24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse
24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse
24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />
ABONNEMENTS<br />
Trois mois Six mois Un an<br />
Haute-Garonne et départements limitrophes. . . 8 fr. 11 fr. 80 fr.<br />
7 fr. 1S fr. 84 fr.<br />
Départements non limitrophes<br />
10 fr. 20 fr. 40 fr.<br />
1<br />
Etranger (Union postale)<br />
Les abonnements parfont <strong>de</strong>s 1" et 16 <strong>de</strong> chaque mois ot sont p^ablss d avance<br />
Touu'<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> changement Aadvesse. dot^c wïcanwaunec <strong>de</strong> W cciMnu*<br />
PRES<br />
flfe —<br />
Organe cjnotidioii. cio Défense Sociale et» I^eligieuise<br />
RÉDACTION ET ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, rue Roquelaine, 25<br />
Lot, Aveyron, Corrèze Cantal<br />
Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />
Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne<br />
ÉDITIONS RÉGIONALES<br />
Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />
Haute-Garonne, Ariège<br />
Edition du matin spéciale à <strong>Toulouse</strong><br />
LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />
ANNONCES & RECLAMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />
Les annonces et réclames, faits divers ot locales sont reçus dans nos bureaux,<br />
», rue Roquelaine ; â l'Agence Canot, M, ruo Alsace-Lorraine, à <strong>Toulouse</strong> ; chez nos correspondants,<br />
ainsi que dans toutes les agences <strong>de</strong> publicité <strong>de</strong> Taris, <strong>de</strong>s département»<br />
et <strong>de</strong> l'étranger<br />
FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Lundi <strong>24</strong> <strong>Janvier</strong> 189U. 8' Année. — î\° 2114. Bureaux à Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au<br />
Bravo et Merci !<br />
On a lu les inci<strong>de</strong>nts ignobles qui se<br />
sont produits hier à la Chambre <strong>de</strong>s<br />
députés.<br />
On discutait l'interpellation Cavaignac.<br />
Et tout s'était passé courtoisement<br />
entre les divers orateurs, dont les discours<br />
aboutissaient d'ailleurs à cette<br />
conclusion unique : Dreyfus est coupable.<br />
Lorsque Jaurès est venu déverser à<br />
la tribune toute la haine que nourrit le<br />
parti socialiste contre notre armée nationale.<br />
En d'autres termes, le député socialiste<br />
qui fait nommer ses cousins souspréfets<br />
et fait crever <strong>de</strong> faim les travailleurs<br />
auxquels il s'intéresse, a réédité<br />
en l'aggravant la lettre infâme du<br />
Napolitain Zola.<br />
« Nous avons un état-major composé<br />
<strong>de</strong> misérables, <strong>de</strong> faussaires, <strong>de</strong> jésuites<br />
menteurs et traîtres. »<br />
Alors, comme le prési<strong>de</strong>nt JJiïsson<br />
qui est <strong>de</strong> mèche, laissait ce sinistre<br />
farceur écouler tranquillement son venin,<br />
un homme <strong>de</strong> la droite s'est levé,<br />
qui a traduit d'un mot, — très parlementaire<br />
d'ailleurs, le sentiment <strong>de</strong> tous<br />
les bons Français.<br />
S'adressant à M. Jaurès, M. <strong>de</strong> Bernis,<br />
le vaillant député <strong>de</strong> Nimes, s'est<br />
écrié :<br />
« Mais vous vous faites les défenseurs<br />
du syndicat Dreyfus. » ..<br />
Le mot était peut-être dur.<br />
Etait-il exagéré? N'était-il pas mérité<br />
?<br />
Il a, dans tous les cas, touché juste,<br />
car aussitôt tous ceux qu'il visait se<br />
sont précipités sur M. <strong>de</strong> Bcrnis et l'un<br />
d'eux, Gérault-Richard, l'a brutalement<br />
frappé, pendant que Jaurès, du haut <strong>de</strong><br />
la tribune, lui criait : « Vous êtes un<br />
lâche ! »<br />
On sait ce qui s'est passé ensuite.<br />
Comment <strong>de</strong> Bernis, dédaignant l'agression<br />
brutale <strong>de</strong> Richard, qui ne relevait<br />
que <strong>de</strong> la police correctionnelle,<br />
s'est précipité sur Jaurès et l'a violemment<br />
frappé au visage... et <strong>de</strong> l'autre<br />
côté !<br />
On essaie maintenant <strong>de</strong> faire croire<br />
que Bernis a frappé Jaurès par <strong>de</strong>rrière.<br />
Quand on sait comment est construite<br />
la tribune <strong>de</strong> la Chambre, cette thèse<br />
paraît souverainement ridicule car la<br />
tribune n'a pas d'escalier <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière.<br />
Mais c'est là un détail sans importance.<br />
Bernis avait été offensé d'abord, dans<br />
ses fils qui sont soldats, dans ses frères<br />
qui sont soldats, comme il a été soldat<br />
lui-même, dans ses •sentiments patriotiques.<br />
11 n'avait donc pas à hésiter.<br />
En somme, voilà un mois que tout ce<br />
mon<strong>de</strong> révolutionnaire et dreyfusistc<br />
bave sur l'armée sans qu'aucune botte<br />
se lève, sans qu'aucune main s'abatte;<br />
. Bernis a joué hier un rôle tout indiqué,<br />
vengeant à la fois sa famille et la<br />
: gran<strong>de</strong> famille nationale, le drapeau,<br />
l'armée, la patrie.<br />
Et que l'on ne vienne pas nous parler<br />
<strong>de</strong> violences intempestives.<br />
Comment, on ne peut pas ouvrir la<br />
bouche, à l'cxtréme-gauche, sans vomir<br />
les plus violentes provocations ,<br />
les plus ordurières injures, et l'on<br />
s'étonne qu'à la fin un homme <strong>de</strong> cœur<br />
sang versé en commun, <strong>de</strong> tous les sacrifices<br />
consentis ensemble, <strong>de</strong> toutes<br />
lesjoieset<strong>de</strong> toutes les larmes françaises.<br />
On voulait hier gillotiner la France,<br />
en jetant dans les esprits cette semence<br />
<strong>de</strong> défiance qui fait germer les déroutes<br />
et les trahisons et prépare, selon l'expression<br />
<strong>de</strong> M. Méline, <strong>de</strong> nouvelles<br />
éditions <strong>de</strong> la Débâcle.<br />
Vous avez protesté, protesté violemment.<br />
Soit.<br />
On ne défend pas sa mère outragée<br />
avec <strong>de</strong>s madrigaux.<br />
Et tous ceux qui aiment la vieille<br />
France aussi bien que ceux qui ont l'amour<br />
<strong>de</strong> la nouvelle, vous crieront :<br />
« Bravo ! et merci !<br />
Jules RlBÈS-MÉRY.<br />
Millerand est-il Juif ?<br />
Millerand écrivait, hier, dans la.Petite<br />
République :<br />
Vantisémitisme est à la fois répugnant et<br />
ridicule s'il se borne à la résurrection <strong>de</strong>s<br />
guerres <strong>de</strong> religion au profit <strong>de</strong> la sacristie<br />
contre la synagogue.<br />
que ceux-là, et pas les autres, les plus coupables.<br />
Ce l'ut l'argument décisif.<br />
Or. à quoi ne s'expose-t-on pas en ne déférant<br />
à la Cour d'assises que les articulations<br />
les moins graves <strong>de</strong> Zola ?<br />
Le jury ne sera-t-il pas tenté <strong>de</strong> répondre<br />
: « Comment voulez-vous que je punisse<br />
les diffamations portées contre le <strong>de</strong>uxième<br />
conseil <strong>de</strong> guerre, le moins important,<br />
quand vous n'avez pas le courage <strong>de</strong> me<br />
déférer celles, autrement sanglantes, contre<br />
le premier conseil <strong>de</strong> guerre ? Puisqu'il y a<br />
impunité pour celles-ci, qu'il y ait impunité<br />
pour toutes ! »<br />
Et si par malheur, par honte, il y avait<br />
un acquittement, — car enfin, on ne saurait<br />
répondre <strong>de</strong> rien et le jury est tiré au sort ?<br />
Je n'y peux penser qu'avec un frisson.<br />
Le jury, c'est la nation.<br />
Le conseil <strong>de</strong> guerre, c'est l'armée.<br />
Voyez-vous la nation refusant <strong>de</strong> venger<br />
l'armée ?<br />
C'est effroyable.<br />
Et tout cela, par la faute, par la lâcheté,<br />
par la veulerie d'un gouvernement à qui<br />
d'anciens officiers comme Montfort et <strong>de</strong><br />
Mun apportent le concours empressé <strong>de</strong><br />
leur vote servile !<br />
Aussi, le journal poursuivi dans <strong>de</strong> si<br />
étranges conditions, ricane et exulte <strong>de</strong> ce<br />
qui nous afflige douloureusement.<br />
Il a raison <strong>de</strong> se réjouir.<br />
Devant lui se dérobe et fuit un gouvernement<br />
tout entier à qui la France inconsciente<br />
a eu la folie <strong>de</strong> confier, en dépôt,<br />
l'honneur <strong>de</strong> son armée !<br />
Ah ! il est bien placé, l'honneur <strong>de</strong><br />
l'armée 1<br />
jusqu'au général Zurlin<strong>de</strong>n, que <strong>de</strong><br />
figures curieuses ! C'est l'an IX, Junot,<br />
général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, — rue <strong>de</strong>s Champs-<br />
Elysées, n- 3 ; — c'est 1805 et 1806,<br />
S. A. S. Mgr le prince Joachim Murat,<br />
duc <strong>de</strong> Clèves et <strong>de</strong> Berg, amiral,<br />
maréchal <strong>de</strong> l'Empire, lieutenant <strong>de</strong><br />
S. M. l'Empereur et Roi ; puis c'est<br />
encore Junot, mais cette fois duc d'Abrantès,<br />
colonel général <strong>de</strong>s hussards,<br />
premier ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> camp <strong>de</strong> l'Empereur,<br />
grand'eroix <strong>de</strong> l'ordre impérial <strong>de</strong> la<br />
Réunion ; — c'est le général comte<br />
I lulin, c'est le comte <strong>de</strong> Rochechouart ;<br />
Aupick, qui fut ambassa<strong>de</strong>ur, et Dulac,<br />
et Soumain, et Montaudon...<br />
Mais le plus extraordinaire <strong>de</strong> tous<br />
nous est donné par la pério<strong>de</strong> révolutionnaire<br />
et a nom : François Hanriot,<br />
ce gabelou <strong>de</strong>venu général, — le citoyen<br />
Hanriot, général divisionnaire<br />
<strong>de</strong> la dix-septième division et général<br />
en chef <strong>de</strong> la force arm4e <strong>de</strong> Paris,<br />
comme le désignait l'Almanach national<br />
<strong>de</strong> l'an II.<br />
Cet Hanriot est absolument hors <strong>de</strong><br />
pair. Ses ordres généraux ne seront jamais<br />
égalés : ils synthétisent toute la<br />
redondance, toute la sensiblerie, toute<br />
la facon<strong>de</strong> révolutionnaires.<br />
Ses proclamations seraient toutes à<br />
citer ; nous en détachons ce sixain.<br />
En voici une du 5 pluviôse an II<br />
(jour du Taureau) :<br />
« Le général invite ses frères les canoniers<br />
à avoir une tenue uniforme :<br />
je voudrois aussi que, lorsqu'ils font<br />
une manœuvre, qu'ils ayent le soin <strong>de</strong><br />
pointer sur un objet déterminé : un canon<br />
«ist à un canonier ce qu'un bon fusil<br />
est à un bon chasseur. »<br />
» Du 7 Pluviôse An II (Jour <strong>de</strong><br />
les citoyens, les magistrats, la force armée<br />
s'y sont rendus tous à la fois, tous<br />
ont travaillé, l'incendie a été éteinte en<br />
très peu <strong>de</strong> tems : Sous l'ancien régime<br />
le feu auroit duré plusieurs jours ; sous<br />
le régime <strong>de</strong>s hommes libres, le feu n'a<br />
pas duré plus d'une heure. Quelle différence<br />
! L'homme libre vole <strong>de</strong> luimême<br />
au secours <strong>de</strong>s malheureux et<br />
n'a pas besoin d'être commandé.<br />
» Le service général à l'ordinaire.<br />
» HANRIOT, commandant général. »<br />
Après celui-là, je n'ose en transcrire<br />
un autre.<br />
Virgile JOSZ.<br />
PAR FIL SPECIAL<br />
NOUVELLES MILITAIRES<br />
Paris, 23 janvier.<br />
M. d'Amboix <strong>de</strong> Larbout, colonel d'infanterie<br />
breveté hors cadres, chef d'état-major<br />
du 5e corps d'armée, esc nommé au gra<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> et nomme au comman<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong> la 41e briga<strong>de</strong> d'infanterie et<br />
subdivisions <strong>de</strong> région <strong>de</strong> Brest etQuimper,<br />
à Quimper.<br />
LES POURSUITES<br />
Contre les frères Dreyfus<br />
ete dirigées par les curés. Que les curés se méfient,<br />
a-t-il ajouté. Un jour viendra où l'on dé*<br />
durera leurs soutanes Dour en l'aire <strong>de</strong>s drapeaux<br />
noirs.<br />
La réunion s'est terminée aux cris <strong>de</strong> : « Vivé<br />
1 anarchie ! A bas la patrie ! A bas l'armée ! •<br />
Au <strong>de</strong>hors, aucun cri' n'a été pousse.<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le duel entre M. Vervoort, du Jour, et M.<br />
Pierre Lefèvre, du Rappel, va avoir lien nr<br />
sera suivi d'une rencontre entre M. Vervoort<br />
et M.Henri Fouquier, toujours pour la même<br />
affaire.<br />
Enfin il y a eu échange <strong>de</strong> témoins, également<br />
pour polémique <strong>de</strong> presse au sujet <strong>de</strong>.<br />
l'affaire Dreyfus entre M. Massard, <strong>de</strong> ia Patrie,<br />
et Georges Collet, du journal Les Droits<br />
<strong>de</strong> l'Homme.<br />
Anglais et Français en Afrique<br />
Paris, 23 janvier.<br />
D'une dépêche <strong>de</strong> Liverpool au Temps, il<br />
résulte que l'Angleterre aurait admis en<br />
principe ie bien fondé <strong>de</strong> la réclamation <strong>de</strong><br />
la France concernant la création d'un port<br />
français dans le moyen Niger. Ce serait" un<br />
débouché à la colonie du Dahomey. C'était là<br />
le point le plus délicat du différend angiofrançais<br />
dans l'ouest africain.<br />
an voulu venger les unes et les autres?<br />
( Qu'un vieux français tel que Bernis<br />
Les Droits <strong>de</strong> l'homme disent à ce<br />
propos :<br />
M. Millerand est-il sémite ?<br />
M. Millerand est-il antisémite f<br />
A cette double question, nous allons essayer<br />
<strong>de</strong> répondre.<br />
Sémite ? M. Millerand aurait les meilleures<br />
raisons du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'être. Sa mère<br />
était israélite, et, enfant, il fréquenta les<br />
synagogues où son attitu<strong>de</strong> recueillie et son DOUMER VOIT CES DAMES<br />
maintien charmaient les plus sévères rabbins.<br />
* ' " - •<br />
Plus tard le jeune Eliacin Millerand, espoir<br />
<strong>de</strong> la famille, trouvait, chez l'un <strong>de</strong>s<br />
siens le bijoutier Cahen, les plus précieux<br />
conseils et les meilleurs exemples. " Il était<br />
alors si docile, se montrait si bon neveu que<br />
le bijoutier l'en récompensait un jour en "lui<br />
donnant une superbe chevalière que M. Millerand,<br />
dont les doigts ont grossi <strong>de</strong>puis ne<br />
porte plus maintenant. Du reste la bague<br />
était en toc, comme l'étaient toutes celles<br />
qui provenaient <strong>de</strong> la même maison, et M.<br />
Millerand répudie à cette heure le faux.<br />
Il n'y a plus que son socialisme qui nous<br />
paraisse être en doublé.<br />
Non, M. Millerand-Cahen, vous n'êtes plus<br />
socialiste, si vous l'avez jamais été ; vous<br />
n'êtes non plus sémite ou antisémite ; vous<br />
êtes ce que" sont beaucoup <strong>de</strong> gens que vous<br />
coudoyez chaque jour et pour lesquels jusqu'à<br />
présent vous n'aviez pas eu assez d'anathèmès,<br />
vous êtes un repu !<br />
11 vous faudra dorénavant réserver vos<br />
belles qualités, celles que l'on <strong>de</strong>vinait à la<br />
synagogue dans le jeune Kliacin Millerand-<br />
Cahen, pour surveiller ia construction <strong>de</strong><br />
vos immeubles à Paris et ailleurs et en augmenter<br />
le rapport.<br />
Allez assurer vos rentrées, monsieur Mil<br />
lerand-Cahen !...<br />
Le socialisme <strong>de</strong> M. Millerand, ses<br />
tira<strong>de</strong>s contre le capital et le capitalisme<br />
nous avaient toujours paru sonner<br />
faux. Tout s'explique aujourd'hui<br />
c'était en doublé.<br />
PROCES AU RABAIS<br />
A propos du procès intenté à Zola car le gé<br />
néraî Billot, à l'a suite <strong>de</strong> l'article où " les juges<br />
du premier et du second conseil <strong>de</strong> guerre ont<br />
été mis en cause, M. <strong>de</strong> Cassagnac du:<br />
Ainsi donc, on peut tant qu'on voudra,<br />
et librement, traîner sur la claie les juges<br />
du premier conseil <strong>de</strong> guerre, qui condamna<br />
Dreyfus.<br />
Celui-là, on le livre à la ban<strong>de</strong> judteoradicale.<br />
Ils serviront d'otages: qu'on les hue,<br />
qu'on les souille, qu'on les assomme 1<br />
Ça ne compte pas.<br />
Ne comptent non plus ni les généraux, ni<br />
l'état-ma jor : qu'on les engueule !<br />
Il n'y a que le <strong>de</strong>uxième conseil <strong>de</strong> guerre<br />
qu'on protège, parce qu'il acquitta Esterhazy,<br />
et qu'acquitter Esterhazy est moins<br />
roi<strong>de</strong> que condamner Dreyfus.<br />
n'ait pas pu supporter plus longtemps, Haro sur cëùx qui condamnèrent Drev-<br />
sans les relever, les pantalonna<strong>de</strong>s d'un fusl<br />
Jaurès ?<br />
Eh bien ! nous sommes <strong>de</strong> ceux qui<br />
errons bravo à Bernis.<br />
Et nous lui disons : « Yous avez bien<br />
fait, en présence <strong>de</strong> ce ministre hésitant,<br />
<strong>de</strong> ce centre avachi, <strong>de</strong> cette gauche<br />
louche, jouant l'année <strong>de</strong> la France<br />
sur une mesquine question do porteleuilles,<br />
<strong>de</strong> venger l'année outragée. »<br />
Seuls, ceux qui n'ont rien dans le<br />
cœur, ni dans le ventre pourront vous<br />
condamner.<br />
Mais vous avez répondu d'avance à<br />
leur condamnation, en disant qu'il y<br />
avait assez longtemps que nous étions<br />
les guillotinés.<br />
Nous, Bernis. passe encore.<br />
Mais on voulait hier guillotiner l'iionfleur<br />
national, le drapeau, le passé glorieux,<br />
le chauvinisme qui n'est en délijlitive<br />
que la somme accumulée <strong>de</strong><br />
*ous nos héroïsnics, <strong>de</strong> toutes nos victoires,<br />
<strong>de</strong> toutes nos gloires, <strong>de</strong> tout le<br />
J<br />
On lit dans le Journal <strong>de</strong>s Débats :<br />
Le <strong>de</strong>rnier numéro du Courrier <strong>de</strong> Saigon<br />
nous apporte ia <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fêtes données<br />
en cette ville à l'occasion <strong>de</strong>s récents l' Amadouvicr)<br />
voyages <strong>de</strong> l'empereur d'Annam et du roi<br />
<strong>de</strong> Cambodge. Ces solennités, qui ont duré<br />
» ORDRE GENERAL<br />
huit jours, n'ont rien eu <strong>de</strong> très particu- » Citoyens, je vais sur-le-champ donlièrement<br />
cochinchinois ; célébrées sur les<br />
ner <strong>de</strong>s ordres pour procurer une ca-<br />
bords <strong>de</strong> la Seine, elles n'eussent été ni plus<br />
officielles ni plus administratives. 11 y a eu potte à la sentinelle extérieure du poste<br />
d'abord, pour les fonctionnaires, c'est-à-dire du comité <strong>de</strong> surveillance du départe-<br />
pour une forte partie <strong>de</strong> la population, un ment <strong>de</strong> Paris.<br />
congé général, èt ce numéro au programme<br />
» Je me propose d'aller embrasser<br />
n'a pas été le moins goûté. On a montré au<br />
peuple <strong>de</strong>s cortèges, <strong>de</strong>s défilés, <strong>de</strong>s para- mes frères du 31 May.<br />
<strong>de</strong>s militaires, <strong>de</strong>s retraites aux flambeaux. » Salut, amitié et fraternité.<br />
Les notabilités ont été conviées à <strong>de</strong>s récep- » Le général en chef <strong>de</strong> Paris,<br />
tions, <strong>de</strong>s dîners et <strong>de</strong>s bais. Le menu <strong>de</strong>s<br />
festins, patriotiquement conforme aux plus<br />
» HANRIOT. »<br />
vieilles traditions <strong>de</strong> la maison Potel, com- Et celui-ci :<br />
portait jusqu'à <strong>de</strong>s « cèpes du Périgord » ;<br />
il n'eût en rien différé <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s banquets « Du 23 Pluviôse An II {Jour du<br />
parisiens si, par une délicate flatterie à Chien<strong>de</strong>nt.)<br />
l'adresse <strong>de</strong> ses hôtes royaux, le Vatel <strong>de</strong><br />
» ORDRE GÉNÉRAL<br />
Saigon n'eût imaginé <strong>de</strong> servir, après la<br />
« coupe <strong>de</strong> l'Hué glacée aux fruits », <strong>de</strong>s » J'invite mes frères d'armes à rem-<br />
« faisans <strong>de</strong> l'An nain truffés » et un « turplacer aux portes <strong>de</strong>s corps-<strong>de</strong>-gar<strong>de</strong><br />
ban <strong>de</strong> jambon à la Norodom ». L'un <strong>de</strong>s<br />
dîners a été suivi d'un feu d'artifice et du les arbres morts par <strong>de</strong>s arbres vivants ;<br />
lancement d'une montgolfière. Une autre cette petite cérémonie doit se faire sans<br />
soirée, la plus brillante <strong>de</strong> toutes, s'est ter- faste et sans orgueil, mais avec cette<br />
minée par un gala au Grand-Théâtre. fièreté républicaine qui épouvante les<br />
Pour s'y rendre, l'empereur d'Annam était<br />
précédé d'une troupe dé vingt-quatre lihas, tyrans et plaît à tous les amis <strong>de</strong> l'Ega-<br />
assez beaux hommes dont le costume habilité.tuel est <strong>de</strong>s plus simples : « Une pelote <strong>de</strong> » Le service général à l'ordinaire,<br />
ficelle, dit le" journal, habillerait" tout une etc.. »<br />
famille. » 11 était, en outre, escorté par l'impératrice,<br />
par ses frères et par une suite Le 27 Floréal (Jour <strong>de</strong> la Civette), il<br />
nombreuse, qui ne comprenait pas moins <strong>de</strong> fait afficher ceci :<br />
vingt attaches, quatre mandarins, quatre<br />
suivantes, neuf serviteurs. Les vingt atta- ORDRE GÉNÉRAL DU COMMANDANT<br />
chés à la personne royaie comprenaient <strong>de</strong>ux<br />
HANRIOT<br />
hiep-lanh thi-vé (porteurs <strong>de</strong>s sabres du roi);<br />
— huit thi-vé, dont un pour. le service <strong>de</strong> « Hier, un gendarme <strong>de</strong> la 29<br />
table, un pour la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habits, un pour<br />
la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « théière », <strong>de</strong>ux pour les<br />
éventails, un pour les chaussures, un pour<br />
la boite à bétel, un pour la mèche à feu et<br />
le crachoir, — quatre thai-giam ou eunuques;<br />
— un mé<strong>de</strong>cin ; — <strong>de</strong>ux can-tin, secrétaires<br />
peur la cassette royale; — trois<br />
thicong-thien, ou cuisiniers du roi.<br />
Tout ce mon<strong>de</strong> assista avec l'empereur à<br />
la soirée <strong>de</strong> gala et parut prendre un vif<br />
niaisir au spectacle qui se composait d'un<br />
acte <strong>de</strong> Lackmé et d'un acte <strong>de</strong> Carmen séparés<br />
par un intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> « danse serpen<br />
Une ». Les trois parties du programmé ont<br />
été accueillies avec la même faveur et l'on a<br />
remarqué, pendant l'audition <strong>de</strong> Carmen, un<br />
si vif enthousiasme parmi les dignitaires annamites<br />
que « personne ne se" serait cru<br />
à 4,500 lieues du boulevard <strong>de</strong>s Italiens ».<br />
Et que personne ne se plaigne, car o'est « Entre les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers actes, ajoute en<br />
la cote mal taillée, l'arrangement à l'amia- terminant le Courrier <strong>de</strong> Saigon, M. Double<br />
avec les .juifs.<br />
mer est allé saluer toutes les dames oui se<br />
On partage en frères l'honneur <strong>de</strong> l'ar- trouvaient dans les loges.<br />
mée française.<br />
Et pendant ce temps-là, on massa-<br />
On coupe la poire en <strong>de</strong>ux et à la bonne<br />
franquette.<br />
crait nos nationaux à Haï-Kong.<br />
On abandonne aux juifs le premier con-<br />
C'est parfait.<br />
seil <strong>de</strong> guerre, le seul qui les intéresse, le<br />
seul qui les gène, puisqu'il.a envoyé Drey-<br />
«IMMÔII2<br />
fus à l'ile du Diable.<br />
Et on se reservo l'autre, dont les responsabilités<br />
sont moindres.<br />
Salomon n'eût pas mieux jugé.<br />
Oui, mais, en commettant eell*inl'amie à<br />
l'endroit <strong>de</strong> l'armée — qui est une, qui est UN GOUVERNEUR DE PARIS<br />
un bloc, et dans laquelle on n'a pas le droit Voilà à Paris un gouverneur nou-<br />
d'établir <strong>de</strong>s distinctions aussi criminelleveau. A parcourir la liste <strong>de</strong>s anciens,<br />
ment injustes, — a-t-on rélléchi à ce qui on passe une singulière revue, et les<br />
pourrait en résulter ?<br />
noms se succè<strong>de</strong>nt, apportant avec eux<br />
L'exemple du récent procès du Panama,<br />
les souvenirs et les évocations. Depuis<br />
est, il donc déjà perdu, en ci' pays <strong>de</strong> légère<br />
té et.<br />
cent ans seulement, <strong>de</strong>puis ce Louis-<br />
d'oubli 7<br />
Pourquoi le jury a-t-il acquitté la <strong>de</strong>rïimoléon <strong>de</strong> Cossé, duc <strong>de</strong> Brissaç,<br />
nière oharretteâes panamistes? pair et grand panetier <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>r-<br />
Parce qu'on n'avait conduit <strong>de</strong>vant lui nier eoouvernéur nommé par Louis XVI,<br />
e L'EljROPE M EXTRÊME-ORIENT<br />
Toulon, 23 janvier.<br />
Les travaux d'armement du Vauban pour<br />
l'Extrême-Orient sont poussés avec la plus<br />
gran<strong>de</strong> activité. Le 5e dépôt a reçu l'ordre<br />
<strong>de</strong> préparer d'extrême urgence l'équipage<br />
<strong>de</strong>. ce navire. L'embarquement aura lieu <strong>de</strong>main<br />
soir. Les munitions seront prêtes le<br />
1<br />
Pari*. 23 janviap.<br />
Nous apprenons, dit la Libre Parole, que Mme<br />
Sandherr, veuve du colonel que Mathieu Dreyfus<br />
a voulu corrompre à prix d'argent au moment<br />
du orocès <strong>de</strong> son frère ie traître, se propose<br />
d'intervenir à titre <strong>de</strong> partie civiie aux poursuites<br />
que le juge d'instruction Bertuius est chargé<br />
d'exercer par le parquet. Kile a confié à M-<br />
Charles Virant, lé soin <strong>de</strong> défendre ia mémoire<br />
<strong>de</strong> son mari contre le syndicat.<br />
LES DES<br />
Paris, 23 janvier.<br />
On lit dans les Droits <strong>de</strong> l'Homme, organe<br />
du Syndicat :<br />
Eh bien ! nous vouions, nous, que M. Méline<br />
sache que la campagne durera et que s'il fait <strong>de</strong>s<br />
lois contre les hommes qui s'attachent manifestement<br />
à la défense du droit, ces lois, avec dédain,<br />
ils les violeront.<br />
division<br />
a jeté à terre, il était midi trois<br />
quarts, rue <strong>de</strong> la Verrerie, au coin <strong>de</strong><br />
celle Martin, un vieillard ayant à la<br />
main une becquille pour l'ai<strong>de</strong>r à supporter<br />
sa vieillesse. Cette atrocité révolte<br />
l'homme qui pense et qui connaît<br />
ses <strong>de</strong>voirs. Malheur à celui qui ne sait<br />
pas respecter ia vieillesse, les lois <strong>de</strong><br />
son pays, et qui ignore ce qu'il se doit<br />
à lui-même et à la société entière ! Ce<br />
gendarme prévaricateur, pour avoir<br />
manqué à ce qui est respectable, gar<strong>de</strong>ra<br />
les arrêts jusqu'à nouvel ordre.<br />
» Le service général, etc.. »<br />
Puis cette proclamation, qui n'est pas<br />
sans saveur, non plus :<br />
La présence <strong>de</strong> 1* troupe<br />
Non**avons dit que, mandée on ne sait par qui,<br />
la troupe était venue pour rétablir l'ordre et sé-<br />
parer les combattants.<br />
Sur la protestation d'un certain nombre <strong>de</strong> dé-<br />
putés, lés soldat» furent renvoyés à leur poste.<br />
On assure aue si l'inci<strong>de</strong>nt n'est pas éclairci,<br />
M. Pourquoi-y" <strong>de</strong> Boisserin questionnera lo mi-<br />
nistre sur la présence <strong>de</strong> la force armée dans les<br />
couloirs.<br />
IfcLes journaux radicaux du matin et du so'.r se<br />
montrent tics inquiets <strong>de</strong> ia subito invasion d9<br />
ia troupe dans les couloirs intérieurs pendant<br />
la bagarre d'hier et iU <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt avec colère<br />
qui s'est permis <strong>de</strong> la man<strong>de</strong>r.<br />
Les journaux opportunistes sont plus réservés,<br />
mais ils semblent considérer l'inci<strong>de</strong>nt sans le<br />
moindre enthousiasme.<br />
Nous avons annoncé que M. Pourquery <strong>de</strong><br />
Eolssetin avait l'intention <strong>de</strong> soulever à,"ce sujet<br />
un inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> tribune, qu'il renonce ou non à<br />
ton intention, il semble bien qu'il y aura quel-<br />
ouo chose.<br />
A noter ouo si un spectateur a crié, hier, <strong>de</strong>s<br />
tribunes: «Vivo l'empereur! »... d'autres ont<br />
crié : « Vive le sabre I » ; ce n'est peut-être pas<br />
ce qui inquiète ie moins les opportunistes ou les<br />
radicaux."<br />
Les réunions du bureau<br />
Après les inci<strong>de</strong>nts tumultueux <strong>de</strong> la séance<br />
le bureau s'est réuni <strong>de</strong>ux fois, Il n'a oas été pris<br />
<strong>de</strong> décision dans la première réunion. On a<br />
vouiu attendre les résultats <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s<br />
groupes.<br />
On' sait que les mesures ont été prises dans la<br />
<strong>de</strong>uxième réunion, li se confirme aùa M. Brisson<br />
avait bien levé et non suspendu la séance aorès<br />
ia bagarre. L'article 129 lui en donne le droit.<br />
Quant a ia non reprise <strong>de</strong> la séance, les ver<br />
sions restent contradictoires. Les uns en attri-<br />
buent la responsabilité à M. Il-isson. conseillé<br />
par M. Bourgeois, les autres au bureau.<br />
La convocation <strong>de</strong> la Chambre<br />
Dans sa hâte à lever la séance, M. Brisson n'a<br />
ni réglé l'ordre du jour, ni fixé ia date <strong>de</strong> la pro-<br />
chaine séance. Il a donc fallu prendre une déci-<br />
sion. La Chambre sera convoquée pour lundi par<br />
avis insère au Journal officiel où par lettres in-<br />
dividuelles adressées aux députés.<br />
Reg.emc-ntairement. les interpellations ne se<br />
discutent que le samedi. La suite du débat d'hier<br />
<strong>de</strong>vrait donc être renvoyée à huitaine, mais<br />
lundi, a l'occasion <strong>de</strong> ia leclura du procès-ver-<br />
bal, il sera possible à tout député <strong>de</strong> soulever<br />
ia question <strong>de</strong> savoir quand ie début sera repri;.<br />
M. Jaurès a l'intention, assure-t-on, <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>r que l'on acneve ce jour la discus-<br />
sion <strong>de</strong> son interpellation. Nous avons dit<br />
que ie centre désirait lui-même en finir<br />
dans la journée <strong>de</strong> lundi; il <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra<br />
sans nul doute l'affichage du discours pro-<br />
nonce UXU. tia. Ï.Ï. McUuo.<br />
Le député musulman<br />
Le Courrier du Soir raconte que dans ia ba-<br />
garre le député musulman perdit son turban et -<br />
son burnous. Remis en nossêssion <strong>de</strong> ces objets, '<br />
il en profite pour aller "faire ses ablutions dans<br />
la Seine dont les <strong>de</strong>ux rives se sont immédiate-<br />
ment garnies <strong>de</strong> curieux.<br />
Chez M. <strong>de</strong> Bernis<br />
M. <strong>de</strong> Bernis a reçu dans la soirée <strong>de</strong>s mil-<br />
liers <strong>de</strong> cartes à son domicile. A un aaiiqui lui<br />
<strong>de</strong>mandait ce qu'il compiait taire, il a répondu :<br />
« J'attends ! mais je "me rendrai ia prochaine<br />
t'ois à ia Chambre avec un bon revolver, estimant<br />
que nous avons assez joué le rôle <strong>de</strong> guilloti<br />
nés. »<br />
Il tufftt d'être aussi violent qu'eux<br />
faire taire et je n'y manquerai pas<br />
doive arriver. »<br />
M.<br />
pour les<br />
quoiqu'il<br />
« Cela ne me fait rien !»<br />
A propo3 <strong>de</strong> la tumultueuse séance d'hier, le<br />
Figaro rapporte le curieux épiso<strong>de</strong> que voici :<br />
« Pendant la bagarre, un député socialiste, M.<br />
Coûtant, se voyant entouré dé droitiers ou do<br />
Ministériels, en a frapné un au hasarda ia figure :<br />
c'était M. Denoix.<br />
« — Permettez, s'écrie celui-ci, je ne suis Das<br />
député, moi ; je suis sénateur.<br />
» — Cela ne me fait rien ! »<br />
» Et il eut recommencé sans l'intervention <strong>de</strong><br />
voisins. «<br />
Reprise <strong>de</strong> l'interpellation<br />
On sa;: que M. Jaurès <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra <strong>de</strong>main, que<br />
le débat soit repris et achevé sans retard.<br />
Le Matin dit. d'autre part, que ie gouverne<br />
ment paraissant désirer 'lui même que" ia sanc-<br />
tion à lui donner ne soit oas laissée en suspens<br />
pendant toute une semaine, on peut regar<strong>de</strong>r<br />
comme certain que l'interpellation sera con-<br />
tinuée <strong>de</strong>main.<br />
Explications <strong>de</strong> M. Gérault-Richard<br />
M. Gérauit-Richard, le député socialiste du<br />
13' arrondissement <strong>de</strong> Paris, â expliqué en ces<br />
termes à un rédacteur du Gaulois', son attitu<strong>de</strong><br />
dans ia bagarre :<br />
« M, <strong>de</strong> Bernis nous avait, hier, déjà insultés<br />
d'une façon plus que monstrueuse.<br />
« Avez-vous lu. ce matin, dans la plupart <strong>de</strong>s<br />
journaux, les paroles par lesquelles" cê député<br />
avait interrompu ie discours <strong>de</strong> notre collègue<br />
Bérard? M. da Bernis s'étaat tourné vers l'ex-<br />
trême gauche, avait crié : « Vous êtes Tendus<br />
aux juifs ? » Ces paroles .".gavaient, hier soir,<br />
dans ie compte rendu analytique <strong>de</strong> la Chambre;<br />
elles ont été télégraphiées à tous les journaux<br />
<strong>de</strong> province et y ont été insérées. Or. ce matin,<br />
l'interruption en question ne sa trouvait pas<br />
h l'Officiel Pourquoi ? Etait-il tolérable. si l'on<br />
ne voulait pas passer pour <strong>de</strong>s lâches, <strong>de</strong> laisser<br />
plus longtemps nous insulter ce membre <strong>de</strong> la<br />
droite? Ah non ! il y en avait assez, et à peine<br />
le même M. <strong>de</strong> Bernis eut-il le temps <strong>de</strong> lancer<br />
à M. Jaurès son interruption, que ie me suis<br />
élancé sur lui. bien décidé à ne Das le laisser ou-<br />
trager pius longtemps, toute 'la fraction so-<br />
cialiste <strong>de</strong> ia Chambre.<br />
« J'arrivai tout d'un trait vers l'endroit où se<br />
tenait <strong>de</strong> Bernis ; ses amis le défendaient. Ii y<br />
avait là M. Gamard et d'autres déoutéj <strong>de</strong> la<br />
droite, qui me retenaient par le 'bras. Mais<br />
mon indignation était si oro'l'on<strong>de</strong> que. fatale-<br />
ment, pour arriver à glfW M. <strong>de</strong> Bernis, je<br />
poussai <strong>de</strong> i'avant. et ii se trouva que. la résis-<br />
tance <strong>de</strong> ses amis s'étaut un ceu ralentie, mon<br />
poignet, par la violence <strong>de</strong> ia" poussée, s'abattit<br />
quand même sur la tète <strong>de</strong> notée insulteur.<br />
« Mon intention, certes, était <strong>de</strong> le gifler :<br />
mais non pas <strong>de</strong> iui porter un coup violent. Du<br />
reste, je na iui ai fait aucun mal.<br />
m C'est alors qu'un grand nombre <strong>de</strong> députés,<br />
aidés <strong>de</strong>s huissiers, m'ont réduit a l'impuis-<br />
sance, en même temps qu'ils lâchaient <strong>de</strong> 'Ber-<br />
nis, qui en profitait Pour ailer frapper Jauri<br />
ia tribune.<br />
• Voilà exactement comment les choses se<br />
sont passées. Je ne regrette nullement ce que<br />
j'ai jàit. Do Bernis nous insultait sans ouo ni ie<br />
prési<strong>de</strong>nt ni personne <strong>de</strong> ses amis aient songé<br />
à mettra un terme a ses offenses ; elles ne DOU<br />
vaient se prolonger. Nous nous sommes défendus<br />
nous-mêmes, et voilà tout. »<br />
Le récit <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />
comment M. <strong>de</strong> Bernis ra-<br />
<strong>de</strong> Bernis envoie <strong>de</strong>s témoins a<br />
M. Jaurès<br />
Nous recevons <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis communica-<br />
tion <strong>de</strong> la lettre suivante :<br />
c Paris, 23 janvier 189S.<br />
» Mon cher ami,<br />
Vous nous ave/, chargés, hier, <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
réparation à M. Jaurès <strong>de</strong> l'inculte qu'il vous<br />
avait adressée. N'ayant pas rencontré M. Jaurès<br />
hier noir à son domicile", nous n'avons pu être<br />
mis en rapport qu'aujourd'hui avec MM. Camille<br />
Pellotan et Pasc'hal Grousset<br />
Ces messieurs nous ont déclaré qu'en raison<br />
<strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> détails dans lesquelles M.<br />
Jaurès a été frappé par vous. il3 ne pouvaient<br />
entrer en négociations pour une réparation par<br />
les armes.<br />
» Malgré notre insistance, cas messieurs ont<br />
persisté dans ce refus.<br />
« Dans ces conditions, notre mission était ter-<br />
minée,<br />
«i Sentiments affectueux.<br />
» Baron <strong>de</strong> LARKINTV,<br />
» Lieutenaut-colonei du IIALUUUET. »<br />
Détails rétrospectifs<br />
On n'en finirait pas s'il fallait narrer par le<br />
menu <strong>de</strong> muitipies inci<strong>de</strong>nts, las uns tragiques,<br />
les autres comiques dont l'ensemble constitue<br />
ia scène <strong>de</strong> « haulte-gresse » comme eut dit<br />
Rabelais, qui s'est déroulée hier, au Palais-<br />
Bourbon, transformé en halle au poisson<br />
Voici quelques détails qui achèveront <strong>de</strong> vous<br />
donner la physionomie <strong>de</strong> la séance dans l'inou-<br />
bliable journée d'hier :<br />
Frappé <strong>de</strong> coté et non par <strong>de</strong>rrière, comme le<br />
répètent cornplaisamment" ses amis, par M. <strong>de</strong><br />
Bernis. Jaurès reste un moment interloqué<br />
Quand il se retourna, M. <strong>de</strong> Bernis <strong>de</strong>scendait<br />
l'escalier <strong>de</strong> la droite. M. Jaurès, que la violence<br />
du COUP avait poussé à gauche et'avait forcé <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scendre d'un" bond trois marches, franchit ces<br />
marches d'une enjambée pour rejeindro son<br />
agresseur. Voyant qu'à ne pouvait le rejoindre<br />
il lui lança dans le "dos le mouchoir tout pelo<br />
tonné avec lequel il était entrain <strong>de</strong> s'éponger.<br />
Heureusement qu'il ne songea pas à lancer à<br />
la suite ie traditionnel et pacifique verre d'eau<br />
abandonné sur la tribune.<br />
On a raconté les vains efforts d9 M. Chaulin-<br />
Servinière pour arrêter M. Gérault-Richard et<br />
pour retenir M. <strong>de</strong> Bernis dans ia bagarre qui<br />
suivit et dans laquelle MM. Coûtant. Chauvlère,<br />
Viviani, Rouanet, Toussaint, Déjeante, etc.,<br />
jouaient du poing et au pied.<br />
Le députe <strong>de</strong> la Mayenne eut la jambe prise<br />
dans les pieds d'un tabouret; renversé, bousculé<br />
à droite, bousculé à gauche, c'est une chance<br />
.qu'il eut <strong>de</strong> n'avoir pas la jambe cassée.<br />
Rien ne <strong>de</strong>vait manquer à cette journée histo-<br />
rique.<br />
Tandis que les députés, dans la salle <strong>de</strong>s<br />
séances, échangeaient <strong>de</strong> touchants témoignages<br />
<strong>de</strong> courtoisie parlementaire et que ies journa-<br />
listes se gourmandaient dans leur tribune, il est<br />
aujourd'hui confirmé que dans les galeries <strong>de</strong>ux<br />
dames se crêpaient ie chignon ; ces dames se<br />
ruèrent i'une sur l'autre aux cris <strong>de</strong> : « A bas<br />
Jaurès ! ii et « Vive Zola ! » que couvrit un<br />
retentissant « Vive l'empereur ! » poussé par un<br />
manifestant anonyme.<br />
Quant aux soldats intervenus sur l'ordre d'un<br />
questeur affoié et dont la présence a fort choqué<br />
M. Pourquery <strong>de</strong> Baissent), ils n'étaient, assure-<br />
t-on, qu'une vingtaine et on ajoute qu'ils étaient<br />
sans a"rmes.<br />
Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />
Un <strong>de</strong> nos confrères a vu M. <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />
interrogé au suie: <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />
Gérault-Richard :<br />
Ii y avait, en effet, vendredi, un échange <strong>de</strong><br />
propos assez -vifs, pendant que M. Gérard était<br />
à ia! tribune, entre" MM. Chauvière, <strong>de</strong> Mahy et<br />
moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />
traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />
contre Zola, je n'ai pu me contenir et j'ai répété<br />
une <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée ia veille.<br />
Vous savez ce qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />
<strong>de</strong> M. Gérauit-Richard. foii <strong>de</strong> colère, je me<br />
suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />
par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, <strong>de</strong><br />
s par l'épaule et je l'ai souffleté,<br />
qu'il m'envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />
comment je dois régler cette<br />
Gérauit-Richard.<br />
coté ; je l'ai eri<br />
niais j'attends<br />
verrai ensuite<br />
affaire avec M.<br />
Parlements au»<br />
:-xcitubles que le<br />
<strong>de</strong> nous Placer<br />
d autre part,<br />
nci<strong>de</strong>nt :"<br />
Voici<br />
conte f<br />
« M. Jaurès, <strong>de</strong>puis qu'il était à la tr<br />
accusait ia droite <strong>de</strong> lâcheté. Ces insultes<br />
tées. que le prési<strong>de</strong>nt Brisson n'essayait<br />
aune,<br />
répé-<br />
mê'me<br />
pas d empêcher, m'ont mis dans une colère très<br />
violente, je l'avoue, mais je me suis maîtrisé<br />
quand même, et je ne pensais pas à me iivrer<br />
contre cet homme, à dès voies 'rie fait; quant à<br />
la question que j'ai posée à M. Jaurès, la" voici<br />
textuellement : « Vous êtes sans doute l'avocat<br />
du Syndicat? » Cest cela que je iui ai dit et pas<br />
autre chose. A cela. M. Jaurès répondit en "me<br />
traitant da misérable et <strong>de</strong> lâche."<br />
• 11 m'avait à peine insulté que Gérault-Ri-<br />
chard, sans que je l'entsse en quoi oue ce soit<br />
visé se rua sur moi. Je ne l'ai mèmc'uas vu ve-<br />
to?, et bien que mes amis l'aient arrêté, ii m'a<br />
donné un coup <strong>de</strong> poing sur la ligure.<br />
» J'étais, <strong>de</strong> mon cote, impuissant, mais<br />
surexcitation à le gifler.<br />
» Déjà on l'avait entraîné. D'autres <strong>de</strong> ses<br />
ami» le suivaient et-fonçaient sur ies nôtres. Ju-<br />
geant que les amis qui s étaient placés entre mes<br />
adversaires e: moi étaient <strong>de</strong> force à se défen-<br />
dre contre leurs agresseurs, je me dégageai et<br />
me dirigeai vers la tribune d'où M. Jaurès se<br />
doutant parfaitement bien qu'il allait recevoir<br />
ma visité, me vit venir.<br />
» Vous l'avez frappé par <strong>de</strong>rrière, dit-on; d'a-<br />
bord, cela n'est pas possible. M. Jaurès m'avait<br />
entendu monter les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> la tribune, et in-<br />
sulté par iui conuno je l'avais été, je suis par<br />
faitement excusable <strong>de</strong> no pas m'ètre préoccupé<br />
<strong>de</strong> savoir si M. Jaurès me "tournait son visage<br />
<strong>de</strong> face ou do biais. Jo n'avais pas à attendre le<br />
bon moment ni à faire <strong>de</strong>s discours ; on me<br />
pourchassait, je <strong>de</strong>vais agir ; dès que j'eus at-<br />
teint. M. Jaurès, je l'ai frappé à la ligure ; puis<br />
.te suis re<strong>de</strong>scends tranquillement <strong>de</strong> la tribune<br />
et un ami m'a entraîné au <strong>de</strong>hor<br />
» J'ai è;é violent, je ne le nie oas; mais M<br />
Jaurès l'a-t-il été moins que moi"? Et Gérault-<br />
itichard ne m'a-l-il pas frauDé car stirorise<br />
" Qu'on ose donc, soutenir" mie je s'uis nlu:<br />
violent aue nos adversaires ; si ceux-là trou-<br />
vaient toujours a qui parler, nous n assisterions<br />
pas, presque continuellement, à <strong>de</strong>s séances<br />
dans lesquelles nos amis sont bafoués lionteu-<br />
jgétnent par ies meneurs <strong>de</strong>là fraction socia-<br />
liste.<br />
Un témoin<br />
Dans le Moniteur universel M. ce Claye oui,<br />
hier., <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la presse, cr;a lors <strong>de</strong> i f m-<br />
oi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès : « Bravo da Bernis ! »<br />
et insulté, ce matin, à ce sujet, par ia Petits<br />
République maintient que M. Jaurès faisait face<br />
à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier i'a frappé : il<br />
fait remarquer.que le compte rendu du Temps,<br />
téléphoné sur le champ, porte -.<br />
"M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />
rière, ie f rappa à la Qgure. »<br />
Telle n'a pas été, dit-il, l'impression <strong>de</strong> ia<br />
plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, et il ajoute :<br />
"On s'explique difficilement, d'ailleurs, com-<br />
ment, s'il Pavait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />
nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />
me part, je les ai vus face à face. »<br />
Lé journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />
cia.ve, déclare que je suis, dès à présent, dési-<br />
gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />
verra si j'ai selon un mot connu, une tête d'o-<br />
tage.<br />
A travers la presse<br />
La Presse :<br />
On disait l'autre jour que 1<br />
trichien et itaiian étaient" pius i<br />
nôtre. Nous venons aujourd'hui<br />
d'emblée bien au-<strong>de</strong>ssus d'eux.<br />
Le Soir :<br />
Nous avons vu le spectacle hi<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> M. Gé-<br />
rault-Richard, suivi "<strong>de</strong> ses amis, conduisant<br />
l'assaut comme aux plus beau:; jours <strong>de</strong> la Com-<br />
mune et transformant i'hémic..vc:e parlementaire<br />
en champ <strong>de</strong> bataille tandis que "<strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />
poing et <strong>de</strong>sgifles s'échangeaient et que ies faux<br />
prophètes <strong>de</strong>ia solidarité et <strong>de</strong> la fraternité so-<br />
ciale assommaient leurs collègues faute <strong>de</strong> pou-<br />
voir ies convaincre autrement.<br />
Ainsi voiià où nous en sommes grâce à la<br />
conspiration permanente du syndicat Dreyfus.<br />
La Libre Parole :<br />
Pour la première fois, le gouvernement parie<br />
avec clarté, même avec une certaine énergie. S'il<br />
avait eu. il y a <strong>de</strong>ux mois, ia moitié seulement<br />
<strong>de</strong> l'énergie dont il a fait preuve hier, nous n'au-<br />
•ions jamais lu. vous pouvez en être sûrs, la<br />
lettre-réclame <strong>de</strong> M. Zôia.<br />
,'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Barr.is-Jaurès-Gérauit-Ricliard<br />
est donc à tous les égards fâcheux. Il est venu<br />
fort mal à propos jaier ia trouble dans une<br />
séance dont lê résultat eût . été sans cela net et \<br />
limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est, le juif qui est cause <strong>de</strong><br />
tout ceia ; c'est le juif qui déconsidère chez,<br />
nous l'armée, le Parlement, ie gouvernement ;<br />
c'est le juif qui déchaîne chez nous ia guerre ci-<br />
vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />
A bas le juif 1<br />
De la Cloche, organe républicain :<br />
M. <strong>de</strong> Bernis. hier, à la Chambre, a eu cette<br />
chance inouïe d appliquer sur ia joue <strong>de</strong> Jaurès<br />
le soufiet que toas les"patriotes, aorte ia lecture<br />
<strong>de</strong> son discours, lui <strong>de</strong>stinaient.<br />
Paris<br />
La sortie <strong>de</strong>s cours a été pius calme lue<br />
Au quartier Latin, quelques manifestations<br />
ont "eu iieu, mais chaque fois sur les injonc-<br />
tions <strong>de</strong>s oHiciers <strong>de</strong> naix, les étudiants se<br />
sont dispersés en criant : « A bas Zola !<br />
Vive Tannée ! »<br />
A l'Ecole <strong>de</strong> droit, les cours ont été inter-<br />
rompus par <strong>de</strong>s manifestations anttdreyfu-<br />
siennes. Il ne s'est produit aucun inci<strong>de</strong>nt.<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Très tari dans la soirée, hier, une colonne<br />
<strong>de</strong> manifestants parmi lesquels se trouvaient<br />
un grand nombre d'élèves du lycée Janson,<br />
tous munis- <strong>de</strong> torches confectionnées avec<br />
<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />
la Pompe, i'avenue Malakofï et l'avenue <strong>de</strong><br />
la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />
place <strong>de</strong> l'Etoile, aux cris do « conspue,/.<br />
Zola ! Vive l'armée ! <strong>de</strong>vant la maison <strong>de</strong><br />
M. Scheurer-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />
ment conspué.<br />
Plus tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont par-<br />
couru le boulevard Saint-Michel, en clian<br />
tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />
ies applaudissaient.<br />
Alger, 23 janvier<br />
Hier, vers G heures du soir, un groupe <strong>de</strong><br />
manifestants a brisé la <strong>de</strong>vanture d'un" café<br />
<strong>de</strong> la place lîresson. Quelques autres maga-<br />
sins, dont les propriétaires sont israélites,<br />
ont été fort endommagés. Un peloton <strong>de</strong><br />
zouaves, baïonuette au canoa, occupe la<br />
nlacc Bresson et lD5 rues avoisinantes. De<br />
nombreux manifestants se rendant a un mee-<br />
ting à Mustapha parcourent ia ville aux cris:<br />
« A bas les juifs ! »<br />
Le tribunal correctionnel a continué, hier,<br />
à juger <strong>de</strong> nombreux manifestants arrêtés<br />
vendredi .<br />
C'est à ia sortie <strong>de</strong> l'audience correction-<br />
nelle où étaient jugésplusieurs manifestants<br />
<strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>rniers que les vitres ont été<br />
brisées et les <strong>de</strong>vantures défoncées. La po-<br />
lice et la troupe ont dû charger à diverses<br />
reprises. Ces charges ont été accueillies par<br />
les cris : « Vive l'armée ! » Finalement, les<br />
manifestants ont été dispersés.<br />
Lyon, 23 janvier.<br />
Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />
quebuse, une réunion organisée parle parti<br />
ouvrier socialiste. A neuf heures, un millier<br />
<strong>de</strong> personnes se pressaient dans la sai'e.<br />
Les citoyens Giral, MiUat, Nachury, Dslatigc,<br />
Jacquet, du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />
vement la parole.<br />
Tous les orateurs se sont élevés contre la<br />
politique du cabinet et ont protesté contre le<br />
"nuis-clos dans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />
tous ont fait iîélosre <strong>de</strong> la conduite d'Emile<br />
Zola.<br />
Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />
mes violents.<br />
Un étudiant, nommé Chambard, prend la<br />
parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />
rompent à chaque instant. Jusque dans la<br />
rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! »<br />
Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />
tudiant Chambard termine son discours aux<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée t »<br />
On lui répond : » Vive la Révolution ! »<br />
A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt, coaii-<br />
aue : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt dans la<br />
salle un aci<strong>de</strong> dont les émanations s'élèvent<br />
bientôt ; toute l'assistancê pleure, se mou-<br />
che et éternue bruyamment. La salle se<br />
vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />
dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusqu'à la scène qui<br />
sert <strong>de</strong> tribune et tout le comité s'essuie<br />
les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />
<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />
instants, la salle se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />
Quelques orateurs veulent prendrai* pa-<br />
role, mais on n'entend pas un mot <strong>de</strong> leurs<br />
discours ; il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />
jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />
A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cinquan-<br />
taine d'étudiants ont accompagné leur cama<br />
ra<strong>de</strong> Cûambard. Quelques jeunes gens se<br />
sont joints à, eux aux cris <strong>de</strong> : « A "bas 1<br />
juifs ! Conspuez Zola ! »<br />
Près du riont <strong>de</strong> la Guillotière, quelques<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! » se font entendre.<br />
Une discussion s'engage et l'on allait en<br />
venir aux mains quand"" la police disperse<br />
les manifestants. Une pluie " fine et pérsis<br />
tante achève l'œuvre <strong>de</strong>s gardiens " <strong>de</strong> la<br />
paix.<br />
Chalon-sur-Saône, 23 janvier.<br />
Hier soir a eu lieu une nouvelle manifes<br />
tation antisémite ; une cinquantaine <strong>de</strong> ma<br />
nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines* <strong>de</strong><br />
curieux sont passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />
taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! puis <strong>de</strong><br />
vaut les magasins tenus par <strong>de</strong>s israéiites<br />
aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs ! ». Ces ma<br />
gasins étaient gardés par la police et la gen<br />
darmerie.<br />
Arras, 23 janvier.<br />
Des manifestations ont eu lieu hier<br />
Montreuil où c'était le jour du tirage au<br />
sort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />
parcouru la ville aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />
Zola 1 »<br />
Alger, 23 janvier,<br />
Cinû à six mille personnes assistaient au<br />
meeting antijuif à Mustapha. La réunion<br />
était présidée par M. Pra<strong>de</strong>lie, maire d<br />
Mustapha. Quatre discours ont été pronon<br />
cés au" milieu d'un grand calme coupé saule<br />
ment par les applaudissements et les cris<br />
« A bas ies juifs ! » Finalement, l'assemblée<br />
a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con<br />
tre Dreyfus et Zola et biâmant l'administra-<br />
tion supérieure à propos <strong>de</strong>s mesures prises<br />
contre * les manifestants. « Los assistants<br />
adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />
citent ies municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />
tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />
juifs et jurent da s'unir pour écraser aux<br />
élections prochaines les juifs eï leurs pro-<br />
tecteurs.»<br />
Un .ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ia mise en li-<br />
berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />
tenus pour faits relatifs aux manifestations<br />
antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />
<strong>de</strong> : « Vive la France ! Vive là République !<br />
A bas les juifs ! »<br />
A l'issue du meeting la fouie est <strong>de</strong>scen-<br />
due compacte vers Alger, remuant sur Plu-<br />
sieurs points le cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />
place du Gouvernement, les manifestants,<br />
au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />
presque entièrement <strong>de</strong>ux" kiosques ; les<br />
portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en-<br />
foncées tant sur la place du Gouvérnement<br />
que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />
ont été saccagés.<br />
Des patrouilles du génie parcourent les<br />
principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />
tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />
Le rapport <strong>de</strong> policé relate que trois com-<br />
missaires <strong>de</strong> police ont été blessés dont un<br />
assez grièvement. De nombreux agents ont<br />
été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />
<strong>de</strong> canne. Le calme, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />
rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matin.<br />
D'autre part, vers dix heures du soir, pen-<br />
dant que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes-<br />
tants ântijuifs étaient encore au vélodrome<br />
<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />
composée <strong>de</strong> trois cents"jeunes gens, ia plu-'<br />
part' aimés <strong>de</strong> bâtons, a parcouru ie boule-<br />
vard <strong>de</strong> la République se dirigeant vers ie<br />
vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong> vant le théâ-<br />
tre et refoulée vers le boulevard. En passant<br />
<strong>de</strong>vant ies terrasses <strong>de</strong>s cafés, plusieurs<br />
manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />
chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />
dont l'un est assez sérieusement blessé.<br />
Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />
dans la"fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse-<br />
ment dispersés avant qu'elle ait pu rejoin-<br />
dre les manifestants antijuifs.<br />
Alger, 23 janvier.<br />
Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />
la suite <strong>de</strong>s contusions oti excès <strong>de</strong> fatigue<br />
provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />
neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> ia<br />
baniieue. M. Lénine a convoqué ce matin ies<br />
autorités <strong>de</strong> la "ville afin <strong>de</strong> "prendre les me-<br />
sures les plus énergiques pour prévenir le<br />
retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> ' la veille." Plusieurs<br />
voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />
au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />
attribue la cause du mouvement antijuif à<br />
l'autorisation donnée par le gouverneur pour<br />
la fondation d'un cercle d'étudiants israéii-<br />
tes malgré i'avis contraire du préfet et du<br />
maire.<br />
L'opinion en Russie<br />
Saint-Pétersbourg, 23 janvier.<br />
Les journaux russes déplorent, la campa-<br />
gne qui agite et trouble la France, lis" ne<br />
cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />
triotes qui no se sont pas laissés acheter et<br />
en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />
termes <strong>de</strong> la Gazelle <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />
immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />
droit, la justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />
Chose particulièrement édifiante : trois<br />
feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />
contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes les trois<br />
ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />
étrangers.<br />
conscriutiofl <strong>de</strong> Castres (Tarn;, fils du baron<br />
René Reille, dénuté du même département.<br />
M. André Reiile, netit-lils du fumeux gé-<br />
néral du premier en'mire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />
Soult et <strong>de</strong> Masséua, avait été élu député au<br />
cours <strong>de</strong> cette législature en remplacement<br />
e M. Abrial, décédé.<br />
L'esorlt fin, distingué, M. Anare Relue<br />
avait ïiris une part remarquée à plusieurs<br />
<strong>de</strong>s plus Importants débats sur la politique<br />
générale oui ont maroué cette législature à<br />
a Chambre. 11 n'avait rencontré, même chez<br />
ses adversaires, que <strong>de</strong>s marques d'estime<br />
et <strong>de</strong> sympathie.<br />
eetkifPatrwti<br />
Paris, 23 janvier.<br />
IV10RT DE SU.ANDRÉ REILLE<br />
De notre correspondant <strong>de</strong> Castres :<br />
Castres, 23 janvier.<br />
Le baron André Reille était très mala<strong>de</strong> a,<br />
Alais. Lo bruit court qu'il serait mort hier<br />
soirà quatre heures. Son corps serait trans-<br />
porté ii Paris.<br />
Dépêche <strong>de</strong> Paris t<br />
Paris. 23 janvier.<br />
Le Journal <strong>de</strong>s Débats confirme la mort<br />
du iiaiva André Kailie. député <strong>de</strong> la ire cir-<br />
Tudépendamment <strong>de</strong>3 patrouilles <strong>de</strong><br />
gar<strong>de</strong>s'rôDublicains qui, hier soir, onl par-<br />
couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />
tous les commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />
eu permanence jusqu'à une heure avancée,<br />
en prévision d'une manifestation possible.<br />
Les postes consignés avaient leur effectif<br />
au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />
tance eu distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />
pes d'agents. En outre, indépendamment<br />
<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />
gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />
avaient été envoyés sur plusieurs points.<br />
Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />
plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />
gents ont été constituées dès la première<br />
heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />
centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />
Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou-<br />
verts et les commissaires ont reçu l'ordre<br />
<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />
reaux alors qu'en temps ordinaire, le di-<br />
manche, un commissariat seulement reste<br />
ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />
postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />
notamment celui du Palais-dc-Juslice, ont<br />
été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligne et<br />
<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />
Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />
gouvernement <strong>de</strong> Paris, c'est-à-dire ia<br />
Seine et Seine-et-Oise, sont consignées par<br />
ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris<br />
Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />
réunion<br />
Cet après-midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille<br />
Colonnes, rue <strong>de</strong> la Gaîté-Montparnasse, le<br />
meeting <strong>de</strong> protestation auquel | <strong>de</strong>vait faire<br />
suite la manifestation consistant à porter<br />
<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />
place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>.<br />
Laréunian était autorisée, mais non la<br />
manifestation. Seuls, les porteurs <strong>de</strong> cou<br />
rennes pouvaient approcher du monument<br />
patriotique. Voici le" compte rendu <strong>de</strong> ce<br />
qui s'est; produit:<br />
* La salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />
dans un quartier populeux où les manifes<br />
tations. quelles qu'elles soient d'ailleurs,<br />
peuvent facilement s'augmenter d'éléments<br />
toujours prêts au désordre ; aussi la police<br />
avait-elle pris <strong>de</strong>s précautions imposantes<br />
Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquante<br />
gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />
circulation <strong>de</strong> la foule.<br />
Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />
A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> ia<br />
réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />
ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />
sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />
avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer à la réu-<br />
nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes I<br />
oui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont;<br />
vu refuser l'entrée et n'ont oas insisté, mats<br />
se sont réunis dans le détit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />
Belle Polonaise en faça<strong>de</strong>s Miile-Colonnes,<br />
et ont décidé d'envahir la salle quand du<br />
renfort leur sera venu.<br />
Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />
M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police muniei- :<br />
naie qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />
cette " décision, téléphone à la préfecture<br />
pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cinquante hommes <strong>de</strong> pius<br />
ôui arrivent à 3 heures.<br />
" L'entrée dans les salles est fait par petits<br />
groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants "n'a donné<br />
lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />
réunion n'était pas encore commencée.<br />
Dans la salle<br />
Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />
sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />
lier qui conduit à ia salle. Au moment où<br />
nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent "déjà là.<br />
Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />
jusqu'à 2 h. 1[2 le calme règne dans la salle<br />
en attendant la constitution du bureau. De<br />
nouveaux arrivants viennent grossir l'af-<br />
fiuence. On remarque exposée sur la tribune ;<br />
une magnifique couronne composée <strong>de</strong> iilas,<br />
<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />
tants' se proposent <strong>de</strong> porter à l'issue <strong>de</strong> la<br />
réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />
tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
Sur cette couronne on lit cette inscription :<br />
« Vive le France ! à bas les traîtres ! »"<br />
A 2 h.li2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />
teurs, prend place au bureau. A ce moment,<br />
prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />
missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />
<strong>de</strong> son écharne. spécialement chargé <strong>de</strong>l 'or-<br />
dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre rassemblée en<br />
cas <strong>de</strong> tumulte.<br />
On avait pris ia précaution d'enlever, au<br />
nréaiable, toutes ies chaises et tous .les<br />
bancs <strong>de</strong> la salle. On remarquera qu'à la réu-<br />
nion du Tivoli-Vaux-Hali <strong>de</strong>' samedi <strong>de</strong>rnier, ]<br />
la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />
prouos <strong>de</strong> se faire représenter par un com-<br />
missaire.<br />
L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />
mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />
diants et d'anciens militaires donne i'im-<br />
pression que l'assemblée saura imposer si<br />
ience aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je<br />
ter le désordre.<br />
Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />
M. Guérin se lève et expose en quelques<br />
mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion<br />
Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />
<strong>de</strong> ia politique, il n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />
n'y a que <strong>de</strong>s Français (exclamation), ou<br />
<strong>de</strong>s Français qui ne veulent pas que <strong>de</strong>s<br />
juifs compromettent la souie chose" restée<br />
encore, intacte dans notre patrie : l'armée.<br />
(Exclamations.)<br />
Un anarchiste crie : « Et Esterhazy '? » Ses<br />
voisins se saisissent ds lui. le traînent jus<br />
qu'au fond <strong>de</strong> la salle et l'exnédient ure'ste<br />
ment dans l'escalier. M. Guérin reprend :<br />
Une -campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait '1<br />
nous imposer la réhabilitation du procès Drey-<br />
fus .<br />
Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />
prouvé qu'il avait trahi! » Cet anarchiste est<br />
encore expulsé avec maints horions.<br />
M. Guérin ajoute :<br />
Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus est<br />
innocent, les antisémites auraient été les pre-<br />
miers à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du procès ; mai.<br />
nous ne voulons pas qu'une ban<strong>de</strong> interuatio<br />
haie attaque notre e;'noir suprême, l'armée !<br />
(Bravos prolongés et cris : « A bas Zola I A bas<br />
las juifs<br />
M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />
la parole<br />
M. Guérin propose ensuite la nomination<br />
du bureau. M. Thiébaud est acclamé nrosi<br />
<strong>de</strong>nt et remplace ainsi M. Guérin.<br />
On nous avait menacé, s'écrie-t-il. <strong>de</strong> nous<br />
faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />
réunion. On a cru nous effrayer en nous an<br />
nonoant à l'avance l'irruption parmi nous<br />
d'assommeurs stipendiés. EU bien! nous<br />
«Minmes là et ce* menaces se nous emoê<br />
cJtaroflt pas <strong>de</strong> défier les assummeurt, et uc<br />
crier : «Vive la France! »<br />
ZJue longue acclamation accueille ces pato-<br />
Lulif rgiques. .<br />
yaattd les applaudissements sont câlines<br />
ciu- lnues anarchistes, ayant crié : « A bas<br />
ies cléricaux », au fond do ia salle, sont on-<br />
orc exmtlsés. Quelques coups <strong>de</strong> canne sont<br />
écimngés.<br />
Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. -- L'ordre<br />
du jour acclamé<br />
M. Thiébaud. après avoir ramené le silence<br />
eu intimant viole'mment <strong>de</strong> sa canne sur .e<br />
bureau," lit une dépêche <strong>de</strong> M. Miilevoye,<br />
s'excusant <strong>de</strong> n'avoir nu venir, retenu par la<br />
cérémonie patriotique'<strong>de</strong> Buzeiivai, dépêche<br />
qu'on acclame, et il ajoute :<br />
Notre réunion doit être courte puisque nous<br />
