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« Cartes interactives multimodales pour piétons malvoyants » - FIRAH

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Master 2 IHM, Toulouse, 2009-2010 Mémoire de fin d’étude<br />

Un enjeu <strong>pour</strong> les projets futurs est d’utiliser des dalles multitouch qui permettent de nouvelles<br />

interactions (par exemple calculer l’itinéraire entre deux doigts posés sur le plan). Les possibilités et<br />

les limites des dalles multitouch, en regard des capacités et des besoins des utilisateurs, sont une<br />

problématique actuelle. Nous avons fait le choix d’utiliser une dalle multitouch <strong>pour</strong> le stage afin<br />

d’étudier ces aspects.<br />

Par ailleurs, on constate que l’étude des stratégies d’exploration des cartes tactiles par les nonvoyants<br />

n’a pas été réalisée. Cela semble un aspect important à étudier, non seulement du point de<br />

vue de la connaissance fondamentale des stratégies d’exploration tactile, mais aussi dans le but de<br />

concevoir des cartes <strong>interactives</strong> utilisables.<br />

Beaucoup de publications – par exemple le “Statement on Standardisation” de l’association<br />

international de la cartographie (Commission on Maps and Graphics for Blind and Visually<br />

Handicapped People. 2005) - montrent que la représentation des informations dans une carte<br />

dépend du contexte et des besoins. De plus, Perkins (Perkins 2001) souligne que des cartes utilisables<br />

ne peuvent être créées qu’à l’aide des utilisateurs. La méthode de la conception participative semble<br />

donc un processus adapté <strong>pour</strong> la création de cartes <strong>interactives</strong> <strong>multimodales</strong>.<br />

2.3.1.5 La cognition spatiale<br />

Les représentations spatiales (ou cartes cognitives)<br />

Pour pouvoir concevoir des systèmes d’aide à la navigation, il est primordial de comprendre les<br />

aspects cognitifs liés à la tâche de navigation (incluant mobilité et orientation), et donc de façon plus<br />

large de comprendre les mécanismes de la cognition spatiale. La cognition spatiale désigne la faculté<br />

mentale à se représenter l'espace. Elle implique de percevoir, intégrer, mémoriser, manipuler et<br />

exploiter des informations spatiales. La notion de représentation spatiale décrit le fait d’avoir intégré<br />

des informations spatiales correspondant à un lieu sous une forme de carte cognitive (Thinus-Blanc<br />

1996). Il existe deux formes de cartes cognitives, appelées <strong>«</strong> route <strong>»</strong> ou <strong>«</strong> plan <strong>»</strong>, reposant sur des<br />

référentiels spatiaux différents.<br />

La première forme de carte cognitive repose sur un référentiel égocentré (centré sur soi) et<br />

représente un itinéraire de type <strong>«</strong> route <strong>»</strong> formé de connexions entre des points, par lesquels<br />

l’utilisateur est passé. Cette représentation a le désavantage de ne pas être flexible puisqu’elle ne<br />

contient que le parcours par lequel la personne est passée. Elle ne permet donc pas à la personne de<br />

modifier son chemin au cas où ça serait nécessaire (par exemple à cause d’une route bloquée).<br />

La représentation de type <strong>«</strong> plan <strong>»</strong> repose sur un référentiel allocentré (centré sur le monde). Cette<br />

représentation ne dépend pas du point de vue d’un utilisateur mais d’une vue globale. Elle est basée<br />

sur la relation entre des éléments ou points d’intérêts. La carte cognitive allocentrée peut être crée à<br />

partir d’un trajet fait en réalité ou à partir de l’exploration d’une carte. Cette approche permet une<br />

modification flexible d’un trajet car la personne connaît la relation spatiale des objets et peut<br />

adapter son itinéraire.<br />

La cognition spatiale chez les non-voyants<br />

En raison de l’absence de vision, sens primordial dans la construction des cartes cognitives, les<br />

psychologues se sont rapidement questionnés sur la présence et la qualité des représentations<br />

spatiales chez les non-voyants. Fletcher (Fletcher 1980) décrit trois théories concernant la cognition<br />

spatiale chez les non-voyants : la théorie de la déficience, la théorie de l’inefficience et la théorie de<br />

la différence. Depuis des décades il y a des discussions dans la littérature en psychologie afin de<br />

savoir laquelle des théories est valide sans qu’aucune n’ait vraiment été prouvée.<br />

Tout d’abord, la théorie de la déficience (<strong>«</strong> deficiency theory <strong>»</strong>) constate que les aveugles de<br />

naissance n’ont aucune capacité à se représenter l’espace à partir d’informations tactiles. En outre<br />

elle dit que les aveugles ne peuvent saisir que la succession et la relation, mais ne peuvent pas<br />

<strong>Cartes</strong> <strong>interactives</strong> <strong>multimodales</strong> <strong>pour</strong> <strong>piétons</strong> <strong>malvoyants</strong> 33

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