Le Niger tente un bras de fer avec Areva

BOURSE
Sur la première moitié de l’année
2007, les places boursières
de l’Afrique subsaharienne
ont fait nettement mieux que
les marchés de l’Afrique du
Sud, de l’Asie du Sud-Est et
de l’Europe de l’Est.
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L’été aura été fructueux sur la
place boursière de Casablanca.
Contrairement à la Bourse de
Tunis qui a passé l’été en pente
douce…
Page 8
Les OPCVM marocains peuvent
désormais investir jusqu’à
10% de leurs actifs à l’étranger.
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L’activité du Johannesburg
Stock Exchange (JSE) concernant
les Single Stock Futures a
quasiment triplé, à la fois en
2005 et en 2006.
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Lancé à partir de ce mois de
septembre, le fonds « Upline
Investments Fund » vise tous les
secteurs.
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BANQUES, ASSURANCES
BNP Paribas prendra bientôt
19% du capital de la Libyenne
Sahara Bank (publique), pour
un montant de 145 millions
d'euros.
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Ecobank poursuit son offensive.
Après la Centrafrique et la
Guinée-Bissau, ces derniers
mois, elle s’implante au Rwanda.
Page 5
Le groupe Saham aurait finalisé
un accord de prise de participation
à hauteur de 4% dans le
capital de Crédit du Maroc.
Page 6
Aux Etats généraux de la
Cima, l’assurance-vie, qui
peine à progresser, était au
centre des débats.
Page 6
INVESTISSEMENT
Le projet du gazoduc transsaharien
vers l’Europe apparaît désormais
possible.
Page 11.
Centrafrique : la privatisation
du secteur pétrolier divise la
Cour constitutionnelle.
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COMMERCE
La gestion de Dagris en question.
A-t-on voulu embellir la
mariée ?
Page 11
Maurice et le Pakistan ont
signé un accord d'échanges
préférentiels.
Page 17
ECONOMIE
Profonde crise énergétique en
Afrique de l’Ouest.
Page 21
L’Afrique semble épargnée par
la crise des subprimes.
Page 23
Mamadou Cissokho : « Notre
seul petit avantage par rapport
à l’Occident, c’est notre
agriculture ! »
Page 24
POLITIQUE
La FAO au bord de la crise de
sénilité. Que va devenir la
vieille dame de l’agriculture
mondiale ?
Page 15
Au Maroc, l’économie fait
montre aujourd’hui d’un dynamisme
certain. Mais la pauvreté
touche encore 15% de la
population et le taux d’analphabétisme
reste particulièrement
élevé.
Page 20
www.lesafriques.com
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar � N o 2 : 5 au 11 septembre 2007
Le Niger tente un bras
de fer avec Areva
Le monopole d’Areva est
ébranlé, au profit de compagnies
junior étrangères.
Parallèlement, la rébellion
touarègue dans le Nord, zone
d’exploration, s’intensifie. Ils
sont Canadiens, Britanniques,
Australiens, Américains, mais
également Chinois, Indiens,
Sud-Africains et Russes. Leur
point commun : la recherche
d’uranium, le yellow cake,
dont ils disputent le monopole
au groupe nucléaire français
Areva, présent au Niger
depuis près de 40 ans. Depuis
Près de quatre semaines après
le trou d’air parti des Etats
unis, la mousson n’a pas
apporté la crise sur les places
financières africaines. Et alors
que Citigroup rachetait cette
semaine Amériquest Mortgage,
dernière victime de la crise des
crédits hypothécaires, l'onde de
choc des impayés se tient toujours
loin des rivages africains.
le début de l’année, la délivrance
de nouveaux permis
d’exploration (plus de 65)
s’est nettement accélérée, tandis
que le cours de l’uranium
poursuivait sa folle ascension.
Fort de ces nombreuses sollicitations,
Niamey tente d’imposer
au groupe français des conditions
d’achat plus favorables et
accuse son directeur de soutenir
financièrement la rébellion
touarègue. Il est vrai qu’Areva,
qui tire du sous-sol nigérien
40% de ses besoins en uranium,
achète le minerai nettement en
A l’exception notable de
Johannesburg, les indices boursiers
africains ont maintenu
leur trend à la hausse durant le
mois d’août. Mais attention à
croire que tout est rose. Cette
crise a eu un effet indirect à travers
un resserrement du crédit.
En effet, durant les dernières
semaines, les spécialistes ont
constaté un élargissement de la
dessous d’un cours international
qui a beaucoup augmenté
ces dernières années. Le groupe
français, dont le chiffre d’affaires
pèse près de quatre fois le
PIB du Niger, voudrait doubler
d’ici 2012 sa production d’uranium.
Niamey entend bien profiter
de cette forte demande
pour mettre les pendules à
l’heure. Le précieux minerai ne
représente à ce jour que 1,6% de
son revenu.
Lire en page 3.
prime de risque exigée par les
investisseurs pour les pays
émergents. Le second effet
induit de cette crise pourrait
être un assèchement de liquidité
sur le marché. Un scénario
qui ne nécessitera toutefois pas
l’intervention des Banques centrales
comme ce fut le cas en
Europe et aux USA.
Lire en page 23.
L’offre présentée par les
Marocains est jugée plus solide
que celle des candidats chinois
et européens. Le Marocain
avait posé comme condition
préalable la reprise d’au moins
51% du capital afin de pouvoir
confortablement mener le
chantier du renouveau. Une
exigence désormais satisfaite,
puisque selon des sources
concordantes, Attijariwafa Bank
aurait obtenu l’accord de principe
de la reprise de 35% des
parts de la Belgolaise, filiale du
groupe Fortis, engagée dans un
Afrique CFA 1500 F CFA. - Belgique 1,9 a..- Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT.
Finance
Areva se voit contester son privilège sur l’uranium du Niger. Les puissances émergentes veulent également leur part de yellow cake.
La crise des subprimes
épargne l’Afrique
Les Algériens toujours
plus nombreux
en Tunisie
En moins de neuf mois, plus d’un million d’Algériens ont séjourné dans les
stations touristiques tunisiennes.
La diaspora algérienne d’Europe
aime de plus en plus la Tunisie.
Elle se contente bien souvent de
quelques jours en Algérie pour
dire bonjour à la famille avant
d’aller profiter des équipements
Le tourisme balnéaire algérien reste très rudimentaire.
touristiques du pays voisin.
Certains y organisent même
directement les retrouvailles
familiales sans passer par le pays
d’origine. Les professionnels
algériens du tourisme sont
déconcertés, alors que leurs
concurrents tunisiens se frottent
les mains. Les Algériens leur ont
laissé plus de 600 millions d’euros
depuis le début de l’année.
Lire en page 18.
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Attijariwafa
Bank en pole
position
au Niger
La Banque marocaine Attijariwafa Bank est bien
placée pour la reprise de la BIA Niger.
Au lieu des 75 000 barils prévus,
la Mauritanie n’extrait
que 15 à 17 000 barils du site
de Chinguetti. Ce qui remet
en question les prévisions de
la compagnie australienne,
Woodside, désormais sur le
départ. Le retrait se situerait
aux environs de 2008, indique
une source interne qui ne précise
pas les motifs réels cachés
derrière la décision. Pour
l’avenir, Woodside se consacrerait
à l’exploitation du gaz
en Asie. Côté mauritanien, on
impute la faiblesse des quanti-
Prix de l’uranium (en US$ par livre)
Cours internationnal
Prix payé au Niger
Projections
2002 2003 2004 2005 2006 2007
vaste processus de retrait de
l’Afrique. A cela, s’ajoutent les
10% représentant la part de la
FMO (Agence de développement
néerlandaise). Pour sa
part, le holding Cofipa SA
cédera au nouveau repreneur
6% des parts, sur les 28% qu’il
contrôlait jusque-là dans le
capital de la BIA. Reste désormais
à trouver un arrangement
avec l’Union générale des assureurs
du Niger (UGAN), détentrice
de 14% des parts et des
privés nigériens (13%).
Lire en page 5.
Gros nuages
sur le pétrole
mauritanien
Woodside est sur le point de quitter la Mauritanie.
Ousmane Kane, gouverneur de la
Banque centrale, se veut rassurant.
tés extraites à la vétusté du
matériel utilisé.
Lire en page 3.

2
�AFRIQUE
DU SUD
MTN Groupe Ltd, leader
du téléphone mobile en
Afrique annonce des bénéfices
en hausse de 16% au
cours du premier semestre,
effet de l'accroissement du
nombre des abonnés au
Nigeria. Les revenus nets
sont passés de 4,8 milliards
rand à 5,56 milliards Rand
(762,1 millions $). MTN,
actif en Afrique et au
Moyen-Orient, est coté à la
Bourse de Johannesburg.
Le marché nigérian pourrait
atteindre 52 millions
d’abonnés en 2011.
Le parlement de l’Afrique
du Sud a adopté une loi
réduisant les exportations
de diamants bruts de 15% à
5% afin de garantir un
approvisionnement adéquat
et régulier aux tailleurs
et polisseurs locaux. La loi
de 1986 fixait à 15% les prélèvements
aux exportations
de diamants bruts.
Le chiffre du produit intérieur
brut (PIB) pour le
deuxième trimestre de
2007 est arrêté à 4.5%,
après un taux de 4,7% au
premier trimestre, selon
l’Office des statistiques
d’Afrique du Sud (Stat
SA). Le directeur exécutif
des comptes nationaux à
Stat SA, Joe de Beer, a
imputé le ralentissement
au secteur manufacturier.
Le nombre de touristes en
Afrique du Sud a augmenté
de 10% entre janvier et mai
2007. Les touristes en provenance
des Etats-Unis, du
Canada, du Brésil et de la
France sont à l’origine de
cette croissance. Quelques
947 530 emplois ont été
créés en 2006 grâce au tourisme,
soit une augmentation
de 9,5% par rapport à
2005.
Le gouvernement a choisi
un consortium mené par le
nord-américain AES pour
construire deux nouvelles
centrales indépendantes de
plus de 5 milliards rand. La
décision renforce le rôle des
producteurs privés et dilue
de fait le monopole
d'Eskom, l'entreprise publique
d'électricité. Les deux
centrales, à Durban et Port
Elizabeth, auront une capacité
de production combinée
de 1000 MW.
Découverte de ce qui pourrait
être le plus grand diamant
jamais mis au jour
dans une mine du nordouest
en Afrique du Sud.
La pierre gemme, réputée
être deux fois plus grande
que le diamant de Cullinan
(3106 carats), a été envoyée
à Johannesburg ou des
mesures précises seront
effectuées.
Le groupe technologique
Simeka BSG a fait une
offre audacieuse de
867 millions rand pour
absorber une compagnie
qui fait deux fois sa taille.
La cible choisie, Sahara, a
accepté l’offre. Le revenu
annuel de Simeka, 447
millions rand, représente
moins de la moitié du
1 milliard rand dégagé par
Sahara, un des plus grands
revendeurs de matériel
informatique en Afrique
australe.
Standard Bank of South-
Africa (Stanbic), en pourparlers
actuellement avec
les actionnaires du groupe
CFC - un groupe financier
de taille moyenne doté
d’une solide base de capital
au Kenya - a reçu le feu vert
pour poursuivre des négociations
en vue d’acquérir
la banque IBTC du Nigéria.
Standard Bank, un acteur
majeur dans les fusions et
acquisitions en Afrique,
négocie également pour
l’achat de la Banque de
Développement Agricole
au Ghana.
Telkom Afrique du Sud
prévoit d'investir environ
1 milliard $ dans l'expansion
du réseau de Multi-
Links, sa filiale nigériane,
au cours des cinq années à
venir. Telkom a acquis
Multi-Links Nigéria, en
mars 2007, pour un montant
de $280 millions.
�ALGÉRIE
La filiale Areva T&D, du
groupe Areva, a signé avec
la compagnie Sonelgaz
(électricité et gaz) un
contrat clé en main de 50
millions d’euros pour la
réalisation d’une station
de production d’électricité
et d’un système de
télécommunications.
Le deuxième appel d’offres
du secteur minier concernant
19 sites sera organisé le
2 décembre prochain par
l'Agence nationale du patrimoine
minier (ANPM). Le
précédent appel d’offres
s’est soldé par l’octroi de 38
permis d’exploitation et 17
autres de prospection.
L'excédent commercial a
été de 17,14 milliards de
dollars durant les 7 premiers
mois de 2007, selon
le Centre national de l'informatique
et des statistiques
(CNIS), soit une
baisse de chiffre de 4 milliards
de dollars par rapport
à la même période de
l'année 2006.
Les investissements de l’Etat
algérien aux Etats-Unis
sont de 43 milliards de dollars,
selon le Peterson
Institute for International
Economics. L’Algérie occupe
la 9 e place des investissements
étrangers. Les avoirs
sont détenus via un fonds
d’investissement créé par le
gouvernement algérien en
2000.
La compagnie « Izz » de
sidérurgie et de métallurgie,
leader de la sidérurgie
en Egypte, aurait obtenu le
feu vert pour la création
d’une nouvelle usine de
sidérurgie en Algérie,
d’une capacité de production
de 1,5 million de tonnes
d’acier d’armature,
dont le coût est estimé à
700 millions de dollars.
Le nombre de cartes interbancaires
domestiques
(C.I.B) a atteint au 30
avril 2007 1,268 million
de cartes distribuées par
les banques participantes.
Selon les chiffres officiels,
10 millions de personnes
sont susceptibles d’utiliser
ce mode de paiement.
CCECC (China civil engineering
construction corporation)
et le turc Ozgun
réaliseront une ligne ferroviaire
électrifiée à double
voie dans l'est algérien
pour un montant de 1,7
milliard d'euros
L’exploitation du métro
d’Alger (qui entre en activité
en septembre 2008)
revient à la RATP française
avec un contrat de 8
ans de plus de 125 millions
d'euros. La RATP
apportera un financement
de 12 millions d’euros.
L’Algérie a enregistré un
taux d’inflation de 2,6%
au premier semestre 2007.
En cause, l’augmentation
des prix des produits alimentaires
et de quelques
matériaux d’équipement.
La Compagnie centrale des
assurances (CCR) a réalisé
en 2006 un bénéfice net de
371 millions de dinars
pour un chiffre d’affaires
de près de 21 milliards. De
son coté, la Compagnie
algérienne des assurances
(publique) CAAT a réalisé
en 2006 un bénéfice net de
près de 500 millions de
dinars pour un chiffre d'affaires
de plus de 19 milliards
de dinars.
L’entreprise publique de
l’industrie électronique
(ENIE) et l’Espagnol
Isofoton investiront 24
millions de dollars sur
5 ans pour produire, dès
janvier 2009, des panneaux
et cellules solaires
dits « photovoltaïques ».
Sonatrach a réalisé en
2006 un chiffre d’affaires
de 4223 milliards de
dinars, en hausse de
19,42% par rapport à
l’année 2005. La Société
nationale des hydrocarbures
affiche un record de
recettes à l’exportation de
53,6 milliards de dollars.
Les sociétés canadienne
SNC-Lavalin et espagnole
Acciona Agua réaliseront
une station de désalinisation
d'eau de mer dans la
région de Tipaza. Le
contrat est de 180,17 millions
de dollars.
La société tunisienne d'industrie
pharmaceutique
Médis a racheté 50% du
capital du laboratoire algérien
Inpha . La transaction
a été effectuée par une participation
à l'augmentation
du capital d'environ
1,5 million d'euros.
Le cumul des investissements
directs étrangers
(IDE) en Algérie (industrie,
immobilier et tourisme
notamment) pour
les deux années 2006 et
2007 devrait atteindre les
40 milliards de dollars US,
selon le chef du gouvernement
algérien.
Le Conseil de la monnaie
et du crédit a agréé
« CaLyon-Algérie-SPA » en
qualité de banque filiale de
la banque française du
Crédit agricole. Cet agrément
porte à 37 le nombre
de banques et établissements
financiers privés,
étrangers surtout, autorisés
à agir en Algérie.
�ANGOLA
Le quota de production de
l`Angola au sein de l`OPEP
pourra avoir comme indicateur
le champ d`exploitation
pétrolière Girassol,
situé dans le Bloc 17 de
l`offshore angolais, dont la
production est actuellement
estimée à 250 mille
barils par jour, selon le
secrétaire général de
l`organisation.
La Société nationale des
hydrocarbures d’Angola
(Sonangol EP) a annoncé
la découverte de réserves
additionnelles de pétrole
dans la zone de Gimbôa,
dans les eaux profondes
du bloc 4/05. Selon le test
réalisé, poursuit la note, le
puits a produit 5346 barils
de pétrole par jour. Le
champ Gimbôa, découvert
en 2004, se trouve
dans sa phase de développement.
La production
démarrera au 3 e trimestre
de 2008. La production
actuelle du pays est estimée
à 1,4 million de barils
par jour.
Le potentiel hydroélectrique
de l'Angola est de 18
mille mégawatts, mais
actuellement le pays n'utilise
que 790 mégawatts,
soit 4% seulement, selon
le vice-ministre angolais
de l'Energie et des Eaux,
Rui Tito.
Inauguration d'une nouvelle
huilerie produisant
200 tonnes par jour, dont
le coût est estimé à 40 millions
de dollars américains,
dans la municipalité
de Samba, à Luanda.
L'Angola importe près de
250 mille tonnes d'huile
alimentaire par an.
�BÉNIN
Le Port autonome de
Cotonou (PAC) éviterait un
déclassement au rang des
ports « peu fréquentables ».
Selon le chef de la mission
d’inspection des gardecôtes
américains, Adam
Shore, le port réuni les 6
conditions minimales du
Code international pour la
sûreté des navires et des installations
portuaires (Isps).
Le Bénin va dépenser
quelque 12 500 millions
FCFA pour l'acquisition,
l'installation et l'entretien
de turbines à gaz pour
faire face aux perturbations
récurrentes de la
fourniture de l'énergie
aux ménages et entreprises.
Le pays a connu des
délestages du fait de l’incapacité
de la Cote
d‘Ivoire d’honorer la
fourniture de 20 mégawatts
et de la réduction
des fournitures du Ghana
de 50 à 25 mégawatts. Le
Bénin importe 82% de
son énergie électrique.
Le colonel Gilles Hounkpatin
a été désigné à la tête de la
Direction générale des
douanes et droits indirects,
après le limogeage de
Charles Adékambi pour
« complicité active » dans
une affaire de fraude douanière.
Le Nigérian Globacom a
obtenu une licence de
fourniture de services de
communication mobile
(GSM) au Bénin. Le gouvernement
du Bénin a
suspendu les licences des
opérateurs GSM, Moov et
Areeba, suite à un différend
sur les frais réglementaires.
Le Bénin pourrait, avec
l’aide du Brésil, devenir
un producteur de biocarburant.
Selon le chef de
l’Etat béninois, M. Yayi
Boni, des produits agricoles
béninois tels que le
manioc et la canne à sucre
pourront être transformés
en éthanol, bon marché
par rapport à l'essence.
Deux investisseurs brésiliens
sont attendus pour
prospecter le terrain, a-t-il
indiqué.
�BOTSWANA
Diamonex, groupe coté à
la Bourse du Botswana, a
un nouvel actionnaire
majoritaire : JP Morgan.
Ceci fait suite à un placement
privé de capitaux de
7,1 millions $ pour 23 millions
d’actions en tant
qu'élément d'un programme
de mobilisation
de ressources pour la réalisation
du projet de Lerala
par Diamonex. Les promoteurs
du projet d’extraction
de Lerala, d’un coût de
18 millions $, s’attendent à
ce que la production commence
début 2008.
�BURUNDI
L’ancien ministre des
Finances, Gaspard
Sindayigaya a été nommé
gouverneur de la Banque
centrale du Burundi. Il
remplace Isaac Bizimana,
récemment limogé et arrêté
pour « détournement de
deniers publics ». M.
Sindayigaya a également été
le directeur général de la
Banque commerciale du
Burundi (BANCOBU).
Le Burundi a reçu un don
de 785 105 dollars (579 000
euros) en médicaments
contre le paludisme offert
par UNITAID. L’initiative
UNITAID, lancée en 2006 a
déjà rassemblé 300 millions
de dollars grâce notamment
à des contributions
sur les billets d’avion. Son
but est l’achat de médicaments
à faible coût pour les
pays en développement
afin de lutter contre le
paludisme, le sida et la
tuberculose.
Pas d’augmentation de
salaire de 34% pour les
fonctionnaires burundais
avant la conclusion des
pourparlers entre le
Burundi et le Fonds
monétaire international,
a annoncé l’administrateur
du FMI et représentant
du groupe Afrique
Peter Gakunu. Le chef de
l’état burundais, Pierre
Nkurunziza, en avait fait
la promesse au syndicat
COSYBU, mécontent
quand à lui que seuls les
militaires et policiers
bénéficient d’une augmentation
de salaire.
CONDENSÉ
�CAMEROUN
La production de bananes
plantains de la Cameroon
development corporation
(CDC), second employeur
après l’Etat avec 15 000
salariés, atteindra le record
de 200 000 tonnes pour
2007, avec plus de 3 milliards
de francs CFA
(6 200 437 dollars) de
bénéfice, selon le DG de
l’entreprise Henry Njalla
Quan. C’est, a-t-il indiqué,
le fruit de la coopération
avec l’Américain Del Monte.
Le Français Lafarge entend
mobiliser 18 milliards de
FCFA pour accroître en
2008 de 65 000 tonnes/an
la production des
Cimenteries du Cameroun
(CIMENCAM), principale
usine du pays. Le DG de
CIMENCAM, Jean-Pierre
Le Boullicaut, a indiqué
que ces fonds permettraient
une augmentation
de la production de
950 000 tonnes à 1 600 000
tonnes par an. Lafarge
détient 45% des parts de
CIMENCAM contre 43%
pour l’Etat du Cameroun.
Le gouvernement camerounais
envisagerait de
réduire les impôts et
diverses taxes pour « inciter
l’investissement privé
des nationaux et des étrangers
». Les syndicats patronaux
camerounais avaient
publié un mémorandum
qualifiant la pression fiscale
de dissuasive et appelant
à une « révision complète
de l’assiette fiscale
pour la rendre incitative et
attrayante. »
La production de cacao est
passée de 120 000 tonnes
en 2005-2006 à 183 000
tonnes en 2006-2007. Selon
le ministre du Commerce
Luc Magloire Mbarga
Atangana, ce résultat est dû
aux travaux de recherche
de l'Institut camerounais
de recherches agronomiques
(IRAD) et de la campagne
de sensibilisation des
planteurs.
Le gouvernement camerounais,
avec l’appui du
Fonds international de
développement agricole
(FIDA), va dépenser 9 milliards
de francs CFA
(18 521 046 dollars) pour
l’accroissement de la production
des tubercules
(manioc, patate, pomme de
terre et taro). Placé sous la
supervision du Programme
national de développement
des racines et tubercules
(PNDRT), ce projet initié
depuis 2004 devra s’étendre
sur 8 ans grâce à un
prêt du FIDA.
Le Japon a offert au gouvernement
camerounais
une aide financière non
remboursable d'un montant
de 5,5 milliards de
francs CFA (11,7 millions
de dollars) pour l'achat
d'équipements de radiotélévision
et le développement
de l'hydraulique
rurale.
�CAP-VERT
Un centre d’appui à la
transformation et à la
commercialisation des produits
agricoles et pastoraux
sera implanté dans la
ville de Porto Novo, sur
l’île capverdienne de Santo
Antao. Il bénéficie d’un
financement d’un million
d’euros de l’Union européenne.
�CENTRAFRIQUE
Un protocole d'accord de
don, « Don de facilité de
l'eau et de l'assainissement
», d'un montant de
943 millions de FCFA et
octroyé par la Banque africaine
de développement
(Bad) à la République
Centrafricaine, a été signé le
22 août 2007. Le don servira
à financer une étude de
faisabilité du projet d'alimentation
en eau potable et
d'assainissement qui va
couvrir les 16 préfectures de
la République Centrafricaine.
Le président de
l’Intersyndicale des pharmaciens
centrafricains
(ISPHARMC), le Dr
Appolinaire Gbaté, a appelé
à la mise en place d’une
centrale d’achat des médicaments
génériques pour
lutter contre les médicaments
contrefaits.
�CONGO
(BRAZZAVILLE)
Un nouvel aéroport international
a été inauguré à
Ollombo, dans le département
des Plateaux (centre).
Il a coûté environ 58
milliards de FCFA et il
comprend une piste de
près de 3300 m de long et
40 m de large.
Les premiers avions de la
compagnie aérienne communautaire
Air Cemac
pourraient voler à compter
du mois de mars 2008,
selon le vice-président de
la commission de la
Communauté économique
et monétaire de
l'Afrique centrale (Cemac),
Jean-Marie Magima.
Deux permis de recherche
et d’exploitation des minerais
au Congo ont été
accordés aux sociétés Lulu
et Core Mining Congo Ltd.
Core Mining, filiale d’une
société autrichienne, exploitera
le gisement de fer situé
au mont Ayima (département
de Sangha). Lulu,
société chinoise de droit
congolais, a reçu un permis
de recherche de polymétaux
dans la zone de
Mpassa, à Mindouli, à 150
km au sud de la capitale.
La septième assemblée
annuelle du réseau africain
de micro finance se
tiendra du 3 au 7 décembre
à Brazzaville. Thème
retenu : la problématique
du choix entre la mission
sociale et la mission commerciale.
�CONGO RDC
Le gouvernement a suspendu
l’exportation et la
livraison de ciment aux
grossistes. Les sociétés
productrices, Cimenterie
de Lukala et la Cimenterie
nationale, doivent approvisionner
directement les
dépôts des détaillants. Le
prix du sac de 50 kg de
ciment a atteint 22 dollars
à Kinshasa et plus de 30
dollars en province. La
production cumulée de
deux entreprises est de
570 000 tonnes/an alors
que la demande intérieure
est de 900 000 tonnes.
Le cours de l'action de
Central African Mining &
Exploration Co qui vient
de lancer une OPA de 1,4
milliard de dollars sur la
Katanga Mining Co. a
chuté de plus de 37% à
Londres après la révocation
de son permis d'exploitation
minier par la
République Démocratique
du Congo. La décision de
révoquer le permis, le C19,
s'insère dans le cadre d'un
réexamen des accords de
Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
Finance
Editeur : Editions
Financières du Sud Eurl, 11
rue de Bassano – F-75116
Paris. Gérant : Koly Keita.
Filiale à 100% de Les
Afriques Edition et
Communication SA.
Genève. Président du conseil
d’administration: Philippe
Séchaud. Directeur de la
publication : Dominique
Flaux.
Directeur de la rédaction et
rédacteur en chef Finance :
Adama Wade (Casablanca).
Rédacteur en chef Economie et
politique : Ihsane El Kadi
(Alger). Rédacteur en chef
Gestion publique et coopération :
Chérif Elvalide Seye (Dakar).
Rédaction : Christelle Marot
(Casablanca), Said Djaafer
l'Etat avec les opérateurs de
cuivre et de cobalt dans le
pays, aurait indiqué le
ministre des finances dans
un courrier électronique.
Le permis d'exploitation
revient à la société d'Etat
Gecamines. La RDC avait
annoncé au début de l'année
le réexamen des
contrats pour s'assurer de
leur légalité et du respect
des compagnies de leurs
engagements.
La compagnie Brussels
Airlines reliera Bruxelles et
Kinshasa par vol direct, sans
escale, à partir de l’hiver
prochain. Actuellement, les
5 vols hebdomadaires de
Brussels Airlines vers
Kinshasa font escale, soit à
Douala (Cameroun), soit à
Luanda (Angola), avant de
rejoindre la capitale congolaise.
Le Programme des Nations
unies pour le développement
(PNUD) envisage
un programme d’appui à
la gouvernance démocratique
de 268 millions de
dollars US sur 5 ans
(2008-2012) en RDC. Le
programme, en préparation,
devrait être examiné
en septembre par le
Conseil d'administration
du PNUD.
L'Inde a accordé 6 millions
de dollars US à la
RD Congo pour l'achat de
100 bus qui desserviront
Kinshasa et les grandes
villes du pays. Selon le
ministre congolais des
Transports, Henri Remy
Kuseyo, l’Inde a donné un
accord de principe pour le
financement du réseau
ferroviaire congolais. Des
experts indiens sont
attendus à Kinshasa pour
mener des études en vue
d’arrêter le niveau de
financement qui pourrait
être entre 400 et 500 millions
de dollars.
La RDC fait face à un déficit
de l’ordre de 2 millions
de logements en prévision
de 2015, selon le secrétaire
d'Etat à l'Urbanisme et à
l'Habitat, Jules Webi
Lafudu. Pour le résorber,
il faudrait construire
200 000 logements par an.
�COTE
D’IVOIRE
Le groupe Maersk serait
intéressé par le projet
d’extension du Port autonome
d’Abidjan. Le
Directeur Afrique, Lars
Reno Jakocbsen, en visite
en Côte d’Ivoire, a indiqué
que les responsables
de la compagnie maritime
sont disposés à discuter
avec les autorités du port
pour intégrer le projet.
Le Fonds monétaire international
(FMI) a accordé à
la Côte d'Ivoire une aide de
62,2 millions de dollars
(31,1 milliards de FCFA),
marquant ainsi une reprise
de ses prêts à l'Etat ivoirien,
interrompus en 2004. Ce
premier prêt de 62,2 millions
de dollars, adopté à
Washington, rentre dans le
cadre d'un programme
d'Assistance d'urgence
post-conflit (AUPC) destiné
à aider Abidjan à renforcer
les institutions, en
vue de reconstruire le pays
(Alger), Mohamed Baba Fall
(Casablanca), Daikha Dridi
(Le Caire), Amadou Fall
(Dakar), Fathi B’Chir
(Bruxelles), John Kaninda
(Johannesburg).
Ont également participé à ce
numéro : Ismael Aidara
(Paris), Myriam Gérard
(Genève), Gilbert Tchomba
(Douala), Lambert
Ngouanfo (Douala), Anne
Guillaume-Gentil (Paris),
Yassine Mohabuth (Port
Louis), Nadia Hachelef
(Alger), François Bambou
(Yaoundé), Yann Le Cleach
(New-York), Samy Injar
(Alger), Joel Nlepe (Paris),
Yanis Sedrati (Alger).
Informations financières :
Exotix, Standard & Poor’s et
CommodAfrica.
Abonnements : Les Afriques,
19 rue de Veyrier, CH-1227
après plus de quatre ans de
crise, précise un communiqué
du FMI.
Le 1 er Salon africain des
finances (SAFI ) se tiendra
à Abidjan du 25 au 27
octobre prochain. Le
salon se veut, selon ses
organisateurs (le cabinet
K-Gest essentiellement),
une plateforme de rencontre
africaine dédiée à
la promotion des produits
et services financiers.
�DJIBOUTI
La Banque pour le commerce
et l’industrie Mer-
Rouge (BCI-MR) a rompu
son partenariat avec la BNP
Paribas pour devenir une
succursale du groupe
BRED, la plus importante
banque régionale du
Groupe banque populaire.
Implantée en République
de Djibouti depuis un
demi-siècle, la BCI-MR est
l’une des plus grandes banques
de la place.
�EGYPTE
Le gouvernement égyptien
ne renonce pas à vendre
la Banque du Caire à
un investisseur étranger
malgré une vague de
contestations de la part de
partis d’opposition et de
syndicats égyptiens. La
mise en vente de 80% de
la Banque du Caire intervient
après celle de la
Banque d’Alexandrie à
l’Italien San Paulo pour
1,6 milliard de dollars. Le
gouvernement égyptien
escompte davantage de la
vente de la Banque du
Caire.
ITU Telecom Africa 2008,
qui rassemble des professionnels
des TIC de toute
la région Afrique, se tiendra
au Caire, en Egypte,
du 12 au 15 mai 2008, au
Centre international de
congrès et d'expositions
(CICC).
Le volume global des IDE
en Egypte au cours des trois
dernières années a dépassé
20 milliards de dollars,
selon le ministre égyptien
de l’Investissement. Ils ont
été de 2,1 milliards en
2003-2004, 3,9 milliards en
2004-2005, 6,1 milliards en
2005-2006, et 10 milliards
en 2006-2007. L’Arabie
saoudite arrive en tête, suivie
des Emirats Arabes, du
Koweït, de la Hollande, de
la France, des USA, de
l’Espagne et de la Libye.
Les exportateurs de
ciment égyptiens n’ont
pas apprécié l’octroi par le
gouvernement de visas à
des entreprises étrangères
pour la réalisation de 14
nouvelles cimenteries. Ils
considèrent que le surplus
de production aura un
impact important sur la
part de l’Egypte dans l’exportation
du ciment sur
les marchés extérieurs.
Avis contredit par des
experts qui considèrent
que l’augmentation de la
production profiterait au
consommateur local, le
marché égyptien ayant la
faculté d’absorber la surproduction
grâce à son
essor, et à l’intérêt des
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Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 ACTUALITÉ
3
Chasse à l’uranium sur fond
de tensions politiques au Niger
Dans ce contexte très favorable des cours de l’uranium, malgré un repli certain ces dernières semaines, le Niger entend redistribuer les cartes.
Par Christelle Marot,
Casablanca
« Au total, 90 titres d’exploration
sont attribués pour l’uranium,
dont 8 au groupe Areva »,
souligne Oumarou Massladi,
directeur des Mines au Niger.
«Mais il faut noter que depuis
2004, la surface couverte par les
permis accordés, 500 km 2 , est
quatre fois inférieure aux surfaces
données précédemment en
exploration au groupe français
», ajoute-t-il. Ainsi, Areva,
qui tire 40% de son approvisionnement
en uranium du
sous-sol nigérien, détiendrait
encore près du « quart de la surface
mise en exploration »,
confirme Mazou Youssouf,
directeur de la recherche géologique
et minière. Les espoirs
sont particulièrement nourris à
l’égard du gisement d’Imouraren,
dans la région d’Agadez, actuellement
en proie au durcissement
de la rébellion touarègue. Le
groupe français prévoit ainsi d’injecter
près d’un milliard d’euros
pour l’exploitation du site.
Par Ismael Aidara, Paris
Depuis son arrivée en Mauritanie
en 2004, Woodside a mobilisé
près de 2 milliards de dollars
australiens dans la prospection
et la mise en place de sa plate-
forme. Cet abandon de la
Mauritanie s’inscrirait dans une
stratégie globale du Head Office
Western Australia qui veut désormais
se consacrer à son métier
de base, celui de l’exploitation et
de la commercialisation des
produits gazéifiés, en pleine
expansion. Leurs nouvelles terres
de prédilection : le Timor et
l’Indonésie.
Faible production
Face aux rumeurs qui font état
En toile de fond, Areva ambitionne
de doubler, d’ici 2012, sa
production totale d’uranium à
12 000 tonnes par an, via le développement
de l’exploration et la
croissance externe. Le rachat, fin
juillet, de la société minière
junior UraMin, basée en Afrique
du Sud et listée sur le Toronto
Stock Exchange, participe de
cette stratégie. UraMin détient
des intérêts en Afrique du Sud,
en Namibie et en République
centrafricaine. Toutefois, les
« huit permis d’exploration déte-
Chinois, Indiens,
Sud-Africains et
Russes disputent
le monopole au
groupe nucléaire
français Areva.
nus par UraMin au Niger ne font
pas partie du rachat », précise
Areva. Pour l’heure, Areva
exploite les mines de Somaïr
(région d’Arlit) et de Cominak
(site d’Akouta).
Sociétés d’exploration au Niger
Société
Nationalité
Permis
d’exploration
Areva français 8
Global Uranium Corporation canadien 4 et plus
Semafo canadien 5
North Atlantic Resources canadien 2
Island Arc Exploration canadien 2
Sanu Resources canadien 2
Niger Resources canadien 2
Ivanhoe Mines canadien 5
Northwestern Minerals canadien 2
UraMin canadien 8
Bayswater Uranium Corp. canadien
Cooper Minerals Inc. canadien
Trendfield chinois 2
China National Uranium Corp. chinois 2
Rio-Tinto anglo-australien 2
Taurian Resources indien 5
Liptako et Maradi Mining anglais 3
Niger Mining Services anglo-sud africain
Caracal Gold Burkina anglo-américain
American Technologies.Inc Petroleum américain
Afri Resources maltais-australien
Atepa Group Russia Russe
River Universal Trading Russe
de mauvais rapports entre la
compagnie et l’Etat mauritanien,
notre source précise qu’
« il n’y a pas de divergences, ni
aucune remise en cause des rapports
entre les deux entités qui
travaillent dans un climat
serein. »
La tension reste toutefois perceptible.
En cause, le volume de
production pétrolière : en dépit
des prévisions estimées au
départ à 70 000 et 75 000 barils/
jour, depuis février 2006,
Woodside produit entre 12 000
et 17 000 barils/ jour. Un manque
à gagner énorme aux yeux
des officiels mauritaniens.
Liés à personne
A Nouackchott, les autorités
affichent toutefois une certaine
assurance. Ousmane Kane, gouverneur
de la Banque centrale
de Mauritanie se dit confiant à
propos des réserves des champs
pétrolifères. « D’ailleurs, le cours
de la monnaie nationale (l’ou-
Les revenus de l’uranium :
seulement 1,6% du PIB
Avec les autorités de ce pays de
13,5 millions d’habitants, la tendance
est à l’apaisement. Début
août, le groupe français renouvelait
ses contrats miniers, quelques
jours seulement après
l’expulsion, le 25 juillet, de
Dominique Pin, directeur local
d’Areva, accusé de soutenir
financièrement la rébellion touarègue
dans le Nord. Des accusations
formellement démenties
par le groupe français, qui aurait
joué de malchance après que des
soldats chargés de la sécurité du
site de prospection d’Imouraren
se seraient enfuis avec la caisse
pour rejoindre le Mouvement
des Nigériens pour la Justice
(MNJ), en conflit ouvert avec
Niamey. Avant Dominique Pin,
ancien de la « cellule Afrique »
de François Mitterrand, il y a
eu Gérard Denamur, expert en
sécurité travaillant pour Areva
sur le site d’Imouraren, expulsé
en juin pour « ses liens présumés
» avec la rébellion. Et
ce deux mois après une attaque
du camp par le MNJ.
Aujourd’hui, le site, qui compte
habituellement une centaine de
personnes, est « en sommeil ».
Quant à un éventuel retour de
Dominique Pin au Niger, «le
cas se traite au niveau politique,
sans plus d’informations à ce
sujet », indique Areva.
Reste que les tensions dans le
nord du pays pourraient entraver
sérieusement les activités de
prospection des compagnies.
Confronté depuis plusieurs
mois à une recrudescence de la
rébellion, qui a fait plusieurs
morts, le président nigérien
Mamadou Tandja a proclamé, le
24 août dernier, l’état d’urgence
pour trois mois. Par ailleurs,
début juillet, un responsable
chinois de la China Nuclear
Engineering & Construction
Corp (CNEC) était enlevé par
les rebelles touaregs avant d’être
relâché. Le MNJ, qui avait
reproché à la Chine de vendre
des armes au gouvernement,
guiya) et l’économie du pays se
portent à merveille », dira t-il. «
Nous ne sommes liés à personne.
Si Woodside décide de quitter,
d’autres arriveront sans doute.
L’Etat étudiera toutes les voies
nécessaires pour booster l’économie
nationale et notre volume de
production qui est en dessous de
nos attentes. » Bon nombre d’ingénieurs
au fait du dossier affir-
ment qu’il urge de moderniser
les réservoirs jusqu’ici non
adaptés au bloc. Cependant, du
côté du siège de la firme, on
demeure formel quand au tarissement
des réserves du bloc de
Chinguetti. ❙
revendique notamment le désenclavement
de la région d’Agadez
et une meilleure insertion dans
le tissu économique local ; en
clair un partage des richesses à
son meilleur avantage. C’est
peu dire que le minerai d’uranium
tant convoité ne profite
guère aux Nigériens. Quatrième
producteur mondial avec environ
3 500 tonnes, derrière
le Canada, l’Australie et le
Kazakhstan, le Niger est aussi le
pays le plus pauvre de la planète,
en terme d’indice de développement
humain. Dans sa
quatrième revue du programme
Facilité pour la réduction de la
pauvreté et pour la croissance
Les revenus
de l’uranium pour
l’Etat nigérien se
sont élevés à
46,3 millions d’euros,
soit 1,6% du PIB
seulement.
(FRPC), conclue en juillet dernier,
le FMI souligne qu’en 2006
les revenus de l’uranium pour
l’Etat nigérien se sont élevés à
46,3 millions d’euros, soit 1,6%
du PIB seulement. Pour donner
un ordre de grandeur, Areva a
enregistré un résultat net de 649
millions d’euros pour un chiffre
d’affaires de 10,86 milliards, soit
3,7 fois le PIB du Niger.
Le Niger se sait courtisé
Dans ce contexte, la reconduction,
avant son terme fin 2007,
des accords d’exploitation des
mines de Somaïr et de Cominak,
opérée par Areva, prévoit la
hausse du prix de l’uranium
payé au gouvernement nigérien,
de 27 300 Francs CFA le kilo
(41,6 euros) à 40 000 FCFA
(60,97 euros). Pour autant, ce
prix demeure encore bien inférieur
aux cours du marché.
Dans le cadre de ces nouveaux
accords qui courent jusque fin
décembre, le Niger a également
fait savoir qu’Areva verserait un
acompte sur dividende de 22,9
millions d’euros et livrerait 300
tonnes d’uranium qu’il lui
reviendra de vendre directement
sur le marché international.
Pour 2008, d’autres négociations
devraient être engagées
à la lumière des nouvelles
conditions du marché, a néanmoins
souligné la ministre nigérienne
des Affaires étrangères,
Aïchatou Mindaoudou.
Avec la montée en flèche des
cours de l’uranium ces quatre
Mauritanie : le départ de
Woodside reporté à fin 2008
La firme pétrolière internationale australienne, Woodside aurait décidé de
rester en Mauritanie jusqu’en 2008, jusqu’au terme de ses campagnes de
forages sur le bloc offshore de Chinguetti.
« Si Woodside
décide de quitter,
d’autres arriveront
sans doute. »
La tension reste
toutefois perceptible.
En cause, le volume
de production
pétrolière
La région de Chinguetti.
dernières années, suscitée par
un regain d’intérêt pour le
nucléaire civil, le Niger se sait
courtisé et entend bien reprendre
la main pour casser le
monopole d’Areva. Ainsi, malgré
un repli certain des cours de
l’uranium ces dernières semaines,
la livre d’U3O8 s’échangeait
fin juin à 135 dollars sur le marché
spot, un record, contre 46
dollars fin juin 2006 et 10,90
dollars fin juin 2003, selon
TradeTech, consultant américain.
Sur le marché de long
terme, le prix de l’oxyde d’uranium
s’établissait à 95 dollars
(seul 10% environ de l’uranium
est échangé au comptant, la plupart
des transactions s’effectuant
à terme). Plus récemment,
la livre d’U3O8 a perdu plus de
30% à 90 dollars la livre, résultat
en partie d’un abandon des
positions spéculatives. Mais la
demande pour le yellow cake
devrait se maintenir, soutenue
par la Chine, le Japon, la Corée
du Sud et l’Inde. Selon l’Agence
internationale de l’énergie atomique,
60 nouvelles installations
doivent être construites au
cours des 15 prochaines années,
venant s’ajouter aux 437 centrales
nucléaires civiles déjà actives
dans le monde. ❙

