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L'Occident s'autorise ce qu'il interdit à l'Afrique

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BOURSE<br />

Kenya : une mutuelle veut entrer<br />

en bourse.<br />

Page 6<br />

La mine dope Johannesburg,<br />

la finan<strong>ce</strong> punit le Caire.<br />

Page 9<br />

Performan<strong>ce</strong>s des fonds Afrique,<br />

Moyen-Orient et islamiques.<br />

Page 10<br />

Performan<strong>ce</strong>s des fonds matières<br />

premières, métaux précieux<br />

et énergies.<br />

Page 10<br />

Addoha mis en difficulté par<br />

son business plan.<br />

Page 11<br />

BANQUE, ASSURANCES<br />

« Un pont entre la diaspora<br />

et les promoteurs immobiliers<br />

ivoiriens. »<br />

Page 6<br />

PRODUITS DE BASE<br />

L’Egypte veut cultiver son blé<br />

en Ouganda.<br />

Page 13<br />

Après la crise, les marchés <strong>à</strong><br />

terme se dopent au café.<br />

Page 13<br />

ENTREPRISES ET MARCHéS<br />

MTN Côte d’Ivoire s’ouvre des<br />

voies dans le fixe et l’internet.<br />

Page 18<br />

Lobbyiste, un métier en pleine<br />

expansion.<br />

Page 20<br />

Délocalisation : les pays aux<br />

salaires les moins chers.<br />

Page 14<br />

Textile: la Tunisie veut passer<br />

au produit fini.<br />

Page 15<br />

éCONOMIE<br />

Afrique de l’Ouest : la Banque<br />

<strong>ce</strong>ntrale déplore la forte<br />

inflation.<br />

Page 9<br />

Le rating S&P des pays africains<br />

demeure stable.<br />

Page 16<br />

Afrique <strong>ce</strong>ntrale : inadéquation<br />

du système judiciaire.<br />

Page 17<br />

Les Guinéens n’ont toujours pas<br />

accès <strong>à</strong> leur « coffre-fort ».<br />

Page 20<br />

« Aujourd’hui, c’est la Chine qui<br />

porte l’équilibre du monde. »<br />

Page 23<br />

POLITIQUE<br />

L’Africom opérationnel, mais<br />

hors d’Afrique.<br />

Page 21<br />

Le boomerang afghan au Pakistan.<br />

Page 23<br />

www.lesafriques.com<br />

Le journal de la finan<strong>ce</strong> africaine<br />

Hebdomadaire<br />

Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 47 : 9 au 15 octobre 2008<br />

L’Occident s’autorise <strong>ce</strong> qu’il<br />

<strong>interdit</strong> <strong>à</strong> l’Afrique<br />

L’Amérique sauve ses banques en faisant voter<br />

par le Congrès un plan de 700 milliards,<br />

l’Europe préserve son système en convoquant<br />

un G4. Au final, il s’agit de sauver des institutions<br />

bancaires en nationalisant <strong>à</strong> tour de<br />

bras, quitte <strong>à</strong> violer les sacro-saintes lois du<br />

marché. Il y a vingt ans, l’Afrique de l’Ouest<br />

n’avait pas droit <strong>à</strong> <strong>ce</strong>tte solution. Sous l’enca-<br />

La crise pourrait coûter<br />

2 points de croissan<strong>ce</strong> <strong>à</strong><br />

l’Afrique<br />

Thoko Khaime, directeur Afrique d’Exclusive Analysis.<br />

Délocalisation: comparaison des<br />

salaires par pays<br />

Le top 5 des salaires les moins chers est composé<br />

de Madagascar, de la Moldavie, de l’Ile<br />

Mauri<strong>ce</strong>, du Sénégal et de l’Algérie. Un ré<strong>ce</strong>nt<br />

benchmarking de Dimension Data livre ses<br />

réponses. Le Maroc se taille la part du lion<br />

mais doit améliorer son offre technologique<br />

pour contrer la montée des salaires, la Tunisie<br />

Un Forum économique maghrébin<br />

annuel <strong>à</strong> partir de 2010<br />

drement du FMI et de la Banque mondiale,<br />

le continent a perdu un tiers de ses établissements<br />

bancaires emportés par la crise. Tout le<br />

contraire des mesures adoptées aujourd’hui.<br />

Quelle leçon le continent africain devra-t-il<br />

tirer de <strong>ce</strong>tte crise ?<br />

Lire en page 5<br />

Réagissant <strong>à</strong> nos questions con<strong>ce</strong>rnant les répercussions<br />

de la crise financière en Afrique,<br />

Thoko Khaime, directeur Afrique d’Exclusive<br />

Analysis est catégorique : <strong>à</strong> terme, avec l’intégration<br />

des marchés boursiers, le continent<br />

risque de subir les conséquen<strong>ce</strong>s d’une inévitable<br />

baisse des prix de matières premières.<br />

« Il ne faut pas oublier que <strong>ce</strong>s pays africains ont<br />

enregistré de fort taux de croissan<strong>ce</strong>s <strong>ce</strong>s dernières<br />

années, soutenues en général par la demande<br />

en matières premières », avertit l’expert qui<br />

rappelle qu’une baisse de 18% de la demande<br />

des matières premières en Afrique se traduirait<br />

par un déclin d’au moins 2% du PIB.<br />

Lire en page 3<br />

doit user de même pour dépasser les inconvénients<br />

d’un marché numériquement limité.<br />

Quant <strong>à</strong> l’Algérie, elle a opté pour un chemin<br />

de développement inverse de <strong>ce</strong>lui de ses voisins<br />

maghrébins en matière d’offshoring.<br />

Lire en page 14.<br />

Me Ali Sahah Ben Hadid, partisan convaincu du<br />

Maghreb uni, travaille depuis trois ans <strong>à</strong> la mise sur<br />

pied de FEM, un grand forum destiné <strong>à</strong> rapprocher<br />

les intérêts économiques du Maroc, de l’Algérie et<br />

de la Tunisie.<br />

Lire en page 19 Me Ali Sahah Ben Hadid.<br />

Le FMI de Dominique Strauss-Kahn recommande l’utilisation<br />

des fonds publics pour sauver les banques.<br />

Faut-il jeter les<br />

produits structurés<br />

aux orties ?<br />

Après la bronca soulevée par tout <strong>ce</strong> qui ressemble de près<br />

ou de loin <strong>à</strong> de la spéculation, l’heure est <strong>à</strong> l’accalmie. Faut-il<br />

obliger les banques <strong>à</strong> renon<strong>ce</strong>r définitivement <strong>à</strong> la technique<br />

avancée des produits structurés qui leur permet d’améliorer le<br />

couple risque/rendement ? Dans quelle proportion, <strong>ce</strong>s produits<br />

sont-ils responsables de la crise de liquidités qui touche<br />

le système bancaire occidental ? Roger Stump, de la société<br />

Aurelys SA (Genève), spécialiste dans la fabrication des produits<br />

structurés répond <strong>à</strong> nos questions.<br />

Lire en page 5<br />

Attijariwafa Bank<br />

dévoile son plan 2012<br />

Mohamed El Kettani.<br />

Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Fran<strong>ce</strong> 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD<br />

Fort de ses bonnes performan<strong>ce</strong>s<br />

au terme du premier semestre<br />

2008, la première banque<br />

marocaine dévoile ses ambitions<br />

pour 2012. En gros, consolider<br />

le leadership au Maroc, développer<br />

les standards modernes de<br />

contrôle de risques, améliorer la<br />

qualité du servi<strong>ce</strong> et jouer un rôle<br />

de premier plan dans les régions<br />

du Maghreb, de l’UEMOA et de<br />

la CEMAC. Une ambition qui<br />

repose sur des fondamentaux<br />

solides, un actionnariat engagé<br />

et un management convaincu<br />

que la banque de détail <strong>à</strong> l’international<br />

peut représenter <strong>à</strong><br />

terme jusqu’<strong>à</strong> un tiers du PNB<br />

du groupe.<br />

Lire en page 8


2 Condensé Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

6Afrique<br />

du Sud<br />

ford prévoit de réduire de<br />

20% le nombre de travailleurs<br />

Le constructeur automobile<br />

Ford Motor Co. a annoncé son<br />

intention de réduire de 20%<br />

le nombre de ses travailleurs<br />

dans le pays, invoquant un<br />

ralentissement de l’économie<br />

et une hausse des prix des matières<br />

premières. Quelque 800<br />

emplois sont con<strong>ce</strong>rnés par le<br />

li<strong>ce</strong>nciement dans deux usines.<br />

Les ventes de véhicules ont<br />

chuté de 30% le mois dernier,<br />

atteignant 40 395 unités, soit la<br />

plus importante baisse depuis<br />

septembre 1994.<br />

un accord commercial préférentiel<br />

en discussion avec<br />

l’inde<br />

Le gouvernement a entamé des<br />

discussions avec l’Inde au sujet<br />

d’un accord commercial préférentiel<br />

destiné <strong>à</strong> faciliter les<br />

échanges entre les deux pays.<br />

L’accord devrait couvrir quelque<br />

1000 lignes de produits<br />

pouvant bénéficier d’une libéralisation<br />

des tarifs douaniers.<br />

Les exportateurs ont également<br />

été sollicités pour proposer<br />

des mesures non tarifaires,<br />

déj<strong>à</strong> utilisées en Inde. Les parties<br />

devraient se rencontrer <strong>ce</strong><br />

mois-ci pour trouver une liste<br />

consensuelle de produits. Une<br />

autre rencontre est également<br />

prévue en novembre.<br />

Ar<strong>ce</strong>lorMittal va réduire ses<br />

prix de 10%<br />

Pour la 2 e fois <strong>ce</strong>tte année,<br />

Ar<strong>ce</strong>lorMittal South Africa<br />

Ltd. va réduire ses prix de 10%<br />

sur les produits longs et plats<br />

en raison de la baisse de la<br />

demande. Le prix de base va<br />

baisser de 1000 rands (120 $)<br />

la tonne <strong>à</strong> partir de novembre,<br />

a annoncé le sidérurgiste. A<br />

noter que la compagnie avait<br />

relevé ses prix au moins 7 fois<br />

consécutives <strong>ce</strong>tte année pour<br />

les porter d’environ 25% en<br />

avril dernier.<br />

6Algérie<br />

retrait d’agrément pour une<br />

société de leasing<br />

Le Conseil de la monnaie et du<br />

crédit (CMC) a décidé de retirer<br />

l’agrément de la Société algérienne<br />

de leasing immobilier<br />

(SALEM, Spa), agréée depuis le<br />

28 juin 1997. Le communiqué<br />

de la Banque <strong>ce</strong>ntrale faisant<br />

état de <strong>ce</strong> retrait n’explique pas<br />

les causes de <strong>ce</strong>tte décision.<br />

5 e pla<strong>ce</strong> des pays destinataires<br />

des ide en Afrique<br />

Dans le rapport de 2008 sur<br />

l’investissement dans le monde<br />

de la Conféren<strong>ce</strong> des Nations<br />

Unies pour le commer<strong>ce</strong> et<br />

le développement (Cnu<strong>ce</strong>d),<br />

l’Algérie occupe la 5 e pla<strong>ce</strong> des<br />

pays destinataires des investissements<br />

directs étrangers<br />

(IDE) sur le continent africain.<br />

Durant la période 2006-2007<br />

les investissements cumulés<br />

ont atteint les 3,4 milliards $. Le<br />

pays est devancé par le Nigeria,<br />

l’Egypte, l’Afrique du Sud et la<br />

Libye en termes de montants<br />

des investissements étrangers.<br />

l’iranienne Nastran electric<br />

obtient un contrat de 24 millions<br />

d’euros<br />

La compagnie nationale des<br />

hydrocarbures Sonatrach et<br />

la société iranienne Nastaran<br />

Electric ont signé un contrat<br />

de réalisation d’un réseau de<br />

transformation et de distribution<br />

électrique dans la région de<br />

Haoud El Hamra. D’une durée<br />

de 25 mois et d’un montant<br />

global de près de 24 millions<br />

d’euros, le projet consiste en<br />

la fourniture et l’installation<br />

d’équipements électriques des<br />

transformateurs dotés d’un<br />

système de contrôle commande.<br />

Il est également prévu<br />

la construction d’un bâtiment<br />

de contrôle pour le dispatching<br />

et la signalisation de tous les<br />

postes de distribution. Nastran<br />

a été déclarée éligible parmi les<br />

7 sociétés ayant soumissionné<br />

<strong>à</strong> l’appel d’offres national et<br />

international.<br />

un administrateur <strong>à</strong> la tête<br />

de la CNMA-Banque<br />

La commission bancaire (CB)<br />

de la Banque d’Algérie a annoncé<br />

la désignation d’un administrateur<br />

provisoire auprès<br />

de la Caisse nationale de la<br />

mutualité agricole (CNMA)<br />

Banque. Cette mesure intervient<br />

après examen de la situation<br />

de la CNMA Banque. La<br />

CB avait noté qu’« <strong>à</strong> la lumière<br />

des informations portées <strong>à</strong> la<br />

connaissan<strong>ce</strong> et au vu des piè<strong>ce</strong>s<br />

contenues dans le dossier, il ressort<br />

que les conditions normales<br />

de gestion de la CNMA Banque<br />

ne sont plus assurées ».<br />

6BéNiN<br />

les exportations de crevettes<br />

vers l’ue relancées<br />

Le gouvernement s’est doté<br />

d’un projet d’appui aux filières<br />

halieutiques, en vue de<br />

relan<strong>ce</strong>r les exportations de<br />

crevettes vers l’Union européenne.<br />

Ce projet « vise essentiellement<br />

<strong>à</strong> l’amélioration des<br />

conditions de manutention et<br />

de conditionnement des crevettes<br />

pêchées sur le Lac Ahémé »,<br />

a affirmé Catherine Hounkpè,<br />

directri<strong>ce</strong> des pêches. Le coût<br />

global de <strong>ce</strong> projet est de 1,9<br />

milliard FCFA, financé entièrement<br />

par la Belgique.<br />

le fMi réclame plus d’efforts<br />

de redressement économique<br />

Le Fonds monétaire international<br />

(FMI) encourage le gouvernement<br />

<strong>à</strong> poursuivre les efforts<br />

de redressement économique<br />

du pays entamés depuis l’avènement<br />

du président Yayi Boni au<br />

pouvoir en avril 2006. « L’activité<br />

économique reste soutenue, la<br />

croissan<strong>ce</strong> du PIB réel devrait<br />

s’accélérer encore pour atteindre<br />

5,1% en 2008, contre 4,6% en<br />

2007, en dépit de la crise alimentaire<br />

et énergétique », selon la déclaration<br />

publiée <strong>à</strong> l’issue d’une<br />

mission du FMI <strong>à</strong> Cotonou du<br />

10 au 24 septembre.<br />

6CAMerouN<br />

une rallonge budgétaire de<br />

206 milliards fCfA pour 2008<br />

Le budget de l’Etat pour<br />

l’exerci<strong>ce</strong> 2008 a été augmenté<br />

de 206 milliards de FCFA.<br />

L’enveloppe globale passe ainsi<br />

de 2276 <strong>à</strong> 2482 milliards de<br />

FCFA. Le Ministère des finan<strong>ce</strong>s<br />

explique que <strong>ce</strong>tte mesure<br />

vient pour résorber le surplus<br />

budgétaire, induit par l’augmentation<br />

des salaires (15%)<br />

des agents de la fonction publique<br />

en mars dernier, et la<br />

baisse des droits de douanes<br />

sur <strong>ce</strong>rtaines denrées.<br />

la SoNArA veut doubler<br />

sa production de carburant<br />

dans 3 ans<br />

La Société nationale de raffinage<br />

(SONARA) veut doubler sa<br />

production de carburant d’ici<br />

2011 pour atteindre 4 millions<br />

de tonnes par an, au terme des<br />

travaux d’extension de l’usine.<br />

La société a inscrit un vaste<br />

programme d’investissement<br />

qui devra mobiliser près de<br />

300 milliards de FCFA d’ici les<br />

trois prochaines années.<br />

6CAp-Vert<br />

l’extension du port de<br />

palmeira sera financée par<br />

la Bei<br />

La Banque européenne d’investissement<br />

(BEI) va finan<strong>ce</strong>r<br />

le projet d’extension et<br />

de modernisation du Port de<br />

Palmeira, dans l’île de Sal. Le<br />

montant du finan<strong>ce</strong>ment est<br />

de 47 millions d’euros.<br />

Création d’une banque d’investissement<br />

avec l’Angola<br />

Une banque d’investissement,<br />

dénommée Banque africaine<br />

d’investissements (BAI) Cap-<br />

Vert, a été lancée ré<strong>ce</strong>mment<br />

avec des capitaux cap-verdiens<br />

et angolais. La BAI Cap-Vert<br />

est dotée d’un capital social<br />

de 90 millions détenu <strong>à</strong> 71%<br />

par BAI-Angola, <strong>à</strong> 19% par la<br />

compagnie pétrolière angolaise<br />

SONANGOL, et <strong>à</strong> 10%<br />

par l’entreprise cap-verdienne<br />

SOGEI. Le BAI Cap-Vert prévoit<br />

de décrocher 15% du marché<br />

cap-verdien dans 3 ans.<br />

6CeNtrAfrique<br />

le satisfecit du fMi en matière<br />

de bonne gouvernan<strong>ce</strong><br />

Le Fonds monétaire international<br />

(FMI) a exprimé sa<br />

satisfaction fa<strong>ce</strong> aux avancées<br />

enregistrées en matière de<br />

bonne gouvernan<strong>ce</strong>. « Les résultats<br />

obtenus en matière de finan<strong>ce</strong>s<br />

publiques sont encourageants,<br />

les re<strong>ce</strong>ttes ont augmenté<br />

comme prévu et les dépenses<br />

ont été gérées avec pruden<strong>ce</strong> »,<br />

a déclaré Martin Pétri, responsable<br />

de la délégation du<br />

Fonds chargée de faire le point<br />

de la 2 e revue du programme<br />

avec le gouvernement. Selon<br />

lui, l’activité économique a<br />

résisté aux perturbations dans<br />

la fourniture de l’électricité, <strong>à</strong><br />

la hausse de l’inflation et au<br />

ralentissement des principales<br />

exportations, tandis que<br />

la croissan<strong>ce</strong> du PIB a atteint<br />

3,5% <strong>ce</strong>tte année. Une 3 e revue<br />

du programme est prévue en<br />

novembre/dé<strong>ce</strong>mbre 2008.<br />

6CoMoreS<br />

Assainissement des finan<strong>ce</strong>s<br />

publiques<br />

Le gouvernement a adopté une<br />

série de mesures destinées <strong>à</strong><br />

assainir les finan<strong>ce</strong>s publiques<br />

en vue de pouvoir conclure,<br />

au courant de <strong>ce</strong> mois, un<br />

programme d’urgen<strong>ce</strong> postconflit<br />

avec le FMI. Parmi <strong>ce</strong>s<br />

mesures, il a été décidé du gel<br />

du recrutement des fonctionnaires,<br />

la réduction de 35 <strong>à</strong> 26<br />

du nombre des portefeuilles<br />

ministériels de l’Union et le<br />

lan<strong>ce</strong>ment de l’informatisation<br />

des paiements des salaires.<br />

Les missions <strong>à</strong> l’étranger sont<br />

également suspendues, afin de<br />

limiter <strong>à</strong> 14% du PIB les dépenses<br />

primaires et contenir<br />

les dépenses d’investissement<br />

financées sur ressour<strong>ce</strong>s extérieures<br />

<strong>à</strong> 0,7%.<br />

6CoNgo<br />

25 milliards fCfA seront<br />

consacrés <strong>à</strong> la lutte contre la<br />

pauvreté<br />

Le gouvernement va débloquer<br />

25 milliards FCFA pour<br />

la lutte contre la pauvreté. Le<br />

montant est issu d’un fonds<br />

mis en pla<strong>ce</strong> en mars dernier<br />

sur instigation du FMI et de<br />

la Banque mondiale, dans le<br />

cadre de l’Initiative en faveur<br />

des pays pauvres très endettés<br />

(PPTE). Il s’agit de la réhabilitation<br />

des <strong>ce</strong>ntres de santé de<br />

base (10 milliards FCFA), de<br />

la réalisation de forages et de<br />

fontaines publiques dans 500<br />

villages (1,5 milliard FCFA)<br />

et de réhabiliter et équiper des<br />

écoles primaires (5 milliards<br />

FCFA). 5 autres milliards seront<br />

consacrés <strong>à</strong> la réhabilitation<br />

des routes rurales et des<br />

pistes agricoles.<br />

la SNpC va produire du pétrole<br />

<strong>à</strong> partir de novembre<br />

La Société nationale des pétroles<br />

du Congo (SNPC) va se<br />

lan<strong>ce</strong>r, <strong>à</strong> partir de novembre<br />

2008, dans la production de<br />

pétrole. La compagnie a entamé<br />

des travaux de forage pour<br />

l’exploitation du champ de<br />

Mengo-Kundji-Bindi, situé au<br />

large de Pointe-Noire (sud).<br />

6CoNgo rdC<br />

la date limite de révision des<br />

contrats miniers a été reportée<br />

au 16 octobre<br />

Le gouvernement a décidé de<br />

reporter au 16 octobre la date<br />

limite de révision des contrats<br />

miniers, au lieu du 30 septembre<br />

dernier. La RDC, qui<br />

détient le tiers des réserves<br />

mondiales de cobalt et 4%<br />

du cuivre, veut augmenter ses<br />

revenus d’exploitation minière<br />

en révisant <strong>à</strong> la hausse<br />

les taxes. 61 contrats sont en<br />

cours de révision, y compris<br />

avec les compagnies Freeport-<br />

McMoRan Copper & Gold<br />

Inc. et AngloGold Ashanti Ltd.<br />

6Côte d’iVoire<br />

40 000 emplois dans l’hévéaculture<br />

Le président de l’Association<br />

des producteurs du caoutchouc<br />

naturel (APROCANCI),<br />

Honest Wadjas, estime que le<br />

secteur de l’hévéaculture emploie<br />

plus de 40 000 personnes,<br />

avec une « part importante<br />

» dans le produit intérieur<br />

brut (PIB). Le gouvernement<br />

a décidé de porter de 12 000 <strong>à</strong><br />

300 000 hectares la superficie<br />

de l’hévéaculture <strong>à</strong> l’horizon<br />

2020. La production actuelle,<br />

la plus importante en Afrique,<br />

tourne autour de 180 000 tonnes<br />

par an, soit environ 2% de<br />

la production mondiale.<br />

des autobus de fabrication<br />

locale<br />

La Société des transports abidjanais<br />

(Sotra) a présenté 3<br />

prototypes d’autobus conçus<br />

dans les ateliers de sa filiale<br />

Sotra-Industries <strong>à</strong> Abidjan.<br />

Il s’agit d’un autocar de 70<br />

pla<strong>ce</strong>s destiné au transport<br />

interurbain avec coffre <strong>à</strong> bagages,<br />

d’un car de randonnée<br />

de 52 pla<strong>ce</strong>s servant tant<br />

pour le tourisme que pour le<br />

transport des entreprises et<br />

écoles, et d’un autobus pour<br />

le transport urbain classique,<br />

avec 35 pla<strong>ce</strong>s assises et 65<br />

debout.<br />

6djiBouti<br />

le tourisme, un secteur prometteur<br />

Avec des re<strong>ce</strong>ttes de l’ordre<br />

de 6 milliards de francs<br />

Djibouti (34 millions $), le<br />

tourisme « est un des rares<br />

secteurs sus<strong>ce</strong>ptibles d’accélérer<br />

le développement économique<br />

du pays », selon le<br />

directeur de l’Offi<strong>ce</strong> national<br />

du tourisme, Mohamed<br />

Abdillahi Waiss. De 2000 <strong>à</strong><br />

2007, les arrivées de touristes<br />

sont passées de 20 000 <strong>à</strong><br />

48 700, soit une croissan<strong>ce</strong><br />

spectaculaire de 142%. En<br />

2007, le secteur a enregistré<br />

une croissan<strong>ce</strong> de 23,3%<br />

par rapport <strong>à</strong> 2006. 54% des<br />

touristes sont de nationalité<br />

française, contre 14% provenant<br />

des pays du Golfe.<br />

6egypte<br />

un « tracker » pour la bourse<br />

Un contrat a été signé entre<br />

la société Beltone Financial<br />

et la Bourse égyptienne pour<br />

l’administration et la création<br />

du premier Exchange Traded<br />

Fund (ETF, tracker) dans la<br />

Bourse égyptienne et la région<br />

en général. L’ETF, dont<br />

l’activité va commen<strong>ce</strong>r <strong>à</strong> la<br />

fin de l’année, a pour objet de<br />

répliquer la performan<strong>ce</strong> de<br />

l’indi<strong>ce</strong> boursier principal en<br />

Egypte, le CASE 30.<br />

du gaz naturel pour 5,5 millions<br />

de logements d’ici 2015<br />

5,5 millions de logements seront<br />

connectés au réseau de gaz<br />

naturel <strong>à</strong> l’horizon 2015, dont<br />

1,5 million dans les trois prochaines<br />

années. Cet immense<br />

chantier a pour but de rempla<strong>ce</strong>r<br />

les bonbonnes de butane<br />

subventionnées par l’Etat et de<br />

rempla<strong>ce</strong>r un million de tonnes<br />

de gaz butane importé. La bonbonne,<br />

vendue <strong>à</strong> 2,5 LE, coûte<br />

au gouvernement plus de 30<br />

LE. L’importation du butane<br />

coûte 5 milliards LE par an.<br />

Le nombre de logements reliés<br />

au réseau de gaz naturel<br />

est de 2,9 millions.<br />

Amendement aux règles<br />

d’introduction en bourse<br />

Pour être introduites en<br />

bourse, les sociétés devront<br />

émettre un minimum de 10%<br />

de leur capital sur le marché.<br />

Le but de <strong>ce</strong>tte mesure est<br />

d’élargir la base de la propriété<br />

ainsi que d’attirer de<br />

nouveaux investisseurs sur le<br />

marché. Les nouvelles sociétés<br />

qui veulent s’inscrire sur<br />

la cote officielle ont un délai<br />

de 3 mois pour se conformer<br />

<strong>à</strong> <strong>ce</strong>tte nouvelle règle. Celles<br />

déj<strong>à</strong> cotées en bourse auront<br />

un délai d’un an. Sur les 376<br />

sociétés cotées en bourse,<br />

moins de 200 ont émis moins<br />

de 10% de leurs actions.<br />

la Citi augmente ses taux<br />

d’intérêt sur ses <strong>ce</strong>rtificats<br />

d’épargne<br />

La banque Citi a annoncé<br />

l’augmentation des taux d’intérêt<br />

sur ses <strong>ce</strong>rtificats d’épargne<br />

de 3 et 5 ans. Cette décision<br />

vient en réponse <strong>à</strong> <strong>ce</strong>lle<br />

de la Banque <strong>ce</strong>ntrale (CBE)<br />

de relever son taux directeur<br />

afin d’encourager l’épargne et<br />

de réduire l’inflation. La Citi a<br />

relevé <strong>à</strong> 12% ses intérêts sur les<br />

<strong>ce</strong>rtificats payables <strong>à</strong> maturité.<br />

Toutefois, les détenteurs de <strong>ce</strong>s<br />

titres peuvent re<strong>ce</strong>voir leurs<br />

intérêts tous les 3 mois avec un<br />

taux de 11,5%, contre 10,75%<br />

auparavant. Les intérêts sur les<br />

<strong>ce</strong>rtificats de 5 ans sont passés<br />

Editeur : Editions Financières du<br />

Sud Eurl, 11 rue de Bassano –<br />

F-75116 Paris. Gérant : Koly Keita.<br />

Filiale <strong>à</strong> 100% de Les Afriques<br />

Edition et Communication<br />

SA. Genève. Administrateurs :<br />

Abderrazzak Sitail (Président),<br />

Michel Juvet, François-Eric<br />

Perquel, Dominique Flaux (Adm.<br />

délégué, directeur de la publication).<br />

Comité des Fondateurs :<br />

Philippe Séchaud (Président).<br />

Editeurs partenaires : Atlas<br />

Publications (Maroc).<br />

Directeur de la rédaction et<br />

rédacteur en chef Finan<strong>ce</strong> :<br />

Adama Wade (Casablanca).<br />

Rédacteur en chef Economie<br />

et politique : Ihsane El Kadi<br />

(Alger). Rédacteur en chef<br />

Gestion publique et coopération<br />

: Chérif Elvalide Seye<br />

(Dakar). Rédaction : Louis S.<br />

Amédé (Abidjan), Charles A.<br />

Bambara (Londres), Mohamed<br />

de 9,5 <strong>à</strong> 10,25% payables mensuellement,<br />

et de 10 <strong>à</strong> 10,25%<br />

payables trimestriellement.<br />

la SiiC souhaite une baisse du<br />

prix du sucre sur le marché<br />

La compagnie Sugar and<br />

Integrated Industries Company<br />

(SIIC) a annoncé qu’elle envisageait<br />

d’acheter des quantités<br />

de sucre sur le marché, en espérant<br />

une baisse des prix après la<br />

fête de l’Aïd El Fitr. Un nouvel<br />

appel d’offres d’achat sera lancé<br />

le 7 octobre 2008.<br />

industrie chimique : 19 milliards<br />

le d’exportations en<br />

huit mois<br />

Le ministre du Commer<strong>ce</strong>,<br />

Rachid Mohamed Rachid, a<br />

déclaré que les exportations<br />

des industries chimiques ont<br />

atteint 19 milliards LE durant<br />

les 8 premiers mois de l’année<br />

fiscale, tout en estimant<br />

qu’elles pourraient atteindre<br />

les 25 milliards d’ici la fin de<br />

<strong>ce</strong>t exerci<strong>ce</strong>.<br />

les dépôts bancaires ont<br />

augmenté de 15,3% en un an<br />

Les dépôts bancaires, hormis<br />

<strong>ce</strong>ux de la Banque <strong>ce</strong>ntrale<br />

(CBE), ont atteint 34,8 milliards<br />

$ en août 2008, contre<br />

29,66 milliards en juillet 2007,<br />

soit une hausse de 15,3% en<br />

une année, selon le Centre<br />

d’information et de soutien <strong>à</strong><br />

la décision (IDSC).<br />

les obligations d’el ezz ont<br />

rapporté 1,8 milliard le<br />

Le groupe El Ezz a récolté 1,8<br />

milliard LE dans une vente<br />

d’obligations qui s’est clôturée<br />

le 25 septembre dernier. El Ezz<br />

a offert <strong>à</strong> chaque actionnaire le<br />

droit d’acheter deux actions <strong>à</strong><br />

5 LE chacune. 90% des obligations<br />

ont été vendues lors de<br />

<strong>ce</strong>tte opération. Il n’y aura pas<br />

d’autres opérations pour vendre<br />

les 10% restant. Les fonds<br />

récoltés seront utilisés pour<br />

l’accomplissement de ses projets<br />

y compris en Algérie.<br />

6ethiopie<br />

faciliter l’accès au crédit<br />

Deux banques commerciales,<br />

Abyssinia Bank et NIB, ont signé<br />

deux accords pour la mise<br />

en pla<strong>ce</strong> d’un mécanisme de<br />

garantie de prêts avec l’Agen<strong>ce</strong><br />

américaine pour le développement<br />

(USAID), afin de<br />

renfor<strong>ce</strong>r l’accès au crédit aux<br />

entrepreneurs engagés dans les<br />

secteurs industriel, des servi<strong>ce</strong>s,<br />

du commer<strong>ce</strong>, de l’exportation<br />

et des activités agricoles.<br />

Ces accords, d’un montant<br />

de plus de 17 millions $, devraient<br />

faciliter l’attribution<br />

de prêts pour les femmes et les<br />

Baba Fall (Casablanca), Said<br />

Djaafer (Alger), Amadou Fall<br />

(Dakar), Walid Khéfi (Tunis).<br />

Ont également participé <strong>à</strong> <strong>ce</strong><br />

numéro : Daikha Dridi (Le<br />

Caire), Cheikh-Mbacké Sene<br />

(Casablanca), Anne Guillaume<br />

Gentil (Paris), Achille Mbog<br />

Pibasso (Douala), Bénédicte<br />

Chatel (Paris), Robert Adande<br />

(Cotonou), Samy Injar (Alger),<br />

Han<strong>ce</strong> Gueye (Dakar), Sana<br />

Harb (Alger), Yassine Temlali<br />

(Alger). Avec la collaboration<br />

d’African Investor - AI40<br />

(Londres), de S&P MorningStar<br />

(Paris) et de CommodAfrica<br />

(Paris).<br />

Abonnements : Les Afriques,<br />

19 rue de Veyrier, CH-1227<br />

Carouge Genève. Tél : +41 22<br />

301 96 15. Fax : +41 22 301 96<br />

10. abos@lesafriques.com<br />

ou formulaire sur<br />

www.lesafriques.com<br />

Maquette : Jérémie Flaux.<br />

Webmaster : Christian Zanardi.<br />

membres de la diaspora, considérés<br />

comme « marginalisés »<br />

en matière d’accès au crédit.<br />

Les deux institutions bancaires<br />

vont pouvoir accorder des<br />

prêts <strong>à</strong> court et moyen termes<br />

aux entrepreneurs ciblés.<br />

6gABoN<br />

un accord avec Cellulose<br />

Maroc pour l’exploitation de<br />

l’eucalyptus<br />

Le gouvernement a attribué<br />

<strong>à</strong> la société Cellulose Maroc<br />

l’exploitation des peuplements<br />

d’eucalyptus. Le projet devrait<br />

permettre la création de 200<br />

emplois directs et de <strong>ce</strong>ntaines<br />

d’emplois indirects. Durant<br />

une première phase, l’Etat va<br />

attribuer <strong>à</strong> son partenaire un<br />

permis d’exploitation et de<br />

développement des peuplements<br />

d’eucalyptus sur une<br />

superficie de 620 hectares.<br />

Dans la seconde, Cellulose<br />

Maroc procèdera <strong>à</strong> la création<br />

et <strong>à</strong> l’exploitation de nouvelles<br />

plantations d’eucalyptus et<br />

d’autres essen<strong>ce</strong>s de bois commercialisables<br />

sur des superficies<br />

d’environ 20 000 hectares.<br />

La société marocaine payera<br />

une redevan<strong>ce</strong> de superficie,<br />

fixée <strong>à</strong> 2400 FCFA par hectare<br />

et par an, en plus d’un prix<br />

forfaitaire de 5700 FCFA par<br />

tonne d’eucalyptus exploitée.<br />

6ghANA<br />

un crédit de 300 millions $<br />

de la part de jpMorgan et<br />

renaissan<strong>ce</strong> Capital<br />

Le gouvernement a obtenu<br />

une facilité de crédit de 300<br />

millions $ d’une durée de 7<br />

ans auprès de JPMorgan Chase<br />

& Co et Renaissan<strong>ce</strong> Capital<br />

Group, afin de renflouer les<br />

finan<strong>ce</strong>s du pays après le rachat<br />

des obligations de Ghana<br />

Telecommunications (GT).<br />

L’Etat avait racheté 228 millions<br />

$ de la dette de GT sous<br />

forme d’obligations, dans le cadre<br />

d’un accord avec Vodafone<br />

Group qui a acquis 70% des<br />

parts de l’ancien opérateur<br />

public de téléphonie pour un<br />

montant de 900 millions $,<br />

avec la seule condition de libérer<br />

l’ensemble de ses dettes.<br />

le sommet ACp pour un prix<br />

du pétrole « ac<strong>ce</strong>ssible »<br />

Le 6 e sommet des chefs d’Etat<br />

et de gouvernement des pays<br />

Afrique-Caraïbes-Pacifique<br />

(ACP) s’est ouvert le 2 octobre<br />

<strong>à</strong> Accra (Ghana). Au menu des<br />

2 journées de travaux, l’augmentation<br />

des prix pétroliers et<br />

alimentaires, la crise financière<br />

internationale et le développement<br />

local. La déclaration<br />

commune qui sera adoptée <strong>à</strong> la<br />

Corrections : Xavier Michel.<br />

Imprimé en Fran<strong>ce</strong> : Imprimerie<br />

Nouvelle, 93, avenue Denis Papin<br />

- 45800 - Saint Jean de Braye.<br />

Imprimé au Maroc (Casablanca<br />

Ecoprint). Diffusion : NMPP,<br />

Sapress.<br />

Régie publicitaire : Sequen<strong>ce</strong><br />

Media SA, 19 rue de Veyrier,<br />

CH-1227 Carouge Genève<br />

(+41 22 301 96 15). Bureau<br />

de Genève : Benjamin Flaux<br />

(+41 78 758 77 09<br />

benjamin.flaux@lesafriques.com).<br />

Bureau de Casablanca : Ibrahima<br />

Thiam (+212 22 23 34 77<br />

ibrahima.thiam@lesafriques.com).<br />

Bureau Alger : Baya Saidoun<br />

(+213 21 73 49 48<br />

baya.saidoun@lesafriques.com).<br />

Bureau Dakar : Valérie Ndione<br />

(+221 33 867 46 71<br />

bureaudakar@lesafriques.com).<br />

Dépôt légal : Octobre 2008<br />

© Reproduction <strong>interdit</strong>e sans<br />

l’accord écrit de l’éditeur


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 ACTUALITé<br />

La crise « entraînera une baisse du<br />

PIB en Afrique de 2% »<br />

Point de vue de Thoko Khaime, directeur Afrique de Exclusive Analysis*, sur les<br />

répercussions de la crise financière en Afrique.<br />

Entretien réalisé <strong>à</strong> Londres<br />

par Charles Bambara<br />

Les Afriques : pourquoi, selon vous, <strong>ce</strong>s 700<br />

milliards de dollars de plan de sauvetage de<br />

l’économie américaine sont, <strong>à</strong> <strong>ce</strong> point, au<br />

<strong>ce</strong>ntre des préoccupations mondiales ?<br />

thoko Khaime : C’est important surtout en<br />

termes de disponibilité du crédit sur les pla<strong>ce</strong>s<br />

financières internationales. A cause des<br />

mauvaises dettes que possèdent les institutions<br />

financières, il est très difficile d’accéder<br />

au crédit. Ainsi, beaucoup de transactions<br />

commerciales et bancaires ne peuvent aboutir.<br />

Pour l’Afrique, qui est mon domaine de<br />

spécialisation, <strong>à</strong> court terme, le système ban-<br />

Valeurs africaines<br />

Thoko Khaime<br />

Mwai Kibaki redore son blason<br />

En visite officielle aux USA où il a assisté <strong>à</strong> la 63 e session<br />

de l’assemblée générale des Nations Unies, le<br />

président kenyan s’est entretenu avec Condoleezza<br />

Ri<strong>ce</strong>, Ban ki Moon et Robert Zoellick. Les malentendus<br />

nés au début de l’année après la réélection controversée de <strong>ce</strong><br />

Kikouyou bon teint sont bel et bien enterrés outre-Atlantique.<br />

Manuel Nunes junior capitaine de l’équipe économique<br />

d’Angola<br />

Agé de 46 ans, Manuel Nunes Junior est le nouveau<br />

coordinateur de l’équipe économique du gouvernement<br />

angolais. Li<strong>ce</strong>ncié en Economie de l’Université<br />

Agostinho Neto (UAN) <strong>à</strong> 23 ans, <strong>ce</strong> technocrate discret, également<br />

docteur de l’Université de York, a soutenu sa thèse de doctorat sur<br />

le thème « Finan<strong>ce</strong>s publiques et croissan<strong>ce</strong> économique ».<br />

ismaël douiri, directeur général d’Attijariwafa<br />

Bank<br />

Diplômé de l’Ecole polytechnique de Paris et de<br />

l’Ecole nationale supérieure des télécommunications<br />

et titulaire d’un MBA de Harvard University<br />

en Business Administration, Ismaël Douiri est le nouveau<br />

directeur général d’Attijariwafa Bank. L’ancien de Morgan<br />

Stanley et fondateur de Dial Technologies SA évolue au sein de<br />

<strong>ce</strong>tte banque depuis 2004.<br />

caire africain et les transactions au niveau des<br />

bourses limiteront les effets sur les économies<br />

africaines. Mais <strong>à</strong> plus long terme, avec l’intégration<br />

des marchés boursiers, nous risquons<br />

d’avoir une baisse de la production au niveau<br />

mondial et, pour l’Afrique, <strong>ce</strong>la signifiera des<br />

prix de matières premières et de <strong>ce</strong>rtains produits<br />

transformés en baisse.<br />

LA : des pays européens sont, ou seront bientôt,<br />

en ré<strong>ce</strong>ssion ou en croissan<strong>ce</strong> nulle. est-<br />

<strong>ce</strong> que l’Afrique est <strong>à</strong> l’abri d’une ré<strong>ce</strong>ssion?<br />

tK : C’est possible, car il ne faut pas oublier que<br />

les pays africains ont enregistré de forts taux de<br />

croissan<strong>ce</strong> <strong>ce</strong>s dernières années, qui étaient soutenus<br />

par des prix élevés des matières premiè-<br />

res : le pétrole, mais aussi d’autres métaux, et<br />

avec la chute de l’économie mondiale, on risque<br />

de voir une chute de la demande de <strong>ce</strong>s matières<br />

premières. La Banque mondiale estime qu’une<br />

baisse de 18% de la demande des matières premières<br />

en Afrique se traduirait par un déclin<br />

d’au moins 2% du PIB.<br />

LA : il y a donc un risque de voir la croissan<strong>ce</strong><br />

économique de <strong>ce</strong>s dernières années en<br />

Afrique compromise ?<br />

tK : Selon le FMI, un ralentissement de l’économie<br />

mondiale de 1% se traduira en Afrique<br />

par une baisse du PIB d’au moins 2%. Selon<br />

nos prévisions, <strong>ce</strong>tte baisse de l’économie<br />

mondiale d’un point est très probable dans le<br />

contexte actuel. L’Irlande est déj<strong>à</strong> en ré<strong>ce</strong>ssion,<br />

<strong>ce</strong>rtains pays européens le seront très bientôt.<br />

LA : les marchés boursiers <strong>à</strong> johannesburg,<br />

lagos, Nairobi, Casablanca, ont-ils été affectés<br />

jusque-l<strong>à</strong> par la tourmente financière ?<br />

tK : Prenons le cas de la Bourse de<br />

Johannesburg qui est très bien intégrée au<br />

système financier international, il y a eu une<br />

corrélation entre <strong>ce</strong>tte bourse et <strong>ce</strong> qui se passait<br />

dans une <strong>ce</strong>rtaine mesure sur les pla<strong>ce</strong>s<br />

financières internationales. Ainsi, la semaine<br />

dernière, le rand a chuté, <strong>à</strong> cause d’un dollar<br />

faible, et <strong>ce</strong>la aura une répercussion sur <strong>ce</strong>rtaines<br />

autres bourses de la région. Au Kenya,<br />

l’activité boursière <strong>à</strong> un rayonnement local et<br />

régional, et l’impact des turbulen<strong>ce</strong>s financières<br />

internationales est moindre. A Lagos par<br />

contre, on essaye d’intégrer les marchés des<br />

capitaux internationaux ainsi que le réseau<br />

bancaire international, et <strong>ce</strong>tte intégration<br />

prendra un coup.<br />

LA : est-<strong>ce</strong> que les investissements directs<br />

étrangers risquent de diminuer également<br />

sur le continent ?<br />

tK : Les investissements privés en Afrique empruntent<br />

les canaux des grandes banques internationales<br />

occidentales. Et <strong>ce</strong>s banques n’ont plus<br />

suffisamment de crédit pour assurer leurs propres<br />

besoins. Le finan<strong>ce</strong>ment des projets en Afrique<br />

risque donc de ralentir. Ainsi, le finan<strong>ce</strong>ment des<br />

projets dans le domaine minier en RDC, ou dans<br />

le domaine énergétique en Afrique du Sud, se<br />

fait grâ<strong>ce</strong> <strong>à</strong> des banques comme Natexis, Morgan<br />

Mali : Ahmed Sow jette l’éponge<br />

Mis <strong>à</strong> mal par l’Union européenne dans une affaire<br />

de « conflit d’intérêts » alors qu’il dirigeait<br />

le Centre pour le développement des entreprises<br />

(CDE), le ministre malien de l’Energie, des Mines<br />

et de l’Eau Ahmed Sow motive sa démission par le souci de ne<br />

pas rendre encore « plus difficiles » les relations entre le Mali<br />

et l’UE. En attendant, l’enquête diligentée par la CDE et suivie<br />

de près par l’Offi<strong>ce</strong> européen de lutte anti-fraude (OLAF)<br />

poursuit son cours.<br />

rdC : laurent Nkunda isolé<br />

La Mission de l’ONU en République démocratique<br />

du Congo (Monuc) a « fermement condamné » l’appel<br />

du chef rebelle Laurent Nkunda demandant aux<br />

Congolais d’aller <strong>à</strong> la révolte. De plus en plus isolé,<br />

le chef rebelle multiplie <strong>ce</strong>s derniers mois des revirements<br />

spectaculaires. Volonté de ne pas se faire oublier des médias ?<br />

omar el-Béchir demande le soutien des pays ACp<br />

Le Soudan a fait forcing lors du sommet des pays<br />

ACP au Ghana, demandant <strong>à</strong> être soutenu <strong>à</strong> propos<br />

du mandat d’arrêt international brandi contre son<br />

président pour crimes au Darfour. Une exigen<strong>ce</strong><br />

que le très consensuel John Kufuor a présenté <strong>à</strong> ses hôtes <strong>à</strong><br />

Accra. Reste <strong>à</strong> convaincre les juges.<br />

Les chiffres<br />

de la semaine<br />

3<br />

Stanley et d’autres. De tels projets pourraient subir<br />

quelques retards de finan<strong>ce</strong>ment.<br />

LA : et que pensez-vous des sommes transférées<br />

par les diasporas africaines de l’étranger<br />

vers leurs pays. Avec les problèmes financiers<br />

mondiaux est-<strong>ce</strong> que <strong>ce</strong>la pourrait être aussi<br />

affecté <strong>à</strong> terme ?<br />

tK : Cela dépend de beaucoup de facteurs, et<br />

<strong>ce</strong> n’est pas facile <strong>à</strong> analyser. Cela ne devrait pas<br />

chuter dramatiquement car beaucoup d’Africains<br />

<strong>à</strong> l’étranger n’utilisent pas le crédit pour<br />

transférer de l’argent chez eux. Pour des pays<br />

comme l’Erythrée, qui dépendent <strong>à</strong> plus de<br />

50% des sommes transférées de l’étranger par<br />

leur diaspora, ils pourraient même être <strong>à</strong> l’abri<br />

des problèmes financiers car <strong>ce</strong>tte sour<strong>ce</strong> de revenus<br />

est toujours garantie.<br />

LA : qu’en est-il des promesses du g8 <strong>à</strong><br />

l’Afrique, faut-il les mettre en veilleuse pour<br />

l’instant?<br />

tK : La question est différente, car on ne parle<br />

plus de finan<strong>ce</strong>ment privé mais plutôt de dette<br />

et de finan<strong>ce</strong>ment multilatéraux. Nous n’avons<br />

pas beaucoup vu les pays du G8 respecter leurs<br />

engagements jusqu’<strong>à</strong> présent, et avec la crise<br />

financière, <strong>ce</strong>s pays vont se focaliser davantage<br />

sur leurs problèmes nationaux. Et avec<br />

les programmes de nationalisations aux USA,<br />

au Royaume-Uni et ailleurs, il y aura moins<br />

d’argent <strong>à</strong> dépenser <strong>à</strong> l’extérieur pour l’aide du<br />

développement.<br />

LA : enfin, si l’un de vos clients vous approchait<br />

maintenant pour vous demander votre<br />

avis sur l’opportunité d’investir en Afrique<br />

dans le contexte actuel, quelle serait votre<br />

réponse ?<br />

tK : Investir en Afrique a toujours été une<br />

bonne chose. Il y a des risques, mais <strong>ce</strong>s risques<br />

sont toujours gérables. La mission de notre<br />

compagnie Exclusive Analysis est de mettre <strong>à</strong><br />

nu <strong>ce</strong>s risques pour permettre <strong>à</strong> nos clients de<br />

bien les gérer. C’est le meilleur moyen d’assurer<br />

un bon rendement de leurs investissements.<br />

* Exclusive Analysis est une compagnie d’analyse de risques<br />

politiques, économiques et financiers basée <strong>à</strong> Londres. Elle<br />

travaille pour les sociétés de la City et dispose de nombreux<br />

correspondants disséminés dans le monde entier.<br />

500 euros en Ouganda. Pour passer une heure avec des<br />

gorilles familiarisés avec les touristes.<br />

159 999. Nombre d’emplois perdus par les USA durant le<br />

mois de septembre.<br />

45 000 milliards de dollars. Investissements<br />

né<strong>ce</strong>ssaires d’ici 2050 pour porter <strong>à</strong> 50% la part des énergies<br />

renouvelables dans la production d’électricité mondiale.<br />

1850 tonnes de chlorofluorocarbones éliminées par<br />

l’Algérie. Ce qui correspond <strong>à</strong> 85% de la quantité totale <strong>à</strong> éradiquer<br />

d’ici 2010.<br />

18 millions. Déficit d’instituteurs qualifiés dans le<br />

monde, dont près de 4 millions en Afrique.<br />

52,4 millions d’Américains ont suivi le premier<br />

duel télévisé Obama-McCain. Loin du record Carter-<br />

Reagan qui avait attiré 80,6 millions de téléspectateurs<br />

en 1980.<br />

43 milliards de dollars : La somme que l’Algérie<br />

a placée en bons du Trésor américain et qui lui sera difficile de<br />

récupérer en temps voulu.


