subprimes
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BOURSE<br />
L’once et le pétrole boostent<br />
l’indice Africa Investor 40.<br />
Page 8<br />
La SCR passe au système<br />
management de la qualité.<br />
Page 6<br />
BANQUES, ASSURANCES<br />
United bank for Africa s’installe<br />
au Cameroun.<br />
Page 6<br />
Le 4 e Forum international de<br />
la finance souligne la faible<br />
efficacité des banques algériennes.<br />
Page 19<br />
PRODUITS DE BASE<br />
RD Congo : le contrat minier<br />
chinois divise.<br />
Page 3<br />
Entretien avec Hélène Cissé,<br />
co-auteur du projet de<br />
code minier régional de la<br />
CEDEAO.<br />
Page 17<br />
Nigeria : objectifs ambitieux<br />
dans le secteur alimentaire.<br />
Page 21<br />
IMMOBILIER AFRICAIN<br />
L’immobilier vu des deux côtés<br />
du Sahara.<br />
Page 11<br />
Dakar dans une spirale inflationniste.<br />
Page 12<br />
Le « wait and see » de l’immobilier<br />
marocain.<br />
Page 13<br />
Regain de dynamisme pour<br />
le secteur immobilier ivoirien.<br />
Page 13<br />
La Bourse de Casablanca<br />
bétonne son marché.<br />
Page 14<br />
Tunisie : croissance ininterrompue<br />
de l’immobilier depuis<br />
quinze ans.<br />
Page 14<br />
ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />
Areva : « Dans les années à<br />
venir, l’Afrique sera le cœur<br />
de notre activité ».<br />
Page 10<br />
Frénésie de l’investissement<br />
indien au Sénégal.<br />
Page 15<br />
ECONOMIE<br />
L’aide internationale au développement<br />
dans le piège de<br />
l’affairisme.<br />
Page 9<br />
La Belgique défend sa vision<br />
des Grands Lacs.<br />
Page 16<br />
Côte d’Ivoire : la douane<br />
enfin au Nord.<br />
Page 17<br />
POLITIQUE<br />
Le Bill Gates africain interpelle<br />
l’Afrique.<br />
Page 18<br />
www.lesafriques.com<br />
Le journal de la finance africaine<br />
Hebdomadaire<br />
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar � N o 30 : 22 au 28 mai 2008<br />
Focus : l’immobilier<br />
africain, bien loin des<br />
<strong>subprimes</strong><br />
Seule constance du secteur immobilier<br />
commune à l’Afrique du<br />
Nord et à l’Afrique subsaharienne,<br />
une demande très forte de la part<br />
des nationaux et des étrangers et<br />
une offre insuffisante. Si, pour le<br />
Maghreb, les politiques foncières à<br />
grande échelle sont en train de<br />
structurer le marché dans ses différents<br />
segments, de l’autre côté du<br />
Sahara, les promoteurs immobiliers<br />
ont quasiment pris le pas sur<br />
les agences urbaines dans un environnement<br />
assez hétérogène. Autre<br />
différence entre les deux zones, la<br />
stimulation de la demande, assez<br />
forte sur le Maroc et la Tunisie avec<br />
une implication du système bancaire<br />
qui finance l’acquisition à<br />
100%, voire à 125%. De l’autre côté<br />
du Sahara, l’implication bancaire<br />
reste encore marginale. Voir les cas<br />
marocain, tunisien, ivoirien, sénégalais<br />
et algérien en pages 11 à 14.<br />
Le patronat ivoirien<br />
ébauche sa vision 2040<br />
La Confédération des entreprises de Côte<br />
d’Ivoire (CGECI) renforce son organisation<br />
pour mieux faire face aux défis multiples et multiformes<br />
liés à la relance de l’économie et à la<br />
reconstruction. Président de la Confédération,<br />
Jean Kacou Diagou a rappelé lors de l’assemblée<br />
générale mixte, tenue le 14 mai 2008 à Abidjan,<br />
les grands dossiers qui préoccupent le patronat.<br />
Il s’agit, entre autres, des arriérés dus par l’Etat<br />
Tensions dans la<br />
Corne de l'Afrique<br />
L'enjeu porte sur les hauteurs<br />
de Rais Doumeira, à l'extrême<br />
nord de Djibouti, qui<br />
surplombent des routes de<br />
navigation stratégiques à<br />
l'entrée de la mer Rouge. Les<br />
troupes érythréennes auraient<br />
fait, le 16 avril dernier, une<br />
incursion en territoire djiboutien<br />
sur une profondeur<br />
d'un kilomètre, et effectué<br />
des travaux de terrassement<br />
sur les lieux, ce que Asmara<br />
dément catégoriquement. Lire<br />
en page 23.<br />
aux entreprises, de l’allègement de la fiscalité<br />
intérieure et des procédures douanières, du<br />
dédommagement des entreprises victimes des<br />
évènements de novembre 2004 et de l’évolution<br />
des négociations avec l’UE sur les APE…En toile<br />
de fond se profile la définition d’une vision prospective<br />
pour la Côte d’Ivoire à l’horizon 2040.<br />
Lire en page 3.<br />
Compétition indo-émiratie pour<br />
le contrôle du Sud-Africain MTN<br />
L'opérateur de téléphonie mobile Bharti<br />
Airtel n'est plus seul en lice pour l'acquisition<br />
d'une partie du capital de MTN, principal<br />
opérateur téléphonique sud-africain. Etisalat,<br />
la compagnie émiratie, a annoncé récemment<br />
lors d'une conférence internationale spéciali-<br />
sée au Caire son intention de soumissionner<br />
à son tour pour la souscription lancée par<br />
MTN. Si l'Indien réussit, il deviendra le<br />
sixième opérateur mobile dans le monde avec<br />
plus de 130 millions d'abonnés dans plus de<br />
20 pays. Lire en page 18.<br />
Areva décline ses ambitions pour<br />
l’Afrique et le Niger<br />
Le groupe français Areva compte doubler sa<br />
production annuelle d’uranium dans les cinq<br />
ans pour la porter à plus de 12 000 tonnes.<br />
Des investissements de 3 milliards d’euros<br />
seront engagés, particulièrement en Afrique<br />
où le groupe est présent depuis 40 ans à travers<br />
la Somair et la Cominak, au Niger. Avec<br />
le rachat de la Canadienne Uramin en juillet<br />
L’un des nombreux programmes immobiliers en Côte d’Ivoire.<br />
Airbus reprend le<br />
projet de Latécoère<br />
en Tunisie<br />
2000 emplois en contrepartie de 16 appareils.<br />
L’échec des négociations entre<br />
Airbus et Latécoère ne compromettra<br />
pas le projet d’investissement<br />
en Tunisie annoncé<br />
lors de la visite de Nicolas<br />
Sarkozy. L’avionneur Airbus va<br />
maintenir les investissements<br />
programmés par son soustraitant,<br />
contrepartie de la<br />
récente commande tunisienne<br />
de seize appareils, plus trois en<br />
option. Lire en page 20.<br />
2007, Areva a diversifié ses sources d’approvisionnement<br />
en Afrique avec des projets, plus<br />
ou moins avancés, en Namibie, en Afrique du<br />
Sud et en République centrafricaine (RCA).<br />
Le gain de production proviendra essentiellement<br />
du Niger, troisième producteur mondial.<br />
Lire en page 10.<br />
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
2<br />
�AFRIQUE<br />
DU SUD<br />
Importation de GNL du Qatar<br />
L’Afrique du Sud devrait<br />
importer du gaz naturel<br />
liquéfie (GNL) à partir du<br />
Qatar pour les besoins de<br />
génération d’électricité du<br />
projet de la zone de développement<br />
industriel de Coega,<br />
située à l’est de Port Elizabeth,<br />
Baisse de 0,3% des réserves<br />
d’or et de devises en avril<br />
Selon la Banque centrale, les<br />
réserves d’or et de devises<br />
étrangères ont baissé de 0,3%.<br />
Le montant des réserves de<br />
change a baissé au niveau de<br />
32,97 milliards $, contre 33,1<br />
milliards $ le mois précédent.<br />
Les bénéfices de DRD Gold<br />
en hausse de 56%<br />
Les bénéfices de la compagnie<br />
DRD Gold, 4 e producteur d’or<br />
du pays, ont enregistré une<br />
hausse de 56% au 1 er trimestre<br />
2008, en conséquence de<br />
l’augmentation des cours du<br />
métal précieux sur le marché<br />
international. Les revenus nets<br />
ont atteint 132 millions rands<br />
(17,4 millions $), contre 84,5<br />
millions de rands au précédent<br />
trimestre. La production<br />
d’or a, quant à elle, baissé de<br />
80 653 à 70 378 onces.<br />
… Et en baisse de 36% pour<br />
Gold Fields<br />
Gold Fields Ltd., 2 e plus<br />
grand producteur d’or du<br />
pays, a annoncé une chute de<br />
36% de ses profits au 1 er trimestre<br />
2008. Le revenu net a<br />
atteint 1,25 milliards de<br />
rands (160 million $), contre<br />
1,94 milliard rands le trimestre<br />
précédent. Cette<br />
baisse des revenus et des<br />
bénéfices s’explique par la<br />
baisse de 14% de la production<br />
depuis le 25 janvier, du<br />
fait du rationnement de<br />
l’électricité et des accidents<br />
survenus au niveau des<br />
champs miniers de Beatrix,<br />
Driefontein et Kloof appartenant<br />
à la compagnie.<br />
Solidarity appelle à la baisse<br />
des taxes sur les carburants<br />
Solidarity, le syndicat des travailleurs<br />
blancs, appelle le<br />
gouvernement à baisser, temporairement,<br />
les taxes sur les<br />
carburants et à intervenir<br />
pour éviter une crise économique.<br />
Le syndicat considère<br />
que les autorités continuent à<br />
augmenter les prix des carburants<br />
malgré la hausse du<br />
nombre des consommateurs.<br />
« Les revenus du gouvernement<br />
des taxes et impositions continuent<br />
de croître, dégageant un<br />
surplus de 4,3 milliards $ dans<br />
le budget 2007/2008 », affirme<br />
Solidarity qui s’inquiète également<br />
des entraves causées<br />
par ces hausses à la croissance<br />
des industries minières et de<br />
l’agroalimentaire.<br />
Discussions exploratoires<br />
de l’opérateur indien Bharti<br />
Airtel avec MTN<br />
La compagnie indienne de<br />
téléphonie mobile Bharti<br />
Airtel a annoncé qu’elle était<br />
en pourparlers avec le Groupe<br />
MTN en vue d’explorer des<br />
possibilités de participation<br />
dans le capital de l’opérateur<br />
sud-africain. MTN compte<br />
68,2 millions d’abonnés dans<br />
plus de 20 pays, dont l’Iran et<br />
le Nigeria. Propriété du milliardaire<br />
homme d’affaires<br />
indien Sunil Bharti Mittal, la<br />
compagnie Bharti Airtel est<br />
détenue à plus de 30% par<br />
SingTelNet (Singapore).<br />
Etisalat s’ intéresse aussi à<br />
MTN<br />
L’opérateur émirati Etisalat a<br />
exprimé son intention d’acquérir<br />
MTN, sans toutefois préciser<br />
son offre financière.<br />
Les bénéfices de Barloworld<br />
augmentent de 32%<br />
Barloworld Ltd., le plus grand<br />
fabriquant mondial de chariots<br />
élévateurs, a annoncé une<br />
hausse de 32% de ses bénéfices<br />
au premier semestre de l’année<br />
fiscale, qui se termine le 31<br />
mars 2008. Ses revenus nets ont<br />
atteint 1,03 milliard de rands<br />
(134 millions $), contre 786<br />
millions de rands pour la même<br />
période un an auparavant.<br />
La BAD prévoit une baisse du<br />
taux de croissance en 2008<br />
Selon une étude de la Banque<br />
africaine de développement<br />
(BAD), le taux de croissance<br />
de l’économie sud-africaine<br />
connaîtra un autre fléchissement<br />
en 2008 pour se situer à<br />
4%, contre 4,9% l’an dernier.<br />
Cette baisse est attribuée à la<br />
réduction de la consommation<br />
privée et aux pénuries d’énergie.<br />
« Les préparatifs de la Coupe<br />
du Monde 2010 stimulent la<br />
construction, tandis que les<br />
investissements privés sont en<br />
hausse dans le secteur manufacturier<br />
et de l’exploitation<br />
minière », note également le<br />
rapport de la banque.<br />
Révision de la formule de calcul<br />
des redevances minières<br />
Le gouvernement a accepté de<br />
revoir la manière de calculer les<br />
royalties minières après les<br />
avertissements des compagnies<br />
du secteur annonçant que ces<br />
redevances allaient avoir un<br />
effet négatif sur le niveau des<br />
investissements. Les nouveaux<br />
taux décidés par le gouvernement<br />
varient de 0,5 à 7% des<br />
ventes, après déduction des<br />
coûts de transport. Ces taxes<br />
dépendront également du<br />
niveau des profits et de la<br />
nature des produits. La<br />
Chambre des mines se dit satisfaite<br />
de l’évolution mais préfère<br />
attendre les détails avant d’exprimer<br />
sa position.<br />
�ALGÉRIE<br />
417 entreprises privatisées<br />
totalement ou partiellement<br />
Le ministre de l’Industrie<br />
et de la Promotion des investissements<br />
(MIPI) a indiqué que,<br />
de 2003 à 2007, 417 entreprises<br />
ont étlprivatisées, dont 192<br />
totalement, 33 à 50%, 69 reprises<br />
par les travailleurs, 29 ont<br />
réalisé des partenariats et 83 ont<br />
connu un transfert d’actifs. Les<br />
dettes épongées par les entrepreneurs<br />
sont estimées à 44<br />
milliards DA. Ces opérateurs<br />
ont investi 871 milliards DA.<br />
Quelque 36 500 postes d’emploi<br />
ont été préservés et 18 300<br />
nouveaux seront créés.<br />
553 000 logements précaires<br />
seront démolis<br />
Le Ministère de l'habitat estime<br />
à près de 553 000 le nombre de<br />
logements précaires, soit 8% du<br />
parc national. 15% de ces logements<br />
insalubres sont concentrés<br />
dans les 4 villes principales<br />
(Alger, Annaba, Oran et<br />
Constantine). L’Etat prévoit de<br />
réaliser 70 000 logements<br />
annuellement pour éradiquer<br />
ces bidonvilles.<br />
Partenariat avec une société<br />
chinoise pour fabriquer des<br />
camions<br />
La société privée NAGOS et la<br />
China National Heavy Duty<br />
Truc (CNHTC) lanceront une<br />
usine de montage de véhicules<br />
lourds à Biskra (sud-est du<br />
pays). L'unité, qui emploiera,<br />
dans un premier temps, plus de<br />
600 travailleurs, occupera une<br />
superficie de plus de 6 ha. La<br />
production commencera en<br />
décembre 2008. Une extension<br />
est prévue pour introduire une<br />
ligne de production de bennes<br />
et de bus de diverses capacités.<br />
British American Tobacco<br />
s’intéresserait à la SNTA<br />
Selon le quotidien El Khabar, la<br />
compagnie British American<br />
Tobacco (BAT) s’intéresserait<br />
de près à la privatisation de la<br />
Société nationale de tabac et<br />
allumettes (SNTA). BAT aurait<br />
entamé le transfert de certaines<br />
activités du Maroc vers<br />
l’Algérie, afin de renforcer sa<br />
position sur le marché algérien,<br />
après l’ouverture d’une filiale<br />
(pour fabriquer des cigarettes<br />
de marque Dunhill et<br />
Marlboro) et la conclusion<br />
d’un accord en 2007 avec les<br />
services des douanes algériennes<br />
pour la lutte contre le trafic<br />
et la contrebande.<br />
Plus de 90 milliards $ de<br />
recettes pétrolières sont<br />
prévues en 2008<br />
Le PDG de Sonatrach a indiqué<br />
que les recettes pétrolières pour<br />
le 2 e trimestre devraient atteindre<br />
24 milliards $ (M$), contre<br />
19 M$ au 1 er trimestre, soit 43<br />
M$ pour l’ensemble du 1 er<br />
semestre. Et si le rythme se<br />
confirme pour le second semestre,<br />
le niveau des recettes dépassera<br />
les 90 M$ pour l’année<br />
2008.<br />
Energie - 45 M $ d’investissement<br />
Le programme d’investissement<br />
engagé sur les cinq prochaines<br />
années dans le secteur<br />
des hydrocarbures est de 45,60<br />
milliards de dollars. Chiffre<br />
donné par le ministre de<br />
l’Energie et des Mines dans un<br />
entretien qu’il a accordé à la<br />
revue britannique Oxford<br />
Business Group (OBG). Chakib<br />
Khelil a rappelé que l’Algérie<br />
envisage de porter sa production<br />
pétrolière à « deux millions<br />
» de barils par jour et celle<br />
gazière à 85 milliards de m 3 à<br />
l’horizon 2010.<br />
Une femme à la tête de<br />
l’Autorité de régulation de la<br />
poste et des télécoms<br />
Mme Zohra Derdouri a été installée<br />
dans ses nouvelles fonctions<br />
de présidente du conseil<br />
de l’Autorité de régulation de la<br />
poste et des télécommunications<br />
(ARPT), en remplacement<br />
de M. Mohamed Belfodil.<br />
113 projets touristiques<br />
Des contrats de réalisation<br />
d'hôtels et restaurants ont été<br />
signés entre le Ministère de<br />
l'aménagement du territoire, de<br />
l'environnement et du tourisme<br />
et 111 investisseurs nationaux,<br />
porteurs de projets touristiques.<br />
Ces projets, au nombre<br />
de 113 dont cinq hôtels cinq<br />
étoiles, représentent un chiffres<br />
d'affaire prévisionnel de 6 milliards<br />
de dinars et un coût prévisionnel<br />
global d'investissement<br />
de 32 milliards de dinars.<br />
Ces 11 000 lits permettront de<br />
créer 16 000 emplois<br />
La BEA s’implique dans la<br />
bancassurance<br />
La Banque extérieure d’Algérie<br />
(BEA) a signé deux nouvelles<br />
conventions de bancassurance<br />
avec la Compagnie algérienne<br />
d’assurance et de réassurance<br />
(CAAR) et la Compagnie algérienne<br />
d’assurance des transports<br />
(CAAT). Ces accords, qui<br />
portent à cinq le nombre total<br />
CONDENSÉ<br />
de conventions de bancassurance<br />
conclues en l’espace d’un<br />
mois, consistent à vendre, à travers<br />
les réseaux de la BEA, des<br />
produits d’assurance proposés<br />
par la CAAR et la CAAT.<br />
Partenariat Sonelgaz – OME<br />
L'entreprise publique Sonelgaz<br />
envisage d'exporter de l'électricité<br />
à l'Espagne via le Maroc à<br />
travers la création d'une joint<br />
venture entre Sonelgaz et<br />
l'Office marocain de l'électricité<br />
(OME), a indiqué Nourredine<br />
Bouterfa, PDG de la Sonelgaz.<br />
« Le Maroc est en train de finaliser<br />
une ligne de 400 KW qui va<br />
faire la jonction avec une ligne de<br />
Sonelgaz à l'ouest du pays, ce qui<br />
va permettre de faire une ouverture<br />
jusqu'en Espagne », a-t-il<br />
précisé. « Le projet est sur la table<br />
», les « deux parties doivent<br />
d'abord se mettre d'accord sur le<br />
prix du transit de l'électricité. »<br />
�ANGOLA<br />
TAAG ouvre une liaison<br />
aérienne sur Dubaï<br />
Dans le cadre de sa politique<br />
d’expansion des vols internationaux,<br />
la Compagnie angolaise<br />
des transports aériens<br />
(TAAG) a inauguré sa desserte<br />
Luanda-Dubaï. Un<br />
Boeing 777 aménagé pour<br />
transporter 420 passagers<br />
effectuera deux vols hebdomadaires.<br />
L’ouverture de cette<br />
liaison intervient après celle<br />
de Douala (Cameroun).<br />
Air Jet ouvre une liaison<br />
Luanda-Luena<br />
La compagnie aérienne privée<br />
« Air Jet » a entamé ses vols<br />
reliant Luanda à Luena, dans la<br />
province de Moxico, à l’est du<br />
pays. C’est appareil de type<br />
« Ibraya », de 35 places, effectuera<br />
deux vols par jour. Le prix<br />
des billets est de 15 000 kwanzas<br />
(environ 200 $). Ses compagnies<br />
concurrentes, TAAG et<br />
Air-Geminy, ne relient pas<br />
encore ces deux villes.<br />
Apex Petroleum veut s’implanter<br />
Apex Petroleum Engineering<br />
a exprimé son intérêt à opérer<br />
sur le marché pétrolier angolais.<br />
Des responsables de cette<br />
compagnie ont rencontré<br />
l’ambassadeur angolais au<br />
Canada. Ils ont exprimé leur<br />
désir d’implanter des centres<br />
de formation dans des spécialités<br />
relevant du secteur des<br />
hydrocarbures.<br />
�BÉNIN<br />
La BOAD accorde un prêt de<br />
4 milliards FCFA<br />
La Banque ouest africaine de<br />
développement (BOAD) a<br />
accordé un prêt de 4 milliards<br />
FCFA pour le financement<br />
partiel d’un projet de pavage<br />
et d’assainissement de plus de<br />
14 kilomètres linéaires de<br />
rues dans la ville d’Abomey,<br />
ainsi que la construction de<br />
caniveaux de drainage des<br />
eaux pluviales. Ce montant<br />
porte à 177,4 milliards FCFA<br />
le volume global des prêts de<br />
la BOAD.<br />
3,5 milliards FCFA de la BIDC<br />
La Banque d’investissement et<br />
de développement (BIDC) de<br />
la Communauté économique<br />
des Etats d'Afrique de l'Ouest<br />
(CEDEAO) a accordé un prêt<br />
de 3,5 milliards FCFA pour<br />
appuyer la réhabilitation du<br />
réseau routier béninois. De<br />
quoi financer en partie le projet<br />
de réhabilitation d’un important<br />
segment du réseau routier<br />
de Cotonou, pour un coût<br />
estimé à plus de 12 milliards de<br />
FCFA. Ces travaux entrent dans<br />
le cadre des préparatifs du 10 e<br />
sommet de la Communauté<br />
des Etats sahélo-sahariens<br />
(CEN-SAD) qui se tiendra en<br />
juin à Cotonou.<br />
�BURKINA-FASO<br />
Un appui de la Banque mondiale<br />
pour étendre le réseau<br />
de téléphone<br />
La Banque mondiale a accordé<br />
4,9 milliards de FCFA (7,5 millions<br />
d’euros) à l’Office national<br />
des télécommunications<br />
(Onatel). Le montant servira au<br />
développement du réseau de<br />
téléphonie fixe, à augmenter la<br />
connectivité et à améliorer l’environnement<br />
des affaires dans<br />
le pays. Sur une population<br />
totale d’environ 13 millions<br />
d’habitants, Onatel, qui est<br />
détenue à 51% par Maroc<br />
Télécom, compte 116 000<br />
lignes fixes et 682 000 clients<br />
pour le mobile, soit une part de<br />
marché de 40%. La téléphonie<br />
fixe rurale devrait s’étendre à<br />
150 localités.<br />
�CAMEROUN<br />
Le gouvernement empêche<br />
Cimencam d’augmenter le<br />
prix du ciment<br />
L’augmentation des prix du<br />
ciment que s’apprêtait à<br />
annoncer les Cimenteries du<br />
Cameroun (Cimencam) a été<br />
empêchée par le gouvernement.<br />
Ce dernier a ordonné à<br />
la compagnie de maintenir<br />
inchangés ses prix, soit 85 000<br />
FCFA la tonne de ciment aux<br />
distributeurs, et 4700 FCFA le<br />
sac de 50 kg. Cimencam<br />
estime que ses pertes se chiffreront<br />
à près de 3 milliards<br />
FCFA pour l’exercice 2008 si<br />
les prix du ciment sont maintenus<br />
tels quels.<br />
Gestion de la crise du ciment<br />
Dans le cadre de la gestion de la<br />
crise du ciment, les Cimenteries<br />
du Cameroun (Cimencam) ont<br />
établi un accord spécial avec<br />
certaines entreprises de la place<br />
en vue de pourvoir la distribution<br />
du ciment au consommateur<br />
final. Chaque acheteur ne<br />
pouvant pas excéder le plafond<br />
de 20 sacs par jour.<br />
Une partie du pays privée<br />
d’électricité pendant plusieurs<br />
jours<br />
La partie septentrionale du<br />
pays, en particulier les trois provinces<br />
de l’Adamaoua, a été privée<br />
d’électricité pendant plusieurs<br />
jours suite à de violents<br />
orages. Si aucune perte en vie<br />
humaine n’a été enregistrée, de<br />
nombreux dégâts matériels ont<br />
été constatés, dont des maisons<br />
emportées, et des pylônes<br />
d’électricité détruits.<br />
Editeur : Editions Financières du<br />
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />
75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />
Filiale à 100% de Les Afriques<br />
Edition et Communication SA.<br />
Genève. Administrateurs :<br />
Abderrazzak Sitail (Président),<br />
Michel Juvet, François-Eric<br />
Perquel, Dominique Flaux (Adm.<br />
délégué, directeur de la publication).<br />
Comité des Fondateurs :<br />
Philippe Séchaud (Président).<br />
Editeurs partenaires : Atlas<br />
Publications (Maroc). Avenir<br />
Communication (Sénégal).<br />
Directeur de la rédaction et rédacteur<br />
en chef Finance : Adama<br />
Wade (Casablanca). Rédacteur en<br />
chef Economie et politique : Ihsane<br />
El Kadi (Alger). Rédacteur en chef<br />
Gestion publique et coopération :<br />
Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />
Rédaction : Louis S. Amédé<br />
(Abidjan), Charles A. Bambara<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
�CENTRAFRIQUE<br />
La Commission de l’UE<br />
accorde une aide de 137 millions<br />
d’euros<br />
La Commission européenne a<br />
accordé une aide de 137 millions<br />
d’euros dans le cadre d’un<br />
programme de coopération<br />
pour les 5 prochaines années.<br />
En visite au pays, le président de<br />
la délégation de l’UE a affirmé<br />
que la Commission avait décidé<br />
de créer un centre de développement<br />
pour éradiquer la pauvreté.<br />
Il a également annoncé<br />
un projet de renforcement de la<br />
justice et de la police pour un<br />
montant de 10 millions d’euros.<br />
�EGYPTE<br />
Global Investment House<br />
achète deux sociétés financières<br />
Global Investment House<br />
(GIH) a annoncé l’acquisition<br />
des 2 principales sociétés financières<br />
en Egypte, en l’occurrence<br />
Capital Trust (CT) et Misr<br />
International Securities (MIS).<br />
Le montant des deux transactions<br />
n’a pas été divulgué.<br />
Capital Trust est spécialisée dans<br />
la gestion de portefeuilles et MIS<br />
dans la gestion des titres et le<br />
courtage. GIH projette d'introduire<br />
des produits de l'investissement<br />
et des services à forte<br />
valeur ajoutée sur le marché de<br />
capital local. La compagnie est<br />
présente dans 16 pays, dont 9 de<br />
la région du Moyen-Orient.<br />
Les revenus de l’Egyptian<br />
Gulf Bank ont augmenté de<br />
36,5%<br />
Egyptian Gulf Bank (EGB)<br />
annonce une progression de<br />
36,5% de ses revenus au 1 er trimestre<br />
2008, atteignant 43 millions<br />
LE. Selon Beltone<br />
Financial, si cette croissance se<br />
maintient, la banque atteindra<br />
son revenu prévisionnel de 173<br />
millions LE pour 2008.<br />
8,6 milliards LE d’investissements<br />
prévus en Haute<br />
Egypte en 2008<br />
Le ministre de Investissement,<br />
Mahmoud Mohieldin, a<br />
annoncé des projets d’investissements<br />
pour une valeur de 8,6<br />
milliards LE en Haute Egypte.<br />
Plusieurs secteurs, comme la<br />
production de sucre, de ciment<br />
et d’aluminium, et une canalisation<br />
de gaz naturel destinée à<br />
la région d’Aswan, sont concernés<br />
par ces investissements.<br />
451 millions LE de bénéfices<br />
pour MobiNil<br />
Les bénéfices nets réalisés par<br />
MobiNil ont atteint 451 millions<br />
de LE au 1 er trimestre<br />
2008, ce qui correspond à une<br />
hausse de 14% par rapport à<br />
la même période de l’année<br />
(Londres), Mohamed Baba Fall<br />
(Casablanca), Said Djaafer (Alger),<br />
Amadou Fall (Dakar), Daikha<br />
Dridi (Le Caire).<br />
Ont également participé à ce<br />
numéro : Anne Guillaume-Gentil<br />
(Paris), Mamadou Lamine Diatta<br />
(Dakar), Sana Harb (Alger), Aliou<br />
Diongue (Dakar), Rafik Sabounji<br />
(Alger), Lyes Taibi (Alger), Robert<br />
Adandé (Cotonou), Gilbert<br />
Tchomba (Douala), Hance Guèye<br />
(Dakar), Walid Khefi (Tunis). Avec<br />
le concours d’African Investor -<br />
AI40 (Londres), S&P (Londres) et<br />
de CommodAfrica (Paris).<br />
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Corrections : Xavier Michel.<br />
Imprimé en France : Imprimerie<br />
Nouvelle, 93, avenue Denis Papin -<br />
dernière. Les revenus ont augmenté<br />
de 27% pour atteindre<br />
2,2 milliards de LE à fin mars.<br />
A cette même période, l’opérateur<br />
de téléphonie compte<br />
16,1 millions d’abonnés.<br />
�ETHIOPIE<br />
La Grande-Bretagne accorde<br />
une assistance de 200 millions<br />
d’euros<br />
Le Département pour le<br />
développement international<br />
(DFID) de la Grande-Bretagne<br />
a accordé 200 millions d’euros<br />
pour l’assistance au développement.<br />
Le montant, qui sera<br />
débloqué en 2009, servira à<br />
l’accomplissement de certains<br />
Objectifs de développement<br />
du millénaire (ODM). Un<br />
financement supplémentaire<br />
est nécessaire pour réaliser<br />
l’ensemble des ODM.<br />
Des accords signés avec 134<br />
firmes pour la commercialisation<br />
des cafés fins<br />
Selon l’Office éthiopien de la<br />
propriété intellectuelle (EIPO),<br />
une série d’accords a été signée<br />
avec 134 firmes internationales,<br />
en majorité américaines et<br />
européennes, pour la commercialisation<br />
des cafés spéciaux.<br />
Les sociétés signataires vont<br />
pouvoir présenter les cafés<br />
éthiopiens, connus sous les<br />
noms de Harar, Sidamo et<br />
Yirgacheffe, comme des marques<br />
figurant parmi leurs produits<br />
transformés. Le pays<br />
exporte annuellement plus de<br />
177 000 tonnes de café, ce qui<br />
correspond à 15% de la production<br />
mondiale.<br />
�GAMBIE<br />
Un prêt de 20 millions $ de la<br />
BIDC pour un projet d’électrification<br />
rurale<br />
La Banque d’investissement<br />
et de développement de la<br />
CEDEAO (BIDC) a accordé<br />
un prêt de 20 millions $<br />
pour financer l’électrification<br />
rurale de 39 localités. Le projet<br />
permettra de relever la<br />
capacité de production de<br />
certaines centrales.<br />
�GUINÉE<br />
100 nouveaux bus pour améliorer<br />
le transport<br />
Le gouvernement a réceptionné<br />
100 bus en provenance d’Inde<br />
pour améliorer le trafic urbain<br />
et interurbain, et réduire la crise<br />
des transports. Parmi ces bus,<br />
70 seront mis en service à<br />
Conakry, et les 30 restant vont<br />
desservir d’autres villes de l’intérieur<br />
du pays. Une société<br />
mixte, comprenant des privés et<br />
la Société de transport abidjanais<br />
(SOTRA), sera chargée de<br />
la gestion de ce parc.<br />
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Imprimé au Sénégal (Avenir<br />
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Dépôt légal : Mai 2008<br />
© Reproduction interdite sans<br />
l’accord écrit de l’éditeur
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 ACTUALITÉ<br />
3<br />
RD Congo : le contrat minier<br />
chinois divise<br />
La controverse enfle à Kinshasa à propos des contrats signés avec la Chine. Les députés de l’opposition<br />
ont quitté l’Assemblée nationale le 1 er mai dernier en guise de protestation.<br />
Par Hance Guèye, Dakar<br />
Le président congolais Joseph Kabila<br />
pensait bien avoir trouvé la solution<br />
pour financer ses cinq chantiers : les<br />
infrastructures (routes, rails, ponts), la<br />
création d’emplois, l’éducation, l’eau et<br />
« Le pouvoir se défend de<br />
tout bradage des richesses<br />
nationales. La joint venture<br />
qui va exploiter les mines<br />
n’appartient pas à la seule<br />
Chine », expliquent-t-ils.<br />
l’électricité, et enfin, la santé. C’est l’objectif<br />
phare de son mandat présidentiel,<br />
maintes fois proclamé pendant sa campagne<br />
électorale. Ce ne sera pas sans mal,<br />
ou à tout le moins sans controverse.<br />
Le contrat signé avec les entreprises chinoises<br />
China Railway Group Limited et<br />
Valeurs africaines<br />
�<br />
Aigboje Aig-Imoukhuede, directeur général<br />
d’Access Bank Plc, et son homologue ivoirien,<br />
Jacob Amématékpo, président directeur général<br />
d’Omnifinance, ont finalisé cette semaine<br />
l’alliance entre leurs deux groupes. Il s’agit<br />
d’un rapprochement qui crée de la valeur en<br />
permettant à la banque nigériane d’accélérer<br />
son offensive en terre ivoirienne en acquérant 88% du capital<br />
social d’Omnifinance. Outre une centaine d’agences implantées<br />
à travers le Nigeria, le réseau d’Access Bank Plc comprend<br />
aussi Access Bank Gambie, Access Bank Sierra Leone, Bancor<br />
(Rwanda), Banque du Congo, Access Bank Zambie et Access<br />
Bank UK limited.<br />
�<br />
C’est connu. Faire le pompier sur les traces<br />
d’un pyromane n’est pas toujours chose aisée.<br />
Dans sa tournée africaine, le nouveau secrétaire<br />
d’Etat français à la Coopération, Alain<br />
Joyandet, distille, certes, un message françafricain<br />
conciliateur qui a plu, à Libreville<br />
comme à Dakar, mais qui a été reçu avec<br />
beaucoup de bruitages à Moroni. Une trentaine<br />
de députés comoriens ont accueilli le secrétaire d’Etat<br />
français, accompagné de son homologue à l’Outre mer, Alain<br />
Jégo, par des banderoles pour le moins hostiles. « Non, à la<br />
visite du ministre français des colonies » et « non à l’occupation<br />
illégale de l’Ile comorienne de Mayotte », pouvait-on lire.<br />
M. Joyandet a du pain sur la planche.<br />
�<br />
Après un suspens d’un mois et demi sur l’annonce<br />
des résultats de l’élection présidentielle,<br />
le régime de Robert Mugabe vient d’annoncer<br />
un délai supplémentaire de 10 semaines pour<br />
l’organisation du second tour de la présidentielle.<br />
Dans les palais présidentiels africains, la<br />
décision suscite embarras et gêne. L’Afrique<br />
du Sud, où s’est réfugié Morgan Tsvangirai, a essayé en vain de<br />
faire entendre raison au père de l’indépendance zimbabwéenne,<br />
84 ans, au pouvoir depuis 1980. Des informations<br />
font état d’une ligne de fissure au sein de l’ANC entre les révolutionnaires<br />
idéalistes et africanistes emmenés par Thabo<br />
Mbeki, qui pensent qu’une solution est possible sous le modèle<br />
de l’arbre à palabre, et les révolutionnaires néolibéraux comme<br />
Jacob Zuma, qui mettent en avant les valeurs démocratiques.<br />
Sinohydro Corporation, le 22 avril dernier,<br />
pour un montant cumulé de 9 milliards<br />
de dollars, est jugé léonin par une<br />
partie de l’opinion et l’opposition. Contre<br />
un contrat d’exploitation minière de<br />
trente ans, la Chine s’engage à construire<br />
des infrastructures (chemins de fer, routes,<br />
hôpitaux, écoles, logements sociaux, hôtels<br />
et immeubles résidentiels) pour six milliards<br />
de dollars et l’exploitation minière<br />
pour trois milliards.<br />
Accusations<br />
Les députés de l’opposition, à défaut de<br />
pouvoir peser sur le cours des événements,<br />
puisqu’ils ne sont que 150 contre 350 pour<br />
le pouvoir, ont choisi de frapper l’opinion<br />
en quittant l’Assemblée nationale sans permettre<br />
au ministre des Infrastructures, des<br />
Travaux publics et de la Reconstruction,<br />
Pierre Lumbi, de s’expliquer.<br />
Les députés de l’opposition arguent que<br />
10,6 millions de tonnes de réserves de cuivre<br />
(6,8 millions de tonnes de réserves certaines<br />
et 3,8 millions de tonnes de réserves<br />
�<br />
probables et possibles) ainsi que 626 000<br />
tonnes de réserves de cobalt (426 000 tonnes<br />
de réserves certaines et 200 000 tonnes<br />
de réserves probables) sont cédées à la JVM,<br />
la joint venture entre les entreprises chinoises<br />
et la Gécamines qui va exploiter les<br />
mines. Cela rapporterait 80 milliards de<br />
dollars aux entreprises chinoises contre des<br />
prestations de 9 milliards de dollars.<br />
Gagnant-gagnant<br />
Le pouvoir se défend de tout bradage des<br />
richesses nationales. La joint venture qui va<br />
exploiter les mines n’appartient pas à la<br />
seule Chine, expliquent-t-ils. La joint venture<br />
minière (JVM) est constituée entre la<br />
Gécamines et les entreprises chinoises qui<br />
apportent 68% des 100 millions de dollars<br />
d’investissement nécessaires à l’exploitation<br />
des gisements. Le ministre soutient, par ailleurs,<br />
que 27 des articles de la convention<br />
signée avec la Chine permettent de relancer<br />
la production agricole, minière et industrielle<br />
en RDC et s’inscrivent dans un partenariat<br />
gagnant pour toutes les parties.<br />
Avant la venue du Marocain Omar Kabbaj, la<br />
Banque africaine de développement souffrait<br />
du syndrome d’Air Afrique, avec un interventionnisme<br />
des Etats et un manque de transparence.<br />
Depuis, les choses se sont améliorées.<br />
Sur les traces de M. Kabbaj, l’actuel président,<br />
Donald Kaberuka, fait de la transparence son<br />
credo. « Au moment où l’Afrique se lance dans de grands projets<br />
d’infrastructures qui ont connu des problèmes dans le passé, nous<br />
devons commencer par montrer l’exemple », souligne le PDG<br />
dans un entretien à l’AFP.<br />
� Jacques Diouf, le président de la FAO, a<br />
sèchement répondu au président Wade, qui<br />
avait pris à parti son organisation, que ce<br />
n’est pas la FAO qui est responsable de la spéculation<br />
sur les matières premières. Une mise<br />
au point qui s’est voulue précise et où l’auteur<br />
est allé jusqu’à publier la contribution<br />
(de l’ordre du décimal) du Sénégal au Fonds.<br />
Après ces éclaircissements, M. Diouf, qui tient à ne pas être<br />
l’otage de la politique sénégalaise, sera-t-il pour autant<br />
exempt de la plainte de poursuite annoncée publiquement<br />
par Abdoulaye Wade ?<br />
�<br />
Mohamed Bacar serait-il un SDF de luxe ? La<br />
demande d’asile en France de l’ex-président<br />
déchu d’Anjouan a été rejetée, mais il ne<br />
pourra pas toutefois être renvoyé aux<br />
Comores en raison de risques de persécution,<br />
selon les autorités françaises. L’Office français<br />
pour la protection des réfugiés et apatrides<br />
(Ofpra) a mentionné les « faits graves commis aux Comores »<br />
par le colonel Bacar et ses hommes, tout en soulignant qu’ils ne<br />
pourraient être renvoyés aux Comores, jugeant fondées leurs<br />
« craintes de persécution ».<br />
Vers la monnaie<br />
unique<br />
Adama Wade,<br />
Casablanca<br />
Depuis la dévaluation de 50%<br />
franc CFA, l’Afrique a pris<br />
conscience de l’importance<br />
d’une monnaie unique africaine<br />
avec des mannettes de<br />
commande actionnées depuis<br />
l’intérieur. Il s’agit de ne plus<br />
reproduire le cauchemar de<br />
1994, qui a vu en l’espace de 24<br />
heures les banques et les assurances<br />
confrontées à des engagements<br />
internationaux doublés<br />
