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M. Rocard : « La Françafrique m'a empoisonné la vie… »

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BOURSE<br />

Bourse de Casab<strong>la</strong>nca : les<br />

valeurs à suivre en 2008.<br />

Page 8<br />

Les groupes miniers sud-africains<br />

dopent l’AI40.<br />

Page 8<br />

Maroc : <strong>la</strong> SNI é<strong>la</strong>rgit son<br />

portefeuille au tourisme.<br />

Page 13<br />

BANQUES, ASSURANCES<br />

Egypte : les petites banques<br />

pourraient valoir cher…<br />

Page 5<br />

<strong>La</strong> COFACE avec l’ICIEC<br />

pour l’assurance des investissements.<br />

Page 14<br />

ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />

Entretien avec Georges<br />

Debane : <strong>«</strong> L’Afrique regorge<br />

de sources d’énergie renouve<strong>la</strong>ble<br />

<strong>»</strong>.<br />

Page 18<br />

L’une des trois filiales du<br />

groupe CNAN perd son<br />

acquéreur, le groupe français<br />

Gofast-Aigle Azur.<br />

Page 20<br />

MATIERES PREMIERES<br />

<strong>La</strong> Côte d’Ivoire s’engage à<br />

plus de transparence dans <strong>la</strong><br />

gestion de sa manne pétrolière.<br />

Page 3<br />

L’attrait du charbon part en<br />

flèche au vu des besoins en<br />

énergie. Mais peut-être n’estce<br />

pas le meilleur pari.<br />

Page 8<br />

Le marché international du<br />

caoutchouc connaît un nouveau<br />

printemps.<br />

Page 10<br />

<strong>La</strong> Guinée veut renégocier<br />

son contrat sur l’offshore avec<br />

<strong>la</strong> SCS Corporation.<br />

Page 12<br />

Le <strong>la</strong>it et le high-tech en produits<br />

d’appel néo-zé<strong>la</strong>ndais<br />

au Maghreb.<br />

Page 19<br />

ECONOMIE<br />

Pour Standard & Poor’s, l’année<br />

2007 a été globalement<br />

favorable à l’Afrique.<br />

Page 13<br />

Le ralentissement se confirme<br />

pour les pays de l’OCDE.<br />

Page 22<br />

Togo : le Code général des<br />

impôts a été amendé pour le<br />

simplifier et en alléger les<br />

procédures.<br />

Page 17<br />

Le droit OHADA au coeur<br />

des débats à Conakry.<br />

Page 17<br />

POLITIQUE<br />

Tchad, un épisode du long feuilleton<br />

du pouvoir par les armes.<br />

Page 19<br />

Kenya, les limites de <strong>la</strong> <strong>«</strong> démocratie<br />

spécifique <strong>»</strong> africaine.<br />

Page 23<br />

www.lesafriques.com<br />

Le journal de <strong>la</strong> finance africaine<br />

Hebdomadaire<br />

Rédaction : Alger, Casab<strong>la</strong>nca, Dakar � N o 16 : 14 au 20 février 2008<br />

M. <strong>Rocard</strong> : <strong>«</strong> <strong>La</strong> <strong>Françafrique</strong><br />

m’a <strong>empoisonné</strong> <strong>la</strong> <strong>vie…</strong> <strong>»</strong><br />

Dans une interview au journal Les Afriques, Michel <strong>Rocard</strong> livre son point de vue sur<br />

<strong>la</strong> <strong>Françafrique</strong>, le Tchad, <strong>la</strong> démocratie, <strong>la</strong> corruption en Afrique... Il tire également les<br />

conclusions de son expérience dans le capital risque africain.<br />

Michel <strong>Rocard</strong> : Prenons le cas du<br />

Tchad en ce moment. Je crois<br />

que <strong>la</strong> France a fait le moins<br />

mauvais choix possible, mais le<br />

pouvoir de M. Deby mérite-t-il<br />

vraiment d’être soutenu ? Est-il<br />

perfectible ? Existe-t-il une alternative<br />

? Ce n’est pas à <strong>la</strong> France<br />

de répondre à ces questions,<br />

mais doit-on pour autant abandonner<br />

ce pays au chaos ?<br />

Quand nous avons fait pression<br />

sur certains pouvoirs pour qu’ils<br />

instaurent <strong>la</strong> démocratie, nous<br />

avons commis l’erreur de croire<br />

que <strong>la</strong> démocratie, c’était seule-<br />

ment le multipartisme et des<br />

élections… Résultat, nous avons<br />

permis à des dictateurs en fin de<br />

légitimité de se maintenir au<br />

pouvoir plus longtemps en<br />

simu<strong>la</strong>nt des élections pour faire<br />

p<strong>la</strong>isir aux bailleurs de fonds.<br />

Lire l’entretien en page 24<br />

Mostafa Belkhayate : <strong>«</strong> L’Afrique<br />

doit créer une devise basée sur<br />

ses matières premières <strong>»</strong><br />

<strong>«</strong> Le pétrole atteindra le niveau historique<br />

de 150 dol<strong>la</strong>rs sur les deux<br />

prochaines années et l’or se dirige<br />

vers le p<strong>la</strong>fond de 1450 dol<strong>la</strong>rs<br />

l’once, qu’il atteindra en décembre<br />

prochain <strong>»</strong>. Nous vous livrons en<br />

exclusivité les pronostics du trader<br />

marocain Mostafa Belkhayate,<br />

aujourd’hui gestionnaire d’un<br />

fonds or valorisé à plus de 1,2 milliard<br />

de dol<strong>la</strong>rs. Pour ce trader qui<br />

intervient sur les futures et le<br />

Forex, l’Afrique doit savoir tirer<br />

profit de ces conjonctures en étudiant<br />

sérieusement <strong>la</strong> solution d’une<br />

devise africaine. Contrairement au<br />

FCFA, cette monnaie ne serait pas<br />

basée sur une devise étrangère<br />

Afrique de l’Ouest : libre<br />

circu<strong>la</strong>tion des personnes<br />

dès cette année<br />

Soumaï<strong>la</strong> Cissé, président de <strong>la</strong> Commission de l’UEMOA,<br />

confirme : <strong>«</strong> <strong>La</strong> libre circu<strong>la</strong>tion effective des biens, mais également<br />

celle des hommes, leur droit de s’établir dans n’importe quel pays de<br />

l’Union et d’y exercer leur profession, sans aucune entrave liée à leur<br />

nationalité d’origine <strong>»</strong>. Entretien en page 15<br />

L’embellie des cours<br />

re<strong>la</strong>nce les p<strong>la</strong>ntations<br />

d’hévéa en Afrique<br />

Belle conjoncture que celle que connaît depuis quelques années <strong>la</strong><br />

filière hévéa internationale. Les cours du précieux liquide b<strong>la</strong>nc<br />

ainsi que sa production n’en finissent pas d’évoluer positivement.<br />

Si <strong>la</strong> production mondiale, estimée à 9,526 millions de tonnes, est<br />

nettement dominée par les pays d’Asie du Sud-Est, notamment <strong>la</strong><br />

Ma<strong>la</strong>isie, <strong>la</strong> Thaï<strong>la</strong>nde et l’Indonésie, les experts du secteur s’accordent<br />

tous pour reconnaître que <strong>la</strong> marge de progression et de<br />

développement de cette culture reste en Afrique.<br />

Lire en page 11<br />

mais sur un panier de matières<br />

premières typiquement africaines<br />

comme l’or, le pétrole, le<br />

café, le cacao et le coton. <strong>«</strong> Je suis<br />

convaincu que <strong>la</strong> solution du<br />

développement africain passe par<br />

cette véritable indépendance<br />

monétaire <strong>»</strong>.<br />

Lire en page 7<br />

<strong>«</strong> J’avais promis. C’est fait ! <strong>»</strong><br />

Entretien exclusif avec le Premier ministre de Guinée, <strong>La</strong>nsana Kouyaté.<br />

Il y a une année, une puce de téléphone coûtait<br />

1 million de francs guinéens à Conakry et<br />

le pays était au bord de <strong>la</strong> banqueroute. Pour<br />

le Premier ministre <strong>La</strong>nsana Kouyaté, cette<br />

Zenith Bank tire<br />

les premières<br />

conclusions de sa<br />

présence à Londres<br />

Zénith Bank est l’une des dernières banques<br />

nigérianes à s’être installée à Londres, il y a dix<br />

mois. Une institution bancaire très professionnelle,<br />

pour preuve les nombreux Awards remportés<br />

au niveau de <strong>la</strong> corporation en Afrique.<br />

Mais se positionner sur <strong>la</strong> City comme une banque<br />

africaine n’est pas toujours facile et <strong>la</strong><br />

concurrence est rude. Les Afriques a rencontré le<br />

directeur de Zénith Bank UK, Andrew Martin…<br />

Des confidences à lire en page 7<br />

époque est révolue. P<strong>la</strong>ce désormais à <strong>la</strong> maîtrise<br />

des fondamentaux et au retour vers les<br />

équilibres macroéconomiques. Kouyaté<br />

prend à témoin les popu<strong>la</strong>tions qui <strong>«</strong> savent<br />

que cette ville de Conakry n’a jamais eu autant<br />

d’électricité que maintenant depuis près de 20<br />

ans. Jamais eu autant d’eau. Il y avait des<br />

quartiers qui n’en avaient pas depuis des<br />

années et des années. Cette popu<strong>la</strong>tion n’avait<br />

jamais vu sa monnaie aussi stable sur un temps<br />

aussi long. Quand nous arrivions, l’euro était à<br />

9500 francs guinéens. Allez sur le marché, il est<br />

à 4500-5000 FG, et depuis des mois et des<br />

mois <strong>»</strong>. Bref, l’embellie est de retour. Le panier<br />

de <strong>la</strong> ménagère s’en ressent. <strong>«</strong> Le prix du pain<br />

a augmenté partout sauf en Guinée <strong>»</strong>, déc<strong>la</strong>re<br />

le Premier ministre, fier du chemin parcouru,<br />

mais qui sait mieux que quiconque que <strong>la</strong><br />

bataille du développement vient seulement<br />

de commencer.<br />

Entretien en page 3<br />

Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.


2<br />

�AFRIQUE<br />

DU SUD<br />

Eskom fait sauter un fusible<br />

<strong>La</strong> société nationale de production<br />

et de distribution de l'électricité<br />

en Afrique du Sud,<br />

Eskom, a démis de ses fonctions<br />

Ehud Matya, le chargé de <strong>la</strong> gestion<br />

de ses centrales électriques,<br />

pour le remp<strong>la</strong>cer par Brian<br />

Dames, déjà responsable des<br />

investissements au sein de <strong>la</strong><br />

compagnie.<br />

Augmentation de puissance<br />

dans les mines<br />

Après le redémarrage d’un<br />

générateur, <strong>la</strong> compagnie publique<br />

d’électricité Eskom a<br />

informé les gros utilisateurs<br />

industriels comme les entreprises<br />

minières, Anglo P<strong>la</strong>tinum et<br />

Gold Fields, qu’elles peuvent<br />

désormais augmenter jusqu’à<br />

90% de leur consommation<br />

d’électricité. Les petites industries<br />

sont, quant à elles, appelées<br />

à passer à 90% de leurs<br />

capacités de consommation<br />

électrique après avoir fonctionné<br />

à 100%.<br />

<strong>La</strong> raffinerie de Chevron<br />

reprendra <strong>la</strong> production<br />

<strong>La</strong> raffinerie de Chevron Corp.,<br />

<strong>la</strong> 3 e plus grande raffinerie<br />

d’Afrique du Sud, reprendra <strong>la</strong><br />

production après avoir reçu<br />

une garantie d’un approvisionnement<br />

stable en électricité de<br />

<strong>la</strong> part de <strong>la</strong> compagnie Eskom.<br />

Il faudra cinq jours pour atteindre<br />

le niveau de production de<br />

100 000 barils par jour.<br />

�ALGÉRIE<br />

Caisse de garantie des investissements<br />

<strong>La</strong> Caisse de garantie des prêts<br />

d’investissement PME garantira<br />

en 2008 pas moins de 300<br />

projets d’une valeur de 9 milliards<br />

de dinars. Sur les 300 projets,<br />

180 concernent <strong>la</strong> création<br />

de PME et 120 autres le développement<br />

d’entreprises. A<br />

noter que le nombre de projets<br />

garantis a été multiplié par 10<br />

en comparaison avec l’année<br />

dernière, où seulement 30 dossiers<br />

avaient été garantis, pour<br />

une valeur de 740 millions DA.<br />

Citibank N.A. Algérie : un<br />

chiffre d’affaires à <strong>la</strong> hausse<br />

Citibank N.A. Algérie établit à<br />

450 millions d’euros (31 milliards<br />

DA) le montant de ses<br />

engagements financiers en<br />

Algérie, un volume de crédit<br />

jugé <strong>«</strong> important <strong>»</strong> par son<br />

directeur général, Kamel Driss.<br />

Il a indiqué que <strong>la</strong> banque a<br />

dégagé un chiffre d’affaires de<br />

l’ordre de deux milliards de<br />

dinars, qu’elle dispose d’un ratio<br />

de solvabilité estimé à 8,1% et<br />

que son capital est passé de 3,6<br />

milliards DA à 8,8 milliards DA.<br />

110 milliards de dol<strong>la</strong>rs de<br />

réserves de changes à fin 2007<br />

L’Algérie a engrangé 110 milliards<br />

de dol<strong>la</strong>rs de réserves<br />

jusqu’à <strong>la</strong> fin de l’année écoulée,<br />

à en croire le ministre des<br />

Finances, Karim Djoudi. Ce<br />

montant représente 4 années<br />

d’importations au volume<br />

actuel, a précisé M. Djoudi. Le<br />

montant des réserves de<br />

changes était de 77,78 milliards<br />

une année auparavant,<br />

soit une évolution de 42%.<br />

HSBC serait opérationnelle<br />

en mai<br />

<strong>La</strong> banque d’affaires britannique<br />

HSBC (Hong Kong and<br />

Shangaï banking corporation)<br />

sera opérationnelle en Algérie à<br />

compter du mois de mai, selon<br />

le Financial Times. Cette 13 e<br />

banque étrangère à être autori-<br />

sée à s’installer en Algérie pourrait<br />

être dirigée par l’ancien<br />

directeur de <strong>la</strong> dette extérieure à<br />

<strong>la</strong> Banque d’Algérie Rachid<br />

Sekkak, actuellement responsable<br />

à HSBC -Paris.<br />

Appel d’offres de l’ARPT<br />

L’Autorité de régu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong><br />

poste et des télécommunications<br />

(ARPT) a <strong>la</strong>ncé un appel<br />

d’offres national pour <strong>la</strong> fourniture<br />

du service universel des<br />

télécommunications. Cet d’appel<br />

à <strong>la</strong> concurrence est réservé<br />

aux opérateurs titu<strong>la</strong>ires d’une<br />

licence d’établissement et d’exploitation<br />

d’un réseau public de<br />

télécommunications et de fourniture<br />

de service téléphonique.<br />

<strong>La</strong> date limite de retrait du dossier<br />

d’appel d’offres est fixée au<br />

16 février 2008.<br />

Ouverture partielle du capital<br />

de Infrarail<br />

Trois entreprises ont manifesté<br />

leur intérêt d’acquérir des parts<br />

dans le capital de <strong>la</strong> société<br />

Infrarail Spa, filiale à 100% de <strong>la</strong><br />

Société nationale de transport<br />

ferroviaire (SNTF). Les trois<br />

offres reçues à l’ouverture des<br />

plis techniques sont celles<br />

d’OHL SA (Espagne), MAR-<br />

GARETTELLI - ROSSI (Italie)<br />

et ORASCOM Construction et<br />

Industries (OCI - Egypte).<br />

<strong>La</strong> grève des ports reportée<br />

Les syndicats des ports<br />

d’Algérie (Alger, Arzew, Oran,<br />

Skikda, Béjaïa, Annaba,<br />

Djendjen, Mostaganem, Ténès<br />

et Ghazaouet) ont décidé de<br />

surseoir à <strong>la</strong> grève qu’ils<br />

devaient <strong>la</strong>ncer le 6 février dernier,<br />

après une invitation au<br />

dialogue des présidents-directeurs<br />

généraux des entreprises<br />

portuaires. Les syndicalistes<br />

réc<strong>la</strong>ment une revalorisation<br />

des primes et indemnités.<br />

Saidal se <strong>la</strong>nce dans <strong>la</strong> production<br />

des cosmétiques<br />

Le directeur du centre de<br />

recherche et de développement<br />

du groupe Saidal, Dr<br />

Abdesse<strong>la</strong>m Chakou, a indiqué<br />

que le groupe a décidé d’investir<br />

le marché des cosmétiques,<br />

des produits de beauté et des<br />

compléments nutritifs à base de<br />

p<strong>la</strong>ntes. Une dizaine de nouveaux<br />

produits seront <strong>la</strong>ncés<br />

dans le cadre de <strong>la</strong> nouvelle<br />

stratégie du groupe qui vise<br />

l’é<strong>la</strong>rgissement de ses activités.<br />

En 2007, Saidal a déposé neuf<br />

dossiers de brevets d’invention,<br />

dont quatre médicaments à<br />

base de p<strong>la</strong>ntes et six autres brevets<br />

de médicaments extraits de<br />

p<strong>la</strong>ntes médicinales.<br />

Coopération algéro-nippone<br />

dans le secteur de <strong>la</strong> pêche<br />

L’Agence japonaise de coopération<br />

(JAICA) a fait don d’un<br />

bateau-école doté d’un ensemble<br />

d’équipements de dernière<br />

génération d’une valeur de 488<br />

millions de yens. Destiné à <strong>la</strong><br />

formation, le bateau a été<br />

réceptionné par l’Institut<br />

national supérieur de technologie<br />

des pêches et de l’aquaculture.<br />

Le volume total de<br />

l’aide japonaise est de 600 millions<br />

de yens.<br />

Le concessionnaire Diamal<br />

se p<strong>la</strong>ce au 4 e rang<br />

<strong>La</strong> société Diamal, filiale du<br />

groupe français CFAO, concessionnaire<br />

et distributeur officiel<br />

des marques Chevrolet, Opel,<br />

Suzuki et Isuzu, a réalisé un<br />

chiffre d’affaires de plus de 20<br />

milliards de DA en 2007, en<br />

vendant près de 25 000 véhicules.<br />

Avec ces résultats, il se c<strong>la</strong>sse<br />

à <strong>la</strong> 4 e p<strong>la</strong>ce parmi l’ensemble<br />

des concessionnaires automobile<br />

présents en Algérie.<br />

Renault commercialise <strong>la</strong><br />

Logan au GPL<br />

<strong>La</strong> Dacia Logan est désormais<br />

disponible avec un kit GPL.<br />

Renault Algérie <strong>la</strong> propose sur 4<br />

versions de Logan berline et<br />

Logan MCV. Le projet a pris<br />

forme il y a déjà deux ans. <strong>La</strong><br />

marque au losange a <strong>la</strong>ncé cette<br />

idée avec son partenaire italien<br />

<strong>La</strong>ndi Renzo, un des premiers<br />

spécialistes mondiaux dans <strong>la</strong><br />

production de systèmes alternatifs<br />

de propulsion de GPL et<br />

gaz naturel. On dénombre en<br />

Algérie 125 000 véhicules rou<strong>la</strong>nt<br />

au GPL, ainsi qu’un réseau<br />

de 500 stations distribuant ce<br />

carburant en Algérie.<br />

Sony Ericsson Algérie : 10%<br />

de parts de marché en 2007<br />

Les représentants de Sony<br />

Ericsson en Algérie affirment<br />

détenir <strong>la</strong> troisième p<strong>la</strong>ce en<br />

Algérie. Pour l’exercice de l’année<br />

2007, le taux de pénétration<br />

est estimé à 10% du marché.<br />

Pour ce qui est du <strong>la</strong>ncement de<br />

<strong>la</strong> 3G, Sony Ericsson Algérie<br />

affirme que les terminaux qu’il<br />

commercialise sont les mieux<br />

nantis pour l’utilisation de ce<br />

type de technologie.<br />

�ANGOLA<br />

Promotion du potentiel<br />

minier<br />

<strong>La</strong> Conférence annuelle sur<br />

les investissements miniers,<br />

Indapa, qui s’est déroulée en<br />

Afrique du Sud sous le thème<br />

<strong>«</strong> Investissements dans le minerai<br />

pour découvrir les mines<br />

ango<strong>la</strong>ises <strong>»</strong>, était une occasion<br />

pour l’Ango<strong>la</strong> de faire <strong>la</strong> promotion<br />

de son potentiel minier.<br />

En plus du gaz et du pétrole, des<br />

études indiquent que le soussol<br />

ango<strong>la</strong>is regorge de minéraux<br />

dont le diamant, le phosphate,<br />

le fer, le magnésium et<br />

l’or. Ses réserves de phosphates<br />

sont estimées à 150 millions de<br />

tonnes.<br />

�BURKINA-FASO<br />

Une croissance macroéconomique<br />

positive, selon le FMI<br />

Selon un récent rapport du<br />

FMI, le Burkina-Faso a accompli<br />

des avancées dans ses réformes<br />

macroéconomiques au<br />

cours de <strong>la</strong> décennie écoulée.<br />

<strong>La</strong> croissance du PIB réel était<br />

en <strong>«</strong> moyenne de 6% par an et<br />

l'inf<strong>la</strong>tion a été maîtrisée <strong>»</strong>. Le<br />

rapport note également une<br />

amélioration des indicateurs<br />

sociaux dont <strong>la</strong> baisse de <strong>la</strong><br />

pauvreté de 54,6% en 2000 à<br />

46,4% en 2005.<br />

Extension de l'aéroport international<br />

de Ouagadougou<br />

Les travaux d'extension et de<br />

réaménagement de l'aéroport<br />

international de Ouagadougou<br />

ont débuté <strong>la</strong> semaine dernière.<br />

L’objectif est de tripler <strong>la</strong> capacité<br />

d’accueil actuelle qui est de<br />

300 000 passagers, et de faire<br />

passer de 5 à 11 le nombre de<br />

guichets d’enregistrement. Il est<br />

également prévu l'ouverture de<br />

salons réservés aux hautes personnalités,<br />

un parking, un restaurant<br />

et une aérogare spéciale<br />

pour les pèlerins. Les travaux<br />

s’étendront jusqu’à fin 2009 et<br />

coûteront 2,4 milliards FCFA,<br />

financés en partie par l'Agence<br />

pour <strong>la</strong> sécurité de <strong>la</strong> navigation<br />

aérienne en Afrique et à<br />

Madagascar (Asecna).<br />

1,95 milliard FCFA pour <strong>la</strong><br />

biosécurité<br />

<strong>La</strong> Banque mondiale a accordé<br />

au Burkina-Faso un financement<br />

d'un montant de 1,95<br />

milliard FCFA pour le projet<br />

régional de biosécurité. Ce projet<br />

a pour objectifs d'é<strong>la</strong>borer et<br />

CONDENSÉ<br />

de mettre en œuvre un cadre<br />

juridique communautaire de<br />

biosécurité en vue de permettre<br />

aux Etats membres de l'Union<br />

économique et monétaire<br />

ouest-africaine (UEMOA) de<br />

faire face à leurs obligations<br />

vis-à-vis du protocole de<br />

Cartagena sur <strong>la</strong> prévention<br />

des risques biotechnologiques<br />

re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> convention sur <strong>la</strong><br />

diversité biologique. Un <strong>la</strong>boratoire<br />

de biosécurité sera<br />

construit pour accueillir les<br />

chercheurs de <strong>la</strong> région.<br />

�CAMEROUN<br />

Faute de carburant, les avions<br />

de CAMAIR sont cloués au sol<br />

Les avions de <strong>la</strong> compagnie<br />

camerounaise de transport<br />

aérien, Cameroon Airlines<br />

(CAMAIR), sont cloués à l’aéroport<br />

international de Doua<strong>la</strong><br />

depuis une dizaine de jours,<br />

faute de carburant que refusent<br />

de leur livrer Total Cameroun<br />

et Shell. En situation financière<br />

très difficile, CAMAIR doit à<br />

Total près d’un milliard de<br />

FCFA au titre d’arriérés de<br />

consommation de carburant.<br />

Craignant à tout moment une<br />

cessation d’activités, Total<br />

aurait exigé, en plus du remboursement<br />

des dettes, le paiement<br />

cash pour les prestations<br />

à venir. <strong>La</strong> compagnie camerounaise<br />

coûte environ 3 milliards<br />

de FCFA par mois à<br />

l’Etat. Son processus de privatisation<br />

n’avance pas depuis plusieurs<br />

années.<br />

Mise en garde aux opérateurs<br />

de téléphonie mobile<br />

L’Agence de régu<strong>la</strong>tion des télécommunications<br />

(ART) du<br />

Cameroun reproche aux deux<br />

opérateurs du téléphone cellu<strong>la</strong>ire,<br />

Mobile Téléphone<br />

Networks (MTN) et Orange, de<br />

n’avoir pas respecté les termes<br />

des cahiers des charges en 2007,<br />

à savoir d’atteindre 92,5% de<br />

qualité de service. L’ART estime<br />

que les deux opérateurs accordent<br />

<strong>la</strong> priorité aux localités à<br />

forte densité de popu<strong>la</strong>tion au<br />

détriment des axes routiers,<br />

dont certains ne sont couverts<br />

qu’à moins de 40%. L’Agence<br />

note également un taux<br />

d’échec des appels <strong>«</strong> très<br />

élevé <strong>»</strong>, mais avec une qualité<br />

auditive en nette amélioration.<br />

Le nombre d’abonnés actifs de<br />

MTN et d’Orange est passé de<br />

1,2 million en 2003 à 4 millions<br />

début 2008.<br />

�CONGO<br />

Extension du Port autonome<br />

de Pointe-Noire<br />

Le groupe français Bolloré<br />

envisage d’augmenter les capacités<br />

du terminal à conteneurs<br />

du Port autonome de Pointe-<br />

Noire (PAPN), ce qui permettrait<br />

d’attirer les volumes du<br />

trafic maritime de <strong>la</strong> sousrégion<br />

vers le Congo.<br />

L’investissement, d’un montant<br />

de 60 milliards de FCFA, prévoit<br />

de doubler <strong>la</strong> capacité du<br />

terminal à conteneurs pour <strong>la</strong><br />

faire passer à 500 000 unités.<br />

Hausse de <strong>la</strong> production de<br />

pétrole<br />

Au cours de l’année 2008, <strong>la</strong><br />

production pétrolière devrait<br />

atteindre 105 millions de barils<br />

par an, contre 87 millions de<br />

barils en 2007. Cette augmentation<br />

résulte de <strong>la</strong> mise en service<br />

des nouveaux champs pétroliers<br />

de Moho-Bilondo, Ikalou-<br />

Ikalou Sud et Awa-Paloukou.<br />

Contrat de partage de production<br />

pétrolière<br />

L’Assemblée nationale congo<strong>la</strong>ise<br />

a approuvé le contrat de<br />

partage de production pétrolière<br />

signé entre <strong>la</strong> Société nationale<br />

des pétroles du Congo<br />

(SNPC) et <strong>la</strong> société China<br />

Congo Wing Wah Pétrochimie<br />

SA. Ce contrat permettra au<br />

Congo de financer des études de<br />

prospection et de réaliser un<br />

projet social spécial.<br />

�CONGO RDC<br />

Une société brésilienne veut<br />

explorer le pétrole<br />

<strong>La</strong> société privée brésilienne<br />

High Resolution Technology<br />

(HRT) petroleum va démarrer,<br />

en mars prochain, l’exploration<br />

du bassin pétrolier de<br />

<strong>la</strong> Cuvette centrale de <strong>la</strong><br />

République démocratique du<br />

Congo (RDC). Le bassin sédimentaire<br />

s’étend sur 800 000<br />

km 2 . L’accord porte sur l’évaluation<br />

du potentiel pétrolier,<br />

<strong>la</strong> subdivision du bassin<br />

en blocs d’exploitation, <strong>la</strong><br />

constitution d’une banque de<br />

données pétrolières et <strong>la</strong> création<br />

d’un <strong>la</strong>boratoire d’hydrocarbures<br />

et des matières<br />

connexes.<br />

�CÔTE D'IVOIRE<br />

Les cinq premiers opérateurs<br />

de <strong>la</strong> zone franche de Grand-<br />

Bassam<br />

Les cinq premières entreprises<br />

ayant fait leur entrée dans<br />

le Vil<strong>la</strong>ge des technologies de<br />

l'information, de <strong>la</strong> communication<br />

et de <strong>la</strong> biotechnologie<br />

(VITIB) sont : African<br />

New Technology (ANT),<br />

CVT Global, Evotecm, IT<br />

Solution et Cieria. <strong>La</strong> société<br />

ANT, spécialisée dans le montage<br />

d'ordinateurs, a annoncé<br />

un investissement de 110 millions<br />

d'euros. D’autres entreprises<br />

spécialisées dans l'énergie,<br />

<strong>la</strong> nanotechnologie et <strong>la</strong><br />

biopharmacologie devraient<br />

intégrer cette zone franche.<br />

Un airbus pour Air Ivoire<br />

Dans le cadre du partenariat<br />

qui lie les deux compagnies<br />

depuis trois mois, Air<br />

Méditerranée mettra à <strong>la</strong><br />

disposition de <strong>la</strong> compagnie<br />

nationale Air Ivoire un<br />

Airbus A 321.<br />

�EGYPTE<br />

Dana Gas investira 200 millions<br />

$<br />

L' Emirati Dana Gas s'apprête<br />

à investir 200 millions USD<br />

dans plusieurs projets gaziers<br />

égyptiens en 2008, et prévoit<br />

même de prospecter le marché<br />

algérien.<br />

Une succursale de <strong>la</strong> National<br />

Bank of Kuwait Capital<br />

Le fond d'investissement de <strong>la</strong><br />

National Bank of Kuwait, NBK<br />

Capital, <strong>la</strong>nce une succursale au<br />

Editeur : Editions Financières du<br />

Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />

75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />

Filiale à 100% de Les Afriques<br />

Edition et Communication SA.<br />

Genève. Administrateurs : Philippe<br />

Séchaud (Président), Abderrazzak<br />

Sitail, Michel Juvet, François-Eric<br />

Perquel, Dominique F<strong>la</strong>ux (Adm.<br />

délégué, directeur de <strong>la</strong> publication).<br />

Editeurs partenaires : At<strong>la</strong>s<br />

Publications (Maroc). Avenir<br />

Communication (Sénégal) et<br />

Syscomtech (Cameroun).<br />

Directeur de <strong>la</strong> rédaction et rédacteur<br />

en chef Finance : Adama<br />

Wade (Casab<strong>la</strong>nca). Rédacteur en<br />

chef Economie et politique : Ihsane<br />

El Kadi (Alger). Rédacteur en chef<br />

Gestion publique et coopération :<br />

Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />

Rédaction : Louis S. Amédé<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Caire afin de développer ses<br />

activités dans le pays.<br />

Fusion<br />

Les autorités égyptiennes ont<br />

opté pour <strong>la</strong> fusion de <strong>la</strong><br />

Holding pour le commerce<br />

avec Al-Qawmiya pour <strong>la</strong><br />

construction et l’urbanisation.<br />

Cette décision fait suite<br />

aux pertes, estimées à 243<br />

millions de LE, enregistrées<br />

par <strong>la</strong> Holding pour le commerce<br />

pour <strong>la</strong> deuxième<br />

année consécutive.<br />

Privatisation de <strong>la</strong> Banque<br />

du Caire<br />

Douze banques arabes et étrangères<br />

ont postulé pour le rachat<br />

de <strong>la</strong> Banque du Caire. Parmi<br />

les candidates : <strong>la</strong> banque allemande<br />

Deutsche Bank, <strong>la</strong><br />

Banque nationale grecque et <strong>la</strong><br />

Banque commerciale koweïtienne.<br />

Les offres sont au stade<br />

de l’étude et de l’évaluation.<br />

130 millions $ pour <strong>la</strong><br />

modernisation de l’industrie<br />

L’Egypte <strong>la</strong>ncera, dès avril prochain,<br />

en coopération avec le<br />

Japon, le deuxième volet du<br />

programme de modernisation<br />

de l’industrie. Le coût de l’opération<br />

: 130 millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />

15 milliards d’économie en<br />

trois ans<br />

L’application du nouveau système<br />

de tarification de l’énergie<br />

en Egypte permettra d’économiser<br />

15 milliards de dol<strong>la</strong>rs<br />

dans les trois prochaines<br />

années. Le nouveau système,<br />

applicable dans les cinq ans à<br />

venir, consiste à lier les prix aux<br />

coûts de l’énergie consommée<br />

par les usines. L’objectif final<br />

étant de supprimer les subventions<br />

accordées à l’énergie dans<br />

un dé<strong>la</strong>i transitoire de 8 à 10<br />

ans. A noter que 40 entreprises<br />

seulement s’emparent de 60%<br />

du total des subventions accordées<br />

à l’énergie en Egypte.<br />

Production d’acier en hausse<br />

Selon l'International Iron &<br />

Steel Institute, l’Égypte a produit<br />

5,7 millions de tonnes<br />

d'acier durant les 11 premiers<br />

mois de 2007, soit 3,4% de<br />

plus que l'année précédente.<br />

Le secteur de <strong>la</strong> construction a<br />

augmenté de 17% par an<br />

durant les quatre dernières<br />

années. Quant aux prix du<br />

rond à béton, ils ont presque<br />

doublé en un an.<br />

�GABON<br />

Dette suisse remboursée<br />

Le Gabon a complètement<br />

remboursé sa dette à l’égard de<br />

<strong>la</strong> Suisse au titre de trois accords<br />

de rééchelonnement pour un<br />

montant total de 9,9 millions<br />

de francs suisses. Le dernier<br />

accord en date a été signé le 14<br />

(Abidjan), Mohamed Baba Fall<br />

(Casab<strong>la</strong>nca), Said Djaafer (Alger),<br />

Amadou Fall (Dakar), Souleymane<br />

Niang (Dakar), Daikha Dridi (Le<br />

Caire), Charles A. Bambara<br />

(Londres).<br />

Ont également participé à ce<br />

numéro : Aliou Diongue<br />

(Dakar), Sana Harb (Alger),<br />

Yassin Tem<strong>la</strong>li (Alger), Ougna<br />

Camara (Conakry), Christelle<br />

Marot (Casab<strong>la</strong>nca), Faycal<br />

Metaouib (Alger), Bénédicte<br />

Châtel (Paris), Anne Guil<strong>la</strong>ume-<br />

Gentil (Paris). Avec le concours<br />

d’African Investor - AI40<br />

(Londres) et CommodAfrica<br />

(Paris).<br />

Abonnements : Les Afriques, 19<br />

rue de Veyrier, CH-1227 Carouge<br />

Genève. Tél : +41 22 301 96 15.<br />

Fax : +41 22 301 96 10.<br />

abos@lesafriques.com ou formu<strong>la</strong>ire<br />

sur www.lesafriques.com<br />

janvier dernier, abrogeant ainsi<br />

les trois accords de rééchelonnement<br />

de 1994, 1996 et 2005,<br />

qui prévoyaient l’amortissement<br />

de <strong>la</strong> dette jusqu’en 2019.<br />

�GUINÉE<br />

7,335 millions $ pour <strong>la</strong><br />

réduction de <strong>la</strong> pauvreté<br />

Le Fonds des Nations unies<br />

pour l’équipement (FNUE) a<br />

accordé un financement de<br />

7,335 millions de dol<strong>la</strong>rs pour<br />

<strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvreté en<br />

Guinée. Cette aide intervient<br />

dans le cadre du 2 e programme<br />

du développement<br />

local (PDL 2), alors que <strong>la</strong> première<br />

partie du PDL a permis,<br />

pour un montant de 4,5 millions<br />

$, <strong>la</strong> réalisation de plusieurs<br />

infrastructures (écoles,<br />

dispensaires…).<br />

Mise en valeur du fleuve<br />

Gambie : 700 millions $<br />

<strong>La</strong> deuxième table ronde des<br />

bailleurs de fonds sur le projet<br />

énergétique de l'Organisation<br />

pour <strong>la</strong> mise en valeur du fleuve<br />

Gambie (OMVG) a permis à <strong>la</strong><br />

Guinée de mobiliser 795 millions<br />

de dol<strong>la</strong>rs, soit 67% du<br />

coût total du projet. Ce montant<br />

est destiné à <strong>la</strong> construction<br />

des barrages hydroélectriques<br />

de Kaléta, en Guinée, et de<br />

Sambagalou, au Sénégal.<br />

�KENYA<br />

Un prêt chinois de 117 millions<br />

$ pour construire des<br />

routes<br />

<strong>La</strong> Chine a accordé au Kenya un<br />

prêt de 117 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />

pour construire 70 km de routes<br />

de contournement afin<br />

d'améliorer <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion dans<br />

<strong>la</strong> capitale Nairobi. Le projet,<br />

financé par l’Export Buyer's<br />

Credit, sera réalisé par <strong>la</strong> China<br />

Road and Bridge Corporation.<br />

Déclin de <strong>la</strong> production du<br />

thé noir<br />

<strong>La</strong> récolte de thé noir sera<br />

réduite de 7% au Kenya en raison<br />

de <strong>la</strong> sécheresse et de <strong>la</strong><br />

situation politique qui prévaut<br />

dans ce pays et qui perturbe <strong>la</strong><br />

cueillette et <strong>la</strong> transformation.<br />

Selon les estimations, <strong>la</strong> production<br />

va baisser à 335 000<br />

tonnes, contre un record de<br />

360 000 tonnes en 2007.<br />

�LESOTHO<br />

Les candidats au programme<br />

alimentaire augmentent<br />

Le nombre de personnes vulnérables<br />

nécessitant <strong>la</strong> nourriture<br />

du Programme alimentaire<br />

mondial (PAM) au Lesotho<br />

passera de 200 000 en décembre<br />

2007 à 260 000 de janvier à<br />

avril 2008. Le PAM a é<strong>la</strong>boré un<br />

nouveau projet visant à fournir<br />

des secours et le relèvement à<br />

Maquette : Jérémie F<strong>la</strong>ux.<br />

Webmaster : Christian Zanardi.<br />

Imprimé en France : Imprimerie<br />

Nouvelle, 93, avenue Denis Papin -<br />

45800 - Saint Jean de Braye.<br />

Imprimé au Sénégal (Avenir<br />

Communication) et au Cameroun<br />

(Sopecam). Diffusion : NMPP,<br />

Sapress, Le Quotidien,<br />

Messapresse.<br />

Régie publicitaire : Sequence<br />

Media SA, 19 rue de Veyrier,<br />

CH -1227 Carouge Genève (+41<br />

22 301 96 15). Bureau de Genève :<br />

Benjamin F<strong>la</strong>ux (+41 78 758 77 09<br />

benjamin.f<strong>la</strong>ux@lesafriques.com).<br />

Bureau de Casab<strong>la</strong>nca : At<strong>la</strong>s<br />

Publication: Khadija El<br />

Hajoui (+212 22 23 34 77<br />

khadija@lesafriques.com).<br />

Dépôt légal : Février 2008<br />

© Reproduction interdite sans l’accord<br />

écrit de l’éditeur


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 ACTUALITÉ<br />

3<br />

<strong>La</strong> Côte d’Ivoire s’engage à plus<br />

de transparence<br />

Le prix du baril de pétrole ne cesse de grimper. Cette tendance est suivie par <strong>la</strong> production ivoirienne<br />

qui, elle aussi, croît année après année. Conséquence, le secteur cristallise les intérêts de <strong>la</strong> part, aussi<br />

bien de l’opinion publique ivoirienne, que des bailleurs de fonds.<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

<strong>La</strong> production ivoirienne<br />

d’or noir ne cesse de croître.<br />

Pour 2008, le gouvernement<br />

table sur une production de<br />

18 100 000 barils, soit envi-<br />

ron 50 000 barils/jour, contre<br />

13 211 526, soit un peu plus de<br />

36 000 barils/jour en 2007. Des<br />

réformes tendant à améliorer <strong>la</strong><br />

transparence et l’efficacité des<br />

ressources tirées du secteur<br />

accroîtraient les recettes de<br />

l’Etat et soutiendraient <strong>la</strong> croissance.<br />

Et les efforts des autorités<br />

ivoiriennes dans ce sens,<br />

sous <strong>la</strong> forme de <strong>«</strong> production<br />

régulière d’information sur le<br />

secteur, de tableaux (mensuels)<br />

cohérents – au nombre de six et<br />

conçus en étroite col<strong>la</strong>boration<br />

avec les partenaires au développement<br />

– sur <strong>la</strong> production du<br />

pétrole brut, du gaz naturel, et <strong>la</strong><br />

commercialisation des produits<br />

pétroliers… <strong>»</strong>, ont fini par<br />

payer. Une sorte de prime à l’ef-<br />

<strong>La</strong>nsana Kouyaté : les Guinéens ont obtenu tout<br />

ce qui était possible à court terme<br />

Le Premier ministre guinéen tire son bi<strong>la</strong>n un an après son instal<strong>la</strong>tion. Eau, électricité, inf<strong>la</strong>tion, transparence… Rien que des progrès.<br />