4
pays du Golfe pour des
projets immobiliers.
Trois sociétés d'assurances
publiques vont fusionner
en une seule entité. Les
compagnies Al Chark
Insurance et Egyptian
Reinsurance fusionnent
avec la Société Misr
Insurance avec un capital
de 1,9 milliard de Livres
égyptiennes et des actifs
de 18 milliards de LE.
Selon le chef du gouvernement
égyptien, la croissance
économique pourrait
atteindre cette année
les 7,5%. L'économie
égyptienne a réalisé 6,9%
de croissance au cours de
2005/2006.
La balance des paiements a
été excédentaire de 5,3
milliards de dollars au
cours de 2006/2007 contre
un excédent de 3,3 milliards
de dollars durant
l'exercice précédent.
MobiNil a réalisé au cours
du deuxième trimestre
2007 des profits nets de
516 millions de L.E.
contre 347 millions au
cours de la même période
l’année dernière, enregistrant
ainsi une hausse de
49%. Le nombre de clients
a augmenté de 65% atteignant
fin juin 11,901 millions
de clients.
Le Sud-Coréen GS
Engineering & Construction
Corp. a remporté un
contrat de 1,8 milliard $
pour la réalisation d’une
raffinerie pour Egyptian
Refining Co.
�GABON
Le taux de croissance réel
du Gabon va baisser de
1,4% en 2008 en raison de
la stagnation de la production
pétrolière, a indiqué
le directeur général
du Budget au Ministère
gabonais de l’économie et
des finances, Juste Valère
Okologo. De 5,6% en
2007, le taux de croissance
va passer à 4,2%, soit une
baisse de 1,4%.
L’Union pétrolière gabonaise
(UPEGA) a choisi
Jean Claude Alevina
comme président pour
l’année 2007.
La compagnie privée
Gabon Airlines a réceptionné
début août un
Boeing 767-222. Un autre
avion du même type est
attendu pour les prochaines
semaines.
�GHANA
Le Japon a accordé une
subvention d'un montant
de 3,7 millions de dollars
US au Ghana pour financer
la seconde phase
du projet d'électrification
rurale dans le district de
Upper Denkyira, dans le
centre du pays. Le Japon
avait déjà accordé une
subvention de 5,8 millions
de dollars pour un
projet similaire dans la
région orientale.
L'une des principales compagnies
d'assurance du
Nigeria, la WAPIC
Insurance Plc, envisage
d'ouvrir une filiale au
Ghana afin d'élargir son
réseau dans la sous-région.
�GUINÉE
La Banque d’investissement
et de développement
de la Communauté
économique des Etats de
l’Afrique de l’Ouest
(BIDC) a approuvé deux
prêts préférentiels à la
Guinée, portant sur une
enveloppe de 33 millions
de dollars. Les fonds sont
destinés à la reconversion
des groupes électrogènes
des capitales régionales de
N’Zérékoré, Kankan et
Faranah en mazout, et à la
réhabilitation des réseaux
de Kankan, N’Zérékoré,
Faranah et Labé.
Après la découverte de
gisements d’uranium à
Firawa (600 kilomètres de
Conakry), la Guinée entend
se rapprocher de l’Agence
internationale de l’énergie
atomique en vue de préparer
un programme national
d’énergie nucléaire.
La Guinée a qualifié de
« supercherie » et de « nul
et non avenu » un contrat
entre la Guinée et SCS
Corporation, filiale de
la société américaine
Hyperdinamics, pour la
recherche et l’exploitation
du pétrole et du gaz naturel.
SCS Corporation avait
refusé une révision du
contrat qui a été rejetée par
l’Assemblée nationale en
mai 2007, au motif qu’il
« lèse manifestement les intérêts
de la partie guinéenne. »
Plus de 7 milliards de
francs guinéens, soit près
de deux millions de dollars
(plus d’un milliard de
francs CFA), ont été frauduleusement
soustraits
des caisses d’Ecobank-
Guinée. Un employé
d’Ecobank et un homme
d’affaires sont poursuivis
dans cette affaire.
�GUINÉE
BISSAU
Le Fonds mondial de l'environnement
(FME) a
accordé à la Guinée-
Bissau 60 millions de dollars
pour lui permettre de
faire face aux variations
climatiques.
L'Organisation de mise en
valeur du fleuve Gambie
(OMVG) fournira 8% de
sa production d'électricité
à la Guinée-Bissau, soit
42% des besoins en énergie
du pays, a indiqué le
secrétaire exécutif de l’organisation,
Justin Vieira.
�KENYA
La compétition des grands
producteurs de thé, comme
l’Inde et le Sri Lanka,
inquiète le ministre kenyan
de l'Agriculture, Kipruto
Kirwa, qui a appelé les producteurs
à se focaliser sur
le thé de haute qualité. La
production a connu en
2006 une baisse de 5,4%, se
situant à 310,6 millions de
kilogrammes. Les revenus
ont connu néanmoins une
hausse de 11,8% pour une
valeur de 47,3 milliards de
shillings (672,8 millions de
dollars US).
Le gouvernement va céder
51% de ses parts dans
Kenya Telkom, dont la
restructuration s’achève fin
septembre. Orange France
Telecom, PWC Logistics du
Koweit, British Telecom,
Reliance Communications,
Bharti Airtel et Tata
Holding, tous basés en
Inde, et Vtel Holding
(Dubaï) ont manifesté leur
intérêt. Cette cession de
51% ne sera qu'une première
étape car le gouvernement
devrait soumettre
en offre publique d'achat
(OPA) 19% de ses parts
pour n’en conserver finalement
que 30%.
L'opérateur de la téléphonie
mobile au Kenya
Safaricom a réalisé des
bénéfices record avant
taxes de 17 milliards de
shillings (environ 257,6
millions de dollars) lors
de son exercice financier
qui s'est achevé en mars
dernier. Safaricom, dont
les actions seront cotées
en bourse fin 2007, a plus
que doublé le nombre de
ses clients, passant de 3
millions en septembre
2005 à plus de 7 millions.
�LESOTHO
Le Lesotho pourrait « très
rapidement » quitter le
groupe des Pays les moins
avancés (PMA) pour celui
des Etats à revenus intermédiaires,
selon Habib
Ouane, directeur de la
Division PMA et Projets
spéciaux de la CNUCED.
C’est, selon lui, la crise du
textile qui a affecté le
Lesotho qui retarde ce
passage.
�LIBERIA
La Banque nationale du
Libéria a organisé du 28 au
30 août, à Monrovia, un
atelier avec des financiers
libériens et des experts
d’institutions internationales
parmi lesquelles la
banque mondiale, IFC,
PNUD ou CORDAID,
pour trouver des moyens
de redynamiser le secteur
financier du pays. Le vice
gouverneur de la Banque
nationale, Mme Davis, a
souligné la détermination
du gouvernement à créer
un environnement propice
au développement des institutions
financières et particulièrement
les institutions
de microfinance.
�MADAGASCAR
La construction des infrastructures
nécessaires à
l'exploitation du gisement
de nickel près de Moramanga
nécessitera l'embauche de
près de 5 000 travailleurs.
Recrutés pour la durée de
la construction prévue
pour trois ans, ils seront
payés entre 0,40 et 1,30
dollars (800 et 2 400 Ar)
l'heure. C'est le canadien
SNC Lavalin qui se charge
de la réalisation.
Six millions de dollars
se sont volatilisés à la
Banque centrale de
Manakara, a révélé le président
malgache Marc
Ravalomanana à Bio-
Tchane, également directeur
du département
Afrique au sein du FMI.
Le président malgache a
estimé que le FMI devait
connaître cette information
et a précisé que 3 personnes,
dont un directeur
d'agence de la banque en
fuite à l'extérieur, sont
impliquées dans ce
détournement.
�MALI
Le Mali a enregistré une
diminution du déficit
extérieur courant établi à
6,3% du PIB. Cette évolution
s’explique par l'augmentation
des exportations,
notamment de 46%
des ventes d'or, liées à la
hausse des prix et de la
production.
�MAROC
La société immobilière
émiratie Emaar a lancé la
commercialisation d'une
des plus importantes stations
touristiques du nord
du Maroc, un projet représentant
plus d'un milliard
de dollars d'investissement.
Les prix des habitations,
dont les surfaces
vont de 332 à 658 m 2 ,
varieront entre 350 000
dollars et plus d'un million.
Emaar a, au Maroc,
des projets d'une valeur de
6,87 milliards de dollars.
Selon le FMI, le PIB
marocain doublera en
2008 par rapport à 2002 et
s’élèvera à 80 milliards de
dollars. « Dans la période
à venir, il faudra que le
Maroc confirme et améliore
si possible ses solides performances
économiques pour
rapprocher son revenu par
habitant de celui des pays
émergents de l'OCDE et
réduire davantage le chômage
», souligne le FMI.
Les crédits à la consommation
ont progressé de
12,7 % avec 27,1 milliards
DH (100 DH valent 12,15
US dollars) au cours du
premier trimestre 2007.
Une hausse tirée par la
Location avec option
d’achat ( LOA) en augmentation
de 43,2%.
Le Millenium Challenge
Corporation (MCC) a
accordé au Maroc une
aide de 697,5 millions de
dollars étalée sur cinq ans
pour financer des projets
socio-économiques dans
l'agriculture, la pêche et
l'artisanat. C’est le plus
gros montant jamais
accordé par ce fonds américain
de développement.
Un groupe d’une centaine
d’entreprises espagnoles
se propose de réaliser
une grande zone
industrielle aux environs
de Casablanca. Une société,
Ditema, a été créée pour
l’aménagement et la gestion
de cette zone de plus
de 2 millions de m 2 dans
la province de Settat.
Les transferts des
Marocains résidant à
l’étranger (MRE) se sont
élevés à 47,9 milliards de
DH en 2006, soit une
hausse de 17,5%.
Un consortium financier
espagnol est très intéressé
par la troisième tranche
du projet Bouregreg baptisée
Al Manzah Al Kabir.
Il souhaite entrer en partenariat
avec l’agence du
Bouregreg pour développer
cette partie de la vallée.
L’agence est déjà engagée
avec deux opérateurs
émiratis. Il s’agit d’Al
Maabar pour la première
tranche, Bab Al Bahr et
Sama Dubai pour la
deuxième (Amwaj).
Au premier semestre 2007,
15,8 milliards de dirhams
ont été investis à Casablanca.
Selon le Centre régional
d’investissement (CRI) de
la métropole, ce montant
équivaut à plus de trois fois
le total des investissements
au cours du premier semestre
de l’année 2006. La
répartition des investissements
par nationalité révèle
une prépondérance des
Marocains.
Les privatisations ont
généré entre 1993 et 2006
94,1 milliards de DH, soit
une moyenne annuelle de
6,7 milliards environ.
Selon la Direction des
entreprises publiques et
de la privatisation
(DEPP), plus de la moitié,
soit 56,5%, a été réalisée
sur la base d’appels d’offres
et 13,4% via la bourse.
L’apport des investisseurs
étrangers a atteint, quant
à lui plus de 67 milliards
de DH à fin 2006.
�MAURICE
Une hausse de 4 à 17% des
tarifs d'électricité est prévue
à partir du 1er septembre
prochain à Maurice en raison
de la hausse constante
des prix des produits pétroliers
qui entrent pour environ
80% dans la production
d'électricité dans l'île,
a annoncé le « Central
Electricity Board » (CEB).
La dernière hausse des tarifs
(10 à 15%) remonte à 2006.
Le dernier bulletin de l'emploi,
daté de juin, indique
que le nombre de chômeurs
inscrits se chiffrait à
25 118 en juin 2007 contre
28 856 à la même période
en 2006. En mai dernier, le
nombre de chômeurs se
chiffrait à 26 015 contre
28 304 en mai 2006.
La Banque de Maurice
renouvelle son stock de
monnaies. Elle annonce le
remplacement des billets
existant par de nouveaux
billets et l'émission prochaine
d'une nouvelle
famille de monnaies, dont
une nouvelle pièce de Rs
20. Ces mesures s'inscrivent
dans le cadre des
célébrations des 40 ans de
l'institution.
Sunil Mohun Hassamal,
l'actionnaire majoritaire
CONDENSÉ
et directeur de Shibani
Knitting, compagnie actuellement
sous contrôle judiciaire,
réclame Rs 178 millions
(1 USD = 30,95 Rs) de
dommages à deux administrateurs
du cabinet Ernst
and Young : Gérald Lincoln
et Michel Chan Sui Ko. Il les
accuse de n'avoir pas effectué
un exercice de due diligence
en bonne et due
forme sur l'acquéreur sudafricain
Rossi Holdings Ltd
et de n'avoir pas suffisamment
cherché à connaître
cet acheteur.
La Banque centrale a
maintenu les taux inchangés.
Le Monetary Policy
Committee (MPC), a
recommandé le maintien
du Repo Rate - le taux
directeur sur le marché - à
son niveau, soit à 9,25%.
Le conseil d'administration
de la banque a ratifié
cette recommandation.
423 100 touristes ont visité
le pays durant les six premiers
mois de l'année, soit
20% de plus qu’à la même
période en 2006, générant
quelque Rs 17,7 milliards.
Les autorités tablent sur
une recette globale de Rs
38,8 milliards pour l'année
en cours (contre Rs 31,9
milliards l'année dernière)
sur des arrivées projetées
de 900 000 touristes.
�MAURITANIE
Selon le ministre mauritanien
de l’Economie et des
Finances, Abderrahmane
Ould Hama Vezaz, la
croissance pourrait atteindre
6,2% contre 4,1%,
l’année dernière.
La Société nationale industrielle
et minière de
Mauritanie (SNIM) a signé
un contrat de vente de son
minerai de fer à la China
Minmetals Corporation de
l’ordre de 1,5 million de
tonnes de fer par an sur
une période de 7 ans. La
SNIM a conclu une
semaine auparavant un
contrat de vente d’un million
de tonnes de minerai
de fer sur 5 ans avec
l’Américaine Gargill, installée
en Chine.
Le troisième opérateur
mauritanien des télécommunications,
Chinguitel,
un partenariat entre la
Soudatel et des privés
mauritaniens, est entré
en activité le 23 août.
Selon son DG Khaled
Hacen Ibrahim,
Chinguitel a enregistré,
au premier jour de sa
mise en service, 8000
abonnés et 15 000 communicationstéléphoniques.
La loi sur le renforcement
des capacités des acteurs de
la micro-finance a été
adoptée. La nouvelle loi
s’inspire d’un projet antérieur
(1998-2004) qui avait
reçu l’appui du Fonds africain
de développement
(FAD) pour réaliser un certain
nombre d’objectifs,
notamment la création de 7
caisses de crédit populaire
(CAPEC).
�MOZAMBIQUE
Des tonnes de médicaments
importés avec l'aide
de la communauté internationale
sont détournées
du système de santé
mozambicain et revendues
illégalement dans les pays
voisins et au marché noir, a
révélé le ministre de la
Santé Ivo Garrido, qui a
appelé les fonctionnaires et
la population à dénoncer
les responsables de ces
détournements.
Le Mozambique risque de
faire face, d’ici à octobre, à
de graves pénuries alimentaires
qui affecteraient
jusqu’à 550 000
personnes. La situation se
détériore dans 4 provinces
centrales où des inondations
ont fait 45 morts et
laissé 285 000 sans abris.
�NAMIBIE
Rio Tinto, filiale de Rossing
Uranium Mine, envisage
d'augmenter sa production
d'uranium. De 4000 tonnes
d'oxyde d'uranium par an à
4500 tonnes à compter de
2008. La direction de la plus
vieille société d'extraction
minière d'uranium en
Namibie envisage également
de prolonger ses opérations
minières jusqu'à
2021, au lieu de 2016. Le
groupe « Global resources
», filiale de Rio Tinto
détient 69% des actions de
Rossing, qui, initialement,
devait cesser d'opérer entre
2007 et 2009.
�NIGER
Le gouvernement du
Niger a accordé 31 permis
de recherche minière à
9 sociétés de nationalités
différentes, dont 8 ont
postulé pour la recherche
de l’uranium avec 29 permis
et une pour la recherche
de l’or et des métaux
connexes avec 2 permis.
Les investissements attendus
sur 3 ans sont estimés,
de source officielle, à
87,72 millions de dollars
Us avec la création de 620
emplois.
�NIGERIA
Désavouant la Banque centrale
du Nigeria (CBN), le
gouvernement fédéral a
annulé le projet tant vanté
de redénomination de la
monnaie locale, le naira.
L'annulation du projet a été
annoncée par le Ministre
de la Justice, Michael
Aondoakaa. Selon le ministre,
la Banque centrale a
enfreint l'Article 19 de la
Loi sur la CBN, stipulant
qu’elle doit obtenir l'approbation
du Président avant
de procéder à l'émission de
billets et de pièces.
Les Investissements directs
étrangers (IDE) au Nigeria
ont atteint 35 milliards
USD contre 22 milliards
USD en 2002, a indiqué
Mustapha Bello, secrétaire
exécutif de la Commission
pour la promotion des
investissements (NIPC). La
seule part de la Chine est de
10 milliards USD contre 26
millions USD en 1999. Les
IDE sont concentrés sur le
pétrole, le gaz et les télécommunications.
Le Nigeria consacre environ
1,8 milliard de dollars
par mois à l'importation
de 100% du carburant
de sa consommation,
selon l'association
des principaux distributeurs
de pétrole du pays.
L'association attribue
cette situation au fait que
les quatre raffineries du
pays ne fonctionnent pas.
La dette extérieure du
Nigeria est passée de 3,29
milliards de dollars US à
3,35 milliards de dollars
US, principalement en
raison de la baisse de la
valeur du dollar face aux
autres devises, selon le
Bureau de gestion de la
dette du pays (DMO).
Une enquête sur les secteurs
pétrolier et énergétique
du pays, notamment
sur les activités de
la Nigerian National
Petroleum Corporation
(NNPC), a été demandée
par le Président du Nigéria.
L'enquête portera également
sur l'attribution de
blocs pétroliers et œuvrera
à déterminer si le pays
obtient un juste prix pour
son pétrole. 900 milliards
de nairas ont été dépensés
dans ce secteur sans que la
population en tire un bénéfice
conséquent.
Le président nigérian
Umaru Yar'Adua a limogé
Funsho Kupolokun, directeur
général de la
Compagnie nationale
pétrolière du Nigeria
Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
(NNPC). Le deuxième
plus haut responsable de
la NNPC, Abubakar
Yar'Adua, va assurer l'intérim
jusqu'à nouvel
ordre. Abubakar Yar'Adua
n'a aucun lien de parenté
avec le Président.
La vente de parts de la
Sterling Bank Plc, une
banque nigériane détenue
par la State Bank of India,
permettra de lever 100
milliards de naira (($791
millions). Le montant
sera investi dans l'augmentation
du nombre des
branches et l'amélioration
des systèmes informatiques,
a indiqué un responsable
de la banque,
Babatunde Dabiri.
�OUGANDA
Les travaux de construction
d'un important barrage
hydro-électrique sur
le fleuve Nil ont été lancés
par le Président ougandais.
Le coût total du projet
est de 770 millions de
dollars (571 millions
d'euros), dont 750 millions
de dollars fournis
par des donateurs. Ce barrage,
d'une capacité maximale
de 250 mégawatts
et dont la construction
devrait prendre environ
44 mois, est situé près de
la localité de Naminya, à
90 km à l'est de Kampala.
�RWANDA
Le groupe Ecobank a
acquis 90% des parts de
la Banque de commerce,
de développement et
d'industrie du Rwanda
(BDCI). Le directeur
général du Groupe bancaire,
Arnold Ekpe, a
indiqué qu’Ecobank
Transnational Incorporated
(ETI), la maison mère du
Groupe Ecobank, va recapitaliser
et repositionner
la BCDI selon son
modèle commercial «qui
a déjà fait ses preuves ».
�SAO TOMÉ
ET PRINCIPE
L'Allemagne a décidé
d'annuler 4,6 millions
d'euros de la dette de Sao
Tomé et Principe contractée
dans le cadre de la
coopération bilatérale. Il y
a environ cinq mois, le
Club de Paris, institution
qui regroupe 19 pays
créanciers, a annulé presque
à 100% la dette de Sao
Tomé et Principe, estimée
à 23,9 millions de dollars
américains.
�SÉNÉGAL
Les transferts des Sénégalais
de l’extérieur atteignent
annuellement 365 milliards
de FCFA, soit un milliard
CFA par jour. L’apport des
émigrés au Sénégal correspond
à 7% du PIB et 82%
du volume de l’Aide publique
au développement,
a-t-on indiqué de source
officielle.
L'Iran va fournir du
pétrole brut pendant un
an au Sénégal et intégrera
à hauteur de 34% le capital
de la société de raffinage
de ce pays, la SAR.
Les approvisionnements
doivent commencer
« incessamment », a-t-on
indiqué de source sénégalaise.
La société pétrolière
iranienne NIORDC
devrait prendre une participation
de 34% au
capital de la SAR.
�TUNISIE
Les travaux de réalisation
d’une nouvelle cimenterie
à Kef Eddour, dans le bassin
minier de Gafsa, ont
démarré. Le projet est
entrepris en partenariat
avec « Avicam », deuxième
groupe d’Espagne à s’im-
planter en Tunisie. Le coût
de la cimenterie, d’une
capacité de 2,6 millions de
tonnes par an, est estimé à
200 millions de dinars
(100 Dinars = 78,1616 US
Dollar(s). L’entrée en production
est prévue pour
fin 2009.
Le groupe indien IFFCO
(Indian Farmer fertiliser
Cooperative limited) a
racheté le total du capital
de la biscuiterie tunisienne
« l’Appétissante »
(plus de 6 millions de
dinars). C’est le premier
investisseur indien qui
s’implante en Tunisie.
Heineken, en association
avec un partenaire tunisien,
va s’implanter à Grombalia
(gouvernorat de Nabeul),
indique le groupe tunisien
Boujbel, partenaire local de
Heineken opérant dans
l’hôtellerie et l’agroalimentaire.
Le groupe néerlandais
va investir 27 millions de
dinars (15,5 millions d’euros),
installera une brasserie
pour servir le marché
local et emploiera 150 personnes.
L'Union internationale
des banques va recapitaliser
pour résoudre ses problèmes
financiers. Une
assemblée générale extraordinaire,
dont la date
n'a pas encore été fixée,
devrait se tenir et proposer
la recapitalisation de la
banque qui souffrirait
d'un manque de provisions
de 123,9 MDT.
�ZIMBABWE
Le taux officiel de l’inflation
au Zimbabwe continue
de battre des records
mondiaux à 7634,8% au
mois de juillet, selon des
chiffres de l'Office central
des statistiques (CSO).
Une augmentation de
383,7 points par rapport à
juin. L'inflation mensuelle
a cependant ralenti, passant
de 86,2% en juin à
31,6% en juillet, selon le
CSO.
Après avoir pris, fin juin,
des mesures de gel des
prix, le gouvernement
zimbabwéen a autorisé les
commerçants à augmenter
les prix de certains
produits de base pour éviter
les pénuries. Les commerçants
sont autorisés à
des augmentations allant
jusqu'à 20% sur les prix
de plusieurs biens et services
comme le sucre,
l'huile, le savon, ou encore
les factures téléphoniques.
L’African Banking Corporation
(ABC) a obtenu un
prêt de 20 millions de dollars
US auprès de la Société
financière internationale
(SFI) pour financer un projet
d'expansion régionale et
de diversification. Le prêt
servira notamment à recapitaliser
les filiales de la
banque au Botswana, au
Mozambique et en Zambie.
Le FMI risque d’exclure le
Zimbabwe dont les arriérés
dus à fin juin ont
atteint 131,7 millions de
dollars. Une réunion du
conseil du Fonds, prévue
en septembre, pourrait
être cruciale. En 2003,
le FMI avait suspendu
le droit de vote du
Zimbabwe, obligeant
Harare à effectuer des
paiements surprise évalués
à 193 millions de dollars
entre 2005 et 2006
pour honorer ses arriérés.
La consommation de bière
explose au Zimbabwe. «Les
ventes augmentent rapidement
et atteignent une
moyenne de 300 000 litres
par jour », a déclaré George
Mutendadzamera, PDG de
Delta Beverages, dans un
communiqué. En juin
2007, la consommation de
bière était de 50% supérieure
à celle de juin 2006,
a-t-il ajouté. « C'est une tendance
inacceptable qui pourrait
avoir des conséquences
graves sur notre société », at-il
mis en garde.

Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 BANQUES ET ASSURANCES
5
Attijaribank en pole
position au Niger
Le Marocain Attijariwafa Bank est bien placé pour prendre les commandes de la BIA Niger, une banque
en quête de partenaire depuis bientôt une année.
Par Adama Wade,
Casablanca
La banque marocaine Attijariwafa
Bank est en pole position pour
la reprise de la BIA Niger,
structure au capital de 4,27
millions d’euros (2 800 mil-
Le Marocain avait
posé comme condition
préalable la reprise
d’au moins 51% du
capital afin de pouvoir
confortablement
mener le chantier
du renouveau.
lions de FCFA). Le Marocain
avait posé comme condition
préalable la reprise d’au moins
51% du capital afin de pouvoir
confortablement mener le
chantier du renouveau. Une
exigence désormais satisfaite,
puisque selon des sources
concordantes, Attijariwafa Bank
aurait obtenu l’accord de
principe de la reprise de 35%
des parts de la Belgolaise,
filiale du Groupe Fortis, enga-
Par Myriam Gérard, Genève
C’est BNP Paribas qui, face à 5
autres candidats internationaux
(Arab Bank, Arab
Banking corp., HSBC, Société
Générale et Standard Chartered),
avait été retenue fin juillet
comme partenaire stratégique,
pour la toute première privatisation
bancaire en Libye. BNP
Paribas est ainsi le premier
acteur étranger à développer
des activités de banque universelle
dans ce pays depuis plus
de 30 ans. Malgré sa part minoritaire,
elle disposera, comme
le stipule l’accord, du contrôle
opérationnel et pourra porter
sa participation à 51% du capital
d’ici 3 à 5 ans, selon des
conditions d'acquisition qui
ont été fixées « sur la base du
gée dans un vaste processus de
retrait de l’Afrique. A cela
s’ajoutent les 10% représentant
la part de la FMO,
(Agence de Développement
néerlandaise). Pour sa part, le
holding Cofipa SA cédera au
nouveau repreneur 6% des
parts, sur les 28% qu’il
contrôlait jusque-là dans le
capital de la BIA. Reste désormais
à trouver un arrangement
avec l’Union Générale
des Assureurs du Niger
(UGAN), détentrice de 14%
des parts, et avec des privés
nigériens (13%).
A l’heure où nous mettions
sous presse, les pourparlers
étaient toujours en cours. «Les
assureurs nigériens veulent dans
tous les cas rester dans le capital
de la Banque », affirme une
source qui suit de près les
négociations. L’homme d’affaires
malien Baber Tounkara, qui
dirige le holding Cofipa SA,
serait, de son côté, sur le point
de convaincre ses partenaires
de céder davantage (on parle
de 13%) à Attijariwafa Bank.
Ce dont on est pour le moins
sûr, c’est que la Banque maro-
prix acquitté pour les 19%,
majoré d'un intérêt fixe ». Dès
la mi-septembre, 4 administrateurs
sur 7 seront donc rempla-
cés par des cadres de BNP
Paribas, dont le Directeur
général opérationnel.
Deuxième banque du pays
Parmi les 5 banques publiques
universelles en Libye, Sahara
Bank est la deuxième du pays
en termes d’actifs (4,6 milliards
caine est à 51% du capital de la
BIA Niger.
Cette prise de contrôle qui se
dessine sur les rives du Niger
met ainsi fin à un long suspens
qui dure depuis l’annonce de
la cession d’activité de la
Belgolaise en juin 2006. Parmi
les candidats à la reprise figuraient
la CBAO (Groupe
Mimran), la China Developing
Bank et la Société Générale.
Cette dernière se serait tardivement
lancée dans la bataille,
commente-t-on de source proche
du dossier. L’offre n’engloberait
pas la BIA Togo, détenue
par la Belgolaise à hauteur de
30% et engagée sur la voie
d’un partenariat.
Les filiales de la Belgolaise
en quête de partenaires
En plus de BIA Niger, une
autre filiale de la Belgolaise
vient de trouver repreneur. En
Tanzanie, les parts de la banque
belge ont été entièrement
reprises le 28 juin 2007 par
Bank Of Africa Kenya, accompagnée
de deux partenaires
institutionnels de premier
plan. Il s’agit du fonds d’in-
de dinars, soit actuellement
2,7 milliards d’euros). Le total
des actifs s’élève à 12 milliards
d’euros. Elle emploie 1500
personnes et détient une part
de marché de 17% des prêts
(1,1 milliard de dinars) et 22%
des dépôts (3,4 milliards). Sa
clientèle est composée de grandes
entreprises publiques et
privées (libyennes et étrangères)
et de 300 000 particuliers
et professions libérales. Malgré
une augmentation du nombre
de ses agences ces dernières
années, son réseau demeure le
plus étroit avec 48 agences
aujourd’hui (sur un total de
moins de 350).
Une question se pose cependant
: quelle sera la marge de
manœuvre de BNP Paribas
durant le temps où elle restera
vestissement Aureos East
African Fund (AEAF), domicilié
à Maurice et très actif en
Afrique australe, ainsi que de
BIO (structure Belge pour
le groupe Fortis,
maison mère
de la Belgolaise,
a décidé de se
retirer des activités
africaines
l’aide au développement). Du
côté de la Banque Commerciale
du Congo, détenue par la
Belgolaise à hauteur de
25,61%, on tient à tout de
suite mettre les choses au clair.
« A proprement parler, ce n’est
pas la BDC qui recherche un
partenariat, mais le groupe
Fortis, maison mère de la
Belgolaise, qui a décidé de se
retirer des activités africaines
en mettant en vente ses participations
», précise un haut responsable
de la Banque
Commerciale du Congo. ❙
minoritaire pour réformer et
modifier les comportements de
la banque ? Malgré le contrôle
officiel du management, il pourrait
se révéler difficile d’imposer
à l’actionnaire étatique, majoritaire
à 81%, des réformes en
profondeur. « De toute façon,
nous n’allons pas changer la banque
du jour au lendemain, ce
serait une erreur de management
», affirme Roger Decot,
Responsable-adjoint Marchés
émergents à BNP Paribas.
Un petit marché
Il est également encore difficile
de cerner l'horizon du retour
sur investissement. « J’ai été
très étonné de voir deux banques
françaises soumissionner », affirme
ainsi un banquier de la place de
Paris. La Libye reste en effet un
Ecobank
s’installe
au Rwanda
Ecobank poursuit son offensive. Après la
Centrafrique et la Guinée Bissau, ces derniers
mois, elle s’implante au Rwanda.
Par Christelle Marot,
Casablanca
Le groupe panafricain dirigé par
Arnold Ekpe étend son empreinte
un peu plus à l’est du continent,
avec l’acquisition début juillet de
90% des parts de la Banque de
commerce, de développement et
d’industrie du Rwanda (BCDI).
La banque sera désormais dirigée
par Daniel Sackey.
En réponse aux besoins de
reconstruction post-génocide du
pays, la BCDI a démarré ses activités
en 1995 avec un capital d’environ
520 000 euros (374 millions
de francs rwandais). Bien que
troisième plus grande banque du
pays, la BCDI est aujourd’hui
affaiblie par de lourdes pertes,
découlant de prêts non profitables,
de contrôles inadéquats sur
les opérations et d’une mauvaise
gouvernance. Alfred Kalisa, son
ancien PDG et à l’époque conseiller
économique du président Paul
Kagamé, est d’ailleurs emprisonné
depuis le début de l’année
pour actes de corruption et abus
de confiance vis-à-vis de la clientèle
de l'institution.
Ecobank, basé au Togo, devrait
tout petit marché de détail,
avec seulement 5,6 millions
d’habitants, dont 50% ont
moins de 18 ans. Rien à voir
avec le réservoir algérien.
« La dimension n’est pas gênante
car nous dupliquons notre exper-
tise. Notre acquisition en Libye
complète parfaitement notre
présence dans le bassin méditerranéen
», rétorque M. Decot.
En plus de ses deux marchés
domestiques (Italie, France),
BNP Paribas est en effet présente
au Maroc, en Algérie, en
Tunisie, en Egypte et en
Turquie. Environ 56% de ses
injecter 8,8 millions d’euros
pour couvrir les dettes et recapitaliser
la BCDI.
Expansion continentale
En 2006, le groupe Ecobank a
enregistré un produit net bancaire
de 348 millions de dollars, pour
un résultat net de 86 millions. Son
bilan total s’élève à plus de 4 milliards
de dollars. Il est aujourd’hui
présent dans 19 pays d’Afrique.
L’implantation d’Ecobank au
Rwanda s’inscrit dans la stratégie
d’expansion continentale du
groupe, couvrant la zone « Middle
Africa », c’est-à-dire hors Afrique
du Sud et Maghreb.
La concurrence s’annonce rude
dans ce petit pays de 9 millions
d’habitants. La banque anglaise
Standard Chartered, via sa filiale
sud-africaine Standard Bank,
figure parmi les repreneurs
potentiels de la première banque
du pays, la Banque de Kigali,
détenue par l’Etat rwandais
(depuis le rachat des parts de la
Belgolaise). La Banque commerciale
du Rwanda (BCR), en
seconde position, est aux mains
du britannique Actis. ❙
Cameroun : Les établissements
de micro finance menacés
Le ministère des postes et télécommunications reproche aux EMF d’effectuer les opérations de transfert d’argent.
Par Lambert Ngouanfo,
Douala
La Direction des normes et du
contrôle des activités postales
du ministère des postes et télécommunications
(MINPOS-
TEL) sert des « avis de mise en
demeure » aux établissements
de micro finance qui pratiquent
le transfert de fonds au
Cameroun. L’opération a commencé
début juin 2007 et se
poursuit. Plus de la moitié des
établissements de micro finance
(EMF) ont déjà reçu un avis.
Younouss Djibrine, directeur au
Minpostel, est clair : « Ces établissements
de micro finance
exercent illégalement les activités
postales de transfert d’argent
et devraient par conséquent être
assujettis à une redevance postale
de 40 à 75 millions de FCFA
(60 000 à 175 000 euros) pour
cinq ans, et à un droit proportionnel
de 8% appliqué sur les
produits issus des transferts ».
Menaces de fermetures
L’administration postale camerounaise
se montre plus menaçante
dans cet avis de mise en
demeure. « Le contrevenant
s’expose à la fermeture immédiate
de ses locaux sans préjudice
des sanctions pécuniaires et
pénales prévues par la loi. »
La privatisation de Sahara Bank
revient à BNP Paribas
Le 19 septembre, la banque française BNP Paribas signera officiellement le contrat d’acquisition de 19% du capital de la libyenne Sahara Bank (publique),
pour un montant de 145 millions d'euros.
« Notre acquisition
en Libye complète
parfaitement notre
présence dans
le bassin
méditerranéen »
Younoss Djibrine entend d’ailleurs
procéder à la mise sous
scellés des EMF une fois que
tous les établissements de
micro-finance concernés par
Le contrevenant
s’expose à
la fermeture
immédiate
de ses locaux
cette opération seront notifiés.
A ce jour, aucun responsable
d’établissement de micro finance
n’a cédé devant les injonctions
du MINPOSTEL. Au contraire,
les responsables des EMF, réunis
en association, protestent et
s’insurgent contre cette mesure
gouvernementale qui s’appuie
sur un texte récent signé par le
Premier ministre en 2005, fixant
les taux de redevance postale au
Cameroun et soumettant de fait
les EMF au payement de cette
redevance.
Sauver la Poste
Pour l’association nationale des
établissements de micro finance
(ANEMCAM) le Ministère des
postes et des télécommunications
ne saurait s’immiscer dans
le secteur financier, qui relève de
la réglementation de la COBAC
(Commission bancaire de
l’Afrique centrale), autorisant,
selon l’ANEMCAM, les transferts
de fonds. Lucas Samo, son
président, va plus loin. Il estime
que le gouvernement camerounais,
qui laisse planer l’épée de
Damoclès sur les EMF, voudrait
tout simplement « amener les
établissements de micro finance
à cesser les activités de transfert
d’argent afin de rentabiliser les
services financiers de la poste en
pleine déliquescence. » Il est vrai
que la poste camerounaise est
en difficulté. Des dépôts d’épargnants
évalués a plus de 100
millions d’euros auraient été
détournés par des fonctionnaires
véreux. Depuis 2005, le ser-
Le total des actifs
s’élève à 12 milliards
d’euros.
vice postal est en restructuration.
Mais ces activités tardent à
décoller en raison de la perte de
confiance des Camerounais qui
n’arrivent pas toujours à entrer
en possession de leurs fonds.
Le bureau de l’ANEMCAM a
saisi le Premier ministre le 9
juillet dernier pour lui demander
de surseoir à l’exécution de
cette mesure gouvernementale.
Plus de 200 établissements de
micro finance sont menacés de
fermeture. La réaction reste
attendue. ❙
recettes proviennent de l’étranger.
« Et la Libye a pour principaux
partenaires commerciaux
l’Italie, plus généralement l’UE »,
ajoute-t-il.
En sus de sa nouvelle acquisition,
la banque française dispose
également à Tripoli depuis
avril d’un bureau de représentation
propre, tout comme sa
concurrente Société Générale.
C’est Calyon qui avait été le
premier à ouvrir le sien, en
février 2006. Enfin, une
deuxième privatisation serait
prévue en Libye prochainement.
On parle notamment de
Wahda Bank, 4 e banque en termes
d’actifs. ❙

Finance
Merci à vous tous pour les nombreux encouragements, offres de soutien ou de collaboration
que nous avons reçus suite à la parution de notre premier numéro.
Je viens de lire dans le détail le premier numéro de Les Afriques que je trouve absolument excellent.
Il répond à un vrai besoin. Bravo à tous et longue vie au journal. A très bientôt.
Gilles Garcia, Banque Mondiale Paris.
J’ai entre les mains le premier numéro, vraiment excellent en tous points!!.
Gilles Genregrandpierre, Proparco, banques et marchés financiers.
Je considère le journal Les Afriques comme une initiative nouvelle et utile pour notre continent.
Abdoulaye Bio-Tchané, Directeur Afrique FMI
Just received Les Afriques.... Excellent. Really good work. Interesting that you opted for the pink
paper à la FT..., I think we can construct a mutually-beneficial relationship between Les Afriques and the FT...
David Applefield, Financial Times.
Je tenais à vous dire combien j’ai apprécié ce premier numéro du journal Les Afriques.
C’est un excellent travail. Très bons articles, bonne tenue générale. C’est très professionnel.
Stève Gentili, Président de Bred Banques Populaires et du Forum Francophone des Affaires.
Plus je lis ce premier numéro, plus je le trouve intéressant. Le résultat est vraiment très bon, tant le contenu que la maquette.
Je suis certaine que ça va marcher. Vraiment, quelle belle idée !!
NG, La Tribune.
Nous avons bien reçu le 1 er numéro du journal Les Afriques. Nous avons lu avec grand intérêt certains articles et sommes
tout à fait satisfaits de l'insertion publicitaire dans ce premier numéro.
Communication BNP Paribas.
Je tenais à vous dire que nous avons trouvé ce journal excellent. C’est exactement ce qu’il fallait faire. Et c’est le bon timing.
Chris Rogers, Crédit Suisse Group.
Je souhaite tout d’abord vous féliciter de la qualité de la première édition de votre hebdomadaire Les Afriques. Etant moi-même
à la tête d’un groupe de presse au Maroc, je reconnais la qualité du travail qui a été apporté pour la réalisation de cet hebdo.
Hassan M. Alaoui, Success Publications.
Nous avions hier la visite d'un directeur d'une banque partenaire en Afrique. Il a beaucoup apprécié le journal. Personnellement,
je trouve qu'il est très riche en contenu et on y trouve beaucoup d'informations, à mon avis c'est un journal qui marchera.
Terence Niba, Osmose Finance.
Je vous félicite très vivement. Pour un premier numéro, c'est très réussi. Je formule pour vous et toute votre équipe mes meilleurs voeux
de succès. Je pense que l'Afrique a un besoin vital de soutenir une presse plus professionnelle, plus diverse et plus dynamique.
Afif Ben Yedder, IC Publications.
Félicitations ! J’ai passé deux heures dessus et j’ai tout lu. C’est vraiment fantastique. Il nous manquait ce journal. Je vais recommander
à tous les membres de la Chambre de s’abonner.
Karl Schlumpf, CCI Suisse Afrique.
Je souhaitais vous féliciter vivement pour ce premier numéro. Pour avoir conçu pas mal de journaux dans ma vie, je trouve que pour
une première ébauche, il a très bonne tenue. Le graphisme est tout à fait élégant et le logo du titre me plaît beaucoup.
Jean-Philippe Ceppi, producteur TV « Temps Présent ».
Nous avons le plaisir de saluer la naissance de ce nouveau magazine qui va permettre de lutter contre les clichés et montrer le visage
de la nouvelle Afrique en marche. A ce titre, nous lui souhaitons plein succès.
Belghoul Benaouda, Festival des Cinémas Arabes.
J’ai parcouru avec plaisir et lu – presque entièrement – ce matin avec intérêt le premier numéro de Les Afriques. Bravo ! Magnifique travail.
Je trouve très judicieux le « condensé » de brèves économiques variées et l’élaboration d’une série d’articles de fond qui donnent envie
de lire la suite dans les prochains numéros de ce nouveau « saumon ».
Jean-Pierre Michellod, Point de Mire, le magazine des entrepreneurs de la finance.
Enfin...

Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 BANQUES ET ASSURANCES
7
Le groupe Saham
dans le capital de
Crédit du Maroc
Le groupe Saham aurait finalisé un accord de prise de participation à hauteur de 4% dans le capital de
Crédit du Maroc. Une suite logique aux contrôles de la CNIA, il y a deux ans, et de la compagnie d’assurances
Essaâda, en septembre 2006.
Par Adama Wade,
Casablanca
« Nous sommes entrés effectivement
dans le capital de Crédit
du Maroc à hauteur de 4%.
Mais il s'agit d'une participation
stratégique. Notre groupe
est aussi présent de la même
manière dans le capital du
Groupe Banques Populaires.
Une compagnie d'assurances se
doit de diversifier ses placements
», nous déclare Moulay
Hafid Elalamy.
Les deux parties sont tombées
d’accord, satisfaites d’un côté
comme de l’autre des possibilités
de synergie offertes. Pour le
groupe Saham, l’entrée dans le
capital d’une banque était une
suite logique de sa montée en
puissance dans le secteur de l’assurance.
Aux acquisitions de
67% du capital de la CNIA
(Compagnie Nord Africaine et
Intercontinentale d’Assurance)
en février 2005 et au rachat de
l’Assurance Es Saada en septembre
2006, devait succéder nécessairement
une ouverture vers le
secteur bancaire. « Le moins que
l’on puisse dire, avec cette prise de
participation dans le capital de
Crédit du Maroc, c’est que le
groupe Saham est désormais dans
une vraie logique de développement
de la bancassurance.
L’objectif à terme étant de
construire un grand groupe »,
tranche un analyste financier de
la place, convaincu que cette
fois–ci l’homme d’affaires est
dans une « perspective de long
terme ». La part de 4% est par
ailleurs suffisante pour donner à
l’acquéreur le statut de banquier,
la possibilité de participer
aux appels d’offres sans les
pesanteurs de la caution et les
moyens de faire jeu égal avec
la RMA Watanya et Wafa
Assurances, acteurs majeurs du
secteur adossés tous deux à de
puissantes banques de la place.
Fusion peu probable
Dans le top management du
groupe Saham, on refuse de
trop s’étendre sur les visées
poursuivies dans l’entrée dans
le capital du CDM. Il faut dire
que l’heure est à la rationalisation.
Après une course effrénée
vers la taille critique (Le groupe
revendique aujourd’hui 15%
des parts de marché), une
réflexion stratégique a été engagée.
D’ici le 15 septembre 2007,
un plan d’évolution dans le secteur
des assurances marocaines
devra préconiser la fusion des
activités d’E Saada et de la
CNIA ou, au contraire, jeter les
bases de l’évolution séparée des
deux entités. Cette dernière
éventualité rencontre nettement
plus d’adeptes dans le management
d’Es Saada. Ce serait
même, assure un haut cadre de
cette entité, « le scénario probable
». La synergie se limitera au
niveau des back offices.
Du reste, la reprise du fonds
d’assurance Es Saada permet
au groupe Saham de récupérer
non seulement un portefeuille
de qualité (Maroc Télécoms et
Poste Maroc entre autres),
mais également de bénéficier
de partenariats tout aussi avantageux.
En effet, pour finaliser
cette opération, le groupe avait
ouvert 30% de son capital à
deux investisseurs. Il s’agit
notamment de Sanam Holding
(par le biais de participations
croisées) et de Kingdom
Comment sortir
l’assurance-vie
de sa léthargie ?
Zephyr, dont l’un des grands
autres promoteurs est le prince
Al Walid ibn Talal. Si ce dernier
partenariat est plutôt
d’ordre financier, en revanche
le premier est d’abord stratégique.
Le groupe Saham vient en
effet, suite à une série de cessions
sur le marché des blocs
de la Bourse de Casablanca, de
hisser ses participations à plus
de 40% du capital de Taslif,
détenu majoritairement par
Sanam Holding. Conformément
à la loi marocaine, une OPA
(actuellement en cours) visant
à racheter 94 469 actions Taslif
a été initiée. A terme, l’homme
d’affaires marocain Moulay
Hafid Elalamy, président de la
Confédération générale des
entrepreneurs du Maroc
(CGEM) et propriétaire majoritaire
du groupe Saham, sera
présent dans l’assurance, la
banque et le crédit à la
consommation. ❙
Tour de table de Crédit du
Maroc au 30 juin 2007
Groupe Crédit Agricole 52, 64%
Wafa Assurances 31, 22%
Divers actionnaires 12,11%
CDG 4, 03%.
Source : BVC Casablanca
Aux Etats généraux de la Cima, l’assurance-vie, qui peine à progresser, était au centre des débats.
Par Gilbert Tchomba, Douala
Réunies du 30 juillet au 1 er août
2007 à Douala, capitale économique
du Cameroun, plus de
228 délégations représentant
près de 228 compagnies d’assurance
des 14 pays membres de la
Conférence interafricaine des
marchés d’assurance (Cima)
ont passé au peigne fin les
entraves à l’expansion de l’assurance-vie
sur le continent.
D’après Jean Claude Ngwa,
secrétaire général de la Cima,
l’assurance vie stagne dans la
zone Cima et ne représenterait
que près de 22% du chiffre d’affaires
réalisé par l’ensemble des
compagnies. Un triste constat
qui fait de la zone Cima le
parent pauvre de la branche vie
sur le continent.
Acte mécréant
Pour Mamadou Kone, commissaire
contrôleur de la Cima, l’assurance-vie
recèle d’énormes
potentialités en Afrique. Mais
son développement se heurte à
des considérations d’ordre
socioreligieuses. « L’assurable
africain, matière première disponible
à souhait, est une qualité
qui ne peut s’améliorer que
sur le plan social et culturel », a
expliqué ce dernier. Le peu d’attrait
qu’exerce l’assurance-vie
sur les populations relève,
d’après des assureurs, d’une
compréhension partielle, erronée
ou approximative des principes
religieux et traditionnels
« Les produits
financiers de
l’assurance-vie
ne représentent
que 3 à 5%
des primes émises .»
qui gouvernent la vie d’un individu.
Par exemple, les musulmans
et les chrétiens considèrent
respectivement l’assurancevie
comme un pari et un acte de
mécréant. Ces pratiques seraient
interdites par le Coran et la
Bible.
Des assureurs témoignent qu’on
aurait même vu des ayants
droits refuser de recevoir des
chèques d’indemnisation à la
suite du décès de leurs parents.
Raison évoquée : la tradition
leur interdirait de toucher à
« l’argent du sang ». « Difficile,
dans un tel contexte, de faire
carrière dans l’assurance-vie en
Afrique ! », s’est exclamé Simon
Ningahi, ancien président de
l’Association des sociétés d’assurance
du Cameroun (Asac).
Ce professionnel camerounais
A terme, l’homme
d’affaires marocain
Moulay Hafid
Elalamy, propriétaire
majoritaire du groupe
Saham, sera présent
dans l’assurance,
la banque et le crédit
à la consommation.
estime, cependant, que la responsabilité
des assureurs dans la
stagnation de la branche vie
n’est pas à négliger. «Nous
reconnaissons, a souligné Simon
Ningahi, que les produits vie
commercialisés en Afrique sont,
à quelque chose près, tous
importés ou transposés tels
quels. Il y a une urgence pour
l’assureur africain de développer
davantage de produits spécifiques
pour le marché du continent.
»
Manque d’attrait fiscal
L’élaboration de produits adaptés
au marché devra aller de pair
avec un système de commercialisation
efficace. Ce qui implique,
selon Dion Pathe, président
directeur général de l’Union
des assurances-vie (Ua-vie) de
Côte-d’Ivoire,des recrutements
d’agents sur la base de leurs
talents et de leurs compétences.
A en croire ce dernier, la viabilisation
de l’assurance-vie en
Afrique dépendra de la rigueur
dans la gestion du système de
recrutement et du marketing.
Autres goulots d’étranglement :
le faible taux de rentabilité des
produits vie et l’absence d’incitation
fiscale dans certains pays
membres. Des précisions de
Dione Pathe : « Les produits
financiers de l’assurance- vie ne
représentent que 3 à 5% des primes
émises. Cette faible rentabilité
s’explique par le manque de
placements financiers assez
rémunérateurs. Les placements
se font jusqu’à présent comme
des dépôts à vue dans des banques
commerciales. Et comme
tels, ils ne sont presque pas
rémunérés. » Il souhaite, tout
comme les autres assureurs, voir
fonctionner normalement les
bourses de valeurs mobilières
où ils pourront y placer des pri-
Des assureurs
témoignent qu’on
aurait même vu des
ayants droits refuser
de recevoir des chèques
d’indemnisation
à la suite du décès
de leurs parents.
mes engrangées sur le marché.
Quant à la fiscalité, les assureurs
estiment que les produits vie ne
devraient plus être fiscalisés
comme c’est le cas dans certains
pays aujourd’hui. Cette défiscalisation
devra drainer davantage
la clientèle vie que par le passé. ❙
Vers une Banque centrale
africaine unique
A l’issue de sa 31 e session tenue à Tripoli, à la mi-août,
l’Association des banques centrales africaines a convenu de la
formation d'une commission mixte avec l'Union africaine (UA)
en vue de la création de la Banque centrale africaine, du Fonds
monétaire africain et de la Banque africaine d'investissement.
La prochaine conférence que l’Association compte organiser
courant 2008 portera sur les conditions pratiques et nécessaires
pour le lancement des trois institutions financières africaines.
Des ateliers et des réunions de travail devraient précéder cette
rencontre.
Les établissements de crédit
au Maroc ont du champ
devant eux
Selon le dernier rapport de Bank Al Maghrib sur l’activité des
établissements de crédit, l’encours des crédits aux ménages est
évalué à 116 milliards de dirhams (1 dollar = 8,3 dirhams) à la
fin 2006, soit 33% de l’encours global des crédits à l’économie.
Les banques participent dans le financement à crédit des ménages
à hauteur de 76% contre 24% pour les sociétés de financement
lesquelles octroient en général des crédits à la consommation.
Selon l’institution centrale marocaine, le ratio d’endettement
des ménages (rapport de la dette bancaire des ménages au
Revenu national disponible) n’excède pas 18%, soit le même
niveau qu’en 2005.
Groupama s’intéresse
au marché maghrébin
Le Groupe français d'assurance Groupama veut s'implanter au
Maroc, rapporte l’Agence Maghreb Arabe Presse, citant un article
du journal Les Echos du 23 août 2007. Groupama souhaite
s'implanter dans des pays d'Afrique du Nord comme le Maroc,
la Tunisie et l'Algérie, souligne son directeur général, Jean
Azéma, cité par le journal quotidien économique français.
L'assureur français dispose déjà d'une expérience du marché
marocain où sa filiale GAN était présente, rappelle le quotidien.
Le groupe a acquis ces dernières années plusieurs assureurs opérant
sur des marchés en forte croissance tels la Grèce et la
Turquie.
Les banques
de l’UEMOA cherchent
une harmonisation fiscale
Le problème de déductibilité des provisions des impôts directs
sera épuisé avant fin 2007, a annoncé à APA M. Dionké Diarra,
président du Forum des administrations fiscales (FAF) et directeur
général des impôts du Mali. C’était à Dakar, en marge de la
réunion de travail tenue début août sur l’harmonisation fiscale
des banques dans l’espace de l’Union économique et monétaire
ouest africaine (UEMOA). La Fédération africaine des banques
et établissements financiers (FAPBEF) et le Forum des administrations
fiscales (FAF) des pays de l'UEMOA sont à l’origine de
cette initiative.
Algérie : la Compagnie
centrale des assurances
(CCR) veut jouer dans
la cour des grands
Dans son bilan adopté lors de l’assemblée générale de ses
actionnaires le 7 juillet 2007, la Compagnie centrale des
assurances (CCR) annonce un bénéfice net de 371 millions
de dinars (1 dollar= 68 dinars) pour un chiffre d’affaires de
près de 21 milliards. Evoluant dans un environnement
ouvert à la concurrence depuis 1995, la CCR s’est adaptée à
la donne visant désormais l’objectif d’intégrer les cinq premières
compagnies de réassurance du continent africain.
Présente à Londres à travers sa filiale, la Méditerranean
Insurance and Reinsurance Company LTD, la CCR est aussi
actionnaire d’importantes structures internationales comme
la Société africaine de réassurance (Africa-RE), la Société
arabe de réassurance (Arabe-RE).
Zimbabwe : la SFI à
la rescousse de l’ABC
Une banque zimbabwéenne, African Banking Corporation
(ABC), a annoncé jeudi avoir obtenu un prêt de 20 millions
de dollars US auprès de la Société financière internationale
(SFI) pour financer un projet d`expansion régionale et de
diversification, selon la PANA. Le directeur général d’ABC,
Douglas Munatsi, a déclaré que ce prêt serait utilisé, entre
autres, pour recapitaliser les filiales de la banque au
Botswana, au Mozambique et en Zambie. « En plus d`augmenter
nos ressources financières et de renforcer notre capacité
à faire des transactions plus importantes, cet accord nous permet
d`accéder à une base de ressources intellectuelles bien fournie,
ce qui va accélérer la réalisation de notre vision - qui est
d’être une institution proposant des solutions financières de
classe internationale pour l`Afrique », a-t-il déclaré. ABC
dirige des opérations bancaires dans plusieurs pays
d`Afrique, dont la Tanzanie, l`Afrique du Sud et le
Zimbabwe.