et des capacités de financement<br />
réduites de moitié.<br />
C’est un miracle que les<br />
grandes institutions financières<br />
ouest-africaines se soient<br />
sorties de cette période<br />
troublante, boitillantes mais<br />
encore debout. Depuis ce<br />
traumatisme, il est acquis qu’il<br />
faut une monnaie africaine. Le<br />
projet devra toutefois, pour se<br />
matérialiser, définir assez vite<br />
des critères de convergence et<br />
un échéancier clair. Or, c’est là<br />
que ça bloque. Les séminaristes<br />
les plus optimistes, qui se<br />
sont appropriés l’idée, fixent<br />
à 2021 la première matérialisation<br />
de cette monnaie.<br />
Vraisemblablement, les partisans<br />
de cette monnaie misent<br />
sur le temps et sur la convergence<br />
des dynamiques moné-<br />
Les chiffres<br />
de la semaine<br />
taires régionales. Cette dynamique<br />
relève aujourd’hui de<br />
l’ordre du symbolique. Ainsi, à<br />
deux ans de la création supposée<br />
de la grande monnaie de la<br />
Communauté économique<br />
des Etats de l’Afrique de<br />
l’Ouest, les banques centrales<br />
ne donnent pas l’impression<br />
de travailler ensemble. Pire, on<br />
a l’impression que les politiques<br />
ont pour mot d’ordre de<br />
faire oublier « la chose ».<br />
Pour botter la balle en touche,<br />
les francophones avaient<br />
d’abord demandé à leurs frères<br />
non membres de la zone<br />
CFA (Nigeria, Ghana, Guinée,<br />
Gambie, Sierra Leone), il y a<br />
trois ans, de faire le ménage<br />
dans leur case et de fondre en<br />
une seule monnaie, le naira, le<br />
cedis, le franc guinéen, le gallas<br />
et le léone. Une manœuvre<br />
qui a permis de gagner du<br />
temps, puisque ces cinq pays<br />
qui comptent 170 millions<br />
d’habitants campent encore<br />
aujourd’hui sur leurs monnaies.<br />
Pour l’anecdote, aucun<br />
pays n’était prêt à prendre en<br />
charge les frais d’impression<br />
de cette monnaie. En conséquence,<br />
l’Eco file tout droit sur<br />
les traces du Plan de Lagos, de<br />
la déclaration de<br />
Yamoussoukro et du grand<br />
Nepad, restés de beaux exemples<br />
de rhétorique.<br />
400 milliards de dollars. Montant réclamé par<br />
des milliers de victimes de l’apartheid qui ont déposé dix<br />
plaintes contre des multinationales qui ont fait des affaires<br />
avec le gouvernement sud-africain entre 1948 et 1994, quand<br />
l’apartheid était en vigueur.<br />
165 000%. Hyperinflation record du Zimbabwé, jamais<br />
enregistré par un pays depuis la mise en place des institutions de<br />
Bretton Wood au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Les<br />
secteurs de l’agriculture, des mines et du tourisme en souffrent.<br />
2500 dollars. C’est le prix de la nouvelle voiture économiquee<br />
lancée par Renault-Nissan avec le groupe indien<br />
Bajaj. Les ventes de la « ULC » démarreront en 2011. Nouvelle<br />
révolution dans le segment des voitures à très bas coût.<br />
666 millions de tonnes. C’est la production<br />
mondiale de riz attendue en 2008. Un niveau record selon la<br />
FAO, mais qui n’empêchera pas les prix de continuer leur<br />
course vers le sommet.<br />
16,7 milliards de dollars. Excédent commercial<br />
de la Chine en avril, en hausse par rapport à mars (13,4<br />
Mds). Ce qui n’efface pas complètement la baisse exceptionnelle<br />
(-11%) de cet excédent commercial durant le premier<br />
trimestre.<br />
2 milliards de dollars. Facture de Hugo Chavez<br />
sur l’achat du matériel militaire russe. Engagé dans une<br />
confrontation politique ouverte avec les USA, le président<br />
vénézuélien renforce ainsi les moyens de son ambition.<br />
18 000 immigrés. Que veut expulser la Guinée-<br />
Bissau selon le directeur de la police des frontières et de l’immigration,<br />
Lino Luyal. La mesure concerne des Guinéens, des<br />
Sierra-léonais, des Sénégalais, des Nigérians et des Congolais.<br />
L’Union africaine a du chemin…
4<br />
La Banque mondiale accorde<br />
16 millions $ pour des infrastructures<br />
urbaines<br />
La Banque mondiale a octroyé<br />
un financement de 16 millions<br />
$ pour la seconde phase d’un<br />
Programme de développement<br />
urbain. Il s’agit de la reconstruction<br />
du réseau routier dans<br />
5 communes de la capitale et<br />
dans une dizaine d’autres villes.<br />
Les USA effacent 63 millions<br />
$ de la dette<br />
Le gouvernement a signé avec<br />
les Etats-Unis un accord d’allègement<br />
de la dette portant sur<br />
plus de 63 millions $. L’accord<br />
intervient après la signature, en<br />
décembre dernier, d’un programme<br />
formel avec le FMI et<br />
la Banque mondiale. Le Club de<br />
Paris avait déjà accepté la<br />
restructuration de plus de 300<br />
millions $ de la dette extérieure.<br />
�GUINÉE-BISSAU<br />
2 milliards de FCFA de pertes<br />
par an pour le Trésor public<br />
La suppression des taxes sur<br />
l’importation du riz, visant à<br />
réduire l’effet de la flambée<br />
des produits alimentaires, va<br />
entraîner un manque à gagner<br />
de plus de 2 milliards de FCFA<br />
par an pour les caisses de l’Etat.<br />
Le montant des importations<br />
de riz dépasse les 3 milliards de<br />
FCFA par an pour 145 000 tonnes.<br />
La production locale ne<br />
dépasse pas les 7000 tonnes<br />
annuellement. Sur 381 000<br />
hectares de terres agricoles<br />
60 000 ha sont consacrés à la<br />
riziculture.<br />
100 tonnes de riz brûlées par<br />
les autorités<br />
Les autorités ont procédé à la<br />
destruction de 100 tonnes de<br />
riz impropres à la consommation,<br />
en présence des responsables<br />
de l’Association des<br />
consommateurs (ACOBES).<br />
Abdulaye Ezzedine, administrateur<br />
de SOCOBISS (Société<br />
commerciale), a affirmé que<br />
« les 100 tonnes de riz parmi les<br />
10 000 tonnes importées ne vont<br />
guère porter préjudice à sa<br />
société ». La Guinée-Bissau<br />
importe annuellement 80 000<br />
tonnes de riz. Le sac de 50 kg de<br />
riz vaut actuellement 15 000<br />
FCFA, alors qu’il était vendu à<br />
13 500 FCFA il y a un mois.<br />
Don de 10 millions $ de la<br />
Banque mondiale<br />
La Banque mondiale a<br />
approuvé un don de<br />
l'Association internationale de<br />
développement (IDA) d'un<br />
montant de 10 millions $, destiné<br />
principalement à financer<br />
les salaires des enseignants du<br />
cycle éducatif primaire. Selon<br />
un communiqué de l'institution<br />
financière, ce don permettra au<br />
pays de continuer à fournir des<br />
services essentiels d'éducation<br />
de base en 2008. Les retards de<br />
paiements des salaires a donné<br />
lieu à une série de grèves du personnel<br />
enseignant.<br />
�KENYA<br />
Les bénéfices de CMC<br />
Holdings augmentent de 91%<br />
CMC Holdings, un revendeur<br />
de voitures, annonce une hausse<br />
de 91% de ses bénéfices au 1 er<br />
semestre fiscal, qui se termine le<br />
31 mars. Le revenu net de la<br />
société a atteint 547 millions de<br />
shillings (8,9 millions $) en six<br />
mois, contre 287 millions Sh un<br />
an plus tôt. Quant aux ventes,<br />
elles ont augmenté de 33%.<br />
Ericsson signe un contrat de<br />
145,5 millions $<br />
Ericsson AB, le plus grand producteur<br />
de réseaux sans fil, a<br />
signé un contrat de 145,5 millions<br />
$ pour équiper la compagnie<br />
de téléphonie mobile<br />
Telkom Kenya. Le contrat comprend<br />
la fourniture de stations<br />
de transmission et des switches.<br />
L’opérateur prévoit d’investir<br />
307,1 millions $ dans les 3 prochaines<br />
années. Telkom Kenya<br />
est détenue à 51% par France<br />
Telecom SA.<br />
Etude d’impact environnemental<br />
L’Autorité nationale de management<br />
de l’environnement<br />
(NEMA) a lancé une étude<br />
d’impact environnementale et<br />
une enquête auprès des résidants<br />
des districts de Tana River<br />
et de Lamu avant l’implantation<br />
du projet de raffinerie de<br />
sucre, dont le coût est estimé à<br />
24 milliards Sh.<br />
500 millions $ pour le relogement<br />
des déplacés<br />
Un fonds de 31 milliards de<br />
shillings (500 millions $) a été<br />
constitué pour le relogement<br />
des milliers de personnes déplacées<br />
internes (PDI), à la suite<br />
des récentes violences postélectorales<br />
qu’a connues le pays.<br />
�LESOTHO<br />
La crise énergétique va se<br />
poursuivre jusqu’en 2012<br />
Les délestages électriques vont<br />
continuer jusqu’en 2012 dans<br />
le pays en raison du manque<br />
de capacité de production de<br />
la compagnie sud-africaine<br />
ESKOM, a annoncé le directeur<br />
général de la société Lesotho<br />
Electricity Corporation (LEC).<br />
La compagnie importe 30 MW<br />
de chez Eskom et 80 MW<br />
auprès du fournisseur local<br />
Muela. La LEC appelle à<br />
une utilisation rationnelle de<br />
l’électricité.<br />
�LIBYE<br />
Renforcement des relations<br />
avec Singapour<br />
Une délégation de haut rang a<br />
séjourné à Tripoli pendant 4<br />
jours durant lesquels elle a eu<br />
des discussions avec le gouvernement<br />
dans le but de renforcer<br />
les relations avec le pays. La<br />
délégation comprenait les<br />
ministres des Affaires étrangères,<br />
du Développement national,<br />
du Commerce et de<br />
l’Industrie et plusieurs hommes<br />
d’affaires. Les discussions ont<br />
particulièrement porté sur les<br />
secteurs des transports et des<br />
infrastructures. Cette visite fait<br />
suite au mémorandum d’entente<br />
qui a été signé en décembre<br />
dernier. Les échanges commerciaux<br />
entre les deux pays ne<br />
dépassent pas les 100 millions $<br />
actuellement.<br />
�MAROC<br />
Un don belge de 16,5 millions<br />
d’euros<br />
La Belgique a accordé un don<br />
de 16,5 millions d’euros destiné<br />
au financement d’un<br />
programme d’approvisionnement<br />
en eau potable pour la<br />
population rurale du sud du<br />
pays. Ce projet s’inscrit dans<br />
le cadre du Programme indicatif<br />
de coopération (PIC)<br />
maroco-belge pour la période<br />
2006-2009, doté d’une enveloppe<br />
de 40 millions d’euros<br />
sous forme de dons.<br />
Prévision d’une facture<br />
énergétique de 64 milliards<br />
de DH d’ici fin 2008<br />
La hausse des prix du brut<br />
alourdit la facture énergétique<br />
du royaume dépendant à 96%<br />
des importations de pétrole,<br />
dont le montant risque d’at-<br />
teindre 64 milliards Dh (MDh)<br />
à fin 2008, soit 13 MDh de plus<br />
qu’en 2007, selon les prévisions<br />
d’un haut cadre du Ministère<br />
de l’énergie.<br />
Crown Plaza de Casablanca<br />
repris par Global V<br />
Hospitality<br />
Présent depuis plusieurs années<br />
dans la gestion de 3 hôtels de la<br />
chaîne « Les Almohades » à<br />
Casablanca, Tanger et Agadir, la<br />
société Global V Hospitality<br />
(GVH) a signé avec l’ex-<br />
Holiday Inn un contrat de gestion<br />
pour 10 ans, sous le label<br />
de Park Plaza, enseigne appartenant<br />
au grand groupe américain<br />
Carlson Hotels Group,<br />
auquel GVH est lié par un<br />
accord de franchise depuis<br />
2007. L’actuel Crown Plaza va<br />
fermer ses portes dès juin, pendant<br />
une année, pour subir des<br />
travaux de rénovation. En<br />
outre, deux nouveaux établissements,<br />
un Park Plaza et un<br />
« art’otel », seront ouverts à<br />
Marrakech en 2009.<br />
Les mesures de RAM face au<br />
prix du pétrole<br />
Face à la flambée des prix en<br />
carburant, la compagnie Royal<br />
Air Maroc (RAM) a pris plusieurs<br />
mesures pour réduire ses<br />
dépenses. Avec l'assistance de<br />
l'IATA, la RAM compte lancer<br />
un programme visant la baisse<br />
de la consommation du carburant.<br />
Cela devrait se traduire<br />
par la refonte des process à<br />
l'échelle du groupe pour<br />
réduire le temps de vol, l'installation<br />
des « winglets » sur les<br />
avions, de façons à réduire la<br />
consommation du carburant.<br />
Maroc Telecom augmente<br />
son chiffre d’affaires de 14%<br />
L’opérateur Maroc Telecom<br />
annonce un chiffre d’affaires de<br />
6,965 milliards de dirhams au<br />
1 er trimestre, soit une hausse de<br />
13,9%. Par contre, les activités<br />
télécoms de la compagnie en<br />
dehors du royaume enregistrent<br />
une baisse de 4,7%<br />
et 18%, respectivement en<br />
Mauritanie (Mauritel) et au<br />
Gabon (Gabon Telecom), et<br />
une hausse de 7% des ventes au<br />
Burkina-Faso (Onatel).<br />
PetroVietnam Fertilizer va<br />
construire une usine d’engrais<br />
Les compagnies PetroVietnam<br />
Fertilizer et chemical Joint-<br />
Stock ont signé un accord<br />
avec l’Office Chérifien des<br />
phosphates portant sur la<br />
construction d’une usine<br />
d’engrais pour un montant<br />
de 600 millions $. La capacité<br />
de production de l’usine<br />
variera de 660 000 à 1 million<br />
de tonnes d’engrais.<br />
1,5 million d’euros pour le<br />
développement de la région<br />
de l’Oriental<br />
L’Union européenne et l’Agence<br />
de coopération technique allemande<br />
lancent un projet<br />
conjoint de promotion des<br />
investissements dans la région<br />
de l’Oriental, en collaboration<br />
avec l’Agence pour la promotion<br />
et le développement économique<br />
et social des préfectures<br />
et provinces de cette région.<br />
Une enveloppe de 1,5 million<br />
d’euros a été allouée à ce projet<br />
dont le lancement est prévu<br />
pour juin. L’objectif est d’augmenter<br />
le volume de production<br />
dans la région de l’Oriental<br />
et d’améliorer la compétitivité<br />
de son espace économique.<br />
Inauguration du barrage<br />
« Yacoub El Mansour »<br />
Le barrage Yacoub El Mansour<br />
de Marrakech a été inauguré<br />
CONDENSÉ<br />
par le roi Mohamed VI. Cet<br />
important ouvrage, qui a coûté<br />
près de 90 millions $, dispose<br />
d’une capacité de 70 millions de<br />
m 3 . C’est la 2 e infrastructure du<br />
genre inaugurée en l’espace<br />
d’une semaine, après le barrage<br />
Hassan II de près de 100 millions<br />
$, pour une capacité de<br />
100 m 3 , pour alimenter la<br />
région de Rabat. Le royaume<br />
chérifien dispose de plus de 130<br />
grands barrages, d’une capacité<br />
de stockage dépassant 15 milliards<br />
de m 3 .<br />
�MAURICE (ÎLE)<br />
Trois armateurs de transport<br />
de conteneurs menacent de<br />
suspendre leurs opérations<br />
Les trois plus importantes compagnies<br />
maritimes spécialisées<br />
dans le transport des conteneurs<br />
ont menacé de suspendre<br />
leurs opérations ou d’augmenter<br />
le volume du fret si le gouvernement<br />
ne prenait pas des<br />
mesures immédiates pour augmenter<br />
la productivité du port<br />
de la capitale. Les compagnies,<br />
Scott Shipping Company<br />
(SSC), Mediterranean Shipping<br />
Corporation, représentant de<br />
Maersk, et CGM-CMA, considèrent<br />
que le rythme de traitement<br />
des conteneurs est trop<br />
lent. Selon eux, moins de 10<br />
conteneurs sont traités alors<br />
que le contrat en prévoit 15.<br />
Des mesures pour réduire la<br />
pression sur la monnaie<br />
nationale<br />
Le gouverneur de la Banque<br />
centrale a appelé les opérateurs<br />
nationaux à investir leurs devises<br />
dans les banques d’outremer<br />
afin de limiter le flux des<br />
monnaies étrangères dans le<br />
pays. Le but est de résoudre les<br />
problèmes de taux de change de<br />
la monnaie nationale, la roupie,<br />
en raison d’un flux excessif de<br />
monnaies étrangères.<br />
�MOZAMBIQUE<br />
Le projet d’usine d’engrais<br />
prend du retard<br />
Le lancement de la construction<br />
d’une usine de fertilisants,<br />
d’un montant de 1,9 milliard $,<br />
par la compagnie indienne<br />
Rashtriya Chemicals and<br />
Fertilisers (RCF), est lié à la<br />
découverte de gaz dans le sud<br />
de la province de Inhambane, a<br />
annoncé le ministre de<br />
l’Agriculture. La disponibilité<br />
actuelle de gaz dans le pays est<br />
estimée à 3,5 milliards m 3 ,avec<br />
des potentialités importantes<br />
dans la région de Inhambane.<br />
�NIGER<br />
50 millions $ de la BID<br />
pour la construction d'un<br />
barrage<br />
La Banque islamique de développement<br />
(BID) a accordé<br />
une première contribution de<br />
50 millions $ pour le financement<br />
de la première phase du<br />
projet de construction du<br />
barrage de Kandadji, sur le<br />
fleuve Niger. Les travaux<br />
démarreront courant 2008.<br />
L’ouvrage, achevé, devrait<br />
permettre la stockage de 1,6<br />
milliard de mètres cubes<br />
d'eau et irriguer quelque<br />
222 000 hectares de terres sur<br />
les rives du fleuve pour la<br />
production vivrière. Les<br />
Etats de l'Autorité du bassin<br />
du Niger (ABN) ont adopté,<br />
le 30 avril dernier à Niamey,<br />
un programme d'investissement<br />
de 5,5 milliards d'euros<br />
en faveur du fleuve et<br />
une charte devant garantir le<br />
partage « raisonnable et équitable<br />
» des eaux. Ils ont également<br />
décidé d'accélérer la<br />
construction de deux nouveaux<br />
barrages, ceux de<br />
Kandadji au Niger et Taoussa<br />
au Mali, que la BID a aussi<br />
accepté de financer.<br />
L’Espagne accorde une aide<br />
de 10,3 millions d’euros<br />
L’Espagne a accordé une aide<br />
de 10,3 millions d’euros dans<br />
le cadre de la coopération en<br />
matière de soutien à des secteurs<br />
sociaux liés à la santé,<br />
l’égalité des genres, l’eau, l’assainissement<br />
et le trafic des<br />
drogues.<br />
�NIGERIA<br />
Suspension des taxes sur<br />
l’importation du riz<br />
Le gouvernement a décidé de<br />
réduire de 50% les taxes et<br />
droits de douane pour encourager<br />
les importations de riz.<br />
Cette réduction est valable<br />
jusqu’au 31 octobre prochain.<br />
Par ailleurs, et pour encourager<br />
la production agroalimentaire,<br />
80 milliards de nairas<br />
seront injectés sous forme<br />
de subventions. L’enveloppe<br />
provient du Fonds de développement<br />
des ressources<br />
naturelles, et est financée par<br />
le prélèvement de 1,68% du<br />
budget fédéral.<br />
Besoins urgents de riz<br />
Le 2 e plus grand importateur<br />
de riz au monde est en pourparlers<br />
pour accélérer l’acheminement<br />
des cargaisons de<br />
500 000 tonnes de riz à partir<br />
de la Thaïlande. Le pays prévoit<br />
d’importer 1,5 million de<br />
tonnes cette année, soit la<br />
moitié de ce qu’il peut produire<br />
annuellement.<br />
Baisse légère des réserves de<br />
devises<br />
Selon la Banque centrale, les<br />
réserves de devises étrangères<br />
ont légèrement baissé en<br />
avril, atteignant 59,3 milliards<br />
$ contre 59,7 milliards<br />
$ en mars. Aucune raison n’a<br />
été donnée pour expliquer<br />
cette baisse des réserves de<br />
change qui avaient crû<br />
conséquemment suite à la<br />
hausse des prix du baril de<br />
brut sur le marché international.<br />
Le pays dispose d’une<br />
capacité de production de<br />
2,6 millions de barils par<br />
jour (b/j), mais n’exporte<br />
actuellement que 2,1 millions<br />
b/j en raison de la crise<br />
du Delta du Niger.<br />
L’industrie pétrolière doit<br />
investir 67 milliards $ en<br />
cinq ans<br />
67 milliards $ sont nécessaires<br />
pour développer l’industrie<br />
pétrolière entre 2008 et 2012.<br />
Les investissements onshore et<br />
offshore devraient être de 34,4<br />
milliards $, et de 32,7 milliards<br />
$ pour le gaz naturel. Les<br />
experts estiment que l’Etat<br />
doit se doter d’une politique<br />
nationale de développement<br />
de l’industrie des hydrocarbures,<br />
sinon ces investissements<br />
iraient aux entreprises étrangères,<br />
laissant une petite part<br />
au secteur public.<br />
Shell perd 30 000 barils par<br />
jour après l’attaque de ses<br />
installations<br />
La Royal Dutch Shell affirme<br />
que sa production pétrolière<br />
enregistre une réduction de<br />
30 000 barils par jour suite à<br />
l’attaque de ses installations<br />
par des militants du<br />
Mouvement pour l’émancipation<br />
du Delta du Niger<br />
(MEND). Ce manque de production<br />
se traduit par une<br />
perte quotidienne de 2,24<br />
millions $ pour la compagnie.<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
Initiative pour sauver les<br />
sociétés en manque d’énergie<br />
électrique<br />
Negris, une compagnie de production<br />
d’électricité, filiale de<br />
Energy Company Nigeria<br />
(ENCON), travaille pour assurer<br />
que les consommateurs<br />
d'électricité puissent disposer<br />
d’une alimentation régulière et<br />
sans coupures. La compagnie<br />
va fournir de l’énergie électrique<br />
à deux compagnies,<br />
Unilever et Academy Press, « à<br />
des prix acceptables par toutes les<br />
parties ». Les deux compagnies<br />
pourraient payer entre 12 et 15<br />
nairas le KW, alors que son coût<br />
actuel varie de 6 à 8,5 nairas.<br />
Dans le cadre de ce contrat,<br />
Negris construira une centrale<br />
indépendante pour chacune<br />
des deux compagnies. Les 2<br />
centrales sont la propriété de la<br />
compagnie, mais leur production<br />
sera exclusivement dédiée<br />
à ces 2 entreprises.<br />
�OUGANDA<br />
Les exportations de café pourraient<br />
augmenter de 25%<br />
Les exportations de café pourraient<br />
augmenter de 25% ce<br />
mois en raison de la hausse des<br />
stocks, alors que la saison des<br />
récoltes n’est qu’à son début.<br />
230 000 sacs de 60 kg seront<br />
exportés contre 184 560 sacs un<br />
an plutôt. Le pays est le plus<br />
grand producteur mondial de<br />
la variété Robusta. Les expéditions<br />
durant les 7 derniers mois<br />
ont augmenté de 15% pour<br />
atteindre 1,84 million de sacs et<br />
212,94 millions $ en valeur,<br />
comparé à environ 1,6 million<br />
de sacs et 143,62 millions $ une<br />
année plus tôt.<br />
�TOGO<br />
Engrais subventionnés pour<br />
les agriculteurs<br />
Le gouvernement a décidé<br />
d’octroyer des subventions<br />
pour les engrais vivriers vendus<br />
aux agriculteurs. Les prix<br />
sont fixés à 240 FCFA le kg,<br />
soit 12 000 FCFA le sac de 50<br />
kg d’engrais type « NPK 15-<br />
15-15 » et « Urée 46%N ».<br />
Toutefois, les commerçants<br />
sont avertis de ne pas favoriser<br />
la fuite de ces engrais subventionnés<br />
au-delà des frontières<br />
du pays.<br />
�TUNISIE<br />
TAV Tunisie emprunte 393<br />
millions d’euros pour financer<br />
ses projets<br />
TAV Tunisie, la compagnie qui<br />
a remporté le marché de<br />
construction de l’aéroport<br />
d’Enfidha, a obtenu un crédit<br />
de 392,5 millions d’euros<br />
auprès de diverses institutions<br />
financières internationales,<br />
dont ABN Amro Bank et la<br />
Société Générale, afin de financer<br />
l’exécution de ce projet.<br />
L’inflation atteint 6% en avril<br />
Le taux d’inflation atteint sont<br />
plus haut niveau en 3 ans en se<br />
situant à 6% au mois d’avril<br />
contre 5,9% en mars. Cette<br />
hausse s’explique principalement<br />
par l’augmentation des<br />
coûts du transport, qui a atteint<br />
6,8% contre 6,4% en mars. Les<br />
prix des denrées alimentaires<br />
ont baissé de 0,4%, soit 8,1% en<br />
avril contre 8,5% un mois<br />
auparavant. Le gouvernement<br />
prévoit un taux d’inflation<br />
annuel pour 2008 à hauteur de<br />
3%. Ce n’est pas l’avis du FMI<br />
qui, lui, table sur 4%.<br />
Augmentation de 24,3% des<br />
exportations<br />
Selon les chiffres du ministre du<br />
Commerce et de l'Artisanat, le<br />
volume des exportations a augmenté<br />
de 24,3% durant les 4<br />
premiers mois de l’année 2008.<br />
Pour la 2 e année consécutive,<br />
la balance commerciale avec<br />
l’UE est positive et les échanges<br />
avec les pays du Maghreb<br />
et l'Afrique subsaharienne<br />
augmentent d'une façon<br />
significative.<br />
�ZAMBIE<br />
Excédent de production<br />
céréalière<br />
Le pays enregistre un excédent<br />
de production céréalière<br />
pour la seconde année consécutive.<br />
Les prévisions du gouvernement<br />
tablent sur un<br />
total de plus de 564 000 tonnes<br />
de récoltes dans plusieurs<br />
spéculations dont le maïs, le<br />
sorgho, le riz et le blé.<br />
Cependant, malgré cet excédent,<br />
la production totale est<br />
inférieure de 10 000 tonnes à<br />
celle de l’année dernière.<br />
�ZIMBABWE<br />
Renforcement du dollar zimbabwéen<br />
sur le marché noir<br />
Le dollar zimbabwéen s’est<br />
renforcé sur le marché parallèle<br />
après que la Banque centrale<br />
a annoncé la libération du<br />
taux de change pour les banques<br />
commerciales. L’autorité<br />
monétaire va abandonner sa<br />
politique de taux fixe et permettre<br />
aux banques d’établir<br />
leurs propres paramètres<br />
pour le commerce des devises<br />
étrangères sur la base de l’offre<br />
et de la demande. Le pays a<br />
le plus haut taux d’inflation<br />
dans le monde, estimé à<br />
164,9% en février.<br />
Remboursement de 700 millions<br />
$ à la BAD : annonce et<br />
démenti<br />
L’Etat a remboursé 700 millions<br />
$ d’arriérés de dette<br />
envers la Banque africaine de<br />
développement (BAD), dont<br />
200 millions $ au Fonds<br />
africain de développement,<br />
annonce un communiqué de<br />
l’institution financière continentale.<br />
Mais la Banque<br />
centrale du Zimbabwe (RBZ)<br />
a démenti avoir apuré ses dettes<br />
envers la Banque Africaine<br />
de Développement (BAD),<br />
contredisant ainsi les informations<br />
annoncées par le<br />
président de la BAD en marge<br />
de son congrès annuel du 12<br />
avril dernier à Maputo.<br />
Gideon Gono, le gouverneur<br />
de la RBZ, a indiqué que si le<br />
Zimbabwe avait autant de ressources,<br />
la priorité de la<br />
Banque centrale serait l’importation<br />
de vivres, de carburant<br />
et d’électricité plutôt que<br />
de payer ses dettes extérieures.<br />
Le Mozambique réduit ses<br />
fournitures d’électricité<br />
Le Mozambique va réduire ses<br />
fournitures d'électricité au<br />
Zimbabwe de moitié, à 100<br />
mégawatts, en raison des travaux<br />
de maintenance à effectuer<br />
sur sa centrale électrique,<br />
a déclaré un officiel zimbabwéen.<br />
Ben Rafemoyo, directeur<br />
exécutif de la Zimbabwe<br />
Electricity Supply Authority<br />
(ZESA), a déclaré que sa compagnie<br />
d'électricité s'attelait à<br />
faire fonctionner un générateur<br />
désaffecté au niveau de sa<br />
propre centrale électrique<br />
pour compenser la perte<br />
induite par la mesure prise par<br />
le Mozambique. Le Zimbabwe,<br />
qui a rationné son énergie<br />
depuis des années, ne produit<br />
que 65 pour cent de ses<br />
besoins, et importe le reste de<br />
ses voisins.
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />
5<br />
Le microcrédit commercial<br />
débarque en Algérie<br />
Le premier établissement de microcrédit commercial en Algérie entamera son activité dès octobre<br />
prochain à Ghardaïa grâce à Fides Algérie.<br />
Par Rafik Sabounji, Alger<br />
Après les solutions publiques de microcrédit,<br />
notamment l’ANSEJ (Agence<br />
nationale de soutien à l’emploi des jeunes),<br />
l’ADS (Agence de développement<br />
social) et la CNAC (Caisse nationale<br />
d'assurance chômage), c’est au tour de<br />
l’initiative privée d’investir le créneau<br />
du financement des microcrédits.<br />
« Avec des crédits d'un montant équivalant<br />
à quelque 50 dollars (environ 3200<br />
dinars algériens), les emprunteurs (es)<br />
peuvent augmenter la rentabilité de<br />
leurs activités (petit commerce, agriculture<br />
ou artisanat) et accroître ainsi leurs<br />
revenus. En effet, l'accès aux prestations<br />
financières leur permet d'être moins<br />
dépendants des intermédiaires, de développer<br />
leurs processus de travail et d'obtenir<br />
de meilleurs prix sur des marchés<br />
plus éloignés. »<br />
Interrogé sur le pourquoi de l’installation<br />
de ce premier établissement en Algérie,<br />
Philippe Couteau, responsable de Fides<br />
Algérie, filiale de l'association FIDES<br />
(Finances pour le développement économique<br />
et social), nous a indiqué que « le<br />
microcrédit est une réponse partielle au<br />
développement des entreprises en Algérie.<br />
Les banques agréées en Algérie n’offrent pas<br />
ce type de solutions et l’Algérie est l’un des<br />
derniers pays au monde où il n y a pas de<br />
microfinance commerciale de ce genre. Il<br />
n’y a que des financements publics. » Même<br />
si les banques algériennes ne financent<br />
pas directement les microcrédits, « Fides<br />
Algérie travaillera avec une ou plusieurs<br />
banques partenaires », selon le responsable<br />
du projet dont l’équipe est en phase de<br />
recrutement.<br />
Des structures sociales qui assurent le<br />
recouvrement<br />
Fides entend faire bénéficier l’Algérie<br />
de cette nouvelle forme de financement<br />
du développement « visant à soutenir sur<br />
place, de manière ciblée, des personnes<br />
pauvres, mais actives économiquement. »<br />
Il n’est pas étonnant dans ce cas de voir<br />
l’expertise suisse s’installer à Ghardaïa<br />
pour l’implantation de son premier guichet<br />
en Algérie. Pour Philippe Coutau,<br />
« plusieurs raisons expliquent ce choix.<br />
D’abord la tradition entrepreneuriale privée<br />
de la région, ensuite les structures<br />
sociales vivaces sur lesquelles nous pouvons<br />
nous appuyer pour placer des microcrédits<br />
tout en facilitant le recouvrement. Enfin il<br />
s’agit d’une ville relativement petite, facile<br />
à gérer. » Cette option porte en ellemême<br />
toute la philosophie de Fides.<br />
Celle-ci repose sur un système d’entraide<br />
familiale, amicale, tribale ou de quartiers,<br />
à même de garantir le remboursement<br />
des prêts par cette chaîne solidaire.<br />
Cette logique est appliquée par l’équipe<br />
de Fides Algérie. Constatant une<br />
demande importante en produits islamiques,<br />
elle a accédé aux souhaits « des<br />
clients et des notables de la région. »<br />
Philippe Coutau a indiqué que son établissement<br />
pourra « proposer ce service au<br />
nord avec d’autres produits plus conventionnels.<br />
» Ainsi, Fides entamera, après<br />
études, comme ce fut le cas à Ghardaïa,<br />
dès 2009, ses activités au nord du pays.<br />
La seconde ville concernée n’est pas<br />
encore arrêtée.<br />
Fides présente dans huit pays du Sud<br />
« Fides attribue des microcrédits à ceux<br />
que les institutions financières délaissent.<br />
Une manière de lutter contre la<br />
pauvreté, qui n’empêche pas la rentabilité.<br />
» Le droit d’entreprendre, pour tous.<br />
Ainsi pourrait-on résumer ce pour quoi<br />
se bat Fides Group, entreprise active<br />
dans le domaine de la microfinance,<br />
basée à Fribourg depuis janvier 2007.<br />
Sorte de banque du pauvre, Fides<br />
Group est présente dans huit pays en<br />
voie de développement, dont la<br />
Namibie, l’Albanie, le Mali. Elle y<br />
octroie de tous petits crédits (quelques<br />
centaines de francs), pour permettre,<br />
même aux plus démunis de monter une<br />
affaire. Mais Fides Group ne s’éternise<br />
pas dans ces régions : elle établit des<br />
structures, puis, lorsque celles-ci fonctionnent,<br />
elle se retire et en remet la gestion<br />
aux populations locales.<br />
« Dans ces régions, il suffit parfois d’investir<br />
500 francs pour créer un<br />
emploi », explique Konrad Ellsässer,<br />
fondateur et directeur de l’entreprise.<br />
La somme permet souvent l’achat de<br />
l’outil de production d’une activité. Par<br />
exemple le four nécessaire au lancement<br />
d’un commerce de boulangerie,<br />
ou une vache, pour une exploitation<br />
agricole.<br />
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power plant<br />
construction and environmental compliance<br />
- In-depth knowledge of deregulated markets, capital costs, operating parameters and renewable<br />
sources of power production<br />
- Excellent communication skills in English and fluency in French<br />
The position will be based in Dakar, Senegal OR Nairobi, Kenya depending on business<br />
needs and candidates’ preference. IFC offers challenging and rewarding careers and exceptional opportunities<br />
for professional and personal growth. Please visit IFC’s career website at www.ifc.org/careers<br />
then browse for current opportunities for the full job description and to apply on-line. Deadline is May<br />
30, 2008.<br />
IFC finances projects that have a positive developmental impact and<br />
that comply with high environmental and social standards<br />
www.ifc.org<br />
BMCE reçoit un prêt pour<br />
financer son expansion<br />
en Afrique<br />
L'International finance corporation (IFC) a accordé un prêt de<br />
70 millions d'euros à la BMCE Bank pour soutenir son expansion<br />
en Afrique, indique un communiqué conjoint des deux<br />
institutions, diffusé lundi à Casablanca. Le prêt de l'IFC, une<br />
institution de la Banque mondiale (BM), permettra notamment<br />
de financer la récente acquisition par BMCE Bank de<br />
35% du capital d'une société du réseau Bank of Africa (BOA),<br />
indique le communiqué.<br />
« L'investissement d'IFC dans la deuxième banque privée au<br />
Maroc contribuera au financement de son expansion internationale,<br />
notamment en Afrique subsaharienne », ajoute le texte. Le<br />
président de BMCE Bank, Othman Benjelloun, a affirmé que le<br />
partenariat avec IFC était « un facteur clé de succès de l'expansion<br />
à l'international » de son groupe.<br />
La BAD lance un fonds<br />
de fertilisants<br />
La Banque africaine de développement va lancer un fonds<br />
pour subventionner les fertilisants afin d'augmenter la production<br />
agricole en Afrique, a indiqué mardi à l'AFP son président<br />
Donald Kaberuka. « Face à la flambée des prix des denrées<br />
alimentaires, il faut augmenter la productivité agricole,<br />
c'est la réponse sur le long terme », a affirmé M. Kaberuka, relevant<br />
que la hausse des prix de l'alimentation ne bénéficiait pas<br />
aux paysans du continent. Aussi la BAD lance-t-elle « un<br />
mécanisme africain de subvention des fertilisants pour lequel<br />
nous disposons déjà de 15 millions de dollars », a-t-il dit. « Le<br />
coût des céréales a augmenté à cause de la forte demande au<br />
niveau mondial, des biocarburants et d'une sécheresse en<br />
Australie, mais, dans le même temps, le coût des intrants a été<br />
multiplié par cinq, empêchant les paysans africains d'investir »,<br />
a expliqué le président de la BAD.<br />
Proparco organise une table<br />
ronde sur l’investissement<br />
privé en Afrique<br />
A l’occasion de l’augmentation de capital de Proparco, une<br />
table ronde présidée par Christine Lagarde, ministre français<br />
de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, et des présidents<br />
de banques françaises et africaines actionnaires de Proparco,<br />
aura lieu le 19 juin 2008 sous le thème « L’investissement<br />
privé vecteur de développement durable en Afrique ».<br />
Devraient prendre part à cette conférence, entre autres,<br />
Othman Benjelloun, président de la BMCE, Abdoulaye Bio-<br />
Tchané, président de la BOAD, René Carron, président du<br />
Crédit Agricole, Philippe Dupont, PDG de la Banque fédérale<br />
des banques populaires et président du directoire de Natixis,<br />
Charles Milhaud, président du directoire de la Caisse nationale<br />
des caisses d'épargne, Augustin de Romanet, DG de la<br />
Caisse des dépôts et consignations, et Jean Michel Severino,<br />
directeur général de l’AFD.<br />
France : augmentation<br />
de capital surprise du<br />
Crédit Agricole<br />
Le Crédit Agricole, première banque de détail européenne, a<br />
annoncé mardi le lancement prochain d'une augmentation de<br />
capital de 5,9 milliards d'euros pour faire face à la crise des <strong>subprimes</strong><br />
qui lui a encore coûté plus de 1,2 milliard au premier<br />
trimestre 2008. La banque française devait publier ses résultats<br />
jeudi. Mais elle a pris les devants pour couper court aux<br />
rumeurs, en annonçant que son résultat net trimestriel ne<br />
dépasserait pas 892 millions d'euros, soit à peine un tiers de<br />
celui du premier trimestre 2007. En cause : 1,205 milliard de<br />
nouvelles dépréciations affectant Calyon, sa banque de financement<br />
et d'investissement, après 4,2 milliards (avant impôt) en<br />
2007. A ce jour, c'est la banque française la plus touchée par la<br />
crise, même si elle reste la plus grande par le chiffre d'affaires.<br />
Précisions à propos du<br />
chiffre d’affaires de la BNDA<br />
Dans l’article intitulé « Renouveau du système bancaire<br />
malien » (voir Les Afriques, n° 29), une malencontreuse erreur<br />
s’est glissée à propos du total bilan de la BNDA. Il fallait lire un<br />
total bilan de 145,2 milliards de FCFA et des fonds propres de<br />
27,2 milliards de FCFA.