<strong>La</strong>nsana Kouyaté.<br />

Propos recueillis<br />

par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

Les Afriques : Monsieur le Premier<br />

ministre, les douloureux événements<br />

de l’année dernière étaient<br />

aussi une exigence de meilleures<br />

conditions de vie. Les partenaires<br />

extérieurs vous félicitent, mais les<br />

popu<strong>la</strong>tions ne sentent pas réellement<br />

un mieux-être.<br />

<strong>La</strong>nsana Kouyaté : Nous n’avons pas<br />

<strong>la</strong> même lecture de <strong>la</strong> situation. Je<br />

trouve une parfaite adéquation entre<br />

l’appréciation des partenaires étrangers<br />

et celle des popu<strong>la</strong>tions. Je peux<br />

le dire sans aucune hésitation.<br />

Demandez aux Guinéens, je ne parle<br />

pas des politiciens, je ne parle pas de<br />

ceux qui veulent noircir le tableau,<br />

mais des popu<strong>la</strong>tions qui vivent le<br />

quotidien. Elles savent que cette ville<br />

de Conakry n’a jamais eu autant<br />

d’électricité que maintenant, depuis<br />

près de 20 ans. Jamais eu autant<br />

fort, pour <strong>la</strong> transparence des<br />

données sur le secteur pétrolier,<br />

a été accordée au pays. <strong>La</strong> Côte<br />

d’Ivoire s’est vue autorisée par<br />

le secrétariat de l’Initiative<br />

pour <strong>la</strong> transparence des<br />

industries extractives (EITI) à<br />

Une sorte de prime à l’effort, pour<br />

<strong>la</strong> transparence des données sur le secteur<br />

pétrolier, a été accordée au pays.<br />

mettre en p<strong>la</strong>ce son conseil<br />

national EITI. Chose faite le 4<br />

février 2008, et qui devra<br />

déboucher sur un accord définitif<br />

pour l’adhésion du pays<br />

à l’EITI.<br />

Garant moral<br />

Formaté comme une instance<br />

de veille stratégique, ce conseil<br />

est censé accompagner les<br />

autorités ivoiriennes dans leur<br />

ambition de capitaliser les<br />

recettes tirées de l’exploitation<br />

de leurs ressources minières et<br />

minérales. <strong>La</strong> feuille de route<br />

de ce conseil national tel<br />

qu’à lui signifié par Léon<br />

Emmanuel Monnet, ministre<br />

ivoirien des Mines et de<br />

l’Energie, est on ne peut plus<br />

d’eau. Il y avait des quartiers qui<br />

n’en avaient pas depuis des années et<br />

des années. Cette popu<strong>la</strong>tion n’avait<br />

jamais vu sa monnaie aussi stable<br />

sur un temps aussi long. Quand<br />

nous arrivions, l’euro était à 9500<br />

francs guinéens. Allez sur le marché,<br />

il est à 4500-5000 FG, et depuis<br />

des mois et des mois. Des gens ont<br />

dit à l’époque que c’etait un effet<br />

passager. Je leur ai dit <strong>«</strong> attendez, je<br />

vais transformer le conjoncturel en<br />

structurel <strong>»</strong>, et c’est ce qui est en<br />

train d’arriver.<br />

J’ai trouvé le taux d’inf<strong>la</strong>tion à 40%,<br />

il est à 12,5 pour décembre, selon le<br />

FMI et <strong>la</strong> Banque mondiale. Le prix<br />

du pain a augmenté partout, sauf<br />

en Guinée. Le pèlerinage à <strong>La</strong><br />

<strong>«</strong> 300 véhicules<br />

de l’administration<br />

ont disparu. <strong>»</strong><br />

Mecque coûtait l’année dernière<br />

16,5 millions de FG. Cette année, 12<br />

millions. <strong>La</strong> puce du téléphone<br />

s’achetait à plus d’un million et on<br />

ne <strong>la</strong> trouvait pas. Aujourd’hui elle<br />

est à 5000…<br />

LA : Le riz, nourriture de base, a<br />

augmenté en revanche.<br />

LK : Le riz ne peut pas ne pas augmenter.<br />

Sur le marché international,<br />

<strong>la</strong> tonne de riz qui était à 200 est<br />

c<strong>la</strong>ire : <strong>«</strong> Aider à prémunir les<br />

ressources nationales de notre<br />

pays en développement contre <strong>la</strong><br />

gestion opaque des recettes provenant<br />

des industries extractives,<br />

de manière à ce que celles-ci<br />

aient une incidence positive sur<br />

le niveau de vie des popu<strong>la</strong>tions<br />

<strong>»</strong>. Autant dire que cette<br />

instance composée de personnalités<br />

de l’administration<br />

publique, du secteur privé et de<br />

<strong>la</strong> société civile devra être le<br />

garant moral de <strong>la</strong> fiabilité et de<br />

<strong>la</strong> crédibilité des données re<strong>la</strong>tives<br />

au secteur pétrolier ivoirien.<br />

Rôle d’autant important<br />

que, bien que les ressources<br />

tirées ne représentent, pour le<br />

moment, que 5% des recettes<br />

totales de <strong>la</strong> Côte d’Ivoire, le<br />

secteur pétrolier n’est pas<br />

moins source d’espoir dans ce<br />

pays où l’agriculture, via le<br />

binôme café-cacao, continue<br />

de porter à bout de bras le<br />

développement.<br />

<strong>La</strong> manne fait fantasmer<br />

Les éc<strong>la</strong>irages du ministre de<br />

l’Economie et des Finances :<br />

<strong>«</strong> notre production oscille entre<br />

35 000 et 50 000 barils/jour – et<br />

<strong>la</strong> part des recettes pétrolières<br />

dans le budget de l’Etat est de<br />

100 milliards de FCFA en<br />

moyenne… <strong>»</strong>, n’y changent pas<br />

grand chose. Sans élever <strong>la</strong><br />

Côte d’Ivoire au rang des<br />

grands producteurs africains<br />

tels que l’Ango<strong>la</strong>, le Nigeria, le<br />

Gabon ou <strong>la</strong> Guinée équatoriale,<br />

d’aucuns nourrissent<br />

bien des fantasmes sur <strong>la</strong><br />

manne qu’elle tirerait de <strong>la</strong><br />

vente de l’or noir et de l’usage<br />

qui pourrait en être fait par les<br />

tenants du pouvoir. Aidés en<br />

ce<strong>la</strong> par le fait qu’aujourd’hui,<br />

ce sont environ une trentaine<br />

de blocs pétroliers qui ont été<br />

découverts et dont se partagent<br />

<strong>la</strong> gestion des multinationales :<br />

les blocs CI 100, CI 110 et CI<br />

111 accordés à <strong>la</strong> société Yam’s<br />

Petroleum de Pierre Fakhoury ;<br />

les blocs CI 102 et CI 103<br />

octroyés à Tullow, associé du<br />

groupe canadien Canada<br />

Natural Ressources (CNR) ; le<br />

bloc CI 24, propriété de<br />

l’Italien Edison Gas ; les blocs<br />

CI 12 et CI 104 appartenant au<br />

Sud-Africain Energetic ; et les<br />

champs en eaux profondes CI<br />

112, CI 101 et CI 401, les blocs<br />

onshore CI 301 (Jacqueville) et<br />

CI 303 (Adiaké) sur lesquels est<br />

aujourd’hui à 525.<br />

Le problème de <strong>la</strong> Guinée est que<br />

nous avons à <strong>la</strong> fois les prix les plus<br />

bas de <strong>la</strong> région, mais aussi les<br />

revenus les plus bas. C’est pourquoi<br />

le gouvernement a décidé<br />

d’augmenter les sa<strong>la</strong>ires indiciaires<br />

des travailleurs de <strong>la</strong> fonction<br />

publique en 2008.<br />

Pour le reste de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, puisque<br />

les fonctionnaires ne représentent<br />

qu’un faible pourcentage, ce<br />

sont les effets induits des investissements<br />

qui augmenteront les revenus<br />

et créeront des emplois. Et vous<br />

pouvez voir l’engouement pour les<br />

mégaprojets miniers, l’hôtellerie, le<br />

domaine agricole. Ces investissements<br />

vont produire des effets.<br />

LA : Oui, mais ils ne se feront pas<br />

sentir tout de suite. Les popu<strong>la</strong>tions<br />

auront-elles <strong>la</strong> patience d’attendre<br />

?<br />

LK : L’impossible est impossible, on<br />

ne peut pas avoir à court terme ce<br />

qui ne peut être obtenu qu’à moyen<br />

terme. Mais tout ce qui peut être<br />

obtenu à court terme, elles l’ont déjà<br />

eu. Les popu<strong>la</strong>tions savent d’où nous<br />

venons. Prenez un autre domaine<br />

crucial pour elles, <strong>la</strong> sécurité. Quand<br />

nous sommes arrivés, trente prisons<br />

avaient été cassées, les prisonniers<br />

évadés et les armes des forces de l’ordre<br />

disparues à <strong>la</strong> faveur des grèves.<br />

Malgré tout, nous avons réussi<br />

L’industrialisation,<br />

<strong>la</strong> clé du problème<br />

Adama Wade,<br />

Casab<strong>la</strong>nca<br />

C’est de bon augure. Le continent<br />

bruit actuellement de<br />

projets de révision des contrats<br />

de partage miniers. Le gouvernement<br />

du Niger a allumé le<br />

feu avec plus ou moins de bonheur<br />

dans l’affaire Areva, en<br />

exigeant une mise à niveau des<br />

prix gelés depuis quatre décennies.<br />

<strong>La</strong> RDC a emboîté le pas<br />

en tentant de rompre avec <strong>la</strong><br />

politique des contrats opaques.<br />

Avant eux, <strong>la</strong> Mauritanie,<br />

admise dans le cercle des pays<br />

pétroliers, s’était payée un bras<br />

de fer gagnant avec l’Australien<br />

Woodside, soupçonné de trop<br />

tirer les dividendes de l’or noir<br />

vers lui. Généralement popu<strong>la</strong>ires,<br />

ces réformes font oublier<br />

que le vrai problème du continent<br />

est l’absence d’une industrie<br />

forte, capable de transformer<br />

les minerais et le pétrole.<br />

l’Inde avait choisi le chemin du<br />

développement par <strong>la</strong> promo-<br />

actif le groupe Vanco.<br />

De l’avis des experts, l’or noir<br />

ivoirien, dont l’exploitation ne<br />

fait que commencer, a de beaux<br />

jours devant lui. Les prévisions<br />

indiquent une croissance de<br />

l'exploration et de <strong>la</strong> produc-<br />

à assurer une certaine sécurité.<br />

Conakry n’a pas plus d’insécurité<br />

qu’une autre capitale africaine.<br />

LA : Une autre revendication, l’indépendance<br />

de <strong>la</strong> Banque centrale ?<br />

LK : Notre banque centrale est<br />

indépendante. Le décret auquel<br />

vous faites référence a certes été<br />

signé, mais il n’est pas appliqué. Ce<br />

décret est une erreur, reconnue par<br />

son auteur, le secrétaire général à <strong>la</strong><br />

Présidence. Il a admis avoir simplement<br />

<strong>«</strong> collé <strong>»</strong> dans le nouveau texte<br />

les attributions de son prédécesseur.<br />

Il est notamment écrit dans ce<br />

décret que c’est le secrétaire général<br />

de <strong>la</strong> Présidence qui assure <strong>la</strong> continuité<br />

de l’Etat. Ce n’est guère compatible<br />

avec l’actuelle architecture<br />

institutionnelle.<br />

<strong>La</strong> Banque centrale garde donc son<br />

indépendance. Elle va même être<br />

renforcée. Une commission composée<br />

de nos banquiers les plus avérés a<br />

produit un document qui donne<br />

encore plus d’autonomie et plus<br />

d’autorité à <strong>la</strong> Banque centrale.<br />

Quand j’arrivais, il y avait des<br />

dépenses extrabudgétaires, les bons<br />

de Trésor vis-à-vis de <strong>la</strong> Banque centrale<br />

étaient indescriptibles. Si <strong>la</strong><br />

monnaie s’est stabilisée, c’est parce<br />

que tout ce<strong>la</strong> a été endigué.<br />

LA : Qu’en est-il de <strong>la</strong> publication<br />

des résultats d’audits ?<br />

tion des services, <strong>la</strong> Chine avait<br />

parié sur l’agriculture et l’industrie.<br />

L’Afrique avait, elle, fait<br />

de l’exportation des matières<br />

premières son principal<br />

moteur de développement. Il<br />

fal<strong>la</strong>it, c<strong>la</strong>mait-on, constituer<br />

rapidement des réserves pour<br />

consolider nos Etats.<br />

Cinquante ans plus tard, cette<br />

politique a accouché d’un chiffre<br />

: 2%. C’est <strong>la</strong> part que pèse<br />

le continent dans le commerce<br />

mondial. Quand le Nigeria<br />

exporte un baril, il perçoit à<br />

peine 15% de <strong>la</strong> transaction<br />

facturée. Pire, les minerais de<br />

fer exportés à partir des ports<br />

africains sont souvent vendus<br />

FOB (free on board). C’est dire,<br />

comme le déc<strong>la</strong>rent les adeptes<br />

du commerce équitable, que<br />

l’Afrique reste le premier<br />

exportateur mondial d’emplois.<br />

Pas étonnant, dans cet<br />

état de faits, que des milliers de<br />

jeunes du continent rêvent, au<br />

prix de leur vie, de forcer les<br />

barrières hermétiques de <strong>la</strong><br />

Méditerranée.<br />

tion du pétrole brut dans les<br />

prochaines années. Les réserves<br />

de pétrole brut découvert sont<br />

estimées à 25 milliards de barils<br />

et les réserves de gaz naturel à<br />

77 milliards de mètre cube…<br />

LK : Vous avez dû suivre les résultats<br />

du Conseil des ministres hier [jeudi<br />

dernier ndlr]. Tous les résultats ont<br />

été rendus publics à l’exception de<br />

deux, en voie de finalisation, sur les<br />

29 ministères. Des choses ahurissantes<br />

ont été découvertes. Sur 2006 et<br />

<strong>«</strong> 13 400 fonctionnaires<br />

décédés percevaient<br />

leurs sa<strong>la</strong>ires.<strong>»</strong><br />

trois mois de 2007, plus de 200 milliards<br />

de FG [30 millions d’euros]<br />

ont été détournés. Environ 400<br />

matériels rou<strong>la</strong>nts, dont 300 véhicules,<br />

ont disparu. 13 400 fonctionnaires<br />

décédés, principalement dans<br />

l’éducation, continuaient à percevoir<br />

des sa<strong>la</strong>ires. Dans le domaine<br />

immobilier, des terrains nus, des<br />

patrimoines bâtis ont été illégalement<br />

occupés.<br />

LA : Quelle suite va être donnée à<br />

tout ce<strong>la</strong> ?<br />

LK : Ces résultats vont être transmis,<br />

une fois consolidés, aux institutions<br />

républicaines, à <strong>la</strong> société civile. Le<br />

ministre du Contrôle économique et<br />

financier fera une conférence de<br />

presse pour en donner les détails. <strong>La</strong><br />

procédure en Guinée veut que<br />

l’agent judiciaire de l’Etat soit saisi.<br />

Nous le saisirons pour que <strong>la</strong> justice<br />

entame les procédures requises.


4<br />

155 000 bénéficiaires chaque<br />

année, jusqu'en décembre 2010<br />

pour un coût total de plus de 30<br />

millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />

�LIBERIA<br />

Le Liberia éligible au PPTE,<br />

pas à l’allègement de <strong>la</strong> dette<br />

Les conseils exécutifs du Fonds<br />

monétaire international (FMI)<br />

et de <strong>la</strong> Banque mondiale ont<br />

annoncé que le Liberia était éligible<br />

à l’assistance de l’Initiative<br />

pays pauvres très endettés<br />

(PPTE). Un communiqué de<br />

ces deux institutions financières<br />

internationales précise toutefois<br />

que pour être éligible à l’allégement<br />

de <strong>la</strong> dette dans le cadre<br />

de l’initiative PPTE, le Liberia<br />

devra prendre plusieurs<br />

actions dont <strong>la</strong> poursuite des<br />

résultats satisfaisants dans le<br />

cadre du programme suivi<br />

personnel Staff Monitored<br />

Program (SMP) actuel. Il doit,<br />

en outre, éponger ses dettes<br />

dues aux créanciers multi<strong>la</strong>téraux<br />

ou convenir d’un accord<br />

sur une stratégie de paiement<br />

des arriérés.<br />

�LIBYE<br />

Pas d’achats d’actifs aux<br />

Etats-Unis<br />

Le Fonds d’investissement<br />

libyen a renoncé à l'achat d'actifs<br />

américains en raison des<br />

restrictions imposées aux Etats-<br />

Unis sur les investissements des<br />

Etats arabes. Ce fonds, doté de<br />

100 milliards de dol<strong>la</strong>rs provenant<br />

des recettes pétrolières,<br />

s’orientera vers l’acquisition<br />

d'actions, d’obligations, d'immobilier<br />

et de p<strong>la</strong>cements bancaires<br />

en Chine, en Indonésie et<br />

dans des pays d'Europe et<br />

d'Amérique <strong>la</strong>tine.<br />

Libyan Petrolium rachète<br />

Excelon Mobil<br />

<strong>La</strong> compagnie Libyan<br />

Petrolium a remporté l'appel<br />

d'offres de vente des sociétés<br />

américaines Excelon Mobil en<br />

Tunisie et au Maroc. Excelon<br />

Mobil détient respectivement<br />

20% et 10% des parts de marché<br />

en Tunisie et au Maroc. En<br />

Tunisie, elle dispose de 380 stations<br />

de distribution de carburant,<br />

de deux usines de fabrication<br />

d'asphalte à Tunis et à Sfax,<br />

d'une usine d'huile de moteurs<br />

ainsi que de plusieurs dépôts de<br />

pétrole et de stations d'approvisionnement<br />

en carburants<br />

d'avions et de bateaux.<br />

Signature de 77 contrats<br />

dans les services et l'habitat<br />

L'Autorité d'exécution des<br />

projets d'habitat et de services<br />

en Libye a signé 77 contrats<br />

pour l'exécution de plusieurs<br />

projets dans les domaines des<br />

services intégrés et de l'habitat,<br />

dans plusieurs villes du<br />

pays, pour un montant total<br />

de 2,75 milliards de dol<strong>la</strong>rs.<br />

Ces projets, qui comportent<br />

<strong>la</strong> construction de 16 400<br />

logements, seront exécutés<br />

par des sociétés internationales<br />

et 36 autres locales.<br />

�MADAGASCAR<br />

Les ambitions de Celtel<br />

Celtel Madagascar affiche<br />

l’ambition d’atteindre un<br />

taux de couverture de 89%<br />

d’ici <strong>la</strong> fin de l'année 2008,<br />

soit un accroissement<br />

de 34% sachant que <strong>la</strong> compagnie<br />

en est à 55%<br />

aujourd'hui. En nombre<br />

d’abonnés, cet objectif<br />

devrait se traduire par l’atteinte<br />

d’un million d'utilisateurs.<br />

Celtel compte introduire<br />

de nouveaux produits<br />

comme B<strong>la</strong>ckberry.<br />

Importation de cinq locomotives<br />

de Chine<br />

Pour atteindre une capacité de<br />

transport de 700 000 tonnes<br />

par an, <strong>la</strong> compagnie ferroviaire<br />

malgache, Madarail, a<br />

importé cinq locomotives très<br />

puissantes de Chine. D’une<br />

valeur de 6 millions de dol<strong>la</strong>rs,<br />

les locomotives sont co-financées<br />

par <strong>la</strong> Banque mondiale<br />

et <strong>la</strong> Banque européenne d’investissement<br />

(BEI).<br />

�MALI<br />

42 millions $ de <strong>la</strong> Banque<br />

mondiale<br />

<strong>La</strong> Banque mondiale a<br />

approuvé un financement de<br />

l'Association internationale de<br />

développement (IDA) d'un<br />

montant de 42 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />

au titre du 2 e Crédit d'appui<br />

à <strong>la</strong> stratégie de réduction de <strong>la</strong><br />

pauvreté (CASRP II) du Mali.<br />

Le programme sera concentré<br />

sur le maintien d'un cadre<br />

macroéconomique stable et<br />

l'amélioration de <strong>la</strong> gestion<br />

générale des dépenses publiques,<br />

le renforcement de <strong>la</strong><br />

croissance et l'amélioration de<br />

l'accès aux services sociaux de<br />

base, en vue d'atteindre les<br />

Objectifs du millénaire pour le<br />

développement (OMD).<br />

�MAROC<br />

Le Portugais Joamarn s’installe<br />

au Maroc<br />

<strong>La</strong> société portugaise Joamarn,<br />

spécialisée dans l’injection p<strong>la</strong>stique<br />

et le traitement de surface<br />

pour l’automobile et l’électronique,<br />

va créer une unité de<br />

production à Tanger.<br />

Une station balnéaire de<br />

prestige<br />

Le promoteur immobilier néer<strong>la</strong>ndais<br />

<strong>La</strong> Per<strong>la</strong> s’apprête à<br />

construire une station balnéaire<br />

de prestige située sur les rives<br />

du <strong>la</strong>c <strong>La</strong>l<strong>la</strong> Takerkoust.<br />

Liaison low cost Madrid-<br />

Tanger<br />

<strong>La</strong> compagnie aérienne Easy-<br />

Jet, leader européen du transport<br />

low cost, vient d'inaugurer<br />

sa liaison entre Madrid et<br />

Tanger (nord du Maroc), à raison<br />

de six fréquences hebdomadaires<br />

(du lundi au vendredi),<br />

avec un prix aller-retour<br />

à moins de 50 euros. Easy-Jet<br />

compte également <strong>la</strong>ncer<br />

de nouvelles liaisons vers<br />

Casab<strong>la</strong>nca et Marrakech.<br />

Déficit commercial en hausse<br />

Le déficit commercial du<br />

Maroc s'est creusé à un niveau<br />

record de 137,1 milliards de<br />

dirhams (18 milliards $) en<br />

2007, en raison de l'augmentation<br />

des importations de céréales<br />

et d'équipements industriels.<br />

L'écart était de 98,6 milliards<br />

de dirhams l'année précédente.<br />

<strong>La</strong> montée en flèche du<br />

déficit accroît <strong>la</strong> pression sur <strong>la</strong><br />

banque centrale pour dévaluer<br />

le dirham afin de réduire les<br />

importations.<br />

Augmentation des réserves<br />

en devises<br />

Les réserves de change ont<br />

augmenté de 7,5%, atteignant<br />

187,4 milliards de dirhams.<br />

Cette hausse est due aux<br />

recettes touristiques et aux<br />

transferts de ressortissants<br />

marocains résidant à l'étranger.<br />

Les recettes en devises<br />

provenant du tourisme ont<br />

augmenté de 12% (58,8 milliards<br />

de dirhams). Quant aux<br />

transferts des Marocains résidant<br />

à l'étranger, ils étaient de<br />

55,1 milliards de dirhams en<br />

2007, soit 15% de plus que<br />

l'année précédente.<br />

At<strong>la</strong>s Blue reçoit le certificat<br />

<strong>«</strong> IOSA <strong>»</strong><br />

L’Association internationale<br />

du transport aérien (IATA) a<br />

décerné le certificat <strong>«</strong> IOSA <strong>»</strong><br />

à <strong>la</strong> compagnie aérienne low<br />

cost At<strong>la</strong>s Blue, filiale de <strong>la</strong><br />

Royal Air Maroc (RAM). Le<br />

certificat <strong>«</strong> IOSA <strong>»</strong> est un système<br />

d'évaluation et de<br />

management opérationnel<br />

des compagnies aériennes qui<br />

couvre l'ensemble de leurs<br />

activités opérationnelles et<br />

atteste de leur adhésion au<br />

contrôle et à l'audit sur <strong>la</strong><br />

sécurité, <strong>la</strong> sûreté et <strong>la</strong> qualité<br />

des opérations.<br />

�MAURITANIE<br />

Révision de l’accord de<br />

pêche avec l’UE<br />

<strong>La</strong> Mauritanie et l’Union<br />

européenne ont signé un<br />

accord portant révision du<br />

protocole de pêche liant les<br />

deux parties. L’objectif est de<br />

mieux répondre aux besoins<br />

de <strong>la</strong> Mauritanie pour le<br />

développement de son secteur<br />

national de <strong>la</strong> pêche. Les<br />

accords de pêche avec l’UE<br />

rapportent annuellement à<br />

<strong>la</strong> Mauritanie 86 millions<br />

d’euros.<br />

�MOZAMBIQUE<br />

Le Mozambique à <strong>la</strong> rescousse<br />

de l’Afrique du Sud<br />

Le directeur de <strong>la</strong><br />

Compagnie nationale<br />

d’énergie du Mozambique a<br />

exprimé son intention de<br />

venir en aide à l’Afrique du<br />

Sud pour réduire <strong>la</strong> crise<br />

énergétique qui menace<br />

l’économie de ce pays. Cette<br />

offre a, cependant, besoin<br />

d’investissements. Le<br />

Mozambique dispose d’un<br />

important potentiel de production<br />

énergétique, dont<br />

une grande partie des ressources<br />

reste inexploitée. Sur<br />

les 2075 MW d’électricité<br />

produite, le Mozambique<br />

n’en consomme que 250<br />

MW. Alors que 60% de cette<br />

capacité est exportée vers<br />

l’Afrique du Sud, et 35% vers<br />

le Zimbabwe.<br />

Infrastructures touristiques<br />

pour <strong>la</strong> Coupe du monde<br />

Le Ministère du tourisme a<br />

émis un appel d'offres international<br />

pour <strong>la</strong> construction<br />

d'instal<strong>la</strong>tions touristiques<br />

dans le parc transfrontalier<br />

<strong>«</strong> Grand Limpopo <strong>»</strong>,<br />

au Mozambique. Les sociétés<br />

sud-africaines ne peuvent<br />

soumettre leurs offres<br />

que si elles entrent en partenariat<br />

avec des entreprises<br />

mozambicaines. Au moins<br />

30% des parts dans ces futures<br />

instal<strong>la</strong>tions, destinées à<br />

accueillir les touristes pendant<br />

<strong>la</strong> Coupe du monde de<br />

football 2010 en Afrique du<br />

Sud, doivent revenir au gouvernement.<br />

Construction d’un oléoduc<br />

transfrontalier<br />

Le Mozambique a accordé à<br />

Venessia Petroleum, une<br />

compagnie basée au Qatar,<br />

un contrat pour <strong>la</strong> construction<br />

d'un oléoduc transfrontalier<br />

reliant <strong>la</strong> ville de Beira,<br />

au Mozambique, à Nsanje,<br />

au Ma<strong>la</strong>wi. Les travaux,<br />

d’une durée de 36 mois,<br />

comprennent <strong>la</strong> construction<br />

du pipeline et des instal<strong>la</strong>tions<br />

de stockage. Ce<br />

projet vise à réduire, pour le<br />

Ma<strong>la</strong>wi, le coût de l'importation<br />

du carburant, actuellement<br />

transporté par<br />

camions-citernes à travers <strong>la</strong><br />

Tanzanie.<br />

CONDENSÉ<br />

�NIGER<br />

Un don américain de 23 millions<br />

$<br />

<strong>La</strong> Société du défi millénaire<br />

(MCC) a accordé un don de 23<br />

millions de dol<strong>la</strong>rs au profit du<br />

Programme du seuil, visant à<br />

aider le Niger à améliorer ses<br />

performances dans le domaine<br />

de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation des jeunes filles<br />

au cycle primaire. Le programme<br />

porte également sur <strong>la</strong><br />

lutte anti-corruption, <strong>la</strong> promotion<br />

du libre-échange et des<br />

droits fonciers.<br />

NIGERIA<br />

Une perte de 32 milliards $<br />

par an dans les gaz torchés<br />

Le Nigeria a perdu, à ce jour,<br />

quelque 19,2 milliards de m 3 de<br />

ses ressources gazières à cause<br />

des gaz torchés, soit une perte<br />

annuelle de 32 milliards de dol<strong>la</strong>rs.<br />

Ce niveau représente 70%<br />

de <strong>la</strong> production de gaz brut,<br />

contre 65% pour l’Ango<strong>la</strong> et<br />

4,5% pour l’Algérie.<br />

Indemnisation des victimes<br />

Le Comité sénatorial sur<br />

l'aviation a ordonné à trois<br />

compagnies aériennes locales<br />

nigérianes, Bellview, Sosoliso<br />

et ADC, de verser dans les<br />

deux mois à venir les indemnisations<br />

aux victimes des crashs<br />

de 2005 et de 2006. Elles sont<br />

également appelées à régler<br />

toutes les questions en suspens<br />

avec le Ministère fédéral des<br />

transports et l'Autorité de<br />

l'aviation civile du Nigeria<br />

(NCAA). Le régu<strong>la</strong>teur a désigné<br />

une liste d’assureurs avec<br />

lesquels toutes les compagnies<br />

aériennes doivent traiter.<br />

Des performances satisfaisantes<br />

Les rapports d'auto-évaluation<br />

du Nigeria sont de meilleure<br />

qualité que tous les autres rapports,<br />

estime l'Equipe/Pays<br />

(EEP) du Mécanisme africain<br />

d'évaluation par les pairs<br />

(MAEP). Selon le chef de<br />

l’EEP, l'évaluation nigériane a<br />

été <strong>«</strong> faite de manière approfondie<br />

<strong>»</strong> et menée conformément<br />

aux instructions des membres<br />

du panel de l'EEP. <strong>«</strong> Aucun<br />

autre pays n'avait fait ce<strong>la</strong><br />

auparavant <strong>»</strong>, estime cette instance<br />

du MAEP.<br />

�RWANDA<br />

Création d’un marché à capitaux<br />

Le Rwanda a, pour <strong>la</strong> première<br />

fois, <strong>la</strong>ncé un marché<br />

des capitaux pour les transactions<br />

d'actions et d'obligations<br />

des entreprises des secteurs<br />

publics et privés. Ce<br />

marché des capitaux sera<br />

conduit <strong>«</strong> over the counter <strong>»</strong><br />

(OTC), un système destiné<br />

aux marchés de faible envergure,<br />

où les transactions sont<br />

négociées de gré à gré entre<br />

l'acheteur et le vendeur.<br />

�SÉNÉGAL<br />

Agriculture, baisse des prévisions<br />

de récoltes<br />

<strong>La</strong> campagne agricole 2007/<br />

2008 devrait enregistrer une<br />

baisse globale non négligeable.<br />

Ainsi <strong>la</strong> production de céréales<br />

devrait baisser de 12%, du fait<br />

principalement de <strong>la</strong> chute de<br />

27% de <strong>la</strong> production de mil et<br />

de celle des arachides (-7%).<br />

Sur une prévision d'achat de<br />

285 000 tonnes d'arachides,<br />

seules 26 948 tonnes ont été<br />

réalisées à <strong>la</strong> date du 20 janvier<br />

dernier, soit une réalisation de<br />

10% par rapport aux objectifs<br />

de collecte. A <strong>la</strong> même date, le<br />

niveau de collecte du coton a<br />

atteint 17%, soit 8724 tonnes<br />

pour une production attendue<br />

à 49 972 tonnes.<br />

152 millions FCFA de l’USAID<br />

Six collectivités locales<br />

du district sanitaire de<br />

Ziguinchor (sud) ont reçu un<br />

financement de 152 millions<br />

FCFA de l’agence américaine<br />

USAID, entrant dans le cadre<br />

du programme <strong>«</strong> Santé<br />

USAID 2006-2011 <strong>»</strong>.<br />

�SIERRA LEONE<br />

Financement britannique<br />

<strong>La</strong> Grande-Bretagne financera<br />

deux programmes d'assistance<br />

à <strong>la</strong> Sierra Leone d'un montant<br />

total de 36 millions de livres<br />

sterling, destinés notamment<br />

aux domaines de l’éducation et<br />

de <strong>la</strong> santé. Le Royaume-Uni va<br />

également débloquer 20 millions<br />

de livres pour soutenir le<br />

développement du secteur de<br />

l'énergie en Sierra Leone. Ce<strong>la</strong><br />

servira essentiellement à l’approvisionnement<br />

en électricité<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de Freetown et<br />

à fournir de l'énergie aux centres<br />

de santé, aux stations de<br />

pompage d'eau, aux écoles et<br />

aux postes de police.<br />

�TOGO<br />

Aide à l’électrification<br />

<strong>La</strong> Banque ouest-africaine de<br />

développement (BOAD) a<br />

accordé un prêt de 10 millions<br />

d’euros à <strong>la</strong> Compagnie<br />

énergie électrique du Togo<br />

(CEET), pour l'extension de<br />

ses réseaux de distribution et<br />

<strong>la</strong> construction d'une centrale<br />

à Dapaong (environ 650 km<br />

au nord de Lomé). Ce prêt<br />

porte à environ 180 millions<br />

d'euros le montant total des<br />

subventions allouées par <strong>la</strong><br />

BOAD au Togo.<br />

�TUNISIE<br />

Protocole d’accord entre<br />

trois assureurs<br />

<strong>La</strong> Compagnie tunisienne d’assurance,<br />

<strong>la</strong> Mutuelle MAE et les<br />

Françaises MACIF et Caisses<br />

d'Epargne ont signé un protocole<br />

d'accord de partenariat.<br />

Le centre d'affaires <strong>«</strong> Delta<br />

Center <strong>»</strong> ouvre ses portes<br />

Le centre d'affaires <strong>«</strong> Delta<br />

Center <strong>»</strong>, de <strong>la</strong> société tunisoitalienne<br />

Delta Consulting, a<br />

ouvert ses portes à Tunis.<br />

Cette nouvelle filiale, située<br />

dans <strong>la</strong> zone industrielle<br />

Charguia II, s'étend sur<br />

2500 m 2 et abrite près de 54<br />

bureaux et quatre salles de<br />

réunions, de formation et de<br />

conférences. Elle va offrir des<br />

services personnalisés aux<br />

hommes d'affaires tunisiens et<br />

étrangers concernant, notamment,<br />

l'aide à <strong>la</strong> création, <strong>la</strong><br />

domiciliation des sociétés,<br />

l'assistance et le secrétariat.<br />

El Arem s’allie au groupe<br />

marocain Kadmiri<br />

L’homme d’affaires tunisien<br />

El Arem vient de créer<br />

une joint-venture dans le<br />

domaine de l’électricité avec<br />

le groupe marocain Kadmiri,<br />

du nom de Sa<strong>la</strong>h Eddine<br />

Kadmiri, président de <strong>la</strong><br />

Fédération patronale marocaine<br />

de l’électricité et de<br />

l’électronique Fenelec. <strong>La</strong><br />

nouvelle entreprise est dotée<br />

d’un capital de 500 000<br />

dinars tunisiens. Un investissement<br />

d’un million DT est<br />

prévu pour <strong>la</strong> production de<br />

climatiseurs de <strong>la</strong> marque<br />

chinoise Gree, dont El Arem<br />

est le représentant commercial<br />

en Tunisie, au Maroc et<br />

en Afrique.<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Un fonds de promotion des<br />

dattes<br />

Les autorités tunisiennes ont<br />

décidé de <strong>la</strong> création d’un fonds<br />

de promotion de l’exportation<br />

des dattes, qui sera financé par<br />

une commission de 1% sur<br />

toute quantité exportée. A<br />

noter que <strong>la</strong> Tunisie dispose<br />

déjà d’un fonds de promotion<br />

de l’exportation de l’huile<br />

d’olive d’un montant de 8 millions<br />

DT.<br />

Contacts prometteurs entre<br />

Sicam et Benne Marrel<br />

Des contacts, jugés sérieux et<br />

prometteurs, ont été établis<br />

entre <strong>la</strong> société tunisienne<br />

Sicam, spécialisée dans <strong>la</strong><br />

fabrication des bennes, des<br />

p<strong>la</strong>teaux de transports et des<br />

citernes, et l’entreprise Benne<br />

Marrel du Maroc. Les deux<br />

partenaires seraient sur le<br />

point de <strong>la</strong>ncer des gammes<br />

de produits communes au<br />

Maghreb, en Europe et en<br />

Afrique subsaharienne. 70%<br />

du chiffre d’affaires de <strong>la</strong><br />

SICAM se fait à l’export.<br />

Terminaux de paiement électronique<br />

A partir de mars 2008, les déc<strong>la</strong>rations<br />

fiscales pourront se faire<br />

par le biais du réseau Internet<br />

(télé-déc<strong>la</strong>ration d'impôts).<br />

Pour s’acquitter de leurs<br />

impôts, citoyens et entreprises<br />

disposeront de terminaux de<br />

paiement électronique qui<br />

seront disponibles au niveau<br />

des recettes moyennant l'utilisation<br />

de cartes bancaires.<br />

Extension de <strong>la</strong> cimenterie<br />

de Gabès<br />

<strong>La</strong> Société des ciments de Gabès<br />

(SCG), rachetée en 2000 par le<br />

groupe portugais Secil, projette<br />

d'importants travaux d'extension<br />

d'un montant global de<br />

142 millions de dinars.<br />

L’extension comporte des travaux<br />

d'aménagement (25 millions<br />

DT), l'importation<br />

d'équipements (97 millions<br />

DT) et d'équipements locaux<br />

(16 millions DT). 30 nouveaux<br />

emplois, essentiellement de<br />

hauts cadres et techniciens<br />

supérieurs, seront créés. <strong>La</strong> production<br />

passera de 1,3 million<br />

de tonnes à 2,1 millions de tonnes,<br />

dont 40% sont destinés à<br />

l’exportation.<br />

Fusion annoncée entre UBCI<br />

et UIB<br />

Le Financial Times annonce<br />

une fusion imminente entre<br />

l’Union bancaire pour le commerce<br />

et l’industrie (UBCI, privée)<br />

et l’Union internationale<br />

de banques (UIB). Ce sont<br />

principalement les pertes subies<br />

par Société Générale, actionnaire<br />

majoritaire de l’UIB, qui<br />

expliqueraient cette probable<br />

union de ces deux banques. Si <strong>la</strong><br />

fusion venait à se concrétiser, <strong>la</strong><br />

nouvelle entité serait en position<br />

dominante sur le marché<br />

tunisien.<br />

Poulina investit au Maroc et<br />

en Libye<br />

Le groupe tunisien Poulina<br />

investira quelque 100 millions<br />

DT au Maroc et en Libye. <strong>La</strong><br />

filiale Selja prépare l'instal<strong>la</strong>tion<br />

d'une fabrique de g<strong>la</strong>ces alimentaire<br />

dans les environs de<br />

Rabat. En Libye, le groupe<br />

Poulina, qui détient déjà une<br />

usine d'embal<strong>la</strong>ge, va <strong>la</strong>ncer<br />

une usine de céramique d'ici<br />

2009 et une autre pour les aliments<br />

de bétail.<br />

Environnement, <strong>la</strong> Tunisie<br />

vend sa part de CO2<br />

Dans le cadre des quotas prévus<br />

par le Protocole de Kyoto,<br />

<strong>la</strong> Tunisie a vendu 50% de sa<br />

quote-part de CO2 d'une<br />

décharge située près de Tunis,<br />

<strong>la</strong> capitale tunisienne, pour<br />

un montant de 23 millions de<br />

dol<strong>la</strong>rs. Des opérations simi<strong>la</strong>ires<br />

ont déjà rapporté au<br />

pays quelque 70 millions $.<br />

L'argent issu de ces ventes de<br />

CO2 est destiné à <strong>la</strong> politique<br />

de développement durable,<br />

pour <strong>la</strong> restauration et <strong>la</strong> mise<br />

à niveau environnementale<br />

d'autres décharges publiques.<br />

Des aides aux PME<br />

<strong>La</strong> Tunisie a ratifié un protocole<br />

d'accord conclu le 25 octobre<br />

2007 avec l'Italie, re<strong>la</strong>tif à l'octroi<br />

d'un crédit de 73 millions<br />

d'euros, remboursable sur 12<br />

ans dont 7 ans de grâce, à un<br />

taux d'intérêt de 0,25%, au profit<br />

des petites et moyennes<br />

entreprises (PME). 345 000<br />

euros sont accordés sous forme<br />

de don, qui sont mis à <strong>la</strong> disposition<br />

des PME tunisiennes<br />

pour le recrutement d'un<br />

expert italien chargé d'étudier<br />

et d'examiner les dossiers de<br />

crédits et d'organiser des rencontres<br />

sur les mécanismes de<br />

financement et d'évaluation des<br />

projets. Le reste du montant est<br />

destiné à l'acquisition d'équipements<br />

et de matériel d'origine<br />

italienne, y compris sur le marché<br />

tunisien à hauteur de 35%.<br />

�ZAMBIE<br />

5000 logements dans cinq<br />

grandes villes<br />

<strong>La</strong> société immobilière zambienne<br />

National Housing<br />

Bonds Trust (NHBT) prévoit<br />

de construire 5000 logements à<br />

<strong>«</strong> prix abordables <strong>»</strong> dans les<br />

cinq grandes villes du pays,<br />

pour un coût total de 125 millions<br />

DE. Après ces cinq villespilotes,<br />

le programme s’étendra<br />

à d’autres régions du pays. A<br />

noter que <strong>la</strong> Zambie fait face à<br />

un déficit de deux millions de<br />

logements.<br />

Enquête sur les délestages<br />

Le Conseil de régu<strong>la</strong>tion de<br />

l'énergie (ERB) a désigné une<br />

commission composée de<br />

huit personnes chargée d'enquêter<br />

sur les récentes coupures<br />

de courant ayant plongé<br />

tout le pays dans le noir. En<br />

plus des désagréments causés<br />

aux popu<strong>la</strong>tions, ces coupures<br />

ont causé beaucoup de problèmes<br />

de production au<br />

niveau de <strong>la</strong> plupart des sociétés<br />

minières. On lie ces délestages<br />

à <strong>la</strong> forte demande énergétique<br />

du voisin Zimbabwe,<br />

qui importe de l'électricité à<br />

partir de<br />

<strong>la</strong> Zambie.<br />

De nouvelles découvertes de<br />

cuivre et d’or<br />

De nouveaux gisements de cuivre<br />

et d’or ont été découverts<br />

dans <strong>la</strong> Province zambienne du<br />

Sud, selon Zambezi Resources,<br />

entreprise locale d’exploration<br />

minière. <strong>La</strong> compagnie indique<br />

que des forages effectués ont<br />

donné 3% d’un excellent cuivre<br />

et des traces d’or.<br />

�ZIMBABWE<br />

Aggravation des délestages<br />

d'électricité<br />

<strong>La</strong> quasi-totalité des localités de<br />

<strong>la</strong> capitale Harare sont privées<br />

d'électricité depuis plusieurs<br />

jours. Cette situation a considérablement<br />

affecté le commerce<br />

et l'industrie. Les délestages ont<br />

paralysé les services de télécommunications<br />

du pays. <strong>La</strong><br />

Zimbabwe Electricity Supply<br />

Authority (ZESA) impute ces<br />

délestages très fréquents à <strong>la</strong><br />

défectuosité des équipements.