8
Les six premiers mois de l’année
en cours ont été fastes
pour les places financières de
l’Afrique subsaharienne (Afrique
du Sud exclue). Selon la der-
nière note de recherche
d’Exotix, cabinet londonien
spécialisé dans les marchés
émergents, entre janvier et
juin 2007, les places africaines
se sont appréciées de
38,2% en moyenne. Beaucoup
plus que les 13,7% engrangés
par l’Afrique du Sud, les 5,5
% réalisés par les marchés
de l’Europe de l’Est et les
10,2% de croissance enregistrés
par les places du Sud-Est
asiatique.
Performances remarquées
Signe de la confiance retrouvée
des investisseurs, ces marchés
africains ont été épargnés
par la correction de mars 2007
qui a affecté l’ensemble des
marchés émergents. L’année
électorale au Nigeria n’a pas
ralenti cette euphorie, puisque
l’indice phare du Nigeria
Stock Exchange a gagné 56%
entre janvier et juin, moins
cependant que le trend (70%)
de l’ensemble Zambie-Malawi.
Autre performance remar-
quée, celle de la Bourse zimbabwéenne,
en gain de 24%
malgré l’isolationnisme qui
frappe le régime Mugabe. Le
Botswana et la Côte d’Ivoire
ont de leur côté gagné 51%.
En chiffre relatif, la croissance
la plus forte revient au marché
ougandais (+125%). Il est vrai
que ce bond est dû, pour l’essentiel,
à l’introduction en
bourse, en janvier dernier, de
Stanbic Bank Uganda, structure
financière totalisant à elle
seule 75% de la capitalisation
de la Bourse ougandaise.
Seule fausse note, le Kenya, en
chute de 5%. Ce qui n’est pas
sans affecter le score général
de l’Afrique subsaharienne
quand on sait que Nairobi et
Lagos en représentent les deux
plus fortes capitalisations
boursières.
Dans l’ensemble, cette vigueur
des places africaines devait se
poursuivre pour 2007 et 2008,
selon les analystes d’Exotix.
« D’un point de vue macroéconomique,
les termes des échanges
se sont améliorés au bénéfice
de ces pays, l’inflation est
maîtrisée et les taux d’intérêt
sont assez bas. Les
Gouvernements poursuivent
par ailleurs leur politique de
privatisation progressive, faisant
de celle-ci le moteur de la
croissance. »
La locomotive nigériane
valorisée au maximum
Le marché nigérian est en
phase de maturation. Signe
positif, la demande intérieure
s’est nettement intensifiée.
Quoique présentées d’avance
comme étant risquées, les
élections présidentielles du
mois de mars 2007 n’ont pas
affecté le moral des investisseurs.
Depuis, entre mars et
juin, le NSE a enregistré une
croissance de 19% sous la
poussée des valeurs bancaires.
D’un point de vue technique,
Lagos semble être valorisé au
maximum, les analystes d’Exotix
appelant à la prudence en particulier
sur les secteurs bancaires.
Sur les deux derniers
six mois, les banques cotées
nigérianes se sont livrées à
une véritable course aux sommets,
tendance continue depuis
deux ans. Ainsi, l’action de
Fidelity Bank s’est appréciée
de 348%, entraînant dans son
sillage la FCMB (292%) et
la Platinium Habib Bank
(239%). First Bank Of Nigeria
s’est quant à elle appréciée
de 22%.
De l’autre côté, dans l’Afrique
de l’Ouest francophone, les
clignotants passent au vert.
Les perspectives de la réunification
de la Côte d’Ivoire ont
naturellement libéré la BRVM
(Bourse régionale des valeurs
mobilières) d’Abidjan.
COTATIONS
L’état de grâce des bourses africaines
L’appréciation (17% enregistrée
en juin), continue depuis
le début de l’année, devrait se
poursuivre du fait, notent les
Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
Sur la première moitié de l’année 2007, les places boursières de l’Afrique subsaharienne ont fait nettement mieux que les marchés de l’Afrique du Sud, de
l’Asie du Sud-Est et de l’Europe de l’Est. Une dynamique qui devrait encore se poursuivre en 2007 et 2008.
Ces marchés africains
ont été épargnés par
la correction de mars
2007 qui a affecté
l’ensemble des
marchés émergents.
Dans l’ensemble, cette
vigueur des places
africaines devait
se poursuivre pour
2007 et 2008, selon
les analystes d’Exotix.
Finance
En kiosques chaque semaine
Algérie, Belgique, Cameroun,
Canada, Comores, Côte
d’Ivoire, France, Gabon,
Luxembourg, Madagascar,
Maroc, Niger, RD Congo,
Sénégal, Suisse, Togo
analystes d’Exotix, de la faible
valorisation des entreprises
cotées et des dividendes distribués,
en général élevés, à la
Places
de l’Afrique
du Nord
Casablanca mise sur la pierre
L’été aura été fructueux sur la
place boursière de Casablanca. La
cotation de la CGI (Compagnie
générale immobilière), le 10 août
dernier, à un cours de 952 dirhams,
a modifié le calendrier de
vacances de nombre d’investisseurs.
L’IPO a drainé un volume
de souscriptions frôlant le PIB du
Maroc, soit 496,5 milliards de
dirhams. D’où un taux de satisfaction
très bas (0,71%), ce qui
laisse entrevoir l’énorme potentiel
de croissance de la valeur.
En 20 jours, l’action de la filiale de
la Caisse de dépôt et de gestion
(CDG) a signé une progression
de plus de 80%. La valeur cotait
2265 dirhams en début de séance
du vendredi 31 août 2007, contribuant
largement à l’envolée
des indices de la Bourse de
Casablanca. Le MASI (indice de
toutes les valeurs) et le MADEX
(indice des valeurs les plus actives)
affichaient respectivement
des performances annuelles de
33,18% et de 34,15% au 31 août
2007. C’est dire que la déroute
des valeurs immobilières outre-
Atlantique et en Europe n’aura
pas gâché la fête dans une place
qui, somme toute, raffole de la
pierre. Pareil accueil avait été
réservé en effet au groupe
Détail de l’IPO de la CGI
Variations en %
BRVM. L’optimisme est donc
de mise. ❙
A.W
Addoha, lors de son introduction
en juillet 2006.
La forte demande sur la valeur
CGI a par ailleurs saturé le système
de routage des commandes.
Pour débloquer la valeur, l’autorité
gestionnaire de la Bourse de
Casablanca a dû émettre une
dérogation express (avis 83/07) lui
permettant de suspendre une
valeur donnée jusqu’à la séance
suivante si une quantité trop élevée
d’ordres risque d’être transmise
sur le marché.
Cette embellie casablancaise
contraste avec l’ambiance qui
règne à Tunis. Le mois d’août a
vu l’indice Tunindex sur une
pente plutôt savonneuse, comme
l’illustre la progression de 0,03%
sur la séance du 31 août.
Déprime sur le Nil
L’ambiance reste aussi mitigée sur
les bords du Nil. Le petit vent de
déprime qui souffle sur les grandes
places financières mondiales a
fait reculer l’indice CASE-30. En
un mois, entre le 22 juillet et le
22 août, celui-ci a perdu 10,39
points. Un comportement qui
laisse perplexes nombre d’analystes
qui misaient sur une résistance
du Caire, comparé à la place saoudienne,
réputée proche des marchés
anglo-saxons. ❙ M.B.F
Montant souscrit 496 499 160 956 dirhams
Actions demandées 521 514 463 titres
Actions accordées 3 681 600 titres
Taux de satisfaction 0, 71%
Nombre de souscripteurs 57 559 personnes.
Performance annuelle Depuis le 1er Janvier Une année glissante
Tunindex (Tunisie) 6,8 24, 8
MASI (Maroc) 28,7 60, 8
CASE 30 Egypte 8,8 28,8

Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
BOURSES
Le JSE numéro 1 mondial
pour les Single Stock Futures
L’activité du Johannesburg Stock Exchange (JSE) concernant les SSF a quasiment triplé, à la fois en 2005 et en 2006.
Par Christelle Marot,
Casablanca
D’après la dernière enquête sur
les marchés dérivés de la
Fédération mondiale des
le marché sudafricain
des contrats
à terme sur actions
est désormais
le plus actif
de la planète
Bourses, le marché sud-africain
des Single Stock Futures (SSF)
ou contrats à terme sur actions
est désormais le plus actif de
la planète, avec un volume de
44 millions de titres négociés
au premier trimestre 2007.
Johannesburg se place ainsi
devant le National Stock
Exchange of India (30 millions),
Euronext.liffe (12 millions)
et Eurex (11 millions) ;
résultat d’une politique marketing
agressive à destination des
institutionnels et investisseurs
privés, et d’un assouplissement
de la réglementation. L’Afrique
du Sud est en outre l’un des
pionniers dans l’introduction
de ces produits dérivés d’un
nouveau genre (1999) et
compte aujourd’hui 250 contrats
disponibles, adossés aux grandes
compagnies sud-africaines
(Anglo American, Absa, Old
Mutual, SABMiller, etc). A titre
de comparaison, aux Etats-
Unis, ce n’est qu'à la fin 2000
que le Congrès américain a
approuvé la législation levant
l'interdiction de ces produits.
Effet de levier
Les Single Stock Futures sont
des contrats à terme standardisés
portant sur les actions
d'une société. Généralement,
un contrat à terme sur action
équivaut à 100 parts d’un
titre spécifique. Tout comme
les autres types de contrats à
terme, ils permettent aux
investisseurs de profiter des
fluctuations de cours pour
une fraction du prix qu'ils
auraient dû payer en totalité
s'ils avaient acheté cette position
sur le marché au comptant.
« L’intérêt des SSF tient à
Le succès engrangé par le
fonds « Upline Technologies »,
lancé en 2001 et aujourd’hui
entièrement liquidé, avec un
taux de rendement interne de
18,5%, pousse les initiateurs a
renouveler l’expérience. «Cette
fois-ci nous ne nous limiterons
plus au seul secteur des NIT »,
indique Hassan Ait Ali, président
directeur général d’Upline
International. La taille du
fonds est de 22,4 millions
d’euros (250 millions de dirhams)
avec un objectif de rendement
fixé à 20%. «Notre
objectif principal est de prendre
des participations minoritaires
dans des sociétés cibles en phase
de croissance, c’est-à-dire entre
la phase de start-up et la phase
de la maturité ». Ce choix d’investissement
minoritaire n’est
pas synonyme d’un investissement
financier passif, avertiton.
Upline entend jouer un
rôle constructif dans les participations
qu’elle acquerra, à
travers une présence au niveau
des instances décisionnelles de
la société et le suivi de ses réalisations.
La taille de la parti-
son fort effet de levier », souligne
Alain Weisrock, fondateur
de la plate-forme boursière
Pro-At et spécialiste de
l’analyse technique. La mise
de fonds initiale requise est
très inférieure à celle qui
serait demandée pour négocier
les actions elles-mêmes.
Un dépôt de garantie est toutefois
exigé pour couvrir la
fluctuation maximale probable
du cours du jour au lendemain.
« Autre avantage des SSF comparé
à des produits dérivés type
warrants ou call, c’est de ne pas
faire entrer en ligne de compte
la valeur temps. C’est à dire que
si l’on achète un titre dont le
cours ne varie pas sur la
semaine par exemple, avec un
cipation du fonds dans les
entreprises cibles devra être
assez conséquente.
Stratégie d’investissement
La « qualité de la cible », son
« stade de développement » et
la « taille de l’investissement »
seront déterminants dans la
stratégie d’investissement du
fonds. Une deuxième analyse,
qualitative et donc plus subjective,
s’attache à déterminer
la « qualité de l’équipe dirigeante
», le « risque de réalisation
du plan d’affaires de la
société » et les «alternatives de
sortie ». De la confrontation
de ces deux analyses découle le
choix. « A titre d’exemple, rappelle
M. Ait Ali, il est possible
que le fonds acquiert une participation
dans une société cible
à un prix supérieur à sa valeur
intrinsèque si la qualité de
l’équipe dirigeante justifie la
prime conséquente. »
Pour le reste, deux règles prudentielles
ont été retenues: limiter
à au plus 20% de nos actifs
dans une seule société cible et à
moins de 50% dans un seul sec-
contrat à terme, le résultat est
neutre. En revanche, via une
option d’achat, on a perdu »,
« Autre avantage
des SS, comparé
à des warrants
ou call, c’est de ne
pas faire entrer en
ligne de compte
la valeur temps ».
ajoute M. Weisrock.
Si l’Afrique du Sud est
aujourd’hui le marché le plus
dynamique en volume pour
les contrats à terme sur
actions, il convient de relever
que la taille et la valeur des
teur. Des critères auxquels il
faudra ajouter la conformité à la
loi 41-05 régulant l’industrie du
capital investissement, et qui
oblige les fonds à investir au
moins 50% de leurs actifs gérés
dans les PME. La période d’investissement
du fonds s’étale
pendant les trois premières
années. La période de désinvestissement
devra débuter quant à
elle à partir de la quatrième
année et s’étendra jusqu’à la
huitième année au plus tard. A
noter que dans le cas du fonds
technologique, les sorties se
9
contrats proposés restent bien
inférieures à ce qui se fait sur
les autres marchés dérivés de
la planète. En valeur, le marché
des SSF sud-africain arrive
en 6 e position. « Considérant
que cela fait seulement six ans
que le JSE intervient réellement
sur ce marché, nous pouvons
être fiers du résultat
obtenu », a indiqué Allan
Thomson, responsable des
produits dérivés à la Bourse
de Johannesburg. Fin juin, la
capitalisation totale du JSE
s’élevait à près de 796 milliards
de dollars, le classant au
19 e rang mondial. ❙
Maroc : Upline Securities lance un fonds généraliste
Lancé à partir de ce mois de septembre, le fonds «Upline Investments Fund » vise tous les secteurs.
Par Adama Wade,
Casablanca
Hassan Ait Ali, Président Directeur Général
de UPLINE International
Visa étranger pour les OPCVM
marocains
Les Organismes de Placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) peuvent désormais investir
jusqu’à 10% de leurs actifs à l’étranger. De quoi valoriser ces produits en plein boom.
Datée du 1 er août, la dernière
circulaire de l’Office marocain
des changes introduit de nouvelles
souplesses sur les placements
en devises. Ainsi, les
OPCVM peuvent désormais
placer 10% de leurs actifs dans
les pays de l’OCDE, dans
l’Union Européenne et dans
l’Union du Maghreb Arabe.
Parallèlement, les banques, les
assurances et les organismes de
retraite peuvent réaliser les
mêmes opérations dans une
proportion ne dépassant pas 5%
des actifs pour les uns et 5% des
réserves pour les autres.
Les placements peuvent être
réalisés sous forme de dépôts
ou d’acquisitions de titres de
créance ou d’instruments
«C’est une étape
importante vers
la convertibilité
du dirham »
financiers cotés ou négociés
sur des marchés règlementés.
Toutefois, précise la circulaire,
« ces actifs doivent être émis
par des institutions bénéficiant
d’une notation favorable de la
part de Standard & Poor’s » ou
équivalent.
Dans les milieux financiers
marocains, cette nouvelle étape
de la libéralisation du compte
capital est accueillie avec beaucoup
d’optimisme. « C’est une
étape importante vers la convertibilité
du dirham », commentait
fin juillet, Mohamed Kettani
directeur général du groupe
Attijariwafa Bank, en marge
d’un workshop consacré à ces
nouvelles mesures.
Une approche classique
Bien que ces nouvelles souplesses
donnent aux OPCVM et
aux Compagnies d’assurances
les moyens de profiter de la
rentabilité des placements
internationaux, certains opérateurs
font remarquer que le risque
d’une fuite de capitaux est
très limité. Pour cause, 10% du
total des actifs des OPCVM ne
représentant guère plus de 1,34
milliard d’euros (15 milliards
de dirhams). En 2006, ce type
de placement à l’étranger
représentait à peine 89 millions
d’euros d’après les chiffres de
l’Office des changes. Il est vrai
que les formalités, et notamment
l’autorisation préalable
imposée aux compagnies d’assurances,
n’incitaient pas à
franchir les frontières.
Côté gouvernement, c’est plutôt
le satisfecit. Pour le socialiste
Fatallah Oualalou, ministre des
Finances, qui présentait aux
parlementaires ce dernier coup
de pioche vers la convertibilité
complète de la monnaie marocaine,
« cette nouvelle étape de
libéralisation est de nature à
contribuer au rayonnement du
Maroc tant au niveau régional
qu’international, et à faciliter
son intégration à un processus
de globalisation choisie et non
subie ». L’absence de l’Afrique
subsaharienne dans la liste des
régions destinataires des placements
marocains n’a pas
échappé à certains opérateurs
du marché. « Les rendements
élevés dégagés en Afrique représentent
de réelles opportunités
pour les investisseurs marocains
», analyse Youssef Hajjali
L’absence de l’Afrique
subsaharienne dans
la liste des régions
destinataires n’a
pas échappé à
certains opérateurs
du marché.
du cabinet de courtage GCAP.
« Nous restons dans une approche
classique du risque qui veut
que les pays de l’OCDE soient
les moins risqués pour l’investissement.
L’actuelle crise qui
secoue les marchés américains,
japonais et européens ne dit-elle
pas le contraire ? », s’interroge
l’ancien analyste financier. ❙
sont faites entièrement via la
Bourse de Casablanca.
Outre le capital investissement,
Upline est aussi présent
dans la gestion privée sous
mandat et la gestion des
fonds mutuels. Actuellement,
Upline Management, filiale
du groupe, spécialisée en gestion
d’OPCVM, gère 305 millions
d’euros (3,4 milliards de
dirhams) répartis sur 10
fonds dont 2 monétaires,
6 obligataires, 1 diversifié et
1 fonds en action. ❙
A.W
« Le plus dur est
de convaincre
nos autorités
politiques »
Alexandre Gandou, président de la Commission de
Surveillance du Marché Financier de l’Afrique
Centrale, plaide pour un marché financier unique.
Propos recueillis
par Lambert Ngouanfo
Les Afriques : L’Afrique s’est
dotée d’une bourse des valeurs
mobilières en 2003. Mais l’on
attend toujours le démarrage
effectif de la BVMAC. Où en
est-on aujourd’hui ?
Alexandre Gandou : Aujourd’hui,
je peux vous confirmer que la
BVMAC est prête à organiser, à
accueillir les premières opérations,
puisque au mois d’avril, le
collège des autorités de régulation
du marché financier a
donné son agrément à la
BVMAC. Cela veut dire que la
bourse des valeurs mobilières de
l’Afrique centrale a réuni les
moyens financiers, techniques
et humains pour accomplir
cette mission. Donc, elle est
prête, sa plate-forme de cotation,
sa plate-forme de règlement
de livraison vont pouvoir
être livrées à notre marché au
mois d’octobre. A partir du
mois d’octobre, les opérations
pourraient se dérouler sur la
BVMAC à Libreville.
Vous négociez pour un rapprochement
des deux bourses
des valeurs existantes en
Afrique Centrale. Ces négociations
avancent-elles ?
AG : Il y a, je dirais, comme un
consensus entre les autorités
régionales. Pour consolider cette
entente, nous faisons tout ce qui
est possible, le plus dur étant de
convaincre nos autorités politiques
de la nécessité d’un marché
financier unique. On ne peut
pas occulter ce débat. Nous travaillons
pour le rapprochement,
la complémentarité des deux
bourses des valeurs. Il faut
expliquer à nos décideurs, à nos
autorités politiques que nous
doter d’un marché financier
unique est un vecteur d’intégration
régionale.
On note très peu d’opérations
d’échange de titres au Douala
Stock Exchange. Et ce sera
probablement le cas très bientôt
à Libreville. Comment
rendre nos marchés financiers
attrayants ?
AG : Première chose, il faut
donner de la visibilité et de la
cohérence au marché. Ceux
pour qui le marché a été créé ne
comprennent pas l’utilité
d’avoir deux bourses. Il faudra
également préparer nos entreprises,
les convaincre que le système
bancaire n’est pas le seul
moyen de se financer. Le marché
boursier reste la meilleure solution
pour les entreprises qui
veulent lever des fonds importants
et financer leurs ambitions
de croissance. ❙

Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 NÉGOCE ET MATIÈRES PREMIÈRES
11
Dagris : plus belle
était la mariée ?
Les comptes financiers de la Société de développement des agro industries du sud (Dagris) se sont
considérablement aggravés en 2006. Dégradation qui pourrait expliquer à elle seule la faiblesse de l’offre
du repreneur Sodaco, offre qui a suscité beaucoup de colère notamment auprès du personnel de
Dagris. Pourtant dès 2005, tout laissait à penser que les comptes se dégraderaient en 2006 !
Par Anne Guillaume-Gentil,
Paris
D’un bénéfice de 6,6 millions
d’euros en 2005, le résultat de
Dagris SA est passé à une perte
de 42,2 millions d’euros en 2006
(66 millions d’euros si on prend
le groupe Dagris). Et déjà en
Pourquoi Dagris,
avec l’accord des
commissaires aux
comptes, n’a-t-elle
pas réalisé des provisions
en 2005 ?
2005, le bénéfice de Dagris était
largement imputable à la plusvalue
réalisée lors de la cession
d’un bien immobilier à Paris
(8,2 millions d’euros). Une
dégradation du résultat imputable
à la constitution d’importantes
provisions (plus de 45
millions d’euros) sur les sociétés
cotonnières, et tout particulièrement
sur la Société cotonnière
du Gourma (Socoma) au
Burkina Faso.
Pertes cumulées
Incontestablement, les difficultés
des sociétés cotonnières
africaines ont impacté négativement
son activité. Leurs pertes
cumulées pour l’Afrique
francophone se montaient à
environ 200 millions d’euros
au titre de la campagne
2004/05, pour grimper à 300
millions en 2005/06. Cependant,
en 2005, Dagris n’a pas jugé
bon de provisionner des
dépréciations d’actifs alors
que les hypothèses retenues
Le gazoduc transsaharien
slalome entre les écueils
Par Ihsane El Kadi, Alger
Le mégaprojet du gazoduc
transsaharien (TSGP) a vu son
horizon se dégager ces dernières
semaines. Il a bénéficié d’un très
bon accueil à Bruxelles en juillet
avant de voir, début août, la
crise pénalisante entre l’Algérie
et l’Espagne autour du prochain
gazoduc les reliant (Medgaz), se
résoudre sans fracas. Le TSGP
qui reliera sur 4128 km les gisements
gaziers du Nigéria à la
côte méditerranéenne à travers
le Niger et l’Algérie, doit acheminer
vers le marché européen
entre 20 et 30 milliards de m 3 de
gaz naturel par an à partir de
2015. A condition de contourner
tous les obstacles qui se
dressent sur sa longue route.
Parcours d’obstacle
La première difficulté, c’est le
montant très lourd de son
financement, estimé à 13 milliards
de dollars. Une étude de
faisabilité du bureau d’études
britannique Penspen/IPA a
donné, au début de l’année, le
label « rentable » au projet.
Une lecture, jugée convaincante,
en a été faite à la mi-juillet
à Bruxelles devant un parterre
très attentif de 300 professionnels
de l’amont gazier,
des distributeurs européens,
pour une telle décision semblaient
faire preuve d’un optimisme
presque aveugle. En
outre, elle tablait sur la constitution
de Fonds de soutien et
de Fonds de lissage, avec l’appui
des bailleurs de fonds,
pour rééquilibrer les comptes
des sociétés. Or, ils ne sont
effectifs ni en 2005, ni en 2006.
L’exemple de la Socoma, dont
Dagris a été adjudicataire fin
2004 et qui est rentrée dans
son périmètre de consolidation
en 2005, est à ce titre révélateur.
Dagris n’a pas jugé bon
de provisionner les actifs
Socoma avec les hypothèses
suivantes : un cours du coton
à $70 cents/lb et une parité de
euro/dollar de 1,2. Or, les
prévisions de l’International
Cotton Advisory Committee
(ICAC) tablaient sur 59 cts/lb
pour 2006 et les cours du
coton en janvier 2006 étaient à
58cts/lb. De plus, elle comptait
aussi pour 2006 sur la création
d’un Fonds de soutien, sur
lequel une créance de près de
7 millions d’euros a été inscrite
au titre de la campagne
2004/05, fonds qui n’est toujours
pas opérationnel à ce
jour.
Pourquoi Dagris, avec l’accord
des commissaires aux comptes,
n’a-t-elle pas réalisé des provisions
en 2005 ? Dans la perspective
de son imminente privatisation,
lancée en janvier 2006, a-ton
voulu embellir la mariée ?
Processus de privatisation
Hors Afrique, la diversification
des activités de Dagris ne semble
pas avoir apporté les résultats
attendus. C’est particulière-
des financiers, des industriels
du tube et des représentants
politiques et d’ONG.
Ensuite, il y a l’écueil de la sécurité
de son débouché ; 30 milliards
de mètres cubes ne trouveraient
pas preneurs en Europe
s’ils devaient être écoulés en
2008 : « L’arrivée du gaz nigérian
à partir de 2015 et sa montée en
puissance correspond au début
du déclin de la production européenne
alors même qu’on aura
atteint la croissance la plus forte
de la demande annuelle en gaz
naturel », rassure un distributeur
allemand. Le commissaire
européen à l'Energie, Andris
Pielbags, a tenu les mêmes propos
apaisants après une présentation
du projet faite par le
ministre algérien de l’Energie et
des Mines, Chakib Khelil. Les
routes du gaz nigérian vers le
marché nord européen par
l’Italie et l’Espagne sont déjà
tracées. Cette dernière voie
aurait pu s’obscurcir si Algériens
et Espagnols n’étaient parvenus
ment le cas en Ouzbékistan où
les décisions de l’administration
ouzbèke, notamment celle d’interdire
les exportations de la
fibre en 2005, ont impacté négativement
sur le chiffre d’affaires
des sociétés Bukhara Seed
Compagny et Mirishkor L.L.C.
Ces deux sociétés sont sorties de
son périmètre de consolidation
en 2006, mesure sans laquelle les
pertes auraient été plus importantes.
En Afghanistan, New
Afghan Project for Cotton and
Oil Development (Napcod), est
aussi confronté à d’importantes
difficultés dans la relance de la
production cotonnière. Dagris
envisage de se désengager de ce
projet en 2007.
Où en est-on aujourd’hui du
processus de privatisation ? Si
en février 2006 l’adjudication de
l’offre de Sodaco s’est faite dans
la précipitation, l’heure semble
être aujourd’hui à la réflexion.
En juillet dernier, l’Assemblée
générale devant modifier les statuts
pour permettre l’entrée de
Sodaco ne s’est pas tenue faute
de quorum. Une situation qui
laisse à penser qu’elle a été voulue
et non subie. Lors de sa visite
au Sénégal en juillet dernier, le
président français Nicolas
Sarkozy a déclaré lors d’une
conférence de presse : « Je n’ai
pas observé que le président (ndrl
finalement à un accord global
incluant le prix du gaz vendu
par Alger à Madrid, mais surtout
la part de Sonatrach dans le
tour de table de Medgaz, part
que les espagnols voulaient
limiter à moins de 30% (voir
encadré).
L’Inde en renfort
Les bonnes nouvelles ne venant
jamais seules, la société nationale
indienne Gail, qui a récemment
négocié un important
contrat d'exportation de gaz
naturel liquéfié avec la compagnie
algérienne Sonatrach, a
manifesté son intérêt pour
l'achat d'une participation en
actions dans le projet TSGP.
Sonatrach et la société nigériane
NNPC sont en charge de la
concrétisation du gazoduc. La
Abdoulaye Wade) m’ait indiqué
qu’il y avait urgence, même si j’ai
noté avec beaucoup d’intérêt la
volonté du Sénégal, du Mali et du
Burkina de prendre éventuellement,
mais c’est à eux de le dire,
une participation dans le capital
de cette société. Un appel d’offres
a été lancé. Puisque nous avons
un peu de temps, nous allons y
travailler ensemble, main dans la
main. Il n’y a pas de blocage du
côté de la France. »
L’Elysée se donne donc du
temps et reste sensible à la
question du coton, évoquée
aussi lors de l’allocution de
Nicolas Sarkozy à l’occasion
de la conférence des ambassadeurs
le 27 août dernier.
La participation des sociétés
cotonnières africaines au capital
de Dagris semble aussi
envisageable. Selon les propos
du président sénégalais Abdoulaye
Wade, le consortium Sodaco a
exprimé la volonté d’ouvrir le
capital aux sociétés africaines.
Quant à la nouvelle offre, présentée
hors procédure, et évoquée
aussi par le président
Wade, émanant selon la presse
sénégalaise d’Advens, adjudicataire
en 2005 de la Société
nationale de commercialisation
des oléagineux du Sénégal
(Sonacos), les intérêts africains
y seraient aussi pris en
compte. La question demeure
concermant le financement de
la prise de participation des
sociétés cotonnières africaines,
aux prise à des graves difficultés
financières, au capital
de Dagris. ❙
Assimilé au moment de son annonce par les chefs d’Etat algériens et nigérians, à un coup politique, le projet du gazoduc transsaharien vers l’Europe apparaît
désormais possible.
En 2015, la traversée
de la méditerranée
sera assurée par
quatre gazoducs
La participation
des sociétés
cotonnières africaines
au capital de Dagris
semble aussi
envisageable.
Le delta du Niger est
moins éloigné des
grands centres
de consommation
européens que ne
le sont les gisements
gaziers russes
de Sibérie.
première impulsion du projet
TSGP a été donnée en 2002 par
le Nepad, le nouveau partenariat
pour le développement de
l’Afrique, initiative informelle
soutenue par l’OCDE. Le projet
est rapidement devenu prioritaire.
Il repose sur le constat
simple selon lequel le delta du
Niger d’où partira le gazoduc
est moins éloigné des grands
centres de consommation européens
que ne le sont les gisements
gaziers russes de Sibérie.
En 2015, la traversée de la méditerranée
sera assurée par quatre
gazoducs reliant les champs
algériens à l’Espagne (2) et à
l’Italie (2). La partie terrestre du
projet est un « évènement de
société » comme l’a qualifié un
représentant d’ONG. En effet, le
centre et le nord du Nigeria ne
connaissent pas le gaz domestique.
Le passage du gazoduc va
réparer ce tort de même qu’il
permettra à la balance énergétique
du Niger – et au-delà peutêtre
celle du Mali et du Burkina
- d’enregistrer l’entrée du gaz
naturel dans la production
d’électricité. Enfin, le grand sud
algérien sera également desservi
en gaz naturel grâce au TSGP
puisque les gisements algériens
se trouvant au centre et au nord
du Sahara orientent leurs
tuyaux vers la méditerranée. ❙
Restructuration dans
le secteur pétrolier nigérian
Le président nigérian Umaru Yar'Adua va restructurer la compagnie
pétrolière d'Etat NNPC et créer un Conseil national de
l'énergie pour mettre de l'ordre dans ce secteur miné par la corruption.
Le Conseil, présidé par M. Yar'Adua lui-même, a six
mois pour scinder la Nigerian National Petroleum Corporation
(NNPC) en cinq sociétés fonctionnelles, a déclaré à la presse le
ministre d'Etat nigerian pour l'Energie, Henry Ajumogobia. Il a
précisé que cette décision suivait la recommandation d'un
conseil mis en place en 2000 pour étudier les réformes à faire
dans le secteur pétrolier.
Thon : Accord EU
et São Tomé e Príncipe
Le Conseil des ministres de l'UE a donné, fin juillet, son feu
vert à la mise en œuvre d’un nouvel accord de pêche avec São
Tomé e Príncipe. Signé pour 4 ans, l'accord prévoit des possibilités
de pêche au thon pour 43 navires européens (13 espagnols
et 12 français) et 18 palangriers de surface (13 espagnols
et 5 portugais). Une contrepartie financière de 663 000 g par
an est accordée.
Le riz des PMA
La Commission européenne a publié dans le journal officiel de
l’UE (15/08/2007) son règlement (CE/964/2007) fixant les
modalités d’ouverture et de gestion des contingents tarifaires
applicables au riz originaire des pays les moins avancés, pour
les campagnes de commercialisation 2007/2008 et 2008/2009.
Il s’agit d’une disposition transitoire. Les PMA bénéficieront
dès le 1 er septembre 2009 d’une suspension totale des droits de
douane. Entre temps, la Commission doit chaque année proposer
un contingent tarifaire global à droit nul et indiquer la
procédure pour que les opérateurs puissent bénéficier de certificats
d’importation à de telles conditions avantageuses. Fixé
au départ (2002/2003) à 2 895 tonnes, il a été augmenté chaque
année de 15%.
La Mauritanie peut
à nouveau exporter son
poisson dans l’UE
Après une enquête fin décembre 2006, notamment à
Nouadhibou, la Commission européenne a rendu début août un
avis positif pour la reprise des exportations mauritaniennes de
produits de la pêche. Ses services « Santé et protection des
consommateurs » estiment ainsi que la situation sanitaire s’est
nettement améliorée depuis les enquêtes sur le terrain en 2004.
Ils observent cependant que des problèmes subsistent en
matière de contrôle des activités de pêche, de respect des règles
d'hygiène et dans la sanction contre les contrevenants. Mais il
serait « peu probable que les produits de la pêche exportés de
Mauritanie vers l'UE présentent un risque sérieux et immédiat
pour la santé des consommateurs européens », ont-ils conclu.
Medgaz, l’Espagne renonce
à confiner Sonatrach
Alger et Madrid ont réglé à
l’amiable le différend énergétique
à deux volets qui a
pourri leur relation en 2007.
Sonatrach réclamait depuis
la mi-2005 un « ajustement
technique de 12% » du prix
d’une partie du gaz qu’elle
vend en Espagne, une augmentation
refusée. Dans le
même temps, Sonatrach a
hérité des parts cédées à
leur retrait par Total et BP ;
12% du capital de Medgaz,
la société qui gèrera le nouveau
gazoduc Algérie-
Espagne. Ce qui faisait passer
la part du pétrolier algérien
à 36%, inacceptable
pour la commission nationale
de l’énergie espagnole.
Les Algériens ont considéré
ce refus comme un moyen de
pression dans la négociation
tarifaire. L’impasse était
totale au mois de mai dernier
et le ministre algérien de
l’Energie a, pour la première
fois, menacé de geler le projet
de Medgaz qui doit acheminer,
vers Alméria, 8 milliards
de m 3 de gaz dès
2009, puis 16 milliards en
2015.
Le gouvernement espagnol a
finalement renoncé à suivre
les recommandations de la
commission national de
l’énergie. Sonatrach garde
ses 36% dans Medgaz, qui
enregistre en contre partie
l’entrée à hauteur de 10% de
Gas Natural, l’opérateur
public du gaz en Espagne.
La requête sur les prix du
gaz de Sonatrach est également
acceptée.
Le quotidien El Pais juge
sévèrement le Ministère de
l’industrie espagnol pour
son recul dans la négociation
mais parle aussi d’un
soulagement général face
au spectre d’un gaz encore
plus cher et de ruptures
d’approvisionnement : « Dans
la pratique réelle, le risque
de manquer d'un quelconque
approvisionnement est
réduit, mais les entreprises
espagnoles qui participent
dans le gazoduc (Cepsa,
Iberdola, et maintenant Gas
Natural) se retrouvent dans
une situation politique franchement
inférieure. »
IEK

