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Voir - Les Afriques

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BOURSE<br />

Nouveau tassement des<br />

valeurs de l’AI 40.<br />

Page 9<br />

« Le marché africain bat, de<br />

loin, tous les marchés occidentaux<br />

! »<br />

Page 6<br />

BANQUES, ASSURANCES<br />

Nedbank se lance à l’assaut<br />

de l’Afrique.<br />

Page 5<br />

Des banques françaises et africaines<br />

coopèrent pour financer<br />

le secteur privé africain.<br />

Page 21<br />

PRODUITS DE BASE<br />

Le Nigeria veut produire 4 millions<br />

de barils/jour en 2010.<br />

Page 10<br />

« Il faut revoir le secteur minier<br />

dans une approche intersectorielle.<br />

»<br />

page 11<br />

ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />

Un fonds de 50 millions de<br />

dollars pour les PME ouest<br />

africaines.<br />

Page 8<br />

BFI, la start-up tunisienne qui<br />

voyage aux quatre coins du<br />

monde…<br />

Page 9<br />

La SFI cherche des partenaires<br />

pour développer l’agroindustrie<br />

africaine.<br />

Page 12<br />

<strong>Les</strong> petits pas du marché<br />

informatique sénégalais.<br />

Page 13<br />

Google Android, quels bénéfices<br />

pour l’Afrique ?<br />

Page 18<br />

Lancement d’Orange Money<br />

en Côte d’Ivoire.<br />

Page 18<br />

ECONOMIE<br />

SFI en guerre contre la pauvreté.<br />

Page 13<br />

Maroc-Sénégal : en attendant<br />

l’accord tarifaire avec<br />

l’UEMOA.<br />

Page 14<br />

La CEMAC freinée par des<br />

taux d’intérêts élevés.<br />

Page 15<br />

L’inflation grimpe au Sénégal,<br />

en Guinée-Bissau et au Mali.<br />

Page 15<br />

Cameroun : « L’interlocuteur<br />

fiscal unique a amélioré le<br />

recouvrement. »<br />

Page 17<br />

Tendance aux méga firmes<br />

d’avocats en Afrique du Sud.<br />

Page 19<br />

POLITIQUE<br />

Tchad : Menace sur le verrou<br />

sécuritaire en Afrique centrale.<br />

Page 20<br />

www.lesafriques.com<br />

Le journal de la finance africaine<br />

Hebdomadaire<br />

Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 35 : 26 juin au 2 juillet 2008<br />

Gazprom décline ses grands<br />

plans africains<br />

Gazprom souhaite développer des<br />

projets communs avec la firme<br />

algérienne Sonatrach en Afrique.<br />

Alexandre Medvedev, vice-président<br />

de Gazprom, qui était à Alger<br />

le mardi 17 juin pour l’ouverture<br />

des bureaux du groupe, a expliqué<br />

que l’Afrique a « une importance<br />

de première ordre ». « Gazprom a<br />

une expérience unique dans le<br />

monde puisqu’elle est active dans<br />

des conditions météorologiques<br />

extrêmes, que ce soit dans le Nord<br />

ou dans le Sud. Sonatrach a une<br />

expérience unique dans le domaine<br />

du GNL ainsi que de la production<br />

d'hydrocarbures sur son territoire.<br />

Si, dans le futur, on est capables de<br />

réunir des forces entre les deux compagnies,<br />

on pourra réaliser les projets<br />

même les plus complexes », a<br />

déclaré Alexandre Medvedev.<br />

Lire en page 7<br />

Nouvelle politique africaine<br />

de la France<br />

C’est très officiellement pour<br />

défendre les « parts de marché<br />

» de son pays que le<br />

secrétaire d’Etat français à la<br />

Coopération a dévoilé, jeudi<br />

19 juin 2009, le nouveau<br />

programme de la France<br />

en direction du continent.<br />

« Nous allons changer le cap et<br />

M. Joyandet à la rencontre d’une ouvrière sénégalaise. nous allons également changer<br />

Réformes de la titrisation au<br />

Maroc et en Afrique de l’Ouest<br />

Le Maroc et la zone de<br />

l’UEMOA sont en train de<br />

basculer dans deux étapes<br />

chronologiquement différentes<br />

du développement de la<br />

titrisation. Pour le premier,<br />

fort de cinq ans d’expérience<br />

du principal acteur, Maghreb<br />

Titrisation, il s’agit d’étendre<br />

ce mode de financement jus-<br />

que-là réservé au seul secteur<br />

immobilier à d’autres acteurs<br />

comme les sociétés de crédit<br />

et, au-delà, à tous les actifs à<br />

rendements futurs réguliers.<br />

La seule existence d’une<br />

hypothèque sur un prêt suffit<br />

pour qu’il soit titrisable. Il ne<br />

s’agit pas pour autant de<br />

reproduire le système améri-<br />

cain à l’origine de la crise des<br />

subprimes en se servant de la<br />

titrisation pour externaliser<br />

le risque, mais plutôt pour<br />

mobiliser les financements<br />

indispensables à la mise en<br />

place des infrastructures.<br />

Lire en page 6<br />

« Housing Bank, première banque<br />

privée d’Algérie par le capital »<br />

Son directeur général, Alain Santi, déjà à l’origine<br />

voici quelques années de l’installation de<br />

l’Arab Bank en Algérie, développe pour <strong>Les</strong><br />

<strong>Afriques</strong> les nouvelles ambitions de la Housing<br />

Bank que lui autorise un capital de 150 millions<br />

de dollars. Un fonds d’investissement est désormais<br />

envisagé. Que de chemin parcouru pour<br />

une banque créée il y a 35 ans en Jordanie.<br />

Lire en page 5<br />

la voilure en ce qui concerne le<br />

développement économique et<br />

les priorités de notre politique<br />

de coopération », a déclaré<br />

M. Joyandet. Le ministre a<br />

annoncé qu’un milliard d’euros<br />

de plus sera consacré chaque<br />

année, essentiellement<br />

au secteur privé africain.<br />

Lire en page 23<br />

Côte d’Ivoire : du<br />

pétrole à forte teneur<br />

en devises<br />

Un peu plus de 161 millions<br />

de dollars (soit environ 73<br />

milliards de FCFA) ! C’est le<br />

revenu tiré par l’Etat de Côte<br />

d’Ivoire de sa production de<br />

pétrole brut et de gaz naturel<br />

au cours du premier trimestre<br />

2008. Des ressources<br />

à mille lieux des chiffres<br />

du secteur au Nigeria, au<br />

Gabon, en Guinée équatoriale,<br />

au Congo… mais qui,<br />

Le projet de Gazprom City à Saint Petersbourg.<br />

Afrique et<br />

Amérique latine<br />

cherchent à se<br />

rapprocher<br />

La mise en place de lignes maritimes entre<br />

l’Afrique et l’Amérique latine entraînera-telle<br />

une dynamique, en dépit de positions<br />

internationales souvent contradictoires ?<br />

<strong>Les</strong> ministres y croient. <strong>Les</strong> experts posent<br />

des conditions.<br />

Lire en page 3<br />

pour l’économie ivoirienne,<br />

fortement dépendante du<br />

secteur agricole, constitue<br />

une belle bagatelle. De quoi<br />

encourager les responsables<br />

de ce secteur stratégique,<br />

engagés dans des réformes et<br />

des investissements visant<br />

à faire de ce secteur le<br />

moteur de la Côte d’Ivoire<br />

de demain.<br />

Lire en page 11<br />

L’Afrique et Israël : le temps du réalisme<br />

et de l’équilibre diplomatique<br />

La visite officielle que Blaise<br />

Compaoré, président du<br />

Faso, devrait effectuer<br />

début 2009 en Israël va<br />

consacrer le réchauffement<br />

des relations entre l’Afrique<br />

et l’Etat hébreux.<br />

Lire en page 20<br />

Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.


2<br />

AFRIQUE<br />

DU SUD<br />

Fitch réduit la notation de<br />

l’économie<br />

L’Agence Fitch a réduit sa<br />

notation de l’économie du<br />

pays de « positive » vers « stable<br />

», indiquant qu’elle n’allait<br />

pas accorder la note<br />

BBB+, la 3 e catégorie du<br />

niveau d’investissement. La<br />

hausse du taux d’intérêt<br />

directeur de la Banque centrale<br />

et les coupures d’électricité<br />

favorisent le repli de la<br />

croissance économique, au<br />

moment où la balance de<br />

paiements est déficitaire,<br />

explique Veronica Kalema,<br />

une analyste chez Fitch.<br />

Risque de réduction du<br />

cheptel ovin<br />

Le pays risque de faire face à une<br />

réduction de son cheptel ovin,<br />

en raison de la sécheresse, qui<br />

frappe la région centrale de<br />

Karoo. Le département de l’agriculture<br />

de Cape Ouest a<br />

demandé une aide financière<br />

d’urgence en faveur des éleveurs<br />

touchés par la sécheresse pour<br />

l’achat d’aliment pour bétail<br />

dont les prix ne cessent d’augmenter.<br />

Plus de 1000 fermiers<br />

avaient reçu 2,5 millions $ d’aide<br />

lors de la précédente année fiscale,<br />

qui a été clôturée en mars.<br />

<strong>Les</strong> coûts pèsent lourdement<br />

sur les compagnies minières<br />

Selon un rapport de<br />

PricewaterhouseCoopers<br />

(PwC), la hausse des coûts a<br />

érodé les revenus des compagnies<br />

minières en 2007. « Au<br />

moment où les revenus des 40<br />

plus importantes compagnies<br />

minières opérant dans le pays<br />

ont augmenté de 32%, en<br />

2007, les coûts ont progresse de<br />

38%, réduisant ainsi les marges<br />

bénéficiaires », note le rapport<br />

de PwC.<br />

Hausse de 27,5% des prix de<br />

l’électricité<br />

Le gouvernement a autorisé la<br />

compagnie publique d’électricité<br />

Eskom à augmenter de<br />

27,5% ses tarifs pour cette<br />

année. <strong>Les</strong> prix vont continuer à<br />

augmenter de 20 à 25% annuellement<br />

durant les 3 prochaines<br />

années « si le climat économique<br />

actuel continue de régner », selon<br />

un communiqué de l’Agence<br />

nationale de régulation de<br />

l’énergie. Cette hausse inclut les<br />

14,2% accordés à Eskom en<br />

décembre dernier. La compagnie<br />

veut doubler ses tarifs pour<br />

pouvoir financer ses 42 milliards<br />

$ d’investissements.<br />

Baisse de la vente au détail<br />

Pour le 2 e mois consécutif, la<br />

vente au détail enregistre une<br />

baisse en avril, après que la<br />

Banque centrale a augmenté<br />

son taux d’intérêt directeur. <strong>Les</strong><br />

ventes ont glissé de 0,3% après<br />

la baisse de 1,5% en mars. A<br />

noter que les prévisions faisaient<br />

état d’une hausse de<br />

1,8% des ventes au détail.<br />

Edgars veut racheter ses propres<br />

obligations pour 189<br />

millions d’euros<br />

<strong>Les</strong> magasins Edgars<br />

Consolidated Stores, une<br />

société de détail détenue par<br />

la firme Bain Capital LLC,<br />

prévoient de racheter entre 64<br />

et 189 millions d’euros de<br />

leurs propres obligations.<br />

ALGÉRIE<br />

Cevital se lance dans la fabrication<br />

des équipements du<br />

BTP<br />

Cevital et Volvo-Algérie ont<br />

inauguré une joint-venture<br />

spécialisée dans la fabrication<br />

de matériel pour le BTP<br />

dénommée la Compagnie<br />

générale des équipements de<br />

travaux publics (COGETP).<br />

Un « haut conseil » de l’intelligence<br />

économique<br />

Le ministre de l’Industrie et de<br />

la Promotion des investissements<br />

(MIPI), Abdelhamid<br />

Temmar, a suggéré la création<br />

d’un « haut conseil » de l’intelligence<br />

économique. Une direction<br />

de l’intelligence économique<br />

a déjà été mise en place au<br />

niveau du MIPI, dont le ministre<br />

souhaite la généralisation à<br />

l’ensemble des départements<br />

ministériels et des grandes<br />

entreprises.<br />

La centrale hybride solairegaz<br />

de Laghouat sera opérationnelle<br />

en 2010<br />

Le ministre de l’Énergie et des<br />

Mines, Chakib Khelil, a<br />

annoncé que la centrale hybride<br />

gaz/solaire, dont la capacité est<br />

de 150 MW, sera mise en service<br />

en 2010. Selon le ministre,<br />

la réalisation de cette station, la<br />

première au monde de par sa<br />

capacité énergétique, s’inscrit<br />

dans le cadre de l’utilisation et<br />

la mise en valeur des énergies<br />

nouvelles afin de réduire la<br />

consommation d’énergie.<br />

BNP, campagne de recrutement<br />

BNP Paribas El Djazair a lancé<br />

une campagne de recrutement<br />

d’une semaine qui a pris fin<br />

jeudi. 250 personnes devaient<br />

être recrutées durant cette campagne.<br />

La banque a indiqué<br />

qu’elle a recruté quelque 350<br />

personnes durant toute l’année<br />

et qu’elle prévoit d’autres campagnes.<br />

Près d’un millier de<br />

personnes, de jeunes diplômés<br />

essentiellement, ont pris d’assaut<br />

l’esplanade de Riad El Feth<br />

depuis le début de l’opération.<br />

Aide aux producteurs de<br />

céréales<br />

Le gouvernement a annoncé les<br />

nouveaux tarifs d'achat par les<br />

organismes étatiques du blé<br />

dur, du blé tendre et de l'orge de<br />

la production nationale. Ces<br />

prix ont connu une augmentation<br />

variant du simple au double<br />

pour certains produits. Le<br />

quintal de blé dur est passé de<br />

2100 DA (2007) à 4500 DA. Le<br />

blé tendre acheté l'an dernier à<br />

1950 DA sera acheté à 3500 DA<br />

cette année. Quant à l'orge, il<br />

sera acheté auprès des producteurs<br />

à 2500 DA au lieu de 1500<br />

en 2007. Toutefois, cette majoration<br />

ne sera pas répercutée<br />

sur les transformateurs et<br />

minotiers et éleveurs auxquels<br />

le blé dur, le blé tendre, l’orge<br />

seront vendus respectivement à<br />

2280, 1285 et 1550 DA le quintal.<br />

Cette aide vient en encouragement<br />

de la production céréalière<br />

nationale.<br />

Deux entreprises étrangères<br />

ont transféré 11 milliards $<br />

entre 2006 et 2007<br />

Quelque 11 milliards $ ont été<br />

transférés entre 2006 et 2007<br />

par des entreprises étrangères<br />

issues de pays différents, a indiqué<br />

le président de la<br />

Commission coopération au<br />

sein de la Chambre algérienne<br />

de commerce et d'industrie<br />

(CACI), Korichi Mustapha. Le<br />

montant représente les bénéfices<br />

réalisés par seulement deux<br />

entreprises dans le secteur des<br />

hydrocarbures.<br />

Hausse de 5,4% des prix à la<br />

consommation en 5 mois<br />

La hausse des prix à la consommation<br />

a atteint 5,4% au cours<br />

des cinq premiers mois de<br />

2008, selon une récente évaluation<br />

de l’Office national des statistiques<br />

(ONS). Cette hausse<br />

est due notamment à la forte<br />

progression des prix des biens<br />

alimentaires (+10,4%), +6,8%<br />

pour les produits agricoles frais<br />

et +14,3% pour les produits alimentaires<br />

industriels. <strong>Les</strong> produits<br />

manufacturés ont progressé<br />

de 0,90%, tandis que<br />

ceux des services se sont établis<br />

à +0,70%. Le taux d’inflation<br />

annuel (mai 2007-mai 2008)<br />

est passé à 6,3%.<br />

ANGOLA<br />

Finibanco, une nouvelle banque<br />

commerciale<br />

La Finibanco Angola, une nouvelle<br />

institution bancaire dotée<br />

d’un capital de 10 millions $<br />

détenu à hauteur de 60% par la<br />

Finibanco du Portugal et à 40%<br />

par des actionnaires individuels<br />

angolais, a ouvert ses portes à<br />

Luanda. 23 postes d’emplois<br />

ont été créés. On en attend<br />

d’autres dans la perspective<br />

d’ouverture, d’ici la fin de l’année,<br />

de trois succursales. Vers<br />

2011, Finibanco disposera d’un<br />

réseau de 30 agences dans l’ensemble<br />

du pays. 17 banques<br />

commerciales se partagent le<br />

marché financier du pays.<br />

BURKINA-FASO<br />

1,5 milliard de FCFA d’appui<br />

à la production de semences<br />

L’Agence japonaise de coopération<br />

internationale (JICA) a initié<br />

un nouveau projet de développement<br />

des semences améliorées<br />

(PDSA). En activité<br />

depuis le début de la saison, le<br />

projet sera officiellement lancé<br />

le mois prochain. Il est doté<br />

d’un fonds de plus de 1,5 milliard<br />

de FCFA pour les trois prochaines<br />

années. Le PDSA vise à<br />

améliorer le niveau de disponibilité<br />

et de qualité des semences<br />

de mil, de millet, de sorgho, de<br />

riz et de maïs. Une initiative<br />

similaire, soutenue par Tokyo, a<br />

été menée entre 2003 et 2005.<br />

CÔTE D'IVOIRE<br />

Hausse de la production de<br />

cacao, mais un problème de<br />

qualité<br />

La production de cacao devrait<br />

augmenter de 7,7% cette année,<br />

au moment où des problèmes<br />

de qualité restent posés, selon<br />

l’Organisation internationale<br />

du cacao (ICCO). Entre 1,35 et<br />

1,4 million de tonnes sont prévues<br />

cette année, contre 1,3 million<br />

de tonnes durant la saison<br />

2006-2007. La majeure partie de<br />

la récolte a lieu entre octobre et<br />

mars, le reste du cacao est cueilli<br />

entre avril et septembre. La<br />

détérioration de qualité est<br />

attribuée au mélange, pratiqué<br />

par les acheteurs, de la nouvelle<br />

récolte avec des fèves moisies<br />

provenant de récoltes antérieures.<br />

L’ICCO prévoit de lancer un<br />

projet pour séparer les différentes<br />

qualités des récoltes.<br />

L’extension du port autonome<br />

d’Abidjan débutera<br />

bientôt<br />

Le président Laurent Gbagbo a<br />

donné le coup d’envoi des travaux<br />

d’extension du port autonome<br />

d’Abidjan et de la<br />

construction d’un pont, reliant<br />

la commune de Yopougon à<br />

l’île Boulay, devant abriter ce<br />

terminal à conteneurs. Le terminal,<br />

dont le coût est d’environ<br />

100 milliards FCFA, s’étendra<br />

sur 120 hectares et pourra<br />

accueillir des navires transportant<br />

jusqu’à 4000 conteneurs.<br />

Sa livraison est prévue pour<br />

mars 2012.<br />

CONDENSÉ<br />

CAMEROUN<br />

30% des céréales perdues<br />

pour mauvaise conservation<br />

30% des céréales récoltées<br />

dans le nord du Cameroun se<br />

perdent chaque année à cause<br />

de la mauvaise conservation,<br />

selon l'Académie des sciences<br />

dans une communication<br />

sur la faim dans cette partie<br />

septentrionale du pays.<br />

L'Académie, qui regroupe des<br />

chercheurs dans divers domaines,<br />

dont l'agriculture, a suggéré<br />

au gouvernement camerounais<br />

la transformation sur<br />

place en farine des céréales<br />

récoltées dans le nord du pays<br />

afin de lutter efficacement<br />

contre la famine qui menace<br />

particulièrement les populations<br />

de cette région.<br />

EGYPTE<br />

Palm Hills investit 561 millions<br />

$ en Arabie saoudite<br />

Palm Hills va investir 3 milliards<br />

LE (561 millions $) pour<br />

ses deux premiers projets de<br />

logements luxueux en Arabie<br />

saoudite. Le partenaire saoudien<br />

contribue à hauteur de<br />

49% à l’opération.<br />

Le Parlement approuve le<br />

budget annuel<br />

L’Assemblée populaire a<br />

approuvé le budget de l’année<br />

fiscale 2008/2009. <strong>Les</strong><br />

prévisions tablent sur une<br />

augmentation des recettes<br />

qui atteindront 275,8 milliards<br />

LE, contre 340,9 milliards<br />

LE pour les dépenses,<br />

soit un déficit de 6,4%. Des<br />

dépenses supplémentaires de<br />

3 milliards LE ont été consacrées<br />

au transport, à la santé,<br />

à l’éducation, à l’irrigation et<br />

aux jeunes.<br />

NBD augmente de 50% son<br />

capital<br />

La National Bank for<br />

Development (NBD), détenue<br />

majoritairement par des compagnies<br />

basées à Abu Dhabi,<br />

prévoit d’augmenter de 50%<br />

son capital. 50 millions de<br />

nouvelles parts seront mises<br />

en vente, dès le 29 juin prochain,<br />

à 10 LE (1,87$) chacune,<br />

en plus d’un prix<br />

d’émission de 0,25 LE.<br />

Peuvent prétendre à l’achat de<br />

ces actions tous les actionnaires<br />

détenant des parts au 26<br />

juin 2008. L’opération, qui<br />

sera clôturée le 28 juillet, portera<br />

le capital à 1,5 milliard LE.<br />

Torah Cement augmente le<br />

nombre d’actions<br />

L’assemblée générale du<br />

cimentier public Torah<br />

Cement a décidé d’augmenter<br />

de 119,3 millions LE le capital<br />

de l’entreprise (pour le porter<br />

à 357,6 millions LE) en accordant<br />

23,8 millions d’actions<br />

gratuites. L’opération, agréée<br />

en mai dernier par le régulateur<br />

du marché boursier,<br />

consiste à octroyer une action<br />

pour deux actions détenues,<br />

et d’en réduire ainsi la valeur<br />

à 5 LE.<br />

FLSmidth gagne un contrat<br />

d’expansion d’une ligne de<br />

fabrication de ciment<br />

Le groupe d’engineering<br />

FLSmidth a annoncé avoir<br />

décroché un projet d’expansion<br />

d’une ligne de production<br />

de ciment de la compagnie<br />

Arabian Cement Company,<br />

pour un montant de 63 millions<br />

d’euros. Le contrat prévoit<br />

la fourniture d’équipements<br />

pour la production de<br />

6000 tonnes de ciment par<br />

jour dans une usine située<br />

proche de Suez.<br />

Amlak prévoit d’augmenter<br />

son capital<br />

Amlak Egypt annonce qu’elle<br />

augmentera de 150% son capital<br />

pour le porter à 125 millions<br />

LE, contre 50 millions LE<br />

actuellement, et prévoit un total<br />

de 600 millions LE de portfolio<br />

de financement islamique d’ici<br />

la fin de cette année.<br />

Début de production de<br />

pétrole pour Regal Petroleum<br />

La compagnie indépendante<br />

Regal Petroleum a annoncé le<br />

début de production à partir du<br />

puits de Ras Budran Est (ERB-<br />

A-1X), dont elle détient 25%<br />

des parts.<br />

Autogrill décroche un marché<br />

à 18 millions d’euros<br />

La société Autogrill a annoncé<br />

avoir décroché un marché d’approvisionnement<br />

de services de<br />

restauration de l’aéroport international<br />

du Caire pour un<br />

montant de 18 millions d’euros<br />

pour une durée de 5 ans. Le<br />

marché concerne l’ouverture de<br />

cinq points de vente au sein de<br />

l’aéroport.<br />

Signature de 14 accords de<br />

coopération avec le Yémen<br />

A l’issue de la 7 e réunion du<br />

Comité égypto-yéménite, 14<br />

accords de coopération ont été<br />

signés entre les deux pays.<br />

Parmi ces accords, neuf portent<br />

sur des programmes de coopération<br />

technique et scientifique<br />

dans les domaines de la culture,<br />

le management et l’administration<br />

des réformes, le travail,<br />

l’éducation, le tourisme, l’habitat<br />

et le sport.<br />

ETHIOPIE<br />

Besoins urgents de plus de<br />

320 millions $<br />

L'Ethiopie est en quête de 325,2<br />

millions de dollars US pour des<br />

secours d'urgence. Quelque 4,6<br />

millions de personnes sont, en<br />

raison de la sécheresse, dans le<br />

besoin d'une assistance alimentaire<br />

et non-alimentaire. Plus<br />

de 75 000 enfants souffrent de<br />

malnutrition aiguë.<br />

Selon des chiffres officiels<br />

publiés à Addis-Abeba mardi,<br />

les besoins nets en aide alimentaire<br />

pour les bénéficiaires estimés<br />

s'élèvent à 392 000 tonnes,<br />

d'une valeur de 268,4 millions<br />

de dollars, pour couvrir la<br />

période de juin à novembre<br />

2008.<br />

KENYA<br />

KCB ouvre une 3 e agence en<br />

Ouganda<br />

La Kenya Commercial Bank<br />

(KCB) a ouvert une 3 e succursale<br />

en Ouganda. Cette nouvelle<br />

branche est située dans le<br />

district de Mbarara, connu<br />

Editeur : Editions Financières du<br />

Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />

75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />

Filiale à 100% de <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />

Edition et Communication SA.<br />

Genève. Administrateurs :<br />

Abderrazzak Sitail (Président),<br />

Michel Juvet, François-Eric<br />

Perquel, Dominique Flaux (Adm.<br />

délégué, directeur de la publication).<br />

Comité des Fondateurs :<br />

Philippe Séchaud (Président).<br />

Editeurs partenaires : Atlas<br />

Publications (Maroc). Avenir<br />

Communication (Sénégal).<br />

Directeur de la rédaction et<br />

rédacteur en chef Finance :<br />

Adama Wade (Casablanca).<br />

Rédacteur en chef Economie et<br />

politique : Ihsane El Kadi<br />

(Alger). Rédacteur en chef<br />

Gestion publique et coopération :<br />

Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />

Rédaction : Louis S. Amédé<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 2 juillet 2008<br />

pour son intense activité économique,<br />

notamment dans les<br />

secteurs de l’agriculture, du<br />

transport et du commerce frontalier.<br />

La banque se dit prête à<br />

accompagner l’ensemble de ces<br />

activités et souhaite que ses<br />

branches ougandaises participent<br />

aux bénéfices du Groupe.<br />

La banque Stanbic conteste<br />

la caution de sécurité de 532<br />

millions Sh<br />

La Stanbic Bank a déposé un<br />

appel pour contester l’obligation<br />

qui lui a été faite dans un<br />

précédent jugement de déposer<br />

une caution de sécurité de 532<br />

millions de shillings avant de<br />

fusionner avec la CFC Bank. La<br />

caution a été exigée à la suite<br />

d’une plainte déposée par 14<br />

anciens employés de la Stanbic<br />

l’accusant de manquement à<br />

ses obligations d’employeur.<br />

Règles strictes pour les courtiers<br />

en bourse<br />

Des courtiers en bourse et des<br />

banques d’affaires pourraient<br />

êtres obligés de fusionner si les<br />

propositions du Ministère des<br />

finances de relever le capital<br />

libéré de 5 à 50 millions Sh sont<br />

rendues effectives. <strong>Les</strong> banques<br />

d’investissement devront également<br />

augmenter leur capital<br />

libéré de 50 à 250 millions Sh.<br />

Le déficit budgétaire passe à<br />

127 milliards Sh<br />

<strong>Les</strong> Kenyans vont devoir payer<br />

plus d’impôts pour financer la<br />

stabilité de la sécurité sociale et<br />

permettre la politique d’équité<br />

économique lancée par le gouvernement.<br />

Conséquence, le<br />

budget enregistrera un déficit<br />

de 127 milliards Sh, l’équivalent<br />

de 5,3% du PNB, contre 109,8<br />

milliards l’année dernière. L’on<br />

s’attend à ce que l’Autorité<br />

kenyane des revenus (Kenya<br />

Revenue Authority - KRA)<br />

demande 467,9 milliards Sh,<br />

soit 65 milliards Sh de plus que<br />

les contributions des consommateurs<br />

et des entreprises<br />

durant le précédent exercice.<br />

Le pain et le lait coûteront<br />

moins cher<br />

<strong>Les</strong> prix du pain, du lait et des<br />

céréales sont appelés à baisser<br />

après la réduction de leurs taxes<br />

sur la valeur ajoutée (TVA). <strong>Les</strong><br />

consommateurs ont subit pendant<br />

de longs mois l’escalade<br />

des prix des produits alimentaires,<br />

dont la hausse contribue à<br />

87% de l’inflation qui a atteint<br />

31,5% le mois dernier.<br />

<strong>Les</strong> prix du ciment et du<br />

rond à béton vont baisser<br />

Le Ministère des finances a proposé<br />

des mesures pour ramener<br />

à la baisse les prix des matériaux<br />

de construction. Parmi<br />

ces propositions figure la<br />

(Abidjan), Charles A. Bambara<br />

(Londres), Mohamed Baba Fall<br />

(Casablanca), Said Djaafer<br />

(Alger), Amadou Fall (Dakar),<br />

Daikha Dridi (Le Caire).<br />

Ont également participé à ce<br />

numéro : John Kaninda<br />

(Johannesburg), Ougna Camara<br />

(Conakry), Robert Adandé<br />

(Cotonou), Walid Kéfi (Tunis),<br />

Aliou Diongue (Dakar), Sana<br />

Harb (Alger), Anne Guillaume-<br />

Gentil (Paris), Bénédicte Châtel<br />

(Paris), Lyes Taibi (Alger), Sana<br />

Harb (Alger), Faycal Métaoui<br />

(Alger), Joël Nlepe (Paris),<br />

Achille Mbog Pibasso (Douala).<br />

Avec le concours d’African<br />

Investor - AI40 (Londres), S&P<br />

(Londres) et de CommodAfrica<br />

(Paris).<br />

Abonnements : <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, 19<br />

rue de Veyrier, CH-1227<br />

Carouge Genève. Tél : +41 22<br />

301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10.<br />

abos@lesafriques.com ou formulaire<br />

sur www.lesafriques.com<br />

réduction de 40 à 25% des<br />

taxes d’importation sur le<br />

ciment. La consommation de<br />

ciment a dépassé le seuil des 2<br />

millions de tonnes en 2007,<br />

contre 1,765 million de tonnes<br />

un an plus tôt.<br />

LIBERIA<br />

Une aide japonaise pour<br />

réhabiliter ses infrastructures<br />

urbaines<br />

L’Agence japonaise pour la coopération<br />

internationale (JICA)<br />

accordera une aide pour la<br />

réhabilitation des infrastructures<br />

urbaines dans la capitale<br />

Monrovia. Le chef de l’équipe<br />

de techniciens japonais a indiqué<br />

qu’un plan cadre de 10 ans<br />

sera mis en œuvre pour la réhabilitation<br />

des infrastructures et<br />

les conditions de vie des habitants<br />

de la ville.<br />

MADAGASCAR<br />

Vente de crédit carbone pour<br />

protéger la forêt Makira<br />

Plus de 9 millions de tonnes de<br />

crédits carbones (CO2) seront<br />

vendus pour financer un projet<br />

de protection de la forêt de<br />

Makira, a annoncé la Société de<br />

conservation de la faune, dont<br />

le siège est basé à New York. Le<br />

gouvernement vise des investisseurs<br />

américains et d’autres<br />

pays industrialisés ayant un<br />

excédent d’émissions de CO2<br />

pour l’achat de ces crédits. La<br />

protection de la forêt permettra<br />

de réduire ces émissions.<br />

MALI<br />

La BAD accorde 52 millions<br />

$ pour l’approvisionnement<br />

en eau potable<br />

52 millions $, dont 35,65 millions<br />

$ en prêt et le reste en don,<br />

ont été accordés par la Banque<br />

africaine de développement<br />

(BAD) pour le financement<br />

d’un projet d’approvisionnement<br />

en eau potable et d’assainissement<br />

dans les régions de<br />

Gao, Koulikoro et de Ségou. Le<br />

don de 16,2 millions $ entre<br />

dans le cadre du Fonds fiduciaire<br />

de l’initiative d’approvisionnement<br />

en eau potable et<br />

d’assainissement en milieu<br />

rural (AEPA) de la banque.<br />

<strong>Les</strong> bailleurs de fonds promettent<br />

6,4 milliards $ sur<br />

cinq ans<br />

<strong>Les</strong> travaux de la 6 e table ronde<br />

des bailleurs de fonds du Mali se<br />

sont achevés le 13 juin dernier<br />

avec des engagements globaux<br />

estimés à 3215,2 milliards FCFA<br />

(environ 6,4 milliards $) sur une<br />

période s’étalant jusqu’à 2012.<br />

Parmi les plus grands donateurs<br />

: les USA (402 milliards<br />

FCFA, dont 100 seront débloqués<br />

dès 2009), suivis de la<br />

Maquette : Jérémie Flaux.<br />

Webmaster : Christian Zanardi.<br />

Corrections : Xavier Michel.<br />

Imprimé en France : Imprimerie<br />

Nouvelle, 93, avenue Denis Papin -<br />

45800 - Saint Jean de Braye.<br />

Imprimé à Casablanca (Ecoprint).<br />

Diffusion : NMPP, Sapress,<br />

Messapresse.<br />

Régie publicitaire : Sequence<br />

Media SA, 19 rue de Veyrier, CH-<br />

1227 Carouge Genève (+41 22 301<br />

96 15). Bureau de Genève :<br />

Benjamin Flaux (+41 78 758 77 09<br />

benjamin.flaux@lesafriques.com).<br />

Bureau de Casablanca : Saad<br />

Marrakchi (+212 22 23 34 77<br />

saad.marrakchi@lesafriques.com).<br />

Bureau Alger : Baya Saidoun<br />

(+213 21 73 49 48<br />

baya.saidoun@lesafriques.com).<br />

Bureau Dakar : Valérie Ndione<br />

(+221 33 867 46 71<br />

bureaudakar@lesafriques.com).<br />

Dépôt légal : Juin 2008<br />

© Reproduction interdite sans<br />

l’accord écrit de l’éditeur


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 ACTUALITÉ<br />

3<br />

L’Afrique et l’Amérique latine<br />

cherchent à se rapprocher<br />

La mise en place de lignes maritimes entre les deux continents entraînera-t-elle une dynamique, en<br />

dépit de positions internationales souvent contradictoires ? <strong>Les</strong> ministres y croient. <strong>Les</strong> experts<br />