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />

5<br />

Servir l’Afrique des affaires au<br />

cœur de <strong>la</strong> City<br />

Zénith Bank est l’une des dernières banques nigérianes à s’être installée à Londres, il y a dix mois. Une<br />

institution bancaire très professionnelle, selon les nombreux Awards remportés au niveau de <strong>la</strong> corporation<br />

en Afrique. Mais se positionner sur <strong>la</strong> City comme une banque africaine n’est pas toujours<br />

facile et <strong>la</strong> concurrence est rude. Les Afriques a rencontré son directeur londonien, Andrew Martin.<br />

Voici ses confidences…<br />

Propos recueillis<br />

par Charles Bambara, Londres<br />

Les Afriques : Quelles sont les principales<br />

activités de <strong>la</strong> Zénith Bank, ici<br />

au Royaume-Uni ?<br />

Andrew Martin : Très généralement,<br />

nous sommes un prolongement du<br />

siège, ici à Londres. En tant que banque<br />

commerciale, nous finançons d’ici le<br />

commerce en l’Afrique de l’Ouest, et<br />

nous jouons le rôle de soutien international<br />

pour les clients de Zénith. <strong>La</strong><br />

division de <strong>la</strong> trésorerie internationale<br />

est très active. A l’opposé de <strong>la</strong> First<br />

Bank, nous n’avons pas une licence pour<br />

l’ouverture de comptes courants clientèle,<br />

nous sommes uniquement autorisés<br />

à servir une clientèle d’affaires.<br />

LA : Est-ce que vous avez pour mission<br />

par exemple de cibler <strong>la</strong> diaspora<br />

nigériane ou d’autres diasporas africaines<br />

ici en Grande-Bretagne ?<br />

AM : Comme je le disais, nous ne sommes<br />

pas autorisés à le faire pour l’instant.<br />

Mais très certainement, à moyen<br />

terme, nous considérerons <strong>la</strong> gestion<br />

de fortune.<br />

LA : Quel est le profil de votre clientèle<br />

ici à Londres ?<br />

AM : Notre clientèle est constituée essentiellement<br />

de <strong>la</strong> clientèle de base de<br />

Zénith. Il s’agit par exemple de grands<br />

groupes comme le groupe Dangote, qui a<br />

des activités au niveau international…<br />

voici un peu notre clientèle type.<br />

LA : Est-ce que vous faites face à une<br />

forte concurrence ici à Londres ?<br />

AM : Oui, bien évidemment. Notre<br />

premier concurrent ici est <strong>la</strong> First<br />

Bank UK, une banque nigériane installée<br />

à Londres également, qui a fait de<br />

bons résultats au cours des dernières<br />

années… Il y a aussi <strong>la</strong> Union Bank du<br />

Nigeria qui est également ici depuis<br />

quelques années, et nous avons appris<br />

<strong>«</strong> Si l’on examine les gros<br />

problèmes que rencontrent<br />

les banques aux Etats-Unis<br />

et en Europe, je reste<br />

persuadé que ce<strong>la</strong> provient<br />

d’un déclin des pratiques<br />

bancaires. <strong>»</strong><br />

l’arrivée très prochaine d’autres banques<br />

nigérianes ici à Londres, comme<br />

l’Intercontinental, GTB, et sans doute<br />

également UBA. En dehors de ces banques,<br />

nos concurrents sont, je crois, les<br />

autres banques internationales, car il y<br />

a un fort intérêt maintenant pour le<br />

Nigeria et l’Afrique ici à <strong>la</strong> City.<br />

LA : Pourquoi cette agressivité des<br />

banques nigérianes qui essayent non<br />

seulement de s’imp<strong>la</strong>nter de plus en<br />

plus en Afrique, mais aussi en<br />

Europe, et particulièrement ici à<br />

Londres ?<br />

AM : <strong>La</strong> perception internationale du<br />

Nigeria a beaucoup changé au cours<br />

Jim Ovia, fondateur et CEO<br />

de Zenith Bank<br />

des dernières années, surtout en termes<br />

de stabilité politique il y a eu aussi<br />

ce facteur positif qu’a été <strong>la</strong> lutte anticorruption<br />

; et il y a également l’économie<br />

qui est très dynamique avec <strong>la</strong><br />

montée des cours du pétrole.<br />

LA : Mais apparemment il y a eu aussi<br />

une restructuration du secteur bancaire<br />

nigérian?<br />

AM : Oui, c’est vrai, et ce<strong>la</strong> a contribué<br />

très fortement à <strong>la</strong> renaissance du système<br />

bancaire nigérian. <strong>La</strong> détermination<br />

du professeur Soludo, le gouverneur<br />

de <strong>la</strong> Banque centrale du Nigeria,<br />

et <strong>la</strong> restructuration du système bancaire<br />

qu’il a menée ont transformé<br />

l’environnement bancaire du pays.<br />

LA : A propos de cette crise généralisée<br />

des subprimes, pensez-vous que<br />

ce<strong>la</strong> va affecter l’Afrique ?<br />

AM : Très certainement non. Si l’on<br />

examine les gros problèmes que rencontrent<br />

les banques aux Etats-Unis et<br />

en Europe, je reste persuadé que ce<strong>la</strong><br />

provient d’un déclin des pratiques bancaires.<br />

<strong>La</strong> façon dont ces prêts immobiliers<br />

ont été accordés montre que les<br />

gens se sont détournés des bonnes vieilles<br />

méthodes de gestion d’une banque.<br />

Ce<strong>la</strong> va amener un certain nombre<br />

d’investisseurs à regarder avec plus<br />

d’intérêt les marchés émergents qui<br />

sont très <strong>la</strong>rgement à l’écart de cette<br />

crise. Je crois que toutes les économies<br />

qui sont soutenues par des produits tels<br />

que l’or, le pétrole, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>tine, s’en sortiront<br />

très bien. Et avec cette crise des<br />

subprimes, on va se recentrer sur les<br />

valeurs traditionnelles de <strong>la</strong> gestion<br />

bancaire, au niveau du crédit, des<br />

financements et du commerce. Il y a des<br />

opportunités énormes en Afrique de<br />

l’Ouest et en Afrique australe.<br />

LA : Vous parlez des matières premières<br />

comme l’or, le pétrole, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>tine…<br />

Les prix de ces matières premières<br />

continuent de grimper sur les<br />

p<strong>la</strong>ces financières, est-ce une bonne<br />

chose pour vous, les banquiers ?<br />

AM : Oui, je crois que c’est bien pour<br />

les banques… Les prix élevés sont dus<br />

aux craintes d’approvisionnement des<br />

marchés. Les prix élevés de l’or sont<br />

aussi dus aux préoccupations sur <strong>la</strong><br />

situation en Afrique du Sud, avec les<br />

inquiétudes sur <strong>la</strong> capacité de <strong>la</strong> compagnie<br />

d’électricité Eskom à approvisionner<br />

les compagnies minières pour<br />

qu’elles poursuivent leurs activités<br />

d’extraction. Nous savons aussi que<br />

l’Afrique du Sud dispose des plus<br />

grandes réserves de p<strong>la</strong>tine et, là aussi,<br />

si les mineurs ne peuvent poursuivre<br />

leurs activités, les prix poursuivront<br />

leurs courbes ascendantes. Il ne faut<br />

pas oublier que toute chose, dans ce<br />

domaine, à un caractère cyclique.<br />

LA : Quels sont vos projets d’avenir<br />

en tant que responsable d’une banque<br />

africaine ici à Londres.<br />

AM : Il y a des opportunités merveilleuses<br />

ici. Nous avons officiellement<br />

eu notre licence il y a seulement dix<br />

mois. Et nous sommes encore en train<br />

de nous installer. Notre principale<br />

cible restera encore le commerce, les<br />

infrastructures, les investissements et<br />

le financement des projets. Nous améliorerons<br />

notre profil sur le p<strong>la</strong>n commercial.<br />

Les perspectives d’avenir sont<br />

bonnes. Et le naira, <strong>la</strong> monnaie nigériane,<br />

pourrait sans doute flotter sur<br />

les p<strong>la</strong>ces financières de nouveau dans<br />

les douze prochains mois. Ce<strong>la</strong> nous<br />

<strong>«</strong> Nous allons développer<br />

nos activités sur le p<strong>la</strong>n<br />

de <strong>la</strong> gestion de fortune<br />

également, car il y a<br />

de nombreux hommes<br />

d’affaires nigérians et<br />

ouest-africains très, très<br />

riches, à qui nous pouvons<br />

offrir nos services. <strong>»</strong><br />

donnera beaucoup plus de flexibilité.<br />

Comme je le disais, nous allons développer<br />

nos activités sur le p<strong>la</strong>n de <strong>la</strong><br />

gestion de fortune également, car il y a<br />

de nombreux hommes d’affaires nigérians<br />

et ouest-africains très, très<br />

riches, à qui nous pouvons offrir nos<br />

services. Nous sommes très positifs,<br />

car en dix mois, nos affaires n’ont fait<br />

que se renforcer au fil du temps.<br />

LA : Il y a énormément de banques<br />

internationales présentes à Londres,<br />

mais est-ce plus difficile à une banque<br />

africaine d’opérer ici à Londres ?<br />

AM : Il y a toujours cette perception de<br />

corruption liée au Nigeria. Aussi le<br />

défi sera toujours plus grand pour une<br />

banque africaine comme <strong>la</strong> nôtre. <strong>La</strong><br />

stabilité politique des pays est un autre<br />

défi. Mais s’établir ici, à <strong>la</strong> City, le<br />

cœur du quartier des affaires de<br />

Londres, n’est pas toujours facile. A<br />

notre avantage, il y a tout de même<br />

une réputation bien établie de <strong>la</strong><br />

Zénith Bank. Et je crois que toute banque<br />

qui s’installe sur ce marché, et qui<br />

n’a pas une telle réputation, pourrait<br />

être confrontée à des difficultés. Mais<br />

mon expérience personnelle prouve<br />

qu’au niveau de l’Autorité des Services<br />

financiers, FSA qui régule notre corporation,<br />

il y a une approche très<br />

ouverte par rapport à chaque cas, ainsi<br />

nous n’avons pas eu de faveur particulière<br />

parce que nous étions africains,<br />

c’était une approche vraiment ouverte<br />

et nous leur avons fourni tous les<br />

documents et garanties dont ils<br />

avaient besoin.<br />

Bi<strong>la</strong>n satisfaisant pour<br />

le forum d’Attijariwafa<br />

Bank sur le Maghreb<br />

<strong>La</strong> seconde édition du Forum Maghreb Développement,<br />

organisé par Attijariwafa Bank, a accueilli du 31 au 1er février 2008 une délégation d’hommes d’affaires et de responsables<br />

de 36 entreprises tunisiennes, 127 entreprises<br />

marocaines, trois groupes mauritaniens et trois groupes<br />

libyens. Cette édition a été incontestablement réussie, avec<br />

plus de 270 rendez-vous B to B réalisés, avec une moyenne<br />

de six prises de contact par entreprise et près de 200 entreprises<br />

maghrébines participantes. Ce forum aura été l’occasion<br />

de développer des partenariats fructueux, avec <strong>la</strong><br />

concrétisation de 2 joint-ventures, un projet d'investissement<br />

dans le secteur de l’agro-industrie, 100% marocain,<br />

en Tunisie, et <strong>la</strong> signature de plusieurs contrats commerciaux<br />

de distribution et de vente spot.<br />

Ecobank Nigeria sur<br />

les pistes d’Africa<br />

International Bank<br />

<strong>La</strong> filiale nigériane d’Ecobank serait sur le point d’acquérir<br />

le fonds de commerce de <strong>la</strong> défunte Africa International<br />

Bank (AIB). Il s’agit de l’une des banques qui avaient des<br />

problèmes de liquidités avant <strong>la</strong> consolidation du secteur en<br />

2004. AIB porte à trois le nombre de banques en difficultés<br />

reprises par Ecobank. Les deux autres sont Allstates Trust<br />

Bank Plc et Hallmark Bank Plc. Ces acquisitions s’inscrivent<br />

dans <strong>la</strong> stratégie d’Ecobank, destinée à renforcer son<br />

ancrage dans le plus grand marché subsaharien.<br />

Mali : une loi pour sauver<br />

<strong>la</strong> Banque de l’habitat<br />

Le Parlement malien a adopté récemment un texte de loi<br />

facilitant à <strong>la</strong> Banque de l’habitat le recouvrement de ses<br />

créances. Cette nouvelle loi crée un privilège général mobilier<br />

et une hypothèque légale pour garantir les créances<br />

accordées par <strong>la</strong> banque avant le 30 juin 2005. A noter qu’à<br />

<strong>la</strong> date du 30 juin 2006, le montant à recouvrer s’élevait à<br />

67,4 milliards de FCFA. <strong>La</strong> BHM a pour actionnaires l’Etat<br />

malien, l’Office malien de l’habitat et divers partenaires<br />

dont <strong>la</strong> Sonatine et l’Office du Niger.<br />

ECP investit dans Central<br />

African Gold<br />

Emerging Capital Partners, fonds de private equity spécialisé<br />

sur l’Afrique, a investi 15,2 millions de dol<strong>la</strong>rs dans<br />

Central African Gold, un producteur d’or en pleine croissance,<br />

avec des opérations au Ghana et au Zimbabwe et des<br />

concessions pour l’exploration au Mali et au Botswana. Cet<br />

investissement fait du fonds ECP le premier actionnaire de<br />

Central African Gold. ECP se positionne aussi sur un marché<br />

en pleine expansion.<br />

Ethos cède ses parts dans<br />

Tsebo à Absa<br />

Le fonds de private equity Ethos a vendu les 49,95% qu’elle<br />

détenait dans le capital du Sud-Africain Tsebo Outsourcing<br />

Group à un consortium emmené par Absa Capital, <strong>la</strong> branche<br />

bancaire du groupe Absa. Le montant de <strong>la</strong> transaction<br />

n’a pas été dévoilé. Tsebo est propriétaire de Fedics, dans<br />

l’industrie alimentaire et détient plusieurs entités dans les<br />

services, à travers l’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho,<br />

<strong>la</strong> Namibie, le Swazi<strong>la</strong>nd, <strong>la</strong> République du Congo, le<br />

Mozambique et le Nigeria.<br />

Bank of Africa augmente<br />

son capital au Kenya<br />

<strong>La</strong> BOA est sur le point d’augmenter son capital au Kenya<br />

pour accompagner son expansion dans le pays. Le capital<br />

passera ainsi de 950 millions de shilling à 1,2 milliard dans<br />

les trois prochains mois. Bien que cette augmentation de<br />

capital soit réservée aux actionnaires, <strong>la</strong> banque n’écarte pas<br />

une possible fusion ou acquisition d’un opérateur local<br />

pour renforcer son assise dans le marché kenyan. <strong>La</strong> banque<br />

dispose déjà d’un partenariat avec <strong>la</strong> Banque des coopératives<br />

du Kenya, qui lui permet de collecter de <strong>la</strong> ressource à<br />

faible coût.


6<br />

L’Espagne appuie<br />

le microcrédit au Maroc<br />

Le gouvernement espagnol a accordé à <strong>la</strong> Fondation Zakoura,<br />

du Maroc, un prêt de 15 millions d'euros, dans le cadre du<br />

Fonds espagnol pour l'octroi de microcrédit au Maroc. <strong>La</strong><br />

convention re<strong>la</strong>tive à ce prêt a été signée mardi à Rabat par le<br />

président de <strong>la</strong> Fondation Zakoura, Noureddine Ayouch, et le<br />

coordinateur général de <strong>la</strong> Coopération espagnole au Maroc,<br />

Vicente Sellés. Ce prêt permettra à 40 000 nouvelles personnes<br />

de bénéficier de microcrédit pour concrétiser leurs projets.<br />

<strong>La</strong> Banque mondiale<br />

accorde 42 millions<br />

de dol<strong>la</strong>rs au Mali<br />

<strong>La</strong> Banque mondiale a consenti un prêt de 42 millions de dol<strong>la</strong>rs au<br />

Mali dans le cadre du Deuxième crédit d'appui à <strong>la</strong> stratégie de<br />

réduction de <strong>la</strong> pauvreté (CASRP II) dans le pays. Le CASRP II est<br />

le second d'une série d'opérations d'appui à <strong>la</strong> mise en oeuvre du<br />

Cadre stratégique pour <strong>la</strong> croissance et <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvreté<br />

(CSCRP) du Mali, selon un communiqué de <strong>la</strong> BM. Ce projet vise<br />

le maintien d'un cadre macroéconomique stable et l'amélioration<br />

de <strong>la</strong> gestion générale des dépenses publiques, le renforcement de <strong>la</strong><br />

croissance et l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base,<br />

en vue d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement<br />

(OMD).<br />

L’Egypte et le Soudan prêts à<br />

renforcer <strong>la</strong> coopération en<br />

matière d’investissements<br />

L'Egypte et le Soudan sont prêts à renforcer <strong>la</strong> coopération en<br />

matière d'investissements. Les deux pays voisins envisagent<br />

d'organiser un forum conjoint sur les investissements à<br />

Khartoum, a rapporté lundi l'agence de presse officielle égyptienne<br />

MENA. Le ministre égyptien de l'Investissement, Dr<br />

Mahmoud Mohieldin, se rendra au Soudan le 11 février, date à<br />

<strong>la</strong>quelle un forum d'investissement Egypte-Soudan sera organisé<br />

en présence des présidents des holdings égyptiens, du secteur<br />

privé et des investisseurs, a indiqué MENA. Les deux parties<br />

discuteront des moyens pour accroître les investissements<br />

et lever les obstacles, en plus d'établir des joint-ventures, a<br />

déc<strong>la</strong>ré l'ambassadeur soudanais en Egypte.<br />

Le G7 envisage un fonds<br />

Selon <strong>La</strong> Tribune d’Alger, le club des pays les plus industrialisés<br />

envisage <strong>la</strong> création d’un fonds sur le modèle de <strong>la</strong> Banque mondiale.<br />

Dans un communiqué conjoint, rendu public au terme de <strong>la</strong><br />

rencontre, les ministres des Finances et les directeurs des banques<br />

centrales ont en effet exprimé l’intention d’augmenter progressivement<br />

les investissements dans les pays en développement pour les<br />

aider à s’associer aux efforts internationaux en vue de répondre aux<br />

changements climatiques.<br />

Tarif de base Tarif abonné fondateur<br />

(papier et web) (papier et web)<br />

Afrique 160 a 130 a<br />

Europe 135 a 115 a<br />

Autres pays 210 a 185 a<br />

WEB uniquement 50 a<br />

BANQUES ET ASSURANCES<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Egypte : les petites banques<br />

pourraient valoir cher…<br />

Des autorisations de nouvelles banques n’étant pas envisagées, le ticket d’entrée, en Egypte, se limite<br />

à l’acquisition des petites banques. Le marché anticipe.<br />

Par Sana Harb, Alger<br />

Deux grandes opérations de cession sont<br />

attendues au cours des prochains mois<br />

dans le secteur bancaire égyptien. <strong>La</strong> première<br />

porte sur <strong>la</strong> cession aux enchères, à<br />

<strong>la</strong> bourse, de 15% des actions encore détenues<br />

par l'Etat de <strong>la</strong> Banque d’Alexandrie,<br />

dont 80% ont été acquis fin 2006 par <strong>la</strong><br />

banque San Paolo. L'attractivité du secteur<br />

bancaire égyptien étant très forte,<br />

l'on s'attend à ce que ces actions atteignent<br />

des prix élevés. <strong>La</strong> seconde opération<br />

portera sur <strong>la</strong> vente de 67% de <strong>la</strong><br />

Banque du Caire, troisième grande banque<br />

publique, qui détient 7% du marché.<br />

<strong>La</strong> partie se jouera entre douze banques<br />

arabes et étrangères dont <strong>la</strong> banque allemande<br />

Deutsche Bank, <strong>la</strong> Banque nationale<br />

grecque et <strong>la</strong> Banque commerciale<br />

koweïtienne. A l'origine, 80% des parts<br />

devaient être cédées à un <strong>«</strong> investisseur<br />

stratégique <strong>»</strong>, mais devant les réactions<br />

hostiles, cette part a été ramenée à 67%.<br />

Des experts estiment que le gouvernement<br />

joue avec les mots, car rien n'empêchera<br />

l'investisseur stratégique qui aurait<br />

acquis les 67% de prendre les 28% qui<br />

seront vendues en bourse. <strong>La</strong> privatisation<br />

de <strong>la</strong> Banque du Caire a suscité un<br />

débat vif sur l'avenir des banques égyptiennes<br />

et <strong>la</strong> domination des banques<br />

étrangères. Cette privatisation al<strong>la</strong>it à<br />

contre-courant des déc<strong>la</strong>rations officielles<br />

qui juraient, après <strong>la</strong> cession de <strong>la</strong><br />

Banque d'Alexandrie, qu'il n'y aurait pas<br />

d'autres cessions. Mais <strong>la</strong> tendance était<br />

présente dans <strong>la</strong> loi 88 de 2003 qui poussait<br />

littéralement à une fusion entre les banques<br />

et à une réduction de leur nombre.<br />

Vers un mouvement de concentration<br />

dans le privé<br />

A terme, <strong>la</strong> cession de <strong>la</strong> Banque du Caire<br />

ne bouleversera pas <strong>la</strong> donne sur une p<strong>la</strong>ce<br />

partagée entre 38 banques privées étrangères<br />

ou locales et trois banques publiques,<br />

Misr Bank, Al Ahly et <strong>la</strong> Banque du Caire.<br />

Les banques publiques détenaient encore, à<br />

décembre 2007, <strong>la</strong> moitié des dépôts financiers.<br />

Elles accomplissent près de 40% des<br />

opérations de crédits à travers le réseau le<br />

plus étendu en Egypte (924 agences). Seules<br />

deux banques privées ont une part de marché<br />

qui dépasse 5%, toutes les autres n'atteignant<br />

pas les 2%. Pourtant, les banques<br />

publiques vont devoir faire face à une<br />

concurrence grandissante. Les spécialistes<br />

s'attendent à une nouvelle vague d'acquisitions,<br />

cib<strong>la</strong>nt les petites banques privées.<br />

Beaucoup de ces banques ont disparu<br />

depuis 2005, soit par acquisition, soit par<br />

liquidation. <strong>La</strong> loi fixait les mécanismes des<br />

fusions volontaires ou contraintes. L'article<br />

32 dispose que le capital initial, à verser<br />

dans sa totalité, ne doit pas être inférieur à<br />

500 millions de livres égyptiennes et que le<br />

capital consacré aux activités des succursales<br />

de banques étrangères ne doit pas être<br />

inférieur à 50 millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />

Les petites banques prennent de <strong>la</strong><br />

valeur<br />

Les petites banques qui ont survécu<br />

aux rigueurs de <strong>la</strong> loi pourraient devenir,<br />

selon les spécialistes, le bon ticket<br />

d'entrée sur le marché égyptien. <strong>La</strong><br />

valeur de ces banques mineures risque<br />

même de prendre l'ascenseur. <strong>La</strong><br />

Banque centrale égyptienne, qui, par<br />

effet de l'application de <strong>la</strong> loi, a réduit<br />

le nombre des banques présentes sur <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>ce, persiste à ne pas délivrer des<br />

agréments pour <strong>la</strong> création de nouvelles<br />

banques. Officiellement, il n'existe<br />

pas de décision visant à réduire le<br />

nombre de banques, mais le gouverneur<br />

de <strong>la</strong> Banque centrale a déjà <strong>la</strong>issé<br />

entendre que 25 serait le nombre le<br />

plus approprié. Face à ce cadrage,<br />

acquérir une banque existante devient<br />

l'unique moyen de pénétrer un marché<br />

dont le potentiel de développement est<br />

estimé très important. Le nombre des<br />

ces <strong>«</strong> petites <strong>»</strong> n'est pas très élevé.<br />

Selon un rapport d'EFG Hermès, 70%<br />

des banques privées sont en fait des<br />

Les banques publiques<br />

détenaient encore, à<br />

décembre 2007, <strong>la</strong> moitié<br />

des dépôts financiers.<br />

filiales, ou des succursales de banques<br />

étrangères ou régionales. Elles ne sont<br />

pas, en général, sur <strong>la</strong> liste des acquisitions<br />

possibles. L'offre est donc<br />

réduite, les prochaines acquisitions ne<br />

peuvent que coûter plus cher. Et <strong>la</strong> disponibilité<br />

d'un énorme surplus financier<br />

dans les pays du Golfe ne fera que<br />

monter les enchères.<br />

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Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 BOURSES<br />

7<br />

<strong>«</strong> L’Afrique doit créer une devise<br />

basée sur l’or, le pétrole, le café<br />

et le cacao <strong>»</strong><br />

Champion du monde des traders en 1999, le Marocain Mostafa Belkhayate gère aujourd’hui un fonds<br />

dédié à l’or, avec un actif valorisé à 1,2 milliard de dol<strong>la</strong>rs. Dans cet entretien, il nous livre ses impressions<br />

sur l’évolution de <strong>la</strong> crise financière actuelle et les perspectives sur les métaux, le pétrole et les devises.<br />

Propos recueillis par Adama Wade<br />

Les Afriques : Avant de parler de l'Afrique,<br />

un mot sur <strong>la</strong> crise qui frappe actuellement<br />

les marchés action en Europe et en<br />

Amérique : un accident ou une chose prévue<br />

de longue date ?<br />

Mostafa Belkhayate : Certainement pas<br />

un accident. Depuis 20 ans déjà, une crise<br />

financière menace les marchés internationaux.<br />

Pourquoi donc finira-t-elle par arriver<br />

? Et pourquoi cette année 2008 préci-<br />

<strong>«</strong> Lorsque <strong>la</strong> majorité ouvrira<br />

les yeux, il sera trop tard<br />

et une véritable panique<br />

saisira <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète<br />

financière. <strong>»</strong><br />

sément ? Les grands de ce monde n’ont-ils<br />

pas les moyens de l’éviter ? Parce que <strong>la</strong><br />

grande Amérique va perdre le contrôle sur<br />

sa propre monnaie, le dol<strong>la</strong>r. Jusqu’à présent,<br />

<strong>la</strong> première banque au monde, <strong>la</strong><br />

Réserve fédérale des Etats-Unis, a toujours<br />

su manipuler les taux d’intérêt pour<br />

endormir les investisseurs. Certains commencent<br />

à se réveiller et ce<strong>la</strong> se voit sur le<br />

cours des devises. Lorsque <strong>la</strong> majorité<br />

ouvrira les yeux, il sera trop tard et une<br />

véritable panique saisira <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète financière.<br />

Une panique d’une autre ampleur<br />

que celle de 1929.<br />

Aujourd’hui le marché boursier souffre<br />

d’une anomalie qui ne peut durer éternellement<br />

: le principe naturel des vases communicants<br />

a disparu. Dans un marché sain,<br />

quand le secteur des actions monte, celui<br />

des obligations baisse, quand les bons de<br />

Trésor chutent, les matières premières<br />

montent, quand l’argent quitte un continent,<br />

il se retrouve dans un autre continent.<br />

Mais là, depuis une dizaine d’années on<br />

assiste à un <strong>«</strong> drôle <strong>»</strong> de scénario : tous les<br />

secteurs montent, et partout dans le<br />

monde. Il y a donc anguille sous roche !<br />

L’explication est simple : il y a une surliquidité<br />

inédite. Elle gonfle tous les secteurs<br />

boursiers, y compris l’immobilier et l’art.<br />

Quelle est donc <strong>la</strong> source de cette surliquidité<br />

? Le Japon. Le pays du Soleil Levant<br />

détient désormais <strong>la</strong> clé des marchés américains<br />

et, par là même, <strong>la</strong> destinée de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète<br />

financière. Un air de revanche qui<br />

revêt un caractère beaucoup plus subtil<br />

qu’on ne peut l’imaginer.<br />

Depuis des décennies, <strong>la</strong> Banque centrale<br />

du Japon prête de l’argent gratuitement<br />

(c’est-à-dire avec un taux insensé égal à<br />

zéro) au reste du monde. Des milliers de<br />

milliards qui sont aussitôt convertis en dol<strong>la</strong>rs,<br />

en livres sterling, en dol<strong>la</strong>rs canadiens,<br />

etc. et investis, à tort et à travers, sur tout<br />

compartiment boursier. Les hedge funds<br />

s’en sont donnés à cœur joie pour utiliser<br />

au maximum les effets de levier dont ils disposent<br />

avec cette manne inespérée d’argent<br />

à bon marché. <strong>La</strong> rigo<strong>la</strong>de est terminée !<br />

L’heure de passer à <strong>la</strong> caisse a sonné. Il va y<br />

avoir bouscu<strong>la</strong>de et une queue interminable<br />

au guichet japonais : les montants en jeu<br />

sont tout simplement astronomiques !<br />

Cet assèchement de <strong>la</strong> liquidité mondiale va<br />

entraîner une baisse généralisée sur les<br />

actions, les obligations, les devises, l’immobilier,<br />

ainsi que sur tous les p<strong>la</strong>cements spé-<br />

cu<strong>la</strong>tifs. Un tsunami financier dont je suis<br />

surpris que les professionnels n’en perçoivent<br />

pas, ou ne veulent pas en entendre le<br />

grondement annonciateur. D’autant que <strong>la</strong><br />

Chine ne va pas rester les bras croisés avec<br />

ses 600 milliards de dol<strong>la</strong>rs américains qui<br />

risquent de s’évaporer en fumée.<br />

LA : L'Afrique est un gros exportateur de<br />

matières premières. Quelles seront les<br />

tendances des cours de l'or, du fer, de <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>tine et des autres métaux en 2008 ?<br />

MB : L’or a pour objectif 1450 dol<strong>la</strong>rs US<br />

avant décembre prochain. Et cassera 2000<br />

USD en 2009 ! Un mouvement qui sera<br />

indépendant de <strong>la</strong> conjoncture américaine,<br />

contrairement à ce que pourraient<br />

penser certains analystes. Il va monter<br />

avec force car il va quitter sa dimension de<br />

<strong>«</strong> matière première <strong>»</strong> pour <strong>la</strong> dimension<br />

<strong>«</strong> S’il y a une certitude,<br />

en cette année 2008, sur<br />

les marchés financiers,<br />

par nature incertains, c’est<br />

bien celle-là : le billet vert<br />

va plonger. <strong>»</strong><br />

<strong>«</strong> devise <strong>»</strong>. A ce jour, <strong>la</strong> moyenne mondiale<br />

des stocks d’or dans les réserves de change<br />

est de 10%. Cette moyenne ne peut<br />

qu’augmenter, vu <strong>la</strong> tempête financière et<br />

monétaire qui s’annonce déjà. Et un petit<br />

1% de hausse représente tous les lingots<br />

d’or disponibles à <strong>la</strong> vente.<br />

Justement, bientôt les lingots d’or se feront<br />

rares. Les investisseurs (arabes et asiatiques)<br />

les achètent et ne les remettent plus sur le<br />

marché. Ils les stockent et les oublient, quelque<br />

soit le profit qu’ils peuvent en retirer à<br />

<strong>la</strong> revente.<br />

Aujourd'hui l'or flirte avec son plus haut<br />

niveau historique, 932 USD l'once. Telle une<br />

locomotive, il tirera sur les 5 prochaines<br />

années toutes les autres matières premières.<br />

LA : Qu'en est-il du pétrole. A-t-il atteint<br />

son pic maximum avec le cours de 100<br />

dol<strong>la</strong>rs ?<br />

MB : Le pétrole se dirige vers 150 USD le<br />

baril sur les deux prochaines années. Il faut<br />

oublier les niveaux de 60 USD, on ne les<br />

reverra plus jamais.<br />

LA : Finalement, ces hausses profitentelles<br />

à l'Afrique ? Y a-t-il une bonne gestion<br />

de l'or ?<br />

MB : Il faudrait que <strong>la</strong> richesse africaine<br />

brille pour les Africains. Pour le moment, ce<br />

sont les multinationales étrangères qui en<br />

profitent. Pourtant, il existe sur les marchés<br />

financiers des solutions pour construire un<br />

pont entre les entrepreneurs africains et le<br />

fleuve des liquidités mondiales. C'est uniquement<br />

une question d'ingénierie financière.<br />

Exemple : le fonds que je gère, Mansa<br />

Moussa Gold Fund, est le premier fonds qui<br />

permet à un Africain de rester propriétaire<br />

de <strong>la</strong> mine d'or, sans en concéder une partie<br />

à ceux qui le financent.<br />

LA : Le dol<strong>la</strong>rs va-t-il se redresser finalement<br />

en 2008 ?<br />

MB : Une chose est certaine à 200% : le<br />

dol<strong>la</strong>r américain va encore baisser. Sur les<br />

moyen et long termes, il n’a aucune autre<br />

alternative. <strong>La</strong> question est : va-t-il continuer<br />

à glisser avec autant de régu<strong>la</strong>rité (et<br />

donc sous le contrôle de l’Amérique) ou<br />

va-t-il tomber lourdement, provoquant<br />

une crise p<strong>la</strong>nétaire sans précédent ? Je<br />

m’attends à une baisse brutale du dol<strong>la</strong>r<br />

(plus de 10% en une semaine) avant l’automne<br />

2008. Un gap baissier qui va affoler<br />

les p<strong>la</strong>ces financières car les opérateurs<br />

auront <strong>la</strong> nette impression que plus personne<br />

n’a le contrôle. Ce<strong>la</strong> fait bientôt 4 ans<br />

que j’explique pourquoi le dol<strong>la</strong>r ne peut<br />

que baisser, mais cette année, il va décrocher<br />

brutalement car deux événements risquent<br />

de se télescoper :<br />

Primo, les Chinois, qui depuis 20 ans<br />

financent l’économie américaine, vont<br />

d’une part commencer à diversifier leur<br />

risque sur d’autres pays et autres devises,<br />

et d’autre part s’attaquer à des secteurs<br />

jusque-là considérés chasse gardée par les<br />

Américains : le pétrole et <strong>la</strong> défense.<br />

Secondo, les banques centrales sont en<br />

train de revoir sérieusement leur exposition<br />

au dol<strong>la</strong>r US dans leurs réserves de<br />

change. Pour simplifier, aujourd’hui, les<br />

réserves de change au niveau mondial sont<br />

<strong>la</strong>rgement constituées, à 67%, de dol<strong>la</strong>rs<br />

US, 25% d’euros, 4% de yens et 4% de<br />

<strong>«</strong> Créer une devise africaine,<br />

non pas basée sur une autre<br />

devise étrangère, mais sur<br />

un panier de matières<br />

premières typiquement<br />

africaines, comme l'or,<br />

le pétrole, le café, le cacao,<br />

le coton. <strong>»</strong><br />

livres sterling. Un déséquilibre qui a fait<br />

très mal à toutes les banques centrales,<br />

particulièrement celles de l’Asie. S’il y a<br />

une certitude, en cette année 2008, sur les<br />

marchés financiers, par nature incertains,<br />

c’est bien celle-là : le billet vert va plonger.<br />

LA : Si vous deviez gérer les réserves des<br />

banques centrales africaines, quelles<br />

seraient les solutions d'urgence que vous<br />

préconiseriez ?<br />

MB : Les réserves de banques centrales africaines<br />

contiennent très peu d'or. Alors que<br />

<strong>la</strong> moyenne mondiale est de 10%, elle<br />

n'avoisine même pas les 3% en Afrique.<br />

Incontestablement, c'est une erreur. Elle<br />

doit être certainement voulue. Mais par<br />

qui ? <strong>La</strong> solution que je préconise est simple<br />

: étudier sérieusement <strong>la</strong> problématique<br />

de créer une devise africaine, non pas basée<br />

sur une autre devise étrangère mais sur un<br />

panier de matières premières typiquement<br />

africaines, comme l'or, le pétrole, le café, le<br />

cacao, le coton. Je suis convaincu que <strong>la</strong><br />

solution du développement africain passe<br />

par cette véritable indépendance monétaire.<br />

Et d'investir massivement dans l'exploitation<br />

de ces richesses. Utiliser les ingénieries<br />

financières qu'offrent les marchés<br />

internationaux, au lieu d'offrir sur un p<strong>la</strong>teau<br />

les concessions, sous prétexte qu'il faut<br />

des milliards pour <strong>la</strong> recherche et l'exploitation.<br />

Tout est dans <strong>la</strong> ressource humaine. Et<br />

l'Afrique n'en manque certainement pas.<br />

Citibank Algérie augmente<br />

son capital<br />

Le capital de Citibank Algérie est passé depuis le 31 décembre<br />

2007 de 3,6 milliards de dinars à 8,8 milliards de dinars.<br />

L’augmentation de capital illustre les intentions du groupe<br />

sur le marché algérien. Quatre nouvelles agences ouvriront<br />

entre 2008 et 2009 dans les centres urbains. L’institution,<br />

qui possède un solide portefeuille de 300 entreprises,<br />

entend renforcer sa présence sur ce créneau, al<strong>la</strong>nt bien audelà<br />

de son volume d’engagement actuel estimé à 450 millions<br />

d’euros.<br />

Axa Assistance Maroc<br />

augmente son capital<br />

<strong>La</strong> filiale marocaine d’Axa Assistance SA a procédé à une<br />

double augmentation de capital à travers deux opérations<br />

consécutives. En effet, <strong>la</strong> première augmentation, décidée<br />

par l’assemblée générale extraordinaire en date du 16<br />

novembre 2007, a porté le capital de 50 à 66,7 millions de<br />

dirhams, suivie d’une seconde augmentation de capital de<br />

4,16 millions portant le capital à 70,86 à l’issue de l’assemblée<br />

générale extraordinaire du 26 décembre 2007. Ces deux<br />

opérations se sont traduites par <strong>la</strong> création et l’émission de<br />

208 600 actions en numéraire de valeur nominale à 100 dirhams.<br />

A noter qu’en 2006, une bonne part de <strong>la</strong> production<br />

de <strong>la</strong> filiale du groupe français Axa Assistance SA était réalisée<br />

avec les assurés résidant au Maroc, soit 54% des dossiers<br />

d’assistance médicale et automobile ouverts, contre<br />

46% de dossiers traités pour le compte de sociétés d’assistance<br />

étrangères.<br />

Des banques nigérianes,<br />

re<strong>la</strong>is du programme<br />

d’exportation de produits<br />

agricoles américains<br />

Quatre banques nigérianes (First Bank, Guaranty Trust Bank,<br />

Union Bank et United Bank for Africa) ont été agréées par le<br />

département américain de l’Agriculture (USDA) pour participer<br />

à son programme de 20 millions de dol<strong>la</strong>rs de crédit à l’export<br />

sur leurs produits agricoles en Afrique. Le programme<br />

concerne particulièrement le Nigeria et le Moyen-Orient. Le<br />

programme est destiné à faciliter l’exportation des produits<br />

agricoles vers les pays en développement.<br />

<strong>La</strong> BADEA finance<br />

l’extension d’un aéroport<br />

au Botswana<br />

Le Botswana a obtenu un prêt auprès de <strong>la</strong> BADEA (Banque<br />

arabe pour le développement économique de l’Afrique) pour <strong>la</strong><br />

mise à niveau et l’extension du terminal de l’aéroport international<br />

de Sir Seretse Khama. Le prêt s’élève à 10 millions de dol<strong>la</strong>rs,<br />

qui seront ajoutés à 20 millions de dol<strong>la</strong>rs provenant du<br />

fond OPEP pour le développement international. L’accord a été<br />

signé le 24 janvier dernier à Khartoum entre le président de <strong>la</strong><br />

BADEA et le ministre des Finances du Botswana.<br />

IIB investit en Tunisie<br />

<strong>La</strong> Banque internationale d’investissement (IIB) de Bahreïn<br />

investira 40 millions de dol<strong>la</strong>rs dans l’industrie en Tunisie.<br />

Le projet s’inscrit dans le cadre d’une augmentation de capital<br />

qui a permis à <strong>la</strong> banque de recueillir plus de 136 millions<br />

de dol<strong>la</strong>rs. Cette opération a permis l’émission de 27 millions<br />

de parts aux actionnaires existant et 30 millions de<br />

parts au marché financier.<br />

<strong>La</strong> Société Générale se<br />

retire de l’offre de rachat<br />

d’Al Wahda<br />

<strong>La</strong> Société Générale serait sur le point de se désengager de<br />

l’offre de rachat de <strong>la</strong> banque libyenne Al-Wahda, qui doit<br />

être finalisée <strong>la</strong> semaine prochaine. Suite à ce retrait, <strong>la</strong> liste<br />

des banques candidates à <strong>la</strong> reprise de l’institution libyenne<br />

se réduit à une confrontation entre les banques arabes, à<br />

quelques exceptions près. Il s’agit essentiellement de <strong>la</strong><br />

Marocaine Attijariwafa Bank et de <strong>la</strong> banque jordanienne<br />

Arab Bank. L’Etat libyen est conseillé dans ce processus par<br />

<strong>la</strong> banque Rothschild.


