« Cartes interactives multimodales pour piétons malvoyants » - FIRAH
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Master 2 IHM, Toulouse, 2009-2010 Mémoire de fin d’étude<br />
concernant la représentation égocentrée ont été supérieures à celles concernant les représentations<br />
allocentrées.<br />
Basé sur ces connaissances nous avons fait le choix de représenter la carte sous forme d’un plan en<br />
relief.<br />
2.3.1.6 Intérêt scientifique du sujet<br />
Le domaine de l'accessibilité des systèmes par les <strong>malvoyants</strong> ou non-voyants est en forte évolution,<br />
marqué par un nombre important de projets et de financements dans le domaine de la recherche, et<br />
par la valorisation de ces recherches dans l'industrie. Ce thème présente un important potentiel de<br />
développement, avec <strong>pour</strong> la seule Union Européenne 2,7 millions de non-voyants et 27 millions de<br />
<strong>malvoyants</strong>, mais aussi des besoins qui se généralisent avec le vieillissement de la population puisque<br />
la déficience visuelle est très corrélée à l’âge. Dans de très nombreux pays, des lois ont été votées<br />
afin d’encadrer le développement des nouvelles technologies de l'information et de la<br />
communication, avec obligation de proposer des solutions accessibles à tous et en particulier aux<br />
déficients visuels. En France, la Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 (Journal officiel de la République<br />
française n° 36 2005) impose d’ici 2015 des normes d’accessibilité très strictes. Par exemple, les<br />
chaînes de télévision devront fournir des programmes en audio-description, les fabricants de boîtiers<br />
ADSL, TNT, satellite, ou les fabricants d’appareils électroniques ou électroménagers devront proposer<br />
des solutions accessibles <strong>pour</strong> leurs produits. Le développement d’interfaces basées sur des<br />
modalités d’interaction non-visuelles adaptées aux déficiences des utilisateurs représente donc un<br />
enjeu important.<br />
Plus spécifiquement, le problème de l’autonomie des déficients visuels dans leurs déplacements est<br />
un problème crucial. Ce manque d’autonomie constitue un frein à leurs vies professionnelle et<br />
personnelle, avec des répercussions sur l’éducation, la culture, la vie associative, etc. Les systèmes<br />
d’informations géographiques sont des dispositifs permettant théoriquement d’augmenter leur<br />
mobilité et autonomie (voir chapitre 2.3.1.4). Parmi ces dispositifs d’aide à la mobilité, il y a les cartes<br />
<strong>interactives</strong> <strong>multimodales</strong>. Il s’agit d’un sujet innovant encore vierge sur certains aspects,<br />
notamment l’utilisation des dalles multitouch qui permettrait l’ajout de nouvelles techniques<br />
d’interaction.<br />
En outre, l’analyse de la littérature montre que nous ne connaissons absolument pas les stratégies<br />
d’exploration tactile des cartes par les non-voyants (ni celles des voyants non plus d’ailleurs). Ces<br />
stratégies sont probablement le reflet de processus cognitifs spatiaux potentiellement différents<br />
entre voyants et non-voyants, entre exploration d’itinéraires ou de plans. Toutes ces connaissances<br />
seraient alors précieuses <strong>pour</strong> concevoir des systèmes utilisables.<br />
Peu de travaux – à l’exception de par exemple Minatani (Minatani et al. 2010) - vont jusqu’à évaluer<br />
l’utilité des cartes <strong>interactives</strong> dans des taches de navigation réelles (aller sur le parcours). Pourtant,<br />
il serait important d’évaluer le transfert d’information entre la carte cognitive élaborée sur un tel<br />
dispositif et son utilisation dans un parcours réel. Ceci reviendrait à évaluer l’utilité des cartes<br />
<strong>interactives</strong> <strong>multimodales</strong> <strong>pour</strong> la cognition spatiale en général, mais aussi <strong>pour</strong> la navigation en<br />
particulier. Il serait par exemple très intéressant d’évaluer l’intérêt et la complémentarité des<br />
informations égocentrées et allocentrées lors de la préparation puis de l’exécution d’un déplacement<br />
réel. Dans ce même cadre, la comparaison entre voyants et non-voyants serait tout aussi<br />
intéressante puisqu’on peut s’attendre, sur la base des travaux de Picard et Pry (Picard et Pry 2009)<br />
avoir des effets différents.<br />
Un autre aspect de recherche particulièrement intéressant concerne la mobilité. Tous les systèmes<br />
existants sont conçus <strong>pour</strong> la préparation d’un itinéraire en amont du fait que les dispositifs utilisés<br />
ne sont pas transportables. Avec l’avancement des technologies, on observe la présence d’interfaces<br />
tactiles dans les téléphones portables ou dans des dispositifs comme l’IPad [3]. Il serait<br />
particulièrement intéressant d’étudier la possibilité de concevoir des cartes <strong>multimodales</strong> portables.<br />
<strong>Cartes</strong> <strong>interactives</strong> <strong>multimodales</strong> <strong>pour</strong> <strong>piétons</strong> <strong>malvoyants</strong> 35