4 Condensé Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

fin des travaux devrait lan<strong>ce</strong>r un<br />

appel en faveur d’un prix du pétrole<br />

ac<strong>ce</strong>ssible. Les pays riches<br />

seront également sollicités pour<br />

aider les pays de l’ACP <strong>à</strong> développer<br />

des sour<strong>ce</strong>s d’énergie<br />

de substitution. Egalement au<br />

menu de la réunion, la conclusion<br />

d’accords intérimaires de<br />

partenariat économique (APE)<br />

avec l’Union européenne (UE),<br />

un dossier loin d’être consensuel<br />

au sein des ACP puisque<br />

seulement 20 pays ont adhéré <strong>à</strong><br />

<strong>ce</strong>s accords avec l’UE.<br />

6guiNée<br />

l’inflation inquiète<br />

Le gouvernement est engagé<br />

pour ramener l’inflation <strong>à</strong> un<br />

taux plus bas que les 20% actuels<br />

qui risquent de ruiner les<br />

efforts de la Guinée pour obtenir<br />

un programme avec le FMI,<br />

a déclaré le ministre guinéen<br />

de l’Economie et des Finan<strong>ce</strong>s,<br />

Ousmane Doré. Il a indiqué<br />

que des politiques budgétaires<br />

appropriées seront menées<br />

pour circonscrire l’inflation qui<br />

était de l’ordre de 40% en 2006.<br />

6guiNée-BiSSAu<br />

98 000 tonnes de noix de cajou<br />

ont été exportées<br />

Les exportations de noix de<br />

cajou s’élèvent <strong>à</strong> 98 000 tonnes<br />

alors que la campagne de commercialisation<br />

n’est pas encore<br />

finie. Selon le directeur général<br />

du commer<strong>ce</strong>, au total quelque<br />

110 000 tonnes sont prévues <strong>à</strong><br />

l’exportation, soit 4000 tonnes<br />

de plus que les prévisions du<br />

gouvernement. L’essentiel de la<br />

production de la noix de cajou<br />

est exporté vers l’Inde. Le prix<br />

de la tonne est de 750 $ contre<br />

550 $ en 2007. L’exportation<br />

et la production de noix de<br />

cajou rapportent annuellement<br />

environ 60 millions $ au<br />

Trésor public.<br />

6KeNyA<br />

invitation aux Américains <strong>à</strong><br />

investir<br />

S’exprimant lors d’une rencontre<br />

au Metropolitan Club de<br />

New York, le président Mwai<br />

Kibaki a exhorté les opérateurs<br />

américains d’investir au pays,<br />

leur promettant des politiques<br />

économiques « crédibles,<br />

cohérentes et prévisibles ». « Je<br />

vous demande de prendre note<br />

de <strong>ce</strong>tte caractéristique positive<br />

de la culture d’entreprise et de<br />

l’environnement du Kenya. Le<br />

monde ne devrait plus se soucier<br />

de la sécurité au Kenya »,<br />

a-t-il déclaré.<br />

ouverture de la foire internationale<br />

de l’agriculture<br />

Plus de 320 exposants participent<br />

<strong>à</strong> la Foire commerciale<br />

internationale de Nairobi, la<br />

plus grande foire agricole<br />

en Afrique de l’Est, qui s’est<br />

ouverte le 29 septembre.<br />

Croissan<strong>ce</strong> économique de<br />

3,2%<br />

La croissan<strong>ce</strong> économique<br />

a rebondi au 2 e trimestre de<br />

l’année 2008 atteignant 3,2%,<br />

contre une ré<strong>ce</strong>ssion de l’ordre<br />

de 1,1% au trimestre précédent.<br />

Selon le Bureau national<br />

des statistiques, <strong>ce</strong>tte relan<strong>ce</strong><br />

a été portée par les résultats<br />

du secteur minier et <strong>ce</strong>ux de<br />

l’industrie de la vente au détail<br />

dont les croissan<strong>ce</strong>s respectives<br />

ont atteint 35,7% et 6,2% durant<br />

<strong>ce</strong>tte période. A noter que<br />

la croissan<strong>ce</strong> économique au 2 e<br />

trimestre de 2007 était de 8,9%.<br />

Les secteurs qui ont le plus<br />

souffert durant la période des<br />

troubles du 1 er trimestre sont<br />

l’agriculture et le tourisme.<br />

6liBeriA<br />

Anadarko et tongtai obtiennent<br />

des permis d’exploration<br />

Les compagnies pétrolières<br />

Anadarko Petroleum Corp.<br />

(USA) et Tongtai Petroleum<br />

(Hong Kong) ont obtenu des<br />

permis d’exploration de pétrole<br />

dans des zones offshore du pays.<br />

Les discussions avec les autorités<br />

porteront maintenant sur les<br />

contrats de partage de production,<br />

a annoncé Foday Kromah,<br />

le président de la compagnie<br />

National Oil Co. of Liberia. En<br />

juillet, plusieurs compagnies,<br />

dont Woodlands, Anadarko,<br />

Mittal Investments Sarl et<br />

Tongtai, avaient été présélectionnées<br />

pour un second tour<br />

des soumissions techniques et<br />

financières pour l’obtention des<br />

li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong>s d’exploration.<br />

6liBye<br />

de nouveaux gisements de<br />

pétrole et de gaz<br />

La Compagnie nationale libyenne<br />

de pétrole (NOC) a<br />

annoncé la découverte de deux<br />

gisements par la compagnie canadienne<br />

Verenex et la société<br />

allemande RWE Die-North<br />

Africa. Le premier gisement, de<br />

pétrole et de gaz, a été découvert<br />

sur le Bloc 47 dans le bassin<br />

de Ghadames, <strong>à</strong> environ 250<br />

km au sud-est de Tripoli, avec<br />

un débit journalier de 2500 barils<br />

de pétrole et 2,41 millions<br />

de m 3 de gaz. Vernex y détient<br />

13,7% contre 86,3% pour la<br />

NOC. Le 2 e gisement de pétrole<br />

découvert par RWE Die-North<br />

Africa se situe dans le Bloc 193<br />

du bassin de Syrte (au <strong>ce</strong>ntre<br />

du pays), disposant d’une production<br />

pétrolière journalière<br />

de 407 <strong>à</strong> 439 barils. La NOC y<br />

détient 68% contre 32% pour<br />

la compagnie allemande.<br />

6MAli<br />

Création d’une société mixte<br />

Mali-inde<br />

Mali- Tracteurs SA est le nom<br />

donné <strong>à</strong> la société mixte créée<br />

entre le gouvernement malien<br />

et la société de droit indien<br />

Angélique Internationale<br />

Limited (AIL). La nouvelle société,<br />

d’un capital de 1 milliard<br />

de francs CFA réparti <strong>à</strong> raison de<br />

49% pour l’Etat malien et 51%<br />

pour AIL, devra assurer l’exploitation<br />

d’une usine de tracteurs<br />

en cours de finition <strong>à</strong> Samanko.<br />

4,6 milliards FCFA ont été investis<br />

pour la construction de<br />

<strong>ce</strong>tte usine qui devrait produire<br />

50 tracteurs par mois.<br />

6MAroC<br />

1 ère destination des ide au<br />

Maghreb<br />

Entre 2001 et 2007 le royaume<br />

a été la première destination des<br />

investissements directs étrangers<br />

(IDE) au Maghreb, avec<br />

un montant cumulé de 13,6<br />

milliards $, dont 2,57 milliards<br />

$ en 2007 et 2,4 milliards $ en<br />

2006. Les pays européens sont<br />

<strong>à</strong> l’origine de 73,5% des IDE en<br />

2007, suivis des pays arabes, notamment<br />

du Golfe, avec 19,3%<br />

contre 9,9% en 2006. C’est le<br />

secteur du tourisme qui a reçu<br />

le plus d’investissements avec<br />

12,03 milliards de dirhams (Dh)<br />

en 2007, soit 33 pour <strong>ce</strong>nt du<br />

total des IDE. Il est suivi de l’immobilier<br />

avec 7,2 milliards Dh<br />

(environ 1 milliard $).<br />

Création de 250 000 emplois<br />

par an d’ici 2012<br />

Le Premier ministre, Abbas El<br />

Fassi, s’est engagé <strong>à</strong> porter la<br />

caden<strong>ce</strong> de création d’emplois <strong>à</strong><br />

250 000 postes par an d’ici 2012,<br />

contre une moyenne annuelle<br />

d’environ 200 000 <strong>ce</strong>s dernières<br />

années. Au total, <strong>ce</strong> sont donc<br />

1,2 million d’emplois qui devraient<br />

être créés durant <strong>ce</strong>tte<br />

législature.<br />

le russe inteco prévoit de<br />

construire un disneyland<br />

Le groupe russe Inteco veut, <strong>à</strong><br />

travers sa filiale Groupe Kudla,<br />

construire un Disneyland au<br />

Maroc. Kudla compte déj<strong>à</strong><br />

parmi les plus gros investisseurs<br />

dans l’immobilier et le<br />

tourisme dans le royaume avec<br />

un montant global de 25 milliards<br />

de DH.<br />

une croissan<strong>ce</strong> économique<br />

de 6,5% au 2 e trimestre 2008<br />

Selon le Haut-Commissariat<br />

au plan (HCP), le taux de<br />

croissan<strong>ce</strong> au 2 e trimestre 2008<br />

a été de 6,5%, contre 2,6%<br />

<strong>à</strong> la même période de 2007.<br />

Certains secteurs ont enregistré<br />

une baisse d’activité. C’est le cas<br />

de l’industrie manufacturière<br />

qui a progressé de 4,3%, contre<br />

4,4% un an auparavant, et du<br />

bâtiment et des travaux publics<br />

qui ont baissé de 14,1 <strong>à</strong> 10,6%.<br />

Le commer<strong>ce</strong> a enregistré une<br />

hausse de 5,3% contre 2,2% en<br />

2007, et les servi<strong>ce</strong>s rendus aux<br />

entreprises et servi<strong>ce</strong>s personnels<br />

ont régressé <strong>à</strong> 6,2% au lieu<br />

de 7,7%. Les industries minières<br />

ont, elle aussi, enregistré une<br />

baisse de 1,8%. Le HCP prévoit<br />

de clôturer l’année 2008 avec<br />

un taux de croissan<strong>ce</strong> 5,4%.<br />

3,5 milliards dh de compensation<br />

pour la distribution<br />

des produits pétroliers<br />

La Caisse de compensation<br />

a débloqué 3,5 milliards Dh<br />

pour éponger une partie des<br />

arriérés (estimés <strong>à</strong> 10 milliards<br />

Dh) dus aux distributeurs<br />

des produits pétroliers réunis<br />

autour du Groupement des<br />

pétroliers du Maroc (GPM).<br />

près de 200 000 mendiants<br />

Une étude menée dans le cadre<br />

de la stratégie nationale de lutte<br />

contre la mendicité estime <strong>à</strong> pas<br />

moins de 195 950 le nombre de<br />

mendiants dans le royaume,<br />

dont 62,4% sont des « professionnels<br />

». Selon <strong>ce</strong>tte étude,<br />

48,9% sont des hommes contre<br />

51,1% de femmes. Rabat détient<br />

le record avec 21,8%, suivie<br />

de Casablanca avec 17,8%.<br />

El Jadida connaît le taux le plus<br />

faible avec 6,8%. Les causes de<br />

la mendicité sont dues en majorité<br />

<strong>à</strong> la pauvreté (51,8%),<br />

suivi du handicap (12,7%) et<br />

de la maladie (10,8%).<br />

6MAuriCe (Île)<br />

une inflation <strong>à</strong> deux chiffres<br />

<strong>à</strong> partir de novembre<br />

Actuellement <strong>à</strong> 9,9%, le taux<br />

d’inflation devrait passer <strong>à</strong><br />

10,1% en novembre, selon le<br />

gouverneur de la Banque <strong>ce</strong>ntrale,<br />

et <strong>à</strong> 10,2% en dé<strong>ce</strong>mbre.<br />

6MAuritANie<br />

tourisme en forte baisse<br />

Les entrées de touristes pour<br />

la saison 2007-2008 ont fortement<br />

baissé, suite <strong>à</strong> une série<br />

d’attentats terroristes enregistrés<br />

dans le pays au cours des<br />

derniers mois et <strong>à</strong> une situation<br />

politique instable. Selon <strong>ce</strong>rtaines<br />

sour<strong>ce</strong>s, le nombre de visiteurs<br />

ne dépassera pas les 5000<br />

durant <strong>ce</strong>tte saison, contre<br />

10 000 la saison précédente.<br />

6MozAMBique<br />

rashtriya Chemical prévoit<br />

d’investir 2 milliards $ dans<br />

une usine d’urée<br />

La compagnie indienne<br />

Rashtriya Chemical &<br />

Fertilizers Ltd. prévoit d’investir<br />

2 milliards $ pour la<br />

construction d’une usine<br />

d’urée d’une capacité annuelle<br />

de 2,5 millions de tonnes.<br />

Stabilité financière<br />

L’agen<strong>ce</strong> internationale de notation<br />

Fitch Ratings qualifie de<br />

« stable » la situation financière<br />

du pays, malgré le fait qu’elle<br />

soit marquée par des indicateurs<br />

sociaux négatifs et un<br />

environnement économique<br />

qui entrave les investissements<br />

des petites et moyennes entreprises.<br />

Fitch révèle que la notation<br />

actuelle « s’est appuyée<br />

sur un passé de solide croissan<strong>ce</strong><br />

avec une moyenne annuelle de<br />

7,7% au cours des 5 dernières<br />

années ». L’agen<strong>ce</strong> a confirmé<br />

sa note spéculative de dette<br />

(B) <strong>à</strong> court et long termes en<br />

devise étrangère et attribue<br />

une note nationale de dette<br />

intermédiaire (B+), avec une<br />

perspective « stable ».<br />

prévision d’une croissan<strong>ce</strong><br />

de 8,9% des re<strong>ce</strong>ttes d’exportations<br />

en 2008<br />

Le ministre des Finan<strong>ce</strong>s,<br />

Manuel Chang, a déclaré que<br />

les exportations de son pays<br />

généreraient <strong>ce</strong>tte année 2,926<br />

milliards $, soit une hausse de<br />

8,9% par rapport <strong>à</strong> l’année<br />

précédente. Les réserves étrangères<br />

nettes devraient ainsi<br />

suffire pour finan<strong>ce</strong>r 5 mois<br />

d’importations de biens et de<br />

servi<strong>ce</strong>s, <strong>à</strong> l’ex<strong>ce</strong>ption des mégaprojets,<br />

a-t-il expliqué.<br />

les objectifs de croissan<strong>ce</strong><br />

pour 2009<br />

Le gouvernement a défini un<br />

plan dont les objectifs sont<br />

d’atteindre un taux de croissan<strong>ce</strong><br />

de 7%, un taux d’inflation<br />

contenu <strong>à</strong> 8% et un<br />

montant des exportations de<br />

plus de 2,9 milliards $. Le plan<br />

envisage également le maintien<br />

de réserves de devises<br />

pour couvrir 5 mois d’importations<br />

(en dehors des projets<br />

importants).<br />

6Niger<br />

une aide de 5 milliards fCfA<br />

de la Chine<br />

La Chine a accordé une aide<br />

de 5 milliards FCFA pour le finan<strong>ce</strong>ment<br />

de projets de développement,<br />

dont la réalisation<br />

d’un barrage, la recherche en<br />

énergie solaire et l’agronomie.<br />

Coopération dans la lutte<br />

contre la criminalité transfrontalière<br />

avec le togo<br />

Un accord a été signé avec<br />

l’administration douanière<br />

du Togo pour développer une<br />

coopération bilatérale en matière<br />

de facilitation des échanges,<br />

de lutte contre la fraude, la<br />

contrefaçon et la criminalité<br />

transfrontalière. Les responsables<br />

des deux institutions<br />

parlent d’actions « urgentes »<br />

<strong>à</strong> prendre pour combattre le<br />

faux transit, « un fléau récurrent<br />

qui annihile les efforts de<br />

mobilisation de re<strong>ce</strong>ttes ».<br />

un don de 30 millions $ de la<br />

Banque mondiale<br />

La Banque mondiale a accordé<br />

un don non remboursable de<br />

30 millions $ (15 milliards<br />

FCFA) pour le finan<strong>ce</strong>ment<br />

de la seconde phase du programme<br />

d’action communautaire<br />

(PAC), y compris la lutte<br />

contre la désertification.<br />

6NigeriA<br />

un nouvel actionnaire de<br />

Nitel sera sélectionné en 2009<br />

Le gouvernement sélectionnera<br />

un nouvel actionnaire majori-<br />

taire pour l’opérateur public de<br />

téléphonie Nitel <strong>à</strong> partir d’avril<br />

prochain. Le résultat de l’appel<br />

d’offres sera connu le 29 mai<br />

2009. Le nouvel investisseur<br />

détiendra 51% de la compagnie<br />

et de sa filiale de téléphonie<br />

mobile Mtel. Cette opération<br />

intervient après l’échec de<br />

l’ancien propriétaire majoritaire,<br />

Transnational Corporation<br />

of Nigeria Plc, de réaliser les<br />

objectifs contractuels inscrits<br />

par le gouvernement. En 2006,<br />

TransCorp avait payé 500 millions<br />

$ pour entrer dans le capital<br />

de Nitel.<br />

priorité au marché intérieur<br />

du gNl<br />

Le gouvernement a exigé des<br />

compagnies pétrolières, dont<br />

Royal Dutch Shell Plc et Exxon<br />

Mobil Corp., de proposer, d’ici<br />

fin octobre, un plan pour augmenter<br />

les approvisionnements<br />

domestiques en gaz naturel<br />

liquéfié (GNL), au risque de<br />

se voir suspendre les exportations.<br />

Le ministre de l’Energie<br />

considère que les compagnies<br />

devraient mettre de côté entre<br />

280 et 350 millions de m 3 de<br />

GNL d’ici la fin de l’année pour<br />

assurer l’approvisionnement<br />

du marché local.<br />

6ougANdA<br />

368 millions $ d’investissements<br />

étrangers en 2007<br />

Selon le Rapport mondial sur<br />

l’investissement, réalisé par<br />

la Conféren<strong>ce</strong> des Nations<br />

Unies pour le commer<strong>ce</strong> et le<br />

Développement (CNUCED),<br />

368 millions $ ont été investis<br />

dans le pays en 2007.<br />

L’Autorité des investissements<br />

en Ouganda estime quant <strong>à</strong> elle<br />

que <strong>ce</strong> montant n’inclut pas le<br />

4 e trimestre de 2007, ajoutant<br />

que les investissements directs<br />

étrangers (IDE) étaient passés<br />

de 258 millions $ en 2005 <strong>à</strong><br />

307 millions $ en 2006.<br />

6rwANdA<br />

la Banque mondiale accorde<br />

un prêt de 561 millions $<br />

La Banque mondiale (BM) a<br />

approuvé un appui financier<br />

de 561 millions $ destiné <strong>à</strong><br />

finan<strong>ce</strong>r la stratégie de développement<br />

dans plusieurs secteurs<br />

d’activités économiques<br />

en milieu rural.<br />

6SéNégAl<br />

la turquie souhaite l’augmentation<br />

des échanges commerciaux<br />

La Turquie veut renfor<strong>ce</strong>r<br />

considérablement ses échanges<br />

commerciaux avec le<br />

Sénégal, a déclaré son ambassadeur<br />

<strong>à</strong> Dakar, Ali Kaya Savut.<br />

L’objectif recherché est d’augmenter<br />

de 50% le volume des<br />

échanges de 2007, estimé <strong>à</strong> 67<br />

millions $. Le commer<strong>ce</strong> entre<br />

les deux pays con<strong>ce</strong>rne le<br />

poisson, l’arachide, le coton,<br />

le cuir, les piè<strong>ce</strong>s de rechange<br />

de voitures, les textiles, et<br />

l’électroménager.<br />

6SeyChelleS<br />

risque sur le paiement de<br />

230 millions $ d’intérêts<br />

Le gouvernement a annoncé<br />

qu’il allait être incapable de<br />

payer, <strong>à</strong> la date d’échéan<strong>ce</strong> du<br />

3 octobre 2008, les 230 millions<br />

$ d’intérêts sur des obligations<br />

arrivant <strong>à</strong> maturité en 2011,<br />

en raison du faible niveau des<br />

réserves de devises « proches<br />

de l’épuisement ». Les autorités<br />

cherchent <strong>à</strong> restructurer 800<br />

millions $ de dette extérieure.<br />

Ce pays de l’océan Indien a<br />

une dette équivalant <strong>à</strong> 175%<br />

de son PIB, considéré comme<br />

un des plus hauts ratios dans<br />

le monde.<br />

6tANzANie<br />

doublement des coupures<br />

d’électricité en raison de<br />

problèmes techniques<br />

La compagnie nationale<br />

d’électricité, Tanzania Electric<br />

Supply, a étendu <strong>à</strong> 10 heures<br />

par jour la durée des coupures<br />

d’électricité, soit le double<br />

qu’auparavant, en raison de<br />

problèmes mécaniques survenus<br />

<strong>à</strong> la <strong>ce</strong>ntrale électrique de<br />

Songas. Une équipe de techniciens<br />

de la compagnie américaine<br />

General Electric a fait le<br />

dépla<strong>ce</strong>ment pour examiner<br />

les 3 turbines <strong>à</strong> gaz et réparer<br />

la panne qui dure depuis le<br />

24 septembre 2008, réduisant<br />

ainsi de 72 MW la production<br />

de la <strong>ce</strong>ntrale.<br />

6tuNiSie<br />

la câblerie, un nouveau créneau<br />

porteur pour les investisseurs<br />

étrangers<br />

Selon l’Agen<strong>ce</strong> tunisienne de<br />

promotion de l’investissement<br />

extérieur (FIPA), d’importants<br />

investissements étrangers seront<br />

réalisés d’ici 2011 dans le<br />

secteur de la câblerie, avec un<br />

volume d’investissement de<br />

l’ordre de 100 millions $. Ce<br />

qui permettra au pays de passer<br />

4 e fournisseur de l’Union<br />

européenne. Pas moins de 65<br />

entreprises étrangères d’Allemagne,<br />

de Fran<strong>ce</strong> et d’Italie<br />

sont déj<strong>à</strong> implantées dans le<br />

secteur avec des investissements<br />

de l’ordre de 251 745<br />

millions Dt (200 millions<br />

$), employant ainsi quelque<br />

25 500 travailleurs.<br />

Appel d’offres international<br />

pour une <strong>ce</strong>ntrale électrique<br />

de 1200 Mw<br />

Le gouvernement vient de lan<strong>ce</strong>r<br />

un appel <strong>à</strong> manifestation<br />

d’intérêt pour la réalisation<br />

d’une <strong>ce</strong>ntrale électrique de<br />

1200 MW en IPP (Independent<br />

Power Production). La <strong>ce</strong>ntrale<br />

est destinée <strong>à</strong> approvisionner le<br />

marché local <strong>à</strong> hauteur de 400<br />

MW et le marché européen<br />

avec 800 MW <strong>à</strong> travers une<br />

liaison sous-marine en courant<br />

continu entre la Tunisie et l’Italie.<br />

Une réunion d’information<br />

avec les promoteurs intéressés<br />

par l’appel d’offres est organisée<br />

le 6 octobre <strong>à</strong> Tunis.<br />

un permis de recherche au<br />

large de hammamet<br />

Un permis de recherche<br />

d’hydrocarbures offshore «<br />

Bargou » a été accordé <strong>à</strong> la<br />

société britannique Cooper<br />

Energy Tunisia Bargou Ltd et<br />

<strong>à</strong> l’Entreprise tunisienne d’activités<br />

pétrolières (ETAP). Le<br />

permis « Bargou » couvre une<br />

superficie de 4476 km 2 . Le programme<br />

des travaux d’exploration<br />

s’étale sur 5 ans avec un<br />

investissement de 8,4 millions<br />

$. Les deux entreprises ont, par<br />

ailleurs, conclu un contrat de<br />

partage de production en vertu<br />

duquel CE Tunisia Bargou Ltd<br />

assurera le rôle d’entrepreneur<br />

des travaux.<br />

tunisie télécom pré-qualifiée<br />

pour la privatisation de<br />

la Sotelma<br />

L’opérateur Tunisie Télécom<br />

figure parmi les 16 compagnies<br />

pré-qualifiées pour<br />

l’acquisition de l’opérateur<br />

historique du Mali, la Sotelma.<br />

Parmi les autres candidats figurent<br />

Vodafone, Orascom,<br />

Deutsch-télécom, Sudatel et<br />

Saoudia-télécom.<br />

exportation de 123 000 tonnes<br />

d’huile d’olive<br />

Selon l’ONH (Offi<strong>ce</strong> national<br />

d’huile), <strong>à</strong> fin avril 2008 les exportations<br />

d’huile d’olive ont<br />

atteint 123 000 tonnes, dont<br />

110 000 tonnes <strong>à</strong> partir de Sfax.<br />

78 millions dt pour trois<br />

projets présidentiels<br />

La région de Bizerte bénéficie<br />

d’un investissement global estimé<br />

<strong>à</strong> 78,6 millions Dt dans<br />

le cadre de 3 projets présidentiels<br />

en cours de réalisation.<br />

Les projets portent sur<br />

le développement agricole,<br />

avec la création d’une zone<br />

irriguée sur une superficie de<br />

500 ha, l’aménagement d’un<br />

barrage colinéaire, l’entretien<br />

du réseau de canalisation<br />

des eaux usées et la protection<br />

de la cité Chelaghmia <strong>à</strong><br />

Menzel Bourguiba contre les<br />

inondations.<br />

6zAMBie<br />

l’inflation a atteint 14,2% en<br />

septembre<br />

L’inflation s’est accélérée <strong>à</strong><br />

un taux annuel de 14,2% en<br />

septembre, contre 13,2% un<br />

mois auparavant, en raison de<br />

la hausse des prix de l’énergie,<br />

selon l’Offi<strong>ce</strong> <strong>ce</strong>ntral des<br />

statistiques.<br />

6ziMBABwe<br />

hausse de 11% des arrivées<br />

touristiques<br />

Une hausse de 11% des arrivées<br />

touristiques a été enregistrée<br />

au cours des trois derniers<br />

mois de 2008, avec une perspective<br />

de regain des investissements<br />

dans le secteur en vue<br />

de la Coupe du Monde de football<br />

qu’accueille l’Afrique du<br />

Sud voisine. Selon Emmanuel<br />

Fundira, président du Conseil<br />

pour le tourisme, la hausse<br />

des arrivées en provenan<strong>ce</strong><br />

des marchés émetteurs traditionnels<br />

(l’Union européenne,<br />

les Amériques et l’Asie, dont<br />

la Chine et le Japon) est due<br />

au programme de gestion de<br />

l’image du tourisme lancé par<br />

l’Autorité zimbabwéenne du<br />

tourisme (ZTA).<br />

pénurie d’argent liquide et<br />

bousculades devant les banques<br />

De longues files d’attente ont<br />

été observées la semaine dernière<br />

devant les banques pour<br />

des retraits d’argent liquide, et<br />

<strong>ce</strong> malgré la ré<strong>ce</strong>nte émission<br />

par la Banque <strong>ce</strong>ntrale (RBZ)<br />

de deux nouveaux billets de<br />

10 000 et de 20 000 zimdollars<br />

(environ 100 et 200 $ US).<br />

La RBZ a également revu <strong>à</strong> la<br />

hausse le niveau des retraits<br />

journaliers, qui est passé de<br />

1000 <strong>à</strong> 20 000 zimdollars, <strong>ce</strong><br />

qui devrait éviter, <strong>à</strong> terme, des<br />

pénuries semblables. Le pays<br />

vit depuis 2007 une crise de<br />

liquidités sans précédent.<br />

Clôture de la saison du tabac<br />

avec une baisse de 40% des<br />

livraisons<br />

La saison de vente de tabac a<br />

été officiellement clôturée la<br />

semaine dernière avec une<br />

baisse de 40% des livraisons<br />

par rapport aux résultats de<br />

l’année dernière, a déclaré<br />

l’Offi<strong>ce</strong> de l’industrie et de la<br />

commercialisation du tabac.<br />

Au 26 septembre, les fermiers<br />

avaient apporté 45 000 tonnes<br />

de feuilles de tabac vers<br />

les maisons de vente contre<br />

75 000 tonnes l’année dernière.<br />

Les ventes non officielles<br />

vont continuer <strong>à</strong> avoir lieu<br />

toutes les deux semaines.


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 BAnqUe eT AssUrAnCes<br />

L’Occident s’autorise <strong>ce</strong> qu’il<br />

avait <strong>interdit</strong> dans l’UMOA<br />

Interdits d’intervention par la Banque mondiale et le FMI, les pays de l’UMOA ont dû se résoudre, il<br />

y a 25 ans, <strong>à</strong> laisser le quart des banques tomber en faillite. Fa<strong>ce</strong> aux risques sur les banques occidentales,<br />

le FMI prône aujourd’hui l’intervention des Etats.<br />

Par Amadou Fall, Dakar<br />

Les banques et assuran<strong>ce</strong>s américaines<br />

sont nombreuses <strong>à</strong> avoir touché le fond<br />

de la spirale dépressive dans laquelle<br />

elles s’enfonçaient depuis une année.<br />

Avec des pertes estimées <strong>à</strong> des <strong>ce</strong>ntaines<br />

de milliards de dollars, elles sont, pour<br />

la plupart, dans une situation de quasi-faillite.<br />

Leurs homologues et partenaires<br />

européennes sont incidemment<br />

dans la tourmente, comme les bourses<br />

du monde développé qui dévissent et<br />

se reprennent de temps <strong>à</strong> autre.<br />

Leur plus grand espoir repose sur le<br />

plan Paulson, défendu par le président<br />

Bush et les deux candidats <strong>à</strong> sa suc<strong>ce</strong>ssion,<br />

McCain et Obama. Accrédité<br />

par le Congrès américain, il coûtera<br />

au contribuable américain entre 700 et<br />

1400 milliards de dollars en procédant<br />

purement et simplement <strong>à</strong> une vaste<br />

opération de nationalisations.<br />

Nationalisations ? Cette carte est, en<br />

théorie, l’hérésie suprême dans les pays<br />

de la libre entreprise. Mais les gouvernants<br />

et les grands argentiers du<br />

monde développé savent, depuis bien<br />

longtemps, que le « tout marché » a ses<br />

limites, et que l’Etat se doit d’intervenir<br />

en cas de crise majeure. Les élites<br />

américaines ont fait, l<strong>à</strong>-dessus, leur religion<br />

depuis les années trente. Ils restent<br />

convaincus que si la crise de 1929<br />

avait pris son ampleur dévastatri<strong>ce</strong> et<br />

mené le capitalisme au bord du gouffre,<br />

c’est par<strong>ce</strong> que la Federal Reserve et<br />

les autorités publiques avaient laissé les<br />

banques s’effondrer en refusant d’injecter<br />

les liquidités né<strong>ce</strong>ssaires pour<br />

rétablir la confian<strong>ce</strong> et la croissan<strong>ce</strong> régulière<br />

de l’économie réelle.<br />

Le gendarme de l’orthodoxie financière<br />

<strong>à</strong> l’échelle du monde, le Fonds<br />

monétaire international, conforte les<br />

dirigeants américains actuels dans leur<br />

choix interventionniste. Ainsi, pour<br />

Dominique Strauss-Kahn, son directeur<br />

général, « l’effort initial des finan-<br />

Poste Maroc partout, toujours plus pour vous !<br />

5<br />

Mali : Mamadou igor diarra<br />

nommé ministre de l’energie<br />

A 43 ans, le PDG de la Banque internationale pour le Mali<br />

(BIM), Mamadou Igor Diarra est nommé ministre de l’Energie,<br />

des mines, et de l’eau du Mali, en rempla<strong>ce</strong>ment d’Ahmed<br />

Sow qui a démissionné lundi. « Sur proposition du Premier<br />

ministre M. Mamadou Diarra est nommé ministre de l’Energie,<br />

des mines et de l’eau », a précisé un décret présidentiel lu <strong>à</strong> la<br />

radio nationale.<br />

un fonds indonésien<br />

dans le rail sud-africain<br />

Le fonds indonésien PME African Infrastructure Opportunities,<br />

qui investit dans les infrastructures en Afrique subsaharienne,<br />

vient d’acquérir 50% du capital de Sheltam Grindrod Holdings,<br />

une entreprise sud-africaine d’ingénierie de management et de<br />

servi<strong>ce</strong>s pour les chemins de fer. La transaction s’élèverait <strong>à</strong> 8<br />

millions de dollars.<br />

hSBC mise sur la forêt<br />

L’opérateur britannique de private equity HSBC Principal<br />

Investments vient d’investir 8,5 millions de dollars dans la filiale<br />

ougandaise de la New Forests Company. Pour information, New<br />

Forests est le plus grand investisseur dans l’exploitation forestière<br />

en Ouganda avec des ramifications allant jusqu’au Mozambique.<br />

Bee firm dans Crane Supplier<br />

La Black Economic Empowerment private equity Firm (BEE<br />

Firm) vient d’acquérir 32,5% de la Sud-Africaine Target<br />

Cranes. L’investissement a été realisé <strong>à</strong> travers le fonds Sphere<br />

Fund I, d’une taille de 37 millions de dollars et opérationnel<br />

depuis octobre 2005.<br />

Maroc : émission de bons<br />

Le Trésor marocain a procédé mardi dernier <strong>à</strong> l’émission par<br />

adjudication de bons <strong>à</strong> court, moyen et long termes, indique<br />

un communiqué du Ministère de l’économie et des finan<strong>ce</strong>s.<br />

Les bons <strong>à</strong> dix et quinze ans sont émis respectivement <strong>à</strong> 3,40%<br />

et 3,65%, alors que les valeurs d’une maturité de 20 ans et de<br />

30 ans sont présentées <strong>à</strong> des taux respectifs de 5,15% et 4,50%.<br />

Pour leur part, les bons <strong>à</strong> 52 semaines et <strong>ce</strong>ux <strong>à</strong> 2 ans et <strong>à</strong> 5 ans<br />

sont émis <strong>à</strong> 3,55%, 3,10% et 3,15%, précise le ministère.<br />

« Les banques ont besoin des produits structurés »<br />

Pointés du doigt depuis le début de la crise financière, les produits structurés ont mauvaise presse.<br />

Quelle est la part de vérité ? Roger Stump, de la société Aurelys SA (Genève), spécialiste dans la fabrication<br />

de produits structurés, répond <strong>à</strong> nos questions.<br />

Roger Stump.<br />

Propos recueillis par Dominique Flaux,<br />

Genève<br />

Les Afriques : la crise financière actuelle ne sonne-t-elle<br />

pas le glas des produits structurés ?<br />

roger Stump : C’est un peu le discours ambiant<br />

colporté par nombre de chroniqueurs financiers<br />

et de politiciens. Mais d’un point de vue mathématique,<br />

il est évident que se priver d’une partie<br />

de l’univers d’investissement en excluant une<br />

zone géographique, un secteur économique ou<br />

une classe d’actifs diminuerait non seulement<br />

les rendements, mais augmenterait aussi le ris-<br />

<strong>ce</strong>s publiques doit être massif. Mais, si<br />

<strong>ce</strong>la n’était pas le cas, des efforts budgétaires<br />

importants seraient alors né<strong>ce</strong>ssaires<br />

pour garantir la stabilité <strong>à</strong> long terme<br />

des finan<strong>ce</strong>s publiques. »<br />

ré<strong>ce</strong>ssion<br />

Un quart de siècle plus tôt, dans<br />

les années quatre-vingts, les banques<br />

de l’Union monétaire ouest-africaine<br />

étaient dans une situation de crise analogue<br />

<strong>à</strong> <strong>ce</strong>lle que traverse le système<br />

américain. Une trentaine d’entre elles<br />

étaient alors en situation de <strong>ce</strong>ssation<br />

de paiement, en faillite. Et les causes<br />

étaient sensiblement les mêmes.<br />

L’économie mondiale était en crise, sous<br />

l’emprise des deux premiers chocs pétroliers.<br />

Les pays de l’Union subissaient<br />

d’autant plus durement <strong>ce</strong>tte ré<strong>ce</strong>ssion<br />

qu’ils faisaient fa<strong>ce</strong> <strong>à</strong> une sécheresse qui<br />

perdurait depuis une dé<strong>ce</strong>nnie et que<br />

les cours de leurs principaux produits<br />

d’exportation (café, cacao, arachide,<br />

coton, etc.) s’étaient effondrés sur le<br />

marché mondial. Ces facteurs sont venus<br />

ac<strong>ce</strong>ntuer les faiblesses internes au<br />

système bancaire sous-régional. Celuici<br />

souffrait d’une dégradation prononcée<br />

de la qualité de ses actifs due<br />

<strong>à</strong> une gestion laxiste et défectueuse qui<br />

entraîna le développement inconsidéré<br />

des créan<strong>ce</strong>s malsaines.<br />

Mais, contrairement <strong>à</strong> <strong>ce</strong> qui est de<br />

mise en <strong>ce</strong> moment, les Etats de l’Union<br />

mis sous ajustement structurel par la<br />

Banque mondiale et le FMI s’étaient<br />

vus strictement <strong>interdit</strong>s de faire recours<br />

<strong>à</strong> des fonds publics pour sauver<br />

les banques en faillite et dans le capital<br />

desquelles ils étaient, par ailleurs, déj<strong>à</strong><br />

présents. Une des explications données<br />

était leur surendettement. Pourtant,<br />

l’administration américaine et les Etats<br />

européens sont, dans le contexte actuel,<br />

tous surendettées. Mais l’on ac<strong>ce</strong>pte<br />

qu’ils s’endettent davantage pour<br />

finan<strong>ce</strong>r les opérations de sauvetage de<br />

leurs banques en déliques<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong>.<br />

que d’un portefeuille par la limitation de sa diversification.<br />

Il est techniquement indéfendable<br />

d’interdire les produits structurés, lesquels ont<br />

quand même permis d’améliorer, depuis leur<br />

apparition, le couple rendement/risque d’une<br />

décision d’investissement.<br />

LA : en raison de la confusion qui entoure <strong>ce</strong><br />

vocable, pouvez-vous succinctement définir<br />

un produit structuré ?<br />

rS : Comme son nom l’indique, il s’agit d’une<br />

addition de plusieurs instruments financiers<br />

formant un seul actif. En général, on y retrouve<br />

deux composantes : d’une part une obligation<br />

zéro coupon, émise par l’émetteur du produit,<br />

et d’autre part une partie optionnelle dans laquelle<br />

l’émetteur investit immédiatement le<br />

rendement final de l’obligation précitée.<br />

LA : qui est habilité <strong>à</strong> émettre de tels produits<br />

?<br />

rS : Ce sont les banques. L’émission d’un produit<br />

structuré constitue pour elles une sour<strong>ce</strong><br />

avantageuse de fonds et figure au passif de leurs<br />

Assainissement<br />

Les Etats de l’UMOA avaient plutôt<br />

été contraints de liquider purement et<br />

simplement les établissements insolvables,<br />

soit le quart du réseau bancaire de<br />

l’Union, et d’assainir en profondeur le<br />

reste du système, sous la houlette des<br />

institutions de Bretton Woods. Les réformes<br />

libérales mises en œuvre étaient,<br />

notamment : la libéralisation des taux<br />

d’intérêt et surtout l’institution de mesures<br />

prudentielles pour veiller au respect<br />

des conditions d’exerci<strong>ce</strong> de la profession<br />

bancaire, assurer le contrôle quantitatif<br />

de la liquidité bancaire, accroître la sécurité<br />

du système financier et orienter<br />

la structure de l’épargne et du crédit vers<br />

l’économie réelle. Il s’y ajoutait le recouvrement<br />

des créan<strong>ce</strong>s douteuses et l’apurement<br />

des arriérés des Etats.<br />

Libéralisation, régulation et rigueur<br />

ont été les maîtres mots du sauvetage<br />

du système bancaire de l’UMOA<br />

Les Etats de l’Union s’étaient<br />

vus interdire tout recours<br />

<strong>à</strong> des fonds publics pour<br />

sauver les banques.<br />

qui, au final, ont donné les résultats<br />

escomptés. Le dernier s’est progressivement<br />

reconstitué et est devenu<br />

nettement plus attractif. Aux mêmes<br />

maux, les mêmes remèdes. La crise<br />

que traverse le système financier international<br />

est bien le fait de sa dérégulation<br />

<strong>à</strong> outran<strong>ce</strong> et de ses prises de<br />

risques ex<strong>ce</strong>ssives, en particulier aux<br />

Etats-Unis. Il ne servirait <strong>à</strong> rien d’y<br />

injecter des milliards et des milliards<br />

de dollars, sans qu’il ne lui soit imposé<br />

des normes prudentielles plus rigoureuses,<br />

des principes comptables plus<br />

fiables et des règles de transparen<strong>ce</strong><br />

ac<strong>ce</strong>ptables en pratique.<br />

bilans. Remarquez que les produits structurés<br />

de type « subprime » sont inscrits dans l’actif<br />

du bilan ou, comme c’est le cas, dans <strong>ce</strong>lui de<br />

leurs filiales dédiées.<br />

LA : quelle est l’inciden<strong>ce</strong> de tels produits sur<br />

le bilan des banques ?<br />

rS : L’émission d’un produit structuré renfor<strong>ce</strong><br />

le bilan d’une banque par l’apport d’argent frais<br />

correspondant <strong>à</strong> la valeur finale de l’obligation<br />

zéro coupon. La différen<strong>ce</strong> entre la valeur finale<br />

et actuelle de <strong>ce</strong>tte obligation coupon est investie<br />

dans une stratégie d’options correspondant<br />

au pari que l’investisseur final veut prendre. Par<br />

exemple, sur la hausse des métaux précieux.<br />

Pour <strong>ce</strong>la, la banque émet des options non-standardisées,<br />

créées sur les positions détenues pour<br />

son propre compte ou pour <strong>ce</strong>lui des clients.<br />

LA : de tels produits ne sont-ils pas seulement<br />

un moyen de diluer le risque bancaire<br />

auprès des souscripteurs non initiés ?<br />

rS : Il s’agit d’un moyen permettant aux banques<br />

de couvrir leurs risques en transférant une<br />

partie au souscripteur du produit par l’achat<br />

d’options de vente (put), ou de diminuer son<br />

prix de revient en vendant des options d’achat<br />

(call), par exemple. Mais ils ne peuvent, en<br />

aucun cas, être désignés comme facteur de<br />

crise. Ils constituent, par contre, une solution<br />

<strong>à</strong> la liquidité du marché, principal problème<br />

rencontré aujourd’hui. Notons d’ailleurs que<br />

les banques françaises, qui furent les précurseurs<br />

en la matière, et dont est issue la vaste<br />

majorité des spécialistes en structuration des<br />

pla<strong>ce</strong>s financières européennes, sont <strong>ce</strong>lles qui<br />

souffrent le moins de la crise financière.<br />

LA : devrait-on dire finalement que <strong>ce</strong>s produits<br />

ne comportent pas de risque ?<br />

rS : Absolument pas. Le fait que le produit<br />

structuré n’ait pas vocation <strong>à</strong> croître le risque<br />

de la banque émettri<strong>ce</strong> ne signifie pas pour<br />

autant qu’il n’en contienne pas pour le souscripteur<br />

de <strong>ce</strong>s véhicules d’investissement.<br />

Bien au contraire. Ils sont multiples et né<strong>ce</strong>ssitent<br />

d’être précisément identifiés et maîtrisés<br />

par le gestionnaire.