avons pour principal objectif, aujourd'hui, <strong>de</strong><br />
porter notre couronne à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />
iiour protester contre ies renégats qui pactisent<br />
avec l'es traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />
nous flétrirons, en la déposant, les trahisons do<br />
ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />
Pour v aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la statue<br />
<strong>de</strong> Gam'be'.ta, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />
, Amilaudisscments.)<br />
Je vous crooose donc d'acclamer, pour sanc-<br />
tionner ce'me'eting, cet ordre du jour qui précise<br />
notre décision :<br />
Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé conire les<br />
souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />
tranger les secrets <strong>de</strong> la défense, dépose<br />
an ?pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg i'hom-<br />
mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />
et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />
pactisent avec lajuiverie universelle pour<br />
corrompre la liôpublique, déshonorer l'ar-<br />
mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />
sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers.<br />
Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />
et purifiée i<br />
Cet ordre du jour provoque une explosion<br />
<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la France ! A bas les juifs!<br />
A Jaas "Zola ! »<br />
Un anarchiste à la tribune<br />
Aorès quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>nt la parole. M. Thiébaud donne la pa-<br />
role à l'un d'eux en l'inVitant à être court.<br />
C'est l'anarchiste Brunet qui monte à la tri-<br />
bune.<br />
Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />
simule encore ses sentiments mais dès que,<br />
jetunt le masque, il veut combattre i'idée<br />
lis patrie, toute ie saile s'y oppose, lui<br />
criant: «Nous ne voas laisserons pas atta-<br />
orrerila patrie ! »<br />
i Et hieht.ôt Brunet renonce à continuer son<br />
HkcBttrs.<br />
Lia compagnon bondit alors, furieux, vers<br />
la -tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />
î'ite -qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />
interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />
Siécrie : « Vous voyez, citoyens, que nous<br />
•Sonnons Pexemple <strong>de</strong> ia modération : notre<br />
;»fl«»psaire n'a pas été maltraité ! »<br />
lia séance est levée. — Dans la rue<br />
Beffln, M. Guérin annonce que c'est le mo<br />
«tient <strong>de</strong> se rendre à la statué <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
Les -faneurs prennent la couronne, l'élè<br />
vent, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie<br />
« Vive la France ! », toutes les voix enton-<br />
Mt : * Conspuez Zola! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />
3aMÉ£astants s'ébranie.<br />
Coursas do chevaui<br />
A NICE<br />
Nice. 23 janvier.<br />
Prix du Chemin do fer. — 1. Queitehou, 7;S,<br />
Albert Jonh 'Oii ; 2, l.héris, 1, J. Clay ; 3, Le.<br />
Général. 1G. Stanley.<br />
Non placés: Virgilè, o, tombé: Caste, 12;<br />
Le-Raté'. 7; Messager, 10; Benne, 10 ; Amen, 10;<br />
Le-Ilètre, 20.<br />
Mutuei. — Gagnant 21, marcs Quoltchou lj ^0,<br />
Lhéris 17 50. l.e-Génér.il 17 50.<br />
Grand prix <strong>de</strong> la virile <strong>de</strong> Nice. — I, Détona-<br />
tor, '.M, î. Mouck ; 2. Sarcelle, 0, 'fumer.<br />
Non Placés : Marée. G ; M. <strong>de</strong> Fondola. 3 ;<br />
Dijon. 12 : Rêve, -i : Fannm. 12 ; Quarlaud, 4 ;<br />
Sovard, 3. arrivé premier et distancé pour n'a-<br />
voir pas repré.-en'ié le poids.<br />
Mutuel. — Gagnant, 22 50 ; i lacés, Dutonalor<br />
10 50. Sarcelle 20 50.<br />
Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia, 1, M. <strong>de</strong> Ito-<br />
manet ; 2. Amourette, G, T. Roberts ; 3, Quickly,<br />
10. A. Roberts.<br />
Non placés: Ouanos A.vres. G; Rectitu<strong>de</strong>. \ ;<br />
Coconas. S ; Tancrè<strong>de</strong>. 15 ; Edimbourg:. S ; ];a-<br />
honche. 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, G ; Saint-Méaard. 12 ; Mé-<br />
téore. 2.<br />
Mutilai. — Gasrnant. 169 : placé?. Gardénia<br />
2'J 50 ; Amourette 27 50 : Quicitiy 51 50.<br />
A PA U<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le beau temps avant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />
née du Trotting-Club avait amené beaucoup da<br />
mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel-<br />
lent état. Partie technique très intéressante.<br />
Prix du Bearn, trot monté. — 1. Petite-Sur-<br />
prise, G|4 (Bire;. M. Dastarac ; 2. Tambour. 4(7<br />
(le propriétaire , Duion ; 3, Artaban, 8[l (Duforti,<br />
Dastarac.<br />
Mutuel. — Unité. S fr., pesage gagnant, 14 ;<br />
Pelouse, gagnant, 27.<br />
Prix <strong>de</strong> Pau. —1. Osnabruck (Peyroutonl. à<br />
M. Lourtet ; 2, Preney-Gar<strong>de</strong>. 4(1 (Dufort; à M.<br />
Harriague ; 3, Quintal-Ex-Roméo, G[l (Cartier), à<br />
M. Boiteau.<br />
Non placé: Knachon.<br />
Mutuel : Pesage, gagnant 6 50, placés 5 50,<br />
Prene/.-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10 50, placé 7,<br />
Prone/.-Gar<strong>de</strong>. 10<br />
Prix <strong>de</strong>s Chrysanthèmes, à réclamer 1. Massi-<br />
nissa, 5(1 (Dulon), à M. Latrieux; 2, Jacuior,<br />
4p. à M. H. Dab'adie.J<br />
Colin, 2(1, à M. P. Saint-André.<br />
Non placés : Poétique. Turluton. Massinissa,<br />
réclamé par le propriétaire pour 733 fr. 33.<br />
Mutuel : Pesage ga Gouvernement, <strong>de</strong> son Coté, ne paraît cas<br />
davnir s'y opposer. L'ordre du jour da confiance<br />
sera «or-é en très grosse majorité, et il est pius<br />
que vraisemblable que l'affichage du discours <strong>de</strong><br />
Jâ» Stônno. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />
mamdé et voté.<br />
Il est probable, sinon certain, que la séance<br />
sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />
saient, on serait peut-être amené à examiner<br />
si! n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Chain-<br />
Jarre au moins pour queiaues .fours, le délai d'un<br />
jnseis paraissant excessif dans l'état où se trouve<br />
te 'discussion du budget.<br />
Hier, le mot <strong>de</strong> dissolution a été prononcé<br />
œaisiâ semble que cette éventualité n'a" oas été<br />
examinée sérieusement. Il ne faut pas" oublier<br />
qu'une nouvelle Chambre ne pourrait examiner<br />
;îe projet actuel du budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />
duc. .Il faudrait un nouveau *Di'ojet, une nou-<br />
velle commission du budget, "une" nouvelle dis-<br />
icn&swa générale, etc.<br />
PETITES NOUVELLE<br />
«S janvier.<br />
M.. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />
la presse départementale et directeur du Jour-<br />
laï âs Rouen, qui avait fait don, ia semaine<br />
<strong>de</strong>rnière, d'une somme <strong>de</strong> 50.000 francs à ia So-<br />
ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />
nouveau don <strong>de</strong> 50.000 francs à la Société <strong>de</strong><br />
i'assistanca aux convalescents.<br />
Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans. la femme<br />
Pesquit, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />
cile, à Nolieval, près Arcueil . Cette vieille<br />
femme passait pour être très riche et très avare.<br />
Le mobile du crime paraît être le vol.<br />
La Cour d'appel d'Alger, toutes cham-<br />
tires réunies, a rendu" sa décision dans l'affaire<br />
Morinaud, avocat, rédacteur on chef du Répu-<br />
blicain cls Constantine qui avait été suspendu<br />
pour 'trois mois par le conseil <strong>de</strong> i'Ordre <strong>de</strong>s<br />
avocats da Constantine pour la publication dans<br />
•le Républicain d'articles contré M. Gueit, pré-<br />
si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cour a annulé ia<br />
décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />
Constantine.<br />
Nouvelles d'EsDasrne<br />
De nos correspondants particuliers :<br />
New-York, 23 janvier.<br />
T)e source américaine : .<br />
» Uns dépêche <strong>de</strong> Jacksonviile mentionne<br />
io bruit que les navires américains sont<br />
partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />
îia.vane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />
tion. On dit que "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />
raient été commis contre le consul général<br />
iLee et autres américains.<br />
> Une dépêche <strong>de</strong> Keywest annonce que<br />
les ipassiigors, arrivés <strong>de</strong> la Havane, iirétèn-<br />
i<strong>de</strong>m qu'un soulèvement est imminent . On<br />
icrcit qu'il doit être dirigé contre les Améri-<br />
cains. Le maréchai Biunco a concentre dans<br />
•cotte ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées a réprimer<br />
'les ..désordres qui pourraient se produire. »<br />
Madrid, 23 janvier.<br />
iLes édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />
casion <strong>de</strong> la pacification complète, <strong>de</strong>s PhlHn-<br />
piues ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />
(but été prises, motivées par la fôte du roi.<br />
Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />
(très .-onlimist.es. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />
«Clara, le chef insurge Tego a fait sa soumis-<br />
isioti.<br />
Madrid. 23 janvier.<br />
_ La dépêche du Neir-York Herald, au sujet<br />
(du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />
très commentée ici. h'Imparcial, dans un<br />
violent article contre les" Américains, dit<br />
qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt dé-<br />
sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />
On man<strong>de</strong> da la Havane oue six rebelles,<br />
a-pjtartenant au régiment formé par la garda<br />
(personnelle <strong>de</strong> Maximo Cornez, disent oue<br />
le -chef .d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />
tenté <strong>de</strong> se soumettre avec ea ban<strong>de</strong> a été<br />
fusillé imrGomes.<br />
UNE REPONSE<br />
On nous écrit :<br />
Agen, Te 22 janvier.<br />
Monsieur le Rédacteur,<br />
Permettez-moi <strong>de</strong> répondre, par l'intermé-<br />
diaire <strong>de</strong> votre estimable journal, à l'article<br />
que M. Eouteiller me fait le très grand hon-<br />
neur <strong>de</strong> me consacrer dans le Télégramme.<br />
En un français élégant et facile, ce fou-<br />
gueux patriote essaie <strong>de</strong> faire dévier le dé-<br />
bat. A la bataille <strong>de</strong>s Idées, ii substitue va-<br />
leureusement la bataille <strong>de</strong>s personnalités.<br />
C'est là, d'ailleurs, tout ie secret dé la poli-<br />
tique du journal <strong>de</strong> M. Turrel. Je ne le sui-<br />
vrai pas sur un terrain si vaste. Mais je te<br />
remercie bien sincèrement da m'avoir dé-<br />
noncé à l'attention <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> Dreyfus.<br />
Etre mis en suspicion par les soutiens du<br />
syndicat oui essaie <strong>de</strong> déshonorer l'armée et<br />
la France, c'est une bonne note que je suis<br />
heureux <strong>de</strong> mériter avec mon màitre Dru-<br />
mont et ce très grand clérical qu'est Roche-<br />
fort, avec les « jeunes gens <strong>de</strong> "12 à 15 ans»<br />
et les quinze cents manifestants d'opinons<br />
diverses qui ont si vigoureusement sifflé le<br />
Télégramme protégé nar la ooiice <strong>de</strong> ce boa<br />
Lutaud !<br />
La mauvaise humeur <strong>de</strong> ce journal et <strong>de</strong><br />
son rédacteur sont <strong>de</strong> bon augure : nous<br />
avons tapé juste ; et. Plus fort que jamais,<br />
ils nous engagent à crier avec tous nos amis<br />
connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> toute question <strong>de</strong> partis : A bas le Syndi-<br />
cat ! Conspuez l'Italien Zola ! Vive la France<br />
aux Français ! »<br />
Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />
Jean <strong>de</strong> BOEUV,<br />
Prési<strong>de</strong>nt du Groupe Antisémite.<br />
Place Paulin, 10, Agen.<br />
Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />
La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres et arts<br />
d'Agen et l'Fscolo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêté,<br />
d'un commun accord, le programme suivant<br />
<strong>de</strong>s Jeux Floraux organisés à l'occasion du<br />
Centenaire.<br />
Ire Section, langue française. — !• Une<br />
o<strong>de</strong> â Jasmin : ia meilleure composition<br />
sera lue r*ar un artiste <strong>de</strong> la Comédie Fran-<br />
çaise au cours <strong>de</strong> ia manifestation oui aura<br />
lieu <strong>de</strong>vant ia statue du poète.<br />
2- U;t à-propos, en un acte et en vers : Les<br />
auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et <strong>de</strong>.<br />
son œuvre. L'à-prcpos classé au premier*<br />
rang, sera joué en iever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans la<br />
soirée <strong>de</strong> gala.<br />
2" Section, langue d'Oc. - 1- o<strong>de</strong> à Jas-<br />
min ; 2- Poésie lyrique, sujet libre ; 3- Poésie<br />
<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en prose,<br />
sujet libre.<br />
Par décision du Canoulié du Félibrige, le<br />
concours <strong>de</strong> cette section est déclaré Jeux<br />
Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine et<br />
entraînera les droits fixés à ce titre par les<br />
statuts Féiibréens. Trois Félibres Majoraux<br />
feront partie du jury d'examen. Les mor-<br />
ceaux couronnés seront lus dans la séance<br />
solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> ia Cour<br />
d'Amour.<br />
Tous les dialectes <strong>de</strong> la langue d'oc sont<br />
admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyé*<br />
l'exige, trois groupes seront formés d'apivs<br />
la nareiité linguistique : Aquitaine, Langue-<br />
doc, Provence. Chacme o-routie aura <strong>de</strong>s pris<br />
distincts nour les o'uatre genres ci-<strong>de</strong>ssus<br />
indiaués. 'Dar.s ce cas, les premiers prix <strong>de</strong><br />
tous les groupes concourront entre eux, par<br />
genre, et les 'compositions classées au pre-<br />
mier rang recevront le prix d'honneur.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux sections française et Cl oc,<br />
les prix consisteront, en médailles et dipw<br />
mes" artistiques. ...<br />
Les pièces, écrites très lisiblement, o •<br />
vrorit être toutes remises avant lo U' a i<br />
prochain, terme do rigueur, en double 6XP e "<br />
uition, non signées et portant en tête uno<br />
<strong>de</strong>vise reproduite sur une envelomie cache-<br />
tée dans laquelle seront enfermés le nom " a<br />
l'auteur et son adresse. ,<br />
Pour les tdèecs en lancue d'oc, on indi-<br />
quera en tête les dialectes et sous •dialectes<br />
employés et on donnera en note, la traduc-<br />
tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux a ce<br />
sous-dialecte.<br />
Adresser les compositions françaises à M-<br />
le commandant Lac <strong>de</strong> Posredott, rue Di<strong>de</strong>-<br />
rot, à Agen; celles d'oc à M. <strong>de</strong> Dor<strong>de</strong>-<br />
lialhargtie.t, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />
On nous prie d'annoncer que ia commis-<br />
sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicalo<br />
et la commission d'organisation générale<br />
vont être prochainement convoquée*, 09**"<br />
cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> et la prépara-<br />
tion <strong>de</strong> ee QUI lawsibe a chacune d'eiloa.<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
Tjswrrsvw I<br />
I WÊKÊt I ; BBB-* : '-'" sï; "* r -''""5"'"' .*i90MMHHMM!r«n^w:'S«riKlx<br />
Voici la déclaration eue M. <strong>de</strong> Lanjuinais<br />
<strong>de</strong>vait lire à la tribune <strong>de</strong> ia Chambre au<br />
nom <strong>de</strong> la droite :<br />
Désorientés par la lenteur do la répres-<br />
sion qu'elle attend, l'opinion publique<br />
s'exaspère cl nous assistons <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />
mois au speclnclc h 1 plus douloureux qui<br />
puisse être infligé à noire patriotisme.<br />
Un syndical cosmopolite, sous prétexte<br />
<strong>de</strong> défendre ou <strong>de</strong> venger un homme.juste-<br />
ment coiulurmié, l'ait journellement déver-<br />
ser les injures les plus odieuses sur notre<br />
armée et semble oublier qu'il y a <strong>de</strong>s lois<br />
pour la l'aire respecter.<br />
Il faut que cela finisse !<br />
Nous venons ici protester contre un lel<br />
scandale et déclarer hautcmciiL noire opi-<br />
nion sur cette affaire : l'arrêt qui a con-<br />
damné le traître Dreyfus a clé rendu parla<br />
juridiction la plus respectable et la plus<br />
noble, par <strong>de</strong>s soldais* jugeant leur pair.<br />
Leur décision est <strong>de</strong>ux t'ois sacrée, d'abord<br />
parce qu'elle émane d'officiers ne relevant<br />
que <strong>de</strong> leur conscience, lidèles gardiens <strong>de</strong><br />
l'honneur <strong>de</strong> l'armée ; ensuite parce que<br />
rien ne pouvait être plus douloureux pour<br />
ces braves soldats que <strong>de</strong> constater la trahi-<br />
son <strong>de</strong> l'oflicicr français el qu'ils eussent<br />
voulu, pour l'honneur même <strong>de</strong> l'épauletle<br />
pouvoir al'lirmer hautement l'innocence <strong>de</strong><br />
l'accusé.<br />
C'est là le sentiment <strong>de</strong> tous les corps<br />
constitués, et il est particulièrement vivace<br />
dans l'armée française, dont tous les meut<br />
bres sont si étroitement unis par la solida-<br />
rité <strong>de</strong> l'honneur, du courage et du patrio-<br />
tisme.<br />
Il a donc fallu qu'il fut dix fois coupable<br />
celui que sept officiers ont condamné en<br />
leur âme et conscience pour crime <strong>de</strong> tra- 1<br />
hison.<br />
A la suite <strong>de</strong> ia dénonciation habilement ',<br />
machinée par le syndicat Dreyfus contre le<br />
commandant Esterhazy, un <strong>de</strong>uxième con- •<br />
seil <strong>de</strong> guerre est venu corroborer Sa déci-<br />
sion du premier en rejetant l'accusation à<br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> "laquelle on prétendait inlirmer la<br />
condamnation du traître.<br />
Nous respectons cet arrêt rendu comme<br />
le précé<strong>de</strong>nt par <strong>de</strong>s juges délibérant dans<br />
leur pleine indépendance et ne relevant que<br />
<strong>de</strong> leur conscience. Cela nous suffit.<br />
Nulle garantie n'est supérieure à celle-là<br />
et nous ne voulons pas savoir ce que con-<br />
tient la relation d'inci<strong>de</strong>nts postérieurs au<br />
procès, alors surtout qu'elle ne saurait être<br />
publiée sans <strong>de</strong> graves inconvénients. Le<br />
seul fait d'y avoir recours constituerait une<br />
sorte d'amoindrissement <strong>de</strong> l'autorité, <strong>de</strong> ia<br />
décision <strong>de</strong> la justice auxquelles il est dû le<br />
respect absolu.<br />
Il faut vivre sous un régime comme celui-<br />
ci, qui livre tout aux discussions à outrance<br />
pour assister à un spectacle aussi attristant<br />
et voir chacun reviser un procès sur un<br />
fac-similo publié par un journal, sur <strong>de</strong>s<br />
pièces maquillées, où sur <strong>de</strong>s racontars <strong>de</strong><br />
toutes sortes. Voyez à côté <strong>de</strong> nous, si les<br />
monarchies voisines se laissent ainsi débor-<br />
<strong>de</strong>r, si elles ne trouvent pas dans la force<br />
même <strong>de</strong> leurs institutions, les moyens <strong>de</strong><br />
faire respecter l'honneur et l'existence<br />
môme <strong>de</strong> l'armée.<br />
D'ailleurs aujourd'huit il ne s'agit plus<br />
seulement du procès Dreyfus. Une campa-<br />
gne révolutionnaire est commencée. On ne<br />
se contente plus d'outrager le chef <strong>de</strong> l'ar-<br />
mée ; on adresse aux soidats <strong>de</strong>s appels<br />
directs à l'indiscipline et à la révolte ; aussi<br />
nous comprenons à merveille -le cri d'indi-<br />
gnation, <strong>de</strong> douleur patriotique qui, dès le<br />
débu t <strong>de</strong> cette affaire, s'échappait d'un<br />
cœur vraicment français et passait par-<strong>de</strong>s-<br />
sus nos frontières pour venir jusqu'à nous.<br />
Après ia lecture, <strong>de</strong> cette déclaration, M.<br />
«e Lanjuinais <strong>de</strong>vait déposer au nom <strong>de</strong> la<br />
droite l'ordre du jour suivant :<br />
La Chambre invite le gouvernement à<br />
assurer le respect <strong>de</strong> la chose jugée et à<br />
réprimer sans hésitation toutes ies attaques<br />
dirigées contre l'armée, l'excitation à l'in-<br />
discipline, quels qu'en soient les auteurs.<br />
Cet ordre du jour porte les signatures <strong>de</strong><br />
MM. <strong>de</strong> i.anjuiirais, duc <strong>de</strong> Rohan, duc <strong>de</strong><br />
Dou<strong>de</strong>auviîie. Derrien, <strong>de</strong> La Ferronnays,<br />
Le Cerf. Dufaure, baron Gérard, <strong>de</strong> *Là<br />
Noue, etc.<br />
689<br />
Si<br />
Ca<br />
non<br />
0<br />
i.-tai5 ie gouvernement<br />
se verrait pas souvent.<br />
J'ignore à quelle énoque cette sorte <strong>de</strong><br />
dicton populaire ou refrain d'une chanson-<br />
nette a vu le jour et par conséquent a quel<br />
gouvernement cela s'est appliqué d'abord.<br />
Mais faisons-en une exclamation populaire<br />
et voyons ce qu'il nous faudrait pour en ar-<br />
river à influer un neti sur le" eouverne-<br />
œent.<br />
lit d'abord où est-il ce gouvernement?<br />
La constitution vous dira ou'il rési<strong>de</strong> dans<br />
ies <strong>de</strong>ux Chambres représentées par un<br />
pouvoir exécutif, les ministres, lesoiieis ont<br />
comme agents départementaux, les" préfets,<br />
les sous-préfets, et toute ia hiérarchie ad-<br />
ministrative. Tant que ies ministres ont la<br />
confiance ues Cuambres, ils sont le Gouver-<br />
nement, s'ils ne l'ont plus ils <strong>de</strong>viennent<br />
simples citoyens.<br />
En ce moment, nous avons M. Méline à la<br />
tète du ministère et c'est lui oui, d'accord<br />
avec ses collègues est censé do'nner le mot<br />
tire, la consigne, si vous aimez mieux,<br />
ca mot d'ordre se comnose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
parties fort distinctes. L'une," immuable, le<br />
respect ou l'application <strong>de</strong>s lois, l'autre, es-<br />
sentiellement variable, l'orientation politi-<br />
que et ca que l'on pourrait appeler l'admi-<br />
nistration journalière.<br />
Malheureusement, entre las naroles et les<br />
actes du gouvernement il y a dé ru<strong>de</strong>s écarts<br />
u application.<br />
Là secon<strong>de</strong> partie du pouvoir influe tion<br />
sur ia première, et dame potittaue mène<br />
un peu trop dame Justice ou du moins l'ap-<br />
plication da la justice.<br />
Je vais restar dans le côte agricole, et ce-<br />
pendant comment, au milieu da i'émotion<br />
qui agite ia France au sujet <strong>de</strong> ia formation<br />
a un pouvoir occuito comme ca avnuicat 1<br />
Dreyfus, puissance oui s'en prend à l'année<br />
même, ne pas être, stupéfait <strong>de</strong> cette absence<br />
ue gouvernement'.'<br />
Certes, c'est bien le cas <strong>de</strong> répéter le dic-<br />
ton mis en tête <strong>de</strong> ces lieues. '<br />
De quoi donc a-t-il eu neur<br />
meut.'<br />
tte <strong>de</strong>ux groupes parlementaires, l'un sous<br />
M. Roinach la gendre du grand<br />
'atiamii, l'autre appartenant au<br />
Benat et ayant pour tète cette trilogie, Tra-<br />
rieux, Uanc et Seheurer-Kestncr.<br />
F'n bien ! ce qui se passe là se passe pour<br />
nous, malheureuse France agricole, nous<br />
qui sommes, comme le disait autrefois (c'é-<br />
tait au temps <strong>de</strong> ia iioule au pot) un réel<br />
Wni <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong>s produits du sol,<br />
nous qui sommes les vraies mamelles <strong>de</strong> la<br />
Lrancc.<br />
Que voyons-nous ? Que nous sommes obli<br />
.t'és, lambeau par lambeau, d'obtenir quclqui<br />
protection contre l'empoisonnement public,<br />
contre ie rapt <strong>de</strong> noire bien, contre l'oppres<br />
"PU môme <strong>de</strong> nos libertés pur <strong>de</strong>s associa-<br />
tions qui toutes ne sont pas juives, mais dé-<br />
ftveat du même principe.<br />
N'avicz-vous pas pensé qu'il était plus<br />
qu'étrange que la police (émanation du gou-<br />
vernement), laissât quinze mois un cour-<br />
tier, du nom <strong>de</strong> Fessât, inon<strong>de</strong>r trois dépar-<br />
tements avec <strong>de</strong> ia sciure do bois moulue<br />
pour la mélanger avec la pain do plus <strong>de</strong><br />
cent boulangers ? Cela né se passait ras<br />
loin <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> la police, dans le fond lie<br />
i'Algérie; c'était en pleine Normandie*, à ."0<br />
kilomètres <strong>de</strong> Paris.<br />
Comment s'y prenait cet homme pour faite,<br />
ses expéditions '? Il a expédié plus <strong>de</strong> vingt<br />
tailla balles <strong>de</strong> 100 kilos <strong>de</strong> sa" mouture em-<br />
poisonneuse. Sous quel titre ? Il était im -<br />
possible que dans lès gares on ne s'aperçut<br />
iias du fait. Un minotier en bois !<br />
On lui envoyait <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> sacs <strong>de</strong><br />
sciure et vous voulez que cola ne se sut<br />
nas?<br />
C'est comme les fameuses usines améri-<br />
caines <strong>de</strong> Marseille et du Havre faisant <strong>de</strong><br />
ia graissa avec <strong>de</strong> l'huila <strong>de</strong> coton et du suif.<br />
11 entrait <strong>de</strong> l'huile et il sortait <strong>de</strong> la soi-<br />
disant graissa. Ii a fallu clameur sur cla-<br />
meur pour arracher "te gouvernement à son<br />
sommeil.<br />
Cartes, ja crois M. Méline très dévoué à<br />
l'agriculture, seulement il est toujours dans<br />
ia crainte <strong>de</strong> dépiaire à quelque, député te-<br />
nant en main une dizaine" <strong>de</strong> voix.<br />
Où est-il le gouvernement?<br />
Croyez-vous donc que ce ne soit nas un<br />
scandale <strong>de</strong> voir traîner <strong>de</strong>puis pius da qua-<br />
tre ans cette affaira <strong>de</strong>s phosphates d'Algé-<br />
rie , ressource immense pour notre sol<br />
épuisé ? Voilà près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans que la père<br />
<strong>de</strong> l'agriculture est au pouvoir; l'affaire dort<br />
toujours dans les cartons du conseil d'Etat.<br />
Que dis-je? M. Cambon, gouverneur <strong>de</strong> i'Al-<br />
cèrie, qui, <strong>de</strong>vant le Sénat, avait tout dé-<br />
voilé e't <strong>de</strong>mandait qu'on lui donnât les<br />
moyens d'arrêter ces prévarications insen-<br />
sées, a été déplacé. Ce n'est pas son succes-<br />
seur oui fera "la lumière.<br />
Mais elle est faite, toute faite ia lumière.<br />
Seulement, il y a trois députés et une<br />
douzaine <strong>de</strong> conseillers généraux qui sont<br />
dans l'affaire et l'on laisse pâtir 22 millions<br />
d'agriculteurs français.<br />
Pauvre père Méline î ii est plein <strong>de</strong> ben-<br />
nes intentions, mais on a l'air da les peu<br />
goûter, ces bonnes intentions.<br />
Vous avez tous lu ces belles déclarations<br />
do M. Méline à la Chambre sur la valeur <strong>de</strong>s<br />
Syndicats agricoles, et les services qu'ils<br />
rendaient a la France. Vous ave/, vu aussi<br />
ce mémo M. Méline accepter une récompense<br />
comme prési<strong>de</strong>nt du Syndicat <strong>de</strong> Remlro<br />
mont, <strong>de</strong> pair avec trente autres syndicats<br />
libres et dévoués au bien public et vous vous<br />
êtes dit ; « Enfin, ce mouvement va être<br />
suivi, on nous donnera autre chose que <strong>de</strong>s<br />
paroles et quelques gratifications. 'Quand<br />
Louis XVI eut, en une réception da cour,<br />
mis un bouquet <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> pomma <strong>de</strong> torre<br />
à sa boutonnière, tout ce qui' l'approchait se<br />
mit à cultiver cette planté. »<br />
On n'imitera pas cet exemple. Avez-vous<br />
ouï-dire qu'un préfet ait cherché à ai<strong>de</strong>r dans<br />
son œuvre un syndicat indépendant ?<br />
Toute la bureaucratie s'est au contraire<br />
ébouriffée comme un chat à l'aspect d'un en-<br />
nemi. Comment ! accepter ia collaboration<br />
<strong>de</strong> personnes libres qui ne sollicitent ni mé-<br />
rite agricole, ni gratifications ? Serrons ies<br />
rangs, messieurs les fonctionnaires, et ne<br />
songeons qu'à nous ou à ceux qui peuvent<br />
nous être utiles en politique.<br />
Et les syndicats agricoles (qui marcheront<br />
quand môme; sont restés marqués à l'encre<br />
rouge dans tous les bureaux. "<br />
En revane'tta l'on augmenta toujours lo<br />
nombre formidable <strong>de</strong> fonctionnaires qui a<br />
pour <strong>de</strong>voir d'entasser paperasse sur pape-<br />
rasse dans les cartons <strong>de</strong>s préfectures ' et<br />
<strong>de</strong>s ministères.<br />
Vous êtes-vous jamais <strong>de</strong>mandé, ch-ers<br />
lecteurs, ce qu'avaient inventé <strong>de</strong> réellement<br />
utile à vos cultures cette nuée <strong>de</strong> profes-<br />
seurs ou inspecteurs créés <strong>de</strong>puis dix ou<br />
douze ans sous le couvert <strong>de</strong> ca'mot agricul-<br />
ture ou viticulture'.'<br />
Certes, Dieu me préserve <strong>de</strong> les englober<br />
tous dans un motif d'inutilité ou <strong>de</strong> suaer-<br />
fétation.<br />
11 en est <strong>de</strong> très vaillants et oui font ce<br />
qu'ils neuvent. pris entre les terribles te-<br />
nailles <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s pouvoirs occultes.<br />
Mais enfin, eux. qui représentent la science<br />
officielle, que vous ont-ris donné? Vovez<br />
donc ; ies bouillies <strong>de</strong> toute sorte ont 'été<br />
inventées par <strong>de</strong>s particuliers. Une seule<br />
vient d'un professeur, lu bouillie Audoynaud,<br />
et elle est tellement' comuliouée, elle' brûie<br />
si souvent, qu'elle n'a pu entier dans la pra-<br />
tique courante.<br />
Qui dotic nous a dotés <strong>de</strong> .-tous ces hybri-<br />
<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tous ces niants oui ont sauvé la<br />
France d'un vrai désastre? Mon Dieu,<br />
icurs noms sont connus : Cou<strong>de</strong>ra, La-<br />
liman, Gattztn, Seibei. <strong>de</strong> Grasset, etc. Il y<br />
a un professeur, M. Miliar<strong>de</strong>t et le pauvre<br />
homme, cartes, n'a pas été encouragé. Or,<br />
il n'appartenait pas à l'agriculture.<br />
C'était un proféssseur <strong>de</strong> Faculté, ou'on a<br />
accusé d'avoir vouiu sortir<strong>de</strong> « son bachot».<br />
Ah ! j'en oubliais un. M. Franc, professeur<br />
à Bourges. Un fort brave homme, au fond,<br />
mais que son ministère a ridiculement tué<br />
en ie créant chevalier <strong>de</strong> la Légion d'hon-<br />
neur, sauveur data viticulture. "pour avoir<br />
trouvé dans ses semis, venus on ne saitd'où.<br />
un producteur direct... classé au <strong>de</strong>rnier<br />
rang <strong>de</strong> ceux qui sont dans le commerce.<br />
Je me <strong>de</strong>manda ca ou il serait advenu au<br />
malheureux professeur" <strong>de</strong> l'Eure s'il avait<br />
dit à ses supérieurs : « li y a ici un mino-<br />
tier qui, <strong>de</strong>puis un an, ne 'moud mie <strong>de</strong> la<br />
farina <strong>de</strong> bots. » On lui aurait répondu :<br />
« S'il fait cela, c'est qu'il est rrotéué ;" faites-<br />
vous votre métier, envoyez dés paperasses.»<br />
Si j'étais le Gouvernement,<br />
Ça ne se verrait pas souvent.<br />
Mais vous i'étes, eu ce moment, chers<br />
lecteurs.<br />
Tous les candidats vous déclarent qu'ils<br />
sont à vos ordres. La Chambre n'est pas en<br />
nombre parce qu'ils sont restés narrai vouât<br />
Vous êtes en droit <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r nulle<br />
choses.<br />
Si vous voulez, nous continuerons ie ca-<br />
hier <strong>de</strong>s doléances elles maux eue peut fa-<br />
cilement guérir un député.<br />
L.MIOItA.<br />
réunion qui aura lieu le vendredi 28 janvier<br />
a huit heures du soir, à l'hôtel Dauty, rue<br />
ltétcllle.<br />
Objet <strong>de</strong> la réunion : Nomination du co-<br />
mité définitif et organisation d'un banquet.<br />
Le meilleur accueil sera fait aux étran-<br />
gers.<br />
Las conscrits. --- Samedi ont eu lieu à<br />
Uodoz. ies opérations du tirage au sort.<br />
Qendant toute la journée, nos conscrits<br />
ont circulé en ville, précédés du drapeau et<br />
d'une nuisiqua <strong>de</strong>s plus entraînantes.<br />
La veiila "au soir, lis avaient organisé une<br />
gran<strong>de</strong> retraite aux flambeaux, qui a eu le<br />
plu* grand succès.<br />
lis ont parcouru les principales artères <strong>de</strong><br />
la ville. Arrivés <strong>de</strong>vant la cercle militaire,<br />
iis sa sont arrêtés et ont vigoureusement<br />
crié : i< Vive l'armée ! A bas les juifs ! » pen-<br />
dant que ia musique jouait la Marseillaise.<br />
11 n'y a pas encore <strong>de</strong> dreyfusards àRodaz.<br />
SAINT AFFRIQUE. — Nouvelle lettre<br />
do nos sooios à M. Belugou (suite). — Au<br />
milieu <strong>de</strong> nos tristesses et <strong>de</strong> nos déboires,<br />
ce qui nous consoie un peu, M. Helugau,<br />
c'est <strong>de</strong> voir que nous ne sommes pas les<br />
seuis à pâtir <strong>de</strong>s journaux réactionnaires.<br />
Aiiez, ceux qui vous ont lâché ne s'en por-<br />
tent pas mieux. Un d'entre eux, que vous<br />
connaissez bien, vient d'en faire ia triste<br />
expérience. On lui a fait avaler un bouillon<br />
oui l'a rendu pourpre, feu do colère. C est<br />
le Télégramme, ue <strong>Toulouse</strong>, un journal<br />
pourtant modéré, qui le lui a servi. Comme,<br />
sûrement, vous n'avez pas lu cet article qui<br />
a paru ces jours <strong>de</strong>rniers, sous ia signature<br />
dé Simples encore un malin ! — nous<br />
nous permettons, pour vous faire plaisir, <strong>de</strong><br />
vous en transcrire les passages principaux :<br />
« Convoquez et reconvoquez l'arriôre-pè-<br />
gre socialiste, exhibez ce que vous avez <strong>de</strong><br />
plus lin et <strong>de</strong> pius beau dans ca genre, vous<br />
ne trouverez rien d'aussi monumental,<br />
d'aussi incomparable que le très dign8 cor-<br />
respondant politique <strong>de</strong> la Dépêche à Saint-<br />
Afl'rique. Voyez un peu cette jolie silhouet-<br />
te : « Les immortels principes avant tout, à<br />
lias l'infâme capital; il ne faut jamais tran-<br />
siter et toujours combattre. » Aussi le con-<br />
frère est-il le représentant très autorisé<br />
d'une Société monopoliste et bassement ca-<br />
pitaliste, qui se nomme « Raffinerie <strong>de</strong>s su-<br />
cres <strong>de</strong> Saint-Louis, à Marseille ».<br />
» D'autres que nous ont hantise ca per-<br />
sonnage dans un article qui fit, huit jours<br />
durant, tordre la vilotto. Petit Sucrier, e<br />
ce nom lui est imnérissabiernent attaché.<br />
» Donc, Petit Sucrier patronne et répand<br />
avec fureur le journal pétrolaur <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>,<br />
mais il a la représentation (nas mal lucra-<br />
tive) <strong>de</strong> ia Compagnie <strong>de</strong>s pétroles <strong>de</strong> Mar-<br />
seille.<br />
» Petit Sucrier tonne contre le cabinet<br />
Méline (écrasez l'infâme h et contre ies réac-<br />
tionnaires qui nous gouvernent, mais en<br />
même temps il se fait <strong>de</strong> beaux bénéfices<br />
avec ie journal le plus ministériel <strong>de</strong> Fran-<br />
ce : ia Petit. Journal.<br />
» Petit Sucrier fulmine contre le lux<br />
contre la corruption du siècle, contre ies ri-<br />
ches, qui vivent <strong>de</strong> la sueur du peuple, con-<br />
tra ces' mœurs honteuses et ces mo<strong>de</strong>s ridi-<br />
cules qui nous déshonorent ; il na faut pas<br />
s'étonner, ii vend (ô comble do l'ironie !)" un<br />
journal <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s et d'élégances mondaines<br />
» Petit Sucrier ne lâche jamais ses amis<br />
et ne fait pas da la politique occulte; ii i<br />
natror.né te premier la candidature du ci<br />
toyen Belugou à Saint-Affnque, il l'a soute-<br />
nu avec une vaillance digne d'un meilleur<br />
sort; aussi est-il en ce moment en quête<br />
d'une autre candidature avancée à iui oppo<br />
ser.<br />
» Petit Sucrier serre la main à ce, pauvre<br />
Beiugou, le traite <strong>de</strong> « cher ami ». l'embrss<br />
serait s'il n'avait pas <strong>de</strong> barbe, mais en mê<br />
me temps il -cherche à déci<strong>de</strong>r d'autres can<br />
didsts hésitants à se produire.<br />
» Petit Sucrier promet sa plume et ies<br />
colonnes da son" journal, mais pas sa<br />
bourss..., etc.. »<br />
— C'est bien tapé, cela, comme vous<br />
voyez, et sans réplique. Petit Sucrieri& bien<br />
essayé <strong>de</strong> répondre. — on répond à tout —<br />
mais' il s'est trompé d'adresse. Ne pouvant<br />
nier ies faits avancés, il a été sottement vio-<br />
lent et grotesque : ce qui lui a valu tine sa-<br />
| eor.<strong>de</strong> raclée <strong>de</strong> Simples. Ce Simples qui<br />
nous a l'air <strong>de</strong> connaître in case notre vieil<br />
ami, ie traite tout bonnement, cette fois, <strong>de</strong><br />
-cafard, dénonçant dans sa feuiiie quiconque<br />
ne pense i>às, ne parle pas, n'agit pas com-<br />
me lui.... et ça c'est, vrai. Au surplus, ii lui<br />
annonce d'autres coups <strong>de</strong> bâton, et tout<br />
cela sur ia ton <strong>de</strong> la ulus gran<strong>de</strong> familiarité.<br />
« Petit Sucrier, mon ami, iui dit-il, pour-<br />
quoi se fâcher? A peine avons-nous effleuré<br />
ton éiddarme que déjà tu gémis a faire ver-<br />
ser <strong>de</strong>s] pleurs sur ton soif et tueries comme<br />
un chat auquel on aurait attaché une casse-<br />
role. Que <strong>de</strong>viendras-tu donc, lorsque Sim-<br />
i<strong>de</strong>x te dira tout le bien qu'il pensé <strong>de</strong> toi,<br />
et tout ce qu'il sait sur ton compte. »<br />
Ainsi, cette polémique s'annonce très ré-<br />
jouissante. Nous la suivrons avec intérêt,<br />
M. Baiugou, et. probablement, nous vous<br />
mettrons au courant <strong>de</strong> ces passes d'armes.<br />
Et voilà comme on est puni d'avoir été infi-<br />
dèle à notre cause sacro-sainte !<br />
Pour en finir et nous résumer, M. Belugou,<br />
nous pensons oue vous ne pouvez pas es-<br />
pérer un .grand succès aux élections pro-<br />
chaines. Vaincu, vous le serez et à une<br />
écrasante majorité. Mais, qua voulez-vous,<br />
ce ne sera votre faute, ni la nôtre, ce sera<br />
ceiie <strong>de</strong> nos concitoyens qui sont encore si<br />
pou avancés, si peu cultivés, si peu civili-<br />
sés. Il faudra donc attendre, mais continuer<br />
tout da même à faire l'éducation du peuple ;<br />
ia moisson viendra un jour, tôt ou tard, ii<br />
faut du moins le croire.<br />
Telles sont nos convictions, et aussi l'ex-<br />
posé très franc, très sincère, <strong>de</strong> notre état<br />
politique et social à Saint-Affriquc ; il n'est<br />
oasbeau, mais avec le temps nous pourrons<br />
l'améliorer, certainement.<br />
Nos amitiés toujours et encore, à ia vie<br />
et à ia mort '. Salut et fraternité'.<br />
ZlïT et C".<br />
saire central el. se constituait prisonnière, dé-<br />
chirant que le 10 décembre <strong>de</strong>rnier elle avait<br />
accouche d'un enfant mort-né, du sexe masculin,<br />
et l'avait enterré dans le jivdin <strong>de</strong> la maison.<br />
Ames interrogatoire elle a été mise à la disuo-<br />
tloS <strong>de</strong> M. lo procureur do ia République.<br />
Rixe. — Avant-hier vers neuf heures du soir,<br />
la station <strong>de</strong>s voitures <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>là République<br />
une querelle commençait entre <strong>de</strong>ux cochers les<br />
nommes Jean flascainet I.ou.s A/aïs. Des paro-<br />
les ont en vint aux coup-', qui heureusement<br />
n'ont pas eu <strong>de</strong> gravité, malgré que le nommé<br />
Dascain ait été blessé à la tète par" une clef.<br />
Avis <strong>de</strong> la mairie. — Lo maire <strong>de</strong> la viile <strong>de</strong><br />
Nai'bontie prévient ies contribuables pour 1808<br />
<strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'article Irr <strong>de</strong> la loi du £1<br />
juillet. 1807 relatif à la contribution foncière <strong>de</strong>s<br />
propriétés non bâties qu'il leur sera accor<strong>de</strong> ies<br />
édttctlons ci-aurès sur leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>;<br />
L Sur les cotes uniques ou totalisées dont la<br />
narC<strong>de</strong> i'Iiiat ne sera pas supérieure à" 10 francs.<br />
— K'-mi -io totale ;<br />
• Sur les cotes uniciues ou totalisées dont la<br />
part do l'Etat est <strong>de</strong> li) fr. 01 à 15 francs. — Re-<br />
mise <strong>de</strong>s trois quarts ;<br />
.Sur les cotes uniques ou totalisées dont la<br />
parc <strong>de</strong> l'Etat est <strong>de</strong> 15 fr. 01 à 20 francs. — Re-<br />
mise' lie la moitié :<br />
4' Sur ies coics uniques ou totalisées dont la<br />
pari Ce i'Etat est da 20 fr. 01 à 25 francs. — Re-<br />
mise du utiurt. •<br />
A'ii'n. — Les temises ci-<strong>de</strong>ssus ne portent que<br />
sur la part <strong>de</strong> la cote revenante à i'Etat.<br />
Le»' <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vront être déposées pendant<br />
ie mois qui suivra la publication <strong>de</strong>s rôles soit<br />
a ia mairie, soit à la perception <strong>de</strong> Narbonne,<br />
Ou les rmorimés nécessaires seront mis à la dis-<br />
position <strong>de</strong>s contribuables.<br />
four pouvoir bénéficier <strong>de</strong> l'une ou <strong>de</strong> l'autre<br />
<strong>de</strong> ces remises, suivant le cas. il ost absolument<br />
indispensable que la contribution personnelie-<br />
mbWliore du contribuable no co:t nas supérieure<br />
~0 francs.<br />
CASTELNAUDARY. Théâtre. — Gran<strong>de</strong><br />
epréientation mardi. 25 courant, par la<br />
troupe Buret, avec le concours <strong>de</strong> M. Marta-<br />
poura, baryton du grand opéra, <strong>de</strong> M. Wein-<br />
garhnez. violoniste, ex-directeur du conser-<br />
vatoire <strong>de</strong> Nantes, <strong>de</strong> Mlle Chantai Lovel,<br />
cantatrice <strong>de</strong>s concerte classiques <strong>de</strong> Monte-<br />
Carlo, <strong>de</strong> M. Spartz, premier comique du<br />
théâtre <strong>de</strong> la Comédie parisienne et <strong>de</strong> plu-<br />
sieurs autres artistes parisiens.<br />
L1MOUX. — Union orphéonique. — Le<br />
conqert donné au théâtre par cette Société, à<br />
ses membres honoraires, ' a dépassé toutes<br />
les espérances au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la compo-<br />
sition <strong>de</strong> la saiio qui était comble et surtout<br />
du coup d'œil ravissant que présentaient nos<br />
premières où l'élément féminin dominait, ce<br />
qui rendait cette soirée encore plus at-<br />
trayante.<br />
Les morceaux compris dans le programme<br />
ont été consciencieusement interprétés par<br />
tous ies artistes qui ont remportés <strong>de</strong> cha-<br />
leureux applaudissements.<br />
Aussi, organisateurs et spectateurs se sont<br />
séparés, emportant <strong>de</strong> cette fête le meilleur<br />
souvenir, en* se disant non pas adieu, mais<br />
au revoir.<br />
Nous donnerons prochainement les numé-<br />
ros, gagnants da la "tombola, qui a eu lieu à<br />
la fin <strong>de</strong> la soirée.<br />
Récompense. — M. Jean Hugounet, âgé <strong>de</strong><br />
17 ans. coiffeur à Ail, a remporté le 10 janvier,<br />
à Marseille, ie Se prix médaille d'argent, nour<br />
coiffure d.e dame.<br />
Nos félicitations au jeune figaro, notre com-<br />
patriote.<br />
— Léon Planacassagne, rue Nationale. 71; Marie<br />
Rescoussié. rue Saint-André, 10 ; Marie Masbou,<br />
rue Jean -Vidal, 3; Yvonne grassien, rue du l'or-<br />
tail-<strong>de</strong>s-Augustins, 5 ; Marthe Miquel, à Laca-<br />
pello.<br />
Publications île Mariages. — Guillaume llbert<br />
jardinier et Anne Davan, sans profession; Jules<br />
Fayroipharmacien à Lasaygues et Laure Césa-<br />
nne, sans profession.<br />
Mariar/es. — Alexandre Eoitaud, tailleur et<br />
Maria Moucouet. tailleuse.<br />
Décès. — Hélène Viguié. 82 ans, sans profes-<br />
sion, avenue <strong>de</strong> la tiare. 1: Marguerite 'Duper-<br />
rein. 08 ans, sans profession, rue du Temple, 3.<br />
Jean Cugiiac, chariieutier, "8 ans, avenue" <strong>de</strong> la<br />
Gare, 4.<br />
FIGEAC. — Tribunal correctionnel. —<br />
La nommée Françoise Golfler s'était évadée<br />
du violon municipal et dont nous avons an-<br />
noncé l'arrestation à Assier a été condamnée<br />
par le tribunal correctionnel dans son au-<br />
iiience do samedi <strong>de</strong>rnier, à G mois «'empri-<br />
sonnement.<br />
On se rappelle que la condamnéo était<br />
poursuivie pour vol <strong>de</strong> lainages chez M. Bo-<br />
i'ies, ineroiër.<br />
Bile n'en est pas du reste à sa première<br />
condamnation.<br />
Nouvelles religieuses. — On lit dans ia<br />
Semaine Catholique :<br />
M. l'abbé Roucoile, aumônier du couvent <strong>de</strong> la<br />
Compassion, à <strong>Toulouse</strong>, est nommé pro-curé<br />
<strong>de</strong> Léguevin; M. l'abbé Labarbe, vicaire it<br />
l'église métropolitaine, est nommé aumônier <strong>de</strong><br />
la Compassion.<br />
«~wwv» M. le préfet <strong>de</strong> la Haute-Garonne a<br />
visité la basilique Saint-Sernin, mardi <strong>de</strong>rnier,<br />
dans l'après-midi. H a parcouru les diverses<br />
parties <strong>de</strong> l'édifice, les nefs, la crypte, les gale-<br />
ries supérieures, et a paru preadre aux beautés<br />
du monument un très "vif intérêt<br />
Voilà qui est bien.<br />
Mais que vont dire les F. - . M.*, <strong>de</strong>s Cotes-<br />
du-Nord, s'ils apprennent que M. Lutaud a<br />
mis les nieds daiis une basiilaue?<br />
LOT<br />
L'antipatriote Jaurès î<br />
Zola avait injurié l'armée en face.<br />
Jaurès, plus cauteleux ou plus pru<strong>de</strong>nt,<br />
essaie <strong>de</strong> la frapper par <strong>de</strong>rrière.<br />
A l'en croire, "il" n'y"aurait que <strong>de</strong>s jésuites<br />
et <strong>de</strong>s cléricaux dans notre corps d'officiers.<br />
Et ces gens-là ne mériteraient aucune con-<br />
fiance.<br />
Qu'est cela, sinon un anpel à la défiance<br />
<strong>de</strong>s troupes contre leurs chefs !<br />
Mais patience, si Jaurès arrive jamais au<br />
pouvoir, cela changera, et nous aurons alors<br />
une véritable armée nationale, composée<br />
sans doute <strong>de</strong> zigues genre Estievant, qui<br />
assassineront les sergents <strong>de</strong> ville, fusille<br />
ront les jésuites et dévaliseront les bour-<br />
geois.<br />
Jaurès neut décidément donner la main<br />
Zola.<br />
Les <strong>de</strong>ux font la paire et ne méritent que<br />
le mépris <strong>de</strong>s patriotes et <strong>de</strong>s honnêtes<br />
gens.<br />
On <strong>de</strong>vrait traiter tous ces cocos-là en<br />
criminels, car en fin <strong>de</strong> compte, ils commet<br />
tent lo plus lâche <strong>de</strong>s crimes ; celui <strong>de</strong> lèse-<br />
natrie.<br />
ce eouverne-<br />
la férule <strong>de</strong><br />
forban <strong>de</strong> Pi<br />
a<br />
RODEZ. — Communiqués — La maire <strong>de</strong><br />
la ville <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z prévient ses concitoyens<br />
que le rôle <strong>de</strong> là rétribution à nertmvoir<br />
pour la vérification <strong>de</strong>s poids, mesures et<br />
instruments do pesage pour 1SSJ8, est entre<br />
les mains du percepteur"" chargé d'eu opérer<br />
ia recouvrement et que iedéia'i accordé' pour<br />
ies <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en décharge ou réduction court<br />
à dater <strong>de</strong> ce jour.<br />
Contributions et patentes. ~- Le maire do<br />
la ville do Ro<strong>de</strong>z prévient sas concitoyens<br />
que le rôle <strong>de</strong>s contributions personnelle,<br />
mobilière et <strong>de</strong>s patentes 'nour l'an-<br />
née 180S, est entra les mains du percep-<br />
teur chargé d'en opérer le irecouvrement "et<br />
que le déiai accordé pour les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en<br />
décharge ou rèductioa court à dater <strong>de</strong> ca<br />
jour.<br />
Rôle supplémentaire. — Le maire <strong>de</strong> la<br />
vilie <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z prévient ses administrés que<br />
le rôle supplémentaire sur las voitures, che-<br />
vaux, nulles et mulots et la taxe sur les vé-<br />
locipè<strong>de</strong>s et sur les billards pour le 4e tri-<br />
mestre !S97, est entre les mains du percep-<br />
teur chargé d'eu opérer le recouvrement et<br />
que ie délai accordé pour ies <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en<br />
décharge ou réduction couri, à dater <strong>de</strong> ce<br />
jour.<br />
Classe 1867. — Les hommes <strong>de</strong> la classe<br />
LS-'i7 sont Instamment uriéa d'asaiter a la<br />
CARCASSONNE. — Enquête. — Par ar-<br />
rêté préfectoral, en date du 15 janvier <strong>1898</strong>,<br />
une enquête est ouverte au secrétariat <strong>de</strong> la<br />
préfecture et <strong>de</strong> ia sous-préfecture cia Nar-<br />
bonne sur les avants projets dressés pour la<br />
fixation définitive <strong>de</strong> 'a direction du chemin<br />
d'intérêt commun n- 23. entre le village a<br />
Quintillan et celui <strong>de</strong> Palairac.<br />
L'ouverture da cette enquête est fixée au<br />
2:> janvier 1S0S et sa clôtura au 15 février<br />
prochain,<br />
Sont nommés membres <strong>de</strong> la commission<br />
d'enquête : MM. Mècre. conseiller générai,<br />
prési<strong>de</strong>nt,; Gaubert, conseiller général; De-<br />
grave, conseiller d'arrondissement ; Bataillé,<br />
conseiller d'arroiuiissement; Alci<strong>de</strong> Miquel,<br />
maire d'Abus ; Paul Uaraiila, maire <strong>de</strong> Quin-<br />
tillan ; Paul Cabillaud, maire lia Palairac,<br />
Denis l'eyre, maire <strong>de</strong> Maisons; Joseph<br />
Dupré, propriétaire à Cascastel.<br />
Eaux et forêts. — Par arrêté préfectoral<br />
dû 20 janvier <strong>1898</strong>, M Célestin Ciiinaud, <strong>de</strong>-<br />
meurant au Bousquet, est nommé gar<strong>de</strong><br />
forestier communal à Argeliers.<br />
Postes et télégraphes. — M. Frédéric<br />
Ressier, facteur rural à Saint-Jean-do-Bar-<br />
l'ou, est nommé facteur rural à Saint-Lau-<br />
1 cnt-do-ia-Cabrerisse.<br />
— M. André Lasserre est nommé facteur<br />
rural à Saiut-Jean -i'te-DaiTou.<br />
— M. Emile Amans, est nommé facteur<br />
local à l'ezens.<br />
NARBONNE. Comité <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong><br />
Charité. — Avis* — Messieurs les tambours,<br />
clairons et trompettes, sont priés d'assister<br />
à la réunion nui se tiendra lundi soir <strong>24</strong> jan-<br />
vier, à S heures du soir, au café Continental,<br />
<strong>de</strong>uxième étage. (Entrée par la cour <strong>de</strong>s<br />
Omnibus).<br />
Infantici<strong>de</strong>. — Avant hier Si courant, une<br />
.leune fttle bjgée di- 8& ans. la <strong>de</strong>nioiseiie M. M. A.<br />
ae Ps.iHt .r.sic .e uresentait au bureau du commis-<br />
CAHORS. — Rectification. — Ce n'est<br />
pas vendredi soir qu'a eu lieu la brillante<br />
soirée donnée par Mme et M. Ausset, dont<br />
nous avons uarié dans le numéro <strong>de</strong> l'Ex-<br />
press (va 22, mais bien le mercredi soir 19<br />
janvier.<br />
Bienvenue.— Le journal la Démocratie du<br />
loi, a l'ait aujourd'hui 22 janvier sa réanna-<br />
rltion.<br />
Nous adressons à notre confrère nos sou-<br />
haits <strong>de</strong> bienvenue.<br />
Nomination. — Notre jeune compatriote,<br />
M. Mazin, lieutenant du 1* <strong>de</strong> ligne, démis-<br />
sionnaire, est nommé percepteur à Saint-<br />
Baujely (Aveyron).<br />
Médaille coloniale. — M Jean-Louis<br />
Couzy, <strong>de</strong> Reyrevignes, vient d'obtenir la<br />
médaille coloniale.<br />
Dépôt <strong>de</strong> remonte d'Aurillac. — Le co<br />
mité île dépôt <strong>de</strong> remonte d'Aurillac. pro-<br />
cé<strong>de</strong>ra aux achats <strong>de</strong> chevaux <strong>de</strong> selle" <strong>de</strong><br />
4 a S ans, à 9 heures, route <strong>de</strong> Saint-Denis<br />
Conseil <strong>de</strong> préfecture. — Audience du<br />
22 janvier. — Le conseil examine ia orotes<br />
tation dirigée contre i'ôlection municipale <strong>de</strong><br />
Saint-Cirq-Lapopie.<br />
Par l'organe, <strong>de</strong> M- Basse, avocat, les Dro-<br />
testataires offrent <strong>de</strong> prouver diverses "ma<br />
r.aœuvres et agissements illicites, et surtout<br />
l'existence d'une urne à double comnar<br />
liment.<br />
Sans s'arrêter à cette offre en preuve, le<br />
conseil refusa l'enquête et rejette la pro-<br />
testation.<br />
Les protestataires défèrent cet arrêté au<br />
conseil d'Etat.<br />
Une <strong>de</strong>manda en réduction <strong>de</strong> la contri-<br />
bution foncière (bâties), faite par la congré-<br />
gation <strong>de</strong> la Miséricor<strong>de</strong> contre i'adminis-<br />
tration <strong>de</strong>s contributions directes, a été mise<br />
en déiibéré-<br />
M' Lagai rigue a soutenu la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
Tribunal correctionnel.— Audience du 20<br />
anvier. — Dans cette audience, le tribunal<br />
a condamné les nommés Alaux, Bizon, Iler-<br />
main, Lafon, Mourguès et Escan<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s<br />
amen<strong>de</strong>s diverses <strong>de</strong> 25 à 00 francs pour dé-<br />
lit <strong>de</strong> chasse.<br />
Le nommé Philippe Magot, da Bouziès, a<br />
été conaamné à -10 francs d'amen<strong>de</strong> pour dé-<br />
lit <strong>de</strong> pêche.<br />
La nommée Cécile Grenier, épouse Castel,<br />
bouchère à Puy-l'Evêque, a été condamnée<br />
à 25 francs d'amen<strong>de</strong> pour détention do faux<br />
noids.<br />
i.a veuve Albert Aibet, bouchère à Cahors,<br />
nour tromperie sur ia quantUé <strong>de</strong> la mar-<br />
chandise vendue, a été condamnée à 50 francs<br />
d'amen<strong>de</strong>.<br />
Elisabeth Relier et Louise Grasser, sans<br />
domicile fixe, inculpées <strong>de</strong> vol dans l'église<br />
<strong>de</strong> Capmié, près <strong>de</strong> Fiaugnac, ont été con-<br />
damnées a quinze jours <strong>de</strong> prison.<br />
Jo*.epb Kanai et Baptiste Kanal, poursuivis<br />
nour vol à la tire à là <strong>de</strong>rnière foire <strong>de</strong> Ca-<br />
hors, sont condamnés à vingt jours <strong>de</strong> prison<br />
chacun,<br />
Le tribunal a confirmé le mandat <strong>de</strong> dépôt<br />
du sieur Leymarie.<br />
Simole police. — Les porcheries du fau-<br />
bourg'Cabessut. — Jeudi 20 janvier, à 9 heu-<br />
res ciu matin, le tribunal <strong>de</strong>. simple police<br />
s'etant réuni. M. lo juge do paix, au début <strong>de</strong><br />
l'audience, faisant droit aux conclusions du<br />
ministère public, s'est déclaré incompétent<br />
et a condamné Fournier aux frais.<br />
Dans une précé<strong>de</strong>nte audience du tribunal<br />
<strong>de</strong> simple police, M. Fournier, <strong>de</strong> Cabessut,<br />
citait directement M. Lagarrigues, son voi-<br />
sin, nour avoir contrevenu à l'arrêté munici-<br />
pal du 11 octobre 1881 interdisant d'avoir<br />
îles porcheries a moins <strong>de</strong> vingt mètres <strong>de</strong>s<br />
habitations. Il <strong>de</strong>mandait également la con-<br />
Grand assaut d'armes<br />
A LA SALLE ESTRADE<br />
Ce fut, hier un véritable régal pour les friands<br />
<strong>de</strong> la lame.<br />
M. Mauranges, présidait.<br />
Remarciué dans l'assistance d'élite: MM. Cour-<br />
tois <strong>de</strong> Viçose. coionel Bouiié, Dubois, docteur<br />
Basset, Marvaud directeur du service <strong>de</strong> ssnte<br />
du 17e corps, f'aget doyen <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong><br />
droit. Legou'i professeur à la Faculté <strong>de</strong>s scien<br />
ces, Coumoui conseiller à la cour d'appel, Caus-<br />
sanel-Robagiia, capitaine <strong>de</strong> Filiàtre.'Chinchoile<br />
avoué. Moiinié-Paget, capitaines Braud, Régis<br />
iieutenants Moreau, Wagner, Ducor, Girardin<br />
Charles.<br />
Nous arrivons à 6 h. L2 précises salle du<br />
FourVastard. la salle est déjà "bondée. I.eo ti<br />
raurs l'éoée à la main, ont peine à se frayer ua<br />
nassage îusou'à la planche.<br />
" MM. Yazv'et Estra<strong>de</strong> ont le droit d'ê;re fiers<br />
<strong>de</strong> leur salle.<br />
lis ont réuni les meilleurs éléments et les elè<br />
ve3 ont parfaitement profité <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong>s<br />
maîtres.<br />
La première partie comportait sept jeux.<br />
M. Coumoui, élève <strong>de</strong>là .salle, a tiré contre<br />
son distingué professeur, M. Yazy, maître d'ar-<br />
mes au 23e.<br />
L'éloge du maître du 23e n'est plus à faire<br />
Nous avons eu souvent l'occasion d admirer les<br />
qualités qui font <strong>de</strong> M. Vazy un <strong>de</strong> nos meil<br />
leurs tireurs : solidité du poignet , rapidité<br />
d'exécution, finesse et énergie.<br />
M. Coumoui s'est fort bien comporté contre<br />
son professeur.<br />
M" Est-ado a tiré contre M. Liaut, capitaine<br />
au 10e dragons. Tous les fervents connaissent<br />
M Estra<strong>de</strong> : tireur très fin, excellent professeur,<br />
possédant son art à fond. Passes très applau-<br />
dies<br />
MM. Brugère, lieutenant au lîoe. et Boyancë ;<br />
Fabry et Caussanel-P^obagiia ; Poymiro, com-<br />
mandant au 83e. et Gifïard, le distingué maître<br />
du 12ôe ; Caumel et Desnoyer, le brillant maître<br />
du lie <strong>de</strong> ligne ; Despiau, professeur à la Fa-<br />
culté <strong>de</strong> droit, et Lafitte, le maître si justement<br />
aDurécié du 9a <strong>de</strong> ligne.<br />
"MM. Bouxin et Lois; Gensoul et Dejeanne,<br />
élèves <strong>de</strong> ia salie ; Moreau, lieutenant au 23e<br />
d'artillerie, et Estra<strong>de</strong>, ont tiré ensuite et re-<br />
maruuabiemer.t.<br />
MM. <strong>de</strong> Filiatre. capitaine au 33' d'artillerie,<br />
et Camnourcy. maître d'armes au 83e <strong>de</strong> ligne;<br />
Wajrne'r, lieutenant au 23e d'artillere et Fabry.<br />
Gifïard et Desnoyer. Ladite et. Vazy, ont dans ia<br />
<strong>de</strong>uxième partie, fait un très joli jeu d'épée (jeu<br />
<strong>de</strong> terrain).<br />
En résumé, fête d'armes en tous points réus-<br />
sie, et <strong>de</strong>s mus brillantes.<br />
Nous avons pourtant un reproche, uu seul re-<br />
proche à adresser à MM." Estra<strong>de</strong> et Vazy.<br />
lis auraient dû <strong>de</strong>puis longtemps faire pius<br />
gran<strong>de</strong> leur belle salie do la rue du' Fourbastard.<br />
n\ \\ CAUSE<br />
nous engageons les dames à profiter<br />
<strong>de</strong>s rabais énormes faits sur les confec-<br />
tions, tissus, etc. <strong>de</strong> la saison d'hiver<br />
\liiMaisoii(:\T\L\ivFil<br />
rue<br />
Occasions Alsace-Lorraine,<br />
en<br />
..S<br />
<strong>Toulouse</strong><br />
Marchanfllses<br />
damnation <strong>de</strong> Lnsarrigucs à la somrn<br />
et la<br />
i do<br />
dé-<br />
200 francs <strong>de</strong> dommages-intérêts<br />
molition <strong>de</strong>s ôtables.<br />
Fournier fit un long exposé <strong>de</strong> ses doléan<br />
ces. M. la commissaire do police, remplis<br />
saut les fonctions <strong>de</strong> ministère public," <strong>de</strong><br />
manda à son tour au juge <strong>de</strong> paix <strong>de</strong> se dé<br />
clarer incompétent, la contravention n'exis<br />
tant" pas et' le tribunal <strong>de</strong> simple police<br />
n'étant compétent pour juger p ac tion civile<br />
ou'autaiit qu'elle est une conséquence <strong>de</strong><br />
l'action publique. Il invoquait également<br />
l'illésalitè do l'arrêté municipal du 11 octo-<br />
bre 1884. cat arrêté n'ayant pas été approuvé<br />
ni déposé a la préfecture dans les délais lé-<br />
gaux.<br />
Lagarrigues reconventionnellemont <strong>de</strong>man-<br />
dait "a Fournier 100 francs <strong>de</strong> dommages-in-<br />
térêts pour préjudice causé à son travail<br />
journalier eu le faisant déranger inutilement<br />
pour se rendre à l'audienco à diverses re-<br />
prises.<br />
Le juge avait remis à huitaine lo prononcé<br />
du iugement.<br />
Etat civil du 15 au 22 janvier. — 2«'aissanc»s.<br />
Les Combattants <strong>de</strong> 1870-71<br />
Voici le programme <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong><br />
l'énée que doit donner lundi soir, au théâtre<br />
<strong>de</strong>s Nouveautés la fédération <strong>de</strong>s combat<br />
tants <strong>de</strong> 1870-71. sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le<br />
général <strong>de</strong> Sesmaisons, commandant le 17e<br />
corps d'armée :<br />
Assauts divers entre tous les maîtres d'ar-<br />
mes du corps d'armée.<br />
Assauts entre les professeurs civils.<br />
Assauts <strong>de</strong> boxe française par les sergents<br />
maîtres d'arnus du 126e <strong>de</strong> ligné.<br />
Deux assauts au sabre par MM. Thome-<br />
guex et Bez <strong>de</strong> Vilar, <strong>de</strong> Pans ; MM. Thome-<br />
guex et Caumet.<br />
Assaut à l'épée <strong>de</strong> combat avec pointe<br />
d'arrêt, tenue "<strong>de</strong> duel, entre MM. Ttiomo-<br />
guex et Jean Carrère.<br />
La musique militaire du 83e, sous la direc-<br />
tion <strong>de</strong> M. Montalier, doit se faire entendre<br />
pendant les intermè<strong>de</strong>s.<br />
On sait que le produit <strong>de</strong> la soirée doit être<br />
affecté à "la construction d'un monument<br />
commémoratif aux morts en combattant pen-<br />
dant l'année terrible.<br />
Tous nos concitoyens voudront donc appor-<br />
ter leur obole aux organisateurs <strong>de</strong> la fête<br />
et prouver ainsi qu'ils ont gardé vivant le<br />
souvenir do ceux qui moururent pour la<br />
Patrie.<br />
A cette heure, plus que jamais peut-être,<br />
il est bon <strong>de</strong> s'associer k toutes les œuvres<br />
patriotiques.<br />
Celle-ci mérite, à tous les titres, nos sym-<br />
pathies et nos encouragements.<br />
Suici<strong>de</strong><br />
Hier matin, vers 10 heures, la nommée<br />
Dorothée Fourca<strong>de</strong>, âgée <strong>de</strong> 05 ans, ména-<br />
gère, <strong>de</strong>meurant avenue do Muret, 1)2, a été<br />
trouvée pendue dans sa chambre à coucher.<br />
On Ignore les causes <strong>de</strong> ce suici<strong>de</strong>.<br />
BULLETIN FINANCIER<br />
REVUE HEIÎUOMADARIE<br />
Paris, 22 janvier.<br />
Un <strong>de</strong>s traits principaux qui caractérisent<br />
la précé<strong>de</strong>nte année 1897 au point do vue <strong>de</strong>s<br />
fluctuations do la richesse mobilière, con-<br />
siste assurément dans la hausse <strong>de</strong>s titres<br />
industriels, au premier rang <strong>de</strong>squels nous<br />
plaçons les actions <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compagnies<br />
<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> 1er. En ce qui concerna cel -<br />
les-ci, nous nous sommes" cxulioués dans<br />
un récent bulletin, en ayant soin do nrésen-<br />
ter lo réseau das voies <strong>de</strong> communication<br />
rapi<strong>de</strong>s comme le lien et lo nœud <strong>de</strong> nos<br />
vitalités d'ordre économique.<br />
Rappelons seulement, a'u'entre fin décem-<br />
bre 1890 et fin décembre 1897, l'Ouest a<br />
monté <strong>de</strong> 72 francs, l'Est <strong>de</strong> 93, le Midi <strong>de</strong><br />
!28, l'Orléans <strong>de</strong> 175. le Lyon <strong>de</strong> 185, le Nord<br />
<strong>de</strong> 201.<br />
Aujourd'hui, nous examinerons très briè-<br />
vement les autres valeurs industrielles. Et<br />
d'abord, Omnibus, Tramways, Petites Voitu-<br />
res ont suivi dne marche ascentionnelle ana-<br />
logue à celle <strong>de</strong>s Chemins <strong>de</strong> fer, comme<br />
aussi certaines sociétés <strong>de</strong> transport par<br />
l'électricité. Pour les actions <strong>de</strong>s" Petites<br />
Voitures, c'est une hausse <strong>de</strong> 102 francs,<br />
pour les actions <strong>de</strong>s Omnibus <strong>de</strong> 394 francs.<br />
La Compagnie Edison a progressé du cours<br />
<strong>de</strong> 0G0 au "cours <strong>de</strong> 78"), la" Compagnie Tnom-<br />
son-Houston du cours <strong>de</strong> 1,175 au cours <strong>de</strong><br />
1,370.<br />
Même remarque à l'égard <strong>de</strong> la métallur-<br />
gie : Les titres Fives-Ltlfe se sont élevés <strong>de</strong><br />
55 francs, les ateliers et chantiers <strong>de</strong> la<br />
Loire <strong>de</strong> 76, les établissements Cail <strong>de</strong> 91,<br />
ceux <strong>de</strong> Commentry <strong>de</strong> 100, les forges et<br />
chantiers do lu MààiU»j'i«noe tic rzz, le<br />
Creuzot, les Aciéries <strong>de</strong> F'rance et celles du<br />
Nord et Est <strong>de</strong> 200, Saint-Etienne <strong>de</strong> 350,<br />
Firminy <strong>de</strong> 400.<br />
Nous en pouvons dire autant <strong>de</strong>s mines,<br />
notamment <strong>de</strong>s charbonnages. Les houillè-<br />
res du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, qui s'é-<br />
taient signalées en 1890 par une ascension<br />
considérable, l'ont vue s'accentuer plus en-<br />
core au cours <strong>de</strong> l'exercice 1897. Les ac-<br />
tions <strong>de</strong> Bruag ont monté <strong>de</strong> 250 francs, cel-<br />
les <strong>de</strong> Béthune <strong>de</strong> 400, celles d'Anzin <strong>de</strong> 090,<br />
celles <strong>de</strong> Courriéres <strong>de</strong> 1,000, celles d'Ani-<br />
che <strong>de</strong> 2,250, celle <strong>de</strong> Vicoigne <strong>de</strong> 3,000, cel-<br />
les <strong>de</strong> Maries <strong>de</strong> 5,500.<br />
Ce mouvement général s'explique. Les<br />
fonds à placer abon<strong>de</strong>nt en France, "et ils ne<br />
trouvent plus dans les emplois à revenu<br />
fixe, obligations ou rentes, qu'un revenu<br />
sans cesse diminué, insuffisant" en face <strong>de</strong>s<br />
dépenses croissantes <strong>de</strong> la vie. En consé-<br />
quence, ils s'adressent davantage aux entre-<br />
prises d'un revenu variable, plus incertain,<br />
ii est vrai, mais qui offre <strong>de</strong>s espérances<br />
d'augmentation par ce motif que, dans <strong>de</strong><br />
semblables affaires, à l'action dé l'argent se<br />
joint l'action du travail, d'où les bénéfices<br />
rémunérateurs et la multiplication même du<br />
capital.<br />
Cet élan donné à l'industrie s'accentuera.<br />
11 est nécessaire qu'il s'accentue par <strong>de</strong>s<br />
créations nouvelles. Dès que nous voyons<br />
naitre une société <strong>de</strong> ce genre, métallurgie,<br />
charbonnages, mines métallurgiques, nous<br />
l'étuàions avec soin. Si nous arrivons à la<br />
bien connaître, si les informations recueil-<br />
lies nous conduisent à un jugement favora-<br />
ble, si nous croyons pouvoir affirmer la réus-<br />
site autant que le permet l'incertitu<strong>de</strong> rela-<br />
tive <strong>de</strong>s faits humains, alors nettement et<br />
obstinément, nous la recommandons à nos<br />
lecteurs, dans leur intérêt, convaincus que<br />
nous répondons <strong>de</strong> la sorte à la confiance<br />
dont ils veulent bien nous honorer.<br />
Tel est le cas <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s mines d'or<br />
du Luicho.<br />
Depuis la <strong>de</strong>rnière assemblée générale le<br />
nouveau conseil d'administration nommé<br />
par elle s'est mis en relations constantes<br />
avec la Mine et a donné aux travaux la plus<br />
décisive impulsion. U a tenu à adjoindre à<br />
l'ancien personnel un ingénieur <strong>de</strong>s plus ex-<br />
périmentés qui s'est embarqué au mois <strong>de</strong><br />
novembre <strong>de</strong>rnier et qui apporte dès main-<br />
tenant son concours aux <strong>de</strong>rnières installa-<br />
tions.<br />
Sur la collection <strong>de</strong>s photographies, ré-<br />
cemment reçues <strong>de</strong> la Mine et qui datent<br />
déjà <strong>de</strong> trois mois environ, on neut se ren-<br />
dre |compte <strong>de</strong> tout l'ensemble <strong>de</strong> l'exploita-<br />
tion : bâtiments, ateliers <strong>de</strong> mécanique,<br />
laboratoire et maison d'habitation ; on y voit<br />
les batteries <strong>de</strong> pilons en montage, la pose<br />
du grand conduit amenant les eaux, le trans-<br />
port <strong>de</strong>s cables porteurs à dos d'hommes,<br />
les escoua<strong>de</strong>s d'ouvriers, les convois <strong>de</strong><br />
mules, etc. Matériel et personnel affluent.<br />