posent des conditions.<br />

Deux jours de travaux. Une séance technique<br />

pour les experts. Une revue générale de<br />

la géopolitique des continents pour les<br />

ministres. Et, au final, une déclaration de<br />

Marrakech qui succède à celle d’Abuja.<br />

Entre novembre 2006 et juin 2008, les pays<br />

d’Amérique latine et leurs homologues<br />

africains sont passés d’un cadre général de<br />

relations à un cadre sectoriel, commercial.<br />

Il reste du chemin à parcourir : le flux<br />

d’échanges entre les deux partenaires ne<br />

« Géographiquement,<br />

l’Afrique est proche de<br />

l’Europe, et l’Amérique du<br />

Sud des USA. L’objectif,<br />

c’est d’aider les deux<br />

régions à se raccorder au<br />

développement en profitant<br />

de ces voisinages. »<br />

dépasse pas 0,11% du commerce mondial.<br />

A la volonté réaffirmée des politiques de<br />

promouvoir ces relations s’opposent<br />

toujours les conditions techniques et les<br />

logiques commerciales qui ont d’ailleurs<br />

justifié la tenue des débats en huis clos.<br />

<strong>Les</strong> intérêts commerciaux souvent divergents<br />

(cas de la révision des accords de<br />

partenariat économique que l’UE veut<br />

imposer à l’Afrique sous l’injonction des<br />

Américains) ne facilitent pas l’adoption<br />

Valeurs africaines<br />

Ahmed Bin Sulayem attise la concurrence<br />

Depuis son entrée en force dans le port de<br />

Dakar, la société Dubaï Ports World, présidée<br />

par Ahmed Bin Sulayem, fait trembler les<br />

anciens acteurs des ports africains. L’escale du<br />

président Omar Bongo, début juin, à Dubaï, a<br />

été suivie de bout en bout par les gestionnaires actuels du port<br />

de Libreville. Acteur portuaire de référence, l’Emirati est vu<br />

comme un challenger du groupe Bolloré en Afrique de l’Ouest.<br />

Quoi qu’il en soit, l’arrivée de cet opérateur est bénéfique pour<br />

les ports de Dakar, Abidjan, Lomé et Libreville, engagés depuis<br />

peu dans de vastes plans de développement. Vertus de la<br />

concurrence.<br />

Gabon : retour en force de Jean<br />

François Ntountoum Emane<br />

L'ancien Premier ministre gabonais Jean<br />

François Ntountoum Emane, nouvellement<br />

élu à la tête de la mairie de<br />

Libreville, a été installé jeudi à Libreville dans ses nouvelles<br />

fonctions par le ministre gabonais de l'Intérieur, André Mba<br />

Obame. Le Premier ministre gabonais Jean Eyéghé Ndong, le<br />

président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama, des<br />

membres du gouvernement ainsi que d'autres invités de marque<br />

étaient présents lors de la cérémonie d'installation. Dans<br />

son discours, le nouveau patron de la mairie prône pour la<br />

rationalisation de tous les marchés de la capitale gabonaise<br />

l'amélioration des conditions de vie des agents municipaux et<br />

la lutte contre l'incivisme. Jean-François Ntoutoume Emane,<br />

69 ans, a été élu le 23 mai dernier nouveau maire de la commune<br />

de Libreville pour un mandat de 5 ans.<br />

Belgique-RDC : Louis Michel apostrophe<br />

Karel de Gucht<br />

« Vous jetez de l'huile sur le feu entre Bruxelles<br />

et Kinshasa ! » C’est ainsi que le commissaire<br />

européen au Développement et à l'Aide<br />

humanitaire et ancien ministre belge des<br />

Affaires étrangères, Louis Michel, s’est adressé<br />

des positions communes.<br />

La déclaration de Marrakech semble avoir<br />

trouvé un compromis entre ces différents<br />

intérêts, en stipulant l’engagement des<br />

ministres du Commerce africains et sudafricains<br />

à contribuer à la conclusion du<br />

cycle de Doha dans les plus brefs délais. En<br />

quelque sorte, un appel au multilatéralisme<br />

qui nécessitera, comme toujours, les<br />

moyens de sa politique. La délicate question<br />

brésilienne de promouvoir le développement<br />

de l’éthanol a été traitée de manière<br />

objective. Ainsi, il sera question dans la<br />

déclaration finale d’un appel à la solidarité<br />

en faveur des pays touchés par les fluctuations<br />

des prix des produits alimentaires et<br />

pétroliers. Le projet d’élaboration d’une<br />

charte de la bioénergie mettant l’accent sur<br />

la préservation de l’équilibre environnemental<br />

et alimentaire n’a pas pour autant<br />

abouti. En revanche, les différentes délégations<br />

sont d’accord sur la mise en place<br />

d’un fonds international de lutte contre<br />

l’instabilité des prix pour les PED importateurs<br />

de produits pétroliers. Bien<br />

qu’ayant requis largement le quorum,<br />

l’appel à la taxation des opérations<br />

menées par les fonds spéculatifs sur les<br />

produits de base risque de rejoindre les<br />

nombreuses déclarations faites dans ce<br />

sens depuis le début de l’année.<br />

Le Brésil, exemple à suivre<br />

Au final, l’hôte du sommet, le ministre<br />

marocain du Commerce extérieur,<br />

Abdellatif Maâzouz, ne cache pas son optimisme.<br />

« C’est vrai, il y a concurrence dans<br />

certains produits. Mais aussi, il y a une certaine<br />

complémentarité par rapport à la présence<br />

commerciale sur des régions et des marchés<br />

différents. De la complémentarité en termes<br />

de produits et parfois de quantité. En<br />

regroupant nos produits, nous pouvons arriver<br />

à des quantités critiques pour certains<br />

marchés », rappelle le ministre.<br />

Des remarques qui rejoignent celles de<br />

Abdallah Wali, ambassadeur du Nigeria à<br />

Rabat : « Géographiquement, l’Afrique est<br />

proche de l’Europe, et l’Amérique du Sud des<br />

USA. L’objectif, c’est d’aider les deux régions<br />

à se raccorder au développement en profitant<br />

de ces voisinages ». Reste à résoudre le problème<br />

logistique, à l’origine de la faiblesse<br />

des échanges entre les deux parties. Deux<br />

options avaient la faveur des pronostics à la<br />

table des experts, du fait sans doute du<br />

paramètre géographique. Il s’agit de la ligne<br />

maritime entre le Cap (Afrique du Sud) et<br />

Buenos Aires, ou encore de celle entre<br />

Tanger et Rio de Janeiro. S’agissant du commerce,<br />

les experts ont passé en revue plusieurs<br />

modèles de développement. Le cas<br />

du Brésil, qui a prôné une politique de<br />

diversification vers l’Afrique il y a cinq ans,<br />

passe comme un exemple à suivre. Le géant<br />

sud-américain aligne aujourd’hui un commerce<br />

extérieur positif de 300 milliards de<br />

dollars, contre 100 en 2003.<br />

MBF<br />

au chef de la diplomatie belge Karel De Gucht, sur l'attitude<br />

de ce dernier à l'égard des autorités de la République démocratique<br />

du Congo (RDC). C’était mardi lors du Conseil des<br />

ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.<br />

Auparavant, Karel de Gucht s’était exclamé devant les 26 chefs<br />

de la diplomatie européenne, soutenant que « Kabila est<br />

devenu incontrôlable ». Voilà qui ne va pas renforcer la popularité<br />

de la diplomatie belge dans les Grands lacs.<br />

Le procès de Simon Mann<br />

Le procès du mercenaire britannique Simon<br />

Mann, accusé d'être le cerveau d'un coup<br />

d'Etat déjoué en 2004 en Guinée équatoriale<br />

contre le président Teodoro Obiang Nguema,<br />

s'est achevé vendredi soir à Malabo sans que<br />

la cour ne rende son verdict. Dans son plaidoyer,<br />

l’intéressé s’est dit satisfait que le coup d’Etat ne se soit<br />

pas produit. Quelque 31 ans et 8 mois étaient requis contre<br />

Simon Mann. Outre le Britannique, neuf personnes, dont<br />

Mohammed Salaami, un homme d’affaires libanais installé à<br />

Malabo, et un ministre, Fortunato Ofa Mbo, secrétaire général<br />

à la présidence, comparaissaient devant le tribunal de<br />

Malabo dans le cadre de la même affaire.<br />

Ali Belhadj dans le collimateur<br />

L’ancien numéro deux de l’ex-Fis (Front<br />

islamique du salut) Ali Belhadj a été arrêté<br />

mardi après midi à son domicile par des<br />

policiers en civil. Cette arrestation serait liée<br />

aux propos tenus dimanche par Ali Belhadj<br />

à l'endroit du représentant du parquet général<br />

qu'il a qualifié de « menteur », lors du réquisitoire, dans<br />

l'affaire des « associés d'Ahmed Rassam ». Le représentant<br />

du parquet général a affirmé que le dossier a été instruit par<br />

un juge d'instruction, ce que dément M. Belhadj, qui soutient<br />

que l'instruction a été faite par les services de renseignement.<br />

La séance a été alors suspendue et Ali Belhadj<br />

arrêté. Il a été conduit au commissariat puis relâché deux<br />

heures après.<br />

Le point de non<br />

retour<br />

Adama Wade,<br />

Casablanca<br />

La forteresse Europe vient de<br />

se doter d’un tour de vis supplémentaire.<br />

Une nouvelle loi,<br />

la « directive retour », a été<br />

adoptée la semaine dernière<br />

par le Parlement européen<br />

comme une lettre à la poste.<br />

Ce texte dénoncé – mollement<br />

– par 44 pays d’Afrique<br />

et d’Amérique et une partie de<br />

la gauche européenne rend<br />

désormais légale l’expulsion<br />

des sans papiers vers des pays<br />

de transit et l’expulsion des<br />

mineurs même non accompagnés.<br />

Comment donc le vieux<br />

continent poursuivra-t-il cette<br />

logique d’enfermement sur<br />

soi, en exigeant de nous autres,<br />

Africains, un accès exclusif aux<br />

matières premières et la poursuite<br />

de la libéralisation de<br />

notre économie ? La libéralisation<br />

devra-t-elle seulement<br />

s’arrêter à la libre circulation<br />

des marchandises et des capitaux<br />

? Comment le patron<br />

d’une PME-PMI africaine,<br />

obligé de présenter 18 documents<br />

différents et d’attendre<br />

deux semaines pour obtenir<br />

un rendez-vous pour son visa,<br />

pourra-t-il jouer à armes éga-<br />

<strong>Les</strong> chiffres<br />

de la semaine<br />

les avec son homologue de<br />

Strasbourg qui, pendant ce<br />

temps, peut faire le tour du<br />

monde avec une simple pièce<br />

d’identité ? Si la Banque mondiale,<br />

qui note sévèrement les<br />

pays africains sur les délais de<br />

création d’entreprises, incluait<br />

ce critère des entraves à la<br />

libre circulation, le classement<br />

Doing Business s’en trouverait<br />

sûrement bouleversé.<br />

En continuant d’une main à<br />

encourager toujours plus de<br />

dérégulation et de libre circulation<br />

des capitaux et, de l’autre,<br />

à verrouiller les voies d’accès<br />

à son territoire, l’Occident<br />

crée une mondialisation du<br />

rejet, une fausse globalisation<br />

clopinante et déséquilibrée,<br />

qui n’existe que pour ses<br />

concitoyens. Aussi généreuse<br />

soit-elle, l’aide accordée à<br />

l’Afrique ne pourrait corriger<br />

les coûts de cette entrave à la<br />

libre circulation qui pèse sur<br />

les économies et les ménages<br />

africains. Ne manque plus désormais<br />

qu’à traiter le problème<br />

d’expulsion, loin de la<br />

rue européenne, qui garde<br />

encore intact son droit à l’indignation.<br />

Le Maghreb qui s’y<br />

refuse jusque-là se résoudra-til<br />

à force de promesses à ce rôle<br />

de gendarme que lui propose<br />

Bruxelles ?<br />

264, 4 milliards de dollars : montant des avoirs du Koweït<br />

à la fin mars selon les statistiques officielles publiées vendredi<br />

par la presse locale.<br />

100 000 : nombre de procès, dont celui contre le chef du<br />

gouvernement italien Silvio Berlusconi, suspendus après le vote<br />

d'un amendement controversé soutenu par la majorité de droite.<br />

8 millions de francs suisses (environ 5 millions<br />

d’euros) : argent appartenant à Mobutu et qui suscite<br />

aujourd’hui l’embarras entre Berne et Kinshasa.<br />

5,4 millions de morts : bilan des guerres entre<br />

1955 et 2003 selon une étude du British Medical Journal<br />

(BJM). Cette étude portant sur treize pays évalue ainsi à 3,8<br />

millions de morts le bilan des conflits au Vietnam.<br />

367 voix pour la « directive retour » votée en session plénière<br />

par le Parlement européen. Le texte devrait faciliter l’expulsion<br />

des immigrés en situation irrégulière en Europe.<br />

20% : le taux de l’aumône sacrée sur les exportations égyptiennes<br />

de pétrole et de gaz. Pour le centre de recherches islamiques<br />

Al Azhar, les montants collectés iront aux pauvres.<br />

Farba Senghor boycotte l’Asecna<br />

« Ce n’est pas la peine d’y participer » aurait<br />

déclaré Farba Senghor dans des propos rapportés<br />

par son conseiller à la communication,<br />

Yoro Sarr. Par cette position du ministre des<br />

Transports aériens, le Sénégal rate la réunion<br />

de l’organisation ouverte mercredi à Abidjan,<br />

manquant ainsi une belle occasion de clarifier ses positions.<br />

Depuis l’annonce de son intention de retrait, en novembre<br />

2007, le Sénégal ne donne pas l’impression de mener ce dossier<br />

stratégique de manière sereine. La reprise en force de la gestion<br />

de ses aéroports, suivie de la collecte des redevances, de la<br />

demande d’un audit international et surtout de l’inventaire de<br />

la contribution de chaque membre, rend la politique de Farba<br />

Senghor de plus en plus difficile à décrypter.


4<br />

Communauté européenne avec<br />

399,5 milliards FCFA, la Banque<br />

mondiale (283,3 milliards<br />

FCFA) et la BAD avec 225 milliards<br />

FCFA. Le Canada, la<br />

France et la Chine ont annoncé<br />

respectivement 202,5, 185,7 et<br />

103,2 milliards FCFA.<br />

MAROC<br />

Modernisation du secteur de<br />

la pêche<br />

Une enveloppe de 700 millions<br />

$ (5 milliards Dh) sera<br />

consacrée à un programme de<br />

modernisation du secteur de<br />

la pêche. Le financement<br />

public sera à hauteur d’un<br />

milliard Dh, le reste étant<br />

assuré par le recours à des<br />

prêts et par l’autofinancement<br />

des opérateurs impliqués<br />

dans la mise à niveau et<br />

la modernisation de la pêche<br />

artisanale et côtière. Le programme<br />

prévoit également<br />

d’équiper quelque 16 000<br />

embarcations et 1800 navires<br />

d’installations pour la conservation<br />

et la valorisation du<br />

produit. Le secteur compte<br />

plus de 450 000 emplois pour<br />

une production globale de<br />

850 000 tonnes par an, dont<br />

environ 500 000 tonnes sont<br />

exportées (en 2007), générant<br />

ainsi 1,8 milliard $.<br />

Hausse de la consommation<br />

d’électricité<br />

La consommation brute de<br />

l'électricité au Maroc s'est élevée<br />

au cours de l'année 2007 à<br />

22 608 GWh, soit une hausse de<br />

7,1% par rapport à l'année précédente,<br />

a indiqué l'Office<br />

national de l'électricité (ONE,<br />

public). La production totale<br />

du Maroc en énergie électrique<br />

s'est établie aux alentours de<br />

19 638 GWh, soit une baisse de<br />

0,7% par rapport au niveau<br />

atteint en 2006 (19 822 GWh),<br />

a indiqué un communiqué de<br />

l'ONE publié à Rabat.<br />

3 millions d’émigrés attendus<br />

cet été<br />

L’opération d’accueil des<br />

Marocains résidant à l’étranger<br />

(MRE) a démarré le 15<br />

juin dernier avec pour objectif<br />

d’accueillir 3 millions parmi<br />

les 4 millions de ressortissants<br />

pendant la période estivale.<br />

Un staff médical et paramédical<br />

de 400 personnes sera<br />

mobilisé, en particulier aux<br />

postes frontières du nord, en<br />

plus d’une coordination avec<br />

les sites d’Almeria et Algesiras<br />

(Espagne), le port de Sète<br />

(France) et le port de Gènes<br />

(Italie). Le niveau des transferts<br />

des MRE s’est élevé à 55<br />

milliards de dirhams (environ<br />

8 milliards $) en 2007, contre<br />

48 MDH en 2006 et 18 MDH<br />

dix ans plus tôt.<br />

2,3 milliards $ d’échanges<br />

commerciaux avec les USA<br />

en 2007<br />

<strong>Les</strong> échanges commerciaux<br />

avec les Etats-Unis d’Amérique<br />

ont atteint 2,3 milliards $ en<br />

2007 contre 1,4 milliard $ en<br />

2006. <strong>Les</strong> exportations vers le<br />

marché américain ont progressé<br />

de près de 25%. Elles ont<br />

dépassé, pour la première fois,<br />

le seuil des 600 millions $. Par<br />

ailleurs, entre 2005 et 2007, les<br />

importations en provenance<br />

des Etats-Unis ont quasiment<br />

triplé. Toutefois, l’Europe reste<br />

le premier partenaire économique<br />

du royaume chérifien avec<br />

plus de 70% des échanges.<br />

<strong>Les</strong> opérateurs de télécom en<br />

front uni dans la communication<br />

<strong>Les</strong> trois opérateurs de télécom<br />

ont lancé l’Association<br />

marocaine des professionnels<br />

des télécoms (MATI), qui<br />

regroupe Maroc Telecom,<br />

Medi Télécom et Wana<br />

Corporate, afin d’assurer<br />

« une efficacité communicationnelle<br />

» commune. Le pays<br />

(32 millions d’habitants)<br />

compte 2,5 millions d’abonnés<br />

aux lignes fixes, plus de<br />

500 000 abonnés à l’internet à<br />

haut débit et environ 20 millions<br />

d’abonnés au GSM.<br />

MAURITANIE<br />

Une dette de 200 millions $<br />

annulée par la Libye<br />

La Libye a décidé d’annuler<br />

une dette de 200 millions $<br />

représentant les intérêts sur<br />

des prêts consentis dans le<br />

passé. Cette décision a été<br />

prise lors des réunions de la<br />

Grande commission mixte<br />

mauritano-libyenne de coopération,<br />

qui a repris ses travaux<br />

après 10 ans de suspension.<br />

… Et une proposition d’investissement<br />

de 500 millions<br />

$<br />

La Libye a offert, lors de la<br />

récente réunion de la Grande<br />

commission mixte mauritano-libyenne<br />

de coopération,<br />

de porter le volume de<br />

ses investissements à 500 millions<br />

$. Au menu des investissements<br />

promis figurent la<br />

construction de centres de<br />

santé, d’écoles et de puits.<br />

Expropriation d’anciens<br />

esclaves : des ONG dénoncent<br />

Plusieurs organisations mauritaniennes<br />

parmi lesquelles<br />

SOS Esclaves et Conscience et<br />

Résistance ont dénoncé l’expropriation<br />

par une décision<br />

de justice d’une mine de sel<br />

appartenant aux Agzazir, « une<br />

communauté d’anciens esclaves<br />

de la région de Zouerate (nord<br />

du pays), au profit de la communauté<br />

des Ehel Choumad ».<br />

Un responsable de l’ONG SOS<br />

Esclaves a condamné une<br />

décision « sans base juridique,<br />

ne reposant que sur le seul lien<br />

de sujétion d’esclaves envers les<br />

maîtres ».<br />

NIGERIA<br />

Bank of Industry a augmenté<br />

de 50% son crédit<br />

pour les PME en 2007<br />

Pour soutenir la croissance des<br />

PME et des microentreprises, le<br />

montant global des crédits<br />

accordés par la Banque de l’industrie<br />

(Bank of Industry -<br />

BOI) a été relevé de 50% en<br />

2007. 32,4 milliards de nairas<br />

ont été accordés à des PME<br />

contre 21,62 milliards de nairas<br />

un an auparavant. Le nombre<br />

de demandes de prêts est passé<br />

de 194 en 2006 à 259 en 2007.<br />

La Banque centrale hostile<br />

au contrôle étranger des<br />

banques locales<br />

La Banque centrale (CBN) a<br />

réaffirmé son opposition à<br />

l’acquisition des grandes banques<br />

locales par des établissements<br />

bancaires étrangers et à<br />

une prise de plus de 10% des<br />

parts. Par contre, la CBN<br />

estime que les banques étrangères<br />

« sont libres de demander<br />

des licences d’ouverture de<br />

succursales dans le pays ».<br />

Exim Bank prête à financer<br />

des investissements dans<br />

l’électricité<br />

La banque américaine United<br />

States Export Import Bank (US<br />

EXIM) est prête à financer des<br />

investissements dans le secteur<br />

de l’énergie électrique. La pro-<br />

position a été faite à Abuja par<br />

le directeur de l’USEXIM,<br />

Joseph Grandmaison, lors d’un<br />

séminaire organisé sur le thème<br />

du financement d’un projet<br />

énergétique indépendant au<br />

Nigeria. La banque affirme qu’il<br />

n’y aura pas de limite aux montant<br />

des prêts pour les éventuels<br />

investissements dans le secteur.<br />

Onze bureaux de consulting<br />

pré-qualifiés pour la privatisation<br />

de Nitel<br />

Le Bureau des entreprises<br />

publiques a demandé aux<br />

onze sociétés de consulting<br />

présélectionnées en tant que<br />

conseillers de soumettre, d’ici<br />

30 jours, des propositions sur<br />

la façon dont elles procéderaient<br />

pour la vente de la<br />

compagnie de télécommunications<br />

Nitel, si elles étaient<br />

sélectionnées. <strong>Les</strong> sociétés en<br />

lice sont : Lazard/Vetiva,<br />

Rothschild/UBA, Renaissance<br />

Capital, Millennium Finance,<br />

Awoyinfa Obafunsho and Co,<br />

CPCS Transcom, Lead Capital<br />

/Investec, FCMB Morgan<br />

Stanley, Intercontinental<br />

/HSBC, Merrill Lynch/BGL et<br />

BNP Paribas.<br />

NAICOM appelle à l’assurance<br />

dans l’agriculture<br />

Inquiétée par la crise alimentaire,<br />

la Commission nationale<br />

de l'assurance (NAICOM) a<br />

annoncé qu’elle préparait des<br />

mesures pour faire de l'assurance<br />

agricole un catalyseur<br />

pour la sécurité alimentaire et<br />

de soutien au monde rural.<br />

NBCC dévoile son projet de<br />

palace à Lagos<br />

La Chambre de commerce<br />

anglo-nigériane (NBCC) a<br />

dévoilé son plan de construction<br />

d’un palace à Lagos pour<br />

un montant de 1,5 milliard de<br />

nairas. L’ouvrage sera érigé<br />

dans la péninsule de Lekki, en<br />

raison du dynamisme économique<br />

que connaît cette<br />

région.<br />

UNFPA accorde une aide de<br />

64,2 millions $<br />

Le Fonds des Nations Unies<br />

pour la population (UNFPA)<br />

a accordé un montant de 64,2<br />

millions $ dans le cadre de<br />

son 6 e programme d’assistance<br />

au Nigeria. 29,2 millions<br />

$ proviendront des<br />

« ressources régulières » du<br />

Fonds, alors que les 35 millions<br />

$ restant seront pourvus<br />

dans le cadre de modalités de<br />

co-financement.<br />

Transcorp va injecter 10 milliards<br />

de nairas dans NITEL<br />

Transnational Corporation of<br />

Nigeria (Transcorp) va injecter<br />

10 milliards de nairas pour ressusciter<br />

des projets de développement<br />

de la compagnie<br />

Nigeria Telecommunications<br />

Limited (NITEL). La décision<br />

n’attend que le feu vert du<br />

comité directeur Transcorp. La<br />

stratégie consiste à permettre à<br />

NITEL d’élargir son backbone à<br />

travers l’installation d’un réseau<br />

de fibres optiques qui permettra<br />

à l’opérateur de mettre sur le<br />

marché d’autres services de<br />

télécommunications.<br />

La compagnie Afren commence<br />

la production de<br />

pétrole à Okoro Setu<br />

La compagnie Afren Plc<br />

et son partenaire Amni<br />

International Petroleum<br />

Development Company ont<br />

annoncé le début de la production<br />

de pétrole à partir du<br />

puits d’Okoro Setu, localisé<br />

dans le bassin OML 112, dans<br />

l’offshore. La production initiale<br />

devrait atteindre 3000<br />

CONDENSÉ<br />

barils par jour (b/j) avant<br />

d’être portée à 15 000 b/j vers<br />

la fin du 3 e trimestre.<br />

<strong>Les</strong> échanges commerciaux<br />

avec la France ont atteint 2,4<br />

milliards d’euros en 2007<br />

L’ambassadeur de France,<br />

Jean-Michel Dumond, a<br />

déclaré que le volume des<br />

échanges commerciaux entre<br />

Paris et Abuja était de 2,4 milliards<br />

d’euros en 2007. Le<br />

Nigeria avait exporté vers la<br />

France près de 1,3 milliard<br />

d’euros, contre 1,1 milliard<br />

d’euros d’importations. « La<br />

France est le second investisseur<br />

» dans le pays, avec « plus<br />

de 120 sociétés installées », a<br />

indiqué l’ambassadeur.<br />

Shell Nigeria perd plus de<br />

400 000 barils par jour de<br />

production<br />

La compagnie Royal Dutch<br />

Shell perd quotidiennement<br />

400 000 barils par jour suite à<br />

l’attaque contre ses installations<br />

par des militants indépendantistes.<br />

La reprise de la<br />

production interviendra dès<br />

la réparation des canalisations<br />

et la sécurisation du site.<br />

Etat d’urgence électrique<br />

Le président Umaru Yar'Adua<br />

a annoncé vendredi à Paris<br />

que son administration allait<br />

officiellement décréter l'état<br />

d'urgence dans le secteur de<br />

l'énergie le mois prochain. Le<br />

président nigérian réagissait<br />

aux préoccupations exprimées<br />

par de potentiels investisseurs<br />

au sujet des problèmes<br />

actuels d'approvisionnement<br />

en énergie. Yar'Adua<br />

a déclaré que dans le cadre<br />

de l'état d'urgence, qui restera<br />

en vigueur pendant trois<br />

ans, les gouvernements fédéral<br />

et des Etats vont réserver<br />

5 milliards de dollars à la<br />

réhabilitation et à l'augmentation<br />

des infrastructures de<br />

génération, de transmission<br />

et de distribution de l'électricité.<br />

OUGANDA<br />

Hausse de 18% des dépenses<br />

pour l’agriculture<br />

<strong>Les</strong> dépenses en faveur du<br />

secteur de l’agriculture seront<br />

augmentées de 18% cette<br />

année en vue d’améliorer la<br />

production, l’emploi et le<br />

taux de croissance, a annoncé<br />

le ministre des Finances.<br />

150,8 millions $ seront ainsi<br />

dépensés d’ici juin 2009. Le<br />

budget du secteur est également<br />

appelé à connaître une<br />

hausse de 17% en 2009, et 6%<br />

pour 2010 et 2011.<br />

… Et de 1,8% pour les<br />

dépenses d’énergie<br />

Le gouvernement prévoit<br />

d’augmenter de 1,8% les<br />

dépenses énergétiques, ce qui<br />

correspond à un montant<br />

supplémentaire de 457,3 milliards<br />

de shillings, pour le<br />

prochain exercice fiscal. Le<br />

pays produit un peu plus de la<br />

moitié des 380 MW de ses<br />

besoins en électricité. <strong>Les</strong><br />

dépenses totales du pays<br />

devraient augmenter de<br />

8,6%, pour atteindre 6,82 trillions<br />

Sh pour l’année fiscale<br />

2008-2009.<br />

TANZANIE<br />

<strong>Les</strong> Etats-Unis, premier<br />

client touristique<br />

<strong>Les</strong> touristes américains viennent<br />

en tête des visiteurs<br />

étrangers, selon de récentes<br />

statistiques du secteur, qui<br />

concluent également à la<br />

hausse des arrivées d’Asie<br />

et du Moyen-Orient. <strong>Les</strong><br />

Américains représentent 8%,<br />

soit 58 279 touristes sur un<br />

total de 719 031 étrangers<br />

ayant visité le pays en 2007,<br />

respectivement devant les<br />

Allemands, les Italiens, les<br />

Français, les Belges, et les<br />

Néerlandais. L’industrie touristique<br />

a supplanté l’agriculture,<br />

devenant ainsi la principale<br />

source de devises de la<br />

Tanzanie avec 25% des exportations<br />

et une part de 17,2%<br />

dans le PIB.<br />

Prévisions d’accélération de<br />

la croissance vers 2011<br />

La croissance économique du<br />

3 e plus important pays producteur<br />

d’or dans le monde<br />

devrait atteindre 9,2% d’ici<br />

2011, selon les prévisions<br />

du ministre des Finances,<br />

Mustafa Mkulo. <strong>Les</strong> prévisions<br />

pour cette année, pour<br />

2009 et 2010 sont respectivement<br />

de 7,8%, 8,1% et 8,8%,<br />

contre 7,1% en 2007. Cette<br />

évolution est attribuée à l’activité<br />

soutenue des secteurs de<br />

la communication, des mines,<br />

du commerce, de l’agriculture<br />

et de l’habitat.<br />

Légère baisse de l’inflation<br />

Le taux annuel de l’inflation<br />

en Tanzanie est passé de 9,7 à<br />

9,1% en mai 2008 du fait de la<br />

légère baisse des prix des denrées<br />

alimentaires de base.<br />

L’inflation des produits alimentaires<br />

est passée de 11,6%<br />

en avril 2008 à 11% en mai<br />

2008. Parmi les denrées dont<br />

les prix ont baissé, il y a les<br />

céréales, la patate douce, les<br />

légumes, les fruits, les légumes<br />

secs (haricots) et les graines<br />

d’arachide. Le gouvernement<br />

vise un taux d’inflation<br />

de 7% d’ici juin 2009<br />

TOGO<br />

Annulation de 347 millions<br />

$ de la dette publique extérieure<br />

par le Club de Paris<br />

Le gouvernement a conclu<br />

avec le Club de Paris un<br />

accord pour l’allègement de la<br />

dette publique extérieure. Le<br />

document précise qu’à titre<br />

exceptionnel, aucun paiement<br />

n’est attendu entre le 1 er<br />

avril 2008 et le 31 mars 2011.<br />

La mesure est motivée par la<br />

capacité de paiement très<br />

limitée du pays et la<br />

contrainte supplémentaire<br />

due à la forte hausse des prix<br />

des matières premières et des<br />

produits alimentaires. Lomé<br />

s’est engagée à continuer la<br />

mise en œuvre de son programme<br />

de réforme soutenu<br />

par le FMI.<br />

Un plan de logement pour<br />

29 milliards FCFA<br />

Le gouvernement va lancer<br />

un important « plan national<br />

du logement » pour une<br />

enveloppe globale de 29 milliards<br />

FCFA. Composé de 15<br />

projets, le plan s’étale sur 5<br />

ans. Il devrait produire 2500<br />

parcelles assainies (pour une<br />

superficie totale de 473 hectares)<br />

et permettra la régularisation<br />

de 500 concessions et<br />

la construction de 23 000<br />

logements par an accessibles<br />

aux ménages démunis.<br />

Un don libyen de 12 milliards<br />

FCFA pour rénover<br />

l’hôtel du « 2 février »<br />

La société libyenne Libyan<br />

Arab African Investment<br />

Company (LAAICO) a accordé<br />

une aide de 12 milliards FCFA<br />

(environ 21 millions d’euros)<br />

pour la rénovation de l’hôtel<br />

du « 2 février », à Lomé. Cette<br />

action s’inscrit dans la pers-<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 2 juillet 2008<br />

pective de l’organisation au<br />

Togo du 11 e sommet de<br />

la CEN-SAD en 2009. <strong>Les</strong><br />

travaux dureront 10 mois.<br />

Autrefois géré par le groupe<br />

français Sofitel, l’hôtel est<br />

haut de 36 étages et dispose<br />

de 368 chambres, de 52<br />

appartements présidentiels et<br />

de 52 suites ministérielles.<br />

TUNISIE<br />

En quête de 6% de croissance<br />

Le Premier ministre Mohamed<br />

Ghannouchi affiche l’ambition<br />

de son pays d’attirer le<br />

maximum d’investissements<br />

directs étrangers (IDE) pour<br />

atteindre une croissance de 6%<br />

au cours des prochaines<br />

années. Selon M. Ghannouchi,<br />

qui s’exprimait à l’ouverture<br />

du X e Forum de Carthage sur<br />

l’investissement, l’année 2008<br />

sera « une étape importante en<br />

matière de polarisation de l’investissement<br />

extérieur eu égard<br />

à l’importance des mégaprojets<br />

en cours de réalisation et dont<br />

la valeur est estimée à 30 milliards<br />

$ ». En 2007, le pays a<br />

attiré environ 1,8 milliard $<br />

d’IDE, soit 4,8% du PIB.<br />

<strong>Les</strong> Batteries Assad négocie<br />

l’acquisition d’une société<br />

algérienne<br />

La société Assad a confirmé<br />

les négociations en cours<br />

pour l’acquisition d’une<br />

société algérienne de fabrication<br />

de batteries. L’annonce a<br />

été faite au cours de l’assemblée<br />

générale ordinaire de la<br />

société tenue le 4 juin dernier.<br />

Assad est déjà présente en<br />

Algérie depuis deux ans et<br />

demi à travers sa filiale<br />

Batteries Assad Algérie.<br />

Le groupe Djilani dément<br />

son introduction en bourse<br />

Le groupe Djilani a démenti<br />

l’information parue le 12 juin<br />

à Paris faisant état de son<br />

introduction en bourse.<br />

Fiscalement, une telle introduction<br />

sous forme de holding<br />

ne présenterait aucun<br />

avantage particulier, vu que la<br />

distribution de dividendes (et<br />

leur remontée vers une holding)<br />

est déjà exonérée d’impôt,<br />

a précisé le groupe. Par<br />

contre, la société Hannibal<br />

Lease, propriété du groupe<br />

Djilani, devrait faire son<br />

entrée en bourse d’ici 2009 ou<br />

2010.<br />

Lancement d’une nouvelle<br />

Sicav « MAXULA<br />

Investissement »<br />

Une nouvelle Sicav, dénommée<br />

« Maxula Investissement<br />

Sicav », a été lancée le 5 juin<br />

2008 à l’initiative de Maxula<br />

Bourse. Elle est dotée d’un<br />

capital initial d’un million<br />

DT et elle est exclusivement<br />

obligataire. Son PDG est M.<br />

Raouf Aouadi. SMART Asset<br />

Management en est le gestionnaire<br />

et AMEN BANK de<br />

dépositaire. Ses principaux<br />

actionnaires : Maxula Bourse<br />

(38%), AMEN BANK (20%),<br />

Mustapha Henchiri (15%),<br />

Assurances STAR (10%),<br />

Assurances COMAR (10%),<br />

COMAR Invest (2%) et<br />

Assurances Hayet (3%).<br />

<strong>Les</strong> Européens en force à la<br />

9 e édition du TEXMED<br />

Quelque 250 exposants provenant<br />

de l’espace euroméditerranéen<br />

prennent part<br />

à la 9 e édition du Salon<br />

euro méditerranéen de l’habillement<br />

(Texmed 2008) qui<br />

se tiendra au Parc des expositions<br />

du Kram à Tunis.<br />

Invitée d’honneur, la France<br />

participera avec une quinzaine<br />

d’exposants dans un<br />

pavillon de 180 m 2 . Une vingtaine<br />

d’exposants viendront<br />

des quatre pays signataires de<br />

l’Accord d’Agadir (Tunisie,<br />

Maroc, Egypte, Jordanie).<br />

<strong>Les</strong> travaux du barrage sur<br />

Oued El Kébir démarreront<br />

en 2009<br />

Le lancement des travaux de<br />

construction d'un barrage sur<br />

l'Oued Al Kébir, pour un coût<br />

total de 19 millions de dinars,<br />

aura lieu en 2009. Ce barrage,<br />

dont la capacité sera de 25<br />

millions de m 3 , permettra<br />

d’améliorer sensiblement les<br />

indicateurs de maîtrise des<br />

eaux de ruissellement dans la<br />

région, dont le taux passera<br />

de 60 à 90% des quantités<br />

annuelles estimées à 80 millions<br />

de m 3 . 5000 hectares de<br />

terres agricoles, appartenant à<br />

250 agriculteurs, bénéficieront<br />

de ce projet.<br />

La banque islamique NOOR<br />

s'installe<br />

NOOR Islamic Bank, filiale<br />

de Dubai Investment Group<br />

(DIB), du Cheikh Maktoum,<br />

gouverneur de Dubai, vient<br />

de s'installer à Tunis où elle<br />

vient d’ouvrir un bureau<br />

représentatif destiné à l’ensemble<br />

de l’Afrique du Nord.<br />

Sept entreprises seront privatisables<br />

en 2008<br />

<strong>Les</strong> opérations de privatisation,<br />

en cours ou déjà réalisées,<br />

concernent sept entreprises<br />

industrielles : la Société<br />

nationale de distribution de<br />

pétrole (SNDP), la Société<br />

tunisienne des industries<br />

automobiles (STIA), la<br />

Société tunisienne des industries<br />

pneumatiques (STIP), la<br />

Société tunisienne de forage<br />

(CTF), la Société cimenterie<br />

de Bizerte (SCB), la Société de<br />

production et de commercialisation<br />

des engrais, dont<br />

principalement le phosphate<br />

granulé (Granuphos), et la<br />

Société tunisienne des engrais<br />

chimiques (STEC).<br />

ZAMBIE<br />

Le syndicat des agriculteurs<br />

critique l’interdiction d’exportation<br />

du maïs<br />

Le Syndicat des agriculteurs<br />

de Zambie (ZNFU) considère<br />

que l’interdiction d’exporter<br />

du maïs est la preuve que le<br />

pays n’exploite pas pleinement<br />

son potentiel agricole et<br />

aboutira, à terme, au découragement<br />

de la culture de<br />

cette céréale. L’interdiction a<br />

été annoncée au début du<br />

mois par le gouvernement.<br />

La BAD accorde 1,2 million<br />

$ pour des projets électriques<br />

La Société zambienne d’électricité<br />

(ZESCO) a reçu une<br />

subvention de 1,2 million $<br />

de la part de la Banque africaine<br />

de développement<br />

(BAD) pour le financement<br />

de deux projets de production<br />

d’énergie électrique. Le<br />

pays a enregistré une augmentation<br />

rapide de la<br />

demande en électricité, principalement<br />

de la part du secteur<br />

minier, qui occupe la<br />

première place de l’économie,<br />

suivi des secteurs industriel,<br />

commercial et agricole.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />

5<br />

« La Housing Bank est devenue<br />

la première banque privée<br />

d’Algérie par le capital »<br />

Son directeur général, Alain Santi, déjà à l’origine voici quelques années de l’installation de l’Arab<br />

Bank en Algérie, développe pour <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> les nouvelles ambitions de la Housing Bank.<br />

Par Lyes Taibi, Alger<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Pouvez-vous présenter la<br />

Housing Bank à nos lecteurs ?<br />

Alain Santi : La Housing Bank est une<br />

banque privée qui a été créée il y a environ<br />

35 ans en Jordanie. Ses activités de<br />

départ étaient concentrées dans le<br />

domaine de l’habitat et se sont diversifiées<br />

progressivement vers le financement de<br />

l’investissement et du commerce extérieur.<br />

L’actionnariat de la banque, au<br />

« Nous sommes en contrat<br />

avec des entreprises des<br />

pays du Golfe, qataries,<br />

koweïtiennes ou libyennes,<br />

que nous avons vocation à<br />

accompagner dans leurs<br />

projets d’investissements en<br />

Algérie, qui comme vous le<br />

savez sont très ambitieux. »<br />

départ d’origine jordanienne, a également<br />

évolué avec l’entrée dans le capital de la<br />

Qatar National Bank et d’investisseurs<br />

koweïtiens et libyens. La Housing est<br />

actuellement la première banque jordanienne.<br />

Elle est également installée en<br />

Syrie, en Palestine, en Irak et en Algérie.<br />

LA : Quelles sont les activités de la<br />

filiale algérienne de la Housing Bank ?<br />

AS : La filiale algérienne a été créée en octobre<br />

2003. Son capital est pour les 2/3 détenu<br />

par la Housing Bank. <strong>Les</strong> autres actionnaires<br />

sont la Libyan Arab Investment<br />

Company (Lafico) et une société d’investissement<br />

de Bahrein. La banque est actuellement<br />

implantée à Alger, Oran, Sétif et Blida.<br />

Nos activités couvrent aussi bien le crédit<br />

aux particuliers que le crédit aux entreprises.<br />

Dans le domaine du crédit aux particuliers,<br />

nous accordons des prêts personnels,<br />

des crédits pour l’acquisition de véhicules<br />

ainsi que des crédits immobiliers.<br />

Mais notre portefeuille est surtout<br />

orienté vers le financement des PME<br />

algériennes. Nous avons dans ce domaine<br />

des clients dans un grand nombre de secteurs<br />

d’activité.<br />

LA : Le capital social de la filiale algérienne<br />

vient d’être augmenté substantiellement.<br />

Qu’allez-vous faire de ces<br />

nouvelles ressources ?<br />

AS : Notre conseil d’administration a, en<br />

effet, décidé le 27 mai dernier de porter<br />

le capital de la filiale algérienne de 40 à<br />

150 millions de dollars. La Housing<br />

devient ainsi la première banque privée<br />

en Algérie en termes de capital. Cette<br />

augmentation de nos ressources va<br />

d’abord nous permettre d’ouvrir de nouvelles<br />

agences, notamment dans la zone<br />

littorale du pays, avec une meilleure couverture<br />

du grand Alger et des implantations<br />

prévues à Annaba et Béjaïa. Ces ressources<br />

plus larges vont également nous<br />

permettre de toucher une nouvelle clientèle<br />

d’entreprises exprimant des besoins<br />

de financements plus importants.<br />

LA : Le financement de projets fait-il<br />

également partie de vos objectifs ?<br />

AS : Oui, tout à fait. Dans ce domaine,<br />

nous sommes en contrat avec des entre-<br />

Nedbank se lance à l’assaut<br />

de l’Afrique<br />

Par John Kaninda,<br />

Johannesburg<br />

Nedbank Capital a, cette<br />

semaine, annoncé par un<br />

communiqué de presse avoir<br />

entamé sa restructuration en<br />

vue d’accroître sa présence<br />

au-delà des frontières sud-<br />

africaines, à travers le financement<br />

de quinze projets<br />

importants dans les domaines<br />

minier et d’exploitation de<br />

ressources naturelles.<br />

Marché nigérian<br />

Nedbank Capital est l’une des<br />

six divisions du groupe bancaire<br />

Nedbank – l’une des<br />

quatre banques principales de<br />

la RSA – en charge des investissements<br />

dans les marchés<br />

des capitaux et les marchés<br />

obligataires, des opérations de<br />

trésorerie, de finance spécialisée<br />

et des opérations en<br />

bourse. « La nouvelle structure<br />

adoptée par la banque nous<br />

permettra de prendre avantage<br />

des opportunités de croissance<br />

sur le continent et à l’étranger,<br />

notamment dans les secteurs<br />

de spécialisation, comme les<br />

mines, les ressources, l’énergie,<br />

les infrastructures ainsi que les<br />

financements structurés dans<br />

le domaine du commerce »,<br />

affirme Brian Kennedy, directeur<br />

gérant de Nedbank<br />

Capital.<br />

Quoique la banque ne se soit<br />

pas étendue sur la destination<br />

que prendront les divers financements<br />

qu’elle effectuera, tout<br />

porte à croire que le marché<br />

nigérian, en pleine croissance,<br />

est celui sur lequel elle va<br />

concentrer son attention et ses<br />

ressources.<br />

Bouchées doubles<br />

Pour soutenir ses projets d’expansion,<br />

la banque a renforcé<br />

son équipe de conseillers juridiques<br />

et financiers basés à<br />

Londres et spécialisés dans<br />

les financements de projets<br />

miniers et d’infrastructure.<br />

<strong>Les</strong> bouchées doubles sont<br />

mises pour essayer de rattraper<br />

une concurrence locale<br />

qui a pris plusieurs longueurs<br />

d’avance dans cette course<br />

effrénée vers l’Afrique, un<br />

continent longtemps négligé<br />

et délaissé jusqu’à ce que les<br />

avancées économiques chinoi-<br />

prises des pays du Golfe, qataries,<br />

koweïtiennes ou libyennes, que nous<br />

avons vocation à accompagner dans<br />

leurs projets d’investissements en<br />

Algérie, qui comme vous le savez sont<br />

très ambitieux et mobilisent des montants<br />

financiers considérables. Par ailleurs,<br />

nos nouvelles ressources autorisent<br />

également une prise de risques plus<br />

importante. C’est pourquoi nous sommes<br />

à l’écoute des projets en cours en<br />

Algérie de création d’institutions spécialisées<br />

dans le domaine du financement<br />

de l’investissement. Nous réfléchissons<br />

d’ailleurs nous-mêmes à la création d’un<br />

fonds dédié au capital investissement.<br />

LA : L’élargissement de vos ressources<br />

est-il la traduction d’un jugement positif<br />

de vos actionnaires sur les perspectives<br />

du marché algérien ?<br />

AS : Absolument. L’Algérie est un pays<br />

riche et qui reste sous-bancarisé. C’est<br />

un pays où, sur ce plan, tout reste à faire.<br />

C’est aussi un des rares pays où une<br />

agence bancaire peut être au break even<br />

(à l’équilibre) au bout d’un an. Je ne dis<br />

pas que c’est l’Eldorado, mais je serais<br />

presque tenté de le dire... Nous ne cherchons<br />

pas à entrer en concurrence avec<br />

les banques publiques qui représentent<br />

encore près de 90% du marché. Notre<br />

stratégie consiste davantage à rechercher<br />

des complémentarités à travers par<br />

exemple des opérations de crédits syndiqués.<br />

Nous conseillons d’ailleurs à la plupart<br />

de nos clients d’avoir plusieurs banques,<br />

parce qu’il y a de la place ici pour<br />

tout le monde.<br />

La ruée vers le continent africain et les nombreuses opportunités qu’il offre s’est accélérée dans le paysage<br />

bancaire sud-africain avec l’entrée en lice d’un nouveau candidat, Nedbank Capital.<br />

