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SEPTEMBRE n° 336 - Aes

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BAIL À LOYER<br />

quelques exceptions bien définies<br />

qui ont trait aux activités privées en<br />

dehors de la fonction officielle, les<br />

diplomates jouissent de l’immunité<br />

sur le plan pénal, civil et administratif.<br />

Ils jouissent de l’immunité de<br />

juridiction, ce qui signifie qu’ils ne<br />

peuvent être traduits devant les tribunaux.<br />

En outre, ils jouissent aussi<br />

de l’immunité d’exécution, qui interdit<br />

toute mesure exécutoire ou<br />

conservatoire.<br />

Ceci est valable également pour<br />

les habitations des diplomates : l’article<br />

30,1 de la Convention de<br />

Vienne prévoit « La demeure privée de<br />

l’agent diplomatique jouit de la même<br />

inviolabilité et de la même protection<br />

que les locaux de la mission ».<br />

Les membres du personnel administratif<br />

et technique, et les membres<br />

de leurs familles, s’ils ne sont<br />

pas ressortissants ou n’ont pas leur<br />

résidence permanente en Belgique,<br />

bénéficient des mêmes privilèges et<br />

de la même immunité que les diplomates<br />

(inviolabilité de la personne,<br />

de la demeure privée, immunité de<br />

juridiction pénale, immunité d’exécution),<br />

mais l’immunité de juridiction<br />

civile et administrative ne s’applique<br />

pas aux actes accomplis en dehors<br />

de leur fonction.<br />

Les membres du personnel de<br />

service de la mission qui ne sont pas<br />

ressortissants ou n’ont pas leur résidence<br />

permanente en Belgique, ne<br />

jouissent de l’immunité que pour les<br />

actes accomplis dans l’exercice de leur<br />

fonction. Les membres de leur famille<br />

ne jouissent d’aucune immunité.<br />

Les fonctionnaires consulaires<br />

ne jouissent que de l’immunité civile<br />

et administrative pour les actes accomplis<br />

dans l’exercice de leurs fonctions<br />

consulaires. Les membres de<br />

leur famille ne jouissent d’aucune<br />

immunité civile, tout comme les<br />

membres du personnel du consulat.<br />

L’article 43, 2.a) de la Convention de<br />

Vienne du 24 avril 1963 prévoit en<br />

outre une exception en ce qui<br />

concerne l’action civile résultant de la<br />

14 LE CRI • <strong>SEPTEMBRE</strong> 2009 • N° <strong>336</strong><br />

conclusion d’un contrat passé par un<br />

fonctionnaire consulaire ou un employé<br />

consulaire qu’il n’a pas conclu<br />

expressément ou implicitement en<br />

tant que mandataire de l’Etat d’envoi.<br />

Selon l’article 11 du Protocole<br />

concernant les privilèges et l’immunité<br />

de l’Union européenne, les<br />

fonctionnaires et autres membres<br />

du personnel de l’Union européenne,<br />

indépendamment de leur<br />

nationalité, jouissent, sur le territoire<br />

de chaque état membre, de l’immunité<br />

de juridiction pour les actes accomplis,<br />

y compris leurs paroles et<br />

leurs écrits, en leur qualité officielle.<br />

Ils continueront à bénéficier de cette<br />

immunité après cessation de leur<br />

fonction.<br />

> Il est conseillé de<br />

prévoir une garantie<br />

locative suffisante<br />

et éviter de la placer<br />

sur un compte bloqué<br />

Cette immunité n’a donc en principe<br />

aucune incidence sur la matière<br />

des baux à loyer.<br />

Limites de l’immunité<br />

diplomatique<br />

Le diplomate jouit de la protection<br />

spéciale liée à son statut dès qu’il entre<br />

sur le territoire de l’Etat accréditaire<br />

pour gagner son poste ou, s’il se<br />

trouve déjà sur ce territoire, dès la notification<br />

de son accréditation au ministre<br />

compétent.<br />

Il est aussi important de savoir<br />

quand prend fin l’immunité diplomatique.<br />

Le texte de l’article 39.2 de la<br />

Conven tion de Vienne est très nuan -<br />

cé. Cependant, on peut admettre que<br />

l’immunité diplomatique prend fin<br />

en principe au moment où le diplomate<br />

quitte le pays. C’est à ce moment-là,<br />

lors de la libération de la garantie<br />

locative, de la récupération des<br />

arriérés de loyer ou des indemnités<br />

pour dégâts locatifs, que des difficultés<br />

peuvent survenir. Quant aux actes<br />

exercés dans le cadre de la fonction<br />

du diplomate, ils continuent à jouir de<br />

l’immunité. Ceci vaut-il également<br />

pour les créances découlant du bail de<br />

résidence personnelle du diplomate ?<br />

C’est une question de fait. Le juge décidera<br />

en tenant compte de celui qui<br />

paie le loyer (l’Etat de provenance ou<br />

le diplomate), du nombre de réceptions<br />

officielles qui se déroulent dans<br />

les lieux, etc.<br />

Dans un jugement du 26 mai<br />

1994, le juge de paix de Bruxelles a<br />

jugé que pour établir une distinction<br />

entre activités privées et de représentation<br />

officielle, le juge ne doit pas<br />

s’appuyer sur les fins, mais sur la<br />

nature des activités. Il doit vérifier si<br />

ces activités sont organisées par les<br />

pouvoirs publics ou s’il s’agit d’activités<br />

privées. S’il s’agit d’une activité<br />

privée, l’immunité ne peut pas être<br />

invoquée. Dans ce cas, le juge<br />

conclut que le diplomate qui a<br />

conclu un contrat locatif pour ses<br />

besoins personnels ne peut prétendre<br />

qu’il s’agit d’une activité diplomatique,<br />

ni d’une activité ayant une<br />

quelconque influence sur l’exercice<br />

de son mandat.<br />

Le non-respect des obligations<br />

locatives<br />

Il faut souligner que l’immunité diplomatique<br />

ne signifie pas que les<br />

lois de l’état accréditaire ne doivent<br />

pas être respectées. L’article 41.1 de la<br />

Convention de Vienne précise : «<br />

Sans préjudice de leurs privilèges et immunités,<br />

toutes les personnes qui bénéficient<br />

de ces privilèges et immunités<br />

ont le devoir de respecter les lois et règlements<br />

de l’Etat accréditaire ». Il n’est<br />

donc pas normal que leurs manquements<br />

ou même leurs fautes restent<br />

sans suite.<br />

Si un diplomate ne respecte pas<br />

ses obligations locatives, le bailleur<br />

peut s’adresser à la Direction Pro -<br />

tocole et Sécurité, un service du

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