6<br />

Algérie : la BAdr signe avec<br />

la Bred<br />

La Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR)<br />

et la BRED Banque populaire ont signé mi-septembre une<br />

convention de partenariat relative au traitement des pensions<br />

des retraités algériens de Fran<strong>ce</strong>. A travers <strong>ce</strong>tte convention, la<br />

BRED confie <strong>à</strong> la banque publique algérienne la gestion des<br />

opérations de paiement des pensions de retraite des travailleurs<br />

salariés algériens ayant exercé en Fran<strong>ce</strong>.<br />

le Nigeria réaffirme<br />

ses ambitions de leader<br />

africain <strong>à</strong> londres<br />

Lors de l’ouverture ré<strong>ce</strong>nte du bureau britannique de<br />

Intercontinental Bank, le gouverneur de la Banque <strong>ce</strong>ntrale du<br />

Nigeria (CBN) a affirmé devant un parterre d’hommes d’affaires<br />

que les banques de son pays sont sur le point de devenir les dominants<br />

du marché financier de l’Afrique. Le gouverneur a indiqué<br />

que la croissante percée que les banques nigérianes sont en train de<br />

faire sur l’arène mondiale, avec l’établissement de filiales dans les<br />

pays-clés européens, est une indication claire que le rêve nigérian<br />

de devenir le <strong>ce</strong>ntre financier africain commen<strong>ce</strong> <strong>à</strong> prendre forme.<br />

Algérie : augmentation des<br />

crédits <strong>à</strong> l’économie<br />

Selon le dernier bulletin de conjoncture de la Banque d’Algérie,<br />

les crédits <strong>à</strong> l’économie accordés par les banques algériennes<br />

ont augmenté de 5,15% au 1er semestre 2008, contre 15,2%<br />

pour l’année 2007 et 12,16% pour 2006. La part des crédits<br />

accordés au secteur privé s’élève <strong>à</strong> 52,95% <strong>à</strong> la fin juin 2008.<br />

A noter un recul des crédits <strong>à</strong> moyen et long terme, passés de<br />

51,26% fin dé<strong>ce</strong>mbre 2007 <strong>à</strong> 50,90% fin juin 2008.<br />

BAnqUe eT AssUrAnCes<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

« Un pont entre la diaspora et les promoteurs<br />

immobiliers ivoiriens »<br />

La BIAO a ouvert un bureau de représentation <strong>à</strong> Paris dédié <strong>à</strong> la diaspora. Administrateur général de la<br />

BIAO Côte d’Ivoire, Martin Dedjes en explique les enjeux.<br />

Propos recueillis par Anne Guillaume Gentil,<br />

Paris<br />

Les Afriques : Vous venez d’ouvrir un bureau<br />

de représentation de la BiAo <strong>à</strong> paris, quelles<br />

ont été vos motivations ?<br />

Martin djedjes : La diaspora ivoirienne fait<br />

partie intégrante de notre stratégie. Pour capter<br />

<strong>ce</strong>tte diaspora, il faut aller vers elle. Nous<br />

sommes une banque de détail, de proximité,<br />

donc nous allons vers la clientèle où qu’elle se<br />

trouve. Cette diaspora ivoirienne est très importante.<br />

En Ile de Fran<strong>ce</strong>, nous avons dénombré<br />

127 000 Ivoiriens. C’est la population d’une<br />

ville moyenne en Côte d’Ivoire ! Cela mérite<br />

d’avoir une agen<strong>ce</strong>. Nous venons d’inaugurer<br />

notre nouvelle agen<strong>ce</strong> dans le 19 e arrondissement<br />

<strong>à</strong> Paris, et nous lançons nos activités<br />

comprenant toutes les opérations courantes.<br />

LA : la Banque Atlantique a ouvert en mars<br />

dernier une représentation <strong>à</strong> paris, aussi dans<br />

le 19 e arrondissement, et plusieurs banques<br />

françaises se positionnent sur les transferts<br />

des migrants. une façon de vous démarquer<br />

de la concurren<strong>ce</strong> est-elle votre positionnement<br />

sur l’immobilier ?<br />

Md : Nous voulions nous démarquer de la<br />

concurren<strong>ce</strong>, ne pas arriver, un peu après les<br />

autres, les bras ballants. Pour <strong>ce</strong> faire, nous<br />

devions clairement identifier les besoins de la<br />

diaspora. Nous avons fait des études de marché<br />

et nous avons saisi une opportunité que la<br />

diaspora même nous a offerte en mai dernier où<br />

nous avons parrainé une journée de la diaspora<br />

ivoirienne organisée par la COGID <strong>à</strong> Paris. Des<br />

entretiens avec les Ivoiriens de la diaspora, il en<br />

est ressorti que leur besoin immédiat et le plus<br />

important était de construire en Côte d’Ivoire.<br />

Comment le satisfaire ? L<strong>à</strong> aussi, nous avons<br />

voulu nous démarquer de la concurren<strong>ce</strong>. On<br />

aurait pu proposer simplement des prêts immobiliers.<br />

Mais la diaspora nous a dit qu’elle avait<br />

Kenya : une mutuelle veut<br />

entrer en bourse<br />

La Caisse d’épargne et de crédit du Kenya, forte de ses succès, veut entrer en bourse malgré l’avis<br />

contraire de la bourse. Qui aura le dernier mot ?<br />

Par Robert Adande, Cotonou<br />

Enregistrées au Kenya en 1964, les premières<br />

coopératives urbaines d’épargne et<br />

de crédit avaient pour principal objectif la<br />

mobilisation des fonds de leurs membres.<br />

Ceux-ci n’étaient <strong>ce</strong>nsés posséder que des<br />

parts ordinaires, dans la mesure où ils<br />

étaient tous employés par une société ou<br />

une administration. Les dépôts étaient directement<br />

déduits du salaire des membres<br />

et les prêts leur étaient concédés <strong>à</strong> partir<br />

de l’ensemble des fonds recueillis. Ce type<br />

de coopérative bancaire, basée sur un modèle<br />

de caisse de crédit mutuel, avait, dans<br />

le temps, rencontré un énorme succès au<br />

Kenya. Cette initiative a fait son bout de<br />

chemin, au point où, près de cinquante<br />

ans après, la Caisse d’épargne et de crédit<br />

du Kenya en arrive <strong>à</strong> envisager une entrée<br />

imminente en bourse.<br />

James Wangunyu, président de la NSE,<br />

a jugé opportun que <strong>ce</strong> pla<strong>ce</strong>ment de titres<br />

soit reporté <strong>à</strong> l’année prochaine. Pour<br />

cause, la période d’instabilité traversée par<br />

le marché, la né<strong>ce</strong>ssité d’étudier les nouvelles<br />

règles de cotation et le traitement<br />

des chèques de remboursement, qui ont<br />

paralysé le système bancaire du pays.<br />

Par contre, le conseiller principal en tran-<br />

Martin Djedjes.<br />

un problème plus sérieux que <strong>ce</strong>la. Acheter une<br />

maison <strong>à</strong> plus de 6000 km, c’est plus compliqué.<br />

Il y a un problème de confian<strong>ce</strong>. A qui acheter<br />

<strong>ce</strong>tte maison ? Qui va la construire et comment<br />

suivre les travaux ? Nous avons voulu créer un<br />

pont entre la diaspora, établie en Fran<strong>ce</strong>, et<br />

les promoteurs immobiliers installés en Côte<br />

d’Ivoire. C’est l’idée de la mise en œuvre de<br />

<strong>ce</strong> salon de l’immobilier, pour lequel dix promoteurs<br />

immobiliers ivoiriens sont <strong>à</strong> Paris. La<br />

BIAO apportera les finan<strong>ce</strong>ments <strong>à</strong> la clé mais<br />

aussi des assuran<strong>ce</strong>s. Et nous profitons de notre<br />

appartenan<strong>ce</strong> au groupe NSIA pour vendre les<br />

deux produits. A la fin du pro<strong>ce</strong>ssus, le monde<br />

de la diaspora va se retrouver avec une maison<br />

clé en main avec une assuran<strong>ce</strong>. Et, surtout,<br />

nous créons la confian<strong>ce</strong>, car des Ivoiriens ont<br />

été escroqués par le passé.<br />

LA : Comment concrètement apportez-vous<br />

<strong>ce</strong>tte garantie ?<br />

Md : Il y a plusieurs niveaux de garantie. La<br />

première se situe sur un plan technique : le<br />

promoteur est un professionnel et maîtrise la<br />

sactions, Dyer & Blair Investment Bank,<br />

qui a été sélectionné pour superviser<br />

l’émission des actions, estime que le marché<br />

est prêt pour le pla<strong>ce</strong>ment initial de<br />

titres de la Caisse d’épargne et de crédit du<br />

Kenya. Aussi, le président de Dyer & Blair,<br />

Jimnah Mbaru, indique-t-il que toutes<br />

les dispositions né<strong>ce</strong>ssaires sont prises et<br />

qu’un projet de note d’information est<br />

déj<strong>à</strong> soumis <strong>à</strong> l’approbation de l’Autorité<br />

des marchés de capitaux (CMA).<br />

Non-objection<br />

Une lettre de non-objection aurait même<br />

été adressée par la Banque <strong>ce</strong>ntrale du<br />

Kenya (CBK) <strong>à</strong> la CMA, selon un communiqué<br />

de la Caisse d’épargne et de crédit.<br />

Après <strong>ce</strong>lui de Safaricom, le pla<strong>ce</strong>ment<br />

initial de titres de la Caisse d’épargne<br />

et de crédit est considéré comme le<br />

deuxième en termes d’importan<strong>ce</strong>, et a<br />

pour objectif de collecter 10 milliards<br />

de Kshs, 140 millions de dollars, sur le<br />

marché boursier. Fonds qui permettront<br />

de finan<strong>ce</strong>r les crédits hypothécaires de<br />

la banque, son réseau informatique et<br />

l’augmentation de ses filiales.<br />

Pour mémoire, grâ<strong>ce</strong> au dernier pla<strong>ce</strong>ment<br />

de titres, 180 milliards de Kshs, 2,5 milliards<br />

de dollars, ont été mobilisés, et rem-<br />

construction. La deuxième, <strong>ce</strong> sont des promoteurs<br />

qui commen<strong>ce</strong>nt un programme et<br />

le terminent, ils respectent leur engagement.<br />

La troisième garantie, le finan<strong>ce</strong>ment. Nous<br />

savons finan<strong>ce</strong>r l’immobilier, nous le faisons<br />

depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire.<br />

LA : Vous finan<strong>ce</strong>z <strong>à</strong> la fois des prêts immobiliers<br />

pour les particuliers et aussi les programmes<br />

immobiliers ? Vous êtes liés <strong>à</strong> <strong>ce</strong>s<br />

promoteurs ?<br />

Md : Oui, nous sommes au début et <strong>à</strong> la fin du<br />

pro<strong>ce</strong>ssus. Au début, car nous avons sélectionné<br />

les promoteurs avant de venir <strong>à</strong> Paris, et ensuite<br />

dans la mise en œuvre de <strong>ce</strong> projet. La plupart<br />

des promoteurs sont des clients de la BIAO, nous<br />

les connaissons et nous avons eu <strong>à</strong> les finan<strong>ce</strong>r<br />

sur d’autres programmes. Nous n’avons pas fait<br />

les choses au hasard. Côté diaspora, l’agen<strong>ce</strong><br />

que nous avons ouverte permettra d’ouvrir des<br />

comptes <strong>à</strong> partir de Paris sur les lignes BIAO, de<br />

constituer de l’épargne, et ensuite, quand on a<br />

épargné, la BIAO structure les prêts.<br />

LA : Vous avez un accord formel avec <strong>ce</strong>s promoteurs<br />

immobiliers ?<br />

Md : Oui. Tout <strong>à</strong> fait. C’est une allian<strong>ce</strong> entre<br />

les promoteurs, la BIAO et la diaspora<br />

africaine.<br />

LA : Comptez-vous <strong>à</strong> terme demander l’agrément<br />

auprès des autorités bancaires françaises<br />

pour que la BiAo opère directement ?<br />

Md : La BIAO n’a pas l’intention de concurren<strong>ce</strong>r<br />

les banques françaises sur leur territoire. Ce<br />

n’est pas mon objectif. Nous avons une stratégie<br />

africaine. Car le groupe NSIA, qui contrôle<br />

la BIAO, est un groupe africain. Parti de Côte<br />

d’Ivoire, il s’est installé non seulement en<br />

Afrique de l’Ouest mais aussi en Afrique <strong>ce</strong>ntrale.<br />

La stratégie de la BIAO est de suivre la compagnie<br />

d’assuran<strong>ce</strong>s dans les pays. Nous partons<br />

de l’assuran<strong>ce</strong> pour aller vers la banque.<br />

boursés par la suite aux épargnants et aux<br />

investisseurs institutionnels, <strong>ce</strong> qui est une<br />

indication que la banque sera en mesure<br />

de réunir le capital né<strong>ce</strong>ssaire. La Caisse a<br />

annoncé une augmentation de 50% de son<br />

bénéfi<strong>ce</strong> semestriel avant imposition, ayant<br />

atteint 25 millions de dollars.<br />

A en croire le co-fondateur de la bourse<br />

M. Mbaru, on note pour le moment un<br />

<strong>ce</strong>rtain intérêt de la part des Kenyans,<br />

qui ont déj<strong>à</strong> commencé <strong>à</strong> épargner pour<br />

le pla<strong>ce</strong>ment initial de titres de la Caisse<br />

d’épargne et de crédit. Pour lui, l’approbation<br />

de la CMA sera l’occasion pour la<br />

Le pla<strong>ce</strong>ment a pour<br />

objectif de collecter<br />

140 millions de dollars sur<br />

le marché boursier.<br />

banque d’inviter tous les Kenyans <strong>à</strong> se<br />

préparer <strong>à</strong> investir dans les titres de la<br />

Caisse d’épargne et de crédit pour partager<br />

avec elle ses bénéfi<strong>ce</strong>s. En attendant,<br />

plus de 200 agents ont été recrutés<br />

par la banque pour travailler de façon<br />

ininterrompue dans un nouveau <strong>ce</strong>ntre<br />

spécialement destiné au pla<strong>ce</strong>ment des<br />

titres <strong>à</strong> Nairobi.<br />

LA : Visez-vous aussi l’Afrique anglophone ?<br />

Md : Le groupe NSIA s’intéresse <strong>à</strong> l’Afrique<br />

anglophone, il vient d’ouvrir au Ghana, c’est<br />

le premier maillon.<br />

LA : Vous pensez au Nigeria ?<br />

Md : Why not. D’autres pays sont aussi dans<br />

le pipeline.<br />

LA : toutes <strong>ce</strong>s nouvelles implantations bancaires<br />

se font-elles en prenant des parts de<br />

marché <strong>à</strong> la concurren<strong>ce</strong> ou en développant<br />

le marché ?<br />

Md : Pour la Côte d Ivoire, le marché ivoirien,<br />

<strong>ce</strong>rtainement <strong>à</strong> cause de la crise, n’a pas connu<br />

d’expansion phénoménale. En revanche, le<br />

« Le nombre de banques<br />

a augmenté et continue <strong>à</strong><br />

augmenter. Donc, pour grossir,<br />

il faut prendre sur les parts<br />

des confrères. »<br />

nombre de banques a augmenté et continue <strong>à</strong><br />

augmenter. Donc, pour grossir, il faut prendre<br />

sur les parts des confrères.<br />

LA : Votre stratégie est basée sur l’immobilier.<br />

N’est-<strong>ce</strong> pas un investissement risqué,<br />

notamment au regard de <strong>ce</strong> qui s’est passé<br />

aux etats-unis ?<br />

Md : Cela n’a rien <strong>à</strong> voir. Nous n’avons pas le<br />

même système de finan<strong>ce</strong>ment en Côte d’Ivoire<br />

qu’aux Etats-Unis. En Côte d’Ivoire, il n’y a pas<br />

une bourse de l’immobilier. Ce que nous faisons<br />

en Côte d’Ivoire, c’est très classique comme finan<strong>ce</strong>ment.<br />

En Côte d’Ivoire, il y a un déficit de<br />

l’offre, et avec la fin de la crise, nous aurons un<br />

marché haussier car la demande est forte.


8<br />

proparco <strong>à</strong> la rescousse des<br />

filiales de Bank of Africa<br />

Deux filiales de Bank of Africa (BOA) en Afrique de l’Est vont<br />

bénéficier de refinan<strong>ce</strong>ment de 500 millions de shillings kenyans<br />

provenant d’une ligne de crédit de Proparco. La filiale<br />

de l’AFD accordera ainsi 300 millions de shillings (environ 3<br />

millions d’euros) <strong>à</strong> la banque panafricaine et 200 millions <strong>à</strong> la<br />

filiale ougandaise (BOA Uganda).<br />

Kenya : equity Bank<br />

s’implantera au Sud Soudan<br />

La Kenyane Equity Bank envisage d’exporter sa solution de<br />

banque mobile Eazy 24/7 au Sud Soudan d’ici la fin de l’année<br />

en cours. La banque cotée <strong>à</strong> Nairobi a obtenu toutes les<br />

autorisations relatives <strong>à</strong> <strong>ce</strong>tte opération de la part de la Banque<br />

<strong>ce</strong>ntrale du Kenya et de la Bank of Southern Sudan, qui régit<br />

le secteur dans le Sud Soudan, a déclaré son directeur général,<br />

James Mwangi. Equity Bank démarrera dans <strong>ce</strong>tte région avec<br />

six agen<strong>ce</strong>s, selon une offre commerciale basée sur les mêmes<br />

principes, d’ac<strong>ce</strong>ssibilité et de compétitivité.<br />

east African development<br />

Bank perd 8,9 millions<br />

de dollars<br />

East African Developpement Bank afficherait des pertes de 8,9<br />

millions de dollars <strong>à</strong> la fin de <strong>ce</strong>t exerci<strong>ce</strong>. Ces résultats annoncés<br />

par anticipation la semaine dernière par la plus grande institution<br />

bancaire de l’Afrique australe a jeté le désarroi sur le<br />

marché local des capitaux. Principale raison expliquant <strong>ce</strong>tte<br />

baisse, une politique de crédit jugée trop imprudente et qui a<br />

vu les prêts non performants atteindre un niveau sans précédent<br />

dans le portefeuille de la banque.<br />

Afrique du Sud : Sanlam<br />

fait de l’agrobusiness<br />

subsaharien<br />

Un fonds de 100 millions de dollars baptisé Agri-Vie vient<br />

d’être lancé <strong>à</strong> destination de l’Afrique subsaharienne. Fruit<br />

d’une joint-venture entre Sanlam Private Equity, plus grand<br />

opérateur sud-africain de capital investissement avec 5 milliards<br />

de rands sous gestion, et le fonds SP-Aktif, <strong>ce</strong>tte structure<br />

ciblera en particulier les entrepreneurs porteurs de projets de<br />

transformation de produits agricoles.<br />

Nigeria : 948 milliards<br />

de nairas en circulation<br />

La masse monétaire en circulation au Nigeria a atteint 948 milliards<br />

de nairas au mois d’août dernier. Cette information issue<br />

de la Banque <strong>ce</strong>ntrale nigériane fait état d’une augmentation<br />

constante de l’encours depuis février 2008. A <strong>ce</strong>tte date, un<br />

montant de 861 milliards était en circulation.<br />

Nouveaux billets de banque<br />

au zimbabwe<br />

La Reserve Bank du Zimbabwe a introduit deux nouveaux<br />

billets de 10 000 et 20 000 dollars zimbabwéens et a relevé le<br />

plafond de retrait journalier de 1000 <strong>à</strong> 20 000 dollars. Malgré<br />

<strong>ce</strong>s deux décisions, les longues files d’attente devant les guichets<br />

n’ont toujours pas disparues du pays.<br />

Absa Bank bientôt en Namibie<br />

Absa Bank, détenu majoritairement par Barclays Group, vient de<br />

mettre la dernière touche <strong>à</strong> son programme d’implantation en<br />

Namibie. L’institution a reçu des autorités namibiennes de régulation<br />

une li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong> provisoire de banque commerciale au mois de<br />

juin dernier. Ce sésame limité sur le temps permet <strong>à</strong> Absa d’expérimenter<br />

le marché avant de passer <strong>à</strong> la phase industrielle.<br />

uBA installe une direction<br />

régionale <strong>à</strong> Nairobi<br />

La Nigériane United Bank of Africa (UBA) vient de nommer<br />

Manz Denga <strong>à</strong> la tête de sa nouvelle direction régionale basée<br />

<strong>à</strong> Nairobi. Ce bureau couvrira l’Ouganda, le Kenya, la<br />

Tanzanie, la Zambie et le Sud Soudan. Cette réorganisation fait<br />

suite <strong>à</strong> l’ouverture d’une succursale de la banque nigériane en<br />

Ouganda au mois de mai dernier.<br />

BoUrses<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

Attijariwafa Bank lan<strong>ce</strong> son plan<br />

stratégique 2012<br />

Consolider le leadership au Maroc, développer les standards modernes de contrôle de risques, améliorer<br />

la qualité du servi<strong>ce</strong> et jouer un rôle de premier plan dans les régions du Maghreb, de l’UEMOA et<br />

de la CEMAC. Tel est le programme d’Attijariwafa Bank sur les quatre ans <strong>à</strong> venir. Détails.<br />

Adama Wade, Casablanca<br />

La hiérarchie n’est pas bousculée au<br />

sommet du secteur bancaire marocain.<br />

Au terme du premier semestre 2008,<br />

Attijariwafa Bank reste la première banque<br />

par les dépôts, lesquels totalisent 149<br />

milliards de dirhams, soit 27% des parts<br />

de marché. La banque au logo sinusoïdal<br />

arrive aussi <strong>à</strong> la première pla<strong>ce</strong> par les encours<br />

des crédits en croissan<strong>ce</strong> de 36% <strong>à</strong><br />

123 milliards de dirhams.<br />

Ce dynamisme se reflète au niveau de<br />

l’évolution du PNB (+ 24,7%), qui profite<br />

d’une forte croissan<strong>ce</strong> de la marge sur intérêts<br />

(+ 33%), de la marge sur commissions<br />

(37%) et d’une progression maintenue<br />

(+4%) du résultat des activités de marché<br />

ralenties par une conjoncture défavorable<br />

sur les taux. L’intégration de la banque sénégalaise<br />

CBAO, connue pour sa position<br />

prépondérante sur des servi<strong>ce</strong>s <strong>à</strong> haute<br />

valeur ajoutée et <strong>à</strong> commissions élevées,<br />

comme le transfert de l’argent des immigrés,<br />

dans le périmètre de consolidation<br />

du groupe, a dopé la composante marge<br />

sur commissions, comme l’a rappellé<br />

Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa<br />

Bank, qui se réjouit des perspectives de développement<br />

du marché bancaire ouestafricain.<br />

Le résultat net consolidé ressort<br />

<strong>à</strong> 1,7 milliard de dirhams, en progression<br />

de 17,1% avec, comme principaux contributeurs,<br />

dans l’ordre, Attijariwafa Bank,<br />

Wafa Salaf, Wafa Assuran<strong>ce</strong>, Attijari Bank<br />

Tunisie et CBAO.<br />

Ces bons résultats dégagés au terme de<br />

<strong>ce</strong> premier semestre sont accompagnés<br />

d’une bonne maîtrise des charges. Le<br />

coefficient d’exploitation s’est amélioré<br />

de 3,5 points <strong>à</strong> 44,6% dans un contexte<br />

d’extension soutenue des réseaux. Par<br />

contre, le coût du risque connaît une<br />

légère hausse qui reste « <strong>à</strong> relativiser »,<br />

explique Ismaël Douiri, nouveau directeur<br />

général de la banque, qui rappelle<br />

le niveau encore bas du risque de l’institution<br />

dans le contexte marocain et<br />

international.<br />

plan 2012 : poursuite de l’extension et<br />

nouvelle approche du risque<br />

Fort de <strong>ce</strong>s progressions et de la nouvelle<br />

dimension régionale prise par<br />

Attijariwafa Bank, avec la reprise de la<br />

BIM au Mali qui s’ajoute aux filiales<br />

tunisienne, sénégalaise, <strong>à</strong> la future banque<br />

mauritanienne, au bureau de représentation<br />

<strong>à</strong> Tripoli (Libye) et au pôle<br />

Attijariwafa Bank Europe (dont l’objectif<br />

est de délivrer un servi<strong>ce</strong> de proximité<br />

aux clients marocains, maghrébins ouest<br />

et <strong>ce</strong>ntre-africains), le management a entamé<br />

un plan stratégique 2008-2012. Le<br />

projet, qui vient en rectification du plan<br />

d’action 2005-2010, largement réalisé, a<br />

été validé par le conseil d’administration<br />

du 25 juin dernier. Quelque 1200 employés<br />

de l’entreprise ont été associés <strong>à</strong><br />

<strong>ce</strong>tte réflexion interne qui a consommé<br />

600 jours de congé.<br />

Au final, douze axes ont été identifiés <strong>à</strong><br />

travers une démarche déclinée en trois<br />

objectifs, dont la consolidation du leadership<br />

de la banque au Maroc en sortant<br />

des sentiers battus (politique d’innovation).<br />

Deuxième volet, l’adoption de<br />

nouveaux standards de mesure de risques<br />

(en plus des risques de contrepartie,<br />

les risques opérationnels et les risques de<br />

marché) <strong>à</strong> travers le contrôle et la supervision.<br />

Ce volet englobe aussi des standards<br />

de qualité de servi<strong>ce</strong>. Le troisième<br />

objectif est relatif au développement<br />

de la banque de détail <strong>à</strong> l’international.<br />

Attijariwafa Bank aspire <strong>à</strong> un rôle de premier<br />

plan au Maghreb, dans l’UEMOA et<br />

la CEMAC. En résumé, la banque, dont<br />

le rayon d’action couvre douze pays, table<br />

sur 3 millions de clients additionnels<br />

d’ici 2012, 1200 nouvelles agen<strong>ce</strong>s et un<br />

effectif de 13 700 collaborateurs.<br />

A terme, la banque de détail <strong>à</strong> l’international<br />

représentera entre 25 et 30%<br />

du PNB. « Pour les cinq ans <strong>à</strong> venir, nous<br />

continuerons <strong>à</strong> étudier toutes les opportunités.<br />

La philosophie d’AWB est de rentrer<br />

dans les marchés en tant que banque de<br />

détail avec une position de référen<strong>ce</strong>. Nous<br />

Mohamed El Kettani.<br />

ne sommes pas intéressés par des positions<br />

minoritaires », explique M. Kettani. En<br />

quelque sorte <strong>ce</strong> plan stratégique 2012<br />

apporte une nouvelle impulsion pour<br />

la banque, qui a ouvert 40 agen<strong>ce</strong>s entre<br />

janvier et juin 2008 et qui revendique un<br />

portefeuille de 3,5 millions de clients.<br />

etat des filiales africaines d’Attijariwafa<br />

Bank<br />

• En Mauritanie : acquisition des locaux<br />

en phase de finalisation pour la banque<br />

en greenfield.<br />

• Algérie : des informations complémentaires<br />

viennent d’être transmises aux<br />

autorités algériennes <strong>à</strong> leur demande.<br />

• Mali : closing définitif et autorisations<br />

des autorités con<strong>ce</strong>rnées en cours suite <strong>à</strong><br />

l’acquisition de la BIM SA. Projet « industriel<br />

» et non « financier », précise-t-on <strong>à</strong><br />

la présiden<strong>ce</strong> de la banque <strong>à</strong> Casablanca.<br />

• Sénégal : fusion achevée dans cinq mois<br />

au maximum pour la CBAO qui accuse<br />

le coût de <strong>ce</strong>tte procédure.<br />

• Tunisie : vigoureux mouvement de retour<br />

vers les normes pour Attijari Tunisie<br />

(voir Les Afriques 46).


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 BoUrses<br />

Avec Scipion Capital Limited www.scipion-capital.com<br />

La mine dope Johannesburg, la<br />

finan<strong>ce</strong> punit le Caire<br />

Juste avant la semaine cruciale du premier<br />

vote du plan Paulson, l’Africa Investor<br />

40, qui retra<strong>ce</strong> l’évolution des premières<br />

capitalisations boursières du continent,<br />

s’infléchissait de 2,9% portant <strong>à</strong> 21,7% sa<br />

contreperforman<strong>ce</strong> depuis le début de l’année<br />

2008. Il s’agit, estiment les analystes, de<br />

la traduction du pessimisme ambiant qui<br />

s’est emparé des pla<strong>ce</strong>s financières internationales<br />

depuis la mi-septembre.<br />

Meilleure performan<strong>ce</strong><br />

A noter dans <strong>ce</strong>tte ambian<strong>ce</strong> in<strong>ce</strong>rtaine,<br />

le sursaut du marché sud-africain, qui a<br />

suivi le rebond de la plupart des pla<strong>ce</strong>s financières<br />

mondiales suite <strong>à</strong> l’annon<strong>ce</strong> de<br />

la mobilisation de 700 milliards de dollars<br />

par le gouvernement fédéral américain.<br />

L’indi<strong>ce</strong> composite a gagné ainsi 5,9%,<br />

clôturant <strong>à</strong> 25 402 points. Le titre minier<br />

Anglo Platinum (Angloplat) profite des<br />

anticipations d’une prochaine tendan<strong>ce</strong><br />

haussière des cours de platinum pour<br />

enregistrer la meilleure performan<strong>ce</strong> de<br />

l’indi<strong>ce</strong> AI40 avec une progression hebdomadaire<br />

de 8,5% <strong>à</strong> 112,21 dollars.<br />

A des milliers de kilomètres de l<strong>à</strong>, le marché<br />

marocain a clôturé la semaine du 19<br />

septembre en contre-performan<strong>ce</strong> de<br />

-1,4% sous le coup de boutoir de <strong>ce</strong>rtains<br />

investisseurs internationaux nerveux.<br />

Certaines valeurs sont parvenues<br />

toutefois <strong>à</strong> tirer leur épingle du jeu, no-<br />

Afrique de l’Ouest : la Banque<br />

<strong>ce</strong>ntrale déplore la forte inflation<br />

La Banque <strong>ce</strong>ntrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a déploré la forte inflation dans l’UEMOA qui<br />

s’est élevée <strong>à</strong> 7,2% en juin dernier.<br />

Par Robert Adande, Cotonou<br />

« Malgré les perspectives de bonne campagne<br />

agricole, le contexte économique<br />

au sein de l’UEMOA reste en proie <strong>à</strong><br />

une morosité marquée par l’ac<strong>ce</strong>ntuation<br />

des pressions inflationnistes. » Cette<br />

opinion est <strong>ce</strong>lle du gouverneur de la<br />

Banque <strong>ce</strong>ntrale des Etats de l’Afrique<br />

de l’Ouest (BCEAO), M. Philippe-<br />

Henry Dakoury-Tabley, qui s’exprimait<br />

<strong>à</strong> l’ouverture d’une session ordinaire<br />

du conseil d’administration de l’institut<br />

d’émission ouest-africain. Il ajoute<br />

au premier handicap cité une détérioration<br />

de la compétitivité globale de<br />

l’UEMOA vis-<strong>à</strong>-vis de ses principaux<br />

partenaires et des in<strong>ce</strong>rtitudes sur la<br />

situation de la croissan<strong>ce</strong>, sans compter<br />

les difficultés d’assainissement des<br />

finan<strong>ce</strong>s publiques dans <strong>ce</strong>rtains Etats<br />

de l’Union.<br />

Avec un taux de croissan<strong>ce</strong> réel du produit<br />

intérieur brut s’établissant autour<br />

de 3,9% en 2008 contre 3,2% précé-<br />

tamment Attijariwafa Bank (ATW) qui<br />

a gagné 6,6%, clôturant au cours après<br />

split de 39,32 dollars. Même tendan<strong>ce</strong><br />

pour Lafarge (LAC) qui s’est apprécié<br />

de 4,1% <strong>à</strong> 246,22 dollars, devant Maroc<br />

Télécom (3,4%). Ces derniers avaient<br />

tous deux décroché en début de semaine<br />

avant de revenir en for<strong>ce</strong> en fin de semaine.<br />

Considéré comme cher par <strong>ce</strong>rtains<br />

analystes, Maroc Télécom a cédé <strong>à</strong><br />

la pression du marché alors que Lafarge<br />

subissait de son côté les rumeurs alarmantes<br />

sur le secteur de l’immobilier.<br />

En Afrique de l’Ouest, l’action Sonatel<br />

(SNTS) finit la semaine en progression<br />

de 2,2% <strong>à</strong> 301,9 dollars, recouvrant ses<br />

contre-performan<strong>ce</strong>s de la semaine précédente.<br />

L’annon<strong>ce</strong> de résultats en deça<br />

de <strong>ce</strong>ux attendus en Guinée-Conakry et<br />

Guinée-Bissau avait affecté la valeur qui a<br />

suffisamment baissé, depuis, pour retrouver<br />

de l’attrait aux yeux des investisseurs.<br />

Baisses<br />

Au chapitre des baisses, on retrouve les<br />

valeurs égyptiennes, <strong>à</strong> l’instar du titre de<br />

la holding financière Hermès qui chute<br />

de 16,8% <strong>à</strong> 7 dollars, devant Mobinil<br />

Egypte (EMOB, -14% <strong>à</strong> 18,9 dollars).<br />

L’indi<strong>ce</strong> Case 30 a perdu 13,6%, entraîné<br />

par les grandes valeurs dont Hermés,<br />

affecté par Lehman Brothers, selon les<br />

analystes de Rasmala Securities. Le mar-<br />

demment, les pays de l’Union économique<br />

et monétaire ouest-africaine<br />

(UEMOA) ont connu un taux d’inflation<br />

s’élevant <strong>à</strong> 7,2% en juin dernier.<br />

Mesuré par la variation de l’indi<strong>ce</strong> harmonisé<br />

des prix <strong>à</strong> la consommation, le<br />

taux d’inflation était encore <strong>à</strong> 4,8% au<br />

mois de mars dernier.<br />

liquidité globale<br />

Réuni ré<strong>ce</strong>mment <strong>à</strong> Bamako, le conseil<br />

d’administration de la Banque <strong>ce</strong>ntrale a<br />

souligné aussi que le contexte reste caractérisé<br />

par un accroissement de la liquidité<br />

globale, induit par l’augmentation<br />

des concours bancaires <strong>à</strong> l’économie.<br />

Par conséquent, les administrateurs de<br />

la BCEAO ont prix acte du relèvement,<br />

le 16 août dernier, par la Banque <strong>ce</strong>ntrale,<br />

d’un demi-point de pour<strong>ce</strong>ntage, <strong>à</strong><br />

4,75%, du taux de pension, qui est son<br />

principal taux d’intervention. Pour eux<br />

s’impose donc la né<strong>ce</strong>ssité de poursuivre<br />

les politiques macroéconomiques appropriées<br />

et d’accélérer les programmes<br />

ché pourrait avoir réagi aussi <strong>à</strong> une prise<br />

de participation opérée par le groupe<br />

financier égyptien dans le capital d’un<br />

groupe immobilier émirati (United Arab<br />

Emirates housing).<br />

Quant <strong>à</strong> la chute de Mobinil, il s’agit de la<br />

conséquen<strong>ce</strong> d’une révision <strong>à</strong> la baisse sur<br />

la valeur menée par Morgan Stanley, qui<br />

a ramené le cours cible de 37 <strong>à</strong> 26 dollars.<br />

La note de recherche s’attend aussi <strong>à</strong> une<br />

chute de 40% des parts de marché de la<br />

compagnie d’ici 2017 <strong>à</strong> cause de la forte<br />

concurren<strong>ce</strong>.<br />

En Afrique du Sud, la minière Impala<br />

Platinum n’a pas su profiter de la tendan<strong>ce</strong><br />

haussière des cours des métaux et cède<br />

12% <strong>à</strong> 22,59 dollars. Le marché kenyan<br />

aussi n’a pas non plus été épargné par<br />

la conjoncture, comme l’illustre la perte<br />

de 12% enregistrée par Safaricom (0,06<br />

dollar), victime de prises de bénéfi<strong>ce</strong>s.<br />

Déprime suite <strong>à</strong> la montée de la concurren<strong>ce</strong><br />

et au lan<strong>ce</strong>ment d’Orange Mobile<br />

au Kenya ? La filiale de l’opérateur français<br />

dispose d’une li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong> fixe, mobile<br />

et d’un servi<strong>ce</strong> CDMA. Autre valeur en<br />

chute, mais au Maroc, le titre Addoha<br />

qui recule de 11%, clôturant la semaine<br />

<strong>à</strong> 21,6 dollars. Un retour de bâton des<br />

institutionnels étrangers qui ont, par le<br />

passé, beaucoup misé sur <strong>ce</strong> titre ?<br />

A. W. avec Africa Investor (Londres)<br />

sectoriels prioritaires propres <strong>à</strong> créer les<br />

conditions d’un retour progressif de l’inflation<br />

<strong>à</strong> <strong>ce</strong>s niveaux modérés.<br />

Les ministres ont adopté, en<br />

outre, des orientations visant<br />

<strong>à</strong> accélérer le pro<strong>ce</strong>ssus<br />

de réforme des servi<strong>ce</strong>s<br />

financiers postaux.<br />

Par ailleurs, le Conseil des ministres<br />

tenu parallèlement a décidé l’émission<br />

de titres d’emprunts de la BOAD, pour<br />

le finan<strong>ce</strong>ment d’actions destinées <strong>à</strong><br />

accroître l’offre régionale de produits<br />

vivriers. Les ministres ont adopté, en<br />

outre, des orientations visant <strong>à</strong> accélérer<br />

le pro<strong>ce</strong>ssus de réforme des servi<strong>ce</strong>s<br />

financiers postaux dans <strong>ce</strong>rtains Etats<br />

membres de l’Union, en vue de renfor<strong>ce</strong>r<br />

la protection des déposants.<br />

9<br />

lyxor lan<strong>ce</strong> un fonds basé<br />

sur l’indi<strong>ce</strong> Sgi pan Africa<br />

Lyxor AM, filiale du groupe Société Générale, vient de lan<strong>ce</strong>r un<br />

fonds Lyxor ETF Pan Africa, échangeable <strong>à</strong> la Bourse de Paris, qui<br />

réplique la composition et l’évolution de l’indi<strong>ce</strong> SGI Pan Africa.<br />

Cet indi<strong>ce</strong> est composé des 30 principales capitalisations boursières<br />

dont le siège ou l’activité principale se trouve en Afrique. Au lan<strong>ce</strong>ment<br />

du fonds, les principales sociétés du portefeuille étaient le<br />

groupe britannique Tullow Oil, Maroc Télécom, les Sud-Africains<br />

Sasol et Anglo-Platinum et le Canadien Addax Petroleum.<br />

Société générale « ne pense<br />

plus » au CpA<br />

Selon le Quotidien d’Oran, le directeur <strong>à</strong> l’international de la<br />

banque française Société Générale (SG) ne s’intéresse plus <strong>à</strong> la<br />

privatisation du Crédit populaire d’Algérie (CPA). « On ne pense<br />

pas au CPA », a déclaré Jean-Louis Mattei. Le report, <strong>à</strong> deux<br />

reprises, du pro<strong>ce</strong>ssus de privatisation décidé par les autorités<br />

du pays motiverait <strong>ce</strong>tte attitude de la SG.<br />

la BeAC s’inquiète des<br />

répercussions de la crise<br />

Lors de sa dernière réunion le vendredi 3 octobre dernier <strong>à</strong><br />

Yaoundé, sous la présiden<strong>ce</strong> de Phillibert Andzembe, le conseil<br />

d’administration de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique<br />

<strong>ce</strong>ntrale) a exprimé sa satisfaction quant <strong>à</strong> la croissan<strong>ce</strong> économique<br />

des Etats membres durant le premier semestre 2008.<br />

Toutefois, l’instan<strong>ce</strong> a tenu <strong>à</strong> exprimer ses préoccupations au<br />

sujet de la persistan<strong>ce</strong> de la crise financière au niveau international<br />

et de ses possibles répercussions dans la sous-région.<br />

l’Algérie mise sur son<br />

matelas de change pour<br />

juguler la crise<br />

L’Algérie est <strong>à</strong> l’abri des effets de la crise financière mondiale<br />

actuelle, a estimé samedi le ministre algérien de l’Energie et des<br />

Mines Chakib Khelil. « Je ne pense pas qu’un pays comme l’Algérie<br />

qui dispose d’une réserve de change de plus de 130 milliards de<br />

dollars, sera affecté par <strong>ce</strong>tte crise », a déclaré M. Khelil devant la<br />

presse en marge d’une visite de travail <strong>à</strong> Oran (ouest).<br />

les bonnes affaires de la<br />

banque islamique Al-Baraka<br />

Avec des revenus nets estimés <strong>à</strong> 16,5 millions de dollars, en<br />

croissan<strong>ce</strong> de 102% durant le premier semestre 2008, la banque<br />

islamique Al-Baraka fait figure d’institution la plus rentable du<br />

secteur bancaire algérien. Ces résultats ex<strong>ce</strong>ptionnels sont le<br />

fait du succès des produits islamiques « Murabaha », « Idjara<br />

Muntahia Bittamleek » et des opérations d’investissement qui<br />

ont augmenté de 48% pour atteindre un montant global de<br />

676,01 millions de dollars <strong>à</strong> la fin juin 2008. Les dépôts des<br />

clients ont, d’un autre côté, augmenté de 32%, atteignant<br />

781,29 millions de dollars <strong>à</strong> la fin du premier semestre.<br />

Méga fusion dans le secteur<br />

des prêts immobiliers <strong>à</strong> dubaï<br />

Amlak Finan<strong>ce</strong> et Tamweel, les deux plus grandes sociétés de<br />

prêt immobilier de Dubaï, ont annoncé samedi un projet de<br />

fusion pour créer un groupe financier disposant de plus de 27<br />

milliards de dirhams (7,35 milliards de dollars) d’avoirs. Dans<br />

un communiqué, les deux sociétés précisent qu’ « elles ont entamé<br />

des discussions exploratoires sur une possible fusion de leurs<br />

activités respectives » avec « la bénédiction » de l’émir de Dubaï,<br />

cheikh Mohammad Ben Rached Al-Maktoum, également vi<strong>ce</strong>président<br />

et Premier ministre de la fédération des Emirats arabes<br />

unis. « La nouvelle entité aura des avoirs combinés de plus de<br />

27 milliards de dirhams et sera un géant financier » dans le secteur<br />

immobilier, en pleine expansion <strong>à</strong> Dubaï et dans les autres<br />

émirats de la fédération, a déclaré le président d’Amlak Finan<strong>ce</strong>,<br />

Nasser Ben Hassan Al-Cheikh, cité par le communiqué.