8<br />

Prévisions pessimistes<br />

de Nex Rubica<br />

Nex Rubica, l’opérateur panafricain sur <strong>la</strong> gestion du risque sur<br />

l’investissement, s’attend à ce que le choc pétrolier et l’instabilité<br />

dans certains marchés clés comme le Kenya fassent chuter<br />

<strong>la</strong> plupart des indices. Ainsi, le Mid 45 Indices et le NXR top 40,<br />

qui sont des indicateurs utilisés pour jauger le niveau de liquidité<br />

des grands marchés africains de capitaux, sont tous réservés<br />

à <strong>la</strong> baisse d’après les analystes de Nex Rubica. Toutefois,<br />

préviennent-ils, les tendances sont en général déterminées par<br />

<strong>la</strong> conjoncture économique interne propre à ces grands marchés<br />

du Nigeria, de l’Egypte et du Maroc.<br />

<strong>La</strong> BRVM présente son bi<strong>la</strong>n<br />

à Ouagadougou<br />

Léopold T. Ouédraogo, directeur d’antenne de <strong>la</strong> BRVM à<br />

Ouagadougou, a présenté dans cette même ville, mardi 5<br />

février 2008, les performances du marché boursier régional<br />

pour l’année 2007. L’environnement régional apaisé, avec<br />

notamment le retour de <strong>la</strong> paix en Côte d’Ivoire, ont <strong>la</strong>rgement<br />

contribué aux bonnes performances enregistrées par <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

abidjanaise, en hausse de plus de 70% l’année dernière.<br />

<strong>La</strong> roupie mauricienne<br />

s’envole de 13%<br />

Du jamais vu depuis 10 ans ; <strong>la</strong> roupie s’est appréciée dernièrement<br />

de 13% en moyenne par rapport aux devises<br />

étrangères. En janvier 2007, le dol<strong>la</strong>r s’échangeait à 33,62<br />

roupies, l’euro à 43,95 roupies et <strong>la</strong> livre sterling à 66 roupies.<br />

En décembre 2007, le dol<strong>la</strong>r s’échangeait à 29,10,<br />

l’euro à 42,82 et <strong>la</strong> livre sterling à 58,40 roupies. C’est une<br />

baisse de 13% pour le dol<strong>la</strong>r et <strong>la</strong> livre sterling et de 3%<br />

pour l’euro. Cette appréciation n’est pas pour p<strong>la</strong>ire aux<br />

industriels du textile-habillement, qui représentent 90%<br />

des exportations de <strong>la</strong> zone mauricienne.<br />

Afrique du Sud : Exxaro<br />

chute de 6%<br />

Le cours de l’action de <strong>la</strong> compagnie sud-africaine Exxaro a<br />

chuté de 6% vendredi dernier à l’ouverture de <strong>la</strong> Bourse de<br />

Johannesburg, après un avertissement sur résultats. Exxaro a<br />

perdu alors que l’indice Top 40 des blue chips sud-africains<br />

marquait le pas. Exxaro s’attend désormais à des bénéfices de<br />

400 à 440 cents par action et une distribution de dividendes<br />

devant se situer entre 1,365 et 1,5 milliard de rands.<br />

Orascom plombe <strong>la</strong> Bourse<br />

du Caire<br />

L’action d’Orascom Telecom, le cinquième opérateur arabe de<br />

téléphonie mobile par <strong>la</strong> capitalisation boursière, poursuivait<br />

sa chute lors de <strong>la</strong> quatrième séance hebdomadaire du jeudi<br />

7 février 2008 dernier, entraînant dans son sil<strong>la</strong>ge les valeurs<br />

égyptiennes. L’opérateur égyptien a perdu 6% depuis le début<br />

de <strong>la</strong> semaine et le case 30, 0,48% à 10 212,61 points. L’une des<br />

raisons de <strong>la</strong> baisse est l’attitude des investisseurs étrangers,<br />

généralement vendeurs depuis le début de l’année.<br />

De Beers surfe sur le rebond<br />

du diamant<br />

De Beers, le leader mondial de <strong>la</strong> production du diamant, a<br />

annoncé à Londres une baisse de son chiffre d’affaires pour<br />

2007, tombé de 3,7% à 5,9 milliards de dol<strong>la</strong>rs. Le groupe s’attend<br />

à des perspectives intéressantes pour l’année 2008, marquée<br />

dès à présent par une forte reprise du marché du diamant.<br />

Seule ombre au tableau, <strong>la</strong> récession annoncée de l’économie<br />

US et les crises énergétiques en Afrique du Sud.<br />

Rio Tinto rejette <strong>la</strong> nouvelle<br />

offre de BHP Billiton<br />

Le leader mondial des mines BHP Billiton propose désormais<br />

3,4 de ses actions en échange d’une action de Rio<br />

Tinto, contre trois précédemment. Cette nouvelle offre, qui<br />

valorise le groupe minier anglo-australien à 147,4 milliards<br />

de dol<strong>la</strong>rs, a été rejetée mercredi. Pour Rio Tinto, même<br />

améliorée l’offre de BHP Billiton comportait une sousvalorisation<br />

importante de <strong>la</strong> valeur intrinsèque des actifs<br />

et des perspectives de développement de Rio Tinto dans le<br />

minerai de fer, le cuivre et l’aluminium.<br />

BOURSES<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Bourse de Casab<strong>la</strong>nca : les<br />

valeurs à suivre en 2008<br />

En se basant sur les résultats prévisionnels de l’ensemble des entreprises cotées à <strong>la</strong> Bourse de<br />

Casab<strong>la</strong>nca, BMCE Capital a dressé des profils types à l’intention des investisseurs.<br />

Où faut-il investir sur le marché actions<br />

de Casab<strong>la</strong>nca ? <strong>La</strong> réponse pourrait sortir<br />

de l’analyse paramétrée réalisée par<br />

BMCE Capital sur <strong>la</strong> base des résultats<br />

prévisionnels de 2008. L’action de<br />

BMCE Bank a été écartée de ces analyses<br />

pour des raisons déontologiques. En se<br />

basant sur le rendement de dividende,<br />

critère suivi de près par les petits porteurs,<br />

c’est l’action Agma qui arrive en<br />

première position avec un rendement de<br />

6,67%, devant <strong>la</strong> Lydec et Aluminium du<br />

Maroc. Coté à Paris et à Casab<strong>la</strong>nca,<br />

Maroc Télécom, qui fonde son attractivité<br />

sur une politique agressive de redistribution<br />

des bénéfices aux actionnaires,<br />

s’illustre aussi sur ce critère avec un rendement<br />

de 5,46%.<br />

Autre paramètre souvent mis à profit<br />

dans <strong>la</strong> comparaison des valeurs boursières,<br />

le fameux BPA ou bénéfice par<br />

action. Le CIH réalise le meilleur ratio<br />

sur ce point, <strong>«</strong> grâce au recouvrement<br />

d’une partie de ses créances en souffrance <strong>»</strong><br />

avec un TCAM (taux de croissance<br />

annuel moyen) de 32%. Viennent ensuite<br />

Taslif et l’ONA avec respectivement des<br />

TCAM de 19,1% et 18,7%.<br />

Du côté de <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong> gestion, Maroc<br />

Telecom, Agma <strong>La</strong>hlou Tazi et M2M<br />

Group tirent profit d’une gestion optimale<br />

des charges opératoires en réalisant<br />

les meilleures marges brutes des valeurs<br />

cotées. Ces marges sont de respectivement<br />

59,9%, 58,2% et 49,2%.<br />

En termes de création de valeurs, M2M<br />

Group, Agma <strong>La</strong>hlou-Tazi et Ciments<br />

du Maroc arrivent en tête de peloton,<br />

réalisant une rentabilité économique<br />

après remboursement de <strong>la</strong> dette et<br />

rémunération des actionnaires de<br />

35,6%, 26,6% et 18,9%.<br />

Quelle est l’entreprise <strong>la</strong> plus rentable ?<br />

Ces différents critères doivent mener à <strong>la</strong><br />

détermination de <strong>la</strong> rentabilité des fonds<br />

propres, terrain favorable à Maroc<br />

Telecom qui dégage une value créative<br />

Index (potentiel de <strong>la</strong> valeur à satisfaire<br />

le rendement espéré des capitaux propres)<br />

supérieure à 7,92x, devant Addoha<br />

(5,21x) et Agma <strong>La</strong>hlou-Tazi (4,31x).<br />

Partant d’une hypothèse de croissance<br />

pessimiste (taux de croissance à l’infini<br />

nul), les valorisations à croissance zéro<br />

(VCZ) de Maghreb Oxygène, <strong>La</strong>farge<br />

Ciments et CTM surperforment de<br />

88,29%, 83,18% et de 75,10% leur capitalisation<br />

boursière. Ce qui signifie, selon<br />

les analystes, que <strong>«</strong> leur valorisation marchande<br />

actuelle ne tient pas compte du<br />

potentiel de croissance prévu pour les<br />

années à venir <strong>»</strong>.<br />

Eqdom affiche <strong>la</strong> valorisation <strong>la</strong> plus<br />

importante à 75,57% (VCZ/Cap) de sa<br />

capitalisation boursière. En règle générale,<br />

les valeurs marchandes actuelles de<br />

toutes les financières intègrent déjà leurs<br />

perspectives de croissance des années à<br />

venir, estiment les analystes.<br />

Les meilleurs taux de rotation (rapport<br />

entre le volume de transactions et les<br />

titres émis) sont réalisés par deux valeurs<br />

de <strong>la</strong> nouvelle économie, HPS et IB<br />

Maroc, avec respectivement 136% et<br />

113,37%, qui ressortent ainsi à fin<br />

décembre 2007 comme étant les valeurs<br />

les plus liquides de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce.<br />

Du point de vue profondeur, le marché<br />

est dominé par Maroc Télécom qui accapare<br />

l’essentiel de <strong>la</strong> valorisation, soit<br />

21,08%. Attijariwafa Bank et Addoha<br />

suivent dans une moindre mesure avec<br />

des parts respectives de 10,19% et 7,8%<br />

de <strong>la</strong> capitalisation boursière.<br />

Sur le ROE, rapport qui donne une<br />

bonne idée du rendement des fonds propres,<br />

le CIH affiche le meilleur ratio avec<br />

28,66% en raison de son faible niveau de<br />

fonds propres. Attijariwafa Bank suit à <strong>la</strong><br />

deuxième position avec un ROE de<br />

19,59%. <strong>La</strong> faible capitalisation du CIH<br />

fait ressortir <strong>la</strong> rentabilité de ses fonds<br />

propres à 2,84 fois le rendement exigé<br />

par les actionnaires, lequel est de 10,1%.<br />

A noter que dans le secteur des assurances,<br />

At<strong>la</strong>nta ressort comme étant <strong>la</strong><br />

valeur <strong>la</strong> plus rentable du secteur, avec<br />

une marge nette se situant à 21,58%<br />

contre 12,91% pour Wafa Assurance et<br />

2,52% pour <strong>la</strong> Marocaine-Vie.<br />

Globalement, sur <strong>la</strong> base de l’analyse<br />

quantitative des performances boursières,<br />

les valeurs Sonasid, ONA,<br />

Attijariwafa Bank, Maroc Telecom et<br />

Addoha semblent présenter le plus de<br />

potentiel de croissance parmi les<br />

entreprises de <strong>la</strong> cote casab<strong>la</strong>ncaise.<br />

Un recoupement de cette méthode<br />

quantitative avec l’analyse technique<br />

permettrait sans doute de dégager une<br />

meilleure visibilité.<br />

Le charbon, faute de mieux ?<br />

L’attrait du charbon part en flèche au vu des besoins en énergie. Mais peut-être n’est-ce pas le meilleur<br />

pari. Même pour l’Afrique du Sud.<br />

Par Bénédicte Châtel, Paris<br />

Le charbon, cette énergie fossile du XIX e<br />

siècle, revient en force sur <strong>la</strong> scène énergétique<br />

mondiale. Et des pays comme<br />

l’Afrique du Sud (cinquième producteur<br />

avec 244 millions de tonnes et quatrième<br />

exportateur avec 69 Mt) peuvent se frotter<br />

<strong>La</strong> Chine, l’année dernière,<br />

a installé une centrale à<br />

charbon de 1000<br />

mégawatts chaque...<br />

semaine !<br />

les mains : <strong>la</strong> demande est telle que le prix<br />

de sa tonne de charbon est montée en spirale<br />

l’année dernière, passant de $ 60 à<br />

plus de $ 100 aujourd’hui. Une tendance<br />

qui devrait persister, ont estimé divers spécialistes<br />

rassemblés par l’Institut français<br />

du pétrole (IFP), le 7 février à Paris. Mais<br />

elle ne perdurera réellement que s’il s’agit<br />

de charbon propre.<br />

Rythme délirant<br />

Pourquoi cet engouement ? Car l’emballement<br />

des machines économiques de <strong>la</strong><br />

Chine, de l’Inde et d’autres pays émergents<br />

comme l’Afrique du Sud les oblige<br />

à produire de l’électricité à un rythme<br />

délirant. <strong>La</strong> Chine, l’année dernière, a<br />

installé une centrale à charbon de 1000<br />

mégawatts chaque...semaine ! Et entre<br />

2006 et 2030, le premier producteur<br />

(2 480 Mt) et consommateur mondial<br />

devrait installer 1,312 milliard mégawatts<br />

supplémentaires.<br />

Les besoins sont tels que <strong>la</strong> Chine est en<br />

train de passer de net exportateur à net<br />

importateur. D’où <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mbée des cours.<br />

Car peu de pays exportent leur charbon,<br />

les coûts de transport étant très élevés :<br />

$ 10 <strong>la</strong> tonne par 150 km, selon Philippe<br />

Boisseau, directeur général Gaz et énergies<br />

nouvelles chez Total. Seuls 16% de <strong>la</strong> production<br />

mondiale sont exportés, le reste<br />

étant autoconsommé.<br />

Mix énergétique<br />

Aujourd’hui, il est avéré que l’ère du<br />

pétrole ne devrait encore durer qu’une cinquantaine<br />

d’années. On va vers un mix<br />

énergétique. <strong>La</strong> demande sera forte pour<br />

des énergies de substitution et <strong>«</strong> le charbon<br />

sera candidat <strong>»</strong>, déc<strong>la</strong>re M. Boisseau. Le<br />

charbon a trois atouts : il est abondant (145<br />

ans de réserves prouvées) ; les gisements<br />

sont très bien répartis à travers le monde, a<br />

rappelé Gérard Mestrallet, PDG de Suez, et<br />

de nombreux grands consommateurs sont<br />

producteurs, ce qui leur assure une indépendance<br />

énergétique. Sans oublier que le<br />

charbon, malgré le doublement de son<br />

prix, demeure bon marché.<br />

Sur le continent africain, l’Afrique du<br />

Sud est idéalement positionnée géographiquement<br />

(mieux que l’Australie, premier<br />

exportateur mondial) pour approvisionner<br />

tout le monde, Europe comme<br />

A.W<br />

Amérique, voire Asie. Toutefois, son souci<br />

premier est d’accroître sa propre production<br />

d’électricité pour <strong>la</strong>quelle elle utilisera<br />

de façon croissante et prioritaire son<br />

charbon. Les deux-tiers de sa production<br />

sont déjà à usage domestique.<br />

Toutefois, pour que <strong>la</strong> tendance soit durable,<br />

beaucoup reste à faire. Un travail<br />

d’image, tout d’abord, mais aussi un<br />

énorme effort de R&D. Le charbon est le<br />

combustible fossile le plus émetteur de<br />

CO2. Le CO2 n’est pas un polluant, il est<br />

indispensable à <strong>la</strong> vie sur cette p<strong>la</strong>nète, rappelle<br />

Alstom, mais il dégage le plus de gaz à<br />

effet de serre. D’où le mauvais accueil par<br />

l’Europe notamment. Aussi les experts estiment-ils<br />

que le charbon n’aura réellement<br />

un avenir que s’il est <strong>«</strong> propre <strong>»</strong>. En d’autres<br />

termes, toute nouvelle instal<strong>la</strong>tion devra<br />

être équipée de capteurs d’émissions. Un<br />

investissement considérable.<br />

En outre, actuellement, le rendement<br />

énergétique du charbon est faible, de<br />

l’ordre de seulement 40%. <strong>La</strong> perte énergétique<br />

est encore trop importante. Le<br />

coût est également élevé, de l’ordre de<br />

$ 80 à 90 le baril pour fabriquer de l’essence<br />

à partir de charbon, auxquels il<br />

faut ajouter les $ 25 <strong>la</strong> tonne de CO2 et le<br />

coût du captage/stockage de l’ordre de<br />

$ 50. Sans oublier l’eau : il faut 10 à 20 m 3<br />

d’eau par tonne produite.<br />

Bref, faute de mieux, des pays comme<br />

l’Afrique du Sud misent sur le charbon.<br />

Mais est-ce vraiment une solution pour<br />

l’avenir ?


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

BOURSES<br />

Les groupes miniers<br />

sud-africains dopent l’AI40<br />

L’envolée des cours mondiaux du p<strong>la</strong>tine et de <strong>la</strong> plupart des métaux dope le moral des investisseurs<br />

sur <strong>la</strong> bourse sud-africaine. Une embellie qui profite à l’indice AI40.<br />

L’indice AI40 réalise sa meilleure performance<br />

hebdomadaire de l’année 2008 sur<br />

<strong>la</strong> semaine boursière du vendredi 1 er<br />

février 2008. Avec une croissance de 2,57%<br />

en cinq séances, l’indicateur du cabinet<br />

londonien African Investor ramène sa performance<br />

annuelle à 1,71% et son cumul<br />

de points à 194,48%. Rapporté à sa date de<br />

<strong>la</strong>ncement, le 1 er janvier 2006, sur <strong>la</strong> base<br />

100, l’indice AI40 frôle désormais une performance<br />

de 100%.<br />

Regain d’optimisme<br />

<strong>La</strong> meilleure performance de <strong>la</strong> semaine est<br />

à mettre à l’actif de Sasol (Afrique du Sud),<br />

en progression de 13,4% à 50,02 dol<strong>la</strong>rs. Le<br />

recul des cours pétroliers n’a donc pas<br />

affecté les gains de <strong>la</strong> compagnie dopée par<br />

l’optimisme retrouvé des investisseurs sur<br />

ce marché. Tout compte fait, les fortes perspectives<br />

de croissance attendues sur les<br />

métaux ont contreba<strong>la</strong>ncé les effets négatifs<br />

des coupures d’électricité. Ainsi, Impa<strong>la</strong><br />

P<strong>la</strong>tinum gagne 11,7% à 39,54 dol<strong>la</strong>rs,<br />

Anglo P<strong>la</strong>tinum s’apprécie de 7,8% à<br />

155,47 dol<strong>la</strong>rs et Anglo American, première<br />

compagnie minière à annoncer l’arrêt partiel<br />

de ses activités pour cause de délestage,<br />

s’illustre à <strong>la</strong> hausse avec une hausse de<br />

7,3% de sa valeur. Les analystes sud-africains<br />

sont unanimes à voir dans ces tendances<br />

une corré<strong>la</strong>tion à l’envolée du cours<br />

mondial du p<strong>la</strong>tine, qui percute le p<strong>la</strong>fond<br />

des 1 800 dol<strong>la</strong>rs l’once, expliquant <strong>la</strong><br />

confiance des investisseurs. Les valeurs sudafricaines<br />

profitent aussi indirectement du<br />

bras de fer entre BHP Billiton et Rio Tinto,<br />

sous fond de sous-valorisation de l’offre sur<br />

le second proposée par le premier. Le message<br />

est c<strong>la</strong>ir, le secteur en entier, dopé par<br />

une demande mondiale grandissante, est<br />

en course vers les sommets.<br />

Sur l’autre versant du continent, Orascom<br />

Hotels et Developpements (OHD) enregistre<br />

une progression de 7,1% de son cours à<br />

15,02 dol<strong>la</strong>rs. Le marché salue ainsi les<br />

informations prêtant au groupe touristique<br />

égyptien le projet de rachat de 51% d’un<br />

hôtel cinq étoiles (Hurgada). A noter que<br />

les analystes d’EFG Hermes, l’un des meilleurs<br />

cabinet de recherche de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, ont<br />

valorisé récemment OHD à 4,97 milliards<br />

avec un objectif cible du cours de l’action à<br />

22,44 dol<strong>la</strong>rs sur le long terme, soit à 61,2%<br />

par rapport à sa cotation actuelle.<br />

<strong>La</strong> règle du <strong>«</strong> wait and see <strong>»</strong> prédomine à<br />

Nairobi<br />

Ailleurs, en Afrique de l’Est, le marché<br />

kenyan peine toujours à retrouver de <strong>la</strong><br />

sérénité dans un contexte de climat<br />

social tendu. Les cinq premières contreperformances<br />

de l’AI40 sont toutes<br />

issues de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de Nairobi, à l’image de<br />

<strong>la</strong> Kenya Airways (KA), qui chute de<br />

17,7% à 0,61 dol<strong>la</strong>r. <strong>La</strong> Commercial<br />

Bank (KCB) s’est dégradée quant à elle<br />

de 14,5% à 0,34 dol<strong>la</strong>r, <strong>la</strong> Barc<strong>la</strong>ys Bank<br />

de 11,6% à 0,93 dol<strong>la</strong>r. L’autre grand<br />

représentant du pays dans l’indice AI40,<br />

<strong>la</strong> EAB (East African Breweries), aban-<br />

donne 11,4% à 1,96 dol<strong>la</strong>r. <strong>La</strong> morosité<br />

n’épargne pas <strong>la</strong> Ken Gen (Energie), qui<br />

recule de 9,6% à 0,34 dol<strong>la</strong>r.<br />

<strong>«</strong> L’affaiblissement du marché traduit <strong>la</strong><br />

nervosité des investisseurs suite au constat<br />

d’impasse dans <strong>la</strong> médiation de Kofi<br />

Annan <strong>»</strong> et au risque d’une instabilité<br />

prolongée. Les carnets d’ordre enregistrent<br />

une demande de plus en plus faible<br />

sur l’achat, alors que les investisseurs<br />

étrangers poursuivent sur un mouvement<br />

de pondération du risque. Vecteur<br />

important du tourisme kenyan, <strong>la</strong> compagnie<br />

nationale a annoncé une importante<br />

diminution de passagers depuis les<br />

émeutes survenues après les élections du<br />

27 décembre 2007. Le transporteur a été<br />

obligé de mettre en standby quelques<br />

lignes, ce qui n’est pas pour encourager<br />

les investisseurs à miser sur cette valeur.<br />

Dans tous les cas, c’est <strong>la</strong> règle du <strong>«</strong> wait<br />

and see <strong>»</strong> qui règne actuellement à <strong>la</strong><br />

Bourse du Kenya, <strong>la</strong> plus importante de<br />

l’Afrique de l’Est.<br />

A.W<br />

RDC : une bourse au bout de<br />

<strong>la</strong> révision des contrats miniers<br />

<strong>La</strong> RDC a engagé une réflexion ouverte<br />

sur le projet d’une Bourse des valeurs<br />

Mobilières à Kinshasa. L’idée, c’est de<br />

permettre aux Congo<strong>la</strong>is de participer<br />

au financement du secteur minier et<br />

de profiter de <strong>la</strong> vitalité de ce secteur,<br />

précise un officiel du Ministère de <strong>la</strong><br />

mine. <strong>La</strong> bourse sera mise en p<strong>la</strong>ce<br />

juste après <strong>la</strong> révision des contrats<br />

miniers avec les compagnies opérant<br />

au Congo, a déc<strong>la</strong>ré Victor Kasongo,<br />

vice-ministre des Mines en visite à<br />

Cape Town. Ce processus de révision<br />

des contrats miniers a commencé en<br />

avril 2007 avec les compagnies<br />

Freeport-McMoran Cooper & Gold<br />

inc et <strong>la</strong> Katanga Mining Ltd. L’idée,<br />

c’est de modifier tous les contrats<br />

jugés défavorables à l’Etat. En ligne de<br />

mire, de nombreux protocoles signés<br />

sous les gouvernements précédents. Il<br />

ne s’agit pas d’augmenter les participations<br />

de l’Etat dans le capital de ces<br />

compagnies, mais de rétablir un certain<br />

équilibre, préviennent les officiels<br />

congo<strong>la</strong>is qui veulent boucler le processus<br />

dans les dé<strong>la</strong>is les plus brefs. Les<br />

compagnies concernées seront notifiées<br />

des vices constatés dans leurs<br />

contrats dans les deux semaines à<br />

venir, a ajouté l’officiel congo<strong>la</strong>is.<br />

P<strong>la</strong>ce ensuite aux procédures de rené-<br />

gociations qui devront se tenir dans les<br />

trois mois à venir.<br />

<strong>La</strong> RDC recèle 34% des réserves mondiales<br />

connues de Cobalt et 10% des<br />

réserves de cuivre. Les grandes compagnies<br />

minières internationales, dont<br />

BHP Billiton, leader mondial, et le<br />

géant de l’or sud-africain Anglogold<br />

Ashanti, y sont présents. Le <strong>la</strong>ncement<br />

d’un marché financier, avec une forte<br />

participation domestique, donnerait<br />

au Congo une visibilité en le mettant<br />

au diapason avec les autres pays de <strong>la</strong><br />

région comme le Botswana et <strong>la</strong><br />

Namibie.<br />

L’Australien Equigold prospecte<br />

en Côte d’Ivoire<br />

Le groupe australien Equigold espère<br />

débuter <strong>la</strong> production de sa mine d’or à<br />

Bonikro (Côte d’Ivoire) au mois de juin<br />

200<br />

198<br />

196<br />

194<br />

192<br />

190<br />

188<br />

186<br />

184<br />

182<br />

180<br />

178<br />

176<br />

174<br />

172<br />

170<br />

168<br />

166<br />

164<br />

162<br />

160<br />

158<br />

156<br />

154<br />

152<br />

150<br />

148<br />

146<br />

144<br />

142<br />

140<br />

138<br />

136<br />

134<br />

132<br />

130<br />

128<br />

126<br />

124<br />

122<br />

120<br />

118<br />

116<br />

114<br />

112<br />

110<br />

108<br />

106<br />

104<br />

102<br />

100<br />

jan. 06<br />

fév. 06<br />

mars. 06<br />

avr. 06<br />

mai. 06<br />

juin. 06<br />

juil. 06<br />

août. 06<br />

sep. 06<br />

oct. 06<br />

nov. 06<br />

déc. 06<br />

jan. 07<br />

fév. 07<br />

prochain. Située dans le sud du pays, <strong>la</strong><br />

mine a nécessité un investissement de 87<br />

millions de dol<strong>la</strong>rs. Elle devrait rapporter<br />

Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />

mars. 07<br />

avr. 07<br />

mai. 07<br />

juin. 07<br />

juil. 07<br />

août. 07<br />

sep. 07<br />

nov. 07<br />

oct. 07<br />

déc. 07<br />

jan. 08<br />

fév. 08<br />

Ai40<br />

Ai100<br />

930 000 onces, selon les estimations du<br />

management du groupe. <strong>La</strong> durée de vie<br />

de ce projet est de huit ans.<br />

9<br />

<strong>La</strong> RMA se dote d’un<br />

directoire et d’un conseil<br />

de surveil<strong>la</strong>nce<br />

Suite à son assemblée générale extraordinaire,<br />

tenue le 7 février 2008, <strong>la</strong><br />

compagnie d’assurances marocaine<br />

RMA Wataniya sera désormais gérée<br />

par un directoire et un conseil de<br />

surveil<strong>la</strong>nce. Le directoire sera présidée<br />

par Fouad Douiri, qui cumule<br />

une expérience de plus de 20 ans<br />

dans le secteur des assurances. Il est<br />

par ailleurs président de l’Amicale des ingenieurs ponts et<br />

chaussée du Maroc et vice-président de <strong>la</strong> Fédération des<br />

assurances et du bureau central marocain. L’AGE a également<br />

entériné les nominations de Tawfik Drhimeur,<br />

Abdel<strong>la</strong>tif Hmidi et Réda El Alj comme membres du<br />

directoire. Le Conseil de surveil<strong>la</strong>nce sera présidé par<br />

Othman Benjelloun.<br />

<strong>La</strong> BRVM clôture <strong>la</strong> semaine<br />

en hausse<br />

<strong>La</strong> BRVM a clôturé sa séance de cotation du vendredi 8<br />

février 2008 en hausse par rapport à <strong>la</strong> séance précédente.<br />

L’indice BRVM Composite est passé de 215,70 à 216,87<br />

points, soit une progression de 0,54%. L’indice BRVM 10,<br />

pour sa part, a gagné 0,62% à 246,38 points contre 244,87<br />

précédemment. <strong>La</strong> valeur des transactions s’établit à 76,85<br />

millions FCFA contre 42,72 millions FCFA réalisés le jeudi<br />

précédent. <strong>La</strong> négociation a porté sur 13 sociétés pour un<br />

total de 38 inscrites sur le marché des actions. Le nombre de<br />

titres échangés s’est élevé à 19 306.<br />

Tendance p<strong>la</strong>te à <strong>la</strong> Bourse<br />

de Tunis<br />

Après s’être cramponné dans le vert, le TUNINDEX s’est<br />

replié le 8 février 2008, limitant à 0,01% son recul pour clôturer<br />

à 2675,43 points. Fait marquant de <strong>la</strong> journée, l’action<br />

de <strong>la</strong> Banque de l’habitat (BH) a surc<strong>la</strong>ssé l’ensemble des<br />

valeurs cotées captant près de 83% des échanges pour un<br />

total de 8,343 MD sur le marché central. Dans le camp des<br />

valeurs en baisse, les prises de bénéfices ont privé Attijari<br />

Bank d’un retour sur repli après <strong>la</strong> chute de <strong>la</strong> veille. Le titre<br />

est repoussé en dessous des 10 DT, à 9,900 DT, après un<br />

déclin de 3,87%.<br />

Nouveau record historique<br />

du p<strong>la</strong>tine à Londres<br />

Le cours du p<strong>la</strong>tine a atteint vendredi un nouveau record historique<br />

sur le London Bullion Exchange, à 1882 dol<strong>la</strong>rs l'once,<br />

dopé par les craintes sur l'offre suscitées par <strong>la</strong> pénurie d'électricité<br />

en Afrique du Sud. Le métal b<strong>la</strong>nc efface ainsi un record<br />

encore frais : il avait touché un pic à 1764,50 dol<strong>la</strong>rs l'once vendredi<br />

dernier. Le président Thabo Mbeki a présenté ses excuses<br />

vendredi aux Sud-Africains pour <strong>la</strong> pénurie d'électricité qui<br />

affecte <strong>la</strong> première économie du continent, et qui a, en particulier,<br />

beaucoup perturbé <strong>la</strong> production minière ces dernières<br />

semaines. Les producteurs sud-africains souffrent encore des<br />

restrictions d'électricité. Les pénuries d'électricité pourraient<br />

affecter encore <strong>la</strong> production de p<strong>la</strong>tine. <strong>«</strong> Les interruptions de<br />

production n'ont pas encore été entièrement intégrées dans les<br />

cours <strong>»</strong>, ont commenté les analystes de <strong>la</strong> banque Barc<strong>la</strong>ys<br />

Capital. L'Afrique du Sud assure 78% de <strong>la</strong> production mondiale<br />

de p<strong>la</strong>tine.<br />

<strong>La</strong> crise kenyane profite<br />

au cours du thé au Ma<strong>la</strong>wi<br />

Les violences actuelles au Kenya, un des plus gros producteurs<br />

de thé en Afrique, ont profité au Ma<strong>la</strong>wi en termes de recettes<br />

à l’occasion des ventes de thé local sur les marchés aux enchères,<br />

a déc<strong>la</strong>ré un responsable local de ce pays d’Afrique. <strong>La</strong> production<br />

et <strong>la</strong> vente de thé au Kenya ont été sensiblement réduites<br />

au cours des derniers mois, suite aux violences qui ont<br />

éc<strong>la</strong>té dans ce pays. Une aubaine pour le thé ma<strong>la</strong>wite qui vise<br />

cette année une production de l’ordre de 48 000 tonnes.


10<br />

Découverte d’un important<br />

gisement de charbon<br />

en Afrique du Sud<br />

<strong>La</strong> compagnie minière Rio Tinto a annoncé, mercredi, <strong>la</strong><br />

découverte d'un important gisement de charbon d'un volume<br />

de plus de 1,04 milliard de tonnes dans un bassin houiller de <strong>la</strong><br />

province du Limpopo (nord de l'Afrique du Sud). <strong>«</strong> C'est une<br />

découverte significative dans une région considérée auparavant<br />

comme ayant un petit potentiel géologique <strong>»</strong>, a indiqué Preston<br />

Chiaro, directeur exécutif de Rio Tinto, sur le site de <strong>la</strong> compagnie.<br />

<strong>La</strong> découverte a été faite dans le bassin de Chapudi et elle<br />

comporte du charbon bitumineux convenable pour <strong>la</strong> production<br />

de l'électricité, a expliqué le responsable, précisant que le<br />

potentiel de ce projet intervient au moment où l'Afrique du<br />

Sud cherche à augmenter rapidement sa production en énergie.<br />

Le Nigeria prévoit d’investir<br />

15 à 20 milliards de dol<strong>la</strong>rs<br />

dans le pétrole<br />

Le Nigeria prévoit d'investir annuellement entre 15 et 20 milliards<br />

de dol<strong>la</strong>rs dans l'exploration et <strong>la</strong> production pétrolières, a déc<strong>la</strong>ré<br />

mardi le ministre du Pétrole Odein Ajumogobia. <strong>«</strong> Des dépenses<br />

annuelles de 15 à 20 milliards de dol<strong>la</strong>rs sont attendues dans le secteur<br />

de l'exploration et de <strong>la</strong> production pétrolières <strong>»</strong>, a déc<strong>la</strong>ré<br />

M. Ajumogobia lors d'une conférence sur le pétrole et le gaz dans le<br />

golfe de Guinée. Le ministre a souligné que l'augmentation ambitieuse<br />

de <strong>la</strong> capacité de production du Nigeria va p<strong>la</strong>cer le pays, et<br />

plus <strong>la</strong>rgement <strong>la</strong> région du golfe de Guinée, en première ligne des<br />

pays de l'OPEP pour <strong>la</strong> croissance des investissements pétroliers.<br />

L’Algérie veut raffiner<br />

<strong>la</strong> moitié de sa production<br />

de brut<br />

L'Algérie veut raffiner <strong>la</strong> moitié de sa production de brut pour<br />

atteindre, à court terme, une capacité de raffinage de 800 000<br />

barils/jour, a annoncé lundi le ministre algérien de l'Energie<br />

Chakib Khelil : <strong>«</strong> Cet objectif sera atteint grâce à <strong>la</strong> construction<br />

d'une nouvelle raffinerie de pétrole d'une capacité de 300 000<br />

barils/jour, ce qui permettra à l'Algérie d'élever ses capacités de<br />

raffinage au niveau de <strong>la</strong> moitié de sa production nationale de<br />

brut <strong>»</strong>, a déc<strong>la</strong>ré M. Khelil à Londres, lors d'une conférence de<br />

presse rapportée par l'Agence APS. L'Algérie produit actuellement<br />

1,4 million de barils de brut par jour.<br />

<strong>La</strong> SNIM enregistre<br />

un record historique<br />

<strong>La</strong> Société nationale industrielle et minière (SNIM), qui exploite les<br />

minerais de fer mauritaniens, a enregistré un record historique de<br />

vente de 11,815 millions de tonnes pendant l'année 2007, selon un<br />

communiqué rendu public mardi par cette société à Nouakchott.<br />

L'entreprise cherche également à mobiliser son personnel (cadres,<br />

agents de maîtrise et ouvriers) pour <strong>«</strong> faire de 2008 une année dans<br />

<strong>la</strong> série de records historiques, avec un programme de production de<br />

12,360 millions de tonnes et de vente de 12,120 millions de tonnes <strong>»</strong>,<br />

a précisé <strong>la</strong> même source.<br />

Arcelor-Mittal remporte<br />

une licence égyptienne<br />

Le géant indien de <strong>la</strong> sidérurgie, Arcelor-Mittal, a remporté en<br />

Egypte, lors d’une vente aux enchères, une licence pour produire<br />

des pastilles d’acier pour un montant de 61,2 millions. Arcelor-<br />

Mittal a rivalisé avec Al Tuwairqi Group d'Arabie saoudite, Al<br />

Ghurair Group des Émirats arabes unis et Essar Steel Ltd, dit Rania<br />

Hi<strong>la</strong>l, de l'Inde. Arcelor-Mittal prévoit d'investir 1 milliard de dol<strong>la</strong>rs<br />

dans l’usine de production de pastilles d'acier en Egypte.<br />

Intérêt marqué du Japon<br />

pour l’Egypte<br />

L'Egypte était passée en tête des partenaires commerciaux du Japon<br />

dans <strong>la</strong> région du Moyen-Orient, a rapporté l'agence de presse officielle<br />

MENA. Le commerce bi<strong>la</strong>téral entre les deux pays a représenté<br />

846 millions de dol<strong>la</strong>rs en 2004, avec un énorme excédent<br />

commercial favorable pour le Japon, selon le site Internet de l'ambassade<br />

du Japon en Egypte. L'Egypte a reçu du Japon 500 millions<br />

de dol<strong>la</strong>rs en subventions et en prêts à conditions avantageuses, ce<br />

qui permet de financer des projets vitaux qui bénéficient directement<br />

aux Egyptiens, a souligné le sous-secrétaire Nabil Abdel-<br />

Hamid, cité par <strong>la</strong> MENA.<br />

MATIERES PREMIERES<br />

Embellie sur le marché<br />

du caoutchouc<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

Belle conjoncture que celle que connaît<br />

depuis quelques années <strong>la</strong> filière hévéa<br />

internationale. Les cours du précieux<br />

liquide b<strong>la</strong>nc, ainsi que sa production,<br />

n’en finissent pas d’évoluer positivement.<br />

Si <strong>la</strong> production mondiale estimée<br />

à 9,526 millions de tonnes est nettement<br />

dominée par les pays d’Asie du Sud-Est,<br />

notamment <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie, <strong>la</strong> Thaï<strong>la</strong>nde et<br />

l’Indonésie, les experts du secteur s’accordent<br />

tous pour reconnaître que <strong>la</strong><br />

marge de progression et de développement<br />

de cette culture reste en Afrique. Le<br />

continent ne produit pour le moment<br />

que 423 000 tonnes – soit environ 4,44%<br />

de <strong>la</strong> production mondiale – dont un<br />

peu moins de <strong>la</strong> moitié, autour de<br />

200 000 tonnes, est fournie par <strong>la</strong> seule<br />

Côte d’Ivoire. Le pays est devenu au fil<br />

des années premier producteur africain –<br />

devant le Nigeria qui a longtemps tenu ce<br />

rang – et 7 e producteur mondial de<br />

caoutchouc. Il profite bien de l’embellie<br />

marquée par des cours mondiaux qui<br />

ont franchi <strong>la</strong> barre symbolique des<br />

1000 FCFA/kg. En 2006, le secteur <strong>«</strong> a<br />

engrangé une recette de 163 milliards de<br />

FCFA <strong>»</strong>, déc<strong>la</strong>re, satisfait, Fulgence Koffy,<br />

président de l’Apromac, l’Association<br />

des professionnels du caoutchouc naturel.<br />

Déjà haussière, <strong>la</strong> courbe de production<br />

du caoutchouc ne va pas cesser de<br />

croître de si tôt.<br />

Etendre les surfaces<br />

En effet, dans <strong>la</strong> droite ligne des six précédents<br />

p<strong>la</strong>ns de développement de <strong>la</strong><br />

culture de l’hévéa mis en œuvre par <strong>la</strong><br />

Côte d’Ivoire depuis les années 70, l’Etat<br />

entend <strong>«</strong> porter <strong>la</strong> superficie cultivée de<br />

120 000 ha actuellement à 300 000 ha,<br />

avec une production de 600 000 tonnes de<br />

caoutchouc sec à l’horizon 2020 <strong>»</strong>. Ce <strong>«</strong> 7 e<br />

p<strong>la</strong>n hévéa <strong>»</strong> n’est pas encore entré dans<br />

sa phase active de mise en œuvre que les<br />

différentes catégories de p<strong>la</strong>nteurs sont<br />

déjà à pied d’œuvre pour étendre leurs<br />

surfaces p<strong>la</strong>ntées. Mus, tous autant qu’ils<br />

sont, par le souci d’accroître considérablement<br />

leur production, afin, in fine,<br />

d’accroître leurs revenus. Les prix étant<br />

bons, les besoins étant, eux aussi, croissants,<br />

tout incite à <strong>la</strong> création de nouvelles<br />

p<strong>la</strong>ntations. Et <strong>la</strong> tendance est, pour<br />

les unités industrielles, à accompagner le<br />

processus de développement des p<strong>la</strong>ntations<br />

vil<strong>la</strong>geoises et privées. Une approche<br />

qui risque de connaître un réel progrès<br />

avec l’arrivée prochaine de deux<br />

géants asiatiques, O<strong>la</strong>m international Ltd<br />

et Wilmar international Ltd, dans le secteur<br />

aux côtés du groupe SIFCA.<br />

Recherche de valeur ajoutée<br />

Longtemps considérée comme une simple<br />

culture de diversification, par rapport<br />

aux <strong>«</strong> spécu<strong>la</strong>tions reines <strong>»</strong> que<br />

demeurent encore le café et le cacao, <strong>la</strong><br />

production ivoirienne de caoutchouc<br />

naturel connaît une montée en puissance.<br />

Elle gagne des zones jusque-là spécialisées<br />

dans <strong>la</strong> production du café et du<br />

cacao. Mais cette situation ne profite pas<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Matières premières : le marché international du caoutchouc connaît un nouveau printemps. Sous l’effet<br />

de <strong>la</strong> forte demande chinoise, les cours ne cessent de grimper à <strong>la</strong> grande joie des unités industrielles<br />

de transformation.<br />

Culture de l’hévéa.<br />

Retrouvez chaque jour sur<br />

véritablement aux petits p<strong>la</strong>nteurs qui,<br />

en plus de devoir s’accommoder des<br />

<strong>«</strong> bas <strong>»</strong> prix – environ 60% moins chers<br />

que les cours internationaux – qui leur<br />

sont proposés par les manufacturiers,<br />

doivent subir des <strong>«</strong> décotes de l’ordre de<br />

<strong>«</strong> Cette unité de<br />

transformation d’un coût de<br />

12 milliards de FCFA<br />

produira annuellement<br />

20 000 tonnes de coagulum<br />

et 15 000 tonnes de<br />

caoutchouc sec, générant<br />

pour les propriétaires<br />

10 milliards de FCFA<br />

à partager. <strong>»</strong><br />

3% que ceux-ci appliquent systématiquement.<br />

<strong>»</strong> Pour le Ministère ivoirien de<br />

l’agriculture, le problème tient de ce que<br />

<strong>«</strong> les petits p<strong>la</strong>nteurs sont exclus de <strong>la</strong><br />

chaîne de valeurs <strong>»</strong>. Et <strong>la</strong> solution réside<br />

dans <strong>«</strong> le dépassement de <strong>la</strong> vente du<br />

caoutchouc de fond de tasse pour aller<br />

vers <strong>la</strong> transformation, <strong>la</strong> recherche de<br />

valeurs ajoutées <strong>»</strong>. Les p<strong>la</strong>nteurs, unis<br />

au sein du Fonds interprofessionnel de<br />

solidarité hévéa (FISH), l’ont si bien<br />

compris qu’ils ont décidé de bâtir une<br />

usine pour traiter leur caoutchouc.<br />

<strong>«</strong> Cette unité de transformation d’un<br />

coût de 12 milliards de FCFA produira<br />

annuellement 20 000 tonnes de coagulum<br />

et 15 000 tonnes de caoutchouc sec,<br />

générant pour les propriétaires 10 milliards<br />

de FCFA à partager <strong>»</strong>, se félicite<br />

Vincent Essoh Lohoues, président du<br />

conseil d’administration du FISH.<br />

Le printemps sur le marché international<br />

du caoutchouc naturel fait naître un<br />

réel engouement pour l’hévéaculture.<br />

P<strong>la</strong>nteurs, manufacturiers et l’Etat espèrent<br />

bien pouvoir surfer longtemps sur<br />

cette vague haute des cours mondiaux.<br />

www.lesafriques.com<br />

Actualités<br />

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Blogs matières premières<br />

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12<br />

<strong>La</strong> Caisse marocaine des<br />

retraites devrait avoir des<br />

difficultés de trésorerie dans<br />

trois ans<br />

Selon le rapport de <strong>la</strong> Cour des comptes, <strong>la</strong> CMR devrait rencontrer<br />

des difficultés de trésorerie à partir de 2010. Cette situation résulte<br />

de plusieurs facteurs dont une gestion hasardeuse des fonds de <strong>la</strong><br />

caisse, notamment des p<strong>la</strong>cements sur <strong>la</strong> BNDE et sur MANAGEM.<br />

Il lui est reproché également un manque de suivi de ses contrats. A<br />

ce titre, <strong>la</strong> CMR aurait <strong>la</strong>ncé un chantier de construction d’un nouveau<br />

siège dont <strong>la</strong> date de livraison était prévue pour le mois de juin<br />

2005. A fin janvier 2008, ce siège ne serait pas encore fonctionnel. En<br />

cause également l’absence d’une politique de formation bien définie,<br />

et ce, en dépit de l’existence de toute une structure dédiée à ce<strong>la</strong>.<br />

