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24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse

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LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />

ABONNEMENTS<br />

Trois mois Six mois Un an<br />

Haute-Garonne et départements limitrophes. . . 8 fr. 11 fr. 80 fr.<br />

7 fr. 1S fr. 84 fr.<br />

Départements non limitrophes<br />

10 fr. 20 fr. 40 fr.<br />

1<br />

Etranger (Union postale)<br />

Les abonnements parfont <strong>de</strong>s 1" et 16 <strong>de</strong> chaque mois ot sont p^ablss d avance<br />

Touu'<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> changement Aadvesse. dot^c wïcanwaunec <strong>de</strong> W cciMnu*<br />

PRES<br />

flfe —<br />

Organe cjnotidioii. cio Défense Sociale et» I^eligieuise<br />

RÉDACTION ET ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, rue Roquelaine, 25<br />

Lot, Aveyron, Corrèze Cantal<br />

Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />

Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne<br />

ÉDITIONS RÉGIONALES<br />

Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />

Haute-Garonne, Ariège<br />

Edition du matin spéciale à <strong>Toulouse</strong><br />

LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />

ANNONCES & RECLAMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />

Les annonces et réclames, faits divers ot locales sont reçus dans nos bureaux,<br />

», rue Roquelaine ; â l'Agence Canot, M, ruo Alsace-Lorraine, à <strong>Toulouse</strong> ; chez nos correspondants,<br />

ainsi que dans toutes les agences <strong>de</strong> publicité <strong>de</strong> Taris, <strong>de</strong>s département»<br />

et <strong>de</strong> l'étranger<br />

FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Lundi <strong>24</strong> <strong>Janvier</strong> 189U. 8' Année. — î\° 2114. Bureaux à Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au<br />

Bravo et Merci !<br />

On a lu les inci<strong>de</strong>nts ignobles qui se<br />

sont produits hier à la Chambre <strong>de</strong>s<br />

députés.<br />

On discutait l'interpellation Cavaignac.<br />

Et tout s'était passé courtoisement<br />

entre les divers orateurs, dont les discours<br />

aboutissaient d'ailleurs à cette<br />

conclusion unique : Dreyfus est coupable.<br />

Lorsque Jaurès est venu déverser à<br />

la tribune toute la haine que nourrit le<br />

parti socialiste contre notre armée nationale.<br />

En d'autres termes, le député socialiste<br />

qui fait nommer ses cousins souspréfets<br />

et fait crever <strong>de</strong> faim les travailleurs<br />

auxquels il s'intéresse, a réédité<br />

en l'aggravant la lettre infâme du<br />

Napolitain Zola.<br />

« Nous avons un état-major composé<br />

<strong>de</strong> misérables, <strong>de</strong> faussaires, <strong>de</strong> jésuites<br />

menteurs et traîtres. »<br />

Alors, comme le prési<strong>de</strong>nt JJiïsson<br />

qui est <strong>de</strong> mèche, laissait ce sinistre<br />

farceur écouler tranquillement son venin,<br />

un homme <strong>de</strong> la droite s'est levé,<br />

qui a traduit d'un mot, — très parlementaire<br />

d'ailleurs, le sentiment <strong>de</strong> tous<br />

les bons Français.<br />

S'adressant à M. Jaurès, M. <strong>de</strong> Bernis,<br />

le vaillant député <strong>de</strong> Nimes, s'est<br />

écrié :<br />

« Mais vous vous faites les défenseurs<br />

du syndicat Dreyfus. » ..<br />

Le mot était peut-être dur.<br />

Etait-il exagéré? N'était-il pas mérité<br />

?<br />

Il a, dans tous les cas, touché juste,<br />

car aussitôt tous ceux qu'il visait se<br />

sont précipités sur M. <strong>de</strong> Bcrnis et l'un<br />

d'eux, Gérault-Richard, l'a brutalement<br />

frappé, pendant que Jaurès, du haut <strong>de</strong><br />

la tribune, lui criait : « Vous êtes un<br />

lâche ! »<br />

On sait ce qui s'est passé ensuite.<br />

Comment <strong>de</strong> Bernis, dédaignant l'agression<br />

brutale <strong>de</strong> Richard, qui ne relevait<br />

que <strong>de</strong> la police correctionnelle,<br />

s'est précipité sur Jaurès et l'a violemment<br />

frappé au visage... et <strong>de</strong> l'autre<br />

côté !<br />

On essaie maintenant <strong>de</strong> faire croire<br />

que Bernis a frappé Jaurès par <strong>de</strong>rrière.<br />

Quand on sait comment est construite<br />

la tribune <strong>de</strong> la Chambre, cette thèse<br />

paraît souverainement ridicule car la<br />

tribune n'a pas d'escalier <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière.<br />