Tout porte à croire que le marché nigérian,<br />

en pleine croissance, est celui sur lequel<br />

Nedbank va concentrer son attention<br />

et ses ressources.<br />

ses mettent un coup de pied<br />

dans la fourmilière.<br />

Vive concurrence<br />

Née du rachat en 2006 d’Absa<br />

Bank par la Barclays Bank de<br />

Londres, Absa Capital s’est vite<br />

positionnée sur le continent<br />

africain ces deux dernières<br />

années en utilisant à bon<br />

escient le réseau bancaire tissé<br />

en Afrique par Absa et Barclays<br />

Bank. Elle est au coeur d’un<br />

éventail d’opérations financières<br />

récentes : prises de participations<br />

dans des projets<br />

infrastructurels en RSA, au<br />

Botswana ou en Zambie,<br />

financement d’offres obligataires<br />

au Botswana et en Zambie<br />

dans les secteurs des télécommunications<br />

et des finances.<br />

Des faits de guerre qui lui permettent<br />

de se forger petit a<br />

petit une réputation dans les<br />

cercles de la finance et des<br />

investissements africains.<br />

3 milliards de dollars à la<br />

banque de la Cen-Sad<br />

La Libye a décidé d'allouer trois milliards de dollars à la banque de<br />

la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), a-t-on<br />

appris de source proche de l'organisation à Cotonou où se tient<br />

depuis mardi le 10e sommet de la Cen-Sad. Selon cette source, cet<br />

argent sera versé à la Banque sahelo-saharienne d'investissement et<br />

de commerce (BSIC) et servira à financer des infrastructures telles<br />

que routes et ponts dans l'espace de la Cen-Sad. La Cen-Sad est « la<br />

plus grande communauté économique en Afrique, avec environ 411<br />

millions d'habitants, soit 48,2% de la population du continent », et<br />

un produit intérieur brut (PIB) d'environ 287 milliards de dollars,<br />

soit 44% de celui de l'Afrique, selon l'organisation.<br />

Noor Islamic en Tunisie<br />

Noor Islamic Bank vient de s'installer en Tunisie pour desservir<br />

l'Afrique du Nord. Le bureau représentatif de l’institution islamique<br />

devrait démarrer incessamment. Il s’agit de la première<br />

externalisation en terre africaine de la part de l’institution créée<br />

en 2006 à Dubaï avec un capital de près d’un milliard de dollars.<br />

Noor Islamic Bank est rappelons-le une filiale de la puissante<br />

Dubaï Investment Group (DIB) du cheikh Makhtoum, gouverneur<br />

de la cité éponyme.<br />

Tuninvest lance MPEF II pour<br />

l’Algérie, le Maroc et la Tunisie<br />

Le closing du fonds Maghreb Equity Fund II, doté de 125 millions<br />

d’euros, marque un nouveau départ pour le capital investissement<br />

en Tunisie. Le fonds dont la taille cible initiale était<br />

dans la fourchette 80 à 100 millions d’euros vise les petites et<br />

moyennes entreprises en Algérie, au Maroc et en Tunisie. A<br />

noter que le fonds précédent, le MPEFI, avait été lancé en 2000<br />

avec 24 millions d’euros.<br />

Afsud : Coal ouvre son<br />

capital au private equity<br />

L’opérateur sud-africain Coal of Africa a conclu un accord permettant<br />

à African Global Capital (AGC) d’acquérir 26,4% de<br />

son capital. Pour rappel, AGC a été constitué en janvier dernier<br />

à travers une joint-venture entre Mvela Holdingd (Afrique du<br />

Sud), Och-Ziff Capital et Palladino Holdings.<br />

Egypte : Oriental Weavers<br />

dans le giron d’un Saoudien<br />

L’opérateur sud-africain de private equity Amwal Alkhaleej a acquis<br />

1,7% du capital de l’Egyptien Oriental Weavers, acteur majeur de la<br />

filière tapis. Bien que le montant de la transaction n’ait pas été<br />

dévoilé, le chiffre de 10,3 millions est avancé. A noter que Amwal<br />

Alkhaleej et Oriental Weavers sont également partenaires dans un<br />

projet d’usine de polypropylène à Port Said. Ce projet détenu à<br />

15% par Amwal devrait démarrer en 2010.<br />

La banque Caixa au Maroc<br />

L’une des principales banques espagnoles, la Caixa, devrait<br />

démarrer son activité en octobre prochain, après obtention de<br />

son agrément des autorités monétaires. La banque compte se<br />

spécialiser notamment dans le financement des PME espagnoles<br />

présentes au pays, mais également des entreprises marocaines<br />

qui vont sur le marché espagnol. Caixa veut également se<br />

focaliser sur les services destinés aux Marocains résidants à<br />

l’étranger (MRE).<br />

Mais de toutes les banques<br />

sud-africaines, Standard Bank<br />

est, de loin, celle qui a le mieux<br />

cimenté sa place sur le continent<br />

africain. Déjà présente en<br />

Afrique australe, centrale, de<br />

l’Est et de l’Ouest à travers ses<br />

filiales Stanbic, Standard Bank<br />

a vu son emprise sur le continent<br />

boostée par son rachat<br />

partiel en octobre 2007 par la<br />

Industrial and Commercial<br />

Bank of China (ICBC), la plus<br />

grosse banque commerciale de<br />

Chine. La transaction de 5,5<br />

milliards de dollars permettra<br />

aux deux banques de mettre<br />

sur pied un fonds d’investissement<br />

d’un milliard de dollars :<br />

« Cette transaction permet à<br />

notre banque de renforcer sa<br />

position, de faciliter et de financer<br />

les flux commerciaux entre<br />

la Chine et l’Afrique », disait<br />

Jacko Maree, directeur exécutif<br />

du groupe Standard Bank.<br />

Nedbank aura donc fort à faire<br />

face à la concurrence dans sa<br />

quête d’expansion sur le continent,<br />

mais l’ajout d’un nouvel<br />

acteur sur la scène bancaire<br />

continentale ne pourra que<br />

profiter à une Afrique qui a<br />

bien besoin de voir ses fils<br />

prendre davantage d’initiatives<br />

dans la course à son développement.


6<br />

BANQUES ET ASSURANCES<br />

Grandes réformes de la titrisation au<br />

Maroc et en Afrique de l’Ouest<br />

Deux motivations semblables pour le Maroc et l’UEMOA. Ne pas reproduire le système américain en se servant<br />

de la titrisation pour externaliser le risque des établissements de crédit, mais plutôt pour mobiliser les financements<br />

indispensables à la mise en place des infrastructures.<br />

Par Adama Wade, Casablanca<br />

Le Maroc et la zone de l’UEMOA sont en train<br />

de basculer dans deux étapes chronologiquement<br />

différentes du développement de la titrisation.<br />

Pour le premier, fort de cinq ans d’expérience<br />

du principal acteur, Maghreb Titrisation,<br />

il s’agit d’étendre ce mode de financement jusque-là<br />

réservé au seul secteur immobilier à<br />

d’autres acteurs comme les sociétés de crédit et,<br />

au-delà, à tous les actifs à rendements futurs<br />

réguliers. La seule existence d’une hypothèque<br />

sur un prêt suffit pour qu’il soit titrisable.<br />

L’exemple idoine est le grand projet de TGV,<br />

lequel nécessitera un financement de 20 milliards<br />

de dirhams, nettement au-dessus de la<br />

capacité des banques marocaines. En effet,<br />

« du fait des règles de Bâle II sur le coefficient de<br />

division des risques, l’engagement maximal des<br />

établissements de crédit du royaume ne peut<br />

dépasser actuellement 7 milliards », explique<br />

Fouad Bendi, directeur de gestion de Maghreb<br />

Titrisation. Le nouvel amendement déposé au<br />

conseil du gouvernement permettra donc aux<br />

grands groupes de se procurer des financements<br />

supplémentaires sans entamer leur<br />

capacité d’endettement, et sans systématiquement<br />

faire recours à l’émission de nouvelles<br />

actions et aux dotations budgétaires.<br />

<strong>Les</strong> indispensables garde-fous<br />

La titrisation rend d’une part plus fluides les<br />

actifs, et d’autre part répartit le risque sur un<br />

large éventail d’acteurs. Bien que l’ensemble<br />

des professionnels de la finance trouve plutôt<br />

bénéfiques les effets induits par cette technique,<br />

la mise en place de garde-fous est indispensable.<br />

Certes, dans le cas de la crise des subprimes,<br />

c’est finalement plus la facilité d’octroi<br />

du crédit (que l’on pouvait contracter en remplissant<br />

un simple formulaire dans un bureau<br />

de tabac) qui est en cause que le système de<br />

titrisation en lui-même. Celui-ci était parvenu,<br />

en 40 ans, à présenter un encours de<br />

8000 milliards de dollars de crédits hypothé-<br />

« Le marché africain bat, de loin, tous<br />

les marchés occidentaux ! »<br />

Propos recueillis par<br />

Robert Adandé, Cotonou<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Où en est la SOAGA ?<br />

Guy Abby Noguès : La SOAGA est née en<br />

octobre 2002 avec un capital de 8,5 milliards<br />

FCFA et est présente dans toute la sous-région<br />

ouest-africaine à travers différents réseaux de<br />

banques commerciales actionnaires et partenaires.<br />

Cette structure conçoit et sélectionne<br />

les produits financiers (actions, obligations,<br />

titres de créances négociables) et les OPCVM<br />

(organismes de placements collectifs en<br />

valeurs mobilières) les plus performants, qui<br />

sont mis à la disposition des investisseurs institutionnels<br />

ou de tout autre acteur du marché.<br />

LA : La SOAGA ne semble connue que des initiés…<br />

GAN : Certes, mais il faut noter que cette institution<br />

a été créée dans un esprit communautaire,<br />

par le conseil des ministres de l’UEMOA,<br />

qui en a Confiée la mise sur pied à la Banque<br />

ouest-africaine de développement, BOAD.<br />

L’objectif initial était de rassembler des<br />

actionnaires privés pour lancer cette première<br />

caires, soit quatre fois les engagements bancaires.<br />

C’est le fameux système qui permettait aux<br />

banques américaines de présenter zéro crédit<br />

dans leur bilan. <strong>Les</strong> engagements sont cédés<br />

directement aux fonds de titrisation. Une telle<br />

libéralité a fragilisé le système américain dès<br />

les premiers signes de défaillance d’une catégorie<br />

des emprunteurs. A l’inverse, les défenseurs<br />

de ce modèle insistent plutôt sur le rôle<br />

bénéfique de la titrisation dans la dilution du<br />

risque bancaire dans un large échantillon d’acteurs<br />

nationaux et internationaux. Ce qui finalement<br />

a permis de limiter les cas de faillite.<br />

Dans le cas du Maroc, héritier de la sophistication<br />

du système juridique latin, les taux d’impayés<br />

restent historiquement bas et frôlent<br />

0,1% dans le cas du Crédiloge réservé aux<br />

fonctionnaires. De plus, en cas de défaillance<br />

de l’emprunteur, la banque se substitue et paye<br />

en dernier lieu. Par exemple, le CIH a cédé des<br />

prêts à 12% à des fonds qui ne payeront aux<br />

investisseurs que 6%. La différence sera endossée<br />

par la banque en cas de non paiement.<br />

Bref, dans le système marocain qui sied bien aux<br />

pays en développement, la titrisation n’a pas<br />

pour objectif d’externaliser le risque, mais plutôt<br />

de mobiliser des moyens de financement. Vu<br />

sous cet angle, les enjeux que présente la<br />

réforme en cours sont énormes. Cela permettra<br />

non seulement aux grands chantiers marocains<br />

comme ceux du port de Tanger Med de trouver<br />

le nerf de la guerre, mais aussi aux sociétés de<br />

crédit qui ne collectaient pas de dépôts de trouver<br />

un nouvel élan. <strong>Les</strong> établissements de crédit<br />

pourront titriser les créances relatives à la promotion<br />

immobilière, augmentant ainsi leur<br />

capacité de financement sur ce créneau. En<br />

outre, la réforme leur faciliterait la commercialisation<br />

et la titrisation de prêts de très longues<br />

durées (30 ans et plus). Ce qui, d’après l’esprit<br />

de la réforme, élargirait davantage la base de<br />

clients pouvant accéder au crédit hypothécaire,<br />

dans la mesure où l’extension de la durée permettrait<br />

aux emprunteurs d’avoir des échéances<br />

de faibles montants (300 ou 400 dirhams). Pour<br />

société de gestion d’actifs au niveau de la sousrégion.<br />

Notre clientèle est donc essentiellement<br />

institutionnelle, à savoir : les caisses de<br />

retraite et de prévoyance, les fonds de pension,<br />

les compagnies d’assurances, les grandes entreprises,<br />

les banques, établissements financiers et<br />

intermédiaires financiers. Le rôle dévolu à la<br />

SOAGA était d’accompagner les Etats dans les<br />

processus de privatisation. Nous jouons un<br />

rôle de conseil et d’assistance. Le second rôle<br />

porte sur la dynamisation de produits financiers<br />

par la création de produits novateurs,<br />

tournant autour de la gestion collective de<br />

l’épargne et la mise en place de tous ces produits<br />

sur le marché financier sous-régional.<br />

Nous allons mieux communiquer. Nous organisons<br />

la semaine SOAGA SICAV Abdou<br />

Diouf, du nom de la toute première société<br />

d’investissement à capital variable de la sousrégion,<br />

à travers laquelle nous nous intéressons<br />

à tous les gros institutionnels de la sousrégion.<br />

Nous rencontrons tous les opérateurs<br />

économiques, mais nous avons également une<br />

attention particulière pour les étudiants,<br />

notamment ceux de la filière banque et finance<br />

qui représentent la relève de ce secteur.<br />

les établissements de crédit, cette réforme vient<br />

à point nommé. <strong>Les</strong> acteurs du secteur pourront<br />

désormais consentir, par projet, des montants<br />

de prêts plus importants car ils auront dans un<br />

Maître d’ouvrage de ce chantier,<br />

la BOAD a confié une étude de<br />

faisabilité à Maghreb Titrisation,<br />

qui a remporté ce marché sur la<br />

base d’un appel d’offres où<br />

étaient présents tous les grands<br />

acteurs de l’hémisphère Nord.<br />

deuxième temps cette possibilité offerte par la<br />

titrisation de saucissonner le risque via le marché<br />

des capitaux, avec une large et profonde base<br />

d’investisseurs institutionnels et individuels.<br />

L’UEMOA à la recherche de la taille critique<br />

Quant à la zone UEMOA, elle est au tout début<br />

de la titrisation. Maître d’ouvrage de ce chantier,<br />

la BOAD a confié une étude de faisabilité à<br />

Maghreb Titrisation, qui a remporté ce marché<br />

sur la base d’un appel d’offres où étaient présents<br />

tous les grands acteurs de l’hémisphère<br />

Nord. Dans le cas de l’Afrique de l’Ouest, l’avènement<br />

du marché de la titrisation reste conditionné<br />

à la taille critique. Dispose-t-on de suffisamment<br />

de créances hypothécaires pour animer<br />

ces instruments financiers ? Quel parallèle<br />

peut-on établir avec le Maroc où les banques<br />

détiennent actuellement 100 milliards de dirhams<br />

de créances hypothécaires ?<br />

La réponse sera fournie par l’étude de faisabilité.<br />

Cette mission, dont les résultats seront<br />

présentés au Conseil des ministres durant le<br />

quatrième trimestre 2008, portera essentiellement<br />

sur la valorisation du potentiel de la<br />

titrisation par rapport aux besoins de financements<br />

ainsi que sur la conception d’une stratégie<br />

de mise en place d’un système financier<br />

permettant la constitution et la gestion de<br />

fonds de titrisation. Il s’agit de la deuxième<br />

Guy Abby Noguès.<br />

LA : Comment se porte le marché financier<br />

ouest-africain ?<br />

GAN : Il se porte très bien. Lorsque vous<br />

regardez ses performances ces trois dernières<br />

années, je peux affirmer sans me tromper que<br />

le marché africain enregistre des performances<br />

qui battent de loin tous les marchés occidentaux.<br />

L’indice « BRVM composit » est passé de<br />

-98 (en dessous de la base 100), à +237. C’est<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

opération de MT dans la zone UEMOA. Déjà<br />

en 2006, elle a été mandatée par un hedge fund<br />

américain pour la structuration d’une opération<br />

de dérivé de crédit adossée à des créances<br />

corporate, détenues par un important groupe<br />

bancaire ouest-africain.<br />

Changement dans le mode de fonctionnement<br />

des FPCT<br />

Avec la réforme en cours, un établissement de<br />

crédit ayant accordé des prêts pour le financement<br />

d’un grand projet peut céder aux FPCT<br />

(fonds de placements collectifs en titrisation)<br />

les revenus futurs liés à ce projet et lever des<br />

financements par l’émission de parts de titrisation<br />

remboursables au fur et à mesure que<br />

ses revenus se matérialiseront. « Le fait que ces<br />

actifs ou revenus soient isolés dans des structures<br />

indépendantes à l’abri des créanciers et de la<br />

faillite de l’émetteur et protégés contre les risques<br />

opérationnels et de contamination par d’autres<br />

actifs de celui-ci rend ces parts de titrisation<br />

relativement plus sécurisantes pour les investisseurs,<br />

et donc par construction, cette alternative<br />

de financement moins coûteuse », expliquent les<br />

initiateurs de la réforme. Afin que ces avantages<br />

se matérialisent, la formalité de mise en<br />

place des FPCT sera atténuée au niveau des<br />

délais et des frais de constitution. A cet effet, il<br />

ne sera plus nécessaire de créer un FPCT par<br />

opération de titrisation. Un FPCT déjà constitué<br />

pourra être rechargé en achetant de nouvelles<br />

créances qu’il financera par l’émission<br />

de nouvelles parts. En matière de protection<br />

des intérêts des porteurs de parts, le CDVM<br />

(conseil déontologique des valeurs mobilières)<br />

aura la mission de veiller rigoureusement sur<br />

le déroulement des opérations en amont et en<br />

aval de leur émission. Il aura aussi l’autorité<br />

d’octroyer, suspendre ou rejeter l’agrément<br />

aux sociétés de gestion, lesquelles devront,<br />

pour éviter d’éventuels conflits d’intérêts,<br />

confier la mission de dépositaire à un établissement<br />

de crédit ou à un organisme habilité.<br />

une excellente preuve de performance pour ce<br />

marché. Autrement dit, si vous aviez investi dix<br />

millions de FCFA il y a quatre ans, aujourd’hui<br />

votre portefeuille, en termes de valeur, représenterait<br />

plus de 23 millions de FCFA.<br />

LA : L’investissement des Africains en bourse<br />

est-il satisfaisant ?<br />

GAN : Je dirais non. D’abord, il faut reconnaître<br />

que de façon générale les Africains de notre zone<br />

n’ont pas une culture boursière. Il y a une méconnaissance<br />

des produits financiers qui existent sur<br />

le marché. Ensuite, même chez ceux qui sont<br />

imprégnés, le coût élevé des actifs boursiers en<br />

limite l’accessibilité pour les petits épargnants.<br />

LA : Comment inverser les choses ?<br />

GAN : Il faut créer des produits financiers<br />

adaptés aux besoins de la population, qui<br />

détient des comptes d’épargne dans les banques.<br />

Puisqu’il y a une certaine propension à<br />

épargner, il faut trouver un mécanisme pour<br />

mettre en place des taux plus intéressants que<br />

ceux des caisses d’épargne.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 INVESTISSEMENT<br />

7<br />

Gazprom décline ses plans africains<br />

C’est à partir d’Alger, où il ouvre son bureau régional, que le géant russe disserte sur ses projets dans la prospection,<br />

la production, le transport, la liquéfaction du gaz mais aussi la production d’électricité sur le continent.<br />

Par Faycal Métaoui, Alger<br />

Gazprom souhaite développer des projets communs<br />

avec la firme algérienne Sonatrach en<br />

Afrique. Alexandre Medvedev, vice-président<br />

de Gazprom, qui était à Alger le mardi<br />

17 juin pour l’ouverture des bureaux du<br />

groupe, a expliqué que l’Afrique a « une<br />

importance de première ordre ». « Gazprom a<br />

une expérience unique dans le monde<br />

puisqu’elle est active dans des conditions<br />

« Nous donnons pouvoir à<br />

notre bureau d’Alger d'agir<br />

en Afrique. Après, au fur et à<br />

mesure que des projets vont<br />

se développer, on sera<br />

probablement amenés<br />

à créer d'autres bureaux<br />

sur le continent. »<br />

météorologiques extrêmes que ce soit dans le<br />

Nord ou dans le Sud. Sonatrach a une expérience<br />

unique dans le domaine du GNL ainsi<br />

que de la production d'hydrocarbures sur son<br />

territoire. Si dans le futur on est capables de<br />

réunir des forces entre les deux compagnies, on<br />

pourra réaliser les projets même les plus complexes<br />

», a déclaré Alexandre Medvedev. La<br />

filiale de Tripoli du groupe, créée avec la<br />

Compagnie nationale libyenne de pétrole<br />

(NOC), sera rattachée à la représentation<br />

d’Alger, dirigée par un haut cadre du<br />

groupe, Sergey Panferov. « Nous donnons<br />

pouvoir à notre bureau d’Alger d'agir en<br />

Afrique. Après, au fur et à mesure que des projets<br />

vont se développer, on sera probablement<br />

amenés à créer d'autres bureaux sur le continent<br />

», a expliqué Alexandre Medvedev.<br />

TSGP, pour vendre du gaz dans l’Europe<br />

du Sud<br />

Le premier des projets qui pourrait sceller la<br />

coopération entre Gazprom et Sonatrach<br />

pourrait bien être le gazoduc transsaharien<br />

(TSGP). A Alger, proposition est faite au<br />

géant russe pour prendre part aux travaux<br />

de construction du gazoduc transsaharien<br />

(TSGP) long de 4200 km et dont la moitié<br />

traverse le territoire algérien. Sonatrach et<br />

NNPC, Société nationale nigériane, avaient<br />

signé un protocole d’accord en 2002 pour<br />

lancer cet immense projet estimé à au<br />

moins 13 milliards de dollars. Gazprom<br />

peut d’ailleurs venir sur le TSGP par son<br />

bout nigérian. Le géant russe s’est déjà<br />

entendu avec la société nationale pétrolière<br />

(NNPC) pour la création d’un système<br />

national de gazoducs.<br />

Le gazoduc transsaharien, qui devra transporter<br />

25 milliards de mètres cubes de<br />

gaz/an à partir de 2015, et qui devra traverser<br />

la Méditerranée, alimentera plusieurs<br />

pays de l’Union européenne. Au niveau africain,<br />

on estime que ce projet contribuera au<br />

développement de pays pauvres, comme le<br />

Niger, grâce au paiement de droits de pas-<br />

sage sur une longue période. Sonatrach souhaite<br />

vivement une participation de<br />

Gazprom pour accélérer la réalisation du<br />

projet, d’autant que la Commission européenne<br />

a montré son intérêt ainsi qu’une<br />

entreprise indienne. Un haut responsable du<br />

géant russe nous a confié que l’engagement<br />

de Gazprom dans le TSGP est à l’étude à<br />

Moscou. « Ce projet nous intéresse. Gazprom<br />

cherche à entrer dans les marchés portugais et<br />

espagnol. On se dit que cela ne se fera qu’à<br />

partir de l’Afrique », nous a-t-il précisé.<br />

L’Angola, le Soudan et le golf de Guinée<br />

Le gazier russe a d’autres projets en Afrique.<br />

Aidé par la firme Suntera (propriété du<br />

Russe Itera et de l’Indien Sun Energy<br />

Resources), il envisage de construire au<br />

Nigeria une centrale électrique à vapeur alimentée<br />

au gaz. Gazprom cherche à diversifier<br />

davantage ses activités en s’appuyant<br />

principalement sur l’Afrique. « La Russie a<br />

des liens historiques avec l’Angola et le<br />

Soudan. Il est possible que nous ayons des projets<br />

dans ces deux pays. Nous sommes en<br />

phase d’étude et de prospection », nous a<br />

confié ce même responsable de Gazprom. Le<br />

potentiel énorme que recèle le golfe de<br />

Guinée intéresse aussi le géant russe, notamment<br />

pour y développer la filière gaz naturel<br />

liquéfié (GNL), un domaine de partenariat<br />

pressenti avec Sonatrach. Un partenariat<br />

scellé pour l’heure dans le commerce :<br />

Gazprom et Sonatrach établissent des<br />

contrats swap pour l’échange du gaz.<br />

Le gaz libyen, l’autre porte d’entrée<br />

En avril 2008, après la visite de l’ex-président<br />

russe Vladimir Poutine à Tripoli, l’accord de<br />

créer une filiale a été signé en vue de lancer<br />

des opérations de prospection et d’exploitation<br />

de gaz et de pétrole. Gazprom entend, à<br />

terme, participer au renforcement des capacités<br />

d’un gazoduc entre la Libye et l’Italie.<br />

« Un gazoduc marin allant jusqu'à la Sicile<br />

d'un débit annuel de 5 milliards de mètres<br />

cubes a été construit, et la réalisation du<br />

deuxième tronçon, qui multipliera par deux le<br />

volume des livraisons, est envisagée. C'est justement<br />

ce projet qui intéresse Gazprom », a<br />

déclaré le patron du groupe russe, cité par la<br />

presse de Moscou. L’Italie, qui est le premier<br />

importateur du pétrole libyen, souhaite s’appuyer<br />

sur le groupe russe pour développer<br />

ses activités en Libye. Alexeï Miller, président<br />

de Gazprom, a parlé de la possibilité d’un<br />

échange d'actifs avec la compagnie italienne<br />

ENI. En outre, l’énergie électrique capte l’intérêt<br />

du groupe russe en Libye. « <strong>Les</strong> perspectives<br />

de développement de l'énergie électrique y<br />

vont de pair avec celles du domaine gazier », a<br />

déclaré à la presse Alexeï Miller. Depuis fin<br />

2007, Gazprom travaille sur trois blocs<br />

gaziers dans le bassin de Ghadamess, au sud<br />

de la Libye, aux frontières avec l’Algérie,<br />

d'une surface totale de 3936 km 2 . Sonatrach<br />

est également engagée dans ce même bassin<br />

dans un projet de partage de production avec<br />

un consortium composé aussi par la NOC et<br />

l’Indian Oil Corporation.


8<br />

Kenya : Ecobank acquiert<br />

EABS Bank<br />

Ecobank Transnational Incorporated (ETI) a finalisé, lundi, l’acquisition<br />

de EABS Bank (Kenya). L’institution sera rebaptisée<br />

Ecobank Kenya Limited, avec une nouvelle direction et un nouveau<br />

conseil d’administration. La banque panafricaine, qui<br />

contrôle 75% de cette nouvelle filiale, aurait d’ores et déjà choisi<br />

Peter Kanyago pour le poste stratégique de la présidence d’EABS.<br />

Mozambique : une nouvelle<br />

banque commerciale démarre<br />

La Moza Banco, détenue majoritairement par des capitaux<br />

mozambicains, vient de démarrer ses activités. Le président du<br />

conseil d’administration de cette nouvelle banque, Prakash<br />

Ratilal, ancien gouverneur de la banque du Mozambique, a<br />

déclaré à la presse que le capital de départ de l’institution est de<br />

15 millions de dollars. Moza Banco est détenue à hauteur de 51%<br />

par Mocambique Capitais, un conglomérat de 218 personnes<br />

morales et physiques mozambicaines. Particularité de la banque,<br />

le fait de n’avoir pas d’actionnaire majoritaire. Aucun des membres<br />

ne peut compter au-delà de 10% des droits de vote.<br />

Rencontres entre banques<br />

africaines et banques<br />

italiennes<br />

Le Club des dirigeants des banques d'Afrique a organisé conjointement<br />

avec l'Association des banques italiennes, les 23 et 24 juin<br />

à Rome, son forum d'été. La cinquantaine de banquiers africains<br />

présents ont rencontré une trentaine de leurs homologues italiens<br />

et des chefs d'entreprises italiennes intéressés par l'Afrique. La<br />

délégation africaine, conduite par Henri Claude Oyima, son président,<br />

a été reçue au siège de la FAO. <strong>Les</strong> prochaines journées du<br />

Club se tiendront les 5 et 6 février 2009 à Lomé avec pour thème<br />

« La place de la banque africaine dans le contexte de la mondialisation<br />

financière ». Ce sera l'occasion de célébrer le 20e anniversaire<br />

de la création, précisément à Lomé, du club.<br />

Une banque islamique<br />

en Ouganda<br />

Une banque islamique va bientôt ouvrir en Ouganda. La<br />

National Islamic Bank d’Ouganda (NIBoG), qui est une émanation<br />

de l’International Investment House, opérera en tant<br />

que banque d’affaires. La décision d’aller en Ouganda a été<br />

prise en marge du forum de l’OIC (Organisation of the Islamic<br />

Conference), tenue le 16 juin dernier. La future banque développera<br />

ses activités suivant les règles de la sharia.<br />

Botswana : le marché du<br />

prêt aux particuliers saturé<br />

La saturation progressive du prêt aux particuliers appelle de la<br />

part des banques à une expérimentation d’autres créneaux.<br />

C’est la conclusion d’un rapport de Capital Securities qui explique<br />

ce ralentissement par la montée des taux d’intérêt. Autre<br />

obstacle au développement du secteur bancaire, la baisse significative<br />

des prêts accordés à l’industrie minière (qui se finance<br />

souvent sur fonds propres) et à l’Etat.<br />

Nigeria : United Bank for<br />

Africa (UBA) toujours leader<br />

La UBA, l’Oceanic et la Zenith Bank ont été classées en tête des<br />

banques nigérianes. Dans le top ten figurent aussi la Frist Bank of<br />

Nigeria, l’Intercontinental Bank, l’Union Bank et la Guaranty<br />

Trust Bank. Ces banques sont appelées le « Big 7 ». <strong>Les</strong> trois<br />

autres banques qui complètent ce top ten sont la Skye Bank, le<br />

Platinum Habib Bank (Bank PHB) et l’Acess Bank. Le classement<br />

a été réalisé par Eli Business Support Service Limited sur la<br />

base des rapports annuels et des résultats financiers de 2007.<br />

Attijari Bank en assemblée<br />

générale extraordinaire<br />

Attijari Bank Sénégal tient une assemblée générale extraordinaire<br />

le 30 juin prochain à Dakar. Dans le menu, le projet de<br />

fusion avec la CBAO. L’opération passera par la dissolution de<br />

la société Attijari Bank Sénégal, institution au capital de 4,9<br />

milliards de francs CFA. Pour rappel, Attijari Bank Sénégal est<br />

née elle-même de l’absorption de la Banque sénégalo-tunisienne<br />

en mai 2007.<br />

BOURSES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

Un fonds de 50 millions de dollars<br />

pour les PME ouest-africaines<br />

Phoenix Capital Managment (PCM) veut proposer une « alternative viable et pratique » aux difficultés de<br />

financement des PME de la région ouest-africaine par le lancement d’un nouveau fond d’investissement.<br />

Par Louis S. Amédé, à Abidjan<br />

<strong>Les</strong> fonds de capital investissement, cela ne<br />

fait plus l’ombre d’un doute, ont un important<br />

rôle à jouer dans le développement du<br />

secteur privé en Afrique subsaharienne.<br />

Notamment dans la fourniture aux entreprises,<br />

de l’oxygène financier nécessaire<br />

pour capitaliser leur potentialité et consolider<br />

leur croissance. La société de gestion<br />

d’actifs de droit ivoirien Phoenix Capital<br />

Managment (PCM) S.A, dont le managing<br />

team est composé des anciens gestion-<br />

Le premier closing pour le<br />

fonds est fixé à fin décembre<br />

2008, et les prévisions<br />

de mobilisation tablent sur<br />

25 millions de dollars.<br />

naires d’EMP West Africa Managment et<br />

Framlington Asset Managment (Africa),<br />

entend jouer sa partition dans ce cadre.<br />

Aussi annonce-t-elle le lancement prochain<br />

d’un nouveau fonds d’investissement, le<br />

« West Africa Emerging Markets Fund »,<br />

doté d’une enveloppe globale de 50 millions<br />

de dollars (soit un peu plus de 22 milliards<br />

de FCFA). Ce fonds sera géré par<br />

PCM Capital Partners, une filiale de PCM<br />

S.A dédiée à la gestion de fonds de capital<br />

investissement, ou private equity. Il est destiné<br />

au segment des PMI/PME en développement<br />

et en transmission, à fort potentiel<br />

de croissance en Afrique de l’Ouest, plus<br />

précisément à l’échelle de la Communauté<br />

Un forum sur le capital<br />

investissement en Afrique<br />

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a été le lieu de lancement d’un nouveau<br />

« Forum sur le capital investissement en Afrique » dont les architectes sont Four Trust et Afrique<br />