12
Gros projets
aéroportuaires
en Libye
Français, Allemands, Japonais, Brésiliens, Turcs et
Canadiens se disputent l’important marché de
construction des infrastructures aéroportuaires
de la Libye.
Par Myriam Gérard, Genève
La Libye vient de lancer fin août
les travaux de construction d’un
nouvel aéroport à Tripoli, sous
la supervision d’ADPi, filiale
étude du Français Aéroports de
Paris. Cette dernière avait déjà
remporté en mai, pour 12 millions
d’euros, un contrat d’études
de plans sur les terminaux
passagers et cargo de 3 nouveaux
aéroports : Tripoli, Benghazi et
Sebha. Contrat qui a évolué sur
le volet Tripoli vers la gestion du
projet et la supervision des travaux,
jusqu’à l’ouverture prévue
dans 2 ans, portant le montant
total à 80 millions d’euros.
Aéroport de Tripoli
L’aéroport de Tripoli verra sa
capacité passer de 3 à 10 millions
de passagers d’ici 2009,
puis 20 millions à terme.
La nouvelle structure fera
360 000 m 2 , avec une aire de stationnement
et d'entretien d'avions
d'une capacité de 100 appareils,
un parking autos de 4400 véhicules,
deux aérogares passagers
(175 000 m 2 chacune environ),
un terminal cargo d’une capacité
de 150 000 tonnes (10 000
m 2 environ), une tour de
contrôle de 65 mètres, un pavillon
présidentiel et un important
espace duty free.
Cinq entreprises de construction
ont été présélectionnées, mais le
seul contrat confirmé pour le
moment est celui du groupement
formé notamment par le Turc
Tepe-Akfen-Vie (TAV) et le
Brésilien Odebrecht, pour la
construction des aérogares passa-
Mauritanie : la
Snim et Kharafi
financent
le Sofitel
Nouackchott
Par Ismael Aidara, Paris
Les premiers coups de pioche
sont annoncés pour décembre
2007. Dés que les appels de procédures
d'offre et de contractualisation
seront engagées. La
nouvelle infrastructure qui sera
édifiée à quelques jets de pierre
du Palais des congrès est composée
de 12 suites et de 111
chambres. Ce projet, très
convoité il y a deux ans par le
groupe Accor, est finalement
tombé dans l'escarcelle de la
SNIM.
La SNIM se diversifie
A travers sa filiale Somarest,
spécialisée dans le secteur touristique,
la SNIM a joué la carte
Al Kharafi, qui devient donc son
nouvel allié stratégique dans le
montage du projet de Sofitel
Nouackchott. Le groupe koweïtien
Al Kharafi assure 85% du
financement. La SNIM intervient
à hauteur de 15%. Avec la
gers. Le montant du contrat avoisine
1,2 milliard d’euros.
Compétition ouverte
Les entreprises pressenties pour
la réalisation des autres travaux
sont : le Français Vinci (tour de
contrôle et pavillon présidentiel),
l’Allemand Strabag (routes et travaux
horizontaux), le Japonais
Taisei (cargo et hangar de maintenance).
Vinci et Strabag
retiennent leur souffle pour
l’option de construction d’une
2 e piste parallèle. Ces contrats
n’ont pas encore été officiellement
signés mais les entreprises
qui attendent leur lettre de notification
sont quasiment sûres
d’être désignées.
Une enveloppe supplémentaire
de 2 milliards d’euros a également
été officiellement annoncée
pour la modernisation d’autres
aéroports. « Concernant
celui de Benghazi, nous avons
remporté la conception mais
sommes en négociation pour
des prestations additionnelles »,
indique Jean Assice, responsable
commercial Afrique chez ADPi.
Même chose pour Sebha, 3 e ville
du pays (sud). C’est le Canadien
SNC Lavalin Nexacor qui semble
favori pour la partie
construction : un terminal passagers
d’une capacité de 5 millions
de voyageurs par an, avec
20 portes d'embarquement, un
terminal cargo (150 000 tonnes
par an) et des pistes d'atterrissage
(45 avions par heure). Le
tout pour près de 400 millions
d’euros. Le résultat de l’appel
d’offres est attendu pour septembre.
❙
La Société nationale d'industrie minière (Snim)
et le groupe Koweïtien Al Kharafi, spécialisé
dans l'immobilier et le pétrole, vont réaliser un
complexe hôtelier de luxe pour un coût global
de 20 millions d'euros.
dernière opération de rachat de
Marhaba Hôtel au groupe
Accor, la SNIM confirme ses
intentions stratégiques hors
exploitation et commercialisation
du minerai de fer.
Selon des sources proches du
projet, la SNIM, dont le chiffre
d'affaires pour 2006 est de 491
millions de dollars US, veut
créer de la valeur ajoutée en
diversifiant ses activités de base.
Dans ce partenariat SNIM - Al
Kharafi, certaines banques locales
influentes ont joué leur partition
pour remettre Accor à la
table. Ce dernier, qui jouit d'une
expertise mondiale dans ce secteur,
va se charger de la gestion
du complexe. Selon nos informations,
pour ne pas jouer les
seconds rôles dans un projet
d'investissement aussi rentable,
le groupe Accor pourrait acheter
ces prochains mois jusqu’à
15% des actions du consortuim
Al Kharafi. ❙
Par Myriam Gérard, Genève
INVESTISSEMENT
« La nouvelle usine de Renault à
Tanger a vocation à devenir la
plus importante plate-forme de
l'industrie automobile en Afrique
hors Afrique du Sud », c'est ainsi
que commentait un cadre de
Renault de la division internationale
la signature samedi à
Rabat de l'accord entre le PDG
du constructeur automobile
français Renault, Carlos Ghosn,
et le Premier ministre du
Maroc, Driss Jettou, pour la
construction d'une usine de
montage à la capacité de
200 000 véhicules par an à partir
de 2010.
Une ampleur inattendue
L'usine sera implantée dans le
nouveau complexe industriel de
Tanger, elle pourrait produire
jusqu'à 400 000 unités par la
suite, indique le constructeur
dans un communiqué. Le montant
des investissements prévus
pour ce projet est estimé à 600
millions d'euros, avec une première
phase à 350 millions d'euros.
Les autorités marocaines
attendent de cette réalisation
industrielle la création de près
de 6 000 emplois directs et de
30 000 emplois indirects. Le
groupe Renault-Nissan était en
quête de nouveaux sites de production
dans les pays émergents
depuis que ses marges se sont
érodées en 2004-2005 sur ses
plates-formes européennes, et
que ses ventes se sont tassées
de 18% l'année dernière en
Europe. La stratégie « Renault
contrat 2009 », présentée par le
président Ghosn en février
2006, table sur un redressement
de la rentabilité des ventes et de
l'image de la marque sans suppression
d'emploi ni fermeture
d'usine. La case Maroc permet
de mieux comprendre aujourd'hui
ce pari. « L'annonce de l'investissement
au Maroc n'est pas
une surprise, c'est la taille de
l'investissement qui en est une »,
affirmait à Alger le directeur
d'un distributeur asiatique
concurrent de Renault-Nissan.
En effet, si la marque au losange
est présente industriellement au
Maroc depuis 1966, avec un premier
contrat de montage avec la
Société marocaine de constructions
automobiles (SOMACA),
le Maroc n'est devenu exportateur
de véhicules qu'en 2007. Ce
qui fait du nouveau projet de
Tanger, tourné vers le marché
régional, un pari commercial
audacieux. Carlos Ghosn s'en
est ouvert lors de la cérémonie
de signature : « A travers ce projet,
je souhaite que le Maroc
devienne une plateforme stratégique
globale du système de production
de l'Alliance au plus
haut niveau de compétitivité
mondiale. J'ai également à
coeur que ce projet, en contrepartie,
contribue de manière
significative et durable à la
croissance de l'économie marocaine.
» Ce à quoi a fait écho le
Premier ministre marocain :
« De par l'ampleur de l'investissement
envisagé, de par la taille
Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
Une usine à Tanger
pour redresser
Renault-Nissan
Le président Ghosn a signé au Maroc un accord pour investir 600 millions d'euros et produire 200 000
véhicules par an à partir de 2010 dans un nouveau projet.
du complexe industriel projeté, et
de par le nombre d'emplois susceptibles
d'être créés, ce projet
constituera incontestablement
une des réalisations industrielles
les plus importantes du royaume. »
Nouveaux modèles
C'est le succès de la stratégie de
« remontée de gamme » engagée
en 1999, du véhicule utilitaire
vers le véhicule particulier, qui
permet aujourd'hui au Maroc
de recevoir cet investissement
clé dans le déploiement du
groupe Renault-Nissan. La version
Kangoo véhicule particulier
est montée au Maroc depuis
janvier 2004 aprés que la
SOMACA s’est faite la main
avec le Kangoo utilitaire pendant
quatre ans. Le Maroc a également
profité de l'orientation
low coast de l'Alliance. La
convention d'assemblage de la
Dacia Logan, signée en septembre
2004, a confirmé l'évolution
du Maroc vers la production de
véhicules grand public.
Entre temps, l'Alliance est montée
dans le capital de SOMACA
à hauteur de 80% à fin 2006 en
rachetant les parts de son parte-
naire privé local et de l'Etat
marocain. Au total, en 2006,
l'usine SOMACA a battu son
record de production avec
30 000 véhicules produits sur
un marché en croissance de
12% des nouvelles immatriculations.
L'annonce du nouvel
investissement de Renault au
Maroc ne dit pas tout sur les
véhicules qui seront assemblés à
Tanger à partir de 2010. En
2008, la marque prévoit de lancer
huit nouveaux modèles pour
renouveler sa gamme. « Il faut
s'attendre à ce que les modèles
montés au Maroc connaissent un
taux d'assemblage plus fort et
passent au milieu de gamme de
chez Renault, celui où l'on tire le
plus de bénéfices de coûts de production
plus bas », pronostique
le distributeur algérois.
Amertume en Algérie
La presse algérienne a réagi
vivement à l'annonce de l'investissement
de Renault-Nissan
au Maroc. Elle reproche au
gouvernement algérien son
incompétence. Le marché
algérien importe 160 000 voitures
neuves par an, pas loin
du double des nouvelles
immatriculations au Maroc.
Aucun projet d'assemblage n'y
a encore vu le jour. La direction
de Renault véhicule
industriel (RVI) a exprimé en
2007 son intérêt pour produire
des camions en
Algérie. ❙
Arcelor-Mittal sauvé du retour de
flamme à Annaba
La grève générale illimitée a été évitée. Le géant mondial de l’acier réduira les effectifs sur son site
algérien. Mais plus lentement que souhaité.
Par Nadia Hachelef, Alger
Haut fourneau du groupe Arcelor-Mittal.
Le numéro un mondial de
l’acier, le groupe Arcelor-
Mittal, « devra davantage étaler
dans la durée son plan de
redressement de la rentabilité de
ses deux principaux sites africains
en Algérie et en Afrique du
sud », estime Mourad Messahel,
un ancien cadre du secteur de la
sidérurgie algérienne. C’est la
conclusion qui sort du bras de
fer qui a eu lieu durant le mois
d’août en Algérie entre les 8000
travailleurs et la direction de
Arcelor-Mittal Annaba, provoqué
par la volonté de la direction
d’envoyer à la retraite
volontaire 1200 travailleurs sans
les remplacer. Un accord a été
obtenu in extremis le 20 août
dernier à la veille du déclenchement
de la grève illimitée, entre
le syndicat d’entreprise et le vice
président du groupe Arcelor-
Mittal, Frank Pannier, dépêché
de Londres. « La direction a
décidé de rationaliser les effectifs,
explique Smaïl Kouadria,
secrétaire général par intérim
Le taux de panne à
Annaba est, selon
la direction, l’un
des plus élevés
des sites du groupe.
du syndicat. En plus de dispositions
prévues par la loi, nous
avons obtenu des indemnités de
départ de 600 000 dinars (environ
6500 euros) et l'employeur
s'est engagé à pourvoir les postes
devenus vacants.»
Une vraie purge
Deux semaines après cet accord,
« Ce projet constitueraincontestablement
une des réalisations
industrielles les
plus importantes du
Royaume. »
il était difficile de connaître le
nombre de postes vacants qui
seront réellement pourvus.
« Difficile d’imaginer que les
dirigeants du groupe Arcelor-
Mittal vont reconduire la totalité
des postes lorsqu’on sait la
pression des actionnaires pour
réduire les coûts salariaux sur ce
site de Annaba » estime Mourad
Messahel. 400 postes « au moins »
seraient pourvus après les 1200
départs volontaires selon un
syndicaliste : « Les négociations
ont montré que le coeur de
métier technologique (hautsfourneaux,
aciéries, laminoirs...)
sera en sous effectif ». Par contre
l’activité maintenance qui
emploie près de 2500 travailleurs
est promise à « une vraie
purge. » « Nous ne nous sommes
guère satisfaits de la qualité des
prestations qui y sont fournies »,
en a dit le DG de Arcelor-Mittal
Annaba, l’Indien Sanjay Kumar.
Le taux de panne à Annaba est,
selon la direction, l’un des plus
élevés des sites du groupe.
« C’est parce que le propriétaire
diffère toujours les investissements
de renouvellement des
équipements », accusent les syndicalistes.
L’accord du 20 août
prévoit un plan de modernisation
et d’amélioration des
conditions de travail, une autre
revendication liée au mot d’ordre
de grève des travailleurs.
Une négociation sur les augmentations
salariales aura lieu
début 2009 si l’objectif d’un
seuil de production de 1,3 million
de tonnes de produits finis
est franchi en 2008. Le complexe
sidérurgique d’El Hadjar-Annaba,
fleuron de « l’industrie socialiste
» cédé en 2001 à l’Indien
Ispat pour 400 millions de dollars,
produit un peu plus de
1 million de tonnes depuis deux
ans. La stratégie de Arcelor-
Mittal avait envisagé au moment
de la fusion de 2006 « la sépara-
« C’est parce que
le propriétaire
diffère toujours
les investissements
de renouvellement
des équipements »,
accusent
les syndicalistes.
tion » d’avec les sites les moins
rentables. Deux des trois sites
évoqués (Algérie, Afrique du
sud, Serbie) se trouvent en
Afrique. Un démenti s’en était
suivi et le PDG du groupe, l’indien
Laskmi Mittal, s’est déplacé
à Alger en décembre dernier
pour faire part au président
Boutéflika de ses intentions
d’étendre ses investissements en
Algérie vers l’amont mine de fer
de Gara Djebilet dans le sud
ouest et vers l’aval ; acquisition
d’unités d’aciéries et développement
de la zone franche de
Bellara, 300 km à l’est d’Alger. ❙

Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
Port de Tanger Med :
de la concurrence à
l’horizon
Extension du Port d’Algésiras, projets de terminaux en Algérie et en Tunisie… La concurrence n’aura
pas attendu le démarrage effectif du Port de Tanger Med pour se manifester.
Par Mohamed Baba Fall,
Casablanca
Inauguré par le roi Mohammed
VI dans le courant du mois de
juillet, le port marocain de
Tanger Med fait parler de lui par
ses mensurations. Un tirant
d’eau situé entre 16m et 18m
permettant d’accueillir les plus
Un tirant d’eau
situé entre 16m
et 18m permettant
d’accueillir les plus
grands navires
au monde.
grands navires au monde, deux
terminaux à conteneurs de
800m de linéaire de quais chacun,
concédés respectivement
au tandem APM Terminals
–Akwa Group, et au consortium
formé de l’Italien Eurogate-
Constship, du transporteur
suisse MSC, du français CMA
CGM et de sa désormais filiale
marocaine la Comanav, exentreprise
étatique fraîchement
privatisée.
Ces deux groupements ont
signé avec l’Etat marocain un
contrat de bail avec des engagements
pour un minimum de
trafic garanti. Indispensable,
pour permettre l’utilisation
optimale de la capacité de 8 millions
EVP (conteneurs équivalents
vingt pieds) que compte ce
port. Le premier terminal sera
opérationnel à partir de cet
automne, le second devra suivre
une année plus tard. Le com-
plexe du Port de Tanger Med
comprend en outre un terminal
Ro-Ro d’une capacité annuelle
de 500 000 camions et 5 millions
de passagers, un terminal à
hydrocarbures et un terminal
pour marchandises générales.
Forte concurrence
Si, de part et d’autre du détroit,
on se félicite de l’arrivée d’un tel
ouvrage, carte maîtresse de la
région en prévision de la réouverture
prochaine du Canal de
Panama (en pleine extension
actuellement), sur le fond, les
bruits de chantier n’ont jamais
été aussi manifestes.
A commencer par l’extension
en cours du port espagnol
d’Algésiras, les projets de port
en Libye, en Algérie, en Tunisie
et à Malte. Autant de chantiers
qui n’existaient pas en 2003, au
moment de la réalisation du
business plan du Port de Tanger
Med.
Si la plupart de ces projets évoqués
sont encore aujourd’hui
en phase d’étude ou de prospection,
le programme d’extension
du Port d’Algésiras est,
quant à lui, presque finalisé. Ce
qui n’est pas pour rassurer tous
les milieux maritimes. «La
montée en gamme du port espagnol
renforce avant tout les positions
de Maersk, gestionnaire du
premier terminal de ce port,
également gestionnaire du premier
terminal du Port de Tanger
Med et d’un terminal au Port
d’Alexandrie », déclare-t-on au
Collège des experts maritimes
de Casablanca.
Cette hégémonie de l’opérateur
INVESTISSEMENT 13
danois sur la Méditerranée fait
craindre à certains armateurs
d’éventuelles ententes tarifaires.
Une éventualité balayée du
revers de la main par Etienne
Rocher, directeur général
d’APM Terminal Tangiers : « Le
marché des opérations portuaires
est très concurrentiel. On ne
peut pas imposer des conditions
autres que celles dictées par la
concurrence ». Des assurances
qui rejoignent celles de Martin
Poulsen, vice-président d’APM
Terminal Europe, basé à
Rotterdam et persuadé que «la
proximité du Maroc avec un
Des chantiers qui
n’existaient pas
en 2003, au moment
de la réalisation
du business plan du
Port de Tanger Med.
marché européen comptant 400
millions de consommateurs
créera une nouvelle opportunité
de commerce. » ❙
Méditerranée : un fonds de commerce
menacé par le réchauffement climatique
La fonte annoncée de la
calotte polaire affectera certainement
la carte du
Transport maritime tel qu’elle
a été conçue depuis
Christophe Colomb. Les projets
du Canada (et de la
Russie) pour percer une voie
à péage par les Arctiques
(Detroit de Bering) permettra
en effet de diviser par
deux le transit-time entre
Shanghai et la Côte Est des
Etats-Unis. Une éventualité
qui ne sera pas sans conséquences
sur le Canal de
Panama et le Canal de Suez,
voies de passage obligé
pour le commerce mondial.
Si le premier est engagé
depuis l’année dernière sur
un projet d’élargissement de
la voie qui va durer cinq ans,
chez le deuxième c’est le
statu quo qui perdure. Or,
estime Najib Cherfaoui,
auteur de plusieurs livres sur
les ouvrages portuaires et
spécialiste du secteur maritime,
«ces deux projets lointains
risquent de faire évaporer
le fonds de commerce de
la Méditerranée, à savoir
200 à 250 navires transitant
tous les jours par le Canal de
Suez et par la Méditerranée ».
Face à ce péril, seule une
union de toutes les autorités
portuaires de la Méditerranée
autour d’une définition de
services compétitifs et de
spécialisations des futurs
ouvrages, serait à même de
sauver la donne. Pour
l’heure, c’est plutôt la logique
du chacun pour soi qui
l’emporte.
Cameroun : Les privatisations
piétinent
Malgré la pression du FMI, le gouvernement camerounais tarde à boucler la privatisation de certaines
grandes entreprises de son portefeuille. Retard parfois coûteux.
Par François Bambou,
Yaoundé
Le gouvernement camerounais
a bien de la peine à boucler
son programme de privatisation
dans les délais. Alors que
les adjudications provisoires
pour la cession des secteurs de
l’eau (Camwater) et des télécommunications
(Camtel) étaient
prévues pour fin juin dernier,
c’est toujours l’impasse. Ce
sera au moins le troisième
report de la cession au secteur
privé.
Dans une correspondance au
FMI, le gouvernement a
reconnu que « les mesures
envisagées dans le programme
concernant la compagnie des
télécommunications (Camtel),
la Société nationale des eaux
du Cameroun et la Cameroon
postal services ont connu
du retard. De plus, le processus
de privatisation de la
compagnie aérienne nationale
(Camair) au cours duquel le
vainqueur de l’appel d’offres
avait été sélectionné n’est toujours
pas finalisé ».
Le coût de Camair
Concernant la compagnie
aérienne nationale (Camair),
l’option de scission-liquidation-privatisation
choisie
par le gouvernement (sous
les conseils de la société
financière internationale),
qui avait conduit à la mise
en liquidation de la Camair
et à la création de la Camairco
par décret présidentiel,
était sur le point d’aboutir
Ce sera au moins
le troisième report
de la cession au
secteur privé.
avec la qualification du
consortium belgo-camerounais
First Delta Air Services,
désigné le 29 juin 2006
comme adjudicataire provisoire.
A l’époque d’ailleurs,
le ministre de l’Economie et
des Finances se faisait fort de
conclure les négociations
financières avec l’adjudicataire
provisoire dans un délai
de dix jours. Près d’un an plus
tard, le gouvernement faisait
volte-face en déclarant l’appel
d’offres infructueux pour
relancer la procédure. Cette
nouvelle procédure se prolonge
indéfiniment.
Pour le gouvernement, cette
situation est particulièrement
coûteuse. Depuis deux
ans, il dépense quelque 3
milliards CFA par mois au
profit de la Camair, en attendant
le démarrage de
Camair-Co.
Craintes des populations
Dans le secteur agro-industriel,
la Cameroon Development
Corporation, mastodonte de
l’agroalimentaire qui produit
du caoutchouc, de
l’huile de palme et de la
banane, constitue un autre
casse-tête. La firme, située
dans le sud-ouest anglophone,
et qui montre souvent
des velléités sécessionnistes,
est le plus gros pourvoyeur
d’emplois de la région
(13 000 employés). Par ailleurs,
les populations riveraines
sont opposées à toute
privatisation qui remettrait
en cause leur propriété sur
les terres. Le gouvernement
s’est engagé à concéder les
terres aux adjudicataires que
sous forme de bail emphytéotique.
Solution qui ne
semble pas avoir convaincu
les populations. Et les crises
sociales (licenciements massifs,
grèves à répétition) qui
ont frappé la filière thé après
sa privatisation en 2003 ne
rassurent guère les populations
sur leur sort suite à la
privatisation des autres filières.
Autre entreprise du secteur
agro-industriel dont la privatisation
tarde, la Sodecoton
(Société de développement
de la cotonculture) dans le
Nord Cameroun. Depuis
près de dix ans, le gouverne-
ment n’a pas pu trancher
entre les convoitises des élites
du Nord, les organisations
paysannes qui tiennent
à obtenir des parts substantielles
du capital, et Dagris,
le partenaire technique déjà
actionnaire, qui souhaite
renforcer son emprise sur la
société.
Et c’est dans ce contexte, où
le processus de cession des
entreprises du portefeuille de
l’Etat est dans l’impasse, que
le ministre camerounais de
l’Economie et des Finances a
lancé des études préliminai-
Les crises sociales,
déclenchées au sein
de la filière thé après
sa privatisation en
2003, ne rassurent
guère ces populations.
res pour l’identification
d’autres entreprises, notamment
du secteur de l’hôtellerie,
qui feront partie de la
prochaine liste des entreprises
à privatiser. ❙
AfrAsia, nouvelle banque
à Maurice
A Maurice, une nouvelle banque, AfrAsia Bank Ltd, a obtenu sa
licence le 30 août et devrait démarrer ses opérations en octobre prochain.
AfrAsia, qui a comme partenaires le groupe mauricien Mon-
Loisir (90%) et Loïta Capital Partners d'Afrique du Sud (10%),
ambitionne de devenir une plate-forme financière entre l'Asie et
l'Afrique. AfrAsia Bank sera la 20 e banque à opérer dans l'île.
Arcelor Mittal s’installe
au Sénégal
Le groupe Arcelor Mittal prévoit d’investir 1,61 milliard d’euros
pour exploiter le fer de la Falémé, un affluent du fleuve Sénégal qui
a donné son nom à la zone du sud-est du Sénégal qui abrite le minerai
de fer. L'importance de ce financement est à la mesure des investissements
projetés pour exploiter des réserves de fer estimées à 750
millions de tonnes construire un port minéralier à Bargny, une localité
située à une trentaine de km de Dakar et rénover (ou construire)
750 km de chemin de fer reliant la mine au port de Bargny. Localisé
dans la zone la plus pauvre du pays, ce projet est régulièrement
reporté depuis les années 60…
Troisième opérateur mobile
en Mauritanie
Chinguitel, troisième opérateur mobile en Mauritanie, a officiellement
lancé ses opérations le 22 août dernier. Chinguitel est détenu
par Sudatel, l’opérateur public des télécommunications du Soudan
et des intérêts privés mauritaniens. La Mauritanie compte actuellement
800 000 abonnés au mobile.
Rabat et Bruxelles coopèrent
dans le domaine énergétique
L’objectif est, à terme, l’intégration du marché marocain de l'énergie
dans celui de l'UE. Ce programme s’insère dans celui, plus général,
du financement de la coopération bilatérale au titre de l’accord
d’association. 654 millions d'euros lui sont alloués pour des actions
centrées sur six grandes priorités : le développement social, le développement
économique, la promotion et la défense des droits de
l'homme, la gouvernance, la protection de l'environnement, les
appuis institutionnels. En sus, le Maroc sera éligible aux prêts de la
Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat
(FEMIP, gérée par la BEI, banque européenne d’investissement).
Bond des investissements
directs des entreprises
chinoises en Afrique
Au premier semestre de l’année 2007, les investissements directs des
entreprises chinoises en Afrique ont atteint 480 millions de dollars,
a indiqué le vice-ministre du Commerce Wei Jianguo mardi, dans le
Quotidien du Peuple. Ce montant dépasse l’ensemble des investissements
de l’année 2006, qui s’était établi à 370 millions. Le volume
commercial entre la Chine et l'Afrique a atteint 32 milliards de dollars
au premier semestre, en hausse de 25% en glissement annuel,
d'après le ministère. La Chine est devenue le troisième plus grand
partenaire commercial de l'Afrique, et le commerce entre la Chine et
l'Afrique grandit de 30% par an depuis 2000.
Noor Capital prête 300
millions de dollars américains
Des membres de la société émiratie Noor Capital Investissement se
rendront à Konakry dans les prochains jours. L’entreprise émiratie
propose de prêter à la Guinée sous forme de crédit d’impôts le montant
de 300 millions de dollars américains. Le Gouvernement, qui a
largement débattu des conditions de ce prêt en Conseil des ministres,
dit avoir pris toutes les dispositions pour préserver les intérêts
de l’Etat dans cette opération. A noter que le pays de Lansana Konté
a annoncé récemment la découverte d’un gisement d’uranium.
La construction asiatique
progresse en Libye
Le 7 juillet, la réalisation à Tripoli de 5000 logements en 36 mois a
été confiée à une société coréenne pour 550 millions de dinars
(30 millions d’euros), celle à Murzuq de 3860 logements à des
Indonésiens (452 millions de dinars) mais celle à Wadi al-Shati de
1612 logements est revenue au Libyen Rawass pour 175 millions.
Fin juillet, c’est le Chinois Khofon qui s’est vu confier la conception
et réalisation de 5000 unités à Agdabia, pour 550 millions de dinars
(infrastructures de santé, éducation, services administratifs et culturels
compris).
Alenia Aermacchi
réhabilitera 12 aéronefs
d’entraînement SF-260
pour la Libyan Air Force.
L’Italien mènera ses travaux pour 3 millions d’euros jusqu’à fin
2008 avec Libyan Italian Advanced Technology, une JV créée
début 2006 entre Libyan Company for Aviation Industry et
Finmeccanica. En 1978, la Libye avait acheté 240 SF-260s à SIAI
Marchetti (société appartenant à l’époque à Agusta), dont 180
assemblés à Sebha. De 1979 à 1985, SIAI Marchetti avait assuré
l’entraînement de 350 pilotes. Des SF-260ML avaient ensuite été
dotés de pylones capables de porter jusqu’à 300kg et utilisés
notamment au Tchad.