6<br />
Nedbank révise à la baisse<br />
les prévisions de ses<br />
bénéfices au 1er semestre<br />
Nedbank Group Ltd., contrôlée par Old Mutual Plc, a revu à la<br />
baisse ses prévisions de bénéfices au 1er semestre 2008. La banque,<br />
la 4e d’Afrique du Sud, explique la baisse par la réduction<br />
de la consommation des ménages, en raison de la hausse des<br />
prix, ainsi que du ralentissement de la croissance économique.<br />
Après quatre années de boom, la consommation s’est fortement<br />
ralentie à partir du second semestre 2007.<br />
La justice kenyane stoppe<br />
la fusion des banques<br />
Stanbic et CFC<br />
La fusion de Stanbic Bank et CFC Bank prévue pour le 22 juin<br />
prochain a été arrêtée sur une décision de la juge Roselyne<br />
Nambuye, en raison d’une affaire pendante d’audition de 15<br />
anciens employés de la Stanbic. Les mis en cause ont fait une<br />
demande expresse à la juge pour stopper la fusion en attendant<br />
l’issue de leur affaire. Ils demandent, en outre, le dépôt d’une<br />
garantie de 1,1 milliard Sh auprès de la Cour suprême.<br />
Attijariwafa Bank finalise<br />
l’achat de la CBAO<br />
Attijariwafa Bank (AWB), le premier groupe bancaire et financier<br />
du royaume, a finalisé l’acquisition de la Compagnie bancaire<br />
de l’Afrique de l’Ouest (CBAO), première banque au<br />
Sénégal. AWB a acquis 79,15% de la CBAO au capital social de<br />
13,78 millions d’euros. Aucune indication n’a été fournie sur le<br />
montant de la transaction.<br />
Bank of Industry a accordé<br />
près de 6 milliards de nairas<br />
de prêts d’investissement<br />
La Banque de l’industrie (BOI, Nigeria) a réalisé sa meilleure performance<br />
au 1er trimestre 2008 en approuvant un total de 5,87 milliards<br />
de nairas de nouveaux crédits destinés à des investissements.<br />
Le montant représente une hausse de 117,2%, comparativement<br />
aux 550 millions de nairas accordés à la même période de l’année<br />
2007. Le montant total des prêts accordés par cette banque, entre<br />
2001 et 2005, s’est élevé à 9,8 milliards de nairas.<br />
Lancement d’une obligation<br />
dédiée au microcrédit<br />
La Banque mondiale (BM) et l'institution financière britannique<br />
Standard Chartered ont annoncé jeudi le lancement d'une obligation<br />
adossée à un portefeuille de microcrédits en Afrique et en Asie.<br />
Ce produit, le premier jamais mis sur le marché selon ses émetteurs,<br />
« fera du microcrédit une catégorie d'actif », comme les autres,<br />
ont indiqué la Société financière internationale (SFI, filiale de la<br />
BM) et Standard Chartered dans un communiqué commun. Le<br />
microcrédit, projeté au-devant de l'actualité par l'attribution en<br />
octobre 2006 du Prix Nobel de la Paix au Bangladais Muhammad<br />
Yunus, consiste à prêter de faibles sommes, en moyenne 100 dollars,<br />
sans demander de garantie collatérale. Il permet à des personnes<br />
pauvres de démarrer ou de développer des activités commerciales<br />
comme la vente de nourriture ou de produits faits à la main.<br />
Le Nigeria reconduit son<br />
fonds spécial pour dix ans<br />
Le Nigeria a signé jeudi soir avec la Banque africaine de développement<br />
(BAD) un accord qui prolonge de dix ans son fonds<br />
fiduciaire d'aide aux autres pays africains, alimenté par une<br />
partie de la rente pétrolière, a constaté jeudi l'AFP. Le nouvel<br />
accord a été signé à Maputo par le ministre nigérian des<br />
Finances, Shamsuddeen Usman, et par Donald Kaberuka, le<br />
président de la BAD, qui gère ce fonds depuis sa création en<br />
1976. Le Nigerian Trust Fund (NTF) « avait été créé pour trente<br />
ans, il avait donc expiré en 2006, maintenant je suis heureux que<br />
nous soyons tomber d'accord avec le Nigeria pour un renouvellement<br />
de sa durée de vie », a déclaré M. Kaberuka au moment de<br />
la signature. « Ce fonds n'a pas seulement une importance économique,<br />
mais plutôt une importance symbolique, notamment<br />
pour la BAD : il s'agit d'un exemple de l'Afrique qui aide<br />
l'Afrique », a-t-il estimé, rappelant qu'à sa création l'Etat nigérian<br />
avait consacré 160 millions de dollars au NTF, et qu'en<br />
2006 il représentait un demi-milliard de dollars.<br />
BANQUES ET ASSURANCES<br />
La SCR passe au système<br />
management de la qualité<br />
La Société centrale de réassurance vient<br />
d’obtenir sa certification ISO 9001, version<br />
2000, pour son système de management<br />
de la qualité. L’événement a été<br />
célébré le 13 mai 2008 à Casablanca par<br />
l’ensemble des cadres du groupe Caisse<br />
de dépôt et de gestion (CDG), maison<br />
mère de la SCR. « Cette étape de certification<br />
du système management de la qualité<br />
de la SCR est un autre jalon posé sur ce<br />
long chemin vertueux du développement<br />
et d’amélioration de ses activités, qui ne<br />
cessent de s’améliorer régulièrement au fil<br />
des années », a déclaré Mustapha<br />
Bakkoury, directeur général de la CDG et<br />
président de la SCR.<br />
Le système management de la qualité est<br />
applicable à l’ensemble des activités de la<br />
SCR, notamment à toutes les couvertures<br />
en réassurance pour l’ensemble des risques,<br />
souscrites au Maroc et à l’étranger.<br />
La Société a opté pour un référencement<br />
de sa certification pour un cabinet international,<br />
à savoir le cabinet TUV, présent<br />
dans plus de 50 pays et dont le siège est<br />
basé en Allemagne.<br />
La démarche du réassureur marocain<br />
intervient au terme d’une année 2007<br />
marquée par une amélioration de<br />
26,62% de son chiffre d’affaires, passé de<br />
2101,33 millions de dirhams en 2006 à<br />
2660,75 millions de dirhams en 2007. Les<br />
acceptations étrangères ont augmenté de<br />
45,93% pour s’établir à 315,26 millions<br />
de dirhams. Quant au taux de rétention<br />
de primes, il s’est apprécié de 30,21% par<br />
rapport à l’année dernière pour se situer<br />
à 81,15% au terme de l’année 2007.<br />
Premier assureur arabe par primes<br />
souscrites<br />
Au final, la SCR a vu son résultat<br />
en augmentation de 45%, atteignant<br />
272,79 millions de dirhams de bénéfice<br />
net d’impôt. Ce sont là, souligne<br />
M. Bakkoury, « des preuves tangibles et<br />
des indicateurs pertinents d’amélioration<br />
continue ». La certification ISO<br />
version 2000 s’ajoute aux notations<br />
« BBB, stable, A-3 » de Standard &<br />
Poor’s et « B++ » (good) de AM Best.<br />
Pour Ahmed Zinoun, administrateur<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
United bank for Africa s’installe<br />
au Cameroun<br />
United bank for Africa, dont le siège se trouve au Nigeria, vient d’ouvrir ses portes au Cameroun. Elle<br />
promet de révolutionner le paysage bancaire national à travers sa stratégie axée sur les services de<br />
banque de proximité.<br />
Par Gilbert Tchomba<br />
Le paysage bancaire camerounais vient<br />
de s’enrichir d’un nouvel établissement<br />
de crédit. Il s’agit de la filiale camerounaise<br />
d’United bank for Africa (Uba),<br />
dont les activités ont officiellement<br />
démarré le 14 mai 2008 à Douala.<br />
Il faut relever que le groupe<br />
Uba est né en 1961 des<br />
cendres de la défunte British<br />
and French bank Limited,<br />
une filiale de la Banque<br />
nationale de Paris, installée<br />
au Nigeria depuis 1949.<br />
D’après le directeur général d’Uba SA<br />
Cameroun, Emeke’e Iweriebor, l’agrément<br />
de cette institution bancaire avait<br />
été obtenu auprès de la Commission<br />
bancaire d’Afrique centrale en août<br />
2007. Et les activités ont effectivement<br />
démarré en novembre 2007. La banque<br />
dispose aujourd’hui de cinq agences. Soit<br />
deux à Douala, une à Bafoussam, dans<br />
l’ouest, une dans le nord-ouest anglophone,<br />
à Bamenda, et une à Yaoundé.<br />
délégué de la SCR, « l’objectif d’implémenter<br />
la démarche qualité au sein de la<br />
société représente une réelle opportunité,<br />
supplémentaire, d’amélioration et<br />
d’adoption, dans le travail de tous les<br />
jours, des meilleures pratiques reconnues<br />
». Fort de cette certification, la<br />
filiale de la CDG peut poursuivre l’extension<br />
de ses activités aux niveaux<br />
national et international. A noter que<br />
la SCR était, en 2007, le premier réassureur<br />
arabe par primes souscrites<br />
avec un total de 247 millions de dollars,<br />
devant les deux compagnies bahreïnies<br />
Trust International et ARIG,<br />
qui cumulaient respectivement 181,4<br />
millions et 166,3 millions de primes<br />
souscrites. Au niveau africain, et suivant<br />
le ROE avant impôts, la compagnie<br />
marocaine occupe la quatrième<br />
place avec 15,1%, devancé par le trio<br />
sud-africain Hannover Re Africa<br />
(19,3%), Munich Re Africa (20,6%) et<br />
Swiss Re Africa (52,2%).<br />
A.W.<br />
Un milliard $ pour des projets<br />
touristiques au Mozambique<br />
Un accord a été signé avec la Banque<br />
mondiale pour la réalisation d’investissements<br />
dans le secteur du tourisme<br />
pour un montant d’un milliard $. Le<br />
projet porte sur quatre sites non<br />
encore identifiés, le long des 2500 km<br />
de côtes du pays. Deux des quatre sites<br />
Uba envisage à court terme, selon son<br />
directeur général, de couvrir toutes les<br />
dix provinces du Cameroun.<br />
« Notre mission, a souligné Emeke’e<br />
Iweriebor, est de servir de modèle de référence<br />
pour les entreprises en Afrique par la<br />
création de la valeur ajoutée pour tous nos<br />
partenaires. Bien sûr, tout en étant très<br />
professionnels et en respectant une éthique<br />
rigoureuse, afin de développer une institution<br />
financière solide sur le long terme ».<br />
Concrètement, il s’agira d’après le directeur<br />
général de cette institution de crédit<br />
de démocratiser les services bancaires, de<br />
bancariser les « inbancables » et les sousbancarisés.<br />
Révolution locale<br />
La gamme des produits offerts à la clientèle<br />
va du compte courant pour les personnes<br />
physiques et morales aux facilités<br />
structurées, en passant par les comptes<br />
d’épargne, les dépôts à terme, les chèques<br />
de voyages, le change, le financement du<br />
commerce international, les facilités des<br />
prêts aux particuliers et aux entreprises.<br />
A cela, il faut ajouter les services de banque<br />
électronique qui, selon Emeke’e<br />
Iweriebor, sont une véritable révolution<br />
dans l’environnement bancaire camerounais.<br />
Il est ici question des cartes<br />
de débit Uba, des cartes X-change (cash<br />
seront constitués de stations touristiques<br />
de grandes capacités d’accueil<br />
ainsi que de résidences secondaires.<br />
Les deux autres, d’échelle plus réduite,<br />
seront consacrés à l’écotourisme. La<br />
création de 25 000 emplois directs et<br />
indirects est attendue de ces projets. Le<br />
card) et des cartes internationales de<br />
type Visa ou Mastercard, etc.<br />
« Dans son souci permanent de maximiser<br />
la satisfaction de la clientèle, a expliqué le<br />
directeur général d’Uba Sa Cameroun, Uba<br />
Plc a contracté quelques alliances stratégiques.<br />
Nous sommes partis de l’éventualité<br />
selon laquelle une banque, à elle seule,<br />
pourrait ne pas satisfaire de manière<br />
exhaustive toutes les attentes de la clientèle.<br />
» En réalité, ces partenaires sont, entre<br />
autres, Moneygram, UBS, Mastercard,<br />
Valucard, Travelex, Société financière<br />
internationale (Sfi), Banque africaine de<br />
développement (Bad), Banque européenne<br />
d’investissement (Bei), Virgin<br />
Nigeria, North American Airlines et Us<br />
Embassy Nigeria.<br />
Il faut relever que le groupe Uba est né<br />
en 1961 des cendres de la défunte<br />
British and French bank Limited, une<br />
filiale de la Banque nationale de Paris,<br />
installée au Nigeria depuis 1949. Il présente<br />
aujourd’hui, selon Emeke’e Iweriebor, un<br />
bilan de plus de 4000 milliards de FCFA<br />
et dispose d’un portefeuille clientèle d’au<br />
moins six millions de comptes. Lesquels<br />
sont répartis en Afrique (Nigeria, Ghana,<br />
Cameroun, Côte-d’Ivoire, Ouganda), en<br />
Amérique (New-York, îles caïmans) et en<br />
Europe (Angleterre).<br />
pays espère attirer une grande partie<br />
des 600 000 touristes attendus en<br />
Afrique australe pour la Coupe du<br />
Monde de football 2010 qui se déroulera<br />
en Afrique du Sud.
8<br />
Maroc : HP Partners<br />
acquiert 33% de la société<br />
Holding Essaouira Mogador<br />
Le fonds d’investissement HP Partners vient de prendre une participation<br />
de 33% dans le capital de la société Holding Essaouira<br />
Mogador (HEM), filiale détenue à 100% par le groupe belge Tomas<br />
et Piron. Pour rappel, HP Partners est un fonds d’investissement<br />
lancé en novembre 2007 par Attijariwafa Bank, le Groupe Banques<br />
Populaires, le Fonds maroco-koweitien, CMKD et des caisses de<br />
retraite de la place avec une taille cible de 2,5 milliards de dirhams<br />
de capitaux propres et un capital souscrit de 1,4 milliard. L’objectif<br />
est d’investir 6 milliards de dirhams dans les cinq prochaines<br />
années. Le groupe Thomas et Piron est, quant à lui, chargé de<br />
l’aménagement des trois stations du plan Azur, à savoir le port<br />
Lixus à Larache, l’Essaouira Mogador et le Mansour Lake City.<br />
Abraaj Capital pactise avec<br />
Al Borg Laboratoy<br />
Abraaj Capital, fonds de private equity dont le port d’attache est<br />
Dubaï, vient d’acquérir 76,9% du capital d’Al Borg Laboratory, le<br />
plus grand laboratoire privé du Moyen-Orient. Basé en Egypte, Al<br />
Borg intervient en Egypte, en Arabie saoudite, aux Emirats arabes<br />
unis et au Qatar. L’arrivée d’Abraaj Capital permet au laboratoire<br />
de financer son expansion au Moyen-Orient, en Afrique du Nord<br />
et en Asie du Sud.<br />
Emerging Capital Partners<br />
acquiert des parts dans<br />
Charaf Corporation<br />
Emerging Capital Partners (ECP), leader de l’activité du capital<br />
investissement en Afrique et premier opérateur à mobiliser 1,2 milliard<br />
de dollars pour le continent, a pris une participation dans<br />
Charaf Corporation (engrais et fertilisants au Maroc) pour 23,2<br />
millions de dollars. Il s’agit d’une participation formalisée à travers<br />
Africa Fund I en décembre 2003. Depuis lors, Charaf évolue au<br />
rythme annuel de 25%. Les autres investissements d’ECP dans<br />
l’agrobusiness africain incluent Somdiaa, producteur de sucre en<br />
Afrique centrale, et Agromed, producteur laitier en Tunisie.<br />
Sphinx cible les entreprises<br />
en difficulté<br />
L’Egyptien Sphinx Capital est en train de lever un fonds de 100<br />
millions de dollars qui ciblera en particulier les PME en difficulté<br />
en Egypte. Le fonds devrait arriver à 75 millions de dollars<br />
lors du premier closing, qui interviendra au plus tard en<br />
juillet 2008. Basé dans les îles britanniques, Sphinx Capital est<br />
détenu majoritairement par l’Egyptien Citadel Capital.<br />
Private equity : l’Afrique<br />
subsaharienne rattrape<br />
l’Amérique latine<br />
D’après les chiffres de l’OCDE publiés la semaine dernière lors<br />
du lancement officiel du rapport 2008 sur les perspectives en<br />
Afrique à Maputo, où se sont tenues les assemblées annuelles<br />
de la BAD, la forte augmentation du capital investissement des<br />
marchés émergents a été ressentie en Afrique subsaharienne.<br />
Cette zone a vu les fonds récoltés s’accroître de 200% en 2006<br />
pour atteindre 2,3 milliards de dollars. Ceci fait passer la part<br />
de l’Afrique subsaharienne dans les fonds de capital investissement<br />
dédiés aux marchés émergents à 7%. Taux encore loin des<br />
58% de l’Asie, mais honorable comparé à l’Amérique latine<br />
(8%), à l’ensemble Moyen-Orient et Afrique du Nord (8%) et<br />
à la Russie (10%).<br />
L’Afrique du Sud à jeu égal<br />
avec les pays industriels<br />
Toujours selon l’OCDE, l’industrie du capital-investissement<br />
sud-africaine, reflétant la prédominance financière du pays, est<br />
la plus importante du continent. Elle représente 1,7% du PIB –<br />
un taux comparable à ceux de nombreux pays industriels<br />
(Europe : 1,5% ; Royaume-Uni : 3,7% ; Amérique du Nord :<br />
2,8%), et se place au 17e rang mondial en termes d’activités<br />
d’investissement (2005). L’Afrique du Sud a connu une augmentation<br />
de 409% des fonds gérés en 2006, atteignant 11,2<br />
milliards de rands (soit $ 1,6 milliard). Les fonds sud-africains<br />
gèrent plus de 80% de tout le capital-investissement de<br />
l’Afrique subsaharienne, suivie du Nigeria avec 10%.<br />
BOURSES<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
L’once et le pétrole boostent<br />
l’indice Africa Investor 40<br />
L’once de platinium et le baril de pétrole boostent le marché sud-africain, locomotive de l’AI 40.<br />
Situation contrastée à Nairobi où l’attentisme prévalait à quelques jours de la cotation de Safaricom.<br />
220<br />
218<br />
216<br />
214<br />
212<br />
210<br />
208<br />
206<br />
204<br />
202<br />
200<br />
198<br />
196<br />
194<br />
192<br />
190<br />
188<br />
186<br />
184<br />
182<br />
180<br />
178<br />
176<br />
174<br />
172<br />
170<br />
168<br />
166<br />
164<br />
162<br />
160<br />
158<br />
156<br />
154<br />
152<br />
150<br />
148<br />
146<br />
144<br />
142<br />
140<br />
138<br />
136<br />
134<br />
132<br />
130<br />
128<br />
126<br />
124<br />
122<br />
120<br />
118<br />
116<br />
114<br />
112<br />
110<br />
108<br />
106<br />
104<br />
102<br />
100<br />
jan. 06<br />
fév. 06<br />
mars. 06<br />
avr. 06<br />
mai. 06<br />
juin. 06<br />
juil. 06<br />
août. 06<br />
sep. 06<br />
oct. 06<br />
nov. 06<br />
déc. 06<br />
jan. 07<br />
fév. 07<br />
mars. 07<br />
avr. 07<br />
mai. 07<br />
juin. 07<br />
juil. 07<br />
L’indice Africa Investor des 40<br />
premières capitalisations boursières<br />
africaines clôture la<br />
semaine du 9 mai 2008 en territoire<br />
positif. Avec une hausse<br />
hebdomadaire de 1,61%, l’indicateur<br />
porte ainsi à 8,8% sa<br />
progression depuis le début de<br />
l’année. La meilleure performance<br />
est enregistrée sur la<br />
valeur Impala Platinum, qui<br />
gagne 11 points à 45,2 dollars.<br />
Pour Phinda Mangolothi, de<br />
Legae Securities, « le cours<br />
d’Impala Platinum a été principalement<br />
tiré en hausse par<br />
le marché du platinum, passé<br />
de 1915 dollars l’once le 5 mai<br />
à 2064 dollars le 9 mai ». En<br />
plus de ce facteur, il y a aussi,<br />
poursuit l’analyste de Legae<br />
Securities, les bons résultats de<br />
Walid Kéfi, Tunis<br />
Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />
Le groupe français Saint-Gobain et la<br />
Société d’exploitation de verreries au<br />
Maroc (Sevam) continuent de jouer des<br />
coudes pour le rachat de la Sotuver, leader<br />
du verre sur le marché tunisien. L’opération<br />
glisse sur le calendrier depuis novembre<br />
2007 suite à une décisoin de la justice tunisenne<br />
ordonnant le gel de la cession de la<br />
société au groupe marocain, suite à un<br />
recours en référé intenté par Saint-Gobain,<br />
qui avait conclu auparavant un « accord<br />
préliminaire » pour la reprise de ce fleuron<br />
de l’industrie tunisienne.<br />
En attendant le verdict de la justice sur le<br />
fond du recours, le groupe français mène<br />
la bataille sur un autre front pour damer le<br />
pion à son rival. Il discute actuellemnt<br />
avec un autre groupe verrier tunisien, en<br />
vue de présenter une offre commune pour<br />
le rachat de 65,7% du capital de la Sotuver,<br />
représentant les parts du principal actionnaire<br />
de la société, la famille Chahed.<br />
C’est ce qu’a annoncé le directeur général<br />
adjoint du géant européen, Jérôme Fessard,<br />
fin avril à Tunis. « Saint-Gobain est déterminé<br />
à acquérir une grande partie du capital<br />
de la Sotuver à travers un partenariat avec<br />
un autre groupe tunisien opérant dans le secteur<br />
du verre », a-t-il déclaré à la presse, sans<br />
révéler le nom de son partenaire.<br />
M. Fessard, qui avait fait partie d’une<br />
août. 07<br />
sep. 07<br />
nov. 07<br />
oct. 07<br />
déc. 07<br />
jan. 08<br />
fév. 08<br />
mars 08<br />
avr. 08<br />
mai. 08<br />
Lonmin PLC, troisième major<br />
mondiale dans l’extraction du<br />
platinum, qui ont boosté le<br />
secteur. Autre valeur phare en<br />
progression dans l’indice AI<br />
40, celle de Sasol (+10,5% à<br />
62,6 dollars). « Cette valeur a<br />
répondu positivement aux nouveaux<br />
records du marché mondial<br />
de pétrole qui a vu le baril<br />
passer de 119,97 dollars le 5 mai<br />
à 126 dollars le 9 mai », commente-t-on<br />
à African Legae<br />
Securities.<br />
Les matériaux de construction<br />
ne font pas recette<br />
En Afrique de l’Ouest, Lafarge<br />
West African Portland Cement<br />
(Nigeria) poursuit son ascension,<br />
avec une hausse de<br />
11 points à 0,48 dollar. Dans<br />
Ai40<br />
Ai100<br />
le même marché nigérian,<br />
l’Oceanic Bank International<br />
progresse de 10,4%, à quelques<br />
encablures devant la First Bank<br />
Nigeria en appréciation de<br />
9,9% à 0,39 dollar. « Les rebonds<br />
importants enregistrés par ces<br />
valeurs sont en phase avec le<br />
marché nigérian, qui a pris<br />
5,74% à la suite de trois séances<br />
de baisse consécutives », explique<br />
Wole Famurewa, de PHB Asset<br />
Management.<br />
Dans le rayon des contre-performances<br />
figure Orascom<br />
construction (OCI) avec une<br />
chute de 8,9% à 76,6 dollars.<br />
Autre représentant du secteur<br />
des matériaux de construction<br />
à subir le ressac, El Ezz Steel<br />
Rebars, en chute de 6% à 16,61<br />
dollars. « Ces valeurs sont toutes<br />
deux affectées par les récentes<br />
décisions du gouvernement sur<br />
l’augmentation des prix et des<br />
taxes sur l’énergie (pétrole et<br />
gaz) », explique un observateur<br />
du marché égyptien.<br />
Maurice boude le tourisme,<br />
Nairobi se connecte à<br />
Safaricom<br />
En Afrique de l’Est, la saison<br />
touristique a du mal à générer<br />
de l’enthousiasme en bourse.<br />
Ainsi, la NMH (New Mauritius<br />
Hotels) a perdu 6,9% à 6,0 dollars.<br />
« Les investisseurs ont pré-<br />
importante délégation d’hommes d’affaires<br />
ayant accompagné le président<br />
français Nicolas Sarkozy lors d’une visite<br />
d’Etat en Tunisie fin avril, a cependant<br />
affirmé que son groupe « fait confiance à<br />
la justice tunisienne ».<br />
Verdict proche<br />
Le verdict sur le fond du recours intenté<br />
par Saint-Gobain devant la justice tunisienne<br />
pour bloquer la cession de la verrerie<br />
à Sevam doit tomber le 4 juin prochain.<br />
Statuant en référé début novembre, le tribunal<br />
de première instance de Tunis avait<br />
ordonné le gel de la transaction conclue<br />
quelques jours auparavant entre les actionnaires<br />
majoritaires de la Sotuver et le<br />
groupe marocain. Quatre mois plus tard, ce<br />
féré solder leurs positions suite à<br />
l’appréciation du rupee vis-à-vis<br />
de plusieurs monnaies », explique<br />
Vikash Tulsidas de CAC<br />
Ltd Mauritius. Au Kenya, la<br />
Commercial Bank dégringole<br />
de 5,9%, suivie par la Kenya<br />
Airways (-5,4% à 0,77 dollar).<br />
Cette dernière valeur a fait les<br />
frais d’une anticipation sur la<br />
baisse de son résultat net du<br />
premier trimestre. L’annonce<br />
en sera faite le 30 mai prochain.<br />
Les charges du kérosène, le<br />
faible taux de remplissage<br />
entre janvier et mars et la<br />
diminution des liaisons avec<br />
l’extérieur font partie des facteurs<br />
expliquant ces pronostics<br />
pessimistes sur la Kenyan<br />
Airways. Globalement, le<br />
marché kenyan a évolué à la<br />
baisse, entraînant de nombreuses<br />
valeurs comme la<br />
Commercial Bank. Celle-ci a<br />
été aussi impactée par la probable<br />
augmentation de capital par<br />
émissions d’actions dans le dernier<br />
trimestre 2008. De manière<br />
générale, la sursouscription<br />
dans l’IPO de Safaricom<br />
(+300%) a mobilisé beaucoup<br />
d’acteurs qui ont massivement<br />
vendu des titres pour se positionner<br />
dans le second marché,<br />
dès la cotation de Safaricom.<br />
Saint-Gobain et Sevam se disputent<br />
le verrier tunisien Sotuver<br />
Fort d’une décision de la justice tunisienne ordonnant le gel du rachat de la Société tunisienne de verreries<br />
(Sotuver) par le groupe marocain Sevam, le géant français des matériaux de construction Saint-Gobain a<br />
lancé une offensive tous azimuts pour faire tomber le premier groupe verrier tunisien dans son escarcelle.<br />
La Sotuver avait annoncé fin septembre<br />
2007 un accord pour la cession de<br />
65,7% de son capital au groupe marocain.<br />
Elle avait accepté auparavant, miaoût,<br />
une lettre d'intention de Saint-Gobain<br />
pour le rachat des parts de son principal<br />
actionnaire. Sevam, propriété de l'homme<br />
d'affaires Khaled Bouchentouf, beau-frère<br />
du roi Mohamed VI, aurait présenté une<br />
offre supérieure à celle de Saint-Gobain,<br />
soit l'équivalent de 12 millions d'euros,<br />
selon la presse tunisienne. Le groupe italien<br />
Episodes précédents<br />
A.W.<br />
même tribunal a rejeté l'appel des propriétaires<br />
de la société contre le gel de la cession.<br />
« Saint-Gobain est actuellement bien placé<br />
face à son concurrent marocain. D’autant<br />
plus que la justice tunisienne ne doit pas se<br />
contredire », précise Me Mehrez Boussayène,<br />
avocat du groupe français.<br />
Selon lui, l’accord de reprise signé entre le<br />
groupe marocain et les actionnaires majoritaires<br />
de la Sotuver a été jugé « truffé d’irrégularités<br />
» par le tribunal.<br />
Le groupe français s’était cependant vu<br />
rejeter pour vice de forme en novembre<br />
dernier un recours pour le blocage de la<br />
reprise de la société tunisienne introduit<br />
auprès de la justice française.<br />
Bormioli Luigi, qui était également sur les<br />
rangs pour le rachat de la société, s’était<br />
retiré peu après l’accord préliminaire signé<br />
avec Saint-Gobain.<br />
Avec une production d'environ 50 000<br />
tonnes par an, la Sotuver, fondée en 1963<br />
et privatisée partiellement en1996, s’est<br />
spécialisée dans les emballages pour l'industrie<br />
agroalimentaire et exporte vers plusieurs<br />
pays africains voisins, notamment en<br />
Algérie et en Libye.
