Rapport du jury 2005

III. Exemple de très bonne copie
Défauts
La tension sacré-profane structure grand
nombre de nouvelles de Flannery O’Connor, bien que
cette dernière ait une perspective largement déterminée
par ses convictions religieuses, comme elle l’explique
dans Mysteries and Manners : « mon approche est celle
de l’orthodoxie chrétienne ». Ses nouvelles sont
pourtant le lieu d’un combat entre l’au-delà et l’ici-bas,
combat qui permet de rapprocher les deux notions a
priori antithétiques que sont la prophétie et l’imposture.
En effet, le premier de ces deux termes est ancré dans
la sphère spirituelle et religieuse ; il définit un message
pouvant être porteur de calomnies ou au contraire de
bonnes nouvelles, mais qui n’en reste pas moins vrai.
Le prophète est ainsi celui qui reçoit une parole divine et
la répand pour mettre autrui sur le chemin de la vérité.
Le terme d’imposture semble donc être l’antithèse
parfaite de la prophétie : avec l’imposture, on quitte le
domaine du religieux pour entrer dans la sphère du
profane. De plus, le terme induit l’idée d’une démarche
volontaire visant à répandre un message fallacieux.
Ainsi, les deux notions permettent de s’interroger sur le
décodage et l’interprétation de la parole dans les
nouvelles d’O’Connor, qui oscillent entre le vrai et le
faux, le divin et le païen.
L’intérêt est alors d’envisager les deux pôles de
la parole dans les nouvelles : les personnages et la
narration (la matière même du texte) afin de confronter
les messages issus de ces deux sources énonciatives.
On verra alors que les nouvelles d’O’Connor sont
traversées par différents faisceaux qui organisent les
notions de prophétie et d’imposture selon des schémas
variés : les termes peuvent coexister, mais ils sont
également susceptibles de s’interchanger, ce qui illustre
l’ambivalence du message des nouvelles.
Afin de mieux cerner les enjeux conceptuels de
ces divers mouvements, nous verrons tout d’abord
comment l’imposture et la prophétie sont intimement
liées grâce à la figure du faux prophète qui hante le
texte o’connorien et cristallise la satire de tout un pan de
la société américaine, croyants et non-croyants.
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Qualités
Mise en tension
des termes dès
l’introduction
générale du
sujet.
Utilisation
judicieuse d’un
essai de l’auteur.
Définition du
premier terme en
relation avec la
tension posée au
départ.
Définition du
deuxième terme
en relation avec
le premier.
Dès
l’introduction,
mise en œuvre
la notion de
lecture de la
prophétie.
Distinction entre
les deux niveaux
du récit : récit
diégétique et
narration.