M. Rocard : « La Françafrique m'a empoisonné la vie… »
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BOURSE<br />
Bourse de Casab<strong>la</strong>nca : les<br />
valeurs à suivre en 2008.<br />
Page 8<br />
Les groupes miniers sud-africains<br />
dopent l’AI40.<br />
Page 8<br />
Maroc : <strong>la</strong> SNI é<strong>la</strong>rgit son<br />
portefeuille au tourisme.<br />
Page 13<br />
BANQUES, ASSURANCES<br />
Egypte : les petites banques<br />
pourraient valoir cher…<br />
Page 5<br />
<strong>La</strong> COFACE avec l’ICIEC<br />
pour l’assurance des investissements.<br />
Page 14<br />
ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />
Entretien avec Georges<br />
Debane : <strong>«</strong> L’Afrique regorge<br />
de sources d’énergie renouve<strong>la</strong>ble<br />
<strong>»</strong>.<br />
Page 18<br />
L’une des trois filiales du<br />
groupe CNAN perd son<br />
acquéreur, le groupe français<br />
Gofast-Aigle Azur.<br />
Page 20<br />
MATIERES PREMIERES<br />
<strong>La</strong> Côte d’Ivoire s’engage à<br />
plus de transparence dans <strong>la</strong><br />
gestion de sa manne pétrolière.<br />
Page 3<br />
L’attrait du charbon part en<br />
flèche au vu des besoins en<br />
énergie. Mais peut-être n’estce<br />
pas le meilleur pari.<br />
Page 8<br />
Le marché international du<br />
caoutchouc connaît un nouveau<br />
printemps.<br />
Page 10<br />
<strong>La</strong> Guinée veut renégocier<br />
son contrat sur l’offshore avec<br />
<strong>la</strong> SCS Corporation.<br />
Page 12<br />
Le <strong>la</strong>it et le high-tech en produits<br />
d’appel néo-zé<strong>la</strong>ndais<br />
au Maghreb.<br />
Page 19<br />
ECONOMIE<br />
Pour Standard & Poor’s, l’année<br />
2007 a été globalement<br />
favorable à l’Afrique.<br />
Page 13<br />
Le ralentissement se confirme<br />
pour les pays de l’OCDE.<br />
Page 22<br />
Togo : le Code général des<br />
impôts a été amendé pour le<br />
simplifier et en alléger les<br />
procédures.<br />
Page 17<br />
Le droit OHADA au coeur<br />
des débats à Conakry.<br />
Page 17<br />
POLITIQUE<br />
Tchad, un épisode du long feuilleton<br />
du pouvoir par les armes.<br />
Page 19<br />
Kenya, les limites de <strong>la</strong> <strong>«</strong> démocratie<br />
spécifique <strong>»</strong> africaine.<br />
Page 23<br />
www.lesafriques.com<br />
Le journal de <strong>la</strong> finance africaine<br />
Hebdomadaire<br />
Rédaction : Alger, Casab<strong>la</strong>nca, Dakar � N o 16 : 14 au 20 février 2008<br />
M. <strong>Rocard</strong> : <strong>«</strong> <strong>La</strong> <strong>Françafrique</strong><br />
m’a <strong>empoisonné</strong> <strong>la</strong> <strong>vie…</strong> <strong>»</strong><br />
Dans une interview au journal Les Afriques, Michel <strong>Rocard</strong> livre son point de vue sur<br />
<strong>la</strong> <strong>Françafrique</strong>, le Tchad, <strong>la</strong> démocratie, <strong>la</strong> corruption en Afrique... Il tire également les<br />
conclusions de son expérience dans le capital risque africain.<br />
Michel <strong>Rocard</strong> : Prenons le cas du<br />
Tchad en ce moment. Je crois<br />
que <strong>la</strong> France a fait le moins<br />
mauvais choix possible, mais le<br />
pouvoir de M. Deby mérite-t-il<br />
vraiment d’être soutenu ? Est-il<br />
perfectible ? Existe-t-il une alternative<br />
? Ce n’est pas à <strong>la</strong> France<br />
de répondre à ces questions,<br />
mais doit-on pour autant abandonner<br />
ce pays au chaos ?<br />
Quand nous avons fait pression<br />
sur certains pouvoirs pour qu’ils<br />
instaurent <strong>la</strong> démocratie, nous<br />
avons commis l’erreur de croire<br />
que <strong>la</strong> démocratie, c’était seule-<br />
ment le multipartisme et des<br />
élections… Résultat, nous avons<br />
permis à des dictateurs en fin de<br />
légitimité de se maintenir au<br />
pouvoir plus longtemps en<br />
simu<strong>la</strong>nt des élections pour faire<br />
p<strong>la</strong>isir aux bailleurs de fonds.<br />
Lire l’entretien en page 24<br />
Mostafa Belkhayate : <strong>«</strong> L’Afrique<br />
doit créer une devise basée sur<br />
ses matières premières <strong>»</strong><br />
<strong>«</strong> Le pétrole atteindra le niveau historique<br />
de 150 dol<strong>la</strong>rs sur les deux<br />
prochaines années et l’or se dirige<br />
vers le p<strong>la</strong>fond de 1450 dol<strong>la</strong>rs<br />
l’once, qu’il atteindra en décembre<br />
prochain <strong>»</strong>. Nous vous livrons en<br />
exclusivité les pronostics du trader<br />
marocain Mostafa Belkhayate,<br />
aujourd’hui gestionnaire d’un<br />
fonds or valorisé à plus de 1,2 milliard<br />
de dol<strong>la</strong>rs. Pour ce trader qui<br />
intervient sur les futures et le<br />
Forex, l’Afrique doit savoir tirer<br />
profit de ces conjonctures en étudiant<br />
sérieusement <strong>la</strong> solution d’une<br />
devise africaine. Contrairement au<br />
FCFA, cette monnaie ne serait pas<br />
basée sur une devise étrangère<br />
Afrique de l’Ouest : libre<br />
circu<strong>la</strong>tion des personnes<br />
dès cette année<br />
Soumaï<strong>la</strong> Cissé, président de <strong>la</strong> Commission de l’UEMOA,<br />
confirme : <strong>«</strong> <strong>La</strong> libre circu<strong>la</strong>tion effective des biens, mais également<br />
celle des hommes, leur droit de s’établir dans n’importe quel pays de<br />
l’Union et d’y exercer leur profession, sans aucune entrave liée à leur<br />
nationalité d’origine <strong>»</strong>. Entretien en page 15<br />
L’embellie des cours<br />
re<strong>la</strong>nce les p<strong>la</strong>ntations<br />
d’hévéa en Afrique<br />
Belle conjoncture que celle que connaît depuis quelques années <strong>la</strong><br />
filière hévéa internationale. Les cours du précieux liquide b<strong>la</strong>nc<br />
ainsi que sa production n’en finissent pas d’évoluer positivement.<br />
Si <strong>la</strong> production mondiale, estimée à 9,526 millions de tonnes, est<br />
nettement dominée par les pays d’Asie du Sud-Est, notamment <strong>la</strong><br />
Ma<strong>la</strong>isie, <strong>la</strong> Thaï<strong>la</strong>nde et l’Indonésie, les experts du secteur s’accordent<br />
tous pour reconnaître que <strong>la</strong> marge de progression et de<br />
développement de cette culture reste en Afrique.<br />
Lire en page 11<br />
mais sur un panier de matières<br />
premières typiquement africaines<br />
comme l’or, le pétrole, le<br />
café, le cacao et le coton. <strong>«</strong> Je suis<br />
convaincu que <strong>la</strong> solution du<br />
développement africain passe par<br />
cette véritable indépendance<br />
monétaire <strong>»</strong>.<br />
Lire en page 7<br />
<strong>«</strong> J’avais promis. C’est fait ! <strong>»</strong><br />
Entretien exclusif avec le Premier ministre de Guinée, <strong>La</strong>nsana Kouyaté.<br />
Il y a une année, une puce de téléphone coûtait<br />
1 million de francs guinéens à Conakry et<br />
le pays était au bord de <strong>la</strong> banqueroute. Pour<br />
le Premier ministre <strong>La</strong>nsana Kouyaté, cette<br />
Zenith Bank tire<br />
les premières<br />
conclusions de sa<br />
présence à Londres<br />
Zénith Bank est l’une des dernières banques<br />
nigérianes à s’être installée à Londres, il y a dix<br />
mois. Une institution bancaire très professionnelle,<br />
pour preuve les nombreux Awards remportés<br />
au niveau de <strong>la</strong> corporation en Afrique.<br />
Mais se positionner sur <strong>la</strong> City comme une banque<br />
africaine n’est pas toujours facile et <strong>la</strong><br />
concurrence est rude. Les Afriques a rencontré le<br />
directeur de Zénith Bank UK, Andrew Martin…<br />
Des confidences à lire en page 7<br />
époque est révolue. P<strong>la</strong>ce désormais à <strong>la</strong> maîtrise<br />
des fondamentaux et au retour vers les<br />
équilibres macroéconomiques. Kouyaté<br />
prend à témoin les popu<strong>la</strong>tions qui <strong>«</strong> savent<br />
que cette ville de Conakry n’a jamais eu autant<br />
d’électricité que maintenant depuis près de 20<br />
ans. Jamais eu autant d’eau. Il y avait des<br />
quartiers qui n’en avaient pas depuis des<br />
années et des années. Cette popu<strong>la</strong>tion n’avait<br />
jamais vu sa monnaie aussi stable sur un temps<br />
aussi long. Quand nous arrivions, l’euro était à<br />
9500 francs guinéens. Allez sur le marché, il est<br />
à 4500-5000 FG, et depuis des mois et des<br />
mois <strong>»</strong>. Bref, l’embellie est de retour. Le panier<br />
de <strong>la</strong> ménagère s’en ressent. <strong>«</strong> Le prix du pain<br />
a augmenté partout sauf en Guinée <strong>»</strong>, déc<strong>la</strong>re<br />
le Premier ministre, fier du chemin parcouru,<br />
mais qui sait mieux que quiconque que <strong>la</strong><br />
bataille du développement vient seulement<br />
de commencer.<br />
Entretien en page 3<br />
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
2<br />
�AFRIQUE<br />
DU SUD<br />
Eskom fait sauter un fusible<br />
<strong>La</strong> société nationale de production<br />
et de distribution de l'électricité<br />
en Afrique du Sud,<br />
Eskom, a démis de ses fonctions<br />
Ehud Matya, le chargé de <strong>la</strong> gestion<br />
de ses centrales électriques,<br />
pour le remp<strong>la</strong>cer par Brian<br />
Dames, déjà responsable des<br />
investissements au sein de <strong>la</strong><br />
compagnie.<br />
Augmentation de puissance<br />
dans les mines<br />
Après le redémarrage d’un<br />
générateur, <strong>la</strong> compagnie publique<br />
d’électricité Eskom a<br />
informé les gros utilisateurs<br />
industriels comme les entreprises<br />
minières, Anglo P<strong>la</strong>tinum et<br />
Gold Fields, qu’elles peuvent<br />
désormais augmenter jusqu’à<br />
90% de leur consommation<br />
d’électricité. Les petites industries<br />
sont, quant à elles, appelées<br />
à passer à 90% de leurs<br />
capacités de consommation<br />
électrique après avoir fonctionné<br />
à 100%.<br />
<strong>La</strong> raffinerie de Chevron<br />
reprendra <strong>la</strong> production<br />
<strong>La</strong> raffinerie de Chevron Corp.,<br />
<strong>la</strong> 3 e plus grande raffinerie<br />
d’Afrique du Sud, reprendra <strong>la</strong><br />
production après avoir reçu<br />
une garantie d’un approvisionnement<br />
stable en électricité de<br />
<strong>la</strong> part de <strong>la</strong> compagnie Eskom.<br />
Il faudra cinq jours pour atteindre<br />
le niveau de production de<br />
100 000 barils par jour.<br />
�ALGÉRIE<br />
Caisse de garantie des investissements<br />
<strong>La</strong> Caisse de garantie des prêts<br />
d’investissement PME garantira<br />
en 2008 pas moins de 300<br />
projets d’une valeur de 9 milliards<br />
de dinars. Sur les 300 projets,<br />
180 concernent <strong>la</strong> création<br />
de PME et 120 autres le développement<br />
d’entreprises. A<br />
noter que le nombre de projets<br />
garantis a été multiplié par 10<br />
en comparaison avec l’année<br />
dernière, où seulement 30 dossiers<br />
avaient été garantis, pour<br />
une valeur de 740 millions DA.<br />
Citibank N.A. Algérie : un<br />
chiffre d’affaires à <strong>la</strong> hausse<br />
Citibank N.A. Algérie établit à<br />
450 millions d’euros (31 milliards<br />
DA) le montant de ses<br />
engagements financiers en<br />
Algérie, un volume de crédit<br />
jugé <strong>«</strong> important <strong>»</strong> par son<br />
directeur général, Kamel Driss.<br />
Il a indiqué que <strong>la</strong> banque a<br />
dégagé un chiffre d’affaires de<br />
l’ordre de deux milliards de<br />
dinars, qu’elle dispose d’un ratio<br />
de solvabilité estimé à 8,1% et<br />
que son capital est passé de 3,6<br />
milliards DA à 8,8 milliards DA.<br />
110 milliards de dol<strong>la</strong>rs de<br />
réserves de changes à fin 2007<br />
L’Algérie a engrangé 110 milliards<br />
de dol<strong>la</strong>rs de réserves<br />
jusqu’à <strong>la</strong> fin de l’année écoulée,<br />
à en croire le ministre des<br />
Finances, Karim Djoudi. Ce<br />
montant représente 4 années<br />
d’importations au volume<br />
actuel, a précisé M. Djoudi. Le<br />
montant des réserves de<br />
changes était de 77,78 milliards<br />
une année auparavant,<br />
soit une évolution de 42%.<br />
HSBC serait opérationnelle<br />
en mai<br />
<strong>La</strong> banque d’affaires britannique<br />
HSBC (Hong Kong and<br />
Shangaï banking corporation)<br />
sera opérationnelle en Algérie à<br />
compter du mois de mai, selon<br />
le Financial Times. Cette 13 e<br />
banque étrangère à être autori-<br />
sée à s’installer en Algérie pourrait<br />
être dirigée par l’ancien<br />
directeur de <strong>la</strong> dette extérieure à<br />
<strong>la</strong> Banque d’Algérie Rachid<br />
Sekkak, actuellement responsable<br />
à HSBC -Paris.<br />
Appel d’offres de l’ARPT<br />
L’Autorité de régu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong><br />
poste et des télécommunications<br />
(ARPT) a <strong>la</strong>ncé un appel<br />
d’offres national pour <strong>la</strong> fourniture<br />
du service universel des<br />
télécommunications. Cet d’appel<br />
à <strong>la</strong> concurrence est réservé<br />
aux opérateurs titu<strong>la</strong>ires d’une<br />
licence d’établissement et d’exploitation<br />
d’un réseau public de<br />
télécommunications et de fourniture<br />
de service téléphonique.<br />
<strong>La</strong> date limite de retrait du dossier<br />
d’appel d’offres est fixée au<br />
16 février 2008.<br />
Ouverture partielle du capital<br />
de Infrarail<br />
Trois entreprises ont manifesté<br />
leur intérêt d’acquérir des parts<br />
dans le capital de <strong>la</strong> société<br />
Infrarail Spa, filiale à 100% de <strong>la</strong><br />
Société nationale de transport<br />
ferroviaire (SNTF). Les trois<br />
offres reçues à l’ouverture des<br />
plis techniques sont celles<br />
d’OHL SA (Espagne), MAR-<br />
GARETTELLI - ROSSI (Italie)<br />
et ORASCOM Construction et<br />
Industries (OCI - Egypte).<br />
<strong>La</strong> grève des ports reportée<br />
Les syndicats des ports<br />
d’Algérie (Alger, Arzew, Oran,<br />
Skikda, Béjaïa, Annaba,<br />
Djendjen, Mostaganem, Ténès<br />
et Ghazaouet) ont décidé de<br />
surseoir à <strong>la</strong> grève qu’ils<br />
devaient <strong>la</strong>ncer le 6 février dernier,<br />
après une invitation au<br />
dialogue des présidents-directeurs<br />
généraux des entreprises<br />
portuaires. Les syndicalistes<br />
réc<strong>la</strong>ment une revalorisation<br />
des primes et indemnités.<br />
Saidal se <strong>la</strong>nce dans <strong>la</strong> production<br />
des cosmétiques<br />
Le directeur du centre de<br />
recherche et de développement<br />
du groupe Saidal, Dr<br />
Abdesse<strong>la</strong>m Chakou, a indiqué<br />
que le groupe a décidé d’investir<br />
le marché des cosmétiques,<br />
des produits de beauté et des<br />
compléments nutritifs à base de<br />
p<strong>la</strong>ntes. Une dizaine de nouveaux<br />
produits seront <strong>la</strong>ncés<br />
dans le cadre de <strong>la</strong> nouvelle<br />
stratégie du groupe qui vise<br />
l’é<strong>la</strong>rgissement de ses activités.<br />
En 2007, Saidal a déposé neuf<br />
dossiers de brevets d’invention,<br />
dont quatre médicaments à<br />
base de p<strong>la</strong>ntes et six autres brevets<br />
de médicaments extraits de<br />
p<strong>la</strong>ntes médicinales.<br />
Coopération algéro-nippone<br />
dans le secteur de <strong>la</strong> pêche<br />
L’Agence japonaise de coopération<br />
(JAICA) a fait don d’un<br />
bateau-école doté d’un ensemble<br />
d’équipements de dernière<br />
génération d’une valeur de 488<br />
millions de yens. Destiné à <strong>la</strong><br />
formation, le bateau a été<br />
réceptionné par l’Institut<br />
national supérieur de technologie<br />
des pêches et de l’aquaculture.<br />
Le volume total de<br />
l’aide japonaise est de 600 millions<br />
de yens.<br />
Le concessionnaire Diamal<br />
se p<strong>la</strong>ce au 4 e rang<br />
<strong>La</strong> société Diamal, filiale du<br />
groupe français CFAO, concessionnaire<br />
et distributeur officiel<br />
des marques Chevrolet, Opel,<br />
Suzuki et Isuzu, a réalisé un<br />
chiffre d’affaires de plus de 20<br />
milliards de DA en 2007, en<br />
vendant près de 25 000 véhicules.<br />
Avec ces résultats, il se c<strong>la</strong>sse<br />
à <strong>la</strong> 4 e p<strong>la</strong>ce parmi l’ensemble<br />
des concessionnaires automobile<br />
présents en Algérie.<br />
Renault commercialise <strong>la</strong><br />
Logan au GPL<br />
<strong>La</strong> Dacia Logan est désormais<br />
disponible avec un kit GPL.<br />
Renault Algérie <strong>la</strong> propose sur 4<br />
versions de Logan berline et<br />
Logan MCV. Le projet a pris<br />
forme il y a déjà deux ans. <strong>La</strong><br />
marque au losange a <strong>la</strong>ncé cette<br />
idée avec son partenaire italien<br />
<strong>La</strong>ndi Renzo, un des premiers<br />
spécialistes mondiaux dans <strong>la</strong><br />
production de systèmes alternatifs<br />
de propulsion de GPL et<br />
gaz naturel. On dénombre en<br />
Algérie 125 000 véhicules rou<strong>la</strong>nt<br />
au GPL, ainsi qu’un réseau<br />
de 500 stations distribuant ce<br />
carburant en Algérie.<br />
Sony Ericsson Algérie : 10%<br />
de parts de marché en 2007<br />
Les représentants de Sony<br />
Ericsson en Algérie affirment<br />
détenir <strong>la</strong> troisième p<strong>la</strong>ce en<br />
Algérie. Pour l’exercice de l’année<br />
2007, le taux de pénétration<br />
est estimé à 10% du marché.<br />
Pour ce qui est du <strong>la</strong>ncement de<br />
<strong>la</strong> 3G, Sony Ericsson Algérie<br />
affirme que les terminaux qu’il<br />
commercialise sont les mieux<br />
nantis pour l’utilisation de ce<br />
type de technologie.<br />
�ANGOLA<br />
Promotion du potentiel<br />
minier<br />
<strong>La</strong> Conférence annuelle sur<br />
les investissements miniers,<br />
Indapa, qui s’est déroulée en<br />
Afrique du Sud sous le thème<br />
<strong>«</strong> Investissements dans le minerai<br />
pour découvrir les mines<br />
ango<strong>la</strong>ises <strong>»</strong>, était une occasion<br />
pour l’Ango<strong>la</strong> de faire <strong>la</strong> promotion<br />
de son potentiel minier.<br />
En plus du gaz et du pétrole, des<br />
études indiquent que le soussol<br />
ango<strong>la</strong>is regorge de minéraux<br />
dont le diamant, le phosphate,<br />
le fer, le magnésium et<br />
l’or. Ses réserves de phosphates<br />
sont estimées à 150 millions de<br />
tonnes.<br />
�BURKINA-FASO<br />
Une croissance macroéconomique<br />
positive, selon le FMI<br />
Selon un récent rapport du<br />
FMI, le Burkina-Faso a accompli<br />
des avancées dans ses réformes<br />
macroéconomiques au<br />
cours de <strong>la</strong> décennie écoulée.<br />
<strong>La</strong> croissance du PIB réel était<br />
en <strong>«</strong> moyenne de 6% par an et<br />
l'inf<strong>la</strong>tion a été maîtrisée <strong>»</strong>. Le<br />
rapport note également une<br />
amélioration des indicateurs<br />
sociaux dont <strong>la</strong> baisse de <strong>la</strong><br />
pauvreté de 54,6% en 2000 à<br />
46,4% en 2005.<br />
Extension de l'aéroport international<br />
de Ouagadougou<br />
Les travaux d'extension et de<br />
réaménagement de l'aéroport<br />
international de Ouagadougou<br />
ont débuté <strong>la</strong> semaine dernière.<br />
L’objectif est de tripler <strong>la</strong> capacité<br />
d’accueil actuelle qui est de<br />
300 000 passagers, et de faire<br />
passer de 5 à 11 le nombre de<br />
guichets d’enregistrement. Il est<br />
également prévu l'ouverture de<br />
salons réservés aux hautes personnalités,<br />
un parking, un restaurant<br />
et une aérogare spéciale<br />
pour les pèlerins. Les travaux<br />
s’étendront jusqu’à fin 2009 et<br />
coûteront 2,4 milliards FCFA,<br />
financés en partie par l'Agence<br />
pour <strong>la</strong> sécurité de <strong>la</strong> navigation<br />
aérienne en Afrique et à<br />
Madagascar (Asecna).<br />
1,95 milliard FCFA pour <strong>la</strong><br />
biosécurité<br />
<strong>La</strong> Banque mondiale a accordé<br />
au Burkina-Faso un financement<br />
d'un montant de 1,95<br />
milliard FCFA pour le projet<br />
régional de biosécurité. Ce projet<br />
a pour objectifs d'é<strong>la</strong>borer et<br />
CONDENSÉ<br />
de mettre en œuvre un cadre<br />
juridique communautaire de<br />
biosécurité en vue de permettre<br />
aux Etats membres de l'Union<br />
économique et monétaire<br />
ouest-africaine (UEMOA) de<br />
faire face à leurs obligations<br />
vis-à-vis du protocole de<br />
Cartagena sur <strong>la</strong> prévention<br />
des risques biotechnologiques<br />
re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> convention sur <strong>la</strong><br />
diversité biologique. Un <strong>la</strong>boratoire<br />
de biosécurité sera<br />
construit pour accueillir les<br />
chercheurs de <strong>la</strong> région.<br />
�CAMEROUN<br />
Faute de carburant, les avions<br />
de CAMAIR sont cloués au sol<br />
Les avions de <strong>la</strong> compagnie<br />
camerounaise de transport<br />
aérien, Cameroon Airlines<br />
(CAMAIR), sont cloués à l’aéroport<br />
international de Doua<strong>la</strong><br />
depuis une dizaine de jours,<br />
faute de carburant que refusent<br />
de leur livrer Total Cameroun<br />
et Shell. En situation financière<br />
très difficile, CAMAIR doit à<br />
Total près d’un milliard de<br />
FCFA au titre d’arriérés de<br />
consommation de carburant.<br />
Craignant à tout moment une<br />
cessation d’activités, Total<br />
aurait exigé, en plus du remboursement<br />
des dettes, le paiement<br />
cash pour les prestations<br />
à venir. <strong>La</strong> compagnie camerounaise<br />
coûte environ 3 milliards<br />
de FCFA par mois à<br />
l’Etat. Son processus de privatisation<br />
n’avance pas depuis plusieurs<br />
années.<br />
Mise en garde aux opérateurs<br />
de téléphonie mobile<br />
L’Agence de régu<strong>la</strong>tion des télécommunications<br />
(ART) du<br />
Cameroun reproche aux deux<br />
opérateurs du téléphone cellu<strong>la</strong>ire,<br />
Mobile Téléphone<br />
Networks (MTN) et Orange, de<br />
n’avoir pas respecté les termes<br />
des cahiers des charges en 2007,<br />
à savoir d’atteindre 92,5% de<br />
qualité de service. L’ART estime<br />
que les deux opérateurs accordent<br />
<strong>la</strong> priorité aux localités à<br />
forte densité de popu<strong>la</strong>tion au<br />
détriment des axes routiers,<br />
dont certains ne sont couverts<br />
qu’à moins de 40%. L’Agence<br />
note également un taux<br />
d’échec des appels <strong>«</strong> très<br />
élevé <strong>»</strong>, mais avec une qualité<br />
auditive en nette amélioration.<br />
Le nombre d’abonnés actifs de<br />
MTN et d’Orange est passé de<br />
1,2 million en 2003 à 4 millions<br />
début 2008.<br />
�CONGO<br />
Extension du Port autonome<br />
de Pointe-Noire<br />
Le groupe français Bolloré<br />
envisage d’augmenter les capacités<br />
du terminal à conteneurs<br />
du Port autonome de Pointe-<br />
Noire (PAPN), ce qui permettrait<br />
d’attirer les volumes du<br />
trafic maritime de <strong>la</strong> sousrégion<br />
vers le Congo.<br />
L’investissement, d’un montant<br />
de 60 milliards de FCFA, prévoit<br />
de doubler <strong>la</strong> capacité du<br />
terminal à conteneurs pour <strong>la</strong><br />
faire passer à 500 000 unités.<br />
Hausse de <strong>la</strong> production de<br />
pétrole<br />
Au cours de l’année 2008, <strong>la</strong><br />
production pétrolière devrait<br />
atteindre 105 millions de barils<br />
par an, contre 87 millions de<br />
barils en 2007. Cette augmentation<br />
résulte de <strong>la</strong> mise en service<br />
des nouveaux champs pétroliers<br />
de Moho-Bilondo, Ikalou-<br />
Ikalou Sud et Awa-Paloukou.<br />
Contrat de partage de production<br />
pétrolière<br />
L’Assemblée nationale congo<strong>la</strong>ise<br />
a approuvé le contrat de<br />
partage de production pétrolière<br />
signé entre <strong>la</strong> Société nationale<br />
des pétroles du Congo<br />
(SNPC) et <strong>la</strong> société China<br />
Congo Wing Wah Pétrochimie<br />
SA. Ce contrat permettra au<br />
Congo de financer des études de<br />
prospection et de réaliser un<br />
projet social spécial.<br />
�CONGO RDC<br />
Une société brésilienne veut<br />
explorer le pétrole<br />
<strong>La</strong> société privée brésilienne<br />
High Resolution Technology<br />
(HRT) petroleum va démarrer,<br />
en mars prochain, l’exploration<br />
du bassin pétrolier de<br />
<strong>la</strong> Cuvette centrale de <strong>la</strong><br />
République démocratique du<br />
Congo (RDC). Le bassin sédimentaire<br />
s’étend sur 800 000<br />
km 2 . L’accord porte sur l’évaluation<br />
du potentiel pétrolier,<br />
<strong>la</strong> subdivision du bassin<br />
en blocs d’exploitation, <strong>la</strong><br />
constitution d’une banque de<br />
données pétrolières et <strong>la</strong> création<br />
d’un <strong>la</strong>boratoire d’hydrocarbures<br />
et des matières<br />
connexes.<br />
�CÔTE D'IVOIRE<br />
Les cinq premiers opérateurs<br />
de <strong>la</strong> zone franche de Grand-<br />
Bassam<br />
Les cinq premières entreprises<br />
ayant fait leur entrée dans<br />
le Vil<strong>la</strong>ge des technologies de<br />
l'information, de <strong>la</strong> communication<br />
et de <strong>la</strong> biotechnologie<br />
(VITIB) sont : African<br />
New Technology (ANT),<br />
CVT Global, Evotecm, IT<br />
Solution et Cieria. <strong>La</strong> société<br />
ANT, spécialisée dans le montage<br />
d'ordinateurs, a annoncé<br />
un investissement de 110 millions<br />
d'euros. D’autres entreprises<br />
spécialisées dans l'énergie,<br />
<strong>la</strong> nanotechnologie et <strong>la</strong><br />
biopharmacologie devraient<br />
intégrer cette zone franche.<br />
Un airbus pour Air Ivoire<br />
Dans le cadre du partenariat<br />
qui lie les deux compagnies<br />
depuis trois mois, Air<br />
Méditerranée mettra à <strong>la</strong><br />
disposition de <strong>la</strong> compagnie<br />
nationale Air Ivoire un<br />
Airbus A 321.<br />
�EGYPTE<br />
Dana Gas investira 200 millions<br />
$<br />
L' Emirati Dana Gas s'apprête<br />
à investir 200 millions USD<br />
dans plusieurs projets gaziers<br />
égyptiens en 2008, et prévoit<br />
même de prospecter le marché<br />
algérien.<br />
Une succursale de <strong>la</strong> National<br />
Bank of Kuwait Capital<br />
Le fond d'investissement de <strong>la</strong><br />
National Bank of Kuwait, NBK<br />
Capital, <strong>la</strong>nce une succursale au<br />
Editeur : Editions Financières du<br />
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />
75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />
Filiale à 100% de Les Afriques<br />
Edition et Communication SA.<br />
Genève. Administrateurs : Philippe<br />
Séchaud (Président), Abderrazzak<br />
Sitail, Michel Juvet, François-Eric<br />
Perquel, Dominique F<strong>la</strong>ux (Adm.<br />
délégué, directeur de <strong>la</strong> publication).<br />
Editeurs partenaires : At<strong>la</strong>s<br />
Publications (Maroc). Avenir<br />
Communication (Sénégal) et<br />
Syscomtech (Cameroun).<br />
Directeur de <strong>la</strong> rédaction et rédacteur<br />
en chef Finance : Adama<br />
Wade (Casab<strong>la</strong>nca). Rédacteur en<br />
chef Economie et politique : Ihsane<br />
El Kadi (Alger). Rédacteur en chef<br />
Gestion publique et coopération :<br />
Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />
Rédaction : Louis S. Amédé<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Caire afin de développer ses<br />
activités dans le pays.<br />
Fusion<br />
Les autorités égyptiennes ont<br />
opté pour <strong>la</strong> fusion de <strong>la</strong><br />
Holding pour le commerce<br />
avec Al-Qawmiya pour <strong>la</strong><br />
construction et l’urbanisation.<br />
Cette décision fait suite<br />
aux pertes, estimées à 243<br />
millions de LE, enregistrées<br />
par <strong>la</strong> Holding pour le commerce<br />
pour <strong>la</strong> deuxième<br />
année consécutive.<br />
Privatisation de <strong>la</strong> Banque<br />
du Caire<br />
Douze banques arabes et étrangères<br />
ont postulé pour le rachat<br />
de <strong>la</strong> Banque du Caire. Parmi<br />
les candidates : <strong>la</strong> banque allemande<br />
Deutsche Bank, <strong>la</strong><br />
Banque nationale grecque et <strong>la</strong><br />
Banque commerciale koweïtienne.<br />
Les offres sont au stade<br />
de l’étude et de l’évaluation.<br />
130 millions $ pour <strong>la</strong><br />
modernisation de l’industrie<br />
L’Egypte <strong>la</strong>ncera, dès avril prochain,<br />
en coopération avec le<br />
Japon, le deuxième volet du<br />
programme de modernisation<br />
de l’industrie. Le coût de l’opération<br />
: 130 millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />
15 milliards d’économie en<br />
trois ans<br />
L’application du nouveau système<br />
de tarification de l’énergie<br />
en Egypte permettra d’économiser<br />
15 milliards de dol<strong>la</strong>rs<br />
dans les trois prochaines<br />
années. Le nouveau système,<br />
applicable dans les cinq ans à<br />
venir, consiste à lier les prix aux<br />
coûts de l’énergie consommée<br />
par les usines. L’objectif final<br />
étant de supprimer les subventions<br />
accordées à l’énergie dans<br />
un dé<strong>la</strong>i transitoire de 8 à 10<br />
ans. A noter que 40 entreprises<br />
seulement s’emparent de 60%<br />
du total des subventions accordées<br />
à l’énergie en Egypte.<br />
Production d’acier en hausse<br />
Selon l'International Iron &<br />
Steel Institute, l’Égypte a produit<br />
5,7 millions de tonnes<br />
d'acier durant les 11 premiers<br />
mois de 2007, soit 3,4% de<br />
plus que l'année précédente.<br />
Le secteur de <strong>la</strong> construction a<br />
augmenté de 17% par an<br />
durant les quatre dernières<br />
années. Quant aux prix du<br />
rond à béton, ils ont presque<br />
doublé en un an.<br />
�GABON<br />
Dette suisse remboursée<br />
Le Gabon a complètement<br />
remboursé sa dette à l’égard de<br />
<strong>la</strong> Suisse au titre de trois accords<br />
de rééchelonnement pour un<br />
montant total de 9,9 millions<br />
de francs suisses. Le dernier<br />
accord en date a été signé le 14<br />
(Abidjan), Mohamed Baba Fall<br />
(Casab<strong>la</strong>nca), Said Djaafer (Alger),<br />
Amadou Fall (Dakar), Souleymane<br />
Niang (Dakar), Daikha Dridi (Le<br />
Caire), Charles A. Bambara<br />
(Londres).<br />
Ont également participé à ce<br />
numéro : Aliou Diongue<br />
(Dakar), Sana Harb (Alger),<br />
Yassin Tem<strong>la</strong>li (Alger), Ougna<br />
Camara (Conakry), Christelle<br />
Marot (Casab<strong>la</strong>nca), Faycal<br />
Metaouib (Alger), Bénédicte<br />
Châtel (Paris), Anne Guil<strong>la</strong>ume-<br />
Gentil (Paris). Avec le concours<br />
d’African Investor - AI40<br />
(Londres) et CommodAfrica<br />
(Paris).<br />
Abonnements : Les Afriques, 19<br />
rue de Veyrier, CH-1227 Carouge<br />
Genève. Tél : +41 22 301 96 15.<br />
Fax : +41 22 301 96 10.<br />
abos@lesafriques.com ou formu<strong>la</strong>ire<br />
sur www.lesafriques.com<br />
janvier dernier, abrogeant ainsi<br />
les trois accords de rééchelonnement<br />
de 1994, 1996 et 2005,<br />
qui prévoyaient l’amortissement<br />
de <strong>la</strong> dette jusqu’en 2019.<br />
�GUINÉE<br />
7,335 millions $ pour <strong>la</strong><br />
réduction de <strong>la</strong> pauvreté<br />
Le Fonds des Nations unies<br />
pour l’équipement (FNUE) a<br />
accordé un financement de<br />
7,335 millions de dol<strong>la</strong>rs pour<br />
<strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvreté en<br />
Guinée. Cette aide intervient<br />
dans le cadre du 2 e programme<br />
du développement<br />
local (PDL 2), alors que <strong>la</strong> première<br />
partie du PDL a permis,<br />
pour un montant de 4,5 millions<br />
$, <strong>la</strong> réalisation de plusieurs<br />
infrastructures (écoles,<br />
dispensaires…).<br />
Mise en valeur du fleuve<br />
Gambie : 700 millions $<br />
<strong>La</strong> deuxième table ronde des<br />
bailleurs de fonds sur le projet<br />
énergétique de l'Organisation<br />
pour <strong>la</strong> mise en valeur du fleuve<br />
Gambie (OMVG) a permis à <strong>la</strong><br />
Guinée de mobiliser 795 millions<br />
de dol<strong>la</strong>rs, soit 67% du<br />
coût total du projet. Ce montant<br />
est destiné à <strong>la</strong> construction<br />
des barrages hydroélectriques<br />
de Kaléta, en Guinée, et de<br />
Sambagalou, au Sénégal.<br />
�KENYA<br />
Un prêt chinois de 117 millions<br />
$ pour construire des<br />
routes<br />
<strong>La</strong> Chine a accordé au Kenya un<br />
prêt de 117 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />
pour construire 70 km de routes<br />
de contournement afin<br />
d'améliorer <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion dans<br />
<strong>la</strong> capitale Nairobi. Le projet,<br />
financé par l’Export Buyer's<br />
Credit, sera réalisé par <strong>la</strong> China<br />
Road and Bridge Corporation.<br />
Déclin de <strong>la</strong> production du<br />
thé noir<br />
<strong>La</strong> récolte de thé noir sera<br />
réduite de 7% au Kenya en raison<br />
de <strong>la</strong> sécheresse et de <strong>la</strong><br />
situation politique qui prévaut<br />
dans ce pays et qui perturbe <strong>la</strong><br />
cueillette et <strong>la</strong> transformation.<br />
Selon les estimations, <strong>la</strong> production<br />
va baisser à 335 000<br />
tonnes, contre un record de<br />
360 000 tonnes en 2007.<br />
�LESOTHO<br />
Les candidats au programme<br />
alimentaire augmentent<br />
Le nombre de personnes vulnérables<br />
nécessitant <strong>la</strong> nourriture<br />
du Programme alimentaire<br />
mondial (PAM) au Lesotho<br />
passera de 200 000 en décembre<br />
2007 à 260 000 de janvier à<br />
avril 2008. Le PAM a é<strong>la</strong>boré un<br />
nouveau projet visant à fournir<br />
des secours et le relèvement à<br />
Maquette : Jérémie F<strong>la</strong>ux.<br />
Webmaster : Christian Zanardi.<br />
Imprimé en France : Imprimerie<br />
Nouvelle, 93, avenue Denis Papin -<br />
45800 - Saint Jean de Braye.<br />
Imprimé au Sénégal (Avenir<br />
Communication) et au Cameroun<br />
(Sopecam). Diffusion : NMPP,<br />
Sapress, Le Quotidien,<br />
Messapresse.<br />
Régie publicitaire : Sequence<br />
Media SA, 19 rue de Veyrier,<br />
CH -1227 Carouge Genève (+41<br />
22 301 96 15). Bureau de Genève :<br />
Benjamin F<strong>la</strong>ux (+41 78 758 77 09<br />
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Bureau de Casab<strong>la</strong>nca : At<strong>la</strong>s<br />
Publication: Khadija El<br />
Hajoui (+212 22 23 34 77<br />
khadija@lesafriques.com).<br />
Dépôt légal : Février 2008<br />
© Reproduction interdite sans l’accord<br />
écrit de l’éditeur
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 ACTUALITÉ<br />
3<br />
<strong>La</strong> Côte d’Ivoire s’engage à plus<br />
de transparence<br />
Le prix du baril de pétrole ne cesse de grimper. Cette tendance est suivie par <strong>la</strong> production ivoirienne<br />
qui, elle aussi, croît année après année. Conséquence, le secteur cristallise les intérêts de <strong>la</strong> part, aussi<br />
bien de l’opinion publique ivoirienne, que des bailleurs de fonds.<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
<strong>La</strong> production ivoirienne<br />
d’or noir ne cesse de croître.<br />
Pour 2008, le gouvernement<br />
table sur une production de<br />
18 100 000 barils, soit envi-<br />
ron 50 000 barils/jour, contre<br />
13 211 526, soit un peu plus de<br />
36 000 barils/jour en 2007. Des<br />
réformes tendant à améliorer <strong>la</strong><br />
transparence et l’efficacité des<br />
ressources tirées du secteur<br />
accroîtraient les recettes de<br />
l’Etat et soutiendraient <strong>la</strong> croissance.<br />
Et les efforts des autorités<br />
ivoiriennes dans ce sens,<br />
sous <strong>la</strong> forme de <strong>«</strong> production<br />
régulière d’information sur le<br />
secteur, de tableaux (mensuels)<br />
cohérents – au nombre de six et<br />
conçus en étroite col<strong>la</strong>boration<br />
avec les partenaires au développement<br />
– sur <strong>la</strong> production du<br />
pétrole brut, du gaz naturel, et <strong>la</strong><br />
commercialisation des produits<br />
pétroliers… <strong>»</strong>, ont fini par<br />
payer. Une sorte de prime à l’ef-<br />
<strong>La</strong>nsana Kouyaté : les Guinéens ont obtenu tout<br />
ce qui était possible à court terme<br />
Le Premier ministre guinéen tire son bi<strong>la</strong>n un an après son instal<strong>la</strong>tion. Eau, électricité, inf<strong>la</strong>tion, transparence… Rien que des progrès.<br />
<strong>La</strong>nsana Kouyaté.<br />
Propos recueillis<br />
par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
Les Afriques : Monsieur le Premier<br />
ministre, les douloureux événements<br />
de l’année dernière étaient<br />
aussi une exigence de meilleures<br />
conditions de vie. Les partenaires<br />
extérieurs vous félicitent, mais les<br />
popu<strong>la</strong>tions ne sentent pas réellement<br />
un mieux-être.<br />
<strong>La</strong>nsana Kouyaté : Nous n’avons pas<br />
<strong>la</strong> même lecture de <strong>la</strong> situation. Je<br />
trouve une parfaite adéquation entre<br />
l’appréciation des partenaires étrangers<br />
et celle des popu<strong>la</strong>tions. Je peux<br />
le dire sans aucune hésitation.<br />
Demandez aux Guinéens, je ne parle<br />
pas des politiciens, je ne parle pas de<br />
ceux qui veulent noircir le tableau,<br />
mais des popu<strong>la</strong>tions qui vivent le<br />
quotidien. Elles savent que cette ville<br />