C'ast la situation au mois d'octobre <strong>de</strong>rnier,<br />
prise sur le vif.<br />
A l'heure actuelle, une première batterie<br />
da brocards fonctionne et les autres batte-<br />
ries sont en cours <strong>de</strong> montagne : on est doue<br />
arrivé à la pério<strong>de</strong> du broyage c'est-à -dire<br />
<strong>de</strong> l'Exploitation normale <strong>de</strong>s richesses qu'on<br />
a eu soin <strong>de</strong> mettre en réserve dès l'ouver-<br />
ture <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> Mine, soit 4.000 tonnes<br />
en fin d'année 1897, 4.000 tonnes d'un mi-<br />
nerai exceptionnel dont ia teneur moyenne<br />
ne <strong>de</strong>scend pas au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 40 à 50 gram-<br />
mes à la tonne.<br />
L'envoi du premier lingot d'or, spécimen<br />
<strong>de</strong>s premier essais du traitement appliqué,<br />
est annoncé dès maintenant. Toutes les dif-<br />
ficultés <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> construction à une<br />
altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4,000 mètres dans ia<br />
Cordiilière, ont été vaincues.<br />
La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication a commencé.<br />
L'entreprise est conduite avec le seul souci<br />
da son succès industriel: la Société <strong>de</strong>meure<br />
étrangère à toute spéculation.<br />
Suivant nous, les actions constituent un<br />
excellent appoint dans la composition d'un<br />
portefeuille, il est à noter que les souscrip-<br />
teurs du début ne se sont laissé ni émouvoir,<br />
ni décourager par la longue attente subie,<br />
par les hésitations regrettables constatées,<br />
par les attaques systématiques dont leur<br />
bon sens a fait justice; ils ont soigneuse-<br />
ment conservé leurs titres, et ils sont à la<br />
veille <strong>de</strong> recueillir les fruits <strong>de</strong> leur clair-<br />
voyance et <strong>de</strong> leur fermeté.<br />
j'heuro est encore favorable pour <strong>de</strong>s<br />
achats avant que l'annonce officielle d'une<br />
répartition entraine une hausse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
cours. Les pères <strong>de</strong> famille, dont le désir<br />
légitime est do réaliser <strong>de</strong>s bénéfices an-<br />
nuels, avec toute chance <strong>de</strong> ne point com-<br />
promettre leur avoir, feront donc sagement<br />
d'adjoindre à leur portefeuille) dos titres<br />
d'uno Société française <strong>de</strong> mines d'or comme<br />
celle du Luicho. Nous leur donnons c«<br />
conseil en toute conscience, sans craindre,<br />
d'affirmer notre confiance absolue dans cette<br />
affaire et en rappelant à nos lecteurs qu'ils<br />
doivent s'adresser a nous pour obtenir lea<br />
renseignements utiles sur cette affaire, <strong>de</strong>s-<br />
tinée à uu -succès exceptionnel.<br />
Du f wior.iUE,<br />
Administrateur délégué <strong>de</strong> la Société<br />
française, 22, place Vendôme, Paris.<br />
A l'abattoir. — Voici les chiffres <strong>de</strong>s animaux<br />
abattus du 10 au 20 janvier inclus, pour le<br />
compte rie la boucherie toulousaine ;<br />
Boeufs, 83 ; vaches, 35; veaux, ltfl ; moutons.<br />
87; brebis, 101 ; chèvres, 3 ; agneau», 7ti» ; ehe-<br />
v.va :x, •; cochons, gll ; ckevauï, 80; mulaU 6<br />
unes, 5. — Total, l<br />
Bulletin Méréorologique<br />
Paris, 23 janvier.<br />
L'atre supérieure reste stationnaue. Le maxi-<br />
mum se trouve en Bretagne. Le vent est UibU<br />
MÎT no;; côtes. Il a plu, hier, à Lyon. Clenuont.<br />
Nancy. La température s'abaisse '(4 <strong>de</strong>grés » Pa-<br />
i PS U à Algar, —l au Puy-<strong>de</strong>-Dômaj. Toaap*<br />
i.au*(faux. La température va a'at»a»s»«jr-<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> M' J. CAUDERON, avoué à Auch {Gers), rue <strong>de</strong> Lorraine, n" 17<br />
î<br />
11 sera procédé le lundi vingt-huit février, mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, à<br />
fine heure do l'après-midi, à. l'audience <strong>de</strong>s criées du Tribunal civil <strong>de</strong> première<br />
instance d'Audi, au Palais-<strong>de</strong>-Justice, audit Auch, chef-lieu du département du<br />
Kers, par-<strong>de</strong>vant l'un <strong>de</strong> messieurs les juges composant ledit Tribunal, à la vente<br />
aux enchères publiques, en quatre lots distincts et séparés, au plus .offrant et<br />
pirnier enchérisseur,<br />
DES IMMEUBLES<br />
Ci-après clé.sigiiéâ»<br />
BÉSÎGMTION DES IMMEUBLES A VENDEE<br />
PREMIER LOT<br />
Mise au prix 25.000 fr.<br />
J$nmcubles silices dans la commune <strong>de</strong> Puy-<br />
câsquier et composant lamèlairie d'Ariens,<br />
section B du plan cadastra! .<br />
Article premier. — Terre <strong>de</strong> trente-huit<br />
ares quatre-vingts centiares, lieu dit à ia<br />
Barthère, figurée au cadastre sous le nu-<br />
Bière six.<br />
Article <strong>de</strong>ux. — Pré <strong>de</strong> un hectare vingt-<br />
q-uatne arcs quatre-vingts centiares, "au<br />
Blême lieu dit, figuré sous ie numéro sept.<br />
Article trois. — Terre <strong>de</strong> soixante-huit<br />
ares cuarante-six centiares, même lieu dit,<br />
figurée sous le numéro huit.<br />
Artieie quatre. — Pré, à la Tourette, <strong>de</strong><br />
irenîa-cinq ares vingt centiares, figuré sous<br />
le numéro neuf.<br />
Article cinq. — Terre, au couchant <strong>de</strong> la<br />
Tourette, <strong>de</strong> un hectare cinquante-trois ares<br />
soixante centiares, figurée au numéro dix.<br />
Article six. — Terre," au nord <strong>de</strong> là Tou-<br />
rette, <strong>de</strong> cinq ares soixante-dix centiares,<br />
ilgurée au numéro onze.<br />
Article sept. — Sol <strong>de</strong> maison et terre,<br />
même lieu dit, <strong>de</strong> douze ares cinquante Cen-<br />
'tiaïCSi, lli;vuc efc\i nuiuol?û douze.<br />
Article huit. — Pâture, à la Tourette, <strong>de</strong><br />
neuf ares quatre-vingt-dix centiares, figurée<br />
au numéro 'treize.<br />
Article neuf. — Pâture, lieu dit au Sain-<br />
foin, <strong>de</strong> huit ares dix centiares, figurée sous<br />
ie numéro quatorze.<br />
Article, dix. — Terre, même lieu dit, <strong>de</strong><br />
sept ares cinquante centiares, figurée sous<br />
le numéro quinze.<br />
Article onze. — Terre, même lieu dit, <strong>de</strong><br />
nàagt-huit ares cinquante centiares, figurée<br />
sous le numéro dix-sept.<br />
Article douze. — Terre, à la Barthère, <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux hectares neuf ares quarante centiares,<br />
figurée sous le numéro dix-huit.<br />
'Article treize. — Terre, à la Vigne-<strong>de</strong>-Der-<br />
rière, <strong>de</strong> vingt-sept ares, figurée sous ie nu-<br />
méro dix-neuf.<br />
Article quatorze. — Terre, lieu dit Devant-<br />
Âa-Métairie, <strong>de</strong> cinq hectares onze ares<br />
soixante centiares, figurée sous ie numéro<br />
vingt.<br />
Article quinze. — Pré, lieu dit à ia Hont,<br />
<strong>de</strong> trente-<strong>de</strong>ux ares quatre-vingts centiares,<br />
figurée sous le numéro vingt et un.<br />
Article seize. — Vigne, à la Pièce-du-Mou-<br />
îin. <strong>de</strong> cinquante-<strong>de</strong>ux ares quatre-vingt-dix<br />
centiares, figurée sous ie numéro trente et<br />
un.<br />
Article dix-sept. — Terre, à la Pièce-du-<br />
Mtraiin, <strong>de</strong> quarante-six ares quatre-vingt-<br />
dix centiares, figurée sous ie numéro trente-<br />
<strong>de</strong>ux.<br />
Article dix-huit. — Terre, au même lieu<br />
dit, <strong>de</strong> treize ares quatre-vingt-dix cen-<br />
times, figurée sous ie numéro trente-trois.<br />
Article' dix-neuf. — Pâture, au même lieu<br />
ait, <strong>de</strong> vingt-sept ares, vingt centiares, figu-<br />
rée sous le numéro trente-quatre.<br />
Article vingt. —- Sol <strong>de</strong> maison au même<br />
iieu, <strong>de</strong> douze ares quatre-vingt-six centia-<br />
res, figuré sous le numéro trente-cinq.<br />
Article vingt et un. — Jardin, au' même<br />
lieu, <strong>de</strong> quatre ares dix centiares, figuré<br />
sous le numéro trente-six.<br />
Article vingt-<strong>de</strong>ux. — Terre, au même lieu,<br />
<strong>de</strong> trois ares soixante centiares, figurée<br />
sous le numéro trente-sept.<br />
Article vingt- trois. — Jardin, au même<br />
lieu, <strong>de</strong> six ares soixante-dix centiares, fi-<br />
guré sous le numéro trente-huit.<br />
Article vingt-quatre. —Terre, au Castet,<br />
<strong>de</strong> un hectare cinquante et un ares quatre<br />
centiares, figurée sous le numéro cent cin-<br />
quante-cinq. ,<br />
*" Article vingt-cinq. — Terre, au Castet, <strong>de</strong><br />
un hectare quarante ares quatre-vingt-dix<br />
centiares, figurée sous ie numéro cent cin-<br />
ouante-six.<br />
Article vingt-six. — Pré, au même lieu,<br />
<strong>de</strong> trente-cinq ares quatre-vingt-dix cen-<br />
tiares, figuré sous le numérocent cinauante-<br />
sept.<br />
Article vingt-sept. — Pâture, au même<br />
lieu, <strong>de</strong> sept ares, figurée sous ie numéro<br />
cent cinquante-huit.<br />
Article vinet-huit. — Sol <strong>de</strong> maison, au<br />
même lieu, <strong>de</strong> treize ares trente centiares,<br />
figuré sous le numéro cent cinquante-neuf.<br />
Article vingt-neuf. — Terre, au même lieu,<br />
«le sent heures quarante centiares, figurée<br />
sous le numéro cent soixante.<br />
Article trente. — Terre, au même lieu, <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux hectares cinq ares vingt centiares, figu-<br />
rée sous le numéro cent soixante et un. .<br />
Article trente et un. — Terre, au nord <strong>de</strong><br />
ia ville, <strong>de</strong> cinq ares vingt centiares, figurée<br />
sous le numéro cent soixante-neuf.<br />
Article trente-<strong>de</strong>ux. — Terre, au même<br />
lieu, <strong>de</strong> vingt-sept ares soixante-dix centia-<br />
res, figurée sous le numéro cent soixante-<br />
dix.<br />
Article trentre-trois. — Terre, au Castet,<br />
<strong>de</strong> un hectare soixante-cinq ares quatre-<br />
vingts centiares, figurée sous ie numéro cent<br />
soixante-dix-neuf.<br />
- Article trente-quatre. — Jardin, même<br />
lieu dit, <strong>de</strong> quatorze ares quarante cen-<br />
tiares, figuré sous le numéro cent-ouatre-<br />
vingt.<br />
Article trente-cinq. — Terre, même lieu<br />
dit, <strong>de</strong> onze ares dix centiares, figurée sous<br />
ie numéro cent quatre-vingt-un.<br />
Article trente-six. — Terre, au même lieu<br />
dit, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hectares un are quatre centia-<br />
res, figurée sous le numéro 'cent quatre-<br />
vingt-<strong>de</strong>ux.<br />
Article trente-sept. — Pré, même lieu dit,<br />
<strong>de</strong> une hectare vingt-quatre ares vingt-six<br />
centiares, figuré sous "le numéro cent qua-<br />
tre-vingt-dix-sept.<br />
Article trente-huit. — Pré, lieu dit au Sain-<br />
foin, <strong>de</strong> trente et un ares, figuré sous le nu-<br />
méro seize.<br />
Tous les immeubles ci-<strong>de</strong>ssus désignés<br />
sont d'une contenance totale <strong>de</strong> vingt-cinq<br />
hectares quatre-vingt-trois ares frente-cino*<br />
centiares.<br />
La maison d'habitation du colon et l'exploi-<br />
tation rurale se trouvent çontiguës et sont<br />
élevées sur les numéros trenfe-auatre et<br />
trente-cinq.<br />
L'habitation se compose d'une chartreuse<br />
ayant la faça<strong>de</strong> au levant, avec porte d'entrée<br />
et <strong>de</strong>ux fenêtres. Au midi se trouvent aussi<br />
une porte <strong>de</strong> service et <strong>de</strong>ux fenêtres.<br />
Les bâtiments d'exploitation sont à la<br />
suite et à l'ouest <strong>de</strong> l'habitation.<br />
Au nord, se trouvent les volières et dé-<br />
charges, ainsi que l'étable à bétail.<br />
Le tout est bâti partie en pierre, chaux et<br />
sable et partie en terre, et couverte en tuiles<br />
à canal.<br />
Cette propriété est cultivée à moitié fruits<br />
par un colon.<br />
Immeubles 'par <strong>de</strong>stination<br />
Article quarante. - Matériaux <strong>de</strong> ia mai-<br />
son <strong>de</strong> ia Tourette qui est en ruines.<br />
Articles quarante "et un. — Cheptel <strong>de</strong> la<br />
métairie, confié au métayer nour" la somme<br />
<strong>de</strong> mille neuf cent quarante francs.<br />
Instruments aratoires<br />
Article quarante-<strong>de</strong>ux. — Deux chars, dont<br />
un en mauvais état.<br />
Article quarante-trois. — Une herse en<br />
bois.<br />
Article quarante-quatre. —<br />
en mauvais état.<br />
Article quarante-cinq. —<br />
pierre.<br />
Article quarante-six. — Un<br />
toir".<br />
Article quarante-sent. —<br />
Ménard.<br />
DEUXIÈME. LOT<br />
Mise à prix 3,000 fr.<br />
Maison <strong>de</strong> ville et jardin<br />
Article premier. — Sol <strong>de</strong> maison, en ville,<br />
<strong>de</strong> un are cinquante centiares, à prendre par<br />
levant du numéro trois cent quarante, s'ec-<br />
Un tombereau<br />
Un rouleau en<br />
rouleau émoi-<br />
Un ventilateur<br />
tion E.<br />
Article <strong>de</strong>ux. — Jardin, à la ville, à pren-<br />
dre par levant, comprenant la moitié "<strong>de</strong> ia<br />
contenance, soit neuf ares cinquante cen-<br />
tiares, figuré sous le numéro "<strong>de</strong>ux cent<br />
soixante-treize P., section E.<br />
L'article premier comprend la partie levant<br />
<strong>de</strong> la maison d'habitation, jusquês et y com-<br />
pris ia moitié du corridor, c'est-à-dire ia<br />
partie qui ne fut pas comprise dans la dona-<br />
tion mentionnée dans ie contrat <strong>de</strong> mariage<br />
du huit janvier mil huit cent soixante-treize.<br />
Cette maison est à haut et bas étage, bâtie<br />
en pierre et couverte en tuiies à canal.<br />
À l'aspect nord, qui regar<strong>de</strong> ta- grand'rue<br />
<strong>de</strong> Puycâsquier, on remarque auatré fenêtres<br />
au rez-<strong>de</strong>-chaussée et quatre au Premier<br />
étage.<br />
A l'aspect du midi se trouvent <strong>de</strong>ux fenê-<br />
tres au "rez-<strong>de</strong>-chaussée et <strong>de</strong>ux au premier<br />
étage. Au même aspect se trouve une cave<br />
en contre-bas du rez-<strong>de</strong>-chaussée, et un pe-<br />
tit bâtiment formant un corps au midi, ser-<br />
vant <strong>de</strong> chambres <strong>de</strong> décharge.<br />
Un perron <strong>de</strong> dix marches, mitoyen avec<br />
l'autre partie <strong>de</strong> maison, fait communiquer<br />
la porte d'entrée du midi avec la voie publi-<br />
que, qui se trouve en contre-bas à cet as-<br />
pect.<br />
Cette portion <strong>de</strong> maison confronte ainsi <strong>de</strong>s<br />
nord et midi à rues publiques, du levant à<br />
monsieur Duffourc-Ba/.in et du couchant, à<br />
maison attribuée à monsieur Joscph-Finnin-<br />
Julien 1.abor<strong>de</strong>.<br />
TROISIÈME LOT<br />
Misa à prix: 1,000 fr.<br />
Immeubles urbains<br />
Article premier. — Sol ot pâtus, en ville,<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ares, figuré au cadastre <strong>de</strong> Puycâs-<br />
quier sous le numéro <strong>de</strong>ux cent quatre-vingt-<br />
dix P., section E.<br />
Article <strong>de</strong>ux. — Terre en nature <strong>de</strong> jardin,<br />
au Chainn-<strong>de</strong>-la-Ville, figurée au numéro <strong>de</strong>ux<br />
cent soixante-treize P. <strong>de</strong> la section E, dont<br />
moitié <strong>de</strong> la contenance à prendre par cou-<br />
chant du dit jardin, soit neuf ares cinquante<br />
centiares.<br />
Contenance totale: onze ares cinquante<br />
centiares.<br />
Article trois, — Une maison, figurée sous<br />
le numéro <strong>de</strong>ux cent quatre-vingt-dix P.,<br />
située dans ia viile <strong>de</strong> Puyeas : quier, au<br />
quartier dit sous les « Embaus ».<br />
Cette maison est à rez-<strong>de</strong>-chaussée et,<br />
premier étage, et est connue sous ie nom<br />
<strong>de</strong> « Café du Progrès ».<br />
Au midi <strong>de</strong> la maison se trouve une cour<br />
fermée, et au midi <strong>de</strong> la cour existe un pe-<br />
tit bâtiment à tisane <strong>de</strong> hangar et <strong>de</strong> cave.<br />
Cet immeuble confronte du ievant à Bru-<br />
net. charron, du couchant à Chanfreau. du<br />
midi aux anciens remparts <strong>de</strong> la viile et du<br />
nord à ia place <strong>de</strong> l'Eglise.<br />
Le jardin, figuré à l'articie quinze, sous je<br />
numéro <strong>de</strong>ux cent soixante-treize P <strong>de</strong> ia<br />
section. E, ne comprend que la moitié <strong>de</strong> la<br />
contenance dépendant <strong>de</strong> la succession La-<br />
faor<strong>de</strong> à prendre par couchant.<br />
11 confrontera ainsi du ievant à d'autre<br />
moitié attribué à Joseph-Firmin-Juiieh fca-<br />
bor<strong>de</strong>, du nord au chemin public, du levant<br />
à Castin et du sud à, Anselme Labor<strong>de</strong>.<br />
QUATRIÈME LOT<br />
Mise â prix 10,000 fr.<br />
Immeubles situés dans la commune <strong>de</strong><br />
Puijcasquier el comprenant la métairie<br />
du Filliol.<br />
Article premier. — Terra, à la Reacote,<br />
<strong>de</strong> auatre-vingt-seize ares quarante centia-<br />
res," figurée au cadastre sous le numéro<br />
<strong>de</strong>ux cent sent <strong>de</strong> la section B.<br />
Article <strong>de</strong>ux. — Bois, au Bois-d'en-Matte,<br />
<strong>de</strong> trente-neuf ares soixante centiares, porté<br />
sur le numéro quarante-<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ia sec-<br />
tion C. -<br />
Article trois. — Terre, au Pillet, da dix-<br />
huit ares, portée sous ,1e numéro quatre-<br />
ving-huit <strong>de</strong>" la section G.<br />
Article quatre. — Terre, au Filliol, <strong>de</strong> sept<br />
hectares onze ares soixante-dix centiares,<br />
portée sous le numéro cent soixante-trois<br />
<strong>de</strong> la section D.<br />
Article cinq. — Pré, au Fiihol, <strong>de</strong> un hec-<br />
tare cinouante-<strong>de</strong>ux ares dix centiares, porté<br />
sous le numéro soixante-quatre <strong>de</strong> la .mémo<br />
section.<br />
Article six. — Sol <strong>de</strong> maison, au Fiihol, <strong>de</strong><br />
huit ares soixante centiares, figuré sous la<br />
numéro cent soixante-cinq <strong>de</strong> la même sec-<br />
tion.<br />
Article sept. — Bois, au Pillet, <strong>de</strong> un hec-<br />
tare huit ares, quatre-vingts centiares,<br />
figuré sous le numéro cent-soixante-six <strong>de</strong> la<br />
même section.<br />
Article huit. — Friche, au Pillet, <strong>de</strong> vingt-<br />
cinq centiares, figurée sous le numéro cent<br />
soixante-sept <strong>de</strong> ia même section.<br />
Article neuf. — Bois, aux Bosquets, lie<br />
vinat-quatre ares dix centiares, figuré sous<br />
le numéro cent soixante-huit da ia même<br />
section.<br />
Article dix. — Terre, au Pillet, da trois<br />
hectares cinquante-sept ares quatre-vingts<br />
centiares, figurée sous ie numéro cent<br />
soixante-neuf <strong>de</strong> la même section.<br />
Les immeubles ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>signés sont<br />
d'une contenance cadastrale d'environ quinze<br />
hectares cinquante ares.<br />
Article onze. — Une maison d'habitation<br />
du colon et l'exploitation çontiguës sont bâ-<br />
ties en pierre et couvertes en tufl<br />
trouvent sur ia numéro cent soix<br />
<strong>de</strong> la section D.<br />
La faça<strong>de</strong> principale est à l'aspe<br />
vaut; on y remarque ia porte "d'entrée<br />
milieu et une fenêtre <strong>de</strong> chaque côté.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ia porte d'entrée correspond<br />
une fenêtre éclairant une chambre située<br />
au-<strong>de</strong>ssus du pignon et sur ie corridor <strong>de</strong> ia<br />
maison.<br />
A l'aspect midi, <strong>de</strong>ux fenêtres éclairent la<br />
cuisine "et une chambre à coucher.<br />
Sur la même faça<strong>de</strong> se trouvent à l'ouest<br />
une grange et un appentis.<br />
Articie'douze. — Cheptel<br />
fermier, onze cents francs.<br />
Article treize. — Chante 1<br />
<strong>de</strong> :<br />
1 • Un foudre ;<br />
2- Six barrriques ;<br />
3* Un rouleau en pierre.<br />
Cette propriété forma un corps d'exploi-<br />
tation spécial et est ceiui cultivé par ie sieur<br />
Jean-Marie Mauco, qui en est fermier par<br />
bail authentique du vingt-neuf janvier mil<br />
huit cent quatre-ving-treize, <strong>de</strong>vant M c Ma-<br />
zières, notaire à Puycâsquier, et aux termes<br />
duquel le fermage durera jusqu'au premier<br />
janvier mil neuf cent <strong>de</strong>ux.<br />
leur bétail, ce qui pourra produire un béné-<br />
fice ou une perte à ce moment-là pour les<br />
propriétaires d'Ariens et <strong>de</strong> Broquôs.<br />
Il'n'en est pas <strong>de</strong> même pour le fermier<br />
du Filliol, qui aura pour iui seul le bénéfice<br />
ou la perte èi l'expiration <strong>de</strong> son bail.<br />
Les foins ot pailles se trouvant sur cha-<br />
cune <strong>de</strong>s exploitations y resteront à l'usage<br />
<strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s métairies et<br />
seront compris dans la venta.<br />
Tous les' immeubles ci-<strong>de</strong>ssus désignés<br />
sont situés dans la commune du Puycâs-<br />
quier, canton d'Auch nord, arrondissement<br />
tt'Auch, département du Gers.<br />
La vente <strong>de</strong>s immeubles ci-<strong>de</strong>ssus dési-<br />
gnés a été ordonnée par jugement du tribu-<br />
nal civil d'Auch, rendu par défaut, en date<br />
du huit novembre mil huit cent quatre-vingt-<br />
dix-sept, sur la poursuite du sieur Louis<br />
Labor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la dame Adélaï<strong>de</strong> Lestra<strong>de</strong>,<br />
veuve du sieur Julien Labor<strong>de</strong>, sa more,<br />
propriétaires, domiciliés à Puycâsquier ;<br />
Contre :<br />
1» La dama Anna Labor<strong>de</strong>, dite Francine.<br />
et le sieur Edouard Boutan. son mari, tous<br />
les <strong>de</strong>ux propriétaires, domiciliés a Crastes;<br />
2° Et la dame Marie Labor<strong>de</strong> et le sieur<br />
Louis Riscle, son mari, tous las <strong>de</strong>ux négo-<br />
ciants, domiciliés à Giraout, défaillants.<br />
Par exploits <strong>de</strong> Lacaze, huissier à Auch,<br />
en date du vingt-<strong>de</strong>ux décembre mil huit<br />
cent quatre-vingt-dix-sept, enregistrés, le<br />
jugement ci-<strong>de</strong>ssus énoncé a été signifié aux<br />
'époux Boutan et aux époux Riscle.<br />
'Pour tenir lieu d'exécution dudit juge-<br />
ment, les époux Boutan et les époux Riscle<br />
ont été sommés <strong>de</strong> prendre communication<br />
du cahier <strong>de</strong>s charges et d'assister à la<br />
vente par exploits <strong>de</strong> Fauga et <strong>de</strong> Chavet,<br />
huissiers à Auch, en date <strong>de</strong>s dix-sept et<br />
dix-huit janvier mil huit cent quatre-vingt-<br />
dix-huit, enregistrés.<br />
Le cahier <strong>de</strong>s charges, contenant les clau-<br />
ses et conditions <strong>de</strong> la vente, est déposé au<br />
greffe du tribunal civil d'Auch, où toute per-<br />
sonne peut en prendre connaissance.<br />
JVIÏSES A PRIX<br />
En conséouence, les immeubles ci-<strong>de</strong>ssus<br />
désignés seront mis aux enchères les jouis,<br />
lieu et heure ci-<strong>de</strong>ssus indiqués, et sur les<br />
mises à prix ci-après fixées par le jugement<br />
qui a ordonné la vente.<br />
Le premier lot, sur la mise<br />
à prix <strong>de</strong> vingt-cinq mille<br />
francs, ci<br />
"ot, sur la<br />
trois mille<br />
iuxieme<br />
prix <strong>de</strong><br />
25,000<br />
3,000<br />
dindons 0 tri »* : pinta<strong>de</strong>s 6 00 ; chapons, •> rr.<br />
CKtifs, 0 75 la douzaine.<br />
Bruit». — Pommes, l'hectolitre, fr.; châtai-<br />
gne?. » fr. » '. , . .<br />
Oies grasse*; le kilo. 1 fr. 40; foie» à oia. * '<br />
porcs gras, <strong>de</strong> 0 fr, 70 à 0 fr. 'JO.<br />
LOT<br />
Saint-Matré.<br />
Malgré un fioid assez, vif. notre foire avait<br />
attiré beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Notre foi rail a ote<br />
trop petit roui' contenir les bœufs amenés, les<br />
routes <strong>de</strong> Cahors et <strong>de</strong> Montcuq en étaient cou-<br />
vertes.<br />
Mais les transactions ont cte lentes surtout<br />
sur les gros bœufs.<br />
Il v avait moins <strong>de</strong> cochons que 1ns autres<br />
années et <strong>de</strong> moins beaux sujets. Les cours ont<br />
varié entre :it> et 10 fr. les 50 lui.<br />
En tiers est resté invendu<br />
LOT-ET-GARONNE<br />
Beauvilie.<br />
Malgré l'éoais brouillard qui est resté toute<br />
la journée, notre foire a été fort belle : les di-<br />
vers foirails étaient très bien approvisionnes et<br />
il s'y est traité un assez, bon nombre d affaires :<br />
à celui du bétail, mémo cours que précé<strong>de</strong>m-<br />
ment; veaux <strong>de</strong> boucherie, <strong>de</strong> fi.) à 75 cent, le<br />
IUI. poids vif. ii celui <strong>de</strong>s moutons et brebis,<br />
légère hausse, a celui <strong>de</strong>s porcelets, hausse, et<br />
<strong>de</strong>s porcs gras, baisse <strong>de</strong> 7 à S fr. par î>0 kil.<br />
Lés volailles et gibier maintiennent le même<br />
cours, les œufs <strong>de</strong> pouie, en baisse, se payaient<br />
fcO c. la douzaine.<br />
Les blés, fèves, mais et avoines, n ont pas subi<br />
<strong>de</strong> changement <strong>de</strong> cours.<br />
Les vins rouges valent <strong>de</strong> 45 à 00 fr. la barri<br />
que <strong>de</strong> tii litres, suivant qualité.<br />
Au marché <strong>de</strong>s vignes américaines, <strong>de</strong>s niants<br />
greffes se sont vendus <strong>de</strong> 11 fr. à. 20 fr. le cent;<br />
<strong>de</strong>s lierbemonts. 4 fr.; <strong>de</strong>s silonis, 4 fr.; <strong>de</strong>s ri-<br />
canas, 1 fr. 75 ie cent.<br />
Nérac.<br />
Le marché <strong>de</strong> samedi a été caime. peu <strong>de</strong><br />
mon<strong>de</strong>, et nos places manquaient d'approvision-<br />
nements en grains et volailles ; affaires com-<br />
merciales traitées presque nulles ; les marchands<br />
forains se plaignent amèrement, leurs recettes<br />
disent-ils. ne peuvent à peine couvrir leurs mo-<br />
<strong>de</strong>stes dépenses et frais <strong>de</strong> déplacement. .<br />
65 hectolitres <strong>de</strong> blé portés sur place, se sont<br />
vendus : Ire dualité, <strong>24</strong> fr. 40; 2e. 23 fr. 99: 3e.<br />
23 fr. 49. Hausse <strong>de</strong> 0.20 cent., sur le cours pré-<br />
cé<strong>de</strong>nt, pain ordinaire 0.31 cent, le kilog.<br />
Ma'is, 13 fr.. avoine, 10 fr. 75, fèves, 13 fr.,<br />
nommes <strong>de</strong> terre, 4 fr.<br />
GERS<br />
Miélan.<br />
La vente du bétail à cornes s'effectue bien en<br />
ce qui concerne le bétail <strong>de</strong> croît Du reste, ies<br />
gros attelages sont toujours très clairsemés sur<br />
piace. Le nombre <strong>de</strong>s petits porcs <strong>de</strong> iait dimi-<br />
nue graduellement. Après une surproduction <strong>de</strong><br />
ia pénurie actuelle. I.e's -prix <strong>de</strong> ces animaux ne<br />
haussent pas toutefois et oscillent entre 18 à<br />
25 fr. oiècé: amenés. 500: vendus. -150.<br />
Dindons. 10 fr. 50 ; pouies, 5 fr.; poulets,<br />
3 fr, 50. ie tout la paire".<br />
Œufs. 75 c. la douzaine.<br />
Poules, 3 »» à i ; poulet':, 2 50 à » »•; din<strong>de</strong>s,<br />
<strong>de</strong> 7 à 8 fr.<br />
La douzaine d'teuf*, 0 75.<br />
Vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> boucherie : Bosuf, 1 30 le kilo: veau,<br />
1: monion, 1 40; agneau, 1 40; porcs m'as, » »».<br />
'l'ave du pain : blanc, Ire qu'alité, 0 45 le kilo;<br />
uain bis, 0 32.<br />
Vins 'planes, à 10 50 le <strong>de</strong>gré; routes, <strong>de</strong> 110 à<br />
115 ia barrique <strong>de</strong> 300 litres, suivant qualité.<br />
Lectoure.<br />
Blé, Ire qualité, <strong>de</strong> 23 fr. 25 à 25 fr. 50 ; maïs,<br />
12 fr.; fèves, 12 fr. 50 ; avoine, 'J fr. 75 : hari-<br />
co;s. i3, le ion; l'hectolitre.<br />
Taxe du pain. — Pain blanc, le kilo, 4ï c.;<br />
pain bis. 32 c.<br />
Prix do ta vian<strong>de</strong>. — Bœuf, le kilo, 2 fr.; va-<br />
che, 1 fr.; veau, 1 fr. 20; mouton, 1 fr. 90 ;<br />
agneau. 2 fr.; porc, 1 fr. 20.<br />
Volailles. — l'oulos. 5 fr.: poulets, 3 fr. 50 ;<br />
canards. 4 "a 4 fr, 50 ; dindons," 1 fr. le kilo :<br />
din<strong>de</strong>s. 10 à 11 fr. la paire.<br />
Gibier. — Lapins. 1 fr. 50 à 1. fr- 75 ; lièvres,<br />
G à 7 fr.; perdreaux. 2 l'n.; grives, 0 fr. 50 :<br />
tours et merles. 0 fr. 30.<br />
(Fuis, 90 c. la douzaine.<br />
A la halle au bld. les cours<br />
a 21 fr. Affaires nulles.<br />
L'avoine se vend 3 et 10 fr.<br />
13 fr. ie sac ; pommes <strong>de</strong> lerr<br />
A la place <strong>de</strong> ia volaille : dindons. 11<br />
<strong>de</strong>s. 7 et 9 l'r.; pouies, 3 et 3 fr. 50 :<br />
Condom.<br />
restent nominaux<br />
ies 50 kilos ; maïs,<br />
5 à 5 fr. 50.<br />
fr.; din-<br />
poulets.<br />
2 fr. 75. le tout la paire. Les œufs sont à 80 c. la<br />
douzaine.<br />
Sur la place du I.ion-d'Or. les cours sont aussi<br />
fermes que par le passé. Eau-<strong>de</strong>-vie, 750 it 800 f.<br />
• ia nièce d'origine ; vins blancs, 8 à 8 fr. 50 le<br />
> <strong>de</strong>gré les 258 hues pris sur ia propriété.<br />
ETAT CIVIL DE TOULOUSE<br />
2h<br />
et so<br />
ï-cino<br />
Le a<br />
mise à<br />
francs, ci<br />
Lo troisième lot , sur la<br />
misa à prix <strong>de</strong> mille francs,<br />
ci Le quatrième lot, sur la<br />
misa à prix <strong>de</strong> dix mille<br />
lianes, ci<br />
Chaque enchère en sus sera<br />
<strong>de</strong> vingt-cinq francs au moins<br />
ci ,<br />
Monsieur le juge-commissaire est autorisé<br />
par le susdit jugement à baisser les mises<br />
à prix ci-<strong>de</strong>ssus dans le cas où elles ne se-<br />
raient lias couvertes par une enchère.<br />
Les frais faits peur" parvenir à la vente et<br />
les droits <strong>de</strong> remise proportionnelle seront<br />
payables en diminution du prix d'adjudica-<br />
tion ; ceux <strong>de</strong> surenchère et <strong>de</strong> folle-enchère,<br />
s'il y a Heu, seront payables en sus dudit<br />
prix.<br />
M c Jean CAUDERON, avoué près le tribu-<br />
nal civil d'Auch, <strong>de</strong>meurant audit Auch. rua<br />
<strong>de</strong> Lorraine, numéro dix-sept, est constitué<br />
et est chargé d'occuper pour ledit sieur<br />
Louis Labor<strong>de</strong> et ladite veuve Labor<strong>de</strong>,<br />
poursuivant ia vente.<br />
Pour tous renseignements, s'adresser au-<br />
dit M«Jean CAUDERON, avoué.<br />
Fait et rédigé par moi, avoué soussigné.<br />
A Auch, le quatorze janvier mil hui't cent<br />
cuatre-vigt-dix-huit.<br />
Bié. 21 fr. 50 l'hectolitre <strong>de</strong> 81 kilos ; maïs,<br />
12 50 à 13 fr.; avoine. 10 50 à 11 l'r. ; seigle. 10 fr.;<br />
fèves, li fr.; orge. 10 fr. 50, le tout aussi l'hec-<br />
tolitre ; son, 8 l'r. le quintal ; repasses, '.) fr.<br />
Eauze.<br />
Voici les cours pratiqués à notre marche<br />
d'hier :<br />
Halle aux grain?. — Blé, 23 50 à <strong>24</strong> l'hect.;<br />
ma'is. 11 50 et 12; avoine, 10 et 10 50; fèves, 10:<br />
miilet. 10 et 11.<br />
Piace <strong>de</strong> ia volaille. — Din<strong>de</strong>s et dindons, 8<br />
12 la oaire; poules, <strong>de</strong> 2 50 a 3 50; poulets, <strong>de</strong><br />
2 à 2 50".<br />
(Jtiufs. 0 75 la douzaine.<br />
Gibier. — Lièvres. 5 et G pièce; perdreaux. 2:<br />
bécasses. 2 50; lapins, <strong>de</strong> 1 50 ii2.<br />
Canards liras, 0 70 ie <strong>de</strong>mi-kilo; foie, <strong>de</strong> 4 à<br />
-1 50 le kiio.<br />
Les alîau'es en vins et armagnac sont toujours<br />
très caimes.<br />
Gimônt.<br />
Voici les cours du marché :<br />
Pouies, 4 à 5 fr. 50; poulets. 2 75 à 4 50 ; cha-<br />
dule- au<br />
vivant confié au<br />
mort, composé<br />
CAO<br />
Avoué.<br />
Enregistré à Auch, le vingt et un janvier<br />
mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, folio 05,<br />
numéro 19. Reçu un franc quatre-vingt-huit<br />
centimes, décimes compris .'<br />
DELLAS.<br />
RECEVEUR, SIGNÉ.<br />
Décès du 19 janvier. — Bernard Nogès, 04<br />
ans, boulevard Lascrosses, 10 ; Troy, veuve Bac-<br />
ouié, 7G ans. rue Béteiile, 10 ; Arbanère, épouse<br />
Fontan. 35 ans, rue du Printemps. 8 ; Louise Ri-<br />
vière. 58 ans. rue Pasteur. 3 ; Borgnes, veuve<br />
itavnauâ, 75 ans. route <strong>de</strong> Castres, 34 ; Ramond,<br />
veuve Monredon. 70 ans, rue Pharaon ; Izard,<br />
veuve Dedieu, G0 ans. rue Cujotte. 14 ; Basset,<br />
enou
IE NUMÉRO S CENTIMES Organe quotidien cle Défense Sociale et, Rolig-ieiiso<br />
RÉDACTION ET ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, rue Roquelaine, 25<br />
LE NUMERO 5 CENTIMES<br />
ABONNBUBNTS<br />
'Crois mois stx mois<br />
SEntfr-GaroBQfl et département» limitrophes . ... 9 fr. 1* fr-<br />
ftépartemonU non limitrophe» "» »• **<br />
Ranger (Union postale) s© ». »o rr.<br />
Les abonnoments partent <strong>de</strong>s 1" et 16 <strong>de</strong> chaque mois et sont payables d avance<br />
VÙUU iirnvnul» di changement d'aàreiu doit être accompaanét d* ao ttHtm»<br />
M fc.<br />
t* fr.<br />
40 ».<br />
ÉDITIONS RÉGIONALES<br />
Lot, Aveyron, Corràze Cantal<br />
Qers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />
Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne<br />
Tara, Audo, Hérault, Pyrénées-Oriental*»<br />
Haute-Qaronno, Ariège<br />
Edition du matin soéciedo a <strong>Toulouse</strong><br />
ANNONCES â RÉCLAMES. FAITS DIVERS à LOCALES<br />
Le» annoncée «I réclames, farts divers et locatea «ont rrçrm dnm nos bureaux;<br />
H, rua Roquelaine i a r Agence Canet, se, rue AIsace-Lorrafne, a <strong>Toulouse</strong>: chez no» cor»<br />
répondants, ainsi que «Jaaa toutes las agences 6ê puûUciU da Paris, <strong>de</strong>s départeuiesM<br />
et <strong>de</strong> rétranma-<br />
FIL TELEGRAPHIQUE SPECIAL<br />
ignobles qui se<br />
On a lu les inci<strong>de</strong>nts<br />
sont produits hier à la Chambre <strong>de</strong>s<br />
députés.<br />
On discutait l'interpellation Cavai-<br />
gnac.<br />
. Et tout s'était passé courtoisement<br />
entre les divers orateurs, dont les dis-<br />
cours aboutissaient d'ailleurs à cette<br />
conclusion unique : Dreyfus est coupa-<br />
ble.<br />
Lorsque Jaurès est venu déverser à<br />
la tribune toute la haine que nourrit le<br />
parti socialiste contre notre armée na-<br />
tionale.<br />
En d'autres termes, le député socia-<br />
liste qui fait nommer ses cousins sous-<br />
préfets et fait crever <strong>de</strong> faim les tra-<br />
vailleurs auxquels il s'intéresse, a réé- j<br />
dité en l'aggravant la lettre infâme du !<br />
Napolitain Zola.<br />
« Nous avons un état-major composé<br />
<strong>de</strong> misérables, <strong>de</strong> faussaires, <strong>de</strong> jésui-<br />
tes menteurs et traîtres. »<br />
Alors, comme le prési<strong>de</strong>nt Brisson<br />
qui est <strong>de</strong> mèche, laissait ce sinistre<br />
farceur écouler tranquillement son ve-<br />
nin, un homme <strong>de</strong> la droite s'est levé,<br />
qui a traduit d'un mot, — très parle-<br />
mentaire d'ailleurs, le sentiment <strong>de</strong> tous<br />
les bons Français.<br />
S'adressant à M. Jaurès, M. <strong>de</strong> Ber-<br />
nis, le vaillant député <strong>de</strong> Nîmes, s'est<br />
écrié :<br />
« Mais vous vous faites les défen-<br />
seurs du syndicat Dreyfus. »<br />
Le mot était peut-être dur.<br />
Etait-il exagéré? N'était-il pas "lïîé-<br />
rité?<br />
Il a, dans tous les cas, touché juste,<br />
car aussitôt tous ceux qu'il visait se<br />
sont précipités sur M. <strong>de</strong> Bernis et l'un<br />
d'eux, Gérault-Richard, l'a brutalement<br />
frappé, pendant que Jaurès, du haut <strong>de</strong><br />
la tribune, lui criait : « Vous êtes un<br />
lâche ! »<br />
On sait ce qui s'est passé ensuite.<br />
Comment <strong>de</strong> Bernis, dédaignant l'a-<br />
gression brutale <strong>de</strong> Richard, qui ne re-<br />
levait que <strong>de</strong> la police correctionnelle,<br />
$'est précipité sur Jaurès et l'a violem-<br />
ment frappé au visage... et <strong>de</strong> l'autre<br />
côté 1<br />
On essaie maintenant <strong>de</strong> faire croire<br />
que • Bernis a frappé Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />
rière.<br />
Quand on sait comment est construite<br />
la tribune <strong>de</strong> la Chambre, cette thèse<br />
paraît souverainement ridicule car la<br />
tribune n'a pas d'escalier <strong>de</strong>' <strong>de</strong>rrière.<br />
Mais c'est là un détail sans impor-<br />
tance.<br />
Bernis avait été offensé d'abord, dans<br />
ses fils qui sont soldats, clans ses frères<br />
qui sont soldats, comme il a été soldat<br />
lui-même, dans ses sentiments patrioti-<br />
ques. U n'avait donc pas à hésiter.<br />
En somme, voilà un mois que tout ce<br />
mon<strong>de</strong> révolutionnaire et dreyfusiste<br />
bave sur l'armée sans qu'aucune botte<br />
se lève, sans qu'aucune main s'abatte ;<br />
Bernis a joué hier un rôle tout indiqué,<br />
vengeant à la fois sa famille et la<br />
gran<strong>de</strong> famille nationale, le drapeau,<br />
l'armée, la patrie.<br />
Et que l'on ne vienne pas nous par-<br />
ler <strong>de</strong> violences intempestives.<br />
Comment, on ne peut pas ouvrir la<br />
bouche, à l'cxtrême-gauche, sans vo-<br />
mir les plus violentes provocations ,<br />
les plus ordurières injures , et l'on<br />
S'étonne qu'à la fin un homme <strong>de</strong> cœur<br />
ait voulu venger les unes et les autres?<br />
) Qu'un vieux Français tel que Bernis<br />
n'ait pas pu supporter plus longtemps,<br />
sans les relever, les pantalonna<strong>de</strong>s d'un<br />
Jaurès ?<br />
Eh bien ! nous sommes <strong>de</strong><br />
crions bravo à Bernis.<br />
Et nous lui disons : « Vous avez bien<br />
fait, en présence <strong>de</strong> ce ministre hési-<br />
tant, <strong>de</strong> ce centre avachi, <strong>de</strong> cette gau-<br />
che louche, jouant l'armée <strong>de</strong> la France<br />
sur une mesquine question <strong>de</strong> porte-<br />
feuilles, <strong>de</strong> venger l'armée outragée.<br />
Seuls, ceux qui n'ont rien dans le<br />
coeur, ni dans le ventre pourront vous<br />
condamner.<br />
Mais vous avez répondu d'avance à<br />
leur condamnation, en disant qu'il y<br />
avait assez longtemps que nous étions<br />
les guillotinés.<br />
Nous, Bernis, passe encore.<br />
Mais on voulait hier guillotiner l'hon-<br />
neur national, le drapeau, le passé glo-<br />
rieux, le chauvinisme qui n'est en défi-<br />
nitive que la somme accumulée do<br />
tous nos héroïsmcK, <strong>de</strong> toutes nos vic-<br />
toires, <strong>de</strong> toutes nos gloires, <strong>de</strong> tout 1*<br />
sang versé en commun, <strong>de</strong> tous les sa-<br />
crifices consentis ensemble, <strong>de</strong> toutes<br />
les joies et <strong>de</strong> toutes les larmes fran-<br />
çaises.<br />
On voulait hier gillotiner la France,<br />
en jetant dans les esprits cette semence<br />
<strong>de</strong> défiance qui fait germer les déroutes<br />
et les trahisons et prépare, selon l'ex-<br />
pression <strong>de</strong> M- Méline, <strong>de</strong> nouvelles<br />
éditions <strong>de</strong> la Débâcle.<br />
Vous avez protesté, protesté violem-<br />
ment. Soit.<br />
On ne défend pas sa mère outragée<br />
avec <strong>de</strong>s madrigaux.<br />
Èt tous ceux qui aiment la vieille<br />
France aussi bien que ceux qui ont l'a-<br />
mour <strong>de</strong> la nouvelle, vous crieront :<br />
« Bravo ! et merci !<br />
Jules RlBÉS-MÉRY.<br />
Millerand est-il Juif?<br />
ce<br />
es-<br />
Millerand écrivait, hier, dans la Petite<br />
République ;<br />
L'antisémitisme est à la foi* répugnant el<br />
ridicule s'il se borne à la résurrection <strong>de</strong>s<br />
guerres <strong>de</strong> religion au profit <strong>de</strong> la sacristie<br />
contre la synagogue.<br />
Les Droits <strong>de</strong> l'homme disent à<br />
propos :<br />
M. Millerand est-il sémite ?<br />
M. Millerand est-il antisémite ?<br />
A cette double question, nous allons<br />
sayer <strong>de</strong> répondre.<br />
Sémite ? M. Millerand aurait les meilleu-<br />
res raisons du mon<strong>de</strong> -<strong>de</strong> l'être. Sa mère<br />
était israélite, et, enfant, il fréquenta les<br />
synagogues où son attitu<strong>de</strong> recueillie et son<br />
maintien charmaient les plus sévères rab-<br />
bins.<br />
Plus tard le jeune Eliacin Millerand, es-<br />
poir <strong>de</strong> la famille, trouvait, chez l'un <strong>de</strong>s<br />
siens le bijoutier Cahen, les plus précieux<br />
conseils et les meilleurs exemples, "il était<br />
alors si docile, se montrait si bon neveu que<br />
le bijoutier l'en récompensait un jour en "lui<br />
donnant une superbe chevalière que M. Mil-<br />
lerand, dont les doigts ont grossi <strong>de</strong>puis ne<br />
porte plus maintenant. Du reste la bague<br />
"était en toc, comme l'étaient toutes celles<br />
qui provenaient <strong>de</strong> la même maison, et M.<br />
Millerand répudie à cette heure le faux.<br />
11 n'y a plus que son socialisme qui nous<br />
paraisse être en doublé.<br />
Non, M. Millerand-Cahen, vous n'êtes plus<br />
socialiste, si vous l'avez jamais été ; vous<br />
n'êtes non plus sémite ou antisémite ; vous<br />
êtes ce que sont beaucoup <strong>de</strong> gens que vous<br />
coudoyez chaque jour et pour lesquels jus-<br />
qu'à présent vous n'aviez pas eu assez d'ana-<br />
thèm'es, vous êtes un repu !<br />
Il vous faudra dorénavant réserver vos<br />
belles qualités, celles que l'on <strong>de</strong>vinait à la<br />
synagogue dans le jeune Eliacin Millerand-<br />
Cahen, pour surveiller la construction <strong>de</strong><br />
vos immeubles à Paris et ailleurs et en aug-<br />
menter le ranport.<br />
Allez assurer vos rentrées, monsieur Mil-<br />
lerand-Cahen !...<br />
Le socialisme <strong>de</strong> M. Millerand, ses<br />
tira<strong>de</strong>s contre le capital et le capita-<br />
lisme nous avaient toujours paru son-<br />
ner faux. Tout s'explique aujourd'hui :<br />
c'était en double.<br />
que ceux-là, et pas les autres, les plus cou-<br />
pables.<br />
Ce fut l'argument décisif.<br />
Or, à quoi ne s'expose-t-on pas en ne dé-<br />
férant à la Cour d'assises que les articula-<br />
tions les moins graves <strong>de</strong> Zola?<br />
Le jury ne sera-t-il pas tenté <strong>de</strong> répon-<br />
dre : « Comment voulez-vous que je punisse<br />
les diffamations portées contre le <strong>de</strong>uxième<br />
conseil <strong>de</strong> guerre, le moins important,<br />
quand vous n'avez pas le courage <strong>de</strong> me<br />
déférer celles, autrement sanglantes, contre<br />
le premier conseil <strong>de</strong> guerre ? Puisqu'il y a<br />
impunité pour celles-ci, qu'il y ait impunité<br />
pour toutes ! »<br />
Et si par malheur, par honte, il y avait<br />
un acquittement, — car enGn, on ne saurait<br />
répondre <strong>de</strong> rien et le jury est tiré au sort ?<br />
Je n'y peux penser qu'avec un frisson.<br />
Le jury, c'est la nation.<br />
Le conseil <strong>de</strong> guerre, c'est l'armée.<br />
Voyez-vous la nation refusant <strong>de</strong> venger<br />
l'armée ?<br />
C'est effroyable.<br />
Et tout cela, par la faute, par la lâcheté,<br />
par la veulerie d'un gouvernement à qui<br />
d'anciens officiers comme Montfort et <strong>de</strong><br />
Mun apportent le concours empressé <strong>de</strong><br />
leur vote servile !<br />
Aussi, le journal poursuivi dans <strong>de</strong> si<br />
étranges conditions, ricane et exulte <strong>de</strong> ce<br />
qui nous afflige douloureusement.<br />
Il a raison <strong>de</strong> se réjouir.<br />
Devant lui se dérobe et fuit un gouver-<br />
nement tout entier à qui la France incons-<br />
ciente a eu la folie <strong>de</strong> confier, en dépôt,<br />
l'honneur <strong>de</strong> son armée !<br />
Ah ! il est bien placé, l'honneur <strong>de</strong><br />
l'armée 1<br />
DOUMER VOIT CES DAMES<br />
On lit dans le Journal <strong>de</strong>s Débats.<br />
ceux qui<br />
PROCES AU RABAIS<br />
A prooos du procès intente à Zola Dar le gé-<br />
nérai Billot, à l'a suite <strong>de</strong> l'article où "ies juges<br />
du premier et du second conseil <strong>de</strong> guerre ont<br />
été "mis en cause, M. <strong>de</strong> Cassagnao dit; *<br />
Ainsi donc, on peut tant qu'on voudra,<br />
et librement, traîner sur la claie les juges<br />
du premier conseil <strong>de</strong> guerre, qui con-<br />
damna Dreyfus.<br />
Celui-là, on le livre à la ban<strong>de</strong> judœo-<br />
rarlicale.<br />
Ils serviront d'otages: qu'on les hue,<br />
qu'on les souille, qu'on les assomme 1<br />
Ça ne compte pas.<br />
Ne comptent non plus ni les généraux, ni<br />
l'état-major : qu'on les engueule !<br />
Il n'y a que le <strong>de</strong>uxième conseil <strong>de</strong> guerre<br />
qu'on protège, parce qu'il acquitta Este-<br />
rhazy, et qu'acquitter Esterhazy est moins<br />
roi<strong>de</strong> que condamner Dreyfus.<br />
Haro sur ceux qui condamnèrent Drey-<br />
fus l<br />
Et que personne ne se plaigne, car c'est<br />
la cote mal taillée, l'arrangement à l'amia-<br />
ble avec les juifs.<br />
On partage en frères l'honneur <strong>de</strong> l'ar-<br />
mée française.<br />
On coupe la poire en <strong>de</strong>ux et à la bonne<br />
franquette.<br />
On abandonne aux juifs le premier con-<br />
seil <strong>de</strong> guerre, le seul qui les intéresse, le<br />
seul qui les gène, puisqu'il a envoyé Drey-<br />
fus à l'île du Diable.<br />
Et on se réserve l'autre, dont les respon-<br />
sabilités sont moindres.<br />
Salomon n'eût pas mieux jugé.<br />
Oui, mais, en commettant cette infamie à<br />
l'endroit do l'armée — qui est une, qui est<br />
un bloc, et dans laquelle on n'a pas le droit<br />
d'établir <strong>de</strong>s distinctions aussi criminelle-<br />
ment injustes, — a-t-on réfléchi à ce qui<br />
pourrait en résulter?<br />
L'exemple du récent procès du Panama,<br />
est-il donc déjà perdu, en ce pays <strong>de</strong> légè-<br />
reté et d'oubli ?<br />
Pourquoi le jury a-t-il acquitté la <strong>de</strong>r-<br />
nière charrette <strong>de</strong>s panamistes ?<br />
l'arce qu'on n'avait conduit <strong>de</strong>vant lui<br />
Le <strong>de</strong>rnier numéro du Courrier <strong>de</strong> Saigon<br />
nous apporte la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fêtes don-<br />
nées en cette ville à l'occasion <strong>de</strong>s récents<br />
voyages <strong>de</strong> l'empereur d'Annam et du roi<br />
<strong>de</strong>Cambodge. Ces solennités, qui ont duré<br />
huit jours, n'ont rien eu <strong>de</strong> très particu-<br />
lièrement cochinebinois ; célébrées sur les<br />
bords <strong>de</strong> la Seine, elles n'eussent été ni plus<br />
officielles ni plus administratives. Il y a eu<br />
d'abord, pour les fonctionnaires, c'est-à-dire<br />
pour une forte partie <strong>de</strong> la population, un<br />
congé général, èt ce numéro du programme<br />
n'a pas été le moins goûté. On a montré au<br />
peuple <strong>de</strong>s cortèges, <strong>de</strong>s défilés, <strong>de</strong>s para-<br />
<strong>de</strong>s militaires, <strong>de</strong>s retraites aux flambeaux.<br />
Les notabilités ont été conviées à <strong>de</strong>s récep-<br />
tions, <strong>de</strong>s dîners et <strong>de</strong>s bais. Le menu dés<br />
festins, patriotiquement conforme aux plus<br />
vieilles traditions <strong>de</strong> la maison Potel, com-<br />
portait jusqu'à <strong>de</strong>s « cèpes du Périgord » ;<br />
il n'eût en rien différé dé celui <strong>de</strong>s banquets<br />
parisiens si, par une délicate flatterie à<br />
l'adresse <strong>de</strong> ses hôtes royaux, le Vatel <strong>de</strong><br />
Saigon n'eût imaginé <strong>de</strong> servir, après la<br />
« coupe <strong>de</strong> l'Hué glacée aux fruits », <strong>de</strong>s<br />
« faisans <strong>de</strong> l'Anna"m truffés » et un « tur<br />
ban <strong>de</strong> jambon à la Norodom ». L'un <strong>de</strong>s<br />
dîners a été suivi d'un feu d'artifice et du<br />
lancement d'une montgolfière. Une autre<br />
soirée, la plus brillante^<strong>de</strong> toutes, s'est ter-<br />
minée par un gala au Grand-Théâtre.<br />
Pour s'y rendre, l'empereur d'Annam était<br />
précédé d'une troupe <strong>de</strong> vingt-quatre khas,<br />
assez beaux hommes dont le costume habi-<br />
tuel est <strong>de</strong>s plus simples : « Une pelote <strong>de</strong><br />
ficelle, dit le" journal, habillerait tout une<br />
famille. » Il était, en outre, escorté par l'im-<br />
pératrice, par ses frères et par une suite<br />
nombreuse, qui ne comprenait pas moins <strong>de</strong><br />
vingt attaches, quatre mandarins, quatre<br />
suivantes, neuf serviteurs. Les vingt atta-<br />
chés à la personne royale comprenaient <strong>de</strong>ux<br />
hiep-lanh thi-vé (porteurs <strong>de</strong>s sabres du roi* 1 ;<br />
— huit thi-vé, dont un pour le service <strong>de</strong><br />
table, un pour la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habits, un pour<br />
la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « théière », <strong>de</strong>ux pour les<br />
éventails, un pour les chaussures, "un pour<br />
la boite à bétel, un pour la mèche à feu et<br />
le crachoir, — quatre thai-giam ou eunu-<br />
ques ; — un mé<strong>de</strong>cin ; — <strong>de</strong>ux can-lin, se-<br />
crétaires pour la qassette royale; — trois<br />
ihuong-lhien, ou cuisiniers du roi.<br />
Tout ce mon<strong>de</strong> assista avec l'empereur à<br />
la soirée <strong>de</strong> gala et parut prendre un vif<br />
plaisir au spectacle qui se composait d'un<br />
acte <strong>de</strong> Lack'mé et d'un acte <strong>de</strong> Carmen sé-<br />
parés par un intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> « danse serpen-<br />
tine ». Les trois parties du programme ont<br />
été accueillies avec la même faveur et l'on a<br />
remarqué, pendant l'audition <strong>de</strong> Carmen, un<br />
si vif enthousiasme parmi les dignitaires an-<br />
namites que « nersonne no se serait cru<br />
à 4,500 lieues du boulevard <strong>de</strong>s Italiens ».<br />
« Entre les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers actes, ajoute en<br />
terminant le Courrier <strong>de</strong> Saigon, M. Dou<br />
mer est allé saluer toutes les dames oui so<br />
trouvaient dans les loges.<br />
Et pendant ce temps-là, on massa-<br />
crait nos nationaux à Ilaï-Kong.<br />
jusqu'au général Zurlin<strong>de</strong>n, que <strong>de</strong><br />
figures curieuses ! C'est l'an IX, Junot,<br />
général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, — rue <strong>de</strong>s Champs-<br />
Elysées, n- 3 ; — c'est 1805 et 1806,<br />
S. A, S. Mgr le prince Joachim Mu-<br />
rat, duc <strong>de</strong> Clèves et <strong>de</strong> Berg, amiral,<br />
maréchal <strong>de</strong> l'Empire, lieutenant <strong>de</strong><br />
S. M. l'Empereur et Roi ; puis c'est<br />
encore Junot, mais cette fois duc d'A-<br />
brantès, colonel général <strong>de</strong>s hussards,<br />
premier ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> camp <strong>de</strong> l'Empereur,<br />
grand'eroix <strong>de</strong> l'ordre impérial <strong>de</strong> la<br />
Réunion ; — c'est le général comte<br />
1 iulin, c'est le comte <strong>de</strong> Rochechouart ;<br />
Aupick, qui fut ambassa<strong>de</strong>ur, et Du-<br />
lac, et Soumain, et Montaudon...<br />
Mais le plus extraordinaire <strong>de</strong> tous<br />
nous est donné par la pério<strong>de</strong> révolu-<br />
tionnaire et a nom : François Hanriot,<br />
ce gabelou <strong>de</strong>venu général, •— le ci-<br />
toyen Hanriot, général divisionnaire<br />
<strong>de</strong> la dix-septième division et général<br />
en chef <strong>de</strong> la force armée <strong>de</strong> Paris,<br />
comme le désignait l'Almanach natio-<br />
nal <strong>de</strong> l'an II.<br />
Cet Hanriot est absolument hors <strong>de</strong><br />
pair. Ses ordres généraux ne seront ja-<br />
mais égalés : ils synthétisent toute la<br />
redondance, toute la sensiblerie, toute<br />
la facon<strong>de</strong> révolutionnaires.<br />
Ses proclamations seraient toutes à<br />
citer ; nous en détachons ce sixain.<br />
En voici une du 5 pluviôse an II<br />
(jour du Taureau) :<br />
« Le général invite ses frères les ca-<br />
noniers à avoir une tenue uniforme :<br />
je voudrois aussi que, lorsqu'ils font<br />
une manœuvre, qu'ils ayent le soin <strong>de</strong><br />
pointer sur un objet déterminé : un ca-<br />
non est à un canonier ce qu'un bon fu-<br />
sil est à un bon chasseur. »<br />
» Du 7 Pluviôse An II (Jour <strong>de</strong><br />
Y Amadouvier)<br />
»<br />
C'est parfait.<br />
CHROlûM<br />
UN GOUVERNEUR DE PARIS<br />
Voilà à Paris un gouverneur nou<br />
veau. A parcourir la liste <strong>de</strong>s anciens,<br />
on passe une singulière revue, et les<br />
noms se succè<strong>de</strong>nt, apportant avec eux<br />
les souvenirs et les évocations. Depuis<br />
cent ans seulement, <strong>de</strong>puis ce Louis-<br />
Timoléon <strong>de</strong> Cossé, duc <strong>de</strong> Brissac,<br />
pair et grznd panetier <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>r-<br />
nier gouverneur nommé par Lo»»* VI,<br />
les citoyens, les magistrats, la force ar-<br />
mée s'y sont rendus tous à la fois, tous<br />
ont travaillé, l'incendie a été éteinte en<br />
très peu <strong>de</strong> teins : Sous l'ancien régime<br />
le feu auroit duré plusieurs jours ; sous<br />
le régime <strong>de</strong>s hommes libres, le feu n'a<br />
pas duré plus d'une heure. Quelle dif-<br />
férence ! L'homme libre vole <strong>de</strong> lui-<br />
même au secours <strong>de</strong>s malheureux et<br />
n'a pas besoin d'être commandé.<br />
» Le service général à l'ordinaire.<br />
» HANRIOT, commandant général. »<br />
Après celui-là, je n'ose en transcrire<br />
un autre.<br />
Virgile JOSZ.<br />
PAR FIL SPECIAL<br />
ORDRE GENERAL<br />
» Citoyens, je vais sur-le-champ don-<br />
ner <strong>de</strong>s ordres pour procurer une ca-<br />
potte à la sentinelle extérieure du poste<br />
du comité <strong>de</strong> surveillance du départe-<br />
ment <strong>de</strong> Paris.<br />
» Je me propose d'aller embrasser<br />
mes frères du 31 May.<br />
» Salut, amitié et fraternité.<br />
» Le général en chef <strong>de</strong> Paris,<br />
» HANRIOT. »<br />
Et celui-ci :<br />
« Du 23 Pluviôse An II (Jour du<br />
Chien<strong>de</strong>nt.)<br />
» ORDRE GÉNÉRAL<br />
» J'invite mes frères d'armes à rem-<br />
placer aux portes <strong>de</strong>s corps-<strong>de</strong>-gar<strong>de</strong><br />
les arbres morts par <strong>de</strong>s arbres vivants ;<br />
cette petite cérémonie doit se faire sans<br />
faste et sans orgueil, mais avec cette<br />
fièreté républicaine qui épouvante les<br />
tyrans et plait à tous les amis <strong>de</strong> TEga-<br />
"ité.<br />
» Le service général à l'ordinaire,<br />
etc.. »<br />
Le 27 Floréal (Jour <strong>de</strong> la Civette), il<br />
fait afficher ceci :<br />
ORDRE GÉNÉRAL DU COMMANDANT<br />
HANRIOT<br />
« Hier, un gendarme <strong>de</strong> la 29 e divi-<br />
sion a jeté à terre, il était midi trois<br />
quarts, rue <strong>de</strong> la Verrerie, au coin <strong>de</strong><br />
celle Martin, un vieillard ayant à la<br />
main une becquille pour l'ai<strong>de</strong>r à sup-<br />
porter sa vieillesse. Cette atrocité ré-<br />
volte l'homme qui pense et qui connaît<br />
ses <strong>de</strong>voirs. Malheur à celui qui ne sait<br />
pas respecter ia vieillesse, les lois <strong>de</strong><br />
son pays, et qui ignore ce qu'il se doit<br />
à lui-même et à la société entière I Ce<br />
gendarme prévaricateur, pour avoir<br />
manqué à ce qui est respectable, gar-<br />
<strong>de</strong>ra les arrêts jusqu'à nouvel ordre.<br />
» Le service général, etc.. »<br />
Puis cette proclamation, qui n'est pas<br />
sans saveur, non plus :<br />
« ORDRE GÉNÉRAL du 0 Floréal {Jour<br />
<strong>de</strong> l'Hyacinthe)<br />
r> ...Depuis peu, il se passe quelques<br />
intrigues ; je suis bien aise <strong>de</strong> préve-<br />
nir mes frères d'armes que toutes les<br />
places sont à la disposition du gouver-<br />
nement ; le gouvernement actuel qui<br />
est révolutionnaire, qui a <strong>de</strong>s intensions<br />
pures; qui ne veut que le bien <strong>de</strong> tous,<br />
à la nomination <strong>de</strong> toutes les places ; il<br />
ira jusque dans les greniers chercher<br />
les hommes vertueux ; il dit aux pau-<br />
vres èt purs sans-culottes : « Venez oc-<br />
» cuper cette place, la patrie vous y ap-<br />
» pelle... »<br />
Enfin,
MMBB<br />
"Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />
Un <strong>de</strong> noe confrères a vu IL <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />
interrogé au sujet <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />
Gérault-Richard :<br />
Il y avait, en effet, vendredi, un échange do<br />
pvopo3 assez vifs, pendant que M. Bérard était<br />
â la' tribune, entre" MM. Chauvière, <strong>de</strong> Mahy et<br />
moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />
traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />
contre Zola, je n'ai pu me contenir et j'ai répété<br />
uno <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée la veille.<br />
Vous savez co qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />
<strong>de</strong> M. Gérault-Richard". fou <strong>de</strong> colère, je me<br />
suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />
par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, ijje<br />
Côté ; je l'ai pris par i'épauie et je l'ai souffleté,<br />
mais j'attends qu'il m envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />
verrai ensuite comment je dois régler cette<br />
affaire avec M. Gérauit-Richard.<br />
Un témoin<br />
Dans le Moniteur universel M. <strong>de</strong> Claye oui,<br />
hier, <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la presse, cria lors <strong>de</strong> l'in-<br />
ci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Hemis-Jaurès : « Bravo do Bernis ! »<br />
et insulté, ce matin, à ce sujet, Dar la Petite<br />
République maintient que M. Jaurès faisait l'ace<br />
à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier l'a frappé ; il<br />
fait remarquer qie ie compte rendu du Temps,<br />
téléphoné sur le champ, porte :<br />
« M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />
rière, le 'raopa à la ligure. »<br />
Telle n'a' "pas été. dit-il, l'impression <strong>de</strong> la<br />
plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, ot il aioute :<br />
« On s'explique difficilement, d'ailleurs, com-<br />
ment, s'il l'avait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />
nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />
me part, jê les ai vus face à face. »<br />
Le journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />
claye. déc are oue je suis, dès à Drésent dési-<br />
gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />
verra si j ai selon un mot connu, une tè;e d'o-<br />
tage.<br />
La Séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main<br />
L.ordre du jour <strong>de</strong> la séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main Daru<br />
ce matin au Journal Officiel, oorte, aorès 'une<br />
première délibération sur ia Drouositioh do M.<br />
Du IIa:«ouet sur le rengagement <strong>de</strong>s sous-ofil-<br />
ciers. la suite <strong>de</strong> la ^discussion du budget, mais<br />
comme on lait prévoir qu'il es infiniment proba-<br />
ble qu'à propos <strong>de</strong> l'adoption du orocès verbal<br />
M. Jaurès viendra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu'on poursuive la<br />
discussion <strong>de</strong> son interpellation.<br />
Sans doute on ne discute les interpellations<br />
que ie samedi, mais la Chambre est toujours<br />
maîtresse <strong>de</strong> son ordre du jour et comme il se<br />
rencontre que modérés et avancés sont égaie<br />
ment désireux d'en finir, il n'y a Das <strong>de</strong> raison<br />
pour qu'on ne donne pas satisfaction à M. Jau-<br />
rès.<br />
Le Gouvernement, <strong>de</strong> son côté, ne paraît Pas<br />
<strong>de</strong>voir s> opposer, L'ordre du jour <strong>de</strong>'confiahco<br />
Sera vo é en très grosse majorité, et il est puis<br />
que vraisemblable que i'affichage du discours <strong>de</strong><br />
M. Méiine. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />
mandé et voté.<br />
Il est probable, sinon certain, que la séance<br />
sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />
saient, on serait peut-être amené à examiner<br />
s'il n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Cham-<br />
bre au mains uour quelques jours, le délai d'un<br />
mois paraissant excessif" dans l'état où se trouve<br />
la discussion du budget.<br />
Hier, ie mot <strong>de</strong> dissolution a été prononcé<br />
mais il semble que cette éventualité n'a" pas été<br />
examinée sérieusement. Il ne faut Das" oublier<br />
qu'une nouvelle Chambre ne Dourrait examiner<br />
le projet actuel du budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />
duc. Il faudrait un nouveau "projet, une nou-<br />
velle commission du budget, une nouvelle dis-<br />
cussion générale, etc.<br />
A travers la presse<br />
La Libre Parole :<br />
Pour la première fois, le gouvernement narîe<br />
avec clarté, même avec une certaine énergie. S'il<br />
avait en, n y a <strong>de</strong>ux mois, la moitié seulement<br />
<strong>de</strong>l'ene gie dont ii a fait preuve hier, nous Sau-<br />
rions jamais m. vous pouvez en être sûrs, ia<br />
lettre -reciame <strong>de</strong> M. Zdia.<br />
L'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> B?rnis-Jaurès-Gérault-Richard<br />
est donc à tous les égards fâcheux. Il est venu<br />
fort mal à prepos jeier ie trouble dans une<br />
séance dont lé résultat eût été sans cela net et<br />
limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est le juif ciui est cause <strong>de</strong><br />
tout cela ; c'est le juif qui déconsidère chez<br />
nous l'armée, le Parlement, le gouvernement ;<br />
c'est le juif qui déchaîne chez nous la guerre ci-<br />
vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />
A bas le juif i<br />
De la Cloche, organe républicain :<br />
M. <strong>de</strong> Bernis. hier, à la Chambre, a eu cette<br />
chance inouïe d appliquer sur ia joue <strong>de</strong> Jaurès<br />
le souflet que toas ies patriotes, après ia lecture<br />
4a son discours, lai <strong>de</strong>stinaient.<br />
Mustapha. Quatre discours ont été pronon-<br />
cés au" milieu d'un grand calme coupe seule-<br />
ment uar les applaudissements et les cris :<br />
« A bas les juifs'! » Finalement, l'assemblée<br />
a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con-<br />
tre Dreyfus et Zola et blâmant l'administra-<br />
tion supérieure à propos <strong>de</strong>s mesures prises<br />
contre " les manifestants. « Les assistants<br />
adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />
citent les municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />
tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />
juifs et jurent" <strong>de</strong> s'unir pour écraser aux<br />
élections prochaines les juifs et leurs pro-<br />
tecteurs.»<br />
Un ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la mise en li-<br />
berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />
tenus pour faits relatifs aux' manifestations<br />
antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />
<strong>de</strong> : « Vive la France I Vive là République 1<br />
A bas les juifs ! »<br />
A i'issue du meeting la foule est <strong>de</strong>scen-<br />
due compacte vers Alger, romnant sur plu-<br />
sieurs points ls cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />
place du Gouvernement, les manifestants,<br />
au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />
presque entièrement doux kiosques ; les<br />
portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en<br />
foncées tant sur ia place du Gouvérnement<br />
que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />
ont été saccagés.<br />
Des Patrouilles du génie parcourent les<br />
principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />
tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />
Le rapport <strong>de</strong> police relate que trois com-<br />
missaires <strong>de</strong> po'iice ont été blessés dont un<br />
assez grièvement. De nombreux agents ont<br />
été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />
<strong>de</strong> canne. Le calme, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />
rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matai.<br />
D'autre part, vers dix heures du soir, peu<br />
dant que l'a plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes<br />
tants ântijuifs étaient encore au vélodrome<br />
<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />
composée <strong>de</strong> trois cents jeunes gens, la plu<br />
part" ai més <strong>de</strong> bâtons, a parcouru le boule-<br />
vard <strong>de</strong> la République se dirigeant vers le<br />
vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong>vant le théâ-<br />
tre et refoulée vers le boulevard. En passant<br />
<strong>de</strong>vant les terrasses <strong>de</strong>s cafés, plusieurs<br />
manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />
chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />
dont l'un est assez sérieusement blessé<br />
Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />
dans la fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse<br />
ment dispersée avant qu'elle ait pu rejoia<br />
dre les manifestants ântijuifs.<br />
Alger, 23 janvier<br />
Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />
la suite <strong>de</strong>s contusions ou excès <strong>de</strong> fatigua<br />
provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />
neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> la<br />
banlieue. M. Lénine a convoqué ce matin les<br />
autorités <strong>de</strong> la "vilie afin <strong>de</strong> prendre les me-<br />
sures les plus énergiques pour prévenir le<br />
retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> "la veille.' Plusieurs<br />
voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />
au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />
attribue la cause du mouvement antijuif à<br />
l'autorisation uonnée par le gouverneur nour<br />
la fondation d'un cercle d'étudiants israéli-<br />
tes malgré l'avis contraire du préfet et du<br />
maire.<br />
L'opinion en Russie<br />
Saint-Pétersbourg. 23 janvier<br />
Les journaux russes déplorent la campa-<br />
gne qui asrite et trouble la France. lis' ne<br />
cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />
triotes qui ne se sont pas laissés acheter et<br />
en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />
termes <strong>de</strong> la Gazette <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />
immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />
droit, la justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />
Ctiose particulièrement édifiante : trois<br />
feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />
contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes ies trois<br />
ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />
étrangers.<br />
nent dans la rue ne tolérant aucun attroupe-<br />
ment. Quelaues anarchistes, cependant, ont<br />
réussi, par "<strong>de</strong>s subterfuges divers, à péné-<br />
trer dans la salle, entre autres le compagnon<br />
Georges ; mais soit que son attitu<strong>de</strong> "ou son<br />
langageaient provoqué les assistants, il est<br />
bientôt rejeté dans la rue, repoussé avec<br />
violence dans i'escaiier qu'il <strong>de</strong>scend; sur sa<br />
tête, toutes les cannes sont levées.<br />
Un autre individu, <strong>de</strong> piètre mine, suit le<br />
même chemin.<br />
Tous <strong>de</strong>ux ont la figure ensanglantée.<br />
Quelques autres individus, aussi louches,<br />
reconnus dans la salle par les étudiants,<br />
sont expulsés <strong>de</strong> même façon et fort hous-<br />
pillés par les agents, qui reconnaissent en<br />
eux dés clients <strong>de</strong> Mazâs.<br />
Aucune manifestation, aucun trouble dans<br />
la rue pendant ce temps; seulement, <strong>de</strong>r-<br />
rière lés glaces <strong>de</strong> la «' Belle-Polonaise » les<br />
dures et faméliques ligures <strong>de</strong>s compagnons<br />
évincés qui semblent guetter une occasion.<br />
Dans la salle<br />
Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />
sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />
lier oui conduit à la salle. Au moment où<br />
nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent déjà là.<br />
Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />
jusqu'à 2 h. 1(2 le calme rôgne_ dans ia salle<br />