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 INVESTISSEMENT<br />
9<br />
Le patronat ivoirien ne veut<br />
surtout pas rater le virage<br />
de la période post-crise<br />
La Confédération des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) renforce son organisation pour mieux<br />
faire face aux défis multiples et multiformes liés à la relance de l’économie et à la reconstruction.<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
Le patronat ivoirien ne manque pas<br />
d’ambition. Force de proposition du secteur<br />
privé, leader en matière de renforcement<br />
des capacités (productives et opérationnelles)<br />
et d’amélioration de la<br />
compétitivité des entreprises de Côte<br />
d’Ivoire, il s’est taillé depuis 2005 de nouveaux<br />
habits. Son président, Jean Kacou<br />
Diagou, lors de l’assemblée générale<br />
mixte tenue le 14 mai 2008 à Abidjan, en<br />
a égrené ses motifs de satisfaction : « Les<br />
avancées sur les dossiers des arriérés intérieurs<br />
(dus par l’Etat aux entreprises), des<br />
retards de règlement des crédits de TVA, de<br />
l’allègement de la fiscalité intérieure, de<br />
l’allègement des procédures douanières, du<br />
dédommagement des entreprises victimes<br />
des évènements de novembre 2004 et du<br />
leadership exercé dans l’évolution des<br />
négociations avec l’UE sur les APE… » Et<br />
si ces « actions positives » ont contribué<br />
à renforcer la crédibilité de la CGECI, –<br />
devenue « un interlocuteur consulté et<br />
écouté par l’administration et les partenaires<br />
au développement » –, elles ont<br />
également amplifié ses responsabilités.<br />
« Cela nous oblige à avoir une vision prospective<br />
du développement économique de<br />
notre pays, du renforcement stratégique de<br />
l’entreprise et de l’environnement règlementaire<br />
encadrant l’initiative privée », a<br />
reconnu le président de la CGECI.<br />
Retouches<br />
A responsabilités nouvelles, organisation<br />
nouvelle. Le patronat a donc saisi l’oppor-<br />
tunité de son assemblée générale – voulue<br />
mixte à cet effet –, pour « retoucher » ses<br />
statuts et son organisation. Délestant ici ses<br />
instances du Conseil national dont « les<br />
attributions sont dévolues à l’assemblée<br />
générale », étendant là les pouvoirs de l’assemblée<br />
générale à la « nomination des<br />
membres du conseil d’administration »<br />
– attribution statutairement dévolue au<br />
président de la CGECI précédemment –, à<br />
la définition de « la stratégie, la politique<br />
et les orientations générales » de la<br />
Confédération, autorisant là encore une<br />
revalorisation du budget… le tout avec,<br />
en toile de fond, le souci « d’une plus<br />
grande efficacité, d’une structuration<br />
solide des moyens opérationnels et d’une<br />
meilleure couverture des défis auxquels<br />
devront faire face les entreprises ».<br />
Multiples et multiformes, ces challenges<br />
se déclinent en « compétitivité de notre<br />
économie, productivité des entreprises,<br />
lutte contre la fraude et la contrefaçon, maîtrise<br />
des coûts des facteurs et crise énergétique,<br />
inflation importée, renforcement de<br />
l’intégration régionale, facilitation des<br />
échanges, orientation développement de la<br />
fiscalité… ». Un sésame pour y faire face<br />
serait le « renforcement des capacités de nos<br />
entreprises, de nos groupements et de notre<br />
Confédération », sont convaincus les entrepreneurs<br />
ivoiriens.<br />
Optimisme<br />
Les lignes d’action du président Jean<br />
Kacou Diagou et du conseil d’administration<br />
dont il préside aux destinées, pour un<br />
dernier mandat de trois ans, vont emprun-<br />
ter les courbes « d’un renforcement des<br />
capacités humaines et productives des entreprises,<br />
de la consolidation des acquis syndicaux,<br />
développement de partenariats avec<br />
« Cela nous oblige à avoir<br />
une vision prospective du<br />
développement économique<br />
de notre pays, du<br />
renforcement stratégique<br />
de l’entreprise et de<br />
l’environnement règlemetaire<br />
encadrant l’initiative privée. »<br />
d’autres organisations patronales, notamment<br />
le Medef, d’une forte implication dans<br />
les questions de développement par l’élaboration<br />
d’un plan d’orientation évolutif et<br />
révisable et surtout la proposition d’un programme<br />
économique de sortie de crise et la<br />
définition d’une vision prospective Côte<br />
d’Ivoire 2040… » Tout un programme !<br />
C’est le prix à payer pour faire du secteur<br />
privé le vrai moteur du développement<br />
économique de la Côte d’Ivoire. Mais à<br />
plus brève échéance, la voie à suivre pour<br />
que « le secteur privé ne rate pas le virage de<br />
la période post-crise », conviction du patron<br />
des patrons de Côte d’Ivoire. Pour qui « la<br />
convergence des intérêts des entreprises, tous<br />
orientés vers une meilleure productivité et<br />
leur prospérité et, partant, celle de la Côte<br />
d’Ivoire », incline à l’optimisme.<br />
L’aide internationale au développement<br />
dans le piège de l’affairisme<br />
La Confédération des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) renforce son organisation pour mieux faire face aux<br />
défis multiples et multiformes liés à la relance de l’économie et à la reconstruction.<br />
Le forum du développement de l’OCDE, qui<br />
se tient le 20 mai 2008 à Paris, dévoilera le palmarès<br />
des pays donateurs avec des recommandations<br />
sur les moyens de réduire les coûts du<br />
déploiement des aides et le recours aux expertises<br />
et aux connaissances locales. Bref, il s’agit<br />
de mettre de l’ordre dans le financement du<br />
développement, transformé aujourd’hui en un<br />
« non système », selon le terme des experts de<br />
Les économies développées, et plus particulièrement<br />
les États-Unis, restent la principale<br />
source de financement et représentent environ<br />
50% de la totalité des fonds levés pour<br />
l’investissement africain en 2006. L’Afrique<br />
du Sud accapare le quart des fonds levés pour<br />
le continent. Pour la première fois, un tiers du<br />
capital réuni en Afrique du Sud provient de<br />
fonds de pension et de dotations étrangères, ce<br />
qui témoigne de l’appétit croissant et de la<br />
confiance des investisseurs institutionnels dans<br />
les actifs africains.<br />
Les fonds publics, et plus particulièrement les<br />
institutions financières de développement<br />
européennes, constituent également des sources<br />
importantes de capital. Souhaitant<br />
l’OCDE. Un système trop fragmenté et incohérent<br />
et qui manque d’efficience. Les gros<br />
budgets accordés aux ONG (équivalents ou<br />
supérieurs dans beaucoup de cas aux budgets<br />
de certains pays donnateurs) font de ces structures<br />
des acteurs incontournables dans les<br />
mécanismes de développement. L’économiste<br />
Dirk Jan-Kock, qui a contribué à la rédaction<br />
du rapport de l’OCDE, suggère toutefois, pour<br />
Fonds levés pour l’Afrique : prépondérance américaine<br />
encourager l’activité dans le secteur privé,<br />
les agences, soutenues par les gouvernements,<br />
ont toujours été de bons garants des<br />
fonds d’investissement privés sur le continent.<br />
Parmi les agences les plus représentatives, on<br />
trouve la Française Proparco, la Néerlandaise<br />
FMO et la Britannique CDC (anciennement<br />
Colonial Development Corporation), cette dernière<br />
avec un total de $ 845 millions consacrés<br />
à l’Afrique depuis 2004 au travers de<br />
douze gestionnaires de fonds africains.<br />
Les gouvernements africains ont fait de nombreux<br />
progrès dans l’adoption de politiques<br />
favorables à l’économie de marché et dans<br />
l’amélioration des environnements d’investissement.<br />
En 2006, 40 pays africains ont introduit<br />
ces ONG et pour les pays donateurs, la mise en<br />
place d’un cadre similaire à la déclaration de Paris<br />
en 2005 pour réguler les énormes montants mis<br />
en jeu. Jean Kock a aussi noté que la représentation<br />
des pays en développement dans les conseils<br />
d’administration des ONG internationales est en<br />
dessous de 6%. Ce qui limite manifestement une<br />
vision fondée sur le partenariat.<br />
MBF<br />
des mesures allant dans ce sens. Ainsi, une participation<br />
étrangère au capital des entreprises de<br />
l’industrie des télécoms a été autorisée au<br />
Botswana, au Burkina-Faso, au Burundi, au Cap-<br />
Vert, au Ghana et en Namibie. Le secteur bancaire<br />
a subi d’importantes réformes au Congo,<br />
en Egypte et au Nigeria. Le Maroc a autorisé<br />
l’achat, par des capitaux étrangers, de grands<br />
terrains. Plusieurs pays ont simplifié les démarches<br />
d’enregistrement, réduit les taxes pour les<br />
nouvelles entreprises et créé des zones franches.<br />
Source : Repères n° 60, Bulletin du centre de développement<br />
de l’OCDE. (Avril 2008)<br />
Maroc : feu vert pour<br />
la Compagnie minière<br />
de Touissit<br />
La Compagnie minière de Touissit (CMT) a obtenu, le 6<br />
courant, le visa du CDVM, dans le cadre de son introduction<br />
en bourse par cession de 33% du capital, a-t-on<br />
annoncé lundi à Casablanca. Les responsables de la CMT<br />
ont, lors d'une conférence de presse, déclaré que la souscription<br />
aura lieu du 19 au 23 mai et que le prix de l'action<br />
est fixé à 613 DH. Après avoir indiqué que le nombre d'actions<br />
offertes atteint 490 040, ils ont précisé qu'une clôture<br />
anticipée pourra intervenir dès le 20 courant. Cette introduction<br />
en bourse a pour objectifs principaux d'institutionnaliser<br />
la société et son capital en ouvrant l'actionnariat<br />
au grand public, aux investisseurs institutionnels ainsi<br />
qu'aux salariés et partenaires de la société, a notamment<br />
affirmé son président directeur général, M. Driss Traki.<br />
Tunisie : Poulina va lancer<br />
une OPR sur El Mazraa<br />
Le Conseil du marché financier tunisien (CMF) a été saisi<br />
d’une demande de lancement d’une offre publique de<br />
retrait (OPR) sur les actions de la société Mazraa. Par cette<br />
demande, la société Poulina, tête de fil d’un groupe d’actionnaires<br />
détenant 95,18% du capital de l’entreprise, agit<br />
dans le cadre de l’article 173 du règlement général de la<br />
bourse tunisienne. Par conséquent, la cotation des actions<br />
El Mazraa devrait être suspendue à partir du 15 mai 2008.<br />
Amen Bank met en place<br />
un système de gestion<br />
de risque crédit<br />
Dans le cadre de sa stratégie de mise en place d'un système<br />
de gestion du risque de crédit conforme aux directives de la<br />
Banque centrale de Tunisie sur le contrôle interne et aux<br />
normes de Bâle II, Amen Bank a acquis la solution informatique<br />
« SAS Credit Risk Management ». L'application SAS<br />
permet à Amen Bank de mettre en place des systèmes de<br />
notation interne pour les crédits aux entreprises, qu'il<br />
s'agisse de PME ou de grandes entreprises, aux professionnels<br />
et aux particuliers. Elle permet également l'implémentation<br />
des outils d'analyse de portefeuille client ainsi que les<br />
reportings réglementaires et interne.<br />
Budgets des donateurs nationaux<br />
et des ONG (milliards $)<br />
Soros Foundation<br />
Portugal<br />
Grèce<br />
Catholic Relief<br />
Services<br />
Plan International<br />
Oxfam International<br />
Autriche<br />
Care USA<br />
Finlande<br />
Save the Children<br />
Alliance<br />
Irlande<br />
Gates Foundation<br />
Suisse<br />
Belgique<br />
Australie<br />
Italie<br />
World Vision<br />
International<br />
Danemark<br />
Norvège<br />
Espagne<br />
Canada<br />
Suède<br />
Pays-Bas<br />
France<br />
Allemagne<br />
Japon<br />
Royaume-Uni<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Source OCDE
10<br />
RDC : la Miba vend<br />
ses diamants<br />
La Minière de Bakwanga (Miba), société d'extraction de diamants<br />
du Kasaï oriental, dans le centre de la République démocratique<br />
du Congo (RDC), a vendu lundi aux enchères plus de<br />
330 000 carats de diamants pour 8 millions de dollars, a rapporté<br />
la radio Okapi. C'est la première fois depuis avril 2003<br />
que la Miba vend librement ses pierres. Les diamants vendus<br />
lundi lors d'enchères organisées à Kinshasa ont été achetés par<br />
une dizaine d'opérateurs congolais et étrangers, a précisé la<br />
radio Okapi. Ces enchères ont été permises par la résiliation, en<br />
avril dernier, d'un contrat d'exclusivité de vente qui liait la<br />
Miba à la firme canadienne Emaxon pour 88% de sa production,<br />
empêchant la libre fixation des prix.<br />
Céréales : Tunis abrite<br />
la rencontre sur la<br />
complémentarité maghrébine<br />
L'Union maghrébine des agriculteurs a organisé du 14 au 16<br />
mai à Tunis une conférence sur le thème « Complémentarité<br />
maghrébine dans le secteur des céréales : garantir la sécurité<br />
alimentaire ». Selon les organisateurs, cette rencontre vise à<br />
établir un diagnostic de l'état actuel, ainsi que les perspectives<br />
du secteur des céréales, à la lumière de la conjoncture<br />
mondiale marquée par une hausse sans précédent des prix.<br />
L’objectif est également de contribuer à l'amélioration des<br />
performances du secteur des céréales et d'établir un partenariat<br />
efficient entre les différentes organisations maghrébines<br />
opérant dans ce domaine.<br />
Madagascar interdit<br />
l’exportation de riz<br />
Le gouvernement malgache a décidé de suspendre temporairement<br />
l'exportation de riz en raison de la crise alimentaire<br />
mondiale, rapporte le journal local Les Nouvelles de<br />
samedi, citant le ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de<br />
la Pêche, Armand Panja Ramanoelina. La décision du gouvernement<br />
a été annoncée vendredi à la clôture d'un séminaire<br />
de deux jours, organisé conjointement avec le Fonds<br />
international de développement agricole (FIDA), en vue de<br />
soutenir les petites entreprises rurales. Le gouvernement a<br />
prévu d'allouer 30 millions de dollars pour mettre en oeuvre<br />
son programme de soutien aux pôles de microentreprises<br />
et aux économies régionales (PROSPERER), selon Les<br />
Nouvelles. Le journal dit que le fonds bénéficiera à environ<br />
48 000 petites entreprises établies en milieu rural dans cinq<br />
régions agricoles du pays.<br />
L’Ethiopie signe avec<br />
134 firmes pour la<br />
commercialisation<br />
des cafés fins<br />
Selon l’Office éthiopien de la propriété intellectuelle (EIPO),<br />
une série d’accords a été signée avec 134 firmes internationales,<br />
en majorité américaines et européennes, pour la commercialisation<br />
des cafés spéciaux. Les sociétés signataires vont pouvoir<br />
présenter les cafés éthiopiens, connus sous les noms de Harar,<br />
Sidamo et Yirgacheffe, comme des marques figurant parmi<br />
leurs produits transformés. Le pays exporte annuellement plus<br />
de 177 000 tonnes de café, ce qui correspond à 15% de la production<br />
mondiale.<br />
Une société américaine<br />
va investir en Guinée<br />
dans la riziculture<br />
La société américaine Amerigui Plantation va investir 80 millions<br />
$ sur le financement et l’exploitation de 800 hectares de<br />
plaines rizicoles dites de « monchon ». Le contrat porte sur une<br />
période d’un an, avec possibilité de renouvellement en cas de<br />
réussite de la première opération. Si la seconde phase est mise<br />
en œuvre, la superficie pourrait être portée à 2000 hectares<br />
sous forme de bail.<br />
PRODUITS DE BASE<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
« Dans les années à venir, l’Afrique<br />
sera le cœur de notre activité »<br />
Areva, leader mondial de l’énergie nucléaire, compte doubler sa production d’uranium d’ici<br />
5 ans avec des investissements de 3 milliards d’euros. L’Afrique en sera largement bénéficiaire.<br />
Les cours élevés de l’uranium et la réduction des CO2 portent le groupe.<br />
Par Anne-Guillaume Gentil, Paris<br />
Le groupe français Areva compte doubler<br />
sa production annuelle d’uranium<br />
dans les cinq ans pour la porter à plus de<br />
12 000 tonnes. Des investissements de 3<br />
milliards d’euros seront engagés, particulièrement<br />
en Afrique. Areva est présent<br />
sur le continent depuis plus de 40 ans à<br />
travers la Somair et la Cominak au Niger.<br />
« Les Chinois sont partis,<br />
les Canadiens ne sont pas<br />
là, il n’y a pas d’Australiens,<br />
il y a plus d’une centaine<br />
de sociétés qui ont déposé<br />
au Niger, mais aucune<br />
ne travaille. »<br />
Avec le rachat de la Canadienne Uramin<br />
en juillet 2007, Areva a diversifié ses<br />
sources d’approvisionnement en Afrique<br />
avec des projets, plus ou moins avancés,<br />
en Namibie, en Afrique du Sud et en<br />
République centrafricaine (RCA).<br />
Le gisement d’Imouraren<br />
Le gain de production proviendra essentiellement<br />
du Niger, troisième producteur<br />
mondial, avec la mise en exploitation<br />
du gisement d’Imouraren. Gisement<br />
à faible teneur (0,8 kg d’uranium pour<br />
1000 kg de roches minéralisées), Imouraren<br />
« sera le plus grand projet d’exploitation<br />
d’uranium au Niger, la plus grande mine à<br />
ciel ouvert de l’Afrique de l’Ouest », affirme<br />
Yves Dufour, porte-parole de la mine<br />
d’Areva et directeur des activités sociétales.<br />
La première étape est l’obtention du<br />
permis d’exploitation en cours : l’étude de<br />
faisabilité a été déposée en avril, et celle<br />
environnementale et sociétale en mai. Si<br />
la réponse est positive, « le projet pourrait<br />
être au plut tôt obtenu au cours de l’été »,<br />
précise Yves Dufour.<br />
Les investissements, environ 1 milliard<br />
d’euros, pourront alors être lancés.<br />
« Mais ce qui est le plus délicat, et qui touche<br />
tout le monde minier à travers la<br />
planète, c’est la disponibilité en engins<br />
miniers, car la demande en ressources<br />
minérales est très importante et les fabricants<br />
ne suffisent plus à la tâche. Il y a<br />
donc des attentes énormes. Mais on espère,<br />
compte tenu de notre connaissance du<br />
marché d’approvisionnement, une mise en<br />
production en 2012/13 ». Une mise en<br />
production qui sera progressive, avec au<br />
départ 1000 à 1500 tonnes par an, puis<br />
rapidement 3000 t, avec des phases supérieures<br />
ensuite pour monter jusqu’à<br />
4000-5000 t. La durée d’exploitation est<br />
prévue sur 40 ans.<br />
Climat apaisé<br />
Le climat s’est apaisé entre le Niger et<br />
Areva, qui a perdu son monopole de fait,<br />
le pays ayant accordé plusieurs permis<br />
d’exploration à des sociétés étrangères.<br />
Mais, souligne Yves Dufour, « nous<br />
sommes aujourd’hui les seuls à travailler<br />
au Niger. Les Chinois sont partis, les<br />
Canadiens ne sont pas là, il n’y a pas<br />
d’Australiens, il y a plus d’une centaine de<br />
sociétés qui ont déposé au Niger, mais<br />
aucune ne travaille ». Des tensions très fortes<br />
étaient apparues début 2007 avec la<br />
relance de la rébellion armée des touaregs<br />
du Mouvement des Nigériens pour la justice<br />
(MNJ), allant jusqu’à l’expulsion du<br />
représentant d’Areva. Quelques mois<br />
plus tard, le gouvernement nigérien a<br />
négocié et obtenu d’Areva le relèvement<br />
à 40 000 FCFA le prix du kilo<br />
d’uranium. Parallèlement, plusieurs<br />
associations, Sherpa, MDM et le CRII-<br />
RAD, ont dénoncé les conditions d’exploitation<br />
de l’uranium au Niger en<br />
accusant Areva de mettre en danger les<br />
salariés et les riverains de ses mines. En<br />
réponse, Areva a décidé de créer un<br />
observatoire de la santé et une veille<br />
sanitaire autour des sites miniers, non<br />
seulement au Niger en cours de finalisation,<br />
mais aussi sur tous ses sites miniers<br />
à travers le monde.<br />
La diversification par l’acquisition<br />
d’Uranim<br />
Outre le Niger, Areva détient plusieurs<br />
projets à différents stades d’avancement<br />
en Afrique obtenus grâce au rachat de la<br />
Canadienne Uramin, en juillet 2007. Le<br />
projet le plus immédiat est la mine de<br />
Thekkopije, en Namibie, dont la production<br />
devrait démarrer en 2009 pour<br />
atteindre environ 2000 t par an.<br />
Un autre gisement minier, connu lui<br />
aussi depuis longtemps, comme celui<br />
d’Imouraren, mais resté dans les cartons<br />
faute d’un prix de l’uranium attractif, le<br />
gisement de Bakouma, en République<br />
centrafricaine (RCA). Toutefois, l’opération<br />
est plus délicate. D’une part, le gouvernement<br />
centrafricain a contesté les<br />
droits acquis par Areva à la suite du<br />
rachat d’Uramin et, d’autre part, le gisement<br />
est complexe car, dans la roche se<br />
trouve aussi du phosphate, donc le traitement<br />
du minerai est plus compliqué.<br />
Sur le premier point, les négociations ont<br />
toujours lieu entre le gouvernement et<br />
Areva. « Ce que nous proposons au gouvernement<br />
centrafricain, c’est de développer<br />
encore davantage la connaissance du<br />
gisement et de trouver si possible des res-<br />
sources supplémentaires. On a actuellement<br />
environ 9000 tonnes en ressources.<br />
Ce gisement est éloigné de tout avec des<br />
infrastructures à construire. Si on tombe<br />
d’accord, ce sera une grande aventure<br />
industrielle et minière », souligne Yves<br />
Dufour. Sur les associations uraniumphosphates,<br />
Areva a d’ailleurs conclu un<br />
accord en 2007 avec l’Office chérifien des<br />
phosphates (OCP, Maroc) afin de mettre<br />
en place une recherche-développement<br />
pour valoriser l’uranium, présent avec<br />
une basse teneur dans les gisements<br />
marocains de phosphates.<br />
Enfin, toujours en Afrique, Uranim avait<br />
identifié des ressources dans le site de<br />
Ryst Kuil, au nord du Cap. Areva est dans<br />
l’attente des résultats des sondages.<br />
Dans les années à venir, l’Afrique sera le<br />
cœur de l’activité d’Areva, avec un rééquilibrage<br />
sur le long terme. Aujourd’hui, la<br />
production d’uranium d’Areva est de<br />
6046 tonnes (2007), dont 41% proviennent<br />
de l’Afrique. Avec les développements<br />
envisagés, la part de l’Afrique<br />
devrait monter à environ 50% dans un<br />
premier temps. Dans un premier temps<br />
car, affirme Yves Dufour, « parallèlement<br />
nous développons une exploration très<br />
intense au Canada, qui ne donnera pas des<br />
résultats immédiats ; mais dans les 15-20<br />
ans, le Canada rééquilibrera donc la production,<br />
voire le Kazakhstan et l’Asie ».<br />
Les juniors prennent pied en Afrique<br />
A la question de savoir si avec l’intense<br />
mouvement de fusions&acquisitions<br />
dans les mines, la concurrence s’était<br />
exacerbée aussi dans l’uranium, Yves<br />
Dufour répond : « Sur les permis d’exploration<br />
dans la fin des années 70 et début<br />
80, il y avait une concurrence énorme sur<br />
la planète pour l’uranium. Ce qui est<br />
nouveau aujourd’hui en Afrique, c’est<br />
que l’on voit les juniors, - on dénombre<br />
entre 700 et 800 juniors, principalement<br />
nord-américaines, au niveau mondial -,<br />
investir l’Afrique. La finalité d’une junior<br />
n’est pas obligatoirement l’exploitation,<br />
c’est surtout de faire des leviers financiers<br />
en bourse, cela paraît toujours délicat,<br />
pour de pas dire autre chose, de les voir<br />
s’investir en Afrique parce que la bonne<br />
finalité d’une exploration en Afrique,<br />
c’est de mettre en exploitation. C’est vrai<br />
qu’il y a énormément de juniors internationales<br />
qui viennent s’investir en<br />
Afrique. Certaines ont plus d’éthique et<br />
visent l’exploitation. Ce n’est pas facile de<br />
passer du stade junior au stade major. Les<br />
grandes juniors qui se lancent dans l’exploitation<br />
ont pas mal de déboires car<br />
c’est un métier, on exploite pas l’uranium<br />
comme de l’or ou du nickel ».
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 FOCUS IMMOBILIER<br />
11<br />
L’immobilier vu des deux côtés<br />
du Sahara<br />
Le Malien, le Sénégalais et le Camerounais travaillent toute une vie pour payer un appartement,<br />
alors que le Marocain et le Tunisien le font pour rembourser le leur.<br />
Dans le dernier classement du cabinet<br />
conseil Mercer, Douala est la ville africaine<br />
la plus chère pour un expatrié.<br />
Avec Dakar, Abidjan, Lagos et Alger, elle<br />
fait partie du top 50 des cités les plus<br />
chères au monde. Naturellement, l’immobilier,<br />
dans ses différentes composantes,<br />
entrent en ligne de compte dans ce<br />
classement. En ce qui concerne l’achat, et<br />
en l’absence d’étude ou de conceptualisation<br />
d’une tendance générale, nous<br />
nous sommes rabattus sur la moyenne<br />
Globalement, la tendance<br />
est à la baisse au niveau<br />
des taux d’intérêt pratiqués<br />
par les banques.<br />
des indications mentionnées par la plupart<br />
des agences immobilières. Seule<br />
constance commune à l’Afrique du Nord<br />
et à l’Afrique subsaharienne, une demande<br />
très forte de la part de nationaux et<br />
d’étrangers et une offre insuffisante. Si,<br />
pour le Maghreb, les politiques foncières<br />
à grande échelle sont en train de structurer<br />
le marché dans ses différents segments,<br />
de l’autre côté du Sahara, les promoteurs<br />
immobiliers ont quasiment pris<br />
le pas sur les agences urbaines dans un<br />
environnement assez hétérogène. Autre<br />
différence entre les deux zones, la stimulation<br />
de la demande, assez forte sur le<br />
Maroc et la Tunisie avec une implication<br />
du système bancaire qui finance l’acquisition<br />
à 100%, voire à 125%. De l’autre<br />
côté du Sahara, l’implication bancaire<br />
reste encore marginale. Les banques de<br />
l’habitat restent d’émanation étatique<br />
avec une cible circonscrite en général à<br />
Tarif de base Tarif abonné fondateur<br />
(papier et web) (papier et web)<br />
Afrique 160 a 130 a<br />
Europe 135 a 115 a<br />
Autres pays 210 a 185 a<br />
WEB uniquement 50 a<br />
quelques catégories de fonctionnaires.<br />
L’immobilier reste en général un secteur<br />
à haut risque, comme nous rappelle un<br />
cadre de la BHS (Banque de l’habitat du<br />
Sénégal), dont l’institution aspire désormais<br />
à la diversification.<br />
Aussi, si la demande reste forte, grâce à<br />
l’épargne des nationaux résidant à l’étranger,<br />
elle reste assez concentrée sur une<br />
catégorie socioprofessionnelle particulière.<br />
D’où une faible diversification de risques<br />
et, in fine, un terrain favorable à l’effet<br />
domino en cas de crise. Le marché africain<br />
urbain reste surtout otage d’une<br />
faible offre métropolitaine, avec, par<br />
exemple, le cas des 550 km 2 formant la<br />
presqu’île de Dakar, une situation de<br />
pénurie qui ne permet pas d’envisager une<br />
baisse à moyen terme. Les marchés occidentaux,<br />
qui ont passé le premier cycle de<br />
l’immobilier, avec le développement de<br />
l’offre, puis la financiarisation à travers la<br />
titrisation, sont nettement plus exposés à<br />
l’illiquidité que leur homologue africain<br />
qui reste encore dans l’âge de la pierre.<br />
Vers la régulation de l’offre<br />
Globalement, la tendance est à la baisse<br />
au niveau des taux d’intérêt pratiqués<br />
par les banques. Il convient de souligner,<br />
là aussi, une nette différence sur la partie<br />
nord du continent où les banques, sous<br />
la poussée de la concurrence (cas du<br />
Maroc), s’alignent désormais sur les taux<br />
planchers (5,15 pour le long terme). Au<br />
Sénégal, la moyenne est de 11,7%, selon<br />
le directeur d’une agence bancaire de la<br />
place qui note une tendance continue à<br />
la baisse depuis quelques années. La BHS<br />
fait office de pionnier avec un ciblage efficace<br />
de la population sénégalaise vivant en<br />
Enfin...<br />
Europe à travers des véhicules particuliers<br />
comme les plans d’épargne retour.<br />
Pour remédier aux problèmes du foncier,<br />
la régulation de l’offre reste la voie<br />
royale. Des assises du foncier prévues en<br />
octobre 2008 au Mali à la mise en place<br />
d’un observatoire pour le foncier économique<br />
en Algérie, en passant par les<br />
mécanismes du Ministère marocain de<br />
l’habitat pour réguler le foncier urbain,<br />
l’on est dans une véritable phase d’effervescence<br />
du marché immobilier africain.<br />
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MBF<br />
BCP, championne sur<br />
la période 1995-2005<br />
Selon une étude de la BMCE Bank, le marché marocain de l’immobilier<br />
est dominé par la BCP, avec à elle seule 12,2 milliards de<br />
dirhams accordés sur la période 1995-2005, soit 33,4% du total.<br />
En deuxième position vient Attijariwafa bank avec un total de<br />
crédits octroyés de 8,5 milliards de dirhams. Pour sa part, la<br />
BMCE a déployé des efforts considérables durant les cinq dernières<br />
années, portant ses parts de marché de 4% en 2001 à 12,2% à<br />
la fin 2005. Une pente inverse suivie par le CIH, qui a vu sa part<br />
dans le total des crédits immobiliers octroyés régresser de 34,2 à<br />
23,1% entre 2002 et 2005. L’entrée à hauteur de 35% de la Caisse<br />
d’Epargne française et l’augmentation du capital de la CDG<br />
devraient aider au repositionnement de la banque.<br />
Le poids des résidents<br />
étrangers dans le système<br />
bancaire marocain<br />
Rapportés au PIB, les transferts des Marocains résidant à<br />
l’étranger, première catégorie dans l’investissement immobilier,<br />
sont particulièrement élevés : le ratio est de 9% au Maroc,<br />
contre 2% en Tunisie et en Syrie et 3% en Algérie. La Jordanie<br />
est championne en la matière avec des transferts de ses ressortissants<br />
à l’étranger couvrant 22% de son PIB. Le Liban n’est<br />
pas en reste avec un rapport de 15% entre les transferts de sa<br />
diaspora établie à l’étranger et son PIB. A noter que l’immobilier<br />
accapare à lui seul 72% de l’ensemble des investissements<br />
drainés par les Marocains résidant à l’étranger.<br />
Maroc : loi sur les<br />
résidences immobilières<br />
à vocation touristique<br />
La Chambre des conseillers a adopté, début mai, le projet de loi<br />
01.07 édictant des dispositions particulières relatives aux résidences<br />
immobilières à vocation touristique et modifiant et complétant<br />
la loi 61.00 portant statut des établissements touristiques. Ce<br />
texte vient combler le vide juridique constaté au niveau de la définition<br />
et de la gestion des résidences immobilières situées en zones<br />
touristiques et destinées à héberger des visiteurs. Le projet vise<br />
aussi à garantir les droits et devoirs de tous les intervenants en<br />
matière de résidences immobilières à vocation touristique, notamment<br />
les sociétés de promotion touristique, les sociétés de gestion<br />
des résidences et les copropriétaires.<br />
L’Egyptien Talaat Moustafa<br />
acquiert 3,8 millions m2 en Arabie saoudite<br />
Pour édifier un complexe résidentiel, le groupe Talaat Moustafa a<br />
acheté une assiette foncière de 3,8 millions m2 en Arabie saoudite.<br />
Le groupe n’a pas donné de détails sur la nature de ce projet, ni<br />
comment il a financé l’achat du terrain. Pour rappel, Talaat<br />
Moustafa a conclu un accord pour la création d’une joint venture<br />
avec la compagnie américaine Hill International Inc pour la<br />
construction de projets au Moyen-Orient.<br />
Deutsche Bank s’invite au<br />
boom immobilier marocain<br />
Deutsche Bank, via sa filiale de gestion d’actifs Deutsche Asset<br />
Management, a créé il y a quelques mois un fonds immobilier doté<br />
d’un capital initial de 1,1 milliard de dirhams (100 millions d’euros)<br />
pour suivre les opportunités de ce secteur au Maroc.<br />
Dénommé Ardim, ce fonds est destiné au financement tant des<br />
projets résidentiels que d’immobilier de bureau, lesquels, une fois<br />
valorisés, seraient cédés à des investisseurs sous forme de parts<br />
sociales. La gestion est confiée à un potentiel de compétences marocaines<br />
qui a cumulé des expériences similaires en Europe, notamment<br />
en Espagne. L’intervention se fera sous forme de valorisation<br />
d’appartements bruts achetés par la société et placés sur des<br />
contrats de baux à long terme.<br />
Quand la concurrence<br />
régule les taux bancaires<br />
Malgré la sensible montée des risques, les banques marocaines<br />
rechignent à faire repartir les taux à la hausse. Sur les prêts accordés<br />
pour des durées longues, supérieures à 7 ans, la rémunération est<br />
de 5,15%, soit le taux plancher règlementaire. Sur le court terme, ce<br />
taux plancher est de 4,72, à l’exception des régimes spéciaux.
12<br />
La CGI tire profit des bonnes<br />
tendances de l’immobilier<br />
Vedette de la Bourse de Casablanca depuis son introduction en<br />
2007, la Compagnie générale immobilière (CGI) a réalisé en 2007<br />
un chiffre d’affaires consolidé de 927 millions de dirhams, en hausse<br />
de 50% par rapport à 2007. L’année passée a enregistré la livraison<br />
de 286 logements, 73 commerces et 523 lots. Pour sa part, le chiffre<br />
d’affaires généré par la maîtrise d’ouvrage déléguée (MOD) s’est<br />
élevé à 25,5 millions de dirhams, en progression de 62% par rapport<br />
aux réalisations 2006 et 57% par rapport aux prévisions de l’IPO. À<br />
noter que la procédure d’obtention des permis d’habiter entraîne<br />
un écart de chiffre d’affaires de 23% par rapport à l’IPO.<br />
Lancement du projet<br />
intégré Fès City Center<br />
Lancé courant mars 2008, le projet d’aménagement intégré Fès<br />
City Center sera réalisé dans un délai de 5 ans sur une assiette foncière<br />
de 32 ha, dans le cadre d’un partenariat public-privé associant<br />
la commune urbaine de Fès, Al Omrane Fès et le groupe Addoha.<br />
Ce programme intégré contractuel prévoit l’aménagement d’un<br />
grand parc central sur 8,5 ha de promenade et de loisirs, la mise en<br />
place des équipements structurants ayant un rayonnement urbain<br />
régional et national. Le deuxième volet comprend un complexe<br />
multifonctionnel comportant un hôtel, un Palais des congrès de<br />
3000 places (20 176 m2 ) et des commerces (48 000 m2 ).<br />
Maroc : armistice entre<br />
promoteurs et fisc<br />
La dernière rencontre, courant mai, entre promoteurs immobiliers<br />
marocains et fisc a abouti sur des engagements de<br />
parts et d’autres. En échange d’une clémence au niveau de la<br />
procédure de redressement, les constructeurs s’engagent à<br />
renoncer au fameux « noir » et à publier une charte de déontologie<br />
assortie d’un baromètre de prix par quartier et zone<br />
de résidences. Wait and see...<br />
FOCUS IMMOBILIER<br />
Dakar dans une spirale inflationniste<br />
Le secteur s’avère particulièrement dynamique. La spirale inflationniste aussi.<br />
Par Amadou Fall, Dakar<br />
Soutenue par un taux de croissance à deux chiffres<br />
tournant autour de 15% et portant sa part<br />
dans la formation du PIB à 5,4% en 2007, la<br />
branche Bâtiment et Travaux publics est le segment<br />
le plus dynamique du secteur secondaire<br />
sénégalais. Il est nettement plus performant que<br />
le sous-secteur industriel, fortement handicapé<br />
par la flambée des cours pétroliers et les difficultés<br />
que traversent trois parmi les plus grosses<br />
entreprises du pays : les Industries chimiques, la<br />
Société de raffinage et la Société nationale<br />
d’électricité. Le chiffre d’affaires du BTP a crû<br />
de 17,7% de 2006 à 2007, contre 9,6% pour le<br />
sous-secteur industriel, comme relevé dans la<br />
note de conjoncture rendue publique en<br />
décembre 2007 par le Ministère de l’économie<br />
et des finances du Sénégal.<br />
Le BTP est, en très grande partie, redevable de<br />
son expansion aux grands chantiers qui s’exécutent<br />
dans le domaine des infrastructures routières,<br />
mais également aux investissements croissants<br />
dans l’immobilier. Selon les résultats d’une<br />
enquête à l’initiative de la Fédération sénégalaise<br />
des sociétés d’assurances, plus de 46 milliards de<br />
FCFA (70 millions d’euros) y sont investis, chaque<br />
année, à Dakar principalement.<br />
Frénésie constructive<br />
Concentrant 80% des industries, 75% des<br />
autres activités économiques et administratives,<br />
30% de la population du pays et l’essentiel<br />
des étrangers qui y vivent ou séjournent, la<br />
capitale sénégalaise est prise dans une incroyable<br />
frénésie constructive. La demande exponentielle<br />
en locaux à usage industriel, commercial,<br />
administratif ou domestique, résultant<br />
de cette très forte concentration économique<br />
et humaine, est en train de transformer le<br />
paysage urbain dakarois. Du quartier des affaires<br />
communément appelé Plateau jusqu’aux<br />
banlieues les plus reculées, les chantiers se<br />
multiplient d’où émergent, comme des champignons,<br />
des bâtiments flambant neufs mais à<br />
qualité variable. Il faut noter que le secteur<br />
compte quelque 20 000 entrepreneurs informels,<br />
dont certains, pour ne pas dire la plupart,<br />
travaillent hors normes…<br />
Dans un contexte où nombre de secteurs d’activité<br />
sont en crise, saturés ou très aléatoirement<br />
rentables, le foncier et l’immobilier s’offrent<br />
de plus en plus à Dakar comme des<br />
« valeur-refuges » et des « valeurs sûres », qui<br />
répondent à une demande incompressible<br />
comparée à d’autres. L’on y investit parce que<br />
le créneau est d’un rapport immédiat confortable<br />
et constitue une rente qui gagne en<br />
valeur, avec le temps, pour la famille. Surtout<br />
que dans la capitale sénégalaise, très à l’étroit<br />
dans ses limites naturelles et qui n’a désormais<br />
plus de réserves foncières, la demande immobilière<br />
restera toujours plus forte que l’offre.<br />
Augmentation constante<br />
Les conséquences de ce déséquilibre, devenu<br />
structurel, se mesurent, d’ores et déjà, à l’aune de<br />
la spéculation effrénée qui prévaut tout à la fois<br />
dans les transactions sur les terrains encore disponibles,<br />
sur les coûts des matériaux de construc-<br />
Ils sont devenus si élevés qu’ils<br />
tendent à se rapprocher des<br />
standards occidentaux. Le loyer<br />
mensuel d’un appartement<br />
ou d’un ensemble de bureaux<br />
varie entre 1219 et 4574 euros<br />
au centre-ville.<br />
tion, la vente ou la location de locaux à usage<br />
commercial, administratif ou d’habitation. Avec<br />
un besoin en constante augmentation, au rythme<br />
de 8% l’an, le ciment produit par la Sococim<br />
(plus de 2 millions de tonnes l’an) et les Ciments<br />
du Sahel (environ 650 000 tonnes) ne suffit quasiment<br />
plus à la demande. Le produit est dans un<br />
vertigineux tourbillon inflationniste, malgré la<br />
rude concurrence entre les deux cimenteries. La<br />
tonne de ciment coûtait, cinq années plus tôt,<br />
44 000 FCFA. Elle est actuellement cédée à 75 000<br />
FCFA à Dakar (et encore plus cher quand on s’en<br />
éloigne, compte tenu du coût du transport). Le<br />
sable des plages, généralement utilisé dans les<br />
constructions, est de moins en moins accessible,<br />
du fait des mesures prises à l’encontre de son<br />
exploitation qui accentue l’avancée de la mer. Il<br />
coûte, en conséquence, de plus en plus cher. Il en<br />
est de même de presque tous les autres intrants<br />
qui sont, pour l’essentiel, importés.<br />
La pression de la demande s’accentue sur un<br />
espace constructible qui se réduit comme peau<br />
de chagrin. Ainsi, des zones stratégiques ou à<br />
risques s’étendant sur plusieurs centaines<br />
d’hectares, dont le domaine public maritime,<br />
les réserves d’extension de la Foire de Dakar, les<br />
emprises de la Pyrotechnie, de la Voie de dégagement<br />
nord, du stade Léopold Sédar Senghor,<br />
du camp militaire de Thiaroye, du centre émetteur<br />
de Yeumbeul, du champ de tir de Ouakam<br />
et du camp militaire attenant à ce site, les servitudes<br />
aéronautiques autour de l’aéroport<br />
Léopold Sédar Senghor, le stade Assane Diouf<br />
ont été déclassés pour faire place à des lotissements<br />
immobiliers. Même des espaces inondables,<br />
comme la zone de captage des eaux de<br />
ruissellement entre l’autoroute et la route du<br />
Front de terre, ont subi un sort analogue.<br />
Les yeux de la tête<br />
La moindre parcelle de terrain coûte actuellement<br />
les yeux de la tête dans la capitale sénégalaise.<br />
Au centre-ville, le mètre carré de la<br />
plus vieille bâtisse à démolir pour du neuf ne<br />
vaut pas moins d’un demi million de FCFA.<br />
Dans la zone résidentielle des Almadies, le<br />
coût du mètre carré, qui était administrativement<br />
fixé à 9 euros, est maintenant à plus de<br />
304 euros, si l’on en trouve encore. Dans les<br />
réserves foncières aménagées par l’Etat du<br />
Sénégal dans la proche et lointaine banlieue,<br />
en principe pour les ménages à revenus faibles<br />
ou moyens, les parcelles dont le prix officiel<br />
tournait autour de 15 euros le mètre carré se<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
La bulle de l’immobilier algérien<br />
se fait une carapace<br />
Avec 36 millions d’habitants et un rythme de 250 000 nouveaux ménages par an, la demande en logement<br />
est forte mais insolvable car l’immobilier, refuge en Algérie de toutes les épargnes, est « incroyablement<br />
» haut dans les villes.<br />
Par Ihsane El Kadi, Alger<br />
L’immobilier en Algérie est un monument<br />
paradoxal : « Voilà un pays où l’Etat a lancé<br />
en 2005 un plan de réalisation d’un million<br />
de logements en cinq ans et où vous ne trouverez<br />
pas un seul acteur du secteur content<br />
de la conjoncture » soupire un cadre du<br />
ministère de l’habitat. L’explication est à la<br />
fois simple et lourde : en l’absence de marché<br />
boursier et de tradition de bancarisation,<br />
en Algérie, l’épargne des riches- et<br />
des moins riches – les liquidités de l’informel,<br />
l’argent de la corruption, tout est<br />
aspiré par le business de la pierre. Une<br />
demande artificiellement gonflée par les<br />
besoins de placements, à tous les étages de<br />
valeur, déforme le marché.<br />
Aides publiques<br />
15 000 agences immobilières, officiellement<br />
recensées, prospèrent sur cette filière. C’est<br />
sur le haut standing que l’illustration de<br />
cette distorsion est spectaculaire : le prix<br />
moyen du mètre carré de terrain nu<br />
(120 000 dinars environ 1200 euros) dans<br />
les quartiers résidentiels d’Alger est supérieur<br />
à celui d’un « très bon arrondissement<br />
» parisien. Conséquence, l’immobilier<br />
marche sur sa tête. Sans la forte implication<br />
de l’Etat qui prend les terrains sur son propre<br />
domaine foncier, souvent en déclassant<br />
des terres agricoles, l’offre serait totalement<br />
bloquée à cause du hiatus entre les prix du<br />
logement et la capacité d’endettement du<br />
plus grand volant de demandeurs. Sur le<br />
million de logements projetés 135 000 seulement<br />
sont prévus sous le statut de la promotion<br />
immobilière, au coût réel du marché,<br />
tout le reste requiert (logement social,<br />
social participatif, rural, location-vente sur<br />
budget définitif de l’Etat) l’intercession<br />
d’aide publiques inégalement accessibles.<br />
D’où l’insatisfaction générale des acteurs.<br />
Les demandeurs solvables exclus de<br />
l’aide publique<br />
Les promoteurs trouvent que l’Etat parasite<br />
l’offre de logements en construisant massivement<br />
du logement social ou aidé, « parfois<br />
à proximité de zones destinées naturellement<br />
à la promotion immobilière. Les riches<br />
ont maintenant les moyens de ne plus se<br />
mélanger socialement. Ils ne paieront pas à<br />
son prix une promotion résidentielle pour<br />
être entouré de cités populaires », explique<br />
Mahmoud Aktouf, un architecte de Blida,<br />
près d’Alger. Marasme donc chez les promoteurs<br />
qui, en plus, ne trouvent plus de<br />
terrains « à cause d’une politique du foncier<br />
restrictive de l’Etat ». Les banquiers se plaignent<br />
eux du faible développement du crédit<br />
hypothécaire bloqué par le trop<br />
grand écart entre le prix moyen du logement<br />
et la faiblesse relative des revenus<br />
des demandeurs. Une polémique a<br />
même éclaté fin 2007 au sujet des dépôts<br />
au sein de la CNEP, la banque de l’habitat<br />
en Algérie, jugés astronomiques,<br />
selon lui, plus d’un millier de milliard de<br />
dinars. Un ancien ministre des finances,<br />
Abdelatif Benachenhou, suggérant que la<br />
CNEP soit contrainte à mieux soutenir le<br />
financement de l’accès du logement. « C’est<br />
le système qui est incohérent » répondront<br />
dans la presse algérienne des défenseurs de<br />
la CNEP pour rappeler que l’accès à l’aide<br />
de l’Etat – 500 000 dinars qui déclenchent<br />
généralement le recours au crédit hypothécaire<br />
– est plafonné à un revenu de 30 000<br />
dinars : « Ceux qui sont éligibles à l’aide pour<br />
accéder au logement ne peuvent pas s’endetter<br />
et ceux qui peuvent s’endetter ne sont<br />
pas éligibles » a écrit, dans le quotidien El<br />
Watan, un proche du PDG de la CNEP, M<br />
Bessa, « il suffirait de mettre cette barrière à<br />
10 000 dinars plus haut pour faire rentrer<br />
dans le marché de l’immobilier des centaines<br />
de milliers de ménages qui eux peuvent boucler<br />
leur plan de financement ».<br />
revendent, en ce moment, jusqu’à 152 euros.<br />
La surenchère sur les intrants de construction<br />
et sur les terrains, corrélée à des taux bancaires<br />
particulièrement élevés concernant l’immobilier<br />
(entre 8 et 14%) et à une demande toujours<br />
plus ample, a de déroutantes répercussions<br />
sur les loyers. Ils sont devenus si élevés qu’ils tendent<br />
à se rapprocher des standards occidentaux.<br />
Le loyer mensuel d’un appartement ou d’un<br />
ensemble de bureaux varie entre 1219 et 4574<br />
euros au centre-ville. Dans les quartiers huppés<br />
de Sacrée Cœur Pyrotechnie, de Fann résidence,<br />
du Point E, des Almadies, des appartements et<br />
résidences de moyen ou grand standing sont<br />
loués entre 1000 et 3000 euros.<br />
Coûts insupportables<br />
Le coût élevé des loyers est d’autant moins<br />
supportable que les revenus de la plupart des<br />
Sénégalais sont bas. Le salaire moyen d’un<br />
cadre de l’administration publique tourne<br />
autour de 300 euros. Un ouvrier dans le secteur<br />
privé gagne à peine 152 euros et un agent<br />
de maîtrise 450 euros.<br />
Force est de constater que le boum de l’immobilier,<br />
qui fait le bonheur des promoteurs, opérateurs<br />
financiers, entrepreneurs en bâtiment et<br />
pourvoyeurs d’intrants qui s’y activent, s’accompagne<br />
d’une insoutenable inflation qui met de<br />
plus en plus de Sénégalais dans l’impossibilité<br />
d’avoir un toit bien à eux, ou même d’en louer.<br />
Au train où vont les choses, une baisse des loyers,<br />
tant réclamée à Dakar, est d’autant moins possible<br />
que les sociétés d’Etat (Banque de l’habitat,<br />
Société nationale de l’habitat à loyer modéré,<br />
Société immobilière du Cap-Vert) censées réguler<br />
le marché en produisant des logements en faveur<br />
des faibles et moyens revenus ont, depuis longtemps,<br />
baissé les bras. Elles sont plutôt portées sur<br />
les réalisations haut de gamme. La législation en<br />
matière de bail immobilier est plus que désuète.<br />
Encore faut-il avoir la possibilité d’agir à la baisse<br />
sur les coûts en amont relatifs au foncier, au loyer<br />
de l’argent, au prix du ciment, entre autres, pour<br />
extraire Dakar de sa spirale inflationniste.
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
Regain de dynamisme pour<br />
le secteur immobilier ivoirien<br />
Après avoir connu une période de stagnation due aux soubresauts économiques et sociopolitiques<br />
avec lesquels le pays flirte depuis bientôt une décennie, le secteur connaît à nouveau un frémissement.<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
Si la multiplicité des litiges relatifs<br />
au foncier urbain pouvait<br />
traduire le dynamisme du secteur<br />
immobilier, alors on pourrait<br />
dire, sans risque de se tromper,<br />
que le secteur immobilier<br />
ivoirien reprend… lentement.<br />
On est bien loin du temps où,<br />
sous la férule de sociétés de<br />
construction immobilière ayant<br />
pour nom Sicogi, Batim-CI,<br />
Iprobat, Interbat, Sipim, SCI<br />
Les Rosiers…, poussaient ça et<br />
là de grands programmes et<br />
opérations immobilières de<br />
construction de plusieurs centaines<br />
de maisons. « Si l’on tient<br />
compte de ce que notre contexte<br />
actuel est marqué par la hausse<br />
des prix des matériaux de<br />
construction et du prix du mètre<br />
carré qui oscille entre 10 000<br />
FCFA sur la route d’Adzopé et<br />
60 000, voire 70 000 FCFA à la<br />
Riviera Golfe, il y a de quoi être<br />
optimiste », explique un cadre<br />
du Ministère de la construction<br />
et de l’urbanisme. Qui<br />
déplore cependant que la ten-<br />
Le « wait and see » de l’immobilier<br />
marocain<br />
Il y a un ralentissement dans les transactions<br />
immobilières depuis un mois,<br />
explique Maître Fayçal Benjelloun,<br />
notaire à Casablanca. Mais, s’empresse<br />
d’ajouter cette figure de proue du corps<br />
notarial marocain, la demande est<br />
encore trop forte pour parler de crise<br />
de subprime qui n’est autre, pour le<br />
notaire marocain, qui s’appuie sur une<br />
étude du FBI, que « l’absence chez<br />
l’Oncle Sam d’un système juridique d’actes<br />
écrits comme dans le droit latin.<br />
Même un vendeur d’aspirateurs peut<br />
vendre de l’immobilier aux USA ». On<br />
est loin d’une telle situation au Maroc,<br />
héritier du droit latin et où les transactions<br />
sont encadrées. Reste que les<br />
questions se posent ça et là sur la vulnérabilité<br />
du marché face à la crise internationale<br />
de l’immobilier.<br />
Offre et demande<br />
Pour le moment, explique le notaire,<br />
« c’est le renchérissement des prix qui<br />
est la principale cause de la baisse de<br />
régime du marché ». Quels sont donc<br />
les facteurs qui font que le mètre carré<br />
vendu à 10 000 dirhams il y a quelques<br />
années dans certaines zones résidentielles<br />
de la capitale économique et à<br />
Marrakech se retrouve aujourd’hui<br />
négocié à 30 000 dirhams ? Les explications<br />
sont nombreuses.<br />
En ce qui concerne Marrakech, il y a,<br />
d’une part, une forte demande d’étrangers<br />
et de nationaux et, d’autre part, un<br />
effet d’éviction de la demande vers cette<br />
ville à cause du blocage des dossiers pratiqué<br />
un certain temps par l’agence<br />
urbaine de Casablanca. Cette évolution<br />
dance générale en soit à l’affranchissement<br />
des normes<br />
prescrites par la loi.<br />
Besoins croissants<br />
En effet, avec la relative normalisation<br />
de la situation<br />
sociopolitique, les besoins en<br />
terrains urbains viabilisés à<br />
bâtir ne cessent de croître. Le<br />
déséquilibre entre l’offre et la<br />
demande accentué, en réalité,<br />
année après année, se pose en<br />
obstacle aux efforts de promotion<br />
de l’auto-construction.<br />
Pour remédier à cette situation,<br />
mais aussi pour endiguer la<br />
prolifération des lotissements<br />
illégaux et le développement<br />
des quartiers précaires, le<br />
Ministère de la construction et<br />
de l’urbanisme avait, dans un<br />
passé récent, engagé une opération<br />
« d’amélioration de l’offre<br />
de terrains urbains à gammes<br />
variées et accessibles au plus<br />
grand nombre ». La phase pilote<br />
du mécanisme de production<br />
de terrains consistant en l’aménagement<br />
de nouveaux espaces,<br />
retenu à cet effet, avait<br />
erratique des prix était en vigueur sur<br />
toute l’année 2007. Mais au terme du<br />
premier trimestre 2008, les professionnels<br />
concèdent bien un ralentissement<br />
sur le moyen standing, qui connaît une<br />
réduction de prix de 10 à 15%.<br />
Pourtant, à les entendre, Casablanca<br />
souffre plus d’un problème d’offre que<br />
de demande. Pour cause, le plan d’aménagement<br />
en vigueur depuis le 17 mars<br />
1989 est arrivé à expiration en 1999. Le<br />
retard enregistré dans la mise à jour de ce<br />
programme explique la pénurie actuelle<br />
de l’offre constatée dans la zone intra<br />
muros. Aussi, le ralentissement des transactions<br />
immobilières pourrait bien être<br />
le phénomène classique du wait and see,<br />
visible à la veille de la promulgation de<br />
grandes lois ou d’orientations. Dans le<br />
cas d’espèces, les propriétaires de biens<br />
immobiliers patientent en espérant une<br />
revalorisation de leur bien avec le nouveau<br />
plan d’aménagement. Idem pour le<br />
vendeur qui espère que l’introduction<br />
d’une nouvelle offre foncière va enfin<br />
faire baisser les prix.<br />
Difficultés intrinsèques du marché<br />
marocain : le problème du noir<br />
Au-delà de ce round d’observation, le<br />
marché immobilier marocain est<br />
confronté dans son ensemble à un problème<br />
bien connu : la dissimilation du<br />
prix de vente entre les parties. La vente<br />
déclarée ne correspond pas généralement<br />
à celle qui est déclarée, d’où un<br />
appauvrissement des caisses de l’Etat,<br />
une insécurité juridique entre les parties<br />
et, pour les statisticiens, une image erronée<br />
du marché de l’immobilier. Puisque<br />
FOCUS IMMOBILIER 13<br />
porté sur 50 hectares (ha) dans<br />
la commune de Cocody.<br />
Regain d’activité<br />
Dans une Côte d’Ivoire où avoir<br />
son propre toit semble être<br />
devenu une priorité, le nouveau<br />
regain d’activité que connaît le<br />
secteur immobilier est perceptible.<br />
A la différence de la tendance<br />
ancienne, la reprise est<br />
tirée essentiellement par les<br />
constructions de résidences<br />
privées - qui poussent comme<br />
des champignons - et les projets<br />
immobiliers initiés par des<br />
mutuelles ou associations de<br />
travailleurs pour leurs adhérents.<br />
Pour Jean François<br />
Kimbe, expert immobilier<br />
franco-ivoirien, « le crédit<br />
immobilier, en Côte d’Ivoire<br />
comme en France, bénéficie<br />
aujourd’hui d’un effet de mode.<br />
l’estimation retenue dans les actes est<br />
biaisée, il est difficile de contrôler les<br />
prix. Pour y remédier, le Ministère de<br />
l’habitat mène actuellement des études<br />
sur le mécanisme du droit de péremption.<br />
Le système consiste à faire au préalable<br />
une déclaration de vente à un organisme<br />
public pour un certain délai. Il<br />
faut admettre que, dans le cas du noir<br />
(dissimilation du prix), le notaire invoque<br />
l’ignorance, et la banque qui<br />
finance le bien est entraînée par la logique<br />
de la concurrence. Quant au fisc, il<br />
a tendance désormais à généraliser la<br />
réévaluation systématique du bien lors<br />
de la cession, ce qui engendre une insécurité<br />
sur la valeur, et donc sur le profit<br />
réalisé. « C’est un gros problème qui rend<br />
la vente difficile. Comment céder un bien<br />
sachant que le fisc peut vous appliquer<br />
un impôt sur une base que vous ne<br />
connaissez pas », renchérit un autre<br />
membre de la Chambre des notaires ?<br />
Faut-il comme le clament certains<br />
acteurs réformer la fiscalité* sur le profit<br />
immobilier ? La voie médiane<br />
consisterait, d’après les praticiens, à<br />
évoluer vers le cas de l’Espagne et de la<br />
France, où la réévaluation du bien est<br />
faite avant la vente.<br />
MBF<br />
Les deux pays connaissent des<br />
situations similaires pour ce qui<br />
est de l’accession à la propriété, le<br />
nombre de propriétaires y a<br />
beaucoup augmenté ».<br />
Crédits moins chers<br />
De plus en plus les crédits<br />
immobiliers coûtent nettement<br />
moins cher et ce n’est pas le<br />
moindre des catalyseurs du<br />
nouveau dynamisme du secteur<br />
immobilier ivoirien. Les<br />
banques n’hésitent pas à étudier,<br />
avec bienveillance, les<br />
demandes de crédit. La BIAO<br />
demande à tout détenteur<br />
la reprise est tirée par les constructions<br />
de résidences privées et les projets<br />
immobiliers initiés par des mutuelles<br />
ou associations de travailleurs.<br />
d’avoir « un compte chèque en<br />
ses livres et dont les revenus réguliers<br />
y sont domiciliés » et de lui<br />
confier son projet immobilier.<br />
Et lui garantit de « trouver<br />
ensemble le prêt adapté à ses<br />
attentes et ses ressources, par la<br />
En attendant le nouveau plan d’aménagement de la ville de Casablanca, l’offre et la demande<br />
s’épient. Un attentisme préjudiciable aux bonnes affaires.<br />
*La taxe est de 20% sur les profits immobiliers,<br />
avec une cotisation minimale de 3% du prix de<br />
vente. Le profit immobilier est l’écart entre le<br />
prix de cession diminué des frais de cession et le<br />
prix d’acquisition augmenté des frais d’acquisition<br />
et des dépenses d’investissement.<br />
définition ensemble d’une solution<br />
de financement unique ». La<br />
BFA, à des conditions de base<br />
quasi-similaires, agrémentées<br />
de quelques garanties complémentaires<br />
(attestation de domiciliation<br />
irrévocable du salaire<br />
fournie par l’employeur, hypothèque<br />
ferme de 1 er ou 2 e rang<br />
sur l’immobilier…), octroie<br />
jusqu’à 15 millions de FCFA de<br />
crédit suivant la quotité cessible<br />
du demandeur.<br />
Seul hic dans le dynamisme<br />
retrouvé du secteur immobilier<br />
ivoirien, la tendance n’est vraiment<br />
pas à la promotion des<br />
logements sociaux à coûts<br />
réduits… Bien du chemin reste<br />
à faire pour permettre à chaque<br />
ivoirien d’acquérir un toit.<br />
Pierre et Vacances investit<br />
270 millions d’euros au Maroc<br />
Le groupe immobilier et de résidences de loisirs Pierre et<br />
Vacances va investir 270 millions d'euros dans un projet de<br />
développement au Maroc, avec pour objectif un parc de 10 000<br />
lits à l'horizon 2013, a annoncé lundi le groupe dans un communiqué.<br />
Le mémorandum d'entente entre le groupe et le gouvernement<br />
marocain a été signé lors de la récente visite au<br />
Maroc du Premier ministre français François Fillon.<br />
Maroc : le logement social<br />
à 140 000 dirhams<br />
A la grande vague des logements économiques à 200 000 dirhams<br />
de la fin des années 90 succédera bientôt celle des logements à<br />
140 000 dirhams. C’est l’objectif d’Al Omrane, holding regroupant<br />
les participations étatiques marocaines et qui vise à moyen<br />
terme une introduction à la Bourse de Casablanca. L’Etat a consacré<br />
un investissement global de 15,5 milliards de dirhams pour<br />
construire ces logements low cost qui seront totalement exonérés<br />
d’impôts. Quelque 130 000 logements en résulteront. Plusieurs<br />
régions sont concernées. Les promoteurs privés prendront part<br />
dans ce projet dans une deuxième phase et pour seulement 35%<br />
de l’investissement total. Le programme vise les familles dont le<br />
revenu mensuel n’excède pas 1,5 fois le smig (2500 dirhams). Les<br />
immeubles construits dans le cadre de ce programme seront de<br />
trois niveaux dans le milieu urbain (107 000 unités) avec tous les<br />
équipements de sécurité prévus.<br />
Italcementi renforce sa<br />
présence au Maroc<br />
Le cimentier italien Italcementi a décidé de renforcer sa présence au<br />
Maroc à travers la construction d’une usine près d’Agadir, pour un<br />
investissement de 150 millions d’euros. La production est estimée à<br />
2 millions de tonnes/an. A noter que la consommation nationale de<br />
ciment est passée de 7,5 millions de tonnes en 2003 à 13 millions<br />
fin 2007, et devrait atteindre 20 millions d'ici 2012.<br />
Un programme pour le<br />
logement en Algérie<br />
A la fin avril, l’état d’avancement du programme quinquennal de la<br />
construction des logements atteignait 47%. Le Département de<br />
l’habitat entend livrer 540 000 logements dans un délai d’une<br />
année. A la fin 2007, un taux de 64% de l’enveloppe budgétaire<br />
allouée au programme de l’ordre de 55 milliards de DA a été<br />
consommé. Dans l’ensemble le pays vise la construction d’un parc<br />
immobilier de 7 millions de logements.<br />
Intercontinental Hotels &<br />
Resorts au Maroc<br />
Intercontinental Hotels & Resorts a annoncé la conclusion d’un<br />
accord avec le promoteur immobilier marocain Groupe Cadex<br />
pour l’ouverture au Maroc de son premier complexe hôtelier et<br />
résidentiel dans la ville de Marrakech. Il s’agit de la première opération<br />
réalisée au Maroc aussi bien par l’enseigne InterContinental<br />
Hotels & Resorts que par la maison mère IHG. L’ouverture de ce<br />
nouveau centre InterContinental Marrakech Resort & SPA est prévue<br />
pour le premier trimestre 2011. En plus de l’Intercontinental<br />
Marrakech Resorts & SPA, le Groupe Cadex planifie actuellement<br />
d’autres projets dans la ville ocre et divers investissements à<br />
Casablanca et à Tanger.
14<br />
Algérie : plus de 4000<br />
logements livrés à Oran<br />
Sur un programme de 5000 logements en location-vente<br />
affecté à la wilaya d'Oran, l'Agence de l'amélioration et du<br />
développement du logement a livré en date du 1er mai 2008<br />
plus de 4000 appartements, soit un taux de livraison de<br />
80%. Selon l’agence chargée du programme, le taux de<br />
livraison à Oran va atteindre 92% à la fin de l’année.<br />
Le Burkina-Faso se dote<br />
d’un guichet unique pour<br />
l’acte de construire<br />
Le Premier ministre du Burkina-Faso, Tertius Zongo, a présidé<br />
à la cérémonie de lancement du Centre de facilitation<br />
des actes de construire (CEFAC). Ce guichet unique est destiné<br />
à faciliter l’acte de construire en regroupant les procédures<br />
d’acquisition. Les formalités concernant l’obtention<br />
du certificat d’urbanisme, du permis de construire et du<br />
certificat de conformité ont été également assouplies. Au<br />
terme de cette réforme, l’acte de construire s’obtient en 30<br />
jours au lieu de 226 jours par le passé.<br />
USA : fin de crise des<br />
<strong>subprimes</strong> dans le marché<br />
immobilier<br />
Les mises en chantier ont, à la surprise générale, bondi de<br />
8,2% en avril par rapport à mars pour s'établir à 1,032 million<br />
d'unités (en rythme annuel), mais les analystes ne pensent<br />
pas que le secteur sinistré qu'est l'immobilier va rebondir<br />
rapidement. Cette hausse est la plus importante enregistrée<br />
depuis janvier 2006, a annoncé vendredi le Département<br />
du Commerce, et elle est nettement supérieure aux attentes<br />
des analystes, qui tablaient sur 940 000 mises en chantier.<br />
Les permis de construire ont également enregistré une forte<br />
hausse de 4,9% à 978 000, là aussi très au-delà des attentes<br />
des analystes qui prévoyaient 912 000 unités. Les deux indices<br />
sont revenus à leur niveau le plus élevé depuis février.<br />
Les mises en chantier étaient tombées en mars à leur plus<br />
bas niveau en 17 ans.<br />
Algérie : le CTRF surveille<br />
de près les transactions<br />
immobilières<br />
La Cellule de traitement du renseignement financier<br />
(CTRF) en Algérie a entrepris de renforcer sa surveillance<br />
des transactions immobilières. Une manière pour les autorités<br />
d’encadrer un marché de l’informel dont 40% pourraient<br />
relever du blanchiment d’argent.<br />
FOCUS IMMOBILIER<br />
Tunisie : croissance ininterrompue<br />
de l’immobilier depuis quinze ans<br />
Avec une hausse des prix d’environ 8% par an en moyenne, le marché de l’immobilier en Tunisie<br />
entame sa quinzième année de croissance ininterrompue.<br />
Walid Kefi, Tunis<br />
Des stations balnéaires huppées<br />
aux communes rurales de<br />
charme, en passant par les villes<br />
les moins dynamiques enclavées<br />
dans le centre et le sudouest<br />
du pays, l’irrésistible surchauffe<br />
dans l’immobilier s’est<br />
emparée de tout le territoire en<br />
Tunisie. Ce pays ressemble,<br />
depuis quelques années, à un<br />
immense chantier à ciel ouvert.<br />
Des dizaines de nouveaux quartiers<br />
et des villes entières ont<br />
jailli du sol un peu partout, portant<br />
à 80% le taux des ménages<br />
propriétaires de leur logement.<br />
Un record en la matière pour ce<br />
petit pays peu nanti en ressources<br />
naturelles.<br />
Il y a seulement une vingtaine<br />
d’années, la Société nationale<br />
immobilière de Tunisie (SNIT)<br />
était le seul intervenant sur<br />
le marché. Aujourd’hui, le<br />
pays compte 1460 promoteurs<br />
immobiliers, en majorité des<br />
privés. « Le secteur est actuellement<br />
en plein boom grâce à une<br />
demande de plus en plus forte »,<br />
se réjouit Moncef Koôli, président<br />
de la Chambre syndicale<br />
des promoteurs privés relevant<br />
de l’Union de l’industrie, du<br />
commercre et de l’artisant, la<br />
centrale patronale tunisienne.<br />
Des hausses record dans les<br />
régions côtières<br />
L’absence de logements locatifs<br />
à des prix atrayants, les transferts<br />
des émigrés, les surliquidités<br />
des banques et l’attache-<br />
ment des Tunisiens à la proriété<br />
de leur logement, synonyme<br />
d’une certaine réussite sociale,<br />
incitent en effet de plus en plus<br />
de gens à posséder des biens<br />
immobiliers malgré la haussse<br />
continue des prix.<br />
Selon les données de la<br />
Chambre syndicale des promo-<br />
teurs privés, les prix de l’immobilier<br />
enregistrent une augmentation<br />
de 8% en moyenne<br />
annuellement depuis quinze<br />
ans.<br />
Le prix moyen du mètre carré<br />
fini d’un appartement de<br />
haut standing a plus que doublé<br />
entre 1994 et 2007, passant<br />
de 600 à plus de 1400<br />
dinars (1 dinar = 0,56 euro) à<br />
Tunis et dans la majorité des<br />
villes côtières.<br />
Dans certains quartiers huppés<br />
dans la périphérie de Tunis,<br />
comme la cité Ennasr ou La<br />
Marsa, les prix ont pulvérisé<br />
tous les records, avec une<br />
hausse de 15% pour le haut<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
Quand la Bourse de Casablanca<br />
collectionne les pierres tombales<br />
En deux ans, quatre groupes immobiliers ont tâté de la bourse. Des succès immenses qui font le jeu<br />
de Delta Holding, dernière à venir solliciter le marché.<br />
Par Adama Wade, Casablanca<br />
Avec Delta Holding, cotée pour la première<br />
fois le jeudi 15 mai 2008 (photo),<br />
la Bourse de Casablanca accueille la<br />
deuxième entreprise à s’inscrire à la cote<br />
au titre de l’année 2008. C’est surtout, en<br />
l’espace de deux ans, la quatrième valeur<br />
du secteur de l’immobilier à venir solliciter<br />
le marché. Le groupe Addoha avait<br />
ouvert le bal le 6 juillet 2006 à un cours<br />
de 585 dirhams. Le 15 mai dernier, la<br />
valeur du groupe présidée par Anas<br />
Sefrioui affichait 2100 dirhams après<br />
avoir procédé à un split au début de cette<br />
année. Tout en concédant au promoteur<br />
une marge de progression énorme en<br />
raison de la qualité de son business plan<br />
(basé sur du foncier déjà acquis et sur un<br />
passage très médiatisé du segment économique<br />
vers le moyen et haut standing) et<br />
de l’alliance récente avec Fadesa Maroc,<br />
des analystes rappellent qu’Addoha affiche<br />
un PER élevé, de plus de 80x.<br />
Mathématiquement, cela veut dire qu’il<br />
faut encaisser 80 fois le bénéfice par<br />
action pour rattraper le cours. Un investissement<br />
d’autant plus cher que la<br />
bourse traite à un PER moyen de 24x. Si<br />
Addoha est cher, que dire alors de la CGI,<br />
introduite en bourse durant l’été 2007 et<br />
qui, de performances en performances,<br />
présente aujourd’hui un ratio multiple<br />
de 100 ? La situation paradoxale de ces<br />
deux valeurs, qui continuent d’accaparer<br />
d’importants volumes d’échanges tout<br />
en progressant, s’explique par la forte<br />
attraction qu’exerce l’immobilier sur la<br />
bourse. C’est sans doute là qu’il faut<br />
chercher les raisons du succès de la souscription<br />
de Delta Holding, à travers la<br />
cession de 640 000 actions et l’émission<br />
de 380 000. Souscrite 22 fois, la valeur<br />
sert d’examen de rattrapage à tous ceux<br />
Delta Holding : plus d’un million d’actions mises en vente<br />
Au total, ce sont 1 020 000 actions qui<br />
sont offertes au public au prix de 920 dirhams<br />
par action. Le montant global de<br />
l’opération était de 938 400 000 dirhams.<br />
La période de souscription prévue<br />
du 24 avril au 2 mai 2008 a été clôturée<br />
par anticipation le 25 avril 2008. Les résultats<br />
techniques de cette opération ont<br />
révélé que le nombre des actions demandées<br />
a atteint 22 237 158, contre<br />
1 020 000 actions attribuées. Par ailleurs,<br />
standing l’an dernier. La même<br />
tendance haussière a concerné<br />
le logement social dans toutes<br />
les régions côtières. Le prix du<br />
mètre carré fini de ce type de<br />
logement, réservé aux salariés<br />
dont le revenu est inférieur à<br />
500 dinars par mois, a atteint<br />
800 dinars, contre à peine 300 il<br />
« La demande est telle que nous démarrons<br />
la construction avec des taux de<br />
précommercialisation de près de 90%,<br />
notamment au niveau des villes côtières. »<br />
ya quinze ans. Conséquence :<br />
beaucoup de Tunisiens appartenant<br />
à la classe moyenne ont<br />
aujourd’hui de plus en plus de<br />
difficultés à trouver un toit. Tel<br />
est le paradoxe du marché<br />
immobilier : sa surchauffe fait le<br />
bonheur des uns et le malheur<br />
des autres.<br />
Fait nouveau toutefois : l’irrésistible<br />
envolée des prix touche<br />
depuis trois ans l'ensemble<br />
des villes les moins dynamiques<br />
dans le centre et le<br />
sud-est du pays.<br />
« La hausse des prix, qui<br />
concerne désormais tout le territoire,<br />
est due essentiellement<br />
au manque des réserves fonciè-<br />
res ayant provoqué un renchérissement<br />
des terrains viabilisés<br />
et la flambée des prix des<br />
matériaux de construction qui<br />
ont triplé pour certains produits<br />
comme l’acier », explique<br />
M. Koôli, estimant que la<br />
baisse des prix prévue en<br />
Europe ne devrait pas concerner<br />
la Tunisie.<br />
Les promoteurs et les banques<br />
touchent le jackpot<br />
Les promoteurs sont aux anges.<br />
La demande reste très forte<br />
malgré une conjoncture économique<br />
morose et une offre de<br />
plus en plus abondante et divesifiée<br />
avec le lancement de la<br />
construction de trois complexes<br />
immobiliers de luxe dans la<br />
périphérie de Tunis par des<br />
groupes émiratis.<br />
A preuve : les délais de commercialisation<br />
allant de deux à<br />
huit mois au maximum n’ont<br />
jamais été aussi courts. « La<br />
demande est telle que nous<br />
démarrons la construction avec<br />
des taux de précommercialisation<br />
de près de 90 %, notamment<br />
au niveau des villes côtières »,<br />
précise Samir Letaïef, un promoteur<br />
spécialisé dans le haut<br />
standing à Tunis.<br />
32 261 souscripteurs ont pris part à l’opération<br />
de 18 régions et 25 nationalités. Le<br />
montant souscrit a atteint 20 458 185<br />
360 dirhams, avec un taux de satisfaction<br />
s’établissant à 4,59%. La cotation de la<br />
valeur Delta Holding s’effectuera sur le<br />
marché principal, dans le secteur<br />
« Sociétés de portefeuille – holding », et ce<br />
en mode « continu ». Elle disposera du<br />
code 10 900 et du ticker DHO.<br />
Les banques, de leur côté, se<br />
frottent les mains et rivalisent<br />
d’offres pour conquérir de<br />
nouveux clients. D’autant plus<br />
que le système bancaire continue<br />
de financer à hauteur de<br />
93% l’acquisition de logements<br />
neufs ou anciens en<br />
Tunisie, selon le dernier rapport<br />
annuel de la Banque<br />
centrale de Tunisie (BCT).<br />
Même si les taux d’intérêt restent<br />
un tant soit peu dissuasifs,<br />
plusieurs banques ont allongé<br />
la durée du remboursement à<br />
25 ans au lieu de 15 auparavant.<br />
« Le crédit immobilier est une<br />
activité très peu risquée, même<br />
en période d’inflation. Si jamais<br />
le client ne parvenait pas à honorer<br />
ses engagements, la banque<br />
se rembourserait largement sur<br />
la vente du bien », souligne un<br />
cadre de la Banque internationale<br />
arabe de Tunisie (BIAT),<br />
première banque privée du<br />
pays. En 2007, les banques<br />
tunisiennes ont débloqué près<br />
de 5 milliards de dinars de crédits<br />
logement, dont près de<br />
40% proviennent de la seule<br />
Banque de l’habitat (BH,<br />
publique), qui s’est spécialisée<br />
dans ce segment.<br />
Delta Holding, cotée pour la première fois<br />
le jeudi 15 mai 2008.<br />
qui ont raté le train d’Addoha et du CGI,<br />
deux IPO de référence. Aussi, dès sa cotation,<br />
la valeur a fait l’objet d’une véritable<br />
ruée, accaparant 30,4% du négoce le<br />
vendredi 16 mai sur le marché central.<br />
Après avoir terminé la semaine sur une<br />
hausse de 3,16%, Delta Holding devra,<br />
compte tenu du taux de satisfaction assez<br />
bas à la clôture de la période de souscription,<br />
faire l’objet d’une âpre bataille de<br />
positionnement sur le marché central.<br />
Sauf à connaître la mauvaise passe de la<br />
SNEP (matériel PVC), filiale d’Ynna<br />
Holding, et seule entreprise à vocation<br />
immobilière à ne pas avoir connu de performance<br />
significative à la bourse, Delta<br />
Holding devrait rapidement rattraper<br />
son retard. Les observateurs estiment en<br />
effet qu’au cours actuel de 980 dirhams,<br />
la valeur est loin de correspondre à son<br />
fort potentiel de développement dans le<br />
BTP et l’immobilier.
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 INVESTISSEMENT<br />
15<br />
Investissement : frénésie<br />
indienne au Sénégal<br />
Les mines, la chimie, le secteur bancaire, les infrastructures ferroviaires et l’agriculture sont les fers<br />
de lance de l’investissement indien au Sénégal.<br />
Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />
Le business indien au Sénégal est tiré par le<br />
géant de la sidérurgie mondiale. Le groupe<br />
de Lakshmi Mittal a signé avec l’Etat du<br />
Sénégal un contrat d’exploitation des<br />
mines de fer dans la partie sud-est du<br />
Sénégal d’une valeur de 450 milliards de<br />
francs CFA (environ 900 millions de dollars).<br />
Mittal fait ainsi du Sénégal sa porte<br />
d’entrée pour ses investissements en<br />
Afrique de l’Ouest. Les réserves totales de<br />
minerai de fer sont estimées à quelque 750<br />
millions de tonnes et comprennent aussi<br />
des gisements d’hématite et de magnétite.<br />
Outre l’exploitation de la mine, le projet<br />
comprend la construction d’un port minéralier<br />
à Bargny, près de Dakar, et de 750<br />
kilomètres de chemin de fer pour relier la<br />
mine au port. La production doit démarrer<br />
en 2011 pour atteindre progressivement<br />
une capacité annuelle de 25 millions de<br />
tonnes. La société étudiera également des<br />
possibilités d’investissements dans les installations<br />
sidérurgiques en aval.<br />
Secteur bancaire<br />
Comme si l’Inde voulait s’engouffrer dans<br />
la brèche de la politique de diversification<br />
des partenaires économiques chère au président<br />
Abdoulaye Wade, elle se signale aussi<br />
dans le domaine bancaire. Dakar va abriter<br />
le mois prochain le bureau régional de la<br />
banque indienne Eximbank (Export<br />
Import Bank of India). L’accord de siège a<br />
déjà été signé récemment dans la capitale<br />
sénégalaise. L’ambition de l’institution<br />
financière indienne, c’est de booster les<br />
investissements et surtout les relations<br />
commerciales entre l’Inde et le reste du<br />
monde. En cela, Eximbank of India, créée<br />
en 1981 par le gouvernement indien, joue<br />
un rôle important de facilitation pour le<br />
commerce extérieur indien en aidant les<br />
sociétés indiennes tournées vers l’export.<br />
L’incursion indienne dans un secteur<br />
bancaire en pleine croissance au Sénégal<br />
conforte l’ancrage des Asiatiques dans<br />
d’autres secteurs clés du pays. Il en est<br />
ainsi du domaine des phosphates, un<br />
des produits d’exportation phares du<br />
Sénégal avec les Industries chimiques du<br />
Sénégal, naguère considérées comme le<br />
fleuron de l’industrie locale. L’Indian<br />
Farmers Fertiliser Co (IFFCO) a acquis<br />
L’incursion indienne dans un<br />
secteur bancaire en pleine<br />
croissance au Sénégal<br />
conforte l’ancrage des<br />
Asiatiques dans d’autres<br />
secteurs clés du pays.<br />
85% des actions de l’entreprise sénégalaise.<br />
Partenaire stratégique du Sénégal<br />
dans la société, elle s’engage à procéder à<br />
une recapitalisation à hauteur de 100<br />
millions de dollars. Il est aussi prévu un<br />
plan triennal d’investissement estimé à<br />
100 autres millions de dollars. IFFCO,<br />
désormais actionnaire majoritaire des<br />
ICS, est présenté comme le premier producteur<br />
d’engrais en Inde. Mais au<br />
Sénégal, elle ne s’intéresse qu’à l’activité<br />
extraction minière de l’entreprise. Dans<br />
les milieux industriels du pays, les avis<br />
sont unanimes et estiment que les<br />
Indiens ont fait ainsi une bonne affaire<br />
car les ICS disposent de réserves importantes<br />
en phosphates de bonne qualité<br />
(plus de 60 millions de tonnes). Le<br />
contrat à long terme signé entre l’Etat du<br />
Sénégal et IFFCO stipule que la partie<br />
indienne achète la totalité de la production<br />
d’acide à des prix préférentiels.<br />
Production de riz<br />
Ces dernières semaines, le dynamisme<br />
économique indien s’est manifesté dans<br />
l’agriculture. Après avoir fourni plus de<br />
500 tracteurs aux agriculteurs par le biais<br />
de l’homme d’affaires sénégalais Cheikh<br />
Amar, l’Inde a décidé de s’engager dans<br />
l’opération dite « Plan d’irrigation du fleuve<br />
Sénégal », un programme d’urgence visant<br />
l’aménagement de terres pour la production<br />
de riz au nord du pays.<br />
Chemin de fer<br />
Enfin, l’Inde, par l’intermédiaire d’une de<br />
ses firmes du nom de Rites, vient de terminer<br />
les études de faisabilité de la ligne<br />
ferroviaire Dakar-Ziguinchor (453 kilomètres).<br />
Ce grand projet, qui va contribuer<br />
au désenclavement de la partie sud<br />
du pays, devrait coûter 1494 millions de<br />
dollars pour un taux de rentabilité économique<br />
de 16,10% et un retour sur investissements<br />
de 5,5%.<br />
Maroc : croissance de 6,5%<br />
du PIB au titre des trois<br />
premiers mois de 2008<br />
Le PIB marocain devrait croître de 6,5% en glissement<br />
annuel au premier trimestre et de 6,1% au second. En raison<br />
d’un niveau de pluviométrie jugé insuffisant et d’une<br />
répartition spatio-temporelle non équilibrée, la production<br />
céréalière est estimée à 50 millions de quintaux, soit 18%<br />
inférieure aux prévisions. Dans ce sillage, la croissance du<br />
PIB agricole devrait s’établir à 10,2% au premier trimestre,<br />
avant de se ralentir pour se fixer à 9,9% au second trimestre.<br />
Hors agriculture, la valeur ajoutée devrait croître de<br />
5,6%, puis de 5,2% au terme des premier et deuxième trimestres<br />
respectivement.<br />
Coupures d’électricité<br />
prévues en juin<br />
en Ethiopie<br />
La capitale éthiopienne connaîtra en juin de longues coupures<br />
de courant en raison de la baisse du niveau de l'eau<br />
dans les stations hydroélectriques, a-t-on annoncé officiellement<br />
à Addis Abeba. La ville, qui compte cinq millions<br />
d'habitants, manquera d'énergie trois jours par semaine, a<br />
précisé dans un communiqué le service concerné,<br />
l’Ethiopian Electric Power Corporation. « Le changement du<br />
climat, qui inflige des dégâts graves au niveau international,<br />
est la cause principale de la faible pluviométrie au moment de<br />
la saison des pluies en Ethiopie », a déclaré le ministre de<br />
l'Eau, Asfaw Dingamo, cité par des médias d'Etat.<br />
Nigeria : enquête sur une<br />
compagnie étrangère<br />
Le gouvernement nigérian a annoncé lundi sa décision de<br />
lancer une enquête sur les accusations selon lesquelles les<br />
compagnies pétrolières étrangères contourneraient la loi<br />
sur les quotas et emploieraient trop de travailleurs étrangers,<br />
aux dépens des salariés locaux. Le gouvernement « ne<br />
tolérera pas une situation dans le cadre de laquelle les travailleurs<br />
nigérians dans le secteur du gaz et du pétrole seraient<br />
soumis à des pratiques non conformes aux pratiques stipulées<br />
par le droit du travail », a indiqué le ministre adjoint du<br />
Pétrole, Odein Ajumogobia, dans un communiqué. M.<br />
Ajumogobia a précisé auprès du syndicat Nupeng, représentant<br />
les cols bleus de l'industrie pétrolière, que son<br />
ministère allait collaborer avec le ministre du Travail dans<br />
le cadre de cette enquête.<br />
Merinal, le laboratoire algérien qui voyage bien<br />
Par Ihsane El Kadi, Alger<br />
C’est à son début une histoire un peu californienne.<br />
Deux jeunes médecins fraîchement<br />
diplômés traversant Alger à « toute allure » à<br />
l’heure de la fermeture des bureaux. Ils ont entre<br />
les mains « une lettre de garantie », sésame, arraché<br />
à bout de souffle pour émarger à une ligne de<br />
crédit du FADES qui se referme le jour même :<br />
« Vous auriez pu venir demain après tout », répond<br />
le préposé, se souvient en riant Nabil Mellah, le<br />
DG de Merinal, qui partage son grand bureau<br />
avec son complice du premier jour Hassan<br />
Tiouririne, DG adjoint.<br />
Nous sommes en 1997 et lancer un laboratoire de<br />
produits pharmaceutiques – « avec seulement 8<br />
millions de dinars d’apport (105 000 dollars<br />
environ) » – dans un pays en quasi-guerre civile<br />
requiert une certaine dose d’optimisme. « Nous<br />
avons voulu dès le départ faire de la production de<br />
médicaments » : voilà donc ce qui fait la singularité<br />
de ces jeunes porteurs de projets. Le gouvernement<br />
algérien va bientôt décider d’imposer<br />
aux importateurs de médicaments de devenir<br />
également producteurs locaux au bout de trois<br />
années d’activités. Une idée d’avance.<br />
Onze années plus tard, ce n’est donc pas un<br />
hasard si Merinal est, avec 1,5 milliard de dinars<br />
de chiffre d’affaires, le second producteur privé, le<br />
troisième derrière le grand groupe semi-public<br />
Saidal. L’activité d’importation, assurée par une<br />
« société sœur », Vapropharm, a pesé 1,2 milliard<br />
de dinars de chiffre d’affaires la même année, faisant<br />
du duo – en cours de passage à une holding –<br />
le quatrième acteur dans le médicament en<br />
Algérie, un marché de 1,8 milliard de dollars en<br />
2007. Dans la zone industrielle de Smar, à l’est<br />
d’Alger, les locaux de Merinal, où fleure bon une<br />
ambiance décontractée de « start-up siliconienne<br />
», sont, avec un effectif de 200 personnes, débordés<br />
par le succès : « Nous cherchons un terrain<br />
pour un nouveau siège social ».<br />
Façonner pour le marché européen…<br />
La croissance du laboratoire Merinal – félicité dès<br />
2002 par son bailleur de fonds FADES – a reposé<br />
sur trois volets, une politique d’achats de dossiers<br />
pour produire du générique, une production<br />
sous licence de princeps, molécule mère de<br />
grands laboratoires étrangers (40 produits enregistrés<br />
entre génériques et licence) et les commandes<br />
du laboratoire jordanien Hikma, qui ont<br />
fortement contribué aux 3 millions de boîtes<br />
façonnées en 2005-2006. Nabil Mellah regrette,<br />
bien sûr, l’abandon de la protection de la production<br />
nationale de médicaments – une liste de 128<br />
produits était concernée jusqu’en 2004-2005 – et<br />
sait, en tant que secrétaire général de l’Union<br />
nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP),<br />
en parler passionnément. Les solutions existent<br />
Le groupe de Lakshmi Mittal a signé avec l’Etat<br />
du Sénégal un contrat d’exploitation des mines<br />
de fer dans la partie sud-est du Sénégal d’une<br />
valeur de 900 millions de dollars.<br />
Matières premières prospectées en Inde, contrats de licence en Europe, premiers produits enregistrés en Afrique<br />
de l’Ouest : Merinal, troisième producteur de médicaments en Algérie, travaille avec un grand compas.<br />
cependant pour résister à l’agressivité des importations<br />
: « Nous développons de vrais partenariats<br />
en amont, nous sommes souvent en Inde, près de<br />
nos fournisseurs de matières premières ; nous<br />
avons beaucoup diversifié notre gamme de produits,<br />
investi dans l’achat de bons dossiers de générique<br />
qui assurent bio-équivalence et exclusivité<br />
commerciale, et dépensé pour faire connaître notre<br />
laboratoire et ce qu’il propose. Nous avons plus de<br />
40 délégués médicaux ». Mieux encore que de se<br />
défendre sur le marché domestique, les jeunes<br />
dirigeants de Merinal tablent sur un avantage<br />
comparatif maghrébin pour réexporter : « La<br />
fourniture du marché européen à partir de l’Inde<br />
n’est plus possible. Les délocalisations européennes<br />
dans la fabrication de médicaments descendent vers<br />
le sud de la Méditerranée. Cela permet de mieux<br />
gérer les commandes. Même Chypre et Malte, les<br />
actuelles places fortes, vont devenir chers. Nous<br />
avons un vrai défi à gagner avec le façonnage de<br />
médicaments pour le marché européen », parie,<br />
enthousiaste, Nabil Mellah.<br />
Un premier pied en Afrique de l’Ouest<br />
« Nous étions assis ici même à cette table, et puis<br />
l’un d’entre nous a dit, pourquoi on n’exporterait<br />
pas nos produits vers l’Afrique ? » C’était en 2006<br />
et les acolytes Nabil et Hassan ne savaient pas<br />
combien ce serait dur. « Il faut savoir que plus de<br />
90% de la distribution de produits pharmaceuti-<br />
ques en Afrique de l’Ouest, ou nous voulions mettre<br />
un pied, est tenu par un gros opérateur français ».<br />
C’est un appel d’offres du Ministère ivoirien de la<br />
santé pour un antalgique qui va ouvrir la brèche :<br />
« Nous avons soufflé le marché pour deux centimes<br />
d’euros à un laboratoire marocain qui en parle<br />
encore deux ans après ». En 2007, le chiffre d’affaires<br />
à l’exportation n’était que de 200 000 euros,<br />
mais la Côte d’Ivoire, un marché de référence<br />
« Nous étions assis ici même à<br />
cette table, et puis l’un d’entre<br />
nous a dit, pourquoi on<br />
n’exporterait pas nos produits<br />
vers l’Afrique ? »<br />
dans la région, a ouvert de vraies perspectives en<br />
Afrique subsaharienne : Merinal a déposé des<br />
demandes d’enregistrement de ses produits au<br />
Sénégal, au Cameroun, au Burkina-Faso et en<br />
Mauritanie. Le métier de l’exportation est<br />
cependant un sacerdoce en Algérie. « Vous ne<br />
pouvez pas vous imaginer tous les courriers qu’il<br />
faut échanger avec la Banque d’Algérie pour obtenir<br />
le règlement en devises de petit frais de transit<br />
dans le port d’Abidjan », affirme Nabil Mellah sur<br />
le ton enjoué d’un scout qui sort le premier du<br />
bois, en vainqueur du jeu de piste. Merinal va<br />
continuer à voyager...
16<br />
GESTION PUBLIQUE<br />
Guinée-Bissau : 10 millions<br />
de dollars à l’éducation<br />
Une grève des enseignants pour cause de retard de salaires menaçait le système éducatif bissau-guinéen. La Banque<br />
mondiale a mis la main à la poche pour empêcher l’irréparable.<br />
Par Aliou Diongue, Dakar<br />
La Banque mondiale vient de consentir à la<br />
Guinée-Bissau un don de 10 millions de dollars<br />
pour un projet d’urgence dans le secteur de<br />
l’éducation. Approuvé le 29 avril, le don va servir<br />
à payer les salaires des enseignants du cycle<br />
primaire. La fourniture continue de services<br />
publics d’éducation était mise en péril par une<br />
grève des enseignants décrétée au début de l’an-<br />
née pour protester contre le retard accusé dans<br />
le paiement des salaires. Le don garantit le paiement<br />
régulier des salaires du personnel enseignant<br />
pour le reste de l’année.<br />
En 2009, un autre appui devrait prendre le relais,<br />
celui relatif à l’Initiative pour une mise en œuvre<br />
accélérée du programme EPT. Cet appui devrait<br />
permettre à la Guinée-Bissau de continuer à faire<br />
des progrès en direction de la réalisation des<br />
Objectifs du millénaire pour le développement<br />
(ODM) relatifs à l’éducation.<br />
S’il est vrai que le secteur de l’éducation, en<br />
Guinée-Bissau, connaît « une évolution positive »<br />
jugée suffisamment « encourageante » par la<br />
Banque pour justifier un effort d’accompagnement,<br />
il n’en demeure pas moins que les difficultés<br />
et les défis à relever dans ce secteur, accentués<br />
par la guerre civile de 1998-1999 et l’instabilité<br />
politique, sont nombreux.<br />
Les performances du système éducatif bissauguinéen<br />
sont en effet très médiocres. Le taux<br />
brut de scolarisation est de 62% (79% chez les<br />
garçons et 45% chez les filles), contre des<br />
moyennes africaines de 72% (84% et 69%). Le<br />
taux d’analphabétisme est de 66% (82% chez<br />
les femmes), contre des moyennes africaines<br />
respectivement de 42% et 50%.<br />
Les inconvénients de la guerre<br />
La médiocrité du système éducatif bissau-guinéen<br />
est l’une des traductions de l’impact de<br />
l’instabilité politique du pays. Du fait de la<br />
guerre civile en 1998-1999, la croissance du<br />
PIB, qui était initialement projetée à 5,24%, est<br />
finalement tombée à 1,5%.<br />
Classée 175 e sur 177 pays dans l’index de développement<br />
humain 2007/2008 du PNUD, la<br />
Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres<br />
du monde. Mais des efforts considérables ont<br />
été accomplis au cours des dernières années<br />
pour restaurer la stabilité politique et sociale et<br />
les fondamentaux de la démocratie, des conditions<br />
nécessaires pour restaurer la confiance des<br />
partenaires au développement et relancer la<br />
machine économique. Successivement, des<br />
élections législatives et présidentielles se sont<br />
tenues en mars 2004 et en juin-juillet 2005.<br />
Première épreuve<br />
La jeune démocratie bissau-guinéenne n’a cependant<br />
pas tardé à subir sa première épreuve. Le<br />
gouvernement installé en 2005 a vite trébuché sur<br />
un vote de défiance du Parlement en mars 2006.<br />
Ce test de maturité semble avoir été passé avec<br />
succès puisqu’un nouveau gouvernement a pu<br />
être formé, dans le cadre d’un pacte national de<br />
stabilité politique. Le règlement pacifique et par<br />
la voie politique de ces difficultés a confirmé la<br />
réalité des avancées démocratiques du pays.<br />
Un nouveau test politique se profile à l’horizon<br />
avec les élections législatives prévues en<br />
octobre prochain. Bissau a certainement<br />
besoin d’un appui conséquent de la part des<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
La Belgique défend sa vision des Grands Lacs<br />
Ces derniers jours, Chatham House, un think tank londonien de réputation mondiale spécialisé sur les relations<br />
internationales, a abrité une conférence animée par deux diplomates belges chevronnés : Josef Smets,<br />
envoyé spécial belge pour la région des Grands Lacs, et le directeur Afrique au Ministère belge des affaires<br />
étrangères, Guy Trouveroy.<br />
Par Charles Bambara, Londres<br />
La Belgique, ancienne puissance coloniale, tient à<br />
soigner son image, surtout dans la région des<br />
Grands Lacs africains où elle est souvent accusée<br />
de tous les maux. Les visites des délégations<br />
ministérielles belges se sont multipliées dans la<br />
région, en RDC, au Burundi, et même au<br />
Rwanda, pour montrer la bonne volonté de<br />
Bruxelles à l’égard de ses anciennes colonies.<br />
Vision et stratégie belge pour les Grands Lacs<br />
Il était question pour ces deux diplomates de<br />
présenter la vision et la stratégie belge pour la<br />
région des Grands Lacs, la seule région où la<br />
Belgique est traditionnellement présente et où<br />
elle développe à fond son partenariat avec<br />
l’Afrique. « Nous voulons être sûrs que l’Afrique<br />
centrale ne soit pas oubliée. Toute l’attention de<br />
la communauté internationale se porte sur le<br />
Darfour et l’on oublie facilement que la RDC a<br />
vu disparaître au cours de sa guerre civile trois à<br />
quatre millions de Congolais. Nous voulons<br />
autant d’attention pour le Kivu que pour le<br />
Darfour, et comme membre non permanent du<br />
Le parlement a inscrit à son<br />
ordre du jour la question des<br />
accords miniers passés avec<br />
la Chine. Il y a eu donc un<br />
début de prudence dans le<br />
secteur minier, sur le volet<br />
de la transparence.<br />
Conseil de sécurité nous ferons tout pour attirer<br />
l’attention de la communauté internationale sur<br />
le Kivu ». Voilà autant de bonnes intentions<br />
énoncées dans les déclarations liminaires des<br />
diplomates belges, venus dans la capitale britannique<br />
déployer leurs talents en relations<br />
Des efforts considérables<br />
ont été accomplis au cours<br />
des dernières années pour<br />
restaurer la stabilité politique<br />
et sociale et les fondamentaux<br />
de la démocratie.<br />
publiques. Il existe, selon eux, une expertise<br />
belge sur cette région des Grands Lacs, et une<br />
volonté de la partager.<br />
Tout est priorité<br />
La RDC a traversé des hauts et des bas ces cinquante<br />
dernières années. Au plus fort de l’actuelle<br />
crise, sept pays de la région étaient<br />
impliqués dans les combats. Depuis la sortie<br />
de crise, dans ce pays grand comme l’Europe<br />
de l’Ouest, tout est devenu priorité. « Mais il y<br />
a tellement de difficultés, tellement de défis que<br />
même la plus petite aide est significative, car<br />
pouvant faire une grande différence sur le terrain<br />
», selon les diplomates belges.<br />
Et pour montrer l’importance accordée à<br />
l’Afrique et particulièrement à cette région des<br />
Grands Lacs, l’un des intervenants belges dira<br />
que le département Afrique est le plus important<br />
au Ministère belge des affaires étrangères, alors<br />
que l’Afrique ne représente pas plus de 2% de la<br />
balance commerciale belge. Mieux, la moitié du<br />
Département Afrique travaille uniquement sur<br />
cette région des Grands Lacs. La priorité belge est<br />
de travailler à la base, avec les populations, pour<br />
réaliser leurs projets, leurs aspirations à une vie<br />
meilleure. Les diplomates belges ont insisté sur le<br />
fait que, contrairement aux autres pays occidentaux,<br />
la priorité de la Belgique n’est pas uniquement<br />
des contacts de haut niveau, présidentiels<br />
et ministériels, mais des contacts avec le Congo<br />
réel, le Congo profond.<br />
Consolidation de la paix<br />
Après les récentes élections générales en RDC,<br />
législatives et présidentielle, qui se sont déroulées<br />
en 2006, le pays est entré dans une phase de<br />
consolidation de la paix, même s’il existe des<br />
poches d’insécurité dans le Kivu. Il y a des<br />
signaux positifs : le Parlement fonctionne bien<br />
et tend à avoir plus d’impact qu’au Rwanda voisin.<br />
Par exemple, le Parlement a inscrit à son<br />
ordre du jour la question des accords miniers<br />
passés avec la Chine. Il y a eu donc un début de<br />
prudence dans le secteur minier, sur le volet de<br />
la transparence. Par ailleurs, dans l’est du pays, le<br />
processus de pacification a commencé, même<br />
s’il reste difficile à parachever.<br />
Mais le défi majeur sur lequel travaille la Belgique<br />
avec d’autres pays européens, c’est celui de la<br />
sécurité. On constate encore de nombreux problèmes<br />
de violations des droits de l’homme de la<br />
part des militaires et des policiers.<br />
La communauté des donateurs n’est toujours<br />
pas prête à s’engager pleinement sur le projet de<br />
réforme militaire. Le Royaume-Uni, la Belgique<br />
et les Pays-Bas appuient tout de même les projets<br />
de réforme de la justice. Les diplomates belges<br />
souhaitent que le président Kabila laisse davantage<br />
de place à l’opposition en acceptant, par<br />
exemple, le retour au pays d’un des leaders de<br />
l’opposition, Jean-Pierre Bemba.<br />
Autres préoccupations belges<br />
Même si les interventions des deux conférenciers<br />
étaient focalisées en grande partie sur la RDC, le<br />
Burundi et le Rwanda n’ont pas été oubliés. Les<br />
diplomates belges Smets et Trouveroy ont<br />
exprimé leur désaccord avec la ministre rwandaise<br />
des Affaires étrangères qui a récemment<br />
annulé sa dernière visite à Bruxelles suite à des<br />
désaccords entre les deux pays sur certaines questions<br />
politico-juridiques. Pour la Belgique, le<br />
Rwanda devrait faire ce qui lui revient dans la<br />
résolution totale de la crise au Kivu, notamment<br />
ouvrir des canaux de discussions avec les FDLR,<br />
une milice qui regroupe d’anciens Interhamwes,<br />
et d’anciens FAR (Forces armées rwandaises)<br />
ayant fuit après le génocide de 1994.<br />
Le rôle et l’apport de la Tanzanie et de l’Angola<br />
dans la résolution totale du conflit en RDC ont<br />
été salués. La Tanzanie, qui assure la présidence de<br />
l’Union africaine, a beaucoup fait et continue de<br />
soutenir les différentes démarches.<br />
La Belgique mise d’ailleurs sur les institutions<br />
régionales européennes et africaines et sur les<br />
instances internationales pour l’aider sur tous<br />
ces fronts : en RDC, mais aussi au Burundi<br />
avec la crise sans fin avec les FNL, les Forces<br />
nationales de libération.<br />
L’Union européenne n’est pas en reste avec le<br />
Les diplomates belges souhaitent<br />
que le président Kabila laisse<br />
davantage de place à<br />
l’opposition en acceptant, par<br />
exemple, le retour au pays d’un<br />
des leaders de l’opposition,<br />
Jean-Pierre Bemba.<br />
groupe de contact sur les Grands Lacs et, surtout,<br />
le groupe P2+3 composé de deux pays membres<br />
permanents du Conseil de sécurité, la France et<br />
la Grande-Bretagne, et de trois autres pays,<br />
l’Afrique du Sud, l’Angola et la Belgique. Ce<br />
groupe a, selon les diplomates belges, fait avancer<br />
significativement le dossier du conflit en RDC.<br />
Une réunion mensuelle a régulièrement lieu avec<br />
le président congolais Joseph Kabila.<br />
Tourner la page<br />
Visiblement, l’intention des diplomates belges<br />
était de faire comprendre à l’assistance<br />
que l’épisode colonial appartient définitivement<br />
au passé, qu’il faut maintenant tourner<br />
la page. Bien qu’assumant cet héritage, ils<br />
estiment qu’il ne devrait pas handicaper les<br />
efforts de coopération. Car, selon eux, après<br />
bientôt cinquante ans d’indépendance, les<br />
pays africains ne devraient pas continuer à<br />
mettre sur le dos de l’ancien colonisateur les<br />
errements politiques internes, et autres problèmes<br />
de développement.<br />
partenaires au développement pour pouvoir<br />
passer avec succès cette nouvelle épreuve.<br />
Comme dans le cas du Togo, le regain d’intérêt<br />
des partenaires au développement pour la<br />
Guinée-Bissau est lié aux efforts consentis par<br />
ce pays pour tourner la page des conflits politico-militaires<br />
internes. Ainsi, la Guinée-Bissau<br />
fait partie des six pays africains qui ont bénéficié<br />
du programme d’assistance d’urgence institué<br />
en 1962 par le FMI pour soutenir l’économie<br />
de pays en sortie de crise. Entre 1995 et<br />
2005, la Guinée-Bissau a reçu de ce programme<br />
un montant de 4,8 millions de dollars.<br />
Le 21 avril dernier, l’ONU a accordé à la<br />
Guinée-Bissau, dans le cadre d’un programme<br />
visant les pays en situation de post-conflit, une<br />
aide de 6 millions de dollars destinée à permettre<br />
des réformes dans les forces armées et<br />
dans l’administration. Cette aide représente la<br />
première tranche d’un montant de plus de 40<br />
millions de dollars.<br />
Les exemples togolais, bissau-guinéens et, plus<br />
récemment, ivoiriens, devraient persuader les<br />
pays africains de l’inanité des conflits armés et de<br />
l’intérêt qu’ils ont à résoudre par des voies politiques<br />
et démocratiques les inévitables conflits<br />
d’intérêts qui caractérisent le jeu politique.
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />
17<br />
Hélène Cissé : « S’il y a le même<br />
code partout, l’investisseur<br />
s’y pliera »<br />
Selon Me Hélène Cissé, co-auteur du projet de code minier régional de la CEDEAO, l’existence du<br />
même code obligera les investisseurs à s’y soumettre.<br />
Propos recueillis par<br />
Aliou Diongue, Dakar<br />
Les Afriques : Où en êtes-vous avec l’élaboration<br />
du projet de code minier<br />
régional de la CEDEAO ?<br />
Hélène Cissé : Comme vous le savez, à la<br />
suite de l’atelier de validation du projet de<br />
la société civile, initié par la CEDEAO ellemême<br />
– c’est très important – en partenariat<br />
avec OXFAM America, qui s’est tenu<br />
« Il s’agit de renforcer une<br />
prévention efficace des<br />
conflits. Il était important<br />
de faire comprendre que<br />
l’exploitation des ressources<br />
naturelles de l’Afrique ne<br />
doit pas être synonyme<br />
de tensions, de conflits,<br />
de pauvreté. »<br />
du 17 au 19 avril à Dakar, nous avons intégré<br />
les modifications suggérées par les participants.<br />
Ce travail de formulation d’un<br />
code minier régional doit, avant tout,<br />
exprimer les besoins et les aspirations de la<br />
société civile ouest-africaine et des communautés<br />
de base. Le texte a ensuite<br />
été envoyé, le 9 mai, à la CEDEAO. La<br />
CEDEAO s’est montrée extrêmement<br />
intéressée à en tenir compte pour formaliser<br />
le projet final.<br />
LA : Pensez-vous que les observations de<br />
la société civile telles qu’elles ont été formulées<br />
prennent vraiment en compte les<br />
intérêts et les aspirations des communautés<br />
de base ?<br />
HC : Absolument ! Sur les 80 organisations<br />
qui ont pris part à l’atelier, beaucoup<br />
interviennent dans le domaine<br />
minier au profit des populations et des<br />
communautés de base. Il y avait en outre<br />
des représentants de ces communautés<br />
qui ont témoigné dès le premier jour. Ce<br />
qui est certain, c’est que cet atelier était<br />
celui de la société civile. Les aspirations<br />
des communautés ont donc été prises en<br />
compte et je crois qu’on peut situer le<br />
souci majeur qui tourne autour des<br />
droits de l’homme, de l’équilibre entre<br />
les revenus des Etats sur le territoire où<br />
les mines sont situées et les mesures<br />
incitatives qui peuvent permettre une<br />
exploitation rentable de ces mines.<br />
Les observations faites ont également<br />
reflété tout ce qui concerne l’équilibre<br />
entre les spécificités techniques et économiques<br />
des exploitations minières et<br />
leurs implications du point de vue des<br />
facilités qui doivent leur être octroyées<br />
pour leur permettre de produire et, dans<br />
un premier temps, de pouvoir amortir<br />
les frais d’investissement qui sont extrêmement<br />
importants.<br />
Elles ont aussi reflété le droit des communautés<br />
de participer. Je crois que la notion<br />
de participation citoyenne a joué un rôle<br />
important dans cet atelier. Ce qui était<br />
important, surtout, c’est l’esprit constructif.<br />
Il ne s’agit pas, avec ce code minier en<br />
gestation, d’aller en guerre contre les compagnies<br />
minières. Ce n’est pas du tout le<br />
cas. Il s’agit plutôt de faire comprendre<br />
que la communauté est un tout et que la<br />
production économique doit s’intégrer<br />
dans le souci global d’accroître le bien-être<br />
des populations, dans le principe selon<br />
lequel l’activité minière doit contribuer à<br />
une plus grande justice économique et<br />
sociale. Il s’agit, par ce biais – et ça c’est<br />
une idée force –, de renforcer une prévention<br />
efficace des conflits. Il était important<br />
de faire comprendre que l’exploitation des<br />
ressources naturelles de l’Afrique ne doit<br />
pas être synonyme de tensions, de conflits,<br />
de pauvreté.<br />
LA : Le code régional va-t-il se substituer<br />
aux codes miniers nationaux qui<br />
existent dans un certain nombre de<br />
pays ouest-africains ?<br />
HC : Il faut rappeler que le débat a été difficile<br />
entre l’uniformisation et l’harmonisation.<br />
L’uniformisation veut dire qu’il y a<br />
une seule loi qui, dans tous ses détails et<br />
telle qu’elle est rédigée, s’applique telle<br />
quelle dans tout l’espace communautaire.<br />
Au stade actuel, évidemment, c’est un souhait<br />
vers la perfection de l’intégration sousrégionale.<br />
Mais nous avons préféré être<br />
réalistes et commencer par une harmonisation.<br />
Cela veut dire que le projet de code<br />
minier pose des principes directeurs. Il est<br />
capital que les compagnies minières puissent<br />
trouver les mêmes normes dans tout<br />
l’espace communautaire. S’ils essayent de<br />
respecter toutes les normes du droit international<br />
concernant le respect des droits de<br />
l’homme et de l’environnement, les Etats<br />
auront moins la crainte de perdre un investisseur.<br />
Si, de son côté, l’investisseur sait<br />
qu’il devra se plier aux mêmes normes<br />
dans les quinze pays de la CEDEAO, je<br />
pense que ce sera un pas en avant.<br />
LA : Il y a actuellement une frénésie<br />
d’octroi de permis. Ne sera-t-il pas trop<br />
tard avant l’adoption et l’entrée en<br />
vigueur du code régional ?<br />
LA : Les avancées du droit sont toujours<br />
un peu lentes. C’est pourquoi le rôle de la<br />
société civile est très important. Dans<br />
toutes les avancées du droit, les actions à<br />
la base de la société civile ont été le<br />
moteur du progrès. Ce qui est important,<br />
c’est que les organisations de la société<br />
civile, les communautés, les leaders de<br />
base et les médias doivent agir en partenariat<br />
pour donner le meilleur impact<br />
possible au processus qui est engagé et<br />
faire avancer de manière significative<br />
toutes ces idées progressistes pour permettre<br />
réellement que la situation s’améliore<br />
sur le terrain.<br />
LA : Vous êtes l’une des chevilles<br />
ouvrières de ce code minier régional.<br />
Quelle est votre vision de l’Afrique de<br />
l’Ouest cinq, dix ans après que ce code<br />
sera entré en vigueur ?<br />
HC : J’ai la vision d’une sous-région du<br />
continent africain qui aura avancé, qui<br />
aura su prendre son destin en main en<br />
dépassant les discussions sur les conséquences<br />
de la colonisation, qui aura su<br />
comprendre que les Africains ont en eux<br />
les ressources et les potentialités qui doivent<br />
leur permettre, dans un cadre communautaire,<br />
de réaliser leur progrès économique<br />
et social. J’ai la vision d’une<br />
sous-région qui aura décidé d’opérer la<br />
prise en charge de son propre destin, de<br />
ses richesses, de ses problèmes.<br />
Sur bien des points, l’Afrique de l’Ouest est<br />
l’une des régions les plus avancées non seulement<br />
de l’Afrique, mais je dirais même<br />
du monde. La convention de la CEDEAO<br />
sur les armes, par exemple, est unique au<br />
monde. Même les pays les plus sophistiqués<br />
de l’Union européenne n’ont pas des<br />
dispositions pareilles. Il y a bien sûr un<br />
fossé entre l’élaboration des normes et leur<br />
application effective. Mais la seule existence<br />
des normes est déjà un grand progrès.<br />
J’ai la vision d’une sous-région qui<br />
aura compris qu’elle a les moyens en ellemême,<br />
dans ses populations, dans ses différents<br />
Etats, de progresser sur la voie du<br />
développement durable.<br />
Côte d’Ivoire : la Douane enfin au nord<br />
Burkina : la douane désengorge<br />
Le ministre burkinabé de l’Economie et des Finances, Jean-<br />
Baptiste Compaoré, a constaté le 5 mai dernier le désengorgement<br />
de Ouaga Inter, le principal poste de douane de la capitale burkinabée.<br />
Lors d’une première visite, le ministre s’était ému de l’encombrement<br />
des lieux avec des tonnes de marchandises en attente de<br />
traitement ou en dépôt. Le ministre s’était informé sur les délais de<br />
traitements des dossiers, la durée limite du dépôt en douanes, les<br />
étapes à franchir pour l’enlèvement des marchandises, la capacité<br />
de traitement du bureau, la situation des marchandises sous douanes,<br />
le nombre de conteneurs en attente de dédouanements, le<br />
rythme de sortie des marchandises. Les facteurs de blocage qui<br />
empêchent une plus grande fluidité des opérations avaient ainsi été<br />
identifiés et des instructions données pour y remédier.<br />
Sûretés personnelles dans<br />
le droit OHADA<br />
N'Doningar Djimasna a consacré un livre aux sûretés personnelles<br />
dans le droit OHADA*. La problématique de cette thèse est de<br />
savoir si, eu égard aux controverses soulevées par l'interprétation et<br />
la pratique des sûretés personnelles (cautionnement, garanties à<br />
première demande) en droit français, la réglementation issue du<br />
traité OHADA pourra contribuer au développement des échanges<br />
commerciaux en assurant, d'une part, la sécurité juridique du<br />
créancier et, d'autre part, en préservant le besoin essentiel en la<br />
matière qu'est la célérité. La réglementation africaine étant une<br />
reprise (améliorée ?) de la législation française, en ce qui concerne<br />
le cautionnement, et une consécration légale d'une nouvelle sûreté<br />
que la pratique des affaires rendait indispensable, concernant la<br />
garantie à première demande, une analyse exégétique de ce nouveau<br />
droit, en contemplation du droit français en la matière, permettra<br />
de mettre en relief cette efficacité.<br />
* N'Doningar Djimasna, Réflexions sur l'efficacité des sûretés personnelles<br />
dans le droit uniforme issu du traité de l'OHADA, Atelier National de<br />
Reproduction des Thèses, 378 pages.<br />
Fonds de recherche sur<br />
le climat des affaires<br />
Les lauréats du concours pour le Fonds de recherche CIEA<br />
2007-2008 vont être connus ce mois de mai. Le concours avait<br />
été lancé par le CIEA (Climat pour les investissements et l’environnement<br />
des affaires), une initiative du Centre de recherches<br />
pour le développement international (CRDI) et de la<br />
Fondation pour une entreprise et un développement durables.<br />
Le CIEF va donner jusqu’à 2,8 millions de dollars de bourses.<br />
Le Fonds de recherche CIEA utilise des mécanismes de subvention<br />
de bourses de recherche à travers des ateliers de formation,<br />
et par la création de partenariats à caractère institutionnel<br />
entre écoles de commerce et organisations du secteur privé<br />
pour contribuer à un meilleur climat pour les investissements<br />
et un meilleur environnement pour les affaires en Afrique. Le<br />
fonds utilise l’anglais et le français comme langues de travail et<br />
concerne toutes les régions du continent africain.<br />
9000 travailleurs tunisiens<br />
accueillis en France<br />
annuellement<br />
La France est « prête à accueillir près de 9000 travailleurs tunisiens<br />
chaque année », a déclaré l’ambassadeur français à Tunis.<br />
Serge Degallaix a expliqué qu’il s’agit d’un « signe de rapprochement<br />
et de bonne volonté entre les deux pays, concrétisé par l’accord<br />
bilatéral, signé le 28 avril 2008, sur la gestion concertée des<br />
migrations et le développement solidaire ».<br />
La normalisation se poursuit en Côte d’Ivoire. L’administration douanière, absente du Nord tenu par les forces armées des<br />
Forces nouvelles, vient de s’y redéployer en intégrant des éléments de l’ex-rébellion.<br />
Par Hance Guèye, Dakar<br />
nomiques, il devenait de plus en plus urgent Rigueur et équité<br />
nouvelles (FN). Ces derniers éléments ont reçu<br />
pour l’administration de la Côte d’Ivoire Mesurant les enjeux de ce redéploiement, le une formation assurée par des agents de doua-<br />
Le premier poste de douane en zone sous d’opérer sur toute l’étendue du territoire. Les ministre, qui a remis symboliquement une herse nes dépêchés depuis Abidjan. La formation doit<br />
contrôle des Forces nouvelles a été ouvert le 12 partenaires de coopération du gouvernement et un panneau « Douanes » à la direction géné- se poursuivre sur le terrain.<br />
mai dernier à Ouangolodougou, ville fronta- faisaient aussi de l’unification des caisses une rale des Douanes, n’a pas été avare de conseils. Il Depuis leur signature, il y a plus d’un an, les<br />
lière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso. de leurs conditionnalités, ainsi que l’a rappelé a demandé aux douaniers de lutter efficacement accords de Ouagadougou étaient restés sans<br />
Depuis l’éclatement de la rébellion en 2002 le ministre. « C’est une exigence pour l’Etat de contre la fraude et d’encadrer les opérateurs effet sur la division du pays. Les Forces<br />
en Côte d’Ivoire, c’est la première fois que Côte d’Ivoire et pour la communauté internatio- économiques dans la rigueur et l’équité. armées du Nord continuaient à administrer<br />
l’administration douanière peut ainsi se redénale. C’est le préalable pour maximiser les recet- La réouverture du poste de Ouangolodougou le nord du pays, se substituant au gouverneployer<br />
au nord du pays. L’événement est donc tes de l’Etat, car il faut que l’ensemble des est aussi l’application du schéma d’intégration ment dans la collecte des impôts, droits de<br />
important et justifie la présence du ministre dépenses soit couvert par l’ensemble des recettes. des Forces nouvelles dans les rangs gouverne- douane et autres taxes. C’est le premier signe<br />
de l’Economie et des Finances, Charles Diby L’Etat a des besoins en infrastructures socio-édumentaux. Le poste de douane comprend vingt- tangible d’un retour de l’administration au<br />
Koffi. Pour la crédibilité du processus de sortie catives (routes, écoles, hôpitaux, etc.) qu’il faut six agents d’encadrement répartis paritaire- nord. Dans ce domaine là aussi, la normalisa-<br />
de crise, comme pour d’évidentes raisons éco- combler pour le bien-être des Ivoiriens ». ment entre la douane ivoirienne et les Forces tion est donc en marche.
18<br />
Maroc Télécom et le<br />
contraste africain<br />
Au terme du premier trimestre de l’année 2008, l’opérateur télécoms<br />
historique réalise un chiffre d’affaires consolidé de 6965 millions<br />
de dirhams, en progression de 13,9% comparativement à la<br />
même période de l’année précédente. Toujours en consolidé, le<br />
résultat opérationnel se bonifie de 9,1% à 3104 millions, correspondant<br />
à une marge opérationnelle de 44,7%, en élargissement<br />
d’un point sur une base comparable. Ces résultats intègrent la<br />
hausse de 10,1% des revenus de IAM au Maroc, la baisse de 4,7%<br />
du chiffre d’affaires de Mauritel (255 millions de dirhams), l’appréciation<br />
de 7% des revenus de la filiale burkinabée Onatel (355 millions<br />
de dirhams), la détérioration de 18% des recettes de la filiale<br />
gabonaise (260 millions). Pour sa part, Mobisud France et Belgique<br />
a drainé 48 millions de dirhams pour un actif de 204 000 abonnés.<br />
Vodafone ne fera pas d’offre<br />
d’achat à MTN<br />
Le groupe britannique Vodafone a démenti l’information publiée<br />
par The Sunday Times faisant état d’une probable offre d’achat du<br />
Groupe MTN de téléphonie mobile pour un montant de 20 milliards<br />
de livres sterling (39 milliards $). Vodafone considère MTN<br />
comme « attractive » mais estime qu’il y aura « conflit d’intérêt »<br />
avec Vodacom, le plus grand opérateur de téléphonie mobile dans<br />
le pays.<br />
Succès pour Telecom Africa<br />
C’est le président égyptien Hosni Mubarak qui a inauguré la<br />
semaine dernière Telecom Africa 2008. Plus de 200 entreprises de<br />
45 pays, dont plusieurs nations extérieures au continent africain,<br />
ont exposé leurs produits, applications et services durant cette<br />
manifestation tenue du 12 au 15 mai. ITU Telecom Africa a déjà<br />
attiré plus de 5000 participants de 93 pays, ce qui constitue un<br />
record depuis que les expositions Telecom sont ouvertes aux pays<br />
extérieurs à la région considérée. Quelque 600 participants ainsi<br />
que 200 médias se sont inscrits pour le forum.<br />
Egypte : 1,1 milliard $<br />
d’exportation de services<br />
de technologie d’ici 2010<br />
Le volume des exportations de services de technologie atteindra 1,1<br />
milliard $ d’ici 2010, selon le ministre des Télécommunications et<br />
de la Technologie informatique, Tareq Kamel. Pour multiplier les<br />
chances de réalisation de cet objectif, une première zone technologique<br />
sera créée à Maadi, dont la première phase sera achevée l’année<br />
prochaine. 50 000 nouveaux emplois sont attendus de ce projet.<br />
L’Algérie lance un satellite<br />
pour sécuriser le territoire<br />
Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information (PTIC)<br />
a annoncé le lancement prochain d’un avis d’appel d’offres international<br />
pour l’acquisition et la mise en orbite d’un satellite destiné<br />
à sécuriser le territoire national. Un second satellite, destiné aux<br />
télécommunications, est également prévu pour garantir une autonomie<br />
de diffusion.<br />
Kenya : lancement d’une<br />
licence unique pour les TIC<br />
La Commission kenyane des communications (CCK) prévoit de<br />
mettre une licence unique pour l’implantation de projets de technologies<br />
de l’information et de la communication (TIC) lors de la<br />
prochaine année fiscale. Cette décision d’établir un nouveau<br />
régime d’autorisation a été prise pour doter l’industrie des TIC<br />
d’une base technologique complète. La CCK prévoit trois catégories<br />
de domaines, en l’occurrence les fournisseurs d’installation de<br />
réseaux, d’applications (logiciels) et de contenus.<br />
Le chiffre d’affaires<br />
d’Ingenico en hausse<br />
Ingenico a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 128 millions<br />
d'euros au cours du premier trimestre 2008, en croissance de 7,7%<br />
à taux courant et de 11,2% à taux constant. « L'activité de Sagem<br />
Monétique, qui sera intégrée à partir du deuxième trimestre 2008, a<br />
aussi fait preuve d'un dynamisme très encourageant », a précisé le<br />
groupe. Au sujet de ses perspectives, Ingenico a indiqué que les ventes<br />
du deuxième trimestre devraient afficher une très forte croissance<br />
séquentielle du fait à la fois de l'intégration des activités apportées<br />
par Sagem Sécurité de la saisonnalité des ventes.<br />
TECHNOLOGIES<br />
Le Bill Gates africain<br />
interpelle l’Afrique<br />
C’est le 25 mai 1963 qu’a été créé<br />
l’Organisation de l’unité africaine. Projetezvous<br />
au 25 mai 2063, au centième anniversaire<br />
de l’organisation africaine, forcément<br />
un moment pour analyser les<br />
réussites et les échecs. La manchette d’un<br />
journal annonce « les derniers gisements<br />
de pétrole dans le territoire américain de<br />
l’Afrique de l’Ouest se sont épuisés ».<br />
L’article se poursuit ainsi : « Les dernières<br />
parties de la forêt équatoriale vont bientôt<br />
disparaître, traversées par des pipelines et<br />
des plateformes de forage des usines de raffinage<br />
de gaz naturel. La pollution globale<br />
sera le legs des générations futures. Les<br />
réserves pétrolières offshore de l’Afrique<br />
sont taries. Les installations pétrolières<br />
abandonnées deviendront alors un objet<br />
d’attraction pour les touristes. Les<br />
constructions qui accueillaient les bureaux<br />
et les usines des compagnies pétrolières se<br />
transformeront en villes fantômes. Dans<br />
un monde sans pétrole, le transport aérien<br />
va disparaître, et les hommes recommenceront<br />
à traverser les mers avec des navires<br />
à vapeur. Les fermiers utiliseront des che-<br />
vaux à la place des tracteurs. La faux remplacera<br />
la moissonneuse batteuse. A<br />
mesure que les cultures diminueront, la<br />
famine envahira le globe. Sans moyens de<br />
faire rouler leurs véhicules, les parents resteront<br />
chez eux, sans boulot et les enfants<br />
marcheront pour aller à l’école ».<br />
Un tel scénario peut devenir réalité car<br />
l’offre en pétrole n’est pas illimitée. Nous<br />
savons que les réserves actuelles ne<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
Compétition indo-émiratie pour<br />
le contrôle du Sud-Africain MTN<br />
La plus grande acquisition dans le secteur de la téléphonie dans un pays émergent provoque des rivalités<br />
entre Bharti Airtel et, désormais, Etisalat.<br />
Par Sana Harb, Alger<br />
L'opérateur de téléphonie mobile Bharti<br />
Airtel n'est plus seul en lice pour l'acquisition<br />
d'une partie du capital de MTN, principal<br />
opérateur téléphonique sud-africain.<br />
Etisalat, la compagnie émiratie, a annoncé<br />
récemment, lors d'une conférence internationale<br />
spécialisée au Caire, son intention<br />
de soumissionner à son tour pour la souscription<br />
lancée par MTN.<br />
Depuis décembre 2006, la<br />
société indienne a fait des<br />
offres sans succès pour des<br />
licences de téléphonie<br />
mobile au Bhoutan et en<br />
Arabie saoudite, et avait<br />
montré de l'intérêt pour<br />
l'acquisition de 51% de<br />
Telkom Kenya Ltd, en juin<br />
de l'année dernière.<br />
Si l'Indien réussit, cela donnerait naissance<br />
au sixième plus grand opérateur mobile<br />
dans le monde avec plus de 130 millions<br />
d'abonnés dans plus de 20 pays. Les activités<br />
de MTN, qui pèsent 22 milliards d'euros<br />
à la Bourse de Johannesburg, s'étendent à<br />
21 pays d'Afrique australe et du Moyen-<br />
Orient pour une base de clientèle estimée à<br />
68 millions d'abonnés. L'opérateur indien<br />
avait pris des contacts avec des fonds souverains<br />
du Moyen-Orient pour trouver des<br />
liquidités additionnelles afin de soutenir<br />
une offre de prise de participation majoritaire.<br />
Or, c'est de ce même Moyen-Orient<br />
qu'une concurrence, sérieuse, arrive et rend<br />
la partie plus serrée. Depuis le lundi 12 mai,<br />
Emirates Telecommunications Corp of<br />
UAE (Etisalat), opérateur dynamique présent<br />
dans 16 pays, dont le Pakistan, est<br />
devenu le second grand prétendant à entrer<br />
en course.<br />
Etisalat veut investir 5 milliards de<br />
dollars en 4 ans<br />
Selon le président d'Etisalat, Mohamed<br />
Omar, la compagnie émiratie est parfaitement<br />
consciente du marché sud-africain et<br />
inclut ce pays dans sa stratégie de développement<br />
africaine. Etisalat, a-t-il indiqué,<br />
compte tirer entre le quart et le tiers de ses<br />
revenus des pays de la région. Etisalat,<br />
société détenue à 100% par l'Etat des<br />
Emirats arabes unis, qui dispose d'une base<br />
de 51 millions d'abonnés, est en phase d'investissement<br />
de près de cinq milliards de<br />
dollars au cours des quatre ans à venir dans<br />
le but d'assurer une croissance externe soutenue.<br />
La concurrence est de taille pour<br />
Bharti Airtel, présent uniquement en Inde,<br />
et pour qui l'entrée dans le capital de MTN<br />
est l’occasion de prendre une dimension<br />
internationale.<br />
Bharti Airtel, premier opérateur de téléphonie<br />
mobile indien, compte désormais<br />
64 millions d'abonnés et a vu son bénéfice<br />
net bondir de 57% à environ 1 milliard<br />
d'euros pour l'année 2007-2008, sur<br />
un marché en pleine expansion.<br />
Bharti Airtel, qui pèse 25 milliards d'euros<br />
à la Bourse de Bombay, a annoncé en<br />
avril dernier un bénéfice net annuel en<br />
forte hausse, profitant du fait que l'Inde<br />
est le pays qui connaît la plus forte croissance<br />
d'abonnés au monde. « Cela a été<br />
une nouvelle année de croissance record<br />
pour l'industrie des télécommunications et<br />
pour Bharti Airtel », s'est félicité le PDG<br />
du groupe, Sunil Bharti Mittal.<br />
Vers une appréciation du titre MTN<br />
Ces dernières années, l'exploration de<br />
marchés internationaux est à l'ordre du<br />
jour de Bharti. Depuis décembre 2006, la<br />
société indienne a fait des offres sans succès<br />
pour des licences de téléphonie mobile<br />
au Bhoutan et en Arabie saoudite et avait<br />
montré de l'intérêt pour l'acquisition de<br />
51% de Telkom Kenya Ltd, en juin de l'année<br />
dernière, laquelle est finalement tombée<br />
dans le giron du groupe Vodafone.<br />
MTN était donc la voie royale pour permettre<br />
à l'Indien de réaliser son expansion<br />
à l'international. L'entrée en lice<br />
d'Etisalat, connu pour être un concurrent<br />
agressif, pourrait rendre la chose<br />
plus difficile ou du moins plus chère.<br />
Bharti devrait surenchérir et aller jusqu'à<br />
offrir $23 ou plus pour chaque action de<br />
MTN, selon un analyste basé à Mumbai.<br />
Au début du mois de mai, le Financial<br />
Times avait annoncé que Bharti Airtel<br />
avait offert d'acheter une participation<br />
majoritaire dans MTN à $ 21,7 l'action,<br />
valorisant ainsi la compagnie sud-africaine<br />
à environ 37 milliards de dollars.<br />
L'information avait été partiellement<br />
démentie par Bharti Airtel. C'était avant<br />
que les prétentions d'Etisalat ne soient<br />
rendues publiques.<br />
L’Afrique francophone connaît peu Philip Emeagwali. Surnommé « Père de l’internet » par CNN et le<br />
Times, cet informaticien nigérian est l’un des gourous du nouvel âge de la société de l’information,<br />
qualifié par Bill Clinton de « Bill Gates africain ». Récipiendaire du Prix Gordon Bell (équivalent du<br />
Prix Nobel dans le domaine informatique), Philip Emeagwali fait de l’industrialisation de l’Afrique<br />
son credo. Nous vous livrons ci-dessous des extraits d’une intervention faite devant la communauté<br />
africaine à Valence, le 11 mai 2008.<br />
100 dollars en minerais de<br />
fer vaut le double une fois<br />
transformé en pots pour<br />
boire et réexporté vers<br />
l’Afrique. La même quantité<br />
vaudra 65 000 dollars, une<br />
fois transformée en aiguilles<br />
en Asie, 5 millions de dollars<br />
sous forme de bracelets à<br />
montres en Europe.<br />
conduisent pas l’humanité à plus de 40<br />
ans. C’est aussi certain que la mort ou les<br />
taxes. Mais au lieu d’entrer dans la polémique<br />
à propos de l’année exacte où le<br />
pétrole va s’épuiser, je préfère supposer<br />
que nous y sommes déjà. Cela peut arriver<br />
plus vite qu’on ne le pense. Nos descendants<br />
nous remercierons ou nous<br />
blâmerons sur la quantité de pétrole que<br />
nous leur laisserons. Au lieu de se<br />
demander quand l’Afrique sera à bout de<br />
ses ressources naturelles, l’on peut se<br />
demander que fait l’Afrique de son<br />
pétrole et de ses matières premières ?<br />
Capital intellectuel<br />
Actuellement, l’équivalent de 100 dollars<br />
en minerais de fer vaut le double une fois<br />
transformé en pots pour boire et réexporté<br />
vers l’Afrique. La même quantité<br />
vaudra 65 000 dollars, une fois transformée<br />
en aiguilles en Asie, 5 millions de<br />
dollars sous forme de bracelets à montres<br />
en Europe. D’où vient ce gap ? Il<br />
vient du capital intellectuel européen, du<br />
patrimoine de connaissances collectives
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />
Le 4 e Forum international de<br />
la finance souligne la faible<br />
efficacité des banques algériennes<br />
Un axe fort de la coopération algéro-suisse ? La finance bien sûr. La présence de Joseph Deiss, ancien<br />
président de la Confédération suisse, indique bien que le FIF d’Alger grandit.<br />
Par Lyes Taibi, Alger<br />
L’efficacité des banques algériennes<br />
s’améliore mais demeure la plus faible du<br />
Maghreb. C’est le constat de la première<br />
conférence prononcée par M. Dhaifer<br />
Saidane, professeur à l’Université de Lille<br />
III, lors de l’ouverture du 4 e Forum international<br />
de la finance (FIF) organisé à<br />
« L’Etat est à la fois<br />
actionnaire, administrateur,<br />
dirigeant, emprunteur,<br />
déposant et régulateur. »<br />
Alger les 13 et 14 mai derniers par le<br />
Forum des compétences algérienne en<br />
Suisse et la Chambre de commerce et<br />
d’industrie Suisse-Algérie.<br />
L’exemple marocain<br />
Pour M. Saidane les causes de la faiblesse<br />
des performances des banques algériennes<br />
sont probablement à rechercher dans<br />
« le caractère public de leur propriété, qui<br />
est un facteur contraignant à l’amélioration<br />
de la productivité et la minimisation<br />
des coûts. L’Etat est à la fois actionnaire,<br />
administrateur, dirigeant, emprunteur,<br />
déposant et régulateur ».<br />
Inversement, la privatisation quasi complète<br />
du secteur bancaire marocain à<br />
permis « l’apparition de champions nationaux<br />
et régionaux qui se montrent<br />
aujourd’hui particulièrement agressifs au<br />
de son peuple qui lui permet d’acheter<br />
100 dollars en barres de fer, de les<br />
transformer et de les livrer avec une<br />
valeur ajoutée 50 000 fois supérieure.<br />
Cela revient à dire que l’absence du capital<br />
intellectuel est la cause de la pauvreté.<br />
Sans un capital intellectuel africain, le fer<br />
extrait de l’Afrique continuera à être<br />
transformé en Europe et à être réexporté<br />
en Afrique à des prix énormes. Pour<br />
rompre avec ce schéma, le continent<br />
devra promouvoir la créativité et l’édu-<br />
Maghreb et en Afrique ». Conclusion :<br />
l’Algérie et la Tunisie doivent sortir du<br />
statu quo en s’appuyant sur les compétences<br />
des banques étrangères.<br />
Pour autant, la réussite des privatisations<br />
exige, toujours selon M. Saidane, deux<br />
conditions : « Un contexte de stabilité<br />
financière internationale et un prix de<br />
marché qui permet à l’Etat de céder la<br />
banque et non de la brader ».<br />
Attendre une meilleure conjoncture ?<br />
Le conférencier du FIF rejoint ainsi le<br />
point de vue officiel des autorités algériennes<br />
exprimé notamment par Fatiha<br />
Mentouri, ministre délégué à la Reforme<br />
financière, expliquant la suspension du<br />
processus de privatisation du CPA par le<br />
manque de visibilité sur la situation<br />
financière des repreneurs potentiels de la<br />
banque algérienne. Un point de vue que<br />
ne partage pas Jawad Kerdoudi, président<br />
de l’Institut marocain des relations<br />
internationales, qui a défendu, au cours<br />
d’un vif débat, le point de vue inverse :<br />
« La privatisation est une option stratégique.<br />
Si on part de l’idée qu’il faut attendre<br />
une meilleure conjoncture, on ne la fera<br />
jamais ».<br />
Outre ces débats désormais classiques<br />
sur le rythme des privatisations du secteur<br />
bancaire algérien, la 4 e édition du<br />
Forum international de la finance a<br />
consacré ses ateliers à la gestion financière<br />
des grands projets, au processus de<br />
Philip Emeagwali : « La pauvreté n’est pas l’absence d’argent, mais plutôt l’absence de connaissances. »<br />
cation, indispensables pour donner de la<br />
valeur à ses matières premières. La pauvreté<br />
n’est pas l’absence d’argent, mais<br />
plutôt l’absence de connaissances. Dans<br />
les pays africains exportateurs de pétrole,<br />
des multinationales comme Shell, qui<br />
vendent des plateformes en échange de<br />
40% de royalties sur la valeur du pétrole<br />
exporté, deviendront toujours plus riches<br />
alors que les travailleurs au sein de ces<br />
plateformes deviendront de plus en plus<br />
pauvres. Nul doute, l’éducation réduit<br />
modernisation des banques ainsi qu’à la<br />
bancassurance qui vient de faire son<br />
apparition en Algérie.<br />
Karim Djoudi contre le fonds souverain<br />
algérien<br />
Des thèmes jugés essentiels par le ministre<br />
algérien des Finances, Karim Djoudi,<br />
qui souligne que « l’ouverture du secteur<br />
financier algérien est déjà une réalité »,<br />
ajoutant que « c’est dans le secteur de la<br />
formation bancaire et celui de la gestion<br />
des grands projets que nous souhaitons<br />
établir une étroite collaboration avec nos<br />
amis suisses ». Un appel entendu par<br />
Brahim Gacem, président du FIF, qui<br />
a annoncé le lancement d’un projet<br />
d’Ecole supérieure de formation bancaire<br />
en collaboration avec l’Association<br />
des banques algériennes (ABEF).<br />
En marge des travaux du forum, Karim<br />
Djoudi avait de nouveau souligné la<br />
méfiance des autorités financières algériennes<br />
à l’égard de la création d’un<br />
fonds souverains : « La crise financière<br />
internationale a touché directement ou<br />
indirectement les institutions financières,<br />
mais aussi fondamentalement des fonds<br />
souverains. Aujourd’hui notre gestion des<br />
réserves de change est opérée par la<br />
Banque d’Algérie avec, comme principe<br />
fort, de courir le minimum de risque et<br />
d’assurer leur liquidité, c'est-à-dire de<br />
pouvoir les récupérer a tout moment pour<br />
des besoins de financement ».<br />
plus vite la pauvreté que le pétrole. C’est<br />
le capital intellectuel et non les gros salaires<br />
qui élimineront la pauvreté. Si nous<br />
demandons tous de gros salaires, nous<br />
finirons par les dépenser pour nos propres<br />
besoins. Le capital intellectuel, lui,<br />
permettra de créer des produits dérivés à<br />
partir de la technologie. A la fin, il y aura<br />
non seulement redistribution de la<br />
richesse, mais aussi création et contrôle<br />
de la nouvelle richesse. La capacité africaine<br />
de réduire la pauvreté apportera la<br />
prospérité pour des millions de gens.<br />
Télécommunications<br />
Le catalyseur de cette prospérité peut<br />
être les télécommunications. Si 300 millions<br />
d’Africains peuvent travailler pour<br />
des compagnies occidentales (comme le<br />
font des millions d’Indiens), ce sont les<br />
deux parties qui vont en bénéficier. La<br />
stratégie consiste à reconnaître les<br />
besoins en travail du marché mondial du<br />
travail et de permettre à l’Afrique de<br />
répondre à ces besoins. Par exemple, les<br />
experts comptables vivant en Afrique où<br />
la main d’œuvre est la moins chère, peuvent<br />
répondre aux besoins de la<br />
demande de l’entreprise américaine en<br />
prestations comptables. De plus, le décalage<br />
horaire peut être mis à profit pour<br />
améliorer la productivité des entreprises.<br />
Autant de synergies qui supposent<br />
encore une fois la connaissance et la maîtrise<br />
de la technologie. L’Afrique périra si<br />
elle continue à consommer ce qu’elle ne<br />
produit pas et à produire ce qu’elle ne<br />
consomme pas.<br />
19<br />
L’enseignement privé<br />
compte 500 000 élèves au<br />
Maroc<br />
Le président de la Ligue de l'enseignement privé au Maroc,<br />
Mohamed Taleb, a indiqué, dimanche à Oujda, que les<br />
établissements d'enseignement privés comptent environ<br />
500 000 élèves répartis dans 2064 établissements d'enseignement<br />
au Maroc.<br />
Intervenant au 3e forum national sur l'enseignement privé,<br />
dont les travaux ont été clos dimanche à Oujda, M. Taleb a souligné<br />
que le secteur de l'enseignement privé génère près de<br />
51 000 emplois (cadres administratifs, pédagogues, autres<br />
employés : assistants, chauffeurs) au Maroc.<br />
L'écrivain tunisien<br />
Abdelmajid El Houssi<br />
n’est plus<br />
L'écrivain tunisien Abdelmajid El Houssi, résidant en Italie,<br />
est décédé dimanche à l'âge de 66 ans. Feu El Houssi fut un<br />
intellectuel et un homme de lettres éminent de l'élite intellectuelle<br />
tunisienne établie à l'étranger. Il était titulaire de la<br />
Chaire linguistique française à l'Université de Ca'Foscari de<br />
Venise (Italie), et est auteur de plusieurs ouvrages dont des<br />
nouvelles, des romans, des recueils de poésie et des études<br />
académiques.<br />
Dans un communiqué, le Ministère tunisien de la culture et<br />
de la sauvegarde du patrimoine a indiqué que le défunt était<br />
connu par ses écrits prônant le dialogue des civilisations et<br />
des cultures et par ses hautes qualités humaines de tolérance,<br />
d'ouverture et d'engagement, ainsi que par ses initiatives<br />
visant à promouvoir la culture tunisienne et arabo-islamique<br />
en Europe.<br />
12 millions de nouveaux<br />
urbains en Afrique<br />
La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé<br />
mardi que 12 à 13 millions d'Africains quitteraient les campagnes<br />
pour les villes en 2008, aggravant la pression<br />
urbaine sur le continent et les défis, notamment alimentaires,<br />
qui y sont liés.<br />
« Les villes et agglomérations du continent vont devoir absorber<br />
une autre vague de 12 à 13 millions d'habitants en 2008, si bien<br />
que la population urbaine va croître plus vite que la population<br />
rurale à l'horizon 2035 », selon un rapport.<br />
« S'il est vrai que les inégalités entre les villes et la campagne<br />
semblent se réduire, il n'en demeure pas moins que les disparités<br />
entre riches et pauvres deviennent de plus en plus frappantes<br />
et malsaines, avec la poussée de taudis insalubres et<br />
surpeuplés », ajoute le texte.<br />
PR Media distinguée<br />
PR Media, agence marocaine spécialisée dans les relations<br />
publiques, s’est vue décerner par M. Khamis Al Muqla,<br />
Chairman of Gulf Hill & Knowlton et M. Terrence Billing,<br />
Executive Vice President de Hill & Knowlton, EMEA<br />
(Europe, Moyen-Orient et Afrique), le prix « Excellence<br />
Award 2008 » pour tous les efforts entrepris pendant l’année<br />
2007 ainsi que ses excellents résultats dans toute la<br />
région durant les « Hill & Knowlton Excellence Awards »,<br />
organisées cette année dans la capitale bahreïnie, Manama,<br />
le 10 Avril 2008. Ce prix vient récompenser les excellents<br />
résultats de l’agence dans la région de l’Afrique du Nord et<br />
de l’Ouest, ainsi que tous les nouveaux budgets régionaux<br />
conquis cette année, tels que Hewlett Packard, APC MGE,<br />
Qualcomm et la 7 e édition du Festival international du film<br />
de Marrakech<br />
Les centres d’appels<br />
en hausse au Maroc<br />
Le secteur des centres d'appels au Maroc a enregistré en 2008<br />
un chiffre d'affaires de 194 millions d'euros, en hausse par<br />
rapport à 2007, a-t-on indiqué jeudi à Casablanca à l'ouverture<br />
de la 8 e édition du Salon international des centres d'appels.<br />
« Il se crée chaque année une vingtaine de nouveaux centres<br />
d'appels au Maroc et ce secteur, inexistant il y a encore huit<br />
ans, génère aujourd'hui un chiffre d'affaires de deux milliards<br />
de dirhams », a déclaré André Azoulay, conseiller du roi<br />
Mohammed VI, lors de l'ouverture du salon. Quelque 180<br />
entreprises opèrent à titre principal ou secondaire dans les<br />
centres d'appels au Maroc avec une sous-traitance de 20%.<br />
Elles emploient un total de 30 000 personnes.
20<br />
Hassan Tourabi interpellé<br />
puis relâché<br />
Le chef de l'opposition islamiste soudanaise Hassan al-Tourabi a<br />
été brièvement interpellé lundi par les forces de sécurité, qui ont<br />
continué leur traque des rebelles du Darfour, ceux-ci ayant<br />
menacé d'attaquer de nouveau la capitale soudanaise, théâtre de<br />
tirs sporadiques. L'arrestation de M. Tourabi est intervenue deux<br />
jours après un assaut sans précédent contre Omdurman, la ville<br />
jumelle de Khartoum, menée par le Mouvement pour la justice et<br />
l'égalité (JEM), le plus puissant militairement des groupes rebelles<br />
du Darfour, province de l'ouest du pays en guerre civile. Arrêté<br />
lundi à l'aube et accusé par le passé de liens avec le JEM ou de<br />
menées putschistes, M. Tourabi a été relâché dans la soirée sans<br />
qu'aucune explication ne soit fournie de son arrestation, a affirmé<br />
à l'AFP le directeur de son bureau, Awad Babakr.<br />
Histoire : vers une<br />
conciliation franco-algérienne<br />
Un groupe d'experts franco-algériens doit être créé pour étudier la<br />
question relative à l'accès des Algériens aux archives de la colonisation<br />
détenues en France, a annoncé lundi le ministre algérien des<br />
Affaires étrangères Mourad Medelci. « Nous nous sommes mis d'accord<br />
pour qu'un groupe d'experts soit mis en place pour travailler sur<br />
le sujet de mémoire, notamment en ce qui concerne le droit d'accès<br />
aux archives », a déclaré M. Medelci lors d'un point de presse en<br />
présence de son homologue français Bernard Kouchner. La France<br />
a restitué à l'Algérie une partie des archives qu'elle conservait, mais<br />
a gardé la partie concernant l'histoire coloniale qui relève, selon elle,<br />
de la souveraineté de l'Etat français.<br />
L’Egypte bloque le site<br />
Internet d’un parti islamiste<br />
« Le site Internet du Mouvement égyptien pour le changement,<br />
Kefaya, a été bloqué en Egypte (pour) les usagers ayant accès à<br />
Internet par le biais de Te-Data (...) depuis le 4 mai », a indiqué<br />
dans un communiqué le Réseau arabe pour l'information sur<br />
les droits de l'homme (ANHRI). Te-Data, une branche de<br />
Telecom Egypt et le plus grand fournisseur d'accès Internet en<br />
Egypte, est contrôlé par le gouvernement égyptien.<br />
Afrique du Sud : une erreur<br />
pourrait retarder le procès<br />
de Zuma<br />
Une erreur de la justice sud-africaine pourrait retarder le procès<br />
pour corruption de Jacob Zuma, chef du parti au pouvoir en<br />
Afrique du Sud et présidentiable potentiel, qui devait débuter le 4<br />
août, a rapporté mardi un journal sud-africain. Business Day indique<br />
que le parquet général, qui a programmé le procès dans la province<br />
du KwaZulu-Natal (est) en août, n'a pas consulté les autorités<br />
judiciaires avant de désigner le juge qui présidera le tribunal.<br />
Selon le quotidien financier, le président du tribunal du KwaZulu-<br />
Natal, Vuka Tshabalala, a indiqué dans une lettre au chef du parquet<br />
général, Anton Steynberg, qu'aucune disposition n'avait été<br />
prise pour la date prévue du procès.<br />
Le Nigeria veut des relations<br />
étroites avec la France<br />
Le président nigérian Umaru Yar'adua a annoncé jeudi à l'AFP<br />
qu'il se rendrait en visite officielle en France le 12 juin et qu'il<br />
souhaitait des « relations beaucoup plus étroites entre les deux<br />
pays (…) J'ai de grandes attentes pour ce voyage. Les relations<br />
entre la France et le Nigeria devraient être beaucoup plus étroites<br />
qu'elles ne le sont actuellement. La plupart de nos voisins sont des<br />
pays francophones et la France conserve une grande influence<br />
dans cette région », a-t-il expliqué lors d'un entretien avec l'AFP.<br />
M. Yar'adua, qui se rend à Paris à l'invitation de son homologue<br />
Nicolas Sarkozy, souhaite « un partenariat énergétique avec<br />
la France » dans le domaine de l'électricité.<br />
Sonatrach renforce sa<br />
position au Pérou, sur<br />
le champ de Camisea<br />
La part de Sonatrach sur le champ de gaz humide de Camisea,<br />
au Pérou, est de 3500 barils/jour sur une production de 35 000<br />
b/j, soit une participation de 10% dans ce gisement. La compagnie<br />
est également partie prenante dans le développement du<br />
bloc 56, situé dans le même champ avec le même taux de participation,<br />
et dont l’entrée en service est prévue pour 2009.<br />
POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
Airbus : le projet d’usine<br />
en Tunisie maintenu malgré<br />
le désistement de Latécoère<br />
Airbus a décidé de maintenire le projet d’une usine de composants aéronautiques « à bas coût » en Tunisie,<br />
abandonné récemment par son sous-traitant Latécoère.<br />
Par Walid Kéfi, Tunis<br />
Le constructeur européen Airbus a<br />
annoncé, le 7 mai, l'échec des négociations<br />
entamées, il y a plus d’une année,<br />
avec le groupe français Latécoère pour la<br />
reprise des sites de Méaulte et Saint-<br />
Nazaire en France. L’information a suscité<br />
une grande inquiétude dans les<br />
médias et les milieux d’affaires tunisiens.<br />
D’autant plus que l’implantation en<br />
Tunisie d’une nouvelle usine de composants<br />
aéronautiques avec deux mille<br />
emplois directs à la clef par Latécoère<br />
était viscéralement liée à cette transaction.<br />
La nouvelle unité de production<br />
que Latécoère projetait de construire<br />
près de Tunis devait en effet bénéficier de<br />
« transferts de charges » de l'usine de<br />
Méaulte, selon l’équipementier devenu<br />
ces dernières années le constructeur<br />
d’Airbus.<br />
Donnant donnant<br />
La réaction du Ministère tunisien de l’industrie,<br />
de l’énergie et des PME ne s’est<br />
pas fait attendre. « Le projet prévoyant la<br />
contruction d’une nouvelle usine de composants<br />
aéronautiques en Tunisie n’est pas<br />
tombé à l’eau. L’usine sera installée directement<br />
par Airbus qui s’est engagé à créer<br />
2000 emplois à Tunis », a indiqué ce<br />
Afrique : le commerce peut<br />
servir le développement<br />
Le directeur général de l'OMC en est persuadé, la conclusion heureuse pour le cycle de Doha serait un atout<br />
dans la lutte contre la pauvreté. Le président brésilien prônant pour sa part le commerce Sud-Sud.<br />
Pascal Lamy reproche au continent sa<br />
tendance à vouloir imputer aux autres<br />
ses erreurs et ses difficultés.<br />
Par Robert Adandé, Cotonou<br />
Les travaux de la 12 e session de la<br />
Conférence des Nations unies pour le<br />
commerce et le développement (CNU-<br />
CED), à Accra, du 20 au 25 avril derniers,<br />
ont été dominés par l'Afrique, son développement<br />
et sa participation au commerce<br />
mondial.<br />
Dans un contexte dominé par un certain<br />
nombre de pesanteurs, relatives notamment<br />
aux relations commerciales entre<br />
les pays du Nord et ceux du Sud, les participants<br />
à la conférence ont évoqué les<br />
modèles existants de gouvernance économique<br />
et politique mondiale, qui<br />
ministère dans une déclaration transmise<br />
aux médias locaux qui spéculaient<br />
sur l’affaire.<br />
« La construction de l’usine par Airbus ou<br />
l’un de ses sous-traitants fait partie d’un<br />
accord signé entre la compagnie nationale<br />
Tunisair et l’avionneur européen le 29<br />
avril à Tunis, en marge d’une visite d’Etat<br />
du président français Nicolas Sarkozy », a<br />
ajouté le ministère.<br />
Cet accord sur la livraison à la compagnie<br />
tunisienne de seize appareils assortis<br />
de trois en option pour un prix catalogue<br />
d’un milliard d’euros prévoit en effet un<br />
« package industriel » portant sur la<br />
fabrication des composants aéronautiques<br />
en Tunisie.<br />
« L’usine tunisienne d’Airbus, dont le<br />
coût ne dépassera pas 50 millions d’euros,<br />
épouse parfaitement la nouvelle stratégie<br />
de l’avionneur européen qui a mis<br />
en place un plan d’économies drastique<br />
baptisé Power 8. Raison pour laquelle on<br />
voit mal pourquoi l’avionneur laisserait<br />
tomber cette occasion en or », assure un<br />
cadre de Tunisair.<br />
Le projet a été révélé, dans un premier<br />
temps, par le président français à Tunis.<br />
« Nous installerons une usine ici dans l’aéronautique,<br />
qui emploiera plus de 2000<br />
personnes », avait lancé Nicolas Sarkozy<br />
le 29 avril lors d’un forum économique<br />
entravent la pleine participation des pays<br />
en développement. Les accords de partenariat<br />
économique et un certain nombre<br />
d'accords de libre-échange ont servi d'illustration.<br />
L'impact du commerce se révèle décisif<br />
dans le financement du développement.<br />
Ainsi, les pays qui ont su profiter de la<br />
récente envolée des prix des produits de<br />
base atteindront à coup sûr les Objectifs du<br />
millénaire pour le développement (OMD).<br />
Nombre d'entre eux sont désormais exportateurs<br />
nets de capitaux. Un recul encore<br />
léger de la pauvreté s'observe en Afrique où<br />
la croissance du PIB moyen, à l'exclusion<br />
du Nigeria et de l'Afrique du Sud, a été estimée<br />
l'an dernier à 7%.<br />
Contraste<br />
Certaines régions d'Afrique au sud du<br />
Sahara demeurent tout de même confrontées<br />
à la pauvreté avec une croissance non<br />
génératrice d'emplois. Les difficultés que<br />
connaissent certains pays en développement<br />
s'intensifient et prennent aujourd'hui<br />
de nouvelles formes et une ampleur alarmante.<br />
De toute évidence, pour cette partie<br />
du monde l'atteinte des OMD pourrait rester<br />
à l'étape de gageure si des mesures draconiennes<br />
ne sont pas prises dans l'immédiat.<br />
La CNUCED entend jouer sa partition.<br />
Elle a souligné l'urgence de mettre le<br />
système commercial multilatéral au service<br />
de la prospérité de l'Afrique, qui doit<br />
devenir un véritable acteur de la marche<br />
tuniso-français, en prenant soin de ne<br />
pas citer nommément Latécoère. Selon<br />
Airbus, l’échec des négociations sur la<br />
reprise des sites de Méaulte et Saint-<br />
Naizaire est dû essentiellement aux difficultés<br />
qu’avait rencontré Latécoère pour<br />
rassembler les fonds qui lui permet-<br />
« Nous installerons une usine<br />
ici dans l’aéronautique, qui<br />
emploiera plus de 2000<br />
personnes », avait lancé<br />
Nicolas Sarkozy le 29 avril<br />
lors d’un forum économique<br />
tuniso-français, en prenant<br />
soin de ne pas citer<br />
nommément Latécoère.<br />
traient de sauver les deux usines et d’en<br />
construire une autre en Tunisie.<br />
Latécoère, qui restera le principal fournisseur<br />
d’Airbus, envisage la création de<br />
200 emplois supplémentaires dans ses<br />
deux unités de production spécialisées<br />
dans le câblage en Tunisie, malgré<br />
l’amère déconvenue qu’il vient de subir.<br />
du monde. Pour que le continent profite<br />
pleinement des fruits de la mondialisation,<br />
a-t-on estimé, les règles du commerce<br />
mondial doivent mieux tenir<br />
compte de ses contraintes.<br />
Partenariat Sud-Sud<br />
Selon M. Pascal Lamy, la conclusion d'un<br />
accord dans le cycle de Doha peut offrir aux<br />
pays en développement et aux pays les<br />
moins avancés (PMA) de nouvelles possibilités<br />
de lutte contre la pauvreté grâce au<br />
commerce. La coopération et le commerce<br />
Sud - Sud apparaissent comme une alternative<br />
fiable. Pascal Lamy en a profité pour<br />
reprocher au continent sa tendance à vouloir<br />
imputer aux autres ses erreurs et difficultés.<br />
Après avoir évoqué la responsabilité<br />
de son organisation dans la crise alimentaire,<br />
il a mis l'accent sur la responsabilité<br />
des Etats dans le choix des politiques, dans<br />
la mesure où, à son sens, rien dans les dispositifs<br />
de l'OMC n'empêche un Etat souverain<br />
de prendre des mesures de politique<br />
économique pour assurer la sécurité alimentaire<br />
de ses populations.<br />
Le président du Brésil Lula Da Silva a<br />
aussi évoqué le partenariat Sud-Sud, qui<br />
peut, à ses yeux, favoriser un réel accès<br />
des PMA à des marchés rentables.<br />
Pour sa part, la société civile a invité la<br />
CNUCED à poursuivre ses efforts afin<br />
de renforcer et de protéger les échanges<br />
Sud-Sud.