de Conakry n’a jamais eu autant<br />
d’électricité que maintenant, depuis<br />
près de 20 ans. Jamais eu autant<br />
fort, pour <strong>la</strong> transparence des<br />
données sur le secteur pétrolier,<br />
a été accordée au pays. <strong>La</strong> Côte<br />
d’Ivoire s’est vue autorisée par<br />
le secrétariat de l’Initiative<br />
pour <strong>la</strong> transparence des<br />
industries extractives (EITI) à<br />
Une sorte de prime à l’effort, pour<br />
<strong>la</strong> transparence des données sur le secteur<br />
pétrolier, a été accordée au pays.<br />
mettre en p<strong>la</strong>ce son conseil<br />
national EITI. Chose faite le 4<br />
février 2008, et qui devra<br />
déboucher sur un accord définitif<br />
pour l’adhésion du pays<br />
à l’EITI.<br />
Garant moral<br />
Formaté comme une instance<br />
de veille stratégique, ce conseil<br />
est censé accompagner les<br />
autorités ivoiriennes dans leur<br />
ambition de capitaliser les<br />
recettes tirées de l’exploitation<br />
de leurs ressources minières et<br />
minérales. <strong>La</strong> feuille de route<br />
de ce conseil national tel<br />
qu’à lui signifié par Léon<br />
Emmanuel Monnet, ministre<br />
ivoirien des Mines et de<br />
l’Energie, est on ne peut plus<br />
d’eau. Il y avait des quartiers qui<br />
n’en avaient pas depuis des années et<br />
des années. Cette popu<strong>la</strong>tion n’avait<br />
jamais vu sa monnaie aussi stable<br />
sur un temps aussi long. Quand<br />
nous arrivions, l’euro était à 9500<br />
francs guinéens. Allez sur le marché,<br />
il est à 4500-5000 FG, et depuis<br />
des mois et des mois. Des gens ont<br />
dit à l’époque que c’etait un effet<br />
passager. Je leur ai dit <strong>«</strong> attendez, je<br />
vais transformer le conjoncturel en<br />
structurel <strong>»</strong>, et c’est ce qui est en<br />
train d’arriver.<br />
J’ai trouvé le taux d’inf<strong>la</strong>tion à 40%,<br />
il est à 12,5 pour décembre, selon le<br />
FMI et <strong>la</strong> Banque mondiale. Le prix<br />
du pain a augmenté partout, sauf<br />
en Guinée. Le pèlerinage à <strong>La</strong><br />
<strong>«</strong> 300 véhicules<br />
de l’administration<br />
ont disparu. <strong>»</strong><br />
Mecque coûtait l’année dernière<br />
16,5 millions de FG. Cette année, 12<br />
millions. <strong>La</strong> puce du téléphone<br />
s’achetait à plus d’un million et on<br />
ne <strong>la</strong> trouvait pas. Aujourd’hui elle<br />
est à 5000…<br />
LA : Le riz, nourriture de base, a<br />
augmenté en revanche.<br />
LK : Le riz ne peut pas ne pas augmenter.<br />
Sur le marché international,<br />
<strong>la</strong> tonne de riz qui était à 200 est<br />
c<strong>la</strong>ire : <strong>«</strong> Aider à prémunir les<br />
ressources nationales de notre<br />
pays en développement contre <strong>la</strong><br />
gestion opaque des recettes provenant<br />
des industries extractives,<br />
de manière à ce que celles-ci<br />
aient une incidence positive sur<br />
le niveau de vie des popu<strong>la</strong>tions<br />
<strong>»</strong>. Autant dire que cette<br />
instance composée de personnalités<br />
de l’administration<br />
publique, du secteur privé et de<br />
<strong>la</strong> société civile devra être le<br />
garant moral de <strong>la</strong> fiabilité et de<br />
<strong>la</strong> crédibilité des données re<strong>la</strong>tives<br />
au secteur pétrolier ivoirien.<br />
Rôle d’autant important<br />
que, bien que les ressources<br />
tirées ne représentent, pour le<br />
moment, que 5% des recettes<br />
totales de <strong>la</strong> Côte d’Ivoire, le<br />
secteur pétrolier n’est pas<br />
moins source d’espoir dans ce<br />
pays où l’agriculture, via le<br />
binôme café-cacao, continue<br />
de porter à bout de bras le<br />
développement.<br />
<strong>La</strong> manne fait fantasmer<br />
Les éc<strong>la</strong>irages du ministre de<br />
l’Economie et des Finances :<br />
<strong>«</strong> notre production oscille entre<br />
35 000 et 50 000 barils/jour – et<br />
<strong>la</strong> part des recettes pétrolières<br />
dans le budget de l’Etat est de<br />
100 milliards de FCFA en<br />
moyenne… <strong>»</strong>, n’y changent pas<br />
grand chose. Sans élever <strong>la</strong><br />
Côte d’Ivoire au rang des<br />
grands producteurs africains<br />
tels que l’Ango<strong>la</strong>, le Nigeria, le<br />
Gabon ou <strong>la</strong> Guinée équatoriale,<br />
d’aucuns nourrissent<br />
bien des fantasmes sur <strong>la</strong><br />
manne qu’elle tirerait de <strong>la</strong><br />
vente de l’or noir et de l’usage<br />
qui pourrait en être fait par les<br />
tenants du pouvoir. Aidés en<br />
ce<strong>la</strong> par le fait qu’aujourd’hui,<br />
ce sont environ une trentaine<br />
de blocs pétroliers qui ont été<br />
découverts et dont se partagent<br />
<strong>la</strong> gestion des multinationales :<br />
les blocs CI 100, CI 110 et CI<br />
111 accordés à <strong>la</strong> société Yam’s<br />
Petroleum de Pierre Fakhoury ;<br />
les blocs CI 102 et CI 103<br />
octroyés à Tullow, associé du<br />
groupe canadien Canada<br />
Natural Ressources (CNR) ; le<br />
bloc CI 24, propriété de<br />
l’Italien Edison Gas ; les blocs<br />
CI 12 et CI 104 appartenant au<br />
Sud-Africain Energetic ; et les<br />
champs en eaux profondes CI<br />
112, CI 101 et CI 401, les blocs<br />
onshore CI 301 (Jacqueville) et<br />
CI 303 (Adiaké) sur lesquels est<br />
aujourd’hui à 525.<br />
Le problème de <strong>la</strong> Guinée est que<br />
nous avons à <strong>la</strong> fois les prix les plus<br />
bas de <strong>la</strong> région, mais aussi les<br />
revenus les plus bas. C’est pourquoi<br />
le gouvernement a décidé<br />
d’augmenter les sa<strong>la</strong>ires indiciaires<br />
des travailleurs de <strong>la</strong> fonction<br />
publique en 2008.<br />
Pour le reste de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, puisque<br />
les fonctionnaires ne représentent<br />
qu’un faible pourcentage, ce<br />
sont les effets induits des investissements<br />
qui augmenteront les revenus<br />
et créeront des emplois. Et vous<br />
pouvez voir l’engouement pour les<br />
mégaprojets miniers, l’hôtellerie, le<br />
domaine agricole. Ces investissements<br />
vont produire des effets.<br />
LA : Oui, mais ils ne se feront pas<br />
sentir tout de suite. Les popu<strong>la</strong>tions<br />
auront-elles <strong>la</strong> patience d’attendre<br />
?<br />
LK : L’impossible est impossible, on<br />
ne peut pas avoir à court terme ce<br />
qui ne peut être obtenu qu’à moyen<br />
terme. Mais tout ce qui peut être<br />
obtenu à court terme, elles l’ont déjà<br />
eu. Les popu<strong>la</strong>tions savent d’où nous<br />
venons. Prenez un autre domaine<br />
crucial pour elles, <strong>la</strong> sécurité. Quand<br />
nous sommes arrivés, trente prisons<br />
avaient été cassées, les prisonniers<br />
évadés et les armes des forces de l’ordre<br />
disparues à <strong>la</strong> faveur des grèves.<br />
Malgré tout, nous avons réussi<br />
L’industrialisation,<br />
<strong>la</strong> clé du problème<br />
Adama Wade,<br />
Casab<strong>la</strong>nca<br />
C’est de bon augure. Le continent<br />
bruit actuellement de<br />
projets de révision des contrats<br />
de partage miniers. Le gouvernement<br />
du Niger a allumé le<br />
feu avec plus ou moins de bonheur<br />
dans l’affaire Areva, en<br />
exigeant une mise à niveau des<br />
prix gelés depuis quatre décennies.<br />
<strong>La</strong> RDC a emboîté le pas<br />
en tentant de rompre avec <strong>la</strong><br />
politique des contrats opaques.<br />
Avant eux, <strong>la</strong> Mauritanie,<br />
admise dans le cercle des pays<br />
pétroliers, s’était payée un bras<br />
de fer gagnant avec l’Australien<br />
Woodside, soupçonné de trop<br />
tirer les dividendes de l’or noir<br />
vers lui. Généralement popu<strong>la</strong>ires,<br />
ces réformes font oublier<br />
que le vrai problème du continent<br />
est l’absence d’une industrie<br />
forte, capable de transformer<br />
les minerais et le pétrole.<br />
l’Inde avait choisi le chemin du<br />
développement par <strong>la</strong> promo-<br />
actif le groupe Vanco.<br />
De l’avis des experts, l’or noir<br />
ivoirien, dont l’exploitation ne<br />
fait que commencer, a de beaux<br />
jours devant lui. Les prévisions<br />
indiquent une croissance de<br />
l'exploration et de <strong>la</strong> produc-<br />
à assurer une certaine sécurité.<br />
Conakry n’a pas plus d’insécurité<br />
qu’une autre capitale africaine.<br />
LA : Une autre revendication, l’indépendance<br />
de <strong>la</strong> Banque centrale ?<br />
LK : Notre banque centrale est<br />
indépendante. Le décret auquel<br />
vous faites référence a certes été<br />
signé, mais il n’est pas appliqué. Ce<br />
décret est une erreur, reconnue par<br />
son auteur, le secrétaire général à <strong>la</strong><br />
Présidence. Il a admis avoir simplement<br />
<strong>«</strong> collé <strong>»</strong> dans le nouveau texte<br />
les attributions de son prédécesseur.<br />
Il est notamment écrit dans ce<br />
décret que c’est le secrétaire général<br />
de <strong>la</strong> Présidence qui assure <strong>la</strong> continuité<br />
de l’Etat. Ce n’est guère compatible<br />
avec l’actuelle architecture<br />
institutionnelle.<br />
<strong>La</strong> Banque centrale garde donc son<br />
indépendance. Elle va même être<br />
renforcée. Une commission composée<br />
de nos banquiers les plus avérés a<br />
produit un document qui donne<br />
encore plus d’autonomie et plus<br />
d’autorité à <strong>la</strong> Banque centrale.<br />
Quand j’arrivais, il y avait des<br />
dépenses extrabudgétaires, les bons<br />
de Trésor vis-à-vis de <strong>la</strong> Banque centrale<br />
étaient indescriptibles. Si <strong>la</strong><br />
monnaie s’est stabilisée, c’est parce<br />
que tout ce<strong>la</strong> a été endigué.<br />
LA : Qu’en est-il de <strong>la</strong> publication<br />
des résultats d’audits ?<br />
tion des services, <strong>la</strong> Chine avait<br />
parié sur l’agriculture et l’industrie.<br />
L’Afrique avait, elle, fait<br />
de l’exportation des matières<br />
premières son principal<br />
moteur de développement. Il<br />
fal<strong>la</strong>it, c<strong>la</strong>mait-on, constituer<br />
rapidement des réserves pour<br />
consolider nos Etats.<br />
Cinquante ans plus tard, cette<br />
politique a accouché d’un chiffre<br />
: 2%. C’est <strong>la</strong> part que pèse<br />
le continent dans le commerce<br />
mondial. Quand le Nigeria<br />
exporte un baril, il perçoit à<br />
peine 15% de <strong>la</strong> transaction<br />
facturée. Pire, les minerais de<br />
fer exportés à partir des ports<br />
africains sont souvent vendus<br />
FOB (free on board). C’est dire,<br />
comme le déc<strong>la</strong>rent les adeptes<br />
du commerce équitable, que<br />
l’Afrique reste le premier<br />
exportateur mondial d’emplois.<br />
Pas étonnant, dans cet<br />
état de faits, que des milliers de<br />
jeunes du continent rêvent, au<br />
prix de leur vie, de forcer les<br />
barrières hermétiques de <strong>la</strong><br />
Méditerranée.<br />
tion du pétrole brut dans les<br />
prochaines années. Les réserves<br />
de pétrole brut découvert sont<br />
estimées à 25 milliards de barils<br />
et les réserves de gaz naturel à<br />
77 milliards de mètre cube…<br />
LK : Vous avez dû suivre les résultats<br />
du Conseil des ministres hier [jeudi<br />
dernier ndlr]. Tous les résultats ont<br />
été rendus publics à l’exception de<br />
deux, en voie de finalisation, sur les<br />
29 ministères. Des choses ahurissantes<br />
ont été découvertes. Sur 2006 et<br />
<strong>«</strong> 13 400 fonctionnaires<br />
décédés percevaient<br />
leurs sa<strong>la</strong>ires.<strong>»</strong><br />
trois mois de 2007, plus de 200 milliards<br />
de FG [30 millions d’euros]<br />
ont été détournés. Environ 400<br />
matériels rou<strong>la</strong>nts, dont 300 véhicules,<br />
ont disparu. 13 400 fonctionnaires<br />
décédés, principalement dans<br />
l’éducation, continuaient à percevoir<br />
des sa<strong>la</strong>ires. Dans le domaine<br />
immobilier, des terrains nus, des<br />
patrimoines bâtis ont été illégalement<br />
occupés.<br />
LA : Quelle suite va être donnée à<br />
tout ce<strong>la</strong> ?<br />
LK : Ces résultats vont être transmis,<br />
une fois consolidés, aux institutions<br />
républicaines, à <strong>la</strong> société civile. Le<br />
ministre du Contrôle économique et<br />
financier fera une conférence de<br />
presse pour en donner les détails. <strong>La</strong><br />
procédure en Guinée veut que<br />
l’agent judiciaire de l’Etat soit saisi.<br />
Nous le saisirons pour que <strong>la</strong> justice<br />
entame les procédures requises.
4<br />
155 000 bénéficiaires chaque<br />
année, jusqu'en décembre 2010<br />
pour un coût total de plus de 30<br />
millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />
�LIBERIA<br />
Le Liberia éligible au PPTE,<br />
pas à l’allègement de <strong>la</strong> dette<br />
Les conseils exécutifs du Fonds<br />
monétaire international (FMI)<br />
et de <strong>la</strong> Banque mondiale ont<br />
annoncé que le Liberia était éligible<br />
à l’assistance de l’Initiative<br />
pays pauvres très endettés<br />
(PPTE). Un communiqué de<br />
ces deux institutions financières<br />
internationales précise toutefois<br />
que pour être éligible à l’allégement<br />
de <strong>la</strong> dette dans le cadre<br />
de l’initiative PPTE, le Liberia<br />
devra prendre plusieurs<br />
actions dont <strong>la</strong> poursuite des<br />
résultats satisfaisants dans le<br />
cadre du programme suivi<br />
personnel Staff Monitored<br />
Program (SMP) actuel. Il doit,<br />
en outre, éponger ses dettes<br />
dues aux créanciers multi<strong>la</strong>téraux<br />
ou convenir d’un accord<br />
sur une stratégie de paiement<br />
des arriérés.<br />
�LIBYE<br />
Pas d’achats d’actifs aux<br />
Etats-Unis<br />
Le Fonds d’investissement<br />
libyen a renoncé à l'achat d'actifs<br />
américains en raison des<br />
restrictions imposées aux Etats-<br />
Unis sur les investissements des<br />
Etats arabes. Ce fonds, doté de<br />
100 milliards de dol<strong>la</strong>rs provenant<br />
des recettes pétrolières,<br />
s’orientera vers l’acquisition<br />
d'actions, d’obligations, d'immobilier<br />
et de p<strong>la</strong>cements bancaires<br />
en Chine, en Indonésie et<br />
dans des pays d'Europe et<br />
d'Amérique <strong>la</strong>tine.<br />
Libyan Petrolium rachète<br />
Excelon Mobil<br />
<strong>La</strong> compagnie Libyan<br />
Petrolium a remporté l'appel<br />
d'offres de vente des sociétés<br />
américaines Excelon Mobil en<br />
Tunisie et au Maroc. Excelon<br />
Mobil détient respectivement<br />
20% et 10% des parts de marché<br />
en Tunisie et au Maroc. En<br />
Tunisie, elle dispose de 380 stations<br />
de distribution de carburant,<br />
de deux usines de fabrication<br />
d'asphalte à Tunis et à Sfax,<br />
d'une usine d'huile de moteurs<br />
ainsi que de plusieurs dépôts de<br />
pétrole et de stations d'approvisionnement<br />
en carburants<br />
d'avions et de bateaux.<br />
Signature de 77 contrats<br />
dans les services et l'habitat<br />
L'Autorité d'exécution des<br />
projets d'habitat et de services<br />
en Libye a signé 77 contrats<br />
pour l'exécution de plusieurs<br />
projets dans les domaines des<br />
services intégrés et de l'habitat,<br />
dans plusieurs villes du<br />
pays, pour un montant total<br />
de 2,75 milliards de dol<strong>la</strong>rs.<br />
Ces projets, qui comportent<br />
<strong>la</strong> construction de 16 400<br />
logements, seront exécutés<br />
par des sociétés internationales<br />
et 36 autres locales.<br />
�MADAGASCAR<br />
Les ambitions de Celtel<br />
Celtel Madagascar affiche<br />
l’ambition d’atteindre un<br />
taux de couverture de 89%<br />
d’ici <strong>la</strong> fin de l'année 2008,<br />
soit un accroissement<br />
de 34% sachant que <strong>la</strong> compagnie<br />
en est à 55%<br />
aujourd'hui. En nombre<br />
d’abonnés, cet objectif<br />
devrait se traduire par l’atteinte<br />
d’un million d'utilisateurs.<br />
Celtel compte introduire<br />
de nouveaux produits<br />
comme B<strong>la</strong>ckberry.<br />
Importation de cinq locomotives<br />
de Chine<br />
Pour atteindre une capacité de<br />
transport de 700 000 tonnes<br />
par an, <strong>la</strong> compagnie ferroviaire<br />
malgache, Madarail, a<br />
importé cinq locomotives très<br />
puissantes de Chine. D’une<br />
valeur de 6 millions de dol<strong>la</strong>rs,<br />
les locomotives sont co-financées<br />
par <strong>la</strong> Banque mondiale<br />
et <strong>la</strong> Banque européenne d’investissement<br />
(BEI).<br />
�MALI<br />
42 millions $ de <strong>la</strong> Banque<br />
mondiale<br />
<strong>La</strong> Banque mondiale a<br />
approuvé un financement de<br />
l'Association internationale de<br />
développement (IDA) d'un<br />
montant de 42 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />
au titre du 2 e Crédit d'appui<br />
à <strong>la</strong> stratégie de réduction de <strong>la</strong><br />
pauvreté (CASRP II) du Mali.<br />
Le programme sera concentré<br />
sur le maintien d'un cadre<br />
macroéconomique stable et<br />
l'amélioration de <strong>la</strong> gestion<br />
générale des dépenses publiques,<br />
le renforcement de <strong>la</strong><br />
croissance et l'amélioration de<br />
l'accès aux services sociaux de<br />
base, en vue d'atteindre les<br />
Objectifs du millénaire pour le<br />
développement (OMD).<br />
�MAROC<br />
Le Portugais Joamarn s’installe<br />
au Maroc<br />
<strong>La</strong> société portugaise Joamarn,<br />
spécialisée dans l’injection p<strong>la</strong>stique<br />
et le traitement de surface<br />
pour l’automobile et l’électronique,<br />
va créer une unité de<br />
production à Tanger.<br />
Une station balnéaire de<br />
prestige<br />
Le promoteur immobilier néer<strong>la</strong>ndais<br />
<strong>La</strong> Per<strong>la</strong> s’apprête à<br />
construire une station balnéaire<br />
de prestige située sur les rives<br />
du <strong>la</strong>c <strong>La</strong>l<strong>la</strong> Takerkoust.<br />
Liaison low cost Madrid-<br />
Tanger<br />
<strong>La</strong> compagnie aérienne Easy-<br />
Jet, leader européen du transport<br />
low cost, vient d'inaugurer<br />
sa liaison entre Madrid et<br />
Tanger (nord du Maroc), à raison<br />
de six fréquences hebdomadaires<br />
(du lundi au vendredi),<br />
avec un prix aller-retour<br />
à moins de 50 euros. Easy-Jet<br />
compte également <strong>la</strong>ncer<br />
de nouvelles liaisons vers<br />
Casab<strong>la</strong>nca et Marrakech.<br />
Déficit commercial en hausse<br />
Le déficit commercial du<br />
Maroc s'est creusé à un niveau<br />
record de 137,1 milliards de<br />
dirhams (18 milliards $) en<br />
2007, en raison de l'augmentation<br />
des importations de céréales<br />
et d'équipements industriels.<br />
L'écart était de 98,6 milliards<br />
de dirhams l'année précédente.<br />
<strong>La</strong> montée en flèche du<br />
déficit accroît <strong>la</strong> pression sur <strong>la</strong><br />
banque centrale pour dévaluer<br />
le dirham afin de réduire les<br />
importations.<br />
Augmentation des réserves<br />
en devises<br />
Les réserves de change ont<br />
augmenté de 7,5%, atteignant<br />
187,4 milliards de dirhams.<br />
Cette hausse est due aux<br />
recettes touristiques et aux<br />
transferts de ressortissants<br />
marocains résidant à l'étranger.<br />
Les recettes en devises<br />
provenant du tourisme ont<br />
augmenté de 12% (58,8 milliards<br />
de dirhams). Quant aux<br />
transferts des Marocains résidant<br />
à l'étranger, ils étaient de<br />
55,1 milliards de dirhams en<br />
2007, soit 15% de plus que<br />
l'année précédente.<br />
At<strong>la</strong>s Blue reçoit le certificat<br />
<strong>«</strong> IOSA <strong>»</strong><br />
L’Association internationale<br />
du transport aérien (IATA) a<br />
décerné le certificat <strong>«</strong> IOSA <strong>»</strong><br />
à <strong>la</strong> compagnie aérienne low<br />
cost At<strong>la</strong>s Blue, filiale de <strong>la</strong><br />
Royal Air Maroc (RAM). Le<br />
certificat <strong>«</strong> IOSA <strong>»</strong> est un système<br />
d'évaluation et de<br />
management opérationnel<br />
des compagnies aériennes qui<br />
couvre l'ensemble de leurs<br />
activités opérationnelles et<br />
atteste de leur adhésion au<br />
contrôle et à l'audit sur <strong>la</strong><br />
sécurité, <strong>la</strong> sûreté et <strong>la</strong> qualité<br />
des opérations.<br />
�MAURITANIE<br />
Révision de l’accord de<br />
pêche avec l’UE<br />
<strong>La</strong> Mauritanie et l’Union<br />
européenne ont signé un<br />
accord portant révision du<br />
protocole de pêche liant les<br />
deux parties. L’objectif est de<br />
mieux répondre aux besoins<br />
de <strong>la</strong> Mauritanie pour le<br />
développement de son secteur<br />
national de <strong>la</strong> pêche. Les<br />
accords de pêche avec l’UE<br />
rapportent annuellement à<br />
<strong>la</strong> Mauritanie 86 millions<br />
d’euros.<br />
�MOZAMBIQUE<br />
Le Mozambique à <strong>la</strong> rescousse<br />
de l’Afrique du Sud<br />
Le directeur de <strong>la</strong><br />
Compagnie nationale<br />
d’énergie du Mozambique a<br />
exprimé son intention de<br />
venir en aide à l’Afrique du<br />
Sud pour réduire <strong>la</strong> crise<br />
énergétique qui menace<br />
l’économie de ce pays. Cette<br />
offre a, cependant, besoin<br />
d’investissements. Le<br />
Mozambique dispose d’un<br />
important potentiel de production<br />
énergétique, dont<br />
une grande partie des ressources<br />
reste inexploitée. Sur<br />
les 2075 MW d’électricité<br />
produite, le Mozambique<br />
n’en consomme que 250<br />
MW. Alors que 60% de cette<br />
capacité est exportée vers<br />
l’Afrique du Sud, et 35% vers<br />
le Zimbabwe.<br />
Infrastructures touristiques<br />
pour <strong>la</strong> Coupe du monde<br />
Le Ministère du tourisme a<br />
émis un appel d'offres international<br />
pour <strong>la</strong> construction<br />
d'instal<strong>la</strong>tions touristiques<br />
dans le parc transfrontalier<br />
<strong>«</strong> Grand Limpopo <strong>»</strong>,<br />
au Mozambique. Les sociétés<br />
sud-africaines ne peuvent<br />
soumettre leurs offres<br />
que si elles entrent en partenariat<br />
avec des entreprises<br />
mozambicaines. Au moins<br />
30% des parts dans ces futures<br />
instal<strong>la</strong>tions, destinées à<br />
accueillir les touristes pendant<br />
<strong>la</strong> Coupe du monde de<br />
football 2010 en Afrique du<br />
Sud, doivent revenir au gouvernement.<br />
Construction d’un oléoduc<br />
transfrontalier<br />
Le Mozambique a accordé à<br />
Venessia Petroleum, une<br />
compagnie basée au Qatar,<br />
un contrat pour <strong>la</strong> construction<br />
d'un oléoduc transfrontalier<br />
reliant <strong>la</strong> ville de Beira,<br />
au Mozambique, à Nsanje,<br />
au Ma<strong>la</strong>wi. Les travaux,<br />
d’une durée de 36 mois,<br />
comprennent <strong>la</strong> construction<br />
du pipeline et des instal<strong>la</strong>tions<br />
de stockage. Ce<br />
projet vise à réduire, pour le<br />
Ma<strong>la</strong>wi, le coût de l'importation<br />
du carburant, actuellement<br />
transporté par<br />
camions-citernes à travers <strong>la</strong><br />
Tanzanie.<br />
CONDENSÉ<br />
�NIGER<br />
Un don américain de 23 millions<br />
$<br />
<strong>La</strong> Société du défi millénaire<br />
(MCC) a accordé un don de 23<br />
millions de dol<strong>la</strong>rs au profit du<br />
Programme du seuil, visant à<br />
aider le Niger à améliorer ses<br />
performances dans le domaine<br />
de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation des jeunes filles<br />
au cycle primaire. Le programme<br />
porte également sur <strong>la</strong><br />
lutte anti-corruption, <strong>la</strong> promotion<br />
du libre-échange et des<br />
droits fonciers.<br />
NIGERIA<br />
Une perte de 32 milliards $<br />
par an dans les gaz torchés<br />
Le Nigeria a perdu, à ce jour,<br />
quelque 19,2 milliards de m 3 de<br />
ses ressources gazières à cause<br />
des gaz torchés, soit une perte<br />
annuelle de 32 milliards de dol<strong>la</strong>rs.<br />
Ce niveau représente 70%<br />
de <strong>la</strong> production de gaz brut,<br />
contre 65% pour l’Ango<strong>la</strong> et<br />
4,5% pour l’Algérie.<br />
Indemnisation des victimes<br />
Le Comité sénatorial sur<br />
l'aviation a ordonné à trois<br />
compagnies aériennes locales<br />
nigérianes, Bellview, Sosoliso<br />
et ADC, de verser dans les<br />
deux mois à venir les indemnisations<br />
aux victimes des crashs<br />
de 2005 et de 2006. Elles sont<br />
également appelées à régler<br />
toutes les questions en suspens<br />
avec le Ministère fédéral des<br />
transports et l'Autorité de<br />
l'aviation civile du Nigeria<br />
(NCAA). Le régu<strong>la</strong>teur a désigné<br />
une liste d’assureurs avec<br />
lesquels toutes les compagnies<br />
aériennes doivent traiter.<br />
Des performances satisfaisantes<br />
Les rapports d'auto-évaluation<br />
du Nigeria sont de meilleure<br />
qualité que tous les autres rapports,<br />
estime l'Equipe/Pays<br />
(EEP) du Mécanisme africain<br />
d'évaluation par les pairs<br />
(MAEP). Selon le chef de<br />
l’EEP, l'évaluation nigériane a<br />
été <strong>«</strong> faite de manière approfondie<br />
<strong>»</strong> et menée conformément<br />
aux instructions des membres<br />
du panel de l'EEP. <strong>«</strong> Aucun<br />
autre pays n'avait fait ce<strong>la</strong><br />
auparavant <strong>»</strong>, estime cette instance<br />
du MAEP.<br />
�RWANDA<br />
Création d’un marché à capitaux<br />
Le Rwanda a, pour <strong>la</strong> première<br />
fois, <strong>la</strong>ncé un marché<br />
des capitaux pour les transactions<br />
d'actions et d'obligations<br />
des entreprises des secteurs<br />
publics et privés. Ce<br />
marché des capitaux sera<br />
conduit <strong>«</strong> over the counter <strong>»</strong><br />
(OTC), un système destiné<br />
aux marchés de faible envergure,<br />
où les transactions sont<br />
négociées de gré à gré entre<br />
l'acheteur et le vendeur.<br />
�SÉNÉGAL<br />
Agriculture, baisse des prévisions<br />
de récoltes<br />
<strong>La</strong> campagne agricole 2007/<br />
2008 devrait enregistrer une<br />
baisse globale non négligeable.<br />
Ainsi <strong>la</strong> production de céréales<br />
devrait baisser de 12%, du fait<br />
principalement de <strong>la</strong> chute de<br />
27% de <strong>la</strong> production de mil et<br />
de celle des arachides (-7%).<br />
Sur une prévision d'achat de<br />
285 000 tonnes d'arachides,<br />
seules 26 948 tonnes ont été<br />
réalisées à <strong>la</strong> date du 20 janvier<br />
dernier, soit une réalisation de<br />
10% par rapport aux objectifs<br />
de collecte. A <strong>la</strong> même date, le<br />
niveau de collecte du coton a<br />
atteint 17%, soit 8724 tonnes<br />
pour une production attendue<br />
à 49 972 tonnes.<br />
152 millions FCFA de l’USAID<br />
Six collectivités locales<br />
du district sanitaire de<br />
Ziguinchor (sud) ont reçu un<br />
financement de 152 millions<br />
FCFA de l’agence américaine<br />
USAID, entrant dans le cadre<br />
du programme <strong>«</strong> Santé<br />
USAID 2006-2011 <strong>»</strong>.<br />
�SIERRA LEONE<br />
Financement britannique<br />
<strong>La</strong> Grande-Bretagne financera<br />
deux programmes d'assistance<br />
à <strong>la</strong> Sierra Leone d'un montant<br />
total de 36 millions de livres<br />
sterling, destinés notamment<br />
aux domaines de l’éducation et<br />
de <strong>la</strong> santé. Le Royaume-Uni va<br />
également débloquer 20 millions<br />
de livres pour soutenir le<br />
développement du secteur de<br />
l'énergie en Sierra Leone. Ce<strong>la</strong><br />
servira essentiellement à l’approvisionnement<br />
en électricité<br />
de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de Freetown et<br />
à fournir de l'énergie aux centres<br />
de santé, aux stations de<br />
pompage d'eau, aux écoles et<br />
aux postes de police.<br />
�TOGO<br />
Aide à l’électrification<br />
<strong>La</strong> Banque ouest-africaine de<br />
développement (BOAD) a<br />
accordé un prêt de 10 millions<br />
d’euros à <strong>la</strong> Compagnie<br />
énergie électrique du Togo<br />
(CEET), pour l'extension de<br />
ses réseaux de distribution et<br />
<strong>la</strong> construction d'une centrale<br />
à Dapaong (environ 650 km<br />
au nord de Lomé). Ce prêt<br />
porte à environ 180 millions<br />
d'euros le montant total des<br />
subventions allouées par <strong>la</strong><br />
BOAD au Togo.<br />
�TUNISIE<br />
Protocole d’accord entre<br />
trois assureurs<br />
<strong>La</strong> Compagnie tunisienne d’assurance,<br />
<strong>la</strong> Mutuelle MAE et les<br />
Françaises MACIF et Caisses<br />
d'Epargne ont signé un protocole<br />
d'accord de partenariat.<br />
Le centre d'affaires <strong>«</strong> Delta<br />
Center <strong>»</strong> ouvre ses portes<br />
Le centre d'affaires <strong>«</strong> Delta<br />
Center <strong>»</strong>, de <strong>la</strong> société tunisoitalienne<br />
Delta Consulting, a<br />
ouvert ses portes à Tunis.<br />
Cette nouvelle filiale, située<br />
dans <strong>la</strong> zone industrielle<br />
Charguia II, s'étend sur<br />
2500 m 2 et abrite près de 54<br />
bureaux et quatre salles de<br />
réunions, de formation et de<br />
conférences. Elle va offrir des<br />
services personnalisés aux<br />
hommes d'affaires tunisiens et<br />
étrangers concernant, notamment,<br />
l'aide à <strong>la</strong> création, <strong>la</strong><br />
domiciliation des sociétés,<br />
l'assistance et le secrétariat.<br />
El Arem s’allie au groupe<br />
marocain Kadmiri<br />
L’homme d’affaires tunisien<br />
El Arem vient de créer<br />
une joint-venture dans le<br />
domaine de l’électricité avec<br />
le groupe marocain Kadmiri,<br />
du nom de Sa<strong>la</strong>h Eddine<br />
Kadmiri, président de <strong>la</strong><br />
Fédération patronale marocaine<br />
de l’électricité et de<br />
l’électronique Fenelec. <strong>La</strong><br />
nouvelle entreprise est dotée<br />
d’un capital de 500 000<br />
dinars tunisiens. Un investissement<br />
d’un million DT est<br />
prévu pour <strong>la</strong> production de<br />
climatiseurs de <strong>la</strong> marque<br />
chinoise Gree, dont El Arem<br />
est le représentant commercial<br />
en Tunisie, au Maroc et<br />
en Afrique.<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Un fonds de promotion des<br />
dattes<br />
Les autorités tunisiennes ont<br />
décidé de <strong>la</strong> création d’un fonds<br />
de promotion de l’exportation<br />
des dattes, qui sera financé par<br />
une commission de 1% sur<br />
toute quantité exportée. A<br />
noter que <strong>la</strong> Tunisie dispose<br />
déjà d’un fonds de promotion<br />
de l’exportation de l’huile<br />
d’olive d’un montant de 8 millions<br />
DT.<br />
Contacts prometteurs entre<br />
Sicam et Benne Marrel<br />
Des contacts, jugés sérieux et<br />
prometteurs, ont été établis<br />
entre <strong>la</strong> société tunisienne<br />
Sicam, spécialisée dans <strong>la</strong><br />
fabrication des bennes, des<br />
p<strong>la</strong>teaux de transports et des<br />
citernes, et l’entreprise Benne<br />
Marrel du Maroc. Les deux<br />
partenaires seraient sur le<br />
point de <strong>la</strong>ncer des gammes<br />
de produits communes au<br />
Maghreb, en Europe et en<br />
Afrique subsaharienne. 70%<br />
du chiffre d’affaires de <strong>la</strong><br />
SICAM se fait à l’export.<br />
Terminaux de paiement électronique<br />
A partir de mars 2008, les déc<strong>la</strong>rations<br />
fiscales pourront se faire<br />
par le biais du réseau Internet<br />
(télé-déc<strong>la</strong>ration d'impôts).<br />
Pour s’acquitter de leurs<br />
impôts, citoyens et entreprises<br />
disposeront de terminaux de<br />
paiement électronique qui<br />
seront disponibles au niveau<br />
des recettes moyennant l'utilisation<br />
de cartes bancaires.<br />
Extension de <strong>la</strong> cimenterie<br />
de Gabès<br />
<strong>La</strong> Société des ciments de Gabès<br />
(SCG), rachetée en 2000 par le<br />
groupe portugais Secil, projette<br />
d'importants travaux d'extension<br />
d'un montant global de<br />
142 millions de dinars.<br />
L’extension comporte des travaux<br />
d'aménagement (25 millions<br />
DT), l'importation<br />
d'équipements (97 millions<br />
DT) et d'équipements locaux<br />
(16 millions DT). 30 nouveaux<br />
emplois, essentiellement de<br />
hauts cadres et techniciens<br />
supérieurs, seront créés. <strong>La</strong> production<br />
passera de 1,3 million<br />
de tonnes à 2,1 millions de tonnes,<br />
dont 40% sont destinés à<br />
l’exportation.<br />
Fusion annoncée entre UBCI<br />
et UIB<br />
Le Financial Times annonce<br />
une fusion imminente entre<br />
l’Union bancaire pour le commerce<br />
et l’industrie (UBCI, privée)<br />
et l’Union internationale<br />
de banques (UIB). Ce sont<br />
principalement les pertes subies<br />
par Société Générale, actionnaire<br />
majoritaire de l’UIB, qui<br />
expliqueraient cette probable<br />
union de ces deux banques. Si <strong>la</strong><br />
fusion venait à se concrétiser, <strong>la</strong><br />
nouvelle entité serait en position<br />
dominante sur le marché<br />
tunisien.<br />
Poulina investit au Maroc et<br />
en Libye<br />
Le groupe tunisien Poulina<br />
investira quelque 100 millions<br />
DT au Maroc et en Libye. <strong>La</strong><br />
filiale Selja prépare l'instal<strong>la</strong>tion<br />
d'une fabrique de g<strong>la</strong>ces alimentaire<br />
dans les environs de<br />
Rabat. En Libye, le groupe<br />
Poulina, qui détient déjà une<br />
usine d'embal<strong>la</strong>ge, va <strong>la</strong>ncer<br />
une usine de céramique d'ici<br />
2009 et une autre pour les aliments<br />
de bétail.<br />
Environnement, <strong>la</strong> Tunisie<br />
vend sa part de CO2<br />
Dans le cadre des quotas prévus<br />
par le Protocole de Kyoto,<br />
<strong>la</strong> Tunisie a vendu 50% de sa<br />
quote-part de CO2 d'une<br />
décharge située près de Tunis,<br />
<strong>la</strong> capitale tunisienne, pour<br />
un montant de 23 millions de<br />
dol<strong>la</strong>rs. Des opérations simi<strong>la</strong>ires<br />
ont déjà rapporté au<br />
pays quelque 70 millions $.<br />
L'argent issu de ces ventes de<br />
CO2 est destiné à <strong>la</strong> politique<br />
de développement durable,<br />
pour <strong>la</strong> restauration et <strong>la</strong> mise<br />
à niveau environnementale<br />
d'autres décharges publiques.<br />
Des aides aux PME<br />
<strong>La</strong> Tunisie a ratifié un protocole<br />
d'accord conclu le 25 octobre<br />
2007 avec l'Italie, re<strong>la</strong>tif à l'octroi<br />
d'un crédit de 73 millions<br />
d'euros, remboursable sur 12<br />
ans dont 7 ans de grâce, à un<br />
taux d'intérêt de 0,25%, au profit<br />
des petites et moyennes<br />
entreprises (PME). 345 000<br />
euros sont accordés sous forme<br />
de don, qui sont mis à <strong>la</strong> disposition<br />
des PME tunisiennes<br />
pour le recrutement d'un<br />
expert italien chargé d'étudier<br />
et d'examiner les dossiers de<br />
crédits et d'organiser des rencontres<br />
sur les mécanismes de<br />
financement et d'évaluation des<br />
projets. Le reste du montant est<br />
destiné à l'acquisition d'équipements<br />
et de matériel d'origine<br />
italienne, y compris sur le marché<br />
tunisien à hauteur de 35%.<br />
�ZAMBIE<br />
5000 logements dans cinq<br />
grandes villes<br />
<strong>La</strong> société immobilière zambienne<br />
National Housing<br />
Bonds Trust (NHBT) prévoit<br />
de construire 5000 logements à<br />
<strong>«</strong> prix abordables <strong>»</strong> dans les<br />
cinq grandes villes du pays,<br />
pour un coût total de 125 millions<br />
DE. Après ces cinq villespilotes,<br />
le programme s’étendra<br />
à d’autres régions du pays. A<br />
noter que <strong>la</strong> Zambie fait face à<br />
un déficit de deux millions de<br />
logements.<br />
Enquête sur les délestages<br />
Le Conseil de régu<strong>la</strong>tion de<br />
l'énergie (ERB) a désigné une<br />
commission composée de<br />
huit personnes chargée d'enquêter<br />
sur les récentes coupures<br />
de courant ayant plongé<br />
tout le pays dans le noir. En<br />
plus des désagréments causés<br />
aux popu<strong>la</strong>tions, ces coupures<br />
ont causé beaucoup de problèmes<br />
de production au<br />
niveau de <strong>la</strong> plupart des sociétés<br />
minières. On lie ces délestages<br />
à <strong>la</strong> forte demande énergétique<br />
du voisin Zimbabwe,<br />
qui importe de l'électricité à<br />
partir de<br />
<strong>la</strong> Zambie.<br />
De nouvelles découvertes de<br />
cuivre et d’or<br />
De nouveaux gisements de cuivre<br />
et d’or ont été découverts<br />
dans <strong>la</strong> Province zambienne du<br />
Sud, selon Zambezi Resources,<br />
entreprise locale d’exploration<br />
minière. <strong>La</strong> compagnie indique<br />
que des forages effectués ont<br />
donné 3% d’un excellent cuivre<br />
et des traces d’or.<br />
�ZIMBABWE<br />
Aggravation des délestages<br />
d'électricité<br />
<strong>La</strong> quasi-totalité des localités de<br />
<strong>la</strong> capitale Harare sont privées<br />
d'électricité depuis plusieurs<br />
jours. Cette situation a considérablement<br />
affecté le commerce<br />
et l'industrie. Les délestages ont<br />
paralysé les services de télécommunications<br />
du pays. <strong>La</strong><br />
Zimbabwe Electricity Supply<br />
Authority (ZESA) impute ces<br />
délestages très fréquents à <strong>la</strong><br />
défectuosité des équipements.