Notons, par ailleurs, qu’en 2005 les retraités représentaient près de <strong>la</strong><br />

moitié du nombre des affiliés actifs, lequel a atteint près de 900 000<br />

fonctionnaires. Les départs volontaires n’étant pas remp<strong>la</strong>cés, ce<br />

ratio devrait s’aggraver davantage, mettant en péril <strong>la</strong> continuité<br />

d’exploitation de <strong>la</strong>dite caisse. En l’absence d’un p<strong>la</strong>n de restructuration<br />

bien ficelé, <strong>la</strong> CMR serait, selon <strong>la</strong> Cour des comptes,<br />

confrontée à l’épuisement total de ses réserves en 2019.<br />

Baisse de l’indice de<br />

confiance en Afrique du Sud<br />

L'indice de confiance du marché (BCI) a chuté à 93,8 points en janvier<br />

dernier en Afrique du Sud, s'établissant ainsi à son niveau le<br />

plus bas depuis octobre 2003, indique mercredi un rapport de <strong>la</strong><br />

Chambre sud-africaine de commerce et d'industrie (Sacci).<br />

Hormis une unique embellie, au cours de <strong>la</strong>quelle il a atteint 101,9<br />

points en avril dernier, l'indice de confiance du marché est resté en<br />

berne durant toute l'année écoulée pour s'établir à 94,8 en décembre<br />

dernier, avant de tomber à 93,8 points, explique le rapport.<br />

Sénégal : ventes<br />

de carburant en hausse<br />

Les ventes de carburant ont enregistré une croissance moyenne<br />

annuelle de l'ordre 10% en 2007 par rapport à 2006, selon <strong>la</strong><br />

Direction de <strong>la</strong> prévision et des études économiques (DPEE). Ces<br />

ventes ont cru en moyenne de 12,1% chez les grossistes, indique <strong>la</strong><br />

dernière note de conjoncture de 2007, expliquant cette évolution<br />

par <strong>la</strong> forte croissance notée au troisième trimestre ainsi qu’au mois<br />

de décembre dernier. Quant au commerce de pièces détachées, il a<br />

aussi connu une croissance moyenne de 20,6% par rapport à l'année<br />

précédente. En revanche, les concessionnaires de véhicules ont<br />

accusé un recul annuel de 4,4% de leur chiffre d'affaires, en dépit<br />

de <strong>la</strong> croissance remarquable de leurs ventes au deuxième trimestre,<br />

poursuit <strong>la</strong> DPEE.<br />

ENTREPRISES ET MARCHES<br />

<strong>La</strong> Guinée veut renégocier son contrat sur<br />

l’offshore avec <strong>la</strong> SCS Corporation<br />

patronat et institutions républicaines)<br />

exigent, entre<br />

autres, dans l'accord dit<br />

<strong>«</strong> tripartite <strong>»</strong>, <strong>la</strong> révision de<br />

tous les contrats miniers et<br />

de celui du partage des<br />

hydrocarbures qui lie l’Etat à<br />

Hyperdynamics. Le gouvernement,<br />

nommé par le président<br />

<strong>La</strong>nsana Conté dans <strong>la</strong><br />

foulée de ces accords, reçoit <strong>la</strong><br />

proposition dans sa feuille de<br />

route. Dans <strong>la</strong> ferveur du<br />

vent de changement qui<br />

souffle alors sur le pays, une<br />

procédure de révision de <strong>la</strong><br />

convention est engagée.<br />

Un comité interministériel,<br />

constitué par le ministre des<br />

Mines et de <strong>la</strong> Géologie,<br />

composé des représentants<br />

des Ministères des mines, de<br />

l’économie et des finances,<br />

de <strong>la</strong> justice, de l’environnement,<br />

du Contrôle économique<br />

et financier, des centrales<br />

syndicales et de <strong>la</strong> société<br />

civile, est commis à <strong>la</strong> tâche.<br />

Ce comité ne tarde pas à é<strong>la</strong>borer<br />

ses conclusions dans un<br />

rapport de 22 pages dans<br />

lequel il déc<strong>la</strong>re que le contrat<br />

est caduc.<br />

Le contrat en question<br />

Signé le 22 septembre 2006<br />

entre les ministres des Mines<br />

et de <strong>la</strong> Géologie, de<br />

l’Economie et des Finances, ce<br />

contrat stipule que <strong>la</strong> zone<br />

contractuelle couvre 80 000<br />

km 2 , soit tout le offshore guinéen.<br />

De cette surface, il est<br />

indiqué que 64% seront à<br />

rétrocéder dès <strong>la</strong> ratification<br />

par l’Assemblée nationale.<br />

Dans son article 13, consacré<br />

aux modalités de partage<br />

de <strong>la</strong> production, <strong>la</strong> SCS<br />

Corporation s’engage à payer<br />

10% de royalties au gouvernement<br />

guinéen. Le reste du coût<br />

pétrolier (75%) revient à l’entrepreneur<br />

dans le but de<br />

<strong>«</strong> récupérer les dépenses pétrolières<br />

<strong>»</strong>. Le même contrat évoque<br />

<strong>la</strong> répartition du solde de<br />

15% comme suit :<br />

- 0 à 2000 barils/j : 25% pour<br />

l’État et 75% pour SCS,<br />

- 2001 à 5000 barils : 30 et<br />

70%,<br />

- 5001 à 100 000 barils : 40 et<br />

60%,<br />

- plus de 100 000 barils par<br />

jour : (60 et 40%).<br />

Le régime douanier précise<br />

que les équipements, machines<br />

et véhicules nécessaires<br />

aux opérations pétrolières<br />

bénéficient de suspension de<br />

tous les droits de douanes et<br />

taxes à l’importation. <strong>«</strong> Les<br />

matériels, pièces détachées et<br />

les matières consommables<br />

nécessaires aux opérations<br />

pétrolières sont exemptés de<br />

tous droits de douanes et taxes<br />

à l’importation ; les effets personnels<br />

et une automobile par<br />

employé expatrié sont exemptés<br />

de tous droits <strong>»</strong>, peut-on<br />

lire dans l'article 21.<br />

S’agissant de l’étude d’impact<br />

environnemental, le contrat<br />

engage l’entrepreneur à utiliser<br />

les méthodes admises<br />

dans l’industrie pétrolière<br />

internationale. Il l’invite également<br />

à prendre <strong>«</strong> toutes les<br />

mesures raisonnables pour<br />

empêcher <strong>la</strong> pollution de l’environnement<br />

à travers les instal<strong>la</strong>tions,<br />

<strong>la</strong> pénétration d’eau<br />

dans <strong>la</strong> strate, les pertes et<br />

déversements <strong>»</strong>. Entre autres<br />

points, il définit <strong>la</strong> durée de<br />

recherche jusqu’à 16 années.<br />

Les litiges<br />

Le gouvernement guinéen,<br />

avec à sa tête le Premier<br />

ministre <strong>La</strong>nsana Kouyaté et<br />

son ministre des Mines et de<br />

<strong>la</strong> Géologie Ahmed Kanté,<br />

estime que cette convention,<br />

signée pendant les périodes<br />

de <strong>«</strong> <strong>la</strong>isser faire <strong>»</strong> que le pays<br />

a connu, contient des imperfections<br />

qui n’avantagent<br />

guère <strong>la</strong> Guinée. Le 8 juin<br />

2007, le comité interministériel<br />

chargé de renégocier<br />

le contrat avec <strong>la</strong> SCS<br />

Corporation engage les travaux,<br />

dont les résultats sont<br />

publiés quelques mois plus<br />

tard. Dans sa conclusion, il<br />

estime que <strong>la</strong> zone contractuelle<br />

doit être réduite de 5 à<br />

10 000 km 2 et que seulement<br />

deux rétrocessions doivent<br />

être effectuées. <strong>La</strong> première<br />

40% à l’issue de <strong>la</strong> première<br />

période de recherche, et<br />

<strong>la</strong> seconde 40% à <strong>la</strong> fin de<br />

<strong>la</strong> période additionnelle.<br />

Contrairement au contrat, <strong>la</strong><br />

conclusion des travaux du<br />

comité interministériel propose<br />

3000 à 5000 km de sismique<br />

pour un minimum de<br />

1000 $ par km pendant <strong>la</strong><br />

première période de recherche.<br />

Et 1000 à 2000 km pendant<br />

<strong>la</strong> période additionnelle.<br />

Le comité demande, entre<br />

autres obligations, 8 forages<br />

pour un montant minimum<br />

de 25 millions de dol<strong>la</strong>rs par<br />

forage. Il va plus loin et propose<br />

de rehausser les royalties<br />

de 10 à 15%, revoir à <strong>la</strong> baisse<br />

le taux de récupération des<br />

coûts pétroliers de 75% à<br />

40% de <strong>la</strong> production. Selon<br />

cette commission : <strong>«</strong> A titre<br />

d’exemple, le schéma ci-dessous<br />

est un partage après impôt<br />

où <strong>la</strong> part de l’Etat inclut le<br />

BIC 0 à 2000 barils/j :<br />

- 75% pour l’État et 25% pour<br />

SCS,<br />

- 2001 à 5000 b/j : 80 et 20%,<br />

- 5001 à 10 000 b/j : 85 et 25%,<br />

- plus de 10 000 b/j : (90 et<br />

10%). Le contractant est soumis<br />

au paiement du BIC prévu au<br />

Code pétrolier <strong>»</strong>, explique-t-elle.<br />

Elle propose aussi que, si <strong>la</strong><br />

part de l’État est suffisamment<br />

élevée, il peut délivrer<br />

un quitus au contractant ; si <strong>la</strong><br />

part du contractant est élevée,<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

L’actuel gouvernement guinéen et <strong>la</strong> SCS Corporation, firme de <strong>la</strong> compagnie pétrolière américaine Hyperdynamics, sont en désaccord sur le contrat de<br />

partage des hydrocarbures qui les lie depuis le 22 septembre 2006.<br />

Par Ougna Camara, Conaky<br />

L’actuel gouvernement guinéen<br />

et <strong>la</strong> SCS Corporation, firme de<br />

<strong>la</strong> compagnie pétrolière américaine<br />

Hyperdynamics, sont en<br />

désaccord sur le contrat de<br />

partage des hydrocarbures<br />

qui les lie depuis le 22 septembre<br />

2006. Le gouvernement<br />

estime que le contrat<br />

est désavantageux pour <strong>la</strong><br />

Guinée et, par conséquent,<br />

renégociable. Par contre, <strong>la</strong><br />

compagnie américaine sou-<br />

tient qu'il est bon et applicable<br />

d’autant qu’il a été signé<br />

par deux ministres de l’ancienne<br />

équipe gouvernementale.<br />

Dans ce contentieux qui<br />

prend les allures d'une guerre<br />

Le ministre conclut par l’interdiction à<br />

<strong>la</strong> compagnie d'effectuer toute activité dans<br />

les eaux territoriales guinéennes. Avant d’en<br />

informer son homologue de <strong>la</strong> Défense.<br />

des mots, une seule loi prévaut<br />

: celle de l'intimidation.<br />

Contexte<br />

Tout débute le 27 janvier.<br />

Pour sortir le pays de <strong>la</strong> crise<br />

socio-politique qu'il traverse<br />

depuis près d'un mois, les<br />

acteurs sociaux (syndicalistes,<br />

c’est à lui qu’incombe le paiement<br />

du bénéfice des impôts<br />

commerciaux (BIC). <strong>«</strong> Nous<br />

estimons que SCS Corporation<br />

doit payer à l’Etat une surtaxe<br />

au prorata des superbénéfices<br />

réalisés ; ainsi qu’un 1 er bonus<br />

de 25 millions USD à <strong>la</strong> ratification<br />

du contrat et un<br />

deuxième bonus de 100 millions<br />

à <strong>la</strong> date de <strong>la</strong> première<br />

production <strong>»</strong>. Dans <strong>la</strong> conclusion<br />

du comité de renégociation,<br />

les exonérations sur les<br />

véhicules à usage personnel<br />

sont supprimées et remp<strong>la</strong>cées<br />

par un régime d’admission<br />

temporaire au prorata<br />

temporis. Dans ce cadre, l’admission<br />

des véhicules sera<br />

gratuite pendant <strong>la</strong> période<br />

de recherche et soumise à un<br />

droit unique d’entrée pendant<br />

<strong>la</strong> période de développement<br />

et d’exploitation.<br />

D’autre part, <strong>la</strong> filiale américaine<br />

est invitée à faire de<br />

l’emploi une priorité. <strong>«</strong> Après<br />

six ans, au moins 80% des<br />

emplois doivent être guinéens.<br />

Un budget minimum de formation<br />

de 300 000 dol<strong>la</strong>rs par<br />

an doit être alloué pendant <strong>la</strong><br />

période de recherche ainsi que<br />

500 000 dol<strong>la</strong>rs par an pendant<br />

<strong>la</strong> période d’exploitation <strong>»</strong>, précise<br />

le rapporteur du comité<br />

Saadou Nimaga. Et de dire :<br />

<strong>«</strong> Un p<strong>la</strong>n de carrière, en rapport<br />

au code du travail et au<br />

code de <strong>la</strong> sécurité sociale, est<br />

également exigé, ainsi que <strong>la</strong><br />

fourniture des documents<br />

techniques et administratifs.<br />

SCS Corporation est un<br />

investisseur inconnu dont<br />

nous ignorons les capacités<br />

techniques <strong>»</strong>.<br />

Rebondissement<br />

Après 5 mois d'accalmie, ce<br />

dossier connaît un rebondissement<br />

en décembre. Par un<br />

courrier, <strong>la</strong> société SCS<br />

Corporation informe le gouvernement<br />

guinéen de l’exécution<br />

d'un programme de<br />

Zone offshore de Guinée.<br />

campagne sismique en 2D<br />

(deux dimensions) et en 3D<br />

dans le premier trimestre<br />

2008. <strong>La</strong> réplique du gouvernement<br />

ne tarde pas à tomber.<br />

Dans une mise en garde,<br />

le Ministère des mines et de <strong>la</strong><br />

géologie affirme ne pas envisager<br />

<strong>«</strong> une quelconque activité<br />

dans le cadre du contrat<br />

SCS Corporation avant <strong>la</strong><br />

renégociation <strong>»</strong>. Pour le ministre,<br />

le contrat, en l’état actuel,<br />

n'est pas opposable à <strong>la</strong><br />

Guinée dans <strong>la</strong> mesure où il<br />

<strong>La</strong> compagnie américaine soutient que le<br />

contrat est bon et applicable, d’autant qu’il a<br />

été signé par deux ministres de l’ancienne<br />

équipe gouvernementale.<br />

n'a pas encore l'approbation<br />

des institutions de <strong>la</strong><br />

République, en particulier<br />

l’onction légis<strong>la</strong>tive qui, seule,<br />

est à même de lui conférer<br />

une validité irréfragable. Par<br />

conséquent, poursuit Ahmed<br />

Kanté, il ne saurait être exécutoire<br />

avant cette formalité. Il<br />

conclut par l’interdiction à <strong>la</strong><br />

compagnie d'effectuer toute<br />

activité dans les eaux territoriales<br />

guinéennes. Avant d’en<br />

informer son homologue de<br />

<strong>la</strong> Défense. Cette sortie musclée<br />

du gouvernement amène<br />

l’ambassadeur des USA en<br />

Guinée, Philips Carter III, à<br />

soutenir Conakry dans son<br />

initiative de négociation.<br />

Pour l’instant et avant toute<br />

prise de décision, les autorités<br />

guinéennes affirment être<br />

dans l’attente des résultats du<br />

cabinet Orrick Rambaud<br />

Martel, engagé le 17 décembre<br />

2007 pour <strong>la</strong> renégociation<br />

du contrat de partage<br />

des hydrocarbures. Tout en<br />

multipliant des contacts<br />

avec Terralliance Petroleum,<br />

officiellement pour <strong>«</strong> s'occuper<br />

de l'onshore <strong>»</strong>. <strong>La</strong> SCS<br />

Corporation, quant à elle,<br />

affirme avoir les yeux tournés<br />

vers l’Assemblée nationale<br />

pour <strong>la</strong> ratification de <strong>la</strong><br />

convention qui <strong>la</strong> lie à <strong>la</strong><br />

Guinée.


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Maroc : <strong>la</strong> SNI é<strong>la</strong>rgit son<br />

portefeuille au tourisme<br />

<strong>La</strong> Société nationale d’investissement (SNI) vient d’acquérir 32,9% du capital de Somed. Une participation<br />

qui s’inscrit dans le cadre de <strong>la</strong> nouvelle vocation de <strong>la</strong> holding marocaine.<br />

Par Mohamed B. Fall, Casab<strong>la</strong>nca<br />

C’est <strong>la</strong> toute première fois en 42 ans<br />

d’existence que <strong>la</strong> Société nationale<br />

d’investissement (<strong>la</strong> SNI) s’engage dans<br />

le tourisme. L’acquisition, début février,<br />

de 32,9% du capital de <strong>la</strong> Société Maroc<br />

Emirats arabes unis de développement<br />

(SOMED), un holding de participations<br />

bien positionné dans le tourisme marocain<br />

avec un patrimoine hôtelier sous<br />

enseigne Ramada, porte <strong>la</strong> politique de<br />

diversification, prônée jusque-là par le<br />

groupe, au-delà de son c<strong>la</strong>ssique champ<br />

d’intervention, centré autour de l’investissement<br />

dans <strong>la</strong> distribution, <strong>la</strong> sidérurgie<br />

et les matériaux de construction.<br />

Le montant de l’opération s’élève à<br />

1,240 milliards de dirhams. Valorisé<br />

après cette transaction à 3,769 milliards,<br />

<strong>la</strong> Somed voit s’ouvrir devant elle d’autres<br />

opportunités de rapprochement<br />

avec <strong>la</strong> SNI dans les domaines des télécoms,<br />

de l’immobilier, de l’hydrométallurgie<br />

et du négoce.<br />

Partenariats solides<br />

Pour <strong>la</strong> SNI, cette participation s’inscrit<br />

dans le cadre de sa nouvelle vocation<br />

de holding d’investissement, agissant<br />

comme un fonds engagé sur des <strong>«</strong> participations<br />

significatives mais non majoritaires<br />

<strong>»</strong>, comme le précise le management.<br />

En outre, l’opération permet à <strong>la</strong><br />

SNI de mettre ses moyens financiers au<br />

service d’un secteur vital pour l’économie<br />

marocaine : le tourisme, qui fait<br />

l’objet d’un programme national<br />

<strong>«</strong> vision 2010 <strong>»</strong>, fondé sur une forte augmentation<br />

de <strong>la</strong> capacité hôtelière du<br />

Maroc et de ses infrastructures d’accueil,<br />

ainsi que sur un objectif de 10 millions<br />

de touristes en l’an 2010.<br />

A noter que, depuis sa privatisation en<br />

1994, <strong>la</strong> SNI a entrepris une politique de<br />

diversification basée sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />

de partenariats solides avec des leaders<br />

mondiaux. C’est ainsi que sont nés<br />

<strong>La</strong>farge Maroc, issue du partenariat avec<br />

le groupe éponyme, Sonasid, suite au<br />

partenariat avec le groupe espagnol<br />

Marcial Ucin, et <strong>la</strong> Financière d’embal<strong>la</strong>ge,<br />

en partenariat avec Carnaud Métal<br />

Box, filiale de Crown Cork and Seal, leader<br />

mondial d’embal<strong>la</strong>ge. Au fur et à<br />

mesure que se constituaient ces partenariats,<br />

<strong>la</strong> SNI s’est désengagée de participations<br />

minoritaires jugées non stratégiques,<br />

notamment <strong>la</strong> Samir, Renault<br />

Industrie Maroc, CIH…<br />

Consolidation de l’actionnariat<br />

Suite à cette nouvelle opération, le portefeuille<br />

de <strong>la</strong> SNI s’articule désormais<br />

autour de quatre pôles de participations.<br />

Il s’agit de <strong>la</strong> Somed (32,9%), du groupe<br />

ONA (33,5%), de <strong>la</strong> Sonasid (25%) et<br />

d’un portefeuille de divers al<strong>la</strong>nt des<br />

49% du capital de Wana, troisième opérateur<br />

marocain de téléphonie, aux<br />

20,7% de Lesieur Capital (20,7%), en<br />

passant par Renault Maroc (20,0%) et<br />

Longométal (99%). A noter que <strong>la</strong> valeur<br />

du portefeuille de <strong>la</strong> SNI était estimée à<br />

ENTREPRISES ET MARCHES 13<br />

Les horizons de l’investissement en Afrique<br />

Pour Standard&Poor’s l’année 2007 a été globalement favorable à l’Afrique, mais le risque politique pèse encore sur les notes des Etats souverains.<br />

Par Anne-Guil<strong>la</strong>ume Gentil,<br />

Paris<br />

Depuis 2002, l’accord entre<br />

Standard&Poor’s (S&P) et le<br />

PNUD a permis de développer<br />

les notations des pays africains<br />

avec, à <strong>la</strong> clé, une plus grande<br />

transparence financière et un<br />

accès favorisé aux marchés des<br />

capitaux internationaux. En<br />

Afrique du Sud, qui est le premier<br />

pays souverain du continent<br />

à avoir été noté par S&P<br />

en 1994, un bureau devrait<br />

s’ouvrir dans les prochains<br />

jours à Johannesburg.<br />

L’Afrique du Sud a donc une<br />

longueur d’avance sur les<br />

autres pays d’Afrique subsaharienne<br />

(ASS). Elle émet régulièrement<br />

des obligations<br />

internationales, mais aussi<br />

bénéficie de notations sur les<br />

banques et les entreprises et<br />

très bientôt sur les collectivités<br />

locales. Cependant, en 2007,<br />

pour <strong>la</strong> première fois, le Ghana<br />

et le Gabon ont eu recours à<br />

des émissions sur les marchés<br />

internationaux. Devaient y<br />

avoir recours cette année le<br />

Kenya, dont les évènements<br />

remettent dans l’immédiat<br />

cette possibilité, et le Nigeria,<br />

selon S&P.<br />

Forte croissance tirée par <strong>la</strong><br />

demande intérieure<br />

L’année 2007 a été une année<br />

favorable pour l’Afrique<br />

subsaharienne, tirée par<br />

une forte croissance, en partie<br />

soutenue par <strong>la</strong> bonne<br />

A BBB BB<br />

Botswana (A/stable) Afrique du Sud Egypte (BB+/stable)<br />

(BBB+/stable) Maroc (BB+/positive)<br />

Tunisie (BBB/stable) Nigeria (BB-/stable)<br />

Gabon (BB-/stable)<br />

tenue du prix des matières<br />

premières, souligne Carol<br />

Sirou, managing director.<br />

S&P a d’ailleurs revu à<br />

<strong>la</strong> hausse plusieurs notes<br />

(Cameroun, Mozambique et<br />

Bénin). Une croissance soutenue,<br />

environ 6%, et encore<br />

plus marquée si l’on exclut<br />

<strong>la</strong> locomotive de l’ASS,<br />

l’Afrique du Sud. De plus,<br />

précise Remy Salters, analyste<br />

senior, <strong>«</strong> <strong>la</strong> croissance<br />

n’est pas particulièrement<br />

dopée par les pays pétroliers <strong>»</strong>.<br />

En effet, il n’existe pas une<br />

corré<strong>la</strong>tion nette entre croissance<br />

et termes de l’échange.<br />

<strong>«</strong> Pour <strong>la</strong> majorité des pays, il<br />

n’y a pas eu d’effets positifs<br />

des termes de l’échange, mais<br />

ces pays ont quand même crû<br />

Notes de Standard&Poor’s sur le continent africain (y compris Afrique du Nord)<br />

(Notes en devises étrangères)<br />

Source : Standard&Poor’s<br />

B<br />

Bénin (B/positive)<br />

Burkina Faso (B/stable)<br />

Cameroun (B/stable)<br />

Ghana (B+/stable)<br />

Kenya (B/négative)<br />

Mali (B/stable)<br />

Madagascar (B/stable)<br />

Mozambique (B+/stable)<br />

Sénégal (B+/négative)<br />

Seychelles (B/stable)<br />

rapidement <strong>»</strong>. Le moteur de<br />

<strong>la</strong> croissance a été <strong>la</strong><br />

demande intérieure, et surtout<br />

l’une de ses composantes,<br />

l’investissement, tant<br />

privé que public. Les investissements<br />

privés ont été<br />

multipliés par 5 depuis 2000<br />

et l’investissement global<br />

s’est amélioré, dépassant<br />

aujourd’hui les 20% du PIB.<br />

Et là encore, <strong>la</strong> progression<br />

des investissements en 2007<br />

vient des pays non pétroliers<br />

(hors Afrique du Sud),<br />

contrairement à <strong>la</strong> période<br />

1997-2002, ceux des pays<br />

pétroliers régressant. Et fait<br />

marquant en Afrique ces<br />

derniers temps, <strong>la</strong> diversification<br />

accrue des sources de<br />

financement. On pense bien<br />

sûr à l’Asie, mais aussi à<br />

de nouveaux créditeurs,<br />

affirme Remy Salters. Et ces<br />

nouveaux créditeurs non traditionnels<br />

pourraient faire que<br />

l’Afrique devrait être moins<br />

touchée par le probable ralentissement<br />

des flux de capitaux<br />

liquides (crise aux Etats-Unis),<br />

à l’exception de l’Afrique du<br />

Sud, plus vulnérable à <strong>la</strong> vo<strong>la</strong>tilité<br />

des capitaux.<br />

Un risque politique toujours<br />

important<br />

Cependant, Véronique Pail<strong>la</strong>t-<br />

Chayriguès, directeur délégué<br />

20 milliards de dirhams avant l’opération<br />

Somed.<br />

Pour <strong>la</strong> Somed, engagée dans de nouveaux<br />

projets touristiques, l’apport de <strong>la</strong><br />

SNI, important en termes de valorisation,<br />

permet une consolidation de l’actionnariat<br />

avec une réduction du nombre<br />

d’actionnaires à trois grands pôles.<br />

Le groupe, qui est présent dans le tourisme,<br />

mais aussi dans le négoce, <strong>la</strong><br />

pêche, <strong>la</strong> production oléicole, l’industrie<br />

du plomb et l’immobilier, appartient au<br />

Trésor marocain à hauteur de 33,25%. <strong>La</strong><br />

participation étrangère, notamment<br />

émiratie, s’élève à 33,9%. En termes d’indépendance,<br />

<strong>la</strong> Somed peut désormais<br />

compter sur <strong>la</strong> présence d’un actionnaire<br />

actif qui, conformément à sa vocation,<br />

Depuis sa privatisation en<br />

1994, <strong>la</strong> SNI a entrepris une<br />

politique de diversification<br />

basée sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />

de partenariats solides avec<br />

des leaders mondiaux.<br />

n’assumera pas <strong>la</strong> gestion opérationnelle,<br />

mais s’impliquera en col<strong>la</strong>boration avec<br />

les autres actionnaires dans <strong>la</strong> définition<br />

des stratégies créatrices de valeur à travers<br />

sa participation dans les différents<br />

organes de gouvernance.<br />

à S&P, estime que ces éléments<br />

<strong>«</strong> doivent être consolidés<br />

durablement <strong>»</strong>, ajoutant que<br />

les risques politiques demeureront<br />

élevés en 2008. Si elle<br />

note des progrès encourageants<br />

de <strong>la</strong> démocratie<br />

représentative, par exemple<br />

au Botswana et au Sénégal,<br />

des obstacles demeurent.<br />

Parmi ceux-ci les questions de<br />

<strong>la</strong> succession au Cameroun,<br />

au Gabon et au Burkina-<br />

Faso ; de l’absence d’opposition<br />

au Mozambique, au<br />

Ghana, en Afrique du Sud et<br />

au Botswana et de <strong>la</strong> qualité<br />

des élections et leur caractère<br />

<strong>«</strong> free@fair <strong>»</strong> à Madagascar<br />

(2006), au Nigeria (2007) et<br />

au Kenya (2007). Les évènements<br />

au Kenya ont montré<br />

que le risque politique<br />

demeurait élevé en pointant<br />

les limites de <strong>la</strong> démocratisation.<br />

Au Nigeria seront particulièrement<br />

suivies l’éventualité<br />

de nouvelles élections<br />

présidentielles et <strong>la</strong> gouvernance<br />

jugée faible par S&P.<br />

Algérie : Rio Tinto Alcan<br />

prospecte à Jijel<br />

Des représentants du géant mondial de l’aluminium, Rio Tinto<br />

Alcan, ont effectué une visite de prospection à Jijel, sur des sites<br />

susceptibles d’accueillir un projet à caractère industriel. Les<br />

cinq membres de cette délégation se sont dép<strong>la</strong>cés au port de<br />

Djendjen, où ils ont souhaité disposer d’un minimum de 170<br />

hectares dans <strong>la</strong> zone extra-portuaire. Les autorités locales leur<br />

ont également suggéré d’investir dans <strong>la</strong> zone industrielle de<br />

Bel<strong>la</strong>ra (El-Milia, sud-est de Jijel), qui dispose d’une assiette<br />

foncière de 532 hectares.<br />

Maroc : le groupe Emmar<br />

dans <strong>la</strong> première phase de<br />

commercialisation de Tinja<br />

Le groupe Emaar vient d’entamer <strong>la</strong> commercialisation de <strong>la</strong><br />

première phase de sa station touristique Tinja. Dénommée<br />

Aldea, <strong>la</strong> première des six tranches du projet Tinja est composée<br />

de 287 vil<strong>la</strong>s et d’un centre commercial qui devrait entrer<br />

en service dans les mois prochains. Mobilisant un investissement<br />

de 43,5 milliards de dirhams, le projet de Tinja est développé<br />

dans le cadre d’un mémorandum d’accord conclu en<br />

2006 entre Emaar Maroc et le gouvernement marocain. Situé<br />

dans <strong>la</strong> ville de Tanger, ce projet s’étend sur une superficie de<br />

300 hectares et comprend un ensemble de 2500 vil<strong>la</strong>s, lesquelles<br />

devraient être livrées en 2010.<br />

Un nouvel aéroport<br />

à Donsin<br />

Le Burkina-Faso se dotera, d'ici à 2010, d'un nouvel aéroport<br />

international à Donsin (35 km au nord de Ouagadougou).<br />

Les travaux de <strong>la</strong> première phase de cet aéroport coûteront<br />

175,25 millions d'euros. Le financement provient de <strong>la</strong><br />

Banque mondiale (BM), de <strong>la</strong> Société financière internationale<br />

(SFI) et d'autres partenaires.<br />

Méga usine de méthanol<br />

<strong>La</strong> zone franche de <strong>La</strong>gos au Nigeria accueillera <strong>la</strong> plus importante<br />

usine de méthanol au monde. L'accord portant création<br />

de l'usine a été récemment signé par <strong>la</strong> succursale nigériane<br />

d'Eurochem Corporation, Viva Methanol Limited. L’usine, qui<br />

commencera ses activités en 2012, produira 10 000 tonnes de<br />

méthanol par jour. <strong>La</strong> technologie utilisée aidera à transformer<br />

le méthanol en oléfines à haute valeur, afin de prendre en<br />

charge <strong>la</strong> demande croissante en p<strong>la</strong>stiques. 1,3 million de tonnes<br />

d'éthylène et de propylène seront produites par an, en vue<br />

de <strong>la</strong> production de polypropylène.<br />

Regional Air Lines et<br />

Air Arabia vont créer<br />

une nouvelle compagnie<br />

aérienne low cost<br />

L'Emirati Air Arabia crée une compagnie low cost en partenariat<br />

avec <strong>la</strong> Marocaine Regional Air Lines. Ce partenariat permet<br />

aux deux acteurs de se positionner dans le marché du trafic<br />

aérien, en plein développement au Maroc. Dans ce contexte,<br />

<strong>la</strong> création d'une telle joint-venture devrait renforcer l'offre et<br />

exercer une pression tarifaire à <strong>la</strong> baisse.


14<br />

ENTREPRISES ET MARCHES<br />

<strong>«</strong> Marrakech, un peu victime de son succès <strong>»</strong><br />

<strong>La</strong> COFACE avec<br />

l’ICIEC pour<br />

l’assurance des<br />

investissements<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

<strong>La</strong> Société is<strong>la</strong>mique d’assurance des investissements<br />

et des crédits à l’exportation (en ang<strong>la</strong>is<br />

ICIEC) vient de signer un accord avec <strong>la</strong><br />

COFACE, l’institution française spécialisée dans<br />

<strong>la</strong> couverture des risques à l’exportation.<br />

Annoncé le 9 janvier dernier par <strong>la</strong> COFACE, cet<br />

accord permet un renforcement de <strong>la</strong> couverture<br />

de ces risques au Moyen-Orient, en Afrique et en<br />

Asie. Basée à Djeddah, en Arabie saoudite,<br />

l’ICIEC a été créée en 1994 par <strong>la</strong> Banque is<strong>la</strong>mique<br />

de développement (BID). L’ICIEC est une<br />

société multi<strong>la</strong>térale d’assurance des investissements<br />

et des crédits à l’exportation. Elle compte<br />

35 pays membres ainsi que <strong>la</strong> BID. Pour <strong>la</strong> couverture<br />

des risques à l’exportation, elle est présente<br />

dans 83 pays du monde dont 25 en Afrique,<br />

5 en Amérique, 27 en Asie, 2 en Australie et 24 en<br />

Europe. L’Afrique est donc <strong>la</strong> deuxième région<br />

géographique du monde à <strong>la</strong>quelle s’étend <strong>la</strong> couverture<br />

de l’ICIEC. Dix-huit pays africains membres<br />

de l’ICIEC sont également membres de <strong>la</strong><br />

BID.<br />

<strong>La</strong> coopération entre l’ICIEC et <strong>la</strong> COFACE n’a<br />

pas commencé avec cet accord. L’ICIEC est en<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Entretien avec Jalil Benabbés-Taarji, directeur général du groupe Tikida Hôtels et ancien président de <strong>la</strong> Fédération nationale du tourisme au Maroc.<br />

Les Afriques : Quels ont été les faits<br />

marquants et l’évolution de vos<br />

activités en 2007 ?<br />

Jalil Benabbés-Taarji : Globalement,<br />

2007 est une année tout à fait positive<br />

avec une croissance de 10% de<br />

notre chiffre d’affaires, à l’exception<br />

de Marrakech qui, elle, est en<br />

recul. Il faut dire que 60% des arrivées<br />

et des nuitées à Marrakech<br />

Jalil Benabbés-Taarji, directeur général du groupe Tikida Hôtels.<br />

sont françaises. C’est une force<br />

quand le marché français va bien,<br />

mais actuellement, ce marché à<br />

destination du Maghreb est en repli<br />

de 5 à 10%. Ce tassement serait dû<br />

à un phénomène de <strong>«</strong> dépackaging <strong>»</strong><br />

ou inversement, à un développement<br />

significatif du tourisme on<br />

line, qui se fait en grande partie au<br />

détriment des tours opérateurs<br />

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(TO). Aujourd’hui, on peut dire<br />

que Marrakech est un peu victime<br />

de son succès. Grâce aux politiques<br />

marketing et au développement des<br />

liaisons aériennes, <strong>la</strong> ville est devenue<br />

une destination familière, très<br />

proche. Aussi, le voyageur français<br />

ressent de moins en moins le<br />

besoin de passer par un TO. Il fait<br />

ses réservations lui-même.<br />

LA : Comment expliquer que les<br />

réservations Internet jouent à <strong>la</strong><br />

baisse sur le taux de fréquentation<br />

enregistré à Marrakech ?<br />

JBT : On constate à Marrakech 15<br />

à 20% d’augmentation des arrivées<br />

internationales à l’aéroport et<br />

en parallèle une hausse de 5 à<br />

6% de <strong>la</strong> fréquentation hôtelière.<br />

Plusieurs choses. D’abord, il y a, à<br />

Marrakech, un tourisme résidentiel<br />

important. Les touristes français<br />

qui viennent dans leur résidence de<br />

<strong>la</strong> Palmeraie ou dans <strong>la</strong> Médina<br />

sont des voyageurs fréquents, ils<br />

peuvent venir plusieurs fois dans<br />

l’année et statistiquement vont<br />

représenter plus que leur poids<br />

réel. Marrakech est devenue une<br />

destination de week-end.<br />

<strong>La</strong> seconde explication, c’est que de<br />

nombreuses maisons d’hôtes qui ont<br />

été recensées n’ont pas encore été<br />

c<strong>la</strong>ssées. Dans ces maisons, les nuitées<br />

ne sont pas comptabilisées. Et<br />

puis, beaucoup de meublés informels<br />

échappent à tout contrôle.<br />

Globalement, si Marrakech fait 5-<br />

6% de progression, c’est parce que<br />

nous avons aussi d’autres marchés<br />

émergents, en particulier le marché<br />

ang<strong>la</strong>is, qui a connu une progression<br />

de 35 à 40% en 2007. Et<br />

qui est en train de passer au<br />

deuxième rang, alors que c<strong>la</strong>ssiquement<br />

le second rang était<br />

occupé par le tourisme interne. Ce<br />

sont les effets des réservations<br />

internet et du développement des<br />

compagnies low cost.<br />

LA : Quels sont les risques ?<br />

JBT : Ce même phénomène a déjà<br />

été observé sur plusieurs destinations,<br />

comme Ma<strong>la</strong>ga en Espagne.<br />

Mais c’est un phénomène qui a<br />

duré un à deux ans seulement. Le<br />

risque, si on ne sait pas parler aux<br />

tours opérateurs, si on ne sait pas<br />

réorganiser les modes de commercialisation<br />

et <strong>la</strong> politique tarifaire,<br />

est que les TO puissent éventuellement<br />

se désintéresser, réduire leur<br />

implication, leur prise de risque,<br />

leur programmation de <strong>la</strong> destination.<br />

Ce que nous voulons absolument<br />

éviter. A Ma<strong>la</strong>ga, par exemple,<br />

il y a eu rééquilibrage entre<br />

les modèles tours opérateurs et<br />

Internet/low cost. Les TO sont revenus.<br />

Au fil du temps, ces modèles<br />

très différents, concurrents, se rapprochent<br />

et se mixtent. Des compagnies<br />

low cost comme Easyjet commencent<br />

ainsi à vendre des produits<br />

TO. Au Maroc, également,<br />

At<strong>la</strong>s Blue ou Jet4you commencent<br />

à vendre quelques sièges aux tours<br />

opérateurs. Avec le temps, on peut<br />

penser que ces deux modèles vont<br />

apprendre à travailler ensemble et<br />

être moins concurrents, en se vendant<br />

mutuellement.<br />

Propos recueillis par<br />

Christelle Marot<br />

<strong>La</strong> Société is<strong>la</strong>mique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation<br />

a signé un accord avec <strong>la</strong> COFACE pour assurer les investissements<br />

et crédits à l’exportation.<br />

effet membre de Crédit Alliance, un réseau<br />

international de partenaires en assurance-crédit<br />

et services de crédit management fondé en 1992<br />

par l’institution française. L’ICIEC couvre aussi<br />

bien les risques commerciaux que politiques. Ses<br />

opérations sont naturellement conformes à <strong>la</strong><br />

shariah is<strong>la</strong>mique.<br />

L’accord signé entre les deux institutions est<br />

particulièrement intéressant pour <strong>la</strong><br />

COFACE puisqu’il lui permet de mettre à <strong>la</strong><br />

L’ICIEC couvre aussi bien<br />

les risques commerciaux que<br />

politiques. Ses opérations sont<br />

naturellement conformes à <strong>la</strong><br />

shariah is<strong>la</strong>mique.<br />

disposition de ses clients, dans des pays où<br />

elle n’était pas présente, une solution d’assurance-crédit<br />

à l’exportation. <strong>La</strong> COFACE<br />

n’est imp<strong>la</strong>ntée que dans 23 des 35 pays<br />

membres de l’ICIEC.