10<br />

Les fonds avec<br />

fonds Afrique, Moyen-orient et islamiques<br />

Name<br />

2008-01-01 2007-09-23 2005-09-25<br />

2008-09-27 2008-09-27 2008-09-27<br />

Domicile<br />

Rating<br />

Overall<br />

Atlas Maroc Acc 1.90 - 1.11 111.47 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Investec Pan Africa S Gross Acc - 5.67 17.64 Guernsey<br />

The Concord Egypt Euro Shares - 7.79 - 1.74 30.83 Ireland 5<br />

Investec Africa A Gross - 8.29 4.77 Guernsey<br />

Public Islamic Enhan<strong>ce</strong>d Bond - 9.15 - 6.93 Malaysia<br />

CIMB Islamic Enhan<strong>ce</strong>d Sukuk Fd - 11.80 - 8.64 - 0.90 Malaysia 3<br />

Apex Dana Al-Faiz-i Inc - 15.44 - 9.89 34.15 Malaysia 5<br />

The Egyptian Growth Investment Company - 15.44 - 6.51 38.98 Guernsey 3<br />

PRUdana al-islah - 15.54 - 11.93 - 10.36 Malaysia 2<br />

ASBI Dana AL-Munsif - 16.23 - 12.89 12.45 Malaysia 4<br />

JB EF Northern Africa-EUR/A - Inc - 16.31 Luxembourg<br />

JB EF Northern Africa-CHF/A - Inc - 16.34 Luxembourg<br />

JB EF Northern Africa-USD/A - Inc - 16.36 Luxembourg<br />

Hwang DBS Dana Fahim - 16.40 - 11.19 3.07 Malaysia 3<br />

New Star Heart of Africa A Acc - 16.56 UK<br />

ASBI Dana AL-Falah - 16.67 - 12.13 25.94 Malaysia 4<br />

RHB Mudharabah - 17.37 - 11.27 4.91 Malaysia 3<br />

AMB Dana Ikhlas - 18.11 - 13.52 - 3.61 Malaysia 1<br />

MAAKL Al-Umran - 18.56 - 11.70 Malaysia<br />

FIM Sahara EUR Acc - 19.47 - 9.91 Finland<br />

MAAKL Al Fauzan - 19.89 - 13.38 21.85 Malaysia<br />

HLG Dana Maarof - 20.07 - 12.27 15.29 Malaysia 4<br />

CIMB Islamic Balan<strong>ce</strong>d Income - 20.13 - 15.32 0.01 Malaysia 3<br />

SGAM Oasis MENA SGD - 21.06 Singapore<br />

Allian<strong>ce</strong> Dana Alif - 21.26 - 15.03 - 4.24 Malaysia 2<br />

Dana Makmur Pheim - 21.36 - 19.10 8.05 Malaysia 4<br />

PRUdana dinamik - 21.61 - 13.27 14.19 Malaysia 4<br />

Orbis Africa Equity (Rand) - 22.43 - 22.45 18.44 Bermuda 4<br />

O<strong>ce</strong>an Fund Eqs MENA Opportunities A Acc - 22.60 - 6.21 Luxembourg<br />

AmIslamic Balan<strong>ce</strong>d - 23.40 - 15.74 8.77 Malaysia 3<br />

UBS (CH) EF-South Africa Inc - 23.55 - 23.64 1.16 Switzerland 2<br />

CIMB Islamic Balan<strong>ce</strong>d - 24.17 - 19.29 2.08 Malaysia 3<br />

Public Islamic Balan<strong>ce</strong>d - 24.25 - 17.36 5.33 Malaysia<br />

EMIF - South Africa load ZAR Acc - 24.50 - 25.58 - 3.88 Luxembourg 1<br />

Public Islamic Asia Balan<strong>ce</strong>d - 24.90 - 22.49 Malaysia<br />

T. Rowe Pri<strong>ce</strong> Mid East& African Eq Fd I - 25.59 - 8.69 Luxembourg<br />

Sydinvest Afrika & Mellemøsten Inc - 25.77 - 19.02 Denmark<br />

SSgA Emer. Middle East&Africa Indx P Acc - 25.91 - 24.34 - 0.34 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

Middle East & Africa Equity A Acc - 26.09 Luxembourg<br />

TA Dana Optimix - 27.77 - 22.42 1.46 Malaysia 2<br />

CMS Islamic Balan<strong>ce</strong>d - 28.09 - 22.67 6.64 Malaysia 2<br />

Standard Africa Equity A USD Acc - 28.62 - 19.17 Ireland<br />

Espa Stock M East & African Mkts TC Acc - 29.23 - 22.17 Austria<br />

CIMB Islamic Balan<strong>ce</strong>d Growth Fd - 31.08 - 21.83 - 1.67 Malaysia 2<br />

HQ Afrika Inc - 31.34 - 26.54 Sweden<br />

Dana Islamiah Affin - 31.36 - 25.35 7.40 Malaysia 3<br />

Swedbank Robur Afrikafond - 33.49 Luxembourg<br />

Avenue SyariahExtra - 33.57 - 27.77 - 18.97 Malaysia 1<br />

Magna Africa Fund C Acc - 34.88 - 30.47 Ireland<br />

Simplicity Afrika Acc - 35.60 - 31.65 Sweden<br />

Standard South Africa Equity A USD Acc - 36.12 - 37.66 Ireland<br />

MAAKL-CM Shariah Flexi - 38.72 Malaysia<br />

Median - 21.48 - 15.17 5.33<br />

Fonds Matières premières et Ressour<strong>ce</strong>s naturelles<br />

Name<br />

2008-01-01 2007-09-23 2005-09-25<br />

2008-09-27 2008-09-27 2008-09-27<br />

Domicile<br />

Rating<br />

Overall<br />

Pictet(CH)-Sol-Inst Commodities I Inc 18.89 42.96 Switzerland<br />

Swisscanto (CH) Commodity Sel Fd A Inc 9.36 19.85 Switzerland<br />

DB Platinum Commodity Euro I1C Acc 7.46 21.96 114.19 Luxembourg 5<br />

CS CF Plus SFR A Inc 7.45 16.79 - 8.24 Switzerland 1<br />

DB Platinum Commodity USD I1C Acc 6.82 17.32 83.49 Luxembourg 5<br />

Fortis L Commodity World I Acc 6.08 14.90 - 12.08 Luxembourg 2<br />

Marlborough ETF Commodity A Acc 5.67 12.05 UK<br />

AGF Matières Premières R Acc 5.15 13.76 - 4.11 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

UBS (Lux) SS-RICI (CHF) Acc 3.37 12.33 Luxembourg<br />

Tiberius Active Commodity OP Inc 2.73 3.98 Luxembourg<br />

CS CF Plus USD A Inc 1.97 9.34 - 15.10 Switzerland 1<br />

CS CF Plus EUR A Inc 1.00 11.53 - 4.01 Switzerland 2<br />

Commodity Alpha OP R Inc 0.89 - 0.20 Luxembourg<br />

UBS (Lux) SS-RICI (EUR) Acc 0.61 10.08 Luxembourg<br />

Baring Real Asset Futures A Acc 0.59 7.73 - 12.94 Ireland 2<br />

MS INVF Commodities Alpha Plus A Acc 0.58 3.38 Luxembourg<br />

Tiberius Commodity Alpha Euro OP I Inc 0.58 2.52 Luxembourg<br />

UBS (CH) Commodity Fund - CHF Inc 0.00 4.10 - 0.31 Switzerland 2<br />

DB Platinum IV RICI Index Fd I1C CHF Acc - 0.07 8.11 Luxembourg<br />

UBS (Lux) SS-RICI (USD) Acc - 0.13 5.36 Luxembourg<br />

Ermitage Resour<strong>ce</strong>s D USD Acc - 0.55 - 1.08 Jersey<br />

Robeco Commodities - 1.19 1.54 Netherlands<br />

DWS Invest Commodity Plus FC Acc - 1.63 0.34 2.18 Luxembourg 3<br />

Barclays Glb Commodity Delta A USD Acc - 1.72 3.48 Ireland<br />

UBS (CH) Commodity Fund - USD Inc - 1.87 - 0.35 - 6.11 Switzerland 3<br />

UBS (CH) Commodity Fund - EUR Inc - 2.55 2.16 7.27 Switzerland 3<br />

Pioneer SF EUR Commodities A EUR ND Acc - 3.01 1.60 6.45 Luxembourg 3<br />

Lehman Brothers Cmdty Plus Instl EUR Acc - 4.21 0.59 Ireland<br />

UBS (Lux) SS-RICI (GBP) Inc - 6.02 - 1.78 Luxembourg<br />

ZKB Ressour<strong>ce</strong>n Vision Fonds A Inc - 9.88 - 8.21 Switzerland<br />

Investec Glb Commodities and Res C Grs - 10.39 - 5.20 Guernsey<br />

Robeco European Hgh Yd Bnds I EUR Acc - 10.61 - 11.35 Luxembourg<br />

Loewen Inv Fd Commodities Acc - 11.33 - 13.12 Liechtenstein<br />

Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND Acc - 11.80 - 6.82 44.41 Germany 5<br />

DDQ Commodity Index CL A - 12.83 - 11.92 Ireland<br />

BBGI Commodities A USD Acc - 13.91 - 9.91 0.60 Switzerland<br />

BZ Agro Aktienfonds Inc - 15.87 - 7.10 Switzerland<br />

FFS Four Elements - Earth P Acc - 15.98 - 23.47 Luxembourg<br />

AXA WF Hybrid Resour<strong>ce</strong>s A EUR Acc - 16.06 - 14.80 Luxembourg<br />

Franklin Natural Resour<strong>ce</strong>s A Acc $ - 17.13 - 16.31 Luxembourg<br />

Fortis L Equity Energy World I Acc - 17.24 - 6.87 Luxembourg<br />

BWI-FdsPtf Rohs & Ress Acc - 17.90 - 15.84 9.40 Germany 3<br />

LCF Roth Prifund Natural Res. USD A Acc - 18.19 Luxembourg<br />

Multi Sélection Biens Réels C Acc - 18.27 - 17.09 10.23 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Paradigm Glb Resour<strong>ce</strong>s Hi Yld - 18.46 - 19.86 Taiwan<br />

Tell Gold & Silber A Acc - 18.47 - 9.37 Liechtenstein<br />

BoUrses<br />

LODH Multifonds Commodity CHF I Inc - 18.77 - 14.30 7.65 Switzerland 3<br />

FMM - Natural Resour<strong>ce</strong>s A Acc Euro - 18.99 - 16.85 Luxembourg<br />

T. Rowe Pri<strong>ce</strong> Glb Natrl Res Eq I Acc - 19.02 - 16.67 Luxembourg<br />

Géo-Energies C Acc - 19.30 - 15.27 13.67 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Alpi Risorse Naturali Acc - 19.71 - 20.32 0.10 Italy 2<br />

Caja Madrid Recursos Naturales FI Acc - 20.45 - 15.47 Spain<br />

Caixa Catalunya Materies Primeres FI Acc - 20.67 - 21.92 - 2.82 Spain 2<br />

LODH Invest - Commodity (EUR) Acc - 21.16 - 17.02 Luxembourg<br />

Martin Currie GF Glbl Resour<strong>ce</strong>s Inc - 21.16 - 19.81 45.05 Luxembourg<br />

LODH Multifonds Commodity USD I Inc - 21.45 - 18.02 6.04 Switzerland 3<br />

ESPA STOCK COMMODITIES A Inc - 21.70 - 18.75 Austria<br />

LCL Actions Minergior Monde Acc - 21.72 - 19.81 10.40 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

CAAM Actions Minergior Acc - 21.82 - 19.99 Fran<strong>ce</strong><br />

JB EF Natural Resour<strong>ce</strong>s-USD/A - Inc - 22.33 Luxembourg<br />

JB EF Natural Resour<strong>ce</strong>s-EUR/A - Inc - 22.34 Luxembourg<br />

JB EF Natural Resour<strong>ce</strong>s-CHF/A - Inc - 22.36 Luxembourg<br />

UOB United Gold & General - 22.60 - 19.77 38.51 Singapore 5<br />

IFAG Natural Res Acc - 22.79 - 19.30 10.06 Liechtenstein 3<br />

LCL Actions Rssrcs-Indstr Monde Acc - 22.80 - 22.80 0.77 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Etoile Matières Premières Acc - 22.99 - 20.19 29.01 Fran<strong>ce</strong> 4<br />

CAAM Ressour<strong>ce</strong>s-Industrie Monde I Acc - 23.03 - 23.09 0.70 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

HSBC Ressour<strong>ce</strong>s Naturelles A/I - 23.14 - 23.85 0.60 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

RBC Natural Resour<strong>ce</strong>s Equity Inc - 23.62 - 22.28 Switzerland<br />

DSP ML World Gold Div - 23.86 - 22.16 India<br />

KB Lux Key Fd Natural Resour<strong>ce</strong>s EUR Acc - 24.16 - 21.39 Luxembourg<br />

Manulife GF Global Resour<strong>ce</strong>s AA Inc - 24.41 - 21.11 Luxembourg<br />

Deutsche Far Est DWS Glb Mat & Engy - 24.43 - 16.02 15.41 Taiwan<br />

AXA Or et Matières Premières Acc - 24.44 - 22.51 17.73 Fran<strong>ce</strong> 4<br />

Swedbank Robur Råvarufond Inc - 24.46 - 26.49 13.56 Sweden 4<br />

Eurovalor Recursos Naturales FI Acc - 24.57 Spain<br />

Forsyth Gl Commodity Fund USD - 24.63 - 17.36 5.95 Bermuda 3<br />

ALTIS Fund Global Resour<strong>ce</strong>s Acc - 24.81 - 22.54 19.57 Luxembourg 3<br />

UBS (CH) EF-Global Materials Inc - 25.56 - 26.20 3.01 Switzerland 3<br />

SGAM Invest Secteur Matières Prem. Acc - 25.73 - 23.09 19.27 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

SGAM Fd Eqs Global Resour<strong>ce</strong>s A Acc - 25.97 - 23.77 Luxembourg<br />

O<strong>ce</strong>anic CF Global Resour<strong>ce</strong>s EUR Acc - 26.79 UK<br />

Baring Global Resour<strong>ce</strong>s Fd Inc - 26.79 - 22.88 23.90 Ireland 3<br />

CS EF (Lux) Global Resour<strong>ce</strong>s B Acc - 26.97 - 26.71 15.97 Luxembourg 3<br />

DWS Rohstoffonds Inc - 27.09 - 28.91 18.73 Germany 3<br />

AMG Gold Minen & Metalle A Inc - 27.17 - 28.73 Switzerland<br />

Carmignac Portf Commodities Acc - 27.53 - 24.93 32.54 Luxembourg 4<br />

United Global Resour<strong>ce</strong>s SGD - 27.61 - 25.85 Singapore<br />

MAM Actions Matières Premières Acc - 27.79 - 29.47 - 10.78 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

Argenta Fd Sector Europe BasIndustr Acc - 28.15 - 30.41 26.84 Luxembourg 4<br />

OSK-UOB RESOURCES FUND - 28.31 - 16.99 Malaysia<br />

Swedbank Robur Skogsfond Inc - 28.32 - 36.43 - 25.88 Sweden 1<br />

First State Global Resour<strong>ce</strong> USD - 28.42 - 23.06 23.67 Singapore<br />

First State Glb Resour<strong>ce</strong>s A Acc - 28.49 - 24.76 26.34 UK 4<br />

VP Bank Advi<strong>ce</strong> Fof Nat Resour<strong>ce</strong>s A Inc - 29.02 - 26.42 4.91 Liechtenstein 3<br />

Allianz-dit Rohstoffonds A EUR Inc - 29.30 - 30.90 40.05 Germany 4<br />

cominvest Rohstoff Aktien P Inc - 29.71 - 32.27 27.66 Germany 4<br />

Orsay Ressour<strong>ce</strong>s Acc - 30.08 - 30.99 - 16.60 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

Barclays Ressour<strong>ce</strong>s Naturelles Acc - 30.90 - 31.05 - 10.78 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

SIA Global Mining Value EUR Acc - 31.43 - 14.74 Luxembourg<br />

Apius Avenir Planète Acc - 31.96 - 29.50 Fran<strong>ce</strong><br />

Pioneer CIM-Global Gold and Mining Acc - 31.97 - 33.68 22.97 Italy<br />

Alizee Deterre T Acc - 32.61 - 32.33 - 32.70 Austria<br />

BGF World Mining A2 USD - 33.18 - 31.91 45.30 Luxembourg 5<br />

Mother Earth Res Acc - 33.99 - 30.26 - 8.65 Liechtenstein 1<br />

STABILITAS Soft Commodities I Acc - 34.29 - 37.14 Luxembourg<br />

MRB Goldminen- & Rohst.-aktien Fnd Inc - 35.02 - 35.90 Switzerland<br />

VCH Expert Natural Resour<strong>ce</strong>s Acc - 36.43 - 24.48 40.81 Luxembourg 4<br />

STABILITAS Growth Small Cap I Acc - 37.13 - 30.38 Luxembourg<br />

JPM Natural Resour<strong>ce</strong>s A Acc - 38.11 - 36.00 11.37 UK 4<br />

Earth Exploration UI Acc - 38.75 - 42.02 Germany<br />

JPM Global Natural Resour<strong>ce</strong>s A EUR Acc - 39.01 - 37.18 8.40 Luxembourg 2<br />

Oak Tree Junior Mining & Explrtion B Acc - 49.52 - 47.49 - 13.95 Liechtenstein<br />

The Emerging Commodities Fund Acc - 50.45 - 47.85 Fran<strong>ce</strong><br />

G&P Exploration & Mining A Acc - 61.66 - 64.42 Luxembourg<br />

The Tectonic Fund Acc - 62.03 - 64.85 - 56.56 Fran<strong>ce</strong> 1<br />

Median - 21.77 - 19.03 8.03<br />

Name<br />

Fonds énergies<br />

2008-01-01 2007-09-23 2005-09-25<br />

2008-09-27 2008-09-27 2008-09-27<br />

Domicile<br />

Rating<br />

Overall<br />

Schiffinvest OSF Nr. 1 A Inc 17.12 Liechtenstein<br />

Vontobel Belvista Com Lnk Enh Fund A Acc - 0.44 3.77 Luxembourg<br />

Barclays Power Select Income A Inc - 3.22 - 5.00 Ireland<br />

Caixagest Energias Renováveis FEI Acc - 7.23 - 3.63 Portugal<br />

Orion Sicav Energ Acc - 11.66 - 11.51 11.86 Luxembourg 4<br />

PEC Global Equity Inc - 12.17 - 13.75 10.19 Switzerland 2<br />

Invesco Energy Fd A Acc - 12.92 - 7.01 12.25 Luxembourg 4<br />

Schroder ISF Global Energy A Acc - 13.46 - 4.89 16.88 Luxembourg 4<br />

Investec Glb Energy A Net GBP Acc - 13.72 - 8.58 1.34 UK 3<br />

WEF I Global Energy Equities AU Acc - 14.77 - 10.90 8.64 Luxembourg 4<br />

Mediolanum Ch Energy Eq Fd L Acc - 15.04 - 14.32 - 3.15 Ireland 2<br />

Investec GSF Glbl Energy A Acc Grs EUR - 15.21 Luxembourg<br />

Robeco Energy Eq D EUR Acc - 15.76 - 17.07 - 1.17 Luxembourg 2<br />

SGAM Fd Eqs Global Energy P Acc - 16.10 - 12.24 Luxembourg<br />

SSgA Energy Index Equity Fund P Acc - 16.18 - 16.27 - 0.29 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

KBC Eq Fd Oil Acc - 16.40 - 16.94 - 2.13 Belgium 2<br />

SGAM Invest Secteur Energie Acc - 16.71 - 13.85 0.84 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Share Energy Acc - 16.71 - 16.34 2.48 Luxembourg 4<br />

Postbank Energiefonds Inc - 16.78 - 14.38 6.17 Netherlands 3<br />

JB URAM Energy Stock Fund (USD) C Acc - 16.86 - 14.61 Luxembourg<br />

Swisscanto (LU) Eq Fd Sel Energy Acc - 17.20 - 16.87 - 3.58 Luxembourg 2<br />

cominvest Energie Aktien I EUR Inc - 17.43 - 17.05 Germany<br />

JB URAM Energy Stock Fund (EUR) B Acc - 17.74 - 13.25 Luxembourg<br />

Argenta Fd Energie Acc - 17.87 - 17.36 1.03 Luxembourg 3<br />

Sextant Peak Oil A Acc - 17.87 Fran<strong>ce</strong><br />

UBS (CH) EF-Energy Inc - 17.95 - 16.60 0.56 Switzerland 3<br />

Ibercaja Petroquímico FI Acc - 18.06 - 17.73 3.44 Spain 3<br />

OP-Ilmasto B Inc - 18.22 - 10.12 11.44 Finland 4<br />

Pioneer Inv Aus Energy Stock T Acc - 18.28 - 11.36 13.12 Austria 4<br />

Italfortune Raw Materials & Energy Acc - 18.38 - 17.76 5.22 Luxembourg 3<br />

CL (Gue) Energy Equity B Acc - 18.84 - 17.40 5.39 Guernsey 4<br />

VINCOX Water & Energy Europe I Acc - 19.11 - 16.39 Liechtenstein<br />

LTIF Global Energy Value Acc - 19.13 - 14.15 4.96 Luxembourg 4<br />

Eurizon Azioni Energia E Mat Prime Acc - 19.34 - 18.26 7.09 Italy 4<br />

ING (L) Invest Energy P Acc - 19.43 - 17.24 4.23 Luxembourg 3<br />

CL (Lux) Energy Equity B Acc - 19.46 - 16.06 Luxembourg<br />

CAM Fondo Energías Renovables FI Acc - 19.49 - 11.19 Spain<br />

CS EF Global Energy A Inc - 19.56 - 16.70 0.50 Switzerland 3<br />

Allianz-dit Energiefonds A EUR Inc - 19.59 - 18.39 - 0.04 Germany 3<br />

Raiffeisen-Energie-Aktien A StO Inc - 19.72 - 16.63 2.88 Austria 4<br />

Eurizon EasyFund Eq Energy & Materials R - 20.06 - 20.94 1.04 Luxembourg 2<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

DWS Energiefonds Inc - 20.32 - 21.13 - 23.06 Germany 1<br />

Parvest Global Resour<strong>ce</strong>s C Acc - 20.95 - 19.72 5.39 Luxembourg 3<br />

Gustavia Blue Engine Inc - 20.97 - 18.35 Sweden<br />

DWS Invest Energy FC Acc - 21.49 - 19.99 - 17.87 Luxembourg 1<br />

Energia A Acc - 21.60 - 23.09 Fran<strong>ce</strong><br />

Etoile Energie Europe Acc - 21.97 - 21.88 - 15.00 Fran<strong>ce</strong> 1<br />

FFS Four Elements - Fire P Acc - 22.07 - 10.20 Luxembourg<br />

EIC Renewable Energy Fund A Inc - 22.45 - 11.17 Switzerland<br />

BNP Paribas Energie Acc - 22.46 - 22.64 - 15.28 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

Groupama Energie Monde I Inc - 22.92 - 18.69 - 2.84 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Raptor Peak Oil Fund B Acc - 23.04 - 16.17 - 9.26 Luxembourg 2<br />

Montepio Euro Energy FI Acc - 23.28 - 18.34 Portugal<br />

Earth Energy Fund U Acc - 23.30 Germany<br />

BGF World Energy A2 EUR - 23.41 - 20.41 - 5.67 Luxembourg 3<br />

Dexia Eqs B Euro Energy C Acc - 23.62 - 23.79 3.31 Belgium 4<br />

Dexia Eqs L Eurp Energy Sect C Acc - 23.87 - 23.94 2.58 Luxembourg 4<br />

Sectorissime Energie Acc - 23.91 - 24.90 - 19.65 Fran<strong>ce</strong> 1<br />

CS EF (Lux) Future Energy B EUR Acc - 23.99 - 16.68 Luxembourg<br />

AXA WF Junior Energy A EUR Acc - 24.30 - 22.41 Luxembourg<br />

ABN AMRO Energy Fd A Acc - 24.47 - 22.53 - 0.65 Luxembourg 4<br />

SEB ÖkoLux Acc - 25.04 - 22.81 2.62 Luxembourg 3<br />

Petercam Equities Energy & Resour<strong>ce</strong>s Acc - 25.24 - 24.56 Belgium<br />

Ibercaja H2O & Renovables FI Acc - 25.53 - 24.09 Spain<br />

SAM Smart Energy B Acc - 25.75 - 16.61 30.77 Luxembourg 5<br />

Fortis L Equity Energy Europe Acc - 25.98 - 25.15 - 1.93 Luxembourg 4<br />

BK Sector Energía FI Acc - 26.93 - 24.54 10.21 Spain 5<br />

Storebrand Energi Acc - 27.02 - 24.65 - 5.28 Norway 3<br />

Vontobel Belvista Com Lnk Sel Fund A Acc - 27.36 - 24.94 Luxembourg<br />

CF Junior Oils Trst A Acc - 27.41 - 20.54 1.32 UK 3<br />

VCH New Energy Acc - 27.44 - 10.40 Luxembourg<br />

OHRA New Energy Fonds - 27.66 - 8.89 16.95 Netherlands 4<br />

Evli Sustainable Climate A Inc - 27.75 - 25.67 Finland<br />

Global Energy and Natural Resour<strong>ce</strong>s Acc - 27.82 - 27.16 - 7.04 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Royale CO2 Acc - 28.31 - 22.24 Fran<strong>ce</strong><br />

Fondo Valencia Energ. Renovables FI Acc - 28.76 - 17.46 Spain<br />

Tury Energie/Rohstoffe Equity A Inc - 28.85 - 30.24 - 2.40 Austria 2<br />

Awake Global Energy Fund - 28.90 Sweden<br />

Equi-Energies Nouvelles Acc - 29.19 - 23.42 Fran<strong>ce</strong><br />

BGF New Energy A2 EUR - 29.29 - 18.84 17.96 Luxembourg 5<br />

Sarasin New Power B Acc - 29.65 - 23.79 Luxembourg<br />

Fondsfinans Alternativ Energi Acc - 30.43 - 24.59 - 13.82 Norway 3<br />

Delta Lloyd L New Energy B Acc - 30.71 Luxembourg<br />

ODIN Offshore - 30.86 - 28.89 15.43 Norway 5<br />

KBC Eco Fund Alternative Energy Acc - 30.87 - 19.01 15.14 Belgium 5<br />

Sigma Energy Acc - 31.14 Norway<br />

PF(LUX)-Clean Energy I Acc - 32.19 - 22.86 Luxembourg<br />

eQ Clean Energy 1 K - 32.78 - 24.61 Finland<br />

DnB NOR Renewable Energy Inc - 33.37 - 18.65 Luxembourg<br />

Fonpastor Energías Renovables FI Acc - 33.90 - 28.58 Spain<br />

DnB NOR Miljøinvest Acc - 34.35 - 19.28 36.88 Norway 5<br />

Guinness Alternative Energy A Inc - 37.25 Ireland<br />

A.C. Nuclear Opportunities Fund Acc - 38.65 - 36.70 Liechtenstein<br />

Hornet Renewable Energy Acc - 42.37 - 31.66 Liechtenstein<br />

O<strong>ce</strong>anic Australian Natural Res GBP Inc - 48.25 - 46.77 - 17.03 UK 1<br />

fonds or et métaux précieux<br />

Name<br />

2008-01-01 2007-09-23 2005-09-25<br />

2008-09-27 2008-09-27 2008-09-27<br />

Domicile<br />

Rating<br />

Overall<br />

LCF Roth Prifund Global Gold & PM A Acc - 8.31 - 3.32 33.50 Luxembourg 4<br />

MVM SICAV - frontrunner earth Acc - 16.40 - 18.49 - 23.78 Luxembourg 1<br />

AmPrecious Metal - 18.97 Malaysia<br />

Pioneer Inv Aus Gold Stock A Inc - 19.11 - 20.06 13.27 Austria 3<br />

Stratégie Indi<strong>ce</strong> Or Acc - 19.39 - 20.09 6.95 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Fructifonds International Or R Acc - 19.61 - 19.00 12.71 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

UBS (CH) EF-Gold Inc - 19.73 - 18.71 10.94 Switzerland 2<br />

CS EF Global Gold A Inc - 20.02 - 18.73 5.18 Switzerland 2<br />

DWS Invest Gold and Prc Met (USD) A2 Acc - 20.47 - 17.86 Luxembourg<br />

DJE - Gold & Ressour<strong>ce</strong>n I Acc - 20.92 - 18.13 5.76 Luxembourg 4<br />

Franklin Gold and Precious Metals A - 21.42 - 20.17 28.98 US 3<br />

BBGI Share Gold (USD) - 21.80 - 19.99 Switzerland<br />

Valeur Or Acc - 21.83 - 21.08 20.41 Fran<strong>ce</strong> 4<br />

SGAM Invest Secteur Or Acc - 21.99 - 20.32 6.40 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

AIG PB Equity Fund Gold Inc - 22.71 - 19.67 34.23 Switzerland 4<br />

CM-CIC Or et Mat Acc - 22.98 - 24.32 29.24 Fran<strong>ce</strong> 3<br />

Investec GSF Glbl Gold A Acc Grs USD - 23.03 Luxembourg<br />

DWS Noor Precious Metals B Acc - 23.09 - 18.19 Ireland<br />

BGF World Gold A2 USD - 23.47 - 21.37 27.09 Luxembourg 4<br />

Strategic Precious Metal Fund CHF Inc - 23.61 - 17.36 21.44 Switzerland 3<br />

Investec Glb Gold A USD Net Acc - 24.52 - 23.96 UK<br />

Share Gold Acc - 24.54 - 20.98 42.09 Luxembourg 3<br />

DWS Goldminenaktien Typ O Acc - 24.79 - 28.53 - 2.22 Germany 1<br />

Swisscanto (CH) EF Gold Inc - 25.00 - 24.89 - 2.66 Switzerland 2<br />

SGAM Fd Eqs Gold Mines A Acc - 25.14 - 24.36 13.17 Luxembourg 3<br />

LCL Actions Or Monde Acc - 25.39 - 24.76 5.92 Fran<strong>ce</strong> 4<br />

CAAM Actions Or Acc - 25.53 - 24.95 Fran<strong>ce</strong><br />

IAM-Gold& Metals B CHF Acc - 25.97 - 24.82 34.65 Switzerland 5<br />

Global Gold And Precious Acc - 26.46 - 27.88 6.79 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

Federal Multi Or et Matières Prem. Acc - 26.96 - 25.74 8.42 Fran<strong>ce</strong> 4<br />

LODH Invest World Gold Exp EUR P A Acc - 27.44 - 25.60 26.06 Luxembourg 3<br />

BlackRock Gold and General A Inc - 27.52 - 27.56 37.07 UK 5<br />

LODH Invest World Gold Exp USD P A Acc - 28.54 - 28.07 18.00 Luxembourg 3<br />

BlackRock International Gold & Gen - 29.00 - 28.23 35.33 Jersey 5<br />

Smith & Williamson Glb Gold & Resour<strong>ce</strong>s - 31.56 - 31.87 30.45 UK 4<br />

R Mines d´Or Acc - 31.71 - 33.55 - 9.90 Fran<strong>ce</strong> 2<br />

Gold 2000 Ltd - 33.00 - 33.12 23.66 Cayman Is. 3<br />

PEH Q-Goldmines Acc - 33.15 - 30.85 15.94 Luxembourg 2<br />

Julius Baer Gold Equity (USD) B Acc - 33.67 - 34.60 17.11 Luxembourg 3<br />

Julius Baer Gold Equity (CHF) B Acc - 33.84 - 34.79 17.81 Luxembourg 3<br />

Precious Cap Glb Mining & Metals Inc - 34.46 - 39.22 Switzerland<br />

Nestor Gold Fonds Acc - 35.96 - 38.44 2.95 Luxembourg 2<br />

CF Ruffer Baker Steel Gold O Acc - 36.37 - 31.32 - 4.17 UK 1<br />

STABILITAS Gold+Resour<strong>ce</strong>n I Acc - 36.69 - 43.84 Luxembourg<br />

Sicav Pla<strong>ce</strong>uro Gold Mines Inc - 37.43 - 34.94 16.13 Luxembourg 2<br />

Craton Capital Precious Metal A Acc - 38.56 - 36.12 - 0.01 Liechtenstein 1<br />

Genus Dynamic Gold Fund A - 43.08 - 35.27 - 13.65 Cayman Is. 3<br />

ZKB Gold Aktienfonds A Acc - 43.89 - 42.89 Switzerland<br />

STABILITAS Pacific Gold+Metals I Acc - 46.28 - 44.40 Luxembourg<br />

STABILITAS Gold+Resour<strong>ce</strong>n Spec Sit I Acc - 47.86 - 48.21 Luxembourg<br />

STABILITAS Silber+Weissmetalle I Acc - 53.34 - 52.29 Luxembourg<br />

Marmite Exploration & Mining Invest Acc - 60.34 - 62.96 Liechtenstein<br />

BAC Mining Reg Mgd Vol. South Africa Inc - 61.49 - 55.81 - 0.86 Switzerland 3<br />

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Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 BoUrses<br />

Addoha mis en difficulté par son<br />

business plan<br />

L’annon<strong>ce</strong> d’un résultat de 319 millions de dirhams du groupe Addoha, leader de l’immobilier au Maroc, a<br />

pris de cours la communauté financière. Le groupe a perdu plus de 9 points en une semaine <strong>à</strong> la Bourse de<br />

Casablanca. La faute <strong>à</strong> un business plan trop ambitieux ?<br />

Par Adama Wade, Casablanca.<br />

Malgré une croissan<strong>ce</strong> de 40% de son<br />

résultat net semestriel, le groupe immobilier<br />

marocain Addoha est loin de ses<br />

objectifs inscrits dans son business plan<br />

réactualisé en janvier 2007. L’annon<strong>ce</strong><br />

de <strong>ce</strong> résultat semestriel de 319 millions<br />

de dirhams, <strong>à</strong> la date limite légale du 30<br />

septembre, soit 24 heures après la tenue<br />

d’un conseil d’administration sous haute<br />

surveillan<strong>ce</strong>, a été ressentie comme une<br />

douche froide <strong>à</strong> la Bourse de Casablanca,<br />

où la valeur a été immédiatement réservée<br />

<strong>à</strong> la baisse <strong>à</strong> la mi-journée pour ne<br />

plus quitter la zone rouge, entraînant<br />

dans son sillage plusieurs titres. Lors de<br />

la reprise de la cotation en fin de semaine<br />

après la pause de l’Aid, l’action splitée<br />

ré<strong>ce</strong>mment a décroché encore de 1,68%,<br />

perdant ainsi dans l’ensemble de la semaine<br />

quelque 9,78% <strong>à</strong> 155 dirhams. Ce<br />

sera sans doute l’une des valeurs <strong>à</strong> surveiller<br />

durant <strong>ce</strong>tte première quinzième<br />

d’octobre ; nos nombreuses tentatives<br />

pour entrer en contact avec les responsables<br />

du groupe, pourtant habitués <strong>à</strong><br />

la communication, sont restées vaines,<br />

contrastant avec l’euphorie des exerci<strong>ce</strong>s<br />

précédents.<br />

Ce décrochage entre la réalité et la promesse<br />

va-t-il relan<strong>ce</strong>r le débat sur la protection<br />

de l’épargne des petits porteurs<br />

et, d’une manière générale, sur les condi-<br />

tions de détermination des prévisions<br />

des business plan ? A titre d’information,<br />

le plan d’affaires du groupe Addoha tablait<br />

sur la réalisation de 20 000 logements<br />

économiques par an sur la période<br />

2008-2010, et sur une contribution du<br />

haut standing <strong>à</strong> hauteur de 48% du chiffre<br />

d’affaires.<br />

Business plan trop généreux<br />

En effet, <strong>à</strong> voir les comptes du groupe, on<br />

serait enclin, témoigne un analyste de la<br />

pla<strong>ce</strong>, <strong>à</strong> croire que le promoteur immobilier<br />

qui poursuit un trend dynamique est<br />

d’abord victime de prévisions trop optimistes.<br />

« Il aurait fallu rester <strong>à</strong> la première<br />

mouture du business plan. Celui-ci a été<br />

nettement revu <strong>à</strong> la hausse après des exerci<strong>ce</strong>s<br />

2006 et 2007 ex<strong>ce</strong>llents. Il est évident<br />

que l’objectif d’un résultat net de 2,6 milliards<br />

de dirhams en 2008 semble pour le<br />

moins compromis », conclut <strong>ce</strong>t analyste<br />

pour qui un business plan réussi est <strong>ce</strong>lui<br />

qui pense d’abord aux rendez-vous périodiques<br />

avec les souscripteurs.<br />

Car, sur le terrain, Addoha maintient sa<br />

présen<strong>ce</strong> avec un chiffre d’affaires qui a<br />

atteint 1,3 milliard de dirhams, en accroissement<br />

de 78% par rapport au premier<br />

semestre 2007. Cette forte évolution<br />

traduit le démarrage des livraisons au niveau<br />

de nombreux projets développés par<br />

le groupe, rappelle le communiqué qui<br />

accompagne les états financiers publiés<br />

par la presse. Idem pour le résultat d’exploitation,<br />

en augmentation de 100%,<br />

grâ<strong>ce</strong> il est vrai et avant tout <strong>à</strong> l’évolution<br />

maîtrisée des charges.<br />

déprime du secteur immobilier<br />

En attendant, l’annon<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong>s résultats<br />

a ajouté <strong>à</strong> la déprime du secteur immobilier<br />

plusieurs valeurs cotées, <strong>à</strong> l’instar<br />

de la CGI, qui chute de 3,3% <strong>à</strong> 2000 dirhams,<br />

dans la même proportion que la<br />

SNEP (para immobilier). Une tendan<strong>ce</strong><br />

qui n’a pas épargné le groupe immobilier<br />

Allian<strong>ce</strong> (-4,79%), qui a atteint ses<br />

objectifs et qui vient même de les revoir<br />

<strong>à</strong> la hausse. L’analyse volumétrique des<br />

échanges sur <strong>ce</strong>tte dernière valeur et sur<br />

<strong>ce</strong>lle d’Addoha révèle le sentiment des<br />

investisseurs par rapport <strong>à</strong> un secteur de<br />

l’immobilier en mal de confian<strong>ce</strong>. Valeur<br />

la plus échangée durant la semaine, le<br />

groupe présidé par Anas Sefrioui a fait<br />

l’objet d’un volume de transactions de<br />

346,5 millions de dirhams, soit 21%<br />

du volume global de la pla<strong>ce</strong>. Quant <strong>à</strong><br />

Allian<strong>ce</strong>, traité pour un volume de 188<br />

millions, elle arrive juste après la BMCE<br />

(volume de 235 millions) et la CGI (205<br />

millions de dirhams). Les bancaires, qui<br />

restent très liées <strong>à</strong> l’immobilier, ont elles<br />

aussi décroché. Ainsi, l’action de la BMCI<br />

a perdu 9% au cours de la semaine, contre<br />

7% pour <strong>ce</strong>lle de la BCP et 6,17 pour le<br />

Crédit du Maroc.<br />

11<br />

ghana : ut financial lan<strong>ce</strong><br />

son offre en bourse<br />

L’IPO de UT Financial Servi<strong>ce</strong>s Limited (UFSL) apporte un nouveau<br />

souffle <strong>à</strong> la Bourse d’Accra. Ce sont 90 293 000 actions ordinaires<br />

qui permettront de finan<strong>ce</strong>r les opérations de développement<br />

de l’institution, notamment l’exploration d’autres horizons<br />

du marché financier. L’opération sera clôturée le 17 octobre.<br />

la Mauritius Commercial<br />

Bank mise sur American<br />

expres<br />

La Mauritius Commercial Bank s’associe <strong>à</strong> American Express<br />

(une société financière américaine) et propose deux nouvelles<br />

cartes de crédit : l’American Express et l’American Gold, aux<br />

clients et non-clients de la MCB. La carte American Express est<br />

ac<strong>ce</strong>ptée dans des millions de points de vente : les boutiques,<br />

hôtels, restaurants et agen<strong>ce</strong>s de voyages entres autres.<br />

uBA intensifie sa<br />

communication<br />

La Nigériane UBA vient de lan<strong>ce</strong>r une méga opération de communication,<br />

« U Can », destinée <strong>à</strong> montrer son nouveau visage de banque<br />

universelle avec des solutions adaptées aux PME et aux particuliers.<br />

Avec des slogans forts comme « Tu peux contrôler la situation 24/24h,<br />

tu peux faire des affaires sans stress, tu peux vivre la vie dont tu rêves<br />

», la UBA espère regagner le terrain perdu fa<strong>ce</strong> <strong>à</strong> des rivales comme<br />

First Bank of Nigeria, plus présentes dans les médias.<br />

l’uSAid appuie deux<br />

banques éthiopiennes<br />

L’USAID a signé vendredi un accord portant sur un crédit de 17<br />

millions de dollars avec deux banques éthiopiennes, Abyssinia et<br />

NIB International Bank. Lors de la cérémonie de signature, le directeur<br />

de la mission éthiopienne de l’USAID, Glenn Anders, a indiqué<br />

que l’aide renfor<strong>ce</strong>ra l’accès au crédit en faveur de deux très<br />

importants groupes d’entrepreneurs, la diaspora et les femmes.


