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Tome 1 : Au bord de la tombe

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Je me rappe<strong>la</strong>i soudain que je ne portais rien sous ma robe <strong>de</strong><br />

chambre.<br />

— Laisse-moi une minute.<br />

Après avoir enfilé un pantalon <strong>de</strong> jogging et un tee-shirt, je mis<br />

mes pantoufles et me rendis chez Timmie. Il avait <strong>la</strong>issé <strong>la</strong> porte<br />

ouverte et je sentis l’arôme du café en entrant chez lui. C’était du<br />

Folgers, <strong>la</strong> marque que mes grands-parents buvaient <strong>de</strong>puis<br />

toujours. En un sens, c’était une o<strong>de</strong>ur réconfortante.<br />

— Tiens. (Il me tendit un mug et je m’assis sur un tabouret<br />

<strong>de</strong>vant le comptoir. Nos appartements étaient i<strong>de</strong>ntiques, à part que<br />

celui <strong>de</strong> Timmie contenait <strong>de</strong>s meubles.) Tu prends du <strong>la</strong>it et du<br />

sucre ?<br />

— Oui, merci.<br />

Je l’observai tandis qu’il s’affairait dans sa petite cuisine.<br />

Timmie mesurait un peu moins d’un mètre quatre-vingts, soit<br />

quelques centimètres seulement <strong>de</strong> plus que moi. Il avait les<br />

cheveux blonds et les yeux sombres. Il portait <strong>de</strong>s lunettes et sa<br />

carrure chétive <strong>la</strong>issait encore <strong>de</strong>viner l’adolescent maigrichon qu’il<br />

était encore tout récemment. Pour le moment, mon radar interne<br />

n’avait rien repéré <strong>de</strong> menaçant en lui. Mais jusqu’ici, chaque fois<br />

que quelqu’un m’avait témoigné <strong>de</strong> <strong>la</strong> gentillesse, c’était pour <strong>de</strong>s<br />

raisons beaucoup plus sombres. Danny, pour un petit coup d’un<br />

soir. Ralphie et Martin, pour tenter <strong>de</strong> me violer. Et Stéphanie, pour<br />

me vendre à son patron. Je n’étais pas paranoïaque sans raison. Si,<br />

après avoir bu mon café, je me sentais ne serait-ce que très<br />

légèrement vaseuse, j’enverrais directement Timmie au tapis.<br />

— Alors, Cathy, tu es originaire <strong>de</strong> l’Ohio ? <strong>de</strong>manda-t-il en<br />

jouant ma<strong>la</strong>droitement avec sa tasse.<br />

— J’y ai passé toute ma vie, répondis-je. Et toi ?<br />

Il acquiesça et renversa du café sur le comptoir. Il bondit en<br />

arrière en me jetant un regard furtif, comme s’il avait peur que je le<br />

dispute.<br />

— Désolé, j’ai <strong>de</strong>ux mains gauches. Euh... oui, moi aussi je suis<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> région. De Powell. Ma mère y dirige une banque, et j’ai une<br />

petite sœur qui vient d’entrer au lycée et qui vit encore avec elle. On<br />

n’est plus que trois <strong>de</strong>puis que mon père est mort dans un acci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> voiture. Je ne me souviens même pas <strong>de</strong> lui... Mais tout ça ne<br />

t’intéresse probablement pas. Désolé. Je parle trop.<br />

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