, sera construit<br />

par l'entreprise espagnole<br />

Obrascom Huarte Lain (OHL).<br />

Le contrat de réalisation a été<br />

signé entre OHL et la compagnie<br />

Sonatrach pour un montant<br />

estimé entre 350 et 380<br />

millions.<br />

Cevital se lance dans la culture<br />

des agrumes<br />

Issad Rebrab, patron du<br />

groupe Cevital, se lance dans<br />

un projet de partenariat agricole<br />

entre sa filiale Ceviagro et<br />

la ferme pilote Si Baroudi, dans<br />

la région de Boukadir à Chlef,<br />

qui connaît d’énormes problèmes<br />

financiers. Le projet porte<br />

sur la sauvegarde et le développement<br />

de 600 ha d’agrumes.<br />

Un bureau d’études étranger<br />

spécialisé dans la modernisation<br />

du potentiel arboricole<br />

accompagnera l’opération.<br />

Investissement égyptien<br />

dans le médicament<br />

Egyptian International<br />

Pharmaceutical Industries<br />

Company (EIPICO) a annoncé<br />

son intention de créer une usine<br />

de médicaments en Algérie,<br />

avec un investissement initial de<br />

200 millions de dollars.<br />

Légère baisse de l’excédent<br />

commercial<br />

La balance commerciale de<br />

l’Algérie a enregistré un excédent<br />

de 32,08 milliards de dollars<br />

en 2007, soit près d'un milliard<br />

de dollars de moins qu'en<br />

2006. Cette baisse est à mettre<br />

sur le compte de la hausse de la<br />

facture des importations, qui a<br />

atteint 27,43 milliards $,<br />

(+27,88% par rapport 2006).<br />

Le volume des exportations<br />

(essentiellement des hydrocarbures)<br />

a enregistré une hausse<br />

de 8,98%, clôturant à 59,52<br />

milliards $.<br />

2,2% d’exportations hors<br />

hydrocarbures en 2007<br />

En hausse de 11% par rapport<br />

à 2006, les exportations hors<br />

CONDENSÉ<br />

hydrocarbures ont atteint 1,31<br />

milliard $ en 2007, soit seulement<br />

2,2% du volume global<br />

des exportations. <strong>Les</strong> principaux<br />

produits exportés sont<br />

les demi-produits (988 millions<br />

$), les produits bruts<br />

(153 millions $), les biens alimentaires<br />

(92 millions $),<br />

et les biens d'équipements<br />

industriels (44 millions $).<br />

Importations en hausse<br />

Le ministre du Commerce, El<br />

Hachemi Djaâboub, a révélé<br />

que le montant des importations<br />

pour 2007 a été de 27,44<br />

milliards de dollars, contre<br />

21,45 milliards de dollars en<br />

2006, soit une hausse nette de<br />

27,88%. La cagnotte de l’importation<br />

des produits alimentaires<br />

représente 17,59% du volume<br />

global des importations).<br />

4,7 milliards $ de facture alimentaire<br />

en 2007<br />

Selon un responsable au<br />

Ministère du commerce,<br />

l’Algérie a importé pour 4,5<br />

milliards de dollars de produits<br />

alimentaires en 2007, contre 3<br />

milliards $ l’année précédente.<br />

L’Algérie importe plus de 75%<br />

de ses besoins en céréales, estimés<br />

à 400 000t/an, la totalité<br />

de ses besoins en sucre (1 million<br />

de t/an), en café, et en<br />

légumes secs (200 000 t/an).<br />

ANGOLA<br />

Développement rural<br />

Une superficie totale de 75<br />

hectares de terres agricoles et<br />

de semences de haricots, d’arachides<br />

et de maïs a été partagée<br />

entre 668 agriculteurs de la<br />

municipalité de Negage, province<br />

de Uige, pour le développement<br />

de l’agriculture.<br />

BURKINA-FASO<br />

ASKY dans le ciel burkinabé<br />

« ASKY », c’est le nom de la<br />

nouvelle compagnie aérienne<br />

régionale créée au Burkina-<br />

Faso avec un capital initial de<br />

120 millions de dollars<br />

détenu à 80% par le privé, qui<br />

en assurera la gestion. 20%<br />

des actions de ASKY sont<br />

réparties entre des institutions<br />

financières publiques.<br />

<strong>Les</strong> premiers vols commerciaux<br />

sont prévus avant la fin<br />

du premier semestre 2008.<br />

BURUNDI<br />

HITS, le 6 e opérateur mobile<br />

Le gouvernement a octroyé la 6 e<br />

licence d'exploitation en téléphone<br />

mobile à House of the<br />

Integrated Technical Systems<br />

(HITS) Telecom, une société<br />

basée en Ouganda. A ce jour,<br />

seuls deux parmi les cinq autres<br />

opérateurs, en l’occurrence<br />

ONATEL mobile et U-COM,<br />

couvrent l'ensemble du pays.<br />

CAMEROUN<br />

Plus de 83,5% des pêcheurs<br />

sont étrangers<br />

Sur les 25 000 pêcheurs répertoriés<br />

dans le secteur de la<br />

pêche artisanale, seuls 16,5%<br />

sont camerounais, contre 68%<br />

de Nigérians, 8% de Béninois,<br />

6% de Ghanéens, le reste<br />

étant des Libériens, Maliens,<br />

Sénégalais et Sierra-léonais,<br />

selon le Ministère de l’élevage,<br />

des pêches et des industries<br />

animales (MINEPIA).<br />

5 milliards FCFA d’investissements<br />

dans la pêche<br />

Près de 5 milliards de francs<br />

CFA d’investissements, notamment<br />

espagnols et japonais,<br />

sont attendus d’ici 2010 dans le<br />

secteur de la pêche camerou-<br />

nais. Le pays souhaite, d’ici là,<br />

augmenter sa production<br />

nationale pour atteindre<br />

175 000 tonnes. La demande<br />

interne en poisson est estimée à<br />

200 000 tonnes par an, contre<br />

une production nationale de<br />

l’ordre de 120 000 tonnes, dont<br />

près de 30 000 tonnes issues de<br />

la pêche artisanale.<br />

Prévisions de la hausse de la<br />

production de cacao<br />

Selon le Conseil interprofessionnel<br />

du cacao et du café<br />

(CICC), la production de cacao<br />

au Cameroun devrait atteindre<br />

200 000 tonnes d’ici 2010,<br />

après avoir enregistré des hausses<br />

de 164 000 tonnes en 2006<br />

et 179 000 tonnes en 2007. Au<br />

cours de l’exercice précédent, le<br />

prix du kg de cacao aux planteurs<br />

oscillait entre 400 et 750<br />

francs CFA, bien loin des 1000<br />

FCFA pratiqués il y a une vingtaine<br />

d’années.<br />

CONGO<br />

Hausse des recettes pétrolières<br />

<strong>Les</strong> recettes pétrolières du<br />

Congo ont été de 1,321 milliard<br />

FCFA en 2007, soit 271 millions<br />

de FCFA de plus qu’en<br />

2006, en raison de la hausse des<br />

cours sur le marché international<br />

où le baril de brut congolais<br />

est vendu à 61,853 dollars. Pour<br />

2008, il est prévu la mise en<br />

production de nouveaux<br />

champs pétrolifères, dont ceux<br />

de Moho-Bilondo (Total<br />

Congo), Ikalou-Ikalou et Awa-<br />

Paloukou (ENI Congo). La<br />

production passerait ainsi à 95<br />

millions de barils en 2008<br />

contre 83 millions de barils en<br />

2007. L’augmentation de la production<br />

reste néamoins infèrieure<br />

de 14% par rapport aux<br />

prévisions initiales.<br />

Budget<br />

Le budget de l’Etat congolais<br />

pour 2008 a été arrêté à 1671<br />

milliards FCFA, en hausse de<br />

près de 300 milliards FCFA<br />

par rapport à l’exercice précédent.<br />

881,55 milliards FCFA<br />

seront consacrés au fonctionnement<br />

et 450 milliards FCFA<br />

pour les investissements,<br />

notamment en matière d’infrastructures.<br />

6 milliards FCFA pour le<br />

redressement de la poste<br />

Le gouvernement a décidé de<br />

débloquer 6 milliards de<br />

francs CFA pour financer le<br />

plan de redressement de la<br />

Société des postes et de l'épargne<br />

du Congo (SOPECO).<br />

Etalé sur la période 2008 -<br />

2010, ce plan porte sur l'informatisation,<br />

le redéploiement<br />

de la poste sur l'ensemble<br />

du territoire national et la<br />

modernisation du système de<br />

paiement.<br />

Editeur : Editions Financières du<br />

Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />

75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />

Filiale à 100% de <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />

Edition et Communication SA.<br />

Genève. Administrateurs :<br />

Philippe Séchaud (Président),<br />

Abderrazzak Sitail, Michel Juvet,<br />

François-Eric Perquel,<br />

Dominique Flaux (Adm. délégué,<br />

directeur de la publication).<br />

Editeurs partenaires : Atlas<br />

Publications, Maroc. Avenir<br />

Communication, Sénégal.<br />

Directeur de la rédaction et<br />

rédacteur en chef Finance :<br />

Adama Wade (Casablanca).<br />

Rédacteur en chef Economie et<br />

politique : Ihsane El Kadi<br />

(Alger). Rédacteur en chef<br />

Gestion publique et coopération :<br />

Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

Don marocain de 500 millions<br />

FCFA<br />

Le Maroc, à travers l'Agence de<br />

coopération internationale<br />

(AMCI), a fait don de 500 millions<br />

de francs CFA destinés à<br />

aider le Congo à réaliser des<br />

infrastructures dans le<br />

domaine de la santé, de l'éducation<br />

et de l'approvisionnement<br />

des populations en eau<br />

potable, notamment par la<br />

réalisation de puits modernes.<br />

CONGO (RDC)<br />

Accord-cadre avec l’Espagne<br />

L’Espagne a approuvé la signature<br />

d’un accord-cadre de coopération<br />

avec la République<br />

démocratique du Congo<br />

(RDC). <strong>Les</strong> secteurs prioritaires<br />

retenus portent sur le développement<br />

humain et l’éradication<br />

de la pauvreté. L’accord<br />

prévoit des aides alimentaires<br />

d’urgence, des subventions,<br />

une assistance aux ONG ainsi<br />

que l’envoi de techniciens et de<br />

coopérants en RDC.<br />

CÔTE D'IVOIRE<br />

Campagne SMS pour scolariser<br />

les enfants<br />

L’Unicef a lancé une campagne<br />

de soutien à l'éducation<br />

dénommée « SMS Can 2008 »<br />

pour aider à la scolarisation des<br />

enfants en Côte d’Ivoire. « un<br />

SMS pour aider l'éducation en<br />

Côte d'Ivoire », c'est le slogan de<br />

l'attaquant de Chelsea, Salomon<br />

Kalou, choisi pour être le porteparole<br />

de l’opération initiée par<br />

l'Unicef et MTN, l’opérateur de<br />

téléphonie mobile. Un SMS<br />

envoyé pendant la CAN 2008<br />

permettra à l'Unicef d'offrir un<br />

crayon et un cahier d'exercices à<br />

huit enfants.<br />

EGYPTE<br />

Projets d’infrastructures<br />

dans le Sinaï<br />

L'Autorité générale des routes,<br />

des ponts et du transport routier<br />

est en train d'achever une<br />

série de projets de transport<br />

dans les gouvernorats du Nord<br />

et du Sud du Sinaï, pour un<br />

montant de 238,8 millions de<br />

livres (LE). Ces projets comprennent<br />

le dédoublement et<br />

le renforcement de plus de 100<br />

km de routes menant vers<br />

Sharm El-Cheikh. A noter<br />

qu’en 2007, plus de 270 millions<br />

de LE ont été dépensés<br />

pour des travaux routiers similaires<br />

dans le Sinaï, et notamment<br />

dans la région de Rafah.<br />

Deux nouvelles acquisitions<br />

pour Haykala<br />

Haykala Investment Managers<br />

a acquis des participations<br />

dans deux entreprises de sidérurgie<br />

: Sixth of October Light<br />

Sections Company (SOLS) et<br />

Rédaction : Louis S. Amédé<br />

(Abidjan), Mohamed Baba Fall<br />

(Casablanca), Said Djaafer<br />

(Alger), Amadou Fall (Dakar),<br />

Souleymane Niang (Dakar),<br />

Daikha Dridi (Le Caire),<br />

Charles A. Bambara (Londres).<br />

Ont également participé à ce<br />

numéro : Aliou Diongue (Dakar),<br />

Lyes Taibi (Alger), François<br />

Bambou (Yaoundé), Bénédicte<br />

Châtel (Paris), Achille Mbog<br />

Pibasso (Douala), Anthony Davis<br />

(Johannesburg), Robert Adandé<br />

(Cotonou), Mamadou Lamine<br />

Diatta (Dakar) et Me Lamia<br />

Hafed (Casablanca). Avec le<br />

concours d’African Investor -<br />

AI40 (Londres) et CommodAfrica<br />

(Paris).<br />

Abonnements : <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, 19<br />

rue de Veyrier, CH-1227<br />

Carouge Genève. Tél : +41 22<br />

301 96 15. Fax : +41 22 301 96<br />

10. abos@lesafriques.com ou<br />

Sixth of October for<br />

Metallurgical Industries<br />

Company (SOMICO), deux<br />

entreprises de transformation<br />

de l’acier qui offrent une vaste<br />

gamme de produits pour les<br />

secteurs de la construction,<br />

l'automobile et l'électroménager.<br />

SOLS ET SOMICO<br />

produisent respectivement<br />

120 000 et 200 000 tonnes par<br />

an. Haykala envisage d'injecter<br />

170 millions de LE pour diversifier<br />

leurs produits.<br />

Zone industrielle turque<br />

L’Egypte et la Turquie ont procédé<br />

au lancement du projet de<br />

la zone industrielle turque,<br />

située dans la ville nouvelle du<br />

6 Octobre. Cette zone abritera<br />

140 entreprises au total, dont<br />

une quinzaine seront mises en<br />

chantier par la partie turque<br />

dès avril prochain, dans le<br />

domaine du prêt-à-porter, du<br />

textile et de l’ingénierie. Le<br />

coût global de l’investissement<br />

est estimé à 1,5 milliard de dollars.<br />

Environ 25 000 emplois<br />

devraient êtres créés.<br />

Nassef Sawiris actionnaire<br />

de Lafarge<br />

Nassef Sawiris, membre fondateur<br />

de la société de construction<br />

et d’industrie Orascom<br />

(OCI), devient le 2 e grand<br />

actionnaire du groupe Lafarge<br />

en achetant 22,5 millions d’actions<br />

(à 125 euros l’unité), soit<br />

11,4 % du capital du cimentier<br />

français, derrière le groupe<br />

Bruxelles Lambert (GBL, holding<br />

du milliardaire belge<br />

Albert Frère) qui en détient<br />

17%. Le conseil d’administration<br />

de Lafarge a récemment<br />

avalisé l'entrée de GBL (deux<br />

sièges) et Nassef Sawiris (un<br />

siège) au conseil des représentants.<br />

<strong>Les</strong> candidatures d'un<br />

troisième représentant de GBL<br />

et d'un deuxième représentant<br />

de Nassef Sawiris devraient<br />

être soumises à une prochaine<br />

AG, en mai 2008.<br />

Le rond à béton à la baisse<br />

Le prix de la tonne de rond à<br />

béton a enregistré une chute<br />

de 100 à 200 LE, pour atteindre<br />

4300 à 4400 LE contre<br />

4600 LE une semaine auparavant.<br />

Cette baisse s’explique<br />

par le ralentissement de l’activité<br />

de construction en<br />

Egypte suite à la hausse exagérée<br />

des du prix ciment.<br />

Orascom construit deux nouvelles<br />

centrales électriques<br />

Orascom Construction<br />

Industries (OCI), à travers sa<br />

filiale BEC Besix SA, construira<br />

deux nouvelles centrales électriques<br />

dans la région de Sidi<br />

Kreir, en Alexandrie. L’une est<br />

dotée d’un générateur à combustion<br />

de 2 x 250 MW, et l’autre<br />

d’un générateur à vapeur<br />

formulaire sur<br />

www.lesafriques.com<br />

Maquette : Jérémie Flaux.<br />

Webmaster : Christian Zanardi.<br />

Imprimé en France : Imprimerie<br />

Nouvelle, 93, avenue Denis Papin<br />

- 45800 - Saint Jean de Braye.<br />

Imprimé au Sénégal et<br />

Cameroun. Diffusion : NMPP,<br />

Sapress, Le Quotidien,<br />

Messapresse.<br />

Régie publicitaire : Sequence<br />

Media SA, 19 rue de Veyrier, CH-<br />

1227 Carouge Genève (+41 22<br />

301 96 15). Bureau de Genève :<br />

Benjamin Flaux (+41 78 758 77 09<br />

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Bureau de Casablanca : Atlas<br />

Publication: Khadija El Hajoui<br />

(+212 22 23 34 77<br />

khadija@lesafriques.com ).<br />

Dépôt légal : Janvier 2008<br />

© Reproduction interdite sans<br />

l’accord écrit de l’éditeur


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 ACTUALITÉ<br />

3<br />

Société Générale veut rassurer<br />

le Maghreb<br />

La communauté des professionnels se pose des questions sur la crédibilité et l’efficacité du contrôle<br />

interne des grandes banques.<br />

Par Nadia Hachelef, Alger<br />

Quatre jours après l’annonce de la dépréciation<br />

de 6,9 milliards d’euros subit par<br />

Société Générale, les filiales maghrébines de<br />

la 3 e banque française se sont empressées de<br />

rassurer leurs clients.<br />

Le cauchemar Khalifa<br />

Le président du directoire de Société<br />

Générale Algérie, Gerald Lacaze, a assuré<br />

que « la fraude dont a été victime le groupe<br />

Société Générale n’a aucune incidence » sur<br />

la banque qu’il dirige en Algérie. « Notre<br />

banque se développe en Algérie de manière<br />

autonome, et ce qui s’est passé en France ne<br />

peut avoir d’incidence sur nous, en ce sens<br />

que cela concerne une activité très spécifique<br />

au marché français ». Ces déclarations ne<br />

sont pas inutiles dans un pays qui a connu<br />

l’année dernière au mois de janvier le procès<br />

de la plus retentissante banqueroute<br />

frauduleuse, celle du groupe Khalifa. <strong>Les</strong><br />

analystes relèvent cependant que les difficultés<br />

de Société Générale ont tout de<br />

même une conséquence en Algérie, elles<br />

affaiblissent l’offre d’achat de 51% du capital<br />

du CPA, une privatisation suspendue fin<br />

novembre dernier pour cause de crise<br />

financière montante.<br />

Le Maroc comme exemple d’autonomie<br />

Gérald Lacaze a contre attaqué pour<br />

annoncer un prochain doublement du<br />

capital social de la banque et l’extension de<br />

son réseau déjà fort de 37 agences. Il aurait<br />

pu évoquer l’exemple de Société Générale<br />

Maroc, pour étayer son plaidoyer sur « l’in-<br />

Industries chimiques du<br />

Sénégal : IFFCO enfin à la barre<br />

Contre une enveloppe de 200 millions de dollars, l’Indien IFFCO prend enfin le contrôle des<br />

Industries chimiques du Sénégal.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

Quoique ardues, les négociations<br />

entre l’Etat du Sénégal<br />

et les Indiens d’IFFCO ont<br />

finalement abouti. <strong>Les</strong><br />

Industries chimiques du<br />

Sénégal (ICS) sont probable-<br />

La crise est jugulée.<br />

Une crise qui<br />

perdurait depuis<br />

plusieurs années<br />

et qui était née<br />

d’une politique<br />

d’investissements<br />

hardie, plombée par<br />

des recettes en<br />

dollars et des<br />

intrants en euros.<br />

ment sauvées. <strong>Les</strong> péripéties<br />

ont été aussi longues que<br />

douloureuses. Pour l’économie<br />

sénégalaise, privée du<br />

jour au lendemain de l’importante<br />

plus-value de l’in-<br />

dépendance des marchés et des activités ».<br />

Société Générale Maroc n’aura pas eu<br />

besoin de se déployer pour dissiper les<br />

craintes. La publication d’un nouveau<br />

rating Capital Intelligence, l’une des quatre<br />

principales agences internationales de<br />

notation, avait lavé plus blanc l’image de la<br />

filiale marocaine de la banque française. SG<br />

Maroc obtient les meilleurs ratings délivrés<br />

par Capital intelligence au Maroc. Ces<br />

notes sont réhaussées dans le court terme et<br />

le long terme. SG Maroc a réussi à améliorer<br />

sa rentabilité en dépit d’une concurrence<br />

accrue sur la place et sa conséquence,<br />

le resserrement continue des marges d’intérêts.<br />

De même, les créances douteuses et<br />

litigieuses sont annoncées en baisse continue<br />

tandis que s’est amélioré le provisionnement<br />

de ses créances.<br />

Perte de crédibilité<br />

C’est peut être en Tunisie que les dommages<br />

subis par le groupe Société Générale risquent<br />

de fragiliser temporairement le lien<br />

au public de Union Internationale de<br />

Banque, sa filiale locale. En effet, UIB,<br />

rachetée en 2002 par la grande banque<br />

française, était en phase de réhabilitation<br />

avec sa clientèle au moment du coup de<br />

tonnerre parisien. UIB, devenue, sous l’impulsion<br />

de son nouveau propriétaire, banque<br />

universelle de réseau, s’est vue contester<br />

les résultats 2006, publiés avec un retard<br />

d’un trimestre sur la concurrence, par l’un<br />

de ses propres commissaires au compte,<br />

Deloitte, tandis qu’un autre, Ernest et<br />

Young, les avait accueillis avec des réserves.<br />

Le management de UIB s’était alors prévalu<br />

dustrie phosphatière, pour les<br />

travailleurs à l’avenir devenu<br />

brutalement incertain, et<br />

enfin pour les banques et<br />

autres fournisseurs aux<br />

créances devenues douteuses.<br />

Un point de croissance<br />

La chute du taux de croissance<br />

du Sénégal s’explique<br />

en partie par l’arrêt des ICS.<br />

<strong>Les</strong> mauvaises campagnes<br />

agricoles successives, la crise<br />

énergétique complétant le<br />

sombre tableau. Le quasiarrêt<br />

des ICS a coûté selon les<br />

spécialistes un point de pourcentage<br />

du PIB, soit 48,3 milliards<br />

de FCFA. En 2006, au<br />

lieu des 3,3% prévus, la croissance<br />

n’aura été que de 2%<br />

contre 5,5% en 2005.<br />

Cette mauvaise passe est sur le<br />

point de se terminer. <strong>Les</strong> ICS<br />

passent désormais sous le<br />

contrôle d’une société<br />

indienne, Indian Farmers<br />

Fertiliser Cooperative Ltd<br />

(IFFCO). Le 15 janvier dernier,<br />

dans une salle de réunion<br />

aux lambris probablement<br />

dorés, au cœur de la capitale<br />

française, le conseil d’administration<br />

des ICS a donné son<br />

aval au plan de recapitalisation<br />

de cette société. Dès lors, 85%<br />

du capital des ICS, présentées<br />

comme « le plus grand complexe<br />

industriel » du Sénégal,<br />

tombent dans l’escarcelle<br />

d’IFFCO. En échange de quoi,<br />

un pactole de 200 millions de<br />

dollars atterrit, selon une<br />

source officielle sénégalaise<br />

proche du dossier, dans les<br />

caisses de la société.<br />

Concessions<br />

De 47% du capital, la part de<br />

l’Etat sénégalais est tombée à<br />

15%. La même source officielle<br />

estime que cet accord<br />

est « une bonne affaire » pour<br />

le Sénégal. <strong>Les</strong> Indiens, soutient<br />

cette source qui a requis<br />

l’anonymat, ont fait « beaucoup<br />

de concessions ». Ainsi, le<br />

portefeuille sénégalais se présente<br />

désormais sous la forme<br />

d’actions gratuites.<br />

La crise est jugulée. Une crise<br />

qui perdurait depuis plusieurs<br />

années et qui était née<br />

d’une politique d’investissements<br />

hardie, plombée par<br />

des recettes en dollars et des<br />

intrants en euros. Des actes<br />

de la rigueur habituelle de ses actionnaires<br />

de SG. La méga fraude « Kerviel » sape<br />

quelque peu l’argument.<br />

Un Jérome Kerviel est il possible en<br />

Afrique ?<br />

C’est la question sur toutes les lèvres sur<br />

les places du continent. Pour Gérald<br />

Lacaze, « une telle fraude est totalement<br />

impossible en Algérie ». Facile, il n’y a pas de<br />

trader sur la place pour prendre des positions<br />

au nom des banques. Mais ailleurs ?<br />

Pour Nadia Chebib cadre financière « Il y<br />

a, plus souvent qu’on le croit, dans les banques,<br />

partout dans le monde, au moment<br />

des bouclages des opérations, des mauvaises<br />

surprises. Cela porte sur des montants peu<br />

significatifs et les écarts sont rattrapés. Ce<br />

qui a changé, avec l’affaire de Société<br />

Générale, c’est le montant astronomique des<br />

engagements cachés, un montant que seul la<br />

globalisation financière d’aujourd’hui et la<br />

signature électronique permet de cumuler<br />

en quelques opérations dans une salle de<br />

marché. Ce qui n’est pas possible sur les<br />

marchés africains ». Et le contrôle interne ?<br />

C’est là qu’intervient le doute et de nombreux<br />

commentaires de presse sur l’incrédulité<br />

que suscite la thèse de « l’acte isolé ».<br />

« Et si c’était des activités spéculatives<br />

cachées par la banque ? ». Pour Amara,<br />

un directeur réseau expatrié, « Société<br />

Générale a le choix entre deux infamies : elle<br />

admet qu’elle est très mal organisée car un<br />

courtier ne peut prendre seul de telles positions,<br />

ou qu’elle est très gourmande car la<br />

prise de risque était inconsidérée ».<br />

hasardeux de gestion ont<br />

aussi pesé sur la dégradation<br />

de l’entreprise. Le volume de<br />

l’endettement de la société a<br />

atteint 200 milliards de FCFA,<br />

soit environ 300 millions<br />

d’euros.<br />

Rebondissements<br />

Depuis 2005, les ICS étaient<br />

donc en quasi-faillite et l’Etat<br />

du Sénégal était à la recherche<br />

d’un nouveau partenaire stratégique.<br />

Ces tribulations l’ont<br />

ramené vers le partenaire traditionnel,<br />

IFFCO.<br />

Divers autres acteurs<br />

s’étaient aussi manifestés. <strong>Les</strong><br />

Marocains, partenaires du<br />

Sénégal dans maintes entreprises,<br />

Air Sénégal<br />

International, SOMAT, qui<br />

exploite la liaison maritime<br />

Dakar-Ziguinchor, semblaient<br />

bien partis avant de<br />

baisser pavillon devant les<br />

Indiens, déjà présents<br />

comme actionnaires et acheteurs<br />

dans les ICS.<br />

La lenteur d’IFFCO à débourser<br />

les 60 millions d’euros<br />

prévus introduisit le Français<br />

Roullier dans la compétition.<br />

Cameroun : des<br />

quadras à la<br />

tête des régies<br />

financières<br />

Trésor, budget, douanes, impôts : le Cameroun<br />

fait place à une nouvelle génération.<br />

Par François Bambou à<br />

Yaoundé<br />

Première remarque dans les<br />

dernières nominations à la<br />

tête des régies financières<br />

camerounaises, la percée des<br />

jeunes. <strong>Les</strong> cas les plus emblématiques<br />

étant ceux de Elung<br />

Paul Che, directeur général<br />

du Trésor et de la coopération<br />

financière et monétaire à 40<br />

ans, et de Gilbert Didier<br />

Edoa, directeur général du<br />

budget à 41 ans. Le premier<br />

aura ainsi connu une ascension<br />

fulgurante, lui qui est<br />

sorti de l’école nationale<br />

d’administration et de magistrature<br />

du Cameroun en 1994<br />

pour entrer directement au<br />

Ministère des finances, où il<br />

était jusqu’au 17 janvier dernier,<br />

directeur du Trésor dans<br />

les services centraux de ce<br />

ministère. L’autre quadra,<br />

Gilbert Didier Edoa, a ainsi<br />

été chef du service adjoint de<br />

la préparation du budget<br />

d’investissement public, chef<br />

de services de la prévision des<br />

recettes, sous-directeur de la<br />

préparation du budget et chef<br />

de division de la préparation<br />

du budget, jusqu’à sa nomination<br />

le 17 janvier dernier<br />

comme directeur général du<br />

budget. Ses missions, selon le<br />

ministre Essimi Menye,<br />

consisteront pour l’essentiel à<br />

manœuvrer avec tact la mise<br />

en place du nouveau régime<br />

Une entrée en fanfare avec la<br />

décision de racheter pour 3,9<br />

millions d’euros les schlamms<br />

et schistes, ces résidus de production<br />

inexploitables par les<br />

ICS, faute de technologie<br />

appropriée.<br />

Grosse consommatrice<br />

L’accord de Paris traduit un<br />

renforcement, de fait, des<br />

relations entre les deux pays.<br />

L’Inde est un partenaire commercial<br />

de premier plan pour<br />

le Sénégal. Elle en est le premier<br />

client et absorbe 21,7%<br />

des exportations sénégalaises.<br />

La société des Industries chimiques<br />

du Sénégal a été<br />

créée en 1976 à proximité<br />

d’une mine de phosphate de<br />

grande qualité grâce à sa<br />

teneur en P2O5. Elle s’inscrit<br />

dans la vague des industries<br />

verticales sur le site ou à<br />

proximité des mines, dans<br />

pratiquement tous les pays<br />

producteurs. Le souci de ces<br />

pays est de ne plus exporter<br />

seulement du minerai de<br />

phosphate, mais aussi des<br />

produits finis, par exemple<br />

l’acide phosphorique.<br />

financier de l’Etat voté par le<br />

parlement en décembre 2007.<br />

Recettes douanières<br />

Autre moins de 50 ans, nommée<br />

à la tête d’une régie<br />

financière, Mme Minette<br />

Libom Li Likeng, née<br />

Mendomo Awoumvele, promue<br />

directeur général des<br />

douanes à 49 ans. Elle dispose<br />

d’une vaste expérience qui lui<br />

a valu, à maintes reprises,<br />

d’assurer l’intérim à la tête de<br />

l’administration des douanes<br />

camerounaises. Dans le<br />

contexte de l’entrée en<br />

vigueur prochaine des<br />

accords de partenariats économique<br />

finaux, qui seront<br />

conclus avec l’Union européenne,<br />

après l’accord d’étape<br />

signé en décembre dernier, le<br />

nouveau directeur général des<br />

douanes devra trouver le<br />

moyen de développer les<br />

recettes douanières pour ne<br />

pas pénaliser l’Etat.<br />

Le doyen des patrons de régies<br />

financières est Laurent Nkodo,<br />

le directeur général des impôts.<br />

A 52 ans, il est maintenu à un<br />

poste qu’il occupe depuis trois<br />

ans. Sa mission, doper les<br />

recettes fiscales dans le<br />

contexte actuel de baisse des<br />

recettes pétrolières et améliorer<br />

la qualité des rapports entre<br />

les contribuables et son administration,<br />

chargée de pourvoir<br />

à l’essentiel des besoins financiers<br />

de l’Etat.<br />

L’Inde est grosse consommatrice<br />

d’acide phosphorique.<br />

IFFCO, dans le cadre d’un<br />

consortium comprenant en<br />

outre l’Etat indien et la société<br />

SPIC, avait signé en mars 1980<br />

un accord à long terme avec les<br />

ICS portant sur l’achat d’acide<br />

phosphorique produit par<br />

l’usine de Darou, d’une capacité<br />

de 313 000 t. Le volume de<br />

production a par la suite été<br />

doublé avec un investissement<br />

de 250 millions de dollars.<br />

Aux termes de l’accord de<br />

Paris, la quasi-totalité de la<br />

production des ICS sera désormais<br />

exportée vers l’Inde,<br />

dont les besoins en fertilisants<br />

épousent la courbe d’une<br />

demande élevée de produits<br />

alimentaires tirée par une<br />

croissance démographique<br />

rapide.<br />

Alors que la tendance mondiale<br />

est à la valorisation du<br />

minerai de phosphate pour<br />

exporter des produits finis, le<br />

Sénégal voit lui échapper ce<br />

maillon essentiel de la chaîne<br />

de production de son industrie<br />

phosphatière.