Mais c'est là un détail sans importance.<br />

Bernis avait été offensé d'abord, dans<br />

ses fils qui sont soldats, dans ses frères<br />

qui sont soldats, comme il a été soldat<br />

lui-même, dans ses •sentiments patriotiques.<br />

11 n'avait donc pas à hésiter.<br />

En somme, voilà un mois que tout ce<br />

mon<strong>de</strong> révolutionnaire et dreyfusistc<br />

bave sur l'armée sans qu'aucune botte<br />

se lève, sans qu'aucune main s'abatte;<br />

. Bernis a joué hier un rôle tout indiqué,<br />

vengeant à la fois sa famille et la<br />

: gran<strong>de</strong> famille nationale, le drapeau,<br />

l'armée, la patrie.<br />

Et que l'on ne vienne pas nous parler<br />

<strong>de</strong> violences intempestives.<br />

Comment, on ne peut pas ouvrir la<br />

bouche, à l'cxtréme-gauche, sans vomir<br />

les plus violentes provocations ,<br />

les plus ordurières injures, et l'on<br />

s'étonne qu'à la fin un homme <strong>de</strong> cœur<br />

sang versé en commun, <strong>de</strong> tous les sacrifices<br />

consentis ensemble, <strong>de</strong> toutes<br />

lesjoieset<strong>de</strong> toutes les larmes françaises.<br />

On voulait hier gillotiner la France,<br />

en jetant dans les esprits cette semence<br />

<strong>de</strong> défiance qui fait germer les déroutes<br />

et les trahisons et prépare, selon l'expression<br />

<strong>de</strong> M. Méline, <strong>de</strong> nouvelles<br />

éditions <strong>de</strong> la Débâcle.<br />

Vous avez protesté, protesté violemment.<br />

Soit.<br />

On ne défend pas sa mère outragée<br />

avec <strong>de</strong>s madrigaux.<br />

Et tous ceux qui aiment la vieille<br />

France aussi bien que ceux qui ont l'amour<br />

<strong>de</strong> la nouvelle, vous crieront :<br />

« Bravo ! et merci !<br />

Jules RlBÈS-MÉRY.<br />

Millerand est-il Juif ?<br />

Millerand écrivait, hier, dans la.Petite<br />

République :<br />

Vantisémitisme est à la fois répugnant et<br />

ridicule s'il se borne à la résurrection <strong>de</strong>s<br />

guerres <strong>de</strong> religion au profit <strong>de</strong> la sacristie<br />

