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BOURSE<br />
Nouveau tassement des<br />
valeurs de l’AI 40.<br />
Page 9<br />
« Le marché africain bat, de<br />
loin, tous les marchés occidentaux<br />
! »<br />
Page 6<br />
BANQUES, ASSURANCES<br />
Nedbank se lance à l’assaut<br />
de l’Afrique.<br />
Page 5<br />
Des banques françaises et africaines<br />
coopèrent pour financer<br />
le secteur privé africain.<br />
Page 21<br />
PRODUITS DE BASE<br />
Le Nigeria veut produire 4 millions<br />
de barils/jour en 2010.<br />
Page 10<br />
« Il faut revoir le secteur minier<br />
dans une approche intersectorielle.<br />
»<br />
page 11<br />
ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />
Un fonds de 50 millions de<br />
dollars pour les PME ouest<br />
africaines.<br />
Page 8<br />
BFI, la start-up tunisienne qui<br />
voyage aux quatre coins du<br />
monde…<br />
Page 9<br />
La SFI cherche des partenaires<br />
pour développer l’agroindustrie<br />
africaine.<br />
Page 12<br />
<strong>Les</strong> petits pas du marché<br />
informatique sénégalais.<br />
Page 13<br />
Google Android, quels bénéfices<br />
pour l’Afrique ?<br />
Page 18<br />
Lancement d’Orange Money<br />
en Côte d’Ivoire.<br />
Page 18<br />
ECONOMIE<br />
SFI en guerre contre la pauvreté.<br />
Page 13<br />
Maroc-Sénégal : en attendant<br />
l’accord tarifaire avec<br />
l’UEMOA.<br />
Page 14<br />
La CEMAC freinée par des<br />
taux d’intérêts élevés.<br />
Page 15<br />
L’inflation grimpe au Sénégal,<br />
en Guinée-Bissau et au Mali.<br />
Page 15<br />
Cameroun : « L’interlocuteur<br />
fiscal unique a amélioré le<br />
recouvrement. »<br />
Page 17<br />
Tendance aux méga firmes<br />
d’avocats en Afrique du Sud.<br />
Page 19<br />
POLITIQUE<br />
Tchad : Menace sur le verrou<br />
sécuritaire en Afrique centrale.<br />
Page 20<br />
www.lesafriques.com<br />
Le journal de la finance africaine<br />
Hebdomadaire<br />
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar N o 35 : 26 juin au 2 juillet 2008<br />
Gazprom décline ses grands<br />
plans africains<br />
Gazprom souhaite développer des<br />
projets communs avec la firme<br />
algérienne Sonatrach en Afrique.<br />
Alexandre Medvedev, vice-président<br />
de Gazprom, qui était à Alger<br />
le mardi 17 juin pour l’ouverture<br />
des bureaux du groupe, a expliqué<br />
que l’Afrique a « une importance<br />
de première ordre ». « Gazprom a<br />
une expérience unique dans le<br />
monde puisqu’elle est active dans<br />
des conditions météorologiques<br />
extrêmes, que ce soit dans le Nord<br />
ou dans le Sud. Sonatrach a une<br />
expérience unique dans le domaine<br />
du GNL ainsi que de la production<br />
d'hydrocarbures sur son territoire.<br />
Si, dans le futur, on est capables de<br />
réunir des forces entre les deux compagnies,<br />
on pourra réaliser les projets<br />
même les plus complexes », a<br />
déclaré Alexandre Medvedev.<br />
Lire en page 7<br />
Nouvelle politique africaine<br />
de la France<br />
C’est très officiellement pour<br />
défendre les « parts de marché<br />
» de son pays que le<br />
secrétaire d’Etat français à la<br />
Coopération a dévoilé, jeudi<br />
19 juin 2009, le nouveau<br />
programme de la France<br />
en direction du continent.<br />
« Nous allons changer le cap et<br />
M. Joyandet à la rencontre d’une ouvrière sénégalaise. nous allons également changer<br />
Réformes de la titrisation au<br />
Maroc et en Afrique de l’Ouest<br />
Le Maroc et la zone de<br />
l’UEMOA sont en train de<br />
basculer dans deux étapes<br />
chronologiquement différentes<br />
du développement de la<br />
titrisation. Pour le premier,<br />
fort de cinq ans d’expérience<br />
du principal acteur, Maghreb<br />
Titrisation, il s’agit d’étendre<br />
ce mode de financement jus-<br />
que-là réservé au seul secteur<br />
immobilier à d’autres acteurs<br />
comme les sociétés de crédit<br />
et, au-delà, à tous les actifs à<br />
rendements futurs réguliers.<br />
La seule existence d’une<br />
hypothèque sur un prêt suffit<br />
pour qu’il soit titrisable. Il ne<br />
s’agit pas pour autant de<br />
reproduire le système améri-<br />
cain à l’origine de la crise des<br />
subprimes en se servant de la<br />
titrisation pour externaliser<br />
le risque, mais plutôt pour<br />
mobiliser les financements<br />
indispensables à la mise en<br />
place des infrastructures.<br />
Lire en page 6<br />
« Housing Bank, première banque<br />
privée d’Algérie par le capital »<br />
Son directeur général, Alain Santi, déjà à l’origine<br />
voici quelques années de l’installation de<br />
l’Arab Bank en Algérie, développe pour <strong>Les</strong><br />
<strong>Afriques</strong> les nouvelles ambitions de la Housing<br />
Bank que lui autorise un capital de 150 millions<br />
de dollars. Un fonds d’investissement est désormais<br />
envisagé. Que de chemin parcouru pour<br />
une banque créée il y a 35 ans en Jordanie.<br />
Lire en page 5<br />
la voilure en ce qui concerne le<br />
développement économique et<br />
les priorités de notre politique<br />
de coopération », a déclaré<br />
M. Joyandet. Le ministre a<br />
annoncé qu’un milliard d’euros<br />
de plus sera consacré chaque<br />
année, essentiellement<br />
au secteur privé africain.<br />
Lire en page 23<br />
Côte d’Ivoire : du<br />
pétrole à forte teneur<br />
en devises<br />
Un peu plus de 161 millions<br />
de dollars (soit environ 73<br />
milliards de FCFA) ! C’est le<br />
revenu tiré par l’Etat de Côte<br />
d’Ivoire de sa production de<br />
pétrole brut et de gaz naturel<br />
au cours du premier trimestre<br />
2008. Des ressources<br />
à mille lieux des chiffres<br />
du secteur au Nigeria, au<br />
Gabon, en Guinée équatoriale,<br />
au Congo… mais qui,<br />
Le projet de Gazprom City à Saint Petersbourg.<br />
Afrique et<br />
Amérique latine<br />
cherchent à se<br />
rapprocher<br />
La mise en place de lignes maritimes entre<br />
l’Afrique et l’Amérique latine entraînera-telle<br />
une dynamique, en dépit de positions<br />
internationales souvent contradictoires ?<br />
<strong>Les</strong> ministres y croient. <strong>Les</strong> experts posent<br />
des conditions.<br />
Lire en page 3<br />
pour l’économie ivoirienne,<br />
fortement dépendante du<br />
secteur agricole, constitue<br />
une belle bagatelle. De quoi<br />
encourager les responsables<br />
de ce secteur stratégique,<br />
engagés dans des réformes et<br />
des investissements visant<br />
à faire de ce secteur le<br />
moteur de la Côte d’Ivoire<br />
de demain.<br />
Lire en page 11<br />
L’Afrique et Israël : le temps du réalisme<br />
et de l’équilibre diplomatique<br />
La visite officielle que Blaise<br />
Compaoré, président du<br />
Faso, devrait effectuer<br />
début 2009 en Israël va<br />
consacrer le réchauffement<br />
des relations entre l’Afrique<br />
et l’Etat hébreux.<br />
Lire en page 20<br />
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
2<br />
AFRIQUE<br />
DU SUD<br />
Fitch réduit la notation de<br />
l’économie<br />
L’Agence Fitch a réduit sa<br />
notation de l’économie du<br />
pays de « positive » vers « stable<br />
», indiquant qu’elle n’allait<br />
pas accorder la note<br />
BBB+, la 3 e catégorie du<br />
niveau d’investissement. La<br />
hausse du taux d’intérêt<br />
directeur de la Banque centrale<br />
et les coupures d’électricité<br />
favorisent le repli de la<br />
croissance économique, au<br />
moment où la balance de<br />
paiements est déficitaire,<br />
explique Veronica Kalema,<br />
une analyste chez Fitch.<br />
Risque de réduction du<br />
cheptel ovin<br />
Le pays risque de faire face à une<br />
réduction de son cheptel ovin,<br />
en raison de la sécheresse, qui<br />
frappe la région centrale de<br />
Karoo. Le département de l’agriculture<br />
de Cape Ouest a<br />
demandé une aide financière<br />
d’urgence en faveur des éleveurs<br />
touchés par la sécheresse pour<br />
l’achat d’aliment pour bétail<br />
dont les prix ne cessent d’augmenter.<br />
Plus de 1000 fermiers<br />
avaient reçu 2,5 millions $ d’aide<br />
lors de la précédente année fiscale,<br />
qui a été clôturée en mars.<br />
<strong>Les</strong> coûts pèsent lourdement<br />
sur les compagnies minières<br />
Selon un rapport de<br />
PricewaterhouseCoopers<br />
(PwC), la hausse des coûts a<br />
érodé les revenus des compagnies<br />
minières en 2007. « Au<br />
moment où les revenus des 40<br />
plus importantes compagnies<br />
minières opérant dans le pays<br />
ont augmenté de 32%, en<br />
2007, les coûts ont progresse de<br />
38%, réduisant ainsi les marges<br />
bénéficiaires », note le rapport<br />
de PwC.<br />
Hausse de 27,5% des prix de<br />
l’électricité<br />
Le gouvernement a autorisé la<br />
compagnie publique d’électricité<br />
Eskom à augmenter de<br />
27,5% ses tarifs pour cette<br />
année. <strong>Les</strong> prix vont continuer à<br />
augmenter de 20 à 25% annuellement<br />
durant les 3 prochaines<br />
années « si le climat économique<br />
actuel continue de régner », selon<br />
un communiqué de l’Agence<br />
nationale de régulation de<br />
l’énergie. Cette hausse inclut les<br />
14,2% accordés à Eskom en<br />
décembre dernier. La compagnie<br />
veut doubler ses tarifs pour<br />
pouvoir financer ses 42 milliards<br />
$ d’investissements.<br />
Baisse de la vente au détail<br />
Pour le 2 e mois consécutif, la<br />
vente au détail enregistre une<br />
baisse en avril, après que la<br />
Banque centrale a augmenté<br />
son taux d’intérêt directeur. <strong>Les</strong><br />
ventes ont glissé de 0,3% après<br />
la baisse de 1,5% en mars. A<br />
noter que les prévisions faisaient<br />
état d’une hausse de<br />
1,8% des ventes au détail.<br />
Edgars veut racheter ses propres<br />
obligations pour 189<br />
millions d’euros<br />
<strong>Les</strong> magasins Edgars<br />
Consolidated Stores, une<br />
société de détail détenue par<br />
la firme Bain Capital LLC,<br />
prévoient de racheter entre 64<br />
et 189 millions d’euros de<br />
leurs propres obligations.<br />
ALGÉRIE<br />
Cevital se lance dans la fabrication<br />
des équipements du<br />
BTP<br />
Cevital et Volvo-Algérie ont<br />
inauguré une joint-venture<br />
spécialisée dans la fabrication<br />
de matériel pour le BTP<br />
dénommée la Compagnie<br />
générale des équipements de<br />
travaux publics (COGETP).<br />
Un « haut conseil » de l’intelligence<br />
économique<br />
Le ministre de l’Industrie et de<br />
la Promotion des investissements<br />
(MIPI), Abdelhamid<br />
Temmar, a suggéré la création<br />
d’un « haut conseil » de l’intelligence<br />
économique. Une direction<br />
de l’intelligence économique<br />
a déjà été mise en place au<br />
niveau du MIPI, dont le ministre<br />
souhaite la généralisation à<br />
l’ensemble des départements<br />
ministériels et des grandes<br />
entreprises.<br />
La centrale hybride solairegaz<br />
de Laghouat sera opérationnelle<br />
en 2010<br />
Le ministre de l’Énergie et des<br />
Mines, Chakib Khelil, a<br />
annoncé que la centrale hybride<br />
gaz/solaire, dont la capacité est<br />
de 150 MW, sera mise en service<br />
en 2010. Selon le ministre,<br />
la réalisation de cette station, la<br />
première au monde de par sa<br />
capacité énergétique, s’inscrit<br />
dans le cadre de l’utilisation et<br />
la mise en valeur des énergies<br />
nouvelles afin de réduire la<br />
consommation d’énergie.<br />
BNP, campagne de recrutement<br />
BNP Paribas El Djazair a lancé<br />
une campagne de recrutement<br />
d’une semaine qui a pris fin<br />
jeudi. 250 personnes devaient<br />
être recrutées durant cette campagne.<br />
La banque a indiqué<br />
qu’elle a recruté quelque 350<br />
personnes durant toute l’année<br />
et qu’elle prévoit d’autres campagnes.<br />
Près d’un millier de<br />
personnes, de jeunes diplômés<br />
essentiellement, ont pris d’assaut<br />
l’esplanade de Riad El Feth<br />
depuis le début de l’opération.<br />
Aide aux producteurs de<br />
céréales<br />
Le gouvernement a annoncé les<br />
nouveaux tarifs d'achat par les<br />
organismes étatiques du blé<br />
dur, du blé tendre et de l'orge de<br />
la production nationale. Ces<br />
prix ont connu une augmentation<br />
variant du simple au double<br />
pour certains produits. Le<br />
quintal de blé dur est passé de<br />
2100 DA (2007) à 4500 DA. Le<br />
blé tendre acheté l'an dernier à<br />
1950 DA sera acheté à 3500 DA<br />
cette année. Quant à l'orge, il<br />
sera acheté auprès des producteurs<br />
à 2500 DA au lieu de 1500<br />
en 2007. Toutefois, cette majoration<br />
ne sera pas répercutée<br />
sur les transformateurs et<br />
minotiers et éleveurs auxquels<br />
le blé dur, le blé tendre, l’orge<br />
seront vendus respectivement à<br />
2280, 1285 et 1550 DA le quintal.<br />
Cette aide vient en encouragement<br />
de la production céréalière<br />
nationale.<br />
Deux entreprises étrangères<br />
ont transféré 11 milliards $<br />
entre 2006 et 2007<br />
Quelque 11 milliards $ ont été<br />
transférés entre 2006 et 2007<br />
par des entreprises étrangères<br />
issues de pays différents, a indiqué<br />
le président de la<br />
Commission coopération au<br />
sein de la Chambre algérienne<br />
de commerce et d'industrie<br />
(CACI), Korichi Mustapha. Le<br />
montant représente les bénéfices<br />
réalisés par seulement deux<br />
entreprises dans le secteur des<br />
hydrocarbures.<br />
Hausse de 5,4% des prix à la<br />
consommation en 5 mois<br />
La hausse des prix à la consommation<br />
a atteint 5,4% au cours<br />
des cinq premiers mois de<br />
2008, selon une récente évaluation<br />
de l’Office national des statistiques<br />
(ONS). Cette hausse<br />
est due notamment à la forte<br />
progression des prix des biens<br />
alimentaires (+10,4%), +6,8%<br />
pour les produits agricoles frais<br />
et +14,3% pour les produits alimentaires<br />
industriels. <strong>Les</strong> produits<br />
manufacturés ont progressé<br />
de 0,90%, tandis que<br />
ceux des services se sont établis<br />
à +0,70%. Le taux d’inflation<br />
annuel (mai 2007-mai 2008)<br />
est passé à 6,3%.<br />
ANGOLA<br />
Finibanco, une nouvelle banque<br />
commerciale<br />
La Finibanco Angola, une nouvelle<br />
institution bancaire dotée<br />
d’un capital de 10 millions $<br />
détenu à hauteur de 60% par la<br />
Finibanco du Portugal et à 40%<br />
par des actionnaires individuels<br />
angolais, a ouvert ses portes à<br />
Luanda. 23 postes d’emplois<br />
ont été créés. On en attend<br />
d’autres dans la perspective<br />
d’ouverture, d’ici la fin de l’année,<br />
de trois succursales. Vers<br />
2011, Finibanco disposera d’un<br />
réseau de 30 agences dans l’ensemble<br />
du pays. 17 banques<br />
commerciales se partagent le<br />
marché financier du pays.<br />
BURKINA-FASO<br />
1,5 milliard de FCFA d’appui<br />
à la production de semences<br />
L’Agence japonaise de coopération<br />
internationale (JICA) a initié<br />
un nouveau projet de développement<br />
des semences améliorées<br />
(PDSA). En activité<br />
depuis le début de la saison, le<br />
projet sera officiellement lancé<br />
le mois prochain. Il est doté<br />
d’un fonds de plus de 1,5 milliard<br />
de FCFA pour les trois prochaines<br />
années. Le PDSA vise à<br />
améliorer le niveau de disponibilité<br />
et de qualité des semences<br />
de mil, de millet, de sorgho, de<br />
riz et de maïs. Une initiative<br />
similaire, soutenue par Tokyo, a<br />
été menée entre 2003 et 2005.<br />
CÔTE D'IVOIRE<br />
Hausse de la production de<br />
cacao, mais un problème de<br />
qualité<br />
La production de cacao devrait<br />
augmenter de 7,7% cette année,<br />
au moment où des problèmes<br />
de qualité restent posés, selon<br />
l’Organisation internationale<br />
du cacao (ICCO). Entre 1,35 et<br />
1,4 million de tonnes sont prévues<br />
cette année, contre 1,3 million<br />
de tonnes durant la saison<br />
2006-2007. La majeure partie de<br />
la récolte a lieu entre octobre et<br />
mars, le reste du cacao est cueilli<br />
entre avril et septembre. La<br />
détérioration de qualité est<br />
attribuée au mélange, pratiqué<br />
par les acheteurs, de la nouvelle<br />
récolte avec des fèves moisies<br />
provenant de récoltes antérieures.<br />
L’ICCO prévoit de lancer un<br />
projet pour séparer les différentes<br />
qualités des récoltes.<br />
L’extension du port autonome<br />
d’Abidjan débutera<br />
bientôt<br />
Le président Laurent Gbagbo a<br />
donné le coup d’envoi des travaux<br />
d’extension du port autonome<br />
d’Abidjan et de la<br />
construction d’un pont, reliant<br />
la commune de Yopougon à<br />
l’île Boulay, devant abriter ce<br />
terminal à conteneurs. Le terminal,<br />
dont le coût est d’environ<br />
100 milliards FCFA, s’étendra<br />
sur 120 hectares et pourra<br />
accueillir des navires transportant<br />
jusqu’à 4000 conteneurs.<br />
Sa livraison est prévue pour<br />
mars 2012.<br />
CONDENSÉ<br />
CAMEROUN<br />
30% des céréales perdues<br />
pour mauvaise conservation<br />
30% des céréales récoltées<br />
dans le nord du Cameroun se<br />
perdent chaque année à cause<br />
de la mauvaise conservation,<br />
selon l'Académie des sciences<br />
dans une communication<br />
sur la faim dans cette partie<br />
septentrionale du pays.<br />
L'Académie, qui regroupe des<br />
chercheurs dans divers domaines,<br />
dont l'agriculture, a suggéré<br />
au gouvernement camerounais<br />
la transformation sur<br />
place en farine des céréales<br />
récoltées dans le nord du pays<br />
afin de lutter efficacement<br />
contre la famine qui menace<br />
particulièrement les populations<br />
de cette région.<br />
EGYPTE<br />
Palm Hills investit 561 millions<br />
$ en Arabie saoudite<br />
Palm Hills va investir 3 milliards<br />
LE (561 millions $) pour<br />
ses deux premiers projets de<br />
logements luxueux en Arabie<br />
saoudite. Le partenaire saoudien<br />
contribue à hauteur de<br />
49% à l’opération.<br />
Le Parlement approuve le<br />
budget annuel<br />
L’Assemblée populaire a<br />
approuvé le budget de l’année<br />
fiscale 2008/2009. <strong>Les</strong><br />
prévisions tablent sur une<br />
augmentation des recettes<br />
qui atteindront 275,8 milliards<br />
LE, contre 340,9 milliards<br />
LE pour les dépenses,<br />
soit un déficit de 6,4%. Des<br />
dépenses supplémentaires de<br />
3 milliards LE ont été consacrées<br />
au transport, à la santé,<br />
à l’éducation, à l’irrigation et<br />
aux jeunes.<br />
NBD augmente de 50% son<br />
capital<br />
La National Bank for<br />
Development (NBD), détenue<br />
majoritairement par des compagnies<br />
basées à Abu Dhabi,<br />
prévoit d’augmenter de 50%<br />
son capital. 50 millions de<br />
nouvelles parts seront mises<br />
en vente, dès le 29 juin prochain,<br />
à 10 LE (1,87$) chacune,<br />
en plus d’un prix<br />
d’émission de 0,25 LE.<br />
Peuvent prétendre à l’achat de<br />
ces actions tous les actionnaires<br />
détenant des parts au 26<br />
juin 2008. L’opération, qui<br />
sera clôturée le 28 juillet, portera<br />
le capital à 1,5 milliard LE.<br />
Torah Cement augmente le<br />
nombre d’actions<br />
L’assemblée générale du<br />
cimentier public Torah<br />
Cement a décidé d’augmenter<br />
de 119,3 millions LE le capital<br />
de l’entreprise (pour le porter<br />
à 357,6 millions LE) en accordant<br />
23,8 millions d’actions<br />
gratuites. L’opération, agréée<br />
en mai dernier par le régulateur<br />
du marché boursier,<br />
consiste à octroyer une action<br />
pour deux actions détenues,<br />
et d’en réduire ainsi la valeur<br />
à 5 LE.<br />
FLSmidth gagne un contrat<br />
d’expansion d’une ligne de<br />
fabrication de ciment<br />
Le groupe d’engineering<br />
FLSmidth a annoncé avoir<br />
décroché un projet d’expansion<br />
d’une ligne de production<br />
de ciment de la compagnie<br />
Arabian Cement Company,<br />
pour un montant de 63 millions<br />
d’euros. Le contrat prévoit<br />
la fourniture d’équipements<br />
pour la production de<br />
6000 tonnes de ciment par<br />
jour dans une usine située<br />
proche de Suez.<br />
Amlak prévoit d’augmenter<br />
son capital<br />
Amlak Egypt annonce qu’elle<br />
augmentera de 150% son capital<br />
pour le porter à 125 millions<br />
LE, contre 50 millions LE<br />
actuellement, et prévoit un total<br />
de 600 millions LE de portfolio<br />
de financement islamique d’ici<br />
la fin de cette année.<br />
Début de production de<br />
pétrole pour Regal Petroleum<br />
La compagnie indépendante<br />
Regal Petroleum a annoncé le<br />
début de production à partir du<br />
puits de Ras Budran Est (ERB-<br />
A-1X), dont elle détient 25%<br />
des parts.<br />
Autogrill décroche un marché<br />
à 18 millions d’euros<br />
La société Autogrill a annoncé<br />
avoir décroché un marché d’approvisionnement<br />
de services de<br />
restauration de l’aéroport international<br />
du Caire pour un<br />
montant de 18 millions d’euros<br />
pour une durée de 5 ans. Le<br />
marché concerne l’ouverture de<br />
cinq points de vente au sein de<br />
l’aéroport.<br />
Signature de 14 accords de<br />
coopération avec le Yémen<br />
A l’issue de la 7 e réunion du<br />
Comité égypto-yéménite, 14<br />
accords de coopération ont été<br />
signés entre les deux pays.<br />
Parmi ces accords, neuf portent<br />
sur des programmes de coopération<br />
technique et scientifique<br />
dans les domaines de la culture,<br />
le management et l’administration<br />
des réformes, le travail,<br />
l’éducation, le tourisme, l’habitat<br />
et le sport.<br />
ETHIOPIE<br />
Besoins urgents de plus de<br />
320 millions $<br />
L'Ethiopie est en quête de 325,2<br />
millions de dollars US pour des<br />
secours d'urgence. Quelque 4,6<br />
millions de personnes sont, en<br />
raison de la sécheresse, dans le<br />
besoin d'une assistance alimentaire<br />
et non-alimentaire. Plus<br />
de 75 000 enfants souffrent de<br />
malnutrition aiguë.<br />
Selon des chiffres officiels<br />
publiés à Addis-Abeba mardi,<br />
les besoins nets en aide alimentaire<br />
pour les bénéficiaires estimés<br />
s'élèvent à 392 000 tonnes,<br />
d'une valeur de 268,4 millions<br />
de dollars, pour couvrir la<br />
période de juin à novembre<br />
2008.<br />
KENYA<br />
KCB ouvre une 3 e agence en<br />
Ouganda<br />
La Kenya Commercial Bank<br />
(KCB) a ouvert une 3 e succursale<br />
en Ouganda. Cette nouvelle<br />
branche est située dans le<br />
district de Mbarara, connu<br />
Editeur : Editions Financières du<br />
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />
75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />
Filiale à 100% de <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />
Edition et Communication SA.<br />
Genève. Administrateurs :<br />
Abderrazzak Sitail (Président),<br />
Michel Juvet, François-Eric<br />
Perquel, Dominique Flaux (Adm.<br />
délégué, directeur de la publication).<br />
Comité des Fondateurs :<br />
Philippe Séchaud (Président).<br />
Editeurs partenaires : Atlas<br />
Publications (Maroc). Avenir<br />
Communication (Sénégal).<br />
Directeur de la rédaction et<br />
rédacteur en chef Finance :<br />
Adama Wade (Casablanca).<br />
Rédacteur en chef Economie et<br />
politique : Ihsane El Kadi<br />
(Alger). Rédacteur en chef<br />
Gestion publique et coopération :<br />
Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />
Rédaction : Louis S. Amédé<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 2 juillet 2008<br />
pour son intense activité économique,<br />
notamment dans les<br />
secteurs de l’agriculture, du<br />
transport et du commerce frontalier.<br />
La banque se dit prête à<br />
accompagner l’ensemble de ces<br />
activités et souhaite que ses<br />
branches ougandaises participent<br />
aux bénéfices du Groupe.<br />
La banque Stanbic conteste<br />
la caution de sécurité de 532<br />
millions Sh<br />
La Stanbic Bank a déposé un<br />
appel pour contester l’obligation<br />
qui lui a été faite dans un<br />
précédent jugement de déposer<br />
une caution de sécurité de 532<br />
millions de shillings avant de<br />
fusionner avec la CFC Bank. La<br />
caution a été exigée à la suite<br />
d’une plainte déposée par 14<br />
anciens employés de la Stanbic<br />
l’accusant de manquement à<br />
ses obligations d’employeur.<br />
Règles strictes pour les courtiers<br />
en bourse<br />
Des courtiers en bourse et des<br />
banques d’affaires pourraient<br />
êtres obligés de fusionner si les<br />
propositions du Ministère des<br />
finances de relever le capital<br />
libéré de 5 à 50 millions Sh sont<br />
rendues effectives. <strong>Les</strong> banques<br />
d’investissement devront également<br />
augmenter leur capital<br />
libéré de 50 à 250 millions Sh.<br />
Le déficit budgétaire passe à<br />
127 milliards Sh<br />
<strong>Les</strong> Kenyans vont devoir payer<br />
plus d’impôts pour financer la<br />
stabilité de la sécurité sociale et<br />
permettre la politique d’équité<br />
économique lancée par le gouvernement.<br />
Conséquence, le<br />
budget enregistrera un déficit<br />
de 127 milliards Sh, l’équivalent<br />
de 5,3% du PNB, contre 109,8<br />
milliards l’année dernière. L’on<br />
s’attend à ce que l’Autorité<br />
kenyane des revenus (Kenya<br />
Revenue Authority - KRA)<br />
demande 467,9 milliards Sh,<br />
soit 65 milliards Sh de plus que<br />
les contributions des consommateurs<br />
et des entreprises<br />
durant le précédent exercice.<br />
Le pain et le lait coûteront<br />
moins cher<br />
<strong>Les</strong> prix du pain, du lait et des<br />
céréales sont appelés à baisser<br />
après la réduction de leurs taxes<br />
sur la valeur ajoutée (TVA). <strong>Les</strong><br />
consommateurs ont subit pendant<br />
de longs mois l’escalade<br />
des prix des produits alimentaires,<br />
dont la hausse contribue à<br />
87% de l’inflation qui a atteint<br />
31,5% le mois dernier.<br />
<strong>Les</strong> prix du ciment et du<br />
rond à béton vont baisser<br />
Le Ministère des finances a proposé<br />
des mesures pour ramener<br />
à la baisse les prix des matériaux<br />
de construction. Parmi<br />
ces propositions figure la<br />
(Abidjan), Charles A. Bambara<br />
(Londres), Mohamed Baba Fall<br />
(Casablanca), Said Djaafer<br />
(Alger), Amadou Fall (Dakar),<br />
Daikha Dridi (Le Caire).<br />
Ont également participé à ce<br />
numéro : John Kaninda<br />
(Johannesburg), Ougna Camara<br />
(Conakry), Robert Adandé<br />
(Cotonou), Walid Kéfi (Tunis),<br />
Aliou Diongue (Dakar), Sana<br />
Harb (Alger), Anne Guillaume-<br />
Gentil (Paris), Bénédicte Châtel<br />
(Paris), Lyes Taibi (Alger), Sana<br />
Harb (Alger), Faycal Métaoui<br />
(Alger), Joël Nlepe (Paris),<br />
Achille Mbog Pibasso (Douala).<br />
Avec le concours d’African<br />
Investor - AI40 (Londres), S&P<br />
(Londres) et de CommodAfrica<br />
(Paris).<br />
Abonnements : <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong>, 19<br />
rue de Veyrier, CH-1227<br />
Carouge Genève. Tél : +41 22<br />
301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10.<br />
abos@lesafriques.com ou formulaire<br />
sur www.lesafriques.com<br />
réduction de 40 à 25% des<br />
taxes d’importation sur le<br />
ciment. La consommation de<br />
ciment a dépassé le seuil des 2<br />
millions de tonnes en 2007,<br />
contre 1,765 million de tonnes<br />
un an plus tôt.<br />
LIBERIA<br />
Une aide japonaise pour<br />
réhabiliter ses infrastructures<br />
urbaines<br />
L’Agence japonaise pour la coopération<br />
internationale (JICA)<br />
accordera une aide pour la<br />
réhabilitation des infrastructures<br />
urbaines dans la capitale<br />
Monrovia. Le chef de l’équipe<br />
de techniciens japonais a indiqué<br />
qu’un plan cadre de 10 ans<br />
sera mis en œuvre pour la réhabilitation<br />
des infrastructures et<br />
les conditions de vie des habitants<br />
de la ville.<br />
MADAGASCAR<br />
Vente de crédit carbone pour<br />
protéger la forêt Makira<br />
Plus de 9 millions de tonnes de<br />
crédits carbones (CO2) seront<br />
vendus pour financer un projet<br />
de protection de la forêt de<br />
Makira, a annoncé la Société de<br />
conservation de la faune, dont<br />
le siège est basé à New York. Le<br />
gouvernement vise des investisseurs<br />
américains et d’autres<br />
pays industrialisés ayant un<br />
excédent d’émissions de CO2<br />
pour l’achat de ces crédits. La<br />
protection de la forêt permettra<br />
de réduire ces émissions.<br />
MALI<br />
La BAD accorde 52 millions<br />
$ pour l’approvisionnement<br />
en eau potable<br />
52 millions $, dont 35,65 millions<br />
$ en prêt et le reste en don,<br />
ont été accordés par la Banque<br />
africaine de développement<br />
(BAD) pour le financement<br />
d’un projet d’approvisionnement<br />
en eau potable et d’assainissement<br />
dans les régions de<br />
Gao, Koulikoro et de Ségou. Le<br />
don de 16,2 millions $ entre<br />
dans le cadre du Fonds fiduciaire<br />
de l’initiative d’approvisionnement<br />
en eau potable et<br />
d’assainissement en milieu<br />
rural (AEPA) de la banque.<br />
<strong>Les</strong> bailleurs de fonds promettent<br />
6,4 milliards $ sur<br />
cinq ans<br />
<strong>Les</strong> travaux de la 6 e table ronde<br />
des bailleurs de fonds du Mali se<br />
sont achevés le 13 juin dernier<br />
avec des engagements globaux<br />
estimés à 3215,2 milliards FCFA<br />
(environ 6,4 milliards $) sur une<br />
période s’étalant jusqu’à 2012.<br />
Parmi les plus grands donateurs<br />
: les USA (402 milliards<br />
FCFA, dont 100 seront débloqués<br />
dès 2009), suivis de la<br />
Maquette : Jérémie Flaux.<br />
Webmaster : Christian Zanardi.<br />
Corrections : Xavier Michel.<br />
Imprimé en France : Imprimerie<br />
Nouvelle, 93, avenue Denis Papin -<br />
45800 - Saint Jean de Braye.<br />
Imprimé à Casablanca (Ecoprint).<br />
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Messapresse.<br />
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Bureau Dakar : Valérie Ndione<br />
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Dépôt légal : Juin 2008<br />
© Reproduction interdite sans<br />
l’accord écrit de l’éditeur
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 ACTUALITÉ<br />
3<br />
L’Afrique et l’Amérique latine<br />
cherchent à se rapprocher<br />
La mise en place de lignes maritimes entre les deux continents entraînera-t-elle une dynamique, en<br />
dépit de positions internationales souvent contradictoires ? <strong>Les</strong> ministres y croient. <strong>Les</strong> experts<br />
posent des conditions.<br />
Deux jours de travaux. Une séance technique<br />
pour les experts. Une revue générale de<br />
la géopolitique des continents pour les<br />
ministres. Et, au final, une déclaration de<br />
Marrakech qui succède à celle d’Abuja.<br />
Entre novembre 2006 et juin 2008, les pays<br />
d’Amérique latine et leurs homologues<br />
africains sont passés d’un cadre général de<br />
relations à un cadre sectoriel, commercial.<br />
Il reste du chemin à parcourir : le flux<br />
d’échanges entre les deux partenaires ne<br />
« Géographiquement,<br />
l’Afrique est proche de<br />
l’Europe, et l’Amérique du<br />
Sud des USA. L’objectif,<br />
c’est d’aider les deux<br />
régions à se raccorder au<br />
développement en profitant<br />
de ces voisinages. »<br />
dépasse pas 0,11% du commerce mondial.<br />
A la volonté réaffirmée des politiques de<br />
promouvoir ces relations s’opposent<br />
toujours les conditions techniques et les<br />
logiques commerciales qui ont d’ailleurs<br />
justifié la tenue des débats en huis clos.<br />
<strong>Les</strong> intérêts commerciaux souvent divergents<br />
(cas de la révision des accords de<br />
partenariat économique que l’UE veut<br />
imposer à l’Afrique sous l’injonction des<br />
Américains) ne facilitent pas l’adoption<br />
Valeurs africaines<br />
Ahmed Bin Sulayem attise la concurrence<br />
Depuis son entrée en force dans le port de<br />
Dakar, la société Dubaï Ports World, présidée<br />
par Ahmed Bin Sulayem, fait trembler les<br />
anciens acteurs des ports africains. L’escale du<br />
président Omar Bongo, début juin, à Dubaï, a<br />
été suivie de bout en bout par les gestionnaires actuels du port<br />
de Libreville. Acteur portuaire de référence, l’Emirati est vu<br />
comme un challenger du groupe Bolloré en Afrique de l’Ouest.<br />
Quoi qu’il en soit, l’arrivée de cet opérateur est bénéfique pour<br />
les ports de Dakar, Abidjan, Lomé et Libreville, engagés depuis<br />
peu dans de vastes plans de développement. Vertus de la<br />
concurrence.<br />
Gabon : retour en force de Jean<br />
François Ntountoum Emane<br />
L'ancien Premier ministre gabonais Jean<br />
François Ntountoum Emane, nouvellement<br />
élu à la tête de la mairie de<br />
Libreville, a été installé jeudi à Libreville dans ses nouvelles<br />
fonctions par le ministre gabonais de l'Intérieur, André Mba<br />
Obame. Le Premier ministre gabonais Jean Eyéghé Ndong, le<br />
président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama, des<br />
membres du gouvernement ainsi que d'autres invités de marque<br />
étaient présents lors de la cérémonie d'installation. Dans<br />
son discours, le nouveau patron de la mairie prône pour la<br />
rationalisation de tous les marchés de la capitale gabonaise<br />
l'amélioration des conditions de vie des agents municipaux et<br />
la lutte contre l'incivisme. Jean-François Ntoutoume Emane,<br />
69 ans, a été élu le 23 mai dernier nouveau maire de la commune<br />
de Libreville pour un mandat de 5 ans.<br />
Belgique-RDC : Louis Michel apostrophe<br />
Karel de Gucht<br />
« Vous jetez de l'huile sur le feu entre Bruxelles<br />
et Kinshasa ! » C’est ainsi que le commissaire<br />
européen au Développement et à l'Aide<br />
humanitaire et ancien ministre belge des<br />
Affaires étrangères, Louis Michel, s’est adressé<br />
des positions communes.<br />
La déclaration de Marrakech semble avoir<br />
trouvé un compromis entre ces différents<br />
intérêts, en stipulant l’engagement des<br />
ministres du Commerce africains et sudafricains<br />
à contribuer à la conclusion du<br />
cycle de Doha dans les plus brefs délais. En<br />
quelque sorte, un appel au multilatéralisme<br />
qui nécessitera, comme toujours, les<br />
moyens de sa politique. La délicate question<br />
brésilienne de promouvoir le développement<br />
de l’éthanol a été traitée de manière<br />
objective. Ainsi, il sera question dans la<br />
déclaration finale d’un appel à la solidarité<br />
en faveur des pays touchés par les fluctuations<br />
des prix des produits alimentaires et<br />
pétroliers. Le projet d’élaboration d’une<br />
charte de la bioénergie mettant l’accent sur<br />
la préservation de l’équilibre environnemental<br />
et alimentaire n’a pas pour autant<br />
abouti. En revanche, les différentes délégations<br />
sont d’accord sur la mise en place<br />
d’un fonds international de lutte contre<br />
l’instabilité des prix pour les PED importateurs<br />
de produits pétroliers. Bien<br />
qu’ayant requis largement le quorum,<br />
l’appel à la taxation des opérations<br />
menées par les fonds spéculatifs sur les<br />
produits de base risque de rejoindre les<br />
nombreuses déclarations faites dans ce<br />
sens depuis le début de l’année.<br />
Le Brésil, exemple à suivre<br />
Au final, l’hôte du sommet, le ministre<br />
marocain du Commerce extérieur,<br />
Abdellatif Maâzouz, ne cache pas son optimisme.<br />
« C’est vrai, il y a concurrence dans<br />
certains produits. Mais aussi, il y a une certaine<br />
complémentarité par rapport à la présence<br />
commerciale sur des régions et des marchés<br />
différents. De la complémentarité en termes<br />
de produits et parfois de quantité. En<br />
regroupant nos produits, nous pouvons arriver<br />
à des quantités critiques pour certains<br />
marchés », rappelle le ministre.<br />
Des remarques qui rejoignent celles de<br />
Abdallah Wali, ambassadeur du Nigeria à<br />
Rabat : « Géographiquement, l’Afrique est<br />
proche de l’Europe, et l’Amérique du Sud des<br />
USA. L’objectif, c’est d’aider les deux régions<br />
à se raccorder au développement en profitant<br />
de ces voisinages ». Reste à résoudre le problème<br />
logistique, à l’origine de la faiblesse<br />
des échanges entre les deux parties. Deux<br />
options avaient la faveur des pronostics à la<br />
table des experts, du fait sans doute du<br />
paramètre géographique. Il s’agit de la ligne<br />
maritime entre le Cap (Afrique du Sud) et<br />
Buenos Aires, ou encore de celle entre<br />
Tanger et Rio de Janeiro. S’agissant du commerce,<br />
les experts ont passé en revue plusieurs<br />
modèles de développement. Le cas<br />
du Brésil, qui a prôné une politique de<br />
diversification vers l’Afrique il y a cinq ans,<br />
passe comme un exemple à suivre. Le géant<br />
sud-américain aligne aujourd’hui un commerce<br />
extérieur positif de 300 milliards de<br />
dollars, contre 100 en 2003.<br />
MBF<br />
au chef de la diplomatie belge Karel De Gucht, sur l'attitude<br />
de ce dernier à l'égard des autorités de la République démocratique<br />
du Congo (RDC). C’était mardi lors du Conseil des<br />
ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.<br />
Auparavant, Karel de Gucht s’était exclamé devant les 26 chefs<br />
de la diplomatie européenne, soutenant que « Kabila est<br />
devenu incontrôlable ». Voilà qui ne va pas renforcer la popularité<br />
de la diplomatie belge dans les Grands lacs.<br />
Le procès de Simon Mann<br />
Le procès du mercenaire britannique Simon<br />
Mann, accusé d'être le cerveau d'un coup<br />
d'Etat déjoué en 2004 en Guinée équatoriale<br />
contre le président Teodoro Obiang Nguema,<br />
s'est achevé vendredi soir à Malabo sans que<br />
la cour ne rende son verdict. Dans son plaidoyer,<br />
l’intéressé s’est dit satisfait que le coup d’Etat ne se soit<br />
pas produit. Quelque 31 ans et 8 mois étaient requis contre<br />
Simon Mann. Outre le Britannique, neuf personnes, dont<br />
Mohammed Salaami, un homme d’affaires libanais installé à<br />
Malabo, et un ministre, Fortunato Ofa Mbo, secrétaire général<br />
à la présidence, comparaissaient devant le tribunal de<br />
Malabo dans le cadre de la même affaire.<br />
Ali Belhadj dans le collimateur<br />
L’ancien numéro deux de l’ex-Fis (Front<br />
islamique du salut) Ali Belhadj a été arrêté<br />
mardi après midi à son domicile par des<br />
policiers en civil. Cette arrestation serait liée<br />
aux propos tenus dimanche par Ali Belhadj<br />
à l'endroit du représentant du parquet général<br />
qu'il a qualifié de « menteur », lors du réquisitoire, dans<br />
l'affaire des « associés d'Ahmed Rassam ». Le représentant<br />
du parquet général a affirmé que le dossier a été instruit par<br />
un juge d'instruction, ce que dément M. Belhadj, qui soutient<br />
que l'instruction a été faite par les services de renseignement.<br />
La séance a été alors suspendue et Ali Belhadj<br />
arrêté. Il a été conduit au commissariat puis relâché deux<br />
heures après.<br />
Le point de non<br />
retour<br />
Adama Wade,<br />
Casablanca<br />
La forteresse Europe vient de<br />
se doter d’un tour de vis supplémentaire.<br />
Une nouvelle loi,<br />
la « directive retour », a été<br />
adoptée la semaine dernière<br />
par le Parlement européen<br />
comme une lettre à la poste.<br />
Ce texte dénoncé – mollement<br />
– par 44 pays d’Afrique<br />
et d’Amérique et une partie de<br />
la gauche européenne rend<br />
désormais légale l’expulsion<br />
des sans papiers vers des pays<br />
de transit et l’expulsion des<br />
mineurs même non accompagnés.<br />
Comment donc le vieux<br />
continent poursuivra-t-il cette<br />
logique d’enfermement sur<br />
soi, en exigeant de nous autres,<br />
Africains, un accès exclusif aux<br />
matières premières et la poursuite<br />
de la libéralisation de<br />
notre économie ? La libéralisation<br />
devra-t-elle seulement<br />
s’arrêter à la libre circulation<br />
des marchandises et des capitaux<br />
? Comment le patron<br />
d’une PME-PMI africaine,<br />
obligé de présenter 18 documents<br />
différents et d’attendre<br />
deux semaines pour obtenir<br />
un rendez-vous pour son visa,<br />
pourra-t-il jouer à armes éga-<br />
<strong>Les</strong> chiffres<br />
de la semaine<br />
les avec son homologue de<br />
Strasbourg qui, pendant ce<br />
temps, peut faire le tour du<br />
monde avec une simple pièce<br />
d’identité ? Si la Banque mondiale,<br />
qui note sévèrement les<br />
pays africains sur les délais de<br />
création d’entreprises, incluait<br />
ce critère des entraves à la<br />
libre circulation, le classement<br />
Doing Business s’en trouverait<br />
sûrement bouleversé.<br />
En continuant d’une main à<br />
encourager toujours plus de<br />
dérégulation et de libre circulation<br />
des capitaux et, de l’autre,<br />
à verrouiller les voies d’accès<br />
à son territoire, l’Occident<br />
crée une mondialisation du<br />
rejet, une fausse globalisation<br />
clopinante et déséquilibrée,<br />
qui n’existe que pour ses<br />
concitoyens. Aussi généreuse<br />
soit-elle, l’aide accordée à<br />
l’Afrique ne pourrait corriger<br />
les coûts de cette entrave à la<br />
libre circulation qui pèse sur<br />
les économies et les ménages<br />
africains. Ne manque plus désormais<br />
qu’à traiter le problème<br />
d’expulsion, loin de la<br />
rue européenne, qui garde<br />
encore intact son droit à l’indignation.<br />
Le Maghreb qui s’y<br />
refuse jusque-là se résoudra-til<br />
à force de promesses à ce rôle<br />
de gendarme que lui propose<br />
Bruxelles ?<br />
264, 4 milliards de dollars : montant des avoirs du Koweït<br />
à la fin mars selon les statistiques officielles publiées vendredi<br />
par la presse locale.<br />
100 000 : nombre de procès, dont celui contre le chef du<br />
gouvernement italien Silvio Berlusconi, suspendus après le vote<br />
d'un amendement controversé soutenu par la majorité de droite.<br />
8 millions de francs suisses (environ 5 millions<br />
d’euros) : argent appartenant à Mobutu et qui suscite<br />
aujourd’hui l’embarras entre Berne et Kinshasa.<br />
5,4 millions de morts : bilan des guerres entre<br />
1955 et 2003 selon une étude du British Medical Journal<br />
(BJM). Cette étude portant sur treize pays évalue ainsi à 3,8<br />
millions de morts le bilan des conflits au Vietnam.<br />
367 voix pour la « directive retour » votée en session plénière<br />
par le Parlement européen. Le texte devrait faciliter l’expulsion<br />
des immigrés en situation irrégulière en Europe.<br />
20% : le taux de l’aumône sacrée sur les exportations égyptiennes<br />
de pétrole et de gaz. Pour le centre de recherches islamiques<br />
Al Azhar, les montants collectés iront aux pauvres.<br />
Farba Senghor boycotte l’Asecna<br />
« Ce n’est pas la peine d’y participer » aurait<br />
déclaré Farba Senghor dans des propos rapportés<br />
par son conseiller à la communication,<br />
Yoro Sarr. Par cette position du ministre des<br />
Transports aériens, le Sénégal rate la réunion<br />
de l’organisation ouverte mercredi à Abidjan,<br />
manquant ainsi une belle occasion de clarifier ses positions.<br />
Depuis l’annonce de son intention de retrait, en novembre<br />
2007, le Sénégal ne donne pas l’impression de mener ce dossier<br />
stratégique de manière sereine. La reprise en force de la gestion<br />
de ses aéroports, suivie de la collecte des redevances, de la<br />
demande d’un audit international et surtout de l’inventaire de<br />
la contribution de chaque membre, rend la politique de Farba<br />
Senghor de plus en plus difficile à décrypter.