en attendant la constitution du bureau. De<br />
nouveaux arrivants viennent grossir l'af-<br />
fluence. On remarque exposée sur la tribune<br />
une magnifique couronne composée <strong>de</strong> lilas,<br />
<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />
tants se proposent <strong>de</strong> porter à l'issus <strong>de</strong> la<br />
réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />
tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
Sur cette couronne on lit cette inscription :<br />
« Vive le France ! à bas les traîtres ! (>"<br />
A 2 h.li2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />
teurs, prend piace au bureau. A ce moment,<br />
prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />
missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />
<strong>de</strong> son écharpe, spécialement chargé <strong>de</strong>l'or-<br />
dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre l'assemblée en<br />
cas <strong>de</strong> tumulte.<br />
On avait pris la précaution d'enlever, au<br />
préaiable, toutes lés chaises et tous les<br />
bancs <strong>de</strong> la salie. On remarquera qu'à la réu-<br />
nion du Tivoli-Vaux-Hali <strong>de</strong>" samedi <strong>de</strong>rnier,<br />
la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />
propos <strong>de</strong> se faire "représenter par un com-<br />
missaire. .<br />
L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />
mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />
diants et d'anciens militaires donne l'un<br />
pression que l'assemblée saura imposer si-<br />
ence aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je-<br />
ter le désordre.<br />
Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />
M. Guérin se lève et expose en quelques<br />
mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion :<br />
Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />
<strong>de</strong> ia politique, il n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />
n'y a que <strong>de</strong>s Français' (exclamation), que<br />
<strong>de</strong>s Français qui ne veulent nas |que ries<br />
juifs compromettent la seuie chose resté»<br />
encore intacte dans notre patrie : l'armée<br />
(Exeiamations.)<br />
Un anarchiste crie : « Et Esterhar.y ? » Ses<br />
voisins se saisissent <strong>de</strong> lui, le traînent jus<br />
qu'au fond <strong>de</strong> ia salle et l'expédient preste-<br />
ment dans i'escaiier. M. Guérin reprend ;<br />
Une campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait<br />
nous imposer la réhabilitation du procès Drey<br />
fus.<br />
Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />
prouvé qu'il avait trahi ! » Cet anarchiste "est<br />
encore pxpuisô avec maints horions.<br />
M. Guérin ajoute :<br />
Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus<br />
innocent, ies antisémites auraient été tes pie<br />
miers k <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du procès ; mais<br />
nous ne vouions pas qu'une ban<strong>de</strong> internatio<br />
nale attaque notre espoir -suprême, l'armée<br />
(Bravos prolongés et cris : « A" bas Zola I A bas<br />
les juifs ! »<br />
Très tari dans la soirée, hier, une colonne<br />
<strong>de</strong> manifestants parmi lesquels se trouvaient<br />
un grand nombre d'élèves du lycée Jauson,<br />
fous munis <strong>de</strong> torches confectionnées avec<br />
<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />
ia Pompe, l'avenue Malakoff et l'avenue <strong>de</strong><br />
la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />
place <strong>de</strong> l'Etoile, aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />
Zola ! Vive l'armée ! », <strong>de</strong>vant la maison do<br />
M. Seheursr-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />
ment conspué.<br />
Pius tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont par-<br />
couru le boulevard Saint-Micnel, en chan-<br />
tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />
les applaudissaient.<br />
Lyon, 23 janvier.<br />
Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />
quebuse, une réunion organisée parie parti<br />
ouvrier socialiste. A neiif heures, un millier<br />
<strong>de</strong> personnes se pressaient dans la sal'e.<br />
Les citoyens 3iral, MiUat, Nachury, Delange,<br />
Jacquet, du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />
vement la parole.<br />
Tous les orateurs se sont élevés contre la<br />
politique du cabinet et ont protesté contre le<br />
huis-cios aans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />
tous ont, fait l'éloge <strong>de</strong> la conduite d'Emile<br />
Zola.<br />
Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />
mes yioients.<br />
Un étudiant, nommé Chambard, nrend la<br />
parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />
rompent â chaque instant. Jusque dans la<br />
rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola !»<br />
Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />
tudiant Chambard termine son discours aux<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée ! »<br />
On lui rénond : » Vive la Révolution ! »<br />
A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt comi-<br />
que : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt; dans la<br />
salle un aci<strong>de</strong> dont ies émanations s'élèvent<br />
bientôt ; toute l'assistance pieure, se mou-<br />
che et éternue bruyamment. La salie se<br />
vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />
dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusqu'à ia scène qui<br />
sert <strong>de</strong> tribune et tout le comité s'essuie<br />
les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />
<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />
instants, la salle se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />
Quelques orateurs veulent prendre la pa-<br />
role, mais on n'entend nas un mot <strong>de</strong> leurs<br />
discours ; ii en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />
jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />
A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cinouan-<br />
taine d'étudiants ont accompagné leur cama-<br />
ra<strong>de</strong> Chambard. Quelques jeunes gens se<br />
sont joints a eux aux cris <strong>de</strong> : « A bas les<br />
juifs ! Conspuez Zola ! »<br />
Près du pont <strong>de</strong> la Guillotière, auolaues<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive Zola 1 » se font entendte.<br />
Une discussion s'engage et l'on allait en<br />
venir aux mains quand" la police disperse<br />
les manifestants. Une pluie "fine et persis-<br />
tante achève l'œuvre '<strong>de</strong>s gardiens " <strong>de</strong> la<br />
paix.<br />
Châlon-sur-Saône, 23 janvier.<br />
Hier soir a eu lieu une nouvelle manifes-<br />
tation antisémite .; une cinquantaine do ma-<br />
nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong><br />
curieux sont passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />
taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! » puis <strong>de</strong>-<br />
vant les magasins tenus par <strong>de</strong>s israélites<br />
aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs 1 ». Ces ma-<br />
gasins étaient gardés parla police et la gen-<br />
darmerie.<br />
Arras, 23 janvier.<br />
Des manifestations ont eu lieu hier à<br />
Montrouil où c'était le jour du tirage au<br />
sort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />
parcouru la ville aux cris do « consnucZ<br />
Zola 1 »<br />
. Alger, 23 janvier.<br />
Cinq a six mille personnes assistaient au<br />
meeting antijuif a Mustapha. La réunion<br />
était présidée par M. Pra<strong>de</strong>lle, maire <strong>de</strong><br />
Paris, 23 janvier.<br />
Indépendamment <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong><br />
gar<strong>de</strong>s républicains qui, hier soir, ont par-<br />
couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />
tous les commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />
en permanence jusqu'à une heure avancée,<br />
en prévision d'une manifestation possible.<br />
Les postes consignés avaient leur effectif<br />
au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />
tance en distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />
pes d'agents. En outre, indépendamment<br />
<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />
gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />
avaient été envoyés sur plusieurs pmnts.<br />
Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />
plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />
gents ont été constituées dès la première<br />
heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />
centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />
Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou<br />
verts et les commissaires ont reçu l'ordre<br />
<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />
reaux alors qu'en temps ordinaire, le di<br />
manche, un commissariat seulement reste<br />
ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />
postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />
notamment celui du Palais-<strong>de</strong>-Justice, ont<br />
été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligne et<br />
<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />
Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />
gouvernement <strong>de</strong> Paris, c'est-à-dire la ;<br />
Seine et Seine-et-Oise. sont consignées par<br />
ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris.<br />
Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />
réunion<br />
Cet après-midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille-<br />
Coionnes, rue <strong>de</strong> la Gaité-Montparnasse, le<br />
meeting <strong>de</strong> protestation auquel "<strong>de</strong>vait faire<br />
suite là manifestation consistant à porter<br />
<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />
place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong>.<br />
La réunion était autorisée, mais non la<br />
manifestation. Seuls, les porteurs <strong>de</strong> cou-<br />
ronnes pouvaient approcher du monument<br />
patriotique. Voici le" compte rendu <strong>de</strong> ce<br />
oui s'est produit:<br />
La salie <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />
dans un quartier populeux où les manifes-<br />
tations, quelles qu'elles soient d'ailleurs,<br />
peuvent facilement s'augmenter d'éléments,<br />
toujours prêts au désordre; aussi la police<br />
avuit-eile pris <strong>de</strong>s précautions imposantes.<br />
Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquan f e<br />
gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />
circulation <strong>de</strong> la foule.<br />
Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />
A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> la<br />
réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />
ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />
sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />
avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer à la réu-<br />
nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes<br />
qui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont<br />
vu refuser l'entrée et n'ont nas insisté, mais<br />
se sont réunis dans le débit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />
Belle Polonaise ca face <strong>de</strong>s Miile-Colonnes,<br />
et ont décidé d'envahir la saile quand du<br />
renfort leur sera venu.<br />
Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />
M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police munici-<br />
pale qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />
cette ' décision, téléphone à la préfecture<br />
pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r chiquante hommes <strong>de</strong> plus<br />
qui arrivent à 3 heures.<br />
L'entrée dans les salles est fait par petits<br />
groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants n'adonné<br />
lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />
reunion n'était nas encore commencée.<br />
A l'extérieur. Pendant la réunion<br />
Enfin, la réunion, annonec-t-on, est com-<br />
mencée. De la rue on entend, par moments,<br />
<strong>de</strong>s trépignements dans la salle et pendant<br />
ce temps, les agents, uar quatre, se promè-<br />
M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />
la parole<br />
M. Guérin propose ensuite la nomination<br />
du bureau. M. Thiébaud est acclamé prési-<br />
<strong>de</strong>nt et remplace ainsi M. Guérin.<br />
On nous avait menacé, s'ecrie-t-il. <strong>de</strong> nous<br />
faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />
réunion. On a cru nous effrayer en nous an-<br />
nonçant à l'avance l'irruption parmi nous<br />
d'assommeurs stipendiés. Eh bien ! nous<br />
sommes ià et ces menaces ne nous empê-<br />
cheront pas <strong>de</strong> délier les assonimeur.s et <strong>de</strong><br />
crier ; « Vive la France !»<br />
Une longue acclamation accueille ces paro-<br />
les énergiques.<br />
QuandTés applaudissements sont calmés<br />
quelques anarchistes, ayant crié : « A bas<br />
les cléricaux », au fond <strong>de</strong> ia salle, sont en-<br />
core expulsés. Quelques coups <strong>de</strong> canno sont<br />
échangés.<br />
Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. — L'ordre<br />
du jour acclamé<br />
M. Thiébaud. après avoir ramené le silence<br />
en frappant violemment <strong>de</strong> sa canne sur le<br />
bureau," lit une dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye,<br />
s'excusant <strong>de</strong> n'avoir pu venir, retenu par la<br />
cérémonie patriotique' <strong>de</strong> Buzenval, dépêcha<br />
qu'on acclame, et il ajoute:<br />
Notre réunion doit être courte puisque nous<br />
avons nour prmciDal objectif, aujourd'hui, . <strong>de</strong><br />
porter'notré couronne à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />
pour protester contre ies renégats qui pactisent<br />
avec l'es traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />
nous fléirirons. en la déposant, les trahisons <strong>de</strong><br />
ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />
Pour y aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la statue<br />
<strong>de</strong> Gamheua, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />
(Applaudissements.)<br />
Je vous r-rooose donc d'acclamer, pour sanc-<br />
tionner ce meeting, cet ordre du jour'qui précise<br />
notre décision :<br />
Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé contre les<br />
souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />
tranger les secrets <strong>de</strong> la défense, dépose<br />
au pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg l'hom-<br />
mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />
et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />
pactisent avec iajuiverie universelle pour<br />
corrompre la République, déshonorer l'ar-<br />
mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />
sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers<br />
Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />
et purifiée !<br />
Cet ordre du jour provoque une explosion<br />
<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la'Franc'e ! A bas les juifs!<br />
A bas Zoia ! »<br />
Un anarchiste à la tribune<br />
Après quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>nt la narole. M. Thiébaud donne la pa-<br />
role à l'un d'eux en l'invitant a être court.<br />
C'est l'anarchiste Brunet qui monte à ia tri-<br />
bune.<br />
Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />
simulé encore ses sentiments mais dès que,<br />
jetant le masque, il veut combattre l'idée<br />
<strong>de</strong> patrie, toute le saile s'y oppose, lui<br />
criant: « Nous ne voas laisserons pas atta-<br />
quer la patrie ! »<br />
Et bientôt Brunet renonce à continuer son<br />
discours.<br />
Un compagnon bondit alors, furieux, vers<br />
la tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />
vite qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />
interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />
s'écrie : « Vous voyez," citoyens, que nous<br />
donnons l'exemple <strong>de</strong> la modération : notre<br />
adversaire n'a pas été maltraité ! »<br />
La séance est levée. — Dans la rue<br />
Enfin. M. Guérin annonce que c'est le mo<br />
ment <strong>de</strong> se rendre à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />
Les porteurs prennent la couronne, l'élè-<br />
vent, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie :<br />
a Vive la France I », toutes les voix enton-<br />
nent : « Conspuez Zoia! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />
manifestants s ébranle.<br />
Pendant que les protestataires quittent la<br />
salle accompagnant la couronne, MM. Thié-<br />
baud et Guérin en tête, les anarchistes qui<br />
étaient disséminés dans la salle mais qui ne<br />
s'étaient pas sentis en nombre pour êmuê-<br />
eher la réunis*, s'assemblent* lis" saut<br />
cinquantaine environ et se dirigent vers le<br />
bureau. L'un d'eux y prend place, mai3 le<br />
commissaire, M. Marion, intervient alors et<br />
leur interdit <strong>de</strong> tenir un meeting. Ils n'in-<br />
sistent pas mais en attendant "<strong>de</strong> pou voit-<br />
sortir ils se mettent à chanter à tue-tete la<br />
Carmagnole. Les une ajoutent même cette<br />
variante au refrain : « Vive le son! Vive le<br />
son <strong>de</strong> l'explosion ! »<br />
Ils chantent également plusieurs autres<br />
chansons révolutionnaires où nous relevons<br />
le vers suivant ;<br />
Dynamitons tous ies cafés!<br />
Ainsi que plusieurs violences du même<br />
genre contre i'armée et les prêtres.<br />
U faut dire que les cris que nous citons<br />
sont individuels," et nous les'distinguons au<br />
milieu <strong>de</strong>s vociférations que nous avons dû<br />
subir. En attendant que ia police permette à<br />
ce groupe <strong>de</strong> gagner la rue", les anarchistes<br />
crient encore : « Vive Zola! A bas les calo-<br />
tins! »<br />
C'est avec ce groupe qui a évacué la salle<br />
le <strong>de</strong>rnier que nous quittons le lieu du mee-<br />
ting.<br />
Dans la poussée qui s'est produite à la<br />
sortie, signalons un petit acci<strong>de</strong>nt survenu<br />
notre confrère Chihcholte, du Figaro. M.<br />
Ciiincoiie a eu, dans la bouscula<strong>de</strong>, son par-<br />
<strong>de</strong>ssus complètement lacéré ; il s'est trouvé<br />
avec nous noyé au milieu du groupe hurlant<br />
<strong>de</strong>s anarchistes.<br />
Après la réunion. — La sortie<br />
M. Touny, sur l'avis d'un agent <strong>de</strong> la Sû-<br />
reté qui lui annonce que le meeting est près<br />
<strong>de</strong> finir, prend ses dispositions. L'accès <strong>de</strong><br />
la rue <strong>de</strong> là Gaité, vers le boulevard Mont-<br />
parnasse et la Seine est barrée par une es-<br />
coua<strong>de</strong> d'agents et dix gar<strong>de</strong>s à cheval.<br />
De l'avenue du Maine où l'on peut seule-<br />
ment arriver, il n'est pas permis <strong>de</strong> se di-<br />
riger vers la Seine ; seule, l'avenue vers les<br />
fortifications est ouverte.<br />
Au moment où la sortie va s'opérer, les<br />
organisateurs du meeting <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que la<br />
couronne et ses porteurs" sortent seulement<br />
les premiers. A cet effet, la porte donnant<br />
sur la rue, est barrée par une masse<br />
d'agents. MM. Thiébaud et Guérin appellent<br />
les membres du bureau <strong>de</strong> la réunion qui<br />
accompagneront la couronne.<br />
Ils sortent à grand peine. Une voiture est<br />
amenée, un ouvrier monte sur la caisse du<br />
fiacre, il tient la couronnne <strong>de</strong>bout; un au-<br />
tre prend place à côté du cocher; quatre au-<br />
tres' personnes sont dans la voiture" précédée<br />
d'un brigadier <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la paix. Celle-<br />
ci traverse les barrages d'agents vers le<br />
boulevard Montparnasse et arrive boulevard<br />
Edgard Quinet. "<br />
Par ordre, elle prend le trot; M. Touny<br />
et son secrétaire suivent dans une autre voi-<br />
ture. Personnr n'a été autorisé à suivre la<br />
couronne, pas même les journalistes pré-<br />
sents.<br />
Pendant tout ce temps, aucune personne,<br />
autre, que celles dont nous avons parlé, n'a<br />
pu encore sortir <strong>de</strong> la salle et tout te mon<strong>de</strong><br />
se presse, s'écrase dans i'escaiier qui con-<br />
duit à la rue.<br />
Quand ia voiture qui porte la couronne a<br />
disparu, on laisse enfin sortir une centaine<br />
<strong>de</strong> personnes, cuis quand celles-ci ont été<br />
refoulées par les agents jusqu'à l'avenue du<br />
Maine, la liberté est donnée* à autant d'au<br />
très et ainsi ia salle se vi<strong>de</strong> par petits pa<br />
quets aussitôt dispersés.<br />
Aucun inci<strong>de</strong>nt ne s'est produit sinon que,<br />
tandis que tout le mon<strong>de</strong> se découvrait sur<br />
le passage <strong>de</strong> la couronne, un <strong>de</strong>s anarchis-<br />
tes" expulsés a crie : « Vive la Commune ! »<br />
cri sans écho et pour lequel il n'a d'ailleurs<br />
pas été inquiété.<br />
Le nombre <strong>de</strong>s arrestations opérées dans<br />
l'après-midi, est <strong>de</strong> quatre : un individu qui<br />
frappait à COUPS <strong>de</strong> canne sur les agents, "un<br />
second qui vendait une brochure anarchiste<br />
les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers pour refus <strong>de</strong> circuler.<br />
A 4 heures tout été terminé. La porte <strong>de</strong><br />
la salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes est ciôse, les<br />
barrages <strong>de</strong>s agents, disloqués ; néanmoins,<br />
un service assez important doit rester sur<br />
place, pour surveiller les anarchistes <strong>de</strong> la<br />
« Belié-Polonaise ».<br />
Place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong><br />
La circulation, qui, <strong>de</strong>puis midi, était très<br />
active piace <strong>de</strong>. la Concor<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vient très in-<br />
tense à 3 heures, et <strong>de</strong>s groupes se forment<br />
ça et ià, mais notamment <strong>de</strong>vant les grilles<br />
<strong>de</strong>s Tuitleries, qui ont été fermées, et au<br />
travers <strong>de</strong>squelles on aperçoit <strong>de</strong>s escadrons<br />
<strong>de</strong> cuirassiers et <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> républicaine,<br />
dont ies cavaliers ont mis pied à terre.<br />
En prévision <strong>de</strong> la manifestation annoncée,<br />
les mesures <strong>de</strong> police sont considérables<br />
Sur la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> même, dont les<br />
chaussées ont été sablées, le servies d'ordre<br />
est assuré par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong><br />
la naix <strong>de</strong>s huitième et onzième arrondisse-<br />
ments. Tous ies ponts, toutes les rues aoou<br />
tissant à la place <strong>de</strong>là Concor<strong>de</strong>, rueRoyalo<br />
rue <strong>de</strong> Rivoli et quai <strong>de</strong>s Tuileries sont gar-<br />
dées par un peloton <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix,<br />
faisant face à ùn peloton <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s républi<br />
cains à pied, avec tambour.<br />
On remarqua, au coin da la place <strong>de</strong> la<br />
Concor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la rue Saint-Florentin, sous<br />
les fenêtres du baron Alphonse <strong>de</strong> Rothschild,<br />
une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix ; <strong>de</strong> l'au-<br />
tre côté <strong>de</strong> la place, le service" d'ordre s'é-<br />
tend .jusqu'à l'Arc <strong>de</strong> triomphe.<br />
Quatre mille hommes appartenant exclusi-<br />
vement à la police sont disséminés entre ies<br />
Tuiienes et la place <strong>de</strong> l'Etoile.<br />
A 3 heures lj2, la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> où<br />
commençaient à se former <strong>de</strong>s groupes, est<br />
complètement évacuée : l'accès n'en est per-<br />
mis" qu'aux voitures et aux journalistes mu-<br />
nis <strong>de</strong> leur coupe-file.<br />
La foule est repoussée du côté <strong>de</strong>s Champs-<br />
Elysées. Elle est maintenue à distance nar<br />
un cordon d'agents qui va <strong>de</strong> la Seine entre<br />
la rue Boissy-a'Anaias. Aucune bagarre, au-<br />
cun inci<strong>de</strong>nt ne se produit. Au passage, les<br />
asrents cueillent un pocliard qui n'obéissait<br />
pas assez vite au traditionnel « circulez ».<br />
Un peu avant 3 heures, nous rencontrons<br />
au pied <strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> Mariy, M. Barthou,<br />
ministre <strong>de</strong> l'intérieur, qui nous déclare que<br />
toutes les mesures sont prises pour qu'il<br />
n y ait aucun inci<strong>de</strong>nt aujourd'hui'<br />
Devant la statue <strong>de</strong> Strasbourg ouelques<br />
groupes <strong>de</strong> journalistes se forment." M.<br />
ILanc, préfet <strong>de</strong> police ; M. Laurent, secré-<br />
taire général <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> police ; M.<br />
Marion, commissaire aux délégations judi-<br />
ciaires sont là en conférence. On entend<br />
dans ie lointain aueiques cris : « Vive l'ar-<br />
mée ! à bas Zola ! à bas les traîtres 1 » Mais<br />
la fouie maintenue à distance par les agents<br />
semble plutôt caime. Elle veut voir les ma-<br />
nifestations sans vouloir y participer.<br />
A la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />
A 3 h. 1(2, une voiture arrive au galon et<br />
s'arrête au »ied <strong>de</strong> ia statue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
M. Paulin Méry, député du treizième arron-<br />
dissement, en <strong>de</strong>scend accompagné <strong>de</strong>-<br />
<strong>de</strong>ux dames <strong>de</strong> sa famille; il porte une ma-<br />
gnifique gerbe <strong>de</strong> roses, <strong>de</strong> liias et <strong>de</strong> marj<br />
guérites, et va les déposer lui-même sur le<br />
monument. On lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si c'est an nom<br />
d'un groupe ou d'une association qu'il vien<br />
Aucun discours n'a été prononcé et aucun<br />
cri n'a été proféré.<br />
Cette pieuse manifestation a gardé le ca-<br />
ractère ôu'ojle <strong>de</strong>vait avoir.<br />
ï*rièriNi X^uTblique:-;<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Des prières publiques, ordonnées par le<br />
cardinal Richard à l'occasion <strong>de</strong> la rentrée<br />
<strong>de</strong>s Chambres, ont été dites ce matin, à neuf<br />
heures, à Notre-Dame, au milieu d'une<br />
afiluence considérable. L'asssistimce était<br />
plus nombreuse que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />
ETÎTES NOUVELLES<br />
23 janvier.<br />
M. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />
la Dresse départementale et directeur du Jour-<br />
nal <strong>de</strong> Rouen, oui avait fait don, la semaine<br />
<strong>de</strong>rnière, d'une somme do 50,000 francs à ia So-<br />
ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />
nouveau don da 50.000 francs à la Société <strong>de</strong><br />
l'assistance aux convalescents.<br />
. Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans, la femme<br />
Pesquir, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />
cile, à Nolleval, près Arcueil. Cette vieille<br />
femme Dassaic nour être très riche et très avare.<br />
Le mobile du crime paraît être le vol.<br />
- La Cour daDDel d'Alger, toutes cham-<br />
bres réunies, a rendu" sa décision dans 1 affaire<br />
Morinaud, avocat, rédacteur on chef du Répu-<br />
blicain <strong>de</strong> Constantine qui avait été susuendu<br />
pour trois mois nar le conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s<br />
avocats <strong>de</strong> Constantine nour la publication dans<br />
le Rèvublicain d'articles contre M. Gueic, pré-<br />
si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cour a annule la<br />
décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />
Constantine.<br />
Nouvellesji'Espagne<br />
De nos correspondants particuliers :<br />
New-York, 23 janvier.<br />
De source américaine :<br />
» Une dépêche <strong>de</strong> Jacksonville mentionne<br />
le bruit oue les navires américains sent<br />
partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />
Havane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />
tion. On dit oue "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />
raient été commis eontre le consul général<br />
Lee et autres américains.<br />
Une dèoêehe <strong>de</strong> Keywast annonce que<br />
les passagers, arrivés <strong>de</strong> la Havane, préten-<br />
<strong>de</strong>nt qu'un soulèvement est imminent. On<br />
croit o'u'il doit être dirigé contre les Améri-<br />
cains.'Le maréchal Bianco a concentré dans<br />
cette ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées à réprimer<br />
les désordres qui pourraient se produire. »<br />
Madrid, 23 janvier.<br />
Les édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />
casion <strong>de</strong> la pacification complète <strong>de</strong>s Philip-<br />
pines ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />
ont été nrises, motivées par la fête du roi.<br />
Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />
très optimistes. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />
Clara, le chef insurgé Tego a fait sa soumis-<br />
sion.<br />
Madrid, 23 janvier.<br />
La dépêche du Nev:-York Herald, au sujet<br />
du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />
très commentée ici. h'Imparcial, dans un<br />
violent article contre les" Américains, dit<br />
qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt dé-<br />
sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />
On man<strong>de</strong> da la Havane que six rebelles,<br />
appartenant au régiment formé par ia gar<strong>de</strong><br />
personnelle <strong>de</strong> Maximo Gomez, disent que<br />
le chef d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />
tenté <strong>de</strong> se soumettre avec sa ban<strong>de</strong> a été<br />
fusillé par Gomez.<br />
i^gi» '—<br />
Ht*<br />
mont et ce très grand clérical qu'est Hocha,<br />
fort, avec les « jeunes gens <strong>de</strong> 12 à 15 »ns»<br />
et les quinze cents manifestants d'opllop.i<br />
diverses" o.ui ont si vigoureusement siffle 1*<br />
Télégramme protégé par la police <strong>de</strong> co boa<br />
Lutaud !<br />
La mauvaise humeur <strong>de</strong> co journal et <strong>de</strong><br />
son rédacteur sont <strong>de</strong> bon augure : nou»<br />
avons tapé juste ; et. plus fort quo jamais,<br />
ils nous engagent à crier avec tous nos amis;<br />
connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> toute question <strong>de</strong> partis : A bas le Syndi<<br />
cat ! Conspuez l'Italien Zola ! Vive ia France;<br />
aux Français ! »<br />
Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />
Jean do BOEUY.<br />
Prési<strong>de</strong>nt du Groupe, Antisémite,<br />
Place Paulin, 10, Age t..<br />
Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />
La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres etarl*<br />
d'Agen et l'Escolo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêt;,<br />
d'un commun accord, le programme sulva.it<br />
ries Jeux Floraux organisés à- l'occasio»- du<br />
Centenaire.<br />
Ire Section, langue française. — P Ut a '<br />
o<strong>de</strong> à Jasmin: la meilleure comnosltun<br />
sera lue r.ar un artiste <strong>de</strong> la Comédie Fran-<br />
çaise au cours <strong>de</strong> la manifestation qui suit,<br />
lieu <strong>de</strong>vant la statue du poète.<br />
2' Un A-propos, en un àcte et en vers : Lei<br />
auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et d»<br />
son œuvre. L'à-propos classé au premier<br />
rang, sera joué en lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans lu<br />
soirée <strong>de</strong> gaia.<br />
2" Section, langue d'Oc. — p O<strong>de</strong> à Jas-<br />
min ; 2- Poésie lyrique, sujet libre ; 3 Poésiï<br />
<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en proît,<br />
sujet libre.<br />
Par décision du Canoulié du Félibrige, [j<br />
concours <strong>de</strong> cette section est déclarîjeui!<br />
Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine e £<br />
entraînera les droits fixés à ce titre par le*<br />
statuts Féiibréens. Trois Félibres Majorau*<br />
feront partie du jury d'examen. Les mor*<br />
ceaux couronnés seront lus dans la séanci<br />
solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> ia Cou-*<br />
d'Amour.<br />
Tous les dialectes <strong>de</strong> la langue d'oc son»<br />
admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyéj(<br />
l'exiga, trois groupas seront formés d'après<br />
Ja parenté linguistique : Aquitaine, Langue,<br />
doc, Provence. Chaque groupe aura <strong>de</strong>s prit<br />
distincts pour les quatre genres ci-<strong>de</strong>ssu*<br />
indiqués. Dans ce cas, les premiers prix d?;<br />
tous les groupes concourront entre eux, par<br />
genre, ef les compositions classées au pre-<br />
mier rang recevront le prix d'honneur.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux sections française et d'oc,<br />
les prix consisteront en médailles et diplô-<br />
mes artistiques.<br />
Les pièces, écrites très lisiblement, <strong>de</strong>.<br />
vront être toutes remises avant le 15 avril<br />
prochain, terme <strong>de</strong> rigueur, en double expé-<br />
ditien, non signées et portant en tête une<br />
<strong>de</strong>vise reproduite sur une enveloppe cache-<br />
tée dans laquelle seront enfermés le nom <strong>de</strong><br />
l'auteur et son adresse.<br />
Pour les pièces en langue d'oc, on indi-<br />
quera en tête ies dialectes et sous-dialeetes<br />
employés et on donnera en note, la traduc-<br />
tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux à ce<br />
sous-dialecte.<br />
Adresser les compositions françaises à M.<br />
ie commandant Lac <strong>de</strong> Bosredon, rue Di<strong>de</strong>-<br />
rot, à Agen ; celies d'oc à M. <strong>de</strong> Dordé*<br />
Balhargùet, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />
On nous prie d'annoncer que la commis-<br />
sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicale<br />
et la commission d'organisation générale<br />
vont être prochainement convoquées, cha-<br />
cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> etia prépara-<br />
tion <strong>de</strong> ce oui incombe à chacune d'elles.<br />
Courses <strong>de</strong> chevaux<br />
Le-<br />
13 ;<br />
,10;<br />
A NICE<br />
Nice, 23 janvier<br />
Prix du Chemin <strong>de</strong> fer. — 1. Quettehou,<br />
Albert Jonhson ; 2, Chéris, 4, S Clay ; 3,<br />
Général. 16. Stanley.<br />
Non placés: Virgile, 5, tombé; Caste,<br />
Le-Raté. 7 ; Messager, 16 ; Berthe. IS ; Amen<br />
Le-Hètre. 20.<br />
Mutuel. — Gagnant 21. olacés Quettehou 15 50,<br />
Lhéris 17 50, Le-Général Ï7 50.<br />
Grand prix do la vilie <strong>de</strong> Nice. — 1. Detona-<br />
tor, 9[4, J. Mouck ; 2. Sarcelle, 6, Turner.<br />
Non placés : Marée. 6 ; M. <strong>de</strong> Fondola. 3 ;<br />
Diion. 12 ; Rêve. 4 ; Fannm. 12 ; Quartaud, 4 ;<br />
So.vard, 3. arrivé premier et distaucé pour n'a-<br />
voir uas représenté le poid<br />
Mutuel. — Gagnant, 22 50 ; tlacés, Dotonator<br />
19 50. Sarcelie 20 50.<br />
Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia, 4, M. ds Ro<br />
manet ; 2. Amourette, G, T. Roberts ; 3, Quicklv,<br />
10. A. Roberts.<br />
Non Dlacés : Buenos-Ayres, 6; Rectitu<strong>de</strong>, 4 ;<br />
Coconas, S ; Tancrè<strong>de</strong>, 15 ; Edimbourg. S ; Ba-<br />
bouche. 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, 6 ; Saint-Médard. 12 ; Mé-<br />
téore. 2.<br />
Mutuel. — Gagnant, 129 : placés, Gardénia<br />
29 50 ; Amourette 27 50 ; Quickiy 54 50.<br />
A PAU<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le beau temps ayant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />
née du Trotting-Club avait amené beaucoun <strong>de</strong><br />
mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel<br />
lent état. Partie technique très intéressante.<br />
Prix du Bearn, trot monté. — I, Petite-Sur-<br />
prise. 6(4 (Bire). M. Dastarac ; 2, Tambour. 4[7<br />
(le propriétaire), Duion ; 3, Artaban, S\l (Dufort),<br />
Dastarac.<br />
Mutuel. — Unité. 5 fr., pesRge gagnant, 11 ;<br />
Pelouse, gagnant, 27.<br />
Prix <strong>de</strong> Pau. —1, Osnabruck (Pevrouton). à<br />
M. Lourtet ; 2, Prenez-Gar<strong>de</strong>. 4[1 (Dufort) a M.<br />
Harriague ; 3, Quintai-Ex-Roméo, 6[l (Cartier), à<br />
M. Boiieau.<br />
Non piacô: Enachon.<br />
Mutuel : Pesage, gagnant 6 50. Dlacés 5 50,<br />
Prenez-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10'50, placé 7,<br />
Prenez-Gar<strong>de</strong>. 10<br />
Prix <strong>de</strong>s Chrvsanthèmes. à réclamer 1, Massi-<br />
nissa. 5[1 (Dulon), à M. Lairieux; 2, Jacuior,<br />
4iâ. a M. H. Dabadie.J<br />
Colin, 2[I, à M. P. Saint-André.<br />
Non placés : Poétioue. Turluton. Massinissa,<br />
réclamé par le propriétaire oour 733 fr: 33.<br />
Mutuel : Pesage gaa-nant 51. Diacé 10, Jacuior<br />
8, Pelouse gagnant 27, placés 10 50. Jacuior 3.<br />
Sveet Herb. 4i6 (Call-<br />
Abrotano. S(l<br />
Boukara, C[4<br />
Prix <strong>de</strong> Marguerites<br />
man) ; M. Mac-Fariane ;<br />
drews). M. Luc Csthaia ;<br />
mend), M. Douvrèieur.<br />
Non placé, Daioces.<br />
Mutuei. — Pesage, gagnant 10. Dlacés 8 50,<br />
Abrotano 17, Pelouse, gagnant 12," placés "<br />
Abrotano 12.<br />
(An-<br />
(Leo-<br />
8,<br />
déposer ce bouquet.<br />
C'est en mon nom, dit-il, c'est comme dé-<br />
puté <strong>de</strong> Paris et mon bouquet qui ne porte<br />
pas d'inscription signifie : « A "bas les traî-<br />
tres ! »<br />
Rappelons que M. Paulin Méry est socia-<br />
liste révisionniste et fit partie <strong>de</strong> la fraction<br />
bonlangiste.<br />
A 4 heures, <strong>de</strong>ux autres voitures arrivent<br />
ensemble. Dans l'une d'elles, se trouvent<br />
MM. Georges Thiébaud, Guérin, Joseph Me-<br />
nai d et Lobien. Ils acceptent la couronne du<br />
comité <strong>de</strong> protestation contre le syndicat <strong>de</strong><br />
la trahison; <strong>de</strong> l'autre voiture, <strong>de</strong>scend M.<br />
Touny, qui a accompagné ces messieurs <strong>de</strong>-<br />
puis la salle <strong>de</strong> la rue la Gaité.<br />
La couronne est placée tout en haut du<br />
monument par MM. Guérin et Georges Thié-<br />
baud. Les agents voient d'un œil bienveil-<br />
lant cette manifestation et volontiers ilg au-<br />
raient ylaoé eux-mêmes la couronne.<br />
Hliiïlffi JUDICIAIRES<br />
Le Journal officiel publie le mouvement<br />
par lequel sont nommés :<br />
Juge au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron<br />
til, juge au siège <strong>de</strong> Lodève, en remplace-<br />
ment <strong>de</strong> M. Garraud, démissionnaire et<br />
nommé juge honoraire.<br />
Juge suppléant au tribunal <strong>de</strong> Lodève, M<br />
Robert, juge au suppléant au siège <strong>de</strong> Car-<br />
cassonne.<br />
Juge suppléant à Murât, M. Rho<strong>de</strong>s, "use<br />
suppléant à Saint-Flour, en remplacement<br />
<strong>de</strong> M. Missonnier, nommé substitut.<br />
10RT DE M.ANDRË RESLLE<br />
Nous apprenons avec une douloureuse<br />
surprise l'a mort si rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. le baron.<br />
André Reille, député <strong>de</strong>" Castres, frappé en<br />
pleine jeunesse, "dans toute la vigueur" <strong>de</strong> sa<br />
force et <strong>de</strong> son talent qui était grand et qui<br />
promettait <strong>de</strong> grandir encore.<br />
Il y a quinze jours à peine, il traversait<br />
notre ville, préoccupé dés intérêts si grands<br />
oui l'agitent "en ce moment. 11 se rendait à<br />
Tamaris, où l'appelaient ses fonctions d'ad-<br />
ministrateur <strong>de</strong>s forges délais.<br />
Là, s'est déclarée la terrible maladie auî<br />
l'a enlevé en quelques jours.<br />
Avant-hier "soir, il mourait, enlevé uar<br />
un impénétrable <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> Dieu à ses jêu-
:" - T-.«at,.a«i<br />
rrriind vicaire d« C*hor«. concernant la re-<br />
mise OOB l'stats <strong>de</strong>s monastères <strong>de</strong>s filles<br />
religieuses du présent diocèse. » 11 com-<br />
mence par le couvent <strong>de</strong> ia u Doura<strong>de</strong> <strong>de</strong> Ca-<br />
hors, ordre <strong>de</strong> Saint-Bonoist. »<br />
M. l'abbé Larnauilie lir. une analyse du<br />
<strong>de</strong>rnier volume <strong>de</strong> M. l'abbé Gary : « le<br />
Clergé <strong>de</strong> Cahors pendant la Révolution. »<br />
CARNET NECROLOGIQUE<br />
Un <strong>de</strong> nos plus illustres comnatriotes. M. le<br />
baron A. do' Ruble, membre Tie l'Institut do<br />
Franco (section <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions<br />
et belles lettres) vient <strong>de</strong> mourir, samedi <strong>de</strong>r-<br />
nier, en son domicile <strong>de</strong> ia nie Cambon, a Pa-<br />
ris.<br />
Ce membre <strong>de</strong> l'autocratie avait compris <strong>de</strong><br />
bonne heure, qu'il était plusieurs manières <strong>de</strong><br />
servir son pays et <strong>de</strong> remplir son <strong>de</strong>voir social.<br />
Sans doute, co fut après <strong>de</strong> longs tâtonnements<br />
qu'il trouva sa voie.<br />
Mais, peut-être ces tâtonnements eurent-ils<br />
pour M. <strong>de</strong> Iluble un heureux résultat: celui do<br />
lui montrer que le premier besoin <strong>de</strong> notre épo-<br />
que était la soif <strong>de</strong> ia vérité historique.<br />
C'est à satisfaire ce besoin, que lo jeune avo-<br />
cat s'appliqua. Dans cette lâche, ii apporta tou-<br />
tes les ciuaiités <strong>de</strong>s paladins ses ancêtres.<br />
D'eux il avait la générosité chevaleresque,<br />
l'activité et la foi. L'activité, qui en douterait, s-<br />
l'on énumérait toutes ies œuvres qu'il a signées<br />
<strong>de</strong>puis les éditions savantes <strong>de</strong> Montluc, d\4ti-<br />
bigné, <strong>de</strong> Michel <strong>de</strong> la Uugucrye, jusqu'aux<br />
grands ouvrages historiques proprement dits<br />
Antoine <strong>de</strong> Bourbon et Jeanne d'Albret.<br />
En l'appelant à siéger dans son sein. l'Insti-<br />
tut n'avait fait quo couronner une vie tout en-<br />
tière consacrée à i'étu<strong>de</strong>, et récompenser ies<br />
efforts <strong>de</strong> celui à qui avait été décerné ie grand<br />
prix Gober*.<br />
Ce savant, aussi mo<strong>de</strong>ste qu'érudit pour q i<br />
rien <strong>de</strong>s grands événements du seizième siècie<br />
n'était un secret, apportait une très gran<strong>de</strong><br />
courtoisie dans ia discussion: courtoisie <strong>de</strong> gen-<br />
tilhomme sans doute, mais aussi <strong>de</strong> chrétien con-<br />
vaincu.<br />
Tous ceux qui l'ont connu ont pu soupçonner<br />
quelque chose <strong>de</strong> sa générosiié. A Paris comme<br />
à Beaumont, il employait généreusement sa<br />
fortune à soulager les miséreux. Ce lui était<br />
une douce joie <strong>de</strong> ranimer par ses bienfaits et<br />
ses bonnes Daroles ceux pour qui la vie était<br />
iroo dure. Mais que <strong>de</strong> bien ignoré, quels soins<br />
prodigues à <strong>de</strong>s infortunés et que Dieu seul<br />
connaît!<br />
Dans cette conduite, rien qui fit reconnaître<br />
l'ambitieux ou le politique rusé, c'était simoli-<br />
cité et mo<strong>de</strong>stie. Il suffit <strong>de</strong> se rappeler qu'il<br />
refusa constamment <strong>de</strong> revendiquer une part<br />
aux fonctions publiques.<br />
Cette mo<strong>de</strong>stie était rehaussée par un grand<br />
esprit <strong>de</strong> foi. A l'entendre causer on aurait cru<br />
qu'il avait puisé dans ie contact <strong>de</strong>s hommes<br />
du seizième siècle, l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> conviction qui<br />
ies a rendus si grands.<br />
Pour lui. quiconque portait une soutane était<br />
digne du plus grand respect, et ces sentiments<br />
il les faisait partager autour <strong>de</strong> lui. A Paris<br />
comme à Giir.at, ii édifiait tout ie mon<strong>de</strong> par<br />
son assistance aux offices paroissiaux. Mais,<br />
faut-il le dire, les cérémonies <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />
églises, avec le côté mondain qu'elles ont, en<br />
certaines fêtes, ie fatiguait au pius haut point.<br />
Dans son viiiage, tout iui plaisait <strong>de</strong>puis<br />
l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bons paysans, fatigués par une<br />
longue semaine <strong>de</strong> labeurs, jusqu'aux prônes<br />
simples et sans apprêts.<br />
Hier encore, il redisait, à propos <strong>de</strong> la céré-<br />
monie <strong>de</strong> la première communion à laquelle il<br />
venait d'assister, une parole qui pourra paraître<br />
étrange : « Oh ! comme eue est belle cette fête,<br />
ici ; quel caime, et comme il fait bon prier<br />
Dieu. »<br />
« jamais je ne poutrai consentir à priver mon<br />
» Joseph du bonheur <strong>de</strong> recevoir son Dieu ici,<br />
» dans ce village, loin du bruit et du tracas <strong>de</strong><br />
» ia capitale. »<br />
Une mort chrétienne a été le couronnement<br />
d'une vie si bien remplie. Depuis longtemps ii<br />
avait comme ie pressentiment <strong>de</strong> sa fin. La<br />
mort da son collègue M. Léon Gautier, ce che-<br />
valier égaré en notre fin <strong>de</strong> siècie, celle du baron<br />
<strong>de</strong> Lassus, survenues récemment, lui avaient été<br />
fort pénibles.<br />
Ce chagrin joint aux milie fatigues d'une vie<br />
<strong>de</strong> labeur sans relâche avait épuisé une consti-<br />
tution qui paraissait robuste. Comme il avait<br />
vécu toujours en bon chrétien, ia mort ne l'a<br />
point surpris à ses <strong>de</strong>rniers moments. Ii a été<br />
<strong>de</strong> tous points admirable : admirable <strong>de</strong> foi et<br />
<strong>de</strong> confiance en Dieu, <strong>de</strong> résignation en sa di-<br />
vine Provi<strong>de</strong>nce.<br />
Puisse la pensée d'une telle mort être un sujet<br />
<strong>de</strong> consolation cour les amis du baron Ruble.<br />
valant Pas un U%ed pour payer la noie. Leur<br />
dépensé était <strong>de</strong> 2 fr, 70.<br />
Arrêtés et conduits au poste. Pra<strong>de</strong>l et 1 tactile<br />
ont déclaré qu'ils venaient do dîner à Yintelli-<br />
genoe.<br />
Feu <strong>de</strong> cheminée. — Un feu <strong>de</strong> cheminée<br />
s'est déciare samedi soir vers (i h, 1(2. nie do la<br />
République, 10, chez M. d'Arhail. inspecteur<br />
<strong>de</strong>s forêts. Les dégâts sont peu important».<br />
Rixe. — Un rapport <strong>de</strong> contravention a été<br />
dressé samedi, dans l'après-midi, contre Jules<br />
1-ard, 25 ans. <strong>de</strong>meurant rue <strong>de</strong> Strasbourg, s.<br />
et Jules l.auriôro. 27 ans, rue <strong>de</strong> ia Liberté, 12.<br />
pour s'être réciproquement frappés boulevard<br />
du Musée. Leur vacarme avait" occasionne un<br />
rassemblement.<br />
NARBONNE. — Fêtes <strong>de</strong> charité. —<br />
Nous sommes heureux d'annoncer que les<br />
offran<strong>de</strong>s affluent dans les mains <strong>de</strong>s què-<br />
En ré-umé. fête d'armes en tous Points réus-<br />
sie, et <strong>de</strong>s pius brillantes.<br />
Nous avons pourtant un reproche, un seul re-<br />
Ptoclio à adrea»ér à MM." Hstrado et Va/.y.<br />
lis auraient du <strong>de</strong>puis longtemps faire pius<br />
gran<strong>de</strong> leur belle tuile do la rue du' Fourbastard.<br />
La mort du baron André Reille nous a été<br />
confirmée dans la journée hier. Nous pu-<br />
blions, pius haut, la Notice nécrologique<br />
qu'un <strong>de</strong> nos amis <strong>de</strong> Castres s'est empressé<br />
<strong>de</strong> nous faire tenir.<br />
AUDE<br />
teurs. Tous, pauvres et riches, se font uu<br />
bonheur <strong>de</strong> venir au secours dos malheu-<br />
reux. Chacun selon la mesura <strong>de</strong> ses ressour-<br />
ces. Nous sommes heureux <strong>de</strong> constater<br />
ou'il n'existe plus <strong>de</strong> questions <strong>de</strong> partis ;<br />
tout le mon<strong>de</strong>' est d'accord pour faire « ia<br />
trêve <strong>de</strong> la charité r.<br />
Voici la première liste da souscription<br />
qui nous est communiquée par le comité :<br />
Redouté. 500 fr.; Edmond <strong>de</strong> Stadieu, 50 fr.;<br />
Alphonse Rolland. 50 fr.; Btisquet, imprimeur,<br />
50 fr.; Teste, avocat, 20 fr.; Fenatou. imprimeur,<br />
20 fr.; A. Trilles, 20 fr.; Jo'irda. notaire.50 fr.;<br />
Anonyme, 100 fr.; Auguste Pagés. 20 fr.. Albert<br />
Fabre*. 20 fr.; Racli. taiiieur. 20 fr.; Henri Cam-<br />
bournac. 20 fr.; Louis Bergé, 20 fr.; Pierre Marcé.<br />
20 fr.; Maurice Viennet. 50 l'r.; Josoiih Murât,<br />
fils. 20 fr.; Paul Sarrère. 20 fr.; Meyrucis, 25 fr.;<br />
Marc Romain, 20 fr.; Albert Calvet, hôtel. 20 fr.;<br />
Paul Vié. 20 fr.; Paul Annibal. 20 fr.; Ruffher,<br />
<strong>de</strong>ntiste. 20 fr.; Miiiagou. serrurier, 20 fr. ; Ano-<br />
nvmo, 10 fr.; Jean Achille, 20 fr.; Aclulie<br />
Ama<strong>de</strong>. 20 fr.; Louis Mourgues. 20 l'r.; Albin.<br />
20 l'r.; Anonvine. 10 fr.; lCscaié, pharmacien,<br />
20 fr.; Abadie. café du Négoc. 50 fr.; Cercle du<br />
Commerce. H) fr.; Léon Fabre, 20 fr.; Bony et<br />
Nicolas, 10 fr.; Massin, 20 fr.; Barthélémy. 200<br />
fr., Mouret liis. 30 fr.; Grasset, marchand <strong>de</strong><br />
bois. 5 fr.; Arthur Nombei, propriétaire, 20 fr.;<br />
Mauroi-Cros. grains. 10 fr.; Fabre -Carrière,<br />
droguiste. 5 fr.; Anonymes. 5 fr.; Anonyme,2 fr.;<br />
Victor Fabre. 5 fr.: Mme Maury. 10 fr.; Barbe,<br />
2 fr.; Grittons frères. 50 fr.; Daumont. tuteurs,<br />
1 fr.; Hôtel Miràndol, 3 fr. ; Anonyme, 1 fr. 60 ;<br />
Anonyme. 2 fr.; Anonvme, 10 fr.; Jean Paui,<br />
20 fr:; Jeanson. 10 fr.; Signoly. 5 fr.; Mile Guy,<br />
5 fr.; Léonce Monnier. 20 fr.; Moulins fii3,<br />
fleurs. 5 fk; André Bru, 10 fr., Adolphe Ray-<br />
naud.10 fr.; Laureau. 2U0 fr.; Romain 40 fr<br />
Moulins, 40 fr.; Saignes, 5 fr.: Thibaut. 20 fr<br />
Mavnau. 50 francs ; Sarrères frères. 100 francs ;<br />
Mai Grégoire Oastan , 10 fr. ; Meissonnier,<br />
3 fr. ; I.onguères, 20 fr. ; Louis Pahoc et Cie<br />
20 fr. : Toùrnier fils, soufres. 10 fr. ; lîernard<br />
frères! 20 fr. ; D. .. 5 fr. ; Usine à Oaz, 100 fr.<br />
Durand et Coutouly, 40 fr. ; Boussuge. 20 fr.<br />
Bousauot, tonnelier, 5 tr.: Bousquet et i.avreau,<br />
10O fr'.; Patau et Caries. 50 f?.; Charles Rayna!<br />
10 fr.; André Bouttes, 10 fr.: Noël lîsbrat, 10 fr..<br />
Vacherie, futailles, S fr.; Chalier et Magadoux,<br />
20 fr. ; Pitiot, négociant, ô fr.; Ducat-Labry.<br />
10 fr.; Léonce Bissière. 40 fr.; Arnaud flis. 40 fr.<br />
Etienne Arnaud fus. 20 fr.; Serre flis. 50 fr.<br />
Planés, 5 fr.; Murât aîne. 200 fr.; Vignes, 5 fr.<br />
Julien Azaiber, 20 fr : Planques, 5fr.; Pianques<br />
fils, ô fr.; Charles <strong>de</strong> Stadieu. 100 fr.; Castilion,<br />
20 fr.; Valentin Bourgeois. 50 fr. ; Desbor<strong>de</strong>s.<br />
10 fr.; Fornier, 5 fr.; E. Clottes. 10 fr.; Albert<br />
Calmettes, I0O fr.; Mignard et Astié, 2 fr.; Ber-<br />
gon. 50 fr. : Rosier, 20" fr.: Anonyme, 40 fr.; Le-<br />
rov d'Audéric, 20 fr.; Fafur. 2 fr.; Malaret,<br />
10*fr.; Jules Cauvet. 300 fr.; Combastot. 20 fr.;<br />
Bidon fils, 20 fr. ; J. Rolland. 200 fr.: Barbaza,<br />
20 ir.: Trouche, 10 fr.; Veuve U. Maurin flis,<br />
30 fr.; Devèz.e, 15 fr.; A. Espallac, 20 fr.; Cham-<br />
bre Syndicale <strong>de</strong>s vins, 200 fr.; H. Hubert,<br />
20 fr.; Emile Berges, propriétaire, 20 fr.; Ed-<br />
mond Janot, 20 fr.; Jean " Debas, propriétaire,<br />
20 fr.; Mas. arebitecte. 20 fr.; Louis' Bénet. pro-<br />
priétaire, 50 fr. ; Cabanis, 10 fr.; Michel frères,<br />
20 fr.; Victonn Michel. 20 fr ; Lucien Michel,<br />
20 fr.: Charles Michel, 10 fr.; Emmanuel Michel,<br />
5 fr.; François Granier, 5 fr.; Victorien Granier,<br />
2 fr ; Anonyme, 2 fr.<br />
Total <strong>de</strong> la première liste : 4,572 fr. 60.<br />
(A stticre.)<br />
Matinée enfantine. — Un bal travesti d'en-<br />
fants, en matinée, aura lieu avec ie concours <strong>de</strong><br />
ia « Lyre Narbonnaise », à l'Aicazar, le dimanche<br />
13 février 1808. à 2 heures du soir.<br />
Des répétitions auront lieu les <strong>de</strong>rniers jours<br />
à <strong>de</strong>s heures qui seront ultérieurement fixées,<br />
dans la salle du Syno<strong>de</strong>.<br />
Des prix seront distribués pour récompenser<br />
les enfants ies mieux costumés et les chars les<br />
mieux décorés.<br />
On peut, d'ores et déjà, se faire inscrire au<br />
j siège du comité d'organisation, tous ies jours à<br />
; ia Mairie, saile <strong>de</strong>s mariages.<br />
Le Comité fait un pressant apoei aux familles<br />
afin qu'elles veuillent bien prêter ieur bienveil-<br />
lant concours a cette matinée qui est donnée au<br />
bénéfice <strong>de</strong>s pauvres <strong>de</strong> la vilie.<br />
Le Comité <strong>de</strong>s Zèles.<br />
VERZEILLE. — La foire qui s'est tenue<br />
i samedi <strong>de</strong>rnier a eu son succès habituel.<br />
De nombreuses affaires y ont été traitées.<br />
Les porcs se sont vendus 43, 44 et 45 fr.<br />
Dans l'après-midi, X..., meunier à Mal vies,<br />
âgé d'une soixantaine d'années, a été victime<br />
d'un acci<strong>de</strong>nt qui. heureusement, n'aura pas<br />
<strong>de</strong> graves conséquences.<br />
Il était monté sur une charrette que con-<br />
duisait son fils, lorsque au tournant d'une<br />
rue le véhicule a versé.<br />
Le père et le flis en ont été quittes pour<br />
quelques contusions.<br />
CAUNES-MINERVOIS. — Le nommé<br />
B. Estève, âgé <strong>de</strong> 40 ans, célibataire, a été<br />
trouvé noyé dans un puits dans sa propriété.<br />
Tout porte à croire" que ce malheureux a<br />
été victime d'un acci<strong>de</strong>nt.<br />
COUISA. — On a arrêté ces jours <strong>de</strong>r-<br />
niers <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong> le cadavre d'une jeune fille<br />
d'une vingtaine d'années, originaire <strong>de</strong> Fa.<br />
Cétte malheureuse, qui était employée<br />
dans une fabrique <strong>de</strong>. chapeaux à Espéraza<br />
a été poussée par <strong>de</strong>s chagrins intimes à se<br />
donner la mort elle était l'aînée <strong>de</strong> sept en-<br />
fants.<br />
L'antipatriote Jaurès !<br />
Zola avait injurié l'armée en face.<br />
Jaurès, plus cauteleux ou plus pru<strong>de</strong>nt,<br />
essaie do la frapper par <strong>de</strong>rrière.<br />
A l'en croire, il n'y aurait que <strong>de</strong>s jésuites<br />
et <strong>de</strong>s cléricaux dans notre corps d'officiers.<br />
Et ces gens-là ne mériteraient aucune con-<br />
fiance.<br />
Qu'est cela, sinon un appel à la défiance<br />
<strong>de</strong>s troupes contre leurs chefs !<br />
Mais patience, si Jaurès arrive jamais au<br />
pouvoir", cela changerait nous aurons alors<br />
une véritable année nationale, composée<br />
sans doute <strong>de</strong> zigues genre Estievant, qui<br />
assassineront les sergents <strong>de</strong> ville, fusille-<br />
ront les jésuites el dévaliseront les bour-<br />
geois.<br />
Jaurès peut décidément donner la main à<br />
Zoia.<br />
eLs <strong>de</strong>ux font la paire et ne méritent que<br />
le mépris <strong>de</strong>s patriotes et <strong>de</strong>s honnêtes<br />
gens.<br />
Ou <strong>de</strong>vrait traiter tous ces cocos-là en<br />
criminels, car en lin <strong>de</strong> compte, ils commet-<br />
tent le plus iàche <strong>de</strong>s crimes : celui <strong>de</strong> lèse-<br />
Patrie.<br />
Nouvelles religieuses. — On lit dans la<br />
Semaine Catholique : .<br />
M. l'abbé Roucoile, aumônier du couvent <strong>de</strong> la<br />
Compassion, à <strong>Toulouse</strong>, est nommé pro-curé<br />
<strong>de</strong> Léguovin; M. l'abbé Labarbe, vicaire ii<br />
l'église métropolitaine, est nommé aumônier <strong>de</strong><br />
ia Compassion.<br />
—«—A. M. le préfet <strong>de</strong> la Haute-Garonne a<br />
visité ia basilique Saint- Sernin, mardi <strong>de</strong>rnier,<br />
dans i'aorès-mîdi . lia parcouru ies diverses<br />
parties <strong>de</strong> i'édifice. les nefs, la crypte, ies gale-<br />
ries supérieures, et a paru prendre aux beautés<br />
du monument un très "vif intérêt<br />
Voilà qui est bien.<br />
Mais que vont dire les F.-. M.*, dos Côtes-<br />
du-Nord," s'ils apprennent que M. Lutaud a<br />
mis les nieds dans une basilique?<br />
203<br />
; M.<br />
votants,<br />
Rcy, 18 ;<br />
101 ; suffrages exprimés, 101 : M. Rey, M<br />
M. Chalret, 45,<br />
saint-Vincent. — Inscrits,<br />
178 ; s'ufîriu'cs exprimés, 178<br />
M- Chalret, 159 ; M. Besso, 1.<br />
Septfonds. — Inscrits, 072 ;<br />
suffrages exprimés, 5G7 : M.<br />
Chalret, 235 ; M. liesse, 40.<br />
An total, 710 voir <strong>de</strong> majorité pour<br />
Chalret.<br />
11 s'agissait do remplacer M. Courtois,<br />
conseiller général républicain, démission-<br />
naire.<br />
votants,<br />
Rey, 288<br />
07;<br />
M.<br />
M.<br />
s;p acfn©<br />
New-York, <strong>24</strong> janvier.<br />
Une dépêche <strong>de</strong> la Havane annonce que<br />
les insurgés ont fait sauter à la dynamite<br />
une partie du camn espagnol <strong>de</strong> Jucaro à<br />
l'extrémité <strong>de</strong> la Trocha. La caserne a été<br />
détruite. Beaucoup <strong>de</strong> soldats ont été tués<br />
ou blessés.<br />
CIPR1ANI ÉLU DÉPUTE<br />
Forli (Italie), <strong>24</strong> janvier.<br />
M. Cipriani, dont la Chambre avait annulé<br />
in précé<strong>de</strong>nte élection, a été réélu, hier, par<br />
1182 voix sur 4707 inscrits.<br />
» WSO V 7 ML* ÉÉi !<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
On lit dans le Soir :<br />
Il nous revient, au'aorès la séance d'hier, où<br />
les socialistes ont joué le rôie que l'on sait,<br />
quelques députés ont tenté <strong>de</strong>s démarches pre3-<br />
santes -auprès <strong>de</strong> leurs collègues modérés dans<br />
le but dé favoriser ia résurrection <strong>de</strong> ia concen-<br />
tration.<br />
Ces tentatives désespérées pour éviter le nau-<br />
frage définitif auquel" n'échappera pas le parti<br />
radical ont élé accueillies avec le dédain qu'elles<br />
méritaient.<br />
Les radicaux, également lâchés par les rédac-<br />
teurs politiques <strong>de</strong> la Petite République, iront<br />
donc seuls a ia bataille électorale prochaine et<br />
ils supporteront, seuls, le poids dé i'inévitabie<br />
défaite qui les attend.<br />
Les Combattants <strong>de</strong> 1870-71<br />
Voici le programme <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong><br />
i'éuée oue doit donner lundi soir, au théâtre<br />
<strong>de</strong>s Nouveautés la fédération <strong>de</strong>s combat-<br />
tants <strong>de</strong> 1870-71. sous 1B prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le<br />
général <strong>de</strong> Sesmaisons, commandant le 17e<br />
corps d'armée :<br />
Assauts divers entre tous les maîtres d'ar-<br />
mes du corps d'armée.<br />
Assauts entre les professeurs civils.<br />
Assauts <strong>de</strong> boxe française par les sergents<br />
maîtres d'armis du 126e <strong>de</strong> ligné.<br />
Deux assauts au sabre par MM. Thome-<br />
guex et Bez <strong>de</strong> Vilar, <strong>de</strong> Paris ; MM. Thome-<br />
guex et Caumet.<br />
Assaut à i'ôpée <strong>de</strong> combat avec pointe<br />
d'arrêt, tenue "<strong>de</strong> duel, entre MM. Thome-<br />
guex et Jean Carrère. '<br />
La musique militaire du 83e, sous la direc-<br />
tion <strong>de</strong> M. Montalier, doit se faire entendre<br />
pendant les intermè<strong>de</strong>s.<br />
On sait que le produit <strong>de</strong> la soirée doit être<br />
affecté à la construction d'un monument<br />
commémoratif aux morts en combattant pen-<br />
dant l'année terribie.<br />
Tous nos concitoyens voudront donc appor-<br />
ter leur obole aux organisateurs cie la" fête<br />
et prouver ainsi qu'ils ont gardé vivant le<br />
souvenir <strong>de</strong> ceux oui moururent pour la<br />
Patrie.<br />
A cette heure, plus que jamais peut-être,<br />
il est bon <strong>de</strong> s'associer" à toutes les œuvres<br />
patriotiques.<br />
Celle-ci mérite, à tous les titres, nos sym-<br />
pathies et nos encouragements.<br />
LE RETOUR DE NAQTTET<br />
Taris, <strong>24</strong> janvier.<br />
M. Naquet, à qui la Cour d'assises do la<br />
Seine, tenant compte <strong>de</strong> l'excuse <strong>de</strong> santé<br />
avait, par arrêt du 30 décembre, donné un<br />
mots pour se présenter <strong>de</strong>vant le jury, est<br />
rentré- hier soir à 7 heures à Paris, par le<br />
train <strong>de</strong> Calais.<br />
Interrogé, il s'est borné à déclarer qu'il<br />
venait comparaître <strong>de</strong>vant la justice <strong>de</strong> son<br />
pays sans vouloir en dire plus long <strong>de</strong><br />
crainte, a-t-il ajouté, qu'on ne l'accusât <strong>de</strong><br />
vouloir influencer le jury.<br />
A son arrivée à la gare, il s'est fait conduire<br />
42, rue <strong>de</strong> Moscou, au domicile <strong>de</strong> ses sœurs.<br />
La Bagarre à la Chambre<br />
Suici<strong>de</strong><br />
Hier matin, vers 10 heures, la nommée<br />
Dorothée Fourca<strong>de</strong>, âgée <strong>de</strong> 05 ans. ména-<br />
gère, <strong>de</strong>meurant avenue <strong>de</strong> Muret, 92, a été<br />
trouvée pendue dans sa chambre à coucher.<br />
On ignore les causes <strong>de</strong> ce suici<strong>de</strong>.<br />
Paris. <strong>24</strong> janvier.<br />
Le bureau <strong>de</strong> la Chambre, conformément a<br />
l'article 129 du règlement, ayant informé, com-<br />
me nous l'avons <strong>de</strong>.ia dit, le procureur général<br />
que <strong>de</strong>s délits <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> fait avaient été com-<br />
mis dans i'enceinto du palais législatif par MM.<br />
Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Bernis, M. Vignon, subs-<br />
titut du procureur générai, et M. Atthann, pro-<br />
cureur <strong>de</strong> la République, se sont rendus, hier<br />
après-midi, au Paiais-Bourbon. et ont procédé<br />
auprès <strong>de</strong> ia questure, à une enquête sommaire<br />
sur ces inci<strong>de</strong>nts.<br />
Le parquet va maintenant examiner, s'il y a<br />
iieti <strong>de</strong> déeoser sur le bureau <strong>de</strong> la Chambre,<br />
une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation <strong>de</strong> poursuites<br />
contre MM. Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Bernis.<br />
Epidémie <strong>de</strong> fièvre typhoï<strong>de</strong>. — On as-<br />
surs" qu'il vient <strong>de</strong> se déclarer à l'école d'a-<br />
griculture d'On<strong>de</strong>s, une véritabie épidémie<br />
<strong>de</strong> fièvre typhoï<strong>de</strong>.<br />
palais.<br />
ie mouv!<br />
- Le<br />
ment<br />
A l'abattoir. — Voici les chiffres <strong>de</strong>s animaux<br />
abattus du iô au 20 janvier incius, pour le<br />
compte <strong>de</strong> la boucherie toulousaine ;<br />
Bœufs. 83 ; vaches. 35 ; veaux, 191 ; moutons,<br />
87 ; brebis. 191 ; chèvres, 3 ; agneaux, 785 ; che-<br />
vreaux. »; cochons, 211 ; chevaux, 29; mulets o :<br />
ânes, 5. — Totai, 1.626.<br />
Dernière<br />
CARCASSONNE. — Au<br />
Journal officiel a publié hier<br />
judiciaire suivant :'<br />
Juge au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron-<br />
til, juge au siège <strong>de</strong> Lodève. en remplace-<br />
ment <strong>de</strong> M. Gairaud, démissionnaire.<br />
On sait que M Frontil est conseiller géné-<br />
ral du canton d'Aiaigne.<br />
Juge au tribunal "<strong>de</strong> Lodève, M. Robert,<br />
juge suppléant à Carcassonne.<br />
Enseignement primaire. — Par arrêté en<br />
date du 22 janvier :<br />
M. Gros, instituteur à Saint-Sernin. est nommé<br />
à Montant, en remplacement <strong>de</strong> M. Gau. démis-<br />
sionnaire.<br />
M. C'erc. instituteur adjoint à Viileninte. est<br />
nomme à Saint Seinin, en remplacement <strong>de</strong> M.<br />
Cros, nommé à Montaut.<br />
U ion Orphéonique.— Cette société chorale,<br />
dirigée par M. Farguos. a procédé, mercredi<br />
<strong>de</strong>rnier, au renouvellement <strong>de</strong> son bureau.<br />
• Ont été éius :<br />
Prési<strong>de</strong>nt. M. Michel Sabatior, distillateur.<br />
V ice prési<strong>de</strong>nts. MM. Bover et Besse.<br />
Trésorier. M. Mas.<br />
Secrétaire. M. Falouet.<br />
Archiviste. M. I.affite.<br />
ln ^ S3 i'' P , s .- MM ' 'R-'eunoulh, Labeur, Por-<br />
tai. Bnnffard. Maurv et Grille.<br />
Délégué du bureau. M. Coastal<br />
Membre d'honneur, M. Avy. officier d'acadé-<br />
mie, compositeur <strong>de</strong> musique à Ktampes.<br />
Concours <strong>de</strong> primo d'honnour. — Nous rap-<br />
pelons aux agriculteurs du département <strong>de</strong><br />
1 Auae qui désireraient concourir pour la prime<br />
d honneur, les nnx cnlfuraux. les prix dé spé-<br />
cialité, les primes d'honneur do la" petite cul-<br />
ture, da 1 horticulture et do l'arboriculture et les<br />
prix d irrigation qui seront décernés en <strong>1898</strong> par<br />
le ministère <strong>de</strong> l'agriculture, que lo <strong>de</strong>rnier dé-<br />
lai oour adresser leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s exniro le 1er<br />
mars prochain.<br />
Nous ne saurions donc tron engager les re-<br />
tardataires à se hâter. Ceux bai ont°déjà reçu<br />
<strong>de</strong>s formulaires sont priés <strong>de</strong> "les remplir et "<strong>de</strong><br />
les renvoyer le plus iôt possible.<br />
Tous les renseignements utiles seront fournis<br />
aux intéressés par la préfecture ou le nrofes-<br />
seur départemental d'agriculture.<br />
Ecolo <strong>de</strong>s beaux-arts. — Les cours do l'école<br />
<strong>de</strong>s beaux-arts seront repris ce soir, sous la<br />
direction du nouveau professeur, M. Sourou.<br />
Grivèlerie. — Hamodi. vers G heures du soir,<br />
les nommés Paul Pra<strong>de</strong>l, 40 ans, couvreur à<br />
J ouiouse, et Jean Barthe. 59 ans, colporteur, né<br />
a Metz, se sont fait servir â dîner au restaurant<br />
viuiraud.<br />
Après avoir bien dîné, nos <strong>de</strong>ux individus ont<br />
Qeciaré tranquillement à l'aubergiste qu'ils n'a-<br />
BONIOIE DE T0I1L0I SE<br />
Grand assaut d'armes<br />
A LA SALLE ESTRADE<br />
fut, hier un véritable régal oour les fri nids<br />
Co<br />
<strong>de</strong> la lame<br />
M. Mauranges, présidait.<br />
Remarqué dans l'assistance d'élite: MM. Cour-<br />
tois <strong>de</strong> Viçose. coionel Bouiié. Dubois, docteur<br />
Basset, Marvaud directeur du service <strong>de</strong> ssnte<br />
du 17e corps, f'a&et doyen <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong><br />
droit. Legou'x professeur à la Faculté dos scien-<br />
ces, Coumoui conseiller a la cour d'appel. Caus-<br />
sanel-Robagiia, capitaine <strong>de</strong> Ftliàtre.'Chinchoile<br />
avoué. Moiinié-Paget, capitaines Bratid. Régis<br />
lieutenants Moreau, Wagner, Ducor, Girardin,<br />
Charles.<br />
Nous arrivons à 8 h. L2 précises salle du<br />
Fourbastard. La salie est déjà 'bondée. Les ti-<br />
reurs l'épée à la main, ont. peine à se frayer un<br />
passage jusqu'à la planche. "<br />
MM. Vazy'et Estra<strong>de</strong> ont le droit d'être fiers<br />
do leur salle.<br />
lis ont réuni les meilleurs éléments et les élè-<br />
ves ont parfaitement profité <strong>de</strong>s leçons dos<br />
maîtres.<br />
La première partie comportait seDt jeux.<br />
M. Coumoui, élève <strong>de</strong>là salle, a' tiré contre<br />
son distingué professeur. M. Va/.y, maître d'ar<br />
mes au 23e.<br />
L'éloge du maître du 23e n'est dus à faire.<br />
Nou3 avons eu sonvent l'occasion "d'admirer 1<br />
qualités qui font <strong>de</strong> M. Vazy un <strong>de</strong> nos meil-<br />
leurs tireurs : solidité, du poignet , rapidité<br />
d'exécution, finesse et énergie".<br />
M. Coumoui s'est fort bi<br />
son professeur.<br />
M. Estra<strong>de</strong> a tiré contre M. I.iaut, capitaine<br />
au 10e dragons. Tous les fervents connaissent<br />
M Estra<strong>de</strong> : tireur très fin, excellent professeur,<br />
possédant son art à fond. Passes très apolau-<br />
dios<br />
MM. Brugèrc, lieutenant au 126e. et Boyancé ;<br />
Fabry et Caussanel-ltobaglia ; Povniiio com-<br />
mandant au t3e. ot Gillard, lo distingué maître<br />
du 12Go ; Caumel et Desnoyer, lo brûlant maître<br />
du lie <strong>de</strong> ligne ; Desoiau, professant à la Fa-<br />
culté do droit, et Lanttc, lé maître si justement<br />
apprécié du 9o <strong>de</strong> ligne.<br />
MM. Bouxin et Lo/.e ; Gensoul ot Dejeanne,<br />
élèves do ia saiie ; Moreau, lieutenant au 23e<br />