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />
5<br />
Servir l’Afrique des affaires au<br />
cœur de <strong>la</strong> City<br />
Zénith Bank est l’une des dernières banques nigérianes à s’être installée à Londres, il y a dix mois. Une<br />
institution bancaire très professionnelle, selon les nombreux Awards remportés au niveau de <strong>la</strong> corporation<br />
en Afrique. Mais se positionner sur <strong>la</strong> City comme une banque africaine n’est pas toujours<br />
facile et <strong>la</strong> concurrence est rude. Les Afriques a rencontré son directeur londonien, Andrew Martin.<br />
Voici ses confidences…<br />
Propos recueillis<br />
par Charles Bambara, Londres<br />
Les Afriques : Quelles sont les principales<br />
activités de <strong>la</strong> Zénith Bank, ici<br />
au Royaume-Uni ?<br />
Andrew Martin : Très généralement,<br />
nous sommes un prolongement du<br />
siège, ici à Londres. En tant que banque<br />
commerciale, nous finançons d’ici le<br />
commerce en l’Afrique de l’Ouest, et<br />
nous jouons le rôle de soutien international<br />
pour les clients de Zénith. <strong>La</strong><br />
division de <strong>la</strong> trésorerie internationale<br />
est très active. A l’opposé de <strong>la</strong> First<br />
Bank, nous n’avons pas une licence pour<br />
l’ouverture de comptes courants clientèle,<br />
nous sommes uniquement autorisés<br />
à servir une clientèle d’affaires.<br />
LA : Est-ce que vous avez pour mission<br />
par exemple de cibler <strong>la</strong> diaspora<br />
nigériane ou d’autres diasporas africaines<br />
ici en Grande-Bretagne ?<br />
AM : Comme je le disais, nous ne sommes<br />
pas autorisés à le faire pour l’instant.<br />
Mais très certainement, à moyen<br />
terme, nous considérerons <strong>la</strong> gestion<br />
de fortune.<br />
LA : Quel est le profil de votre clientèle<br />
ici à Londres ?<br />
AM : Notre clientèle est constituée essentiellement<br />
de <strong>la</strong> clientèle de base de<br />
Zénith. Il s’agit par exemple de grands<br />
groupes comme le groupe Dangote, qui a<br />
des activités au niveau international…<br />
voici un peu notre clientèle type.<br />
LA : Est-ce que vous faites face à une<br />
forte concurrence ici à Londres ?<br />
AM : Oui, bien évidemment. Notre<br />
premier concurrent ici est <strong>la</strong> First<br />
Bank UK, une banque nigériane installée<br />
à Londres également, qui a fait de<br />
bons résultats au cours des dernières<br />
années… Il y a aussi <strong>la</strong> Union Bank du<br />
Nigeria qui est également ici depuis<br />
quelques années, et nous avons appris<br />
<strong>«</strong> Si l’on examine les gros<br />
problèmes que rencontrent<br />
les banques aux Etats-Unis<br />
et en Europe, je reste<br />
persuadé que ce<strong>la</strong> provient<br />
d’un déclin des pratiques<br />
bancaires. <strong>»</strong><br />
l’arrivée très prochaine d’autres banques<br />
nigérianes ici à Londres, comme<br />
l’Intercontinental, GTB, et sans doute<br />
également UBA. En dehors de ces banques,<br />
nos concurrents sont, je crois, les<br />
autres banques internationales, car il y<br />
a un fort intérêt maintenant pour le<br />
Nigeria et l’Afrique ici à <strong>la</strong> City.<br />
LA : Pourquoi cette agressivité des<br />
banques nigérianes qui essayent non<br />
seulement de s’imp<strong>la</strong>nter de plus en<br />
plus en Afrique, mais aussi en<br />
Europe, et particulièrement ici à<br />
Londres ?<br />
AM : <strong>La</strong> perception internationale du<br />
Nigeria a beaucoup changé au cours<br />
Jim Ovia, fondateur et CEO<br />
de Zenith Bank<br />
des dernières années, surtout en termes<br />
de stabilité politique il y a eu aussi<br />
ce facteur positif qu’a été <strong>la</strong> lutte anticorruption<br />
; et il y a également l’économie<br />
qui est très dynamique avec <strong>la</strong><br />
montée des cours du pétrole.<br />
LA : Mais apparemment il y a eu aussi<br />
une restructuration du secteur bancaire<br />
nigérian?<br />
AM : Oui, c’est vrai, et ce<strong>la</strong> a contribué<br />
très fortement à <strong>la</strong> renaissance du système<br />
bancaire nigérian. <strong>La</strong> détermination<br />
du professeur Soludo, le gouverneur<br />
de <strong>la</strong> Banque centrale du Nigeria,<br />
et <strong>la</strong> restructuration du système bancaire<br />
qu’il a menée ont transformé<br />
l’environnement bancaire du pays.<br />
LA : A propos de cette crise généralisée<br />
des subprimes, pensez-vous que<br />
ce<strong>la</strong> va affecter l’Afrique ?<br />
AM : Très certainement non. Si l’on<br />
examine les gros problèmes que rencontrent<br />
les banques aux Etats-Unis et<br />
en Europe, je reste persuadé que ce<strong>la</strong><br />
provient d’un déclin des pratiques bancaires.<br />
<strong>La</strong> façon dont ces prêts immobiliers<br />
ont été accordés montre que les<br />
gens se sont détournés des bonnes vieilles<br />
méthodes de gestion d’une banque.<br />
Ce<strong>la</strong> va amener un certain nombre<br />
d’investisseurs à regarder avec plus<br />
d’intérêt les marchés émergents qui<br />
sont très <strong>la</strong>rgement à l’écart de cette<br />
crise. Je crois que toutes les économies<br />
qui sont soutenues par des produits tels<br />
que l’or, le pétrole, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>tine, s’en sortiront<br />
très bien. Et avec cette crise des<br />
subprimes, on va se recentrer sur les<br />
valeurs traditionnelles de <strong>la</strong> gestion<br />
bancaire, au niveau du crédit, des<br />
financements et du commerce. Il y a des<br />
opportunités énormes en Afrique de<br />
l’Ouest et en Afrique australe.<br />
LA : Vous parlez des matières premières<br />
comme l’or, le pétrole, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>tine…<br />
Les prix de ces matières premières<br />
continuent de grimper sur les<br />
p<strong>la</strong>ces financières, est-ce une bonne<br />
chose pour vous, les banquiers ?<br />
AM : Oui, je crois que c’est bien pour<br />
les banques… Les prix élevés sont dus<br />
aux craintes d’approvisionnement des<br />
marchés. Les prix élevés de l’or sont<br />
aussi dus aux préoccupations sur <strong>la</strong><br />
situation en Afrique du Sud, avec les<br />
inquiétudes sur <strong>la</strong> capacité de <strong>la</strong> compagnie<br />
d’électricité Eskom à approvisionner<br />
les compagnies minières pour<br />
qu’elles poursuivent leurs activités<br />
d’extraction. Nous savons aussi que<br />
l’Afrique du Sud dispose des plus<br />
grandes réserves de p<strong>la</strong>tine et, là aussi,<br />
si les mineurs ne peuvent poursuivre<br />
leurs activités, les prix poursuivront<br />
leurs courbes ascendantes. Il ne faut<br />
pas oublier que toute chose, dans ce<br />
domaine, à un caractère cyclique.<br />
LA : Quels sont vos projets d’avenir<br />
en tant que responsable d’une banque<br />
africaine ici à Londres.<br />
AM : Il y a des opportunités merveilleuses<br />
ici. Nous avons officiellement<br />
eu notre licence il y a seulement dix<br />
mois. Et nous sommes encore en train<br />
de nous installer. Notre principale<br />
cible restera encore le commerce, les<br />
infrastructures, les investissements et<br />
le financement des projets. Nous améliorerons<br />
notre profil sur le p<strong>la</strong>n commercial.<br />
Les perspectives d’avenir sont<br />
bonnes. Et le naira, <strong>la</strong> monnaie nigériane,<br />
pourrait sans doute flotter sur<br />
les p<strong>la</strong>ces financières de nouveau dans<br />
les douze prochains mois. Ce<strong>la</strong> nous<br />
<strong>«</strong> Nous allons développer<br />
nos activités sur le p<strong>la</strong>n<br />
de <strong>la</strong> gestion de fortune<br />
également, car il y a<br />
de nombreux hommes<br />
d’affaires nigérians et<br />
ouest-africains très, très<br />
riches, à qui nous pouvons<br />
offrir nos services. <strong>»</strong><br />
donnera beaucoup plus de flexibilité.<br />
Comme je le disais, nous allons développer<br />
nos activités sur le p<strong>la</strong>n de <strong>la</strong><br />
gestion de fortune également, car il y a<br />
de nombreux hommes d’affaires nigérians<br />
et ouest-africains très, très<br />
riches, à qui nous pouvons offrir nos<br />
services. Nous sommes très positifs,<br />
car en dix mois, nos affaires n’ont fait<br />
que se renforcer au fil du temps.<br />
LA : Il y a énormément de banques<br />
internationales présentes à Londres,<br />
mais est-ce plus difficile à une banque<br />
africaine d’opérer ici à Londres ?<br />
AM : Il y a toujours cette perception de<br />
corruption liée au Nigeria. Aussi le<br />
défi sera toujours plus grand pour une<br />
banque africaine comme <strong>la</strong> nôtre. <strong>La</strong><br />
stabilité politique des pays est un autre<br />
défi. Mais s’établir ici, à <strong>la</strong> City, le<br />
cœur du quartier des affaires de<br />
Londres, n’est pas toujours facile. A<br />
notre avantage, il y a tout de même<br />
une réputation bien établie de <strong>la</strong><br />
Zénith Bank. Et je crois que toute banque<br />
qui s’installe sur ce marché, et qui<br />
n’a pas une telle réputation, pourrait<br />
être confrontée à des difficultés. Mais<br />
mon expérience personnelle prouve<br />
qu’au niveau de l’Autorité des Services<br />
financiers, FSA qui régule notre corporation,<br />
il y a une approche très<br />
ouverte par rapport à chaque cas, ainsi<br />
nous n’avons pas eu de faveur particulière<br />
parce que nous étions africains,<br />
c’était une approche vraiment ouverte<br />
et nous leur avons fourni tous les<br />
documents et garanties dont ils<br />
avaient besoin.<br />
Bi<strong>la</strong>n satisfaisant pour<br />
le forum d’Attijariwafa<br />
Bank sur le Maghreb<br />
<strong>La</strong> seconde édition du Forum Maghreb Développement,<br />
organisé par Attijariwafa Bank, a accueilli du 31 au 1er février 2008 une délégation d’hommes d’affaires et de responsables<br />
de 36 entreprises tunisiennes, 127 entreprises<br />
marocaines, trois groupes mauritaniens et trois groupes<br />
libyens. Cette édition a été incontestablement réussie, avec<br />
plus de 270 rendez-vous B to B réalisés, avec une moyenne<br />
de six prises de contact par entreprise et près de 200 entreprises<br />
maghrébines participantes. Ce forum aura été l’occasion<br />
de développer des partenariats fructueux, avec <strong>la</strong><br />
concrétisation de 2 joint-ventures, un projet d'investissement<br />
dans le secteur de l’agro-industrie, 100% marocain,<br />
en Tunisie, et <strong>la</strong> signature de plusieurs contrats commerciaux<br />
de distribution et de vente spot.<br />
Ecobank Nigeria sur<br />
les pistes d’Africa<br />
International Bank<br />
<strong>La</strong> filiale nigériane d’Ecobank serait sur le point d’acquérir<br />
le fonds de commerce de <strong>la</strong> défunte Africa International<br />
Bank (AIB). Il s’agit de l’une des banques qui avaient des<br />
problèmes de liquidités avant <strong>la</strong> consolidation du secteur en<br />
2004. AIB porte à trois le nombre de banques en difficultés<br />
reprises par Ecobank. Les deux autres sont Allstates Trust<br />
Bank Plc et Hallmark Bank Plc. Ces acquisitions s’inscrivent<br />
dans <strong>la</strong> stratégie d’Ecobank, destinée à renforcer son<br />
ancrage dans le plus grand marché subsaharien.<br />
Mali : une loi pour sauver<br />
<strong>la</strong> Banque de l’habitat<br />
Le Parlement malien a adopté récemment un texte de loi<br />
facilitant à <strong>la</strong> Banque de l’habitat le recouvrement de ses<br />
créances. Cette nouvelle loi crée un privilège général mobilier<br />
et une hypothèque légale pour garantir les créances<br />
accordées par <strong>la</strong> banque avant le 30 juin 2005. A noter qu’à<br />
<strong>la</strong> date du 30 juin 2006, le montant à recouvrer s’élevait à<br />
67,4 milliards de FCFA. <strong>La</strong> BHM a pour actionnaires l’Etat<br />
malien, l’Office malien de l’habitat et divers partenaires<br />
dont <strong>la</strong> Sonatine et l’Office du Niger.<br />
ECP investit dans Central<br />
African Gold<br />
Emerging Capital Partners, fonds de private equity spécialisé<br />
sur l’Afrique, a investi 15,2 millions de dol<strong>la</strong>rs dans<br />
Central African Gold, un producteur d’or en pleine croissance,<br />
avec des opérations au Ghana et au Zimbabwe et des<br />
concessions pour l’exploration au Mali et au Botswana. Cet<br />
investissement fait du fonds ECP le premier actionnaire de<br />
Central African Gold. ECP se positionne aussi sur un marché<br />
en pleine expansion.<br />
Ethos cède ses parts dans<br />
Tsebo à Absa<br />
Le fonds de private equity Ethos a vendu les 49,95% qu’elle<br />
détenait dans le capital du Sud-Africain Tsebo Outsourcing<br />
Group à un consortium emmené par Absa Capital, <strong>la</strong> branche<br />
bancaire du groupe Absa. Le montant de <strong>la</strong> transaction<br />
n’a pas été dévoilé. Tsebo est propriétaire de Fedics, dans<br />
l’industrie alimentaire et détient plusieurs entités dans les<br />
services, à travers l’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho,<br />
<strong>la</strong> Namibie, le Swazi<strong>la</strong>nd, <strong>la</strong> République du Congo, le<br />
Mozambique et le Nigeria.<br />
Bank of Africa augmente<br />
son capital au Kenya<br />
<strong>La</strong> BOA est sur le point d’augmenter son capital au Kenya<br />
pour accompagner son expansion dans le pays. Le capital<br />
passera ainsi de 950 millions de shilling à 1,2 milliard dans<br />
les trois prochains mois. Bien que cette augmentation de<br />
capital soit réservée aux actionnaires, <strong>la</strong> banque n’écarte pas<br />
une possible fusion ou acquisition d’un opérateur local<br />
pour renforcer son assise dans le marché kenyan. <strong>La</strong> banque<br />
dispose déjà d’un partenariat avec <strong>la</strong> Banque des coopératives<br />
du Kenya, qui lui permet de collecter de <strong>la</strong> ressource à<br />
faible coût.
6<br />
L’Espagne appuie<br />
le microcrédit au Maroc<br />
Le gouvernement espagnol a accordé à <strong>la</strong> Fondation Zakoura,<br />
du Maroc, un prêt de 15 millions d'euros, dans le cadre du<br />
Fonds espagnol pour l'octroi de microcrédit au Maroc. <strong>La</strong><br />
convention re<strong>la</strong>tive à ce prêt a été signée mardi à Rabat par le<br />
président de <strong>la</strong> Fondation Zakoura, Noureddine Ayouch, et le<br />
coordinateur général de <strong>la</strong> Coopération espagnole au Maroc,<br />
Vicente Sellés. Ce prêt permettra à 40 000 nouvelles personnes<br />
de bénéficier de microcrédit pour concrétiser leurs projets.<br />
<strong>La</strong> Banque mondiale<br />
accorde 42 millions<br />
de dol<strong>la</strong>rs au Mali<br />
<strong>La</strong> Banque mondiale a consenti un prêt de 42 millions de dol<strong>la</strong>rs au<br />
Mali dans le cadre du Deuxième crédit d'appui à <strong>la</strong> stratégie de<br />
réduction de <strong>la</strong> pauvreté (CASRP II) dans le pays. Le CASRP II est<br />
le second d'une série d'opérations d'appui à <strong>la</strong> mise en oeuvre du<br />
Cadre stratégique pour <strong>la</strong> croissance et <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> pauvreté<br />
(CSCRP) du Mali, selon un communiqué de <strong>la</strong> BM. Ce projet vise<br />
le maintien d'un cadre macroéconomique stable et l'amélioration<br />
de <strong>la</strong> gestion générale des dépenses publiques, le renforcement de <strong>la</strong><br />
croissance et l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base,<br />
en vue d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement<br />
(OMD).<br />
L’Egypte et le Soudan prêts à<br />
renforcer <strong>la</strong> coopération en<br />
matière d’investissements<br />
L'Egypte et le Soudan sont prêts à renforcer <strong>la</strong> coopération en<br />
matière d'investissements. Les deux pays voisins envisagent<br />
d'organiser un forum conjoint sur les investissements à<br />
Khartoum, a rapporté lundi l'agence de presse officielle égyptienne<br />
MENA. Le ministre égyptien de l'Investissement, Dr<br />
Mahmoud Mohieldin, se rendra au Soudan le 11 février, date à<br />
<strong>la</strong>quelle un forum d'investissement Egypte-Soudan sera organisé<br />
en présence des présidents des holdings égyptiens, du secteur<br />
privé et des investisseurs, a indiqué MENA. Les deux parties<br />
discuteront des moyens pour accroître les investissements<br />
et lever les obstacles, en plus d'établir des joint-ventures, a<br />
déc<strong>la</strong>ré l'ambassadeur soudanais en Egypte.<br />
Le G7 envisage un fonds<br />
Selon <strong>La</strong> Tribune d’Alger, le club des pays les plus industrialisés<br />
envisage <strong>la</strong> création d’un fonds sur le modèle de <strong>la</strong> Banque mondiale.<br />
Dans un communiqué conjoint, rendu public au terme de <strong>la</strong><br />
rencontre, les ministres des Finances et les directeurs des banques<br />
centrales ont en effet exprimé l’intention d’augmenter progressivement<br />
les investissements dans les pays en développement pour les<br />
aider à s’associer aux efforts internationaux en vue de répondre aux<br />
changements climatiques.<br />
Tarif de base Tarif abonné fondateur<br />
(papier et web) (papier et web)<br />
Afrique 160 a 130 a<br />
Europe 135 a 115 a<br />
Autres pays 210 a 185 a<br />
WEB uniquement 50 a<br />
BANQUES ET ASSURANCES<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Egypte : les petites banques<br />
pourraient valoir cher…<br />
Des autorisations de nouvelles banques n’étant pas envisagées, le ticket d’entrée, en Egypte, se limite<br />
à l’acquisition des petites banques. Le marché anticipe.<br />
Par Sana Harb, Alger<br />
Deux grandes opérations de cession sont<br />
attendues au cours des prochains mois<br />
dans le secteur bancaire égyptien. <strong>La</strong> première<br />
porte sur <strong>la</strong> cession aux enchères, à<br />
<strong>la</strong> bourse, de 15% des actions encore détenues<br />
par l'Etat de <strong>la</strong> Banque d’Alexandrie,<br />
dont 80% ont été acquis fin 2006 par <strong>la</strong><br />
banque San Paolo. L'attractivité du secteur<br />
bancaire égyptien étant très forte,<br />
l'on s'attend à ce que ces actions atteignent<br />
des prix élevés. <strong>La</strong> seconde opération<br />
portera sur <strong>la</strong> vente de 67% de <strong>la</strong><br />
Banque du Caire, troisième grande banque<br />
publique, qui détient 7% du marché.<br />
<strong>La</strong> partie se jouera entre douze banques<br />
arabes et étrangères dont <strong>la</strong> banque allemande<br />
Deutsche Bank, <strong>la</strong> Banque nationale<br />
grecque et <strong>la</strong> Banque commerciale<br />
koweïtienne. A l'origine, 80% des parts<br />
devaient être cédées à un <strong>«</strong> investisseur<br />
stratégique <strong>»</strong>, mais devant les réactions<br />
hostiles, cette part a été ramenée à 67%.<br />
Des experts estiment que le gouvernement<br />
joue avec les mots, car rien n'empêchera<br />
l'investisseur stratégique qui aurait<br />
acquis les 67% de prendre les 28% qui<br />
seront vendues en bourse. <strong>La</strong> privatisation<br />
de <strong>la</strong> Banque du Caire a suscité un<br />
débat vif sur l'avenir des banques égyptiennes<br />
et <strong>la</strong> domination des banques<br />
étrangères. Cette privatisation al<strong>la</strong>it à<br />
contre-courant des déc<strong>la</strong>rations officielles<br />
qui juraient, après <strong>la</strong> cession de <strong>la</strong><br />
Banque d'Alexandrie, qu'il n'y aurait pas<br />
d'autres cessions. Mais <strong>la</strong> tendance était<br />
présente dans <strong>la</strong> loi 88 de 2003 qui poussait<br />
littéralement à une fusion entre les banques<br />
et à une réduction de leur nombre.<br />
Vers un mouvement de concentration<br />
dans le privé<br />
A terme, <strong>la</strong> cession de <strong>la</strong> Banque du Caire<br />
ne bouleversera pas <strong>la</strong> donne sur une p<strong>la</strong>ce<br />
partagée entre 38 banques privées étrangères<br />
ou locales et trois banques publiques,<br />
Misr Bank, Al Ahly et <strong>la</strong> Banque du Caire.<br />
Les banques publiques détenaient encore, à<br />
décembre 2007, <strong>la</strong> moitié des dépôts financiers.<br />
Elles accomplissent près de 40% des<br />
opérations de crédits à travers le réseau le<br />
plus étendu en Egypte (924 agences). Seules<br />
deux banques privées ont une part de marché<br />
qui dépasse 5%, toutes les autres n'atteignant<br />
pas les 2%. Pourtant, les banques<br />
publiques vont devoir faire face à une<br />
concurrence grandissante. Les spécialistes<br />
s'attendent à une nouvelle vague d'acquisitions,<br />
cib<strong>la</strong>nt les petites banques privées.<br />
Beaucoup de ces banques ont disparu<br />
depuis 2005, soit par acquisition, soit par<br />
liquidation. <strong>La</strong> loi fixait les mécanismes des<br />
fusions volontaires ou contraintes. L'article<br />
32 dispose que le capital initial, à verser<br />
dans sa totalité, ne doit pas être inférieur à<br />
500 millions de livres égyptiennes et que le<br />
capital consacré aux activités des succursales<br />
de banques étrangères ne doit pas être<br />
inférieur à 50 millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />
Les petites banques prennent de <strong>la</strong><br />
valeur<br />
Les petites banques qui ont survécu<br />
aux rigueurs de <strong>la</strong> loi pourraient devenir,<br />
selon les spécialistes, le bon ticket<br />
d'entrée sur le marché égyptien. <strong>La</strong><br />
valeur de ces banques mineures risque<br />
même de prendre l'ascenseur. <strong>La</strong><br />
Banque centrale égyptienne, qui, par<br />
effet de l'application de <strong>la</strong> loi, a réduit<br />
le nombre des banques présentes sur <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>ce, persiste à ne pas délivrer des<br />
agréments pour <strong>la</strong> création de nouvelles<br />
banques. Officiellement, il n'existe<br />
pas de décision visant à réduire le<br />
nombre de banques, mais le gouverneur<br />
de <strong>la</strong> Banque centrale a déjà <strong>la</strong>issé<br />
entendre que 25 serait le nombre le<br />
plus approprié. Face à ce cadrage,<br />
acquérir une banque existante devient<br />
l'unique moyen de pénétrer un marché<br />
dont le potentiel de développement est<br />
estimé très important. Le nombre des<br />
ces <strong>«</strong> petites <strong>»</strong> n'est pas très élevé.<br />
Selon un rapport d'EFG Hermès, 70%<br />
des banques privées sont en fait des<br />
Les banques publiques<br />
détenaient encore, à<br />
décembre 2007, <strong>la</strong> moitié<br />
des dépôts financiers.<br />
filiales, ou des succursales de banques<br />
étrangères ou régionales. Elles ne sont<br />
pas, en général, sur <strong>la</strong> liste des acquisitions<br />
possibles. L'offre est donc<br />
réduite, les prochaines acquisitions ne<br />
peuvent que coûter plus cher. Et <strong>la</strong> disponibilité<br />
d'un énorme surplus financier<br />
dans les pays du Golfe ne fera que<br />
monter les enchères.<br />
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Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 BOURSES<br />
7<br />
<strong>«</strong> L’Afrique doit créer une devise<br />
basée sur l’or, le pétrole, le café<br />
et le cacao <strong>»</strong><br />
Champion du monde des traders en 1999, le Marocain Mostafa Belkhayate gère aujourd’hui un fonds<br />
dédié à l’or, avec un actif valorisé à 1,2 milliard de dol<strong>la</strong>rs. Dans cet entretien, il nous livre ses impressions<br />
sur l’évolution de <strong>la</strong> crise financière actuelle et les perspectives sur les métaux, le pétrole et les devises.<br />
Propos recueillis par Adama Wade<br />
Les Afriques : Avant de parler de l'Afrique,<br />
un mot sur <strong>la</strong> crise qui frappe actuellement<br />
les marchés action en Europe et en<br />
Amérique : un accident ou une chose prévue<br />
de longue date ?<br />
Mostafa Belkhayate : Certainement pas<br />
un accident. Depuis 20 ans déjà, une crise<br />
financière menace les marchés internationaux.<br />
Pourquoi donc finira-t-elle par arriver<br />
? Et pourquoi cette année 2008 préci-<br />
<strong>«</strong> Lorsque <strong>la</strong> majorité ouvrira<br />
les yeux, il sera trop tard<br />
et une véritable panique<br />
saisira <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète<br />
financière. <strong>»</strong><br />
sément ? Les grands de ce monde n’ont-ils<br />
pas les moyens de l’éviter ? Parce que <strong>la</strong><br />
grande Amérique va perdre le contrôle sur<br />
sa propre monnaie, le dol<strong>la</strong>r. Jusqu’à présent,<br />
<strong>la</strong> première banque au monde, <strong>la</strong><br />
Réserve fédérale des Etats-Unis, a toujours<br />
su manipuler les taux d’intérêt pour<br />
endormir les investisseurs. Certains commencent<br />
à se réveiller et ce<strong>la</strong> se voit sur le<br />
cours des devises. Lorsque <strong>la</strong> majorité<br />
ouvrira les yeux, il sera trop tard et une<br />
véritable panique saisira <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète financière.<br />
Une panique d’une autre ampleur<br />
que celle de 1929.<br />
Aujourd’hui le marché boursier souffre<br />
d’une anomalie qui ne peut durer éternellement<br />
: le principe naturel des vases communicants<br />
a disparu. Dans un marché sain,<br />
quand le secteur des actions monte, celui<br />
des obligations baisse, quand les bons de<br />
Trésor chutent, les matières premières<br />
montent, quand l’argent quitte un continent,<br />
il se retrouve dans un autre continent.<br />
Mais là, depuis une dizaine d’années on<br />
assiste à un <strong>«</strong> drôle <strong>»</strong> de scénario : tous les<br />
secteurs montent, et partout dans le<br />
monde. Il y a donc anguille sous roche !<br />
L’explication est simple : il y a une surliquidité<br />
inédite. Elle gonfle tous les secteurs<br />
boursiers, y compris l’immobilier et l’art.<br />
Quelle est donc <strong>la</strong> source de cette surliquidité<br />
? Le Japon. Le pays du Soleil Levant<br />
détient désormais <strong>la</strong> clé des marchés américains<br />
et, par là même, <strong>la</strong> destinée de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète<br />
financière. Un air de revanche qui<br />
revêt un caractère beaucoup plus subtil<br />
qu’on ne peut l’imaginer.<br />
Depuis des décennies, <strong>la</strong> Banque centrale<br />
du Japon prête de l’argent gratuitement<br />
(c’est-à-dire avec un taux insensé égal à<br />
zéro) au reste du monde. Des milliers de<br />
milliards qui sont aussitôt convertis en dol<strong>la</strong>rs,<br />
en livres sterling, en dol<strong>la</strong>rs canadiens,<br />
etc. et investis, à tort et à travers, sur tout<br />
compartiment boursier. Les hedge funds<br />
s’en sont donnés à cœur joie pour utiliser<br />
au maximum les effets de levier dont ils disposent<br />
avec cette manne inespérée d’argent<br />
à bon marché. <strong>La</strong> rigo<strong>la</strong>de est terminée !<br />
L’heure de passer à <strong>la</strong> caisse a sonné. Il va y<br />
avoir bouscu<strong>la</strong>de et une queue interminable<br />
au guichet japonais : les montants en jeu<br />
sont tout simplement astronomiques !<br />
Cet assèchement de <strong>la</strong> liquidité mondiale va<br />
entraîner une baisse généralisée sur les<br />
actions, les obligations, les devises, l’immobilier,<br />
ainsi que sur tous les p<strong>la</strong>cements spé-<br />
cu<strong>la</strong>tifs. Un tsunami financier dont je suis<br />
surpris que les professionnels n’en perçoivent<br />
pas, ou ne veulent pas en entendre le<br />
grondement annonciateur. D’autant que <strong>la</strong><br />
Chine ne va pas rester les bras croisés avec<br />
ses 600 milliards de dol<strong>la</strong>rs américains qui<br />
risquent de s’évaporer en fumée.<br />
LA : L'Afrique est un gros exportateur de<br />
matières premières. Quelles seront les<br />
tendances des cours de l'or, du fer, de <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>tine et des autres métaux en 2008 ?<br />
MB : L’or a pour objectif 1450 dol<strong>la</strong>rs US<br />
avant décembre prochain. Et cassera 2000<br />
USD en 2009 ! Un mouvement qui sera<br />
indépendant de <strong>la</strong> conjoncture américaine,<br />
contrairement à ce que pourraient<br />
penser certains analystes. Il va monter<br />
avec force car il va quitter sa dimension de<br />
<strong>«</strong> matière première <strong>»</strong> pour <strong>la</strong> dimension<br />
<strong>«</strong> S’il y a une certitude,<br />
en cette année 2008, sur<br />
les marchés financiers,<br />
par nature incertains, c’est<br />
bien celle-là : le billet vert<br />
va plonger. <strong>»</strong><br />
<strong>«</strong> devise <strong>»</strong>. A ce jour, <strong>la</strong> moyenne mondiale<br />
des stocks d’or dans les réserves de change<br />
est de 10%. Cette moyenne ne peut<br />
qu’augmenter, vu <strong>la</strong> tempête financière et<br />
monétaire qui s’annonce déjà. Et un petit<br />
1% de hausse représente tous les lingots<br />
d’or disponibles à <strong>la</strong> vente.<br />
Justement, bientôt les lingots d’or se feront<br />
rares. Les investisseurs (arabes et asiatiques)<br />
les achètent et ne les remettent plus sur le<br />
marché. Ils les stockent et les oublient, quelque<br />
soit le profit qu’ils peuvent en retirer à<br />
<strong>la</strong> revente.<br />
Aujourd'hui l'or flirte avec son plus haut<br />
niveau historique, 932 USD l'once. Telle une<br />
locomotive, il tirera sur les 5 prochaines<br />
années toutes les autres matières premières.<br />
LA : Qu'en est-il du pétrole. A-t-il atteint<br />
son pic maximum avec le cours de 100<br />
dol<strong>la</strong>rs ?<br />
MB : Le pétrole se dirige vers 150 USD le<br />
baril sur les deux prochaines années. Il faut<br />
oublier les niveaux de 60 USD, on ne les<br />
reverra plus jamais.<br />
LA : Finalement, ces hausses profitentelles<br />
à l'Afrique ? Y a-t-il une bonne gestion<br />
de l'or ?<br />
MB : Il faudrait que <strong>la</strong> richesse africaine<br />
brille pour les Africains. Pour le moment, ce<br />
sont les multinationales étrangères qui en<br />
profitent. Pourtant, il existe sur les marchés<br />
financiers des solutions pour construire un<br />
pont entre les entrepreneurs africains et le<br />
fleuve des liquidités mondiales. C'est uniquement<br />
une question d'ingénierie financière.<br />
Exemple : le fonds que je gère, Mansa<br />
Moussa Gold Fund, est le premier fonds qui<br />
permet à un Africain de rester propriétaire<br />
de <strong>la</strong> mine d'or, sans en concéder une partie<br />
à ceux qui le financent.<br />
LA : Le dol<strong>la</strong>rs va-t-il se redresser finalement<br />
en 2008 ?<br />
MB : Une chose est certaine à 200% : le<br />
dol<strong>la</strong>r américain va encore baisser. Sur les<br />
moyen et long termes, il n’a aucune autre<br />
alternative. <strong>La</strong> question est : va-t-il continuer<br />
à glisser avec autant de régu<strong>la</strong>rité (et<br />
donc sous le contrôle de l’Amérique) ou<br />
va-t-il tomber lourdement, provoquant<br />
une crise p<strong>la</strong>nétaire sans précédent ? Je<br />
m’attends à une baisse brutale du dol<strong>la</strong>r<br />
(plus de 10% en une semaine) avant l’automne<br />
2008. Un gap baissier qui va affoler<br />
les p<strong>la</strong>ces financières car les opérateurs<br />
auront <strong>la</strong> nette impression que plus personne<br />
n’a le contrôle. Ce<strong>la</strong> fait bientôt 4 ans<br />
que j’explique pourquoi le dol<strong>la</strong>r ne peut<br />
que baisser, mais cette année, il va décrocher<br />
brutalement car deux événements risquent<br />
de se télescoper :<br />
Primo, les Chinois, qui depuis 20 ans<br />
financent l’économie américaine, vont<br />
d’une part commencer à diversifier leur<br />
risque sur d’autres pays et autres devises,<br />
et d’autre part s’attaquer à des secteurs<br />
jusque-là considérés chasse gardée par les<br />
Américains : le pétrole et <strong>la</strong> défense.<br />
Secondo, les banques centrales sont en<br />
train de revoir sérieusement leur exposition<br />
au dol<strong>la</strong>r US dans leurs réserves de<br />
change. Pour simplifier, aujourd’hui, les<br />
réserves de change au niveau mondial sont<br />
<strong>la</strong>rgement constituées, à 67%, de dol<strong>la</strong>rs<br />
US, 25% d’euros, 4% de yens et 4% de<br />
<strong>«</strong> Créer une devise africaine,<br />
non pas basée sur une autre<br />
devise étrangère, mais sur<br />
un panier de matières<br />
premières typiquement<br />
africaines, comme l'or,<br />
le pétrole, le café, le cacao,<br />
le coton. <strong>»</strong><br />
livres sterling. Un déséquilibre qui a fait<br />
très mal à toutes les banques centrales,<br />
particulièrement celles de l’Asie. S’il y a<br />
une certitude, en cette année 2008, sur les<br />
marchés financiers, par nature incertains,<br />
c’est bien celle-là : le billet vert va plonger.<br />
LA : Si vous deviez gérer les réserves des<br />
banques centrales africaines, quelles<br />
seraient les solutions d'urgence que vous<br />
préconiseriez ?<br />
MB : Les réserves de banques centrales africaines<br />
contiennent très peu d'or. Alors que<br />
<strong>la</strong> moyenne mondiale est de 10%, elle<br />
n'avoisine même pas les 3% en Afrique.<br />
Incontestablement, c'est une erreur. Elle<br />
doit être certainement voulue. Mais par<br />
qui ? <strong>La</strong> solution que je préconise est simple<br />
: étudier sérieusement <strong>la</strong> problématique<br />
de créer une devise africaine, non pas basée<br />
sur une autre devise étrangère mais sur un<br />
panier de matières premières typiquement<br />
africaines, comme l'or, le pétrole, le café, le<br />
cacao, le coton. Je suis convaincu que <strong>la</strong><br />
solution du développement africain passe<br />
par cette véritable indépendance monétaire.<br />
Et d'investir massivement dans l'exploitation<br />
de ces richesses. Utiliser les ingénieries<br />
financières qu'offrent les marchés<br />
internationaux, au lieu d'offrir sur un p<strong>la</strong>teau<br />
les concessions, sous prétexte qu'il faut<br />
des milliards pour <strong>la</strong> recherche et l'exploitation.<br />
Tout est dans <strong>la</strong> ressource humaine. Et<br />
l'Afrique n'en manque certainement pas.<br />
Citibank Algérie augmente<br />
son capital<br />
Le capital de Citibank Algérie est passé depuis le 31 décembre<br />
2007 de 3,6 milliards de dinars à 8,8 milliards de dinars.<br />
L’augmentation de capital illustre les intentions du groupe<br />
sur le marché algérien. Quatre nouvelles agences ouvriront<br />
entre 2008 et 2009 dans les centres urbains. L’institution,<br />
qui possède un solide portefeuille de 300 entreprises,<br />
entend renforcer sa présence sur ce créneau, al<strong>la</strong>nt bien audelà<br />
de son volume d’engagement actuel estimé à 450 millions<br />
d’euros.<br />
Axa Assistance Maroc<br />
augmente son capital<br />
<strong>La</strong> filiale marocaine d’Axa Assistance SA a procédé à une<br />
double augmentation de capital à travers deux opérations<br />
consécutives. En effet, <strong>la</strong> première augmentation, décidée<br />
par l’assemblée générale extraordinaire en date du 16<br />
novembre 2007, a porté le capital de 50 à 66,7 millions de<br />
dirhams, suivie d’une seconde augmentation de capital de<br />
4,16 millions portant le capital à 70,86 à l’issue de l’assemblée<br />
générale extraordinaire du 26 décembre 2007. Ces deux<br />
opérations se sont traduites par <strong>la</strong> création et l’émission de<br />
208 600 actions en numéraire de valeur nominale à 100 dirhams.<br />
A noter qu’en 2006, une bonne part de <strong>la</strong> production<br />
de <strong>la</strong> filiale du groupe français Axa Assistance SA était réalisée<br />
avec les assurés résidant au Maroc, soit 54% des dossiers<br />
d’assistance médicale et automobile ouverts, contre<br />
46% de dossiers traités pour le compte de sociétés d’assistance<br />
étrangères.<br />
Des banques nigérianes,<br />
re<strong>la</strong>is du programme<br />
d’exportation de produits<br />
agricoles américains<br />
Quatre banques nigérianes (First Bank, Guaranty Trust Bank,<br />
Union Bank et United Bank for Africa) ont été agréées par le<br />
département américain de l’Agriculture (USDA) pour participer<br />
à son programme de 20 millions de dol<strong>la</strong>rs de crédit à l’export<br />
sur leurs produits agricoles en Afrique. Le programme<br />
concerne particulièrement le Nigeria et le Moyen-Orient. Le<br />
programme est destiné à faciliter l’exportation des produits<br />
agricoles vers les pays en développement.<br />
<strong>La</strong> BADEA finance<br />
l’extension d’un aéroport<br />
au Botswana<br />
Le Botswana a obtenu un prêt auprès de <strong>la</strong> BADEA (Banque<br />
arabe pour le développement économique de l’Afrique) pour <strong>la</strong><br />
mise à niveau et l’extension du terminal de l’aéroport international<br />
de Sir Seretse Khama. Le prêt s’élève à 10 millions de dol<strong>la</strong>rs,<br />
qui seront ajoutés à 20 millions de dol<strong>la</strong>rs provenant du<br />
fond OPEP pour le développement international. L’accord a été<br />
signé le 24 janvier dernier à Khartoum entre le président de <strong>la</strong><br />
BADEA et le ministre des Finances du Botswana.<br />
IIB investit en Tunisie<br />
<strong>La</strong> Banque internationale d’investissement (IIB) de Bahreïn<br />
investira 40 millions de dol<strong>la</strong>rs dans l’industrie en Tunisie.<br />
Le projet s’inscrit dans le cadre d’une augmentation de capital<br />
qui a permis à <strong>la</strong> banque de recueillir plus de 136 millions<br />
de dol<strong>la</strong>rs. Cette opération a permis l’émission de 27 millions<br />
de parts aux actionnaires existant et 30 millions de<br />
parts au marché financier.<br />
<strong>La</strong> Société Générale se<br />
retire de l’offre de rachat<br />
d’Al Wahda<br />
<strong>La</strong> Société Générale serait sur le point de se désengager de<br />
l’offre de rachat de <strong>la</strong> banque libyenne Al-Wahda, qui doit<br />
être finalisée <strong>la</strong> semaine prochaine. Suite à ce retrait, <strong>la</strong> liste<br />
des banques candidates à <strong>la</strong> reprise de l’institution libyenne<br />
se réduit à une confrontation entre les banques arabes, à<br />
quelques exceptions près. Il s’agit essentiellement de <strong>la</strong><br />
Marocaine Attijariwafa Bank et de <strong>la</strong> banque jordanienne<br />
Arab Bank. L’Etat libyen est conseillé dans ce processus par<br />
<strong>la</strong> banque Rothschild.
