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Comment nous piegent les terroristes - LibertyVox

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situation « illégale » qui incite et oblige <strong>les</strong> jeunes hommes pa<strong>les</strong>tiniens à se battre et<br />

donc à être b<strong>les</strong>sés. L’opinion publique oublie ainsi que l’homme en question est<br />

garde du corps et qu’il sait très bien qui il protège. Plus loin, Bové explique la<br />

progression au milieu des débris, des voitures aplaties par <strong>les</strong> chars, <strong>les</strong> traces de<br />

mitrailleuses partout, <strong>les</strong> portes enfoncées et l’arrivée devant <strong>les</strong> officiers de Tsahal<br />

qui sont en tenue de camouflage. Les négociations pour passer ce premier barrage,<br />

l’évocation de la convention de Genève « presque nez à nez, […]à 20 cm de visage à<br />

visage » 11 , la comparaison avec <strong>les</strong> gendarmes mobi<strong>les</strong> dans une manif’…Tout y est<br />

pour faire du pathos et cela fonctionne.<br />

Comme il est cité plus haut, le militant français ne maîtrise pas l’art de la<br />

guerre et encore moins <strong>les</strong> outils des militaires. Cette méconnaissance le conduit<br />

immanquablement à focaliser son attention sur l’émotion, humainement ressentie sur<br />

une zone de conflit, sans aucune possibilité de recul et de raisonnement. Il dira alors<br />

qu’une chose l’a particulièrement choqué : la disproportion du matériel utilisé avec<br />

« d'un côté des armements massifs, hypersophistiqués, des tonnes de blindage et, de<br />

l'autre, des moyens dérisoires» 12 . L’affrontement « du faible et du fort » ne manquera<br />

pas non plus de susciter l’indignation de l’opinion publique ainsi sensibilisée par le<br />

choix des adjectifs « massifs », « hypersophistiqués» qui s’opposent aux moyens<br />

« dérisoires » des Pa<strong>les</strong>tiniens.<br />

Pourtant, si Tsahal progresse en zone urbaine avec des voitures blindées et des<br />

chars, c’est aussi et surtout pour protéger son personnel. Les obus tirés depuis <strong>les</strong><br />

chars évitent le déplacement de militaires dans une maison ou un immeuble et c’est<br />

nécessaire car beaucoup de maisons sont piégées avec des explosifs puissants et<br />

souvent improvisés. Plusieurs militaires israéliens perdirent ainsi la vie à Jénine, une<br />

vingtaine d’entre eux furent en effet ensevelis sous <strong>les</strong> décombres d’une maison, et <strong>les</strong><br />

soldats venus porter secours à leurs camarades sont tombés en embuscade, pris sous le<br />

feu de tireurs positionnés sur <strong>les</strong> toits avoisinants. Le blindage des véhicu<strong>les</strong> permet<br />

donc dans ce contexte de se déplacer avec un maximum de protection. Si <strong>les</strong><br />

<strong>terroristes</strong> pa<strong>les</strong>tiniens vivent dans le culte de la mort et du martyr (ce qui rend le<br />

blindage inutile), ce n‘est pas le cas des militaires israéliens !<br />

Pour expliquer davantage ce point de vue de la disproportion selon José Bové,<br />

il est nécessaire alors d’expliquer qu’en matière de tactique, chaque camp doit trouver<br />

son avantage. Selon Sun-Tzu (stratège chinois) il faut projeter l’image du fort quand<br />

on est faible et l’image du faible quand on est fort. Cela induit en erreur l’ennemi et<br />

cela permet de l’attaquer au moment où il ne s’y attend pas (quand il <strong>nous</strong> croit faible)<br />

ou de ne pas être attaqué par peur de subir trop de pertes (quand il <strong>nous</strong> croit fort). Le<br />

déploiement de blindés permet de protéger <strong>les</strong> soldats de Tsahal et de pouvoir afficher<br />

la supériorité qui démotivera <strong>les</strong> combattants <strong>terroristes</strong>. Dans le cas de Jénine, <strong>les</strong><br />

blindés assuraient surtout la protection lors des déplacements. Ce qui ne choque pas<br />

José Bové, c’est l’utilisation du martyr des combattants <strong>terroristes</strong>. Visiblement, selon<br />

lui, <strong>les</strong> soldats de Tsahal auraient dû s’exposer davantage et prendre moins de<br />

précautions pour leur sauvegarde. La vraie disproportion se trouve là. Nous verrons<br />

plus loin le sophisme « Non Causa, Pro Causa » qui consiste à mélanger la cause et<br />

<strong>les</strong> effets, notamment en pratiquant l’omission. Un terroriste se fait exploser le 27<br />

Mars 2002 dans un hôtel de Netanya, tuant 29 personnes dont des rescapés des camps<br />

de concentrations nazis, et faisant 140 b<strong>les</strong>sés. José Bové n’en parle pas. Pourtant le<br />

terroriste a assassiné des civils non armés, donc sans défense et sans protection, dans<br />

un restaurant (donc pas sur une zone de guerre) en train de fêter la Pâque juive (donc<br />

11 Le Monde, 2 avril 2002<br />

12 Le Monde, 2 avril 2002

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