4<br />
Communauté européenne avec<br />
399,5 milliards FCFA, la Banque<br />
mondiale (283,3 milliards<br />
FCFA) et la BAD avec 225 milliards<br />
FCFA. Le Canada, la<br />
France et la Chine ont annoncé<br />
respectivement 202,5, 185,7 et<br />
103,2 milliards FCFA.<br />
MAROC<br />
Modernisation du secteur de<br />
la pêche<br />
Une enveloppe de 700 millions<br />
$ (5 milliards Dh) sera<br />
consacrée à un programme de<br />
modernisation du secteur de<br />
la pêche. Le financement<br />
public sera à hauteur d’un<br />
milliard Dh, le reste étant<br />
assuré par le recours à des<br />
prêts et par l’autofinancement<br />
des opérateurs impliqués<br />
dans la mise à niveau et<br />
la modernisation de la pêche<br />
artisanale et côtière. Le programme<br />
prévoit également<br />
d’équiper quelque 16 000<br />
embarcations et 1800 navires<br />
d’installations pour la conservation<br />
et la valorisation du<br />
produit. Le secteur compte<br />
plus de 450 000 emplois pour<br />
une production globale de<br />
850 000 tonnes par an, dont<br />
environ 500 000 tonnes sont<br />
exportées (en 2007), générant<br />
ainsi 1,8 milliard $.<br />
Hausse de la consommation<br />
d’électricité<br />
La consommation brute de<br />
l'électricité au Maroc s'est élevée<br />
au cours de l'année 2007 à<br />
22 608 GWh, soit une hausse de<br />
7,1% par rapport à l'année précédente,<br />
a indiqué l'Office<br />
national de l'électricité (ONE,<br />
public). La production totale<br />
du Maroc en énergie électrique<br />
s'est établie aux alentours de<br />
19 638 GWh, soit une baisse de<br />
0,7% par rapport au niveau<br />
atteint en 2006 (19 822 GWh),<br />
a indiqué un communiqué de<br />
l'ONE publié à Rabat.<br />
3 millions d’émigrés attendus<br />
cet été<br />
L’opération d’accueil des<br />
Marocains résidant à l’étranger<br />
(MRE) a démarré le 15<br />
juin dernier avec pour objectif<br />
d’accueillir 3 millions parmi<br />
les 4 millions de ressortissants<br />
pendant la période estivale.<br />
Un staff médical et paramédical<br />
de 400 personnes sera<br />
mobilisé, en particulier aux<br />
postes frontières du nord, en<br />
plus d’une coordination avec<br />
les sites d’Almeria et Algesiras<br />
(Espagne), le port de Sète<br />
(France) et le port de Gènes<br />
(Italie). Le niveau des transferts<br />
des MRE s’est élevé à 55<br />
milliards de dirhams (environ<br />
8 milliards $) en 2007, contre<br />
48 MDH en 2006 et 18 MDH<br />
dix ans plus tôt.<br />
2,3 milliards $ d’échanges<br />
commerciaux avec les USA<br />
en 2007<br />
<strong>Les</strong> échanges commerciaux<br />
avec les Etats-Unis d’Amérique<br />
ont atteint 2,3 milliards $ en<br />
2007 contre 1,4 milliard $ en<br />
2006. <strong>Les</strong> exportations vers le<br />
marché américain ont progressé<br />
de près de 25%. Elles ont<br />
dépassé, pour la première fois,<br />
le seuil des 600 millions $. Par<br />
ailleurs, entre 2005 et 2007, les<br />
importations en provenance<br />
des Etats-Unis ont quasiment<br />
triplé. Toutefois, l’Europe reste<br />
le premier partenaire économique<br />
du royaume chérifien avec<br />
plus de 70% des échanges.<br />
<strong>Les</strong> opérateurs de télécom en<br />
front uni dans la communication<br />
<strong>Les</strong> trois opérateurs de télécom<br />
ont lancé l’Association<br />
marocaine des professionnels<br />
des télécoms (MATI), qui<br />
regroupe Maroc Telecom,<br />
Medi Télécom et Wana<br />
Corporate, afin d’assurer<br />
« une efficacité communicationnelle<br />
» commune. Le pays<br />
(32 millions d’habitants)<br />
compte 2,5 millions d’abonnés<br />
aux lignes fixes, plus de<br />
500 000 abonnés à l’internet à<br />
haut débit et environ 20 millions<br />
d’abonnés au GSM.<br />
MAURITANIE<br />
Une dette de 200 millions $<br />
annulée par la Libye<br />
La Libye a décidé d’annuler<br />
une dette de 200 millions $<br />
représentant les intérêts sur<br />
des prêts consentis dans le<br />
passé. Cette décision a été<br />
prise lors des réunions de la<br />
Grande commission mixte<br />
mauritano-libyenne de coopération,<br />
qui a repris ses travaux<br />
après 10 ans de suspension.<br />
… Et une proposition d’investissement<br />
de 500 millions<br />
$<br />
La Libye a offert, lors de la<br />
récente réunion de la Grande<br />
commission mixte mauritano-libyenne<br />
de coopération,<br />
de porter le volume de<br />
ses investissements à 500 millions<br />
$. Au menu des investissements<br />
promis figurent la<br />
construction de centres de<br />
santé, d’écoles et de puits.<br />
Expropriation d’anciens<br />
esclaves : des ONG dénoncent<br />
Plusieurs organisations mauritaniennes<br />
parmi lesquelles<br />
SOS Esclaves et Conscience et<br />
Résistance ont dénoncé l’expropriation<br />
par une décision<br />
de justice d’une mine de sel<br />
appartenant aux Agzazir, « une<br />
communauté d’anciens esclaves<br />
de la région de Zouerate (nord<br />
du pays), au profit de la communauté<br />
des Ehel Choumad ».<br />
Un responsable de l’ONG SOS<br />
Esclaves a condamné une<br />
décision « sans base juridique,<br />
ne reposant que sur le seul lien<br />
de sujétion d’esclaves envers les<br />
maîtres ».<br />
NIGERIA<br />
Bank of Industry a augmenté<br />
de 50% son crédit<br />
pour les PME en 2007<br />
Pour soutenir la croissance des<br />
PME et des microentreprises, le<br />
montant global des crédits<br />
accordés par la Banque de l’industrie<br />
(Bank of Industry -<br />
BOI) a été relevé de 50% en<br />
2007. 32,4 milliards de nairas<br />
ont été accordés à des PME<br />
contre 21,62 milliards de nairas<br />
un an auparavant. Le nombre<br />
de demandes de prêts est passé<br />
de 194 en 2006 à 259 en 2007.<br />
La Banque centrale hostile<br />
au contrôle étranger des<br />
banques locales<br />
La Banque centrale (CBN) a<br />
réaffirmé son opposition à<br />
l’acquisition des grandes banques<br />
locales par des établissements<br />
bancaires étrangers et à<br />
une prise de plus de 10% des<br />
parts. Par contre, la CBN<br />
estime que les banques étrangères<br />
« sont libres de demander<br />
des licences d’ouverture de<br />
succursales dans le pays ».<br />
Exim Bank prête à financer<br />
des investissements dans<br />
l’électricité<br />
La banque américaine United<br />
States Export Import Bank (US<br />
EXIM) est prête à financer des<br />
investissements dans le secteur<br />
de l’énergie électrique. La pro-<br />
position a été faite à Abuja par<br />
le directeur de l’USEXIM,<br />
Joseph Grandmaison, lors d’un<br />
séminaire organisé sur le thème<br />
du financement d’un projet<br />
énergétique indépendant au<br />
Nigeria. La banque affirme qu’il<br />
n’y aura pas de limite aux montant<br />
des prêts pour les éventuels<br />
investissements dans le secteur.<br />
Onze bureaux de consulting<br />
pré-qualifiés pour la privatisation<br />
de Nitel<br />
Le Bureau des entreprises<br />
publiques a demandé aux<br />
onze sociétés de consulting<br />
présélectionnées en tant que<br />
conseillers de soumettre, d’ici<br />
30 jours, des propositions sur<br />
la façon dont elles procéderaient<br />
pour la vente de la<br />
compagnie de télécommunications<br />
Nitel, si elles étaient<br />
sélectionnées. <strong>Les</strong> sociétés en<br />
lice sont : Lazard/Vetiva,<br />
Rothschild/UBA, Renaissance<br />
Capital, Millennium Finance,<br />
Awoyinfa Obafunsho and Co,<br />
CPCS Transcom, Lead Capital<br />
/Investec, FCMB Morgan<br />
Stanley, Intercontinental<br />
/HSBC, Merrill Lynch/BGL et<br />
BNP Paribas.<br />
NAICOM appelle à l’assurance<br />
dans l’agriculture<br />
Inquiétée par la crise alimentaire,<br />
la Commission nationale<br />
de l'assurance (NAICOM) a<br />
annoncé qu’elle préparait des<br />
mesures pour faire de l'assurance<br />
agricole un catalyseur<br />
pour la sécurité alimentaire et<br />
de soutien au monde rural.<br />
NBCC dévoile son projet de<br />
palace à Lagos<br />
La Chambre de commerce<br />
anglo-nigériane (NBCC) a<br />
dévoilé son plan de construction<br />
d’un palace à Lagos pour<br />
un montant de 1,5 milliard de<br />
nairas. L’ouvrage sera érigé<br />
dans la péninsule de Lekki, en<br />
raison du dynamisme économique<br />
que connaît cette<br />
région.<br />
UNFPA accorde une aide de<br />
64,2 millions $<br />
Le Fonds des Nations Unies<br />
pour la population (UNFPA)<br />
a accordé un montant de 64,2<br />
millions $ dans le cadre de<br />
son 6 e programme d’assistance<br />
au Nigeria. 29,2 millions<br />
$ proviendront des<br />
« ressources régulières » du<br />
Fonds, alors que les 35 millions<br />
$ restant seront pourvus<br />
dans le cadre de modalités de<br />
co-financement.<br />
Transcorp va injecter 10 milliards<br />
de nairas dans NITEL<br />
Transnational Corporation of<br />
Nigeria (Transcorp) va injecter<br />
10 milliards de nairas pour ressusciter<br />
des projets de développement<br />
de la compagnie<br />
Nigeria Telecommunications<br />
Limited (NITEL). La décision<br />
n’attend que le feu vert du<br />
comité directeur Transcorp. La<br />
stratégie consiste à permettre à<br />
NITEL d’élargir son backbone à<br />
travers l’installation d’un réseau<br />
de fibres optiques qui permettra<br />
à l’opérateur de mettre sur le<br />
marché d’autres services de<br />
télécommunications.<br />
La compagnie Afren commence<br />
la production de<br />
pétrole à Okoro Setu<br />
La compagnie Afren Plc<br />
et son partenaire Amni<br />
International Petroleum<br />
Development Company ont<br />
annoncé le début de la production<br />
de pétrole à partir du<br />
puits d’Okoro Setu, localisé<br />
dans le bassin OML 112, dans<br />
l’offshore. La production initiale<br />
devrait atteindre 3000<br />
CONDENSÉ<br />
barils par jour (b/j) avant<br />
d’être portée à 15 000 b/j vers<br />
la fin du 3 e trimestre.<br />
<strong>Les</strong> échanges commerciaux<br />
avec la France ont atteint 2,4<br />
milliards d’euros en 2007<br />
L’ambassadeur de France,<br />
Jean-Michel Dumond, a<br />
déclaré que le volume des<br />
échanges commerciaux entre<br />
Paris et Abuja était de 2,4 milliards<br />
d’euros en 2007. Le<br />
Nigeria avait exporté vers la<br />
France près de 1,3 milliard<br />
d’euros, contre 1,1 milliard<br />
d’euros d’importations. « La<br />
France est le second investisseur<br />
» dans le pays, avec « plus<br />
de 120 sociétés installées », a<br />
indiqué l’ambassadeur.<br />
Shell Nigeria perd plus de<br />
400 000 barils par jour de<br />
production<br />
La compagnie Royal Dutch<br />
Shell perd quotidiennement<br />
400 000 barils par jour suite à<br />
l’attaque contre ses installations<br />
par des militants indépendantistes.<br />
La reprise de la<br />
production interviendra dès<br />
la réparation des canalisations<br />
et la sécurisation du site.<br />
Etat d’urgence électrique<br />
Le président Umaru Yar'Adua<br />
a annoncé vendredi à Paris<br />
que son administration allait<br />
officiellement décréter l'état<br />
d'urgence dans le secteur de<br />
l'énergie le mois prochain. Le<br />
président nigérian réagissait<br />
aux préoccupations exprimées<br />
par de potentiels investisseurs<br />
au sujet des problèmes<br />
actuels d'approvisionnement<br />
en énergie. Yar'Adua<br />
a déclaré que dans le cadre<br />
de l'état d'urgence, qui restera<br />
en vigueur pendant trois<br />
ans, les gouvernements fédéral<br />
et des Etats vont réserver<br />
5 milliards de dollars à la<br />
réhabilitation et à l'augmentation<br />
des infrastructures de<br />
génération, de transmission<br />
et de distribution de l'électricité.<br />
OUGANDA<br />
Hausse de 18% des dépenses<br />
pour l’agriculture<br />
<strong>Les</strong> dépenses en faveur du<br />
secteur de l’agriculture seront<br />
augmentées de 18% cette<br />
année en vue d’améliorer la<br />
production, l’emploi et le<br />
taux de croissance, a annoncé<br />
le ministre des Finances.<br />
150,8 millions $ seront ainsi<br />
dépensés d’ici juin 2009. Le<br />
budget du secteur est également<br />
appelé à connaître une<br />
hausse de 17% en 2009, et 6%<br />
pour 2010 et 2011.<br />
… Et de 1,8% pour les<br />
dépenses d’énergie<br />
Le gouvernement prévoit<br />
d’augmenter de 1,8% les<br />
dépenses énergétiques, ce qui<br />
correspond à un montant<br />
supplémentaire de 457,3 milliards<br />
de shillings, pour le<br />
prochain exercice fiscal. Le<br />
pays produit un peu plus de la<br />
moitié des 380 MW de ses<br />
besoins en électricité. <strong>Les</strong><br />
dépenses totales du pays<br />
devraient augmenter de<br />
8,6%, pour atteindre 6,82 trillions<br />
Sh pour l’année fiscale<br />
2008-2009.<br />
TANZANIE<br />
<strong>Les</strong> Etats-Unis, premier<br />
client touristique<br />
<strong>Les</strong> touristes américains viennent<br />
en tête des visiteurs<br />
étrangers, selon de récentes<br />
statistiques du secteur, qui<br />
concluent également à la<br />
hausse des arrivées d’Asie<br />
et du Moyen-Orient. <strong>Les</strong><br />
Américains représentent 8%,<br />
soit 58 279 touristes sur un<br />
total de 719 031 étrangers<br />
ayant visité le pays en 2007,<br />
respectivement devant les<br />
Allemands, les Italiens, les<br />
Français, les Belges, et les<br />
Néerlandais. L’industrie touristique<br />
a supplanté l’agriculture,<br />
devenant ainsi la principale<br />
source de devises de la<br />
Tanzanie avec 25% des exportations<br />
et une part de 17,2%<br />
dans le PIB.<br />
Prévisions d’accélération de<br />
la croissance vers 2011<br />
La croissance économique du<br />
3 e plus important pays producteur<br />
d’or dans le monde<br />
devrait atteindre 9,2% d’ici<br />
2011, selon les prévisions<br />
du ministre des Finances,<br />
Mustafa Mkulo. <strong>Les</strong> prévisions<br />
pour cette année, pour<br />
2009 et 2010 sont respectivement<br />
de 7,8%, 8,1% et 8,8%,<br />
contre 7,1% en 2007. Cette<br />
évolution est attribuée à l’activité<br />
soutenue des secteurs de<br />
la communication, des mines,<br />
du commerce, de l’agriculture<br />
et de l’habitat.<br />
Légère baisse de l’inflation<br />
Le taux annuel de l’inflation<br />
en Tanzanie est passé de 9,7 à<br />
9,1% en mai 2008 du fait de la<br />
légère baisse des prix des denrées<br />
alimentaires de base.<br />
L’inflation des produits alimentaires<br />
est passée de 11,6%<br />
en avril 2008 à 11% en mai<br />
2008. Parmi les denrées dont<br />
les prix ont baissé, il y a les<br />
céréales, la patate douce, les<br />
légumes, les fruits, les légumes<br />
secs (haricots) et les graines<br />
d’arachide. Le gouvernement<br />
vise un taux d’inflation<br />
de 7% d’ici juin 2009<br />
TOGO<br />
Annulation de 347 millions<br />
$ de la dette publique extérieure<br />
par le Club de Paris<br />
Le gouvernement a conclu<br />
avec le Club de Paris un<br />
accord pour l’allègement de la<br />
dette publique extérieure. Le<br />
document précise qu’à titre<br />
exceptionnel, aucun paiement<br />
n’est attendu entre le 1 er<br />
avril 2008 et le 31 mars 2011.<br />
La mesure est motivée par la<br />
capacité de paiement très<br />
limitée du pays et la<br />
contrainte supplémentaire<br />
due à la forte hausse des prix<br />
des matières premières et des<br />
produits alimentaires. Lomé<br />
s’est engagée à continuer la<br />
mise en œuvre de son programme<br />
de réforme soutenu<br />
par le FMI.<br />
Un plan de logement pour<br />
29 milliards FCFA<br />
Le gouvernement va lancer<br />
un important « plan national<br />
du logement » pour une<br />
enveloppe globale de 29 milliards<br />
FCFA. Composé de 15<br />
projets, le plan s’étale sur 5<br />
ans. Il devrait produire 2500<br />
parcelles assainies (pour une<br />
superficie totale de 473 hectares)<br />
et permettra la régularisation<br />
de 500 concessions et<br />
la construction de 23 000<br />
logements par an accessibles<br />
aux ménages démunis.<br />
Un don libyen de 12 milliards<br />
FCFA pour rénover<br />
l’hôtel du « 2 février »<br />
La société libyenne Libyan<br />
Arab African Investment<br />
Company (LAAICO) a accordé<br />
une aide de 12 milliards FCFA<br />
(environ 21 millions d’euros)<br />
pour la rénovation de l’hôtel<br />
du « 2 février », à Lomé. Cette<br />
action s’inscrit dans la pers-<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 2 juillet 2008<br />
pective de l’organisation au<br />
Togo du 11 e sommet de<br />
la CEN-SAD en 2009. <strong>Les</strong><br />
travaux dureront 10 mois.<br />
Autrefois géré par le groupe<br />
français Sofitel, l’hôtel est<br />
haut de 36 étages et dispose<br />
de 368 chambres, de 52<br />
appartements présidentiels et<br />
de 52 suites ministérielles.<br />
TUNISIE<br />
En quête de 6% de croissance<br />
Le Premier ministre Mohamed<br />
Ghannouchi affiche l’ambition<br />
de son pays d’attirer le<br />
maximum d’investissements<br />
directs étrangers (IDE) pour<br />
atteindre une croissance de 6%<br />
au cours des prochaines<br />
années. Selon M. Ghannouchi,<br />
qui s’exprimait à l’ouverture<br />
du X e Forum de Carthage sur<br />
l’investissement, l’année 2008<br />
sera « une étape importante en<br />
matière de polarisation de l’investissement<br />
extérieur eu égard<br />
à l’importance des mégaprojets<br />
en cours de réalisation et dont<br />
la valeur est estimée à 30 milliards<br />
$ ». En 2007, le pays a<br />
attiré environ 1,8 milliard $<br />
d’IDE, soit 4,8% du PIB.<br />
<strong>Les</strong> Batteries Assad négocie<br />
l’acquisition d’une société<br />
algérienne<br />
La société Assad a confirmé<br />
les négociations en cours<br />
pour l’acquisition d’une<br />
société algérienne de fabrication<br />
de batteries. L’annonce a<br />
été faite au cours de l’assemblée<br />
générale ordinaire de la<br />
société tenue le 4 juin dernier.<br />
Assad est déjà présente en<br />
Algérie depuis deux ans et<br />
demi à travers sa filiale<br />
Batteries Assad Algérie.<br />
Le groupe Djilani dément<br />
son introduction en bourse<br />
Le groupe Djilani a démenti<br />
l’information parue le 12 juin<br />
à Paris faisant état de son<br />
introduction en bourse.<br />
Fiscalement, une telle introduction<br />
sous forme de holding<br />
ne présenterait aucun<br />
avantage particulier, vu que la<br />
distribution de dividendes (et<br />
leur remontée vers une holding)<br />
est déjà exonérée d’impôt,<br />
a précisé le groupe. Par<br />
contre, la société Hannibal<br />
Lease, propriété du groupe<br />
Djilani, devrait faire son<br />
entrée en bourse d’ici 2009 ou<br />
2010.<br />
Lancement d’une nouvelle<br />
Sicav « MAXULA<br />
Investissement »<br />
Une nouvelle Sicav, dénommée<br />
« Maxula Investissement<br />
Sicav », a été lancée le 5 juin<br />
2008 à l’initiative de Maxula<br />
Bourse. Elle est dotée d’un<br />
capital initial d’un million<br />
DT et elle est exclusivement<br />
obligataire. Son PDG est M.<br />
Raouf Aouadi. SMART Asset<br />
Management en est le gestionnaire<br />
et AMEN BANK de<br />
dépositaire. Ses principaux<br />
actionnaires : Maxula Bourse<br />
(38%), AMEN BANK (20%),<br />
Mustapha Henchiri (15%),<br />
Assurances STAR (10%),<br />
Assurances COMAR (10%),<br />
COMAR Invest (2%) et<br />
Assurances Hayet (3%).<br />
<strong>Les</strong> Européens en force à la<br />
9 e édition du TEXMED<br />
Quelque 250 exposants provenant<br />
de l’espace euroméditerranéen<br />
prennent part<br />
à la 9 e édition du Salon<br />
euro méditerranéen de l’habillement<br />
(Texmed 2008) qui<br />
se tiendra au Parc des expositions<br />
du Kram à Tunis.<br />
Invitée d’honneur, la France<br />
participera avec une quinzaine<br />
d’exposants dans un<br />
pavillon de 180 m 2 . Une vingtaine<br />
d’exposants viendront<br />
des quatre pays signataires de<br />
l’Accord d’Agadir (Tunisie,<br />
Maroc, Egypte, Jordanie).<br />
<strong>Les</strong> travaux du barrage sur<br />
Oued El Kébir démarreront<br />
en 2009<br />
Le lancement des travaux de<br />
construction d'un barrage sur<br />
l'Oued Al Kébir, pour un coût<br />
total de 19 millions de dinars,<br />
aura lieu en 2009. Ce barrage,<br />
dont la capacité sera de 25<br />
millions de m 3 , permettra<br />
d’améliorer sensiblement les<br />
indicateurs de maîtrise des<br />
eaux de ruissellement dans la<br />
région, dont le taux passera<br />
de 60 à 90% des quantités<br />
annuelles estimées à 80 millions<br />
de m 3 . 5000 hectares de<br />
terres agricoles, appartenant à<br />
250 agriculteurs, bénéficieront<br />
de ce projet.<br />
La banque islamique NOOR<br />
s'installe<br />
NOOR Islamic Bank, filiale<br />
de Dubai Investment Group<br />
(DIB), du Cheikh Maktoum,<br />
gouverneur de Dubai, vient<br />
de s'installer à Tunis où elle<br />
vient d’ouvrir un bureau<br />
représentatif destiné à l’ensemble<br />
de l’Afrique du Nord.<br />
Sept entreprises seront privatisables<br />
en 2008<br />
<strong>Les</strong> opérations de privatisation,<br />
en cours ou déjà réalisées,<br />
concernent sept entreprises<br />
industrielles : la Société<br />
nationale de distribution de<br />
pétrole (SNDP), la Société<br />
tunisienne des industries<br />
automobiles (STIA), la<br />
Société tunisienne des industries<br />
pneumatiques (STIP), la<br />
Société tunisienne de forage<br />
(CTF), la Société cimenterie<br />
de Bizerte (SCB), la Société de<br />
production et de commercialisation<br />
des engrais, dont<br />
principalement le phosphate<br />
granulé (Granuphos), et la<br />
Société tunisienne des engrais<br />
chimiques (STEC).<br />
ZAMBIE<br />
Le syndicat des agriculteurs<br />
critique l’interdiction d’exportation<br />
du maïs<br />
Le Syndicat des agriculteurs<br />
de Zambie (ZNFU) considère<br />
que l’interdiction d’exporter<br />
du maïs est la preuve que le<br />
pays n’exploite pas pleinement<br />
son potentiel agricole et<br />
aboutira, à terme, au découragement<br />
de la culture de<br />
cette céréale. L’interdiction a<br />
été annoncée au début du<br />
mois par le gouvernement.<br />
La BAD accorde 1,2 million<br />
$ pour des projets électriques<br />
La Société zambienne d’électricité<br />
(ZESCO) a reçu une<br />
subvention de 1,2 million $<br />
de la part de la Banque africaine<br />
de développement<br />
(BAD) pour le financement<br />
de deux projets de production<br />
d’énergie électrique. Le<br />
pays a enregistré une augmentation<br />
rapide de la<br />
demande en électricité, principalement<br />
de la part du secteur<br />
minier, qui occupe la<br />
première place de l’économie,<br />
suivi des secteurs industriel,<br />
commercial et agricole.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />
5<br />
« La Housing Bank est devenue<br />
la première banque privée<br />
d’Algérie par le capital »<br />
Son directeur général, Alain Santi, déjà à l’origine voici quelques années de l’installation de l’Arab<br />
Bank en Algérie, développe pour <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> les nouvelles ambitions de la Housing Bank.<br />
Par Lyes Taibi, Alger<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Pouvez-vous présenter la<br />
Housing Bank à nos lecteurs ?<br />
Alain Santi : La Housing Bank est une<br />
banque privée qui a été créée il y a environ<br />
35 ans en Jordanie. Ses activités de<br />
départ étaient concentrées dans le<br />
domaine de l’habitat et se sont diversifiées<br />
progressivement vers le financement de<br />
l’investissement et du commerce extérieur.<br />
L’actionnariat de la banque, au<br />
« Nous sommes en contrat<br />
avec des entreprises des<br />
pays du Golfe, qataries,<br />
koweïtiennes ou libyennes,<br />
que nous avons vocation à<br />
accompagner dans leurs<br />
projets d’investissements en<br />
Algérie, qui comme vous le<br />
savez sont très ambitieux. »<br />
départ d’origine jordanienne, a également<br />
évolué avec l’entrée dans le capital de la<br />
Qatar National Bank et d’investisseurs<br />
koweïtiens et libyens. La Housing est<br />
actuellement la première banque jordanienne.<br />
Elle est également installée en<br />
Syrie, en Palestine, en Irak et en Algérie.<br />
LA : Quelles sont les activités de la<br />
filiale algérienne de la Housing Bank ?<br />
AS : La filiale algérienne a été créée en octobre<br />
2003. Son capital est pour les 2/3 détenu<br />
par la Housing Bank. <strong>Les</strong> autres actionnaires<br />
sont la Libyan Arab Investment<br />
Company (Lafico) et une société d’investissement<br />
de Bahrein. La banque est actuellement<br />
implantée à Alger, Oran, Sétif et Blida.<br />
Nos activités couvrent aussi bien le crédit<br />
aux particuliers que le crédit aux entreprises.<br />
Dans le domaine du crédit aux particuliers,<br />
nous accordons des prêts personnels,<br />
des crédits pour l’acquisition de véhicules<br />
ainsi que des crédits immobiliers.<br />
Mais notre portefeuille est surtout<br />
orienté vers le financement des PME<br />
algériennes. Nous avons dans ce domaine<br />
des clients dans un grand nombre de secteurs<br />
d’activité.<br />
LA : Le capital social de la filiale algérienne<br />
vient d’être augmenté substantiellement.<br />
Qu’allez-vous faire de ces<br />
nouvelles ressources ?<br />
AS : Notre conseil d’administration a, en<br />
effet, décidé le 27 mai dernier de porter<br />
le capital de la filiale algérienne de 40 à<br />
150 millions de dollars. La Housing<br />
devient ainsi la première banque privée<br />
en Algérie en termes de capital. Cette<br />
augmentation de nos ressources va<br />
d’abord nous permettre d’ouvrir de nouvelles<br />
agences, notamment dans la zone<br />
littorale du pays, avec une meilleure couverture<br />
du grand Alger et des implantations<br />
prévues à Annaba et Béjaïa. Ces ressources<br />
plus larges vont également nous<br />
permettre de toucher une nouvelle clientèle<br />
d’entreprises exprimant des besoins<br />
de financements plus importants.<br />
LA : Le financement de projets fait-il<br />
également partie de vos objectifs ?<br />
AS : Oui, tout à fait. Dans ce domaine,<br />
nous sommes en contrat avec des entre-<br />
Nedbank se lance à l’assaut<br />
de l’Afrique<br />
Par John Kaninda,<br />
Johannesburg<br />
Nedbank Capital a, cette<br />
semaine, annoncé par un<br />
communiqué de presse avoir<br />
entamé sa restructuration en<br />
vue d’accroître sa présence<br />
au-delà des frontières sud-<br />
africaines, à travers le financement<br />
de quinze projets<br />
importants dans les domaines<br />
minier et d’exploitation de<br />
ressources naturelles.<br />
Marché nigérian<br />
Nedbank Capital est l’une des<br />
six divisions du groupe bancaire<br />
Nedbank – l’une des<br />
quatre banques principales de<br />
la RSA – en charge des investissements<br />
dans les marchés<br />
des capitaux et les marchés<br />
obligataires, des opérations de<br />
trésorerie, de finance spécialisée<br />
et des opérations en<br />
bourse. « La nouvelle structure<br />
adoptée par la banque nous<br />
permettra de prendre avantage<br />
des opportunités de croissance<br />
sur le continent et à l’étranger,<br />
notamment dans les secteurs<br />
de spécialisation, comme les<br />
mines, les ressources, l’énergie,<br />
les infrastructures ainsi que les<br />
financements structurés dans<br />
le domaine du commerce »,<br />
affirme Brian Kennedy, directeur<br />
gérant de Nedbank<br />
Capital.<br />
Quoique la banque ne se soit<br />
pas étendue sur la destination<br />
que prendront les divers financements<br />
qu’elle effectuera, tout<br />
porte à croire que le marché<br />
nigérian, en pleine croissance,<br />
est celui sur lequel elle va<br />
concentrer son attention et ses<br />
ressources.<br />
Bouchées doubles<br />
Pour soutenir ses projets d’expansion,<br />
la banque a renforcé<br />
son équipe de conseillers juridiques<br />
et financiers basés à<br />
Londres et spécialisés dans<br />
les financements de projets<br />
miniers et d’infrastructure.<br />
<strong>Les</strong> bouchées doubles sont<br />
mises pour essayer de rattraper<br />
une concurrence locale<br />
qui a pris plusieurs longueurs<br />
d’avance dans cette course<br />
effrénée vers l’Afrique, un<br />
continent longtemps négligé<br />
et délaissé jusqu’à ce que les<br />
avancées économiques chinoi-<br />
prises des pays du Golfe, qataries,<br />
koweïtiennes ou libyennes, que nous<br />
avons vocation à accompagner dans<br />
leurs projets d’investissements en<br />
Algérie, qui comme vous le savez sont<br />
très ambitieux et mobilisent des montants<br />
financiers considérables. Par ailleurs,<br />
nos nouvelles ressources autorisent<br />
également une prise de risques plus<br />
importante. C’est pourquoi nous sommes<br />
à l’écoute des projets en cours en<br />
Algérie de création d’institutions spécialisées<br />
dans le domaine du financement<br />
de l’investissement. Nous réfléchissons<br />
d’ailleurs nous-mêmes à la création d’un<br />
fonds dédié au capital investissement.<br />
LA : L’élargissement de vos ressources<br />
est-il la traduction d’un jugement positif<br />
de vos actionnaires sur les perspectives<br />
du marché algérien ?<br />
AS : Absolument. L’Algérie est un pays<br />
riche et qui reste sous-bancarisé. C’est<br />
un pays où, sur ce plan, tout reste à faire.<br />
C’est aussi un des rares pays où une<br />
agence bancaire peut être au break even<br />
(à l’équilibre) au bout d’un an. Je ne dis<br />
pas que c’est l’Eldorado, mais je serais<br />
presque tenté de le dire... Nous ne cherchons<br />
pas à entrer en concurrence avec<br />
les banques publiques qui représentent<br />
encore près de 90% du marché. Notre<br />
stratégie consiste davantage à rechercher<br />
des complémentarités à travers par<br />
exemple des opérations de crédits syndiqués.<br />
Nous conseillons d’ailleurs à la plupart<br />
de nos clients d’avoir plusieurs banques,<br />
parce qu’il y a de la place ici pour<br />
tout le monde.<br />
La ruée vers le continent africain et les nombreuses opportunités qu’il offre s’est accélérée dans le paysage<br />
bancaire sud-africain avec l’entrée en lice d’un nouveau candidat, Nedbank Capital.<br />
Tout porte à croire que le marché nigérian,<br />
en pleine croissance, est celui sur lequel<br />
Nedbank va concentrer son attention<br />
et ses ressources.<br />
ses mettent un coup de pied<br />
dans la fourmilière.<br />
Vive concurrence<br />
Née du rachat en 2006 d’Absa<br />
Bank par la Barclays Bank de<br />
Londres, Absa Capital s’est vite<br />
positionnée sur le continent<br />
africain ces deux dernières<br />
années en utilisant à bon<br />
escient le réseau bancaire tissé<br />
en Afrique par Absa et Barclays<br />
Bank. Elle est au coeur d’un<br />
éventail d’opérations financières<br />
récentes : prises de participations<br />
dans des projets<br />
infrastructurels en RSA, au<br />
Botswana ou en Zambie,<br />
financement d’offres obligataires<br />
au Botswana et en Zambie<br />
dans les secteurs des télécommunications<br />
et des finances.<br />
Des faits de guerre qui lui permettent<br />
de se forger petit a<br />
petit une réputation dans les<br />
cercles de la finance et des<br />
investissements africains.<br />
3 milliards de dollars à la<br />
banque de la Cen-Sad<br />
La Libye a décidé d'allouer trois milliards de dollars à la banque de<br />
la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), a-t-on<br />
appris de source proche de l'organisation à Cotonou où se tient<br />
depuis mardi le 10e sommet de la Cen-Sad. Selon cette source, cet<br />
argent sera versé à la Banque sahelo-saharienne d'investissement et<br />
de commerce (BSIC) et servira à financer des infrastructures telles<br />
que routes et ponts dans l'espace de la Cen-Sad. La Cen-Sad est « la<br />
plus grande communauté économique en Afrique, avec environ 411<br />
millions d'habitants, soit 48,2% de la population du continent », et<br />
un produit intérieur brut (PIB) d'environ 287 milliards de dollars,<br />
soit 44% de celui de l'Afrique, selon l'organisation.<br />
Noor Islamic en Tunisie<br />
Noor Islamic Bank vient de s'installer en Tunisie pour desservir<br />
l'Afrique du Nord. Le bureau représentatif de l’institution islamique<br />
devrait démarrer incessamment. Il s’agit de la première<br />
externalisation en terre africaine de la part de l’institution créée<br />
en 2006 à Dubaï avec un capital de près d’un milliard de dollars.<br />
Noor Islamic Bank est rappelons-le une filiale de la puissante<br />
Dubaï Investment Group (DIB) du cheikh Makhtoum, gouverneur<br />
de la cité éponyme.<br />
Tuninvest lance MPEF II pour<br />
l’Algérie, le Maroc et la Tunisie<br />
Le closing du fonds Maghreb Equity Fund II, doté de 125 millions<br />
d’euros, marque un nouveau départ pour le capital investissement<br />
en Tunisie. Le fonds dont la taille cible initiale était<br />
dans la fourchette 80 à 100 millions d’euros vise les petites et<br />
moyennes entreprises en Algérie, au Maroc et en Tunisie. A<br />
noter que le fonds précédent, le MPEFI, avait été lancé en 2000<br />
avec 24 millions d’euros.<br />
Afsud : Coal ouvre son<br />
capital au private equity<br />
L’opérateur sud-africain Coal of Africa a conclu un accord permettant<br />
à African Global Capital (AGC) d’acquérir 26,4% de<br />
son capital. Pour rappel, AGC a été constitué en janvier dernier<br />
à travers une joint-venture entre Mvela Holdingd (Afrique du<br />
Sud), Och-Ziff Capital et Palladino Holdings.<br />
Egypte : Oriental Weavers<br />
dans le giron d’un Saoudien<br />
L’opérateur sud-africain de private equity Amwal Alkhaleej a acquis<br />
1,7% du capital de l’Egyptien Oriental Weavers, acteur majeur de la<br />
filière tapis. Bien que le montant de la transaction n’ait pas été<br />
dévoilé, le chiffre de 10,3 millions est avancé. A noter que Amwal<br />
Alkhaleej et Oriental Weavers sont également partenaires dans un<br />
projet d’usine de polypropylène à Port Said. Ce projet détenu à<br />
15% par Amwal devrait démarrer en 2010.<br />
La banque Caixa au Maroc<br />
L’une des principales banques espagnoles, la Caixa, devrait<br />
démarrer son activité en octobre prochain, après obtention de<br />
son agrément des autorités monétaires. La banque compte se<br />
spécialiser notamment dans le financement des PME espagnoles<br />
présentes au pays, mais également des entreprises marocaines<br />
qui vont sur le marché espagnol. Caixa veut également se<br />
focaliser sur les services destinés aux Marocains résidants à<br />
l’étranger (MRE).<br />
Mais de toutes les banques<br />
sud-africaines, Standard Bank<br />
est, de loin, celle qui a le mieux<br />
cimenté sa place sur le continent<br />
africain. Déjà présente en<br />
Afrique australe, centrale, de<br />
l’Est et de l’Ouest à travers ses<br />
filiales Stanbic, Standard Bank<br />
a vu son emprise sur le continent<br />
boostée par son rachat<br />
partiel en octobre 2007 par la<br />
Industrial and Commercial<br />
Bank of China (ICBC), la plus<br />
grosse banque commerciale de<br />
Chine. La transaction de 5,5<br />
milliards de dollars permettra<br />
aux deux banques de mettre<br />
sur pied un fonds d’investissement<br />
d’un milliard de dollars :<br />
« Cette transaction permet à<br />
notre banque de renforcer sa<br />
position, de faciliter et de financer<br />
les flux commerciaux entre<br />
la Chine et l’Afrique », disait<br />
Jacko Maree, directeur exécutif<br />
du groupe Standard Bank.<br />
Nedbank aura donc fort à faire<br />
face à la concurrence dans sa<br />
quête d’expansion sur le continent,<br />
mais l’ajout d’un nouvel<br />
acteur sur la scène bancaire<br />
continentale ne pourra que<br />
profiter à une Afrique qui a<br />
bien besoin de voir ses fils<br />
prendre davantage d’initiatives<br />
dans la course à son développement.