8<br />
Prévisions pessimistes<br />
de Nex Rubica<br />
Nex Rubica, l’opérateur panafricain sur <strong>la</strong> gestion du risque sur<br />
l’investissement, s’attend à ce que le choc pétrolier et l’instabilité<br />
dans certains marchés clés comme le Kenya fassent chuter<br />
<strong>la</strong> plupart des indices. Ainsi, le Mid 45 Indices et le NXR top 40,<br />
qui sont des indicateurs utilisés pour jauger le niveau de liquidité<br />
des grands marchés africains de capitaux, sont tous réservés<br />
à <strong>la</strong> baisse d’après les analystes de Nex Rubica. Toutefois,<br />
préviennent-ils, les tendances sont en général déterminées par<br />
<strong>la</strong> conjoncture économique interne propre à ces grands marchés<br />
du Nigeria, de l’Egypte et du Maroc.<br />
<strong>La</strong> BRVM présente son bi<strong>la</strong>n<br />
à Ouagadougou<br />
Léopold T. Ouédraogo, directeur d’antenne de <strong>la</strong> BRVM à<br />
Ouagadougou, a présenté dans cette même ville, mardi 5<br />
février 2008, les performances du marché boursier régional<br />
pour l’année 2007. L’environnement régional apaisé, avec<br />
notamment le retour de <strong>la</strong> paix en Côte d’Ivoire, ont <strong>la</strong>rgement<br />
contribué aux bonnes performances enregistrées par <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />
abidjanaise, en hausse de plus de 70% l’année dernière.<br />
<strong>La</strong> roupie mauricienne<br />
s’envole de 13%<br />
Du jamais vu depuis 10 ans ; <strong>la</strong> roupie s’est appréciée dernièrement<br />
de 13% en moyenne par rapport aux devises<br />
étrangères. En janvier 2007, le dol<strong>la</strong>r s’échangeait à 33,62<br />
roupies, l’euro à 43,95 roupies et <strong>la</strong> livre sterling à 66 roupies.<br />
En décembre 2007, le dol<strong>la</strong>r s’échangeait à 29,10,<br />
l’euro à 42,82 et <strong>la</strong> livre sterling à 58,40 roupies. C’est une<br />
baisse de 13% pour le dol<strong>la</strong>r et <strong>la</strong> livre sterling et de 3%<br />
pour l’euro. Cette appréciation n’est pas pour p<strong>la</strong>ire aux<br />
industriels du textile-habillement, qui représentent 90%<br />
des exportations de <strong>la</strong> zone mauricienne.<br />
Afrique du Sud : Exxaro<br />
chute de 6%<br />
Le cours de l’action de <strong>la</strong> compagnie sud-africaine Exxaro a<br />
chuté de 6% vendredi dernier à l’ouverture de <strong>la</strong> Bourse de<br />
Johannesburg, après un avertissement sur résultats. Exxaro a<br />
perdu alors que l’indice Top 40 des blue chips sud-africains<br />
marquait le pas. Exxaro s’attend désormais à des bénéfices de<br />
400 à 440 cents par action et une distribution de dividendes<br />
devant se situer entre 1,365 et 1,5 milliard de rands.<br />
Orascom plombe <strong>la</strong> Bourse<br />
du Caire<br />
L’action d’Orascom Telecom, le cinquième opérateur arabe de<br />
téléphonie mobile par <strong>la</strong> capitalisation boursière, poursuivait<br />
sa chute lors de <strong>la</strong> quatrième séance hebdomadaire du jeudi<br />
7 février 2008 dernier, entraînant dans son sil<strong>la</strong>ge les valeurs<br />
égyptiennes. L’opérateur égyptien a perdu 6% depuis le début<br />
de <strong>la</strong> semaine et le case 30, 0,48% à 10 212,61 points. L’une des<br />
raisons de <strong>la</strong> baisse est l’attitude des investisseurs étrangers,<br />
généralement vendeurs depuis le début de l’année.<br />
De Beers surfe sur le rebond<br />
du diamant<br />
De Beers, le leader mondial de <strong>la</strong> production du diamant, a<br />
annoncé à Londres une baisse de son chiffre d’affaires pour<br />
2007, tombé de 3,7% à 5,9 milliards de dol<strong>la</strong>rs. Le groupe s’attend<br />
à des perspectives intéressantes pour l’année 2008, marquée<br />
dès à présent par une forte reprise du marché du diamant.<br />
Seule ombre au tableau, <strong>la</strong> récession annoncée de l’économie<br />
US et les crises énergétiques en Afrique du Sud.<br />
Rio Tinto rejette <strong>la</strong> nouvelle<br />
offre de BHP Billiton<br />
Le leader mondial des mines BHP Billiton propose désormais<br />
3,4 de ses actions en échange d’une action de Rio<br />
Tinto, contre trois précédemment. Cette nouvelle offre, qui<br />
valorise le groupe minier anglo-australien à 147,4 milliards<br />
de dol<strong>la</strong>rs, a été rejetée mercredi. Pour Rio Tinto, même<br />
améliorée l’offre de BHP Billiton comportait une sousvalorisation<br />
importante de <strong>la</strong> valeur intrinsèque des actifs<br />
et des perspectives de développement de Rio Tinto dans le<br />
minerai de fer, le cuivre et l’aluminium.<br />
BOURSES<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Bourse de Casab<strong>la</strong>nca : les<br />
valeurs à suivre en 2008<br />
En se basant sur les résultats prévisionnels de l’ensemble des entreprises cotées à <strong>la</strong> Bourse de<br />
Casab<strong>la</strong>nca, BMCE Capital a dressé des profils types à l’intention des investisseurs.<br />
Où faut-il investir sur le marché actions<br />
de Casab<strong>la</strong>nca ? <strong>La</strong> réponse pourrait sortir<br />
de l’analyse paramétrée réalisée par<br />
BMCE Capital sur <strong>la</strong> base des résultats<br />
prévisionnels de 2008. L’action de<br />
BMCE Bank a été écartée de ces analyses<br />
pour des raisons déontologiques. En se<br />
basant sur le rendement de dividende,<br />
critère suivi de près par les petits porteurs,<br />
c’est l’action Agma qui arrive en<br />
première position avec un rendement de<br />
6,67%, devant <strong>la</strong> Lydec et Aluminium du<br />
Maroc. Coté à Paris et à Casab<strong>la</strong>nca,<br />
Maroc Télécom, qui fonde son attractivité<br />
sur une politique agressive de redistribution<br />
des bénéfices aux actionnaires,<br />
s’illustre aussi sur ce critère avec un rendement<br />
de 5,46%.<br />
Autre paramètre souvent mis à profit<br />
dans <strong>la</strong> comparaison des valeurs boursières,<br />
le fameux BPA ou bénéfice par<br />
action. Le CIH réalise le meilleur ratio<br />
sur ce point, <strong>«</strong> grâce au recouvrement<br />
d’une partie de ses créances en souffrance <strong>»</strong><br />
avec un TCAM (taux de croissance<br />
annuel moyen) de 32%. Viennent ensuite<br />
Taslif et l’ONA avec respectivement des<br />
TCAM de 19,1% et 18,7%.<br />
Du côté de <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong> gestion, Maroc<br />
Telecom, Agma <strong>La</strong>hlou Tazi et M2M<br />
Group tirent profit d’une gestion optimale<br />
des charges opératoires en réalisant<br />
les meilleures marges brutes des valeurs<br />
cotées. Ces marges sont de respectivement<br />
59,9%, 58,2% et 49,2%.<br />
En termes de création de valeurs, M2M<br />
Group, Agma <strong>La</strong>hlou-Tazi et Ciments<br />
du Maroc arrivent en tête de peloton,<br />
réalisant une rentabilité économique<br />
après remboursement de <strong>la</strong> dette et<br />
rémunération des actionnaires de<br />
35,6%, 26,6% et 18,9%.<br />
Quelle est l’entreprise <strong>la</strong> plus rentable ?<br />
Ces différents critères doivent mener à <strong>la</strong><br />
détermination de <strong>la</strong> rentabilité des fonds<br />
propres, terrain favorable à Maroc<br />
Telecom qui dégage une value créative<br />
Index (potentiel de <strong>la</strong> valeur à satisfaire<br />
le rendement espéré des capitaux propres)<br />
supérieure à 7,92x, devant Addoha<br />
(5,21x) et Agma <strong>La</strong>hlou-Tazi (4,31x).<br />
Partant d’une hypothèse de croissance<br />
pessimiste (taux de croissance à l’infini<br />
nul), les valorisations à croissance zéro<br />
(VCZ) de Maghreb Oxygène, <strong>La</strong>farge<br />
Ciments et CTM surperforment de<br />
88,29%, 83,18% et de 75,10% leur capitalisation<br />
boursière. Ce qui signifie, selon<br />
les analystes, que <strong>«</strong> leur valorisation marchande<br />
actuelle ne tient pas compte du<br />
potentiel de croissance prévu pour les<br />
années à venir <strong>»</strong>.<br />
Eqdom affiche <strong>la</strong> valorisation <strong>la</strong> plus<br />
importante à 75,57% (VCZ/Cap) de sa<br />
capitalisation boursière. En règle générale,<br />
les valeurs marchandes actuelles de<br />
toutes les financières intègrent déjà leurs<br />
perspectives de croissance des années à<br />
venir, estiment les analystes.<br />
Les meilleurs taux de rotation (rapport<br />
entre le volume de transactions et les<br />
titres émis) sont réalisés par deux valeurs<br />
de <strong>la</strong> nouvelle économie, HPS et IB<br />
Maroc, avec respectivement 136% et<br />
113,37%, qui ressortent ainsi à fin<br />
décembre 2007 comme étant les valeurs<br />
les plus liquides de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce.<br />
Du point de vue profondeur, le marché<br />
est dominé par Maroc Télécom qui accapare<br />
l’essentiel de <strong>la</strong> valorisation, soit<br />
21,08%. Attijariwafa Bank et Addoha<br />
suivent dans une moindre mesure avec<br />
des parts respectives de 10,19% et 7,8%<br />
de <strong>la</strong> capitalisation boursière.<br />
Sur le ROE, rapport qui donne une<br />
bonne idée du rendement des fonds propres,<br />
le CIH affiche le meilleur ratio avec<br />
28,66% en raison de son faible niveau de<br />
fonds propres. Attijariwafa Bank suit à <strong>la</strong><br />
deuxième position avec un ROE de<br />
19,59%. <strong>La</strong> faible capitalisation du CIH<br />
fait ressortir <strong>la</strong> rentabilité de ses fonds<br />
propres à 2,84 fois le rendement exigé<br />
par les actionnaires, lequel est de 10,1%.<br />
A noter que dans le secteur des assurances,<br />
At<strong>la</strong>nta ressort comme étant <strong>la</strong><br />
valeur <strong>la</strong> plus rentable du secteur, avec<br />
une marge nette se situant à 21,58%<br />
contre 12,91% pour Wafa Assurance et<br />
2,52% pour <strong>la</strong> Marocaine-Vie.<br />
Globalement, sur <strong>la</strong> base de l’analyse<br />
quantitative des performances boursières,<br />
les valeurs Sonasid, ONA,<br />
Attijariwafa Bank, Maroc Telecom et<br />
Addoha semblent présenter le plus de<br />
potentiel de croissance parmi les<br />
entreprises de <strong>la</strong> cote casab<strong>la</strong>ncaise.<br />
Un recoupement de cette méthode<br />
quantitative avec l’analyse technique<br />
permettrait sans doute de dégager une<br />
meilleure visibilité.<br />
Le charbon, faute de mieux ?<br />
L’attrait du charbon part en flèche au vu des besoins en énergie. Mais peut-être n’est-ce pas le meilleur<br />
pari. Même pour l’Afrique du Sud.<br />
Par Bénédicte Châtel, Paris<br />
Le charbon, cette énergie fossile du XIX e<br />
siècle, revient en force sur <strong>la</strong> scène énergétique<br />
mondiale. Et des pays comme<br />
l’Afrique du Sud (cinquième producteur<br />
avec 244 millions de tonnes et quatrième<br />
exportateur avec 69 Mt) peuvent se frotter<br />
<strong>La</strong> Chine, l’année dernière,<br />
a installé une centrale à<br />
charbon de 1000<br />
mégawatts chaque...<br />
semaine !<br />
les mains : <strong>la</strong> demande est telle que le prix<br />
de sa tonne de charbon est montée en spirale<br />
l’année dernière, passant de $ 60 à<br />
plus de $ 100 aujourd’hui. Une tendance<br />
qui devrait persister, ont estimé divers spécialistes<br />
rassemblés par l’Institut français<br />
du pétrole (IFP), le 7 février à Paris. Mais<br />
elle ne perdurera réellement que s’il s’agit<br />
de charbon propre.<br />
Rythme délirant<br />
Pourquoi cet engouement ? Car l’emballement<br />
des machines économiques de <strong>la</strong><br />
Chine, de l’Inde et d’autres pays émergents<br />
comme l’Afrique du Sud les oblige<br />
à produire de l’électricité à un rythme<br />
délirant. <strong>La</strong> Chine, l’année dernière, a<br />
installé une centrale à charbon de 1000<br />
mégawatts chaque...semaine ! Et entre<br />
2006 et 2030, le premier producteur<br />
(2 480 Mt) et consommateur mondial<br />
devrait installer 1,312 milliard mégawatts<br />
supplémentaires.<br />
Les besoins sont tels que <strong>la</strong> Chine est en<br />
train de passer de net exportateur à net<br />
importateur. D’où <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mbée des cours.<br />
Car peu de pays exportent leur charbon,<br />
les coûts de transport étant très élevés :<br />
$ 10 <strong>la</strong> tonne par 150 km, selon Philippe<br />
Boisseau, directeur général Gaz et énergies<br />
nouvelles chez Total. Seuls 16% de <strong>la</strong> production<br />
mondiale sont exportés, le reste<br />
étant autoconsommé.<br />
Mix énergétique<br />
Aujourd’hui, il est avéré que l’ère du<br />
pétrole ne devrait encore durer qu’une cinquantaine<br />
d’années. On va vers un mix<br />
énergétique. <strong>La</strong> demande sera forte pour<br />
des énergies de substitution et <strong>«</strong> le charbon<br />
sera candidat <strong>»</strong>, déc<strong>la</strong>re M. Boisseau. Le<br />
charbon a trois atouts : il est abondant (145<br />
ans de réserves prouvées) ; les gisements<br />
sont très bien répartis à travers le monde, a<br />
rappelé Gérard Mestrallet, PDG de Suez, et<br />
de nombreux grands consommateurs sont<br />
producteurs, ce qui leur assure une indépendance<br />
énergétique. Sans oublier que le<br />
charbon, malgré le doublement de son<br />
prix, demeure bon marché.<br />
Sur le continent africain, l’Afrique du<br />
Sud est idéalement positionnée géographiquement<br />
(mieux que l’Australie, premier<br />
exportateur mondial) pour approvisionner<br />
tout le monde, Europe comme<br />
A.W<br />
Amérique, voire Asie. Toutefois, son souci<br />
premier est d’accroître sa propre production<br />
d’électricité pour <strong>la</strong>quelle elle utilisera<br />
de façon croissante et prioritaire son<br />
charbon. Les deux-tiers de sa production<br />
sont déjà à usage domestique.<br />
Toutefois, pour que <strong>la</strong> tendance soit durable,<br />
beaucoup reste à faire. Un travail<br />
d’image, tout d’abord, mais aussi un<br />
énorme effort de R&D. Le charbon est le<br />
combustible fossile le plus émetteur de<br />
CO2. Le CO2 n’est pas un polluant, il est<br />
indispensable à <strong>la</strong> vie sur cette p<strong>la</strong>nète, rappelle<br />
Alstom, mais il dégage le plus de gaz à<br />
effet de serre. D’où le mauvais accueil par<br />
l’Europe notamment. Aussi les experts estiment-ils<br />
que le charbon n’aura réellement<br />
un avenir que s’il est <strong>«</strong> propre <strong>»</strong>. En d’autres<br />
termes, toute nouvelle instal<strong>la</strong>tion devra<br />
être équipée de capteurs d’émissions. Un<br />
investissement considérable.<br />
En outre, actuellement, le rendement<br />
énergétique du charbon est faible, de<br />
l’ordre de seulement 40%. <strong>La</strong> perte énergétique<br />
est encore trop importante. Le<br />
coût est également élevé, de l’ordre de<br />
$ 80 à 90 le baril pour fabriquer de l’essence<br />
à partir de charbon, auxquels il<br />
faut ajouter les $ 25 <strong>la</strong> tonne de CO2 et le<br />
coût du captage/stockage de l’ordre de<br />
$ 50. Sans oublier l’eau : il faut 10 à 20 m 3<br />
d’eau par tonne produite.<br />
Bref, faute de mieux, des pays comme<br />
l’Afrique du Sud misent sur le charbon.<br />
Mais est-ce vraiment une solution pour<br />
l’avenir ?
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
BOURSES<br />
Les groupes miniers<br />
sud-africains dopent l’AI40<br />
L’envolée des cours mondiaux du p<strong>la</strong>tine et de <strong>la</strong> plupart des métaux dope le moral des investisseurs<br />
sur <strong>la</strong> bourse sud-africaine. Une embellie qui profite à l’indice AI40.<br />
L’indice AI40 réalise sa meilleure performance<br />
hebdomadaire de l’année 2008 sur<br />
<strong>la</strong> semaine boursière du vendredi 1 er<br />
février 2008. Avec une croissance de 2,57%<br />
en cinq séances, l’indicateur du cabinet<br />
londonien African Investor ramène sa performance<br />
annuelle à 1,71% et son cumul<br />
de points à 194,48%. Rapporté à sa date de<br />
<strong>la</strong>ncement, le 1 er janvier 2006, sur <strong>la</strong> base<br />
100, l’indice AI40 frôle désormais une performance<br />
de 100%.<br />
Regain d’optimisme<br />
<strong>La</strong> meilleure performance de <strong>la</strong> semaine est<br />
à mettre à l’actif de Sasol (Afrique du Sud),<br />
en progression de 13,4% à 50,02 dol<strong>la</strong>rs. Le<br />
recul des cours pétroliers n’a donc pas<br />
affecté les gains de <strong>la</strong> compagnie dopée par<br />
l’optimisme retrouvé des investisseurs sur<br />
ce marché. Tout compte fait, les fortes perspectives<br />
de croissance attendues sur les<br />
métaux ont contreba<strong>la</strong>ncé les effets négatifs<br />
des coupures d’électricité. Ainsi, Impa<strong>la</strong><br />
P<strong>la</strong>tinum gagne 11,7% à 39,54 dol<strong>la</strong>rs,<br />
Anglo P<strong>la</strong>tinum s’apprécie de 7,8% à<br />
155,47 dol<strong>la</strong>rs et Anglo American, première<br />
compagnie minière à annoncer l’arrêt partiel<br />
de ses activités pour cause de délestage,<br />
s’illustre à <strong>la</strong> hausse avec une hausse de<br />
7,3% de sa valeur. Les analystes sud-africains<br />
sont unanimes à voir dans ces tendances<br />
une corré<strong>la</strong>tion à l’envolée du cours<br />
mondial du p<strong>la</strong>tine, qui percute le p<strong>la</strong>fond<br />
des 1 800 dol<strong>la</strong>rs l’once, expliquant <strong>la</strong><br />
confiance des investisseurs. Les valeurs sudafricaines<br />
profitent aussi indirectement du<br />
bras de fer entre BHP Billiton et Rio Tinto,<br />
sous fond de sous-valorisation de l’offre sur<br />
le second proposée par le premier. Le message<br />
est c<strong>la</strong>ir, le secteur en entier, dopé par<br />
une demande mondiale grandissante, est<br />
en course vers les sommets.<br />
Sur l’autre versant du continent, Orascom<br />
Hotels et Developpements (OHD) enregistre<br />
une progression de 7,1% de son cours à<br />
15,02 dol<strong>la</strong>rs. Le marché salue ainsi les<br />
informations prêtant au groupe touristique<br />
égyptien le projet de rachat de 51% d’un<br />
hôtel cinq étoiles (Hurgada). A noter que<br />
les analystes d’EFG Hermes, l’un des meilleurs<br />
cabinet de recherche de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, ont<br />
valorisé récemment OHD à 4,97 milliards<br />
avec un objectif cible du cours de l’action à<br />
22,44 dol<strong>la</strong>rs sur le long terme, soit à 61,2%<br />
par rapport à sa cotation actuelle.<br />
<strong>La</strong> règle du <strong>«</strong> wait and see <strong>»</strong> prédomine à<br />
Nairobi<br />
Ailleurs, en Afrique de l’Est, le marché<br />
kenyan peine toujours à retrouver de <strong>la</strong><br />
sérénité dans un contexte de climat<br />
social tendu. Les cinq premières contreperformances<br />
de l’AI40 sont toutes<br />
issues de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de Nairobi, à l’image de<br />
<strong>la</strong> Kenya Airways (KA), qui chute de<br />
17,7% à 0,61 dol<strong>la</strong>r. <strong>La</strong> Commercial<br />
Bank (KCB) s’est dégradée quant à elle<br />
de 14,5% à 0,34 dol<strong>la</strong>r, <strong>la</strong> Barc<strong>la</strong>ys Bank<br />
de 11,6% à 0,93 dol<strong>la</strong>r. L’autre grand<br />
représentant du pays dans l’indice AI40,<br />
<strong>la</strong> EAB (East African Breweries), aban-<br />
donne 11,4% à 1,96 dol<strong>la</strong>r. <strong>La</strong> morosité<br />
n’épargne pas <strong>la</strong> Ken Gen (Energie), qui<br />
recule de 9,6% à 0,34 dol<strong>la</strong>r.<br />
<strong>«</strong> L’affaiblissement du marché traduit <strong>la</strong><br />
nervosité des investisseurs suite au constat<br />
d’impasse dans <strong>la</strong> médiation de Kofi<br />
Annan <strong>»</strong> et au risque d’une instabilité<br />
prolongée. Les carnets d’ordre enregistrent<br />
une demande de plus en plus faible<br />
sur l’achat, alors que les investisseurs<br />
étrangers poursuivent sur un mouvement<br />
de pondération du risque. Vecteur<br />
important du tourisme kenyan, <strong>la</strong> compagnie<br />
nationale a annoncé une importante<br />
diminution de passagers depuis les<br />
émeutes survenues après les élections du<br />
27 décembre 2007. Le transporteur a été<br />
obligé de mettre en standby quelques<br />
lignes, ce qui n’est pas pour encourager<br />
les investisseurs à miser sur cette valeur.<br />
Dans tous les cas, c’est <strong>la</strong> règle du <strong>«</strong> wait<br />
and see <strong>»</strong> qui règne actuellement à <strong>la</strong><br />
Bourse du Kenya, <strong>la</strong> plus importante de<br />
l’Afrique de l’Est.<br />
A.W<br />
RDC : une bourse au bout de<br />
<strong>la</strong> révision des contrats miniers<br />
<strong>La</strong> RDC a engagé une réflexion ouverte<br />
sur le projet d’une Bourse des valeurs<br />
Mobilières à Kinshasa. L’idée, c’est de<br />
permettre aux Congo<strong>la</strong>is de participer<br />
au financement du secteur minier et<br />
de profiter de <strong>la</strong> vitalité de ce secteur,<br />
précise un officiel du Ministère de <strong>la</strong><br />
mine. <strong>La</strong> bourse sera mise en p<strong>la</strong>ce<br />
juste après <strong>la</strong> révision des contrats<br />
miniers avec les compagnies opérant<br />
au Congo, a déc<strong>la</strong>ré Victor Kasongo,<br />
vice-ministre des Mines en visite à<br />
Cape Town. Ce processus de révision<br />
des contrats miniers a commencé en<br />
avril 2007 avec les compagnies<br />
Freeport-McMoran Cooper & Gold<br />
inc et <strong>la</strong> Katanga Mining Ltd. L’idée,<br />
c’est de modifier tous les contrats<br />
jugés défavorables à l’Etat. En ligne de<br />
mire, de nombreux protocoles signés<br />
sous les gouvernements précédents. Il<br />
ne s’agit pas d’augmenter les participations<br />
de l’Etat dans le capital de ces<br />
compagnies, mais de rétablir un certain<br />
équilibre, préviennent les officiels<br />
congo<strong>la</strong>is qui veulent boucler le processus<br />
dans les dé<strong>la</strong>is les plus brefs. Les<br />
compagnies concernées seront notifiées<br />
des vices constatés dans leurs<br />
contrats dans les deux semaines à<br />
venir, a ajouté l’officiel congo<strong>la</strong>is.<br />
P<strong>la</strong>ce ensuite aux procédures de rené-<br />
gociations qui devront se tenir dans les<br />
trois mois à venir.<br />
<strong>La</strong> RDC recèle 34% des réserves mondiales<br />
connues de Cobalt et 10% des<br />
réserves de cuivre. Les grandes compagnies<br />
minières internationales, dont<br />
BHP Billiton, leader mondial, et le<br />
géant de l’or sud-africain Anglogold<br />
Ashanti, y sont présents. Le <strong>la</strong>ncement<br />
d’un marché financier, avec une forte<br />
participation domestique, donnerait<br />
au Congo une visibilité en le mettant<br />
au diapason avec les autres pays de <strong>la</strong><br />
région comme le Botswana et <strong>la</strong><br />
Namibie.<br />
L’Australien Equigold prospecte<br />
en Côte d’Ivoire<br />
Le groupe australien Equigold espère<br />
débuter <strong>la</strong> production de sa mine d’or à<br />
Bonikro (Côte d’Ivoire) au mois de juin<br />
200<br />
198<br />
196<br />
194<br />
192<br />
190<br />
188<br />
186<br />
184<br />
182<br />
180<br />
178<br />
176<br />
174<br />
172<br />
170<br />
168<br />
166<br />
164<br />
162<br />
160<br />
158<br />
156<br />
154<br />
152<br />
150<br />
148<br />
146<br />
144<br />
142<br />
140<br />
138<br />
136<br />
134<br />
132<br />
130<br />
128<br />
126<br />
124<br />
122<br />
120<br />
118<br />
116<br />
114<br />
112<br />
110<br />
108<br />
106<br />
104<br />
102<br />
100<br />
jan. 06<br />
fév. 06<br />
mars. 06<br />
avr. 06<br />
mai. 06<br />
juin. 06<br />
juil. 06<br />
août. 06<br />
sep. 06<br />
oct. 06<br />
nov. 06<br />
déc. 06<br />
jan. 07<br />
fév. 07<br />
prochain. Située dans le sud du pays, <strong>la</strong><br />
mine a nécessité un investissement de 87<br />
millions de dol<strong>la</strong>rs. Elle devrait rapporter<br />
Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />
mars. 07<br />
avr. 07<br />
mai. 07<br />
juin. 07<br />
juil. 07<br />
août. 07<br />
sep. 07<br />
nov. 07<br />
oct. 07<br />
déc. 07<br />
jan. 08<br />
fév. 08<br />
Ai40<br />
Ai100<br />
930 000 onces, selon les estimations du<br />
management du groupe. <strong>La</strong> durée de vie<br />
de ce projet est de huit ans.<br />
9<br />
<strong>La</strong> RMA se dote d’un<br />
directoire et d’un conseil<br />
de surveil<strong>la</strong>nce<br />
Suite à son assemblée générale extraordinaire,<br />
tenue le 7 février 2008, <strong>la</strong><br />
compagnie d’assurances marocaine<br />
RMA Wataniya sera désormais gérée<br />
par un directoire et un conseil de<br />
surveil<strong>la</strong>nce. Le directoire sera présidée<br />
par Fouad Douiri, qui cumule<br />
une expérience de plus de 20 ans<br />
dans le secteur des assurances. Il est<br />
par ailleurs président de l’Amicale des ingenieurs ponts et<br />
chaussée du Maroc et vice-président de <strong>la</strong> Fédération des<br />
assurances et du bureau central marocain. L’AGE a également<br />
entériné les nominations de Tawfik Drhimeur,<br />
Abdel<strong>la</strong>tif Hmidi et Réda El Alj comme membres du<br />
directoire. Le Conseil de surveil<strong>la</strong>nce sera présidé par<br />
Othman Benjelloun.<br />
<strong>La</strong> BRVM clôture <strong>la</strong> semaine<br />
en hausse<br />
<strong>La</strong> BRVM a clôturé sa séance de cotation du vendredi 8<br />
février 2008 en hausse par rapport à <strong>la</strong> séance précédente.<br />
L’indice BRVM Composite est passé de 215,70 à 216,87<br />
points, soit une progression de 0,54%. L’indice BRVM 10,<br />
pour sa part, a gagné 0,62% à 246,38 points contre 244,87<br />
précédemment. <strong>La</strong> valeur des transactions s’établit à 76,85<br />
millions FCFA contre 42,72 millions FCFA réalisés le jeudi<br />
précédent. <strong>La</strong> négociation a porté sur 13 sociétés pour un<br />
total de 38 inscrites sur le marché des actions. Le nombre de<br />
titres échangés s’est élevé à 19 306.<br />
Tendance p<strong>la</strong>te à <strong>la</strong> Bourse<br />
de Tunis<br />
Après s’être cramponné dans le vert, le TUNINDEX s’est<br />
replié le 8 février 2008, limitant à 0,01% son recul pour clôturer<br />
à 2675,43 points. Fait marquant de <strong>la</strong> journée, l’action<br />
de <strong>la</strong> Banque de l’habitat (BH) a surc<strong>la</strong>ssé l’ensemble des<br />
valeurs cotées captant près de 83% des échanges pour un<br />
total de 8,343 MD sur le marché central. Dans le camp des<br />
valeurs en baisse, les prises de bénéfices ont privé Attijari<br />
Bank d’un retour sur repli après <strong>la</strong> chute de <strong>la</strong> veille. Le titre<br />
est repoussé en dessous des 10 DT, à 9,900 DT, après un<br />
déclin de 3,87%.<br />
Nouveau record historique<br />
du p<strong>la</strong>tine à Londres<br />
Le cours du p<strong>la</strong>tine a atteint vendredi un nouveau record historique<br />
sur le London Bullion Exchange, à 1882 dol<strong>la</strong>rs l'once,<br />
dopé par les craintes sur l'offre suscitées par <strong>la</strong> pénurie d'électricité<br />
en Afrique du Sud. Le métal b<strong>la</strong>nc efface ainsi un record<br />
encore frais : il avait touché un pic à 1764,50 dol<strong>la</strong>rs l'once vendredi<br />
dernier. Le président Thabo Mbeki a présenté ses excuses<br />
vendredi aux Sud-Africains pour <strong>la</strong> pénurie d'électricité qui<br />
affecte <strong>la</strong> première économie du continent, et qui a, en particulier,<br />
beaucoup perturbé <strong>la</strong> production minière ces dernières<br />
semaines. Les producteurs sud-africains souffrent encore des<br />
restrictions d'électricité. Les pénuries d'électricité pourraient<br />
affecter encore <strong>la</strong> production de p<strong>la</strong>tine. <strong>«</strong> Les interruptions de<br />
production n'ont pas encore été entièrement intégrées dans les<br />
cours <strong>»</strong>, ont commenté les analystes de <strong>la</strong> banque Barc<strong>la</strong>ys<br />
Capital. L'Afrique du Sud assure 78% de <strong>la</strong> production mondiale<br />
de p<strong>la</strong>tine.<br />
<strong>La</strong> crise kenyane profite<br />
au cours du thé au Ma<strong>la</strong>wi<br />
Les violences actuelles au Kenya, un des plus gros producteurs<br />
de thé en Afrique, ont profité au Ma<strong>la</strong>wi en termes de recettes<br />
à l’occasion des ventes de thé local sur les marchés aux enchères,<br />
a déc<strong>la</strong>ré un responsable local de ce pays d’Afrique. <strong>La</strong> production<br />
et <strong>la</strong> vente de thé au Kenya ont été sensiblement réduites<br />
au cours des derniers mois, suite aux violences qui ont<br />
éc<strong>la</strong>té dans ce pays. Une aubaine pour le thé ma<strong>la</strong>wite qui vise<br />
cette année une production de l’ordre de 48 000 tonnes.
10<br />
Découverte d’un important<br />
gisement de charbon<br />
en Afrique du Sud<br />
<strong>La</strong> compagnie minière Rio Tinto a annoncé, mercredi, <strong>la</strong><br />
découverte d'un important gisement de charbon d'un volume<br />
de plus de 1,04 milliard de tonnes dans un bassin houiller de <strong>la</strong><br />
province du Limpopo (nord de l'Afrique du Sud). <strong>«</strong> C'est une<br />
découverte significative dans une région considérée auparavant<br />
comme ayant un petit potentiel géologique <strong>»</strong>, a indiqué Preston<br />
Chiaro, directeur exécutif de Rio Tinto, sur le site de <strong>la</strong> compagnie.<br />
<strong>La</strong> découverte a été faite dans le bassin de Chapudi et elle<br />
comporte du charbon bitumineux convenable pour <strong>la</strong> production<br />
de l'électricité, a expliqué le responsable, précisant que le<br />
potentiel de ce projet intervient au moment où l'Afrique du<br />
Sud cherche à augmenter rapidement sa production en énergie.<br />
Le Nigeria prévoit d’investir<br />
15 à 20 milliards de dol<strong>la</strong>rs<br />
dans le pétrole<br />
Le Nigeria prévoit d'investir annuellement entre 15 et 20 milliards<br />
de dol<strong>la</strong>rs dans l'exploration et <strong>la</strong> production pétrolières, a déc<strong>la</strong>ré<br />
mardi le ministre du Pétrole Odein Ajumogobia. <strong>«</strong> Des dépenses<br />
annuelles de 15 à 20 milliards de dol<strong>la</strong>rs sont attendues dans le secteur<br />
de l'exploration et de <strong>la</strong> production pétrolières <strong>»</strong>, a déc<strong>la</strong>ré<br />
M. Ajumogobia lors d'une conférence sur le pétrole et le gaz dans le<br />
golfe de Guinée. Le ministre a souligné que l'augmentation ambitieuse<br />
de <strong>la</strong> capacité de production du Nigeria va p<strong>la</strong>cer le pays, et<br />
plus <strong>la</strong>rgement <strong>la</strong> région du golfe de Guinée, en première ligne des<br />
pays de l'OPEP pour <strong>la</strong> croissance des investissements pétroliers.<br />
L’Algérie veut raffiner<br />
<strong>la</strong> moitié de sa production<br />
de brut<br />
L'Algérie veut raffiner <strong>la</strong> moitié de sa production de brut pour<br />
atteindre, à court terme, une capacité de raffinage de 800 000<br />
barils/jour, a annoncé lundi le ministre algérien de l'Energie<br />
Chakib Khelil : <strong>«</strong> Cet objectif sera atteint grâce à <strong>la</strong> construction<br />
d'une nouvelle raffinerie de pétrole d'une capacité de 300 000<br />
barils/jour, ce qui permettra à l'Algérie d'élever ses capacités de<br />
raffinage au niveau de <strong>la</strong> moitié de sa production nationale de<br />
brut <strong>»</strong>, a déc<strong>la</strong>ré M. Khelil à Londres, lors d'une conférence de<br />
presse rapportée par l'Agence APS. L'Algérie produit actuellement<br />
1,4 million de barils de brut par jour.<br />
<strong>La</strong> SNIM enregistre<br />
un record historique<br />
<strong>La</strong> Société nationale industrielle et minière (SNIM), qui exploite les<br />
minerais de fer mauritaniens, a enregistré un record historique de<br />
vente de 11,815 millions de tonnes pendant l'année 2007, selon un<br />
communiqué rendu public mardi par cette société à Nouakchott.<br />
L'entreprise cherche également à mobiliser son personnel (cadres,<br />
agents de maîtrise et ouvriers) pour <strong>«</strong> faire de 2008 une année dans<br />
<strong>la</strong> série de records historiques, avec un programme de production de<br />
12,360 millions de tonnes et de vente de 12,120 millions de tonnes <strong>»</strong>,<br />
a précisé <strong>la</strong> même source.<br />
Arcelor-Mittal remporte<br />
une licence égyptienne<br />
Le géant indien de <strong>la</strong> sidérurgie, Arcelor-Mittal, a remporté en<br />
Egypte, lors d’une vente aux enchères, une licence pour produire<br />
des pastilles d’acier pour un montant de 61,2 millions. Arcelor-<br />
Mittal a rivalisé avec Al Tuwairqi Group d'Arabie saoudite, Al<br />
Ghurair Group des Émirats arabes unis et Essar Steel Ltd, dit Rania<br />
Hi<strong>la</strong>l, de l'Inde. Arcelor-Mittal prévoit d'investir 1 milliard de dol<strong>la</strong>rs<br />
dans l’usine de production de pastilles d'acier en Egypte.<br />
Intérêt marqué du Japon<br />
pour l’Egypte<br />
L'Egypte était passée en tête des partenaires commerciaux du Japon<br />
dans <strong>la</strong> région du Moyen-Orient, a rapporté l'agence de presse officielle<br />
MENA. Le commerce bi<strong>la</strong>téral entre les deux pays a représenté<br />
846 millions de dol<strong>la</strong>rs en 2004, avec un énorme excédent<br />
commercial favorable pour le Japon, selon le site Internet de l'ambassade<br />
du Japon en Egypte. L'Egypte a reçu du Japon 500 millions<br />
de dol<strong>la</strong>rs en subventions et en prêts à conditions avantageuses, ce<br />
qui permet de financer des projets vitaux qui bénéficient directement<br />
aux Egyptiens, a souligné le sous-secrétaire Nabil Abdel-<br />
Hamid, cité par <strong>la</strong> MENA.<br />
MATIERES PREMIERES<br />
Embellie sur le marché<br />
du caoutchouc<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
Belle conjoncture que celle que connaît<br />
depuis quelques années <strong>la</strong> filière hévéa<br />
internationale. Les cours du précieux<br />
liquide b<strong>la</strong>nc, ainsi que sa production,<br />
n’en finissent pas d’évoluer positivement.<br />
Si <strong>la</strong> production mondiale estimée<br />
à 9,526 millions de tonnes est nettement<br />
dominée par les pays d’Asie du Sud-Est,<br />
notamment <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>isie, <strong>la</strong> Thaï<strong>la</strong>nde et<br />
l’Indonésie, les experts du secteur s’accordent<br />
tous pour reconnaître que <strong>la</strong><br />
marge de progression et de développement<br />
de cette culture reste en Afrique. Le<br />
continent ne produit pour le moment<br />
que 423 000 tonnes – soit environ 4,44%<br />
de <strong>la</strong> production mondiale – dont un<br />
peu moins de <strong>la</strong> moitié, autour de<br />
200 000 tonnes, est fournie par <strong>la</strong> seule<br />
Côte d’Ivoire. Le pays est devenu au fil<br />
des années premier producteur africain –<br />
devant le Nigeria qui a longtemps tenu ce<br />
rang – et 7 e producteur mondial de<br />
caoutchouc. Il profite bien de l’embellie<br />
marquée par des cours mondiaux qui<br />
ont franchi <strong>la</strong> barre symbolique des<br />
1000 FCFA/kg. En 2006, le secteur <strong>«</strong> a<br />
engrangé une recette de 163 milliards de<br />
FCFA <strong>»</strong>, déc<strong>la</strong>re, satisfait, Fulgence Koffy,<br />
président de l’Apromac, l’Association<br />
des professionnels du caoutchouc naturel.<br />
Déjà haussière, <strong>la</strong> courbe de production<br />
du caoutchouc ne va pas cesser de<br />
croître de si tôt.<br />
Etendre les surfaces<br />
En effet, dans <strong>la</strong> droite ligne des six précédents<br />
p<strong>la</strong>ns de développement de <strong>la</strong><br />
culture de l’hévéa mis en œuvre par <strong>la</strong><br />
Côte d’Ivoire depuis les années 70, l’Etat<br />
entend <strong>«</strong> porter <strong>la</strong> superficie cultivée de<br />
120 000 ha actuellement à 300 000 ha,<br />
avec une production de 600 000 tonnes de<br />
caoutchouc sec à l’horizon 2020 <strong>»</strong>. Ce <strong>«</strong> 7 e<br />
p<strong>la</strong>n hévéa <strong>»</strong> n’est pas encore entré dans<br />
sa phase active de mise en œuvre que les<br />
différentes catégories de p<strong>la</strong>nteurs sont<br />
déjà à pied d’œuvre pour étendre leurs<br />
surfaces p<strong>la</strong>ntées. Mus, tous autant qu’ils<br />
sont, par le souci d’accroître considérablement<br />
leur production, afin, in fine,<br />
d’accroître leurs revenus. Les prix étant<br />
bons, les besoins étant, eux aussi, croissants,<br />
tout incite à <strong>la</strong> création de nouvelles<br />
p<strong>la</strong>ntations. Et <strong>la</strong> tendance est, pour<br />
les unités industrielles, à accompagner le<br />
processus de développement des p<strong>la</strong>ntations<br />
vil<strong>la</strong>geoises et privées. Une approche<br />
qui risque de connaître un réel progrès<br />
avec l’arrivée prochaine de deux<br />
géants asiatiques, O<strong>la</strong>m international Ltd<br />
et Wilmar international Ltd, dans le secteur<br />
aux côtés du groupe SIFCA.<br />
Recherche de valeur ajoutée<br />
Longtemps considérée comme une simple<br />
culture de diversification, par rapport<br />
aux <strong>«</strong> spécu<strong>la</strong>tions reines <strong>»</strong> que<br />
demeurent encore le café et le cacao, <strong>la</strong><br />
production ivoirienne de caoutchouc<br />
naturel connaît une montée en puissance.<br />
Elle gagne des zones jusque-là spécialisées<br />
dans <strong>la</strong> production du café et du<br />
cacao. Mais cette situation ne profite pas<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Matières premières : le marché international du caoutchouc connaît un nouveau printemps. Sous l’effet<br />
de <strong>la</strong> forte demande chinoise, les cours ne cessent de grimper à <strong>la</strong> grande joie des unités industrielles<br />
de transformation.<br />
Culture de l’hévéa.<br />
Retrouvez chaque jour sur<br />
véritablement aux petits p<strong>la</strong>nteurs qui,<br />
en plus de devoir s’accommoder des<br />
<strong>«</strong> bas <strong>»</strong> prix – environ 60% moins chers<br />
que les cours internationaux – qui leur<br />
sont proposés par les manufacturiers,<br />
doivent subir des <strong>«</strong> décotes de l’ordre de<br />
<strong>«</strong> Cette unité de<br />
transformation d’un coût de<br />
12 milliards de FCFA<br />
produira annuellement<br />
20 000 tonnes de coagulum<br />
et 15 000 tonnes de<br />
caoutchouc sec, générant<br />
pour les propriétaires<br />
10 milliards de FCFA<br />
à partager. <strong>»</strong><br />
3% que ceux-ci appliquent systématiquement.<br />
<strong>»</strong> Pour le Ministère ivoirien de<br />