d'artillerie, ot Estra<strong>de</strong>, ont tiré ensuite et re-<br />
marquablement.<br />
MM. do Fillatre, capitaine au 23- d'artillerie,<br />
et Campourcy. maîire d armes au 83e <strong>de</strong> ligne;<br />
Wagner, lieutenant au 23o d'artilloro et Fabry,<br />
Gitlard et Desnoyor, Latine et. Vazy, ont dans la<br />
<strong>de</strong>uxième partie, fait un très joli jeu d'éDée (jeu<br />
<strong>de</strong> terrain).<br />
La Iflort <strong>de</strong> ti k Paris. 23 janvier.<br />
Le Journal <strong>de</strong>s Débals confirme la mort<br />
du baron André Reille, député <strong>de</strong> la Ire cir-<br />
conscription <strong>de</strong> Castres (Tarn), fils du baron<br />
René Reille, député du même département.<br />
M. André Reille. petit-fils du fameux gé-<br />
néral du premier empire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />
Soult et <strong>de</strong> Masséna, avait été élu député au<br />
cours <strong>de</strong> cette législature en remplacement<br />
<strong>de</strong> M. Abrial, décédé.<br />
L'esprit fin, distingué, M. André Reille<br />
avait pris une part remarquée à plusieurs<br />
<strong>de</strong>s plus importants débats sur la "politique<br />
générale qui ont marqué cette législature à<br />
Ta Cnambre. Il n'avait rencontré, même chez<br />
ses adversaires, que <strong>de</strong>s marques d'estime<br />
et <strong>de</strong> sympathie.<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le baron André Reille avait quitté Paris<br />
le 28 du mois <strong>de</strong>rnier, pour se rendre dans<br />
ses propriétés, et c'est" en visitant l'hôpital<br />
<strong>de</strong> Castres qu'il a contracté la fièvre<br />
tliyphoï<strong>de</strong> qui <strong>de</strong>vait l'emporter.<br />
Samedi soir, la dépêche adressée à son<br />
père faisait bien connaître que l'état du ba-<br />
ron André Reille était <strong>de</strong>s plus alarmants,<br />
mais elle laissait cependant entrevoir une<br />
lueur d'esuoir, quand, hier matin, une se-<br />
con<strong>de</strong> dépêche, annonçait la mort.<br />
Le défunt, qui n'était âgé que <strong>de</strong> trente-<br />
six ans, était le petit-fils du maréchal séna-<br />
teur Reille, et l'arrière pctit-lils <strong>de</strong>s maré-<br />
chaux Souit et Masséna".<br />
Manifestations Patriotiques<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Plusieurs groupes da manifestants ont<br />
parcouru hier les <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> la Seine.<br />
Rue Montmartre, <strong>de</strong>vant les bureaux <strong>de</strong><br />
YAurore. <strong>de</strong> nombreux jeunes gens essaient<br />
une manifestation aux cris <strong>de</strong> : « Conspuez<br />
YAurore'. » Aussitôt, ils sont dispersés" par<br />
les agents, qui débouchent <strong>de</strong>s rues avoisi-<br />
nante's.<br />
La rue Lafayetteet la rue Chauchat ont été<br />
traversées par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s criant: «Conspuez<br />
Zola ! A bas les juifs ! Vive l'armée ! »<br />
Douze arrestations ont été opérées.<br />
Au quartier Latin, l'effervescence est as-<br />
sez gran<strong>de</strong>. Les étudiants se promènent sur<br />
ie boulevard Saint-Michel par petits groupes<br />
en criant toujours : « Conspuez Zoia ! » Ils<br />
se taisent à l'arrivée <strong>de</strong>s agents pour recom-<br />
mencer un neu nius tard.<br />
Une seule arrestation a été opérée dans la<br />
soirée. C'est celle d'un individu" qui, en pas-<br />
sant avenue <strong>de</strong>s Champs-Elyséesj avait crié:<br />
« Vive Zola ! »<br />
Dans la bagarre qui s'est produite è. l'an-<br />
gle <strong>de</strong>s rue <strong>de</strong> la Bourse et <strong>de</strong> Richelieu,<br />
alors qu'une tan<strong>de</strong> da manifestants voulait<br />
aller manifester <strong>de</strong>vant le siège du comité<br />
<strong>de</strong> protestation, <strong>de</strong>ux agents ont été blessés.<br />
Un manifestant a été arrêté .<br />
Durant la soirée, <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> gar-<br />
<strong>de</strong>s républicains à cheval ont sillonné Paris<br />
dans tous les sans sur les boulevards, place<br />
Clichy, plue-' Saint-Michel, rue Montmartre.<br />
Une surveillance particulière subsiste <strong>de</strong>-<br />
vant lès bureaux <strong>de</strong> l'Aurore.<br />
m comporté contre<br />
SUCCÈS CONSERVATEUR<br />
Dans le Tarn-at- Garonne<br />
Voici, r>ar commune, le résultat <strong>de</strong> l'élec-<br />
tion au Conseil général qui a eu lieu hier<br />
dans le canton <strong>de</strong> Caussad'o ;<br />
Caussa<strong>de</strong>. — Inscrits. 1,300 ; votants, 1,091;<br />
suffrages exprimés 1,092: M. Rey candidat<br />
républicain. 177 voix ; M. Chalret du Rieu,<br />
conservateur, 596 ; M. Besse, 7.<br />
Cayrac. -- Inscrits, 98: votants 91; suf-<br />
frages exprimés, 89 : M. Rey, 02; M. Chalret,<br />
27.<br />
Cayriech. — Inscrits, 115; votants, 98;<br />
suffrages exprimés. 98; M. Rey, 27; M. Chal-<br />
ret, 09 ; M. Besse, 2.<br />
Lavaurctte. — Inscrits. 178; votants, 157;<br />
Milïrages exprimes. Kilt : M. Roy, 100 ; M.<br />
Chalret, 03; M. Besse, 1.<br />
Mirabel. — inscrits, 404 ; votants, 373 ;<br />
suffrages exprimés, 373 : M. Rcy, 72 ;<br />
M. Chàiret, 297.<br />
Monteils. — Inscrits, 232 ; votants. 194 ;<br />
: M.<br />
votants, 414 ;<br />
Roy, 99 ; M.<br />
suffrages exprimés, !93 : M. Rey, 48<br />
Chalret, 144'; M. Besse, 1.<br />
Réalville. — inscrits, 408 ;<br />
suffrages exprimés. 413 : M.<br />
Chalret, 313"; M. Besse, 1.<br />
Saint-Cirq. — Inscrits, 235 ;<br />
suffrages e'xnrimes 200 : M.<br />
Chalret, 110 ; M. Besse, l.<br />
Saint-Georges. — Inscrits,<br />
votants,<br />
Rey, 06<br />
107 ;<br />
M.<br />
13«; votants,<br />
Troubles à Alger. — Emeute<br />
sanglante<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
Les troubles ont recommencé. hier après-<br />
midi, avec plus <strong>de</strong> violence que jamais. La<br />
surexcitation était si vivo et la foule si con-<br />
sidérai) e que les zouaves et les soldats du<br />
génie, consignés dans leurs casernes, ont<br />
été amenés ausssitôt pour barrer les prin-<br />
cipales artères.<br />
dépendant <strong>de</strong> nombreuses collisions se<br />
sont produites entre les juifs cantonnés<br />
dans la rue ne la Lyre, leur quartier, et les<br />
antijuifs.<br />
Les poignards et les revolvers ont<br />
été sortis dans la rue Babazoum. La foule<br />
très compacte s'est mise à défoncer les <strong>de</strong>-<br />
vantures <strong>de</strong>s magasins israëlites qu'elle<br />
a mis au pillage au cris <strong>de</strong> : « Mort aux<br />
juifs !"» Les effets, les tissus, les pièces<br />
d'étoffe, les objets <strong>de</strong> toute sorte prove-<br />
nant <strong>de</strong> ces magasins sont jetés dans la rue,<br />
les souliers lacérés, brisés par la multitu<strong>de</strong><br />
furieuse.<br />
Le spectacle est lamcntab'e. Il <strong>de</strong>vient<br />
terrible*: en présence <strong>de</strong> ces excès, en<br />
effet, un peloton <strong>de</strong> chasseurs d'Afri-<br />
que met sabre au clair et charge la<br />
foule. Elle est si compacte quo c est au<br />
milieu <strong>de</strong>s difficultés les plus gran<strong>de</strong>s, au<br />
milieu <strong>de</strong>s cris mille fois répétés <strong>de</strong> :<br />
« Mort aux Juifs », et <strong>de</strong>s vociférations <strong>de</strong>s<br />
.écrasés quo les cavaliers arrivent à s'ouvrir<br />
un Dassago et à refouler, vers l'extrémité do<br />
la rue une partie dos manifestants.<br />
Derrière eux, la foule so reforme, et mal-<br />
gré l'cffroynble bouscula<strong>de</strong>, acclame les<br />
soldats. Les cris do : « Vive l'année ! »<br />
sont poussés par plusieurs milliers <strong>de</strong> poi-<br />
trines.<br />
Ces diverses bagarres ont toutes été san-<br />
glantes dans la ruo <strong>de</strong> la Lyre.<br />
Plusieurs personnes ont reçu <strong>de</strong>s<br />
coups <strong>de</strong> poignard et <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> re-<br />
volver ; une, notamment, M. B..., père<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants, a été tuè : il avait reçu<br />
un coup do poignard dans le dos et une<br />
balle <strong>de</strong> revolver à la tempe : on l'a relevé<br />
mort sur le champ do bataille.<br />
()uant ntix blessés, ils sont en nombre<br />
considérable. Sans compter ceux qui ont<br />
pu regagner Isur domicile et qus l'on ne<br />
connaît point, on signale une dizaine <strong>de</strong> per-<br />
sonnes qui ont reçu <strong>de</strong>s soins dans diverses<br />
pharmacies ; trois d'entre celles-ci seule-<br />
ment sonl grièvement atteintes.<br />
Le Palais d'Hiver, où rési<strong>de</strong> actuelle-<br />
ment M. Lépine, est gardé militaire-<br />
ment. La surexcitation reste excessive et<br />
les troubles ne semblent pas près <strong>de</strong> finir.<br />
Détails complémentaires<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
Voici <strong>de</strong>s détails sur les événements qui<br />
se sont déroulés, hier, à Alger:<br />
A 2 heures <strong>de</strong> l'après-midi , une foule,<br />
que i'on peut évaluer à 2,000 personnes, se<br />
rassemblait sur la place du Gouvernement,<br />
où <strong>de</strong>vait avoir lieu le concert habituel quo<br />
donne la musique du 1er zouave, mais ce<br />
concert a été supprimé hier.<br />
11 est près <strong>de</strong> trois heures. A ce moment,<br />
on anprend que dans les rues <strong>de</strong> Chartôres<br />
et <strong>de</strong> la Lyre une collision vient <strong>de</strong> se pro-<br />
duire entre, juifs et anti-juils, et le bruit<br />
court aussi qu'un attentat aurait été commis<br />
samedi, contre un officier français par une<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs qui avaient organisé une<br />
contra-manifestation. Des cris <strong>de</strong> : « A bas<br />
les juifs ! » retentissent.<br />
La manifestation se forme. En forçant le<br />
cordon <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> police, les manifes-<br />
tants pénètrent dans la rue <strong>de</strong> la Lyre qui<br />
est le quartier juif ou la mêlée est générale.<br />
Quelques coups <strong>de</strong> feu éclatent. Des objets<br />
divers sont lancés <strong>de</strong>s balcons sur les anti-<br />
juifs.<br />
Lutin les zouaves baïonnette au canon<br />
dispersent les assaillants et les assaiilis.<br />
Bientôt les blessés arrivent soutenus par<br />
leurs amis dans les divôrses pharmacies<br />
qui avoisinent la piace du Gouvernement.<br />
Les premiers soins' leurs sont j donné aussi-<br />
tôt ; mais ils sont vains pour l'un d'eux, un<br />
Français M. Cayol maçon qui expire dans<br />
les bras du docteur Rouquet.<br />
A l'instant où M. Cayof expire <strong>de</strong>ux autres<br />
blessés viennent réclamer <strong>de</strong>s soins; tous<br />
<strong>de</strong>ux ont reçu dans lo dos <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> poi-<br />
gnard ; leurs blessures sont affreuses.<br />
D'autres personnes blessés par <strong>de</strong>s coups<br />
<strong>de</strong> pierres ou <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> cannes sont con-<br />
duites à leur domicile.<br />
A quatre heures, les manifestants appren-<br />
nent la mort <strong>de</strong> M. Cayol et qu'un capitaine<br />
<strong>de</strong> zouaves et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses hommes," char-<br />
gés <strong>de</strong> déblayer la rue <strong>de</strong> la Lyre, ont été<br />
blessés par <strong>de</strong>s projectiles. La surexcitation<br />
est extrême.<br />
On nous assassine ! A mort les juifs, crie-<br />
t-on <strong>de</strong> toute part, et le flot <strong>de</strong>s manifestants,<br />
brisant la ligne d'agents et <strong>de</strong> zouaves qui<br />
barent les rues principales, se précipite dans<br />
la rue Babazoun.<br />
Les manifestants arrachent les volets,<br />
puis, s'en servant comme <strong>de</strong> béliers, frap-<br />
pent à coups redoublés sur les <strong>de</strong>vantures<br />
"qui bientôt'sont réduites en miettes. On en-<br />
lève les marchandises exposées en <strong>de</strong>van-<br />
ture ot on les jette au vent. D'autres mani-<br />
festants amoncellent les tissus, les confec-<br />
tions et en font <strong>de</strong>s bûchers auxquels ils<br />
mettent le feu.<br />
On opère ainsi dans six magasins. Les<br />
hasseurs arrivent alors et chargent les<br />
manifestants qui, par <strong>de</strong>s voies détournées<br />
reviennent se concentrer rue Baboloued, sé-<br />
parée <strong>de</strong> ia rue Babazoun par ia place du<br />
Gouvernement.<br />
La plupart <strong>de</strong>s magasins juifs sont enfon-<br />
cés. La gendarmerie, la troupe et ia police<br />
sont impuissantes a rétablir l'ordre, lés ma-<br />
nifestations cessant d un côté pour repren-<br />
dre <strong>de</strong> l'autre. Tout Alger est sur pied."<br />
Les auteurs du pillage, qui a "duré une<br />
heure, rue Babazoun, sont en grand nombre<br />
<strong>de</strong>s gens sans aveu, la lie <strong>de</strong> la population<br />
<strong>de</strong> toutes les nationalités latines et' indigè<br />
nés.<br />
Mais la foule <strong>de</strong>s manifestants antijuifs,<br />
qui ne connaît pas les auteurs du piliage,<br />
prend souvent fait et cause pour ou "contre<br />
la police.<br />
Un administrateur d'une commune mixte,<br />
délégué à la préfecture, qui avait arrêté un<br />
indigène en flagrant délit et le maintenant<br />
fut bousculé par la foule et eut le poignet<br />
foulé. Ailleurs, les <strong>de</strong>ux adjoints du maire<br />
d'Alger, qui voulaient arrêter un voleur, fu-<br />
rent maltraités parles manifestants.<br />
Enfin, un sous-officier aurait franné<br />
à coups <strong>de</strong> plat <strong>de</strong> sabre un agent <strong>de</strong> police<br />
lequel maintenait un malfaiteur. Pendant ce<br />
temps les manifestants crient : « A bas les<br />
juifs 1 Vive l'armée 1 »<br />
Le pillage <strong>de</strong> la rue Bab-Azoum achevé<br />
ces mêmes individus, sans aveu, allèrent<br />
dans la rue Bab-el-Oued oui fait suite à la<br />
rue Bab-Azoun et est, comme celle-ci, le<br />
centre du commerce <strong>de</strong>s Jjuifs. Les bouti-<br />
ques juives furant dévalisées, les marchan<br />
dises furent jetées sur les trottoirs, mais<br />
une bonne partie fut emportée dans <strong>de</strong>s<br />
maisons voisines où les agents <strong>de</strong> police ar-<br />
rêtèrent les Individus européens ou indigè-<br />
nes qui se partageaient le butin.<br />
L'ast.ect <strong>de</strong>s rues Bab-Azoum et Bab-el-<br />
Oued présente un coup d'oeil comme après<br />
un incendie: le sol est jonché <strong>de</strong> marchan-<br />
dises détériorées ; quantité <strong>de</strong> chapeaux et<br />
d'effets que les autorités font enlever et<br />
porter dans un local où elles seront triées<br />
Les autorités israélites ont recommandé<br />
instamment à leurs coreligionnaires <strong>de</strong> ne<br />
pas sortir <strong>de</strong> chez eux et il est très rare <strong>de</strong><br />
rencontrer une figure juive dans la rue.<br />
A part le gravé inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> la<br />
Lyre, où M. Cayol a été tué, on peut dire<br />
qu'une partie <strong>de</strong> la vilie aété livrée au pilla-<br />
ge par <strong>de</strong>s malfaiteurs que la foule laisse<br />
faire par haine <strong>de</strong>s juifs, surtout <strong>de</strong>puis<br />
qu'on â appris la mort <strong>de</strong> M. Cayol, mais la<br />
surexcitation est gran<strong>de</strong> et <strong>de</strong> nombreux<br />
anti-juifs jurent <strong>de</strong> le venger sur les juifs<br />
qui oseraient se montrer.<br />
* Plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents arrestations ont été<br />
opérées.<br />
"On signale quelques troubles à Saint-Eu-<br />
gène, dans la banlieue d'Alger où habitent<br />
ae nombreux israélites. Le "jeune Israélite,<br />
qui blessa, samedi, d'un coup do pierre le<br />
rédacteur du Télégramme, a été condamné<br />
dès hier, par le tribunal correctionnel, à six<br />
mois rie prison, 100 francs d'amen<strong>de</strong> et 100<br />
francs <strong>de</strong> dommages-intérêts.<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
A neuf heures, hier soir, un fort groupe<br />
<strong>de</strong> manifestants s'est porté <strong>de</strong>vant la mairie<br />
oit la Marseillaise a été entonnée. Les ma-<br />
nifestants allèrent ensuite rue <strong>de</strong> la Liberté<br />
où ils tentèrent <strong>de</strong> défoncer la <strong>de</strong>vanture <strong>de</strong><br />
fer d'un grand magasin juif, mais la <strong>de</strong>van-<br />
ture résista. Les zouaves accoururent, le co-<br />
lonel fit faire trois sommations à son <strong>de</strong><br />
tambour. La foule acclama l'armée, cria :<br />
« A bas les juifs ! » puis se porta sur la<br />
place du Gouvernement. L'armée seule as-<br />
sure l'ordre. La ponce ne parait plus. Elle<br />
n'intervient que pour conduire au poste les<br />
personnes arrêtées.'<br />
lHH;iU;M]SEirA(ÎIUND!SSEMT<br />
nous engageons les dames à profite?<br />
<strong>de</strong>s rabais énormes faits sur les confec-<br />
tions, tissus, etc. <strong>de</strong> la saison d'hiver<br />
sa rue<br />
Occasions Alsace-Lorraine,<br />
Cil<br />
<strong>Toulouse</strong><br />
Miirchaiiiiiscs<br />
vice solennel et commémoratif a été célébré<br />
à l'intention <strong>de</strong>s soldats morts pour la pa-<br />
trie sur le champ <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong> Buzenval".<br />
A l'évangile, M. le chanoine Paris a pro-<br />
noncé une allocution patriotique en présence<br />
d'une assistance considérable. Après la cé-<br />
rémonie religieuse un banquet â réuni les<br />
membres du comité.<br />
A 2 heures, le cortège s'est mis en route<br />
vers le monument commémoratif. Dans le<br />
cortège se trouvent <strong>de</strong> nombreux officiers et<br />
un nombre considérable <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> di-<br />
verses sociétés patriotiques portant <strong>de</strong>s<br />
couronnes et <strong>de</strong>s palmes. "<br />
Devant le monument, plusieurs discours<br />
ont été prononcés, notamment par MM. Féli-<br />
cien Paris, conseiller municipal <strong>de</strong> Paris,<br />
Bourguet, étudiant, au nom <strong>de</strong> l'Université<br />
<strong>de</strong> Paris, Lucien Millevoye, oui, en termes<br />
émus, a retracé la phase <strong>de</strong>' la bataille <strong>de</strong><br />
Buzenval.<br />
Miilevoye a terminé en disant :<br />
Quand lo besoin s'en fera sentir, je suis<br />
fermement convaincu que tous nous mar-<br />
cherons sur les traces <strong>de</strong> nos aînés ; mais,<br />
en prends encore l'engagement <strong>de</strong>vant<br />
vous : nous ne laisserons pas <strong>de</strong>rrière nous<br />
les traîtres du syndicat.<br />
Ces paroles ont été accueillies par les cris<br />
<strong>de</strong> : « Vive l'armée ! »<br />
Le docteur Bouille*, qui prend ensuite la<br />
parole reproche à Millevoye" <strong>de</strong> faire da la<br />
politique. Ses paroles sont couvertes uar<br />
<strong>de</strong>s huées.<br />
Puis Marcel-Habert député <strong>de</strong> Scine-et-<br />
Oise fait allusion à l'alliance franco-russe et<br />
excuse Paul Deroulè<strong>de</strong> qui est retenu chez<br />
lui par l'influenza. 11 lit là lettre suivante à<br />
lui adressée par l'ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
Ligue <strong>de</strong>s patriotes.<br />
Mon cher ami,<br />
A la suite <strong>de</strong> mon influenza, ma blessure<br />
ancienne s'est rouverte et j'ai dû subir une<br />
opération douloureuse qui me cloue au lit<br />
pour quelques semaines encore. Je ne pour-<br />
rais pas aller dire co que je pense <strong>de</strong> l'a-<br />
narchie parlementaire qui, en désorganisant<br />
l'Etat, met réellement en péril la patrie et la<br />
nation.<br />
Je compte sur vous pour le dire en mon<br />
nom.<br />
Vive la République nationale 1 A bas l'a-<br />
narchie parlementaire 1<br />
C'est sur la lecture <strong>de</strong> cette lettre qu'a été<br />
terminée la cérémonie aux applaudissements<br />
unanimes <strong>de</strong> la foule.<br />
D'autres cérémonies natriotioues ont éga-<br />
lement eu lieu à Mont'retout, 'Garches, Cli-<br />
chy, Colombes, Fontenoy-sur-Moselte, etc.<br />
Troubles en Italie<br />
Florence, <strong>24</strong> janvier.<br />
Hier soir, <strong>de</strong>ux cents manifestants, partis<br />
<strong>de</strong> la place Victor-Emmanuel, se sont diri-<br />
gés, en'évitant la police, jusque sous ies fe-<br />
nêtres du journal Fiera Mosca. Là, aux cris<br />
<strong>de</strong> : « A bas les imnôts ! », ils ont brisé les<br />
vitres et blessé un gar<strong>de</strong>.<br />
VERTE REPONSE<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Emile Zola vient <strong>de</strong> recevoir, d'un juge <strong>de</strong><br />
paix d'Argentan (Orne), la lettre suivante,<br />
que les feuilles dreyfusar<strong>de</strong>s ont eu soin <strong>de</strong><br />
rie pas enregistrer :<br />
Monsieur Zola,<br />
Votre lettre à M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ré-<br />
publique outrage indignement et la chose<br />
jugée et notre bien-aimée patrie.<br />
Après l'avoir répandu, ici et là, et sans<br />
succès, à <strong>de</strong>s milliers d'exemplaires, voilà<br />
que vousvouspermettez aujourd'hui <strong>de</strong> l'a-<br />
dreser aux juges <strong>de</strong> paix. Je reçois ài'instant<br />
le numéro du journal qui la contient et<br />
que, sans doute par antiphrase, vous appe-<br />
lez l'Aurore. Un pareil envoi, j'en suis sûr,<br />
aucun <strong>de</strong> mes collègues ne me contredira,<br />
c'est pour nous, magistrats et Français, une<br />
injure que votre talent ne peut couvrir.<br />
Veuillez ne pas la renouveller, n'importe<br />
quelle ressource vous en donne les moyens,<br />
nous n'avons que faire <strong>de</strong> votre libellé.<br />
Ce n'est pas, monsieur, dans le cabinet<br />
d'un juge que ce papier là, non plus d'ail-<br />
leurs que certains <strong>de</strong> ses frères aînés, doit<br />
trouver place : c'est dans un autre et je l'y<br />
mets.<br />
F.-G. KAIEIIANNIÈRB.<br />
Avis à nos Correspondants<br />
Lorsqu'une copie n'est pas insérée au len-<br />
<strong>de</strong>main <strong>de</strong> sa réception pour une cause quel-<br />
conque, il est inutile <strong>de</strong> nous envoyer nu<br />
nouveau texte ; les correspondances qui nous<br />
sont adressées et dont la publication est<br />
retardée, sont soigneusement conservées pour<br />
être insérées en temps utile. Une copie nous<br />
vcllc pourrait occasionner un double emploi.<br />
Bulle in Nié éorologiqua<br />
Paris. 23 janvier.<br />
L'aire supérieure re.ste stationnante. Le maxi-<br />
mum se trouve en Bretagne. Le vent est faible<br />
sur no;s côtes. Il a plu, hier, à Lyon. Clermont,<br />
Nancy. La température s'abaisse (4 <strong>de</strong>grés à l'a-<br />
ris, 1*4 à Alger, —1 au Puy <strong>de</strong>-Dôme). Temps<br />
nuageux. La température va s'abaisser.<br />
BÊPURATIr INCOMPARABLE<br />
la 8mnd Régénérateur du Sang<br />
CEREMONIE PATRIOTIQUE<br />
Dijon, <strong>24</strong> janvier.<br />
A Dijon, l'anniversaire <strong>de</strong>s batailles livrées<br />
en 1871, autour <strong>de</strong> la ville a été célébrée par<br />
les survivants do-i'armée <strong>de</strong>s Vosges et do<br />
la 4e briga<strong>de</strong>.<br />
Le cortège s'est rendu au monument <strong>de</strong> la<br />
route <strong>de</strong> Langres ou a été lue une lettre pa-<br />
triotique du maire <strong>de</strong> Saint-Etienne. On est<br />
allé ensuite à Talar.t saluer le monument du<br />
Drapeau. Là on a donné lecture d'une lettre<br />
<strong>de</strong> M. Farelli prési<strong>de</strong>nt du comité dos survi-<br />
vants do la 4è briga<strong>de</strong>.<br />
Ces manifestations ont eu lieu au milieu<br />
d'un grand enthousiasme, un grand banquet<br />
aura lieu ce soir.<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Hier n été célébrée la manifestation <strong>de</strong><br />
l'anniversaire <strong>de</strong> la bataille <strong>de</strong> Buzenval. En<br />
raison <strong>de</strong>s circonstances, cette cérémonie a<br />
eu un caractère tout particulier. Une délé-<br />
gation <strong>de</strong>s étudiants s'était jointe aui So-<br />
ciétées natriotinues.<br />
A 10 heures, en l'église d« Ruail, un ser-<br />
ROB LEGHAUX<br />
Sucs végétaux concentrés du<br />
Croeson et <strong>de</strong> Salsepareille rouge<br />
FORTIFIE, RENOUVEUELESANQ<br />
— Donne la Santé, ïa Force, la Vie •»»<br />
Médailles d'Or et Diplômes d'Honnaur<br />
A TOUTES LES XPOSmOKS<br />
Bwmn<strong>de</strong>r h Broehnre nnr U RÉGÉNÉRATION in SANG<br />
O&p&tGénéral: M AKIO LECH AÏJ X, Pharmacien-Chlmlsts<br />
Rue Sainte-Catherine. 16*, BORDEAUX<br />
Détail (Uni tqutAt Ut bonn«« Pharmsoi,,<br />
I<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
CAUSERIE AGRICOLE<br />
669<br />
Si j'étais le gouvernement<br />
Ça ne se verrait pas souvent.<br />
J'ignore à auelle époque cette sorte "le<br />
ëicton populaire ou refrain d'une chanson-<br />
nette a vu le jour et par conséquent à quel<br />
gouvernement cela s'est appliqué d'abord.<br />
Mais faisons-en une exclamation populaire<br />
©t voyons ce au'il nous faudrait pour en ar-<br />
river* à influer un peu sur le gouverne-<br />
ment.<br />
Et d'abord où est-il ce gouvernement?<br />
' La constitution vous dira qu'il rési<strong>de</strong> dans<br />
les <strong>de</strong>ux Chambres représentées par un<br />
pouvoir exécutif, les ministres, lesquels ont<br />
comme asents départementaux, les préfets,<br />
les sous-nréfets, et toute la hiérarchie ad-<br />
ministrative. Tant quo les ministres ont la<br />
confiance <strong>de</strong>s Chambres, ils sont le Gouver-<br />
nement, s'ils ne l'ont plus ils <strong>de</strong>viennent<br />
simules citoyens.<br />
En ce moment, nous avons M. Méline à la<br />
tête du ministère et c'est lui qui, d'accord<br />
avec ses collègues est censé donner le mot<br />
d'ordre, la consigne, si vous aimez mieux.<br />
Or, ce mot d'ordre se compose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
tiarties fort distinctes. L'une, immuable, le<br />
respect ou l'application <strong>de</strong>s lois, l'autre, es-<br />
sentiellement variable, l'orientation noliti<br />
oue et ce que l'on pourrait appeler l'admi<br />
nistration journalière.<br />
Malheureusement, entre les paroles et les<br />
actes du gouvernement il y a dé ru<strong>de</strong>s écarts<br />
d'anplication.<br />
La' secon<strong>de</strong> partie du pouvoir influe hop<br />
sur la première, et dame politique mène<br />
un peu trop dame Justice ou du moins l'an-<br />
piication <strong>de</strong> la justice.<br />
Je vais rester dans le côté agricole, et ce<br />
pendant comment, au milieu <strong>de</strong> l'émotion<br />
qui agite la France au sujet <strong>de</strong> la formation<br />
d'un pouvoir occulte comme ce syndicat<br />
Dreyfus, puissance qui s'en prend à l'armée<br />
même, ne pas être stupéfait <strong>de</strong> cette absence<br />
<strong>de</strong> gouvernement?<br />
Certes, c'est bien le cas <strong>de</strong> répéter le die<br />
ton mis en tête <strong>de</strong> ces lignes.<br />
De quoi donc a-t-il eu rieur, ce gouverne<br />
ment ?<br />
De <strong>de</strong>ux groupes parlementaires, l'un sous<br />
ia férule <strong>de</strong> M.Reihach le gendre du grand<br />
forban <strong>de</strong> Panama, l'autre appartenant au<br />
Sénat et ayant nour tête cette" trilogie, Tra<br />
rieux, Raric et Scheurer-Kestner.<br />
Kh bien ! ce qui se passe là se passe pour<br />
nous, malheureuse France agricole, nous<br />
qui sommes, comme le disait autrefois (c'é<br />
tait au temps <strong>de</strong> la Doule au pot) un réel<br />
ami <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong>s produits du sol,<br />
nous Ci ui sommes les vraies mamelles <strong>de</strong> la<br />
France.<br />
Que voyons-nous? Que nous sommes obli<br />
gês, lambeau par lambeau, d'obtenir quelque<br />
protection contre l'empoisonnement public,<br />
contre ie rapt <strong>de</strong> notre bien, contre l'oppres-<br />
sion même <strong>de</strong> nos libertés par <strong>de</strong>s associa-<br />
tions qui toutes ne sont pas juives, mais dé<br />
rivent du même principe.<br />
îs'aviez-vous pas pensé qu'il était plus<br />
qu'étrange que la police (émanation du gou<br />
vernement), laissât quinze mois un cour-<br />
tier, du nom <strong>de</strong> Fessât, inon<strong>de</strong>r trois dépar-<br />
tements avec <strong>de</strong> ia sciure <strong>de</strong> bois moulue<br />
pour ia mélanger avec le pain <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
cent boulangers ? Cela né se passait pas<br />
loin <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> la police, dans le fond <strong>de</strong><br />
l'Algérie; c'était en pleine Normandie, à 50<br />
kilomètres <strong>de</strong> Paris."<br />
Comment s'y prenait cet homme pour faire<br />
ses expéditions? 11 a expédié plus <strong>de</strong> vingt<br />
mille balles <strong>de</strong> 100 kilos <strong>de</strong> sa" mouture em-<br />
poisonneuse. Sous quel titre ? Ii était im<br />
possible que dans les gares on ne s'aperçu<br />
pas au fait. Un minotier en bois !<br />
On lui envoyait <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> sacs <strong>de</strong><br />
sciure et vous voulez oue cela ne se sut<br />
pas?<br />
C'est comme les fameuses usines améri-<br />
caines <strong>de</strong> Marseille et du Havre faisant <strong>de</strong><br />
ia graisse avec <strong>de</strong> l'huiie <strong>de</strong> coton et du suif.<br />
11 entrait <strong>de</strong> l'huile et il sortait <strong>de</strong> la soi-<br />
disant graisse. Il a fallu clameur sur cla-<br />
meur pour arracher le gouvernement à son<br />
sommeil.<br />
Certes, je crois M. Méline très dévoué à<br />
l'agriculture, seulement ii est toujours dans<br />
la crainte <strong>de</strong> déplaire à quelque député te-<br />
nant en main une dizaine <strong>de</strong> voix.<br />
Où est-il ie gouvernement?<br />
Croyez-vous donc que ce ne soit pas un<br />
scandale <strong>de</strong> voir traîner <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> qua-<br />
tre ans cette affaire <strong>de</strong>s phosphates d'Algé-<br />
rie- , ressource immense pour notre, sol<br />
épuisé ? Voilà tirés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans que le père<br />
<strong>de</strong> l'agriculture "est au pouvoir; l'affaire dort<br />
toujours dans les cartons du conseii d'Etat.<br />
Que dis-je? M. Cambon, gouverneur <strong>de</strong> l'Al-<br />
gérie, qui, <strong>de</strong>vant -le Sénat, avait tout dé-<br />
voile et <strong>de</strong>mandait qu'on lui donnât les<br />
moyens d'arrêter ces prévarications insen-<br />
sées, a été déplacé. Ce n'est pas son succes-<br />
seur qui fera la iumière.<br />
Mais eile est faite, toute faite ia lumière.<br />
Seulement, il y a trois députés et une<br />
douzaine <strong>de</strong> conseillers généraux qui sont<br />
dans l'affaire et l'on laisse pâtir 22 millions<br />
d'agriculteurs français.<br />
Pauvre père Méline! il est nlein <strong>de</strong> bon-<br />
nes intentions, mais on a l'air <strong>de</strong> les peu<br />
goûter, ces bonnes intentions.<br />
Vous avez tous lu ces belles déclarations<br />
«ie M. Méiine à la Chambre sur ia valeur <strong>de</strong>s<br />
Syndicats agricoles, et les services qu'ils<br />
rendaient à la France. Vous avez vu aussi<br />
ce même M. Méiine accepter une récompense<br />
comme prési<strong>de</strong>nt du Syndicat <strong>de</strong> Remire-<br />
mont, <strong>de</strong>"pair avec trente autres syndicats<br />
libres et dévoués au bien public et vous vous<br />
êtes dit : « Enfin, ce mouvement va être<br />
suivi, on nous donnera autre chose que dos<br />
pars-les et quelques gratifications. Quand<br />
bonis XVI eut, en une réception <strong>de</strong> cour,<br />
mis un bouquet <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre<br />
à sa boutonnière, tout ce qui l'approchait se<br />
mit à cultiver cette plante. »<br />
On n'imitera pas cet exemple. Avez-vous<br />
ouï-dire qu'un préfet ait cherché à ai<strong>de</strong>r dans<br />
son œuvre un syndicat indépendant ?<br />
Toute la bureaucratie s'est au contraire<br />
ébouriffée comme un chat à l'aspect d'un en-<br />
nemi. Comment 1 accepter la collaboration<br />
<strong>de</strong> personnes libres qui ne sollicitent ni mé-<br />
rite agricole, ni gratifications ? Serrons les<br />
rangs*" messieurs les fonctionnaires, et ne<br />
songeons qu'à nous ou à ceux qui peuvent<br />
nous être utiles en politique.<br />
Et les syndicats agricoles (qui marcheront<br />
quand même) sont restés marqués à l'encre<br />
rouge dans tous les bureaux.<br />
En revanche l'on augmente toujours le<br />
nombre formidable <strong>de</strong> fonctionnaires qui a<br />
pour <strong>de</strong>voir d'entasser paperasse sur pape-<br />
rasse dans les carbons <strong>de</strong>s préfectures " et<br />
<strong>de</strong>s ministères.<br />
Vous êtes-vous jamais <strong>de</strong>mandé, chers<br />
lecteurs, ce qu'avaient inventé <strong>de</strong> réellement<br />
utile à vos cultures cette nuée <strong>de</strong> profes-<br />
seurs ou inspecteurs créés <strong>de</strong>puis âix ou<br />
douze ans sois le couvert <strong>de</strong> ce mot agricul-<br />
ture ou viticulture?<br />
Certes, Dieu me préserve <strong>de</strong> les englober<br />
tous dans un motif d'inutilité ou <strong>de</strong> suner-<br />
fétation.<br />
11 en est <strong>de</strong> très vaillants et oui font ce<br />
qu'ils neuvent, pris entre les terribles te-<br />
nailles <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s pouvoirs occultes.<br />
Mais enfin, eux, qui représentent la science<br />
officielle, que vous ont-ils donné? Voyez<br />
donc ; les bouillies <strong>de</strong> toute sorte ont été<br />
inventées par <strong>de</strong>s particuliers. Une seule<br />
vient d'un professeur, la bouillie Audoynaud,<br />
et elle est tellemenr compliquée, elle brûle<br />
si souvent, qu'elle n'a pu entrer dans la pra-<br />
tique courante.<br />
Qui donc nous a dotés <strong>de</strong> tous ces hybri-<br />
<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tous ces plants qui ont sauvé la<br />
France d'un vrai" désastre? Mon Dieu<br />
leurs noms sont connus : Cou<strong>de</strong>rc, La-<br />
liman, Ganzin, Seibel, <strong>de</strong> Grasset, etc. II y<br />
a un professeur, M. Millar<strong>de</strong>t et le pauvre<br />
homme, certes, n'a pas été encouragé. Or,<br />
ii n'appartenait pas à l'agriculture.<br />
C'était un profèssseur "<strong>de</strong> Faculté, qu'on a<br />
accusé d'avoir voulu sortir <strong>de</strong> «son bachot».<br />
Ah ! j'en oubliais un. M. Franc, professeur<br />
à Bourges. Un fort brave homme, au fond,<br />
mais .que son ministère a ridiculement tué<br />
en le créant chevalier <strong>de</strong> la Légion d'hon<br />
neur, sauveur <strong>de</strong>là viticulture, 'pour avoir<br />
trouvé dans ses semis, venus on né saitd'où,<br />
un producteur direct... classé au <strong>de</strong>rnier<br />
rang <strong>de</strong> ceux qui sont dans le commerce.<br />
Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu'il serait advenu au<br />
malheureux professeur <strong>de</strong> l'Eure s'il avait<br />
dit à ses supérieurs : « U y a ici un mino<br />
tier qui, <strong>de</strong>puis un an, ne moud que <strong>de</strong> la<br />
farine <strong>de</strong> bois. » On lui aurait répondu<br />
« S'il fait cela, c'est qu'il est protégé ; faites<br />
vous votre métier, envoyez dès paperasses<br />
Si j'étais le Gouvernement,<br />
Ça ne se verrait pas souvent.<br />
Mais vous l'êtes, en ce moment, chers<br />
lecteurs.<br />
Tous les candidats vous déclarent qu'ils<br />
sont à vos ordres. La Cnambre n'est pas en<br />
nombre parce qu'ils sont restés parmi vous.<br />
Vous êtes en droit <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r mille<br />
choses.<br />
Si vous voulez, nous continuerons le ca-<br />
hier <strong>de</strong>s doléances et ies maux que peut fa-<br />
cilement guérir un député.<br />
LABORA.<br />
REVUE HEBDOMADAIRE<br />
Paris, 22 janvier.<br />
Un <strong>de</strong>s traits principaux qui caractérisent<br />
la précé<strong>de</strong>nte année 1897 au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />
fluctuations <strong>de</strong> la richesse mobilière, con-<br />
siste assurément dans la hausse <strong>de</strong>s titres<br />
industriels, au premier rang <strong>de</strong>squels nous<br />
plaçons les actions <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compagnies<br />
"<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. En ce qui concerne" cel-<br />
les-ci, nous nous sommes" expliqués dans<br />
un récent bulletin, en ayant soin <strong>de</strong> présen-<br />
ter le réseau <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication<br />
rapi<strong>de</strong>s comme le lien et le nœud <strong>de</strong> nos<br />
vitalités d'ordre économique.<br />
Rappelons seulement, ou'entre fin décem-<br />
bre "1896 et fin décembre 1897, l'Ouest a<br />
monté <strong>de</strong> 72 francs, l'Est <strong>de</strong> 93, le Midi <strong>de</strong><br />
128, l'Orléans <strong>de</strong> 175. le Lyon <strong>de</strong> 185, le Nord<br />
<strong>de</strong> 201.<br />
Aujourd'hui, nous examinerons très briè-<br />
vement les autres valeurs industrielles. Et<br />
d'abord, Omnibus, Tramways, Petites Voitu-<br />
res ont suivi une marche ascentionneiie ana-<br />
logue à celle <strong>de</strong>s Chemins <strong>de</strong> fer, comme<br />
aussi certaines sociétés <strong>de</strong> transport par<br />
l'électricité. Pour les actions <strong>de</strong>s" Petites<br />
Voitures, c'est une hausse <strong>de</strong> 102 francs,<br />
nour les actions <strong>de</strong>s Omnibus <strong>de</strong> 394 francs.<br />
La Compagnie Edison a progressé du cours<br />
<strong>de</strong> 6G0 au cours <strong>de</strong> 780, la Compagnie Thom-<br />
son-Houston du cours <strong>de</strong> 1,175 au cours <strong>de</strong><br />
1,370.<br />
Même remarque à l'égard <strong>de</strong> la métallur-<br />
gie : Les titres Fives-Lilîe se sont élevés <strong>de</strong><br />
55 francs, les ateiiers et chantiers <strong>de</strong> la<br />
Loire <strong>de</strong> 76, les établissements Cail <strong>de</strong> 91,<br />
ceux <strong>de</strong> Commentry <strong>de</strong> 100, les forges et<br />
chantiers <strong>de</strong> la Méditerranée <strong>de</strong> 122, le<br />
Creuzot, les Aciéries <strong>de</strong> France et celles du<br />
Nord^et Est <strong>de</strong> 200, Saint-Etienne <strong>de</strong> 350,<br />
Firminy <strong>de</strong> 400.<br />
Nous en pouvons dire autant <strong>de</strong>s mines,<br />
notamment <strong>de</strong>s charbonnages. Les houillè-<br />
res du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, qui s'é<br />
taient signalées en 1896 par une ascension<br />
considérable, l'ont vue s'accentuer plus en<br />
core au cours <strong>de</strong> l'exercice 1897. Les ac-<br />
tions <strong>de</strong> Bruag ont monté <strong>de</strong> 250 francs, cel-<br />
les <strong>de</strong> Béthune <strong>de</strong> 400, celles d'Anzin <strong>de</strong> 090<br />
celles <strong>de</strong> Courrières <strong>de</strong> 1,000, celles d'Ar.i<br />
che <strong>de</strong> 2,250, celle <strong>de</strong> Vicoigne <strong>de</strong> 3,000, cel-<br />
les <strong>de</strong> Marier, <strong>de</strong> 5,500.<br />
Co mouvement général s'explique. Les<br />
fonds à placer abon<strong>de</strong>nt en France, et ils no<br />
trouvent plus dans les emplois à revenu<br />
fixe, obligations ou rentes, qu'un revenu<br />
sans cesse diminué, insuffisant en face <strong>de</strong>s<br />
dépenses croissantes <strong>de</strong> la vie. En consé-<br />
auence, ils s'adressent davantage aux entre-<br />
prises d'un revenu variable, plus incertain,<br />
il est vrai, mais qui oll'ro <strong>de</strong>s espérances<br />
d'augmentation par ce motif que, dans <strong>de</strong><br />
semblables affaires, à l'action dé l'argent se<br />
joint l'action du travail, d'où les bénéfices<br />
rémunérateurs et la multiplication même du<br />
capital.<br />
Cet élan donné à l'industrie s'accentuera.<br />
Il est nécessaire qu'il s'accentue par <strong>de</strong>s<br />
créations nouvelles". Dès que nous voyons<br />
naître une société <strong>de</strong> ce genre, métallurgie,<br />
charbonnages, mines métallurgiques, nous<br />
l'étuiions avec soin. Si nous arrivons à la<br />
bien connaître, si les informations recueil-<br />
lies nous conduisent à un jugement favora-<br />
ble, si nous croyons pouvoir affirmer ia réus-<br />
site autant que le permet l'incertitu<strong>de</strong> rela-<br />
tive <strong>de</strong>s faits humains, alors nettement et<br />
obstinément, nous la recommandons à nos<br />
lecteurs, dans leur intérêt, convaincus que<br />
nous répondons <strong>de</strong> la sorte à la confiance<br />
dont ils veulent bien nous honorer.<br />
Tel est le cas <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s mines d'or<br />
du Luicho.<br />
Depuis la <strong>de</strong>rnière assemblée générale le<br />
nouveau conseil d'administration nommé<br />
par elle s'est mis en relations constantes<br />
avec la Mine et a donné aux travaux la plus<br />
décisive impulsion. 11 a tenu à adjoindre à<br />
l'ancien personnel un ingénieur <strong>de</strong>s plus ex-<br />
périmentés qui s'est embarqué au mois < <strong>de</strong><br />
novembre <strong>de</strong>rnier et qui apporte dès main-<br />
tenant son concours aux <strong>de</strong>rnières installa-<br />
tions.<br />
Sur la collection <strong>de</strong>s photographies, ré-<br />
cemment reçues <strong>de</strong> la Mine et qui datent<br />
déjà <strong>de</strong> trois mois environ, on peut se ren<br />
dre|compte <strong>de</strong>.tout l'ensemble <strong>de</strong> l'exploita-<br />
tion : bâtiments, ateliers <strong>de</strong> mécanique,<br />
laboratoire et maison d'habitation ; oa y voit<br />
les batteries <strong>de</strong> pilons en montage, la pose<br />
du grand conduit amenant les eaux, le trans-<br />
port <strong>de</strong>s cables porteurs à dos d'hommes,<br />
les escoua<strong>de</strong>s d'ouvriers, les convois <strong>de</strong><br />
mules, etc. Matériel et personnel affluent.<br />
C'est la situation au mois d'octobre <strong>de</strong>rnier<br />
prise sur le vif.<br />
A l'heure actuelle, une première batterie<br />
<strong>de</strong> brocards fonctionne et les autres batte<br />
ries sont en cours <strong>de</strong> montagne : on est donc<br />
arrivé à la pério<strong>de</strong> du broyage c'est-à-dire<br />
<strong>de</strong> l'Exploitation normale <strong>de</strong>s richesses qu'on<br />
a eu soin <strong>de</strong> mettre en réserve dès l'ouver-<br />
ture <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> Mine, soit 4.000 tonnes<br />
en fin d'année 1897, 4.000 tonnes d'un mi<br />
nerai exceptionnel dont la teneur moyenne<br />
ne <strong>de</strong>scend pas au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 40 à 50 grain<br />
mes à la tonne.<br />
L'envoi du premier lingot d'or, spécimen<br />
<strong>de</strong>s premier essais du traitement appliqué<br />
est annoncé dès maintenant. Toutes îes'dif<br />
Acuités <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> construction à une<br />
altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4,000 mètres dans ia<br />
Cordillière, ont été vaincues.<br />
La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication a commencé<br />
L'entreprise est conduite avec le seul souci<br />
<strong>de</strong> son succès industriel: la Société <strong>de</strong>meure<br />
étrangère à toute spéculation.<br />
Suivant nous, les actions constituent un<br />
excellent appoint dans la composition d'un<br />
portefeuille. ïl est à noter que les souscrip-<br />
teurs du début ne se sont laissé ni émouvoir<br />
ni décourager par la longue attente subie<br />
par les hésitations regrettables constatées<br />
par les attaques sj^stématiques dont leur<br />
bon sens a fait justice; ils ont soigneuse<br />
ment conservé leurs titres, et ils sont à la<br />
veille <strong>de</strong> recueillir les fruits <strong>de</strong> leur clair-<br />
voyance et <strong>de</strong> leur fermeté.<br />
L'heure est encore favorable pour <strong>de</strong>s<br />
achats avant que i'annonce officielle d'une<br />
répartition entraine une hausse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
cours. Les pères <strong>de</strong> famille, dont le désir<br />
légitime est <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s bénéfices an-<br />
nuels, avec toute chance <strong>de</strong> ne point com-<br />
promettre leur avoir, feront donc sagement<br />
d'adjoindre à leur portefeuille <strong>de</strong>s" litres<br />
d'une Société française <strong>de</strong> mines d'or comme<br />
celle du Luicho. Nous leur donnons ce<br />
conseii en toute conscience, sans craindre<br />
d'affirmer notre confiance absolue dans cette<br />
affaire et en rappelant à nos lecteurs qu'ils<br />
doivent s'adresser a nous pour obtenir les<br />
renseignements utiles sur cette affaire, <strong>de</strong>s-<br />
tinée à un succès exceptionnel.<br />
DE LAVIGERIE,<br />
Administrateur délégué <strong>de</strong> la Société<br />
française, 22, place Vendôme, Paris.<br />
porcs<br />
ndons 0 fr. *» ; pinta<strong>de</strong>s 6 00 ; chapons, » fr.<br />
(Eul's. 0 75 la dou/.aine.<br />
Fruits. — Pommes, l'hectolitre, »» fr.; châtai-<br />
gnes, >. fr. »».<br />
Oies grasses, le kilo, 1 fr. 40; foies d oie, 4 aO ;<br />
ras, <strong>de</strong> 0 fr. 70 à 0 fr. 90.<br />
LOT<br />
Saint-Matré.<br />
Malgré un froid assez vif. notre foire avait<br />
attiré heaucouD <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Notre foirail a été<br />
trop petit Doui' contenir les bœufs amenés, les<br />
routes <strong>de</strong> Cahors et <strong>de</strong> Montcuq en étaient cou-<br />
vertes. , .<br />
Mais les transactions ont ete lentes surtout<br />
sur ies gros boeufs.<br />
Il y avait moins <strong>de</strong> cochons que les autres<br />
années et <strong>de</strong> moins beaux sujets.. Les cours ont<br />
varié entre 86 et 40 fr. les 50 kil.<br />
Un tiers est resté invendu<br />
LOT-ET-GARONNE Beauville.<br />
Malgré l'épais brouillard qui est resté toute<br />
la journée, notre foire a été fort belle ; les di-<br />
ers foi rails étaient très bien approvisionnés et<br />
l s'y est traité un assez bon nombre d'affaires :<br />
à celui du bétail, même cours gue précé<strong>de</strong>m-<br />
ment ; veaux <strong>de</strong> boucherie, <strong>de</strong> 6u à 75 cent, le<br />
kil. ooids vif, à celui <strong>de</strong>s moutons et brebis,<br />
légère hausse, à celui <strong>de</strong>s porcelets, hausse, et<br />
<strong>de</strong>s norcs gras, baisse <strong>de</strong> 7 à 8 fr. par 50 kil.<br />
Lés voiailies et gibier maintiennent le même<br />
cours, les œufs <strong>de</strong> poule, en baisse, se payaient<br />
80 c. la douzaine.<br />
Les blés, fèves, maïs et avoines, n ont pas subi<br />
<strong>de</strong> changement <strong>de</strong> cours.<br />
Les vins rouges valent <strong>de</strong> 45 à 90 fr. la barri-<br />
que <strong>de</strong> 220 litres, suivant qualité.<br />
Au marché <strong>de</strong>s vignes américaines, <strong>de</strong>s plants<br />
greffés se sont vendus <strong>de</strong> 11 fr. à 26 fr. lé cent;<br />
<strong>de</strong>s herbemonts. 4 fr.; <strong>de</strong>s silonis, 4 fr.; <strong>de</strong>s ri-<br />
parias, 1 fr. 75 le cent.<br />
Nérac.<br />
Le marché <strong>de</strong> samedi a été calme, peu <strong>de</strong><br />
mon<strong>de</strong>, et nos places manquaient d'approvision-<br />
nements en grains et volailles ; affaires com-<br />
merciales traitées presque nulles ; les marchands<br />
forains se plaignent amèrement, leurs recettes<br />
disent-ils, ne peuvent à peine couvrir leurs mo<br />
<strong>de</strong>stes dépenses et frais <strong>de</strong> déplacement.<br />
65 hectolitres <strong>de</strong> blé Dortés sur Dlace, se sont<br />
vendus : Ire qualité, 2i fr. 40; 2e." 23 fr. 99; 3e,<br />
23 fr. 49. Hausse <strong>de</strong> 0.26 cent., sur le cours pré<br />
cè<strong>de</strong>nt, pain ordinaire 0.34 cent, le kilog.<br />
Maïs, 13 fr., avoine, 10 fr. 75, fèves, 13 fr.<br />
pommes <strong>de</strong> terre, 4 fr.<br />
GERS<br />
Miélan.<br />
La vente du bétail à cornes s'efînetue bien en<br />
ce qui concerne le bétail <strong>de</strong> croît. Du reste, ies<br />
gros attelages sont toujours très clairsemés sur<br />
place. Le nombre <strong>de</strong>s petits porcs <strong>de</strong> lait dimi<br />
hue graduellement. Après une surproduction <strong>de</strong><br />
ia Dénurie actuelle. Lés prix <strong>de</strong> ces animaux ne<br />
haussent pas toutefois et oscillent entre 18<br />
25 fr. piècé: amenés. 500: vendus, 450.<br />
Dindons, 10 fr. 50 ; poules, a fr.; poulets,<br />
3 l'r. 50. le tout la paire".<br />
Œufs. 75 c. la douzaine.<br />
1 fr. 50 l'hectolitre <strong>de</strong> 81 kilos ; maïs<br />
avoine, 10 50 à 11 fr. ; seigle.16 fr.<br />
fèves. 14 fr.; orge. 10 fr. 50, le tout aussi l'hec-<br />
tolitre ; son, 8 fr. le quintal ; repasses, 9 fr.<br />
Eauze.<br />
cours pratiqués % cotre marché<br />
L'avoine se vend 3 et 10 fr. les 50 kilos ; maïs,<br />
13 fr. le sac ; pommes <strong>de</strong> terre, 5 à 5 fr. 50.<br />
A la place dé la volaille : dindons, 11 fr.; din-<br />
<strong>de</strong>s, 7 et 9 fr.; poules, 3 et 3 fr. 50 ; poulets,<br />
fr. 75, le tout la paire. Les œufs sont à 80 c. la<br />
douzaine.<br />
Sur la Place du Lion-d'Or, les cours sont aussi<br />
fermes oùe par lo passé. Eau-<strong>de</strong>-vio, 750 à 800 f.<br />
la pièco'd'origine ; vins blancs, 8 à 8 fr. 50 le<br />
<strong>de</strong>gré les 258 îities pris sur la propriélé.<br />
Bié.<br />
12 50 à 13 fr.<br />
Voici<br />
d'hier :<br />
Halle<br />
les<br />
Bi:, 23 50 à <strong>24</strong> l'hect.<br />
10 et 10 50; fèves, 16<br />
grains<br />
maïs, 11 50 et 12; avoine<br />
miilet, 10 et 11.<br />
Place <strong>de</strong> la volaille. — Din<strong>de</strong>s et dindons,<br />
à 12 la naire; coules, <strong>de</strong> 2 50 à 3 50; Poulets, <strong>de</strong><br />
2 à 2 50".<br />
Œufs. 0 751a douzaine.<br />
Gibier. — Lièvres, 5 et 6 pièce; perdreaux, 2<br />
bécasses. 2 50; lapins, <strong>de</strong> 1 50 à2.<br />
Canards gras, 0" 70 ie <strong>de</strong>mi-kilo; foie, <strong>de</strong> 4 à<br />
4 50 le kilo.<br />
Les affaires en vins et armagnac sont toujours<br />
très calmes.<br />
Gimont.<br />
Voici les cours du marché<br />
40 le <strong>de</strong>mi kilo<br />
ETAT CIVIL. DE TOULOUSE<br />
TARN-ET-G ABONNE Montauban.<br />
Voici les cours du marché du 22 janvier :<br />
Bourse: Blé fin supérieur, les S0 kiiogs.,<br />
•ifr. 18; tendre moyen, 23 fr. 80; -inférieur<br />
mitadin. »» fr. »».<br />
Haiie : Blé Ire aualité. l'hectolitre, <strong>24</strong> fr. 00;<br />
2e, 23 fr. £6 ; 3e. 23 fr. 15 ; prix moyen, 23 60 ;<br />
hectolitre <strong>de</strong> méteil, »» »» ; <strong>de</strong> seigle, »» »». <strong>de</strong><br />
fèves, 14 50, <strong>de</strong> maïs, 13 00, d'avoine, 10 50, <strong>de</strong><br />
haricots, »» »», d'orge. 13 00, <strong>de</strong> pois, »» »».<br />
HAUTE-GARONNE<br />
Saint-Gau<strong>de</strong>ns.<br />
Marché du 20 janvier :<br />
Froment Ire qualité <strong>24</strong> fr.»» 2e 23 50, 3e 23 »»,<br />
méteil 21 fr. »»," seigle 16 »», mais 12, avoine<br />
Ire quai. 12 fr. »», 2o 11 »». haricots 17 fr., pom-<br />
mes <strong>de</strong> terre 5 »». le tout l'hect.<br />
Fourrages. — Foin, Ire qualité 5, 2e 4 50 f.-..<br />
paiile Ire qualité, 5, 2e 4 50 fr., le tout les 100<br />
kilos.<br />
Nombre d'animaux conduits au marché. —<br />
Bœufs 308. vaches 482, veaux 342, moutons bre-<br />
bis 660, norcs 851.<br />
Prix moyens: bœuf 0 58 le kil., veau 0 74,<br />
mouton 0 54.<br />
Volailles.— Poulets 3 00 la naire, poules 4 50.<br />
Pouies, 4 à 5 fr. 50; poulets, 2 75 à 4 50 ; cha<br />
pons, 7 à 8 fr., dindons, 14 à 22 fr ; din<strong>de</strong>s, 10<br />
â 14 fr.; cenards, 3 fr. 50 à 5 fr.; pinta<strong>de</strong>s, 5<br />
6 fr.; pigeons, 1 à t fr. 40.<br />
Œufs, 0 fr. 80 la douzaine.<br />
Oies grasses, 0 fr. 80 à 0 fr<br />
foies gras, 3 fr. 50 le kiio.<br />
Gibier. — Lièvres, 5 à 7 fr.; lapins, 1 75 à 2<br />
Perdreaux, 2 à 2 25 : grives, 50 à 60 c.<br />
Boucherie. — 106 bœufs, 65 c. ; 262 vaches, 50<br />
cent.: 95 veaux, 80 c: 105 cochons gras, 80 à 85,<br />
en hausse ; 125 porcelets. 15 à 28 fr. pièce<br />
Attelages. — Bœufs, 700 à 900 fr. ; vaches, 500<br />
à 650 ; génisses, 350 à 450.<br />
Halle aux grains. — Bïa<strong>de</strong>tte, 23 fr. 50 ; mita-<br />
din. 23 ; blêgros, 22 : orge, 12 ; fèves, 14 ; hari-<br />
cots, 20 ; maïs, 13 50 ; vesces, 10.<br />
Pommes do terre. 6 fr.<br />
Seigle, 14 fr. ; graine <strong>de</strong> sainfoin, 1 fr. 40 le<br />
kilo.<br />
Simorre.<br />
Cours du marché :<br />
Bié, 23 fr. 50 à <strong>24</strong> fr. les 80 kilos ; maïs, 13 à<br />
14 fr.; avoine, 11 à 12 fr.<br />
Pommes <strong>de</strong> terre, 6 fr. le sac.<br />
Volailles. — Pouies. 3 à i fr.; poulets, 2 à 3fr.;<br />
oies grasses, O fr. 75 le <strong>de</strong>mi-kilo.<br />
Œufs, 0 fr. 75 la douzaine.<br />
Cochons. — Marché peu approvisionné ; mêmes<br />
cours.<br />
Riscle.<br />
Voici les cours nratiques :<br />
Bié. 23 fr. »» à '<strong>24</strong> l'hect.; maïs, 11 »» à 12 ;<br />
avoine, 11 à »»; son. » o»; pommes <strong>de</strong> terre, » »»;<br />
haricots plats, 16: ronds, 15; graine <strong>de</strong> trèfle, »»<br />
le kilo; châtaignes, ».<br />
Pouies, 3 »» à 4 ; poulet;, 2 50 à » »»; din<strong>de</strong>s,<br />
<strong>de</strong>7à8fr.<br />
La douzaine d'œufs. 0 75.<br />
Vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> boucherie : Bœuf. 1 301e kilo; veau,<br />
1; mouton, 1 40; agneau, I 40; porcs gras, » »».<br />
Taxe du pain : bianc, Ire qu'alité, 0 45 le kilo;<br />
nain bis. 0 32.<br />
Vins blancs, à 10 50 le ds<br />
115 la barrique <strong>de</strong> 300 litres<br />
Décès du 19 janvier. — Bernard Nogès, 64<br />
ans, boulevard Lascrosses, 16 ; Troy, veuvo Bac-<br />
quié, 70 ans, rue Béteiile, 10 ; Arbanère, épouse<br />
ontan. 35 ans, rue du PrintemDS, 8 ; Louise Ri-<br />
ière, 58 ans, rue Pasteur. 3 ; Bergues, veuve<br />
Ravnaud, 75 ans, route <strong>de</strong> Castres, 34 ; Ramond,<br />
euve Monredon, 76 ans, rue Pharaon ; Izard,<br />
veuve Dedieu, 69 ans. rue Cujolte, H ; Basset,<br />
épouse Berdoulat, 82 ans, rue Puymaurin, 6 ;<br />
Jean Meslier, 65 ans, rue Saint-Bernard, 20 ;<br />
François Roaues, 65 ans, rue Tolosane, 2; Joseph<br />
Laboî'<strong>de</strong>, 36 ans. Quartier <strong>de</strong> Casseiardit ; Mes-<br />
poulet, éDouse Truelle. 62 ans, allée Sainte-Agne;<br />
<strong>de</strong> PaDUs. veuve <strong>de</strong> Gaulijac, 73 ans, rue <strong>de</strong>s<br />
Coffres, 19 ; Jean Pédoussaut, 89 ans, rue Neuve<br />
Saint-Aubin, 3 ; Jean Boivert, 19 ans, rue Saint-<br />
Nicolas, 29 ; Sennou, épouse Gayraud, 38 ans,<br />
rue du Chairedon, 6 ; Régner, épouse Cros, 66<br />
ans, rue Raymond IV, 54; Louis Aragon, 34 ans,<br />
rue Peyroiières, 15,<br />
Hospices, 2.<br />
Naissances, 6.<br />
Décès du 20 janvier. — Jean Vidal, 62 ans,<br />
olace Arnaud-Bernard, 22; Baron, épouse Es-<br />
"piau, 42 ans, rue <strong>de</strong> Metz, 13 ; André Caussat_<br />
55 ans, route <strong>de</strong> Cugnaux: Laure Samary, 15<br />
mois, avenue <strong>de</strong>s Minimes 137'. Durand, veuve<br />
Olivier, 66 ans, rue Gazan, 4; Julie Labourgo-<br />
gne. 57 ans, rue <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, 27.<br />
Aliénés, 1.<br />
Naissances, 12.<br />
Décès du 21 janvier. — Jacoues Tisseyre, 36<br />
ans, rue Jacques-Lafltte. 8 ; Dastros veuve Ca-<br />
zaux, 72 ans, rue Peyroiières, 21; Barthère, veu-<br />
ve Lagar<strong>de</strong>, 66 ans, route <strong>de</strong> Bayonne ; Jean<br />
Marseilhac. 81 ans. rue <strong>de</strong> la Balance <strong>24</strong> ; Bergès<br />
veuvo Duringer, 77 ans, rue Saint-Jérôme, 9 ;<br />
Jacques Cruzel, 70 ans, rue <strong>de</strong>s Recollets. 55 ;<br />
Ragut, veuve Sénac. 61 ans, à Croix-Daura<strong>de</strong> ;<br />
Louis Lafeuilla<strong>de</strong>, 77 ans, rue Sainte-Catherine,.<br />
11 ; Prosoer Gardés. 79 ans, olace Dupuy. .22 ;<br />
Gasc veuve Blanc, 77 ans. rue Alexandre-Four-<br />
tanier, 28; Jean Estorv, 76 ans, rue du Canon-<br />
d'Arcole, 11 ; Guillaume Bauré, 74 ans, rue<br />
Sainte-Cécile.<br />
Hospices, 1 ; hôpital militaire, 1.<br />
Naissances. — 6."<br />
Décès du 22 janvier. — Jean Saint-Martin,<br />
80 ans. rue Pierre-Brunière. 1 ; Antoine Del-<br />
mas, 67 ans, Abattoir ; Aillières, veuve Pujol.<br />
43 ans. Côte-Pavée, 25 ; Rougé, veuve, 71 ans,<br />
château au Mirail ; JoseDh Fauré, 29 ans. rue<br />
Saint-Jérôme, <strong>24</strong> ; François Auriol, 63 ans, rue<br />
du Bouilion, 9 ; Martin. eDouse Débord. 34 ansj<br />
rue Croix-<strong>de</strong>-Pierre, 105; Jean Ramondès, 7S ans.<br />
quartier du Raisin ; JoseDh Pérès, 88 ans, rue<br />
Marengo, 19 ; Saivy Gom'bi, 88 ans, Côte-Pavée ;<br />
Verdier. épouse Vétirac, 40 ans, Montaudran ;<br />
Deimoty, veuve Deimas, 44 ans, Montaudran ;<br />
Sansas, veuve Cavalliès, 86 ans. rue <strong>de</strong>s Fontai-<br />
nes, 49 ; Dorothée Fourca<strong>de</strong>, 68 ans, avenue <strong>de</strong><br />
Muret, 92.<br />
Hospices. I.<br />
Aliénés, 1.<br />
Naissances, 10.<br />
PUBLICATIONS DE MARIAGES DU 16 JANVIER<br />
François Addé, limon, à Grépiac (H. -G ),<br />
et Françoise Bousquet, s.-f., r.'Gambetta. 66.<br />
Jean Azéma, ag. <strong>de</strong> pol., r. Laganne, 25,<br />
et Marie Rességuier, mén., r. Tournefeuiile, 21.<br />
Jean Arnal. conf., pl. <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, 8,<br />
et Jeanne Miégemollê, r. du Conservatoire. L<br />
François Barreau, ferb., av. <strong>de</strong> Muret, 77.<br />
et Marie Rémy, cout., m. av., 88.<br />
Simon Buchens, t. <strong>de</strong> D., r. St-Jérôme, 1.<br />
et Marie. Jancet, Dan., r." <strong>de</strong> l'Aqueduc, 19.<br />
Exupère Bigot,"t.,*r. <strong>de</strong> Phalsbourg, 10,<br />
et Rosalie Daiorme. gant., m. mais.<br />
Philippe Bolac, charp, r. Colombette, 64 bis,<br />
et Eugénie Guitard, s", p., à Colomiers (H.-G.),<br />
Jacques Beiiles, coif., "a Yerfeil (H.-G.),<br />
et Marie Dasinières, dom., f. Bonnefoy, 88.<br />
Joseph Caraffa, com., r. Belfort, 12,<br />
et Marguerite Alozy, lis., m. maison.<br />
Jules Claverie, emp. <strong>de</strong> com., r. St-Michel, 62,<br />
et Elise Combes, lis., m. maison.<br />
Jean Dartigues, ferb-, r. <strong>de</strong>s Polinaires. 17,<br />
et Jeanne Prado, giL, r. St-Remésy, 12.<br />
Pierie Délieux, plat., r. <strong>de</strong> la Colombette, 62,<br />
et Louise Defoix, lis., r. T. <strong>de</strong> LuDDé. 25.<br />
Pierre Deumié. prof, d'agr., à On<strong>de</strong>s (H.-G.^,<br />
et Marie Deiorme,'s. p., r. <strong>de</strong> l'Echame, 12.<br />
Gabriel Duoont, lieut. au 126e, à <strong>Toulouse</strong>,<br />
et Lœtitia Mâgna, s. p., r. Tr.-<strong>de</strong>s-Chalets, 12.<br />
Jean Descuns; nég., à Longages (H.-G.),<br />
et Françoise Lacaille, s. p., rue du Taur, 19.<br />
Jean Delpech. bij., r. St-Jérôme, <strong>24</strong>,<br />
et Marie G'odfroy, s. p., à Angers (M.-et-L.).<br />
Georges Dessort, doct-méd., à Seix (Ariège).<br />
et Juliette Dordan, s. p , r. Aluace Lorraine. 23.<br />
Eiie Estivals, compt. , à Decazeville (Aveyr.),<br />
et Philippine Ricard, cuis., à Croix-Daura<strong>de</strong>. '<br />
Hiiaire' Fabre, jard., aux Minimes,<br />
et Marie Benoît, s. p., à Fourquevaux (H.-G.).<br />
Louis Ferbal. s.-6f., 17e section, à <strong>Toulouse</strong>,<br />
et Françoise Ginestet, s. p., av. CramDel, 8.<br />
Jean Guiraud, maçon, Côte-Pavée, " '<br />
et Rosalie Struxiano, s. p.. r. Raspail. 11.<br />
Louis Imbert. emp., r" Gravelotte. 50,<br />
et Anne Saint-Sernih, s. p., rue Ingres. 17.<br />
Emile Jaubert, emp. , ri du Pont-St-Pierre 7<br />
et Julie Deiibes, trie, pl. du Ravelin, 12. '<br />
Baptiste Lafforgue, plàt. à <strong>Toulouse</strong>,<br />
et Germaino Mirabail, cors., à Lafouiguette.<br />
Jean Maiiholas, tail., rue Saint-Jérôme, 43,<br />
et Jeonno Aragon, s. p., môme maison.<br />
Jean Montet, meunier à Laian<strong>de</strong>,<br />
et Germaine Gulivet, modiste aux Minimes.<br />
Guillaume Maurel, t. do p., à Croix-Daura<strong>de</strong>,<br />
et Marie Gontié, taillcuse, même Quartier.<br />
Joseph Naudy, cm»., r. <strong>de</strong> la Colombette, 7,<br />
et Jeanne Heuillot, lis., b. Lazarc-Carnot, 34.<br />
Joseph Planchon, lith., rue Thionville,<br />
et Joséphine Cadaiix, s. p., à Couffouleux.<br />
J. Poussountnc, c. <strong>de</strong>s" p., Charenton-le-Pont,<br />
et Mario Poussounonc, s. p., r. Bouquières.<br />
Jean Roussel, cliarp., r.'Mespoul, 3,<br />
et Mario Valax, couturière, moine maison.<br />
Jeau Réoule, cuit, à Eauze (Haute-Garonne),<br />
et Léontino Man<strong>de</strong>ment, mén., r. St-Michel, 23.<br />
Louis Redonnet, emp., rue Joutx-Aigues, 2,<br />
et Berthe Marrast, tailleuse, rue <strong>de</strong>s Changes, 20.<br />
Jean Sabaté, mon. en v., r. Thionville, 9,<br />
et Marie Dedieu, emp.. boul. Bonrepos, 9.<br />
Victor Teychoné. g'azier, r. <strong>de</strong>s Orfèvres,<br />
et Jeanne jiégué, reven<strong>de</strong>use, r. Bachelier, 1.<br />
Dominique Ferran, cord., r. Prince, 12,<br />
et Antoinette Ouliac, s. p. pl. <strong>de</strong> la Colonne.<br />
Jean Tissèdre, boul. à Montjoie (T.-et Gne),<br />
et Jeanne Kraner, s. p., faub. <strong>de</strong>s Minimes, 42.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Le « Réveil Français »<br />
Paris, rue Baillif, 1 bis.<br />
Sommaire du cinouante-septième numéro<br />
Baron, épouse Es- J du Réveil Français,' qui a paru jeudi 20 jan-<br />
vier :<br />
TEXTE. — Lettre du Roi. — Lettre <strong>de</strong> M.<br />
Roger Lambelin. — La Semaine, Henry <strong>de</strong> Mar-<br />
cey. — Vive l'armée ! A bas les juifs ! F. <strong>de</strong><br />
Parseval. — L'Etat mo<strong>de</strong>rne. L. C. — Méline le<br />
Modéré ; comte E. <strong>de</strong> Lur-Saluces. — Le Sénat,<br />
PaDirius. — Chambre <strong>de</strong>s députés. En Passant.<br />
— La Démocratie chrétienne" et l'égalité, G. <strong>de</strong><br />
Pascal. — CorresDondance <strong>de</strong> province. — Cau-<br />
serie militaire. Càssandre. — La Fête <strong>de</strong>s Rois.<br />
La loi scolaire. — Nouvelles <strong>de</strong>s diocèses. —<br />
L'Enseignement primaire dans les pays civilisés.<br />
— Comment on "arrête un train. — Varia. —<br />
Pensées du jour.<br />
ILLUSTRATIONS. — Gravures : La République,<br />
La Carmagnole, Le Ralliement.<br />
« *<br />
Le « Midi Agricole >»<br />
<strong>Toulouse</strong> — 6 francs par an<br />
Sommaire du numéro 41, dimanche 23 jan-<br />
vier <strong>1898</strong>, (<strong>de</strong>uxième année) :<br />
L'intermédiaire nous gêne, Amédée Curton. —<br />
Tribune libre. J. Bousquel. vice-prési<strong>de</strong>nt du<br />
Comice Agricole d'Aibi. *— Nos collaborateurs :<br />
rétablissement <strong>de</strong> la végétation forestière dans<br />
les régions dénudées, par Bousquet <strong>de</strong> la Grye.<br />
— Nouvelle manifestation séricicole. — Echos<br />
et nouvelles. — Le Midi agricole : distinctions<br />
honorifiques, pour la Viticulture, les vins <strong>de</strong><br />
Bor<strong>de</strong>aux, décoloration artificielle <strong>de</strong>s vins rou-<br />
ges, ia Société hippique <strong>de</strong> l'Auvergne et du<br />
Limousin, ia situation (Ariège, Aveyron, Basses-<br />
Pyrénées, Cantal. Gard, Gers, Giron<strong>de</strong>. Haute-<br />
Garonne, Haute Vienne, Lot, Lot-et-Garonne,<br />
Pyrénées-Orientales. Tarn, Tarn-et-Garonne). —<br />
L'Actualité : le cheval <strong>de</strong> guerre, lieutenant-<br />
colonel L. Patry. — Chronique médicale : la<br />
rage chez les animaux, comment on la reconnaît,<br />
D r Maurice Gauja. — Revue <strong>de</strong> la presse. —<br />
Derniers cours.<br />
igré; rouges, <strong>de</strong> 110 à<br />
, suivant"qualité.<br />
Lectoure.<br />
25 à 25 fr. 50 ; maïs,<br />
9 fr. 75 : han-<br />
Bié, Ire aualité, <strong>de</strong> 23 fr,<br />
12 fr.; fèves, 12 fr. 50 ; avoine,<br />
cots. 13, ie tout l'hectolitre.<br />
Taxe du pain. — Pain blanc, le kilo, 42 c;<br />
pain bis. 32 c.<br />
Prix <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>. — Bœuf, le kilo, 2 fr.; va-<br />
che, 1 fr.; vean, 1 fr. 20; mouton, 1 fr. 90 ;<br />
agneau. 2 fr.; porc, 1 fr. 20.<br />
Volailles. — Poules, 5 fr.; poulets, 3 fr. 50 ;<br />
canards. 4 à 4 fr. 50 ; dindons" 1 fr. le kiio :<br />
din<strong>de</strong>s, 10 à 11 fr. la paire.<br />
Gibier. — Lapins, 1 fr. 50 à 1 fr- 75 ; lièvres,<br />
6 à 7 fr.; perdreaux, 2 fn.; grives, 0 fr. 50 :<br />
tours et merles. 0 fr. 30.<br />
Œufs, 90 c. la douzaine.<br />
A la halle au blé. les cours<br />
à <strong>24</strong> fr. Affaires nulles.<br />
Condom.<br />
restent nominaux<br />
Bustes ÈLB Mgr le duc l'Orléans.<br />
— Nous sommes heureux d'infor-<br />
mer nos lecteurs que nous pouvons<br />
leur faire expédier franco en gare<br />
<strong>de</strong> leur domicile, <strong>de</strong> très beaux Ms-<br />
tes <strong>de</strong> Mgr le duc d'Orléans, nouvel-<br />
lement édités par une importante<br />
maison <strong>de</strong> Paris, aux conditions ci-<br />
après, port compris :<br />
En terre cuite.... 28 fr. 25<br />
Imitation ivoire. . . 21 fr. 25<br />
Enplâtre ..... 13 fr. 25<br />
Nous pouvons leur piocurer éga-<br />
lement <strong>de</strong>s socles en noyer avec<br />
filets dorés au prix <strong>de</strong> 3 fr. 50<br />
l'un.<br />
Adresser les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s accompa-<br />
gnées du montant en mandat-poste,<br />
à l'Administration <strong>de</strong> L'EXPRESS<br />
DU MIDI, 25, Rue Roquelaine,<br />
<strong>Toulouse</strong>.<br />
Ph iB 150, r. <strong>de</strong> Rivoli, PARIS et toutes Ph*ï<br />
Depuis plus <strong>de</strong> 50 ans, les Mé<strong>de</strong>cins!<br />
recomman<strong>de</strong>nt le Sirop <strong>de</strong> Briant da:<br />
les maladies <strong>de</strong> poitrine : TO&IX.f!<br />
^§Hy^ES>BroncriUes,Grlppec,ftc.|<br />
C'est le plus actif, le plus agréable et )e|<br />
oieillcurmarché<strong>de</strong>s _<br />
médicaments<br />
pectoraux.<br />
Prix : Ici<br />
Flf2 f 2o.f<br />
Exiger la<br />
usi.lnatare.<br />
M. DARNAJOU<br />
sera à <strong>Toulouse</strong>, mardi 25<br />
courant, avec un très beau con<br />
voi <strong>de</strong> vaches laitières <strong>de</strong> plu-<br />
sieurs races, toujours à la<br />
Beile-Mouclie, chez M. Vignes,<br />
aux Minimes.<br />
VEGETALINE SUZt<br />
Se recomman<strong>de</strong> par ses qua-<br />
lités essentiellement alimen-<br />
taires et la modicité <strong>de</strong> ses<br />
prix aux personnes désireu-<br />
ses <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la bonne cui-<br />
sine. 0 fr. 75 le kil. Echantil-<br />
lon gratuit pour essai. Au-<br />
guste Roux, représ., 40, Rem-<br />
part-Saint-Etienne, <strong>Toulouse</strong>.<br />
Ci^îlRF P° ur cause <strong>de</strong><br />
Mliflalù départ ancien-<br />
ne maison Avignon, objets <strong>de</strong><br />
piété, librairie, 3, rue Saint-<br />
Etienne, <strong>Toulouse</strong>.<br />
SWSÏRSE prc-spéS 6 à<br />
vendre; article <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />
consommation pouvant don-<br />
ner net 8,000 fr". <strong>de</strong> bénéfices<br />
par an. Ecrire pour renseigne-<br />
ments, H. 312,'poste restante,<br />
Montauban, (Tarn-et-Garonne).<br />
Imprimerie spéciale <strong>de</strong> VExpress<br />
du Midi.<br />
BONS EXPOSITION 1900<br />
Tirage 25 février <strong>1898</strong><br />
158 lots dont un <strong>de</strong> 500,000 fr.<br />
Pris net : 19 fr.<br />
Pour 2 fr. on peut partici-<br />
per à ce tirage, 'j. MOLINA,<br />
33, rue Lafayette. <strong>Toulouse</strong>.<br />
CONSULTATIONS<br />
sûres, prix: 5fr. Direction da<br />
procès prix 50 fr.— TOUCON,<br />
ancien "avoué, 9, rue <strong>de</strong> la<br />
Poste, <strong>Toulouse</strong>.<br />
LeGérant : A. BESSON.<br />
51 Feuilleton du <strong>24</strong> <strong>Janvier</strong> <strong>1898</strong><br />
X) El<br />
PAR<br />
XAVIER DE MONTÉPIN<br />
PREMIERE PARTIE<br />
XXXVI<br />
— Oui, c'est moi... — la route est-elle<br />
libre ?<br />
— Entièrement.<br />
Merlin se retouana et fit un signe accom-<br />
pagné d'un sé'flement léger.<br />
Deux compagnies <strong>de</strong> marins défilèrent<br />
alors silencieusement, franchirent la po-<br />
terne, vinrent se ranger à droite <strong>de</strong>s forti-<br />
iications, sur la route stratégique, et mirent<br />
i'arnie au pied.<br />
Derrière les marins apparut un général<br />
suivi <strong>de</strong> son état-major, et <strong>de</strong>rrière l'état-<br />
major venait une compagnie d'infanterie,<br />
commandée par un capitaine.<br />