6<br />
BANQUES ET ASSURANCES<br />
Grandes réformes de la titrisation au<br />
Maroc et en Afrique de l’Ouest<br />
Deux motivations semblables pour le Maroc et l’UEMOA. Ne pas reproduire le système américain en se servant<br />
de la titrisation pour externaliser le risque des établissements de crédit, mais plutôt pour mobiliser les financements<br />
indispensables à la mise en place des infrastructures.<br />
Par Adama Wade, Casablanca<br />
Le Maroc et la zone de l’UEMOA sont en train<br />
de basculer dans deux étapes chronologiquement<br />
différentes du développement de la titrisation.<br />
Pour le premier, fort de cinq ans d’expérience<br />
du principal acteur, Maghreb Titrisation,<br />
il s’agit d’étendre ce mode de financement jusque-là<br />
réservé au seul secteur immobilier à<br />
d’autres acteurs comme les sociétés de crédit et,<br />
au-delà, à tous les actifs à rendements futurs<br />
réguliers. La seule existence d’une hypothèque<br />
sur un prêt suffit pour qu’il soit titrisable.<br />
L’exemple idoine est le grand projet de TGV,<br />
lequel nécessitera un financement de 20 milliards<br />
de dirhams, nettement au-dessus de la<br />
capacité des banques marocaines. En effet,<br />
« du fait des règles de Bâle II sur le coefficient de<br />
division des risques, l’engagement maximal des<br />
établissements de crédit du royaume ne peut<br />
dépasser actuellement 7 milliards », explique<br />
Fouad Bendi, directeur de gestion de Maghreb<br />
Titrisation. Le nouvel amendement déposé au<br />
conseil du gouvernement permettra donc aux<br />
grands groupes de se procurer des financements<br />
supplémentaires sans entamer leur<br />
capacité d’endettement, et sans systématiquement<br />
faire recours à l’émission de nouvelles<br />
actions et aux dotations budgétaires.<br />
<strong>Les</strong> indispensables garde-fous<br />
La titrisation rend d’une part plus fluides les<br />
actifs, et d’autre part répartit le risque sur un<br />
large éventail d’acteurs. Bien que l’ensemble<br />
des professionnels de la finance trouve plutôt<br />
bénéfiques les effets induits par cette technique,<br />
la mise en place de garde-fous est indispensable.<br />
Certes, dans le cas de la crise des subprimes,<br />
c’est finalement plus la facilité d’octroi<br />
du crédit (que l’on pouvait contracter en remplissant<br />
un simple formulaire dans un bureau<br />
de tabac) qui est en cause que le système de<br />
titrisation en lui-même. Celui-ci était parvenu,<br />
en 40 ans, à présenter un encours de<br />
8000 milliards de dollars de crédits hypothé-<br />
« Le marché africain bat, de loin, tous<br />
les marchés occidentaux ! »<br />
Propos recueillis par<br />
Robert Adandé, Cotonou<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Où en est la SOAGA ?<br />
Guy Abby Noguès : La SOAGA est née en<br />
octobre 2002 avec un capital de 8,5 milliards<br />
FCFA et est présente dans toute la sous-région<br />
ouest-africaine à travers différents réseaux de<br />
banques commerciales actionnaires et partenaires.<br />
Cette structure conçoit et sélectionne<br />
les produits financiers (actions, obligations,<br />
titres de créances négociables) et les OPCVM<br />
(organismes de placements collectifs en<br />
valeurs mobilières) les plus performants, qui<br />
sont mis à la disposition des investisseurs institutionnels<br />
ou de tout autre acteur du marché.<br />
LA : La SOAGA ne semble connue que des initiés…<br />
GAN : Certes, mais il faut noter que cette institution<br />
a été créée dans un esprit communautaire,<br />
par le conseil des ministres de l’UEMOA,<br />
qui en a Confiée la mise sur pied à la Banque<br />
ouest-africaine de développement, BOAD.<br />
L’objectif initial était de rassembler des<br />
actionnaires privés pour lancer cette première<br />
caires, soit quatre fois les engagements bancaires.<br />
C’est le fameux système qui permettait aux<br />
banques américaines de présenter zéro crédit<br />
dans leur bilan. <strong>Les</strong> engagements sont cédés<br />
directement aux fonds de titrisation. Une telle<br />
libéralité a fragilisé le système américain dès<br />
les premiers signes de défaillance d’une catégorie<br />
des emprunteurs. A l’inverse, les défenseurs<br />
de ce modèle insistent plutôt sur le rôle<br />
bénéfique de la titrisation dans la dilution du<br />
risque bancaire dans un large échantillon d’acteurs<br />
nationaux et internationaux. Ce qui finalement<br />
a permis de limiter les cas de faillite.<br />
Dans le cas du Maroc, héritier de la sophistication<br />
du système juridique latin, les taux d’impayés<br />
restent historiquement bas et frôlent<br />
0,1% dans le cas du Crédiloge réservé aux<br />
fonctionnaires. De plus, en cas de défaillance<br />
de l’emprunteur, la banque se substitue et paye<br />
en dernier lieu. Par exemple, le CIH a cédé des<br />
prêts à 12% à des fonds qui ne payeront aux<br />
investisseurs que 6%. La différence sera endossée<br />
par la banque en cas de non paiement.<br />
Bref, dans le système marocain qui sied bien aux<br />
pays en développement, la titrisation n’a pas<br />
pour objectif d’externaliser le risque, mais plutôt<br />
de mobiliser des moyens de financement. Vu<br />
sous cet angle, les enjeux que présente la<br />
réforme en cours sont énormes. Cela permettra<br />
non seulement aux grands chantiers marocains<br />
comme ceux du port de Tanger Med de trouver<br />
le nerf de la guerre, mais aussi aux sociétés de<br />
crédit qui ne collectaient pas de dépôts de trouver<br />
un nouvel élan. <strong>Les</strong> établissements de crédit<br />
pourront titriser les créances relatives à la promotion<br />
immobilière, augmentant ainsi leur<br />
capacité de financement sur ce créneau. En<br />
outre, la réforme leur faciliterait la commercialisation<br />
et la titrisation de prêts de très longues<br />
durées (30 ans et plus). Ce qui, d’après l’esprit<br />
de la réforme, élargirait davantage la base de<br />
clients pouvant accéder au crédit hypothécaire,<br />
dans la mesure où l’extension de la durée permettrait<br />
aux emprunteurs d’avoir des échéances<br />
de faibles montants (300 ou 400 dirhams). Pour<br />
société de gestion d’actifs au niveau de la sousrégion.<br />
Notre clientèle est donc essentiellement<br />
institutionnelle, à savoir : les caisses de<br />
retraite et de prévoyance, les fonds de pension,<br />
les compagnies d’assurances, les grandes entreprises,<br />
les banques, établissements financiers et<br />
intermédiaires financiers. Le rôle dévolu à la<br />
SOAGA était d’accompagner les Etats dans les<br />
processus de privatisation. Nous jouons un<br />
rôle de conseil et d’assistance. Le second rôle<br />
porte sur la dynamisation de produits financiers<br />
par la création de produits novateurs,<br />
tournant autour de la gestion collective de<br />
l’épargne et la mise en place de tous ces produits<br />
sur le marché financier sous-régional.<br />
Nous allons mieux communiquer. Nous organisons<br />
la semaine SOAGA SICAV Abdou<br />
Diouf, du nom de la toute première société<br />
d’investissement à capital variable de la sousrégion,<br />
à travers laquelle nous nous intéressons<br />
à tous les gros institutionnels de la sousrégion.<br />
Nous rencontrons tous les opérateurs<br />
économiques, mais nous avons également une<br />
attention particulière pour les étudiants,<br />
notamment ceux de la filière banque et finance<br />
qui représentent la relève de ce secteur.<br />
les établissements de crédit, cette réforme vient<br />
à point nommé. <strong>Les</strong> acteurs du secteur pourront<br />
désormais consentir, par projet, des montants<br />
de prêts plus importants car ils auront dans un<br />
Maître d’ouvrage de ce chantier,<br />
la BOAD a confié une étude de<br />
faisabilité à Maghreb Titrisation,<br />
qui a remporté ce marché sur la<br />
base d’un appel d’offres où<br />
étaient présents tous les grands<br />
acteurs de l’hémisphère Nord.<br />
deuxième temps cette possibilité offerte par la<br />
titrisation de saucissonner le risque via le marché<br />
des capitaux, avec une large et profonde base<br />
d’investisseurs institutionnels et individuels.<br />
L’UEMOA à la recherche de la taille critique<br />
Quant à la zone UEMOA, elle est au tout début<br />
de la titrisation. Maître d’ouvrage de ce chantier,<br />
la BOAD a confié une étude de faisabilité à<br />
Maghreb Titrisation, qui a remporté ce marché<br />
sur la base d’un appel d’offres où étaient présents<br />
tous les grands acteurs de l’hémisphère<br />
Nord. Dans le cas de l’Afrique de l’Ouest, l’avènement<br />
du marché de la titrisation reste conditionné<br />
à la taille critique. Dispose-t-on de suffisamment<br />
de créances hypothécaires pour animer<br />
ces instruments financiers ? Quel parallèle<br />
peut-on établir avec le Maroc où les banques<br />
détiennent actuellement 100 milliards de dirhams<br />
de créances hypothécaires ?<br />
La réponse sera fournie par l’étude de faisabilité.<br />
Cette mission, dont les résultats seront<br />
présentés au Conseil des ministres durant le<br />
quatrième trimestre 2008, portera essentiellement<br />
sur la valorisation du potentiel de la<br />
titrisation par rapport aux besoins de financements<br />
ainsi que sur la conception d’une stratégie<br />
de mise en place d’un système financier<br />
permettant la constitution et la gestion de<br />
fonds de titrisation. Il s’agit de la deuxième<br />
Guy Abby Noguès.<br />
LA : Comment se porte le marché financier<br />
ouest-africain ?<br />
GAN : Il se porte très bien. Lorsque vous<br />
regardez ses performances ces trois dernières<br />
années, je peux affirmer sans me tromper que<br />
le marché africain enregistre des performances<br />
qui battent de loin tous les marchés occidentaux.<br />
L’indice « BRVM composit » est passé de<br />
-98 (en dessous de la base 100), à +237. C’est<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
opération de MT dans la zone UEMOA. Déjà<br />
en 2006, elle a été mandatée par un hedge fund<br />
américain pour la structuration d’une opération<br />
de dérivé de crédit adossée à des créances<br />
corporate, détenues par un important groupe<br />
bancaire ouest-africain.<br />
Changement dans le mode de fonctionnement<br />
des FPCT<br />
Avec la réforme en cours, un établissement de<br />
crédit ayant accordé des prêts pour le financement<br />
d’un grand projet peut céder aux FPCT<br />
(fonds de placements collectifs en titrisation)<br />
les revenus futurs liés à ce projet et lever des<br />
financements par l’émission de parts de titrisation<br />
remboursables au fur et à mesure que<br />
ses revenus se matérialiseront. « Le fait que ces<br />
actifs ou revenus soient isolés dans des structures<br />
indépendantes à l’abri des créanciers et de la<br />
faillite de l’émetteur et protégés contre les risques<br />
opérationnels et de contamination par d’autres<br />
actifs de celui-ci rend ces parts de titrisation<br />
relativement plus sécurisantes pour les investisseurs,<br />
et donc par construction, cette alternative<br />
de financement moins coûteuse », expliquent les<br />
initiateurs de la réforme. Afin que ces avantages<br />
se matérialisent, la formalité de mise en<br />
place des FPCT sera atténuée au niveau des<br />
délais et des frais de constitution. A cet effet, il<br />
ne sera plus nécessaire de créer un FPCT par<br />
opération de titrisation. Un FPCT déjà constitué<br />
pourra être rechargé en achetant de nouvelles<br />
créances qu’il financera par l’émission<br />
de nouvelles parts. En matière de protection<br />
des intérêts des porteurs de parts, le CDVM<br />
(conseil déontologique des valeurs mobilières)<br />
aura la mission de veiller rigoureusement sur<br />
le déroulement des opérations en amont et en<br />
aval de leur émission. Il aura aussi l’autorité<br />
d’octroyer, suspendre ou rejeter l’agrément<br />
aux sociétés de gestion, lesquelles devront,<br />
pour éviter d’éventuels conflits d’intérêts,<br />
confier la mission de dépositaire à un établissement<br />
de crédit ou à un organisme habilité.<br />
une excellente preuve de performance pour ce<br />
marché. Autrement dit, si vous aviez investi dix<br />
millions de FCFA il y a quatre ans, aujourd’hui<br />
votre portefeuille, en termes de valeur, représenterait<br />
plus de 23 millions de FCFA.<br />
LA : L’investissement des Africains en bourse<br />
est-il satisfaisant ?<br />
GAN : Je dirais non. D’abord, il faut reconnaître<br />
que de façon générale les Africains de notre zone<br />
n’ont pas une culture boursière. Il y a une méconnaissance<br />
des produits financiers qui existent sur<br />
le marché. Ensuite, même chez ceux qui sont<br />
imprégnés, le coût élevé des actifs boursiers en<br />
limite l’accessibilité pour les petits épargnants.<br />
LA : Comment inverser les choses ?<br />
GAN : Il faut créer des produits financiers<br />
adaptés aux besoins de la population, qui<br />
détient des comptes d’épargne dans les banques.<br />
Puisqu’il y a une certaine propension à<br />
épargner, il faut trouver un mécanisme pour<br />
mettre en place des taux plus intéressants que<br />
ceux des caisses d’épargne.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 INVESTISSEMENT<br />
7<br />
Gazprom décline ses plans africains<br />
C’est à partir d’Alger, où il ouvre son bureau régional, que le géant russe disserte sur ses projets dans la prospection,<br />
la production, le transport, la liquéfaction du gaz mais aussi la production d’électricité sur le continent.<br />
Par Faycal Métaoui, Alger<br />
Gazprom souhaite développer des projets communs<br />
avec la firme algérienne Sonatrach en<br />
Afrique. Alexandre Medvedev, vice-président<br />
de Gazprom, qui était à Alger le mardi<br />
17 juin pour l’ouverture des bureaux du<br />
groupe, a expliqué que l’Afrique a « une<br />
importance de première ordre ». « Gazprom a<br />
une expérience unique dans le monde<br />
puisqu’elle est active dans des conditions<br />
« Nous donnons pouvoir à<br />
notre bureau d’Alger d'agir<br />
en Afrique. Après, au fur et à<br />
mesure que des projets vont<br />
se développer, on sera<br />
probablement amenés<br />
à créer d'autres bureaux<br />
sur le continent. »<br />
météorologiques extrêmes que ce soit dans le<br />
Nord ou dans le Sud. Sonatrach a une expérience<br />
unique dans le domaine du GNL ainsi<br />
que de la production d'hydrocarbures sur son<br />
territoire. Si dans le futur on est capables de<br />
réunir des forces entre les deux compagnies, on<br />
pourra réaliser les projets même les plus complexes<br />
», a déclaré Alexandre Medvedev. La<br />
filiale de Tripoli du groupe, créée avec la<br />
Compagnie nationale libyenne de pétrole<br />
(NOC), sera rattachée à la représentation<br />
d’Alger, dirigée par un haut cadre du<br />
groupe, Sergey Panferov. « Nous donnons<br />
pouvoir à notre bureau d’Alger d'agir en<br />
Afrique. Après, au fur et à mesure que des projets<br />
vont se développer, on sera probablement<br />
amenés à créer d'autres bureaux sur le continent<br />
», a expliqué Alexandre Medvedev.<br />
TSGP, pour vendre du gaz dans l’Europe<br />
du Sud<br />
Le premier des projets qui pourrait sceller la<br />
coopération entre Gazprom et Sonatrach<br />
pourrait bien être le gazoduc transsaharien<br />
(TSGP). A Alger, proposition est faite au<br />
géant russe pour prendre part aux travaux<br />
de construction du gazoduc transsaharien<br />
(TSGP) long de 4200 km et dont la moitié<br />
traverse le territoire algérien. Sonatrach et<br />
NNPC, Société nationale nigériane, avaient<br />
signé un protocole d’accord en 2002 pour<br />
lancer cet immense projet estimé à au<br />
moins 13 milliards de dollars. Gazprom<br />
peut d’ailleurs venir sur le TSGP par son<br />
bout nigérian. Le géant russe s’est déjà<br />
entendu avec la société nationale pétrolière<br />
(NNPC) pour la création d’un système<br />
national de gazoducs.<br />
Le gazoduc transsaharien, qui devra transporter<br />
25 milliards de mètres cubes de<br />
gaz/an à partir de 2015, et qui devra traverser<br />
la Méditerranée, alimentera plusieurs<br />
pays de l’Union européenne. Au niveau africain,<br />
on estime que ce projet contribuera au<br />
développement de pays pauvres, comme le<br />
Niger, grâce au paiement de droits de pas-<br />
sage sur une longue période. Sonatrach souhaite<br />
vivement une participation de<br />
Gazprom pour accélérer la réalisation du<br />
projet, d’autant que la Commission européenne<br />
a montré son intérêt ainsi qu’une<br />
entreprise indienne. Un haut responsable du<br />
géant russe nous a confié que l’engagement<br />
de Gazprom dans le TSGP est à l’étude à<br />
Moscou. « Ce projet nous intéresse. Gazprom<br />
cherche à entrer dans les marchés portugais et<br />
espagnol. On se dit que cela ne se fera qu’à<br />
partir de l’Afrique », nous a-t-il précisé.<br />
L’Angola, le Soudan et le golf de Guinée<br />
Le gazier russe a d’autres projets en Afrique.<br />
Aidé par la firme Suntera (propriété du<br />
Russe Itera et de l’Indien Sun Energy<br />
Resources), il envisage de construire au<br />
Nigeria une centrale électrique à vapeur alimentée<br />
au gaz. Gazprom cherche à diversifier<br />
davantage ses activités en s’appuyant<br />
principalement sur l’Afrique. « La Russie a<br />
des liens historiques avec l’Angola et le<br />
Soudan. Il est possible que nous ayons des projets<br />
dans ces deux pays. Nous sommes en<br />
phase d’étude et de prospection », nous a<br />
confié ce même responsable de Gazprom. Le<br />
potentiel énorme que recèle le golfe de<br />
Guinée intéresse aussi le géant russe, notamment<br />
pour y développer la filière gaz naturel<br />
liquéfié (GNL), un domaine de partenariat<br />
pressenti avec Sonatrach. Un partenariat<br />
scellé pour l’heure dans le commerce :<br />
Gazprom et Sonatrach établissent des<br />
contrats swap pour l’échange du gaz.<br />
Le gaz libyen, l’autre porte d’entrée<br />
En avril 2008, après la visite de l’ex-président<br />
russe Vladimir Poutine à Tripoli, l’accord de<br />
créer une filiale a été signé en vue de lancer<br />
des opérations de prospection et d’exploitation<br />
de gaz et de pétrole. Gazprom entend, à<br />
terme, participer au renforcement des capacités<br />
d’un gazoduc entre la Libye et l’Italie.<br />
« Un gazoduc marin allant jusqu'à la Sicile<br />
d'un débit annuel de 5 milliards de mètres<br />
cubes a été construit, et la réalisation du<br />
deuxième tronçon, qui multipliera par deux le<br />
volume des livraisons, est envisagée. C'est justement<br />
ce projet qui intéresse Gazprom », a<br />
déclaré le patron du groupe russe, cité par la<br />
presse de Moscou. L’Italie, qui est le premier<br />
importateur du pétrole libyen, souhaite s’appuyer<br />
sur le groupe russe pour développer<br />
ses activités en Libye. Alexeï Miller, président<br />
de Gazprom, a parlé de la possibilité d’un<br />
échange d'actifs avec la compagnie italienne<br />
ENI. En outre, l’énergie électrique capte l’intérêt<br />
du groupe russe en Libye. « <strong>Les</strong> perspectives<br />
de développement de l'énergie électrique y<br />
vont de pair avec celles du domaine gazier », a<br />
déclaré à la presse Alexeï Miller. Depuis fin<br />
2007, Gazprom travaille sur trois blocs<br />
gaziers dans le bassin de Ghadamess, au sud<br />
de la Libye, aux frontières avec l’Algérie,<br />
d'une surface totale de 3936 km 2 . Sonatrach<br />
est également engagée dans ce même bassin<br />
dans un projet de partage de production avec<br />
un consortium composé aussi par la NOC et<br />
l’Indian Oil Corporation.