16<br />

GESTION PUBLIQUES<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Soumaï<strong>la</strong> Cissé : libre circu<strong>la</strong>tion des personnes<br />

et droit d’établissement en 2008<br />

A partir de cette année, le président de <strong>la</strong> Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine annonce une réelle avancée de <strong>la</strong> construction<br />

communautaire avec l’entrée en vigueur du traité sur <strong>la</strong> libre circu<strong>la</strong>tion des personnes et le droit d’établissement.<br />

Propos recueillis par<br />

Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

Les Afriques : Monsieur le<br />

Président, après <strong>la</strong> tenue du<br />

12 e sommet et à l’aube<br />

d’une nouvelle année,<br />

comment se porte <strong>la</strong><br />

Commission ?<br />

Soumaï<strong>la</strong> Cissé : <strong>La</strong><br />

Commission est l’exécutif<br />

de notre union : elle est<br />

chargée d’appliquer les<br />

décisions énoncées par les<br />

autorités de l’Union. Elle<br />

transmet à <strong>la</strong> Conférence et<br />

au Conseil les recommandations<br />

et avis qu'elle juge utiles<br />

à <strong>la</strong> préservation et au<br />

développement de l'Union,<br />

et exécute le budget<br />

de l'Union. <strong>La</strong> nouvelle<br />

Commission, installée l’année<br />

dernière, connaît une<br />

réorganisation qui tient<br />

compte de nos nouveaux<br />

défis. Bonne gouvernance et<br />

excellence, c’est donc notre<br />

credo. A <strong>la</strong> Commission…<br />

tout va donc bien et nous<br />

sommes à pied d’œuvre<br />

pour concrétiser les aspirations<br />

des popu<strong>la</strong>tions de<br />

notre Union.<br />

LA : Au-delà de <strong>la</strong><br />

Commission, comment se<br />

porte l’Union elle-même ?<br />

SC : <strong>La</strong> situation économique<br />

de l’Union se présente<br />

bien, en dépit d’une pression<br />

inf<strong>la</strong>tionniste liée<br />

notamment au renchérissement<br />

des produits pétroliers<br />

et à <strong>la</strong> hausse sensible des<br />

prix de certains produits<br />

alimentaires importés. Elle<br />

est marquée en 2007 par<br />

une accélération de <strong>la</strong> croissance.<br />

Le taux de croissance<br />

du PIB est ressorti à 3,6%<br />

contre 2,9% en 2006. Au<br />

niveau des finances publiques,<br />

les Etats fournissent<br />

des efforts remarquables<br />

pour améliorer le recouvrement<br />

des recettes. Il est<br />

constaté, pratiquement dans<br />

tous les pays, un renforcement<br />

des performances des<br />

régies financières. Les recettes<br />

budgétaires de l’Union<br />

ont progressé, pour se situer<br />

à 17,7% du PIB en 2007.<br />

Cette évolution favorable de<br />

<strong>la</strong> capacité financière des<br />

Etats a contribué au renfor-<br />

<strong>«</strong> <strong>La</strong> libre circu<strong>la</strong>tion effective des hommes,<br />

leur droit de s’établir dans n’importe quel<br />

pays de l’Union et d’y exercer leur<br />

profession, sans aucune entrave liée à<br />

leur nationalité d’origine, constitue donc,<br />

pour nous, un défi à relever en 2008. <strong>»</strong><br />

cement des dépenses d’investissement<br />

en rapport<br />

avec <strong>la</strong> mise en œuvre des<br />

stratégies de réduction de<br />

<strong>la</strong> pauvreté. Au titre de <strong>la</strong><br />

dette, l’encours de <strong>la</strong> dette<br />

publique totale a baissé en<br />

Le Nigeria n’abritera pas<br />

Africom<br />

Le Nigeria n'a pas accepté d'héberger le quartier général de <strong>la</strong> structure<br />

militaire Africom (Africa Command), que les Etats-Unis envisagent<br />

de développer en Afrique, a confirmé mercredi le ministre<br />

nigérian de <strong>la</strong> Défense à son agence de presse nationale.<br />

<strong>«</strong> Nous n'avons pas accepté d'accueillir l'Africom au Nigeria <strong>»</strong>, a<br />

affirmé le ministre Yayale Ahmed, interrogé sur d'éventuelles pressions<br />

exercées par Washington pour que son pays accueille<br />

Africom, lors d'un forum public organisé par l'agence News<br />

Agency of Nigeria (Nan). L'Africom, dont le siège temporaire est<br />

installé à Stuttgart, en Allemagne, a pour objectifs d'assister le<br />

continent africain dans <strong>la</strong> formation militaire et l'assistance humanitaire,<br />

mais également d'y promouvoir <strong>la</strong> sécurité et <strong>la</strong> stabilité.<br />

Ping prône le rapprochement<br />

entre l’Afrique et<br />

le monde arabe<br />

L'Afrique doit renforcer ses liens avec le monde arabe, afin d'aider<br />

à <strong>la</strong> résolution des conflits entre popu<strong>la</strong>tions africaines et arabes, a<br />

affirmé lundi le nouveau président de <strong>la</strong> Commission de l'Union<br />

africaine, le Gabonais Jean Ping. <strong>«</strong> Nous enregistrons actuellement<br />

beaucoup de conflits (...). Il y a quelques années, ce n'était pas le cas,<br />

mais pour le moment, ces conflits se situent dans une zone où le<br />

monde arabe et le monde africain noir se rencontrent, soit au Soudan,<br />

soit en Somalie, dans <strong>la</strong> Corne de l'Afrique <strong>»</strong>, a déc<strong>la</strong>ré Ping, cité par<br />

le journal algérien El Moudjahid.<strong>«</strong> Il est important, à mon sens (...),<br />

de renforcer substantiellement <strong>la</strong> coopération entre l'Union africaine<br />

et <strong>la</strong> Ligue des Etats arabes. <strong>»</strong><br />

Soumaï<strong>la</strong> Cissé, président de <strong>la</strong> Commission de l’UEMOA.<br />

passant de 50,5% du PIB en<br />

2006 à 45,3%, grâce aux<br />

initiatives de réduction de<br />

<strong>la</strong> dette.<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> hausse<br />

des investissements directs<br />

étrangers ainsi que <strong>la</strong> mobilisation<br />

accrue de ressources<br />

extérieures, dans le cadre de<br />

projets et programmes, ont<br />

permis <strong>la</strong> consolidation de<br />

l’excédent de <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce des<br />

paiements.<br />

Enfin, sur les marchés monétaire<br />

et financier, l’activité<br />

est demeurée soutenue. Le<br />

regain de dynamisme<br />

observé depuis deux ans sur<br />

les marchés de capitaux de<br />

l’Union s’est confirmé en<br />

2007. Il s’y ajoute que les<br />

Etats membres ont fourni<br />

des efforts importants dans<br />

<strong>la</strong> mise en œuvre des réformes<br />

communautaires, portant<br />

notamment sur le renforcement<br />

de <strong>la</strong> gouvernance<br />

institutionnelle, l’harmonisation<br />

des légis<strong>la</strong>tions, <strong>la</strong><br />

surveil<strong>la</strong>nce multi<strong>la</strong>térale, le<br />

marché commun et <strong>la</strong> facilitation<br />

des transports.<br />

LA : Un des pays membres a<br />

signé l’Accord de partenariat<br />

économique proposé<br />

par l’Union européenne,<br />

comment appréciez-vous<br />

cette signature ?<br />

SC : Pour commencer, il me<br />

semble utile de porter une<br />

rectification pour indiquer<br />

que <strong>la</strong> Côte d’Ivoire, puisque<br />

c’est de cet Etat membre<br />

de l’Union dont il<br />

s’agit, n’a pas encore signé<br />

d’accord, à ce stade. C’est<br />

un paraphe de document<br />

qui est intervenu le 7<br />

décembre 2007 entre les<br />

autorités ivoiriennes et <strong>la</strong><br />

Commission européenne.<br />

Aux termes du texte paraphé,<br />

les deux parties se sont<br />

accordées au moins six<br />

mois pour parvenir à <strong>la</strong><br />

signature de l’accord intérimaire.<br />

Ce simple paraphe<br />

du document portant<br />

accord intérimaire permet<br />

à <strong>la</strong> Côte d’Ivoire d’éviter<br />

une perturbation de son<br />

commerce avec l’Union<br />

européenne, avec l’expiration<br />

du régime commercial<br />

transitoire de l’Accord de<br />

Cotonou au 31 décembre<br />

2007. A cet égard, <strong>la</strong> perte<br />

de part de marché annoncée<br />

pour <strong>la</strong> Côte d’Ivoire,<br />

en l’absence de cette solution,<br />

est évaluée à 700 millions<br />

d’euros sur des produits<br />

exportés par ce pays,<br />

tels que <strong>la</strong> banane, l’ananas,<br />

le cacao, le café et le thon.<br />

L’existence de cet accord<br />

d’étape devrait également<br />

empêcher <strong>la</strong> hausse annoncée<br />

du coût du fret pour<br />

les produits importés ou<br />

exportés par l’ensemble<br />

des pays de <strong>la</strong> région, et<br />

tout particulièrement par<br />

les Etats membres de<br />

l’UEMOA, dans le cas où <strong>la</strong><br />

Côte d’Ivoire aurait perdu<br />

ses parts de marché en<br />

Europe.<br />

Il faut signaler que le<br />

Ghana, qui est également<br />

l’un des non-PMA de <strong>la</strong><br />

région et a, comme <strong>la</strong> Côte<br />

d’Ivoire, des intérêts commerciaux<br />

importants en<br />

Europe, a également conclu<br />

un tel accord le 13 décembre<br />

2007. Les autres pays de<br />

<strong>la</strong> région, pour l’essentiel<br />

des PMA, devraient conti-<br />

nuer de voir maintenu l’accès<br />

libre de leurs produits<br />

sur le marché européen, avec<br />

le régime de <strong>«</strong> l’initiative<br />

tout sauf les armes (TSA) <strong>»</strong>.<br />

Cette situation permet à <strong>la</strong><br />

région Afrique de l’Ouest de<br />

continuer, en toute sérénité,<br />

les négociations pour aboutir<br />

à un accord global équilibré,<br />

porteur de développement<br />

et mutuellement avantageux.<br />

LA : Est-ce que cette signature<br />

ne va pas constituer<br />

une entrave au tarif extérieur<br />

commun ?<br />

SC : Si le risque existe, il<br />

n’est pas immédiat. En effet,<br />

dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong><br />

Commission européenne a<br />

annoncé qu’elle n’exigeait<br />

pas des Autorités ivoiriennes<br />

d’obligation de démantèlement<br />

tarifaire avant janvier<br />

2009, on peut considérer<br />

qu’aucune atteinte au<br />

tarif extérieur commun<br />

UEMOA ou CEDEAO n’interviendrait<br />

avant cette<br />

date. Ceci étant, il importe<br />

que <strong>la</strong> région mette tout en<br />

œuvre pour retrouver <strong>la</strong><br />

cohésion de son processus<br />

d’intégration, afin d’éviter<br />

qu’une telle situation ne<br />

s’installe à terme.<br />

LA : De façon plus <strong>la</strong>rge,<br />

est-ce que <strong>la</strong> mise en application<br />

du tarif extérieur<br />

commun a effectivement<br />

impulsé les échanges régionaux<br />

?<br />

SC : <strong>La</strong> mise en application<br />

du tarif extérieur commun<br />

(TEC) avait surtout pour<br />

objectif de créer une sorte<br />

de <strong>«</strong> frontière commune <strong>»</strong> et<br />

<strong>«</strong> Combinée au TEC, <strong>la</strong> libéralisation<br />

des échanges intracommunautaires a permis<br />

de faire passer en dix ans <strong>la</strong> part<br />

du commerce intra-régional de 8% à 15%<br />

des échanges globaux. <strong>»</strong><br />

de supprimer les distorsions<br />

de taxation et de concurrence<br />

entre les Etats membres<br />

de l’Union. Combinée<br />

au TEC, <strong>la</strong> libéralisation des<br />

échanges intracommunautaires<br />

(suppression des<br />

droits de douane sur les<br />

produits originaires de<br />

l’Union) a permis de faire<br />

passer en dix ans <strong>la</strong> part du<br />

commerce intra-régional de<br />

8% à 15% des échanges globaux.<br />

Ce dynamisme, certes<br />

re<strong>la</strong>tif, mais réel, des échanges<br />

régionaux est confirmé<br />

par le système de compensations<br />

financières qui a été<br />

sa principale mesure d’accompagnement.<br />

En effet,<br />

l’Union a payé aux Etats<br />

membres entre 1998 et 2007<br />

un montant total de 171,5<br />

milliards de francs CFA au<br />

titre des moins-values<br />

de recettes douanières.<br />

L’apurement définitif est<br />

juste une question de calendrier<br />

dans un horizon très<br />

proche.<br />

LA : Une c<strong>la</strong>use importante<br />

de l’Union tarde à voir le<br />

jour, <strong>la</strong> liberté d’établissement<br />

(le traité stipule en<br />

son article 92 que les ressortissants<br />

d’un Etat membre<br />

bénéficient du droit<br />

d’établissement dans l’ensemble<br />

du territoire de<br />

l’Union). Ce dossier a-t-il<br />

évolué ou est-ce toujours le<br />

blocage ?<br />

SC : <strong>La</strong> liberté d’établissement,<br />

avec ce que j’appelle<br />

le <strong>«</strong> code des libertés <strong>»</strong>, est<br />

un pilier essentiel voire<br />

incontournable de l’intégration.<br />

<strong>La</strong> libre circu<strong>la</strong>tion<br />

effective des biens, conformément<br />

au schéma de libéralisation<br />

des échanges<br />

intracommunautaires, mais<br />

également celle des hommes,<br />

leur droit de s’établir<br />

dans n’importe quel pays de<br />

l’Union et d’y exercer leur<br />

profession, sans aucune<br />

entrave liée à leur nationalité<br />

d’origine, constitue<br />

donc, pour nous, un défi à<br />

relever en 2008. Nous sommes<br />

heureux de préciser que<br />

les réformes adoptées dans<br />

le domaine de <strong>la</strong> libre circu<strong>la</strong>tion<br />

des personnes et le<br />

droit d’établissement entreront<br />

en vigueur en 2008.<br />

Les chefs d’Etat viennent de<br />

rappeler <strong>la</strong> nécessité et l’urgence<br />

de cette application.<br />

Ainsi les modalités de jouissance,<br />

sur l’ensemble du territoire<br />

de l’Union pour les<br />

professions libérales, déjà<br />

définies pour les médecins,<br />

les architectes, les comptables<br />

et experts-comptables<br />

et les avocats, ont été é<strong>la</strong>rgies<br />

aux chirurgiens-dentistes<br />

et aux pharmaciens.<br />

A partir du 1 er janvier 2008,<br />

les étudiants ressortissants<br />

de l’Union peuvent s’inscrire<br />

dans toutes les universités<br />

publiques de tout<br />

pays de l’Union dans les<br />

mêmes conditions que les<br />

nationales.<br />

C’est ainsi que se traduit au<br />

quotidien notre vision de<br />

l’UEMOA. Il s’agit de<br />

construire, entre les huit<br />

Etats membres, et ceux qui<br />

souhaiteraient s’y adjoindre,<br />

un espace harmonisé,<br />

au sein duquel les citoyens<br />

jouissent, à égalité, des<br />

fruits des réformes communautaires,<br />

quel que soit leur<br />

lieu de résidence. C’est là<br />

l’illustration de notre<br />

vison : <strong>«</strong> ancrer l’UEMOA<br />

dans le quotidien des popu<strong>la</strong>tions.<br />

<strong>»</strong>


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />

17<br />

Togo : simplification du Code<br />

des impôts<br />

Le Code général des impôts a été amendé pour le simplifier et en alléger les procédures.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

Sortant d’une crise politique grave, le Togo<br />

a démarré l’année 2008 sur les chapeaux de<br />

roue. Une mission conjointe de <strong>la</strong> Banque<br />

mondiale et<br />

du Fonds monétaire international a<br />

séjourné à Lomé au début du mois de<br />

décembre 2007 pour aider le pays à é<strong>la</strong>borer<br />

les réformes nécessaires pour attirer les<br />

investisseurs.<br />

Toilettage à grande eau<br />

Le pays s’est donc <strong>la</strong>ncé dans des réformes<br />

économiques qui n’ont épargné aucun secteur<br />

d’activité. <strong>La</strong> fiscalité en est un des<br />

piliers. Le Premier ministre Kom<strong>la</strong>n Mally<br />

en a donné le ton : <strong>«</strong> Le gouvernement fera<br />

L’un des principaux soucis du<br />

gouvernement togo<strong>la</strong>is, en<br />

procédant à l’amendement<br />

de certains articles du Code<br />

des impôts, est de favoriser<br />

<strong>«</strong> une plus grande adhésion<br />

des contribuables et un<br />

plus grand consentement<br />

à l’impôt. <strong>»</strong><br />

appel au sens civique des popu<strong>la</strong>tions et des<br />

opérateurs économiques, pour qu'ils s'acquittent<br />

de manière prompte, et conformément à<br />

<strong>la</strong> réglementation en vigueur, de leurs obligations<br />

fiscales <strong>»</strong>. Treize jours plus tard, le<br />

Code général des impôts subissait, dans le<br />

cadre de <strong>la</strong> loi de Finances 2008, votée le 31<br />

décembre, un toilettage à grande eau.<br />

Toutes les <strong>«</strong> insuffisances <strong>»</strong> et les <strong>«</strong> failles <strong>»</strong><br />

contenues dans le précédent code ont été<br />

expurgées. <strong>La</strong> porte a ainsi été fermée aux<br />

interprétations qui pouvaient prêter à <strong>«</strong><br />

confusion <strong>»</strong>. Les procédures de recouvrement<br />

de l’impôt ont été écourtées et simplifiées.<br />

Ainsi, les mises en demeure, qui<br />

étaient auparavant au nombre de deux,<br />

ont été ramenées à une seule. De trente<br />

jours, les dé<strong>la</strong>is de paiement ont été ramenés<br />

à douze.<br />

Par ailleurs, pour l’exercice par l’administration<br />

fiscale du droit d’enquête, qui est<br />

une méthode privilégiée de détection de <strong>la</strong><br />

fraude en matière de facturation, <strong>la</strong> procédure<br />

des redressements fiscaux a été abandonnée<br />

au profit d’une nouvelle qui<br />

consiste à dresser des procès-verbaux de<br />

constatation. Cette manière de faire présente<br />

l’avantage, pour le contribuable, de lui<br />

permettre de corriger les imperfections<br />

éventuelles de son système de facturation.<br />

Pour les grandes entreprises, <strong>la</strong> pratique du<br />

rôle a été supprimée. Conséquence : cellesci<br />

ne sont plus tenues d’attendre les avis de<br />

paiement, qui sont des extraits de ces rôles<br />

dont <strong>la</strong> confection est fastidieuse et chronophage.<br />

Les entreprises ont donc désormais<br />

l’opportunité de s’acquitter à terme échu de<br />

leurs obligations fiscales.<br />

Lifting<br />

Ce lifting du Code des impôts est notamment<br />

de nature à permettre, selon le directeur<br />

général adjoint des impôts Daniel<br />

Kossi Tofio, dans une interview accordée à<br />

l’hebdomadaire togo<strong>la</strong>is l’Union,<strong>«</strong> un meilleur<br />

suivi par l’administration <strong>»</strong> de l’application<br />

de <strong>la</strong> réglementation fiscale ainsi qu’ <strong>«</strong><br />

une gestion moins encombrante pour le<br />

Le droit OHADA au coeur<br />

des débats à Conakry<br />

contribuable <strong>»</strong>.<br />

L’un des principaux soucis du gouvernement<br />

togo<strong>la</strong>is, en procédant à l’amendement<br />

de certains articles du Code des<br />

impôts, est, ainsi que le dit M. Tofio, de<br />

favoriser <strong>«</strong> une plus grande adhésion des<br />

contribuables et un plus grand consentement<br />

à l’impôt <strong>»</strong>. Une grande campagne de sensibilisation<br />

couplée à <strong>la</strong> publication régulière<br />

du cahier fiscal de <strong>la</strong> Direction générale des<br />

impôts sont les principaux leviers devant<br />

permettre <strong>la</strong> réalisation de cet objectif.<br />

Impôt synthétique<br />

Le nouveau Code général des impôts instaure<br />

également une nouvelle taxe professionnelle<br />

unique (TPU). Impôt synthétique,<br />

<strong>la</strong> TPU représente, selon M. Tofio, <strong>«</strong> <strong>la</strong><br />

contribution du secteur informel à <strong>la</strong> couverture<br />

des charges de l’État <strong>»</strong>. <strong>La</strong> TPU libère le<br />

contribuable de quatre catégories d’impôts<br />

: l’impôt sur le revenu (IR), <strong>la</strong> taxe professionnelle<br />

(TP), <strong>la</strong> taxe sur <strong>la</strong> valeur ajoutée<br />

(TVA) et <strong>la</strong> taxe sur les sa<strong>la</strong>ires.<br />

Toutes ces nouvelles mesures sont accompagnées<br />

par <strong>«</strong> une politique de décentralisation<br />

fiscale <strong>»</strong> qui s’est traduite par <strong>la</strong> multiplication<br />

des centres de contrôle préfectoraux<br />

des impôts. Elles s’insèrent, par ailleurs,<br />

dans un effort d’harmonisation de <strong>la</strong> réglementation<br />

nationale avec <strong>la</strong> réglementation<br />

en vigueur dans les autres États membres de<br />

l’Union économique et monétaire ouestafricaine<br />

(UEMOA). Avec un taux de réalisation<br />

de 51%, le Togo se c<strong>la</strong>sse à l’avantdernier<br />

rang, devant <strong>la</strong> Guinée-Bissau, pour<br />

<strong>la</strong> mise en application des réformes communautaires<br />

(voir Les Afriques n° 14, du 31<br />

janvier au 6 février 2008).<br />

Le droit OHADA à l’épreuve de <strong>la</strong> pratique. Tel est le centre d'intérêt d’une rencontre de sensibilisation des<br />

opérateurs économiques et des organes de presse de <strong>la</strong> zone du 5 au 7 février à Conakry.<br />

Par Ougna Camara, Conakry<br />

A l'ouverture des travaux de l’OHADA, le<br />

président de <strong>la</strong> Cour commune de justice et<br />

d'arbitrage, NDongo Fall, a déc<strong>la</strong>ré que<br />

l'organisation de cet atelier dans <strong>la</strong> capitale<br />

guinéenne répondait au souci de décentraliser<br />

les activités dans les pays membres<br />

pour mieux les impliquer dans <strong>la</strong> dynamique<br />

de l’organisation.<br />

<strong>La</strong> responsable de l'exécution du projet<br />

d'appui institutionnel du Fonds africain de<br />

développement de <strong>la</strong> BAD a justifié le soutien<br />

de l'institution qu'elle représente par<br />

l'engagement de certains pays africains<br />

dans les procédures juridiques et judiciaires<br />

des affaires en Afrique. Pour Denise Marie-<br />

Andréa Agbo, <strong>la</strong> bonne gouvernance repose<br />

sur un système judiciaire efficace et efficient<br />

qui répond aux besoins des popu<strong>la</strong>tions et<br />

des opérateurs économiques intervenant<br />

dans les pays africains.<br />

Faire adhérer les anglophones<br />

Dans son intervention, le Premier ministre<br />

guinéen <strong>La</strong>nsana Kouyaté a manifesté<br />

le regret de ne pas avoir atteint son pari de<br />

faire adhérer les pays anglophones de<br />

l'Afrique à l’OHADA. Le haut commis de<br />

l’Etat guinéen a exhorté les organisateurs<br />

d’œuvrer pour revitaliser l’Acte uniforme<br />

du 22 mars 2003, re<strong>la</strong>tif au contrat de<br />

transport par route et qui devait entrer en<br />

vigueur en 2004.<br />

Procédures de recouvrement<br />

Durant trois jours et à <strong>la</strong> faveur des communications<br />

sur l'arbitrage CCJA/OHADA,<br />

les opérateurs économiques, magistrats,<br />

juristes et journalistes ont échangé des idées<br />

et suggéré des modifications au légis<strong>la</strong>teur<br />

OHADA en vue d'améliorer <strong>la</strong> pratique du<br />

droit des affaires dans l'espace communautaire.<br />

Ainsi, ils ont proposé par exemple que<br />

les articles 12 et 30 de l'Acte uniforme portant<br />

organisation des procédures simplifiées<br />

de recouvrement et des voies d'exécution<br />

soient reformulés.<br />

Pour rappel, le droit OHADA, à travers<br />

l’Acte uniforme, portant organisation<br />

des procédures simplifiées de recouvrement<br />

dans les États membres, prévoit<br />

deux types de procédures. <strong>La</strong> procédure<br />

simplifiée de recouvrement et les voies<br />

d’exécution. Dans le premier cas, <strong>la</strong> cour<br />

ordonne aux débiteurs de procéder au<br />

paiement de leurs créances à travers une<br />

injonction de payer, de délivrer ou de<br />

restituer. Dans le second cas, les voies<br />

d’exécution permettent aux créanciers<br />

de saisir les biens de leurs débiteurs afin<br />

de les faire vendre et de se payer sur le<br />

prix de vente ou de se faire attribuer lesdits<br />

biens.<br />

Satisfecit général<br />

Tout en souhaitant que de telles rencontres<br />

soient organisées à l'intention des opérateurs<br />

économiques, médias, magistrats et<br />

auxiliaires de justice, les participants se sont<br />

aussi engagés à lutter pour <strong>la</strong> vulgarisation<br />

du droit OHADA dans leur pays respectif.<br />

Créé en 1997, <strong>la</strong> Cour commune de justice<br />

et d'arbitrage (CCJA) a vu son dispositif<br />

juridique complété deux ans plus tard.<br />

Depuis cette date, elle a reçu 163 dossiers<br />

contentieux parmi lesquels des dossiers de<br />

grande importance financière, impliquant<br />

des sociétés occidentales. Elle a rendu à ce<br />

jour cinq sentences. Dans <strong>la</strong> période 2006-<br />

2007, elle a reçu 16 dossiers. <strong>«</strong> Ce qui est un<br />

progrès dans <strong>la</strong> mesure où elle est installée<br />

dans une communauté où les sujets n'ont pas<br />

l'habitude de recourir à l'arbitrage pour trancher<br />

leurs différends <strong>»</strong>, estime le premier vice<br />

président Jacques M'Bosso.<br />

Le moins que l'on puisse dire est que <strong>la</strong><br />

réussite de cet atelier se traduit par <strong>la</strong> satisfaction<br />

des organisateurs. Cajura Injai<br />

PCA-Allice des assurances en Guinée-<br />

Bissau confie : <strong>«</strong> Nous avons un bijou qu'il<br />

faut bien saisir, qui est l'OHADA. Il est fait<br />

pour donner <strong>la</strong> facilité aux hommes d'affaires.<br />

En signant des contrats au niveau<br />

international, on peut suggérer de faire<br />

allusion à <strong>la</strong> Cour d'Abidjan. Un tribunal<br />

dont nous sommes fiers <strong>»</strong>.<br />

Mise en p<strong>la</strong>ce d’une nouvelle<br />

organisation des taxes<br />

locales au Maroc<br />

Dans le cadre de <strong>la</strong> réforme fiscale entrée en vigueur le 1er janvier 2008, une nouvelle organisation des taxes locales a<br />

été opérée. Les anciennes terminologies ont été supprimées<br />

pour <strong>la</strong>isser p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> taxe professionnelle (ancienne<br />

patente), <strong>la</strong> taxe d’habitation (taxe urbaine) et <strong>la</strong> taxe sur les<br />

services communaux (<strong>la</strong> taxe d’édilité). Le champ d’application<br />

de <strong>la</strong> taxe professionnelle est quasi-identique à celui<br />

de <strong>la</strong> patente, exception faite de <strong>la</strong> taxation des fonds non<br />

dotés de <strong>la</strong> personnalité morale. Cette dernière fera également<br />

l’objet d’un système déc<strong>la</strong>ratif pour les contribuables<br />

tenant une comptabilité. Pour ceux-ci, des exonérations ont<br />

été é<strong>la</strong>rgies aux coopératives dont le chiffre d’affaires est<br />

inférieur à 2 millions de dirhams, aux nouvelles entreprises<br />

et nouveaux investissements, sauf pour les matériels et<br />

outil<strong>la</strong>ges d’occasion (exonération quinquennale) et aux<br />

intermédiaires d’assurance.<br />

Les commerçants<br />

burkinabés rappelés<br />

aux règles du civisme<br />

Face à <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mbée des prix des produits de grande consommation,<br />

le gouvernement a décidé de prendre des mesures<br />

énergiques pour contrer cette f<strong>la</strong>mbée, annonce vendredi<br />

un communiqué de presse. Pour ce faire, le gouvernement<br />

en appelle au civisme et au sens de responsabilité des uns et<br />

des autres pour qu'ensemble, les actions s'inscrivent dans<br />

l'intérêt supérieur de <strong>la</strong> nation. Il ressort d'une étude réalisée<br />

sur le niveau des prix et les variables explicatives, qu’il<br />

existe des dysfonctionnements et dérèglements sur <strong>la</strong> structure<br />

des prix des produits de grande consommation tels le<br />

sucre, le <strong>la</strong>it, le savon, le riz. L'analyse de <strong>la</strong> structure des<br />

prix sur <strong>la</strong> base des éléments fournis par les services techniques<br />

en charge du commerce montre que les hausses des<br />

prix, en l'espace d'un mois, varient entre 10 et 67% sur certains<br />

produits de première nécessité.<br />

L’OMD va ouvrir un bureau<br />

régional à Abidjan<br />

L'Organisation mondiale des douanes (OMD) va ouvrir<br />

bientôt, à Abidjan, un bureau régional de renforcement<br />

des capacités des douaniers en vue d'assurer <strong>la</strong> coordination<br />

des projets initiés en Afrique de l'Ouest et du centre.<br />

Selon le directeur du renforcement des capacités à l'OMD,<br />

<strong>La</strong>rs Carlson, le choix d'Abidjan est motivé par les performances<br />

réalisées par l'administration douanière ivoirienne<br />

dans <strong>la</strong> modernisation de ses outils de gestion et<br />

par son respect des normes internationales édictées par<br />

l'organisation. Dans sa mission d'appui stratégique des<br />

projets, dont celui d'interconnexion des administrations<br />

douanières ouest-africaines et centrales, le bureau<br />

d'Abidjan entreprendra également des missions spécifiques<br />

de diagnostic des besoins.<br />

Simon Mann incarcéré<br />

à Ma<strong>la</strong>bo<br />

Le Britannique Simon Mann, accusé d'être le cerveau d'un<br />

coup d'Etat déjoué en Guinée équatoriale en 2004, a été<br />

incarcéré à Ma<strong>la</strong>bo après son extradition du Zimbabwe, a<br />

indiqué mercredi à l'AFP l'un des avocats qui avaient<br />

défendu les mercenaires sud-africains. <strong>«</strong> Simon Francis<br />

Mann a été emmené nuitamment dès son arrivée à Ma<strong>la</strong>bo à<br />

<strong>la</strong> prison centrale de Ma<strong>la</strong>bo, où il est enfermé dans une cellule<br />

d'où il n'a aucune communication avec l'extérieur <strong>»</strong>, a<br />

indiqué à l'AFP Me Fabian Nsue Nguema. Simon Mann a<br />

été extradé en secret du Zimbabwe vers <strong>la</strong> Guinée équatoriale<br />

<strong>la</strong> semaine dernière, quelques heures avant de perdre<br />

son recours en appel contre son extradition, avait indiqué<br />

son avocat zimbabwéen, Me Jonathan Samkange.


18<br />

<strong>La</strong>ncement de l’Office<br />

de <strong>la</strong> monétique de<br />

<strong>la</strong> zone CEMAC<br />

Une quarantaine de directeurs des établissements de crédit et<br />

des banques de l’Afrique centrale se sont réunis mercredi à<br />

Doua<strong>la</strong>, <strong>la</strong> capitale économique du Cameroun, en vue de <strong>la</strong><br />

réforme du système de paiement dans <strong>la</strong> sous-région, à travers<br />

<strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de l’Office monétique de <strong>la</strong> Communauté économique<br />

et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).<br />

L'Office monétique de <strong>la</strong> CEMAC est appelé à vulgariser <strong>la</strong><br />

carte de crédit dans les pays de l'Afrique centrale, indique-t-on.<br />

Acquisition d’une<br />

p<strong>la</strong>teforme de<br />

transmission Vectastar<br />

Le troisième opérateur marocain de téléphonie mobile, Wana,<br />

vient de signer avec Cambridge Broadband Networks un<br />

contrat portant sur l’acquisition d’une p<strong>la</strong>teforme de transmission<br />

Vectastar pour <strong>la</strong> fourniture de services multiples, au profit<br />

de ses clients, dans les segments entreprise (téléphonie fixe<br />

et Internet) et particuliers (téléphonie mobile et Internet), à<br />

travers les technologies fibre optique, CDMA et WIMAX. Ce<br />

nouveau réseau devrait fonctionner simultanément sur deux<br />

fréquences, 3,5 GHZ et 10,5 GHZ. Rappelons qu’en 2007, et<br />

après 11 mois d’activité, Wana disposait d’un parc clientèle de<br />

1,1 million d’abonnés.<br />

Tendances contrastées des<br />

transactions électroniques<br />

en Tunisie<br />

<strong>La</strong> Tunisie est passée de 64 sites transactionnels en mai 2007<br />

à 99 sites à <strong>la</strong> fin 2007, rapporte <strong>la</strong> lettre African Manager.<br />

Le nombre d’exportations par SPS-SMT a régressé. En effet,<br />

bien que le nombre des transactions d’exportation soit<br />

passé de 6680 opérations en 2006 à 7380 opérations en 2007<br />

(avec 10,48% d’évolution), <strong>la</strong> valeur des transactions d’exportation<br />

a diminué de 28,29%, avec 4,135 MD en 2007<br />

contre 5,767 MD en 2006.<br />

Offre publique de Nokia<br />

sur Trolltech<br />

Nokia et Trolltech ASA ont annoncé aujourd'hui qu'elles ont<br />

conclu un accord selon lequel Nokia va faire une offre publique<br />

d'acquisition de Trolltech (www.trolltech.com), une entreprise<br />

basée à Oslo, en Norvège, et cotée à <strong>la</strong> Bourse d'Oslo. Trolltech<br />

est un éditeur reconnu, avec des logiciels marchant sur différentes<br />

p<strong>la</strong>teformes et des logiciels intégrés. En plus des logiciels<br />

actifs, l’équipe de Trolltech jouera un rôle important dans l'accélération<br />

de <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> stratégie Nokia dans le<br />

domaine des logiciels. Nokia offrira 16 couronnes norvégiennes<br />

par action.<br />

Le chiffre d’affaires de<br />

Western Union en hausse<br />

sur le quatrième trimestre<br />

Sur le quatrième trimestre 2007, le chiffre d'affaires de Western<br />

Union a été de 1,3 milliard de dol<strong>la</strong>rs, en hausse de 12%, ou de<br />

10% si l'on exclut l'acquisition de Pago Fácil le 6 décembre<br />

2006. Le chiffre d'affaires comprend aussi 28 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />

de conversion d'euros. Le chiffre d'affaires total a progressé de<br />

12%, pour atteindre 1,1 milliard de dol<strong>la</strong>rs pour une croissance<br />

de nombre de transactions de 14%. Une grande partie de cette<br />

croissance peut être attribuée à <strong>la</strong> continuation de <strong>la</strong> forte performance<br />

de l'activité internationale de particulier à particulier,<br />

qui a augmenté son chiffre d'affaires de 17% tandis que les<br />

transactions progressaient de 19%.<br />

Orascom Telecom obtient<br />

une licence en Corée<br />

du Nord<br />

Le groupe Orascom Télécom (OT) a remporté <strong>la</strong> première<br />

licence de téléphone mobile en Corée du Nord pour une durée<br />

de 25 ans. OT envisage d’investir 400 millions de dol<strong>la</strong>rs dans<br />

les trois prochaines années, dans <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’infrastructures<br />

requises pour le nouveau réseau.<br />

TECHNOLOGIES<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

<strong>«</strong> L’Afrique regorge de sources<br />

d’énergie renouve<strong>la</strong>ble <strong>»</strong><br />

Entretien avec Georges Debane, président du groupe développement durable du CIAN et directeur<br />

de Naxem Ingénierie Conseil & Formation.<br />

Les Afriques : L'Afrique dispose abondamment<br />

de soleil mais importe tous ses<br />

panneaux so<strong>la</strong>ires. Comment peut-on<br />

mettre dans ces conditions une politique<br />

compétitive d'énergie renouve<strong>la</strong>ble ?<br />

Georges Debane : L’Afrique possède<br />

d’énormes ressources d’énergie so<strong>la</strong>ire. Ce<br />

n’est que depuis peu qu’elle a développé<br />

l’utilisation des ces ressources. Les cap-<br />

<strong>«</strong> Mais l’énergie <strong>la</strong> plus<br />

profitable sera aussi celle<br />

qui est <strong>la</strong> plus proche des<br />

lieux de consommation. <strong>»</strong><br />

teurs photovoltaïques ont enregistré une<br />

réduction récente des coûts de production<br />

grâce aux nouveaux procédés de fabrication,<br />

ce qui a permis un rapide développement<br />

des instal<strong>la</strong>tions de panneaux so<strong>la</strong>ires.<br />

Aujourd’hui, les pays africains peuvent<br />

se doter d’usines de fabrication de capteurs<br />

photovoltaïques. Que les premiers<br />

capteurs soient importés et installés en<br />

Afrique, c’est une logique de début de<br />

développement du parc. Mais vu l’ampleur<br />

des réserves d’énergie, il faut, à un<br />

moment, passer à l’industrialisation<br />

locale, par des initiatives privées aussi bien<br />

que par des partenariats public privé.<br />

LA : Pour un continent en phase de décol<strong>la</strong>ge,<br />

et jusque-là peu pollueur, le chantier<br />

<strong>«</strong> énergie renouve<strong>la</strong>ble <strong>»</strong> est-il prioritaire ?<br />

GB : L’Afrique regorge d’un potentiel<br />

d’énergies renouve<strong>la</strong>bles, so<strong>la</strong>ires, hydro-<br />

électriques, éoliennes. L’exploitation de ces<br />

énergies est une priorité pour améliorer les<br />

conditions sociales de vie des popu<strong>la</strong>tions.<br />

Des capteurs so<strong>la</strong>ires plus importants par<br />

miroirs paraboliques avec fluide de transmission<br />

des calories tels qu’il en existe en<br />

Californie pourraient être installés à proximité<br />

des agglomérations. Il existe de nombreux<br />

sites pour l’aménagement des barrages<br />

et centrales hydro-électriques. Des<br />

mini-centrales hydroélectriques peuvent<br />

être efficacement installées. Les énergies<br />

éoliennes sont disponibles tout au long des<br />

côtes et dans certaines zones du continent.<br />

LA : Etes-vous plutôt pour les éoliennes<br />

ou pour les capteurs so<strong>la</strong>ires. Quel type<br />

d'énergie vous paraît finalement plus<br />

profitable ?<br />

GB : Les énergies so<strong>la</strong>ires peuvent s’imp<strong>la</strong>nter<br />

sur l’ensemble du continent. Pour les<br />

énergies éoliennes, il faut faire une cartographie<br />

des zones où le vent est assez fort et<br />

persistant pour pouvoir rentabiliser un<br />

parc. Chaque situation sera à évaluer en<br />

fonction de <strong>la</strong> disponibilité de ces énergies<br />

en période diurne, nocturne et en fonction<br />

des saisons ou des vents. Mais l’énergie <strong>la</strong><br />

plus profitable sera aussi celle qui est <strong>la</strong> plus<br />

proche des lieux de consommation.<br />

LA : Le biocarburant connaît une certaine<br />

percée en Occident. L'Afrique doit-elle s'y<br />

intéresser ?<br />

GB : Les pays occidentaux sont confrontés<br />

au double impératif de lutter contre le<br />

réchauffement climatique et de réduire <strong>la</strong><br />

dépendance énergétique aux pays produc-<br />

teurs. Ils ont développé des nouveaux carburants<br />

à base de végétaux qui offrent<br />

l’avantage de fournir des débouchés à leur<br />

agriculteurs.<br />

En Afrique, plusieurs projets de p<strong>la</strong>ntation<br />

de biocarburants sont en cours de réalisation.<br />

Ces projets viennent souvent en substitution<br />

des p<strong>la</strong>ntations de tabac ou de<br />

coton. Pour des raisons de marché ou de<br />

prix mondiaux, les paysans ne peuvent plus<br />

vivre de ces cultures.<br />

Toutefois il ne faut pas que les biocarburants<br />

menacent <strong>la</strong> sécurité alimentaire de<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Il ne faut pas non plus que<br />

<strong>la</strong> culture de biocarburants provoque <strong>la</strong><br />

déforestation qui, sous les tropiques, est<br />

une des causes principales du réchauffement<br />

p<strong>la</strong>nétaire. Les enjeux posés par <strong>la</strong><br />

reconversion agricole excessive dans les<br />

biocarburants pourraient avoir des conséquences<br />

importantes.<br />

Propos recueillis par<br />

Mohamed B. Fall, Casab<strong>la</strong>nca<br />

Economie de l’information : les<br />

pays en développement en progrès<br />

Les pays en développement ont encore du chemin à faire pour réduire <strong>la</strong> fracture numérique, mais ils attirent<br />

de plus en plus d’investissements directs et les échanges Sud-Sud progressent.<br />

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

Comment les pays en développement ontils<br />

utilisé les technologies de l’information<br />

et de <strong>la</strong> communication (TIC) pour lutter<br />

contre <strong>la</strong> pauvreté et contribuer à <strong>la</strong> compétitivité<br />

des entreprises telles sont quelquesunes<br />

des questions auxquelles, tente de<br />

répondre le rapport 2007/2008 de <strong>la</strong> CNU-<br />

CED. Questions importantes parce qu’il est<br />

apparu, à l’échelle du monde, que les TIC<br />

ont un impact sur l’ensemble de l’économie<br />

et qu’elles créent un nouveau paradigme<br />

qui modifie radicalement l’approche<br />

de <strong>la</strong> technologie pour le développement.<br />

Rôle de l’Etat<br />

A l’heure du tout libéral, avec <strong>la</strong> réduction<br />

subséquente du rôle de l’Etat, le fait<br />

est suffisamment rare pour devoir être<br />

souligné. Le rapport insiste sur le rôle de<br />

l’Etat. <strong>«</strong> Les gouvernements jouent un rôle<br />

crucial car <strong>la</strong> création de connaissances ne<br />

peut reposer uniquement sur les mécanismes<br />

de marché. Les politiques d’appui à <strong>la</strong><br />

création (telles que les financements<br />

publics, les marchés publics, les avantages<br />

fiscaux et <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> propriété<br />

intellectuelle) et à <strong>la</strong> diffusion (création de<br />

bibliothèques, réseaux de communication,<br />

subventions au titre des coûts d’accès, etc.)<br />

de connaissances sont des exemples des<br />

mesures gouvernementales. <strong>»</strong><br />

Il est vrai par ailleurs que le secteur privé<br />

fait feu de tout bois pour privatiser <strong>la</strong><br />

connaissance, notamment par l’accord de<br />

l’Organisation mondiale du commerce<br />

sur les aspects des droits de propriété<br />

intellectuelle qui touchent au commerce<br />

(ADPIC), les accords commerciaux négociés<br />

par l’Union européenne (UE) et les<br />

États-Unis, et les nouvelles règles de<br />

l’Organisation mondiale de <strong>la</strong> propriété<br />

intellectuelle. Il reste toutefois admis que<br />

dans certains cas le savoir peut être considéré<br />

comme un bien public, car de <strong>«</strong> nombreuses<br />

inventions se sont appuyées sur des<br />

inventions antérieures. <strong>»</strong><br />

Malgré tout, les pays en développement<br />

tirent de plus en plus leur épingle du jeu.<br />

<strong>La</strong> forte croissance de <strong>la</strong> production, du<br />

commerce et de l’investissement dans le<br />

secteur depuis le milieu des années 90<br />

s’est poursuivie au cours des dernières<br />

années, en particulier dans les pays en<br />

développement et dans les pays à économie<br />

en transition, où l’offre et les marchés<br />

des TIC ont progressé beaucoup<br />

plus rapidement que dans les pays de<br />

l’Organisation de coopération et de<br />

développement économiques (OCDE).<br />

OMD<br />

Le commerce Sud-Sud se développe. En<br />

2004, il a été supérieur à celui des pays en<br />

développement vers les pays développés.<br />

<strong>«</strong> Il ne faut pas non plus que<br />

<strong>la</strong> culture de biocarburants<br />

provoque <strong>la</strong> déforestation<br />

qui, sous les tropiques, est<br />

une des causes principales<br />

du réchauffement<br />

p<strong>la</strong>nétaire. <strong>»</strong><br />

<strong>La</strong> valeur du commerce Sud-Sud des<br />

biens liés aux TIC (410 milliards de dol<strong>la</strong>rs)<br />

a été presque égale à celle du commerce<br />

Nord-Nord (450 milliards de dol<strong>la</strong>rs)<br />

et devrait le dépasser en 2006.<br />

L’investissement étranger direct dans les<br />

TIC se dirige de plus en plus vers les pays<br />

en développement et représente une part<br />

plus grande des PIB des pays en développement<br />

de taille plus modeste. Toutefois,<br />

ce sont les pays émergents qui sont les<br />

principales destinations avec 165 milliards<br />

de dol<strong>la</strong>rs en 2005, soit 18 % du<br />

total mondial.<br />

On note néanmoins un accroissement des<br />

investissements Sud-Sud en particulier<br />

dans les télécommunications, grâce aux<br />

grandes sociétés transnationales d’Afrique<br />

du Sud, de Ma<strong>la</strong>isie et du Mexique.<br />

Le huitième Objectif du millénaire pour<br />

le développement, rappelle le secrétaire<br />

général des Nations unies Ban Ki-moon,<br />

dans sa préface du rapport, est re<strong>la</strong>tif aux<br />

nouvelles technologies qu’il s’agit de diffuser<br />

davantage, en particulier les technologies<br />

de l’information et de <strong>la</strong> communication,<br />

en coopération avec le secteur<br />

privé. Le rapport, explique-t-il, en<br />

trace le chemin.<br />

* CNUCED, Rapport 2007-2008 sur l’économie de<br />

l’information / Science et technologie pour le développement<br />

: Le nouveau paradigme des TIC.