12<br />

Total va intensifier ses<br />

activités en RD Congo<br />

Total envisage de développer ses activités d’exploration en 2009 en<br />

RDC. Cette nouvelle, annoncée <strong>à</strong> la presse locale par le directeur<br />

général de l’exploration et de la production de Total Congo, Yves<br />

Louis Darricarrere, con<strong>ce</strong>rne la mise en production du champ<br />

pétrolier dénommé Moho Bilondo, qui est le premier champ de<br />

l’offshore profond au Congo, avec une unité de production flottante<br />

(FPU) de 188 mètres de long et 34 mètres de large, pesant<br />

28 000 tonnes. Sa production journalière est de 90 000 barils.<br />

Egypte : sept puits de gaz<br />

naturel en offshore<br />

Le gouvernement met en concurren<strong>ce</strong> des permis d’exploration<br />

pour sept puits de gaz naturel en offshore. La date limite de<br />

soumission a été fixée au 9 février 2009. La consommation de<br />

gaz naturel augmente de 10% par an.<br />

El-Baradei dénon<strong>ce</strong> une<br />

politique injuste<br />

Le directeur général de l’Agen<strong>ce</strong> internationale de l’énergie atomique<br />

(AIEA), Mohamed El-Baradei, a critiqué la politique du<br />

deux poids deux mesures dans la course <strong>à</strong> l’armement atomique,<br />

où des pays nucléaires refusent de désarmer et ordonnent aux<br />

autres de le faire. « Comment puis-je expliquer sans sourciller aux<br />

pays non-nucléaires que les armes atomiques ne sont pas bonnes<br />

pour eux, alors que les Etats nucléaires continuent de moderniser<br />

les leurs en disant qu’ils en ont absolument besoin », a déclaré<br />

M. El-Baradei devant un forum d’experts scientifiques <strong>à</strong> Vienne,<br />

en marge de la conféren<strong>ce</strong> générale annuelle de l’AIEA.<br />

Le Cameroun réhabilite ses<br />

barrages hydrauliques<br />

Le Cameroun va réhabiliter 75 milliards de francs CFA dans les<br />

barrages hydroélectriques d’Edéa et Song-loulou (Littoral) qui<br />

assurent les 2/3 de la production d’électricité du pays, selon le<br />

Ministère de l’eau et de l’énergie (MINEE). Le programme de renfor<strong>ce</strong>ment<br />

de l’offre énergétique présenté par AES SONEL, a reçu<br />

l’onction officielle lors de la cérémonie de signature du cahier des<br />

charges y afférents entre le MINEE, AES SONEL et le partenaire<br />

technique VATECH.<br />

éNergies<br />

Les Afriques - N° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

Les exportateurs de pétrole<br />

espèrent un « hiver glacial »<br />

Les pays africains exportateurs de pétrole se sont vite habitués <strong>à</strong> leur nouvelle prospérité. La baisse des<br />

cours les inquiète. A contrario, les pays africains importateurs nets de brut espèrent un soulagement.<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger<br />

« C’est depuis le 15 septembre dernier une<br />

<strong>ce</strong>rtitude, le ralentissement de la demande<br />

énergétique mondiale sera notre plus gros<br />

problème en 2009 » exprime un dirigeant<br />

de Sonatrach, par ailleurs préoccupé par<br />

les signes de faiblesses que donnent les<br />

assureurs américains des installations pétro-gazières<br />

en Algérie. La poursuite de<br />

la baisse des cours pétroliers – qui se sont<br />

installés sous les 100 dollars le baril pour<br />

la première fois huit jours consécutivement<br />

– est en fait redoutée par un gros tiers<br />

de pays africains, alors qu’un autre tiers la<br />

souhaite. La zone franc illustre bien <strong>ce</strong>tte<br />

ambivalen<strong>ce</strong> africaine <strong>à</strong> l’égard des cours<br />

énergétiques. La quasi-totalité des pays de<br />

la CEMAC espère voir les prix du brut résister<br />

<strong>à</strong> la tempête de la crise financière. A<br />

l’inverse la majorité des pays de l’UEMOA,<br />

importateurs nets de pétrole, soulagerait la<br />

balan<strong>ce</strong> des paiements si le cours redes<strong>ce</strong>ndait<br />

<strong>à</strong> son niveau de 2007 (55 dollars). De<br />

même, en Afrique du Nord ou le Maroc et<br />

la Tunisie ne regardent pas l’évolution des<br />

cours pétroliers de la même manière que la<br />

Libye et l’Algérie.<br />

L’atterrissage du pétrole soulagerait<br />

l’inflation<br />

Les pays africains exportateurs de pétrole<br />

ont engagé, depuis 2003-2004, des grandes<br />

dépenses d’infrastructures, ou ont permis<br />

une amélioration rapide des revenus par<br />

habitant. La perspective d’exploiter de<br />

grands revenus pétroliers, si elle a accéléré<br />

la déstabilisation du Tchad, a aussi aidé<br />

au règlement politique en Côte d’Ivoire<br />

et peut être préservé le Nigeria d’un nouveau<br />

coup d’Etat militaire après les dérives<br />

mafieuses du double mandat Obasanjo. A<br />

l’opposé le poids de la facture énergétique<br />

n’est toujours pas absorbé par les budgets<br />

des pays importateurs, d’autant que les<br />

cours des produits alimentaires de bases se<br />

sont envolés entre-temps. Passé de 38,8%<br />

<strong>à</strong> 7,6% en 9 ans, le taux d’inflation a <strong>ce</strong>ssé<br />

de baisser depuis 2004 en Afrique subsaharienne.<br />

« A l’inverse de <strong>ce</strong>lles des autres<br />

matières premières exportées, presque exclusivement<br />

en dehors de l’Afrique, la variation<br />

des prix du pétrole ne tire pas tout le<br />

continent dans la même direction » prévient<br />

Brahim Talbi, universitaire, « d’ailleurs il<br />

est fréquent de rencontrer des confrères<br />

européens qui assimilent l’arrivée de la<br />

croissan<strong>ce</strong> forte en Afrique <strong>à</strong> la montée<br />

des cours du pétrole. C’est une erreur. La<br />

croissan<strong>ce</strong> de l’Afrique subsaharienne est<br />

supérieure <strong>à</strong> 4% depuis l’année 2000. Il<br />

est vrai qu’elle est au dessus de 6% depuis<br />

2004 ». Un retour au palier des 55 dollars<br />

le baril, jugé aujourd’hui plus conforme <strong>à</strong><br />

la réalité du marché, n’enrayerait globalement<br />

pas la dynamique de la croissan<strong>ce</strong><br />

en Afrique, <strong>à</strong> conditions que les autres<br />

importations du continent – notamment<br />

alimentaires – ne provoquent pas un effet<br />

ciseau en continuant de monter.<br />

L’OPEP tranchera sur terre africaine<br />

Une partie du sort des cours mondiaux<br />

du pétrole en 2009 pourrait se jouer sur<br />

terre africaine. Ce sera, le 17 dé<strong>ce</strong>mbre<br />

prochain, lors de la réunion des ministres<br />

de l’OPEP <strong>à</strong> Oran, deuxième ville algérienne.<br />

Le président en exerci<strong>ce</strong> du cartel,<br />

Communiqué<br />

FMN, le moyen le plus simple pour gagner des marchés<br />

en Espagne et en Europe<br />

Basée <strong>à</strong> Bar<strong>ce</strong>lone, FMN Support permet aux entreprises africaines de disposer rapidement et <strong>à</strong> moindre<br />

frais d’une représentation européenne au cœur de la métropole espagnole. François-Eric Perquel explique.<br />

Les Afriques : Que propose FMN aux sociétés africaines ou<br />

européennes intéressées par le marché espagnol ?<br />

François-Eric Perquel : Nous pouvons les aider <strong>à</strong> recruter et<br />

prendre en charge l’installation, la formation et la gestion de leur<br />

représentation. Il y a généralement deux cas de figure : soit l’entreprise<br />

est déj<strong>à</strong> présente dans l’Union européenne et elle souhaite<br />

couvrir le marché espagnol, soit elle ne dispose pas de présen<strong>ce</strong><br />

au sein de l’Union et elle souhaite que nous lui gérions sa représentation<br />

européenne.<br />

LA : Quelles langues parle-t-on chez FMN ?<br />

FEP : Nous parlons principalement français, anglais, espagnol,<br />

allemand, portugais, italien, hongrois et roumain.<br />

LA : En combien de temps <strong>ce</strong>tte représentation peut-elle être<br />

opérationnelle ?<br />

FEP : Si la société n’a encore rien préparé, il faut compter entre deux<br />

et neuf mois pour une représentation totalement effective. Tout dépend<br />

essentiellement des besoins de recrutement, voire de formation,<br />

de compéten<strong>ce</strong>s spécifiques <strong>à</strong> <strong>ce</strong>tte représentation. Mais s’il<br />

« Les entreprises africaines sont<br />

souvent très compétitives fa<strong>ce</strong> <strong>à</strong> leurs<br />

équivalentes européennes. »<br />

s’agit seulement d’outsour<strong>ce</strong>r une représentation déj<strong>à</strong> existante dans le<br />

pays, et que les équipes ne compliquent pas le pro<strong>ce</strong>ssus, <strong>ce</strong>la peut se<br />

faire entre quinze jours et un mois, principalement du fait de l’administration<br />

liée au changement de titulaire des contrats existants.<br />

LA : Sur quels marchés espagnols les entreprises africaines<br />

peuvent ainsi se positionner ?<br />

FEP : Les entreprises africaines sont souvent très compétitives<br />

fa<strong>ce</strong> <strong>à</strong> leurs équivalentes européennes, et l’Europe est un continent<br />

relativement ouvert aux importations étrangères. Nous pouvons<br />

aider toute entreprise <strong>à</strong> déterminer son intérêt <strong>à</strong> prospecter<br />

le marché, soit en Espagne, soit en Europe.<br />

LA : La représentation agit-elle sous le nom du client ou sous<br />

<strong>ce</strong>lui de FMN ?<br />

FEP : Elle agit au nom du client. Les contrats résultants sont toujours<br />

réalisés en direct, entre notre client et son propre client européen.<br />

Notre seul rôle éventuel dans <strong>ce</strong>s contrats peut être d’agir<br />

comme agent encaisseur, <strong>ce</strong> que nous faisons normalement pour<br />

les clients sans représentation au sein de l’Union européenne.<br />

LA : Quel budget minimum faut-il compter pour une représentation<br />

avec, par exemple, un secrétariat et un commercial ?<br />

FEP : Le coût d’une telle représentation ne devrait pas dépasser<br />

les 8000 euros par mois <strong>à</strong> première vue.<br />

LA : Comment la représentation se gère-t-elle sur le plan<br />

comptable et fiscal ?<br />

FEP : FMN Support gère tous <strong>ce</strong>s aspects. Il n’y a qu’une seule facture<br />

mensuelle qui représente les coûts et, dans l’hypothèse où nous<br />

sommes agent d’encaissement, qui reverse le bénéfi<strong>ce</strong>. Dans les<br />

pays où ses ventes impliquent une déclaration des bénéfi<strong>ce</strong>s locaux,<br />

le client doit faire les démarches idoines. Nous ne nous substituons<br />

pas <strong>à</strong> lui pour <strong>ce</strong>tte tâche, mais nous pouvons la lui faciliter.<br />

le ministre algérien de l’énergie et des<br />

mines Chakib Khelil, a annoncé la couleur<br />

: « L’offre de pétrole est excédentaire<br />

et le sera de plus en plus, au fur et <strong>à</strong> mesure<br />

que les effets de la crise financière se<br />

« L’offre de pétrole est<br />

excédentaire et le sera de<br />

plus en plus, au fur et <strong>à</strong><br />

mesure que les effets de la<br />

crise financière se feront<br />

ressentir sur l’économie<br />

réelle dans les grands pays<br />

industriels. »<br />

feront ressentir sur l’économie réelle dans<br />

les grands pays industriels. La baisse de la<br />

demande énergétique est déj<strong>à</strong> effective aux<br />

Etats-Unis ou, en plus, de nouveaux gisements<br />

sont entrés en activité ». L’OPEP,<br />

par la voix de son président, devra donc<br />

jouer la réduction de la production pour<br />

empêcher un dévissage complet des<br />

cours. Mais l’Organisation – 28% des exportations<br />

mondiales – n’a pas toutes les<br />

cartes en main pour soutenir les cours.<br />

Beaucoup s’en faut. Fa<strong>ce</strong> <strong>à</strong> la crise et aux<br />

économies d’énergie annoncées partout,<br />

le dirigeant inquiet de Sonatrach s’en remet<br />

<strong>à</strong> la météo : « Il n’ y a qu’un hiver<br />

rigoureux dans l’hémisphère nord qui peut<br />

empêcher les cours de pétrole de baisser<br />

sérieusement. Je connais beaucoup de responsables<br />

dans les pays producteurs qui<br />

prient pour un hiver glacial. »<br />

Bar<strong>ce</strong>lone, l’une des villes les plus dynamiques d’Europe.<br />

LA : Quel type de sociétés FMN héberge-t-elle ainsi ?<br />

FEP : À <strong>ce</strong> jour nos clients sont principalement des entreprises<br />

industrielles, mais nous pouvons tout aussi bien représenter des<br />

coopératives agricoles, des sociétés de servi<strong>ce</strong>s ou des entités financières.<br />

La seule limite, outre nos critères éthiques, sont les<br />

limitations imposées dans <strong>ce</strong>rtains pays <strong>à</strong> des activités économiques<br />

soumises <strong>à</strong> une réglementation ou supervision spécifique.<br />

LA : Qui faut-il contacter pour avoir plus d’infos ?<br />

FEP : Je suis personnellement disponible par email (feperquel@<br />

fmnsupport.com) ou téléphone (+34 933 034 684), ou par poste<br />

(FMN Support, Espron<strong>ce</strong>da, 53-57, 08005 Bar<strong>ce</strong>lone Espagne)


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 ProdUITs de BAse<br />

Après la crise, les marchés <strong>à</strong><br />

terme se dopent au café<br />

La filière africaine du café est relativement sereine : les fondamentaux sont bons et la crise financière<br />

mondiale ne devrait guère affecter <strong>ce</strong> produit pourtant très spéculatif. Un optimisme que ne partage<br />

pas toujours le négo<strong>ce</strong>.<br />

Par Bénédicte Chatel, Paris<br />

Après le pétrole, le café est la matière première<br />

la plus échangée sur les marchés<br />

<strong>à</strong> terme. En un mois, il peut s’échanger<br />

autant de « café papier » que ne se produit<br />

de café physique <strong>à</strong> travers le monde.<br />

Aussi peut-on s’inquiéter des répercussions<br />

que la crise financière mondiale<br />

aura sur <strong>ce</strong> marché, le café étant devenu,<br />

<strong>ce</strong>s dernières années, un véritable actif<br />

financier. Si les marchés financiers plongent,<br />

le café plongera-t-il avec eux ?<br />

Non, répondent nombre de responsables<br />

des filières africaines présents <strong>à</strong><br />

Londres fin septembre pour la réunion<br />

du conseil de l’Organisation internationale<br />

du café (OIC). La volatilité sera<br />

sans doute toujours de mise car, d’une<br />

part, les fonds d’investissements sont<br />

toujours bel et bien sur <strong>ce</strong> marché, souligne<br />

Nestor Osorio, directeur général de<br />

l’OIC, d’autre part le dollar continuera <strong>à</strong><br />

impacter les prix des matières premières.<br />

Mais la tendan<strong>ce</strong> globale demeurerait<br />

ferme car les fondamentaux sont bons.<br />

« Nous sommes dans un cycle de turbulen<strong>ce</strong>s<br />

assez compliqué, mais je suis confiant »,<br />

note le responsable de l’OIC. « On constate<br />

aujourd’hui un équilibre entre l’offre et<br />

la demande avec une production mondiale<br />

de l’ordre de 130 millions de sacs de 60 kilos<br />

(Ms) et une consommation mondiale<br />

aux alentours de 128 millions, c’est-<strong>à</strong>dire<br />

pratiquement au même niveau. La<br />

consommation augmente et on ne voit pas<br />

de productions nouvelles émerger dans un<br />

avenir proche ou <strong>à</strong> moyen terme. On voit,<br />

<strong>à</strong> l’avenir, un marché assez équilibré, qui<br />

sera sujet, bien sûr, <strong>à</strong> toutes <strong>ce</strong>s turbulen<strong>ce</strong>s<br />

L’Egypte veut cultiver son blé en Ouganda<br />

La location de terres agricoles en Afrique de l’Est a été initiée par des fonds arabes du Golfe. Voil<strong>à</strong> que<br />

des hommes d’affaires égyptiens veulent produire du blé en Ouganda.<br />

Par Daikha Dridi, Le Caire<br />

Les Egyptiens s’apprêtent <strong>à</strong> cultiver les quantités<br />

de blé qui leur manquent cruellement sur des<br />

terres qui se situent <strong>à</strong> plus de trois mille kilomètres<br />

au sud de la Vallée du Nil, en Ouganda.<br />

L’information avait été rendue publique <strong>à</strong> la fin<br />

du mois d’août par un journal égyptien citant<br />

les propos du ministre de l’Agriculture, Amin<br />

Abaza, selon lesquels l’Ouganda avait ac<strong>ce</strong>pté<br />

de mettre <strong>à</strong> la disposition de l’Egypte près de 2<br />

millions de feddans (environ 850 000 hectares)<br />

de terres pour la culture du blé. Cette information,<br />

si elle n’a provoqué au Caire que quelques<br />

moues de désaveu de la part de chroniqueurs<br />

politiques se disant inquiets de « la perspective<br />

d’une dépendan<strong>ce</strong> alimentaire égyptienne vis-<strong>à</strong>vis<br />

de l’Ouganda », a en revanche suscité de vives<br />

émotions et une levée de boucliers <strong>à</strong> Kampala. La<br />

presse ougandaise en a fait état, annonçant, <strong>à</strong> la<br />

stupeur générale, que l’Ouganda s’apprêtait « <strong>à</strong><br />

céder <strong>à</strong> l’Egypte l’équivalant de 2,2% de la surfa<strong>ce</strong><br />

totale du pays », puis le ministre ougandais des<br />

Terres ayant démenti avoir connaissan<strong>ce</strong> d’une<br />

quelconque transaction entre les deux pays, l’affaire<br />

a fini par chauffer les esprits au Parlement<br />

où des députés ont pris <strong>à</strong> partie les représentants<br />

du gouvernement, exigeant que les informations<br />

liées « <strong>à</strong> la vente ou <strong>à</strong> la location de terres arables <strong>à</strong><br />

l’Egypte » soient rendues publiques et débattues.<br />

C’est dans <strong>ce</strong> contexte, quelque peu tendu, que<br />

doit arriver <strong>à</strong> Kampala le ministre égyptien de<br />

l’Agriculture en compagnie d’une importante<br />

délégation composée d’hommes d’affaires et<br />

et volatilité actuelles. »<br />

Aucun stock ne pèse, non plus, sur <strong>ce</strong><br />

marché. Il n’y a que du stock courant,<br />

précise John Schluter, directeur de Café<br />

Africa : 20 <strong>à</strong> 21 Ms dans les pays consommateurs,<br />

<strong>ce</strong> qui est peu lorsqu’on se<br />

souvient qu’il en existait 15 Ms lorsque<br />

la consommation mondiale était de 75<br />

Ms. Elle atteint aujourd’hui 90 Ms ! Dans<br />

les pays producteurs, ils sont, pour ainsi<br />

dire, inexistants.<br />

Avis mitigés<br />

D’où la confian<strong>ce</strong> des Africains présents <strong>à</strong><br />

Londres. « La crise mondiale est surtout une<br />

crise financière. C’est spéculatif », déclare<br />

Josefa Sacko, secrétaire générale de l’Organisation<br />

interafricaine du café (OIAC).<br />

« Comme nous avons un léger déficit sur le<br />

marché du café, on ne le ressent pas. La crise<br />

financière ne nous inquiète pas. » Même<br />

optimisme auprès de Leslie Omari, directeur<br />

général du Tanzania Coffee Board : les<br />

prix actuels sont élevés et le resteront ; les<br />

gens continueront <strong>à</strong> consommer du café<br />

malgré un pouvoir d’achat en baisse ; les<br />

projets de développement ou de soutien <strong>à</strong><br />

la caféiculture, dont l’Afrique est très tributaire,<br />

sont bouclés.<br />

Mais il est difficile de mesurer précisément<br />

l’impact de la crise. Philipe Gitao,<br />

directeur exécutif de l’Eastern African<br />

Fine Coffees Association (EAFCA),<br />

s’inquiète notamment de l’impact de la<br />

hausse des prix du pétrole et des engrais<br />

sur les efforts entrepris pour améliorer<br />

les rendements. Selon lui, les grandes<br />

plantations, davantage tributaires de crédits<br />

bancaires, pourraient être plus touchées<br />

que les petits planteurs. Toutefois,<br />

d’experts égyptiens du blé, chargés d’examiner<br />

sur pla<strong>ce</strong> les terres potentiellement utilisables <strong>à</strong><br />

leurs fins. Et si, de part et d’autre, on confirme<br />

qu’il s’agit d’investissements privés, l’on évite<br />

soigneusement de répondre <strong>à</strong> la question qui<br />

semble hanter les esprits en Ouganda : « Ces terres<br />

arables vont-elles être louées ou vendues aux<br />

businessmen égyptiens ? »<br />

les limites de la « bonification » des nouvelles<br />

terres<br />

Il est intéressant de noter que les réactions <strong>à</strong> <strong>ce</strong><br />

nouveau type de deal agricole n’ont suscité de<br />

l’intérêt, de l’émotion, de l’hostilité ou même<br />

de l’enthousiasme (quelques rares économistes<br />

ougandais se disant ouvertement impatients de<br />

voir l’accord signé) que du côté ougandais et<br />

que, comparativement, les Egyptiens se montrent<br />

bien silencieux.<br />

S’il est vrai que l’idée de cultiver du blé pour<br />

les Egyptiens ailleurs qu’en Egypte n’est pas<br />

si nouvelle, la presse évoquant de manière<br />

récurrente, <strong>ce</strong>s derniers mois, un « partenariat<br />

<strong>à</strong> trois » regroupant l’Egypte, le Soudan<br />

et l’Ethiopie, il n’en demeure pas moins que<br />

<strong>ce</strong>tte nouvelle stratégie signe de manière quasi-officielle<br />

l’échec de plusieurs dé<strong>ce</strong>nnies<br />

de réformes agraires, menées tambours battant<br />

par les gouvernements suc<strong>ce</strong>ssifs de l’ère<br />

Hosni Moubarak, sous l’étroite supervision de<br />

la Banque mondiale et de l’USAID.<br />

En Egypte, la qualification officielle du ministre<br />

de l’Agriculture est : « Ministre de l’Agriculture<br />

et de la Bonification des terres », un titre qui<br />

Café : prix indicatif composé<br />

quotidien de l’OIC<br />

1 er août 2007-11 septembre 2008<br />

Sour<strong>ce</strong> : Organisation internationale du café<br />

les cafés de spécialités devraient passer au<br />

travers de la crise.<br />

Une sérénité guère partagée par <strong>ce</strong>rtains<br />

du négo<strong>ce</strong>. Tout d’abord, les matières<br />

ont déj<strong>à</strong> chuté depuis le mois d’août : le<br />

Reuters Commodity Index a perdu près de<br />

300 points. Deuxièmement, les positions<br />

ouvertes sur les marchés <strong>à</strong> terme du café,<br />

c’est-<strong>à</strong>-dire les engagements futurs pris par<br />

l’industrie et les financiers, ont aussi très<br />

fortement baissé. D’autre part, banques,<br />

fonds de pla<strong>ce</strong>ment et négo<strong>ce</strong> sont intimement<br />

liés. Fortis est une des banques en<br />

Europe les plus impliquées sur les matières<br />

premières. Ses difficultés actuelles l’obligeront,<br />

sans nul doute, elle comme d’autres,<br />

<strong>à</strong> être plus sélective. L’industrie risque de<br />

ne faire confian<strong>ce</strong> qu’<strong>à</strong> <strong>ce</strong>rtaines sociétés de<br />

négo<strong>ce</strong> en raison des liens très étroits entre<br />

<strong>ce</strong>lles-ci et les banques.<br />

En réalité, personne ne mesure l’impact<br />

<strong>à</strong> venir de la crise. « La seule <strong>ce</strong>rtitude que<br />

nous ayons », souligne M. Schluter, « c’est<br />

l’in<strong>ce</strong>rtitude ».<br />

est apparu dans les années 80 avec l’arrivée de<br />

Moubarak au pouvoir et qui est indicatif d’une<br />

obsession locale, <strong>ce</strong>lle qui lie les réformes<br />

agraires au gain de nouvelles terres arables.<br />

Car tous les experts l’affirment : si l’agriculture<br />

égyptienne ne parvient pas <strong>à</strong> l’autosuffisan<strong>ce</strong><br />

alimentaire, c’est <strong>à</strong> cause du peu de<br />

terres arables, conjugué <strong>à</strong> une démographie<br />

galopante. Entourés de désert, les Egyptiens<br />

seraient beaucoup trop nombreux, vivant serrés<br />

comme des sardines sur l’étroite bande de<br />

terre qu’irrigue le Nil, une terre cultivable qui<br />

L’agriculture égyptienne s’est<br />

mise, <strong>à</strong> partir des années 80,<br />

<strong>à</strong> produire moins de blé pour<br />

nourrir les Egyptiens et plus de<br />

graines pour nourrir le bétail.<br />

ne représente que 5% de la superficie totale<br />

du pays et qui n’est que très difficilement extensible.<br />

Il faut donc extirper de nouvelles<br />

terres au désert, continuellement. Cette réalité<br />

géographique, assénée depuis des années,<br />

a comme effet pervers de focaliser toute l’attention<br />

sur la conquête de nouvelles terres et<br />

de l’éloigner donc des vieilles terres agricoles<br />

où la situation n’est guère reluisante en dépit<br />

de l’application stricte et rigoureuse, pendant<br />

près de trois dé<strong>ce</strong>nnies maintenant, de toutes<br />

les re<strong>ce</strong>ttes des institutions financières internationales<br />

et de l’USAID.<br />

13<br />

le Mozambique relan<strong>ce</strong> un<br />

projet d’acier d’un milliard<br />

de dollars<br />

Le Mozambique envisage de relan<strong>ce</strong>r un projet d’acier d’une<br />

valeur d’un milliard de dollars qui a été annulé après l’effondrement<br />

de la compagnie américaine d’énergie Enron en 2002.<br />

La mise en oeuvre de <strong>ce</strong> projet sera assurée par le gouvernement<br />

du Mozambique et un consortium de compagnies sudafricaines<br />

dans la partie sud de la capitale Maputo, pour tirer<br />

profit des potentialités existantes dans <strong>ce</strong>tte région, notamment<br />

la disponibilité du gaz naturel, de l’eau et de la main d’oeuvre<br />

abondante. Il a aussi précisé que les négociations sont en cours<br />

pour fournir <strong>ce</strong> projet, qui devra créer 500 postes d’emploi, de<br />

matières premières, notamment le minerai de fer qui sera importé<br />

de l’Afrique du Sud.<br />

Vers la création d’une<br />

compagnie minière<br />

publique sud-africaine<br />

Le gouvernement prévoit la création d’une compagnie publique<br />

d’exploration et de production minière. Des propositions seront<br />

discutées entre représentants du gouvernement, de la Chambre<br />

des mines et des syndicats. Si elle venait <strong>à</strong> être créée, <strong>ce</strong>tte compagnie<br />

permait de concrétiser la volonté du gouvernement d’accorder<br />

<strong>à</strong> la majorité noire des droits miniers pour compenser<br />

les disparités issues de la période de l’apartheid. Sont également<br />

prévues des actions similaires <strong>à</strong> <strong>ce</strong>lles prises par Botswana et la<br />

Namibie qui ont créé des joint-ventures avec la société minière<br />

De Beers pour exploiter les gisements de diamant.<br />

Mauri<strong>ce</strong> s’approvisionne<br />

en farine<br />

La compagnie d’Etat mauricienne d’importations de produits<br />

sensibles, la State Trading Corporation (STC), a lancé deux importants<br />

appels d’offres pour l’approvisionnement de la farine et<br />

du ciment. 47 000 tonnes de farine sont né<strong>ce</strong>ssaires, soit la moitié<br />

de la consommation annuelle de l’Ile Mauri<strong>ce</strong>. Cette farine, qui<br />

sera principalement utilisée par les boulangeries, doit être libre<br />

de tout additif d’origine animale. Des fournisseurs pour 300 000<br />

tonnes de ciment en 2009 seront sélectionnés par voie d’adjudication<br />

de marché. Cette quantité représente les besoins pour six<br />

mois. Dans les deux cas, les offres doivent être faites avant le 22<br />

octobre prochain et devront être valides jusqu’au 5 dé<strong>ce</strong>mbre.<br />

Virage fatal vers la protéine animale<br />

Ces mêmes re<strong>ce</strong>ttes font que l’Egypte est devenue<br />

aujourd’hui le troisième plus grand importateur<br />

de blé au monde, après le Japon et la Chine.<br />

L’augmentation des rendements agricoles a toujours<br />

devancé, en Egypte, l’accroissement de la<br />

population, mais l’agriculture égyptienne s’est<br />

mise, <strong>à</strong> partir des années 80, <strong>à</strong> produire moins<br />

de blé pour nourrir les Egyptiens et plus de<br />

graines pour nourrir le bétail destiné <strong>à</strong> fournir<br />

de la viande <strong>à</strong> une portion infime de la population<br />

(touristes, étrangers et classes moyennes<br />

supérieures) dont la consommation en protéines<br />

a pris des proportions sidérantes. D’ailleurs,<br />

selon les données de la Banque mondiale, <strong>à</strong> partir<br />

du milieu des années 80, les taux d’apport en<br />

protéines et en calories par jour et par personne<br />

en Egypte ont dépassé <strong>ce</strong>ux relevés dans de<br />

nombreux pays riches, une part marginale de la<br />

population faisant augmenter vertigineusement<br />

la moyenne nationale.<br />

De 1990 <strong>à</strong> 1995, plus de 700 000 emplois ont<br />

été perdus dans le secteur de l’agriculture, le<br />

nombre de pauvres a plus que doublé passant<br />

de 22% au début des années 90 <strong>à</strong> 44% en 1996,<br />

et <strong>ce</strong> principalement dans les zones rurales où<br />

les niveaux de pauvreté aujourd’hui excèdent<br />

<strong>ce</strong>ux qui prévalaient en 1950 avant les réformes<br />

menées par Gamal Abdel Nasser. Mais le<br />

ministre de l’Agriculture égyptien préfèrera<br />

continuer <strong>à</strong> ne vouloir parler que de bonification<br />

de nouvelles terres agricoles, quitte, pour<br />

<strong>ce</strong>la, <strong>à</strong> aller les bonifier en Ouganda.


14<br />

ethiopian Airlines ouvre<br />

une ligne sur lumumbashi<br />

La compagnie Ethiopian Airlines (EAL) a annoncé lundi<br />

qu’elle lan<strong>ce</strong>rait une ligne vers Lubumbashi, la seconde ville<br />

de la RDCongo (sud-est), le 27 octobre. Selon un communiqué<br />

de la compagnie, avec quatre vols chaque semaine,<br />

Lubumbashi sera liée aux grandes villes de l’Asie, des Etats-<br />

Unis et de l’Europe. Des Boeing 737-700 seront utilisés pour<br />

<strong>ce</strong>tte ligne. Lumumbashi est la seconde ville et le <strong>ce</strong>ntre économique<br />

de la RD Congo.<br />

Nigeria : Arik Air opte pour<br />

des appareils Airbus…<br />

L’avionneur européen Airbus a annoncé mardi que la compagnie<br />

privée nigériane Arik Air a signé un contrat avec Airbus<br />

portant sur la commande ferme de trois long-courriers A340-<br />

500. Selon Airbus, <strong>ce</strong>tte commande s’élève <strong>à</strong> un montant d’environ<br />

711 millions de dollars au prix catalogue. « Arik Air devient<br />

ainsi la dixième et toute dernière compagnie <strong>à</strong> commander des<br />

A340-500 d’Airbus », indique un communiqué cité par l’AFP.<br />

« L’acquisition de <strong>ce</strong>s A340 neufs constitue une étape importante<br />

de la stratégie de croissan<strong>ce</strong> de la compagnie visant <strong>à</strong> transformer<br />

Lagos et Abuja en hubs », ajoute le constructeur.<br />

… et Virgin pour<br />

des Brésiliens<br />

La compagnie aérienne nigériane Virgin Nigeria a reçu dimanche<br />

son premier Embrarer 190, un type d’avion de passagers<br />

de fabrication brésilienne, a rapporté lundi l’agen<strong>ce</strong> de presse<br />

nigériane. Virgin Nigeria avait annoncé, en novembre 2007 au<br />

Salon aéronautique de Dubaï, avoir commandé sept Embrarer<br />

170 et trois Embrarer 190. Ce contrat fournit également des<br />

options pour six Embrarer 190 et les droits d’acquisition de<br />

huit autres E-Jets, d’une valeur totale de plus de 811 millions de<br />

dollars. Conrad Clifford, directeur général de Virgin Nigeria, a<br />

déclaré que, tout en re<strong>ce</strong>vant l’avion, la compagnie déploiera<br />

ses E-jets pour accroître ses opérations sur ses lignes nationales,<br />

régionales et internationales.<br />

l’ueMoA en croissan<strong>ce</strong><br />

de 3,9% en 2008<br />

La croissan<strong>ce</strong> des huit pays de l’Union économique et monétaire<br />

ouest-africaine (UEMOA) est estimée <strong>à</strong> 3,9% pour 2008,<br />

après 3,2% en 2007 et 2,9% en 2006, mais l’inflation est en<br />

forte hausse, 7,2% en glissement annuel <strong>à</strong> fin juin, indique un<br />

communiqué officiel cité lundi par le site Internet republicoftogo.com.<br />

Le conseil d’administration de la Banque <strong>ce</strong>ntrale<br />

des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a noté « une relative<br />

amélioration des perspectives de croissan<strong>ce</strong> de la zone, en liaison<br />

notamment avec la relan<strong>ce</strong> de la production agricole attendue<br />

d’une bonne pluviométrie ».<br />

Bouteflika promeut<br />

l’industrie algérienne<br />

de raffinage<br />

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a invité le gouvernement<br />

<strong>à</strong> accélérer la promotion de l’industrie locale<br />

de raffinage et de pétrochimie. Lors d’une réunion d’évaluation<br />

consacrée au secteur de l’énergie et des mines, le<br />

chef de l’Etat algérien a indiqué que « le finan<strong>ce</strong>ment requis<br />

pour <strong>ce</strong> développement sera levé localement et sera facilité ».<br />

Il a précisé que l’opérateur national, qui est encouragé <strong>à</strong><br />

rechercher des partenariats dans <strong>ce</strong> domaine, « doit veiller<br />

<strong>à</strong> y réserver la majorité du capital <strong>à</strong> notre pays, tout en réunissant<br />

des conditions d’association entre les différents participants<br />

aux projets <strong>à</strong> même de permettre, lorsque <strong>ce</strong>la est<br />

né<strong>ce</strong>ssaire, une gestion par le partenaire étranger dont nous<br />

attendons l’apport en savoir-faire ».<br />

Congo : la SNpC va produire<br />

son pétrole<br />

La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), qui se<br />

contentait jusque-l<strong>à</strong> de vendre 20% de la part de brut revenant<br />

<strong>à</strong> l’Etat congolais, commen<strong>ce</strong>ra <strong>à</strong> produire son pétrole<br />

<strong>à</strong> partir de novembre 2008. L’apport de la SNPC devrait faire<br />

croître la production congolaise, actuellement de 256 000 barils<br />

par jour (b/j). En mai dernier, le groupe français Total a<br />

mis en servi<strong>ce</strong> son nouveau gisement de Moho-Bilondo, qui<br />

doit produire <strong>à</strong> terme 90 000 b/j et augmenter la production<br />

congolaise de 35%.<br />

enTrePrIses & MArChés<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

Délocalisation : les pays aux<br />

salaires les moins chers<br />

Pour les plateformes offshore, Madagascar est le pays aux salaires les moins chers, devant la Moldavie,<br />

l’Ile Mauri<strong>ce</strong>, le Sénégal et l’Algérie. Le Maroc reste leader du secteur.<br />

Quels sont les pays aux coûts les plus bas<br />

pour la délocalisation des entreprises ?<br />

Un ré<strong>ce</strong>nt benchmarking de Dimension<br />

Data livre ses réponses après le diagnostic<br />

des offres du Maroc, de la Tunisie, de<br />

l’Algérie, de l’Espagne, de la Moldavie, de<br />

la Roumanie, du Sénégal, de L’Ile Mauri<strong>ce</strong><br />

et de Madagascar. Résultat, le top 5 des<br />

salaires les moins chers est composé<br />

de Madagascar, de la Moldavie, de l’Ile<br />

Mauri<strong>ce</strong>, du Sénégal et de l’Algérie.<br />

En quelque sorte, les pays qui ont raté la<br />

première vague de délocalisation qui a<br />

profité au Maroc et <strong>à</strong> la Tunisie. Pourtant,<br />

comme l’ont remarqué les auteurs de<br />

l’étude, Madagascar a pris le train depuis<br />

les années 90. L’Algérie, qui figure<br />

dans <strong>ce</strong> classement, mise d’abord sur la<br />

consolidation de ses infrastructures pour<br />

ses besoins internes, contrairement au<br />

Maroc, pays qui détient le plus de plateformes<br />

avec environ 50% des 14 000 positions<br />

offshore.<br />

C’est beaucoup plus que la Tunisie (130<br />

unités de call <strong>ce</strong>nters), le Sénégal et l’Ile<br />

Mauri<strong>ce</strong> qui en revendiquent chacun une<br />

vingtaine. A la traditionnelle concurren<strong>ce</strong><br />

roumaine, dont l’offre est basée sur la<br />

délocalisation des <strong>ce</strong>ntres de contacts,<br />

s’ajoute désormais <strong>ce</strong>lle de l’Espagne,<br />

promue <strong>à</strong> une croissan<strong>ce</strong> dynamique<br />

dans les prochaines années. Si la Fran<strong>ce</strong><br />

reste prépondérante au Maroc avec 86%<br />

des opérateurs, une tendan<strong>ce</strong> lourde est<br />

en train de se profiler au vu du démarrage<br />

du marché local des <strong>ce</strong>ntres d’appels avec<br />

des banques, des ministères et des grands<br />

groupes qui sont en train de lan<strong>ce</strong>r leurs<br />

plateformes d’appels. « Le Maroc se rapproche<br />

ainsi de plus en plus de la situation<br />

française », note l’étude.<br />

le chemin inverse de l’Algérie<br />

A l’avenir, il y aura autant de <strong>ce</strong>ntres d’appels<br />

pour l’offshore que pour le marché local.<br />

L’apparition de nouveaux opérateurs<br />

du fixe, proposant des tarifs compétitifs<br />

et des technologies nouvelles conjuguées<br />

aux droits de douane réduits (2,5%) sur le<br />

matériel informatique importé, contribue<br />

au maintient des charges générales des<br />

<strong>ce</strong>ntres d’appels au Maroc. Chez le voisin<br />

tunisien, le marché intérieur ne connaît<br />

pas la même efferves<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong>, limité par le<br />

petit nombre d’abonnés au téléphone<br />

fixe (10 <strong>à</strong> 15% de la population). Parmi<br />

les atouts de <strong>ce</strong> pays, une main d’œuvre<br />

jeune et diplômée avec des compéten<strong>ce</strong>s<br />

qualifiées dont les domaines techniques<br />

sont reconnus et correspondent aux be-<br />

soins des <strong>ce</strong>ntres d’appels.<br />

Alors que le Maroc et la Tunisie ont<br />

d’abord misé sur l’offshore, l’Algérie<br />

compte d’abord développer ses infrastructures<br />

pour ses besoins internes.<br />

L’objectif final d’ici 2010 est d’accueillir<br />

4000 téléconseillers. Pour améliorer sa<br />

compétitivité, le gouvernement a supprimé<br />

la redevan<strong>ce</strong> de la taxe sur le chiffre<br />

d’affaires, « ouvrant un boulevard au<br />

développement des <strong>ce</strong>ntres de contacts »,<br />

selon les termes du rapport. L’arrivée<br />

prochaine du groupe français Webhelp<br />

(95 millions d’euros de chiffre d’affaires),<br />

pour un projet pouvant générer 1000<br />

emplois, traduit <strong>ce</strong> nouvel engouement.<br />

Sénégal vs Mauri<strong>ce</strong><br />

En Afrique subsaharienne, le Sénégal, qui<br />

dispose d’un réseau téléphonique très<br />

dense, relié <strong>à</strong> l’Europe par 2200 km de fibre<br />

optique depuis 2001, veut se positionner<br />

comme le carrefour préférentiel de la<br />

sous-région. Un peu comme l’Ile Mauri<strong>ce</strong>,<br />

connue pour sa politique économique libérale<br />

(rapatriement des fonds, absen<strong>ce</strong><br />

de contrôle des changes) et son arsenal<br />

juridique performant qui permet aux<br />

entreprises de bénéficier de nombreux<br />

traités internationaux, notamment de<br />

non-double imposition, signés avec divers<br />

pays dont l’Inde, la Chine, le Pakistan, la<br />

Fran<strong>ce</strong>, l’Afrique du Sud, le Royaume-<br />

Uni. Seul bémol, l’éloignement (11 heures<br />

de Paris) et une population de 1,2 million<br />

qui condamne Mauri<strong>ce</strong> <strong>à</strong> ne pas prétendre<br />

offrir des <strong>ce</strong>ntres d’appels avec des milliers<br />

de positions.<br />

Intégration : sommet inédit<br />

de l’Est et du Sud<br />

Une première en Afrique australe et de<br />

l’Est. Les trois organisations régionales,<br />

la Communauté des Etats d’Afrique de<br />

l’Est (CEA) le Marché commun d’Afrique<br />

orientale et australe (COMESA) et la<br />

Communauté de développement d’Afrique<br />

australe (SADC), vont tenir un sommet de<br />

chefs d’Etat et de gouvernement le 20 octobre<br />

prochain <strong>à</strong> Kampala, en Ouganda.<br />

Vingt-six pays sont con<strong>ce</strong>rnés par <strong>ce</strong>tte<br />

réunion dont le succès est loin d’être garanti.<br />

Bien que le communiqué final de<br />

la réunion préparatoire réaffirme l’ac<strong>ce</strong>ptation<br />

par les trois organisations de la<br />

Les <strong>ce</strong>ntres d’appels sont de grands créateurs d’emplois.<br />

Convention de l’Union africaine sur les<br />

communautés de base, il reste beaucoup<br />

de chemin <strong>à</strong> faire. L’UA a posé le principe<br />

de l’existen<strong>ce</strong> d’une seule communauté<br />

économique dans chacune des cinq régions,<br />

le nord, le sud, l’est, l’ouest et le<br />

Centre et de l’appartenan<strong>ce</strong> des pays <strong>à</strong><br />

une seule communauté. Il n’en est encore<br />

ainsi dans nulle région. Ainsi les trois<br />

organisations qui se réunissent comptent<br />

plusieurs membres communs, et il<br />

y a au moins une organisation de trop.<br />

Or la réunion préparatoire montre qu’il<br />

n’est pas encore question d’en suppri-<br />

quand les concurrents européens<br />

proposent la carotte fiscale<br />

Battus sur les salaires, les pays européens<br />

concurrents des destinations<br />

africaines se rattrapent souvent sur des<br />

mesures fiscales compétitives. C’est le<br />

cas de la Roumanie, qui applique un<br />

IS de 25%, nettement inférieur par<br />

rapport au Maghreb ou <strong>à</strong> beaucoup<br />

de pays africains, héritiers du système<br />

français. Notons quand même que les<br />

profits tirés de l’exportation restent<br />

soumis <strong>à</strong> un taux d’imposition de 6%<br />

en Roumanie si <strong>ce</strong>s profits en devises<br />

sont déposés sur le compte d’une banque<br />

roumaine. De son côté, la Moldavie<br />

propose un impôt sur les bénéfi<strong>ce</strong>s de<br />

15%. Selon le rapport, les entreprises<br />

françaises préfèrent délocaliser au<br />

Maroc, en Tunisie, au Sénégal et en Ile<br />

Mauri<strong>ce</strong>, qui se positionnent loin dans<br />

les intentions devant la Roumanie,<br />

l’Egypte et Madagascar.<br />

MBF<br />

Salaires minimums nets en euros, par an<br />

Télécon- Experts téléSuperseillersconseillersviseurs Maroc 3864 4212 7368<br />

Tunisie 3163 4216 4938<br />

Algérie 2947 3367 5894<br />

Sénégal 2578 2948 5157<br />

Mauri<strong>ce</strong> 2292 2868 4200<br />

Madagascar 1200 1474 2578<br />

Roumanie 3924 4200 8628<br />

Moldavie 2264 3773 6528<br />

Espagne 9336 9336 14 352<br />

mer une puisque le renfor<strong>ce</strong>ment de la<br />

coopération entre les trois organisations<br />

figure <strong>à</strong> l’ordre du jour. Le commer<strong>ce</strong>, les<br />

investissements, les infrastructures, les<br />

couloirs de transport, l’industrialisation,<br />

l’agriculture et la sécurité alimentaire<br />

sont con<strong>ce</strong>rnés par <strong>ce</strong>tte coopération.<br />

De même que la libre circulation des<br />

personnes entre les trois communautés.<br />

L’espa<strong>ce</strong> considéré, avec une population<br />

de 527 millions et un PIB de 625 milliards<br />

de dollars, offrirait une bonne base<br />

de développement.<br />

HG


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 enTrePrIses & MArChés<br />