8<br />
Kenya : Ecobank acquiert<br />
EABS Bank<br />
Ecobank Transnational Incorporated (ETI) a finalisé, lundi, l’acquisition<br />
de EABS Bank (Kenya). L’institution sera rebaptisée<br />
Ecobank Kenya Limited, avec une nouvelle direction et un nouveau<br />
conseil d’administration. La banque panafricaine, qui<br />
contrôle 75% de cette nouvelle filiale, aurait d’ores et déjà choisi<br />
Peter Kanyago pour le poste stratégique de la présidence d’EABS.<br />
Mozambique : une nouvelle<br />
banque commerciale démarre<br />
La Moza Banco, détenue majoritairement par des capitaux<br />
mozambicains, vient de démarrer ses activités. Le président du<br />
conseil d’administration de cette nouvelle banque, Prakash<br />
Ratilal, ancien gouverneur de la banque du Mozambique, a<br />
déclaré à la presse que le capital de départ de l’institution est de<br />
15 millions de dollars. Moza Banco est détenue à hauteur de 51%<br />
par Mocambique Capitais, un conglomérat de 218 personnes<br />
morales et physiques mozambicaines. Particularité de la banque,<br />
le fait de n’avoir pas d’actionnaire majoritaire. Aucun des membres<br />
ne peut compter au-delà de 10% des droits de vote.<br />
Rencontres entre banques<br />
africaines et banques<br />
italiennes<br />
Le Club des dirigeants des banques d'Afrique a organisé conjointement<br />
avec l'Association des banques italiennes, les 23 et 24 juin<br />
à Rome, son forum d'été. La cinquantaine de banquiers africains<br />
présents ont rencontré une trentaine de leurs homologues italiens<br />
et des chefs d'entreprises italiennes intéressés par l'Afrique. La<br />
délégation africaine, conduite par Henri Claude Oyima, son président,<br />
a été reçue au siège de la FAO. <strong>Les</strong> prochaines journées du<br />
Club se tiendront les 5 et 6 février 2009 à Lomé avec pour thème<br />
« La place de la banque africaine dans le contexte de la mondialisation<br />
financière ». Ce sera l'occasion de célébrer le 20e anniversaire<br />
de la création, précisément à Lomé, du club.<br />
Une banque islamique<br />
en Ouganda<br />
Une banque islamique va bientôt ouvrir en Ouganda. La<br />
National Islamic Bank d’Ouganda (NIBoG), qui est une émanation<br />
de l’International Investment House, opérera en tant<br />
que banque d’affaires. La décision d’aller en Ouganda a été<br />
prise en marge du forum de l’OIC (Organisation of the Islamic<br />
Conference), tenue le 16 juin dernier. La future banque développera<br />
ses activités suivant les règles de la sharia.<br />
Botswana : le marché du<br />
prêt aux particuliers saturé<br />
La saturation progressive du prêt aux particuliers appelle de la<br />
part des banques à une expérimentation d’autres créneaux.<br />
C’est la conclusion d’un rapport de Capital Securities qui explique<br />
ce ralentissement par la montée des taux d’intérêt. Autre<br />
obstacle au développement du secteur bancaire, la baisse significative<br />
des prêts accordés à l’industrie minière (qui se finance<br />
souvent sur fonds propres) et à l’Etat.<br />
Nigeria : United Bank for<br />
Africa (UBA) toujours leader<br />
La UBA, l’Oceanic et la Zenith Bank ont été classées en tête des<br />
banques nigérianes. Dans le top ten figurent aussi la Frist Bank of<br />
Nigeria, l’Intercontinental Bank, l’Union Bank et la Guaranty<br />
Trust Bank. Ces banques sont appelées le « Big 7 ». <strong>Les</strong> trois<br />
autres banques qui complètent ce top ten sont la Skye Bank, le<br />
Platinum Habib Bank (Bank PHB) et l’Acess Bank. Le classement<br />
a été réalisé par Eli Business Support Service Limited sur la<br />
base des rapports annuels et des résultats financiers de 2007.<br />
Attijari Bank en assemblée<br />
générale extraordinaire<br />
Attijari Bank Sénégal tient une assemblée générale extraordinaire<br />
le 30 juin prochain à Dakar. Dans le menu, le projet de<br />
fusion avec la CBAO. L’opération passera par la dissolution de<br />
la société Attijari Bank Sénégal, institution au capital de 4,9<br />
milliards de francs CFA. Pour rappel, Attijari Bank Sénégal est<br />
née elle-même de l’absorption de la Banque sénégalo-tunisienne<br />
en mai 2007.<br />
BOURSES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
Un fonds de 50 millions de dollars<br />
pour les PME ouest-africaines<br />
Phoenix Capital Managment (PCM) veut proposer une « alternative viable et pratique » aux difficultés de<br />
financement des PME de la région ouest-africaine par le lancement d’un nouveau fond d’investissement.<br />
Par Louis S. Amédé, à Abidjan<br />
<strong>Les</strong> fonds de capital investissement, cela ne<br />
fait plus l’ombre d’un doute, ont un important<br />
rôle à jouer dans le développement du<br />
secteur privé en Afrique subsaharienne.<br />
Notamment dans la fourniture aux entreprises,<br />
de l’oxygène financier nécessaire<br />
pour capitaliser leur potentialité et consolider<br />
leur croissance. La société de gestion<br />
d’actifs de droit ivoirien Phoenix Capital<br />
Managment (PCM) S.A, dont le managing<br />
team est composé des anciens gestion-<br />
Le premier closing pour le<br />
fonds est fixé à fin décembre<br />
2008, et les prévisions<br />
de mobilisation tablent sur<br />
25 millions de dollars.<br />
naires d’EMP West Africa Managment et<br />
Framlington Asset Managment (Africa),<br />
entend jouer sa partition dans ce cadre.<br />
Aussi annonce-t-elle le lancement prochain<br />
d’un nouveau fonds d’investissement, le<br />
« West Africa Emerging Markets Fund »,<br />
doté d’une enveloppe globale de 50 millions<br />
de dollars (soit un peu plus de 22 milliards<br />
de FCFA). Ce fonds sera géré par<br />
PCM Capital Partners, une filiale de PCM<br />
S.A dédiée à la gestion de fonds de capital<br />
investissement, ou private equity. Il est destiné<br />
au segment des PMI/PME en développement<br />
et en transmission, à fort potentiel<br />
de croissance en Afrique de l’Ouest, plus<br />
précisément à l’échelle de la Communauté<br />
Un forum sur le capital<br />
investissement en Afrique<br />
Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a été le lieu de lancement d’un nouveau<br />
« Forum sur le capital investissement en Afrique » dont les architectes sont Four Trust et Afrique<br />
Audit & Consulting (AAC).<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
<strong>Les</strong> chiffres parlent d’eux-mêmes ! Le continent<br />
africain a enregistré un afflux de fonds<br />
privés sans précédent : plus de 3 milliards<br />
de dollars – soit une hausse de plus de 22%<br />
par rapport à l’année précédente – venus<br />
s’investir dans divers secteurs de l’économie.<br />
Inimaginable ? Sans doute il y a de cela<br />
quelques années encore, où les détenteurs<br />
Seul hic, l’important volume<br />
d’actifs gérés sur le continent<br />
semble peu concerné par<br />
l’Afrique occidentale.<br />
de capitaux en faisaient une destination<br />
peu sûre. Mais c’est dire si le capital investissement<br />
(en anglais private equity) tend à<br />
devenir le nouveau sésame pour le financement<br />
des entreprises. En tout cas dans le<br />
contexte difficile d’accès à des ressources<br />
longues auprès du système bancaire traditionnel,<br />
les entreprises tiennent avec cet instrument<br />
un moyen de satisfaire leurs<br />
besoins de cash-flow et le financement de<br />
leur développement.<br />
Seul hic, l’important volume d’actifs gérés<br />
sur le continent semble peu concerné par<br />
l’Afrique occidentale. Situation que Four<br />
Trust et son partenaire, le cabinet Afrique<br />
Audit & Consulting (AAC), ont entrepris<br />
économique des Etats de l’Afrique de<br />
l’Ouest. Le premier closing, ou levée de<br />
capitaux, pour le fonds est fixé à fin décembre<br />
2008, et les prévisions de mobilisation<br />
tablent sur 25 millions de dollars (soit un<br />
peu plus de 11 milliards de FCFA).<br />
Clé du développement<br />
Précision de Michel Abrogoua, directeur<br />
général du groupe PCM, – architecte avec<br />
Jean-Luc Akoto, futur directeur général de<br />
PCM Capital Partners, du fonds –, la motivation<br />
première du group PCM est « d’apporter<br />
une réponse concrète à l’épineuse question<br />
de la ventilation efficiente du capital<br />
pour stimuler une croissance durable dans<br />
nos économies ». Et d’expliquer que « le West<br />
Africa Emerging Markets Fund vient proposer<br />
aux entreprises, singulièrement les<br />
PMI/PME régionales, une alternative viable<br />
et pratique pour gérer l’obstacle des difficultés<br />
de financement et booster l’émergence d’un<br />
secteur privé régional fort, à même de servir<br />
effectivement de catalyseur dans le processus<br />
de développement des pays de l’Afrique de<br />
l’Ouest ». Le segment de marché des<br />
PMI/PME a beau être réputé sensible au<br />
ralentissement de la croissance économique,<br />
chez PCM on ne veut pas voir les choses<br />
sous cet angle forcément peu engageant.<br />
Leur religion, nourrie de l’expérience de la<br />
gestion, jusque dans un passé très récent,<br />
des fonds de private equity tels que les West<br />
and Central Africa Growth Fund, est faite :<br />
« Le développement d’un tissu dynamique de<br />
PMI/PME est la clé du développement de nos<br />
économies nationales ».<br />
de corriger, tant soit peu, en lançant le 10<br />
juin 2008 en Côte d’Ivoire, chef de file économique<br />
de l’Uemoa – mais surtout pays<br />
qui va s’engager très prochainement dans<br />
un vaste programme de reconstruction<br />
post-conflit –, un « Forum sur le capital<br />
investissement en Afrique ».<br />
Nombreux exemples<br />
L’objectif visé étant de « sensibiliser les<br />
acteurs économiques (de la partie subsaharienne<br />
du continent) aux opportunités et au<br />
potentiel de ce véhicule d’investissement », la<br />
thématique ne pouvait être que la déclinaison<br />
du capital investissement (comme)<br />
une alternative au financement des acteurs<br />
économiques en Afrique. L’occasion était<br />
belle, pour Mawuli Ababio, directeur général<br />
de l’Association africaine des professionnels<br />
du capital investissement (AVCA),<br />
de rappeler que le décollage de l’Afrique du<br />
Sud post-apartheid, la fringante santé<br />
financière des banques nigérianes, mais<br />
également le développement de nombreuses<br />
économies parmi les plus puissantes<br />
de la planète, ont largement recouru<br />
au private equity. Et de cas concrets attestant<br />
des bienfaits de ce mode de financement,<br />
Franck Igué, de Fur Trust, Ignace<br />
Clomegah, associé gérant du cabinet AAC,<br />
Brice Lodugnon, directeur d’Emerging<br />
Capital Partners (ECP), n’en tariront. Qu’il<br />
s’agisse de la reprise en gestion du port de<br />
Atténuer les risques<br />
Tout compte fait, le segment de marché<br />
PMI/PME, en dépit de sa fragilité sur le<br />
continent, reste rentable et offre de nombreux<br />
thèmes d’investissement à long terme<br />
susceptibles de générer une croissance<br />
solide, indépendante des perspectives. Le<br />
West Africa Emerging Markets Fund cible, à<br />
cet effet, une panoplie d’opportunités d’investissement<br />
à forte valeur ajoutée dans les<br />
secteurs pétrolier et gazier, de la finance, des<br />
télécommunications, des technologies de<br />
l’information et multimédia, de la consommation<br />
et des loisirs… D’ailleurs, « pour<br />
atténuer les risques liés à l’investissement dans<br />
les PMI/PME, les premières interventions du<br />
fonds vont être concentrées sur une large<br />
gamme de PME/PMI à fort potentiel de performance<br />
sur un horizon moyen de six ans »,<br />
rassure Jean-Luc Akoto. Comme de tradition,<br />
le West Africa Emerging Markets Fund<br />
va financer le haut de bilan de celles des<br />
entreprises opérant dans les secteurs visés et<br />
présentant un fort potentiel de croissance et<br />
un plan de développement favorisant leur<br />
mutation de PME en grande entreprise.<br />
Dans sa structuration, ce nouveau fonds de<br />
capital investissement se présente pour les<br />
investisseurs, parties à sa constitution,<br />
comme une porte d’entrée dans le financement<br />
des PMI/PME ouest-africaines et une<br />
sorte de guichet unique pour les capitaux<br />
privés désireux d’investir dans des entreprises<br />
privées locales au potentiel élevé. <strong>Les</strong><br />
groupes panafricains d’assurances Colina et<br />
NSIA y sont déjà impliqués en qualité de<br />
co-sponsors.<br />
Dakar par Dubaï Ports World, des projets<br />
urbains tels que la baie d’Alger, ou du projet<br />
de nouvelle capitale au Sénégal, ou<br />
encore de l’acquisition par Etisalat – le<br />
géant émirati de la téléphonie – d’une<br />
licence de téléphonie mobile au Nigeria<br />
pour 400 milliards de dollars (hors investissements<br />
physiques à prévoir)… en passant<br />
par la cession de Celtel au groupe<br />
koweïtien MTC, l’investissement d’Actis<br />
dans la banque commerciale nigériane<br />
Diamond Bank, la participation d’ECP au<br />
capital d’Ocean & Oil Investment<br />
(O&OI)… Tout a été déroulé pour que<br />
l’Afrique de l’Ouest ne continue pas de<br />
passer à côté de l’outil innovant de financement<br />
qu’est le capital investissement.<br />
A cet effet, AAC et Four Trust ont proposé<br />
aux opérateurs économiques qui seraient<br />
intéressés leur offre Capinvest. « Une (solution)<br />
globale pour répondre à un besoin d’accompagnement<br />
du client jusqu’au terme de<br />
l’opération. C’est-à-dire de la réalisation du<br />
business-plan jusqu’à la levée de fonds ».<br />
Dans le contexte actuel de crise des subprimes<br />
en Occident, l’Afrique apparaît bien<br />
plus sûre pour les fonds d’investissement.<br />
Surtout que les taux rentabilité sont très<br />
intéressants, plus de 25%. Ne reste plus aux<br />
entreprises ouest-africaines qu’à créer les<br />
conditions internes de pouvoir surfer<br />
abondamment, elles aussi, sur les opportunités<br />
du capital investissement.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 BOURSES<br />
9<br />
Nouveau tassement des valeurs<br />
de l’AI 40<br />
Le premier semestre 2008 n’aura pas<br />
finalement été une période de franche<br />
envolée pour l’indicateur AI40. L’indice<br />
ne s’est apprécié que de 2,3% depuis le<br />
début de l’année, après avoir encore<br />
perdu 2 points durant la semaine boursière<br />
du 13 juin. A la même époque de<br />
l’année dernière, les investisseurs jubilaient<br />
au dessus des 10 points. Faut-il y<br />
voir les signes de l’affaiblissement des<br />
valeurs africaines les plus liquides et, in<br />
fine, les signes d’un retournement ? <strong>Les</strong><br />
prochaines semaines seront décisives. En<br />
attendant, un changement majeur par<br />
rapport à la semaine précédente, avec le<br />
brutal réveil du marché nigérian, à l’origine<br />
des cinq plus fortes performances<br />
des 40 valeurs servant de base à l’indice.<br />
En hausse<br />
Ainsi, la First Bank (FBN) a engrangé<br />
10,3%, clôturant à 0,35 dollar. Juste derrière,<br />
l’Oceanic Bank gagne 10,2% à 0,22<br />
dollar contre 9,3% pour la United Bank<br />
of Africa. Cette dernière, la plus grande<br />
banque de l’Afrique de l’Ouest, cale désormais<br />
à 0,3 dollar. Deux entreprises non<br />
financières complètent le tableau. Il s’agit<br />
de Dangote, qui a bondi de 10% à 0,28<br />
dollar, et de Lafarge West African<br />
Portland Cement qui s’échange désor-<br />
La start-up tunisienne Banque, finance et investissement (BFI) exporte depuis une quinzaine<br />
d’années des solutions financières fondées sur les dernières avancées technologiques. Une success<br />
story avec quelques zones d’ombre…<br />
Par Walid Kéfi, Tunis<br />
Créée en 1994 avec un capital modique de<br />
quelques milliers de dollars et deux<br />
employés, BFI est à ce jour l’une des rares<br />
jeunes pousses africaines à avoir raflé des<br />
contrats très juteux à la barbe de champions<br />
mondiaux dans le domaine de la<br />
conception et du développement de solutions<br />
bancaires et financières. De Londres à<br />
New York, en passant par Taipei, Kiev,<br />
Casablanca ou encore Johannesburg,<br />
près de quatre-vingts banques et plus de<br />
40 000 de leurs agences basées dans près<br />
de trente pays utilisent aujourd’hui ses<br />
logiciels. <strong>Les</strong> plus importantes d’entre<br />
elles BNP Paribas et Société Générale<br />
(France), Banco Santander Central<br />
Hispano (Espagne), la Banques des Etats<br />
La reprise n’est intervenue<br />
qu’à partir de 2003,<br />
quand la société s’est<br />
particulièrement concentrée<br />
sur les marchés<br />
africains émergents.<br />
de l’Afrique centrale et Bangkok Bank<br />
Public Compagny. La start-up pionnière en<br />
Tunisie compte aussi parmi ses clients une<br />
centaine de bureaux de poste et plusieurs<br />
compagnies d’assurances, places boursières<br />
et opérateurs de télécommunications<br />
aux quatre coins du monde.<br />
Leader sur le marché local<br />
En l’espace de quelques années, l’entreprise<br />
est devenue leader incontesté sur un marché<br />
local grâce au flair de ses fondateurs :<br />
Badreddine Ouali, un ingénieur informati-<br />
mais à 0,46 dollar par action. <strong>Les</strong> récentes<br />
informations concernant une directive<br />
de la Banque centrale du Nigeria<br />
fixant des limites à l’intermédiation bancaire<br />
avaient provoqué la panique dans le<br />
marché, poussant les investisseurs nationaux<br />
et internationaux à la réserve. Le<br />
rectificatif de la CBN est venu démentir<br />
la rumeur, provoquant du coup la reprise<br />
de la demande. On retrouve là, selon les<br />
observateurs, la technique bien rodée des<br />
autorités de la bourse qui ont tendance à<br />
court-circuiter l’attentisme des investisseurs<br />
par de bonnes nouvelles.<br />
En baisse<br />
A l’inverse du marché nigérian, la Bourse<br />
du Kenya aligne les contre-performances,<br />
à l’image de l’East African Breweries<br />
(EAB), en chute de 11,2% à 3 dollars.<br />
« EAB fait l’objet d’une prise de bénéfices<br />
après que l’action a atteint un pic historique<br />
de 3,4 dollars, bien au-delà du cours<br />
moyen des 2,4 dollars », remarque Eric<br />
Kimanthi de Kestrel Capital Kenya.<br />
Même tendance baissière chez la Ken<br />
Gen (opérateur dans l’énergie) qui perd<br />
10,2% à 0,39 dollar. Il s’agit, selon les<br />
observateurs, « d’une correction de marché<br />
et non d’un changement majeur dans<br />
les ratios de la valeur ». Troisième forte<br />
cien aujourd’hui âgé de 42 ans, ancien<br />
directeur de Diagram-France et consultant<br />
chez Mc Donell Douglas Information<br />
Systems Facilities, et Habib Ben Hariz (53<br />
ans), ancien directeur commercial des<br />
Assurances Maghrebia et de la filiale tunisienne<br />
d’Unisys. Avec ce tandem de choc,<br />
BFI a anticipé l’intégration des nouvelles<br />
technologies dans la totalité des opérations<br />
bancaires. Le résultat ne s’est pas fait attendre.<br />
Durant les quelques années ayant suivi<br />
sa naissance, la société a équipé en logiciels<br />
aussi fiables que bon marché la quasi-totalité<br />
des salles de marchés des banques locales<br />
et installé l’écrasante majorité des guichets<br />
de distribution automatique des billets<br />
en Tunisie. En 1999, l’entreprise a réalisé<br />
son premier coup d’éclat en remportant<br />
un contrat fructueux avec la Société<br />
interbancaire de télécompensation (SIB-<br />
TEL), créée par la Banque centrale de<br />
Tunisie pour moderniser la compensation<br />
des chèques entre les banques locales qui<br />
était encore manuelle. « Nous n’avons pas<br />
gagné de l’argent à l’époque, mais nous<br />
étions fiers d’avoir installé un réseau très performant<br />
avec des compétences à 100% tunisiennes<br />
», indique Habib Ben Hariz, qui<br />
assure aujourd’hui la fonction de PDG de<br />
la société.<br />
<strong>Les</strong> hauts et les bas<br />
Parallèlement à la modernisation du système<br />
bancaire tunisien, l’entreprise a misé<br />
sur l’expansion à l’international. « Le marché<br />
local reste très exigu. C’est pourquoi nous<br />
avons très vite misé sur la conquête du marché<br />
international en dépit d’une concurrence<br />
exacerbée », argumente M. Ben Hariz. Pour<br />
mieux se positionner face aux Européens et<br />
aux Américains, BFI s’est dotée d’un centre<br />
de recherche et développement basé au<br />
baisse, la Standard Bank d’Afrique du<br />
Sud. Cette bancaire abandonne 9,2% à<br />
9,96 dollars sous une forte retombée<br />
d’un mouvement spéculatif de la part<br />
d’acteurs du marché, sceptiques depuis<br />
l’annonce d’une problable augmentation<br />
des taux d’intérêt d’au moins 100 points<br />
de base. Autre facteur invoqué, la faiblesse<br />
de la monnaie locale (le dollar qui<br />
s’échangeait contre 7,87 dollars le 9 mai<br />
valait 8,09 une semaine plus tard).<br />
De l’autre point du continent, Orascom<br />
Hotel chute de 8,8% à 12,62 dollars.<br />
Cette chute s’explique comme une continuation<br />
du trend ayant accompagné la<br />
cotation de la valeur à la Bourse suisse.<br />
Signalons que dans ce marché européen<br />
aussi, la valeur Orascom Development<br />
Hotel a perdu 6% la semaine dernière.<br />
Autre valeur engagée sur une tendance<br />
baissière, l’Impala Platinum, en chute<br />
de 8,2% à 38 dollars sans qu’il y ait eu<br />
de mauvaises nouvelles affectant la<br />
compagnie. Toutefois, la relative accalmie<br />
du marché des matières premières<br />
peut avoir eu son effet dans le moral des<br />
investisseurs enclins à prendre les bénéfices<br />
au premier signe de retournement<br />
de tendance.<br />
A.W<br />
BFI, la start-up tunisienne qui voyage<br />
aux quatre coins du monde…<br />
parc technologique de l’Ariana, au nord de<br />
Tunis. Elle a également monté des filiales à<br />
Paris, Alger, Casablanca et Madrid. Ce<br />
choix lui a permis de développer une<br />
gamme de solutions bancaires et financières,<br />
dont le progiciel de compensation électronique<br />
Hannibal et le système de dématérialisation<br />
des paiements Barberousse.<br />
Son produit phare reste cependant le<br />
Mégara, une solution intégrée de gestion<br />
de transfert électronique de fonds d’un<br />
pays à l’autre et de l’activité bourse et salles<br />
de marchés de change. <strong>Les</strong> ventes décollent<br />
avant de connaître un coup d’arrêt suite à<br />
la crise des nouvelles technologies au début<br />
des années 2000. Conséquence fâcheuse :<br />
Badreddine Ouali s’envole pour Paris, où il<br />
intègre Vermeg, une société spécialisée<br />
dans l’édition des logiciels applicatifs, tout<br />
en restant actionnaire de la première startup<br />
tunisienne.<br />
L’Afrique en ligne de mire<br />
La reprise n’est intervenue qu’à partir de<br />
2003, quand la société s’est particulièrement<br />
concentrée sur les marchés africains<br />
émergents. Le choix s’est avéré judicieux<br />
puisque la société ne cesse au cours des<br />
cinq dernières années de remporter plusieurs<br />
contrats sur le continent, notamment<br />
avec la BEAC pour 4,6 millions d’euros.<br />
Le chiffre d’affaires annuel de la société<br />
s’est établi à environ 25 millions de dollars<br />
en 2007, dont 70% à l’export, contre quelque<br />
250 000 dollars en 1994. Ce parcours<br />
ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin.<br />
D’autant plus que la société attire chaque<br />
année la crème des ingénieurs informaticiens<br />
formés en Tunisie et réinvestit une<br />
grande partie de ses bénéfices dans la<br />
recherche et le développement de nouveaux<br />
logiciels.<br />
<strong>Les</strong> métaux finissent<br />
la semaine en hausse<br />
<strong>Les</strong> métaux précieux ont tous achevé la semaine en hausse, renversant<br />
la vapeur par rapport à la semaine précédente, grâce à un<br />
nouvel accès de faiblesse du billet vert qui est descendu de 1,54 à<br />
1,56 dollar pour un euro cette semaine. « Le marché est resté sensible<br />
aux variations des monnaies et cela sera un thème durable,<br />
étant donné la relation historique entre le dollar et le cours de l'or »,<br />
commentait James Moore, du London Bullion Desk.<br />
<strong>Les</strong> prix des céréales<br />
restent fermes<br />
<strong>Les</strong> prix des céréales et des graines de soja sont restés fermes<br />
cette semaine sur le marché à terme de Chicago, dans l'attente<br />
d'une météo plus favorable aux récoltes dans la région agricole<br />
du Midwest. « La clé est le maïs. Si son cours monte, les prix des<br />
autres produits agricoles suivent. Si le prix du maïs baisse, ceux du<br />
soja et du blé font de même », ont résumé les analystes de US<br />
Commodities. Le maïs et le blé sont liés parce qu'ils sont utilisés<br />
tous deux dans l'alimentation animale, tandis que le maïs,<br />
tout comme le soja, sert à produire les biocarburants.<br />
Attijariwafa Bank émet un<br />
emprunt obligataire d’un<br />
milliard de dirhams<br />
Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a visé le<br />
18 juin une note d'information relative à l'émission par Attijariwafa<br />
Bank d'un emprunt obligataire subordonné non côté d'un montant<br />
d'un milliard de dirhams. L'émission de cet emprunt au porteur<br />
est réservée aux investisseurs institutionnels de droit marocain.<br />
La période de souscription à la présente émission est fixée du<br />
25 au 27 juin. L’opération porte sur 10 000 titres d'une valeur<br />
nominale de 100 000 Dh, émis sur une durée de cinq ans au taux<br />
d'intérêt de 4,60%, fixé par référence au taux souverain.<br />
Kenya : Safaricom financera<br />
son expansion par le marché<br />
Safaricom, premier opérateur de téléphonie mobile du<br />
Kenya, a déclaré qu'il considérera le Kenya comme son principal<br />
marché au moins dans les 24 mois à venir et qu’il<br />
retournera au marché afin d'acquérir plus de financement<br />
pour son expansion, a rapporté la presse locale. « Beaucoup<br />
de questions se sont posées quand nous avons eu l'intention de<br />
nous étendre dans la région. Ce que je veux dire est que dans les<br />
12 à 24 prochains mois, le Kenya restera notre principal marché<br />
», a déclaré le chef de Safaricom, Michael Joseph, lors<br />
d'un point de presse mardi soir. Safaricom, un important<br />
fournisseur de services de téléphonie mobile régional, a été<br />
inscrit à la cote à la Bourse de Nairobi la semaine dernière, le<br />
gouvernement vendant 25% de sa part au public.<br />
Maroc : Label’Vie souscrite<br />
plus de cinq fois<br />
La souscription à l’opération d’introduction en bourse à prix<br />
ouvert (OPO) de la société Hyper SA (Label’Vie) a été clôturée<br />
par anticipation, mercredi 18 juin 2008. Selon les derniers chiffres<br />
communiqués par le management de la société, le montant<br />
souscrit a été de 2,7 milliards de dirhams pour 524 millions de<br />
dirhams, donc 5,13 fois le montant demandé. Des échos du<br />
marché font état d’une forte mobilisation des institutionnels et<br />
d’une présence discrète des particuliers.<br />
Tunisie : nouveau record<br />
pour la Bourse de Tunis<br />
Le marché a eu du mal à mettre en place une tendance claire,<br />
mais la deuxième moitié de la semaine a porté le Tunindex<br />
vers un nouveau pic à 3032,71 points, gagnant 1,17%, à l’issue<br />
d’une progression compromise par une séance très volatile<br />
vendredi. Selon la note d’information Tustex, les volumes<br />
ont baissé par rapport à la semaine passée, mais restent épais<br />
avec les fortes transactions sur les lignes ASSAD, STAR, TPR<br />
et ADWYA, portant le total à 25,499 MD, soit une moyenne<br />
de 5,1 MD par séance.
10<br />
L’Afrique du Sud investit<br />
dans l’exploitation minière<br />
au Sénégal<br />
La visite du ministre sud-africain des Mines et de l’Energie à<br />
Dakar a permis la signature d’une convention de partenariat pour<br />
la mise en place d’un comptoir d’achat d’or et de pierres précieuses.<br />
Le comptoir en projet sera approvisionné par les marchés des<br />
deux pays. L’objectif consiste notamment pour l’Etat sénégalais à<br />
assurer « le contrôle de l’or et des pierres précieuses dans toute la<br />
chaîne depuis la production jusqu’à la commercialisation ».<br />
Le Kenya importera du maïs<br />
Le gouvernement kenyan a lancé un appel d’offres pour l'importation<br />
de maïs afin de prévenir toute pénurie de denrées alimentaires,<br />
a déclaré jeudi le Comité national de céréales et des<br />
produits agricoles (CNCPA). Du maïs sera procuré au nom des<br />
compagnies d'Etat par le biais de grands importateurs de céréales,<br />
a indiqué le directeur du CNCPA, Gideon Misoi. Selon lui,<br />
son bureau a déjà préparé les documents pour la pré-qualification<br />
afin qu’il soient présentés avant le 26 juin. Seuls les grands<br />
importateurs pré-qualifiés seront autorisés à participer à l'offre<br />
d'appels. « L'offre d'appels sera ensuite ouverte en présence des<br />
candidats qualifiés au siège du CNCPA », a-t-il dit.<br />
La société civile réclame 10%<br />
du budget pour l’agriculture<br />
Plus de 20 organisations de la société civile de l'Afrique, réunies<br />
du 16 au 18 juin à Nairobi, ont exhorté les gouvernements africains<br />
à consacrer 10% de leur budget à l'agriculture. A l'issue de<br />
leur rencontre, tenue à la veille de la 25 e session de la conférence<br />
régionale de la FAO pour l'Afrique dans la capitale kenyane, ces<br />
organisations ont également demandé la solidarité et le soutien<br />
financier des institutions africaines en faveur des efforts de la<br />
société civile pour la sécurité alimentaire. « Tous les pays doivent<br />
honorer leur engagement d'allouer un minimum de 10% de<br />
leur budget national pour le développement de l'agriculture,<br />
comme l'annonçait la déclaration de Maputo en 2003, d'augmenter<br />
les ressources consacrées au développement des systèmes d'irrigation<br />
», ont-elles souligné.<br />
Tunisie : l’investissement<br />
dans le pétrole dépasse<br />
2 milliards de dollars<br />
L'investissement dans le domaine de l'exploration et du<br />
développement de la production pétrolière en Tunisie a<br />
quintuplé, passant de 423,72 millions de dollars en 2005 à<br />
plus de 2,1 milliards de dollars en 2008, a déclaré le ministre<br />
tunisien de l'Industrie, de l'Energie et des PME, Afif<br />
Chelbi. Selon le ministre tunisien, les investissements<br />
directs étrangers dans le secteur de l'énergie ont représenté<br />
60% de l'ensemble des flux des IDE réalisés en Tunisie en<br />
2007. Il a révélé que pendant l'année dernière, 42 puits d'exploration<br />
et de développement ont été forés contre 14 puits<br />
seulement en 2005.<br />
PRODUITS DE BASE<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
<strong>Les</strong> pays africains producteurs de<br />
pétrole préconisent la solidarité<br />
L’Association des pays producteurs de pétrole africains (APPA) semble bien avancer dans la mise en<br />
place de mécanismes de solidarité entre pays africains, face à la hausse des prix du pétrole.<br />
Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />
L’Afrique est en train, discrètement mais<br />
peut-être plus efficacement qu’il n’y<br />
paraît, de resserrer les rangs face à la<br />
flambée des prix du pétrole. Plus qu’ailleurs<br />
dans le monde sans doute, les pays<br />
africains subissent les contrecoups de la<br />
hausse vertigineuse du prix du baril de<br />
pétrole. Le niveau très peu élevé de développement<br />
de ces pays ne les préparait<br />
nullement à faire face à un baril de<br />
pétrole qui flirte avec les 140 dollars. La<br />
solidarité est, plus que jamais, devenue<br />
une nécessité. Depuis quelques semaines<br />
déjà, les pays d’Afrique membres de<br />
l’Association des pays producteurs de<br />
pétrole africains (APPA), qui ont sans<br />
doute senti venir les fluctuations du marché,<br />
ont multiplié les stratégies, non seulement<br />
pour tirer avantage de cette situation<br />
exceptionnelle, mais également pour<br />
mettre en place les garde-fous nécessaires<br />
pour leur éviter de tomber dans une sorte<br />
d’euphorie pouvant avoir, à terme, un<br />
effet boomerang sur leurs économies.<br />
Programme triennal<br />
Ainsi, au cours du 25 e Conseil des ministres<br />
des pays producteurs de pétrole tenu<br />
il y a un peu plus de deux mois à<br />
Yaoundé, la capitale camerounaise, les<br />
experts s’étaient déjà montrés prudents<br />
face à l’envolée des cours du pétrole.<br />
L’adoption du 7 e programme d’actions<br />
triennal 2008-2011 par l’APPA a, dans<br />
cette perspective, préconisé la recherche<br />
accrue de mécanismes susceptibles d’aider<br />
à résorber la fracture énergétique qui<br />
sépare les pays africains, qu’ils soient<br />
producteurs ou non de pétrole.<br />
Adolphe Moudiki, directeur général de la<br />
Société nationale des hydrocarbures du<br />
Cameroun (SNH) et président sortant de<br />
l’APPA, estime que, compte tenu du<br />
niveau de développement du continent,<br />
la hausse des cours du pétrole entraîne<br />
« des conséquences néfastes sur les économies<br />
des pays africains, producteurs ou<br />
non de pétrole ». Parmi ces conséquences,<br />
a souligné M. Moudiki, « il y a l’augmentation<br />
des prix des produits pétroliers et<br />
l’insuffisance de l’offre d’énergie dans la<br />
plupart des pays africains, ce qui freine le<br />
développement industriel de nos pays et,<br />
partant, leur relance économique. Cette<br />
situation appelle un devoir de solidarité<br />
entre pays africains, aussi bien producteurs<br />
que non producteurs de pétrole, qui<br />
subissent de plein fouet les inconvénients<br />
des cours élevés du pétrole et traversent,<br />
presque tous, une crise énergétique ».<br />
Une telle situation interpelle particulièrement<br />
l’APPA, dont « l’un des défis<br />
majeurs est le renforcement de la coopération<br />
africaine en matières pétrolière et<br />
gazière » et qui « doit trouver des solutions<br />
pour la mise en valeur efficiente des ressources<br />
afin de résoudre les problèmes énergétiques<br />
du continent ». Pas question donc<br />
de se contenter de l’envolée actuelle des<br />
cours, les fluctuations du marché pouvant<br />
changer la donne actuelle à tout moment.<br />
Fonds de stabilisation<br />
Tenant compte de l’intérêt géostratégique<br />
accru du continent africain en tant<br />
que pourvoyeur de ressources énergétiques,<br />
des experts conviennent que le renforcement<br />
de la coopération multiforme<br />
au sein de l’APPA est inévitable si l’on<br />
veut faire face aux défis qu’impose l’environnement<br />
pétrolier international. Il<br />
s’agit, entre autres choses, de la promotion<br />
des investissements dans le secteur<br />
des hydrocarbures ; de la formation professionnelle<br />
dans le secteur pétrolier et<br />
gazier ; de la maîtrise des relations<br />
contractuelles entre les Etats et les compagnies<br />
pétrolières internationales ; de<br />
l’échange d’informations sur le pétrole et<br />
le gaz en Afrique ; de l’accroissement de la<br />
participation des opérateurs locaux dans<br />
l’exploration et la production des hydrocarbures<br />
; de l’exploitation des champs<br />
marginaux ; de l’approvisionnement des<br />
pays en produits pétroliers ; de l’accroissement<br />
de l’offre d’énergie ; et enfin de la<br />
protection de l’environnement…<br />
En vingt années de fonctionnement,<br />
l’APPA, qui compte en son sein quatre<br />
membres de l’OPEP, l’Algérie, l’Angola,<br />
la Libye et le Nigeria, a contribué au<br />
renforcement de la solidarité et de la<br />
coopération parmi ses membres. Cette<br />
coopération Sud-Sud a favorisé la réalisation<br />
de grands projets transfrontaliers<br />
d’infrastructures pétrolières, à<br />
l’instar du pipeline Tchad-Cameroun,<br />
du gazoduc ouest-africain qui relie le<br />
Nigeria au Ghana ou du projet de gazoduc<br />
transsaharien qui reliera le Nigeria<br />
à l’Algérie.<br />
Dans le domaine de la recherche pétrolière,<br />
on peut citer la convention passée<br />
entre la SNH et la société algérienne<br />
Sonatrach, qui a abouti à une étude<br />
conjointe du bassin de Logone Birni,<br />
dans le nord du Cameroun, matérialisée<br />
par l’installation de compagnies pétrolières<br />
internationales. Selon le secrétariat<br />
général de l’APPA, les réflexions en cours<br />
permettront dans les meilleurs délais de<br />
faciliter l’approvisionnement en pétrole<br />
brut et en produits pétroliers des pays<br />
importateurs ou des pays enclavés.<br />
L’objectif étant de mettre en place « un<br />
fonds africain de stabilisation des prix<br />
pour permettre d’atténuer les factures<br />
pétrolières de ces pays ».<br />
Le Nigeria vise 4 millions de barils/jour en 2010<br />
Sans avoir réussi à atteindre le quota de 2 millions de barils par jour fixé par l’OPEP, le Nigeria entend doubler sa<br />
production à l’horizon 2010. Un grand effort à faire, y compris pour contenir les pressions inflationnistes.<br />
Par Robert Adandé, Cotonou<br />
Premier pays africain producteur de pétrole et 4 e<br />
dans les rangs de l’OPEP, le Nigeria connaît une<br />
embellie économique constante. Lagos entend<br />
profiter pleinement de ses richesses naturelles. Le<br />
Nigeria compte en effet, dans les deux prochaines<br />
années, accroître sa capacité de production<br />
de pétrole brut. La barre a été placée bien haut si<br />
on tient compte des ratés que le secteur pétrolier<br />
nigérian a connu ces derniers mois.<br />
Légère chute<br />
Deux millions de barils de pétrole par jour, c’est<br />
le quota de production accordé par l’OPEP au<br />
Nigeria. Dans la réalité, la production de ce pays<br />
est nettement en deçà de ce chiffre. Un déficit que<br />
souhaite combler le chef de l’Etat, Umaru<br />
Yar’Adua. Non sans avoir, auparavant, tenté de<br />
fournir une explication à ce phénomène en rappelant,<br />
à la sortie d’un entretien avec le chef de<br />
l'Etat français Nicolas Sarkozy, les différents événements<br />
ayant affecté le secteur pétrolier de son<br />
pays, notamment des troubles survenus dans la<br />
région pétrolière du Delta du Niger. Cette crise a<br />
eu pour corollaire de reléguer le Nigeria au rang<br />
de deuxième exportateur d'or noir du continent,<br />
au profit de l'Angola.<br />
Défis<br />
Conscient de la situation, le président du Nigeria<br />
a promis, lors de sa récente visite en France, que<br />
son pays opterait désormais pour « la stabilité, la<br />
durabilité et la prévisibilité en ce qui concerne les<br />
prix du pétrole », plutôt que pour des prix imprévisibles<br />
qui, a-t-il indiqué, nuiraient fortement à<br />
l’économie du pays, et par ricochet à tous les<br />
acteurs de ce secteur. Cette décision a reçu l’assentiment<br />
de Nicolas Sarkozy, qui en a profité<br />
pour promettre un appui et une assistance de la<br />
France au Nigeria, et aux autres pays du golfe de<br />
Guinée, en vue du renforcement des capacités de<br />
sécurité et de surveillance maritimes pour une<br />
meilleure protection des ressources énergétiques<br />
de la région.<br />
Retrait de Shell<br />
Par ailleurs, le président Yar'Adua a fait part<br />
des nouvelles réformes que connaîtrait la<br />
Société nigériane des hydrocarbures (NNPC),<br />
qui serait dorénavant chargée de la gestion des<br />
licences de prospection pétrolière dans la<br />
zone. Une compétence qui relevait de la responsabilité<br />
de la joint-venture Shell/NNPC,<br />
dont s’est retirée la compagnie anglo-néerlandaise<br />
Shell, ainsi que de l'Ogoniland, une zone<br />
pétrolière de la région du Delta du Niger. Une<br />
situation qui aurait tout de même le mérite,<br />
selon lui, de calmer la tension dans la zone. Il<br />
a également ajouté que son gouvernement travaille<br />
pour faire en sorte que « les prix du brut<br />
soient acceptables aussi bien pour les producteurs<br />
que pour les utilisateurs ».<br />
De bonnes perspectives continentales<br />
L’Association des pays producteurs de<br />
pétrole africains (APPA) a été créée en<br />
1987 à Lagos, au Nigeria. L’APPA a pour<br />
objectif de promouvoir la coopération<br />
entre les pays africains producteurs d’hydrocarbures.<br />
Avec huit pays au départ,<br />
l’APPA compte aujourd’hui quatorze<br />
membres : Afrique du Sud, Algérie,<br />
Angola, Bénin, Cameroun, Congo, Côte<br />
d’Ivoire, Egypte, Gabon, Guinée équatoriale,<br />
Libye, Nigeria, République démo-<br />
cratique du Congo et Tchad. Ces pays<br />
produisent environ 9,9 millions de barils<br />
par jour et 190 milliards de mètres cubes<br />
de gaz par jour, ce qui représente à peu<br />
près 12% de la production pétrolière mondiale<br />
et 6,4% de la production mondiale<br />
de gaz naturel. <strong>Les</strong> perspectives de croissance<br />
de l’Afrique sont bonnes, puisque le<br />
continent détient 10% des réserves mondiales<br />
de pétrole et de gaz, avec un soussol<br />
largement inexploité.<br />
Maîtriser les dépenses<br />
Seulement, même si le Nigeria parvenait à surmonter<br />
ces difficultés, il lui resterait un autre défi<br />
à relever : celui de la maîtrise des risques inflationnistes,<br />
afin que les milliards de dollars issus<br />
Nicolas Sarkozy a promis une<br />
assistance de la France au<br />
Nigeria en vue du renforcement<br />
des capacités de sécurité et de<br />
surveillance maritimes.<br />
des recettes pétrolières ne nourrissent plus,<br />
comme c’est bien souvent le cas, des pressions<br />
dépensières, notamment de la part des administrations<br />
régionales. L’Etat central devra faire acte<br />
de plus de rigueur budgétaire, afin, comme pendant<br />
ces dernières années, de continuer à limiter<br />
les dépenses à des niveaux pouvant garantir la<br />
stabilité macroéconomique.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 PRODUITS DE BASE<br />
11<br />
Le pétrole et le gaz soulagent<br />
les finances de la Côte d’Ivoire<br />
« Améliorer la transparence dans le secteur » semble être le nouveau credo des autorités ivoiriennes qui<br />
s’adonnent désormais à la production de statistiques régulières sur son évolution.<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
Un peu plus de 161,280 millions de dollars (soit<br />
environ 73 milliards de FCFA) ! C’est le revenu<br />
tiré par l’Etat de Côte d’Ivoire de la production<br />
de pétrole brut et de gaz naturel au cours du<br />
premier trimestre 2008. Des ressources à mille<br />
lieux des chiffres du secteur au Nigeria, au<br />
Gabon, en Guinée équatoriale, au Congo…<br />
mais qui, à l’échelle de l’économie ivoirienne,<br />
fortement dépendante du secteur agricole,<br />
constitue une belle bagatelle. Notamment en<br />
comparaison avec les réalisations de la même<br />
période l’année dernière.<br />
Cagnotte importante<br />
En effet, au terme du premier trimestre 2008,<br />
« la production (ivoirienne) totale de pétrole<br />
brut s’est établie à 4 439 391 barils (en moyenne<br />
48 800 barils/jour)… valorisée à 425,116 millions<br />
de dollars, dont 112,178 millions de dollars<br />
constituent la part de l’Etat après swap (les<br />
échanges avec les producteurs) », selon les indicateurs<br />
publiés conjointement par les<br />
Ministères des mines et de l’énergie et de l’économie<br />
et des finances. Si du point de vue de la<br />
production l’objectif du trimestre de<br />
4 604 209 barils, correspondant à une production<br />
journalière moyenne de 50 000 barils, n’a<br />
pu être atteint, cette situation n’a pas affecté<br />
négativement les prévisions financières. Loin<br />
s’en faut ! A 112,178 millions de dollars, les<br />
recettes engrangées par l’Etat sont en hausse<br />
de plus de 70% par rapport aux prévisions qui<br />
tablaient sur environ 66 millions de dollars.<br />
Rapportée aux gains financiers enregistrés sur<br />
la même période l’année dernière, la réalisation<br />
du premier trimestre 2008 a littéralement<br />
explosé de près de 322%. Une embellie financière<br />
corollaire de « l’effet combiné de l’amélioration<br />
des cours du baril, qui est passé en<br />
moyenne de 55 dollars en janvier-février-mars<br />
2007 à 95 dollars le baril en moyenne sur le premier<br />
trimestre 2008, de l’augmentation de la<br />
production (271 551 barils de plus qu’au premier<br />
trimestre 2007) et d’un aménagement des<br />
conditions de partage sur le champ CI-26 ».<br />
Le gaz également<br />
Cette bonne tendance l’a été également pour le<br />
gaz naturel. <strong>Les</strong> catalyseurs seront ici encore<br />
l’orientation ascendante des cours sur le marché<br />
international et l’augmentation de la production<br />
ivoirienne tirée essentiellement par une<br />
très forte activité du champ CI-26. A<br />
13 457 738 MMBTU à fin mars 2008, la production<br />
ivoirienne de gaz naturel enregistre une<br />
hausse de 5,04% par rapport aux prévisions, et<br />
de 1,25% comparée à celle de la même période<br />
en 2007. Ce sont donc 86,760 millions de dollars<br />
que rapportera globalement la production<br />
de gaz naturel. L’Etat de Côte d’Ivoire s’en sortira,<br />
après swap, avec 49,103 millions de dollars.<br />
« Une valorisation en hausse de 49,03% par rapport<br />
aux prévisions et de 41,29% par rapport aux<br />
réalisations à fin mars 2007 », comme précisé<br />
par les Monnet Léon Emmanuel des Mines et<br />
de l’Energie et Diby Koffi Charles de<br />
l’Economie et des Finances. <strong>Les</strong> cours du<br />
pétrole et du gaz ne cessant d’augmenter sur le<br />
marché international, l’Etat s’attend à un<br />
second trimestre tout aussi fructueux.<br />
Transparence nécessaire<br />
S’il est un secteur économique qui suscite en<br />
Côte d’Ivoire, – autant que la filière café-cacao<br />
–, biens des querelles sournoises nourries par<br />
des a priori sur le potentiel, fantasmes sur les<br />
volumes de production et suspicions de mal<br />
gouvernance, – aussi bien de la part des acteurs<br />
politiques ivoiriens que des partenaires au<br />
« Il faut revoir le secteur minier dans<br />
une approche intersectorielle »<br />
Bonnie Campbell est professeur d'économie-politique à la Faculté des sciences politiques et de droit<br />
de l'Université du Québec, à Montréal, et directrice du Groupe de recherche sur les activités minières<br />
en Afrique depuis dix ans. Entretien.<br />
Par Ougna Camara, Conakry<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : L'Afrique peine à tirer profit de<br />
ses ressources minières bien qu’elle contienne<br />
30% des réserves mondiales en minéraux.<br />
Pourquoi ?<br />
Bonnie Campbell : Quand on parle de réserves,<br />
c'est que ce n'est pas encore sous exploitation.<br />
Pour nous, ce qui nous préoccupe,<br />
c'est que, depuis des décennies, il y a eu<br />
énormément de projections. La Guinée a<br />
contribué sur la période 2003-2006 pour<br />
29% des importations de bauxite et d'alumine<br />
aux États-Unis. C'est dire que la<br />
contribution de la Guinée à la production<br />
d'autres régions du monde est très importante.<br />
On se demande qui tire la croissance<br />
de qui quand on voit ces chiffres.<br />
LA : Certains pays sont engagés dans un processus<br />
de révision de leurs conventions<br />
minières. Pensez-vous qu’il s’agisse de la<br />
seule solution qui leur permette de connaître<br />
un véritable décollage économique ?<br />
BC : Il y a plusieurs éléments. Il y a les contrats<br />
et il y a les régimes. Il y a, comme vous le dites,<br />
un vaste mouvement de réévaluation des<br />
contrats miniers pour la Zambie, la Sierra<br />
Leone, le Liberia, la Tanzanie, la RDC et la<br />
Etat comparatif entre les productions de pétrole et de gaz et les prévisions<br />
Pétrole brut (barils)<br />
Gaz naturel (MMBTU)<br />
Champs Réalisations à fin Prévisions à fin Réalisations à fin Réalisations à fin Prévisions à fin Réalisations à fin<br />
mars 2007 mars 2008 mars 2008 mars 2007 mars 2008 mars 2008<br />
CI 11 174 180 143 458 89 240 4 514 429 3 185 000 3 097 495<br />
CI 26 2 193 863 2 660 813 2 564 123 791 682 1 820 000 1 765 386<br />
CI 27 41 750 68 850 68 850 7 497 923 7 309 836 8 119 879<br />
CI 40 1 758 047 1 731 088 1 731 088 487 087 497 268 474 978<br />
TOTAL 4 167 840 4 604 209 4 439 391 13 291 120 12 812 104 13 457 738<br />
Source : PETROCI Tableau réalisé par <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong><br />
Guinée. C'est un processus généralisé tout à<br />
fait légitime et tout à fait nécessaire. Nous<br />
sommes dans une conjoncture complètement<br />
nouvelle, très favorable à la renégociation. Au<br />
Canada, on renégocie les contrats sur le<br />
pétrole. Il est normal de revoir les contrats<br />
miniers dans des situations de hausse pour<br />
que les populations et les sociétés puissent<br />
tirer un meilleur profit.<br />
Et à un autre niveau, il y a l'enjeu des réglementations<br />
minières qui touche toutes les conditions<br />
d'établissement des rapports. Par exemple,<br />
au niveau des exigences, des évaluations<br />
d'impacts au moment de l'exploration, des exigences<br />
sur le plan du paiement des passifs environnementaux,<br />
au niveau de la fermeture des<br />
mines. Il y a beaucoup d’éléments qui peuvent<br />
être inclus dans les cadres réglementaires.<br />
LA : Vous pensez qu’il faut uniformiser les<br />
contrats.<br />
BC : Il faut une plus grande harmonisation,<br />
une transparence dans la façon dont ces<br />
accords sont négociés. Il faut aussi voir comment<br />
les législations peuvent incorporer un<br />
suivi, à la fois des gouvernements et des compagnies.<br />
Il y a au niveau continental la<br />
Commission économique pour l'Afrique qui<br />
siège à Addis-Abeba. Cette grande organisa-<br />
tion, qui regroupe tous les pays, est en train de<br />
revoir les régimes miniers. Personnellement, je<br />
pense que cet organisme peut refléter la spécificité<br />
d'une réappropriation de ce processus. Il<br />
faut que l’initiative vienne des pays et des<br />
organismes africains. Il ne faut plus que cela<br />
soit mené de l'extérieur par les grandes institutions<br />
financières et les grandes organisations<br />
non gouvernementales. Il me semble que<br />
la Commission économique pour l'Afrique<br />
pourrait et devrait jouer un rôle très important<br />
dans le processus de révision des régimes<br />
miniers en Afrique.<br />
LA : Ne craignez-vous pas des conflits que ce<br />
processus de renégociation pourrait engendrer<br />
sur le continent ?<br />
BC : Des rapports de force se créent. Que les<br />
compagnies résistent, on peut le comprendre.<br />
Elles veulent maintenir le statu quo. Mais on<br />
est dans une conjoncture complètement différente<br />
d'il y a dix ans.<br />
LA : Quelles sont les perspectives du secteur<br />
minier africain ?<br />
BC : Il est très important, dans cette conjoncture,<br />
que le secteur minier soit revisité et qu'il<br />
ne soit pas vu en isolation d'autres secteurs.<br />
C'est tout à fait défavorable aux pays de main-<br />
développement –, c’est bien celui de l’énergie.<br />
Chacun y va de son appréciation du volume de<br />
production de pétrole brut et de gaz, des recettes<br />
tirées de commercialisation de ces produits,<br />
de la gestion (sinon de la ventilation) faite de<br />
cette manne… avec en filigrane une insinuation<br />
Rapportée aux gains financiers<br />
enregistrés sur la même période<br />
l’année dernière, la réalisation<br />
du premier trimestre 2008<br />
a littéralement explosé de<br />
près de 322%.<br />
de prévarication, voire de concussion. Dans un<br />
tel contexte, lever tout voile sur l’évolution des<br />
activités des flux physiques et des flux financiers<br />
dans le secteur de l’énergie devient plus qu’un<br />
simple exercice de transparence. Et les autorités<br />
ivoiriennes font bien de s’y mettre, en rendant<br />
publiques, trimestriellement, les données sur la<br />
production et les retombées financières diverses<br />
du secteur de l’énergie.<br />
Bonnie Campbell.<br />
tenir le développement de façon enclavée. Il<br />
faut une approche beaucoup plus large, intersectorielle.<br />
En Afrique du Sud, par exemple, il<br />
y a des plans pour des corridors régionaux qui<br />
lient le secteur minier à l'agriculture, aux<br />
infrastructures et à l’énergie. Cela pourrait<br />
devenir un grand moteur de transformation et<br />
un catalyseur pour d'autres secteurs. Si on veut<br />
que le secteur minier joue un rôle transformateur<br />
en aval comme en amont, il faut le décloisonner<br />
et le voir de façon intersectorielle.