l’agriculture, le problème tient de ce que<br />
<strong>«</strong> les petits p<strong>la</strong>nteurs sont exclus de <strong>la</strong><br />
chaîne de valeurs <strong>»</strong>. Et <strong>la</strong> solution réside<br />
dans <strong>«</strong> le dépassement de <strong>la</strong> vente du<br />
caoutchouc de fond de tasse pour aller<br />
vers <strong>la</strong> transformation, <strong>la</strong> recherche de<br />
valeurs ajoutées <strong>»</strong>. Les p<strong>la</strong>nteurs, unis<br />
au sein du Fonds interprofessionnel de<br />
solidarité hévéa (FISH), l’ont si bien<br />
compris qu’ils ont décidé de bâtir une<br />
usine pour traiter leur caoutchouc.<br />
<strong>«</strong> Cette unité de transformation d’un<br />
coût de 12 milliards de FCFA produira<br />
annuellement 20 000 tonnes de coagulum<br />
et 15 000 tonnes de caoutchouc sec,<br />
générant pour les propriétaires 10 milliards<br />
de FCFA à partager <strong>»</strong>, se félicite<br />
Vincent Essoh Lohoues, président du<br />
conseil d’administration du FISH.<br />
Le printemps sur le marché international<br />
du caoutchouc naturel fait naître un<br />
réel engouement pour l’hévéaculture.<br />
P<strong>la</strong>nteurs, manufacturiers et l’Etat espèrent<br />
bien pouvoir surfer longtemps sur<br />
cette vague haute des cours mondiaux.<br />
www.lesafriques.com<br />
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12<br />
<strong>La</strong> Caisse marocaine des<br />
retraites devrait avoir des<br />
difficultés de trésorerie dans<br />
trois ans<br />
Selon le rapport de <strong>la</strong> Cour des comptes, <strong>la</strong> CMR devrait rencontrer<br />
des difficultés de trésorerie à partir de 2010. Cette situation résulte<br />
de plusieurs facteurs dont une gestion hasardeuse des fonds de <strong>la</strong><br />
caisse, notamment des p<strong>la</strong>cements sur <strong>la</strong> BNDE et sur MANAGEM.<br />
Il lui est reproché également un manque de suivi de ses contrats. A<br />
ce titre, <strong>la</strong> CMR aurait <strong>la</strong>ncé un chantier de construction d’un nouveau<br />
siège dont <strong>la</strong> date de livraison était prévue pour le mois de juin<br />
2005. A fin janvier 2008, ce siège ne serait pas encore fonctionnel. En<br />
cause également l’absence d’une politique de formation bien définie,<br />
et ce, en dépit de l’existence de toute une structure dédiée à ce<strong>la</strong>.<br />
Notons, par ailleurs, qu’en 2005 les retraités représentaient près de <strong>la</strong><br />
moitié du nombre des affiliés actifs, lequel a atteint près de 900 000<br />
fonctionnaires. Les départs volontaires n’étant pas remp<strong>la</strong>cés, ce<br />
ratio devrait s’aggraver davantage, mettant en péril <strong>la</strong> continuité<br />
d’exploitation de <strong>la</strong>dite caisse. En l’absence d’un p<strong>la</strong>n de restructuration<br />
bien ficelé, <strong>la</strong> CMR serait, selon <strong>la</strong> Cour des comptes,<br />
confrontée à l’épuisement total de ses réserves en 2019.<br />
Baisse de l’indice de<br />
confiance en Afrique du Sud<br />
L'indice de confiance du marché (BCI) a chuté à 93,8 points en janvier<br />
dernier en Afrique du Sud, s'établissant ainsi à son niveau le<br />
plus bas depuis octobre 2003, indique mercredi un rapport de <strong>la</strong><br />
Chambre sud-africaine de commerce et d'industrie (Sacci).<br />
Hormis une unique embellie, au cours de <strong>la</strong>quelle il a atteint 101,9<br />
points en avril dernier, l'indice de confiance du marché est resté en<br />
berne durant toute l'année écoulée pour s'établir à 94,8 en décembre<br />
dernier, avant de tomber à 93,8 points, explique le rapport.<br />
Sénégal : ventes<br />
de carburant en hausse<br />
Les ventes de carburant ont enregistré une croissance moyenne<br />
annuelle de l'ordre 10% en 2007 par rapport à 2006, selon <strong>la</strong><br />
Direction de <strong>la</strong> prévision et des études économiques (DPEE). Ces<br />
ventes ont cru en moyenne de 12,1% chez les grossistes, indique <strong>la</strong><br />
dernière note de conjoncture de 2007, expliquant cette évolution<br />
par <strong>la</strong> forte croissance notée au troisième trimestre ainsi qu’au mois<br />
de décembre dernier. Quant au commerce de pièces détachées, il a<br />
aussi connu une croissance moyenne de 20,6% par rapport à l'année<br />
précédente. En revanche, les concessionnaires de véhicules ont<br />
accusé un recul annuel de 4,4% de leur chiffre d'affaires, en dépit<br />
de <strong>la</strong> croissance remarquable de leurs ventes au deuxième trimestre,<br />
poursuit <strong>la</strong> DPEE.<br />
ENTREPRISES ET MARCHES<br />
<strong>La</strong> Guinée veut renégocier son contrat sur<br />
l’offshore avec <strong>la</strong> SCS Corporation<br />
patronat et institutions républicaines)<br />
exigent, entre<br />
autres, dans l'accord dit<br />
<strong>«</strong> tripartite <strong>»</strong>, <strong>la</strong> révision de<br />
tous les contrats miniers et<br />
de celui du partage des<br />
hydrocarbures qui lie l’Etat à<br />
Hyperdynamics. Le gouvernement,<br />
nommé par le président<br />
<strong>La</strong>nsana Conté dans <strong>la</strong><br />
foulée de ces accords, reçoit <strong>la</strong><br />
proposition dans sa feuille de<br />
route. Dans <strong>la</strong> ferveur du<br />
vent de changement qui<br />
souffle alors sur le pays, une<br />
procédure de révision de <strong>la</strong><br />
convention est engagée.<br />
Un comité interministériel,<br />
constitué par le ministre des<br />
Mines et de <strong>la</strong> Géologie,<br />
composé des représentants<br />
des Ministères des mines, de<br />
l’économie et des finances,<br />
de <strong>la</strong> justice, de l’environnement,<br />
du Contrôle économique<br />
et financier, des centrales<br />
syndicales et de <strong>la</strong> société<br />
civile, est commis à <strong>la</strong> tâche.<br />
Ce comité ne tarde pas à é<strong>la</strong>borer<br />
ses conclusions dans un<br />
rapport de 22 pages dans<br />
lequel il déc<strong>la</strong>re que le contrat<br />
est caduc.<br />
Le contrat en question<br />
Signé le 22 septembre 2006<br />
entre les ministres des Mines<br />
et de <strong>la</strong> Géologie, de<br />
l’Economie et des Finances, ce<br />
contrat stipule que <strong>la</strong> zone<br />
contractuelle couvre 80 000<br />
km 2 , soit tout le offshore guinéen.<br />
De cette surface, il est<br />
indiqué que 64% seront à<br />
rétrocéder dès <strong>la</strong> ratification<br />
par l’Assemblée nationale.<br />
Dans son article 13, consacré<br />
aux modalités de partage<br />
de <strong>la</strong> production, <strong>la</strong> SCS<br />
Corporation s’engage à payer<br />
10% de royalties au gouvernement<br />
guinéen. Le reste du coût<br />
pétrolier (75%) revient à l’entrepreneur<br />
dans le but de<br />
<strong>«</strong> récupérer les dépenses pétrolières<br />
<strong>»</strong>. Le même contrat évoque<br />
<strong>la</strong> répartition du solde de<br />
15% comme suit :<br />
- 0 à 2000 barils/j : 25% pour<br />
l’État et 75% pour SCS,<br />
- 2001 à 5000 barils : 30 et<br />
70%,<br />
- 5001 à 100 000 barils : 40 et<br />
60%,<br />
- plus de 100 000 barils par<br />
jour : (60 et 40%).<br />
Le régime douanier précise<br />
que les équipements, machines<br />
et véhicules nécessaires<br />
aux opérations pétrolières<br />
bénéficient de suspension de<br />
tous les droits de douanes et<br />
taxes à l’importation. <strong>«</strong> Les<br />
matériels, pièces détachées et<br />
les matières consommables<br />
nécessaires aux opérations<br />
pétrolières sont exemptés de<br />
tous droits de douanes et taxes<br />
à l’importation ; les effets personnels<br />
et une automobile par<br />
employé expatrié sont exemptés<br />
de tous droits <strong>»</strong>, peut-on<br />
lire dans l'article 21.<br />
S’agissant de l’étude d’impact<br />
environnemental, le contrat<br />
engage l’entrepreneur à utiliser<br />
les méthodes admises<br />
dans l’industrie pétrolière<br />
internationale. Il l’invite également<br />
à prendre <strong>«</strong> toutes les<br />
mesures raisonnables pour<br />
empêcher <strong>la</strong> pollution de l’environnement<br />
à travers les instal<strong>la</strong>tions,<br />
<strong>la</strong> pénétration d’eau<br />
dans <strong>la</strong> strate, les pertes et<br />
déversements <strong>»</strong>. Entre autres<br />
points, il définit <strong>la</strong> durée de<br />
recherche jusqu’à 16 années.<br />
Les litiges<br />
Le gouvernement guinéen,<br />
avec à sa tête le Premier<br />
ministre <strong>La</strong>nsana Kouyaté et<br />
son ministre des Mines et de<br />
<strong>la</strong> Géologie Ahmed Kanté,<br />
estime que cette convention,<br />
signée pendant les périodes<br />
de <strong>«</strong> <strong>la</strong>isser faire <strong>»</strong> que le pays<br />
a connu, contient des imperfections<br />
qui n’avantagent<br />
guère <strong>la</strong> Guinée. Le 8 juin<br />
2007, le comité interministériel<br />
chargé de renégocier<br />
le contrat avec <strong>la</strong> SCS<br />
Corporation engage les travaux,<br />
dont les résultats sont<br />
publiés quelques mois plus<br />
tard. Dans sa conclusion, il<br />
estime que <strong>la</strong> zone contractuelle<br />
doit être réduite de 5 à<br />
10 000 km 2 et que seulement<br />
deux rétrocessions doivent<br />
être effectuées. <strong>La</strong> première<br />
40% à l’issue de <strong>la</strong> première<br />
période de recherche, et<br />
<strong>la</strong> seconde 40% à <strong>la</strong> fin de<br />
<strong>la</strong> période additionnelle.<br />
Contrairement au contrat, <strong>la</strong><br />
conclusion des travaux du<br />
comité interministériel propose<br />
3000 à 5000 km de sismique<br />
pour un minimum de<br />
1000 $ par km pendant <strong>la</strong><br />
première période de recherche.<br />
Et 1000 à 2000 km pendant<br />
<strong>la</strong> période additionnelle.<br />
Le comité demande, entre<br />
autres obligations, 8 forages<br />
pour un montant minimum<br />
de 25 millions de dol<strong>la</strong>rs par<br />
forage. Il va plus loin et propose<br />
de rehausser les royalties<br />
de 10 à 15%, revoir à <strong>la</strong> baisse<br />
le taux de récupération des<br />
coûts pétroliers de 75% à<br />
40% de <strong>la</strong> production. Selon<br />
cette commission : <strong>«</strong> A titre<br />
d’exemple, le schéma ci-dessous<br />
est un partage après impôt<br />
où <strong>la</strong> part de l’Etat inclut le<br />
BIC 0 à 2000 barils/j :<br />
- 75% pour l’État et 25% pour<br />
SCS,<br />
- 2001 à 5000 b/j : 80 et 20%,<br />
- 5001 à 10 000 b/j : 85 et 25%,<br />
- plus de 10 000 b/j : (90 et<br />
10%). Le contractant est soumis<br />
au paiement du BIC prévu au<br />
Code pétrolier <strong>»</strong>, explique-t-elle.<br />
Elle propose aussi que, si <strong>la</strong><br />
part de l’État est suffisamment<br />
élevée, il peut délivrer<br />
un quitus au contractant ; si <strong>la</strong><br />
part du contractant est élevée,<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
L’actuel gouvernement guinéen et <strong>la</strong> SCS Corporation, firme de <strong>la</strong> compagnie pétrolière américaine Hyperdynamics, sont en désaccord sur le contrat de<br />
partage des hydrocarbures qui les lie depuis le 22 septembre 2006.<br />
Par Ougna Camara, Conaky<br />
L’actuel gouvernement guinéen<br />
et <strong>la</strong> SCS Corporation, firme de<br />
<strong>la</strong> compagnie pétrolière américaine<br />
Hyperdynamics, sont en<br />
désaccord sur le contrat de<br />
partage des hydrocarbures<br />
qui les lie depuis le 22 septembre<br />
2006. Le gouvernement<br />
estime que le contrat<br />
est désavantageux pour <strong>la</strong><br />
Guinée et, par conséquent,<br />
renégociable. Par contre, <strong>la</strong><br />
compagnie américaine sou-<br />
tient qu'il est bon et applicable<br />
d’autant qu’il a été signé<br />
par deux ministres de l’ancienne<br />
équipe gouvernementale.<br />
Dans ce contentieux qui<br />
prend les allures d'une guerre<br />
Le ministre conclut par l’interdiction à<br />
<strong>la</strong> compagnie d'effectuer toute activité dans<br />
les eaux territoriales guinéennes. Avant d’en<br />
informer son homologue de <strong>la</strong> Défense.<br />
des mots, une seule loi prévaut<br />
: celle de l'intimidation.<br />
Contexte<br />
Tout débute le 27 janvier.<br />
Pour sortir le pays de <strong>la</strong> crise<br />
socio-politique qu'il traverse<br />
depuis près d'un mois, les<br />
acteurs sociaux (syndicalistes,<br />
c’est à lui qu’incombe le paiement<br />
du bénéfice des impôts<br />
commerciaux (BIC). <strong>«</strong> Nous<br />
estimons que SCS Corporation<br />
doit payer à l’Etat une surtaxe<br />
au prorata des superbénéfices<br />
réalisés ; ainsi qu’un 1 er bonus<br />
de 25 millions USD à <strong>la</strong> ratification<br />
du contrat et un<br />
deuxième bonus de 100 millions<br />
à <strong>la</strong> date de <strong>la</strong> première<br />
production <strong>»</strong>. Dans <strong>la</strong> conclusion<br />
du comité de renégociation,<br />
les exonérations sur les<br />
véhicules à usage personnel<br />
sont supprimées et remp<strong>la</strong>cées<br />
par un régime d’admission<br />
temporaire au prorata<br />
temporis. Dans ce cadre, l’admission<br />
des véhicules sera<br />
gratuite pendant <strong>la</strong> période<br />
de recherche et soumise à un<br />
droit unique d’entrée pendant<br />
<strong>la</strong> période de développement<br />
et d’exploitation.<br />
D’autre part, <strong>la</strong> filiale américaine<br />
est invitée à faire de<br />
l’emploi une priorité. <strong>«</strong> Après<br />
six ans, au moins 80% des<br />
emplois doivent être guinéens.<br />
Un budget minimum de formation<br />
de 300 000 dol<strong>la</strong>rs par<br />
an doit être alloué pendant <strong>la</strong><br />
période de recherche ainsi que<br />
500 000 dol<strong>la</strong>rs par an pendant<br />
<strong>la</strong> période d’exploitation <strong>»</strong>, précise<br />
le rapporteur du comité<br />
Saadou Nimaga. Et de dire :<br />
<strong>«</strong> Un p<strong>la</strong>n de carrière, en rapport<br />
au code du travail et au<br />
code de <strong>la</strong> sécurité sociale, est<br />
également exigé, ainsi que <strong>la</strong><br />
fourniture des documents<br />
techniques et administratifs.<br />
SCS Corporation est un<br />
investisseur inconnu dont<br />
nous ignorons les capacités<br />
techniques <strong>»</strong>.<br />
Rebondissement<br />
Après 5 mois d'accalmie, ce<br />
dossier connaît un rebondissement<br />
en décembre. Par un<br />
courrier, <strong>la</strong> société SCS<br />
Corporation informe le gouvernement<br />
guinéen de l’exécution<br />
d'un programme de<br />
Zone offshore de Guinée.<br />
campagne sismique en 2D<br />
(deux dimensions) et en 3D<br />
dans le premier trimestre<br />
2008. <strong>La</strong> réplique du gouvernement<br />
ne tarde pas à tomber.<br />
Dans une mise en garde,<br />
le Ministère des mines et de <strong>la</strong><br />
géologie affirme ne pas envisager<br />
<strong>«</strong> une quelconque activité<br />
dans le cadre du contrat<br />
SCS Corporation avant <strong>la</strong><br />
renégociation <strong>»</strong>. Pour le ministre,<br />
le contrat, en l’état actuel,<br />
n'est pas opposable à <strong>la</strong><br />
Guinée dans <strong>la</strong> mesure où il<br />
<strong>La</strong> compagnie américaine soutient que le<br />
contrat est bon et applicable, d’autant qu’il a<br />
été signé par deux ministres de l’ancienne<br />
équipe gouvernementale.<br />
n'a pas encore l'approbation<br />
des institutions de <strong>la</strong><br />
République, en particulier<br />
l’onction légis<strong>la</strong>tive qui, seule,<br />
est à même de lui conférer<br />
une validité irréfragable. Par<br />
conséquent, poursuit Ahmed<br />
Kanté, il ne saurait être exécutoire<br />
avant cette formalité. Il<br />
conclut par l’interdiction à <strong>la</strong><br />
compagnie d'effectuer toute<br />
activité dans les eaux territoriales<br />
guinéennes. Avant d’en<br />
informer son homologue de<br />
<strong>la</strong> Défense. Cette sortie musclée<br />
du gouvernement amène<br />
l’ambassadeur des USA en<br />
Guinée, Philips Carter III, à<br />
soutenir Conakry dans son<br />
initiative de négociation.<br />
Pour l’instant et avant toute<br />
prise de décision, les autorités<br />
guinéennes affirment être<br />
dans l’attente des résultats du<br />
cabinet Orrick Rambaud<br />
Martel, engagé le 17 décembre<br />
2007 pour <strong>la</strong> renégociation<br />
du contrat de partage<br />
des hydrocarbures. Tout en<br />
multipliant des contacts<br />
avec Terralliance Petroleum,<br />
officiellement pour <strong>«</strong> s'occuper<br />
de l'onshore <strong>»</strong>. <strong>La</strong> SCS<br />
Corporation, quant à elle,<br />
affirme avoir les yeux tournés<br />
vers l’Assemblée nationale<br />
pour <strong>la</strong> ratification de <strong>la</strong><br />
convention qui <strong>la</strong> lie à <strong>la</strong><br />
Guinée.
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Maroc : <strong>la</strong> SNI é<strong>la</strong>rgit son<br />
portefeuille au tourisme<br />
<strong>La</strong> Société nationale d’investissement (SNI) vient d’acquérir 32,9% du capital de Somed. Une participation<br />
qui s’inscrit dans le cadre de <strong>la</strong> nouvelle vocation de <strong>la</strong> holding marocaine.<br />
Par Mohamed B. Fall, Casab<strong>la</strong>nca<br />
C’est <strong>la</strong> toute première fois en 42 ans<br />
d’existence que <strong>la</strong> Société nationale<br />
d’investissement (<strong>la</strong> SNI) s’engage dans<br />
le tourisme. L’acquisition, début février,<br />
de 32,9% du capital de <strong>la</strong> Société Maroc<br />
Emirats arabes unis de développement<br />
(SOMED), un holding de participations<br />
bien positionné dans le tourisme marocain<br />
avec un patrimoine hôtelier sous<br />
enseigne Ramada, porte <strong>la</strong> politique de<br />
diversification, prônée jusque-là par le<br />
groupe, au-delà de son c<strong>la</strong>ssique champ<br />
d’intervention, centré autour de l’investissement<br />
dans <strong>la</strong> distribution, <strong>la</strong> sidérurgie<br />
et les matériaux de construction.<br />
Le montant de l’opération s’élève à<br />
1,240 milliards de dirhams. Valorisé<br />
après cette transaction à 3,769 milliards,<br />
<strong>la</strong> Somed voit s’ouvrir devant elle d’autres<br />
opportunités de rapprochement<br />
avec <strong>la</strong> SNI dans les domaines des télécoms,<br />
de l’immobilier, de l’hydrométallurgie<br />
et du négoce.<br />
Partenariats solides<br />
Pour <strong>la</strong> SNI, cette participation s’inscrit<br />
dans le cadre de sa nouvelle vocation<br />
de holding d’investissement, agissant<br />
comme un fonds engagé sur des <strong>«</strong> participations<br />
significatives mais non majoritaires<br />
<strong>»</strong>, comme le précise le management.<br />
En outre, l’opération permet à <strong>la</strong><br />
SNI de mettre ses moyens financiers au<br />
service d’un secteur vital pour l’économie<br />
marocaine : le tourisme, qui fait<br />
l’objet d’un programme national<br />
<strong>«</strong> vision 2010 <strong>»</strong>, fondé sur une forte augmentation<br />
de <strong>la</strong> capacité hôtelière du<br />
Maroc et de ses infrastructures d’accueil,<br />
ainsi que sur un objectif de 10 millions<br />
de touristes en l’an 2010.<br />
A noter que, depuis sa privatisation en<br />
1994, <strong>la</strong> SNI a entrepris une politique de<br />
diversification basée sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />
de partenariats solides avec des leaders<br />
mondiaux. C’est ainsi que sont nés<br />
<strong>La</strong>farge Maroc, issue du partenariat avec<br />
le groupe éponyme, Sonasid, suite au<br />
partenariat avec le groupe espagnol<br />
Marcial Ucin, et <strong>la</strong> Financière d’embal<strong>la</strong>ge,<br />
en partenariat avec Carnaud Métal<br />
Box, filiale de Crown Cork and Seal, leader<br />
mondial d’embal<strong>la</strong>ge. Au fur et à<br />
mesure que se constituaient ces partenariats,<br />
<strong>la</strong> SNI s’est désengagée de participations<br />
minoritaires jugées non stratégiques,<br />
notamment <strong>la</strong> Samir, Renault<br />
Industrie Maroc, CIH…<br />
Consolidation de l’actionnariat<br />
Suite à cette nouvelle opération, le portefeuille<br />
de <strong>la</strong> SNI s’articule désormais<br />
autour de quatre pôles de participations.<br />
Il s’agit de <strong>la</strong> Somed (32,9%), du groupe<br />
ONA (33,5%), de <strong>la</strong> Sonasid (25%) et<br />
d’un portefeuille de divers al<strong>la</strong>nt des<br />
49% du capital de Wana, troisième opérateur<br />
marocain de téléphonie, aux<br />
20,7% de Lesieur Capital (20,7%), en<br />
passant par Renault Maroc (20,0%) et<br />
Longométal (99%). A noter que <strong>la</strong> valeur<br />
du portefeuille de <strong>la</strong> SNI était estimée à<br />
ENTREPRISES ET MARCHES 13<br />
Les horizons de l’investissement en Afrique<br />
Pour Standard&Poor’s l’année 2007 a été globalement favorable à l’Afrique, mais le risque politique pèse encore sur les notes des Etats souverains.<br />
Par Anne-Guil<strong>la</strong>ume Gentil,<br />
Paris<br />
Depuis 2002, l’accord entre<br />
Standard&Poor’s (S&P) et le<br />
PNUD a permis de développer<br />
les notations des pays africains<br />
avec, à <strong>la</strong> clé, une plus grande<br />
transparence financière et un<br />
accès favorisé aux marchés des<br />
capitaux internationaux. En<br />
Afrique du Sud, qui est le premier<br />
pays souverain du continent<br />
à avoir été noté par S&P<br />
en 1994, un bureau devrait<br />
s’ouvrir dans les prochains<br />
jours à Johannesburg.<br />
L’Afrique du Sud a donc une<br />
longueur d’avance sur les<br />
autres pays d’Afrique subsaharienne<br />
(ASS). Elle émet régulièrement<br />
des obligations<br />
internationales, mais aussi<br />
bénéficie de notations sur les<br />
banques et les entreprises et<br />
très bientôt sur les collectivités<br />
locales. Cependant, en 2007,<br />
pour <strong>la</strong> première fois, le Ghana<br />
et le Gabon ont eu recours à<br />
des émissions sur les marchés<br />
internationaux. Devaient y<br />
avoir recours cette année le<br />
Kenya, dont les évènements<br />
remettent dans l’immédiat<br />
cette possibilité, et le Nigeria,<br />
selon S&P.<br />
Forte croissance tirée par <strong>la</strong><br />
demande intérieure<br />
L’année 2007 a été une année<br />
favorable pour l’Afrique<br />
subsaharienne, tirée par<br />
une forte croissance, en partie<br />
soutenue par <strong>la</strong> bonne<br />
A BBB BB<br />
Botswana (A/stable) Afrique du Sud Egypte (BB+/stable)<br />
(BBB+/stable) Maroc (BB+/positive)<br />
Tunisie (BBB/stable) Nigeria (BB-/stable)<br />
Gabon (BB-/stable)<br />
tenue du prix des matières<br />
premières, souligne Carol<br />
Sirou, managing director.<br />
S&P a d’ailleurs revu à<br />
<strong>la</strong> hausse plusieurs notes<br />
(Cameroun, Mozambique et<br />
Bénin). Une croissance soutenue,<br />
environ 6%, et encore<br />
plus marquée si l’on exclut<br />
<strong>la</strong> locomotive de l’ASS,<br />
l’Afrique du Sud. De plus,<br />
précise Remy Salters, analyste<br />
senior, <strong>«</strong> <strong>la</strong> croissance<br />
n’est pas particulièrement<br />
dopée par les pays pétroliers <strong>»</strong>.<br />
En effet, il n’existe pas une<br />
corré<strong>la</strong>tion nette entre croissance<br />
et termes de l’échange.<br />
<strong>«</strong> Pour <strong>la</strong> majorité des pays, il<br />
n’y a pas eu d’effets positifs<br />
des termes de l’échange, mais<br />
ces pays ont quand même crû<br />
Notes de Standard&Poor’s sur le continent africain (y compris Afrique du Nord)<br />
(Notes en devises étrangères)<br />
Source : Standard&Poor’s<br />
B<br />
Bénin (B/positive)<br />
Burkina Faso (B/stable)<br />
Cameroun (B/stable)<br />
Ghana (B+/stable)<br />
Kenya (B/négative)<br />
Mali (B/stable)<br />
Madagascar (B/stable)<br />
Mozambique (B+/stable)<br />
Sénégal (B+/négative)<br />
Seychelles (B/stable)<br />
rapidement <strong>»</strong>. Le moteur de<br />
<strong>la</strong> croissance a été <strong>la</strong><br />
demande intérieure, et surtout<br />
l’une de ses composantes,<br />
l’investissement, tant<br />
privé que public. Les investissements<br />
privés ont été<br />
multipliés par 5 depuis 2000<br />
et l’investissement global<br />
s’est amélioré, dépassant<br />
aujourd’hui les 20% du PIB.<br />
Et là encore, <strong>la</strong> progression<br />
des investissements en 2007<br />
vient des pays non pétroliers<br />
(hors Afrique du Sud),<br />
contrairement à <strong>la</strong> période<br />
1997-2002, ceux des pays<br />
pétroliers régressant. Et fait<br />
marquant en Afrique ces<br />
derniers temps, <strong>la</strong> diversification<br />
accrue des sources de<br />
financement. On pense bien<br />
sûr à l’Asie, mais aussi à<br />
de nouveaux créditeurs,<br />
affirme Remy Salters. Et ces<br />
nouveaux créditeurs non traditionnels<br />
pourraient faire que<br />
l’Afrique devrait être moins<br />
touchée par le probable ralentissement<br />
des flux de capitaux<br />
liquides (crise aux Etats-Unis),<br />
à l’exception de l’Afrique du<br />
Sud, plus vulnérable à <strong>la</strong> vo<strong>la</strong>tilité<br />
des capitaux.<br />
Un risque politique toujours<br />
important<br />
Cependant, Véronique Pail<strong>la</strong>t-<br />
Chayriguès, directeur délégué<br />
20 milliards de dirhams avant l’opération<br />
Somed.<br />
Pour <strong>la</strong> Somed, engagée dans de nouveaux<br />
projets touristiques, l’apport de <strong>la</strong><br />
SNI, important en termes de valorisation,<br />
permet une consolidation de l’actionnariat<br />
avec une réduction du nombre<br />
d’actionnaires à trois grands pôles.<br />
Le groupe, qui est présent dans le tourisme,<br />
mais aussi dans le négoce, <strong>la</strong><br />
pêche, <strong>la</strong> production oléicole, l’industrie<br />
du plomb et l’immobilier, appartient au<br />
Trésor marocain à hauteur de 33,25%. <strong>La</strong><br />
participation étrangère, notamment<br />
émiratie, s’élève à 33,9%. En termes d’indépendance,<br />
<strong>la</strong> Somed peut désormais<br />
compter sur <strong>la</strong> présence d’un actionnaire<br />
actif qui, conformément à sa vocation,<br />
Depuis sa privatisation en<br />
1994, <strong>la</strong> SNI a entrepris une<br />
politique de diversification<br />
basée sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />
de partenariats solides avec<br />
des leaders mondiaux.<br />
n’assumera pas <strong>la</strong> gestion opérationnelle,<br />
mais s’impliquera en col<strong>la</strong>boration avec<br />
les autres actionnaires dans <strong>la</strong> définition<br />
des stratégies créatrices de valeur à travers<br />
sa participation dans les différents<br />
organes de gouvernance.<br />
à S&P, estime que ces éléments<br />
<strong>«</strong> doivent être consolidés<br />
durablement <strong>»</strong>, ajoutant que<br />
les risques politiques demeureront<br />
élevés en 2008. Si elle<br />
note des progrès encourageants<br />
de <strong>la</strong> démocratie<br />
représentative, par exemple<br />
au Botswana et au Sénégal,<br />
des obstacles demeurent.<br />
Parmi ceux-ci les questions de<br />
<strong>la</strong> succession au Cameroun,<br />
au Gabon et au Burkina-<br />
Faso ; de l’absence d’opposition<br />
au Mozambique, au<br />
Ghana, en Afrique du Sud et<br />
au Botswana et de <strong>la</strong> qualité<br />
des élections et leur caractère<br />
<strong>«</strong> free@fair <strong>»</strong> à Madagascar<br />
(2006), au Nigeria (2007) et<br />
au Kenya (2007). Les évènements<br />
au Kenya ont montré<br />
que le risque politique<br />
demeurait élevé en pointant<br />
les limites de <strong>la</strong> démocratisation.<br />
Au Nigeria seront particulièrement<br />
suivies l’éventualité<br />
de nouvelles élections<br />
présidentielles et <strong>la</strong> gouvernance<br />
jugée faible par S&P.<br />
Algérie : Rio Tinto Alcan<br />
prospecte à Jijel<br />
Des représentants du géant mondial de l’aluminium, Rio Tinto<br />
Alcan, ont effectué une visite de prospection à Jijel, sur des sites<br />
susceptibles d’accueillir un projet à caractère industriel. Les<br />
cinq membres de cette délégation se sont dép<strong>la</strong>cés au port de<br />
Djendjen, où ils ont souhaité disposer d’un minimum de 170<br />
hectares dans <strong>la</strong> zone extra-portuaire. Les autorités locales leur<br />
ont également suggéré d’investir dans <strong>la</strong> zone industrielle de<br />
Bel<strong>la</strong>ra (El-Milia, sud-est de Jijel), qui dispose d’une assiette<br />
foncière de 532 hectares.<br />
Maroc : le groupe Emmar<br />
dans <strong>la</strong> première phase de<br />
commercialisation de Tinja<br />
Le groupe Emaar vient d’entamer <strong>la</strong> commercialisation de <strong>la</strong><br />
première phase de sa station touristique Tinja. Dénommée<br />
Aldea, <strong>la</strong> première des six tranches du projet Tinja est composée<br />
de 287 vil<strong>la</strong>s et d’un centre commercial qui devrait entrer<br />
en service dans les mois prochains. Mobilisant un investissement<br />
de 43,5 milliards de dirhams, le projet de Tinja est développé<br />
dans le cadre d’un mémorandum d’accord conclu en<br />
2006 entre Emaar Maroc et le gouvernement marocain. Situé<br />
dans <strong>la</strong> ville de Tanger, ce projet s’étend sur une superficie de<br />
300 hectares et comprend un ensemble de 2500 vil<strong>la</strong>s, lesquelles<br />
devraient être livrées en 2010.<br />
Un nouvel aéroport<br />
à Donsin<br />
Le Burkina-Faso se dotera, d'ici à 2010, d'un nouvel aéroport<br />
international à Donsin (35 km au nord de Ouagadougou).<br />
Les travaux de <strong>la</strong> première phase de cet aéroport coûteront<br />
175,25 millions d'euros. Le financement provient de <strong>la</strong><br />
Banque mondiale (BM), de <strong>la</strong> Société financière internationale<br />
(SFI) et d'autres partenaires.<br />
Méga usine de méthanol<br />
<strong>La</strong> zone franche de <strong>La</strong>gos au Nigeria accueillera <strong>la</strong> plus importante<br />
usine de méthanol au monde. L'accord portant création<br />
de l'usine a été récemment signé par <strong>la</strong> succursale nigériane<br />
d'Eurochem Corporation, Viva Methanol Limited. L’usine, qui<br />
commencera ses activités en 2012, produira 10 000 tonnes de<br />
méthanol par jour. <strong>La</strong> technologie utilisée aidera à transformer<br />
le méthanol en oléfines à haute valeur, afin de prendre en<br />
charge <strong>la</strong> demande croissante en p<strong>la</strong>stiques. 1,3 million de tonnes<br />
d'éthylène et de propylène seront produites par an, en vue<br />
de <strong>la</strong> production de polypropylène.<br />
Regional Air Lines et<br />
Air Arabia vont créer<br />
une nouvelle compagnie<br />
aérienne low cost<br />
L'Emirati Air Arabia crée une compagnie low cost en partenariat<br />
avec <strong>la</strong> Marocaine Regional Air Lines. Ce partenariat permet<br />
aux deux acteurs de se positionner dans le marché du trafic<br />
aérien, en plein développement au Maroc. Dans ce contexte,<br />
<strong>la</strong> création d'une telle joint-venture devrait renforcer l'offre et<br />
exercer une pression tarifaire à <strong>la</strong> baisse.
14<br />
ENTREPRISES ET MARCHES<br />
<strong>«</strong> Marrakech, un peu victime de son succès <strong>»</strong><br />
<strong>La</strong> COFACE avec<br />
l’ICIEC pour<br />
l’assurance des<br />
investissements<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
<strong>La</strong> Société is<strong>la</strong>mique d’assurance des investissements<br />
et des crédits à l’exportation (en ang<strong>la</strong>is<br />
ICIEC) vient de signer un accord avec <strong>la</strong><br />
COFACE, l’institution française spécialisée dans<br />
<strong>la</strong> couverture des risques à l’exportation.<br />
Annoncé le 9 janvier dernier par <strong>la</strong> COFACE, cet<br />
accord permet un renforcement de <strong>la</strong> couverture<br />
de ces risques au Moyen-Orient, en Afrique et en<br />
Asie. Basée à Djeddah, en Arabie saoudite,<br />
l’ICIEC a été créée en 1994 par <strong>la</strong> Banque is<strong>la</strong>mique<br />
de développement (BID). L’ICIEC est une<br />
société multi<strong>la</strong>térale d’assurance des investissements<br />
et des crédits à l’exportation. Elle compte<br />
35 pays membres ainsi que <strong>la</strong> BID. Pour <strong>la</strong> couverture<br />
des risques à l’exportation, elle est présente<br />
dans 83 pays du monde dont 25 en Afrique,<br />
5 en Amérique, 27 en Asie, 2 en Australie et 24 en<br />
Europe. L’Afrique est donc <strong>la</strong> deuxième région<br />
géographique du monde à <strong>la</strong>quelle s’étend <strong>la</strong> couverture<br />
de l’ICIEC. Dix-huit pays africains membres<br />
de l’ICIEC sont également membres de <strong>la</strong><br />
BID.<br />
<strong>La</strong> coopération entre l’ICIEC et <strong>la</strong> COFACE n’a<br />
pas commencé avec cet accord. L’ICIEC est en<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Entretien avec Jalil Benabbés-Taarji, directeur général du groupe Tikida Hôtels et ancien président de <strong>la</strong> Fédération nationale du tourisme au Maroc.<br />
Les Afriques : Quels ont été les faits<br />
marquants et l’évolution de vos<br />
activités en 2007 ?<br />
Jalil Benabbés-Taarji : Globalement,<br />
2007 est une année tout à fait positive<br />
avec une croissance de 10% de<br />
notre chiffre d’affaires, à l’exception<br />
de Marrakech qui, elle, est en<br />
recul. Il faut dire que 60% des arrivées<br />
et des nuitées à Marrakech<br />
Jalil Benabbés-Taarji, directeur général du groupe Tikida Hôtels.<br />
sont françaises. C’est une force<br />
quand le marché français va bien,<br />
mais actuellement, ce marché à<br />
destination du Maghreb est en repli<br />
de 5 à 10%. Ce tassement serait dû<br />
à un phénomène de <strong>«</strong> dépackaging <strong>»</strong><br />
ou inversement, à un développement<br />
significatif du tourisme on<br />
line, qui se fait en grande partie au<br />
détriment des tours opérateurs<br />
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(TO). Aujourd’hui, on peut dire<br />
que Marrakech est un peu victime<br />
de son succès. Grâce aux politiques<br />
marketing et au développement des<br />
liaisons aériennes, <strong>la</strong> ville est devenue<br />
une destination familière, très<br />
proche. Aussi, le voyageur français<br />
ressent de moins en moins le<br />
besoin de passer par un TO. Il fait<br />
ses réservations lui-même.<br />
LA : Comment expliquer que les<br />
réservations Internet jouent à <strong>la</strong><br />
baisse sur le taux de fréquentation<br />
enregistré à Marrakech ?<br />
JBT : On constate à Marrakech 15<br />
à 20% d’augmentation des arrivées<br />
internationales à l’aéroport et<br />
en parallèle une hausse de 5 à<br />
6% de <strong>la</strong> fréquentation hôtelière.<br />
Plusieurs choses. D’abord, il y a, à<br />
Marrakech, un tourisme résidentiel<br />
important. Les touristes français<br />
qui viennent dans leur résidence de<br />
<strong>la</strong> Palmeraie ou dans <strong>la</strong> Médina<br />
sont des voyageurs fréquents, ils<br />
peuvent venir plusieurs fois dans<br />
l’année et statistiquement vont<br />
représenter plus que leur poids<br />
réel. Marrakech est devenue une<br />
destination de week-end.<br />
<strong>La</strong> seconde explication, c’est que de<br />
nombreuses maisons d’hôtes qui ont<br />
été recensées n’ont pas encore été<br />
c<strong>la</strong>ssées. Dans ces maisons, les nuitées<br />
ne sont pas comptabilisées. Et<br />
puis, beaucoup de meublés informels<br />
échappent à tout contrôle.<br />
Globalement, si Marrakech fait 5-<br />
6% de progression, c’est parce que<br />
nous avons aussi d’autres marchés<br />
émergents, en particulier le marché<br />
ang<strong>la</strong>is, qui a connu une progression<br />
de 35 à 40% en 2007. Et<br />
qui est en train de passer au<br />
deuxième rang, alors que c<strong>la</strong>ssiquement<br />
le second rang était<br />
occupé par le tourisme interne. Ce<br />
sont les effets des réservations<br />
internet et du développement des<br />
compagnies low cost.<br />
LA : Quels sont les risques ?<br />
JBT : Ce même phénomène a déjà<br />
été observé sur plusieurs destinations,<br />
comme Ma<strong>la</strong>ga en Espagne.<br />
Mais c’est un phénomène qui a<br />
duré un à deux ans seulement. Le<br />
risque, si on ne sait pas parler aux<br />
tours opérateurs, si on ne sait pas<br />
réorganiser les modes de commercialisation<br />
et <strong>la</strong> politique tarifaire,<br />
est que les TO puissent éventuellement<br />
se désintéresser, réduire leur<br />
implication, leur prise de risque,<br />
leur programmation de <strong>la</strong> destination.<br />
Ce que nous voulons absolument<br />
éviter. A Ma<strong>la</strong>ga, par exemple,<br />
il y a eu rééquilibrage entre<br />
les modèles tours opérateurs et<br />
Internet/low cost. Les TO sont revenus.<br />
Au fil du temps, ces modèles<br />
très différents, concurrents, se rapprochent<br />
et se mixtent. Des compagnies<br />
low cost comme Easyjet commencent<br />
ainsi à vendre des produits<br />
TO. Au Maroc, également,<br />
At<strong>la</strong>s Blue ou Jet4you commencent<br />
à vendre quelques sièges aux tours<br />
opérateurs. Avec le temps, on peut<br />
penser que ces deux modèles vont<br />
apprendre à travailler ensemble et<br />
être moins concurrents, en se vendant<br />
mutuellement.<br />
Propos recueillis par<br />
Christelle Marot<br />
<strong>La</strong> Société is<strong>la</strong>mique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation<br />
a signé un accord avec <strong>la</strong> COFACE pour assurer les investissements<br />
et crédits à l’exportation.<br />
effet membre de Crédit Alliance, un réseau<br />
international de partenaires en assurance-crédit<br />
et services de crédit management fondé en 1992<br />
par l’institution française. L’ICIEC couvre aussi<br />
bien les risques commerciaux que politiques. Ses<br />
opérations sont naturellement conformes à <strong>la</strong><br />
shariah is<strong>la</strong>mique.<br />
L’accord signé entre les deux institutions est<br />
particulièrement intéressant pour <strong>la</strong><br />
COFACE puisqu’il lui permet de mettre à <strong>la</strong><br />
L’ICIEC couvre aussi bien<br />
les risques commerciaux que<br />
politiques. Ses opérations sont<br />
naturellement conformes à <strong>la</strong><br />
shariah is<strong>la</strong>mique.<br />
disposition de ses clients, dans des pays où<br />
elle n’était pas présente, une solution d’assurance-crédit<br />
à l’exportation. <strong>La</strong> COFACE<br />
n’est imp<strong>la</strong>ntée que dans 23 des 35 pays<br />
membres de l’ICIEC.