Sur un ordre du général , le capitaine<br />
prit possession du poste, où Duplat et Mer-<br />
lin l'accompagnèrent.<br />
A la vue <strong>de</strong>s fédérés ivres-morts, vau-<br />
trés dans tous les coins, le capitaine eut un<br />
mo uvcmCnt <strong>de</strong> dégoût»<br />
— Tous ces gredins dans les fossés dos<br />
fortifications, et vivement — commanda-<br />
Vii. — Faites-les rouler sur les talus.<br />
On commença le déblaiement du poste,<br />
et les fédérés, inertes, furent jetés dans les<br />
fossés.<br />
— Les sentinelles? — <strong>de</strong>manda alors<br />
l'officier <strong>de</strong> la ligne à l'officier <strong>de</strong>là Com-<br />
mune, qui venait <strong>de</strong> leur livrer l'entrée <strong>de</strong><br />
Paris.<br />
— Se trouvent dans le même état que<br />
les hommes du poste, mon capitaine... —<br />
répondit Servais.<br />
— Vous allez nous suivre pour nous<br />
désigner l'endroit où elles sont en faction.<br />
— A vos ordres, mon capitaine.<br />
Laissant la gar<strong>de</strong> du poste à son lieute-<br />
nant, l'oi'fficier <strong>de</strong> la ligne prit dix hommes<br />
avec lui, et, accompagné <strong>de</strong> Duplat, por-<br />
tant un falot, gravit le talus <strong>de</strong>s fortifica-<br />
tions.<br />
Les sentinelles fédérées, cuvant leur vin<br />
dans l'herbe, n'avaient rien entendu et ne<br />
bougeaient pas.<br />
On les envoya rejoindre leurs camara<strong>de</strong>s<br />
au fond <strong>de</strong>s fossés et on les remplaça par<br />
<strong>de</strong>s pantalons rouges.<br />
Les postes furent doublés.<br />
Pendant ce temps , — le général —<br />
c'était, croyons-nous, le général "Vinoy —<br />
faisait défiler <strong>de</strong>vant lui quatre batteries<br />
d'artillerie, <strong>de</strong>ux bataillons tie chasseurs<br />
<strong>de</strong> "Vincennes et <strong>de</strong>ux régiments <strong>de</strong> ligne,<br />
qui prirent au pas gymnastique la gauche<br />
du chemin stratégique afin d'envelopper<br />
l'est <strong>de</strong> Paris.<br />
Les troupes <strong>de</strong> la Commune allaient se<br />
trouver prises entre <strong>de</strong>ux feux.<br />
Servais Duplat était rentré au poste où<br />
l'attendait Merlin.<br />
Celui-ci avait dépouillé sa vareuse <strong>de</strong><br />
marin sous laquelle se trouvait son costume<br />
<strong>de</strong> bon paysan <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Paris.<br />
— Tu as bien travaillé, — dit-il au capi-<br />
taine <strong>de</strong>s fédérés. — Voici le MSte <strong>de</strong> ce<br />
que je t'avais promis.<br />
11 lui glissa dans la main neuf mille francs<br />
en billets <strong>de</strong> banque et ajouta :<br />
— Maintenant, file ! — La porte est ou-<br />
verte. — Gagne la campagne et cavale-toi<br />
avant que d'autres troupes n'arrivent...<br />
— Filer! — répéta Duplat complètement<br />
abasourdi.-— Mais il faut absolument que<br />
je rentre chez moi. — Je ne peux pas quit-<br />
ter ainsi Paris en uniforme d'officier <strong>de</strong> la<br />
Commune.<br />
— Tu as raison, rentre chez toi, change<br />
vivement <strong>de</strong> pelure et fais disparaître ton<br />
uniforme et tes armes... — Tu peux faci-<br />
lement regagner la rue Sainf-Maur où tu<br />
perches, mais dépêche-toi, car dans <strong>de</strong>ux<br />
heures Belleville sera en notre pouvoir, le<br />
onzième arrondissement aussi, fouillé dans<br />
tous les coins, ot si tu étais ramassé avec<br />
tes galons par nos troupes, on te fusillerait<br />
séance tenante... et tu ne l'aurais pas volé !<br />
Duplat <strong>de</strong>vint livi<strong>de</strong>.<br />
— Fusillé ! — balbufia-t-il<br />
— Oh ! sans rémission.<br />
— Mais j'ai servi l'armée <strong>de</strong> Versailles.<br />
Toi, tu n'es qu'un simple figurant qui doit<br />
rester anonyme.<br />
L'ex-fourrier tremblait <strong>de</strong> la tête aux<br />
pieds.<br />
Un instant il eut envie <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> la<br />
porte ouverte, <strong>de</strong> fuir Paris, <strong>de</strong> gagner<br />
Saint-Denis ou Bagnolet.<br />
Mais il serait trahi par son costume.<br />
Et l'argent ?<br />
La jolie somme cachée dans les caves <strong>de</strong><br />
la maison en construction <strong>de</strong> l'avenue Par-<br />
mentier.<br />
Est-ce qu'il était possible <strong>de</strong> l'abandon-<br />
ner?...<br />
Jamais 111<br />
— C'est un sale tour que tu me joues-là 1<br />
dit-il à Merlin.<br />
Celui-ci haussa les épaules.<br />
— Je serais ourieux <strong>de</strong> savoir ea quoi T<br />
ipliqua-t-il.<br />
— Tu m'envoies à la boucherie !<br />
— C'est le trac qui te fait parler ainsi !<br />
— Je vais te prouver combien je suis meil-<br />
leur que tu ne le crois. .. C'est moi qui te<br />
conduirai dans ton quartier... Arrive...<br />
Ils sortirent du poste.<br />
Les troupes avaient cessé <strong>de</strong> défiler.<br />
Une nuée d'agents en bourgeois leur suc-<br />
cédait.<br />
Des voitures venaient à la suite.<br />
Dans quelques-unes se trouvaient <strong>de</strong>s<br />
maires, nommés par le gouvernement <strong>de</strong><br />
Versailles et prêts à entrer en fonctions,<br />
comme cela s'était fait déjà dans les arron-<br />
dissements tombés au pouvoir <strong>de</strong> troupes<br />
régulières.<br />
D'autres voitures ramenaient <strong>de</strong>s prêtres,<br />
ayant hâte <strong>de</strong> reprendre possession <strong>de</strong><br />
leurs églises.<br />
Merlin s'approcha d'un groupe d'agents<br />
au milieu <strong>de</strong>squels se trouvait un homme<br />
<strong>de</strong> haute taille, décoré et distribuant <strong>de</strong>s<br />
ordres.<br />
L'espion, s'adressant à lui, <strong>de</strong>manda :<br />
— Avez-vous <strong>de</strong>s instructions à mo don-<br />
ner ?<br />
— Oui, sachez ce qui se passe à la mai-<br />
rie du onzième, et revenez me trouver ici<br />
le plus tût possible... — Je reste en perma-<br />
nence au poste.<br />
•— Ce sera fait, >— reprit Merlin. —<br />
Maintenant, je voudrais conduire jusqu'à<br />
sa maison le fédéré qui nous a livré la porte<br />
<strong>de</strong>s Prés-Saint-Gervais...<br />
Et du geste il désigna Servais Duplat qui<br />
attendait tout tremblant à quelques pas du<br />
groupe.<br />
— Eh bien ! emmenez-le.<br />
Merlin fit un signe à son complice et tous<br />
<strong>de</strong>ux gravirent la rue du Bois, gagnèrent<br />
les hauteurs <strong>de</strong> Belleville et se dirigèrent<br />
vers le onzième arrondissement, le cime<br />
tière du Pèrs-Lsâhats ot l'artilleris <strong>de</strong> la<br />
Commune continuait à tonner, la rue du<br />
Chemin-Vert et la rue Saint-Maur.<br />
Neuf heures sonnaient en ce moment.<br />
Toute l'action se trouvait concentrée<br />
dans l'espace compris entre la rue Saint-<br />
Antoine, le marché <strong>de</strong>s Enfants-Rouges, la<br />
porte Saint-Martin et le faubourg du Tem-<br />
ple.<br />
Les fédérés se ballaient avec la rage du<br />
désespoir, — mais d'instant en instant leur<br />
nombre diminuait.<br />
*<br />
En quittant l'escorte qui accompagnait à<br />
l'ambulance <strong>de</strong> la rue Servan les sept artil-<br />
leurs <strong>de</strong> la Commune blessés au Pôre-La-<br />
chaise, Gilbert Rollin s'était dirigé vers<br />
Belleville <strong>de</strong> toute la vitesse <strong>de</strong> ses jam-<br />
bes.<br />
Faute <strong>de</strong> servants le tir <strong>de</strong>s canons du<br />
cimetière se ralentissait notablement.<br />
Le capitaine d'artillerie communar<strong>de</strong><br />
commandant cette batterie avait l'ait <strong>de</strong>man-<br />
<strong>de</strong>r en toute hâte <strong>de</strong>s hommes à la mairie<br />
du onzième où se trouvaient réunis les<br />
membres <strong>de</strong> la Commune et du comité<br />
central, ceux du moins qui no songeaient<br />
point à fuir, car bon nombre d'entre eux,<br />
abandonnant la lutte pour se soustraire<br />
aux représailles, avaient trouvé moyen <strong>de</strong><br />
franchir les portes <strong>de</strong> Paris sous dès dé-<br />
guisements variés.<br />
On envoya à la batterie du cimetière un<br />
lot <strong>de</strong> gredins, aveo mission do continuer<br />
la défense à outranoe, sans s'apercevoir<br />
qu'ils étaient ivres et par conséquentincapa-<br />
bles <strong>de</strong> pointer leurs pièces, <strong>de</strong> telle [sorte<br />
que les coups mal dirigés n'oiïraient <strong>de</strong> dan-<br />
ger que pour les leurs.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus do Gilbert les obus décrivaient<br />
leur trajectoire.<br />
Il marchait do plus en plus vite, n'ayant<br />
point conscience du péril, ne songeant qu'à<br />
une chose, à cette substitution d eufantqui<br />
Bsuvait le sauver ; u ayant qu'uu but, trou-<br />
ver Servais Duplat, le seul homme en si-<br />
tuation <strong>de</strong> rendre possible l'accomplisse-<br />
ment du crime prémédité.<br />
L'itinéraire que le mari d'Henriette avait<br />
à suivre pour arriver à la porte <strong>de</strong>s Prés-<br />
Saint-Gervais était naturellement le mémo<br />
que celui suivi le matin par le capitaine <strong>de</strong>s<br />
fédérés pour se rendre à son poste.<br />
Rollin passa près du Père-Lachaise et<br />
gagna la rue <strong>de</strong>s Amandiers.<br />
La fusilla<strong>de</strong> crépitait toujours au loin. Le<br />
canon grondait sans relâche.<br />
La tète baissée, rasant les murs, cscala-,<br />
dant tous les cent pas <strong>de</strong>s barrica<strong>de</strong>s éle-,<br />
vées sur tous les points pour la défense du<br />
quartier, mais abandonnées en ce moment;<br />
il avançait non sans peine sous la pluie qui<br />
tombait et imprégnait peu à peu ses vête-<br />
ments.<br />
:<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Paris, à tous les points <strong>de</strong><br />
l'horizon, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s lueurs rouges pla-<br />
quaient <strong>de</strong>s taches sanglantes sur le cie<br />
noir. ..<br />
Gilbert allait atteindre la rue <strong>de</strong> Menil-<br />
montant lorsqu'il s'arrêta tout à coup,<br />
épouvanté. !<br />
Un obus venait d'éclater dans la rue, à<br />
dix mètres <strong>de</strong> lui, trouant les pavés. . 1<br />
Cinq secon<strong>de</strong>s après un autre projectile<br />
tombait un peu plus loin et sa charge <strong>de</strong> j<br />
mitraille s'éparpillait dans toutes les direc-<br />
tions aveo un fracas étourdissant, érallant<br />
les murailles, crevant les portes et les vo-<br />
lets <strong>de</strong>s boutiques closes.<br />
La route <strong>de</strong>venait effroyablement dange- j<br />
reuse.<br />
Heureusement le tir désordonné do la<br />
batterie du Père-Lachaise so modifia d'un<br />
instant à l'autre ot les obus suivirent une j<br />
autre direotion. '<br />
Le mari d'Henriette reprit sa course»<br />
mais à peine avait-il fait vingt pas qu'il<br />
s'arrêtait <strong>de</strong> nouveau.<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
Organe quotidien do Défense Social© ©t IFteligrieus©<br />
RÉDACTION ET ADMINISTRATION t <strong>Toulouse</strong>, rue Roquelaine, 25<br />
LE IUIER0 5 CENTIMES<br />
ABONWBMaWÏS<br />
trais<br />
jfeKta-aaroB»» «t flâparieuieuU Ucnttroptia». . .<br />
éip&rtementa ma Binltropho»<br />
Ssà&sércr (Union postal^<br />
hm «ksnBsraents partent à» !*•*«& &*fB» finis «t<br />
ttttft* «SfflBWiSMS» *» «kaMMAMia IHMlH Ctatt «M «MM<br />
t lr.<br />
t «F.<br />
#3 te<br />
il fr.<br />
ta «r.<br />
s» t». «a<br />
jtHet Irma»<br />
Ai t) MMÉMÉ<br />
ÉDITIONS RÉGIONALES<br />
Lot Axeyron, Oorrèze GmtsJ<br />
fiters, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>»<br />
Tarn-ei-G&ronno, Lot-et-Garonne<br />
Tara, Au<strong>de</strong>, Hésmiti, Pyrênôes-QrienWea<br />
Haute-Garonne, Ariège<br />
Edition du matin opéeiaM A <strong>Toulouse</strong><br />
AMONGES à RÉGLÂMES, FAITS DIVERS à LOCALES<br />
LM annonces ot ttttuosm. flatta Avers «I tooates «ont reçu» dans nos bureaux»<br />
St, tua Roquelaine i 4 ÏA&m» Caast, sa, rue AJsaœ-Larraine, i <strong>Toulouse</strong> ; chez no* co»<br />
tsapoodants. slast «sa daas toatss Iss agmam te«nbife«A 4» Paris, dos i<br />
I!<br />
TTinrr r ' • i m ni m ii<br />
FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Lundi M <strong>Janvier</strong> <strong>1898</strong>. — 8« Année. — IV 2114. Bureaux à Paris t 26, rue F<br />
îravo et Merci !<br />
On a lu les inci<strong>de</strong>nts ignobles qui se<br />
sont produits hier à la Chambre <strong>de</strong>s<br />
députés.<br />
! On discutait l'interpellation Cavai-<br />
gnac.<br />
, EL tout s'était passé courtoisement<br />
entre les divers orateurs, dont les dis-<br />
cours aboutissaient d'ailleurs à cette<br />
conclusion unique : Dreyfus est coupa-<br />
ble.<br />
Lorsque Jaurès est venu déverser à<br />
la tribune toute la haine que nourrit le<br />
parti socialiste contre notre armée na-<br />
tionale.<br />
En d'autres termes, le député socia-<br />
liste qui fait nommer ses cousins sous-<br />
préfets et fait crever <strong>de</strong> faim les tra-<br />
vailleurs auxquels il s'intéresse, a réé-<br />
dité en l'aggravant la lettre infâme du<br />
Napolitain Zola.<br />
« Nous avons un état-major composé<br />
<strong>de</strong> misérables, <strong>de</strong> faussaires, <strong>de</strong> jésui-<br />
tes menteurs et traîtres. »<br />
Alors, comme le prési<strong>de</strong>nt Brisson<br />
qui est <strong>de</strong> mèche, laissait ce sinistre<br />
farceur écouler tranquillement son ve-<br />
nin, un homme <strong>de</strong> la droite s'est levé,<br />
qui a traduit d'un mot, — très parle-<br />
mentaire d'ailleurs, le sentiment <strong>de</strong> tous<br />
les bons Français.<br />
S'adressant à M. Jaurès, M. <strong>de</strong> Ber-<br />
nis, le vaillant député <strong>de</strong> Nimes, s'est<br />
écrié :<br />
« Mais vous vous faites les défen-<br />
seurs du syndicat Dreyfus. »<br />
Le mot était peut-être dur.<br />
Etait-il exagéré? N'était-il pas "Mé-<br />
rité?<br />
Il a, dans tous les cas, touché juste,<br />
car aussitôt tous ceux qu'il visait se<br />
gont précipités sur M. <strong>de</strong> Bernis et l'un<br />
d'eux, Gérault-Richard, l'a brutalement<br />
frappe, pendant que Jaurès, du haut <strong>de</strong><br />
la tribune, lui criait : « Vous êtes un<br />
lâche ! »<br />
On sait ce qui s'est passé ensuite.<br />
Comment <strong>de</strong> Bernis, dédaignant l'a-<br />
gression brutale <strong>de</strong> Richard, qui ne re-<br />
levait que <strong>de</strong> la police correctionnelle,<br />
p'est précipité sur Jaurès et l'a violem-<br />
ment frappé au visage... et <strong>de</strong> l'autre<br />
côté I<br />
On essaie maintenant <strong>de</strong> faire croire<br />
que Bernis a frappé Jaurès par <strong>de</strong>r<br />
rière.<br />
Quand on sait comment est construite<br />
la tribune <strong>de</strong> la Chambre, cette thèse<br />
paraît souverainement ridicule car la<br />
tribune n'a pas d'escalier <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière.<br />
Mais c'est là un détail sans impôt<br />
tance.<br />
Bernis avait été offensé d'abord, dans<br />
ses fils qui sont soldats, dans ses frères<br />
qui sont soldats,.comme il a été soldat<br />
lui-même, dans ses sentiments patrioti<br />
ques. 11 n'avait donc pas à hésiter.<br />
En somme, voilà un mois que tout ce<br />
mon<strong>de</strong> révolutionnaire et dreyfusiste<br />
bave sur l'armée sans qu'aucune botte<br />
ge lève, sans qu'aucune main s'abatte;<br />
Bernis a joué hier un rôle tout indiqué,<br />
vengeant à la fois sa famille et la<br />
gran<strong>de</strong> famille nationale, le drapeau,<br />
l'armée, la patrie.<br />
Et que l'on ne vienne pas nous par-<br />
ler <strong>de</strong> violences intempestives.<br />
Comment, on ne peut pas ouvrir la<br />
bouche, à l'extrême-gauche, sans vo<br />
pair les plus violentes provocations<br />
les plus ordurières injures , et l'on<br />
s'étonne qu'à la fin un homme <strong>de</strong> cœur<br />
ait voulu venger les unes et les autres?<br />
j Qu'un vieux Français tel que Bernis<br />
n'ait pas pu supporter plus longtemps,<br />
sans les relever, les pantalonna<strong>de</strong>s d'un<br />
Jaurès ?<br />
Eh bien ! nous sommes <strong>de</strong><br />
crions bravo à Bernis.<br />
Et nous lui disons : « Vous avez bien<br />
fait, en présence <strong>de</strong> ce ministre hési-<br />
tant, <strong>de</strong> ce centre avachi, <strong>de</strong> cette gau-<br />
che louche, jouant l'armée <strong>de</strong> la France<br />
sur une mesquine question <strong>de</strong> porte<br />
feuilles, <strong>de</strong> venger l'armée outragée.<br />
Seuls, ceux qui n'ont rien dans le<br />
cœur, ni dans le ventre pourront vous<br />
condamner.<br />
Mais vous avez répondu d'avance<br />
leur condamnation, en disant qu'il<br />
avait assez longtemps que nous étions<br />
les guillotinés.<br />
Nous, Bernis, passe encore.<br />
Mais on voulait hier guillotiner l'hon-<br />
neur national, le drapeau, le passé glo-<br />
rieux, le chauvinisme qui n'est en défi-<br />
nitive que la somme accumulée <strong>de</strong><br />
tous nos héroïsmés, <strong>de</strong> toutes nos vic-<br />
toires, <strong>de</strong> toutes nos gloires, <strong>de</strong> tout te<br />
sang versé en commun, <strong>de</strong> tous les sa-<br />
crifices consentis ensemble, <strong>de</strong> toutes<br />
les joies et <strong>de</strong> toutes les larmes fran-<br />
çaises.<br />
On voulait hier gillotiner la France,<br />
en jetant dans les esprits cette semence<br />
<strong>de</strong> défiance qui fait germer les déroutes<br />
et les trahisons et prépare, selon l'ex-<br />
pression <strong>de</strong> M. Méline, <strong>de</strong> nouvelles<br />
éditions <strong>de</strong> la Débâcle.<br />
Vous avez protesté, protesté violem-<br />
ment. Soit.<br />
On ne défend pas sa mère outragée<br />
avec <strong>de</strong>s madrigaux.<br />
Et tous ceux qui aiment la vieille<br />
France aussi bien que ceux qui ont l'a-<br />
mour <strong>de</strong> la nouvelle, vous crieront :<br />
« Bravo ! et merci !<br />
Jules RlBÈS-MÉRY.<br />
Millerand est-il Juif ?<br />
ceux qui<br />
ce<br />
es-<br />
Millerand écrivait, hier, dans la, Petite<br />
République :<br />
Vantisémitisme est à la foi* répugnant et<br />
idicule s'il se borne à la résurrection <strong>de</strong>s<br />
guerres <strong>de</strong> religion au profit <strong>de</strong> la sacristie<br />
contre la synagogue.<br />
Les Droits <strong>de</strong> l'homme disent à<br />
propos :<br />
M. Millerand estril sémite ?<br />
M. Millerand est-il antisémite ?<br />
A cette double question, nous allons<br />
sayer <strong>de</strong> répondre.<br />
Sémite ? M. Millerand aurait les meilleu-<br />
res raisons du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'être. Sa mère<br />
était israélite, et, enfant, il fréquenta les<br />
synagogues où son attitu<strong>de</strong> recueillie et son<br />
maintien charmaient les plus sévères rab-<br />
bins.<br />
Plus tard le jeune Eliacin Millerand, es-<br />
poir <strong>de</strong> la famille, trouvait, chez l'un <strong>de</strong>s<br />
siens le bijoutier Cahen, les plus précieux<br />
conseils et les meilleurs exemples, "il était<br />
alors si docile, se montrait si bon neveu que<br />
le bijoutier l'en récompensait un jour en lui<br />
donnant une superbe chevalière que M. Mil-<br />
lerand, dont les" doigts ont grossi' <strong>de</strong>puis ne<br />
porte plus maintenant. Du reste la bague<br />
était en toc, comme l'étaient toutes celles<br />
qui provenaient <strong>de</strong> la même maison, et M.<br />
Millerand répudie à cette heure le faux.<br />
11 n'y a plus que son socialisme qui nous<br />
paraisse être en doublé.<br />
Non, M. Millerand-Cahen, vous n'êtes plus<br />
socialiste, si vous l'avez jamais été ; vous<br />
n'êtes non plus sémite ou antisémite ; vous<br />
êtes ce que sont beaucoup <strong>de</strong> gens que vous<br />
coudoyez chaque jour et pour lesquels jus-<br />
qu'à présent vous n'aviez pas eu assez d'ana-<br />
thèmes, vous êtes un repu !<br />
11 vous faudra dorénavant réserver vos<br />
belles qualités, celles que l'on <strong>de</strong>vinait à la<br />
synagogue dans le jeune Eiiacin Millerand-<br />
Cahen, "pour surveiller la construction <strong>de</strong><br />
vos immeubles à Paris et ailleurs et en aug-<br />
menter le ranport.<br />
Allez assurer vos rentrées, monsieur Mil-<br />
lerand-Cahen !,..<br />
Le socialisme <strong>de</strong> M. Millerand, ses<br />
tira<strong>de</strong>s contre le capital et le capita-<br />
lisme nous avaient toujours paru son-<br />
ner faux. Tout s'explique aujourd'hui :<br />
c'était en doublé.<br />
que ceux-là, et pas les autres, les plus cou-<br />
pables.<br />
Ce fut l'argument décisif.<br />
Or, à quoi ne s'expose-t-on pas en ne dé-<br />
férant à la Cour d'assises que les articula-<br />
tions les moins graves <strong>de</strong> Zola?<br />
Le jury ne sera-t-il pas tenté <strong>de</strong> répon-<br />
dre : « Comment voulez-vous que je punisse<br />
les diffamations portées contre le <strong>de</strong>uxième<br />
conseil <strong>de</strong> guerre, le moins important,<br />
quand vous n'avez pas le courage <strong>de</strong> me<br />
déférer celles, autrement sanglantes, contre<br />
le premier conseil <strong>de</strong> guerre ? Puisqu'il y a<br />
impunité pour celles-ci, qu'il y ait impunité<br />
pour toutes ! »<br />
Et si par malheur, par honte, il y avait<br />
un acquittement, — car'enfin, on ne saurait<br />
répondre <strong>de</strong> rien et le jury est tiré au sort ?<br />
Je n'y peux penser qu'avec un frisson.<br />
Le jury, c'est la nation.<br />
Le conseil <strong>de</strong> guerre, c'est l'armée.<br />
Voyez-vous la nation refusant <strong>de</strong> venger<br />
l'armée ?<br />
C'est effroyable.<br />
Et tout cela, par la faute, par la lâcheté,<br />
par la veulerie d'un gouvernement à qui<br />
d'anciens officiers comme Montfort et <strong>de</strong><br />
M un apportent le concours empressé <strong>de</strong><br />
leur vote servile !<br />
Aussi, le journal poursuivi dans <strong>de</strong> si<br />
étranges conditions, ricane et exulte <strong>de</strong> ce<br />
qui nous afflige douloureusement.<br />
Il a raison <strong>de</strong> se réjouir.<br />
Devant lui se dérobe et fuit un gouver-<br />
nement tout entier à qui la France incons-<br />
ciente a eu la folie <strong>de</strong> confier, en dépôt,<br />
l'honneur <strong>de</strong> son armée !<br />
Ah I il est bien placé, l'honneur <strong>de</strong><br />
l'armée !<br />
DOUMER VOIT CES DAMES-<br />
PROCES AU RABAIS<br />
A propos du procès intenté à Zola Dar le gé-<br />
néral Billot, à l'a suite <strong>de</strong> l'article où " les juges<br />
du premier et du second conseil <strong>de</strong> guerre ont<br />
été mis en cause, M. do Cassagnac dit :<br />
Ainsi donc, on peut tant qu'on voudra,<br />
et librement, traîner sur la claie les juges<br />
du premier conseil <strong>de</strong> guerre, qui con-<br />
damna Dreyfus.<br />
Celui-là, on le livre à la ban<strong>de</strong> judajo-<br />
radicale.<br />
Ils serviront d'otages: qu'on les hue,<br />
qu'on les souille, qu'on les assomme 1<br />
Ça ne compte pas.<br />
Ne comptent non plus ni les généraux, ni<br />
l'état-major : qu'on les engueule 1<br />
Il n'y a que le <strong>de</strong>uxième conseil <strong>de</strong> guerre<br />
qu'on protège, parce qu'il acquitta Este-<br />
rhazy, et qu'acquitter Esterhazy est moins<br />
roi<strong>de</strong> que condamner Dreyfus.<br />
Haro sur ceux qui condamnèrent Drey-<br />
fus 1<br />
Et que personne ne se plaigne, car c'est<br />
la cote mal taillée, l'arrangement à l'amia-<br />
ble avec les juifs,<br />
On partage en frères l'honneur <strong>de</strong> l'ar-<br />
mée française.<br />
On coupe la poire en <strong>de</strong>ux et à la bonne<br />
franquette.<br />
On abandonne aux juifs le. premier con-<br />
seil <strong>de</strong> guerre, le seul qui les intéresse, le<br />
seul qui les gêne, puisqu'il a envoyé Drey-<br />
fus à l'île du Diable.<br />
Et on se réserve l'autre, dont les respon-<br />
sabilités sont moindres.<br />
Salomon n'eut pas mieux jugé.<br />
Oui, mais, en commettant cette infamie à<br />
l'endroit <strong>de</strong> l'armée — qui est une, qui est<br />
un bloc, et dans laquelle on n'a pas le droit<br />
d'établir <strong>de</strong>s distinctions aussi criminelle-<br />
ment injustes, — a-t-on réfléchi à ce qui<br />
pourrait en résulter?<br />
L'exemple du récent procès du Panama,<br />
est-il donc déjà perdu, en oc pays <strong>de</strong> légè-<br />
reté et d'oubli ?<br />
Pourquoi le jury a-t-il acquitté la <strong>de</strong>r-<br />
nière charrette <strong>de</strong>s panamistes?<br />
Parce qu'on n'avait conduit <strong>de</strong>vant lui<br />
On lit dans le Journal <strong>de</strong>s Débats :<br />
Le <strong>de</strong>rnier numéro du Courrier <strong>de</strong> Saigon<br />
nous" apporte la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fêtes don-<br />
nées en cette viile à l'occasion <strong>de</strong>s récents<br />
voyages <strong>de</strong> l'empereur d'Annam et du roi<br />
<strong>de</strong> Cambodge. Ces solennités, qui ont duré<br />
huit jours, n'ont rien eu <strong>de</strong> très particu-<br />
lièrement cochinchinois ; célébrées sur les<br />
bords <strong>de</strong> la Seine, elles n'eussent été. ni plus<br />
officielles ni plus administratives. Il y a eu<br />
d'abord, pour les fonctionnaires, c'est-à-dire<br />
pour une forte partie <strong>de</strong> la population, un<br />
congé général, et ce numéro du programme<br />
n'a pas été le moins goûté. On a montré au<br />
peuple <strong>de</strong>s cortèges, <strong>de</strong>s défilés, <strong>de</strong>s para-<br />
<strong>de</strong>s militaires, dés retraites aux flambeaux.<br />
Les notabilités ont été conviées à <strong>de</strong>s récep-<br />
tions, <strong>de</strong>s dîners et <strong>de</strong>s bals. Le menu dès<br />
festins, patriotiquement conforme aux plus<br />
vieilles traditions <strong>de</strong> la maison Potel, com-<br />
portait jusqu'à <strong>de</strong>s « cèpes du Périgord » ;<br />
il n'eût en rien différé dé celui <strong>de</strong>s banquets<br />
parisiens si, par une délicate flatterie à<br />
l'adresse <strong>de</strong> ses hôtes royaux, le Vatel <strong>de</strong><br />
Saigon n'eût imaginé <strong>de</strong> servir, après la<br />
«coupe <strong>de</strong> l'Hué glacée aux fruits», <strong>de</strong>s<br />
« faisans <strong>de</strong> l'Annam truffes » et un « tur-<br />
ban <strong>de</strong> jambon à la Norodom ». L'un <strong>de</strong>s<br />
dîners a été suivi d'un feu d'artifice et du<br />
lancement d'une montgolfière. Une autre<br />
soirée, la plus brillante"<strong>de</strong> toutes, s'est ter-<br />
minée par un gala au Grand-Théâtre.<br />
Pour's'y rendre, l'empereur d'Annam était<br />
précédé d'une troupe dé vingt-quatre hhas,<br />
assez beaux hommes dont le co'stume habi-<br />
tuel est <strong>de</strong>s plus simples : « Une pelote <strong>de</strong><br />
ficelle, dit le' journal, habillerait tout une<br />
famille. » Il était, en outre, escorté par l'im-<br />
pératrice, par ses frères et par une suite<br />
nombreuse, qui ne comprenait pas moins <strong>de</strong><br />
vingt attachés, quatre mandarins, quatre<br />
suivantes, neuf serviteurs. Les vingt atta-<br />
chés à la personne royale comprenaient <strong>de</strong>ux<br />
hiep-lanh thi-vé (porteurs <strong>de</strong>s sabres du roi);<br />
— huit thi-vé, dont un pour le service <strong>de</strong><br />
table, un pour la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habits, un pour<br />
la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « théière », <strong>de</strong>ux pour les<br />
éventails, un pour les chaussures, "un pour<br />
la boîte à bétel, un pour la mèche à feu et<br />
le crachoir, — quatre thai-giam ou eunu-<br />
ques ; — un mé<strong>de</strong>cin ; — <strong>de</strong>ux can-tin, se-<br />
crétaires peur la qassette royale ;— trois<br />
thuong-thien, ou cuisiniers du roi.<br />
Tout ce mon<strong>de</strong> assista avec l'empereur à<br />
la soirée <strong>de</strong> gala et parut prendre un vif<br />
plaisir au spectacle qui se composait d'un<br />
acte <strong>de</strong> Lacltmé et d'un acte <strong>de</strong> Oarmen sé-<br />
parés par un intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> « danse serpen-<br />
tine ». Les trois parties du programmé ont<br />
été accueillies avec la même faveur et l'on a<br />
remarqué, pendant l'audition <strong>de</strong> Carmen, un<br />
si vif enthousiasme parmi les dignitaires an-<br />
namites que « personne ne se" serait cru<br />
à 4,500 lieues du boulevard <strong>de</strong>s Italiens ».<br />
« Entre les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers actes, ajoute en<br />
terminant le Courrier <strong>de</strong> Saigon, M. Dou-<br />
mer est allô saluer toutes les dames oui so<br />
trouvaient dans les loges.<br />
Et pendant ce temps-là, on massa-<br />
crait nos nationaux à Haï-Kong.<br />
C'est parfait.<br />
jusqu'au général Zurlin<strong>de</strong>n, que <strong>de</strong><br />
figures curieuses ! C'est l'an IX, Junot,<br />
général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, — rue <strong>de</strong>s Champs-<br />
Elysées, n* 3 ; — c'est 1805 et 1806,<br />
S, A, S. Mgr le prince Joachim Mu-<br />
rat, duc <strong>de</strong> Clèves et <strong>de</strong> Berg, amiral,<br />
maréchal <strong>de</strong> l'Empire, lieutenant <strong>de</strong><br />
S. M. l'Empereur et Roi ; puis c'est<br />
encore Junot, mais cette fois duc d'A-<br />
brantès, colonel général <strong>de</strong>s hussards,<br />
premier ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> camp <strong>de</strong> l'Empereur,<br />
rand'eroix <strong>de</strong> l'ordre impérial <strong>de</strong> la<br />
Réunion ; — c'est le général comte<br />
i iulin, c'est le comte <strong>de</strong> Rochechouart ;<br />
Aupick, qui fut ambassa<strong>de</strong>ur, et Du-<br />
lac, et Soumain, et Montaudon...<br />
Mais le plus extraordinaire <strong>de</strong> tous<br />
nous est donné par la pério<strong>de</strong> révolu-<br />
tionnaire et a nom : François Hanriot,<br />
ce gabelou <strong>de</strong>venu général, — le ci-<br />
toyen Flanriot, général divisionnaire<br />
<strong>de</strong> la dix-septième division et général<br />
en chef <strong>de</strong> la force armée <strong>de</strong> Paris,<br />
comme le désignait l'Almanach natio-<br />
nal <strong>de</strong> l'an II.<br />
Cet Hanriot est absolument hors <strong>de</strong><br />
pair. Ses ordres généraux ne seront ja-<br />
mais égalés : ils synthétisent toute la<br />
redondance, toute la sensiblerie, toute<br />
la facon<strong>de</strong> révolutionnaires.<br />
Ses proclamations seraient toutes à<br />
citer ; nous en détachons ce sixain.<br />
En voici une du 5 pluviôse an II<br />
(jour du Taureau) :<br />
« Le général invite ses frères les ca-<br />
noniers à avoir une tenue uniforme :<br />
je voudrois aussi que, lorsqu'ils font<br />
une manœuvre, qu'ils ayent le soin <strong>de</strong><br />
pointer sur un objet déterminé : un ca-<br />
non est à un canonier ce qu'un bon fu-<br />
sil est à un bon chasseur. »<br />
» Du 7 Pluviôse An II ( Jour <strong>de</strong><br />
V Amadouvier)<br />
» ORDRE GÉNÉRAL<br />
Citoyens, je vais sur-le-champ don-<br />
ner <strong>de</strong>s ordres pour procurer une ca-<br />
potte à la sentinelle extérieure du poste<br />
du comité <strong>de</strong> surveillance du départe-<br />
ment <strong>de</strong> Paris.<br />
» Je me propose d'aller embrasser<br />
mes frères du 31 May.<br />
» Salut, amitié et fraternité.<br />
» Le général en chef <strong>de</strong> Paris,<br />
» HANRIOT. »<br />
Et celui-ci :<br />
« Du 23 Pluviôse An II (Jour du<br />
Chien<strong>de</strong>nt.')<br />
» ORDRE GÉNÉRAL<br />
r> J'invite mes frères d'armes à rem-<br />
placer aux portes <strong>de</strong>s corps-<strong>de</strong>-gar<strong>de</strong><br />
les arbres morts par <strong>de</strong>s arbres vivants ;<br />
cette petite cérémonie doit se faire sans<br />
faste et sans orgueil, mais avec cette<br />
fièreté républicaine qui épouvante les<br />
tyrans et plaît à tous les amis <strong>de</strong> l'Ega-<br />
lité.<br />
H Le service général à l'ordinaire,<br />
etc.. »<br />
les citoyens, les magistrats, la force ar-<br />
mée s'y sont rendus tous à la fois, tous<br />
ont travaillé, l'incendie a été éteinte en<br />
très peu <strong>de</strong> tems : Sous l'ancien régime<br />
le feu auroit duré plusieurs jours ; sous<br />
le régime <strong>de</strong>s hommes libres, le feu n'a<br />
pas duré plus d'une heure. Quelle dif-<br />
férence ! L'homme libre vole <strong>de</strong> lui-<br />
même au secours <strong>de</strong>s malheureux et<br />
n'a pas besoin d'être commandé.<br />
» Le service général à l'ordinaire.<br />
HANRIOT, commandant général. »<br />
Après celui-là, je n'ose en transcrire<br />
un autre.<br />
Virgile JOSZ.<br />
PAR FIL SPECIAL<br />
DÉPÊCHES<br />
NOUVELLES MILITAIRES<br />
Paris, 23 janvier.<br />
M, d'Amboix <strong>de</strong> Larbout, colonel d'infan-<br />
terie breveté hors cadres, chef d'état-major<br />
du 5e corps d'armée, est nommé au gra<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> et nommé au comman-<br />
<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la 44e briga<strong>de</strong> d'infanterie et<br />
subdivisions <strong>de</strong> région <strong>de</strong> Brest et Quimper,<br />
à Quimper.<br />
LES POURSUITES<br />
Contre les frères Dreyfus<br />
Paris. 23 janvier.<br />
Nous aDDrenons. dit la Libre Parole, que Mme<br />
Sandherr. veuve du colonel que Mathieu Dreyfus<br />
a voulu corrompre à prix d'argent au moment<br />
du Drocès <strong>de</strong> son frère le traître, se propose<br />
d'intervenir à titre <strong>de</strong> partie civile aux poursui-<br />
tes que le juge d'instruction Bertuius est chargé<br />
d'exercer nar le Darquet. Elle a confié à M-<br />
Charles Virant, lé soin <strong>de</strong> défendre ia mémoire<br />
<strong>de</strong> son mari contre le syndicat.<br />
trager nlus loDgtemo3, toute la fraction so-<br />
cialiste <strong>de</strong> la Chambré.<br />
« J'arrivai tout d'un trait vers l'endroit où s*<br />
tenait <strong>de</strong> Bernis ; ses amis le défendaient. Il y<br />
avait là M. Gamard et d'autres déDutés <strong>de</strong> la<br />
droite, qui me retenaient car le 'bras. Mais<br />
mon indignation était si profon<strong>de</strong> que, fatale-<br />
ment, pour arriver à gifler M. <strong>de</strong> Bernis, je<br />
poussai <strong>de</strong> l'avant, et il se trouva que, la résis-<br />
tance <strong>de</strong> ses amis s'étant un oeu ralentie, mon<br />
poignet, par la violence <strong>de</strong> la" Doussée, s'abattit<br />
quand même sur la tète <strong>de</strong> notre insulteur.<br />
« Mon intention, certes, était <strong>de</strong> le gifler ;<br />
mais non pas <strong>de</strong> lui porter un COUD violent. Du<br />
reste, je no lui ai fait aucun mal. "<br />
» C'est alors qu'un grand nombre <strong>de</strong> déDutés,<br />
aidés <strong>de</strong>s huissiers, m'ont réduit a l'impuis-<br />
sance, en même temps qu'ils lâchaient <strong>de</strong> Ber-<br />
nis, qui en profitait pour aller fraDDer Jaurès à<br />
la tribune.<br />
» Voilà exactement comment les choses se<br />
sont passées. Je ne regrette nullement ce que<br />
j'ai iait. De Bernis nous insultait sans que ni le<br />
prési<strong>de</strong>nt ni personne <strong>de</strong> ses amis aient songé<br />
à mettre un terme a ses offenses ; elles ne pou-<br />
vaient se prolonger. Nousnous sommes défendus<br />
nous-mêmes, et voilà tout. »<br />
Le récit <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />
<strong>de</strong> Bernis ra-<br />
LES DÉFENSEURS DE DREYFUS<br />
Paris, 23 janvier.<br />
On lit dans les Droits <strong>de</strong> l'Homme, organe<br />
du Syndicat :<br />
Eh bien ! nous voulons, nous, que M. Méline<br />
sache que la campagne durera et que s'il fait <strong>de</strong>s<br />
lois contre les hommes qui s'attachent manifes-<br />
tement à la défense du "droit, ces lois, avec dé-<br />
dain, ils ies violeront.<br />
me DE BOULANCY<br />
CHRONIQUE<br />
UN GOUVERNEUR DE PARIS<br />
Voilà à Paris un gouverneur nou-<br />
veau. A parcourir la liste <strong>de</strong>s anciens,<br />
on passe une singulière revue, et les<br />
noms se succè<strong>de</strong>nt, apportant avec eux<br />
les souvenirs et les évocations. Depuis<br />
cent ans seulement, <strong>de</strong>puis ce Louis-<br />
Timoléon <strong>de</strong> Cossé, duc <strong>de</strong> Brissac,<br />
pair et grand panetier <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>r-<br />
nier gouverneur nommé par Lo»' c "X VI,<br />
Le 27 Floréal (Jour <strong>de</strong>là Civette), il<br />
fait afficher ceci :<br />
ORDRE GÉNÉRAL DU COMMANDANT<br />
HANRIOT<br />
« Hier, un gendarme <strong>de</strong> la 29 e divi-<br />
sion a jeté à terre, il était midi trois<br />
quarts, rue <strong>de</strong> la Verrerie, au coin <strong>de</strong><br />
celle Martin, un vieillard ayant à la<br />
main une becquille pour l'ai<strong>de</strong>r à sup-<br />
porter sa vieillesse. Cette atrocité ré-<br />
volte l'homme qui pense et qui connaît<br />
ses <strong>de</strong>voirs. Malheur â celui qui ne sait<br />
pas respecter ia vieillesse, les lois <strong>de</strong><br />
son pays, et qui ignore ce qu'il se doit<br />
à lui-même et à la société entière ! Ce<br />
gendarme prévaricateur, pour avoir<br />
manqué à ce qui est respectable, gar-<br />
<strong>de</strong>ra les arrêts jusqu'à nouvel ordre.<br />
» Le service général, etc.. »<br />
Puis cette proclamation, qui n'est pas<br />
sans saveur, non plus :<br />
« ORDRE GÉNÉRAL du o Floréal [Jour<br />
<strong>de</strong> l'Hyacinthe)<br />
» ...Depuis peu, il se passe quelques<br />
intrigues ; je suis bien aise <strong>de</strong> préve-<br />
nir mes frères d'armes que toutes les<br />
places sont à ia disposition du gouver<br />
nement ; le gouvernement actuel qui<br />
est révolutionnaire, qui a <strong>de</strong>s intensions<br />
pures, qui ne veut que le bien <strong>de</strong> tous,<br />
à la nomination <strong>de</strong> toutes les places ; i*<br />
ira jusque dans les greniers chercher<br />
les hommes vertueux ; il dit aux pau<br />
vres et purs sans-culottes : « Venez oc-<br />
D cuper cette place, la patrie vous y ap<br />
» pelle... »<br />
Enfin, ce <strong>de</strong>rnier :<br />
« Du 8 Pluviôse l'An II <strong>de</strong> la ré/Tu-<br />
biiquc française<br />
)> OHORl-l ci.NKH Al".<br />
H Hier au soir, le feu a pris aux<br />
Grands-Augustins, quay <strong>de</strong> la Vallée<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Mme <strong>de</strong> Boulancy a été longuement enten-<br />
due, hier, par le juge d'instruction Bertuius.<br />
Cette dame est plaignante : elle désire que<br />
la justice arrive à découvrir le ou les fa-<br />
bricants <strong>de</strong> la lettre dite dui
Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />
Un da nos confrères a vu M. <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />
interrogé au sulat <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />
Gérauit-Rlciiard :<br />
11 y avait, en effet, vendredi, un échange <strong>de</strong><br />
nropos assez vifs, pendant que M. Bérard était<br />
à la tribune, entra" MM. Chauvièro, <strong>de</strong> Mahy et<br />
moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />
traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />
contre Zola, je n'ai pu me contenir ot "j'ai répété<br />
une <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée la veille.<br />
Vous savez ce qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />
do M. Gérault-Richard. fou <strong>de</strong> colère, je me<br />
suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />
par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, ije<br />
côte ; je l'ai pris par l'épauie et ja l'ai souffleté,<br />
mais j'attends qu'il m'envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />
Verrai ensuite comment je dois régler cette<br />
affaire avec M. Gérauic-Richard.<br />
Un témoin<br />
Dans le Moniteur universel M. <strong>de</strong> Glaye oui,<br />
hier, <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la Dresse, cria lors <strong>de</strong> l'in-<br />
ci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès : « Bravo da Bernis ! »<br />
et insulté, ce matin, à ce sajet, par la Petite<br />
République maintient que M. Jaurès faisait face<br />
à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier l'a frappé: il<br />
fait remarquer que le compte rendu du Temps,<br />
téléphoné sur la champ, porte :<br />
« "M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />
rière, le f raDoa â la tîgure. »<br />
Toile n'a pas été. dit-il, l'impression <strong>de</strong> la<br />
plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, et il ajoute :<br />
«"On s'exDlique difficilement, d'ailleurs, com-<br />
ment, s'il l'avait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />
nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />
me part, je les ai vus face à face. »<br />
Le journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />
Clave', déc are que je suis, dès à présent, dési-<br />
gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />
verra si j'ai selon un mot connu, une tète d'o-<br />
tage.<br />
La Séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main<br />
L.ordre du jour <strong>de</strong> la séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, paru<br />
ce matin au Journal Officiel, porte, aDrès "une<br />
première délibération sur la proposition <strong>de</strong> M.<br />
î)u Haigouet sur le rengagement <strong>de</strong>s sous-offi-<br />
ciers, la suite <strong>de</strong> la "discussion du budget, mais<br />
comme on fait prévoir qu'a es infiniment proba-<br />
ble qu'à propos <strong>de</strong> l'adoption du procès verbal<br />
M. Jaurès viendra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu'on poursuive la<br />
discussion da son interpellation.<br />
Sans doute on ne discute les interpellations<br />
que le samedi, mais la Chambre est toujours<br />
maîtresse <strong>de</strong> son ordre du jour et comme il se<br />
rencontre que modérés et avancés sont égale-<br />
ment désireux d'eu finir, il n'y a Das <strong>de</strong> raison<br />
nour qu'on ne donne cas satisfaction à M. Jau-<br />
rès. - -<br />
Le Gouvernement, <strong>de</strong> son côté, né paraît pas<br />
<strong>de</strong>voir s'y opposer. L'ordre du jour dé'conâahce<br />
sera voié en très grosse majorité, et il est oms<br />
Une vraisemblable que i'afflchage du discours <strong>de</strong><br />
M. Méiine. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />
mandé et voté.<br />
U est probable, sinon certain, que la séance<br />
sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />
saient, on serait peut-être amené à examiner<br />
s'il n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Cham-<br />
bre au moins oour quelques Jours, le délai d'un<br />
mois paraissant excessif dans l'état où se trouve<br />
la discussion du budget<br />
Hier, ie mat da dissolution a été prononcé<br />
niais il semble que cette éventualité n'a" Das été<br />
examinée sérieusement. line faut pas' oublier<br />
qu'une nouvelle Chambre ne pourrait examiner<br />
le projet acmei da budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />
duc. Ii faudrait un nouveau projet, une nou-<br />
velle commission du budget, une nouvelle -dis-<br />
cussion générale, eto.<br />
A travers la pressa<br />
La Libre Parole :<br />
Pour la première fois, le gouvernement oarie<br />
avec clarté, même avec une certaine énergië.S'il<br />
avait eu, il y a <strong>de</strong>ux mois, la moitié seulement<br />
<strong>de</strong> l'ene gie dont il a fait preuve hier, nous n'au-<br />
ïions jamais m. vous Doitvez en être sûrs, ia<br />
lettre -réclame <strong>de</strong> M. Zoia.<br />
L'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès-Gérault-Richard<br />
est donc a tous les égards fâcheux. Il est venu<br />
fort mal à propos jeter ie trouble dans une<br />
séance dont lê résultat eût été sans cela net et<br />
limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est le juif qui est cause ne<br />
tout ceia ; c'est le juif qui déconsidère chez<br />
nous l'armét. le Parlement, le gouvernement ;<br />
c'est le juif qui déchaîne chez nous la guerre ci-<br />
vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />
A bas le juif !<br />
De la Cloche, organe républicain :<br />
M. <strong>de</strong> Bernis, hier, à la Chambre, a eu cette<br />
chance moule d appliquer sur ia joue da Jaurès<br />
îe souflet que toas" les" patriotes, après ia lecture<br />
<strong>de</strong> son discours, lai Uastinaient.<br />
Mustapha. Quatre discours ont été pronon-<br />
cés au milieu d'un grand calme coupe seule-<br />
ment par les applaudissements et les cris :<br />
K A bas les juifs' 1 » Finalement, l'assemblée<br />
a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con-<br />
tre Dreyfus et Zola et blâmant l'administra-<br />
tion supérieure à nropos <strong>de</strong>s mesures prises<br />
contre " les manifestants. « Les assistants<br />
adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />
citent les municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />
tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />
juifs et jurent' <strong>de</strong> s'unir pour écraser aux<br />
élections prochaines les juifs et leurs pro-<br />
tecteurs.»<br />
Un ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la mise en li-<br />
berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />
tenus pour faits relatifs aux manifestations<br />
antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />
<strong>de</strong> : « Vive la France I Vive la République 1<br />
A bas les juifs ! »<br />
A l'issue du meeting la foule est <strong>de</strong>scen-<br />
due comnaete ^ers Alger, romoant sur plu-<br />
sieurs points le cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />
place dù Gouvernement, les manifestants,<br />
au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />
presque entièrement <strong>de</strong>ux' kiosques ; les<br />
portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en-<br />
foncées tant sur la place dit Gouvérnement<br />
que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />
ont été saccagés.<br />
Des patrouilles du génie parcourent les<br />
principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />
tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />
Le rapport <strong>de</strong> police relate que trois com-<br />
missaires <strong>de</strong> police ont été blessés dont un<br />
assez grièvement. De nombreux agents ont<br />
été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />
<strong>de</strong> canne. Le câline, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />
rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matin.<br />
D'autre part, vers dix heures du soir, pen-<br />
dant que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes-<br />
tants antijuifs étaient encore au vélodrome<br />
<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />
composée <strong>de</strong> trois cents jeunes gens, la plu-<br />
part aimés <strong>de</strong> bâtons, a parcouru le boule-<br />
vard <strong>de</strong> la République se' dirigeant vers le<br />
vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong>vant le théâ-<br />
tre et refoulée vers le boulevard. En nassant<br />
<strong>de</strong>vant les terrasses <strong>de</strong>s câfés, plusieurs<br />
manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />
chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />
dont l'un est assez sérieusement blessé.<br />
Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />
dans la fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse-<br />
ment dispersée, avant qu'elle ait pu rejoin-<br />
dre les manifestants antijuifs.<br />
Alger, 23 janvier.<br />
Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />
ia suite <strong>de</strong>s contusions ou excès <strong>de</strong> fatigue<br />
provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />
neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> la<br />
banlieue. M. Lépine a convoqué ce matin les<br />
autorités <strong>de</strong> la ville afin <strong>de</strong> prendre les me-<br />
sures les plus énergiques pour prévenir le<br />
retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> "la veille.' Plusieurs<br />
voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />
au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />
attribue la causa du mouvement antijuif à<br />
l'autorisation donnée par le gouverneur pour<br />
la fondation d'un cercle d'étudiants israéli-<br />
tes malgré l'avis contraire du préfet et du<br />
maire.<br />
L'opinion en Russie<br />
Saint-Pétersbourg, 23 janvier.<br />
Les journaux russes déplorent la campa-<br />
gne qui agite et trouble la France. Ifs ne<br />
cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />
triotes qui ne se sent pas laissés acheter et<br />
en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />
termes <strong>de</strong> la Gazette <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />
immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />
droit, ia justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />
Chose particulièrement édifiante : trois<br />
feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />
contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes les trois<br />
ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />
étrangers.<br />
nent dans la rue ne tolérant aucun attroupe-<br />
ment. Quelaues anarchistes, cependant, ont<br />
réussi, nar '<strong>de</strong>s subterfuges divers, à péné-<br />
trer dans la salle, entre autres le compagnon<br />
Georges ; mais soit, que son attitu<strong>de</strong> ou son<br />
lansaeeaient provoqué les assistants, il est<br />
bientô't rejeté 'dans la rue, repoussé avec<br />
violence dans l'escalier qu'il <strong>de</strong>scend; sur sa<br />
tète, toutes les cannes s'ont levées.<br />
Un autre individu, <strong>de</strong> piètre mine, suit le<br />
même chemin.<br />
Tous <strong>de</strong>ux ont la figure ensanglantée.<br />
Quelaues autres individus, aussi louches,<br />
reconnus dans la salle par les étudiants,<br />
sont expulsés <strong>de</strong> même façon et fort hous-<br />
pillés par les agents, qui reconnaissent en<br />
eux dés clients <strong>de</strong> Mazas.<br />
Aucune manifestation, aucun trouble dans<br />
la rue pendant ce temps; seulement, <strong>de</strong>r-<br />
rière lés glaces <strong>de</strong> la «'Belle-Polonaise» 'es<br />
dures et faméliques figures <strong>de</strong>s compagnons<br />
évincés qui semblent guetter une occasion.<br />
Dans la salle<br />
Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />
sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />
lier qui conduit à la salle. Au moment où<br />
nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent déjà là.<br />
Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />
jusqu'à 2 h. 1[2 le calme règne dans la salle<br />
en attendant la constitution du bureau. De<br />
nouveaux arrivants viennent grossir ï'af-<br />
fiuence. On remarque exposée sur la tribune<br />
une magnifique couronne composée <strong>de</strong> lilas,<br />
<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />
tants* se proposent <strong>de</strong> porter à l'issue <strong>de</strong> la<br />
réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />
tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
Sur cette couronne on lit cette inséription :<br />
« Vive le France ! à bas les traîtres ! »<br />
A 2 h. l\2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />
teurs, prend place au bureau. A ce moment,<br />
prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />
missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />
<strong>de</strong> son écharpe, spécialement chargé désor-<br />
dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre l'assemblée' en<br />
cas <strong>de</strong> tumulte.<br />
On avait pris la précaution d'enlever, au<br />
préaiable, toutes lés chaises et tous* les<br />
bancs <strong>de</strong> la salie. On remarquera qu 'à la réu-<br />
nion du Tivoli-Vaux-Hali dé samedi <strong>de</strong>rnier,<br />
la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />
propos <strong>de</strong> se faire représenter par un com-<br />
missaire.<br />
L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />
mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />
diants et d'anciens militaires donne l'im-<br />
pression que l'assemblée saura imposer si-<br />
lence aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je-<br />
ter le désordre.<br />
Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />
M. Guérin se lève et expose en quelques<br />
mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion :<br />
Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />
<strong>de</strong> la politique, li n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />
n'y a que <strong>de</strong>s Français (exclàmatton)j que<br />
<strong>de</strong>s Français qui ne veulent nas ,que ; <strong>de</strong>s<br />
juifs compromettent la seule chose" restéu<br />
encore intacte dans notre patrie : l'armée.<br />
(Exclamations.)<br />
Un anarchiste crie : « Et Esterhazy ? » Ses<br />
voisins se saisissent <strong>de</strong> lui. le traînent jus-<br />
qu'au fond <strong>de</strong> la salle et l'expédient preste-<br />
ment dans i'escaiier. M. Guérin reprend :<br />
Une campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait<br />
nous imposer la réhabilitation du procès Drey-<br />
fas. • -<br />
Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />
prouvé qu'il avait trahi ! ». Cet anarchiste est<br />
encore expulsé a^ec maints horions. :<br />
M. Guérin ajoute ;<br />
Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus est<br />
innocent, les antisémites auraient été ies pre-<br />
miers à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du Drooès ; mai3<br />
nous ne vouions paî qu'une ban<strong>de</strong> internatio-<br />
nale attaque notre espoir suprême, l'arméa I<br />
'(Bravos pr'oiongés %t cris : « A* bas Zola ! A bas<br />
<strong>de</strong>s juifs"! »<br />
cinquantaine environ et se dirigent vers le<br />
bureau. L'un d'eux y prend place, mais le<br />
commissaire, M. Marion, intervient alors et<br />
leur interdit <strong>de</strong> tenir un meeting. Us n'in-<br />
sistent pas mais en attendant <strong>de</strong> pouvoir<br />
sortir ils se mettent à chanter à tue-tête la<br />
Carmagnole. Les une ajoutent môme cette<br />
variante au refrain : « Vive le son! Vive le<br />
son <strong>de</strong> l'explosion ! »<br />
Ils chantent également plusieurs autres<br />
chansons révolutionnaires où nous relevons<br />
le vers suivant :<br />
Dynamitons tous les cafés !<br />
Ainsi que plusieurs violences du même<br />
eenre contre l'armée et les prêtres.<br />
Il faut dire que les cris' que nous citons<br />
sont individuels." et nous les' distinguons au<br />
milieu <strong>de</strong>s vociférations que nous avons dû<br />
subir. En attendant que la'police permette à<br />
ce groupe <strong>de</strong> gagner la rue, les anarchistes<br />
crient encore : « Vive Zola! A bas les calo-<br />
tins! »<br />
C'est avec ee groune qui a évacué la salle<br />
le <strong>de</strong>rnier que nous quittons le lieu du mee-<br />
ting.<br />
Dans la poussée qui s'est produite à la<br />
sortie, signalons un petit acci<strong>de</strong>nt survenu<br />
à notre confrère Chincholle, du Figaro. M.<br />
Chincoile a eu. dans la bouscula<strong>de</strong>, son par-<br />
<strong>de</strong>ssus complètement lacéré ; il s'est trouvé<br />
aveo nous noyé au milieu du groupe hurlant<br />
<strong>de</strong>s anarchistes.<br />
La sortie<br />
Aucun discours n'a été prononcé et aucun<br />
cri n'a été proféré.<br />
Cette pieuse manifestation a gardé le ca-<br />
ractère qu'aile <strong>de</strong>vait avoir.<br />
Après la réunion.<br />
M. Touny, sur l'avis d'un agent <strong>de</strong> la Sû-<br />
reté qui lui annonce que te meeting est près<br />
<strong>de</strong> finir, prend ses dispositions. L'accès <strong>de</strong><br />
la rue <strong>de</strong> là Gaîté, vers le boulevard Mont-<br />
parnasse et la Seine est barrée par une es-<br />
Ht^%\&^ peTLie- 1 Nouvelles d'Essa^ne<br />
ment arriver, il n'est nas permis <strong>de</strong> se dt<br />
Prières X^utolique-;<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Des prières puoligu.es, ordonnées par lo<br />
cardinal Bichar'd à l'occasion <strong>de</strong> la rentrée<br />
<strong>de</strong>s Chambres, ont été dites ce matin, à neuf<br />
heures, à Notre-Dame, au milieu d'une<br />
affluence considérable. L'asssistance était<br />
plus nombreuse que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />
PETITES NOUVELLES<br />
23 janvier.<br />
M. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />
la Dresse départementale et directeur du Jour-<br />
nal <strong>de</strong> Rouen, oui avait fait don, la semaine<br />
<strong>de</strong>rnière, d'une somme <strong>de</strong> 50,000 francs à ia So-<br />
ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />
nouveau don do 000 francs à la Société <strong>de</strong><br />
l'assistance aux convalescents.<br />
~w» Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans, la femme<br />
Pesquir, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />
cile, à Nolleval, près Arcueil. Cette vieille<br />
femme passait pour être très riche et très avare.<br />
Le mobile du crime paraît être le vol.<br />
-~~v La Cour d'appel d'Alger, toutes chant-<br />
bres réunies, a rendu" sa décision dans l'affaire<br />
Morinaud, avocat, rédacteur en chef du Répu-<br />
blicain <strong>de</strong> Constantine qui avait écé^ suspendu<br />
pour trois mois par le conseii <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s<br />
avocats <strong>de</strong> Consfantino pour la publication dans<br />
le Républicain d'articies contré M. Gueit, pré-<br />
si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cout a annulé la<br />
décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />
Constantine.<br />
LES MANIFESTATIONS<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Très tard dans la soirée, hier, une colonne<br />
<strong>de</strong> manifestants -parmi lesquels se trouvaient<br />
un grand n ambre d'élèves du lycée Jansoa,<br />
tous munis <strong>de</strong> torches cenfeetionaées avec<br />
<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />
la Pompe, l'avenue Malaltoff et l'avenue <strong>de</strong><br />
la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />
place <strong>de</strong> l'Etoile, "aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />
Zola ! Vive l'armée ! », <strong>de</strong>vant la maison <strong>de</strong><br />
M. Scheurer-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />
ment coaspué.<br />
Plus tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont nar-<br />
couru le boulevard Saint-Micael, en chan-<br />
tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />
les applaudissaient.<br />
Lyon, 23 janvier.<br />
Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />
quebuse, une réunion organisée uarie parti<br />
Ouvrier socialiste. A neuf heures', un millier<br />
«e pe M sonaes sa pressaient dans la sape.<br />
Les citoyens Siral, Midat, Naehury, Delange,<br />
Jacquet du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />
vement la parole.<br />
Tous le3 orateurs se sont élevés contre la<br />
wolitique du cabinet et ont protesté contre le<br />
îiuis-cios dans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />
tous ont fait l'éloge <strong>de</strong> la conduite d Emile<br />
Zola.<br />
Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />
mes violents.<br />
Un étudiant, nawmé Chambard, Dre mi la<br />
parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />
rompent à chaque instant. Jusque dans la<br />
rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! »<br />
Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />
tudiant Chambard termine son discours aux<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée ! »<br />
On lui rénond : » Vive la Révolution ! »<br />
A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt comi-<br />
que : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt dans la<br />
salle un aci<strong>de</strong> doat les émanations s'élèvent<br />
bientôt ; toute l'assistance pleure, se mou-<br />
che et éternue bruyamment. La saiie s>e<br />
vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />
dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusau'à la scène qui<br />
sert <strong>de</strong> tribune et tout le 'comité s'essuie<br />
les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />
<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />
Instants, la saile se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />
Quelques orateurs veulent prendre la pa-<br />
role, mais on n'entend Das un mot <strong>de</strong> leurs<br />
discours ; ii en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />
Jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />
A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cineman-<br />
taine d'étudiants ont accompagné leur cama-<br />
ra<strong>de</strong> Cûambard. Quelaues "jeunes gens se<br />
sont joints a eux aux cris <strong>de</strong> : « A bas les<br />
juifs ! Coasnuez Zola ! »<br />
Près du nont <strong>de</strong> la Guillotière, oueloues<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! » se font ente'ndte".<br />
Une discussion s'engage et l'on allait en<br />
venir aux mains quand" la nolice disperse<br />
les manifestants. Une nluie'flne et persis-<br />
tante ackève l'œuvre "<strong>de</strong>s gardiens ' <strong>de</strong> la<br />
paix.<br />
Châlon-sur-Saône, 23 janvier.<br />
Hier soir a eu Jieu une nouvelle manifes-<br />
tation antisémite ; une cinquantaine <strong>de</strong> ma-<br />
nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong><br />
curieux soat passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />
taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! » nuis <strong>de</strong>-<br />
vant les magasins tenus par <strong>de</strong>s israélites<br />
aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs ! ». Ces ma-<br />
gasins étaieat gardés nar la police et la gen-<br />
darmerie.<br />
Arras, 23 janvier.<br />
Des manifestations ont eu lieu hier à<br />
Montreuil ou c'était le jour du tirage au<br />
Bort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />
parcouru la villa aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />
Zola 1 »<br />
_. , , Alger, 23 janvier.<br />
Cinq a six mille personnes assistaient au<br />
meeting antijuif & Mustapha. La réunion<br />
était présidée par M. PraJelie, maire <strong>de</strong><br />
JE*^"k.F£IS<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Indépendamment <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> ;<br />
gar<strong>de</strong>s républicains qui, hier soir, ont par-<br />
couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />
tous ies commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />
en permanence jusqu'à une heure avancée,<br />
en prévision d'une manifestation possible.<br />
Les postes consignés avaient leur effectif<br />
au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />
tance en distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />
pes d'agents. En outre, indépeadamment<br />
<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />
gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />
avaient été envoyés sur plusieurs points.<br />
Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />
plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />
gents ont été constituées dès la première<br />
heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />
centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />
Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou-<br />
verts et les commissaires ont- reçu Tordre<br />
<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />
reaux alors qu'en temps ordinaire, le di-<br />
manche, un commissariat seulement reste<br />
ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />
postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />
notamment celui du Palais-<strong>de</strong>-Justice, ont i<br />
été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligue et<br />
<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />
Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />
gouvernement ds Paris, c'est-à-dire la<br />
Seine et Seine-et-Oise, sont consignées par<br />
ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris.<br />
Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />
réunion<br />
Cet après -midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille-<br />
Colonnes, rue <strong>de</strong> la Gaîté-Montparnasse, le<br />
meeting da protestation auquel f<strong>de</strong>vait faire<br />
suite la manifestation consistant à porter<br />
<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />
place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong>.<br />
La réunion était autorisée, mais non la<br />
manifestation. Seuls, les portf-urs <strong>de</strong> cou-<br />
ronnes pouvaient approcher du monument<br />
patriotique. Voici le compte rendu <strong>de</strong> ce<br />
qui s'est" produit:<br />
La salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />
dans un quartier populeux où les manifes-<br />
tations, quelles qu'elles soient d'aiileurs,<br />
peuvent facilement s'augmenter d'éléments,<br />
toujours prêts au désordre; aussi la police<br />
avait-elle pris <strong>de</strong>s précautions imposantes.<br />
Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquante<br />
gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />
circulation <strong>de</strong> la foule.<br />
Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />
A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> la<br />
réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />
ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />
sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />
avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer* à la réu-<br />
nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes<br />
qui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont<br />
vu refuser l'entrée et'n'ont nas insisté, mais<br />
se sont réunis dans le dékit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />
Belle Polonaise en face <strong>de</strong>s Mille-Colonnes,<br />
et ont décidé d'envahir la salle quand du<br />
renfort leur sera venu.<br />
Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />
M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police munici-<br />
pale qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />
cette " décision, téléphone à la préfecture<br />
pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cinquante hommes <strong>de</strong> plus<br />
qui arrivent à 3 heures.<br />
L'entrée dans les salles est fait par petits<br />
groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants n'a donné<br />
lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />
réunion n'était pas encore commencée.<br />
A l'extérieur. — Pendant la réunion<br />
Enfin, la réunion, annonce-t-on, est com-<br />
mencée. Do la rue on entend, par moments,<br />
<strong>de</strong>s trépignements dans la salle et pendant<br />
ce temps, les agents, par quatre, se prosaè-<br />
M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />
: la parole<br />
M. Guérin propose ensuite la nomination<br />
du bureau. M. Thiébaud est acclamé prési-<br />
<strong>de</strong>nt et rein place ainsi M. Guérin.<br />
On nous avait menacé, s'ecrie-t-ii. <strong>de</strong> nous<br />
faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />
réunion. On a cru nous effrayer en nous an-<br />
nonçant à l'avance l'irruption parmi nous<br />
d'assommé ors stipendiés. Eh bien ! nous<br />
sommes ià et ces menaces ne nous emnê-<br />
eheront pas <strong>de</strong> défier ies assommeurt et <strong>de</strong><br />
crier : «Vive ia France ! »<br />
Une longue acclamation accueille ces paro-<br />
les énergiques.<br />
Quand lès applaudissements sont calmés<br />
quelques anarchistes, ayant crié : «A bas<br />
les cléricaux », au fond <strong>de</strong> la salle, sont en-<br />
core expulsés. Quelques, coups <strong>de</strong> canne sont<br />
échangés.<br />
Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. — L'ordre<br />
du jour acclamé<br />
M. TMéhaud. après avoir ramené lé silence<br />
en frappant violemment <strong>de</strong> sa canne sur le<br />
bureaii," 'lit une dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye,<br />
s'excusant <strong>de</strong> n'avoir pu venir, retenu par la<br />
cérémonie patriotique" <strong>de</strong> Buzenval, dépêche<br />
qu'on acclame, et il ajoute:<br />
Notre réunion doit être courte puisque nous<br />
avons nour principal objectif, aujourd'hui, <strong>de</strong><br />
porter notre' couronna à la statua <strong>de</strong> Strasbourg<br />