12<br />
Total menace de se retirer<br />
de la Guinée-Bissau<br />
La compagnie pétrolière française Total menace de se retirer<br />
de la Guinée-Bissau si le gouvernement continue de<br />
refuser l'augmentation du prix du carburant à la pompe, a<br />
déclaré jeudi le porte-parole de l'Association des importateurs<br />
et distributeurs de carburant, Mamadu Saliu Lamba,<br />
par ailleurs représentant de Total dans ce pays. « La Guinée-<br />
Bissau s'achemine vers une grave crise de carburant dans les<br />
prochaines semaines si le gouvernement continue de refuser<br />
une augmentation du prix de l'essence. Aucune compagnie<br />
n'acceptera d'importer du carburant à perte dans ce pays.<br />
Cela veut dire qu'une grave crise du carburant se profile à<br />
l'horizon », a déclaré M. Lamba, cité jeudi par l'Agence de<br />
presse africaine (APA).<br />
Progression des ventes<br />
de ciment au Maroc<br />
Au terme du cinquième mois de l’année 2008, les ventes de<br />
ciment affichent une progression de 5,78% à 1 358 522 tonnes<br />
comparativement au mois précédent. Depuis le début<br />
de l’année, la consommation nationale s’établit à 6 208 023<br />
tonnes, en appréciation de 17,4% par rapport à la même<br />
période une année auparavant.<br />
Nigeria : une société<br />
chinoise mécontente<br />
La société chinoise en charge de la modernisation du réseau<br />
ferroviaire du Nigeria pour un contrat de 5,4 milliards<br />
d'euros (8,3 milliards de dollars) a indiqué mercredi que le<br />
projet était ralenti en raison des retards de paiement du<br />
gouvernement nigérian. Cette firme, la China Civil<br />
Engineering Construction Corporation (CCECC), avait<br />
signé le contrat avec les autorités du pays en octobre 2006.<br />
« Le contrat prévoyait qu'un premier versement de 1,1356<br />
milliard de dollars serait effectué par le gouvernement fédéral<br />
du Nigeria, mais, jusqu'à présent, nous n'avons perçu que 250<br />
millions de dollars en mars 2007 », a déclaré dans un communiqué<br />
le vice-président de la CCECC, Chen Xiaoxing.<br />
Malgré cela, a-t-il souligné, les travaux ont avancé sur les<br />
1315 kilomètres de voies doubles standard reliant Lagos<br />
(capitale économique) à Kano (nord), première phase du<br />
projet de modernisation qui doit durer 25 ans.<br />
Le Niger met en<br />
place une agence de<br />
financement des<br />
collectivités locales<br />
Le Conseil des ministres présidé mardi par le chef de<br />
l'Etat nigérien, Mamadou Tandja, a adopté un projet de<br />
loi portant création d'une Agence nationale de financement<br />
des collectivités territoriales (ANFICT). « Le présent<br />
projet de loi a pour objet de mettre en place<br />
un dispositif global d'appui financier à travers la création<br />
d'un établissement public à caractère administratif<br />
(EPA) dénommé Agence nationale de financement des collectivités<br />
territoriales », indique un communiqué officiel<br />
publié à cet effet. L'ANFICT est chargée, précise la même<br />
source, de gérer deux fonds, à savoir le fonds d'appui à la<br />
décentralisation, dont l'alimentation sera assurée par<br />
l'Etat pour servir au fonctionnement des communes, et le<br />
fonds de péréquation, qui accueille les apports des partenaires<br />
au développement en vue de financer des investissements<br />
des collectivités territoriales.<br />
Areva veut créer l’une<br />
des plus grandes mines<br />
d’uranium au monde<br />
Le groupe nucléaire français Areva compte investir 750<br />
millions de dollars pour créer l'une des plus grandes<br />
mines d'uranium au monde en Namibie, a indiqué mercredi<br />
cette société. Le Ministère namibien des mines a<br />
accordé une licence à cet effet mardi à la société française<br />
qui va construire cette mine à Trekkopje, à quelque 300<br />
km à l'ouest de Windhoek, a indiqué le directeur de la<br />
filiale locale d'Areva UraMin, Iain McPherson. La<br />
construction du site pour 750 millions de dollars (483<br />
millions d'euros) doit commencer immédiatement, a<br />
ajouté M. McPherson.<br />
INVESTISSEMENT<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
<strong>Les</strong> numéros anonymes perturbent<br />
le marché algérien du mobile<br />
Plus de trois millions de lignes GSM n’étaient toujours pas identifiées quatre mois après l’application<br />
d’une obligation légale aux motivations sécuritaires.<br />
Par Yassine Temlali, Alger<br />
<strong>Les</strong> agences commerciales des opérateurs<br />
de téléphonie mobile (Orascom Télécom<br />
Algérie - OTA, El Wataniya Télécom<br />
Algérie et l’étatique Mobilis) ne désemplissent<br />
pas depuis quelques semaines.<br />
Ces clients, qu’on voit du matin au soir<br />
agglutinés dans de longues files d’attente,<br />
ne sont pas là pour payer leurs factures<br />
ou contracter un abonnement. Ils sont là<br />
pour donner leur nom à une ligne qu’ils<br />
possèdent déjà. Usagers anonymes,<br />
aucune identité n’est associée à leur<br />
numéro. Certains ont acheté leur ligne<br />
en fournissant une copie de leur carte<br />
nationale qui n’est jamais parvenue à<br />
l’opérateur. D’autres l’ont achetée sans<br />
que l’on exige d’eux la moindre preuve<br />
de leur identité.<br />
La « régularisation des cartes SIM anonymes<br />
» a commencé en mars 2008. Son<br />
objectif implicite était sécuritaire :<br />
empêcher les groupes armés d’utiliser le<br />
téléphone mobile pour coordonner<br />
leurs actions ou actionner à distance<br />
leurs engins meurtriers. Elle devait se<br />
clôturer le 30 avril dernier. Ce délai a été<br />
prorogé une première fois jusqu’à la fin<br />
mai. Il le sera vraisemblablement une<br />
seconde fois : OTA, Mobilis et El<br />
Wataniya en ont déjà fait la demande à<br />
l’autorité de régulation.<br />
La SFI cherche des partenaires<br />
pour l’agro-industrie africaine<br />
Par Bénédicte Châtel à Rome<br />
« Cette année, on atteindra probablement<br />
80 millions $. D’ici deux ans, on veut réaliser<br />
400 millions $ dans l’agrobusiness en<br />
Afrique. Mais on ne peut pas le faire tout<br />
seul. On veut le faire avec vous, le secteur<br />
privé, les gouvernements, les fondations, les<br />
traders » annonce Louis Ngassa-Batonga<br />
que <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> a rencontré.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : L’Afrique bénéficie d’un<br />
traitement spécial dans vos conditions<br />
de financement. Pouvez-vous nous les<br />
expliquer ?<br />
Louis Ngassa-Batonga : Habituellement,<br />
la SFI souhaite mettre un minimum de $ 5<br />
millions pour son propre compte dans<br />
chaque projet. Pour l’Afrique, nous sommes<br />
prêts à baisser ce minimum autour de<br />
1,5 million $. Un investissement de l’ordre<br />
de 1,5 million $ de la part de la SFI correspond<br />
à un coût de projet de l’ordre de 4 à<br />
5 millions $.<br />
Ceci ne veut pas dire que les investissements<br />
de petite taille sont oubliés. Ce que<br />
nous voulons faire de façon générale, c’est<br />
financer ces projets au travers de nos relations<br />
avec les banques commerciales et les<br />
autres intermédiaires à qui nous pouvons<br />
apporter des facilités qui sont ensuite<br />
rétrocédées à des projets qui sont en deçà<br />
du seuil de nos interventions.<br />
Nous allons vers une situation où nous<br />
pouvons avoir une relation avec une ban-<br />
Une incidence mal estimée<br />
L’expiration du délai n’a d’ailleurs pas<br />
empêché l’opération de se poursuivre :<br />
aucun « numéro anonyme » n’a été suspendu<br />
pour l’instant. L’enjeu justifie<br />
amplement cette clémence. Pour les opérateurs,<br />
désactiver les numéros non identifiés<br />
est un saut dans l’inconnu : rien ne<br />
garantit que les clients pénalisés n’iront<br />
pas chez leurs concurrents. En plus, cela<br />
peut avoir une incidence immédiate sur<br />
leur chiffre d’affaires, car les concernés<br />
par la « régularisation » se comptent par<br />
centaines de milliers. Le chargé de la communication<br />
d’OTA, Hamid Grine, a<br />
affirmé aux <strong>Afriques</strong> que seulement 10%<br />
des propriétaires de cartes SIM Djezzy, soit<br />
1,3 million, n’ont pas encore été identifiés<br />
et qu’il a bon espoir de voir l’opération se<br />
clôturer définitivement d’ici à la fin juin.<br />
Conventions fictives pour cartes SIM<br />
réelles<br />
Dans un pays où le téléphone mobile sert<br />
aussi parfois d’outil de la mort, le contrôle<br />
de la vente de lignes GSM aurait pu être un<br />
peu plus rigoureux. « L’engouement pour le<br />
GSM était tel qu’il n’était pas possible de vérifier<br />
que toutes les cartes SIM avainent été<br />
cédées après signature d’un contrat. Une<br />
pareille vérification aurait grippé une<br />
machine très emballée », explique un<br />
connaisseur du secteur des télécommuni-<br />
A ce jour, la SFI investit en moyenne annuelle 20 millions $ dans les activités de l’agrobusiness en<br />
Afrique. « Ce n’est pas assez », constate M. Ngassa-Batonga, principal investment officer au bureau SFI<br />
de Johannesburg.<br />
que locale dans laquelle nous allons investir<br />
10 ou 20 millions $ dans le cadre d’un<br />
programme d’appui aux PME, et cette<br />
banque, au cas par cas, sur la base du<br />
mérite de chacun de ces projets, décidera<br />
de mettre 100 000 $ ou 1 million$ . Ceci<br />
n’est pas propre au secteur agro-industriel.<br />
LA : Avez-vous des mécanismes dédiés à<br />
l’agro-industrie ?<br />
LNB : Le problème de l’agro-industrie est<br />
que, dans la plupart des pays africains, la<br />
production est assurée par de petits producteurs<br />
qui n’ont pas la taille, parfois pas<br />
l’expertise pour pouvoir prétendre à des<br />
financements importants.<br />
LA : Ce ne sont peut-être pas de gros<br />
financements dont ils ont besoin majoritairement…<br />
LNB : Lorsque vous prenez la production<br />
primaire dans la plupart des pays africains,<br />
ces productions sont soit encadrées par<br />
des coopératives, soit vendues à des sociétés<br />
de trading, soit – comme cela existait à<br />
l’époque – à des marketing boards. Nous<br />
essayons d’intervenir en faveur de ces producteurs,<br />
au travers de ces structures d’intégration.<br />
Prenez le cas, même si je ne souhaite<br />
pas la singulariser, d’une entreprise<br />
comme Ecom, qui est une entreprise<br />
suisse qui achète et revend des produits<br />
agricoles. Nous pouvons faire un prêt à<br />
Ecom qui, par la suite, va rétrocéder ses<br />
prêts pour son propre compte à différents<br />
cations. « Et lorsqu’on a instauré une prime<br />
pour les distributeurs qui font remonter les<br />
contrats, certains d’entre eux, pour en bénéficier<br />
indûment, achetaient les formulaires<br />
dans les points de vente et établissaient des<br />
conventions fictives pour des cartes SIM réelles<br />
», rappelle-t-il.<br />
Des lignes GSM anonymes ? quoi de<br />
plus normal...<br />
<strong>Les</strong> opérateurs rejettent toute responsabilité<br />
dans cette situation. Pour le directeur commercial<br />
de Mobilis, Slimane Abdedou, « si<br />
le point de vente cède une carte SIM sans faire<br />
signer de contrat au client, nous ne pouvons<br />
pas nous en rendre compte immédiatement.<br />
Nous n’avons de relation qu’avec les distributeurs,<br />
et certains d’entre eux ne font pas<br />
remonter tous les contrats jusqu’à nous, ou le<br />
font avec beaucoup de retard. »<br />
M. Abdedou souhaite que les revendeurs<br />
qui ne respectent pas la réglementation<br />
soient plus fermement contrôlés. Par qui ?<br />
« Par les services compétents », déclare-t-il,<br />
autrement dit les services spécialisés du<br />
Ministère du commerce, chargés de lutter<br />
contre le marché informel. « Le problème<br />
est plus général. L’économie informelle est<br />
partout. Des lignes GSM anonymes, cela<br />
n’est pas plus étonnant que les branchements<br />
illicites au réseau d’électricité et de<br />
gaz », estime, désabusé, Salim Belaïd, un<br />
ancien haut cadre chez OTA.<br />
producteurs. C’est un mode de financement<br />
que nous essayons de développer.<br />
LA : Vous souhaitez donc passer par<br />
l’aval pour remonter la filière…<br />
LNB : Gardez à l’esprit que nous sommes<br />
une structure publique, que nous nous<br />
endettons sur le marché. Il est important<br />
pour nous, vis-à-vis des Etats qui sont<br />
membres, vis-à-vis du marché, que nous<br />
soyons en mesure de prouver que les prêts<br />
que nous accordons ne comportent pas de<br />
risques excessifs. Aller financer un producteur<br />
qui souhaite avoir 10 000 $ n’est pas<br />
nécessairement une bonne chose pour ce<br />
producteur. Nous lui demanderons de<br />
nous fournir une documentation pour<br />
son dossier de prêt qu’il ne sera peut-être<br />
pas en mesure de nous fournir ou qui lui<br />
coûtera très cher. Par contre, si nous passons<br />
par quelqu’un qui, traditionnellement,<br />
achète sa production, qui le connaît,<br />
cet « intégrateur » peut plus facilement<br />
rétrocéder un prêt. C’est une formule que<br />
nous avons commencé à mettre en œuvre<br />
dans certains pays d’Amérique latine, où<br />
ça marche bien, et que nous souhaitons<br />
développer en Afrique. Par le passé, nous<br />
l’avons fait avec une société comme<br />
Olam. Nous allons le faire avec une<br />
société comme Ecom et nous cherchons<br />
d’autres partenaires avec qui le faire. Ces<br />
partenaires peuvent aussi être des entreprises<br />
de microfinance.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
13<br />
Le Nigeria veut créer son<br />
fonds souverain<br />
Une partie de l’excédent des recettes pétrolières sera versée<br />
dans un fonds souverain. « Le Nigeria est probablement le seul<br />
pays membre de l’Opep qui ne dispose pas d’un fonds souverain<br />
de la richesse », a déclaré le ministre des Finances Shamsuddeen<br />
Usman. Au 28 mai dernier, les réserves de change avaient<br />
atteint 59,2 milliards $.<br />
L’Afrique du Sud<br />
recrute à Cuba<br />
Le gouvernement procède au recrutement d’ingénieurs et architectes<br />
cubains pour occuper des postes et guider de jeunes diplômés.<br />
Selon le député Thoko Didiza, quelque 262 postes vacants, dont 60<br />
architectes, 65 ingénieurs civils, 14 ingénieurs électriciens et 10<br />
ingénieurs mécaniques, sont enregistrés dans les départements<br />
nécessitant des cadres techniciens. Jusque-là, 24 ingénieurs civils, 19<br />
architectes et 14 autres ingénieurs ont été recrutés à Cuba.<br />
Ainsi que des médecins cubains et tunisiens. Le ministre de la<br />
Santé, Manto Tshabalala-Msimang, a indiqué que 186 médecins,<br />
dont 139 Cubains et 47 Tunisiens, avaient été recrutés et<br />
affectés dans les provinces les plus pauvres. Il a ajouté que<br />
« plus de 100 offres d’emplois supplémentaires ont été envoyées à<br />
la Tunisie, (dont les) médecins devraient arriver sous peu ».<br />
<strong>Les</strong> Brésiliens prospectent<br />
le secteur algérien<br />
de l’agroalimentaire<br />
Une délégation composée de treize représentants d'entreprises brésiliennes<br />
spécialisées dans l'agroalimentaire a rencontré, la semaine<br />
dernière à Alger, des opérateurs algériens exerçant dans le même<br />
secteur. La mission brésilienne était venue « identifier les potentialités<br />
commerciales et les particularités du marché ». <strong>Les</strong> importations à<br />
partir du Brésil représentent plus de 428 millions, notamment le<br />
sucre, le lait en poudre, les viandes… <strong>Les</strong> importations de viande<br />
bovine ont dépassé 51 000 tonnes en 2007.<br />
<strong>Les</strong> petits pas du marché informatique sénégalais<br />
Par Amadou Fall, Dakar<br />
<strong>Les</strong> importations de « machines automatiques<br />
de traitement de l’information », qui étaient<br />
de 9,5 milliards de FCFA en 2000, ont atteint<br />
15,2 milliards en 2007. Leur moyenne annuelle<br />
est de 12,8 milliards. Le marché est pour l’essentiel<br />
entre les mains de quelque 300 petites<br />
et moyennes entreprises spécialisées et presque<br />
toutes sénégalaises. Important des produits<br />
américains, européens et asiatiques, elles<br />
sont en train de conquérir de plus en plus de<br />
parts de marché sur l’oligopole, jusque<br />
récemment constitué par les filiales de quelques<br />
multinationales.<br />
<strong>Les</strong> dizaines de milliards de FCFA de chiffre<br />
d’affaires que toutes ces structures réalisent<br />
sont à la mesure des progrès du processus<br />
d’informatisation de l’administration publique,<br />
des entreprises privées, mais également<br />
des ménages sénégalais. Selon une note d’information<br />
de la Mission économique française<br />
à Dakar, réactualisée en janvier 2008, « sur un<br />
échantillon de 275 entreprises et organisations<br />
implantées au Sénégal, 98% d’entre elles sont<br />
informatisées et 72% de ces dernières fonctionnent<br />
en réseau ».<br />
Faible pénétration<br />
Reprenant également des statistiques attribuées<br />
à l’Union internationale des télécommunications<br />
(UIT), la Mission française souligne<br />
qu’en 2005 le Sénégal disposait de 240 000<br />
PC, chiffre en hausse de 10% par rapport à<br />
l’année d’avant. Il comptait ainsi 2,34 machines<br />
pour cent habitants. Ce ratio, même s’il a<br />
légèrement évolué, reste très faible si l’on sait<br />
qu’au moins 40% de la population se trouve<br />
dans les conditions intellectuelles de recourir à<br />
l’outil informatique, pour s’informer, travail-<br />
ler ou se divertir. Le problème, c’est le manque<br />
de moyens…<br />
C’est d’ailleurs pour chercher à surmonter cet<br />
obstacle de taille que des pionniers s’étaient,<br />
cinq années plus tôt, lancés dans la production<br />
locale d’ordinateurs. A ce moment-là, les<br />
machines de marque importées et vendues sur<br />
le marché coûtaient, au bas mot, 1,2 million de<br />
FCFA pièce. Des start-up créées par des professionnels<br />
sénégalais, en joint-venture avec des<br />
partenaires canadiens ou français, parmi lesquels<br />
la société Touch et la Compagnie africaine<br />
de technologies informatiques (CATI),<br />
entendaient relever le défi d’assembler sur<br />
place des ordinateurs pour les mettre à la portée<br />
des PME et des ménages, entre 500 000 et<br />
400 000 FCFA pièce, à bien moindre coût que<br />
ceux importés. Avec la grande ambition de<br />
dépasser très rapidement le marché sénégalais<br />
pour s’imposer dans la région ouest-africaine.<br />
Laborieuses à leurs débuts, ces expériences se<br />
sont très rapidement étiolées. Souleymane<br />
Ndoye, alors chargé du projet de création de<br />
l’usine de montage d’ordinateurs de la CATI,<br />
se l’explique aujourd’hui par l’impossibilité de<br />
concurrencer les produits analogues importés<br />
dont les coûts ont très rapidement chuté. S’y<br />
ajoute la défiance envers les assemblages<br />
locaux, considérés comme des « clones impossibles<br />
à réparer en cas de panne » par une clientèle<br />
de haut niveau qui, quoi qu’il en soit,<br />
continuera toujours de trouver son bonheur<br />
dans les ordinateurs de marques connues,<br />
importés et écoulés à des coûts chaque jour<br />
plus abordables sur le marché local, service<br />
après-vente en prime. En général, sur le marché<br />
africain de l'informatique, les gros clients,<br />
qui sont la plupart du temps des entreprises<br />
ou des administrations, rechignent à acheter<br />
des « clones ». Ils s'adressent à des revendeurs<br />
INVESTISSEMENT<br />
SFI en guerre contre la pauvreté<br />
La Société financière internationale milite activement pour la durabilité des investissements. Cette<br />
notion de durabilité a-t-elle vraiment sa place dans le domaine bancaire ? Réponses de Rachel Kyte,<br />
vice-présidente Business Advisory Services de la SFI.<br />
Entretien réalisé par<br />
Charles Bambara, Londres.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Pour commencer, quel est<br />
l’objectif majeur de la SFI.<br />
Rachel Kyte : La SFI est la branche de la<br />
Banque mondiale qui finance le secteur<br />
privé. Notre mission est d’aider les gens à<br />
sortir de la pauvreté en soutenant un secteur<br />
privé engagé dans des actions durables.<br />
LA : Est-ce que, de façon générale, les<br />
banques africaines ont une approche de<br />
durabilité dans leurs activités quotidiennes<br />
?<br />
RK : Oui, je pense qu’à la fois au niveau du<br />
social et de l’environnement on perçoit un<br />
intérêt à s’engager dans cette approche de<br />
durabilité. De grandes banques africaines<br />
comme Standard Bank et Nedbank explorent<br />
ces pistes. Il y a beaucoup d’innovations<br />
autour de la microfinance, par exemple.<br />
Je pense également à Exim Bank en<br />
Tanzanie, à DFC en Ouganda, à Access<br />
Bank au Nigeria, qui comprennent vraiment<br />
que le marché des femmes entrepreneurs<br />
est une excellente opportunité pour<br />
eux et pour le pays.<br />
LA : Y a-t-il de réels avantages pour les<br />
clients de voir ces banques s’engager à<br />
développer les techniques de durabilité ?<br />
RK : Vous savez que la grande majorité des<br />
Africains ne sont pas ou peu bancarisés. Et<br />
Rachel Kyte.<br />
donc, si ces institutions financières veulent<br />
développer leurs activités en Afrique, elles<br />
doivent impérativement développer des<br />
stratégies pour atteindre cette couche de la<br />
population, en satisfaisant leurs besoins.<br />
LA : Auriez-vous un exemple de réussite<br />
dans ce domaine ?<br />
RK : Je peux citer juste quelques noms,<br />
comme le Ghana, le Nigeria, ou l’Ouganda,<br />
la Tanzanie, et nous commençons à voir<br />
des choses intéressantes intervenir en<br />
Ethiopie, en Mauritanie, au Liberia et en<br />
Sierra Leone, avec le rôle des banques dans<br />
les pays sortant de crise. Il y a une bonne<br />
réponse des banques en faveur, justement,<br />
de ces entrepreneurs qui veulent faire sortir<br />
leur pays de la crise. Je pense aussi qu’un<br />
pays comme le Rwanda fait également une<br />
avancée remarquable.<br />
LA : En dépit d’un meilleur climat, le<br />
flot d’investissement en direction de<br />
l’Afrique reste toujours faible, comment<br />
expliquez-vous cela ?<br />
RK : Je crois que beaucoup d’investisseurs<br />
ne sont pas sur le terrain en Afrique, ils ne<br />
connaissent pas les pays africains, et ils ne<br />
connaissent pas les marchés. Il y a également<br />
un déficit d’informations transparentes<br />
ou disponibles sur les bonnes compagnies.<br />
Il y a beaucoup de contraintes en<br />
termes d’affaire, en termes de régulation,<br />
et même d’infrastructures physiques. Mais<br />
de plus en plus de gens constatent qu’il y a<br />
beaucoup d’opportunités d’investissement.<br />
Si on analyse les perspectives d’évolution<br />
de la population africaine, avec les<br />
« Beaucoup d’investisseurs<br />
ne connaissent pas les<br />
pays africains, et ils ne<br />
connaissent pas les marchés.<br />
Il y a également un déficit<br />
d’informations transparentes<br />
ou disponibles sur les<br />
bonnes compagnies. »<br />
services dont elle aura besoin dans le futur,<br />
je pense que les investisseurs intelligents,<br />
misant sur le long terme, chercheront les<br />
bonnes entreprises africaines pour bien se<br />
positionner sur l’Afrique de demain.<br />
En valeur, le marché sénégalais de l’informatique a crû à un rythme considérable depuis 2000, avec une moyenne<br />
annuelle de 12,8 milliards de FCFA. La qualité n’a pas suivi. Des produits de récupération inondent le marché, puis la<br />
nature, posant de sérieux problèmes de santé publique.<br />
approvisionnés par de grands noms de l'informatique<br />
qui trouvent, grâce à eux, des réseaux<br />
de vente relativement porteurs.<br />
Une camelote dangereuse<br />
En réalité, c’est tout le monde qui fabrique des<br />
clones. Sous l’habillage de toutes les marques<br />
d’ordinateurs l’on retrouve les mêmes éléments<br />
pour l’essentiel fabriqués en Chine, à Taiwan ou<br />
dans d’autres pays asiatiques, ce qui rend d’ailleurs<br />
les ordinateurs importés chaque jour plus<br />
abordables. D’autant qu’ils ne paient pas de<br />
droits de douane au Sénégal, conformément à<br />
la politique incitative à l’informatisation de<br />
l’UEMOA. Ils ne sont assujettis qu’à la TVA à<br />
18% et à quelques taxes communautaires et<br />
locales dont le cumul fait 8%.<br />
Mais quelque importante que soit la baisse des<br />
coûts effectivement constatée sur le marché, le<br />
matériel neuf reste cher pour le plus grand<br />
nombre, plus que jamais handicapé par la faiblesse<br />
de son pouvoir d’achat. On se rabat parfois<br />
sur les machines d’occasion qu’un nombre<br />
grandissant de commerçants importent ou<br />
récupèrent des rebuts d’Europe et d’Amérique<br />
pour les écouler sur le marché local, à des prix<br />
défiant toute concurrence, entre 65 000 et<br />
250 000 FCFA pièce, toutes marques et qualités<br />
confondues.<br />
Matériel obsolète<br />
Le problème est que ces appareils peuvent être<br />
complètement obsolètes, inutilisables, comme<br />
ces dizaines d’ordinateurs, d’imprimantes et<br />
de photocopieuses récupérés d’une banque<br />
française et récemment offerts au diocèse de<br />
Kolda pour équiper un collège de cette région<br />
au sud-est du Sénégal. Dans le meilleur des<br />
cas, les matériels informatiques de seconde<br />
main en provenance du monde développé et<br />
qui inondent le marché africain sont pratiquement<br />
en phase terminale. <strong>Les</strong> démunis qui les<br />
achètent s’en contentent pour des mois ou au<br />
plus deux années d’utilisation, comme pour<br />
les ordinateurs qui équipent les ménages et la<br />
plupart des quelque 200 cybercafés que<br />
compte le pays.<br />
Ces appareils recyclés jusqu’à l’impossible et qui<br />
finissent en déchets sauvagement rejetés dans la<br />
nature contiennent malheureusement de nombreuses<br />
substances tels le cadmium, le mercure,<br />
le béryllium, le plomb, qui sont particulièrement<br />
nocives pour l’environnement et la santé.<br />
La convention de Bâle sur l’exportation des<br />
déchets toxiques oblige les exportateurs de<br />
machines vers les pays les plus pauvres de s’assurer<br />
de la possibilité de leur réutilisation. Mais<br />
cette disposition ainsi que la directive européenne<br />
qui impose aux fabricants et fournisseurs<br />
informatiques la prise en charge du finan-<br />
On compte 2,34 machines pour<br />
cent habitants alors qu’au moins<br />
40% de la population se trouve<br />
dans les conditions intellectuelles<br />
de recourir à l’outil informatique,<br />
pour s’informer, travailler ou<br />
se divertir.<br />
cement de l’élimination des DEEE (déchets des<br />
équipements électriques et électroniques), dans<br />
une proportion équivalente à leur part de marché,<br />
sont plutôt des incitations à exporter toujours<br />
plus de machines usagées, sur les marchés<br />
africains en particulier. Soit disant pour participer<br />
à la réduction du fossé numérique entre le<br />
Nord et le Sud.