4<br />

de 250 MW. Le contrat, signé<br />

avec la compagnie d’électricité<br />

West Delta Electricity<br />

Production Company, porte<br />

sur 560 millions de LE. Le délai<br />

de réalisation est de 32 mois.<br />

Notation<br />

La banque d'investissement<br />

Morgan Stanley a déclassé<br />

Telecom Egypt et National<br />

Mobile Telecommunications<br />

(Wataniya) du niveau « overweight<br />

» (surpoids) à « equalweight<br />

» (poids égal), et a<br />

relevé Orascom Telecom au<br />

niveau « overweight ». Ces trois<br />

entreprises restent néanmoins<br />

bien placées pour bénéficier de<br />

la consolidation de l'industrie<br />

des télécommunications dans<br />

le monde, affirme aussi<br />

Morgan Stanley. La banque a<br />

réduit son prix cible de 3,6 à<br />

3 dinars koweitiens pour<br />

Wataniya et de 24 à 23 LE pour<br />

Telecom Egypt.<br />

Bonnes prévisions de croissance<br />

pour 2008<br />

Selon le ministre des Finances,<br />

Youssef Boutros-Ghali, l'économie<br />

égyptienne va croître d'au<br />

moins 7% en 2008 pour la<br />

deuxième année consécutive.<br />

Une croissance alimentée par les<br />

exportations qui ont augmenté<br />

de 27% en 2007. Le taux de chômage<br />

se situe, quant à lui, à<br />

8,9% contre 11,1% à la même<br />

période de l’année précédente.<br />

ETHIOPIE<br />

Exploration pétrolière<br />

La firme White Nile Ltd a<br />

obtenu un droit d’exploration<br />

de pétrole de 4 ans sur une<br />

superficie de 29 465 km 2 dans<br />

les zones d’Omo et de Chew<br />

Bahir, au sud de l’Ethiopie. La<br />

White Nile Ltd est la sixième<br />

société à s’engager dans des<br />

activités d’exploration pétrolière<br />

en Ethiopie.<br />

256 millions $ de la Banque<br />

mondiale<br />

La Banque mondiale a accordé<br />

un prêt de 256 millions de dollars<br />

à l’Ethiopie dont une partie<br />

(215 millions $) servira au<br />

financement de services de<br />

base comme la santé, l’accès à<br />

l’eau potable, l'éducation et<br />

l'agriculture. <strong>Les</strong> 41 millions $<br />

restants sont destinés au projet<br />

d’interconnexion électrique.<br />

GUINÉE<br />

20 milliards $ d’investissements<br />

d’ici 2010<br />

La production de bauxite, un<br />

minerai utilisé dans la production<br />

d'alumine, pourrait<br />

quintupler d’ici 2010, selon le<br />

FMI, si les projets inscrits,<br />

totalisant un montant de 20<br />

milliards de dollars, sont réalisés<br />

à temps. La production<br />

de bauxite devrait passer à 10<br />

millions de tonnes. La Guinée<br />

possède le tiers des réserves<br />

mondiales de bauxite, estimées<br />

à 7,4 milliards de tonnes,<br />

selon les données de 2004<br />

du FMI. Parmi les investissements<br />

prévus figurent la raffinerie<br />

d'alumine de Global<br />

Alumina Corp (3,2 milliards<br />

$) et l'extraction de la bauxite<br />

par United Co. Rusal (4 milliards<br />

$).<br />

GUINÉE-BISSAU<br />

Moins de 20% de couverture<br />

électrique à Bissau<br />

Près d’un habitant sur cinq a<br />

accès à l’électricité à Bissau, la<br />

capitale de la Guinée, soit seulement<br />

400 000 habitants. La<br />

compagnie d’eau et d’électricité<br />

de Guinée-Bissau (EAGB)<br />

fonctionne avec de vieilles ins-<br />

tallations et a des problèmes de<br />

trésorerie du fait de l’accumulation<br />

des arriérés de dettes de<br />

l’Etat estimés à 192 millions<br />

FCFA. <strong>Les</strong> fonctionnaires<br />

d’EAGB n’ont pas perçu leur<br />

salaire pendant 12 douze mois.<br />

La Banque mondiale a promis<br />

de fournir 12 groupes électrogènes<br />

d’une puissance de 3<br />

MW pour améliorer la fourniture<br />

d’électricité à Bissau.<br />

KENYA<br />

Pertes dans le tourisme<br />

L’industrie touristique enregistre<br />

mensuellement des pertes<br />

évaluées à 73 millions de dollars<br />

en raison de la crise politique,<br />

selon les professionnels<br />

du secteur. 120 000 emplois<br />

sont menacés si la situation de<br />

crise persiste encore plus. Des<br />

répercussions sont également<br />

perceptibles chez les fournisseurs<br />

agricoles, les secteurs<br />

connexes ainsi que les compagnies<br />

aériennes. <strong>Les</strong> recettes<br />

touristiques du Kenya ont été<br />

de 882 millions $ en 2007.<br />

LIBERIA<br />

Des méthodes modernes<br />

pour l’agriculture<br />

Pour atteindre l’autosuffisance<br />

alimentaire, le Liberia vise l’introduction<br />

de méthodes<br />

modernes de culture en collaboration<br />

avec plusieurs pays<br />

dont la Chine. Il s’agit, entre<br />

autres, d’introduire la culture<br />

de riz hybride et d’y initier les<br />

fermiers locaux. La Chine prévoit<br />

de construire au Liberia un<br />

grand centre agricole pour former<br />

les fermiers libériens aux<br />

méthodes de culture modernes.<br />

LIBYE<br />

Nouvel accord pétrolier<br />

Le groupe énergétique allemand<br />

RWE a signé un accord<br />

de prospection et de partage de<br />

production sur le Bloc 58, dans<br />

la région de Cyrène, obtenu<br />

lors de l’appel d’offres lancé en<br />

décembre 2007. La compagnie<br />

allemande dépensera 76 million<br />

$ pour un programme de<br />

prospection sur une superficie<br />

de 4600 km 2 , ainsi que le forage<br />

de 2 puits de prospection.<br />

RWE devra également s’acquitter<br />

d’une prime de signature<br />

de 5 millions $. Selon les<br />

termes de l’accord, 70% des<br />

parts de production de ce bloc<br />

reviennent à la compagnie<br />

nationale libyenne de pétrole<br />

(NOC) et 30% à la RWE.<br />

MADAGASCAR<br />

Le prix du riz augmente<br />

En moins d’un mois, le prix du<br />

kilo de riz a connu deux hausses<br />

successives atteignant 1400<br />

ariarys le kilogramme. Cette<br />

hausse survient après l’augmentation<br />

récente des prix du<br />

carburant et du ticket de bus et<br />

d’autres denrées alimentaires.<br />

L’augmentation de salaire de<br />

10% décrétée par le président<br />

Marc Ravalomanana n’améliore<br />

pas le pouvoir d’achat<br />

des ménages face à l’envolée<br />

des prix.<br />

Redynamisation de la filière<br />

caprine<br />

2000 têtes de chèvres ont été<br />

importées d'Australie pour<br />

relancer la filière caprine à<br />

Madagascar et y introduire une<br />

nouvelle jeunesse à la race de<br />

chèvres. Près de 1600 parmi les<br />

chèvres importées sont de la<br />

race à viande et peuvent atteindre<br />

90 kg l'unité, selon un technicien<br />

du Ministère de l’agriculture,<br />

qui explique que le poids<br />

moyen des chèvres locales<br />

dépasse rarement les 50 kg.<br />

Madagascar exporte actuellement<br />

environ 2000 tonnes de<br />

viande de chèvre dans les pays<br />

de la région comme les<br />

Comores, le Bahrein et l’Egypte.<br />

Réhabilitation de la centrale<br />

d'Andekaleka<br />

La centrale d’Andekaleka, la plus<br />

grande centrale hydroélectrique<br />

du pays et principal fournisseur<br />

d'électricité de la capitale, va<br />

subir des travaux d'entretien et<br />

de renforcement au cours de<br />

cette année. <strong>Les</strong> travaux programmés<br />

qui dureront 7 semaines<br />

concernent le dragage du<br />

bassin de rétention d'eau et l'installation<br />

de deux nouveaux<br />

groupes pour augmenter la<br />

puissance fournie. <strong>Les</strong> appels<br />

d'offres relatifs aux travaux ont<br />

été lancés, mais ne débuteront<br />

qu’une fois que les centrales de<br />

Mandroseza et de Sahanivotry<br />

seront opérationnelles.<br />

MAROC<br />

Un crédit espagnol de 15 millions<br />

d’euros<br />

L’Espagne a accordé un crédit<br />

de 15 millions d’euros à la fondation<br />

marocaine Zakoura,<br />

spécialisée dans l’octroi de<br />

microcrédits. Ce crédit est remboursable<br />

sur 10 ans, avec un<br />

taux annuel préférentiel de<br />

2,45%, et assorti d’un délai de<br />

grâce de 5 ans.<br />

Eurociel arrive au Maroc<br />

A partir d’avril 2008, la compagnie<br />

aérienne low-cost<br />

Eurociel desservira, à partir de<br />

Nîmes, trois destinations<br />

marocaines (Fès, Rabat et<br />

Marrakech) avec un Boeing<br />

737-400, à raison d’une seule<br />

fréquence hebdomadaire pour<br />

chacune de ces dessertes.<br />

Comanav Voyages est le représentant<br />

d’Eurociel au Maroc.<br />

Le prix d’un aller simple est<br />

proposé à partir de 141 euros<br />

TTC en basse saison, et à partir<br />

de 178 euros TTC en haute saison.<br />

Usine Renault-Nissan en<br />

février<br />

Le constructeur automobile<br />

franco-japonais Renault-Nissan<br />

lancera en février la construction,<br />

à Tanger, au Maroc, d’une<br />

usine de montage de véhicules à<br />

bas prix, qui produira 200 000<br />

véhicules à partir de 2011 avant<br />

d’augmenter sa capacité à<br />

400 000 unités par an. Coût de<br />

l’investissement : 600 millions<br />

d’euros, avec la création de 6000<br />

emplois directs et environ<br />

30 000 emplois indirects.<br />

Economie d’électricité<br />

Le royaume a lancé une large<br />

campagne de sensibilisation<br />

invitant les Marocains à une<br />

meilleure utilisation de l’énergie<br />

électrique. Cette campagne,<br />

qui a pour slogan « l’électricité,<br />

mieux l’utiliser c’est l’économiser<br />

», se poursuivra jusqu’au 6<br />

février. <strong>Les</strong> spots audio-visuels<br />

mettent l’accent sur les méthodes<br />

efficaces de consommation,<br />

en utilisant notamment des<br />

équipements à basse consommation<br />

énergétique.<br />

MAURITANIE<br />

Exploration pétrolière<br />

La Banque islamique de développement<br />

(BID) a financé, à<br />

hauteur de 800 000 dollars, la<br />

création d’un Centre de simulation<br />

et de modélisation pétrolière<br />

en Mauritanie. Cette infrastructure<br />

permettra à la Société<br />

mauritanienne d’hydrocarbures<br />

(SMH) d’effectuer les différentes<br />

tâches d’analyse, de traitement<br />

et d’interprétation des<br />

CONDENSÉ<br />

données géologiques et géophysiques<br />

des gisements pétroliers<br />

à travers des logiciels ultra<br />

modernes spécialisés dans le<br />

domaine pétrolier.<br />

Chemin de fer<br />

Export-Import Bank of China<br />

(Exim Bank) a accordé 470<br />

millions d’euros pour le financement<br />

du projet de construction<br />

d'une ligne de chemin de<br />

fer dans le sud mauritanien. Ce<br />

montant couvrira 70% de l'enveloppe<br />

globale nécessaire à la<br />

réalisation de cette ligne qui<br />

reliera Nouakchott à Kaédi, sur<br />

une distance de 430 km. <strong>Les</strong><br />

30% restants seront apportés<br />

par la Société mauritanienne<br />

des phosphates (SMP).<br />

Mauritania Airways volera<br />

dans le ciel de la Mauritanie<br />

La liquidation judiciaire de la<br />

compagnie aérienne publique<br />

Air Mauritanie ouvre le ciel<br />

mauritanien à Mauritania<br />

Airways, lancée en novembre<br />

2007 par Tunisair, qui en<br />

détient 59% du capital, le reste<br />

étant partagé entre le groupe<br />

privé mauritanien Bouamatou<br />

et l’Etat mauritanien. Air<br />

Mauritanie traversait une<br />

grave crise financière suite au<br />

non-paiement de 2,7 millions<br />

de $ dus à la société américaine<br />

International Lease Finance<br />

Corporation (ILFC), ce qui<br />

avait entraîné la saisie à Paris,<br />

depuis septembre dernier, des<br />

deux avions d’Air Mauritanie.<br />

NAMIBIE<br />

Délestages<br />

La compagnie nationale<br />

d'électricité Power Corp<br />

Namibie (PCN) va devoir procéder<br />

à des délestages suite à<br />

la diminution des importations<br />

d’électricité fournies<br />

par Eskom Holdings<br />

d’Afrique du Sud. PCN<br />

exhorte les Namibiens à<br />

réduire de 20% leur consommation<br />

énergétique. Le secteur<br />

minier est le plus<br />

concerné par ces coupures, en<br />

particulier les mines de zinc<br />

exploitées par Anglo American<br />

et Exxaro Resources, de diamants<br />

par De Beers et les<br />

mines d’uranium de Rio Tinto<br />

Group et Paladin Resources.<br />

NIGER<br />

L’OPEP soutient le développement<br />

rural du Niger<br />

Le fonds de l’Organisation des<br />

pays producteurs de pétrole<br />

(OPEP) a accordé 9 milliards<br />

FCFA (environ 18,36 millions<br />

$) au Niger pour le financement<br />

partiel d’un projet<br />

d’aménagement d’une route<br />

bitumée de plus de 100 km et<br />

la réalisation des infrastructures<br />

de désenclavement des<br />

zones de production de la<br />

région de Maradi (centre-est).<br />

NIGERIA<br />

Bataille contre les multinationales<br />

de tabac<br />

Le Nigeria réclame 22 milliards<br />

de livres sterling de dommages<br />

et intérêts à British and<br />

American Tobacco (BAT),<br />

Philip Morris et International<br />

Tobacco Ltd, accusés d’user de<br />

procédés interdits en Europe<br />

pour cibler les jeunes. Le<br />

Nigeria affirme disposer de<br />

documents prouvant le ciblage<br />

privilégié des jeunes. 18 milliards<br />

de cigarettes sont vendues<br />

chaque année pour une<br />

valeur de 600 millions de livres<br />

sterling. Selon l’OMS, un<br />

Nigérian sur cinq est fumeur.<br />

BAT contrôle 78% des parts de<br />

marché au Nigeria où le pour-<br />

centage des fumeurs avant<br />

l’âge de 14 ans est de 24%<br />

parmi les garçons et 18%<br />

parmi les filles.<br />

Projet d’usine de cigarettes<br />

annulé<br />

Le Nigeria a décidé de revenir<br />

sur son projet d’implantation<br />

d’une nouvelle fabrique de<br />

cigarettes d’une valeur de 7,5<br />

milliards de nairas, dans l’Etat<br />

de Osun, dans le sud-ouest du<br />

pays. Cette décision s’inscrit<br />

dans le cadre de la lutte contre<br />

les maladies liées au tabac, sur<br />

laquelle s’est engagé le Nigeria<br />

depuis peu. Le Nigeria constate<br />

que « les dépenses publiques<br />

occasionnées par la morbidité et<br />

les risques sanitaires liés au<br />

tabac sont supérieures aux<br />

impôts payés par les sociétés<br />

productrices de tabac ».<br />

Sept fois plus d’investissements<br />

étrangers en 2007<br />

Le Nigeria a attiré 7 fois plus<br />

d'investissements étrangers en<br />

2007 qu’en 2006, en raison<br />

notamment de la hausse des<br />

prix du pétrole et des améliorations<br />

dans le secteur bancaire.<br />

L'investissement étranger<br />

a atteint 2,2 milliards $ en<br />

2007, contre près de 300 millions<br />

$ un an auparavant.<br />

Renégociation des contrats<br />

pétroliers<br />

Le gouvernement nigérian a<br />

informé les compagnies pétrolières<br />

qu'il souhaiterait renégocier<br />

des contrats de partage de<br />

production dans les trois prochains<br />

mois. Nombre de ces<br />

contrats ont été signés au cours<br />

des années 1990, lorsque les<br />

prix du pétrole étaient inférieurs<br />

à 20 dollars le baril.<br />

Terminal de Bonny<br />

La compagnie Nigerian<br />

National Petroleum Corp<br />

(NNPC) déclare que les problèmes<br />

rencontrés au niveau<br />

du terminal d'exportation de<br />

Bonny, exploité par l'unité<br />

locale de la Royal Dutch Shell<br />

Plc, qui ont retardé certains<br />

envois de brut, sont en voie de<br />

résolution. NNPC n'a pas précisé<br />

la nature du problème<br />

affectant le terminal d'exportation,<br />

le plus ancien du pays.<br />

SÉNÉGAL<br />

16 milliards FCFA pour la<br />

route Mamelles-Aéroport<br />

de Yoff<br />

Le Fonds koweitien pour le<br />

développement économique<br />

arabe (FKDEA) a accordé un<br />

prêt de 16 milliards de FCFA au<br />

Sénégal pour financer l'élargissement<br />

à deux fois 2 voies de la<br />

route Mamelles-aéroport de<br />

Yoff, un des principaux axes<br />

urbains de Dakar, reliant le centre-ville<br />

à l'aéroport Léopold<br />

Sedar Senghor. Le FKDEA a<br />

financé à ce jour 25 projets au<br />

Sénégal pour un montant total<br />

de 135 milliards de FCFA.<br />

TCHAD<br />

UE : 10 millions d’euros pour<br />

la paix<br />

Le commissaire européen au<br />

Développement et à l'Aide<br />

humanitaire, Louis Michel, a<br />

signé avec les autorités tchadiennes<br />

un Programme spécial<br />

d'accompagnement de la<br />

stabilisation (PAS), doté<br />

d'une enveloppe de 10 millions<br />

d'euros. <strong>Les</strong> crédits vont<br />

servir au financement des<br />

projets visant à créer les<br />

conditions favorables au<br />

retour de la paix, à la prévention<br />

des futurs conflits et aux<br />

développements social et économique<br />

des régions tou-<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

chées par les conséquences<br />

de la crise dans la province<br />

frontalière soudanaise du<br />

Darfour.<br />

TOGO<br />

Doublement de la production<br />

de phosphate<br />

Le Togo compte produire plus<br />

de 1,4 million de tonnes de<br />

phosphate en 2008, soit près de<br />

deux fois la production de<br />

2007. La Société nouvelle des<br />

phosphates du Togo (SNPT) va<br />

acquérir du nouveau matériel<br />

pour porter la production à 2<br />

millions de tonnes en 2009,<br />

puis 3 millions en 2010. Le<br />

Togo a doublé le prix de son<br />

phosphate (40% des recettes du<br />

pays), passant de 35 à 70 dollars<br />

depuis août 2007. La production<br />

nette a chuté à 1,1 million<br />

en 2006 et 800 000 tonnes en<br />

2007. La Banque islamique de<br />

développement a accordé un<br />

prêt de plus 45 millions d'euros<br />

pour redresser ce secteur.<br />

Internet pour le développement<br />

Le Togo a été déclaré éligible au<br />

projet « Development Gateway<br />

Foundation » (DGF), une<br />

organisation internationale<br />

non lucrative initiée par la<br />

Banque mondiale, l'Australie,<br />

l'Allemagne et l'Inde. Ce projet<br />

devrait déboucher en février<br />

prochain sur le lancement<br />

d’une plateforme d'échanges<br />

entre le gouvernement, les différents<br />

services de l'Etat, les collectivités<br />

locales, les partenaires<br />

au développement et agences<br />

de coopération, les opérateurs<br />

économiques et les associations<br />

paysannes.<br />

Moller-Maersk s’intéresse au<br />

port de Lomé<br />

Le groupe danois AP Moller-<br />

Maersk s'intéresse au port de<br />

Lomé. Il projette d’y investir,<br />

au cours des 20 prochaines<br />

années, dans la construction<br />

d'un nouveau quai de déchargement<br />

et le développement<br />

de nouveaux équipements<br />

permettant d'assurer une<br />

croissance des opérations de<br />

manutention.<br />

TUNISIE<br />

Augmentation du prix du<br />

lait à la production<br />

Le prix du lait frais, destiné aux<br />

centres de collecte et aux unités<br />

de transformation, a augmenté<br />

de 50 millimes par litre<br />

passant ainsi à 500 millimes à<br />

la production. Cette augmentation<br />

a été décidée par l’Etat<br />

tunisien pour accroître la production<br />

laitière, améliorer le<br />

revenu des agriculteurs et inciter<br />

les éleveurs à développer et<br />

à préserver leur cheptel.<br />

Appel d’offres pour deux<br />

licences de téléphonie fixe<br />

La Tunisie lancera, dans les<br />

prochaines semaines, un<br />

appel d’offres pour la cession<br />

de deux licences de téléphonie<br />

fixe. Une opération qui<br />

mettrait fin au monopole sur<br />

le segment de téléphonie fixe<br />

de l’opérateur historique<br />

Tunisie Télécom, déjà<br />

concurrencé par Orascom<br />

Tunisie (Tunisiana) dans la<br />

téléphonie mobile.<br />

Réseau ferroviaire rapide<br />

La Tunisie prévoit d’investir<br />

1,782 milliard de DT pour<br />

améliorer ses infrastructures<br />

de transport ferroviaire. La<br />

société du réseau ferroviaire<br />

rapide de Tunis (TRANSFER)<br />

a été chargée du suivi de l'exécution<br />

du projet de réseau ferroviaire<br />

rapide (RFR), dont<br />

l'appel d'offres relatif à sa partie<br />

prioritaire sera lancé dans le<br />

courant de cette année. Ce<br />

tronçon, qui s’étend sur 29 km<br />

(composé de 3 lignes), coûtera<br />

950 millions DT et sera réceptionné<br />

en 2011. Quatre autres<br />

lignes, d’un linéaire total de<br />

plus de 80 km, sont également<br />

au programme.<br />

Privatisation de la BTE<br />

L'Etat tunisien et l'Emirat<br />

d'Abou Dhabi, qui détiennent<br />

chacun 39% du capital de la<br />

Banque de Tunisie et des<br />

Emirats (BTE) ( les 22% restants<br />

étant détenus par des<br />

privés), ont exprimé leur<br />

volonté de privatiser cette<br />

banque. L’opération débutera<br />

dès validation de cette cession<br />

par la commission d’assainissement<br />

et de restructuration<br />

des entreprises publiques et<br />

parapubliques (CAREPP).<br />

Cette ex-banque de développement<br />

reconvertie en banque<br />

universelle est dotée d'un<br />

capital de 90 millions de DT.<br />

Internet<br />

Le taux de pénétration de<br />

l’outil informatique au sein<br />

des ménages tunisiens ne<br />

dépasse pas 6,5%. Selon les<br />

chiffres du Ministère des<br />

technologies de la communication,<br />

il existe uniquement<br />

650 000 micro-ordinateurs<br />

pour 10 millions d'habitants.<br />

Le gouvernement a pour<br />

objectif d’atteindre 10%, soit<br />

un million de PC, à la fin<br />

2009.<br />

ZAMBIE<br />

Arrêt de production de<br />

cuivre<br />

Le groupe britannique<br />

Vedanta Resources Plc, qui<br />

détient 51% de Konkola<br />

Copper Mines Plc, le plus<br />

grand producteur de cuivre<br />

en Zambie, affirme que les<br />

pannes de courant successives<br />

durant ces derniers jours ont<br />

entrainé l’arrêt de la production<br />

dans toutes les mines<br />

qu’il exploite, ainsi que dans<br />

ses installations métallurgiques.<br />

Konkola dispose de suffisamment<br />

de puissance électrique<br />

pour effectuer des opérations<br />

d'entretien de ses<br />

équipements.<br />

ZIMBABWE<br />

Fin de la double imposition<br />

avec le Botswana<br />

Le président Robert Mugabe a<br />

signé un accord conjoint avec<br />

le Botswana mettant fin à la<br />

double imposition des entreprises<br />

ayant des activités avec<br />

les deux pays voisins. La décision<br />

est également valable<br />

pour l’impôt sur les revenus<br />

immobiliers, les salaires et les<br />

pensions.<br />

Le tourisme a besoin d’un<br />

milliard $<br />

Le Zimbabwe a besoin de près<br />

d'un milliard de dollars américains<br />

pour accroître les<br />

logements dans le secteur du<br />

tourisme dans les cinq prochaines<br />

années, a déclaré le<br />

conseil de l'Autorité zimbabwéenne<br />

du tourisme (ZTA).<br />

Shingi Munyeza, président de<br />

la ZTA, a estimé que les logements<br />

dans l'industrie du<br />

tourisme devraient être multipliés<br />

par trois par rapport<br />

aux capacités actuelles de<br />

24 000 lits, pour répondre à<br />

l'augmentation du nombre de<br />

touristes dans le pays.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />

5<br />

Le CPA fait face à un pic<br />

d’impayés<br />

La reprise de la privatisation du Crédit populaire algérien, suspendue fin novembre dernier, est compromise<br />

dans le cours terme.<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger<br />

Le Crédit populaire algérien, première<br />

banque algérienne par le réseau, n’en<br />

finit pas d’être secoué par la conjoncture<br />

mondiale. Sa privatisation, prévue avant<br />

la fin de l’année 2007, a dû être ajournée<br />

en novembre dernier devant les difficul-<br />

« <strong>Les</strong> minoteries, par<br />

exemple, importent la<br />

tonne de blé à plus de<br />

700 dollars. Elle était<br />

de 250 dollars quelques<br />

mois auparavant.»<br />

tés des grandes banques internationales<br />

candidates à l’acquisition de 51% de son<br />

capital. Voilà maintenant qu’une partie<br />

de ses positions menace de se déprécier<br />

par la faute de l’inflation des matières<br />

premières. En effet, un cumul d’impayés<br />

dépassant les 30 milliards de dinars –<br />

environ 300 millions d’euros – s’est<br />

constitué au second semestre 2007 chez<br />

des PME clients du CPA, incapables de<br />

maintenir suffisamment de marge d’exploitation<br />

après le renchérissement de<br />

leurs fournitures sur le marché mondial.<br />

L’état veut aider : « Ce sont des entreprises<br />

qui n’arrivent plus à faire face à leurs<br />

L’interpellation du PDG de la banque<br />

de développement local BDL et d’une<br />

partie de son staff par la brigade économique<br />

de la police le lundi 21 janvier<br />

2008 a jeté l’émoi dans la communauté<br />

des managers de banques publiques<br />

algériennes. Mohamed Bachtarzi<br />

et ses principaux collaborateurs ont été<br />

écoutés une nuit durant, avant d’être<br />

relâchés. <strong>Les</strong> bureaux, et même des<br />

domiciles, ont été perquisitionnés. Le<br />

procédé a choqué mais l’Association<br />

La Bei et la Sfi prennent<br />

38% d’actions dans une<br />

banque camerounaise<br />

Cette prise de participation devrait amener la Capital financial holding (CFH) à étendre son implantation<br />

en Afrique centrale.<br />

Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />

L’accord de partenariat a été signé le 11<br />

décembre 2007 à Yaoundé entre la<br />

Banque européenne d’investissement<br />

(Bei) et la Société financière internationale<br />

(Sfi) d’une part, et la Capital financial<br />

holding (Cfh) regroupant la<br />

Commercial bank Cameroon (Cbc), la<br />

Commercial bank Centrafrique (Cbca)<br />

et la Commercial bank Tchad (Cbt)<br />

d’autre part. Cette prise de participation,<br />

d’après Flavia Palanza, chef de la division<br />

Afrique centrale et orientale de la Bei,<br />

« constitue une grande première en<br />

Afrique de voir les institutions financières<br />

internationales prendre des actions dans<br />

une structure locale. La Cfh est une ban-<br />

Une affaire BDL fait désordre<br />

crédits d’exploitation. <strong>Les</strong> minoteries,<br />

par exemple, importent la tonne de blé à<br />

plus de 700 dollars. Elle était de 250 dollars<br />

quelques mois auparavant et comme<br />

les prix de vente de leurs produits n’ont<br />

pas suivi la même hausse, elles ne dégagent<br />

plus assez de résultats pour rembourser<br />

leurs banques », explique<br />

Mohamed Rabia, un chargé d’études au<br />

CPA. L’exemple est extensible aux laiteries,<br />

aux biscuiteries et même aux<br />

entreprises qui utilisent des dérivés<br />

pétroliers dans leurs produits, comme<br />

les fabricants de sacs de farine.<br />

L’Etat veut sauver la mise<br />

<strong>Les</strong> instructions de l’actionnaire publique<br />

unique – l’Etat représenté par le<br />

Ministère des finances – sont d’aider ces<br />

activités en rallongeant les délais de remboursement.<br />

<strong>Les</strong> marges de manœuvre<br />

demeurent étroites et, parfois, la flambée<br />

des matières premières se couple à des<br />

pertes de change liées à la forte appréciation<br />

de l’euro, pour ceux qui ont opté,<br />

l’été dernier, pour un paiement à terme.<br />

Le CPA faisait déjà face, à la fin de l’année<br />

2006, à un phénomène de saturation<br />

du marché dans de nombreux créneaux<br />

de l’agroalimentaire, dont il a financé les<br />

investisseurs : « Des usines que nous avons<br />

financées n’ont même pas pu démarrer<br />

faute de débouchés dans la transformation<br />

du plastique, par exemple ». <strong>Les</strong> fameuses<br />

mauvaises créances du CPA, liées au<br />

des banques et établissements financiers,<br />

l’ABEF, qui réunit les professionnels<br />

du secteur, n’a pas communiqué<br />

au terme d’un conclave d’urgence.<br />

L’enquête, qualifiée de préliminaire,<br />

porterait sur des crédits immobiliers<br />

douteux. L’affaire BDL tombe sur la<br />

seconde banque proposée à la privatisation<br />

après le CPA. L’Etat vendeur<br />

paraît peu soucieux de l’image du produit<br />

qu’il escompte céder.<br />

que d’entreprise qui a une bonne implantation<br />

locale et une structure panafricaine<br />

menée par des acteurs africains dont l’intervention<br />

permettra de renforcer le<br />

groupe, et partant, ses assises en tant que<br />

banque régionale en Afrique centrale ».<br />

Selon les termes de la convention de partenariat,<br />

les deux institutions financières<br />

internationales apporteront une assistance<br />

technique importante aux trois<br />

banques appartenant à l’homme d’affaires<br />

camerounais Yves Michel Fotso.<br />

Pratiques bancaires internationales<br />

La Bei prendra une participation maximum<br />

de 19% du capital de Cfh. La Sfi<br />

prendra une participation équivalente,<br />

soit 10 millions d’euros (6,550 milliards<br />

financement des entreprises publiques<br />

déficitaires, pourraient bien ne plus rester<br />

seules. La différence, toutefois, est que<br />

le Crédit populaire algérien s’est entouré<br />

de garanties réelles dans 98% des engagements<br />

avec les investisseurs privés.<br />

« Des usines que nous avons<br />

financées n’ont même pas<br />

pu démarrer faute<br />

de débouchés dans<br />

la transformation du<br />

plastique, par exemple. »<br />

« Nous prenons des hypothèques y compris<br />

pour les crédits d’exploitation », précise<br />

M. Rabia. Le CPA ne risque donc pas de<br />

grands préjudices dans le cas de faillites<br />

en cascade dans les filières industrielles<br />

qu’il accompagne.<br />

La privatisation se complique un peu<br />

plus<br />

Une dégradation, même partielle, des<br />

comptes du CPA compliquerait davantage<br />

la reprise de sa privatisation et<br />

impliquerait le retour à la case audit et<br />

évaluation. M. Fatiha Mentouri, ministre<br />

délégué à la Réforme bancaire, a<br />

déclaré en novembre dernier, au<br />

moment de l’ajournement du dépôt des<br />

plis des offres des banques acquéreuses<br />

du CPA, qu’elle souhaitait reprendre<br />

l’opération là où elle s’est arrêtée « aussitôt<br />

que le permettrons les conditions de<br />

marché ». Des six banques présélectionnées,<br />

seules trois, BNP Paribas, Société<br />

Générale et Natixis Banque Populaires<br />

s’étaient montrées totalement prêtes à<br />

faire une offre, en dépit des incertitudes<br />

nées de la crise américaine des subprimes.<br />

Il faut désormais compter Société<br />

Générale parmi les banques convalescentes,<br />

ce qui promet un rallongement<br />

du gel de la privatisation du CPA audelà<br />

du premier semestre 2008. Un délai<br />

qui peut modifier les données comptables<br />

de la cession.<br />

de francs CFA) pour les deux bailleurs de<br />

fonds. En outre, les deux institutions<br />

fourniront une assistance technique<br />

importante visant à moderniser les<br />

structures de gestion et renforcer la gouvernance<br />

des trois banques grâce à l'application<br />

systématique des standards de<br />

pratique bancaire internationale.<br />

La Commercial bank Cameroon, qui a,<br />

entre autres, racheté la Méridien bank<br />

Cameroon (Mbc), a lancé sa première<br />

structure en 1997 à Douala, qui abrite,<br />

du reste, le siège du groupe. En plus de la<br />

Centrafrique et du Tchad, une autre succursale<br />

a vu le jour à Sao Tomé et<br />

Principe, et une autre ouvrira bientôt en<br />

Guinée équatoriale, confortant ses ambitions<br />

sous-régionales.<br />

Tunisie : TFG lance<br />

Tuninvest Services<br />

Tuninvest Finance Group (TFG) a mis en place une entreprise<br />

off shore, « Tuninvest Services », dotée d’un capital de 100 000<br />

DT et dont l’objet social est « l’audit technique et économique<br />

». La nouvelle structure fournira de l’assistance technique<br />

dans la gestion de fonds et l’ingénierie financière aux équipes<br />

locales de TFG en Afrique subsaharienne. Ahmed Abdelkéfi et<br />

les sociétés Tuninvest Finance Group (TFG) et Tuninvest<br />

Corporate Finance formeront les premiers administrateurs de<br />

Tuninvest Services. Tuninvest Finance Group (TFG) fait partie<br />

de Integra Partners.<br />

Rehaussement de<br />

la notation de la Socièté<br />

Générale Maroc<br />

Capital Intelligence, l’une des quatre principales agences de<br />

rating internationales, a rehaussé les notes court terme et<br />

long terme de la Société Générale Maroc, passant respectivement<br />

de B et BB+ à A3 et BBB-. Ainsi, la Société Générale<br />

obtient les meilleurs ratings délivrés par Capital intelligence<br />

au Maroc. Selon l’agence, ce niveau de notation reflète la solidité<br />

financière de la banque et sa grande capacité à se conformer<br />

aux standards internationaux. Ceci est dû à une gestion<br />

active et rigoureuse au quotidien ainsi qu’à une maîtrise<br />

accrue du risque.<br />

Convention de partenariat<br />

entre Coris Bank<br />

International et la BDM-SA<br />

La Banque de développement du Mali (BDM-SA) vient<br />

de conclure une convention de partenariat avec Coris<br />

Bank International du Burkina Faso. A travers ce partenariat,<br />

la Coris pourra être accompagné par sa consœur<br />

malienne dans l’activité bancaire. <strong>Les</strong> volets prévus<br />

concernent la formation du personnel et le transfert de<br />

compétence. A noter qu’une convention similaire a été<br />

signée par la Coris avec une banque de la Guinée-Bissau.<br />

Créé en 1989, la BDM-SA qui compte un capital de plus<br />

de 20 milliards de FCFA est la quatrième banque sous<br />

régionale de l’UEMOA.<br />

Une nouvelle banque<br />

islamique s’implante à Alger<br />

La banque Al Salam des Emirats arabes unis (EAU) sera le<br />

deuxième établissement financier islamique à s’implanter en<br />

Algérie après Al Barak Bank. L’institution, qui a obtenu son<br />

agrément le 17 octobre 2006, compte débuter ses activités<br />

durant le premier semestre de cette année. La banque sera<br />

dotée d’un capital de 100 millions de dollars. Al Salam est présente<br />

notamment au Soudan et au Bahrein, premier pays au<br />

monde par le nombre de banques islamiques.<br />

Standard Bank pessimiste<br />

sur l’évolution du shilling<br />

kenyan<br />

La plus grande banque africaine en termes d’actifs prévoit de<br />

fortes pressions sur le shilling kenyan en cas de prolongement<br />

de la crise politique qui divise le pays. Ces prévisions interviennent<br />

24 heures après que cette monnaie ait atteint son plus bas<br />

niveau depuis dix mois. <strong>Les</strong> traders imputent cette faiblesse à la<br />

sensible baisse de la demande des entreprises (attentives aux<br />

tentatives de médiation internationale) sur la monnaie<br />

kenyane. A noter que depuis les élections, le shilling a perdu<br />

13% de sa valeur par rapport au dollar.<br />

La CAAR vise un chiffre<br />

d’affaires de 8,2 milliards<br />

DA pour 2007<br />

La Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance<br />

(CAAR) a dégagé 7,5 milliards DA en chiffres d’affaires en<br />

2006, et table sur un chiffre de 8,2 milliards DA en 2007, soit<br />

10% de croissance par rapport au précédent exercice, a indiqué<br />

mardi le PDG de la CAAR Brahim Djamel Kassali, en marge de<br />

la journée d’études sur le rail et les assurances.


