Fiches résumées <strong>de</strong>s propositions r<strong>et</strong>enues en 2005 41
Subvertir/Réparer, une fonction paradoxale dévolue à l’art <strong>et</strong> à l’<strong>architecture</strong> 42 Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche n° 2 Responsable scientifique : Henri-Pierre JEUDY chargé <strong>de</strong> recherche au CNRS/LAIOS, 13 rue Mandar - 75002 Paris Tél. : 01 42 36 81 11 Mail : henri-pierre.jeudy@club-intern<strong>et</strong>.fr Organisme <strong>de</strong> rattachement : GAIA groupe d’Analyse Idiosyncrasie <strong>et</strong> Architecture 13 rue Mandar - 75002 Paris Tél. : 01 42 36 81 11 Mail : henri-pierre.jeudy@club-intern<strong>et</strong>.fr Membres <strong>de</strong> l’équipe Marc ABELES, anthropologue, directeur d’étu<strong>de</strong>s à l’EHESS, directeur <strong>de</strong> recherche au CNRS/LAIOS Pao<strong>la</strong> BERENSTEIN-JACQUES, architecte, professeur à l’université <strong>de</strong> Salvador <strong>de</strong> Bahia. Olivier JEUDY, docteur en esthétique, enseignant à l’ENSA <strong>de</strong> Paris-La-Vill<strong>et</strong>te. > Obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition A notre époque <strong>et</strong> pour les temps futurs, l’art, au lieu d’exercer une fonction subversive, aurait un rôle <strong>de</strong> “liaison”, <strong>de</strong> “réparation”, <strong>et</strong> l’<strong>architecture</strong>, celui <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong>s monuments à <strong>la</strong> mémoire vivante <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> catastrophes. Disons qu’il s’agit là d’une tendance forte, on ne peut pas <strong>la</strong> généraliser. Comment l’art se représente encore le fait d’être luimême une prise <strong>de</strong> risque ? Bien <strong>de</strong>s artistes continuent à se représenter <strong>la</strong> sécurité comme une limite arbitraire imposée à <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> création. Seulement, aujourd’hui, c<strong>et</strong>te opposition entre <strong>la</strong> normativité <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> sécurité qui masquerait le contrôle du pouvoir politique sur <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> création <strong>et</strong> le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’expression artistique libre, c<strong>et</strong>te opposition là ne se présente plus d’une manière qui légitimerait, d’une manière très générale, l’esprit <strong>de</strong> subversion <strong>de</strong>s artistes. Quelle représentation du risque est <strong>de</strong>venue une composante <strong>de</strong>s créations <strong>et</strong> <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s d’art, d’<strong>architecture</strong> ou <strong>de</strong> paysage ? Si on considère par exemple que les “lieux indéterminés” (friches industrielles ou autres espaces du même genre) sont <strong>de</strong>s “espaces à risque“ ce n’est pas seulement du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation sécuritaire, mais aussi <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l’audace <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s qui s’y accomplissent. C<strong>et</strong>te ambiguïté ne peut être éludée, c’est elle qui est à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion même <strong>de</strong> <strong>la</strong> création dans l’espace urbain. Il semble alors nécessaire d’analyser comment, <strong>de</strong> plus en plus, <strong>la</strong> création elle-même, dans <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s, se mesure à une pareille ambiguïté. Les nouveaux espaces d’exposition <strong>de</strong> l’art contemporain, même s’ils se conforment aux normes sécuritaires, ont besoin <strong>de</strong> montrer publiquement <strong>et</strong> par <strong>de</strong>s signes tangibles, comme au Pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> Tokyo à Paris, une “atmosphère <strong>de</strong> risques”.