14<br />
Plus de sucre pour le<br />
Mozambique<br />
Le Mozambique devrait produire près de 295 000 tonnes de sucre<br />
cette année, contre 243 860 tonnes en 2007, a rapporté lundi le<br />
média local AIM. Selon le directeur général de l'Association des<br />
producteurs de sucre (APAMO), Joao Jeque, les quatre producteurs<br />
du pays espèrent battre le record de 265 000 tonnes enregistré<br />
en 2005, où les conditions climatiques avaient été favorables. Jeque<br />
a dit à l'AIM que, selon les prévisions de l'APAMO, les fabriques de<br />
Xinavane et Maragra, dans la province de Maputo, devraient produire<br />
80 400 et 79 700 tonnes respectivement. <strong>Les</strong> fabriques de<br />
Sena et Mafambisse, dans la province centrale de Sofala, devraient<br />
elles produire 75 000 et 60 000 tonnes. <strong>Les</strong> fabriques de Mafambisse<br />
et Xinavane appartiennent au groupe sud-africain et elles prévoient<br />
d'augmenter leur surface de production afin de profiter de l'initiative<br />
« Tout sauf des armes », qui permet au pays pauvres d'exporter<br />
vers l'Europe sans droits de douane ni quotas.<br />
Tunisie : sept entreprises<br />
en voie de privatisation<br />
<strong>Les</strong> opérations de privatisation en cours ou déjà réalisées en<br />
Tunisie portent sur sept entreprises industrielles en 2008, a déclaré<br />
lundi une source officielle tunisienne. Selon l'agence de presse<br />
tunisienne (TAP), les entreprises industrielles concernées sont la<br />
Société nationale de distribution de pétrole (SNDP), la Société<br />
tunisienne des industries automobiles (STIA), la Société tunisienne<br />
des industries pneumatiques (STIP) et la Société tunisienne<br />
de forage (CTF). Il s'agit aussi de la Société cimenterie de Bizerte<br />
(SCB), de la Société de production et de commercialisation des<br />
engrais, dont principalement le phosphate granulé (Granuphos),<br />
et la Société tunisienne des engrais chimiques (STEC).<br />
Mali : les bailleurs<br />
promettent 6,4 milliards $<br />
<strong>Les</strong> bailleurs de fonds du Mali, réunis jeudi et vendredi à<br />
Bamako, se sont engagés à lui apporter une enveloppe globale<br />
de 3215,2 milliards de FCFA (6,4 milliards de dollars) sur la<br />
période 2008-2012. <strong>Les</strong> Etats-Unis arrivent en tête des contributeurs<br />
avec un montant de 402 milliards de FCFA sur lesquels<br />
100 milliards de FCFA seront débloqués dès 2009, lit-on dans<br />
la déclaration finale de la table ronde des bailleurs de fonds du<br />
Mali reçue à Dakar. Viennent ensuite la Communauté européenne<br />
(399,5 milliards), la Banque mondiale (283,3 milliards)<br />
et la Banque africaine de développement (225 milliards).<br />
Soutien pour le secteur de<br />
l’énergie au Sénégal<br />
La Banque mondiale (BM) a approuvé jeudi un crédit de 80<br />
millions de dollars pour soutenir le secteur de l'énergie au<br />
Sénégal, pour un développement durable, sain et à long terme.<br />
La crise énergétique a directement influé sur le développement<br />
économique du Sénégal, avec ses faibles performances économiques<br />
en 2006, dues largement au problème du secteur de<br />
l'énergie. La crise énergétique a exercé une pression importante<br />
sur le budget national du Sénégal, a indiqué Madani Tall, directeur<br />
résident de la BM pour le Sénégal. Le crédit financera le<br />
secteur de l'électricité du Sénégal, dont la société nationale<br />
d'électricité, SENELEC, pour un développement efficace et<br />
transparent, a souligné Michel Layec, un responsable de la BM.<br />
Le Cameroun veut transformer<br />
le cacao et le café sur place<br />
<strong>Les</strong> opérateurs du secteur de la filière cacao/café du Cameroun<br />
réfléchissent depuis mardi à Yaoundé sur les stratégies à mettre en<br />
place afin de transformer les deux produits sur place. <strong>Les</strong> experts<br />
sont tenus d’élaborer un plan d'action d'amélioration de la filière,<br />
le projet de transformation desdits produits, la mise à niveau de la<br />
filière suivie d'un chronogramme afin de donner plus de visibilité<br />
au secteur. « Il faut permettre par vos contributions techniques le<br />
redéploiement de la filière cacao/café », a demandé aux participants<br />
le ministre de l'Industrie et du Développement technologique<br />
Badel Ndanga Ndinga.<br />
INVESTISSEMENT<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
Maroc-Sénégal : en attendant<br />
l’accord tarifaire avec l’UEMOA<br />
De 1964 à nos jours, on recense pas moins de 60 accords commerciaux entre le Sénégal et le Maroc.<br />
Ne manque plus à cet arsenal juridique qu’un accord tarifaire (le TEC) impliquant tous les pays de<br />
l’UEMOA. Sept rounds de négociations ont déjà été consacrés au sujet.<br />
Par Adama Wade, Casablanca<br />
<strong>Les</strong> petites brouilles autour du plan de<br />
vol d’Air Sénégal illustrent parfaitement<br />
le virage délicat pris par les rapports<br />
multidimensionnels et séculaires entre le<br />
Sénégal et le Maroc. A l’excellence des<br />
relations politiques, est venu désormais<br />
se greffer la réalité du business et ses<br />
inconvénients, les rapports de force permanents<br />
qui caractérisent les conseils<br />
d’administration, les suspicions des syndicalistes<br />
et, inévitablement, la récupération<br />
politicienne qui ne fait jamais défaut<br />
dans le cas d’un problème aussi central<br />
que celui d’une compagnie aérienne. Au<br />
long fleuve tranquille où baignaient jusque-là<br />
les relations politiques et culturelles<br />
succède désormais un océan tumultueux<br />
propice aux bonnes affaires et aux<br />
brouilles. Cheikh Tidiane Gadio disait en<br />
« Pas moins de 60<br />
accords juridiques et<br />
commerciaux existent<br />
entre les deux pays. »<br />
prélude à l’ouverture des travaux de la<br />
commission mixte entre les deux pays en<br />
2005 que « le problème entre le Maroc et le<br />
Sénégal est qu’il n’y a pas de problèmes ! »<br />
Voilà une locution démodée aujourd’hui<br />
par la montée en puissance du secteur<br />
privé. <strong>Les</strong> échanges philosophiques entre<br />
Hassan II et Leopold Senghor confinés<br />
dans quelques bibliothéques R’baties et<br />
dakaroises appartiennent bien à cette ère<br />
là. Beaucoup moins, le sont aujourd’hui,<br />
l’électrification rurale des villages du nord<br />
du Sénégal, marché remporté par l’ONE<br />
sur la base d’un appel d’offres international.<br />
Place désormais aux affaires.<br />
Axe conforté<br />
S’il est vrai que depuis les années 2000 les<br />
flux commerciaux et les investissements<br />
se sont accélérés entre les deux pays (les<br />
échanges commerciaux sont passés de 6<br />
millions de dollars en 1999 à 52 millions<br />
en 2005), il n’en demeure pas moins que<br />
le mouvement remonte bien au-delà.<br />
C’est en 1964 qu’a été signée la convention<br />
d’établissement garantissant le<br />
traitement national aux entreprises<br />
marocaines installées au Sénégal et viceversa.<br />
Depuis, beaucoup de traités sont<br />
venus conforter l’axe Casablanca-Dakar.<br />
Comme le rappelle, son excellence Ibou<br />
Ndiaye, ambassadeur du Sénégal au<br />
Maroc, « pas moins de 60 accords juridiques<br />
et commerciaux existent entre les<br />
deux pays. <strong>Les</strong> derniers, qui sont signés<br />
ont trait à l’investissement et à la non double<br />
imposition ». En plus de ces accords, il<br />
y a le conseil d’affaires maroco-sénégalais<br />
qui regroupe les organisations patronales<br />
des deux pays.<br />
Du côté des autorités consulaires marocaines<br />
du Sénégal, l’on rappelle les bonnes<br />
relations politiques en indiquant les<br />
opportunités offertes par le Sénégal qui<br />
présente, en plus des accords spécifiques<br />
avec le Maroc, un cadre global incitatif<br />
pour les investisseurs. L’agriculture, le<br />
tourisme, le BTP, les travaux du génie<br />
civil, les NTI constituent de véritables<br />
gisements de croissance. Cette qualité<br />
des rapports politiques explique l’intense<br />
flux d’investissement initié d’abord par<br />
le secteur public marocain, suivi désormais<br />
du privé, vers le Sénégal. Le savoirfaire<br />
marocain est présent au Sénégal dans<br />
les domaines du BTP, de l’industrie pharmaceutique,<br />
de l’électrification. Depuis<br />
2005, le relais est puissamment pris par<br />
les banques. Ainsi, en plus de la BMCE et<br />
d’Attijariwafa Bank, un troisième acteur<br />
marocain, en l’occurrence la BCP, est en<br />
négociation avancée avec un groupe<br />
sénégalais. Le flux est tel que l’ambassadeur<br />
du Sénégal au Maroc appelle à plus<br />
de retenue dans l’emploi de la formule<br />
habituelle des officiels des deux pays :<br />
« <strong>Les</strong> relations économiques sont en deça<br />
des relations politiques ». Si tel est encore<br />
le cas, l’écart s’est sûrement réduit.<br />
L’élargissement vers l’UEMOA par le<br />
Un marché de 60 millions d’habitants<br />
Fondée en 1994 sur les cendres de la<br />
CEAO (Communauté économique de<br />
l’Afrique de l’Ouest), l’UEMOA, qui couvre<br />
une superficie de 3,5 millions de km 2 ,<br />
regroupe le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte<br />
d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le<br />
Niger, le Sénégal et le Togo. Ces huit pays<br />
ont en commun le franc CFA comme monnaie.<br />
Le projet d’un passeport unique pour<br />
Le président Wade et le roi Mohamed VI.<br />
les 60 millions d’habitants de la zone Est<br />
est déjà au stade d’application. L'Union<br />
économique et monétaire ouest-africaine a<br />
évalué à 3000 milliards de FCFA (environ<br />
4,5 milliards d'euros) le coût du financement<br />
de son Programme économique<br />
régional (PER) destiné à l'intégration des<br />
huit pays membres sur une période de cinq<br />
ans (2006-2010).<br />
Tarif extérieur commun<br />
Reste que, pour le moment, le flux est<br />
plutôt orienté dans un seul sens. <strong>Les</strong><br />
récentes prospections d’opérateurs privés<br />
sénégalais, acteurs du BTP, du côté de<br />
Marrakech, sont restées sans suite.<br />
Normal, car l’orientation des flux d’investissements<br />
traduit l’écart dans le<br />
niveau de développement favorable au<br />
Maroc. Seule manière de rétablir l’équilibre,<br />
élargir ce partenariat fructueux aux<br />
huit pays de l’Union économique et<br />
monétaire ouest-africaine (UEMOA).<br />
Cette nécessité comprise à Rabat et à<br />
Dakar explique sans doute l’implication<br />
des deux pays dans la signature d’un<br />
accord commercial entre le Maroc et<br />
l’union ouest-africaine. La signature de<br />
l’accord commercial et d’investissement<br />
entre les deux parties a eu lieu à Rabat en<br />
Reste que, pour le moment,<br />
le flux est plutôt orienté dans<br />
un seul sens. <strong>Les</strong> récentes<br />
prospections d’opérateurs<br />
privés sénégalais, acteurs du<br />
BTP, du côté de Marrakech,<br />
sont restées sans suite.<br />
2002 après quatre ans de discussions préliminaires.<br />
Depuis, plusieurs rounds ont<br />
été consacrés au sujet. <strong>Les</strong> discussions<br />
n’ont jamais été interrompues. Des avancées<br />
sont notées, notamment dans la<br />
libre circulation des personnes et le droit<br />
d’établissement, deux points qui bloquaient<br />
jusqu’en 2007. La difficulté tient<br />
désormais au fait que certains Etats,<br />
considérant que leur économie n’éest pas<br />
prête à concurrencer les firmes marocaines,<br />
souhaitent au préalable la mise en<br />
place de mécanismes asymétriques en<br />
termes de préférences tarifaires et de<br />
règles d’origine.<br />
De son côté, le Maroc proposait l’entrée<br />
des produits industriels provenant de<br />
l’UEMOA sans droits de douane et une<br />
réduction sur les produits agricoles. Il<br />
était notamment question du libre accès<br />
en franchise douanière des produits<br />
industriels originaires de l’ UEMOA dès<br />
l’entrée en vigueur de l’accord. En<br />
échange, il était demandé aux pays de<br />
l’UEMOA d’appliquer une réduction<br />
progressive des droits de douane et de<br />
taxes d’effet équivalents pour les produits<br />
industriels marocains. Le taux des<br />
droits de douane nul devant intervenir<br />
avec un différé de quelques années qu’il<br />
restait à fixer. Le Sénégal, qui n’a pas sa<br />
souveraineté sur son commerce extérieur,<br />
participe beaucoup au rapprochement<br />
des vues entre la commission de<br />
l’UEMOA, seul habilité à négocier un<br />
accord tarifaire extérieur, et le Maroc. La<br />
densification des infrastructures devra<br />
nécessairement suivre la signature de<br />
l’accord commercial.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 GESTION PUBLIQUE<br />
15<br />
La CEMAC freinée par des taux<br />
d’intérêt élevés<br />
Face à des taux d’intérêt bancaires prohibitifs, la CEMAC est en quête de moyens de financement<br />
compétitifs.<br />
Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />
La capitale camerounaise Yaoundé a<br />
abrité, les 3 et 4 juin 2008, une Conférence<br />
sur le développement du secteur financier<br />
dans la sous-région. Cette conférence a été<br />
l’occasion pour les responsables de la<br />
Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale<br />
(BEAC), du FMI ainsi que d’autres<br />
institutions financières, de faire le point<br />
sur la problématique de financement. Avec<br />
des taux d’intérêt tournant autour de<br />
22%, le financement bancaire reste peu<br />
accessible aux PME-PMI et aux microentreprises.<br />
D’où l’importance de l’alternative<br />
offerte par la microfinance.<br />
Surliquidité bancaire<br />
Pour le gouverneur de la BEAC, Philibert<br />
Andzembé, les banques commerciales, qui<br />
concentrent 80% des actifs financiers de la<br />
sous-région, pourraient jouer un rôle<br />
majeur dans la promotion et le soutien à<br />
l’investissement public et privé, contribuant<br />
ainsi à accroître le niveau de développement<br />
des pays de la CEMAC. « Le secteur<br />
financier de la zone CEMAC est dominé par<br />
les banques commerciales », auxquelles il est<br />
reproché de « faire plus du détail » qu’une<br />
action pouvant impulser le développement.<br />
« L’activité de ces banques commerciales, a<br />
souligné le gouverneur de la BEAC, représente<br />
80% des actifs financiers de la région,<br />
L’inflation grimpe au Sénégal,<br />
en Guinée-Bissau et au Mali<br />
<strong>Les</strong> populations ont violemment manifesté ; il y a quelques mois les chiffres sont venus corroborer leur<br />
colère : les prix des produits alimentaires ont pris l’ascenseur, surtout au Sénégal, en Guinée-Bissau et au Mali.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
<strong>Les</strong> chiffres de l’Union économique et<br />
monétaire de l’Afrique de l’Ouest<br />
(UEMOA) sont tombés comme une traduction<br />
statistique des troubles sociaux<br />
que certains pays ont connu dans les premiers<br />
mois de l’année. Le taux d’inflation<br />
au sein de l’UEMOA, calculé sur la<br />
base de l’indice moyen des douze derniers<br />
mois, s’est établi au mois d’avril<br />
2008 à 3,1%, accusant une hausse de<br />
0,3% par rapport au mois précédent.<br />
Cependant, l’inflation n’a pas frappé<br />
contre une part du PIB de l’ensemble de ces<br />
pays qui ne représente que 18,6% des actifs<br />
financiers. Dans les autres pays de l’Afrique<br />
subsaharienne, le PIB atteint 40% des actifs<br />
financiers. Dans les pays émergents comme la<br />
Chine, ce taux est de 244% »...<br />
Arrivé à la tête de cette institution financière<br />
sous-régionale l’année dernière,<br />
Philibert Andzembé pense qu’une réforme<br />
dudit secteur est inévitable. « Dans notre<br />
zone, le système bancaire est extrêmement<br />
inégal entre pays et au sein d’un même pays,<br />
et les activités financières sont concentrées<br />
dans les villes au détriment du monde rural<br />
qui connaît pourtant de réels besoins de<br />
financement des activités agricoles ».<br />
Croissance évolutive<br />
Pour l’année 2008, la BEAC table sur une<br />
croissance du PIB réel de 5,6%, mais prévoit<br />
également une résurgence des tensions<br />
inflationnistes. Le taux d’inflation<br />
est en effet projeté autour de 4%. Malgré<br />
des disparités entre différents pays, la<br />
Banque centrale ne cache pas cependant<br />
son optimisme quant à la croissance sans<br />
cesse évolutive, toujours pour l’année en<br />
cours. Il est aussi attendu une amélioration<br />
de l’excédent budgétaire à 12,1% du<br />
PIB, de même qu’un solde extérieur courant<br />
positif de l’ordre de 4,5% du PIB, un<br />
taux de couverture de la monnaie à 97,8%<br />
et une masse monétaire en progression de<br />
tous les pays de la même manière. <strong>Les</strong><br />
pays membres de l’Union ont enregistré<br />
un taux d’inflation inférieur à la norme<br />
communautaire. Trois pays seulement<br />
sont dans le rouge avec des taux d’inflation<br />
respectivement de 5,8%, 5,7% et<br />
3,1% pour le Sénégal, la Guinée-Bissau et<br />
le Mali. Tous les autres pays ont enregistré<br />
un taux compris entre 2,0% et 2,8%.<br />
La hausse des prix a concerné les produits<br />
alimentaires et les services d’enseignement.<br />
Le niveau moyen annuel des<br />
prix des produits alimentaires a connu<br />
une progression de 5,9%. C’est seule-<br />
10% environ. Des évolutions, pense-t-on<br />
à la BEAC, qui traduisent « une montée en<br />
puissance de la liquidité en zone CEMAC<br />
qui, tout en constituant un enjeu majeur de<br />
la politique monétaire et financière, offre<br />
« Le secteur financier de<br />
la zone CEMAC est<br />
dominé par les banques<br />
commerciales », auxquelles<br />
il est reproché de « faire<br />
plus du détail » qu’une<br />
action pouvant impulser<br />
le développement.<br />
cependant une opportunité historique pour<br />
mener les réformes financières et monétaires<br />
qui tendent vers la transformation du<br />
système financier sous-régional ». La<br />
Conférence sur le développement du secteur<br />
financier en Afrique centrale, ont<br />
convenu divers experts, devrait favoriser<br />
l’adoption d’un certain nombre de réformes,<br />
dont celle du système de paiement,<br />
un plus grand accès au crédit, la diversification<br />
des actifs de placement, dans l’optique<br />
d’offrir un terrain favorable à l’éclosion<br />
des marchés financiers intégrés de la<br />
CEMAC.<br />
ment au Bénin et au Niger qu’une hausse<br />
des prix des produits alimentaires, dont<br />
les céréales, n’a pas été enregistrée.<br />
En avril 2008, le niveau général des prix,<br />
comparativement à avril 2007, a augmenté<br />
de 5,7%, tiré par l’ensemble des<br />
produits de consommation, l’influence la<br />
plus forte ayant été celle des produits alimentaires.<br />
La plus forte hausse a été enregistrée<br />
dans les pays suivants : Mali<br />
(9,4%), Niger (8,6%), Guinée-Bissau<br />
(8,3%) et Burkina-Faso (7,7%). La plus<br />
faible augmentation en glissement annuel<br />
a été enregistrée en Côte d’Ivoire : 4,1%.<br />
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Vers l’organisation d’un<br />
sommet afro-iranien<br />
Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki<br />
a indiqué jeudi à Kampala que Téhéran organiserait un sommet<br />
afro-iranien plus tard cette année ou l'année prochaine en vue de<br />
renforcer sa coopération avec le continent. M. Mottaki a révélé à<br />
la presse, dans la capitale ougandaise, que l'Union africaine (UA)<br />
avait envoyé une équipe technique à Téhéran pour coordonner<br />
les préparatifs avant le prochain sommet de l'UA en Egypte en<br />
juillet, lors duquel la proposition de Téhéran sera ratifiée. Le<br />
ministre a affirmé que l'Iran était prêt à approfondir sa coopération<br />
avec l'Afrique. M. Mottaki se trouvait à Kampala pour assister<br />
à la 35e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères<br />
de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui se<br />
penche entre autres sur les moyens de promouvoir le développement<br />
économique du continent.<br />
<strong>Les</strong> réserves de devises<br />
du Nigeria atteignent<br />
60,84 milliards de dollars<br />
<strong>Les</strong> réserves en devises du Nigeria ont atteint 60,84 milliards de<br />
dollars américains fin mai, grâce à la hausse des prix du pétrole<br />
brut, a annoncé jeudi la Banque centrale du Nigeria (CBN).<br />
Selon la CBN, les réserves pourraient couvrir les importations<br />
pour plus de 25 mois. Le Nigeria était jusqu'à très récemment<br />
le plus grand producteur de pétrole d'Afrique avant d'être<br />
devancé en avril par l'Angola, selon les statistiques communiquées<br />
par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole<br />
(OPEP). Le Nigeria produisait 1,818 million de barils par jour<br />
en moyenne en avril, dont la production a été gravement affectée<br />
par les émeutes dans la région instable du Delta du Niger.<br />
<strong>Les</strong> violences dans le delta ont entraîné une baisse de 25% de la<br />
production de pétrole du Nigeria depuis janvier 2006.<br />
Le Maroc prévoit un taux de<br />
croissance de 6,8% en 2009<br />
Le Maroc prévoit pour pour 2009 un taux de croissance de 6,8%<br />
contre 6,1% cette année, a déclaré jeudi le ministre de l'Economie,<br />
Salaheddine Mezouar. L'économie marocaine prévoit en outre de<br />
maintenir un taux d'inflation de 3%, alors que le déficit budgétaire<br />
se situera également autour de 3%, a-t-il affirmé lors d'un conseil<br />
de gouvernement à Rabat. La loi de Finances de 2009 sera élaborée<br />
sur la base notamment d'un prix d'achat du baril de pétrole à<br />
120 dollars, contre 75 dollars cette année, selon M. Mezouar. <strong>Les</strong><br />
principaux indicateurs économiques, a-t-il poursuivi, ont connu<br />
une évolution positive lors des premiers mois de 2008, et ce en<br />
dépit d'une production céréalière moyenne et d’une conjoncture<br />
économique internationale « difficile ».<br />
Gabon Airlines ouvre une<br />
liaison sur Johannesburg<br />
La compagnie aérienne privée Gabon Airlines ouvrira dès le<br />
16 juillet prochain une nouvelle desserte en direction de<br />
Johannesburg, indique mardi un communiqué de la campanie.<br />
Le transporteur aérien gabonais a prévu deux vols hebdomadaires<br />
(mercredi et jeudi) sur la capitale économique de l'Afrique<br />
du Sud. Cette liaison était l'une des plus rentables pour Air<br />
Gabon, l'ancienne compagnie nationale aérienne du Gabon<br />
liquidée en 2003. Avec une flotte composée principalement d'un<br />
seul Boeing 767-200 et d'un avion cargo Antonov, Gabon<br />
Airlines, créée en 2006 sur les cendres d'Air Gabon, tente de<br />
relancer toutes les liaisons qui ont fait la gloire d'Air Gabon.<br />
L’Espagne accorde un crédit<br />
de 600 millions de dollars<br />
à l’Angola<br />
L'Espagne accorde un crédit de 600 millions de dollars à<br />
l'Angola dans le cadre de la coopération entre les deux pays, a<br />
rapporté mercredi l'agence de presse officielle angolaise Angop.<br />
Lors d'une cérémonie tenue mardi à Luanda, l'ambassadeur<br />
espagnol en Angola, Javier Vallaure, a déclaré que les relations<br />
entre les deux pays se sont consolidées ces dernières années. Le<br />
diplomate espagnol a dit avoir constaté une forte hausse des<br />
activités économiques stimulées par l'octroi de crédits, ce qui a<br />
incité des entreprises espagnoles à venir en Angola non seulement<br />
pour les échanges commerciaux, mais également pour<br />
investir. Il s'est engagé à continuer, avec des hommes d'affaires<br />
espagnols, à investir en Angola depuis la signature des accords<br />
de protection des investissements entre les deux pays en<br />
novembre 2007.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />
17<br />
Cameroun : « L’interlocuteur<br />
fiscal unique a amélioré<br />
le recouvrement »<br />
La réforme des impôts au Cameroun a consacré l’interlocuteur unique pour les contribuables. Le<br />
directeur général, Laurent Nkodo, s’en félicite et annonce la télédéclaration.<br />
Propos recueillis par<br />
Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> : Monsieur le Directeur,<br />
comment se présente la direction générale<br />
des impôts du Cameroun ?<br />
Laurent Nkodo : La direction des impôts<br />
du Cameroun a été érigée en direction<br />
générale depuis 2005 par décret du chef<br />
de l’Etat. A la base de cette décision, il y a<br />
le souci de prendre en compte l’accroissement<br />
de ses missions en lui donnant<br />
plus de marge de manœuvre. Pour l’essentiel,<br />
la structure est responsable de<br />
l’émission, du contrôle et du recouvrement<br />
des différents impôts et taxes en<br />
vigueur au Cameroun. Au plan organisationnel,<br />
l’administration fiscale camerounaise<br />
est progressivement passée<br />
d’une organisation par type d’impôts à<br />
une organisation par type de clientèles,<br />
avec en toile de fond la consécration de<br />
l’interlocuteur fiscal unique.<br />
LA : En Afrique, l’importance du secteur<br />
informel se traduit par l’étroitesse de<br />
l’assiette fiscale. Comment cette situation<br />
se présente-t-elle au Cameroun ?<br />
LN : Comme de nombreux autre pays en<br />
voie de développement, le Cameroun<br />
éprouve des difficultés en matière de<br />
captation des revenus issus des activités<br />
déployées dans le secteur informel. La<br />
conséquence en est que la charge fiscale<br />
est majoritairement supportée par une<br />
poignée de contribuables qui se plaignent<br />
ainsi d’une forte pression fiscale.<br />
A titre d’illustration, plus de 90% des<br />
recettes fiscales internes sont prélevées<br />
par la Division des grandes entreprises<br />
(DGE) et les Centres des impôts des<br />
moyennes entreprises (CIME).<br />
Il est donc constant que se pose dans<br />
notre pays, comme ailleurs, un véritable<br />
problème d’inégale répartition de la<br />
charge fiscale qui aboutit à la rupture du<br />
principe d’égalité devant les charges<br />
publiques.<br />
LA : Êtes-vous satisfait de l’état actuel<br />
des recettes fiscales ?<br />
LN : <strong>Les</strong> différentes réformes que nous<br />
avons menées jusqu’ici ont permis une<br />
progression fulgurante des recettes fiscales<br />
au fil des années. La DGI a multiplié<br />
par cinq ses performances au cours des<br />
quinze dernières années. <strong>Les</strong> recettes<br />
sont ainsi passées de 166,6 milliards en<br />
1991/1992 à 936,1 milliards en 2007, soit<br />
un taux de progression de 408%.<br />
Je dois néanmoins relever pour le déplorer<br />
que la pression fiscale qui, au regard<br />
des standards internationaux, devrait<br />
normalement se situer autour de 25%,<br />
reste encore faible dans notre pays. Elle<br />
tourne en effet autour de 13%. Cette<br />
situation est largement imputable au fait<br />
que la majorité des contribuables reste<br />
encore logée dans le secteur informel,<br />
comme je l’ai indiqué précédemment.<br />
C’est dire qu’il existe encore d’importantes<br />
marges de progression que les réformes<br />
en cours et annoncées devraient<br />
nous permettre de rattraper.<br />
LA : Quelles améliorations pensez-vous<br />
pouvoir encore apporter ?<br />
LN : Nous prévoyons dès l’année prochaine,<br />
outre la finalisation du cadastre<br />
fiscal, la réalisation d’interconnexions<br />
entre les applications informatiques existantes,<br />
le logiciel MESURE de la Division<br />
des grandes rntreprises, le logiciel de<br />
renseignement fiscal AREN et le logiciel<br />
de l’Identifiant unique (IDU).<br />
A moyen terme, l’interconnexion entre la<br />
direction générale des impôts et la direc-<br />
« <strong>Les</strong> recettes sont ainsi<br />
passées de 166,6 milliards<br />
en 1991/1992 à<br />
936,1 milliards en 2007,<br />
soit un taux de progression<br />
de 408%. »<br />
tion générale du trésor et de la coopération<br />
monétaire et financière devrait assurer<br />
à l’administration fiscale une meilleure<br />
maîtrise des règlements liés aux importations.<br />
LA : Quel était l’objet de votre réunion à<br />
Dakar ?<br />
LN : Dakar a été choisi par le Centre de<br />
rencontres et d’étude des dirigeants des<br />
administrations fiscales pour abriter le<br />
séminaire des directeurs sur le thème « la<br />
relation de l’administration fiscale à l’usager<br />
: accueil, assistance et téléprocédures ».<br />
C’est un thème d’actualité car la plupart<br />
des administrations fiscales qui se veulent<br />
modernes se sont engagées dans des réformes<br />
en profondeur pour aménager des<br />
relations de partenariat avec les contribuables,<br />
qu’on appelle dorénavant d’ailleurs<br />
sous d’autres cieux des clients.<br />
Le durcissement de la loi<br />
anti-trust égyptienne neutralisé<br />
L’instance qui veille à la concurrence dit ne pas reconnaître le texte dépouillé par le Parlement des amendements<br />
les plus contraignants contre l’entente illicite. Premier bénéficiaire, l’empereur du rond à béton.<br />
Par Sana Harb, Alger<br />
Contrairement à une tradition solidement établie,<br />
les députés du Parti national démocratique<br />
étaient présents à la séance de nuit pour discuter<br />
de la loi anti-trust. Des amendements essentiels<br />
ont été rejetés et beaucoup y voient la main<br />
influente d’Ahmed Ezz, « empereur du rond à<br />
béton » et éminence du parti au pouvoir. <strong>Les</strong><br />
grandes entreprises s’en sortent plutôt bien. <strong>Les</strong><br />
Egyptiens qui dénoncent avec virulence les pratiques<br />
monopolistiques et les ententes illicites<br />
Pourtant tout semblait aller dans<br />
le sens de mesures sévères<br />
après les révélations sur les<br />
ententes illicites entre les<br />
opérateurs pour maintenir<br />
des prix élevés sur le marché.<br />
entre grands opérateurs sont déçus. La version<br />
amendée de la loi anti-trust, adoptée par<br />
l’Assemblée populaire dimanche 15 juin, a<br />
alourdi les amendes pécuniaires prévues dans le<br />
cas de pratiques monopolistiques. Elles oscillent<br />
ainsi entre cent et trois cent millions de livres<br />
égyptiennes, alors que les peines prévues jusque-là<br />
se situaient entre trente mille et dix millions<br />
de livres. De la poudre aux yeux, ont<br />
estimé certains députés de l’opposition. C’est<br />
que ces sanctions pécuniaires ne sont pas dissuasives<br />
pour des groupes qui engrangent des<br />
bénéfices record. Ceux qui tablaient sur des<br />
amendements qui renforceraient la réglementation<br />
de la concurrence déchantent. A commencer<br />
par Mona Yassine, présidente de l’Egyptian<br />
Competition Authority (ECA), qui a estimé,<br />
dans une déclaration au journal égyptien Daily<br />
News Egypt, que le résultat de l’arbitrage du<br />
Parlement n’était pas « celui que nous avions<br />
prévu ou espéré ». Pourtant tout semblait aller<br />
dans le sens de mesures sévères après les révélations<br />
sur les ententes illicites entre les opérateurs<br />
pour maintenir des prix élevés sur le marché. Ce<br />
sont surtout les entreprises du secteur du ciment<br />
et de l’acier qui étaient pointés du doigt.<br />
Un cadrage sévère<br />
Le poids de ces opérateurs qui ont leurs entrées<br />
dans les allées du pouvoir – à l’instar d’Ahmed<br />
Ezz, patron du groupe éponyme qui exerce des<br />
responsabilités dirigeantes au sein du parti au<br />
pouvoir et à l’Assemblée du peuple – avait<br />
constamment permis de différer la révision<br />
nécessaire de la loi anti-trust. Mais en octobre<br />
2007, une enquête de l’organisme anti-monopoles<br />
révélait que les grands cimentiers du pays,<br />
dont des multinationales, avaient conclu des<br />
arrangements secrets pour partager le marché et<br />
maintenir les prix élevés. Le ministre du<br />
Commerce, Rachid Mohamed Rachid, a engagé<br />
des poursuites judiciaires contre une quinzaine<br />
de cimentiers. C’est dans ce contexte que le gouvernement,<br />
critiqué pour son inaction face aux<br />
cartels, a annoncé la remise en chantier de la révision<br />
de la loi antitrust. Si les députés de l’opposition<br />
ou du mouvement « citoyens contre la vie<br />
chère » ne pavoisent pas à l’annonce de l’aggravation<br />
des sanctions pécuniaires, c’est que les grandes<br />
entreprises ont échappé à un cadrage plus<br />
sévère. En effet, deux propositions essentielles de<br />
l’Autorité de la concurrence sont passées à la<br />
trappe. La première fixait les sanctions pécuniaires<br />
de 10 à 15% du chiffre d’affaires, la seconde<br />
instituait une « clause de clémence » exonérant<br />
de poursuites l’opérateur qui signale le premier<br />
l’existence d’une entente illicite destinée à fausser<br />
la concurrence. Pour l’ECA, ce sont des dispositions<br />
réellement dissuasives à la conclusion de<br />
« gentleman agreement » qui ont démontré leur<br />
efficacité dans d’autres pays. Bref, en se contentant<br />
d’une pénalité forfaitaire qui peut, dans le<br />
Traité sur le design industriel<br />
<strong>Les</strong> entreprises de 16 pays africains auront désormais un moyen<br />
simple et abordable pour obtenir et maintenir leurs postes de design<br />
industriel, maintenant que leurs pays ont rejoint lundi un traité<br />
international dans ce secteur. L'Organisation africaine de la propriété<br />
intellectuelle (OAPI), représentant 16 pays africains, a accédé<br />
à l'Acte de Genève de l'arrangement de La Haye concernant l'enregistrement<br />
international des dessins et modèles industriels. Le design<br />
industriel consiste à élaborer la forme esthétique et fonctionnelle<br />
d'un produit pour développer sa valeur commerciale. Selon<br />
l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, « la démarche<br />
de l'OAPI est un pas important vers un véritable système de l'enregistrement<br />
de designs pour les pays africains ».<br />
Evolution des recettes<br />
fiscales au Mali<br />
La part des recettes du service des Impôts dans les ressources fiscales<br />
du Mali a évolué régulièrement de 41 à 50% au cours des cinq<br />
dernières années, a appris la PANA auprès de la Direction générale<br />
des impôts. Cette évolution favorable s’inscrit dans l’objectif de la<br />
transition fiscale que le Mali a réalisée depuis 2006. Selon une source<br />
autorisée, si on ajoute aux 45% de la DGI les parts de recettes réalisées<br />
par la Direction nationale du trésor et de la comptabilité publique<br />
(DNTCP) et de la Direction nationale des domaines et du<br />
cadastre (DNDC), le seuil de 50% est largement dépassé par les ressources<br />
fiscales intérieures. Depuis 2003, les recettes de la DGI évoluent<br />
avec un rythme de croissance à deux chiffres.<br />
Taxe sur les pétroliers<br />
Le patronat italien et les industriels du pétrole ont dénoncé<br />
mercredi la taxe « Robin des Bois » promise par le ministre de<br />
l'Economie Giulio Tremonti sur les profits des groupes pétroliers,<br />
la jugeant dommageable pour un secteur « stratégique ».<br />
« Il est évident que nous sommes opposés à toute augmentation de<br />
la fiscalité dans un pays qui a déjà l'imposition la plus élevée<br />
d'Europe », a dit la présidente de la confédération patronale<br />
Confindustria, Emma Marcegaglia, lors de l'assemblée annuelle<br />
des industriels italiens du secteur. « Nous sommes contre car elle<br />
touche un secteur absolument stratégique, qui a investi dans la<br />
technologie et les économies d'énergie », a-t-elle ajouté.<br />
La Douane marocaine mise<br />
sur les ressources humaines<br />
« Le premier capital des administrations douanières demeure<br />
leurs ressources humaines et leurs capacités individuelles et collectives<br />
à mieux répondre aux besoins et contraintes des usagers et à<br />
faire progresser ces administrations vers plus d'efficience et de<br />
modernité », a affirmé le directeur général de l'Administration<br />
des douanes et des impôts indirects (ADII), Abdellatif<br />
Zaghnoun. Intervenant jeudi à Rabat lors d'une cérémonie de<br />
remise des diplômes aux lauréats de la promotion 2007-2008<br />
du Centre de formation douanière, M. Zaghnoun a indiqué<br />
que, dans le contexte actuel de l'ouverture sur l'environnement<br />
national et international et de l'évolution du commerce extérieur,<br />
l'ADII a érigé le développement des compétences de ses<br />
agents en une priorité absolue.<br />
pire des cas, aller jusqu’à 300 millions de livres, le<br />
Parlement égyptien n’émet pas de signal dissuasif.<br />
La pénalité est négligeable par rapport au chiffre<br />
d’affaires de ces grandes entreprises.<br />
Influence disproportionnée<br />
L’affaire a surtout convaincu de nombreux<br />
Egyptiens de l’influence disproportionnée des<br />
grandes entreprises. <strong>Les</strong> projets d’amendements<br />
adoptés par la Commission économique étaient<br />
soutenus par le ministre du Commerce et de<br />
l'Industrie Rachid Mohamed Rachid. Le ministre<br />
n’était pas présent à la séance du Parlement.<br />
Mustapha Bakri, député indépendant et rédacteur<br />
en chef de l’hebdomadaire Al Ousboue, a<br />
affirmé que le ministre avait démissionné et<br />
choisi de rester à Paris. L’information n’a pas été<br />
confirmée officiellement. Mustapha Bakri, qui a<br />
déposé le mois dernier une plainte contre<br />
Ahmed Ezz, « l’homme aux 50 milliards de<br />
livres » et président de la commission du plan et<br />
du budget au Parlement, ne doute pas que c’est<br />
ce dernier qui a torpillé les amendements. Un<br />
autre député de l’opposition, Alaa Abdel<br />
Moneim, estime que les députés du Parti national<br />
démocratique ont reçu des « ordres d’en<br />
haut » pour être présents et empêcher les amendements<br />
de passer.