L’engouement chinois pour<br />

l’Afrique <strong>à</strong> l’épreuve de la crise<br />

Jusqu’où la Chine peut-elle être un recours au tarissement de capitaux que la crise financière promet<br />

de plus en plus nettement aux économies africaines ?<br />

Par Samy Injar, Alger<br />

L’idée que l’Afrique serait <strong>à</strong> l’abri de la<br />

crise des subprimes a vécu. Les exportations<br />

des matières premières africaines<br />

– pétrole inclus – vont souffrir de la baisse<br />

de la demande mondiale, principalement<br />

américaine et européenne, conséquen<strong>ce</strong><br />

de la globalisation de la crise financière<br />

et de son retentissement sur l’activité<br />

réelle dans le monde. Les « protocoles<br />

de la contagion » sont variées selon les<br />

pays : « La plupart des gros projets (publics<br />

ou privés), en Afrique, sont financés par<br />

des fonds étrangers et quand <strong>ce</strong>ux-ci n’ont<br />

pas de visibilité, ils deviennent réti<strong>ce</strong>nts <strong>à</strong><br />

investir », prévient Mivédor Ekué, chargé<br />

de portefeuille <strong>à</strong> la Banque africaine de<br />

développement (BAD).<br />

La modernisation des infrastructures<br />

pourrait se ralentir sur le continent.<br />

Le directeur général intérimaire de la<br />

Bourse des valeurs mobilières d’Afrique<br />

<strong>ce</strong>ntrale (BVMAC), Willy Ontsia, prévoit<br />

que « <strong>ce</strong>tte ré<strong>ce</strong>ssion (annoncée) va faire<br />

en sorte qu’un pays comme les Etats-Unis,<br />

qui est le premier client du Gabon en <strong>ce</strong> qui<br />

Si l’Etat américain n’avait<br />

pas renfloué Freddie Mac<br />

et Fannie Mae, la banque<br />

<strong>ce</strong>ntrale de Chine y aurait<br />

laissé 400 milliards de<br />

dollars d’avoirs. Les Chinois<br />

vont peut-être penser <strong>à</strong> <strong>ce</strong><br />

qu’il est possible de faire<br />

avec un tel montant en<br />

Afrique…<br />

con<strong>ce</strong>rne le pétrole, va vraisemblablement<br />

diminuer les commandes. Donc il y a un<br />

risque sur la baisse de l’achat des matières<br />

premières, notamment au niveau des<br />

pays européens ». Pour Jose Gijon Spalla,<br />

économiste en chef pour l’Afrique et le<br />

15<br />

le <strong>ce</strong>ntre de conféren<strong>ce</strong><br />

de l’uA sera construit<br />

par des Chinois<br />

La China State Construction Engineering Corporation construira<br />

le <strong>ce</strong>ntre de conféren<strong>ce</strong> de l’UA. Remporté en juillet dernier<br />

par appel d’offres, <strong>ce</strong> marché s’est concrétisé la semaine dernière<br />

lors d’une cérémonie de signature <strong>à</strong> Addis Abeba en présen<strong>ce</strong><br />

d’officiels de l’UA et d’une forte délégation chinoise. Le <strong>ce</strong>ntre<br />

de conféren<strong>ce</strong> comprend une tour de bureaux haute de 99,90<br />

mètres et une grande salle de conféren<strong>ce</strong> de 30 mètres de haut<br />

couvrant au total 11,3 hectares.<br />

Kenya : la vision 2030<br />

s’ouvre <strong>à</strong> la Chine<br />

Le vi<strong>ce</strong>-président kenyan Kalonzo Musyoka a invité les investisseurs<br />

chinois <strong>à</strong> profiter du potentiel commercial du Kenya,<br />

en particulier de <strong>ce</strong>lui dans les domaines du tourisme, des<br />

mines et de l’électricité. Il a appelé la Chine et d’autres partenaires<br />

de développement <strong>à</strong> aider le Kenya <strong>à</strong> réaliser son rêve<br />

de se transformer en une économie <strong>à</strong> revenu moyen par le<br />

projet Vision 2030.<br />

le réseau électronique<br />

ivoirien financé par<br />

la Chine<br />

Le gouvernement ivoirien vient de ratifier un accord de prêt<br />

d’un montant de 240 millions de yuans (15,541 milliards de<br />

francs CFA) conclu avec la Chine pour le finan<strong>ce</strong>ment de son<br />

projet de réseau électronique gouvernemental. La réalisation<br />

de <strong>ce</strong> projet devrait permettre l’interconnexion des institutions<br />

de l’Etat par Intranet et la dotation de <strong>ce</strong>s institutions<br />

de portails Web.<br />

Ban Ki-moon appelle<br />

l’Afrique <strong>à</strong> consacrer 10%<br />

de son budget <strong>à</strong> l’agriculture<br />

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé les<br />

pays africains <strong>à</strong> consacrer au moins 10% de leur budget <strong>à</strong><br />

l’agriculture, se déclarant convaincu qu’avec l’irrigation et<br />

un soutien international l’Afrique pourrait passer de la pénurie<br />

<strong>à</strong> l’exportation de produits agricoles. « La question de<br />

la crise alimentaire est une question de vie ou de mort, littéralement<br />

», a déclaré le secrétaire général lors d’une réunion<br />

sur la crise alimentaire mondiale <strong>ce</strong>ntrée sur les petits exploitants<br />

agricoles, la sécurité alimentaire et le développement<br />

rural en Afrique, en marge de la session spéciale de<br />

haut niveau de l’assemblée générale de l’ONU sur l’Afrique<br />

<strong>à</strong> New York.<br />

Textile : la Tunisie veut passer au produit fini<br />

Les industriels tunisiens opérant dans le secteur du textile-habillement vont enfin passer du statut de<br />

« sous-traitants anonymes » <strong>à</strong> <strong>ce</strong>lui plus valorisant de con<strong>ce</strong>pteurs-donneurs d’ordre.<br />

Par Walid Kéfi, Tunis<br />

Crédits et aides financières<br />

Un ambitieux plan d’action triennal table sur<br />

la spécialisation de plusieurs <strong>ce</strong>ntaines d’entreprises<br />

dans la co-traitan<strong>ce</strong> <strong>à</strong> partir de 2009 et<br />

de quelques dizaines d’autres unités, parmi les<br />

plus performantes, dans la production d’articles<br />

finis de marque locale dans le cadre d’un<br />

« programme pilote» <strong>à</strong> partir de 2010, indiquet-on<br />

au Ministère de l’industrie, de l’énergie et<br />

des PME.<br />

Une batterie de mesures a été prise pour faciliter<br />

<strong>ce</strong>tte transition réclamée depuis plusieurs<br />

années par les professionnels. Il s’agit notamment<br />

de l’augmentation du plafond des crédits<br />

destinés <strong>à</strong> la modernisation de l’outil de<br />

production. Le plafond de <strong>ce</strong>s crédits devrait<br />

atteindre 250 000 dinars (1 dinar = 0,56 euro)<br />

contre 150 000 dinars actuellement. Un fond<br />

spécial dédié au développement de la compétitivité<br />

industrielle doit, de son côté, accorder<br />

des aides financières aux petites et moyennes<br />

entreprises du secteur.<br />

Ces finan<strong>ce</strong>ments doivent favoriser l’adhésion<br />

de 350 entreprises au programme national de<br />

Moyen Orient au <strong>ce</strong>ntre de développement<br />

de l’OCDE « les conséquen<strong>ce</strong>s de<br />

<strong>ce</strong>tte crise peuvent varier selon le niveau de<br />

développement des pays ». Elles seraient<br />

plus per<strong>ce</strong>ptibles sur les Etats les plus<br />

intégrés dans la finan<strong>ce</strong> internationale,<br />

comme l’Egypte, l’Afrique du Sud ou le<br />

Maroc. Le déficit de confian<strong>ce</strong> n’est plus<br />

très loin, selon l’économiste de l’OCDE,<br />

par<strong>ce</strong> que « les investisseurs se disent que<br />

si les Etats-Unis sont frappés, les pays africains<br />

ne seront pas épargnés ». Bien loin<br />

le temps ou, en septembre 2007 au début<br />

de la crise des subprimes, un banquier<br />

maghrébin affirmait « nous n’avons rien<br />

<strong>à</strong> craindre. Grâ<strong>ce</strong> au sous-développement<br />

nous sommes immunisés ! »<br />

« Les Chinois regarderont par-dessus<br />

la conjoncture »<br />

Est-<strong>ce</strong> <strong>à</strong> dire que les pays africains qui<br />

ont anticipé le mieux, depuis plusieurs<br />

années, une diversification de leurs flux<br />

d’affaires en se tournants vers la Chine<br />

ressentiront moins les effets de la ré<strong>ce</strong>ssion<br />

qui se profile ? Le Soudan, l’Ethiopie,<br />

la Zambie, la République démocratique<br />

du Congo, le Gabon, le Sénégal<br />

et d’autres attendent la poursuite des<br />

investissements chinois chez eux, dans<br />

les matières premières en priorité, mais<br />

pas seulement. L’ancien gouverneur de<br />

la banque d’Algérie, Hadj Na<strong>ce</strong>r, déclare<br />

« la Chine ne laissera pas tomber l’Afrique<br />

» (voir entretien dans <strong>ce</strong> numéro).<br />

Certes la croissan<strong>ce</strong> chinoise ne sera pas<br />

de deux chiffres <strong>ce</strong>tte année déj<strong>à</strong>, et les<br />

in<strong>ce</strong>rtitudes sur les exportations manufacturières<br />

chinoises sont importantes.<br />

Mais pour de nombreux analystes, les<br />

fondamentaux qui conduisent la Chine<br />

en Afrique ne bougeront pas dans la<br />

durée. Pour Ryad Tahmi, un consultant<br />

en énergie « il faut voir que le premier<br />

grand projet chinois en Afrique, l’engagement<br />

de la China National Petroleum<br />

Corporation (CNPC), première firme pétrolière<br />

en Chine, sur le bassin de Muglad<br />

dans le sud du Soudan, date de 1997.<br />

mise <strong>à</strong> niveau, financé par l’Union européenne,<br />

de 750 unités <strong>à</strong> l’outil investissement technologique<br />

prioritaire (ITP), et de 135 autres<br />

au programme national de qualité, d’ici 2010,<br />

selon un communiqué du Centre technique du<br />

textile (CETTEX).<br />

Le plan d’action prévoit également la réalisation<br />

d’actions de « sourcing », financées par le Fonds<br />

d’accès aux marchés d’exportation (FAMEX)<br />

en Turquie, en Roumanie et en Chine, au profit<br />

de vingt entreprises chaque année.<br />

Le développement des ressour<strong>ce</strong>s humaines<br />

constitue aussi l’un des principaux axes de<br />

la nouvelle stratégie. 25 bourses d’études <strong>à</strong><br />

l’étranger doivent être accordées chaque année<br />

en vue de former des stylistes et des modélistes<br />

compétents dans la perspective de développement<br />

de marques locales. Dans <strong>ce</strong>tte même<br />

optique, trois nouveaux <strong>ce</strong>ntres de formation<br />

spécialisés dans les filières pointues telles le finissage<br />

et le stylisme et une école supérieure<br />

des métiers du textile rattachée au CETTEX<br />

doivent être lancés en 2009.<br />

La nouvelle feuille de route de la promotion<br />

du textile tunisien suscite beaucoup d’enthousiasme<br />

auprès des industriels. « Il s’agit d’une<br />

« La Chine ne laissera pas tomber l’Afrique. »<br />

C’était l’année de la crise asiatique. Les<br />

Chinois ne réagissent pas au cours terme<br />

pour les investissements stratégiques<br />

que sont l’approvisionnement en matières<br />

premières ». Un pronostic conforté<br />

par l’idée que la purge de l’économie<br />

mondiale pour rareté de liquidités ne<br />

devrait pas dépasser l’année 2009. Les<br />

engagements chinois dans les matières<br />

premières devraient donc enjamber la<br />

conjoncture – comme par exemple dans<br />

le développement du projet de gisement<br />

de fer de Bélinga au Gabon – indépendamment<br />

de l’évolution de la demande<br />

dans le court terme. Le vrai regret que<br />

devrait peut être avoir l’Afrique est de<br />

ne pas avoir atteint la taille critique de<br />

marché pour devenir une direction de<br />

rechange pour les excédents de capitaux<br />

chinois désormais échaudés par le risque<br />

américain.<br />

Si l’Etat américain n’avait pas renfloué<br />

Freddie Mac et Fannie Mae, la banque<br />

<strong>ce</strong>ntrale de Chine y aurait laissé 400 milliards<br />

de dollars d’avoirs. Les Chinois<br />

vont peut-être penser <strong>à</strong> <strong>ce</strong> qu’il est possible<br />

de faire avec un tel montant en<br />

Afrique. Les Africains aussi.<br />

logique de performan<strong>ce</strong> et de créativité qui tombe<br />

<strong>à</strong> pic pour permettre aux industriels locaux<br />

de diversifier leurs marchés et de mieux résister<br />

25 bourses d’études <strong>à</strong> l’étranger<br />

doivent être accordées chaque<br />

année en vue de former des<br />

stylistes et des modélistes<br />

compétents dans la perspective<br />

de développement de<br />

marques locales.<br />

<strong>à</strong> la déferlante chinoise », se félicite Abdelaâziz<br />

Dargouth, PDG de la société Filtiss et ancien<br />

président du Centre des jeunes dirigeants.<br />

développment basé sur la sous-traitan<strong>ce</strong><br />

Depuis le lan<strong>ce</strong>ment de l’industrie textile, au<br />

début des années 60, l’écrasante majorité des<br />

confectionneurs nationaux travaillent pour<br />

le compte de quelque 700 entreprises étrangères.<br />

A la fin du siècle dernier, la Tunisie<br />

comptait 2100 entreprises textiles employant<br />

quelque 210 000 personnes, soit 47% des<br />

emplois dans le secteur des industries manufacturières.<br />

L’augmentation des entreprises a<br />

favorisé un développement fulgurant des exportations,<br />

qui avait permis au plus petit pays<br />

du Maghreb d’accéder au rang de cinquième<br />

fournisseur de l’Union européenne. Le secteur<br />

est, par ailleurs, devenu le deuxième pourvoyeur<br />

en devises du pays après le tourisme,<br />

avec des re<strong>ce</strong>ttes de 4 milliards de dinars par<br />

an en moyenne sur les dix dernières années.<br />

Mais avec l’élargissement de l’Union européenne,<br />

l’adhésion de la Chine <strong>à</strong> l’Organisation<br />

mondiale du commer<strong>ce</strong> (OMC) et le démantèlement,<br />

<strong>à</strong> partir du 1 er janvier 2005, des<br />

accords multifibres (AMF), le textile tunisien<br />

a découvert les limites de la sous-traitan<strong>ce</strong>.<br />

Le salaire horaire minimal est de 0,7 euro en<br />

Tunisie, de 0,5 euro en Roumanie, 0,35 euro<br />

en Ukraine, 0,3 euro en Chine. Conséquen<strong>ce</strong><br />

: les exportations tunisiennes ont connu une<br />

baisse de 3% en valeur et de 10,5% en volume<br />

en 2005. Du coup, le pays a reculé d’un<br />

rang dans le classement des fournisseurs de<br />

l’Union européenne. Il fallait réagir.


16<br />

L’actualité avec<br />

les ide en Afrique<br />

con<strong>ce</strong>ntrés sur dix pays<br />

En 2007, les IDE en Afrique sont restés con<strong>ce</strong>ntrés sur le plan<br />

géographique : les dix principaux pays de destination (Nigeria,<br />

Egypte, Afrique du Sud, Maroc, Libye, Soudan, Guinée équatoriale,<br />

Algérie, Tunisie, Madagascar) ont absorbé <strong>à</strong> eux seuls<br />

82% du total, et neuf pays ont enregistré des IDE d’un montant<br />

supérieur ou égal <strong>à</strong> un milliard de dollars, montre le rapport,<br />

selon lequel l’Afrique du Nord a attiré 42% des IDE dans la<br />

région, et l’Afrique subsaharienne 58%.<br />

l’ue encourage le<br />

développement de<br />

l’emploi en Afrique<br />

L’Union européenne (UE) doit faire du développement de l’emploi<br />

l’un des axes prioritaires de sa politique de coopération<br />

en Afrique, indique le Comité économique et social européen<br />

(CESE). Le développement de l’emploi en Afrique peut réduire<br />

considérablement les inégalités et la pauvreté, et permettre une<br />

intégration sociale, souligne le Comité dans un communiqué.<br />

Selon le CESE, la croissan<strong>ce</strong> économique du continent africain,<br />

qui repose essentiellement sur l’exploitation des richesses naturelles<br />

et crée trop peu d’emplois, doit être réorientée vers des<br />

produits de première transformation ou des produits finis.<br />

l’oNu juge né<strong>ce</strong>ssaire une<br />

révolution verte en Afrique<br />

Une nouvelle révolution verte est né<strong>ce</strong>ssaire en Afrique pour<br />

atténuer les souffran<strong>ce</strong>s des gens les plus vulnérables, affirme<br />

le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires,<br />

John Holmes, cité par le servi<strong>ce</strong> d’information de<br />

l’ONU. Dans un point de vue publié dans le quotidien américain<br />

Washington Times, M. Holmes indique que la situation désespérée<br />

dans laquelle se trouvent actuellement 16 millions de<br />

personnes affamées dans la Corne de l’Afrique montre <strong>ce</strong> qui<br />

pourrait advenir dans une grande partie du monde « si nous<br />

n’affrontons pas de manière effica<strong>ce</strong> la hausse des prix des denrées<br />

alimentaires et du carburant, le changement climatique et les<br />

pressions démographiques ou environnementales ». « Des investissements<br />

bien ciblés peuvent faire la différen<strong>ce</strong> », dit-il, prenant<br />

pour exemple de meilleures techniques de gestion de la sécheresse,<br />

l’adaptation des cultures et l’accès amélioré au crédit.<br />

performan<strong>ce</strong>s robustes<br />

de l’économie zambienne<br />

L’économie zambienne a continué sur sa lancée avec une performan<strong>ce</strong><br />

robuste malgré plusieurs revers, a annoncé le Fonds<br />

monétaire international (FMI) dans un communiqué. « La reprise<br />

économique de la Zambie <strong>ce</strong>s dernières années est largement<br />

attribuée <strong>à</strong> l’amélioration de la gestion économique... La poursuite<br />

des politiques macroéconomiques prudentes est essentielle pour<br />

maintenir <strong>ce</strong>t accomplissement », indique le document. Pourtant,<br />

la croissan<strong>ce</strong> économique pourrait ralentir vers la fin de l’année,<br />

sous l’influen<strong>ce</strong> d’un ralentissement de la croissan<strong>ce</strong> planétaire<br />

et d’une baisse des prix du cuivre, selon le document.<br />

Sommet commun de trois<br />

blocs économiques et<br />

commerciaux d’Afrique<br />

Trois blocs économiques et commerciaux d’Afrique envisagent<br />

de tenir un sommet conjoint <strong>à</strong> Kampala, capitale de l’Ouganda,<br />

pour discuter du développement économique du continent,<br />

ont annoncé des responsables mercredi <strong>à</strong> Nairobi. Une déclaration<br />

du Secrétariat de l’Afrique de l’Est a indiqué que les directeurs<br />

généraux de la Communauté est-africaine (EAC), du<br />

Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA)<br />

et de la Communauté de développement de l’Afrique australe<br />

(SADC) se sont rencontrés mercredi <strong>à</strong> Nairobi pour finaliser<br />

les plans pour le sommet prévu le 20 octobre prochain.<br />

gesTIon PUBLIqUe, PPP<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

La Lydec a investi 7 milliards<br />

de dirhams <strong>à</strong> Casablanca<br />

Le délégataire de la gestion d’eau et d’électricité<br />

<strong>à</strong> Casablanca a affirmé, dans son<br />

rapport 2007 qui vient d’être publié, avoir<br />

investi 7 milliards de dirhams en dix ans.<br />

Un bilan d’étape qui remet les pendules <strong>à</strong><br />

l’heure dans la phase de renégociation du<br />

contrat de gestion, entamée depuis 2006,<br />

et qui est encore suspendue aujourd’hui <strong>à</strong><br />

quelques points de divergen<strong>ce</strong>s. L’entreprise,<br />

dirigée par Jean Pierre Ermenault, affirme<br />

avoir consacré 33% de <strong>ce</strong>tte manne pour<br />

renfor<strong>ce</strong>r le patrimoine de la ville en infrastructures,<br />

autant pour l’électricité, et<br />

22% en eau potable. Constamment interpellé<br />

par les élus locaux sur le respect du<br />

cahier des charges et sur son mode de tarification,<br />

la Lyonnaise affirme que sur les 20<br />

prochaines années, l’investissement prévu<br />

sera de 10,5 milliards de dirhams. Cette<br />

manne servira notamment <strong>à</strong> lutter contre<br />

les inondations et la pollution, <strong>à</strong> renfor<strong>ce</strong>r<br />

le réseau d’eau potable et d’électricité. « Le<br />

renfor<strong>ce</strong>ment de nos relations avec les élus<br />

demeure un axe stratégique de notre politique<br />

de développement », déclare en outre<br />

M. Ermenault, arrivé <strong>à</strong> la Lydec en octobre<br />

2005 avec une méthode d’approche conciliatri<strong>ce</strong><br />

qui tranche avec <strong>ce</strong>lle de son prédé<strong>ce</strong>sseur,<br />

Guy Canavy, selon les témoignages<br />

d’un élu socialiste qui suit de près le contrat<br />

de délégation.<br />

Notons que l’entreprise a réalisé un chiffre<br />

d’affaires de 4,8 milliards de dirhams en<br />

2007, en hausse de 2,8%, en ligne avec les<br />

prévisions établies par le top management.<br />

Toutefois la capacité bénéficiaire est ressortie<br />

en retrait de 12,8% <strong>à</strong> 81,9 millions de<br />

dirhams, grevée par l’enregistrement d’une<br />

dotation aux provisions pour risques et<br />

charges devant couvrir le traitement du<br />

dossier du personnel en régie et le risque<br />

relatif au contrôle fiscal dont la société a fait<br />

l’objet au titre des exerci<strong>ce</strong>s 2001 <strong>à</strong> 2005.<br />

Notations souveraines : le rating<br />

des pays africains demeure stable<br />

En dépit de la pression sur les finan<strong>ce</strong>s publiques provoquée par la hausse des denrées de base, les pays<br />

africains maintiennent leur notation <strong>à</strong> quelques ex<strong>ce</strong>ptions près. Revue des troupes.<br />

Les conditions défavorables de liquidité<br />

sur le marché international peuvent retarder<br />

les émissions d’obligations africaines<br />

sur le court et moyen termes. Mais <strong>à</strong> long<br />

terme, les perspectives de la demande<br />

restent solides, selon l’Agen<strong>ce</strong> Standard<br />

& Poor’s qui vient d’actualiser la notation<br />

des pays africains. A la lumière de<br />

<strong>ce</strong> diagnostic, la plupart des notations<br />

souveraines du continent restent dans la<br />

catégorie spéculative en deç<strong>à</strong> de l’investissement<br />

grade Triple B tant recherché.<br />

Au sein des différentes catégories de <strong>ce</strong>tte<br />

pla<strong>ce</strong> de notation, les allers-retours sont<br />

nombreux, souvent <strong>à</strong> cause de l’instabilité<br />

politique. Ainsi, en dé<strong>ce</strong>mbre 2007,<br />

le Mozambique a vu sa note en devises<br />

étrangères passer de B <strong>à</strong> B+. Un chemin<br />

inverse pris par le Kenya, placé sous surveillan<strong>ce</strong><br />

et dégradé de B+ <strong>à</strong> B en février<br />

2008, suite aux troubles post électoraux.<br />

Avec le gouvernement d’union nationale<br />

et l’annon<strong>ce</strong> de la poursuite des réformes,<br />

le pays a retrouvé sa perspective<br />

positive en août 2008. Le grand revers<br />

provient des Seychelles qui accuse un défaut<br />

de paiement courant juillet 2008. En<br />

conséquen<strong>ce</strong>, la notation en devises de<br />

<strong>ce</strong> pays a été ramenée courant août <strong>à</strong> SD<br />

(Selected Default), réservée aux pays qui<br />

n’honorent pas leurs dettes.<br />

la hausse des prix des denrées alimentaires<br />

pèse lourd<br />

D’autres pays subissent les conséquen<strong>ce</strong>s<br />

de la hausse des prix, <strong>à</strong> l’instar du<br />

Maroc qui a vu ses perspectives ramenées<br />

de « positives » <strong>à</strong> « stables » en avril<br />

2008. Idem pour le Burkina Faso dans la<br />

zone UEMOA. D’une manière générale<br />

les perspectives contrastent entre producteurs<br />

et non producteurs de pétrole.<br />

Dans le premier cas (valable aussi pour<br />

les pays <strong>à</strong> sous-sol riche), le maintien de<br />

la demande internationale en matières<br />

premières et la hausse des cours de <strong>ce</strong>s<br />

produits sont plutôt des facteurs positifs.<br />

Pour la seconde catégorie de pays, la<br />

hausse des denrées de première né<strong>ce</strong>ssité<br />

et du pétrole constituent des facteurs potentiels<br />

d’instabilité.<br />

Les pays qui ont le plus profité de la<br />

hausse du brent sont le Nigeria, le Gabon<br />

et le Cameroun. Le Mozambique a profité,<br />

lui, des gigantesques investissements<br />

dans son secteur minier. Certaines instan<strong>ce</strong>s<br />

avan<strong>ce</strong>nt que le boom énergétique<br />

ne va pas améliorer significativement<br />

les termes des échanges de <strong>ce</strong>s pays africains,<br />

mais contribuera pour le moins <strong>à</strong><br />

améliorer la croissan<strong>ce</strong> du PIB. La raison<br />

en est que la demande en matières premières<br />

a provoqué un afflux sans précédents<br />

d’IDE dans l’industrie extractive.<br />

Exemple, le Port minéralier de Fort<br />

Dauphin <strong>à</strong> Madagascar, le projet minier<br />

de Bilonga au Gabon, l’exploitation de<br />

cobalt de Nakamouna au Cameroun et<br />

le projet minier du Falémé au Sénégal.<br />

Ces projets, qui ne sont pas encore entrés<br />

pleinement en activité, renseignent sur<br />

les perspectives futures de développement<br />

de <strong>ce</strong>s pays.<br />

Con<strong>ce</strong>rnant l’évolution du marché alimentaire,<br />

les analystes de l’agen<strong>ce</strong> pensent<br />

que la pression sur les prix sera<br />

maintenue dans le moyen terme en raison<br />

de la forte demande mondiale. Dès lors,<br />

la dépendan<strong>ce</strong> des pays africains sera un<br />

facteur aggravant des finan<strong>ce</strong>s publiques.<br />

La FAO table d’ici <strong>à</strong> la fin de l’année sur<br />

une augmentation de 56% de la facture<br />

de l’achat des céréales des pays en développement.<br />

En réaction <strong>à</strong> la hausse des<br />

produits alimentaires, les gouvernements<br />

mettent en pla<strong>ce</strong> des subventions, interdisent<br />

l’exportation de <strong>ce</strong>rtaines denrées<br />

ou procèdent <strong>à</strong> des augmentations de<br />

salaires. L’impact de <strong>ce</strong>s politiques dans<br />

les finan<strong>ce</strong>s publiques, la stabilité monétaire<br />

et fiscale crée une nouvelle sour<strong>ce</strong><br />

de préoccupation quant <strong>à</strong> la solvabilité<br />

de <strong>ce</strong>s pays.<br />

D’autre part, sans de tels mécanismes, les<br />

risques de troubles sociaux seront incontrôlables,<br />

comme on l’a vu ré<strong>ce</strong>mment<br />

et <strong>à</strong> des degrés divers au Cameroun, en<br />

Egypte, au Burkina Faso et au Sénégal.<br />

Vers de nouvelles émissions<br />

Au-del<strong>à</strong> de l’impact provoqué par la crise,<br />

les finan<strong>ce</strong>s publiques des pays africains<br />

pâtissent toujours de faibles performan-<br />

Notations africaines S&P<br />

MBF<br />

<strong>ce</strong>s fiscales, <strong>à</strong> l’ex<strong>ce</strong>ption des producteurs<br />

de pétrole et des exportateurs miniers<br />

comme le Nigeria, le Cameroun, le<br />

Gabon, le Botswana et l’Afrique du Sud.<br />

En raison des moyens financiers limités,<br />

la question du « comment finan<strong>ce</strong>r le<br />

développement » reste permanente dans<br />

une région où le revenu annuel par habitant<br />

n’excède pas 671 dollars. A noter que<br />

beaucoup de pays africains ont bénéficié<br />

en 2006 des programmes de réduction de<br />

la dette. Ces allègements qui contribuent<br />

<strong>à</strong> diminuer le coût du servi<strong>ce</strong> de la dette<br />

publique n’ont pas, loin de l<strong>à</strong>, résolu le<br />

problème des besoins de finan<strong>ce</strong>ment<br />

des projets de développement. Pour<br />

l’heure, <strong>ce</strong>s initiatives de réduction et<br />

d’annulation de la dette tardent <strong>à</strong> se traduire<br />

en cash, servant plutôt de prétextes,<br />

pour <strong>ce</strong>rtains pays développés, pour revoir<br />

leurs aides publiques <strong>à</strong> la baisse. Or,<br />

d’après les estimations de l’ONU, <strong>ce</strong>tte<br />

aide publique doit être de 100 milliards<br />

de dollars par an afin que les Objectifs<br />

du millénaire soient atteints. L’on est<br />

encore loin du compte avec un total de<br />

70 milliards de dollars d’aide publique<br />

au développement. Aussi, pour finan<strong>ce</strong>r<br />

leur développement, de nombreux pays<br />

africains seront obligés de revenir sur le<br />

marché de la dette. Le Ghana est devenu<br />

ainsi le premier pays post PPTE <strong>à</strong> émettre<br />

une obligation <strong>à</strong> l’international en<br />

2007 avec un succès total qui lui a permis<br />

d’engranger 250 millions de dollars. Le<br />

Gabon a suivi fin 2007 pour 1 milliard<br />

de dollars, devant aller en partie au remboursement<br />

de sa dette vis-<strong>à</strong>-vis du Club<br />

de Paris. Le Kenya et la Tanzanie devront<br />

suivre prochainement.<br />

Pays Devises Monnaie locale<br />

Botswana A/Stable/A-1 A+/Stable/A-1<br />

Afrique du Sud BBB+/Stable/A-2 A+/stable/A-1<br />

Tunisie BBB/Stable/A-3 A/Stable/A-1<br />

Maroc BB+/Stable/B BBB/Stable/A-3<br />

Egypte BB+/Stable/B BBB-/Stable A-3<br />

Nigeria BB-/Stable/B BB/Stable/B<br />

Gabon BB-/Stable/B<br />

Ghana B+/Stable/B<br />

Mozambique B+/Stable/B<br />

Sénégal B+/ Negative/B<br />

Kenya B/Positive/ B<br />

Madagascar B/Stable/B<br />

Seychelles SD B/Négative/B<br />

MBF


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 droIT, fIsC, doUAnes<br />

Afrique <strong>ce</strong>ntrale : inadéquation<br />

du système judiciaire<br />

L’absen<strong>ce</strong> de tribunaux d’arbitrage et le secret bancaire constituent un obstacle pour la transparen<strong>ce</strong><br />

des comptes en Afrique <strong>ce</strong>ntrale.<br />

Par Achille Mbog Pibasso, Douala<br />

Malgré l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en<br />

Afrique du droit des affaires), les milieux d’affaires dans la région<br />

CEMAC ne bénéficient toujours pas, selon eux, d’un système judiciaire<br />

satisfaisant. La raison, soutiennent-ils, est liée <strong>à</strong> une réelle<br />

inadéquation entre les ambitions de l’OHADA et l’organisation<br />

judiciaire des pays, puisque le système judiciaire est bâti essentiellement<br />

sur l’existen<strong>ce</strong> des tribunaux classiques. L’absen<strong>ce</strong><br />

d’un tribunal du commer<strong>ce</strong> et l’inexisten<strong>ce</strong> de magistrats spécialisés<br />

en la matière déteignent sur le climat des affaires, alors que<br />

l’arbitrage mérite d’être développé en tant que mode alternatif<br />

de règlement des litiges commerciaux, s’accordent les experts.<br />

tribunal d’arbitrage<br />

Les conditions sont pourtant réunies pour la création de tribunaux<br />

arbitraux de commer<strong>ce</strong>. Au Cameroun, le GICAM<br />

(Groupement inter patronal du Cameroun), qui compte plus<br />

d’un demi-millier d’entreprises, ayant compris la né<strong>ce</strong>ssité d’un<br />

tel mécanisme, a mis sur pied le Centre d’arbitrage de Douala,<br />

chargé notamment de régler les différends parmi ses membres.<br />

Les avantages de <strong>ce</strong>tte forme de justi<strong>ce</strong> privée, reconnaît-on,<br />

sont nombreux, en l’occurren<strong>ce</strong> la discrétion, la confian<strong>ce</strong> en<br />

l’arbitre et la célérité.<br />

Dans l’optique de lutter effica<strong>ce</strong>ment contre l’enrichissement<br />

illicite et la corruption, la transparen<strong>ce</strong> des comptes bancaires<br />

peut justifier que le secret bancaire soit levé. Dans <strong>ce</strong>s conditions,<br />

« le compte concourt alors <strong>à</strong> assurer la traçabilité des opérations<br />

par l’intéressé bien que l’efficacité de <strong>ce</strong> pro<strong>ce</strong>ssus dépende<br />

aussi de la franche coopération des Etats », fait observer un expert.<br />

En tout état de cause, lever le secret bancaire individuel<br />

des gestionnaires pourrait permettre la manifestation de la vérité,<br />

et <strong>ce</strong>la ne peut qu’être un avantage pour la promotion de<br />

la bonne gouvernan<strong>ce</strong>. La société civile dans l’espa<strong>ce</strong> CEMAC,<br />

s’inspirant du NEPAD (Nouveau partenariat économique pour<br />

l’Afrique), milite pour l’application de <strong>ce</strong>tte mesure. Il s’agit<br />

d’une « exigen<strong>ce</strong> de modernité dans la gestion du patrimoine public<br />

qui devrait, autant que faire se peut, diminuer des atteintes<br />

récurrentes <strong>à</strong> la fortune publique, comme c’est souvent le cas en<br />

Afrique », milite l’ONG allemande Transparency international<br />

(TI), qui publie chaque année le classement des pays les plus<br />

corrompus du monde.<br />

Secret bancaire<br />

La transparen<strong>ce</strong> dans les comptes constitue indubitablement<br />

une arme effica<strong>ce</strong> contre la « mal gouvernan<strong>ce</strong> ». Tout environnement<br />

socioéconomique sain et rationnel, ou qui aspire<br />

<strong>à</strong> l’être, doit entretenir un minimum de transparen<strong>ce</strong>. C’est un<br />

facteur important de fiabilité du système économique pour que<br />

les investisseurs et les épargnants puissent alors véritablement<br />

faire confian<strong>ce</strong> au système.<br />

Dans l’optique de lutter effica<strong>ce</strong>ment contre<br />

l’enrichissement illicite et la corruption, la<br />

transparen<strong>ce</strong> des comptes bancaires peut<br />

justifier que le secret bancaire soit levé.<br />

La transparen<strong>ce</strong> en matière bancaire signifie d’une part l’impossibilité<br />

pour la banque de masquer l’identité du titulaire du compte,<br />

et d’autre part la faculté pour les tiers d’accéder <strong>à</strong> l’information sur<br />

les comptes. La question paraît assez délicate dans la mesure où<br />

elle va <strong>à</strong> l’encontre des droits et des libertés individuelles. Les avoirs<br />

dont dispose une personne sur son compte sont le prolongement<br />

de son patrimoine. Il n’y a pas de raison que <strong>ce</strong>rtains biens soient<br />

plus exposés que d’autres <strong>à</strong> l’examen des tiers. Le secret bancaire<br />

est alors un moyen de protection des titulaires de compte.<br />

Toutefois, en dépit du droit au secret bancaire, il peut arriver,<br />

lorsque <strong>ce</strong>rtaines circonstan<strong>ce</strong>s l’exigent, que le secret bancaire<br />

soit levé. C’est le cas lors de contrôles ou d’enquêtes menés par<br />

17<br />

Douanes :<br />

Niger-Togo<br />

ensemble<br />

La ratification des instruments juridiques en matière douanière,<br />

signés entre le Niger et le Togo en février 2007 pour<br />

asseoir une coopération bilatérale, commen<strong>ce</strong> <strong>à</strong> produire ses<br />

effets. Les deux administrations se sont réunies fin septembre<br />

<strong>à</strong> Niamey pour lan<strong>ce</strong>r leur coopération en matière de facilitation<br />

des échanges, de lutte contre la fraude, la contrefaçon<br />

et la criminalité transfrontalière. Au cours de la rencontre de<br />

Niamey, le colonel Ibro Dodo, directeur général de la Douane<br />

nigérienne, a salué le décret signé début septembre par le<br />

président nigérien Mamadou Tandja portant approbation<br />

des deux protocoles de coopération douanière avec le Togo.<br />

C’est « une caution politique pour le travail des administrations<br />

douanières, un encouragement <strong>à</strong> tout mettre en œuvre », a dit<br />

le Colonel Dodo.<br />

Pour le chef de la délégation des Douanes du Togo, Emmanuel<br />

Kodzo Adedze, le faux transit est le « fléau récurrent qui annihile<br />

les efforts de mobilisation de re<strong>ce</strong>ttes ».<br />

Dans sa concurren<strong>ce</strong> avec le Bénin pour le transit des produits<br />

en provenan<strong>ce</strong> et <strong>à</strong> destination du Niger, pays enclavé, le<br />

Togo vient donc de marquer un bon point. Entre Cotonou et<br />

Niamey, il y a eu de sérieuses tensions qui ont commencé toutefois<br />

<strong>à</strong> être levées. Niamey est distante d’un peu plus de 1000<br />

km des deux ports.<br />

<strong>ce</strong>rtains organes publics, <strong>à</strong> l’instar du contrôle d’Etat ou des enquêtes<br />

policières. Dans <strong>ce</strong> contexte, <strong>ce</strong>s structures exer<strong>ce</strong>nt des<br />

prérogatives de puissan<strong>ce</strong> publique vis-<strong>à</strong>-vis des établissements<br />

de crédit. De même, des facteurs tels que l’internationalisation<br />

de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment de l’argent<br />

ont contribué <strong>à</strong> porter atteinte <strong>à</strong> la confidentialité des comptes.<br />

D’autant que la transparen<strong>ce</strong> des comptes pourrait favoriser un<br />

remodelage du paysage socioéconomique en Afrique subsaharienne,<br />

même s’il faut se montrer prudent, car « des allures de<br />

victoire sur le plan politique peuvent aussi induire un échec sur le<br />

plan économique », préviennent des spécialistes.