16<br />
GESTION PUBLIQUES<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Soumaï<strong>la</strong> Cissé : libre circu<strong>la</strong>tion des personnes<br />
et droit d’établissement en 2008<br />
A partir de cette année, le président de <strong>la</strong> Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine annonce une réelle avancée de <strong>la</strong> construction<br />
communautaire avec l’entrée en vigueur du traité sur <strong>la</strong> libre circu<strong>la</strong>tion des personnes et le droit d’établissement.<br />
Propos recueillis par<br />
Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
Les Afriques : Monsieur le<br />
Président, après <strong>la</strong> tenue du<br />
12 e sommet et à l’aube<br />
d’une nouvelle année,<br />
comment se porte <strong>la</strong><br />
Commission ?<br />
Soumaï<strong>la</strong> Cissé : <strong>La</strong><br />
Commission est l’exécutif<br />
de notre union : elle est<br />
chargée d’appliquer les<br />
décisions énoncées par les<br />
autorités de l’Union. Elle<br />
transmet à <strong>la</strong> Conférence et<br />
au Conseil les recommandations<br />
et avis qu'elle juge utiles<br />
à <strong>la</strong> préservation et au<br />
développement de l'Union,<br />
et exécute le budget<br />
de l'Union. <strong>La</strong> nouvelle<br />
Commission, installée l’année<br />
dernière, connaît une<br />
réorganisation qui tient<br />
compte de nos nouveaux<br />
défis. Bonne gouvernance et<br />
excellence, c’est donc notre<br />
credo. A <strong>la</strong> Commission…<br />
tout va donc bien et nous<br />
sommes à pied d’œuvre<br />
pour concrétiser les aspirations<br />
des popu<strong>la</strong>tions de<br />
notre Union.<br />
LA : Au-delà de <strong>la</strong><br />
Commission, comment se<br />
porte l’Union elle-même ?<br />
SC : <strong>La</strong> situation économique<br />
de l’Union se présente<br />
bien, en dépit d’une pression<br />
inf<strong>la</strong>tionniste liée<br />
notamment au renchérissement<br />
des produits pétroliers<br />
et à <strong>la</strong> hausse sensible des<br />
prix de certains produits<br />
alimentaires importés. Elle<br />
est marquée en 2007 par<br />
une accélération de <strong>la</strong> croissance.<br />
Le taux de croissance<br />
du PIB est ressorti à 3,6%<br />
contre 2,9% en 2006. Au<br />
niveau des finances publiques,<br />
les Etats fournissent<br />
des efforts remarquables<br />
pour améliorer le recouvrement<br />
des recettes. Il est<br />
constaté, pratiquement dans<br />
tous les pays, un renforcement<br />
des performances des<br />
régies financières. Les recettes<br />
budgétaires de l’Union<br />
ont progressé, pour se situer<br />
à 17,7% du PIB en 2007.<br />
Cette évolution favorable de<br />
<strong>la</strong> capacité financière des<br />
Etats a contribué au renfor-<br />
<strong>«</strong> <strong>La</strong> libre circu<strong>la</strong>tion effective des hommes,<br />
leur droit de s’établir dans n’importe quel<br />
pays de l’Union et d’y exercer leur<br />
profession, sans aucune entrave liée à<br />
leur nationalité d’origine, constitue donc,<br />
pour nous, un défi à relever en 2008. <strong>»</strong><br />
cement des dépenses d’investissement<br />
en rapport<br />
avec <strong>la</strong> mise en œuvre des<br />
stratégies de réduction de<br />
<strong>la</strong> pauvreté. Au titre de <strong>la</strong><br />
dette, l’encours de <strong>la</strong> dette<br />
publique totale a baissé en<br />
Le Nigeria n’abritera pas<br />
Africom<br />
Le Nigeria n'a pas accepté d'héberger le quartier général de <strong>la</strong> structure<br />
militaire Africom (Africa Command), que les Etats-Unis envisagent<br />
de développer en Afrique, a confirmé mercredi le ministre<br />
nigérian de <strong>la</strong> Défense à son agence de presse nationale.<br />
<strong>«</strong> Nous n'avons pas accepté d'accueillir l'Africom au Nigeria <strong>»</strong>, a<br />
affirmé le ministre Yayale Ahmed, interrogé sur d'éventuelles pressions<br />
exercées par Washington pour que son pays accueille<br />
Africom, lors d'un forum public organisé par l'agence News<br />
Agency of Nigeria (Nan). L'Africom, dont le siège temporaire est<br />
installé à Stuttgart, en Allemagne, a pour objectifs d'assister le<br />
continent africain dans <strong>la</strong> formation militaire et l'assistance humanitaire,<br />
mais également d'y promouvoir <strong>la</strong> sécurité et <strong>la</strong> stabilité.<br />
Ping prône le rapprochement<br />
entre l’Afrique et<br />
le monde arabe<br />
L'Afrique doit renforcer ses liens avec le monde arabe, afin d'aider<br />
à <strong>la</strong> résolution des conflits entre popu<strong>la</strong>tions africaines et arabes, a<br />
affirmé lundi le nouveau président de <strong>la</strong> Commission de l'Union<br />
africaine, le Gabonais Jean Ping. <strong>«</strong> Nous enregistrons actuellement<br />
beaucoup de conflits (...). Il y a quelques années, ce n'était pas le cas,<br />
mais pour le moment, ces conflits se situent dans une zone où le<br />
monde arabe et le monde africain noir se rencontrent, soit au Soudan,<br />
soit en Somalie, dans <strong>la</strong> Corne de l'Afrique <strong>»</strong>, a déc<strong>la</strong>ré Ping, cité par<br />
le journal algérien El Moudjahid.<strong>«</strong> Il est important, à mon sens (...),<br />
de renforcer substantiellement <strong>la</strong> coopération entre l'Union africaine<br />
et <strong>la</strong> Ligue des Etats arabes. <strong>»</strong><br />
Soumaï<strong>la</strong> Cissé, président de <strong>la</strong> Commission de l’UEMOA.<br />
passant de 50,5% du PIB en<br />
2006 à 45,3%, grâce aux<br />
initiatives de réduction de<br />
<strong>la</strong> dette.<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> hausse<br />
des investissements directs<br />
étrangers ainsi que <strong>la</strong> mobilisation<br />
accrue de ressources<br />
extérieures, dans le cadre de<br />
projets et programmes, ont<br />
permis <strong>la</strong> consolidation de<br />
l’excédent de <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce des<br />
paiements.<br />
Enfin, sur les marchés monétaire<br />
et financier, l’activité<br />
est demeurée soutenue. Le<br />
regain de dynamisme<br />
observé depuis deux ans sur<br />
les marchés de capitaux de<br />
l’Union s’est confirmé en<br />
2007. Il s’y ajoute que les<br />
Etats membres ont fourni<br />
des efforts importants dans<br />
<strong>la</strong> mise en œuvre des réformes<br />
communautaires, portant<br />
notamment sur le renforcement<br />
de <strong>la</strong> gouvernance<br />
institutionnelle, l’harmonisation<br />
des légis<strong>la</strong>tions, <strong>la</strong><br />
surveil<strong>la</strong>nce multi<strong>la</strong>térale, le<br />
marché commun et <strong>la</strong> facilitation<br />
des transports.<br />
LA : Un des pays membres a<br />
signé l’Accord de partenariat<br />
économique proposé<br />
par l’Union européenne,<br />
comment appréciez-vous<br />
cette signature ?<br />
SC : Pour commencer, il me<br />
semble utile de porter une<br />
rectification pour indiquer<br />
que <strong>la</strong> Côte d’Ivoire, puisque<br />
c’est de cet Etat membre<br />
de l’Union dont il<br />
s’agit, n’a pas encore signé<br />
d’accord, à ce stade. C’est<br />
un paraphe de document<br />
qui est intervenu le 7<br />
décembre 2007 entre les<br />
autorités ivoiriennes et <strong>la</strong><br />
Commission européenne.<br />
Aux termes du texte paraphé,<br />
les deux parties se sont<br />
accordées au moins six<br />
mois pour parvenir à <strong>la</strong><br />
signature de l’accord intérimaire.<br />
Ce simple paraphe<br />
du document portant<br />
accord intérimaire permet<br />
à <strong>la</strong> Côte d’Ivoire d’éviter<br />
une perturbation de son<br />
commerce avec l’Union<br />
européenne, avec l’expiration<br />
du régime commercial<br />
transitoire de l’Accord de<br />
Cotonou au 31 décembre<br />
2007. A cet égard, <strong>la</strong> perte<br />
de part de marché annoncée<br />
pour <strong>la</strong> Côte d’Ivoire,<br />
en l’absence de cette solution,<br />
est évaluée à 700 millions<br />
d’euros sur des produits<br />
exportés par ce pays,<br />
tels que <strong>la</strong> banane, l’ananas,<br />
le cacao, le café et le thon.<br />
L’existence de cet accord<br />
d’étape devrait également<br />
empêcher <strong>la</strong> hausse annoncée<br />
du coût du fret pour<br />
les produits importés ou<br />
exportés par l’ensemble<br />
des pays de <strong>la</strong> région, et<br />
tout particulièrement par<br />
les Etats membres de<br />
l’UEMOA, dans le cas où <strong>la</strong><br />
Côte d’Ivoire aurait perdu<br />
ses parts de marché en<br />
Europe.<br />
Il faut signaler que le<br />
Ghana, qui est également<br />
l’un des non-PMA de <strong>la</strong><br />
région et a, comme <strong>la</strong> Côte<br />
d’Ivoire, des intérêts commerciaux<br />
importants en<br />
Europe, a également conclu<br />
un tel accord le 13 décembre<br />
2007. Les autres pays de<br />
<strong>la</strong> région, pour l’essentiel<br />
des PMA, devraient conti-<br />
nuer de voir maintenu l’accès<br />
libre de leurs produits<br />
sur le marché européen, avec<br />
le régime de <strong>«</strong> l’initiative<br />
tout sauf les armes (TSA) <strong>»</strong>.<br />
Cette situation permet à <strong>la</strong><br />
région Afrique de l’Ouest de<br />
continuer, en toute sérénité,<br />
les négociations pour aboutir<br />
à un accord global équilibré,<br />
porteur de développement<br />
et mutuellement avantageux.<br />
LA : Est-ce que cette signature<br />
ne va pas constituer<br />
une entrave au tarif extérieur<br />
commun ?<br />
SC : Si le risque existe, il<br />
n’est pas immédiat. En effet,<br />
dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong><br />
Commission européenne a<br />
annoncé qu’elle n’exigeait<br />
pas des Autorités ivoiriennes<br />
d’obligation de démantèlement<br />
tarifaire avant janvier<br />
2009, on peut considérer<br />
qu’aucune atteinte au<br />
tarif extérieur commun<br />
UEMOA ou CEDEAO n’interviendrait<br />
avant cette<br />
date. Ceci étant, il importe<br />
que <strong>la</strong> région mette tout en<br />
œuvre pour retrouver <strong>la</strong><br />
cohésion de son processus<br />
d’intégration, afin d’éviter<br />
qu’une telle situation ne<br />
s’installe à terme.<br />
LA : De façon plus <strong>la</strong>rge,<br />
est-ce que <strong>la</strong> mise en application<br />
du tarif extérieur<br />
commun a effectivement<br />
impulsé les échanges régionaux<br />
?<br />
SC : <strong>La</strong> mise en application<br />
du tarif extérieur commun<br />
(TEC) avait surtout pour<br />
objectif de créer une sorte<br />
de <strong>«</strong> frontière commune <strong>»</strong> et<br />
<strong>«</strong> Combinée au TEC, <strong>la</strong> libéralisation<br />
des échanges intracommunautaires a permis<br />
de faire passer en dix ans <strong>la</strong> part<br />
du commerce intra-régional de 8% à 15%<br />
des échanges globaux. <strong>»</strong><br />
de supprimer les distorsions<br />
de taxation et de concurrence<br />
entre les Etats membres<br />
de l’Union. Combinée<br />
au TEC, <strong>la</strong> libéralisation des<br />
échanges intracommunautaires<br />
(suppression des<br />
droits de douane sur les<br />
produits originaires de<br />
l’Union) a permis de faire<br />
passer en dix ans <strong>la</strong> part du<br />
commerce intra-régional de<br />
8% à 15% des échanges globaux.<br />
Ce dynamisme, certes<br />
re<strong>la</strong>tif, mais réel, des échanges<br />
régionaux est confirmé<br />
par le système de compensations<br />
financières qui a été<br />
sa principale mesure d’accompagnement.<br />
En effet,<br />
l’Union a payé aux Etats<br />
membres entre 1998 et 2007<br />
un montant total de 171,5<br />
milliards de francs CFA au<br />
titre des moins-values<br />
de recettes douanières.<br />
L’apurement définitif est<br />
juste une question de calendrier<br />
dans un horizon très<br />
proche.<br />
LA : Une c<strong>la</strong>use importante<br />
de l’Union tarde à voir le<br />
jour, <strong>la</strong> liberté d’établissement<br />
(le traité stipule en<br />
son article 92 que les ressortissants<br />
d’un Etat membre<br />
bénéficient du droit<br />
d’établissement dans l’ensemble<br />
du territoire de<br />
l’Union). Ce dossier a-t-il<br />
évolué ou est-ce toujours le<br />
blocage ?<br />
SC : <strong>La</strong> liberté d’établissement,<br />
avec ce que j’appelle<br />
le <strong>«</strong> code des libertés <strong>»</strong>, est<br />
un pilier essentiel voire<br />
incontournable de l’intégration.<br />
<strong>La</strong> libre circu<strong>la</strong>tion<br />
effective des biens, conformément<br />
au schéma de libéralisation<br />
des échanges<br />
intracommunautaires, mais<br />
également celle des hommes,<br />
leur droit de s’établir<br />
dans n’importe quel pays de<br />
l’Union et d’y exercer leur<br />
profession, sans aucune<br />
entrave liée à leur nationalité<br />
d’origine, constitue<br />
donc, pour nous, un défi à<br />
relever en 2008. Nous sommes<br />
heureux de préciser que<br />
les réformes adoptées dans<br />
le domaine de <strong>la</strong> libre circu<strong>la</strong>tion<br />
des personnes et le<br />
droit d’établissement entreront<br />
en vigueur en 2008.<br />
Les chefs d’Etat viennent de<br />
rappeler <strong>la</strong> nécessité et l’urgence<br />
de cette application.<br />
Ainsi les modalités de jouissance,<br />
sur l’ensemble du territoire<br />
de l’Union pour les<br />
professions libérales, déjà<br />
définies pour les médecins,<br />
les architectes, les comptables<br />
et experts-comptables<br />
et les avocats, ont été é<strong>la</strong>rgies<br />
aux chirurgiens-dentistes<br />
et aux pharmaciens.<br />
A partir du 1 er janvier 2008,<br />
les étudiants ressortissants<br />
de l’Union peuvent s’inscrire<br />
dans toutes les universités<br />
publiques de tout<br />
pays de l’Union dans les<br />
mêmes conditions que les<br />
nationales.<br />
C’est ainsi que se traduit au<br />
quotidien notre vision de<br />
l’UEMOA. Il s’agit de<br />
construire, entre les huit<br />
Etats membres, et ceux qui<br />
souhaiteraient s’y adjoindre,<br />
un espace harmonisé,<br />
au sein duquel les citoyens<br />
jouissent, à égalité, des<br />
fruits des réformes communautaires,<br />
quel que soit leur<br />
lieu de résidence. C’est là<br />
l’illustration de notre<br />
vison : <strong>«</strong> ancrer l’UEMOA<br />
dans le quotidien des popu<strong>la</strong>tions.<br />
<strong>»</strong>
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />
17<br />
Togo : simplification du Code<br />
des impôts<br />
Le Code général des impôts a été amendé pour le simplifier et en alléger les procédures.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
Sortant d’une crise politique grave, le Togo<br />
a démarré l’année 2008 sur les chapeaux de<br />
roue. Une mission conjointe de <strong>la</strong> Banque<br />
mondiale et<br />
du Fonds monétaire international a<br />
séjourné à Lomé au début du mois de<br />
décembre 2007 pour aider le pays à é<strong>la</strong>borer<br />
les réformes nécessaires pour attirer les<br />
investisseurs.<br />
Toilettage à grande eau<br />
Le pays s’est donc <strong>la</strong>ncé dans des réformes<br />
économiques qui n’ont épargné aucun secteur<br />
d’activité. <strong>La</strong> fiscalité en est un des<br />
piliers. Le Premier ministre Kom<strong>la</strong>n Mally<br />
en a donné le ton : <strong>«</strong> Le gouvernement fera<br />
L’un des principaux soucis du<br />
gouvernement togo<strong>la</strong>is, en<br />
procédant à l’amendement<br />
de certains articles du Code<br />
des impôts, est de favoriser<br />
<strong>«</strong> une plus grande adhésion<br />
des contribuables et un<br />
plus grand consentement<br />
à l’impôt. <strong>»</strong><br />
appel au sens civique des popu<strong>la</strong>tions et des<br />
opérateurs économiques, pour qu'ils s'acquittent<br />
de manière prompte, et conformément à<br />
<strong>la</strong> réglementation en vigueur, de leurs obligations<br />
fiscales <strong>»</strong>. Treize jours plus tard, le<br />
Code général des impôts subissait, dans le<br />
cadre de <strong>la</strong> loi de Finances 2008, votée le 31<br />
décembre, un toilettage à grande eau.<br />
Toutes les <strong>«</strong> insuffisances <strong>»</strong> et les <strong>«</strong> failles <strong>»</strong><br />
contenues dans le précédent code ont été<br />
expurgées. <strong>La</strong> porte a ainsi été fermée aux<br />
interprétations qui pouvaient prêter à <strong>«</strong><br />
confusion <strong>»</strong>. Les procédures de recouvrement<br />
de l’impôt ont été écourtées et simplifiées.<br />
Ainsi, les mises en demeure, qui<br />
étaient auparavant au nombre de deux,<br />
ont été ramenées à une seule. De trente<br />
jours, les dé<strong>la</strong>is de paiement ont été ramenés<br />
à douze.<br />
Par ailleurs, pour l’exercice par l’administration<br />
fiscale du droit d’enquête, qui est<br />
une méthode privilégiée de détection de <strong>la</strong><br />
fraude en matière de facturation, <strong>la</strong> procédure<br />
des redressements fiscaux a été abandonnée<br />
au profit d’une nouvelle qui<br />
consiste à dresser des procès-verbaux de<br />
constatation. Cette manière de faire présente<br />
l’avantage, pour le contribuable, de lui<br />
permettre de corriger les imperfections<br />
éventuelles de son système de facturation.<br />
Pour les grandes entreprises, <strong>la</strong> pratique du<br />
rôle a été supprimée. Conséquence : cellesci<br />
ne sont plus tenues d’attendre les avis de<br />
paiement, qui sont des extraits de ces rôles<br />
dont <strong>la</strong> confection est fastidieuse et chronophage.<br />
Les entreprises ont donc désormais<br />
l’opportunité de s’acquitter à terme échu de<br />
leurs obligations fiscales.<br />
Lifting<br />
Ce lifting du Code des impôts est notamment<br />
de nature à permettre, selon le directeur<br />
général adjoint des impôts Daniel<br />
Kossi Tofio, dans une interview accordée à<br />
l’hebdomadaire togo<strong>la</strong>is l’Union,<strong>«</strong> un meilleur<br />
suivi par l’administration <strong>»</strong> de l’application<br />
de <strong>la</strong> réglementation fiscale ainsi qu’ <strong>«</strong><br />
une gestion moins encombrante pour le<br />
Le droit OHADA au coeur<br />
des débats à Conakry<br />
contribuable <strong>»</strong>.<br />
L’un des principaux soucis du gouvernement<br />
togo<strong>la</strong>is, en procédant à l’amendement<br />
de certains articles du Code des<br />
impôts, est, ainsi que le dit M. Tofio, de<br />
favoriser <strong>«</strong> une plus grande adhésion des<br />
contribuables et un plus grand consentement<br />
à l’impôt <strong>»</strong>. Une grande campagne de sensibilisation<br />
couplée à <strong>la</strong> publication régulière<br />
du cahier fiscal de <strong>la</strong> Direction générale des<br />
impôts sont les principaux leviers devant<br />
permettre <strong>la</strong> réalisation de cet objectif.<br />
Impôt synthétique<br />
Le nouveau Code général des impôts instaure<br />
également une nouvelle taxe professionnelle<br />
unique (TPU). Impôt synthétique,<br />
<strong>la</strong> TPU représente, selon M. Tofio, <strong>«</strong> <strong>la</strong><br />
contribution du secteur informel à <strong>la</strong> couverture<br />
des charges de l’État <strong>»</strong>. <strong>La</strong> TPU libère le<br />
contribuable de quatre catégories d’impôts<br />
: l’impôt sur le revenu (IR), <strong>la</strong> taxe professionnelle<br />
(TP), <strong>la</strong> taxe sur <strong>la</strong> valeur ajoutée<br />
(TVA) et <strong>la</strong> taxe sur les sa<strong>la</strong>ires.<br />
Toutes ces nouvelles mesures sont accompagnées<br />
par <strong>«</strong> une politique de décentralisation<br />
fiscale <strong>»</strong> qui s’est traduite par <strong>la</strong> multiplication<br />
des centres de contrôle préfectoraux<br />
des impôts. Elles s’insèrent, par ailleurs,<br />
dans un effort d’harmonisation de <strong>la</strong> réglementation<br />
nationale avec <strong>la</strong> réglementation<br />
en vigueur dans les autres États membres de<br />
l’Union économique et monétaire ouestafricaine<br />
(UEMOA). Avec un taux de réalisation<br />
de 51%, le Togo se c<strong>la</strong>sse à l’avantdernier<br />
rang, devant <strong>la</strong> Guinée-Bissau, pour<br />
<strong>la</strong> mise en application des réformes communautaires<br />
(voir Les Afriques n° 14, du 31<br />
janvier au 6 février 2008).<br />
Le droit OHADA à l’épreuve de <strong>la</strong> pratique. Tel est le centre d'intérêt d’une rencontre de sensibilisation des<br />
opérateurs économiques et des organes de presse de <strong>la</strong> zone du 5 au 7 février à Conakry.<br />
Par Ougna Camara, Conakry<br />
A l'ouverture des travaux de l’OHADA, le<br />
président de <strong>la</strong> Cour commune de justice et<br />
d'arbitrage, NDongo Fall, a déc<strong>la</strong>ré que<br />
l'organisation de cet atelier dans <strong>la</strong> capitale<br />
guinéenne répondait au souci de décentraliser<br />
les activités dans les pays membres<br />
pour mieux les impliquer dans <strong>la</strong> dynamique<br />
de l’organisation.<br />
<strong>La</strong> responsable de l'exécution du projet<br />
d'appui institutionnel du Fonds africain de<br />
développement de <strong>la</strong> BAD a justifié le soutien<br />
de l'institution qu'elle représente par<br />
l'engagement de certains pays africains<br />
dans les procédures juridiques et judiciaires<br />
des affaires en Afrique. Pour Denise Marie-<br />
Andréa Agbo, <strong>la</strong> bonne gouvernance repose<br />
sur un système judiciaire efficace et efficient<br />
qui répond aux besoins des popu<strong>la</strong>tions et<br />
des opérateurs économiques intervenant<br />
dans les pays africains.<br />
Faire adhérer les anglophones<br />
Dans son intervention, le Premier ministre<br />
guinéen <strong>La</strong>nsana Kouyaté a manifesté<br />
le regret de ne pas avoir atteint son pari de<br />
faire adhérer les pays anglophones de<br />
l'Afrique à l’OHADA. Le haut commis de<br />
l’Etat guinéen a exhorté les organisateurs<br />
d’œuvrer pour revitaliser l’Acte uniforme<br />
du 22 mars 2003, re<strong>la</strong>tif au contrat de<br />
transport par route et qui devait entrer en<br />
vigueur en 2004.<br />
Procédures de recouvrement<br />
Durant trois jours et à <strong>la</strong> faveur des communications<br />
sur l'arbitrage CCJA/OHADA,<br />
les opérateurs économiques, magistrats,<br />
juristes et journalistes ont échangé des idées<br />
et suggéré des modifications au légis<strong>la</strong>teur<br />
OHADA en vue d'améliorer <strong>la</strong> pratique du<br />
droit des affaires dans l'espace communautaire.<br />
Ainsi, ils ont proposé par exemple que<br />
les articles 12 et 30 de l'Acte uniforme portant<br />
organisation des procédures simplifiées<br />
de recouvrement et des voies d'exécution<br />
soient reformulés.<br />
Pour rappel, le droit OHADA, à travers<br />
l’Acte uniforme, portant organisation<br />
des procédures simplifiées de recouvrement<br />
dans les États membres, prévoit<br />
deux types de procédures. <strong>La</strong> procédure<br />
simplifiée de recouvrement et les voies<br />
d’exécution. Dans le premier cas, <strong>la</strong> cour<br />
ordonne aux débiteurs de procéder au<br />
paiement de leurs créances à travers une<br />
injonction de payer, de délivrer ou de<br />
restituer. Dans le second cas, les voies<br />
d’exécution permettent aux créanciers<br />
de saisir les biens de leurs débiteurs afin<br />
de les faire vendre et de se payer sur le<br />
prix de vente ou de se faire attribuer lesdits<br />
biens.<br />
Satisfecit général<br />
Tout en souhaitant que de telles rencontres<br />
soient organisées à l'intention des opérateurs<br />
économiques, médias, magistrats et<br />
auxiliaires de justice, les participants se sont<br />
aussi engagés à lutter pour <strong>la</strong> vulgarisation<br />
du droit OHADA dans leur pays respectif.<br />
Créé en 1997, <strong>la</strong> Cour commune de justice<br />
et d'arbitrage (CCJA) a vu son dispositif<br />
juridique complété deux ans plus tard.<br />
Depuis cette date, elle a reçu 163 dossiers<br />
contentieux parmi lesquels des dossiers de<br />
grande importance financière, impliquant<br />
des sociétés occidentales. Elle a rendu à ce<br />
jour cinq sentences. Dans <strong>la</strong> période 2006-<br />
2007, elle a reçu 16 dossiers. <strong>«</strong> Ce qui est un<br />
progrès dans <strong>la</strong> mesure où elle est installée<br />
dans une communauté où les sujets n'ont pas<br />
l'habitude de recourir à l'arbitrage pour trancher<br />
leurs différends <strong>»</strong>, estime le premier vice<br />
président Jacques M'Bosso.<br />
Le moins que l'on puisse dire est que <strong>la</strong><br />
réussite de cet atelier se traduit par <strong>la</strong> satisfaction<br />
des organisateurs. Cajura Injai<br />
PCA-Allice des assurances en Guinée-<br />
Bissau confie : <strong>«</strong> Nous avons un bijou qu'il<br />
faut bien saisir, qui est l'OHADA. Il est fait<br />
pour donner <strong>la</strong> facilité aux hommes d'affaires.<br />
En signant des contrats au niveau<br />
international, on peut suggérer de faire<br />
allusion à <strong>la</strong> Cour d'Abidjan. Un tribunal<br />
dont nous sommes fiers <strong>»</strong>.<br />
Mise en p<strong>la</strong>ce d’une nouvelle<br />
organisation des taxes<br />
locales au Maroc<br />
Dans le cadre de <strong>la</strong> réforme fiscale entrée en vigueur le 1er janvier 2008, une nouvelle organisation des taxes locales a<br />
été opérée. Les anciennes terminologies ont été supprimées<br />
pour <strong>la</strong>isser p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> taxe professionnelle (ancienne<br />
patente), <strong>la</strong> taxe d’habitation (taxe urbaine) et <strong>la</strong> taxe sur les<br />
services communaux (<strong>la</strong> taxe d’édilité). Le champ d’application<br />
de <strong>la</strong> taxe professionnelle est quasi-identique à celui<br />
de <strong>la</strong> patente, exception faite de <strong>la</strong> taxation des fonds non<br />
dotés de <strong>la</strong> personnalité morale. Cette dernière fera également<br />
l’objet d’un système déc<strong>la</strong>ratif pour les contribuables<br />
tenant une comptabilité. Pour ceux-ci, des exonérations ont<br />
été é<strong>la</strong>rgies aux coopératives dont le chiffre d’affaires est<br />
inférieur à 2 millions de dirhams, aux nouvelles entreprises<br />
et nouveaux investissements, sauf pour les matériels et<br />
outil<strong>la</strong>ges d’occasion (exonération quinquennale) et aux<br />
intermédiaires d’assurance.<br />
Les commerçants<br />
burkinabés rappelés<br />
aux règles du civisme<br />
Face à <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mbée des prix des produits de grande consommation,<br />
le gouvernement a décidé de prendre des mesures<br />
énergiques pour contrer cette f<strong>la</strong>mbée, annonce vendredi<br />
un communiqué de presse. Pour ce faire, le gouvernement<br />
en appelle au civisme et au sens de responsabilité des uns et<br />
des autres pour qu'ensemble, les actions s'inscrivent dans<br />
l'intérêt supérieur de <strong>la</strong> nation. Il ressort d'une étude réalisée<br />
sur le niveau des prix et les variables explicatives, qu’il<br />
existe des dysfonctionnements et dérèglements sur <strong>la</strong> structure<br />
des prix des produits de grande consommation tels le<br />
sucre, le <strong>la</strong>it, le savon, le riz. L'analyse de <strong>la</strong> structure des<br />
prix sur <strong>la</strong> base des éléments fournis par les services techniques<br />
en charge du commerce montre que les hausses des<br />
prix, en l'espace d'un mois, varient entre 10 et 67% sur certains<br />
produits de première nécessité.<br />
L’OMD va ouvrir un bureau<br />
régional à Abidjan<br />
L'Organisation mondiale des douanes (OMD) va ouvrir<br />
bientôt, à Abidjan, un bureau régional de renforcement<br />
des capacités des douaniers en vue d'assurer <strong>la</strong> coordination<br />
des projets initiés en Afrique de l'Ouest et du centre.<br />
Selon le directeur du renforcement des capacités à l'OMD,<br />
<strong>La</strong>rs Carlson, le choix d'Abidjan est motivé par les performances<br />
réalisées par l'administration douanière ivoirienne<br />
dans <strong>la</strong> modernisation de ses outils de gestion et<br />
par son respect des normes internationales édictées par<br />
l'organisation. Dans sa mission d'appui stratégique des<br />
projets, dont celui d'interconnexion des administrations<br />
douanières ouest-africaines et centrales, le bureau<br />
d'Abidjan entreprendra également des missions spécifiques<br />
de diagnostic des besoins.<br />
Simon Mann incarcéré<br />
à Ma<strong>la</strong>bo<br />
Le Britannique Simon Mann, accusé d'être le cerveau d'un<br />
coup d'Etat déjoué en Guinée équatoriale en 2004, a été<br />
incarcéré à Ma<strong>la</strong>bo après son extradition du Zimbabwe, a<br />
indiqué mercredi à l'AFP l'un des avocats qui avaient<br />
défendu les mercenaires sud-africains. <strong>«</strong> Simon Francis<br />
Mann a été emmené nuitamment dès son arrivée à Ma<strong>la</strong>bo à<br />
<strong>la</strong> prison centrale de Ma<strong>la</strong>bo, où il est enfermé dans une cellule<br />
d'où il n'a aucune communication avec l'extérieur <strong>»</strong>, a<br />
indiqué à l'AFP Me Fabian Nsue Nguema. Simon Mann a<br />
été extradé en secret du Zimbabwe vers <strong>la</strong> Guinée équatoriale<br />
<strong>la</strong> semaine dernière, quelques heures avant de perdre<br />
son recours en appel contre son extradition, avait indiqué<br />
son avocat zimbabwéen, Me Jonathan Samkange.
18<br />
<strong>La</strong>ncement de l’Office<br />
de <strong>la</strong> monétique de<br />
<strong>la</strong> zone CEMAC<br />
Une quarantaine de directeurs des établissements de crédit et<br />
des banques de l’Afrique centrale se sont réunis mercredi à<br />
Doua<strong>la</strong>, <strong>la</strong> capitale économique du Cameroun, en vue de <strong>la</strong><br />
réforme du système de paiement dans <strong>la</strong> sous-région, à travers<br />
<strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de l’Office monétique de <strong>la</strong> Communauté économique<br />
et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).<br />
L'Office monétique de <strong>la</strong> CEMAC est appelé à vulgariser <strong>la</strong><br />
carte de crédit dans les pays de l'Afrique centrale, indique-t-on.<br />
Acquisition d’une<br />
p<strong>la</strong>teforme de<br />
transmission Vectastar<br />
Le troisième opérateur marocain de téléphonie mobile, Wana,<br />
vient de signer avec Cambridge Broadband Networks un<br />
contrat portant sur l’acquisition d’une p<strong>la</strong>teforme de transmission<br />
Vectastar pour <strong>la</strong> fourniture de services multiples, au profit<br />
de ses clients, dans les segments entreprise (téléphonie fixe<br />
et Internet) et particuliers (téléphonie mobile et Internet), à<br />
travers les technologies fibre optique, CDMA et WIMAX. Ce<br />
nouveau réseau devrait fonctionner simultanément sur deux<br />
fréquences, 3,5 GHZ et 10,5 GHZ. Rappelons qu’en 2007, et<br />
après 11 mois d’activité, Wana disposait d’un parc clientèle de<br />
1,1 million d’abonnés.<br />
Tendances contrastées des<br />
transactions électroniques<br />
en Tunisie<br />
<strong>La</strong> Tunisie est passée de 64 sites transactionnels en mai 2007<br />
à 99 sites à <strong>la</strong> fin 2007, rapporte <strong>la</strong> lettre African Manager.<br />
Le nombre d’exportations par SPS-SMT a régressé. En effet,<br />
bien que le nombre des transactions d’exportation soit<br />
passé de 6680 opérations en 2006 à 7380 opérations en 2007<br />
(avec 10,48% d’évolution), <strong>la</strong> valeur des transactions d’exportation<br />
a diminué de 28,29%, avec 4,135 MD en 2007<br />
contre 5,767 MD en 2006.<br />
Offre publique de Nokia<br />
sur Trolltech<br />
Nokia et Trolltech ASA ont annoncé aujourd'hui qu'elles ont<br />
conclu un accord selon lequel Nokia va faire une offre publique<br />
d'acquisition de Trolltech (www.trolltech.com), une entreprise<br />
basée à Oslo, en Norvège, et cotée à <strong>la</strong> Bourse d'Oslo. Trolltech<br />
est un éditeur reconnu, avec des logiciels marchant sur différentes<br />
p<strong>la</strong>teformes et des logiciels intégrés. En plus des logiciels<br />
actifs, l’équipe de Trolltech jouera un rôle important dans l'accélération<br />
de <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> stratégie Nokia dans le<br />
domaine des logiciels. Nokia offrira 16 couronnes norvégiennes<br />
par action.<br />
Le chiffre d’affaires de<br />
Western Union en hausse<br />
sur le quatrième trimestre<br />
Sur le quatrième trimestre 2007, le chiffre d'affaires de Western<br />
Union a été de 1,3 milliard de dol<strong>la</strong>rs, en hausse de 12%, ou de<br />
10% si l'on exclut l'acquisition de Pago Fácil le 6 décembre<br />
2006. Le chiffre d'affaires comprend aussi 28 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />
de conversion d'euros. Le chiffre d'affaires total a progressé de<br />
12%, pour atteindre 1,1 milliard de dol<strong>la</strong>rs pour une croissance<br />
de nombre de transactions de 14%. Une grande partie de cette<br />
croissance peut être attribuée à <strong>la</strong> continuation de <strong>la</strong> forte performance<br />
de l'activité internationale de particulier à particulier,<br />
qui a augmenté son chiffre d'affaires de 17% tandis que les<br />
transactions progressaient de 19%.<br />
Orascom Telecom obtient<br />
une licence en Corée<br />
du Nord<br />
Le groupe Orascom Télécom (OT) a remporté <strong>la</strong> première<br />
licence de téléphone mobile en Corée du Nord pour une durée<br />
de 25 ans. OT envisage d’investir 400 millions de dol<strong>la</strong>rs dans<br />
les trois prochaines années, dans <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’infrastructures<br />
requises pour le nouveau réseau.<br />
TECHNOLOGIES<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
<strong>«</strong> L’Afrique regorge de sources<br />
d’énergie renouve<strong>la</strong>ble <strong>»</strong><br />
Entretien avec Georges Debane, président du groupe développement durable du CIAN et directeur<br />
de Naxem Ingénierie Conseil & Formation.<br />
Les Afriques : L'Afrique dispose abondamment<br />
de soleil mais importe tous ses<br />
panneaux so<strong>la</strong>ires. Comment peut-on<br />
mettre dans ces conditions une politique<br />
compétitive d'énergie renouve<strong>la</strong>ble ?<br />
Georges Debane : L’Afrique possède<br />
d’énormes ressources d’énergie so<strong>la</strong>ire. Ce<br />
n’est que depuis peu qu’elle a développé<br />
l’utilisation des ces ressources. Les cap-<br />
<strong>«</strong> Mais l’énergie <strong>la</strong> plus<br />
profitable sera aussi celle<br />
qui est <strong>la</strong> plus proche des<br />
lieux de consommation. <strong>»</strong><br />
teurs photovoltaïques ont enregistré une<br />
réduction récente des coûts de production<br />
grâce aux nouveaux procédés de fabrication,<br />
ce qui a permis un rapide développement<br />
des instal<strong>la</strong>tions de panneaux so<strong>la</strong>ires.<br />
Aujourd’hui, les pays africains peuvent<br />
se doter d’usines de fabrication de capteurs<br />
photovoltaïques. Que les premiers<br />
capteurs soient importés et installés en<br />
Afrique, c’est une logique de début de<br />
développement du parc. Mais vu l’ampleur<br />
des réserves d’énergie, il faut, à un<br />
moment, passer à l’industrialisation<br />
locale, par des initiatives privées aussi bien<br />
que par des partenariats public privé.<br />
LA : Pour un continent en phase de décol<strong>la</strong>ge,<br />
et jusque-là peu pollueur, le chantier<br />
<strong>«</strong> énergie renouve<strong>la</strong>ble <strong>»</strong> est-il prioritaire ?<br />
GB : L’Afrique regorge d’un potentiel<br />
d’énergies renouve<strong>la</strong>bles, so<strong>la</strong>ires, hydro-<br />
électriques, éoliennes. L’exploitation de ces<br />
énergies est une priorité pour améliorer les<br />
conditions sociales de vie des popu<strong>la</strong>tions.<br />
Des capteurs so<strong>la</strong>ires plus importants par<br />
miroirs paraboliques avec fluide de transmission<br />
des calories tels qu’il en existe en<br />
Californie pourraient être installés à proximité<br />
des agglomérations. Il existe de nombreux<br />
sites pour l’aménagement des barrages<br />
et centrales hydro-électriques. Des<br />
mini-centrales hydroélectriques peuvent<br />
être efficacement installées. Les énergies<br />
éoliennes sont disponibles tout au long des<br />
côtes et dans certaines zones du continent.<br />
LA : Etes-vous plutôt pour les éoliennes<br />
ou pour les capteurs so<strong>la</strong>ires. Quel type<br />
d'énergie vous paraît finalement plus<br />
profitable ?<br />
GB : Les énergies so<strong>la</strong>ires peuvent s’imp<strong>la</strong>nter<br />
sur l’ensemble du continent. Pour les<br />
énergies éoliennes, il faut faire une cartographie<br />
des zones où le vent est assez fort et<br />
persistant pour pouvoir rentabiliser un<br />
parc. Chaque situation sera à évaluer en<br />
fonction de <strong>la</strong> disponibilité de ces énergies<br />
en période diurne, nocturne et en fonction<br />
des saisons ou des vents. Mais l’énergie <strong>la</strong><br />
plus profitable sera aussi celle qui est <strong>la</strong> plus<br />
proche des lieux de consommation.<br />
LA : Le biocarburant connaît une certaine<br />
percée en Occident. L'Afrique doit-elle s'y<br />
intéresser ?<br />
GB : Les pays occidentaux sont confrontés<br />
au double impératif de lutter contre le<br />
réchauffement climatique et de réduire <strong>la</strong><br />
dépendance énergétique aux pays produc-<br />
teurs. Ils ont développé des nouveaux carburants<br />
à base de végétaux qui offrent<br />
l’avantage de fournir des débouchés à leur<br />
agriculteurs.<br />
En Afrique, plusieurs projets de p<strong>la</strong>ntation<br />
de biocarburants sont en cours de réalisation.<br />
Ces projets viennent souvent en substitution<br />
des p<strong>la</strong>ntations de tabac ou de<br />
coton. Pour des raisons de marché ou de<br />
prix mondiaux, les paysans ne peuvent plus<br />
vivre de ces cultures.<br />
Toutefois il ne faut pas que les biocarburants<br />
menacent <strong>la</strong> sécurité alimentaire de<br />
<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Il ne faut pas non plus que<br />
<strong>la</strong> culture de biocarburants provoque <strong>la</strong><br />
déforestation qui, sous les tropiques, est<br />
une des causes principales du réchauffement<br />
p<strong>la</strong>nétaire. Les enjeux posés par <strong>la</strong><br />
reconversion agricole excessive dans les<br />
biocarburants pourraient avoir des conséquences<br />
importantes.<br />
Propos recueillis par<br />
Mohamed B. Fall, Casab<strong>la</strong>nca<br />
Economie de l’information : les<br />
pays en développement en progrès<br />
Les pays en développement ont encore du chemin à faire pour réduire <strong>la</strong> fracture numérique, mais ils attirent<br />
de plus en plus d’investissements directs et les échanges Sud-Sud progressent.<br />
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />
Comment les pays en développement ontils<br />
utilisé les technologies de l’information<br />
et de <strong>la</strong> communication (TIC) pour lutter<br />
contre <strong>la</strong> pauvreté et contribuer à <strong>la</strong> compétitivité<br />
des entreprises telles sont quelquesunes<br />
des questions auxquelles, tente de<br />
répondre le rapport 2007/2008 de <strong>la</strong> CNU-<br />
CED. Questions importantes parce qu’il est<br />
apparu, à l’échelle du monde, que les TIC<br />
ont un impact sur l’ensemble de l’économie<br />
et qu’elles créent un nouveau paradigme<br />
qui modifie radicalement l’approche<br />
de <strong>la</strong> technologie pour le développement.<br />
Rôle de l’Etat<br />
A l’heure du tout libéral, avec <strong>la</strong> réduction<br />
subséquente du rôle de l’Etat, le fait<br />
est suffisamment rare pour devoir être<br />
souligné. Le rapport insiste sur le rôle de<br />
l’Etat. <strong>«</strong> Les gouvernements jouent un rôle<br />
crucial car <strong>la</strong> création de connaissances ne<br />
peut reposer uniquement sur les mécanismes<br />
de marché. Les politiques d’appui à <strong>la</strong><br />
création (telles que les financements<br />
publics, les marchés publics, les avantages<br />
fiscaux et <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> propriété<br />
intellectuelle) et à <strong>la</strong> diffusion (création de<br />
bibliothèques, réseaux de communication,<br />
subventions au titre des coûts d’accès, etc.)<br />
de connaissances sont des exemples des<br />
mesures gouvernementales. <strong>»</strong><br />
Il est vrai par ailleurs que le secteur privé<br />
fait feu de tout bois pour privatiser <strong>la</strong><br />
connaissance, notamment par l’accord de<br />
l’Organisation mondiale du commerce<br />
sur les aspects des droits de propriété<br />
intellectuelle qui touchent au commerce<br />
(ADPIC), les accords commerciaux négociés<br />
par l’Union européenne (UE) et les<br />
États-Unis, et les nouvelles règles de<br />
l’Organisation mondiale de <strong>la</strong> propriété<br />
intellectuelle. Il reste toutefois admis que<br />
dans certains cas le savoir peut être considéré<br />
comme un bien public, car de <strong>«</strong> nombreuses<br />
inventions se sont appuyées sur des<br />
inventions antérieures. <strong>»</strong><br />
Malgré tout, les pays en développement<br />
tirent de plus en plus leur épingle du jeu.<br />
<strong>La</strong> forte croissance de <strong>la</strong> production, du<br />
commerce et de l’investissement dans le<br />
secteur depuis le milieu des années 90<br />
s’est poursuivie au cours des dernières<br />
années, en particulier dans les pays en<br />
développement et dans les pays à économie<br />
en transition, où l’offre et les marchés<br />
des TIC ont progressé beaucoup<br />
plus rapidement que dans les pays de<br />
l’Organisation de coopération et de<br />
développement économiques (OCDE).<br />
OMD<br />
Le commerce Sud-Sud se développe. En<br />
2004, il a été supérieur à celui des pays en<br />
développement vers les pays développés.<br />
<strong>«</strong> Il ne faut pas non plus que<br />
<strong>la</strong> culture de biocarburants<br />
provoque <strong>la</strong> déforestation<br />
qui, sous les tropiques, est<br />
une des causes principales<br />
du réchauffement<br />
p<strong>la</strong>nétaire. <strong>»</strong><br />
<strong>La</strong> valeur du commerce Sud-Sud des<br />
biens liés aux TIC (410 milliards de dol<strong>la</strong>rs)<br />
a été presque égale à celle du commerce<br />
Nord-Nord (450 milliards de dol<strong>la</strong>rs)<br />
et devrait le dépasser en 2006.<br />
L’investissement étranger direct dans les<br />
TIC se dirige de plus en plus vers les pays<br />
en développement et représente une part<br />
plus grande des PIB des pays en développement<br />
de taille plus modeste. Toutefois,<br />
ce sont les pays émergents qui sont les<br />
principales destinations avec 165 milliards<br />
de dol<strong>la</strong>rs en 2005, soit 18 % du<br />
total mondial.<br />
On note néanmoins un accroissement des<br />
investissements Sud-Sud en particulier<br />
dans les télécommunications, grâce aux<br />
grandes sociétés transnationales d’Afrique<br />
du Sud, de Ma<strong>la</strong>isie et du Mexique.<br />
Le huitième Objectif du millénaire pour<br />
le développement, rappelle le secrétaire<br />
général des Nations unies Ban Ki-moon,<br />
dans sa préface du rapport, est re<strong>la</strong>tif aux<br />
nouvelles technologies qu’il s’agit de diffuser<br />
davantage, en particulier les technologies<br />
de l’information et de <strong>la</strong> communication,<br />
en coopération avec le secteur<br />
privé. Le rapport, explique-t-il, en<br />
trace le chemin.<br />
* CNUCED, Rapport 2007-2008 sur l’économie de<br />
l’information / Science et technologie pour le développement<br />
: Le nouveau paradigme des TIC.