18<br />
Maroc : les opérateurs<br />
télécoms se regroupent<br />
Depuis le lundi 16 juin, la Moroccan Association of Telecom<br />
Industrie (MATI) est effective. L’association regroupe Maroc<br />
Telecom, Médi Télécom et Wana Corporate. Pour avoir la qualité<br />
de membre, il faut disposer d’une licence et être fournisseur<br />
d’Internet. <strong>Les</strong> trois opérateurs ont d’emblée annoncé que leur<br />
association servira de cadre de réflexion pour l’évolution de ce<br />
secteur qui constitue l’un des meilleurs contributeurs dans les<br />
recettes du fisc.<br />
Gabon : mise en place<br />
d’un observatoire de<br />
la communication<br />
<strong>Les</strong> principaux acteurs du secteur des télécoms ont tenu récemment<br />
une réunion au siège de l’Agence de régulation des télécommunications<br />
(ARTEL). Principal point dans l’ordre du<br />
jour, la mise en place d’un observatoire des télécommunications.<br />
Cet organe fournira des informations détaillées sur le<br />
secteur pour permettre aux investisseurs arrivant au Gabon de<br />
disposer de la bonne information.<br />
Le 116 111 pour les enfants<br />
du monde entier<br />
L'UIT a invité tous les pays à mettre en œuvre le 116 111,<br />
numéro de la ligne téléphonique d'assistance aux enfants qui<br />
sera utilisé dans le monde entier. Ce numéro, déjà en vigueur<br />
dans bon nombre de pays, a été recommandé à la suite d'une<br />
proposition formulée par l'organisation Child Helpline<br />
International (CHI), réseau international de lignes téléphoniques<br />
d'assistance aux enfants.<br />
France Telecom veut<br />
améliorer la connectivité<br />
en Afrique<br />
Marc Renard, vice-président exécutif international Afrique,<br />
Moyen-Orient et Asie de France Telecom, a indiqué jeudi à<br />
Ouagadougou qu'une des options de sa société est d'aider des<br />
pays africains à trouver davantage de capacités satellitaires pour<br />
améliorer la connectivité et faciliter le développement de l'internet,<br />
non seulement dans les villes mais également dans les villages.<br />
Des pays d'Afrique de l'Ouest sont confrontés à des problèmes<br />
de télécommunications à cause des problèmes internationaux<br />
d'acheminement du trafic, a affirmé M. Renard après avoir<br />
été reçu par le Premier ministre burkinabé Tertius Zongo.<br />
Microdata en deça du<br />
business plan annoncé<br />
Courant 2007, Microdata a réalisé un résultat net de 17,1 millions<br />
de dirhams, contre des estimations de 22,1 millions de<br />
dirhams. Un écart d’autant plus difficile à expliquer que cette<br />
pousse a été introduite en bourse en décembre 2007. En ce<br />
moment, l’entreprise était normalement au courant de la plupart<br />
des éléments constitutifs de son bilan. L’entreprise a réalisé<br />
un chiffre d’affaires de 200 millions de dirhams en progression.<br />
BMCE-Bank/CM-CIC :<br />
partenariat dans les<br />
technologies<br />
BMCE Bank et RMA Watania créent une joint-venture avec le<br />
groupe français CM-CIC. Cet accord porte sur la création d’une<br />
joint-venture commune – Eurafric Information – ayant pour<br />
objectif de réaliser un schéma directeur informatique consolidé de<br />
la banque et de l’assurance et un projet de plateforme technologique<br />
de rayonnement au Maroc et à l’international. Ce partenariat<br />
devrait stimuler une activité IT dédiée au secteur financier…<br />
TECHNOLOGIES<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
Google Android, quels bénéfices<br />
pour l’Afrique ?<br />
Google vient de lancer une plateforme mobile ouverte appelée Android, construite sur Linux et qui<br />
sera fournie avec des applications Google et tierces. En quoi l’Afrique est-elle concernée ?<br />
Par Joël Nlepe, Paris<br />
<strong>Les</strong> initiatives se multiplient pour que le<br />
continent africain ne soit plus l’oublié<br />
de l’industrie high tech. On observe la<br />
ruée sur les marchés continentaux des<br />
fournisseurs de matériels, de logiciels et<br />
de services bancaires. <strong>Les</strong> opérateurs<br />
téléphoniques sont les plus actifs et se<br />
livrent une guerre sans merci pour investir<br />
ce marché parmi les plus lucratifs au<br />
monde. En fait, il ne s’agit pas seulement<br />
de CISCO, MTN, Orange ou Vodacom,<br />
mais il y a aussi les grands acteurs du<br />
logiciel et du web : Microsoft, avec sa<br />
stratégie de communications unifiées,<br />
veut faire disparaître le numéro de téléphone,<br />
alors que Google veut démocratiser<br />
le développement des applications<br />
mobiles et les mettre à la portée de tout<br />
le monde.<br />
Fin d’un monopole<br />
C’est dans cette optique que Google a<br />
lancé, il y a quelques mois, une plateforme<br />
mobile ouverte appelée Android,<br />
construite sur Linux et qui sera fournie<br />
avec des applications Google et tierces.<br />
Android sera exploitée dans le cadre<br />
d’une alliance, Open Handset Alliance,<br />
qui compte de nombreux partenaires<br />
dont des constructeurs (HTC, Samsung,<br />
Motorola, LG), des opérateurs (Sprint,<br />
Telecom Italia, T-Mobile), mais aussi des<br />
fournisseurs de composants (Intel) et de<br />
logiciels (Ebay). La plupart des téléphones<br />
portables en circulation sur le continent<br />
utilisent des applications Java ou développent<br />
sous environnement Microsoft. <strong>Les</strong><br />
navigateurs web sont rudimentaires et ne<br />
permettent pas d’avoir une expérience<br />
utilisateur intéressante.<br />
Finalement, sur le continent, les usagers<br />
vont y gagner car ils vont voir apparaître<br />
sur le marché de plus en plus d’applications<br />
qui répondent à leurs besoins. Le<br />
développement d’applications ne sera<br />
plus le monopole des opérateurs, car<br />
n’importe quelle société pourra développer<br />
ses propres services. On pense, par<br />
exemple, à un système de cartographie<br />
pour les déplacements locaux, à là ou le<br />
GPS est encore très onéreux, la démocratisation<br />
de la banque mobile, des systèmes<br />
d’alertes et bien d’autres encore.<br />
Sans oublier que la concurrence sera<br />
encore plus développée, ce qui entraînera<br />
la baisse des prix de l’internet mobile et<br />
des forfaits de données. Lorsque l’on sait<br />
que le téléphone portable est plus<br />
répandu que l’ordinateur, cela ne peut<br />
qu’être bénéfique au marché africain.<br />
Retour sur investissement<br />
Il faut remarquer que MTN, le premier<br />
opérateur mobile sur le continent, ne fait<br />
pas partie de cette alliance. Orange, un<br />
autre grand acteur continental, non plus,<br />
il est plutôt embarqué dans l’initiative<br />
Limo (Linux Mobile). Mais il faut savoir<br />
que ces opérateurs ne laisseront pas passer<br />
cette chance de voir se développer des<br />
services à forte valeur ajoutée pour leurs<br />
clients, au vu de l’investissement de plusieurs<br />
opérateurs comme Orange, MTN<br />
ou Vodacom, plus de 50 milliards de dollars<br />
en Afrique subsaharienne pour permettre<br />
à plus de 90% des habitants d'ac-<br />
Le développement<br />
d’applications ne sera plus<br />
le monopole des opérateurs,<br />
car n’importe quelle<br />
société pourra développer<br />
ses propres services.<br />
céder à des réseaux mobiles. Le marché<br />
de l’internet mobile ne sera pas laissé aux<br />
seuls acteurs du logiciel et, pour une fois,<br />
le continent fera peut-être partie de la<br />
bataille qui s’annonce.<br />
Difficile pour le moment de se prononcer<br />
sur l’avenir de cette plateforme, quelque<br />
soit le marché. Certes, elle a un avenir,<br />
mais on est en droit de se demander si<br />
Google parviendra à monter des partenariats<br />
solides où tout le monde y trouvera<br />
son compte ? <strong>Les</strong> téléphones équipés<br />
d’Android sauront-ils proposer une expérience<br />
vraiment différente par rapport à<br />
l’iPhone, qui a très largement relevé le<br />
niveau d’exigence, et surtout que celui-ci<br />
est déjà distribué en Afrique ?<br />
Lancement d’Orange Money<br />
en Côte d’Ivoire<br />
En partenariat avec la banque BICICI (filiale de la BNP Paribas), Orange Côte d’Ivoire, leader de la<br />
téléphonie mobile dans ce pays avec 3 millions de clients à fin janvier 2008, a lancé Orange Money,<br />
un nouveau service de paiements par mobile dans la zone UEMOA.<br />
Le produit Orange Money permet le<br />
dépôt, le retrait d’argent, le paiement des<br />
factures et les achats de biens de consommation<br />
avec le téléphone mobile. Pour<br />
les promoteurs d’Orange Money, le service<br />
de paiement par le téléphone permet<br />
à la majeure partie de la population d’accéder<br />
aux services financiers offerts traditionnellement<br />
par les banques. Avec ce<br />
nouveau service, les clients n’auront plus<br />
besoin d’argent liquide pour les opérations<br />
courantes. Le service s’adresse au<br />
grand public et plus précisément aux<br />
populations ne disposant pas de compte<br />
bancaire. <strong>Les</strong> clients Orange (prépayés et<br />
post payés) auront ainsi la possibilité de<br />
bénéficier de cette innovation sur l’ensemble<br />
du territoire. Le service sera disponible<br />
sur tout le réseau de distribution<br />
Orange en Côte d’Ivoire et Télécom<br />
(Abidjan et intérieur du pays), ainsi que<br />
chez tous les distributeurs agréés, comme<br />
les pharmacies, les supermarchés, les institutions<br />
de microfinance, etc.<br />
Souscription gratuite<br />
<strong>Les</strong> clients peuvent souscrire gratuitement<br />
au service Orange Money dans les<br />
agences Orange ou Côte d’Ivoire<br />
Télécom et auprès des distributeurs<br />
agréés Orange. Avec ce nouveau service,<br />
le client final évite les déplacements et<br />
les files d’attente pour réaliser les opérations<br />
de paiements et accède plus<br />
facilement aux services (achat de crédit<br />
téléphonique par exemple). Pour le facturier,<br />
Orange Money apporte une facilitation<br />
du processus de gestion de<br />
fonds, la réduction du coût de gestion<br />
des espèces, l’optimisation de l’encaissement<br />
des factures, la facilitation de la<br />
gestion de l’affluence dans les agences,<br />
l’innovation au service de ses clients,<br />
etc. En plus de ces avantages, Orange<br />
Money assure une traçabilité complète<br />
des opérations, chaque transaction<br />
étant identifiée avec un numéro unique.<br />
Par ailleurs, le compte Orange<br />
Money, hébergé par le serveur<br />
d’Orange, n’est accessible qu’à partir du<br />
téléphone mobile du client. <strong>Les</strong> transactions<br />
ne peuvent s’effectuer qu’après<br />
validation par code secret. De son côté,<br />
la BICICI opère des contrôles réguliers<br />
sur le système et s’assure notamment de<br />
la bonne conformité du service aux<br />
règlements en vigueur. Pour Orange<br />
Côte d’Ivoire, cette innovation s’inscrit<br />
dans la continuité. L’opérateur a été le<br />
premier à lancer en décembre 2005 le<br />
service de transfert de crédit, les services<br />
GRPS en juin 2006, les recharges<br />
dématérialisées en août 2007, la<br />
recharge virtuelle en décembre 2007.<br />
MBF
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />
Tendance aux mégafirmes<br />
d’avocats en Afrique du Sud<br />
Une augmentation subite et récente de contrats de partenariats et fusions de firmes d’avocats en<br />
Afrique du Sud suggère une accélèration de la tendance à l’agglomération des professionels du monde<br />
légal dans ce pays, sur fond de concurrence sans cesse plus féroce.<br />
Par John Kaninda, Johannesburg<br />
Dernière née de la tendance, la firme Cliffe<br />
Dekker Hofmeyer, produit de la fusion<br />
entre les « super cabinets » Ciffe Dekker et<br />
Homeyer Herbstein & Gihwala, comptera<br />
127 professionels du droit repartis entre<br />
les villes de Johanesbourg et du Cap.<br />
Fusionner est devenu, pour les grands<br />
cabinets présentant des synergies dans<br />
leurs divers domaines de spécialisation,<br />
l’ultime moyen de parer à la concurrence<br />
et de survivre dans un environnement de<br />
plus en plus impitoyable. Ne pas le faire<br />
devient de plus en plus synonyme de disparition<br />
à moyen terme.<br />
Pour un certain nombre d’analystes et de<br />
spécialistes de la profession, la tendance à<br />
s’agglomérer en mégafirmes est une des<br />
manifestations visibles de la « frénésie des<br />
fusions » qui s’est emparée du marché des<br />
affaires sud-africain.<br />
« Presque tout super cabinet ici a pris part,<br />
à un moment ou à un autre, à des discussions<br />
ou négociations en vue de fusionner<br />
avec un concurrent », affirmait dernièrement<br />
Patrick Bracher, avocat associé chez<br />
Deneys Reitz. Mais seule une petite fraction<br />
de ces pourparlers aboutissent : entre<br />
70 à 80% de ces négociations échouent, vu<br />
la difficulté d’établir les synergies qui justifient<br />
généralement ce genre d’opérations.<br />
Niger : les TIC ne jouent pas<br />
encore leur partition<br />
Avec une participation de 2,1% à la formation du PIB, les technologies de l’information et de la communication<br />
sont loin d’avoir un impact sur la réduction de la pauvreté au Niger.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
« L’approbation et la généralisation des<br />
NTIC au Niger contribueront, à l’horizon<br />
2010, à réduire la pauvreté de manière<br />
significative. »<br />
Telle est la vision définie par le Plan national<br />
de développement des technologies de<br />
Comme si la faible<br />
couverture ne suffisait pas,<br />
le coût des communications<br />
téléphoniques demeure<br />
exorbitant, surtout pour<br />
le téléphone mobile.<br />
l’information et de la communication<br />
adopté par le Niger en janvier 2004.<br />
La mise en œuvre de cette stratégie<br />
nécessitera un financement conséquent<br />
d’un montant de 5556 milliards de<br />
FCFA. Et le compte est loin d’être bon. Le<br />
Niger n’a pas que son manque de littoral<br />
maritime à déplorer. L’absence, pour<br />
Diversité imposée<br />
L’idée de créer des mégastructures légales a<br />
germé au sortir de l’apartheid, quand l’ouverture<br />
de l’Afrique du Sud au monde<br />
extérieur s’est traduite par une accélération<br />
des investissements étrangers directs, souvent<br />
massifs, et a amené le gouvernement à<br />
notamment voter les lois dites de responsabilisation<br />
des Noirs et autres communautés<br />
« historiquement défavorisées » (métis et<br />
indiens). Ces lois sont connues sous le label<br />
Black Economic Empowerment. Elles<br />
imposent notamment la discrimination<br />
positive à l’emploi en faveur des membres<br />
de ces communautés et l’ouverture, en<br />
faveur de ces derniers, des capitaux (souvent<br />
30% du capital social) des grandes<br />
entreprises autrefois sous contrôle de<br />
conseils d’administration blancs.<br />
<strong>Les</strong> entreprises se conformant à ces « lois<br />
de la transformation » sont souvent favorisées<br />
lors de la négociation de contrats<br />
avec le gouvernement ou lors des délibérations<br />
suivant les appels d’offres pour les<br />
grands projets – la « diversité dans la couleur<br />
» d’une entreprise devient ici un critère<br />
quasi fondamental de qualification<br />
pour l’entame de toute négociation ou<br />
l’octroi d’un important contrat.<br />
Dans la profession légale, ces changements<br />
ont amené les cabinets d’avocats<br />
à s’adapter en regroupant les compétences<br />
disponibles sur le marché, même si<br />
<strong>Les</strong> dernières grandes fusions des super cabinets :<br />
- 2008 : fusion entre Cliffe Dekker et<br />
Herbstein & Gihwala (127 professionels,<br />
30% de l’actionnariat ira aux partenaires<br />
noirs)<br />
- 2006 : fusion entre Edward Nathan et<br />
Sonnenberg Hoffman & Galombik<br />
(471 professionels du droit)<br />
- 2006 : fusion entre Webber Wentzel<br />
Bowens et Mallinicks (413 professionels<br />
du droit)<br />
- 2008 : association entre la firme<br />
Routledge Modise et le cabinet international<br />
Evershed. Apres cette fusion,<br />
Routledge Modise a été classée 34 e<br />
plus grande firme dans le monde.<br />
ainsi dire, d’un littoral… technologique<br />
est une contrainte majeure pour l’un des<br />
pays les plus pauvres du monde.<br />
Troisième producteur mondial d’uranium<br />
et prochain grand producteur de<br />
pétrole, le Niger est la démonstration que<br />
les matières premières ne sont pas les<br />
seuls atouts qu’un pays doit posséder<br />
pour pouvoir se développer. Le savoir et la<br />
technique sont tout aussi indispensables,<br />
davantage même en cas de disponibilité<br />
de ressources minières importantes.<br />
Un fossé abyssal<br />
La situation s’est, certes, améliorée au<br />
cours des trois dernières années. En<br />
2005, elle était effarante. Selon la trésorière<br />
du Réseau des parlementaires pour<br />
les TIC, 90% des 12 millions de Nigériens<br />
n’avaient pas accès à l’internet et la capitale,<br />
Niamey, ne disposait que de 2 megabits<br />
de bande passante. L’accès par DSL<br />
était inexistant et l’accès Internet était<br />
également inexistant dans la plupart des<br />
grandes villes, pas même par le mobile.<br />
Selon la SDRP, la pénétration des télé-<br />
cela signifie envisager une fusion avec un<br />
cabinet concurrent. D’autres, à l’instar<br />
de Cliffe Dekker, ajoutent à leur arsenal<br />
la « dimension couleur en absorbant » des<br />
La « diversité dans la<br />
couleur » d’une entreprise<br />
devient ici un critère quasi<br />
fondamental pour l’entame<br />
de toute négociation ou<br />
l’octroi d’un contrat.<br />
firmes noires spécialisées dans le droit<br />
commercial et des affaires, qui peuvent<br />
s’avérer des plus cruciales dans la négociation<br />
et l’obtention des juteux contrats<br />
de Black Economic Empowerment.<br />
Développement de réseaux<br />
Une troisième voie suivie par les super<br />
cabinets est la signature des contrats d’associations<br />
leur permettant l’accès à des<br />
réseaux juridiques internationaux ou<br />
panafricains, tel Lex Africa, qui leur permet<br />
de recommander des firmes partenaires<br />
sur l’étendue du continent africain à<br />
ceux de leurs clients qui ont des intérêts<br />
au-delà des frontières sud-africaines. Mais<br />
il y a aussi des super cabinets qui décident<br />
de faire cavaliers seuls, tels Bowman<br />
Gilfillan, Deneys Reitz et Werkmans.<br />
Pour Bracher, le succès de toute négociation<br />
en vue d’une fusion dépend de la<br />
réputation du potentiel partenaire. « C’est<br />
là la clé », dit-il. « Il faut avoir du muscle<br />
pour faire un bon partenaire. »<br />
Un rapport de Werksmans Attorneys, – l’un<br />
des plus larges cabinets d’affaires du pays –<br />
publié mardi, prédit un raffermissement de<br />
la frénesie des fusions dans les secteurs de la<br />
télécommunication, des mines et des finances<br />
pour le second semestre de l’année.<br />
communications a été importante au<br />
cours des dernières années. Elle a été<br />
portée par la téléphonie mobile dont le<br />
nombre d’abonnés est passé de 57 541 en<br />
2002 à 546 094 en 2006. La densité téléphonique<br />
a ainsi atteint 4,94% en 2006.<br />
Une densité qui est, cependant, presque<br />
moitié moins élevée que le taux de 8%<br />
préconisé par le NEPAD.<br />
Comme si la faible couverture ne suffisait<br />
pas, le coût des communications<br />
téléphoniques demeure exorbitant, surtout<br />
pour le téléphone mobile.<br />
Certes, la plupart des institutions publiques,<br />
privées, ONG et OIG se sont mises<br />
à l’heure des TIC. Dans l’ensemble, 78%<br />
disposent d’équipements informatiques<br />
et 62% d’un serveur.<br />
Si aujourd’hui les télécommunications<br />
génèrent un chiffre d’affaires annuel de<br />
31,565 milliards de FCFA (74,8 millions<br />
de dollars), elles ne participent cependant<br />
que pour 2,1% à la formation du<br />
PIB. La vision est encore bien loin<br />
d’avoir été traduite dans la réalité.<br />
19<br />
De la filière cacao à…<br />
la prison<br />
Le président du conseil de gestion du Fonds de développement<br />
des producteurs de café et cacao (FDPCC), Henri Kassi<br />
Amouzou, et deux de ses collaborateurs sont détenus depuis<br />
mercredi dernier à la prison d’Abidjan (MACA) pour détournement<br />
de fonds dans la filière café cacao. Henri Kassi<br />
Amouzou est placé sous mandat de dépôt en même temps que<br />
ses collaborateurs Kouassi Théophile, secrétaire exécutif du<br />
FDPCC, et Mme Obodji Houssou, ex-directeur financier de la<br />
même instance. Le procureur a évoqué une liste de 23 personnes<br />
susceptibles de poursuites pour « détournement de fonds,<br />
abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie et faux et<br />
usage de faux en écriture privée de commerce et de banque ».<br />
<strong>Les</strong> Chinois sud-africains<br />
déclarés citoyens noirs<br />
La justice sud-africaine a décidé mercredi de classer la population<br />
d'origine chinoise dans la catégorie des citoyens noirs pour leur<br />
permettre de bénéficier des politiques de discrimination positive<br />
et corriger les inégalités héritées de l'apartheid. Cette décision historique,<br />
rendue par un tribunal de Pretoria, a été saluée comme<br />
une victoire par l'Association des Chinois d'Afrique du Sud, qui<br />
avait traîné le gouvernement devant la justice pour remédier à une<br />
législation qu'elle jugeait partiale. La CASA contestait en justice le<br />
fait que cette communauté ne bénéficie pas des lois visant à mettre<br />
fin à la discrimination économique qui prévalait sous le régime<br />
dirigé par la minorité blanche jusqu'en 1994.<br />
Le roman marocain en quête<br />
de renouveau<br />
Le roman marocain traverse une phase de mutation, marquée<br />
notamment par l'émergence de nouvelles plumes venant enrichir<br />
la scène littéraire arabe, a affirmé Abdelhamid Akkar, président<br />
de l'Union des écrivains du Maroc (UEM). Dans un<br />
entretien publié mardi par le journal libyen Al Jamahiriya,<br />
M. Akkar a fait remarquer que la plupart des romans marocains<br />
publiés en ce début du troisième millénaire se distinguent<br />
par l'intérêt qu'accordent leurs auteurs à l'imaginaire subjectif.<br />
<strong>Les</strong> ministres arabes de<br />
l’Information discutent<br />
du rôle des médias<br />
<strong>Les</strong> ministres de l'Information des pays arabes se sont réunis<br />
jeudi au siège de la Ligue arabe pour discuter du rôle du média<br />
arabe dans le soutien aux causes arabes et aux efforts conjugués<br />
pour promouvoir le développement de la région. Prononçant<br />
un discours à la cérémonie d'ouverture de la réunion, le ministre<br />
égyptien de l'Information Anas Ahmad Nabih el-Fekki, chef<br />
de la session du Conseil des ministres arabes de l'Information,<br />
a souligné l'importance d'établir un mécanisme régulateur<br />
arabe de la télévision satellitaire et de la retransmission radio<br />
au monde arabe. Il a proposé l'établissement d'une chaîne de<br />
télévision satellitaire arabe pour diffuser les points de vue arabes<br />
sur les développements du monde et pour contrecarrer les<br />
campagnes anti-arabes.<br />
Vingt neuf prix Nobel<br />
en conclave<br />
Vingt-neuf prix Nobel se sont réunis pour la quatrième année<br />
consécutive dans la cité nabatéenne de Pétra (Jordanie), pour<br />
examiner de nouveaux horizons économiques. <strong>Les</strong> Nobel de<br />
la paix (notamment le dalaï lama et le président israélien<br />
Shimon Peres), de médecine, chimie, physique et économie,<br />
ainsi que d'autres personnalités comme le président sénégalais<br />
Abdoulaye Wade et le secrétaire général de la Ligue arabe<br />
Amr moussa, ont débattu de l'économie mondiale, frappée<br />
par la crise alimentaire.<br />
Climat social lourd chez<br />
RFI et TV5<br />
<strong>Les</strong> programmes d'information de plusieurs antennes de Radio<br />
France ainsi que de Radio France Internationale (RFI) n'étaient<br />
pas assurés mercredi matin, en raison d'une grève provoquée<br />
par un projet de réforme de l'audiovisuel public, qui devrait<br />
également toucher TV5. Cette grève survient le jour où une<br />
commission chargée de réfléchir à l'avenir de l'audiovisuel<br />
public tient une dernière réunion avant de remettre le 25 juin<br />
ses conclusions au président de la République.
20<br />
Des déplacés kenyans<br />
réclament des compensations<br />
Des déplacés kenyans, dans un camp de la ville de Nakuru<br />
(ouest), ont réclamé au gouvernement des compensations<br />
avant de rejoindre leurs habitations. Seuls quelque 706 déplacés<br />
ont regagné leurs habitations sur près de 13 000 dans cette<br />
région depuis le début de l'opération de relocalisation. La<br />
majorité de ces déplacés, des commerçants et des fermiers, ont<br />
réclamé des compensations variant entre 2300 et 8000 dollars<br />
pour pouvoir recommencer leur vie.<br />
Le Rwanda poursuit les<br />
étrangers impliqués dans le<br />
génocide<br />
Le Rwanda veut recourir à la compétence universelle prévue<br />
dans ses textes de loi en vue de poursuivre devant ses juridictions<br />
des non-Rwandais accusés d'être impliqués dans le génocide<br />
de 1994, a-t-on appris mercredi de source officielle. « Le<br />
Conseil des ministres a été informé la semaine dernière de la<br />
volonté des autorités (rwandaises) chargées des poursuites d'appliquer<br />
la compétence universelle prévue dans nos lois », a indiqué<br />
à l'AFP la ministre de l'Information, Louise Mushikiwabo.<br />
« Le gouvernement rwandais et le peuple rwandais attendent<br />
impatiemment » ces poursuites, a-t-elle poursuivi.<br />
Maroc : suspension du<br />
congrès de l’USFP<br />
Le congrés de la plus importante formation de gauche marocaine<br />
a été suspendu dimanche à la suite de profondes divergences<br />
en matières politique et d'organisation interne et aucune date<br />
n'a été fixée pour sa reprise, a-t-on appris lundi auprès de ce<br />
parti. L'Union socialiste des forces populaires (USFP, au pouvoir)<br />
avait ouvert vendredi à Bouznika (sud de Rabat) son 8e congrès sur fond de crise, mais les 1335 congressistes se sont<br />
séparés dimanche après avoir peiné à adopter les rapports moral<br />
et financier et sans pouvoir se mettre d'accord sur le mode de<br />
scrutin pour l'élection du nouveau premier secrétaire de l'USFP,<br />
après la démission forcée de Mohamed El Yazghi.<br />
Ballotage électoral à Anjouan<br />
Mohamed Djaanfari et Moussa Toybou sont arrivés en tête du premier<br />
tour de l'élection présidentielle de l'île comorienne d'Anjouan,<br />
dimanche, et s'affronteront le 29 juin lors d'un second tour, a-t-on<br />
appris lundi de source officielle. Selon des résultats proclamés lors<br />
d'une conférence de presse par le ministre en charge des élections,<br />
Mmadi Ali, M. Toybou obtient 42,5% des voix et devance d'une<br />
courte tête M. Djaanfari et ses 42,3%. <strong>Les</strong> trois autres candidats<br />
oscillent entre 5,8% et 4,6% à l'issue du premier tour de scrutin.<br />
POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
Tchad : menace sur le verrou<br />
sécuritaire en Afrique centrale<br />
L’envoi d’une force d’interposition n’est pas envisagée pour le moment, mais les pays de la Cemac ne<br />
cachent plus l’inquiétude que leur cause la crise tchadienne.<br />
Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />
La crise tchadienne, marquée ces derniers<br />
temps par de violents affrontements<br />
entre les forces gouvernementales<br />
et les mouvements rebelles, menace<br />
sérieusement la stabilité en Afrique centrale.<br />
Depuis le déclenchement de l’of-<br />
Ces effets sont matérialisés<br />
par l’installation au<br />
Cameroun, en l’espace de<br />
cinq mois, de plus de trente<br />
mille réfugiés tchadiens,<br />
selon le HCR, et également<br />
par l’insécurité grandissante<br />
dans les zones frontalières.<br />
fensive des rebelles au mois de janvier<br />
2008, les pays voisins, au premier rang<br />
desquels le Cameroun, subissent les<br />
effets néfastes de ce conflit. Ces effets<br />
sont matérialisés non seulement par des<br />
flux de populations ayant entraîné l’installation<br />
au Cameroun, en l’espace de cinq<br />
mois, de plus de trente mille réfugiés tchadiens,<br />
selon le Haut Commissariat aux<br />
réfugiés (HCR), mais également par l’insécurité<br />
grandissante dans les zones<br />
frontalières, comme en témoigne l’assassinat<br />
de dix Camerounais la semaine<br />
dernière par les rebelles tchadiens, qui<br />
leur réclamaient une rançon de 20 millions<br />
de FCFA (32 000 euros). Le gouvernement<br />
camerounais a indiqué par ailleurs<br />
avoir déploré une « circulation<br />
inquiétante d’armes à feu », la porosité<br />
des frontières ayant souvent permis aux<br />
rebelles de se servir du territoire camerounais<br />
comme base arrière, chaque fois<br />
qu’ils ont été mis en déroute par les forces<br />
loyalistes au gouvernement de<br />
N’djamena. La ville camerounaise de<br />
La visite officielle que Blaise Compaoré, président du Faso, devrait effectuer début 2009 en Israël va<br />
consacrer le réchauffement des relations entre l’Afrique et l’Etat hébreux.<br />
Kousseri, qui se trouve à une cinquantaine<br />
de kilomètres de la capitale tchadienne,<br />
a souvent essuyé des tires d’obus,<br />
chaque fois que les combats se transportaient<br />
dans la capitale.<br />
Sommet de la CEMAC<br />
Inquiets de la reprise des combats, les<br />
membres de la Cemac multiplient depuis<br />
quelque temps des initiatives visant à<br />
ramener le calme dans ce pays déchiré<br />
par une interminable guerre civile. A<br />
l’initiative du président gabonais Omar<br />
Bongo Ondimba, et avec l’appui des présidents<br />
Biya du Cameroun et Sassou<br />
Nguesso du Congo, des contacts ont été<br />
multipliés avec le président tchadien<br />
Idriss Déby Itno pour trouver une solution<br />
négociée et définitive à la crise tchadienne.<br />
<strong>Les</strong> pays de la Cemac, qui ont<br />
condamné la « tentative de prise de pouvoir<br />
par la force » au Tchad, ont apporté<br />
leur soutien au régime de N’djamena.<br />
C’est dans ce contexte que les chefs<br />
d’Etat de la Cemac choisissent de tenir<br />
leur 9 e sommet du 22 au 24 juin 2008 à<br />
Yaoundé, au Cameroun, avec pour sujet<br />
majeur la crise tchadienne. Toutefois, il<br />
ne serait pas question pour le moment<br />
d’envoyer une force d’interposition de la<br />
Cemac au Tchad.<br />
Pour l’heure, ce sont les appels au calme<br />
qui se multiplient, à l’instar de celui<br />
lancé par le gouvernement camerounais<br />
qui, bien qu’appelant les belligérants au<br />
calme et à la retenue, n’en est pas moins<br />
favorable au respect des « institutions<br />
légales ». Le 18 juin 2008, le ministre<br />
centrafricain des Affaires étrangères, de<br />
l’Intégration et de la Francophonie,<br />
Dieudonné Kombo Yaya, a exprimé l’inquiétude<br />
de son pays « face à l’escalade<br />
militaire au Tchad », où des combats<br />
opposent, dans l’est du pays, l’armée<br />
tchadienne aux groupes rebelles. « Nul<br />
ne peut se réjouir quand la maison de son<br />
voisin brûle », a indiqué le chef de la<br />
diplomatie centrafricaine. Ce qui se<br />
passe au Tchad a des répercussions physiques<br />
au niveau de la République centrafricaine,<br />
pays frontalier du Tchad et<br />
du Soudan, les deux pays voisins qui<br />
s’accusent mutuellement de soutenir les<br />
mouvements rebelles de part et d’autre et<br />
qui ont rompu en mai dernier leurs relations<br />
diplomatiques.<br />
Crise permanente<br />
Sur le terrain, des sources concordantes<br />
font état de violents combats avec d’importantes<br />
pertes matérielles et en vies<br />
humaines, aussi bien dans les rangs de<br />
l’armée régulière que parmi les rebelles.<br />
<strong>Les</strong> rebelles, qui ont clairement affirmé<br />
leur détermination à renverser « le<br />
régime illégitime et dictatorial » d’Idriss<br />
Déby Itno, ont réussi à prendre le<br />
contrôle de quelques localités du pays. A<br />
travers son ministre des Affaires étrangères,<br />
Bernard Kouchner, la France a<br />
déclaré qu’elle resterait en dehors de ce<br />
conflit tchado-tchadien, parce qu’il ne<br />
s’agit pas d’une agression extérieure qui<br />
pourrait amener Paris à appliquer les<br />
accords de défense qui lient les deux<br />
pays. Une neutralité que les rebelles ont<br />
toujours réclamée car, selon l’un des<br />
chefs rebelles, Tim Erdimi, n’eut été l’appui<br />
de l’armée française, Idriss Déby Itno<br />
aurait été chassé du pouvoir en février<br />
2008. De leur côté, les autorités tchadiennes<br />
ont toujours accusé le régime soudanais<br />
de vouloir déstabiliser le Tchad en<br />
apportant un appui logistique, financier,<br />
humain et matériel aux rebelles qui se servent<br />
du Soudan comme base arrière.<br />
Depuis l’indépendance du Tchad en 1960,<br />
ce pays, nanti d’importantes réserves<br />
pétrolières, vit de manière permanente<br />
une guerre civile qui l’empêche d’amorcer<br />
sereinement son développement.<br />
L’Afrique entre Israël et les pays arabes : le temps<br />
du réalisme et de l’équilibre diplomatique<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
Le chef de l’Etat burkinabé à Jérusalem. Le<br />
Premier ministre du Togo au siège de la<br />
Banque islamique de développement. Le<br />
Guide libyen à Lomé. De nouveau sur la sel-<br />
« Israël peut nous être un<br />
précieux partenaire dans la<br />
réussite de notre politique de<br />
modernisation de l’agriculture,<br />
notamment la maîtrise de la<br />
technique d’irrigation goutte<br />
à goutte. »<br />
lette, bientôt, le triumvirat Afrique-Israël-<br />
Monde arabe ? Probable.<br />
<strong>Les</strong> pays arabes ont du pétrole et des pétrodollars.<br />
Israël a de la technicité, en particulier dans le<br />
domaine de la mise en valeur de terres arides.<br />
L’Afrique a des matières premières et un poids<br />
démographique qui est aussi une puissance<br />
diplomatique.<br />
Il fut un temps où Israël était un Etat paria en<br />
Afrique. C’était au plus fort de la solidarité afroarabe,<br />
nourrie par la politique israélienne à<br />
l’égard des Palestiniens et d’annexion de territoires<br />
arabes. Ce temps semble sur le point<br />
d’être définitivement révolu. Israël est en train<br />
de redevenir un Etat fréquentable en Afrique,<br />
un Etat avec lequel on n’a ni honte, ni peur<br />
d’entretenir des relations normales.<br />
Bani Israël, Sénégal<br />
Un symbole fort. L’Agence de presse sénégalaise<br />
(APS) a révélé, le 11 juin, l’existence au Sénégal<br />
d’un village dénommé… Bani Israël (les gens<br />
d’Israël en hébreux), à 145 km de Tambacounda,<br />
la capitale de la région Est du Sénégal située à 457<br />
km de Dakar. Une population de 1380 habitants<br />
pour ce chef-lieu d’une communauté rurale de<br />
20 578 âmes. D’importantes potentialités agricoles<br />
et forestières, une bonne pluviométrie et une<br />
végétation dense. Pourquoi ce nom de Bani Israël<br />
pour des gens qui ne sont point des Falashas (juifs<br />
d’Ethiopie) ? La légende veut qu’autrefois, dans<br />
un rêve commun à plusieurs habitants, le prophète<br />
Jacob (Yankhob) aurait recommandé de<br />
donner le nom de Bani Israël au village.<br />
La réalité est voisine. Exemple. Le 7 juin, la<br />
radio privée RFM de Dakar diffuse un reportage<br />
sur un enfant sénégalais souffrant d’une<br />
affection cardiaque soigné dans une clinique<br />
de Save a Child’s Heart Foundation, une organisation<br />
médicale israélienne à but non lucratif.<br />
Deux autres enfants sénégalais ont été opérés<br />
avec succès dans cet hôpital.<br />
Le 26 mars 2008, l’APS rendait compte d’une<br />
conférence de presse animée dans les locaux de<br />
l’ambassade d’Israël à Dakar par deux lycéennes<br />
sénégalaises rentrées d’un voyage dans l’Etat<br />
hébreux, dans le cadre du Congrès international<br />
de la jeunesse organisé par l’UNESCO en<br />
souvenir de l’Holocauste. L’une d’elles affirme :<br />
« On a eu… à signer une charte qui nous engage,<br />
au nom de nos pays respectifs, à garder vivace la<br />
mémoire de l’Holocauste… »<br />
Et puis, du 13 au 15 mai 2008, Blaise Compaoré,<br />
dont l’influence diplomatique en Afrique est<br />
grandissante, a participé aux festivités marquant<br />
le 60 e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël.<br />
En attendant une possible visite officielle au<br />
début de l’année prochaine.<br />
Partenaire précieux<br />
Un site d’information burkinabé écrit : « En<br />
contrepartie d’une position plus pragmatique,<br />
moins idéologique sur la question palestinienne,<br />
l’Etat d’Israël peut nous être un précieux partenaire<br />
dans la réussite de notre politique de modernisation<br />
de l’agriculture, notamment la maîtrise de la technique<br />
d’irrigation goutte à goutte, la recherche<br />
agronomique ou encore la lutte contre la désertification.<br />
Après tout, la Mauritanie et la Jordanie<br />
entretiennent de bonnes relations avec l’Etat<br />
hébreux et le président égyptien Hosni Moubarak<br />
incite les Etats arabes à normaliser leurs relations<br />
avec Israël ». Six experts israéliens ont sauvé le Lac<br />
Bam du Burkina du dessèchement.<br />
Dans le contexte de « crise alimentaire, écologique,<br />
financière, énergétique, etc. » qu’évoquait<br />
Blaise Compaoré au Colloque « Tomorrow »<br />
organisé le 13 juin à Jérusalem, l'Afrique cherche,<br />
avec un sens nouveau de ses intérêts bien<br />
compris, à trouver une position du juste<br />
milieu dans ses relations avec, d’une part, les<br />
pays arabes, et de l’autre, l’Etat d’Israël.<br />
Décidément, un vent de réalisme politique<br />
souffle désormais sur le continent.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
21<br />
La revue de presse africaine de Londres<br />
Même si le Zimbabwe continue d’être à<br />
la une de l’actualité africaine et britannique,<br />
la presse britannique s’intéresse à<br />
d’autres sujets africains.<br />
Un nouveau front en Erythrée<br />
Newstatesman, par la plume de sa spécialiste<br />
Afrique, Michaëla Wrong, est le seul<br />
journal qui analyse cette semaine les combats<br />
à la frontière Djibouti-Erythrée. Ras<br />
Doumeira est la localité où a eu lieu cet<br />
accrochage qui a fait douze morts et une<br />
cinquantaine de blessés coté Djiboutiens.<br />
Le journal précise tout de même que l’on<br />
ne connaît pas les raisons profondes pour<br />
lesquelles l’Erythrée a décidé d’affronter<br />
son voisin djiboutien. L’incident, sans<br />
être prémédité, était prévisible, affirme<br />
Michaëla Wrong. <strong>Les</strong> commandants érythréens<br />
ouvrent régulièrement le feu<br />
contre les déserteurs qui tentent de passer<br />
la frontière djiboutienne. Et ces deux derniers<br />
mois, le gouvernement djiboutien n’a<br />
cessé de dénoncer les troupes érythréennes<br />
qui creusaient des tranchées le long de leur<br />
frontière commune. Quelles que soient les<br />
raisons, affirme le journal, on ne peut<br />
négliger le fait que les frontières sont mal<br />
tracées, mal définies. Newstatesman souligne<br />
que le président djiboutien a toujours<br />
affirmé que le problème frontalier entre les<br />
deux pays doit être confié à un arbitrage<br />
international. Mais l’expérience éthiopienne,<br />
qui a vu le président Zenawi refuser<br />
les conclusions d’un arbitrage similaire<br />
dans un autre différend frontalier avec<br />
l’Erythrée, fait que le président Aferworki<br />
Isaias pourrait être tenté de régler le problème<br />
avec Djibouti militairement.<br />
Le coup manqué de Guinée équatoriale<br />
Un autre sujet très commenté par la<br />
presse britannique cette semaine, c’est le<br />
procès de Simon Mann. Le Times a dépêché<br />
un envoyé spécial à Malabo, Martin<br />
Fletcher, pour suivre ce procès. Et pour<br />
cause, Mark Thatcher, fils de l’ancien<br />
Premier ministre britannique Margareth<br />
Thatcher, est cité par le principal accusé,<br />
Simon Mann, comme étant l’un des cerveaux<br />
du coup d’état manqué contre le<br />
président Teodoro Obiang Nguema.<br />
Ancien SAS, une unité d’élite de l’armée<br />
britannique, Simon Mann affirme qu’il<br />
n’était qu’un simple exécutant, et que le<br />
cerveau était l’homme d’affaires libanobritannique<br />
Ely Calil, 64 ans, milliardaire<br />
de son état, et qui avait comme alliés<br />
l’opposant historique Severo Moto, exilé<br />
en Europe, et Sir Mark Thatcher. Le FT,<br />
qui évoque aussi cette information, précise<br />
que Simon Mann pourrait encourir<br />
une peine de 32 ans de prison. Le FT<br />
précise aussi que M. Mann a annoncé<br />
qu’il regrettait profondément d’être<br />
mêlé à cette affaire, et qu’il se réjouissait<br />
que le coup ait échoué.<br />
Le pétrole nigérian<br />
Le Financial Times a annoncé que le président<br />
Oumarou Yar’Adua a décidé<br />
d’ouvrir une enquête sur les contrats<br />
d’exploration cédés par l’administration<br />
Obasanjo a certaines compagnies juste<br />
avant la passation de service entre les<br />
deux présidents. Selon le FT, 18 blocks<br />
pétroliers sur 45 ont été cédés à de petites<br />
compagnies pas très bien connues. Le<br />
président Yar’Adua s’est engagé à arrêter<br />
le déclin de la production pétrolière du<br />
Nigeria, huitième plus grand exportateur<br />
de pétrole au monde. Mais les sympathisants<br />
de l’ancien président Olusegun<br />
Obasanjo affirment qu’il y a une tentative<br />
visant à le discréditer. C’est aussi le<br />
FT qui fait état de l’attaque de la plus<br />
grande plateforme pétrolière africaine<br />
aux larges des côtes nigérianes par une<br />
milice armée. Cette plateforme, située à<br />
une centaine de km des côtes, produit<br />
jusqu'à 200 000 barils de pétrole par<br />
jour, soit dix pour cent de la production<br />
journalière nigériane.<br />
Le dossier sud-africain<br />
Le FT consacre cette semaine un dossier<br />
complet de plusieurs pages à l’Afrique<br />
du Sud, notamment sur le Black<br />
Empowerment, qui tend à favoriser<br />
l’éclosion d’une classe d’affaire noire.<br />
Mais le journal rappelle qu’aujourd’hui<br />
cette stratégie du Black Empowerment<br />
est controversée. Car, pour certains, ceux<br />
qui en ont bénéficié sont souvent l’élite<br />
noire proche du parti au pouvoir.<br />
Un autre article de ce dossier analyse les<br />
défis économiques du pays. Et le journal<br />
d’expliquer que les récentes violences<br />
xénophobes ont pour racine les problè-<br />
mes économiques du pays. Avec 4% de<br />
croissance économique annuelle maintenant,<br />
le gouvernement ne peut satisfaire<br />
les besoins de millions de Sud-Africains.<br />
Mais le journal, citant les propos du<br />
ministre des Finances Trévor Manuel,<br />
affirme que 12 millions de personnes soit<br />
un quart de la population ont reçu les<br />
subventions de la sécurité sociale.<br />
Le dossier zimbabwéen<br />
Le Daily Telegraph, le Guardian et le FT<br />
ont tous analysé la visite surprise de<br />
Thabo Mbeki au Zimbabwe. Le Daily<br />
Telegraph dans son titre « Robert Mugabe<br />
urged to cancel vote », analyse ce voyage.<br />
Et parce que cette élection présidentielle<br />
du 27 juin ne réglera pas la crise qui<br />
secoue le pays, le président sud-africain<br />
a suggéré au président Mugabe de surseoir<br />
à cette élection et de former un<br />
gouvernement de transition. Et le journal<br />
revient sur les exactions qui ont<br />
frappé les militants de l’opposition.<br />
Le Guardian évoque aussi cette visite,<br />
mais précise que les Nations Unies ont<br />
annoncé que cinq millions de personnes<br />
risquent d’être confrontées à la famine.<br />
Et d’ici la fin de cette année on s’attend à<br />
ce que 3,8% de la population soient<br />
confrontés directement à la faim. Et le<br />
journal de rappeler que l’inflation est à<br />
plus de 100 000% au Zimbabwe et que,<br />
cette année seulement, la production de<br />
maïs à chuté de 28%. Tout cela fait que<br />
Morgan Tsvangirai, le leader de l’opposition,<br />
a donné des signaux contradictoires<br />
en annonçant qu’il allait poursuivre<br />
la campagne, malgré la violence, mais en<br />
déclarant aussi qu’il pensait sérieusement<br />
arrêter la participation de son<br />
parti a cause de ces mêmes violences. Le<br />
Daily Telegraph souligne que plus de 70<br />
militants de l’opposition ont été tués par<br />
les milices de la Zanu-PF et par les forces<br />
de sécurité. Le FT, comme d’autres journaux,<br />
reprend les déclarations cette<br />
semaine du président zimbabwéen qui a<br />
affirmé que jamais le Mouvement pour<br />
le changement démocratique, MDC, ne<br />
gouvernera le pays. Tout cela a amené les<br />
27 pays membres de l’Union européenne<br />
à menacer le Zimbabwe de nouvelles<br />
sanctions si Mugabe n’arrêtait pas les<br />
violences dans le pays.<br />
Des banques françaises, mais aussi africaines, ont souscrit à l’augmentation de capital de Proparco. Un changement<br />
souligné lors de la célébration des 30 ans de l’institution.<br />
Le Kenya se prononce sur les<br />
élections au Zimbabwe<br />
Le Kenya a averti vendredi le président zimbabwéen Robert<br />
Mugabe qu'un deuxième tour de l'élection présidentielle le 27<br />
juin, qui ne serait ni libre ni équitable, constituerait un affront<br />
pour l'Afrique, dans un communiqué du Ministère kényan des<br />
affaires étrangères. « En tant que nation, nous appelons le président<br />
Mugabe à respecter les aspirations du peuple du Zimbabwe.<br />
Ayant accepté un second tour, le président Mugabe doit (à présent)<br />
garantir qu'il se déroule selon la doctrine des critères reconnus<br />
en termes de pratiques électorale et démocratique », indique<br />
le ministère dans son communiqué.<br />
Polémiques sur la religion<br />
de Barak Obama<br />
Le maire de New York, Michael Bloomberg, a mis en garde<br />
jeudi la communauté juive des Etats-Unis contre une campagne<br />
de désinformation qui présente selon lui le candidat démocrate<br />
à la Maison blanche Barack Obama, un chrétien, comme<br />
un musulman caché. « Vous savez qu'il y a beaucoup de courriels<br />
qui circulent sur l'internet à l'attention des électeurs juifs, disant<br />
que le sénateur Obama est secrètement un musulman, et de surcroît<br />
un musulman radical », a souligné M. Bloomberg au cours<br />
d'un petit-déjeuner offert par des membres de la communauté<br />
juive de South Palm Beach en Floride (sud-est).<br />
Tchad : la rébellion tend la<br />
main à Idriss Déby<br />
La rébellion tchadienne s’est dite, vendredi, prête à négocier avec<br />
N'Djamena après les combats d'Am Zoer (80 km au nord-est<br />
d'Abéché), une « des plus grandes batailles du conflit intertchadien<br />
par son intensité et sa violence », dans un communiqué à l'AFP.<br />
« L'Alliance nationale est disposée à s'asseoir autour d'une table<br />
ronde pour un dialogue inclusif au cours duquel tous les problèmes<br />
qui se posent au peuple tchadien seront débattus en vue d'une<br />
solution globale, juste et durable », a affirmé le porte-parole de<br />
l'Alliance, Ali Gueddei, joint par téléphone.<br />
Ethiopie : le principal<br />
parti d’opposition se<br />
dote d’un leader<br />
Le principal parti d'opposition en Ethiopie a élu un nouveau dirigeant<br />
pour la première fois depuis que toute sa direction avait été<br />
libérée de prison l'année dernière, ont indiqué des responsables<br />
vendredi. L'Unité pour la démocratie et la justice (UDJ), ancienne<br />
Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD), a élu mercredi<br />
Birtukan Midekssa, 34 ans, à sa tête. Le Front populaire révolutionnaire<br />
démocratique éthiopien (EPRDF), au pouvoir, a remporté<br />
327 sièges au Parlement, qui en compte 547, lors des législatives de<br />
2005 qui, selon de nombreux observateurs, ne se sont pas déroulées<br />
selon les standards internationaux.<br />
Des banques françaises et africaines coopèrent<br />
pour financer le secteur privé africain<br />
Par Anne Guillaume-Gentil, Paris<br />
<strong>Les</strong> pays en développement, et plus particulièrement<br />
en Afrique, qui sont devenus un<br />
grand marché, offrent une réelle opportunité<br />
économique avec un changement de positionnement<br />
remarquable, soulignait Jean-<br />
Michel Sévérino, PDG de l’Agence française<br />
de développement (AFD) à l’occasion de la<br />
table ronde « L’investissement privé, secteur<br />
de développement durable dans les pays du<br />
Sud », organisée à Paris le 19 juin.<br />
La présence de banques africaines (la BMCE du<br />
Maroc, la BOAD, la DBSA) aux côtés des banques<br />
françaises (Groupe des Banques<br />
Populaires, Groupe Caisses d’Epargne, BNP-<br />
Paribas), toutes actionnaires de Proparco, montre<br />
à elle seule l’évolution du continent et le rôle<br />
croissant des institutions du Sud dans l’aide au<br />
développement. Proparco, qui offre, selon son<br />
directeur général Luc Rigouzzo, « une vision<br />
moderne du partenariat Nord-Sud » où sont<br />
conciliés développement durable et rentabilité<br />
financière, verra, avec le triplement de son capital,<br />
sa capacité d’intervention passer à 4 milliards<br />
d’euros sur les cinq prochaines années<br />
(cf. <strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> n° 29 du 15 au 21 mai 2008).<br />
Le PDG de la Banque marocaine du commerce<br />
extérieur (BMCE), Othman Benjelloun, n’a pas<br />
manqué de souligner « le marché exceptionnel »,<br />
notamment au regard de sa population, que<br />
constitue l’Afrique, affichant l’ambition d’être<br />
présent sur l’ensemble du continent dans les dix<br />
prochaines années. En devenant l’actionnaire<br />
bancaire de référence du groupe Bank of Africa<br />
(BOA) en 2007, la BMCE est déjà présente dans<br />
12 pays africains. Lors du débat, il a proposé de<br />
créer une Académie pour la formation des banquiers<br />
en Afrique. Philippe Dupont, PDG du<br />
groupe Banques Populaires, a mis en avant l’importance<br />
du cautionnement mutuel, en pratique<br />
notamment au Cameroun, du factoring et des<br />
structures de microfinances, pour les PME,<br />
regrettant l’absence d’un marché financier suffisamment<br />
mature pour le développement du private<br />
equity. De son côté, Abdoulaye Bio-Tchané,<br />
président de la Banque ouest-africaine de développement<br />
(BOAD), a estimé que les institutions<br />
La présence de banques<br />
africaines aux côtés des<br />
banques françaises, toutes<br />
actionnaires de Proparco,<br />
montre à elle seule l’évolution<br />
du continent.<br />
financières devaient apporter des conseils aux<br />
gouvernements pour créer un environnement<br />
plus favorable pour les microentreprises et les<br />
PME et un système financier plus performant, en<br />
particulier en renforçant le marché obligataire<br />
local. Tout en soulignant « une véritable explosion<br />
de l’activité du secteur privé en Afrique », la<br />
Banque africaine de développement (BAD) a<br />
signalé l’importance et l’intérêt du Currency<br />
Exchange Fund (TXC), créé par la Société néerlandaise<br />
pour le financement du développement,<br />
FMO, en partenariat avec des acteurs financiers,<br />
pour le financement en monnaie locale.<br />
Un intérêt renouvelé qui, pour les banques internationales,<br />
implique aussi une concurrence<br />
accrue des banques africaines, avec une forte<br />
offensive des banques nigérianes, mais aussi chinoises<br />
et russes. Une concurrence créatrice de<br />
nouvelles opportunités (meilleure qualité des services,<br />
innovation et diversification des produits et<br />
cofinancement d’investissements internationaux),<br />
affirme Dominique Aubernon, directeur<br />
financier du pôle IRS de BNP-Paribas, ajoutant<br />
que les règles du jeu doivent être partagées par<br />
tous les acteurs, en particulier la notion de capital<br />
et la nouvelle réglementation bancaire de Bâle II.