contre la synagogue.<br />

que ceux-là, et pas les autres, les plus coupables.<br />

Ce l'ut l'argument décisif.<br />

Or. à quoi ne s'expose-t-on pas en ne déférant<br />

à la Cour d'assises que les articulations<br />

les moins graves <strong>de</strong> Zola ?<br />

Le jury ne sera-t-il pas tenté <strong>de</strong> répondre<br />

: « Comment voulez-vous que je punisse<br />

les diffamations portées contre le <strong>de</strong>uxième<br />

conseil <strong>de</strong> guerre, le moins important,<br />

quand vous n'avez pas le courage <strong>de</strong> me<br />

déférer celles, autrement sanglantes, contre<br />

le premier conseil <strong>de</strong> guerre ? Puisqu'il y a<br />

impunité pour celles-ci, qu'il y ait impunité<br />

pour toutes ! »<br />

Et si par malheur, par honte, il y avait<br />

un acquittement, — car enfin, on ne saurait<br />

répondre <strong>de</strong> rien et le jury est tiré au sort ?<br />

Je n'y peux penser qu'avec un frisson.<br />

Le jury, c'est la nation.<br />

Le conseil <strong>de</strong> guerre, c'est l'armée.<br />

Voyez-vous la nation refusant <strong>de</strong> venger<br />

l'armée ?<br />

C'est effroyable.<br />

Et tout cela, par la faute, par la lâcheté,<br />

par la veulerie d'un gouvernement à qui<br />

d'anciens officiers comme Montfort et <strong>de</strong><br />

Mun apportent le concours empressé <strong>de</strong><br />

leur vote servile !<br />

Aussi, le journal poursuivi dans <strong>de</strong> si<br />

étranges conditions, ricane et exulte <strong>de</strong> ce<br />

qui nous afflige douloureusement.<br />

Il a raison <strong>de</strong> se réjouir.<br />

Devant lui se dérobe et fuit un gouvernement<br />

tout entier à qui la France inconsciente<br />

a eu la folie <strong>de</strong> confier, en dépôt,<br />

l'honneur <strong>de</strong> son armée !<br />

Ah ! il est bien placé, l'honneur <strong>de</strong><br />

l'armée 1<br />

jusqu'au général Zurlin<strong>de</strong>n, que <strong>de</strong><br />

figures curieuses ! C'est l'an IX, Junot,<br />

général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, — rue <strong>de</strong>s Champs-<br />

Elysées, n- 3 ; — c'est 1805 et 1806,<br />

S. A. S. Mgr le prince Joachim Murat,<br />

duc <strong>de</strong> Clèves et <strong>de</strong> Berg, amiral,<br />

maréchal <strong>de</strong> l'Empire, lieutenant <strong>de</strong><br />

S. M. l'Empereur et Roi ; puis c'est<br />

encore Junot, mais cette fois duc d'Abrantès,<br />

colonel général <strong>de</strong>s hussards,<br />

premier ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> camp <strong>de</strong> l'Empereur,<br />

grand'eroix <strong>de</strong> l'ordre impérial <strong>de</strong> la<br />

Réunion ; — c'est le général comte<br />

I lulin, c'est le comte <strong>de</strong> Rochechouart ;<br />

Aupick, qui fut ambassa<strong>de</strong>ur, et Dulac,<br />

et Soumain, et Montaudon...<br />

Mais le plus extraordinaire <strong>de</strong> tous<br />

nous est donné par la pério<strong>de</strong> révolutionnaire<br />

et a nom : François Hanriot,<br />

ce gabelou <strong>de</strong>venu général, — le citoyen<br />

Hanriot, général divisionnaire<br />

<strong>de</strong> la dix-septième division et général<br />

en chef <strong>de</strong> la force arm4e <strong>de</strong> Paris,<br />

comme le désignait l'Almanach national<br />

<strong>de</strong> l'an II.<br />

Cet Hanriot est absolument hors <strong>de</strong><br />

pair. Ses ordres généraux ne seront jamais<br />

égalés : ils synthétisent toute la<br />

redondance, toute la sensiblerie, toute<br />

la facon<strong>de</strong> révolutionnaires.<br />

Ses proclamations seraient toutes à<br />

citer ; nous en détachons ce sixain.<br />

En voici une du 5 pluviôse an II<br />

(jour du Taureau) :<br />

« Le général invite ses frères les canoniers<br />

à avoir une tenue uniforme :<br />

je voudrois aussi que, lorsqu'ils font<br />

une manœuvre, qu'ils ayent le soin <strong>de</strong><br />

pointer sur un objet déterminé : un canon<br />

«ist à un canonier ce qu'un bon fusil<br />

est à un bon chasseur. »<br />

» Du 7 Pluviôse An II (Jour <strong>de</strong><br />

les citoyens, les magistrats, la force armée<br />

s'y sont rendus tous à la fois, tous<br />

ont travaillé, l'incendie a été éteinte en<br />

très peu <strong>de</strong> tems : Sous l'ancien régime<br />

le feu auroit duré plusieurs jours ; sous<br />

le régime <strong>de</strong>s hommes libres, le feu n'a<br />

pas duré plus d'une heure. Quelle différence<br />

! L'homme libre vole <strong>de</strong> luimême<br />

au secours <strong>de</strong>s malheureux et<br />

n'a pas besoin d'être commandé.<br />

» Le service général à l'ordinaire.<br />

» HANRIOT, commandant général. »<br />

Après celui-là, je n'ose en transcrire<br />

un autre.<br />

Virgile JOSZ.<br />

PAR FIL SPECIAL<br />

NOUVELLES MILITAIRES<br />

Paris, 23 janvier.<br />

M. d'Amboix <strong>de</strong> Larbout, colonel d'infanterie<br />

breveté hors cadres, chef d'état-major<br />

du 5e corps d'armée, esc nommé au gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> et nomme au comman<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> la 41e briga<strong>de</strong> d'infanterie et<br />

subdivisions <strong>de</strong> région <strong>de</strong> Brest etQuimper,<br />