Audit & Consulting (AAC).<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

<strong>Les</strong> chiffres parlent d’eux-mêmes ! Le continent<br />

africain a enregistré un afflux de fonds<br />

privés sans précédent : plus de 3 milliards<br />

de dollars – soit une hausse de plus de 22%<br />

par rapport à l’année précédente – venus<br />

s’investir dans divers secteurs de l’économie.<br />

Inimaginable ? Sans doute il y a de cela<br />

quelques années encore, où les détenteurs<br />

Seul hic, l’important volume<br />

d’actifs gérés sur le continent<br />

semble peu concerné par<br />

l’Afrique occidentale.<br />

de capitaux en faisaient une destination<br />

peu sûre. Mais c’est dire si le capital investissement<br />

(en anglais private equity) tend à<br />

devenir le nouveau sésame pour le financement<br />

des entreprises. En tout cas dans le<br />

contexte difficile d’accès à des ressources<br />

longues auprès du système bancaire traditionnel,<br />

les entreprises tiennent avec cet instrument<br />

un moyen de satisfaire leurs<br />

besoins de cash-flow et le financement de<br />

leur développement.<br />

Seul hic, l’important volume d’actifs gérés<br />

sur le continent semble peu concerné par<br />

l’Afrique occidentale. Situation que Four<br />

Trust et son partenaire, le cabinet Afrique<br />

Audit & Consulting (AAC), ont entrepris<br />

économique des Etats de l’Afrique de<br />

l’Ouest. Le premier closing, ou levée de<br />

capitaux, pour le fonds est fixé à fin décembre<br />

2008, et les prévisions de mobilisation<br />

tablent sur 25 millions de dollars (soit un<br />

peu plus de 11 milliards de FCFA).<br />

Clé du développement<br />

Précision de Michel Abrogoua, directeur<br />

général du groupe PCM, – architecte avec<br />

Jean-Luc Akoto, futur directeur général de<br />

PCM Capital Partners, du fonds –, la motivation<br />

première du group PCM est « d’apporter<br />

une réponse concrète à l’épineuse question<br />

de la ventilation efficiente du capital<br />

pour stimuler une croissance durable dans<br />

nos économies ». Et d’expliquer que « le West<br />

Africa Emerging Markets Fund vient proposer<br />

aux entreprises, singulièrement les<br />

PMI/PME régionales, une alternative viable<br />

et pratique pour gérer l’obstacle des difficultés<br />

de financement et booster l’émergence d’un<br />

secteur privé régional fort, à même de servir<br />

effectivement de catalyseur dans le processus<br />

de développement des pays de l’Afrique de<br />

l’Ouest ». Le segment de marché des<br />

PMI/PME a beau être réputé sensible au<br />

ralentissement de la croissance économique,<br />

chez PCM on ne veut pas voir les choses<br />

sous cet angle forcément peu engageant.<br />

Leur religion, nourrie de l’expérience de la<br />

gestion, jusque dans un passé très récent,<br />

des fonds de private equity tels que les West<br />

and Central Africa Growth Fund, est faite :<br />

« Le développement d’un tissu dynamique de<br />

PMI/PME est la clé du développement de nos<br />

économies nationales ».<br />

de corriger, tant soit peu, en lançant le 10<br />

juin 2008 en Côte d’Ivoire, chef de file économique<br />

de l’Uemoa – mais surtout pays<br />

qui va s’engager très prochainement dans<br />

un vaste programme de reconstruction<br />

post-conflit –, un « Forum sur le capital<br />

investissement en Afrique ».<br />

Nombreux exemples<br />

L’objectif visé étant de « sensibiliser les<br />

acteurs économiques (de la partie subsaharienne<br />

du continent) aux opportunités et au<br />

potentiel de ce véhicule d’investissement », la<br />

thématique ne pouvait être que la déclinaison<br />

du capital investissement (comme)<br />

une alternative au financement des acteurs<br />

économiques en Afrique. L’occasion était<br />

belle, pour Mawuli Ababio, directeur général<br />

de l’Association africaine des professionnels<br />

du capital investissement (AVCA),<br />

de rappeler que le décollage de l’Afrique du<br />

Sud post-apartheid, la fringante santé<br />

financière des banques nigérianes, mais<br />

également le développement de nombreuses<br />

économies parmi les plus puissantes<br />

de la planète, ont largement recouru<br />

au private equity. Et de cas concrets attestant<br />

des bienfaits de ce mode de financement,<br />

Franck Igué, de Fur Trust, Ignace<br />

Clomegah, associé gérant du cabinet AAC,<br />

Brice Lodugnon, directeur d’Emerging<br />

Capital Partners (ECP), n’en tariront. Qu’il<br />

s’agisse de la reprise en gestion du port de<br />

Atténuer les risques<br />

Tout compte fait, le segment de marché<br />

PMI/PME, en dépit de sa fragilité sur le<br />

continent, reste rentable et offre de nombreux<br />

thèmes d’investissement à long terme<br />

susceptibles de générer une croissance<br />

solide, indépendante des perspectives. Le<br />

West Africa Emerging Markets Fund cible, à<br />

cet effet, une panoplie d’opportunités d’investissement<br />

à forte valeur ajoutée dans les<br />

secteurs pétrolier et gazier, de la finance, des<br />

télécommunications, des technologies de<br />

l’information et multimédia, de la consommation<br />

et des loisirs… D’ailleurs, « pour<br />

atténuer les risques liés à l’investissement dans<br />

les PMI/PME, les premières interventions du<br />

fonds vont être concentrées sur une large<br />

gamme de PME/PMI à fort potentiel de performance<br />

sur un horizon moyen de six ans »,<br />

rassure Jean-Luc Akoto. Comme de tradition,<br />

le West Africa Emerging Markets Fund<br />

va financer le haut de bilan de celles des<br />

entreprises opérant dans les secteurs visés et<br />

présentant un fort potentiel de croissance et<br />

un plan de développement favorisant leur<br />

mutation de PME en grande entreprise.<br />

Dans sa structuration, ce nouveau fonds de<br />

capital investissement se présente pour les<br />

investisseurs, parties à sa constitution,<br />

comme une porte d’entrée dans le financement<br />

des PMI/PME ouest-africaines et une<br />

sorte de guichet unique pour les capitaux<br />

privés désireux d’investir dans des entreprises<br />

privées locales au potentiel élevé. <strong>Les</strong><br />

groupes panafricains d’assurances Colina et<br />

NSIA y sont déjà impliqués en qualité de<br />

co-sponsors.<br />

Dakar par Dubaï Ports World, des projets<br />

urbains tels que la baie d’Alger, ou du projet<br />

de nouvelle capitale au Sénégal, ou<br />

encore de l’acquisition par Etisalat – le<br />

géant émirati de la téléphonie – d’une<br />

licence de téléphonie mobile au Nigeria<br />

pour 400 milliards de dollars (hors investissements<br />

physiques à prévoir)… en passant<br />

par la cession de Celtel au groupe<br />

koweïtien MTC, l’investissement d’Actis<br />

dans la banque commerciale nigériane<br />

Diamond Bank, la participation d’ECP au<br />

capital d’Ocean & Oil Investment<br />

(O&OI)… Tout a été déroulé pour que<br />

l’Afrique de l’Ouest ne continue pas de<br />

passer à côté de l’outil innovant de financement<br />

qu’est le capital investissement.<br />

A cet effet, AAC et Four Trust ont proposé<br />

aux opérateurs économiques qui seraient<br />

intéressés leur offre Capinvest. « Une (solution)<br />

globale pour répondre à un besoin d’accompagnement<br />

du client jusqu’au terme de<br />

l’opération. C’est-à-dire de la réalisation du<br />

business-plan jusqu’à la levée de fonds ».<br />

Dans le contexte actuel de crise des subprimes<br />

en Occident, l’Afrique apparaît bien<br />

plus sûre pour les fonds d’investissement.<br />

Surtout que les taux rentabilité sont très<br />

intéressants, plus de 25%. Ne reste plus aux<br />

entreprises ouest-africaines qu’à créer les<br />

conditions internes de pouvoir surfer<br />

abondamment, elles aussi, sur les opportunités<br />

du capital investissement.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 BOURSES<br />

9<br />

Nouveau tassement des valeurs<br />

de l’AI 40<br />

Le premier semestre 2008 n’aura pas<br />

finalement été une période de franche<br />

envolée pour l’indicateur AI40. L’indice<br />

ne s’est apprécié que de 2,3% depuis le<br />

début de l’année, après avoir encore<br />

perdu 2 points durant la semaine boursière<br />

du 13 juin. A la même époque de<br />

l’année dernière, les investisseurs jubilaient<br />

au dessus des 10 points. Faut-il y<br />

voir les signes de l’affaiblissement des<br />

valeurs africaines les plus liquides et, in<br />

fine, les signes d’un retournement ? <strong>Les</strong><br />

prochaines semaines seront décisives. En<br />

attendant, un changement majeur par<br />

rapport à la semaine précédente, avec le<br />

brutal réveil du marché nigérian, à l’origine<br />

des cinq plus fortes performances<br />

des 40 valeurs servant de base à l’indice.<br />

En hausse<br />

Ainsi, la First Bank (FBN) a engrangé<br />

10,3%, clôturant à 0,35 dollar. Juste derrière,<br />

l’Oceanic Bank gagne 10,2% à 0,22<br />

dollar contre 9,3% pour la United Bank<br />

of Africa. Cette dernière, la plus grande<br />

banque de l’Afrique de l’Ouest, cale désormais<br />

à 0,3 dollar. Deux entreprises non<br />

financières complètent le tableau. Il s’agit<br />

de Dangote, qui a bondi de 10% à 0,28<br />

dollar, et de Lafarge West African<br />

Portland Cement qui s’échange désor-<br />

La start-up tunisienne Banque, finance et investissement (BFI) exporte depuis une quinzaine<br />

d’années des solutions financières fondées sur les dernières avancées technologiques. Une success<br />

story avec quelques zones d’ombre…<br />

Par Walid Kéfi, Tunis<br />

Créée en 1994 avec un capital modique de<br />

quelques milliers de dollars et deux<br />

employés, BFI est à ce jour l’une des rares<br />

jeunes pousses africaines à avoir raflé des<br />

contrats très juteux à la barbe de champions<br />

mondiaux dans le domaine de la<br />

conception et du développement de solutions<br />

bancaires et financières. De Londres à<br />

New York, en passant par Taipei, Kiev,<br />

Casablanca ou encore Johannesburg,<br />

près de quatre-vingts banques et plus de<br />

40 000 de leurs agences basées dans près<br />

de trente pays utilisent aujourd’hui ses<br />

logiciels. <strong>Les</strong> plus importantes d’entre<br />

elles BNP Paribas et Société Générale<br />

(France), Banco Santander Central<br />

Hispano (Espagne), la Banques des Etats<br />

La reprise n’est intervenue<br />

qu’à partir de 2003,<br />

quand la société s’est<br />

particulièrement concentrée<br />

sur les marchés<br />

africains émergents.<br />

de l’Afrique centrale et Bangkok Bank<br />

Public Compagny. La start-up pionnière en<br />

Tunisie compte aussi parmi ses clients une<br />

centaine de bureaux de poste et plusieurs<br />

compagnies d’assurances, places boursières<br />

et opérateurs de télécommunications<br />

aux quatre coins du monde.<br />

Leader sur le marché local<br />

En l’espace de quelques années, l’entreprise<br />

est devenue leader incontesté sur un marché<br />

local grâce au flair de ses fondateurs :<br />

Badreddine Ouali, un ingénieur informati-<br />

mais à 0,46 dollar par action. <strong>Les</strong> récentes<br />

informations concernant une directive<br />

de la Banque centrale du Nigeria<br />

fixant des limites à l’intermédiation bancaire<br />

avaient provoqué la panique dans le<br />

marché, poussant les investisseurs nationaux<br />

et internationaux à la réserve. Le<br />

rectificatif de la CBN est venu démentir<br />

la rumeur, provoquant du coup la reprise<br />

de la demande. On retrouve là, selon les<br />

observateurs, la technique bien rodée des<br />

autorités de la bourse qui ont tendance à<br />

court-circuiter l’attentisme des investisseurs<br />

par de bonnes nouvelles.<br />

En baisse<br />

A l’inverse du marché nigérian, la Bourse<br />

du Kenya aligne les contre-performances,<br />

à l’image de l’East African Breweries<br />

(EAB), en chute de 11,2% à 3 dollars.<br />

« EAB fait l’objet d’une prise de bénéfices<br />

après que l’action a atteint un pic historique<br />

de 3,4 dollars, bien au-delà du cours<br />

moyen des 2,4 dollars », remarque Eric<br />

Kimanthi de Kestrel Capital Kenya.<br />

Même tendance baissière chez la Ken<br />

Gen (opérateur dans l’énergie) qui perd<br />

10,2% à 0,39 dollar. Il s’agit, selon les<br />

observateurs, « d’une correction de marché<br />

et non d’un changement majeur dans<br />

les ratios de la valeur ». Troisième forte<br />

cien aujourd’hui âgé de 42 ans, ancien<br />

directeur de Diagram-France et consultant<br />

chez Mc Donell Douglas Information<br />

Systems Facilities, et Habib Ben Hariz (53<br />

ans), ancien directeur commercial des<br />

Assurances Maghrebia et de la filiale tunisienne<br />

d’Unisys. Avec ce tandem de choc,<br />

BFI a anticipé l’intégration des nouvelles<br />

technologies dans la totalité des opérations<br />

bancaires. Le résultat ne s’est pas fait attendre.<br />

Durant les quelques années ayant suivi<br />

sa naissance, la société a équipé en logiciels<br />

aussi fiables que bon marché la quasi-totalité<br />

des salles de marchés des banques locales<br />

et installé l’écrasante majorité des guichets<br />

de distribution automatique des billets<br />

en Tunisie. En 1999, l’entreprise a réalisé<br />

son premier coup d’éclat en remportant<br />

un contrat fructueux avec la Société<br />

interbancaire de télécompensation (SIB-<br />

TEL), créée par la Banque centrale de<br />

Tunisie pour moderniser la compensation<br />

des chèques entre les banques locales qui<br />

était encore manuelle. « Nous n’avons pas<br />

gagné de l’argent à l’époque, mais nous<br />

étions fiers d’avoir installé un réseau très performant<br />

avec des compétences à 100% tunisiennes<br />

», indique Habib Ben Hariz, qui<br />

assure aujourd’hui la fonction de PDG de<br />

la société.<br />

<strong>Les</strong> hauts et les bas<br />

Parallèlement à la modernisation du système<br />

bancaire tunisien, l’entreprise a misé<br />

sur l’expansion à l’international. « Le marché<br />

local reste très exigu. C’est pourquoi nous<br />

avons très vite misé sur la conquête du marché<br />

international en dépit d’une concurrence<br />

exacerbée », argumente M. Ben Hariz. Pour<br />

mieux se positionner face aux Européens et<br />

aux Américains, BFI s’est dotée d’un centre<br />

de recherche et développement basé au<br />

baisse, la Standard Bank d’Afrique du<br />

Sud. Cette bancaire abandonne 9,2% à<br />

9,96 dollars sous une forte retombée<br />

d’un mouvement spéculatif de la part<br />

d’acteurs du marché, sceptiques depuis<br />

l’annonce d’une problable augmentation<br />

des taux d’intérêt d’au moins 100 points<br />

de base. Autre facteur invoqué, la faiblesse<br />

de la monnaie locale (le dollar qui<br />

s’échangeait contre 7,87 dollars le 9 mai<br />

valait 8,09 une semaine plus tard).<br />

De l’autre point du continent, Orascom<br />

Hotel chute de 8,8% à 12,62 dollars.<br />

Cette chute s’explique comme une continuation<br />

du trend ayant accompagné la<br />

cotation de la valeur à la Bourse suisse.<br />

Signalons que dans ce marché européen<br />

aussi, la valeur Orascom Development<br />

Hotel a perdu 6% la semaine dernière.<br />

Autre valeur engagée sur une tendance<br />

baissière, l’Impala Platinum, en chute<br />

de 8,2% à 38 dollars sans qu’il y ait eu<br />

de mauvaises nouvelles affectant la<br />

compagnie. Toutefois, la relative accalmie<br />

du marché des matières premières<br />

peut avoir eu son effet dans le moral des<br />

investisseurs enclins à prendre les bénéfices<br />

au premier signe de retournement<br />

de tendance.<br />

A.W<br />

BFI, la start-up tunisienne qui voyage<br />

aux quatre coins du monde…<br />

parc technologique de l’Ariana, au nord de<br />

Tunis. Elle a également monté des filiales à<br />

Paris, Alger, Casablanca et Madrid. Ce<br />

choix lui a permis de développer une<br />

gamme de solutions bancaires et financières,<br />

dont le progiciel de compensation électronique<br />

Hannibal et le système de dématérialisation<br />

des paiements Barberousse.<br />

Son produit phare reste cependant le<br />

Mégara, une solution intégrée de gestion<br />

de transfert électronique de fonds d’un<br />

pays à l’autre et de l’activité bourse et salles<br />

de marchés de change. <strong>Les</strong> ventes décollent<br />

avant de connaître un coup d’arrêt suite à<br />

la crise des nouvelles technologies au début<br />

des années 2000. Conséquence fâcheuse :<br />

Badreddine Ouali s’envole pour Paris, où il<br />

intègre Vermeg, une société spécialisée<br />

dans l’édition des logiciels applicatifs, tout<br />

en restant actionnaire de la première startup<br />

tunisienne.<br />

L’Afrique en ligne de mire<br />

La reprise n’est intervenue qu’à partir de<br />

2003, quand la société s’est particulièrement<br />

concentrée sur les marchés africains<br />

émergents. Le choix s’est avéré judicieux<br />

puisque la société ne cesse au cours des<br />

cinq dernières années de remporter plusieurs<br />

contrats sur le continent, notamment<br />

avec la BEAC pour 4,6 millions d’euros.<br />

Le chiffre d’affaires annuel de la société<br />

s’est établi à environ 25 millions de dollars<br />

en 2007, dont 70% à l’export, contre quelque<br />

250 000 dollars en 1994. Ce parcours<br />

ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin.<br />

D’autant plus que la société attire chaque<br />

année la crème des ingénieurs informaticiens<br />

formés en Tunisie et réinvestit une<br />

grande partie de ses bénéfices dans la<br />

recherche et le développement de nouveaux<br />

logiciels.<br />

<strong>Les</strong> métaux finissent<br />

la semaine en hausse<br />

<strong>Les</strong> métaux précieux ont tous achevé la semaine en hausse, renversant<br />

la vapeur par rapport à la semaine précédente, grâce à un<br />

nouvel accès de faiblesse du billet vert qui est descendu de 1,54 à<br />

1,56 dollar pour un euro cette semaine. « Le marché est resté sensible<br />

aux variations des monnaies et cela sera un thème durable,<br />

étant donné la relation historique entre le dollar et le cours de l'or »,<br />

commentait James Moore, du London Bullion Desk.<br />

<strong>Les</strong> prix des céréales<br />

restent fermes<br />

<strong>Les</strong> prix des céréales et des graines de soja sont restés fermes<br />

cette semaine sur le marché à terme de Chicago, dans l'attente<br />

d'une météo plus favorable aux récoltes dans la région agricole<br />

du Midwest. « La clé est le maïs. Si son cours monte, les prix des<br />

autres produits agricoles suivent. Si le prix du maïs baisse, ceux du<br />

soja et du blé font de même », ont résumé les analystes de US<br />

Commodities. Le maïs et le blé sont liés parce qu'ils sont utilisés<br />

tous deux dans l'alimentation animale, tandis que le maïs,<br />

tout comme le soja, sert à produire les biocarburants.<br />

Attijariwafa Bank émet un<br />

emprunt obligataire d’un<br />

milliard de dirhams<br />

Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a visé le<br />

18 juin une note d'information relative à l'émission par Attijariwafa<br />

Bank d'un emprunt obligataire subordonné non côté d'un montant<br />

d'un milliard de dirhams. L'émission de cet emprunt au porteur<br />

est réservée aux investisseurs institutionnels de droit marocain.<br />

La période de souscription à la présente émission est fixée du<br />

25 au 27 juin. L’opération porte sur 10 000 titres d'une valeur<br />

nominale de 100 000 Dh, émis sur une durée de cinq ans au taux<br />

d'intérêt de 4,60%, fixé par référence au taux souverain.<br />

Kenya : Safaricom financera<br />

son expansion par le marché<br />

Safaricom, premier opérateur de téléphonie mobile du<br />

Kenya, a déclaré qu'il considérera le Kenya comme son principal<br />

marché au moins dans les 24 mois à venir et qu’il<br />

retournera au marché afin d'acquérir plus de financement<br />

pour son expansion, a rapporté la presse locale. « Beaucoup<br />

de questions se sont posées quand nous avons eu l'intention de<br />

nous étendre dans la région. Ce que je veux dire est que dans les<br />

12 à 24 prochains mois, le Kenya restera notre principal marché<br />

», a déclaré le chef de Safaricom, Michael Joseph, lors<br />

d'un point de presse mardi soir. Safaricom, un important<br />

fournisseur de services de téléphonie mobile régional, a été<br />

inscrit à la cote à la Bourse de Nairobi la semaine dernière, le<br />

gouvernement vendant 25% de sa part au public.<br />

Maroc : Label’Vie souscrite<br />

plus de cinq fois<br />

La souscription à l’opération d’introduction en bourse à prix<br />

ouvert (OPO) de la société Hyper SA (Label’Vie) a été clôturée<br />

par anticipation, mercredi 18 juin 2008. Selon les derniers chiffres<br />

communiqués par le management de la société, le montant<br />

souscrit a été de 2,7 milliards de dirhams pour 524 millions de<br />

dirhams, donc 5,13 fois le montant demandé. Des échos du<br />

marché font état d’une forte mobilisation des institutionnels et<br />

d’une présence discrète des particuliers.<br />

Tunisie : nouveau record<br />

pour la Bourse de Tunis<br />

Le marché a eu du mal à mettre en place une tendance claire,<br />

mais la deuxième moitié de la semaine a porté le Tunindex<br />

vers un nouveau pic à 3032,71 points, gagnant 1,17%, à l’issue<br />

d’une progression compromise par une séance très volatile<br />

vendredi. Selon la note d’information Tustex, les volumes<br />

ont baissé par rapport à la semaine passée, mais restent épais<br />

avec les fortes transactions sur les lignes ASSAD, STAR, TPR<br />

et ADWYA, portant le total à 25,499 MD, soit une moyenne<br />

de 5,1 MD par séance.


10<br />

L’Afrique du Sud investit<br />

dans l’exploitation minière<br />

au Sénégal<br />

La visite du ministre sud-africain des Mines et de l’Energie à<br />

Dakar a permis la signature d’une convention de partenariat pour<br />

la mise en place d’un comptoir d’achat d’or et de pierres précieuses.<br />

Le comptoir en projet sera approvisionné par les marchés des<br />

deux pays. L’objectif consiste notamment pour l’Etat sénégalais à<br />

assurer « le contrôle de l’or et des pierres précieuses dans toute la<br />

chaîne depuis la production jusqu’à la commercialisation ».<br />

Le Kenya importera du maïs<br />

Le gouvernement kenyan a lancé un appel d’offres pour l'importation<br />

de maïs afin de prévenir toute pénurie de denrées alimentaires,<br />

a déclaré jeudi le Comité national de céréales et des<br />

produits agricoles (CNCPA). Du maïs sera procuré au nom des<br />

compagnies d'Etat par le biais de grands importateurs de céréales,<br />

a indiqué le directeur du CNCPA, Gideon Misoi. Selon lui,<br />

son bureau a déjà préparé les documents pour la pré-qualification<br />

afin qu’il soient présentés avant le 26 juin. Seuls les grands<br />

importateurs pré-qualifiés seront autorisés à participer à l'offre<br />

d'appels. « L'offre d'appels sera ensuite ouverte en présence des<br />

candidats qualifiés au siège du CNCPA », a-t-il dit.<br />

La société civile réclame 10%<br />

du budget pour l’agriculture<br />

Plus de 20 organisations de la société civile de l'Afrique, réunies<br />

du 16 au 18 juin à Nairobi, ont exhorté les gouvernements africains<br />

à consacrer 10% de leur budget à l'agriculture. A l'issue de<br />

leur rencontre, tenue à la veille de la 25 e session de la conférence<br />

régionale de la FAO pour l'Afrique dans la capitale kenyane, ces<br />

organisations ont également demandé la solidarité et le soutien<br />

financier des institutions africaines en faveur des efforts de la<br />

société civile pour la sécurité alimentaire. « Tous les pays doivent<br />

honorer leur engagement d'allouer un minimum de 10% de<br />

leur budget national pour le développement de l'agriculture,<br />

comme l'annonçait la déclaration de Maputo en 2003, d'augmenter<br />

les ressources consacrées au développement des systèmes d'irrigation<br />

», ont-elles souligné.<br />

Tunisie : l’investissement<br />

dans le pétrole dépasse<br />

2 milliards de dollars<br />

L'investissement dans le domaine de l'exploration et du<br />

développement de la production pétrolière en Tunisie a<br />

quintuplé, passant de 423,72 millions de dollars en 2005 à<br />

plus de 2,1 milliards de dollars en 2008, a déclaré le ministre<br />

tunisien de l'Industrie, de l'Energie et des PME, Afif<br />

Chelbi. Selon le ministre tunisien, les investissements<br />

directs étrangers dans le secteur de l'énergie ont représenté<br />

60% de l'ensemble des flux des IDE réalisés en Tunisie en<br />

2007. Il a révélé que pendant l'année dernière, 42 puits d'exploration<br />

et de développement ont été forés contre 14 puits<br />

seulement en 2005.<br />

PRODUITS DE BASE<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

<strong>Les</strong> pays africains producteurs de<br />

pétrole préconisent la solidarité<br />

L’Association des pays producteurs de pétrole africains (APPA) semble bien avancer dans la mise en<br />

place de mécanismes de solidarité entre pays africains, face à la hausse des prix du pétrole.<br />

Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />

L’Afrique est en train, discrètement mais<br />

peut-être plus efficacement qu’il n’y<br />

paraît, de resserrer les rangs face à la<br />

flambée des prix du pétrole. Plus qu’ailleurs<br />

dans le monde sans doute, les pays<br />

africains subissent les contrecoups de la<br />

hausse vertigineuse du prix du baril de<br />

pétrole. Le niveau très peu élevé de développement<br />

de ces pays ne les préparait<br />

nullement à faire face à un baril de<br />

pétrole qui flirte avec les 140 dollars. La<br />

solidarité est, plus que jamais, devenue<br />

une nécessité. Depuis quelques semaines<br />

déjà, les pays d’Afrique membres de<br />

l’Association des pays producteurs de<br />

pétrole africains (APPA), qui ont sans<br />

doute senti venir les fluctuations du marché,<br />

ont multiplié les stratégies, non seulement<br />

pour tirer avantage de cette situation<br />

exceptionnelle, mais également pour<br />

mettre en place les garde-fous nécessaires<br />

pour leur éviter de tomber dans une sorte<br />

d’euphorie pouvant avoir, à terme, un<br />

effet boomerang sur leurs économies.<br />

Programme triennal<br />

Ainsi, au cours du 25 e Conseil des ministres<br />

des pays producteurs de pétrole tenu<br />

il y a un peu plus de deux mois à<br />

Yaoundé, la capitale camerounaise, les<br />

experts s’étaient déjà montrés prudents<br />

face à l’envolée des cours du pétrole.<br />

L’adoption du 7 e programme d’actions<br />

triennal 2008-2011 par l’APPA a, dans<br />

cette perspective, préconisé la recherche<br />

accrue de mécanismes susceptibles d’aider<br />

à résorber la fracture énergétique qui<br />

sépare les pays africains, qu’ils soient<br />

producteurs ou non de pétrole.<br />

Adolphe Moudiki, directeur général de la<br />

Société nationale des hydrocarbures du<br />

Cameroun (SNH) et président sortant de<br />

l’APPA, estime que, compte tenu du<br />

niveau de développement du continent,<br />

la hausse des cours du pétrole entraîne<br />

« des conséquences néfastes sur les économies<br />

des pays africains, producteurs ou<br />

non de pétrole ». Parmi ces conséquences,<br />

a souligné M. Moudiki, « il y a l’augmentation<br />

des prix des produits pétroliers et<br />

l’insuffisance de l’offre d’énergie dans la<br />

plupart des pays africains, ce qui freine le<br />

développement industriel de nos pays et,<br />

partant, leur relance économique. Cette<br />

situation appelle un devoir de solidarité<br />

entre pays africains, aussi bien producteurs<br />

que non producteurs de pétrole, qui<br />

subissent de plein fouet les inconvénients<br />

des cours élevés du pétrole et traversent,<br />

presque tous, une crise énergétique ».<br />

Une telle situation interpelle particulièrement<br />

l’APPA, dont « l’un des défis<br />

majeurs est le renforcement de la coopération<br />

africaine en matières pétrolière et<br />

gazière » et qui « doit trouver des solutions<br />

pour la mise en valeur efficiente des ressources<br />

afin de résoudre les problèmes énergétiques<br />

du continent ». Pas question donc<br />

de se contenter de l’envolée actuelle des<br />

cours, les fluctuations du marché pouvant<br />

changer la donne actuelle à tout moment.<br />

Fonds de stabilisation<br />

Tenant compte de l’intérêt géostratégique<br />

accru du continent africain en tant<br />

que pourvoyeur de ressources énergétiques,<br />

des experts conviennent que le renforcement<br />

de la coopération multiforme<br />

au sein de l’APPA est inévitable si l’on<br />

veut faire face aux défis qu’impose l’environnement<br />

pétrolier international. Il<br />

s’agit, entre autres choses, de la promotion<br />

des investissements dans le secteur<br />

des hydrocarbures ; de la formation professionnelle<br />

dans le secteur pétrolier et<br />

gazier ; de la maîtrise des relations<br />

contractuelles entre les Etats et les compagnies<br />

pétrolières internationales ; de<br />

l’échange d’informations sur le pétrole et<br />

le gaz en Afrique ; de l’accroissement de la<br />

participation des opérateurs locaux dans<br />

l’exploration et la production des hydrocarbures<br />

; de l’exploitation des champs<br />

marginaux ; de l’approvisionnement des<br />

pays en produits pétroliers ; de l’accroissement<br />

de l’offre d’énergie ; et enfin de la<br />

protection de l’environnement…<br />

En vingt années de fonctionnement,<br />

l’APPA, qui compte en son sein quatre<br />

membres de l’OPEP, l’Algérie, l’Angola,<br />

la Libye et le Nigeria, a contribué au<br />

renforcement de la solidarité et de la<br />

coopération parmi ses membres. Cette<br />

coopération Sud-Sud a favorisé la réalisation<br />

de grands projets transfrontaliers<br />

d’infrastructures pétrolières, à<br />

l’instar du pipeline Tchad-Cameroun,<br />

du gazoduc ouest-africain qui relie le<br />

Nigeria au Ghana ou du projet de gazoduc<br />

transsaharien qui reliera le Nigeria<br />

à l’Algérie.<br />

Dans le domaine de la recherche pétrolière,<br />

on peut citer la convention passée<br />

entre la SNH et la société algérienne<br />

Sonatrach, qui a abouti à une étude<br />

conjointe du bassin de Logone Birni,<br />

dans le nord du Cameroun, matérialisée<br />

par l’installation de compagnies pétrolières<br />

internationales. Selon le secrétariat<br />

général de l’APPA, les réflexions en cours<br />

permettront dans les meilleurs délais de<br />

faciliter l’approvisionnement en pétrole<br />

brut et en produits pétroliers des pays<br />

importateurs ou des pays enclavés.<br />

L’objectif étant de mettre en place « un<br />

fonds africain de stabilisation des prix<br />

pour permettre d’atténuer les factures<br />

pétrolières de ces pays ».<br />

Le Nigeria vise 4 millions de barils/jour en 2010<br />

Sans avoir réussi à atteindre le quota de 2 millions de barils par jour fixé par l’OPEP, le Nigeria entend doubler sa<br />

production à l’horizon 2010. Un grand effort à faire, y compris pour contenir les pressions inflationnistes.<br />

Par Robert Adandé, Cotonou<br />

Premier pays africain producteur de pétrole et 4 e<br />

dans les rangs de l’OPEP, le Nigeria connaît une<br />

embellie économique constante. Lagos entend<br />

profiter pleinement de ses richesses naturelles. Le<br />

Nigeria compte en effet, dans les deux prochaines<br />

années, accroître sa capacité de production<br />

de pétrole brut. La barre a été placée bien haut si<br />

on tient compte des ratés que le secteur pétrolier<br />

nigérian a connu ces derniers mois.<br />

Légère chute<br />

Deux millions de barils de pétrole par jour, c’est<br />

le quota de production accordé par l’OPEP au<br />

Nigeria. Dans la réalité, la production de ce pays<br />

est nettement en deçà de ce chiffre. Un déficit que<br />

souhaite combler le chef de l’Etat, Umaru<br />

Yar’Adua. Non sans avoir, auparavant, tenté de<br />

fournir une explication à ce phénomène en rappelant,<br />

à la sortie d’un entretien avec le chef de<br />

l'Etat français Nicolas Sarkozy, les différents événements<br />

ayant affecté le secteur pétrolier de son<br />

pays, notamment des troubles survenus dans la<br />

région pétrolière du Delta du Niger. Cette crise a<br />

eu pour corollaire de reléguer le Nigeria au rang<br />

de deuxième exportateur d'or noir du continent,<br />

au profit de l'Angola.<br />

Défis<br />

Conscient de la situation, le président du Nigeria<br />

a promis, lors de sa récente visite en France, que<br />

son pays opterait désormais pour « la stabilité, la<br />

durabilité et la prévisibilité en ce qui concerne les<br />

prix du pétrole », plutôt que pour des prix imprévisibles<br />

qui, a-t-il indiqué, nuiraient fortement à<br />

l’économie du pays, et par ricochet à tous les<br />

acteurs de ce secteur. Cette décision a reçu l’assentiment<br />

de Nicolas Sarkozy, qui en a profité<br />

pour promettre un appui et une assistance de la<br />

France au Nigeria, et aux autres pays du golfe de<br />

Guinée, en vue du renforcement des capacités de<br />

sécurité et de surveillance maritimes pour une<br />

meilleure protection des ressources énergétiques<br />

de la région.<br />

Retrait de Shell<br />

Par ailleurs, le président Yar'Adua a fait part<br />

des nouvelles réformes que connaîtrait la<br />

Société nigériane des hydrocarbures (NNPC),<br />

qui serait dorénavant chargée de la gestion des<br />

licences de prospection pétrolière dans la<br />

zone. Une compétence qui relevait de la responsabilité<br />

de la joint-venture Shell/NNPC,<br />

dont s’est retirée la compagnie anglo-néerlandaise<br />

Shell, ainsi que de l'Ogoniland, une zone<br />

pétrolière de la région du Delta du Niger. Une<br />

situation qui aurait tout de même le mérite,<br />

selon lui, de calmer la tension dans la zone. Il<br />

a également ajouté que son gouvernement travaille<br />

pour faire en sorte que « les prix du brut<br />

soient acceptables aussi bien pour les producteurs<br />

que pour les utilisateurs ».<br />

De bonnes perspectives continentales<br />

L’Association des pays producteurs de<br />

pétrole africains (APPA) a été créée en<br />

1987 à Lagos, au Nigeria. L’APPA a pour<br />

objectif de promouvoir la coopération<br />

entre les pays africains producteurs d’hydrocarbures.<br />

Avec huit pays au départ,<br />

l’APPA compte aujourd’hui quatorze<br />

membres : Afrique du Sud, Algérie,<br />

Angola, Bénin, Cameroun, Congo, Côte<br />

d’Ivoire, Egypte, Gabon, Guinée équatoriale,<br />

Libye, Nigeria, République démo-<br />

cratique du Congo et Tchad. Ces pays<br />

produisent environ 9,9 millions de barils<br />

par jour et 190 milliards de mètres cubes<br />

de gaz par jour, ce qui représente à peu<br />

près 12% de la production pétrolière mondiale<br />

et 6,4% de la production mondiale<br />

de gaz naturel. <strong>Les</strong> perspectives de croissance<br />

de l’Afrique sont bonnes, puisque le<br />

continent détient 10% des réserves mondiales<br />

de pétrole et de gaz, avec un soussol<br />

largement inexploité.<br />

Maîtriser les dépenses<br />

Seulement, même si le Nigeria parvenait à surmonter<br />

ces difficultés, il lui resterait un autre défi<br />

à relever : celui de la maîtrise des risques inflationnistes,<br />

afin que les milliards de dollars issus<br />

Nicolas Sarkozy a promis une<br />

assistance de la France au<br />

Nigeria en vue du renforcement<br />

des capacités de sécurité et de<br />

surveillance maritimes.<br />

des recettes pétrolières ne nourrissent plus,<br />

comme c’est bien souvent le cas, des pressions<br />

dépensières, notamment de la part des administrations<br />

régionales. L’Etat central devra faire acte<br />

de plus de rigueur budgétaire, afin, comme pendant<br />

ces dernières années, de continuer à limiter<br />

les dépenses à des niveaux pouvant garantir la<br />

stabilité macroéconomique.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 PRODUITS DE BASE<br />

11<br />

Le pétrole et le gaz soulagent<br />

les finances de la Côte d’Ivoire<br />

« Améliorer la transparence dans le secteur » semble être le nouveau credo des autorités ivoiriennes qui<br />

s’adonnent désormais à la production de statistiques régulières sur son évolution.<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

Un peu plus de 161,280 millions de dollars (soit<br />

environ 73 milliards de FCFA) ! C’est le revenu<br />

tiré par l’Etat de Côte d’Ivoire de la production<br />

de pétrole brut et de gaz naturel au cours du<br />

premier trimestre 2008. Des ressources à mille<br />

lieux des chiffres du secteur au Nigeria, au<br />

Gabon, en Guinée équatoriale, au Congo…<br />

mais qui, à l’échelle de l’économie ivoirienne,<br />

fortement dépendante du secteur agricole,<br />

constitue une belle bagatelle. Notamment en<br />

comparaison avec les réalisations de la même<br />

période l’année dernière.<br />

Cagnotte importante<br />

En effet, au terme du premier trimestre 2008,<br />

« la production (ivoirienne) totale de pétrole<br />

brut s’est établie à 4 439 391 barils (en moyenne<br />

48 800 barils/jour)… valorisée à 425,116 millions<br />

de dollars, dont 112,178 millions de dollars<br />

constituent la part de l’Etat après swap (les<br />

échanges avec les producteurs) », selon les indicateurs<br />

publiés conjointement par les<br />

Ministères des mines et de l’énergie et de l’économie<br />

et des finances. Si du point de vue de la<br />

production l’objectif du trimestre de<br />

4 604 209 barils, correspondant à une production<br />

journalière moyenne de 50 000 barils, n’a<br />

pu être atteint, cette situation n’a pas affecté<br />

négativement les prévisions financières. Loin<br />

s’en faut ! A 112,178 millions de dollars, les<br />

recettes engrangées par l’Etat sont en hausse<br />

de plus de 70% par rapport aux prévisions qui<br />

tablaient sur environ 66 millions de dollars.<br />

Rapportée aux gains financiers enregistrés sur<br />

la même période l’année dernière, la réalisation<br />

du premier trimestre 2008 a littéralement<br />

explosé de près de 322%. Une embellie financière<br />

corollaire de « l’effet combiné de l’amélioration<br />

des cours du baril, qui est passé en<br />

moyenne de 55 dollars en janvier-février-mars<br />

2007 à 95 dollars le baril en moyenne sur le premier<br />

trimestre 2008, de l’augmentation de la<br />

production (271 551 barils de plus qu’au premier<br />

trimestre 2007) et d’un aménagement des<br />

conditions de partage sur le champ CI-26 ».<br />

Le gaz également<br />

Cette bonne tendance l’a été également pour le<br />

gaz naturel. <strong>Les</strong> catalyseurs seront ici encore<br />

l’orientation ascendante des cours sur le marché<br />

international et l’augmentation de la production<br />

ivoirienne tirée essentiellement par une<br />

très forte activité du champ CI-26. A<br />

13 457 738 MMBTU à fin mars 2008, la production<br />

ivoirienne de gaz naturel enregistre une<br />

hausse de 5,04% par rapport aux prévisions, et<br />

de 1,25% comparée à celle de la même période<br />

en 2007. Ce sont donc 86,760 millions de dollars<br />

que rapportera globalement la production<br />

de gaz naturel. L’Etat de Côte d’Ivoire s’en sortira,<br />

après swap, avec 49,103 millions de dollars.<br />

« Une valorisation en hausse de 49,03% par rapport<br />

aux prévisions et de 41,29% par rapport aux<br />

réalisations à fin mars 2007 », comme précisé<br />

par les Monnet Léon Emmanuel des Mines et<br />

de l’Energie et Diby Koffi Charles de<br />

l’Economie et des Finances. <strong>Les</strong> cours du<br />

pétrole et du gaz ne cessant d’augmenter sur le<br />

marché international, l’Etat s’attend à un<br />

second trimestre tout aussi fructueux.<br />

Transparence nécessaire<br />

S’il est un secteur économique qui suscite en<br />

Côte d’Ivoire, – autant que la filière café-cacao<br />

–, biens des querelles sournoises nourries par<br />

des a priori sur le potentiel, fantasmes sur les<br />

volumes de production et suspicions de mal<br />

gouvernance, – aussi bien de la part des acteurs<br />

politiques ivoiriens que des partenaires au<br />

« Il faut revoir le secteur minier dans<br />

une approche intersectorielle »<br />

Bonnie Campbell est professeur d'économie-politique à la Faculté des sciences politiques et de droit<br />

de l'Université du Québec, à Montréal, et directrice du Groupe de recherche sur les activités minières<br />

en Afrique depuis dix ans. Entretien.<br />

Par Ougna Camara, Conakry<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : L'Afrique peine à tirer profit de<br />

ses ressources minières bien qu’elle contienne<br />

30% des réserves mondiales en minéraux.<br />

Pourquoi ?<br />

Bonnie Campbell : Quand on parle de réserves,<br />

c'est que ce n'est pas encore sous exploitation.<br />

Pour nous, ce qui nous préoccupe,<br />

c'est que, depuis des décennies, il y a eu<br />

énormément de projections. La Guinée a<br />

contribué sur la période 2003-2006 pour<br />

29% des importations de bauxite et d'alumine<br />

aux États-Unis. C'est dire que la<br />

contribution de la Guinée à la production<br />

d'autres régions du monde est très importante.<br />

On se demande qui tire la croissance<br />

de qui quand on voit ces chiffres.<br />

LA : Certains pays sont engagés dans un processus<br />

de révision de leurs conventions<br />

minières. Pensez-vous qu’il s’agisse de la<br />

seule solution qui leur permette de connaître<br />

un véritable décollage économique ?<br />

BC : Il y a plusieurs éléments. Il y a les contrats<br />

et il y a les régimes. Il y a, comme vous le dites,<br />

un vaste mouvement de réévaluation des<br />

contrats miniers pour la Zambie, la Sierra<br />

Leone, le Liberia, la Tanzanie, la RDC et la<br />

Etat comparatif entre les productions de pétrole et de gaz et les prévisions<br />