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008 INTERNATIONAL<br />
23<br />
Nouvelle « voilure » de la<br />
politique africaine de la France<br />
C’est très officiellement pour défendre les « parts de marché » de son pays que le secrétaire d’Etat français<br />
à la Coopération a dévoilé, jeudi 19 juin 2009, le nouveau programme de la France en direction<br />
du continent. Le réalisme chinois devient la référence implicite.<br />
Par Sana Harb, Alger<br />
Il est presque l’antithèse de son prédécesseur<br />
Jean-Marie Bockel, qui a été transféré<br />
aux anciens combattants pour avoir<br />
affiché son intention d’enterrer la<br />
Françafrique et critiqué la « mauvaise<br />
gouvernance » et la « prédation » de certains<br />
dirigeants africains. Alain Joyandet,<br />
quant à lui, n’a pas ce genre d’états d’âme.<br />
« On ne construit pas des relations durables<br />
sur un acte de décès », a-t-il déclaré<br />
lors d’un passage à Cotonou. Pour effacer<br />
le mauvais effet laissé par son prédécesseur,<br />
il avait choisi significativement<br />
de faire sa première visite à Libreville,<br />
« Il faut absolument qu'on<br />
mette fin à une certaine<br />
période de naïveté », a<br />
estimé Alain Joyandet. Exit<br />
donc les états d’âme, il faut<br />
observer ce qui se passe en<br />
Afrique, ce que font les<br />
Chinois et les Américains, et<br />
essayer de garder sa place.<br />
chez un Omar Bongo qui avait exprimé<br />
sa mauvaise humeur et signalé, à qui de<br />
droit, qu’il avait d’autres choix… Message<br />
reçu à Paris, où il n’est plus question que<br />
de pragmatisme. « Il faut absolument<br />
qu'on mette fin à une certaine période de<br />
naïveté », a estimé Alain Joyandet. Exit<br />
donc les états d’âme, il faut observer ce<br />
qui se passe en Afrique, ce que font les<br />
Chinois et les Américains, et essayer de<br />
garder sa place. « L’Afrique s’éveille, est-ce<br />
qu'elle s'éveillera avec ou sans nous ? » La<br />
France est donc décidée à défendre ses<br />
parts de marché sans plus s’encombrer<br />
du discours moralisant de Jean-Marie<br />
Bockel, dupliqué d’ailleurs – le rappel est<br />
utile – sur ceux, plus anciens, de Nicolas<br />
Sarkozy, qui se faisait le chantre des droits<br />
de l’homme sur le continent. C’est bien fini.<br />
<strong>Les</strong> maîtres-mots sont réalisme, intérêts<br />
économiques… Comme si Paris découvrait,<br />
avec un temps de retard sur le reste du<br />
monde, que la concurrence est vive sur le<br />
continent et que les Chinois et quelques<br />
autres ont créé un climat nouveau.<br />
A l’heure de Pékin mais sans voilure<br />
chinoise<br />
Paris se met donc définitivement à l’heure<br />
de Pékin. « Nous allons changer le cap et<br />
nous allons également changer la voilure en<br />
ce qui concerne le développement économique<br />
et les priorités de notre politique de coopération<br />
», a déclaré M. Joyandet lors de la<br />
présentation de son programme pour<br />
l’Afrique. Celui-ci s’articule sur huit<br />
volets : le soutien au secteur privé, la<br />
relance des agricultures africaines, le renforcement<br />
du rôle des femmes, le développement<br />
de l’éducation et de la langue<br />
française, le triplement de la présence des<br />
volontaires internationaux sur le terrain,<br />
l’accompagnement des ONG, le renforcement<br />
de l’audiovisuel extérieur et la<br />
révision des accords de défense.<br />
Le ministre a annoncé qu’un milliard<br />
d’euros de plus sera consacré chaque<br />
année au développement économique<br />
des pays en développement. Il reste que<br />
les contraintes budgétaires ne permet-<br />
tent pas de s’aligner sur une voilure chinoise.<br />
<strong>Les</strong> fonds supplémentaires d’un<br />
milliard d’euros, soit une augmentation<br />
de 25%, passeront par l’Agence française<br />
pour le développement sous forme de<br />
prêts bonifiés, ce qui permettra de « rentrer<br />
cette intervention financière dans le<br />
calcul de l'aide publique au développement<br />
sans avoir recours au budget de<br />
l'Etat ». Ce milliard d’euros, promis chaque<br />
année, cible en particulier le secteur<br />
privé africain qui est en plein essor. Cette<br />
politique devrait, aux yeux du gouvernement,<br />
à défaut de contenir la montée en<br />
puissance des Chinois, préserver des<br />
parts de marché sur le continent. Elle va<br />
aller de pair avec une réforme de l’AFD<br />
que l’on juge trop « autonome » à l’égard<br />
de la politique de l’Etat.<br />
Oxfam critique<br />
La nouvelle orientation a suscité une<br />
réaction rapide et vive de d’Oxfam<br />
France-Agir ici : « De retour de trois mois<br />
d’observation sur le terrain, notamment<br />
en Afrique, Alain Joyandet a notamment<br />
réussi l’exploit de ne pas prononcer une<br />
seule fois le mot pauvreté dans son discours.<br />
Rien non plus sur les Objectifs du<br />
millénaire pour le développement. Aucun<br />
nouvel effort budgétaire n’est donc véritablement<br />
envisagé pour le moment. C’est<br />
proprement scandaleux ». Pour rappel, la<br />
France a réduit de 15% son budget d'aide<br />
au développement en 2007. En tout état<br />
de cause, pour beaucoup d’observateurs<br />
cette démarche tardive reste sans commune<br />
mesure avec l’action d’envergure<br />
impulsée par Pékin. Difficile pour le coq<br />
gaulois de lutter avec le dragon chinois…<br />
Le forfait de l’opposition risque<br />
d’aggraver la crise au Zimbabwe<br />
Annuler les élections comme le voudrait Mbeki ? Participer au second tour des élections ou le boycotter<br />
? L’opposition n’avait pas beaucoup de choix face à un régime décidé à rester en place à tout prix…<br />
Par Said Djaafer, Alger<br />
C’est la semaine de tous les<br />
dangers au Zimbabwe, elle le<br />
demeure en dépit de la décision<br />
de l’opposition de se retirer<br />
de la course. Morgan<br />
Tsvangirai, le leader du mouvement<br />
pour le changement<br />
démocratique, vainqueur du<br />
premier tour, le 29 mars dernier,<br />
a annoncé qu’il ne pouvait<br />
« demander aux électeurs<br />
de risquer leur vie en votant le<br />
27 juin 2008 ». Plutôt que de<br />
participer à « une parodie de<br />
processus électoral entachée de<br />
violence et illégitime », l’opposition<br />
a fait un choix qui, selon<br />
toute évidence, était celui que<br />
désirait le régime de Mugabe.<br />
Un scrutin transformé de<br />
facto en coupe-gorge<br />
Le Mouvement pour le changement<br />
démocratique (MDC),<br />
qui arrivait difficilement à<br />
mener campagne – 85 de ses<br />
partisans auraient été tués –,<br />
le savait. Mais il n’avait que<br />
des mauvais choix. Il a décidé<br />
de faire celui qui paraissait le<br />
moins mauvais et le plus responsable<br />
: éviter aux électeurs<br />
zimbabwéens un scrutin<br />
transformé de facto en coupegorge.<br />
C’est que du côté de<br />
Mugabe et de ses partisans, les<br />
signaux émis ne souffraient<br />
d’aucune équivoque. La pression<br />
sur le second tour était<br />
énorme. Robert Mugabe, ne<br />
craignant apparemment plus<br />
de correspondre parfaitement<br />
à la caricature qui a été dressée<br />
de lui depuis des années<br />
par la presse occidentale, s’est<br />
laissé aller à des déclarations<br />
pour le moins inquiétantes. Il<br />
a signifié qu’il ne quitterait<br />
jamais son poste et a indiqué<br />
que le MDC ne sera « jamais,<br />
au grand jamais, autorisé à<br />
diriger ce pays » et qu’il était<br />
prêt à « reprendre les armes ».<br />
On est bien en face d’une<br />
transition démocratique par<br />
les urnes pouvant déboucher,<br />
du fait de la perception des<br />
gens au pouvoir, vers une<br />
quasi-guerre civile.<br />
Sous le regard impuissant de<br />
l’Afrique<br />
La dramatisation du discours<br />
et les faits de violence, largement<br />
imputés au Zanu-pf, et<br />
la transformation de l’adversaire<br />
politique en « agent de<br />
Toutes les expériences des sanctions<br />
économiques appliquées de par le monde<br />
ont démontré que ce ne sont pas les régimes<br />
qui en souffrent, mais les populations.<br />
l’étranger » n’augurait rien de<br />
bon. Par mille et une manières,<br />
c’est l’ensemble du système<br />
Mugabe, en place depuis<br />
l’indépendance du pays, qui a<br />
transformé une compétition<br />
électorale en une question de<br />
survie. Formellement, le régime<br />
en place gagne par « forfait ».<br />
Mais le match n’a pas eu lieu et<br />
ses préliminaires ont été absolument<br />
déloyaux. Le choix du<br />
retrait n’a, de toute évidence,<br />
pas été facile à faire pour l’opposition.<br />
Certains avançaient<br />
que l’image du gouvernement<br />
en place était si dégradée<br />
qu’un boycott du second tour<br />
ne l’aggraverait pas davantage.<br />
En restant en place dans le<br />
cadre d’une lecture légaliste<br />
douteuse de la loi électorale, le<br />
régime pourrait même aggraver<br />
la répression contre une<br />
opposition déjà classée, sans<br />
aucune forme de procès,<br />
comme de traître à la nation et<br />
agent actif de l’ancienne puissance<br />
coloniale.<br />
Même Mbeki n’est plus<br />
audible à Harare<br />
La seule conséquence probable<br />
de ce retrait serait que les puissances<br />
occidentales aggravent<br />
les sanctions économiques<br />
contre le Zimbabwe. Or, toutes<br />
Verbatim<br />
Objectif<br />
« Notre objectif est d’assurer dans les dix prochaines<br />
années la présence de notre groupe dans chacun des 55<br />
pays ou territoires du continent africain. »<br />
Othman Benjelloun, président du groupe BMCE, lors<br />
d’une conférence organisée le 19 juin par Proparco au<br />
Ministère français de l’économie et des finances.<br />
Intégration<br />
« L'existence de ces communautés régionales est un obstacle<br />
à l'intégration africaine et cela risque de créer des guerres<br />
de régions et de frontières. L'Afrique ne sera jamais unie<br />
tant que l'on parlera de communautés régionales. C'est un<br />
échec, il n'y a pas d'union régionale. »<br />
Le colonel Kadhafi au sommet du CEN-SAD.<br />
Elections<br />
« Il est temps pour les leaders africains de dire au président<br />
Mugabe que le peuple du Zimbabwe mérite des<br />
élections libres et justes, qu'on ne peut pas intimider ses<br />
opposants ni les mettre en prison. »<br />
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.<br />
Terminé<br />
« La France soutiendra le candidat qui gagnera et personne<br />
d'autre. (…) Je le dis très clairement à nos concitoyens,<br />
aux Français que je rencontre ce soir. Nous ne<br />
sommes plus, de ce point de vue, ceux qui interviennent<br />
pour maintenir les gouvernements en place en Afrique.<br />
C'est terminé tout ça. »<br />
Bernard Kouchner à travers les ondes de RFI.<br />
Combat<br />
« Le combat pour la démocratie n'a jamais été porté par<br />
une seule race, une seule communauté religieuse ou un<br />
seul groupe sexuel. »<br />
Nelson Mandela, dans un message vidéo diffusé à l'occasion<br />
de la Journée de la jeunesse.<br />
Nourrissons<br />
« Avec 100 millions de personnes se trouvant au bord<br />
d'une pauvreté abjecte, le coût de l'alimentation ne sera<br />
pas mesuré en termes de prix du blé et du riz, mais au<br />
nombre croissant de nourrissons et d'enfants morts en<br />
Afrique. »<br />
Koffi Annan, présentant à Londres le rapport annuel du<br />
Comité de suivi de l’Afrique qu’il dirige.<br />
Réflexes<br />
« Mes réflexes épidermiques sont de gauche. (…) J'ai<br />
l'impression que les gens qui sont complètement d'un<br />
côté ou de l'autre ne pensent qu'avec une partie du cerveau.<br />
»<br />
Carla Bruni-Sarkozy, épouse du président français<br />
Nicolas Sarkozy, dans une interview publiée samedi par le<br />
quotidien français Libération.<br />
Irrationnel<br />
« Demander aux pays producteurs de pétrole d'augmenter<br />
leur offre est illogique et irrationnel. Va-t-on demander<br />
aux pays qui produisent des voitures, des ordinateurs,<br />
des panneaux solaires ou des turbines à gaz d'augmenter<br />
leur production sous prétexte que les prix sont<br />
très élevés ? »<br />
Le président de l'Opep Chakib Khelil, dans une déclaration<br />
vendredi à l'agence Algérie presse service (APS).<br />
Surprise<br />
« Nous avons accueilli avec joie l'Eufor (...), mais quelle<br />
ne fut pas notre surprise de voir, dès la première épreuve<br />
hostile, cette force coopérer avec les envahisseurs (…).<br />
Nous sommes en droit de nous interroger sur l'efficacité<br />
de cette force et l'utilité de sa présence au Tchad. »<br />
Le président tchadien Idriss Deby dans une allocution<br />
télévisée.<br />
les expériences des sanctions<br />
économiques appliquées de par<br />
le monde ont démontré que ce<br />
ne sont pas les régimes qui en<br />
souffrent, mais les populations.<br />
Le régime de Mugabe était si<br />
peu enclin à l’ouverture que<br />
même l’initiative de Thabo<br />
Mbeki, préconisant l’annulation<br />
du second tour et la constitution<br />
d’un gouvernement<br />
d’union nationale, a été rejetée<br />
par Mugabe, alors qu’elle avait<br />
l’écoute de l’opposition. La victoire<br />
honteuse de Mugabe est<br />
pleine d’incertitudes. Si l’opposition<br />
a fait un choix de sagesse,<br />
il n’est pas sûr que les électeurs<br />
frustrés le comprendront. Le<br />
régime pourrait aussi, au nom<br />
de sa « légalité », accroître la<br />
répression, quitte à s’isoler<br />
davantage. Le Zimbabwe est<br />
dans une impasse explosive<br />
sous le regard impuissant de<br />
l’Afrique.
24<br />
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />
Ely Mohamed Vall, un de ces<br />
hommes providentiels qui<br />
manquent tant à l’Afrique<br />
Depuis un certain 3 août 2005, Ely Mohamed Vall est l’homme le plus populaire et le plus mystérieux,<br />
le plus recherché et le plus introuvable de Mauritanie.<br />
Par Mohamed Baba Fall, Casablanca<br />
Il était un invité de marque lors du lancement<br />
de la Fondation Chirac, début<br />
juin. Aux côtés du Sénégalais Abdou<br />
Diouf, l’un des tout premiers présidents<br />
élus africains à avoir reconnu le verdict<br />
des urnes ; de Joachim Chissano, lauréat<br />
du prix Mo Ibrahim, et qui s’est retiré du<br />
pouvoir comme l’on se retire d’un banquet,<br />
décontracté et sans y être forcé. On<br />
a aperçu sa fine silhouette récemment<br />
aux entretiens de la Méditerranée où il<br />
plaidait le rapprochement des deux rives<br />
et des peuples. Il, c’est Ely Mohammed<br />
Vall, né en 1953 à Nouakchott, parlant la<br />
plupart des langues nationales pratiquées<br />
des deux Hods au fleuve, le<br />
Mauritanien le plus populaire depuis un<br />
certain 3 août 2005. Cet éminent membre<br />
de la tribu des Oulad Bousbaa, d’antiques<br />
commerçants pacifiques au nom<br />
guerrier (fils de lion partis de la province<br />
marocaine du Haouz pour s’établir<br />
aujourd’hui dans le Tagant, l’Adrar et<br />
dans la ville sénégalaise de Louga, a été,<br />
vingt ans durant, le chef du service des<br />
renseignements de son pays. A leur actif,<br />
une ribambelle de putschs déjoués, des<br />
complots étouffés dans l’œuf et un encadrement<br />
policier efficace qui a expliqué<br />
l’exceptionnelle longévité de Maouiya<br />
Ould sidi Ahmed Taya au pouvoir.<br />
Presque mystique<br />
A la différence du Premier ministre<br />
malien actuel, un policier dur à cuir que<br />
tout Bamako connaissait en son temps,<br />
Ely, un homme de l’ombre, imprévisible<br />
et presque « mystique », dit de lui un<br />
officier de l’armée à la retraite, a toujours<br />
Après avoir quitté le pouvoir,<br />
l’ancien président demeure<br />
l’homme le plus recherché,<br />
mais aussi le plus introuvable<br />
à Nouakchott. Ses moindres<br />
déplacements à l’étranger<br />
son disséqués et analysés<br />
par la presse qui le<br />
soupçonne de créer une<br />
vaste coalition pour 2012.<br />
cultivé la réserve. Sobre dans son genre<br />
de vie, presque muet sur tout sujet délicat,<br />
à la recherche du consensus. Peu<br />
conflictuel dans ses rapports, séducteur<br />
avec les médias, il incarne le parfait<br />
homme de pouvoir.<br />
Durant les deux années de transition où<br />
il était au pouvoir, ce voile de mystère,<br />
entretenu aussi en partie par l’imaginaire<br />
fertile du Mauritanien, poète par vocation,<br />
ne s’est jamais dissipé. Aucune des<br />
prévisions faites à son encontre ne s’est<br />
réalisée. L’on s’attendait à un réglement<br />
de compte dans le microcosme politique<br />
et économique. Il n’en sera rien. Par la<br />
suite, l’opposition s’était dite persuadée<br />
que le régime Vall basculerait dans un<br />
scénario à la Robert Guei. Là aussi, il n’en<br />
sera rien. Le colonel a non seulement<br />
organisé les premières élections démocratiques<br />
du pays, mais il a également<br />
Ely Mohamed Vall.<br />
cédé le pouvoir à un civil élu. Ses détracteurs,<br />
qui rappellent sa frilosité dans le<br />
dossier des Mauritaniens réfugiés au<br />
Sénégal et au Mali, s’attendent à un retour<br />
tonitruant aux élections de 2012. La thèse<br />
d’un retour d’Ely Ould Mohammed Vall<br />
II est-elle plausible ? Le tout Nouakchott<br />
se passionne sur la question en plaçant<br />
sur un échiquier les liens de parenté supposés<br />
ou réels des membres du comité<br />
militaire auteur du putsch en 2005 avec<br />
l’actuelle équipe au pouvoir.<br />
Si retour il y a, il sera très compliqué,<br />
l’ancien président devant se faire adouber<br />
par le nouveau parti au pouvoir,<br />
constitué sur les cendres du puissantissime<br />
PRDS de Ould Taya et dans l’enthousiasme<br />
des soutiens présidentiels<br />
disparates. Cette option retour supposerait<br />
presque un renoncement du président<br />
Ely à un destin africain ou arabe. Ne<br />
le voit-on pas comme le successeur<br />
potentiel de l’Egyptien Amr Moussa,<br />
pour asseoir cette politique du dialogue<br />
méditerranéen duquel il est un ardent<br />
défenseur ? De l’autre côté, n’est-il pas de<br />
par son expérience un émissaire naturel<br />
de l’Union africaine au Tchad, en<br />
Centrafrique, au Rwanda ? A moins qu’il<br />
ne se livre à sa passion favorite, la lecture,<br />
quelque part dans le désert au milieu des<br />
chameaux, comme il l’avait confié à la<br />
presse durant la transition.<br />
Un possible retour au pouvoir ou un<br />
destin régional<br />
Mais, c’est connu, le pouvoir donne de<br />
l’appétit. Après tout, Amadou Toumani<br />
Toumaré, premier militaire à montrer la<br />
voie à Ely, a fini par revenir au pouvoir.<br />
D’autres Mauritaniens se passionnent<br />
pour la fortune de Ely Ould Mohammed<br />
Vall sans que rien d’officiel n’y filtre. Une<br />
troisième frange salue sa détermination<br />
féroce dans l’affaire Woodside, un<br />
groupe australien présent dans le pétrole<br />
mauritanien et qui aurait acquis des<br />
contrats d’exploitation pétrolière dans<br />
des conditions jugées peu claires. La<br />
pugnacité du colonel Vall infléchira la<br />
position de l’Australien qui acceptera un<br />
nouveau contrat de partage de production<br />
sur le champ de Chinguetti. Mieux,<br />
Woodside aurait accordé à la Mauritanie<br />
un montant de 100 millions de dollars<br />
avant de solder ses actifs et, depuis, de<br />
revoir les réserves pétrolières à la baisse.<br />
La justice australienne vient de son côté<br />
de « blanchir » Woodside, n’ayant pas<br />
découvert de preuves palpables quant au<br />
paiement de pots de vin. Bref, la politique<br />
mauritanienne du pétrole serait sortie<br />
renforcée de ce long bras de fer. Pour le<br />
lauréat de l’académie militaire de Meknès,<br />
ce coup de poker remporté renforce la<br />
thèse d’un fin stratège, qui sait patiemment<br />
attendre son tour. Il aura attendu 18<br />
ans, de 1987 à 2005, avant de s’emparer du<br />
Palais le plus convoité en Mauritanie.<br />
L’homme le plus recherché<br />
De ses deux ans à la tête du pays, l’on<br />
retiendra d’abord les réformes politiques.<br />
Désormais, le président ne pourra<br />
plus cumuler deux mandats. Exit la présidence<br />
à vie. La presse se dote d’un<br />
observatoire et d’une haute autorité. Sur<br />
le plan économique, Ely, qui a mobilisé<br />
des cadres de la diaspora et ceux de l’intérieur,<br />
a commencé une œuvre encore<br />
inachevée de réformes économiques.<br />
Une œuvre de longue haleine qui n’a pas<br />
encore abouti, l’économie mauritanienne<br />
étant encore fortement basée sur la rente<br />
et non sur la production compétitive.<br />
Exemple, la découverte du pétrole a spontanément<br />
provoqué une ruée vers les parcelles<br />
des terrains, devenues aujourd’hui<br />
inaccessibles pour le Mauritanien moyen.<br />
Jamais la location de villas aux expatriés<br />
n’a été aussi florissante. Il en est de même<br />
dans le secteur de la pêche, où l’investisseur<br />
mauritanien, peu enclin à engager<br />
Sobre dans son genre de<br />
vie, presque muet sur tout<br />
sujet délicat, à la recherche<br />
du consensus. Peu conflictuel<br />
dans ses rapports, séducteur<br />
avec les médias, il incarne le<br />
parfait homme de pouvoir.<br />
ses fonds dans la transformation du<br />
poisson, adore jouer au rentier en louant<br />
la licence à des Russes ou à des Espagnols.<br />
Bref, on ne change pas les mentalités du<br />
jour au lendemain. Le président Ely<br />
Mohamed Vall a donné un premier coup<br />
de pioche dans un édifice économique<br />
encore intact et qui constitue le vrai pouvoir<br />
en Mauritanie, où l’homme de la rue<br />
à tendance à dire que « ce sont les commerçants<br />
qui tiennent le pays ». Après avoir<br />
quitté le pouvoir, l’ancien président<br />
demeure l’homme le plus recherché, mais<br />
aussi le plus introuvable à Nouakchott. Ses<br />
moindres déplacements à l’étranger son<br />
disséqués et analysés par la presse qui le<br />
soupçonne de créer une vaste coalition<br />
pour 2012. Reste que jusque-là, l’homme<br />
garde un silence complet sur la question,<br />
laissant ses partisans et détracteurs s’entredéchirer<br />
à coup de postings dans les sites<br />
d’information dédiés à la Mauritanie.<br />
Dernier à rejoindre le train en marche,<br />
l’écrivain Gaston Kelman, auteur du très<br />
controversé Je suis noir et je n’aime pas le<br />
manioc, et qui a consacré un essai inédit<br />
sur le devenir des nations africaines en<br />
élevant l’ancien président mauritanien<br />
au rang de ces hommes providentiels qui<br />
manquent tant à l’Afrique.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Afriques</strong> - N° 35 - 26 juin au 25 juillet 2008<br />
L’agenda<br />
Salon Agrolibya<br />
Libye, du 23 au 26 juin 2008. Contact : Thimotée Mougeotte,<br />
mougeotte@adepta.com<br />
Africa Energy Forum<br />
25 au 27 juin 2008 à Nice. Contact: Rod Cargill,<br />
+44.(0)20.85.47.06.98, cargill@energynet.co.uk<br />
Actualités et défis de la fonction juridique<br />
en entreprise dans l'espace OHADA<br />
25 au 27 juin à Douala. Contact : Dr. Sadjo Ousmanou<br />
Tel. : +237 22 04 28 61 - ca2d-droit@hotmail.com<br />
AfricTalents<br />
26 juin à Dakar au Méridien Président.<br />
Contact : info@africtalents.com - www.africtalents.com<br />
8e Forum annuel international sur les perspectives<br />
africaines<br />
27 juin 2008 à Paris Bercy. Contact : Centre de développement de<br />
l'OCDE : Ralph Maloumby, Tél : +33 1 45 24 96 43 ou Sala Patterson,<br />
Tél : 33 1 45 24 82 85<br />
Africa Investor : gamme d’indices boursiers<br />
1er juillet à 17h30, Paris, Palais Brongniart, Place de la Bourse.<br />
Odeta KONOMI, Africa Investor à Londres: konomio@africa-investor.com<br />
Qui va nourrir le monde ?<br />
3 juillet 2008, conférence internationale à Bruxelles, www.nourrirlemonde.org<br />
La nouvelle Afrique du Sud des affaires<br />
3 juillet 2008 à Paris - Palais du Luxembourg (Sénat). Contact : Ubifrance<br />
8 e Forum des dirigeants d’entreprises africaines<br />
8 au 11 juillet – Paris Sorbonne.<br />
Groupe Afrique Challenge à Casablanca,<br />
Tel : +212 22 36 04 18/20 agueye@lafriquequiose.com<br />
Forum Media & Développement<br />
11 au 13 septembre 2008 à Ouagadougou (Burkina-Faso).<br />
Inscription et informations : http://media-dev.eu/<br />
African Investor & NYSE Forum<br />
15 septembre 2008 à New York.<br />
Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm<br />
Geneva trade & development forum GTDF<br />
17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center.<br />
+ 41 22 807 17 40 - www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch<br />
IPAD, Infrastructure Partnership for African<br />
Development<br />
7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre<br />
2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,<br />
jeantite.oloumoussie@spintelligent.com<br />
Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />
8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier).<br />
www.cubicglobe.com<br />
8e Forum Eurafric Partners consacré à l'eau et à l'énergie<br />
21 au 24 octobre 2008 à Lyon (France). www.adeafrance.org<br />
Cycles des salons de Med It 2008<br />
22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.<br />
2 et 3 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.<br />
Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89<br />
Symposium mines Guinée (SMG 2008)<br />
13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.<br />
Dan Coberman - dancoberman@ametrade.org<br />
F.O. Licht's World Ethanol Conference<br />
3 au 6 novembre 2008, Le Meridien Montparnasse Hotel, Paris.<br />
paul.j.davies@informa.com or phone +44 (0)20 7017 7500<br />
12th African Oil, Gas & Minerals, Trade and Finance<br />
Conference and Exhibition<br />
4 au 7 novembre 2008 à Malabo, Guinée équatoriale.<br />
www.ogtfafrica.com<br />
Salon International de l’Entreprise<br />
5 au 14 décembre 2008, Yaoundé, Palais des Congrès.<br />
www.promote2008.org