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />

<strong>«</strong> L’Afrique au secours<br />

de l’Occident <strong>»</strong><br />

Le monde court vers sa perte. Irréversiblement ? Non, répond Anne-Cécile Robert. L’Afrique peut le sauver.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

Au secours, <strong>la</strong> mondialisation va tuer<br />

tout le monde ! Elle prétend le guérir,<br />

mieux : améliorer son état de santé. Elle<br />

est généreuse, <strong>la</strong> mondialisation. Elle<br />

prescrit au monde le médicament le<br />

plus efficace qui puisse être fabriqué : <strong>la</strong><br />

libéralisation, le libre-échange. Principe<br />

actif de ce médicament : l’argent. <strong>La</strong><br />

matière monétisée est seule à avoir de <strong>la</strong><br />

valeur. Toute autre valeur est bannie<br />

parce que nocive.<br />

L’argent-remède va tuer le monde.<br />

Fatalement ? Ô que non, s’écrie Anne-<br />

Cécile Robert dans L’Afrique au secours<br />

de l’Occident. Journaliste au Monde<br />

Diplomatique et professeur associé à<br />

l’Institut d’études européennes de<br />

l’Université Paris 8, Anne-Cécile Robert<br />

<strong>«</strong> Il existe une Afrique<br />

des villes et des grandes<br />

métropoles surpeuplées<br />

où se perpétuent des<br />

comportements et<br />

des re<strong>la</strong>tions sociales<br />

qu’on trouvait dans<br />

les campagnes. <strong>»</strong><br />

a du courage. Ce que l’écrivain sénéga<strong>la</strong>is<br />

Boubacar Boris Diop appelle, dans sa<br />

préface, <strong>«</strong> <strong>la</strong> fière solitude des esprits<br />

libres <strong>»</strong>, elle s’y promène allègrement<br />

pour affirmer avec force et conviction<br />

que, <strong>la</strong> chance du monde, c’est peut-être<br />

l’Afrique. <strong>«</strong> L’Afrique, écrit-elle en effet,<br />

exprime des valeurs et des mentalités<br />

autres, qui pourraient rendre service à<br />

un monde au bord du gouffre <strong>»</strong>.<br />

Comment ? <strong>La</strong> réponse est simple, pour<br />

l’auteur : <strong>«</strong> Par ses traditions d’entraide<br />

et de rapport équilibré à <strong>la</strong> nature,<br />

[l’Afrique] pourrait apporter une contribution<br />

essentielle à un <strong>«</strong> monde mondialisé<br />

<strong>»</strong> qui a p<strong>la</strong>cé l’argent au sommet<br />

de son échelle de valeurs <strong>»</strong>.<br />

En deux cents petites pages qui exhalent<br />

l’amour, <strong>la</strong> colère, l’espoir – l’humanité –<br />

l’auteur donne libre cours à son aptitude<br />

à <strong>«</strong> l’é<strong>la</strong>rgissement des horizons humains <strong>»</strong><br />

(Kipré). Deux cents petites pages encadrées<br />

par <strong>la</strong> préface de l’auteur de<br />

Murambi : le Livre des ossements d’une<br />

part et, de l’autre, <strong>la</strong> postface de Pierre<br />

Kipré, professeur d’histoire africaine.<br />

Valeurs immatérielles<br />

Véritable p<strong>la</strong>idoyer pour <strong>la</strong> diversité du<br />

monde, L’Afrique au secours de l’Occident<br />

affirme sans ambages que le libreéchange<br />

est le poison qui va tuer le<br />

monde. C’est aussi un réquisitoire très<br />

sévère contre <strong>la</strong> mondialisation, le libreéchange,<br />

le capitalisme libéral. Mais il ne<br />

condamne pas. Il vise plutôt à réhabiliter<br />

– à sauver. A l’Occident, qui a inventé le<br />

libéralisme, le libre-échangisme et <strong>la</strong><br />

mondialisation, le livre d’Anne-Cécile<br />

Robert propose <strong>la</strong> thérapie qui seule<br />

paraît efficace : une introspection sincère<br />

et l’ouverture sur les autres, afin de donner<br />

et de recevoir.<br />

L’Afrique, rappelle Anne-Cécile Robert à<br />

tous ceux qui seraient tentés de l’oublier,<br />

est là, prête à participer à ce rendez-vous.<br />

Et pas les mains vides, loin s’en faut. Elle<br />

vient avec ce que Pierre Kipré appelle des<br />

<strong>«</strong> valeurs immatérielles <strong>»</strong>, c’est-à-dire,<br />

selon Anne-Cécile Robert, <strong>«</strong> le refus de <strong>la</strong><br />

tyrannie du temps, un pouvoir et une<br />

Le <strong>la</strong>it et le high-tech<br />

néo-zé<strong>la</strong>ndais au Maghreb<br />

autorité indivisibles, un rapport différent<br />

de l’individu à <strong>la</strong> collectivité, une<br />

acceptation et une canalisation des passions<br />

(notamment par ritualisation, une<br />

résistance à l’accumu<strong>la</strong>tion de richesses,<br />

une insertion pacifique dans l’environnement<br />

<strong>»</strong>.<br />

Le lien social, l’informel, le sens de l’accueil<br />

sont autant de miroirs dans lesquels<br />

se reflètent les valeurs qu’Anne-Cécile<br />

Robert voudrait voir l’Occident libreéchangiste<br />

se pencher, pour y lire autant<br />

l’altération subversive de son identité<br />

que les opportunités de rédemption qui<br />

s’offrent à lui.<br />

Pour Anne-Cécile Robert, les valeurs traditionnelles<br />

africaines ne sont pas confinées<br />

dans le monde rural. <strong>«</strong> Il existe,<br />

insiste-t-elle, une Afrique des villes et des<br />

grandes métropoles surpeuplées où se perpétuent<br />

des comportements et des re<strong>la</strong>tions<br />

sociales qu’on trouvait dans les campagnes.<br />

Cette permanence, qui peut être<br />

transitoire, indique cependant une spécificité<br />

de l’imaginaire africain et des sociétés.<br />

Les cités du continent montrent un rapport<br />

inédit à <strong>la</strong> modernité urbaine. Des<br />

liens, des activités et des rapports sociaux<br />

nouveaux y émergent dont l’originalité<br />

pourrait, elle aussi, être porteuse d’enseignements.<br />

Cette modernité africaine est,<br />

elle aussi, génératrice d’une créativité propre,<br />

elle innove dans des formes inconnues<br />

du reste du monde <strong>»</strong>.<br />

L’Afrique au secours de<br />

l’Occident, Anne-Cécile<br />

Robert, Les Editions<br />

de l’Atelier/Les Editions<br />

Ouvrières, Paris, juin<br />

2006, 208 pages.<br />

25 heures d’avion ne sont plus une barrière au commerce. Les Néo-Zé<strong>la</strong>ndais affichent de vraies ambitions<br />

d’exportations vers l’Afrique du Nord.<br />

Par Faycal Metaoui, Alger<br />

<strong>La</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde veut faire<br />

de l’Algérie le pendant nord de<br />

l’Afrique du Sud dans sa stratégie<br />

commerciale africaine. Elle<br />

s’appuie pour ce<strong>la</strong> sur le doublement<br />

des échanges commerciaux<br />

entre les deux pays en<br />

2007, qui ont atteint les 11 milliards<br />

de dinars (110 millions<br />

d’euros). Ce<strong>la</strong> fait de l’Algérie le<br />

premier partenaire commercial<br />

de <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde en<br />

Afrique du Nord. Le Maroc<br />

intervient en deuxième position.<br />

Dans ce pays, un projet de<br />

partenariat en matière de<br />

recherches exploratoires des<br />

eaux profondes est à l’étude. Le<br />

Maroc exporte de petites quantités<br />

de phospates vers <strong>la</strong><br />

Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde et importe<br />

des viandes, des produits <strong>la</strong>itiers<br />

et plus de 70% de son<br />

beurre. <strong>La</strong> Tunisie importe du<br />

Cheddar et de <strong>la</strong> matière grasse<br />

puisque ce pays veut développer<br />

l’industrie de transformation<br />

du fromage. <strong>«</strong> Mais, de<br />

loin, l’Algérie demeure notre<br />

<strong>La</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde est un champion<br />

du libre-échange puisque 95%<br />

des produits importés ne sont pas<br />

soumis aux taxes douanières.<br />

premier marché au Maghreb et<br />

en Afrique <strong>»</strong>, précise Aziz<br />

Ferhat, responsable du bureau<br />

Maghreb de <strong>la</strong> firme Fonterra,<br />

qui est basée à Alger. Toutes les<br />

ventes de cette entreprise, propriété<br />

à 100% des 12 000 fermiers<br />

néo-zé<strong>la</strong>ndais, passent<br />

par ce bureau. <strong>«</strong> En 2007, nous<br />

avons vendu à l’Algérie 55 000<br />

tonnes de poudre de <strong>la</strong>it et<br />

6000 tonnes de matière grasse.<br />

Nous répondons à 25% des<br />

besoins de l’Algérie <strong>»</strong>, indique<br />

Aziz Ferhat. L’Algérie importe<br />

annuellement 220 000 tonnes<br />

en poudre de <strong>la</strong>it, un montant<br />

prévu en forte hausse en 2008 à<br />

cause de <strong>la</strong> politique de soutien<br />

des prix à <strong>la</strong> consommation :<br />

111 millions d'euros de subventions<br />

pour l'importation de <strong>la</strong>it<br />

en poudre en 2007.<br />

Dans le sil<strong>la</strong>ge de <strong>la</strong> tournée<br />

de Phil Goff<br />

Dans le marché algérien,<br />

autant que dans le marché<br />

libyen, Fonterra n’est pas<br />

concurrencée. <strong>«</strong> Les transformateurs<br />

privés algériens offrent<br />

des produits de haut niveau<br />

comme les crèmes dessert ou les<br />

yaourts. Des produits qu’ils peuvent<br />

p<strong>la</strong>cer dans les marchés<br />

extérieurs. Nous sommes disposés<br />

à leur accorder l’assistance<br />

technique <strong>»</strong>, annonce Aziz<br />

Ferhat. Les principaux responsables<br />

de cette entreprise<br />

ont accompagné dernièrement<br />

Phil Goff, ministre du<br />

Commerce, ministre de <strong>la</strong><br />

Défense et ministre associé<br />

chargé des Finances, lors d’une<br />

visite en Algérie, <strong>la</strong> première<br />

du genre depuis dix ans. Selon<br />

lui, <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde peut<br />

aider l’Algérie dans les domaines<br />

de l’industrie p<strong>la</strong>stique<br />

(l’Algérie est un leader africain<br />

en pétrochimie), de l’agriculture<br />

et de l’automobile. <strong>«</strong> Nous<br />

pouvons apporter tout notre<br />

savoir-faire dans le secteur<br />

novateur des solutions de télécommunications<br />

numériques <strong>»</strong>,<br />

a ajouté Phil Goff. Deux représentants<br />

de TAIT et de 4RF, des<br />

firmes de renommée internationale<br />

spécialisées dans les<br />

communications radio mobiles<br />

et micro-ondes, sont venus<br />

à Alger pour faire des offres.<br />

Les solutions TAIT et 4RF sont<br />

utilisées, entre autres, par les<br />

technologies militaire et aérospatiale,<br />

ainsi que tous types de<br />

transports. A titre d’exemple,<br />

Air France et l’armée italienne<br />

recourent aux solutions TAIT.<br />

Cette firme cherche à é<strong>la</strong>rgir sa<br />

présence en Afrique à com-<br />

19<br />

<strong>La</strong>ncement d’un réseau<br />

de femmes journalistes<br />

méditerranéennes<br />

Un réseau de femmes journalistes des deux rives de <strong>la</strong><br />

Méditerranée a été constitué mercredi à Barcelone à l'initiative<br />

de professionnelles des médias. Onze journalistes de l'espace<br />

euro méditerranéen originaires du Maroc, d’Algérie, d’Egypte,<br />

du Liban, de Turquie, d’Espagne, de France et d’Italie ont pris<br />

part à <strong>la</strong> première réunion de rédaction, tenue au sein de<br />

l'Institut européen de <strong>la</strong> Méditerranée (IEmed) et consacrée à<br />

<strong>la</strong> première activité, baptême de ce réseau. Il s'agit du coup<br />

d'envoi d'une grande enquête sur les jeunes femmes méditerranéennes<br />

: <strong>«</strong> Femmes : avoir 20 ans en Méditerranée <strong>»</strong>.<br />

Rédaction d’un ouvrage sur<br />

le droit des affaires en Libye<br />

David Sellers et Nanette Pilkington, avocats au sein du cabinet international<br />

Eversheds, ont col<strong>la</strong>boré à <strong>la</strong> rédaction d’un ouvrage sur le<br />

droit des affaires en Libye. David et Nanette appartiennent tous<br />

deux au département contentieux – arbitrage international et<br />

grands projets d’Eversheds Paris. <strong>La</strong> Libye offre aujourd’hui un environnement<br />

sûr et stable aux investissements, et propose d’excellentes<br />

perspectives pour les entreprises internationales. Libya : A Guide<br />

to Commercial <strong>La</strong>w, Banking <strong>La</strong>w and Accounting passe en revue le<br />

droit et les pratiques commerciales dans ce pays et s’avère être un<br />

guide essentiel pour tous les investisseurs et partenaires commerciaux<br />

souhaitant investir sur ce marché en pleine croissance.<br />

Commission mixte entre<br />

le Ministère marocain<br />

de <strong>la</strong> communication et<br />

le syndicat de <strong>la</strong> presse<br />

Le Ministère de <strong>la</strong> communication et le Syndicat national de <strong>la</strong><br />

presse marocaine (SNPM) ont convenu mercredi de mettre en p<strong>la</strong>ce<br />

une commission mixte pour se pencher dans les plus brefs dé<strong>la</strong>is sur<br />

l'examen des dossiers en re<strong>la</strong>tion avec le secteur de <strong>la</strong> l'information<br />

et de <strong>la</strong> communication. <strong>La</strong> création de cette commission a été décidée<br />

lors d'une réunion entre le ministre de <strong>la</strong> Communication,<br />

porte parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, et une délégation<br />

du SNPM conduite par le secrétaire général du syndicat, M.Younès<br />

Moujahid, précise un communiqué du ministère.<br />

Un centre d’héritage chinois<br />

ouvert à Maurice<br />

Un musée exposant l'histoire et les expériences vécues par <strong>la</strong><br />

communauté chinoise dans l'Ile Maurice est officiellement<br />

ouvert à Port-Louis depuis mercredi. Ce centre d'héritage chinois<br />

a été ouvert par le ministre mauricien des Arts et de <strong>la</strong><br />

Culture, Mahendra Gowressoo, lors d'une cérémonie à <strong>la</strong>quelle<br />

assistaient plus de 300 personnes, dont Tang Wah Hing, le ministre<br />

de <strong>la</strong> Jeunesse et des Sports, Fritz Thomas, le Maire de Port-<br />

Louis et l'ambassadeur de Chine à Maurice, Gao Yuchen. Dans<br />

son discours, lors de <strong>la</strong> cérémonie, M. Gowressoo a exprimé sa<br />

gratitude envers <strong>la</strong> communauté chinoise pour sa contribution<br />

dans le développement économique et social de Maurice. Entre<br />

1835 et 1865, plus de 200 000 immigrants indiens et chinois<br />

affluèrent à l’Ile Maurice et changèrent radicalement <strong>la</strong> composition<br />

ethnique des habitants.<br />

mencer par le Maghreb, où elle<br />

est déjà active en Libye, en<br />

Tunisie et au Maroc.<br />

Plus d’échanges agricoles<br />

Avec le Maroc, <strong>la</strong> Nouvelle-<br />

Zé<strong>la</strong>nde aspire à avancer les<br />

négociations agricoles dans le<br />

cadre du cycle de Doha de<br />

l’OMC. Des négociations qui<br />

bloquent <strong>la</strong> conclusion de ce<br />

cycle. Phil Goff a beaucoup<br />

parlé de cette question lors de sa<br />

visite à Rabat. A Alger, il a<br />

assuré que son pays a presque<br />

finalisé ses pourparlers avec<br />

l’Algérie pour une éventuelle<br />

accession à l’OMC, tout en<br />

souhaitant qu’elle ouvre davantage<br />

ses frontières pour <strong>«</strong> une<br />

meilleure circu<strong>la</strong>tion <strong>»</strong> des produits,<br />

notamment le <strong>la</strong>it qui est<br />

un produit stratégique pour les<br />

Algériens. <strong>La</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde<br />

est un champion du libreéchange<br />

puisque 95% des produits<br />

importés ne sont pas soumis<br />

aux taxes douanières. Ce<strong>la</strong><br />

dit, l’Afrique du Sud demeure le<br />

principal partenaire de <strong>la</strong><br />

Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde dans le<br />

continent.<br />

Après l’effondrement du système<br />

de l’Apartheid, ce pays<br />

a développé d’une manière<br />

intensive ses re<strong>la</strong>tions avec le<br />

pays d’Océanie. L’Afrique du<br />

Sud demeure parmi les 30<br />

grands marchés d’import et<br />

d’export avec qui traite <strong>la</strong><br />

Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde. <strong>La</strong> viande, <strong>la</strong><br />

poudre de <strong>la</strong>it, le poisson<br />

congelé, les vins sont les principaux<br />

produits exportés.


20<br />

<strong>La</strong> visite d’ATT à<br />

Washington retardée par<br />

les intempéries<br />

<strong>La</strong> visite de travail que devait entamer lundi à Washington<br />

le président malien Amadou Toumani Touré était initialement<br />

programmée le vendredi, avant d’être reportée pour<br />

cause d'intempéries survenues aux Etats-Unis, selon un<br />

communiqué de <strong>la</strong> présidence malienne. Le mauvais temps<br />

a affecté des régions des Etats-Unis, entraînant le report du<br />

voyage présidentiel, affirme le texte soulignant que Amadou<br />

Toumani Touré a saisi l'occasion pour exprimer sa <strong>«</strong> compassion<br />

aux familles des victimes et <strong>la</strong> solidarité du peuple<br />

malien au peuple ami américain <strong>»</strong>. <strong>La</strong> visite du président<br />

malien s’inscrit dans les entretiens bi<strong>la</strong>téraux avec son<br />

homologue américain, Georges W. Bush. Les Etats-Unis<br />

entretiennent avec le Mali une coopération multiforme<br />

qu'ils souhaitent étendre au domaine de <strong>la</strong> sécurité dans <strong>la</strong><br />

bande sahélo-saharienne.<br />

Le Sénégal crée un<br />

observatoire de <strong>la</strong> pauvreté<br />

L'Agence nationale de <strong>la</strong> statistique et de <strong>la</strong> démographie<br />

(ASND) vient d'organiser à Dakar un atelier pour se pencher<br />

sur le document de projet de l'Observatoire de <strong>la</strong> pauvreté<br />

et des conditions de vie (OPCV), apprend-on vendredi<br />

de source officielle. Présidée par le ministre d'Etat,<br />

ministre de l'Economie et des Finances Abdou<strong>la</strong>ye Diop,<br />

cette réflexion devra valider un travail en cours depuis<br />

2004, avec le soutien du PNUD, dans l'optique de <strong>la</strong> réalisation<br />

des OMD d'ici 2015, indique le quotidien national Le<br />

Soleil. Compte tenu du rôle que devra y jouer <strong>la</strong> société<br />

civile, l'atelier organisé par l'ASND prépare l'assemblée<br />

générale constitutive de l'observatoire qui doit s'inscrire<br />

dans un processus participatif.<br />

RDC : Le chef de <strong>la</strong> Monuc<br />

demande l’application<br />

des accords de Nairobi<br />

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations<br />

unies en RDC, A<strong>la</strong>n Doss, a demandé jeudi <strong>la</strong> mise en oeuvre<br />

des accords de Nairobi sur le rapatriement des forces<br />

négatives qui déstabilisent l'est de <strong>la</strong> République démocratique<br />

du Congo (RDC). Le chef de <strong>la</strong> Mission de l'ONU en<br />

RDC (Monuc) a exigé, à l'issue d'un entretien avec le<br />

ministre des Affaires étrangères et de <strong>la</strong> Coopération<br />

internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi, l'engagement de<br />

toutes les parties dans <strong>la</strong> concrétisation de ces accords<br />

dont le début des opérations de rapatriement doit avoir<br />

lieu le 15 mars 2008.<br />

Washington a annoncé<br />

<strong>la</strong> possibilité d’interdire de<br />

voyage dix députés kenyans<br />

Washington a annoncé <strong>la</strong> possibilité d'interdire de voyage<br />

dix dirigeants politiques kenyans accusés d'être responsables<br />

des violences dans ce pays africain, qui ont coûté <strong>la</strong> vie<br />

à plus de 1000 personnes et fait plus de 350 000 dép<strong>la</strong>cés.<br />

L'ambassadeur américain au Kenya, Michael Ranneberger, a<br />

confirmé mercredi que des députés figurent parmi les personnes<br />

qui devront faire face bientôt à une interdiction de<br />

voyager aux Etats-Unis, après <strong>la</strong> crise politique post-élection<br />

au Kenya. M. Ranneberger a indiqué à une chaîne de<br />

télévision locale que son pays <strong>«</strong> a décidé d'imposer des restrictions<br />

de voyage à des individus qui ont participé à l'instigation<br />

des violences, à <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion des droits de l'Homme et à<br />

<strong>la</strong> rupture des pratiques démocratiques <strong>»</strong>.<br />

Le Nigeria envoie un autre<br />

bataillon au Darfour<br />

Le ministre nigérian de <strong>la</strong> Défense, Alhaji Yayale Ahmed, a<br />

annoncé <strong>la</strong> décision de son gouvernement d'envoyer un<br />

autre bataillon au Darfour, rapporte mercredi l'Agence de<br />

presse nigériane. Il a indiqué que <strong>la</strong> force nigériane partirait<br />

pour cette région en proie à des conflits après <strong>la</strong> mise<br />

en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> logistique nécessaire. Les troupes déployées<br />

au Darfour ont besoin, entre autres, d’un soutien médical,<br />

a précisé M. Ahmed. Il a appelé les Nations unies à rétablir<br />

leurs engagements pour les opérations de maintien de <strong>la</strong><br />

paix au Darfour.<br />

POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Tchad, un épisode du long<br />

feuilleton du pouvoir par les armes<br />

Les partenaires européens de <strong>la</strong> France dans l’EUFOR, dans l’embarras après les révé<strong>la</strong>tions sur le rôle de<br />

Paris dans le sauvetage du régime de Idriss Deby.<br />

Par Said Djaafer, Alger.<br />

Idriss Deby est satisfait de <strong>la</strong> France,<br />

elle lui permet de rester au pouvoir et<br />

de se livrer à des arrestations brutales<br />

de représentants de l'opposition civile.<br />

<strong>La</strong> rébellion, après avoir atteint les<br />

abords du pa<strong>la</strong>is présidentiel, a été<br />

contrainte de se replier loin de<br />

N'Djamena. Point n'est besoin de lecture<br />

savante : c'est l'appui français qui<br />

vient d'offrir une rallonge au pouvoir<br />

d'Idriss Deby. <strong>La</strong> France se livre à des<br />

contorsions bien inconfortables : elle se<br />

veut bien le sauveur du régime d'Idriss<br />

Deby qui, reconnaissant, va gracier les<br />

membres de l'Arche de Zoé, mais elle<br />

s'indigne que le journal <strong>La</strong> Croix,<br />

révèle, sur <strong>la</strong> foi de sources diplomatiques<br />

et militaires françaises, que son<br />

armée a pleinement participé aux combats.<br />

Est-il besoin de chercher <strong>la</strong> nuance<br />

alors qu'au Tchad <strong>la</strong> question du pouvoir<br />

continue depuis des décennies à<br />

être tranchée par les armes. Ce sont les<br />

munitions qui ont manqué aux rebelles,<br />

après avoir mené un raid fulgurant<br />

de 800 km. Le retournement de situation<br />

en faveur d'Idriss Deby a eu pour<br />

épicentre l'aéroport de N'Djamena,<br />

tenu par l'armée française : c'est par là<br />

que les munitions sont arrivées de<br />

Libye, et c'est de là que les hélicoptères,<br />

pilotés par des mercenaires, décol<strong>la</strong>ient<br />

pour attaquer les colonnes rebelles. Ces<br />

dernières ont du se replier loin du<br />

rayon d'action de ces engins. Bi<strong>la</strong>n de<br />

l'épisode : au moins 160 morts.<br />

<strong>La</strong> révision constitutionnelle a dopé<br />

<strong>la</strong> rébellion<br />

En attendant le prochain numéro et un<br />

autre <strong>«</strong> soutien sans faille <strong>»</strong> de Paris qui n'en<br />

finit pas d'enterrer <strong>la</strong> <strong>Françafrique</strong>, c'est<br />

l'opposition civile qui trinque. Il ne faut pas<br />

être grand clerc pour voir qu'il ne s'agit que<br />

d'une péripétie dans l'interminable feuilleton<br />

de <strong>la</strong> guerre pour le pouvoir. <strong>La</strong> montée<br />

des oppositions armées et civiles et l'effritement<br />

même du c<strong>la</strong>n au pouvoir (des<br />

neveux de Deby comptent parmi les dirigeants<br />

de <strong>la</strong> rébellion) se sont cristallisés à<br />

partir de 2005, lorsque <strong>la</strong> Constitution a été<br />

amendée pour abroger <strong>la</strong> limite de deux<br />

mandats présidentiels consécutifs. Oumar<br />

Mahamat Sa<strong>la</strong>h, qui fait partie des personnes<br />

arrêtées manu militari et qui était à<br />

l'époque porte-parole d'une coalition de<br />

partis pour <strong>la</strong> défense de <strong>la</strong> Constitution,<br />

notait qu'il <strong>«</strong> y a toujours eu des rebelles<br />

au Tchad, mais <strong>la</strong> modification de <strong>la</strong><br />

Constitution a accru l'idée que le pouvoir ne<br />

pouvait changer de mains que par les<br />

armes <strong>»</strong>. En avril 2006, quelques semaines<br />

avant <strong>la</strong> réélection contestée de Deby, <strong>la</strong><br />

rébellion avait failli faire tomber le régime,<br />

mais l'aide logistique française avait déjà<br />

fait échouer l'opération. 2006 était une<br />

sorte de répétition générale de celle de<br />

février 2008… en attendant <strong>la</strong> suite.<br />

Une voie d’eau dans <strong>la</strong><br />

privatisation du pavillon<br />

maritime algérien<br />

Les apparences ne sont pas sauves<br />

Les apparences sont-elles sauves pour<br />

Paris ? L'Union africaine et l'ONU n'ontelles<br />

pas condamné l'attaque des rebelles<br />

? Des ONG françaises ne se sont pas<br />

arrêtées à ces apparences et reprochent à<br />

Paris de <strong>«</strong> soutenir inconditionnellement<br />

le régime contesté d'Idriss Deby <strong>»</strong> en l'appe<strong>la</strong>nt<br />

à <strong>«</strong> œuvrer à l'instauration d'un<br />

dialogue national ouvert <strong>»</strong>. Elles emandent<br />

notamment <strong>la</strong> libération immédiate<br />

des opposants politiques embastillés<br />

depuis dimanche 3 février. L'histoire est<br />

toujours <strong>la</strong> même : au Tchad, on prend le<br />

pouvoir avec les armes et avec <strong>la</strong> bénédiction<br />

de Paris. Comment l'EUFOR,<br />

composée en majorité de soldats français,<br />

pourrait se déployer à l'est du Tchad face à<br />

une rébellion qui rend <strong>la</strong> France responsable<br />

de son infortune ? Officiellement, cette<br />

force n'est destinée qu'à protéger les<br />

réfugiés du Darfour et non à créer un<br />

mur de sécurité pour le régime de Deby.<br />

<strong>«</strong> Si un des pays membres de l'EUFOR<br />

prenait activement part aux combats en<br />

mettant des troupes à disposition d'une<br />

des parties, l'Union européenne devrait<br />

reconsidérer l'engagement de l'EUFOR <strong>»</strong>,<br />

a déc<strong>la</strong>ré le chancelier autrichien Alfred<br />

Gusenbauer. A l'évidence, même les partenaires<br />

européens se prennent à douter<br />

et se demandent s'ils ne vont pas jouer<br />

les seconds rôles dans <strong>la</strong> pièce finissante<br />

de <strong>la</strong> Fançafrique.<br />

L’une des trois filiales du groupe CNAN, privatisée en 2007, perd son acquéreur, le groupe français Gofast<br />

Aigle Azur. L’avenir des autres filiales reste flou.<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger<br />

Le feuilleton de <strong>la</strong> privatisation du<br />

groupe CNAN, pavillon national de <strong>la</strong><br />

marine marchande algérienne, <strong>la</strong>ncé en<br />

septembre 2005, a connu un spectacu<strong>la</strong>ire<br />

rebondissement le 6 février dernier.<br />

Une de ses filiales, celle, très<br />

controversée, du transport des voyageurs,<br />

CNAN Maghreb Line (CML), n’a<br />

plus d’acquéreur. En effet, le groupe<br />

Gofast-Aigle Azur et son PDG Arezki<br />

Idjerouidène, désigné depuis mars 2007<br />

pour détenir 51% du capital de CML,<br />

a annoncé à l’actionnaire public, <strong>la</strong><br />

société de gestion des participations<br />

Gestramar, qu’il se retirait de CML. Le<br />

groupe Gofast-Aigle Azur a déposé un<br />

rapport auprès de Gestramar pour<br />

expliquer les raisons de son retrait. <strong>La</strong><br />

privatisation de CML devait obéir à<br />

deux étapes. <strong>La</strong> première, entamée dès<br />

le mois de mai 2007, était <strong>la</strong> prise en<br />

main du management par le nouvel<br />

actionnaire. <strong>La</strong> seconde, qui devait<br />

intervenir au courant de l’année 2008,<br />

était l’acquisition effective des 51% de<br />

capital de <strong>la</strong> filiale transport des voyageurs<br />

de <strong>la</strong> CNAN. Le groupe, dirigé<br />

par Arezki Idjerouidène, Algérien<br />

ayant construit sa fortune en France, a<br />

voulu toutefois rassurer son partenaire<br />

étatique en affirmant que sa<br />

Le Batna, navire de <strong>la</strong> CNAN échoué dans <strong>la</strong> baie d’Alger en novembre 2004,<br />

lorsque le Béchar a coulé.<br />

décision de retrait ne concernait pas<br />

l’autre filiale de <strong>la</strong> CNAN dont il a pris<br />

également une option d’acquisition,<br />

CNAN Nord, spécialisée dans le transport<br />

de fret maritime vers l’Europe du<br />

Nord et l’Amérique. CNAN Nord<br />

aurait, après plusieurs exercices déficitaires,<br />

dégagé 4 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />

durant l’année 2007, sous le mandat<br />

de management de Gofast-Aigle Azur<br />

et devrait consolider son redressement<br />

durant l’année 2008.


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

21<br />

<strong>La</strong> revue de presse africaine de Londres<br />

Par Charles Bambara<br />

Les deux sujets d’actualité analysés et<br />

commentés abondamment cette semaine<br />

par <strong>la</strong> presse britannique sont : le Tchad<br />

et le Kenya. Au Tchad, le Financial<br />

Times, et The Economist soulignent les<br />

velléités du président Sarkozy à se détacher<br />

de <strong>la</strong> <strong>Françafrique</strong>, et au Kenya <strong>la</strong><br />

presse londonienne n’hésite plus à parler<br />

de désastre économique.<br />

<strong>«</strong> Deby, l’un des pires présidents africains<br />

<strong>»</strong><br />

<strong>«</strong> Un régime sauvé pour le moment <strong>»</strong>, c’est<br />

le titre du journal The Economist qui<br />

ajoute en sous-titre <strong>«</strong> Pour <strong>la</strong> France et les<br />

Nations unies, mieux vaut le diable que<br />

l’on connaît que les rebelles que l’on ne<br />

connaît pas <strong>»</strong>. Après avoir donné les faits :<br />

l’attaque jusque devant les grilles du<br />

pa<strong>la</strong>is présidentiel, les conséquences et<br />

le repli ou retrait des rebelles, The<br />

Economist souligne que le Tchad est l’un<br />

des pays les plus pauvres du continent et<br />

que le président Deby est l’un des pires<br />

présidents africains. C’est justement le<br />

genre de dirigeant africain dont le président<br />

Sarkozy veut se distancer. Le journal<br />

précise que <strong>la</strong> Banque mondiale avait<br />

négocié un accord pour que les revenus<br />

pétroliers soient dépensés dans l’éducation<br />

et <strong>la</strong> santé. Mais le président Deby, en<br />

influençant un parlement à sa solde, a<br />

réussi à détourner ces revenus pour<br />

financer son armée et enrichir son c<strong>la</strong>n.<br />

Pour le Financial Times, le pétrole joue<br />

un rôle important dans ces troubles<br />

politico-militaires du pays. Les revenus<br />

provenant de l’exportation pétrolière<br />

par le pipeline al<strong>la</strong>nt du Tchad au<br />

Cameroun, et exploité par le consortium<br />

Exxon Mobil, a enrichi le cercle présidentiel<br />

et permis d’acheter de nouveaux<br />

armements.<br />

Désastre économique au Kenya<br />

Le Guardian titre à propos du Kenya :<br />

<strong>«</strong> Le Soleil, <strong>la</strong> mer, et des kilomètres de<br />

p<strong>la</strong>ges vides : le paradis confronté au<br />

désastre <strong>»</strong>. Le correspondant du journal à<br />

Mombasa décrit ce panorama déso<strong>la</strong>nt<br />

des p<strong>la</strong>ges kenyanes vides comme si l’on<br />

Des repreneurs pour Maghreb Line ?<br />

Les autorités algériennes n’avaient pas<br />

encore réagi, plusieurs jours après, à<br />

l’annonce officieuse du lâchage de CML<br />

par son acquéreur potentiel. Le choix<br />

du groupe Gofast-Aigle Azur pour <strong>la</strong><br />

cession de deux filiales de <strong>la</strong> CNAN<br />

avait été très critiqué au printemps<br />

2007 par les cadres de l’entreprise et par<br />

les experts du transport maritime,<br />

<strong>«</strong> C’est un groupe qui a grandi sur des<br />

métiers, le fret et le transport aérien, qui<br />

ne donnent pas l’expertise nécessaire<br />

pour l’armement maritime. Il y avait<br />

d’autres pistes plus sécurisantes que le<br />

gouvernement n’a pas voulu poursuivre<br />

<strong>»</strong>, affirme Hadj Amer, un cadre du<br />

groupe. CML a connu, avec son nouveau<br />

gestionnaire, une fin de première<br />

saison de transport des voyageurs<br />

chaotique avec l’avarie d’un de ses deux<br />

car-ferrys affrétés, au moment du pic<br />

de retour vers l’Europe des émigrés<br />

algériens au départ du port d’Alger. <strong>La</strong><br />

crise a duré 5 jours et a écorné l’image<br />

de Maghreb Line. Les représentants des<br />

quelque 200 employés permanents de<br />

CNAN Maghreb Line se sont dit<br />

confiants dans l’avenir de l’entreprise<br />

qui détient des bâtiments administratifs,<br />

des autorisations d’exploitation de<br />

lignes maritimes, mais pas de car-ferrys<br />

propres : <strong>«</strong> Des compagnies étrangères<br />

visionnait un film documentaire avec<br />

beaucoup de précisions affligeantes.<br />

L’industrie touristique a été décimée par<br />

les six semaines de tourmente. Alors que<br />

le tourisme représente 15% du PIB du<br />

pays. Sur les 100 000 touristes attendus<br />

ces jours-ci, seulement 9000 ont<br />

confirmé leur arrivée. Tous les vols charters<br />

britanniques à destination du Kenya<br />

ont été annulés. Et pour le directeur de<br />

l’Agence kenyanne du tourisme, Jake<br />

Grieves-Cook, <strong>«</strong> même l’attentat d’Al<br />

Qaeda contre l’ambassade américaine en<br />

1998 n’avait pas provoqué autant de désagrément<br />

économique <strong>»</strong>. Dans ce reportage<br />

spécial consacré à l’industrie touristique<br />

kenyanne, The Guardian donne<br />

d’autres chiffres : dans 28 complexes<br />

touristiques visités, le taux d’occupation<br />

des chambres varie de zéro à 36%. Et <strong>la</strong><br />

grande majorité des 250 000 travailleurs<br />

du secteur sont au chômage technique.<br />

Et 250 000 autres vivent indirectement<br />

de cette activité touristique.<br />

Le Financial Times souligne l’interdiction<br />

de voyager à l’extérieur, annoncée<br />

par les Etats-Unis contre dix leaders<br />

politiques et hommes d’affaires kenyans<br />

des deux camps. Dans un autre article, le<br />

FT titre <strong>«</strong> Les violences mettent le tourisme<br />

kenyan à genoux <strong>»</strong>. Le FT souligne<br />

que le pays a reçu l’année dernière un<br />

million de visiteurs, en grande majorité<br />

des Etats-Unis, de <strong>la</strong> Grande-Bretagne et<br />

de l’Allemagne. Et avec son milliard de<br />

dol<strong>la</strong>rs, le tourisme est le plus grand<br />

contributeur au budget de l’Etat, devant<br />

les exploitants des superficies de thé et<br />

les exportateurs de fleurs.<br />

Polémique chinoise<br />

The Newstatesman souligne, tout comme<br />

le FT, le dilemme chinois dans cette crise<br />

kenyanne. <strong>La</strong> Chine, par <strong>la</strong> voix du journal<br />

officiel, Le journal du Peuple, annonçait<br />

au début de <strong>la</strong> crise que le style occidental<br />

de démocratie ne convient pas<br />

aux réalités africaines. Le journal estime<br />

que cette remarque chinoise tombe mal<br />

à propos. Car <strong>la</strong> vision de Pékin s’articule<br />

autour d’une politique de non<br />

interférence, qui est en réalité une politique<br />

de soutien aux pouvoirs en p<strong>la</strong>ce. Et<br />

ont déjà pris contact pour <strong>la</strong> re<strong>la</strong>nce des<br />

activités de CML <strong>»</strong>, assure l’un d’entre<br />

eux. Une compagnie maritime espagnole,<br />

Transméditéranéa, était en<br />

course pour l’acquisition de CML, et<br />

n’aurait échoué qu’en raison de l’identité<br />

algérienne du PDG du groupe<br />

Gofast-Aigle Azur, qui a permis - en lui<br />

attribuant 2% du capital à son titre personnel<br />

- de maintenir <strong>la</strong> CNAN dans le<br />

giron national, conformément à <strong>la</strong> loi.<br />

<strong>La</strong> polémique sur le sort de <strong>la</strong> CNAN<br />

est re<strong>la</strong>ncée<br />

L’échec de <strong>la</strong> privatisation d’une des<br />

trois filiales, certes <strong>la</strong> moins emblématique<br />

du groupe, cédée au printemps<br />

dernier, remet sous les projecteurs le<br />

sort du pavillon national algérien en<br />

déperdition depuis de très longues<br />

années. Une troisième filiale, CNAN-<br />

Med, a été acquise à hauteur de 49%<br />

par le groupe italien Dario Perioli, qui<br />

assure également le management de<br />

l’entreprise. Il s’agit d’une filiale spécialisée<br />

dans le transport maritime en<br />

Méditerranée. Aucune information<br />

comptable n’a encore filtré sur son<br />

évolution en 2007. L’entreprise CNAN,<br />

pavillon national historique, a connu<br />

une longue descente aux enfers dans<br />

les années 90 avec le vieillissement<br />

dramatique de sa flotte marchande,<br />

toute opposition est perçue en Chine<br />

comme un anathème, souligne The<br />

Newstatesman, à cause justement de <strong>la</strong><br />

politique du parti unique où l’idéologie<br />

prend le pas sur toute autre notion.<br />

L’hebdomadaire britannique précise que<br />

les entreprises chinoises commencent à<br />

percevoir <strong>la</strong> vision erronée de leur gouvernement<br />

car elles sont amenées à se<br />

dép<strong>la</strong>cer sur le continent pour faire des<br />

affaires. Ainsi, <strong>la</strong> Compagnie nationale<br />

chinoise d’exploration offshore de<br />

pétrole a dû payer les services d’une<br />

compagnie de consulting britannique<br />

pour avoir des informations de première<br />

main sur <strong>la</strong> région pétrolifère du Delta<br />

du Niger, au Nigeria. The Economist<br />

parle du silence chinois sur les violences<br />

au Kenya. L’hebdomadaire annonce que<br />

le commerce entre le Kenya et <strong>la</strong> Chine a<br />

connu une forte augmentation de 36%<br />

en 2006, pour atteindre le chiffre de 706<br />

millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />

Banques en Ouganda<br />

Le trimestriel African Banker, qui était<br />

dans les kiosques cette semaine, a présenté<br />

l’œuvre d’Emmanuel Tumuslime-<br />

Mutebile, le gouverneur de <strong>la</strong> Banque<br />

centrale d’Ouganda. Il aurait apporté<br />

une discipline financière dans ce pays<br />

caractérisé auparavant par son chaos<br />

économique. Les banques font actuellement<br />

<strong>la</strong> queue pour s’enregistrer et commencer<br />

à travailler dans ce pays. Les plus<br />

nombreuses sont les banques kenyanes<br />

et nigérianes.<br />

Manne pétrolière nigériane<br />

Enfin, le FT parle des pressions exercées<br />

par les 36 gouverneurs du Nigeria sur le<br />

président Umaru Yar’Adua. Ces gouverneurs<br />

voudraient voir <strong>la</strong> manne pétrolière<br />

mieux redistribuée, pour être utilisée<br />

pour les besoins des popu<strong>la</strong>tions.<br />

Mais pour le Ministère nigérian des<br />

finances, ce<strong>la</strong> pourrait mettre en péril <strong>la</strong><br />

prudence budgétaire entamée sous l’ancien<br />

président Olusegun Obasanjo, et<br />

qui se poursuit jusque-là. Une prudence<br />

financière qui a permis <strong>la</strong> restructuration<br />

du secteur bancaire et de redorer le<br />

b<strong>la</strong>son économique du pays.<br />

forte de 70 navires tous types confondus.<br />

Sa part du fret marchandise est<br />

passée sous les 30% au début des<br />

années 2000, au moment de <strong>la</strong> reprise<br />

des volumes importés, et ses coûts<br />

d’exploitation conduisaient à <strong>la</strong> faillite.<br />

L’Etat a créé, en janvier 2004, le<br />

groupe CNAN, recapitalisé à 8 milliards<br />

de dinars et détenu à 43,75% par<br />

sept entreprises portuaires à <strong>la</strong> trésorerie<br />

excédentaire. 24 navires, les plus<br />

vieux et les moins rentables, ont été<br />

vendus et un désendettement a été<br />

amorcé avant <strong>la</strong> mise des filiales sur le<br />

marché. Mais cette opération a été<br />

totalement éclipsée par l’affaire du<br />

Béchar, un navire de <strong>la</strong> CNAN qui a<br />

coulé en rade du port d’Alger lors<br />

d’une tempête en novembre 2004,<br />

emportant par le fonds 16 marins et<br />

provoquant un choc national. <strong>La</strong><br />

CNAN a dû subir l’arrestation et <strong>la</strong><br />

condamnation de son DG, Ali Koudil,<br />

et de cinq autres membres de sa direction<br />

à de lourdes peines de prison,<br />

alors même que le procès avait montré<br />

que <strong>la</strong> responsabilité du naufrage<br />

incombait plutôt à <strong>la</strong> capitainerie du<br />

port et à l’absence de moyens de remorquage<br />

ou d’héliportage. <strong>«</strong> Un verdict<br />

pour privatiser <strong>la</strong> CNAN sans contestation<br />

<strong>»</strong>, avait alors titré un journal.<br />

L’agenda<br />

Premier congrès hispano-africain des femmes chefs<br />

d’entreprise<br />

18 et 19 février 2008 à <strong>La</strong>s Palmas - Gran Canarias<br />

Info : economia@casafrica.es<br />

Conférence internationale sur les mécanismes de<br />

financement de <strong>la</strong> gestion durable des écosystèmes<br />

forestiers du Bassin Congo<br />

21 et 22 février 2008 à Tunis. Contact : preservation_ecosystemes@afdb.org<br />

Cycle de conférences régionales sur l’environnement -<br />

Sensibilisation des journalistes africains et des décideurs<br />

23 au 25 février à Nouakchott, Mauritanie. Contact : African network of<br />

environnemental journalists - Fall_Oumar@yahoo.fr.<br />

<strong>«</strong> Gateway des femmes d’affaires <strong>»</strong> à Dakar<br />