Pétrole brut (barils)<br />

Gaz naturel (MMBTU)<br />

Champs Réalisations à fin Prévisions à fin Réalisations à fin Réalisations à fin Prévisions à fin Réalisations à fin<br />

mars 2007 mars 2008 mars 2008 mars 2007 mars 2008 mars 2008<br />

CI 11 174 180 143 458 89 240 4 514 429 3 185 000 3 097 495<br />

CI 26 2 193 863 2 660 813 2 564 123 791 682 1 820 000 1 765 386<br />

CI 27 41 750 68 850 68 850 7 497 923 7 309 836 8 119 879<br />

CI 40 1 758 047 1 731 088 1 731 088 487 087 497 268 474 978<br />

TOTAL 4 167 840 4 604 209 4 439 391 13 291 120 12 812 104 13 457 738<br />

Source : PETROCI Tableau réalisé par <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />

Guinée. C'est un processus généralisé tout à<br />

fait légitime et tout à fait nécessaire. Nous<br />

sommes dans une conjoncture complètement<br />

nouvelle, très favorable à la renégociation. Au<br />

Canada, on renégocie les contrats sur le<br />

pétrole. Il est normal de revoir les contrats<br />

miniers dans des situations de hausse pour<br />

que les populations et les sociétés puissent<br />

tirer un meilleur profit.<br />

Et à un autre niveau, il y a l'enjeu des réglementations<br />

minières qui touche toutes les conditions<br />

d'établissement des rapports. Par exemple,<br />

au niveau des exigences, des évaluations<br />

d'impacts au moment de l'exploration, des exigences<br />

sur le plan du paiement des passifs environnementaux,<br />

au niveau de la fermeture des<br />

mines. Il y a beaucoup d’éléments qui peuvent<br />

être inclus dans les cadres réglementaires.<br />

LA : Vous pensez qu’il faut uniformiser les<br />

contrats.<br />

BC : Il faut une plus grande harmonisation,<br />

une transparence dans la façon dont ces<br />

accords sont négociés. Il faut aussi voir comment<br />

les législations peuvent incorporer un<br />

suivi, à la fois des gouvernements et des compagnies.<br />

Il y a au niveau continental la<br />

Commission économique pour l'Afrique qui<br />

siège à Addis-Abeba. Cette grande organisa-<br />

tion, qui regroupe tous les pays, est en train de<br />

revoir les régimes miniers. Personnellement, je<br />

pense que cet organisme peut refléter la spécificité<br />

d'une réappropriation de ce processus. Il<br />

faut que l’initiative vienne des pays et des<br />

organismes africains. Il ne faut plus que cela<br />

soit mené de l'extérieur par les grandes institutions<br />

financières et les grandes organisations<br />

non gouvernementales. Il me semble que<br />

la Commission économique pour l'Afrique<br />

pourrait et devrait jouer un rôle très important<br />

dans le processus de révision des régimes<br />

miniers en Afrique.<br />

LA : Ne craignez-vous pas des conflits que ce<br />

processus de renégociation pourrait engendrer<br />

sur le continent ?<br />

BC : Des rapports de force se créent. Que les<br />

compagnies résistent, on peut le comprendre.<br />

Elles veulent maintenir le statu quo. Mais on<br />

est dans une conjoncture complètement différente<br />

d'il y a dix ans.<br />

LA : Quelles sont les perspectives du secteur<br />

minier africain ?<br />

BC : Il est très important, dans cette conjoncture,<br />

que le secteur minier soit revisité et qu'il<br />

ne soit pas vu en isolation d'autres secteurs.<br />

C'est tout à fait défavorable aux pays de main-<br />

développement –, c’est bien celui de l’énergie.<br />

Chacun y va de son appréciation du volume de<br />

production de pétrole brut et de gaz, des recettes<br />

tirées de commercialisation de ces produits,<br />

de la gestion (sinon de la ventilation) faite de<br />

cette manne… avec en filigrane une insinuation<br />

Rapportée aux gains financiers<br />

enregistrés sur la même période<br />

l’année dernière, la réalisation<br />

du premier trimestre 2008<br />

a littéralement explosé de<br />

près de 322%.<br />

de prévarication, voire de concussion. Dans un<br />

tel contexte, lever tout voile sur l’évolution des<br />

activités des flux physiques et des flux financiers<br />

dans le secteur de l’énergie devient plus qu’un<br />

simple exercice de transparence. Et les autorités<br />

ivoiriennes font bien de s’y mettre, en rendant<br />

publiques, trimestriellement, les données sur la<br />

production et les retombées financières diverses<br />

du secteur de l’énergie.<br />

Bonnie Campbell.<br />

tenir le développement de façon enclavée. Il<br />

faut une approche beaucoup plus large, intersectorielle.<br />

En Afrique du Sud, par exemple, il<br />

y a des plans pour des corridors régionaux qui<br />

lient le secteur minier à l'agriculture, aux<br />

infrastructures et à l’énergie. Cela pourrait<br />

devenir un grand moteur de transformation et<br />

un catalyseur pour d'autres secteurs. Si on veut<br />

que le secteur minier joue un rôle transformateur<br />

en aval comme en amont, il faut le décloisonner<br />

et le voir de façon intersectorielle.


12<br />

Total menace de se retirer<br />

de la Guinée-Bissau<br />

La compagnie pétrolière française Total menace de se retirer<br />

de la Guinée-Bissau si le gouvernement continue de<br />

refuser l'augmentation du prix du carburant à la pompe, a<br />

déclaré jeudi le porte-parole de l'Association des importateurs<br />

et distributeurs de carburant, Mamadu Saliu Lamba,<br />

par ailleurs représentant de Total dans ce pays. « La Guinée-<br />

Bissau s'achemine vers une grave crise de carburant dans les<br />

prochaines semaines si le gouvernement continue de refuser<br />

une augmentation du prix de l'essence. Aucune compagnie<br />

n'acceptera d'importer du carburant à perte dans ce pays.<br />

Cela veut dire qu'une grave crise du carburant se profile à<br />

l'horizon », a déclaré M. Lamba, cité jeudi par l'Agence de<br />

presse africaine (APA).<br />

Progression des ventes<br />

de ciment au Maroc<br />

Au terme du cinquième mois de l’année 2008, les ventes de<br />

ciment affichent une progression de 5,78% à 1 358 522 tonnes<br />

comparativement au mois précédent. Depuis le début<br />

de l’année, la consommation nationale s’établit à 6 208 023<br />

tonnes, en appréciation de 17,4% par rapport à la même<br />

période une année auparavant.<br />

Nigeria : une société<br />

chinoise mécontente<br />

La société chinoise en charge de la modernisation du réseau<br />

ferroviaire du Nigeria pour un contrat de 5,4 milliards<br />

d'euros (8,3 milliards de dollars) a indiqué mercredi que le<br />

projet était ralenti en raison des retards de paiement du<br />

gouvernement nigérian. Cette firme, la China Civil<br />

Engineering Construction Corporation (CCECC), avait<br />

signé le contrat avec les autorités du pays en octobre 2006.<br />

« Le contrat prévoyait qu'un premier versement de 1,1356<br />

milliard de dollars serait effectué par le gouvernement fédéral<br />

du Nigeria, mais, jusqu'à présent, nous n'avons perçu que 250<br />

millions de dollars en mars 2007 », a déclaré dans un communiqué<br />

le vice-président de la CCECC, Chen Xiaoxing.<br />

Malgré cela, a-t-il souligné, les travaux ont avancé sur les<br />

1315 kilomètres de voies doubles standard reliant Lagos<br />

(capitale économique) à Kano (nord), première phase du<br />

projet de modernisation qui doit durer 25 ans.<br />

Le Niger met en<br />

place une agence de<br />

financement des<br />

collectivités locales<br />

Le Conseil des ministres présidé mardi par le chef de<br />

l'Etat nigérien, Mamadou Tandja, a adopté un projet de<br />

loi portant création d'une Agence nationale de financement<br />

des collectivités territoriales (ANFICT). « Le présent<br />

projet de loi a pour objet de mettre en place<br />

un dispositif global d'appui financier à travers la création<br />

d'un établissement public à caractère administratif<br />

(EPA) dénommé Agence nationale de financement des collectivités<br />

territoriales », indique un communiqué officiel<br />

publié à cet effet. L'ANFICT est chargée, précise la même<br />

source, de gérer deux fonds, à savoir le fonds d'appui à la<br />

décentralisation, dont l'alimentation sera assurée par<br />

l'Etat pour servir au fonctionnement des communes, et le<br />

fonds de péréquation, qui accueille les apports des partenaires<br />

au développement en vue de financer des investissements<br />

des collectivités territoriales.<br />

Areva veut créer l’une<br />

des plus grandes mines<br />

d’uranium au monde<br />

Le groupe nucléaire français Areva compte investir 750<br />

millions de dollars pour créer l'une des plus grandes<br />

mines d'uranium au monde en Namibie, a indiqué mercredi<br />

cette société. Le Ministère namibien des mines a<br />

accordé une licence à cet effet mardi à la société française<br />

qui va construire cette mine à Trekkopje, à quelque 300<br />

km à l'ouest de Windhoek, a indiqué le directeur de la<br />

filiale locale d'Areva UraMin, Iain McPherson. La<br />

construction du site pour 750 millions de dollars (483<br />

millions d'euros) doit commencer immédiatement, a<br />

ajouté M. McPherson.<br />

INVESTISSEMENT<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

<strong>Les</strong> numéros anonymes perturbent<br />

le marché algérien du mobile<br />

Plus de trois millions de lignes GSM n’étaient toujours pas identifiées quatre mois après l’application<br />

d’une obligation légale aux motivations sécuritaires.<br />

Par Yassine Temlali, Alger<br />

<strong>Les</strong> agences commerciales des opérateurs<br />

de téléphonie mobile (Orascom Télécom<br />

Algérie - OTA, El Wataniya Télécom<br />

Algérie et l’étatique Mobilis) ne désemplissent<br />

pas depuis quelques semaines.<br />

Ces clients, qu’on voit du matin au soir<br />

agglutinés dans de longues files d’attente,<br />

ne sont pas là pour payer leurs factures<br />

ou contracter un abonnement. Ils sont là<br />

pour donner leur nom à une ligne qu’ils<br />

possèdent déjà. Usagers anonymes,<br />

aucune identité n’est associée à leur<br />

numéro. Certains ont acheté leur ligne<br />

en fournissant une copie de leur carte<br />

nationale qui n’est jamais parvenue à<br />

l’opérateur. D’autres l’ont achetée sans<br />

que l’on exige d’eux la moindre preuve<br />

de leur identité.<br />

La « régularisation des cartes SIM anonymes<br />

» a commencé en mars 2008. Son<br />

objectif implicite était sécuritaire :<br />

empêcher les groupes armés d’utiliser le<br />

téléphone mobile pour coordonner<br />

leurs actions ou actionner à distance<br />

leurs engins meurtriers. Elle devait se<br />

clôturer le 30 avril dernier. Ce délai a été<br />

prorogé une première fois jusqu’à la fin<br />

mai. Il le sera vraisemblablement une<br />

seconde fois : OTA, Mobilis et El<br />

Wataniya en ont déjà fait la demande à<br />

l’autorité de régulation.<br />

La SFI cherche des partenaires<br />

pour l’agro-industrie africaine<br />

Par Bénédicte Châtel à Rome<br />

« Cette année, on atteindra probablement<br />

80 millions $. D’ici deux ans, on veut réaliser<br />

400 millions $ dans l’agrobusiness en<br />

Afrique. Mais on ne peut pas le faire tout<br />

seul. On veut le faire avec vous, le secteur<br />

privé, les gouvernements, les fondations, les<br />

traders » annonce Louis Ngassa-Batonga<br />

que <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> a rencontré.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : L’Afrique bénéficie d’un<br />

traitement spécial dans vos conditions<br />

de financement. Pouvez-vous nous les<br />

expliquer ?<br />

Louis Ngassa-Batonga : Habituellement,<br />

la SFI souhaite mettre un minimum de $ 5<br />

millions pour son propre compte dans<br />

chaque projet. Pour l’Afrique, nous sommes<br />

prêts à baisser ce minimum autour de<br />

1,5 million $. Un investissement de l’ordre<br />

de 1,5 million $ de la part de la SFI correspond<br />

à un coût de projet de l’ordre de 4 à<br />

5 millions $.<br />

Ceci ne veut pas dire que les investissements<br />

de petite taille sont oubliés. Ce que<br />

nous voulons faire de façon générale, c’est<br />

financer ces projets au travers de nos relations<br />

avec les banques commerciales et les<br />

autres intermédiaires à qui nous pouvons<br />

apporter des facilités qui sont ensuite<br />

rétrocédées à des projets qui sont en deçà<br />

du seuil de nos interventions.<br />

Nous allons vers une situation où nous<br />

pouvons avoir une relation avec une ban-<br />

Une incidence mal estimée<br />

L’expiration du délai n’a d’ailleurs pas<br />

empêché l’opération de se poursuivre :<br />

aucun « numéro anonyme » n’a été suspendu<br />

pour l’instant. L’enjeu justifie<br />

amplement cette clémence. Pour les opérateurs,<br />

désactiver les numéros non identifiés<br />

est un saut dans l’inconnu : rien ne<br />

garantit que les clients pénalisés n’iront<br />

pas chez leurs concurrents. En plus, cela<br />

peut avoir une incidence immédiate sur<br />

leur chiffre d’affaires, car les concernés<br />

par la « régularisation » se comptent par<br />

centaines de milliers. Le chargé de la communication<br />

d’OTA, Hamid Grine, a<br />

affirmé aux <strong>Afriques</strong> que seulement 10%<br />

des propriétaires de cartes SIM Djezzy, soit<br />

1,3 million, n’ont pas encore été identifiés<br />

et qu’il a bon espoir de voir l’opération se<br />

clôturer définitivement d’ici à la fin juin.<br />

Conventions fictives pour cartes SIM<br />

réelles<br />

Dans un pays où le téléphone mobile sert<br />

aussi parfois d’outil de la mort, le contrôle<br />

de la vente de lignes GSM aurait pu être un<br />

peu plus rigoureux. « L’engouement pour le<br />

GSM était tel qu’il n’était pas possible de vérifier<br />

que toutes les cartes SIM avainent été<br />

cédées après signature d’un contrat. Une<br />

pareille vérification aurait grippé une<br />

machine très emballée », explique un<br />

connaisseur du secteur des télécommuni-<br />

A ce jour, la SFI investit en moyenne annuelle 20 millions $ dans les activités de l’agrobusiness en<br />

Afrique. « Ce n’est pas assez », constate M. Ngassa-Batonga, principal investment officer au bureau SFI<br />

de Johannesburg.<br />

que locale dans laquelle nous allons investir<br />

10 ou 20 millions $ dans le cadre d’un<br />

programme d’appui aux PME, et cette<br />

banque, au cas par cas, sur la base du<br />

mérite de chacun de ces projets, décidera<br />

de mettre 100 000 $ ou 1 million$ . Ceci<br />

n’est pas propre au secteur agro-industriel.<br />

LA : Avez-vous des mécanismes dédiés à<br />

l’agro-industrie ?<br />

LNB : Le problème de l’agro-industrie est<br />

que, dans la plupart des pays africains, la<br />

production est assurée par de petits producteurs<br />

qui n’ont pas la taille, parfois pas<br />

l’expertise pour pouvoir prétendre à des<br />

financements importants.<br />

LA : Ce ne sont peut-être pas de gros<br />

financements dont ils ont besoin majoritairement…<br />

LNB : Lorsque vous prenez la production<br />

primaire dans la plupart des pays africains,<br />

ces productions sont soit encadrées par<br />

des coopératives, soit vendues à des sociétés<br />

de trading, soit – comme cela existait à<br />

l’époque – à des marketing boards. Nous<br />

essayons d’intervenir en faveur de ces producteurs,<br />

au travers de ces structures d’intégration.<br />

Prenez le cas, même si je ne souhaite<br />

pas la singulariser, d’une entreprise<br />

comme Ecom, qui est une entreprise<br />

suisse qui achète et revend des produits<br />

agricoles. Nous pouvons faire un prêt à<br />

Ecom qui, par la suite, va rétrocéder ses<br />

prêts pour son propre compte à différents<br />

cations. « Et lorsqu’on a instauré une prime<br />

pour les distributeurs qui font remonter les<br />

contrats, certains d’entre eux, pour en bénéficier<br />

indûment, achetaient les formulaires<br />

dans les points de vente et établissaient des<br />

conventions fictives pour des cartes SIM réelles<br />

», rappelle-t-il.<br />

Des lignes GSM anonymes ? quoi de<br />

plus normal...<br />

<strong>Les</strong> opérateurs rejettent toute responsabilité<br />

dans cette situation. Pour le directeur commercial<br />

de Mobilis, Slimane Abdedou, « si<br />

le point de vente cède une carte SIM sans faire<br />

signer de contrat au client, nous ne pouvons<br />

pas nous en rendre compte immédiatement.<br />

Nous n’avons de relation qu’avec les distributeurs,<br />

et certains d’entre eux ne font pas<br />

remonter tous les contrats jusqu’à nous, ou le<br />

font avec beaucoup de retard. »<br />

M. Abdedou souhaite que les revendeurs<br />

qui ne respectent pas la réglementation<br />

soient plus fermement contrôlés. Par qui ?<br />

« Par les services compétents », déclare-t-il,<br />

autrement dit les services spécialisés du<br />

Ministère du commerce, chargés de lutter<br />

contre le marché informel. « Le problème<br />

est plus général. L’économie informelle est<br />

partout. Des lignes GSM anonymes, cela<br />

n’est pas plus étonnant que les branchements<br />

illicites au réseau d’électricité et de<br />

gaz », estime, désabusé, Salim Belaïd, un<br />

ancien haut cadre chez OTA.<br />

producteurs. C’est un mode de financement<br />

que nous essayons de développer.<br />

LA : Vous souhaitez donc passer par<br />

l’aval pour remonter la filière…<br />

LNB : Gardez à l’esprit que nous sommes<br />

une structure publique, que nous nous<br />

endettons sur le marché. Il est important<br />

pour nous, vis-à-vis des Etats qui sont<br />

membres, vis-à-vis du marché, que nous<br />

soyons en mesure de prouver que les prêts<br />

que nous accordons ne comportent pas de<br />

risques excessifs. Aller financer un producteur<br />

qui souhaite avoir 10 000 $ n’est pas<br />

nécessairement une bonne chose pour ce<br />

producteur. Nous lui demanderons de<br />

nous fournir une documentation pour<br />

son dossier de prêt qu’il ne sera peut-être<br />

pas en mesure de nous fournir ou qui lui<br />

coûtera très cher. Par contre, si nous passons<br />

par quelqu’un qui, traditionnellement,<br />

achète sa production, qui le connaît,<br />

cet « intégrateur » peut plus facilement<br />

rétrocéder un prêt. C’est une formule que<br />

nous avons commencé à mettre en œuvre<br />

dans certains pays d’Amérique latine, où<br />

ça marche bien, et que nous souhaitons<br />

développer en Afrique. Par le passé, nous<br />

l’avons fait avec une société comme<br />

Olam. Nous allons le faire avec une<br />

société comme Ecom et nous cherchons<br />

d’autres partenaires avec qui le faire. Ces<br />

partenaires peuvent aussi être des entreprises<br />

de microfinance.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

13<br />

Le Nigeria veut créer son<br />

fonds souverain<br />

Une partie de l’excédent des recettes pétrolières sera versée<br />

dans un fonds souverain. « Le Nigeria est probablement le seul<br />

pays membre de l’Opep qui ne dispose pas d’un fonds souverain<br />

de la richesse », a déclaré le ministre des Finances Shamsuddeen<br />

Usman. Au 28 mai dernier, les réserves de change avaient<br />

atteint 59,2 milliards $.<br />

L’Afrique du Sud<br />

recrute à Cuba<br />

Le gouvernement procède au recrutement d’ingénieurs et architectes<br />

cubains pour occuper des postes et guider de jeunes diplômés.<br />

Selon le député Thoko Didiza, quelque 262 postes vacants, dont 60<br />

architectes, 65 ingénieurs civils, 14 ingénieurs électriciens et 10<br />

ingénieurs mécaniques, sont enregistrés dans les départements<br />

nécessitant des cadres techniciens. Jusque-là, 24 ingénieurs civils, 19<br />

architectes et 14 autres ingénieurs ont été recrutés à Cuba.<br />

Ainsi que des médecins cubains et tunisiens. Le ministre de la<br />

Santé, Manto Tshabalala-Msimang, a indiqué que 186 médecins,<br />

dont 139 Cubains et 47 Tunisiens, avaient été recrutés et<br />

affectés dans les provinces les plus pauvres. Il a ajouté que<br />

« plus de 100 offres d’emplois supplémentaires ont été envoyées à<br />

la Tunisie, (dont les) médecins devraient arriver sous peu ».<br />

<strong>Les</strong> Brésiliens prospectent<br />

le secteur algérien<br />

de l’agroalimentaire<br />

Une délégation composée de treize représentants d'entreprises brésiliennes<br />

spécialisées dans l'agroalimentaire a rencontré, la semaine<br />

dernière à Alger, des opérateurs algériens exerçant dans le même<br />

secteur. La mission brésilienne était venue « identifier les potentialités<br />

commerciales et les particularités du marché ». <strong>Les</strong> importations à<br />

partir du Brésil représentent plus de 428 millions, notamment le<br />

sucre, le lait en poudre, les viandes… <strong>Les</strong> importations de viande<br />

bovine ont dépassé 51 000 tonnes en 2007.<br />

<strong>Les</strong> petits pas du marché informatique sénégalais<br />

Par Amadou Fall, Dakar<br />

<strong>Les</strong> importations de « machines automatiques<br />

de traitement de l’information », qui étaient<br />

de 9,5 milliards de FCFA en 2000, ont atteint<br />

15,2 milliards en 2007. Leur moyenne annuelle<br />

est de 12,8 milliards. Le marché est pour l’essentiel<br />

entre les mains de quelque 300 petites<br />

et moyennes entreprises spécialisées et presque<br />

toutes sénégalaises. Important des produits<br />

américains, européens et asiatiques, elles<br />

sont en train de conquérir de plus en plus de<br />

parts de marché sur l’oligopole, jusque<br />

récemment constitué par les filiales de quelques<br />

multinationales.<br />

<strong>Les</strong> dizaines de milliards de FCFA de chiffre<br />

d’affaires que toutes ces structures réalisent<br />

sont à la mesure des progrès du processus<br />

d’informatisation de l’administration publique,<br />

des entreprises privées, mais également<br />

des ménages sénégalais. Selon une note d’information<br />

de la Mission économique française<br />

à Dakar, réactualisée en janvier 2008, « sur un<br />

échantillon de 275 entreprises et organisations<br />

implantées au Sénégal, 98% d’entre elles sont<br />

informatisées et 72% de ces dernières fonctionnent<br />

en réseau ».<br />

Faible pénétration<br />

Reprenant également des statistiques attribuées<br />

à l’Union internationale des télécommunications<br />

(UIT), la Mission française souligne<br />

qu’en 2005 le Sénégal disposait de 240 000<br />

PC, chiffre en hausse de 10% par rapport à<br />

l’année d’avant. Il comptait ainsi 2,34 machines<br />

pour cent habitants. Ce ratio, même s’il a<br />

légèrement évolué, reste très faible si l’on sait<br />

qu’au moins 40% de la population se trouve<br />

dans les conditions intellectuelles de recourir à<br />

l’outil informatique, pour s’informer, travail-<br />

ler ou se divertir. Le problème, c’est le manque<br />

de moyens…<br />

C’est d’ailleurs pour chercher à surmonter cet<br />

obstacle de taille que des pionniers s’étaient,<br />

cinq années plus tôt, lancés dans la production<br />

locale d’ordinateurs. A ce moment-là, les<br />

machines de marque importées et vendues sur<br />

le marché coûtaient, au bas mot, 1,2 million de<br />

FCFA pièce. Des start-up créées par des professionnels<br />

sénégalais, en joint-venture avec des<br />

partenaires canadiens ou français, parmi lesquels<br />

la société Touch et la Compagnie africaine<br />

de technologies informatiques (CATI),<br />

entendaient relever le défi d’assembler sur<br />

place des ordinateurs pour les mettre à la portée<br />

des PME et des ménages, entre 500 000 et<br />

400 000 FCFA pièce, à bien moindre coût que<br />

ceux importés. Avec la grande ambition de<br />

dépasser très rapidement le marché sénégalais<br />

pour s’imposer dans la région ouest-africaine.<br />

Laborieuses à leurs débuts, ces expériences se<br />

sont très rapidement étiolées. Souleymane<br />

Ndoye, alors chargé du projet de création de<br />

l’usine de montage d’ordinateurs de la CATI,<br />

se l’explique aujourd’hui par l’impossibilité de<br />

concurrencer les produits analogues importés<br />

dont les coûts ont très rapidement chuté. S’y<br />

ajoute la défiance envers les assemblages<br />

locaux, considérés comme des « clones impossibles<br />

à réparer en cas de panne » par une clientèle<br />

de haut niveau qui, quoi qu’il en soit,<br />

continuera toujours de trouver son bonheur<br />

dans les ordinateurs de marques connues,<br />

importés et écoulés à des coûts chaque jour<br />

plus abordables sur le marché local, service<br />

après-vente en prime. En général, sur le marché<br />

africain de l'informatique, les gros clients,<br />

qui sont la plupart du temps des entreprises<br />

ou des administrations, rechignent à acheter<br />

des « clones ». Ils s'adressent à des revendeurs<br />

INVESTISSEMENT<br />

SFI en guerre contre la pauvreté<br />

La Société financière internationale milite activement pour la durabilité des investissements. Cette<br />

notion de durabilité a-t-elle vraiment sa place dans le domaine bancaire ? Réponses de Rachel Kyte,<br />

vice-présidente Business Advisory Services de la SFI.<br />

Entretien réalisé par<br />

Charles Bambara, Londres.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Pour commencer, quel est<br />

l’objectif majeur de la SFI.<br />

Rachel Kyte : La SFI est la branche de la<br />

Banque mondiale qui finance le secteur<br />

privé. Notre mission est d’aider les gens à<br />

sortir de la pauvreté en soutenant un secteur<br />

privé engagé dans des actions durables.<br />

LA : Est-ce que, de façon générale, les<br />

banques africaines ont une approche de<br />

durabilité dans leurs activités quotidiennes<br />

?<br />

RK : Oui, je pense qu’à la fois au niveau du<br />

social et de l’environnement on perçoit un<br />

intérêt à s’engager dans cette approche de<br />

durabilité. De grandes banques africaines<br />

comme Standard Bank et Nedbank explorent<br />

ces pistes. Il y a beaucoup d’innovations<br />

autour de la microfinance, par exemple.<br />

Je pense également à Exim Bank en<br />

Tanzanie, à DFC en Ouganda, à Access<br />

Bank au Nigeria, qui comprennent vraiment<br />

que le marché des femmes entrepreneurs<br />

est une excellente opportunité pour<br />

eux et pour le pays.<br />

LA : Y a-t-il de réels avantages pour les<br />

clients de voir ces banques s’engager à<br />

développer les techniques de durabilité ?<br />

RK : Vous savez que la grande majorité des<br />

Africains ne sont pas ou peu bancarisés. Et<br />

Rachel Kyte.<br />

donc, si ces institutions financières veulent<br />

développer leurs activités en Afrique, elles<br />

doivent impérativement développer des<br />

stratégies pour atteindre cette couche de la<br />

population, en satisfaisant leurs besoins.<br />

LA : Auriez-vous un exemple de réussite<br />

dans ce domaine ?<br />

RK : Je peux citer juste quelques noms,<br />

comme le Ghana, le Nigeria, ou l’Ouganda,<br />

la Tanzanie, et nous commençons à voir<br />

des choses intéressantes intervenir en<br />

Ethiopie, en Mauritanie, au Liberia et en<br />

Sierra Leone, avec le rôle des banques dans<br />

les pays sortant de crise. Il y a une bonne<br />

réponse des banques en faveur, justement,<br />

de ces entrepreneurs qui veulent faire sortir<br />

leur pays de la crise. Je pense aussi qu’un<br />

pays comme le Rwanda fait également une<br />

avancée remarquable.<br />

LA : En dépit d’un meilleur climat, le<br />

flot d’investissement en direction de<br />

l’Afrique reste toujours faible, comment<br />

expliquez-vous cela ?<br />

RK : Je crois que beaucoup d’investisseurs<br />

ne sont pas sur le terrain en Afrique, ils ne<br />

connaissent pas les pays africains, et ils ne<br />

connaissent pas les marchés. Il y a également<br />

un déficit d’informations transparentes<br />

ou disponibles sur les bonnes compagnies.<br />

Il y a beaucoup de contraintes en<br />

termes d’affaire, en termes de régulation,<br />

et même d’infrastructures physiques. Mais<br />

de plus en plus de gens constatent qu’il y a<br />

beaucoup d’opportunités d’investissement.<br />

Si on analyse les perspectives d’évolution<br />

de la population africaine, avec les<br />

« Beaucoup d’investisseurs<br />

ne connaissent pas les<br />

pays africains, et ils ne<br />

connaissent pas les marchés.<br />

Il y a également un déficit<br />

d’informations transparentes<br />

ou disponibles sur les<br />

bonnes compagnies. »<br />

services dont elle aura besoin dans le futur,<br />

je pense que les investisseurs intelligents,<br />

misant sur le long terme, chercheront les<br />

bonnes entreprises africaines pour bien se<br />

positionner sur l’Afrique de demain.<br />

En valeur, le marché sénégalais de l’informatique a crû à un rythme considérable depuis 2000, avec une moyenne<br />

annuelle de 12,8 milliards de FCFA. La qualité n’a pas suivi. Des produits de récupération inondent le marché, puis la<br />

nature, posant de sérieux problèmes de santé publique.<br />

approvisionnés par de grands noms de l'informatique<br />

qui trouvent, grâce à eux, des réseaux<br />

de vente relativement porteurs.<br />

Une camelote dangereuse<br />

En réalité, c’est tout le monde qui fabrique des<br />

clones. Sous l’habillage de toutes les marques<br />

d’ordinateurs l’on retrouve les mêmes éléments<br />

pour l’essentiel fabriqués en Chine, à Taiwan ou<br />

dans d’autres pays asiatiques, ce qui rend d’ailleurs<br />

les ordinateurs importés chaque jour plus<br />

abordables. D’autant qu’ils ne paient pas de<br />

droits de douane au Sénégal, conformément à<br />

la politique incitative à l’informatisation de<br />

l’UEMOA. Ils ne sont assujettis qu’à la TVA à<br />

18% et à quelques taxes communautaires et<br />

locales dont le cumul fait 8%.<br />

Mais quelque importante que soit la baisse des<br />

coûts effectivement constatée sur le marché, le<br />

matériel neuf reste cher pour le plus grand<br />

nombre, plus que jamais handicapé par la faiblesse<br />

de son pouvoir d’achat. On se rabat parfois<br />

sur les machines d’occasion qu’un nombre<br />

grandissant de commerçants importent ou<br />

récupèrent des rebuts d’Europe et d’Amérique<br />

pour les écouler sur le marché local, à des prix<br />

défiant toute concurrence, entre 65 000 et<br />

250 000 FCFA pièce, toutes marques et qualités<br />

confondues.<br />

Matériel obsolète<br />

Le problème est que ces appareils peuvent être<br />

complètement obsolètes, inutilisables, comme<br />

ces dizaines d’ordinateurs, d’imprimantes et<br />

de photocopieuses récupérés d’une banque<br />

française et récemment offerts au diocèse de<br />

Kolda pour équiper un collège de cette région<br />

au sud-est du Sénégal. Dans le meilleur des<br />

cas, les matériels informatiques de seconde<br />

main en provenance du monde développé et<br />

qui inondent le marché africain sont pratiquement<br />

en phase terminale. <strong>Les</strong> démunis qui les<br />

achètent s’en contentent pour des mois ou au<br />

plus deux années d’utilisation, comme pour<br />

les ordinateurs qui équipent les ménages et la<br />

plupart des quelque 200 cybercafés que<br />

compte le pays.<br />

Ces appareils recyclés jusqu’à l’impossible et qui<br />

finissent en déchets sauvagement rejetés dans la<br />

nature contiennent malheureusement de nombreuses<br />

substances tels le cadmium, le mercure,<br />

le béryllium, le plomb, qui sont particulièrement<br />

nocives pour l’environnement et la santé.<br />

La convention de Bâle sur l’exportation des<br />

déchets toxiques oblige les exportateurs de<br />

machines vers les pays les plus pauvres de s’assurer<br />

de la possibilité de leur réutilisation. Mais<br />

cette disposition ainsi que la directive européenne<br />

qui impose aux fabricants et fournisseurs<br />

informatiques la prise en charge du finan-<br />

On compte 2,34 machines pour<br />

cent habitants alors qu’au moins<br />

40% de la population se trouve<br />

dans les conditions intellectuelles<br />

de recourir à l’outil informatique,<br />

pour s’informer, travailler ou<br />

se divertir.<br />

cement de l’élimination des DEEE (déchets des<br />

équipements électriques et électroniques), dans<br />

une proportion équivalente à leur part de marché,<br />

sont plutôt des incitations à exporter toujours<br />

plus de machines usagées, sur les marchés<br />

africains en particulier. Soit disant pour participer<br />

à la réduction du fossé numérique entre le<br />

Nord et le Sud.