18<br />

Kigali lan<strong>ce</strong> les enchères<br />

pour la troisième li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong><br />

de téléphonie<br />

Le Rwanda mettra mardi aux enchères la troisième li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong> pour<br />

les servi<strong>ce</strong>s de téléphones fixes et mobiles, a rapporté l’agen<strong>ce</strong> de<br />

presse rwandaise privée. Plusieurs opérateurs régionaux et internationaux<br />

ont projeté de faire leurs offres <strong>à</strong> la capitale rwandaise,<br />

Kigali. Le résultat définitif serait annoncé d’ici <strong>à</strong> novembre. Une<br />

troisième li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong> d’opération téléphonique permettra <strong>à</strong> l’adjudicataire<br />

de fournir des servi<strong>ce</strong>s fixes et mobiles avec une validité<br />

de 15 ans. Des responsables n’ont pas révélé les informations sur<br />

les offrants. Pourtant, Orascom Telecom, Korea Telecom (KT),<br />

Zain International, basé au Koweït, et une entreprise israélienne<br />

non identifiée, se trouvent sur la liste.<br />

la CNuCed initie l’Afrique<br />

<strong>à</strong> la cybersécurité<br />

La Conféren<strong>ce</strong> des Nations Unies sur le commer<strong>ce</strong> et le développement<br />

(CNUCED) organise, du 6 au 17 octobre prochain<br />

<strong>à</strong> Tunis, une session de formation en matière de cybersécurité<br />

au profit de quinze ingénieurs africains spécialisés dans le domaine<br />

des technologies de l’information et de la communication<br />

(TIC). C’est la première fois qu’une formation de <strong>ce</strong> genre<br />

se tient en Tunisie dans le cadre du Réseau de <strong>ce</strong>ntres d’ex<strong>ce</strong>llen<strong>ce</strong><br />

de la CNUCED, note l’institution onusienne. Elle précise<br />

que le programme de <strong>ce</strong>tte session permettra aux participants<br />

d’améliorer leurs compéten<strong>ce</strong>s techniques en matière de prévention<br />

de la cybercriminalité et de sécurité informatique, et<br />

d’actualiser leurs connaissan<strong>ce</strong>s des défis plus larges que suscite<br />

la cybersécurité et des politiques qui y sont liées.<br />

Nokia ouvre un <strong>ce</strong>ntre<br />

régional de recherche<br />

en Afrique<br />

Le géant mondial des téléphones mobiles Nokia a ouvert un<br />

<strong>ce</strong>ntre régional en Afrique pour mener des recherches sur ses<br />

produits et servi<strong>ce</strong>s sur <strong>ce</strong> continent. Le <strong>ce</strong>ntre Nokia Research<br />

Africa (NoRA) permettra <strong>à</strong> l’entreprise finlandaise de mieux<br />

comprendre les besoins de ses clients africains afin de développer<br />

des dispositifs favorables <strong>à</strong> la santé et <strong>à</strong> l’éducation. Au<br />

lan<strong>ce</strong>ment de NoRA <strong>à</strong> Nairobi, capitale kenyane, le leader de<br />

l’équipe des chercheurs, Jussi Impio, a estimé que la communication<br />

mobile a joué un rôle signifiant dans la sphère socioéconomique<br />

de l’Afrique.<br />

la Banque mondiale finan<strong>ce</strong><br />

l’accès <strong>à</strong> l’internet au rwanda<br />

La Banque mondiale (BM) a approuvé l’octroi de 24 millions<br />

de dollars au Rwanda pour soutenir son expansion de l’internet<br />

<strong>à</strong> large bande, ont rapporté mercredi des médias rwandais.<br />

Cette nouvelle assistan<strong>ce</strong> financière renfor<strong>ce</strong>ra la disponibilité<br />

de la transmission <strong>à</strong> large bande pour plus de 700 institutions<br />

rwandaises, dont des écoles, des <strong>ce</strong>ntres sanitaires et des <strong>ce</strong>ntres<br />

administratifs des gouvernements locaux, selon l’agen<strong>ce</strong> de<br />

presse privée rwandaise. Selon un communiqué de la Banque<br />

mondiale, <strong>ce</strong> finan<strong>ce</strong>ment aidera le gouvernement rwandais <strong>à</strong><br />

élargir ses infrastructures qui seront liées aux câbles sous-marins<br />

de fibre optique de la côte orientale en construction.<br />

Chris gabriel en Vip<br />

au congrès africain des<br />

télécoms<br />

Le président de Zain Africa, Chris Gabriel, présentera les grandes<br />

lignes de la stratégie de son groupe lors de la 11e édition de<br />

l’AfricaCom prévue <strong>à</strong> Cape Town les 18 et 19 novembre 2008.<br />

Rappelons que le groupe vient de procéder <strong>à</strong> un re-branding<br />

audacieux en abandonnant la marque Celtel tout en poursuivant<br />

une croissan<strong>ce</strong> ininterrompue dans quinze pays africains.<br />

Le groupe revendique 33 millions de clients.<br />

orascom télécom revoit ses<br />

investissements en Algérie<br />

Au second trimestre 2008, Orascom Télécom Algérie (OTA)<br />

réalise un chiffre d’affaires de 98 974 millions de dollars,<br />

en hausse de 18% sur une année. Ces performan<strong>ce</strong>s font<br />

de l’Algérie l’un des moteurs de croissan<strong>ce</strong> d’Orascom, qui<br />

dispose aussi de filiales en Egypte, au Pakistan, en Tunisie<br />

et au Bangladesh.<br />

TeChnoLogIes<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

MTN Côte d’Ivoire s’ouvre des<br />

voies dans le fixe et l’internet<br />

Le ralentissement de la croissan<strong>ce</strong> des revenus sur le marché de la téléphonie mobile incline les « big players »,<br />

en Côte d’Ivoire, <strong>à</strong> évoluer vers un modèle économique de convergen<strong>ce</strong> entre mobile, fixe et Internet.<br />

Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />

Le secteur des télécoms en Côte d’Ivoire<br />

se prépare <strong>à</strong> des mutations. L’heure semble<br />

être <strong>à</strong> l’intégration. Et l’opérateur de<br />

téléphonie mobile MTN en donnait un<br />

signal fort en informant officiellement<br />

le marché de l’acquisition des sociétés<br />

Arobase Télécom (téléphonie fixe, semimobilité,<br />

Internet et surveillan<strong>ce</strong> avec<br />

technologie CDMA) et Afnet (Internet<br />

provider). Une acquisition stratégique,<br />

dont le montant le plus cité est de 100<br />

millions de dollars – et qui va né<strong>ce</strong>ssiter<br />

des investissements du même ordre de<br />

grandeur –, qui vaut au groupe originaire<br />

d’Afrique du Sud d’être le 1 er opérateur<br />

africain intégré dans la sous-région<br />

ouest-africaine. Tout l’intérêt réside en la<br />

possibilité, pour MTN Côte d’Ivoire, de<br />

servir des offres multi-play permettant<br />

d’avoir, en plus de la téléphonie mobile,<br />

l’accès <strong>à</strong> Internet et la téléphonie fixe.<br />

« Avec l’acquisition d’Arobase Télécom et<br />

d’Afnet, nous passons <strong>à</strong> une autre étape,<br />

en offrant une véritable alternative aux<br />

clients de plus en plus désireux d’une offre<br />

complète qui couvre les différents servi<strong>ce</strong>s<br />

de communication », se satisfait-on au<br />

siège de MTN Côte d’Ivoire.<br />

Marges réduites<br />

En s’ouvrant des voies dans le fixe et<br />

l’internet, l’opérateur leader du marché<br />

ivoirien, avec plus de 3 200 000 abonnés<br />

contre 2 826 000 pour Orange Côte<br />

d’Ivoire, selon le rapport trimestriel publié<br />

par Fran<strong>ce</strong> Télécom <strong>à</strong> fin juillet 2008,<br />

s’affranchit du secteur de plus en plus<br />

étriqué du GSM en Côte d’Ivoire. Les<br />

contrecoups de la non-mutualisation des<br />

infrastructures de télécommunications,<br />

la multiplication des opérateurs, avec<br />

l’éventualité d’entrée en activité de trois<br />

autres sociétés encore (Warid Telecom,<br />

Ori<strong>ce</strong>ll, Air Com) ainsi que la guerre des<br />

prix sur l’offre voix, ont nettement réduit<br />

les marges de manœuvre. De plus,<br />

la croissan<strong>ce</strong> des revenus sur le marché<br />

En s’ouvrant des voies<br />

dans le fixe et l’internet,<br />

l’opérateur leader du<br />

marché ivoirien, avec plus<br />

de 3 200 000 abonnés<br />

contre 2 826 000 pour<br />

Orange Côte d’Ivoire,<br />

s’affranchit du secteur<br />

de plus en plus étriqué<br />

du GSM.<br />

se tasse, imposant aux différents opérateurs<br />

de téléphonie mobile de trouver de<br />

nouveaux relais. « Cette perspective pla<strong>ce</strong><br />

le secteur ivoirien des télécommunications<br />

dans une phase latente de bouleversements.<br />

Ces mutations se déclinent aujourd’hui<br />

en convergen<strong>ce</strong>, mais pourraient également<br />

donner lieu <strong>à</strong> des consolidations de<br />

groupes télécoms présents sur tous les segments<br />

d’activité », explique un expert du<br />

Ministère ivoirien des NTIC.<br />

fran<strong>ce</strong> télécom en évolution<br />

Aimable M’Pore, le boss de MTN CI,<br />

avec les rachats d’Arobase Télécom et<br />

Afnet, a dans <strong>ce</strong>tte optique pris l’option<br />

des « servi<strong>ce</strong>s de téléphonie fixe, d’inter-<br />

connexion, voix par IP pour professionnel,<br />

accès Internet dédié et <strong>à</strong> moindre<br />

coût… » Mettant ainsi sa société en rang<br />

de concurren<strong>ce</strong> avec sa principale rivale,<br />

Orange Côte d’Ivoire. Fran<strong>ce</strong> Télécom,<br />

sa maison mère – également actionnaire<br />

majoritaire de Côte d’Ivoire Télécom<br />

et, par ricochet, de sa filiale, fournisseur<br />

d’accès Internet, Aviso –, travaille<br />

depuis deux ans au développement de<br />

synergies avec ses autres pendants en<br />

Côte d’Ivoire. Pionnière de la convergen<strong>ce</strong><br />

dans l’Hexagone, Fran<strong>ce</strong> Télécom<br />

vient d’opérer, sous le vernis de promotions<br />

professionnelles, des aménagements<br />

dans le management de ses<br />

filiales ivoiriennes pour servir <strong>ce</strong>t objectif<br />

stratégique. La rentabilité retrouvée<br />

de l’activité fixe et Internet, – avec les 8<br />

milliards de FCFA de bénéfi<strong>ce</strong>s nets en<br />

2007 de Côte d’Ivoire Télécom sous le<br />

commandement de Koné Bruno – laisse<br />

entrevoir des promesses intéressantes<br />

en cas de synergies. Mais en attendant<br />

de vaincre toutes les sus<strong>ce</strong>ptibilités internes<br />

liées <strong>à</strong> la consolidation, sous la<br />

bannière Orange Côte d’Ivoire, de l’ensemble<br />

des activités de Fran<strong>ce</strong> Télécom<br />

et de lever les hypothèques juridiques<br />

éventuelles sur une opération de <strong>ce</strong><br />

type, la convergen<strong>ce</strong> se construit entre<br />

les filiales ivoiriennes du groupe français,<br />

au plan factuel par des plateformes<br />

communes (Commerciale & Marketing,<br />

Information Systems Technology…).<br />

Les transformations que laissent augurer<br />

<strong>ce</strong>s évolutions appellent un nouveau cadre<br />

réglementaire plus adapté au secteur actuel<br />

des télécommunications, confortant<br />

la libre concurren<strong>ce</strong> dans un marché où<br />

subsiste un monopole relatif sur le fixe.<br />

Voyagez en classe affaires<br />

avec<br />

Chaque semaine 2000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent<br />

en classe affaires sur Royal Air Maroc, Brussels Airlines et bientôt sur Air<br />

Algérie et Air Sénégal.


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 MédIAs, CoMMUnICATIons<br />

La naissan<strong>ce</strong> du FEM, Forum économique<br />

maghrébin, attendue en 2010<br />

Ancien diplomate algérien, puis journaliste tunisien ayant fréquemment séjourné au Maroc, Me Ali<br />

Salah Ben Hadid vient de refermer l’album d’une troisième vie, <strong>ce</strong>lle d’avocat d’affaires <strong>à</strong> Genève.<br />

Aujourd’hui, il décide de mettre son large carnet d’adresses au servi<strong>ce</strong> d’une cause, le Maghreb uni,<br />

et d’un objectif précis : le FEM.<br />

Propos recueillis par Dominique Flaux<br />

Les Afriques : d’où vous vient <strong>ce</strong> besoin<br />

d’unir le Maghreb, au moins pour quelques<br />

jours par an ?<br />

Me Ali Salah Ben hadid : Cette idée a germé<br />

dans mon esprit voici déj<strong>à</strong> 20 ans. En 1988, le<br />

feu roi Hassan II était venu <strong>à</strong> Alger rencontrer<br />

les autres chefs d’Etat maghrébins, <strong>à</strong> la suite de<br />

Toutes <strong>ce</strong>s raisons, et d’autres,<br />

font que le taux actuel<br />

d’échanges entre les pays du<br />

Maghreb ne dépasse pas les<br />

2%. C’est <strong>à</strong> peine croyable !<br />

quoi est née <strong>à</strong> Marrakech l’UMA (Union du<br />

Maghreb arabe). A <strong>ce</strong>tte occasion, j’avais publié<br />

un article dans le quotidien marocain Le<br />

Matin du Sahara, « Pour forger une identité maghrébine<br />

commune ». Ce texte avait été retenu<br />

comme document de travail par l’UNESCO de<br />

Rabat. L’idée ne m’a jamais quitté. Aussi, depuis<br />

trois ans, j’ai entrepris une quinzaine de<br />

voyages en vue de jeter les bases et tra<strong>ce</strong>r le cadre<br />

de <strong>ce</strong> forum.<br />

LA : quels en seront les contours ?<br />

ASBh : Je me suis limité, dans une première<br />

étape, et pour des raisons de pragmatisme,<br />

aux trois pays du sommet de Tanger (Tunisie,<br />

Algérie, Maroc, ndlr). Un élargissement <strong>à</strong> la<br />

Mauritanie et <strong>à</strong> la Libye, déj<strong>à</strong> visitées <strong>à</strong> <strong>ce</strong><br />

sujet, pourra s’organiser ensuite. J’ai donc<br />

constitué, dans chacun des trois pays, un <strong>ce</strong>rcle<br />

composé d’un nombre restreint d’acteurs<br />

économiques de référen<strong>ce</strong> et de juristes répu-<br />

L’Iran vers le désastre ? Un manuel anti-clichés<br />

Nucléaire iranien : des mots que l’on entend quasi quotidiennement <strong>à</strong> la télévision. Qu’en est-il ? Et qu’est<strong>ce</strong><br />

que l’Iran aujourd’hui, loin des clichés sur le terrible « pays des Mollahs » ? Bahman Nirumand répond<br />

dans son livre <strong>à</strong> <strong>ce</strong>s deux questions.<br />

Par Yassine Temlali, Alger<br />

L’ouvrage, traduit de l’allemand, se compose<br />

de deux parties principales, l’une consacrée <strong>à</strong><br />

la « crise du nucléaire » <strong>à</strong> proprement parler,<br />

et l’autre <strong>à</strong> l’évolution de l’Iran de l’époque<br />

monarchique <strong>à</strong> aujourd’hui. La première partie<br />

se présente sous la forme d’une enquête<br />

méticuleuse qui démonte, piè<strong>ce</strong> par piè<strong>ce</strong>, documents<br />

<strong>à</strong> l’appui, les allégations américaines<br />

selon lesquelles l’Iran est sur le point de posséder<br />

l’arme atomique, s’il ne la possède déj<strong>à</strong>.<br />

Dès 2004, un rapport de la CIA affirmait qu’il<br />

n’y avait aucune preuve de <strong>ce</strong>s allégations. Ses<br />

conclusions seront maintes fois confirmées<br />

par les inspecteurs de l’AIEA. Sans montrer<br />

la moindre sympathie pour le régime iranien,<br />

l’auteur rappelle les paradoxes qui ont marqué<br />

l’attitude de la « communauté internationale<br />

» dans <strong>ce</strong>tte « crise du nucléaire ». Les<br />

grandes puissan<strong>ce</strong>s entendent priver l’Iran<br />

de son droit, reconnu par le droit international,<br />

<strong>à</strong> l’énergie atomique, même civile :<br />

elles confondent la gestion de ses ambitions<br />

nucléaires avec leur désir de le voir changer<br />

de système politique. L’Europe se montre<br />

très peu indépendante des Etats-Unis dans<br />

sa politique iranienne. Elle est l’otage de leur<br />

volonté de renverser par tous les moyens le<br />

pouvoir en pla<strong>ce</strong> <strong>à</strong> Téhéran.<br />

tés. Par exemple, en Tunisie, le <strong>ce</strong>rcle est présidé<br />

par M. Abdelwahab Ben Ayed, président<br />

du groupe Poulina. Me Bdiri Rafiaa, avocate,<br />

en est secrétaire générale. Dans une seconde<br />

étape, il y aura une rencontre de <strong>ce</strong>s trois <strong>ce</strong>rcles<br />

pour dessiner le cadre et la qualité qui<br />

conditionneront l’élargissement <strong>à</strong> d’autres<br />

membres, ainsi que la feuille de route menant<br />

<strong>à</strong> la naissan<strong>ce</strong>, avant 2010, du Forum économique<br />

maghrébin, FEM.<br />

LA : Ces <strong>ce</strong>rcles sont-ils des oNg ou des sociétés<br />

commerciales ?<br />

ASBh : L’un et l’autre car « peu importe le flacon,<br />

pourvu qu’il ait ivresse »… Je m’explique : dans<br />

les trois pays, la constitution d’une association<br />

est soumise au bon vouloir du Ministère de<br />

l’intérieur. Suivant les cas, une société civile ou<br />

commerciale peut simplifier la tâche. Comme,<br />

par exemple, dans un des pays du Maghreb où<br />

l’autorisation des associations est, jusqu’<strong>à</strong> nouvel<br />

ordre, bloquée.<br />

En revanche, le 8 avril dernier, nous nous sommes<br />

rencontrés, une dizaine d’acteurs économiques<br />

et de juristes, <strong>à</strong> Tunis. Nous avons jugé<br />

bon d’informer le président de la République<br />

de notre projet et de solliciter son soutien. Sa<br />

réponse ne s’est pas faite attendre, en moins<br />

d’un mois, par l’un de ses conseillers qui a exprimé<br />

l’encouragement appuyé du président.<br />

Ainsi, arrivé <strong>à</strong> Tunis le 26 juin, j’ai reçu le 2<br />

juillet, du gouverneur de Tunis, le récépissé du<br />

dépôt de l’association FEM.<br />

LA : pourquoi le Maghreb reste-t-il économiquement<br />

si cloisonné ?<br />

ASBh : Les dispersions et les orientations politiques,<br />

en avant-garde le dossier du Sahara,<br />

n’en sont pas les seules causes ! Dans le monde<br />

arabe, il y a une malédiction, et les pays du<br />

Maghreb ne font pas ex<strong>ce</strong>ption, qui consiste <strong>à</strong><br />

deux « radicalismes » qui s’entretiennent<br />

mutuellement<br />

A la lumière de sa connaissan<strong>ce</strong> des luttes<br />

internes qui secouent le régime islamique,<br />

Bahman Nirumand étudie le flottement des<br />

positions officielles iraniennes devant les<br />

pressions des grandes puissan<strong>ce</strong>s. Ce sont<br />

<strong>ce</strong>s luttes qui font alterner les dispositions <strong>à</strong><br />

collaborer avec l’AIEA avec le refus catégori-<br />

Ahmadinedjad a trouvé en<br />

l’arrogante agressivité du<br />

président américain le prétexte<br />

d’un contrôle étatique plus<br />

pesant sur la vie politique et<br />

associative du pays.<br />

que d’autoriser ses inspections. L’attitude des<br />

factions radicales du régime, parrainées par<br />

le Guide de la révolution, est d’autant plus intraitable<br />

que la « crise du nucléaire » joue le<br />

rôle d’une « seconde guerre avec l’Irak » : elle<br />

leur permet de mieux asseoir leur domination<br />

sur la société. De <strong>ce</strong> point de vue, le raidissement<br />

américain renfor<strong>ce</strong> les dirigeants<br />

iraniens au lieu de les affaiblir. George Bush<br />

<strong>ce</strong> que des citoyens d’un pays A sont convaincus<br />

qu’ils sont en tout meilleurs que <strong>ce</strong>ux<br />

du pays B voisin, dont ils ne soulignent, par<br />

comparaison, que les défauts, dans un esprit<br />

d’autosatisfaction démesuré !<br />

A <strong>ce</strong>la s’ajoute le cloisonnement des médias,<br />

écrits et audio-visuels. Exemple : un voyageur<br />

maghrébin en visite dans un pays voisin peut<br />

capter, dans sa chambre d’hôtel, les chaînes de<br />

télévision américaines, européennes, orientales,<br />

etc, mais pas <strong>ce</strong>lles de son pays voisin ! Seul, en<br />

50 ans, Béchir Ben Yahmed, avec Jeune Afrique,<br />

a su maintenir un lien d’informations entre <strong>ce</strong>s<br />

pays, qu’il en soit chaleureusement remercié.<br />

Toutes <strong>ce</strong>s raisons, et d’autres, font que le taux<br />

actuel d’échanges entre les pays du Maghreb<br />

ne dépasse pas les 2%. C’est <strong>à</strong> peine croyable,<br />

car le Maghreb a tous les atouts pour réaliser,<br />

au moins, une intégration économique :<br />

proximité, similitude historique, authenticité<br />

de patrimoine culturel et, enfin, homogénéité<br />

des religions et des langues, arabe, amazigh et<br />

français, deuxième langue dans les trois pays<br />

du Maghreb.<br />

LA : Contre qui ou quoi faut-il lutter pour<br />

unifier le Maghreb ?<br />

ASBh : Eh bien il faut lutter contre tous les<br />

préjugés, contre les s<strong>ce</strong>ptiques, les nihilistes,<br />

et il y en a ! Même la communauté internationale,<br />

dans son ensemble, trouve présentement<br />

un intérêt <strong>à</strong> <strong>ce</strong> que le Maghreb soit uni<br />

et prospère.<br />

LA : A quel horizon croyez-vous possible le<br />

marché unique maghrébin ?<br />

ASBh : Si j’écoute les pessimistes <strong>ce</strong>t objectif<br />

ne sera atteint, dans le meilleurs des cas, que<br />

vers l’an 2050... Personnellement, je demeure<br />

attaché <strong>à</strong> l’optimisme raisonnable pour penser,<br />

si le problème du Sahara est évacué, et je pense<br />

a trouvé dans le radicalisme d’Ahmadinedjad<br />

une justification de sa « guerre contre le terrorisme<br />

» et Ahmadinedjad a trouvé en l’arrogante<br />

agressivité du président américain le<br />

prétexte d’un contrôle étatique plus pesant<br />

sur la vie politique et associative du pays.<br />

Assise sociale<br />

L’Iran actuel est l’objet de la deuxième partie<br />

du livre, introduite par une brève histoire<br />

du règne du Shah et du déroulement de la<br />

Révolution islamique de 1978. L’auteur, un<br />

vieil opposant exilé, admet que le régime religieux<br />

actuel est issu d’un mouvement populaire<br />

: même en perte de vitesse, il dispose<br />

d’une véritable assise sociale, encadrée par de<br />

nombreuses mili<strong>ce</strong>s. En rappelant qu’il n’existe<br />

pas en Iran d’institution comparable <strong>à</strong> l’Eglise,<br />

il démonte les clichés qui assimilent les religieux<br />

iraniens <strong>à</strong> un clergé organisé. Bahman<br />

Nirumand décrit minutieusement les institutions<br />

iraniennes ainsi que le paysage politique<br />

iranien actuel. L’Iran est loin d’être un pays<br />

démocratique, conclut-il : les courants qui ne<br />

se reconnaissent pas dans la République islamique<br />

sont <strong>interdit</strong>s et la volonté suprême du<br />

Guide de la révolution éclipse <strong>ce</strong>lle du président<br />

et du Parlement, pourtant élus. Cette<br />

conclusion ne l’empêche pas de reconnaître<br />

l’étonnante liberté d’expression dont jouissent<br />

Me Ali Salah Ben Hadid.<br />

19<br />

qu’il le sera d’ici 2011, que <strong>ce</strong>t objectif peut se<br />

réaliser vers les années 2020-2025.<br />

LA : justement, selon vous, quelle re<strong>ce</strong>tte<br />

pour résoudre <strong>ce</strong> problème ?<br />

ASBh : Il faut trouver une solution de nature<br />

<strong>à</strong> sauver la fa<strong>ce</strong> <strong>à</strong> chacun des pays impliqués<br />

dans <strong>ce</strong> bourbier. Avec le dialogue et la bonne<br />

foi, on peut réaliser l’impossible !<br />

LA : que retenez-vous de vos trois vies de diplomate,<br />

journaliste et avocat ?<br />

ASBh : Dans la diplomatie, on apprend<br />

surtout <strong>ce</strong> qu’il ne faut pas faire, <strong>ce</strong> qui est<br />

très utile. Avocat, j’ai défendu de grands<br />

dossiers, par exemple des familles dans le<br />

crash de l’avion de la TWA. Mais c’est par<br />

nature un métier dur, avec des rapports très<br />

antagonistes. C’est sans doute dans le journalisme<br />

que j’ai trouvé le plus d’intérêt et<br />

de satisfactions, lors d’entretiens avec des<br />

personnalités hors normes comme Suharto,<br />

Khomeiny, Indira Gandhi, Benazir Bhutto,<br />

Abbas El Fassi... Je reste, encore aujourd’hui,<br />

très ému d’avoir recueilli la dernière interview<br />

du président Bourguiba.<br />

les courants islamistes rivaux, qui se relaient <strong>à</strong><br />

la tête de l’Etat <strong>à</strong> l’issue de véritables élections.<br />

le paradoxe des mots clés « blacklistés »<br />

N’y a-t-il plus d’alternative au pouvoir religieux<br />

? La société iranienne, affirme l’auteur,<br />

est en plein réveil. L’islamisation totale a échoué<br />

et la volonté des suc<strong>ce</strong>sseurs de Khomeiny de<br />

« protéger le peuple des influen<strong>ce</strong>s corruptri<strong>ce</strong>s<br />

de l’Occident » fait aujourd’hui sourire. Le<br />

régime se débat dans de vrais paradoxes. Il<br />

entend interdire <strong>ce</strong>rtaines « manifestations de<br />

la modernité » technologique et, <strong>ce</strong> faisant, il<br />

compromet parfois sa propre propagande. Un<br />

exemple cité dans le livre est édifiant <strong>à</strong> <strong>ce</strong> sujet.<br />

L’accès <strong>à</strong> Internet est contrôlé et il existe une<br />

« liste noire » de mots-clés supposés renvoyer<br />

<strong>à</strong> des sites subversifs ou érotiques. En les écrivant<br />

dans un moteur de recherche, c’est une<br />

page blanche qui s’affiche. Or, non seulement<br />

<strong>ce</strong>s mots appartiennent souvent au vocabulaire<br />

scientifique, mais ils sont aussi récurrents<br />

dans les prêches moralisants des religieux !<br />

C’est avec leurs propres armes que les mollahs<br />

se combattent.<br />

« L’Iran : vers le désastre ? » (Actes Sud,<br />

Fran<strong>ce</strong>).


20<br />

zimbabwe : le woza pour un<br />

nouveau gouvernement<br />

Les membres d’un important groupe de pression, le Women<br />

of Zimbabwe Arise (Woza), sont des<strong>ce</strong>ndus lundi dans les rues<br />

de Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe, pour exiger la<br />

« formation immédiate d’un nouveau gouvernement » qui commen<strong>ce</strong>ra<br />

<strong>à</strong> travailler sur les problèmes sociaux urgents, indique<br />

un communiqué parvenu mardi <strong>à</strong> la PANA. Les protagonistes<br />

de la crise zimbabwéenne ont conclu un accord de partage du<br />

pouvoir, il y a 15 jours, dans le cadre duquel ils ont convenu<br />

de former un nouveau gouvernement en vue de mettre fin <strong>à</strong><br />

l’impasse politique dans laquelle le pays se trouve.<br />

le parlement <strong>ce</strong>ntrafricain<br />

entérine la loi d’amnistie<br />

La loi d’amnistie, un des préalables <strong>à</strong> la tenue du « Dialogue politique<br />

inclusif » devant rassembler pouvoir, opposition, société<br />

civile et rébellions, a été adoptée lundi par le Parlement <strong>ce</strong>ntrafricain<br />

par 72 voix sur 104, a-t-on appris de sour<strong>ce</strong> officielle.<br />

Soixante-douze députés ont voté pour, un s’est abstenu alors que<br />

les 31 membres de l’opposition ont refusé de participer au vote<br />

et ont été comptabilisés comme absents. L’opposition entendait<br />

ainsi protester contre « des amendements de dernière minute ajoutés<br />

par la majorité sur le cantonnement des troupes » des rébellions<br />

et de l’armée, selon des déclarations de l’opposition <strong>à</strong> la Radio<br />

Ndeke-Luka (privée). Le président François Bozizé doit maintenant<br />

promulguer la loi pour qu’elle entre en vigueur.<br />

Maroc : opA de fouad Ali<br />

himma sur le rNi<br />

Le député Fouad Ali Al-Himma du parti Authenticité et<br />

Modernité va constituer le plus grand groupe parlementaire<br />

après la décision de sa formation et du Rassemblement national<br />

des indépendants (RNI) d’unir leurs for<strong>ce</strong>s au sein du<br />

Parlement. Le RNI (<strong>ce</strong>ntre droit) compte 39 députés alors<br />

qu’Authenticité et Modernité (PAM), de M. Al-Himma, en revendique<br />

36. Au total, avec 75 députés sur 325, <strong>ce</strong> groupe dépassera<br />

l’Istiqlal du Premier ministre Abbas al-Fassi (52 députés),<br />

les islamistes du Parti de la justi<strong>ce</strong> et du développement (46<br />

sièges) et les berbéristes du Mouvement populaire (41 sièges).<br />

jean ping étonné des<br />

réactions de la junte<br />

mauritanienne<br />

Le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping,<br />

s’est dit « étonné », dans un entretien diffusé par RFI, de la réaction<br />

de la junte au pouvoir en Mauritanie qui a rejeté samedi<br />

son ultimatum pour « un retour <strong>à</strong> l’ordre constitutionnel » avant<br />

le 6 octobre. « J’ai été effectivement étonné, par<strong>ce</strong> que je pensais<br />

qu’<strong>à</strong> la suite de <strong>ce</strong>t ultimatum, la junte allait nous appeler pour en<br />

discuter », a déclaré Jean Ping en marge de l’assemblée générale<br />

des Nations Unies <strong>à</strong> New York.<br />

Crise financière : l’ouganda<br />

craint un effet domino.<br />

Les pouvoirs d’achat des peuples américain et européen ont été<br />

affaiblis par la situation économique très affectée de leurs pays, qui<br />

freinera <strong>à</strong> son tour les exportations de l’Afrique, a analysé le ministre<br />

ougandais des Finan<strong>ce</strong>s, Ezra Suruma, lors d’une réunion<br />

sous-régionale de l’Afrique australe et orientale. Via les programmes<br />

sur la croissan<strong>ce</strong> et les possibilités économiques en Afrique,<br />

AGOA, (Africa Growth and Opportunity Act) et Tout sauf des<br />

armes (Everything But Arms), les pays africains exportent leurs<br />

produits vers les Etats-Unis et l’Union européenne respectivement<br />

sans droits de douanes, ni quotas. Selon les chiffres officiels, les exportations<br />

africaines aux Etats-Unis dans le cadre du programme<br />

AGOA ont triplé pour atteindre 67,4 milliards de dollars en 2007.<br />

Maroc : la hACA sanctionne<br />

deux chaînes de radio privées<br />

La Haute autorité pour la communication audiovisuelle (HACA)<br />

au Maroc a ordonné <strong>à</strong> deux chaînes de radio privées de <strong>ce</strong>sser leur<br />

diffusion. Selon la HACA, les émissions « libre-antenne » diffusées<br />

par Hit Radio contenaient des échanges <strong>à</strong> caractère « pornographique<br />

» attentatoires <strong>à</strong> la moralité publique, précisant que le principe<br />

de la communication audiovisuelle permet <strong>à</strong> chaque opérateur<br />

audiovisuel de traiter librement <strong>à</strong> l’antenne de tous les sujets de<br />

société de son choix, <strong>à</strong> condition que <strong>ce</strong>tte liberté s’exer<strong>ce</strong> dans le<br />

respect de la dignité humaine, des valeurs religieuses, de l’ordre et<br />

de la moralité publique.<br />

éConoMIe, PoLITIqUe<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

Les Guinéens n’ont toujours pas<br />

accès <strong>à</strong> leur « coffre-fort »<br />

Plusieurs chefs d’Etat ont assisté <strong>à</strong> la commémoration de l’indépendan<strong>ce</strong> de la Guinée, mais le pays<br />

n’avait pas grand-chose <strong>à</strong> fêter. Le « coffre-fort », surnom du pays tant il recèle de richesses, reste fermé<br />

pour les Guinéens.<br />

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

Très similaire <strong>à</strong> la Côte d’Ivoire, la Guinée<br />

est encore mieux lotie. 18 milliards de réserves<br />

prouvées de bauxite (2/3 des réserves<br />

mondiales), 9 milliards de tonnes de<br />

minerais de fer (6,6% des réserves mondiales),<br />

plus de 2 millions de carats de<br />

diamant, de l’or, parmi les cinq premiers<br />

producteurs africains… Sur le plan agricole,<br />

le pays pourrait facilement concurren<strong>ce</strong>r<br />

la Côte d’Ivoire en cacao et en café,<br />

car leurs climats sont similaires, d’autant<br />

que le sol guinéen passe pour être encore<br />

plus riche.<br />

Malgré tout, pas d’eau courante, pas<br />

d’électricité, pas de routes… La capitale<br />

de la Guinée fête le 50 e anniversaire de<br />

son indépendan<strong>ce</strong> dans le dénuement<br />

absolu. Le pays, qui avait suscité la fierté<br />

des Africains en 1958, en fait aujourd’hui<br />

la désolation.<br />

La Guinée occupe le 160 e rang sur 177 <strong>à</strong><br />

l’indi<strong>ce</strong> de développement humain. Un<br />

classement qui rend mal compte de sa<br />

sclérose politique, économique et sociale.<br />

La Guinée est ainsi un double scandale<br />

géologique. Par ses ressour<strong>ce</strong>s mais aussi<br />

par l’utilisation qui en a été faite.<br />

indépendan<strong>ce</strong><br />

C’est le 2 octobre 1958 que l’indépendan<strong>ce</strong><br />

est proclamée par Ahmed Sékou<br />

Touré. De toute la communauté franco-africaine,<br />

c’est le seul pays <strong>à</strong> dire non.<br />

Sékou Touré devient un héros de la trempe<br />

des autres grands leaders progressistes<br />

du Tiers-Monde, Gamal Abdel Nasser,<br />

Chou En Lai, Kwamé Nkrumah…<br />

« Se fédérer avec la Fran<strong>ce</strong> ou, s’ils veulent,<br />

se détacher d’elle <strong>à</strong> leurs risques et périls »,<br />

avait beau mena<strong>ce</strong>r le général de Gaulle.<br />

Sékou Touré, le 25 août <strong>à</strong> Conakry, et<br />

Valdiodio Ndiaye, le lendemain, s’en<br />

tiennent au mot d’ordre. Dans son fameux<br />

discours, Sékou Touré dira : « Nous<br />

préférons la liberté dans la pauvreté <strong>à</strong> la<br />

richesse dans l’esclavage », mais il ne rejettera<br />

pas la communauté : « Nous sommes<br />

Africains et nos territoires ne sauraient<br />

être une partie de la Fran<strong>ce</strong>. Nous serons<br />

Ce sera en tout cas sans commune mesure<br />

avec le cachet obtenu par le cabinet<br />

de lobbying américain Fahmy Hudome<br />

International, dirigé par un ancien haut<br />

responsable du département d’État,<br />

Randa Fahmy Hudome, épouse de Mike<br />

Hudome, actuel consultant en communication<br />

dans l’équipe du candidat John<br />

McCain… Cette structure est parvenue<br />

brillamment <strong>à</strong> améliorer l’image de la<br />

Libye auprès des décideurs américains.<br />

L’Algérie, pour attirer les faveurs des<br />

Etats-Unis, confie <strong>à</strong> son ambassadeur<br />

d’Algérie <strong>à</strong> Washington, Amine Kherbi,<br />

dès nomination, en mai 2005, de faire<br />

un véritable lobbying auprès de l’establishment<br />

américain. Toujours en Algérie,<br />

on note la présen<strong>ce</strong> de Hudson Institute.<br />

La présidente du cabinet de lobbying<br />

LtL Strategies, Hillary Thomas-Lake,<br />

citoyens de nos États africains, membres de<br />

la Communauté franco-africaine.»<br />

de gaulle<br />

C’est beaucoup trop pour de Gaulle :<br />

« L’indépendan<strong>ce</strong> est <strong>à</strong> la disposition de<br />

la Guinée, [mais] la Fran<strong>ce</strong> en tirera les<br />

conséquen<strong>ce</strong>s. » Par peur de la contagion,<br />

la Fran<strong>ce</strong> punit la Guinée. Elle se retire<br />

totalement, y compris les assistants techniques<br />

et les piè<strong>ce</strong>s de rechange.<br />

Combattu, Sékou Touré voit le mal et les<br />

complots partout. Le 22 novembre 1965, il<br />

accuse la Fran<strong>ce</strong> de complot et rompt ses<br />

relations diplomatiques avec elle. Il se radicalise<br />

en proclamant la Guinée socialiste<br />

2/3 des réserves mondiales<br />

de bauxite, 6,6% des réserves<br />

mondiales de minerais de<br />

fer, plus de 2 millions de<br />

carats de diamant, de<br />

l’or, parmi les 5 premiers<br />

producteurs africains…<br />

et échappe de peu, en novembre 1970, <strong>à</strong><br />

des Guinéens aidés de Portugais combattant<br />

le Parti africain de l’indépendan<strong>ce</strong> de<br />

la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, dont le<br />

leader, Amilcar Cabral, vit <strong>à</strong> Conakry.<br />

La répression a été plus qu’<strong>à</strong> la mesure<br />

de ses angoisses. Arrestations et exécutions<br />

sans procès. Parmi les plus célèbres,<br />

Diallo Telli, premier secrétaire général de<br />

l’Organisation de l’unité africaine, Barry<br />

Ibrahima, dit Barry III, secrétaire d’Etat <strong>à</strong><br />

la Présiden<strong>ce</strong>, Magassouba Moriba, Keita<br />

Kara, Keita Fodéba, Barry Alpha Oumar,<br />

Amara Konaté… La moitié des ministres<br />

ont été tués. Il manque de peu d’organiser<br />

un véritable génocide des Peuhls en déclarant<br />

publiquement dans un discours le 9<br />

août 1976, : « Châtiez les traîtres Peuhls ! »<br />

exil<br />

Prés du quart de la population fuit le<br />

pays. Au plan économique tout s’effondre.<br />

La coopération avec les pays de l’Est<br />

est un désastre illustré par le fameux épi-<br />

a signé avec le gouvernement sénégalais<br />

un contrat de lobbying pour attirer<br />

des entreprises américaines. Le cabinet<br />

Covington & Burling, qui travaille pour<br />

Areva, intervient au Niger, en Afrique<br />

du Sud... En septembre dernier, c’est<br />

<strong>à</strong> un homme de culture et des médias,<br />

Mohamed Salifou Keita, 48 ans, que<br />

le Premier ministre guinéen Ahmed<br />

Tidiane Souaré a confié la responsabilité<br />

de « promouvoir l’image de marque<br />

de la République de Guinée auprès des<br />

médias internationaux et de mener, <strong>à</strong> <strong>ce</strong>t<br />

effet, toute activité de lobbying ». Depuis<br />

son siège au Cameroun et ses bureaux<br />

de liaisons en Afrique du Sud, en Côte<br />

d’Ivoire et au Rwanda, Rodrigue Soffo<br />

Consulting opère sur tout le continent.<br />

GEO7, partenaire par moment<br />

de Bolloré, DHL et Vivendi en Afrique,<br />

Des étudiants <strong>à</strong> Conakry étudient, le soir, sous<br />

les éclairages de l’aéroport.<br />

sode du « chasse-neige » livré par l’Union<br />

soviétique. Les systèmes scolaires et de<br />

santé sont effondrés.<br />

Quand meurt en 1984 le « petit Staline<br />

des tropiques », la Guinée est le pays le<br />

plus arriéré de la région. La fin de la première<br />

république n’est pourtant pas <strong>ce</strong>lle<br />

des affres de la Guinée. Lansana Conté,<br />

qui lui succède, ne rompt pas avec ses<br />

méthodes. Le 4 juillet 1985, le Premier<br />

ministre Diarra Traoré est accusé de tentative<br />

de coup d’Etat. Arrêté, puis exécuté.<br />

La purge des Malinkés est enclenchée.<br />

Au plan économique, l’exploitation, <strong>à</strong><br />

des conditions léonines, de la bauxite, se<br />

poursuit au bénéfi<strong>ce</strong> d’une infime minorité.<br />

Même le vent de la démocratie qui<br />

souffle sur les tropiques ne parvient pas <strong>à</strong><br />

toucher la Guinée. Multipartisme <strong>ce</strong>rtes,<br />

mais sous haute surveillan<strong>ce</strong>. Le principal<br />

adversaire, Alpha Condé, est arrêté<br />

avant la proclamation des résultats.<br />

Vingt-quatre ans après, Conté est toujours<br />

au poste après avoir essuyé quelques coups<br />

de semon<strong>ce</strong>. On le dit très malade. Il ne<br />

tient plus de Conseil des ministres, reçoit<br />

les rares visiteurs <strong>à</strong> son village de Wawa,<br />

<strong>à</strong> 80 kilomètres de Conakry, mais sa seule<br />

ombre semble suffire pour conforter son<br />

autorité. Il a bien tremblé en janvier 2007<br />

quand la mobilisation des syndicats fait<br />

plus de 130 tués et qu’un Premier ministre,<br />

Lansana Kouyaté, lui est imposé. Mais<br />

le 21 mai dernier, il l’a limogé dans l’indifféren<strong>ce</strong><br />

générale. Depuis, il tient plus<br />

solidement que jamais les rênes dans un<br />

régime dont la fin s’éternise.<br />

Lobbyiste, un métier en pleine<br />

expansion<br />

Le tout Lomé se demande combien de gris-gris ont été mobilisés pour le spectaculaire retour en grâ<strong>ce</strong><br />

de <strong>ce</strong>tte Suisse d’Afrique dans l’agenda des investisseurs internationaux.<br />

a été créé par l’ancien haut fonctionnaire<br />

ivoirien Georges F. Ouegnin,<br />

connu et apprécié par de nombreux<br />

monarques, chefs d’Etat et dirigeants<br />

internationaux.<br />

Le métier de lobbyiste est en pleine expansion,<br />

mais toutefois sous-exploité en<br />

Afrique faute de réglementation juridique<br />

adéquate. Les consultants internationaux<br />

de renom opérant en Afrique touchent<br />

entre 60 000 et 100 000 euros par<br />

opération dite « élémentaire », mais leurs<br />

rémunérations peuvent aller au-del<strong>à</strong> de<br />

<strong>ce</strong>tte fourchette et se définit en pour<strong>ce</strong>ntage<br />

quant il s’agit d’enjeux de « gros<br />

contrats » (pétrolier, minier, accords de<br />

libre-échanges…).<br />

Cheikh Mbacké Séne


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 éConoMIe, PoLITIqUe<br />

La revue de presse africaine de Londres<br />

Cette semaine la presse britannique s’est<br />

focalisée sur trois sujets africains : les<br />

initiatives pour endiguer le problème de<br />

piraterie le long des côtes somaliennes,<br />

les premiers pas du gouvernement du<br />

nouveau président sud-africain Kgalema<br />

Motlanthe et la libération des otages<br />

dans le désert égyptien.<br />

haro sur les pirates somaliens<br />

Le Financial Times a titré dans son<br />

édition de jeudi dernier : « La Somalie<br />

autorise les for<strong>ce</strong>s étrangères <strong>à</strong> attaquer<br />

les pirates ». Le correspondant du FT <strong>à</strong><br />

Nairobi précise que <strong>ce</strong>tte autorisation a<br />

été donnée aux for<strong>ce</strong>s navales russes et<br />

américaines par le gouvernement intérimaire<br />

somalien. Les navires russes ont,<br />

<strong>à</strong> leur bord, des unités commandos. Un<br />

navire ukrainien transportant des armes<br />

et des chars de combat T-72 russes a été<br />

détourné par les pirates somaliens. Ce<br />

navire, qui est ancré, précise le Times,<br />

dans le Port somalien de Hobyo depuis<br />

le 25 septembre, a 21 membres d’équipage,<br />

dont des Russes. Le journal précise<br />

que deux frégates de la marine britannique<br />

sont dans la zone. Les pirates<br />

somaliens réclament vingt millions de<br />

dollars de rançon pour remettre le navire<br />

et sa cargaison. C’est encore le Times<br />

qui annon<strong>ce</strong> que l’Europe est en train de<br />

mettre au point une for<strong>ce</strong> anti-piraterie<br />

pour protéger les côtes est-africaines<br />

des pirates qui, en un an, ont arraisonné<br />

trente navires et empoché quelque<br />

trente millions de dollars de rançon. Dix<br />

pays européens se sont portés volontaires<br />

pour participer <strong>à</strong> <strong>ce</strong>tte for<strong>ce</strong>. Pour le<br />

ministre espagnol de la Défense cité par<br />

<strong>ce</strong> journal, il est important de coordonner<br />

les actions car, en réalité, plusieurs<br />

pays occidentaux ont des éléments dans<br />

la région du golfe d’Aden. Citant le rapport<br />

de Chatham House, un think tank<br />

de réputation internationale basé <strong>à</strong><br />

Londres, le FT précise que les 3300 km<br />

de côtes somaliennes sont <strong>à</strong> présent les<br />

plus dangereuses au monde et mena<strong>ce</strong>nt<br />

même l’une des voies maritimes les plus<br />

importantes entre l’Europe et l’Asie. The<br />

Economist revient sur les conséquen<strong>ce</strong>s<br />

de <strong>ce</strong>tte guerre sans fin en Somalie qui<br />

a déj<strong>à</strong> fait neuf mille tués, <strong>ce</strong>tte année<br />

uniquement, alors que des <strong>ce</strong>ntaines de<br />

milliers d’autres Somaliens ont fuit le<br />

nord de la capitale Mogadiscio pour se<br />

réfugier dans des camps.<br />

l’équipe du nouveau président sudafricain<br />

The Economist revient sur les premières<br />

décisions du nouveau président<br />

sud-africain Kgalema Motlanthe, qui<br />

a nommé son gouvernement. Un gouvernement<br />

fait d’anciennes et de nouvelles<br />

personnalités. A côté de l’ancien<br />

ministre des Finan<strong>ce</strong>s Trevor Manuel,<br />

reconduit pour rassurer les marchés financiers,<br />

il y a de nouvelles têtes, dont<br />

<strong>ce</strong>lle de la nouvelle ministre de la Santé,<br />

Barbara Hogan, vétéran de la lutte<br />

anti-apartheid, qui rempla<strong>ce</strong> le très<br />

controversé ministre de la Santé Manto<br />

Thsabalala-Msimang, pour qui le sida<br />

n’était pas aussi grave qu’on le prétendrait<br />

en Afrique du Sud. Le FT annon<strong>ce</strong><br />

dans l’un de ses titres de une que pour<br />

la nouvelle ministre Barbara Hogan,<br />

le sida est une priorité. Le journal des<br />

milieux financiers précise que <strong>ce</strong>tte nomination<br />

a été bien accueillie au niveau<br />

des activistes de la lutte contre le sida.<br />

Charles Ngakula passe maintenant <strong>à</strong> la<br />

Défense après avoir quitté son poste de<br />

ministre de la Sécurité. Le Guardian annon<strong>ce</strong><br />

de son côté que le nouveau président<br />

voudrait voir son prédé<strong>ce</strong>sseur<br />

continuer la médiation zimbabwéenne,<br />

surtout que l’actuel accord de partage<br />

du pouvoir est bloqué après les dernières<br />

déclarations du président Mugabe<br />

qui voudrait nommer tous les ministres.<br />

Mais le Guardian précise justement que<br />

l’accord prévoyait d’octroyer <strong>à</strong> l’opposition<br />

16 des 31 postes ministériels.<br />

Newstatesman revient sur l’héritage laissé<br />

par Thabo Mbeki. Le journal précise<br />

que l’ancien président Mbeki, après un<br />

début hésitant, avec le départ de Nelson<br />

Mandela, a fini par positionner l’Afrique<br />

du Sud comme un faiseur de paix<br />

en Afrique, avec plusieurs médiations,<br />

au Burundi, en République démocratique<br />

du Congo, en Côte d’Ivoire et<br />

au Zimbabwe. Mais Jackie Cilliers, de<br />

Newstatesman précise que la plus grande<br />

contribution de Thabo Mbeki pour<br />

l’Afrique du Sud, et l’Afrique en général,<br />

sera sans doute son départ digne<br />

de la présiden<strong>ce</strong> qui pourrait faire école<br />

ailleurs sur le continent.<br />

libération des otages en egypte<br />

Le Times revient plusieurs fois <strong>ce</strong>tte semaine<br />

sur la libération des touristes occidentaux<br />

enlevés dans le désert du sud<br />

égyptien. Une for<strong>ce</strong> d’élite de trente militaires<br />

égyptiens accompagnés de for<strong>ce</strong>s<br />

spéciales italiennes et allemandes aurait<br />

donné l’assaut aux camps des kidnappeurs,<br />

libérant tous les otages. Mais <strong>ce</strong>tte<br />

version des faits est contredite par les<br />

Soudanais qui affirment que les otages<br />

avaient été abandonnés la veille par leurs<br />

ravisseurs. Or pour un officiel égyptien<br />

la moitié des pirates ont été tués au cours<br />

de combats. Le Times rappelle que <strong>ce</strong>s<br />

enlèvements étaient très embarrassants<br />

pour les Egyptiens qui tirent une grande<br />

partie de leurs revenus du tourisme.<br />

Finalement, après dix jours de captivité,<br />

les otages ont été libérés.<br />

lutte anticorruption au Nigeria<br />

Enfin, signalons que, lors de la commémoration<br />

du 48 e anniversaire de<br />

l’indépendan<strong>ce</strong> du Nigeria, le président<br />

Yar’Adua a, dans une déclaration radiotélévisée,<br />

annoncé la récupération par<br />

son administration de 3,4 milliards de<br />

dollars de fonds non dépensés dans les<br />

ministères et les différents départements<br />

gouvernementaux. Selon le FT, il s’est<br />

engagé <strong>à</strong> poursuivre la lutte contre la<br />

corruption sans faiblir. Le journal financier<br />

précise que les investisseurs étrangers<br />

citent régulièrement la corruption<br />

comme l’un des problèmes majeurs les<br />

empêchant de faire des affaires dans <strong>ce</strong>tte<br />

deuxième plus importante économie<br />

de l’Afrique subsaharienne.<br />

L’Africom opérationnel depuis le<br />

1 er octobre…mais hors d’Afrique<br />

L’Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, est opérationnel depuis le 1 er octobre<br />