PRESENTATION DE SGI CONSULTING
Le groupe SGI est issu de la Société franco-suisse pour l’industrie hydroélectrique
fondée en 1898 à Genève par un consortium de banques et d’industriels.
Renommé « Société Générale pour l’Industrie » (SGI) en 1948, le groupe doit
sa remarquable durabilité à la qualité de ses prestations et sa capacité de trouver,
quelle que soit l’époque, des solutions innovantes, adaptées aux besoins de
ses clients, en s’appuyant sur son expérience acquise sur des projets hors normes,
tels que le barrage de la grande Dixence en Suisse, l’alimentation en eau
de Séoul ou le métro d’Alger.
En 2007, SGI CONSULTING SA est un groupe européen d’ingénieurs conseils
établi au Luxembourg et possédant des filiales en Suisse, au Luxembourg, en
France, en Belgique, au Nigeria, au Maroc, en Algérie et au Cap-Vert.
Ses activités couvrent tout le cycle d’ingénierie et de conseils des grands projets
d’infrastructures, de la conception à la mise en service et à l’assistance à
l’exploitation.
L’objectif de SGI CONSULTING SA, indépendant de tout entrepreneur,
fabricant ou fournisseur, consiste à développer des activités d’ingénierie de
haut niveau dans les domaines suivants :
Génie civil et bâtiment Eau et environnement
Transports
SGI rassemble 150 collaborateurs de formation pluridisciplinaire. Le groupe
réalise un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros dont plus d’un tiers à l’export
et notamment en Afrique dans le cadre de projets financés par des banques
de développement (BEI, BAD, BID, BM, FED, BADEA, BOAD…)
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Urbanisme et énergie
Conseiller pluridisciplinaire, SGI offre des solutions innovantes et intégrées
dans les domaines suivants :
� Génie civil
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PAR SGI CONSULTING
Planification
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de la demande
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de l’environnement
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de reconnaissance
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l'environnement
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et plan qualité
Training
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des formateurs
- Organisation
de cours de formation
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6 rue Rham
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et cofinancement de projets (PPP)
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sur l'environnement
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d’avancement
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et/ou locale des travaux
- Direction pluridisciplinaire de projet
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et contrôle des coûts
- Réception en usine et sur site
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environnementales
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de sécurité et santé
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- Arbitrage et expertise
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des institutions
- Assistance à la planification
et à la programmation des projets
- Assistance à l’analyse d’offres
- Assistance à la négociation
et à la mise au point de contrats
(publics ou privés)
- Assistance à la régulation
des contrats d’exploitation
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des projets (publics ou privés)
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Claude Touilloux
Directeur export
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Fax : +41 22 920 94 36
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Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 GESTION PUBLIQUE
« La FAO souffre d’une forme
aiguë de sénilité »
La FAO (Food and Agriculture Organization) va mal. Les experts sont à son chevet. Un récent rapport d’évaluation met le doigt où ça fait mal.. .
Par Yann Le Cleach, New York
Quelles sont la nature et l’ampleur
du problème de la FAO ?
Le rapport d’évaluation (1) est
d’une rare clarté : le problème
dont souffre la FAO est une
forme aiguë de sénilité, celle
qui affecte les souverains
déchus d’un autre âge, traitée
avec une cynique condescendance
par les puissantes
nations occidentales, méprisée
par les jeunes loups de la
pensée néolibérale qui mènent
le jeu et ont eu, au cours des
20 dernières années, tous les
moyens nécessaires à leur
action. La FAO, en tant qu’organisation
mondiale coordinatrice
de la lutte contre la faim,
est à la fois adulée et respectée
pour son savoir et ses analyses
mais profondément décrédibilisée
en tant que partenaire
opérationnel. On ne peut pas
se permettre d’embarquer la
FAO dans l’aventure d’un projet
de développement agricole
dans une région pauvre et isolée
; ce serait comme s’embarrasser
d’un vieillard certes érudit
et plein d’expérience mais
« ronchon » et (parce qu’)
impotent. En plus, les services
de la FAO sont facturés très
chers aux partenaires et elle n’a
même pas les moyens de
contribuer une quote-part
même minime à la levée de
fonds. Donc elle travaille en
ronchonnant, seule dans son
coin, fait des déclarations fracassantes
de temps en temps et
pleure sa grandeur passée.
Comment en est-on arrivé là ?
Il suffit de mettre en parallèle
la (relative) vétusté des locaux
de la FAO à Rome et les
bureaux ultramodernes et
L’Union Européenne et les ACP au pied du mur
Par Fathi B’Chir, Bruxelles
Une journée mondiale d’action
aura lieu jeudi 27 septembre à
Bruxelles pour dénoncer les
accords commerciaux (APE) en
négociation entre l’Union européenne
et les pays d’Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (ACP).
L’échéance de ces négociations
est fixée au dernier jour de 2007.
Cette échéance est capitale visà-vis
de l’OMC : pour avoir
pu maintenir leurs relations
commerciales « préférentielles »
confortables des grandes agences
humanitaires, à commencer
par le PAM, pour comprendre
que la FAO a été victime
d’un changement de direction
des vents de la coopération
internationale. Elle a conduit la
« révolution verte » dans les
années 60-70. L’ambition, qui
était de vaincre la faim dans le
La « révolution verte »
a affamé les paysans
du Sud et enrichi
les industriels du
Nord… Et la FAO n’a
pas la conscience
tranquille à ce sujet...
tiers-monde par l’amélioration
des techniques agricoles, a
tourné au fiasco. Force est de
constater que cette grande
dame de l’agriculture mondiale,
qui croulait alors sous les
crédits, a beaucoup dilapidé de
façon somptuaire sans jamais
se remettre en cause.
On a beaucoup écrit sur les
conséquences désastreuses pour
les paysans du tiers-monde
du parachutage des « paquets
technologiques » composés de
semences hybrides (ancêtres
des OGM…), qu’ils devaient
acheter chaque année, d’engrais
chimiques chers et toxiques
pour les sols lorsque mal
maitrisés et de pesticides le
plus souvent aussi dangereux à
court terme qu’inefficaces à
long terme. C’est la FAO qui a
porté le chapeau…
On a moins écrit sur ce que la
« révolution verte » a représenté
comme subventions publiques
pour les monstres de
l’agrochimie, du secteur pétro-
L’approche de l’échéance des négociations suscite des inquiétudes. Au premier janvier 2008, la dérogation de l’OMC prend fin.
anciennes, prolongées par l’actuel
Accord de Cotonou, l’UE et
les ACP avaient dû requérir une
« dérogation » à l’OMC, qui
n’aura plus cours le 1 er janvier
2008. Il faudra alors soit y
renoncer, soit offrir un profil
plus acceptable au regard des
règles du commerce mondial.
Le libre échange serait la clé. Les
APE projettent de l’instaurer à
plus ou moins long délai. Il sera
réciproque mais les concessions
ne devront pas être nécessairement
égales de part et d’autre.
Pour tout renseignement, contacter :
Christophe.asselineau@simmons-simmons.com
www.simmons-simmons.com
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lier et les constructeurs de
matériel agricole. La « révolution
verte » a affamé les paysans
du sud et enrichi les
industriels du nord… Et la
FAO n’a pas la conscience tranquille
à ce sujet... Elle a certes
fait amende honorable en révisant
substantiellement son discours
technique, mais le mal
était fait dans l’esprit des gestionnaires
(souvent honnêtes
et compétents) des (maigres)
budgets qui continuent bon
an, mal an à être alloués aux
projets de développement agricole…
On se méfie de la FAO
et on préfère confier l’argent
aux ONG… Résultat, la FAO
réunit à Rome des légions de «
sommités » venant des quatre
coins du monde, qui, faute de
crédits pour lancer des projets
sur le terrain, passent leur
temps à écrire des rapports.
Quels sont les scénarios possibles
?
En face d’un tel rapport, très
honnête et bien construit, on
peut imaginer 3 scénarios : le
maintien du statu quo, la
réforme dure et la réforme
molle.
Le statu quo s’imposerait après
quelques ronds de manche
dans les instances où siègent
les états membres et quelques
vagues au sommet du Secrétariat.
Ce ne serait pas la première
fois que des rapports externes
appellent de bonne foi la nécessaire
et énergique réforme, mais
que rien ne se passe en raison
de l’inertie des rapports de
force internationaux sur les
sujets stratégiques. Certains
pensent que l’agriculture n’est
plus un secteur économique
aussi stratégique que par le
passé et qu’on laissera plus
Le libre échange est dans l’air du
temps. L’UE le propose à tous
ses partenaires, même ceux qui
n’auront vraisemblablement pas
les moyens de soutenir la
concurrence européenne. Des
aménagements ont cependant
été préalablement réalisés pour
les plus pauvres, les PMA (les
pays les moins avancés), pour
lesquels sont maintenus les
schémas classiques de la « préférence
commerciale ». Pour le
reste des pays ACP, la mise en
place des APE génère une
&
facilement aujourd’hui l’agriculture
paysanne du tiersmonde
se développer. Compte
tenu de la fragilité de la situation
alimentaire mondiale
(problème étrangement peu
relayé par les medias d’information
grand public), je ne
partage pas cette opinion.
L’entrée en force des OGM en
Europe, malgré toutes les
opposions, montre que le secteur
agrochimique aujourd’hui
diversifié ne renoncera à aucun
profit. C’est d’ailleurs le grand
bénéficiaire (commanditaire ?...)
de la situation actuelle de
décrépitude et discrédit de
la FAO.
La reforme dure est un scénario
peu probable mais qu’on ne
peut pas exclure. Il consisterait
en un assainissement de la
structure par un régime de
croissance budgétaire zéro
pendant 3-5 ans, réduction des
effectifs pour libérer les liquidités
nécessaires au rétablissement
d’une capacité d’intervention
opérationnelle. En
d’autres termes, elle enverrait
les gens soit à la retraite, soit
chez eux, soit sur le terrain.
Une telle réforme n’est pas sans
précédent dans le système des
Nations unies (le PNUD est un
exemple récent…), mais la difficulté
est l’autonomie décisionnelle
de la FAO et les aspirations
(naturelles) des délégués
nationaux pauvres (ou
moins pauvres) à pouvoir jouir
un jour du statut d’experts
internationaux… Si le principe
d’une telle réforme est acquis
au niveau de l’assemblée
annuelle de la FAO, il « suffirait
» d’une équipe musclée et
aguerrie pour la piloter, ce qui
est loin d’être une ressource
rare… Le résultat positif n’est
sourde inquiétude officielle et
une franche hostilité au sein des
associations de la société civile.
Celle-ci est fortement mobilisée,
en liaison avec le monde des
ONGs européennes, et, ensemble,
elles sont les initiatrices de
la protestation, le 27 septembre,
le jour du cinquième anniversaire
du lancement des négociations.
Un site web a été lancé
pour coordonner l’action collective
(www.ape2007.org).
Pour le Commissaire européen
au développement, Louis Michel,
Simmons Simmons
Cabinet d’Avocats International
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75001 Paris
“Une équipe qui comprend vraiment l’Afrique” Chambers 2006
évidemment pas garanti, mais
c’est une autre affaire qui ne
serait d’actualité qu’après 3 à 5
ans de régime sec…
La réforme molle serait un scénario
intermédiaire, d’application
courante dans ce genre de
circonstances, mais qui aboutirait
à maintenir le statu quo en
éloignant un temps les velléités
de changements.
Quel est le pronostic pour
l’avenir ?
Aucun pays ne prendra le risque
de proposer la fermeture
de la boutique et le rapport est
sûrement parti d’un plan de
restructuration sur lequel certains
bailleurs sont déjà engagés.
On peut penser que les
pays nordiques, les (dernières)
bonnes âmes de l’Occident
coopérant, qui ne sont pas
étrangers à ce plan, seront plus
que des observateurs attentifs
lors des discussions qui se tien-
La FAO réunit
à Rome des légions
de « sommités »
venant des quatre
coins du monde, qui,
faute de crédits pour
lancer des projets sur
le terrain, passent
leur temps à écrire
des rapports.
dront à la FAO cet automne. Le
Brésil, l’Inde et la Chine, les
vraies puissances agricoles en
mal de protagonisme sur la
scène diplomatique internationale,
veilleront à leurs intérêts
et aspirations commerciales...
il n’y a guère le choix : il faut se
conformer aux échéances. Pas
d’APE, pas de dérogation à
l’OMC. « Je le reconnais, les APE
et les réformes qu'ils impliquent
vont nécessiter des efforts importants,
des prises de risques, des
remises en question, et une attitude
visionnaire. Soyons honnêtes
entre nous: l'enjeu c'est ni
plus ni moins que de mettre les
Pays en développement dans les
conditions minimales, et de préférence
d'ailleurs optimales,
pour qu'ils bénéficient enfin et le
15
Les Européens écouteront mais
n’agiront probablement qu’au
travers de l’EU, laissant à la
Commission le soin de réviser
éventuellement ses positions
(assez négatives en général) à
l’encontre de la FAO.
Je suis convaincu que les responsables
politiques des pays
agraires pauvres de l’Afrique,
de l’Asie et de l’Amérique
latine ont les clefs de l’avenir
de la FAO car ce sont les principaux
intéressés à la régénération
de l’organisation. Mais
encore faudrait-il qu’ils fassent
des choix stratégiques clairs,
cohérents et concertés en
matière de politique agricole.
Je pense donc qu’on va vers
le maintien du statu quo
maquillé en réforme molle.
J’espère me tromper. On peut
toujours rêver... ❙
Le rapport d’évaluation.
(1) http://www.fao.org/unfao/
bodies/IEE-Working-Draft-Report/
K0489F.pdf
plus rapidement possible des
bienfaits incommensurables de
la mondialisation. »
Des gestes ont été faits, tels, en
avril dernier, l’offre européenne
d’un accès illimité à son marché
pour tous les produits ACP à la
condition de presser le mouvement
dans le bouclage des négociations
sur les APE. ❙

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Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 DROIT FISC DOUANES
17
RCA : l’affaire Total
embrase la Cour
suprême de Bangui
Le processus de libéralisation du secteur pétrolier en République centrafricaine se transforme en crise
interne au sein de la Cour constitutionnelle de Bangui. L’ombre du clan Bozizé plane sur le dossier.
L’affaire opposant la société
française Total à l’Etat centrafricain
connaît une tournure
inattendue depuis le 22 août
2007. Ce jour-là, la Cour
constitutionnelle de Bangui
fait lecture d’un rapport
jugeant contraire à la constitution
la loi 07.00 ainsi que
Entre Paris et Bangui,
les relations
politiques sont
passablement
brouillées depuis
le mois de juillet
dernier.
les articles 1, 4, et 42 de la loi
07.005. En d’autres termes,
c’est l’essentiel du processus
de réforme du secteur pétrolier
en cours qui est jugé
contraire aux dispositions de
l’OHADA (Organisation pour
l’harmonisation en Afrique du
droit des affaires) et, par voie
de conséquence, à la constitution
centrafricaine.
Les dispositions ainsi contestées
préconisaient (voir Les
Afriques juillet-août 2007) la
nationalisation du secteur
pétrolier. Dans ce cadre, la
Société Centrafricaine de
Stockage de Produits Pétroliers
(SOCASP) devait remplacer
au pied levé la Sogal (filiale de
Total chargée du stockage et
de la distribution), dissoute
fin juillet lors d’une assemblée
générale convoquée à la hâte
en présence de seulement 25%
des actionnaires.
En réaction, Total avait saisi la
Cour constitutionnelle centrafricaine
dans une requête
datée du 21 juillet 2007. Il a
fallu un mois, soit un jour
après l’expiration du délai
maximum (30 jours) exigé par
la constitution centrafricaine,
pour que l’affaire soit appelée
devant la Cour. Ce jour là, le
22 août, la balance semblait
pencher du côté de Total,
après la lecture de l’avis des
juges, lesquels s’opposaient
dans leur rapport à un processus
jugé anticonstitutionnel.
Et là, coup de théâtre.
Le président de la Cour,
Monsieur Malonga, décide de
mettre l’affaire en délibéré
jusqu’en… février 2008. Ce
qui était une crise, au demeurant
circonscrite aux rapports
entre Total et le pouvoir en
poste à Bangui, se transforme
en une crise interne entre juges
de la Cour constitutionnelle.
Furieux de cette prise de position
non collégiale, les 8 autres
membres de la Cour mettent en
demeure le Président de revenir
sur sa décision sous 48 heures,
menaçant de provoquer une
audience avec quorum pour la
signature du procès verbal. Le
lendemain, le scandale fait la
une des journaux. « Affaire
Total : le parjure de Malonga :
il doit démissionner », lit-on
dans la livraison du quotidien
Le Citoyen du 23 août 2007.
L’article est accompagné du
procès verbal du rapport,
publié à l’initiative du groupe
des 8 juges.
L’ombre du clan Bozizé
Bien qu’isolé de ses pairs, le
président Malonga bénéficie
quand même d’un soutien de
taille, en la personne du lieutenant
colonel Ndoutingai, neveu
du président Bozizé. Cumulant
depuis le 16 juillet le Ministère
des finances en plus de celui
de l’hydraulique, des mines et
de l’énergie, ce faucon de 35
ans incarne aux yeux des protagonistes
du dossier la ligne
dure du régime. C’est lui qui
plaide pour une nationalisa-
tion à 100% du pétrole centrafricain
à travers la mise en
place de la Socasp.
A entendre la thèse officielle,
« l’arrivée du groupe français
en 2000 a appauvri le Trésor,
puisque celui-ci percevait
auparavant jusqu’à 800 millions
de FCFA par mois,
produits d’impôts et taxes ».
Aujourd’hui, à entendre le
plaidoyer du ministre des
Mines devant l’Assemblée,
c’est plutôt le Trésor qui
avance entre 100 et 300 millions
de FCFA à la Sogal. Le
Français est accusé aussi de ne
pas avoir réglé un arriéré fiscal
de 7 milliards de FCFA sur la
période 2004-2005.
Dans les parages de Total, on
met plutôt en avant d’autres
raisons. Les perspectives de
l’arrivée d’une cargaison de
brut libyen, voire la possibilité
d’un geste de la part
d’Hugo Chavez, ont encouragé
les tenants d’une nationalisation
à pas forcés. Cela
d’autant qu’entre Paris et
Bangui, les relations politiques
sont passablement
brouillées depuis le mois
de juillet dernier. « L’Etat centrafricain
ignore que le pétrole
brut doit être d’abord raffiné et
transporté. En plus des problèmes
techniques qui se poseront,
il y aura un problème naturel,
lié à la navigabilité du fleuve.
On rentre bientôt dans une saison
où le niveau très bas de
l’eau perturbe l’acheminement
des produits pétroliers
par cette voie », explique un
observateur averti. Selon cet
expert en droit d’affaires, le
stock de sécurité couvrirait à
peine les besoins des avions.
Les vols d’Air France qui se
ravitaillent habituellement à
Bangui auront du mal à survivre
au retrait de Total. «La
présence en Centrafrique n’est
Partenariat commercial entre
Maurice et le Pakistan
pas tellement indispensable
pour Total. Elle relève plutôt de
la logistique », estime par ailleurs
un consultant mandaté
par le groupe pétrolier, faisant
remarquer que les contingents
français stationnés au Tchad
et en République centrafricaine
ont pour fournisseur Total.
En attendant, les tractations se
poursuivent pour arriver à un
règlement négocié du problème.
Le gouvernement centrafricain
a rejeté une offre de
constitution d’une société à
51% Total et 49% Etat. Une
dernière réunion (celle de la
dernière chance) devait avoir
lieu lundi dernier. Preuve
qu’aucun des protagonistes ne
voudrait d’un suspens
jusqu’en fèvrier 2008. ❙
Après cinq rounds de négociations intenses entre Islamabad et Port Louis, Maurice et le Pakistan ont
signé un accord d'échanges préférentiels.
Par Yassine Mohabuth,
Port Louis
L’accord permettra aux deux
pays d'exporter des produits
aux tarifs douaniers réduits ou
abolis, avec la création d'une
zone de libre échange d'ici à
2009. Ainsi, il est prévu que le
marché pakistanais soit ouvert
à une panoplie de produits
mauriciens, allant des produits
textiles et d'habillement
à des produits de la pêche, en
passant par les fleurs, le thé
noir et les pâtes. En contrepartie,
le Pakistan jouira d'un
accès privilégié au marché
mauricien pour des produits
tels que les tapis, les rideaux,
fours à micro-ondes, biscuits,
produits en bois, certains
fruits et légumes et le pain
frais.
Application rapide
Six autres accords sectoriels ont
été signés entre les deux gouvernements.
Ils concernent des
questions douanières, la certification
en matière de qualité, la
promotion des petites et
moyennes entreprises, une coopération
accrue entre la State
Trading Corporation de Maurice
et la Training Corporation du
Pakistan, des mesures sanitaires
Vers la création
d'une zone de libre
échange d'ici
à 2009.
ainsi que le marketing des produits
mauriciens et pakistanais.
Le ministre mauricien des
Affaires étrangères et du
Commerce international Madun
Dulloo souhaite une mise en
application dans les plus brefs
délais. « Nous souhaiterions que
cet accord soit appliqué dans les
mois à venir. Nous espérons
qu'il sera complètement opérationnel
d'ici le 30 novembre
2007. »
Il ajoute : « Nous voulons que ce
partenariat soit bénéfique à nos
deux pays en terme de partage
d'expérience, de connectivité et
de réseau commercial, de transfert
de technologie, de mobilisa-
tion d'investissements, d'amélioration
des infrastructures
commerciales, du développement
de produits de qualité
mondiale et de partenariat dans
de nouvelles activités économiques
», soutient Madun Dullloo.
Humayun Akhtar Khan a
rencontré le Premier ministre
mauricien, le Dr Navinchandra
Ramgoolam ainsi que le vice
Premier ministre, le Dr Ahmed
Total en conflit avec la RCA.
A.A
Dévoilement de la plaque par Humayun Akhtar Khan, ministre pakistanais
du Commerce (à g.) et le Dr. Beebeejaun, vice Premier ministre mauricien.
Rashid Beebeejaun. Ils ont
ensuite participé à une cérémonie
nommant une artère principale
de la capitale comme le
Quaid-e-Azam Ali Jinnah, fondateur
du Pakistan. Une délégation
pakistanaise est attendue
en août pour les pourparlers sur
la construction d’un Quaid-e-
Azam Ali Jinnah aux coûts de
7 millions d’euros (300 millions
roupies mauriciennes). ❙
L’actualité avec
Maroc : le système
de dédouanement
en ligne reporté
Le système informatique «BADR » (Base automatisée des douanes
en réseau) qui devait entrer en fonction le 22 août 2007 a été
reporté, à la demande de l’autorité locale et de la communauté
portuaire. L’Administration des douanes et impôts Indirects
explique ce changement de date par la situation qui prévalait en
août au port de Casablanca, siège d’une perturbation de trafic.
Les conditions techniques pour le basculement vers la nouvelle
plateforme sont réunies.
Conférence sur le droit
des affaires en Afrique
Le cabinet d'avocats international Eversheds et la Revue de Droit
des Affaires Internationales organisent le 19 octobre 2007 une
conférence sur les évolutions et les perspectives du droit
OHADA sur le continent. A cette occasion, les experts du continent
africain et les représentants d'institutions économiques
aborderont les problématiques d'évaluation du droit uniforme
dans les Etats membres.
Vers un accord de libreéchange
entre la Mauritanie
et la CEDEAO
Un accord de partenariat entre la Mauritanie et la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est en
cours d’examen entre les deux parties. Ancien membre de cet
espace ouest-africain, la Mauritanie est liée aux pays membres
par ses engagements pris dans le cadre de l’accord de Cotonou.
Il s’agit d’un protocole d’accords signé le 23 juin 2000 pour une
durée de 20 ans entre la Communauté européenne, ses Etats
membres et les 77 pays Afrique Caraïbes Pacifique (ACP).
Algérie : Faux
départ de KBR
L’ancienne filiale de Halliburton, sommée de quitter
l’Algérie après un gros scandale aux surfacturations,
vient d’enlever un contrat de 2,8 milliards
de dollars, le plus convoité, pour la construction
d’un train de GNL (gaz naturel liquéfié).
Par Samy Injar, Alger
La société Kellogg Brown and
Root (KBR), leader mondial de
l’EPC (contrats d’équipements
clés en main) n’a pas eu le temps
de faire le deuil de son départ
annoncé d’Algérie qu’elle y
retourne. L’ancienne filiale de
Halliburton a enlevé le 7 juillet
dernier un contrat de 2,8 milliards
de dollars pour la réalisation
- pour le compte de
Sonatrach - d’un train géant de
gaz naturel liquéfié à Skikda. Il
s’agit du complexe qui remplace
les trois unités détruites en
janvier 2004 par une explosion
accidentelle qui avait coûté
la vie à 27 travailleurs de
Sonatrach dans la zone pétrolière
de Skikda, ville portuaire
500 km à l’est d’Alger. C’est justement
la compétition autour
de ce contrat fort convoité par la
concurrence qui avait sonné, fin
2005, le début des difficultés de
KBR en Algérie. Allié à
Sonatrach dans une joint venture
algérienne, BRC, la société
américaine, bénéficie de « trop
grandes facilités » au goût des
autres intervenants étrangers,
sur le marché algérien florissant
des constructions d’équipements
pétroliers et industriels.
Un premier appel d’offres pour
la construction d’un nouveau
train de GNL à Skikda avait été
annulé en 2005, « parce que le
Français Technip avait esquissé
une offre largement meilleure
que celle de KBR », explique un
cadre de Sonatrach. La position
fort avantageuse de KBR en
Algérie a été attaquée avec
l’éclatement en 2006 du scan-
dale des surfacturations pratiquées
par BRC dans des marchés
en gré à gré obtenus durant
les dernières années. KBR a été
mis en demeure de céder ses
40% du capital de BRC, après
que le président Bouteflika a
ordonné de dissoudre cette
entreprise.
Contre toute attente
Les spécialistes ne donnaient
alors plus chers des chances de
KBR d’obtenir encore des marchés
importants en Algérie
après ce divorce forcé et mouvementé
d’avec Sonatrach. Le
nouveau train géant de Skikda,
d’une capacité de 4,5 millions
de tonnes/an de gaz naturel
liquéfié (GNL), sera réalisé dans
un délai de 50 mois. Il devait
entrer en production initialement
en 2009. Les travaux de
KBR devraient démarrer en septembre
2007 pour s’achever en
2011. « À cette échéance, 85% de
cette capacité devront être disponibles
pour être commercialisés »,
a souligné M. Feghouli, viceprésident
chargé de l’aval à
Sonatrach.
KBR se prépare à s’implanter
directement avec une filiale
KBR Algérie, rapportent des
anciens collaborateurs de BRC
approchés pour une embauche.
Le procès de l’affaire BRC, dont
l’ancien PDG est en détention
préventive, est prévu pour 2008.
Il menace de mettre sous les
lumières des médias les pratiques
commerciales de KBR, le
principal bénéficiaire des surfacturations
sur les contrats
d’EPC. ❙

18
Par Ihsane El Kadi, Alger
Les autorités tunisiennes se frottent
les mains. Les vacances
d'été 2007 ont consolidé la tendance
d'une partie grandissante
de la diaspora algérienne en
Europe à venir dépenser son
argent en Tunisie… plutôt
qu'en Algérie. « Le cap des 600
millions d'euros dépensés par les
Algériens en Tunisie en 2006 a
été passé avant la fin de la saison
cette année », rapporte la
presse tunisienne. Un million de
visiteurs algériens ont déjà
séjourné en Tunisie en 2007 –
945 000 pour toute l'année
2006 – mais ce qui a changé,
c'est la proportion en hausse
des émigrés algériens parmi ce
flux de touristes, « proche des
100 000 sur la saison ».
« La conséquence est remarquable
pour les stations tunisiennes.
Les frais de séjour des Algériens
venant de France sont les mêmes
que ceux des Européens. Ils
louent des quatre et des cinq
étoiles, doublent la semaine, et
dépensent beaucoup plus dans la
restauration », explique Mourad,
un voyagiste d'Alger qui a réussi
à capter une partie de ce flux en
faisant transiter les émigrés
algériens par leur pays: « Le plan
de vacances maintenant, pour
un ménage de la région parisienne,
c'est venir en Algérie
pour voir la famille, puis partir
en Tunisie au milieu du séjour
pour de vraies vacances, en voiture
le plus souvent. » Certains
zappent même l'étape algérienne.
Nadia, 45 ans, médecin
près de Lyon, a fait le saut cette
année avec son mari et sa fille:
« J'ai donné rendez-vous à ma
famille directement à Nabeul, en
Tunisie. Nous avons loué dans le
même hôtel. C'était idéal. Il n'y
avait pas le stress du séjour en
Algérie où l'on profite finale-
Par Youssef Filali,
Casablanca
Le segment ne faisait pas partie
des priorités des banques. Mais
aujourd’hui, ces groupes comptent
bien faire du marché des
migrants un levier de croissance.
Ce n’est qu’après la
publication du rapport Milhaud
sur l’épargne des migrants,
commandé par Nicolas Sarkozy,
que les géants français ont
mobilisé leurs filiales pour
conquérir la clientèle MRE.
Leur réseau européen est un
avantage de taille par rapport à
leurs concurrents marocains.
Mais elles n’ont pas la proximité
des banques locales avec
les Marocains d’Europe. Ainsi,
la Société Générale Marocaine
des Banques était la première à
proposer le transfert d’argent
par le biais de sa carte de
retrait Ahly. Et, sans pour
ment trop peu de la mer. Je ferai
peut-être un saut l'hiver prochain
en Algérie, mais pour le
farniente d'été, je pense repartir
en Tunisie. » Les professionnels
du tourisme en Algérie font
grise mine, le budget de vacances
de la diaspora est estimé à
trois cent euros par personne et
par mois, hors billet de voyage.
« Les familles d'émigrés qui
choisissent la destination
autant en rester là, un concept
de distribution novateur
d’agences à double enseigne est
en cours d’implantation en
France permettant aux clients
d’accéder simultanément par
le même canal à une banque en
France et au Maroc.
Crédit du Maroc (CDM),
filiale du groupe Crédit
Agricole, choisit la même
orientation stratégique. Pour
ce faire, elle adopte également
le principe du compte double.
Quand le MRE ouvre un
compte chez Crédit Agricole
ou LCL, il bénéficie automatiquement
d’un second domicilié
à l’agence Crédit du Maroc
de sa région au Maroc.
Côté transferts pour ces deux
groupes, la gratuité est en phase
d’être généralisée. Les virements,
physiques ou par téléphone,
réalisés entre les comptes
en France et au Maroc n’oc-
Tunisie font du mal au business
du tourisme en Algérie déjà
sinistré par le départ, chaque
été, de centaines de milliers de
nationaux vers la frontière est.
Mais le rapport qualité prix est
nettement en faveur du produit
tunisien », soupire Mourad. Les
professionnels du tourisme en
Tunisie ont particulièrement
ciblé la diaspora algérienne ces
dernières années. Les Algériens
casionneront, à terme, pas de
frais. Mais CDM ne propose pas
encore, comme la Société
Générale, des cartes de transferts
monétiques.
Malgré cela, la part de marché
des filiales de banques françaises
demeure très faible. Une des raisons
étant qu’au lieu de faire
jouer leurs synergies de groupe et
leurs réseaux respectifs, elles ont
préféré tisser des partenariats
avec de opérateurs de transferts
transfrontaliers de fonds, aux
tarifs prohibitifs. Une erreur stratégique
qu’elles tentent désormais
de corriger au mieux. ❙
DIASPORAS
viennent, avec 3,15 milliards
d'euros, en tête des transferts
d'argent des communautés de
la rive sud méditerranée vivant
en Europe, un transfert global
estimé entre 12,4 et 13,6 milliards
d'euros par an selon une
étude de la Banque européenne
d'investissement (novembre
2006). Un rapport du Conseil
national économique et social
(CNES algérien) estimait en
Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
La Tunisie grignote l'argent
de la diaspora algérienne
Les dépenses de séjour des Algériens en Tunisie, plus d'un million cet été, enflent grâce à la venue des émigrés d'Europe.
Venir en Algérie pour
voir la famille, puis
partir en Tunisie au
milieu du séjour pour
de vraies vacances.
2004 à 50% la part de ce transfert
qui s'effectue à l'occasion
du séjour d'été des familles
d'émigrés « à cause notamment
de la cherté des coûts de transferts
bancaires .» La bataille pour
capter, via le tourisme balnéaire,
une partie de cette manne est en
train de tourner en faveur de la
Tunisie. Les Algériens estiment à
200 millions de dollars les recettes
réalisées en 2006 grâce aux
dépenses de tourisme de la diaspora.
Un chiffre que le gouvernement
veut multiplier par cinq
d'ici 2013. ❙
Le réveil tardif des banques
françaises implantées au Maroc
Après des années d’hésitation, les filiales de banques françaises installées au Maroc se sont enfin décidées à investir le marché des Marocains résidant à
l’étranger (MRE).
Coûts des frais de transfert
Western Union et Money Gram
Transfert 50,00 e 100 e 500 e
Western Union 10,50 g 19 g 38 g
Money Gram 8,00 g 10 g 32 g
Les professionnels du tourisme en Algérie font grise mine.
Le Groupe Caisse
d’Epargne précise ses ambitions
au Maroc. L’enseigne
française lance deux offres
bancaires transfrontalières
opérationnelles à partir du
mois de septembre. Ces
nouveaux produits seront
proposés dans un premier
temps par la Caisse d’Epargne
Provence-Alpes-Corse (CEPAC)
avec le CIH.
La première d’entre elles est
une offre packagée destinée
aux Marocains résidant
en France et, plus largement
à tout client Caisse
d’Epargne souhaitant réaliser
un investissement immobilier
au Maroc (logement,
locatif, loisirs). Elle comprend
:
Une proposition de programmes
immobiliers de
le rapport qualité
prix est nettement
en faveur du produit
tunisien
Le transfert à zéro dirham de frais
qualité présentée par des
promoteurs marocains (dont
notamment le groupe
Alliances) et labellisée par
la filiale du Crédit Foncier :
Foncier Expertise,
Une solution de financement
soit en euros, soit en
dirhams,
Une garantie hypothécaire
ou un cautionnement.
Parallèlement, la CEPAC et
le CIH ont annoncé la commercialisation,
depuis la mijuillet,
d’une offre de transfert
de fonds de « compte à
compte ». Entièrement gratuite,
elle permettra à tout
client particulier de la
CEPAC de virer jusqu’à
12 500 euros sur le compte
d’un client du CIH. Ceux qui
sont clairement visés par
l’offre sont les travailleurs
marocains en France, qui
assurent des transferts
importants à leurs familles
restées sur place.
Ces deux offres seront progressivement
étendues dans
d’autres Caisse d’Epargne
d’ici à mi-2008. Elles
concrétisent les synergies
mises en œuvre entre les
deux institutions dans le
cadre de leur partenariat.
Le Groupe Caisse d’Epargne
détient en effet via la
Financière OCEOR, son
pôle de banque commerciale
à l’international et à
l’outre-mer, une participation
stratégique au sein du
capital du CIH, aux côtés
de la Caisse de Dépôt et de
Gestion du Maroc (CDG),
acteur économique de référence
dans le pays.

Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
ETUDES - MEDIAS
Banking 2.0, une
autre approche
de la banque
Petit à petit le web grignote le marché des banques de détail en imposant de nouvelles formes de gestion
et de relation au consommateur. Une évolution que les banquiers traditionnels vont devoir suivre
de très près.
Par Joel Nlepe, Paris
Il y a deux chiffres qui reviennent
dans la plupart des communiqués
de presse : 2.0. Tout se
met à la sauce 2.0. Tout a commencé
avec le Web 2.0, terme
Les entreprises qui
appliquent les
principes du web 2.0
au secteur bancaire
font bouger les lignes
de la segmentation
bancaire.
qui recouvre plusieurs choses :
l’apparition de nouveaux sites
web (plus beaux, plus rapides,
flashy), l’évolution ou l’avènement
de plusieurs techniques
(Ajax, RSS) et la mutation des
utilisateurs de consommateurs
à producteurs de contenus.
L’effet contamine même le secteur
de la banque, secteur
fermé s’il en est. Essayons de
voir comment le phénomène
2.0 est en train de révolutionner
le secteur bancaire.
Fundable et Y Combinator ont
développé des systèmes qui permettent
le financement par les
entreprises des communautés
en ligne. On ne présente plus
PayPal, Zopa, Prosper, Micika
qui ont investi le secteur de la
banque de détail. Les entreprises
qui appliquent les principes
du web 2.0 au secteur bancaire
font bouger les lignes de la segmentation
bancaire et permettent
à de nouveaux acteurs de
faire leur entrée sur le marché.
Là ou une banque classique segmenterait
sa clientèle en cinq
activités : compte courant et
moyen de paiement (chéquier,
carte bancaire, virement,…),
épargne (livret, produits de placement,
Sicav), bourse (tenue
de compte et gestion des
ordres), crédit (automobile,
Par Yanis Sedrati, Alger
Le livre a mis en ébullition cet
été le microcosme des « décideurs
» en Algérie. Les dirigeants
de l’armée algérienne
sont accusés d’avoir saboté l’action
de son gouvernement entre
juin 1992 et août 1993 afin de
pousser l’Algérie dans les bras
du FMI et vers le rééchelonnement
de la dette extérieure. Le
père de l’industrie algérienne
des années 70, revenu à la tête
d’un cabinet d’urgence après
l’assassinat du président
Boudiaf en juin 1992, explique
au long de son livre le plan qu’il
a mis en place avec l’aide de
Goldman Sachs pour réunir les
liquidités qui auraient permis
au pays d’échapper à l’humiliation
d’une cessation de paiement
et à ses conséquences. Le
plan aurait dû engranger de 500
à 700 millions de dollars de
revenus extérieurs supplémentaires
pour l’Algérie en une
période (1992-1993) où la chute
des prix du pétrole n’assurait
logement, consommation), assurances
(automobile, logement,
santé) pour les opérations de
distribution auprès des particuliers
et entreprises, le banquier
2.0 utiliserait quand à lui plutôt
la segmentation suivante :
� Recommandation auprès
de la communauté et finance
personnelle
Les clients ont besoin d’une
visibilité sur l’utilisation de
leur argent, besoin d’échanger
sur les bons plans ou de comparer
les prestations des différentes
banques et autres prix
entre plusieurs établissements.
Les banques ne sont pas assez
ouvertes pour l’instant pour
ce genre de dialogue avec leur
client. La finance personnelle
et la recommandation communautaire
recouvrent ces
besoins là. Imaginer la capacité
d’un système qui permettrait
de taguer ses opérations
bancaires afin de pouvoir les
suivre dans le temps et comparer
sa propre évolution à
celle de la communauté. Cette
catégorie est illustrée par des
acteurs comme Wesabe et
Mint.
� Suivi des frais et des prêts
Le suivi des frais et prêts
concerne le marché « invisible »
des échanges financiers. Il s’agit
de micro-échanges dans les relations
entre amis, connaissances,
bref des relations de confiance.
Ce marché invisible représente
une taille énorme dans les pays
en voie de développement. Cette
catégorie est illustrée par des
acteurs comme BillMonk, Buxfer
et Circle Lending.
� Paiement interpersonnel
Aujourd'hui, les banques ne
fournissent pas d'outil de paiement
pour les situations de
paiement inter-personnel, de
micro-paiement et de paiement
en mobilité. Le premier acteur
plus que 7 milliards de dollars
par an. Belaïd Abdeslam évoque
notamment un contrat avec
l’Américain ARCO qui devait
qui en a ressenti le besoin est
eBay, le 1er site d'échange entre
particuliers. Cela l'a conduit à
racheter PayPal, spécialiste du
genre (1,4 Md$ de CA pour
2007). Les acteurs y sont donc
plus nombreux et plus établis.
Citons Obopay, Crandy, Movo
ou encore Micika.
� P2P Lending (Pair to Pair
lending)
La catégorie du prêt de particulier
à particulier est la plus proche
de la banque traditionnelle,
à la fois dans son activité de prêt
et de placement. Deux modèles
doivent être distingués :
- La place de marché de prêts
qui joue sur la désintermédiation
de la banque pour proposer
des meilleures conditions
aux préteurs et emprunteurs
en conservant le modèle
d'interaction de la banque
traditionnelle : les préteurs et
les emprunteurs ne sont pas
en relation directe. Zopa est
l'acteur de référence de cette
catégorie.
- Le modèle fondé sur les
enchères et la réputation
communautaire pour évaluer
et sécuriser les prêts. Dans ce
modèle les prêteurs peuvent
choisir leurs emprunteurs et
les emprunteurs promouvoir
leurs profils et s'appuyer sur
entrer - contre 300 millions de
dollars - sur le gisement pétrolier
existant de Rourdhe El
Baguel, pour en améliorer le
leur communauté. Les prêteurs
peuvent choisir l'affectation
de leurs fonds en fonction
de leur perception du risque
et de leur volonté de
contrôle social. Prosper est
l'acteur de référence de cette
catégorie où de nombreuses
start-up évoluent.
Un recensement et une catégorisation
plus détaillée des
acteurs se trouvent sur le site du
BarCampBank. ❙
Quand le journal Les
Afriques m’a contacté via
mon blog pour me proposer
de tenir une chronique hebdomadaire,
j’ai été flatté
par tant d’égards. Je me suis
posé plusieurs questions. Estce
que je serai capable
d’écrire chaque semaine ?
Pourquoi moi ? Je me suis dit
que ce qui intéressait Les
Afriques, c’était le point de
vue de celui qui essaie de
suivre l’actualité des NTIC,
du Web 2.0 et de l’innovation
en général en Afrique.
Je vais donc essayer de
vous faire partager ma passion
tout au long des semaines
qui viennent.
http://africa2point0.wordpress.com
taux de récupération. Les négociations
avec Sonatrach auraient
été bloquées par ses adversaires
dans le pouvoir algérien : « Nous
n’allons pas lui faire ce cadeau »
avaient-ils affirmé selon le livre
polémique. C’est le général
Touati, conseiller politique
auprès de l’homme fort de l’armée
à l’époque, le général
Khaled Nezzar, qui est ciblé en
priorité par l’ancien chef du
gouvernement. Il aurait, au
détour d’un voyage privé à Paris
en juillet 1993, rendu visite au
directeur général du Trésor
français pour vérifier de « la
bouche d’un spécialiste » si le
rééchelonnement allait « vraiment
fermer à l’Algérie la porte
des crédits à court terme ». Un
argument que les partisans de
l’accord avec le FMI voulaient
enlever au gouvernement
Abdeslam, hostile à une sortie
de la crise de la dette sous
conditionnalités étrangères. Le
nom de l’actuel gouverneur de
la Banque centrale européenne,
Jean-Claude Trichet, n’est pas
Par Said Djaafer, Alger
En décembre 2006, l'OCDE
donnait la Chine comme le
second investisseur mondial
dans la recherche et le développement,
juste après les
Etats-Unis et avant le Japon.
L'enquête avait suscité, en
Europe notamment, de nombreux
commentaires sur le
péril chinois. « La rapidité de
progression de la Chine en termes
de volume de dépenses de
R & D et d'emplois de chercheurs
est spectaculaire… Pour
ne pas se laisser distancer, les
pays de l'OCDE doivent renforcer
l'efficience de leurs systèmes
de recherche et d'innovation
et trouver de nouveaux
moyens de stimuler l'innovation
dans un contexte mondial
marqué par l'intensification de
la concurrence », avait déclaré
Dirk Pilat, chef de la Division
de la politique scientifique et
technologique à l'OCDE. Un
an plus tard, le ton de
l’OCDE est moins alarmiste.
La Chine inquiète moins,
c’est plutôt à elle de s’inquiéter
car ses progrès en recherche
et développement sont
entravés par des problèmes
structurels.
Investissements à court
terme
Dans une étude réalisée en
collaboration avec le Ministère
chinois de la science et de la
technologie, rendue publique
le 27 août dernier, l'OCDE
rectifie le classement de 2006 :
la Chine n'est qu’à la 6ème
place dans l’investissement en
recherche et développement.
Selon l'étude dont une synthèse
a été mise en ligne, les
dépenses de R & D ont connu
une croissance annuelle de
19% depuis 1995 pour atteindre
30 milliards de dollars US
en 2005. Des investissements
« tout à fait remarquables »,
cité, mais l’ancien directeur
général du Trésor à Paris est
tacitement associé, dans le livre,
à l’hostilité française pour un
règlement de la crise de la dette
algérienne sans le FMI et le club
de Paris. Une attitude opposée à
celle de Pierre Bérégovoy. Le
défunt Premier ministre français
a encouragé Bélaid
Abdeslam à refuser une déva-
luation du dinar de 25% : « Je
comprends que pour des raisons
de politique intérieure, vous ne
suiviez pas les conditions du FMI.
Vous y laisseriez une partie de
votre pouvoir. C’est politiquement
très dangereux même si,
19
note l'étude en soulignant
toutefois qu'il restait à la
Chine beaucoup à faire avant
de se doter « d'un système
national d'innovation moderne
et hautement performant. »
En cause, des dépenses centrées
sur la haute technologie,
la mise à niveau des équipe-
ments et des installations au
détriment de « la recherche fondamentale,
base de l’innovation à
long terme », l’incapacité des
entreprises locales à l’innovation,
peu aidées par un système
financier peu incitateur
et qui entrave la collaboration
avec les départements
R & D des groupes étrangers.
Déficit de cadres qualifiés
Les produits de haute technologie
exportés sont pour près
de 90% le fait des groupes
étrangers installés en Chine et
non des entreprises chinoises.
Autre faiblesse relevée : la
Chine a beau avoir le plus
grand nombre de chercheurs
après les Etats-Unis, elle risque
de faire face à une « pénurie
de travailleurs qualifiés dans
le domaine de la science et de la
technologie ». L’OCDE constate
d’ailleurs que le nombre des
diplômés en science est en
baisse. Conclusion : la Chine
ne doit plus penser quantitatif
mais qualitatif et mener
des réformes pour améliorer
sa gouvernance de la politique
scientifique et d’innovation.
La Chine a encore une
longue marche à faire jusqu’à
2020 pour devenir une économie
axée sur l'innovation. ❙
http://www.oecd.org/dataoecd/54/2
0/39177453.pdf
Le rééchelonnement de 1993 fait des vagues dans
l’été algérien
L’ancien chef du gouvernement Bélaïd Abdeslam, 78 ans, règle ses comptes en plus de 300 pages sur Internet, avec les patrons de l’armée algérienne.
L’ancien chef du gouvernement algérien, Bélaïd Abdeslam.
Y Combinator, un système de financement des entreprises.
R & D : la Chine
a une autre
longue marche
devant elle
Certes, la Chine devient un grand acteur international
en R&D, mais dans une récente étude,
l’OCDE modère ce point de vue et détaille le chemin
que le géant asiatique doit encore parcourir.
Michel Camdessus
ne pouvait pas aider
Alger sans obtenir
l’ouverture de son
marché au
commerce extérieur.
La Chine ne doit plus
penser quantitatif
mais qualitatif.
financièrement c’est facile. Je
comprends votre raison… ».
Donnant donnant
Michel Camdessus est également
dépeint sous la lumière
d’un homme franc. Il a avoué à
Abdeslam que le FMI ne doutait
pas des capacités de remboursement
futures de l’Algérie mais
qu’il ne pouvait pas aider Alger,
sur les places financières, sans
obtenir l’ouverture de son marché
au commerce extérieur.
Le livre de l’été algérien a fait
sortir le général Khaled Nezzar
de sa retraite. Sa réponse polémique
dans la presse algérienne
a nié tout complot contre l’action
du cabinet Abdeslam, évoqué
son échec et présenté
comme plus réaliste le recours
au rééchelonnement, avec l’acceptation
des dures conditions
du FMI. ❙

20
Méditerranée : un fonds de
commerce menacé par le
réchauffement climatique
Gioia Tauro Algésiras Marsaxlokk Marseille Fos Le Pirée Haifa
Au Maroc, le temps presse
Par Christelle Marot,
Casablanca
Les observateurs de la scène
économique et politique marocaine
sont unanimes. Quelque
soit la mouvance du prochain
gouvernement, constitué au
sortir des élections législatives
du 7 septembre, les grandes
orientations économiques
devraient être maintenues.
Continuité donc, dans la politique
de libéralisation et d’ouverture
du pays, en passe de devenir
la coqueluche des investisseurs
européens et arabes dans
les secteurs du tourisme et de
l’immobilier. Dernière annonce
en date, celle du constructeur
automobile Renault, qui prévoit
l’installation d’une nouvelle
usine de montage de 200 000
véhicules par an près de Tanger.
Selon l’Office des changes
marocain, en 2006, ce sont pas
moins de 25,4 milliards de dirhams
(près de 2,3 milliards
d’euros) qui ont été investis; la
France figurant en tête devant
l’Espagne, avec 41% des flux,
grâce aux opérations de privatisation
notamment. « Le Maroc
ne peut pas se développer sans
les investissements étrangers, car
il n’a pas les capacités financières,
techniques et de management
», indique Jawad Kerdoudi,
président de l’Institut marocain
des relations internationales
(IMRI). Parallèlement, l’assouplissement
du contrôle des
changes, annoncé début août,
augure d’un mouvement en
faveur de la convertibilité du
dirham, souhaité par le marché,
et attendu en 2009.
Continuité également dans les
infrastructures et l’aménagement
de sites à destination des
entreprises, qui vont du port
de TangerMed à l’autoroute
Casablanca-Marrakech, en passant
par la plateforme de
Casashore ou le pôle aéronautique
de Nouacer. A l’origine, les
plans Azur pour le tourisme et
Emergence pour l’offshoring
ainsi que la sous-traitance procèdent
d’une stratégie de mise
en valeur des avantages comparatifs
potentiels du Maroc,
parmi lesquels la proximité avec
l’Europe, le bénéfice des accords
de libre-échange, un coût de
main d’oeuvre relativement bas.
La croissance plus durable
Pour Nicolas Bouzou, économiste
et directeur de la société
de prévisions économiques
Asterès, « la vague de réformes a
commencé à porter ses fruits,
l’économie sortant progressivement
de son ancien modèle rentier.
» Jean Christophe Batlle,
directeur de l’assureur crédit
Euler Hermes au Maroc,
confirme la dynamique des secteurs
du BTP, du tourisme et du
textile. Ce dernier, en particulier,
a su adapter son mode de
production aux délais de plus en
plus courts exigés par les donneurs
d’ordre espagnols, permettant
de soutenir la concurrence
chinoise. Sur l’échelle
2007-2008 des risques de défaillances
commerciales dans le
monde, le Maroc est noté BB, au
même niveau que l’Afrique du
Sud, le Botswana et la Tunisie.
En 2006, la croissance du PIB a
atteint 8,1%. Et si les conditions
climatiques ne lui permettront
pas de dépasser 3% en 2007,
reste que la croissance du secteur
non agricole est moins
volatile que par le passé. Les
fondamentaux sont plutôt bons.
Dans sa dernière revue début
août, le FMI rappelle que le
déficit budgétaire a atteint 2,1%
du PIB en 2006. Grâce aux
recettes du tourisme et aux
transferts de fonds des résidents
à l’étranger, la balance des transactions
courantes devrait être
excédentaire pour la septième
année consécutive. Petit bémol,
le déficit de la balance commerciale
en pourcentage du PIB se
creuse. Par ailleurs, l’endettement
public externe diminue.
Selon le FMI, la dette de l’Etat
atteindrait 58,2% du PIB en
2006. Enfin, l’inflation demeure
relativement modérée à 3,3%.
Il y a urgence à réformer
l’éducation et la justice
Le Maroc séduit. Mais cela n’enlève
rien à ses insuffisances.
« C’est un pays à plusieurs vitesses
(...) Le secteur agricole est
totalement négligé, il pâtit d’une
absence de stratégie », indique
Mohamed Maarouf, directeur
de PlanetFinance à Casablanca.
Et pourtant, l’agriculture draine
encore près de 40% de la population
active, parmi les plus
démunis. Au Maroc, le taux de
pauvreté est de 15%. « Il y a la
microfinance pour ceux qui peuvent
prendre des initiatives, mais
pour les autres, rien, aucun filet
social », souligne Mohamed
Maarouf. Si le chômage est à la
baisse, environ 9,7%, c’est sans
compter le chômage déguisé et
le faible taux d’activité des femmes.
Le pari du décollage économique
et social au Maroc
nécessite de la main d’oeuvre
qualifiée. Or le taux d’analphabétisme
est de 45%. « Il y a
besoin de changer radicalement le
système éducatif », s’emporte
Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
La fonte annoncée de la calotte polaire affectera certainement la carte du transport maritime telle qu’elle se présente depuis Christophe Colomb.
Par Mohamed Baba Fall,
Casablanca
Le projet du gouvernement fédéral
canadien de percer une voie
à péage par les Arctiques (Detroit
de Béring) permettra en effet de
réduire de presque par deux le
transit-time entre Shanghai et la
Côte Est des Etats-Unis. L’Asie
du Sud-Est s’en trouverait du
coup à un jet de pierre de
l’Europe. Distante de 21 200 km
du port du Havre, en empruntant
le Canal du Suez, et de
23 300 km par le Canal de
Panama, Tokyo tomberait à
15 700 km du port français.
Mieux, en quittant le détroit de
Béring et en traversant le Pôle
Nord, les bateaux gagneraient
encore 2 000 km. «Cette ouverture
des routes maritimes constituerait
le premier bouleversement
économique et politique directement
imputable au changement
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
climatique », dit Frédéric Lasserre,
spécialiste canadien de la géopolitique.
Conscients des énormes
profits qu’il y a à tirer dans les
détroits, notamment dans celui
de Béring (le péage maritime est
juteux), la Russie et le Canada se
disputent la souveraineté de la
plupart des zones libérées par les
glaces, zones par ailleurs riches
en ressources minérales. De son
côté, l’Europe réclame l’application
du droit international sur
les passages.
Pendant ce temps, le Canal
de Panama s’élargit
L’éventualité de l’ouverture
d’une voie de passage dans
les Arctiques ne sera pas sans
conséquences sur le Canal
de Panama et sur Suez.
L’ingénieur marocain en Ponts
et Chaussées, Najib Cherfaoui,
en est convaincu : « Dans 25 ans
peut-être, les passages par la
Méditerranée ne seront que des
options parmi tant d’autres. »
Doit-on lier cette menace future
à l’élargissement du Canal de
Panama ? En avril 2006, le président
panaméen Martin Torrijos
avait rendu publique la proposi-
Tokyo tomberait
à 15 700 km
du port français.
tion officielle de construction
d’un troisième jeu d’écluses permettant
le passage des navires
Post-Panamax (qui constituent
actuellement 7% de la flotte
internationale). Le projet rencontre
d’autant plus d’obstacles
dans le monde maritime qu’il
devait être entièrement financé
par l’augmentation des tarifs de
péage. Coût des travaux, 6 milliards
de dollars. La livraison est
prévue pour 2014, année du
centenaire du Canal.
Trafic en millions de conteneurs EVP (Equivalent Vingt Pieds) en 2005.
ECONOMIE - POLITIQUE
Au Maroc, les réformes structurelles ont été engagées et l’économie fait montre aujourd’hui d’un dynamisme certain. Les investissements étrangers sont au rendez-vous.
La croissance semble moins volatile. Mais la pauvreté touche encore 15% de la population et le taux d’analphabétisme reste particulièrement élevé.
« Le Maroc ne peut
pas se développer
sans les investissements
étrangers, car il n’a
pas les capacités
financières,
techniques et
de management. »
… Et la Méditerranée se
divise
Si le Canal de Panama est engagé
depuis l’année dernière sur un
projet d’élargissement de la voie,
en Méditerranée, c’est plutôt le
statu quo . Or, estime le même
Najib Cherfaoui, « ces deux projets
lointains risquent de faire
évaporer le fonds de commerce de
la Méditerranée, à savoir 200 à
250 navires transitant tous les
jours par le Canal de Suez. »
Actuellement, 30% du commerce
mondial transite par la
Méditerranée, qui se trouve être
la route la plus économique.
Pour conserver cette position
avantageuse, l’union des autorités
portuaires de la Méditerranée
du Sud, autour d’une définition
de services compétitifs et de spécialisations
des futurs ouvrages
(transbordement, interlignages,
etc), serait à même de sauver la
donne. Ce n’est pas encore le cas.
On assiste au contraire à une
multiplication des projets portuaires
sur toute la côte. Au
Ministère algérien des transports
qui annonce un nouveau port
international, l’Office tunisien
de la marine marchande et des
ports répond par un projet de
nouveau port en eau profonde
d’Enfidha. L’arrivée du port
méditerranéen de Tanger Med
se fera dans un contexte d’extension
du port d’Algésiras, de
celui de Malte (le hub de
Marsaxlokk) et du Port de
Marseille-Fos. Pourtant, le risque
de surcapacité n’est pas définitivement
fondé. Actuellement,
76% du trafic mondial est
« conteneurisé ». Avec un taux
de croissance évalué entre 7 et
10%, ce trafic devrait doubler
en 2015. Il ne reste plus qu’à
Le Maroc entre tradition et mondialisation.
Noureddine Ayouch, président
de la fondation de microcrédit
Zakoura et de l’association
2007Daba. On estime à 10 000
le nombre d’ingénieurs à former
par an d’ici 2010, contre 4000
aujourd’hui. Le Maroc devra en
outre être capable d’absorber
plus de 400 000 nouveaux arrivants
sur le marché de l’emploi
chaque année. La santé est également
décriée. L’Initiative
nationale pour le développement
humain (INDH), lancée
en 2005 et d’un coût de mise en
oeuvre estimé à 2 milliards de
dirhams en 2006, est encore
trop récente. Autre facteur de
mécontentement : la justice.
« Nous devons lutter contre l’impunité,
la corruption, protéger les
acteurs. La justice est le corollaire
nécessaire pour attirer les capitaux
», souligne M. Maarouf.
espérer que ce doublement du
trafic ne se fasse pas trop loin de
la Méditerranée… ❙
L’immobilier et notamment
l’acquisition de patrimoine foncier
est visé. Des affaires récentes
ont justement jeté le discrédit
sur des proches du pouvoir.
Le temps presse. Sur le plan économique,
le Maroc dispose
encore de quelques années
devant lui pour se mettre à
niveau et devenir compétitif
avant la mise en oeuvre totale de
l’accord de libre-échange avec
l’Union européenne en 2012.
Sur le plan social, il s’agit d’empêcher
la reproduction d’un
mode de pensée radical, alimenté
par la pauvreté, la perte
de repères identitaires et le sentiment
d’injustice, d’autant que
la stratégie de développement
du Maroc s’appuie sur l’attraction
de grandes entreprises
étrangères. ❙

Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 ECONOMIE - POLITIQUE
21
L’Afrique de l’Ouest
en panne d’énergie.
La flambée des cours mondiaux du brut n’explique pas, à elle seule, la profonde crise énergétique de
l’Afrique de l’Ouest, d’abord liée à la vétusté des infrastructures de production et de distribution, et à
des aléas endogènes.
Par Amadou Fall, Dakar
A Lomé, comme à Bissau ou
encore à Dakar et dans presque
toutes les capitales et autres villes
secondaires ouest-africaines,
il n’est pratiquement plus un
seul jour sans que les entreprises
et les ménages ne soient sevrés
d’électricité, pendant de longues
heures. Faute de pouvoir répondre
à une demande qui dépasse,
de très loin, leur capacité de
production et de distribution,
les compagnies nationales ne
trouvent de solution que dans
les « délestages ». Ce néologisme,
passé dans le langage
courant depuis des années, se
traduit, dans les faits, par des
coupures intempestives de courant
pratiquées, certes de façon
tournante, mais sans que nul
abonné ne soit averti de quand
et où elles doivent avoir précisément
lieu.
Lourd handicap économique
Ces « délestages » ralentissent
considérablement les activités
économiques dans la région.
Des grandes sociétés aux plus
petits ateliers, il n’y a pas d’entreprise
de production ou de
service qui n’en souffre pas.
Chaque heure passée sans électricité
représente un manque à
gagner énorme, en termes d’outils
de production altérés, de
produits détériorés, de commandes
non satisfaites dans les
délais. Les ménages ne sont pas
logés à meilleure enseigne. En
plus de torturer leurs appareils
électroménagers, les coupures
brutales et longues de courant
ruinent leurs provisions en produits
frais et les font retourner à
l’âge de la lampe-tempête et de
la bougie.
Les « délestages » à l’origine de
ces graves distorsions préjudiciables
aux économies des pays
de l’Afrique de l'Ouest, mais
également au fonctionnement
La hausse des cours pétroliers,
qui ont désormais très peu de
chance de descendre durablement
en dessous des 70 dollars
US le baril, a porté à son
paroxysme la crise énergétique
que traversent les pays ouestafricains.
Cette flambée des prix
est assurément bénéfique aux
pays producteurs, comme le
géant nigérian et la Côte
d’Ivoire qui ont vu leurs revenus
issus de l’exportation du pétrole
quasiment tripler. Il en est
autrement pour ceux qui sont
importateurs nets. Non seulement
leurs achats extérieurs en
pétrole augmentent en volume,
de l’ordre de 20 à 30%, en
réponse à la croissance des
besoins des entreprises et des
ménages. Mais encore, le coût
de ces importations est passé du
simple au double, voire au triple,
au cours de ces cinq dernières
années.
Répercussions inflationnistes
Pour exemple, les importations
sénégalaises de produits pétroliers
ont plus que doublé en
valeur, passant de 300 millions
de dollars US en 2002 à plus
de 800 millions en 2006.
de leurs administrations, résultent,
de prime abord, de la profonde
crise structurelle de leur
système de production énergétique.
La plupart des centrales
thermiques et réseaux de transport
d'électricité de la région
ont été mis en place dans les
années 50 et 60, voire bien avant
cette période. Faute d’investissements
conséquents pour leur
modernisation et entretien, ils
sont devenus vétustes et sont
aujourd’hui au bord de l’obsolescence.
Privatisations peu efficaces
Dans le contexte des politiques
d’ajustement structurel
imposées par les Institutions
de Bretton Woods, les contreperformances
des compagnies
nationales d’électricité avaient
été attribuées à l’inefficacité
de la gestion étatique. La privatisation
devait en être la
solution miracle. Las ! La privatisation
n’a point donné
les résultats escomptés. Au
Sénégal, la Société nationale
d’électricité (SENELEC) est
restée moins de deux ans
entre les mains de son repreneur,
le groupe Hydroquebec
– Helyos. Contrairement aux
engagements auxquels il avait
initialement souscrit, ce consortium
a très peu investi dans la
modernisation de la SENE-
LEC. L’entreprise a plutôt
continué à s’enfoncer dans
l’ornière, jusqu’à ce que le
gouvernement ne dénonce, à
grands frais, le contrat passé
avec Hydroquebec – Helyos,
pour limiter les dégâts. La
situation de la compagnie
sénégalaise n’est toujours pas
des meilleures…
Au Cameroun, la privatisation
de la SONEL n’a guère amélioré
la situation. Dans certains
pays, ce sont les conflits internes
qui ont exacerbé la crise
énergétique. Il en a été ainsi au
L’augmentation des coûts à
l’importation du brut aurait
cependant pu être plus grave
encore, n’eut été la faiblesse
relative du dollar face à l’euro,
devise à laquelle est arrimé le
franc CFA. Son impact n’en est
pas moins dommageable à tous
les pays non producteurs de la
zone, à travers l’augmentation
de 40 à 60% des prix du fioul
lourd et du carburant à la
pompe, avec des répercussions
inflationnistes sur l’électricité,
les produits industriels locaux,
le transport des personnes et des
marchandises, et sur la plupart
des secteurs économiques. La
régression de 4,3% en 2005 à
3,6% en 2006 du taux de croissance
de l’Union économique
et monétaire ouest-africaine
Libéria dont l’infrastructure de
production et de distribution
de l’électricité a été, en grande
partie, détruite durant la guerre
civile. Selon les estimations les
plus optimistes, c’est quelque
107 millions de dollars US qu’il
faudra investir, sur au moins
cinq ans, pour remettre le système
en état. En Sierra Leone,
la guerre a également mis une
lourde hypothèque sur le projet
hydroélectrique de Bumbuna,
alors que les travaux tiraient à
leur fin.
Contrairement aux
engagements
auxquels il avait
initialement souscrit,
ce consortium a très
peu investi dans
la modernisation
de la SENELEC.
Si ce n’est pas la guerre, c’est la
sécheresse qui s’en mêle pour
limiter les possibilités internes
de diversifier et d’augmenter
l’approvisionnement en énergie
par le biais hydroélectrique. Au
Ghana, en Côte d’Ivoire, ou
entre les pays membres de
l’Organisation pour la mise en
valeur du fleuve Sénégal
(Sénégal, Mali et Mauritanie),
(UEMOA), qui ne regroupe que
des pays non encore producteurs
de pétrole, excepté la Côte
d’Ivoire, est significative de l’impact
négatif de l’envolée des
cours du brut.
Cette flambée des cours du brut
qui aggrave la crise énergétique
des pays ouest-africains profite,
à l’inverse, aux compagnies
pétrolières et aux distributeurs
qui ne font rien pour adapter
leurs marges bénéficiaires, et
aux Etats dont les budgets sont
substantiellement alimentés par
les taxes prélevées sur les produits
pétroliers importés. Leur
apport aux budgets est de 18 %
au Ghana, 7 % au Burkina Faso,
12% en Guinée et de 15 % au
Sénégal où les taxes sur les produits
pétroliers représentent
40% du prix de l’essence à la
pompe. Une réponse non exclusive
à la crise serait de voir dans
quelle mesure des allégements
de taxes pourraient avoir un
impact économique et social
positif.
Solidarité africaine
Les politiques requises devront
nécessairement porter sur l’offre
d’alternatives au transport
l'hydroélectricité produite a
diminué et sa distribution a dû
être rationnée.
A l’heure actuelle, pour pallier,
tant soit peu, les insuffisances
des compagnies d’électricité, de
plus en plus d’entreprises et de
ménages font recours à des
groupes électrogènes. Mais ces
générateurs qui inondent les
marchés des capitales de la sousrégion
et qui ronronnent ou
pétaradent, de jour comme de
nuit, dans certaines artères et
maisons, ne sont pas la panacée.
Avec ces engins, on n’est jamais
totalement à l’abri d’un accident
désastreux, pour un rendement
qui est rarement optimal,
surtout quand c’est dans le
cadre d’une entreprise de
grande taille.
Ensuite, ils ne sont pas à la portée
de toutes les bourses. Selon
leur puissance et qualité, leur
coût varie de 400 à 15 000 euros,
voire plus pour le haut de
gamme. Ils requièrent des investissements
que seules les familles
et les sociétés qui ont des
moyens importants peuvent se
permettre. D’autant qu’à leur
prix d’acquisition il faut ajouter
le coût de plus en plus onéreux
de l’essence ou du gasoil dont
les groupes électrogènes sont
fortement consommateurs. ❙
La flambée du brut accentue la
dépression
Si les pays producteurs de pétrole y trouvent leur compte, les pays importateurs doivent faire face à des
difficultés insurmontables.
Le coût de ces
importations est
passé du simple au
double, voire au
triple, au cours
de ces de cinq
dernières années.
Le port de Dakar.
routier particulièrement boulimique
en carburant du fait de
l’engorgement urbain et des
distances à parcourir et du
mauvais état des routes, sur des
réductions de coûts d’importation
et de prix à la consommation
ainsi que sur la diversification
des sources d’énergie, surtout
concernant la production
d’électricité. L’Afrique de
l’Ouest dispose d’un potentiel
d’énergies alternatives allant
du solaire à l’éolienne en passant
par les biocarburants. Ces
derniers ont toutes les chances
de prospérer sur ses sols, à la
condition de ne pas concurrencer
négativement les cultures
essentielles à la sécurité alimentaire
de la région. Il est
également temps de mettre à
l'épreuve la fameuse solidarité
africaine, entre les pays producteurs
et non producteurs
de la zone, dans le cadre du
Programme énergétique de la
Communauté économique des
Etats de l’Afrique de l’Ouest,
CEDEAO. ❙
A.F.
Vers un marché
unique
Acteur pétrolier modeste sur le marché mondial,
l’Afrique de l’Ouest n’en est pas pour autant indigente
en énergie. Mais il faut choisir entre exporter
ou valoriser les ressources locales.
La région a à son actif un peu
moins du tiers de la production
de l'ensemble du continent, d’où
provient 12% de la production
mondiale. Avec des réserves
prouvées estimées à 36,24 milliards
de barils, le géant nigérian,
qui vise 4 millions de
barils/jour en 2010, produit
actuellement 2,6 millions de
b/j, malgré les incertitudes et
violences dans le Delta du Niger.
La Côte d’Ivoire vient tout juste
après le Nigéria avec des réserves
de pétrole brut estimées à 25
milliards de barils et des réserves
de gaz naturel de 77 milliards
de mètres cubes. Elle est le
premier exportateur d’hydrocarbure
de la zone UEMOA,
avec plus de 80.000 b/j en 2006-
2007. En outre, la puissance installée
ivoirienne est, au troisquarts,
hydroélectrique.
Le Ghana, pour l’instant, ne produit
que de l’énergie hydroélectrique
dont l’abondance relative est
tributaire du niveau saisonnier
de remplissage du barrage
d’Akosombo, construit sur la
Volta. Mais il dispose de réserves
pétrolières modestes, de l’ordre
de 300 à 600 millions de barils, et
dont le premier baril ne devrait
sortir des puits avant cinq ou dix
ans. La présence du pétrole au
Ghana voisin a poussé le Bénin et
le Togo à intensifier leurs recherches
pétrolières, au large de leurs
côtes. En Guinée, la société américaine
Hyperdynamic a trouvé
du pétrole offshore. La Guinée-
Bissau, où du pétrole a été décelé
en août 2006, a signé avec le Brésil
un accord de coopération pour
son exploration. Au Sénégal, du
pétrole lourd offshore a été
découvert il y a une vingtaine
d’années, au sud du pays. Il est
toujours inexploité. Le pays a
signé en septembre 2005, avec
Kampac Oil (Emirats Arabes
Unis), un contrat de prospection
de pétrole et de gaz offshore dans
la région de Saint-Louis, encouragé
en cela par l’existence, non
loin, en Mauritanie, de gisements
offshore en phase d’exploitation
depuis février 2006.
Valoriser les ressources
locales
Globalement, le potentiel d’augmentation
de la production
ouest-africaine de pétrole est
réel. Ce n’est pas sans raison
qu’il attise des convoitises,
notamment du côté des Etats-
Unis. Les Américains importent
plus de la moitié du pétrole
qu'ils consomment et prévoient
de puiser 25% de leurs besoins
en Afrique en 2015, contre
moins de 15% en 2003. D’autres
puissances sont aussi en lice : la
Chine, la Russie, l’Australie, et
les Européens, principalement.
Face à une demande extérieure
qui explose, en raison d’une
course effrénée à la croissance et
de la tendance à l’épuisement
des ressources en énergie fossile,
l’augmentation des exportations
ouest-africaines de pétrole
conférerait sans doute à la
région l’avantage de rentrées de
devises qui contribueraient
grandement à améliorer ses
capacités financières.
Mais le cantonnement de
l’Afrique à un rôle de pourvoyeur
de matières premières au reste du
monde n’a, à ce jour, point été
profitable à son dessein économique
et social, comme le font
remarquer des industriels qui
insistent sur la nécessité inverse
de valoriser, le plus possible, localement,
les ressources énergétiques
de la région, pour qu’elles
servent à son développement
intégré. Un des obstacles majeurs
à cet objectif essentiel est l’insuffisance
et la distribution inadéquate
de l’énergie indispensable à
l’impulsion de la croissance des
économies ouest-africaines.
Il existe certes un certain nombre
d’interconnexions entre les pays
les mieux lotis en pétrole, gaz
naturel et barrages, et les autres.
Le Nigéria et le Ghana fournissent
de l’électricité au Bénin, au
Togo, au Niger, au Mali et au
Burkina Faso. Le Mali, le Burkina
Faso, le Bénin et le Togo sont également
reliés au réseau ivoirien.
L’électricité produite au barrage
de Manantali, dans le cadre de
l’Organisation de la mise en
valeur du fleuve Sénégal (OMVS),
est partagée entre le pays hôte - le
Mali - le Sénégal et la Mauritanie.
Cependant, dans l’état actuel des
choses, ces transferts sont très
L’énergie est
indispensable à
l’impulsion de
la croissance
des économies
ouest-africaines.
loin de pouvoir combler les graves
déficits que vivent les récipiendaires,
en particulier les pays
de l’hinterland peu gâtés en
matière d’énergie que sont le
Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Ils ne concernent pas les autres
pays côtiers que sont le Libéria, la
Sierra Leone, la Guinée et la
Guinée-Bissau, qui sont à la
traîne de l’intégration régionale
en raison de leur retard économique
corrélé aux crises politiques
dont ils se dépêtrent peu à peu.
Jouer collectif
La valorisation optimale de toutes
les potentialités énergétiques
locales et la densification des
réseaux transfrontaliers de distribution
permettraient aux
pays producteurs d’exploiter
leurs centrales à plein rendement
et sans risque de surproduction.
Et aux autres pays à
capacité moindre d’avoir, à
meilleur marché, l’électricité
qui leur est vitale, sans devoir
construire des installations coûteuses.
C’est dans cette optique
bien comprise par les autorités
de la région ouest-africaine
qu’en 2000, les 15 Etats membres
de la CEDEAO ont pris la
résolution de lancer un vaste
programme destiné à accroître
l'offre d'électricité dans la
région par la mise en commun
de leurs ressources énergétiques
au moyen de la constitution de
sites de production clés et l'interconnexion
de leurs réseaux
électriques respectifs. Selon les
estimations de la CEDEAO, 5
600 kilomètres de lignes électriques
reliant les réseaux nationaux
seront construits. Il faudra
environ 11,8 milliards de dollars
US pour construire de nouvelles
centrales et installer les nouvelles
lignes nécessaires.
Le programme en est à son stade
embryonnaire d’exécution. Mais
les interconnexions déjà existantes
ou en cours entre certains
pays sont la preuve de son acceptation
par une communauté largement
convaincue que la mise
en commun et le partage des ressources
énergétiques locales
révolutionneraient le secteur de
l'électricité en Afrique de l'Ouest.
La réalisation de ce marché unique
auquel elle aspire dans ce
domaine spécifique, comme dans
tous les autres secteurs de l’activité
économique, lui permettrait
de disposer d'une énergie accessible,
abondante, fiable, sûre et,
sans doute, bon marché. Des
conditions sine qua non pour
répondre durablement aux exigences
des entreprises et des
ménages et aux besoins du développement
intégré de la région
ouest-africaine. ❙
A.F.