14<br />

Plus de sucre pour le<br />

Mozambique<br />

Le Mozambique devrait produire près de 295 000 tonnes de sucre<br />

cette année, contre 243 860 tonnes en 2007, a rapporté lundi le<br />

média local AIM. Selon le directeur général de l'Association des<br />

producteurs de sucre (APAMO), Joao Jeque, les quatre producteurs<br />

du pays espèrent battre le record de 265 000 tonnes enregistré<br />

en 2005, où les conditions climatiques avaient été favorables. Jeque<br />

a dit à l'AIM que, selon les prévisions de l'APAMO, les fabriques de<br />

Xinavane et Maragra, dans la province de Maputo, devraient produire<br />

80 400 et 79 700 tonnes respectivement. <strong>Les</strong> fabriques de<br />

Sena et Mafambisse, dans la province centrale de Sofala, devraient<br />

elles produire 75 000 et 60 000 tonnes. <strong>Les</strong> fabriques de Mafambisse<br />

et Xinavane appartiennent au groupe sud-africain et elles prévoient<br />

d'augmenter leur surface de production afin de profiter de l'initiative<br />

« Tout sauf des armes », qui permet au pays pauvres d'exporter<br />

vers l'Europe sans droits de douane ni quotas.<br />

Tunisie : sept entreprises<br />

en voie de privatisation<br />

<strong>Les</strong> opérations de privatisation en cours ou déjà réalisées en<br />

Tunisie portent sur sept entreprises industrielles en 2008, a déclaré<br />

lundi une source officielle tunisienne. Selon l'agence de presse<br />

tunisienne (TAP), les entreprises industrielles concernées sont la<br />

Société nationale de distribution de pétrole (SNDP), la Société<br />

tunisienne des industries automobiles (STIA), la Société tunisienne<br />

des industries pneumatiques (STIP) et la Société tunisienne<br />

de forage (CTF). Il s'agit aussi de la Société cimenterie de Bizerte<br />

(SCB), de la Société de production et de commercialisation des<br />

engrais, dont principalement le phosphate granulé (Granuphos),<br />

et la Société tunisienne des engrais chimiques (STEC).<br />

Mali : les bailleurs<br />

promettent 6,4 milliards $<br />

<strong>Les</strong> bailleurs de fonds du Mali, réunis jeudi et vendredi à<br />

Bamako, se sont engagés à lui apporter une enveloppe globale<br />

de 3215,2 milliards de FCFA (6,4 milliards de dollars) sur la<br />

période 2008-2012. <strong>Les</strong> Etats-Unis arrivent en tête des contributeurs<br />

avec un montant de 402 milliards de FCFA sur lesquels<br />

100 milliards de FCFA seront débloqués dès 2009, lit-on dans<br />

la déclaration finale de la table ronde des bailleurs de fonds du<br />

Mali reçue à Dakar. Viennent ensuite la Communauté européenne<br />

(399,5 milliards), la Banque mondiale (283,3 milliards)<br />

et la Banque africaine de développement (225 milliards).<br />

Soutien pour le secteur de<br />

l’énergie au Sénégal<br />

La Banque mondiale (BM) a approuvé jeudi un crédit de 80<br />

millions de dollars pour soutenir le secteur de l'énergie au<br />

Sénégal, pour un développement durable, sain et à long terme.<br />

La crise énergétique a directement influé sur le développement<br />

économique du Sénégal, avec ses faibles performances économiques<br />

en 2006, dues largement au problème du secteur de<br />

l'énergie. La crise énergétique a exercé une pression importante<br />

sur le budget national du Sénégal, a indiqué Madani Tall, directeur<br />

résident de la BM pour le Sénégal. Le crédit financera le<br />

secteur de l'électricité du Sénégal, dont la société nationale<br />

d'électricité, SENELEC, pour un développement efficace et<br />

transparent, a souligné Michel Layec, un responsable de la BM.<br />

Le Cameroun veut transformer<br />

le cacao et le café sur place<br />

<strong>Les</strong> opérateurs du secteur de la filière cacao/café du Cameroun<br />

réfléchissent depuis mardi à Yaoundé sur les stratégies à mettre en<br />

place afin de transformer les deux produits sur place. <strong>Les</strong> experts<br />

sont tenus d’élaborer un plan d'action d'amélioration de la filière,<br />

le projet de transformation desdits produits, la mise à niveau de la<br />

filière suivie d'un chronogramme afin de donner plus de visibilité<br />

au secteur. « Il faut permettre par vos contributions techniques le<br />

redéploiement de la filière cacao/café », a demandé aux participants<br />

le ministre de l'Industrie et du Développement technologique<br />

Badel Ndanga Ndinga.<br />

INVESTISSEMENT<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

Maroc-Sénégal : en attendant<br />

l’accord tarifaire avec l’UEMOA<br />

De 1964 à nos jours, on recense pas moins de 60 accords commerciaux entre le Sénégal et le Maroc.<br />

Ne manque plus à cet arsenal juridique qu’un accord tarifaire (le TEC) impliquant tous les pays de<br />

l’UEMOA. Sept rounds de négociations ont déjà été consacrés au sujet.<br />

Par Adama Wade, Casablanca<br />

<strong>Les</strong> petites brouilles autour du plan de<br />

vol d’Air Sénégal illustrent parfaitement<br />

le virage délicat pris par les rapports<br />

multidimensionnels et séculaires entre le<br />

Sénégal et le Maroc. A l’excellence des<br />

relations politiques, est venu désormais<br />

se greffer la réalité du business et ses<br />

inconvénients, les rapports de force permanents<br />

qui caractérisent les conseils<br />

d’administration, les suspicions des syndicalistes<br />

et, inévitablement, la récupération<br />

politicienne qui ne fait jamais défaut<br />

dans le cas d’un problème aussi central<br />

que celui d’une compagnie aérienne. Au<br />

long fleuve tranquille où baignaient jusque-là<br />

les relations politiques et culturelles<br />

succède désormais un océan tumultueux<br />

propice aux bonnes affaires et aux<br />

brouilles. Cheikh Tidiane Gadio disait en<br />

« Pas moins de 60<br />

accords juridiques et<br />

commerciaux existent<br />

entre les deux pays. »<br />

prélude à l’ouverture des travaux de la<br />

commission mixte entre les deux pays en<br />

2005 que « le problème entre le Maroc et le<br />

Sénégal est qu’il n’y a pas de problèmes ! »<br />

Voilà une locution démodée aujourd’hui<br />

par la montée en puissance du secteur<br />

privé. <strong>Les</strong> échanges philosophiques entre<br />

Hassan II et Leopold Senghor confinés<br />

dans quelques bibliothéques R’baties et<br />

dakaroises appartiennent bien à cette ère<br />

là. Beaucoup moins, le sont aujourd’hui,<br />

l’électrification rurale des villages du nord<br />

du Sénégal, marché remporté par l’ONE<br />

sur la base d’un appel d’offres international.<br />

Place désormais aux affaires.<br />

Axe conforté<br />

S’il est vrai que depuis les années 2000 les<br />

flux commerciaux et les investissements<br />

se sont accélérés entre les deux pays (les<br />

échanges commerciaux sont passés de 6<br />

millions de dollars en 1999 à 52 millions<br />

en 2005), il n’en demeure pas moins que<br />

le mouvement remonte bien au-delà.<br />

C’est en 1964 qu’a été signée la convention<br />

d’établissement garantissant le<br />

traitement national aux entreprises<br />

marocaines installées au Sénégal et viceversa.<br />

Depuis, beaucoup de traités sont<br />

venus conforter l’axe Casablanca-Dakar.<br />

Comme le rappelle, son excellence Ibou<br />

Ndiaye, ambassadeur du Sénégal au<br />

Maroc, « pas moins de 60 accords juridiques<br />

et commerciaux existent entre les<br />

deux pays. <strong>Les</strong> derniers, qui sont signés<br />

ont trait à l’investissement et à la non double<br />

imposition ». En plus de ces accords, il<br />

y a le conseil d’affaires maroco-sénégalais<br />

qui regroupe les organisations patronales<br />

des deux pays.<br />

Du côté des autorités consulaires marocaines<br />

du Sénégal, l’on rappelle les bonnes<br />

relations politiques en indiquant les<br />

opportunités offertes par le Sénégal qui<br />

présente, en plus des accords spécifiques<br />

avec le Maroc, un cadre global incitatif<br />

pour les investisseurs. L’agriculture, le<br />

tourisme, le BTP, les travaux du génie<br />

civil, les NTI constituent de véritables<br />

gisements de croissance. Cette qualité<br />

des rapports politiques explique l’intense<br />

flux d’investissement initié d’abord par<br />

le secteur public marocain, suivi désormais<br />

du privé, vers le Sénégal. Le savoirfaire<br />

marocain est présent au Sénégal dans<br />

les domaines du BTP, de l’industrie pharmaceutique,<br />

de l’électrification. Depuis<br />

2005, le relais est puissamment pris par<br />

les banques. Ainsi, en plus de la BMCE et<br />

d’Attijariwafa Bank, un troisième acteur<br />

marocain, en l’occurrence la BCP, est en<br />

négociation avancée avec un groupe<br />

sénégalais. Le flux est tel que l’ambassadeur<br />

du Sénégal au Maroc appelle à plus<br />

de retenue dans l’emploi de la formule<br />

habituelle des officiels des deux pays :<br />

« <strong>Les</strong> relations économiques sont en deça<br />

des relations politiques ». Si tel est encore<br />

le cas, l’écart s’est sûrement réduit.<br />

L’élargissement vers l’UEMOA par le<br />

Un marché de 60 millions d’habitants<br />

Fondée en 1994 sur les cendres de la<br />

CEAO (Communauté économique de<br />

l’Afrique de l’Ouest), l’UEMOA, qui couvre<br />

une superficie de 3,5 millions de km 2 ,<br />

regroupe le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte<br />

d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le<br />

Niger, le Sénégal et le Togo. Ces huit pays<br />

ont en commun le franc CFA comme monnaie.<br />

Le projet d’un passeport unique pour<br />

Le président Wade et le roi Mohamed VI.<br />

les 60 millions d’habitants de la zone Est<br />

est déjà au stade d’application. L'Union<br />

économique et monétaire ouest-africaine a<br />

évalué à 3000 milliards de FCFA (environ<br />

4,5 milliards d'euros) le coût du financement<br />

de son Programme économique<br />

régional (PER) destiné à l'intégration des<br />

huit pays membres sur une période de cinq<br />

ans (2006-2010).<br />

Tarif extérieur commun<br />

Reste que, pour le moment, le flux est<br />

plutôt orienté dans un seul sens. <strong>Les</strong><br />

récentes prospections d’opérateurs privés<br />

sénégalais, acteurs du BTP, du côté de<br />

Marrakech, sont restées sans suite.<br />

Normal, car l’orientation des flux d’investissements<br />

traduit l’écart dans le<br />

niveau de développement favorable au<br />

Maroc. Seule manière de rétablir l’équilibre,<br />

élargir ce partenariat fructueux aux<br />

huit pays de l’Union économique et<br />

monétaire ouest-africaine (UEMOA).<br />

Cette nécessité comprise à Rabat et à<br />

Dakar explique sans doute l’implication<br />

des deux pays dans la signature d’un<br />

accord commercial entre le Maroc et<br />

l’union ouest-africaine. La signature de<br />

l’accord commercial et d’investissement<br />

entre les deux parties a eu lieu à Rabat en<br />

Reste que, pour le moment,<br />

le flux est plutôt orienté dans<br />

un seul sens. <strong>Les</strong> récentes<br />

prospections d’opérateurs<br />

privés sénégalais, acteurs du<br />

BTP, du côté de Marrakech,<br />

sont restées sans suite.<br />

2002 après quatre ans de discussions préliminaires.<br />

Depuis, plusieurs rounds ont<br />

été consacrés au sujet. <strong>Les</strong> discussions<br />

n’ont jamais été interrompues. Des avancées<br />

sont notées, notamment dans la<br />

libre circulation des personnes et le droit<br />

d’établissement, deux points qui bloquaient<br />

jusqu’en 2007. La difficulté tient<br />

désormais au fait que certains Etats,<br />

considérant que leur économie n’éest pas<br />

prête à concurrencer les firmes marocaines,<br />

souhaitent au préalable la mise en<br />

place de mécanismes asymétriques en<br />

termes de préférences tarifaires et de<br />

règles d’origine.<br />

De son côté, le Maroc proposait l’entrée<br />

des produits industriels provenant de<br />

l’UEMOA sans droits de douane et une<br />

réduction sur les produits agricoles. Il<br />

était notamment question du libre accès<br />

en franchise douanière des produits<br />

industriels originaires de l’ UEMOA dès<br />

l’entrée en vigueur de l’accord. En<br />

échange, il était demandé aux pays de<br />

l’UEMOA d’appliquer une réduction<br />

progressive des droits de douane et de<br />

taxes d’effet équivalents pour les produits<br />

industriels marocains. Le taux des<br />

droits de douane nul devant intervenir<br />

avec un différé de quelques années qu’il<br />

restait à fixer. Le Sénégal, qui n’a pas sa<br />

souveraineté sur son commerce extérieur,<br />

participe beaucoup au rapprochement<br />

des vues entre la commission de<br />

l’UEMOA, seul habilité à négocier un<br />

accord tarifaire extérieur, et le Maroc. La<br />

densification des infrastructures devra<br />

nécessairement suivre la signature de<br />

l’accord commercial.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 GESTION PUBLIQUE<br />

15<br />

La CEMAC freinée par des taux<br />

d’intérêt élevés<br />

Face à des taux d’intérêt bancaires prohibitifs, la CEMAC est en quête de moyens de financement<br />

compétitifs.<br />

Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />

La capitale camerounaise Yaoundé a<br />

abrité, les 3 et 4 juin 2008, une Conférence<br />

sur le développement du secteur financier<br />

dans la sous-région. Cette conférence a été<br />

l’occasion pour les responsables de la<br />

Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale<br />

(BEAC), du FMI ainsi que d’autres<br />

institutions financières, de faire le point<br />

sur la problématique de financement. Avec<br />

des taux d’intérêt tournant autour de<br />

22%, le financement bancaire reste peu<br />

accessible aux PME-PMI et aux microentreprises.<br />

D’où l’importance de l’alternative<br />

offerte par la microfinance.<br />

Surliquidité bancaire<br />

Pour le gouverneur de la BEAC, Philibert<br />

Andzembé, les banques commerciales, qui<br />

concentrent 80% des actifs financiers de la<br />

sous-région, pourraient jouer un rôle<br />

majeur dans la promotion et le soutien à<br />

l’investissement public et privé, contribuant<br />

ainsi à accroître le niveau de développement<br />

des pays de la CEMAC. « Le secteur<br />

financier de la zone CEMAC est dominé par<br />

les banques commerciales », auxquelles il est<br />

reproché de « faire plus du détail » qu’une<br />

action pouvant impulser le développement.<br />

« L’activité de ces banques commerciales, a<br />

souligné le gouverneur de la BEAC, représente<br />

80% des actifs financiers de la région,<br />

L’inflation grimpe au Sénégal,<br />

en Guinée-Bissau et au Mali<br />

<strong>Les</strong> populations ont violemment manifesté ; il y a quelques mois les chiffres sont venus corroborer leur<br />

colère : les prix des produits alimentaires ont pris l’ascenseur, surtout au Sénégal, en Guinée-Bissau et au Mali.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

<strong>Les</strong> chiffres de l’Union économique et<br />

monétaire de l’Afrique de l’Ouest<br />

(UEMOA) sont tombés comme une traduction<br />

statistique des troubles sociaux<br />

que certains pays ont connu dans les premiers<br />

mois de l’année. Le taux d’inflation<br />

au sein de l’UEMOA, calculé sur la<br />

base de l’indice moyen des douze derniers<br />

mois, s’est établi au mois d’avril<br />

2008 à 3,1%, accusant une hausse de<br />

0,3% par rapport au mois précédent.<br />

Cependant, l’inflation n’a pas frappé<br />

contre une part du PIB de l’ensemble de ces<br />

pays qui ne représente que 18,6% des actifs<br />

financiers. Dans les autres pays de l’Afrique<br />

subsaharienne, le PIB atteint 40% des actifs<br />

financiers. Dans les pays émergents comme la<br />

Chine, ce taux est de 244% »...<br />

Arrivé à la tête de cette institution financière<br />

sous-régionale l’année dernière,<br />

Philibert Andzembé pense qu’une réforme<br />

dudit secteur est inévitable. « Dans notre<br />

zone, le système bancaire est extrêmement<br />

inégal entre pays et au sein d’un même pays,<br />

et les activités financières sont concentrées<br />

dans les villes au détriment du monde rural<br />

qui connaît pourtant de réels besoins de<br />

financement des activités agricoles ».<br />

Croissance évolutive<br />

Pour l’année 2008, la BEAC table sur une<br />

croissance du PIB réel de 5,6%, mais prévoit<br />

également une résurgence des tensions<br />

inflationnistes. Le taux d’inflation<br />

est en effet projeté autour de 4%. Malgré<br />

des disparités entre différents pays, la<br />

Banque centrale ne cache pas cependant<br />

son optimisme quant à la croissance sans<br />

cesse évolutive, toujours pour l’année en<br />

cours. Il est aussi attendu une amélioration<br />

de l’excédent budgétaire à 12,1% du<br />

PIB, de même qu’un solde extérieur courant<br />

positif de l’ordre de 4,5% du PIB, un<br />

taux de couverture de la monnaie à 97,8%<br />

et une masse monétaire en progression de<br />

tous les pays de la même manière. <strong>Les</strong><br />

pays membres de l’Union ont enregistré<br />

un taux d’inflation inférieur à la norme<br />

communautaire. Trois pays seulement<br />

sont dans le rouge avec des taux d’inflation<br />

respectivement de 5,8%, 5,7% et<br />

3,1% pour le Sénégal, la Guinée-Bissau et<br />

le Mali. Tous les autres pays ont enregistré<br />

un taux compris entre 2,0% et 2,8%.<br />

La hausse des prix a concerné les produits<br />

alimentaires et les services d’enseignement.<br />

Le niveau moyen annuel des<br />

prix des produits alimentaires a connu<br />

une progression de 5,9%. C’est seule-<br />

10% environ. Des évolutions, pense-t-on<br />

à la BEAC, qui traduisent « une montée en<br />

puissance de la liquidité en zone CEMAC<br />

qui, tout en constituant un enjeu majeur de<br />

la politique monétaire et financière, offre<br />

« Le secteur financier de<br />

la zone CEMAC est<br />

dominé par les banques<br />

commerciales », auxquelles<br />

il est reproché de « faire<br />

plus du détail » qu’une<br />

action pouvant impulser<br />

le développement.<br />

cependant une opportunité historique pour<br />

mener les réformes financières et monétaires<br />

qui tendent vers la transformation du<br />

système financier sous-régional ». La<br />

Conférence sur le développement du secteur<br />

financier en Afrique centrale, ont<br />

convenu divers experts, devrait favoriser<br />

l’adoption d’un certain nombre de réformes,<br />

dont celle du système de paiement,<br />

un plus grand accès au crédit, la diversification<br />

des actifs de placement, dans l’optique<br />

d’offrir un terrain favorable à l’éclosion<br />

des marchés financiers intégrés de la<br />

CEMAC.<br />

ment au Bénin et au Niger qu’une hausse<br />

des prix des produits alimentaires, dont<br />

les céréales, n’a pas été enregistrée.<br />

En avril 2008, le niveau général des prix,<br />

comparativement à avril 2007, a augmenté<br />

de 5,7%, tiré par l’ensemble des<br />

produits de consommation, l’influence la<br />

plus forte ayant été celle des produits alimentaires.<br />

La plus forte hausse a été enregistrée<br />

dans les pays suivants : Mali<br />

(9,4%), Niger (8,6%), Guinée-Bissau<br />

(8,3%) et Burkina-Faso (7,7%). La plus<br />

faible augmentation en glissement annuel<br />

a été enregistrée en Côte d’Ivoire : 4,1%.<br />

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Vers l’organisation d’un<br />

sommet afro-iranien<br />

Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki<br />

a indiqué jeudi à Kampala que Téhéran organiserait un sommet<br />

afro-iranien plus tard cette année ou l'année prochaine en vue de<br />

renforcer sa coopération avec le continent. M. Mottaki a révélé à<br />

la presse, dans la capitale ougandaise, que l'Union africaine (UA)<br />

avait envoyé une équipe technique à Téhéran pour coordonner<br />

les préparatifs avant le prochain sommet de l'UA en Egypte en<br />

juillet, lors duquel la proposition de Téhéran sera ratifiée. Le<br />

ministre a affirmé que l'Iran était prêt à approfondir sa coopération<br />

avec l'Afrique. M. Mottaki se trouvait à Kampala pour assister<br />

à la 35e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères<br />

de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui se<br />

penche entre autres sur les moyens de promouvoir le développement<br />

économique du continent.<br />

<strong>Les</strong> réserves de devises<br />

du Nigeria atteignent<br />

60,84 milliards de dollars<br />

<strong>Les</strong> réserves en devises du Nigeria ont atteint 60,84 milliards de<br />

dollars américains fin mai, grâce à la hausse des prix du pétrole<br />

brut, a annoncé jeudi la Banque centrale du Nigeria (CBN).<br />

Selon la CBN, les réserves pourraient couvrir les importations<br />

pour plus de 25 mois. Le Nigeria était jusqu'à très récemment<br />

le plus grand producteur de pétrole d'Afrique avant d'être<br />

devancé en avril par l'Angola, selon les statistiques communiquées<br />

par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole<br />

(OPEP). Le Nigeria produisait 1,818 million de barils par jour<br />

en moyenne en avril, dont la production a été gravement affectée<br />

par les émeutes dans la région instable du Delta du Niger.<br />

<strong>Les</strong> violences dans le delta ont entraîné une baisse de 25% de la<br />

production de pétrole du Nigeria depuis janvier 2006.<br />

Le Maroc prévoit un taux de<br />

croissance de 6,8% en 2009<br />

Le Maroc prévoit pour pour 2009 un taux de croissance de 6,8%<br />

contre 6,1% cette année, a déclaré jeudi le ministre de l'Economie,<br />

Salaheddine Mezouar. L'économie marocaine prévoit en outre de<br />

maintenir un taux d'inflation de 3%, alors que le déficit budgétaire<br />

se situera également autour de 3%, a-t-il affirmé lors d'un conseil<br />

de gouvernement à Rabat. La loi de Finances de 2009 sera élaborée<br />

sur la base notamment d'un prix d'achat du baril de pétrole à<br />

120 dollars, contre 75 dollars cette année, selon M. Mezouar. <strong>Les</strong><br />

principaux indicateurs économiques, a-t-il poursuivi, ont connu<br />

une évolution positive lors des premiers mois de 2008, et ce en<br />

dépit d'une production céréalière moyenne et d’une conjoncture<br />

économique internationale « difficile ».<br />

Gabon Airlines ouvre une<br />

liaison sur Johannesburg<br />

La compagnie aérienne privée Gabon Airlines ouvrira dès le<br />

16 juillet prochain une nouvelle desserte en direction de<br />

Johannesburg, indique mardi un communiqué de la campanie.<br />

Le transporteur aérien gabonais a prévu deux vols hebdomadaires<br />

(mercredi et jeudi) sur la capitale économique de l'Afrique<br />

du Sud. Cette liaison était l'une des plus rentables pour Air<br />

Gabon, l'ancienne compagnie nationale aérienne du Gabon<br />

liquidée en 2003. Avec une flotte composée principalement d'un<br />

seul Boeing 767-200 et d'un avion cargo Antonov, Gabon<br />

Airlines, créée en 2006 sur les cendres d'Air Gabon, tente de<br />

relancer toutes les liaisons qui ont fait la gloire d'Air Gabon.<br />

L’Espagne accorde un crédit<br />

de 600 millions de dollars<br />

à l’Angola<br />

L'Espagne accorde un crédit de 600 millions de dollars à<br />

l'Angola dans le cadre de la coopération entre les deux pays, a<br />

rapporté mercredi l'agence de presse officielle angolaise Angop.<br />

Lors d'une cérémonie tenue mardi à Luanda, l'ambassadeur<br />

espagnol en Angola, Javier Vallaure, a déclaré que les relations<br />

entre les deux pays se sont consolidées ces dernières années. Le<br />

diplomate espagnol a dit avoir constaté une forte hausse des<br />

activités économiques stimulées par l'octroi de crédits, ce qui a<br />

incité des entreprises espagnoles à venir en Angola non seulement<br />

pour les échanges commerciaux, mais également pour<br />

investir. Il s'est engagé à continuer, avec des hommes d'affaires<br />

espagnols, à investir en Angola depuis la signature des accords<br />

de protection des investissements entre les deux pays en<br />

novembre 2007.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />

17<br />

Cameroun : « L’interlocuteur<br />

fiscal unique a amélioré<br />

le recouvrement »<br />

La réforme des impôts au Cameroun a consacré l’interlocuteur unique pour les contribuables. Le<br />

directeur général, Laurent Nkodo, s’en félicite et annonce la télédéclaration.<br />

Propos recueillis par<br />

Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Monsieur le Directeur,<br />

comment se présente la direction générale<br />

des impôts du Cameroun ?<br />

Laurent Nkodo : La direction des impôts<br />

du Cameroun a été érigée en direction<br />

générale depuis 2005 par décret du chef<br />

de l’Etat. A la base de cette décision, il y a<br />

le souci de prendre en compte l’accroissement<br />

de ses missions en lui donnant<br />

plus de marge de manœuvre. Pour l’essentiel,<br />

la structure est responsable de<br />

l’émission, du contrôle et du recouvrement<br />

des différents impôts et taxes en<br />

vigueur au Cameroun. Au plan organisationnel,<br />

l’administration fiscale camerounaise<br />

est progressivement passée<br />

d’une organisation par type d’impôts à<br />

une organisation par type de clientèles,<br />

avec en toile de fond la consécration de<br />

l’interlocuteur fiscal unique.<br />

LA : En Afrique, l’importance du secteur<br />

informel se traduit par l’étroitesse de<br />

l’assiette fiscale. Comment cette situation<br />

se présente-t-elle au Cameroun ?<br />

LN : Comme de nombreux autre pays en<br />

voie de développement, le Cameroun<br />

éprouve des difficultés en matière de<br />

captation des revenus issus des activités<br />

déployées dans le secteur informel. La<br />

conséquence en est que la charge fiscale<br />

est majoritairement supportée par une<br />

poignée de contribuables qui se plaignent<br />

ainsi d’une forte pression fiscale.<br />

A titre d’illustration, plus de 90% des<br />

recettes fiscales internes sont prélevées<br />

par la Division des grandes entreprises<br />

(DGE) et les Centres des impôts des<br />

moyennes entreprises (CIME).<br />

Il est donc constant que se pose dans<br />

notre pays, comme ailleurs, un véritable<br />

problème d’inégale répartition de la<br />

charge fiscale qui aboutit à la rupture du<br />

principe d’égalité devant les charges<br />

publiques.<br />

LA : Êtes-vous satisfait de l’état actuel<br />

des recettes fiscales ?<br />

LN : <strong>Les</strong> différentes réformes que nous<br />

avons menées jusqu’ici ont permis une<br />

progression fulgurante des recettes fiscales<br />

au fil des années. La DGI a multiplié<br />

par cinq ses performances au cours des<br />

quinze dernières années. <strong>Les</strong> recettes<br />

sont ainsi passées de 166,6 milliards en<br />

1991/1992 à 936,1 milliards en 2007, soit<br />

un taux de progression de 408%.<br />

Je dois néanmoins relever pour le déplorer<br />

que la pression fiscale qui, au regard<br />

des standards internationaux, devrait<br />

normalement se situer autour de 25%,<br />

reste encore faible dans notre pays. Elle<br />

tourne en effet autour de 13%. Cette<br />

situation est largement imputable au fait<br />

que la majorité des contribuables reste<br />

encore logée dans le secteur informel,<br />

comme je l’ai indiqué précédemment.<br />

C’est dire qu’il existe encore d’importantes<br />

marges de progression que les réformes<br />

en cours et annoncées devraient<br />

nous permettre de rattraper.<br />

LA : Quelles améliorations pensez-vous<br />

pouvoir encore apporter ?<br />

LN : Nous prévoyons dès l’année prochaine,<br />

outre la finalisation du cadastre<br />

fiscal, la réalisation d’interconnexions<br />

entre les applications informatiques existantes,<br />

le logiciel MESURE de la Division<br />

des grandes rntreprises, le logiciel de<br />

renseignement fiscal AREN et le logiciel<br />

de l’Identifiant unique (IDU).<br />

A moyen terme, l’interconnexion entre la<br />

direction générale des impôts et la direc-<br />

« <strong>Les</strong> recettes sont ainsi<br />

passées de 166,6 milliards<br />

en 1991/1992 à<br />

936,1 milliards en 2007,<br />

soit un taux de progression<br />

de 408%. »<br />

tion générale du trésor et de la coopération<br />

monétaire et financière devrait assurer<br />

à l’administration fiscale une meilleure<br />

maîtrise des règlements liés aux importations.<br />

LA : Quel était l’objet de votre réunion à<br />

Dakar ?<br />

LN : Dakar a été choisi par le Centre de<br />

rencontres et d’étude des dirigeants des<br />

administrations fiscales pour abriter le<br />

séminaire des directeurs sur le thème « la<br />

relation de l’administration fiscale à l’usager<br />

: accueil, assistance et téléprocédures ».<br />

C’est un thème d’actualité car la plupart<br />

des administrations fiscales qui se veulent<br />

modernes se sont engagées dans des réformes<br />

en profondeur pour aménager des<br />

relations de partenariat avec les contribuables,<br />

qu’on appelle dorénavant d’ailleurs<br />

sous d’autres cieux des clients.<br />

Le durcissement de la loi<br />

anti-trust égyptienne neutralisé<br />

L’instance qui veille à la concurrence dit ne pas reconnaître le texte dépouillé par le Parlement des amendements<br />

les plus contraignants contre l’entente illicite. Premier bénéficiaire, l’empereur du rond à béton.<br />

Par Sana Harb, Alger<br />

Contrairement à une tradition solidement établie,<br />

les députés du Parti national démocratique<br />

étaient présents à la séance de nuit pour discuter<br />

de la loi anti-trust. Des amendements essentiels<br />

ont été rejetés et beaucoup y voient la main<br />

influente d’Ahmed Ezz, « empereur du rond à<br />

béton » et éminence du parti au pouvoir. <strong>Les</strong><br />

grandes entreprises s’en sortent plutôt bien. <strong>Les</strong><br />

Egyptiens qui dénoncent avec virulence les pratiques<br />

monopolistiques et les ententes illicites<br />

Pourtant tout semblait aller dans<br />

le sens de mesures sévères<br />

après les révélations sur les<br />

ententes illicites entre les<br />

opérateurs pour maintenir<br />

des prix élevés sur le marché.<br />

entre grands opérateurs sont déçus. La version<br />

amendée de la loi anti-trust, adoptée par<br />

l’Assemblée populaire dimanche 15 juin, a<br />

alourdi les amendes pécuniaires prévues dans le<br />

cas de pratiques monopolistiques. Elles oscillent<br />

ainsi entre cent et trois cent millions de livres<br />

égyptiennes, alors que les peines prévues jusque-là<br />

se situaient entre trente mille et dix millions<br />

de livres. De la poudre aux yeux, ont<br />

estimé certains députés de l’opposition. C’est<br />

que ces sanctions pécuniaires ne sont pas dissuasives<br />

pour des groupes qui engrangent des<br />

bénéfices record. Ceux qui tablaient sur des<br />

amendements qui renforceraient la réglementation<br />

de la concurrence déchantent. A commencer<br />

par Mona Yassine, présidente de l’Egyptian<br />

Competition Authority (ECA), qui a estimé,<br />

dans une déclaration au journal égyptien Daily<br />

News Egypt, que le résultat de l’arbitrage du<br />

Parlement n’était pas « celui que nous avions<br />

prévu ou espéré ». Pourtant tout semblait aller<br />

dans le sens de mesures sévères après les révélations<br />

sur les ententes illicites entre les opérateurs<br />

pour maintenir des prix élevés sur le marché. Ce<br />

sont surtout les entreprises du secteur du ciment<br />

et de l’acier qui étaient pointés du doigt.<br />

Un cadrage sévère<br />

Le poids de ces opérateurs qui ont leurs entrées<br />

dans les allées du pouvoir – à l’instar d’Ahmed<br />

Ezz, patron du groupe éponyme qui exerce des<br />

responsabilités dirigeantes au sein du parti au<br />

pouvoir et à l’Assemblée du peuple – avait<br />

constamment permis de différer la révision<br />

nécessaire de la loi anti-trust. Mais en octobre<br />

2007, une enquête de l’organisme anti-monopoles<br />

révélait que les grands cimentiers du pays,<br />

dont des multinationales, avaient conclu des<br />

arrangements secrets pour partager le marché et<br />

maintenir les prix élevés. Le ministre du<br />

Commerce, Rachid Mohamed Rachid, a engagé<br />

des poursuites judiciaires contre une quinzaine<br />

de cimentiers. C’est dans ce contexte que le gouvernement,<br />

critiqué pour son inaction face aux<br />

cartels, a annoncé la remise en chantier de la révision<br />

de la loi antitrust. Si les députés de l’opposition<br />

ou du mouvement « citoyens contre la vie<br />

chère » ne pavoisent pas à l’annonce de l’aggravation<br />

des sanctions pécuniaires, c’est que les grandes<br />

entreprises ont échappé à un cadrage plus<br />

sévère. En effet, deux propositions essentielles de<br />

l’Autorité de la concurrence sont passées à la<br />

trappe. La première fixait les sanctions pécuniaires<br />

de 10 à 15% du chiffre d’affaires, la seconde<br />

instituait une « clause de clémence » exonérant<br />

de poursuites l’opérateur qui signale le premier<br />

l’existence d’une entente illicite destinée à fausser<br />

la concurrence. Pour l’ECA, ce sont des dispositions<br />

réellement dissuasives à la conclusion de<br />

« gentleman agreement » qui ont démontré leur<br />

efficacité dans d’autres pays. Bref, en se contentant<br />

d’une pénalité forfaitaire qui peut, dans le<br />

Traité sur le design industriel<br />

<strong>Les</strong> entreprises de 16 pays africains auront désormais un moyen<br />

simple et abordable pour obtenir et maintenir leurs postes de design<br />

industriel, maintenant que leurs pays ont rejoint lundi un traité<br />

international dans ce secteur. L'Organisation africaine de la propriété<br />

intellectuelle (OAPI), représentant 16 pays africains, a accédé<br />

à l'Acte de Genève de l'arrangement de La Haye concernant l'enregistrement<br />

international des dessins et modèles industriels. Le design<br />

industriel consiste à élaborer la forme esthétique et fonctionnelle<br />

d'un produit pour développer sa valeur commerciale. Selon<br />

l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, « la démarche<br />

de l'OAPI est un pas important vers un véritable système de l'enregistrement<br />

de designs pour les pays africains ».<br />

Evolution des recettes<br />

fiscales au Mali<br />

La part des recettes du service des Impôts dans les ressources fiscales<br />

du Mali a évolué régulièrement de 41 à 50% au cours des cinq<br />

dernières années, a appris la PANA auprès de la Direction générale<br />

des impôts. Cette évolution favorable s’inscrit dans l’objectif de la<br />

transition fiscale que le Mali a réalisée depuis 2006. Selon une source<br />

autorisée, si on ajoute aux 45% de la DGI les parts de recettes réalisées<br />

par la Direction nationale du trésor et de la comptabilité publique<br />

(DNTCP) et de la Direction nationale des domaines et du<br />

cadastre (DNDC), le seuil de 50% est largement dépassé par les ressources<br />

fiscales intérieures. Depuis 2003, les recettes de la DGI évoluent<br />

avec un rythme de croissance à deux chiffres.<br />

Taxe sur les pétroliers<br />

Le patronat italien et les industriels du pétrole ont dénoncé<br />

mercredi la taxe « Robin des Bois » promise par le ministre de<br />

l'Economie Giulio Tremonti sur les profits des groupes pétroliers,<br />

la jugeant dommageable pour un secteur « stratégique ».<br />

« Il est évident que nous sommes opposés à toute augmentation de<br />

la fiscalité dans un pays qui a déjà l'imposition la plus élevée<br />

d'Europe », a dit la présidente de la confédération patronale<br />

Confindustria, Emma Marcegaglia, lors de l'assemblée annuelle<br />

des industriels italiens du secteur. « Nous sommes contre car elle<br />

touche un secteur absolument stratégique, qui a investi dans la<br />

technologie et les économies d'énergie », a-t-elle ajouté.<br />

La Douane marocaine mise<br />

sur les ressources humaines<br />

« Le premier capital des administrations douanières demeure<br />

leurs ressources humaines et leurs capacités individuelles et collectives<br />

à mieux répondre aux besoins et contraintes des usagers et à<br />

faire progresser ces administrations vers plus d'efficience et de<br />

modernité », a affirmé le directeur général de l'Administration<br />

des douanes et des impôts indirects (ADII), Abdellatif<br />

Zaghnoun. Intervenant jeudi à Rabat lors d'une cérémonie de<br />

remise des diplômes aux lauréats de la promotion 2007-2008<br />

du Centre de formation douanière, M. Zaghnoun a indiqué<br />

que, dans le contexte actuel de l'ouverture sur l'environnement<br />

national et international et de l'évolution du commerce extérieur,<br />

l'ADII a érigé le développement des compétences de ses<br />

agents en une priorité absolue.<br />

pire des cas, aller jusqu’à 300 millions de livres, le<br />

Parlement égyptien n’émet pas de signal dissuasif.<br />

La pénalité est négligeable par rapport au chiffre<br />

d’affaires de ces grandes entreprises.<br />

Influence disproportionnée<br />

L’affaire a surtout convaincu de nombreux<br />

Egyptiens de l’influence disproportionnée des<br />

grandes entreprises. <strong>Les</strong> projets d’amendements<br />

adoptés par la Commission économique étaient<br />

soutenus par le ministre du Commerce et de<br />

l'Industrie Rachid Mohamed Rachid. Le ministre<br />

n’était pas présent à la séance du Parlement.<br />

Mustapha Bakri, député indépendant et rédacteur<br />

en chef de l’hebdomadaire Al Ousboue, a<br />

affirmé que le ministre avait démissionné et<br />

choisi de rester à Paris. L’information n’a pas été<br />

confirmée officiellement. Mustapha Bakri, qui a<br />

déposé le mois dernier une plainte contre<br />

Ahmed Ezz, « l’homme aux 50 milliards de<br />

livres » et président de la commission du plan et<br />

du budget au Parlement, ne doute pas que c’est<br />

ce dernier qui a torpillé les amendements. Un<br />

autre député de l’opposition, Alaa Abdel<br />

Moneim, estime que les députés du Parti national<br />

démocratique ont reçu des « ordres d’en<br />

haut » pour être présents et empêcher les amendements<br />

de passer.