pour protester contre les renégats qui pactisent<br />
avec les traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />
nous flétrirons, en la déposant, les trahisons <strong>de</strong><br />
ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />
Pour y aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la-statue<br />
<strong>de</strong> Gambe'ia, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />
(Applaudissements.)<br />
Je vous propose donc d'acclamer, pour sanc-<br />
tionner ce meeting, cet ordre dujourqui précise<br />
notre décision :<br />
Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé contre les<br />
souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />
tranger les secrets do la défense, dépose<br />
au pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg l'hom-<br />
mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />
et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />
pactisent avec lajuiverie universelle pour<br />
corrompre la République, déshonorer l'ar-<br />
mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />
sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers.<br />
Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />
et purifiée !<br />
Cet ordre du jour provoque une explosion<br />
<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la France ! A bas les juifs!<br />
A bas Zola ! »<br />
Un anarchiste à la tribune<br />
Après quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>nt la parole. M. Thiébaud donne la pa-<br />
role à l'un d'eux en l'invitant à être court.<br />
C'est l'anarchiste Brunet qui monte à la tri-<br />
bune.<br />
Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />
simulé encore, ses sentiments mais dès que,<br />
jetant le masque, il veut combattre l'idée<br />
<strong>de</strong> patrie, toute le saile s'y oppose, lui<br />
criaiit: «Nous ne voas laisserons' "pas atta-<br />
quer la patrie ! »<br />
Et bientôt Brunet renonce à continuer son<br />
discours.<br />
Un compagnon bondit alors, furieux, vers<br />
la tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />
vite qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />
interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />
s'écrie : « Vous voyez," citoyens, que nous<br />
donnons l'exemple <strong>de</strong> la modération : notre<br />
adversaire n'a pas été maltraité ! »<br />
La séance est levée. — Dans la rue<br />
Enfin, M. Guérin annonce que c'est le mo<br />
ment <strong>de</strong> se rendre à la statué <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
Les porteurs prennent la couronne, l'élè-<br />
ve nt, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie :<br />
« Vive la France! », toutes les voix enton-<br />
nent: « Conspuez Zoia! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />
manifestants s ébranle.<br />
Pendant que les protestataires quittent la<br />
salle accompagnant la couronne, MM. Thié-<br />
baud et Guérin en tête, les anarchistes qui<br />
étaient disséminés dans la salle mais qui ne<br />
s'étaient nas sentis en nombre nour em.iiô-<br />
efeer ia réunira a'&sseiabieau Us senti usa<br />
nger vers la Seine ; seule, l'avenue vers les<br />
fortifications est ouverte.<br />
Au moment où la sortie va s'opérer, les<br />
organisateurs du meeting <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que la<br />
couronne et ses porteurs sortent seulement<br />
les premiers. A cet effet, la porte donnant<br />
sur la rue, est barrée par une masse<br />
d'agents. MM. Thiébaud et Guérin appellent<br />
les membres du bureau <strong>de</strong> la réunion qui<br />
accompagneront la couronne.<br />
Ils sortent à grand peine. Une voiture est<br />
amenée, un ouvrier monte sur la caisse du<br />
fiacre, il tient la couronnne <strong>de</strong>bout; un au-<br />
tre nrend place à côté du cocher; quatre au-<br />
tres nersonnes sont dans la voiture précédée<br />
d'un brigadier <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la paix. Celle-<br />
ci traverse les barrages d'agents vers le<br />
boulevard Montparnasse et arrive boulevard<br />
Edgard Quinet.<br />
Par ordre, elle prend le trot; M. Touny<br />
et son secrétaire suivent dans une autre voi<br />
ture. Personnr n'a été autorisé à suivre la<br />
couronne, pas même ies journalistes pré-<br />
sents.<br />
Pendant tout ce temps, aucune personne<br />
autre que celles dont nous avons parlé, n'a<br />
pu encore sortir <strong>de</strong> la salle et tout ie mon<strong>de</strong><br />
se presse, s'écrase dans I'escaiier qui con-<br />
duit à la rue.<br />
Quand la voiture qui porte la couronne a<br />
disparu, on laisse enfin sortir une centaine<br />
<strong>de</strong> personnes, nuis quand celles-ci ont été<br />
refoulées par les agents jusqu'à l'avenue du<br />
Maine, la liberté est donnée* à autant d'au-<br />
tres et ainsi la salle se vi<strong>de</strong> par netits pa-<br />
quets aussitôt dispersés.<br />
Aucun inci<strong>de</strong>nt ne s'est produit sinon que,<br />
tandis que tout le mon<strong>de</strong> se découvrait "sur<br />
le passage <strong>de</strong> la couronne, un <strong>de</strong>s anarchis<br />
tes' expulsés a crie : « Vive la Commune !<br />
cri sans écho et pour lequel il n'a d'ailleurs<br />
"pas été inquiété.<br />
Le nombre <strong>de</strong>s arrestations opérées dans<br />
l'après-midi, est <strong>de</strong> quatre : un individu qui<br />
frappait à COUPS <strong>de</strong> canne sur les agents, un<br />
second qui vendait une brochure anareniste ;<br />
les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers pour relus <strong>de</strong> circuler.<br />
A 4 heures tout été terminé. La porte <strong>de</strong><br />
la salle <strong>de</strong>s Mule-Colonnes est eiôse, les<br />
barrages <strong>de</strong>s agents, disloqués ; néanmoins,<br />
un service assez important doit rester sur<br />
piace, pour surveiller les anarchistes <strong>de</strong> la<br />
« Belle-Polonaise »,<br />
Plaoe <strong>de</strong> là Concor<strong>de</strong><br />
La circulation, qui, <strong>de</strong>puis midi, était très<br />
aetive olace <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vient très in<br />
tense à 3 heures, et <strong>de</strong>s groupes se forment<br />
ca et là. mais notamment <strong>de</strong>vant les grilles<br />
<strong>de</strong>s Tuiileries. qui ont été fermées, «t au<br />
travers <strong>de</strong>squelles on aperçoit <strong>de</strong>s escadrons,<br />
<strong>de</strong> cuirassiers et <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> républicaine,<br />
dont les cavaliers ont mis pied à terre.<br />
En prévision <strong>de</strong> la manifestation annoncée,<br />
les mesures <strong>de</strong> police sont considérables.<br />
Sur la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> même, dont les<br />
chaussées ont été sablées, le service d'ordre<br />
est assuré par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong><br />
la naix <strong>de</strong>s huitième et onzième arrondisse-<br />
ments. Tous les ponts, toutes les rues abou-<br />
tissant à la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, rue Royale<br />
rue da Rivoli et quai <strong>de</strong>s Tuileries sont"gar-<br />
dées par un peloton <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix,<br />
faisant face à ùn peloton <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s républi-<br />
cains à pied, avec tambour.<br />
On remarque, au coin <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> la<br />
Concor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la rue Saint-Florentin, sous<br />
les fenêtres du baron Alphonse <strong>de</strong> Rothschild,<br />
une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix ; <strong>de</strong> l'au-<br />
tre côté <strong>de</strong> la nlace, le service d'ordre s'é-<br />
tend jusqu'à l'Arc <strong>de</strong> triomphe.<br />
Quatre'mille hommes appartenant exclusi-<br />
vement à la poiiee sont disséminés entre ies<br />
Tuileries et la place <strong>de</strong> l'Etoile.<br />
A 3 heures lf2, la piace <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> où<br />
commençaient à se former <strong>de</strong>s groupes, est<br />
complètement évacuée : l'accès n'en est per-<br />
mis qu'aux voitures et aux journalistes mu-<br />
nis <strong>de</strong> leur coutie-file.<br />
La foule est repoussée du côté <strong>de</strong>s Champs-<br />
Elysées. Elle est maintenue à distance bar<br />
un cordon d'agents qui va <strong>de</strong> la Seine entre<br />
la rue Boissy-d'Ansias. Aucune bagarre, au-<br />
cun inei<strong>de</strong>nt ne se produit. Au passage, les<br />
agents cueillent un pochard qui n'obéissait<br />
pas assez vite au traditionnel « circulez ».<br />
Un peu avant 3 heures, nous rencontrons<br />
au pied <strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> Mariy, M. Barthou,<br />
ministre <strong>de</strong> l'intérieur, qui nous déclare que<br />
toutes les mesures sont prises pour qu'il<br />
n y ait aucun inci<strong>de</strong>nt aujourd'hui!<br />
Devant la statue <strong>de</strong> Strasbourg oueloues<br />
groupes <strong>de</strong> journalistes se forment." M.<br />
B.anc, préfet <strong>de</strong> police ; M. Laurent, secré-<br />
taire général <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> police ; M.<br />
Marion, commissaire aux délégations judi-<br />
ciaires sont là en conférence! On entend<br />
dans le lointain quelques cris : « vive l'ar-<br />
mée ! à bas Zola 1 à bas le» traîtres ! » Mais<br />
la foule maintenue à distance par les agents<br />
semble plutôt calme. Elle veut voir les ma-<br />
nifestations sans vouloir y participer.<br />
A la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />
A 3 h. Ir2, une voiture arrive au galon et<br />
s'arrête au med <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
M. Paulin Méry, député du treizième arron-<br />
dissement, en <strong>de</strong>scend accompagné <strong>de</strong>-<br />
<strong>de</strong>ux dames <strong>de</strong> sa famiiie; il noria une ma-<br />
gnifique gerbe <strong>de</strong> roses, <strong>de</strong> lilas et <strong>de</strong> marj<br />
guérites, et va les déposer lui-même sur le<br />
monument. On lui <strong>de</strong>manda si c'est an nom<br />
d'un groupe ou d'une association qu'il vien<br />
De nos correspondants particuliers :<br />
New-York, 23 janvier.<br />
De source américaine :<br />
» Une dépêche <strong>de</strong> Jacksonville mentionne<br />
le bruit que les navires américains s«nt<br />
partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />
Havane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />
tion. On dit que "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />
raient été commis contre le consul général<br />
Lee et autres américains.<br />
Une dépêche <strong>de</strong>. Keywest annonce que<br />
les passagers, arrivés <strong>de</strong> la Havane, préten-<br />
<strong>de</strong>nt ou'un soulèvement est imminent. On<br />
croit qu'il doit être dirigé contre les Améri-<br />
cains. Le maréchal Blanco a concentré dans<br />
cette ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées a réprimer<br />
les désordres qui pourraient se produire. »<br />
Madrid. 23 janvier.<br />
Les édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />
casion <strong>de</strong> la pacification complète <strong>de</strong>s Philip-<br />
pines ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />
ont été prises, motivées par la fête du roi<br />
Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />
très ontimistes. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />
Clara, le chef insurgé Tego a fait sa soumis<br />
sion.<br />
Madrid, 23 janvier.<br />
La dépêche du New-York Herald, au sujet<br />
du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />
très commentée ici. L'Imparcial, dans<br />
violent article contre les Américains,<br />
qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt<br />
sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />
On man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Havane que six rebelles,<br />
appartenant au régiment formé par ia gar<strong>de</strong><br />
personnelle <strong>de</strong> Maximo Gomez, disent que<br />
le. chef d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />
tenté <strong>de</strong> se soumettre avec sa ban<strong>de</strong> a été<br />
fusillé par Gomez.<br />
un<br />
dit<br />
dé-<br />
mont et ce très grand clérical qu'est Rocua*<br />
tort, avec les «jeunes gens <strong>de</strong> 12 à 15 »ns»<br />
et les quinze cents manifestants d'opilon»<br />
divcrses'qui ont si vigoureusement sifllé hi<br />
Télégramme protégé par la police do ce boa<br />
Lutaud!<br />
La mauvaise humeur <strong>de</strong> co journal et dù<br />
son rédacteur sont da bon augure : non»<br />
avons tapé juste ; et. nlus fort que jamais,<br />
ils nous engagent à crier avec tous nosamis^<br />
connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssu'i!<br />
<strong>de</strong> toute oueslion <strong>de</strong> partis : A bas le Syndt'<br />
cat ! Conspuez l'Italien Zola I Vive la France<br />
aux Français ! »<br />
Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />
Jean <strong>de</strong> BOEUY,<br />
Prési<strong>de</strong>nt du Groupe Antisémite,<br />
Place Paulin, 10, Aget-'<<br />
Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />
La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres etarii<br />
d'Agen et l'EscoJo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêt;,<br />
d'un commun accord, le programme sulva.it<br />
<strong>de</strong>s Jeux Floraux organisés à l'occasioin du<br />
Centenaire.<br />
Ire Section, langue française. — 1- Ut»<br />
o<strong>de</strong> à Jasmin : la meilleure comaosltid-x<br />
sera lue rar un artiste <strong>de</strong> la Comédlô Fran-<br />
çaise au cours <strong>de</strong> la manifestation qui aui%<br />
lieu <strong>de</strong>vant la statue du poète.<br />
2- Un à-propos, en un acte et en vers : Le»<br />
auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et d.«<br />
son œuvre. L'à-propos classé au prenne 1 ?<br />
rang, sera joué en lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans l'i<br />
soirée <strong>de</strong> gala.<br />
2" Section, langue d'Oc. — 1- O<strong>de</strong> à Jaf.-<br />
min ; 2' Poésie lyrique, sujet libre ; 3 Poésf i<br />
<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en prose,<br />
sujet libre.<br />
Par décision du Canoulié du Félibrige, 1?<br />
concours <strong>de</strong> cette section est déclaré Jeu^<br />
Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine es<br />
entraînera les droits fixés à ce titre nar lej<br />
statuts Félibréens. Trois Félibres Majoraui<br />
feront partie du jury d'examen. Les mor*<br />
ceaux couronnés seront lus dans la séancs<br />
solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> la Cou^<br />
d'Amour.<br />
Tous les dialectes <strong>de</strong> ia langue d'oc son»<br />
admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyé»<br />
l'exige, trois groupes seront formés d'après<br />
)a parenté linguistique : Aquitaine, Langue»<br />
doc, Provence". Chaque groune aura <strong>de</strong>s 'pri|<br />
distincts nour les quatre genres ci-<strong>de</strong>ssu*<br />
indiqués. Dans ee cas, les premiers prix dt<br />
tous les groupes concourront entre eux, par<br />
genre, et les compositions classées au pre-<br />
mier rang recevront le prix d'honneur.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux sections française et d'oc,<br />
les prix consisteront en médailles et diplô-<br />
mes artistiques.<br />
Les nièces, écrites très lisiblement, <strong>de</strong>.<br />
vront être toutes remises avant le 15 avril<br />
prochain, terme <strong>de</strong> rigueur, en double expé-<br />
ditien, non signées et portant en tête tina<br />
<strong>de</strong>vise reproduite sur une enveloppe cache-<br />
tée dans laquelle seront enfermés le nom da<br />
l'auteur et son adresse.<br />
Pour les nièces en langue d'oc, on indi-<br />
ouera en tête les dialectes et sous-dialeetes<br />
employés et on donnera en note, la traduc-<br />
tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux à ce<br />
sous-dialeete.<br />
Adresser les compositions françaises à M.<br />
le commandant Lac <strong>de</strong> Bosredon, rue Di<strong>de</strong>-<br />
rot, à Agen ; celles d'oc à M. <strong>de</strong> Dordé-<br />
Balhargùet, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />
On nous prie d'annoncer que la commis*<br />
sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicale<br />
et la commission d'organisation générale<br />
vont être prochainement convoquées, cha-<br />
cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> et la préparai<br />
tion <strong>de</strong> ce qui incombe à chacune d'elles.<br />
Le-<br />
12 :<br />
Courses <strong>de</strong> chevaux<br />
A NICE ' .<br />
Nice, 23 janvier.<br />
Prix du Chemin 4e fer. — 1, Quettehou,<br />
Albert Jonhson ; 2, Uiéris, 4, J Clay ; 3,<br />
Général. 1-6. Stanley.<br />
Non Diacés : Virgile, 5, tombé t Caste,<br />
Le-Raté. 7; Messager, 16; Berthe, 16 ; Amen, 10;<br />
Le-Hètre. 20.<br />
Mutuel. — Gagnant 21, placés Quettehou 15 -50,<br />
Lhéris 17 50. i.e-Géaérai Î7 50.<br />
Grand orix <strong>de</strong> la villa <strong>de</strong> Nice. — 1, Détona-<br />
itor, 9)4. J. Mooclt ; 2. Sarcelle. 6, Turner.<br />
Non Dlacés : Marée. 6 ; M. <strong>de</strong> Pondoîa.<br />
DDo-n. 12 ; Rêve. 4; Funnm. 12 ; Quartaurl, i;<br />
So.vard. 3. arrivé premier et distaucé pour n'a-<br />
voir oas reoré-enté le -ooids<br />
Mutuel. — Gagnant, 22 50 .; viacés, Détonator<br />
19 50. Sarcelle 20 50.<br />
Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia. 4, M. <strong>de</strong> Ro-<br />
manet ; 2. Amourette, 6, T. Roberts ; 3, Quickly,<br />
19, A. Roberts.<br />
Non Dlacés : Buenos Ayres. 6; Rectitu<strong>de</strong>, 4<br />
Coconas, 8 ; Tancrè<strong>de</strong>. 15 ; Edimbourg, 8 ; Ba-<br />
bouche, 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, 6 ; Saint-Médard. 12 ; Mé-<br />
téore. 2.<br />
Mutuel. — Gagnant. 129 ; placés. Gardénia<br />
29 50 ; Amourette 27 50 ; Quiclcly 54 50.<br />
A PAU<br />
Paris, 23 janvier<br />
Le beau temps ayant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />
née du Trotting-Ciub avait amené beaucoup <strong>de</strong><br />
mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel<br />
lent état. Partie technique très intéressante<br />
Prix du Bearn, trot monté. — 1, Petite-Sur-<br />
prise. 6(4 (Bire), M. Dastarac ; 2. Tambour. 4;7<br />
(le proorietaire), Dulon ; 3, Artaban, 8[1 (Dufort),<br />
Dastarac.<br />
Mutuel. — Unité, 5 fr., pesage gagnant, 14 ;<br />
Pelouse, gagnant, 27.<br />
Prix <strong>de</strong> Pan. — 1. Osnabruck (Peyrouton), î<br />
M. Lourtet ; 2, Preneî -Gar<strong>de</strong>. 4tl (Dufort) à M<br />
Harriague ; 3, Quintal-Ex-Roméo, 6[1 (Cartier), à<br />
M. Boneau.<br />
Non placé : Enachon.<br />
Mutuéi : Pesage, gagnant 6 50. places 5 50<br />
Prenez-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10'50, Diacé<br />
Prenez-Gar<strong>de</strong>. 10<br />
Prix <strong>de</strong>s Chrvsanthèmes. à réclamer 1, Massi<br />
nissa. 5il (Dulon). à M. Lairieux; 2, Jacuior,<br />
4p. â M. H. Dabadie.l<br />
Colin, 2il, à M. P. Saint-André.<br />
Non placés : Poétique. Turiuton. Massinissa,<br />
réclamé nar le propriétaire pour 733 fr. 33<br />
Mutuel : Pesage gaynant 51. Diacé 10. Jacuior<br />
Pelouse gagnant 27, placés 10 50. Jacuior 3.<br />
Prix <strong>de</strong> Marguerites. — Sveet Herb. 4i6 (Call-<br />
man) ; M. Mac-Fariane ; 2 Abrotano. 8il (An<br />
drews), M. Luc Csthaia ; 3 Boukara, 6(4 {Léo<br />
mend). M. Douvreieur.<br />
Non piacé. Deioces.<br />
Mutuel. — Pesage, gagnant 10. olaoés S 50,<br />
Abrotano 17, Pelouse, gagnant 12," placés 8,<br />
Abrotano 12.<br />
déposer ce bouquet.<br />
C'est en mon nom, dit-il, c'est comme dé-<br />
puté <strong>de</strong> Paris et mon bouauet oui ne porte<br />
pas d'inscription signifie :'« A "bas les traî-<br />
tres! >»<br />
Rappelons que M. Paulin Méry est socia-<br />
liste révisionniste et lit partie <strong>de</strong> la fraction<br />
boulangiste.<br />
A 4 heures, <strong>de</strong>ux autres voitures arrivent<br />
ensemble. Dans l'une d'elles, se trouvent<br />
MM. Georges Thiébaud, Guérin, Joseph Mé<br />
naid et Looien. Us acceptent la couronne du<br />
comité <strong>de</strong> protestation contre le syndicat <strong>de</strong><br />
la trahison; <strong>de</strong> l'autre voiture, <strong>de</strong>scend M.<br />
Touny, qui a accompagné ces messieurs <strong>de</strong>-<br />
puis la salle <strong>de</strong> la rue la Gaité.<br />
La couronne est placée tout en haut du<br />
monument par MM. Guérin et Georges Thié<br />
baud. Les agents voient d'un œil bienveil-<br />
lant cette manifestation et volontiers ils au<br />
raioat placé eux-mêmes la couronna.<br />
rsq<br />
0\S JCB1CIÀ1MS<br />
Le Journal officiel publie le mouvement<br />
par lequel sont nommés :<br />
Juge'au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron-<br />
til, juge au siège <strong>de</strong>, Lodève, en remplace-<br />
ment <strong>de</strong> M. Garraud, démissionnaire et<br />
nommé juge honoraire.<br />
Juge suppléant au tribunal <strong>de</strong> Lodève, M.<br />
Robert, juge au suppléant au siège <strong>de</strong> Car-<br />
cassonne.<br />
Juge suppléant à Murât, M. Rho<strong>de</strong>s, juo- e<br />
suppléant à Saint-Flour, en remplacement<br />
<strong>de</strong> xM. Missonnier, nommé substitut.<br />
WORT DE M.ANDRE REILLE<br />
Nous apprenons avec une douloureuse<br />
surprise la mort si rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. le baron<br />
André Reille, député <strong>de</strong> Castres, frappé en<br />
pleine jeunesse, dans toute la vigueur <strong>de</strong> sa<br />
force et <strong>de</strong> son talent qui était grand et qui<br />
promettait <strong>de</strong> grandir encore.<br />
Il y a quinze jours à peine, il traversait<br />
notre ville, préoccupé dés intérêts si grands<br />
oui l'agitent "en ce moment. Il se rendait à<br />
Tamaris, où l'appelaient ses fonctions d'ad-<br />
ministrateur <strong>de</strong>s forges délais.<br />
Là, s'est déclarée la terrible maladie qui<br />
l'a enlevé en quelques jours.<br />
Avant-hier "soir, il mourait, enlevé na?<br />
un impénétrable <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> Dieu à ses jeu»<br />
nés et nombreux enfants, à sa femme si<br />
bonne, si dévouée et à qui un bonheur sans<br />
nuage semblait promettre un si bel avenir.<br />
Certes, en politique, nous ne partagions<br />
pas toutes les idées <strong>de</strong> M. André Reille,<br />
mais, nous sommes heureux <strong>de</strong> le rappeler,<br />
pas une voix royaliste ne lui avait manqué,<br />
îorsque la première circonscription <strong>de</strong> Cas-<br />
tres l'acclama pour son député", il y a auatre<br />
ans à peine.<br />
Ce fut un beau triomphe pour lui, alors si<br />
nlein <strong>de</strong> vie et d'espérance, porté si jeune â<br />
une situation politique dont l'élévation da<br />
son talent le rendait "si digne.<br />
Oui, sans doute, il n'avait pas toutes nos<br />
idées, mais il avait une telle franchise et<br />
une si gran<strong>de</strong> loyauté qu'après ces quatra<br />
ans <strong>de</strong> législature, nul né neut lui reprocher<br />
<strong>de</strong> ne pas être resté fidèle à cette profession<br />
<strong>de</strong> foi.'si nette et si catégorique, qu'il adressa<br />
à ses électeurs.<br />
Catholique avant tout, fervent champioa<br />
<strong>de</strong> la politique du Pane, ayant accepté la<br />
forme républicaine sans arrière pensée et<br />
parce qu'il était convaincu que cette accep-<br />
tation était nécessaire au triomphe <strong>de</strong> ses<br />
affections religieuses qu'il niaçaitau Dremier<br />
rang, tel ii a vécu et tel il" s'était présenté à<br />
nous, disant : voilà qui je suis, si" vous me<br />
voulez, nommez-moi. mais à aucun nrix je ca<br />
veux <strong>de</strong>voir mon mandat à l'éauivôaue ou i<br />
la surprise.<br />
Royalistes, nous fîmes, alors comme tou-<br />
jours, à la défense <strong>de</strong>s grands principes so*<br />
ciaux et religieux, le sacrifice <strong>de</strong> nos préfé-<br />
rences Politiques.<br />
Tout ce que le baron Reille nous avait<br />
promis, il l'a tenu.<br />
Il a défendu en vaillant la religion, l'ordre<br />
et la liberté. Le souvenir n'est pas éteint do|<br />
grand succès <strong>de</strong> tribune ou'il remporta un<br />
jour contre un autre enfant <strong>de</strong> Castres,<br />
M. Jaurès', co redoutable ennemi <strong>de</strong>s causes<br />
qui nous tiennent tant au cœur.<br />
Qu'il nous soit permis d'adresser à son.<br />
nère, l'ami <strong>de</strong> tous'dans ce pays castrais qui<br />
l'affectionne si profondément et à toute cetta<br />
famille si cruellement éprouvée, la part bien<br />
gran<strong>de</strong> oue nous prenons à l'immense maH<br />
heur qui les frappe. G—<br />
SOCIÉTÉ US ÉfflPES M] LOT<br />
UNE RÉPONSE<br />
On nous écrit :<br />
Agen, le 22 janvier.<br />
Monsieur le Rédacteur,<br />
Permettez-moi <strong>de</strong> répondre, nar l'intermé-<br />
diaire da votre estimable journal, à 1 article<br />
que M. Bouteiller me fait la très grand hon-<br />
neur <strong>de</strong> me consacrer dans le Télégramme.<br />
En un français élégant et facile, ce fou-<br />
gueux patriote essaie <strong>de</strong> faire dévier le dé-<br />
bat. A la bataille <strong>de</strong>s Idées, il substitue va-<br />
leureusement la bataille <strong>de</strong>s personnalités.<br />
C'est là, d'ailleurs, tout le secret <strong>de</strong> la poli-<br />
tique du journal <strong>de</strong> M. Turrel. Je ne la' sui-<br />
vrai pas sur un terrain si vaste. Mais je !e<br />
remercie bien sincèrement do m'avoir dé-<br />
noncé à l'attention <strong>de</strong>s amis do Dreyfus.<br />
Etre mis en suspicion nar les soutiens du<br />
syndicat qui essaie <strong>de</strong> déshonorer l'armée et<br />
la France, c'est use bonne note oue je suis<br />
heureux <strong>de</strong> mériter avea mon maiUa Uiti<br />
Séance du 3 janvier<br />
PRÉSIDENCE DE M. CRElh, TOKSIDENT<br />
SEMESTRIEL<br />
M. le secrétaire général dépose les P ub<br />
cations reçues. j-nv»<br />
Il signale dans lo « Recueil do l'Aca<strong>de</strong>m.a<br />
<strong>de</strong> Montauban », annéo 189(5. la mention au»<br />
second prix obtenu par un membre <strong>de</strong> la<br />
ciétè, M. <strong>de</strong> Laroussilhe, dans le concours<br />
<strong>de</strong> poésie ouvert par cette Académie.<br />
M. Coueslant, imprimeur, membre do i»<br />
Société <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s, fait hommage d'un oxent-<br />
plaire <strong>de</strong> « l'Annuaire officier du départo*<br />
ment du Lot ». pour 1893, dans lequel csi<br />
publié un travail fort intéressant <strong>de</strong> notre<br />
collègue M. L. Combarieu « Les Fêtes répU"<br />
blicaines dans la département du Lot pen-<br />
dant la Révolution. »<br />
La Société remercie M. Coueslant do son<br />
envoi.<br />
M. l'abbé Gary commence la lecture d'uj<br />
travail adressé par notre collègue M- l'abnê<br />
Filsac, curé <strong>de</strong>' Peyrilles : « Notes hiatori'*<br />
quos sur Peyrilles. » „ _<br />
M. Greil lit ensuit» bs. première partie d un<br />
atauassHk « Wttttaaa «passés par ratf"
«rrand vicaire «*! Cahor», concernant, la re-<br />
mise (ies Estnts <strong>de</strong>s monastères <strong>de</strong>s filles<br />
religieuses du présent diocèse. » 11 com-<br />
mence nar le couvent <strong>de</strong> la « Douradc <strong>de</strong> Ca-<br />
hors, oi'dre <strong>de</strong> Saint-Benoist. »<br />
M. l'nbbé Larnaudio lit une analyse du<br />
<strong>de</strong>rnier volume <strong>de</strong> M. l'abbé Gary : « te<br />
Clei iTé <strong>de</strong> Cahors pendant la Révolution. »<br />
<strong>de</strong>nee du général <strong>de</strong> Sesir.iusons, au bénéfice<br />
du monument à élever à nos cher» morts do<br />
1870.<br />
manières <strong>de</strong><br />
son <strong>de</strong>voir social,<br />
longs tâtonnements<br />
soin<br />
Dieu seul<br />
CARNET NECROLOGIQUE<br />
Un <strong>de</strong> nos plus illustres compatriotes. M. le<br />
baron A. do Rnble, membre <strong>de</strong> l'Institut do<br />
France (section do l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions<br />
et belles lettres) vient <strong>de</strong> mourir, samedi <strong>de</strong>r-<br />
nier, en son domicile <strong>de</strong> ia rue Cambon, à l'a-<br />
ris. Ce membre <strong>de</strong> l'autocratie avait compris <strong>de</strong><br />
bonne heure, qu'il était plusieurs<br />
servir son pays ot <strong>de</strong> remplir<br />
Sans doute, ce fut après <strong>de</strong><br />
qu'il trouva sa voio.<br />
Mais, peut-être ces tâtonnements eurent-ils<br />
pour M. <strong>de</strong> Rublo un heureux résultat: celui <strong>de</strong><br />
lui montrer que le premier besoin <strong>de</strong> notre épo-<br />
que était la soif <strong>de</strong> ia vérité historique.<br />
C'est à satisfaire ce besoin, que le jeune avo-<br />
cat s'app-.iqiia. Dans celte tâche, il apporta tou-<br />
tes les qualités <strong>de</strong>s paladins ses ancêtres.<br />
D'eux il avait la générosité chevaleresque,<br />
l'activité et la foi. L'activité, qui en douterait, s-<br />
l'on énumérait toutes les œuvres qu'il a signées<br />
<strong>de</strong>puis les éditions savantes <strong>de</strong> MontUtc, à'Au-<br />
bigné, <strong>de</strong> Michel <strong>de</strong> la lluguerye, jusqu'aux<br />
grands ouvrages historiques proprement dits<br />
Antoine <strong>de</strong> Bourbon, et Jeanne d'Albret.<br />
lin l'appeiant à siéger dans son sein. l'Insti-<br />
tut n'avait fait que couronner une vie tout en-<br />
tière consacrée à l'étu<strong>de</strong>, et récompenser les<br />
efforts <strong>de</strong> ceiui à qui avait été décerné le grand<br />
prix Gobert.<br />
Ce savant, aussi mo<strong>de</strong>ste qu'érudit pour q i<br />
rien <strong>de</strong>s grands événements du seizième siècle<br />
n'était un secret, apportait une très gran<strong>de</strong><br />
courtoisie dans la discussion: courtoisie <strong>de</strong> gen-<br />
tilhomme sans doute, mais aussi <strong>de</strong> chrétien con-<br />
vaincu.<br />
Tous ceux qui i'ont connu ont pu soupçonner<br />
quelque chose <strong>de</strong> sa générosité. A Paris comme<br />
à Beaumont, il employait généreusement sa<br />
fortune à soulager les miséreux. Ca lui était<br />
une douce joie <strong>de</strong> ranimer par ses bienfaits et<br />
ses bonnes paroles ceux pour qui la vie était<br />
trop dure. Mais que <strong>de</strong> bien ignoré, quels<br />
prodisués à <strong>de</strong>s infortunés et que<br />
connaît!<br />
Dans cette conduite, rien qui fit reconnaître<br />
l'ambitieux ou le politique rasé, c'était simol<br />
cité et mo<strong>de</strong>stie. Il suffit <strong>de</strong> se rappeler qu'il<br />
refusa constamment do revendiquer une part<br />
aux fonctions publiques.<br />
Cette mo<strong>de</strong>stie était rehaussée par un grand<br />
esprit <strong>de</strong> foi. A l'entendre causer on aurait cru<br />
qu'il avait puisé dans le contact <strong>de</strong>s hommes<br />
ou seizième siècie, l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> conviction qui<br />
ies a rendus si grands.<br />
Pour lui. quiconque portait une soutane était<br />
digne du pins grand respect, et ces sentiments<br />
H les faisait partager autour <strong>de</strong> lui. A Paris<br />
comme à Gimu'r, & édifiait tout le mon<strong>de</strong> par<br />
son assistance aux offices paroissiaux. Mais,<br />
faut-il ie dire, les cérémonies <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong><br />
églises, avec le côté mondain qu'elles ont. en<br />
certaines fêtes, le fatiguait au plus haut point<br />
Dans son village, tout lui plaisait <strong>de</strong>puis<br />
l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bons paysans, fatigués par une<br />
longue semaine <strong>de</strong> labeurs, jusqu'aux prônes<br />
simples et sans apprêts.<br />
Hier encore, il redisait,, à propos <strong>de</strong> la céré<br />
monte <strong>de</strong> la première communion a laquelle i!<br />
venait d'assister, une parole qui pourra paraître<br />
étrange : « Oh ! comme elle est belle cette fête,<br />
ici ; quei calme, et comme il fait bon prier<br />
Dieu. »<br />
« Jamais je ne poutrai consentir à priver mou<br />
» Josenh du bonheur <strong>de</strong> recevoir son Dieu ici,<br />
» dans es village, loin du bruit et du tracas <strong>de</strong><br />
. » la capitale. -<br />
Une mort chrétienne a été le couronnement<br />
d'une vie si bien remplie. Depuis longtemps il<br />
avait comme le pressentiment <strong>de</strong> sa fin. La<br />
mort <strong>de</strong> son collègue M. Léon Gautier, ce che-<br />
valier égaré en notre fin do siècie, celle du baron<br />
<strong>de</strong> Lassus, survenues récemment, lui avaient été<br />
fort pénibles.<br />
Ce chagrin joint aux mille fatigues d'une vie<br />
<strong>de</strong> labeur sans relâche avait épuisé une consti-<br />
tution qui paraissait robuste. Comme il avait<br />
vécu toujours en boa chrétien, ia mort ne l'a<br />
point surnria à ses <strong>de</strong>rniers moments. Il<br />
<strong>de</strong> tous points admirable : admirable <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> confiance en Dieu, <strong>de</strong> résignation en<br />
vine Provi<strong>de</strong>nce.<br />
Puisse la pensée d'une telle mort être un snjet<br />
<strong>de</strong> consolation oour les amis du baron Rubie.<br />
Nomination judiciaire. • - M. Delmas,<br />
commis greffier au tribunal civil do 'l'oulouse,<br />
est nommé secrétaire <strong>de</strong> M. lo. procureur <strong>de</strong> la<br />
République en remplacement <strong>de</strong> M. Loubère,<br />
nommé juge <strong>de</strong> paix à Grena<strong>de</strong>.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier prêtera serment jeudi <strong>de</strong>vant la<br />
première chambre du tribunal civil.<br />
Faculté <strong>de</strong>s Lettres<br />
COUftS DE LA SEMAINE<br />
Lundi : 2 h. 1(2, M. Molinier, Histoire <strong>de</strong> la<br />
France méridionale, La Languedoc pendant la<br />
guerre <strong>de</strong> cent ans ; 5 heures, M. Mérimée, Lit-<br />
térature esDagnoie, Le Roman espagnol. Pereda.<br />
Mardi : 4h. M. Ilaiberg. Histoire do la<br />
Littérature allemando ; La Littérature alleman<strong>de</strong><br />
do 1815 a 1830. Uhiand.<br />
Mercredi : M. Ucnoist. 2 h. Ii2, Lo roman<br />
français au dix-septième et au dix huitième siè-<br />
cle ; 4 heures. M. Thouverez, Le caitésianisme<br />
suite) ; 5 heures, M. Dumas, Les cahiers <strong>de</strong>s<br />
Ii;at3 généraux.<br />
Jeudi : 4 h. 3i4, Rauh, Pédagogie.<br />
Vendredi : 2 h. Ii2. M. Mounier. Histoire <strong>de</strong><br />
l'art. Raphaël ; i heures, M. Rauh, Leçons <strong>de</strong><br />
rhiiosoo'hie morale et Droit naturel.<br />
Samedi : 2 h. 1(2. M. Antoine, les Klégiaques<br />
romains sous Auguste (suite).<br />
Incendie<br />
Un feu, dont les causes sont inconnues, a<br />
eu lieu au numéro 12 <strong>de</strong> ia rue du Peyrou,<br />
nans l'immeuble occupé par la famille Bosc,<br />
au <strong>de</strong>uxième étage.<br />
Les uompiers du poste <strong>de</strong>s Minimes et du<br />
Capitoie, immédiatement prévenus, se sont<br />
rendus sur les lieux.<br />
Les appartements Bosc ont été complète-<br />
ment détruits par l'incendie.<br />
Les maisons voisines ont été préservées<br />
grâce aux efforts <strong>de</strong>s voisins, aidés <strong>de</strong> la<br />
police.<br />
Quelques autorités étaient présentes sur<br />
les lieux.<br />
Les pertes sont couvertes par une compa-<br />
gnie d'assurance.<br />
Etat-major. — M. l'oncet <strong>de</strong> Nouaiiles, capi-<br />
taine breveté au 144" régiment d'infanterie, a<br />
été mis en activité hors cadres, pour être affecté<br />
au service d'ëtat-major, en remplacement <strong>de</strong> M.<br />
le capitaine d'infanterie breveté Pavatier, décédé,<br />
et a "été nomme à uu emploi <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong> à<br />
l'état- major du 17e corps d armée.<br />
Contributions indirectes. — M. Courceile-<br />
Dueluzaud. contrôleur a <strong>Toulouse</strong>, est nommé<br />
inspecteur â Périgueux.<br />
Il est remplace a <strong>Toulouse</strong> par M. Vayssière,<br />
contrôleur a Marseille.<br />
avoir volé une bicyclette au préjudice da M.<br />
FauCRé, employé à la Banque populaire. Sur<br />
ouposmou, la iiibunal réduit la peino à un<br />
mois.<br />
» Jo-eph Bergès, 45 ans, homme do pe'ne.<br />
rua <strong>de</strong> Pibrac. a l'raopé d'un COUP do couteau<br />
dans la poitrine le* nommé Bernard C... Six<br />
mois <strong>de</strong> prison.<br />
Jean Tauron, chanteur ambulant, 77<br />
ans, a voyagé <strong>de</strong> Montauban à <strong>Toulouse</strong> sans<br />
billes. 50 francs d'amen<strong>de</strong> par défaut.<br />
Jean Nadai. 42 ans", limonadier, rue I)a-<br />
ayruc, a donné dos coutis <strong>de</strong> tête a un agent oui<br />
trrêtail, une fille <strong>de</strong>.mœurs légères. 10 jours <strong>de</strong><br />
prison.<br />
~>~v La Dréfecture nous communique la note<br />
suivante :<br />
La Sûreté générale a Paris, vient d'être infor-<br />
mée par lo gouvernement anglais que : l* <strong>de</strong><br />
taux titres d'obligations du Tonkin ef da la ville<br />
<strong>de</strong> Paris sont fabriqués à Birmingham, Brighton<br />
et. Bristol ; 2 • cinq cents titres ou obligations<br />
falsifiées du Tonkin, 2 1(2 0(0 en ce moment à.<br />
Londres ou à liruxeilos. vont être mis en circu-<br />
lauou sur te continent et notamment en France.<br />
FAITS DU JOUR<br />
1.0 Syndicat <strong>de</strong>s épiciers détaillants invite<br />
les syndiques et non syndiqués à bien vouloir se<br />
rendre, aujourd'hui, a 0 heures précises du soir,<br />
place Lafayette, 15 (angle <strong>de</strong> la rue d'Austerinz),<br />
oour une communication très importante.<br />
Ordre du jour : Nomination définitive du bu-<br />
reau.<br />
Association <strong>de</strong>s étudiants. — Réunion <strong>de</strong> la<br />
section <strong>de</strong> droit, aujourd nui hindi, k G heures,<br />
dans ie local <strong>de</strong> l'Association.<br />
Le feu. — Hier soir, vers une heure, un feu<br />
<strong>de</strong> cheminée l'ose déclaré rue Temponnièro. 10.<br />
dans un appartement du premier étage, occupé<br />
Dar M. Diibar.-y , mé<strong>de</strong>cin-major au 126' <strong>de</strong><br />
ligne.<br />
Les vols. — fin vol <strong>de</strong> divers objets mobiliers<br />
et bijouterie a été commis, avec escala<strong>de</strong> et ef<br />
fraction, dans la nuit du SU au 21 courant, dans<br />
la propriété <strong>de</strong> M. Mas, sise chemin <strong>de</strong>s Vita-<br />
reiics. banlieue <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>.<br />
Faculté <strong>de</strong>s sciences. — M. Fabre fera son<br />
cours <strong>de</strong> chimie industrielle, aujourd'hui lundi<br />
<strong>24</strong> janvier, à 5 Heures du soir, k la Faculté <strong>de</strong>s<br />
sciences, ailées Saint-Michel.<br />
Sujet du cours : aicool ethylique ;alcoois d'in-<br />
dustrie.<br />
a ete<br />
foi et<br />
sa di-<br />
Causerie agricole. — Lira à la<br />
page la Causerie hebdomadaire<br />
chroniqueur agricole, Labora.<br />
quatrième<br />
<strong>de</strong> notre<br />
Nécrologie. — Notre excellent ami, M.<br />
Maurel, qui a eu ia douleur <strong>de</strong> nerdre son<br />
père, il y a une quinzaine <strong>de</strong> jours à peine,<br />
vient d'être encore cruellement frappé".<br />
Sa mère a succombé, dans ia nuit 'd'avant-<br />
hier, aux suite» d'une longue maladie que<br />
ies émotions d'un <strong>de</strong>uil récent ont soudaine-<br />
ment aggravée.<br />
Nous exprimons à M. Maurel la nart bien<br />
sincère que ses nombreux amis prennent à<br />
son nouveau malheur.<br />
Et nous le . prions d'agréer l'exnression<br />
ues vives sympathies ouf l'entourent dans<br />
oes douloureuses circonstances.<br />
Les obsèques <strong>de</strong> Mme Maurel auront lieu<br />
aujourd'hui, à quatre heures, sur ia paroisse<br />
Saint-Etienne.<br />
On se réunirai la maison mortuaire, ailées<br />
saint-Etienne, 13.<br />
Félicitations<br />
Nous appenons quo Plusieurs dépêches <strong>de</strong><br />
félicitations ont été adressées dans ia jour-<br />
née d'hier à M. <strong>de</strong> Bernis, le vaillant démâté<br />
<strong>de</strong> Nîmes.<br />
sera<br />
Chez les Provençaux<br />
Hier, a eu iieu, au café <strong>de</strong>s Américains, le<br />
premier dîner <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong>s Proven-<br />
çaux.<br />
Inutile <strong>de</strong> dire ou'une bouillabaisse figurait<br />
«ans ie menu et en constituait le numéro<br />
principal.<br />
On s'en est mis jusoue là tant elle était<br />
bonne. Dos clovisses et <strong>de</strong>s moules flan-<br />
quaient le plat marseillais Par excellence<br />
On a pané patois tant "que l'on a PU et<br />
chante davantage.<br />
En somme, très cordiale réunion oui<br />
suivie <strong>de</strong> plusieurs autres<br />
. Avis aux amateurs do i'aïoli et <strong>de</strong> la bran-<br />
ua<strong>de</strong>.<br />
On les prie <strong>de</strong> se faire inscrire au plus tôt.<br />
Chez les Aficionados<br />
Le banquet <strong>de</strong>s alioionados, présidé nar<br />
M. le vicomte <strong>de</strong> Caumont, a eu lieu, hier<br />
soir, au café <strong>de</strong>s Américains.<br />
. M. Jean Carrées, l'apôtre <strong>de</strong>s libertés raé<br />
ridionalcs, et M. Belz* <strong>de</strong> Villars, un <strong>de</strong> nos<br />
confrères parisiens, bien au'il soit <strong>de</strong> Nîmes<br />
y assistaient. • '<br />
Menu excellent. Gaieté franche.<br />
• On a plutôt causé que toastô. De auoi<br />
ws toreros, <strong>de</strong>s libertés méridionales j <strong>de</strong><br />
boinmes du Nord qui ne sont nas <strong>de</strong> Taras<br />
con.<br />
Et puis on est allé attendre Tomcguex<br />
gare, — commençait ainsi la veille, 1<br />
<strong>de</strong> l'épéo <strong>de</strong> <strong>de</strong>main qui aura lieu, nous<br />
la<br />
«t'o<br />
le rappelons, aux Nouveautés, sous la prési<br />
tes<br />
J i<br />
Police correctionnelle. — Audience du 19<br />
janvier.— VOL. —Dominique F..,, né à Villemur,<br />
boulanger, sans domicile fixe, a volé 70 fr. au<br />
préjudice <strong>de</strong> M. Aunoi, propriétaire, au quartier<br />
Saint-Jean, commune <strong>de</strong>' V'fiemur.<br />
Le gendarme qui a procédé à l'arrestation, dé-<br />
pose : La clameur publique oous informa qu'un<br />
malfaiteur s'était introduit dans ia maison du<br />
nommé Auriol et qu'on venait <strong>de</strong> l'apercevoir<br />
rôdant dans les apDai'tements. Nous fîmes cer-<br />
ner la maison par <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> bonne volonté,<br />
Nous entrâmes. Nous fouillâmes dans ia maison<br />
dans tous les coins. Nous allions nous retirai',<br />
quand ie brigadier, fouillant dans un tas <strong>de</strong> foin<br />
avec une fourche, a senti une certaine rési<br />
tance, et une tête d'homme apparaissait aussi-<br />
têt. Nous étions passés plusieurs fois sur le<br />
corps <strong>de</strong> i'individu. caché dans le foin k une<br />
profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 50 centimètres. H a fallu qu'il se<br />
sente piqué pour se déci<strong>de</strong>r à faire un mouve-<br />
ment.*(Huarité.)<br />
Le prévenu. —J'étais arrivé <strong>de</strong> Montauban ia<br />
veille. Je suis brouilié ave,, ma famille qui ha-<br />
bite la localité, je n'ai pas voulu me montrer.<br />
J'ai rôdé dans les champs jusqu'à minuit. Le<br />
froid m'uyant saisi, j'ai e";é me coucher dans te<br />
grenier k foin. Et j'ai guetté le départ <strong>de</strong>s Au-<br />
noi pour <strong>de</strong>scendre à ia cuisine "pour prendre<br />
un morceau <strong>de</strong> pain.<br />
L'inculpé pressé <strong>de</strong> questions dut ajouter au'il<br />
avait pris 70 fr. dans ie tiroir du buliet, dans la<br />
cuisine.<br />
—«~ Jean-Auguste-Joseph LafTonr. 38 ans,<br />
employé <strong>de</strong> commerce, était accusé <strong>de</strong> faux en<br />
écriture publique, escroquerie, menaces <strong>de</strong> mort,<br />
vol. etc.," etc.<br />
On n'a retenu contre lui qu'an délit <strong>de</strong> vol.<br />
Il <strong>de</strong>scendit un beau soir 'ii l'hôtel <strong>de</strong> Nantes,<br />
boulevard Bonrepos, 2ô. et profita <strong>de</strong> ia circons-<br />
tance pour visiter ia chambre <strong>de</strong> ia cuisinière.<br />
Sur ia table <strong>de</strong> nuit une montre. Laffont s'en<br />
empare. Arrêté, il nie.<br />
 l'audience il se défend ainsi : » J'avai3 une<br />
amie qu'on me dit être bonne à l'hôtel <strong>de</strong> Nan-<br />
j'âi cru que ia montre lui appartenait. J'ai<br />
oulu lui faire une farce. Je me "suis trompé,<br />
ai rendu la montre. »<br />
Lafîont a subi <strong>de</strong> nombreuses condamnations.<br />
La première date <strong>de</strong> 1876 : 3 mois <strong>de</strong> prison pour<br />
escroquerie. Son casier porte ensuite 6 rhois,<br />
an. 8 mois, 2 mois. 8 mois, 4 ans da prison<br />
peine prononcée par ie conseil <strong>de</strong> guerre <strong>de</strong><br />
<strong>Toulouse</strong> pour désertion k l'intérieur en temps<br />
<strong>de</strong> naix eh 1883) 1 an. 3 mois, eio<br />
Lé tribunal se montre indulgent. Laffont évite<br />
a relégation. Il est condamné k 3 mois <strong>de</strong> pri-<br />
son.<br />
OUTRAGES, RSBELLIOM. — Joseph Mathieu, 47<br />
ans. homme <strong>de</strong> peine, quartier « Prenez-y<br />
gar<strong>de</strong> ». avenue <strong>de</strong> Lombez." se disputait avec<br />
<strong>de</strong>ux femmes sur la place du Pont. Un aj;ent<br />
crut <strong>de</strong>voir intervenir. Mathieu lui pocha l'œil<br />
gauche et lui frictionna ies tibias â COUDS <strong>de</strong><br />
pied. Il était ivre.<br />
Six jours <strong>de</strong> prison et 5 francs d'amen<strong>de</strong>.<br />
VOL. — M. Brunet, marchand, rue <strong>de</strong> ia Fon-<br />
<strong>de</strong>rie, 29. avait k son service <strong>de</strong>ux employés Au-<br />
uste-Gaston-Eugène Labiée, 28 ans, *ex-bou-<br />
langer. et Louis-Jean Vernet, <strong>24</strong> ans. ex-cuisi-<br />
nier, qu'il considérait comme <strong>de</strong>s modèles. La-<br />
biée et Vernet, nourris et logés chez, leur Da-<br />
tron, so conduisaient en effet rrès bien.<br />
H y a quelques jours, M. Brunet les envoya<br />
vendre <strong>de</strong>ux cents paquets <strong>de</strong> iigots. Les em-<br />
ployés, la charrette et lès ligotsne revenaient pas<br />
quand M. Brunet fut appelé au CaDitole. Deux<br />
individus arrêtés pour tentative d'incendie vo-<br />
lontaire (!) se réclamaient <strong>de</strong> lui. M. Brunet re-<br />
connut les individus qu'il employait.<br />
Voici ce qui s'était passé : *<br />
Les <strong>de</strong>ux amis vendirent six francs les ligots,<br />
poussèrent le chariot dans un corridor et mar-<br />
chèrent... <strong>de</strong> buvette en buvette. N' ayant plus le<br />
sou, ils résolurent... <strong>de</strong> se venger. Comment ?<br />
Mettons le feu a une maison, du l'un. Et va, dit<br />
"autre.<br />
Et on se mit en route sans autre plan <strong>de</strong> ba-<br />
taille.<br />
On s'arrêta <strong>de</strong>vant une maison <strong>de</strong> belle appa-<br />
rence.<br />
— Eh bien ? dit l'un. Allons-y rénondit l'autre.<br />
— Allume. As-tu du bois et <strong>de</strong>s allumettes, sur<br />
toi î<br />
La bonne du logis, entendant ce dialogue, se<br />
mit a crier au secours. Un agent oui habite la<br />
maison accourut, mit la main au coliet <strong>de</strong>s<br />
ivrognes — qui ne firent aucune résistance — ot<br />
les soutint jusqu'au violon..Dès ou ils allèrent<br />
mieux, on les interrogea et on "s'aoerçut vite<br />
qu'ils eussent été désolés d'avoir DU allumer un<br />
incendie.<br />
— Nous n'avions Das d'allumettes<br />
ils.<br />
La poiite bonne dit k l'audience :<br />
— Ça c'est vrai, il n'avaient, pas d'allumettes.<br />
H.v en a un qui luinait la tiioe. Ils étaient<br />
saouls.<br />
Le tribunal leur indigo k chacun un mois <strong>de</strong><br />
prison, i.esdoux amis avaient été condamnés,<br />
la venle <strong>de</strong> ieur entrée au service do M. Brunet,<br />
a o jours <strong>de</strong> prison, pour vagabondage, mais la<br />
loi Berenger leur avait été accordée.<br />
CONTRAVENTION A LA POUCE DES CHEMINS DE<br />
FER. — Jean B..., 18 ans, ouvrier charron a Vil-<br />
lemur, a voyagé sans billet <strong>de</strong> l'iistaauo k Ar-<br />
les. .0 lrancs d'amen<strong>de</strong>.<br />
A - VOI 'D — JEAN 31 ans - terrassier, et Fré-<br />
déric R...,ly ans, homme <strong>de</strong> peine, ruo Sainte-<br />
Jeanne, 7, ont dérobé du vieux fer k la gare Ray-<br />
nal. 8 lours <strong>de</strong> prison chacun avec sursis.<br />
VOL — Louis-Jean Mouvner, 23 ans, homme<br />
<strong>de</strong> peine, ruo liiancho.-<strong>de</strong>-Castiile, 2, s'est intro-<br />
duit, en escaladant une clôture <strong>de</strong> 1 m. 80 do<br />
hauteur dans un déoôt do bois appartenant k<br />
M. Bradai, marchand, faubourg lj'o'nnol'oy. 90.<br />
Le prévenu a une mauvaise réputation que con-<br />
firme son casier :<br />
Deux mois <strong>de</strong> prison.<br />
DÉLIT DE CHASSE. —M. X...accusé d'avoir<br />
fait la chasse aux petits oiseaux, répond : « J'ai<br />
vu passer un vo"l doiseaux gros' et Dents,<br />
j'ai tiré, trois nctits pinsons sont tombés."» (Ri-<br />
res.)<br />
16 francs d'amen<strong>de</strong> avec sursis.<br />
COURRIER ARTISTIQUE .<br />
Académie <strong>de</strong> musique (<strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>).— Voici<br />
le programma du concert qui sera donné salle<br />
du"Conservatoire, mardi 25 janvier, k 8 heures<br />
et <strong>de</strong>mie du soir :<br />
PREMIÈRE PARTIE<br />
h a) La Norvégienne, b) Première rencontre,<br />
mélodies, op. 53 (Grieg), par les instruments â<br />
cor<strong>de</strong>s.<br />
2. Sonate, pour piano et violon (C. Franck).<br />
Allegretto ben mo<strong>de</strong>rato, Recirativo fantasia ben<br />
mo<strong>de</strong>rato, Allegretto poco mosso, par Ml:e v»n-<br />
nier et M. Brun.<br />
3. a) air <strong>de</strong> Chimène, du Gid (Massenet) ; b)<br />
Chanson d'automne, mélodie (Gazei), par Mme<br />
Forti.<br />
4. Troisième concerto, op. 61 (Saint-Saëns),<br />
Allegro non troppo. Andmtino quasi aliegreito.<br />
Molto mo<strong>de</strong>rato é rnaestoso, allegro non troppo,<br />
par M. Brun et les instruments k cor<strong>de</strong>s.<br />
DEUXIÈME PARriE<br />
1. a, Légen<strong>de</strong> (Wieniawski) ; b. Danse tzigane<br />
(Nachez). par M. Brun.<br />
2. Réveil <strong>de</strong> ia Vaikyrie, Sigurd (Reyer), par<br />
Mme Forti.<br />
3. Scherzo en si b mineur (Chopin), par Mlle<br />
Vannier.<br />
4. Regrets d'amour (A. Moulinier). par M. Meau.<br />
5. Airs russes (Wieniawski), par M. Brun.<br />
Accompagnateur: M. Rémusat.<br />
Kcné Reille, député du mémo département.<br />
M. André Reille, petit-fils du fumeux gé-<br />
néral -du premier empire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />
Soult et <strong>de</strong> Masséna, avait été élu député au<br />
cours <strong>de</strong> cette législature eu remplacement<br />
<strong>de</strong> M. Abrial, décédé.<br />
L'esprit fin, distingué, M. André Reille<br />
avait pris une part remarquée à plusieurs<br />
<strong>de</strong>s PUIS Importants débats sur la "politique<br />
générale qui ont marqué cette législature à<br />
la Chambre. 11 n'avait' rencontré, même chez<br />
ses adversaires, quo <strong>de</strong>s marques d'estime<br />
et <strong>de</strong> sympathie.<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le baron André Reille avait quitté Paris<br />
le 28 du mois <strong>de</strong>rnier, pour se rendre dans<br />
ses propriétés, ot c'est en visitant l'hôpital<br />
<strong>de</strong> Castres qu'il a contracté la fièvre<br />
thyphoï<strong>de</strong> qui <strong>de</strong>vait l'emporter.<br />
Samedi soir, la dépêche adressée à son<br />
père faisait bien connaître que l'état du ba-<br />
ron André Reille était <strong>de</strong>s 'plus alarmants,<br />
mais elle laissait cependant entrevoir une<br />
lueur d'esnoir, quand, hier matin, une se-<br />
con<strong>de</strong> dépêche, annonçait la mort.<br />
Le défunt, qui n'était âgé quo do trente-<br />
six ans, était le petit-fils du maréchal séna-<br />
teur Reille, et l'arrière petit-fils <strong>de</strong>s maré-<br />
chaux Souit et Masséna.<br />
votants,<br />
M. Rey,<br />
votants,<br />
Rey, 48<br />
votants,<br />
. Rey, 99<br />
373 ;<br />
72 ;<br />
194 ;<br />
; M.<br />
414;<br />
; M.<br />
Aux Variétés. — Vendredi, au bénéfice <strong>de</strong><br />
Mlle Derval. première ingénuité, Mjss Helyett.<br />
Mile Derval jouera le rôle <strong>de</strong> Miss 'Heiyett. •<br />
Spectacles-Concerts <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong><br />
Du <strong>24</strong> janvier '<br />
Théâtre <strong>de</strong>s Variétés. — A 8 heures, une<br />
seuio représentation donnée par Marguerite<br />
Ulga<strong>de</strong> et sa troupe : 1* Monsieur bou<strong>de</strong> : 2° Le<br />
Gamin <strong>de</strong> Paris ; 'B' M. Choiifleury , .<br />
Demain mardi : Les Petites Voiles et l'Abbé<br />
Constantin.<br />
Théâtre <strong>de</strong>s Nouveautés. — Grand assaut<br />
d'escrime donné au bénéfice du monumeni k<br />
ériger aux Combattants da 1870-1871, sous la<br />
prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le général commandant ie 17a<br />
corps d'armée.<br />
Cirque Piège (Pré-Catelan) — Tous les soirs,<br />
à 8 h. 1[2, représentation.<br />
Théâtre Lafayette (musée Déjean). — Entrée<br />
permanente <strong>de</strong> 2 heures k 11 heures du soir.<br />
Artistic Cyclorama (C. Andrews et Cie, rue<br />
Laoeyrouse). Voir : La Corse, Ajaccio, Bastia,<br />
Corte. Calvi, Sartène, etc.. etc.<br />
Prochainement : A los Toros.<br />
Entrée ;0 50.<br />
SUCCÈS CONSERVATEUR<br />
Dans le Tarn-et-Garonne<br />
Voici, nar commune, lo résultat <strong>de</strong> l'élec-<br />
tion au Conseil général qui a eu lieu hier<br />
dans le -canton <strong>de</strong> Caussa<strong>de</strong> :<br />
Caussa<strong>de</strong>. — Inscrits, 1,306 ; votants, 1,091;<br />
suffrages exprimés 1,092 : M. Rey candidat<br />
réhUWKain. 477 voix ; M. Chalret du Rieu,<br />
conservateur, 596 ; M. Besse, 7.<br />
Oayrac. — Inscrits, 98 : votants 91 ; suf-<br />
frages exprimés, 89 : M. Rey, 62; M. Chalret,<br />
27.:<br />
Cayriech. — Inscrits, 115; votants, 98;<br />
suffrages exprimés, 98; M. Rcy, 27; M. Chal-<br />
ret, (39 ; M. Besse, 2.<br />
Lavaurette. — Inscrits. 178; votants, 157;<br />
suffrages exprimés, 169 : M. Rey, 106; M.<br />
Chairet, 63; M. Besse, 1.<br />
Mirabel. — Inscrits, 404<br />
suffrages exprimés, 373<br />
M. Chairet, 297.<br />
Monteils. — Inscrits, 232,;<br />
stiflrages exprimés, 193 : M<br />
Chalret, 144 '; M. Besse, 1.<br />
Réalville. — Inscrits, 468 ;<br />
suffrages exprimés. 413 : M<br />
Chairet, 313 ; M. Besse, 1.<br />
Saint-Cirq. — Inscrits, 235<br />
suffrages exprimes 206 : M.<br />
Chalret. 110 ; M. Besse. 1.<br />
Saint-Georges. — Inscrits,<br />
101 ; suffrages exprimés, 101<br />
M. Chairet, 45,<br />
Saint-Vincent. — Inscrits, 203 ; votants,<br />
178 ; suffrages exprimés, 178 ; M. Rey, 18 :<br />
M. GhaFret. 159 ; M. Besse, 1.<br />
Sentfonds. — Inscrits, 672 ; votants, 567 :<br />
suffragés exprimés, 567 : M. Rey, 288 ; M<br />
Ctialrét, 235 ;"M. Besse, 40.<br />
Au total, 710 voix <strong>de</strong> majorité nour M<br />
Chalret.<br />
Il s'agissait <strong>de</strong> remplacer M. Courtois,<br />
conseiller général républicain, démission-<br />
naire.<br />
agne<br />
New-York, <strong>24</strong> janvier.<br />
Une dépêche <strong>de</strong> la Havane annonce que<br />
les insurgés ont fait sauter à la dynamite<br />
une partie du cam» espagnol <strong>de</strong> Juearo<br />
l'extrémité <strong>de</strong> la Trocha. La caserne a été<br />
détruite. Beaucoup <strong>de</strong> soldats ont été tués<br />
ou blessés.<br />
CIPRIANI ÉLU DÉPUTE<br />
Forli (Italie), <strong>24</strong> janvier.<br />
M. Cipriani,'dont ia Chambre avait annulé<br />
la précé<strong>de</strong>nte élection, a été réélu, hier, par<br />
1182 voix sur 4767 inscrits.<br />
CHRONIQUE RÉGIONALE<br />
votants, 207 ;<br />
Rey, 95 ; M<br />
138 ; votants,<br />
: M. Rey, 56<br />
Troubles a Alger. — Emeute<br />
sanglante<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
Les troubles ont recommencé,hier après-<br />
midi, aveo plus do violence que jamais. La<br />
surexcitation était si vive et la foule si con-<br />
sidérable que les zouaves ot les soldats du<br />
génie, consignés dans leurs casernes, ont<br />
été amenés uusssitôt pour barrer les prin-<br />
cipales artères.<br />
Cependant <strong>de</strong> nombreuses collisions se<br />
sont produites entre les juifs cantonnés<br />
dans la rue <strong>de</strong> la Lyre, leur quartier, et les<br />
antijuifs.<br />
Lies poignards et les revolvers ont<br />
été sortis dans la rue Babazonm. La foule<br />
très compacte s'est mise à défoncer les dé-<br />
vêtu res dr^ magasins israëlites qu'elle<br />
a mis au pillage au cris <strong>de</strong> : « Mort aux<br />
"uifs ! » Les effets, les tissus, les pièces<br />
d'étoffe, les objets <strong>de</strong> toute sorte prove-<br />
nant <strong>de</strong> ces magasins sont jetés dans la rue,<br />
les souliers lacérés, brisés par la multitu<strong>de</strong><br />
furieuse.<br />
Le spectacle est lamentable. 11 <strong>de</strong>vient<br />
terrible : en présence <strong>de</strong> ces excès, en<br />
effet, un peloton <strong>de</strong> chasseurs d'Afri-<br />
que met sabre au clair et charge la<br />
foule. Elle est si compacte que c'est au<br />
milieu <strong>de</strong>s difficultés les plus gran<strong>de</strong>s, au<br />
milieu <strong>de</strong>s cris mille fois répétés <strong>de</strong> :<br />
« Mort aux Juifs », et <strong>de</strong>s vociférations <strong>de</strong>s<br />
écrasés que les cavaliers arrivent à s'ouvrir<br />
un passage et à refouler, vers l'extrémité <strong>de</strong><br />
la rue, une partio <strong>de</strong>s manifestants.<br />
Derrière eux, la foule se reforme, et mal-<br />
gré l'effroyable bouscula<strong>de</strong>, acclame les<br />
soldats. Les cris <strong>de</strong> : « Vive l'armée 1 »<br />
sont poussés par plusieurs milliers <strong>de</strong> poi-<br />
trines.<br />
Ces diverses bagarres ont toutes été san-<br />
glantes dans la rue <strong>de</strong> la Lyre.<br />
Plusieurs personnes ont reçu <strong>de</strong>s<br />
coups <strong>de</strong> poignard et <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> re-<br />
volver ; une, notamment, M. B..., père<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants, a été tué : il avait reçu<br />
un coup <strong>de</strong> poignard dans le dos et une<br />
balle <strong>de</strong> revolver à la tempe : on l'a relevé<br />
mort sur lo champ <strong>de</strong> bataille.<br />
Quant aux blessés, ils sont en nombre<br />
considérable. Sans compter ceux qui ont<br />
pu regagner leur domicile et que l'on ne<br />
connaît point, on signale une dizaine <strong>de</strong> per<br />
sonnes qui ont reçu <strong>de</strong>s soins dans diverses<br />
pharmacies ; trois d'entre oelles-ci seule-<br />
ment sont grièvement atteintes.<br />
Le Palais d'Hiver, où rési<strong>de</strong> actuelle-<br />
ment M. Lépine, est gardé militaire-<br />
ment. La surexcitation reste excessive et<br />
les troubles ne semblent pas près <strong>de</strong> finir.<br />
Détails complémentaires<br />
POUR CAUSE D'AMUNDISSEMEIW<br />
nous engageons les dames à profiter<br />
<strong>de</strong>s rabais énormes faits sur les confec-<br />
tions, tissus, etc. <strong>de</strong> la saison d'hiver<br />
A la Maison G ATAL A & Fils<br />
rue<br />
Occasions Alsace-Lorraine, <strong>Toulouse</strong><br />
réelles en Belles Marchandises<br />
\mnuwÊÊk\\\\ mm mkWkWkmmkWÊ<br />
Lyre, où M. Cayol a été tué, on peut dirt<br />
qu'une partie <strong>de</strong> la vilie aété livrée au pilla<br />
ge .nar <strong>de</strong>s malfaiteurs que la foule laisse<br />
faire par haine <strong>de</strong>s juifs, surtout <strong>de</strong>puis<br />
qu'on a appris la mort <strong>de</strong> M. Cajol, mais la<br />
surexcitation est gran<strong>de</strong> et do nombreux<br />
anti-juifs jurent <strong>de</strong> lo venger sur les juifs<br />
qui oseraient so montrer.<br />
Plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents arrestations ont été<br />
opérées.<br />
On signale quelques troubles à Saint-F.u-<br />
gène, dans la banlieue d'Alger où habitent<br />
<strong>de</strong> nombreux israélites. Le jeune israelite,<br />
qui blessa, samedi, d'un coun <strong>de</strong> Pierre le<br />
rédacteur du Télégramme, a été condamné<br />
dès hier, par le tribunal correctionnel, a six<br />
mois <strong>de</strong> prison, 100 francs d'amen<strong>de</strong> et 10C<br />
francs <strong>de</strong> dommages-intérêts.<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
A neut heures, hier soir, un fort groune<br />
<strong>de</strong> manifestants s'est porté <strong>de</strong>vant la mairie<br />
où la Marseillaise a été entonnée. Les ma-<br />
nifestants allèrent ensuite rue <strong>de</strong> la Liberté<br />
où ils tentèrent <strong>de</strong> défoncer la <strong>de</strong>vanture <strong>de</strong><br />
fer d'un grand magasin juif, mais la <strong>de</strong>van-<br />
ture résista. Les zouaves accoururent, le co-<br />
lonel fit taire trois sommations à son <strong>de</strong><br />
tambour. La foule acclama l'armée, cria :<br />
« A bas les juifs ! » puis se porta sur la<br />
piace du Gouvernement. L'armée seule as-<br />
sure l'ordre. La police ne paraît plus. Elle<br />
n'intervient queriour conduire au Poste les<br />
personnes arrêtées.<br />
m^: 'WLJ<br />
ARIEGE<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
On lit dans le Soir :<br />
Il nous revient qu'après la séance d'hier, où<br />
les socialistes ont joué le rôie que l'on sait,<br />
quelques députés ont tenté <strong>de</strong>s démarches pres-<br />
santes auprès <strong>de</strong> leurs collègues modérés daa3<br />
le ont <strong>de</strong> "favoriser la résurrection <strong>de</strong> ia concen-<br />
tration.<br />
Ces tentatives désespérées pour éviter le nau-<br />
frage définitif auquel n'échappera pas le parti<br />
radical ont été accueillies avec le dédain qu'elles<br />
méritaient.<br />
Les radicaux, également lâchés par les rédac-<br />
teurs politiques <strong>de</strong> la Petite République, iront<br />
donc seuls à ia bataille électorale prochaine et<br />
ils supporteront, seuls, le poids dè l'inévitabie<br />
défaite qui les attend.<br />
reootaient-<br />
Audience <strong>de</strong>s 20 et 2ljanvicr.— Guillaume T.,<br />
30 ans, garçon limonadier a Persac près Bor-<br />
<strong>de</strong>aux, condamné le 15 juillet 18S>7 par lo tribu-<br />
nal <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, a <strong>de</strong>ux moi* <strong>de</strong>'prison pour<br />
FOIX. — Un ;tmi <strong>de</strong> Reinach. — Depuis<br />
quelques jours, les journaux <strong>de</strong> Paris par-<br />
ient <strong>de</strong> notre député, M. Delcassé.<br />
Les uns disent, ce que beaucoup d'entre<br />
nous savaient déjà, du reste, qu'il est l'ami<br />
très intime <strong>de</strong> Josenh Reinach", du juif Rei-<br />
nach, neveu et gendre du fameux Reinach,<br />
du Panama, qui se suicida à Nivilliers<br />
lorsque le pot-aux-roses fut découvert.<br />
C'est à notre député que ce chef du Syn-<br />
dicat Dreyfus disait, au" début <strong>de</strong> l'affa'ire<br />
Esterhazy : « Avant quarante-huit heures,<br />
Ksterhazy sera en fuite, arrêté ou mort. »'Le<br />
même personnage s'écriait, il y a trois jours,<br />
dans un couloir <strong>de</strong> ia Chambre : « C'est moi<br />
qui ai mené l'affaire <strong>de</strong>puis le commence-<br />
ment ; nous ne désarmerons nas ; auoi qu'il<br />
arrive, nous obtiendrons la révision où nous<br />
chambar<strong>de</strong>rons tout. » Pour un joli ami,<br />
Théophile, l'ami <strong>de</strong>s dieux... opportunistes<br />
ariègeois, a un joli ami dans ce gaillard-là !<br />
D'autres journaux <strong>de</strong> °aris'noùs montrent<br />
M. Delcassé faisant sa cour à tous les hom-<br />
mes politiques qui peuvent <strong>de</strong>venir prési-<br />
<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s cacinets <strong>de</strong> <strong>de</strong>main ou <strong>de</strong> ia se-<br />
maine prochaine, <strong>de</strong> Ribot à Boureeois.<br />
Dame! c'est qu'il lui faut absolument être<br />
ministre pour parvenir à se faire élire aux<br />
élections prochaines. Sans quoi, plus <strong>de</strong> tri-<br />
patouillages possibles dans les" urnes et il<br />
sait,' lui, comme nous tous, d'ailleurs, que<br />
les <strong>de</strong>ux'fois il n'a réussi que par ce moyen.<br />
Un autre journal <strong>de</strong> la capitale donne son<br />
nom dans la liste qu'il publie <strong>de</strong>s plus forts<br />
imposés <strong>de</strong> la ville do Paris. Pour qu'il en<br />
soit ainsi, il faut que M. Delcassé ait une<br />
fortune immobilière <strong>de</strong> plusieurs millions.<br />
Notre homme est pru<strong>de</strong>nt: il préfère les<br />
beaux hôtels bien situés qui rapportent gros<br />
et aussi ies grands domaines, comme celui<br />
<strong>de</strong> Bénac, aux valeurs mobilières oue peut<br />
déprécier une révolution, qu'il voit," lui<br />
aussi imminente.<br />
11 sait ce que lui ont coûté ses bons<br />
millions : il les a amassés, sou à sou, sur<br />
les économies qu'il a faites sur son in<strong>de</strong>m-<br />
nité <strong>de</strong> député, pendant huit années, à<br />
9.000 francs bruts par an et sur son traite-<br />
ment <strong>de</strong> sous-secrétaire d'Etatet<strong>de</strong> ministre<br />
<strong>de</strong>s colonies, à 30 ou 60.000 francs par an,<br />
pendant douze ou quinze mois en tout.<br />
Bons et excellents électeurs <strong>de</strong> l'arrondis-<br />
sement, vous qui êtes si fiers <strong>de</strong> votre dé-<br />
puté, <strong>de</strong>venu ainsi personnellement très<br />
millionnaire, vous auriez mauvaise grâce,<br />
vraiment, à ne pas vouloir ai<strong>de</strong>r, <strong>de</strong>" nou-<br />
veau, Cassou à faire <strong>de</strong> nouvelles écono-<br />
mies, pour qu'il puisse <strong>de</strong>venir plus riche<br />
encore I<br />
Dernière Heure<br />
La Mort <strong>de</strong> M. André Reille<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le Journal <strong>de</strong>s Débats confirme la mort<br />
du baron André Reille, député <strong>de</strong> la Ire cir-<br />
conscription ds Castres (Tara;, fils du baron<br />
LE RETOUR DE NAQUET<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
M. Naquet, à qui la Cour d'assises <strong>de</strong> la<br />
Seine, tenant compte <strong>de</strong> l'excuse <strong>de</strong> santé<br />
avait, par arrêt du 30 décembre, donné un<br />
mois viour se présenter <strong>de</strong>vant le jury, est<br />
rentré" hier soir à 7 heures à Paris, par le<br />
train <strong>de</strong> Calais.<br />
Interrogé, il s'est borné à déclarer qu'il<br />
venait comparaître <strong>de</strong>vant la justice <strong>de</strong> son<br />
pa\ s sans vouloir en dire plus long <strong>de</strong><br />
crainte, a-t-il ajouté, qu'on ne l'accusât <strong>de</strong><br />
vouloir influencer le jury.<br />
A son arrivée à la gare, il s'est fait conduire<br />
42, rue do Moscou, au domicile <strong>de</strong> ses sœurs.<br />
Dmm à la Chambre<br />
Paris. <strong>24</strong> janvier.<br />
Le bureau <strong>de</strong> la Chambre, conformément à<br />
l'article 129 du règlement, ayant informé, com-<br />
me nous l'avons déjà dit. le "procureur général<br />
que <strong>de</strong>s délits <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> fait avaient eié com-<br />
mis dans i'enceinte du palais législatif par MM.<br />
Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Bernis, M. Vignôn. subs-<br />
titut du procureur générai, et M. Atthann. Dro-<br />
cureur <strong>de</strong> la République, so sont rendus, hier<br />
aDrès-midi. au Paiais'-Bourbon. et ont procédé<br />
auprès <strong>de</strong> la questure, a une enquête sommaire<br />
sur co3 inci<strong>de</strong>nts.<br />
Lu parouet va maintenant examiner, s'il y a<br />
lieu dé déposer sur lo bureau <strong>de</strong> ia Chambre,<br />
une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation do poursuites<br />
contre MM. Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Befni3.<br />
Manifestations Patriotiques<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Plusieurs groupes <strong>de</strong> manifestants ont<br />
parcouru hier les <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> la Peino.<br />
Rue Montmartre, <strong>de</strong>vant les bureaux <strong>de</strong><br />
VAurore, <strong>de</strong> nombreux jeunes gens essaient<br />