25 au 28 février 2008 à Dakar (Sénégal). Organisateur : Organisation<br />

des femmes africaines. Contact : Tél : +221 33 825 51 65<br />

Tech for Food 2008<br />

Forum international dédié aux Nouvelles Technologies au service du<br />

développement agricole dans les pays du Sud. 26 février 2008 – Au<br />

Salon international de l’agriculture de Paris. www.techforfood.com –<br />

Contact camille.orny@nouvellecampagne.com<br />

1<br />

Forum international sur le private equity au Moyen-Orient<br />

er Forum international des affaires du Nepad<br />

Business Group<br />

Créer un véritable courant d’affaires entre économies anglophones et francophones<br />

en Afrique de l’Ouest. Du 3 au 5 mars 2008 à Abidjan, Hôtel<br />

Ivoire. Informations : mbengue@apexci.org<br />

4 et 5 mars 2008 à Dubaï - www.peimedia.com/peime08.<br />

Africa Hedge Funds 2008<br />

13 mars 2008, Genève, Hôtel President Wilson (Suisse). www.jetfin.com<br />

7e conférence de l’AVCA<br />

16 au 18 mars 2008 à Gaborone (Botswana). Centre international de<br />

conférence à Gaborone. Tél : (+09267) 363 7777<br />

Une union pour <strong>la</strong> Méditerranée, pour quoi faire et<br />

comment ?<br />

28 au 30 mars à Paris (Unesco) - www.forumdeparis.org.<br />

Forum de <strong>la</strong> finance is<strong>la</strong>mique<br />

2 et 3 avril 2008 à Casab<strong>la</strong>nca. Informations :<br />

zoubeir.ben.terdeyet@is<strong>la</strong>-invest.com<br />

3e édition de Carte d’Afrique (monétique)<br />

17 et 18 avril 2008 à Marrakech (Maroc). Organisateur : I-conférences<br />

(Groupe Success Publication)<br />

Cycles des salons de Med It 2008<br />

22 et 23 avril 2008 : Med-IT @ Alger, Algérie. 18 et 19 juin 2008 :<br />

Med-IT @ Casab<strong>la</strong>nca, Maroc. 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis,<br />

Tunisie. 25 et 26 novembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal<br />

Organisateur : XCOM. Contact : Tel. +33 442 70 95 10 - Fax.<br />

+33 (0)4 42 70 91 89<br />

Deuxième forum euro-méditerranéen du Capital<br />

Investissement<br />

24 et 25 avril 2008 à Tunis. Contact : www.euromed-capital.com<br />

4 e Forum international de <strong>la</strong> finance<br />

13 et 14 mai 2008 à Alger - Contact : www.fif-alger.com<br />

Séminaire sur l’Algérie<br />

Les marchés publics & comment répondre aux appels d’offres, 16 mai<br />

2008 – Marseille. Contact : <strong>La</strong>urence Hautefeuille,<br />

<strong>la</strong>urence.hautefeuille@ubifrance.fr<br />

2e Convention d’affaires franco-sino-africaine<br />

21 et 22 mai 2008 à Paris. Contact : 00 33 1 46 94 69 09.<br />

http://www.cicp.biz<br />

Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />

8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Pa<strong>la</strong>is du 15 janvier).<br />

www.cubicglobe.com


22<br />

POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

Le ralentissement se confirme pour les pays<br />

de l’OCDE<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

Les derniers indicateurs composites avancés de <strong>la</strong> zone OCDE confirment le ralentissement économique des principaux pays industrialisés. Fait nouveau, <strong>la</strong><br />

machine chinoise montre des signes de surchauffe.<br />

Le rapport sur les indicateurs composites<br />

avancés de <strong>la</strong> zone OCDE a<br />

été rendu public 24 heures avant <strong>la</strong><br />

rencontre, samedi 9 février 2008 à<br />

Hormis l’Inde, les autres<br />

pays du BRIC (Brésil,<br />

Russie, Inde, Chine)<br />

marquent le pas<br />

même s’ils restent sur<br />

des performances<br />

positives sur une année.<br />

Tokyo, des ministres des Finances et<br />

des banques centrales des pays<br />

riches du G7, ensemble représentant<br />

l’épicentre de <strong>la</strong> crise économique<br />

annoncée. Basé sur les chiffres du<br />

Infléchissement aux États-Unis<br />

mois de décembre 2007, l’indicateur<br />

composite de <strong>la</strong> zone OCDE, qui<br />

reflète une évolution qualitative sur<br />

le court terme, a diminué de 0,3<br />

point, inférieur à son niveau de 2,1<br />

points observé il y a un an.<br />

L’inflexion est encore plus nette aux<br />

Etats-Unis, qui accusent une diminution<br />

de 0,7 point de leur indicateur<br />

avancé, à 1,8 point du niveau<br />

enregistré il y a une année. Les<br />

conjoncturistes de l’OCDE suivront<br />

sans doute de près l’évolution des<br />

indicateurs américains de janvier et<br />

de février 2008 pour mesurer l’efficacité<br />

de l’option <strong>«</strong> re<strong>la</strong>nce de l’emploi<br />

<strong>»</strong>, préférée à l’endiguement de<br />

l’inf<strong>la</strong>tion, prêché par <strong>la</strong> Banque<br />

centrale européenne.<br />

Pour l’heure, <strong>la</strong> zone euro s’en sort<br />

nettement mieux ; son indicateur<br />

composite est certes en dessous de<br />

2,2 points de son niveau observé il<br />

y a une année, mais connaît un<br />

recul moins accentué (-0,4 point)<br />

que celui observé outre-At<strong>la</strong>ntique.<br />

Les deux moteurs de l’UE, <strong>la</strong> France<br />

et l’Allemagne, accusent des diminutions<br />

de respectivement 0,4 point<br />

et 0,1 point, toujours en deçà des<br />

niveaux observés sur une année glissante.<br />

<strong>La</strong> tendance est identique<br />

pour l’Italie qui accuse une diminution<br />

de 1,2 point en décembre, avec,<br />

tout de même, un retard de 3,4<br />

points sur une année, plus important<br />

que ceux de <strong>la</strong> France (1,1) et<br />

l’Allemagne (2,4 points).<br />

Pour le moment, le Royaume-Uni<br />

résiste mieux que l’Europe continentale<br />

avec une diminution de 0,2<br />

point de son indicateur composite<br />

qui cale à 0,1 point de son niveau de<br />

2006. Traditionnellement indexée<br />

sur les cours des matières premières,<br />

l’économie canadienne a cédé 1<br />

point en décembre, à 1,9 point du<br />

niveau enregistré il y a un an.<br />

Ailleurs, au Japon, le mois de<br />

décembre 2007 a marqué un regain<br />

d’activité perceptible dans l’augmentation<br />

de 0,8 point de son indicateur<br />

composite, en retard toutefois<br />

de 4,5 points par rapport au niveau<br />

observé à <strong>la</strong> même période en 2006.<br />

Le rapport explique cette tendance<br />

par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>nce significative de <strong>la</strong><br />

construction de logements, qui<br />

influence fortement l’économie<br />

japonaise. Si l’effet de cette composante<br />

est corrigé, l’indicateur composite<br />

avancé montre un affaiblissement<br />

des perspectives.<br />

Essoufflement chinois<br />

A noter que le rapport fait apparaître<br />

pour <strong>la</strong> première fois depuis<br />

longtemps un début d’essoufflement<br />

de <strong>la</strong> machine chinoise, avec un<br />

indicateur en diminution de 0,7<br />

point en décembre, à 0,9 point en<br />

dessous de son niveau observé il y a<br />

Possible infléchissement en Chine Lente expansion en Inde<br />

Ralentissement modéré dans <strong>la</strong> zone euro Forte expansion au Brésil Ralentissement modéré en France<br />

une année. Les économistes, qui<br />

misaient sur <strong>la</strong> santé du premier atelier<br />

mondial pour dénouer <strong>la</strong> crise,<br />

devront reporter leurs espoirs sur<br />

l’Inde, dont l’indicateur composite<br />

s’est apprécié de 0,7 point en<br />

novembre 2007, restant toutefois<br />

inférieur de 0,2 point à son niveau<br />

observé il y a un an. Hormis le pays<br />

de Gandhi, les autres pays du BRIC<br />

marquent le pas, même s’ils restent<br />

- et c’est là <strong>la</strong> différence majeure<br />

avec les pays de l’OCDE - sur des<br />

performances positives sur une<br />

année. Ainsi, le Brésil accuse un<br />

recul de 0,6 point de son indicateur<br />

composite mais reste supérieur à<br />

son niveau observé il y a un an.<br />

Idem pour <strong>la</strong> Fédération de Russie,<br />

en inflexion de 0,2 point avec un<br />

niveau supérieur de 1,3 point à<br />

celui enregistré il y a un an.<br />

MBF<br />

Les graphiques ci-dessus montrent les perspectives des cycles de croissance pour chaque pays, basés sur l’indicateur composite avancé qui peut signaler les points de retournement de l’activité économique<br />

approximativement six mois en avance. Les zones ombragées représentent les phases observées de ralentissement du cycle de croissance (mesurées d’un pic à un creux) dans <strong>la</strong> série de<br />

référence (représentant l’activité économique).


Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 INTERNATIONAL<br />

23<br />

Avec Obama, un des <strong>«</strong> rêves <strong>»</strong> de<br />

Luther King pourrait se réaliser<br />

Le candidat noir à l’investiture démocrate exploite habilement ses origines métisses, tout en évitant de se<br />

présenter à l’opinion comme le candidat de <strong>la</strong> minorité afro-américaine.<br />

Par Yassin Tem<strong>la</strong>li, Alger<br />

Barack Obama sera-t-il le premier président<br />

afro-américain des Etats-Unis ? Un tel<br />

destin ne semble pas aujourd’hui plus<br />

incroyable que l’élection d’une femme,<br />

Hil<strong>la</strong>ry Clinton, à <strong>la</strong> tête de <strong>la</strong> plus grande<br />

puissance mondiale.<br />

Obama doit, certes, les victoires de sa campagne<br />

électorale à son programme socioéconomique<br />

et à son discours patriotique,<br />

consensuel et rassembleur. Ses origines<br />

métisses ne sont pas pour autant étrangères<br />

aux succès de sa carrière depuis des années.<br />

Tout au long de son parcours politique, il a<br />

su les exploiter habilement. Il y a quatre ans,<br />

dans un long discours devant <strong>la</strong> convention,<br />

qui devait désigner John Kerry<br />

comme candidat démocrate aux présidentielles<br />

de 2004, il avait raconté l’improbable<br />

histoire d’amour entre son père kenyan et<br />

sa mère, une b<strong>la</strong>nche de l’Arkansas. Sous les<br />

ovations, il avait fait un long arrêt sur <strong>la</strong><br />

signification du prénom <strong>«</strong> africain <strong>»</strong> que ses<br />

parents lui <strong>«</strong> ont donné pour montrer que<br />

dans une Amérique tolérante, le nom d’origine<br />

ne devrait pas constituer une barrière <strong>»</strong>.<br />

Interrogé plus tard sur l’affirmation<br />

appuyée de son identité afro-américaine,<br />

lui le métis <strong>«</strong> noir et b<strong>la</strong>nc <strong>»</strong>, il répondait aux<br />

journalistes par ces mots : <strong>«</strong> Je ne le fais pas<br />

pour renier ma mère. Pour moi, le terme<br />

afro-américain est forcément hybride. Nous<br />

sommes un peuple métis, le produit des cultures<br />

africaine, amérindienne et européenne. <strong>»</strong><br />

Un seul pays<br />

Cependant, Obama évite de se présenter à<br />

l’opinion comme le candidat des Noirs ou<br />

des minorités ethniques défavorisées. S’il<br />

Kenya, les limites de <strong>la</strong><br />

<strong>«</strong> démocratie spécifique <strong>»</strong> africaine<br />

Le président Kibaki et son rival Rai<strong>la</strong> Odinga vont devoir faire accepter à leurs camps d’inévitables concessions<br />

après une crise, typique du continent, qui a fait plus de 1000 morts.<br />

Par Said Djaafer, Alger<br />

C'est une semaine cruciale<br />

pour le Kenya. Kofi Annan,<br />

l'ancien secrétaire général de<br />

l'ONU, qui a réussi à ramener<br />

à <strong>la</strong> table des négociations les<br />

deux protagonistes de <strong>la</strong> crise<br />

post-électorale, le président<br />

en p<strong>la</strong>ce Mwai Kibaki et son<br />

opposant Rai<strong>la</strong> Odinga, mettait<br />

en garde contre les <strong>«</strong> fuites<br />

sélectives au milieu des négociations<br />

<strong>»</strong> dans <strong>la</strong> presse. <strong>La</strong><br />

prudence de Kofi Annan est<br />

justifiée : les deux parties, qui<br />

ont concédé qu'il faut une<br />

solution politique à <strong>la</strong> crise,<br />

doivent négocier <strong>la</strong> délicate<br />

question du partage du pouvoir.<br />

Ce<strong>la</strong> n'est pas facile après<br />

une tourmente qui a fait plus<br />

de 1000 morts, plus de 300 000<br />

réfugiés intérieurs et mis à<br />

genoux l'économie du pays.<br />

Fuiter les éléments de <strong>la</strong> négociation<br />

où, nécessairement,<br />

L'ancien secrétaire général de l'ONU ne<br />

peut que constater que <strong>la</strong> couverture des<br />

médias kenyans le sert dans ses pressions<br />

sur les protagonistes de <strong>la</strong> crise.<br />

ne se prive pas de rappeler son engagement<br />

de militant des droits civiques dans<br />

les ghettos, il fait tout aussi régulièrement<br />

des variations sur une de ses phrases préférées<br />

: <strong>«</strong> Il n'y a pas d'Amérique noire, pas<br />

d'Amérique b<strong>la</strong>nche, pas d'Amérique<br />

<strong>la</strong>tino, ni d'Amérique asiatique, mais les<br />

États-Unis d'Amérique. <strong>»</strong><br />

L’évitement de <strong>la</strong> question des inégalités<br />

raciales caractérise le discours électoral<br />

d’Obama, bien plus que les thèmes internationaux<br />

ou socio-économiques sur<br />

lesquels, au fil de sa campagne, il ne se<br />

distingue presque plus de sa rivale<br />

Hil<strong>la</strong>ry Clinton.<br />

Le refus d’Obama d’évoquer cette question<br />

sur un ton militant a fait dire à certains<br />

courants noirs radicaux qu’<strong>«</strong> il n’est<br />

pas assez afro-américain <strong>»</strong>. Le commentaire<br />

qu’il a réservé à ces remontrances<br />

est très significatif de son projet patriotique<br />

interracial, en même temps qu’il est<br />

un rappel de son parcours d’enfant des<br />

c<strong>la</strong>sses moyennes qui n’a connu le ghetto<br />

qu’en tant que militant bénévole : <strong>«</strong> Par<br />

certains côtés, l'Amérique vit dans le passé:<br />

le discours politique noir reste très ancré<br />

dans les années 1960 et le B<strong>la</strong>ck Power<br />

[…] Mais je ne crois pas que ce soient ces<br />

choses-là qui préoccupent aujourd'hui <strong>la</strong><br />

majorité des électeurs noirs. Ni <strong>la</strong> majorité<br />

des électeurs b<strong>la</strong>ncs. <strong>»</strong><br />

Cette prudence dans l’évocation de<br />

<strong>la</strong> question noire permet à Obama de<br />

ne pas donner de sa candidature<br />

l’image d’une candidature ethnique.<br />

Contrairement à ce qu’on pourrait penser,<br />

elle ne lui aliénera pas nécessairement<br />

le vote noir. Les mouvements afroaméricains<br />

radicaux, bien que critiques<br />

chacune des parties doit<br />

réduire le niveau de ces exigences,<br />

ne peut que rendre <strong>la</strong><br />

tache impossible aux négociateurs.<br />

Or, Mwai Kibaki et<br />

Rai<strong>la</strong> Odinga ne peuvent<br />

avancer sans faire des concessions,<br />

et, par conséquent,<br />

dép<strong>la</strong>ire à une partie de leurs<br />

partisans. <strong>La</strong> méthode Annan<br />

est simple : un accord n'existe<br />

que quand il est signé, et il<br />

reviendra aux politiques de le<br />

faire accepter par leurs partisans.<br />

Pour autant, l'ancien<br />

secrétaire général de l'ONU<br />

ne peut que constater que<br />

<strong>la</strong> couverture des médias<br />

kenyans le sert dans ses pressions<br />

sur les protagonistes de<br />

<strong>la</strong> crise. L'horizon paraît<br />

moins sombre alors que<br />

durant les semaines passées,<br />

les violences, dans <strong>la</strong> vallée du<br />

Rift (ouest) notamment, donnaient<br />

<strong>la</strong> terrible impression<br />

que le Kenya entrait dans un<br />

cycle irréversible.<br />

Sans voie de recours légitime<br />

Si l'accord politique paraît à<br />

portée de main, du fait des<br />

pressions internationales, les<br />

choses ne sont pas résolues<br />

pour autant. Le Kenya va devoir<br />

entrer en convalescence et<br />

reconstruire une paix civile ruinée<br />

par une manipu<strong>la</strong>tion politicienne<br />

des urnes. C'est l'enseignement<br />

le plus lourd pour le<br />

Kenya, comme pour les autres<br />

pays africains : un contentieux<br />

électoral peut devenir explosif<br />

quand les voies de recours possibles<br />

souffrent d'un manque<br />

envers <strong>la</strong> revendication civique de<br />

Martin Luther King, ne l’ont-ils pas soutenue<br />

dans les faits et défendue ?<br />

Bien que l’élection d’Obama ait peu de<br />

chance de résoudre le problème noir<br />

aux Etats-Unis, elle marquera, au niveau<br />

symbolique, l’histoire des Afro-améri-<br />

<strong>«</strong> Je ne le fais pas pour<br />

renier ma mère. Pour moi,<br />

le terme afro-américain est<br />

forcément hybride. Nous<br />

sommes un peuple métis,<br />

le produit des cultures<br />

africaine, amérindienne<br />

et européenne. <strong>»</strong><br />

cains : rien ne leur sera plus jamais<br />

interdit, pas même <strong>la</strong> présidence de <strong>la</strong><br />

plus grande puissance de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète.<br />

L’éditorialiste américain d’At<strong>la</strong>ntic<br />

Monthly, souligne en ces termes un<br />

autre aspect positif de cette candidature<br />

: <strong>«</strong> [Elle] est sur le point de mettre fin<br />

à une guerre, non pas tant <strong>la</strong> guerre en<br />

Irak… mais celle à l’intérieur de<br />

l’Amérique qui a prévalu depuis <strong>la</strong> guerre<br />

du Vietnam et qui continue à montrer des<br />

signes dangereux d’intensification, une<br />

guerre civile non-violente qui paralyse<br />

l’Amérique au moment où le monde a le<br />

plus besoin d’elle. Une guerre culturelle,<br />

religieuse et raciale, à <strong>la</strong>quelle seul<br />

Obama offre <strong>la</strong> possibilité d’une trêve. <strong>»</strong><br />

de crédibilité. <strong>La</strong> Constitution<br />

du pays donne en effet à <strong>la</strong> présidence<br />

le pouvoir de nommer<br />

les responsables de <strong>la</strong> commission<br />

électorale et les juges qui<br />

statuent sur les contestations.<br />

L'opposition n'avait dès lors<br />

aucun doute que ses recours<br />

seraient rejetés, le recours à<br />

<strong>la</strong> rue devenait inévitable.<br />

L'engrenage était fatal. <strong>La</strong> c<strong>la</strong>sse<br />

politique kenyane sait désormais<br />

qu'une élection malmenée,<br />

et sans voie de recours légitime<br />

et crédible, est un risque<br />

mortel pour le pays. Elle aura<br />

fort à faire, non seulement pour<br />

créer l'apaisement, mais aussi<br />

pour tirer des enseignements<br />

pour l'avenir.<br />

Se maintenir illégalement est<br />

aussi une violence<br />

<strong>La</strong> démocratie <strong>«</strong> spécifique <strong>»</strong>, ce<br />

subterfuge utilisé en Afrique<br />

par les régimes autoritaires<br />

pour orner les façades, a atteint<br />

ses limites. Il n'est pas fortuit<br />

que l'Union africaine s'est révélée<br />

incapable de mettre en<br />

L’ancien chef des talibans<br />

serait caché au Pakistan<br />

Le mol<strong>la</strong>h Omar, chef suprême des talibans, et le commandement<br />

stratégique du groupe fondamentaliste menant l'insurrection<br />

en Afghanistan, se cachent au Pakistan, a affirmé<br />

vendredi un responsable de l'administration américaine.<br />

<strong>«</strong> Nous croyons que les dirigeants du conseil (consultatif) de <strong>la</strong><br />

Choura des talibans, mené par le mol<strong>la</strong>h Omar, résident à<br />

Quetta, au Pakistan. Ils font fonctionner <strong>la</strong> Choura, ils font<br />

fonctionner le commandement stratégique et dirigent (les opérations)<br />

depuis <strong>la</strong> ville de Quetta, à l'intérieur du Pakistan <strong>»</strong>,<br />

a déc<strong>la</strong>ré ce haut responsable aux journalistes. Quetta est <strong>la</strong><br />

capitale du Baloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan, là<br />

où l'Afghanistan affirme que se cachent d'importants dirigeants<br />

talibans.<br />

L’Iran coupe le gaz<br />

à <strong>la</strong> Turquie<br />

L'Iran a arrêté une nouvelle fois, pour <strong>la</strong> deuxième fois<br />

depuis le début de l'année, ses livraisons de gaz à <strong>la</strong><br />

Turquie en raison du froid sévissant dans le pays, a indiqué<br />

vendredi le ministre turc de l'Energie Hilmi Güler.<br />

<strong>«</strong> Les livraisons ont graduellement diminué, puis ont totalement<br />

cessé <strong>»</strong>, a-t-il dit aux journalistes, cité par l'agence de<br />

presse Anatolie.<br />

Le ministre a invoqué <strong>«</strong> le grand froid qui affecte actuellement<br />

notre voisin <strong>»</strong> l'Iran, qui réserve, dans ce cas, sa production au<br />

marché intérieur. Selon Anatolie, les exportations iranienne de<br />

gaz naturel ont cessé jeudi.<br />

<strong>La</strong> Haye veut interdire<br />

<strong>la</strong> burqa<br />

Le gouvernement néer<strong>la</strong>ndais n'interdira pas <strong>la</strong> burqa par<br />

une loi, comme le lui ont demandé une majorité de parlementaires,<br />

mais incitera les écoles, les administrations et<br />

les transports publics à le faire dans leurs règlements internes,<br />

a déc<strong>la</strong>ré <strong>la</strong> ministre de l'Intérieur vendredi. <strong>«</strong> Ces institutions<br />

disposent déjà des instruments légaux pour l'interdire,<br />

donc une nouvelle loi n'est pas nécessaire <strong>»</strong>, a expliqué<br />

<strong>la</strong> ministre, Guusje Ter Horst, à l'issue du Conseil des<br />

ministres hebdomadaire. Malgré les motions votées au<br />

Parlement néer<strong>la</strong>ndais et les critiques de certains députés,<br />

le gouvernement est réticent à interdire ce vêtement is<strong>la</strong>miste<br />

qui couvre le corps entier de <strong>la</strong> femme et masque son<br />

visage à l'exception des yeux, craignant que ce soit<br />

contraire aux principes constitutionnels de liberté de religion<br />

et d'égalité des droits.<br />

<strong>La</strong> Cour suprême<br />

du Nebraska rejette<br />

<strong>la</strong> chaise électrique<br />

<strong>La</strong> Cour suprême du Nebraska a déc<strong>la</strong>ré vendredi que <strong>la</strong><br />

chaise électrique, <strong>la</strong> seule méthode d'exécution en vigueur<br />

dans cet Etat, était contraire à <strong>la</strong> dignité humaine et donc<br />

anticonstitutionnelle. Saisie par Raymond Mata, un prisonnier<br />

condamné à mort en 2000 pour le meurtre sordide<br />

d'un petit garçon de trois ans, <strong>la</strong> cour a confirmé à l'unanimité<br />

sa condamnation, tout en interdisant par six voix<br />

contre un qu'il soit exécuté sur <strong>la</strong> chaise électrique.<br />

<strong>«</strong> L'électrocution et son histoire prouvée de corps brûlés et carbonisés<br />

n'est pas compatible avec les concepts, à <strong>la</strong> fois de<br />

l'évolution des critères de décence, et de <strong>la</strong> dignité humaine <strong>»</strong>,<br />

conclut <strong>la</strong> cour après avoir examiné dans le détail les récits<br />

de multiples exécutions cauchemardesques.<br />

œuvre une médiation dans le<br />

cas du Kenya. L'organisation<br />

africaine a, depuis quelques<br />

années, adopté le principe du<br />

rejet de l'accession au pouvoir<br />

par <strong>la</strong> violence. C'est au nom de<br />

ce principe qu'elle a condamné<br />

l'action des rebelles au Tchad.<br />

Le principe est juste, mais ses<br />

limites sont évidentes quand il<br />

justifie <strong>la</strong> permanence par <strong>la</strong><br />

contrainte des pouvoirs en<br />

p<strong>la</strong>ce. <strong>La</strong> crise au Kenya,<br />

comme au Tchad, ne peut que<br />

soulever <strong>la</strong> question de l'utilisa-<br />

<strong>La</strong> démocratie <strong>«</strong> spécifique <strong>»</strong>, ce subterfuge<br />

utilisé en Afrique par les régimes autoritaires<br />

pour orner les façades, a atteint ses limites.<br />

tion de moyens déloyaux pour<br />

demeurer au pouvoir et qui<br />

sont aussi des ferments de violence.<br />

Si les hommes politiques<br />

au Kenya doivent se livrer à une<br />

grande introspection, ce<strong>la</strong> est<br />

va<strong>la</strong>ble pour toute l'Afrique.


24<br />

L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />

Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />

<strong>«</strong> L’Afrique doit parvenir à une<br />

croissance à deux chiffres. Avec<br />

un peu d’aide, c’est possible <strong>»</strong><br />

Dans un entretien exclusif au journal Les Afriques, Michel <strong>Rocard</strong> livre sa vision de l’Afrique et de ses re<strong>la</strong>tions particulières avec <strong>la</strong> France.<br />

Propos recueillis par<br />

Dominique F<strong>la</strong>ux, Genève<br />

Les Afriques : Que vous a enseigné votre<br />

expérience dans le capital risque en Afrique ?<br />

Michel <strong>Rocard</strong> : Les pays développés parviennent<br />

tant bien que mal à garantir <strong>la</strong> survie<br />

des pays africains, à empêcher les famines,<br />

à financer de grosses structures pour<br />

valoriser les ressources naturelles, mais ils<br />

restent impuissants à transmettre <strong>la</strong> recette<br />

du décol<strong>la</strong>ge.<br />

Notre expérience dans le capital risque nous a<br />

confirmé que l’économie africaine se développera<br />

d’abord par ses PME et ses TPE. Mais<br />

pour agir sur ces entreprises, en premier lieu,<br />

il faut pouvoir compter sur un cadre légal et<br />

sur un formalisme qui font encore <strong>la</strong>rgement<br />

défaut dans ce que j’appellerais l’<strong>«</strong> économie<br />

<strong>«</strong> Nous avons commis<br />

l’erreur de croire que <strong>la</strong><br />

démocratie, c’était seulement<br />

le multipartisme et les élections…<br />

Résultat, nous avons permis à<br />

des dictateurs en fin de légitimité<br />

de se maintenir au pouvoir plus<br />

longtemps en simu<strong>la</strong>nt des<br />

élections pour faire p<strong>la</strong>isir<br />

aux bailleurs de fonds. <strong>»</strong><br />

popu<strong>la</strong>ire <strong>»</strong>. Je tiens à ce mot d’<strong>«</strong> économie<br />

popu<strong>la</strong>ire <strong>»</strong> car je réfute le terme d’<strong>«</strong> économie<br />

informelle <strong>»</strong>, qui assimile ces entrepreneurs à<br />

des fraudeurs, voire à des délinquants, ce qui<br />

n’est pas du tout le cas. Ensuite, le capital risqueur,<br />

pour récupérer sa mise, doit trouver des<br />

solutions de sortie, qui n’existent quasiment<br />

pas en Afrique. Et enfin, pour qu’une PME<br />

fonctionne bien, il faut qu’elle interagisse,<br />

dans son environnement immédiat, avec une<br />

masse critique de PME.<br />

Bi<strong>la</strong>n, nous avons consommé trois augmentations<br />

de capital et nous avons permis, en<br />

contrepartie, le développement de quelques<br />

entreprises, créé 120 à 130 emplois et suscité<br />

quelques vocations, notamment un fonds<br />

local au Niger, Sinergi. C’est déjà ça.<br />

Je pense que le capital risque en Afrique est<br />

possible, mais il ne faut pas en attendre une<br />

rentabilité à court terme.<br />

LA : Comment le système bancaire africain,<br />

surliquide, peut-il contribuer davantage au<br />

développement ?<br />

MR : Les banques africaines ont hérité de<br />

notre culture de méfiance. Elles doivent s’en<br />

affranchir et accepter de prendre leur part de<br />

risque dans le développement de l’entreprise<br />

africaine.<br />

LA : <strong>La</strong> solution viendra-t-elle de <strong>la</strong> finance<br />

is<strong>la</strong>mique qui, elle, partage le risque avec<br />

l’entrepreneur ?<br />

MR : <strong>La</strong> finance is<strong>la</strong>mique devrait entreprendre<br />

sa réforme, un peu comme Calvin l’a<br />

menée à Genève en libérant <strong>la</strong> finance protestante<br />

de certains interdits, comme le prêt avec<br />

intérêt. Nos amis musulmans pourraient<br />

ouvrir cette réflexion de <strong>la</strong> manière <strong>la</strong> plus<br />

ouverte qui soit.<br />

LA : Pensez-vous que l’arrimage du FCFA à<br />

l’euro soit encore une bonne chose pour les<br />

pays concernés ?<br />

MR : C’est incontestablement un frein à l’export<br />

et ce<strong>la</strong> prive les gouvernants du recours à<br />

<strong>la</strong> dévaluation. Mais l’Afrique souffre déjà de<br />

l’instabilité politique, faut-il y ajouter l’instabilité<br />

monétaire ?<br />

LA : Des pays comme le Ghana ou le<br />

Botswana s’en sortent très bien avec leurs<br />

monnaies…<br />

MR : En effet, ces deux Suisses de l’Afrique ont<br />

su trouver un équilibre. Peut-être que leur culture<br />

de gestion anglo-saxonne les a mieux<br />

armés face à ces défis.<br />

LA: Une PME ivoirienne est en train de performer<br />

sur Euronext. Les bourses africaines<br />

ont-elles un avenir ?<br />

MR : Je l’espère bien, oui. L’Afrique a besoin<br />

de mieux valoriser ses propres ressources<br />

financières.<br />

LA : Selon vous, l’aide au développement<br />

doit-elle renforcer prioritairement : les Etats,<br />

l’UA dans ses efforts d’intégration, ou bien<br />

les collectivités locales dans leurs efforts de<br />

décentralisation ?<br />

MR : Je dirais qu’il faut réduire les antagonismes<br />

entre les trois. Aujourd’hui les Etats sont<br />

une réalité et ils représentent, quoi qu’on en<br />

dise, les structures les plus solides. L’UA ne me<br />

semble pas, avant longtemps, en mesure de les<br />

remp<strong>la</strong>cer. Quant à <strong>la</strong> décentralisation, j’en<br />

suis un partisan de <strong>la</strong> première heure, y compris<br />

pour <strong>la</strong> France. Je me souviens avoir écrit,<br />

il y a déjà longtemps, une p<strong>la</strong>quette intitulée<br />

<strong>«</strong> Décoloniser <strong>la</strong> province <strong>»</strong> qui avait suscité un<br />

<strong>la</strong>rge débat, pour une part à l’origine de nos<br />

récentes lois de décentralisation… Nous<br />

avons, hé<strong>la</strong>s, <strong>la</strong>issé aux pays africains francophones<br />

notre culture jacobine. Bien sûr, il faut<br />

aider les pouvoirs locaux africains, mais sans<br />

chercher à déstabiliser les Etats.<br />

LA : Pensez-vous, comme M. Bockel, que <strong>la</strong><br />

France tarde trop à rompre avec sa politique<br />

dite françafricaine ?<br />

MR : Il a raison. <strong>La</strong> <strong>Françafrique</strong> m’a <strong>empoisonné</strong><br />

<strong>la</strong> vie. J’ai parfois tenté d’empoisonner<br />

<strong>la</strong> sienne, mais elle a <strong>la</strong> vie dure…<br />

Ceci dit, il y a bien longtemps que <strong>la</strong> France<br />

ne considère plus l’Afrique comme un intérêt<br />

stratégique. Elle n’a plus de position de <strong>«</strong><br />

grande puissance <strong>»</strong> à défendre. Elle a encore<br />

quelques intérêts économiques à protéger,<br />

mais plutôt moins en Afrique qu’ailleurs…<br />

<strong>«</strong> Une tolérance de l’ordre<br />

de 10% de corruption est un<br />

mal nécessaire pour faire<br />

avancer les choses. <strong>»</strong><br />

Ce qu’on appelle <strong>Françafrique</strong>, aujourd’hui,<br />

correspond peu ou pas à des décisions ou à<br />

des volontés politiques françaises et beaucoup<br />

plus à <strong>la</strong> présence persistante de collusions<br />

d’intérêts et de réseaux locaux créés<br />

à l’époque.<br />

Michel <strong>Rocard</strong>.<br />

LA : Est-ce qu’à votre avis <strong>la</strong> France commet<br />

une erreur en ne considérant plus l’Afrique<br />

comme un intérêt stratégique ?<br />

MR : Pas nécessairement. Les re<strong>la</strong>tions entre <strong>la</strong><br />

France et l’Afrique doivent maintenant s’inscrire<br />

dans un environnement international, ni<br />

plus, ni moins.<br />

LA : Elle reste tout de même assez présente<br />

sur le continent…<br />

MR : Quand elle ne fait rien, on lui reproche<br />

son indifférence. Quand elle agit, on lui reproche<br />

son interventionnisme...<br />

Je souhaiterais que l’UA soit capable de prendre<br />

des positions c<strong>la</strong>ires, d’analyser <strong>la</strong> réelle<br />

capacité des pouvoirs en p<strong>la</strong>ce et de conseiller<br />

<strong>la</strong> communauté internationale sur les options<br />

à prendre. Prenons le cas du Tchad en ce<br />

moment. Je crois que <strong>la</strong> France a fait le moins<br />

mauvais choix possible, mais le pouvoir de M.<br />

Déby mérite-t-il vraiment d’être soutenu ?<br />

Est-il perfectible ? Existe-t-il une alternative ?<br />

Ce n’est pas à <strong>la</strong> France de répondre à ces questions,<br />

mais doit-on pour autant abandonner<br />

ce pays au chaos ?<br />

Quand nous avons fait pression sur certains<br />

pouvoirs pour qu’ils instaurent <strong>la</strong> démocratie,<br />

nous avons commis l’erreur de croire que <strong>la</strong><br />

démocratie, c’était seulement le multipartisme<br />

et les élections… Résultat, nous avons permis<br />

à des dictateurs en fin de légitimité de se maintenir<br />

au pouvoir plus longtemps en simu<strong>la</strong>nt<br />

des élections pour faire p<strong>la</strong>isir aux bailleurs de<br />

fonds. Mais selon moi, <strong>la</strong> démocratie ne peut<br />

s’établir réellement que lorsque trois critères<br />

sont réunis : 1) l’indépendance de <strong>la</strong> justice, 2)<br />

le contrôle de <strong>la</strong> police par <strong>la</strong> justice, 3) <strong>la</strong><br />

liberté d’expression. Sans ces trois conditions,<br />

des élections ne veulent rien dire. De vraies<br />

élections pluralistes ne peuvent se dérouler<br />

que si ces principes préa<strong>la</strong>bles sont respectés.<br />

LA : Il y a eu des transitions démocratiques…<br />

MR : A <strong>la</strong> suite du discours d’accompagnement<br />

de <strong>La</strong> Baule ont émergé quelques alternatives<br />

démocratiques, menées par des hommes<br />

bien formés en Occident, sans doute bien<br />

intentionnés, mais ignorants de <strong>la</strong> politique et<br />

particulièrement de <strong>la</strong> gestion, primordiale, de<br />

l’armée et de <strong>la</strong> police. Je pense, par exemple, à<br />

Albert Zafy à Madagascar ou à Pascal Lissouba<br />

au Congo. Finalement, leur entourage s’est<br />

comporté encore moins bien que le précédent,<br />

et ils n’ont pas su assurer <strong>la</strong> stabilité du pays.<br />

Résultat, les peuples ont préféré faire revenir<br />

par les urnes l’ancien pouvoir…<br />

LA : Le tropisme africain, ou méditerranéen,<br />

de <strong>la</strong> France est-il compatible avec <strong>la</strong> dynamique<br />

européenne ?<br />

MR : <strong>La</strong> France a raté une chance historique<br />

d’établir de nouveaux rapports avec l’Afrique,<br />

non pas à cause de l’Europe, mais faute<br />

d’Europe. Elle a essayé trop longtemps de<br />

maintenir son pré carré et elle n’a pas vraiment<br />

réussi dans <strong>la</strong> transmission, à l’Europe,<br />

de sa connaissance de l’Afrique.<br />

LA : Que devrait-on faire aujourd’hui pour<br />

établir de meilleures re<strong>la</strong>tions avec l’Afrique,<br />

et notamment avec <strong>la</strong> jeunesse africaine ?<br />

MR : Leur apporter du concret, financer les<br />

PME, créer des emplois. Une rupture avec le<br />

système de corruption doit s’imposer. Mais<br />

pas de manière dogmatique. Il faut tenir<br />

compte de <strong>la</strong> sociologie locale. En imposant<br />

des contrôles trop rigoureux et une tolérance<br />

<strong>«</strong> <strong>La</strong> <strong>Françafrique</strong> m’a<br />

<strong>empoisonné</strong> <strong>la</strong> vie. J’ai<br />

parfois tenté d’empoisonner<br />

<strong>la</strong> sienne, mais elle a <strong>la</strong><br />

vie dure… <strong>»</strong><br />

zéro, on a parfois tué des entreprises et fait disparaître<br />

des ONG locales qui étaient, malgré<br />

tout, très utiles. Je pense qu’une tolérance de<br />

l’ordre de 10% de corruption est un mal<br />

nécessaire pour faire avancer les choses.<br />

LA : L’émigration africaine est-elle <strong>la</strong> solution<br />

à <strong>la</strong> dépression démographique qui<br />

menace l’Europe ?<br />

MR : Personne ne veut en parler car, malheureusement,<br />

nos politiques ont trop longtemps<br />

attisé l’intolérance à l’émigration.<br />

Le problème de l’émigration est c<strong>la</strong>ir : il faut<br />

que l’espoir d’une vie meilleure revienne dans<br />

les pays d’origine. En fait, ce<strong>la</strong> veut dire que<br />

l’Afrique doit parvenir à une croissance à deux<br />

chiffres. Avec un peu d’aide, c’est possible. Dès<br />

qu’un pays d’émigration parvient à ce niveau<br />

de croissance, les flux s’inversent. Les gens ont<br />

plus de chance de réussir dans leur pays d’origine<br />

que dans leur pays d’accueil. C’est ce qui<br />

s’est passé en Turquie. Le problème s’est résolu<br />

tout seul, dès lors qu’est apparu un espoir<br />

d’avenir.<br />

LA : Pour finir sur une note plus personnelle,<br />

d’où vous vient cet attachement à l’Afrique ?<br />

MR : Par un très grand ami d’études et de militantisme,<br />

Jacques Bugnicourt, qui m’avait<br />

embarqué dans une mission au Sénégal pour<br />

le Secrétariat au P<strong>la</strong>n. Il m’avait alors transmis<br />

sa passion de l’Afrique. Et ça ne m’a plus<br />

jamais quitté.<br />

Et puis, plus tard, comme Premier ministre,<br />

lorsque vous avez 22 chefs d’Etat qui vous téléphonent<br />

chaque fin de mois…

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