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />
21<br />
La revue de presse africaine de Londres<br />
L’annonce du deuxième tour de l’élection<br />
présidentielle zimbabwéenne, les<br />
risques de régionalisation du conflit au<br />
Darfour avec l’attaque à la périphérie de<br />
Khartoum par les rebelles du JEM, sont<br />
les deux principaux sujets analysés par la<br />
presse britannique cette semaine.<br />
Le deuxième tour zimbabwéen dans<br />
un climat de terreur<br />
Le Financial Times, le Guardian, le Times<br />
et The Economist ont analysé tous les<br />
contours de la crise politique au pays de<br />
Robert Mugabe avec son cortège de violence<br />
politique délibérée.<br />
Le FT, dans un papier analytique, passe<br />
en revue les défis économiques, financiers<br />
et politiques du pays et affirme que<br />
beaucoup de Zimbabwéens espèrent que<br />
ce second tour mettra fin à la violence<br />
dans ce pays d’Afrique australe où l’économie<br />
en désarroi a atteint le taux d’inflation<br />
record de 165 000%, avec 80% de<br />
chômeurs, des pénuries chroniques de<br />
carburant, de biens alimentaires, et un<br />
exode massif de réfugiés vers les pays<br />
voisins. Après le premier tour de l’élection<br />
présidentielle disputé le 29 mars, le<br />
MDC, le principal parti de l’opposition<br />
de Morgan Tsvangirai, a annoncé selon<br />
le FT que plus de 40 de ses militants ont<br />
été abattus et plus de 1000 habitations<br />
ont été brûlées.<br />
The Guardian souligne que, depuis ce premier<br />
tour, Morgan Tsvangirai a longuement<br />
séjourné à l’extérieur. Ce week-end,<br />
il était à Belfast, en Irlande du Nord où, au<br />
cours d’une conférence, il a demandé que<br />
cesse la violence qui frappe le pays depuis<br />
le début de cette période électorale. Il a<br />
également annoncé qu’il espérait gagner<br />
une victoire décisive lors de ce second<br />
tour. Le quotidien de la gauche britannique<br />
souligne que pour atteindre cet objectif<br />
il s’est engagé à négocier des alliances<br />
afin d’élargir sa base, et s’est dit certain<br />
que certains membres de la ZANU PF<br />
voteront pour lui.<br />
The Economist précise qu’après un mois<br />
passé à l’extérieur, Morgan Tsvangirai a<br />
décidé de rentrer au pays pour lancer sa<br />
campagne pour le second tour de la présidentielle.<br />
Mais le journal précise que personne<br />
ne sait si, à son retour, il pourra se<br />
déplacer librement, et, plus important<br />
encore, si la population pourra voter<br />
librement. Le journal précise que la<br />
répression s’accroît. Beaucoup d’arrestations<br />
ont été opérées au sein de la classe<br />
syndicale et de l’intelligentsia.<br />
Le Times, lui, souligne que l’ambassadeur<br />
britannique ainsi que trois autres<br />
diplomates occidentaux ont été interpellés<br />
par la police zimbabwéenne alors<br />
qu’ils enquêtaient sur les violences infligées<br />
aux populations des zones rurales<br />
depuis mars dernier. Ces diplomates<br />
étaient accompagnés de l’ambassadeur<br />
adjoint de la Tanzanie, dont le pays<br />
assure la présidence de l’Union africaine.<br />
Ils ont été relâchés peu de temps après.<br />
Afrique du Sud : montée de la xénophobie<br />
Le FT rapporte que cette semaine, dans<br />
les townships de Johannesburg, notamment<br />
Alexandra, les immigrés zimbabwéens<br />
ont été violemment pris à partie.<br />
Bilan : au moins trois morts, une cinquantaine<br />
de personnes traitées pour<br />
blessures, dont certaines provoquées par<br />
des armes à feu. Ces violences ont été<br />
suivies de pillages et les Zimbabwéens,<br />
déjà peu nantis, ont tout perdu. Le journal<br />
précise qu’en Afrique du Sud le chômage<br />
touche 40% de la population, et il y a un<br />
ressentiment contre les Zimbabwéens qui<br />
sont généralement mieux éduqués que les<br />
Sud-Africains et qui, ainsi, prennent des<br />
postes sur le marché du travail. Le gouvernement,<br />
l’ANC et Nelson Mandela, dans<br />
une de ses rares apparitions publiques, ont<br />
condamné ces violences.<br />
Tchad, Soudan un conflit régional ?<br />
Le 10 mai à l’aube, précise le Times, des<br />
centaines de rebelles du JEM, un groupe<br />
rebelle du Darfour doté de 200 véhicules<br />
armés de mitrailleuses, a fondu sur la<br />
ville d’Omdurman, dans les faubourgs<br />
ouest de Khartoum. Leur objectif, selon<br />
The Economist, était le palais présidentiel,<br />
de l’autre côté du Nil. Ce fut un terrible<br />
choc pour les Arabes qui gouvernent le<br />
pays depuis l’indépendance en 1956, rapporte<br />
The Economist. Visiblement déstabilisé,<br />
le président soudanais Oumar Al<br />
Béchir, toujours selon le journal, n’a pas<br />
perdu de temps pour accuser, à la télévision<br />
nationale, le président tchadien<br />
Idriss Deby. Après avoir repoussé les<br />
assaillants, des pièces d’identité prouvant<br />
la nationalité tchadienne de certaines<br />
victimes auraient été exhibées. The<br />
Times précise que le convoi de 200 véhicules<br />
a mis quatre jours pour arriver aux<br />
portes de Khartoum. Et, en chemin, des<br />
renforts ont été enrôlés.<br />
Nigeria, la gestion pétrolière<br />
Selon le FT, la compagnie pétrolière Shell<br />
aurait accepté d’octroyer un prêt à l’Etat<br />
du Nigeria pour renflouer la joint-venture<br />
créée entre les deux partenaires dans l’exploitation<br />
de certaines plateformes pétrolières.<br />
L’administration d’Abuja n’arrivait<br />
pas à faire face à certaines exigences financières<br />
pour faire marcher ces exploitations.<br />
Le journal financier de la City indique<br />
par ailleurs qu’Anglo Platinum, le plus<br />
grand producteur de platine au monde, a<br />
officiellement annoncé la nomination<br />
d’un nouveau directeur général, Neville<br />
Nicolau, un ancien d’Anglogold Ashanti.<br />
Son objectif sera d’améliorer la sécurité au<br />
sein de la compagnie après les nombreux<br />
décès de mineurs ces derniers mois.<br />
Rio Tinto, le géant minier, très présent<br />
en Afrique, chercherait à nouer, toujours<br />
selon le FT, un partenariat avec les compagnies<br />
chinoises d’acier et de construction<br />
pour développer des projets de plus<br />
de trois milliards de livres sterling,<br />
notamment en Afrique de l’Ouest. Le<br />
projet visé concernerait la mine de<br />
Simandou en Guinée.<br />
Enfin, le Times souligne qu’une enquête<br />
de l’ONG Africa fighting Malaria, basée<br />
aux Etats-Unis, démontre qu’un tiers<br />
des médicaments antipaludiques vendus<br />
en Afrique ne sont pas efficaces.<br />
L’enquête a été menée au Ghana, au<br />
Kenya, au Nigeria, au Rwanda et en<br />
Tanzanie. Le paludisme tue chaque<br />
année 2,7 millions de personnes, essentiellement<br />
en Afrique. Les faux médicaments<br />
ou les contrefaçons seraient déjà<br />
responsables de 200 000 morts.<br />
CB et l’équipe de<br />
rédaction de Londres<br />
Nigeria : objectifs ambitieux<br />
dans le secteur alimentaire<br />
Le Nigeria a décidé de s’attaquer à son déficit alimentaire en se fixant de très ambitieux objectifs de<br />
production de riz, manioc, mil et blé.<br />
Par Hance Guèye, Dakar<br />
La crise rizicole mondiale pousse de<br />
plus en plus de pays africains importateurs<br />
à se fixer un objectif d’autosuffisance.<br />
Après le Sénégal, le Nigeria, autre<br />
grand importateur ouest-africain de riz,<br />
vient de rendre public son plan pour<br />
atteindre l’autosuffisance en production<br />
rizicole en 2010. La demande nationale<br />
en riz est estimée à 4,64 millions de tonnes,<br />
si l’on se réfère aux normes de la<br />
FAO, qui sont de 32 kilogrammes par<br />
personne et par an.<br />
La déclaration en a été faite à l’occasion<br />
d’une retraite interministérielle le 12<br />
mai dernier à Abuja par le ministre de<br />
l’Agriculture et des Ressources halieuti-<br />
ques, Sayyadi Abba Ruma.<br />
Outre la question rizicole, le plan prévoit<br />
de porter la production de manioc, autre<br />
Après le Sénégal, le Nigeria,<br />
autre grand importateur<br />
ouest-africain de riz, vient de<br />
rendre public son plan pour<br />
atteindre l’autosuffisance en<br />
production rizicole en 2010.<br />
base de l’alimentation nigériane, de 49<br />
millions à 100 millions de tonnes.<br />
De même, la production de mil doit<br />
être portée à 6,5 millions de tonnes<br />
grâce à l’amélioration des semences et<br />
Rio Tinto, le géant minier,<br />
très présent en Afrique,<br />
chercherait à nouer un<br />
partenariat avec les<br />
compagnies chinoises pour<br />
des projets de plus de trois<br />
milliards de livres sterling.<br />
de l’irrigation. Celle de blé doit aussi<br />
être portée à 3 millions de tonnes et<br />
le cacao à 449 000 tonnes à l’horizon<br />
2012.<br />
Le ministre a énuméré les obstacles à<br />
la productivité du secteur agricole<br />
nigérian : « Les politiques agricoles<br />
incohérentes, le manque de statistiques<br />
fiables, le vieillissement et le manque<br />
d’organisation des producteurs, la faiblesse<br />
des surfaces irriguées et des terres<br />
cultivées, la réduction de la fertilité des<br />
sols, l’utilisation des engrais et des pesticides<br />
et la baisse de la qualité ». Le gouvernement,<br />
a-t-il assuré, entend s’y<br />
attaquer fermement pour inverser la<br />
longue tendance à la diminution des<br />
performances agricoles du pays.<br />
Le Maroc négocie un statut<br />
avancé avec Bruxelles<br />
Le Maroc entame vendredi à Bruxelles des négociations officielles<br />
avec l'Union européenne (UE) souhaitant obtenir un<br />
statut avancé plus important que le simple accord d'association<br />
qui les lie depuis 1996, a-t-on indiqué de source officielle à<br />
Rabat. « L'ambition du statut avancé devrait se traduire sur le<br />
plan institutionnel par la conception d'un nouveau partenariat<br />
doté d'organes communs de décisions et de gestion », a déclaré<br />
Youssouf Amrani, délégué du gouvernement marocain à cette<br />
réunion. Une « attention particulière devra être accordée au segment<br />
parlementaire dans la mesure où nos deux instances sont<br />
dépourvues de structures appropriées », a-t-il ajouté.<br />
Niger : RSF déplore<br />
l’attitude de la Cour suprême<br />
L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières<br />
(RSF) « déplore profondément » le rejet par la Cour suprême<br />
nigérienne, jeudi, du pourvoi en cassation formé par le journaliste<br />
Moussa Kaka, renvoyant l'affaire à son point de départ.<br />
Moussa Kaka est le directeur de la station privée Radio<br />
Saraounia et le correspondant au Niger de RSF et de RFI.<br />
L'organisation réitère sa demande de libération de son correspondant.<br />
« Moussa Kaka va entamer son huitième mois de<br />
détention, à cause d'écoutes téléphoniques réalisées dans des<br />
conditions obscures et qui ne prouvent rien, sinon que le journaliste<br />
était sous surveillance », indique RSF dans un communiqué.<br />
« Cet arrêt de la plus haute juridiction nigérienne est une<br />
déception immense pour tous ceux qui sont attachés non seulement<br />
à la présomption d'innocence, mais surtout à l'équité de la<br />
justice », estime RSF.<br />
L’Angola appelle l’Afrique<br />
centrale à la rationalisation<br />
des ressources<br />
Le ministre angolais des Affaires étrangères, Joao Bernardo<br />
de Miranda, a appelé, jeudi à Luanda, les pays d'Afrique<br />
centrale à la rationalisation des ressources financières et<br />
matérielles pour la gestion de la paix et de la sécurité dans<br />
la région. Lors d'un discours prononcé à l'ouverture de la<br />
27e réunion ministérielle du comité permanent des Nations<br />
unies sur le désarmement de l'Afrique centrale, M. de<br />
Miranda a indiqué qu'il est nécessaire de réajuster le positionnement<br />
du forum consultatif selon les structures<br />
actuelles de l'Union africaine. Ces structures sont aussi<br />
désignées pour la prévention, la gestion et la résolution des<br />
conflits et des affaires concernées, telles que le trafic des<br />
êtres humains, la prolifération des petites armes et les crimes<br />
organisés transfrontaliers, entre autres.<br />
Mbeki condamne les actes<br />
xénophobes<br />
Le président sud-africain Thabo Mbeki a vivement condamné<br />
les actes continus de xénophobie en Afrique du Sud, a rapporté<br />
jeudi la SABC. Le président Mbeki a également appelé la police<br />
à agir fermement contre ceux qui commettent ces attaques. La<br />
condamnation de M. Mbeki est intervenue alors que les inquiétudes<br />
croissent au sujet d'attaques contre les étrangers en<br />
Afrique du Sud. Le président Mbeki participe actuellement à<br />
une réunion de la Banque africaine de développement à<br />
Maputo, au Mozambique. Au moins deux personnes ont été<br />
tuées et 60 autres blessées lorsque des habitants d'Alexandra<br />
ont attaqué des immigrants dans de violents affrontements qui<br />
ont commencé dimanche.<br />
Réunion du G77 + la Chine<br />
à Yamoussoukro<br />
Une réunion du Groupe des 77 + la Chine se déroulera du<br />
10 au 13 juin à Yamoussoukro (centre), capitale politique<br />
de la Côte d'Ivoire, a-t-on appris jeudi d'une source du<br />
Ministère ivoirien des affaires étrangères. Une délégation<br />
du G77 se trouve actuellement en Côte d'Ivoire pour<br />
« confirmer aux autorités ivoiriennes la tenue de la conférence<br />
du G77 + la Chine prévue du 10 au 13 juin à Yamoussoukro<br />
et passer en revue tous les aspects de l'organisation pratique »,<br />
selon un communiqué du ministère publié jeudi. Les participants<br />
réfléchiront sur la position commune du G77 à la<br />
prochaine conférence de haut niveau des Nations unies sur<br />
la coopération Sud-Sud prévue pour le premier trimestre<br />
2009, selon le secrétaire exécutif du G77, Mourad Ahmia,<br />
cité par le communiqué.
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 INTERNATIONAL<br />
23<br />
Les tensions frontalières enflent<br />
dans la Corne de l'Afrique<br />
L’entrée de l’Ethiopie dans le dispositif « anti-terroriste » américain a changé la donne dans le règlement<br />
du conflit frontalier avec l’Erythrée. Un gisement explosif que peut rallumer le nouveau différend<br />
entre Asmara et Djibouti.<br />
Par Sana Harb, Alger<br />
Alors que le différend frontalier entre<br />
l'Erythrée et l'Ethiopie fait du surplace et<br />
menace constamment de basculer vers le<br />
conflit militaire, un autre est apparu avec<br />
Djibouti. L'enjeu porte sur les hauteurs de<br />
Rais Doumeira, à l'extrême nord de<br />
Djibouti, qui surplombent des routes de<br />
navigation stratégiques à l'entrée de la mer<br />
Rouge. Les troupes érythréennes auraient<br />
fait, le 16 avril dernier, une incursion en<br />
territoire djiboutien, sur une profondeur<br />
d'un kilomètre, et effectué des travaux de<br />
terrassement sur les lieux, ce que Asmara<br />
dément catégoriquement.<br />
Diplomatie tranquille<br />
Pour Djibouti, qui s'est opposé à deux<br />
reprises en 1996 et 1999 à son voisin à propos<br />
de cette zone, l'Erythrée se livre à une<br />
« provocation flagrante » contre sa souveraineté<br />
et son intégrité territoriale.<br />
Djibouti a saisi officiellement le Conseil de<br />
sécurité de l'Onu pour éviter un nouveau<br />
conflit, en indiquant que les efforts pour<br />
désamorcer la crise à travers la « diplomatie<br />
tranquille » de la Ligue arabe et de l'Union<br />
africaine n'ont pas donné de fruits.<br />
Le président djiboutien, Ismaël Omar<br />
Guelleh, a qualifié la situation de « compliquée<br />
» du fait d'une « action inamicale »,<br />
tout en constatant qu'il n'y a pas eu<br />
« jusqu'ici une volonté de mener une guerre<br />
contre nous de la part de nos voisins ». Il a<br />
bien discuté avec le président érythréen<br />
Issayas Afeworki, mais celui-ci, s'est-il<br />
inquiété, « semble ne pas comprendre que<br />
son armée se trouve sur notre territoire ».<br />
Asmara a démenti avoir des visées territoriales<br />
sur Djibouti et évoque un « malen-<br />
tendu » quant à un « no man's land de 3 à<br />
5 km » de chaque côté de la frontière pris<br />
en compte par les Djiboutiens, mais dont<br />
l'Erythrée affirme n'avoir jamais eu<br />
connaissance.<br />
Les relations exécrables d'Asmara<br />
avec l'ONU<br />
Alors que la situation est tendue,<br />
l'Ethiopie est entrée en jeu. Son Premier<br />
ministre, Meles Zenawi, a qualifié le différend<br />
frontalier entre l'Erythrée et<br />
Djibouti de menace à la paix et à la sécurité<br />
dans toute la Corne de l'Afrique, et a<br />
averti que son pays était prêt à défendre<br />
militairement la sécurité du corridor de<br />
transit entre Djibouti et son territoire, au<br />
cas où un conflit se déclencherait entre<br />
Djibouti et l'Erythrée.<br />
Cette nouvelle crise intervient sur fond<br />
de persistance de la crise entre l'Ethiopie<br />
et l'Erythrée. Les relations exécrables<br />
entre Asmara et l'ONU ont déjà conduit<br />
au retrait, du coté érythréen, des forces de<br />
la Minuee (Mission des Nations unies<br />
en Ethiopie et en Erythrée. L'accord<br />
d'Alger, signé le 12 décembre 2000, qui a<br />
mis fin à un conflit de deux ans responsable<br />
de plus de 80 000 morts, est de facto remis<br />
en cause. Une Commission frontalière de<br />
l'Ethiopie et de l'Erythrée (EEBC), basée<br />
à la Haye, avait été chargée de délimiter<br />
les frontières et ses décisions étaient<br />
contraignantes pour les deux parties.<br />
Mais Addis-Abeba a rompu cet engagement<br />
en rejetant le verdict rendu le 13<br />
avril 2002 par l'EEBC qui a attribué la ville<br />
de Badmé à l'Erythrée. Depuis, Asmara<br />
estime que l'ONU n'assume pas ses responsabilités<br />
car elle n’impose pas à<br />
l'Ethiopie de respecter la décision de<br />
l'EEBC. La présence de la Minuee ne fait, à<br />
ses yeux, que conforter l'Ethiopie dans son<br />
« occupation » de ses territoires.<br />
Une base légale mais…<br />
Si l'Erythrée dispose d'une base légale<br />
découlant des engagements pris dans le<br />
cadre de l'accord d'Alger 2000, Addis-<br />
Abeba profite largement du fait qu'elle<br />
soit devenue un élément du dispositif<br />
américain dans la région dans le cadre de<br />
la lutte « globale » contre le terrorisme<br />
pour s'y soustraire sans risque. Les<br />
Américains ont accusé à plusieurs reprises<br />
Asmara de soutenir les islamistes en<br />
Depuis, Asmara estime que<br />
l'ONU n'assume pas ses<br />
responsabilités car elle<br />
n’impose pas à l'Ethiopie<br />
de respecter la décision<br />
de l'EEBC.<br />
Somalie. A la fin mars, Asmara signifiait<br />
à l'ONU qu'elle ne pouvait « accepter,<br />
sous aucune condition, des arrangements<br />
qui conduiraient à "légitimer" l'occupation<br />
d'une terre sous sa souveraineté ».<br />
Pour corser le tout, une douzaine de formations<br />
de l'opposition érythréenne ont<br />
annoncé, à partir d'Addis-Abeba, qu'elles<br />
allaient unir leurs efforts pour renverser<br />
le « régime dictatorial » de l'Erythrée.<br />
L'annonce n'a pas de quoi inquiéter<br />
Asmara, elle est juste un élément de plus<br />
dans un contentieux frontalier qui risque<br />
d'exploser à tout moment.<br />
Bush enterre le réalisme des<br />
« arabes modérés »<br />
Le président Abbas a osé faire savoir aux Américains que les Palestiniens étaient en colère. C’est peu<br />
dire, après la prestation aux relents messianiques de Bush devant la Knesset.<br />
Par Djaafer, Alger<br />
Le discours prononcé le 15<br />
mai par George W. Bush à la<br />
Knesset est la « pire allocution<br />
jamais faite par un chef<br />
d'Etat », un discours qui<br />
« équivaut à une déclaration<br />
de guerre entre les peuples de<br />
la région ». Le député arabe<br />
Mohamed Barakeh, chef du<br />
parti communiste Hadash –<br />
qui a boycotté avec d'autres<br />
députés arabes la prestation<br />
pro israélienne exaltée et<br />
emprunte de forte religiosité<br />
du président américain –<br />
résume bien l'énorme indignation<br />
qui traverse le<br />
monde arabe.<br />
C'est une « seconde déclaration<br />
de Balfour » lit-on dans<br />
de nombreux journaux arabes<br />
qui relevaient les références<br />
religieuses du président<br />
américain, l'absence de la<br />
moindre compassion pour les<br />
Palestiniens, chassés de leurs<br />
terres en 1948 – et qui lançaient,<br />
au même moment où il<br />
faisait son discours, 21 915 ballons<br />
noirs pour marquer le 60 e<br />
anniversaire de la Nakba –,<br />
l'enrôlement de 300 millions<br />
d'Américains aux cotés de 7<br />
millions d'israéliens dans la<br />
lutte contre le « mal ».<br />
Le président américain avait<br />
une opportunité de rappeler,<br />
en ce soixantième anniversaire<br />
de la création de l'Etat<br />
d'Israël, quelques obligations<br />
minimales aux responsables<br />
israéliens, il ne les a pas faites.<br />
Il a, au contraire, exprimé un<br />
soutien tellement aveugle<br />
qu’il a révulsé même les plus<br />
pro-américains dans le monde<br />
arabe. Son discours dénonciateur<br />
à l'égard du Hezbollah, du<br />
Hamas et de l'Iran – promise<br />
pratiquement au bombardement<br />
– a été totalement desservi<br />
par une rhétorique ultra<br />
sioniste.<br />
« Un discours infect » pour<br />
la presse égyptienne<br />
Ce même jeudi 15 mai,<br />
Mahmoud Abbas, prononçait<br />
un discours pathétique qui,<br />
apposé à l'exaltation d'Israël<br />
faite par le chef de l'Etat américain,<br />
l'amoindrissait encore<br />
davantage face au Hamas.<br />
L'axe des modérés pro-américains<br />
(Egypte, Arabie saoudite,<br />
Jordanie et… Mahmoud<br />
Abbas) qui n'arrive pas à<br />
convaincre l'opinion arabe de<br />
l'inanité de la résistance armée,<br />
ni à réduire la popularité du<br />
Hamas palestinien ou du<br />
Hezbollah libanais, est la principale<br />
victime du discours du<br />
président américain.<br />
Signe qui ne trompe pas, la<br />
presse gouvernementale égyptienne<br />
s'est libérée – où a été<br />
libérée – de son expression traditionnellement<br />
contrainte.<br />
Elle s'en est prise avec virulence<br />
à un « président qui a<br />
échoué » et qui ne fait que délivrer<br />
« discours infect » (Al<br />
Goummhouriya). Même le<br />
très sobre Al Ahram constatait<br />
que le « discours de Bush inspiré<br />
de la Torah soulève des<br />
interrogations sur la crédibilité<br />
du rôle des Etats-Unis au<br />
Proche-Orient ».<br />
En réalité, la popularité de<br />
Quelque part, dans un trou en Afghanistan,<br />
Oussama Ben Laden, a fait pour la même<br />
occasion un discours religieux sur la<br />
Palestine symétrique à celui du président<br />
américain sur Israël.<br />
George W. Bush et des Etats-<br />
Unis ne pouvant se dégrader<br />
davantage, c'est surtout la crédibilité<br />
de l'axe arabe pro-américain<br />
qui est en cause au sein<br />
d'une opinion publique très<br />
sensibilisée à l'égard des souffrances<br />
des Palestiniens. La<br />
seule manière pour les dits<br />
Verbatim<br />
Epicentre<br />
« Il faut régler le problème du Darfour. L'épicentre est le<br />
Darfour, les conséquences sont des ondes qui se sont répandues<br />
sur le voisinage. Plus tôt le conflit du Darfour est résolu,<br />
mieux ça vaut pour tout le monde. »<br />
Le ministre des Affaires étrangères tchadien Moussa Faki, qui<br />
nie toute responsabilité dans le raid des rebelles du Darfour<br />
aux portes de Khartoum.<br />
Invitée<br />
« Je n’ai pas de raison particulière d’y être (aux Jeux<br />
Oympiques, ndlr). Si j’y suis invitée, on verra bien. »<br />
Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, dimanche<br />
dernier à Canal Plus.<br />
Courage<br />
« J'ai compris que vous ne pouvez pas faire en sorte que<br />
les gens aient du courage, c'est une source qui vient de<br />
l'intérieur de l'âme. Mais vous pouvez soutenir des gens<br />
courageux. »<br />
George Bush, dans une interview aux médias israéliens.<br />
Engagement<br />
« Vous ne verrez aucun relâchement dans l'engagement à<br />
défendre la sécurité d'Israël durant ma présidence. »<br />
Barack Obama, dans un entretien publié sur le site du magazine<br />
Atlantic.<br />
Heureux<br />
« J'ai été heureux de serrer la main de la chancelière allemande.<br />
Je lui ai dit que j'étais désolé d'avoir été si dur<br />
avec elle. »<br />
Hugo Chavez, vendredi, revenant de ses déclarations à l’emporte<br />
pièce qualifiant Angela Markel d’héritière d’Adolf<br />
Hitler. L’incident est clos.<br />
Intenable<br />
« Dans une démocratie constitutionnelle comme la nôtre, il<br />
est intenable pour un président avec ces performances de rester<br />
en fonction. »<br />
Déclaration du leader de l'Alliance démocratique (DA, principal<br />
parti d'opposition en Afrique du Sud), Helen Zille, appelant<br />
lundi le président Thabo Mbeki à quitter immédiatement<br />
ses fonctions.<br />
Immigrants<br />
« Ils prétendent parfois porter secours à un bateau, mais ils<br />
le font chavirer pour que les immigrants à bord meurent. Ils<br />
disent : “Nous avons essayé de les secourir” et sauvent un ou<br />
deux immigrés pour donner la preuve de leurs intentions<br />
humanitaires. »<br />
Extrait du discours de Kadhafi qui s’en prend aux Européens<br />
devant des dirigeants syndicaux africains réunis jeudi 15 mai<br />
2008 à Tripoli.<br />
Coup d’Etat<br />
« Ce genre d’accord, a-t-il ajouté, je n’en ai que faire et je l’ai<br />
dit au président Sarkozy. Ça ne m’intéresse pas. Moi, je ne<br />
risque pas de coup d’Etat militaire au Sénégal. Je dors tranquille<br />
et il n’y en a pas, il n’y en a jamais eus et il n’y en aura<br />
pas au Sénégal. »<br />
Abdoulaye Wade, s’exprimant sur les accords de défense et de<br />
coopération militaire entre la France et l’Afrique.<br />
modérés arabes de l'emporter<br />
sur les présumés radicaux est<br />
de démontrer que leur réalisme<br />
est payant et qu'il va se<br />
concrétiser par la création<br />
d'un Etat palestinien.<br />
Oussama Ben Laden en<br />
réplique symétrique<br />
Le discours du président<br />
américain les refroidit totalement.<br />
L'Etat palestinien, que<br />
Mahmoud Abbas souhaite voir<br />
avant la fin du mandat de<br />
Bush, n'est pas prêt de venir.<br />
L'Arabie saoudite, première<br />
destination du président américain<br />
après son passage par la<br />
Knesset israélienne, et déjà critiquée<br />
pour cela, s'est retrouvée<br />
dans l'obligation de hausser<br />
le ton pour dénoncer la<br />
« politique de châtiment collectif<br />
» pratiquée par Israël<br />
contre les Palestiniens. A<br />
Charm El-Cheikh, le président<br />
américain, s'est défendu,<br />
contre l'évidence, de tout parti<br />
pris en faveur d'Israël et s'est<br />
engagé à œuvrer à un accord<br />
de paix avec les Israéliens avant<br />
la fin de son mandat en janvier<br />
2009. Il veut aider à « définir »<br />
un Etat palestinien. Trop peu,<br />
trop tard. Le président américain<br />
n'était déjà pas crédible,<br />
les « réalistes » arabes le sont<br />
devenus tout aussi peu.<br />
Quelque part, dans un trou en<br />
Afghanistan, Oussama Ben<br />
Laden, a fait pour la même<br />
occasion un discours religieux<br />
sur la Palestine symétrique à<br />
celui du président américain<br />
sur Israël. Bush déteste peutêtre<br />
le radicalisme arabe et<br />
musulman, mais il faut bien<br />
admettre qu'il sait l'entretenir.
24<br />
Il était bien le seul à y croire. Sa persévérance a fini par payer.<br />
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />
Régis Facia,<br />
petit distributeur<br />
devenu grand<br />
Par Hance Gueye, Dakar<br />
Régis Facia, 43 ans, marié et père de<br />
deux enfants. Diplômé de l’ESC de<br />
Grenoble, Master en marketing. Rentré<br />
au Bénin en 1993, il commence à travailler<br />
comme cadre, ingénieur commercial<br />
dans un groupe informatique américain<br />
dénommé WANG. C’est là qu’il reprend<br />
racine au Bénin qu’il avait quitté pendant<br />
12 ans. Il trempe très vite à nouveau<br />
dans l’ambiance du pays.<br />
Il analyse l’environnement qu’il trouve<br />
plutôt positif, propice aux projets novateurs.<br />
Il observe ainsi le manège incessant,<br />
à l’UNICEF, le Fonds des Nations<br />
unies pour l’enfance, de la distribution<br />
du courrier et des retards souvent<br />
fâcheux, qui sanctionnaient régulièrement<br />
le travail des employés.<br />
Ainsi, l’idée lui en vient de créer un business<br />
plan de distribution de courrier.<br />
Douche froide. Le projet, qui lui apparaît à<br />
la fois si novateur et si porteur, est rejeté en<br />
bloc par tout le monde. Pendant longtemps,<br />
aucun soutien pour cette initiative.<br />
Il fait le tour des banques. Elles rejettent<br />
toutes le projet, le traitant de superflu,<br />
inadapté au contexte local, voire même<br />
Deux motos et une voiture<br />
d’occasion. Ainsi commence<br />
la petite histoire de<br />
Top Chrono.<br />
farfelu. Il se tourne du côté de ses<br />
parents. Au Bénin et en Afrique, en général,<br />
le cercle familial se substitue souvent<br />
aux banques frileuses. Même déception.<br />
Aucun soutien. Il ne récoltera que des<br />
menaces, en surcroît.<br />
Sœur bénie<br />
Pas toute la famille, en réalité, ne rejette son<br />
projet. Il reste sa sœur, qui travaille à Paris<br />
avec son mari. Il leur envoie le fameux business<br />
plan. Sans trop y croire. Par acquis de<br />
conscience. A sa surprise, ils applaudissent<br />
le projet, le trouvent très intéressant.<br />
Surtout, ils joignent le geste à la parole et lui<br />
envoient sur le champ une première<br />
somme de 20 000 FF pour commencer.<br />
L’affaire peut partir. Il s’achète deux motos<br />
et une voiture d’occasion. Ainsi commence<br />
la petite histoire de Top Chrono.<br />
Ce qui fut loin d’être facile. Au tout début,<br />
pendant six mois, pas un coup de fil. Et<br />
malgré ses multiples démarches pour<br />
trouver des marchés, point de courrier à<br />
distribuer à l’horizon. Une situation qui va<br />
contribuer à l’isoler de son entourage. Il<br />
est de plus en plus marginalisé. Il rase les<br />
murs, car tout le monde se méfie. Il est<br />
évité, très poliment, dira-t-il en riant.<br />
Heureuse rencontre<br />
Mais il continue, sans relâche, ses prospections<br />
du marché béninois jusqu’au<br />
jour où, par une heureuse circonstance, il<br />
rencontre le directeur de la société SAGA,<br />
filiale du groupe Bolloré, qui accepte de<br />
lui confier la distribution de son courrier<br />
à l’interne. Une mission qu’il remplit si<br />
bien que peu de temps après SAGA lui<br />
Régis Facia.<br />
propose de développer un de ses produits,<br />
dénommé SAGA Express.<br />
C’est l’ouverture au monde. Car les activités<br />
de la petite entreprise Top Chrono<br />
se développent de façon fulgurante, tant<br />
au plan local qu’international. Pour<br />
accompagner son entreprise, Facia use<br />
d’outils de gestion très performants pour<br />
assurer une protection globale du courrier<br />
qui lui est confié, mais aussi pour<br />
trouver des solutions à tous les problèmes<br />
qui se posent. Un manuel de qualité<br />
et de sûreté définit le process de l’exécution<br />
de toutes les tâches.<br />
Une importance particulière est donnée<br />
aux réunions pour permettre à tous les<br />
départements d’apprécier les services<br />
rendus et d’adopter une action corrective<br />
à toutes les défaillances, quelles qu’elles<br />
soient, rencontrées par le client. Il peut<br />
du reste, grâce à des procédures bien<br />
intégrées, suivre en temps réel toutes les<br />
informations sur son expédition.<br />
La rigueur n’est jamais de trop dans ce<br />
métier puisque, malgré tout, Top Chrono<br />
a déjà perdu de gros marchés à cause de<br />
quelques défaillances. Ce n’est pas pour<br />
décourager le manager. Il redouble de<br />
vigilance, ne tolère plus un seul relâchement.<br />
Aujourd’hui, Top Chrono emploie<br />
plus de 100 personnes formées aux normes<br />
internationales et qui appliquent avec<br />
rigueur les procédures arrêtées. Ainsi, avec<br />
plus de 30 000 expéditions à l’interne<br />
(Cotonou et intérieur du Bénin) comme à<br />
l’international, Top Chrono est le leader<br />
sur le marché express de la distribution de<br />
courrier au Bénin.<br />
Partenariat<br />
Le projet s’est ensuite étendu à la sousrégion<br />
avec l’ouverture d’un bureau en<br />
1997 à Lomé, au Togo, un autre en 1998<br />
à Ouagadougou, au Burkina-Faso, et à<br />
Dakar, au Sénégal, en 1999. Mais cette<br />
dernière expérience, pourtant des plus<br />
prometteuses, n’a pas été concluante. Elle<br />
s’est interrompue pour des raisons de<br />
procédures administratives.<br />
Sur le plan international, la rigueur dans<br />
les procédures a payé. Top Chrono s’est<br />
rapidement ouvert au monde. Un partenariat<br />
solide avec le groupe SAGA<br />
Express, la SODEXI, filiale du groupe Air<br />
France, et enfin la FEDEX, numéro un<br />
mondial du courrier express, CHRONO-<br />
POST en Europe lui garantissant une<br />
livraison rapide dans le monde entier.<br />
Les prix ? « Ils sont adaptés à l’environnement.<br />
Par exemple, une livraison interurbaine<br />
au Bénin ne coûte que 500 FCFA,<br />
moins d’un euro. Et au niveau international,<br />
nous restons toujours compétitifs par<br />
rapport aux concurrents sur le marché<br />
bien avant nous », s’explique Régis Facia.<br />
Malfrats<br />
Avec ses concurrents, d’ailleurs, notamment<br />
DHL, il entretient des rapports soutenus.<br />
« Nous sommes obligés de travailler<br />
ensemble, la main dans la main, pour<br />
démanteler les réseaux de malfrats ». En<br />
effet, par le transport express maintenant,<br />
il se développe beaucoup d’activités illicites,<br />
criminelles. Ainsi, ils se passent des<br />
informations et tiennent même des réunions<br />
pour éventrer les tours de passepasse<br />
des réseaux malveillants. Le transport<br />
express n’en reste pas moins pour<br />
Facia un secteur d’avenir, surtout avec le<br />
développement de la vente par Internet.<br />
C’est dans ce cadre que Top Chrono est en<br />
train de lancer, avec la SODEXI, un nou-<br />
Jusqu’au jour où, par une<br />
heureuse circonstance, il rencontre<br />
le directeur de la<br />
société SAGA, filiale du<br />
groupe Bolloré, qui accepte<br />
de lui confier la distribution<br />
de son courrier à l’interne.<br />
veau produit intitulé « Express Market ».<br />
Un hypermarché virtuel de près de 60 000<br />
produits référencés, du vélo de sport<br />
au bazar, pièces détachées, etc., accessible<br />
via Internet ou catalogue sur site. Il est<br />
convaincu que ce genre de marché<br />
convient parfaitement aux Africains qui ne<br />
disposent pas toujours de cartes de crédit<br />
ou redoutent les paiements en ligne. Là, ils<br />
ont la possibilité de payer en monnaie<br />
locale pour une livraison sous 72 heures.<br />
Ce dynamisme vient d’être reconnu par<br />
les siens. Il a été élu vice-président du<br />
Conseil national du patronat du Bénin...<br />
Diaspora<br />
Il pense souvent à la diaspora. Le continent<br />
compte beaucoup de cadres de haut<br />
niveau, qui excellent dans les plus grandes<br />
entreprises du monde entier, souligne-t-il.<br />
« Les pouvoirs publics doivent<br />
trouver les mécanismes du retour de ces<br />
managers sans lesquels notre développement<br />
économique sera très difficile. Cette<br />
diaspora est porteuse de valeurs intellectuelles<br />
et d’expériences qui peuvent participer<br />
de l’émergence de compétences locales,<br />
mais aussi susciter une forte mobilisation<br />
vers l’excellence. »<br />
Et la politique ? « C’est un métier. C’est un<br />
art. Un sacerdoce. Je pense que l’on peut<br />
servir son pays sans faire de la politique. Et<br />
je me plais bien dans mon métier de chauffeur-livreur<br />
de courrier. »<br />
Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />
L’agenda<br />
Qui va nourrir le monde ?<br />
Jusqu’au 30 mai 2008, forum Internet : www.parlonsagriculture.com<br />
3 juillet 2008, conférence internationale à Bruxelles, www.nourrirlemonde.org<br />
AfricTalents<br />
27 mai à Bamako au Palais des Congrès. 26 juin à Dakar au Méridien Président.<br />
Contact : info@africtalents.com - www.africtalents.com<br />
eLearning Africa<br />
28 au 30 mai à Accra, Ghana. Contact : Rebecca Stromayer,<br />
+49.30.310.18.18.0, info@elearning-africa.com<br />
Forum sur le capital investissement en Afrique<br />
10 juin 2008, Abidjan, Hôtel Sofitel.<br />
Contact : Franck O. Igué, figue@fourtrust.com<br />
Troisième Festival mondial des arts nègres<br />
1er au 22 juin 2008 à Dakar.<br />
Contact : Alioune Badara Gueye.<br />
www.fesman.org<br />
CAP sur l'Afrique : marchés financiers, private equity,<br />
information financière, diaspora, mondialisation...<br />
3 juin 2008 à partir de 18h30, Paris, Université Paris Dauphine.<br />
Contact : Mamadou Balde - 06 74 55 52 41 - capsurlafrique@live.fr<br />
Cycles des salons de Med It 2008<br />
18 et 19 juin 2008 : Med-IT @ Casablanca, Maroc.<br />
22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.<br />
2 et 3 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.<br />
Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89<br />
L’industrie agroalimentaire, moteur de croissance<br />
en Afrique<br />
18 au 20 juin 2008 à Rome, au siège de la FAO. Contact : EMRC -<br />
Bruxelles - +32.2/626 15 15. info@emrc.be - www.emrc.be<br />
Fusions, scissions et apports partiels d'actifs dans<br />
l'espace juridique Ohada<br />
Séminaire sur les processus juridiques, financement et comptabilité.<br />
23 et 24 juin 2008 à Paris. Contact : atlaways@yahoo.fr<br />
Actualités et défis de la fonction juridique<br />
en entreprise dans l'espace OHADA<br />
25 au 27 juin à Douala. Contact : Dr. Sadjo Ousmanou<br />
Tel. : +237 22 04 28 61 - ca2d-droit@hotmail.com<br />
8e Forum annuel international sur les perspectives<br />
africaines<br />
27 juin 2008 à Paris Bercy. Contact : Centre de développement de<br />
l'OCDE : Ralph Maloumby, Tél : +33 1 45 24 96 43 ou Sala Patterson,<br />
Tél : 33 1 45 24 82 85<br />
8<br />
Geneva trade & development forum GTDF<br />
17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center.<br />
+ 41 22 807 17 40 - www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch<br />
e Forum des dirigeants d’entreprises africaines<br />
8 au 11 juillet 2008 – Paris, La Sorbonne.<br />
Contact : Afrique Challenge (Rue Mansour SAADI- Quartier Racine<br />
Casablanca MAROC). Tél : 212 22 23 60 418<br />
African Investor & NYSE Forum<br />
15 septembre 2008 à New York.<br />
Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm<br />
IPAD, Infrastructure Partnership for African<br />
Development<br />
7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre<br />
2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,<br />
jeantite.oloumoussie@spintelligent.com<br />
Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />
8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier).<br />
www.cubicglobe.com<br />
Symposium Mines Guinée (SMG 2008)<br />
13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.<br />
Dan Coberman - dancoberman@ametrade.org