une manifestation aux cris <strong>de</strong> : « Conspuez<br />
rylMi'ore! » Aussitôt, ils sont dispersés par<br />
les agents, qui débouchent <strong>de</strong>s rues avoisi-<br />
nantés.<br />
La rue Lafayette et la rue Chauchat ont été<br />
traversées par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s crianr: «Conspuez<br />
Zola I A bas les juifs I Vive l'armée ! »<br />
Douze arrestations ont été opérées.<br />
Au ouartier Latin, l'effervescence est as-<br />
sez urin<strong>de</strong>. Les étudiants se promènent sur<br />
le. boulevard Saint-Michel par petits groupes<br />
en criant toujours : « Consoue'z Zola ! » Hs<br />
se taisent à l'arrivée <strong>de</strong>s agents pour recom-<br />
mencer un peu plus tard.<br />
Une seule arrestation a été opérée dans la<br />
soirée. C'est celle d'un individu qui, en pas-<br />
sant avenue <strong>de</strong>s Champs-Elysées, avait crié:<br />
« Vive Zola ! »<br />
Dans la bagarre qui s'est produite à l'an-<br />
gle <strong>de</strong>s ruo <strong>de</strong> la Bourse et <strong>de</strong> Richelieu,<br />
alors ou'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> manifestants voulait<br />
aller manifester <strong>de</strong>vant le siège du comité<br />
do protestation, doux agents ont été blessés.<br />
Un manifestant a été arrêté .<br />
Durant la soirée, <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> gar-<br />
<strong>de</strong>s républicains à cheval ont sillonné Paris<br />
dans tous les sens sur les boulevards, place<br />
Clichy, place Saint-Michel, rue Montmartre,<br />
line surveillance particulière subsista <strong>de</strong>-<br />
vant las bureaux dè l'Aurore.<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
Voici <strong>de</strong>s détails sur les événements qui<br />
se sont déroulés, hier, à Alger:<br />
A 2 heures <strong>de</strong> l'après-midi , une foule,<br />
que l'on peut évaluer à 2,000 personnes, se<br />
rassemblait sur la place du Gouvernement,<br />
où <strong>de</strong>vait avoir lieu le concert habituel que<br />
donne la musique du 1er zouave, mais ce<br />
concert a été supprimé hier.<br />
11 est près <strong>de</strong> trois heures. A ce moment,<br />
on apprend que dans les rues <strong>de</strong> Chartères<br />
et <strong>de</strong>là Lyre une collision vient <strong>de</strong> se pro-<br />
duire entre juifs et anti-juifs, et le bruit<br />
court aussi qu'un attentat aurait été commis<br />
samedi, contre un officier français par une<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs qui avaient organisé une<br />
contre-manifestation. Des cris <strong>de</strong> : « A bas<br />
les juifs ! » retentissent.<br />
La manifestation se forme. En forçant le<br />
cordon <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> police, les manifes-<br />
tants pénètrent dans la rue <strong>de</strong> ia Lyre qui<br />
est le quartier juif ou la mêlée est générale.<br />
Quelques coups <strong>de</strong> feu éclatent. Des objets '<br />
divers sont lancés <strong>de</strong>s balcons sur les anti- j<br />
juifs.<br />
Enfin les zouaves baïonnette au canon ><br />
dispersent les assaillants et les assaillis. ;<br />
Bientôt les blessés arrivent soutenus par<br />
leurs amis dans les diverses pharmacies<br />
qui avoisinent la piace du Gouvernement.<br />
Les premiers soins leurs sont| donné aussi-<br />
tôt; "mais ils sont vains pour i'un d'eux, un<br />
Français M. Cayol maçon qui expire dans<br />
les bras du docteur Rouquet.<br />
A l'instant où M. Cayofexpire <strong>de</strong>ux autres<br />
blessés viennent réclamer <strong>de</strong>s soins ; tous<br />
<strong>de</strong>ux ont reçu dans le dos <strong>de</strong>s COUPS <strong>de</strong> poi-<br />
gnard ; leurs blessures sont affreuses.<br />
D'autres personnes blessés par <strong>de</strong>s coups<br />
<strong>de</strong> pierres ou <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> cannes sont con-<br />
duites à leur domicile.<br />
A quatre heures, les manifestants appren-<br />
nent la mort <strong>de</strong> M. Cayol et qu'un capitaine<br />
<strong>de</strong> zouaves et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses hommes," char-<br />
gés <strong>de</strong> déblayer la rue <strong>de</strong> la Lyre, ont été<br />
blessés par <strong>de</strong>s projectiles. La surexcitation<br />
est extrême.<br />
On nous assassine ! A mort les juifs, crie-<br />
t-on <strong>de</strong> toute part, et le flot <strong>de</strong>s manifestants,<br />
brisant la ligne d'agents et <strong>de</strong> zouaves qui<br />
barent les rues principales, se précipite dans<br />
la rue Babazoun.<br />
Les manifestants arrachent les volets,<br />
puis, s'en servant comme <strong>de</strong> béliers, frap-<br />
pent à coups redoublés sur les <strong>de</strong>vantures<br />
qui bientôt sont réduites en miettes. On en-<br />
lève les marchandises exposées en <strong>de</strong>van-<br />
ture ot on les jette au vent. D'autres mani-<br />
festants amoncellent les tissus, les confec-<br />
tions et en font <strong>de</strong>s bûchers auxquels ils<br />
mettent le feu.<br />
Oa opère ainsi dans six magasins. Les<br />
hasseurs arrivent alors et chargent les<br />
manifestants qui. par <strong>de</strong>s voies détournées<br />
reviennent se concentrer rue Baboloued, sé-<br />
parée <strong>de</strong> la rue Babazoun par la place du<br />
Gouvernement.<br />
La plupart <strong>de</strong>s magasins juifs sont enfon-<br />
cés. La gendarmerie, la troupe et la police<br />
sont impuissantes a rétablir l'ordre, lés ma-<br />
nifestations cessant d un côté pour repren-<br />
dre <strong>de</strong> l'autre. Tout Alger est sur pied.<br />
Les auteurs du pillage, qui a "duré une<br />
heure, rue Babazoun, sont en grand nombre<br />
<strong>de</strong>s gens sans aveu, la lie <strong>de</strong> "la population<br />
<strong>de</strong> toutes les nationalités latines et indigè-<br />
nes.<br />
Mais la foule <strong>de</strong>s manifestants antijuifs,<br />
qui ne connaît pas les auteurs du pihage,<br />
prend souvent fait et cause pour ou contre<br />
la police.<br />
Un administrateur d'une commune mixte,<br />
délégué à la préfecture, qui avait arrêté un<br />
indigène en flagrant délit" et le maintenant<br />
fut bousculé par la foule et eut le poignet<br />
foulé. Ailleurs, les <strong>de</strong>ux adjoints du" maire<br />
d'Alger, qui voulaient arrêter un voleur, fu-<br />
rent maltraités parles manifestants.<br />
Enfin, un sous-officier aurait frappé à<br />
à coups <strong>de</strong> plat <strong>de</strong> sabre un agent do police<br />
lequel maintenait un malfaiteur. Pendant ce<br />
temps les manifestants crient : « A bas les<br />
juifs I Vive l'armée I »<br />
Le pillage <strong>de</strong> ia rue Bab-Azoum achevé,<br />
ces mêmes individus, sans aveu, allèrent<br />
dans la rue Bab-el-Oued qui fait suite à la<br />
rue Bab-Azoun et est, comme, celle-ci, le<br />
centre du commerce das Jjuifs. Les bouti- j<br />
ques juives furont dévalisées, les marchan-<br />
uises furent jetées sur les trottoirs, mais I<br />
une bonne partie fut emportée dans <strong>de</strong>s<br />
maisons voisines où les agents <strong>de</strong> police ar-<br />
rêtèrent les Individus européens ou indigè-<br />
nes qui se partageaient lo butin.<br />
L'aspect <strong>de</strong>s Vues Bab-Azoum et Bab-el-<br />
Oued présente un coup d'œil comme après<br />
un incendie: le sol est jonché <strong>de</strong> marchan-<br />
dises détériorées ; quantité <strong>de</strong> chapeaux et<br />
d'effets que les autorités font enlever et<br />
porter dans un local où elles seront triées<br />
Les autorités israélites ont recommandé<br />
instamment à leurs coreligionnaires <strong>de</strong> no<br />
pas sortir <strong>de</strong> chez eux et il est très rare <strong>de</strong><br />
rencontrer une figure juive dans la rue.<br />
A part le grave inci<strong>de</strong>nt da U rus ds la<br />
CÉRÉMONIE PATRIOTIQUE<br />
Dijon, <strong>24</strong> janvier.<br />
A Dijon, l'anniversaire <strong>de</strong>s batailles livrées<br />
en 1871, autour <strong>de</strong> la ville a été célébrée nar<br />
les survivants <strong>de</strong> l'armée <strong>de</strong>s Vosges et'<strong>de</strong><br />
la 4e briga<strong>de</strong>.<br />
Le cortège s'est rendu au monument <strong>de</strong> la<br />
route <strong>de</strong> Langres ou a été lue une lettre pa-<br />
triotique du maire <strong>de</strong> Saint-ràtienne. On est<br />
allé ensuite à Talant saluer le monument du<br />
Drapeau. Là on a donné lecture d'une lettre<br />
<strong>de</strong> M. Farelli prési<strong>de</strong>nt du comité <strong>de</strong>s survi-<br />
vants <strong>de</strong> la 4e' briga<strong>de</strong>.<br />
Ces manifestations ont eu lieu au milieu<br />
d'un grand enthousiasme, un grand banquet<br />
aura lieu ce soir.<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Hier a été célébrée la manifestation ds<br />
l'anniversaire <strong>de</strong> la bataille <strong>de</strong> Buzenval. En<br />
raison <strong>de</strong>s circonstances, cette cérémonie a<br />
eu un caractère tout particulier. Une délé-<br />
gation <strong>de</strong>s étudiants s'était jointe aux So-<br />
ciétées patriotiques.<br />
A 10 heures, en l'église <strong>de</strong> Rueil, un ser-<br />
vice solennel et commémoratif a été célébré<br />
à l'intention <strong>de</strong>s soldats morts pour la pa-<br />
trie sur le champ <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong> Buzenval.<br />
A l'évangile, M. le chanoine Paris a pro-<br />
noncé une allocution Patriotique en présence<br />
d'une assistance considérable. Après la cé-<br />
rémonie religieuse un banquet à réuni les<br />
membres du comité.<br />
A 2 heures, le cortège s'est, mis en route<br />
vers le monument commémoratif. Dans le<br />
cortège se trouvent <strong>de</strong> nombreux officiers ot<br />
un nombre considérable <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> di-<br />
verses sociétés patriotiques portant <strong>de</strong>s<br />
couronnes et <strong>de</strong>s palmes.<br />
Devant le monument, plusieurs discours<br />
ont. été prononcés, notamment par MM. Féli-<br />
cien Paris, conseiller municipal <strong>de</strong> Paris,<br />
Bourguet, étudiant, au nom <strong>de</strong> l'Université<br />
<strong>de</strong> Paris, Lucien Millevoye, qui, en termes<br />
émus, a retracé la phase <strong>de</strong>* la bataille do<br />
Buzenval.<br />
Millevoye a terminé en disant :<br />
Quand le besoin s'en fera sentir, je suis<br />
fermement convaincu que tous nous mar-<br />
oherons sur les traces <strong>de</strong> nos aînés ; mais,<br />
j'en prends encore l'engagement <strong>de</strong>vant<br />
vous : nous ne laisserons pas <strong>de</strong>rrière nous<br />
les traîtres du syndicat.<br />
Ces paroles ont été accueillies par les cris<br />
<strong>de</strong> : « Vive l'armée ! »<br />
Le docteur Bouille*, qui prend ensuite la<br />
parole reproche à Millevoye <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>là<br />
politique*. Ses paroles sont couvertes par<br />
àes huées.<br />
Puis Marcel-Habert député <strong>de</strong> Seine-et-<br />
Oise fait allusion à l'alliance franco-russe et<br />
excuse Paul Deroulè<strong>de</strong> qui est retenu chez<br />
lui par l'influenza. U lit là lettre suivante à<br />
lui " adressée par 1 ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
Ligue <strong>de</strong>s patriotes.<br />
Mon cher ami,<br />
A la suite <strong>de</strong> mon influenza, ma blessure<br />
ancienne s'est rouverte et j'ai dû subir une<br />
opération douloureuse qui me cloue au lit<br />
pour quelques semaines encore. Je ne pour-<br />
rais pas aller dire ce que je pense <strong>de</strong> l'a-<br />
narchie parlementaire qui, en désorganisant<br />
l'Etat, met réellement en péril la patrie et la<br />
nation.<br />
Je compte sur vous pour le dire en mon<br />
nom.<br />
Vive la République nationale ! A bas l'a-<br />
narchie parlementaire I<br />
C'est sur la lecture <strong>de</strong> cette lettre qu'a été<br />
terminée la cérémonie aux applaudissements<br />
unanimes <strong>de</strong> la loule.<br />
D'autres cérémonies patriotiques ont éga-<br />
lement eu lieu à Montretout, 'Garchcs, Cli-<br />
chy, Colombes, Fontenoy-sur-Moselle, eto.<br />
Troubles en Italie<br />
Florence, <strong>24</strong> janvier.<br />
Hier soir, <strong>de</strong>ux cents manifestants, partis<br />
<strong>de</strong> la place Victor-Emmanuel, se sont diri-<br />
gés, en évitant la police, jusque sous les fe-<br />
nêtres du journal L'iera Mosca. Là, aux cris<br />
<strong>de</strong> : « A bas les impôts ! », ils ont brisé les<br />
vitres et blessé un gar<strong>de</strong>.<br />
VERTE UÉPOXSE<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Emile Zola vient <strong>de</strong> recevoir, d'un juge <strong>de</strong><br />
paix d'Argentan (Orne), la lettre suivante,<br />
que les feuilles dreyfusar<strong>de</strong>s ont eu soin <strong>de</strong><br />
rie pas enregistrer :<br />
Monsieur Zola,<br />
"Votre lettre à M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ré-<br />
publique outrage indignement et la chose<br />
jugoo et notre bicn-aiinoo patrie.<br />
Après l'avoir répandu, ici et là, et sans<br />
succès, à <strong>de</strong>s milliers d'exemplaires, voiht<br />
quo vous vouspermettez aujourd'hui <strong>de</strong> l'&-<br />
dreser aux juges <strong>de</strong> paix. Je reçois ài'mstans<br />
le numéro du journal qui la contient et<br />
que, sans doute par antiphrase, vous appe-<br />
lez l'Aurore. Un pareil envoi, j'en suis sûr,<br />
aucun do mes collègues ne me contredira,<br />
c'est pour nous, magistrats et Français, una<br />
injure que votre talent ne peut couvrir.<br />
Veuillez ne pas la renouveller, n'importe<br />
quollo ressource vous on donno los moyens,<br />
nous n'avons que faire <strong>de</strong> votro libellé.<br />
Ce n'est pas, monsieur, dans lo cabinet<br />
d'unjuge que ce papier là, non plus d'ail-<br />
leurs que certains do ses frôros aînés, doit<br />
trouver ptase : o'est dans un autre et je l'y<br />
mets.<br />
1M*. KautMAw«ii:«*.<br />
i<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
CHFÎ tgm<br />
CAUSERIE AGRICOLE<br />
669<br />
Si j'étais le gouvernement<br />
Ça ne so verrait pas souvent.<br />
J'ignore à quelle époque cette sorte <strong>de</strong><br />
dicton rtonulaire ou refrain d'une chanson-<br />
nette à vu le jour et par conséquent à quel<br />
gouvernement cela s'est appliqué d'abord.<br />
Mais faisons-en une exclamation populaire<br />
et voyons ce qu'il nous faudrait pour en ar-<br />
river à influer un peu sur le gouverne-<br />
ment.<br />
Et d'abord où est-il ce gouvernement?<br />
La constitution vous dira qu'il rési<strong>de</strong> dans<br />
les <strong>de</strong>ux Chambres représentées par un<br />
Bouvoir exécutif, les ministres, lesquels ont<br />
comme asents départementaux, les préfets,<br />
les sous-oréfets, et toute la hiérarchie ad-<br />
ministrative. Tant que les ministres ont la<br />
«on fiance <strong>de</strong>s Chambres, ils sont le Gouver-<br />
nement, s'ils ne l'ont plus ils <strong>de</strong>viennent<br />
simules citoyens.<br />
En ce moment, nous avons M. Méline à la<br />
tête du ministère et c'est lui qui, d'accord<br />
avec ses collègues est censé donner le mot<br />
d'ordre, la consigne, si vous aimez mieux.<br />
Or, ce mot d'ordre se compose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
parties fort distinctes. L'une," immuable, le<br />
respect ou l'application <strong>de</strong>s lois, l'autre, es-<br />
sentiellement variable, l'orientation tioliti-<br />
oue et ce que l'on pourrait appeler l'admi<br />
riistration journalière.<br />
Malheureusement, entre les paroles et les<br />
actes du gouvernement il y a dé ru<strong>de</strong>s écarts<br />
d'application.<br />
La secon<strong>de</strong> partie du pouvoir influe troD<br />
sur la première, et dame politique mène<br />
un peu trop dame Justice ou du moins l'ap-<br />
plication dé la justice.<br />
Je vais rester dans le côté agricole, et ce-<br />
pendant comment, au milieu <strong>de</strong> l'émotion<br />
qui agite la France au sujet <strong>de</strong> ia formation<br />
d'un pouvoir occulte comme ce syndicat<br />
Dreyfus, puissance qui s'en prend à l'armée<br />
même, ne pas être stupéfait <strong>de</strong> cette absence<br />
<strong>de</strong> gouvernement?<br />
Certes, c'est bien le cas <strong>de</strong> répéter le uic<br />
ton mis en tête <strong>de</strong> ces lignes.<br />
De quoi donc a-t-il eu peur, ce gouverne<br />
ment?"<br />
De <strong>de</strong>ux groupes parlementaires, l'un sous<br />
la Jérule <strong>de</strong> M."Reinach le gendre du grand<br />
forban <strong>de</strong> Panama, l'autre appartenant au<br />
Sénat et ayant pour tête cette trilogie, Tra-<br />
rieux, Rânc et Scheurer-Kestner.<br />
Eh bien ! ce qui se passe là se passe pour<br />
nous, malheureuse France agricole, nous<br />
qui sommés, comme le disait autrefois (c'é-<br />
tait au temps <strong>de</strong> la noule au pot) un réel<br />
ami <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong>s produits du sol,<br />
nous qui sommes les vraies mamelles <strong>de</strong> la<br />
France.<br />
Que voyons-nous ? Que nous sommes obli-<br />
gés, lambeau par lambeau, d'obtenir quelque<br />
protection contre l'empoisonnement public,<br />
contre ie rapt <strong>de</strong> notre bien, contre l'oppres-<br />
sion même <strong>de</strong> nos libertés par <strong>de</strong>s associa-<br />
tions qui toutes ne sont pas juives, mais dé-<br />
rivent du même principe.<br />
N'aviez-vous pas pensé qu'il était plus<br />
qu'étrange que là police (émanation du gou-<br />
vernement), laissât quinze mois un cour-<br />
tier, du nom <strong>de</strong> Fessât", inon<strong>de</strong>r trois dépar-<br />
tements avec <strong>de</strong> la sciure <strong>de</strong> bois moulue<br />
pour la mélanger avec le pain <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
cent boulangers ? Cela né se passait pas<br />
loin <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> la police, dans le fond "<strong>de</strong><br />
l'Algérie; c'était en pleine Normandie, à 50<br />
kilomètres <strong>de</strong> Paris."<br />
Comment s'y prenait cet homme pour faire<br />
ses expéditions? 11 a expédié plus <strong>de</strong> vingt<br />
mille balles <strong>de</strong> 100 kilos <strong>de</strong> sa mouture em-<br />
poisonneuse. Sous quel titre ? Ii était im-<br />
possible que dans lés gares on ne s'aperçut<br />
pas du fait. Un minotier en bois !<br />
On lui envoyait <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> saes <strong>de</strong><br />
sciure et vous voulez que cela ne se sut<br />
pas?<br />
C'est comme les fameuses usines améri-<br />
caines ds Marseille et du Havre faisant <strong>de</strong><br />
M» graisse avec <strong>de</strong> l'huiie <strong>de</strong> coton el du suif.<br />
11 entrait <strong>de</strong> l'huile et il sortait <strong>de</strong> la soi-<br />
disant graisse. Il a fallu clameur sur cla<br />
meur pour arracher le gouvernement à son<br />
sommeil.<br />
Certes, je crois M. Méline très dévoué<br />
l'agriculture, seulement ii est toujours dans<br />
la crainte <strong>de</strong> déplaire à quelque député te<br />
nant en main une dizaine <strong>de</strong> voix.<br />
Où est-il le gouvernement?<br />
Croyez-vous donc que ce ne soit pas un<br />
•scandale <strong>de</strong> voir traîner <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> qua-<br />
tre ans cette affaire <strong>de</strong>s phosphates d'Algé-<br />
rie , ressource immense pour notre sol<br />
épuisé ? Voilà tirés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans que le père<br />
<strong>de</strong> l'agriculture est au pouvoir; l'affaire dort<br />
toujours dans les cartons du conseil d'Etat.<br />
Que dis-je ? M. Cambon, gouverneur <strong>de</strong> l'Al-<br />
gérie, qui, <strong>de</strong>vant le Sénat, avait tout dé-<br />
voilé èt <strong>de</strong>mandait qu'on lui donnât les<br />
moyens d'arrêter ces prévarications insen-<br />
sées, a été déplacé. Ce n'est pas son succes-<br />
seur qui fera la lumière.<br />
Mais elle est faite, toute faite la lumière.<br />
Seulement, il y a trois députés et une<br />
douzaine <strong>de</strong> conseillers généraux qui sont<br />
dans l'affaire et l'on laisse pâtir 22 millions<br />
d'agriculteurs français.<br />
Pauvre père Méline ! il est plein <strong>de</strong> bon-<br />
nes intentions, mais on a l'air <strong>de</strong> les peu<br />
goûter, ces bonnes intentions.<br />
Vous avez tous lu ces belles déclarations<br />
ne M. Méline à la Chambre sur -la valeur <strong>de</strong>s<br />
Syndicats agricoles, et les services qu'ils<br />
rendaient à la France. Vous avez vu aussi<br />
ce même M. Méline accepter une récompense<br />
comme prési<strong>de</strong>nt du Syndicat <strong>de</strong> Rémire-<br />
raont, <strong>de</strong> pair avec trente autres syndicats<br />
libres et dévoués au bien public et vous vous<br />
êtes dit : « Enfin, ce mouvement va être<br />
suivi, an nous donnera autre chose que <strong>de</strong>s<br />
paroles et quelques gratifications. Quand<br />
Louis XVI eut, en une réception <strong>de</strong> cour,<br />
mis un bouquet <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre<br />
à sa boutonnière, tout ce qui l'approchait se<br />
mit à cultiver cette plante". »<br />
On n'imitera pas cet exemple. Avez-vous<br />
ouï-dire qu'un préfet ait cherché à ai<strong>de</strong>r dans<br />
son œuvre un syndicat indépendant ?<br />
Toute la bureaucratie s'est au contraire<br />
ébouriffée comme un chat à l'aspect d'un en-<br />
nemi. Comment ! accepter la collaboration<br />
<strong>de</strong> personnes libres qui ne sollicitent ni mé-<br />
rité agricole, ni gratifications ? Serrons les<br />
rangs, messieurs les fonctionnaires, et ne<br />
songeons qu'à nous ou à ceux qui peuvent<br />
nous être utiles en politique.<br />
Et les syndicats agricoles (qui marcheront<br />
quand même) sont restés marqués à l'encre<br />
rouge dans tous les bureaux.<br />
En revanche l'on augmente toujours le<br />
nombre formidable <strong>de</strong> fonctionnaires qui a<br />
pour <strong>de</strong>voir d'entasser paperasse sur pape-<br />
rasse dans les cartons <strong>de</strong>s préfectures et<br />
<strong>de</strong>s ministères.<br />
Vous êtes-vous jamais <strong>de</strong>mandé, chers<br />
lecteurs, ce qu'avaient inventé <strong>de</strong> réellement<br />
utile à vos cultures cette nuée <strong>de</strong> profes-<br />
seurs ou inspecteurs créés <strong>de</strong>puis âix ou<br />
douze ans sous le couvert <strong>de</strong> ce mot agricul-<br />
ture ou viticulture?<br />
Certes, Dieu me préserve <strong>de</strong> les englober<br />
tous dans un motif d'inutilité ou <strong>de</strong> suner-<br />
fétation.<br />
11 en est <strong>de</strong> très vaillants et oui font ce<br />
qu'ils peuvent, pris entre les terribles te-<br />
nailles <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s pouvoirs occultes.<br />
Mais enfin, eux, qui représentent la science<br />
officielle, que vous ont-ils donné? Voyez<br />
donc; les bouillies <strong>de</strong> toute sorte ont été<br />
inventées par <strong>de</strong>s particuliers. Une seule<br />
vient d'un professeur, la bouillie Audoynaud,<br />
et elle est tellement 1 compliquée, elle brûle<br />
si souvent, qu'elle n'a pu entrer dans la pra-<br />
tique courante.<br />
Qui donc nous a dotés <strong>de</strong> tous ces hybri-<br />
<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tous ces plants qui ont sauvé la<br />
France d'un vrai" désastre? Mon Dieu,<br />
leurs noms sont connus : Cou<strong>de</strong>rc, La<br />
liman, Ganzin, Seibel, <strong>de</strong> Grasset, etc. II y<br />
a un professeur, M. Millar<strong>de</strong>t et le pauvre<br />
homme, certes, n'a pas été encouragé. Or<br />
il n'appartenait pas à l'agriculture.<br />
C'était un profèssseur <strong>de</strong> Faculté, qu'on a<br />
accusé d'avé'ir voulu sortir <strong>de</strong> « son bachot»<br />
Ah ! j'en oubliais un. M. Franc, professeur<br />
à Bourges. Un fort brave homme, au fond ;<br />
mais que son ministère a ridiculement tué<br />
en le créant chevalier <strong>de</strong> la Légion d'hon<br />
neur, sauveur <strong>de</strong>là viticulture, "pour avoir<br />
trouvé dans ses semis, venus on ne saitd'où,<br />
un producteur direct... classé au <strong>de</strong>rnier<br />
rang <strong>de</strong> ceux qui sont dans le commerce.<br />
Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce ou il serait advenu au<br />
malheureux professeur" <strong>de</strong> l'Eure s'il avait<br />
dit à ses supérieurs : « Il y a ici un mino-<br />
tier qui, <strong>de</strong>puis un an, ne moud que <strong>de</strong> la<br />
farine <strong>de</strong> bois. » On lui aurait répondu<br />
« S'il fait cela, c'est qu'il est protégé ; faites<br />
vous votre métier, envoyez dès paperasses.»<br />
Si j'étais le Gouvernement,<br />
Ça ne se verrait pas souvent.<br />
Mais vous l'êtes, en ce moment, chers<br />
lecteurs.<br />
Tous les candidats vous déclarent qu'ils<br />
sont à vos ordres. La Cnambre n'est pas en<br />
nombre parce qu'ils sont restés parmi vous<br />
Vous êtes en droit <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r mille<br />
choses.<br />
Si vous voulez, nous continuerons le ca-<br />
hier <strong>de</strong>s doléances et ies maux que peut fa-<br />
cilement guérir un député.<br />
LABORA.<br />
REVUE HEBDOMADAIRE<br />
Paris, 22 janvier.<br />
Un <strong>de</strong>s traits principaux qui caractérisent<br />
la précé<strong>de</strong>nte année 1897 au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />
fluctuations <strong>de</strong> la richesse mobilière, con<br />
siste assurément dans ia hausse <strong>de</strong>s titres<br />
industriels, au premier rang <strong>de</strong>squels nous<br />
plaçons les actions <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compagnies<br />
<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. En ce qui concerne cel-<br />
les-ci, nous nous sommes expliqués dans<br />
un récent bulletin, en ayant soin <strong>de</strong> préseh<br />
ter le réseau <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication<br />
rapi<strong>de</strong>s comme le lien et le nœud <strong>de</strong> nos<br />
vitalités d'ordre économique.<br />
Rappelons seulement, o'u'entre fin décem<br />
bre <strong>1898</strong> et fin décembre 1897, l'Ouest a<br />
monté <strong>de</strong> 72 francs, l'Est <strong>de</strong> 93, ie Midi <strong>de</strong><br />
128, l'Orléans <strong>de</strong> 175. le Lyon <strong>de</strong> 185, le Nord<br />
<strong>de</strong> 201.<br />
Aujourd'hui, nous examinerons très briè-<br />
vement les autres valeurs industrielles. Et<br />
d'abord, Omnibus, Tramways, Petites Voitu<br />
res ont suivi une marche ascensionnelle ana-<br />
logue à celle <strong>de</strong>s Chemins <strong>de</strong> fer, comme<br />
aussi certaines sociétés <strong>de</strong> transport par<br />
l'électricité. Pour les actions <strong>de</strong>s" Petites<br />
Voitures, c'est une hausse <strong>de</strong> 162 francs<br />
pour les actions <strong>de</strong>s Omnibus <strong>de</strong> 394 francs<br />
La Compagnie Edison a progressé du cours<br />
<strong>de</strong> 6G0 au cours <strong>de</strong> 780, ià Compagnie Thom<br />
son-Houston du cours <strong>de</strong> 1,175 au cours <strong>de</strong><br />
1,370.<br />
Même remarque à l'égard <strong>de</strong> la métallur<br />
gie : Les titres Fives-Lilîe se sont élevés <strong>de</strong><br />
55 francs, les ateliers et chantiers <strong>de</strong> la<br />
Loire <strong>de</strong> 76, les établissements Cad <strong>de</strong> 91<br />
ceux <strong>de</strong> Commentry <strong>de</strong> 100, les forges et<br />
chantiers <strong>de</strong> la Méditerranée <strong>de</strong> 122, le<br />
Creuzot, les Aciéries <strong>de</strong> France et celles du<br />
Nord et Est <strong>de</strong> 200, Saint-Etienne <strong>de</strong> 350,<br />
Firminy <strong>de</strong> 400.<br />
-Nous en pouvons dire autant <strong>de</strong>s mines<br />
notamment <strong>de</strong>s charbonnages. Les houillè-<br />
res du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, qui s'é-<br />
taient signalées en 1896 par une ascension<br />
considérable, l'ont vue s'accentuer plus en-<br />
core au cours <strong>de</strong> l'exercice 1897. Les ac-<br />
tions <strong>de</strong> Bruag ont monté <strong>de</strong> 250 francs, cel-<br />
les <strong>de</strong> Béthune <strong>de</strong> 400, celles d'Anzin <strong>de</strong> 690,<br />
celles <strong>de</strong> Courrières <strong>de</strong> 1,000, celles d'Ani-<br />
che <strong>de</strong> 2,250, celle <strong>de</strong> Vicoigne <strong>de</strong> 3,600, cel-<br />
les <strong>de</strong> Maries <strong>de</strong> 5,500.<br />
Ce mouvement général 's'explique. Les<br />
fonds à placer abon<strong>de</strong>nt en France, et ils ne<br />
trouvent plus dans les emplois à revenu<br />
fixe, obligations ou rentes, qu'un revenu<br />
sans cesse diminué, insuffisant en face <strong>de</strong>s<br />
dépenses croissantes <strong>de</strong> la vie. En consé-<br />
ou'ence, ils s'adressent davantage aux entre-<br />
prises d'un revenu variable, plus incertain,<br />
il est vrai, mais qui offre dés espérances<br />
d'augmentation par ce motif quo, dans <strong>de</strong><br />
semblables affaires, à l'action dé l'argent se<br />
joint l'action du travail, d'où les bénéfices<br />
rémunérateurs et la multiplication même du<br />
capital.<br />
Cet élan donné à l'industrie s'accentuera.<br />
Il est nécessaire qu'il s'accentue par <strong>de</strong>s<br />
créations nouvelles". Dès que nous voyons<br />
naître une société <strong>de</strong> ce genre, métallurgie,<br />
charbonnages, mines métallurgiques, nous<br />
l'étuàions avec soin. Si nous arrivons à la<br />
bien connaître, si les informations recueil-<br />
lies nous conduisent à un jugement favora-<br />
ble, si nous croyons pouvoir affirmer la réus-<br />
site autant que le permet l'incertitu<strong>de</strong> rela-<br />
tive <strong>de</strong>s faits humains, alors nettement et<br />
obstinément, nous la recommandons à nos<br />
lecteurs, dans leur intérêt, convaincus que<br />
nous répondons <strong>de</strong> la sorte à la confiance<br />
dont ils" veulent bien nous honorer.<br />
Tel est le cas <strong>de</strong> ia société <strong>de</strong>s mines d'or<br />
du Luicho.<br />
Depuis la <strong>de</strong>rnière assemblée générale le<br />
nouveau conseil d'administration nommé<br />
par elle s'est mis en relations constantes<br />
avec la Mine et a donné aux travaux la plus<br />
décisive impulsion. Il a tenu à adjoindre à<br />
l'ancien personnel un ingénieur <strong>de</strong>s plus ex<br />
périmentés qui s'est embarqué au mois <strong>de</strong><br />
novembre <strong>de</strong>rnier et qui apporte dès main-<br />
tenant son concours aux <strong>de</strong>rnières installa<br />
tions.<br />
Sur la collection <strong>de</strong>s photographies, ré-<br />
cemment reçues <strong>de</strong> la Mine et qui datent<br />
déjà <strong>de</strong> trois mois environ, on peut se ren-<br />
dre 'compte <strong>de</strong> tout l'ensemble <strong>de</strong> l'exploita-<br />
tion : bâtiments, ateliers <strong>de</strong> mécaniaue,<br />
laboratoire et maison d'habitation ; oa y voit<br />
les batteries <strong>de</strong> piions en montage, là nose<br />
du grand conduit amenant les eaux, le trans-<br />
port <strong>de</strong>s cables porteurs à dos d'hommes,<br />
les escoua<strong>de</strong>s d'ouvriers, les convois <strong>de</strong><br />
mules, etc. Matériel et personnel affluent<br />
C'est la situation au mois d'octobre <strong>de</strong>rnier<br />
prise sur le vif.<br />
A l'heure actuelle, une première batterie<br />
<strong>de</strong> brocards fonctionne et les autres batte<br />
ries sont en cours <strong>de</strong> montagne : on est donc<br />
arrivé à la pério<strong>de</strong> du broyage c'est-à-dire<br />
<strong>de</strong> l'Exploitation normale <strong>de</strong>s richesses qu'on<br />
a eu soin <strong>de</strong> mettre en réserve dès l'ouver-<br />
ture <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> Mine, soit 4.000 tonnes<br />
en fin d'année 1897, 4.000 tonnes d'un mi<br />
nerai exceptionnel dont la teneur moyenne<br />
ne <strong>de</strong>scend pas au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 40 à 50 gram<br />
mes à la tonne.<br />
L'envoi du premier lingot d'or, spécimen<br />
<strong>de</strong>s premier essais du traitement apmiioué<br />
est annoncé dès maintenant. Toutes ies'dif-<br />
ficultés <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> construction à une<br />
altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4,000 mètres dans 1<br />
Cordillière, ont été vaincues.<br />
La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication a commencé<br />
'entreprisé est conduite avec le seul souci<br />
<strong>de</strong> son succès industriel: la Société <strong>de</strong>meure<br />
étrangère à toute spéculation.<br />
Suivant nous, les actions constituent un<br />
excellent appoint dans la composition d'un<br />
portefeuille. Il est à noter que les souscrip-<br />
teurs du début ne se sont laissé ni émouvoir,<br />
ni décourager par la longue attente subie,<br />
par les hésitations regrettables constatées,<br />
par les attaques systématiques dont leur<br />
bon sens a fait justice; ils ont soigneuse-<br />
ment conservé leurs titres, et ils sont à la<br />
veille <strong>de</strong> recueillir, les fruits <strong>de</strong> leur clair-<br />
voyance et <strong>de</strong> leur fermeté.<br />
L'heure est encore favorable pour <strong>de</strong>s<br />
achats avant que l'annonce officielle d'une<br />
répartition entraine une hausse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
cours. Les pères <strong>de</strong> famille, 'dont ie désir<br />
légitime est <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s bénéfices an-<br />
nuels, avec toute chance <strong>de</strong> ne point com-<br />
promettre leur avoir, feront donc sagement<br />
d'adjoindre à leur portefeuille <strong>de</strong>s~ titres<br />
d'une Société française <strong>de</strong> mines d'or comme<br />
celle du Luicho. Nous ieur donnons ce<br />
conseil en toute conscience, sans craindre<br />
d'affirmer notre confiance absolue dans cette<br />
affaire et en rappelant à nos lecteurs qu'ils<br />
doivent s'adresser à nous pour obtenir les<br />
renseignements utiles sur cette affaire, <strong>de</strong>s-<br />
tinée a un succès exceptionnel.<br />
DE LAVIGERIE,<br />
Administrateur délégué <strong>de</strong> la Société<br />
française, 22, place Vendôme, Paris.<br />
indons 9 fr. »» ; pinta<strong>de</strong>s 6 00 ; chapons, » fr.<br />
Œufs, 0 75 la douzaine.<br />
Fruits. — Pommes, l'hectolitre, »• fr.; châtai-<br />
nes, >. fr. »».<br />
Oies grasses, le kilo, 1 fr. 40; foies d'oio, 4 50 ;<br />
ores gras, <strong>de</strong> 0 fr. 70 à 0 fr. 'JO.<br />
LOT<br />
Saint-Matré.<br />
Malgré un froid assez, vif. notre foire avait<br />
attiré beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Notre foirail a été<br />
trop petit cour contenir les bœufs amenés, les<br />
outes <strong>de</strong> Cahors et <strong>de</strong> Montcuq en étaient cou-<br />
vertes.<br />
Mais les transactions ont été lentes surtout<br />
sur les gros bœufs.<br />
11 y avait moins <strong>de</strong> cochons que les autres<br />
années et <strong>de</strong> moins beaux sujets. Les cours ont<br />
varié entre 36 et 40 fr. les 50 kil.<br />
Un tiers est resté invendu<br />
LOT-ET-GARONNE Beauville.<br />
Malgré l'éDais brouillard qui est resté toute<br />
la journée, notre foire a été fort belle ; les di-<br />
vers foirails étaient très bien approvisionnés et<br />
1 s'y est traité un assez, bon nombre d'affaires :<br />
à celui du bétail, même cours que précé<strong>de</strong>m-<br />
ment ; veaux <strong>de</strong> boucherie, <strong>de</strong> 6a à 75 cent, le<br />
kil. poids vif, à celui <strong>de</strong>s moutons et brebis,<br />
légère hausse, à celui <strong>de</strong>s porcelets, hausse, et<br />
<strong>de</strong>s porcs gras, baisse <strong>de</strong> 7 à 8 fr. par 50 kil.<br />
Lés volailles et gibier maintiennent le même<br />
cours, les œufs <strong>de</strong> poule, en baisse, se payaient<br />
80 c. la douzaine.<br />
Les blés, fèves, maïs et avoines, n ont pas subi<br />
do changement <strong>de</strong> cours.<br />
Les vins rouges valent <strong>de</strong> 45 à 90 fr. la barri-<br />
que <strong>de</strong> 220 litres, suivant qualité.<br />
Au marché <strong>de</strong>s vignes américaines, <strong>de</strong>s plants<br />
greffés se sont vendus <strong>de</strong> 11 fr. à 26 fr. lé cent;<br />
<strong>de</strong>s herbemonts, 4 fr.; <strong>de</strong>s silonis, i fr.; <strong>de</strong>s ri-<br />
oarias, 1 fr. 75 le cent.<br />
Nérac.<br />
Le marché <strong>de</strong> samedi a été calme, peu <strong>de</strong><br />
mon<strong>de</strong>, et nos places manquaient d'anpro'vision-<br />
nements en grains et volailles ; affaires com-<br />
merciales traitées presque nulles ; les marchands<br />
forains se plaignent amèrement, leurs recettes<br />
disent-ils. ne peuvent à Deine couvrir leurs mo-<br />
<strong>de</strong>stes dépenses et frais <strong>de</strong> déplacement.<br />
65 hectolitres <strong>de</strong> blé oortés 'sur Dlace. se sont<br />
vendus : Ire qualité, 'ii fr. 40; 2e."23 fr. 99; 3e.<br />
23 fr. 49. Hausse <strong>de</strong> 0.26 cent., sur le cours pré-<br />
cé<strong>de</strong>nt, pain ordinaire 0,34 cent, le kilog.<br />
Maïs, 13 fr,, avoine, 10 fr. 75, fèves, 13 fr<br />
pommes <strong>de</strong> terre, 4 fr.<br />
GERS<br />
Miélan.<br />
La vente du bétail à cornes s'effectue bien en<br />
ce qui concerne le bétail <strong>de</strong> croît. Du reste, les<br />
gros attelages sont toujours très clairsemés sur<br />
place. Le nombre <strong>de</strong>s petits porcs <strong>de</strong> lait dimi-<br />
nue graduellement. Après une surproduction <strong>de</strong><br />
la pénurie actuelle. Lés prix <strong>de</strong> ces animaux ne<br />
haussent oas toutefois et oscillent entre 18 à<br />
25 fr. Diècé: amenés, 500: vendus, 450.<br />
Dindons, 10 fr. 50 ; poules, 5 fr.; poulets,<br />
3 fr. 50, le tout la paire'.<br />
Œufs. 75 c. la douzaine.<br />
Bié. 21 fr. 50 l'hectolitre <strong>de</strong> 81 kilos ; maïs,<br />
12 50 à 13 fr.; avoine, 10 50 à 11 fr. ; seigle,16 fr.;<br />
fèves. 14 fr.; orge, 10 fr. 50, le tout aussi l'hec-<br />
L'avoine se vend 3 et 10 fr. les 50 Itilos ; maïs,<br />
13 fr. le sac ; nommes do terre, 5 à 5 fr. 50.<br />
A la Dlace dé la volaille : dindons, H fr.; din-<br />
<strong>de</strong>s, 7 èt 9 fr.; Doules, 3 et 3 fr. 50 ; poulets.<br />
2 fr. 75, le tout là paire. Les œufs sont à 80 c. la<br />
douzaine.<br />
Sur la Dlace du Lion-d'Or, les cours sont aussi<br />
fermes aùe nar lo passé. Eau-do-vie, 750 à 800 f.<br />
la pièce'd'origine ; vins blancs, 8 à 8 fr. 50 le<br />
<strong>de</strong>gré les 258 litaes pris sur la propriété.<br />
tolitre ; son, 8 fr. le quintal ;<br />
Voici<br />
d'hier :<br />
Halle<br />
ies cours nratiauéo<br />
repasses, 9 fr.<br />
Eauze.<br />
4. «otre marché<br />
aux grains — EU, 23 50 à <strong>24</strong> l'hect.;<br />
10 et 10 50; fèves, 16;<br />
40 le <strong>de</strong>mi kilo<br />
lapins, 1 75 à 2<br />
TARN-ET-GARONNE Montauban .<br />
Voici les cours du marché du 22 janvier :<br />
Bourse: Blé fin supérieur, ies 80 kilogs.,<br />
<strong>24</strong> fr. 18; tendre moyen, 23 fr. 80 ; inférieur<br />
mitadin. •» fr. »» .<br />
Halle : Blé Ire aualité. l'hectolitre, <strong>24</strong> fr. 00;<br />
2e, 23 fr. C6 ; 3e. 23 fr. 15 ; prix moyen, 23 60 ;<br />
hectolitre <strong>de</strong> méteil, »» »» ; <strong>de</strong> seigle, »» »». <strong>de</strong><br />
fèves, 14 50, <strong>de</strong> maïs, 13 00, d'avoine, 10 50, <strong>de</strong><br />
haricots, »» »», d'orge, 13 00, <strong>de</strong> pois, »» »».<br />
HAUTE-GARONNE<br />
Saint-Gau<strong>de</strong>ns.<br />
Marché du 20 ianvier :<br />
Froment. Ira qualité 2-1 fr.»» 2e 23 50, 3e 23 »»,<br />
méteil 21 fr. »»,' seigle 16 »», mais 12. avoine<br />
Ire quai. 12 fr. »», 2e 11 »». haricots 17 fr., pom-<br />
mes "<strong>de</strong> terre 5 »». le tout l'hect.<br />
Fourrages. — Foin. Ire qualité 5, 2e 4 50 fr..<br />
paille *re qualité, 5, 2e 4 50 fr., le tout les 100<br />
kilos.<br />
Nombre d'animaux conduits au marché. —<br />
Bœufs 30S, vaches 482, veaux. 342, moutons bre-<br />
bis 660, Dores 851.<br />
Prix moyens: bœuf 0 58 le kil., veau 0 74,<br />
mouton 0 54.<br />
Volailles. — Poulets 3 00 la paire, poules 4 50.<br />
mais, 11 50 et 12; avoine<br />
millet, 10 et 11.<br />
Place <strong>de</strong> la volaille. — Din<strong>de</strong>s et dindons, 8<br />
à 12 la naire; Doules, <strong>de</strong> 2 50 à 3 50; Doulets, <strong>de</strong><br />
2 à 2 50".<br />
Œufs. 0 751a douzaine.'<br />
Gibier. — Lièvres, 5 et 6 pièce; perdreaux, 2:<br />
bécasses. 2 50; lapins, <strong>de</strong> 1 50 à2.<br />
Canards gras, 0 70 le <strong>de</strong>mi-kilo: foie, <strong>de</strong> 4 à<br />
4 50 le kilo.<br />
Les affaires en vins et armagnac sont toujours<br />
très calmes.<br />
Gimont<br />
Voici les cours du marché :<br />
Pouies, 4 à 5 fr. 50; poulets, 2 75 à 4 50 ; cha-<br />
Dons, 7 à 8 fr'. , dindons, 14 à 22 fr.; din<strong>de</strong>s, 10<br />
a 14 fr.; cenards, 3 fr. 50 à 5 fr.; pinta<strong>de</strong>s, 5 à<br />
6 fr.: pigeons, 1 à 1 fr. 40.<br />
Œufs, 0 fr. 80 la douzaine.<br />
Oies grasses, 0 fr. 80 à 0 fr<br />
foies gras, 3 fr. 50 le kilo.<br />
Gibier. — Lièvres, 5 à 7 fr.<br />
perdreaux, 2 à 2 25 : grives. 50 à 60 c<br />
Boucherie. — 106 bœufs, 65 c. ; 262 vaches, 50<br />
cent.: 95 veaux, 80 c; 105 cochons gras. 80 à 85,<br />
en hausse ; 125 porcelets. 15 à 28 fr. pièce.<br />
Attelages. — Bœufs, 700 à 900 fr. ; "vaches, 500<br />
à 650 ; génisses, 350 à 450.<br />
Halle aux grains. — Bia<strong>de</strong>tte, 23 fr. 50 ; mita<br />
din. 23 ; blé gros, 22 : orge, 12 ; fèves, 14 ; liari<br />
cots. 20 ; maïs, 13 50 ; vesces, 10.<br />
Pommes <strong>de</strong> terre. 6 fr.<br />
Seigle, 14 fr. ; graine <strong>de</strong> sainfoin, 1 fr. 40 le<br />
kilo. i*<br />
Simorre.<br />
Cours du marché :<br />
Bié, 23 fr. 50 à <strong>24</strong> fr. ies S0 kilos ; maïs, 1S à<br />
14 fr.; avoine. 11 à 12 fr.<br />
Pommes <strong>de</strong> terre, 6fr. le sac.<br />
Volailles. — Pouies. 3 à 4 fr.; poulets, 2 à 3 f r.<br />
oies grasses, 0 fr. 75 le <strong>de</strong>mi-kilo.<br />
Œufs, 0 fr. 75 la douzaine.<br />
Cochons. — Marché peu approvisionné; mên<br />
cours.<br />
Riscle<br />
Voici les cours Dratioués :<br />
Bié. 23 fr. »» à '<strong>24</strong> l'hect.; maïs, 11 »» à 12<br />
avoine. 11 à »»; son, » o»; pommes <strong>de</strong> terre, »<br />
haricots plats, 16: ronds, 15; graine <strong>de</strong> trèfle,<br />
ie kilo; châtaignes, ».<br />
Pouies, 3 »» à 4 ; Douietî, 2 50 à » »»; din<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> 7 à 8 fr.<br />
La douzaine d'œufs, 0 75.<br />
Vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> boucherie : Bœuf, 1 30 le kilo: veau,<br />
1; mouton, 1 40; agneau. I 40; porcs gras.<br />
Taxe du pain : blanc, Ire qualité, 0 45 le kilo;<br />
Dain bis. 0 32.<br />
Vins blancs, à 10 50 le <strong>de</strong>gré; rouges, <strong>de</strong> 110 à<br />
115 ia barrique <strong>de</strong> 300 litres, suivant qualité.<br />
Lectoure.<br />
Bié, Ire aualité, <strong>de</strong> 23 fr. 25 à 25 fr. 50 ; maïs,<br />
12 fr.; fèves. 12 fr. 50 ; avoine, 9 fr. 75 : hari<br />
cots. 13, le tout l'hectolitre<br />
Taxe du pain. — Pain blanc, le kilo, 42 c<br />
Dam bis, 32 c.<br />
Prix <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>. — Bœuf, le kilo, 2 fr.; va-<br />
che, 1 fr.; vean, 1 fr. 20; mouton, 1 fr. 90 ;<br />
agneau. 2 fr.; porc, 1 fr. 20.<br />
Volailles. — Poules, 5 fr.; poulets, 3 fr. 50<br />
canards. 4 à 4 fr. 50 ; dindons, 1 fr. ie kilo<br />
din<strong>de</strong>s, 10 à 11 fr. la paire.<br />
Gibiér. — Lapins, 1 fr. 50 à 1 fr- 75 ; lièvres,<br />
6 à 7 fr.; perdreaux. 2 fn.; grives, 0 fr. 50<br />
tours et merles, O fr. 30.<br />
Œufs, 90 c. la douzaine.<br />
Condom.<br />
A la halle au blé, les cours restent nominaux<br />
à <strong>24</strong> fr. Affaires nulles.<br />
ETAT CIVIL. DE TOULOUSE<br />
Décès du 19 janvier. — Bernard Nogès, 64<br />
ans, boulevard Lascrosses, 16 ; Troy, veuvo Bac-<br />
ouié, 70 ans, rue Béteille, 10 ; Arbanôre, épouse<br />
Fontan. 35 ans, rue du PrintemDs, 8 ; Louise Ri-<br />
vière, 58 ans, rue Pasteur. 3 ; Bergues, veuve<br />
Raynaud, 75 ans, route <strong>de</strong> Castres, 34 ; Ramond,<br />
veuve Monredon, 76 ans, rue Pharaon ; Izard,<br />
veuve Dedieu, 69 ans, rue Cujctte, 14 ; Basset,<br />
eDouse Berdoulat, 82 ans, rue Puymaurin, 6 ;<br />
Jean Meslier, 65 ans, rue Saint-Bernard, 20 ;<br />
François Rooues, 65 ans, rue Tolosane, 2; Joseph<br />
Labor<strong>de</strong>, 36 ans, quartier <strong>de</strong> Casselardit ; Mës-<br />
poulot, éDouse Truelle, 02 ans, allée Sainte-Agne;<br />
<strong>de</strong> Paous, veuve do Oaulijac, 73 ans, rue <strong>de</strong>s<br />
Coffres, 19 ; Jean Pédoussaut, 89 ans, rue Neuve<br />
Saint-Aubin, 3 ; Jean Boivert, 19 ans, rue Saint-<br />
Nicolas, 29 ; Sennou, éoouse Gayraud, 38 ans,<br />
rue du Chairedon, 6 ; Régner, épouse Cros, 66<br />
ans, rue Raymond_ IV, 54; Louis Aragon, 34 ans,<br />
rue Peyroiières, 15,<br />
Hospices, 2.<br />
Naissances, 6.<br />
Décès du 20 janvier. — Jean Vidal, 62 ans,<br />
Dlace Arnaud-Bernard, 22; Baron, épouse Es-<br />
biau, 42 ans, rue <strong>de</strong> Metz, 13 ; André Caussat,<br />
55 ans. route <strong>de</strong> Cugnaux: Laure Samary, 15<br />
mois, avenue <strong>de</strong>s Minimes 137'. Durand, veuve<br />
Olivier, 66 ans, rue Gazan, 4; Julie Labourgo-<br />
gne, 57 ans, rue <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, 27.<br />
Aliénés, 1.<br />
Naissances, 12.<br />
Décès du 21 janvier. — Jacques Tisseyre, 36<br />
ans, rue Jacques-Lafttte, 8 ; Dastros veuve Ca-<br />
zaux, 72 ans, rue Peyroiières, 21; Barthère, veu-<br />
ve Lagar<strong>de</strong>, 66 ans, route <strong>de</strong> Bayonne ; Jean<br />
Marseilhac. 81 ans, rue <strong>de</strong> la Balance <strong>24</strong> ; Bergès<br />
veuve Duringer, 77 ans, rue Saint-Jérome, 9 ;<br />
Jacques Cruzel, 70 ans, rue <strong>de</strong>s Recollets. 55 ;<br />
Ragut, veuve Sénac. 61 ans, à Croix-Daura<strong>de</strong> ;<br />
Louis Lafeuilla<strong>de</strong>, 77 ans, rue Sainte-Catherine,<br />
11 ; ProsDer Gardés. 79 ans, place Dupuy. i22 ;<br />
Gasc veuve Blanc, 77 ans. rue Alexandre-Four-<br />
tanier, 28 ; Jean Estory, 76 ans, rue du Canon-<br />
d'Arcole, 11 ; Guillaume Bauré, 74 ans, rue<br />
Sainte-Cécile.<br />
Hospices, 1 ; hôpital militaire, 1.<br />
Naissances. — 6.<br />
Décès du 22 janvier. — Jean Saint-Martin,<br />
80 ans. rue Pierre-Brunière, 1 ; Antoine Del-<br />
mas, 67 ans, Abattoir ; Aillières, veuve Pujoi,<br />
43 ans, Côte-Pavée, 25 ; Rougé, veuve, 71 ans.<br />
château au Mirail ; JoseDh Fauré, 29 ans, rue<br />
Saint-Jérôme, <strong>24</strong> ; François Auriol, 63 ans, rue<br />
du Bouilion, 9 ; Martin, épouse Débord, 3-1 ansjj<br />
rue Croix-<strong>de</strong>-Pierre, 105; Jean Ramondès, 78 ans,<br />
quartier du Raisin ; Josenh Pérès. 88 ans, rue<br />
Marengo, 19 ;' Salvy Gom'bi, 88 ans, Côte-Pavée ;<br />
Verdier. épouse Vétirac, 40 ans, Montaudran ;<br />
Delmoty. veuve Deimas, 44 ans, Montaudran ;<br />
Sansas, veuve Cavalliès, 86 ans. rue <strong>de</strong>s Fontai-<br />
nes, 49 ; Dorothée Fourca<strong>de</strong>, 68 ans, avenue <strong>de</strong><br />
Muret, 92.'<br />
Hospices. I.<br />
Aliénés, 1.<br />
Naissances, 10.<br />
PUBLICATIONS DE MARIAGES DU 16 JANVIER<br />
François Addé, limon, à Grépiao (H.-G ),<br />
et Françoise Bousquet, s.-f., r.Gambetta, 68.<br />
Jean Azéma, ag.'<strong>de</strong> pol., r. Laganne, 25,<br />
et Marie Rességuier, mén., r. Tournefeuille, 21.<br />
Jean Arnal. conf., pl. <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, 8,<br />
et Jeanne Miégemollê, r. du Conservatoire, 1.<br />
François Barreau, ferb., av. <strong>de</strong> Muret, 77.<br />
et Marie Rémy, cout., m. av., 88.<br />
Simon Buchens, t. <strong>de</strong> p., r. St-Jérôme, 1.<br />
et Marie Jancet, pap., r." <strong>de</strong> l'Aaueduc, 19.<br />
Exupère Bigot,~t.,"r. <strong>de</strong> Phals*bourg, 10,<br />
et Rosalie Deiorme, gant., m. mais.<br />
Philippe Bolac. charp, r. Colombette, 64 bis,<br />
et Eugénie Guitard, s", p., à Colomiers (H.-G.).<br />
Jacques Beilles, coif., à Verfeil (H.-G.),<br />
et Marie Dasinières, dom., f. Bonnefoy, 88.<br />
Joseph Caraffa, com., r. Belfort, 12,<br />
et Marguerite Alozy, lis., m. maison.<br />
Jules Claverie, emp. <strong>de</strong> com., r. St-Michel, 62<br />
et Elise Combes, lis.*, m. maison.<br />
Jean Dartigues, ferb-, r. <strong>de</strong>s Polinaires, 17,<br />
et Jeanne Pra<strong>de</strong>, gif., r. St-Remésy, 12.<br />
Pierie Délieux, plât., r. <strong>de</strong> la Colombette,<br />
Louise Defoix, lis., r. T. <strong>de</strong> LuDDé. 25.<br />
Pierre Deumié. prof, d'agr., à On<strong>de</strong>s (H.-G.ï,<br />
et Marie Deiorme,' s. p., r. <strong>de</strong> l'Echaroe, 12.<br />
Gabriel Dunont, lieùt. au 126e, à <strong>Toulouse</strong>,<br />
et Lœtitia Magna, s. p., r. Tr.-<strong>de</strong>s-Chalets, 12.<br />
Jean Descuns; nég., à Longages (H.-G.), .<br />
et Françoise Lacaille, s. p., rue du Taur, 19.<br />
Jean Delpech, bij., r. St-Jérôme, 21,<br />
et Marie Godfroy, s. p., à Angers (M.-et-L.).<br />
Georges Dessort, d'oct-méd., à Seix (Ariège^.<br />
et Juliette Dordan, s. p , r. Aluace-Lorraine. 23.<br />
Elie Estivals, compt", à Decazeville (Aveyr.),<br />
et Philippine Ricard, cuis., à Croix-Daura<strong>de</strong>. '<br />
Hilaire" Fabre, jard., aux Minimes,<br />
et Marie Benoît, S. p., à Fourquevaux (H.-G.).<br />
Louis Ferbal. s.-6f., 17e section, à <strong>Toulouse</strong>,<br />
et Françoise Ginestet, s. p., av. CramDel, 8.<br />
Jean Guiraud, maçon, Côte-Pavée, "<br />
et Rosalie Struxiano, s. p.. r. Raspail. 11.<br />
Louis Imbert. emp., r! Gravelotte, 50,<br />
et Anne Saint-Serni'n, s. p., rue Ingres. 17.<br />
Emile Jaubert, emp. , r" du Pom-St-Pierre 7<br />
et Julie Deiibes, trie, pl. du Ravelin, 12. '<br />
Baptiste Lafforgue, plât. à <strong>Toulouse</strong>,<br />
et Germaine Mirabail.'cors., à Lafourguotte.<br />
Jean Mailholas, tait., rue Saint-Jérôme, 43,<br />
et Jeonno Aragon, s. p., mémo maison.<br />
Jean Montet, meunier à Lalan<strong>de</strong>,<br />
et Germaine Gulivet, modiste aux Minimes.<br />
Guillaume Maurel, t. do p., à Croix-Daura<strong>de</strong>,<br />
et Mario Gontié, tailieuse, même quartier.<br />
Joseph Naudy, omo., r. <strong>de</strong> la Colombette, 7,<br />
et Jeanne lleuillct, lis., b. Lazare-Carnot, 34.<br />
Joseph Planchon, lith., rue Thionville,<br />
et Joséphine Cadaux, s. p., à Couffouloux.<br />
J. Poussountnc, c. <strong>de</strong>s* p., Charenton-le-Pont,<br />
et Mario f'oussounenc, s. p., r. Bouquières.<br />
Jean Roussel, charp., r. Mespoul, 3,<br />
et Mario Valax, couturière, même maison.<br />
Jeau Réoule, cuit, à Eauze (Haute-Garonne),<br />
et Léontine Man<strong>de</strong>ment, mén., r. St-Michel, 23.<br />
Louis Redonnot, emp., rue Joutx-Aigues, 2,<br />
et Berthe Marrast, tail'leuse, rue <strong>de</strong>s Changes, 20.<br />
Jean Sabaté, men. en v., r. Thionville, 9,<br />
et Marie Dedieu, emp.. boul. Bonrepos, 9.<br />
Victor Teychené, gàzier, r. dos Orfèvres,<br />
et Jeanne Bégué, reven<strong>de</strong>use, r. Bachelier, 1.<br />
Dominique Ferras, cord., r. Prince, 12,<br />
et Antoinette Ouliac, s. p. pl. do la Colonne.<br />
Jean Tissèdre, boul. à Montjoio (T.-et One),<br />
at Jeanne Kraner, s. p., faub. dos Minimes, 42.<br />
BIBLIOGRAPHIE"<br />
Le « Réveil Français »<br />
Paris, rue Baillif, 1 bis.<br />
Sommaire du cinquante-seDtième numéro<br />
du Réveil Français, oui a uaru jeudi 20 jan-<br />
vier :<br />
TEXTE. — Lettre du Roi. — Lettre <strong>de</strong> M.<br />
Roger Lambelin. — La Semaine, Henry <strong>de</strong> Mar-<br />
cey. — Vive l'armée ! A bas les juifs ! F. <strong>de</strong><br />
Parseval. — L'Etat mo<strong>de</strong>rne. L. C. — Méline le<br />
Modéré | comte E. <strong>de</strong> Lur-Saluces. — Le Sénat,<br />
Papirius. — Chambre <strong>de</strong>s députés. En Passant.<br />
— La Démocratie chrétienne et l'égalité, G. <strong>de</strong><br />
Pascal. — Correspondance <strong>de</strong> province. — Cau-<br />
serie militaire, Càssandre. — La Fête <strong>de</strong>s Rois.<br />
La loi scolaire. — Nouvelles <strong>de</strong>s diocèses. —<br />
L'Enseignement primaire dans les pays civilisés.<br />
— Comment on "arrête un train."— Varia.—<br />
Pensées du jour.<br />
ILLUSTRATIONS. — Gravures : La République,<br />
La Carmagnole, Le Ralliement.<br />
Le « Midi Agricole »<br />
<strong>Toulouse</strong> — 6 francs nar an<br />
Sommaire du numéro 41_, dimanche 23 jan-<br />
vier <strong>1898</strong>, (<strong>de</strong>uxième année) :<br />
L'intermédiaire nous gêne, Amédée Curton. —<br />
Tribune libre, J. Bousquel, vice-prési<strong>de</strong>nt du<br />
Comice Agricole d'Albi. ' — Nos collaborateurs :<br />
rétablissement <strong>de</strong> la vg-gétation forestière dans<br />
les régions dénudées, par Bousquet <strong>de</strong> la Grye.<br />
— Nouvelle manifestation séricicole. — Echos<br />
et nouvelles. — Le Midi agricole : distinctions<br />
honorifiques, pour la Viticulture, les vins <strong>de</strong><br />
Bor<strong>de</strong>aux, décoloration artificielle <strong>de</strong>s vins rou-<br />
ges, ia Société hippique <strong>de</strong> l'Auvergne et du<br />
Limousin, la situation (Ariège, Aveyron, Basses-<br />
Pyrénées, Cantal. Gard, Gers, Giron<strong>de</strong>. Haute-<br />
Garonne, Haute Vienne, Lot, Lot-et-Garonne,<br />
Pyrénées-Orientales. Tarn, Tarn-et-Garonne). —<br />
L'Actualité : le cheval <strong>de</strong> guerre, lieutenant-<br />
colonel L. Patry. — Chronique médicale : la<br />
rage chez, les animaux, comment on la reconnaît,<br />
D r Maurice Gauja. — Revue <strong>de</strong> la presse. —<br />
Derniers cours.<br />
NOS mmts<br />
Bustes <strong>de</strong> Mgr le duc d'Orléans.' 1<br />
— Nous sommes heureux d'infor-<br />
mer nos lecteurs que nous pouvons<br />
leur faire expédier franco en gare<br />
<strong>de</strong> leur domicile, <strong>de</strong> très beaux bus-<br />
tes <strong>de</strong> Mgr le duc d'Orléans, nouvel-<br />
lement édités par une importante<br />
maison <strong>de</strong> Paris, aux conditions ci-<br />
après, port compris ;<br />
En terre cuite.... 28 fr. 25<br />
Imitation ivoire. . . 21 fr. 25<br />
En plâtre 13 fr. 25<br />
Nous pouvons leur pioçurer éga-<br />
lement <strong>de</strong>s socles en noyer avec<br />
filets dorés au prix <strong>de</strong> 3 fr. 50<br />
l'un.<br />
Adresser les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s accompa-<br />
gnées du montant en mandat-poste,<br />
à l'Administration <strong>de</strong> L'EXPRESS<br />
DU MIDI, 25, Rue Roquelaine,<br />
<strong>Toulouse</strong>.<br />
<strong>de</strong><br />
Ph>« 150, r. <strong>de</strong> Rivoli, PARIS et toute» Pb'*<br />
Depuis pius <strong>de</strong> 50 ans, les Mé<strong>de</strong>cins!<br />
recomman<strong>de</strong>nt le Sirop da Briant dans!<br />
les maladies <strong>de</strong> poitrine : TOUX,!<br />
RHUMES.Bronchltes.Grlppec.Mcf<br />
C'est le plus actif, le plus agréable et lel<br />
meilleur mardi ' '<br />
médicaments<br />
[pectoraux,<br />
8 Prix : le><br />
lri?2 r 25.f<br />
il. DARNA<br />
sera à <strong>Toulouse</strong>, mardi 25<br />
courant, avec un très beau con-<br />
voi <strong>de</strong> vaches laitières <strong>de</strong> plu-<br />
sieurs races, toujours à la<br />
Belle-Mouche, chez M. Vignes,<br />
aux Minimes.<br />
M<br />
JUÉTALLNE gétopure'<br />
Se recomman<strong>de</strong> par ses qua-<br />
lités essentiellement alimen-<br />
taires et la modicité <strong>de</strong> ses<br />
prix aux personnes désireu-<br />
ses <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la bonne cui-<br />
sine. 0 fr. 75 le kil. Echantil-<br />
lon gratuit pour essai. Au-<br />
guste Roux, feprés., 40, Rem-<br />
part-Saint-Etienne, <strong>Toulouse</strong>.<br />
V VENDRE<br />
INDUSTRIE<br />
en pleine<br />
prospérité à<br />
vendre; article dê gran<strong>de</strong><br />
consommation pouvant don-<br />
ner net 8,000 fr". <strong>de</strong> bénéfices<br />
par an. Ecrire pour renseigne-<br />
ments, H. 312,'poste restante,<br />
Montauban, (Tarn-et-Garonné).<br />
J Imprimerie spéciale <strong>de</strong> l'Express<br />
du Midi.<br />
pour cause <strong>de</strong><br />
départ ancien-<br />
ne maison Avianon. objets <strong>de</strong><br />
piété, librairie, 3, rue Saint-<br />
Etienne, <strong>Toulouse</strong>.<br />
EXPOSITION 4000<br />
Tirage 25 février <strong>1898</strong><br />
158 lots dont un <strong>de</strong> 500,000 fr.<br />
Pris net : 19 fr.<br />
Pour 2 fr. on peut partici-<br />
per à ce tirage. *J. MOLINA,<br />
33, rue Lafayette, <strong>Toulouse</strong>.<br />
CONSULTATIONS<br />
sûres, nrix : 5fr. Direction <strong>de</strong><br />
procès'prix 50 fr.— TOUCON,<br />
àncien "avoué, 9, rue <strong>de</strong> la<br />
Poste, <strong>Toulouse</strong>.<br />
LeGérant : A. BESSON.<br />
M Feuilleton du <strong>24</strong> <strong>Janvier</strong> <strong>1898</strong><br />
NDUrYHS<br />
r> "En<br />
SA6NTSULPICE<br />
PAR<br />
XAVIER DE MONTÉPIN<br />
PREMIÈRE PARTIE<br />
Sceiii-*» Jumelles<br />
xxxvi<br />
— Oui, o'est moi... — la route est-elle<br />
libre ?<br />
— Entièrement.<br />
Merlin se retouana et fit un signe accom-<br />
pagné d'un sMement léger.<br />
Deux compagnies <strong>de</strong> marins défilèrent<br />
alors silencieusement, franchirent la po-<br />
tenie, vinrent se ranger à droite <strong>de</strong>s forti-<br />
fications, sur la route stratégique, et mirent<br />
l'arme au pied.<br />
Derrière les marins apparut un général<br />
suivi <strong>de</strong> son état-major, et <strong>de</strong>rrière l'élat-<br />
major venait une compagnie d'infanterie,<br />
c&tnroandée par un capitaine.<br />
Sur un ordre du général , le capitaine<br />
prit possession du poste, où Duplat et Mer-<br />
lin l'accompagnèrent.<br />
A la vue <strong>de</strong>s fédérés ivres-morts, vau-<br />
trés dans tous les coins, ie capitaine eut un<br />
BJO uvement <strong>de</strong> dégoût»<br />
— Tous ces gredins dans les fossés <strong>de</strong>s<br />
fortifications, et, vivement — commanda-<br />
',-ilu — Faites-les rouler sur les talus.<br />
On commença le déblaiement du poste,<br />
et ies fédérés, inertes, furent jetés dans les<br />
fossés.<br />
'— Les sentinelles? — <strong>de</strong>manda alors<br />
l'officier <strong>de</strong> la ligne à l'officier <strong>de</strong> la Com-<br />
mune, qui venait <strong>de</strong> leur livrer l'entrée <strong>de</strong><br />
Paris.<br />
— Se trouvent clans le même état que<br />
les hommes du poste, mon capitaine... —<br />
répondit Servais.<br />
— Vous allez nous suivre pour nous<br />
désigner l'endroit où elles sont en faction.<br />
— A vos ordres, mon capitaine.<br />
Laissant la gar<strong>de</strong> du poste à son lieute-<br />
nant, l'oflficier <strong>de</strong> la ligne prit dix hommes<br />
avec lui, et, accompagné -<strong>de</strong> Duplat, por-<br />
tant un falot, gravit le talus <strong>de</strong>s fortifica-<br />
tions.<br />
Les sentinelles fédérées, cuvant leur vin<br />
dans l'herbe, n'avaient rien entendu et ne<br />
bougeaient pas.<br />
On les envoya rejoindre leurs camara<strong>de</strong>s<br />
au fond <strong>de</strong>s fossés et on les remplaça par<br />
<strong>de</strong>s pantalons rouges.<br />
Les postes furent doublés.<br />
Pendant ce temps , — le général —<br />
c'était, croyons-nous, le général Vinoy —<br />
faisait défiler <strong>de</strong>vant lui quatre batteries<br />
d'artillerie, <strong>de</strong>ux bataillons fie chasseurs<br />
<strong>de</strong> Vincennes et <strong>de</strong>ux régiments <strong>de</strong> ligne,<br />
qui prirent au pas gymnastique la gauche<br />
du chemin stratégique afin d'envelopper<br />
l'est <strong>de</strong> Paris.<br />
Les troupes <strong>de</strong> la Commune allaient se<br />
trouver prises entre <strong>de</strong>ux feux.<br />
Servais Duplat était rentré au poste où<br />
l'attendait Merlin.<br />
Celui-ci avait dépouillé sa vareuse <strong>de</strong><br />
marin sous laquelle se trouvait son costume<br />
<strong>de</strong> bon paysan <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Paris.<br />
— Tu as bien travaillé, — dit-il au capi-<br />
taine <strong>de</strong>s fédérés. — Voici le Note <strong>de</strong> ce<br />
que je t'avais prônai».<br />
11 lui glissa dans la main neut mille francs<br />
en billets <strong>de</strong> banque et ajouta :<br />
— Maintenant, file ! — La porte est ou-<br />
verte. — Gagne la campagne et cavale-toi<br />
avant que d'autres troupes n'arrivent...<br />
— Filer! — répéta Duplat complètement,<br />
abasourdi. — Mais il faut absolument que<br />
je rentre chez moi. — Je ne peux pas quit-<br />
ter ainsi Paris en uniforme d'officier <strong>de</strong> la<br />
Commune.<br />
— Tu as raison, rentre chez toi, change<br />
vivement <strong>de</strong> pelure et fais disparaître top.<br />
uniforme et tes armes... — Tu peux faci-<br />
lement regagner la rue Saint-Maur où tu<br />
perches, mais dépêche-toi, car dans <strong>de</strong>ux<br />
heures Belleville sera en notre pouvoir, le<br />
onzième arrondissement aussi, fouillé dans<br />
tous les coins, et si tu étais ramassé avec<br />
tes galons par nos troupes, on te fusillerait<br />
séance tenante... et tu ne l'aurais pas volé !<br />
Duplat <strong>de</strong>vint livi<strong>de</strong>.<br />
— Fusillé ! — balbutia-t-il<br />
— Oh ! sans rémission.<br />
— Mais j'ai servi l'armée <strong>de</strong> Versailles.<br />
Toi, tu n'es qu'un simple figurant qui doit<br />
rester anonyme.<br />
L'ex-fourrier tremblait <strong>de</strong> la tète aux<br />
pieds.<br />
Un instant il eut envie <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> la<br />
porte ouverte, <strong>de</strong> fuir Paris, <strong>de</strong> gagner<br />
Saint-Denis ou Bagnolet.<br />
Mais il serait trahi par son costume.<br />
Et l'argent ?<br />
La jolie somme cachée dans les caves <strong>de</strong><br />
la maison en construction <strong>de</strong> l'avenue Par-<br />
mentier.<br />
Est-ce qu'il était possible <strong>de</strong> l'abandon-<br />
ner?...<br />
Jamais !!!<br />
— C'est un sale tour que tu me joues-là 1<br />
dit-il à Merlin.<br />
Celui-ci haussa les épaules.<br />
— Je serais curieux <strong>de</strong> savoir en quoi ?<br />
spiiqua-t-ii.<br />
— Tu m'envoies à ia boucherie !<br />
— C'est le trac qui te fait parler ainsi !<br />
— Je vais te prouver combien je suis meil-<br />
leur que tu ne le crois. .. C'est moi qui te<br />
conduirai dans ton quartier... Arrive...<br />
Ils sortirent du poste.<br />
Les troupes avaient cessé <strong>de</strong> défiler.<br />
Une nuée d'agents en bourgeois leur suc-<br />
cédait.<br />
Des voitures venaient à la suite.<br />
Dans quelques-unes se trouvaient <strong>de</strong>s<br />
maires, nommés par le gouvernement <strong>de</strong><br />
Versailles et prêts à entrer en fonctions,<br />
comme cela s'était fait déjà dans les arron-<br />
dissements tombés au pouvoir <strong>de</strong> troupes<br />
régulières.<br />
D'autres voitures ramenaient <strong>de</strong>s prêtres,<br />
ayant hâte <strong>de</strong> reprendre possession <strong>de</strong><br />
leurs églises.<br />
Merlin s'approcha d'un groupe d'agents<br />
au milieu <strong>de</strong>squels se trouvait un homme<br />
<strong>de</strong> haute taille, décoré et distribuant <strong>de</strong>s<br />
ordres.<br />
L'espion, s'adressant à lui, <strong>de</strong>manda :<br />
— Avez-vous <strong>de</strong>s instructions à me don-<br />
ner ?<br />
— Oui, sachez ce qui se passe à la mai-<br />
rie du onzième, et revenez mo trouver ici<br />
le plus tôt possible... — Je reste en perma-<br />
nence au poste.<br />
— Ce sera fait, — reprit Merlin. —<br />
Maintenant, je voudrais conduire jusqu'à<br />
sa maison le fédéré qui nous a livré la porte<br />
<strong>de</strong>s Prés-Saint-Gorvais...<br />
Et du geste il désigna Servais Duplat qui<br />
attendait tout tremblant à quelques pas du<br />
groupe.<br />
— Eh bien 1 emmenez-le.<br />
Merlin fit un sigoe à son oomplice et tous<br />
<strong>de</strong>ux gravirent la rue du Bois, gagnèrent<br />
les hauteurs do Belleville et se dirigèrent<br />
vers le onzième arrondissement, le cime-<br />
tière du P«re-Lx@kaia oà l'artillerie <strong>de</strong> le<br />
Commune continuait à tonner, la rue du<br />
Chemin-Vert et la rue Saint-Maur.<br />
Neuf heures sonnaient en ce moment.<br />
Toute l'action se trouvait concentrée<br />
dans l'espace compris entre ia rue Saint-<br />
Antoine, ie marché <strong>de</strong>s Enfants-Rouges, la<br />
porte Saint-Martin et le faubourg du Tem-<br />
ple.<br />
Les fédérés se battaient avec la rage du<br />
désespoir, — mais d'instant en instant leur<br />
nombre diminuait.<br />
En quittant l'escorte qui accompagnait à<br />
l'ambulance <strong>de</strong> la rue Servan les sept artil-<br />
leurs <strong>de</strong> la Commune blessés au Père-La-<br />
chaise, Gilbert Rollin s'était dirigé vers<br />
Belleville <strong>de</strong> toute la vitesse <strong>de</strong> ses jam-<br />
bes.<br />
Faute <strong>de</strong> servants le tir <strong>de</strong>s canons du<br />
cimetière se ralentissait notablement.<br />
Le capitaine d'artillerie communar<strong>de</strong><br />
commandant cette batterie avait fait <strong>de</strong>man-<br />
<strong>de</strong>r en toute hâte <strong>de</strong>s hommes à la mairie<br />
du onzième où se trouvaient réunis les<br />
membres <strong>de</strong> la Commune et du comité<br />
central, ceux du moins qui ne songeaient<br />
point à fuir, car bon nombre d'entre eux,<br />
abandonnant ia lutte pour se soustraire<br />
aux représailles, avaient trouvé moyen <strong>de</strong><br />
franchir les portes <strong>de</strong> Paris sous dès dé<br />
guisements variés.<br />
On envoya à la batterie du cimetière un<br />
lot <strong>de</strong> gredins, aveo mission <strong>de</strong> continuer<br />
la défense à outrance, sans s'apercevoir<br />
qu'ils étaient ivres et par conséquentincapa-<br />
bles <strong>de</strong> pointer leurs pièces, do telle (sorte<br />
que los coups mal dirigés n'offraient do dan<br />
ger que pour les leurs.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Gilbert les obus décrivaient<br />
leur trajectoire.<br />
Il marchait <strong>de</strong> plus en plus vite, n'ayant<br />
point conscience du péril, no songeant qu'à<br />
une chose, à cette substitution d'eufant qui<br />
oouvaii le sauver ; n'ayant qu'un but, trou-<br />
ver Servais Duplat, lo seul homme en si-<br />
tuation <strong>de</strong> rendre possible l'accomplisse-<br />
ment du crin'.e prémédité.<br />
L'itinéraire que le mari d'Henriette avait<br />
à suivre pour arriver à la porte <strong>de</strong>s Prés-<br />
Saint-Gervais était naturellement le môme<br />
que celui suivi le matin par le capitaine <strong>de</strong>s<br />
fédérés pour se rendre à son poste.<br />
Rollin passa près du Père-Lachaise et<br />
gagna la rue <strong>de</strong>s Amandiers.<br />
La fusilla<strong>de</strong> crépitait loujours au loin. Le<br />
canon grondait sans relâche.<br />
La tète baissée, rasant les murs, escala-<br />
dant tous les cent pas <strong>de</strong>s barrica<strong>de</strong>s éle-<br />
vées sur tous les points pour la défense du.<br />
quartier, mais abandonnées en ce moment,<br />
il avançait non sans peine sous la pluie qui i<br />
tombait et imprégnait peu à peu ses vête-<br />
ments.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Paris, a tous les points <strong>de</strong><br />
l'horizon, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s lueurs rouges pla-<br />
quaient <strong>de</strong>s taches sanglantes sur le cie<br />
noir. -,<br />
Gilbert allait atteindre la rue <strong>de</strong> Menu-<br />
montant lorsqu'il s'arrêta tout à coup,<br />
épouvanté.<br />
Un obus venait d'éclater dans la rue, a<br />
dix mètres <strong>de</strong> lui, trouant les pavés.<br />
1<br />
Cinq secon<strong>de</strong>s après un autre projectile<br />
tombait un peu plus loin et sa charge <strong>de</strong><br />
mitraille s'éparpillait dans toutes les direc-<br />
tions avec un fracas étourdissant, éraflant<br />
les murailles, crevant les portes et les vo-<br />
tota <strong>de</strong>s boutiques closes. -,<br />
La route <strong>de</strong>venait effroyablement dange- .<br />
reuse.<br />
Heureusement lo tir désordonné do I»<br />
batterie du Père-Lachaise so modifia d'un<br />
instant à l'autre et les obus suivirent une i<br />
autre direction. I<br />
Lo mari d'Henriette reprit sa course,<br />
mais à peine avait-il fait vingt paa q.u'1<br />
s'arrêtait <strong>de</strong> nouveau.<br />
{A mivr*)m<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés