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BOURSE<br />

L’once et le pétrole boostent<br />

l’indice Africa Investor 40.<br />

Page 8<br />

La SCR passe au système<br />

management de la qualité.<br />

Page 6<br />

BANQUES, ASSURANCES<br />

United bank for Africa s’installe<br />

au Cameroun.<br />

Page 6<br />

Le 4 e Forum international de<br />

la finance souligne la faible<br />

efficacité des banques algériennes.<br />

Page 19<br />

PRODUITS DE BASE<br />

RD Congo : le contrat minier<br />

chinois divise.<br />

Page 3<br />

Entretien avec Hélène Cissé,<br />

co-auteur du projet de<br />

code minier régional de la<br />

CEDEAO.<br />

Page 17<br />

Nigeria : objectifs ambitieux<br />

dans le secteur alimentaire.<br />

Page 21<br />

IMMOBILIER AFRICAIN<br />

L’immobilier vu des deux côtés<br />

du Sahara.<br />

Page 11<br />

Dakar dans une spirale inflationniste.<br />

Page 12<br />

Le « wait and see » de l’immobilier<br />

marocain.<br />

Page 13<br />

Regain de dynamisme pour<br />

le secteur immobilier ivoirien.<br />

Page 13<br />

La Bourse de Casablanca<br />

bétonne son marché.<br />

Page 14<br />

Tunisie : croissance ininterrompue<br />

de l’immobilier depuis<br />

quinze ans.<br />

Page 14<br />

ENTREPRISES ET MARCHÉS<br />

Areva : « Dans les années à<br />

venir, l’Afrique sera le cœur<br />

de notre activité ».<br />

Page 10<br />

Frénésie de l’investissement<br />

indien au Sénégal.<br />

Page 15<br />

ECONOMIE<br />

L’aide internationale au développement<br />

dans le piège de<br />

l’affairisme.<br />

Page 9<br />

La Belgique défend sa vision<br />

des Grands Lacs.<br />

Page 16<br />

Côte d’Ivoire : la douane<br />

enfin au Nord.<br />

Page 17<br />

POLITIQUE<br />

Le Bill Gates africain interpelle<br />

l’Afrique.<br />

Page 18<br />

www.lesafriques.com<br />

Le journal de la finance africaine<br />

Hebdomadaire<br />

Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar � N o 30 : 22 au 28 mai 2008<br />

Focus : l’immobilier<br />

africain, bien loin des<br />

<strong>subprimes</strong><br />

Seule constance du secteur immobilier<br />

commune à l’Afrique du<br />

Nord et à l’Afrique subsaharienne,<br />

une demande très forte de la part<br />

des nationaux et des étrangers et<br />

une offre insuffisante. Si, pour le<br />

Maghreb, les politiques foncières à<br />

grande échelle sont en train de<br />

structurer le marché dans ses différents<br />

segments, de l’autre côté du<br />

Sahara, les promoteurs immobiliers<br />

ont quasiment pris le pas sur<br />

les agences urbaines dans un environnement<br />

assez hétérogène. Autre<br />

différence entre les deux zones, la<br />

stimulation de la demande, assez<br />

forte sur le Maroc et la Tunisie avec<br />

une implication du système bancaire<br />

qui finance l’acquisition à<br />

100%, voire à 125%. De l’autre côté<br />

du Sahara, l’implication bancaire<br />

reste encore marginale. Voir les cas<br />

marocain, tunisien, ivoirien, sénégalais<br />

et algérien en pages 11 à 14.<br />

Le patronat ivoirien<br />

ébauche sa vision 2040<br />

La Confédération des entreprises de Côte<br />

d’Ivoire (CGECI) renforce son organisation<br />

pour mieux faire face aux défis multiples et multiformes<br />

liés à la relance de l’économie et à la<br />

reconstruction. Président de la Confédération,<br />

Jean Kacou Diagou a rappelé lors de l’assemblée<br />

générale mixte, tenue le 14 mai 2008 à Abidjan,<br />

les grands dossiers qui préoccupent le patronat.<br />

Il s’agit, entre autres, des arriérés dus par l’Etat<br />

Tensions dans la<br />

Corne de l'Afrique<br />

L'enjeu porte sur les hauteurs<br />

de Rais Doumeira, à l'extrême<br />

nord de Djibouti, qui<br />

surplombent des routes de<br />

navigation stratégiques à<br />

l'entrée de la mer Rouge. Les<br />

troupes érythréennes auraient<br />

fait, le 16 avril dernier, une<br />

incursion en territoire djiboutien<br />

sur une profondeur<br />

d'un kilomètre, et effectué<br />

des travaux de terrassement<br />

sur les lieux, ce que Asmara<br />

dément catégoriquement. Lire<br />

en page 23.<br />

aux entreprises, de l’allègement de la fiscalité<br />

intérieure et des procédures douanières, du<br />

dédommagement des entreprises victimes des<br />

évènements de novembre 2004 et de l’évolution<br />

des négociations avec l’UE sur les APE…En toile<br />

de fond se profile la définition d’une vision prospective<br />

pour la Côte d’Ivoire à l’horizon 2040.<br />

Lire en page 3.<br />

Compétition indo-émiratie pour<br />

le contrôle du Sud-Africain MTN<br />

L'opérateur de téléphonie mobile Bharti<br />

Airtel n'est plus seul en lice pour l'acquisition<br />

d'une partie du capital de MTN, principal<br />

opérateur téléphonique sud-africain. Etisalat,<br />

la compagnie émiratie, a annoncé récemment<br />

lors d'une conférence internationale spéciali-<br />

sée au Caire son intention de soumissionner<br />

à son tour pour la souscription lancée par<br />

MTN. Si l'Indien réussit, il deviendra le<br />

sixième opérateur mobile dans le monde avec<br />

plus de 130 millions d'abonnés dans plus de<br />

20 pays. Lire en page 18.<br />

Areva décline ses ambitions pour<br />

l’Afrique et le Niger<br />

Le groupe français Areva compte doubler sa<br />

production annuelle d’uranium dans les cinq<br />

ans pour la porter à plus de 12 000 tonnes.<br />

Des investissements de 3 milliards d’euros<br />

seront engagés, particulièrement en Afrique<br />

où le groupe est présent depuis 40 ans à travers<br />

la Somair et la Cominak, au Niger. Avec<br />

le rachat de la Canadienne Uramin en juillet<br />

L’un des nombreux programmes immobiliers en Côte d’Ivoire.<br />

Airbus reprend le<br />

projet de Latécoère<br />

en Tunisie<br />

2000 emplois en contrepartie de 16 appareils.<br />

L’échec des négociations entre<br />

Airbus et Latécoère ne compromettra<br />

pas le projet d’investissement<br />

en Tunisie annoncé<br />

lors de la visite de Nicolas<br />

Sarkozy. L’avionneur Airbus va<br />

maintenir les investissements<br />

programmés par son soustraitant,<br />

contrepartie de la<br />

récente commande tunisienne<br />

de seize appareils, plus trois en<br />

option. Lire en page 20.<br />

2007, Areva a diversifié ses sources d’approvisionnement<br />

en Afrique avec des projets, plus<br />

ou moins avancés, en Namibie, en Afrique du<br />

Sud et en République centrafricaine (RCA).<br />

Le gain de production proviendra essentiellement<br />

du Niger, troisième producteur mondial.<br />

Lire en page 10.<br />

Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.


2<br />

�AFRIQUE<br />

DU SUD<br />

Importation de GNL du Qatar<br />

L’Afrique du Sud devrait<br />

importer du gaz naturel<br />

liquéfie (GNL) à partir du<br />

Qatar pour les besoins de<br />

génération d’électricité du<br />

projet de la zone de développement<br />

industriel de Coega,<br />

située à l’est de Port Elizabeth,<br />

Baisse de 0,3% des réserves<br />

d’or et de devises en avril<br />

Selon la Banque centrale, les<br />

réserves d’or et de devises<br />

étrangères ont baissé de 0,3%.<br />

Le montant des réserves de<br />

change a baissé au niveau de<br />

32,97 milliards $, contre 33,1<br />

milliards $ le mois précédent.<br />

Les bénéfices de DRD Gold<br />

en hausse de 56%<br />

Les bénéfices de la compagnie<br />

DRD Gold, 4 e producteur d’or<br />

du pays, ont enregistré une<br />

hausse de 56% au 1 er trimestre<br />

2008, en conséquence de<br />

l’augmentation des cours du<br />

métal précieux sur le marché<br />

international. Les revenus nets<br />

ont atteint 132 millions rands<br />

(17,4 millions $), contre 84,5<br />

millions de rands au précédent<br />

trimestre. La production<br />

d’or a, quant à elle, baissé de<br />

80 653 à 70 378 onces.<br />

… Et en baisse de 36% pour<br />

Gold Fields<br />

Gold Fields Ltd., 2 e plus<br />

grand producteur d’or du<br />

pays, a annoncé une chute de<br />

36% de ses profits au 1 er trimestre<br />

2008. Le revenu net a<br />

atteint 1,25 milliards de<br />

rands (160 million $), contre<br />

1,94 milliard rands le trimestre<br />

précédent. Cette<br />

baisse des revenus et des<br />

bénéfices s’explique par la<br />

baisse de 14% de la production<br />

depuis le 25 janvier, du<br />

fait du rationnement de<br />

l’électricité et des accidents<br />

survenus au niveau des<br />

champs miniers de Beatrix,<br />

Driefontein et Kloof appartenant<br />

à la compagnie.<br />

Solidarity appelle à la baisse<br />

des taxes sur les carburants<br />

Solidarity, le syndicat des travailleurs<br />

blancs, appelle le<br />

gouvernement à baisser, temporairement,<br />

les taxes sur les<br />

carburants et à intervenir<br />

pour éviter une crise économique.<br />

Le syndicat considère<br />

que les autorités continuent à<br />

augmenter les prix des carburants<br />

malgré la hausse du<br />

nombre des consommateurs.<br />

« Les revenus du gouvernement<br />

des taxes et impositions continuent<br />

de croître, dégageant un<br />

surplus de 4,3 milliards $ dans<br />

le budget 2007/2008 », affirme<br />

Solidarity qui s’inquiète également<br />

des entraves causées<br />

par ces hausses à la croissance<br />

des industries minières et de<br />

l’agroalimentaire.<br />

Discussions exploratoires<br />

de l’opérateur indien Bharti<br />

Airtel avec MTN<br />

La compagnie indienne de<br />

téléphonie mobile Bharti<br />

Airtel a annoncé qu’elle était<br />

en pourparlers avec le Groupe<br />

MTN en vue d’explorer des<br />

possibilités de participation<br />

dans le capital de l’opérateur<br />

sud-africain. MTN compte<br />

68,2 millions d’abonnés dans<br />

plus de 20 pays, dont l’Iran et<br />

le Nigeria. Propriété du milliardaire<br />

homme d’affaires<br />

indien Sunil Bharti Mittal, la<br />

compagnie Bharti Airtel est<br />

détenue à plus de 30% par<br />

SingTelNet (Singapore).<br />

Etisalat s’ intéresse aussi à<br />

MTN<br />

L’opérateur émirati Etisalat a<br />

exprimé son intention d’acquérir<br />

MTN, sans toutefois préciser<br />

son offre financière.<br />

Les bénéfices de Barloworld<br />

augmentent de 32%<br />

Barloworld Ltd., le plus grand<br />

fabriquant mondial de chariots<br />

élévateurs, a annoncé une<br />

hausse de 32% de ses bénéfices<br />

au premier semestre de l’année<br />

fiscale, qui se termine le 31<br />

mars 2008. Ses revenus nets ont<br />

atteint 1,03 milliard de rands<br />

(134 millions $), contre 786<br />

millions de rands pour la même<br />

période un an auparavant.<br />

La BAD prévoit une baisse du<br />

taux de croissance en 2008<br />

Selon une étude de la Banque<br />

africaine de développement<br />

(BAD), le taux de croissance<br />

de l’économie sud-africaine<br />

connaîtra un autre fléchissement<br />

en 2008 pour se situer à<br />

4%, contre 4,9% l’an dernier.<br />

Cette baisse est attribuée à la<br />

réduction de la consommation<br />

privée et aux pénuries d’énergie.<br />

« Les préparatifs de la Coupe<br />

du Monde 2010 stimulent la<br />

construction, tandis que les<br />

investissements privés sont en<br />

hausse dans le secteur manufacturier<br />

et de l’exploitation<br />

minière », note également le<br />

rapport de la banque.<br />

Révision de la formule de calcul<br />

des redevances minières<br />

Le gouvernement a accepté de<br />

revoir la manière de calculer les<br />

royalties minières après les<br />

avertissements des compagnies<br />

du secteur annonçant que ces<br />

redevances allaient avoir un<br />

effet négatif sur le niveau des<br />

investissements. Les nouveaux<br />

taux décidés par le gouvernement<br />

varient de 0,5 à 7% des<br />

ventes, après déduction des<br />

coûts de transport. Ces taxes<br />

dépendront également du<br />

niveau des profits et de la<br />

nature des produits. La<br />

Chambre des mines se dit satisfaite<br />

de l’évolution mais préfère<br />

attendre les détails avant d’exprimer<br />

sa position.<br />

�ALGÉRIE<br />

417 entreprises privatisées<br />

totalement ou partiellement<br />

Le ministre de l’Industrie<br />

et de la Promotion des investissements<br />

(MIPI) a indiqué que,<br />

de 2003 à 2007, 417 entreprises<br />

ont étlprivatisées, dont 192<br />

totalement, 33 à 50%, 69 reprises<br />

par les travailleurs, 29 ont<br />

réalisé des partenariats et 83 ont<br />

connu un transfert d’actifs. Les<br />

dettes épongées par les entrepreneurs<br />

sont estimées à 44<br />

milliards DA. Ces opérateurs<br />

ont investi 871 milliards DA.<br />

Quelque 36 500 postes d’emploi<br />

ont été préservés et 18 300<br />

nouveaux seront créés.<br />

553 000 logements précaires<br />

seront démolis<br />

Le Ministère de l'habitat estime<br />

à près de 553 000 le nombre de<br />

logements précaires, soit 8% du<br />

parc national. 15% de ces logements<br />

insalubres sont concentrés<br />

dans les 4 villes principales<br />

(Alger, Annaba, Oran et<br />

Constantine). L’Etat prévoit de<br />

réaliser 70 000 logements<br />

annuellement pour éradiquer<br />

ces bidonvilles.<br />

Partenariat avec une société<br />

chinoise pour fabriquer des<br />

camions<br />

La société privée NAGOS et la<br />

China National Heavy Duty<br />

Truc (CNHTC) lanceront une<br />

usine de montage de véhicules<br />

lourds à Biskra (sud-est du<br />

pays). L'unité, qui emploiera,<br />

dans un premier temps, plus de<br />

600 travailleurs, occupera une<br />

superficie de plus de 6 ha. La<br />

production commencera en<br />

décembre 2008. Une extension<br />

est prévue pour introduire une<br />

ligne de production de bennes<br />

et de bus de diverses capacités.<br />

British American Tobacco<br />

s’intéresserait à la SNTA<br />

Selon le quotidien El Khabar, la<br />

compagnie British American<br />

Tobacco (BAT) s’intéresserait<br />

de près à la privatisation de la<br />

Société nationale de tabac et<br />

allumettes (SNTA). BAT aurait<br />

entamé le transfert de certaines<br />

activités du Maroc vers<br />

l’Algérie, afin de renforcer sa<br />

position sur le marché algérien,<br />

après l’ouverture d’une filiale<br />

(pour fabriquer des cigarettes<br />

de marque Dunhill et<br />

Marlboro) et la conclusion<br />

d’un accord en 2007 avec les<br />

services des douanes algériennes<br />

pour la lutte contre le trafic<br />

et la contrebande.<br />

Plus de 90 milliards $ de<br />

recettes pétrolières sont<br />

prévues en 2008<br />

Le PDG de Sonatrach a indiqué<br />

que les recettes pétrolières pour<br />

le 2 e trimestre devraient atteindre<br />

24 milliards $ (M$), contre<br />

19 M$ au 1 er trimestre, soit 43<br />

M$ pour l’ensemble du 1 er<br />

semestre. Et si le rythme se<br />

confirme pour le second semestre,<br />

le niveau des recettes dépassera<br />

les 90 M$ pour l’année<br />

2008.<br />

Energie - 45 M $ d’investissement<br />

Le programme d’investissement<br />

engagé sur les cinq prochaines<br />

années dans le secteur<br />

des hydrocarbures est de 45,60<br />

milliards de dollars. Chiffre<br />

donné par le ministre de<br />

l’Energie et des Mines dans un<br />

entretien qu’il a accordé à la<br />

revue britannique Oxford<br />

Business Group (OBG). Chakib<br />

Khelil a rappelé que l’Algérie<br />

envisage de porter sa production<br />

pétrolière à « deux millions<br />

» de barils par jour et celle<br />

gazière à 85 milliards de m 3 à<br />

l’horizon 2010.<br />

Une femme à la tête de<br />

l’Autorité de régulation de la<br />

poste et des télécoms<br />

Mme Zohra Derdouri a été installée<br />

dans ses nouvelles fonctions<br />

de présidente du conseil<br />

de l’Autorité de régulation de la<br />

poste et des télécommunications<br />

(ARPT), en remplacement<br />

de M. Mohamed Belfodil.<br />

113 projets touristiques<br />

Des contrats de réalisation<br />

d'hôtels et restaurants ont été<br />

signés entre le Ministère de<br />

l'aménagement du territoire, de<br />

l'environnement et du tourisme<br />

et 111 investisseurs nationaux,<br />

porteurs de projets touristiques.<br />

Ces projets, au nombre<br />

de 113 dont cinq hôtels cinq<br />

étoiles, représentent un chiffres<br />

d'affaire prévisionnel de 6 milliards<br />

de dinars et un coût prévisionnel<br />

global d'investissement<br />

de 32 milliards de dinars.<br />

Ces 11 000 lits permettront de<br />

créer 16 000 emplois<br />

La BEA s’implique dans la<br />

bancassurance<br />

La Banque extérieure d’Algérie<br />

(BEA) a signé deux nouvelles<br />

conventions de bancassurance<br />

avec la Compagnie algérienne<br />

d’assurance et de réassurance<br />

(CAAR) et la Compagnie algérienne<br />

d’assurance des transports<br />

(CAAT). Ces accords, qui<br />

portent à cinq le nombre total<br />

CONDENSÉ<br />

de conventions de bancassurance<br />

conclues en l’espace d’un<br />

mois, consistent à vendre, à travers<br />

les réseaux de la BEA, des<br />

produits d’assurance proposés<br />

par la CAAR et la CAAT.<br />

Partenariat Sonelgaz – OME<br />

L'entreprise publique Sonelgaz<br />

envisage d'exporter de l'électricité<br />

à l'Espagne via le Maroc à<br />

travers la création d'une joint<br />

venture entre Sonelgaz et<br />

l'Office marocain de l'électricité<br />

(OME), a indiqué Nourredine<br />

Bouterfa, PDG de la Sonelgaz.<br />

« Le Maroc est en train de finaliser<br />

une ligne de 400 KW qui va<br />

faire la jonction avec une ligne de<br />

Sonelgaz à l'ouest du pays, ce qui<br />

va permettre de faire une ouverture<br />

jusqu'en Espagne », a-t-il<br />

précisé. « Le projet est sur la table<br />

», les « deux parties doivent<br />

d'abord se mettre d'accord sur le<br />

prix du transit de l'électricité. »<br />

�ANGOLA<br />

TAAG ouvre une liaison<br />

aérienne sur Dubaï<br />

Dans le cadre de sa politique<br />

d’expansion des vols internationaux,<br />

la Compagnie angolaise<br />

des transports aériens<br />

(TAAG) a inauguré sa desserte<br />

Luanda-Dubaï. Un<br />

Boeing 777 aménagé pour<br />

transporter 420 passagers<br />

effectuera deux vols hebdomadaires.<br />

L’ouverture de cette<br />

liaison intervient après celle<br />

de Douala (Cameroun).<br />

Air Jet ouvre une liaison<br />

Luanda-Luena<br />

La compagnie aérienne privée<br />

« Air Jet » a entamé ses vols<br />

reliant Luanda à Luena, dans la<br />

province de Moxico, à l’est du<br />

pays. C’est appareil de type<br />

« Ibraya », de 35 places, effectuera<br />

deux vols par jour. Le prix<br />

des billets est de 15 000 kwanzas<br />

(environ 200 $). Ses compagnies<br />

concurrentes, TAAG et<br />

Air-Geminy, ne relient pas<br />

encore ces deux villes.<br />

Apex Petroleum veut s’implanter<br />

Apex Petroleum Engineering<br />

a exprimé son intérêt à opérer<br />

sur le marché pétrolier angolais.<br />

Des responsables de cette<br />

compagnie ont rencontré<br />

l’ambassadeur angolais au<br />

Canada. Ils ont exprimé leur<br />

désir d’implanter des centres<br />

de formation dans des spécialités<br />

relevant du secteur des<br />

hydrocarbures.<br />

�BÉNIN<br />

La BOAD accorde un prêt de<br />

4 milliards FCFA<br />

La Banque ouest africaine de<br />

développement (BOAD) a<br />

accordé un prêt de 4 milliards<br />

FCFA pour le financement<br />

partiel d’un projet de pavage<br />

et d’assainissement de plus de<br />

14 kilomètres linéaires de<br />

rues dans la ville d’Abomey,<br />

ainsi que la construction de<br />

caniveaux de drainage des<br />

eaux pluviales. Ce montant<br />

porte à 177,4 milliards FCFA<br />

le volume global des prêts de<br />

la BOAD.<br />

3,5 milliards FCFA de la BIDC<br />

La Banque d’investissement et<br />

de développement (BIDC) de<br />

la Communauté économique<br />

des Etats d'Afrique de l'Ouest<br />

(CEDEAO) a accordé un prêt<br />

de 3,5 milliards FCFA pour<br />

appuyer la réhabilitation du<br />

réseau routier béninois. De<br />

quoi financer en partie le projet<br />

de réhabilitation d’un important<br />

segment du réseau routier<br />

de Cotonou, pour un coût<br />

estimé à plus de 12 milliards de<br />

FCFA. Ces travaux entrent dans<br />

le cadre des préparatifs du 10 e<br />

sommet de la Communauté<br />

des Etats sahélo-sahariens<br />

(CEN-SAD) qui se tiendra en<br />

juin à Cotonou.<br />

�BURKINA-FASO<br />

Un appui de la Banque mondiale<br />

pour étendre le réseau<br />

de téléphone<br />

La Banque mondiale a accordé<br />

4,9 milliards de FCFA (7,5 millions<br />

d’euros) à l’Office national<br />

des télécommunications<br />

(Onatel). Le montant servira au<br />

développement du réseau de<br />

téléphonie fixe, à augmenter la<br />

connectivité et à améliorer l’environnement<br />

des affaires dans<br />

le pays. Sur une population<br />

totale d’environ 13 millions<br />

d’habitants, Onatel, qui est<br />

détenue à 51% par Maroc<br />

Télécom, compte 116 000<br />

lignes fixes et 682 000 clients<br />

pour le mobile, soit une part de<br />

marché de 40%. La téléphonie<br />

fixe rurale devrait s’étendre à<br />

150 localités.<br />

�CAMEROUN<br />

Le gouvernement empêche<br />

Cimencam d’augmenter le<br />

prix du ciment<br />

L’augmentation des prix du<br />

ciment que s’apprêtait à<br />

annoncer les Cimenteries du<br />

Cameroun (Cimencam) a été<br />

empêchée par le gouvernement.<br />

Ce dernier a ordonné à<br />

la compagnie de maintenir<br />

inchangés ses prix, soit 85 000<br />

FCFA la tonne de ciment aux<br />

distributeurs, et 4700 FCFA le<br />

sac de 50 kg. Cimencam<br />

estime que ses pertes se chiffreront<br />

à près de 3 milliards<br />

FCFA pour l’exercice 2008 si<br />

les prix du ciment sont maintenus<br />

tels quels.<br />

Gestion de la crise du ciment<br />

Dans le cadre de la gestion de la<br />

crise du ciment, les Cimenteries<br />

du Cameroun (Cimencam) ont<br />

établi un accord spécial avec<br />

certaines entreprises de la place<br />

en vue de pourvoir la distribution<br />

du ciment au consommateur<br />

final. Chaque acheteur ne<br />

pouvant pas excéder le plafond<br />

de 20 sacs par jour.<br />

Une partie du pays privée<br />

d’électricité pendant plusieurs<br />

jours<br />

La partie septentrionale du<br />

pays, en particulier les trois provinces<br />

de l’Adamaoua, a été privée<br />

d’électricité pendant plusieurs<br />

jours suite à de violents<br />

orages. Si aucune perte en vie<br />

humaine n’a été enregistrée, de<br />

nombreux dégâts matériels ont<br />

été constatés, dont des maisons<br />

emportées, et des pylônes<br />

d’électricité détruits.<br />

Editeur : Editions Financières du<br />

Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-<br />

75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />

Filiale à 100% de Les Afriques<br />

Edition et Communication SA.<br />

Genève. Administrateurs :<br />

Abderrazzak Sitail (Président),<br />

Michel Juvet, François-Eric<br />

Perquel, Dominique Flaux (Adm.<br />

délégué, directeur de la publication).<br />

Comité des Fondateurs :<br />

Philippe Séchaud (Président).<br />

Editeurs partenaires : Atlas<br />

Publications (Maroc). Avenir<br />

Communication (Sénégal).<br />

Directeur de la rédaction et rédacteur<br />

en chef Finance : Adama<br />

Wade (Casablanca). Rédacteur en<br />

chef Economie et politique : Ihsane<br />

El Kadi (Alger). Rédacteur en chef<br />

Gestion publique et coopération :<br />

Chérif Elvalide Seye (Dakar).<br />

Rédaction : Louis S. Amédé<br />

(Abidjan), Charles A. Bambara<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

�CENTRAFRIQUE<br />

La Commission de l’UE<br />

accorde une aide de 137 millions<br />

d’euros<br />

La Commission européenne a<br />

accordé une aide de 137 millions<br />

d’euros dans le cadre d’un<br />

programme de coopération<br />

pour les 5 prochaines années.<br />

En visite au pays, le président de<br />

la délégation de l’UE a affirmé<br />

que la Commission avait décidé<br />

de créer un centre de développement<br />

pour éradiquer la pauvreté.<br />

Il a également annoncé<br />

un projet de renforcement de la<br />

justice et de la police pour un<br />

montant de 10 millions d’euros.<br />

�EGYPTE<br />

Global Investment House<br />

achète deux sociétés financières<br />

Global Investment House<br />

(GIH) a annoncé l’acquisition<br />

des 2 principales sociétés financières<br />

en Egypte, en l’occurrence<br />

Capital Trust (CT) et Misr<br />

International Securities (MIS).<br />

Le montant des deux transactions<br />

n’a pas été divulgué.<br />

Capital Trust est spécialisée dans<br />

la gestion de portefeuilles et MIS<br />

dans la gestion des titres et le<br />

courtage. GIH projette d'introduire<br />

des produits de l'investissement<br />

et des services à forte<br />

valeur ajoutée sur le marché de<br />

capital local. La compagnie est<br />

présente dans 16 pays, dont 9 de<br />

la région du Moyen-Orient.<br />

Les revenus de l’Egyptian<br />

Gulf Bank ont augmenté de<br />

36,5%<br />

Egyptian Gulf Bank (EGB)<br />

annonce une progression de<br />

36,5% de ses revenus au 1 er trimestre<br />

2008, atteignant 43 millions<br />

LE. Selon Beltone<br />

Financial, si cette croissance se<br />

maintient, la banque atteindra<br />

son revenu prévisionnel de 173<br />

millions LE pour 2008.<br />

8,6 milliards LE d’investissements<br />

prévus en Haute<br />

Egypte en 2008<br />

Le ministre de Investissement,<br />

Mahmoud Mohieldin, a<br />

annoncé des projets d’investissements<br />

pour une valeur de 8,6<br />

milliards LE en Haute Egypte.<br />

Plusieurs secteurs, comme la<br />

production de sucre, de ciment<br />

et d’aluminium, et une canalisation<br />

de gaz naturel destinée à<br />

la région d’Aswan, sont concernés<br />

par ces investissements.<br />

451 millions LE de bénéfices<br />

pour MobiNil<br />

Les bénéfices nets réalisés par<br />

MobiNil ont atteint 451 millions<br />

de LE au 1 er trimestre<br />

2008, ce qui correspond à une<br />

hausse de 14% par rapport à<br />

la même période de l’année<br />

(Londres), Mohamed Baba Fall<br />

(Casablanca), Said Djaafer (Alger),<br />

Amadou Fall (Dakar), Daikha<br />

Dridi (Le Caire).<br />

Ont également participé à ce<br />

numéro : Anne Guillaume-Gentil<br />

(Paris), Mamadou Lamine Diatta<br />

(Dakar), Sana Harb (Alger), Aliou<br />

Diongue (Dakar), Rafik Sabounji<br />

(Alger), Lyes Taibi (Alger), Robert<br />

Adandé (Cotonou), Gilbert<br />

Tchomba (Douala), Hance Guèye<br />

(Dakar), Walid Khefi (Tunis). Avec<br />

le concours d’African Investor -<br />

AI40 (Londres), S&P (Londres) et<br />

de CommodAfrica (Paris).<br />

Abonnements : Les Afriques, 19<br />

rue de Veyrier, CH-1227 Carouge<br />

Genève. Tél : +41 22 301 96 15.<br />

Fax : +41 22 301 96 10.<br />

abos@lesafriques.com ou formulaire<br />

sur www.lesafriques.com<br />

Maquette : Jérémie Flaux.<br />

Webmaster : Christian Zanardi.<br />

Corrections : Xavier Michel.<br />

Imprimé en France : Imprimerie<br />

Nouvelle, 93, avenue Denis Papin -<br />

dernière. Les revenus ont augmenté<br />

de 27% pour atteindre<br />

2,2 milliards de LE à fin mars.<br />

A cette même période, l’opérateur<br />

de téléphonie compte<br />

16,1 millions d’abonnés.<br />

�ETHIOPIE<br />

La Grande-Bretagne accorde<br />

une assistance de 200 millions<br />

d’euros<br />

Le Département pour le<br />

développement international<br />

(DFID) de la Grande-Bretagne<br />

a accordé 200 millions d’euros<br />

pour l’assistance au développement.<br />

Le montant, qui sera<br />

débloqué en 2009, servira à<br />

l’accomplissement de certains<br />

Objectifs de développement<br />

du millénaire (ODM). Un<br />

financement supplémentaire<br />

est nécessaire pour réaliser<br />

l’ensemble des ODM.<br />

Des accords signés avec 134<br />

firmes pour la commercialisation<br />

des cafés fins<br />

Selon l’Office éthiopien de la<br />

propriété intellectuelle (EIPO),<br />

une série d’accords a été signée<br />

avec 134 firmes internationales,<br />

en majorité américaines et<br />

européennes, pour la commercialisation<br />

des cafés spéciaux.<br />

Les sociétés signataires vont<br />

pouvoir présenter les cafés<br />

éthiopiens, connus sous les<br />

noms de Harar, Sidamo et<br />

Yirgacheffe, comme des marques<br />

figurant parmi leurs produits<br />

transformés. Le pays<br />

exporte annuellement plus de<br />

177 000 tonnes de café, ce qui<br />

correspond à 15% de la production<br />

mondiale.<br />

�GAMBIE<br />

Un prêt de 20 millions $ de la<br />

BIDC pour un projet d’électrification<br />

rurale<br />

La Banque d’investissement<br />

et de développement de la<br />

CEDEAO (BIDC) a accordé<br />

un prêt de 20 millions $<br />

pour financer l’électrification<br />

rurale de 39 localités. Le projet<br />

permettra de relever la<br />

capacité de production de<br />

certaines centrales.<br />

�GUINÉE<br />

100 nouveaux bus pour améliorer<br />

le transport<br />

Le gouvernement a réceptionné<br />

100 bus en provenance d’Inde<br />

pour améliorer le trafic urbain<br />

et interurbain, et réduire la crise<br />

des transports. Parmi ces bus,<br />

70 seront mis en service à<br />

Conakry, et les 30 restant vont<br />

desservir d’autres villes de l’intérieur<br />

du pays. Une société<br />

mixte, comprenant des privés et<br />

la Société de transport abidjanais<br />

(SOTRA), sera chargée de<br />

la gestion de ce parc.<br />

45800 - Saint Jean de Braye.<br />

Imprimé au Sénégal (Avenir<br />

Communication) et au Cameroun<br />

(Sopecam). Diffusion : NMPP,<br />

Sapress, Le Quotidien,<br />

Messapresse.<br />

Régie publicitaire : Sequence<br />

Media SA, 19 rue de Veyrier, CH-<br />

1227 Carouge Genève (+41 22 301<br />

96 15). Bureau de Genève :<br />

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Marrakchi (+212 22 23 34 77<br />

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Bureau Alger : Baya Saidoun<br />

(+213 21 73 49 48<br />

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Bureau Dakar : Valérie Ndione<br />

(+221 33 867 46 71<br />

bureaudakar@lesafriques.com).<br />

Dépôt légal : Mai 2008<br />

© Reproduction interdite sans<br />

l’accord écrit de l’éditeur


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 ACTUALITÉ<br />

3<br />

RD Congo : le contrat minier<br />

chinois divise<br />

La controverse enfle à Kinshasa à propos des contrats signés avec la Chine. Les députés de l’opposition<br />

ont quitté l’Assemblée nationale le 1 er mai dernier en guise de protestation.<br />

Par Hance Guèye, Dakar<br />

Le président congolais Joseph Kabila<br />

pensait bien avoir trouvé la solution<br />

pour financer ses cinq chantiers : les<br />

infrastructures (routes, rails, ponts), la<br />

création d’emplois, l’éducation, l’eau et<br />

« Le pouvoir se défend de<br />

tout bradage des richesses<br />

nationales. La joint venture<br />

qui va exploiter les mines<br />

n’appartient pas à la seule<br />

Chine », expliquent-t-ils.<br />

l’électricité, et enfin, la santé. C’est l’objectif<br />

phare de son mandat présidentiel,<br />

maintes fois proclamé pendant sa campagne<br />

électorale. Ce ne sera pas sans mal,<br />

ou à tout le moins sans controverse.<br />

Le contrat signé avec les entreprises chinoises<br />

China Railway Group Limited et<br />

Valeurs africaines<br />

�<br />

Aigboje Aig-Imoukhuede, directeur général<br />

d’Access Bank Plc, et son homologue ivoirien,<br />

Jacob Amématékpo, président directeur général<br />

d’Omnifinance, ont finalisé cette semaine<br />

l’alliance entre leurs deux groupes. Il s’agit<br />

d’un rapprochement qui crée de la valeur en<br />

permettant à la banque nigériane d’accélérer<br />

son offensive en terre ivoirienne en acquérant 88% du capital<br />

social d’Omnifinance. Outre une centaine d’agences implantées<br />

à travers le Nigeria, le réseau d’Access Bank Plc comprend<br />

aussi Access Bank Gambie, Access Bank Sierra Leone, Bancor<br />

(Rwanda), Banque du Congo, Access Bank Zambie et Access<br />

Bank UK limited.<br />

�<br />

C’est connu. Faire le pompier sur les traces<br />

d’un pyromane n’est pas toujours chose aisée.<br />

Dans sa tournée africaine, le nouveau secrétaire<br />

d’Etat français à la Coopération, Alain<br />

Joyandet, distille, certes, un message françafricain<br />

conciliateur qui a plu, à Libreville<br />

comme à Dakar, mais qui a été reçu avec<br />

beaucoup de bruitages à Moroni. Une trentaine<br />

de députés comoriens ont accueilli le secrétaire d’Etat<br />

français, accompagné de son homologue à l’Outre mer, Alain<br />

Jégo, par des banderoles pour le moins hostiles. « Non, à la<br />

visite du ministre français des colonies » et « non à l’occupation<br />

illégale de l’Ile comorienne de Mayotte », pouvait-on lire.<br />

M. Joyandet a du pain sur la planche.<br />

�<br />

Après un suspens d’un mois et demi sur l’annonce<br />

des résultats de l’élection présidentielle,<br />

le régime de Robert Mugabe vient d’annoncer<br />

un délai supplémentaire de 10 semaines pour<br />

l’organisation du second tour de la présidentielle.<br />

Dans les palais présidentiels africains, la<br />

décision suscite embarras et gêne. L’Afrique<br />

du Sud, où s’est réfugié Morgan Tsvangirai, a essayé en vain de<br />

faire entendre raison au père de l’indépendance zimbabwéenne,<br />

84 ans, au pouvoir depuis 1980. Des informations<br />

font état d’une ligne de fissure au sein de l’ANC entre les révolutionnaires<br />

idéalistes et africanistes emmenés par Thabo<br />

Mbeki, qui pensent qu’une solution est possible sous le modèle<br />

de l’arbre à palabre, et les révolutionnaires néolibéraux comme<br />

Jacob Zuma, qui mettent en avant les valeurs démocratiques.<br />

Sinohydro Corporation, le 22 avril dernier,<br />

pour un montant cumulé de 9 milliards<br />

de dollars, est jugé léonin par une<br />

partie de l’opinion et l’opposition. Contre<br />

un contrat d’exploitation minière de<br />

trente ans, la Chine s’engage à construire<br />

des infrastructures (chemins de fer, routes,<br />

hôpitaux, écoles, logements sociaux, hôtels<br />

et immeubles résidentiels) pour six milliards<br />

de dollars et l’exploitation minière<br />

pour trois milliards.<br />

Accusations<br />

Les députés de l’opposition, à défaut de<br />

pouvoir peser sur le cours des événements,<br />

puisqu’ils ne sont que 150 contre 350 pour<br />

le pouvoir, ont choisi de frapper l’opinion<br />

en quittant l’Assemblée nationale sans permettre<br />

au ministre des Infrastructures, des<br />

Travaux publics et de la Reconstruction,<br />

Pierre Lumbi, de s’expliquer.<br />

Les députés de l’opposition arguent que<br />

10,6 millions de tonnes de réserves de cuivre<br />

(6,8 millions de tonnes de réserves certaines<br />

et 3,8 millions de tonnes de réserves<br />

�<br />

probables et possibles) ainsi que 626 000<br />

tonnes de réserves de cobalt (426 000 tonnes<br />

de réserves certaines et 200 000 tonnes<br />

de réserves probables) sont cédées à la JVM,<br />

la joint venture entre les entreprises chinoises<br />

et la Gécamines qui va exploiter les<br />

mines. Cela rapporterait 80 milliards de<br />

dollars aux entreprises chinoises contre des<br />

prestations de 9 milliards de dollars.<br />

Gagnant-gagnant<br />

Le pouvoir se défend de tout bradage des<br />

richesses nationales. La joint venture qui va<br />

exploiter les mines n’appartient pas à la<br />

seule Chine, expliquent-t-ils. La joint venture<br />

minière (JVM) est constituée entre la<br />

Gécamines et les entreprises chinoises qui<br />

apportent 68% des 100 millions de dollars<br />

d’investissement nécessaires à l’exploitation<br />

des gisements. Le ministre soutient, par ailleurs,<br />

que 27 des articles de la convention<br />

signée avec la Chine permettent de relancer<br />

la production agricole, minière et industrielle<br />

en RDC et s’inscrivent dans un partenariat<br />

gagnant pour toutes les parties.<br />

Avant la venue du Marocain Omar Kabbaj, la<br />

Banque africaine de développement souffrait<br />

du syndrome d’Air Afrique, avec un interventionnisme<br />

des Etats et un manque de transparence.<br />

Depuis, les choses se sont améliorées.<br />

Sur les traces de M. Kabbaj, l’actuel président,<br />

Donald Kaberuka, fait de la transparence son<br />

credo. « Au moment où l’Afrique se lance dans de grands projets<br />

d’infrastructures qui ont connu des problèmes dans le passé, nous<br />

devons commencer par montrer l’exemple », souligne le PDG<br />

dans un entretien à l’AFP.<br />

� Jacques Diouf, le président de la FAO, a<br />

sèchement répondu au président Wade, qui<br />

avait pris à parti son organisation, que ce<br />

n’est pas la FAO qui est responsable de la spéculation<br />

sur les matières premières. Une mise<br />

au point qui s’est voulue précise et où l’auteur<br />

est allé jusqu’à publier la contribution<br />

(de l’ordre du décimal) du Sénégal au Fonds.<br />

Après ces éclaircissements, M. Diouf, qui tient à ne pas être<br />

l’otage de la politique sénégalaise, sera-t-il pour autant<br />

exempt de la plainte de poursuite annoncée publiquement<br />

par Abdoulaye Wade ?<br />

�<br />

Mohamed Bacar serait-il un SDF de luxe ? La<br />

demande d’asile en France de l’ex-président<br />

déchu d’Anjouan a été rejetée, mais il ne<br />

pourra pas toutefois être renvoyé aux<br />

Comores en raison de risques de persécution,<br />

selon les autorités françaises. L’Office français<br />

pour la protection des réfugiés et apatrides<br />

(Ofpra) a mentionné les « faits graves commis aux Comores »<br />

par le colonel Bacar et ses hommes, tout en soulignant qu’ils ne<br />

pourraient être renvoyés aux Comores, jugeant fondées leurs<br />

« craintes de persécution ».<br />

Vers la monnaie<br />

unique<br />

Adama Wade,<br />

Casablanca<br />

Depuis la dévaluation de 50%<br />

franc CFA, l’Afrique a pris<br />

conscience de l’importance<br />

d’une monnaie unique africaine<br />

avec des mannettes de<br />

commande actionnées depuis<br />

l’intérieur. Il s’agit de ne plus<br />

reproduire le cauchemar de<br />

1994, qui a vu en l’espace de 24<br />

heures les banques et les assurances<br />

confrontées à des engagements<br />

internationaux doublés<br />

et des capacités de financement<br />

réduites de moitié.<br />

C’est un miracle que les<br />

grandes institutions financières<br />

ouest-africaines se soient<br />

sorties de cette période<br />

troublante, boitillantes mais<br />

encore debout. Depuis ce<br />

traumatisme, il est acquis qu’il<br />

faut une monnaie africaine. Le<br />

projet devra toutefois, pour se<br />

matérialiser, définir assez vite<br />

des critères de convergence et<br />

un échéancier clair. Or, c’est là<br />

que ça bloque. Les séminaristes<br />

les plus optimistes, qui se<br />

sont appropriés l’idée, fixent<br />

à 2021 la première matérialisation<br />

de cette monnaie.<br />

Vraisemblablement, les partisans<br />

de cette monnaie misent<br />

sur le temps et sur la convergence<br />

des dynamiques moné-<br />

Les chiffres<br />

de la semaine<br />

taires régionales. Cette dynamique<br />

relève aujourd’hui de<br />

l’ordre du symbolique. Ainsi, à<br />

deux ans de la création supposée<br />

de la grande monnaie de la<br />

Communauté économique<br />

des Etats de l’Afrique de<br />

l’Ouest, les banques centrales<br />

ne donnent pas l’impression<br />

de travailler ensemble. Pire, on<br />

a l’impression que les politiques<br />

ont pour mot d’ordre de<br />

faire oublier « la chose ».<br />

Pour botter la balle en touche,<br />

les francophones avaient<br />

d’abord demandé à leurs frères<br />

non membres de la zone<br />

CFA (Nigeria, Ghana, Guinée,<br />

Gambie, Sierra Leone), il y a<br />

trois ans, de faire le ménage<br />

dans leur case et de fondre en<br />

une seule monnaie, le naira, le<br />

cedis, le franc guinéen, le gallas<br />

et le léone. Une manœuvre<br />

qui a permis de gagner du<br />

temps, puisque ces cinq pays<br />

qui comptent 170 millions<br />

d’habitants campent encore<br />

aujourd’hui sur leurs monnaies.<br />

Pour l’anecdote, aucun<br />

pays n’était prêt à prendre en<br />

charge les frais d’impression<br />

de cette monnaie. En conséquence,<br />

l’Eco file tout droit sur<br />

les traces du Plan de Lagos, de<br />

la déclaration de<br />

Yamoussoukro et du grand<br />

Nepad, restés de beaux exemples<br />

de rhétorique.<br />

400 milliards de dollars. Montant réclamé par<br />

des milliers de victimes de l’apartheid qui ont déposé dix<br />

plaintes contre des multinationales qui ont fait des affaires<br />

avec le gouvernement sud-africain entre 1948 et 1994, quand<br />

l’apartheid était en vigueur.<br />

165 000%. Hyperinflation record du Zimbabwé, jamais<br />

enregistré par un pays depuis la mise en place des institutions de<br />

Bretton Wood au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Les<br />

secteurs de l’agriculture, des mines et du tourisme en souffrent.<br />

2500 dollars. C’est le prix de la nouvelle voiture économiquee<br />

lancée par Renault-Nissan avec le groupe indien<br />

Bajaj. Les ventes de la « ULC » démarreront en 2011. Nouvelle<br />

révolution dans le segment des voitures à très bas coût.<br />

666 millions de tonnes. C’est la production<br />

mondiale de riz attendue en 2008. Un niveau record selon la<br />

FAO, mais qui n’empêchera pas les prix de continuer leur<br />

course vers le sommet.<br />

16,7 milliards de dollars. Excédent commercial<br />

de la Chine en avril, en hausse par rapport à mars (13,4<br />

Mds). Ce qui n’efface pas complètement la baisse exceptionnelle<br />

(-11%) de cet excédent commercial durant le premier<br />

trimestre.<br />

2 milliards de dollars. Facture de Hugo Chavez<br />

sur l’achat du matériel militaire russe. Engagé dans une<br />

confrontation politique ouverte avec les USA, le président<br />

vénézuélien renforce ainsi les moyens de son ambition.<br />

18 000 immigrés. Que veut expulser la Guinée-<br />

Bissau selon le directeur de la police des frontières et de l’immigration,<br />

Lino Luyal. La mesure concerne des Guinéens, des<br />

Sierra-léonais, des Sénégalais, des Nigérians et des Congolais.<br />

L’Union africaine a du chemin…


4<br />

La Banque mondiale accorde<br />

16 millions $ pour des infrastructures<br />

urbaines<br />

La Banque mondiale a octroyé<br />

un financement de 16 millions<br />

$ pour la seconde phase d’un<br />

Programme de développement<br />

urbain. Il s’agit de la reconstruction<br />

du réseau routier dans<br />

5 communes de la capitale et<br />

dans une dizaine d’autres villes.<br />

Les USA effacent 63 millions<br />

$ de la dette<br />

Le gouvernement a signé avec<br />

les Etats-Unis un accord d’allègement<br />

de la dette portant sur<br />

plus de 63 millions $. L’accord<br />

intervient après la signature, en<br />

décembre dernier, d’un programme<br />

formel avec le FMI et<br />

la Banque mondiale. Le Club de<br />

Paris avait déjà accepté la<br />

restructuration de plus de 300<br />

millions $ de la dette extérieure.<br />

�GUINÉE-BISSAU<br />

2 milliards de FCFA de pertes<br />

par an pour le Trésor public<br />

La suppression des taxes sur<br />

l’importation du riz, visant à<br />

réduire l’effet de la flambée<br />

des produits alimentaires, va<br />

entraîner un manque à gagner<br />

de plus de 2 milliards de FCFA<br />

par an pour les caisses de l’Etat.<br />

Le montant des importations<br />

de riz dépasse les 3 milliards de<br />

FCFA par an pour 145 000 tonnes.<br />

La production locale ne<br />

dépasse pas les 7000 tonnes<br />

annuellement. Sur 381 000<br />

hectares de terres agricoles<br />

60 000 ha sont consacrés à la<br />

riziculture.<br />

100 tonnes de riz brûlées par<br />

les autorités<br />

Les autorités ont procédé à la<br />

destruction de 100 tonnes de<br />

riz impropres à la consommation,<br />

en présence des responsables<br />

de l’Association des<br />

consommateurs (ACOBES).<br />

Abdulaye Ezzedine, administrateur<br />

de SOCOBISS (Société<br />

commerciale), a affirmé que<br />

« les 100 tonnes de riz parmi les<br />

10 000 tonnes importées ne vont<br />

guère porter préjudice à sa<br />

société ». La Guinée-Bissau<br />

importe annuellement 80 000<br />

tonnes de riz. Le sac de 50 kg de<br />

riz vaut actuellement 15 000<br />

FCFA, alors qu’il était vendu à<br />

13 500 FCFA il y a un mois.<br />

Don de 10 millions $ de la<br />

Banque mondiale<br />

La Banque mondiale a<br />

approuvé un don de<br />

l'Association internationale de<br />

développement (IDA) d'un<br />

montant de 10 millions $, destiné<br />

principalement à financer<br />

les salaires des enseignants du<br />

cycle éducatif primaire. Selon<br />

un communiqué de l'institution<br />

financière, ce don permettra au<br />

pays de continuer à fournir des<br />

services essentiels d'éducation<br />

de base en 2008. Les retards de<br />

paiements des salaires a donné<br />

lieu à une série de grèves du personnel<br />

enseignant.<br />

�KENYA<br />

Les bénéfices de CMC<br />

Holdings augmentent de 91%<br />

CMC Holdings, un revendeur<br />

de voitures, annonce une hausse<br />

de 91% de ses bénéfices au 1 er<br />

semestre fiscal, qui se termine le<br />

31 mars. Le revenu net de la<br />

société a atteint 547 millions de<br />

shillings (8,9 millions $) en six<br />

mois, contre 287 millions Sh un<br />

an plus tôt. Quant aux ventes,<br />

elles ont augmenté de 33%.<br />

Ericsson signe un contrat de<br />

145,5 millions $<br />

Ericsson AB, le plus grand producteur<br />

de réseaux sans fil, a<br />

signé un contrat de 145,5 millions<br />

$ pour équiper la compagnie<br />

de téléphonie mobile<br />

Telkom Kenya. Le contrat comprend<br />

la fourniture de stations<br />

de transmission et des switches.<br />

L’opérateur prévoit d’investir<br />

307,1 millions $ dans les 3 prochaines<br />

années. Telkom Kenya<br />

est détenue à 51% par France<br />

Telecom SA.<br />

Etude d’impact environnemental<br />

L’Autorité nationale de management<br />

de l’environnement<br />

(NEMA) a lancé une étude<br />

d’impact environnementale et<br />

une enquête auprès des résidants<br />

des districts de Tana River<br />

et de Lamu avant l’implantation<br />

du projet de raffinerie de<br />

sucre, dont le coût est estimé à<br />

24 milliards Sh.<br />

500 millions $ pour le relogement<br />

des déplacés<br />

Un fonds de 31 milliards de<br />

shillings (500 millions $) a été<br />

constitué pour le relogement<br />

des milliers de personnes déplacées<br />

internes (PDI), à la suite<br />

des récentes violences postélectorales<br />

qu’a connues le pays.<br />

�LESOTHO<br />

La crise énergétique va se<br />

poursuivre jusqu’en 2012<br />

Les délestages électriques vont<br />

continuer jusqu’en 2012 dans<br />

le pays en raison du manque<br />

de capacité de production de<br />

la compagnie sud-africaine<br />

ESKOM, a annoncé le directeur<br />

général de la société Lesotho<br />

Electricity Corporation (LEC).<br />

La compagnie importe 30 MW<br />

de chez Eskom et 80 MW<br />

auprès du fournisseur local<br />

Muela. La LEC appelle à<br />

une utilisation rationnelle de<br />

l’électricité.<br />

�LIBYE<br />

Renforcement des relations<br />

avec Singapour<br />

Une délégation de haut rang a<br />

séjourné à Tripoli pendant 4<br />

jours durant lesquels elle a eu<br />

des discussions avec le gouvernement<br />

dans le but de renforcer<br />

les relations avec le pays. La<br />

délégation comprenait les<br />

ministres des Affaires étrangères,<br />

du Développement national,<br />

du Commerce et de<br />

l’Industrie et plusieurs hommes<br />

d’affaires. Les discussions ont<br />

particulièrement porté sur les<br />

secteurs des transports et des<br />

infrastructures. Cette visite fait<br />

suite au mémorandum d’entente<br />

qui a été signé en décembre<br />

dernier. Les échanges commerciaux<br />

entre les deux pays ne<br />

dépassent pas les 100 millions $<br />

actuellement.<br />

�MAROC<br />

Un don belge de 16,5 millions<br />

d’euros<br />

La Belgique a accordé un don<br />

de 16,5 millions d’euros destiné<br />

au financement d’un<br />

programme d’approvisionnement<br />

en eau potable pour la<br />

population rurale du sud du<br />

pays. Ce projet s’inscrit dans<br />

le cadre du Programme indicatif<br />

de coopération (PIC)<br />

maroco-belge pour la période<br />

2006-2009, doté d’une enveloppe<br />

de 40 millions d’euros<br />

sous forme de dons.<br />

Prévision d’une facture<br />

énergétique de 64 milliards<br />

de DH d’ici fin 2008<br />

La hausse des prix du brut<br />

alourdit la facture énergétique<br />

du royaume dépendant à 96%<br />

des importations de pétrole,<br />

dont le montant risque d’at-<br />

teindre 64 milliards Dh (MDh)<br />

à fin 2008, soit 13 MDh de plus<br />

qu’en 2007, selon les prévisions<br />

d’un haut cadre du Ministère<br />

de l’énergie.<br />

Crown Plaza de Casablanca<br />

repris par Global V<br />

Hospitality<br />

Présent depuis plusieurs années<br />

dans la gestion de 3 hôtels de la<br />

chaîne « Les Almohades » à<br />

Casablanca, Tanger et Agadir, la<br />

société Global V Hospitality<br />

(GVH) a signé avec l’ex-<br />

Holiday Inn un contrat de gestion<br />

pour 10 ans, sous le label<br />

de Park Plaza, enseigne appartenant<br />

au grand groupe américain<br />

Carlson Hotels Group,<br />

auquel GVH est lié par un<br />

accord de franchise depuis<br />

2007. L’actuel Crown Plaza va<br />

fermer ses portes dès juin, pendant<br />

une année, pour subir des<br />

travaux de rénovation. En<br />

outre, deux nouveaux établissements,<br />

un Park Plaza et un<br />

« art’otel », seront ouverts à<br />

Marrakech en 2009.<br />

Les mesures de RAM face au<br />

prix du pétrole<br />

Face à la flambée des prix en<br />

carburant, la compagnie Royal<br />

Air Maroc (RAM) a pris plusieurs<br />

mesures pour réduire ses<br />

dépenses. Avec l'assistance de<br />

l'IATA, la RAM compte lancer<br />

un programme visant la baisse<br />

de la consommation du carburant.<br />

Cela devrait se traduire<br />

par la refonte des process à<br />

l'échelle du groupe pour<br />

réduire le temps de vol, l'installation<br />

des « winglets » sur les<br />

avions, de façons à réduire la<br />

consommation du carburant.<br />

Maroc Telecom augmente<br />

son chiffre d’affaires de 14%<br />

L’opérateur Maroc Telecom<br />

annonce un chiffre d’affaires de<br />

6,965 milliards de dirhams au<br />

1 er trimestre, soit une hausse de<br />

13,9%. Par contre, les activités<br />

télécoms de la compagnie en<br />

dehors du royaume enregistrent<br />

une baisse de 4,7%<br />

et 18%, respectivement en<br />

Mauritanie (Mauritel) et au<br />

Gabon (Gabon Telecom), et<br />

une hausse de 7% des ventes au<br />

Burkina-Faso (Onatel).<br />

PetroVietnam Fertilizer va<br />

construire une usine d’engrais<br />

Les compagnies PetroVietnam<br />

Fertilizer et chemical Joint-<br />

Stock ont signé un accord<br />

avec l’Office Chérifien des<br />

phosphates portant sur la<br />

construction d’une usine<br />

d’engrais pour un montant<br />

de 600 millions $. La capacité<br />

de production de l’usine<br />

variera de 660 000 à 1 million<br />

de tonnes d’engrais.<br />

1,5 million d’euros pour le<br />

développement de la région<br />

de l’Oriental<br />

L’Union européenne et l’Agence<br />

de coopération technique allemande<br />

lancent un projet<br />

conjoint de promotion des<br />

investissements dans la région<br />

de l’Oriental, en collaboration<br />

avec l’Agence pour la promotion<br />

et le développement économique<br />

et social des préfectures<br />

et provinces de cette région.<br />

Une enveloppe de 1,5 million<br />

d’euros a été allouée à ce projet<br />

dont le lancement est prévu<br />

pour juin. L’objectif est d’augmenter<br />

le volume de production<br />

dans la région de l’Oriental<br />

et d’améliorer la compétitivité<br />

de son espace économique.<br />

Inauguration du barrage<br />

« Yacoub El Mansour »<br />

Le barrage Yacoub El Mansour<br />

de Marrakech a été inauguré<br />

CONDENSÉ<br />

par le roi Mohamed VI. Cet<br />

important ouvrage, qui a coûté<br />

près de 90 millions $, dispose<br />

d’une capacité de 70 millions de<br />

m 3 . C’est la 2 e infrastructure du<br />

genre inaugurée en l’espace<br />

d’une semaine, après le barrage<br />

Hassan II de près de 100 millions<br />

$, pour une capacité de<br />

100 m 3 , pour alimenter la<br />

région de Rabat. Le royaume<br />

chérifien dispose de plus de 130<br />

grands barrages, d’une capacité<br />

de stockage dépassant 15 milliards<br />

de m 3 .<br />

�MAURICE (ÎLE)<br />

Trois armateurs de transport<br />

de conteneurs menacent de<br />

suspendre leurs opérations<br />

Les trois plus importantes compagnies<br />

maritimes spécialisées<br />

dans le transport des conteneurs<br />

ont menacé de suspendre<br />

leurs opérations ou d’augmenter<br />

le volume du fret si le gouvernement<br />

ne prenait pas des<br />

mesures immédiates pour augmenter<br />

la productivité du port<br />

de la capitale. Les compagnies,<br />

Scott Shipping Company<br />

(SSC), Mediterranean Shipping<br />

Corporation, représentant de<br />

Maersk, et CGM-CMA, considèrent<br />

que le rythme de traitement<br />

des conteneurs est trop<br />

lent. Selon eux, moins de 10<br />

conteneurs sont traités alors<br />

que le contrat en prévoit 15.<br />

Des mesures pour réduire la<br />

pression sur la monnaie<br />

nationale<br />

Le gouverneur de la Banque<br />

centrale a appelé les opérateurs<br />

nationaux à investir leurs devises<br />

dans les banques d’outremer<br />

afin de limiter le flux des<br />

monnaies étrangères dans le<br />

pays. Le but est de résoudre les<br />

problèmes de taux de change de<br />

la monnaie nationale, la roupie,<br />

en raison d’un flux excessif de<br />

monnaies étrangères.<br />

�MOZAMBIQUE<br />

Le projet d’usine d’engrais<br />

prend du retard<br />

Le lancement de la construction<br />

d’une usine de fertilisants,<br />

d’un montant de 1,9 milliard $,<br />

par la compagnie indienne<br />

Rashtriya Chemicals and<br />

Fertilisers (RCF), est lié à la<br />

découverte de gaz dans le sud<br />

de la province de Inhambane, a<br />

annoncé le ministre de<br />

l’Agriculture. La disponibilité<br />

actuelle de gaz dans le pays est<br />

estimée à 3,5 milliards m 3 ,avec<br />

des potentialités importantes<br />

dans la région de Inhambane.<br />

�NIGER<br />

50 millions $ de la BID<br />

pour la construction d'un<br />

barrage<br />

La Banque islamique de développement<br />

(BID) a accordé<br />

une première contribution de<br />

50 millions $ pour le financement<br />

de la première phase du<br />

projet de construction du<br />

barrage de Kandadji, sur le<br />

fleuve Niger. Les travaux<br />

démarreront courant 2008.<br />

L’ouvrage, achevé, devrait<br />

permettre la stockage de 1,6<br />

milliard de mètres cubes<br />

d'eau et irriguer quelque<br />

222 000 hectares de terres sur<br />

les rives du fleuve pour la<br />

production vivrière. Les<br />

Etats de l'Autorité du bassin<br />

du Niger (ABN) ont adopté,<br />

le 30 avril dernier à Niamey,<br />

un programme d'investissement<br />

de 5,5 milliards d'euros<br />

en faveur du fleuve et<br />

une charte devant garantir le<br />

partage « raisonnable et équitable<br />

» des eaux. Ils ont également<br />

décidé d'accélérer la<br />

construction de deux nouveaux<br />

barrages, ceux de<br />

Kandadji au Niger et Taoussa<br />

au Mali, que la BID a aussi<br />

accepté de financer.<br />

L’Espagne accorde une aide<br />

de 10,3 millions d’euros<br />

L’Espagne a accordé une aide<br />

de 10,3 millions d’euros dans<br />

le cadre de la coopération en<br />

matière de soutien à des secteurs<br />

sociaux liés à la santé,<br />

l’égalité des genres, l’eau, l’assainissement<br />

et le trafic des<br />

drogues.<br />

�NIGERIA<br />

Suspension des taxes sur<br />

l’importation du riz<br />

Le gouvernement a décidé de<br />

réduire de 50% les taxes et<br />

droits de douane pour encourager<br />

les importations de riz.<br />

Cette réduction est valable<br />

jusqu’au 31 octobre prochain.<br />

Par ailleurs, et pour encourager<br />

la production agroalimentaire,<br />

80 milliards de nairas<br />

seront injectés sous forme<br />

de subventions. L’enveloppe<br />

provient du Fonds de développement<br />

des ressources<br />

naturelles, et est financée par<br />

le prélèvement de 1,68% du<br />

budget fédéral.<br />

Besoins urgents de riz<br />

Le 2 e plus grand importateur<br />

de riz au monde est en pourparlers<br />

pour accélérer l’acheminement<br />

des cargaisons de<br />

500 000 tonnes de riz à partir<br />

de la Thaïlande. Le pays prévoit<br />

d’importer 1,5 million de<br />

tonnes cette année, soit la<br />

moitié de ce qu’il peut produire<br />

annuellement.<br />

Baisse légère des réserves de<br />

devises<br />

Selon la Banque centrale, les<br />

réserves de devises étrangères<br />

ont légèrement baissé en<br />

avril, atteignant 59,3 milliards<br />

$ contre 59,7 milliards<br />

$ en mars. Aucune raison n’a<br />

été donnée pour expliquer<br />

cette baisse des réserves de<br />

change qui avaient crû<br />

conséquemment suite à la<br />

hausse des prix du baril de<br />

brut sur le marché international.<br />

Le pays dispose d’une<br />

capacité de production de<br />

2,6 millions de barils par<br />

jour (b/j), mais n’exporte<br />

actuellement que 2,1 millions<br />

b/j en raison de la crise<br />

du Delta du Niger.<br />

L’industrie pétrolière doit<br />

investir 67 milliards $ en<br />

cinq ans<br />

67 milliards $ sont nécessaires<br />

pour développer l’industrie<br />

pétrolière entre 2008 et 2012.<br />

Les investissements onshore et<br />

offshore devraient être de 34,4<br />

milliards $, et de 32,7 milliards<br />

$ pour le gaz naturel. Les<br />

experts estiment que l’Etat<br />

doit se doter d’une politique<br />

nationale de développement<br />

de l’industrie des hydrocarbures,<br />

sinon ces investissements<br />

iraient aux entreprises étrangères,<br />

laissant une petite part<br />

au secteur public.<br />

Shell perd 30 000 barils par<br />

jour après l’attaque de ses<br />

installations<br />

La Royal Dutch Shell affirme<br />

que sa production pétrolière<br />

enregistre une réduction de<br />

30 000 barils par jour suite à<br />

l’attaque de ses installations<br />

par des militants du<br />

Mouvement pour l’émancipation<br />

du Delta du Niger<br />

(MEND). Ce manque de production<br />

se traduit par une<br />

perte quotidienne de 2,24<br />

millions $ pour la compagnie.<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

Initiative pour sauver les<br />

sociétés en manque d’énergie<br />

électrique<br />

Negris, une compagnie de production<br />

d’électricité, filiale de<br />

Energy Company Nigeria<br />

(ENCON), travaille pour assurer<br />

que les consommateurs<br />

d'électricité puissent disposer<br />

d’une alimentation régulière et<br />

sans coupures. La compagnie<br />

va fournir de l’énergie électrique<br />

à deux compagnies,<br />

Unilever et Academy Press, « à<br />

des prix acceptables par toutes les<br />

parties ». Les deux compagnies<br />

pourraient payer entre 12 et 15<br />

nairas le KW, alors que son coût<br />

actuel varie de 6 à 8,5 nairas.<br />

Dans le cadre de ce contrat,<br />

Negris construira une centrale<br />

indépendante pour chacune<br />

des deux compagnies. Les 2<br />

centrales sont la propriété de la<br />

compagnie, mais leur production<br />

sera exclusivement dédiée<br />

à ces 2 entreprises.<br />

�OUGANDA<br />

Les exportations de café pourraient<br />

augmenter de 25%<br />

Les exportations de café pourraient<br />

augmenter de 25% ce<br />

mois en raison de la hausse des<br />

stocks, alors que la saison des<br />

récoltes n’est qu’à son début.<br />

230 000 sacs de 60 kg seront<br />

exportés contre 184 560 sacs un<br />

an plutôt. Le pays est le plus<br />

grand producteur mondial de<br />

la variété Robusta. Les expéditions<br />

durant les 7 derniers mois<br />

ont augmenté de 15% pour<br />

atteindre 1,84 million de sacs et<br />

212,94 millions $ en valeur,<br />

comparé à environ 1,6 million<br />

de sacs et 143,62 millions $ une<br />

année plus tôt.<br />

�TOGO<br />

Engrais subventionnés pour<br />

les agriculteurs<br />

Le gouvernement a décidé<br />

d’octroyer des subventions<br />

pour les engrais vivriers vendus<br />

aux agriculteurs. Les prix<br />

sont fixés à 240 FCFA le kg,<br />

soit 12 000 FCFA le sac de 50<br />

kg d’engrais type « NPK 15-<br />

15-15 » et « Urée 46%N ».<br />

Toutefois, les commerçants<br />

sont avertis de ne pas favoriser<br />

la fuite de ces engrais subventionnés<br />

au-delà des frontières<br />

du pays.<br />

�TUNISIE<br />

TAV Tunisie emprunte 393<br />

millions d’euros pour financer<br />

ses projets<br />

TAV Tunisie, la compagnie qui<br />

a remporté le marché de<br />

construction de l’aéroport<br />

d’Enfidha, a obtenu un crédit<br />

de 392,5 millions d’euros<br />

auprès de diverses institutions<br />

financières internationales,<br />

dont ABN Amro Bank et la<br />

Société Générale, afin de financer<br />

l’exécution de ce projet.<br />

L’inflation atteint 6% en avril<br />

Le taux d’inflation atteint sont<br />

plus haut niveau en 3 ans en se<br />

situant à 6% au mois d’avril<br />

contre 5,9% en mars. Cette<br />

hausse s’explique principalement<br />

par l’augmentation des<br />

coûts du transport, qui a atteint<br />

6,8% contre 6,4% en mars. Les<br />

prix des denrées alimentaires<br />

ont baissé de 0,4%, soit 8,1% en<br />

avril contre 8,5% un mois<br />

auparavant. Le gouvernement<br />

prévoit un taux d’inflation<br />

annuel pour 2008 à hauteur de<br />

3%. Ce n’est pas l’avis du FMI<br />

qui, lui, table sur 4%.<br />

Augmentation de 24,3% des<br />

exportations<br />

Selon les chiffres du ministre du<br />

Commerce et de l'Artisanat, le<br />

volume des exportations a augmenté<br />

de 24,3% durant les 4<br />

premiers mois de l’année 2008.<br />

Pour la 2 e année consécutive,<br />

la balance commerciale avec<br />

l’UE est positive et les échanges<br />

avec les pays du Maghreb<br />

et l'Afrique subsaharienne<br />

augmentent d'une façon<br />

significative.<br />

�ZAMBIE<br />

Excédent de production<br />

céréalière<br />

Le pays enregistre un excédent<br />

de production céréalière<br />

pour la seconde année consécutive.<br />

Les prévisions du gouvernement<br />

tablent sur un<br />

total de plus de 564 000 tonnes<br />

de récoltes dans plusieurs<br />

spéculations dont le maïs, le<br />

sorgho, le riz et le blé.<br />

Cependant, malgré cet excédent,<br />

la production totale est<br />

inférieure de 10 000 tonnes à<br />

celle de l’année dernière.<br />

�ZIMBABWE<br />

Renforcement du dollar zimbabwéen<br />

sur le marché noir<br />

Le dollar zimbabwéen s’est<br />

renforcé sur le marché parallèle<br />

après que la Banque centrale<br />

a annoncé la libération du<br />

taux de change pour les banques<br />

commerciales. L’autorité<br />

monétaire va abandonner sa<br />

politique de taux fixe et permettre<br />

aux banques d’établir<br />

leurs propres paramètres<br />

pour le commerce des devises<br />

étrangères sur la base de l’offre<br />

et de la demande. Le pays a<br />

le plus haut taux d’inflation<br />

dans le monde, estimé à<br />

164,9% en février.<br />

Remboursement de 700 millions<br />

$ à la BAD : annonce et<br />

démenti<br />

L’Etat a remboursé 700 millions<br />

$ d’arriérés de dette<br />

envers la Banque africaine de<br />

développement (BAD), dont<br />

200 millions $ au Fonds<br />

africain de développement,<br />

annonce un communiqué de<br />

l’institution financière continentale.<br />

Mais la Banque<br />

centrale du Zimbabwe (RBZ)<br />

a démenti avoir apuré ses dettes<br />

envers la Banque Africaine<br />

de Développement (BAD),<br />

contredisant ainsi les informations<br />

annoncées par le<br />

président de la BAD en marge<br />

de son congrès annuel du 12<br />

avril dernier à Maputo.<br />

Gideon Gono, le gouverneur<br />

de la RBZ, a indiqué que si le<br />

Zimbabwe avait autant de ressources,<br />

la priorité de la<br />

Banque centrale serait l’importation<br />

de vivres, de carburant<br />

et d’électricité plutôt que<br />

de payer ses dettes extérieures.<br />

Le Mozambique réduit ses<br />

fournitures d’électricité<br />

Le Mozambique va réduire ses<br />

fournitures d'électricité au<br />

Zimbabwe de moitié, à 100<br />

mégawatts, en raison des travaux<br />

de maintenance à effectuer<br />

sur sa centrale électrique,<br />

a déclaré un officiel zimbabwéen.<br />

Ben Rafemoyo, directeur<br />

exécutif de la Zimbabwe<br />

Electricity Supply Authority<br />

(ZESA), a déclaré que sa compagnie<br />

d'électricité s'attelait à<br />

faire fonctionner un générateur<br />

désaffecté au niveau de sa<br />

propre centrale électrique<br />

pour compenser la perte<br />

induite par la mesure prise par<br />

le Mozambique. Le Zimbabwe,<br />

qui a rationné son énergie<br />

depuis des années, ne produit<br />

que 65 pour cent de ses<br />

besoins, et importe le reste de<br />

ses voisins.


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />

5<br />

Le microcrédit commercial<br />

débarque en Algérie<br />

Le premier établissement de microcrédit commercial en Algérie entamera son activité dès octobre<br />

prochain à Ghardaïa grâce à Fides Algérie.<br />

Par Rafik Sabounji, Alger<br />

Après les solutions publiques de microcrédit,<br />

notamment l’ANSEJ (Agence<br />

nationale de soutien à l’emploi des jeunes),<br />

l’ADS (Agence de développement<br />

social) et la CNAC (Caisse nationale<br />

d'assurance chômage), c’est au tour de<br />

l’initiative privée d’investir le créneau<br />

du financement des microcrédits.<br />

« Avec des crédits d'un montant équivalant<br />

à quelque 50 dollars (environ 3200<br />

dinars algériens), les emprunteurs (es)<br />

peuvent augmenter la rentabilité de<br />

leurs activités (petit commerce, agriculture<br />

ou artisanat) et accroître ainsi leurs<br />

revenus. En effet, l'accès aux prestations<br />

financières leur permet d'être moins<br />

dépendants des intermédiaires, de développer<br />

leurs processus de travail et d'obtenir<br />

de meilleurs prix sur des marchés<br />

plus éloignés. »<br />

Interrogé sur le pourquoi de l’installation<br />

de ce premier établissement en Algérie,<br />

Philippe Couteau, responsable de Fides<br />

Algérie, filiale de l'association FIDES<br />

(Finances pour le développement économique<br />

et social), nous a indiqué que « le<br />

microcrédit est une réponse partielle au<br />

développement des entreprises en Algérie.<br />

Les banques agréées en Algérie n’offrent pas<br />

ce type de solutions et l’Algérie est l’un des<br />

derniers pays au monde où il n y a pas de<br />

microfinance commerciale de ce genre. Il<br />

n’y a que des financements publics. » Même<br />

si les banques algériennes ne financent<br />

pas directement les microcrédits, « Fides<br />

Algérie travaillera avec une ou plusieurs<br />

banques partenaires », selon le responsable<br />

du projet dont l’équipe est en phase de<br />

recrutement.<br />

Des structures sociales qui assurent le<br />

recouvrement<br />

Fides entend faire bénéficier l’Algérie<br />

de cette nouvelle forme de financement<br />

du développement « visant à soutenir sur<br />

place, de manière ciblée, des personnes<br />

pauvres, mais actives économiquement. »<br />

Il n’est pas étonnant dans ce cas de voir<br />

l’expertise suisse s’installer à Ghardaïa<br />

pour l’implantation de son premier guichet<br />

en Algérie. Pour Philippe Coutau,<br />

« plusieurs raisons expliquent ce choix.<br />

D’abord la tradition entrepreneuriale privée<br />

de la région, ensuite les structures<br />

sociales vivaces sur lesquelles nous pouvons<br />

nous appuyer pour placer des microcrédits<br />

tout en facilitant le recouvrement. Enfin il<br />

s’agit d’une ville relativement petite, facile<br />

à gérer. » Cette option porte en ellemême<br />

toute la philosophie de Fides.<br />

Celle-ci repose sur un système d’entraide<br />

familiale, amicale, tribale ou de quartiers,<br />

à même de garantir le remboursement<br />

des prêts par cette chaîne solidaire.<br />

Cette logique est appliquée par l’équipe<br />

de Fides Algérie. Constatant une<br />

demande importante en produits islamiques,<br />

elle a accédé aux souhaits « des<br />

clients et des notables de la région. »<br />

Philippe Coutau a indiqué que son établissement<br />

pourra « proposer ce service au<br />

nord avec d’autres produits plus conventionnels.<br />

» Ainsi, Fides entamera, après<br />

études, comme ce fut le cas à Ghardaïa,<br />

dès 2009, ses activités au nord du pays.<br />

La seconde ville concernée n’est pas<br />

encore arrêtée.<br />

Fides présente dans huit pays du Sud<br />

« Fides attribue des microcrédits à ceux<br />

que les institutions financières délaissent.<br />

Une manière de lutter contre la<br />

pauvreté, qui n’empêche pas la rentabilité.<br />

» Le droit d’entreprendre, pour tous.<br />

Ainsi pourrait-on résumer ce pour quoi<br />

se bat Fides Group, entreprise active<br />

dans le domaine de la microfinance,<br />

basée à Fribourg depuis janvier 2007.<br />

Sorte de banque du pauvre, Fides<br />

Group est présente dans huit pays en<br />

voie de développement, dont la<br />

Namibie, l’Albanie, le Mali. Elle y<br />

octroie de tous petits crédits (quelques<br />

centaines de francs), pour permettre,<br />

même aux plus démunis de monter une<br />

affaire. Mais Fides Group ne s’éternise<br />

pas dans ces régions : elle établit des<br />

structures, puis, lorsque celles-ci fonctionnent,<br />

elle se retire et en remet la gestion<br />

aux populations locales.<br />

« Dans ces régions, il suffit parfois d’investir<br />

500 francs pour créer un<br />

emploi », explique Konrad Ellsässer,<br />

fondateur et directeur de l’entreprise.<br />

La somme permet souvent l’achat de<br />

l’outil de production d’une activité. Par<br />

exemple le four nécessaire au lancement<br />

d’un commerce de boulangerie,<br />

ou une vache, pour une exploitation<br />

agricole.<br />

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the benefit of IFC’s investment staff and external clients. Requirements:<br />

- 10+ years experience in the electric power industry, ideally as a lender’s engineer<br />

- Industry experience in two or more of the following: electric utility management and operations;<br />

thermal and hydro generation; planning, distribution and commercial operations; tariff setting;<br />

power plant<br />

construction and environmental compliance<br />

- In-depth knowledge of deregulated markets, capital costs, operating parameters and renewable<br />

sources of power production<br />

- Excellent communication skills in English and fluency in French<br />

The position will be based in Dakar, Senegal OR Nairobi, Kenya depending on business<br />

needs and candidates’ preference. IFC offers challenging and rewarding careers and exceptional opportunities<br />

for professional and personal growth. Please visit IFC’s career website at www.ifc.org/careers<br />

then browse for current opportunities for the full job description and to apply on-line. Deadline is May<br />

30, 2008.<br />

IFC finances projects that have a positive developmental impact and<br />

that comply with high environmental and social standards<br />

www.ifc.org<br />

BMCE reçoit un prêt pour<br />

financer son expansion<br />

en Afrique<br />

L'International finance corporation (IFC) a accordé un prêt de<br />

70 millions d'euros à la BMCE Bank pour soutenir son expansion<br />

en Afrique, indique un communiqué conjoint des deux<br />

institutions, diffusé lundi à Casablanca. Le prêt de l'IFC, une<br />

institution de la Banque mondiale (BM), permettra notamment<br />

de financer la récente acquisition par BMCE Bank de<br />

35% du capital d'une société du réseau Bank of Africa (BOA),<br />

indique le communiqué.<br />

« L'investissement d'IFC dans la deuxième banque privée au<br />

Maroc contribuera au financement de son expansion internationale,<br />

notamment en Afrique subsaharienne », ajoute le texte. Le<br />

président de BMCE Bank, Othman Benjelloun, a affirmé que le<br />

partenariat avec IFC était « un facteur clé de succès de l'expansion<br />

à l'international » de son groupe.<br />

La BAD lance un fonds<br />

de fertilisants<br />

La Banque africaine de développement va lancer un fonds<br />

pour subventionner les fertilisants afin d'augmenter la production<br />

agricole en Afrique, a indiqué mardi à l'AFP son président<br />

Donald Kaberuka. « Face à la flambée des prix des denrées<br />

alimentaires, il faut augmenter la productivité agricole,<br />

c'est la réponse sur le long terme », a affirmé M. Kaberuka, relevant<br />

que la hausse des prix de l'alimentation ne bénéficiait pas<br />

aux paysans du continent. Aussi la BAD lance-t-elle « un<br />

mécanisme africain de subvention des fertilisants pour lequel<br />

nous disposons déjà de 15 millions de dollars », a-t-il dit. « Le<br />

coût des céréales a augmenté à cause de la forte demande au<br />

niveau mondial, des biocarburants et d'une sécheresse en<br />

Australie, mais, dans le même temps, le coût des intrants a été<br />

multiplié par cinq, empêchant les paysans africains d'investir »,<br />

a expliqué le président de la BAD.<br />

Proparco organise une table<br />

ronde sur l’investissement<br />

privé en Afrique<br />

A l’occasion de l’augmentation de capital de Proparco, une<br />

table ronde présidée par Christine Lagarde, ministre français<br />

de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, et des présidents<br />

de banques françaises et africaines actionnaires de Proparco,<br />

aura lieu le 19 juin 2008 sous le thème « L’investissement<br />

privé vecteur de développement durable en Afrique ».<br />

Devraient prendre part à cette conférence, entre autres,<br />

Othman Benjelloun, président de la BMCE, Abdoulaye Bio-<br />

Tchané, président de la BOAD, René Carron, président du<br />

Crédit Agricole, Philippe Dupont, PDG de la Banque fédérale<br />

des banques populaires et président du directoire de Natixis,<br />

Charles Milhaud, président du directoire de la Caisse nationale<br />

des caisses d'épargne, Augustin de Romanet, DG de la<br />

Caisse des dépôts et consignations, et Jean Michel Severino,<br />

directeur général de l’AFD.<br />

France : augmentation<br />

de capital surprise du<br />

Crédit Agricole<br />

Le Crédit Agricole, première banque de détail européenne, a<br />

annoncé mardi le lancement prochain d'une augmentation de<br />

capital de 5,9 milliards d'euros pour faire face à la crise des <strong>subprimes</strong><br />

qui lui a encore coûté plus de 1,2 milliard au premier<br />

trimestre 2008. La banque française devait publier ses résultats<br />

jeudi. Mais elle a pris les devants pour couper court aux<br />

rumeurs, en annonçant que son résultat net trimestriel ne<br />

dépasserait pas 892 millions d'euros, soit à peine un tiers de<br />

celui du premier trimestre 2007. En cause : 1,205 milliard de<br />

nouvelles dépréciations affectant Calyon, sa banque de financement<br />

et d'investissement, après 4,2 milliards (avant impôt) en<br />

2007. A ce jour, c'est la banque française la plus touchée par la<br />

crise, même si elle reste la plus grande par le chiffre d'affaires.<br />

Précisions à propos du<br />

chiffre d’affaires de la BNDA<br />

Dans l’article intitulé « Renouveau du système bancaire<br />

malien » (voir Les Afriques, n° 29), une malencontreuse erreur<br />

s’est glissée à propos du total bilan de la BNDA. Il fallait lire un<br />

total bilan de 145,2 milliards de FCFA et des fonds propres de<br />

27,2 milliards de FCFA.


6<br />

Nedbank révise à la baisse<br />

les prévisions de ses<br />

bénéfices au 1er semestre<br />

Nedbank Group Ltd., contrôlée par Old Mutual Plc, a revu à la<br />

baisse ses prévisions de bénéfices au 1er semestre 2008. La banque,<br />

la 4e d’Afrique du Sud, explique la baisse par la réduction<br />

de la consommation des ménages, en raison de la hausse des<br />

prix, ainsi que du ralentissement de la croissance économique.<br />

Après quatre années de boom, la consommation s’est fortement<br />

ralentie à partir du second semestre 2007.<br />

La justice kenyane stoppe<br />

la fusion des banques<br />

Stanbic et CFC<br />

La fusion de Stanbic Bank et CFC Bank prévue pour le 22 juin<br />

prochain a été arrêtée sur une décision de la juge Roselyne<br />

Nambuye, en raison d’une affaire pendante d’audition de 15<br />

anciens employés de la Stanbic. Les mis en cause ont fait une<br />

demande expresse à la juge pour stopper la fusion en attendant<br />

l’issue de leur affaire. Ils demandent, en outre, le dépôt d’une<br />

garantie de 1,1 milliard Sh auprès de la Cour suprême.<br />

Attijariwafa Bank finalise<br />

l’achat de la CBAO<br />

Attijariwafa Bank (AWB), le premier groupe bancaire et financier<br />

du royaume, a finalisé l’acquisition de la Compagnie bancaire<br />

de l’Afrique de l’Ouest (CBAO), première banque au<br />

Sénégal. AWB a acquis 79,15% de la CBAO au capital social de<br />

13,78 millions d’euros. Aucune indication n’a été fournie sur le<br />

montant de la transaction.<br />

Bank of Industry a accordé<br />

près de 6 milliards de nairas<br />

de prêts d’investissement<br />

La Banque de l’industrie (BOI, Nigeria) a réalisé sa meilleure performance<br />

au 1er trimestre 2008 en approuvant un total de 5,87 milliards<br />

de nairas de nouveaux crédits destinés à des investissements.<br />

Le montant représente une hausse de 117,2%, comparativement<br />

aux 550 millions de nairas accordés à la même période de l’année<br />

2007. Le montant total des prêts accordés par cette banque, entre<br />

2001 et 2005, s’est élevé à 9,8 milliards de nairas.<br />

Lancement d’une obligation<br />

dédiée au microcrédit<br />

La Banque mondiale (BM) et l'institution financière britannique<br />

Standard Chartered ont annoncé jeudi le lancement d'une obligation<br />

adossée à un portefeuille de microcrédits en Afrique et en Asie.<br />

Ce produit, le premier jamais mis sur le marché selon ses émetteurs,<br />

« fera du microcrédit une catégorie d'actif », comme les autres,<br />

ont indiqué la Société financière internationale (SFI, filiale de la<br />

BM) et Standard Chartered dans un communiqué commun. Le<br />

microcrédit, projeté au-devant de l'actualité par l'attribution en<br />

octobre 2006 du Prix Nobel de la Paix au Bangladais Muhammad<br />

Yunus, consiste à prêter de faibles sommes, en moyenne 100 dollars,<br />

sans demander de garantie collatérale. Il permet à des personnes<br />

pauvres de démarrer ou de développer des activités commerciales<br />

comme la vente de nourriture ou de produits faits à la main.<br />

Le Nigeria reconduit son<br />

fonds spécial pour dix ans<br />

Le Nigeria a signé jeudi soir avec la Banque africaine de développement<br />

(BAD) un accord qui prolonge de dix ans son fonds<br />

fiduciaire d'aide aux autres pays africains, alimenté par une<br />

partie de la rente pétrolière, a constaté jeudi l'AFP. Le nouvel<br />

accord a été signé à Maputo par le ministre nigérian des<br />

Finances, Shamsuddeen Usman, et par Donald Kaberuka, le<br />

président de la BAD, qui gère ce fonds depuis sa création en<br />

1976. Le Nigerian Trust Fund (NTF) « avait été créé pour trente<br />

ans, il avait donc expiré en 2006, maintenant je suis heureux que<br />

nous soyons tomber d'accord avec le Nigeria pour un renouvellement<br />

de sa durée de vie », a déclaré M. Kaberuka au moment de<br />

la signature. « Ce fonds n'a pas seulement une importance économique,<br />

mais plutôt une importance symbolique, notamment<br />

pour la BAD : il s'agit d'un exemple de l'Afrique qui aide<br />

l'Afrique », a-t-il estimé, rappelant qu'à sa création l'Etat nigérian<br />

avait consacré 160 millions de dollars au NTF, et qu'en<br />

2006 il représentait un demi-milliard de dollars.<br />

BANQUES ET ASSURANCES<br />

La SCR passe au système<br />

management de la qualité<br />

La Société centrale de réassurance vient<br />

d’obtenir sa certification ISO 9001, version<br />

2000, pour son système de management<br />

de la qualité. L’événement a été<br />

célébré le 13 mai 2008 à Casablanca par<br />

l’ensemble des cadres du groupe Caisse<br />

de dépôt et de gestion (CDG), maison<br />

mère de la SCR. « Cette étape de certification<br />

du système management de la qualité<br />

de la SCR est un autre jalon posé sur ce<br />

long chemin vertueux du développement<br />

et d’amélioration de ses activités, qui ne<br />

cessent de s’améliorer régulièrement au fil<br />

des années », a déclaré Mustapha<br />

Bakkoury, directeur général de la CDG et<br />

président de la SCR.<br />

Le système management de la qualité est<br />

applicable à l’ensemble des activités de la<br />

SCR, notamment à toutes les couvertures<br />

en réassurance pour l’ensemble des risques,<br />

souscrites au Maroc et à l’étranger.<br />

La Société a opté pour un référencement<br />

de sa certification pour un cabinet international,<br />

à savoir le cabinet TUV, présent<br />

dans plus de 50 pays et dont le siège est<br />

basé en Allemagne.<br />

La démarche du réassureur marocain<br />

intervient au terme d’une année 2007<br />

marquée par une amélioration de<br />

26,62% de son chiffre d’affaires, passé de<br />

2101,33 millions de dirhams en 2006 à<br />

2660,75 millions de dirhams en 2007. Les<br />

acceptations étrangères ont augmenté de<br />

45,93% pour s’établir à 315,26 millions<br />

de dirhams. Quant au taux de rétention<br />

de primes, il s’est apprécié de 30,21% par<br />

rapport à l’année dernière pour se situer<br />

à 81,15% au terme de l’année 2007.<br />

Premier assureur arabe par primes<br />

souscrites<br />

Au final, la SCR a vu son résultat<br />

en augmentation de 45%, atteignant<br />

272,79 millions de dirhams de bénéfice<br />

net d’impôt. Ce sont là, souligne<br />

M. Bakkoury, « des preuves tangibles et<br />

des indicateurs pertinents d’amélioration<br />

continue ». La certification ISO<br />

version 2000 s’ajoute aux notations<br />

« BBB, stable, A-3 » de Standard &<br />

Poor’s et « B++ » (good) de AM Best.<br />

Pour Ahmed Zinoun, administrateur<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

United bank for Africa s’installe<br />

au Cameroun<br />

United bank for Africa, dont le siège se trouve au Nigeria, vient d’ouvrir ses portes au Cameroun. Elle<br />

promet de révolutionner le paysage bancaire national à travers sa stratégie axée sur les services de<br />

banque de proximité.<br />

Par Gilbert Tchomba<br />

Le paysage bancaire camerounais vient<br />

de s’enrichir d’un nouvel établissement<br />

de crédit. Il s’agit de la filiale camerounaise<br />

d’United bank for Africa (Uba),<br />

dont les activités ont officiellement<br />

démarré le 14 mai 2008 à Douala.<br />

Il faut relever que le groupe<br />

Uba est né en 1961 des<br />

cendres de la défunte British<br />

and French bank Limited,<br />

une filiale de la Banque<br />

nationale de Paris, installée<br />

au Nigeria depuis 1949.<br />

D’après le directeur général d’Uba SA<br />

Cameroun, Emeke’e Iweriebor, l’agrément<br />

de cette institution bancaire avait<br />

été obtenu auprès de la Commission<br />

bancaire d’Afrique centrale en août<br />

2007. Et les activités ont effectivement<br />

démarré en novembre 2007. La banque<br />

dispose aujourd’hui de cinq agences. Soit<br />

deux à Douala, une à Bafoussam, dans<br />

l’ouest, une dans le nord-ouest anglophone,<br />

à Bamenda, et une à Yaoundé.<br />

délégué de la SCR, « l’objectif d’implémenter<br />

la démarche qualité au sein de la<br />

société représente une réelle opportunité,<br />

supplémentaire, d’amélioration et<br />

d’adoption, dans le travail de tous les<br />

jours, des meilleures pratiques reconnues<br />

». Fort de cette certification, la<br />

filiale de la CDG peut poursuivre l’extension<br />

de ses activités aux niveaux<br />

national et international. A noter que<br />

la SCR était, en 2007, le premier réassureur<br />

arabe par primes souscrites<br />

avec un total de 247 millions de dollars,<br />

devant les deux compagnies bahreïnies<br />

Trust International et ARIG,<br />

qui cumulaient respectivement 181,4<br />

millions et 166,3 millions de primes<br />

souscrites. Au niveau africain, et suivant<br />

le ROE avant impôts, la compagnie<br />

marocaine occupe la quatrième<br />

place avec 15,1%, devancé par le trio<br />

sud-africain Hannover Re Africa<br />

(19,3%), Munich Re Africa (20,6%) et<br />

Swiss Re Africa (52,2%).<br />

A.W.<br />

Un milliard $ pour des projets<br />

touristiques au Mozambique<br />

Un accord a été signé avec la Banque<br />

mondiale pour la réalisation d’investissements<br />

dans le secteur du tourisme<br />

pour un montant d’un milliard $. Le<br />

projet porte sur quatre sites non<br />

encore identifiés, le long des 2500 km<br />

de côtes du pays. Deux des quatre sites<br />

Uba envisage à court terme, selon son<br />

directeur général, de couvrir toutes les<br />

dix provinces du Cameroun.<br />

« Notre mission, a souligné Emeke’e<br />

Iweriebor, est de servir de modèle de référence<br />

pour les entreprises en Afrique par la<br />

création de la valeur ajoutée pour tous nos<br />

partenaires. Bien sûr, tout en étant très<br />

professionnels et en respectant une éthique<br />

rigoureuse, afin de développer une institution<br />

financière solide sur le long terme ».<br />

Concrètement, il s’agira d’après le directeur<br />

général de cette institution de crédit<br />

de démocratiser les services bancaires, de<br />

bancariser les « inbancables » et les sousbancarisés.<br />

Révolution locale<br />

La gamme des produits offerts à la clientèle<br />

va du compte courant pour les personnes<br />

physiques et morales aux facilités<br />

structurées, en passant par les comptes<br />

d’épargne, les dépôts à terme, les chèques<br />

de voyages, le change, le financement du<br />

commerce international, les facilités des<br />

prêts aux particuliers et aux entreprises.<br />

A cela, il faut ajouter les services de banque<br />

électronique qui, selon Emeke’e<br />

Iweriebor, sont une véritable révolution<br />

dans l’environnement bancaire camerounais.<br />

Il est ici question des cartes<br />

de débit Uba, des cartes X-change (cash<br />

seront constitués de stations touristiques<br />

de grandes capacités d’accueil<br />

ainsi que de résidences secondaires.<br />

Les deux autres, d’échelle plus réduite,<br />

seront consacrés à l’écotourisme. La<br />

création de 25 000 emplois directs et<br />

indirects est attendue de ces projets. Le<br />

card) et des cartes internationales de<br />

type Visa ou Mastercard, etc.<br />

« Dans son souci permanent de maximiser<br />

la satisfaction de la clientèle, a expliqué le<br />

directeur général d’Uba Sa Cameroun, Uba<br />

Plc a contracté quelques alliances stratégiques.<br />

Nous sommes partis de l’éventualité<br />

selon laquelle une banque, à elle seule,<br />

pourrait ne pas satisfaire de manière<br />

exhaustive toutes les attentes de la clientèle.<br />

» En réalité, ces partenaires sont, entre<br />

autres, Moneygram, UBS, Mastercard,<br />

Valucard, Travelex, Société financière<br />

internationale (Sfi), Banque africaine de<br />

développement (Bad), Banque européenne<br />

d’investissement (Bei), Virgin<br />

Nigeria, North American Airlines et Us<br />

Embassy Nigeria.<br />

Il faut relever que le groupe Uba est né<br />

en 1961 des cendres de la défunte<br />

British and French bank Limited, une<br />

filiale de la Banque nationale de Paris,<br />

installée au Nigeria depuis 1949. Il présente<br />

aujourd’hui, selon Emeke’e Iweriebor, un<br />

bilan de plus de 4000 milliards de FCFA<br />

et dispose d’un portefeuille clientèle d’au<br />

moins six millions de comptes. Lesquels<br />

sont répartis en Afrique (Nigeria, Ghana,<br />

Cameroun, Côte-d’Ivoire, Ouganda), en<br />

Amérique (New-York, îles caïmans) et en<br />

Europe (Angleterre).<br />

pays espère attirer une grande partie<br />

des 600 000 touristes attendus en<br />

Afrique australe pour la Coupe du<br />

Monde de football 2010 qui se déroulera<br />

en Afrique du Sud.


8<br />

Maroc : HP Partners<br />

acquiert 33% de la société<br />

Holding Essaouira Mogador<br />

Le fonds d’investissement HP Partners vient de prendre une participation<br />

de 33% dans le capital de la société Holding Essaouira<br />

Mogador (HEM), filiale détenue à 100% par le groupe belge Tomas<br />

et Piron. Pour rappel, HP Partners est un fonds d’investissement<br />

lancé en novembre 2007 par Attijariwafa Bank, le Groupe Banques<br />

Populaires, le Fonds maroco-koweitien, CMKD et des caisses de<br />

retraite de la place avec une taille cible de 2,5 milliards de dirhams<br />

de capitaux propres et un capital souscrit de 1,4 milliard. L’objectif<br />

est d’investir 6 milliards de dirhams dans les cinq prochaines<br />

années. Le groupe Thomas et Piron est, quant à lui, chargé de<br />

l’aménagement des trois stations du plan Azur, à savoir le port<br />

Lixus à Larache, l’Essaouira Mogador et le Mansour Lake City.<br />

Abraaj Capital pactise avec<br />

Al Borg Laboratoy<br />

Abraaj Capital, fonds de private equity dont le port d’attache est<br />

Dubaï, vient d’acquérir 76,9% du capital d’Al Borg Laboratory, le<br />

plus grand laboratoire privé du Moyen-Orient. Basé en Egypte, Al<br />

Borg intervient en Egypte, en Arabie saoudite, aux Emirats arabes<br />

unis et au Qatar. L’arrivée d’Abraaj Capital permet au laboratoire<br />

de financer son expansion au Moyen-Orient, en Afrique du Nord<br />

et en Asie du Sud.<br />

Emerging Capital Partners<br />

acquiert des parts dans<br />

Charaf Corporation<br />

Emerging Capital Partners (ECP), leader de l’activité du capital<br />

investissement en Afrique et premier opérateur à mobiliser 1,2 milliard<br />

de dollars pour le continent, a pris une participation dans<br />

Charaf Corporation (engrais et fertilisants au Maroc) pour 23,2<br />

millions de dollars. Il s’agit d’une participation formalisée à travers<br />

Africa Fund I en décembre 2003. Depuis lors, Charaf évolue au<br />

rythme annuel de 25%. Les autres investissements d’ECP dans<br />

l’agrobusiness africain incluent Somdiaa, producteur de sucre en<br />

Afrique centrale, et Agromed, producteur laitier en Tunisie.<br />

Sphinx cible les entreprises<br />

en difficulté<br />

L’Egyptien Sphinx Capital est en train de lever un fonds de 100<br />

millions de dollars qui ciblera en particulier les PME en difficulté<br />

en Egypte. Le fonds devrait arriver à 75 millions de dollars<br />

lors du premier closing, qui interviendra au plus tard en<br />

juillet 2008. Basé dans les îles britanniques, Sphinx Capital est<br />

détenu majoritairement par l’Egyptien Citadel Capital.<br />

Private equity : l’Afrique<br />

subsaharienne rattrape<br />

l’Amérique latine<br />

D’après les chiffres de l’OCDE publiés la semaine dernière lors<br />

du lancement officiel du rapport 2008 sur les perspectives en<br />

Afrique à Maputo, où se sont tenues les assemblées annuelles<br />

de la BAD, la forte augmentation du capital investissement des<br />

marchés émergents a été ressentie en Afrique subsaharienne.<br />

Cette zone a vu les fonds récoltés s’accroître de 200% en 2006<br />

pour atteindre 2,3 milliards de dollars. Ceci fait passer la part<br />

de l’Afrique subsaharienne dans les fonds de capital investissement<br />

dédiés aux marchés émergents à 7%. Taux encore loin des<br />

58% de l’Asie, mais honorable comparé à l’Amérique latine<br />

(8%), à l’ensemble Moyen-Orient et Afrique du Nord (8%) et<br />

à la Russie (10%).<br />

L’Afrique du Sud à jeu égal<br />

avec les pays industriels<br />

Toujours selon l’OCDE, l’industrie du capital-investissement<br />

sud-africaine, reflétant la prédominance financière du pays, est<br />

la plus importante du continent. Elle représente 1,7% du PIB –<br />

un taux comparable à ceux de nombreux pays industriels<br />

(Europe : 1,5% ; Royaume-Uni : 3,7% ; Amérique du Nord :<br />

2,8%), et se place au 17e rang mondial en termes d’activités<br />

d’investissement (2005). L’Afrique du Sud a connu une augmentation<br />

de 409% des fonds gérés en 2006, atteignant 11,2<br />

milliards de rands (soit $ 1,6 milliard). Les fonds sud-africains<br />

gèrent plus de 80% de tout le capital-investissement de<br />

l’Afrique subsaharienne, suivie du Nigeria avec 10%.<br />

BOURSES<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

L’once et le pétrole boostent<br />

l’indice Africa Investor 40<br />

L’once de platinium et le baril de pétrole boostent le marché sud-africain, locomotive de l’AI 40.<br />

Situation contrastée à Nairobi où l’attentisme prévalait à quelques jours de la cotation de Safaricom.<br />

220<br />

218<br />

216<br />

214<br />

212<br />

210<br />

208<br />

206<br />

204<br />

202<br />

200<br />

198<br />

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190<br />

188<br />

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178<br />

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120<br />

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108<br />

106<br />

104<br />

102<br />

100<br />

jan. 06<br />

fév. 06<br />

mars. 06<br />

avr. 06<br />

mai. 06<br />

juin. 06<br />

juil. 06<br />

août. 06<br />

sep. 06<br />

oct. 06<br />

nov. 06<br />

déc. 06<br />

jan. 07<br />

fév. 07<br />

mars. 07<br />

avr. 07<br />

mai. 07<br />

juin. 07<br />

juil. 07<br />

L’indice Africa Investor des 40<br />

premières capitalisations boursières<br />

africaines clôture la<br />

semaine du 9 mai 2008 en territoire<br />

positif. Avec une hausse<br />

hebdomadaire de 1,61%, l’indicateur<br />

porte ainsi à 8,8% sa<br />

progression depuis le début de<br />

l’année. La meilleure performance<br />

est enregistrée sur la<br />

valeur Impala Platinum, qui<br />

gagne 11 points à 45,2 dollars.<br />

Pour Phinda Mangolothi, de<br />

Legae Securities, « le cours<br />

d’Impala Platinum a été principalement<br />

tiré en hausse par<br />

le marché du platinum, passé<br />

de 1915 dollars l’once le 5 mai<br />

à 2064 dollars le 9 mai ». En<br />

plus de ce facteur, il y a aussi,<br />

poursuit l’analyste de Legae<br />

Securities, les bons résultats de<br />

Walid Kéfi, Tunis<br />

Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)<br />

Le groupe français Saint-Gobain et la<br />

Société d’exploitation de verreries au<br />

Maroc (Sevam) continuent de jouer des<br />

coudes pour le rachat de la Sotuver, leader<br />

du verre sur le marché tunisien. L’opération<br />

glisse sur le calendrier depuis novembre<br />

2007 suite à une décisoin de la justice tunisenne<br />

ordonnant le gel de la cession de la<br />

société au groupe marocain, suite à un<br />

recours en référé intenté par Saint-Gobain,<br />

qui avait conclu auparavant un « accord<br />

préliminaire » pour la reprise de ce fleuron<br />

de l’industrie tunisienne.<br />

En attendant le verdict de la justice sur le<br />

fond du recours, le groupe français mène<br />

la bataille sur un autre front pour damer le<br />

pion à son rival. Il discute actuellemnt<br />

avec un autre groupe verrier tunisien, en<br />

vue de présenter une offre commune pour<br />

le rachat de 65,7% du capital de la Sotuver,<br />

représentant les parts du principal actionnaire<br />

de la société, la famille Chahed.<br />

C’est ce qu’a annoncé le directeur général<br />

adjoint du géant européen, Jérôme Fessard,<br />

fin avril à Tunis. « Saint-Gobain est déterminé<br />

à acquérir une grande partie du capital<br />

de la Sotuver à travers un partenariat avec<br />

un autre groupe tunisien opérant dans le secteur<br />

du verre », a-t-il déclaré à la presse, sans<br />

révéler le nom de son partenaire.<br />

M. Fessard, qui avait fait partie d’une<br />

août. 07<br />

sep. 07<br />

nov. 07<br />

oct. 07<br />

déc. 07<br />

jan. 08<br />

fév. 08<br />

mars 08<br />

avr. 08<br />

mai. 08<br />

Lonmin PLC, troisième major<br />

mondiale dans l’extraction du<br />

platinum, qui ont boosté le<br />

secteur. Autre valeur phare en<br />

progression dans l’indice AI<br />

40, celle de Sasol (+10,5% à<br />

62,6 dollars). « Cette valeur a<br />

répondu positivement aux nouveaux<br />

records du marché mondial<br />

de pétrole qui a vu le baril<br />

passer de 119,97 dollars le 5 mai<br />

à 126 dollars le 9 mai », commente-t-on<br />

à African Legae<br />

Securities.<br />

Les matériaux de construction<br />

ne font pas recette<br />

En Afrique de l’Ouest, Lafarge<br />

West African Portland Cement<br />

(Nigeria) poursuit son ascension,<br />

avec une hausse de<br />

11 points à 0,48 dollar. Dans<br />

Ai40<br />

Ai100<br />

le même marché nigérian,<br />

l’Oceanic Bank International<br />

progresse de 10,4%, à quelques<br />

encablures devant la First Bank<br />

Nigeria en appréciation de<br />

9,9% à 0,39 dollar. « Les rebonds<br />

importants enregistrés par ces<br />

valeurs sont en phase avec le<br />

marché nigérian, qui a pris<br />

5,74% à la suite de trois séances<br />

de baisse consécutives », explique<br />

Wole Famurewa, de PHB Asset<br />

Management.<br />

Dans le rayon des contre-performances<br />

figure Orascom<br />

construction (OCI) avec une<br />

chute de 8,9% à 76,6 dollars.<br />

Autre représentant du secteur<br />

des matériaux de construction<br />

à subir le ressac, El Ezz Steel<br />

Rebars, en chute de 6% à 16,61<br />

dollars. « Ces valeurs sont toutes<br />

deux affectées par les récentes<br />

décisions du gouvernement sur<br />

l’augmentation des prix et des<br />

taxes sur l’énergie (pétrole et<br />

gaz) », explique un observateur<br />

du marché égyptien.<br />

Maurice boude le tourisme,<br />

Nairobi se connecte à<br />

Safaricom<br />

En Afrique de l’Est, la saison<br />

touristique a du mal à générer<br />

de l’enthousiasme en bourse.<br />

Ainsi, la NMH (New Mauritius<br />

Hotels) a perdu 6,9% à 6,0 dollars.<br />

« Les investisseurs ont pré-<br />

importante délégation d’hommes d’affaires<br />

ayant accompagné le président<br />

français Nicolas Sarkozy lors d’une visite<br />

d’Etat en Tunisie fin avril, a cependant<br />

affirmé que son groupe « fait confiance à<br />

la justice tunisienne ».<br />

Verdict proche<br />

Le verdict sur le fond du recours intenté<br />

par Saint-Gobain devant la justice tunisienne<br />

pour bloquer la cession de la verrerie<br />

à Sevam doit tomber le 4 juin prochain.<br />

Statuant en référé début novembre, le tribunal<br />

de première instance de Tunis avait<br />

ordonné le gel de la transaction conclue<br />

quelques jours auparavant entre les actionnaires<br />

majoritaires de la Sotuver et le<br />

groupe marocain. Quatre mois plus tard, ce<br />

féré solder leurs positions suite à<br />

l’appréciation du rupee vis-à-vis<br />

de plusieurs monnaies », explique<br />

Vikash Tulsidas de CAC<br />

Ltd Mauritius. Au Kenya, la<br />

Commercial Bank dégringole<br />

de 5,9%, suivie par la Kenya<br />

Airways (-5,4% à 0,77 dollar).<br />

Cette dernière valeur a fait les<br />

frais d’une anticipation sur la<br />

baisse de son résultat net du<br />

premier trimestre. L’annonce<br />

en sera faite le 30 mai prochain.<br />

Les charges du kérosène, le<br />

faible taux de remplissage<br />

entre janvier et mars et la<br />

diminution des liaisons avec<br />

l’extérieur font partie des facteurs<br />

expliquant ces pronostics<br />

pessimistes sur la Kenyan<br />

Airways. Globalement, le<br />

marché kenyan a évolué à la<br />

baisse, entraînant de nombreuses<br />

valeurs comme la<br />

Commercial Bank. Celle-ci a<br />

été aussi impactée par la probable<br />

augmentation de capital par<br />

émissions d’actions dans le dernier<br />

trimestre 2008. De manière<br />

générale, la sursouscription<br />

dans l’IPO de Safaricom<br />

(+300%) a mobilisé beaucoup<br />

d’acteurs qui ont massivement<br />

vendu des titres pour se positionner<br />

dans le second marché,<br />

dès la cotation de Safaricom.<br />

Saint-Gobain et Sevam se disputent<br />

le verrier tunisien Sotuver<br />

Fort d’une décision de la justice tunisienne ordonnant le gel du rachat de la Société tunisienne de verreries<br />

(Sotuver) par le groupe marocain Sevam, le géant français des matériaux de construction Saint-Gobain a<br />

lancé une offensive tous azimuts pour faire tomber le premier groupe verrier tunisien dans son escarcelle.<br />

La Sotuver avait annoncé fin septembre<br />

2007 un accord pour la cession de<br />

65,7% de son capital au groupe marocain.<br />

Elle avait accepté auparavant, miaoût,<br />

une lettre d'intention de Saint-Gobain<br />

pour le rachat des parts de son principal<br />

actionnaire. Sevam, propriété de l'homme<br />

d'affaires Khaled Bouchentouf, beau-frère<br />

du roi Mohamed VI, aurait présenté une<br />

offre supérieure à celle de Saint-Gobain,<br />

soit l'équivalent de 12 millions d'euros,<br />

selon la presse tunisienne. Le groupe italien<br />

Episodes précédents<br />

A.W.<br />

même tribunal a rejeté l'appel des propriétaires<br />

de la société contre le gel de la cession.<br />

« Saint-Gobain est actuellement bien placé<br />

face à son concurrent marocain. D’autant<br />

plus que la justice tunisienne ne doit pas se<br />

contredire », précise Me Mehrez Boussayène,<br />

avocat du groupe français.<br />

Selon lui, l’accord de reprise signé entre le<br />

groupe marocain et les actionnaires majoritaires<br />

de la Sotuver a été jugé « truffé d’irrégularités<br />

» par le tribunal.<br />

Le groupe français s’était cependant vu<br />

rejeter pour vice de forme en novembre<br />

dernier un recours pour le blocage de la<br />

reprise de la société tunisienne introduit<br />

auprès de la justice française.<br />

Bormioli Luigi, qui était également sur les<br />

rangs pour le rachat de la société, s’était<br />

retiré peu après l’accord préliminaire signé<br />

avec Saint-Gobain.<br />

Avec une production d'environ 50 000<br />

tonnes par an, la Sotuver, fondée en 1963<br />

et privatisée partiellement en1996, s’est<br />

spécialisée dans les emballages pour l'industrie<br />

agroalimentaire et exporte vers plusieurs<br />

pays africains voisins, notamment en<br />

Algérie et en Libye.


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 INVESTISSEMENT<br />

9<br />

Le patronat ivoirien ne veut<br />

surtout pas rater le virage<br />

de la période post-crise<br />

La Confédération des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) renforce son organisation pour mieux<br />

faire face aux défis multiples et multiformes liés à la relance de l’économie et à la reconstruction.<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

Le patronat ivoirien ne manque pas<br />

d’ambition. Force de proposition du secteur<br />

privé, leader en matière de renforcement<br />

des capacités (productives et opérationnelles)<br />

et d’amélioration de la<br />

compétitivité des entreprises de Côte<br />

d’Ivoire, il s’est taillé depuis 2005 de nouveaux<br />

habits. Son président, Jean Kacou<br />

Diagou, lors de l’assemblée générale<br />

mixte tenue le 14 mai 2008 à Abidjan, en<br />

a égrené ses motifs de satisfaction : « Les<br />

avancées sur les dossiers des arriérés intérieurs<br />

(dus par l’Etat aux entreprises), des<br />

retards de règlement des crédits de TVA, de<br />

l’allègement de la fiscalité intérieure, de<br />

l’allègement des procédures douanières, du<br />

dédommagement des entreprises victimes<br />

des évènements de novembre 2004 et du<br />

leadership exercé dans l’évolution des<br />

négociations avec l’UE sur les APE… » Et<br />

si ces « actions positives » ont contribué<br />

à renforcer la crédibilité de la CGECI, –<br />

devenue « un interlocuteur consulté et<br />

écouté par l’administration et les partenaires<br />

au développement » –, elles ont<br />

également amplifié ses responsabilités.<br />

« Cela nous oblige à avoir une vision prospective<br />

du développement économique de<br />

notre pays, du renforcement stratégique de<br />

l’entreprise et de l’environnement règlementaire<br />

encadrant l’initiative privée », a<br />

reconnu le président de la CGECI.<br />

Retouches<br />

A responsabilités nouvelles, organisation<br />

nouvelle. Le patronat a donc saisi l’oppor-<br />

tunité de son assemblée générale – voulue<br />

mixte à cet effet –, pour « retoucher » ses<br />

statuts et son organisation. Délestant ici ses<br />

instances du Conseil national dont « les<br />

attributions sont dévolues à l’assemblée<br />

générale », étendant là les pouvoirs de l’assemblée<br />

générale à la « nomination des<br />

membres du conseil d’administration »<br />

– attribution statutairement dévolue au<br />

président de la CGECI précédemment –, à<br />

la définition de « la stratégie, la politique<br />

et les orientations générales » de la<br />

Confédération, autorisant là encore une<br />

revalorisation du budget… le tout avec,<br />

en toile de fond, le souci « d’une plus<br />

grande efficacité, d’une structuration<br />

solide des moyens opérationnels et d’une<br />

meilleure couverture des défis auxquels<br />

devront faire face les entreprises ».<br />

Multiples et multiformes, ces challenges<br />

se déclinent en « compétitivité de notre<br />

économie, productivité des entreprises,<br />

lutte contre la fraude et la contrefaçon, maîtrise<br />

des coûts des facteurs et crise énergétique,<br />

inflation importée, renforcement de<br />

l’intégration régionale, facilitation des<br />

échanges, orientation développement de la<br />

fiscalité… ». Un sésame pour y faire face<br />

serait le « renforcement des capacités de nos<br />

entreprises, de nos groupements et de notre<br />

Confédération », sont convaincus les entrepreneurs<br />

ivoiriens.<br />

Optimisme<br />

Les lignes d’action du président Jean<br />

Kacou Diagou et du conseil d’administration<br />

dont il préside aux destinées, pour un<br />

dernier mandat de trois ans, vont emprun-<br />

ter les courbes « d’un renforcement des<br />

capacités humaines et productives des entreprises,<br />

de la consolidation des acquis syndicaux,<br />

développement de partenariats avec<br />

« Cela nous oblige à avoir<br />

une vision prospective du<br />

développement économique<br />

de notre pays, du<br />

renforcement stratégique<br />

de l’entreprise et de<br />

l’environnement règlemetaire<br />

encadrant l’initiative privée. »<br />

d’autres organisations patronales, notamment<br />

le Medef, d’une forte implication dans<br />

les questions de développement par l’élaboration<br />

d’un plan d’orientation évolutif et<br />

révisable et surtout la proposition d’un programme<br />

économique de sortie de crise et la<br />

définition d’une vision prospective Côte<br />

d’Ivoire 2040… » Tout un programme !<br />

C’est le prix à payer pour faire du secteur<br />

privé le vrai moteur du développement<br />

économique de la Côte d’Ivoire. Mais à<br />

plus brève échéance, la voie à suivre pour<br />

que « le secteur privé ne rate pas le virage de<br />

la période post-crise », conviction du patron<br />

des patrons de Côte d’Ivoire. Pour qui « la<br />

convergence des intérêts des entreprises, tous<br />

orientés vers une meilleure productivité et<br />

leur prospérité et, partant, celle de la Côte<br />

d’Ivoire », incline à l’optimisme.<br />

L’aide internationale au développement<br />

dans le piège de l’affairisme<br />

La Confédération des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) renforce son organisation pour mieux faire face aux<br />

défis multiples et multiformes liés à la relance de l’économie et à la reconstruction.<br />

Le forum du développement de l’OCDE, qui<br />

se tient le 20 mai 2008 à Paris, dévoilera le palmarès<br />

des pays donateurs avec des recommandations<br />

sur les moyens de réduire les coûts du<br />

déploiement des aides et le recours aux expertises<br />

et aux connaissances locales. Bref, il s’agit<br />

de mettre de l’ordre dans le financement du<br />

développement, transformé aujourd’hui en un<br />

« non système », selon le terme des experts de<br />

Les économies développées, et plus particulièrement<br />

les États-Unis, restent la principale<br />

source de financement et représentent environ<br />

50% de la totalité des fonds levés pour<br />

l’investissement africain en 2006. L’Afrique<br />

du Sud accapare le quart des fonds levés pour<br />

le continent. Pour la première fois, un tiers du<br />

capital réuni en Afrique du Sud provient de<br />

fonds de pension et de dotations étrangères, ce<br />

qui témoigne de l’appétit croissant et de la<br />

confiance des investisseurs institutionnels dans<br />

les actifs africains.<br />

Les fonds publics, et plus particulièrement les<br />

institutions financières de développement<br />

européennes, constituent également des sources<br />

importantes de capital. Souhaitant<br />

l’OCDE. Un système trop fragmenté et incohérent<br />

et qui manque d’efficience. Les gros<br />

budgets accordés aux ONG (équivalents ou<br />

supérieurs dans beaucoup de cas aux budgets<br />

de certains pays donnateurs) font de ces structures<br />

des acteurs incontournables dans les<br />

mécanismes de développement. L’économiste<br />

Dirk Jan-Kock, qui a contribué à la rédaction<br />

du rapport de l’OCDE, suggère toutefois, pour<br />

Fonds levés pour l’Afrique : prépondérance américaine<br />

encourager l’activité dans le secteur privé,<br />

les agences, soutenues par les gouvernements,<br />

ont toujours été de bons garants des<br />

fonds d’investissement privés sur le continent.<br />

Parmi les agences les plus représentatives, on<br />

trouve la Française Proparco, la Néerlandaise<br />

FMO et la Britannique CDC (anciennement<br />

Colonial Development Corporation), cette dernière<br />

avec un total de $ 845 millions consacrés<br />

à l’Afrique depuis 2004 au travers de<br />

douze gestionnaires de fonds africains.<br />

Les gouvernements africains ont fait de nombreux<br />

progrès dans l’adoption de politiques<br />

favorables à l’économie de marché et dans<br />

l’amélioration des environnements d’investissement.<br />

En 2006, 40 pays africains ont introduit<br />

ces ONG et pour les pays donateurs, la mise en<br />

place d’un cadre similaire à la déclaration de Paris<br />

en 2005 pour réguler les énormes montants mis<br />

en jeu. Jean Kock a aussi noté que la représentation<br />

des pays en développement dans les conseils<br />

d’administration des ONG internationales est en<br />

dessous de 6%. Ce qui limite manifestement une<br />

vision fondée sur le partenariat.<br />

MBF<br />

des mesures allant dans ce sens. Ainsi, une participation<br />

étrangère au capital des entreprises de<br />

l’industrie des télécoms a été autorisée au<br />

Botswana, au Burkina-Faso, au Burundi, au Cap-<br />

Vert, au Ghana et en Namibie. Le secteur bancaire<br />

a subi d’importantes réformes au Congo,<br />

en Egypte et au Nigeria. Le Maroc a autorisé<br />

l’achat, par des capitaux étrangers, de grands<br />

terrains. Plusieurs pays ont simplifié les démarches<br />

d’enregistrement, réduit les taxes pour les<br />

nouvelles entreprises et créé des zones franches.<br />

Source : Repères n° 60, Bulletin du centre de développement<br />

de l’OCDE. (Avril 2008)<br />

Maroc : feu vert pour<br />

la Compagnie minière<br />

de Touissit<br />

La Compagnie minière de Touissit (CMT) a obtenu, le 6<br />

courant, le visa du CDVM, dans le cadre de son introduction<br />

en bourse par cession de 33% du capital, a-t-on<br />

annoncé lundi à Casablanca. Les responsables de la CMT<br />

ont, lors d'une conférence de presse, déclaré que la souscription<br />

aura lieu du 19 au 23 mai et que le prix de l'action<br />

est fixé à 613 DH. Après avoir indiqué que le nombre d'actions<br />

offertes atteint 490 040, ils ont précisé qu'une clôture<br />

anticipée pourra intervenir dès le 20 courant. Cette introduction<br />

en bourse a pour objectifs principaux d'institutionnaliser<br />

la société et son capital en ouvrant l'actionnariat<br />

au grand public, aux investisseurs institutionnels ainsi<br />

qu'aux salariés et partenaires de la société, a notamment<br />

affirmé son président directeur général, M. Driss Traki.<br />

Tunisie : Poulina va lancer<br />

une OPR sur El Mazraa<br />

Le Conseil du marché financier tunisien (CMF) a été saisi<br />

d’une demande de lancement d’une offre publique de<br />

retrait (OPR) sur les actions de la société Mazraa. Par cette<br />

demande, la société Poulina, tête de fil d’un groupe d’actionnaires<br />

détenant 95,18% du capital de l’entreprise, agit<br />

dans le cadre de l’article 173 du règlement général de la<br />

bourse tunisienne. Par conséquent, la cotation des actions<br />

El Mazraa devrait être suspendue à partir du 15 mai 2008.<br />

Amen Bank met en place<br />

un système de gestion<br />

de risque crédit<br />

Dans le cadre de sa stratégie de mise en place d'un système<br />

de gestion du risque de crédit conforme aux directives de la<br />

Banque centrale de Tunisie sur le contrôle interne et aux<br />

normes de Bâle II, Amen Bank a acquis la solution informatique<br />

« SAS Credit Risk Management ». L'application SAS<br />

permet à Amen Bank de mettre en place des systèmes de<br />

notation interne pour les crédits aux entreprises, qu'il<br />

s'agisse de PME ou de grandes entreprises, aux professionnels<br />

et aux particuliers. Elle permet également l'implémentation<br />

des outils d'analyse de portefeuille client ainsi que les<br />

reportings réglementaires et interne.<br />

Budgets des donateurs nationaux<br />

et des ONG (milliards $)<br />

Soros Foundation<br />

Portugal<br />

Grèce<br />

Catholic Relief<br />

Services<br />

Plan International<br />

Oxfam International<br />

Autriche<br />

Care USA<br />

Finlande<br />

Save the Children<br />

Alliance<br />

Irlande<br />

Gates Foundation<br />

Suisse<br />

Belgique<br />

Australie<br />

Italie<br />

World Vision<br />

International<br />

Danemark<br />

Norvège<br />

Espagne<br />

Canada<br />

Suède<br />

Pays-Bas<br />

France<br />

Allemagne<br />

Japon<br />

Royaume-Uni<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Source OCDE


10<br />

RDC : la Miba vend<br />

ses diamants<br />

La Minière de Bakwanga (Miba), société d'extraction de diamants<br />

du Kasaï oriental, dans le centre de la République démocratique<br />

du Congo (RDC), a vendu lundi aux enchères plus de<br />

330 000 carats de diamants pour 8 millions de dollars, a rapporté<br />

la radio Okapi. C'est la première fois depuis avril 2003<br />

que la Miba vend librement ses pierres. Les diamants vendus<br />

lundi lors d'enchères organisées à Kinshasa ont été achetés par<br />

une dizaine d'opérateurs congolais et étrangers, a précisé la<br />

radio Okapi. Ces enchères ont été permises par la résiliation, en<br />

avril dernier, d'un contrat d'exclusivité de vente qui liait la<br />

Miba à la firme canadienne Emaxon pour 88% de sa production,<br />

empêchant la libre fixation des prix.<br />

Céréales : Tunis abrite<br />

la rencontre sur la<br />

complémentarité maghrébine<br />

L'Union maghrébine des agriculteurs a organisé du 14 au 16<br />

mai à Tunis une conférence sur le thème « Complémentarité<br />

maghrébine dans le secteur des céréales : garantir la sécurité<br />

alimentaire ». Selon les organisateurs, cette rencontre vise à<br />

établir un diagnostic de l'état actuel, ainsi que les perspectives<br />

du secteur des céréales, à la lumière de la conjoncture<br />

mondiale marquée par une hausse sans précédent des prix.<br />

L’objectif est également de contribuer à l'amélioration des<br />

performances du secteur des céréales et d'établir un partenariat<br />

efficient entre les différentes organisations maghrébines<br />

opérant dans ce domaine.<br />

Madagascar interdit<br />

l’exportation de riz<br />

Le gouvernement malgache a décidé de suspendre temporairement<br />

l'exportation de riz en raison de la crise alimentaire<br />

mondiale, rapporte le journal local Les Nouvelles de<br />

samedi, citant le ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de<br />

la Pêche, Armand Panja Ramanoelina. La décision du gouvernement<br />

a été annoncée vendredi à la clôture d'un séminaire<br />

de deux jours, organisé conjointement avec le Fonds<br />

international de développement agricole (FIDA), en vue de<br />

soutenir les petites entreprises rurales. Le gouvernement a<br />

prévu d'allouer 30 millions de dollars pour mettre en oeuvre<br />

son programme de soutien aux pôles de microentreprises<br />

et aux économies régionales (PROSPERER), selon Les<br />

Nouvelles. Le journal dit que le fonds bénéficiera à environ<br />

48 000 petites entreprises établies en milieu rural dans cinq<br />

régions agricoles du pays.<br />

L’Ethiopie signe avec<br />

134 firmes pour la<br />

commercialisation<br />

des cafés fins<br />

Selon l’Office éthiopien de la propriété intellectuelle (EIPO),<br />

une série d’accords a été signée avec 134 firmes internationales,<br />

en majorité américaines et européennes, pour la commercialisation<br />

des cafés spéciaux. Les sociétés signataires vont pouvoir<br />

présenter les cafés éthiopiens, connus sous les noms de Harar,<br />

Sidamo et Yirgacheffe, comme des marques figurant parmi<br />

leurs produits transformés. Le pays exporte annuellement plus<br />

de 177 000 tonnes de café, ce qui correspond à 15% de la production<br />

mondiale.<br />

Une société américaine<br />

va investir en Guinée<br />

dans la riziculture<br />

La société américaine Amerigui Plantation va investir 80 millions<br />

$ sur le financement et l’exploitation de 800 hectares de<br />

plaines rizicoles dites de « monchon ». Le contrat porte sur une<br />

période d’un an, avec possibilité de renouvellement en cas de<br />

réussite de la première opération. Si la seconde phase est mise<br />

en œuvre, la superficie pourrait être portée à 2000 hectares<br />

sous forme de bail.<br />

PRODUITS DE BASE<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

« Dans les années à venir, l’Afrique<br />

sera le cœur de notre activité »<br />

Areva, leader mondial de l’énergie nucléaire, compte doubler sa production d’uranium d’ici<br />

5 ans avec des investissements de 3 milliards d’euros. L’Afrique en sera largement bénéficiaire.<br />

Les cours élevés de l’uranium et la réduction des CO2 portent le groupe.<br />

Par Anne-Guillaume Gentil, Paris<br />

Le groupe français Areva compte doubler<br />

sa production annuelle d’uranium<br />

dans les cinq ans pour la porter à plus de<br />

12 000 tonnes. Des investissements de 3<br />

milliards d’euros seront engagés, particulièrement<br />

en Afrique. Areva est présent<br />

sur le continent depuis plus de 40 ans à<br />

travers la Somair et la Cominak au Niger.<br />

« Les Chinois sont partis,<br />

les Canadiens ne sont pas<br />

là, il n’y a pas d’Australiens,<br />

il y a plus d’une centaine<br />

de sociétés qui ont déposé<br />

au Niger, mais aucune<br />

ne travaille. »<br />

Avec le rachat de la Canadienne Uramin<br />

en juillet 2007, Areva a diversifié ses<br />

sources d’approvisionnement en Afrique<br />

avec des projets, plus ou moins avancés,<br />

en Namibie, en Afrique du Sud et en<br />

République centrafricaine (RCA).<br />

Le gisement d’Imouraren<br />

Le gain de production proviendra essentiellement<br />

du Niger, troisième producteur<br />

mondial, avec la mise en exploitation<br />

du gisement d’Imouraren. Gisement<br />

à faible teneur (0,8 kg d’uranium pour<br />

1000 kg de roches minéralisées), Imouraren<br />

« sera le plus grand projet d’exploitation<br />

d’uranium au Niger, la plus grande mine à<br />

ciel ouvert de l’Afrique de l’Ouest », affirme<br />

Yves Dufour, porte-parole de la mine<br />

d’Areva et directeur des activités sociétales.<br />

La première étape est l’obtention du<br />

permis d’exploitation en cours : l’étude de<br />

faisabilité a été déposée en avril, et celle<br />

environnementale et sociétale en mai. Si<br />

la réponse est positive, « le projet pourrait<br />

être au plut tôt obtenu au cours de l’été »,<br />

précise Yves Dufour.<br />

Les investissements, environ 1 milliard<br />

d’euros, pourront alors être lancés.<br />

« Mais ce qui est le plus délicat, et qui touche<br />

tout le monde minier à travers la<br />

planète, c’est la disponibilité en engins<br />

miniers, car la demande en ressources<br />

minérales est très importante et les fabricants<br />

ne suffisent plus à la tâche. Il y a<br />

donc des attentes énormes. Mais on espère,<br />

compte tenu de notre connaissance du<br />

marché d’approvisionnement, une mise en<br />

production en 2012/13 ». Une mise en<br />

production qui sera progressive, avec au<br />

départ 1000 à 1500 tonnes par an, puis<br />

rapidement 3000 t, avec des phases supérieures<br />

ensuite pour monter jusqu’à<br />

4000-5000 t. La durée d’exploitation est<br />

prévue sur 40 ans.<br />

Climat apaisé<br />

Le climat s’est apaisé entre le Niger et<br />

Areva, qui a perdu son monopole de fait,<br />

le pays ayant accordé plusieurs permis<br />

d’exploration à des sociétés étrangères.<br />

Mais, souligne Yves Dufour, « nous<br />

sommes aujourd’hui les seuls à travailler<br />

au Niger. Les Chinois sont partis, les<br />

Canadiens ne sont pas là, il n’y a pas<br />

d’Australiens, il y a plus d’une centaine de<br />

sociétés qui ont déposé au Niger, mais<br />

aucune ne travaille ». Des tensions très fortes<br />

étaient apparues début 2007 avec la<br />

relance de la rébellion armée des touaregs<br />

du Mouvement des Nigériens pour la justice<br />

(MNJ), allant jusqu’à l’expulsion du<br />

représentant d’Areva. Quelques mois<br />

plus tard, le gouvernement nigérien a<br />

négocié et obtenu d’Areva le relèvement<br />

à 40 000 FCFA le prix du kilo<br />

d’uranium. Parallèlement, plusieurs<br />

associations, Sherpa, MDM et le CRII-<br />

RAD, ont dénoncé les conditions d’exploitation<br />

de l’uranium au Niger en<br />

accusant Areva de mettre en danger les<br />

salariés et les riverains de ses mines. En<br />

réponse, Areva a décidé de créer un<br />

observatoire de la santé et une veille<br />

sanitaire autour des sites miniers, non<br />

seulement au Niger en cours de finalisation,<br />

mais aussi sur tous ses sites miniers<br />

à travers le monde.<br />

La diversification par l’acquisition<br />

d’Uranim<br />

Outre le Niger, Areva détient plusieurs<br />

projets à différents stades d’avancement<br />

en Afrique obtenus grâce au rachat de la<br />

Canadienne Uramin, en juillet 2007. Le<br />

projet le plus immédiat est la mine de<br />

Thekkopije, en Namibie, dont la production<br />

devrait démarrer en 2009 pour<br />

atteindre environ 2000 t par an.<br />

Un autre gisement minier, connu lui<br />

aussi depuis longtemps, comme celui<br />

d’Imouraren, mais resté dans les cartons<br />

faute d’un prix de l’uranium attractif, le<br />

gisement de Bakouma, en République<br />

centrafricaine (RCA). Toutefois, l’opération<br />

est plus délicate. D’une part, le gouvernement<br />

centrafricain a contesté les<br />

droits acquis par Areva à la suite du<br />

rachat d’Uramin et, d’autre part, le gisement<br />

est complexe car, dans la roche se<br />

trouve aussi du phosphate, donc le traitement<br />

du minerai est plus compliqué.<br />

Sur le premier point, les négociations ont<br />

toujours lieu entre le gouvernement et<br />

Areva. « Ce que nous proposons au gouvernement<br />

centrafricain, c’est de développer<br />

encore davantage la connaissance du<br />

gisement et de trouver si possible des res-<br />

sources supplémentaires. On a actuellement<br />

environ 9000 tonnes en ressources.<br />

Ce gisement est éloigné de tout avec des<br />

infrastructures à construire. Si on tombe<br />

d’accord, ce sera une grande aventure<br />

industrielle et minière », souligne Yves<br />

Dufour. Sur les associations uraniumphosphates,<br />

Areva a d’ailleurs conclu un<br />

accord en 2007 avec l’Office chérifien des<br />

phosphates (OCP, Maroc) afin de mettre<br />

en place une recherche-développement<br />

pour valoriser l’uranium, présent avec<br />

une basse teneur dans les gisements<br />

marocains de phosphates.<br />

Enfin, toujours en Afrique, Uranim avait<br />

identifié des ressources dans le site de<br />

Ryst Kuil, au nord du Cap. Areva est dans<br />

l’attente des résultats des sondages.<br />

Dans les années à venir, l’Afrique sera le<br />

cœur de l’activité d’Areva, avec un rééquilibrage<br />

sur le long terme. Aujourd’hui, la<br />

production d’uranium d’Areva est de<br />

6046 tonnes (2007), dont 41% proviennent<br />

de l’Afrique. Avec les développements<br />

envisagés, la part de l’Afrique<br />

devrait monter à environ 50% dans un<br />

premier temps. Dans un premier temps<br />

car, affirme Yves Dufour, « parallèlement<br />

nous développons une exploration très<br />

intense au Canada, qui ne donnera pas des<br />

résultats immédiats ; mais dans les 15-20<br />

ans, le Canada rééquilibrera donc la production,<br />

voire le Kazakhstan et l’Asie ».<br />

Les juniors prennent pied en Afrique<br />

A la question de savoir si avec l’intense<br />

mouvement de fusions&acquisitions<br />

dans les mines, la concurrence s’était<br />

exacerbée aussi dans l’uranium, Yves<br />

Dufour répond : « Sur les permis d’exploration<br />

dans la fin des années 70 et début<br />

80, il y avait une concurrence énorme sur<br />

la planète pour l’uranium. Ce qui est<br />

nouveau aujourd’hui en Afrique, c’est<br />

que l’on voit les juniors, - on dénombre<br />

entre 700 et 800 juniors, principalement<br />

nord-américaines, au niveau mondial -,<br />

investir l’Afrique. La finalité d’une junior<br />

n’est pas obligatoirement l’exploitation,<br />

c’est surtout de faire des leviers financiers<br />

en bourse, cela paraît toujours délicat,<br />

pour de pas dire autre chose, de les voir<br />

s’investir en Afrique parce que la bonne<br />

finalité d’une exploration en Afrique,<br />

c’est de mettre en exploitation. C’est vrai<br />

qu’il y a énormément de juniors internationales<br />

qui viennent s’investir en<br />

Afrique. Certaines ont plus d’éthique et<br />

visent l’exploitation. Ce n’est pas facile de<br />

passer du stade junior au stade major. Les<br />

grandes juniors qui se lancent dans l’exploitation<br />

ont pas mal de déboires car<br />

c’est un métier, on exploite pas l’uranium<br />

comme de l’or ou du nickel ».


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 FOCUS IMMOBILIER<br />

11<br />

L’immobilier vu des deux côtés<br />

du Sahara<br />

Le Malien, le Sénégalais et le Camerounais travaillent toute une vie pour payer un appartement,<br />

alors que le Marocain et le Tunisien le font pour rembourser le leur.<br />

Dans le dernier classement du cabinet<br />

conseil Mercer, Douala est la ville africaine<br />

la plus chère pour un expatrié.<br />

Avec Dakar, Abidjan, Lagos et Alger, elle<br />

fait partie du top 50 des cités les plus<br />

chères au monde. Naturellement, l’immobilier,<br />

dans ses différentes composantes,<br />

entrent en ligne de compte dans ce<br />

classement. En ce qui concerne l’achat, et<br />

en l’absence d’étude ou de conceptualisation<br />

d’une tendance générale, nous<br />

nous sommes rabattus sur la moyenne<br />

Globalement, la tendance<br />

est à la baisse au niveau<br />

des taux d’intérêt pratiqués<br />

par les banques.<br />

des indications mentionnées par la plupart<br />

des agences immobilières. Seule<br />

constance commune à l’Afrique du Nord<br />

et à l’Afrique subsaharienne, une demande<br />

très forte de la part de nationaux et<br />

d’étrangers et une offre insuffisante. Si,<br />

pour le Maghreb, les politiques foncières<br />

à grande échelle sont en train de structurer<br />

le marché dans ses différents segments,<br />

de l’autre côté du Sahara, les promoteurs<br />

immobiliers ont quasiment pris<br />

le pas sur les agences urbaines dans un<br />

environnement assez hétérogène. Autre<br />

différence entre les deux zones, la stimulation<br />

de la demande, assez forte sur le<br />

Maroc et la Tunisie avec une implication<br />

du système bancaire qui finance l’acquisition<br />

à 100%, voire à 125%. De l’autre<br />

côté du Sahara, l’implication bancaire<br />

reste encore marginale. Les banques de<br />

l’habitat restent d’émanation étatique<br />

avec une cible circonscrite en général à<br />

Tarif de base Tarif abonné fondateur<br />

(papier et web) (papier et web)<br />

Afrique 160 a 130 a<br />

Europe 135 a 115 a<br />

Autres pays 210 a 185 a<br />

WEB uniquement 50 a<br />

quelques catégories de fonctionnaires.<br />

L’immobilier reste en général un secteur<br />

à haut risque, comme nous rappelle un<br />

cadre de la BHS (Banque de l’habitat du<br />

Sénégal), dont l’institution aspire désormais<br />

à la diversification.<br />

Aussi, si la demande reste forte, grâce à<br />

l’épargne des nationaux résidant à l’étranger,<br />

elle reste assez concentrée sur une<br />

catégorie socioprofessionnelle particulière.<br />

D’où une faible diversification de risques<br />

et, in fine, un terrain favorable à l’effet<br />

domino en cas de crise. Le marché africain<br />

urbain reste surtout otage d’une<br />

faible offre métropolitaine, avec, par<br />

exemple, le cas des 550 km 2 formant la<br />

presqu’île de Dakar, une situation de<br />

pénurie qui ne permet pas d’envisager une<br />

baisse à moyen terme. Les marchés occidentaux,<br />

qui ont passé le premier cycle de<br />

l’immobilier, avec le développement de<br />

l’offre, puis la financiarisation à travers la<br />

titrisation, sont nettement plus exposés à<br />

l’illiquidité que leur homologue africain<br />

qui reste encore dans l’âge de la pierre.<br />

Vers la régulation de l’offre<br />

Globalement, la tendance est à la baisse<br />

au niveau des taux d’intérêt pratiqués<br />

par les banques. Il convient de souligner,<br />

là aussi, une nette différence sur la partie<br />

nord du continent où les banques, sous<br />

la poussée de la concurrence (cas du<br />

Maroc), s’alignent désormais sur les taux<br />

planchers (5,15 pour le long terme). Au<br />

Sénégal, la moyenne est de 11,7%, selon<br />

le directeur d’une agence bancaire de la<br />

place qui note une tendance continue à<br />

la baisse depuis quelques années. La BHS<br />

fait office de pionnier avec un ciblage efficace<br />

de la population sénégalaise vivant en<br />

Enfin...<br />

Europe à travers des véhicules particuliers<br />

comme les plans d’épargne retour.<br />

Pour remédier aux problèmes du foncier,<br />

la régulation de l’offre reste la voie<br />

royale. Des assises du foncier prévues en<br />

octobre 2008 au Mali à la mise en place<br />

d’un observatoire pour le foncier économique<br />

en Algérie, en passant par les<br />

mécanismes du Ministère marocain de<br />

l’habitat pour réguler le foncier urbain,<br />

l’on est dans une véritable phase d’effervescence<br />

du marché immobilier africain.<br />

OUI, je souscris dès aujourd’hui un abonnement au tarif « abonné fondateur »<br />

� Afrique 130 a � Autres pays 185 a<br />

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MBF<br />

BCP, championne sur<br />

la période 1995-2005<br />

Selon une étude de la BMCE Bank, le marché marocain de l’immobilier<br />

est dominé par la BCP, avec à elle seule 12,2 milliards de<br />

dirhams accordés sur la période 1995-2005, soit 33,4% du total.<br />

En deuxième position vient Attijariwafa bank avec un total de<br />

crédits octroyés de 8,5 milliards de dirhams. Pour sa part, la<br />

BMCE a déployé des efforts considérables durant les cinq dernières<br />

années, portant ses parts de marché de 4% en 2001 à 12,2% à<br />

la fin 2005. Une pente inverse suivie par le CIH, qui a vu sa part<br />

dans le total des crédits immobiliers octroyés régresser de 34,2 à<br />

23,1% entre 2002 et 2005. L’entrée à hauteur de 35% de la Caisse<br />

d’Epargne française et l’augmentation du capital de la CDG<br />

devraient aider au repositionnement de la banque.<br />

Le poids des résidents<br />

étrangers dans le système<br />

bancaire marocain<br />

Rapportés au PIB, les transferts des Marocains résidant à<br />

l’étranger, première catégorie dans l’investissement immobilier,<br />

sont particulièrement élevés : le ratio est de 9% au Maroc,<br />

contre 2% en Tunisie et en Syrie et 3% en Algérie. La Jordanie<br />

est championne en la matière avec des transferts de ses ressortissants<br />

à l’étranger couvrant 22% de son PIB. Le Liban n’est<br />

pas en reste avec un rapport de 15% entre les transferts de sa<br />

diaspora établie à l’étranger et son PIB. A noter que l’immobilier<br />

accapare à lui seul 72% de l’ensemble des investissements<br />

drainés par les Marocains résidant à l’étranger.<br />

Maroc : loi sur les<br />

résidences immobilières<br />

à vocation touristique<br />

La Chambre des conseillers a adopté, début mai, le projet de loi<br />

01.07 édictant des dispositions particulières relatives aux résidences<br />

immobilières à vocation touristique et modifiant et complétant<br />

la loi 61.00 portant statut des établissements touristiques. Ce<br />

texte vient combler le vide juridique constaté au niveau de la définition<br />

et de la gestion des résidences immobilières situées en zones<br />

touristiques et destinées à héberger des visiteurs. Le projet vise<br />

aussi à garantir les droits et devoirs de tous les intervenants en<br />

matière de résidences immobilières à vocation touristique, notamment<br />

les sociétés de promotion touristique, les sociétés de gestion<br />

des résidences et les copropriétaires.<br />

L’Egyptien Talaat Moustafa<br />

acquiert 3,8 millions m2 en Arabie saoudite<br />

Pour édifier un complexe résidentiel, le groupe Talaat Moustafa a<br />

acheté une assiette foncière de 3,8 millions m2 en Arabie saoudite.<br />

Le groupe n’a pas donné de détails sur la nature de ce projet, ni<br />

comment il a financé l’achat du terrain. Pour rappel, Talaat<br />

Moustafa a conclu un accord pour la création d’une joint venture<br />

avec la compagnie américaine Hill International Inc pour la<br />

construction de projets au Moyen-Orient.<br />

Deutsche Bank s’invite au<br />

boom immobilier marocain<br />

Deutsche Bank, via sa filiale de gestion d’actifs Deutsche Asset<br />

Management, a créé il y a quelques mois un fonds immobilier doté<br />

d’un capital initial de 1,1 milliard de dirhams (100 millions d’euros)<br />

pour suivre les opportunités de ce secteur au Maroc.<br />

Dénommé Ardim, ce fonds est destiné au financement tant des<br />

projets résidentiels que d’immobilier de bureau, lesquels, une fois<br />

valorisés, seraient cédés à des investisseurs sous forme de parts<br />

sociales. La gestion est confiée à un potentiel de compétences marocaines<br />

qui a cumulé des expériences similaires en Europe, notamment<br />

en Espagne. L’intervention se fera sous forme de valorisation<br />

d’appartements bruts achetés par la société et placés sur des<br />

contrats de baux à long terme.<br />

Quand la concurrence<br />

régule les taux bancaires<br />

Malgré la sensible montée des risques, les banques marocaines<br />

rechignent à faire repartir les taux à la hausse. Sur les prêts accordés<br />

pour des durées longues, supérieures à 7 ans, la rémunération est<br />

de 5,15%, soit le taux plancher règlementaire. Sur le court terme, ce<br />

taux plancher est de 4,72, à l’exception des régimes spéciaux.


12<br />

La CGI tire profit des bonnes<br />

tendances de l’immobilier<br />

Vedette de la Bourse de Casablanca depuis son introduction en<br />

2007, la Compagnie générale immobilière (CGI) a réalisé en 2007<br />

un chiffre d’affaires consolidé de 927 millions de dirhams, en hausse<br />

de 50% par rapport à 2007. L’année passée a enregistré la livraison<br />

de 286 logements, 73 commerces et 523 lots. Pour sa part, le chiffre<br />

d’affaires généré par la maîtrise d’ouvrage déléguée (MOD) s’est<br />

élevé à 25,5 millions de dirhams, en progression de 62% par rapport<br />

aux réalisations 2006 et 57% par rapport aux prévisions de l’IPO. À<br />

noter que la procédure d’obtention des permis d’habiter entraîne<br />

un écart de chiffre d’affaires de 23% par rapport à l’IPO.<br />

Lancement du projet<br />

intégré Fès City Center<br />

Lancé courant mars 2008, le projet d’aménagement intégré Fès<br />

City Center sera réalisé dans un délai de 5 ans sur une assiette foncière<br />

de 32 ha, dans le cadre d’un partenariat public-privé associant<br />

la commune urbaine de Fès, Al Omrane Fès et le groupe Addoha.<br />

Ce programme intégré contractuel prévoit l’aménagement d’un<br />

grand parc central sur 8,5 ha de promenade et de loisirs, la mise en<br />

place des équipements structurants ayant un rayonnement urbain<br />

régional et national. Le deuxième volet comprend un complexe<br />

multifonctionnel comportant un hôtel, un Palais des congrès de<br />

3000 places (20 176 m2 ) et des commerces (48 000 m2 ).<br />

Maroc : armistice entre<br />

promoteurs et fisc<br />

La dernière rencontre, courant mai, entre promoteurs immobiliers<br />

marocains et fisc a abouti sur des engagements de<br />

parts et d’autres. En échange d’une clémence au niveau de la<br />

procédure de redressement, les constructeurs s’engagent à<br />

renoncer au fameux « noir » et à publier une charte de déontologie<br />

assortie d’un baromètre de prix par quartier et zone<br />

de résidences. Wait and see...<br />

FOCUS IMMOBILIER<br />

Dakar dans une spirale inflationniste<br />

Le secteur s’avère particulièrement dynamique. La spirale inflationniste aussi.<br />

Par Amadou Fall, Dakar<br />

Soutenue par un taux de croissance à deux chiffres<br />

tournant autour de 15% et portant sa part<br />

dans la formation du PIB à 5,4% en 2007, la<br />

branche Bâtiment et Travaux publics est le segment<br />

le plus dynamique du secteur secondaire<br />

sénégalais. Il est nettement plus performant que<br />

le sous-secteur industriel, fortement handicapé<br />

par la flambée des cours pétroliers et les difficultés<br />

que traversent trois parmi les plus grosses<br />

entreprises du pays : les Industries chimiques, la<br />

Société de raffinage et la Société nationale<br />

d’électricité. Le chiffre d’affaires du BTP a crû<br />

de 17,7% de 2006 à 2007, contre 9,6% pour le<br />

sous-secteur industriel, comme relevé dans la<br />

note de conjoncture rendue publique en<br />

décembre 2007 par le Ministère de l’économie<br />

et des finances du Sénégal.<br />

Le BTP est, en très grande partie, redevable de<br />

son expansion aux grands chantiers qui s’exécutent<br />

dans le domaine des infrastructures routières,<br />

mais également aux investissements croissants<br />

dans l’immobilier. Selon les résultats d’une<br />

enquête à l’initiative de la Fédération sénégalaise<br />

des sociétés d’assurances, plus de 46 milliards de<br />

FCFA (70 millions d’euros) y sont investis, chaque<br />

année, à Dakar principalement.<br />

Frénésie constructive<br />

Concentrant 80% des industries, 75% des<br />

autres activités économiques et administratives,<br />

30% de la population du pays et l’essentiel<br />

des étrangers qui y vivent ou séjournent, la<br />

capitale sénégalaise est prise dans une incroyable<br />

frénésie constructive. La demande exponentielle<br />

en locaux à usage industriel, commercial,<br />

administratif ou domestique, résultant<br />

de cette très forte concentration économique<br />

et humaine, est en train de transformer le<br />

paysage urbain dakarois. Du quartier des affaires<br />

communément appelé Plateau jusqu’aux<br />

banlieues les plus reculées, les chantiers se<br />

multiplient d’où émergent, comme des champignons,<br />

des bâtiments flambant neufs mais à<br />

qualité variable. Il faut noter que le secteur<br />

compte quelque 20 000 entrepreneurs informels,<br />

dont certains, pour ne pas dire la plupart,<br />

travaillent hors normes…<br />

Dans un contexte où nombre de secteurs d’activité<br />

sont en crise, saturés ou très aléatoirement<br />

rentables, le foncier et l’immobilier s’offrent<br />

de plus en plus à Dakar comme des<br />

« valeur-refuges » et des « valeurs sûres », qui<br />

répondent à une demande incompressible<br />

comparée à d’autres. L’on y investit parce que<br />

le créneau est d’un rapport immédiat confortable<br />

et constitue une rente qui gagne en<br />

valeur, avec le temps, pour la famille. Surtout<br />

que dans la capitale sénégalaise, très à l’étroit<br />

dans ses limites naturelles et qui n’a désormais<br />

plus de réserves foncières, la demande immobilière<br />

restera toujours plus forte que l’offre.<br />

Augmentation constante<br />

Les conséquences de ce déséquilibre, devenu<br />

structurel, se mesurent, d’ores et déjà, à l’aune de<br />

la spéculation effrénée qui prévaut tout à la fois<br />

dans les transactions sur les terrains encore disponibles,<br />

sur les coûts des matériaux de construc-<br />

Ils sont devenus si élevés qu’ils<br />

tendent à se rapprocher des<br />

standards occidentaux. Le loyer<br />

mensuel d’un appartement<br />

ou d’un ensemble de bureaux<br />

varie entre 1219 et 4574 euros<br />

au centre-ville.<br />

tion, la vente ou la location de locaux à usage<br />

commercial, administratif ou d’habitation. Avec<br />

un besoin en constante augmentation, au rythme<br />

de 8% l’an, le ciment produit par la Sococim<br />

(plus de 2 millions de tonnes l’an) et les Ciments<br />

du Sahel (environ 650 000 tonnes) ne suffit quasiment<br />

plus à la demande. Le produit est dans un<br />

vertigineux tourbillon inflationniste, malgré la<br />

rude concurrence entre les deux cimenteries. La<br />

tonne de ciment coûtait, cinq années plus tôt,<br />

44 000 FCFA. Elle est actuellement cédée à 75 000<br />

FCFA à Dakar (et encore plus cher quand on s’en<br />

éloigne, compte tenu du coût du transport). Le<br />

sable des plages, généralement utilisé dans les<br />

constructions, est de moins en moins accessible,<br />

du fait des mesures prises à l’encontre de son<br />

exploitation qui accentue l’avancée de la mer. Il<br />

coûte, en conséquence, de plus en plus cher. Il en<br />

est de même de presque tous les autres intrants<br />

qui sont, pour l’essentiel, importés.<br />

La pression de la demande s’accentue sur un<br />

espace constructible qui se réduit comme peau<br />

de chagrin. Ainsi, des zones stratégiques ou à<br />

risques s’étendant sur plusieurs centaines<br />

d’hectares, dont le domaine public maritime,<br />

les réserves d’extension de la Foire de Dakar, les<br />

emprises de la Pyrotechnie, de la Voie de dégagement<br />

nord, du stade Léopold Sédar Senghor,<br />

du camp militaire de Thiaroye, du centre émetteur<br />

de Yeumbeul, du champ de tir de Ouakam<br />

et du camp militaire attenant à ce site, les servitudes<br />

aéronautiques autour de l’aéroport<br />

Léopold Sédar Senghor, le stade Assane Diouf<br />

ont été déclassés pour faire place à des lotissements<br />

immobiliers. Même des espaces inondables,<br />

comme la zone de captage des eaux de<br />

ruissellement entre l’autoroute et la route du<br />

Front de terre, ont subi un sort analogue.<br />

Les yeux de la tête<br />

La moindre parcelle de terrain coûte actuellement<br />

les yeux de la tête dans la capitale sénégalaise.<br />

Au centre-ville, le mètre carré de la<br />

plus vieille bâtisse à démolir pour du neuf ne<br />

vaut pas moins d’un demi million de FCFA.<br />

Dans la zone résidentielle des Almadies, le<br />

coût du mètre carré, qui était administrativement<br />

fixé à 9 euros, est maintenant à plus de<br />

304 euros, si l’on en trouve encore. Dans les<br />

réserves foncières aménagées par l’Etat du<br />

Sénégal dans la proche et lointaine banlieue,<br />

en principe pour les ménages à revenus faibles<br />

ou moyens, les parcelles dont le prix officiel<br />

tournait autour de 15 euros le mètre carré se<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

La bulle de l’immobilier algérien<br />

se fait une carapace<br />

Avec 36 millions d’habitants et un rythme de 250 000 nouveaux ménages par an, la demande en logement<br />

est forte mais insolvable car l’immobilier, refuge en Algérie de toutes les épargnes, est « incroyablement<br />

» haut dans les villes.<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger<br />

L’immobilier en Algérie est un monument<br />

paradoxal : « Voilà un pays où l’Etat a lancé<br />

en 2005 un plan de réalisation d’un million<br />

de logements en cinq ans et où vous ne trouverez<br />

pas un seul acteur du secteur content<br />

de la conjoncture » soupire un cadre du<br />

ministère de l’habitat. L’explication est à la<br />

fois simple et lourde : en l’absence de marché<br />

boursier et de tradition de bancarisation,<br />

en Algérie, l’épargne des riches- et<br />

des moins riches – les liquidités de l’informel,<br />

l’argent de la corruption, tout est<br />

aspiré par le business de la pierre. Une<br />

demande artificiellement gonflée par les<br />

besoins de placements, à tous les étages de<br />

valeur, déforme le marché.<br />

Aides publiques<br />

15 000 agences immobilières, officiellement<br />

recensées, prospèrent sur cette filière. C’est<br />

sur le haut standing que l’illustration de<br />

cette distorsion est spectaculaire : le prix<br />

moyen du mètre carré de terrain nu<br />

(120 000 dinars environ 1200 euros) dans<br />

les quartiers résidentiels d’Alger est supérieur<br />

à celui d’un « très bon arrondissement<br />

» parisien. Conséquence, l’immobilier<br />

marche sur sa tête. Sans la forte implication<br />

de l’Etat qui prend les terrains sur son propre<br />

domaine foncier, souvent en déclassant<br />

des terres agricoles, l’offre serait totalement<br />

bloquée à cause du hiatus entre les prix du<br />

logement et la capacité d’endettement du<br />

plus grand volant de demandeurs. Sur le<br />

million de logements projetés 135 000 seulement<br />

sont prévus sous le statut de la promotion<br />

immobilière, au coût réel du marché,<br />

tout le reste requiert (logement social,<br />

social participatif, rural, location-vente sur<br />

budget définitif de l’Etat) l’intercession<br />

d’aide publiques inégalement accessibles.<br />

D’où l’insatisfaction générale des acteurs.<br />

Les demandeurs solvables exclus de<br />

l’aide publique<br />

Les promoteurs trouvent que l’Etat parasite<br />

l’offre de logements en construisant massivement<br />

du logement social ou aidé, « parfois<br />

à proximité de zones destinées naturellement<br />

à la promotion immobilière. Les riches<br />

ont maintenant les moyens de ne plus se<br />

mélanger socialement. Ils ne paieront pas à<br />

son prix une promotion résidentielle pour<br />

être entouré de cités populaires », explique<br />

Mahmoud Aktouf, un architecte de Blida,<br />

près d’Alger. Marasme donc chez les promoteurs<br />

qui, en plus, ne trouvent plus de<br />

terrains « à cause d’une politique du foncier<br />

restrictive de l’Etat ». Les banquiers se plaignent<br />

eux du faible développement du crédit<br />

hypothécaire bloqué par le trop<br />

grand écart entre le prix moyen du logement<br />

et la faiblesse relative des revenus<br />

des demandeurs. Une polémique a<br />

même éclaté fin 2007 au sujet des dépôts<br />

au sein de la CNEP, la banque de l’habitat<br />

en Algérie, jugés astronomiques,<br />

selon lui, plus d’un millier de milliard de<br />

dinars. Un ancien ministre des finances,<br />

Abdelatif Benachenhou, suggérant que la<br />

CNEP soit contrainte à mieux soutenir le<br />

financement de l’accès du logement. « C’est<br />

le système qui est incohérent » répondront<br />

dans la presse algérienne des défenseurs de<br />

la CNEP pour rappeler que l’accès à l’aide<br />

de l’Etat – 500 000 dinars qui déclenchent<br />

généralement le recours au crédit hypothécaire<br />

– est plafonné à un revenu de 30 000<br />

dinars : « Ceux qui sont éligibles à l’aide pour<br />

accéder au logement ne peuvent pas s’endetter<br />

et ceux qui peuvent s’endetter ne sont<br />

pas éligibles » a écrit, dans le quotidien El<br />

Watan, un proche du PDG de la CNEP, M<br />

Bessa, « il suffirait de mettre cette barrière à<br />

10 000 dinars plus haut pour faire rentrer<br />

dans le marché de l’immobilier des centaines<br />

de milliers de ménages qui eux peuvent boucler<br />

leur plan de financement ».<br />

revendent, en ce moment, jusqu’à 152 euros.<br />

La surenchère sur les intrants de construction<br />

et sur les terrains, corrélée à des taux bancaires<br />

particulièrement élevés concernant l’immobilier<br />

(entre 8 et 14%) et à une demande toujours<br />

plus ample, a de déroutantes répercussions<br />

sur les loyers. Ils sont devenus si élevés qu’ils tendent<br />

à se rapprocher des standards occidentaux.<br />

Le loyer mensuel d’un appartement ou d’un<br />

ensemble de bureaux varie entre 1219 et 4574<br />

euros au centre-ville. Dans les quartiers huppés<br />

de Sacrée Cœur Pyrotechnie, de Fann résidence,<br />

du Point E, des Almadies, des appartements et<br />

résidences de moyen ou grand standing sont<br />

loués entre 1000 et 3000 euros.<br />

Coûts insupportables<br />

Le coût élevé des loyers est d’autant moins<br />

supportable que les revenus de la plupart des<br />

Sénégalais sont bas. Le salaire moyen d’un<br />

cadre de l’administration publique tourne<br />

autour de 300 euros. Un ouvrier dans le secteur<br />

privé gagne à peine 152 euros et un agent<br />

de maîtrise 450 euros.<br />

Force est de constater que le boum de l’immobilier,<br />

qui fait le bonheur des promoteurs, opérateurs<br />

financiers, entrepreneurs en bâtiment et<br />

pourvoyeurs d’intrants qui s’y activent, s’accompagne<br />

d’une insoutenable inflation qui met de<br />

plus en plus de Sénégalais dans l’impossibilité<br />

d’avoir un toit bien à eux, ou même d’en louer.<br />

Au train où vont les choses, une baisse des loyers,<br />

tant réclamée à Dakar, est d’autant moins possible<br />

que les sociétés d’Etat (Banque de l’habitat,<br />

Société nationale de l’habitat à loyer modéré,<br />

Société immobilière du Cap-Vert) censées réguler<br />

le marché en produisant des logements en faveur<br />

des faibles et moyens revenus ont, depuis longtemps,<br />

baissé les bras. Elles sont plutôt portées sur<br />

les réalisations haut de gamme. La législation en<br />

matière de bail immobilier est plus que désuète.<br />

Encore faut-il avoir la possibilité d’agir à la baisse<br />

sur les coûts en amont relatifs au foncier, au loyer<br />

de l’argent, au prix du ciment, entre autres, pour<br />

extraire Dakar de sa spirale inflationniste.


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

Regain de dynamisme pour<br />

le secteur immobilier ivoirien<br />

Après avoir connu une période de stagnation due aux soubresauts économiques et sociopolitiques<br />

avec lesquels le pays flirte depuis bientôt une décennie, le secteur connaît à nouveau un frémissement.<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

Si la multiplicité des litiges relatifs<br />

au foncier urbain pouvait<br />

traduire le dynamisme du secteur<br />

immobilier, alors on pourrait<br />

dire, sans risque de se tromper,<br />

que le secteur immobilier<br />

ivoirien reprend… lentement.<br />

On est bien loin du temps où,<br />

sous la férule de sociétés de<br />

construction immobilière ayant<br />

pour nom Sicogi, Batim-CI,<br />

Iprobat, Interbat, Sipim, SCI<br />

Les Rosiers…, poussaient ça et<br />

là de grands programmes et<br />

opérations immobilières de<br />

construction de plusieurs centaines<br />

de maisons. « Si l’on tient<br />

compte de ce que notre contexte<br />

actuel est marqué par la hausse<br />

des prix des matériaux de<br />

construction et du prix du mètre<br />

carré qui oscille entre 10 000<br />

FCFA sur la route d’Adzopé et<br />

60 000, voire 70 000 FCFA à la<br />

Riviera Golfe, il y a de quoi être<br />

optimiste », explique un cadre<br />

du Ministère de la construction<br />

et de l’urbanisme. Qui<br />

déplore cependant que la ten-<br />

Le « wait and see » de l’immobilier<br />

marocain<br />

Il y a un ralentissement dans les transactions<br />

immobilières depuis un mois,<br />

explique Maître Fayçal Benjelloun,<br />

notaire à Casablanca. Mais, s’empresse<br />

d’ajouter cette figure de proue du corps<br />

notarial marocain, la demande est<br />

encore trop forte pour parler de crise<br />

de subprime qui n’est autre, pour le<br />

notaire marocain, qui s’appuie sur une<br />

étude du FBI, que « l’absence chez<br />

l’Oncle Sam d’un système juridique d’actes<br />

écrits comme dans le droit latin.<br />

Même un vendeur d’aspirateurs peut<br />

vendre de l’immobilier aux USA ». On<br />

est loin d’une telle situation au Maroc,<br />

héritier du droit latin et où les transactions<br />

sont encadrées. Reste que les<br />

questions se posent ça et là sur la vulnérabilité<br />

du marché face à la crise internationale<br />

de l’immobilier.<br />

Offre et demande<br />

Pour le moment, explique le notaire,<br />

« c’est le renchérissement des prix qui<br />

est la principale cause de la baisse de<br />

régime du marché ». Quels sont donc<br />

les facteurs qui font que le mètre carré<br />

vendu à 10 000 dirhams il y a quelques<br />

années dans certaines zones résidentielles<br />

de la capitale économique et à<br />

Marrakech se retrouve aujourd’hui<br />

négocié à 30 000 dirhams ? Les explications<br />

sont nombreuses.<br />

En ce qui concerne Marrakech, il y a,<br />

d’une part, une forte demande d’étrangers<br />

et de nationaux et, d’autre part, un<br />

effet d’éviction de la demande vers cette<br />

ville à cause du blocage des dossiers pratiqué<br />

un certain temps par l’agence<br />

urbaine de Casablanca. Cette évolution<br />

dance générale en soit à l’affranchissement<br />

des normes<br />

prescrites par la loi.<br />

Besoins croissants<br />

En effet, avec la relative normalisation<br />

de la situation<br />

sociopolitique, les besoins en<br />

terrains urbains viabilisés à<br />

bâtir ne cessent de croître. Le<br />

déséquilibre entre l’offre et la<br />

demande accentué, en réalité,<br />

année après année, se pose en<br />

obstacle aux efforts de promotion<br />

de l’auto-construction.<br />

Pour remédier à cette situation,<br />

mais aussi pour endiguer la<br />

prolifération des lotissements<br />

illégaux et le développement<br />

des quartiers précaires, le<br />

Ministère de la construction et<br />

de l’urbanisme avait, dans un<br />

passé récent, engagé une opération<br />

« d’amélioration de l’offre<br />

de terrains urbains à gammes<br />

variées et accessibles au plus<br />

grand nombre ». La phase pilote<br />

du mécanisme de production<br />

de terrains consistant en l’aménagement<br />

de nouveaux espaces,<br />

retenu à cet effet, avait<br />

erratique des prix était en vigueur sur<br />

toute l’année 2007. Mais au terme du<br />

premier trimestre 2008, les professionnels<br />

concèdent bien un ralentissement<br />

sur le moyen standing, qui connaît une<br />

réduction de prix de 10 à 15%.<br />

Pourtant, à les entendre, Casablanca<br />

souffre plus d’un problème d’offre que<br />

de demande. Pour cause, le plan d’aménagement<br />

en vigueur depuis le 17 mars<br />

1989 est arrivé à expiration en 1999. Le<br />

retard enregistré dans la mise à jour de ce<br />

programme explique la pénurie actuelle<br />

de l’offre constatée dans la zone intra<br />

muros. Aussi, le ralentissement des transactions<br />

immobilières pourrait bien être<br />

le phénomène classique du wait and see,<br />

visible à la veille de la promulgation de<br />

grandes lois ou d’orientations. Dans le<br />

cas d’espèces, les propriétaires de biens<br />

immobiliers patientent en espérant une<br />

revalorisation de leur bien avec le nouveau<br />

plan d’aménagement. Idem pour le<br />

vendeur qui espère que l’introduction<br />

d’une nouvelle offre foncière va enfin<br />

faire baisser les prix.<br />

Difficultés intrinsèques du marché<br />

marocain : le problème du noir<br />

Au-delà de ce round d’observation, le<br />

marché immobilier marocain est<br />

confronté dans son ensemble à un problème<br />

bien connu : la dissimilation du<br />

prix de vente entre les parties. La vente<br />

déclarée ne correspond pas généralement<br />

à celle qui est déclarée, d’où un<br />

appauvrissement des caisses de l’Etat,<br />

une insécurité juridique entre les parties<br />

et, pour les statisticiens, une image erronée<br />

du marché de l’immobilier. Puisque<br />

FOCUS IMMOBILIER 13<br />

porté sur 50 hectares (ha) dans<br />

la commune de Cocody.<br />

Regain d’activité<br />

Dans une Côte d’Ivoire où avoir<br />

son propre toit semble être<br />

devenu une priorité, le nouveau<br />

regain d’activité que connaît le<br />

secteur immobilier est perceptible.<br />

A la différence de la tendance<br />

ancienne, la reprise est<br />

tirée essentiellement par les<br />

constructions de résidences<br />

privées - qui poussent comme<br />

des champignons - et les projets<br />

immobiliers initiés par des<br />

mutuelles ou associations de<br />

travailleurs pour leurs adhérents.<br />

Pour Jean François<br />

Kimbe, expert immobilier<br />

franco-ivoirien, « le crédit<br />

immobilier, en Côte d’Ivoire<br />

comme en France, bénéficie<br />

aujourd’hui d’un effet de mode.<br />

l’estimation retenue dans les actes est<br />

biaisée, il est difficile de contrôler les<br />

prix. Pour y remédier, le Ministère de<br />

l’habitat mène actuellement des études<br />

sur le mécanisme du droit de péremption.<br />

Le système consiste à faire au préalable<br />

une déclaration de vente à un organisme<br />

public pour un certain délai. Il<br />

faut admettre que, dans le cas du noir<br />

(dissimilation du prix), le notaire invoque<br />

l’ignorance, et la banque qui<br />

finance le bien est entraînée par la logique<br />

de la concurrence. Quant au fisc, il<br />

a tendance désormais à généraliser la<br />

réévaluation systématique du bien lors<br />

de la cession, ce qui engendre une insécurité<br />

sur la valeur, et donc sur le profit<br />

réalisé. « C’est un gros problème qui rend<br />

la vente difficile. Comment céder un bien<br />

sachant que le fisc peut vous appliquer<br />

un impôt sur une base que vous ne<br />

connaissez pas », renchérit un autre<br />

membre de la Chambre des notaires ?<br />

Faut-il comme le clament certains<br />

acteurs réformer la fiscalité* sur le profit<br />

immobilier ? La voie médiane<br />

consisterait, d’après les praticiens, à<br />

évoluer vers le cas de l’Espagne et de la<br />

France, où la réévaluation du bien est<br />

faite avant la vente.<br />

MBF<br />

Les deux pays connaissent des<br />

situations similaires pour ce qui<br />

est de l’accession à la propriété, le<br />

nombre de propriétaires y a<br />

beaucoup augmenté ».<br />

Crédits moins chers<br />

De plus en plus les crédits<br />

immobiliers coûtent nettement<br />

moins cher et ce n’est pas le<br />

moindre des catalyseurs du<br />

nouveau dynamisme du secteur<br />

immobilier ivoirien. Les<br />

banques n’hésitent pas à étudier,<br />

avec bienveillance, les<br />

demandes de crédit. La BIAO<br />

demande à tout détenteur<br />

la reprise est tirée par les constructions<br />

de résidences privées et les projets<br />

immobiliers initiés par des mutuelles<br />

ou associations de travailleurs.<br />

d’avoir « un compte chèque en<br />

ses livres et dont les revenus réguliers<br />

y sont domiciliés » et de lui<br />

confier son projet immobilier.<br />

Et lui garantit de « trouver<br />

ensemble le prêt adapté à ses<br />

attentes et ses ressources, par la<br />

En attendant le nouveau plan d’aménagement de la ville de Casablanca, l’offre et la demande<br />

s’épient. Un attentisme préjudiciable aux bonnes affaires.<br />

*La taxe est de 20% sur les profits immobiliers,<br />

avec une cotisation minimale de 3% du prix de<br />

vente. Le profit immobilier est l’écart entre le<br />

prix de cession diminué des frais de cession et le<br />

prix d’acquisition augmenté des frais d’acquisition<br />

et des dépenses d’investissement.<br />

définition ensemble d’une solution<br />

de financement unique ». La<br />

BFA, à des conditions de base<br />

quasi-similaires, agrémentées<br />

de quelques garanties complémentaires<br />

(attestation de domiciliation<br />

irrévocable du salaire<br />

fournie par l’employeur, hypothèque<br />

ferme de 1 er ou 2 e rang<br />

sur l’immobilier…), octroie<br />

jusqu’à 15 millions de FCFA de<br />

crédit suivant la quotité cessible<br />

du demandeur.<br />

Seul hic dans le dynamisme<br />

retrouvé du secteur immobilier<br />

ivoirien, la tendance n’est vraiment<br />

pas à la promotion des<br />

logements sociaux à coûts<br />

réduits… Bien du chemin reste<br />

à faire pour permettre à chaque<br />

ivoirien d’acquérir un toit.<br />

Pierre et Vacances investit<br />

270 millions d’euros au Maroc<br />

Le groupe immobilier et de résidences de loisirs Pierre et<br />

Vacances va investir 270 millions d'euros dans un projet de<br />

développement au Maroc, avec pour objectif un parc de 10 000<br />

lits à l'horizon 2013, a annoncé lundi le groupe dans un communiqué.<br />

Le mémorandum d'entente entre le groupe et le gouvernement<br />

marocain a été signé lors de la récente visite au<br />

Maroc du Premier ministre français François Fillon.<br />

Maroc : le logement social<br />

à 140 000 dirhams<br />

A la grande vague des logements économiques à 200 000 dirhams<br />

de la fin des années 90 succédera bientôt celle des logements à<br />

140 000 dirhams. C’est l’objectif d’Al Omrane, holding regroupant<br />

les participations étatiques marocaines et qui vise à moyen<br />

terme une introduction à la Bourse de Casablanca. L’Etat a consacré<br />

un investissement global de 15,5 milliards de dirhams pour<br />

construire ces logements low cost qui seront totalement exonérés<br />

d’impôts. Quelque 130 000 logements en résulteront. Plusieurs<br />

régions sont concernées. Les promoteurs privés prendront part<br />

dans ce projet dans une deuxième phase et pour seulement 35%<br />

de l’investissement total. Le programme vise les familles dont le<br />

revenu mensuel n’excède pas 1,5 fois le smig (2500 dirhams). Les<br />

immeubles construits dans le cadre de ce programme seront de<br />

trois niveaux dans le milieu urbain (107 000 unités) avec tous les<br />

équipements de sécurité prévus.<br />

Italcementi renforce sa<br />

présence au Maroc<br />

Le cimentier italien Italcementi a décidé de renforcer sa présence au<br />

Maroc à travers la construction d’une usine près d’Agadir, pour un<br />

investissement de 150 millions d’euros. La production est estimée à<br />

2 millions de tonnes/an. A noter que la consommation nationale de<br />

ciment est passée de 7,5 millions de tonnes en 2003 à 13 millions<br />

fin 2007, et devrait atteindre 20 millions d'ici 2012.<br />

Un programme pour le<br />

logement en Algérie<br />

A la fin avril, l’état d’avancement du programme quinquennal de la<br />

construction des logements atteignait 47%. Le Département de<br />

l’habitat entend livrer 540 000 logements dans un délai d’une<br />

année. A la fin 2007, un taux de 64% de l’enveloppe budgétaire<br />

allouée au programme de l’ordre de 55 milliards de DA a été<br />

consommé. Dans l’ensemble le pays vise la construction d’un parc<br />

immobilier de 7 millions de logements.<br />

Intercontinental Hotels &<br />

Resorts au Maroc<br />

Intercontinental Hotels & Resorts a annoncé la conclusion d’un<br />

accord avec le promoteur immobilier marocain Groupe Cadex<br />

pour l’ouverture au Maroc de son premier complexe hôtelier et<br />

résidentiel dans la ville de Marrakech. Il s’agit de la première opération<br />

réalisée au Maroc aussi bien par l’enseigne InterContinental<br />

Hotels & Resorts que par la maison mère IHG. L’ouverture de ce<br />

nouveau centre InterContinental Marrakech Resort & SPA est prévue<br />

pour le premier trimestre 2011. En plus de l’Intercontinental<br />

Marrakech Resorts & SPA, le Groupe Cadex planifie actuellement<br />

d’autres projets dans la ville ocre et divers investissements à<br />

Casablanca et à Tanger.


14<br />

Algérie : plus de 4000<br />

logements livrés à Oran<br />

Sur un programme de 5000 logements en location-vente<br />

affecté à la wilaya d'Oran, l'Agence de l'amélioration et du<br />

développement du logement a livré en date du 1er mai 2008<br />

plus de 4000 appartements, soit un taux de livraison de<br />

80%. Selon l’agence chargée du programme, le taux de<br />

livraison à Oran va atteindre 92% à la fin de l’année.<br />

Le Burkina-Faso se dote<br />

d’un guichet unique pour<br />

l’acte de construire<br />

Le Premier ministre du Burkina-Faso, Tertius Zongo, a présidé<br />

à la cérémonie de lancement du Centre de facilitation<br />

des actes de construire (CEFAC). Ce guichet unique est destiné<br />

à faciliter l’acte de construire en regroupant les procédures<br />

d’acquisition. Les formalités concernant l’obtention<br />

du certificat d’urbanisme, du permis de construire et du<br />

certificat de conformité ont été également assouplies. Au<br />

terme de cette réforme, l’acte de construire s’obtient en 30<br />

jours au lieu de 226 jours par le passé.<br />

USA : fin de crise des<br />

<strong>subprimes</strong> dans le marché<br />

immobilier<br />

Les mises en chantier ont, à la surprise générale, bondi de<br />

8,2% en avril par rapport à mars pour s'établir à 1,032 million<br />

d'unités (en rythme annuel), mais les analystes ne pensent<br />

pas que le secteur sinistré qu'est l'immobilier va rebondir<br />

rapidement. Cette hausse est la plus importante enregistrée<br />

depuis janvier 2006, a annoncé vendredi le Département<br />

du Commerce, et elle est nettement supérieure aux attentes<br />

des analystes, qui tablaient sur 940 000 mises en chantier.<br />

Les permis de construire ont également enregistré une forte<br />

hausse de 4,9% à 978 000, là aussi très au-delà des attentes<br />

des analystes qui prévoyaient 912 000 unités. Les deux indices<br />

sont revenus à leur niveau le plus élevé depuis février.<br />

Les mises en chantier étaient tombées en mars à leur plus<br />

bas niveau en 17 ans.<br />

Algérie : le CTRF surveille<br />

de près les transactions<br />

immobilières<br />

La Cellule de traitement du renseignement financier<br />

(CTRF) en Algérie a entrepris de renforcer sa surveillance<br />

des transactions immobilières. Une manière pour les autorités<br />

d’encadrer un marché de l’informel dont 40% pourraient<br />

relever du blanchiment d’argent.<br />

FOCUS IMMOBILIER<br />

Tunisie : croissance ininterrompue<br />

de l’immobilier depuis quinze ans<br />

Avec une hausse des prix d’environ 8% par an en moyenne, le marché de l’immobilier en Tunisie<br />

entame sa quinzième année de croissance ininterrompue.<br />

Walid Kefi, Tunis<br />

Des stations balnéaires huppées<br />

aux communes rurales de<br />

charme, en passant par les villes<br />

les moins dynamiques enclavées<br />

dans le centre et le sudouest<br />

du pays, l’irrésistible surchauffe<br />

dans l’immobilier s’est<br />

emparée de tout le territoire en<br />

Tunisie. Ce pays ressemble,<br />

depuis quelques années, à un<br />

immense chantier à ciel ouvert.<br />

Des dizaines de nouveaux quartiers<br />

et des villes entières ont<br />

jailli du sol un peu partout, portant<br />

à 80% le taux des ménages<br />

propriétaires de leur logement.<br />

Un record en la matière pour ce<br />

petit pays peu nanti en ressources<br />

naturelles.<br />

Il y a seulement une vingtaine<br />

d’années, la Société nationale<br />

immobilière de Tunisie (SNIT)<br />

était le seul intervenant sur<br />

le marché. Aujourd’hui, le<br />

pays compte 1460 promoteurs<br />

immobiliers, en majorité des<br />

privés. « Le secteur est actuellement<br />

en plein boom grâce à une<br />

demande de plus en plus forte »,<br />

se réjouit Moncef Koôli, président<br />

de la Chambre syndicale<br />

des promoteurs privés relevant<br />

de l’Union de l’industrie, du<br />

commercre et de l’artisant, la<br />

centrale patronale tunisienne.<br />

Des hausses record dans les<br />

régions côtières<br />

L’absence de logements locatifs<br />

à des prix atrayants, les transferts<br />

des émigrés, les surliquidités<br />

des banques et l’attache-<br />

ment des Tunisiens à la proriété<br />

de leur logement, synonyme<br />

d’une certaine réussite sociale,<br />

incitent en effet de plus en plus<br />

de gens à posséder des biens<br />

immobiliers malgré la haussse<br />

continue des prix.<br />

Selon les données de la<br />

Chambre syndicale des promo-<br />

teurs privés, les prix de l’immobilier<br />

enregistrent une augmentation<br />

de 8% en moyenne<br />

annuellement depuis quinze<br />

ans.<br />

Le prix moyen du mètre carré<br />

fini d’un appartement de<br />

haut standing a plus que doublé<br />

entre 1994 et 2007, passant<br />

de 600 à plus de 1400<br />

dinars (1 dinar = 0,56 euro) à<br />

Tunis et dans la majorité des<br />

villes côtières.<br />

Dans certains quartiers huppés<br />

dans la périphérie de Tunis,<br />

comme la cité Ennasr ou La<br />

Marsa, les prix ont pulvérisé<br />

tous les records, avec une<br />

hausse de 15% pour le haut<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

Quand la Bourse de Casablanca<br />

collectionne les pierres tombales<br />

En deux ans, quatre groupes immobiliers ont tâté de la bourse. Des succès immenses qui font le jeu<br />

de Delta Holding, dernière à venir solliciter le marché.<br />

Par Adama Wade, Casablanca<br />

Avec Delta Holding, cotée pour la première<br />

fois le jeudi 15 mai 2008 (photo),<br />

la Bourse de Casablanca accueille la<br />

deuxième entreprise à s’inscrire à la cote<br />

au titre de l’année 2008. C’est surtout, en<br />

l’espace de deux ans, la quatrième valeur<br />

du secteur de l’immobilier à venir solliciter<br />

le marché. Le groupe Addoha avait<br />

ouvert le bal le 6 juillet 2006 à un cours<br />

de 585 dirhams. Le 15 mai dernier, la<br />

valeur du groupe présidée par Anas<br />

Sefrioui affichait 2100 dirhams après<br />

avoir procédé à un split au début de cette<br />

année. Tout en concédant au promoteur<br />

une marge de progression énorme en<br />

raison de la qualité de son business plan<br />

(basé sur du foncier déjà acquis et sur un<br />

passage très médiatisé du segment économique<br />

vers le moyen et haut standing) et<br />

de l’alliance récente avec Fadesa Maroc,<br />

des analystes rappellent qu’Addoha affiche<br />

un PER élevé, de plus de 80x.<br />

Mathématiquement, cela veut dire qu’il<br />

faut encaisser 80 fois le bénéfice par<br />

action pour rattraper le cours. Un investissement<br />

d’autant plus cher que la<br />

bourse traite à un PER moyen de 24x. Si<br />

Addoha est cher, que dire alors de la CGI,<br />

introduite en bourse durant l’été 2007 et<br />

qui, de performances en performances,<br />

présente aujourd’hui un ratio multiple<br />

de 100 ? La situation paradoxale de ces<br />

deux valeurs, qui continuent d’accaparer<br />

d’importants volumes d’échanges tout<br />

en progressant, s’explique par la forte<br />

attraction qu’exerce l’immobilier sur la<br />

bourse. C’est sans doute là qu’il faut<br />

chercher les raisons du succès de la souscription<br />

de Delta Holding, à travers la<br />

cession de 640 000 actions et l’émission<br />

de 380 000. Souscrite 22 fois, la valeur<br />

sert d’examen de rattrapage à tous ceux<br />

Delta Holding : plus d’un million d’actions mises en vente<br />

Au total, ce sont 1 020 000 actions qui<br />

sont offertes au public au prix de 920 dirhams<br />

par action. Le montant global de<br />

l’opération était de 938 400 000 dirhams.<br />

La période de souscription prévue<br />

du 24 avril au 2 mai 2008 a été clôturée<br />

par anticipation le 25 avril 2008. Les résultats<br />

techniques de cette opération ont<br />

révélé que le nombre des actions demandées<br />

a atteint 22 237 158, contre<br />

1 020 000 actions attribuées. Par ailleurs,<br />

standing l’an dernier. La même<br />

tendance haussière a concerné<br />

le logement social dans toutes<br />

les régions côtières. Le prix du<br />

mètre carré fini de ce type de<br />

logement, réservé aux salariés<br />

dont le revenu est inférieur à<br />

500 dinars par mois, a atteint<br />

800 dinars, contre à peine 300 il<br />

« La demande est telle que nous démarrons<br />

la construction avec des taux de<br />

précommercialisation de près de 90%,<br />

notamment au niveau des villes côtières. »<br />

ya quinze ans. Conséquence :<br />

beaucoup de Tunisiens appartenant<br />

à la classe moyenne ont<br />

aujourd’hui de plus en plus de<br />

difficultés à trouver un toit. Tel<br />

est le paradoxe du marché<br />

immobilier : sa surchauffe fait le<br />

bonheur des uns et le malheur<br />

des autres.<br />

Fait nouveau toutefois : l’irrésistible<br />

envolée des prix touche<br />

depuis trois ans l'ensemble<br />

des villes les moins dynamiques<br />

dans le centre et le<br />

sud-est du pays.<br />

« La hausse des prix, qui<br />

concerne désormais tout le territoire,<br />

est due essentiellement<br />

au manque des réserves fonciè-<br />

res ayant provoqué un renchérissement<br />

des terrains viabilisés<br />

et la flambée des prix des<br />

matériaux de construction qui<br />

ont triplé pour certains produits<br />

comme l’acier », explique<br />

M. Koôli, estimant que la<br />

baisse des prix prévue en<br />

Europe ne devrait pas concerner<br />

la Tunisie.<br />

Les promoteurs et les banques<br />

touchent le jackpot<br />

Les promoteurs sont aux anges.<br />

La demande reste très forte<br />

malgré une conjoncture économique<br />

morose et une offre de<br />

plus en plus abondante et divesifiée<br />

avec le lancement de la<br />

construction de trois complexes<br />

immobiliers de luxe dans la<br />

périphérie de Tunis par des<br />

groupes émiratis.<br />

A preuve : les délais de commercialisation<br />

allant de deux à<br />

huit mois au maximum n’ont<br />

jamais été aussi courts. « La<br />

demande est telle que nous<br />

démarrons la construction avec<br />

des taux de précommercialisation<br />

de près de 90 %, notamment<br />

au niveau des villes côtières »,<br />

précise Samir Letaïef, un promoteur<br />

spécialisé dans le haut<br />

standing à Tunis.<br />

32 261 souscripteurs ont pris part à l’opération<br />

de 18 régions et 25 nationalités. Le<br />

montant souscrit a atteint 20 458 185<br />

360 dirhams, avec un taux de satisfaction<br />

s’établissant à 4,59%. La cotation de la<br />

valeur Delta Holding s’effectuera sur le<br />

marché principal, dans le secteur<br />

« Sociétés de portefeuille – holding », et ce<br />

en mode « continu ». Elle disposera du<br />

code 10 900 et du ticker DHO.<br />

Les banques, de leur côté, se<br />

frottent les mains et rivalisent<br />

d’offres pour conquérir de<br />

nouveux clients. D’autant plus<br />

que le système bancaire continue<br />

de financer à hauteur de<br />

93% l’acquisition de logements<br />

neufs ou anciens en<br />

Tunisie, selon le dernier rapport<br />

annuel de la Banque<br />

centrale de Tunisie (BCT).<br />

Même si les taux d’intérêt restent<br />

un tant soit peu dissuasifs,<br />

plusieurs banques ont allongé<br />

la durée du remboursement à<br />

25 ans au lieu de 15 auparavant.<br />

« Le crédit immobilier est une<br />

activité très peu risquée, même<br />

en période d’inflation. Si jamais<br />

le client ne parvenait pas à honorer<br />

ses engagements, la banque<br />

se rembourserait largement sur<br />

la vente du bien », souligne un<br />

cadre de la Banque internationale<br />

arabe de Tunisie (BIAT),<br />

première banque privée du<br />

pays. En 2007, les banques<br />

tunisiennes ont débloqué près<br />

de 5 milliards de dinars de crédits<br />

logement, dont près de<br />

40% proviennent de la seule<br />

Banque de l’habitat (BH,<br />

publique), qui s’est spécialisée<br />

dans ce segment.<br />

Delta Holding, cotée pour la première fois<br />

le jeudi 15 mai 2008.<br />

qui ont raté le train d’Addoha et du CGI,<br />

deux IPO de référence. Aussi, dès sa cotation,<br />

la valeur a fait l’objet d’une véritable<br />

ruée, accaparant 30,4% du négoce le<br />

vendredi 16 mai sur le marché central.<br />

Après avoir terminé la semaine sur une<br />

hausse de 3,16%, Delta Holding devra,<br />

compte tenu du taux de satisfaction assez<br />

bas à la clôture de la période de souscription,<br />

faire l’objet d’une âpre bataille de<br />

positionnement sur le marché central.<br />

Sauf à connaître la mauvaise passe de la<br />

SNEP (matériel PVC), filiale d’Ynna<br />

Holding, et seule entreprise à vocation<br />

immobilière à ne pas avoir connu de performance<br />

significative à la bourse, Delta<br />

Holding devrait rapidement rattraper<br />

son retard. Les observateurs estiment en<br />

effet qu’au cours actuel de 980 dirhams,<br />

la valeur est loin de correspondre à son<br />

fort potentiel de développement dans le<br />

BTP et l’immobilier.


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 INVESTISSEMENT<br />

15<br />

Investissement : frénésie<br />

indienne au Sénégal<br />

Les mines, la chimie, le secteur bancaire, les infrastructures ferroviaires et l’agriculture sont les fers<br />

de lance de l’investissement indien au Sénégal.<br />

Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />

Le business indien au Sénégal est tiré par le<br />

géant de la sidérurgie mondiale. Le groupe<br />

de Lakshmi Mittal a signé avec l’Etat du<br />

Sénégal un contrat d’exploitation des<br />

mines de fer dans la partie sud-est du<br />

Sénégal d’une valeur de 450 milliards de<br />

francs CFA (environ 900 millions de dollars).<br />

Mittal fait ainsi du Sénégal sa porte<br />

d’entrée pour ses investissements en<br />

Afrique de l’Ouest. Les réserves totales de<br />

minerai de fer sont estimées à quelque 750<br />

millions de tonnes et comprennent aussi<br />

des gisements d’hématite et de magnétite.<br />

Outre l’exploitation de la mine, le projet<br />

comprend la construction d’un port minéralier<br />

à Bargny, près de Dakar, et de 750<br />

kilomètres de chemin de fer pour relier la<br />

mine au port. La production doit démarrer<br />

en 2011 pour atteindre progressivement<br />

une capacité annuelle de 25 millions de<br />

tonnes. La société étudiera également des<br />

possibilités d’investissements dans les installations<br />

sidérurgiques en aval.<br />

Secteur bancaire<br />

Comme si l’Inde voulait s’engouffrer dans<br />

la brèche de la politique de diversification<br />

des partenaires économiques chère au président<br />

Abdoulaye Wade, elle se signale aussi<br />

dans le domaine bancaire. Dakar va abriter<br />

le mois prochain le bureau régional de la<br />

banque indienne Eximbank (Export<br />

Import Bank of India). L’accord de siège a<br />

déjà été signé récemment dans la capitale<br />

sénégalaise. L’ambition de l’institution<br />

financière indienne, c’est de booster les<br />

investissements et surtout les relations<br />

commerciales entre l’Inde et le reste du<br />

monde. En cela, Eximbank of India, créée<br />

en 1981 par le gouvernement indien, joue<br />

un rôle important de facilitation pour le<br />

commerce extérieur indien en aidant les<br />

sociétés indiennes tournées vers l’export.<br />

L’incursion indienne dans un secteur<br />

bancaire en pleine croissance au Sénégal<br />

conforte l’ancrage des Asiatiques dans<br />

d’autres secteurs clés du pays. Il en est<br />

ainsi du domaine des phosphates, un<br />

des produits d’exportation phares du<br />

Sénégal avec les Industries chimiques du<br />

Sénégal, naguère considérées comme le<br />

fleuron de l’industrie locale. L’Indian<br />

Farmers Fertiliser Co (IFFCO) a acquis<br />

L’incursion indienne dans un<br />

secteur bancaire en pleine<br />

croissance au Sénégal<br />

conforte l’ancrage des<br />

Asiatiques dans d’autres<br />

secteurs clés du pays.<br />

85% des actions de l’entreprise sénégalaise.<br />

Partenaire stratégique du Sénégal<br />

dans la société, elle s’engage à procéder à<br />

une recapitalisation à hauteur de 100<br />

millions de dollars. Il est aussi prévu un<br />

plan triennal d’investissement estimé à<br />

100 autres millions de dollars. IFFCO,<br />

désormais actionnaire majoritaire des<br />

ICS, est présenté comme le premier producteur<br />

d’engrais en Inde. Mais au<br />

Sénégal, elle ne s’intéresse qu’à l’activité<br />

extraction minière de l’entreprise. Dans<br />

les milieux industriels du pays, les avis<br />

sont unanimes et estiment que les<br />

Indiens ont fait ainsi une bonne affaire<br />

car les ICS disposent de réserves importantes<br />

en phosphates de bonne qualité<br />

(plus de 60 millions de tonnes). Le<br />

contrat à long terme signé entre l’Etat du<br />

Sénégal et IFFCO stipule que la partie<br />

indienne achète la totalité de la production<br />

d’acide à des prix préférentiels.<br />

Production de riz<br />

Ces dernières semaines, le dynamisme<br />

économique indien s’est manifesté dans<br />

l’agriculture. Après avoir fourni plus de<br />

500 tracteurs aux agriculteurs par le biais<br />

de l’homme d’affaires sénégalais Cheikh<br />

Amar, l’Inde a décidé de s’engager dans<br />

l’opération dite « Plan d’irrigation du fleuve<br />

Sénégal », un programme d’urgence visant<br />

l’aménagement de terres pour la production<br />

de riz au nord du pays.<br />

Chemin de fer<br />

Enfin, l’Inde, par l’intermédiaire d’une de<br />

ses firmes du nom de Rites, vient de terminer<br />

les études de faisabilité de la ligne<br />

ferroviaire Dakar-Ziguinchor (453 kilomètres).<br />

Ce grand projet, qui va contribuer<br />

au désenclavement de la partie sud<br />

du pays, devrait coûter 1494 millions de<br />

dollars pour un taux de rentabilité économique<br />

de 16,10% et un retour sur investissements<br />

de 5,5%.<br />

Maroc : croissance de 6,5%<br />

du PIB au titre des trois<br />

premiers mois de 2008<br />

Le PIB marocain devrait croître de 6,5% en glissement<br />

annuel au premier trimestre et de 6,1% au second. En raison<br />

d’un niveau de pluviométrie jugé insuffisant et d’une<br />

répartition spatio-temporelle non équilibrée, la production<br />

céréalière est estimée à 50 millions de quintaux, soit 18%<br />

inférieure aux prévisions. Dans ce sillage, la croissance du<br />

PIB agricole devrait s’établir à 10,2% au premier trimestre,<br />

avant de se ralentir pour se fixer à 9,9% au second trimestre.<br />

Hors agriculture, la valeur ajoutée devrait croître de<br />

5,6%, puis de 5,2% au terme des premier et deuxième trimestres<br />

respectivement.<br />

Coupures d’électricité<br />

prévues en juin<br />

en Ethiopie<br />

La capitale éthiopienne connaîtra en juin de longues coupures<br />

de courant en raison de la baisse du niveau de l'eau<br />

dans les stations hydroélectriques, a-t-on annoncé officiellement<br />

à Addis Abeba. La ville, qui compte cinq millions<br />

d'habitants, manquera d'énergie trois jours par semaine, a<br />

précisé dans un communiqué le service concerné,<br />

l’Ethiopian Electric Power Corporation. « Le changement du<br />

climat, qui inflige des dégâts graves au niveau international,<br />

est la cause principale de la faible pluviométrie au moment de<br />

la saison des pluies en Ethiopie », a déclaré le ministre de<br />

l'Eau, Asfaw Dingamo, cité par des médias d'Etat.<br />

Nigeria : enquête sur une<br />

compagnie étrangère<br />

Le gouvernement nigérian a annoncé lundi sa décision de<br />

lancer une enquête sur les accusations selon lesquelles les<br />

compagnies pétrolières étrangères contourneraient la loi<br />

sur les quotas et emploieraient trop de travailleurs étrangers,<br />

aux dépens des salariés locaux. Le gouvernement « ne<br />

tolérera pas une situation dans le cadre de laquelle les travailleurs<br />

nigérians dans le secteur du gaz et du pétrole seraient<br />

soumis à des pratiques non conformes aux pratiques stipulées<br />

par le droit du travail », a indiqué le ministre adjoint du<br />

Pétrole, Odein Ajumogobia, dans un communiqué. M.<br />

Ajumogobia a précisé auprès du syndicat Nupeng, représentant<br />

les cols bleus de l'industrie pétrolière, que son<br />

ministère allait collaborer avec le ministre du Travail dans<br />

le cadre de cette enquête.<br />

Merinal, le laboratoire algérien qui voyage bien<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger<br />

C’est à son début une histoire un peu californienne.<br />

Deux jeunes médecins fraîchement<br />

diplômés traversant Alger à « toute allure » à<br />

l’heure de la fermeture des bureaux. Ils ont entre<br />

les mains « une lettre de garantie », sésame, arraché<br />

à bout de souffle pour émarger à une ligne de<br />

crédit du FADES qui se referme le jour même :<br />

« Vous auriez pu venir demain après tout », répond<br />

le préposé, se souvient en riant Nabil Mellah, le<br />

DG de Merinal, qui partage son grand bureau<br />

avec son complice du premier jour Hassan<br />

Tiouririne, DG adjoint.<br />

Nous sommes en 1997 et lancer un laboratoire de<br />

produits pharmaceutiques – « avec seulement 8<br />

millions de dinars d’apport (105 000 dollars<br />

environ) » – dans un pays en quasi-guerre civile<br />

requiert une certaine dose d’optimisme. « Nous<br />

avons voulu dès le départ faire de la production de<br />

médicaments » : voilà donc ce qui fait la singularité<br />

de ces jeunes porteurs de projets. Le gouvernement<br />

algérien va bientôt décider d’imposer<br />

aux importateurs de médicaments de devenir<br />

également producteurs locaux au bout de trois<br />

années d’activités. Une idée d’avance.<br />

Onze années plus tard, ce n’est donc pas un<br />

hasard si Merinal est, avec 1,5 milliard de dinars<br />

de chiffre d’affaires, le second producteur privé, le<br />

troisième derrière le grand groupe semi-public<br />

Saidal. L’activité d’importation, assurée par une<br />

« société sœur », Vapropharm, a pesé 1,2 milliard<br />

de dinars de chiffre d’affaires la même année, faisant<br />

du duo – en cours de passage à une holding –<br />

le quatrième acteur dans le médicament en<br />

Algérie, un marché de 1,8 milliard de dollars en<br />

2007. Dans la zone industrielle de Smar, à l’est<br />

d’Alger, les locaux de Merinal, où fleure bon une<br />

ambiance décontractée de « start-up siliconienne<br />

», sont, avec un effectif de 200 personnes, débordés<br />

par le succès : « Nous cherchons un terrain<br />

pour un nouveau siège social ».<br />

Façonner pour le marché européen…<br />

La croissance du laboratoire Merinal – félicité dès<br />

2002 par son bailleur de fonds FADES – a reposé<br />

sur trois volets, une politique d’achats de dossiers<br />

pour produire du générique, une production<br />

sous licence de princeps, molécule mère de<br />

grands laboratoires étrangers (40 produits enregistrés<br />

entre génériques et licence) et les commandes<br />

du laboratoire jordanien Hikma, qui ont<br />

fortement contribué aux 3 millions de boîtes<br />

façonnées en 2005-2006. Nabil Mellah regrette,<br />

bien sûr, l’abandon de la protection de la production<br />

nationale de médicaments – une liste de 128<br />

produits était concernée jusqu’en 2004-2005 – et<br />

sait, en tant que secrétaire général de l’Union<br />

nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP),<br />

en parler passionnément. Les solutions existent<br />

Le groupe de Lakshmi Mittal a signé avec l’Etat<br />

du Sénégal un contrat d’exploitation des mines<br />

de fer dans la partie sud-est du Sénégal d’une<br />

valeur de 900 millions de dollars.<br />

Matières premières prospectées en Inde, contrats de licence en Europe, premiers produits enregistrés en Afrique<br />

de l’Ouest : Merinal, troisième producteur de médicaments en Algérie, travaille avec un grand compas.<br />

cependant pour résister à l’agressivité des importations<br />

: « Nous développons de vrais partenariats<br />

en amont, nous sommes souvent en Inde, près de<br />

nos fournisseurs de matières premières ; nous<br />

avons beaucoup diversifié notre gamme de produits,<br />

investi dans l’achat de bons dossiers de générique<br />

qui assurent bio-équivalence et exclusivité<br />

commerciale, et dépensé pour faire connaître notre<br />

laboratoire et ce qu’il propose. Nous avons plus de<br />

40 délégués médicaux ». Mieux encore que de se<br />

défendre sur le marché domestique, les jeunes<br />

dirigeants de Merinal tablent sur un avantage<br />

comparatif maghrébin pour réexporter : « La<br />

fourniture du marché européen à partir de l’Inde<br />

n’est plus possible. Les délocalisations européennes<br />

dans la fabrication de médicaments descendent vers<br />

le sud de la Méditerranée. Cela permet de mieux<br />

gérer les commandes. Même Chypre et Malte, les<br />

actuelles places fortes, vont devenir chers. Nous<br />

avons un vrai défi à gagner avec le façonnage de<br />

médicaments pour le marché européen », parie,<br />

enthousiaste, Nabil Mellah.<br />

Un premier pied en Afrique de l’Ouest<br />

« Nous étions assis ici même à cette table, et puis<br />

l’un d’entre nous a dit, pourquoi on n’exporterait<br />

pas nos produits vers l’Afrique ? » C’était en 2006<br />

et les acolytes Nabil et Hassan ne savaient pas<br />

combien ce serait dur. « Il faut savoir que plus de<br />

90% de la distribution de produits pharmaceuti-<br />

ques en Afrique de l’Ouest, ou nous voulions mettre<br />

un pied, est tenu par un gros opérateur français ».<br />

C’est un appel d’offres du Ministère ivoirien de la<br />

santé pour un antalgique qui va ouvrir la brèche :<br />

« Nous avons soufflé le marché pour deux centimes<br />

d’euros à un laboratoire marocain qui en parle<br />

encore deux ans après ». En 2007, le chiffre d’affaires<br />

à l’exportation n’était que de 200 000 euros,<br />

mais la Côte d’Ivoire, un marché de référence<br />

« Nous étions assis ici même à<br />

cette table, et puis l’un d’entre<br />

nous a dit, pourquoi on<br />

n’exporterait pas nos produits<br />

vers l’Afrique ? »<br />

dans la région, a ouvert de vraies perspectives en<br />

Afrique subsaharienne : Merinal a déposé des<br />

demandes d’enregistrement de ses produits au<br />

Sénégal, au Cameroun, au Burkina-Faso et en<br />

Mauritanie. Le métier de l’exportation est<br />

cependant un sacerdoce en Algérie. « Vous ne<br />

pouvez pas vous imaginer tous les courriers qu’il<br />

faut échanger avec la Banque d’Algérie pour obtenir<br />

le règlement en devises de petit frais de transit<br />

dans le port d’Abidjan », affirme Nabil Mellah sur<br />

le ton enjoué d’un scout qui sort le premier du<br />

bois, en vainqueur du jeu de piste. Merinal va<br />

continuer à voyager...


16<br />

GESTION PUBLIQUE<br />

Guinée-Bissau : 10 millions<br />

de dollars à l’éducation<br />

Une grève des enseignants pour cause de retard de salaires menaçait le système éducatif bissau-guinéen. La Banque<br />

mondiale a mis la main à la poche pour empêcher l’irréparable.<br />

Par Aliou Diongue, Dakar<br />

La Banque mondiale vient de consentir à la<br />

Guinée-Bissau un don de 10 millions de dollars<br />

pour un projet d’urgence dans le secteur de<br />

l’éducation. Approuvé le 29 avril, le don va servir<br />

à payer les salaires des enseignants du cycle<br />

primaire. La fourniture continue de services<br />

publics d’éducation était mise en péril par une<br />

grève des enseignants décrétée au début de l’an-<br />

née pour protester contre le retard accusé dans<br />

le paiement des salaires. Le don garantit le paiement<br />

régulier des salaires du personnel enseignant<br />

pour le reste de l’année.<br />

En 2009, un autre appui devrait prendre le relais,<br />

celui relatif à l’Initiative pour une mise en œuvre<br />

accélérée du programme EPT. Cet appui devrait<br />

permettre à la Guinée-Bissau de continuer à faire<br />

des progrès en direction de la réalisation des<br />

Objectifs du millénaire pour le développement<br />

(ODM) relatifs à l’éducation.<br />

S’il est vrai que le secteur de l’éducation, en<br />

Guinée-Bissau, connaît « une évolution positive »<br />

jugée suffisamment « encourageante » par la<br />

Banque pour justifier un effort d’accompagnement,<br />

il n’en demeure pas moins que les difficultés<br />

et les défis à relever dans ce secteur, accentués<br />

par la guerre civile de 1998-1999 et l’instabilité<br />

politique, sont nombreux.<br />

Les performances du système éducatif bissauguinéen<br />

sont en effet très médiocres. Le taux<br />

brut de scolarisation est de 62% (79% chez les<br />

garçons et 45% chez les filles), contre des<br />

moyennes africaines de 72% (84% et 69%). Le<br />

taux d’analphabétisme est de 66% (82% chez<br />

les femmes), contre des moyennes africaines<br />

respectivement de 42% et 50%.<br />

Les inconvénients de la guerre<br />

La médiocrité du système éducatif bissau-guinéen<br />

est l’une des traductions de l’impact de<br />

l’instabilité politique du pays. Du fait de la<br />

guerre civile en 1998-1999, la croissance du<br />

PIB, qui était initialement projetée à 5,24%, est<br />

finalement tombée à 1,5%.<br />

Classée 175 e sur 177 pays dans l’index de développement<br />

humain 2007/2008 du PNUD, la<br />

Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres<br />

du monde. Mais des efforts considérables ont<br />

été accomplis au cours des dernières années<br />

pour restaurer la stabilité politique et sociale et<br />

les fondamentaux de la démocratie, des conditions<br />

nécessaires pour restaurer la confiance des<br />

partenaires au développement et relancer la<br />

machine économique. Successivement, des<br />

élections législatives et présidentielles se sont<br />

tenues en mars 2004 et en juin-juillet 2005.<br />

Première épreuve<br />

La jeune démocratie bissau-guinéenne n’a cependant<br />

pas tardé à subir sa première épreuve. Le<br />

gouvernement installé en 2005 a vite trébuché sur<br />

un vote de défiance du Parlement en mars 2006.<br />

Ce test de maturité semble avoir été passé avec<br />

succès puisqu’un nouveau gouvernement a pu<br />

être formé, dans le cadre d’un pacte national de<br />

stabilité politique. Le règlement pacifique et par<br />

la voie politique de ces difficultés a confirmé la<br />

réalité des avancées démocratiques du pays.<br />

Un nouveau test politique se profile à l’horizon<br />

avec les élections législatives prévues en<br />

octobre prochain. Bissau a certainement<br />

besoin d’un appui conséquent de la part des<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

La Belgique défend sa vision des Grands Lacs<br />

Ces derniers jours, Chatham House, un think tank londonien de réputation mondiale spécialisé sur les relations<br />

internationales, a abrité une conférence animée par deux diplomates belges chevronnés : Josef Smets,<br />

envoyé spécial belge pour la région des Grands Lacs, et le directeur Afrique au Ministère belge des affaires<br />

étrangères, Guy Trouveroy.<br />

Par Charles Bambara, Londres<br />

La Belgique, ancienne puissance coloniale, tient à<br />

soigner son image, surtout dans la région des<br />

Grands Lacs africains où elle est souvent accusée<br />

de tous les maux. Les visites des délégations<br />

ministérielles belges se sont multipliées dans la<br />

région, en RDC, au Burundi, et même au<br />

Rwanda, pour montrer la bonne volonté de<br />

Bruxelles à l’égard de ses anciennes colonies.<br />

Vision et stratégie belge pour les Grands Lacs<br />

Il était question pour ces deux diplomates de<br />

présenter la vision et la stratégie belge pour la<br />

région des Grands Lacs, la seule région où la<br />

Belgique est traditionnellement présente et où<br />

elle développe à fond son partenariat avec<br />

l’Afrique. « Nous voulons être sûrs que l’Afrique<br />

centrale ne soit pas oubliée. Toute l’attention de<br />

la communauté internationale se porte sur le<br />

Darfour et l’on oublie facilement que la RDC a<br />

vu disparaître au cours de sa guerre civile trois à<br />

quatre millions de Congolais. Nous voulons<br />

autant d’attention pour le Kivu que pour le<br />

Darfour, et comme membre non permanent du<br />

Le parlement a inscrit à son<br />

ordre du jour la question des<br />

accords miniers passés avec<br />

la Chine. Il y a eu donc un<br />

début de prudence dans le<br />

secteur minier, sur le volet<br />

de la transparence.<br />

Conseil de sécurité nous ferons tout pour attirer<br />

l’attention de la communauté internationale sur<br />

le Kivu ». Voilà autant de bonnes intentions<br />

énoncées dans les déclarations liminaires des<br />

diplomates belges, venus dans la capitale britannique<br />

déployer leurs talents en relations<br />

Des efforts considérables<br />

ont été accomplis au cours<br />

des dernières années pour<br />

restaurer la stabilité politique<br />

et sociale et les fondamentaux<br />

de la démocratie.<br />

publiques. Il existe, selon eux, une expertise<br />

belge sur cette région des Grands Lacs, et une<br />

volonté de la partager.<br />

Tout est priorité<br />

La RDC a traversé des hauts et des bas ces cinquante<br />

dernières années. Au plus fort de l’actuelle<br />

crise, sept pays de la région étaient<br />

impliqués dans les combats. Depuis la sortie<br />

de crise, dans ce pays grand comme l’Europe<br />

de l’Ouest, tout est devenu priorité. « Mais il y<br />

a tellement de difficultés, tellement de défis que<br />

même la plus petite aide est significative, car<br />

pouvant faire une grande différence sur le terrain<br />

», selon les diplomates belges.<br />

Et pour montrer l’importance accordée à<br />

l’Afrique et particulièrement à cette région des<br />

Grands Lacs, l’un des intervenants belges dira<br />

que le département Afrique est le plus important<br />

au Ministère belge des affaires étrangères, alors<br />

que l’Afrique ne représente pas plus de 2% de la<br />

balance commerciale belge. Mieux, la moitié du<br />

Département Afrique travaille uniquement sur<br />

cette région des Grands Lacs. La priorité belge est<br />

de travailler à la base, avec les populations, pour<br />

réaliser leurs projets, leurs aspirations à une vie<br />

meilleure. Les diplomates belges ont insisté sur le<br />

fait que, contrairement aux autres pays occidentaux,<br />

la priorité de la Belgique n’est pas uniquement<br />

des contacts de haut niveau, présidentiels<br />

et ministériels, mais des contacts avec le Congo<br />

réel, le Congo profond.<br />

Consolidation de la paix<br />

Après les récentes élections générales en RDC,<br />

législatives et présidentielle, qui se sont déroulées<br />

en 2006, le pays est entré dans une phase de<br />

consolidation de la paix, même s’il existe des<br />

poches d’insécurité dans le Kivu. Il y a des<br />

signaux positifs : le Parlement fonctionne bien<br />

et tend à avoir plus d’impact qu’au Rwanda voisin.<br />

Par exemple, le Parlement a inscrit à son<br />

ordre du jour la question des accords miniers<br />

passés avec la Chine. Il y a eu donc un début de<br />

prudence dans le secteur minier, sur le volet de<br />

la transparence. Par ailleurs, dans l’est du pays, le<br />

processus de pacification a commencé, même<br />

s’il reste difficile à parachever.<br />

Mais le défi majeur sur lequel travaille la Belgique<br />

avec d’autres pays européens, c’est celui de la<br />

sécurité. On constate encore de nombreux problèmes<br />

de violations des droits de l’homme de la<br />

part des militaires et des policiers.<br />

La communauté des donateurs n’est toujours<br />

pas prête à s’engager pleinement sur le projet de<br />

réforme militaire. Le Royaume-Uni, la Belgique<br />

et les Pays-Bas appuient tout de même les projets<br />

de réforme de la justice. Les diplomates belges<br />

souhaitent que le président Kabila laisse davantage<br />

de place à l’opposition en acceptant, par<br />

exemple, le retour au pays d’un des leaders de<br />

l’opposition, Jean-Pierre Bemba.<br />

Autres préoccupations belges<br />

Même si les interventions des deux conférenciers<br />

étaient focalisées en grande partie sur la RDC, le<br />

Burundi et le Rwanda n’ont pas été oubliés. Les<br />

diplomates belges Smets et Trouveroy ont<br />

exprimé leur désaccord avec la ministre rwandaise<br />

des Affaires étrangères qui a récemment<br />

annulé sa dernière visite à Bruxelles suite à des<br />

désaccords entre les deux pays sur certaines questions<br />

politico-juridiques. Pour la Belgique, le<br />

Rwanda devrait faire ce qui lui revient dans la<br />

résolution totale de la crise au Kivu, notamment<br />

ouvrir des canaux de discussions avec les FDLR,<br />

une milice qui regroupe d’anciens Interhamwes,<br />

et d’anciens FAR (Forces armées rwandaises)<br />

ayant fuit après le génocide de 1994.<br />

Le rôle et l’apport de la Tanzanie et de l’Angola<br />

dans la résolution totale du conflit en RDC ont<br />

été salués. La Tanzanie, qui assure la présidence de<br />

l’Union africaine, a beaucoup fait et continue de<br />

soutenir les différentes démarches.<br />

La Belgique mise d’ailleurs sur les institutions<br />

régionales européennes et africaines et sur les<br />

instances internationales pour l’aider sur tous<br />

ces fronts : en RDC, mais aussi au Burundi<br />

avec la crise sans fin avec les FNL, les Forces<br />

nationales de libération.<br />

L’Union européenne n’est pas en reste avec le<br />

Les diplomates belges souhaitent<br />

que le président Kabila laisse<br />

davantage de place à<br />

l’opposition en acceptant, par<br />

exemple, le retour au pays d’un<br />

des leaders de l’opposition,<br />

Jean-Pierre Bemba.<br />

groupe de contact sur les Grands Lacs et, surtout,<br />

le groupe P2+3 composé de deux pays membres<br />

permanents du Conseil de sécurité, la France et<br />

la Grande-Bretagne, et de trois autres pays,<br />

l’Afrique du Sud, l’Angola et la Belgique. Ce<br />

groupe a, selon les diplomates belges, fait avancer<br />

significativement le dossier du conflit en RDC.<br />

Une réunion mensuelle a régulièrement lieu avec<br />

le président congolais Joseph Kabila.<br />

Tourner la page<br />

Visiblement, l’intention des diplomates belges<br />

était de faire comprendre à l’assistance<br />

que l’épisode colonial appartient définitivement<br />

au passé, qu’il faut maintenant tourner<br />

la page. Bien qu’assumant cet héritage, ils<br />

estiment qu’il ne devrait pas handicaper les<br />

efforts de coopération. Car, selon eux, après<br />

bientôt cinquante ans d’indépendance, les<br />

pays africains ne devraient pas continuer à<br />

mettre sur le dos de l’ancien colonisateur les<br />

errements politiques internes, et autres problèmes<br />

de développement.<br />

partenaires au développement pour pouvoir<br />

passer avec succès cette nouvelle épreuve.<br />

Comme dans le cas du Togo, le regain d’intérêt<br />

des partenaires au développement pour la<br />

Guinée-Bissau est lié aux efforts consentis par<br />

ce pays pour tourner la page des conflits politico-militaires<br />

internes. Ainsi, la Guinée-Bissau<br />

fait partie des six pays africains qui ont bénéficié<br />

du programme d’assistance d’urgence institué<br />

en 1962 par le FMI pour soutenir l’économie<br />

de pays en sortie de crise. Entre 1995 et<br />

2005, la Guinée-Bissau a reçu de ce programme<br />

un montant de 4,8 millions de dollars.<br />

Le 21 avril dernier, l’ONU a accordé à la<br />

Guinée-Bissau, dans le cadre d’un programme<br />

visant les pays en situation de post-conflit, une<br />

aide de 6 millions de dollars destinée à permettre<br />

des réformes dans les forces armées et<br />

dans l’administration. Cette aide représente la<br />

première tranche d’un montant de plus de 40<br />

millions de dollars.<br />

Les exemples togolais, bissau-guinéens et, plus<br />

récemment, ivoiriens, devraient persuader les<br />

pays africains de l’inanité des conflits armés et de<br />

l’intérêt qu’ils ont à résoudre par des voies politiques<br />

et démocratiques les inévitables conflits<br />

d’intérêts qui caractérisent le jeu politique.


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 DROIT, FISC, DOUANES<br />

17<br />

Hélène Cissé : « S’il y a le même<br />

code partout, l’investisseur<br />

s’y pliera »<br />

Selon Me Hélène Cissé, co-auteur du projet de code minier régional de la CEDEAO, l’existence du<br />

même code obligera les investisseurs à s’y soumettre.<br />

Propos recueillis par<br />

Aliou Diongue, Dakar<br />

Les Afriques : Où en êtes-vous avec l’élaboration<br />

du projet de code minier<br />

régional de la CEDEAO ?<br />

Hélène Cissé : Comme vous le savez, à la<br />

suite de l’atelier de validation du projet de<br />

la société civile, initié par la CEDEAO ellemême<br />

– c’est très important – en partenariat<br />

avec OXFAM America, qui s’est tenu<br />

« Il s’agit de renforcer une<br />

prévention efficace des<br />

conflits. Il était important<br />

de faire comprendre que<br />

l’exploitation des ressources<br />

naturelles de l’Afrique ne<br />

doit pas être synonyme<br />

de tensions, de conflits,<br />

de pauvreté. »<br />

du 17 au 19 avril à Dakar, nous avons intégré<br />

les modifications suggérées par les participants.<br />

Ce travail de formulation d’un<br />

code minier régional doit, avant tout,<br />

exprimer les besoins et les aspirations de la<br />

société civile ouest-africaine et des communautés<br />

de base. Le texte a ensuite<br />

été envoyé, le 9 mai, à la CEDEAO. La<br />

CEDEAO s’est montrée extrêmement<br />

intéressée à en tenir compte pour formaliser<br />

le projet final.<br />

LA : Pensez-vous que les observations de<br />

la société civile telles qu’elles ont été formulées<br />

prennent vraiment en compte les<br />

intérêts et les aspirations des communautés<br />

de base ?<br />

HC : Absolument ! Sur les 80 organisations<br />

qui ont pris part à l’atelier, beaucoup<br />

interviennent dans le domaine<br />

minier au profit des populations et des<br />

communautés de base. Il y avait en outre<br />

des représentants de ces communautés<br />

qui ont témoigné dès le premier jour. Ce<br />

qui est certain, c’est que cet atelier était<br />

celui de la société civile. Les aspirations<br />

des communautés ont donc été prises en<br />

compte et je crois qu’on peut situer le<br />

souci majeur qui tourne autour des<br />

droits de l’homme, de l’équilibre entre<br />

les revenus des Etats sur le territoire où<br />

les mines sont situées et les mesures<br />

incitatives qui peuvent permettre une<br />

exploitation rentable de ces mines.<br />

Les observations faites ont également<br />

reflété tout ce qui concerne l’équilibre<br />

entre les spécificités techniques et économiques<br />

des exploitations minières et<br />

leurs implications du point de vue des<br />

facilités qui doivent leur être octroyées<br />

pour leur permettre de produire et, dans<br />

un premier temps, de pouvoir amortir<br />

les frais d’investissement qui sont extrêmement<br />

importants.<br />

Elles ont aussi reflété le droit des communautés<br />

de participer. Je crois que la notion<br />

de participation citoyenne a joué un rôle<br />

important dans cet atelier. Ce qui était<br />

important, surtout, c’est l’esprit constructif.<br />

Il ne s’agit pas, avec ce code minier en<br />

gestation, d’aller en guerre contre les compagnies<br />

minières. Ce n’est pas du tout le<br />

cas. Il s’agit plutôt de faire comprendre<br />

que la communauté est un tout et que la<br />

production économique doit s’intégrer<br />

dans le souci global d’accroître le bien-être<br />

des populations, dans le principe selon<br />

lequel l’activité minière doit contribuer à<br />

une plus grande justice économique et<br />

sociale. Il s’agit, par ce biais – et ça c’est<br />

une idée force –, de renforcer une prévention<br />

efficace des conflits. Il était important<br />

de faire comprendre que l’exploitation des<br />

ressources naturelles de l’Afrique ne doit<br />

pas être synonyme de tensions, de conflits,<br />

de pauvreté.<br />

LA : Le code régional va-t-il se substituer<br />

aux codes miniers nationaux qui<br />

existent dans un certain nombre de<br />

pays ouest-africains ?<br />

HC : Il faut rappeler que le débat a été difficile<br />

entre l’uniformisation et l’harmonisation.<br />

L’uniformisation veut dire qu’il y a<br />

une seule loi qui, dans tous ses détails et<br />

telle qu’elle est rédigée, s’applique telle<br />

quelle dans tout l’espace communautaire.<br />

Au stade actuel, évidemment, c’est un souhait<br />

vers la perfection de l’intégration sousrégionale.<br />

Mais nous avons préféré être<br />

réalistes et commencer par une harmonisation.<br />

Cela veut dire que le projet de code<br />

minier pose des principes directeurs. Il est<br />

capital que les compagnies minières puissent<br />

trouver les mêmes normes dans tout<br />

l’espace communautaire. S’ils essayent de<br />

respecter toutes les normes du droit international<br />

concernant le respect des droits de<br />

l’homme et de l’environnement, les Etats<br />

auront moins la crainte de perdre un investisseur.<br />

Si, de son côté, l’investisseur sait<br />

qu’il devra se plier aux mêmes normes<br />

dans les quinze pays de la CEDEAO, je<br />

pense que ce sera un pas en avant.<br />

LA : Il y a actuellement une frénésie<br />

d’octroi de permis. Ne sera-t-il pas trop<br />

tard avant l’adoption et l’entrée en<br />

vigueur du code régional ?<br />

LA : Les avancées du droit sont toujours<br />

un peu lentes. C’est pourquoi le rôle de la<br />

société civile est très important. Dans<br />

toutes les avancées du droit, les actions à<br />

la base de la société civile ont été le<br />

moteur du progrès. Ce qui est important,<br />

c’est que les organisations de la société<br />

civile, les communautés, les leaders de<br />

base et les médias doivent agir en partenariat<br />

pour donner le meilleur impact<br />

possible au processus qui est engagé et<br />

faire avancer de manière significative<br />

toutes ces idées progressistes pour permettre<br />

réellement que la situation s’améliore<br />

sur le terrain.<br />

LA : Vous êtes l’une des chevilles<br />

ouvrières de ce code minier régional.<br />

Quelle est votre vision de l’Afrique de<br />

l’Ouest cinq, dix ans après que ce code<br />

sera entré en vigueur ?<br />

HC : J’ai la vision d’une sous-région du<br />

continent africain qui aura avancé, qui<br />

aura su prendre son destin en main en<br />

dépassant les discussions sur les conséquences<br />

de la colonisation, qui aura su<br />

comprendre que les Africains ont en eux<br />

les ressources et les potentialités qui doivent<br />

leur permettre, dans un cadre communautaire,<br />

de réaliser leur progrès économique<br />

et social. J’ai la vision d’une<br />

sous-région qui aura décidé d’opérer la<br />

prise en charge de son propre destin, de<br />

ses richesses, de ses problèmes.<br />

Sur bien des points, l’Afrique de l’Ouest est<br />

l’une des régions les plus avancées non seulement<br />

de l’Afrique, mais je dirais même<br />

du monde. La convention de la CEDEAO<br />

sur les armes, par exemple, est unique au<br />

monde. Même les pays les plus sophistiqués<br />

de l’Union européenne n’ont pas des<br />

dispositions pareilles. Il y a bien sûr un<br />

fossé entre l’élaboration des normes et leur<br />

application effective. Mais la seule existence<br />

des normes est déjà un grand progrès.<br />

J’ai la vision d’une sous-région qui<br />

aura compris qu’elle a les moyens en ellemême,<br />

dans ses populations, dans ses différents<br />

Etats, de progresser sur la voie du<br />

développement durable.<br />

Côte d’Ivoire : la Douane enfin au nord<br />

Burkina : la douane désengorge<br />

Le ministre burkinabé de l’Economie et des Finances, Jean-<br />

Baptiste Compaoré, a constaté le 5 mai dernier le désengorgement<br />

de Ouaga Inter, le principal poste de douane de la capitale burkinabée.<br />

Lors d’une première visite, le ministre s’était ému de l’encombrement<br />

des lieux avec des tonnes de marchandises en attente de<br />

traitement ou en dépôt. Le ministre s’était informé sur les délais de<br />

traitements des dossiers, la durée limite du dépôt en douanes, les<br />

étapes à franchir pour l’enlèvement des marchandises, la capacité<br />

de traitement du bureau, la situation des marchandises sous douanes,<br />

le nombre de conteneurs en attente de dédouanements, le<br />

rythme de sortie des marchandises. Les facteurs de blocage qui<br />

empêchent une plus grande fluidité des opérations avaient ainsi été<br />

identifiés et des instructions données pour y remédier.<br />

Sûretés personnelles dans<br />

le droit OHADA<br />

N'Doningar Djimasna a consacré un livre aux sûretés personnelles<br />

dans le droit OHADA*. La problématique de cette thèse est de<br />

savoir si, eu égard aux controverses soulevées par l'interprétation et<br />

la pratique des sûretés personnelles (cautionnement, garanties à<br />

première demande) en droit français, la réglementation issue du<br />

traité OHADA pourra contribuer au développement des échanges<br />

commerciaux en assurant, d'une part, la sécurité juridique du<br />

créancier et, d'autre part, en préservant le besoin essentiel en la<br />

matière qu'est la célérité. La réglementation africaine étant une<br />

reprise (améliorée ?) de la législation française, en ce qui concerne<br />

le cautionnement, et une consécration légale d'une nouvelle sûreté<br />

que la pratique des affaires rendait indispensable, concernant la<br />

garantie à première demande, une analyse exégétique de ce nouveau<br />

droit, en contemplation du droit français en la matière, permettra<br />

de mettre en relief cette efficacité.<br />

* N'Doningar Djimasna, Réflexions sur l'efficacité des sûretés personnelles<br />

dans le droit uniforme issu du traité de l'OHADA, Atelier National de<br />

Reproduction des Thèses, 378 pages.<br />

Fonds de recherche sur<br />

le climat des affaires<br />

Les lauréats du concours pour le Fonds de recherche CIEA<br />

2007-2008 vont être connus ce mois de mai. Le concours avait<br />

été lancé par le CIEA (Climat pour les investissements et l’environnement<br />

des affaires), une initiative du Centre de recherches<br />

pour le développement international (CRDI) et de la<br />

Fondation pour une entreprise et un développement durables.<br />

Le CIEF va donner jusqu’à 2,8 millions de dollars de bourses.<br />

Le Fonds de recherche CIEA utilise des mécanismes de subvention<br />

de bourses de recherche à travers des ateliers de formation,<br />

et par la création de partenariats à caractère institutionnel<br />

entre écoles de commerce et organisations du secteur privé<br />

pour contribuer à un meilleur climat pour les investissements<br />

et un meilleur environnement pour les affaires en Afrique. Le<br />

fonds utilise l’anglais et le français comme langues de travail et<br />

concerne toutes les régions du continent africain.<br />

9000 travailleurs tunisiens<br />

accueillis en France<br />

annuellement<br />

La France est « prête à accueillir près de 9000 travailleurs tunisiens<br />

chaque année », a déclaré l’ambassadeur français à Tunis.<br />

Serge Degallaix a expliqué qu’il s’agit d’un « signe de rapprochement<br />

et de bonne volonté entre les deux pays, concrétisé par l’accord<br />

bilatéral, signé le 28 avril 2008, sur la gestion concertée des<br />

migrations et le développement solidaire ».<br />

La normalisation se poursuit en Côte d’Ivoire. L’administration douanière, absente du Nord tenu par les forces armées des<br />

Forces nouvelles, vient de s’y redéployer en intégrant des éléments de l’ex-rébellion.<br />

Par Hance Guèye, Dakar<br />

nomiques, il devenait de plus en plus urgent Rigueur et équité<br />

nouvelles (FN). Ces derniers éléments ont reçu<br />

pour l’administration de la Côte d’Ivoire Mesurant les enjeux de ce redéploiement, le une formation assurée par des agents de doua-<br />

Le premier poste de douane en zone sous d’opérer sur toute l’étendue du territoire. Les ministre, qui a remis symboliquement une herse nes dépêchés depuis Abidjan. La formation doit<br />

contrôle des Forces nouvelles a été ouvert le 12 partenaires de coopération du gouvernement et un panneau « Douanes » à la direction géné- se poursuivre sur le terrain.<br />

mai dernier à Ouangolodougou, ville fronta- faisaient aussi de l’unification des caisses une rale des Douanes, n’a pas été avare de conseils. Il Depuis leur signature, il y a plus d’un an, les<br />

lière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso. de leurs conditionnalités, ainsi que l’a rappelé a demandé aux douaniers de lutter efficacement accords de Ouagadougou étaient restés sans<br />

Depuis l’éclatement de la rébellion en 2002 le ministre. « C’est une exigence pour l’Etat de contre la fraude et d’encadrer les opérateurs effet sur la division du pays. Les Forces<br />

en Côte d’Ivoire, c’est la première fois que Côte d’Ivoire et pour la communauté internatio- économiques dans la rigueur et l’équité. armées du Nord continuaient à administrer<br />

l’administration douanière peut ainsi se redénale. C’est le préalable pour maximiser les recet- La réouverture du poste de Ouangolodougou le nord du pays, se substituant au gouverneployer<br />

au nord du pays. L’événement est donc tes de l’Etat, car il faut que l’ensemble des est aussi l’application du schéma d’intégration ment dans la collecte des impôts, droits de<br />

important et justifie la présence du ministre dépenses soit couvert par l’ensemble des recettes. des Forces nouvelles dans les rangs gouverne- douane et autres taxes. C’est le premier signe<br />

de l’Economie et des Finances, Charles Diby L’Etat a des besoins en infrastructures socio-édumentaux. Le poste de douane comprend vingt- tangible d’un retour de l’administration au<br />

Koffi. Pour la crédibilité du processus de sortie catives (routes, écoles, hôpitaux, etc.) qu’il faut six agents d’encadrement répartis paritaire- nord. Dans ce domaine là aussi, la normalisa-<br />

de crise, comme pour d’évidentes raisons éco- combler pour le bien-être des Ivoiriens ». ment entre la douane ivoirienne et les Forces tion est donc en marche.


18<br />

Maroc Télécom et le<br />

contraste africain<br />

Au terme du premier trimestre de l’année 2008, l’opérateur télécoms<br />

historique réalise un chiffre d’affaires consolidé de 6965 millions<br />

de dirhams, en progression de 13,9% comparativement à la<br />

même période de l’année précédente. Toujours en consolidé, le<br />

résultat opérationnel se bonifie de 9,1% à 3104 millions, correspondant<br />

à une marge opérationnelle de 44,7%, en élargissement<br />

d’un point sur une base comparable. Ces résultats intègrent la<br />

hausse de 10,1% des revenus de IAM au Maroc, la baisse de 4,7%<br />

du chiffre d’affaires de Mauritel (255 millions de dirhams), l’appréciation<br />

de 7% des revenus de la filiale burkinabée Onatel (355 millions<br />

de dirhams), la détérioration de 18% des recettes de la filiale<br />

gabonaise (260 millions). Pour sa part, Mobisud France et Belgique<br />

a drainé 48 millions de dirhams pour un actif de 204 000 abonnés.<br />

Vodafone ne fera pas d’offre<br />

d’achat à MTN<br />

Le groupe britannique Vodafone a démenti l’information publiée<br />

par The Sunday Times faisant état d’une probable offre d’achat du<br />

Groupe MTN de téléphonie mobile pour un montant de 20 milliards<br />

de livres sterling (39 milliards $). Vodafone considère MTN<br />

comme « attractive » mais estime qu’il y aura « conflit d’intérêt »<br />

avec Vodacom, le plus grand opérateur de téléphonie mobile dans<br />

le pays.<br />

Succès pour Telecom Africa<br />

C’est le président égyptien Hosni Mubarak qui a inauguré la<br />

semaine dernière Telecom Africa 2008. Plus de 200 entreprises de<br />

45 pays, dont plusieurs nations extérieures au continent africain,<br />

ont exposé leurs produits, applications et services durant cette<br />

manifestation tenue du 12 au 15 mai. ITU Telecom Africa a déjà<br />

attiré plus de 5000 participants de 93 pays, ce qui constitue un<br />

record depuis que les expositions Telecom sont ouvertes aux pays<br />

extérieurs à la région considérée. Quelque 600 participants ainsi<br />

que 200 médias se sont inscrits pour le forum.<br />

Egypte : 1,1 milliard $<br />

d’exportation de services<br />

de technologie d’ici 2010<br />

Le volume des exportations de services de technologie atteindra 1,1<br />

milliard $ d’ici 2010, selon le ministre des Télécommunications et<br />

de la Technologie informatique, Tareq Kamel. Pour multiplier les<br />

chances de réalisation de cet objectif, une première zone technologique<br />

sera créée à Maadi, dont la première phase sera achevée l’année<br />

prochaine. 50 000 nouveaux emplois sont attendus de ce projet.<br />

L’Algérie lance un satellite<br />

pour sécuriser le territoire<br />

Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information (PTIC)<br />

a annoncé le lancement prochain d’un avis d’appel d’offres international<br />

pour l’acquisition et la mise en orbite d’un satellite destiné<br />

à sécuriser le territoire national. Un second satellite, destiné aux<br />

télécommunications, est également prévu pour garantir une autonomie<br />

de diffusion.<br />

Kenya : lancement d’une<br />

licence unique pour les TIC<br />

La Commission kenyane des communications (CCK) prévoit de<br />

mettre une licence unique pour l’implantation de projets de technologies<br />

de l’information et de la communication (TIC) lors de la<br />

prochaine année fiscale. Cette décision d’établir un nouveau<br />

régime d’autorisation a été prise pour doter l’industrie des TIC<br />

d’une base technologique complète. La CCK prévoit trois catégories<br />

de domaines, en l’occurrence les fournisseurs d’installation de<br />

réseaux, d’applications (logiciels) et de contenus.<br />

Le chiffre d’affaires<br />

d’Ingenico en hausse<br />

Ingenico a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 128 millions<br />

d'euros au cours du premier trimestre 2008, en croissance de 7,7%<br />

à taux courant et de 11,2% à taux constant. « L'activité de Sagem<br />

Monétique, qui sera intégrée à partir du deuxième trimestre 2008, a<br />

aussi fait preuve d'un dynamisme très encourageant », a précisé le<br />

groupe. Au sujet de ses perspectives, Ingenico a indiqué que les ventes<br />

du deuxième trimestre devraient afficher une très forte croissance<br />

séquentielle du fait à la fois de l'intégration des activités apportées<br />

par Sagem Sécurité de la saisonnalité des ventes.<br />

TECHNOLOGIES<br />

Le Bill Gates africain<br />

interpelle l’Afrique<br />

C’est le 25 mai 1963 qu’a été créé<br />

l’Organisation de l’unité africaine. Projetezvous<br />

au 25 mai 2063, au centième anniversaire<br />

de l’organisation africaine, forcément<br />

un moment pour analyser les<br />

réussites et les échecs. La manchette d’un<br />

journal annonce « les derniers gisements<br />

de pétrole dans le territoire américain de<br />

l’Afrique de l’Ouest se sont épuisés ».<br />

L’article se poursuit ainsi : « Les dernières<br />

parties de la forêt équatoriale vont bientôt<br />

disparaître, traversées par des pipelines et<br />

des plateformes de forage des usines de raffinage<br />

de gaz naturel. La pollution globale<br />

sera le legs des générations futures. Les<br />

réserves pétrolières offshore de l’Afrique<br />

sont taries. Les installations pétrolières<br />

abandonnées deviendront alors un objet<br />

d’attraction pour les touristes. Les<br />

constructions qui accueillaient les bureaux<br />

et les usines des compagnies pétrolières se<br />

transformeront en villes fantômes. Dans<br />

un monde sans pétrole, le transport aérien<br />

va disparaître, et les hommes recommenceront<br />

à traverser les mers avec des navires<br />

à vapeur. Les fermiers utiliseront des che-<br />

vaux à la place des tracteurs. La faux remplacera<br />

la moissonneuse batteuse. A<br />

mesure que les cultures diminueront, la<br />

famine envahira le globe. Sans moyens de<br />

faire rouler leurs véhicules, les parents resteront<br />

chez eux, sans boulot et les enfants<br />

marcheront pour aller à l’école ».<br />

Un tel scénario peut devenir réalité car<br />

l’offre en pétrole n’est pas illimitée. Nous<br />

savons que les réserves actuelles ne<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

Compétition indo-émiratie pour<br />

le contrôle du Sud-Africain MTN<br />

La plus grande acquisition dans le secteur de la téléphonie dans un pays émergent provoque des rivalités<br />

entre Bharti Airtel et, désormais, Etisalat.<br />

Par Sana Harb, Alger<br />

L'opérateur de téléphonie mobile Bharti<br />

Airtel n'est plus seul en lice pour l'acquisition<br />

d'une partie du capital de MTN, principal<br />

opérateur téléphonique sud-africain.<br />

Etisalat, la compagnie émiratie, a annoncé<br />

récemment, lors d'une conférence internationale<br />

spécialisée au Caire, son intention<br />

de soumissionner à son tour pour la souscription<br />

lancée par MTN.<br />

Depuis décembre 2006, la<br />

société indienne a fait des<br />

offres sans succès pour des<br />

licences de téléphonie<br />

mobile au Bhoutan et en<br />

Arabie saoudite, et avait<br />

montré de l'intérêt pour<br />

l'acquisition de 51% de<br />

Telkom Kenya Ltd, en juin<br />

de l'année dernière.<br />

Si l'Indien réussit, cela donnerait naissance<br />

au sixième plus grand opérateur mobile<br />

dans le monde avec plus de 130 millions<br />

d'abonnés dans plus de 20 pays. Les activités<br />

de MTN, qui pèsent 22 milliards d'euros<br />

à la Bourse de Johannesburg, s'étendent à<br />

21 pays d'Afrique australe et du Moyen-<br />

Orient pour une base de clientèle estimée à<br />

68 millions d'abonnés. L'opérateur indien<br />

avait pris des contacts avec des fonds souverains<br />

du Moyen-Orient pour trouver des<br />

liquidités additionnelles afin de soutenir<br />

une offre de prise de participation majoritaire.<br />

Or, c'est de ce même Moyen-Orient<br />

qu'une concurrence, sérieuse, arrive et rend<br />

la partie plus serrée. Depuis le lundi 12 mai,<br />

Emirates Telecommunications Corp of<br />

UAE (Etisalat), opérateur dynamique présent<br />

dans 16 pays, dont le Pakistan, est<br />

devenu le second grand prétendant à entrer<br />

en course.<br />

Etisalat veut investir 5 milliards de<br />

dollars en 4 ans<br />

Selon le président d'Etisalat, Mohamed<br />

Omar, la compagnie émiratie est parfaitement<br />

consciente du marché sud-africain et<br />

inclut ce pays dans sa stratégie de développement<br />

africaine. Etisalat, a-t-il indiqué,<br />

compte tirer entre le quart et le tiers de ses<br />

revenus des pays de la région. Etisalat,<br />

société détenue à 100% par l'Etat des<br />

Emirats arabes unis, qui dispose d'une base<br />

de 51 millions d'abonnés, est en phase d'investissement<br />

de près de cinq milliards de<br />

dollars au cours des quatre ans à venir dans<br />

le but d'assurer une croissance externe soutenue.<br />

La concurrence est de taille pour<br />

Bharti Airtel, présent uniquement en Inde,<br />

et pour qui l'entrée dans le capital de MTN<br />

est l’occasion de prendre une dimension<br />

internationale.<br />

Bharti Airtel, premier opérateur de téléphonie<br />

mobile indien, compte désormais<br />

64 millions d'abonnés et a vu son bénéfice<br />

net bondir de 57% à environ 1 milliard<br />

d'euros pour l'année 2007-2008, sur<br />

un marché en pleine expansion.<br />

Bharti Airtel, qui pèse 25 milliards d'euros<br />

à la Bourse de Bombay, a annoncé en<br />

avril dernier un bénéfice net annuel en<br />

forte hausse, profitant du fait que l'Inde<br />

est le pays qui connaît la plus forte croissance<br />

d'abonnés au monde. « Cela a été<br />

une nouvelle année de croissance record<br />

pour l'industrie des télécommunications et<br />

pour Bharti Airtel », s'est félicité le PDG<br />

du groupe, Sunil Bharti Mittal.<br />

Vers une appréciation du titre MTN<br />

Ces dernières années, l'exploration de<br />

marchés internationaux est à l'ordre du<br />

jour de Bharti. Depuis décembre 2006, la<br />

société indienne a fait des offres sans succès<br />

pour des licences de téléphonie mobile<br />

au Bhoutan et en Arabie saoudite et avait<br />

montré de l'intérêt pour l'acquisition de<br />

51% de Telkom Kenya Ltd, en juin de l'année<br />

dernière, laquelle est finalement tombée<br />

dans le giron du groupe Vodafone.<br />

MTN était donc la voie royale pour permettre<br />

à l'Indien de réaliser son expansion<br />

à l'international. L'entrée en lice<br />

d'Etisalat, connu pour être un concurrent<br />

agressif, pourrait rendre la chose<br />

plus difficile ou du moins plus chère.<br />

Bharti devrait surenchérir et aller jusqu'à<br />

offrir $23 ou plus pour chaque action de<br />

MTN, selon un analyste basé à Mumbai.<br />

Au début du mois de mai, le Financial<br />

Times avait annoncé que Bharti Airtel<br />

avait offert d'acheter une participation<br />

majoritaire dans MTN à $ 21,7 l'action,<br />

valorisant ainsi la compagnie sud-africaine<br />

à environ 37 milliards de dollars.<br />

L'information avait été partiellement<br />

démentie par Bharti Airtel. C'était avant<br />

que les prétentions d'Etisalat ne soient<br />

rendues publiques.<br />

L’Afrique francophone connaît peu Philip Emeagwali. Surnommé « Père de l’internet » par CNN et le<br />

Times, cet informaticien nigérian est l’un des gourous du nouvel âge de la société de l’information,<br />

qualifié par Bill Clinton de « Bill Gates africain ». Récipiendaire du Prix Gordon Bell (équivalent du<br />

Prix Nobel dans le domaine informatique), Philip Emeagwali fait de l’industrialisation de l’Afrique<br />

son credo. Nous vous livrons ci-dessous des extraits d’une intervention faite devant la communauté<br />

africaine à Valence, le 11 mai 2008.<br />

100 dollars en minerais de<br />

fer vaut le double une fois<br />

transformé en pots pour<br />

boire et réexporté vers<br />

l’Afrique. La même quantité<br />

vaudra 65 000 dollars, une<br />

fois transformée en aiguilles<br />

en Asie, 5 millions de dollars<br />

sous forme de bracelets à<br />

montres en Europe.<br />

conduisent pas l’humanité à plus de 40<br />

ans. C’est aussi certain que la mort ou les<br />

taxes. Mais au lieu d’entrer dans la polémique<br />

à propos de l’année exacte où le<br />

pétrole va s’épuiser, je préfère supposer<br />

que nous y sommes déjà. Cela peut arriver<br />

plus vite qu’on ne le pense. Nos descendants<br />

nous remercierons ou nous<br />

blâmerons sur la quantité de pétrole que<br />

nous leur laisserons. Au lieu de se<br />

demander quand l’Afrique sera à bout de<br />

ses ressources naturelles, l’on peut se<br />

demander que fait l’Afrique de son<br />

pétrole et de ses matières premières ?<br />

Capital intellectuel<br />

Actuellement, l’équivalent de 100 dollars<br />

en minerais de fer vaut le double une fois<br />

transformé en pots pour boire et réexporté<br />

vers l’Afrique. La même quantité<br />

vaudra 65 000 dollars, une fois transformée<br />

en aiguilles en Asie, 5 millions de<br />

dollars sous forme de bracelets à montres<br />

en Europe. D’où vient ce gap ? Il<br />

vient du capital intellectuel européen, du<br />

patrimoine de connaissances collectives


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 MEDIAS - REFLEXION<br />

Le 4 e Forum international de<br />

la finance souligne la faible<br />

efficacité des banques algériennes<br />

Un axe fort de la coopération algéro-suisse ? La finance bien sûr. La présence de Joseph Deiss, ancien<br />

président de la Confédération suisse, indique bien que le FIF d’Alger grandit.<br />

Par Lyes Taibi, Alger<br />

L’efficacité des banques algériennes<br />

s’améliore mais demeure la plus faible du<br />

Maghreb. C’est le constat de la première<br />

conférence prononcée par M. Dhaifer<br />

Saidane, professeur à l’Université de Lille<br />

III, lors de l’ouverture du 4 e Forum international<br />

de la finance (FIF) organisé à<br />

« L’Etat est à la fois<br />

actionnaire, administrateur,<br />

dirigeant, emprunteur,<br />

déposant et régulateur. »<br />

Alger les 13 et 14 mai derniers par le<br />

Forum des compétences algérienne en<br />

Suisse et la Chambre de commerce et<br />

d’industrie Suisse-Algérie.<br />

L’exemple marocain<br />

Pour M. Saidane les causes de la faiblesse<br />

des performances des banques algériennes<br />

sont probablement à rechercher dans<br />

« le caractère public de leur propriété, qui<br />

est un facteur contraignant à l’amélioration<br />

de la productivité et la minimisation<br />

des coûts. L’Etat est à la fois actionnaire,<br />

administrateur, dirigeant, emprunteur,<br />

déposant et régulateur ».<br />

Inversement, la privatisation quasi complète<br />

du secteur bancaire marocain à<br />

permis « l’apparition de champions nationaux<br />

et régionaux qui se montrent<br />

aujourd’hui particulièrement agressifs au<br />

de son peuple qui lui permet d’acheter<br />

100 dollars en barres de fer, de les<br />

transformer et de les livrer avec une<br />

valeur ajoutée 50 000 fois supérieure.<br />

Cela revient à dire que l’absence du capital<br />

intellectuel est la cause de la pauvreté.<br />

Sans un capital intellectuel africain, le fer<br />

extrait de l’Afrique continuera à être<br />

transformé en Europe et à être réexporté<br />

en Afrique à des prix énormes. Pour<br />

rompre avec ce schéma, le continent<br />

devra promouvoir la créativité et l’édu-<br />

Maghreb et en Afrique ». Conclusion :<br />

l’Algérie et la Tunisie doivent sortir du<br />

statu quo en s’appuyant sur les compétences<br />

des banques étrangères.<br />

Pour autant, la réussite des privatisations<br />

exige, toujours selon M. Saidane, deux<br />

conditions : « Un contexte de stabilité<br />

financière internationale et un prix de<br />

marché qui permet à l’Etat de céder la<br />

banque et non de la brader ».<br />

Attendre une meilleure conjoncture ?<br />

Le conférencier du FIF rejoint ainsi le<br />

point de vue officiel des autorités algériennes<br />

exprimé notamment par Fatiha<br />

Mentouri, ministre délégué à la Reforme<br />

financière, expliquant la suspension du<br />

processus de privatisation du CPA par le<br />

manque de visibilité sur la situation<br />

financière des repreneurs potentiels de la<br />

banque algérienne. Un point de vue que<br />

ne partage pas Jawad Kerdoudi, président<br />

de l’Institut marocain des relations<br />

internationales, qui a défendu, au cours<br />

d’un vif débat, le point de vue inverse :<br />

« La privatisation est une option stratégique.<br />

Si on part de l’idée qu’il faut attendre<br />

une meilleure conjoncture, on ne la fera<br />

jamais ».<br />

Outre ces débats désormais classiques<br />

sur le rythme des privatisations du secteur<br />

bancaire algérien, la 4 e édition du<br />

Forum international de la finance a<br />

consacré ses ateliers à la gestion financière<br />

des grands projets, au processus de<br />

Philip Emeagwali : « La pauvreté n’est pas l’absence d’argent, mais plutôt l’absence de connaissances. »<br />

cation, indispensables pour donner de la<br />

valeur à ses matières premières. La pauvreté<br />

n’est pas l’absence d’argent, mais<br />

plutôt l’absence de connaissances. Dans<br />

les pays africains exportateurs de pétrole,<br />

des multinationales comme Shell, qui<br />

vendent des plateformes en échange de<br />

40% de royalties sur la valeur du pétrole<br />

exporté, deviendront toujours plus riches<br />

alors que les travailleurs au sein de ces<br />

plateformes deviendront de plus en plus<br />

pauvres. Nul doute, l’éducation réduit<br />

modernisation des banques ainsi qu’à la<br />

bancassurance qui vient de faire son<br />

apparition en Algérie.<br />

Karim Djoudi contre le fonds souverain<br />

algérien<br />

Des thèmes jugés essentiels par le ministre<br />

algérien des Finances, Karim Djoudi,<br />

qui souligne que « l’ouverture du secteur<br />

financier algérien est déjà une réalité »,<br />

ajoutant que « c’est dans le secteur de la<br />

formation bancaire et celui de la gestion<br />

des grands projets que nous souhaitons<br />

établir une étroite collaboration avec nos<br />

amis suisses ». Un appel entendu par<br />

Brahim Gacem, président du FIF, qui<br />

a annoncé le lancement d’un projet<br />

d’Ecole supérieure de formation bancaire<br />

en collaboration avec l’Association<br />

des banques algériennes (ABEF).<br />

En marge des travaux du forum, Karim<br />

Djoudi avait de nouveau souligné la<br />

méfiance des autorités financières algériennes<br />

à l’égard de la création d’un<br />

fonds souverains : « La crise financière<br />

internationale a touché directement ou<br />

indirectement les institutions financières,<br />

mais aussi fondamentalement des fonds<br />

souverains. Aujourd’hui notre gestion des<br />

réserves de change est opérée par la<br />

Banque d’Algérie avec, comme principe<br />

fort, de courir le minimum de risque et<br />

d’assurer leur liquidité, c'est-à-dire de<br />

pouvoir les récupérer a tout moment pour<br />

des besoins de financement ».<br />

plus vite la pauvreté que le pétrole. C’est<br />

le capital intellectuel et non les gros salaires<br />

qui élimineront la pauvreté. Si nous<br />

demandons tous de gros salaires, nous<br />

finirons par les dépenser pour nos propres<br />

besoins. Le capital intellectuel, lui,<br />

permettra de créer des produits dérivés à<br />

partir de la technologie. A la fin, il y aura<br />

non seulement redistribution de la<br />

richesse, mais aussi création et contrôle<br />

de la nouvelle richesse. La capacité africaine<br />

de réduire la pauvreté apportera la<br />

prospérité pour des millions de gens.<br />

Télécommunications<br />

Le catalyseur de cette prospérité peut<br />

être les télécommunications. Si 300 millions<br />

d’Africains peuvent travailler pour<br />

des compagnies occidentales (comme le<br />

font des millions d’Indiens), ce sont les<br />

deux parties qui vont en bénéficier. La<br />

stratégie consiste à reconnaître les<br />

besoins en travail du marché mondial du<br />

travail et de permettre à l’Afrique de<br />

répondre à ces besoins. Par exemple, les<br />

experts comptables vivant en Afrique où<br />

la main d’œuvre est la moins chère, peuvent<br />

répondre aux besoins de la<br />

demande de l’entreprise américaine en<br />

prestations comptables. De plus, le décalage<br />

horaire peut être mis à profit pour<br />

améliorer la productivité des entreprises.<br />

Autant de synergies qui supposent<br />

encore une fois la connaissance et la maîtrise<br />

de la technologie. L’Afrique périra si<br />

elle continue à consommer ce qu’elle ne<br />

produit pas et à produire ce qu’elle ne<br />

consomme pas.<br />

19<br />

L’enseignement privé<br />

compte 500 000 élèves au<br />

Maroc<br />

Le président de la Ligue de l'enseignement privé au Maroc,<br />

Mohamed Taleb, a indiqué, dimanche à Oujda, que les<br />

établissements d'enseignement privés comptent environ<br />

500 000 élèves répartis dans 2064 établissements d'enseignement<br />

au Maroc.<br />

Intervenant au 3e forum national sur l'enseignement privé,<br />

dont les travaux ont été clos dimanche à Oujda, M. Taleb a souligné<br />

que le secteur de l'enseignement privé génère près de<br />

51 000 emplois (cadres administratifs, pédagogues, autres<br />

employés : assistants, chauffeurs) au Maroc.<br />

L'écrivain tunisien<br />

Abdelmajid El Houssi<br />

n’est plus<br />

L'écrivain tunisien Abdelmajid El Houssi, résidant en Italie,<br />

est décédé dimanche à l'âge de 66 ans. Feu El Houssi fut un<br />

intellectuel et un homme de lettres éminent de l'élite intellectuelle<br />

tunisienne établie à l'étranger. Il était titulaire de la<br />

Chaire linguistique française à l'Université de Ca'Foscari de<br />

Venise (Italie), et est auteur de plusieurs ouvrages dont des<br />

nouvelles, des romans, des recueils de poésie et des études<br />

académiques.<br />

Dans un communiqué, le Ministère tunisien de la culture et<br />

de la sauvegarde du patrimoine a indiqué que le défunt était<br />

connu par ses écrits prônant le dialogue des civilisations et<br />

des cultures et par ses hautes qualités humaines de tolérance,<br />

d'ouverture et d'engagement, ainsi que par ses initiatives<br />

visant à promouvoir la culture tunisienne et arabo-islamique<br />

en Europe.<br />

12 millions de nouveaux<br />

urbains en Afrique<br />

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé<br />

mardi que 12 à 13 millions d'Africains quitteraient les campagnes<br />

pour les villes en 2008, aggravant la pression<br />

urbaine sur le continent et les défis, notamment alimentaires,<br />

qui y sont liés.<br />

« Les villes et agglomérations du continent vont devoir absorber<br />

une autre vague de 12 à 13 millions d'habitants en 2008, si bien<br />

que la population urbaine va croître plus vite que la population<br />

rurale à l'horizon 2035 », selon un rapport.<br />

« S'il est vrai que les inégalités entre les villes et la campagne<br />

semblent se réduire, il n'en demeure pas moins que les disparités<br />

entre riches et pauvres deviennent de plus en plus frappantes<br />

et malsaines, avec la poussée de taudis insalubres et<br />

surpeuplés », ajoute le texte.<br />

PR Media distinguée<br />

PR Media, agence marocaine spécialisée dans les relations<br />

publiques, s’est vue décerner par M. Khamis Al Muqla,<br />

Chairman of Gulf Hill & Knowlton et M. Terrence Billing,<br />

Executive Vice President de Hill & Knowlton, EMEA<br />

(Europe, Moyen-Orient et Afrique), le prix « Excellence<br />

Award 2008 » pour tous les efforts entrepris pendant l’année<br />

2007 ainsi que ses excellents résultats dans toute la<br />

région durant les « Hill & Knowlton Excellence Awards »,<br />

organisées cette année dans la capitale bahreïnie, Manama,<br />

le 10 Avril 2008. Ce prix vient récompenser les excellents<br />

résultats de l’agence dans la région de l’Afrique du Nord et<br />

de l’Ouest, ainsi que tous les nouveaux budgets régionaux<br />

conquis cette année, tels que Hewlett Packard, APC MGE,<br />

Qualcomm et la 7 e édition du Festival international du film<br />

de Marrakech<br />

Les centres d’appels<br />

en hausse au Maroc<br />

Le secteur des centres d'appels au Maroc a enregistré en 2008<br />

un chiffre d'affaires de 194 millions d'euros, en hausse par<br />

rapport à 2007, a-t-on indiqué jeudi à Casablanca à l'ouverture<br />

de la 8 e édition du Salon international des centres d'appels.<br />

« Il se crée chaque année une vingtaine de nouveaux centres<br />

d'appels au Maroc et ce secteur, inexistant il y a encore huit<br />

ans, génère aujourd'hui un chiffre d'affaires de deux milliards<br />

de dirhams », a déclaré André Azoulay, conseiller du roi<br />

Mohammed VI, lors de l'ouverture du salon. Quelque 180<br />

entreprises opèrent à titre principal ou secondaire dans les<br />

centres d'appels au Maroc avec une sous-traitance de 20%.<br />

Elles emploient un total de 30 000 personnes.


20<br />

Hassan Tourabi interpellé<br />

puis relâché<br />

Le chef de l'opposition islamiste soudanaise Hassan al-Tourabi a<br />

été brièvement interpellé lundi par les forces de sécurité, qui ont<br />

continué leur traque des rebelles du Darfour, ceux-ci ayant<br />

menacé d'attaquer de nouveau la capitale soudanaise, théâtre de<br />

tirs sporadiques. L'arrestation de M. Tourabi est intervenue deux<br />

jours après un assaut sans précédent contre Omdurman, la ville<br />

jumelle de Khartoum, menée par le Mouvement pour la justice et<br />

l'égalité (JEM), le plus puissant militairement des groupes rebelles<br />

du Darfour, province de l'ouest du pays en guerre civile. Arrêté<br />

lundi à l'aube et accusé par le passé de liens avec le JEM ou de<br />

menées putschistes, M. Tourabi a été relâché dans la soirée sans<br />

qu'aucune explication ne soit fournie de son arrestation, a affirmé<br />

à l'AFP le directeur de son bureau, Awad Babakr.<br />

Histoire : vers une<br />

conciliation franco-algérienne<br />

Un groupe d'experts franco-algériens doit être créé pour étudier la<br />

question relative à l'accès des Algériens aux archives de la colonisation<br />

détenues en France, a annoncé lundi le ministre algérien des<br />

Affaires étrangères Mourad Medelci. « Nous nous sommes mis d'accord<br />

pour qu'un groupe d'experts soit mis en place pour travailler sur<br />

le sujet de mémoire, notamment en ce qui concerne le droit d'accès<br />

aux archives », a déclaré M. Medelci lors d'un point de presse en<br />

présence de son homologue français Bernard Kouchner. La France<br />

a restitué à l'Algérie une partie des archives qu'elle conservait, mais<br />

a gardé la partie concernant l'histoire coloniale qui relève, selon elle,<br />

de la souveraineté de l'Etat français.<br />

L’Egypte bloque le site<br />

Internet d’un parti islamiste<br />

« Le site Internet du Mouvement égyptien pour le changement,<br />

Kefaya, a été bloqué en Egypte (pour) les usagers ayant accès à<br />

Internet par le biais de Te-Data (...) depuis le 4 mai », a indiqué<br />

dans un communiqué le Réseau arabe pour l'information sur<br />

les droits de l'homme (ANHRI). Te-Data, une branche de<br />

Telecom Egypt et le plus grand fournisseur d'accès Internet en<br />

Egypte, est contrôlé par le gouvernement égyptien.<br />

Afrique du Sud : une erreur<br />

pourrait retarder le procès<br />

de Zuma<br />

Une erreur de la justice sud-africaine pourrait retarder le procès<br />

pour corruption de Jacob Zuma, chef du parti au pouvoir en<br />

Afrique du Sud et présidentiable potentiel, qui devait débuter le 4<br />

août, a rapporté mardi un journal sud-africain. Business Day indique<br />

que le parquet général, qui a programmé le procès dans la province<br />

du KwaZulu-Natal (est) en août, n'a pas consulté les autorités<br />

judiciaires avant de désigner le juge qui présidera le tribunal.<br />

Selon le quotidien financier, le président du tribunal du KwaZulu-<br />

Natal, Vuka Tshabalala, a indiqué dans une lettre au chef du parquet<br />

général, Anton Steynberg, qu'aucune disposition n'avait été<br />

prise pour la date prévue du procès.<br />

Le Nigeria veut des relations<br />

étroites avec la France<br />

Le président nigérian Umaru Yar'adua a annoncé jeudi à l'AFP<br />

qu'il se rendrait en visite officielle en France le 12 juin et qu'il<br />

souhaitait des « relations beaucoup plus étroites entre les deux<br />

pays (…) J'ai de grandes attentes pour ce voyage. Les relations<br />

entre la France et le Nigeria devraient être beaucoup plus étroites<br />

qu'elles ne le sont actuellement. La plupart de nos voisins sont des<br />

pays francophones et la France conserve une grande influence<br />

dans cette région », a-t-il expliqué lors d'un entretien avec l'AFP.<br />

M. Yar'adua, qui se rend à Paris à l'invitation de son homologue<br />

Nicolas Sarkozy, souhaite « un partenariat énergétique avec<br />

la France » dans le domaine de l'électricité.<br />

Sonatrach renforce sa<br />

position au Pérou, sur<br />

le champ de Camisea<br />

La part de Sonatrach sur le champ de gaz humide de Camisea,<br />

au Pérou, est de 3500 barils/jour sur une production de 35 000<br />

b/j, soit une participation de 10% dans ce gisement. La compagnie<br />

est également partie prenante dans le développement du<br />

bloc 56, situé dans le même champ avec le même taux de participation,<br />

et dont l’entrée en service est prévue pour 2009.<br />

POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

Airbus : le projet d’usine<br />

en Tunisie maintenu malgré<br />

le désistement de Latécoère<br />

Airbus a décidé de maintenire le projet d’une usine de composants aéronautiques « à bas coût » en Tunisie,<br />

abandonné récemment par son sous-traitant Latécoère.<br />

Par Walid Kéfi, Tunis<br />

Le constructeur européen Airbus a<br />

annoncé, le 7 mai, l'échec des négociations<br />

entamées, il y a plus d’une année,<br />

avec le groupe français Latécoère pour la<br />

reprise des sites de Méaulte et Saint-<br />

Nazaire en France. L’information a suscité<br />

une grande inquiétude dans les<br />

médias et les milieux d’affaires tunisiens.<br />

D’autant plus que l’implantation en<br />

Tunisie d’une nouvelle usine de composants<br />

aéronautiques avec deux mille<br />

emplois directs à la clef par Latécoère<br />

était viscéralement liée à cette transaction.<br />

La nouvelle unité de production<br />

que Latécoère projetait de construire<br />

près de Tunis devait en effet bénéficier de<br />

« transferts de charges » de l'usine de<br />

Méaulte, selon l’équipementier devenu<br />

ces dernières années le constructeur<br />

d’Airbus.<br />

Donnant donnant<br />

La réaction du Ministère tunisien de l’industrie,<br />

de l’énergie et des PME ne s’est<br />

pas fait attendre. « Le projet prévoyant la<br />

contruction d’une nouvelle usine de composants<br />

aéronautiques en Tunisie n’est pas<br />

tombé à l’eau. L’usine sera installée directement<br />

par Airbus qui s’est engagé à créer<br />

2000 emplois à Tunis », a indiqué ce<br />

Afrique : le commerce peut<br />

servir le développement<br />

Le directeur général de l'OMC en est persuadé, la conclusion heureuse pour le cycle de Doha serait un atout<br />

dans la lutte contre la pauvreté. Le président brésilien prônant pour sa part le commerce Sud-Sud.<br />

Pascal Lamy reproche au continent sa<br />

tendance à vouloir imputer aux autres<br />

ses erreurs et ses difficultés.<br />

Par Robert Adandé, Cotonou<br />

Les travaux de la 12 e session de la<br />

Conférence des Nations unies pour le<br />

commerce et le développement (CNU-<br />

CED), à Accra, du 20 au 25 avril derniers,<br />

ont été dominés par l'Afrique, son développement<br />

et sa participation au commerce<br />

mondial.<br />

Dans un contexte dominé par un certain<br />

nombre de pesanteurs, relatives notamment<br />

aux relations commerciales entre<br />

les pays du Nord et ceux du Sud, les participants<br />

à la conférence ont évoqué les<br />

modèles existants de gouvernance économique<br />

et politique mondiale, qui<br />

ministère dans une déclaration transmise<br />

aux médias locaux qui spéculaient<br />

sur l’affaire.<br />

« La construction de l’usine par Airbus ou<br />

l’un de ses sous-traitants fait partie d’un<br />

accord signé entre la compagnie nationale<br />

Tunisair et l’avionneur européen le 29<br />

avril à Tunis, en marge d’une visite d’Etat<br />

du président français Nicolas Sarkozy », a<br />

ajouté le ministère.<br />

Cet accord sur la livraison à la compagnie<br />

tunisienne de seize appareils assortis<br />

de trois en option pour un prix catalogue<br />

d’un milliard d’euros prévoit en effet un<br />

« package industriel » portant sur la<br />

fabrication des composants aéronautiques<br />

en Tunisie.<br />

« L’usine tunisienne d’Airbus, dont le<br />

coût ne dépassera pas 50 millions d’euros,<br />

épouse parfaitement la nouvelle stratégie<br />

de l’avionneur européen qui a mis<br />

en place un plan d’économies drastique<br />

baptisé Power 8. Raison pour laquelle on<br />

voit mal pourquoi l’avionneur laisserait<br />

tomber cette occasion en or », assure un<br />

cadre de Tunisair.<br />

Le projet a été révélé, dans un premier<br />

temps, par le président français à Tunis.<br />

« Nous installerons une usine ici dans l’aéronautique,<br />

qui emploiera plus de 2000<br />

personnes », avait lancé Nicolas Sarkozy<br />

le 29 avril lors d’un forum économique<br />

entravent la pleine participation des pays<br />

en développement. Les accords de partenariat<br />

économique et un certain nombre<br />

d'accords de libre-échange ont servi d'illustration.<br />

L'impact du commerce se révèle décisif<br />

dans le financement du développement.<br />

Ainsi, les pays qui ont su profiter de la<br />

récente envolée des prix des produits de<br />

base atteindront à coup sûr les Objectifs du<br />

millénaire pour le développement (OMD).<br />

Nombre d'entre eux sont désormais exportateurs<br />

nets de capitaux. Un recul encore<br />

léger de la pauvreté s'observe en Afrique où<br />

la croissance du PIB moyen, à l'exclusion<br />

du Nigeria et de l'Afrique du Sud, a été estimée<br />

l'an dernier à 7%.<br />

Contraste<br />

Certaines régions d'Afrique au sud du<br />

Sahara demeurent tout de même confrontées<br />

à la pauvreté avec une croissance non<br />

génératrice d'emplois. Les difficultés que<br />

connaissent certains pays en développement<br />

s'intensifient et prennent aujourd'hui<br />

de nouvelles formes et une ampleur alarmante.<br />

De toute évidence, pour cette partie<br />

du monde l'atteinte des OMD pourrait rester<br />

à l'étape de gageure si des mesures draconiennes<br />

ne sont pas prises dans l'immédiat.<br />

La CNUCED entend jouer sa partition.<br />

Elle a souligné l'urgence de mettre le<br />

système commercial multilatéral au service<br />

de la prospérité de l'Afrique, qui doit<br />

devenir un véritable acteur de la marche<br />

tuniso-français, en prenant soin de ne<br />

pas citer nommément Latécoère. Selon<br />

Airbus, l’échec des négociations sur la<br />

reprise des sites de Méaulte et Saint-<br />

Naizaire est dû essentiellement aux difficultés<br />

qu’avait rencontré Latécoère pour<br />

rassembler les fonds qui lui permet-<br />

« Nous installerons une usine<br />

ici dans l’aéronautique, qui<br />

emploiera plus de 2000<br />

personnes », avait lancé<br />

Nicolas Sarkozy le 29 avril<br />

lors d’un forum économique<br />

tuniso-français, en prenant<br />

soin de ne pas citer<br />

nommément Latécoère.<br />

traient de sauver les deux usines et d’en<br />

construire une autre en Tunisie.<br />

Latécoère, qui restera le principal fournisseur<br />

d’Airbus, envisage la création de<br />

200 emplois supplémentaires dans ses<br />

deux unités de production spécialisées<br />

dans le câblage en Tunisie, malgré<br />

l’amère déconvenue qu’il vient de subir.<br />

du monde. Pour que le continent profite<br />

pleinement des fruits de la mondialisation,<br />

a-t-on estimé, les règles du commerce<br />

mondial doivent mieux tenir<br />

compte de ses contraintes.<br />

Partenariat Sud-Sud<br />

Selon M. Pascal Lamy, la conclusion d'un<br />

accord dans le cycle de Doha peut offrir aux<br />

pays en développement et aux pays les<br />

moins avancés (PMA) de nouvelles possibilités<br />

de lutte contre la pauvreté grâce au<br />

commerce. La coopération et le commerce<br />

Sud - Sud apparaissent comme une alternative<br />

fiable. Pascal Lamy en a profité pour<br />

reprocher au continent sa tendance à vouloir<br />

imputer aux autres ses erreurs et difficultés.<br />

Après avoir évoqué la responsabilité<br />

de son organisation dans la crise alimentaire,<br />

il a mis l'accent sur la responsabilité<br />

des Etats dans le choix des politiques, dans<br />

la mesure où, à son sens, rien dans les dispositifs<br />

de l'OMC n'empêche un Etat souverain<br />

de prendre des mesures de politique<br />

économique pour assurer la sécurité alimentaire<br />

de ses populations.<br />

Le président du Brésil Lula Da Silva a<br />

aussi évoqué le partenariat Sud-Sud, qui<br />

peut, à ses yeux, favoriser un réel accès<br />

des PMA à des marchés rentables.<br />

Pour sa part, la société civile a invité la<br />

CNUCED à poursuivre ses efforts afin<br />

de renforcer et de protéger les échanges<br />

Sud-Sud.