6<br />

Accord entre BMCE Bank<br />

et CAM pour des crédits<br />

immobiliers à l’étranger<br />

Dans le cadre de sa stratégie de développement visant à promouvoir<br />

son activité à l’international, BMCE Bank vient de<br />

conclure une convention avec son actionnaire Caja<br />

Mediterraneo en vue de favoriser la commercialisation de ses<br />

prêts immobiliers à l’étranger, à travers notamment une optimisation<br />

des délais de traitement des dossiers.<br />

A cet effet, ledit partenariat cible principalement la clientèle étrangère<br />

souhaitant acquérir un logement au Maroc. Concrètement, les<br />

clients potentiels devront disposer d’un compte en dirhams<br />

convertibles et être âgés de moins de 65 ans au moment de l’octroi<br />

du crédit, et de 70 ans maximum au terme du contrat.<br />

La BAD abrite une conférence<br />

sur la gestion des écosystèmes<br />

La BAD abritera les 21 et 22 février 2008 à Tunis une Conférence<br />

internationale sur les mécanismes de financement de la gestion<br />

durable des écosystèmes forestiers du bassin du Congo. L'objectif de<br />

la conférence est de définir une stratégie de mise en place d'un<br />

financement durable pour la gestion des écosystèmes forestiers du<br />

bassin du Congo, de renforcer la gouvernance et le partenariat entre<br />

les différentes parties prenantes. Le thème principal sera axé sur les<br />

mécanismes de financement durable du plan de convergence de la<br />

Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC).<br />

Tournée du président de la<br />

Banque mondiale en Afrique<br />

Robert B. Zoellick a entamé dans la troisième semaine de janvier<br />

une tournée africaine devant le mener en Mauritanie, au Liberia, en<br />

Ethiopie et au Mozambique. Cette tournée intervient après le bouclage<br />

du financement du fonds de développement (IDA) dédié aux<br />

pays en développement. Ce fonds est doté de 5,7 milliards de dollars,<br />

avec un apport de 1,6 milliard de dollars de la SFI (Société<br />

financière internationale). Le président de la Banque mondiale<br />

devait, durant son étape éthiopienne, prendre part à la dixième<br />

assemblée ordinaire de l’Union africaine (UA).<br />

Par Lyes Taibi, Alger<br />

Le gouverneur de la Banque<br />

d’Algérie M. Laksaci a, dès novembre<br />

2005, fixé le second semestre de<br />

2008 comme celui de l’application,<br />

en Algérie, des règles de Bâle II, « un<br />

challenge jouable », confirmé le 16<br />

décembre dernier par M. Noyer,<br />

gouverneur de la Banque de France,<br />

lors d’un colloque consacré « aux<br />

défis de Bâle II ». Abderrahmane<br />

Benkhalfa, le délégué général de<br />

l’Association des banques algériennes<br />

(ABEF), s’attelle à tenir les<br />

délais. Une série de manifestations,<br />

pour certaines d’entre elles avec les<br />

homologues de la Fédération française<br />

des banques, sont prévues à<br />

cette fin. Si les pratiques des banques<br />

nationales en matière de contrôle<br />

interne et de maîtrise des risques ont<br />

sensiblement évolué aux cours des<br />

dernières années, l’échéance de 2008<br />

apparaît, pour beaucoup de banquiers<br />

algériens, comme bien précoce.<br />

Un secteur dominé par les banques<br />

publiques<br />

<strong>Les</strong> réserves inspirées par une application<br />

précoce des règles de Bâle II<br />

en Algérie proviennent des caractéristiques<br />

propres au système bancaire<br />

algérien, à l’étape actuelle.<br />

En effet, en dépit de l’installation,<br />

depuis le milieu des années 90, de 19<br />

banques privées étrangères, ce sont<br />

plus de 90% des crédits à l’économie<br />

qui continuent d’être attribués par<br />

les banques publiques algériennes.<br />

Plus de la moitié de ces crédits sont<br />

destinés à des entreprises publiques,<br />

sur injonction des autorités de<br />

tutelle. En contrepartie, le Trésor<br />

public procède régulièrement à des<br />

opérations d’assainissement des<br />

créances non performantes des banques.<br />

La dernière en date, réalisée au<br />

début des années 2000, a coûté plus<br />

de 4 milliards de dollars à la collectivité.<br />

Dans ce contexte de gestion<br />

administrée des principaux flux de<br />

crédit, la notion de « gestion du risque<br />

de crédit », qui constitue le premier<br />

pilier de Bâle II, semble en<br />

grande partie vidée de sa substance.<br />

Des banques sous-capitalisées<br />

Une autre caractéristique propre aux<br />

banques publiques algériennes est<br />

leur sous-capitalisation. La plus<br />

grande d’entre elles, la BNA, est<br />

dotée de fonds propres ne dépassant<br />

pas 500 millions d’euros. C’est trois<br />

fois moins que la première banque<br />

marocaine. <strong>Les</strong> fonds propres cumulés<br />

de l’ensemble des banques algériennes,<br />

publiques et privées<br />

confondues, atteignent environ 2<br />

milliards d’euros. L’application de<br />

ratios de solvabilité plus rigoureux,<br />

BANQUES ET ASSURANCES<br />

Tunisie : mise en orbite<br />

de la nouvelle BTK<br />

prévue dans Bâle II, ne peut que<br />

retarder la nécessaire constitution<br />

d’un tissu d’entreprises privées performantes<br />

dans un contexte de<br />

« rareté » du crédit.<br />

A tout cela, il faut ajouter que les<br />

standards de division des risques,<br />

également inspirés par le comité de<br />

Bâle, n’ont malheureusement pas été<br />

appliqués par la BADR, dont l’activité<br />

crédit est aujourd’hui à l’arrêt,<br />

en raison d’un engagement imprudent<br />

dans le financement, une fois<br />

n’est pas coutume, d’une importante<br />

entreprise privée...<br />

La faible diversification des activités<br />

des banques algériennes est également<br />

de nature à limiter l’impact de<br />

Bâle II. Au chapitre des risques de<br />

marché par exemple, le risque de<br />

change est « quasi inexistant » en raison<br />

de la gestion des ressources en<br />

devises des banques commerciales<br />

par la Banque centrale.<br />

Bâle II, un souci surtout pour le<br />

secteur privé<br />

La recherche de la maîtrise des risques<br />

opérationnels, l’une des principales<br />

innovations de Bâle II, sera,<br />

elle, immédiatement utile. Dans ce<br />

domaine, l’exposition des banques<br />

algériennes est loin d’être négligeable,<br />

comme en témoigne, par exemple,<br />

la multiplication des affaires de<br />

détournement de fonds révélées au<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

Un nouveau conseil d’administration qui reflète la répartition du capital. Un renforcement de la banque<br />

universelle qui s’inscrit sur la poursuite de la politique de développement de la BTK depuis 2004.<br />

Par Adama Wade, Casablanca<br />

La Banque tuniso-koweitienne vient<br />

de tenir son premier conseil d’administration<br />

suite à la cession par appel<br />

d’offres international de 60% de son<br />

capital au Groupe Caisse d’Epargne.<br />

Cette rencontre tenue le 22 janvier<br />

2008 à Tunis a débouché sur d’importants<br />

changements en accord avec la<br />

nouvelle répartition du capital. Le<br />

groupe bancaire français y siégera avec<br />

six administrateurs contre deux pour<br />

le Koweït et deux pour la Tunisie. En<br />

outre, le président du Groupe Caisse<br />

d’Epargne, Charles Milhaud, est élu à<br />

la présidence de la BTK ; il sera<br />

secondé à la vice-présidence par<br />

Mutlaq Moubarak Al Sanaa, représentant<br />

de l’actionnaire koweitien (Kuwait<br />

Investment Authority). Côté tunisien,<br />

Abdelghaffar Ezzedine a vu renouvelé<br />

son mandat de directeur général. Une<br />

nouvelle ère s’ouvre désormais pour la<br />

BTK après une opération de cession<br />

réalisée avec rigueur et transparence,<br />

comme l’a souligné M. Milhaud qui a<br />

vivement remercié les autorités tunisiennes<br />

et les actionnaires tunisiens et<br />

koweitiens.<br />

Pour le GCE, cette acquisition s’inscrit<br />

dans sa stratégie d’ouverture à l’international.<br />

En raison de la forte croissance<br />

qu’elle connaît, la région du<br />

Maghreb occupe une place particulière<br />

dans cette politique d’expansion. Le<br />

GCE souhaite y déployer son savoirfaire<br />

et ses métiers distinctifs en s’appuyant<br />

sur la financière OCEOR, son<br />

pôle de banque commerciale à l’international<br />

et à l’outre-mer français. Lors de<br />

ce conseil d’administration, Charles<br />

Milhaud a tenu à réaffirmer l’attachement<br />

de son groupe au pourtour méditerranéen<br />

et à la Tunisie : « La proximité<br />

géographique et culturelle avec la<br />

France, le dynamisme économique de la<br />

Tunisie sont autant d’opportunités pour<br />

créer des synergies entre les banques de<br />

nos deux pays. Notre partenariat, au<br />

sein de la BTK, avec les actionnaires<br />

tunisiens et koweitiens, doit permettre<br />

un développement efficace, qui s’appuiera<br />

notamment sur le management et<br />

les collaborateurs de la banque ».<br />

Le GCE est également présent au Maroc<br />

à travers une participation dans le capital<br />

du Crédit immobilier et hôtelier (CIH),<br />

qui compte aussi dans son actionnariat,<br />

la Caisse de dépôt et de gestion (CDG),<br />

soit l’un des plus grands acteurs du marché<br />

financier marocain.<br />

Avec la BTK, le groupe français espère<br />

implanter en terre africaine sa politique<br />

d’innovation qui lui a réussi sur<br />

l’Hexagone. La BTK bénéficiera de<br />

l’expertise, des compétences et des ressources<br />

nécessaires ainsi que d’un<br />

transfert de technologie afin de poursuivre<br />

son développement. Dans les<br />

priorités, le renforcement de l’activité<br />

financement de grands projets, des<br />

2008 apparaît « précoce » pour l’application<br />

de Bâle II en Algérie<br />

La persistance de la gestion administrée d’une part importante du crédit constitue un des obstacles sur la route de Bâle II en Algérie.<br />

cours des dernières années.<br />

C’est aussi un domaine où les banques<br />

publiques du pays apparaissent<br />

particulièrement mal outillées, en<br />

raison notamment des faibles performances<br />

de leurs systèmes d’information,<br />

qui sont d’ailleurs tous en<br />

cours de modernisation, mais pour<br />

lesquels l’échéance de 2008 arrive un<br />

peu tôt.<br />

Au total, c’est surtout pour la vingtaine<br />

de banques privées installées<br />

en Algérie que l’application des<br />

règles de Bâle II constituera un vrai<br />

souci. La conformité à Bâle II mobilise<br />

des ressources. Le responsable de<br />

la filiale algérienne d’une grande<br />

banque européenne confiait récemment<br />

que « près de 70% » de ses activités<br />

étaient constituées par des<br />

actions de reporting, en relation avec<br />

les règles de bonne gouvernance et<br />

de « confiance » promues par le<br />

comité de Bâle.<br />

La mise en conformité a débuté en 2002<br />

En Algérie, le coup d’envoi de la<br />

démarche de promotion de standards<br />

de supervision forts et de<br />

contrôles rigoureux des activités<br />

des établissements bancaires, dont<br />

Bâle II est la version la plus récente,<br />

a été inauguré par un règlement<br />

datant du 14 novembre 2002. Une<br />

évaluation plus fine des risques, la<br />

surveillance prudentielle ainsi que<br />

la transparence et la discipline de<br />

marché sont les maîtres mots de<br />

cette nouvelle démarche.<br />

Le règlement de la Banque<br />

d’Algérie précise que les banques<br />

sont tenues de se doter d’instruments<br />

de mesure, de surveillance et de<br />

contrôle pour les risques de différentes<br />

natures auxquelles elles sont<br />

exposées : risques de crédit, risques<br />

de marché, risques opérationnels…<br />

grandes entreprises, du segment PME,<br />

de la promotion immobilière, du capital<br />

risque et du crédit-bail. Egalement<br />

dans l’agenda, le développement du<br />

réseau d’agences de la BTK.<br />

Renforcement de la banque universelle<br />

Globalement, l’option retenue privilégie<br />

la banque universelle plutôt que la banque<br />

commerciale. La BTK agira au service<br />

des particuliers, des professionnels,<br />

des entreprises et des territoires, précise<br />

Le groupe bancaire<br />

français y siégera avec<br />

six administrateurs contre<br />

deux pour le Koweït<br />

et deux pour la Tunisie.<br />

son conseil d’administration. Cette<br />

option vient en droite ligne de l’agrément<br />

« Banque Universelle » délivrée à la<br />

banque le 21 mai 2004.<br />

La BTK compte aujourd’hui 175 collaborateurs,<br />

4 agences et 10 filiales métiers<br />

spécialisées (crédit-bail, capital risque,<br />

intermédiation financière et gestion des<br />

OPCVM, gestion spécialisée de créances<br />

à risques, promotion immobilière, tourisme<br />

et hôtellerie). Elle a réalisé, en<br />

2006, un PNB de 16,5 MDT.<br />

Simultanément, la nouvelle réglementation<br />

algérienne renforce considérablement<br />

les obligations des<br />

banques en matière de publication<br />

d’informations en direction, notamment,<br />

des autorités de contrôle et<br />

des commissaires aux comptes.<br />

Entamée en 2003 et 2004, la mise<br />

en conformité des structures et des<br />

outils utilisés par les banques publiques<br />

algériennes avec cette nouvelle<br />

réglementation s’est traduite<br />

notamment par le renforcement des<br />

structures de contrôle interne, d’audit<br />

et d’inspection. Elle a également<br />

débouché dans l’ensemble des<br />

banques publiques sur l’élaboration<br />

d’une cartographie des principaux<br />

risques et d’indicateurs de<br />

suivi de ces risques.


8<br />

Tunisie : la bourse contribue<br />

à hauteur de 8% dans<br />

le financement de<br />

l’investissement<br />

Entre 2004 et 2007, la contribution de la bourse tunisienne<br />

au financement de l’investissement est passée de<br />

3,6% à 8%. Une tendance qui devrait s’accélérer avec les<br />

introductions en bourse prévues cette année. Le taux de<br />

contribution de la bourse au financement de l’économie<br />

devrait atteindre 20% en 2009, selon les prévisions ministérielles.<br />

L’exonération totale de l’impôt sur la plus-value<br />

réalisée sur la cession d’actions cotées en bourse fait partie<br />

des mesures phares prises par les autorités de Tunis<br />

pour rendre l’option de la bourse plus attractive.<br />

<strong>Les</strong> télécoms promus à un rôle<br />

de valeurs refuges en 2008<br />

Morgan Stanley vient de passer en revue ses recommandations<br />

sur le secteur des télécoms en Afrique et au Moyen-<br />

Orient. Pour la banque d’investissement, le secteur des télécoms<br />

dans cette zone reste attractif en 2008, pouvant jouer<br />

un rôle de « valeurs refuges » dans un contexte de forte<br />

volatilité des marchés. <strong>Les</strong> compagnies de télécoms devront<br />

bénéficier d’un mouvement général de consolidation qui<br />

viendra en soutien aux activités boursières.<br />

L’argent atteint son plus<br />

haut niveau depuis 1980<br />

L'or et le platine ont atteint de nouveaux records vendredi<br />

à Londres, l'or atteignant 923,75 dollars l'once et le platine<br />

1701 dollars l'once, après l'annonce d'une suspension des<br />

activités de trois des producteurs majeurs d'or en Afrique<br />

du Sud. Suivant cette tendance dictée par l'or, l'argent a,<br />

pour sa part, grimpé jusqu'à 16,61 dollars l'once, le plus<br />

haut depuis décembre 1980. AngloGold Ashanti, Gold<br />

Fields et Harmony, trois des plus grands producteurs d'or<br />

sud-africains, ont déclaré, dans des communiqués séparés,<br />

qu'ils avaient suspendu leurs activités en raison des coupures<br />

d'électricité qui affectent le pays. L'Afrique du Sud, premier<br />

producteur d'or mondial, est sévèrement affectée<br />

depuis le début de l'année par des délestages et pannes<br />

d'électricité, le gouvernement ayant qualifié vendredi la<br />

situation d' « urgence nationale ».<br />

Imara lance un fonds pour<br />

l’Afrique de l’Est<br />

Le groupe financier africain Imara et la société de gestion d’actifs<br />

ICEA (Kenya) viennent de lancer le fonds Imara East<br />

Africain Fund qui, comme son nom l’indique, a pour vocation<br />

la zone de l’Afrique de l’Est. <strong>Les</strong> investissements de ce<br />

fonds seront consacrés au Kenya, à la Tanzanie, à l’Ouganda,<br />

à l’Ile Maurice, mais aussi à des entreprises opérant au<br />

Burundi, en RDC, en Ethiopie, au Rwanda et au sud Soudan.<br />

L’investissement minimal dans ce fonds est de 100 000 dollars.<br />

Crise financière : des pertes colossales et<br />

des géants sous perfusion<br />

UBS, Merill Lynch, Morgan Stanley,<br />

HSBC, Bear Stearns et bien d’autres<br />

banques qui interviennent sur les marchés<br />

de subprimes, ces prêts immobiliers<br />

à haut risque, ont égrené leurs<br />

chapelets de compte dans le noir.<br />

Pire, la première banque américaine,<br />

la puissante Citigroup, est touchée :<br />

19,90 milliards de pertes sèches. La<br />

banque suisse UBS a perdu 14,43<br />

milliards de dollars. Merill Lynch 22,4<br />

milliards de dollars, etc. <strong>Les</strong> têtes de<br />

plusieurs PDG sont tombées : Chuck<br />

Prince, le patron de Citigroup, a rendu<br />

sa démission, ainsi que Stan O’Neal<br />

de Merill Lynch, Peter Wuffli de UBS<br />

et Jimmy Cayne de la Bear Stearns.<br />

Au Royaume-Uni, la première victime<br />

des effets et conséquences des subprimes<br />

est la Northern Rock. Un prêt de<br />

la Banque centrale d’Angleterre à<br />

cette banque pour renflouer ses caisses<br />

a sonné l’alerte.<br />

Pour prévenir tout dérapage, les principales<br />

banques centrales (la Fed, la<br />

Banque centrale européenne, la<br />

Banque d’Angleterre) ont mis à la disposition<br />

des banques commerciales<br />

d’importants fonds pour juguler toutes<br />

pertes financières et assouplir des tensions<br />

inédites sur le marché monétaire<br />

interbancaire. La Banque centrale<br />

européenne, la BCE, débloquera<br />

ainsi 500 milliards de dollars pour<br />

390 banques européennes. <strong>Les</strong> banques<br />

commerciales refusant de se prêter<br />

mutuellement, les banques centrales<br />

ont décidé fin 2007 de mettre en<br />

place entre elles des lignes de swap<br />

de devises leur permettant d’assurer<br />

la liquidité dans les principales devises<br />

dans leur zone respective. La Fed,<br />

par exemple, échange des dollars<br />

contre des euros pour maintenir la<br />

liquidité en euros aux Etats-Unis.<br />

BOURSES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

<strong>Les</strong> déboires d’Eskom menacent<br />

l’économie sud-africaine<br />

Générant 95% de l’électricité locale, l’entreprise publique Eskom n’en fournit plus que par intermittence<br />

: dépassée par la croissance de la demande, elle inflige des délestages quotidiens à l’économie<br />

sud-africaine. Laquelle n’a pas fini de souffrir, y compris dans le secteur minier.<br />

Par Anthony Davis, Johannesburg<br />

Rideaux de fer baissés, en plein jour, dans<br />

l’allée centrale d’un centre commercial<br />

du Cap… la scène devient banale.<br />

Depuis le 10 janvier, les délestages volontaires<br />

imposés par Eskom se multiplient<br />

dans tout le pays. <strong>Les</strong> conséquences sont<br />

énormes à l’image de la décision<br />

d’Anglo Platinium qui annonçait, vendredi<br />

25 janvier 2008, avoir stoppé ses<br />

opérations en Afrique du Sud en raison<br />

du manque d’électricité.<br />

Eskom vient notamment<br />

de confirmer être en contact<br />

avec le Français Areva<br />

et l’Américain Westinghouse<br />

pour la construction,<br />

d’ici à 2016, d’une<br />

centrale nucléaire<br />

de 12 milliards d’euros.<br />

N’ayant pas eu les moyens, dans les dix<br />

dernières années, d’anticiper la croissance<br />

fulgurante de l’économie sudafricaine,<br />

l’entreprise publique ne fait<br />

plus face à la demande domestique,<br />

qui atteint 36 700 MW, quand l’offre<br />

ne peut excéder 38 500 MW. La tâche<br />

est d’autant plus dure que près de 20%<br />

de sa capacité est indisponible pour<br />

cause de maintenance. Alors, elle<br />

coupe l’électricité pendant quelques<br />

heures, de-ci de-là.<br />

PME touchées<br />

<strong>Les</strong> pertes, selon plusieurs analystes, se<br />

chiffrent déjà à plus de 200 millions<br />

d’euros. <strong>Les</strong> premiers touchés ? <strong>Les</strong> arti-<br />

sans et PME, qui subissent parfois cinq<br />

à sept heures de black out. « La crise<br />

pourrait avoir un impact important sur<br />

la croissance économique et la création<br />

d'emplois », alerte Patrick Craven,<br />

porte-parole de la principale centrale<br />

syndicale, Cosatu.<br />

A long terme, le tableau est potentiellement<br />

grave. <strong>Les</strong> délestages pourraient<br />

accroître les coûts de production et<br />

nourrir les pressions inflationnistes. Ils<br />

pourraient surtout peser sur les investissements<br />

étrangers, ce qui serait de mauvais<br />

augure à l’approche du Mondial<br />

2010 de football – qui lui-même<br />

requerra 2000 MW supplémentaires...<br />

« C’est un élément négatif à ajouter aux<br />

turbulences mondiales et à l’incertitude<br />

politique du moment », indique Merrill<br />

Lynch. Standard & Poor’s, Moody’s et<br />

Fitch ont aussi déjà exprimé leurs<br />

inquiétudes. « On ne vend pas ce qu’on<br />

n’a pas », estime pourtant Bongani<br />

Nqwababa, le directeur financier<br />

d’Eskom, qui souhaite littéralement ne<br />

pas lancer de gros projets industriels<br />

avant 2013, quand la situation devrait<br />

s’être améliorée.<br />

Projets ajournés<br />

Le dirigeant évoque même le report de la<br />

construction de la fonderie d’aluminium<br />

de Rio Tinto, sur le port de Coega (sud),<br />

dont l’activité accroîtrait la demande<br />

nationale de 3%. Un contrat de 25 ans a<br />

été signé en novembre 2006 avec Alcan<br />

(racheté depuis par Rio Tinto) pour la<br />

délivrance à terme de 1 350 MW, dont<br />

650 avant 2010. Pour le moment, Rio<br />

Tinto maintient le projet et le calendrier,<br />

à la rescousse desquels des turbines à gaz<br />

installées par le fournisseur d’électricité<br />

indépendant Ipsa, listé à Londres,<br />

devraient d’ailleurs venir. Mais d’autres<br />

projets miniers pourraient être remis en<br />

question. BHP Billiton annonce ainsi<br />

revoir ses plans d’expansion de deux fonderies<br />

à Richards Bay, près de Durban.<br />

Réduire la demande<br />

Eskom réagit certes, et tous les acteurs<br />

économiques majeurs avec elle. Dans<br />

l’urgence, il s’agit de peser sur la<br />

demande. Un rationnement est envisagé<br />

dans les trois mois, assorti de<br />

« pénalités », indique le gouvernement.<br />

<strong>Les</strong> 38 plus gros clients d’Eskom, groupes<br />

miniers compris, ont, par ailleurs,<br />

accepté de réduire leur consommation<br />

de 10 à 20%. Et des mesures incitatives<br />

sont mises en place en faveur de l’énergie<br />

solaire.<br />

L’offre est également gonflée. Dans l’immédiat,<br />

Eskom entend notamment<br />

importer 700 MW du Mozambique, de<br />

RD Congo et de Zambie. Parallèlement,<br />

les exportations vers les pays voisins –<br />

5% de la production – sont réduites. La<br />

faisabilité de projets de cogénération est<br />

étudiée de près, la réouverture de trois<br />

centrales fermées dans les années 1980<br />

déjà programmée.<br />

De nouvelles centrales, thermiques et<br />

nucléaires, sont surtout attendues :<br />

Eskom vient notamment de confirmer<br />

être en contact avec le Français Areva et<br />

l’Américain Westinghouse pour la<br />

construction, d’ici à 2016, d’une centrale<br />

nucléaire de 12 milliards d’euros.<br />

Objectif : développer 20 000 MW d’énergie<br />

nucléaire d’ici à 2025 grâce à six nouvelles<br />

centrales. <strong>Les</strong> dépenses d’infrastructures<br />

d’Eskom doivent, au total, atteindre<br />

30 milliards d’euros dans les cinq prochaines<br />

années. Et pendant ce temps, l’entreprise<br />

délestera.<br />

<strong>Les</strong> gourous de la City misent<br />

sur l’Afrique<br />

Depuis le début du quatrième trimestre 2007, les annonces des pertes financières records des banques<br />

américaines et européennes se suivent et se ressemblent. Cette crise va-t-elle toucher l’Afrique ?<br />

Par Charles Bambara, Londres.<br />

Un banquier africain à la City, Kimbila<br />

Kargougou, responsable Changes &<br />

Marchés monétaires à MediCapital<br />

Bank, affirme que l’interaction assez<br />

étroite entre l’Asie et le monde occidental<br />

ne met pas totalement l’Asie à<br />

l’abri de tout danger, même si la Chine<br />

« L’Afrique sera au cœur<br />

des enjeux financiers<br />

internationaux dans<br />

les prochaines années. »<br />

et l’Inde restent très fortes.<br />

M. Kargougou poursuit en soulignant<br />

que « l’Afrique sera au coeur<br />

des enjeux financiers internationaux<br />

dans les prochaines années ». <strong>Les</strong> taux<br />

de croissance sont enviables : 13%<br />

pour l’Ethiopie pour 2008, l’Angola<br />

pourrait atteindre un taux record de<br />

croissance cette année également.<br />

Le Soudan, malgré la guerre au<br />

Darfour, a une croissance attractive.<br />

Même dans les pays non pétroliers<br />

africains, la marche en avant de<br />

l’économie est enviable.<br />

Loin de la tourmente<br />

Mieux, d’autres spécialistes à<br />

Londres comme Jean Luc Schilling,<br />

l’ancien directeur de Framlington,<br />

un groupe d’investissement actif en<br />

Afrique, est catégorique : « L’Afrique<br />

est loin de cette tourmente boursière<br />

». Et M. Kargougou d’enfoncer<br />

le clou à propos des subprimes :<br />

« Nous ne touchons pas ces produitslà<br />

en Afrique ».<br />

Pour confirmer cette bonne forme<br />

des économies africaines, Donald<br />

Kaberuka, le président de la BAD, a<br />

annoncé cette semaine une croissance<br />

moyenne africaine de 6,5% en<br />

2008. Autre élément réconfortant :<br />

les marges bénéficiaires sur les places<br />

financières naissantes du continent<br />

sont jusque-là inégalées. La<br />

Bourse de Casablanca a connu un<br />

bond de plus de 200% ces trois der-<br />

nières années, la BRVM, la Bourse<br />

régionale des valeurs mobilières à<br />

Abidjan, malgré la crise politique de<br />

la Côte d’Ivoire, surprend par son<br />

dynamisme (plus de 150% ces trois<br />

dernières années).<br />

Matières premières<br />

D’autres facteurs conjoncturelles<br />

renforcent le climat des affaires en<br />

Afrique : les très fortes hausses des<br />

prix des matières premières agricoles<br />

et minières sur les places financières<br />

de Londres, Chicago, Tokyo et<br />

autres. L’Afrique, grand producteur<br />

d’or, de platine, d’uranium, d’argent,<br />

de bauxite, ne pourra qu’attirer<br />

davantage d’investisseurs.<br />

Il y a encore quelques mois, seul un<br />

petit groupe de spécialistes de la<br />

City s’intéressait à l’Afrique, mais<br />

aujourd’hui les grands groupes<br />

comme HSBC et d’autres banques<br />

d’investissement, ainsi que certains<br />

leaders du private equity, préparent<br />

des plans d’implantation sur le<br />

continent.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

BOURSES<br />

L’indice AI40 joue<br />

la stabilité dans un climat<br />

international morose<br />

<strong>Les</strong> blue chips africains payent aujourd’hui les dividendes d’une faible exposition à la « mondialisation<br />

» et (cas particulier des banques) d’un faible engagement sur les crédits risqués.<br />

L’indice AI40 joue à la stabilité dans une<br />

tendance mondiale morose. Avec une<br />

progression de 0,07 sur la semaine boursière<br />

du vendredi 18 janvier 2008, soit<br />

une performance de 0,69% depuis le<br />

début de l’année, l’indicateur mis en<br />

place par African Investor résiste bien à<br />

la tendance baissière mondiale. A titre de<br />

comparaison, le MSCI World Index, qui<br />

mesure la performance de 23 marchés de<br />

pays développés, a perdu 9% depuis le<br />

début de l’année, le Dow Jones (USA) a<br />

effacé en 19 jours tous ses gains de 2007,<br />

la Bourse de Londres a perdu 8% et le<br />

Nikkei (Japon) cale désormais à son<br />

niveau d’octobre 2005. Quant au Cac 40<br />

(France), il est revenu à son niveau de<br />

septembre-octobre, cela, en attendant les<br />

conséquences de la plus importante<br />

fraude bancaire de l’histoire (5 milliards<br />

d’euros), découverte sur les engagements<br />

de la Société Générale, troisième groupe<br />

bancaire français.<br />

Face à cette actualité lourde, l’indice africain<br />

profite pleinement de sa faible exposition<br />

à la « mondialisation » et aux crédits<br />

risqués.<br />

Un top 5 des fortes progressions<br />

dominé par l’immobilier et les télécoms<br />

D’ailleurs, la plus forte progression de la<br />

semaine est enregistrée sur le secteur de<br />

l’immobilier, à travers la valeur Douja<br />

Promotion Addoha (Maroc), qui s’apprécie<br />

de 7,8%, clôturant à 501,52 dollars.<br />

Manifestement, l’alliance contractée<br />

avec la branche locale de l’Espagnol<br />

Fadesa et les attentes de résultats exceptionnels<br />

dopent le moral des investisseurs<br />

qui continuent de renforcer leurs<br />

Face à cette actualité<br />

lourde, l’indice africain<br />

profite pleinement de<br />

sa faible exposition à<br />

la « mondialisation » et<br />

aux crédits risqués.<br />

positions sur ce titre. Une autre entreprise<br />

du royaume chérifien, Maroc<br />

Télécom, filiale de Vivendi, cotée à la fois<br />

à Casablanca et à Paris, signe la deuxième<br />

jan. 06<br />

fév. 06<br />

mars. 06<br />

avr. 06<br />

mai. 06<br />

juin. 06<br />

performance hebdomadaire (+5,9%),<br />

clôturant à 21,57 dollars. C’est la conséquence<br />

directe de l’appréciation du chiffre<br />

d’affaires de l’opérateur, passé de 2,92<br />

milliards de dollars à 3,55. Dans le même<br />

secteur de la téléphonie, Mobinil<br />

(Egypte) gagne 5,6% sur la semaine, clôturant<br />

à 40,47 dollars. <strong>Les</strong> analystes y<br />

voient les conséquences des spéculations<br />

sur une possible fusion entre Mobinil et<br />

International Communication Company<br />

(ICC). Autre fait significatif à l’actif de<br />

cette action, les pourparlers avec<br />

Telecom Egypte à propos du partage des<br />

appels internationaux transitant par le<br />

canal de Mobinil. Sur le marché nigérian,<br />

Dangote Sugar (s’est apprécié de 5,2% à<br />

0,36 dollar. La BMCE (Banque marocaine<br />

pour le commerce extérieur) clôture<br />

enfin le top 5 des plus fortes progressions<br />

hebdomadaires avec une progression<br />

de 4,9%, à 395,83 dollars.<br />

<strong>Les</strong> valeurs kenyanes replongent<br />

A l’inverse, les valeurs kenyanes replongent<br />

dans le rouge après une légère<br />

accalmie constatée une semaine plus<br />

tôt. Ainsi, la valeur East Africa<br />

Breweries (brasseries) s’érode de 14,7%<br />

à 2,26 dollars, Kenya Airways (transport<br />

aérien) perd 14,2% à 0,82 dollar,<br />

Barclays Bank 14,2% à 1,09 dollar et la<br />

Commercial Bank Kenya 11,3% à 0,41<br />

dollar. Une tendance baissière forte qui<br />

traduit les préoccupations des investisseurs<br />

face à l’impasse politique qui perdure<br />

depuis les élections du 27 décembre<br />

2007. Si les économistes maintiennent<br />

une tendance légèrement corrigée<br />

pour l’économie du pays, les analystes<br />

penchent de plus en plus sur un recul<br />

des profits sur les valeurs cotées à la<br />

bourse kenyane au titre de l’exercice<br />

2007. « <strong>Les</strong> banques devraient provisionner<br />

davantage », estiment les analystes.<br />

Quant à East Africa Breweries, l’un des<br />

plus gros employeurs du Kenya, il fait<br />

face à une diminution sensible de la<br />

demande. Même explication quant à la<br />

méforme du cours de Kenya Airways,<br />

lequel dépend en partie de l’industrie<br />

touristique et, in fine, de la stabilité du<br />

climat social. « <strong>Les</strong> espoirs de reprise<br />

devraient venir des investisseurs étrangers,<br />

lesquels profitent en général des fortes<br />

baisses pour se positionner, en espérant<br />

un retournement de tendance »,<br />

commente Eric Kimanthi de Kestrel<br />

Capital. La seule entreprise non kenyane<br />

qui fait partie des plus fortes baisses de<br />

la semaine est égyptienne - Il s’agit<br />

d’Orascom Hotels, qui a perdu 11,4%<br />

après des gains de 13,8% enregistrés<br />

une semaine plus tôt, expression éloquente<br />

d’une prise de bénéfice de la part<br />

des investisseurs.<br />

A.W.<br />

L’Afrique centrale active son<br />

comité de politique monétaire<br />

Par François Bambou,<br />

Yaoundé<br />

Le comité de politique monétaire<br />

de la zone Cemac<br />

(communauté économique<br />

et monétaire de l’Afrique<br />

centrale), créé à la faveur de<br />

la reforme des statuts de la<br />

Banque centrale le 23 septembre<br />

2007, est finalement<br />

entré en fonction lors d’une<br />

session inaugurale de janvier<br />

2008. Ce comité, créé<br />

pour matérialiser la volonté<br />

200<br />

198<br />

196<br />

194<br />

192<br />

190<br />

188<br />

186<br />

184<br />

182<br />

180<br />

178<br />

176<br />

174<br />

172<br />

170<br />

168<br />

166<br />

164<br />

162<br />

160<br />

158<br />

156<br />

154<br />

152<br />

150<br />

148<br />

146<br />

144<br />

142<br />

140<br />

138<br />

136<br />

134<br />

132<br />

130<br />

128<br />

126<br />

124<br />

122<br />

120<br />

118<br />

116<br />

114<br />

112<br />

110<br />

108<br />

106<br />

104<br />

102<br />

100<br />

de collégialité des Etats dans<br />

les grandes décisions engageant<br />

la Banque centrale<br />

commune aux six pays de la<br />

zone, comprend 14 membres<br />

(deux par Etats membres<br />

et deux désignés par<br />

la France). La France, qui<br />

héberge les réserves de changes<br />

des pays de la zone CFA<br />

dans un compte d’opération<br />

au Trésor français, a toujours<br />

eu un droit de regard<br />

sur la gestion de la Banque<br />

centrale, et des représen-<br />

juil. 06<br />

août. 06<br />

Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />

sep. 06<br />

oct. 06<br />

nov. 06<br />

déc. 06<br />

jan. 07<br />

fév. 07<br />

mars. 07<br />

avr. 07<br />

mai. 07<br />

juin. 07<br />

tants au conseil d’administration<br />

de l’institut.<br />

Avant la réunion inaugurale<br />

du comité de politique monétaire,<br />

les membres de cette<br />

instance ont pris part à un<br />

séminaire, le 10 janvier 2008,<br />

dans le but de s’imprégner<br />

des différents aspects de leurs<br />

missions. Ces missions de<br />

l’organe de décision de la<br />

BEAC en matière de politiques<br />

monétaire et de gestion<br />

des réserves de change se<br />

déclinent en sept points prin-<br />

juil. 07<br />

août. 07<br />

sep. 07<br />

nov. 07<br />

oct. 07<br />

déc. 07<br />

jan. 08<br />

fév. 08<br />

Ai40<br />

Ai100<br />

cipaux : la définition de la<br />

stratégie, les objectifs de la<br />

politique monétaire et de la<br />

politique de gestion des réserves<br />

de change ainsi que les<br />

modalités de leur mise en<br />

œuvre ; la définition des<br />

conditions d’intervention de<br />

la Banque centrale ; l’indication<br />

aux établissements de<br />

crédit de constituer des réserves<br />

obligatoires ; l’établissement<br />

des conditions générales<br />

d’exécution par la Banque<br />

centrale des opérations telles<br />

9<br />

Légère détéoriation de<br />

Tunindex<br />

Le Tunindex a concédé une petite détérioration après deux clôtures<br />

positives de suite, lâchant 0,16% à 2678,18 points. A l’issue<br />

d’une matinée pauvre en actualité, le marché a conservé<br />

son inertie avec un volume quasiment identique à celui de la<br />

veille à 1,620 MD.<br />

La plus forte hausse de la séance est revenue à El Mazraa, qui<br />

gagne 3,34% à 15,500 DT, dans un échange modique de 95 unités.<br />

Star continue de chanceler, clôturant cette fois en hausse de<br />

2,05% à 39 DT pour un volume de 207 000 dinars. <strong>Les</strong> indicateurs<br />

d’activité du premier assureur du pays ont révélé une<br />

petite hausse de ses primes émises de 1,37%. La compagnie a<br />

surtout tiré profit de la restructuration de la branche automobile,<br />

qui constituait son maillon faible.<br />

La BRVM clôture la semaine<br />

en baisse<br />

La BRVM a clôturé sa séance de cotation du vendredi 25 janvier<br />

2008 en légère baisse par rapport à la séance précédente.<br />

L'indice BRVM Composite est passé de 211,83 à 211,81<br />

points ; soit un repli de 0,01%. L'indice BRVM 10, pour sa<br />

part, s'est affiché à 240,40 points comme précédemment. La<br />

valeur des transactions s'établit à 142,45 millions FCFA<br />

contre 92,87 millions FCFA réalisés le jeudi précédent. La<br />

négociation a porté sur 12 sociétés pour un total de 38 inscrites<br />

sur le marché des actions.<br />

Lehman Brothers mise sur<br />

les marchés émergents<br />

Lehman Brothers s’attend à une année 2008 séparée en deux<br />

tendances, étalées chacune sur un semestre : le premier sera<br />

dominé par des questions internationales et techniques, le<br />

deuxième par les éléments macroéconomiques. Il est probable<br />

que les conditions macro seront plus difficiles, toutefois les<br />

marchés émergents (Asie, Afrique et Moyen-Orient) devraient<br />

clore l'année avec un taux de rendement de 6-6,5%.<br />

Maroc : spéculations sur<br />

la valeur Addoha<br />

La valeur Addoha continue son ascension vers de nouveaux<br />

sommets, dopée par les bonnes perspectives de croissance.<br />

Selon les analystes de BMCE Capital, le marché parle également<br />

d’une nouvelle opération de croissance externe de grande<br />

envergure qui propulsera le titre loin de la barre des 4000 DH.<br />

On parle de 4500 DH ou plus. Tout dépend de l’opération en<br />

question. Le leader immobilier a réalisé depuis son introduction<br />

en bourse à la mi-2006 plusieurs partenariats avec des<br />

groupes internationaux de renommée.<br />

Franchissement de seuil<br />

dans le capital de TPR<br />

Barclays Bank PLC d’Ile Maurice, qui détenait directement<br />

1 369 192 actions et droits de vote, soit 4,9595% du capital de<br />

TPR (première société tunisienne spécialisée dans la conception<br />

et la fabrication de profilés en aluminium), a franchi à la<br />

hausse le seuil de 5% en date du 18 janvier 2008. Cette opération<br />

s'est traduite par l'acquisition, directement en bourse, de<br />

250 000 actions et droits de vote, soit 0,839% du capital de<br />

TPR. Le déclarant envisage de poursuivre l'acquisition et la cession<br />

des actions et droits de vote lui appartenant.<br />

que les ventes en comptes<br />

courants aux Etats, les découverts<br />

en comptes courants<br />

aux Etats ou les transactions<br />

sur le marché monétaire ; la<br />

fixation des conditions des<br />

opérations d’achat et de vente<br />

d’or et celles de l’assistance de<br />

la Banque centrale aux États<br />

membres pour l’émission et<br />

la gestion de titres publics.<br />

La création de cette instance,<br />

qui a adopté son règlement<br />

intérieur au cours de la séance<br />

inaugurale, vient combler les<br />

vœux de la Guinée équatoriale,<br />

puissance pétrolière sousrégionale,<br />

qui demandait une<br />

meilleure représentativité dans<br />

les instances de prise de décision<br />

de la Banque centrale.<br />

Cette première des quatre<br />

réunions statutaires annuelles<br />

a passé en revue la situation<br />

économique de la sousrégion<br />

pour se réjouir des<br />

tendances favorables.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 MATIERES PREMIERES<br />

11<br />

Cameroun : un programme<br />

d’urgence pour éviter la<br />

destruction de l’or et du diamant<br />

Le gouvernement camerounais vient de lancer un programme d’urgence pour les trois prochaines<br />

années dans l’optique de sauver au moins 15 tonnes d’or menacées de destruction.<br />

Par Achille Mbog Pissabo, Douala<br />

L’un des plus importants gisements<br />

d’or du pays, situé dans la localité de<br />

Bétaré Oya, à l’est du Cameroun, non<br />

loin de la frontière centrafricaine, est<br />

menacé de destruction, pour cause de<br />

construction à l’horizon 2010 d’un barrage<br />

hydroélectrique. Tenant compte de<br />

la proximité des délais de mise en place<br />

de cette centrale hydroélectrique, la<br />

seule façon de sauver cette richesse,<br />

d’après le Ministère de l’industrie, des<br />

mines et du développement technologique,<br />

consiste en une exploitation rapide<br />

de l’or de ce gisement.<br />

A cet effet, les autorités camerounaises<br />

ont réactivé le Cadre d’appui et de promotion<br />

de l’artisanat minier (CAPAM)<br />

pour assurer la coordination et la canalisation<br />

des activités liées à l’exploitation<br />

dudit gisement avant le lancement des<br />

travaux de construction du barrage de<br />

Lom Pagar d’ici trois ans. « L’étude d’impact<br />

environnemental a démontré qu’au<br />

moins 1/3 de la quantité d’or pourrait se<br />

perdre avec la construction du barrage ;<br />

raison pour laquelle le gouvernement<br />

a anticipé en lançant une opération de<br />

sauvetage », a expliqué le ministre de<br />

l’Industrie, des Mines et du Développement<br />

technologique, Badel Ndanga Ndinga.<br />

Expertise sud-coréenne<br />

Au bout des trois ans d’exploitation, le<br />

Cameroun devrait engranger plus de 100<br />

milliards de francs CFA, a indiqué le<br />

gouvernement, tandis que plus de 5000<br />

Tenant compte de<br />

la proximité des délais<br />

de mise en place de cette<br />

centrale hydroélectrique,<br />

la seule façon de sauver<br />

cette richesse consiste en<br />

une exploitation rapide<br />

de l’or de ce gisement.<br />

emplois directs et indirects seront créés.<br />

D’après la même étude, la production<br />

moyenne de l’or par mois dans ce gisement<br />

tourne au autour de 18,5 kg à 20<br />

kg. <strong>Les</strong> exploitants qui sont à pied d’œuvre<br />

depuis quelques temps ont souligné<br />

qu’en plus de l’or, qui constitue le principal<br />

minerai dans ce gisement, d’autres<br />

richesses minières seront concomitamment<br />

exploitées, dont le diamant pour<br />

environ 3000 carats. Pendant les trois<br />

années que durera ce programme d’urgence<br />

d’exploitation, la CAPAM s’est<br />

entourée de l’expertise technique d’une<br />

firme sud-coréenne, la C&K MINING,<br />

spécialisée dans ce type d’opérations, de<br />

même que l’on annonce la présence des<br />

Sud-africains, certainement pour coordonner<br />

l’exploitation du diamant.<br />

Jusqu’aux années 1970, l’exploitation de<br />

l’or était exclusivement artisanale. Le<br />

nouveau code minier du Cameroun<br />

reconnaît deux manières d’exploitation<br />

d’or. L’exploitation artisanale, qui date<br />

des années 1920 dispose que celle-ci peut<br />

aller jusqu’à 30 mètres, et qu’on peut disposer<br />

de quatre mines mais dont le total<br />

ne doit pas dépasser 100 mètres. Quant à<br />

l’exploitation de la grande mine, celle-ci<br />

est assujettie à l’obtention préalable d’un<br />

permis, pour une capacité pouvant aller<br />

jusqu’à quatre kilomètres.<br />

Matières premières : la crise<br />

financière pourrait redistribuer<br />

les cartes<br />

Par Bénédicte Châtel, Paris<br />

L’inquiétude a soufflé en début de<br />

semaine, le crash financier lié à la crise<br />

des subprimes entrainant à la baisse les<br />

prix des matières premières. Le pétrole a<br />

chuté à son plus bas niveau depuis le 11<br />

septembre 2001 à $ 86,11 le baril, l’or à $<br />

849 l’once, le cuivre s’est rétracté de 7%.<br />

Le caoutchouc naturel a cédé 2%, touchant<br />

son plus bas niveau en six semaines,<br />

l’huile de palme a perdu $ 35 la<br />

tonne ; le café, le cacao, le sucre et même<br />

les céréales ont cédé du terrain.<br />

Non seulement les investisseurs,<br />

aujourd’hui fortement positionnés sur<br />

ces produits de base qui constituent des<br />

classes d’actifs à part entière, ont dû vendre<br />

des positions pour se renflouer sur<br />

les marchés des actions et obligations,<br />

mais le spectre d’une récession mondiale<br />

s’est fait plus perceptible que jamais et,<br />

avec elle, la perspective d’une baisse de la<br />

demande.<br />

Une catastrophe pour l’Afrique dont les<br />

4,5% de croissance actuellement enregistrés<br />

reposent en grande partie sur l’envolée<br />

des prix de ces matières ces dernières<br />

années, tirée par cette demande mondiale,<br />

notamment asiatique, très forte.<br />

Réaction rapide<br />

<strong>Les</strong> marchés, tant financiers que des<br />

matières (car ils fonctionnent de plus<br />

en plus en duo), se sont ressaisis très<br />

vite et quasi simultanément. Dès le 23<br />

janvier, le Crédit Suisse conseillait à ses<br />

clients d’acheter des titres miniers car<br />

les perspectives sur les commodities<br />

demeuraient bonnes. Ceci d’autant<br />

plus que la baisse des taux directeurs<br />

de la Federal Reserve américaine laisse<br />

présager la poursuite d’une politique<br />

d’un dollar faible, ce qui rend ces<br />

matières premières très attractives,<br />

puisque c’est leur monnaie d’échange<br />

principale. Plus encore, la baisse enregistrée<br />

en début de semaine a eu un<br />

effet salutaire : corriger très légèrement<br />

des prix qui ont énormément aug-<br />

Quasiment tous les analystes<br />

sont d’accord : le prix<br />

des matières premières<br />

devrait demeurer ferme<br />

et encore augmenter,<br />

du moins cette année.<br />

menté en 2007 globalement, et plus<br />

particulièrement les deux derniers<br />

mois de l’année.<br />

Et les opportunités ont été saisies ! Le<br />

cuivre a pris 3% sur le marché de New<br />

York sur la seule journée du 24, tandis<br />

que l’or gagnait près de 3%, repassant<br />

au-dessus des $ 900 et le pétrole repassait<br />

la barre des $ 90 le baril. Le platine a<br />

bondi de 4% touchant un record de $<br />

1670 l’once vendredi 25 janvier, certes,<br />

non pas tant en raison de la conjoncture<br />

internationale que de la rupture électrique<br />

en Afrique du Sud, ce qui a obligé<br />

des mines à fermer.<br />

Simple yoyo ?<br />

<strong>Les</strong> softs n’ont pas été laissés de côté,<br />

même s’ils obéissent davantage à leurs<br />

propres fondamentaux, l’offre et la<br />

demande. La remontée du pétrole renchérit<br />

de facto le prix du caoutchouc<br />

synthétique, fabriqué à partir de dérivé<br />

pétrolier, ce qui classiquement fait<br />

remonter les cours du caoutchouc<br />

naturel, son grand concurrent. Parmi<br />

les softs, le Robusta cette semaine a<br />

retrouvé ses niveaux d’il y a neuf ans et<br />

demi ; le coton a lui aussi grimpé sur<br />

des achats spéculatifs, mais aussi des<br />

consommateurs.<br />

Alors, simple yoyo des marchés ? Oui<br />

et non. Quasiment tous les analystes<br />

sont d’accord : le prix des matières<br />

premières devrait demeurer ferme et<br />

encore augmenter, du moins cette<br />

année. La demande chinoise ne va pas<br />

ralentir et le dollar demeurera faible,<br />

surtout si l’économie américaine<br />

demeure hésitante.<br />

Toutefois, les acteurs risquent de changer,<br />

ce qui ne sera pas sans incidence<br />

sur le continent. <strong>Les</strong> banques connaissent<br />

des difficultés réelles, ce qui les<br />

conduit à resserrer leurs conditions de<br />

prêts, notamment aux petites compagnies<br />

minières. Certains projets risquent<br />

d’être retardés. Selon Allan<br />

Trench, du groupe de consultants CRU,<br />

certains projets de cuivre sont déjà touchés,<br />

ce qui pourrait donner lieu à une<br />

pénurie du métal rouge vers 2012.<br />

180 millions de dollars<br />

pour fertiliser les champs<br />

en Afrique<br />

L'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a<br />

annoncé vendredi un programme de 180 millions de dollars<br />

sur cinq ans pour restaurer la fertilité des champs en<br />

Afrique. Un communiqué de l'organisation à Nairobi a indiqué<br />

que le fonds aidera les petits paysans à revitaliser les<br />

pauvres terres de l'Afrique subsaharienne, qui est une des<br />

cause importantes de la pauvreté et de la famine. Le programme<br />

vise à travailler avec 4,1 millions de paysans et<br />

reconstruire 6,3 millions d'hectares de champs par l'introduction<br />

d'un nouveau moyen de gestion des champs. Le<br />

fonds initial pour le programme vient d'une aide de 164,5<br />

millions de dollars du Fonds Bill & Melinda Gates et de 15<br />

millions de dollars de la Fondation Rockefeller.<br />

L’ONP lance un plan<br />

d’action pour la mise<br />

à niveau de la pêche<br />

L'Office national des pêches (ONP) du Maroc a mis en<br />

place un plan d'action stratégique pour la mise à niveau et<br />

la modernisation du secteur de la pêche, d'un montant<br />

global de 2,915 milliards de dirhams (plus de 364 millions<br />

de dollars), portant sur la période 2008-2012. Ce programme<br />

d'investissement, qui s'inscrit dans le cadre d'une<br />

stratégie gouvernementale volontariste, sera financé sur<br />

fonds propres de l'ONP à hauteur de 653 millions de dirhams,<br />

de l'Etat (729 millions), du Fonds Hassan II pour le<br />

développement économique et social (147 millions) et par<br />

le Millenium Challenge Corporation (MCC) (891 millions),<br />

l'Union européenne (407 millions) et le gouvernement<br />

espagnol (88 millions), dans le cadre de la coopération<br />

internationale.<br />

L’Afrique du Sud revoit<br />

ses prévisions à la hausse<br />

L'Afrique du Sud a revu à la hausse, jeudi, ses prévisions de<br />

production de blé pour la récolte d'hiver qui devrait atteindre<br />

1 812 millions de tonnes, soit 2,21 % et 39 100 tonnes de<br />

plus que les estimations précédentes de 1773 millions de<br />

tonnes. Le comité d'estimation des récoltes a précisé que la<br />

production devrait être de 2,87 t/ha. La production d'orge<br />

devrait atteindre 213 224 tonnes, soit 5,05 % ou 10 250 tonnes<br />

de plus que les premières estimations, à 202 974 tonnes,<br />

pour un rendement de 2,91 t/ha, selon le comité. Le colza<br />

devrait stagner à 39 840 tonnes, soit un rendement de 1,20<br />

t/ha, et il en est de même pour le lupin dont 13 000 tonnes<br />

seront produites, soit 0,95 t/ha.<br />

First Quantum Minerals<br />

va augmenter sa production<br />

de bronze<br />

First Quantum Minerals (FQM), une société canadienne,<br />

propriétaire des mines de Kansanshi et de Bwana Mkubwa<br />

en Zambie, va augmenter 37% de sa production de bronze<br />

pour atteindre 310 000 tonnes, a rapporté jeudi le journal<br />

zambien Times. La production de bronze était de 226 693<br />

tonnes en 2007, soit une augmentation de 24% par rapport<br />

à celle en 2006. Le président directeur général de la société<br />

Philip Pascall a indiqué que sa société était très satisfaite des<br />

résultats de production en 2007, et prévoit que la mine de<br />

Kansanshi continuera à montrer une croissance de production<br />

trimestrielle.<br />

Le cours du maïs flambe<br />

en Tanzanie<br />

La peur d'une pénurie en marchandises alimentaires a provoqué<br />

une hausse du prix du maïs en Tanzanie où le prix de<br />

ce produit de base est le plus élevé parmi les pays de<br />

l'Afrique de l'Est. Le journal local en anglais, The Citizen, a<br />

attribué jeudi l'augmentation du prix au fait que les<br />

consommateurs locaux ont commencé à acheter et à stocker<br />

les céréales avant une pénurie éventuelle, suite au manque<br />

de pluie cette saison. Le gouvernement tanzanien a déjà<br />

interdit les exportations de maïs et a supprimé une taxe<br />

d'importation sur le maïs jusqu'au mois de mai cette année.<br />

Le pays a importé 120 000 tonnes de maïs jusqu'au mois<br />

d'août 2007.


12<br />

La Chine va financer une<br />

ligne de chemin de fer dans<br />

le Sud mauritanien<br />

Le ministre mauritanien des Transports, Ahmed Ould<br />

Mohameden, et le directeur général de la société chinoise Exim<br />

Bank, Dai Chun Li, ont signé mardi soir une convention de<br />

financement d'un projet de construction d'une ligne de chemin<br />

de fer dans le Sud mauritanien, d'un montant de 470 millions<br />

d'euros. Selon le communiqué, les 470 millions d'euros couvrent<br />

70% de l'enveloppe globale nécessaire à la réalisation du<br />

projet, qui va notamment relier Nouakchott, la capitale, à<br />

Kaédi, sur 430 km dans le sud-est du pays. Le complément du<br />

financement sera supporté par la Société mauritanienne des<br />

phosphates (SMP). La réalisation du nouveau chemin de fer<br />

devrait notamment permettre l'exploitation des richesses<br />

minières du sud de la Mauritanie, dont les phosphates de la<br />

localité de Bophal, située dans la région du Brakna, et créer des<br />

opportunités pour de nombreuses activités de développement.<br />

Ethos investit 130 millions $<br />

au Nigeria<br />

Le consortium sud-africain composé des compagnies Ethos<br />

Private Equity et Old Mutual Investment Group a investi 130<br />

millions de dollars dans l’Oceanic Bank du Nigeria. Cette première<br />

incursion de groupes financiers sud-africains en Afrique<br />

de l'Ouest témoigne de l’importance des potentialités du secteur<br />

bancaire au Nigeria et des possibilités de canalisation<br />

d’une grande partie de la population qui n’a pas accès à des<br />

produits bancaires, comme les prêts hypothécaires, prêts auto<br />

et cartes de crédit.<br />

Algérie : Lancement<br />

de 80 projets touristiques<br />

Des contrats de partenariat portant sur le lancement de 80 projets<br />

touristiques à travers l’ensemble du territoire national dans<br />

six pôles d’excellence ont été signés à Alger entre le ministère<br />

du Tourisme, des investisseurs privés locaux et des banques<br />

algériennes. 5986 lits, 8000 emplois, et un chiffre d’affaires prévisionnel<br />

de l’ordre de 3,5 milliards de dinars sont attendus de<br />

la concrétisation de ces projets.<br />

Une zone de libre-échange<br />

pour 800 millions $<br />

Jebel Ali Free Zone Authority (Jafza International), une filiale<br />

du groupe Dubai World, va entamer la première phase de la<br />

construction d’une zone de libre-échange à Dakar, pour un<br />

montant de 800 millions de dollars. La zone, s’étalant sur 650<br />

hectares à proximité de l’aéroport international, sera achevée<br />

en 2010. Elle comprendra également une centrale électrique,<br />

une raffinerie de pétrole, un espace de stockage de conteneurs,<br />

des bureaux et de petites usines. <strong>Les</strong> autorités sénégalaises ont<br />

aménagé 10 000 hectares pour le développement de la zone.<br />

Tarif de base Tarif abonné fondateur<br />

(papier et web) (papier et web)<br />

Afrique 160 a 130 a<br />

Europe 135 a 115 a<br />

Autres pays 210 a 185 a<br />

WEB uniquement 50 a<br />

ENTREPRISES ET MARCHES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

La Sotra se dote de trois filiales<br />

pour renforcer sa compétitivité<br />

Transport urbain : la Société des transports abidjanais (Sotra), concessionnaire du service public<br />

du transport de personnes en Côte d’Ivoire, s’ouvre de nouveaux horizons d’activités en se<br />

dotant de trois filiales.<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

La Sotra a décidé de passer à « une<br />

étape supérieure de son développement<br />

». Nouveau levier actionné dans<br />

cette optique d’accroissement de ses<br />

capacités et de renforcement de sa<br />

compétitivité, la filialisation des activités<br />

complémentaires de mécaniquemontage<br />

et de formation. Jusque-là<br />

« En moyenne, un bus<br />

importé nous coûte<br />

habituellement un peu plus<br />

de 85 millions de FCFA,<br />

mais le même bus monté<br />

in situ avec les mêmes<br />

process nous revient aux<br />

alentours de 50 millions<br />

de FCFA. »<br />

effectuées au seul profit de la Sotra, ces<br />

prestations techniques seront désormais<br />

vendues à l’ensemble des opérateurs<br />

du secteur des transports. Pour ce<br />

faire, viennent d’être portées sur les<br />

fonts baptismaux, – officiellement en<br />

décembre 2007 –, trois filiales dont la<br />

Sotra demeure l’unique actionnaire.<br />

L’opération assurée avec succès par<br />

Philippe Attey, le directeur général de<br />

la Sotra, vise à « accroître les capacités<br />

de la société en jouant sur les coûts pour<br />

servir l’objectif d’amélioration de la<br />

qualité du service mais également vendre<br />

son expertise avérée en matière de<br />

transport urbain ».<br />

Montage sur place<br />

La première de ces filiales, Sotra<br />

Industries SA, dotée d’un capital de<br />

100 millions de FCFA, a germé sur les<br />

actifs de l’atelier central de la société<br />

dont elle reprend les activités de<br />

construction, montage, réparation<br />

d’autobus et de bateaux bus. Cette<br />

nouvelle entité ira toutefois plus loin<br />

en intégrant la vente de véhicules,<br />

d’autobus et de bateaux bus. « Le secteur<br />

des transports étant capital, le développement<br />

d’un site de montage local est<br />

d’autant plus important qu’il permettra<br />

de réaliser des économies sur le prix<br />

d’achat des autobus. En moyenne, un<br />

bus importé nous coûte habituellement<br />

un peu plus de 85 millions de FCFA,<br />

mais le même bus monté in situ avec les<br />

mêmes process nous revient aux alentours<br />

de 50 millions de FCFA, nous permettant<br />

de réaliser une économie de 35<br />

millions au moins », explique Siaba<br />

Albert, le directeur conseiller chargé<br />

des grands projets.<br />

Formation et tourisme<br />

Sotra Institut S.A, au capital de 25 millions<br />

de FCFA, est la seconde filiale.<br />

Elle épouse les contours de ce qui était,<br />

jusque-là, le centre de formation de la<br />

Sotra. Sous ce nouveau statut, la création,<br />

la gestion et l’exploitation de<br />

centres et écoles de formation aux<br />

métiers du transport, la formation aux<br />

métiers du transport, les formations<br />

techniques d’exploitation applicables<br />

au transport urbain et à la gestion<br />

d’un parc de véhicules, le recyclage de<br />

personnel roulant, le conseil et la<br />

recherche… constitueront la panoplie<br />

de ses prestations. Le troisième de ces<br />

nouveaux appendices, Sotra Tourisme<br />

SA, lui, a été créé pour capitaliser une<br />

activité que la Sotra à longtemps<br />

accompagnée – sans plus –, l’organisation<br />

de voyages individuels et collectifs,<br />

la vente de circuit, etc.<br />

Ressources financières<br />

Ces créations d’entreprises, à forte inclinaison<br />

de spécialisation, intègrent, explique-t-on<br />

dans l’entourage de Philippe<br />

Attey, une vision plus globale : faire de la<br />

vieille dame du transport urbain organisé<br />

en Afrique de l’Ouest « la référence<br />

dans le secteur en Afrique noire… dans les<br />

meilleurs délais ». Le plan d’entreprise de<br />

la société pour la période 2005-2013 prévoit<br />

à cet effet « un accroissement régulier<br />

du parc automobile et d’embarcation, l’acquisition<br />

de technologies de pointe, la maîtrise<br />

des coûts d’exploitation… » Quant<br />

aux ressources financières pour soutenir<br />

cette ambition, la Sotra était allée, en<br />

mai-juin dernier, les chercher sur le marché<br />

financier régional de l’Union économique<br />

et monétaire ouest-africaine<br />

(Uemoa). La forme choisie, un emprunt<br />

obligataire remboursable sur cinq ans<br />

(2007-2012) et rémunéré au taux de<br />

6,80% pour mobiliser la somme record –<br />

pour une entreprise privée ivoirienne –<br />

de 12 milliards de FCFA (environ 18,30<br />

millions d’euros).<br />

Le public, constitué majoritairement<br />

de banques et d’institutionnels, a<br />

répondu favorablement à cet appel, y<br />

souscrivant pour 10,2 milliards de<br />

FCFA (près de 15,244 millions d’euros).<br />

La Banque nationale d’investissement<br />

(BNI) apportant sous forme<br />

d’un prêt de 2 milliards remboursable<br />

sur 4 ans au taux de 6,80% le solde<br />

nécessaire pour boucler les 12 milliards<br />

de FCFA escomptés. <strong>Les</strong> fonds<br />

levés servent déjà, dans « l’accroissement<br />

et le rajeunissement du parc –<br />

dans l’optique de passer d’environ 600<br />

autobus actuellement à plus de 1280 à<br />

l’échéance 2013 –, le renforcement et le<br />

développement des capacités techniques<br />

et technologiques de l’entreprise, l’aménagement<br />

des infrastructures (création<br />

d’un dépôt d’une capacité de 100<br />

embarcations doté de 2 ou 3 atelier<br />

techniques) pour soutenir le développement<br />

du transport lagunaire, acquisition<br />

d’un nouveau système de billetterie,<br />

l’installation d’un système d’aide à<br />

l’exploitation… »<br />

Cette entreprise d’économie mixte, dont<br />

l’Etat de Côte d’Ivoire détient encore<br />

60,13% du capital, et que la forte concurrence<br />

des entreprises privées du secteur<br />

artisanal n’est pas arrivée à ébranler<br />

durablement, laisse augurer de lendemains<br />

moins embouteillés.<br />

OUI, je souscris dès aujourd’hui un abonnement au tarif « abonné fondateur »<br />

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<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

« Simat prouve que l’Afrique<br />

regorge de PME au standard<br />

international »<br />

Le 24 décembre 2007 a été mis en cession, sur la place financière Euronext, une partie des 320 000<br />

actions d’une PME ivoirienne opérant dans le secteur des auxiliaires maritimes. En un mois, le titre<br />

a pris 223% ! Joli succès qu’analyse froidement Stéphane Eholié, PDG de l’entreprise.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Depuis un mois,<br />

20% du capital de votre entreprise<br />

est en vente sur la place<br />

financière Euronext. A quels<br />

objectifs obéissait cette opération<br />

?<br />

Stéphane Eholié : Sur un plan<br />

purement financier, il s’agissait<br />

pour nous de solutionner le<br />

problème séculaire d’absence<br />

de financement long auxquels<br />

sont confrontés les entreprises<br />

en général. Une entreprise<br />

comme la nôtre, qui est en plein<br />

essor, a besoin de ressources<br />

pour renforcer ses fonds propres,<br />

financer ses besoins en<br />

fonds de roulement et améliorer<br />

ses équipements. D’un<br />

point de vue stratégique, il fallait<br />

donner une plus grande<br />

visibilité à Simat qui, depuis<br />

que nous l’avons créée en 2001,<br />

connaît un dynamisme croissant.<br />

La lancée sur la place<br />

boursière Euronext permet<br />

d’accroître sa notoriété et de<br />

renforcer sa crédibilité internationale.<br />

Philosophiquement, il<br />

me tenait à coeur d’apporter<br />

une sorte de preuve qu’il n’y a<br />

pas de fatalité africaine. Et que<br />

dans ce secteur d’activité où les<br />

multinationales font la loi, une<br />

PME totalement africaine<br />

(dans son capital, son managment<br />

ainsi que dans ses ressources<br />

humaines) pouvait<br />

faire son trou et offrir une belle<br />

opportunité d’investissement à<br />

la communauté financière<br />

internationale. Ce faisant, nous<br />

montrons à la communauté<br />

internationale des affaires que<br />

la Côte d’Ivoire, même en crise,<br />

et plus généralement l’Afrique,<br />

regorge de sociétés pouvant<br />

avoir une valorisation boursière,<br />

sur la base des critères<br />

universels de rendement, du<br />

chiffre d’affaires, de la stratégie<br />

adoptée... Donc de standard<br />

international.<br />

Le marché boursier régional<br />

de l’UEMOA, basé du reste à<br />

Abidjan, n’offrait-il pas la possibilité<br />

d’atteindre ces mêmes<br />

objectifs, pour que lui soit préféré<br />

Euronext ?<br />

SE : En termes de visibilité, il est<br />

évident que la place boursière<br />

Euronext offre plus de perspectives<br />

que le marché communautaire.<br />

Egalement en termes<br />

de dynamisme des transactions,<br />

avec son corollaire, l’évolution<br />

positive des cours des<br />

titres. Un autre paramètre qui<br />

compte dans une telle opération<br />

est l’objectif stratégique<br />

visé. Et dans notre cas, l’opération<br />

est encadrée par les ambitions<br />

de la Simat, d’une part de<br />

se développer significativement<br />

à l’international (en Asie et en<br />

Europe), et d’autre part de saisir<br />

les opportunités de croissance<br />

externe liées au mouvement de<br />

concentration de l’équipement<br />

de manutention. Ces paramètres<br />

font que la Bourse régionale<br />

de valeurs mobilières<br />

(BRVM) n’était pas pour nous<br />

le marché boursier de premier<br />

choix. Ceci dit, je me dois de<br />

confesser que le binôme communication-information<br />

en<br />

direction des opérateurs économiques<br />

aurait bien fonctionné<br />

en ce qui concerne la BRVM,<br />

nous aurions fait simultanément<br />

l’introduction à Euronext<br />

et à la bourse régionale. De toutes<br />

les façons, dans le cadre du<br />

plan de financement de notre<br />

programme de croissance, il est<br />

envisagé qu’après l’introduction<br />

sur le marché européen,<br />

une deuxième opération se<br />

fasse, celle-là sur la place de<br />

l’UEMOA.<br />

Depuis le lancement du titre<br />

Simat à Paris, nous avons<br />

« Philosophiquement,<br />

il me tenait à coeur<br />

d’apporter une sorte<br />

de preuve que, dans<br />

un secteur d’activité<br />

où les multinationales<br />

font la loi, une PME<br />

totalement africaine<br />

pouvait faire son trou<br />

et offrir une belle<br />

opportunité<br />

d’investissement à<br />

la communauté<br />

financière<br />

internationale. »<br />

beaucoup échangé avec les<br />

autorités de la BRVM. Et je<br />

puis vous confirmer dans un<br />

horizon temporel que je ne<br />

saurais déterminer ce jour<br />

avec précision, Simat sera<br />

introduit à la BRVM. Cela est<br />

du reste inévitable.<br />

Un mois après le début de<br />

l’opération de mise en vente<br />

progressive des 320 000<br />

actions, quelle est la situation ?<br />

Comment se comporte le titre<br />

Simat sur Euronext ?<br />

SE : Sur les 320 000 titres destinés<br />

à la cession sur le marché<br />

Euronext, plus de la moitié ont<br />

déjà été cédées. Nous avons<br />

commencé à 4,38, aujourd’hui,<br />

nous sommes à près de 17<br />

euros. Le titre affiche une performance<br />

de plus de 223%, avec<br />

une hausse quotidienne de<br />

10%. Un résultat que les experts<br />

qualifient d’inédit, mais que<br />

nous appréhendons avec beaucoup<br />

de lucidité. Je mets le fort<br />

engouement actuel pour le titre<br />

ENTREPRISES ET MARCHES 13<br />

Simat sur le compte du fait qu’il<br />

s’agit d’une première. Je veux<br />

bien croire que les résultats de<br />

la société – entre 2001 et 2007<br />

son chiffre d’affaires a crû progressivement,<br />

passant de 1 milliard<br />

de FCFA en 2001 à plus de<br />

6 milliards de FCFA en 2007 –<br />

sont pour quelque chose dans<br />

cette performance boursière.<br />

Mais il y a une donne qui reste<br />

difficile à maîtriser. Car voir la<br />

valeur du titre passer, en un<br />

mois, de 4,38 euros à 17 euros,<br />

est extraordinaire. Mais il est<br />

évident que le cours va finir par<br />

se stabiliser. D’un point de vue<br />

personnel, je tire une fierté de<br />

savoir que notre audace est<br />

saluée par le marché. Mais nous<br />

avons conscience que le plus<br />

dur est à venir. Car il nous faut<br />

maintenir ce cours, par la qualité<br />

de notre management et de<br />

notre travail.<br />

Quelle suite sera donnée à<br />

cette opération vu que le titre<br />

Simat enregistre une performance<br />

inédite avec une valeur<br />

qui a crû de plus de 223% en<br />

un mois ?<br />

SE : L’introduction de Simat en<br />

bourse n’ayant pas été faite dans<br />

un esprit de réalisation de plusvalues,<br />

les ressources mobilisées<br />

serviront à financer notre programme<br />

d’investissement. La<br />

société fera ultérieurement<br />

appel public à l’épargne. En<br />

attendant, les fonds levés au<br />

terme de cette première opération<br />

seront prioritairement utilisés<br />

pour acquérir de nouveaux<br />

équipements d’exploitation,<br />

construire et aménager des<br />

magasins de stockage, tant à<br />

Abidjan qu’à l’intérieur du pays.<br />

Nous allons faire de la croissance<br />

interne en somme. Notre<br />

action s’inscrivant plutôt dans la<br />

durée. Nous allons également<br />

consolider les leviers économiques<br />

et financiers de l’entreprise.<br />

<strong>Les</strong> ressources stables<br />

dont nous disposerons par le<br />

biais de la bourse iront également<br />

au financement de l’accroissement<br />

du besoin en fonds<br />

de roulement corollaire de la<br />

croissance régulière de l’activité<br />

de l’entreprise. Dans le même<br />

temps sera procédé à une<br />

restructuration des prêts à court<br />

terme par le biais desquels nous<br />

avons financé la plupart des nos<br />

investissements au cours des<br />

quatre dernières années.<br />

Globalement, les perspectives<br />

sont bonnes. Surtout que, il y a<br />

quelques semaines de cela, la<br />

surprime d’assurance rattachée<br />

au risque de guerre en Côte<br />

d’Ivoire a été supprimée. Et que,<br />

d’après des informations qui<br />

viennent de nous êtes données,<br />

la Côte d’Ivoire va passer de la<br />

phase III de sécurité de la grada-<br />

M. Stephane Eholie,<br />

pdg de Simat.<br />

tion de l’ONU à la phase II,<br />

sous-entendant que le pays est à<br />

nouveau une destination sûre<br />

pour les milieux d’affaires. En la<br />

matière, la reprise vigoureuse<br />

des échanges avec les pays de<br />

l’hinterland, est un signal fort…<br />

Alors comment Simat se situe<br />

par rapport à cette donne ?<br />

SE : La confiance restaurée, la<br />

Côte d’Ivoire et la sous région<br />

Ouest africaines offrent de réels<br />

potentiels de développement et<br />

de croissance. On a toujours dit<br />

que c’est quand tonne les canon<br />

qu’il faut investir, nous nous<br />

avons investir, nous continuons<br />

de le faire afin de nous doter des<br />

« Le titre affiche une<br />

performance de plus<br />

de 223% avec une<br />

hausse quotidienne<br />

de 10%. Un résultat<br />

que les experts<br />

qualifient d’inédit<br />

mais que nous<br />

appréhendons<br />

avec beaucoup<br />

de lucidité. »<br />

capacités productives adéquates<br />

pour répondre aux attentes et<br />

exigences des clients. Nous<br />

avons effectivement de réelles<br />

opportunités de croissance et<br />

d’affaires. La bourse en nous<br />

permettant de lever rapidement<br />

des capitaux, nous met en position<br />

de nous « armer » techniquement<br />

et technologiquement<br />

pour le faire. Mais il nous faut<br />

densifier et consolider ces actifs<br />

vu que nous entendons nous<br />

positionner comme une alternative<br />

en Afrique de l’Ouest<br />

dans le cadre des marchés de<br />

concessions portuaires. Dans<br />

les mois à venir, nous retournerons<br />

donc sur le marché financier,<br />

cette fois-ci sur le marché<br />

régional de l’UEMOA, pour<br />

lever des capitaux.<br />

Quelles formes prendront<br />

alors les opérations de crois-<br />

Algérie : 19 milliards<br />

d’investissements arabes<br />

attendus en 2008<br />

Le montant des investissements arabes prévus pour 2008 et<br />

2009 s’élève à 19 milliards de dollars. Plusieurs secteurs sont<br />

concernés, notamment l'industrie, les télécoms, la santé ou le<br />

tourisme. « 90 % de ces projets ont reçu les autorisations nécessaires<br />

à leur réalisation », selon un responsable de l’Agence<br />

nationale de développement de l’investissement (ANDI).<br />

Création d’un fonds pour<br />

la pauvreté en Tanzanie<br />

Le gouvernement tanzanien a créé un fonds spécial destiné à la<br />

réduction de la pauvreté, qui sera utilisé pour promouvoir les<br />

petites entreprises, en vue d'aider la majorité des Tanzaniens<br />

défavorisés. Le ministre tanzanien de la Planification et du<br />

Renforcement des compétences économiques, Juma Alifa<br />

Ngasongwa, a fait savoir que ce fonds, doté d'une allocation<br />

initiale de 400 millions de shillings (347 826 dollars), « a pour<br />

vocation d'aider les Tanzaniens à créer des entreprises », cité par<br />

le journal local anglophone The Citizen. Le président de la<br />

République unie de Tanzanie, M. Jakaya Mrisho Kikwete, a établi<br />

un fonds de développement de 21 milliards de shillings (18<br />

millions de dollars) pour ses 21 régions administratives et le<br />

continent tanzanien.<br />

Renforcement de la<br />

gouvernance du fleuve Niger<br />

Un projet de renforcement de la gouvernance de l'eau du fleuve<br />

Niger sera lancé lors d'une rencontre internationale à Bamako,<br />

fin janvier et début février. L'objectif de ce projet est d'améliorer<br />

la gouvernance de l'eau et les conditions de vie des populations<br />

riveraines du fleuve, à travers le renforcement des compétences<br />

techniques et institutionnelles des collectivités locales,<br />

indique jeudi l'Agence de presse panafricaine. Le projet est cofinancé<br />

par la Commission européenne à hauteur de 1,39 milliard<br />

de francs CFA (environ 3 millions de dollars), sur un<br />

montant total de 2,1 milliards de francs CFA (près de 4,7 millions<br />

de dollars).<br />

Le Nigeria va privatiser ses<br />

aéroports<br />

Le gouvernement fédéral du Nigeria a achevé les plans visant à<br />

remettre la gestion complète de la maintenance de ses des principaux<br />

aéroports nigérians à des investisseurs privés dans un<br />

accord de partenariat public-privé (PPP), a rapporté jeudi un<br />

media local. Parmi les aéroports concernés, il y a l'aéroport<br />

international Murtala Mohammed (MMA) à Lagos, l'aéroport<br />

international Aminu Kano (MAKIA) à Kano et l'aéroport<br />

international de Nnamdi Azikiwe à Abuja.<br />

Hausse des excédents<br />

en Algérie<br />

L'Algérie a réalisé un excédent commercial de 32 milliards de<br />

dollars en 2007, a rapporté mardi le quotidien local Le Jeune<br />

Indépendant. L'année dernière, les exportations de l'Algérie ont<br />

enregistré une hausse substantielle de 8,98% pour atteindre<br />

59,52 milliards de dollars, tandis que le volume des importations<br />

s'est accru aussi de 27,88%, soit 27,44 milliards de dollars,<br />

selon le quotidien, citant un bilan rendu public par le Centre<br />

national de l'informatique et des statistiques. Pour l'exportation,<br />

les hydrocarbures ont occupé, sans surprise, une part de<br />

97,8% du total des exportations, avec un montant de 58, 2 milliards<br />

de dollars.<br />

sance externe que vous envisagiez<br />

ainsi ?<br />

SE : <strong>Les</strong> activités de chargements<br />

et de déchargements des<br />

navires et avions que nous exerçons<br />

nécessitent un investissement<br />

permanent dans du matériel<br />

de pointe. Nous allons<br />

acquérir du matériel en propre<br />

pour avoir un effet de substitution<br />

à la location, qui coûte nettement<br />

plus cher que les amortissements,<br />

en plus de ce que la<br />

productivité est meilleure avec<br />

du matériel neuf. Booster nos<br />

possibilités de développement<br />

en externe se traduira par des<br />

partenariats. En ce qui concerne<br />

singulièrement la sous-région<br />

ouest-africaine, cette croissance<br />

externe ne pourra prendre, dans<br />

un premier temps, que la forme<br />

de partenariats, capitalistiques<br />

ou commerciaux, avec d’autres<br />

opérateurs, ou le rachat éventuel<br />

de certaines activités…<br />

Mais faut-il encore, à ce niveau,<br />

que les opportunités existent<br />

réellement.<br />

Interview réalisée par<br />

Louis S. Amédé


14<br />

Création d’une nouvelle<br />

compagnie aérienne au<br />

Burkina-Faso<br />

L'assemblée générale des actionnaires de la Société de promotion<br />

d'une compagnie aérienne régionale (SPCAR) a<br />

consacré la création de la nouvelle compagnie aérienne<br />

régionale dénommée ASKY, selon un communiqué publié<br />

lundi à Ouagadougou. Gervais K. Djondo a été élu président<br />

du conseil d'administration de cette compagnie à caractère<br />

privé et international. La nouvelle compagnie dispose d’un<br />

capital de 120 millions de dollars, dont 80% sont répartis<br />

entre des investisseurs privés et 20% entre des institutions<br />

financières publiques dont la mission est de soutenir les<br />

investissements privés de développement.<br />

Maroc : hausse de l’indice<br />

des prix à la production<br />

dans le secteur des<br />

industries manufacturières<br />

L'indice des prix à la production a enregistré au Maroc une<br />

hausse de 0,9% dans le secteur des industries manufacturières<br />

en décembre par rapport au mois de novembre 2007, a indiqué<br />

jeudi le Haut commissariat au plan (HCP) du pays. Cette augmentation<br />

est le résultat notamment des hausses enregistrées<br />

au niveau des branches raffinage de pétrole (+2,1%), industries<br />

alimentaires (+1,1%) et travail de métaux (+0,1%). L'indice à<br />

la production dans la branche industrie textile a accusé cependant<br />

une baisse de 0,2%. Dans le secteur des industries extractives,<br />

le HCP a noté que les prix ont baissé de 0,2%. Une régression<br />

qui s'explique essentiellement par le recul de 0,2% dans la<br />

branche des autres industries extractives.<br />

Début de forage pétrolier<br />

au Ghana<br />

Un derrick de forage pétrolier est arrivé au Ghana, entamant les<br />

opérations au large de la côte ouest du pays, a rapporté dimanche<br />

l'agence de presse nigériane. Ce derrick, nommé Songo Saturn et<br />

arrivé au Ghana le 16 janvier, devrait entreprendre à partir du 20<br />

janvier le forage au cap Three Points, dans la région ouest du pays.<br />

La plate-forme en provenance de Guinée équatoriale poursuivra<br />

les opérations de Redford Dolphin, qui ont premièrement permis<br />

de découvrir le dépôt de l'or noir au Ghana, il y a sept ans. Le derrick<br />

sera en service au Ghana pendant trois mois, avant de continuer<br />

sa tournée en Libye.<br />

AP Moller-Maersk propose<br />

un plan de développement<br />

pour le port de Lomé<br />

Le groupe maritime AP Moller- Maersk ambitionne d'impulser<br />

une nouvelle dynamique au développement du Port<br />

autonome de Lomé par un plan de développement sur vingt<br />

ans qui a été proposé jeudi au Premier ministre togolais<br />

Komlan Mally, rapporte vendredi l'Agence Xinhua. Le plan<br />

de développement portuaire comprend des connexions vers<br />

l'hinterland et des investissements financiers annoncés<br />

« très importants » par la délégation du groupe AP Moller-<br />

Maersk. Le vice-président du groupe, Jack Helton, qui<br />

conduisait la délégation, a fait état également d'un apport<br />

en technologie opérationnelle et humain, et du support,<br />

dans ce plan, de la ligne maritime Maersk Line, basée au<br />

Togo depuis 21 ans.<br />

Vers une unification<br />

des politiques monétaires<br />

africaines<br />

L'Association des banques centrales africaines se penche<br />

actuellement sur la mise en place d'une politique financière<br />

et monétaire africaine unifiée. Le gouverneur de la<br />

Banque centrale de Libye (BCL) et président en exercice de<br />

l'association, Ferhat Ben Gdhara, a indiqué à l’agence Pana<br />

que des réunions ont été tenues, dans ce cadre, entre l'organisation<br />

et la commission de l'Union africaine, à Addis-<br />

Abeba, en Ethiopie. M. Ben Gdhara a précisé que la Libye<br />

et la commission de l'UA ont procédé, dimanche à Tripoli,<br />

à la signature d'un accord de création de la commission<br />

d'orientation pour la création de la Banque africaine d'investissement.<br />

ENTREPRISES ET MARCHES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

Electricité : un immense marché<br />

en retard à l’allumage<br />

Le taux d’électrification de l’Afrique subsaharienne est d’environ 16%. Un immense marché de plusieurs<br />

milliards de dollars qui passe par la concrétisation des projets de pools énergétiques régionaux.<br />

Par Adama Wade, Casablanca.<br />

Si la plupart des atlas attribuent au<br />

continent africain un tiers des réserves<br />

hydriques mondiales, en 2008, trois<br />

Africains sur quatre n’ont pas encore<br />

accès à l’électricité. L’Africain consomme<br />

en moyenne 600 kilowatts heure contre<br />

une moyenne mondiale de 2600. C’est<br />

sur ces paradoxes parlants que s’est<br />

ouverte à Marrakech la Conférence<br />

Internationale sur l’électrification rurale.<br />

« L’Afrique devrait d’abord<br />

commencer par fabriquer<br />

des panneaux solaires,<br />

une technologie facile<br />

et légère. »<br />

Plus de 400 experts, opérateurs et observateurs,<br />

ont assisté à cette rencontre<br />

tenue entre les 23 et 25 janvier 2008.<br />

L’hôte du jour, à savoir l’ONE (Office<br />

national de l’électricité du Maroc), a présenté<br />

son business modèle de ces dix dernières<br />

années, à savoir le fameux PERG<br />

(programme de l’électrification rurale)<br />

qui a porté le taux d’électrification du<br />

Maroc de 18% en 1995 à 94% en 2008.<br />

Une expérience qui ne peut qu’interpeller<br />

les éminents représentants du secteur,<br />

venus de l’Afrique subsaharienne<br />

en particulier, et les bailleurs de fonds<br />

dont la BID (Banque islamique de<br />

développement), la BAD et l’AFD.<br />

« Nous sommes aujourd’hui dans la<br />

situation du Maroc en 1995 », déclare<br />

Modibo Diop, directeur général de<br />

l’Agence sénégalaise d’électrification<br />

rurale (ASER), actuellement engagé dans<br />

un programme quadriennal d’électrification<br />

devant porter le taux du Sénégal<br />

de 16,5 à 50% d’ici 2012. « Nous sortons<br />

des anciens modèles pour un vrai programme<br />

d’investissement avec un engagement<br />

fort de l’Etat sénégalais », renchérit<br />

M. Diop pour qui l’option retenue, calquée<br />

sur celle du Maroc (elle sera réalisée<br />

en partenariat avec l’ONE), fera gagner<br />

beaucoup de temps à son pays.<br />

Dossiers mal montés<br />

Chez les autres pays africains, la même<br />

urgence demeure. <strong>Les</strong> mêmes obstacles<br />

aussi, imputés en général à l’état des<br />

infrastructures et à la difficulté de trouver<br />

des bailleurs de fonds. Et quand on<br />

les trouve, les délais d’acceptation sont<br />

trop longs, déplorent les maîtres d’ouvrage<br />

africains. Soit, réplique le représentant<br />

de la BID, présent dans la salle,<br />

« mais il y a des financements qui existent.<br />

Le problème que nous rencontrons en<br />

Afrique tient au fait que les dossiers sont<br />

souvent mal montés. Il nous arrive d’engager<br />

des consultants à nos frais pour refaire<br />

ce travail. L’étude d’un dossier bien ficelé<br />

ne dépasse pas 3 à 6 mois », estime-t-il.<br />

En fait, même si les fonds existent, ils<br />

sont peu vulgarisés auprès des Etats<br />

africains. Mohamed El Aichouni, chef<br />

de la division de l’assistance technique<br />

au département des opérations de la<br />

BADEA (Banque arabe pour le développement<br />

économique en Afrique),<br />

abonde dans ce sens : « Nous sommes<br />

une institution qui intervient essentiellement<br />

en Afrique subsaharienne. Nous<br />

accordons des financements pour tous<br />

les projets de développement à des taux<br />

préférentiels. Seule condition requise<br />

pour le projet, porter le sceau du ministère<br />

des finances de l’Etat concerné ».<br />

Diversification nécessaire<br />

Reste que l’Afrique devra désormais<br />

s’engager dans une diversification du<br />

bouquet énergétique pour se libérer des<br />

vieux schémas des années 60, bâtis sur<br />

des centrales thermiques et des modèles<br />

économiques qui, pour les plus pessimistes,<br />

n’ont jamais prévu un baril de<br />

pétrole au-delà de 45 dollars. Cette diversification,<br />

longuement invoquée lors de<br />

la rencontre de Marrakech, passe par les<br />

énergies renouvelables. Là aussi, le<br />

potentiel est énorme, mais, comme le<br />

rappelle avec force Georges Debane, président<br />

du groupe « développement durable<br />

» au CIAN (Conseil français des<br />

investisseurs en Afrique), « l’Afrique<br />

devrait d’abord commencer par fabriquer<br />

des panneaux solaires, une technologie<br />

facile et légère ». Ce qui nécessitera, sans<br />

doute, comme toute technologie, une<br />

mutualisation des coûts et des risques.<br />

Sur cette question de la mutualisation,<br />

les Etats africains ont beaucoup de chemin<br />

à faire, déclare un représentant de<br />

l’UPDEA (Union des producteurs, transporteurs<br />

et distributeurs d’énergie électrique<br />

en Afrique. Le problème des pools<br />

énergétiques se heurte en général à la frilosité<br />

des Etats, lesquels veulent plus que<br />

jamais conserver leurs indépendances<br />

énergétiques quitte à opter pour des<br />

solutions coûteuses. Pour contourner ces<br />

obstacles, les experts avaient proposé aux<br />

Etats entre autres une « internationalisation<br />

» des sites où sont installés les<br />

ouvrages communs. Un terme présenté<br />

dans son sens « technique » et qui a été<br />

mal compris par les politiques de l’UA<br />

réunis à Addis Abeba. En clair, pour que<br />

le tiers des réserves hydriques mondiales,<br />

que représente l’Afrique, ne reste pas<br />

éternellement un sujet théorique à présenter<br />

aux élèves en cours de géographie,<br />

il est important que les Etats trouvent<br />

des garanties juridiques suffisantes sur<br />

leur approvisionnement énergétique.<br />

Intégration : port sec sénégalais<br />

au Mali<br />

Le Sénégal a créé à Bamako les Ensema, des entrepôts sous douane pour doper le commerce sous-régional.<br />

Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />

<strong>Les</strong> Entrepôts sénégalais au Mali<br />

(Ensema) viennent de renforcer leurs<br />

capacités de stockage en ce début d’année,<br />

avec la réception de leurs premières<br />

chaînes de froid composées de six<br />

chambres froides d’une capacité totale<br />

de 1200 tonnes.<br />

Commerce inter-Etats<br />

Ces nouvelles unités sont destinées à la<br />

congélation de produits comme les poissons,<br />

les volailles et les viandes ainsi que<br />

les produits laitiers, les fruits et légumes.<br />

L’impact sur le commerce inter-Etats<br />

dans l’espace de l’Union économique et<br />

monétaire ouest-africain (UEMOA) sera<br />

considérable si l’on en croit le directeur<br />

général des Ensema, Ibra Guissé. <strong>Les</strong> pays<br />

dépourvus d’accès à la mer, comme le<br />

Burkina, le Mali et le Niger pourront<br />

ainsi exporter viandes et volailles via les<br />

Ensema, qui vont assurer le stockage de<br />

ces produits en suspension de toute taxe.<br />

Dans l’autre sens, un pays côtier comme<br />

le Sénégal devrait mieux écouler ses pro-<br />

duits halieutiques (poissons frais, séchés<br />

ou fumés) vers le Mali, le Burkina ou<br />

encore le Niger.<br />

<strong>Les</strong> premiers effets de ce changement,<br />

notable dans le commerce sous-régional,<br />

commencent d’ailleurs à se manifester.<br />

Au cours de l’année 2007, le commerce<br />

des amandes de karité a généré quelque 6<br />

milliards de francs CFA, soit environ 9<br />

millions d’euros au profit de l’économie<br />

rurale du Mali. La filière est animée par<br />

une firme indienne qui achète les noix<br />

d’amandes dans les zones rurales<br />

maliennes avant de les stocker dans les<br />

hangars des Ensema. Puis, direction le<br />

Port autonome de Dakar d’où la marchandise<br />

est acheminée vers le<br />

Danemark pour utilisation dans l’industrie<br />

cosmétique du pays nordique.<br />

<strong>Les</strong> Ensema vont donc favoriser les<br />

échanges entre le Sénégal et les pays<br />

enclavés et profiter au port de Dakar, en<br />

concurrence avec Abidjan, Cotonou et<br />

Lomé pour le transit vers les pays continentaux.<br />

La position du Mali est centrale<br />

pour le vaste marché de l’UEMOA qui<br />

compte 70 millions de consommateurs.<br />

Suspension des taxes<br />

<strong>Les</strong> Ensema, construits par le Sénégal au<br />

Mali, ont coûté 13 millions d’euros. Six millions<br />

ont été prêtés par la Banque islamique<br />

de développement (BID). Le reste a été<br />

apporté par la CBAO et l’Etat du Sénégal à<br />

travers le Port autonome de Dakar et le<br />

Conseil sénégalais des chargeurs, COSEC.<br />

Situés à Korofina, au nord-est de Bamako,<br />

ils comprennent, sur une superficie de 6<br />

hectares, 14 hangars de 1200 mètres carrés<br />

chacun, dont deux frigorifiques. Ils sont<br />

dotés d’un pont bascule routier et d’un<br />

pont bascule ferroviaire en sus d’autres<br />

commodités nécessaires aux opérations de<br />

stockage et de déstockage 24 heures sur 24.<br />

Outre le stockage, les Ensema fonctionnent<br />

en suspension des droits et taxes pour une<br />

période de trois ans pour les marchandises<br />

stockées. <strong>Les</strong> opérateurs y disposent, sur le<br />

site même, des services des douanes<br />

maliennes et sénégalaises, dotés d’antennes<br />

pour informer et traiter toutes les opérations.<br />

<strong>Les</strong> opérateurs économiques apprécient<br />

particulièrement ces possibilités de<br />

suspension des droits et taxes et l’information<br />

disponible sur place.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

Orascom Télécom à la croisée<br />

des chemins<br />

Le groupe de Naguib Sawiris, OTH, cherche à concrétiser ses ambitions européennes, sans trop céder<br />

de ses actifs dans les pays émergents qui ont fait son succès.<br />

Par Saïd Djaafer, Alger<br />

Des spéculations boursières en Egypte, fondées<br />

sur une rumeur de cession des parts<br />

d'Orsacom dans Mobinil, ont poussé un<br />

responsable du groupe, au début de l'année<br />

2008, à publier un démenti. Orascom ne<br />

veut pas vendre ses 34,4% dans Mobinil où<br />

France Telecom en détient 36,3%. C'est<br />

plutôt l'inverse, Orascom a tenté sans succès,<br />

en faisant jouer une clause du pacte<br />

d'actionnaire en cas de « désaccord grave »,<br />

de racheter les parts du Français. En Tunisie,<br />

Orascom a essuyé le même échec avec son<br />

recours à l'arbitrage pour faire jouer un<br />

droit de rachat de la participation de<br />

Wataniya Telecoms (50%) dans le capital de<br />

Tunisiana (Orascom Telecom Tunisie).<br />

Pas à vendre<br />

Ces tentatives de rachat non couronnées de<br />

succès n'ont pourtant pas fait cesser la<br />

rumeur de la vente d'Orascom Telecom<br />

Holding. « Selon mes informations, le groupe<br />

n'est pas à vendre », a déclaré très récemment<br />

Hassan Kabbani, patron d'Orascom<br />

Telecom Algérie, en prenant soin néanmoins<br />

de préciser qu'il n'est pas habilité à se<br />

prononcer sur le sujet. La rumeur lancée par<br />

le Sunday Times de la vente du groupe<br />

Orascom Telecom pour la somme de 17<br />

milliards de dollars peine à être complètement<br />

évacuée. Et pourtant, Naguib Sawiris<br />

en personne est monté au créneau le 9<br />

décembre dernier pour démentir catégoriquement.<br />

« Orascom Telecom n'est pas en<br />

vente. Ma famille et moi n'avons aucun intérêt<br />

à quitter l'industrie des télécommunica-<br />

Le Bénin mise sur les ports secs<br />

Le port sec semble une excellente alternative aux activités portuaires dans les pays africains.<br />

Soucieux d’évoluer au même rythme que ses pairs de la sous-région, le Bénin a fait l’expérience<br />

de ce système d’entreposage.<br />

Par Robert Adandé, Cotonou<br />

Dans le souci de décongestionner le port<br />

autonome de Cotonou et de créer ainsi<br />

un pôle logistique dans le nord et certaines<br />

zones clés du pays, le gouvernement<br />

a décidé de construire un certain nombre<br />

de ports secs, à Zongo (quartier de<br />

Cotonou) et Parakou, ville du Bénin<br />

située à environ 400 kilomètres de la<br />

capitale… Pour ne citer que celles-là.<br />

Objectifs macroéconomiques, microéconomiques<br />

et stratégiques<br />

La régularité et l’accélération du circuit<br />

des importations et des exportations<br />

pour une relance de l’économie par l’accroissement<br />

de la consommation, la maîtrise<br />

du volume des échanges et des statistiques<br />

nationales, la facilitation du<br />

recouvrement des recettes fiscales à travers<br />

un centre unique de traitement<br />

constituent entre autres les incidences<br />

escomptées sur le plan macroéconomique<br />

en ce qui concerne l’économie nationale<br />

béninoise.<br />

Quant aux objectifs microéconomiques,<br />

il peut être question de la disponibilité<br />

des intrants nécessaires pour l’économie<br />

; la réduction des coûts et de la durée<br />

d’acheminement des produits à travers<br />

un pôle unique ; et l’existence d’une plus<br />

grande sécurité des marchandises par la<br />

mise en place des techniques et équipements<br />

appropriés pour les opérations<br />

tions et nous nous considérons comme des<br />

acteurs stratégiques sur le long terme ». Le<br />

groupe a bien cédé en décembre pour 1,2<br />

milliard de dollars sa filiale Iraqna<br />

Company au groupe koweitien Mobile<br />

Telecommunication Company (Zain) et<br />

pour 956 millions $ ses parts dans l'opérateur<br />

mobile indien Hutchison Telecom,<br />

mais ces opérations, plutôt bonnes, n'indiquent<br />

pas que Naguib Sawiris serait enclin à<br />

quitter le secteur des télecoms. Tout au plus<br />

peut-il vendre certaines branches nationales<br />

pour se concentrer sur d'autres. En contrepartie<br />

de ses départs d'Irak et d'Inde, le<br />

groupe œuvre, à travers sa filiale Mobilink, à<br />

renforcer sa présence dans le marché pakistanais<br />

: 500 millions de dollars d'investissements<br />

sont prévus en 2008 pour l'extension<br />

de son réseau. Cela vient s'ajouter aux 2,5<br />

milliards $ investis au cours des dernières<br />

années qui lui ont permis d'avoir 30 millions<br />

d'abonnés début 2008 contre 1 million<br />

en 2003, année du lancement de la société.<br />

Licence en France<br />

Naguib Sawiris a publiquement manifesté<br />

son intérêt pour l'achat de<br />

Bouygues Telecom et envisage de soutenir<br />

Iliad-Free dans la course pour la quatrième<br />

licence de téléphonie mobile en<br />

France. Cet intérêt pour le marché français<br />

se fera-t-il au prix d'un délestage<br />

d'une branche florissante, comme OTA<br />

(Djezzy) par exemple, pour disposer des<br />

fonds ? La même rumeur d'une vente de<br />

Djezzy avait couru au moment du rachat<br />

en 2005 de Wind, troisième opérateur<br />

mobile italien, pour 12,2 milliards d'eu-<br />

physiques de manutention, de stockage,<br />

de livraison, etc.<br />

De même, de façon stratégique, la création<br />

d’un port sec permet de disposer<br />

d’un circuit d’approvisionnement<br />

d’urgence efficace ; de constituer et de<br />

mobiliser efficacement un stock de<br />

sécurité (produits stratégiques tels que<br />

: intrants industriels, produits alimentaires,<br />

hydrocarbures, etc.) ; de contribuer<br />

à la lutte contre les fraudes fiscales<br />

à travers des modes de gestion plus<br />

transparents ; et le paiement des frais<br />

d’entreposage et de passage dans l’entrepôt<br />

par les opérateurs économiques<br />

nationaux.<br />

Le port sec de Zongo à Cotonou<br />

Le secteur portuaire béninois bénéficie<br />

de la part du gouvernement d’une<br />

attention particulière. D’importants<br />

investissements et réformes sont envisagés<br />

sur les cinq prochaines années au<br />

Port de Cotonou. Déjà à titre expérimental,<br />

et en amont du plus grand<br />

projet de création de port sec à<br />

Parakou, le gouvernement béninois a<br />

mis en place un port sec dans un quartier<br />

dénommé Zongo, à Cotonou… Ce<br />

port est une enceinte d’entreposage,<br />

qui permet de décongestionner les<br />

quais du port maritime.<br />

Prochainement, le cap sera donc mis<br />

sur Parakou, situé à 400 km de la capitale,<br />

pour un port sec plus imposant.<br />

ENTREPRISES ET MARCHES<br />

ros auprès d'Enel. Le journal français La<br />

Tribune avait évoqué la possibilité d'une<br />

cession de Djezzy, suscitant l'envoi d'une<br />

mise au point de Naguib Sawiris :<br />

« Soyez-en sûr, Djezzy ne sera pas vendu,<br />

nous sommes ici pour démontrer que des<br />

sociétés arabes peuvent rivaliser avec d'autres<br />

étrangères de renommée mondiale ».<br />

<strong>Les</strong> ambitions européennes de Sawiris peuvent-elles<br />

se faire au détriment de ce qui a<br />

fait jusqu'à présent son succès, l'investissement<br />

dans les pays émergents ? Le patron<br />

de Djezzy, Hassan Kabbani, fournit un élément<br />

de réponse : le groupe « a encore des<br />

Naguib Sawiris a<br />

publiquement manifesté son<br />

intérêt pour l'achat de<br />

Bouygues Telecom.<br />

choses à faire » dans des pays émergents,<br />

contrairement à l'Europe où les marchés<br />

« sont saturés ». Mieux, Sawiris pourrait réaliser,<br />

en Algérie, la promesse faite après le<br />

veto de la Banque d'Egypte de créer une<br />

banque. Le projet se prépare en alliance<br />

avec la banque égyptienne Commercial<br />

International Bank (CIB), filiale de<br />

la Banque nationale d'Egypte (51%) et<br />

l'Américain Chase Manhattan (JP Morgan,<br />

49%). <strong>Les</strong> demandes d'agrément auraient<br />

déjà été déposées auprès de la Banque<br />

d'Algérie. La co-entreprise bancaire CIB-<br />

Sawiris sera commercialement lancée dans<br />

le courant de l'année 2008.<br />

Pourquoi le choix de cette ville ?<br />

L’étude de faisabilité étant terminée, il ne<br />

reste plus que quelques mois pour rendre<br />

opérationnel le port sec de Parakou, désengorger<br />

ceux de Cotonou et amorcer<br />

ainsi l’amélioration de la compétitivité<br />

du Port autonome de Cotonou.<br />

Avec la réalisation de ce projet, le corridor<br />

béninois disposera d’un atout complémentaire<br />

pour l’amélioration des<br />

conditions nécessaires à une exploitation<br />

rationnelle des installations de transport<br />

au service du transit. Ceci, en le dotant<br />

d’infrastructures adéquates afin que le<br />

Bénin tire réellement profit du développement<br />

des pays de la sous-région.<br />

Avantages spécifiques de la ville<br />

Le stockage de conteneurs vides sera également<br />

une activité très importante pour<br />

cette zone du pays (le nord), car l’entreposage<br />

de conteneurs vides, prévu dans<br />

cet espace portuaire sec, permettra d’y<br />

remplir des balles de coton, de noix<br />

d’anacardes, de beurre de karité, de<br />

peaux d’animaux en provenance de<br />

l’hinterland pour le port maritime.<br />

Mais pour faire de ce pays une réelle plateforme<br />

logistique au service des pays de<br />

la sous-région, le Bénin doit se doter<br />

d’installations portuaires à même d’accompagner<br />

cette ambition, d’où la nécessité<br />

d’un second port en eau profonde<br />

sur le littoral du Bénin.<br />

15<br />

<strong>Les</strong> présidents mauritanien<br />

et gabonais chez Kadhafi<br />

<strong>Les</strong> présidents mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallah, et<br />

gabonais, Omar Bongo Ondimba, ont discuté samedi à<br />

Tripoli avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi du prochain<br />

sommet de l'Union africaine (UA), prévu du 1er au 3<br />

février à Addis Abéba, selon l'agence libyenne Jana. L'ordre<br />

du jour du prochain sommet de l'UA ainsi que le projet de<br />

création d'Etats-Unis d'Afrique ont été au centre des entretiens<br />

du numéro un libyen avec ses hôtes reçus tour à tour à<br />

Tripoli. L'accent a été mis notamment sur « la nécessité de<br />

consolider la marche de l'Union africaine par la création d'un<br />

gouvernement fédéral africain en arrivant à la constitution des<br />

Etats-Unis d'Afrique », a ajouté Jana. Principal artisan de<br />

l'idée d'Etats-Unis d'Afrique, Mouammar Kadhafi avait proposé<br />

à ses homologues africains la constitution d'un gouvernement<br />

africain lors du dernier sommet de l'UA, en juillet<br />

dernier au Ghana.<br />

Le Maroc plaide pour un<br />

statut avancé avec l’UE<br />

L'ambassadeur itinérant de SM le Roi Mohammed VI, Mme<br />

Assia Alaoui Bensalah, a indiqué ce que le Maroc attend d'un<br />

statut avancé avec l'Union européenne (UE). « Ce que l'on<br />

attend du statut avancé, c'est d'avoir des coopérations renforcées<br />

avec l'Union européenne, une association plus étroite au marché<br />

européen, et décider de notre avenir commun », a affirmé Mme<br />

Alaoui Bensalah lors d'une conférence organisée vendredi soir<br />

à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, sous le thème<br />

« Statut avancé Maroc-UE : plus que l'association, moins que<br />

l'adhésion ? »<br />

Bill Gates consacre<br />

306 millions de dollars au<br />

profit du secteur agricole<br />

Un don de 306 millions de dollars au profit du secteur agricole<br />

en Afrique et en Asie a été annoncé vendredi par le milliardaire<br />

américain Bill Gates, lors du Forum économique de Davos. Le<br />

don émane de la fondation Bill et Melinda Gates, qui s'intéresse<br />

surtout à la santé en Afrique, notamment la lutte contre le<br />

paludisme. Cette somme profitera à l'amélioration du sol, à la<br />

production de lait et de café et à l'irrigation en Afrique et en<br />

Asie. « Si vous regardez les pays qui ont réussi leur développement<br />

économique, tous, à l'exception des producteurs de pétrole, ont<br />

fait de l'agriculture un élément essentiel », a fait remarquer M.<br />

Gates. Le Forum de Davos est chaque année l'occasion pour les<br />

dirigeants économiques et politiques d'annoncer des initiatives<br />

à caractère philanthropique. La fondation Bill et Melinda Gates<br />

est dotée de 37,6 milliards de dollars d'actifs dont le placement<br />

permet de distribuer plusieurs centaines de millions de dollars<br />

par an à des projets humanitaires.<br />

L’UE va déployer un<br />

contingent au Tchad<br />

L'Union européenne devrait donner lundi le coup d'envoi<br />

au déploiement rapide de ses soldats au Tchad et en<br />

République centrafricaine pour protéger les centaines de<br />

milliers de réfugiés du Darfour soudanais et de déplacés<br />

tchadiens et centrafricains, a indiqué vendredi un diplomate.<br />

« Toutes les conditions sont maintenant remplies » pour<br />

que les ministres des Affaires étrangères qui seront réunis<br />

lundi à Bruxelles puissent « confirmer le lancement rapide de<br />

l'opération », a déclaré ce diplomate à l'issue d'une ultime<br />

réunion de représentants des 27 pays de l'UE mettant un<br />

terme à cinq mois de préparatifs.<br />

Vers un plan quinquennal<br />

pour les chantiers du Nepad<br />

Le chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade a proposé,<br />

jeudi à Saly Portudal (Mbour) un plan quinquennal de<br />

réalisation du Nouveau partenariat pour le développement<br />

de l'Afrique (NEPAD). « C'est un plan quinquennal<br />

qui porte sur des projets. Il faut aussi quelques projets, sinon<br />

on sera noyé », a dit Me Wade qui présidait jeudi matin<br />

l'ouverture de la Conférence ministérielle sur le financement<br />

des infrastructures en Afrique, selon l'Agence de<br />

presse sénégalaise. Le président Abdoulaye Wade a proposé,<br />

pour les cinq prochaines années, la sélection de trois<br />

grands projets ferroviaires, trois grands projets de ponts<br />

régionaux, deux à trois projets d'énergie, de barrages, de<br />

pipelines pétroliers et de gazoducs.


16 GESTION PUBLIQUE <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

Programme de gouvernance<br />

entre le PNUD et la RDC<br />

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)<br />

doit signer cette semaine avec la République démocratique du<br />

Congo (RDC) un programme de gouvernance 2008-2012 doté<br />

d'environ 390 millions de dollars. Le Programme de gouvernance,<br />

qui s'inscrit dans le Document de la stratégie de croissance et de<br />

réduction de la pauvreté (DSCRP) de la RDC, est construit autour<br />

des cinq axes stratégiques que sont la gouvernance politique, la<br />

gouvernance administrative, la gouvernance économique, la gouvernance<br />

locale et la gouvernance judiciaire et sécuritaire.<br />

Le prochain sommet<br />

africain portera sur<br />

le développement industriel<br />

Le sommet africain qui aura lieu le 31 janvier 2008 devrait être axé<br />

sur le développement industriel. Ce sommet portera entre autres<br />

sur l'industrie, le travail, l'enfance et la lutte contre la drogue, a<br />

indiqué l'agence de presse officielle MENA. L'élection du président<br />

de la Commission africaine aura également lieu lors de ce sommet,<br />

et elle se jouera entre les candidats du Gabon, de Zambie, du<br />

Burundi et de Sierra Leone, selon des sources diplomatiques rapportées<br />

par l’agence chinoise Xinhuanet.<br />

Maroc : le Ministère<br />

de la justice signe avec la SFI<br />

Le protocole signé par Abdelwahed Radi, ministre de la Justice, et<br />

Jomana Cobein, chef du bureau IFC-Maroc, s'inscrit dans le cadre<br />

de l'institutionnalisation de la médiation commerciale au Maroc en<br />

tant que moyen alternatif de règlement des litiges commerciaux. Le<br />

projet entre dans le cadre de la stratégie de l'IFC visant à promouvoir<br />

un secteur privé dynamique et à améliorer le climat des affaires,<br />

et de son programme intitulé PEP-MENA (Private entreprise<br />

Partenership-Middle East and North Africa) relatif à la promotion<br />

des pratiques des modes alternatifs de résolution des litiges commerciaux<br />

dans la région MENA.<br />

L’UE s’engage sur un<br />

programme pour le Tchad<br />

Le commissaire européen chargé du développement et de l'aide<br />

humanitaire, Louis Michel, a signé mardi au Tchad un Programme<br />

d'accompagnement à la stabilisation (PAS) de 10 millions d'euros<br />

destiné à l'est du Tchad, selon un communiqué de presse publié<br />

mardi la Commission européenne, exécutif de l'Union européenne.<br />

Ce programme, en conjonction avec le déploiement de l'EUFOR au<br />

Tchad et de la Mission des Nations unies en Centrafrique et au<br />

Tchad (MINURCAT), a pour objectif de créer des conditions favorables<br />

au retour de la paix, à la prévention de futurs conflits et au<br />

développement social et économique de la région, notamment par<br />

la construction d'écoles, d'hôpitaux et de forages, a dit la CE.<br />

La FAO veut donner une<br />

nouvelle impulsion à la<br />

production agricole en<br />

Afrique de l’Ouest<br />

Dans le cadre de son Fonds fiduciaire pour la sécurité alimentaire,<br />

l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture<br />

(FAO) vient de lancer plusieurs projets visant à impulser<br />

un nouvel élan à la production agricole et aux marchés dans<br />

cinq pays africains qui comptent parmi les plus pauvres de la<br />

planète, selon des informations émanant de cette institution.<br />

Cette initiative est financée à hauteur de 10 millions de dollars<br />

par l'Italie et concerne la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le<br />

Sénégal et la Sierra Leone. « Outre leur proximité géographique,<br />

ces pays ont en commun des niveaux préoccupants de pauvreté et<br />

de sous-alimentation. Dans certains cas, plus de 70 % de la population<br />

vit en dessous du seuil de pauvreté », indique la FAO, citée<br />

par l'Agence de presse africaine.<br />

Financement du développement :<br />

la BID ouvre l’Afrique aux<br />

capitaux privés<br />

La Banque islamique de développement a adopté un programme spécial de développement de<br />

l’Afrique de 14 milliards de dollars qui ouvre aux pays l’accès aux ressources financières du marché.<br />

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

<strong>Les</strong> ministres des 27 pays africains membres<br />

de la Banque islamique de développement<br />

(BID) ont adopté le 23 janvier dernier<br />

à Dakar le programme spécial de la Banque<br />

pour le développement de l’Afrique. Il<br />

s’étale sur cinq ans de 2008 à 2012, et s’articule<br />

autour de six priorités sectorielles :<br />

l’agriculture, l’approvisionnement en eau et<br />

l’assainissement, l’énergie, les infrastructures<br />

de transport, l’éducation et la santé.<br />

Capacités d’absorption<br />

Ce nouveau programme prend le relais du<br />

programme dit de Ouagadougou, qui avait<br />

bénéficié d’une enveloppe de deux milliards<br />

de dollars à partir de 2002 pour permettre à<br />

la banque de contribuer davantage à la lutte<br />

contre la pauvreté en Afrique, où près de<br />

45% de la population, soit 360 millions<br />

d’habitants, vit en dessous du seuil de pauvreté<br />

avec moins d’un dollar par jour.<br />

Le programme de Ouagadougou a dépassé<br />

les objectifs qui lui étaient assignés puisque<br />

ce sont finalement 2,03 milliards qui ont été<br />

approuvés. Ce résultat satisfaisant n’a pas<br />

occulté le fait que malgré tout, dans la plupart<br />

des pays africains, la pauvreté continuera<br />

de sévir. « Au rythme actuel, et en<br />

dépit des progrès réalisés, peu de pays<br />

d’Afrique subsaharienne pourraient atteindre<br />

tous les OMD du fait d’un manque de<br />

ressources et de capacités d’absorption »,<br />

reconnaît la BID.<br />

Pour donner une nouvelle impulsion à l’action<br />

de la BID en Afrique, le 3 e sommet<br />

extraordinaire de l’Organisation de la<br />

conférence islamique, en décembre 2005 à<br />

Makka Al Moukarrama, avait instruit la<br />

BID et l’Organisation de la conférence islamique<br />

(OCI) d’élaborer un « Programme<br />

spécial pour le développement de<br />

l’Afrique ». C’est le même sommet qui avait<br />

également décidé de la création du Fonds de<br />

solidarité islamique pour le développement<br />

(FISD) d’un montant de dix milliards de<br />

dollars, lancé lors de l’assemblée annuelle de<br />

la banque, en mai 2007 à Dakar.<br />

Solidarité islamique<br />

Le nouveau programme serait doté d’environ<br />

14 milliards de dollars. Une partie proviendrait<br />

justement du FISD. Le reste, des<br />

autres guichets du groupe de la BID et de<br />

ses partenaires. Là se situe la véritable innovation.<br />

Le communiqué final indique simplement<br />

que « les ministres ont en particulier<br />

fortement soutenu l’approche proposée de<br />

continuer à financer des programmes de lutte<br />

contre la pauvreté par le canal du FISD, (…)<br />

et en même temps de financer des projets<br />

structurants d’infrastructures en partenariat<br />

avec le secteur privé pour favoriser la croissance<br />

économique génératrice d’emplois et de<br />

revenus… »<br />

En clair, pour les secteurs sociaux, les ressources<br />

concessionnelles seront utilisées<br />

mais, pour les infrastructures en revanche,<br />

les guichets non concessionnels du groupe<br />

seront mis à contribution.<br />

Doctrine absurde<br />

Ce faisant, la BID ouvre aux marchés financiers<br />

des 20 pays subsahariens, sur les 22<br />

qu’elle compte, qui ne pouvaient prétendre<br />

qu’à des prêts concessionnels en vertu de la<br />

logique imposée par la Banque mondiale<br />

dans le financement du développement.<br />

Par cette doctrine, absurde à certains<br />

égards, même un projet du secteur marchand<br />

à la rentabilité avérée ne peut prétendre<br />

aux ressources du marché, sous prétexte<br />

de ne pas alourdir la dette des pays. Cette<br />

doctrine est en partie responsable de la crise<br />

énergétique qui frappe maints pays subsahariens.<br />

Leurs projets d’investissements<br />

dans l’électricité ne pouvant être financés<br />

que sur ressources concessionnelles, la banque<br />

a assujetti l’octroi de ces financements<br />

à des réformes institutionnelles, longues à<br />

mettre en œuvre. En attendant, le déficit<br />

énergétique s’aggrave et finit par se répercuter<br />

sur la croissance de l’économie. C’est<br />

le risque permanent que le médecin arrive<br />

après la mort.<br />

La BID, à l’instar de la Chine, pour d’autres<br />

raisons, vient de prendre résolument le<br />

contrepied de cette doctrine. Elle avait du<br />

reste déjà entamé cette révolution silencieuse,<br />

mais la réunion de Dakar, par l’engagement<br />

à la fois de la banque et des pays<br />

membres africains, lui confère davantage de<br />

légitimité. Pour les secteurs marchands susceptibles<br />

de générer des revenus, les ressour-<br />

Par cette doctrine, absurde<br />

à certains égards, même un<br />

projet du secteur marchand<br />

à la rentabilité avérée ne<br />

peut prétendre aux<br />

ressources du marché, sous<br />

prétexte de ne pas alourdir<br />

la dette des pays.<br />

ces du marché pourront être mobilisées par<br />

la BID, qu’il s’agisse de ses ressources propres<br />

à travers ses différents guichets ou de<br />

ses partenaires dans le cadre de cofinancements<br />

privés/publics. Pour le financement<br />

des barrages du fleuve Niger, c’est cette<br />

approche qui a permis de boucler le financement.<br />

D’autres exemples devraient suivre.<br />

C’est ce qui permet à la banque de tabler sur<br />

quelque 14 milliards de dollars, soit bien<br />

plus que la totalité du Fonds de solidarité<br />

islamique pour le développement.<br />

L’Union africaine s’offre un<br />

check-up avant son sommet crucial<br />

Au menu de la rencontre à Addis Abbeba,<br />

les 27 et 28 janvier 2008, des ministres des<br />

Affaires étrangères des 53 pays membres de<br />

l’Union africaine (UA) est prévu l’état des<br />

lieux de l’industrialisation du continent. Ce<br />

sera le principal thème de la 10 e session<br />

ordinaire de l’Assemblée des Chefs de l’Etat<br />

et de gouvernement prévue vendredi et<br />

samedi prochains. Nul doute, au-delà du<br />

planning fixé d’avance, que la crise kenyane<br />

s’invitera dans les débats. Le leader de l’opposition<br />

Raila Odinga a appelé les chefs<br />

d’Etat à ne pas reconnaître le gouvernement<br />

du président Mwai Kibaki.<br />

Un rapport sévère<br />

D’autres sujets seront passés en revue,<br />

notamment l’élection des membres pour le<br />

Conseil de paix et de la sécurité et l’approbation<br />

du budget de l’organisation pour<br />

l’année courante. Celui-ci sera de 140 millions<br />

de dollars, en augmentation de six<br />

millions par rapport à 2006. A cette modestie<br />

du budget, l’union doit trouver une<br />

solution face aux 28 pays membres en<br />

retard sur leurs contributions. Cinq pays<br />

ont été sanctionnés dans ce cadre, ne disposant<br />

plus de droit à la parole lors des réu-<br />

nions. Il s’agit du Cap-Vert, de la RDC, de<br />

l’Erythrée, de Sao Tomé et Principe et des<br />

Seychelles. Le côté pécuniaire risque d’ailleurs<br />

d’occulter l’urgence du thème du jour,<br />

puisque, durant la rencontre du week-end<br />

dernier, les ministres ont pris connaissance<br />

d’un rapport d’audit assez sévère, qui vient<br />

de révéler des dysfonctionnements ne permettant<br />

pas d’atteindre les objectifs fixés.<br />

Réalisé à la demande des chefs d’Etat, le<br />

rapport émet le vœux de voir les chefs<br />

d’Etat arriver au moins 24 heures avant le<br />

sommet. En pratique, beaucoup de chefs<br />

d’Etat arrivent pile à l’ouverture des sommets<br />

et repartent dès le deuxième jour, laissant<br />

à leurs ministres ou à leurs ambassadeurs<br />

le soin de parachever les travaux.<br />

Pour résoudre ce problème, le rapport<br />

recommande de tenir une seule session<br />

annuelle au lieu de deux. Cela permettrait<br />

par exemple de réduire les coûts financiers<br />

de l’UA et de libérer ainsi des fonds. Autre<br />

problème soulevé par ce rapport, la non<br />

observation des traités adoptés par l’instance<br />

africaine. Sur les 33 votés depuis<br />

1963, seuls 18 ont été ratifiés. Le passage de<br />

témoin entre l’OUA et l’UA en 2002 n’a pas<br />

résolu le problème. Seuls trois des dix trai-<br />

tés adoptés depuis lors sont entrés en<br />

vigueur. Idem pour les décisions et déclarations.<br />

42 ont été adoptées depuis 2002, mais<br />

seules 21 ont été mises en œuvre. Quant au<br />

Conseil exécutif, la bonne à tout faire, il<br />

devrait se muer en un Conseil des ministres<br />

qui ne concernerait pas seulement les seuls<br />

ministres des affaires étrangères. Ce diagnostic<br />

passé en revue, les travaux devront se<br />

concentrer sur le pourvoi des postes stratégiques,<br />

un enjeu de taille.<br />

Lobbying gabonais<br />

Outre la désignation du président de la<br />

commission de l’Union africaine, dix<br />

commissions sont à pourvoir : Paix et<br />

Sécurité, Affaires politiques, économiques<br />

et sociales, Commerce et Industrie,<br />

Infrastructures et Énergie, Ressources<br />

humaines, Science et Technologie, Économie<br />

Agricole et Agriculture. Pour le fauteuil<br />

de président de la commission, Jean<br />

Ping bénéficie, avant l’entame des hostilités,<br />

d’un lobbying sans faille du Gabon qui<br />

tente de rallier à sa cause les Etats de la<br />

CEMAC et la Libye.<br />

MBF


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />

17<br />

Pour le CIAN, l’Afrique redevient<br />

une terre d’opportunité<br />

<strong>Les</strong> investisseurs français en Afrique estiment que le continent noir devient une terre d’opportunité.<br />

Tout en soulignant les points négatifs de l’environnement des affaires.<br />

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

Le jugement du Conseil français des investisseurs<br />

en Afrique, révélé par son 19 e rapport<br />

<strong>Les</strong> entreprises françaises et l’Afrique est<br />

mitigé. « On observe un décalage entre l'optimisme<br />

des économies, qui souligne l'accroissement<br />

des ressources africaines, et la prudence<br />

des intentions d'investir », note à ce<br />

propos le président délégué du CIAN,<br />

Anthony Bouthelier.<br />

L’explication tient à l’environnement des<br />

affaires que le rapport 2008 juge « toujours<br />

aussi difficile » sur le continent africain.<br />

« L'absence d'amélioration notable de l'environnement<br />

des affaires inhibe de nouvelles<br />

prises de risques ». Dans le même temps,<br />

note le rapport, « la croissance s’envole, en<br />

moyenne 5,7% ces dernières années, une performance<br />

économique sans rapport avec les<br />

précédentes décennies ».<br />

Pression fiscale<br />

Pour la première fois, le rapport établit une<br />

carte du harcèlement fiscal. Le constat est<br />

plutôt positif. Dans une douzaine de pays,<br />

les contrôles sont réalisés « dans les règles »<br />

et « sans problème majeur ». En revanche,<br />

dans sept autres, le Mali, la Côte d'Ivoire, le<br />

Maroc : restrictions et avantages<br />

pour le foncier, le crédit<br />

bancaire et les marchés publics ?<br />

Lamia Hafed.<br />

Par Lamia Hafed, notaire à Casablanca<br />

Mus par une volonté commune de développer<br />

l'investissement privé national et<br />

étranger dans leur pays, les gouvernements<br />

des pays du Maghreb ont, au cours des dernières<br />

années, multiplié les réformes, afin<br />

de mettre en place un arsenal juridique<br />

visant à faciliter les investissements tout en<br />

les sécurisant. Ces réformes diffèrent certes<br />

d'un pays à l'autre, mais elles vont toutes<br />

dans le même sens : la promotion d'une<br />

économie libérale.<br />

Pour ne citer que le cas du Maroc, l'Etat a<br />

démontré une réelle volonté de moderniser<br />

son cadre institutionnel relatif aux affaires.<br />

C'est ainsi qu'on a assisté à la promulgation<br />

de plusieurs textes législatifs et à la signature<br />

d'un nombre considérable d'accords avec<br />

de nombreux pays, protégeant ainsi le droit<br />

des investisseurs et garantissant la liberté<br />

d'investir pour toute personne privé étrangère,<br />

qu'elle soit physique ou morale, au<br />

même titre que les nationaux (et ce, dans<br />

Cameroun, le Congo, la République centrafricaine,<br />

la République démocratique du<br />

Congo et la Tanzanie, ils sont jugés « complètement<br />

démentiels ». Dans cinq autres, le<br />

Niger, le Soudan, le Mozambique, le<br />

Rwanda et le Burundi, ils sont « très fréquents,<br />

avec une pression permanente parfois<br />

difficile à gérer ».<br />

Le rapport exprime également une préoccupation<br />

pour l’état de droit en soulignant<br />

le « détricotage » de l'OHADA<br />

(Organisation pour l'harmonisation en<br />

afrique du droit des affaires).<br />

Corruption tenace<br />

Autres constantes négatives, la corruption,<br />

la fraude ou le dysfonctionnement de la<br />

justice, dont l’importance varie d’une<br />

région géographique à une autre. « La corruption<br />

ne s’améliore pas et reste à des<br />

niveaux élevés en Afrique centrale. L’Afrique<br />

australe et orientale et l’Afrique de l’Ouest<br />

demeurent au même niveau que celui<br />

observé l’an passé, tandis que le niveau du<br />

Maghreb connaît une légère amélioration ».<br />

Points positifs<br />

Au chapitre des points positifs, la qualité<br />

des infrastructures et de la gestion des ports<br />

tous les domaines d'activités, à l'exception<br />

toutefois de certains secteurs réservés à<br />

l'Etat ou faisant l'objet d'une réglementation<br />

spécifique), et protégeant le droit des<br />

investisseurs.<br />

Une charte d'investissement à même été<br />

promulguée dans ce sens, prévoyant un certain<br />

nombre d'exonérations fiscales (IS,<br />

IGR, taxe urbaine…), un régime de convertibilité<br />

pour les étrangers ainsi que le libre<br />

transfert des capitaux.<br />

Malheureusement, et malgré tous ces<br />

efforts, les investisseurs continuent à se<br />

heurter à bon nombre d'obstacles différents<br />

selon le secteur d'activité.<br />

Encore des efforts à fournir<br />

S'agissant du foncier, et bien que le législateur<br />

marocain ait garanti la propriété privée,<br />

ne faisant aucune discrimination entre<br />

Marocains et étrangers sauf en ce qui<br />

concerne les terrains agricoles dont l'acquisition<br />

demeure interdite aux étrangers et<br />

aux sociétés d'actions, plusieurs efforts sont<br />

encore à faire dans ce domaine qui a connu<br />

un essor considérable ces dernières années.<br />

Le régime foncier marocain demeure, de<br />

l'avis de tous, très complexe et cela en raison<br />

de sa pluralité de régime juridique souvent<br />

très difficile à cerner ; les propriétés se<br />

divisant entre autres en biens melk, terres<br />

collectives, guiches, biens en cours d'immatriculation<br />

ou immatriculés. Seuls ces derniers<br />

octroient la sécurité requise pour tout<br />

investissement. En plus, il y a le coût très<br />

élevé des terrains, qui sont d'ailleurs difficilement<br />

repérables.<br />

<strong>Les</strong> propriétés aménagées ou couvertes<br />

par des documents d'urbanisme se font<br />

très rares, le territoire n'étant pas entièrement<br />

couvert par les documents d'urbanisme<br />

définissant l'orientation et<br />

et aéroports, des télécommunications qui<br />

fonctionnent bien, le réseau bancaire partout<br />

efficient.<br />

La conclusion du rapport est peut-être dans<br />

l’opinion de Gérard Pélisson, le président<br />

du CIAN, qui se demande : avec « un taux<br />

de croissance de l'ordre de 5 %, une inflation<br />

Au chapitre des points<br />

positifs, la qualité des<br />

infrastructures et de la<br />

gestion des ports et aéroports,<br />

des télécommunications qui<br />

fonctionnent bien, le réseau<br />

bancaire partout efficient.<br />

moyenne inférieure à 10 %, des effacements<br />

de dettes, des promesses d'augmentation de<br />

l'aide publique, l'Afrique serait-elle à l'aube<br />

de n'être plus le cas affligeant de l'économie<br />

mondiale ? »<br />

Le CIAN, organisme patronal du secteur<br />

privé français investi en Afrique, réunit<br />

plus de 100 sociétés implantées sur le<br />

continent africain avec un réseau de<br />

1500 filiales.<br />

l'occupation des différentes zones et<br />

terrains disponibles.<br />

Fiscalité encore dissuasive<br />

Un système fiscal assez pénalisant en raison<br />

de la multitude des taxes, la complexité des<br />

documents fiscaux et les redressements fiscaux<br />

parfois arbitraires (atténués néanmoins<br />

par des procédures améliorées en<br />

matière de recours devant les commissions<br />

locales et nationales) viennent s'ajouter à<br />

des procédures administratives lentes, pour<br />

constituer autant de restrictions à l'expansion<br />

de l'immobilier au Maroc. Un autre<br />

handicap s'oppose à l'investissement au<br />

Maroc, il s'agit des difficultés de financement.<br />

Certes les établissements bancaires<br />

sont en perpétuelle évolution, les taux d'intérêt<br />

ont sensiblement baissé par rapport<br />

aux années précédentes, les banques financent<br />

jusqu'à 70% des projets pour les nonrésidents,<br />

mais les garanties rédhibitoires<br />

exigées et le coût élevé du crédit demeurent<br />

décourageants.<br />

Il convient d'ajouter un autre domaine d'investissement<br />

qui présente, au Maroc, un<br />

profil ascendant, il s'agit des marchés<br />

publics. Le décret régissant actuellement les<br />

marchés de l'Etat a consacré le libre jeu de la<br />

concurrence et a veillé à assurer la transparence<br />

des procédures et l'égalité dans l'octroi<br />

des marchés publics, mais ces dispositions<br />

se sont révélées insuffisantes et leurs applications<br />

difficiles au regard, notamment, du<br />

contexte actuel. D’où la nécessité de refonte<br />

de ce décret qui a été adopté récemment par<br />

le Conseil des ministres et qui interdit explicitement<br />

le recours à la fraude ou à la corruption,<br />

qui incite à la transparence et à la<br />

simplification des procédures de passation<br />

des commandes publiques ainsi qu'à l'égalité<br />

de traitement des soumissionnaires.<br />

Le Kenya entérine un accord<br />

commercial avec l’UE<br />

Le Kenya a défendu sa décision de signer un nouvel accord<br />

commercial avec l'Union européenne, indique mardi un communiqué<br />

du Ministère kenyan du commerce. Le Kenya, pays<br />

membre de la Communauté de l'Afrique de l'Est ( CAE), a<br />

signé cet accord provisoire pour remplacer l'accord de<br />

Cotonou alors en vigueur pour le commerce entre l'UE et environ<br />

80 pays de l'ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique).<br />

Algérie : rapport sur<br />

la fiscalité locale<br />

Le Ministère algérien des finances et celui de l’intérieur et des<br />

collectivités locales ont élaboré un rapport sur la fiscalité locale<br />

qui sera remis au gouvernement à la fin du mois en cours, a<br />

annoncé samedi à Alger le directeur général des impôts,<br />

Abderrahmane Raouya, en marge de la journée d’information<br />

sur l’impact de la loi de Finances 2008 sur les entreprises. Ce<br />

dernier, cité par la presse, a indiqué que ce rapport dresse un<br />

état des lieux de ce dossier en étudiant la situation des communes<br />

au cas par cas, tout en signalant qu’il n’existe pas encore<br />

une véritable fiscalité locale. « C’est plutôt l’Etat qui subventionne<br />

les APC », a-t-il dit. La loi de Finances 2008 dans l’article<br />

78 du chapitre relatif aux dispositions diverses applicables<br />

aux opérations financières de l’Etat, prévoit donc de desserrer<br />

l’étau sur ces collectivités locales.<br />

Le Nigeria lance une<br />

nouvelle politique<br />

de microfinance<br />

Le Nigeria a lancé une nouvelle politique de microfinance<br />

visant à permettre aux banques d'envergure moyenne de devenir<br />

les nouvelles sources des financement du développement<br />

dans le pays. La nouvelle politique, entrée en vigueur le 1er janvier<br />

2008, s'inscrit dans le cadre des réformes entreprises dans<br />

le secteur financier du pays. La démarche consiste en la conversion,<br />

d'ici la fin de l'année, des banques de communauté vers<br />

les banques de microfinance, en faisant passer le capital minimum<br />

de cinq millions de nairas (40 000 dollars) à 20 millions<br />

de nairas (160 000 dollars). Actuellement, environ 145 banques<br />

de communauté ne sont pas en mesure de répondre à ce nouveau<br />

critère des capitaux.<br />

Une nouvelle capitale<br />

économique pour<br />

Madagascar<br />

Le gouvernement malgache a décidé de faire de Toamasina,<br />

la ville portuaire de l'est, la capitale économique de la<br />

grande île. Lors d'une réunion de travail à Toamasina avec<br />

les dirigeants locaux, samedi dernier, le président malgache,<br />

Marc Ravalomanana, a annoncé qu'une somme de 100 milliards<br />

d'Ariarys (soit 55,8 millions de dollars américains)<br />

vient d'être débloquée pour pouvoir commencer la<br />

construction et la réhabilitation des infrastructures nécessaires<br />

pour le développement rural.<br />

Nouvelles licences<br />

d’importation de carburant<br />

en Zambie<br />

<strong>Les</strong> autorités zambiennes de l'énergie ont accordé, en 2007,<br />

cinq nouvelles licences à des compagnies qui veulent participer<br />

au marché du pétrole, a rapporté lundi le journal Daily Mail of<br />

Zambia. Ces cinq compagnies sont Zaddax Oil Trading, Spring<br />

Energy Corporation Limited, Anegi Oils Limited, Amchile<br />

Import and Export et Mount Meru, a précisé M. Mfuni. « En<br />

2007, cinq nouveaux acteurs sont entrés sur le marché et le secteur<br />

pétrolier a le potentiel d'attirer davantage d'investissements dans<br />

les années à venir ».<br />

Nouveau site d’informations<br />

juridiques<br />

Le cabinet d’avocats Alain Fénéon vient de lancer un site gratuit,<br />

www.droit-africain.com, destiné aux praticiens et aux étudiants.<br />

Ce site présente une information complète sur le<br />

contenu des Droits nationaux des affaires en Afrique avec une<br />

vingtaine de monographies, Etat par Etat, qui sera étendue à<br />

l’ensemble des pays du continent.


18<br />

Douala abritera l’une<br />

des stations de Rascom<br />

Douala, la capitale économique camerounaise, abritera l'une<br />

des 4 stations d'exploitation des réseaux du satellite africain<br />

Rascom-QAF1, récemment mis sur orbite en Guyane française.<br />

La convention de bail entre la représentation régionale africaine<br />

de communication par satellite et le gouvernement du<br />

Cameroun a été signée mercredi à Yaoundé, a constaté un correspondant<br />

de Xinhua sur place. Le satellite Rascom-QAF1<br />

vient de faire franchir une étape décisive dans l'autonomisation<br />

de l'Afrique en matière de télécommunications. Avant cela, un<br />

coup de fil en direction du Congo voisin transitait d'abord par<br />

des satellites européens ou américains.<br />

La BCEAO fait la promotion<br />

des nouveaux systèmes<br />

de paiement au Niger<br />

Lors d’un récent séjour au Niger, une équipe de techniciens<br />

de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de<br />

l’Ouest (BCEAO) venus de Dakar a expliqué les nouveaux<br />

systèmes de paiement dans les Etats membres de l’Union<br />

économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ils<br />

ont abordé l’état d’avancement de la réforme des systèmes<br />

de paiement et les opportunités offertes aux usagers, leur<br />

cadre juridique ainsi que le plan d’actions pour la promotion<br />

de la bancarisation et l’utilisation des moyens de<br />

paiement scripturaux.<br />

Amélioration de services<br />

bancaires pour les migrants<br />

La Banque centrale de Chine fait savoir que les services des<br />

cartes bancaires en faveur des travailleurs migrants ont été<br />

développés et étendus à 14 provinces et régions. Ce service<br />

spécifique a en été développé en 2007 dans 2 autres provinces,<br />

l'Anhui et le Hubei. En 2007, plus de 41 milliards de<br />

transactions bancaires ont été enregistrées, avec plus de 2,2<br />

milliards de yuans retirés dans le cadre de ce plan.<br />

Nedjma élu meilleur<br />

opérateur mobile de<br />

l’Afrique du Nord<br />

Lors du salon des acteurs des télécommunications en<br />

Afrique, tenu récemment à Abidjan, Nedjma a été élu meilleur<br />

opérateur mobile de la zone « Afrique du Nord ». Cette<br />

distinction attribuée par l’ATP (Africa Telecom People) tire<br />

toute son importance du fait qu’elle est doté de l’accréditation<br />

de l’Union africaine des télécoms, représentant la plus<br />

haute instance des télécommunication en Afrique. A noter<br />

que l’ATP est un événément qui vise à promouvoir les meilleures<br />

initiatives et solutions mises en œuvre par les opérateurs<br />

et les acteurs majeurs du secteur des télécommunications<br />

en Afrique.<br />

Mali : un troisième<br />

opérateur téléphonique<br />

à l’horizon<br />

La clause de 5 ans interdisant à l’Etat malien d’accorder une<br />

troisième licence est arrivée à expiration le 31 décembre 2007.<br />

Le lancement d’un appel d’offres pour la sélection d’un nouvel<br />

opérateur devra attendre l’aboutissement de l’opération de privatisation<br />

de la Sotelma. Pour rappel, ce sont 51% du capital de<br />

l’opérateur malien qui sont mis en vente.<br />

France : poursuite de la<br />

tendance haussière des<br />

ventes en ligne en 2008<br />

Le chiffre d'affaires du e-commerce a progressé de 25% en<br />

2007 et la « tendance devrait se poursuivre », a estimé Henri<br />

de Maublanc, président de l'Association pour le commerce<br />

et les services en ligne (ACSEL) lors d'une conférence de<br />

presse mardi. « L'activité a bien démarré en janvier 2008. La<br />

tendance de 2007 devrait se poursuivre en 2008 », a dit Henri<br />

de Maublanc, estimant le chiffre d'affaires du commerce en<br />

ligne à 20 milliards d'euros, contenus (petites annonces,<br />

jeux, musique, presse...) et services financiers (banques,<br />

bourse en ligne) compris.<br />

TECHNOLOGIES<br />

BNP Paribas<br />

Méditerranée<br />

IT renforce sa<br />

structure<br />

financière<br />

Présente au Maroc depuis<br />

janvier 2004, BNP Paribas<br />

Mediterranée IT passe à la<br />

vitesse supérieure avec une<br />

augmentation de capital par<br />

apport en numéraire de 8,9 à<br />

46,2 millions de dirhams. La<br />

filiale du groupe BNP<br />

Paribas, délocalisée sur la rive<br />

sud de la Méditerranée avec<br />

l’objectif de proposer des<br />

solutions innovantes dans les<br />

nouvelles technologies, opérera<br />

sa recapitalisation par<br />

injection de fonds à travers<br />

l’émission de 89 128 actions<br />

nouvelles. Ce renflouement<br />

de la structure financière de<br />

BNP Paribas traduit, selon les<br />

analystes, le poids que veut<br />

donner la banque française à<br />

sa filiale spécialisée en tant<br />

que portefeuille de développement<br />

des systèmes d’information<br />

pour le Maghreb<br />

et l’Afrique de l’Ouest.<br />

L’impulsion viendra d’abord<br />

des propres besoins en technologie<br />

de la maison mère et<br />

du marché marocain, qui<br />

avance sur ces deux dernières<br />

années à un rythme de 11%.<br />

BNP Paribas est l’une des<br />

nombreuses institutions qui<br />

ont choisi dernièrement de se<br />

délocaliser au Maroc.<br />

Maroc : un<br />

fonds de<br />

100 millions<br />

de dirhams<br />

pour les TIC<br />

La Fédération marocaine<br />

des technologies de l’information<br />

(APEBI) entend<br />

mettre en œuvre son contrat<br />

progrès 2006-2013. Dans<br />

le plan d’action 2008-2009<br />

qui vient d’être annoncé,<br />

l’APEBI mise sur le renforcement<br />

de ses structures<br />

internes et de ses services<br />

ainsi que sur l’activation de<br />

ce programme de développement<br />

étalé sur 7 ans : le<br />

Maroc devrait s’acheminer<br />

vers une plateforme technologique<br />

hautement qualifiée,<br />

dédiée à l’ensemble des<br />

pays étrangers. Le programme<br />

prévoit la création<br />

de plus de 30 000 emplois<br />

directs nouveaux qui viendront<br />

se rajouter aux 90 000<br />

prévus par les activités de<br />

l’offshoring. Le chiffre d’affaires<br />

du secteur, évalué à 30<br />

milliards de dirhams à la fin<br />

2005, atteindra 60 milliards<br />

de dirhams dont 1,8 milliard<br />

à l’export, à l’achèvement<br />

du programme.<br />

Afin d’atteindre ces objectifs,<br />

la fédération compte<br />

employer les moyens nécessaires,<br />

notamment en<br />

matière d’innovation et de<br />

formation. A cet effet, un<br />

fonds, doté d’un capital de<br />

100 millions de dirhams,<br />

MBF<br />

devrait être créé pour l’incitation<br />

à la recherche et au<br />

développement. Ce fonds est<br />

financé à 25% par les opérateurs<br />

télécoms. Sur le plan<br />

de la formation, le secteur<br />

des TIC devrait être capable<br />

de fournir 4500 ingénieurs<br />

et 7000 techniciens supérieurs<br />

à l’horizon 2012.<br />

En termes de moyens financiers,<br />

le plan d’action 2008-<br />

2009 bénéficie d’une enveloppe<br />

globale de 20 millions<br />

de dirhams. Sur la période<br />

2009-2012, le budget annuel<br />

serait, lui, de l’ordre de 10<br />

millions de dirhams. Ces<br />

programmes se font en<br />

concertation avec l’Etat<br />

marocain, qui consacre désormais<br />

2% de son budget<br />

(contre 1% précédemment)<br />

aux technologies de l’information<br />

et à l’activation du<br />

contrat progrès 2006-2012.<br />

Autre mesure prise par<br />

l’Etat, le mécanisme d’accompagnement<br />

des entreprises<br />

industrielles et des<br />

services par le Fonds national<br />

de mise à niveau et le<br />

Fonds de garantie de la<br />

restructuration financière<br />

destinée à assister les entreprises<br />

endettées.<br />

MBF<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

Eaton<br />

Corporation<br />

acquiert MGE<br />

Office<br />

Petite révolution dans la<br />

branche assez fermée des<br />

« systèmes d’alimentation<br />

monophasés ». Le géant<br />

industriel Eaton Corporation<br />

a absorbé fin 2007 MGE<br />

Office Protection Système,<br />

devenant ainsi l’un des<br />

leaders mondiaux de son<br />

secteur pour la bagatelle<br />

de 425 millions d’euros.<br />

L’incidence de cette acquisition<br />

dans la vie de<br />

l’entreprise est immense<br />

quand on sait que 60% des<br />

pannes informatiques sont<br />

liées à la qualité du courant<br />

électrique, et que les<br />

deux acteurs de cette opération<br />

d’acquisition fabriquent<br />

des produits qui<br />

stabilisent le courant<br />

électrique. MGE Office<br />

Protection Système développe<br />

et fabrique des produits<br />

et solutions dans le<br />

domaine de la protection<br />

de l’électricité destinés<br />

aux grandes entreprises, des<br />

PME/PMI et des particuliers.<br />

Elle offre à Eaton une<br />

gamme complémentaire de<br />

systèmes d’alimentation<br />

sans interruption et de<br />

parasurtenseurs. Autant<br />

d’appareils destinés à éviter<br />

les pertes liées à l’interruption<br />

de l’électricité.<br />

Selon les experts, une<br />

heure d’interruption de<br />

courant comporte une<br />

forte incidence sur les<br />

coûts des transactions<br />

par carte, la téléphonie<br />

mobile, la réservation de<br />

billets et les transactions<br />

boursières. D’où l’impor-<br />

tance d’un onduleur pour<br />

éviter les dégâts des<br />

surtensions ou des coupures<br />

de courant. Cette<br />

acquisition aura des répercussions<br />

multiples au<br />

niveau international et en<br />

Afrique. <strong>Les</strong> activités et la<br />

clientèle de MGE Office<br />

Protection vont consolider<br />

la présence d’Eaton en<br />

France, en Allemagne, en<br />

Italie, au Portugal, en<br />

Russie, en Espagne et en<br />

Afrique du Nord. Le<br />

Maroc est le centre de<br />

déploiement d’Eaton, qui<br />

y a créé sa filiale, Eaton<br />

Power Quality. Cette succursale,<br />

peu connue du<br />

grand public, détient 75%<br />

des parts de marché dans<br />

le segment des onduleurs<br />

monophasés, un marché<br />

en forte évolution avec<br />

une croissance de 15% par<br />

an. Eaton, qui compte<br />

aussi installer d’autres<br />

marques comme Eaton<br />

Powerware, leader mondial<br />

en onduleurs triphasés,<br />

projette de doubler ses<br />

effectifs au Maroc durant<br />

ce premier trimestre 2008<br />

pour répondre aux besoins<br />

de ses clients. L’entreprise<br />

a remporté un important<br />

marché du Ministère<br />

de l’éducation nationale<br />

pour l’équipement de 4000<br />

salles de lycées qui seront<br />

équipées de la marque<br />

MGE Office Protection<br />

System de Eaton.<br />

MBF<br />

Le sort de<br />

Lacom est scellé<br />

Seul un miracle peut encore<br />

sauver Lacom, la joint-venture<br />

entre Orascom Télécom<br />

Holding et Telecom Egypte,<br />

détentrice – pour 65 millions<br />

de dollars – d’une<br />

licence de téléphonie fixe en<br />

Algérie depuis mai 2005.<br />

Son conseil d’administration<br />

réuni au Caire début<br />

janvier a convenu de la<br />

dissolution de l’entreprise<br />

après que l’approche de<br />

l’Emirati FITEL en vue<br />

d’une reprise a échoué.<br />

Telecom Egypte a obtenu de<br />

OTH un délai de grâce de<br />

quelques semaines, le temps<br />

de tenter une dernière<br />

démarche du gouvernement<br />

égyptien auprès d’Alger, à<br />

l’occasion de la visite du<br />

ministre de l’Industrie en<br />

Algérie, le 6 février prochain.<br />

L’instance algérienne<br />

de régulation, l’ARPT, a<br />

rendu un avis défavorable à<br />

la requête de Lacom en vue<br />

de devenir un opérateur<br />

Internet en lieu et place du<br />

développement d’un second<br />

réseau de téléphonie fixe. Le<br />

ministre égyptien essayera<br />

d’obtenir un allègement du<br />

cahier des charges de la<br />

licence détenue par Lacom,<br />

en vue de la rendre<br />

attrayante à la cession. Une<br />

manœuvre de la dernière<br />

chance à laquelle personne<br />

ne croit chez Lacom, où les<br />

contrats des boutiques commerciales,<br />

arrivés à échéances,<br />

ne sont plus renouvelés.<br />

SD


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />

Claude d’Almeida : « La zone<br />

franc est un système<br />

de répression monétaire »<br />

Ancien cadre de la BCEAO, Claude d’Almeida est catégorique. L’indépendance monétaire est une exigence<br />

de responsabilité pour les Africains et la zone franc un système de répression monétaire.<br />

Propos recueillis par<br />

Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Vous prédisiez dans votre<br />

livre que la France finirait par nous<br />

abandonner à notre sort monétaire.<br />

Huit ans après, il n’en est encore rien.<br />

Vous vous étiez lourdement trompé.<br />

Claude d’Almeida : L’abandon des pays<br />

africains de la zone franc est une exigence<br />

de la construction réussie de<br />

l’Europe, qui postule bien évidemment<br />

la banalisation des anciennes zones de<br />

coopération exclusive et leur ouverture à<br />

tous les autres pays européens, qu’ils<br />

aient ou non possédé des colonies.<br />

L’Europe est encore en cours de<br />

construction et, pour le moment, rien ne<br />

peut certifier que l’appartenance à la<br />

zone euro est définitive. Attendons l’entrée<br />

de la Grande-Bretagne dans la zone<br />

euro. Attendons la mise en œuvre des<br />

Accords de partenariat économique<br />

(APE). <strong>Les</strong> prémisses de cet abandon<br />

sont perceptibles dans les engagements<br />

de campagne du candidat Nicolas<br />

Sarkozy, lesquels comprennent nettement<br />

l’idée de « l’enterrement du pacte<br />

colonial ». Ces prémisses se lisent clairement<br />

à travers la politique de rupture des<br />

flux migratoires de l’Afrique franco-<br />

L’indépendance monétaire<br />

est une exigence<br />

de responsabilité pour<br />

les Africains.<br />

phone vers la France, qui est une importante<br />

entorse aux fondements théorique<br />

et pratique même d’une zone monétaire.<br />

Le discours du président Sarkozy à<br />

Dakar, dans les amphithéâtres de<br />

l’Université Cheikh Anta Diop, reproche<br />

clairement à l’Africain trois tares : « il n’y<br />

a de place ni pour l’aventure humaine, ni<br />

pour l’idée de progrès », et il ne lui vient<br />

jamais à l’idée de « sortir de la répétition<br />

pour s’inventer un destin ».<br />

Si nous en croyons la retranscription<br />

donnée par la presse française, M. Jean-<br />

Marie Bockel, secrétaire d’Etat français<br />

aurait dit : « Aujourd’hui, devant vous,<br />

je vais signer l’acte de décès de la<br />

Françafrique. Je veux tourner la page de<br />

pratiques d’un autre temps, d’un mode<br />

de relations ambigu et complaisant ».<br />

Vous militez pour notre indépendance<br />

monétaire. La disparition du gendarme<br />

français de la BCEAO ne risque-t-elle<br />

pas de provoquer des excès ?<br />

CA : Je milite pour la prise en charge par<br />

les Africains de leur propre destin.<br />

L’indépendance monétaire est une exigence<br />

de responsabilité pour les<br />

Africains. Elle est même un préalable à<br />

la création d’un système monétaire<br />

favorable au développement et à leur<br />

intégration avec les autres pays africains<br />

qui utilisent des monnaies de pleine responsabilité.<br />

Tant que vous vivez sous la<br />

tutelle monétaire de la France, vous ne<br />

pouvez pas prétendre avoir la capacité<br />

de mieux gérer que ceux qui ont commis<br />

des excès. Ceux-là ont plus que<br />

vous, d’avoir gagné en expérience,<br />

d’avoir acquis. Ils sont au moins res-<br />

ponsables d’eux-mêmes, y compris dans<br />

leurs turpitudes.<br />

Le président sénégalais, Me Wade,<br />

demande simplement un réexamen du<br />

rôle de la politique monétaire et du crédit<br />

dans le financement de nos économies.<br />

Lorsqu’on est en union monétaire,<br />

il peut être intéressant de réfléchir au<br />

niveau optimal de couverture de l’émission<br />

monétaire par des réserves de<br />

change. Je crois que c’est ce débat technique<br />

que Me Wade tente d’introduire,<br />

avec raison.<br />

Lorsqu’un gouverneur de banque centrale<br />

nous dit qu’au premier semestre<br />

A quoi sert donc la garantie<br />

de convertibilité du CFA si<br />

nos pays ne peuvent pas<br />

accroître le taux<br />

de financement<br />

de leurs économies.<br />

2007 le taux de couverture extérieure<br />

de son franc CFA était de 95% (Ph.<br />

Adzembe, <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, octobre 2007)<br />

et que d’un autre côté, un autre gouverneur<br />

affirme que ce taux atteint<br />

120% (J. D. Barro, Fraternité matin,<br />

octobre 2007), la demande du président<br />

Wade du Sénégal pour un réexamen<br />

de la politique des changes des<br />

pays africains de la zone franc prend<br />

toute son importance. En effet, un spécialiste<br />

des changes sait qu’une couverture<br />

extérieure intégrale de l’émission<br />

monétaire n’est pas nécessairement le<br />

signe d’une bonne politique monétaire,<br />

car c’est plutôt le reflet de la restriction<br />

du crédit aux entreprises. A<br />

quoi sert donc la garantie de convertibilité<br />

du franc CFA si nos pays ne peuvent<br />

pas accroître le taux de financement<br />

de leurs économies, et donc<br />

maintenir un taux de couverture extérieure<br />

de leurs monnaies moins élevé<br />

que les 100% actuels ? Tout le monde<br />

sait que le système actuel est dit de<br />

« répression monétaire ». Ce débat estil<br />

inutile ? Pour notre part, nous remercions<br />

Me Wade de l’introduire.<br />

Claude d’Almeida.<br />

Faut-il donc injecter ces réserves dans<br />

l’économie ?<br />

CA : Le président sénégalais fut professeur<br />

agrégé d’économie. J’ai lu certains<br />

de ses travaux, notamment ceux qui portent<br />

sur la politique des grands travaux et<br />

les mécanismes de financement d’une<br />

telle politique. Je m’y retrouve absolument<br />

et je pense que nous gagnerions à<br />

relire son texte majeur écrit à l’occasion<br />

de sa réception à l’Académie des sciences<br />

(France, 2003).<br />

Cela étant, les spécialistes discutent<br />

encore ardemment de l’utilité de conserver<br />

par exemple de l’or monétaire parmi<br />

les réserves de change d’une nation. Pour<br />

ma part, je suis d’avis que la conversion<br />

de telles réserves en devises et leur placement<br />

peut permettre d’accroître les<br />

fonds disponibles pour le financement<br />

des économies.<br />

Quels vont être les conséquences pour<br />

la zone de la tension autour du poste de<br />

gouverneur ?<br />

CA : Cette tension, observée exactement<br />

dans les mêmes termes en zone CEMAC,<br />

signale que les deux sous-zones sont<br />

arrivées à un point de rupture. En toile<br />

de fond, il s’agit d’une manière policée<br />

de mettre en cause la gouvernance de nos<br />

banques centrales, comme cela a d’ailleurs<br />

clairement été dit en Afrique centrale<br />

(CEMAC/BEAC).<br />

<strong>Les</strong> conséquences à long terme dépen-<br />

Une couverture extérieure<br />

intégrale de l’émission<br />

monétaire n’est pas<br />

nécessairement le signe<br />

d’une bonne politique.<br />

dront du potentiel refus des grands pays<br />

titulaires des postes de « gouverneur »<br />

d’abandonner les vieux consensus qui<br />

leur attribuaient ces postes, et de la montée<br />

en puissance des « petits pays ». C’est<br />

donc un prochain test majeur pour la<br />

crédibilité des tentatives d’intégration en<br />

cours dans la CEMAC et dans l’UEMOA.<br />

L’actualité avec<br />

19<br />

X-Afrique<br />

<strong>Les</strong> Polytechniciens qui aiment l’Afrique<br />

http://x-afrique.polytechnique.org<br />

En s’inspirant des plantes qui se reproduisent par marcottage, X-Afrique et ses<br />

partenaires cherchent à développer des activités économiques en Afrique.<br />

Ils ont créé www.marcottage.fr, la place de marché du codéveloppement.<br />

Ecobank sponsorise le<br />

concours CNN Multichoice<br />

L’édition 2008 du concours CNN MultiChoice du meilleur journaliste<br />

africain (catégorie environnement), officiellement lancée la<br />

semaine dernière par CNN et MultiChoice, est sponsorisée cette<br />

année par Ecobank. En l’espace de douze ans, le concours a pris de<br />

l’ampleur, tant en termes d’envergure que de stature, jusqu’à devenir<br />

l’événement médiatique le plus prestigieux en Afrique. En 2007,<br />

il a enregistré un nombre record de participants venant de 40 pays<br />

africains. Une émission recensant les moments forts de la cérémonie,<br />

qui s’est déroulée au Cap (Afrique du Sud), a été rediffusée<br />

dans 44 pays africains.<br />

Naissance de l’Union<br />

nationale des journalistes<br />

tunisiens<br />

L’Union nationale des journalistes tunisiens (AJT) vient de voir le<br />

jour, supplantant l’Association des journalistes tunisiens (AJT). La<br />

Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui siège à<br />

Bruxelles, a salué la création de ce nouveau syndicat qui coïncide<br />

avec la fin de l’interdiction du site web de la FIJ en vigueur depuis<br />

deux ans. A noter que les neuf membres du comité de direction du<br />

nouveau syndicat ont été élus le 13 janvier par 400 journalistes<br />

ayant souscrit à sa création.<br />

Sénégal : bataille autour de la<br />

retransmission de la CAN<br />

La justice sénégalaise a ordonné vendredi à la Walf TV d’arrêter la<br />

diffusion des matchs de la Coupe d’Afrique des nations sous<br />

peine d’une astreinte de 10 millions de francs CFA par match.<br />

L’arrêté fait suite à une plainte de la RTS (télévision publique<br />

sénégalaise) qui accuse Walf d’utiliser son signal pour la retransmission<br />

des matchs. Détentrice des droits de retransmission télévisuelle<br />

de la CAN 2008 auprès du groupe privé béninois LC2<br />

Médias, la Radio télévision sénégalaise (RTS) avait porté plainte<br />

devant le tribunal des référés contre son concurrent qui a diffusé<br />

tous les matchs retransmis par RTS en direct depuis l’ouverture<br />

de la CAN jusqu’à jeudi soir.<br />

Le signal de RFI censuré<br />

en Gambie<br />

<strong>Les</strong> autorités gambiennes ont suspendu le 15 janvier dernier pour<br />

une durée indéterminée la diffusion radiophonique de Radio<br />

France internationale (RFI) à Banjul pour diffusion d'une « information<br />

erronée ». Une suspension dénoncée par la Fondation pour<br />

les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), basée à Accra. D'après<br />

MFWA, RFI a été suspendue suite à l'annonce selon laquelle les<br />

Mauritaniens accusés d'avoir tué quatre ressortissants français<br />

avaient fui en Guinée-Bissau, en passant par la Gambie.<br />

2007, année meurtrière<br />

pour les journalistes<br />

2007 a été l'année la plus meurtrière pour la presse depuis 1994,<br />

avec 86 journalistes tués contre 85 en 2006, principalement en Irak,<br />

en Somalie et au Pakistan, selon le bilan annuel de Reporters sans<br />

frontières (RSF) publié mercredi. De son côté, la Fédération internationale<br />

des journalistes (FIJ) a recensé 134 meurtres, assassinats<br />

et morts violentes inexpliquées de journalistes et de personnes<br />

employées par les médias en 2007, contre 155 en 2006.<br />

Adama Bâ Konaré répond<br />

à Sarkozy<br />

<strong>Les</strong> 19 et 20 janvier, les membres du comité scientifique Mémoire<br />

Afrique se sont réunis à Bamako sous la houlette de Mme Adama<br />

Bâ Konaré. Cette première rencontre a vu la participation de plusieurs<br />

historiens, d’anthropologues, de sociologues et de nombreux<br />

représentants des médias. Le discours de Sarkozy prononcé à Dakar<br />

était l’un des thèmes dominants de la rencontre.


20<br />

Tournée prochaine de<br />

George Bush en Afrique<br />

Le président américain George W. Bush se rendra en visite<br />

du 15 au 21 février au Bénin, en Tanzanie, au Rwanda, au<br />

Ghana et au Liberia pour discuter du développement économique<br />

et de la lutte contre le VIH/Sida et d'autres maladies,<br />

a annoncé vendredi la Maison Blanche dans un communiqué.<br />

« Le périple sera une occasion pour le président de<br />

passer en revue, de façon directe, les progrès significatifs<br />

depuis sa dernière visite en 2003 dans le cadre des efforts destinés<br />

à renforcer le développement économique et la lutte<br />

contre le VIH/ Sida, la malaria et d'autres maladies curables,<br />

résultant des programmes solides américains dans ces<br />

régions », souligne le communiqué.<br />

Concertation tripartite à<br />

Libreville avant le sommet<br />

de l’UA<br />

<strong>Les</strong> présidents du Tchad, Idriss Déby, du Congo, Denis<br />

Sassou Nguesso, et du Gabon, Omar Bongo Ondimba, ont<br />

tenu jeudi à Libreville un mini-sommet à huis clos, quelques<br />

jours avant le sommet de l'Union africaine prévu cette<br />

fin de mois à Addis-Abeba en Ethiopie. A Libreville, les dirigeants<br />

de ces trois pays membres de la Communauté économique<br />

et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC)<br />

auraient évoqué la question relative à l'élection du futur<br />

président de la commission de l'Union africaine. La<br />

CEMAC, qui compte six Etats membres, soutient le candidat<br />

du Gabon Jean Ping à cette élection.<br />

<strong>Les</strong> acteurs politiques<br />

ivoiriens s’engagent à<br />

accélérer le processus<br />

électoral<br />

<strong>Les</strong> acteurs politiques ivoiriens ont pris l'engagement, jeudi à<br />

Ouagadougou, à l'issue de la 2e réunion du Cadre permanent<br />

de concertation (CPC) de l'Accord inter-ivoirien, d'accélérer le<br />

processus électoral en Côte d'Ivoire. Il ressort du communiqué<br />

final, à l'issue d'une journée de travail, que les principaux<br />

acteurs politiques de la Côte d'Ivoire ont décidé d'accélérer le<br />

processus électoral en permettant la participation de tous à<br />

l'élection présidentielle. Ils ont, par ailleurs, décidé de l'accélérer<br />

en facilitant l'inscription sur les listes électorales des<br />

Ivoiriens majeurs et de ceux ayant bénéficié des documents lors<br />

des audiences foraines.<br />

La CCJA en promotion à<br />

Abidjan et à Konakry<br />

Une campagne promotionnelle se déroule à Abidjan sur la<br />

Cour commune de justice et d'arbitrage ( CCJA), l'organe<br />

juridique de l'Organisation pour l'harmonisation en<br />

Afrique du droit des affaires (OHADA). La campagne, dont<br />

la deuxième étape est prévue à Conakry (Guinée), est initiée<br />

dans le cadre de la mise en oeuvre d'un projet d'appui<br />

institutionnel de la Banque africaine de développement<br />

(BAD), et vise au renforcement des capacités et à une meilleure<br />

visibilité et lisibilité des actions de la cour. La CCJA a<br />

été mise en place en avril 1997, dans le cadre du traité relatif<br />

à l'harmonisation des droits des affaires en Afrique<br />

signé en octobre 1993 pour, entre autres, remédier à l'insécurité<br />

juridique et judiciaire existant dans le Etats-parties,<br />

faciliter les échanges et restaurer la confiance des investisseurs<br />

extérieurs.<br />

Un contingent britannique<br />

prendra position au Congo<br />

La République du Congo et la Grande-Bretagne ont signé<br />

le 22 janvier à Brazzaville un accord en vue du positionnement<br />

dans la capitale congolaise d'un contingent militaire<br />

britannique destiné à secourir, en cas de besoin, les ressortissants<br />

de ce pays vivant dans la sous-région d'Afrique<br />

centrale, notamment à Kinshasa (RDC), a rapporté mercredi<br />

la Radio nationale (Radio-Congo). D'une durée<br />

indéterminée, l'accord a été signé par le directeur général<br />

des affaires stratégiques et de la coopération au Ministère<br />

congolais de la défense, le colonel Paul Victor Moigny, et<br />

l'attaché de défense de l'ambassade britannique, le lieutenant<br />

colonel Thimothy Georges William Woodman, a<br />

indiqué Radio-Congo.<br />

POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

La revue de presse africaine de Londres<br />

Par Charles Bambara, Londres<br />

Electricité en Afrique du Sud<br />

« Toute cette semaine, les fréquentes<br />

coupures d’électricité ont fait craindre<br />

que le pays africain ayant le mieux<br />

réussi au plan économique ne soit en<br />

train de devenir un autre désastre africain<br />

». C’est Jonathan Clayton, le correspondant<br />

à Johannesbourg du quotidien<br />

britannique Times, qui tire ainsi<br />

la sonnette d’alarme à propos des<br />

délestages de courant électrique intervenus<br />

ces dernières semaines en<br />

Afrique du Sud…<br />

Ce sujet a été largement commenté et<br />

analysé dans la presse britannique de<br />

qualité : Guardian – Times – Financial<br />

Times – Daily Telegraph entre autres.<br />

Le correspondant du Times poursuit en<br />

démontrant les désagréments et les<br />

catastrophes provoqués par ces coupures<br />

: un homme qui subissait une opération<br />

cardiaque a failli mourir dans un<br />

hôpital de Johannesbourg parce que le<br />

groupe électrogène de secours a mis dix<br />

minutes avant de pouvoir prendre le<br />

relais après la coupure d’électricité.<br />

Ailleurs, un homme d’affaires n’arrivait<br />

pas à retirer de l’argent à un guichet<br />

automatique. Le journal rapporte les<br />

propos du ministre de l’Energie sudafricain<br />

Buyelwa Sonjica qui affirme<br />

que les problèmes actuels sont dus au<br />

fait que le gouvernement a raccordé les<br />

régions pauvres autrefois négligées<br />

pendant l’apartheid au réseau électrique.<br />

La couverture nationale d’électricité<br />

est passée ainsi de 36% en 1994 à<br />

71% en 2006.<br />

Le Financial Times met l’accent sur les<br />

déboires de la Société nationale d’électricité<br />

sud-africaine Eskom, qui exige<br />

une réduction de 20% de la consommation<br />

nationale. Le journal des<br />

milieux financiers de Londres affirme<br />

qu’Eskom annoncera dans les prochaines<br />

semaines un plan d’expansion de<br />

son réseau de 29 milliards d’euros.<br />

Mais pour l’instant, on a eu recourt<br />

aux énergies renouvelables. <strong>Les</strong> milliers<br />

de feux de signalisation ont été<br />

munis de panneaux solaires pour ne<br />

plus avoir le chaos provoqué par les<br />

dernières coupures d’électricité qui<br />

ont fortement perturbé la circulation<br />

dans les grandes villes.<br />

Croissance africaine<br />

Le Financial Times rapporte également<br />

les propos de Donald Kaberuka, le président<br />

de la Banque africaine de développement,<br />

qui dans une interview au<br />

journal souligne que le taux de croissance<br />

de l’Afrique sera cette année de<br />

l’ordre de 6,5%. Pour Mr Kaberuka, il<br />

s’agit de la période de croissance la plus<br />

longue jamais enregistrée dans les pays<br />

africains depuis plusieurs décennies. «<br />

Tout porte à croire, affirme le banquier<br />

africain, que la demande asiatique de<br />

matières premières africaines restera très<br />

forte en 2008. Mais il faudra corriger les<br />

inégalités grandissantes dans les sociétés<br />

africaines dues à cette croissance rapide<br />

des économies ».<br />

L’argent des immigrés<br />

Le nouveau mensuel African Banker<br />

présente un dossier où il analyse les<br />

milliards de dollars injectés dans les<br />

économies africaines par les populations<br />

immigrées.<br />

Pour l’ensemble des pays en développement,<br />

301 milliards de dollars ont été<br />

renvoyés dans les pays en 2006. En<br />

comparaison, la Banque mondiale n’a<br />

octroyé dans ces mêmes pays que 193<br />

milliards de dollars en 2005. <strong>Les</strong> immigrés<br />

africains auraient transféré dans<br />

leurs pays 20 milliards de dollars en<br />

2006. <strong>Les</strong> cinq pays africains qui reçoivent<br />

le plus d’argent de leur diaspora<br />

sont : le Nigeria, le Soudan, l’Afrique du<br />

Sud, l’Ouganda et le Sénégal. Mais par<br />

rapport au PNB (produit national<br />

brut), les pays africains qui enregistrent<br />

le plus d’entrées d’argent de leur diaspora<br />

sont : le <strong>Les</strong>otho, le Cap Vert, la<br />

Guinée-Bissau et le Togo.<br />

Centrafrique en échec<br />

L’hebdomadaire The Economist analyse<br />

l’échec politique et économique de<br />

Centrafrique en affirmant que le pays<br />

ressemble plus à un état fantôme,<br />

comme l’affirme d’ailleurs l’ONG<br />

International Crisis Group. Et malgré<br />

les problèmes de rébellion et de réfugiés,<br />

les syndicats ont lancé une serie<br />

de grèves pour réclamer au début de<br />

cette année sept mois d’arriérés de<br />

salaires. Ces revendications salariales<br />

ont d’ailleurs fait tomber il y a quelques<br />

jours le gouvernement du<br />

Premier ministre Elie Doté.<br />

Uranium et Niger<br />

Un magazine hebdomadaire spécialisé<br />

sur les investissements, la finance<br />

et les affaires, Investors Chronicle, dans<br />

un petit encadré, évoque l’uranium du<br />

Niger. Le magazine souligne que la<br />

Grande-Bretagne, avec ses 19 centrales<br />

de production d’énergie nucléaire,<br />

hésite encore à augmenter ce nombre,<br />

alors que la France, qui en a déjà 59,<br />

compte sur l’uranium nigérien pour<br />

accroître le nombre de ses centrales<br />

nucléaires.<br />

CAN<br />

Enfin, terminons en signalant cet article<br />

paru cette semaine dans le journal de la<br />

communauté afro-carribéenne de<br />

Londres The Voice, qui s’intéresse à la<br />

CAN, qui se déroule au Ghana, mais<br />

sous un angle particulier… <strong>Les</strong> affaires<br />

sont les affaires, et toute opportunité<br />

pour prospérer est bonne à prendre<br />

semblent dire les prostituées d’Afrique<br />

de l’Ouest, selon le journal. Des milliers<br />

de prostituées venues du Nigeria, de<br />

Côte d’Ivoire, du Togo, du Liberia et du<br />

Bénin ont pris d’assaut les villes ghanéennes<br />

de Sekondi-Takoradi, d’Accra,<br />

de Koumassi et de Tamalé, pour augmenter<br />

leurs chiffres d’affaires pendant<br />

cette coupe d’Afrique des Nations de<br />

Football qui a attiré au Ghana des millions<br />

de fans de football. <strong>Les</strong> Togolaises<br />

et les Ivoiriennes seraient les plus<br />

nombreuses à avoir traversé la frontière.<br />

Et pour prévenir l’expansion des<br />

maladies liées à ce secteur d’activité,<br />

des distributions gratuites de préservatifs<br />

ont eu lieu dans presque tous les<br />

hôtels, par des organisations nationales<br />

et internationales.<br />

Afrique : le point sur les délais<br />

de création d’entreprises<br />

31 jours étaient nécessaires en 2007<br />

pour effectuer les 8 procédures exigées<br />

pour la création d’une entreprise en<br />

Afrique du Sud. Le même nombre de<br />

jours concernait aussi le Bénin où,<br />

Des résultats qui s’inscrivent<br />

en général sur une tendance<br />

à l’amélioration et qui<br />

placent l’Afrique aux<br />

côtés des pays émergents<br />

comme l’Inde.<br />

contrairement à l’Afrique du Sud qui<br />

n’en réclame pas, le capital minimum<br />

est de règle, pouvant aller jusqu’à 354%<br />

du revenu par habitant. Même avec<br />

cette entrave du délai et cette exigence<br />

élevée du capital minimum, l’ex-<br />

Dahomey reste relativement plus<br />

attractif que le Botswana, bon élève des<br />

institutions internationales, mais où<br />

l’investisseur doit patienter 108 jours<br />

et réaliser 11 procédures pour obtenir<br />

le certificat.<br />

Autre bon élève qui traîne sur ce critère,<br />

le Ghana, qui fait attendre les investisseurs<br />

42 jours en moyenne avant la délivrance<br />

du fameux sésame. A titre de<br />

comparaison, créer son entreprise<br />

demande 34 jours au Nigeria, 44 jours au<br />

Kenya, 58 au Sénégal et 99 au Liberia.<br />

Le Cameroun, qui présente un nouveau<br />

plan d’investissement attractif pour<br />

l’exploration pétrolière, donne la<br />

réponse au postulant à la création au<br />

bout de 37 jours (délai identique pour<br />

Djibouti) et 13 démarches. Sur les bords<br />

de la lagune d’Abidjan, ce délai est<br />

allongé jusqu’à 40 jours, avec un capital<br />

minimal couvrant 219% du revenu brut<br />

par habitant. Sur l’Equateur, le récépissé<br />

se fait attendre 58 jours au Gabon, qui<br />

présente néanmoins l’avantage d’un faible<br />

minimum exigé (38% du RNB), par<br />

rapport aux pays francophones. Rien à<br />

voir avec le voisin équato-guinéen qui<br />

allonge le délai d’attente à 136 jours au<br />

prix de 20 procédures. La RDC frise le<br />

record avec 155 jours ouvrables. En<br />

enjambant le fleuve Congo, le délai<br />

tombe à 37 jours. La règle est aux 38<br />

jours en Gambie, qui n’applique pas la<br />

tradition propre aux pays francophones<br />

d’exiger un capital minimum pour la<br />

constitution d’une entreprise.<br />

Afrique du Nord plus rapide<br />

En Afrique du Nord, l’Egypte se distingue<br />

avec un temps d’attente de 9 jours,<br />

devant la Tunisie (11 jours), le Maroc (12<br />

jours), l’Algérie (24 jours) et la Mauritanie<br />

(65 jours). Des résultats qui s’inscrivent<br />

en général sur une tendance à l’amélioration<br />

et qui placent l’Afrique aux côtés des<br />

pays émergents comme l’Inde (38 jours<br />

pour créer une entreprise). Certains pays<br />

africains comme Madagascar (7 jours)ou<br />

le Burkina-Faso (8 jours) battent des<br />

pays industrialisés comme l’Italie, ou<br />

encore l’Allemagne, où l’entrepreneur<br />

patiente en moyenne 13 jours.<br />

MBF


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

21<br />

Michel Kamano: « L’économie<br />

a pris un coup énorme »<br />

Président du Conseil économique et social de Guinée, Michel Kamano évoque les conséquences de la<br />

crise multiforme que vit son pays.<br />

Entretien réalisé par<br />

Souleymane Niang, Dakar<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Quel est l’impact économique<br />

des crises politiques et sociales<br />

récurrentes en Guinée ?<br />

Michel Kamano : Nous avons évalué cet<br />

impact globalement. Pour résumer, je<br />

dois dire que l’économie a pris un coup<br />

énorme suite à ces troubles. <strong>Les</strong> prévisions<br />

de croissance qui étaient autour<br />

de 4,5% en terme réel ont été revues à<br />

la baisse quand nous sommes parvenus<br />

à une certaine accalmie, à 2,5%. Mais<br />

en réalité, ce taux est finalement ressorti<br />

à 1,5%, donc au-dessous du taux<br />

de croissance démographique qui est de<br />

2,8%. Ce qui explique que la pauvreté<br />

ait augmenté. Et la pauvreté a aussi une<br />

connotation à la fois sociale et politique,<br />

d’où l’ensemble des revendications<br />

sociales, face à une forte demande<br />

sociale non encore satisfaite ; et des<br />

revendications politiques devant un<br />

déficit politique à combler.<br />

Quel est le secteur économique le plus<br />

touché par la crise ?<br />

MK : C’est naturellement le secteur<br />

minier, qui est le poumon de l’économie<br />

et qui nous procure l’essentiel de<br />

nos rentrées en devises. Nos entreprises<br />

minières estiment les pertes journalières<br />

de chiffre d’affaires à l’équivalent à<br />

un million de dollars américains. Par<br />

relation de cause à effet, cela entraîne<br />

des pertes conséquentes de revenus<br />

pour le budget de l’Etat. Et cela contribue<br />

à affaiblir davantage la monnaie<br />

nationale puisque nous ne sommes pas<br />

encore dans une zone monétaire. Et<br />

chaque fois que la monnaie prend un<br />

coup, les prix augmentent. Par exemple,<br />

alors que le prix du riz n’avait pas augmenté<br />

dans la sous-région, le prix du<br />

sac de riz avait doublé en Guinée en<br />

l’espace de trois mois, du fait de la<br />

dépréciation de la monnaie.<br />

Quelles solutions pour sortir de ce cercle<br />

vicieux ?<br />

MK : La solution, c’est de nous mettre<br />

tous autour d’une table. Dernièrement,<br />

les syndicalistes ont failli déclencher une<br />

nouvelle grève. Mais quand on a fait une<br />

analyse, quand on a tiré les leçons des<br />

évènements de janvier/février 2007, tout<br />

le monde s’est ressaisi. Nous avons compris<br />

que la solution à nos problèmes réels<br />

ne viendrait pas de la rue et ne devrait<br />

pas venir de la rue. La vraie solution<br />

viendra plutôt d’un dialogue. C’est ainsi<br />

que nous nous battons tous aujourd’hui<br />

pour mettre en place un mécanisme permanent<br />

de concertation entre tous les<br />

acteurs : la société civile, dont les syndicats<br />

et le secteur privé, les partis politiques,<br />

le gouvernement, les religieux, les<br />

sages, tout le monde, pour que nous<br />

puissions entrer dans la perspective<br />

d’une paix durable, qui est la condition<br />

sine qua non avant tout investissement.<br />

De gros investissements sont nécessaires<br />

pour que la Guinée puisse enfin réaliser<br />

un ancien rêve : celui de produire localement<br />

notre alumine et notre aluminium.<br />

Dieu merci, nous en avons le potentiel.<br />

Qu’en est-il des mesures macroéconomiques<br />

?<br />

MK : Au niveau macroéconomique, c’est<br />

naturellement la gouvernance. Il faudrait<br />

que le gouvernement s’attelle au<br />

rétablissement des équilibres macroéconomiques.<br />

Notre gouvernement n’a<br />

jamais su maintenir de façon durable<br />

ces équilibres macroéconomiques. C’est<br />

pourquoi des programmes ont été suspendus.<br />

Depuis quelques années, ces<br />

programmes n’ont jamais été assurés<br />

complètement. On a eu des hauts et des<br />

bas. Il faudrait que le gouvernement<br />

s’attelle à cela, qu’il puisse rétablir de<br />

façon durable les équilibres macroéconomiques<br />

en évitant notamment les<br />

dépenses extrabudgétaires. Ces dépenses<br />

non programmées ont été la grande<br />

source de perturbations et en particulier<br />

de l’arrêt des programmes. Dieu<br />

merci, nous venons d’en négocier avec<br />

le FMI et la Banque mondiale, ce qui<br />

conditionnera aussi les décaissements<br />

de l’Union européenne et des autres<br />

partenaires bilatéraux et multilatéraux.<br />

Cela passe également par une lutte plus<br />

déterminée contre la corruption ?<br />

MK : Naturellement. Cela veut dire une<br />

gestion plus rigoureuse, une gestion<br />

orthodoxe. Que tout le monde respecte<br />

les prescriptions budgétaires. Que les<br />

gens évitent la corruption insupportable.<br />

Il ne faudrait pas qu’il y ait de l’impunité.<br />

Ce qui a gangrené la situation, c’est que<br />

les corrompus n’ont jamais été sanctionnés.<br />

Il faudrait que désormais l’on veille<br />

à ce qu’il y ait une lutte à outrance contre<br />

la corruption et qu’il y ait des sanctions<br />

dissuasives contre qui que ce soit…<br />

Y compris Mamadou Sylla et Fodé<br />

Soumah, qui ont été libérés par le président<br />

Conté alors qu’ils étaient détenus<br />

pour fait de corruption ?<br />

MK : Y compris bien-sûr Mamadou<br />

Sylla et Fodé Soumah, dont la sortie de<br />

prison par le chef de l’Etat a précipité le<br />

déclenchement de la grève, car il faut<br />

dire que le mouvement des syndicats<br />

était prévu pour un peu plus tard. Mais<br />

cette ingérence a fait que la grève a été<br />

précipitée, avec les conséquences que<br />

nous avons tous connues, des conséquences<br />

dramatiques.<br />

Afrique de l’Ouest : bonne application<br />

des réformes communautaires mais…<br />

L’Afrique du Sud utilisera<br />

son mandat pour renforcer<br />

les relations entre l’ONU et<br />

l’UA<br />

L'Afrique du Sud a indiqué, jeudi, qu'elle utiliserait sa<br />

deuxième année comme membre non permanent du Conseil<br />

de sécurité des Nations unies pour aller plus loin dans<br />

l'agenda africain. L'Afrique du Sud espère, en particulier, que<br />

des propositions seront faites sur le financement par l'ONU<br />

des initiatives de maintien de la paix dans la région et sur des<br />

mesures complétant le travail des médiateurs pour éviter les<br />

conflits. L'autre question au coeur de la seconde présidence<br />

de l'Afrique du Sud sera de voir si le Conseil de sécurité de<br />

l'ONU pourra rencontrer une nouvelle fois le Conseil de paix<br />

et de sécurité (CPS) de l'UA, comme cela avait été le cas en<br />

Ethiopie en 2007.<br />

La police zimbabwéenne se<br />

prépare aux élections<br />

générales de mars prochain<br />

La police du Zimbabwe a intensifié sa préparation en vue des<br />

élections générales de mars (présidentielle, législatives et<br />

municipales). Son comité en charge des scrutins se rend dans<br />

les différentes provinces pour faire le point sur l'opérationnalité<br />

des forces de l'Etat, ont informé jeudi les médias<br />

locaux. Le comité, dirigé par le haut commissaire adjoint<br />

Faustino Mazango, s'est d'abord rendu à Mashonaland East,<br />

et il était mardi à Bindura pour rencontrer des représentants<br />

des forces de l'ordre, a rapporté The Herald. Le porte-parole<br />

de la police, Oliver Mandipaka, a précisé que la mission du<br />

comité était de garantir que les élections se déroulent dans de<br />

bonnes conditions.<br />

RDC : signature d’un accord<br />

de paix<br />

Le gouvernement de la République démocratique du Congo<br />

(RDC), le Congrès national pour la défense du peuple<br />

(CNDP) du général dissident Laurent Nkunda et les milices<br />

locales d'auto-défense Maï Maï ont signé mercredi un accord<br />

de cessez-le-feu à Goma, chef-lieu de la province du Nord-<br />

Kivu (est). L'accord a été signé à l'occasion de la cérémonie<br />

de clôture de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement<br />

des Kivu, qui, ouverte le 6 janvier, a permis aux<br />

parties concernées de procéder à des négociations visant à<br />

mettre fin aux violences dans l'est du pays, a-t-on appris de<br />

source bien informée.<br />

<strong>Les</strong> pays membres de l’UEMOA ont mis en œuvre 65% des réformes communautaires, mais certains retards préoccupent et l’institution veut instaurer<br />

des sanctions à compter du 1 er juillet prochain.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

L’Union économique et monétaire<br />

ouest-africaine (UEMOA) établit<br />

chaque année un tableau de la mise<br />

en œuvre des réformes communautaires.<br />

L’évaluation pour les huit<br />

pays membres porte sur les cinq<br />

domaines suivants : le domaine institutionnel,<br />

celui de l’harmonisation<br />

des législations, celui de la surveillance<br />

multilatérale, le domaine du<br />

marché commun et, enfin, celui de<br />

la facilitation des transports.<br />

Pour chacun de ces domaines, un<br />

taux de réalisation est calculé pour<br />

chaque Etat membre, en fonction de<br />

ses performances. Puis un taux global<br />

de satisfaction est dégagé. <strong>Les</strong><br />

résultats obtenus en 2006 sont indiqués<br />

afin de permettre de mesurer<br />

les progrès accomplis sur une année.<br />

Globalement bon<br />

Premier constat : dans l’ensemble<br />

et pour l’année 2007, le taux global<br />

est jugé satisfaisant bien qu’aucun<br />

Etat membre n’ait réalisé un taux<br />

de 100%. Deuxième constat : la<br />

Guinée-Bissau est, avec un taux de<br />

Il apparaît ainsi que, dès<br />

que la réforme touche au<br />

portefeuille, aux recettes<br />

des Etats, une grande<br />

réticence est observée.<br />

46 %, le seul Etat membre à n’avoir<br />

pas réalisé un taux égal ou supérieur<br />

à 50%.<br />

Sur un plan global, le Sénégal est en<br />

tête avec un taux de 77%, suivi par le<br />

Burkina-Faso et le Niger (74%), le<br />

Bénin et le Mali (67%) et, enfin, le<br />

Togo, avant-dernier du classement<br />

avec un taux de mise en œuvre de<br />

51%. La Côte d’Ivoire, la Guinée-<br />

Bissau et le Togo comptent chacun<br />

deux domaines pour lesquels ils ont<br />

un taux de mise en œuvre inférieur à<br />

la moyenne, la première économie<br />

régionale affichant 0% à son compteur<br />

aussi bien pour le domaine institutionnel<br />

que pour celui de la facilitation<br />

des transports.<br />

Par rapport à l’année 2006, la<br />

moyenne de la progression communautaire<br />

dans le sens de la mise<br />

en œuvre des réformes s’établit à<br />

près de 4 points (3,9%) de pourcentage,<br />

passant de 61,1% à 65%.<br />

Le Mali est le seul pays à avoir<br />

accusé un recul d’un point de pourcentage,<br />

la Guinée-Bissau est, avec<br />

13% de plus, le pays qui a fait le<br />

plus d’efforts. Elle est suivie par la<br />

Côte d’Ivoire (+8%), le Bénin<br />

(+5%), le Sénégal et le Togo (+3%).<br />

Classement annuel<br />

L’UEMOA classe les huit pays en<br />

trois catégories selon leurs performances<br />

en 2007. La première caté-<br />

gorie comprend les pays qui ont<br />

réussi un taux de mise en œuvre de<br />

70% ou plus (Sénégal, Burkina-Faso<br />

et Niger). Puis viennent les pays qui<br />

ont mis en application au moins les<br />

2/3 des réformes (Bénin, Côte<br />

d’Ivoire et Mali). La Guinée-Bissau<br />

et le Togo n’ont pas, eux, réussi à<br />

atteindre la moyenne de 2007, soit<br />

un taux de 65%.<br />

Ces bonnes performances d’ensemble<br />

occultent des insuffisances<br />

préoccupantes. Dans le domaine<br />

essentiel de la politique de concurrence,<br />

aucun pays n’a encore adapté<br />

sa législation nationale aux impératifs<br />

communautaires. De même,<br />

aucun pays membre n’applique la<br />

directive 06/2001 relative à l’harmonisation<br />

de la fiscalité des produits<br />

pétroliers, et seuls la Côte d’Ivoire et<br />

le Sénégal appliquent la directive<br />

06/2002 relative à l’exonération des<br />

médicaments de la TVA. Il apparaît<br />

ainsi que, dès que la réforme touche<br />

au portefeuille, aux recettes des<br />

Etats, une grande réticence est<br />

observée.<br />

C’est pourquoi la commission craint<br />

même « des risques de régression et de<br />

remise en cause des acquis », à cause<br />

des « mesures de défiscalisation<br />

(droits de douane et TVA), de « l’absence<br />

d’une stratégie commune ou<br />

d’une politique commune pour conjurer<br />

les pressions inflationnistes et de<br />

l’absence de concertation et de consultation<br />

préalable des instances communautaires.<br />

»<br />

La commission de l’UEMOA recommande<br />

qu’au plus tard le 1 er juillet<br />

2008 tous les Etats aient achevé la<br />

mise en œuvre totale des décisions et<br />

réformes communautaires. Elle suggère<br />

aussi la mise en place d’un<br />

mécanisme de sanctions applicable à<br />

l’expiration du délai et, dans chaque<br />

Etat membre, la mise en place d’un<br />

comité de suivi qui veille à l’application<br />

effective des réformes.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008 INTERNATIONAL<br />

23<br />

Le Caire encerclé par Gaza<br />

Encerclée et mise en situation de péril humanitaire, Gaza a déferlé en terre d'Egypte, globalement<br />

dans un climat bon enfant, achetant tout sur son passage. Le gouvernement égyptien, encerclé lui<br />

aussi par son opinion publique, a choisi d'accompagner le mouvement à défaut de l'empêcher.<br />

Par Saïd Djaaffer, Alger<br />

Le blocus, véritable punition collective<br />

interdite par le droit international, avait<br />

pour objectif de pousser la population de<br />

Gaza à se rebeller contre le mouvement<br />

Hamas qui contrôle le territoire. C'est,<br />

momentanément du moins, un échec<br />

spectaculaire. L'état de confinement et<br />

de dénuement était intenable et le<br />

Le blocus a ruiné l'économie<br />

de Gaza. En juillet 2007,<br />

l'ONG Oxfam mettait en<br />

garde: dans peu de temps,<br />

ce sera « une rupture<br />

presque totale de<br />

l'économie de Gaza et<br />

des moyens de subsistance<br />

de sa population ».<br />

Hamas, plutôt que d'attendre le retournement<br />

programmé des Gazaouis contre<br />

lui, a ouvert des brèches dans la prison.<br />

C'est le gouvernement égyptien qui se<br />

retrouvait dans la crise et dans l'obligation<br />

de faire un choix sur la manière de<br />

gérer un flux humain considérable. Il a<br />

fait le moins mauvais choix en laissant<br />

faire. La tension provoquée par une tentative<br />

de stopper le flux irrépressible de<br />

Palestiniens a été suffisamment éloquente<br />

pour faire reculer le gouvernement<br />

égyptien. C'est que les Palestiniens<br />

manquent de tout, et ils sont déjà dans la<br />

situation explosive de ceux qui n'ont plus<br />

rien à perdre.<br />

Désobliger le grand allié américain<br />

Le blocus a ruiné l'économie de Gaza.<br />

En juillet 2007, l'ONG Oxfam mettait<br />

en garde: dans peu de temps, ce sera<br />

« une rupture presque totale de l'économie<br />

de Gaza et des moyens de subsistance<br />

de sa population ». Le shopping des<br />

Palestiniens en Egypte, pratiquement<br />

plus de la moitié de la population s’y est<br />

rendue, renseigne largement sur les privations<br />

extrêmes subies. Selon une étude<br />

statistique, les habitants de Gaza ont<br />

injecté, dans les trois premiers jours de<br />

l'invasion de l'Egypte, près de 250 millions<br />

de dollars en achats dans les villes<br />

égyptienne de Rafah et Al-Arich.<br />

L'ouverture forcée du point de passage<br />

de Rafah n'a pas besoin de trop d'explications<br />

côté palestinien, elle était devenue<br />

vitale au sens strict du mot. <strong>Les</strong><br />

Palestiniens ne semblent pas se faire d'illusions<br />

sur la durée du gros trou dans le<br />

blocus et ils cassent leurs tirelires pour<br />

stocker ce qu'ils peuvent. L'attitude du<br />

Caire, qui a préféré désobliger le grand<br />

allié américain plutôt que de prendre le<br />

risque de pertes humaines à sa frontière<br />

internationale, est un indicateur de la<br />

limite de l'autonomie des gouvernants à<br />

l'égard de leur opinion publique. Le scénario<br />

d'une reprise en main musclée des<br />

frontières aurait immanquablement provoqué<br />

des désordres en Egypte même. Le<br />

jour où on laissait les Palestiniens entrer<br />

dans son territoire, une manifestation<br />

organisée au Caire par les Frères musulmans<br />

était réprimée sans ménagement.<br />

Malgré une pression américaine pour le<br />

rétablissement de « l'ordre à la frontière »,<br />

qui s'est traduite par la suspension de<br />

100 millions de dollars d'aide, le gouvernement<br />

égyptien a choisi la méthode<br />

la plus douce possible: laisser les<br />

Palestiniens dépenser et s'approvisionner<br />

en attendant d'organiser le reflux.<br />

Recoller Gaza et la Cisjordanie<br />

Au plan politique, l'Egypte a commencé<br />

à mettre la pression pour une reprise du<br />

dialogue entre le Fatah et le Hamas. C'est<br />

une autre brèche dans la démarche américaine,<br />

implicitement avalisée par les<br />

Arabes à Annapolis, visant à isoler totalement<br />

le Hamas. Le Hamas s'est déclaré<br />

prêt à un tel dialogue. Mahmoud Abbas,<br />

le chef de l'Autorité palestinienne, l'est<br />

beaucoup moins. L'Egypte ne peut<br />

cependant, et c’est sans doute l’avis de<br />

très nombreux Palestiniens, « prendre en<br />

charge » Gaza définitivement. Elle risquerait<br />

de consacrer la séparation entre<br />

le territoire et la Cisjordanie et d’éloigner<br />

un peu plus l’émergence d'un Etat palestinien.<br />

L'Egypte se retrouve ainsi, sans le<br />

vouloir, sur la « ligne de front », et elle est<br />

contrainte d'être plus active dans la<br />

recherche d'une solution aux divisions<br />

inter-palestiniennes. Gaza encercle à son<br />

tour le Caire, et par ricochet les Etats arabes<br />

dits modérés.<br />

La crise financière au delà<br />

du tête à tête Trichet-Bernanke<br />

C’est une récession atypique qui s’annonce. La division entre Amérique et Europe, sur la réponse,<br />

persiste. <strong>Les</strong> regards se tournent vers l’Asie.<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger.<br />

La crise née au mois d’août dans l’immobilier<br />

américain a avancé un peu plus pour<br />

prendre l’allure d’un krach boursier planétaire<br />

les lundi 20 et mardi 21 janvier. <strong>Les</strong><br />

principales places mondiales ont perdu en<br />

moyenne 6% de leur capitalisation. Le tré-<br />

« Ce qui pousse l'économie<br />

mondiale vers la récession,<br />

c'est la détérioration<br />

rapide du système<br />

financier mondial. »<br />

sor d’une année de hausse. La bourse a anticipé<br />

la récession américaine, désormais<br />

donnée pour certaine, dans le ventre mou<br />

de 2008. A Davos, le menu a forcément<br />

changé et tous les intervenants ont du proposer<br />

leur sortie de crise. Mais de quelle<br />

crise s’agit il ? Pour le milliardaire Georges<br />

Soros ce sera « la plus sérieuse à laquelle le<br />

monde devra faire face depuis la seconde<br />

guerre mondiale ». Mais encore ? Une crise<br />

mutante, qui ne ressemble pas à celles que<br />

l’on connaît et dont l’effet récessif est complexe.<br />

L'économiste indépendant Bernard<br />

Baumohl relève que, cette fois, la récession<br />

n’emprunte pas le scénario de la baisse de la<br />

production des entreprises, d’une hausse<br />

des taux un peu trop brutale ou des surinvestissements<br />

comme pendant la bulle<br />

internet : « Ce qui pousse l'économie mon-<br />

diale vers la récession, c'est la détérioration<br />

rapide du système financier mondial. Ce<br />

qui a commencé comme un problème<br />

limité aux subprimes aux Etats-Unis, s'est<br />

transformé en resserrement rapide du système<br />

financier mondial ».<br />

Ligne de partage<br />

Dans une récession classique, les banques<br />

ne trouvent plus à qui prêter. Dans celle qui<br />

se profile les banques ne peuvent plus prêter.<br />

Que vaut alors la vieille ligne de partage<br />

Ben Bernanke - Jean Claude Trichet ? Le<br />

premier, président de la FED, décide que la<br />

récession étant aux portes, il convient de<br />

donner un signe fort au marché en rétablissant<br />

les liquidités. La FED a baissé, dès le<br />

second jour de la panique boursière, de<br />

trois quarts de points son taux directeur,<br />

n’attendant même pas le jour de réunion<br />

mensuel de son board. Le second, gouverneur<br />

de la banque centrale européenne est<br />

arrivé à Davos attendu comme jamais :<br />

pour finalement répéter sa foi de toujours.<br />

Il ne suivra pas le mouvement amorcé par<br />

la FED. L’inflation doit être la seule préoccupation<br />

de la BCE et la croissance en<br />

Europe est « non négligeable ». Elle n’a pas<br />

besoin d’un coup de pouce, la baisse des<br />

taux directeurs, qui, en plus, n’en est pas un.<br />

<strong>Les</strong> deux continents historiques de la croissance<br />

mondiale, l’Amérique et l’Europe,<br />

n’arrivent plus à s’entendre sur la recette :<br />

lutter contre la récession ou contre l’inflation,<br />

pour la croissance ou pour la stabilité<br />

des prix. C’est l’occasion, pour le FMI,<br />

d’évoquer, par la voix d’un président hors<br />

profil, Dominique Straus Kahn, que le pilotage<br />

de la solution à la crise sera mondial ou<br />

ne sera pas. Le plan Bush de 150 milliards<br />

pour soutenir la croissance n’a pas fouetté<br />

les psychismes aux Etats Unis. Son tort, il<br />

n’était pas concerté avec le reste du G8. De<br />

même que seule la banque centrale du<br />

Canada voisin a suivi la FED dans la baisse<br />

des taux, une action qualifiée, en outre, de<br />

prématurée par Stephen Roach, patron des<br />

opérations asiatiques chez Morgan Stanley.<br />

Fonds souverains<br />

Nous assistons à une crise de rareté des<br />

liquidités pour cause de dépréciations astronomiques<br />

des actifs financiers. Il va falloir<br />

s’y faire. Et chercher les solutions au-delà du<br />

tête à tête Trichet-Bernanke. L’épargne<br />

« souveraine » était à l’ordre du jour de<br />

Davos : 2900 milliards de dollars consacrés à<br />

l’investissement entre les mains d’Etat<br />

pétroliers ou commercialement excédentaires<br />

comme la Chine. Seuls 70 milliards de<br />

dollars sont venus à la rescousse des fonds<br />

propres des entreprises occidentales depuis<br />

que leurs banques ont la tête ailleurs ces<br />

cinq derniers mois. <strong>Les</strong> fonds souverains<br />

vont se renforcer dans les années qui viennent.<br />

La Chine avec 11,7% de croissance en<br />

2007 continuera à produire des excédents et<br />

de l’épargne et le prix du pétrole ne redescendra<br />

pas sous les 75 en 2008, malgré le<br />

ralentissement qui s’annonce. Le capitalisme<br />

va-t-il se mondialiser réellement dans<br />

un mouvement circulatoire ?<br />

Le Pakistan veut rassurer<br />

sur son arsenal nucléaire<br />

Le Pakistan a livré samedi à la presse étrangère une présentation<br />

sans précédent du programme nucléaire militaire pakistanais<br />

pour apaiser les craintes que cet arsenal atomique ne<br />

tombe entre les mains de groupes terroristes. « Il n'existe aucun<br />

scénario concevable, politique ou violent dans lequel le Pakistan<br />

tomberait aux mains d'un extrémiste du type taliban ou Al<br />

Qaïda », a déclaré le général à la retraite Khalid Kidwai, directeur<br />

général de la division de planification stratégique (SPD).<br />

Ce briefing fait écho aux propos du président Pervez Musharraf<br />

qui a déclaré, lors de sa tournée en Europe, que de tels scénarios<br />

étaient impossibles.<br />

Le nouveau drapeau irakien<br />

ne fait pas l’unanimité<br />

L'adoption cette semaine par le Parlement irakien d'un nouveau<br />

drapeau national provisoire, d'où disparaissent les trois<br />

étoiles vertes du parti Baas de Saddam Hussein, ne fait pas<br />

l'unanimité au sein de la population. Ainsi, le conseil de la province<br />

d'Anbar, une zone à majorité sunnite, dans l'ouest du<br />

pays, et les chefs des tribus locales, ont refusé ce nouveau drapeau,<br />

qui doit de toute façon ne pas être arboré plus d'un an,<br />

rapportait samedi la chaîne de télévision irakienne Al Hourra.<br />

Sur Internet, les forums de discussions sont noyés sous les messages<br />

de protestation après la décision des députés, prise à la<br />

demande des Kurdes pour qui l'ancien drapeau rappelait trop<br />

la dictature de Saddam et ses persécutions.<br />

La Lituanie envisage<br />

de changer de nom<br />

La Lituanie envisage de changer son nom anglais (Lithuania)<br />

pour le rendre plus facilement prononçable, dans l'espoir d'attirer<br />

davantage d'investissements et de touristes. Lithuania est<br />

un mot difficilement prononçable et mémorisable pour des<br />

non-anglophones, mais le changement de nom n'est qu'une<br />

idée parmi d'autres pour promouvoir le pays, a déclaré vendredi<br />

Laurinas Bucalis, porte-parole du gouvernement. Aucune<br />

proposition de nouveau nom en anglais n'a été soumise jusqu'à<br />

présent. En lituanien, le pays s'appelle Lietuva.<br />

France : possible audition<br />

du PDG de Société Générale<br />

La commission des Finances de l'Assemblée nationale a<br />

annoncé vendredi qu'elle auditionnerait prochainement les<br />

acteurs concernés par la crise financière et bancaire, n'excluant<br />

pas d'inviter le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton.<br />

« Compte tenu des récents développements et de l'extension de cette<br />

crise à l'ensemble du secteur bancaire et boursier, je souhaite que la<br />

commission des Finances procède à une nouvelle audition des<br />

acteurs concernés par cette crise », explique le président de la commission,<br />

le socialiste Didier Migaud, dans un communiqué.<br />

La chute du gouvernement<br />

Prodi ne retardera pas<br />

l’offre Air France sur Alitalia<br />

La démission du gouvernement Prodi, intervenue jeudi en Italie, ne<br />

retardera pas l'offre d'Air France-KLM sur Alitalia, a déclaré vendredi<br />

une source proche de la compagnie aérienne franco-néerlandaise.<br />

Le titre Alitalia a perdu plus de 15% depuis le début de l'année,<br />

notamment sous le coup des craintes des investisseurs de voir le<br />

rapprochement, soutenu depuis des mois par Romano Prodi, capoter<br />

en cas de chute de son gouvernement. Il progressait de 2,33% à<br />

0,6670 euro dans les derniers échanges à la Bourse de Milan.<br />

Tokyo va faire pression<br />

sur le G8 pour réduire<br />

les émissions<br />

Le Japon va faire pression pour fixer des objectifs de réduction<br />

des émissions de gaz à effet de serre lors du sommet du G8 qu'il<br />

présidera en juillet, a déclaré samedi le Premier ministre japonais<br />

Yasuo Fukuda. « En tant que président du G8, je suis déterminé<br />

à travailler pour établir un cadre de travail où se retrouveront<br />

tous les principaux émetteurs, et pour définir des objectifs<br />

équitables d'émissions », a-t-il assuré devant le Forum économique<br />

mondial de Davos (Suisse). « Dans ce contexte, le Japon,<br />

avec d'autres importants émetteurs, fixera un objectif national<br />

quantifié de réduction des gaz à effet de serre à mettre en œuvre à<br />

partir de maintenant », a-t-il ajouté.


24<br />

L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />

Libasse Samb, banquier<br />

poète : « la garantie est<br />

le chaînon manquant<br />

du développement »<br />

Il voulait devenir douanier. <strong>Les</strong> oracles s’y opposent. Il sera banquier, pour atterrir au Fonds africain<br />

de garantie dont il gravira tous les échelons. Mais ce banquier, qui réussit dans la garantie, est bien<br />

singulier. Il est aussi poète.<br />

Par Hance Gueye, Dakar<br />

La garantie en Afrique s’incarne dans une<br />

institution, le Fonds africain de Garantie et<br />

de Coopération économique que symbolise,<br />

à son tour, un homme, son directeur<br />

général, Libasse Samb. Le FAGACE est,<br />

aujourd’hui, le leader de la garantie en<br />

Afrique, par son capital, 30 milliards de<br />

CFA, et par le volume de ses interventions.<br />

Libasse Samb n’y est pas pour rien. Depuis<br />

qu’il en a pris les rênes en 2001, il garantit<br />

en moyenne chaque année 39,7 milliards.<br />

C’est à peu près le total que le Fonds avait<br />

garanti de 1977 à 2000.<br />

Le père a dit<br />

Un miracle ? Une bonne connaissance de<br />

l’outil et de son domaine. Libasse Samb a<br />

été fait par le FAGACE. Entré à 35 ans au<br />

Fonds, en 1982, il ne l’a plus jamais quitté.<br />

C’est alors sa première vraie rencontre avec<br />

la garantie, encore que le secteur financier<br />

ne lui était pas étranger. Après ses études<br />

secondaires au lycée technique Maurice<br />

Delafosse, il avait opté pour les sciences<br />

économiques à l’Université de Dakar. Après<br />

sa licence, le natif du village traditionnel de<br />

Yoff, a d’abord tâté d’un métier en rapport<br />

avec la profession de son père, marin dans<br />

sa jeunesse. Il est certes directeur financier,<br />

mais d’une société de pêche, AFRICAMER.<br />

Après les activités de pêche, le transport. Il<br />

est administrateur, directeur général de la<br />

Société de Transport et d’Affrètement routier,<br />

STAR. Parallèlement il dispense des<br />

cours de technique bancaire au centre de<br />

formation de la Banque centrale des Etats<br />

de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO à Dakar.<br />

Puis c’est le FAGACE qui l’accueille en<br />

1982. Sa vocation première était de devenir<br />

douanier. Mais dans ce village, la tradition a<br />

encore du poids. Surtout quand le père est<br />

de la lignée des « diaraf », une noblesse de la<br />

Le père est de la lignée des<br />

« diaraf », une noblesse<br />

de la république léboue, une<br />

république antérieure à<br />

la révolution française.<br />

république léboue, une république antérieure<br />

à la révolution française, comme les<br />

Lebous se plaisent à le rappeler. En plus des<br />

parents, les oracles ont leur mot à dire.<br />

Consultés, ils déconseillent. Samb y croit-il<br />

vraiment ? A vrai dire la question ne se pose<br />

pas. Le père a dit. Cela suffit.<br />

Promotion interne<br />

A défaut de la douane, Libasse Samb choisit<br />

donc la banque. Pas tout à fait. Puisque<br />

c’est finalement le Fonds de garantie africain<br />

qui l’accueille en 1982 comme analyste<br />

financier. Il est ensuite promu chef de service,<br />

puis directeur administratif et financier.<br />

Il a donc gravi tous les échelons. Reste<br />

Libasse Samb.<br />

le dernier, la direction. Mais là, ce n’est pas<br />

seulement une affaire de compétence. Il<br />

faut d’abord être présenté par son pays.<br />

Jusqu’en 1995, le FAGACE n’avait connu<br />

que deux directeurs nigériens. Le moment<br />

semble venu de confier le poste à un autre<br />

pays. Samb qui connaît la maison, pense<br />

son heure venue. <strong>Les</strong> cadres de la maison<br />

sont les premiers à souhaiter une promotion<br />

interne. Mais son pays, le Sénégal, ne le<br />

présente pas. Ses compatriotes, Jacques<br />

Diouf est directeur général de<br />

l’Organisation des Nations unies pour<br />

l’Alimentation, Babacar Ndiaye président<br />

de la Banque africaine de Développement,<br />

Ousmane Seck, président de la<br />

Commission de l’Union économique et<br />

monétaire ouest-africaine. Pour tous ses<br />

postes, le Sénégal a bénéficié du soutien des<br />

pays africains. Le président Diouf estime<br />

inélégant de disputer des responsabilités à<br />

ces pays. Samb n’est pas présenté. C’est un<br />

Togolais, Souleymane Gado, qui hérite du<br />

portefeuille.<br />

En 2001, au terme de ce mandat, le Sénégal<br />

a changé de majorité. Abdoulaye Wade a<br />

succédé à Abdou Diouf. C’est une autre<br />

diplomatie. Présenté, Samb l’emporte haut<br />

la main.<br />

Il ne décevra pas. Il connaît bien l’institution.<br />

A la fois son potentiel et ses faiblesses.<br />

Il ne tarde pas à imprimer sa marque en<br />

commençant pas la doter d’un plan d’action<br />

triennal, 2002-2004. Il réorganise aussi<br />

l’institution, l’ouvre à d’autres pays, la<br />

Sierra Leone, le Cameroun, la Guinée<br />

Bissau, la Gambie et, prochainement, la<br />

Mauritanie.<br />

Diverses autres mesures sont impulsées par<br />

Samb. Des règles de fonctionnement plus<br />

souples permettent de raccourcir les délais<br />

d’approbation sans nuire à la rigueur. La<br />

nature juridique de la dotation est modifiée<br />

au profit du capital-actions qui permet de<br />

le porter à 45 millions d’euros. Le seuil d’intervention<br />

est abaissé de 152 000 à 76 000<br />

euros etc. <strong>Les</strong> effets sont immédiats. Le<br />

nombre de projets passe de deux en 1981 à<br />

230 en 2007. Au total, indique Samb, plus<br />

de 380 millions d’euros ont été garantis. Le<br />

taux de sinistre est de 8% seulement. Le<br />

FAGACE, se réjouit-il, a permis de mobiliser,<br />

par ses garanties, plus de 1,3 milliard<br />

d’euros.<br />

Soutenir les PME<br />

Le FAGACE a pris une nouvelle dimension<br />

mais Samb décidément insatiable mesure<br />

les limites du Fonds. « Nous ne satisfaisons<br />

que 30% des demandes. Parce que les dossiers<br />

sont mal montés ou que les promoteurs n’ont<br />

pas l’apport personnel nécessaire, ou encore<br />

parce que le banques sont frileuses ». C’est<br />

pourquoi, il pense que le fonds doit se doter<br />

d’un instrument financier pour que les<br />

PME, qui doivent être le moteur du développement<br />

africain, reçoivent enfin le soutien<br />

dont elles ont besoin. Dans le financement<br />

du développement africain, le chaînon<br />

manquant, diagnostique-t-il, est la<br />

garantie en faveur des PME. Pour donner<br />

ses lettres de noblesse à la garantie, Samb a<br />

créé avec ses collègues qui dirigent les<br />

« Nous ne satisfaisons que<br />

30% des demandes. Parce<br />

que les dossiers sont mal<br />

monté ou que les promoteurs<br />

n’ont pas l’apport personnel<br />

nécessaire ou encore parce<br />

que le banques sont frileuses. »<br />

autres fonds de garantie africains, le Fonds<br />

de Solidarité africain dont le siège est à<br />

Niamey, le Fonds de Garantie des<br />

Investissements privés, GARI à Lomé, le<br />

Fonds National de Garantie et d’Assistance<br />

aux Petites et Moyennes entreprises<br />

(FONAGA) du Bénin et l’Association professionnelle<br />

des institutions de garantie<br />

africaine (APIGA), l’année dernière. C’est<br />

Libasse Samb qui a été porté à sa présidence.<br />

Passion pour la poésie<br />

Ce nouveau chantier lui laissera encore<br />

moins de temps au seul plaisir que le directeur<br />

du FAGACE se permet en dehors du<br />

travail, la poésie. Car ce banquier, marqué<br />

dans son enfance sur le plan culturel par ses<br />

illustres compatriotes, Cheikh Anta Diop et<br />

Léopold Sedar Senghor, est poète. Dans son<br />

premier recueil, Promenade d’un regard,<br />

publié en 2005 aux éditions du Flamboyant<br />

de Cotonou, il y chante le Rwanda, « Dis<br />

moi Kigali, quel est donc ton secret ?<br />

Comment as-tu pu sceller cette complicité<br />

avec la nature ? » ou alors le Bénin, « Terre<br />

ancestrale fécondée » ou encore son pays le<br />

Sénégal, « Tu as su marier et la religion/Et la<br />

langue et l’ethnie ».<br />

Le virus de l’écriture l’a bien pris. Un<br />

roman, Fils du terroir sera bientôt édité et<br />

un autre, Marchand d’espoir est en chantier.<br />

Il écrit aussi des ouvrages plus conformes<br />

à son métier sur la garantie des investissements<br />

en Afrique.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 14 - 31 janvier au 6 février 2008<br />

L’agenda<br />

<strong>Les</strong> financements chinois sur pays tiers<br />

4 février 2008 à Paris. Contact : Hervé Jevardat,<br />

herve.jevardat@ubifrance.fr, tél.: 01 40 73 38 63<br />

8e 7<br />

« L’Afrique subsaharienne : les nouveaux horizons<br />

de l’investissement »<br />

7 février 2008 à Paris. Hôtel Sofitel, Arc de Triomphe. Contact :<br />

www.standardandpoors.com<br />

forum Africagora des entrepreneurs et cadres des<br />

diasporas africaines<br />

7 février 2008 à Paris - Contact : Dogad Dogoui, président du club<br />

Africagora. Tél : + 336 64 95 35 84.<br />

e convention France-Maghreb<br />

6 février 2008 au Palais Brongniart (Paris). Contact : www.cjdim.com<br />

Avec<br />

Conférence régionale sur le financement carbone<br />

12 au 14 février 2008 à Dakar - Organisateur : Carbon Finance Assist<br />

(Banque mondiale)<br />

Conférence internationale sur les mécanismes de<br />

financement de la gestion durable des écosystèmes<br />

forestiers du Bassin Congo<br />

21 et 22 février 2008 à Tunis. Contact : preservation_ecosystemes@afdb.org<br />

« Gateway des femmes d’affaires » à Dakar<br />

25 au 28 février 2008 à Dakar (Sénégal). Organisateur : Organisation<br />

des femmes africaines. Contact : Tél : +221 33 825 51 65<br />

Avec<br />

Tech for Food 2008<br />

Forum international dédié aux Nouvelles Technologies au service du<br />

développement agricole dans les pays du Sud. 26 février 2008 – Au<br />

Salon international de l’agriculture de Paris. www.techforfood.com –<br />

Contact camille.orny@nouvellecampagne.com<br />

1<br />

Séminaire sur l’Algérie<br />

<strong>Les</strong> marchés publics & comment répondre aux appels d’offres, 16 mai<br />

2008 – Marseille. Contact : Laurence Hautefeuille,<br />

laurence.hautefeuille@ubifrance.fr<br />

er Forum international des affaires du Nepad<br />

Business Group<br />

Créer un véritable courant d’affaires entre économies anglophones et francophones<br />

en Afrique de l’Ouest. Du 3 au 5 mars 2008 à Abidjan, Hôtel<br />

Ivoire. Informations : mbengue@apexci.org<br />

Avec<br />

7 e conférence de l’AVCA<br />

16 au 18 mars 2008 à Gaborone (Botswana). Centre international de<br />

conférence à Gaborone. Tél : (+09267) 363 7777<br />

Avec<br />

Africa Hedge Funds 2008<br />

13 mars 2008, Genève, Hôtel President Wilson (Suisse). www.jetfin.com<br />

Avec<br />

Forum de la finance islamique<br />

2 et 3 avril 2008 à Casablanca. Informations :<br />

zoubeir.ben.terdeyet@isla-invest.com<br />

Avec<br />

3 e édition de Carte d’Afrique (Monétique)<br />

17 et 18 avril 2008 à Marrakech (Maroc). Organisateur : I-conférences<br />

(Groupe Success Publication)<br />

Avec<br />

Cycles des salons de Med It 2008<br />

22 et 23 avril 2008 : Med-IT @ Alger, Algérie. 18 et 19 juin 2008 :<br />

Med-IT @ Casablanca, Maroc. 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis,<br />

Tunisie. 25 et 26 novembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal<br />

Organisateur : XCOM. Contact : Tel. +33 442 70 95 10 - Fax.<br />

+33 (0)4 42 70 91 89<br />

Avec<br />

2e 4<br />

Convention d’affaires franco-sino-africaine<br />

21 et 22 mai 2008 à Paris. Contact : 00 33 1 46 94 69 09.<br />

http://www.cicp.biz<br />

Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />

8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier). www.cubicglobe.com<br />

e Forum international de la finance<br />

13 et 14 mai 2008 à Alger - Contact : www.fif-alger.com

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