2008… de Stuttgart, en Allemagne.<br />

Par Said Djaafer, Alger<br />

Les campagnes « d’explication » menées par les<br />

officiels américains – dont le général William «<br />

Kip » Ward, l’officiel le plus gradé de l’armée<br />

américaine, issu de la communauté noire, qui<br />

a été désigné <strong>à</strong> la tête de l’Africom – n’auront<br />

pas eu raison de la grande méfian<strong>ce</strong> des pays<br />

africains. Cette réserve africaine, exprimée<br />

avec plus ou moins de for<strong>ce</strong> selon les pays, était<br />

générale du nord au sud de l’Afrique. L’Afrique<br />

du Sud, le Nigeria, l’Algérie, la Libye ont publiquement<br />

refusé toute idée d’une implantation<br />

de bases américaines chez eux et sur le continent.<br />

Ils ont défendu l’idée que les mécanismes<br />

de l’Union africaine pour la prévention et la<br />

résolution des conflits sont les mieux appropriés<br />

pour gérer les problèmes de sécurité<br />

en Afrique. La SADC (Communauté pour le<br />

développement de l’Afrique australe), sous<br />

l’influen<strong>ce</strong> de l’Afrique du Sud, a été la plus<br />

offensive dans le rejet du projet de l’Africom,<br />

et elle a largement donné le ton pour toute<br />

l’Afrique. Les responsables américains ont eu<br />

beau affirmer qu’il n’existe aucun « agenda<br />

caché » derrière la mise en pla<strong>ce</strong> de l’Africom,<br />

le bilan guerrier des deux mandats de George<br />

W. Bush n’incitait guère <strong>à</strong> les croire. La notion<br />

Les Américains ne désespèrent<br />

pas de vaincre les préventions<br />

actuelles des Africains, fruits<br />

de « beaucoup de malentendus<br />

et d’interprétations erronées »,<br />

selon l’amiral Robert Moeller.<br />

de « preemptive action » a si fortement ruiné<br />

les fondements du droit international qu’il ne<br />

s’est trouvé pratiquement aucun pays africain<br />

prêt <strong>à</strong> offrir d’héberger l’Africom.<br />

Militarisation contre concurren<strong>ce</strong><br />

Cette défian<strong>ce</strong> a été confortée par la conviction<br />

répandue que <strong>ce</strong> nouveau commandement militaire<br />

pour l’Africom est une sorte de « militarisation<br />

» de la bataille économique en cours<br />

pour les ressour<strong>ce</strong>s énergétiques et minières<br />

du continent. Le discours sur la sinisation de<br />

l’Afrique, qui s’est développé dans les pays occidentaux,<br />

ne passe pas sur le continent. Il est<br />

généralement interprété comme une volonté<br />

de préserver des chasses gardées sur fond de refus<br />

de la concurren<strong>ce</strong> économique des Chinois<br />

(et des Russes qui commen<strong>ce</strong>nt <strong>à</strong> s’intéresser<br />

au continent et dont les projets dans le secteur<br />

du gaz au Nigeria ont donné lieu ré<strong>ce</strong>mment<br />

a des commentaires <strong>à</strong> la tonalité inquiète, tant<br />

en Europe qu’aux Etats-Unis). Tout en étant<br />

parfois très critique <strong>à</strong> l’égard de la Chine, l’opinion<br />

dominante en Afrique est que la grande<br />

vertu de la présen<strong>ce</strong> dynamique des Chinois<br />

est de faire jouer la concurren<strong>ce</strong>.<br />

instrument de pétroliers américains<br />

Les Américains ne désespèrent pas de vaincre<br />

les préventions actuelles des Africains, fruits<br />

de « beaucoup de malentendus et d’interprétations<br />

erronées », selon l’amiral Robert Moeller,<br />

vi<strong>ce</strong>-commandant des opérations militaires<br />

de l’Africom. Le général Ward a ainsi évoqué<br />

la possibilité, <strong>à</strong> l’avenir, d’une « relocalisation<br />

de <strong>ce</strong>rtaines portions du commandement ». La<br />

21<br />

Affaire zuma : le parquet<br />

sud-africain fait appel<br />

Le parquet fédéral sud-africain a fait appel mardi de l’arrêt disculpant<br />

Jacob Zuma, chef du Congrès national africain (ANC),<br />

des accusations de corruption dont il faisait l’objet. « Nous<br />

avons déposé nos documents aujourd’hui devant la Haute Cour<br />

de Pietermaritzburg », a déclaré le porte-parole du parquet,<br />

Tlali Tlali. Un juge de <strong>ce</strong> tribunal avait relaxé Zuma au début<br />

du mois en laissant clairement entendre que son dossier avait<br />

fait l’objet d’interféren<strong>ce</strong>s politiques au plus haut niveau. Ces<br />

conclusions avaient incité l’ANC <strong>à</strong> pousser <strong>à</strong> la démission le<br />

président Thabo Mbeki, grand rival de Zuma.<br />

la Somalie va reconnaître<br />

l’ossétie du Sud et<br />

l’Abkhazie<br />

« Le gouvernement de la Somalie va préparer le plus vite possible<br />

l’établissement des relations diplomatiques avec l’Abkhazie et<br />

l’Ossétie du Sud », a déclaré Mohamed Mohamoud Handule,<br />

l’ambassadeur somalien <strong>à</strong> Moscou.<br />

Comores : vers<br />

l’amendement de la<br />

constitution de l’union<br />

Le président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi,<br />

a annoncé mercredi son intention d’amender la Constitution<br />

de l’Union « par un référendum si né<strong>ce</strong>ssaire ». « Nous devons<br />

trouver une solution pour les quatre gouvernements et savoir qui<br />

est le président », a souligné M. Sambi lors d’une cérémonie<br />

au palais présidentiel <strong>à</strong> l’occasion de la fête de la fin du ramadan.<br />

Le président a proposé de discuter de <strong>ce</strong>s révisions de la<br />

Constitution. Mais si « on n’arrive pas <strong>à</strong> s’entendre, alors je vais<br />

convoquer un référendum », a-t-il déclaré. « Nous devons trouver<br />

une solution aux élections de chaque année », a ajouté M. Sambi,<br />

en rappelant que des élections ont eu lieu dans l’archipel en<br />

2006, 2007 et 2008 et sont prévues en 2009, 2010 et 2011.<br />

Algérie : Amar ghoul veut<br />

protèger l’autoroute est-ouest<br />

Le ministre algérien des Travaux publics Amar Ghoul a insisté<br />

dans la wilaya (département) d’Ain Defla, dans le <strong>ce</strong>ntre<br />

de l’Algérie, sur la né<strong>ce</strong>ssité de « protéger la gigantesque infrastructure<br />

autoroutière (est-ouest) afin de garantir un développement<br />

durable pour le pays ainsi que pour les générations<br />

futures ». Lors de sa visite d’inspection et de travail dans <strong>ce</strong><br />

département situé <strong>à</strong> l’ouest de la capitale, M. Ghoul a révélé<br />

qu’une bonne partie du tronçon passant sur le territoire de<br />

<strong>ce</strong>tte wilaya sera livrée avant la fin de l’année 2008. Il a demandé<br />

aux gérants des entreprises et chefs de chantier d’interdire<br />

la circulation des particuliers sur l’autoroute en cours<br />

de réalisation en rappelant aux responsables qu’il ne tolèrera<br />

aucune défaillan<strong>ce</strong> con<strong>ce</strong>rnant la protection et la préservation<br />

du tapis qui est conçu pour durer dans le temps. « Je ne<br />

ré<strong>ce</strong>ptionnerai aucune partie de l’autoroute si le tapis n’est pas<br />

parfait », a-t-il averti.<br />

secrétaire d’Etat-adjoint <strong>à</strong> la Défense, Theresa<br />

Wallen, a estimé, quant <strong>à</strong> elle, que l’Africom finira<br />

par « faire partie du paysage ».<br />

Aux Etats-Unis, Mark Fancher, membre de<br />

la Conféren<strong>ce</strong> américaine des avocats noirs,<br />

s’est fait l’écho de l’opinion africaine. « Le<br />

commandement africain des Etats-Unis n’est<br />

rien d’autre qu’un instrument visant <strong>à</strong> garantir<br />

l’accès de l’industrie pétrolière américaine<br />

aux larges réserves énergétiques de l’Afrique. Si<br />

quiconque interfère, nous craignons qu’il soit<br />

étiqueté “terroristes” et devienne la cible d’attaques<br />

militaires. »<br />

De manière moins militante, un rapport de la<br />

Cour des comptes des USA a conforté les appréhensions<br />

<strong>à</strong> l’égard d’une « militarisation »<br />

de la politique africaine des Etats-Unis. Ce<br />

rapport, rendu public en juillet 2008, soulignait<br />

que « le département d’Etat et des responsables<br />

de l’Agen<strong>ce</strong> pour le développement<br />

international s’inquiètent qu’Africom prenne<br />

la direction de tous les efforts américains en<br />

Afrique, et pas seulement des activités du département<br />

de la Défense ».


Le forum EMA Invest est également une plateforme de rencontre d’affaires<br />

entre entrepreneurs du Sud.<br />

Le Président Abdoulaye Wade entouré<br />

de femmes d’affaires du Bangladesh.<br />

Fondation EMA<br />

Genève<br />

La Fondation EMA est une fondation de droit suisse, créée en 1998.<br />

Son but est d’offrir aux acteurs économiques du Sud un meilleur accès aux capitaux, aux<br />

marchés, aux technologies et aux médias internationaux.<br />

Première sortie internationale de SEM Marc Ravalomanana, Président de<br />

Madagascar, <strong>à</strong> l’occasion du 4 e forum EMA Invest.<br />

Guy Mettan en discussion avec SEM Ely Ould Mohamed Vall, Président de la<br />

Mauritanie, et Christian Ferrazino, Maire de Genève.<br />

Le forum annuel, EMA Invest, rassemble <strong>à</strong> Genève des gouvernements, entreprises et institutions<br />

de pays émergents avec des financiers et investisseurs internationaux.<br />

Fondation EMA - info@emainvest.com - www.emainvest.com<br />

Depuis sa création la Fondation EMA a reçu le soutien de nombreuses entreprises et institutions internationales parmi lesquelles<br />

Cérémonie d’ouverture du 7 e forum EMA Invest.<br />

Philippe Séchaud avec Amadou Kane,<br />

DG Afrique du groupe BNP Paribas.


Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008 InTernATIonAL<br />

« Aujourd’hui, c’est la Chine qui<br />

porte l’équilibre du monde »<br />

Banquier international, militant pour le rapprochement des deux rives de la Méditerranée, notamment<br />

avec le projet de l’Union pour la Méditerranée, ancien gouverneur de la Banque d’Algérie ;<br />

Abderahmane Hadj Na<strong>ce</strong>r nous propose une analyse géostratégique de la crise financière.<br />

Par Ihsane El Kadi, Alger<br />

Pour Abderahmane Hadj Na<strong>ce</strong>r, l’enjeu<br />

<strong>ce</strong>ntral des semaines <strong>à</strong> venir est de maintenir<br />

la confian<strong>ce</strong> des déposants dans<br />

les principaux pays touchés par la crise<br />

financière : « Il ne faut pas perdre l’essentiel<br />

: la confian<strong>ce</strong> des clients des banques. Je<br />

pensais même que dès le début de la crise<br />

les premières mesures iraient vers eux. Il<br />

aurait fallu éliminer aux Etats-Unis <strong>ce</strong>s<br />

taux d’intérêt absurdes montés <strong>à</strong> 12% et<br />

14%, revenir <strong>à</strong> des taux supportables pour<br />

les ménages, c’est leur confian<strong>ce</strong> qui est en<br />

jeu. Nous le savons très bien, en Algérie en<br />

1991-92, nous avions des réserves négatives,<br />

mais les citoyens, malgré les évènements,<br />

ont laissé leurs comptes en devises<br />

dans nos banques et <strong>ce</strong> geste avait une valeur<br />

tout <strong>à</strong> fait inestimable. »<br />

le couple pouvoir économique-Banque<br />

<strong>ce</strong>ntrale<br />

Pour restaurer la confian<strong>ce</strong> dans un tel<br />

contexte, où chaque jour circule la rumeur<br />

d’une nouvelle banque sur le point<br />

de tomber, « le couple pouvoir économique-Banque<br />

<strong>ce</strong>ntrale doit fonctionner »<br />

dans les grands pays impliqués. Derrière<br />

« La BCE tient bien sa<br />

politique, alors qu’elle n’a<br />

personne en fa<strong>ce</strong> d’elle. Pas<br />

d’interlocuteur politique <strong>à</strong><br />

son niveau, comme la FED<br />

en a un pour prendre les<br />

décisions clés. »<br />

le pouvoir économique, il y a plusieurs<br />

niveaux qui vont de l’exécutif politique<br />

aux principales entreprises et institutions<br />

financières : le fait est que le couple<br />

qu’il forme avec la Banque <strong>ce</strong>ntrale<br />

« est au <strong>ce</strong>ntre de la réponse » <strong>à</strong> la crise.<br />

« Aux Etats-Unis, <strong>ce</strong> couple distendu est<br />

en train de se remettre en pla<strong>ce</strong>. » Tout le<br />

monde a pu noter la for<strong>ce</strong> symbolique de<br />

l’image du président Bush, du président<br />

de la FED Bernanke et du secrétaire au<br />

Trésor Paulson de front fa<strong>ce</strong> aux caméras.<br />

La question qui se pose maintenant<br />

est « qu’en est-il des autres acteurs dans le<br />

monde financier ? » Ils sont quatre avec<br />

les Etats-Unis : l’UE, la Chine et le Japon.<br />

« Or il est possible de dire aujourd’hui qu’il<br />

n’y a qu’en Chine que le couple pouvoir<br />

Le boomerang afghan au Pakistan<br />

Verbatim<br />

La multiplication d’incidents aux confins afghano-pakistanais entre l’armée américaine et l’armée pakistanaise<br />

confirme la détérioration accélérée de la situation en Afghanistan et le risque de propagation de la guerre.<br />

Par Sana Harb, Alger<br />

La tentation d’élargir la guerre aux zones<br />

tribales du Pakistan remonte <strong>à</strong> plusieurs<br />

années : dès 2004 des rapports de l’armée<br />

américaine faisaient état de la né<strong>ce</strong>ssité de<br />

frapper les sanctuaires talibans <strong>à</strong> l’intérieur<br />

du Pakistan. Cette option avait été mise sous<br />

le boisseau compte-tenu de l’hyper-sensibilité<br />

du gouvernement d’Islamabad aux violations<br />

de sa souveraineté et de l’engagement<br />

de <strong>ce</strong> dernier <strong>à</strong> mener lui-même une politique<br />

de répression des mouvements islamistes<br />

dans <strong>ce</strong>s régions.<br />

économique-Banque <strong>ce</strong>ntrale existe vraiment<br />

» <strong>à</strong> la hauteur des exigen<strong>ce</strong>s de la<br />

crise mondiale. « En Europe, Jean Claude<br />

Trichet a beaucoup de mérite <strong>à</strong> la tête de la<br />

Banque <strong>ce</strong>ntrale européenne. La BCE tient<br />

bien sa politique, alors qu’elle n’a personne<br />

en fa<strong>ce</strong> d’elle. Pas d’interlocuteur politique<br />

<strong>à</strong> son niveau, comme la FED en a un pour<br />

prendre les décisions clés. »<br />

la Chine n’abuse pas de son avantage<br />

Dans la riposte mondiale <strong>à</strong> la perte de<br />

confian<strong>ce</strong> des marchés, il faudra observer<br />

le fonctionnement des grands acteurs<br />

mondiaux, déclinés en couple pouvoir<br />

économique-Banque <strong>ce</strong>ntrale. C’est maintenant<br />

d’eux que viendra le salut du système.<br />

Mais les marges de manœuvre sont limitées.<br />

Longtemps durant, « les Etats-Unis<br />

ne se sont pas donné les moyens de l’intervention.<br />

» C’est le cycle idéologique de la<br />

dérégulation libérale qui est parvenu <strong>à</strong><br />

son terme. « L’Europe, <strong>à</strong> cause du diktat de<br />

l’Etat nation, n’est pas en mesure d’apporter<br />

des réponses d’une envergure suffisante ».<br />

Le cas de l’Irlande vient de le montrer <strong>à</strong><br />

vif, avec <strong>ce</strong>tte décision unilatérale d’apporter<br />

une garantie des dépôts bancaires <strong>à</strong><br />

hauteur de 400 milliards d’euros, soit trois<br />

fois le PIB du pays. « Aujourd’hui, c’est la<br />

Chine qui porte l’équilibre du monde. Les<br />

excédents de la Banque <strong>ce</strong>ntrale de Chine<br />

tiennent le système financier international.<br />

Je note que Pékin en fait un usage retenu.<br />

Les Chinois ne veulent pas profiter<br />

de leur position de for<strong>ce</strong>. Ils ont réduit le<br />

rythme de leur acquisition en Amérique.<br />

Peut-être aussi ne sont-ils pas prêts <strong>à</strong> aller<br />

plus loin. Et que les actifs américains<br />

sont devenus plus risqués, au moins sur le<br />

court terme. C’est, en tout état de cause,<br />

une politique de sagesse ».<br />

la russie et les Arabes, pas des acteurs<br />

modernes<br />

« Cette capacité d’anticipation des Chinois,<br />

les Russes ne l’ont pas montrée. Ils devraient<br />

être en train d’intervenir sur les<br />

marchés, en <strong>ce</strong> moment. Cette crise a révélé<br />

que la Russie n’était pas encore un acteur<br />

moderne de l’économie mondiale. Elle est<br />

encore dans la comptabilité physique, <strong>ce</strong>lle<br />

des chars. Cela porte sa logique. Je la comprends.<br />

Mais le fait est que la Russie n’a<br />

pas su utiliser ses excédents financiers colossaux<br />

pour devenir un acteur moderne <strong>à</strong><br />

la faveur de <strong>ce</strong>tte crise au cœur du système<br />

financier occidental. Les Arabes du Golfe<br />

renforts de qualité pour le mouvement<br />

« néo-taliban »<br />

La détermination du gouvernement pakistanais<br />

<strong>à</strong> ne pas autoriser d’actions militaires étrangères<br />

sur son territoire est très largement motivée<br />

par une opinion hostile <strong>à</strong> l’allian<strong>ce</strong> avec les<br />

Américains, et dont les sympathies vont très<br />

nettement <strong>à</strong> la résistan<strong>ce</strong> islamique afghane. Il<br />

est ainsi révélateur que le mouvement taliban<br />

s’est renforcé <strong>ce</strong>s dernières années en recrutant<br />

au-del<strong>à</strong> de ses bases ethniques et régionales,<br />

les tribus pachtounes de l’Hindou-Kouch. Ce<br />

que les spécialistes de la région appellent désormais<br />

le mouvement « néo-taliban » a béné-<br />

non plus. Certes, leurs fonds souverains<br />

ont pris des positions dans des institutions<br />

financières américaines, souvent <strong>à</strong> la demande<br />

de Washington. Mais <strong>ce</strong>la se fait<br />

avec une démarche stricte de rentabilité,<br />

dans du stock picking, au gré des opportunités<br />

financières. Alors que les acquisitions<br />

chinoises saisissent les opportunités<br />

technologiques. » C’est toute la différen<strong>ce</strong>.<br />

La crise financière aura rappelé que pour<br />

faire du libéralisme, il faut des Etats forts,<br />

et « elle nous indique qui sont les acteurs<br />

modernes et qui ne le sont pas ».<br />

l’Algérie passive<br />

Un pays qui a des excédents financiers<br />

comme l’Algérie (plus de 140 milliards<br />

de dollars) ne s’est pas préparé <strong>à</strong> intervenir<br />

comme acteur dans un contexte où<br />

des actifs internationaux les plus enviables<br />

sont <strong>à</strong> portée de main. Hadj Na<strong>ce</strong>r<br />

le déplore : « L’Algérie devrait être en<br />

train de faire des courses <strong>à</strong> l’international<br />

aujourd’hui. Nous avons perdu de la<br />

compéten<strong>ce</strong> depuis 20 ans. Nous avons besoin<br />

de récupérer de l’expérien<strong>ce</strong>. Au lieu<br />

de donner des contrats tous les ans <strong>à</strong> SNC<br />

Lavalin, je prends des parts dans SNC<br />

Lavalin » ou j’achète son équivalent. « Il<br />

faut un fonds d’investissement pour acheter<br />

du temps. »<br />

l’Afrique devra résister <strong>à</strong> la tentation<br />

du court terme<br />

Le continent africain va subir forcément<br />

les contrecoups du ralentissement de<br />

l’économie mondiale et des risques inflationnistes.<br />

« Etre <strong>à</strong> l’abri n’existe pas dans<br />

le monde d’aujourd’hui. Globalement,<br />

l’activité mondiale va ralentir. Qui va<br />

acheter le cuivre, le coton ou la bauxite ?<br />

La Chine ne lâchera pas l’Afrique. Elle<br />

continuera <strong>à</strong> y investir pour les besoins de<br />

sa croissan<strong>ce</strong>. » Peut-être moins qu’avant<br />

la crise financière, mais <strong>ce</strong>la empêchera<br />

le phénomène moutonnier des investisseurs,<br />

qui se suivent pour partir comme<br />

pour revenir. « La question clé pour l’Afrique<br />

ne changera pas dans le contexte de la<br />

crise. Que vont faire les élites au pouvoir<br />

? Vont-elles s’affoler devant la rareté des<br />

ressour<strong>ce</strong>s et retomber dans les pratiques<br />

quasi délinquantes de la vente <strong>à</strong> terme des<br />

matières premières, y compris le pétrole, ou<br />

vont-elles poursuivre le pro<strong>ce</strong>ssus de transformation<br />

sur pla<strong>ce</strong> de ses matières premières<br />

pour modifier l’insertion de leurs<br />

économies dans le monde ? »<br />

ficié de l’apport de nombreux militants anti-<br />

Indiens ayant opéré au Cachemire. Ce renfort<br />

est bien sûr quantitatif, mais surtout qualitatif,<br />

de nombreux cadres islamistes cachemiries<br />

ayant une longue expérien<strong>ce</strong> de la guérilla. Ils<br />

ont été formés aux techniques de subversion<br />

par l’armée pakistanaise au sein de laquelle ils<br />

disposent de relais opérationnels particulièrement<br />

puissants.<br />

fuite en avant ?<br />

Le nouveau chef de l’Etat, le très controversé<br />

Asif Ali Zardari élu par le Parlement, est quasiment<br />

aussi impopulaire que son prédé<strong>ce</strong>s-<br />

23<br />

grave<br />

« Rien dans le passé ne ressemble <strong>à</strong> <strong>ce</strong> que nous voyons actuellement.<br />

(…) Les événements en fa<strong>ce</strong> de nous sont probablement<br />

les plus graves depuis la Seconde Guerre mondiale.<br />

»<br />

Jean Claude Trichet, président de la BCE.<br />

interdire<br />

« Je pense que le pays, depuis le mois de mai, ne fait que manifester.<br />

On va diminuer ça, d’ailleurs on va interdire toutes<br />

les manifestations, dans un sens ou dans un autre. »<br />

Moulaye Ould Mohamed Leghdaf, Premier ministre mauritanien<br />

nommé <strong>à</strong> la mi-août.<br />

illégal<br />

« Ce n’est pas une rançon, mais une amende pour transport<br />

illégal d’armes dans les eaux somaliennes. »<br />

Sugule Ali, « porte-parole » des pirates somaliens réclamant 20<br />

millions de dollars en échange du cargo ukrainien chargé de 33<br />

chars d’assaut qu’ils ont capturé.<br />

Casino<br />

« Je peux seulement espérer que la confian<strong>ce</strong> revienne et que<br />

<strong>ce</strong> jeu de casino, qui se déroule indépendamment des bons<br />

fondamentaux, s’arrête. »<br />

Le président de l’Eurogroupe des ministres des Finan<strong>ce</strong>s de la<br />

zone euro, Jean-Claude Juncker.<br />

dépendan<strong>ce</strong><br />

« Nous avons véritablement atteint un tournant. Plusieurs<br />

années de budget inchangé nous laissent avec des infrastructures<br />

défaillantes et une dépendan<strong>ce</strong> préoccupante vis-<strong>à</strong>-vis<br />

des soutiens bénévoles, qui, invariablement, sont assortis de<br />

conditions. »<br />

Le directeur général de l’Agen<strong>ce</strong> internationale de l’énergie<br />

atomique (AIEA), Mohamed El-Baradei.<br />

Sécurité<br />

« Je le dis aux envahisseurs : si vous quittez notre pays, nous<br />

garantirons votre sécurité. Mais si vous persistez, vous serez<br />

défaits comme les Russes l’ont été avant vous. »<br />

Mollah Mohammad Omar, chef suprême des talibans.<br />

juste<br />

« Il ne serait pas juste que les pays latino-américains, que les<br />

pays africains et que les pays asiatiques paient pour l’irresponsabilité<br />

du secteur financier nord-américain. »<br />

Luis Inacio Lula da Silva, président du Brésil.<br />

révolutionnaire<br />

« Pour la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), il est hors<br />

de question d’ac<strong>ce</strong>pter la re<strong>ce</strong>tte traditionnelle des capitalistes,<br />

<strong>à</strong> savoir la nationalisation des pertes aujourd’hui et la<br />

privatisation des bénéfi<strong>ce</strong>s demain. »<br />

Olivier Besan<strong>ce</strong>not, porte-parole de la LCR.<br />

tête<br />

« Les parlementaires américains avaient perdu la tête. »<br />

Peter Mandelson, commissaire européen au Commer<strong>ce</strong>, en<br />

apprenant que le plan Paulson venait d’être rejeté.<br />

Cumul<br />

« La crise <strong>à</strong> laquelle nous sommes confrontés est sérieuse<br />

puisque nous avons une crise financière équivalente <strong>à</strong> <strong>ce</strong>lle<br />

de 1929 qui se cumule avec un choc pétrolier proche de <strong>ce</strong>lui<br />

de 1973. »<br />

François Fillon, Premier ministre français.<br />

seur pro-américain le général Musharraf. Les<br />

risques de division de l’armée, hypothèse purement<br />

théorique il y a quelques mois encore,<br />

sont clairement évoqués par les journalistes pakistanais<br />

qui couvrent les régions frontalières.<br />

Le droit de suite invoqué par les armées occidentales<br />

et le débordement de la guerre<br />

hors du théâtre afghan sont, pour les analystes,<br />

un aveu d’impuissan<strong>ce</strong>. En incapacité<br />

de réduire la progression « néo-talibane » en<br />

Afghanistan, les Américains se lan<strong>ce</strong>nt dans<br />

une fuite en avant aux conséquen<strong>ce</strong>s imprévisibles<br />

et dangereuses.


24<br />

L’AfrICAIn de LA seMAIne<br />

Mohammadou Abbo Ousmanou,<br />

milliardaire grâ<strong>ce</strong> <strong>à</strong> Dieu et<br />

au travail<br />

Analphabète, orphelin <strong>à</strong> douze ans, Mohammadou Abbo Ousmanou est l’un des hommes les plus<br />

riches du Cameroun. Pas un miracle, selon lui. Simplement le travail et la grâ<strong>ce</strong> de Dieu.<br />

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar<br />

En Afrique, quelle que soit la langue,<br />

l’expression existe. « L’argent n’aime<br />

pas le bruit ». Aussi l’interview de<br />

Mohammadou Abbo Ousmanou publiée<br />

le 20 juillet 2007 par le journal Situations<br />

a-t-elle fait l’effet d’un coup de tonnerre.<br />

Il est vrai que les propos ne manquaient<br />

pas de relief. Entre autres phrases choc<br />

attribuées au milliardaire du Nord : « Un<br />

homme d’affaires ne doit jamais être dans<br />

l’opposition, car même quand un gouvernement<br />

est agonisant, avant d’être enseveli,<br />

s’il veut, il vous donne un coup de pied<br />

et vous serez enterré avant lui. Un homme<br />

d’affaires très riche ne peut pas s’opposer <strong>à</strong><br />

un gouvernement très faible. (…) Lorsque<br />

vous soutenez une bonne cause, vous avez<br />

en retour une récompense et tout le monde<br />

en jouit. (…) Le 10 avril dernier, afin de<br />

préparer le double scrutin qui aura lieu le<br />

22 juillet, j’ai envoyé de l’argent au secrétariat<br />

général du Rdpc. [Le montant], <strong>ce</strong><br />

sont les secrets du parti. Retenez que c’était<br />

une somme respectable. »<br />

La semaine suivante, Ousmanou dément<br />

avoir jamais rencontré le journaliste, encore<br />

moins fait de telles déclarations.<br />

Pourtant, <strong>ce</strong>s propos, pour inhabituels<br />

qu’ils soient publiquement, ne sont guère<br />

L’homme d’affaires le plus<br />

célèbre du Grand-Nord,<br />

possède un imposant palais<br />

bâti sur 3,5 hectares en<br />

style oriental.<br />

nouveaux, en privé <strong>à</strong> tout le moins, de la<br />

part de riches hommes d’affaires. Lequel<br />

d’entre eux, au Cameroun comme ailleurs,<br />

peut prendre le risque de défier le pouvoir<br />

dans des économies largement dominées<br />

par le secteur public ? Lequel d’entre eux<br />

ne se montre pas généreux <strong>à</strong> l’approche<br />

des élections ?<br />

Miraculeusement milliardaire<br />

En revanche, il est plutôt rare que le trésorier<br />

général du parti nie avoir jamais<br />

reçu de l’argent. Encore plus rare qu’il<br />

soit démenti peu après par le secrétaire<br />

<strong>à</strong> la Communication du parti, le ministre<br />

Jacques Famé Ndongo, qui a publié un<br />

communiqué confirmant que l’homme<br />

de Ngaoundere « El Hadj Mohammadou<br />

Abbo a effectivement remis au comité <strong>ce</strong>ntral<br />

du Rassemblement démocratique du<br />

peuple camerounais (RDPC) une importante<br />

somme qui a été bel et bien enregistrée<br />

par le trésorier général ».<br />

L’interview, hormis <strong>ce</strong>s révélations plutôt<br />

gênantes, lève un coin du voile sur<br />

<strong>ce</strong>t homme du nord, devenu miraculeusement<br />

milliardaire. Né en 1936, il a<br />

douze ans quand meurt son père. Il lui<br />

faut quand même vivre. Analphabète, il<br />

s’engage auprès d’un chauffeur comme<br />

motor boy, <strong>ce</strong>s aides des routiers encore<br />

appelés apprentis qui secondent les<br />

chauffeurs, font leurs courses tout en apprenant<br />

<strong>à</strong> conduire. Au bout de quelques<br />

années, ils deviennent chauffeurs au servi<strong>ce</strong><br />

d’un transporteur. Généralement, ils<br />

s’en contentent jusqu’<strong>à</strong> l’heure de la retraite,<br />

apprenant parfois le métier <strong>à</strong> un de<br />

leurs enfants qui leur succède. Lui ne s’en<br />

suffit pas. Avec ses maigres économies, il<br />

se lan<strong>ce</strong> dans le commer<strong>ce</strong> du bétail pour<br />

Mohammadou Abbo Ousmanou.<br />

lequel, enfant du nord, il est naturellement<br />

doué. Il se constitue un petit troupeau<br />

et entreprend de des<strong>ce</strong>ndre vers le<br />

sud, <strong>à</strong> pied, avec ses bêtes. Le voyage est<br />

long, quarante jours. « Voyage éprouvant,<br />

passionnant et riche en découvertes. » Au<br />

sud, le bétail rapporte mieux. Le voyage<br />

est un succès <strong>à</strong> <strong>ce</strong>t égard.<br />

Que de chemin depuis, sur lequel il essaie<br />

de jeter un voile de pudeur. A peine<br />

consent-il <strong>à</strong> reconnaître quelques biens.<br />

« J’ai un ranch <strong>à</strong> Yarban. Il contient plus<br />

de 10 000 têtes de bovins. Je cultive du<br />

maïs sur une surfa<strong>ce</strong> importante. Vous savez<br />

que c’est un produit très prisé. Il nourrit<br />

l’homme de plusieurs façons, il nourrit<br />

le bétail et la volaille aussi. Je ne parviens<br />

même pas <strong>à</strong> satisfaire la demande. Mon<br />

entreprise, Maïscam, produit aussi de<br />

l’huile végétale. Cette unité est un peu en<br />

hibernation. Nous allons relan<strong>ce</strong>r la production<br />

de <strong>ce</strong>tte unité. Je fais le transport<br />

routier sur tout le Grand-Nord. L’hôtel Le<br />

Relais St Hubert de Garoua appartient <strong>à</strong><br />

mon groupe. J’ai provisoirement arrêté<br />

l’exploitation des salles de cinéma. Il y a<br />

d’autres petites activités de moindre importan<strong>ce</strong><br />

que j’exer<strong>ce</strong>. »<br />

Il en omet quelques autres et pas des<br />

moindres. Il est le président du conseil<br />

d’administration de la NOSUCA, <strong>ce</strong> qui<br />

« J’ai quatre femmes<br />

gentilles. Elles m’ont donné<br />

36 enfants. J’ai un beau<br />

palais. »<br />

lui vaut parfois la fureur de ses employés<br />

qui l’ont accusé d’avoir voulu diminuer<br />

leurs salaires de 30 <strong>à</strong> 50%.<br />

la loyauté de Ngadjiba<br />

« Je n’ai pas fait de miracle, soutient-il.<br />

Il faut avoir confian<strong>ce</strong> en soi, en <strong>ce</strong> qu’on<br />

fait aussi. Il faut être honnête, avoir foi en<br />

Dieu. Chaque fois que j’allais demander<br />

un crédit, et même encore aujourd’hui,<br />

je prie et demande <strong>à</strong> Dieu de m’aider <strong>à</strong><br />

le rembourser. Le reste vient seul en travaillant.<br />

Un homme qui fait des affaires<br />

doit être prudent, savoir évaluer et prendre<br />

le risque déj<strong>à</strong> évalué. »<br />

L’homme qui l’a le plus marqué n’est<br />

pourtant pas un milliardaire. C’est un<br />

simple douanier, et lui n’était encore<br />

que motor boy. « Ngadjiba m’a marqué. Il<br />

« Les poissons venaient<br />

lécher <strong>ce</strong>t organe afin de<br />

précipiter la cicatrisation<br />

des plaies. »<br />

travaillait comme douanier <strong>à</strong> Garoua. Je<br />

secondais un conducteur de camion. Nous<br />

rentrions du Nigeria. Au poste douanier de<br />

Garoua, Ngadjiba et son collègue, Tamga,<br />

nous interpellent. Nous n’étions pas totalement<br />

en règle. Notre chauffeur, qui était<br />

responsable du camion et de sa cargaison,<br />

proposa <strong>à</strong> Ngadjiba 10 000, 20 000 puis<br />

50 000 FCFA afin de nous laisser partir<br />

avec <strong>ce</strong>tte marchandise de contrebande.<br />

Tamga se laissa séduire par le montant,<br />

faramineux pour l’époque. Il proposa <strong>à</strong><br />

Ngadjiba de prendre la somme, puisque<br />

personne n’aurait été au courant. Ngadjiba<br />

refusa l’offre, et il conduisit notre camion <strong>à</strong><br />

la fourrière de la douane. Jusqu’<strong>à</strong> <strong>ce</strong> jour,<br />

je suis encore marqué par la loyauté de<br />

Ngadjiba au regard de notre société qui va<br />

dans tous les sens aujourd’hui. »<br />

Circoncision traumatisante<br />

Aujourd’hui Ousmanou avoue être un<br />

homme comblé. Milliardaire, membre<br />

du bureau politique du RDPC depuis<br />

sa création, proche du président Paul<br />

Biya dont on dit qu’ils s’entretiennent<br />

au téléphone, il peut savourer, dans son<br />

« imposant palais bâti sur 3,5 hectares en<br />

style oriental », le fruit de sa réussite. « J’ai<br />

quatre femmes gentilles. Elles m’ont donné<br />

36 enfants. J’ai un beau palais. »<br />

Elle est bien loin l’épreuve de la circoncision<br />

subie <strong>à</strong> douze ans et qui l’a marqué<br />

« Un homme d’affaires<br />

ne doit jamais être dans<br />

l’opposition. »<br />

<strong>à</strong> tout jamais. « Nos plaies de circoncision<br />

étaient soignées <strong>à</strong> l’aide de plantes. Nous<br />

nous nourrissions exclusivement de fruits<br />

sauvages et ne buvions que de la bouillie<br />

chaude. Pour nettoyer les plaies de notre<br />

organe génital, nous prenions longtemps<br />

notre bain au marigot, où les poissons venaient<br />

lécher <strong>ce</strong>t organe afin de précipiter<br />

la cicatrisation des plaies. Cette étape aussi<br />

est inoubliable. »<br />

récompense<br />

Le temps de la récolte est venu. « Lorsque<br />

vous soutenez une bonne cause, vous avez<br />

en retour une récompense et tout le monde<br />

en jouit », se réjouit-il <strong>à</strong> l’inauguration<br />

de 11 kilomètres de voirie dans sa ville<br />

de Ngaoundéré. Naturellement, c’est lui<br />

qui finan<strong>ce</strong> au nom des populations de<br />

la ville, soupirant, après les remerciements<br />

d’usage : « C’est le plus beau jour<br />

de ma vie ».<br />

Les Afriques - n° 47 - 9 au 15 octobre 2008<br />

L’agenda<br />

15th Africa Oil Week<br />

6 au 10 octobre 2008, Afrique du Sud - Cape Town.<br />

Contact : www.petro21.com<br />

IPAD, Infrastructure Partnership for African<br />

Development<br />

7 au 9 octobre 2008, RDC.<br />

26 au 28 novembre 2008, Nigeria.<br />

11 dé<strong>ce</strong>mbre 2008, Angola.<br />

Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,<br />

jeantite.oloumoussie@spintelligent.com<br />

Chad International Oil and Mining (CIOME)<br />

8 au 10 octobre 2008 <strong>à</strong> N’Djaména, Chad Ministry of External Relations.<br />

www.cubicglobe.com<br />

Symposium mines Guinée (SMG 2008)<br />

13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.<br />

Dan Coberman - dancoberman@ametrade.org<br />

Libya Maritime Exhibition and Conferen<strong>ce</strong><br />

13 au 15 octobre 2008 <strong>à</strong> Tripoli (Base navale d’Abussetta).<br />

www.cubicglobe.com<br />

Salon Alger Industries 2008<br />

15 au 18 octobre <strong>à</strong> Alger<br />

Contact : paule.tourniaire@ccimp.com<br />

1er Young Mediterranean Leaders Forum<br />

16 au 18 octobre 2008 <strong>à</strong> Tunis - Regency Tunis Hotel (Côtes de<br />

Carthage / Tunisie). Contact : www.yml-forum.org<br />

Salon international du tourisme de Bamako (Sitour)<br />

17 au 19 octobre <strong>à</strong> Bamako.<br />

Contact : www.sitour-bamako.com<br />

XIIe Sommet de la Francophonie<br />

17 au 19 octobre 2008 au Québec.<br />

Contact : conf@francophonie.org<br />

Reconstructing Zimbabwe<br />

20 octobre 2008 <strong>à</strong> Berlin<br />

contact : wenzel@afrikaverein.de<br />

Forum Africain des Infrastructures<br />

20 et 21 octobre 2008 <strong>à</strong> Marrakech, Palmeraie golf pala<strong>ce</strong>.<br />

Contact : Hind Sidqui : + 212 22 36 95 15 ou hsidqui@sp.ma<br />

Cérémonie de remise des prix du concours<br />

Harubuntu 2008<br />

20 octobre au SAP Lounge <strong>à</strong> Bruxelles, <strong>à</strong> partir de 18h.<br />

Contact : www.echoscommunication.org<br />

8 e Forum Eurafric Partners consacré <strong>à</strong> l’eau et<br />

<strong>à</strong> l’énergie<br />

21 au 24 octobre 2008 <strong>à</strong> Lyon (Fran<strong>ce</strong>). www.adeafran<strong>ce</strong>.org<br />

Cycles des salons de Med It 2008<br />

22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.<br />

1 er et 2 dé<strong>ce</strong>mbre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.<br />

Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89<br />

6e Salon international des TIC<br />

23 au 25 octobre 2008 <strong>à</strong> Niamey (Niger), Palais des Congrès.<br />

Contact : www.uemoanetcom.com<br />

Forum mondial du développement durable<br />

27 au 30 octobre 2008 <strong>à</strong> Brazzaville.<br />

Bridges Across Borders – Spotlight on BPO and ITO<br />

28 au 30 octobre 2008 <strong>à</strong> Abuja (Nigeria), Hotel Nicon Luxury.<br />

Contact : Ms. Jenny Lofbom, bab@intra<strong>ce</strong>n.org ou Nigerian Export<br />

Promotion Council - Mr. Lawal Dalhat, lsd_dl@yahoo.com<br />

Emerging Markets Risk & Recovery<br />

30 octobre 2008 <strong>à</strong> Amsterdam.<br />

Contact : +44 (0) 208 673 9666, sales@exportagroup.com<br />

11<br />

F.O. Licht’s World Ethanol Conferen<strong>ce</strong><br />

3 au 6 novembre 2008, Le Meridien Montparnasse Hotel, Paris.<br />

paul.j.davies@informa.com ou +44 (0)20 7017 7500<br />

e Salon international de l’artisanat<br />

31 octobre au 9 novembre 2008 <strong>à</strong> Ouagadougou.<br />

Contact : www.siao.bf<br />

12th African Oil, Gas & Minerals, Trade and Finan<strong>ce</strong><br />

Conferen<strong>ce</strong> and Exhibition<br />

4 au 7 novembre 2008 <strong>à</strong> Malabo, Guinée équatoriale.<br />

www.ogtfafrica.com<br />

Perspectives de la finan<strong>ce</strong> islamique en Algérie<br />

4 novembre <strong>à</strong> Alger.<br />

Contact : www.forumalgerienfinan<strong>ce</strong>islamique.com<br />

Diasporas : quelles contributions pour le développement<br />

de l’Afrique ?<br />

8 novembre <strong>à</strong> Lille (Université catholique de Lille - 60 boulevard Vauban).<br />

Contact : www.idealasso.org ou ndingao2003@yahoo.fr<br />

Moubadara 2008<br />

8<br />

Capital Introduction Event<br />

13 et 14 novembre 2008 <strong>à</strong> Cape Town, Mount Nelson Hotel (Afrique du<br />

Sud). Contact : http://www.peregrinesahedgefund.co.za<br />

e Salon de l’Investissement et de la création d’entreprises<br />

6 au 9 novembre 2008 <strong>à</strong> Fès (Maroc). Contacts : www.moubadara.org

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