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 POLITIQUE - ÉCONOMIE<br />

21<br />

La revue de presse africaine de Londres<br />

L’annonce du deuxième tour de l’élection<br />

présidentielle zimbabwéenne, les<br />

risques de régionalisation du conflit au<br />

Darfour avec l’attaque à la périphérie de<br />

Khartoum par les rebelles du JEM, sont<br />

les deux principaux sujets analysés par la<br />

presse britannique cette semaine.<br />

Le deuxième tour zimbabwéen dans<br />

un climat de terreur<br />

Le Financial Times, le Guardian, le Times<br />

et The Economist ont analysé tous les<br />

contours de la crise politique au pays de<br />

Robert Mugabe avec son cortège de violence<br />

politique délibérée.<br />

Le FT, dans un papier analytique, passe<br />

en revue les défis économiques, financiers<br />

et politiques du pays et affirme que<br />

beaucoup de Zimbabwéens espèrent que<br />

ce second tour mettra fin à la violence<br />

dans ce pays d’Afrique australe où l’économie<br />

en désarroi a atteint le taux d’inflation<br />

record de 165 000%, avec 80% de<br />

chômeurs, des pénuries chroniques de<br />

carburant, de biens alimentaires, et un<br />

exode massif de réfugiés vers les pays<br />

voisins. Après le premier tour de l’élection<br />

présidentielle disputé le 29 mars, le<br />

MDC, le principal parti de l’opposition<br />

de Morgan Tsvangirai, a annoncé selon<br />

le FT que plus de 40 de ses militants ont<br />

été abattus et plus de 1000 habitations<br />

ont été brûlées.<br />

The Guardian souligne que, depuis ce premier<br />

tour, Morgan Tsvangirai a longuement<br />

séjourné à l’extérieur. Ce week-end,<br />

il était à Belfast, en Irlande du Nord où, au<br />

cours d’une conférence, il a demandé que<br />

cesse la violence qui frappe le pays depuis<br />

le début de cette période électorale. Il a<br />

également annoncé qu’il espérait gagner<br />

une victoire décisive lors de ce second<br />

tour. Le quotidien de la gauche britannique<br />

souligne que pour atteindre cet objectif<br />

il s’est engagé à négocier des alliances<br />

afin d’élargir sa base, et s’est dit certain<br />

que certains membres de la ZANU PF<br />

voteront pour lui.<br />

The Economist précise qu’après un mois<br />

passé à l’extérieur, Morgan Tsvangirai a<br />

décidé de rentrer au pays pour lancer sa<br />

campagne pour le second tour de la présidentielle.<br />

Mais le journal précise que personne<br />

ne sait si, à son retour, il pourra se<br />

déplacer librement, et, plus important<br />

encore, si la population pourra voter<br />

librement. Le journal précise que la<br />

répression s’accroît. Beaucoup d’arrestations<br />

ont été opérées au sein de la classe<br />

syndicale et de l’intelligentsia.<br />

Le Times, lui, souligne que l’ambassadeur<br />

britannique ainsi que trois autres<br />

diplomates occidentaux ont été interpellés<br />

par la police zimbabwéenne alors<br />

qu’ils enquêtaient sur les violences infligées<br />

aux populations des zones rurales<br />

depuis mars dernier. Ces diplomates<br />

étaient accompagnés de l’ambassadeur<br />

adjoint de la Tanzanie, dont le pays<br />

assure la présidence de l’Union africaine.<br />

Ils ont été relâchés peu de temps après.<br />

Afrique du Sud : montée de la xénophobie<br />

Le FT rapporte que cette semaine, dans<br />

les townships de Johannesburg, notamment<br />

Alexandra, les immigrés zimbabwéens<br />

ont été violemment pris à partie.<br />

Bilan : au moins trois morts, une cinquantaine<br />

de personnes traitées pour<br />

blessures, dont certaines provoquées par<br />

des armes à feu. Ces violences ont été<br />

suivies de pillages et les Zimbabwéens,<br />

déjà peu nantis, ont tout perdu. Le journal<br />

précise qu’en Afrique du Sud le chômage<br />

touche 40% de la population, et il y a un<br />

ressentiment contre les Zimbabwéens qui<br />

sont généralement mieux éduqués que les<br />

Sud-Africains et qui, ainsi, prennent des<br />

postes sur le marché du travail. Le gouvernement,<br />

l’ANC et Nelson Mandela, dans<br />

une de ses rares apparitions publiques, ont<br />

condamné ces violences.<br />

Tchad, Soudan un conflit régional ?<br />

Le 10 mai à l’aube, précise le Times, des<br />

centaines de rebelles du JEM, un groupe<br />

rebelle du Darfour doté de 200 véhicules<br />

armés de mitrailleuses, a fondu sur la<br />

ville d’Omdurman, dans les faubourgs<br />

ouest de Khartoum. Leur objectif, selon<br />

The Economist, était le palais présidentiel,<br />

de l’autre côté du Nil. Ce fut un terrible<br />

choc pour les Arabes qui gouvernent le<br />

pays depuis l’indépendance en 1956, rapporte<br />

The Economist. Visiblement déstabilisé,<br />

le président soudanais Oumar Al<br />

Béchir, toujours selon le journal, n’a pas<br />

perdu de temps pour accuser, à la télévision<br />

nationale, le président tchadien<br />

Idriss Deby. Après avoir repoussé les<br />

assaillants, des pièces d’identité prouvant<br />

la nationalité tchadienne de certaines<br />

victimes auraient été exhibées. The<br />

Times précise que le convoi de 200 véhicules<br />

a mis quatre jours pour arriver aux<br />

portes de Khartoum. Et, en chemin, des<br />

renforts ont été enrôlés.<br />

Nigeria, la gestion pétrolière<br />

Selon le FT, la compagnie pétrolière Shell<br />

aurait accepté d’octroyer un prêt à l’Etat<br />

du Nigeria pour renflouer la joint-venture<br />

créée entre les deux partenaires dans l’exploitation<br />

de certaines plateformes pétrolières.<br />

L’administration d’Abuja n’arrivait<br />

pas à faire face à certaines exigences financières<br />

pour faire marcher ces exploitations.<br />

Le journal financier de la City indique<br />

par ailleurs qu’Anglo Platinum, le plus<br />

grand producteur de platine au monde, a<br />

officiellement annoncé la nomination<br />

d’un nouveau directeur général, Neville<br />

Nicolau, un ancien d’Anglogold Ashanti.<br />

Son objectif sera d’améliorer la sécurité au<br />

sein de la compagnie après les nombreux<br />

décès de mineurs ces derniers mois.<br />

Rio Tinto, le géant minier, très présent<br />

en Afrique, chercherait à nouer, toujours<br />

selon le FT, un partenariat avec les compagnies<br />

chinoises d’acier et de construction<br />

pour développer des projets de plus<br />

de trois milliards de livres sterling,<br />

notamment en Afrique de l’Ouest. Le<br />

projet visé concernerait la mine de<br />

Simandou en Guinée.<br />

Enfin, le Times souligne qu’une enquête<br />

de l’ONG Africa fighting Malaria, basée<br />

aux Etats-Unis, démontre qu’un tiers<br />

des médicaments antipaludiques vendus<br />

en Afrique ne sont pas efficaces.<br />

L’enquête a été menée au Ghana, au<br />

Kenya, au Nigeria, au Rwanda et en<br />

Tanzanie. Le paludisme tue chaque<br />

année 2,7 millions de personnes, essentiellement<br />

en Afrique. Les faux médicaments<br />

ou les contrefaçons seraient déjà<br />

responsables de 200 000 morts.<br />

CB et l’équipe de<br />

rédaction de Londres<br />

Nigeria : objectifs ambitieux<br />

dans le secteur alimentaire<br />

Le Nigeria a décidé de s’attaquer à son déficit alimentaire en se fixant de très ambitieux objectifs de<br />

production de riz, manioc, mil et blé.<br />

Par Hance Guèye, Dakar<br />

La crise rizicole mondiale pousse de<br />

plus en plus de pays africains importateurs<br />

à se fixer un objectif d’autosuffisance.<br />

Après le Sénégal, le Nigeria, autre<br />

grand importateur ouest-africain de riz,<br />

vient de rendre public son plan pour<br />

atteindre l’autosuffisance en production<br />

rizicole en 2010. La demande nationale<br />

en riz est estimée à 4,64 millions de tonnes,<br />

si l’on se réfère aux normes de la<br />

FAO, qui sont de 32 kilogrammes par<br />

personne et par an.<br />

La déclaration en a été faite à l’occasion<br />

d’une retraite interministérielle le 12<br />

mai dernier à Abuja par le ministre de<br />

l’Agriculture et des Ressources halieuti-<br />

ques, Sayyadi Abba Ruma.<br />

Outre la question rizicole, le plan prévoit<br />

de porter la production de manioc, autre<br />

Après le Sénégal, le Nigeria,<br />

autre grand importateur<br />

ouest-africain de riz, vient de<br />

rendre public son plan pour<br />

atteindre l’autosuffisance en<br />

production rizicole en 2010.<br />

base de l’alimentation nigériane, de 49<br />

millions à 100 millions de tonnes.<br />

De même, la production de mil doit<br />

être portée à 6,5 millions de tonnes<br />

grâce à l’amélioration des semences et<br />

Rio Tinto, le géant minier,<br />

très présent en Afrique,<br />

chercherait à nouer un<br />

partenariat avec les<br />

compagnies chinoises pour<br />

des projets de plus de trois<br />

milliards de livres sterling.<br />

de l’irrigation. Celle de blé doit aussi<br />

être portée à 3 millions de tonnes et<br />

le cacao à 449 000 tonnes à l’horizon<br />

2012.<br />

Le ministre a énuméré les obstacles à<br />

la productivité du secteur agricole<br />

nigérian : « Les politiques agricoles<br />

incohérentes, le manque de statistiques<br />

fiables, le vieillissement et le manque<br />

d’organisation des producteurs, la faiblesse<br />

des surfaces irriguées et des terres<br />

cultivées, la réduction de la fertilité des<br />

sols, l’utilisation des engrais et des pesticides<br />

et la baisse de la qualité ». Le gouvernement,<br />

a-t-il assuré, entend s’y<br />

attaquer fermement pour inverser la<br />

longue tendance à la diminution des<br />

performances agricoles du pays.<br />

Le Maroc négocie un statut<br />

avancé avec Bruxelles<br />

Le Maroc entame vendredi à Bruxelles des négociations officielles<br />

avec l'Union européenne (UE) souhaitant obtenir un<br />

statut avancé plus important que le simple accord d'association<br />

qui les lie depuis 1996, a-t-on indiqué de source officielle à<br />

Rabat. « L'ambition du statut avancé devrait se traduire sur le<br />

plan institutionnel par la conception d'un nouveau partenariat<br />

doté d'organes communs de décisions et de gestion », a déclaré<br />

Youssouf Amrani, délégué du gouvernement marocain à cette<br />

réunion. Une « attention particulière devra être accordée au segment<br />

parlementaire dans la mesure où nos deux instances sont<br />

dépourvues de structures appropriées », a-t-il ajouté.<br />

Niger : RSF déplore<br />

l’attitude de la Cour suprême<br />

L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières<br />

(RSF) « déplore profondément » le rejet par la Cour suprême<br />

nigérienne, jeudi, du pourvoi en cassation formé par le journaliste<br />

Moussa Kaka, renvoyant l'affaire à son point de départ.<br />

Moussa Kaka est le directeur de la station privée Radio<br />

Saraounia et le correspondant au Niger de RSF et de RFI.<br />

L'organisation réitère sa demande de libération de son correspondant.<br />

« Moussa Kaka va entamer son huitième mois de<br />

détention, à cause d'écoutes téléphoniques réalisées dans des<br />

conditions obscures et qui ne prouvent rien, sinon que le journaliste<br />

était sous surveillance », indique RSF dans un communiqué.<br />

« Cet arrêt de la plus haute juridiction nigérienne est une<br />

déception immense pour tous ceux qui sont attachés non seulement<br />

à la présomption d'innocence, mais surtout à l'équité de la<br />

justice », estime RSF.<br />

L’Angola appelle l’Afrique<br />

centrale à la rationalisation<br />

des ressources<br />

Le ministre angolais des Affaires étrangères, Joao Bernardo<br />

de Miranda, a appelé, jeudi à Luanda, les pays d'Afrique<br />

centrale à la rationalisation des ressources financières et<br />

matérielles pour la gestion de la paix et de la sécurité dans<br />

la région. Lors d'un discours prononcé à l'ouverture de la<br />

27e réunion ministérielle du comité permanent des Nations<br />

unies sur le désarmement de l'Afrique centrale, M. de<br />

Miranda a indiqué qu'il est nécessaire de réajuster le positionnement<br />

du forum consultatif selon les structures<br />

actuelles de l'Union africaine. Ces structures sont aussi<br />

désignées pour la prévention, la gestion et la résolution des<br />

conflits et des affaires concernées, telles que le trafic des<br />

êtres humains, la prolifération des petites armes et les crimes<br />

organisés transfrontaliers, entre autres.<br />

Mbeki condamne les actes<br />

xénophobes<br />

Le président sud-africain Thabo Mbeki a vivement condamné<br />

les actes continus de xénophobie en Afrique du Sud, a rapporté<br />

jeudi la SABC. Le président Mbeki a également appelé la police<br />

à agir fermement contre ceux qui commettent ces attaques. La<br />

condamnation de M. Mbeki est intervenue alors que les inquiétudes<br />

croissent au sujet d'attaques contre les étrangers en<br />

Afrique du Sud. Le président Mbeki participe actuellement à<br />

une réunion de la Banque africaine de développement à<br />

Maputo, au Mozambique. Au moins deux personnes ont été<br />

tuées et 60 autres blessées lorsque des habitants d'Alexandra<br />

ont attaqué des immigrants dans de violents affrontements qui<br />

ont commencé dimanche.<br />

Réunion du G77 + la Chine<br />

à Yamoussoukro<br />

Une réunion du Groupe des 77 + la Chine se déroulera du<br />

10 au 13 juin à Yamoussoukro (centre), capitale politique<br />

de la Côte d'Ivoire, a-t-on appris jeudi d'une source du<br />

Ministère ivoirien des affaires étrangères. Une délégation<br />

du G77 se trouve actuellement en Côte d'Ivoire pour<br />

« confirmer aux autorités ivoiriennes la tenue de la conférence<br />

du G77 + la Chine prévue du 10 au 13 juin à Yamoussoukro<br />

et passer en revue tous les aspects de l'organisation pratique »,<br />

selon un communiqué du ministère publié jeudi. Les participants<br />

réfléchiront sur la position commune du G77 à la<br />

prochaine conférence de haut niveau des Nations unies sur<br />

la coopération Sud-Sud prévue pour le premier trimestre<br />

2009, selon le secrétaire exécutif du G77, Mourad Ahmia,<br />

cité par le communiqué.


Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008 INTERNATIONAL<br />

23<br />

Les tensions frontalières enflent<br />

dans la Corne de l'Afrique<br />

L’entrée de l’Ethiopie dans le dispositif « anti-terroriste » américain a changé la donne dans le règlement<br />

du conflit frontalier avec l’Erythrée. Un gisement explosif que peut rallumer le nouveau différend<br />

entre Asmara et Djibouti.<br />

Par Sana Harb, Alger<br />

Alors que le différend frontalier entre<br />

l'Erythrée et l'Ethiopie fait du surplace et<br />

menace constamment de basculer vers le<br />

conflit militaire, un autre est apparu avec<br />

Djibouti. L'enjeu porte sur les hauteurs de<br />

Rais Doumeira, à l'extrême nord de<br />

Djibouti, qui surplombent des routes de<br />

navigation stratégiques à l'entrée de la mer<br />

Rouge. Les troupes érythréennes auraient<br />

fait, le 16 avril dernier, une incursion en<br />

territoire djiboutien, sur une profondeur<br />

d'un kilomètre, et effectué des travaux de<br />

terrassement sur les lieux, ce que Asmara<br />

dément catégoriquement.<br />

Diplomatie tranquille<br />

Pour Djibouti, qui s'est opposé à deux<br />

reprises en 1996 et 1999 à son voisin à propos<br />

de cette zone, l'Erythrée se livre à une<br />

« provocation flagrante » contre sa souveraineté<br />

et son intégrité territoriale.<br />

Djibouti a saisi officiellement le Conseil de<br />

sécurité de l'Onu pour éviter un nouveau<br />

conflit, en indiquant que les efforts pour<br />

désamorcer la crise à travers la « diplomatie<br />

tranquille » de la Ligue arabe et de l'Union<br />

africaine n'ont pas donné de fruits.<br />

Le président djiboutien, Ismaël Omar<br />

Guelleh, a qualifié la situation de « compliquée<br />

» du fait d'une « action inamicale »,<br />

tout en constatant qu'il n'y a pas eu<br />

« jusqu'ici une volonté de mener une guerre<br />

contre nous de la part de nos voisins ». Il a<br />

bien discuté avec le président érythréen<br />

Issayas Afeworki, mais celui-ci, s'est-il<br />

inquiété, « semble ne pas comprendre que<br />

son armée se trouve sur notre territoire ».<br />

Asmara a démenti avoir des visées territoriales<br />

sur Djibouti et évoque un « malen-<br />

tendu » quant à un « no man's land de 3 à<br />

5 km » de chaque côté de la frontière pris<br />

en compte par les Djiboutiens, mais dont<br />

l'Erythrée affirme n'avoir jamais eu<br />

connaissance.<br />

Les relations exécrables d'Asmara<br />

avec l'ONU<br />

Alors que la situation est tendue,<br />

l'Ethiopie est entrée en jeu. Son Premier<br />

ministre, Meles Zenawi, a qualifié le différend<br />

frontalier entre l'Erythrée et<br />

Djibouti de menace à la paix et à la sécurité<br />

dans toute la Corne de l'Afrique, et a<br />

averti que son pays était prêt à défendre<br />

militairement la sécurité du corridor de<br />

transit entre Djibouti et son territoire, au<br />

cas où un conflit se déclencherait entre<br />

Djibouti et l'Erythrée.<br />

Cette nouvelle crise intervient sur fond<br />

de persistance de la crise entre l'Ethiopie<br />

et l'Erythrée. Les relations exécrables<br />

entre Asmara et l'ONU ont déjà conduit<br />

au retrait, du coté érythréen, des forces de<br />

la Minuee (Mission des Nations unies<br />

en Ethiopie et en Erythrée. L'accord<br />

d'Alger, signé le 12 décembre 2000, qui a<br />

mis fin à un conflit de deux ans responsable<br />

de plus de 80 000 morts, est de facto remis<br />

en cause. Une Commission frontalière de<br />

l'Ethiopie et de l'Erythrée (EEBC), basée<br />

à la Haye, avait été chargée de délimiter<br />

les frontières et ses décisions étaient<br />

contraignantes pour les deux parties.<br />

Mais Addis-Abeba a rompu cet engagement<br />

en rejetant le verdict rendu le 13<br />

avril 2002 par l'EEBC qui a attribué la ville<br />

de Badmé à l'Erythrée. Depuis, Asmara<br />

estime que l'ONU n'assume pas ses responsabilités<br />

car elle n’impose pas à<br />

l'Ethiopie de respecter la décision de<br />

l'EEBC. La présence de la Minuee ne fait, à<br />

ses yeux, que conforter l'Ethiopie dans son<br />

« occupation » de ses territoires.<br />

Une base légale mais…<br />

Si l'Erythrée dispose d'une base légale<br />

découlant des engagements pris dans le<br />

cadre de l'accord d'Alger 2000, Addis-<br />

Abeba profite largement du fait qu'elle<br />

soit devenue un élément du dispositif<br />

américain dans la région dans le cadre de<br />

la lutte « globale » contre le terrorisme<br />

pour s'y soustraire sans risque. Les<br />

Américains ont accusé à plusieurs reprises<br />

Asmara de soutenir les islamistes en<br />

Depuis, Asmara estime que<br />

l'ONU n'assume pas ses<br />

responsabilités car elle<br />

n’impose pas à l'Ethiopie<br />

de respecter la décision<br />

de l'EEBC.<br />

Somalie. A la fin mars, Asmara signifiait<br />

à l'ONU qu'elle ne pouvait « accepter,<br />

sous aucune condition, des arrangements<br />

qui conduiraient à "légitimer" l'occupation<br />

d'une terre sous sa souveraineté ».<br />

Pour corser le tout, une douzaine de formations<br />

de l'opposition érythréenne ont<br />

annoncé, à partir d'Addis-Abeba, qu'elles<br />

allaient unir leurs efforts pour renverser<br />

le « régime dictatorial » de l'Erythrée.<br />

L'annonce n'a pas de quoi inquiéter<br />

Asmara, elle est juste un élément de plus<br />

dans un contentieux frontalier qui risque<br />

d'exploser à tout moment.<br />

Bush enterre le réalisme des<br />

« arabes modérés »<br />

Le président Abbas a osé faire savoir aux Américains que les Palestiniens étaient en colère. C’est peu<br />

dire, après la prestation aux relents messianiques de Bush devant la Knesset.<br />

Par Djaafer, Alger<br />

Le discours prononcé le 15<br />

mai par George W. Bush à la<br />

Knesset est la « pire allocution<br />

jamais faite par un chef<br />

d'Etat », un discours qui<br />

« équivaut à une déclaration<br />

de guerre entre les peuples de<br />

la région ». Le député arabe<br />

Mohamed Barakeh, chef du<br />

parti communiste Hadash –<br />

qui a boycotté avec d'autres<br />

députés arabes la prestation<br />

pro israélienne exaltée et<br />

emprunte de forte religiosité<br />

du président américain –<br />

résume bien l'énorme indignation<br />

qui traverse le<br />

monde arabe.<br />

C'est une « seconde déclaration<br />

de Balfour » lit-on dans<br />

de nombreux journaux arabes<br />

qui relevaient les références<br />

religieuses du président<br />

américain, l'absence de la<br />

moindre compassion pour les<br />

Palestiniens, chassés de leurs<br />

terres en 1948 – et qui lançaient,<br />

au même moment où il<br />

faisait son discours, 21 915 ballons<br />

noirs pour marquer le 60 e<br />

anniversaire de la Nakba –,<br />

l'enrôlement de 300 millions<br />

d'Américains aux cotés de 7<br />

millions d'israéliens dans la<br />

lutte contre le « mal ».<br />

Le président américain avait<br />

une opportunité de rappeler,<br />

en ce soixantième anniversaire<br />

de la création de l'Etat<br />

d'Israël, quelques obligations<br />

minimales aux responsables<br />

israéliens, il ne les a pas faites.<br />

Il a, au contraire, exprimé un<br />

soutien tellement aveugle<br />

qu’il a révulsé même les plus<br />

pro-américains dans le monde<br />

arabe. Son discours dénonciateur<br />

à l'égard du Hezbollah, du<br />

Hamas et de l'Iran – promise<br />

pratiquement au bombardement<br />

– a été totalement desservi<br />

par une rhétorique ultra<br />

sioniste.<br />

« Un discours infect » pour<br />

la presse égyptienne<br />

Ce même jeudi 15 mai,<br />

Mahmoud Abbas, prononçait<br />

un discours pathétique qui,<br />

apposé à l'exaltation d'Israël<br />

faite par le chef de l'Etat américain,<br />

l'amoindrissait encore<br />

davantage face au Hamas.<br />

L'axe des modérés pro-américains<br />

(Egypte, Arabie saoudite,<br />

Jordanie et… Mahmoud<br />

Abbas) qui n'arrive pas à<br />

convaincre l'opinion arabe de<br />

l'inanité de la résistance armée,<br />

ni à réduire la popularité du<br />

Hamas palestinien ou du<br />

Hezbollah libanais, est la principale<br />

victime du discours du<br />

président américain.<br />

Signe qui ne trompe pas, la<br />

presse gouvernementale égyptienne<br />

s'est libérée – où a été<br />

libérée – de son expression traditionnellement<br />

contrainte.<br />

Elle s'en est prise avec virulence<br />

à un « président qui a<br />

échoué » et qui ne fait que délivrer<br />

« discours infect » (Al<br />

Goummhouriya). Même le<br />

très sobre Al Ahram constatait<br />

que le « discours de Bush inspiré<br />

de la Torah soulève des<br />

interrogations sur la crédibilité<br />

du rôle des Etats-Unis au<br />

Proche-Orient ».<br />

En réalité, la popularité de<br />

Quelque part, dans un trou en Afghanistan,<br />

Oussama Ben Laden, a fait pour la même<br />

occasion un discours religieux sur la<br />

Palestine symétrique à celui du président<br />

américain sur Israël.<br />

George W. Bush et des Etats-<br />

Unis ne pouvant se dégrader<br />

davantage, c'est surtout la crédibilité<br />

de l'axe arabe pro-américain<br />

qui est en cause au sein<br />

d'une opinion publique très<br />

sensibilisée à l'égard des souffrances<br />

des Palestiniens. La<br />

seule manière pour les dits<br />

Verbatim<br />

Epicentre<br />

« Il faut régler le problème du Darfour. L'épicentre est le<br />

Darfour, les conséquences sont des ondes qui se sont répandues<br />

sur le voisinage. Plus tôt le conflit du Darfour est résolu,<br />

mieux ça vaut pour tout le monde. »<br />

Le ministre des Affaires étrangères tchadien Moussa Faki, qui<br />

nie toute responsabilité dans le raid des rebelles du Darfour<br />

aux portes de Khartoum.<br />

Invitée<br />

« Je n’ai pas de raison particulière d’y être (aux Jeux<br />

Oympiques, ndlr). Si j’y suis invitée, on verra bien. »<br />

Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, dimanche<br />

dernier à Canal Plus.<br />

Courage<br />

« J'ai compris que vous ne pouvez pas faire en sorte que<br />

les gens aient du courage, c'est une source qui vient de<br />

l'intérieur de l'âme. Mais vous pouvez soutenir des gens<br />

courageux. »<br />

George Bush, dans une interview aux médias israéliens.<br />

Engagement<br />

« Vous ne verrez aucun relâchement dans l'engagement à<br />

défendre la sécurité d'Israël durant ma présidence. »<br />

Barack Obama, dans un entretien publié sur le site du magazine<br />

Atlantic.<br />

Heureux<br />

« J'ai été heureux de serrer la main de la chancelière allemande.<br />

Je lui ai dit que j'étais désolé d'avoir été si dur<br />

avec elle. »<br />

Hugo Chavez, vendredi, revenant de ses déclarations à l’emporte<br />

pièce qualifiant Angela Markel d’héritière d’Adolf<br />

Hitler. L’incident est clos.<br />

Intenable<br />

« Dans une démocratie constitutionnelle comme la nôtre, il<br />

est intenable pour un président avec ces performances de rester<br />

en fonction. »<br />

Déclaration du leader de l'Alliance démocratique (DA, principal<br />

parti d'opposition en Afrique du Sud), Helen Zille, appelant<br />

lundi le président Thabo Mbeki à quitter immédiatement<br />

ses fonctions.<br />

Immigrants<br />

« Ils prétendent parfois porter secours à un bateau, mais ils<br />

le font chavirer pour que les immigrants à bord meurent. Ils<br />

disent : “Nous avons essayé de les secourir” et sauvent un ou<br />

deux immigrés pour donner la preuve de leurs intentions<br />

humanitaires. »<br />

Extrait du discours de Kadhafi qui s’en prend aux Européens<br />

devant des dirigeants syndicaux africains réunis jeudi 15 mai<br />

2008 à Tripoli.<br />

Coup d’Etat<br />

« Ce genre d’accord, a-t-il ajouté, je n’en ai que faire et je l’ai<br />

dit au président Sarkozy. Ça ne m’intéresse pas. Moi, je ne<br />

risque pas de coup d’Etat militaire au Sénégal. Je dors tranquille<br />

et il n’y en a pas, il n’y en a jamais eus et il n’y en aura<br />

pas au Sénégal. »<br />

Abdoulaye Wade, s’exprimant sur les accords de défense et de<br />

coopération militaire entre la France et l’Afrique.<br />

modérés arabes de l'emporter<br />

sur les présumés radicaux est<br />

de démontrer que leur réalisme<br />

est payant et qu'il va se<br />

concrétiser par la création<br />

d'un Etat palestinien.<br />

Oussama Ben Laden en<br />

réplique symétrique<br />

Le discours du président<br />

américain les refroidit totalement.<br />

L'Etat palestinien, que<br />

Mahmoud Abbas souhaite voir<br />

avant la fin du mandat de<br />

Bush, n'est pas prêt de venir.<br />

L'Arabie saoudite, première<br />

destination du président américain<br />

après son passage par la<br />

Knesset israélienne, et déjà critiquée<br />

pour cela, s'est retrouvée<br />

dans l'obligation de hausser<br />

le ton pour dénoncer la<br />

« politique de châtiment collectif<br />

» pratiquée par Israël<br />

contre les Palestiniens. A<br />

Charm El-Cheikh, le président<br />

américain, s'est défendu,<br />

contre l'évidence, de tout parti<br />

pris en faveur d'Israël et s'est<br />

engagé à œuvrer à un accord<br />

de paix avec les Israéliens avant<br />

la fin de son mandat en janvier<br />

2009. Il veut aider à « définir »<br />

un Etat palestinien. Trop peu,<br />

trop tard. Le président américain<br />

n'était déjà pas crédible,<br />

les « réalistes » arabes le sont<br />

devenus tout aussi peu.<br />

Quelque part, dans un trou en<br />

Afghanistan, Oussama Ben<br />

Laden, a fait pour la même<br />

occasion un discours religieux<br />

sur la Palestine symétrique à<br />

celui du président américain<br />

sur Israël. Bush déteste peutêtre<br />

le radicalisme arabe et<br />

musulman, mais il faut bien<br />

admettre qu'il sait l'entretenir.


24<br />

Il était bien le seul à y croire. Sa persévérance a fini par payer.<br />

L’AFRICAIN DE LA SEMAINE<br />

Régis Facia,<br />

petit distributeur<br />

devenu grand<br />

Par Hance Gueye, Dakar<br />

Régis Facia, 43 ans, marié et père de<br />

deux enfants. Diplômé de l’ESC de<br />

Grenoble, Master en marketing. Rentré<br />

au Bénin en 1993, il commence à travailler<br />

comme cadre, ingénieur commercial<br />

dans un groupe informatique américain<br />

dénommé WANG. C’est là qu’il reprend<br />

racine au Bénin qu’il avait quitté pendant<br />

12 ans. Il trempe très vite à nouveau<br />

dans l’ambiance du pays.<br />

Il analyse l’environnement qu’il trouve<br />

plutôt positif, propice aux projets novateurs.<br />

Il observe ainsi le manège incessant,<br />

à l’UNICEF, le Fonds des Nations<br />

unies pour l’enfance, de la distribution<br />

du courrier et des retards souvent<br />

fâcheux, qui sanctionnaient régulièrement<br />

le travail des employés.<br />

Ainsi, l’idée lui en vient de créer un business<br />

plan de distribution de courrier.<br />

Douche froide. Le projet, qui lui apparaît à<br />

la fois si novateur et si porteur, est rejeté en<br />

bloc par tout le monde. Pendant longtemps,<br />

aucun soutien pour cette initiative.<br />

Il fait le tour des banques. Elles rejettent<br />

toutes le projet, le traitant de superflu,<br />

inadapté au contexte local, voire même<br />

Deux motos et une voiture<br />

d’occasion. Ainsi commence<br />

la petite histoire de<br />

Top Chrono.<br />

farfelu. Il se tourne du côté de ses<br />

parents. Au Bénin et en Afrique, en général,<br />

le cercle familial se substitue souvent<br />

aux banques frileuses. Même déception.<br />

Aucun soutien. Il ne récoltera que des<br />

menaces, en surcroît.<br />

Sœur bénie<br />

Pas toute la famille, en réalité, ne rejette son<br />

projet. Il reste sa sœur, qui travaille à Paris<br />

avec son mari. Il leur envoie le fameux business<br />

plan. Sans trop y croire. Par acquis de<br />

conscience. A sa surprise, ils applaudissent<br />

le projet, le trouvent très intéressant.<br />

Surtout, ils joignent le geste à la parole et lui<br />

envoient sur le champ une première<br />

somme de 20 000 FF pour commencer.<br />

L’affaire peut partir. Il s’achète deux motos<br />

et une voiture d’occasion. Ainsi commence<br />

la petite histoire de Top Chrono.<br />

Ce qui fut loin d’être facile. Au tout début,<br />

pendant six mois, pas un coup de fil. Et<br />

malgré ses multiples démarches pour<br />

trouver des marchés, point de courrier à<br />

distribuer à l’horizon. Une situation qui va<br />

contribuer à l’isoler de son entourage. Il<br />

est de plus en plus marginalisé. Il rase les<br />

murs, car tout le monde se méfie. Il est<br />

évité, très poliment, dira-t-il en riant.<br />

Heureuse rencontre<br />

Mais il continue, sans relâche, ses prospections<br />

du marché béninois jusqu’au<br />

jour où, par une heureuse circonstance, il<br />

rencontre le directeur de la société SAGA,<br />

filiale du groupe Bolloré, qui accepte de<br />

lui confier la distribution de son courrier<br />

à l’interne. Une mission qu’il remplit si<br />

bien que peu de temps après SAGA lui<br />

Régis Facia.<br />

propose de développer un de ses produits,<br />

dénommé SAGA Express.<br />

C’est l’ouverture au monde. Car les activités<br />

de la petite entreprise Top Chrono<br />

se développent de façon fulgurante, tant<br />

au plan local qu’international. Pour<br />

accompagner son entreprise, Facia use<br />

d’outils de gestion très performants pour<br />

assurer une protection globale du courrier<br />

qui lui est confié, mais aussi pour<br />

trouver des solutions à tous les problèmes<br />

qui se posent. Un manuel de qualité<br />

et de sûreté définit le process de l’exécution<br />

de toutes les tâches.<br />

Une importance particulière est donnée<br />

aux réunions pour permettre à tous les<br />

départements d’apprécier les services<br />

rendus et d’adopter une action corrective<br />

à toutes les défaillances, quelles qu’elles<br />

soient, rencontrées par le client. Il peut<br />

du reste, grâce à des procédures bien<br />

intégrées, suivre en temps réel toutes les<br />

informations sur son expédition.<br />

La rigueur n’est jamais de trop dans ce<br />

métier puisque, malgré tout, Top Chrono<br />

a déjà perdu de gros marchés à cause de<br />

quelques défaillances. Ce n’est pas pour<br />

décourager le manager. Il redouble de<br />

vigilance, ne tolère plus un seul relâchement.<br />

Aujourd’hui, Top Chrono emploie<br />

plus de 100 personnes formées aux normes<br />

internationales et qui appliquent avec<br />

rigueur les procédures arrêtées. Ainsi, avec<br />

plus de 30 000 expéditions à l’interne<br />

(Cotonou et intérieur du Bénin) comme à<br />

l’international, Top Chrono est le leader<br />

sur le marché express de la distribution de<br />

courrier au Bénin.<br />

Partenariat<br />

Le projet s’est ensuite étendu à la sousrégion<br />

avec l’ouverture d’un bureau en<br />

1997 à Lomé, au Togo, un autre en 1998<br />

à Ouagadougou, au Burkina-Faso, et à<br />

Dakar, au Sénégal, en 1999. Mais cette<br />

dernière expérience, pourtant des plus<br />

prometteuses, n’a pas été concluante. Elle<br />

s’est interrompue pour des raisons de<br />

procédures administratives.<br />

Sur le plan international, la rigueur dans<br />

les procédures a payé. Top Chrono s’est<br />

rapidement ouvert au monde. Un partenariat<br />

solide avec le groupe SAGA<br />

Express, la SODEXI, filiale du groupe Air<br />

France, et enfin la FEDEX, numéro un<br />

mondial du courrier express, CHRONO-<br />

POST en Europe lui garantissant une<br />

livraison rapide dans le monde entier.<br />

Les prix ? « Ils sont adaptés à l’environnement.<br />

Par exemple, une livraison interurbaine<br />

au Bénin ne coûte que 500 FCFA,<br />

moins d’un euro. Et au niveau international,<br />

nous restons toujours compétitifs par<br />

rapport aux concurrents sur le marché<br />

bien avant nous », s’explique Régis Facia.<br />

Malfrats<br />

Avec ses concurrents, d’ailleurs, notamment<br />

DHL, il entretient des rapports soutenus.<br />

« Nous sommes obligés de travailler<br />

ensemble, la main dans la main, pour<br />

démanteler les réseaux de malfrats ». En<br />

effet, par le transport express maintenant,<br />

il se développe beaucoup d’activités illicites,<br />

criminelles. Ainsi, ils se passent des<br />

informations et tiennent même des réunions<br />

pour éventrer les tours de passepasse<br />

des réseaux malveillants. Le transport<br />

express n’en reste pas moins pour<br />

Facia un secteur d’avenir, surtout avec le<br />

développement de la vente par Internet.<br />

C’est dans ce cadre que Top Chrono est en<br />

train de lancer, avec la SODEXI, un nou-<br />

Jusqu’au jour où, par une<br />

heureuse circonstance, il rencontre<br />

le directeur de la<br />

société SAGA, filiale du<br />

groupe Bolloré, qui accepte<br />

de lui confier la distribution<br />

de son courrier à l’interne.<br />

veau produit intitulé « Express Market ».<br />

Un hypermarché virtuel de près de 60 000<br />

produits référencés, du vélo de sport<br />

au bazar, pièces détachées, etc., accessible<br />

via Internet ou catalogue sur site. Il est<br />

convaincu que ce genre de marché<br />

convient parfaitement aux Africains qui ne<br />

disposent pas toujours de cartes de crédit<br />

ou redoutent les paiements en ligne. Là, ils<br />

ont la possibilité de payer en monnaie<br />

locale pour une livraison sous 72 heures.<br />

Ce dynamisme vient d’être reconnu par<br />

les siens. Il a été élu vice-président du<br />

Conseil national du patronat du Bénin...<br />

Diaspora<br />

Il pense souvent à la diaspora. Le continent<br />

compte beaucoup de cadres de haut<br />

niveau, qui excellent dans les plus grandes<br />

entreprises du monde entier, souligne-t-il.<br />

« Les pouvoirs publics doivent<br />

trouver les mécanismes du retour de ces<br />

managers sans lesquels notre développement<br />

économique sera très difficile. Cette<br />

diaspora est porteuse de valeurs intellectuelles<br />

et d’expériences qui peuvent participer<br />

de l’émergence de compétences locales,<br />

mais aussi susciter une forte mobilisation<br />

vers l’excellence. »<br />

Et la politique ? « C’est un métier. C’est un<br />

art. Un sacerdoce. Je pense que l’on peut<br />

servir son pays sans faire de la politique. Et<br />

je me plais bien dans mon métier de chauffeur-livreur<br />

de courrier. »<br />

Les Afriques - N° 30 - 22 au 28 mai 2008<br />

L’agenda<br />

Qui va nourrir le monde ?<br />

Jusqu’au 30 mai 2008, forum Internet : www.parlonsagriculture.com<br />

3 juillet 2008, conférence internationale à Bruxelles, www.nourrirlemonde.org<br />

AfricTalents<br />

27 mai à Bamako au Palais des Congrès. 26 juin à Dakar au Méridien Président.<br />

Contact : info@africtalents.com - www.africtalents.com<br />

eLearning Africa<br />

28 au 30 mai à Accra, Ghana. Contact : Rebecca Stromayer,<br />

+49.30.310.18.18.0, info@elearning-africa.com<br />

Forum sur le capital investissement en Afrique<br />

10 juin 2008, Abidjan, Hôtel Sofitel.<br />

Contact : Franck O. Igué, figue@fourtrust.com<br />

Troisième Festival mondial des arts nègres<br />

1er au 22 juin 2008 à Dakar.<br />

Contact : Alioune Badara Gueye.<br />

www.fesman.org<br />

CAP sur l'Afrique : marchés financiers, private equity,<br />

information financière, diaspora, mondialisation...<br />

3 juin 2008 à partir de 18h30, Paris, Université Paris Dauphine.<br />

Contact : Mamadou Balde - 06 74 55 52 41 - capsurlafrique@live.fr<br />

Cycles des salons de Med It 2008<br />

18 et 19 juin 2008 : Med-IT @ Casablanca, Maroc.<br />

22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.<br />

2 et 3 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.<br />

Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89<br />

L’industrie agroalimentaire, moteur de croissance<br />

en Afrique<br />

18 au 20 juin 2008 à Rome, au siège de la FAO. Contact : EMRC -<br />

Bruxelles - +32.2/626 15 15. info@emrc.be - www.emrc.be<br />

Fusions, scissions et apports partiels d'actifs dans<br />

l'espace juridique Ohada<br />

Séminaire sur les processus juridiques, financement et comptabilité.<br />

23 et 24 juin 2008 à Paris. Contact : atlaways@yahoo.fr<br />

Actualités et défis de la fonction juridique<br />

en entreprise dans l'espace OHADA<br />

25 au 27 juin à Douala. Contact : Dr. Sadjo Ousmanou<br />

Tel. : +237 22 04 28 61 - ca2d-droit@hotmail.com<br />

8e Forum annuel international sur les perspectives<br />

africaines<br />

27 juin 2008 à Paris Bercy. Contact : Centre de développement de<br />

l'OCDE : Ralph Maloumby, Tél : +33 1 45 24 96 43 ou Sala Patterson,<br />

Tél : 33 1 45 24 82 85<br />

8<br />

Geneva trade & development forum GTDF<br />

17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center.<br />

+ 41 22 807 17 40 - www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch<br />

e Forum des dirigeants d’entreprises africaines<br />

8 au 11 juillet 2008 – Paris, La Sorbonne.<br />

Contact : Afrique Challenge (Rue Mansour SAADI- Quartier Racine<br />

Casablanca MAROC). Tél : 212 22 23 60 418<br />

African Investor & NYSE Forum<br />

15 septembre 2008 à New York.<br />

Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm<br />

IPAD, Infrastructure Partnership for African<br />

Development<br />

7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre<br />

2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,<br />

jeantite.oloumoussie@spintelligent.com<br />

Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />

8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier).<br />

www.cubicglobe.com<br />

Symposium Mines Guinée (SMG 2008)<br />

13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.<br />

Dan Coberman - dancoberman@ametrade.org

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