18<br />

Maroc : les opérateurs<br />

télécoms se regroupent<br />

Depuis le lundi 16 juin, la Moroccan Association of Telecom<br />

Industrie (MATI) est effective. L’association regroupe Maroc<br />

Telecom, Médi Télécom et Wana Corporate. Pour avoir la qualité<br />

de membre, il faut disposer d’une licence et être fournisseur<br />

d’Internet. <strong>Les</strong> trois opérateurs ont d’emblée annoncé que leur<br />

association servira de cadre de réflexion pour l’évolution de ce<br />

secteur qui constitue l’un des meilleurs contributeurs dans les<br />

recettes du fisc.<br />

Gabon : mise en place<br />

d’un observatoire de<br />

la communication<br />

<strong>Les</strong> principaux acteurs du secteur des télécoms ont tenu récemment<br />

une réunion au siège de l’Agence de régulation des télécommunications<br />

(ARTEL). Principal point dans l’ordre du<br />

jour, la mise en place d’un observatoire des télécommunications.<br />

Cet organe fournira des informations détaillées sur le<br />

secteur pour permettre aux investisseurs arrivant au Gabon de<br />

disposer de la bonne information.<br />

Le 116 111 pour les enfants<br />

du monde entier<br />

L'UIT a invité tous les pays à mettre en œuvre le 116 111,<br />

numéro de la ligne téléphonique d'assistance aux enfants qui<br />

sera utilisé dans le monde entier. Ce numéro, déjà en vigueur<br />

dans bon nombre de pays, a été recommandé à la suite d'une<br />

proposition formulée par l'organisation Child Helpline<br />

International (CHI), réseau international de lignes téléphoniques<br />

d'assistance aux enfants.<br />

France Telecom veut<br />

améliorer la connectivité<br />

en Afrique<br />

Marc Renard, vice-président exécutif international Afrique,<br />

Moyen-Orient et Asie de France Telecom, a indiqué jeudi à<br />

Ouagadougou qu'une des options de sa société est d'aider des<br />

pays africains à trouver davantage de capacités satellitaires pour<br />

améliorer la connectivité et faciliter le développement de l'internet,<br />

non seulement dans les villes mais également dans les villages.<br />

Des pays d'Afrique de l'Ouest sont confrontés à des problèmes<br />

de télécommunications à cause des problèmes internationaux<br />

d'acheminement du trafic, a affirmé M. Renard après avoir<br />

été reçu par le Premier ministre burkinabé Tertius Zongo.<br />

Microdata en deça du<br />

business plan annoncé<br />

Courant 2007, Microdata a réalisé un résultat net de 17,1 millions<br />

de dirhams, contre des estimations de 22,1 millions de<br />

dirhams. Un écart d’autant plus difficile à expliquer que cette<br />

pousse a été introduite en bourse en décembre 2007. En ce<br />

moment, l’entreprise était normalement au courant de la plupart<br />

des éléments constitutifs de son bilan. L’entreprise a réalisé<br />

un chiffre d’affaires de 200 millions de dirhams en progression.<br />

BMCE-Bank/CM-CIC :<br />

partenariat dans les<br />

technologies<br />

BMCE Bank et RMA Watania créent une joint-venture avec le<br />

groupe français CM-CIC. Cet accord porte sur la création d’une<br />

joint-venture commune – Eurafric Information – ayant pour<br />

objectif de réaliser un schéma directeur informatique consolidé de<br />

la banque et de l’assurance et un projet de plateforme technologique<br />

de rayonnement au Maroc et à l’international. Ce partenariat<br />

devrait stimuler une activité IT dédiée au secteur financier…<br />

TECHNOLOGIES<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

Google Android, quels bénéfices<br />

pour l’Afrique ?<br />

Google vient de lancer une plateforme mobile ouverte appelée Android, construite sur Linux et qui<br />

sera fournie avec des applications Google et tierces. En quoi l’Afrique est-elle concernée ?<br />

Par Joël Nlepe, Paris<br />

<strong>Les</strong> initiatives se multiplient pour que le<br />

continent africain ne soit plus l’oublié<br />

de l’industrie high tech. On observe la<br />

ruée sur les marchés continentaux des<br />

fournisseurs de matériels, de logiciels et<br />

de services bancaires. <strong>Les</strong> opérateurs<br />

téléphoniques sont les plus actifs et se<br />

livrent une guerre sans merci pour investir<br />

ce marché parmi les plus lucratifs au<br />

monde. En fait, il ne s’agit pas seulement<br />

de CISCO, MTN, Orange ou Vodacom,<br />

mais il y a aussi les grands acteurs du<br />

logiciel et du web : Microsoft, avec sa<br />

stratégie de communications unifiées,<br />

veut faire disparaître le numéro de téléphone,<br />

alors que Google veut démocratiser<br />

le développement des applications<br />

mobiles et les mettre à la portée de tout<br />

le monde.<br />

Fin d’un monopole<br />

C’est dans cette optique que Google a<br />

lancé, il y a quelques mois, une plateforme<br />

mobile ouverte appelée Android,<br />

construite sur Linux et qui sera fournie<br />

avec des applications Google et tierces.<br />

Android sera exploitée dans le cadre<br />

d’une alliance, Open Handset Alliance,<br />

qui compte de nombreux partenaires<br />

dont des constructeurs (HTC, Samsung,<br />

Motorola, LG), des opérateurs (Sprint,<br />

Telecom Italia, T-Mobile), mais aussi des<br />

fournisseurs de composants (Intel) et de<br />

logiciels (Ebay). La plupart des téléphones<br />

portables en circulation sur le continent<br />

utilisent des applications Java ou développent<br />

sous environnement Microsoft. <strong>Les</strong><br />

navigateurs web sont rudimentaires et ne<br />

permettent pas d’avoir une expérience<br />

utilisateur intéressante.<br />

Finalement, sur le continent, les usagers<br />

vont y gagner car ils vont voir apparaître<br />

sur le marché de plus en plus d’applications<br />

qui répondent à leurs besoins. Le<br />

développement d’applications ne sera<br />

plus le monopole des opérateurs, car<br />

n’importe quelle société pourra développer<br />

ses propres services. On pense, par<br />

exemple, à un système de cartographie<br />

pour les déplacements locaux, à là ou le<br />

GPS est encore très onéreux, la démocratisation<br />

de la banque mobile, des systèmes<br />

d’alertes et bien d’autres encore.<br />

Sans oublier que la concurrence sera<br />

encore plus développée, ce qui entraînera<br />

la baisse des prix de l’internet mobile et<br />

des forfaits de données. Lorsque l’on sait<br />

que le téléphone portable est plus<br />

répandu que l’ordinateur, cela ne peut<br />

qu’être bénéfique au marché africain.<br />

Retour sur investissement<br />

Il faut remarquer que MTN, le premier<br />

opérateur mobile sur le continent, ne fait<br />

pas partie de cette alliance. Orange, un<br />

autre grand acteur continental, non plus,<br />

il est plutôt embarqué dans l’initiative<br />

Limo (Linux Mobile). Mais il faut savoir<br />

que ces opérateurs ne laisseront pas passer<br />

cette chance de voir se développer des<br />

services à forte valeur ajoutée pour leurs<br />

clients, au vu de l’investissement de plusieurs<br />

opérateurs comme Orange, MTN<br />

ou Vodacom, plus de 50 milliards de dollars<br />

en Afrique subsaharienne pour permettre<br />

à plus de 90% des habitants d'ac-<br />

Le développement<br />

d’applications ne sera plus<br />

le monopole des opérateurs,<br />

car n’importe quelle<br />

société pourra développer<br />

ses propres services.<br />

céder à des réseaux mobiles. Le marché<br />

de l’internet mobile ne sera pas laissé aux<br />

seuls acteurs du logiciel et, pour une fois,<br />

le continent fera peut-être partie de la<br />

bataille qui s’annonce.<br />

Difficile pour le moment de se prononcer<br />

sur l’avenir de cette plateforme, quelque<br />

soit le marché. Certes, elle a un avenir,<br />

mais on est en droit de se demander si<br />

Google parviendra à monter des partenariats<br />

solides où tout le monde y trouvera<br />

son compte ? <strong>Les</strong> téléphones équipés<br />

d’Android sauront-ils proposer une expérience<br />

vraiment différente par rapport à<br />

l’iPhone, qui a très largement relevé le<br />

niveau d’exigence, et surtout que celui-ci<br />

est déjà distribué en Afrique ?<br />

Lancement d’Orange Money<br />

en Côte d’Ivoire<br />

En partenariat avec la banque BICICI (filiale de la BNP Paribas), Orange Côte d’Ivoire, leader de la<br />

téléphonie mobile dans ce pays avec 3 millions de clients à fin janvier 2008, a lancé Orange Money,<br />

un nouveau service de paiements par mobile dans la zone UEMOA.<br />

Le produit Orange Money permet le<br />

dépôt, le retrait d’argent, le paiement des<br />

factures et les achats de biens de consommation<br />

avec le téléphone mobile. Pour<br />

les promoteurs d’Orange Money, le service<br />

de paiement par le téléphone permet<br />

à la majeure partie de la population d’accéder<br />

aux services financiers offerts traditionnellement<br />

par les banques. Avec ce<br />

nouveau service, les clients n’auront plus<br />

besoin d’argent liquide pour les opérations<br />

courantes. Le service s’adresse au<br />

grand public et plus précisément aux<br />

populations ne disposant pas de compte<br />

bancaire. <strong>Les</strong> clients Orange (prépayés et<br />

post payés) auront ainsi la possibilité de<br />

bénéficier de cette innovation sur l’ensemble<br />

du territoire. Le service sera disponible<br />

sur tout le réseau de distribution<br />

Orange en Côte d’Ivoire et Télécom<br />

(Abidjan et intérieur du pays), ainsi que<br />

chez tous les distributeurs agréés, comme<br />

les pharmacies, les supermarchés, les institutions<br />

de microfinance, etc.<br />

Souscription gratuite<br />

<strong>Les</strong> clients peuvent souscrire gratuitement<br />

au service Orange Money dans les<br />

agences Orange ou Côte d’Ivoire<br />

Télécom et auprès des distributeurs<br />

agréés Orange. Avec ce nouveau service,<br />

le client final évite les déplacements et<br />

les files d’attente pour réaliser les opérations<br />

de paiements et accède plus<br />

facilement aux services (achat de crédit<br />

téléphonique par exemple). Pour le facturier,<br />

Orange Money apporte une facilitation<br />

du processus de gestion de<br />

fonds, la réduction du coût de gestion<br />

des espèces, l’optimisation de l’encaissement<br />

des factures, la facilitation de la<br />

gestion de l’affluence dans les agences,<br />

l’innovation au service de ses clients,<br />

etc. En plus de ces avantages, Orange<br />

Money assure une traçabilité complète<br />

des opérations, chaque transaction<br />

étant identifiée avec un numéro unique.<br />

Par ailleurs, le compte Orange<br />

Money, hébergé par le serveur<br />

d’Orange, n’est accessible qu’à partir du<br />

téléphone mobile du client. <strong>Les</strong> transactions<br />

ne peuvent s’effectuer qu’après<br />

validation par code secret. De son côté,<br />

la BICICI opère des contrôles réguliers<br />

sur le système et s’assure notamment de<br />

la bonne conformité du service aux<br />

règlements en vigueur. Pour Orange<br />

Côte d’Ivoire, cette innovation s’inscrit<br />

dans la continuité. L’opérateur a été le<br />

premier à lancer en décembre 2005 le<br />

service de transfert de crédit, les services<br />

GRPS en juin 2006, les recharges<br />

dématérialisées en août 2007, la<br />

recharge virtuelle en décembre 2007.<br />

MBF


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />

Tendance aux mégafirmes<br />

d’avocats en Afrique du Sud<br />

Une augmentation subite et récente de contrats de partenariats et fusions de firmes d’avocats en<br />

Afrique du Sud suggère une accélèration de la tendance à l’agglomération des professionels du monde<br />

légal dans ce pays, sur fond de concurrence sans cesse plus féroce.<br />

Par John Kaninda, Johannesburg<br />

Dernière née de la tendance, la firme Cliffe<br />

Dekker Hofmeyer, produit de la fusion<br />

entre les « super cabinets » Ciffe Dekker et<br />

Homeyer Herbstein & Gihwala, comptera<br />

127 professionels du droit repartis entre<br />

les villes de Johanesbourg et du Cap.<br />

Fusionner est devenu, pour les grands<br />

cabinets présentant des synergies dans<br />

leurs divers domaines de spécialisation,<br />

l’ultime moyen de parer à la concurrence<br />

et de survivre dans un environnement de<br />

plus en plus impitoyable. Ne pas le faire<br />

devient de plus en plus synonyme de disparition<br />

à moyen terme.<br />

Pour un certain nombre d’analystes et de<br />

spécialistes de la profession, la tendance à<br />

s’agglomérer en mégafirmes est une des<br />

manifestations visibles de la « frénésie des<br />

fusions » qui s’est emparée du marché des<br />

affaires sud-africain.<br />

« Presque tout super cabinet ici a pris part,<br />

à un moment ou à un autre, à des discussions<br />

ou négociations en vue de fusionner<br />

avec un concurrent », affirmait dernièrement<br />

Patrick Bracher, avocat associé chez<br />

Deneys Reitz. Mais seule une petite fraction<br />

de ces pourparlers aboutissent : entre<br />

70 à 80% de ces négociations échouent, vu<br />

la difficulté d’établir les synergies qui justifient<br />

généralement ce genre d’opérations.<br />

Niger : les TIC ne jouent pas<br />

encore leur partition<br />

Avec une participation de 2,1% à la formation du PIB, les technologies de l’information et de la communication<br />

sont loin d’avoir un impact sur la réduction de la pauvreté au Niger.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

« L’approbation et la généralisation des<br />

NTIC au Niger contribueront, à l’horizon<br />

2010, à réduire la pauvreté de manière<br />

significative. »<br />

Telle est la vision définie par le Plan national<br />

de développement des technologies de<br />

Comme si la faible<br />

couverture ne suffisait pas,<br />

le coût des communications<br />

téléphoniques demeure<br />

exorbitant, surtout pour<br />

le téléphone mobile.<br />

l’information et de la communication<br />

adopté par le Niger en janvier 2004.<br />

La mise en œuvre de cette stratégie<br />

nécessitera un financement conséquent<br />

d’un montant de 5556 milliards de<br />

FCFA. Et le compte est loin d’être bon. Le<br />

Niger n’a pas que son manque de littoral<br />

maritime à déplorer. L’absence, pour<br />

Diversité imposée<br />

L’idée de créer des mégastructures légales a<br />

germé au sortir de l’apartheid, quand l’ouverture<br />

de l’Afrique du Sud au monde<br />

extérieur s’est traduite par une accélération<br />

des investissements étrangers directs, souvent<br />

massifs, et a amené le gouvernement à<br />

notamment voter les lois dites de responsabilisation<br />

des Noirs et autres communautés<br />

« historiquement défavorisées » (métis et<br />

indiens). Ces lois sont connues sous le label<br />

Black Economic Empowerment. Elles<br />

imposent notamment la discrimination<br />

positive à l’emploi en faveur des membres<br />

de ces communautés et l’ouverture, en<br />

faveur de ces derniers, des capitaux (souvent<br />

30% du capital social) des grandes<br />

entreprises autrefois sous contrôle de<br />

conseils d’administration blancs.<br />

<strong>Les</strong> entreprises se conformant à ces « lois<br />

de la transformation » sont souvent favorisées<br />

lors de la négociation de contrats<br />

avec le gouvernement ou lors des délibérations<br />

suivant les appels d’offres pour les<br />

grands projets – la « diversité dans la couleur<br />

» d’une entreprise devient ici un critère<br />

quasi fondamental de qualification<br />

pour l’entame de toute négociation ou<br />

l’octroi d’un important contrat.<br />

Dans la profession légale, ces changements<br />

ont amené les cabinets d’avocats<br />

à s’adapter en regroupant les compétences<br />

disponibles sur le marché, même si<br />

<strong>Les</strong> dernières grandes fusions des super cabinets :<br />

- 2008 : fusion entre Cliffe Dekker et<br />

Herbstein & Gihwala (127 professionels,<br />

30% de l’actionnariat ira aux partenaires<br />

noirs)<br />

- 2006 : fusion entre Edward Nathan et<br />

Sonnenberg Hoffman & Galombik<br />

(471 professionels du droit)<br />

- 2006 : fusion entre Webber Wentzel<br />

Bowens et Mallinicks (413 professionels<br />

du droit)<br />

- 2008 : association entre la firme<br />

Routledge Modise et le cabinet international<br />

Evershed. Apres cette fusion,<br />

Routledge Modise a été classée 34 e<br />

plus grande firme dans le monde.<br />

ainsi dire, d’un littoral… technologique<br />

est une contrainte majeure pour l’un des<br />

pays les plus pauvres du monde.<br />

Troisième producteur mondial d’uranium<br />

et prochain grand producteur de<br />

pétrole, le Niger est la démonstration que<br />

les matières premières ne sont pas les<br />

seuls atouts qu’un pays doit posséder<br />

pour pouvoir se développer. Le savoir et la<br />

technique sont tout aussi indispensables,<br />

davantage même en cas de disponibilité<br />

de ressources minières importantes.<br />

Un fossé abyssal<br />

La situation s’est, certes, améliorée au<br />

cours des trois dernières années. En<br />

2005, elle était effarante. Selon la trésorière<br />

du Réseau des parlementaires pour<br />

les TIC, 90% des 12 millions de Nigériens<br />

n’avaient pas accès à l’internet et la capitale,<br />

Niamey, ne disposait que de 2 megabits<br />

de bande passante. L’accès par DSL<br />

était inexistant et l’accès Internet était<br />

également inexistant dans la plupart des<br />

grandes villes, pas même par le mobile.<br />

Selon la SDRP, la pénétration des télé-<br />

cela signifie envisager une fusion avec un<br />

cabinet concurrent. D’autres, à l’instar<br />

de Cliffe Dekker, ajoutent à leur arsenal<br />

la « dimension couleur en absorbant » des<br />

La « diversité dans la<br />

couleur » d’une entreprise<br />

devient ici un critère quasi<br />

fondamental pour l’entame<br />

de toute négociation ou<br />

l’octroi d’un contrat.<br />

firmes noires spécialisées dans le droit<br />

commercial et des affaires, qui peuvent<br />

s’avérer des plus cruciales dans la négociation<br />

et l’obtention des juteux contrats<br />

de Black Economic Empowerment.<br />

Développement de réseaux<br />

Une troisième voie suivie par les super<br />

cabinets est la signature des contrats d’associations<br />

leur permettant l’accès à des<br />

réseaux juridiques internationaux ou<br />

panafricains, tel Lex Africa, qui leur permet<br />

de recommander des firmes partenaires<br />

sur l’étendue du continent africain à<br />

ceux de leurs clients qui ont des intérêts<br />

au-delà des frontières sud-africaines. Mais<br />

il y a aussi des super cabinets qui décident<br />

de faire cavaliers seuls, tels Bowman<br />

Gilfillan, Deneys Reitz et Werkmans.<br />

Pour Bracher, le succès de toute négociation<br />

en vue d’une fusion dépend de la<br />

réputation du potentiel partenaire. « C’est<br />

là la clé », dit-il. « Il faut avoir du muscle<br />

pour faire un bon partenaire. »<br />

Un rapport de Werksmans Attorneys, – l’un<br />

des plus larges cabinets d’affaires du pays –<br />

publié mardi, prédit un raffermissement de<br />

la frénesie des fusions dans les secteurs de la<br />

télécommunication, des mines et des finances<br />

pour le second semestre de l’année.<br />

communications a été importante au<br />

cours des dernières années. Elle a été<br />

portée par la téléphonie mobile dont le<br />

nombre d’abonnés est passé de 57 541 en<br />

2002 à 546 094 en 2006. La densité téléphonique<br />

a ainsi atteint 4,94% en 2006.<br />

Une densité qui est, cependant, presque<br />

moitié moins élevée que le taux de 8%<br />

préconisé par le NEPAD.<br />

Comme si la faible couverture ne suffisait<br />

pas, le coût des communications<br />

téléphoniques demeure exorbitant, surtout<br />

pour le téléphone mobile.<br />

Certes, la plupart des institutions publiques,<br />

privées, ONG et OIG se sont mises<br />

à l’heure des TIC. Dans l’ensemble, 78%<br />

disposent d’équipements informatiques<br />

et 62% d’un serveur.<br />

Si aujourd’hui les télécommunications<br />

génèrent un chiffre d’affaires annuel de<br />

31,565 milliards de FCFA (74,8 millions<br />

de dollars), elles ne participent cependant<br />

que pour 2,1% à la formation du<br />

PIB. La vision est encore bien loin<br />

d’avoir été traduite dans la réalité.<br />

19<br />

De la filière cacao à…<br />

la prison<br />

Le président du conseil de gestion du Fonds de développement<br />

des producteurs de café et cacao (FDPCC), Henri Kassi<br />

Amouzou, et deux de ses collaborateurs sont détenus depuis<br />

mercredi dernier à la prison d’Abidjan (MACA) pour détournement<br />

de fonds dans la filière café cacao. Henri Kassi<br />

Amouzou est placé sous mandat de dépôt en même temps que<br />

ses collaborateurs Kouassi Théophile, secrétaire exécutif du<br />

FDPCC, et Mme Obodji Houssou, ex-directeur financier de la<br />

même instance. Le procureur a évoqué une liste de 23 personnes<br />

susceptibles de poursuites pour « détournement de fonds,<br />

abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie et faux et<br />

usage de faux en écriture privée de commerce et de banque ».<br />

<strong>Les</strong> Chinois sud-africains<br />

déclarés citoyens noirs<br />

La justice sud-africaine a décidé mercredi de classer la population<br />

d'origine chinoise dans la catégorie des citoyens noirs pour leur<br />

permettre de bénéficier des politiques de discrimination positive<br />

et corriger les inégalités héritées de l'apartheid. Cette décision historique,<br />

rendue par un tribunal de Pretoria, a été saluée comme<br />

une victoire par l'Association des Chinois d'Afrique du Sud, qui<br />

avait traîné le gouvernement devant la justice pour remédier à une<br />

législation qu'elle jugeait partiale. La CASA contestait en justice le<br />

fait que cette communauté ne bénéficie pas des lois visant à mettre<br />

fin à la discrimination économique qui prévalait sous le régime<br />

dirigé par la minorité blanche jusqu'en 1994.<br />

Le roman marocain en quête<br />

de renouveau<br />

Le roman marocain traverse une phase de mutation, marquée<br />

notamment par l'émergence de nouvelles plumes venant enrichir<br />

la scène littéraire arabe, a affirmé Abdelhamid Akkar, président<br />

de l'Union des écrivains du Maroc (UEM). Dans un<br />

entretien publié mardi par le journal libyen Al Jamahiriya,<br />

M. Akkar a fait remarquer que la plupart des romans marocains<br />

publiés en ce début du troisième millénaire se distinguent<br />

par l'intérêt qu'accordent leurs auteurs à l'imaginaire subjectif.<br />

<strong>Les</strong> ministres arabes de<br />

l’Information discutent<br />

du rôle des médias<br />

<strong>Les</strong> ministres de l'Information des pays arabes se sont réunis<br />

jeudi au siège de la Ligue arabe pour discuter du rôle du média<br />

arabe dans le soutien aux causes arabes et aux efforts conjugués<br />

pour promouvoir le développement de la région. Prononçant<br />

un discours à la cérémonie d'ouverture de la réunion, le ministre<br />

égyptien de l'Information Anas Ahmad Nabih el-Fekki, chef<br />

de la session du Conseil des ministres arabes de l'Information,<br />

a souligné l'importance d'établir un mécanisme régulateur<br />

arabe de la télévision satellitaire et de la retransmission radio<br />

au monde arabe. Il a proposé l'établissement d'une chaîne de<br />

télévision satellitaire arabe pour diffuser les points de vue arabes<br />

sur les développements du monde et pour contrecarrer les<br />

campagnes anti-arabes.<br />

Vingt neuf prix Nobel<br />

en conclave<br />

Vingt-neuf prix Nobel se sont réunis pour la quatrième année<br />

consécutive dans la cité nabatéenne de Pétra (Jordanie), pour<br />

examiner de nouveaux horizons économiques. <strong>Les</strong> Nobel de<br />

la paix (notamment le dalaï lama et le président israélien<br />

Shimon Peres), de médecine, chimie, physique et économie,<br />

ainsi que d'autres personnalités comme le président sénégalais<br />

Abdoulaye Wade et le secrétaire général de la Ligue arabe<br />

Amr moussa, ont débattu de l'économie mondiale, frappée<br />

par la crise alimentaire.<br />

Climat social lourd chez<br />

RFI et TV5<br />

<strong>Les</strong> programmes d'information de plusieurs antennes de Radio<br />

France ainsi que de Radio France Internationale (RFI) n'étaient<br />

pas assurés mercredi matin, en raison d'une grève provoquée<br />

par un projet de réforme de l'audiovisuel public, qui devrait<br />

également toucher TV5. Cette grève survient le jour où une<br />

commission chargée de réfléchir à l'avenir de l'audiovisuel<br />

public tient une dernière réunion avant de remettre le 25 juin<br />

ses conclusions au président de la République.


20<br />

Des déplacés kenyans<br />

réclament des compensations<br />

Des déplacés kenyans, dans un camp de la ville de Nakuru<br />

(ouest), ont réclamé au gouvernement des compensations<br />

avant de rejoindre leurs habitations. Seuls quelque 706 déplacés<br />

ont regagné leurs habitations sur près de 13 000 dans cette<br />

région depuis le début de l'opération de relocalisation. La<br />

majorité de ces déplacés, des commerçants et des fermiers, ont<br />

réclamé des compensations variant entre 2300 et 8000 dollars<br />

pour pouvoir recommencer leur vie.<br />

Le Rwanda poursuit les<br />

étrangers impliqués dans le<br />

génocide<br />

Le Rwanda veut recourir à la compétence universelle prévue<br />

dans ses textes de loi en vue de poursuivre devant ses juridictions<br />

des non-Rwandais accusés d'être impliqués dans le génocide<br />

de 1994, a-t-on appris mercredi de source officielle. « Le<br />

Conseil des ministres a été informé la semaine dernière de la<br />

volonté des autorités (rwandaises) chargées des poursuites d'appliquer<br />

la compétence universelle prévue dans nos lois », a indiqué<br />

à l'AFP la ministre de l'Information, Louise Mushikiwabo.<br />

« Le gouvernement rwandais et le peuple rwandais attendent<br />

impatiemment » ces poursuites, a-t-elle poursuivi.<br />

Maroc : suspension du<br />

congrès de l’USFP<br />

Le congrés de la plus importante formation de gauche marocaine<br />

a été suspendu dimanche à la suite de profondes divergences<br />

en matières politique et d'organisation interne et aucune date<br />

n'a été fixée pour sa reprise, a-t-on appris lundi auprès de ce<br />

parti. L'Union socialiste des forces populaires (USFP, au pouvoir)<br />

avait ouvert vendredi à Bouznika (sud de Rabat) son 8e congrès sur fond de crise, mais les 1335 congressistes se sont<br />

séparés dimanche après avoir peiné à adopter les rapports moral<br />

et financier et sans pouvoir se mettre d'accord sur le mode de<br />

scrutin pour l'élection du nouveau premier secrétaire de l'USFP,<br />

après la démission forcée de Mohamed El Yazghi.<br />

Ballotage électoral à Anjouan<br />

Mohamed Djaanfari et Moussa Toybou sont arrivés en tête du premier<br />

tour de l'élection présidentielle de l'île comorienne d'Anjouan,<br />

dimanche, et s'affronteront le 29 juin lors d'un second tour, a-t-on<br />

appris lundi de source officielle. Selon des résultats proclamés lors<br />

d'une conférence de presse par le ministre en charge des élections,<br />

Mmadi Ali, M. Toybou obtient 42,5% des voix et devance d'une<br />

courte tête M. Djaanfari et ses 42,3%. <strong>Les</strong> trois autres candidats<br />

oscillent entre 5,8% et 4,6% à l'issue du premier tour de scrutin.<br />

POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

Tchad : menace sur le verrou<br />

sécuritaire en Afrique centrale<br />

L’envoi d’une force d’interposition n’est pas envisagée pour le moment, mais les pays de la Cemac ne<br />

cachent plus l’inquiétude que leur cause la crise tchadienne.<br />

Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />

La crise tchadienne, marquée ces derniers<br />

temps par de violents affrontements<br />

entre les forces gouvernementales<br />

et les mouvements rebelles, menace<br />

sérieusement la stabilité en Afrique centrale.<br />

Depuis le déclenchement de l’of-<br />

Ces effets sont matérialisés<br />

par l’installation au<br />

Cameroun, en l’espace de<br />

cinq mois, de plus de trente<br />

mille réfugiés tchadiens,<br />

selon le HCR, et également<br />

par l’insécurité grandissante<br />

dans les zones frontalières.<br />

fensive des rebelles au mois de janvier<br />

2008, les pays voisins, au premier rang<br />

desquels le Cameroun, subissent les<br />

effets néfastes de ce conflit. Ces effets<br />

sont matérialisés non seulement par des<br />

flux de populations ayant entraîné l’installation<br />

au Cameroun, en l’espace de cinq<br />

mois, de plus de trente mille réfugiés tchadiens,<br />

selon le Haut Commissariat aux<br />

réfugiés (HCR), mais également par l’insécurité<br />

grandissante dans les zones<br />

frontalières, comme en témoigne l’assassinat<br />

de dix Camerounais la semaine<br />

dernière par les rebelles tchadiens, qui<br />

leur réclamaient une rançon de 20 millions<br />

de FCFA (32 000 euros). Le gouvernement<br />

camerounais a indiqué par ailleurs<br />

avoir déploré une « circulation<br />

inquiétante d’armes à feu », la porosité<br />

des frontières ayant souvent permis aux<br />

rebelles de se servir du territoire camerounais<br />

comme base arrière, chaque fois<br />

qu’ils ont été mis en déroute par les forces<br />

loyalistes au gouvernement de<br />

N’djamena. La ville camerounaise de<br />

La visite officielle que Blaise Compaoré, président du Faso, devrait effectuer début 2009 en Israël va<br />

consacrer le réchauffement des relations entre l’Afrique et l’Etat hébreux.<br />

Kousseri, qui se trouve à une cinquantaine<br />

de kilomètres de la capitale tchadienne,<br />

a souvent essuyé des tires d’obus,<br />

chaque fois que les combats se transportaient<br />

dans la capitale.<br />

Sommet de la CEMAC<br />

Inquiets de la reprise des combats, les<br />

membres de la Cemac multiplient depuis<br />

quelque temps des initiatives visant à<br />

ramener le calme dans ce pays déchiré<br />

par une interminable guerre civile. A<br />

l’initiative du président gabonais Omar<br />

Bongo Ondimba, et avec l’appui des présidents<br />

Biya du Cameroun et Sassou<br />

Nguesso du Congo, des contacts ont été<br />

multipliés avec le président tchadien<br />

Idriss Déby Itno pour trouver une solution<br />

négociée et définitive à la crise tchadienne.<br />

<strong>Les</strong> pays de la Cemac, qui ont<br />

condamné la « tentative de prise de pouvoir<br />

par la force » au Tchad, ont apporté<br />

leur soutien au régime de N’djamena.<br />

C’est dans ce contexte que les chefs<br />

d’Etat de la Cemac choisissent de tenir<br />

leur 9 e sommet du 22 au 24 juin 2008 à<br />

Yaoundé, au Cameroun, avec pour sujet<br />

majeur la crise tchadienne. Toutefois, il<br />

ne serait pas question pour le moment<br />

d’envoyer une force d’interposition de la<br />

Cemac au Tchad.<br />

Pour l’heure, ce sont les appels au calme<br />

qui se multiplient, à l’instar de celui<br />

lancé par le gouvernement camerounais<br />

qui, bien qu’appelant les belligérants au<br />

calme et à la retenue, n’en est pas moins<br />

favorable au respect des « institutions<br />

légales ». Le 18 juin 2008, le ministre<br />

centrafricain des Affaires étrangères, de<br />

l’Intégration et de la Francophonie,<br />

Dieudonné Kombo Yaya, a exprimé l’inquiétude<br />

de son pays « face à l’escalade<br />

militaire au Tchad », où des combats<br />

opposent, dans l’est du pays, l’armée<br />

tchadienne aux groupes rebelles. « Nul<br />

ne peut se réjouir quand la maison de son<br />

voisin brûle », a indiqué le chef de la<br />

diplomatie centrafricaine. Ce qui se<br />

passe au Tchad a des répercussions physiques<br />

au niveau de la République centrafricaine,<br />

pays frontalier du Tchad et<br />

du Soudan, les deux pays voisins qui<br />

s’accusent mutuellement de soutenir les<br />

mouvements rebelles de part et d’autre et<br />

qui ont rompu en mai dernier leurs relations<br />

diplomatiques.<br />

Crise permanente<br />

Sur le terrain, des sources concordantes<br />

font état de violents combats avec d’importantes<br />

pertes matérielles et en vies<br />

humaines, aussi bien dans les rangs de<br />

l’armée régulière que parmi les rebelles.<br />

<strong>Les</strong> rebelles, qui ont clairement affirmé<br />

leur détermination à renverser « le<br />

régime illégitime et dictatorial » d’Idriss<br />

Déby Itno, ont réussi à prendre le<br />

contrôle de quelques localités du pays. A<br />

travers son ministre des Affaires étrangères,<br />

Bernard Kouchner, la France a<br />

déclaré qu’elle resterait en dehors de ce<br />

conflit tchado-tchadien, parce qu’il ne<br />

s’agit pas d’une agression extérieure qui<br />

pourrait amener Paris à appliquer les<br />

accords de défense qui lient les deux<br />

pays. Une neutralité que les rebelles ont<br />

toujours réclamée car, selon l’un des<br />

chefs rebelles, Tim Erdimi, n’eut été l’appui<br />

de l’armée française, Idriss Déby Itno<br />

aurait été chassé du pouvoir en février<br />

2008. De leur côté, les autorités tchadiennes<br />

ont toujours accusé le régime soudanais<br />

de vouloir déstabiliser le Tchad en<br />

apportant un appui logistique, financier,<br />

humain et matériel aux rebelles qui se servent<br />

du Soudan comme base arrière.<br />

Depuis l’indépendance du Tchad en 1960,<br />

ce pays, nanti d’importantes réserves<br />

pétrolières, vit de manière permanente<br />

une guerre civile qui l’empêche d’amorcer<br />

sereinement son développement.<br />

L’Afrique entre Israël et les pays arabes : le temps<br />

du réalisme et de l’équilibre diplomatique<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

Le chef de l’Etat burkinabé à Jérusalem. Le<br />

Premier ministre du Togo au siège de la<br />

Banque islamique de développement. Le<br />

Guide libyen à Lomé. De nouveau sur la sel-<br />

« Israël peut nous être un<br />

précieux partenaire dans la<br />

réussite de notre politique de<br />

modernisation de l’agriculture,<br />

notamment la maîtrise de la<br />

technique d’irrigation goutte<br />

à goutte. »<br />

lette, bientôt, le triumvirat Afrique-Israël-<br />

Monde arabe ? Probable.<br />

<strong>Les</strong> pays arabes ont du pétrole et des pétrodollars.<br />

Israël a de la technicité, en particulier dans le<br />

domaine de la mise en valeur de terres arides.<br />

L’Afrique a des matières premières et un poids<br />

démographique qui est aussi une puissance<br />

diplomatique.<br />

Il fut un temps où Israël était un Etat paria en<br />

Afrique. C’était au plus fort de la solidarité afroarabe,<br />

nourrie par la politique israélienne à<br />

l’égard des Palestiniens et d’annexion de territoires<br />

arabes. Ce temps semble sur le point<br />

d’être définitivement révolu. Israël est en train<br />

de redevenir un Etat fréquentable en Afrique,<br />

un Etat avec lequel on n’a ni honte, ni peur<br />

d’entretenir des relations normales.<br />

Bani Israël, Sénégal<br />

Un symbole fort. L’Agence de presse sénégalaise<br />

(APS) a révélé, le 11 juin, l’existence au Sénégal<br />

d’un village dénommé… Bani Israël (les gens<br />

d’Israël en hébreux), à 145 km de Tambacounda,<br />

la capitale de la région Est du Sénégal située à 457<br />

km de Dakar. Une population de 1380 habitants<br />

pour ce chef-lieu d’une communauté rurale de<br />

20 578 âmes. D’importantes potentialités agricoles<br />

et forestières, une bonne pluviométrie et une<br />

végétation dense. Pourquoi ce nom de Bani Israël<br />

pour des gens qui ne sont point des Falashas (juifs<br />

d’Ethiopie) ? La légende veut qu’autrefois, dans<br />

un rêve commun à plusieurs habitants, le prophète<br />

Jacob (Yankhob) aurait recommandé de<br />

donner le nom de Bani Israël au village.<br />

La réalité est voisine. Exemple. Le 7 juin, la<br />

radio privée RFM de Dakar diffuse un reportage<br />

sur un enfant sénégalais souffrant d’une<br />

affection cardiaque soigné dans une clinique<br />

de Save a Child’s Heart Foundation, une organisation<br />

médicale israélienne à but non lucratif.<br />

Deux autres enfants sénégalais ont été opérés<br />

avec succès dans cet hôpital.<br />

Le 26 mars 2008, l’APS rendait compte d’une<br />

conférence de presse animée dans les locaux de<br />

l’ambassade d’Israël à Dakar par deux lycéennes<br />

sénégalaises rentrées d’un voyage dans l’Etat<br />

hébreux, dans le cadre du Congrès international<br />

de la jeunesse organisé par l’UNESCO en<br />

souvenir de l’Holocauste. L’une d’elles affirme :<br />

« On a eu… à signer une charte qui nous engage,<br />

au nom de nos pays respectifs, à garder vivace la<br />

mémoire de l’Holocauste… »<br />

Et puis, du 13 au 15 mai 2008, Blaise Compaoré,<br />

dont l’influence diplomatique en Afrique est<br />

grandissante, a participé aux festivités marquant<br />

le 60 e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël.<br />

En attendant une possible visite officielle au<br />

début de l’année prochaine.<br />

Partenaire précieux<br />

Un site d’information burkinabé écrit : « En<br />

contrepartie d’une position plus pragmatique,<br />

moins idéologique sur la question palestinienne,<br />

l’Etat d’Israël peut nous être un précieux partenaire<br />

dans la réussite de notre politique de modernisation<br />

de l’agriculture, notamment la maîtrise de la technique<br />

d’irrigation goutte à goutte, la recherche<br />

agronomique ou encore la lutte contre la désertification.<br />

Après tout, la Mauritanie et la Jordanie<br />

entretiennent de bonnes relations avec l’Etat<br />

hébreux et le président égyptien Hosni Moubarak<br />

incite les Etats arabes à normaliser leurs relations<br />

avec Israël ». Six experts israéliens ont sauvé le Lac<br />

Bam du Burkina du dessèchement.<br />

Dans le contexte de « crise alimentaire, écologique,<br />

financière, énergétique, etc. » qu’évoquait<br />

Blaise Compaoré au Colloque « Tomorrow »<br />

organisé le 13 juin à Jérusalem, l'Afrique cherche,<br />

avec un sens nouveau de ses intérêts bien<br />

compris, à trouver une position du juste<br />

milieu dans ses relations avec, d’une part, les<br />

pays arabes, et de l’autre, l’Etat d’Israël.<br />

Décidément, un vent de réalisme politique<br />

souffle désormais sur le continent.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