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />
<strong>«</strong> L’Afrique au secours<br />
de l’Occident <strong>»</strong><br />
Le monde court vers sa perte. Irréversiblement ? Non, répond Anne-Cécile Robert. L’Afrique peut le sauver.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
Au secours, <strong>la</strong> mondialisation va tuer<br />
tout le monde ! Elle prétend le guérir,<br />
mieux : améliorer son état de santé. Elle<br />
est généreuse, <strong>la</strong> mondialisation. Elle<br />
prescrit au monde le médicament le<br />
plus efficace qui puisse être fabriqué : <strong>la</strong><br />
libéralisation, le libre-échange. Principe<br />
actif de ce médicament : l’argent. <strong>La</strong><br />
matière monétisée est seule à avoir de <strong>la</strong><br />
valeur. Toute autre valeur est bannie<br />
parce que nocive.<br />
L’argent-remède va tuer le monde.<br />
Fatalement ? Ô que non, s’écrie Anne-<br />
Cécile Robert dans L’Afrique au secours<br />
de l’Occident. Journaliste au Monde<br />
Diplomatique et professeur associé à<br />
l’Institut d’études européennes de<br />
l’Université Paris 8, Anne-Cécile Robert<br />
<strong>«</strong> Il existe une Afrique<br />
des villes et des grandes<br />
métropoles surpeuplées<br />
où se perpétuent des<br />
comportements et<br />
des re<strong>la</strong>tions sociales<br />
qu’on trouvait dans<br />
les campagnes. <strong>»</strong><br />
a du courage. Ce que l’écrivain sénéga<strong>la</strong>is<br />
Boubacar Boris Diop appelle, dans sa<br />
préface, <strong>«</strong> <strong>la</strong> fière solitude des esprits<br />
libres <strong>»</strong>, elle s’y promène allègrement<br />
pour affirmer avec force et conviction<br />
que, <strong>la</strong> chance du monde, c’est peut-être<br />
l’Afrique. <strong>«</strong> L’Afrique, écrit-elle en effet,<br />
exprime des valeurs et des mentalités<br />
autres, qui pourraient rendre service à<br />
un monde au bord du gouffre <strong>»</strong>.<br />
Comment ? <strong>La</strong> réponse est simple, pour<br />
l’auteur : <strong>«</strong> Par ses traditions d’entraide<br />
et de rapport équilibré à <strong>la</strong> nature,<br />
[l’Afrique] pourrait apporter une contribution<br />
essentielle à un <strong>«</strong> monde mondialisé<br />
<strong>»</strong> qui a p<strong>la</strong>cé l’argent au sommet<br />
de son échelle de valeurs <strong>»</strong>.<br />
En deux cents petites pages qui exhalent<br />
l’amour, <strong>la</strong> colère, l’espoir – l’humanité –<br />
l’auteur donne libre cours à son aptitude<br />
à <strong>«</strong> l’é<strong>la</strong>rgissement des horizons humains <strong>»</strong><br />
(Kipré). Deux cents petites pages encadrées<br />
par <strong>la</strong> préface de l’auteur de<br />
Murambi : le Livre des ossements d’une<br />
part et, de l’autre, <strong>la</strong> postface de Pierre<br />
Kipré, professeur d’histoire africaine.<br />
Valeurs immatérielles<br />
Véritable p<strong>la</strong>idoyer pour <strong>la</strong> diversité du<br />
monde, L’Afrique au secours de l’Occident<br />
affirme sans ambages que le libreéchange<br />
est le poison qui va tuer le<br />
monde. C’est aussi un réquisitoire très<br />
sévère contre <strong>la</strong> mondialisation, le libreéchange,<br />
le capitalisme libéral. Mais il ne<br />
condamne pas. Il vise plutôt à réhabiliter<br />
– à sauver. A l’Occident, qui a inventé le<br />
libéralisme, le libre-échangisme et <strong>la</strong><br />
mondialisation, le livre d’Anne-Cécile<br />
Robert propose <strong>la</strong> thérapie qui seule<br />
paraît efficace : une introspection sincère<br />
et l’ouverture sur les autres, afin de donner<br />
et de recevoir.<br />
L’Afrique, rappelle Anne-Cécile Robert à<br />
tous ceux qui seraient tentés de l’oublier,<br />
est là, prête à participer à ce rendez-vous.<br />
Et pas les mains vides, loin s’en faut. Elle<br />
vient avec ce que Pierre Kipré appelle des<br />
<strong>«</strong> valeurs immatérielles <strong>»</strong>, c’est-à-dire,<br />
selon Anne-Cécile Robert, <strong>«</strong> le refus de <strong>la</strong><br />
tyrannie du temps, un pouvoir et une<br />
Le <strong>la</strong>it et le high-tech<br />
néo-zé<strong>la</strong>ndais au Maghreb<br />
autorité indivisibles, un rapport différent<br />
de l’individu à <strong>la</strong> collectivité, une<br />
acceptation et une canalisation des passions<br />
(notamment par ritualisation, une<br />
résistance à l’accumu<strong>la</strong>tion de richesses,<br />
une insertion pacifique dans l’environnement<br />
<strong>»</strong>.<br />
Le lien social, l’informel, le sens de l’accueil<br />
sont autant de miroirs dans lesquels<br />
se reflètent les valeurs qu’Anne-Cécile<br />
Robert voudrait voir l’Occident libreéchangiste<br />
se pencher, pour y lire autant<br />
l’altération subversive de son identité<br />
que les opportunités de rédemption qui<br />
s’offrent à lui.<br />
Pour Anne-Cécile Robert, les valeurs traditionnelles<br />
africaines ne sont pas confinées<br />
dans le monde rural. <strong>«</strong> Il existe,<br />
insiste-t-elle, une Afrique des villes et des<br />
grandes métropoles surpeuplées où se perpétuent<br />
des comportements et des re<strong>la</strong>tions<br />
sociales qu’on trouvait dans les campagnes.<br />
Cette permanence, qui peut être<br />
transitoire, indique cependant une spécificité<br />
de l’imaginaire africain et des sociétés.<br />
Les cités du continent montrent un rapport<br />
inédit à <strong>la</strong> modernité urbaine. Des<br />
liens, des activités et des rapports sociaux<br />
nouveaux y émergent dont l’originalité<br />
pourrait, elle aussi, être porteuse d’enseignements.<br />
Cette modernité africaine est,<br />
elle aussi, génératrice d’une créativité propre,<br />
elle innove dans des formes inconnues<br />
du reste du monde <strong>»</strong>.<br />
L’Afrique au secours de<br />
l’Occident, Anne-Cécile<br />
Robert, Les Editions<br />
de l’Atelier/Les Editions<br />
Ouvrières, Paris, juin<br />
2006, 208 pages.<br />
25 heures d’avion ne sont plus une barrière au commerce. Les Néo-Zé<strong>la</strong>ndais affichent de vraies ambitions<br />
d’exportations vers l’Afrique du Nord.<br />
Par Faycal Metaoui, Alger<br />
<strong>La</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde veut faire<br />
de l’Algérie le pendant nord de<br />
l’Afrique du Sud dans sa stratégie<br />
commerciale africaine. Elle<br />
s’appuie pour ce<strong>la</strong> sur le doublement<br />
des échanges commerciaux<br />
entre les deux pays en<br />
2007, qui ont atteint les 11 milliards<br />
de dinars (110 millions<br />
d’euros). Ce<strong>la</strong> fait de l’Algérie le<br />
premier partenaire commercial<br />
de <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde en<br />
Afrique du Nord. Le Maroc<br />
intervient en deuxième position.<br />
Dans ce pays, un projet de<br />
partenariat en matière de<br />
recherches exploratoires des<br />
eaux profondes est à l’étude. Le<br />
Maroc exporte de petites quantités<br />
de phospates vers <strong>la</strong><br />
Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde et importe<br />
des viandes, des produits <strong>la</strong>itiers<br />
et plus de 70% de son<br />
beurre. <strong>La</strong> Tunisie importe du<br />
Cheddar et de <strong>la</strong> matière grasse<br />
puisque ce pays veut développer<br />
l’industrie de transformation<br />
du fromage. <strong>«</strong> Mais, de<br />
loin, l’Algérie demeure notre<br />
<strong>La</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde est un champion<br />
du libre-échange puisque 95%<br />
des produits importés ne sont pas<br />
soumis aux taxes douanières.<br />
premier marché au Maghreb et<br />
en Afrique <strong>»</strong>, précise Aziz<br />
Ferhat, responsable du bureau<br />
Maghreb de <strong>la</strong> firme Fonterra,<br />
qui est basée à Alger. Toutes les<br />
ventes de cette entreprise, propriété<br />
à 100% des 12 000 fermiers<br />
néo-zé<strong>la</strong>ndais, passent<br />
par ce bureau. <strong>«</strong> En 2007, nous<br />
avons vendu à l’Algérie 55 000<br />
tonnes de poudre de <strong>la</strong>it et<br />
6000 tonnes de matière grasse.<br />
Nous répondons à 25% des<br />
besoins de l’Algérie <strong>»</strong>, indique<br />
Aziz Ferhat. L’Algérie importe<br />
annuellement 220 000 tonnes<br />
en poudre de <strong>la</strong>it, un montant<br />
prévu en forte hausse en 2008 à<br />
cause de <strong>la</strong> politique de soutien<br />
des prix à <strong>la</strong> consommation :<br />
111 millions d'euros de subventions<br />
pour l'importation de <strong>la</strong>it<br />
en poudre en 2007.<br />
Dans le sil<strong>la</strong>ge de <strong>la</strong> tournée<br />
de Phil Goff<br />
Dans le marché algérien,<br />
autant que dans le marché<br />
libyen, Fonterra n’est pas<br />
concurrencée. <strong>«</strong> Les transformateurs<br />
privés algériens offrent<br />
des produits de haut niveau<br />
comme les crèmes dessert ou les<br />
yaourts. Des produits qu’ils peuvent<br />
p<strong>la</strong>cer dans les marchés<br />
extérieurs. Nous sommes disposés<br />
à leur accorder l’assistance<br />
technique <strong>»</strong>, annonce Aziz<br />
Ferhat. Les principaux responsables<br />
de cette entreprise<br />
ont accompagné dernièrement<br />
Phil Goff, ministre du<br />
Commerce, ministre de <strong>la</strong><br />
Défense et ministre associé<br />
chargé des Finances, lors d’une<br />
visite en Algérie, <strong>la</strong> première<br />
du genre depuis dix ans. Selon<br />
lui, <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde peut<br />
aider l’Algérie dans les domaines<br />
de l’industrie p<strong>la</strong>stique<br />
(l’Algérie est un leader africain<br />
en pétrochimie), de l’agriculture<br />
et de l’automobile. <strong>«</strong> Nous<br />
pouvons apporter tout notre<br />
savoir-faire dans le secteur<br />
novateur des solutions de télécommunications<br />
numériques <strong>»</strong>,<br />
a ajouté Phil Goff. Deux représentants<br />
de TAIT et de 4RF, des<br />
firmes de renommée internationale<br />
spécialisées dans les<br />
communications radio mobiles<br />
et micro-ondes, sont venus<br />
à Alger pour faire des offres.<br />
Les solutions TAIT et 4RF sont<br />
utilisées, entre autres, par les<br />
technologies militaire et aérospatiale,<br />
ainsi que tous types de<br />
transports. A titre d’exemple,<br />
Air France et l’armée italienne<br />
recourent aux solutions TAIT.<br />
Cette firme cherche à é<strong>la</strong>rgir sa<br />
présence en Afrique à com-<br />
19<br />
<strong>La</strong>ncement d’un réseau<br />
de femmes journalistes<br />
méditerranéennes<br />
Un réseau de femmes journalistes des deux rives de <strong>la</strong><br />
Méditerranée a été constitué mercredi à Barcelone à l'initiative<br />
de professionnelles des médias. Onze journalistes de l'espace<br />
euro méditerranéen originaires du Maroc, d’Algérie, d’Egypte,<br />
du Liban, de Turquie, d’Espagne, de France et d’Italie ont pris<br />
part à <strong>la</strong> première réunion de rédaction, tenue au sein de<br />
l'Institut européen de <strong>la</strong> Méditerranée (IEmed) et consacrée à<br />
<strong>la</strong> première activité, baptême de ce réseau. Il s'agit du coup<br />
d'envoi d'une grande enquête sur les jeunes femmes méditerranéennes<br />
: <strong>«</strong> Femmes : avoir 20 ans en Méditerranée <strong>»</strong>.<br />
Rédaction d’un ouvrage sur<br />
le droit des affaires en Libye<br />
David Sellers et Nanette Pilkington, avocats au sein du cabinet international<br />
Eversheds, ont col<strong>la</strong>boré à <strong>la</strong> rédaction d’un ouvrage sur le<br />
droit des affaires en Libye. David et Nanette appartiennent tous<br />
deux au département contentieux – arbitrage international et<br />
grands projets d’Eversheds Paris. <strong>La</strong> Libye offre aujourd’hui un environnement<br />
sûr et stable aux investissements, et propose d’excellentes<br />
perspectives pour les entreprises internationales. Libya : A Guide<br />
to Commercial <strong>La</strong>w, Banking <strong>La</strong>w and Accounting passe en revue le<br />
droit et les pratiques commerciales dans ce pays et s’avère être un<br />
guide essentiel pour tous les investisseurs et partenaires commerciaux<br />
souhaitant investir sur ce marché en pleine croissance.<br />
Commission mixte entre<br />
le Ministère marocain<br />
de <strong>la</strong> communication et<br />
le syndicat de <strong>la</strong> presse<br />
Le Ministère de <strong>la</strong> communication et le Syndicat national de <strong>la</strong><br />
presse marocaine (SNPM) ont convenu mercredi de mettre en p<strong>la</strong>ce<br />
une commission mixte pour se pencher dans les plus brefs dé<strong>la</strong>is sur<br />
l'examen des dossiers en re<strong>la</strong>tion avec le secteur de <strong>la</strong> l'information<br />
et de <strong>la</strong> communication. <strong>La</strong> création de cette commission a été décidée<br />
lors d'une réunion entre le ministre de <strong>la</strong> Communication,<br />
porte parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, et une délégation<br />
du SNPM conduite par le secrétaire général du syndicat, M.Younès<br />
Moujahid, précise un communiqué du ministère.<br />
Un centre d’héritage chinois<br />
ouvert à Maurice<br />
Un musée exposant l'histoire et les expériences vécues par <strong>la</strong><br />
communauté chinoise dans l'Ile Maurice est officiellement<br />
ouvert à Port-Louis depuis mercredi. Ce centre d'héritage chinois<br />
a été ouvert par le ministre mauricien des Arts et de <strong>la</strong><br />
Culture, Mahendra Gowressoo, lors d'une cérémonie à <strong>la</strong>quelle<br />
assistaient plus de 300 personnes, dont Tang Wah Hing, le ministre<br />
de <strong>la</strong> Jeunesse et des Sports, Fritz Thomas, le Maire de Port-<br />
Louis et l'ambassadeur de Chine à Maurice, Gao Yuchen. Dans<br />
son discours, lors de <strong>la</strong> cérémonie, M. Gowressoo a exprimé sa<br />
gratitude envers <strong>la</strong> communauté chinoise pour sa contribution<br />
dans le développement économique et social de Maurice. Entre<br />
1835 et 1865, plus de 200 000 immigrants indiens et chinois<br />
affluèrent à l’Ile Maurice et changèrent radicalement <strong>la</strong> composition<br />
ethnique des habitants.<br />
mencer par le Maghreb, où elle<br />
est déjà active en Libye, en<br />
Tunisie et au Maroc.<br />
Plus d’échanges agricoles<br />
Avec le Maroc, <strong>la</strong> Nouvelle-<br />
Zé<strong>la</strong>nde aspire à avancer les<br />
négociations agricoles dans le<br />
cadre du cycle de Doha de<br />
l’OMC. Des négociations qui<br />
bloquent <strong>la</strong> conclusion de ce<br />
cycle. Phil Goff a beaucoup<br />
parlé de cette question lors de sa<br />
visite à Rabat. A Alger, il a<br />
assuré que son pays a presque<br />
finalisé ses pourparlers avec<br />
l’Algérie pour une éventuelle<br />
accession à l’OMC, tout en<br />
souhaitant qu’elle ouvre davantage<br />
ses frontières pour <strong>«</strong> une<br />
meilleure circu<strong>la</strong>tion <strong>»</strong> des produits,<br />
notamment le <strong>la</strong>it qui est<br />
un produit stratégique pour les<br />
Algériens. <strong>La</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde<br />
est un champion du libreéchange<br />
puisque 95% des produits<br />
importés ne sont pas soumis<br />
aux taxes douanières. Ce<strong>la</strong><br />
dit, l’Afrique du Sud demeure le<br />
principal partenaire de <strong>la</strong><br />
Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde dans le<br />
continent.<br />
Après l’effondrement du système<br />
de l’Apartheid, ce pays<br />
a développé d’une manière<br />
intensive ses re<strong>la</strong>tions avec le<br />
pays d’Océanie. L’Afrique du<br />
Sud demeure parmi les 30<br />
grands marchés d’import et<br />
d’export avec qui traite <strong>la</strong><br />
Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde. <strong>La</strong> viande, <strong>la</strong><br />
poudre de <strong>la</strong>it, le poisson<br />
congelé, les vins sont les principaux<br />
produits exportés.
20<br />
<strong>La</strong> visite d’ATT à<br />
Washington retardée par<br />
les intempéries<br />
<strong>La</strong> visite de travail que devait entamer lundi à Washington<br />
le président malien Amadou Toumani Touré était initialement<br />
programmée le vendredi, avant d’être reportée pour<br />
cause d'intempéries survenues aux Etats-Unis, selon un<br />
communiqué de <strong>la</strong> présidence malienne. Le mauvais temps<br />
a affecté des régions des Etats-Unis, entraînant le report du<br />
voyage présidentiel, affirme le texte soulignant que Amadou<br />
Toumani Touré a saisi l'occasion pour exprimer sa <strong>«</strong> compassion<br />
aux familles des victimes et <strong>la</strong> solidarité du peuple<br />
malien au peuple ami américain <strong>»</strong>. <strong>La</strong> visite du président<br />
malien s’inscrit dans les entretiens bi<strong>la</strong>téraux avec son<br />
homologue américain, Georges W. Bush. Les Etats-Unis<br />
entretiennent avec le Mali une coopération multiforme<br />
qu'ils souhaitent étendre au domaine de <strong>la</strong> sécurité dans <strong>la</strong><br />
bande sahélo-saharienne.<br />
Le Sénégal crée un<br />
observatoire de <strong>la</strong> pauvreté<br />
L'Agence nationale de <strong>la</strong> statistique et de <strong>la</strong> démographie<br />
(ASND) vient d'organiser à Dakar un atelier pour se pencher<br />
sur le document de projet de l'Observatoire de <strong>la</strong> pauvreté<br />
et des conditions de vie (OPCV), apprend-on vendredi<br />
de source officielle. Présidée par le ministre d'Etat,<br />
ministre de l'Economie et des Finances Abdou<strong>la</strong>ye Diop,<br />
cette réflexion devra valider un travail en cours depuis<br />
2004, avec le soutien du PNUD, dans l'optique de <strong>la</strong> réalisation<br />
des OMD d'ici 2015, indique le quotidien national Le<br />
Soleil. Compte tenu du rôle que devra y jouer <strong>la</strong> société<br />
civile, l'atelier organisé par l'ASND prépare l'assemblée<br />
générale constitutive de l'observatoire qui doit s'inscrire<br />
dans un processus participatif.<br />
RDC : Le chef de <strong>la</strong> Monuc<br />
demande l’application<br />
des accords de Nairobi<br />
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations<br />
unies en RDC, A<strong>la</strong>n Doss, a demandé jeudi <strong>la</strong> mise en oeuvre<br />
des accords de Nairobi sur le rapatriement des forces<br />
négatives qui déstabilisent l'est de <strong>la</strong> République démocratique<br />
du Congo (RDC). Le chef de <strong>la</strong> Mission de l'ONU en<br />
RDC (Monuc) a exigé, à l'issue d'un entretien avec le<br />
ministre des Affaires étrangères et de <strong>la</strong> Coopération<br />
internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi, l'engagement de<br />
toutes les parties dans <strong>la</strong> concrétisation de ces accords<br />
dont le début des opérations de rapatriement doit avoir<br />
lieu le 15 mars 2008.<br />
Washington a annoncé<br />
<strong>la</strong> possibilité d’interdire de<br />
voyage dix députés kenyans<br />
Washington a annoncé <strong>la</strong> possibilité d'interdire de voyage<br />
dix dirigeants politiques kenyans accusés d'être responsables<br />
des violences dans ce pays africain, qui ont coûté <strong>la</strong> vie<br />
à plus de 1000 personnes et fait plus de 350 000 dép<strong>la</strong>cés.<br />
L'ambassadeur américain au Kenya, Michael Ranneberger, a<br />
confirmé mercredi que des députés figurent parmi les personnes<br />
qui devront faire face bientôt à une interdiction de<br />
voyager aux Etats-Unis, après <strong>la</strong> crise politique post-élection<br />
au Kenya. M. Ranneberger a indiqué à une chaîne de<br />
télévision locale que son pays <strong>«</strong> a décidé d'imposer des restrictions<br />
de voyage à des individus qui ont participé à l'instigation<br />
des violences, à <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion des droits de l'Homme et à<br />
<strong>la</strong> rupture des pratiques démocratiques <strong>»</strong>.<br />
Le Nigeria envoie un autre<br />
bataillon au Darfour<br />
Le ministre nigérian de <strong>la</strong> Défense, Alhaji Yayale Ahmed, a<br />
annoncé <strong>la</strong> décision de son gouvernement d'envoyer un<br />
autre bataillon au Darfour, rapporte mercredi l'Agence de<br />
presse nigériane. Il a indiqué que <strong>la</strong> force nigériane partirait<br />
pour cette région en proie à des conflits après <strong>la</strong> mise<br />
en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> logistique nécessaire. Les troupes déployées<br />
au Darfour ont besoin, entre autres, d’un soutien médical,<br />
a précisé M. Ahmed. Il a appelé les Nations unies à rétablir<br />
leurs engagements pour les opérations de maintien de <strong>la</strong><br />
paix au Darfour.<br />
POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Tchad, un épisode du long<br />
feuilleton du pouvoir par les armes<br />
Les partenaires européens de <strong>la</strong> France dans l’EUFOR, dans l’embarras après les révé<strong>la</strong>tions sur le rôle de<br />
Paris dans le sauvetage du régime de Idriss Deby.<br />
Par Said Djaafer, Alger.<br />
Idriss Deby est satisfait de <strong>la</strong> France,<br />
elle lui permet de rester au pouvoir et<br />
de se livrer à des arrestations brutales<br />
de représentants de l'opposition civile.<br />
<strong>La</strong> rébellion, après avoir atteint les<br />
abords du pa<strong>la</strong>is présidentiel, a été<br />
contrainte de se replier loin de<br />
N'Djamena. Point n'est besoin de lecture<br />
savante : c'est l'appui français qui<br />
vient d'offrir une rallonge au pouvoir<br />
d'Idriss Deby. <strong>La</strong> France se livre à des<br />
contorsions bien inconfortables : elle se<br />
veut bien le sauveur du régime d'Idriss<br />
Deby qui, reconnaissant, va gracier les<br />
membres de l'Arche de Zoé, mais elle<br />
s'indigne que le journal <strong>La</strong> Croix,<br />
révèle, sur <strong>la</strong> foi de sources diplomatiques<br />
et militaires françaises, que son<br />
armée a pleinement participé aux combats.<br />
Est-il besoin de chercher <strong>la</strong> nuance<br />
alors qu'au Tchad <strong>la</strong> question du pouvoir<br />
continue depuis des décennies à<br />
être tranchée par les armes. Ce sont les<br />
munitions qui ont manqué aux rebelles,<br />
après avoir mené un raid fulgurant<br />
de 800 km. Le retournement de situation<br />
en faveur d'Idriss Deby a eu pour<br />
épicentre l'aéroport de N'Djamena,<br />
tenu par l'armée française : c'est par là<br />
que les munitions sont arrivées de<br />
Libye, et c'est de là que les hélicoptères,<br />
pilotés par des mercenaires, décol<strong>la</strong>ient<br />
pour attaquer les colonnes rebelles. Ces<br />
dernières ont du se replier loin du<br />
rayon d'action de ces engins. Bi<strong>la</strong>n de<br />
l'épisode : au moins 160 morts.<br />
<strong>La</strong> révision constitutionnelle a dopé<br />
<strong>la</strong> rébellion<br />
En attendant le prochain numéro et un<br />
autre <strong>«</strong> soutien sans faille <strong>»</strong> de Paris qui n'en<br />
finit pas d'enterrer <strong>la</strong> <strong>Françafrique</strong>, c'est<br />
l'opposition civile qui trinque. Il ne faut pas<br />
être grand clerc pour voir qu'il ne s'agit que<br />
d'une péripétie dans l'interminable feuilleton<br />
de <strong>la</strong> guerre pour le pouvoir. <strong>La</strong> montée<br />
des oppositions armées et civiles et l'effritement<br />
même du c<strong>la</strong>n au pouvoir (des<br />
neveux de Deby comptent parmi les dirigeants<br />
de <strong>la</strong> rébellion) se sont cristallisés à<br />
partir de 2005, lorsque <strong>la</strong> Constitution a été<br />
amendée pour abroger <strong>la</strong> limite de deux<br />
mandats présidentiels consécutifs. Oumar<br />
Mahamat Sa<strong>la</strong>h, qui fait partie des personnes<br />
arrêtées manu militari et qui était à<br />
l'époque porte-parole d'une coalition de<br />
partis pour <strong>la</strong> défense de <strong>la</strong> Constitution,<br />
notait qu'il <strong>«</strong> y a toujours eu des rebelles<br />
au Tchad, mais <strong>la</strong> modification de <strong>la</strong><br />
Constitution a accru l'idée que le pouvoir ne<br />
pouvait changer de mains que par les<br />
armes <strong>»</strong>. En avril 2006, quelques semaines<br />
avant <strong>la</strong> réélection contestée de Deby, <strong>la</strong><br />
rébellion avait failli faire tomber le régime,<br />
mais l'aide logistique française avait déjà<br />
fait échouer l'opération. 2006 était une<br />
sorte de répétition générale de celle de<br />
février 2008… en attendant <strong>la</strong> suite.<br />
Une voie d’eau dans <strong>la</strong><br />
privatisation du pavillon<br />
maritime algérien<br />
Les apparences ne sont pas sauves<br />
Les apparences sont-elles sauves pour<br />
Paris ? L'Union africaine et l'ONU n'ontelles<br />
pas condamné l'attaque des rebelles<br />
? Des ONG françaises ne se sont pas<br />
arrêtées à ces apparences et reprochent à<br />
Paris de <strong>«</strong> soutenir inconditionnellement<br />
le régime contesté d'Idriss Deby <strong>»</strong> en l'appe<strong>la</strong>nt<br />
à <strong>«</strong> œuvrer à l'instauration d'un<br />
dialogue national ouvert <strong>»</strong>. Elles emandent<br />
notamment <strong>la</strong> libération immédiate<br />
des opposants politiques embastillés<br />
depuis dimanche 3 février. L'histoire est<br />
toujours <strong>la</strong> même : au Tchad, on prend le<br />
pouvoir avec les armes et avec <strong>la</strong> bénédiction<br />
de Paris. Comment l'EUFOR,<br />
composée en majorité de soldats français,<br />
pourrait se déployer à l'est du Tchad face à<br />
une rébellion qui rend <strong>la</strong> France responsable<br />
de son infortune ? Officiellement, cette<br />
force n'est destinée qu'à protéger les<br />
réfugiés du Darfour et non à créer un<br />
mur de sécurité pour le régime de Deby.<br />
<strong>«</strong> Si un des pays membres de l'EUFOR<br />
prenait activement part aux combats en<br />
mettant des troupes à disposition d'une<br />
des parties, l'Union européenne devrait<br />
reconsidérer l'engagement de l'EUFOR <strong>»</strong>,<br />
a déc<strong>la</strong>ré le chancelier autrichien Alfred<br />
Gusenbauer. A l'évidence, même les partenaires<br />
européens se prennent à douter<br />
et se demandent s'ils ne vont pas jouer<br />
les seconds rôles dans <strong>la</strong> pièce finissante<br />
de <strong>la</strong> Fançafrique.<br />
L’une des trois filiales du groupe CNAN, privatisée en 2007, perd son acquéreur, le groupe français Gofast<br />
Aigle Azur. L’avenir des autres filiales reste flou.<br />
Par Ihsane El Kadi, Alger<br />
Le feuilleton de <strong>la</strong> privatisation du<br />
groupe CNAN, pavillon national de <strong>la</strong><br />
marine marchande algérienne, <strong>la</strong>ncé en<br />
septembre 2005, a connu un spectacu<strong>la</strong>ire<br />
rebondissement le 6 février dernier.<br />
Une de ses filiales, celle, très<br />
controversée, du transport des voyageurs,<br />
CNAN Maghreb Line (CML), n’a<br />
plus d’acquéreur. En effet, le groupe<br />
Gofast-Aigle Azur et son PDG Arezki<br />
Idjerouidène, désigné depuis mars 2007<br />
pour détenir 51% du capital de CML,<br />
a annoncé à l’actionnaire public, <strong>la</strong><br />
société de gestion des participations<br />
Gestramar, qu’il se retirait de CML. Le<br />
groupe Gofast-Aigle Azur a déposé un<br />
rapport auprès de Gestramar pour<br />
expliquer les raisons de son retrait. <strong>La</strong><br />
privatisation de CML devait obéir à<br />
deux étapes. <strong>La</strong> première, entamée dès<br />
le mois de mai 2007, était <strong>la</strong> prise en<br />
main du management par le nouvel<br />
actionnaire. <strong>La</strong> seconde, qui devait<br />
intervenir au courant de l’année 2008,<br />
était l’acquisition effective des 51% de<br />
capital de <strong>la</strong> filiale transport des voyageurs<br />
de <strong>la</strong> CNAN. Le groupe, dirigé<br />
par Arezki Idjerouidène, Algérien<br />
ayant construit sa fortune en France, a<br />
voulu toutefois rassurer son partenaire<br />
étatique en affirmant que sa<br />
Le Batna, navire de <strong>la</strong> CNAN échoué dans <strong>la</strong> baie d’Alger en novembre 2004,<br />
lorsque le Béchar a coulé.<br />
décision de retrait ne concernait pas<br />
l’autre filiale de <strong>la</strong> CNAN dont il a pris<br />
également une option d’acquisition,<br />
CNAN Nord, spécialisée dans le transport<br />
de fret maritime vers l’Europe du<br />
Nord et l’Amérique. CNAN Nord<br />
aurait, après plusieurs exercices déficitaires,<br />
dégagé 4 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />
durant l’année 2007, sous le mandat<br />
de management de Gofast-Aigle Azur<br />
et devrait consolider son redressement<br />
durant l’année 2008.
