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Tome 1 : Au bord de la tombe

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Si j’avais été à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> mon voisin, j’aurais perçu <strong>la</strong> menace<br />

cachée sous les manières affables.<br />

D’un autre côté, je n’étais ni saoule, ni stupi<strong>de</strong>, ni totalement<br />

inconsciente du danger auquel je faisais face.<br />

— T’as pas dû entendre, dit l’homme d’une voix pâteuse en<br />

posant lour<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> main sur Charlie. J’ai dit que je l’avais vue en<br />

premier.<br />

Charlie ne se départit pas <strong>de</strong> son sourire. Il prit l’homme par le<br />

poignet et le tira hors <strong>de</strong> sa chaise.<br />

— Pas <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> se battre ni <strong>de</strong> faire du grabuge, dit-il en<br />

m’adressant un clin d’œil. On va te jouer à pile ou face, ma chérie.<br />

Je me sens en veine.<br />

Sur ces mots, il sortit du bar en tirant l’homme <strong>de</strong>rrière lui.<br />

Personne ne réagit, ce qui en disait long sur <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> l’endroit.<br />

Je regardai autour <strong>de</strong> moi, indécise. Si j’essayais d’arrêter<br />

Charlie, je me trahirais et je ferais perdre à Bones toute chance <strong>de</strong><br />

trouver Hennessey. Une fois <strong>de</strong> plus. Je ne fis donc rien. Je sirotai<br />

mon verre, en proie à une vague sensation <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>ise. Lorsque<br />

Charlie revint, il avait le même sourire cordial, et il était seul.<br />

— On dirait que j’ai <strong>de</strong> <strong>la</strong> chance ce soir, dit-il. Reste à savoir si<br />

tu vas me rendre encore plus chanceux.<br />

J’essayai <strong>de</strong> localiser un battement <strong>de</strong> cœur à l’extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

boîte, mais le bruit <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle était trop fort. Quoi qu’il ait pu se<br />

passer, c’était terminé. Je ne pouvais rien faire d’autre que<br />

continuer.<br />

— Bien sûr, mon chou. Il me faudrait juste un petit quelque<br />

chose pour m’ai<strong>de</strong>r à payer mon loyer.<br />

Ma voix était cajoleuse, parfaitement détendue à force<br />

d’entraînement. L’histoire du loyer était un hommage à Stéphanie.<br />

C’était morbi<strong>de</strong>, mais tout à fait approprié.<br />

— Il est <strong>de</strong> combien ton loyer, mon cœur ?<br />

— Cent dol<strong>la</strong>rs, gloussai-je en me tortil<strong>la</strong>nt sur ma chaise pour<br />

faire remonter ma robe. Tu ne regretteras pas ta générosité, promis.<br />

Le regard <strong>de</strong> Charlie s’attarda sur mes cuisses, que j’exhibai<br />

généreusement, puis il inspira profondément. Sans tous ces mois<br />

d’entraînement, je n’aurais pu m’empêcher <strong>de</strong> rougir en pensant à<br />

ce qui était en train <strong>de</strong> lui passer par <strong>la</strong> tête.<br />

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