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Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007 INTERNATIONAL
23
L’Afrique hors connexion dans
la crise des subprimes
Tandis que Citigroup rachetait cette semaine Amériquest Mortgage, dernière victime de la crise des crédits hypothécaires, l'onde de choc des impayés se tient toujours
loin des rivages d'Afrique.
Par Ihsane El Kadi, Alger
« Crise des subprimes ? De
quoi vous parlez ? » c’est la
réaction à peine feinte d’un
intervenant égyptien à la
Bourse du Caire, «notre problème
ce n’est pas le crédit
immobilier mais les assiettes
foncières indisponibles. » Près
de quatre semaines après le
trou d’air parti des Etats-Unis,
la mousson n’a pas apporté la
crise sur les places financières
africaines. « A l’exception
notable de Johannesburg, les
indices boursiers africains ont
maintenu leur trend à la
hausse durant le mois d’août »,
relève Mohamed Ghernaout,
« A l’exception
notable du JSE,
les indices boursiers
africains ont
maintenu leur trend
à la hausse durant
le mois d’août. »
expert financier à Alger, pour
conclure que « le risque à court
terme est quasi nul pour les
actifs qui font le dynamisme
africain. »
Effets induits
Le cours des actions n’est pas
menacé, mais l’onde de choc
américaine n’est pas sans conséquence
sur le climat des affaires,
même en Afrique, comme l’explique
Cyrille Nkontchou, DG
de LiquidAfrica : « La crise des
subprimes a un effet indirect sur
les places financières africaines
au travers du resserrement du
crédit. En effet, nous avons pu
observer au cours des dernières
semaines un élargissement de la
prime de risque exigée par les
investisseurs pour les pays émergents.
Par exemple, nous avons
noté récemment une augmentation
de la prime de risque d’environ
100 points de base dans une
transaction sur laquelle nous travaillons
actuellement pour une
société internationale dans le sec-
Par Said Djaafer, Alger
Affaiblie à l’intérieur des Etats-
Unis, l’équipe de Bush, qui vient
d’enregistrer le départ de Karl
Rove, a de singulières discordances
avec ses plus fidèles alliés
au sujet de l’Iran. Hamid Karzaï
à Kaboul et Nouri Al-Maliki à
Bagdad ont en effet une appréciation
sensiblement différente,
pour ne pas dire opposée, avec
l’administration Bush sur le rôle
de Téhéran. Ils sont en tout cas
loin de partager les accusations
de « déstabilisation » régulièrement
lancées par Washington.
Sur CNN, le chef du gouvernement
afghan a déclaré le 5 août
dernier que l’action de l’Iran
n’était pas aussi « nuisible »
qu’on la présente à Washington.
A Bagdad, Nouri Al-Maliki, qui
n’est parvenu ni à faire voter la
loi sur le pétrole, ni à préserver
le gouvernement « d’union
nationale », se garde de tout discours
hostile à l’Iran. Au
contraire, c’est l’Iran qui repro-
teur pétrolier au Nigeria. »
Le second effet induit que
prévoit Cyrille Nkontchou,
rejoint en cela par Mohamed
Ghernaout, est « un assèchement
de la liquidité sur le marché.
» Un scénario sans doute
beaucoup moins ample qui ne
nécessitera pas des interventions
de banques centrales
comme en Europe et aux
Etats-Unis.
Prudence avant tout
Mais cette absence de corrélation
des bourses africaines -
hors Afrique du sud - avec l’évolution
des principales places
boursières internationales, bien
que vertueuse selon Cyrille
Nkontchou, est-elle suffisante
pour éviter la contagion ?
Nassim, un banquier à Alger,
est prudent : « Il faut attendre
encore plusieurs semaines pour
savoir à quelle hauteur,
aujourd’hui murmurée, les
grands acteurs financiers mondiaux
se sont vraiment engagés
sur ces produits risqués du crédit
hypothécaire. Il y aura
encore des soubresauts et, in
fine, peut être des pertes qui
occasionneront la disparition de
quelques financements privés
pour les économies africaines. »
Les regards auraient pu légitimement
se tourner ici vers BNP
Paribas qui a été obligé de s’expliquer
auprès de Bercy sur la
suspension de trois fonds adossés
au crédit hypothécaire.
Nassim, qui est proche du dossier
de la privatisation du Crédit
populaire algérien (CPA), dans
lequel BNP Paribas est en
course, rassure : «A Alger, personne
ne pense une seconde que
des pertes éventuelles de BNP
Paribas dans ces prises de risques
subprimes puissent avoir une
conséquence sur ses ambitions de
s’élargir en Algérie et au-delà en
Afrique. Nous ne sommes pas du
tout dans le cas de la banque
Barclay’s qui a vu son offre pour
la reprise de ABN Amro sérieusement
altérée par les pertes subies
dans les impayés de l’immobilier
américain. »
L’Empire, ses alliés et… ses
mines
A moins de dix-huit mois de la fin du mandat de George W Bush, la question n’est pas de savoir si l’administration américaine se lancera dans un conflit avec l’Iran
mais si elle en a les moyens.
che aux Américains leur incapacité
à stabiliser l’Irak.
Une balle dans le pied
Alors que Washington ne rate
pas une occasion pour accuser
l’Iran d’armer les milices chiites
hostiles à la présence américaine,
une étude réalisée par le
Governement Accountability
Au contraire, c’est
l’Iran qui reproche
aux Américains
leur incapacité
à stabiliser l’Irak.
Office (GAO), l’organisme
public américain en charge du
contrôle des comptes publics,
suggère que la principale source
d’approvisionnement en armes
de l’insurrection irakienne est…
américaine. L’étude du GAO,
remise aux parlementaires américains
le 31 juillet dernier,
révèle que 190 000 pistolets et
Entre les gouttes
La contagion, mode d’emploi ?
A Casablanca, un intervenant
évoque la piste des résidences
secondaires au Maroc et en
Tunisie, dont le financement à
partir de fonds européens engagés
sur les risques subprimes
peut se tarir dans le moyen
L’onde de choc
américaine, n’est pas
sans conséquence sur
le climat des affaires,
même en Afrique.
terme. Rien de comparable avec
la panique qui a provoqué la
baisse du taux directeur de la
FED, à rebrousse-poil d’une
politique de resserrement du
crédit de plus de 18 mois. Reste
tout de même le spectre, pour
l’économie africaine, d’une
récession américaine dans le
souffle de l’éclatement de la
bulle de l’immobilier et de l’atterrissage
douloureux de la
consommation des ménages.
Nicolas Bouzou, économiste,
fondateur du cabinet Asterès
(voir encadré), pense, lui, que
« le trou d’air est passé », qu’il n’y
aura pas de récession américaine,
et pas de conséquences à
redouter sur la croissance en
Afrique. Le prix Nobel d’économie
américain Joseph Stigliz
prédit, quant à lui, un contrecoup
sur l’économie réelle : « La
bulle de l'immobilier a incité les
Américains à vivre au-dessus de
leurs moyens, avec une épargne
nette négative au cours des deux
dernières années. Sans le moteur
de la croissance, l'économie américaine
va probablement subir un
ralentissement. » Cours des matières
premières, exportations des
produits manufacturés, cours
du pétrole : « La demande américaine,
si elle venait à baisser,
toucherait plus les exportations
asiatiques et européennes, pronostique
Mohamed Ghernaout.
L’Afrique peut vraiment passer
entre les gouttes du risque subprime.
»❙
fusils automatiques AK-47
livrés en 2004 et 2005 par les
Etats-Unis aux forces gouvernementales
irakiennes avaient disparu,
soit quasiment la moitié
de l'arsenal distribué. D’après
cette même étude, l’armée américaine
est incapable de retrouver
135 000 gilets pare-balles et
11 000 casques censés avoir été
remis aux autorités irakiennes.
Sans surprise, un haut responsable
du Pentagone a déclaré au
Washington Post, qu’une partie
de ces armes est vraisemblablement
tombée entre les mains de
l'insurrection irakienne. Voilà
des « alliés » très peu sûrs dans
un Irak en transe sanglante où
« l’ennemi » iranien dispose de
solides atouts. Mais le pire, ces
dernières semaines, est l’affaiblissement
politique du général
Pervez Musharraf, l’autocrate
« ami » du Pakistan. L’assaut
lancé le 10 juillet dernier
contre la Mosquée rouge
d’Islamabad, sanctuaire des
islamistes radicaux, a constitué
« L’Afrique du Sud est moins exposée que les pays de l’Est »
Nicolas Bouzou est économiste
et fondateur du cabinet
Asterès. Il commente
l’exposition particulière de
l’Afrique du Sud à la crise
des subprimes :
« Pendant la crise, le
Johannesburg Stock Exchange
a perdu 6%, c’est-à-dire un
petit peu plus que la moyenne
des grandes places boursières.
Il reste un marché émergent,
donc les mouvements
sont plus brusques que sur
le CAC 40 ou sur le
Standard & Poors. Le marché
est plus étroit. Depuis le
22 août, le JSE a bien
rebondi. Le déficit de la
balance courante (déficit
commercial plus balance
des services) est relativement
important. Asterès prévoit
un déficit courant de 6%
en 2007. Il y a là peut-être
une rupture. Les zones tribales
sont en ébullition et les attaques
suicide se sont multi-
Une dette publique
gigantesque
qui atteint
10 000 milliards
de dollars alors
qu’elle était
de 5800 milliards
en 2001
pliées. A cette radicalisation
des islamistes s’ajoute une
contestation de plus en plus
forte des courants libéraux qui
ont fait du président de la
Cour suprême, Iftikhar Mohamed
Chaudhry, leur symbole. La
Cour suprême a en effet
infligé un terrible camouflet
politique à Musharraf, rétablissant
Mohamed Chaudhry
dans ses fonction alors qu’il en
avait été écarté brutalement.
L’affaiblissement politique de
Les Américains ont vécu au dessus de leur moyens.
un risque. Dans une période
de turbulences boursières,
les investisseurs s’intéressent
avant tout aux grands déséquilibresmacroéconomiques
extérieurs. Ils se demandent
quels sont les pays qui
auront le plus besoin de
financements. Ce sont ces
pays qui effraient le plus les
investisseurs et donc ceux
qui seraient le plus touchés
par une crise boursière.
L’économie sud-africaine
dépend en grande partie
des capitaux extérieurs.
Cela n’est pas forcément
une mauvaise chose à long
terme, car l’économie est
dynamique, la demande
intérieure est forte et le déficit
de la balance courante
n’est pas forcément malsain
en soi. Mais il est vrai qu’en
période de crise boursière
cela peut effrayer. En même
Musharraf est tel que Washington,
qui l’a constamment soutenu, le
pousse à conclure une alliance
avec Benazir Bhutto. Cette fragilité
des alliés, que ce soit en Irak,
en Afghanistan et de manière
plus inquiétante au Pakistan
tend à rendre moins évidente
une opération militaire contre
l’Iran. Mais ce ne sont pas les
alliés seulement qui sont en
cause.
La chute de Rome
Le 7 août dernier, David
M Walker, le responsable de
Government Accountability
Office (GAO), a fait un discours*
alarmiste sur l’état des
Etats-Unis en n’hésitant pas à
évoquer la « chute de Rome ».
Dans le document de 14
pages, le contrôleur général
des Etats-Unis décrit une
Amérique minée par ses problèmes
structurels et dont
l’aptitude à faire face à la
mondialisation est menacée
par des politiques « insoute-
temps, la dette extérieure
est relativement faible, environ
12% du PIB. C’est quelque
chose que les investisseurs
savent. Donc, je ne
suis pas plus inquiet que
cela. Du point de vue de la
crise financière, les économies
émergentes les plus vulnérables
se situent plutôt
dans les pays de l’Est. Là, il
existe vraiment d’énormes
déséquilibres extérieurs.
Disons que l’économie sudafricaine
présente des risques
plus importants que
des pays à excédent courant
comme la Chine ou
même la Russie. C’est donc
un pays à surveiller si la
crise boursière réapparaît. »
Propos recueillis par
Christelle Marot.
nables ». David M Walker cite
notamment une dette publique
gigantesque qui atteint
10 000 milliards de dollars
alors qu’elle était de 5800 milliards
en 2001 et qui rendend
les Etats-Unis trop dépendants
de l’épargne étrangère.
Le coût de la guerre en Irak et
en Afghanistan y est sans
doute pour quelque chose.
M. Manouchehr Mottaki, ministre
iranien des Affaires étrangères,
avait apparemment
cette situation à l’esprit en
déclarant il y a quelques
semaines que « les Américains
ne sont pas dans une position
pour infliger une nouvelle
guerre au contribuable américain
». Mais peut-être sa
conclusion est-elle trop
rationnelle. A Washington,
même affaiblis, les idéologues
sont encore très présents… au
moins pour une année et
plus. ❙
*www.gao.gov/cghome/d071188cg.pdf

24
Par Chérif Elvalide Seye, Dakar
Il est grand, la barbe poivre et
sel, et les cheveux cachés sous
un bonnet de laine, celui-là
même rendu célèbre par le charismatique
leader indépendantiste
bissau-guinéen
assassiné avant le terme
de son combat,
Amilcar Cabral.
Sautant de son
champ, dans le
lointain Sénégal
oriental qu’il ne
quitte qu’en
grommelant, à
un avion
pour aller porter la bonne
parole paysanne dans une tribune,
Mamadou Cissokho multiplie
coups d’éclat et coups de
gueule.
Coup d’éclat ce 26 janvier 2003,
quand il réunit des milliers
d’agriculteurs, 37 000, préciset-il,
au stade Léopold Senghor
de Dakar pour se faire entendre
du gouvernement. L’alternance
politique était intervenue depuis
trois ans, mais le nouveau gouvernenent,
porté par une
immense adhésion populaire, se
comportait vis-àvis
des paysans, à
croire Cissokho,
exactement comme
le régime socialiste
balayé au terme de
quarante ans de
pouvoir sans partage.
« Hier comme
aujourd’hui, explique
Mamadou
Cissokho, le pouvoir
politique doute
de notre représentativité,
ou alors nous prête
des desseins politiques. Nous
avons alors réuni ce monde venu
de tous les coins du Sénégal pour
démontrer que nous existons du
village au sommet et que nous
ne sommes pas dans une logique
politicienne. Nous ne sommes
pas un mouvement politique
mais un mouvement social intéressé
par l’avenir de notre
pays. »
Les coups de gueule, ils les multiplient
aussi. Mamadou
Cissokho n’est décidément pas
« ce paysan africain qui depuis
des millénaires vit avec les saisons,
dont l'idéal de vie est
d'être en harmonie avec la
nature, qui ne connaît que
l'éternel recommencement du
temps rythmé par la répétition
sans fin des mêmes gestes et des
mêmes paroles. Dans cet imaginaire
où tout recommence toujours,
il n'y a de place ni pour
l'aventure humaine, ni pour
l'idée de progrès », décrit par le
président français Nicolas
Sarkozy, s’adressant depuis
Dakar à toute l’Afrique, le 26
juillet dernier.
Ses prises de positions, frappées
du bon sens paysan, ont
déjà fait vaciller maintes certitudes
d’experts. D’un mot, il
pourfend le Nouveau partenariat
pour le développement
économique de l’Afrique,
NEPAD. « Le volet agricole du
NEPAD a été victime de la logique
Banque mondiale/Usaid
(agence américaine pour le
développement international).
La difficulté fondamentale est
que la NEPAD a été une vision
des chefs d’Etat africains qui a
rapidement quitté le continent
pour se retrouver au G8 avant
d’avoir fait l’objet d’une digestion
par les populations, les
groupes socioprofessionnels et les
acteurs de l’Afrique. Il n’y a pas
eu de consensus profond pour
que cela puisse être porté par le
continent. »
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE
Les accords pour le partenariat
économique en négociation
avec l’Union européenne n’ont
pas meilleur sort. « Si nous
signons le 31 décembre, ultimatum
des Européens, nous sommes
morts. L’UE fait miroiter 23
milliards d’euros pour la coopération,
et nos gouvernants en
sont aveuglés. Il est difficile de
leur faire croire qu’il y a d’autres
alternatives. L’Europe a engagé
les négociations après avoir
construit un marché agricole
régional, un système financier,
une union économique qui lui
permet de parler d’une voix
dans le monde, après avoir fini
de transformer son agriculture
et son industrie. Nous, à quel
niveau sommes-nous ? Nous
sommes importateurs de tout
(médicaments, informatique,
téléphonie, automobiles,
trains, avions...). Notre seul
petit avantage par rapport à
l’Occident, c’est notre agriculture.
L’Afrique de l’Ouest est
premier producteur mondial de
cacao, 3 e ou 4 e d’ananas, 2 e de
coton, mais nous n’avons pas
encore trouvé moyen de les valoriser.
95% du coton exporté est
brut. Il faut régler ces questions
avant de songer à rivaliser avec
l’Europe. Ailleurs, ce sont les
intéressés qui définissent leurs
propositions. En Afrique, nos
gouvernants n’ont aucune
capacité de proposition.
Dans le débat avec
l’Europe, 95% des propositions
viennent de l’Europe. C’est
frustrant. C’est cela qui nous
décourage. Si nous voulons
avancer, la vision doit partir
d’ici, les stratégies élaborées en
partenariat avec tous les groupes
d’acteurs par nos experts. »
Le grave problème aux yeux de
Cissokho, c’est que l’on veut
ignorer la nature de l’agriculture
africaine. « L’Afrique, à
part l’Afrique du Sud, a la particularité
d’avoir comme base de
son agriculture l’exploitation
agricole familiale. Pour mobiliser
les paysans, il faut qu’on leur
donne de l’espoir, et l’espoir,
c’est une transformation maîtrisée
contrairement à cette
transformation verticale que les
bailleurs de fonds veulent imposer
à nos gouvernements en nous
obligeant à faire la concentration
des exploitations agricoles,
au lieu d’un processus de
modernisation de l’agriculture
familiale. Cela n’a pas de sens.
On nous reproche d’avoir une
agriculture archaïque, d’être
trop dispersés. Pourtant, c’est
cette agriculture qui a permis de
passer de 300 000 tonnes de
coton à 3 000 000 de 1980 à
aujourd’hui. Donc cette agriculture
familiale n’est pas archaïque,
elle est capable d’innovations.
Ce que les paysans africains
ont fait en trente ans,
l’Europe l’a réalisé sur un siècle.
Nous ne pouvons pas faire l’économie
de ce que les autres ont
fait pour développer leur agriculture.
Il n’y a pas d’autre voie.
Il faut d’abord une volonté politique
affichée, des ressources
publiques sur des dizaines d’années
(alors que 80% des financements
de l’agriculture viennent
des financements extérieurs et
comme disent les wolofs, celui
qui te prête des yeux te dit où il
faut regarder), des protections,
de la formation, le développement
de la recherche agronomique,
etc. C’est un paquet
connu. »
Pourfendant les recommandations
libérales qui conseillent
d’acheter au meilleur prix,
Cissokho prévient : « Le Sénégal
consacre 610 millions d’euros
par an pour acheter de la nourriture
à l’étranger. C’est à peu
près la même chose pour le Mali,
le Burkina Faso... On nous dit
qu’il vaut mieux acheter à l’extérieur
les produits agricoles qui
sont bon marché. Que feronsnous
dans dix, quinze ans,
quand la Chine, ainsi que le
Les Afriques - N° 2 - 5 au 11 septembre 2007
Mamadou Cissokho : « Si nous
signons le 31 décembre, nous
sommes morts ! »
Mamadou Cissokho est la figure de proue du combat des paysans ouest-africains. Un activiste agricole qui ne craint pas de délaisser ses cultures pour les tribunes
internationales. Le combat, pour lui, est le même partout : assurer la viabilité de l’agriculture africaine.
« Quand un paysan
perd aujourd’hui
sa terre, il devient
un clochard.
Tu le trouves sur
une pirogue pour
aller en Espagne. »
Défense
de l’arachide
Ne craignant décidément,
pas de ramer à contre-courant,
Mamadou Cissokho
est un grand défenseur de
l’arachide, la production
agricole phare du Sénégal
qui a fait l’objet d’attaques
en règle, y compris au
niveau le plus élevé de
l’Etat. « L’arachide est un
produit stratégique pour
le Sénégal », assure-t-il.
« L’arachide a trois bénéfices
pour le paysan : il
mange l’arachide, il vend
l’arachide et ses animaux se
nourrissent des fanes d’arachide.
Nous devons nous
occuper de l’arachide »,
soutient-il avec conviction.
Sa longue expérience de
trente cinq années dans la
production et le syndicalisme
agricoles donne un
poids particulier à ses
déclarations.
« Ce que nous avons
fait en trente ans,
l’Europe l’a réalisé
sur un siècle. »
Date de naissance ? «1946»,
lâche Mamadou Cissokho.
« Quoi 1946 ? » « Vous
savez, à l’époque… ». On
aura compris que, quatorze
ans avant l’indépendance et
dans le village reculé de
Kounkané, à la frontière guinéenne,
le bureau de l’officier
d’état-civil n’était pas le
lieu de rendez-vous de prédilection
des chefs de famille.
Le petit Cissokho va à
l’école, comme la plupart
des enfants de son âge, mais
pas pour longtemps. Juste le
temps de décrocher le
Certificat d’études primaires
élémentaires (Cepe). Quand
on lui demande combien de
diplômes il a, la réponse
fuse : « Zéro diplôme ! »,
avant qu’il ne se ravise pour
citer cet unique parchemin
qui témoigne de son éphémère
passage sur les bancs
de l’école. Pourtant, l’école
va le happer une seconde
fois. Cela se passe au Mali,
entre 1967 et 1972, cinq
années durant lesquelles il va
enseigner, avaler la poussière
de la craie, comme
pour payer sa dette à l’institution
dispensatrice de savoir.
Ces cinq années représentent
le seul temps d’activité « hors
agriculture » que Mamadou
Cissokho a eu dans sa vie.
Paysan dans l’âme, fermier
de profession, Mamadou
Cissokho projette l’image
d’un homme peu économe
de son énergie, de sa force,
de son être. Une vie de dur
labeur semble l’avoir vacciné
contre toutes les formes de
souffrance physique.
Profil de lutteur, ventre légère-
montrent les études, sera importatrice
de riz ? »
Quand on lui souligne que la
production agricole américaine
est assurée par 4% de la population,
il rétorque avec gourmandise,
pressé de mettre le doigt
sur les dures réalités : « Quand
un paysan perd aujourd’hui sa
terre, il devient un clochard. Tu
le trouves sur une pirogue pour
aller en Espagne, ou dans les villes
africaines avec de la drogue.
En 1960, il y avait 80% de
ruraux au Sénégal, il n’en reste
plus que 54%. Où sont les autres
? Dans les bidonvilles autour de
Dakar. Qu’est-ce qu’ils font ? En
2030 ou 2040, vous aurez quatre
ou cinq villes de plus de dix millions
d’habitants. Vous imaginez
cela ? Ce qui peut l’empêcher,
c’est la modernisation de l’agri-
« Zéro diplôme ! »
ment bedonnant, Mamadou
Cissokho arbore perpétuellement
un bonnet qui lui
confère une vague ressemblance
avec Amilcar
Cabral, le héros de la lutte
contre le colon portugais.
Une fine moustache poivre
et sel éclaire son visage qui
pétille d’intelligence et de
malice.
Mamadou Cissokho possède
une exploitation familiale
de 42 ha à Thialène,
dans l’arrondissement de
Koumpentoum, département
de Tambacounda, où il produit
des céréales (mil souna,
maïs, sorgho) ainsi que de
l’arachide et du niébé (pour
la consommation humaine et
pour le fourrage) tout en élevant
chèvres, moutons,
vaches, chevaux et ânes. Une
exploitation familiale, précise-t-il
rapidement. Rien à
voir, malgré d’éventuelles
apparences, avec une ferme
américaine. « Je souffre des
aléas de l’agriculture, une activité
très compliquée au Sahel.
Il y a trop de risques naturels,
écologiques et autres qui sont
liés à la faiblesse endémique
de la productivité. »
Ce syndicaliste paysan
regrette surtout l’absence,
depuis l’indépendance, d’une
vraie politique agricole de
l’Etat. Entre les lignes de son
discours, on perçoit une très
nette déception à l’endroit de
ce qu’il appellerait volontiers
une impéritie de l’Etat sous
trois présidents de la
République. Une politique
agricole qui tarde, aujourd’hui
encore, à prendre forme,
près d’un demi-siècle après
l’accession du Sénégal à la
culture familiale grâce à des
investissements soutenus.
L’Occident a réussi sa transition
agricole parce que les paysans
qui quittaient l’agriculture
avaient d’autres débouchés.
« Notre seul petit
avantage par rapport
à l’Occident, c’est
notre agriculture »
L’industrie pouvait absorber les
chômeurs agricoles. Une transformation
sociale, c’est deux,
trois générations, 50/75 ans.
Chaque homme veut son bien,
mais on ne peut pas sauter dans
le vide parce qu’on nous promet
que ce sera mieux. Une transformation
sociale en cinq à dix ans,
c’est de la folie. » ❙
souveraineté internationale.
Cissokho en est meurtri.
Prix René Dumont pour le
développement du monde
rural en 2001, Mamadou
Cissokho a étrenné le poste
de président de nombreuses
organisations. Président d’honneur
du CNCR, il a été président
de ce syndicat entre
1993 et 2001 et président
du Fongs (Fédération des
organisations non gouvernementales
du Sénégal) de
1990 à 1995. Il est, depuis
1995, président de l’Association
sénégalaise pour la
promotion du développement
à la base. Il préside
également le Réseau des
organisations paysannes et
producteurs agricoles de
l’Afrique de l’Ouest (ROPPA),
qui regroupe les professionnels
des quinze pays membres
de la Communauté économique
des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (CEDEAO).
Cissokho a été membre du
Conseil économique et social
des Etats UE-ACP (pays de
l’Union européenne et pays
d’Afrique, des Caraïbes et
du Pacifique) de 1998 à
2002.
Humble, sobre, Mamadou
Cissokho est un homme de
conviction et de mesure.
Marié à deux épouses
et père de cinq enfants,
Mamadou Cissokho est un
homme affable. Son amour
de l’agriculture ne lui vient
pas seulement de ses origines
paysannes mais aussi
d’un besoin de « vivre et de
défendre nos valeurs culturelles
positives. »