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
21<br />
<strong>La</strong> revue de presse africaine de Londres<br />
Par Charles Bambara<br />
Les deux sujets d’actualité analysés et<br />
commentés abondamment cette semaine<br />
par <strong>la</strong> presse britannique sont : le Tchad<br />
et le Kenya. Au Tchad, le Financial<br />
Times, et The Economist soulignent les<br />
velléités du président Sarkozy à se détacher<br />
de <strong>la</strong> <strong>Françafrique</strong>, et au Kenya <strong>la</strong><br />
presse londonienne n’hésite plus à parler<br />
de désastre économique.<br />
<strong>«</strong> Deby, l’un des pires présidents africains<br />
<strong>»</strong><br />
<strong>«</strong> Un régime sauvé pour le moment <strong>»</strong>, c’est<br />
le titre du journal The Economist qui<br />
ajoute en sous-titre <strong>«</strong> Pour <strong>la</strong> France et les<br />
Nations unies, mieux vaut le diable que<br />
l’on connaît que les rebelles que l’on ne<br />
connaît pas <strong>»</strong>. Après avoir donné les faits :<br />
l’attaque jusque devant les grilles du<br />
pa<strong>la</strong>is présidentiel, les conséquences et<br />
le repli ou retrait des rebelles, The<br />
Economist souligne que le Tchad est l’un<br />
des pays les plus pauvres du continent et<br />
que le président Deby est l’un des pires<br />
présidents africains. C’est justement le<br />
genre de dirigeant africain dont le président<br />
Sarkozy veut se distancer. Le journal<br />
précise que <strong>la</strong> Banque mondiale avait<br />
négocié un accord pour que les revenus<br />
pétroliers soient dépensés dans l’éducation<br />
et <strong>la</strong> santé. Mais le président Deby, en<br />
influençant un parlement à sa solde, a<br />
réussi à détourner ces revenus pour<br />
financer son armée et enrichir son c<strong>la</strong>n.<br />
Pour le Financial Times, le pétrole joue<br />
un rôle important dans ces troubles<br />
politico-militaires du pays. Les revenus<br />
provenant de l’exportation pétrolière<br />
par le pipeline al<strong>la</strong>nt du Tchad au<br />
Cameroun, et exploité par le consortium<br />
Exxon Mobil, a enrichi le cercle présidentiel<br />
et permis d’acheter de nouveaux<br />
armements.<br />
Désastre économique au Kenya<br />
Le Guardian titre à propos du Kenya :<br />
<strong>«</strong> Le Soleil, <strong>la</strong> mer, et des kilomètres de<br />
p<strong>la</strong>ges vides : le paradis confronté au<br />
désastre <strong>»</strong>. Le correspondant du journal à<br />
Mombasa décrit ce panorama déso<strong>la</strong>nt<br />
des p<strong>la</strong>ges kenyanes vides comme si l’on<br />
Des repreneurs pour Maghreb Line ?<br />
Les autorités algériennes n’avaient pas<br />
encore réagi, plusieurs jours après, à<br />
l’annonce officieuse du lâchage de CML<br />
par son acquéreur potentiel. Le choix<br />
du groupe Gofast-Aigle Azur pour <strong>la</strong><br />
cession de deux filiales de <strong>la</strong> CNAN<br />
avait été très critiqué au printemps<br />
2007 par les cadres de l’entreprise et par<br />
les experts du transport maritime,<br />
<strong>«</strong> C’est un groupe qui a grandi sur des<br />
métiers, le fret et le transport aérien, qui<br />
ne donnent pas l’expertise nécessaire<br />
pour l’armement maritime. Il y avait<br />
d’autres pistes plus sécurisantes que le<br />
gouvernement n’a pas voulu poursuivre<br />
<strong>»</strong>, affirme Hadj Amer, un cadre du<br />
groupe. CML a connu, avec son nouveau<br />
gestionnaire, une fin de première<br />
saison de transport des voyageurs<br />
chaotique avec l’avarie d’un de ses deux<br />
car-ferrys affrétés, au moment du pic<br />
de retour vers l’Europe des émigrés<br />
algériens au départ du port d’Alger. <strong>La</strong><br />
crise a duré 5 jours et a écorné l’image<br />
de Maghreb Line. Les représentants des<br />
quelque 200 employés permanents de<br />
CNAN Maghreb Line se sont dit<br />
confiants dans l’avenir de l’entreprise<br />
qui détient des bâtiments administratifs,<br />
des autorisations d’exploitation de<br />
lignes maritimes, mais pas de car-ferrys<br />
propres : <strong>«</strong> Des compagnies étrangères<br />
visionnait un film documentaire avec<br />
beaucoup de précisions affligeantes.<br />
L’industrie touristique a été décimée par<br />
les six semaines de tourmente. Alors que<br />
le tourisme représente 15% du PIB du<br />
pays. Sur les 100 000 touristes attendus<br />
ces jours-ci, seulement 9000 ont<br />
confirmé leur arrivée. Tous les vols charters<br />
britanniques à destination du Kenya<br />
ont été annulés. Et pour le directeur de<br />
l’Agence kenyanne du tourisme, Jake<br />
Grieves-Cook, <strong>«</strong> même l’attentat d’Al<br />
Qaeda contre l’ambassade américaine en<br />
1998 n’avait pas provoqué autant de désagrément<br />
économique <strong>»</strong>. Dans ce reportage<br />
spécial consacré à l’industrie touristique<br />
kenyanne, The Guardian donne<br />
d’autres chiffres : dans 28 complexes<br />
touristiques visités, le taux d’occupation<br />
des chambres varie de zéro à 36%. Et <strong>la</strong><br />
grande majorité des 250 000 travailleurs<br />
du secteur sont au chômage technique.<br />
Et 250 000 autres vivent indirectement<br />
de cette activité touristique.<br />
Le Financial Times souligne l’interdiction<br />
de voyager à l’extérieur, annoncée<br />
par les Etats-Unis contre dix leaders<br />
politiques et hommes d’affaires kenyans<br />
des deux camps. Dans un autre article, le<br />
FT titre <strong>«</strong> Les violences mettent le tourisme<br />
kenyan à genoux <strong>»</strong>. Le FT souligne<br />
que le pays a reçu l’année dernière un<br />
million de visiteurs, en grande majorité<br />
des Etats-Unis, de <strong>la</strong> Grande-Bretagne et<br />
de l’Allemagne. Et avec son milliard de<br />
dol<strong>la</strong>rs, le tourisme est le plus grand<br />
contributeur au budget de l’Etat, devant<br />
les exploitants des superficies de thé et<br />
les exportateurs de fleurs.<br />
Polémique chinoise<br />
The Newstatesman souligne, tout comme<br />
le FT, le dilemme chinois dans cette crise<br />
kenyanne. <strong>La</strong> Chine, par <strong>la</strong> voix du journal<br />
officiel, Le journal du Peuple, annonçait<br />
au début de <strong>la</strong> crise que le style occidental<br />
de démocratie ne convient pas<br />
aux réalités africaines. Le journal estime<br />
que cette remarque chinoise tombe mal<br />
à propos. Car <strong>la</strong> vision de Pékin s’articule<br />
autour d’une politique de non<br />
interférence, qui est en réalité une politique<br />
de soutien aux pouvoirs en p<strong>la</strong>ce. Et<br />
ont déjà pris contact pour <strong>la</strong> re<strong>la</strong>nce des<br />
activités de CML <strong>»</strong>, assure l’un d’entre<br />
eux. Une compagnie maritime espagnole,<br />
Transméditéranéa, était en<br />
course pour l’acquisition de CML, et<br />
n’aurait échoué qu’en raison de l’identité<br />
algérienne du PDG du groupe<br />
Gofast-Aigle Azur, qui a permis - en lui<br />
attribuant 2% du capital à son titre personnel<br />
- de maintenir <strong>la</strong> CNAN dans le<br />
giron national, conformément à <strong>la</strong> loi.<br />
<strong>La</strong> polémique sur le sort de <strong>la</strong> CNAN<br />
est re<strong>la</strong>ncée<br />
L’échec de <strong>la</strong> privatisation d’une des<br />
trois filiales, certes <strong>la</strong> moins emblématique<br />
du groupe, cédée au printemps<br />
dernier, remet sous les projecteurs le<br />
sort du pavillon national algérien en<br />
déperdition depuis de très longues<br />
années. Une troisième filiale, CNAN-<br />
Med, a été acquise à hauteur de 49%<br />
par le groupe italien Dario Perioli, qui<br />
assure également le management de<br />
l’entreprise. Il s’agit d’une filiale spécialisée<br />
dans le transport maritime en<br />
Méditerranée. Aucune information<br />
comptable n’a encore filtré sur son<br />
évolution en 2007. L’entreprise CNAN,<br />
pavillon national historique, a connu<br />
une longue descente aux enfers dans<br />
les années 90 avec le vieillissement<br />
dramatique de sa flotte marchande,<br />
toute opposition est perçue en Chine<br />
comme un anathème, souligne The<br />
Newstatesman, à cause justement de <strong>la</strong><br />
politique du parti unique où l’idéologie<br />
prend le pas sur toute autre notion.<br />
L’hebdomadaire britannique précise que<br />
les entreprises chinoises commencent à<br />
percevoir <strong>la</strong> vision erronée de leur gouvernement<br />
car elles sont amenées à se<br />
dép<strong>la</strong>cer sur le continent pour faire des<br />
affaires. Ainsi, <strong>la</strong> Compagnie nationale<br />
chinoise d’exploration offshore de<br />
pétrole a dû payer les services d’une<br />
compagnie de consulting britannique<br />
pour avoir des informations de première<br />
main sur <strong>la</strong> région pétrolifère du Delta<br />
du Niger, au Nigeria. The Economist<br />
parle du silence chinois sur les violences<br />
au Kenya. L’hebdomadaire annonce que<br />
le commerce entre le Kenya et <strong>la</strong> Chine a<br />
connu une forte augmentation de 36%<br />
en 2006, pour atteindre le chiffre de 706<br />
millions de dol<strong>la</strong>rs.<br />
Banques en Ouganda<br />
Le trimestriel African Banker, qui était<br />
dans les kiosques cette semaine, a présenté<br />
l’œuvre d’Emmanuel Tumuslime-<br />
Mutebile, le gouverneur de <strong>la</strong> Banque<br />
centrale d’Ouganda. Il aurait apporté<br />
une discipline financière dans ce pays<br />
caractérisé auparavant par son chaos<br />
économique. Les banques font actuellement<br />
<strong>la</strong> queue pour s’enregistrer et commencer<br />
à travailler dans ce pays. Les plus<br />
nombreuses sont les banques kenyanes<br />
et nigérianes.<br />
Manne pétrolière nigériane<br />
Enfin, le FT parle des pressions exercées<br />
par les 36 gouverneurs du Nigeria sur le<br />
président Umaru Yar’Adua. Ces gouverneurs<br />
voudraient voir <strong>la</strong> manne pétrolière<br />
mieux redistribuée, pour être utilisée<br />
pour les besoins des popu<strong>la</strong>tions.<br />
Mais pour le Ministère nigérian des<br />
finances, ce<strong>la</strong> pourrait mettre en péril <strong>la</strong><br />
prudence budgétaire entamée sous l’ancien<br />
président Olusegun Obasanjo, et<br />
qui se poursuit jusque-là. Une prudence<br />
financière qui a permis <strong>la</strong> restructuration<br />
du secteur bancaire et de redorer le<br />
b<strong>la</strong>son économique du pays.<br />
forte de 70 navires tous types confondus.<br />
Sa part du fret marchandise est<br />
passée sous les 30% au début des<br />
années 2000, au moment de <strong>la</strong> reprise<br />
des volumes importés, et ses coûts<br />
d’exploitation conduisaient à <strong>la</strong> faillite.<br />
L’Etat a créé, en janvier 2004, le<br />
groupe CNAN, recapitalisé à 8 milliards<br />
de dinars et détenu à 43,75% par<br />
sept entreprises portuaires à <strong>la</strong> trésorerie<br />
excédentaire. 24 navires, les plus<br />
vieux et les moins rentables, ont été<br />
vendus et un désendettement a été<br />
amorcé avant <strong>la</strong> mise des filiales sur le<br />
marché. Mais cette opération a été<br />
totalement éclipsée par l’affaire du<br />
Béchar, un navire de <strong>la</strong> CNAN qui a<br />
coulé en rade du port d’Alger lors<br />
d’une tempête en novembre 2004,<br />
emportant par le fonds 16 marins et<br />
provoquant un choc national. <strong>La</strong><br />
CNAN a dû subir l’arrestation et <strong>la</strong><br />
condamnation de son DG, Ali Koudil,<br />
et de cinq autres membres de sa direction<br />
à de lourdes peines de prison,<br />
alors même que le procès avait montré<br />
que <strong>la</strong> responsabilité du naufrage<br />
incombait plutôt à <strong>la</strong> capitainerie du<br />
port et à l’absence de moyens de remorquage<br />
ou d’héliportage. <strong>«</strong> Un verdict<br />
pour privatiser <strong>la</strong> CNAN sans contestation<br />
<strong>»</strong>, avait alors titré un journal.<br />
L’agenda<br />
Premier congrès hispano-africain des femmes chefs<br />
d’entreprise<br />
18 et 19 février 2008 à <strong>La</strong>s Palmas - Gran Canarias<br />
Info : economia@casafrica.es<br />
Conférence internationale sur les mécanismes de<br />
financement de <strong>la</strong> gestion durable des écosystèmes<br />
forestiers du Bassin Congo<br />
21 et 22 février 2008 à Tunis. Contact : preservation_ecosystemes@afdb.org<br />
Cycle de conférences régionales sur l’environnement -<br />
Sensibilisation des journalistes africains et des décideurs<br />
23 au 25 février à Nouakchott, Mauritanie. Contact : African network of<br />
environnemental journalists - Fall_Oumar@yahoo.fr.<br />
<strong>«</strong> Gateway des femmes d’affaires <strong>»</strong> à Dakar<br />
25 au 28 février 2008 à Dakar (Sénégal). Organisateur : Organisation<br />
des femmes africaines. Contact : Tél : +221 33 825 51 65<br />
Tech for Food 2008<br />
Forum international dédié aux Nouvelles Technologies au service du<br />
développement agricole dans les pays du Sud. 26 février 2008 – Au<br />
Salon international de l’agriculture de Paris. www.techforfood.com –<br />
Contact camille.orny@nouvellecampagne.com<br />
1<br />
Forum international sur le private equity au Moyen-Orient<br />
er Forum international des affaires du Nepad<br />
Business Group<br />
Créer un véritable courant d’affaires entre économies anglophones et francophones<br />
en Afrique de l’Ouest. Du 3 au 5 mars 2008 à Abidjan, Hôtel<br />
Ivoire. Informations : mbengue@apexci.org<br />
4 et 5 mars 2008 à Dubaï - www.peimedia.com/peime08.<br />
Africa Hedge Funds 2008<br />
13 mars 2008, Genève, Hôtel President Wilson (Suisse). www.jetfin.com<br />
7e conférence de l’AVCA<br />
16 au 18 mars 2008 à Gaborone (Botswana). Centre international de<br />
conférence à Gaborone. Tél : (+09267) 363 7777<br />
Une union pour <strong>la</strong> Méditerranée, pour quoi faire et<br />
comment ?<br />
28 au 30 mars à Paris (Unesco) - www.forumdeparis.org.<br />
Forum de <strong>la</strong> finance is<strong>la</strong>mique<br />
2 et 3 avril 2008 à Casab<strong>la</strong>nca. Informations :<br />
zoubeir.ben.terdeyet@is<strong>la</strong>-invest.com<br />
3e édition de Carte d’Afrique (monétique)<br />
17 et 18 avril 2008 à Marrakech (Maroc). Organisateur : I-conférences<br />
(Groupe Success Publication)<br />
Cycles des salons de Med It 2008<br />
22 et 23 avril 2008 : Med-IT @ Alger, Algérie. 18 et 19 juin 2008 :<br />
Med-IT @ Casab<strong>la</strong>nca, Maroc. 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis,<br />
Tunisie. 25 et 26 novembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal<br />
Organisateur : XCOM. Contact : Tel. +33 442 70 95 10 - Fax.<br />
+33 (0)4 42 70 91 89<br />
Deuxième forum euro-méditerranéen du Capital<br />
Investissement<br />
24 et 25 avril 2008 à Tunis. Contact : www.euromed-capital.com<br />
4 e Forum international de <strong>la</strong> finance<br />
13 et 14 mai 2008 à Alger - Contact : www.fif-alger.com<br />
Séminaire sur l’Algérie<br />
Les marchés publics & comment répondre aux appels d’offres, 16 mai<br />
2008 – Marseille. Contact : <strong>La</strong>urence Hautefeuille,<br />
<strong>la</strong>urence.hautefeuille@ubifrance.fr<br />
2e Convention d’affaires franco-sino-africaine<br />
21 et 22 mai 2008 à Paris. Contact : 00 33 1 46 94 69 09.<br />
http://www.cicp.biz<br />
Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />
8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Pa<strong>la</strong>is du 15 janvier).<br />
www.cubicglobe.com
22<br />
POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
Le ralentissement se confirme pour les pays<br />
de l’OCDE<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
Les derniers indicateurs composites avancés de <strong>la</strong> zone OCDE confirment le ralentissement économique des principaux pays industrialisés. Fait nouveau, <strong>la</strong><br />
machine chinoise montre des signes de surchauffe.<br />
Le rapport sur les indicateurs composites<br />
avancés de <strong>la</strong> zone OCDE a<br />
été rendu public 24 heures avant <strong>la</strong><br />
rencontre, samedi 9 février 2008 à<br />
Hormis l’Inde, les autres<br />
pays du BRIC (Brésil,<br />
Russie, Inde, Chine)<br />
marquent le pas<br />
même s’ils restent sur<br />
des performances<br />
positives sur une année.<br />
Tokyo, des ministres des Finances et<br />
des banques centrales des pays<br />
riches du G7, ensemble représentant<br />
l’épicentre de <strong>la</strong> crise économique<br />
annoncée. Basé sur les chiffres du<br />
Infléchissement aux États-Unis<br />
mois de décembre 2007, l’indicateur<br />
composite de <strong>la</strong> zone OCDE, qui<br />
reflète une évolution qualitative sur<br />
le court terme, a diminué de 0,3<br />
point, inférieur à son niveau de 2,1<br />
points observé il y a un an.<br />
L’inflexion est encore plus nette aux<br />
Etats-Unis, qui accusent une diminution<br />
de 0,7 point de leur indicateur<br />
avancé, à 1,8 point du niveau<br />
enregistré il y a une année. Les<br />
conjoncturistes de l’OCDE suivront<br />
sans doute de près l’évolution des<br />
indicateurs américains de janvier et<br />
de février 2008 pour mesurer l’efficacité<br />
de l’option <strong>«</strong> re<strong>la</strong>nce de l’emploi<br />
<strong>»</strong>, préférée à l’endiguement de<br />
l’inf<strong>la</strong>tion, prêché par <strong>la</strong> Banque<br />
centrale européenne.<br />
Pour l’heure, <strong>la</strong> zone euro s’en sort<br />
nettement mieux ; son indicateur<br />
composite est certes en dessous de<br />
2,2 points de son niveau observé il<br />
y a une année, mais connaît un<br />
recul moins accentué (-0,4 point)<br />
que celui observé outre-At<strong>la</strong>ntique.<br />
Les deux moteurs de l’UE, <strong>la</strong> France<br />
et l’Allemagne, accusent des diminutions<br />
de respectivement 0,4 point<br />
et 0,1 point, toujours en deçà des<br />
niveaux observés sur une année glissante.<br />
<strong>La</strong> tendance est identique<br />
pour l’Italie qui accuse une diminution<br />
de 1,2 point en décembre, avec,<br />
tout de même, un retard de 3,4<br />
points sur une année, plus important<br />
que ceux de <strong>la</strong> France (1,1) et<br />
l’Allemagne (2,4 points).<br />
Pour le moment, le Royaume-Uni<br />
résiste mieux que l’Europe continentale<br />
avec une diminution de 0,2<br />
point de son indicateur composite<br />
qui cale à 0,1 point de son niveau de<br />
2006. Traditionnellement indexée<br />
sur les cours des matières premières,<br />
l’économie canadienne a cédé 1<br />
point en décembre, à 1,9 point du<br />
niveau enregistré il y a un an.<br />
Ailleurs, au Japon, le mois de<br />
décembre 2007 a marqué un regain<br />
d’activité perceptible dans l’augmentation<br />
de 0,8 point de son indicateur<br />
composite, en retard toutefois<br />
de 4,5 points par rapport au niveau<br />
observé à <strong>la</strong> même période en 2006.<br />
Le rapport explique cette tendance<br />
par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>nce significative de <strong>la</strong><br />
construction de logements, qui<br />
influence fortement l’économie<br />
japonaise. Si l’effet de cette composante<br />
est corrigé, l’indicateur composite<br />
avancé montre un affaiblissement<br />
des perspectives.<br />
Essoufflement chinois<br />
A noter que le rapport fait apparaître<br />
pour <strong>la</strong> première fois depuis<br />
longtemps un début d’essoufflement<br />
de <strong>la</strong> machine chinoise, avec un<br />
indicateur en diminution de 0,7<br />
point en décembre, à 0,9 point en<br />
dessous de son niveau observé il y a<br />
Possible infléchissement en Chine Lente expansion en Inde<br />
Ralentissement modéré dans <strong>la</strong> zone euro Forte expansion au Brésil Ralentissement modéré en France<br />
une année. Les économistes, qui<br />
misaient sur <strong>la</strong> santé du premier atelier<br />
mondial pour dénouer <strong>la</strong> crise,<br />
devront reporter leurs espoirs sur<br />
l’Inde, dont l’indicateur composite<br />
s’est apprécié de 0,7 point en<br />
novembre 2007, restant toutefois<br />
inférieur de 0,2 point à son niveau<br />
observé il y a un an. Hormis le pays<br />
de Gandhi, les autres pays du BRIC<br />
marquent le pas, même s’ils restent<br />
- et c’est là <strong>la</strong> différence majeure<br />
avec les pays de l’OCDE - sur des<br />
performances positives sur une<br />
année. Ainsi, le Brésil accuse un<br />
recul de 0,6 point de son indicateur<br />
composite mais reste supérieur à<br />
son niveau observé il y a un an.<br />
Idem pour <strong>la</strong> Fédération de Russie,<br />
en inflexion de 0,2 point avec un<br />
niveau supérieur de 1,3 point à<br />
celui enregistré il y a un an.<br />
MBF<br />
Les graphiques ci-dessus montrent les perspectives des cycles de croissance pour chaque pays, basés sur l’indicateur composite avancé qui peut signaler les points de retournement de l’activité économique<br />
approximativement six mois en avance. Les zones ombragées représentent les phases observées de ralentissement du cycle de croissance (mesurées d’un pic à un creux) dans <strong>la</strong> série de<br />
référence (représentant l’activité économique).
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008 INTERNATIONAL<br />
23<br />
Avec Obama, un des <strong>«</strong> rêves <strong>»</strong> de<br />
Luther King pourrait se réaliser<br />
Le candidat noir à l’investiture démocrate exploite habilement ses origines métisses, tout en évitant de se<br />
présenter à l’opinion comme le candidat de <strong>la</strong> minorité afro-américaine.<br />
Par Yassin Tem<strong>la</strong>li, Alger<br />
Barack Obama sera-t-il le premier président<br />
afro-américain des Etats-Unis ? Un tel<br />
destin ne semble pas aujourd’hui plus<br />
incroyable que l’élection d’une femme,<br />
Hil<strong>la</strong>ry Clinton, à <strong>la</strong> tête de <strong>la</strong> plus grande<br />
puissance mondiale.<br />
Obama doit, certes, les victoires de sa campagne<br />
électorale à son programme socioéconomique<br />
et à son discours patriotique,<br />
consensuel et rassembleur. Ses origines<br />
métisses ne sont pas pour autant étrangères<br />
aux succès de sa carrière depuis des années.<br />
Tout au long de son parcours politique, il a<br />
su les exploiter habilement. Il y a quatre ans,<br />
dans un long discours devant <strong>la</strong> convention,<br />
qui devait désigner John Kerry<br />
comme candidat démocrate aux présidentielles<br />
de 2004, il avait raconté l’improbable<br />
histoire d’amour entre son père kenyan et<br />
sa mère, une b<strong>la</strong>nche de l’Arkansas. Sous les<br />
ovations, il avait fait un long arrêt sur <strong>la</strong><br />
signification du prénom <strong>«</strong> africain <strong>»</strong> que ses<br />
parents lui <strong>«</strong> ont donné pour montrer que<br />
dans une Amérique tolérante, le nom d’origine<br />
ne devrait pas constituer une barrière <strong>»</strong>.<br />
Interrogé plus tard sur l’affirmation<br />
appuyée de son identité afro-américaine,<br />
lui le métis <strong>«</strong> noir et b<strong>la</strong>nc <strong>»</strong>, il répondait aux<br />
journalistes par ces mots : <strong>«</strong> Je ne le fais pas<br />
pour renier ma mère. Pour moi, le terme<br />
afro-américain est forcément hybride. Nous<br />
sommes un peuple métis, le produit des cultures<br />
africaine, amérindienne et européenne. <strong>»</strong><br />
Un seul pays<br />
Cependant, Obama évite de se présenter à<br />
l’opinion comme le candidat des Noirs ou<br />
des minorités ethniques défavorisées. S’il<br />
Kenya, les limites de <strong>la</strong><br />
<strong>«</strong> démocratie spécifique <strong>»</strong> africaine<br />
Le président Kibaki et son rival Rai<strong>la</strong> Odinga vont devoir faire accepter à leurs camps d’inévitables concessions<br />
après une crise, typique du continent, qui a fait plus de 1000 morts.<br />
Par Said Djaafer, Alger<br />
C'est une semaine cruciale<br />
pour le Kenya. Kofi Annan,<br />
l'ancien secrétaire général de<br />
l'ONU, qui a réussi à ramener<br />
à <strong>la</strong> table des négociations les<br />
deux protagonistes de <strong>la</strong> crise<br />
post-électorale, le président<br />
en p<strong>la</strong>ce Mwai Kibaki et son<br />
opposant Rai<strong>la</strong> Odinga, mettait<br />
en garde contre les <strong>«</strong> fuites<br />
sélectives au milieu des négociations<br />
<strong>»</strong> dans <strong>la</strong> presse. <strong>La</strong><br />
prudence de Kofi Annan est<br />
justifiée : les deux parties, qui<br />
ont concédé qu'il faut une<br />
solution politique à <strong>la</strong> crise,<br />
doivent négocier <strong>la</strong> délicate<br />
question du partage du pouvoir.<br />
Ce<strong>la</strong> n'est pas facile après<br />
une tourmente qui a fait plus<br />
de 1000 morts, plus de 300 000<br />
réfugiés intérieurs et mis à<br />
genoux l'économie du pays.<br />
Fuiter les éléments de <strong>la</strong> négociation<br />
où, nécessairement,<br />
L'ancien secrétaire général de l'ONU ne<br />
peut que constater que <strong>la</strong> couverture des<br />
médias kenyans le sert dans ses pressions<br />
sur les protagonistes de <strong>la</strong> crise.<br />
ne se prive pas de rappeler son engagement<br />
de militant des droits civiques dans<br />
les ghettos, il fait tout aussi régulièrement<br />
des variations sur une de ses phrases préférées<br />
: <strong>«</strong> Il n'y a pas d'Amérique noire, pas<br />
d'Amérique b<strong>la</strong>nche, pas d'Amérique<br />
<strong>la</strong>tino, ni d'Amérique asiatique, mais les<br />
États-Unis d'Amérique. <strong>»</strong><br />
L’évitement de <strong>la</strong> question des inégalités<br />
raciales caractérise le discours électoral<br />
d’Obama, bien plus que les thèmes internationaux<br />
ou socio-économiques sur<br />
lesquels, au fil de sa campagne, il ne se<br />
distingue presque plus de sa rivale<br />
Hil<strong>la</strong>ry Clinton.<br />
Le refus d’Obama d’évoquer cette question<br />
sur un ton militant a fait dire à certains<br />
courants noirs radicaux qu’<strong>«</strong> il n’est<br />
pas assez afro-américain <strong>»</strong>. Le commentaire<br />
qu’il a réservé à ces remontrances<br />
est très significatif de son projet patriotique<br />
interracial, en même temps qu’il est<br />
un rappel de son parcours d’enfant des<br />
c<strong>la</strong>sses moyennes qui n’a connu le ghetto<br />
qu’en tant que militant bénévole : <strong>«</strong> Par<br />
certains côtés, l'Amérique vit dans le passé:<br />
le discours politique noir reste très ancré<br />
dans les années 1960 et le B<strong>la</strong>ck Power<br />
[…] Mais je ne crois pas que ce soient ces<br />
choses-là qui préoccupent aujourd'hui <strong>la</strong><br />
majorité des électeurs noirs. Ni <strong>la</strong> majorité<br />
des électeurs b<strong>la</strong>ncs. <strong>»</strong><br />
Cette prudence dans l’évocation de<br />
<strong>la</strong> question noire permet à Obama de<br />
ne pas donner de sa candidature<br />
l’image d’une candidature ethnique.<br />
Contrairement à ce qu’on pourrait penser,<br />
elle ne lui aliénera pas nécessairement<br />
le vote noir. Les mouvements afroaméricains<br />
radicaux, bien que critiques<br />
chacune des parties doit<br />
réduire le niveau de ces exigences,<br />
ne peut que rendre <strong>la</strong><br />
tache impossible aux négociateurs.<br />
Or, Mwai Kibaki et<br />
Rai<strong>la</strong> Odinga ne peuvent<br />
avancer sans faire des concessions,<br />
et, par conséquent,<br />
dép<strong>la</strong>ire à une partie de leurs<br />
partisans. <strong>La</strong> méthode Annan<br />
est simple : un accord n'existe<br />
que quand il est signé, et il<br />
reviendra aux politiques de le<br />
faire accepter par leurs partisans.<br />
Pour autant, l'ancien<br />
secrétaire général de l'ONU<br />
ne peut que constater que<br />
<strong>la</strong> couverture des médias<br />
kenyans le sert dans ses pressions<br />
sur les protagonistes de<br />
<strong>la</strong> crise. L'horizon paraît<br />
moins sombre alors que<br />
durant les semaines passées,<br />
les violences, dans <strong>la</strong> vallée du<br />
Rift (ouest) notamment, donnaient<br />
<strong>la</strong> terrible impression<br />
que le Kenya entrait dans un<br />
cycle irréversible.<br />
Sans voie de recours légitime<br />
Si l'accord politique paraît à<br />
portée de main, du fait des<br />
pressions internationales, les<br />
choses ne sont pas résolues<br />
pour autant. Le Kenya va devoir<br />
entrer en convalescence et<br />
reconstruire une paix civile ruinée<br />
par une manipu<strong>la</strong>tion politicienne<br />
des urnes. C'est l'enseignement<br />
le plus lourd pour le<br />
Kenya, comme pour les autres<br />
pays africains : un contentieux<br />
électoral peut devenir explosif<br />
quand les voies de recours possibles<br />
souffrent d'un manque<br />
envers <strong>la</strong> revendication civique de<br />
Martin Luther King, ne l’ont-ils pas soutenue<br />
dans les faits et défendue ?<br />
Bien que l’élection d’Obama ait peu de<br />
chance de résoudre le problème noir<br />
aux Etats-Unis, elle marquera, au niveau<br />
symbolique, l’histoire des Afro-améri-<br />
<strong>«</strong> Je ne le fais pas pour<br />
renier ma mère. Pour moi,<br />
le terme afro-américain est<br />
forcément hybride. Nous<br />
sommes un peuple métis,<br />
le produit des cultures<br />
africaine, amérindienne<br />
et européenne. <strong>»</strong><br />
cains : rien ne leur sera plus jamais<br />
interdit, pas même <strong>la</strong> présidence de <strong>la</strong><br />
plus grande puissance de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète.<br />
L’éditorialiste américain d’At<strong>la</strong>ntic<br />
Monthly, souligne en ces termes un<br />
autre aspect positif de cette candidature<br />
: <strong>«</strong> [Elle] est sur le point de mettre fin<br />
à une guerre, non pas tant <strong>la</strong> guerre en<br />
Irak… mais celle à l’intérieur de<br />
l’Amérique qui a prévalu depuis <strong>la</strong> guerre<br />
du Vietnam et qui continue à montrer des<br />
signes dangereux d’intensification, une<br />
guerre civile non-violente qui paralyse<br />
l’Amérique au moment où le monde a le<br />
plus besoin d’elle. Une guerre culturelle,<br />
religieuse et raciale, à <strong>la</strong>quelle seul<br />
Obama offre <strong>la</strong> possibilité d’une trêve. <strong>»</strong><br />
de crédibilité. <strong>La</strong> Constitution<br />
du pays donne en effet à <strong>la</strong> présidence<br />
le pouvoir de nommer<br />
les responsables de <strong>la</strong> commission<br />
électorale et les juges qui<br />
statuent sur les contestations.<br />
L'opposition n'avait dès lors<br />
aucun doute que ses recours<br />
seraient rejetés, le recours à<br />
<strong>la</strong> rue devenait inévitable.<br />
L'engrenage était fatal. <strong>La</strong> c<strong>la</strong>sse<br />
politique kenyane sait désormais<br />
qu'une élection malmenée,<br />
et sans voie de recours légitime<br />
et crédible, est un risque<br />
mortel pour le pays. Elle aura<br />
fort à faire, non seulement pour<br />
créer l'apaisement, mais aussi<br />
pour tirer des enseignements<br />
pour l'avenir.<br />
Se maintenir illégalement est<br />
aussi une violence<br />
<strong>La</strong> démocratie <strong>«</strong> spécifique <strong>»</strong>, ce<br />
subterfuge utilisé en Afrique<br />
par les régimes autoritaires<br />
pour orner les façades, a atteint<br />
ses limites. Il n'est pas fortuit<br />
que l'Union africaine s'est révélée<br />
incapable de mettre en<br />
L’ancien chef des talibans<br />
serait caché au Pakistan<br />
Le mol<strong>la</strong>h Omar, chef suprême des talibans, et le commandement<br />
stratégique du groupe fondamentaliste menant l'insurrection<br />
en Afghanistan, se cachent au Pakistan, a affirmé<br />
vendredi un responsable de l'administration américaine.<br />
<strong>«</strong> Nous croyons que les dirigeants du conseil (consultatif) de <strong>la</strong><br />
Choura des talibans, mené par le mol<strong>la</strong>h Omar, résident à<br />
Quetta, au Pakistan. Ils font fonctionner <strong>la</strong> Choura, ils font<br />
fonctionner le commandement stratégique et dirigent (les opérations)<br />
depuis <strong>la</strong> ville de Quetta, à l'intérieur du Pakistan <strong>»</strong>,<br />
a déc<strong>la</strong>ré ce haut responsable aux journalistes. Quetta est <strong>la</strong><br />
capitale du Baloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan, là<br />
où l'Afghanistan affirme que se cachent d'importants dirigeants<br />
talibans.<br />
L’Iran coupe le gaz<br />
à <strong>la</strong> Turquie<br />
L'Iran a arrêté une nouvelle fois, pour <strong>la</strong> deuxième fois<br />
depuis le début de l'année, ses livraisons de gaz à <strong>la</strong><br />
Turquie en raison du froid sévissant dans le pays, a indiqué<br />
vendredi le ministre turc de l'Energie Hilmi Güler.<br />
<strong>«</strong> Les livraisons ont graduellement diminué, puis ont totalement<br />
cessé <strong>»</strong>, a-t-il dit aux journalistes, cité par l'agence de<br />
presse Anatolie.<br />
Le ministre a invoqué <strong>«</strong> le grand froid qui affecte actuellement<br />
notre voisin <strong>»</strong> l'Iran, qui réserve, dans ce cas, sa production au<br />
marché intérieur. Selon Anatolie, les exportations iranienne de<br />
gaz naturel ont cessé jeudi.<br />
<strong>La</strong> Haye veut interdire<br />
<strong>la</strong> burqa<br />
Le gouvernement néer<strong>la</strong>ndais n'interdira pas <strong>la</strong> burqa par<br />
une loi, comme le lui ont demandé une majorité de parlementaires,<br />
mais incitera les écoles, les administrations et<br />
les transports publics à le faire dans leurs règlements internes,<br />
a déc<strong>la</strong>ré <strong>la</strong> ministre de l'Intérieur vendredi. <strong>«</strong> Ces institutions<br />
disposent déjà des instruments légaux pour l'interdire,<br />
donc une nouvelle loi n'est pas nécessaire <strong>»</strong>, a expliqué<br />
<strong>la</strong> ministre, Guusje Ter Horst, à l'issue du Conseil des<br />
ministres hebdomadaire. Malgré les motions votées au<br />
Parlement néer<strong>la</strong>ndais et les critiques de certains députés,<br />
le gouvernement est réticent à interdire ce vêtement is<strong>la</strong>miste<br />
qui couvre le corps entier de <strong>la</strong> femme et masque son<br />
visage à l'exception des yeux, craignant que ce soit<br />
contraire aux principes constitutionnels de liberté de religion<br />
et d'égalité des droits.<br />
<strong>La</strong> Cour suprême<br />
du Nebraska rejette<br />
<strong>la</strong> chaise électrique<br />
<strong>La</strong> Cour suprême du Nebraska a déc<strong>la</strong>ré vendredi que <strong>la</strong><br />
chaise électrique, <strong>la</strong> seule méthode d'exécution en vigueur<br />
dans cet Etat, était contraire à <strong>la</strong> dignité humaine et donc<br />
anticonstitutionnelle. Saisie par Raymond Mata, un prisonnier<br />
condamné à mort en 2000 pour le meurtre sordide<br />
d'un petit garçon de trois ans, <strong>la</strong> cour a confirmé à l'unanimité<br />
sa condamnation, tout en interdisant par six voix<br />
contre un qu'il soit exécuté sur <strong>la</strong> chaise électrique.<br />
<strong>«</strong> L'électrocution et son histoire prouvée de corps brûlés et carbonisés<br />
n'est pas compatible avec les concepts, à <strong>la</strong> fois de<br />
l'évolution des critères de décence, et de <strong>la</strong> dignité humaine <strong>»</strong>,<br />
conclut <strong>la</strong> cour après avoir examiné dans le détail les récits<br />
de multiples exécutions cauchemardesques.<br />
œuvre une médiation dans le<br />
cas du Kenya. L'organisation<br />
africaine a, depuis quelques<br />
années, adopté le principe du<br />
rejet de l'accession au pouvoir<br />
par <strong>la</strong> violence. C'est au nom de<br />
ce principe qu'elle a condamné<br />
l'action des rebelles au Tchad.<br />
Le principe est juste, mais ses<br />
limites sont évidentes quand il<br />
justifie <strong>la</strong> permanence par <strong>la</strong><br />
contrainte des pouvoirs en<br />
p<strong>la</strong>ce. <strong>La</strong> crise au Kenya,<br />
comme au Tchad, ne peut que<br />
soulever <strong>la</strong> question de l'utilisa-<br />
<strong>La</strong> démocratie <strong>«</strong> spécifique <strong>»</strong>, ce subterfuge<br />
utilisé en Afrique par les régimes autoritaires<br />
pour orner les façades, a atteint ses limites.<br />
tion de moyens déloyaux pour<br />
demeurer au pouvoir et qui<br />
sont aussi des ferments de violence.<br />
Si les hommes politiques<br />
au Kenya doivent se livrer à une<br />
grande introspection, ce<strong>la</strong> est<br />
va<strong>la</strong>ble pour toute l'Afrique.
24<br />
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />
Les Afriques - N° 16 - 14 au 20 février 2008<br />
<strong>«</strong> L’Afrique doit parvenir à une<br />
croissance à deux chiffres. Avec<br />
un peu d’aide, c’est possible <strong>»</strong><br />
Dans un entretien exclusif au journal Les Afriques, Michel <strong>Rocard</strong> livre sa vision de l’Afrique et de ses re<strong>la</strong>tions particulières avec <strong>la</strong> France.<br />
Propos recueillis par<br />
Dominique F<strong>la</strong>ux, Genève<br />
Les Afriques : Que vous a enseigné votre<br />
expérience dans le capital risque en Afrique ?<br />
Michel <strong>Rocard</strong> : Les pays développés parviennent<br />
tant bien que mal à garantir <strong>la</strong> survie<br />
des pays africains, à empêcher les famines,<br />
à financer de grosses structures pour<br />
valoriser les ressources naturelles, mais ils<br />
restent impuissants à transmettre <strong>la</strong> recette<br />
du décol<strong>la</strong>ge.<br />
Notre expérience dans le capital risque nous a<br />
confirmé que l’économie africaine se développera<br />
d’abord par ses PME et ses TPE. Mais<br />
pour agir sur ces entreprises, en premier lieu,<br />
il faut pouvoir compter sur un cadre légal et<br />
sur un formalisme qui font encore <strong>la</strong>rgement<br />
défaut dans ce que j’appellerais l’<strong>«</strong> économie<br />
<strong>«</strong> Nous avons commis<br />
l’erreur de croire que <strong>la</strong><br />
démocratie, c’était seulement<br />
le multipartisme et les élections…<br />
Résultat, nous avons permis à<br />
des dictateurs en fin de légitimité<br />
de se maintenir au pouvoir plus<br />
longtemps en simu<strong>la</strong>nt des<br />
élections pour faire p<strong>la</strong>isir<br />
aux bailleurs de fonds. <strong>»</strong><br />
popu<strong>la</strong>ire <strong>»</strong>. Je tiens à ce mot d’<strong>«</strong> économie<br />
popu<strong>la</strong>ire <strong>»</strong> car je réfute le terme d’<strong>«</strong> économie<br />
informelle <strong>»</strong>, qui assimile ces entrepreneurs à<br />
des fraudeurs, voire à des délinquants, ce qui<br />
n’est pas du tout le cas. Ensuite, le capital risqueur,<br />
pour récupérer sa mise, doit trouver des<br />
solutions de sortie, qui n’existent quasiment<br />
pas en Afrique. Et enfin, pour qu’une PME<br />
fonctionne bien, il faut qu’elle interagisse,<br />
dans son environnement immédiat, avec une<br />
masse critique de PME.<br />
Bi<strong>la</strong>n, nous avons consommé trois augmentations<br />
de capital et nous avons permis, en<br />
contrepartie, le développement de quelques<br />
entreprises, créé 120 à 130 emplois et suscité<br />
quelques vocations, notamment un fonds<br />
local au Niger, Sinergi. C’est déjà ça.<br />
Je pense que le capital risque en Afrique est<br />
possible, mais il ne faut pas en attendre une<br />
rentabilité à court terme.<br />
LA : Comment le système bancaire africain,<br />
surliquide, peut-il contribuer davantage au<br />
développement ?<br />
MR : Les banques africaines ont hérité de<br />
notre culture de méfiance. Elles doivent s’en<br />
affranchir et accepter de prendre leur part de<br />
risque dans le développement de l’entreprise<br />
africaine.<br />
LA : <strong>La</strong> solution viendra-t-elle de <strong>la</strong> finance<br />
is<strong>la</strong>mique qui, elle, partage le risque avec<br />
l’entrepreneur ?<br />
MR : <strong>La</strong> finance is<strong>la</strong>mique devrait entreprendre<br />
sa réforme, un peu comme Calvin l’a<br />
menée à Genève en libérant <strong>la</strong> finance protestante<br />
de certains interdits, comme le prêt avec<br />
intérêt. Nos amis musulmans pourraient<br />
ouvrir cette réflexion de <strong>la</strong> manière <strong>la</strong> plus<br />
ouverte qui soit.<br />
LA : Pensez-vous que l’arrimage du FCFA à<br />
l’euro soit encore une bonne chose pour les<br />
pays concernés ?<br />
MR : C’est incontestablement un frein à l’export<br />
et ce<strong>la</strong> prive les gouvernants du recours à<br />
<strong>la</strong> dévaluation. Mais l’Afrique souffre déjà de<br />
l’instabilité politique, faut-il y ajouter l’instabilité<br />
monétaire ?<br />
LA : Des pays comme le Ghana ou le<br />
Botswana s’en sortent très bien avec leurs<br />
monnaies…<br />
MR : En effet, ces deux Suisses de l’Afrique ont<br />
su trouver un équilibre. Peut-être que leur culture<br />
de gestion anglo-saxonne les a mieux<br />
armés face à ces défis.<br />
LA: Une PME ivoirienne est en train de performer<br />
sur Euronext. Les bourses africaines<br />
ont-elles un avenir ?<br />
MR : Je l’espère bien, oui. L’Afrique a besoin<br />
de mieux valoriser ses propres ressources<br />
financières.<br />
LA : Selon vous, l’aide au développement<br />
doit-elle renforcer prioritairement : les Etats,<br />
l’UA dans ses efforts d’intégration, ou bien<br />
les collectivités locales dans leurs efforts de<br />
décentralisation ?<br />
MR : Je dirais qu’il faut réduire les antagonismes<br />
entre les trois. Aujourd’hui les Etats sont<br />
une réalité et ils représentent, quoi qu’on en<br />
dise, les structures les plus solides. L’UA ne me<br />
semble pas, avant longtemps, en mesure de les<br />
remp<strong>la</strong>cer. Quant à <strong>la</strong> décentralisation, j’en<br />
suis un partisan de <strong>la</strong> première heure, y compris<br />
pour <strong>la</strong> France. Je me souviens avoir écrit,<br />
il y a déjà longtemps, une p<strong>la</strong>quette intitulée<br />
<strong>«</strong> Décoloniser <strong>la</strong> province <strong>»</strong> qui avait suscité un<br />
<strong>la</strong>rge débat, pour une part à l’origine de nos<br />
récentes lois de décentralisation… Nous<br />
avons, hé<strong>la</strong>s, <strong>la</strong>issé aux pays africains francophones<br />
notre culture jacobine. Bien sûr, il faut<br />
aider les pouvoirs locaux africains, mais sans<br />
chercher à déstabiliser les Etats.<br />
LA : Pensez-vous, comme M. Bockel, que <strong>la</strong><br />
France tarde trop à rompre avec sa politique<br />
dite françafricaine ?<br />
MR : Il a raison. <strong>La</strong> <strong>Françafrique</strong> m’a <strong>empoisonné</strong><br />
<strong>la</strong> vie. J’ai parfois tenté d’empoisonner<br />
<strong>la</strong> sienne, mais elle a <strong>la</strong> vie dure…<br />
Ceci dit, il y a bien longtemps que <strong>la</strong> France<br />
ne considère plus l’Afrique comme un intérêt<br />
stratégique. Elle n’a plus de position de <strong>«</strong><br />
grande puissance <strong>»</strong> à défendre. Elle a encore<br />
quelques intérêts économiques à protéger,<br />
mais plutôt moins en Afrique qu’ailleurs…<br />
<strong>«</strong> Une tolérance de l’ordre<br />
de 10% de corruption est un<br />
mal nécessaire pour faire<br />
avancer les choses. <strong>»</strong><br />
Ce qu’on appelle <strong>Françafrique</strong>, aujourd’hui,<br />
correspond peu ou pas à des décisions ou à<br />
des volontés politiques françaises et beaucoup<br />
plus à <strong>la</strong> présence persistante de collusions<br />
d’intérêts et de réseaux locaux créés<br />
à l’époque.<br />
Michel <strong>Rocard</strong>.<br />
LA : Est-ce qu’à votre avis <strong>la</strong> France commet<br />
une erreur en ne considérant plus l’Afrique<br />
comme un intérêt stratégique ?<br />
MR : Pas nécessairement. Les re<strong>la</strong>tions entre <strong>la</strong><br />
France et l’Afrique doivent maintenant s’inscrire<br />
dans un environnement international, ni<br />
plus, ni moins.<br />
LA : Elle reste tout de même assez présente<br />
sur le continent…<br />
MR : Quand elle ne fait rien, on lui reproche<br />
son indifférence. Quand elle agit, on lui reproche<br />
son interventionnisme...<br />
Je souhaiterais que l’UA soit capable de prendre<br />
des positions c<strong>la</strong>ires, d’analyser <strong>la</strong> réelle<br />
capacité des pouvoirs en p<strong>la</strong>ce et de conseiller<br />
<strong>la</strong> communauté internationale sur les options<br />
à prendre. Prenons le cas du Tchad en ce<br />
moment. Je crois que <strong>la</strong> France a fait le moins<br />
mauvais choix possible, mais le pouvoir de M.<br />
Déby mérite-t-il vraiment d’être soutenu ?<br />
Est-il perfectible ? Existe-t-il une alternative ?<br />
Ce n’est pas à <strong>la</strong> France de répondre à ces questions,<br />
mais doit-on pour autant abandonner<br />
ce pays au chaos ?<br />
Quand nous avons fait pression sur certains<br />
pouvoirs pour qu’ils instaurent <strong>la</strong> démocratie,<br />
nous avons commis l’erreur de croire que <strong>la</strong><br />
démocratie, c’était seulement le multipartisme<br />
et les élections… Résultat, nous avons permis<br />
à des dictateurs en fin de légitimité de se maintenir<br />
au pouvoir plus longtemps en simu<strong>la</strong>nt<br />
des élections pour faire p<strong>la</strong>isir aux bailleurs de<br />
fonds. Mais selon moi, <strong>la</strong> démocratie ne peut<br />
s’établir réellement que lorsque trois critères<br />
sont réunis : 1) l’indépendance de <strong>la</strong> justice, 2)<br />
le contrôle de <strong>la</strong> police par <strong>la</strong> justice, 3) <strong>la</strong><br />
liberté d’expression. Sans ces trois conditions,<br />
des élections ne veulent rien dire. De vraies<br />
élections pluralistes ne peuvent se dérouler<br />
que si ces principes préa<strong>la</strong>bles sont respectés.<br />
LA : Il y a eu des transitions démocratiques…<br />
MR : A <strong>la</strong> suite du discours d’accompagnement<br />
de <strong>La</strong> Baule ont émergé quelques alternatives<br />
démocratiques, menées par des hommes<br />
bien formés en Occident, sans doute bien<br />
intentionnés, mais ignorants de <strong>la</strong> politique et<br />
particulièrement de <strong>la</strong> gestion, primordiale, de<br />
l’armée et de <strong>la</strong> police. Je pense, par exemple, à<br />
Albert Zafy à Madagascar ou à Pascal Lissouba<br />
au Congo. Finalement, leur entourage s’est<br />
comporté encore moins bien que le précédent,<br />
et ils n’ont pas su assurer <strong>la</strong> stabilité du pays.<br />
Résultat, les peuples ont préféré faire revenir<br />
par les urnes l’ancien pouvoir…<br />
LA : Le tropisme africain, ou méditerranéen,<br />
de <strong>la</strong> France est-il compatible avec <strong>la</strong> dynamique<br />
européenne ?<br />
MR : <strong>La</strong> France a raté une chance historique<br />
d’établir de nouveaux rapports avec l’Afrique,<br />
non pas à cause de l’Europe, mais faute<br />
d’Europe. Elle a essayé trop longtemps de<br />
maintenir son pré carré et elle n’a pas vraiment<br />
réussi dans <strong>la</strong> transmission, à l’Europe,<br />
de sa connaissance de l’Afrique.<br />
LA : Que devrait-on faire aujourd’hui pour<br />
établir de meilleures re<strong>la</strong>tions avec l’Afrique,<br />
et notamment avec <strong>la</strong> jeunesse africaine ?<br />
MR : Leur apporter du concret, financer les<br />
PME, créer des emplois. Une rupture avec le<br />
système de corruption doit s’imposer. Mais<br />
pas de manière dogmatique. Il faut tenir<br />
compte de <strong>la</strong> sociologie locale. En imposant<br />
des contrôles trop rigoureux et une tolérance<br />
<strong>«</strong> <strong>La</strong> <strong>Françafrique</strong> m’a<br />
<strong>empoisonné</strong> <strong>la</strong> vie. J’ai<br />
parfois tenté d’empoisonner<br />
<strong>la</strong> sienne, mais elle a <strong>la</strong><br />
vie dure… <strong>»</strong><br />
zéro, on a parfois tué des entreprises et fait disparaître<br />
des ONG locales qui étaient, malgré<br />
tout, très utiles. Je pense qu’une tolérance de<br />
l’ordre de 10% de corruption est un mal<br />
nécessaire pour faire avancer les choses.<br />
LA : L’émigration africaine est-elle <strong>la</strong> solution<br />
à <strong>la</strong> dépression démographique qui<br />
menace l’Europe ?<br />
MR : Personne ne veut en parler car, malheureusement,<br />
nos politiques ont trop longtemps<br />
attisé l’intolérance à l’émigration.<br />
Le problème de l’émigration est c<strong>la</strong>ir : il faut<br />
que l’espoir d’une vie meilleure revienne dans<br />
les pays d’origine. En fait, ce<strong>la</strong> veut dire que<br />
l’Afrique doit parvenir à une croissance à deux<br />
chiffres. Avec un peu d’aide, c’est possible. Dès<br />
qu’un pays d’émigration parvient à ce niveau<br />
de croissance, les flux s’inversent. Les gens ont<br />
plus de chance de réussir dans leur pays d’origine<br />
que dans leur pays d’accueil. C’est ce qui<br />
s’est passé en Turquie. Le problème s’est résolu<br />
tout seul, dès lors qu’est apparu un espoir<br />
d’avenir.<br />
LA : Pour finir sur une note plus personnelle,<br />
d’où vous vient cet attachement à l’Afrique ?<br />
MR : Par un très grand ami d’études et de militantisme,<br />
Jacques Bugnicourt, qui m’avait<br />
embarqué dans une mission au Sénégal pour<br />
le Secrétariat au P<strong>la</strong>n. Il m’avait alors transmis<br />
sa passion de l’Afrique. Et ça ne m’a plus<br />
jamais quitté.<br />
Et puis, plus tard, comme Premier ministre,<br />
lorsque vous avez 22 chefs d’Etat qui vous téléphonent<br />
chaque fin de mois…