21<br />

La revue de presse africaine de Londres<br />

Même si le Zimbabwe continue d’être à<br />

la une de l’actualité africaine et britannique,<br />

la presse britannique s’intéresse à<br />

d’autres sujets africains.<br />

Un nouveau front en Erythrée<br />

Newstatesman, par la plume de sa spécialiste<br />

Afrique, Michaëla Wrong, est le seul<br />

journal qui analyse cette semaine les combats<br />

à la frontière Djibouti-Erythrée. Ras<br />

Doumeira est la localité où a eu lieu cet<br />

accrochage qui a fait douze morts et une<br />

cinquantaine de blessés coté Djiboutiens.<br />

Le journal précise tout de même que l’on<br />

ne connaît pas les raisons profondes pour<br />

lesquelles l’Erythrée a décidé d’affronter<br />

son voisin djiboutien. L’incident, sans<br />

être prémédité, était prévisible, affirme<br />

Michaëla Wrong. <strong>Les</strong> commandants érythréens<br />

ouvrent régulièrement le feu<br />

contre les déserteurs qui tentent de passer<br />

la frontière djiboutienne. Et ces deux derniers<br />

mois, le gouvernement djiboutien n’a<br />

cessé de dénoncer les troupes érythréennes<br />

qui creusaient des tranchées le long de leur<br />

frontière commune. Quelles que soient les<br />

raisons, affirme le journal, on ne peut<br />

négliger le fait que les frontières sont mal<br />

tracées, mal définies. Newstatesman souligne<br />

que le président djiboutien a toujours<br />

affirmé que le problème frontalier entre les<br />

deux pays doit être confié à un arbitrage<br />

international. Mais l’expérience éthiopienne,<br />

qui a vu le président Zenawi refuser<br />

les conclusions d’un arbitrage similaire<br />

dans un autre différend frontalier avec<br />

l’Erythrée, fait que le président Aferworki<br />

Isaias pourrait être tenté de régler le problème<br />

avec Djibouti militairement.<br />

Le coup manqué de Guinée équatoriale<br />

Un autre sujet très commenté par la<br />

presse britannique cette semaine, c’est le<br />

procès de Simon Mann. Le Times a dépêché<br />

un envoyé spécial à Malabo, Martin<br />

Fletcher, pour suivre ce procès. Et pour<br />

cause, Mark Thatcher, fils de l’ancien<br />

Premier ministre britannique Margareth<br />

Thatcher, est cité par le principal accusé,<br />

Simon Mann, comme étant l’un des cerveaux<br />

du coup d’état manqué contre le<br />

président Teodoro Obiang Nguema.<br />

Ancien SAS, une unité d’élite de l’armée<br />

britannique, Simon Mann affirme qu’il<br />

n’était qu’un simple exécutant, et que le<br />

cerveau était l’homme d’affaires libanobritannique<br />

Ely Calil, 64 ans, milliardaire<br />

de son état, et qui avait comme alliés<br />

l’opposant historique Severo Moto, exilé<br />

en Europe, et Sir Mark Thatcher. Le FT,<br />

qui évoque aussi cette information, précise<br />

que Simon Mann pourrait encourir<br />

une peine de 32 ans de prison. Le FT<br />

précise aussi que M. Mann a annoncé<br />

qu’il regrettait profondément d’être<br />

mêlé à cette affaire, et qu’il se réjouissait<br />

que le coup ait échoué.<br />

Le pétrole nigérian<br />

Le Financial Times a annoncé que le président<br />

Oumarou Yar’Adua a décidé<br />

d’ouvrir une enquête sur les contrats<br />

d’exploration cédés par l’administration<br />

Obasanjo a certaines compagnies juste<br />

avant la passation de service entre les<br />

deux présidents. Selon le FT, 18 blocks<br />

pétroliers sur 45 ont été cédés à de petites<br />

compagnies pas très bien connues. Le<br />

président Yar’Adua s’est engagé à arrêter<br />

le déclin de la production pétrolière du<br />

Nigeria, huitième plus grand exportateur<br />

de pétrole au monde. Mais les sympathisants<br />

de l’ancien président Olusegun<br />

Obasanjo affirment qu’il y a une tentative<br />

visant à le discréditer. C’est aussi le<br />

FT qui fait état de l’attaque de la plus<br />

grande plateforme pétrolière africaine<br />

aux larges des côtes nigérianes par une<br />

milice armée. Cette plateforme, située à<br />

une centaine de km des côtes, produit<br />

jusqu'à 200 000 barils de pétrole par<br />

jour, soit dix pour cent de la production<br />

journalière nigériane.<br />

Le dossier sud-africain<br />

Le FT consacre cette semaine un dossier<br />

complet de plusieurs pages à l’Afrique<br />

du Sud, notamment sur le Black<br />

Empowerment, qui tend à favoriser<br />

l’éclosion d’une classe d’affaire noire.<br />

Mais le journal rappelle qu’aujourd’hui<br />

cette stratégie du Black Empowerment<br />

est controversée. Car, pour certains, ceux<br />

qui en ont bénéficié sont souvent l’élite<br />

noire proche du parti au pouvoir.<br />

Un autre article de ce dossier analyse les<br />

défis économiques du pays. Et le journal<br />

d’expliquer que les récentes violences<br />

xénophobes ont pour racine les problè-<br />

mes économiques du pays. Avec 4% de<br />

croissance économique annuelle maintenant,<br />

le gouvernement ne peut satisfaire<br />

les besoins de millions de Sud-Africains.<br />

Mais le journal, citant les propos du<br />

ministre des Finances Trévor Manuel,<br />

affirme que 12 millions de personnes soit<br />

un quart de la population ont reçu les<br />

subventions de la sécurité sociale.<br />

Le dossier zimbabwéen<br />

Le Daily Telegraph, le Guardian et le FT<br />

ont tous analysé la visite surprise de<br />

Thabo Mbeki au Zimbabwe. Le Daily<br />

Telegraph dans son titre « Robert Mugabe<br />

urged to cancel vote », analyse ce voyage.<br />

Et parce que cette élection présidentielle<br />

du 27 juin ne réglera pas la crise qui<br />

secoue le pays, le président sud-africain<br />

a suggéré au président Mugabe de surseoir<br />

à cette élection et de former un<br />

gouvernement de transition. Et le journal<br />

revient sur les exactions qui ont<br />

frappé les militants de l’opposition.<br />

Le Guardian évoque aussi cette visite,<br />

mais précise que les Nations Unies ont<br />

annoncé que cinq millions de personnes<br />

risquent d’être confrontées à la famine.<br />

Et d’ici la fin de cette année on s’attend à<br />

ce que 3,8% de la population soient<br />

confrontés directement à la faim. Et le<br />

journal de rappeler que l’inflation est à<br />

plus de 100 000% au Zimbabwe et que,<br />

cette année seulement, la production de<br />

maïs à chuté de 28%. Tout cela fait que<br />

Morgan Tsvangirai, le leader de l’opposition,<br />

a donné des signaux contradictoires<br />

en annonçant qu’il allait poursuivre<br />

la campagne, malgré la violence, mais en<br />

déclarant aussi qu’il pensait sérieusement<br />

arrêter la participation de son<br />

parti a cause de ces mêmes violences. Le<br />

Daily Telegraph souligne que plus de 70<br />

militants de l’opposition ont été tués par<br />

les milices de la Zanu-PF et par les forces<br />

de sécurité. Le FT, comme d’autres journaux,<br />

reprend les déclarations cette<br />

semaine du président zimbabwéen qui a<br />

affirmé que jamais le Mouvement pour<br />

le changement démocratique, MDC, ne<br />

gouvernera le pays. Tout cela a amené les<br />

27 pays membres de l’Union européenne<br />

à menacer le Zimbabwe de nouvelles<br />

sanctions si Mugabe n’arrêtait pas les<br />

violences dans le pays.<br />

Des banques françaises, mais aussi africaines, ont souscrit à l’augmentation de capital de Proparco. Un changement<br />

souligné lors de la célébration des 30 ans de l’institution.<br />

Le Kenya se prononce sur les<br />

élections au Zimbabwe<br />

Le Kenya a averti vendredi le président zimbabwéen Robert<br />

Mugabe qu'un deuxième tour de l'élection présidentielle le 27<br />

juin, qui ne serait ni libre ni équitable, constituerait un affront<br />

pour l'Afrique, dans un communiqué du Ministère kényan des<br />

affaires étrangères. « En tant que nation, nous appelons le président<br />

Mugabe à respecter les aspirations du peuple du Zimbabwe.<br />

Ayant accepté un second tour, le président Mugabe doit (à présent)<br />

garantir qu'il se déroule selon la doctrine des critères reconnus<br />

en termes de pratiques électorale et démocratique », indique<br />

le ministère dans son communiqué.<br />

Polémiques sur la religion<br />

de Barak Obama<br />

Le maire de New York, Michael Bloomberg, a mis en garde<br />

jeudi la communauté juive des Etats-Unis contre une campagne<br />

de désinformation qui présente selon lui le candidat démocrate<br />

à la Maison blanche Barack Obama, un chrétien, comme<br />

un musulman caché. « Vous savez qu'il y a beaucoup de courriels<br />

qui circulent sur l'internet à l'attention des électeurs juifs, disant<br />

que le sénateur Obama est secrètement un musulman, et de surcroît<br />

un musulman radical », a souligné M. Bloomberg au cours<br />

d'un petit-déjeuner offert par des membres de la communauté<br />

juive de South Palm Beach en Floride (sud-est).<br />

Tchad : la rébellion tend la<br />

main à Idriss Déby<br />

La rébellion tchadienne s’est dite, vendredi, prête à négocier avec<br />

N'Djamena après les combats d'Am Zoer (80 km au nord-est<br />

d'Abéché), une « des plus grandes batailles du conflit intertchadien<br />

par son intensité et sa violence », dans un communiqué à l'AFP.<br />

« L'Alliance nationale est disposée à s'asseoir autour d'une table<br />

ronde pour un dialogue inclusif au cours duquel tous les problèmes<br />

qui se posent au peuple tchadien seront débattus en vue d'une<br />

solution globale, juste et durable », a affirmé le porte-parole de<br />

l'Alliance, Ali Gueddei, joint par téléphone.<br />

Ethiopie : le principal<br />

parti d’opposition se<br />

dote d’un leader<br />

Le principal parti d'opposition en Ethiopie a élu un nouveau dirigeant<br />

pour la première fois depuis que toute sa direction avait été<br />

libérée de prison l'année dernière, ont indiqué des responsables<br />

vendredi. L'Unité pour la démocratie et la justice (UDJ), ancienne<br />

Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD), a élu mercredi<br />

Birtukan Midekssa, 34 ans, à sa tête. Le Front populaire révolutionnaire<br />

démocratique éthiopien (EPRDF), au pouvoir, a remporté<br />

327 sièges au Parlement, qui en compte 547, lors des législatives de<br />

2005 qui, selon de nombreux observateurs, ne se sont pas déroulées<br />

selon les standards internationaux.<br />

Des banques françaises et africaines coopèrent<br />

pour financer le secteur privé africain<br />

Par Anne Guillaume-Gentil, Paris<br />

<strong>Les</strong> pays en développement, et plus particulièrement<br />

en Afrique, qui sont devenus un<br />

grand marché, offrent une réelle opportunité<br />

économique avec un changement de positionnement<br />

remarquable, soulignait Jean-<br />

Michel Sévérino, PDG de l’Agence française<br />

de développement (AFD) à l’occasion de la<br />

table ronde « L’investissement privé, secteur<br />

de développement durable dans les pays du<br />

Sud », organisée à Paris le 19 juin.<br />

La présence de banques africaines (la BMCE du<br />

Maroc, la BOAD, la DBSA) aux côtés des banques<br />

françaises (Groupe des Banques<br />

Populaires, Groupe Caisses d’Epargne, BNP-<br />

Paribas), toutes actionnaires de Proparco, montre<br />

à elle seule l’évolution du continent et le rôle<br />

croissant des institutions du Sud dans l’aide au<br />

développement. Proparco, qui offre, selon son<br />

directeur général Luc Rigouzzo, « une vision<br />

moderne du partenariat Nord-Sud » où sont<br />

conciliés développement durable et rentabilité<br />

financière, verra, avec le triplement de son capital,<br />

sa capacité d’intervention passer à 4 milliards<br />

d’euros sur les cinq prochaines années<br />

(cf. <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> n° 29 du 15 au 21 mai 2008).<br />

Le PDG de la Banque marocaine du commerce<br />

extérieur (BMCE), Othman Benjelloun, n’a pas<br />

manqué de souligner « le marché exceptionnel »,<br />

notamment au regard de sa population, que<br />

constitue l’Afrique, affichant l’ambition d’être<br />

présent sur l’ensemble du continent dans les dix<br />

prochaines années. En devenant l’actionnaire<br />

bancaire de référence du groupe Bank of Africa<br />

(BOA) en 2007, la BMCE est déjà présente dans<br />

12 pays africains. Lors du débat, il a proposé de<br />

créer une Académie pour la formation des banquiers<br />

en Afrique. Philippe Dupont, PDG du<br />

groupe Banques Populaires, a mis en avant l’importance<br />

du cautionnement mutuel, en pratique<br />

notamment au Cameroun, du factoring et des<br />

structures de microfinances, pour les PME,<br />

regrettant l’absence d’un marché financier suffisamment<br />

mature pour le développement du private<br />

equity. De son côté, Abdoulaye Bio-Tchané,<br />

président de la Banque ouest-africaine de développement<br />

(BOAD), a estimé que les institutions<br />

La présence de banques<br />

africaines aux côtés des<br />

banques françaises, toutes<br />

actionnaires de Proparco,<br />

montre à elle seule l’évolution<br />

du continent.<br />

financières devaient apporter des conseils aux<br />

gouvernements pour créer un environnement<br />

plus favorable pour les microentreprises et les<br />

PME et un système financier plus performant, en<br />

particulier en renforçant le marché obligataire<br />

local. Tout en soulignant « une véritable explosion<br />

de l’activité du secteur privé en Afrique », la<br />

Banque africaine de développement (BAD) a<br />

signalé l’importance et l’intérêt du Currency<br />

Exchange Fund (TXC), créé par la Société néerlandaise<br />

pour le financement du développement,<br />

FMO, en partenariat avec des acteurs financiers,<br />

pour le financement en monnaie locale.<br />

Un intérêt renouvelé qui, pour les banques internationales,<br />

implique aussi une concurrence<br />

accrue des banques africaines, avec une forte<br />

offensive des banques nigérianes, mais aussi chinoises<br />

et russes. Une concurrence créatrice de<br />

nouvelles opportunités (meilleure qualité des services,<br />

innovation et diversification des produits et<br />

cofinancement d’investissements internationaux),<br />

affirme Dominique Aubernon, directeur<br />

financier du pôle IRS de BNP-Paribas, ajoutant<br />

que les règles du jeu doivent être partagées par<br />

tous les acteurs, en particulier la notion de capital<br />

et la nouvelle réglementation bancaire de Bâle II.


<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 INTERNATIONAL<br />

23<br />

Nouvelle « voilure » de la<br />

politique africaine de la France<br />

C’est très officiellement pour défendre les « parts de marché » de son pays que le secrétaire d’Etat français<br />

à la Coopération a dévoilé, jeudi 19 juin 2009, le nouveau programme de la France en direction<br />

du continent. Le réalisme chinois devient la référence implicite.<br />

Par Sana Harb, Alger<br />

Il est presque l’antithèse de son prédécesseur<br />

Jean-Marie Bockel, qui a été transféré<br />

aux anciens combattants pour avoir<br />

affiché son intention d’enterrer la<br />

Françafrique et critiqué la « mauvaise<br />

gouvernance » et la « prédation » de certains<br />

dirigeants africains. Alain Joyandet,<br />

quant à lui, n’a pas ce genre d’états d’âme.<br />

« On ne construit pas des relations durables<br />

sur un acte de décès », a-t-il déclaré<br />

lors d’un passage à Cotonou. Pour effacer<br />

le mauvais effet laissé par son prédécesseur,<br />

il avait choisi significativement<br />

de faire sa première visite à Libreville,<br />

« Il faut absolument qu'on<br />

mette fin à une certaine<br />

période de naïveté », a<br />

estimé Alain Joyandet. Exit<br />

donc les états d’âme, il faut<br />

observer ce qui se passe en<br />

Afrique, ce que font les<br />

Chinois et les Américains, et<br />

essayer de garder sa place.<br />

chez un Omar Bongo qui avait exprimé<br />

sa mauvaise humeur et signalé, à qui de<br />

droit, qu’il avait d’autres choix… Message<br />

reçu à Paris, où il n’est plus question que<br />

de pragmatisme. « Il faut absolument<br />

qu'on mette fin à une certaine période de<br />

naïveté », a estimé Alain Joyandet. Exit<br />

donc les états d’âme, il faut observer ce<br />

qui se passe en Afrique, ce que font les<br />

Chinois et les Américains, et essayer de<br />

garder sa place. « L’Afrique s’éveille, est-ce<br />

qu'elle s'éveillera avec ou sans nous ? » La<br />

France est donc décidée à défendre ses<br />

parts de marché sans plus s’encombrer<br />

du discours moralisant de Jean-Marie<br />

Bockel, dupliqué d’ailleurs – le rappel est<br />

utile – sur ceux, plus anciens, de Nicolas<br />

Sarkozy, qui se faisait le chantre des droits<br />

de l’homme sur le continent. C’est bien fini.<br />

<strong>Les</strong> maîtres-mots sont réalisme, intérêts<br />

économiques… Comme si Paris découvrait,<br />

avec un temps de retard sur le reste du<br />

monde, que la concurrence est vive sur le<br />

continent et que les Chinois et quelques<br />

autres ont créé un climat nouveau.<br />

A l’heure de Pékin mais sans voilure<br />

chinoise<br />

Paris se met donc définitivement à l’heure<br />

de Pékin. « Nous allons changer le cap et<br />

nous allons également changer la voilure en<br />

ce qui concerne le développement économique<br />

et les priorités de notre politique de coopération<br />

», a déclaré M. Joyandet lors de la<br />

présentation de son programme pour<br />

l’Afrique. Celui-ci s’articule sur huit<br />

volets : le soutien au secteur privé, la<br />

relance des agricultures africaines, le renforcement<br />

du rôle des femmes, le développement<br />

de l’éducation et de la langue<br />

française, le triplement de la présence des<br />

volontaires internationaux sur le terrain,<br />

l’accompagnement des ONG, le renforcement<br />

de l’audiovisuel extérieur et la<br />

révision des accords de défense.<br />

Le ministre a annoncé qu’un milliard<br />

d’euros de plus sera consacré chaque<br />

année au développement économique<br />

des pays en développement. Il reste que<br />

les contraintes budgétaires ne permet-<br />

tent pas de s’aligner sur une voilure chinoise.<br />

<strong>Les</strong> fonds supplémentaires d’un<br />

milliard d’euros, soit une augmentation<br />

de 25%, passeront par l’Agence française<br />

pour le développement sous forme de<br />

prêts bonifiés, ce qui permettra de « rentrer<br />

cette intervention financière dans le<br />

calcul de l'aide publique au développement<br />

sans avoir recours au budget de<br />

l'Etat ». Ce milliard d’euros, promis chaque<br />

année, cible en particulier le secteur<br />

privé africain qui est en plein essor. Cette<br />

politique devrait, aux yeux du gouvernement,<br />

à défaut de contenir la montée en<br />

puissance des Chinois, préserver des<br />

parts de marché sur le continent. Elle va<br />

aller de pair avec une réforme de l’AFD<br />

que l’on juge trop « autonome » à l’égard<br />

de la politique de l’Etat.<br />

Oxfam critique<br />

La nouvelle orientation a suscité une<br />

réaction rapide et vive de d’Oxfam<br />

France-Agir ici : « De retour de trois mois<br />

d’observation sur le terrain, notamment<br />

en Afrique, Alain Joyandet a notamment<br />

réussi l’exploit de ne pas prononcer une<br />

seule fois le mot pauvreté dans son discours.<br />

Rien non plus sur les Objectifs du<br />

millénaire pour le développement. Aucun<br />

nouvel effort budgétaire n’est donc véritablement<br />

envisagé pour le moment. C’est<br />

proprement scandaleux ». Pour rappel, la<br />

France a réduit de 15% son budget d'aide<br />

au développement en 2007. En tout état<br />

de cause, pour beaucoup d’observateurs<br />

cette démarche tardive reste sans commune<br />

mesure avec l’action d’envergure<br />

impulsée par Pékin. Difficile pour le coq<br />

gaulois de lutter avec le dragon chinois…<br />

Le forfait de l’opposition risque<br />

d’aggraver la crise au Zimbabwe<br />

Annuler les élections comme le voudrait Mbeki ? Participer au second tour des élections ou le boycotter<br />

? L’opposition n’avait pas beaucoup de choix face à un régime décidé à rester en place à tout prix…<br />

Par Said Djaafer, Alger<br />

C’est la semaine de tous les<br />

dangers au Zimbabwe, elle le<br />

demeure en dépit de la décision<br />

de l’opposition de se retirer<br />

de la course. Morgan<br />

Tsvangirai, le leader du mouvement<br />

pour le changement<br />

démocratique, vainqueur du<br />

premier tour, le 29 mars dernier,<br />

a annoncé qu’il ne pouvait<br />

« demander aux électeurs<br />

de risquer leur vie en votant le<br />

27 juin 2008 ». Plutôt que de<br />

participer à « une parodie de<br />

processus électoral entachée de<br />

violence et illégitime », l’opposition<br />

a fait un choix qui, selon<br />

toute évidence, était celui que<br />

désirait le régime de Mugabe.<br />

Un scrutin transformé de<br />

facto en coupe-gorge<br />

Le Mouvement pour le changement<br />

démocratique (MDC),<br />

qui arrivait difficilement à<br />

mener campagne – 85 de ses<br />

partisans auraient été tués –,<br />

le savait. Mais il n’avait que<br />

des mauvais choix. Il a décidé<br />

de faire celui qui paraissait le<br />

moins mauvais et le plus responsable<br />

: éviter aux électeurs<br />

zimbabwéens un scrutin<br />

transformé de facto en coupegorge.<br />

C’est que du côté de<br />

Mugabe et de ses partisans, les<br />

signaux émis ne souffraient<br />

d’aucune équivoque. La pression<br />

sur le second tour était<br />

énorme. Robert Mugabe, ne<br />

craignant apparemment plus<br />

de correspondre parfaitement<br />

à la caricature qui a été dressée<br />

de lui depuis des années<br />

par la presse occidentale, s’est<br />

laissé aller à des déclarations<br />

pour le moins inquiétantes. Il<br />

a signifié qu’il ne quitterait<br />

jamais son poste et a indiqué<br />

que le MDC ne sera « jamais,<br />

au grand jamais, autorisé à<br />

diriger ce pays » et qu’il était<br />

prêt à « reprendre les armes ».<br />

On est bien en face d’une<br />

transition démocratique par<br />

les urnes pouvant déboucher,<br />

du fait de la perception des<br />

gens au pouvoir, vers une<br />

quasi-guerre civile.<br />

Sous le regard impuissant de<br />

l’Afrique<br />

La dramatisation du discours<br />

et les faits de violence, largement<br />

imputés au Zanu-pf, et<br />

la transformation de l’adversaire<br />

politique en « agent de<br />

Toutes les expériences des sanctions<br />

économiques appliquées de par le monde<br />

ont démontré que ce ne sont pas les régimes<br />

qui en souffrent, mais les populations.<br />

l’étranger » n’augurait rien de<br />

bon. Par mille et une manières,<br />

c’est l’ensemble du système<br />

Mugabe, en place depuis<br />

l’indépendance du pays, qui a<br />

transformé une compétition<br />

électorale en une question de<br />

survie. Formellement, le régime<br />

en place gagne par « forfait ».<br />

Mais le match n’a pas eu lieu et<br />

ses préliminaires ont été absolument<br />

déloyaux. Le choix du<br />

retrait n’a, de toute évidence,<br />

pas été facile à faire pour l’opposition.<br />

Certains avançaient<br />

que l’image du gouvernement<br />

en place était si dégradée<br />

qu’un boycott du second tour<br />

ne l’aggraverait pas davantage.<br />

En restant en place dans le<br />

cadre d’une lecture légaliste<br />

douteuse de la loi électorale, le<br />

régime pourrait même aggraver<br />

la répression contre une<br />

opposition déjà classée, sans<br />

aucune forme de procès,<br />

comme de traître à la nation et<br />

agent actif de l’ancienne puissance<br />

coloniale.<br />

Même Mbeki n’est plus<br />

audible à Harare<br />

La seule conséquence probable<br />

de ce retrait serait que les puissances<br />

occidentales aggravent<br />

les sanctions économiques<br />

contre le Zimbabwe. Or, toutes<br />

Verbatim<br />

Objectif<br />

« Notre objectif est d’assurer dans les dix prochaines<br />

années la présence de notre groupe dans chacun des 55<br />

pays ou territoires du continent africain. »<br />

Othman Benjelloun, président du groupe BMCE, lors<br />

d’une conférence organisée le 19 juin par Proparco au<br />

Ministère français de l’économie et des finances.<br />

Intégration<br />

« L'existence de ces communautés régionales est un obstacle<br />

à l'intégration africaine et cela risque de créer des guerres<br />

de régions et de frontières. L'Afrique ne sera jamais unie<br />

tant que l'on parlera de communautés régionales. C'est un<br />

échec, il n'y a pas d'union régionale. »<br />

Le colonel Kadhafi au sommet du CEN-SAD.<br />

Elections<br />

« Il est temps pour les leaders africains de dire au président<br />

Mugabe que le peuple du Zimbabwe mérite des<br />

élections libres et justes, qu'on ne peut pas intimider ses<br />

opposants ni les mettre en prison. »<br />

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.<br />

Terminé<br />

« La France soutiendra le candidat qui gagnera et personne<br />

d'autre. (…) Je le dis très clairement à nos concitoyens,<br />

aux Français que je rencontre ce soir. Nous ne<br />

sommes plus, de ce point de vue, ceux qui interviennent<br />

pour maintenir les gouvernements en place en Afrique.<br />

C'est terminé tout ça. »<br />

Bernard Kouchner à travers les ondes de RFI.<br />

Combat<br />

« Le combat pour la démocratie n'a jamais été porté par<br />

une seule race, une seule communauté religieuse ou un<br />

seul groupe sexuel. »<br />

Nelson Mandela, dans un message vidéo diffusé à l'occasion<br />

de la Journée de la jeunesse.<br />

Nourrissons<br />

« Avec 100 millions de personnes se trouvant au bord<br />

d'une pauvreté abjecte, le coût de l'alimentation ne sera<br />

pas mesuré en termes de prix du blé et du riz, mais au<br />

nombre croissant de nourrissons et d'enfants morts en<br />

Afrique. »<br />

Koffi Annan, présentant à Londres le rapport annuel du<br />

Comité de suivi de l’Afrique qu’il dirige.<br />

Réflexes<br />

« Mes réflexes épidermiques sont de gauche. (…) J'ai<br />

l'impression que les gens qui sont complètement d'un<br />

côté ou de l'autre ne pensent qu'avec une partie du cerveau.<br />

»<br />

Carla Bruni-Sarkozy, épouse du président français<br />

Nicolas Sarkozy, dans une interview publiée samedi par le<br />

quotidien français Libération.<br />

Irrationnel<br />

« Demander aux pays producteurs de pétrole d'augmenter<br />

leur offre est illogique et irrationnel. Va-t-on demander<br />

aux pays qui produisent des voitures, des ordinateurs,<br />

des panneaux solaires ou des turbines à gaz d'augmenter<br />

leur production sous prétexte que les prix sont<br />

très élevés ? »<br />

Le président de l'Opep Chakib Khelil, dans une déclaration<br />

vendredi à l'agence Algérie presse service (APS).<br />

Surprise<br />

« Nous avons accueilli avec joie l'Eufor (...), mais quelle<br />

ne fut pas notre surprise de voir, dès la première épreuve<br />

hostile, cette force coopérer avec les envahisseurs (…).<br />

Nous sommes en droit de nous interroger sur l'efficacité<br />

de cette force et l'utilité de sa présence au Tchad. »<br />

Le président tchadien Idriss Deby dans une allocution<br />

télévisée.<br />

les expériences des sanctions<br />

économiques appliquées de par<br />

le monde ont démontré que ce<br />

ne sont pas les régimes qui en<br />

souffrent, mais les populations.<br />

Le régime de Mugabe était si<br />

peu enclin à l’ouverture que<br />

même l’initiative de Thabo<br />

Mbeki, préconisant l’annulation<br />

du second tour et la constitution<br />

d’un gouvernement<br />

d’union nationale, a été rejetée<br />

par Mugabe, alors qu’elle avait<br />

l’écoute de l’opposition. La victoire<br />

honteuse de Mugabe est<br />

pleine d’incertitudes. Si l’opposition<br />

a fait un choix de sagesse,<br />

il n’est pas sûr que les électeurs<br />

frustrés le comprendront. Le<br />

régime pourrait aussi, au nom<br />

de sa « légalité », accroître la<br />

répression, quitte à s’isoler<br />

davantage. Le Zimbabwe est<br />

dans une impasse explosive<br />

sous le regard impuissant de<br />

l’Afrique.


24<br />

L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />

Ely Mohamed Vall, un de ces<br />

hommes providentiels qui<br />

manquent tant à l’Afrique<br />

Depuis un certain 3 août 2005, Ely Mohamed Vall est l’homme le plus populaire et le plus mystérieux,<br />

le plus recherché et le plus introuvable de Mauritanie.<br />

Par Mohamed Baba Fall, Casablanca<br />

Il était un invité de marque lors du lancement<br />

de la Fondation Chirac, début<br />

juin. Aux côtés du Sénégalais Abdou<br />

Diouf, l’un des tout premiers présidents<br />

élus africains à avoir reconnu le verdict<br />

des urnes ; de Joachim Chissano, lauréat<br />

du prix Mo Ibrahim, et qui s’est retiré du<br />

pouvoir comme l’on se retire d’un banquet,<br />

décontracté et sans y être forcé. On<br />

a aperçu sa fine silhouette récemment<br />

aux entretiens de la Méditerranée où il<br />

plaidait le rapprochement des deux rives<br />

et des peuples. Il, c’est Ely Mohammed<br />

Vall, né en 1953 à Nouakchott, parlant la<br />

plupart des langues nationales pratiquées<br />

des deux Hods au fleuve, le<br />

Mauritanien le plus populaire depuis un<br />

certain 3 août 2005. Cet éminent membre<br />

de la tribu des Oulad Bousbaa, d’antiques<br />

commerçants pacifiques au nom<br />

guerrier (fils de lion partis de la province<br />

marocaine du Haouz pour s’établir<br />

aujourd’hui dans le Tagant, l’Adrar et<br />

dans la ville sénégalaise de Louga, a été,<br />

vingt ans durant, le chef du service des<br />

renseignements de son pays. A leur actif,<br />

une ribambelle de putschs déjoués, des<br />

complots étouffés dans l’œuf et un encadrement<br />

policier efficace qui a expliqué<br />

l’exceptionnelle longévité de Maouiya<br />

Ould sidi Ahmed Taya au pouvoir.<br />

Presque mystique<br />

A la différence du Premier ministre<br />

malien actuel, un policier dur à cuir que<br />

tout Bamako connaissait en son temps,<br />

Ely, un homme de l’ombre, imprévisible<br />

et presque « mystique », dit de lui un<br />

officier de l’armée à la retraite, a toujours<br />

Après avoir quitté le pouvoir,<br />

l’ancien président demeure<br />

l’homme le plus recherché,<br />

mais aussi le plus introuvable<br />

à Nouakchott. Ses moindres<br />

déplacements à l’étranger<br />

son disséqués et analysés<br />

par la presse qui le<br />

soupçonne de créer une<br />

vaste coalition pour 2012.<br />

cultivé la réserve. Sobre dans son genre<br />

de vie, presque muet sur tout sujet délicat,<br />

à la recherche du consensus. Peu<br />

conflictuel dans ses rapports, séducteur<br />

avec les médias, il incarne le parfait<br />

homme de pouvoir.<br />

Durant les deux années de transition où<br />

il était au pouvoir, ce voile de mystère,<br />

entretenu aussi en partie par l’imaginaire<br />

fertile du Mauritanien, poète par vocation,<br />

ne s’est jamais dissipé. Aucune des<br />

prévisions faites à son encontre ne s’est<br />

réalisée. L’on s’attendait à un réglement<br />

de compte dans le microcosme politique<br />

et économique. Il n’en sera rien. Par la<br />

suite, l’opposition s’était dite persuadée<br />

que le régime Vall basculerait dans un<br />

scénario à la Robert Guei. Là aussi, il n’en<br />

sera rien. Le colonel a non seulement<br />

organisé les premières élections démocratiques<br />

du pays, mais il a également<br />

Ely Mohamed Vall.<br />

cédé le pouvoir à un civil élu. Ses détracteurs,<br />

qui rappellent sa frilosité dans le<br />

dossier des Mauritaniens réfugiés au<br />

Sénégal et au Mali, s’attendent à un retour<br />

tonitruant aux élections de 2012. La thèse<br />

d’un retour d’Ely Ould Mohammed Vall<br />

II est-elle plausible ? Le tout Nouakchott<br />

se passionne sur la question en plaçant<br />

sur un échiquier les liens de parenté supposés<br />

ou réels des membres du comité<br />

militaire auteur du putsch en 2005 avec<br />

l’actuelle équipe au pouvoir.<br />

Si retour il y a, il sera très compliqué,<br />

l’ancien président devant se faire adouber<br />

par le nouveau parti au pouvoir,<br />

constitué sur les cendres du puissantissime<br />

PRDS de Ould Taya et dans l’enthousiasme<br />

des soutiens présidentiels<br />

disparates. Cette option retour supposerait<br />

presque un renoncement du président<br />

Ely à un destin africain ou arabe. Ne<br />

le voit-on pas comme le successeur<br />

potentiel de l’Egyptien Amr Moussa,<br />

pour asseoir cette politique du dialogue<br />

méditerranéen duquel il est un ardent<br />

défenseur ? De l’autre côté, n’est-il pas de<br />

par son expérience un émissaire naturel<br />

de l’Union africaine au Tchad, en<br />

Centrafrique, au Rwanda ? A moins qu’il<br />

ne se livre à sa passion favorite, la lecture,<br />

quelque part dans le désert au milieu des<br />

chameaux, comme il l’avait confié à la<br />

presse durant la transition.<br />

Un possible retour au pouvoir ou un<br />

destin régional<br />

Mais, c’est connu, le pouvoir donne de<br />

l’appétit. Après tout, Amadou Toumani<br />

Toumaré, premier militaire à montrer la<br />

voie à Ely, a fini par revenir au pouvoir.<br />

D’autres Mauritaniens se passionnent<br />

pour la fortune de Ely Ould Mohammed<br />

Vall sans que rien d’officiel n’y filtre. Une<br />

troisième frange salue sa détermination<br />

féroce dans l’affaire Woodside, un<br />

groupe australien présent dans le pétrole<br />

mauritanien et qui aurait acquis des<br />

contrats d’exploitation pétrolière dans<br />

des conditions jugées peu claires. La<br />

pugnacité du colonel Vall infléchira la<br />

position de l’Australien qui acceptera un<br />

nouveau contrat de partage de production<br />

sur le champ de Chinguetti. Mieux,<br />

Woodside aurait accordé à la Mauritanie<br />

un montant de 100 millions de dollars<br />

avant de solder ses actifs et, depuis, de<br />

revoir les réserves pétrolières à la baisse.<br />

La justice australienne vient de son côté<br />

de « blanchir » Woodside, n’ayant pas<br />

découvert de preuves palpables quant au<br />

paiement de pots de vin. Bref, la politique<br />

mauritanienne du pétrole serait sortie<br />

renforcée de ce long bras de fer. Pour le<br />

lauréat de l’académie militaire de Meknès,<br />

ce coup de poker remporté renforce la<br />

thèse d’un fin stratège, qui sait patiemment<br />

attendre son tour. Il aura attendu 18<br />

ans, de 1987 à 2005, avant de s’emparer du<br />

Palais le plus convoité en Mauritanie.<br />

L’homme le plus recherché<br />

De ses deux ans à la tête du pays, l’on<br />

retiendra d’abord les réformes politiques.<br />

Désormais, le président ne pourra<br />

plus cumuler deux mandats. Exit la présidence<br />

à vie. La presse se dote d’un<br />

observatoire et d’une haute autorité. Sur<br />

le plan économique, Ely, qui a mobilisé<br />

des cadres de la diaspora et ceux de l’intérieur,<br />

a commencé une œuvre encore<br />

inachevée de réformes économiques.<br />

Une œuvre de longue haleine qui n’a pas<br />

encore abouti, l’économie mauritanienne<br />

étant encore fortement basée sur la rente<br />

et non sur la production compétitive.<br />

Exemple, la découverte du pétrole a spontanément<br />

provoqué une ruée vers les parcelles<br />

des terrains, devenues aujourd’hui<br />

inaccessibles pour le Mauritanien moyen.<br />

Jamais la location de villas aux expatriés<br />

n’a été aussi florissante. Il en est de même<br />

dans le secteur de la pêche, où l’investisseur<br />

mauritanien, peu enclin à engager<br />

Sobre dans son genre de<br />

vie, presque muet sur tout<br />

sujet délicat, à la recherche<br />

du consensus. Peu conflictuel<br />

dans ses rapports, séducteur<br />

avec les médias, il incarne le<br />

parfait homme de pouvoir.<br />

ses fonds dans la transformation du<br />

poisson, adore jouer au rentier en louant<br />

la licence à des Russes ou à des Espagnols.<br />

Bref, on ne change pas les mentalités du<br />

jour au lendemain. Le président Ely<br />

Mohamed Vall a donné un premier coup<br />

de pioche dans un édifice économique<br />

encore intact et qui constitue le vrai pouvoir<br />

en Mauritanie, où l’homme de la rue<br />

à tendance à dire que « ce sont les commerçants<br />

qui tiennent le pays ». Après avoir<br />

quitté le pouvoir, l’ancien président<br />

demeure l’homme le plus recherché, mais<br />

aussi le plus introuvable à Nouakchott. Ses<br />

moindres déplacements à l’étranger son<br />

disséqués et analysés par la presse qui le<br />

soupçonne de créer une vaste coalition<br />

pour 2012. Reste que jusque-là, l’homme<br />

garde un silence complet sur la question,<br />

laissant ses partisans et détracteurs s’entredéchirer<br />

à coup de postings dans les sites<br />

d’information dédiés à la Mauritanie.<br />

Dernier à rejoindre le train en marche,<br />

l’écrivain Gaston Kelman, auteur du très<br />

controversé Je suis noir et je n’aime pas le<br />

manioc, et qui a consacré un essai inédit<br />

sur le devenir des nations africaines en<br />

élevant l’ancien président mauritanien<br />

au rang de ces hommes providentiels qui<br />

manquent tant à l’Afrique.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />

L’agenda<br />

Salon Agrolibya<br />

Libye, du 23 au 26 juin 2008. Contact : Thimotée Mougeotte,<br />

mougeotte@adepta.com<br />

Africa Energy Forum<br />

25 au 27 juin 2008 à Nice. Contact: Rod Cargill,<br />

+44.(0)20.85.47.06.98, cargill@energynet.co.uk<br />

Actualités et défis de la fonction juridique<br />

en entreprise dans l'espace OHADA<br />

25 au 27 juin à Douala. Contact : Dr. Sadjo Ousmanou<br />

Tel. : +237 22 04 28 61 - ca2d-droit@hotmail.com<br />

AfricTalents<br />

26 juin à Dakar au Méridien Président.<br />

Contact : info@africtalents.com - www.africtalents.com<br />

8e Forum annuel international sur les perspectives<br />

africaines<br />

27 juin 2008 à Paris Bercy. Contact : Centre de développement de<br />

l'OCDE : Ralph Maloumby, Tél : +33 1 45 24 96 43 ou Sala Patterson,<br />

Tél : 33 1 45 24 82 85<br />

Africa Investor : gamme d’indices boursiers<br />

1er juillet à 17h30, Paris, Palais Brongniart, Place de la Bourse.<br />

Odeta KONOMI, Africa Investor à Londres: konomio@africa-investor.com<br />

Qui va nourrir le monde ?<br />

3 juillet 2008, conférence internationale à Bruxelles, www.nourrirlemonde.org<br />

La nouvelle Afrique du Sud des affaires<br />

3 juillet 2008 à Paris - Palais du Luxembourg (Sénat). Contact : Ubifrance<br />

8 e Forum des dirigeants d’entreprises africaines<br />

8 au 11 juillet – Paris Sorbonne.<br />

Groupe Afrique Challenge à Casablanca,<br />

Tel : +212 22 36 04 18/20 agueye@lafriquequiose.com<br />

Forum Media & Développement<br />

11 au 13 septembre 2008 à Ouagadougou (Burkina-Faso).<br />

Inscription et informations : http://media-dev.eu/<br />

African Investor & NYSE Forum<br />

15 septembre 2008 à New York.<br />

Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm<br />

Geneva trade & development forum GTDF<br />

17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center.<br />

+ 41 22 807 17 40 - www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch<br />

IPAD, Infrastructure Partnership for African<br />

Development<br />

7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre<br />

2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,<br />

jeantite.oloumoussie@spintelligent.com<br />

Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />

8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier).<br />

www.cubicglobe.com<br />

8e Forum Eurafric Partners consacré à l'eau et à l'énergie<br />

21 au 24 octobre 2008 à Lyon (France). www.adeafrance.org<br />

Cycles des salons de Med It 2008<br />

22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.<br />

2 et 3 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.<br />

Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89<br />

Symposium mines Guinée (SMG 2008)<br />

13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.<br />

Dan Coberman - dancoberman@ametrade.org<br />

F.O. Licht's World Ethanol Conference<br />

3 au 6 novembre 2008, Le Meridien Montparnasse Hotel, Paris.<br />

paul.j.davies@informa.com or phone +44 (0)20 7017 7500<br />

12th African Oil, Gas & Minerals, Trade and Finance<br />

Conference and Exhibition<br />

4 au 7 novembre 2008 à Malabo, Guinée équatoriale.<br />

www.ogtfafrica.com<br />

Salon International de l’Entreprise<br />

5 au 14 décembre 2008, Yaoundé, Palais des Congrès.<br />

www.promote2008.org

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