à Quimper.<br />

LES POURSUITES<br />

Contre les frères Dreyfus<br />

ete dirigées par les curés. Que les curés se méfient,<br />

a-t-il ajouté. Un jour viendra où l'on dé*<br />

durera leurs soutanes Dour en l'aire <strong>de</strong>s drapeaux<br />

noirs.<br />

La réunion s'est terminée aux cris <strong>de</strong> : « Vivé<br />

1 anarchie ! A bas la patrie ! A bas l'armée ! •<br />

Au <strong>de</strong>hors, aucun cri' n'a été pousse.<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Le duel entre M. Vervoort, du Jour, et M.<br />

Pierre Lefèvre, du Rappel, va avoir lien nr<br />

sera suivi d'une rencontre entre M. Vervoort<br />

et M.Henri Fouquier, toujours pour la même<br />

affaire.<br />

Enfin il y a eu échange <strong>de</strong> témoins, également<br />

pour polémique <strong>de</strong> presse au sujet <strong>de</strong>.<br />

l'affaire Dreyfus entre M. Massard, <strong>de</strong> ia Patrie,<br />

et Georges Collet, du journal Les Droits<br />

<strong>de</strong> l'Homme.<br />

Anglais et Français en Afrique<br />

Paris, 23 janvier.<br />

D'une dépêche <strong>de</strong> Liverpool au Temps, il<br />

résulte que l'Angleterre aurait admis en<br />

principe ie bien fondé <strong>de</strong> la réclamation <strong>de</strong><br />

la France concernant la création d'un port<br />

français dans le moyen Niger. Ce serait" un<br />

débouché à la colonie du Dahomey. C'était là<br />

le point le plus délicat du différend angiofrançais<br />

dans l'ouest africain.<br />

an voulu venger les unes et les autres?<br />

( Qu'un vieux français tel que Bernis<br />

Les Droits <strong>de</strong> l'homme disent à ce<br />

propos :<br />

M. Millerand est-il sémite ?<br />

M. Millerand est-il antisémite f<br />

A cette double question, nous allons essayer<br />

<strong>de</strong> répondre.<br />

Sémite ? M. Millerand aurait les meilleures<br />

raisons du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'être. Sa mère<br />

était israélite, et, enfant, il fréquenta les<br />

synagogues où son attitu<strong>de</strong> recueillie et son DOUMER VOIT CES DAMES<br />

maintien charmaient les plus sévères rabbins.<br />

* ' " - •<br />

Plus tard le jeune Eliacin Millerand, espoir<br />

<strong>de</strong> la famille, trouvait, chez l'un <strong>de</strong>s<br />

siens le bijoutier Cahen, les plus précieux<br />

conseils et les meilleurs exemples. " Il était<br />

alors si docile, se montrait si bon neveu que<br />

le bijoutier l'en récompensait un jour en "lui<br />

donnant une superbe chevalière que M. Millerand,<br />

dont les doigts ont grossi <strong>de</strong>puis ne<br />

porte plus maintenant. Du reste la bague<br />

était en toc, comme l'étaient toutes celles<br />

qui provenaient <strong>de</strong> la même maison, et M.<br />

Millerand répudie à cette heure le faux.<br />

Il n'y a plus que son socialisme qui nous<br />

paraisse être en doublé.<br />

Non, M. Millerand-Cahen, vous n'êtes plus<br />

socialiste, si vous l'avez jamais été ; vous<br />

n'êtes non plus sémite ou antisémite ; vous<br />

êtes ce que" sont beaucoup <strong>de</strong> gens que vous<br />

coudoyez chaque jour et pour lesquels jusqu'à<br />

présent vous n'aviez pas eu assez d'anathèmès,<br />

vous êtes un repu !<br />

11 vous faudra dorénavant réserver vos<br />

belles qualités, celles que l'on <strong>de</strong>vinait à la<br />

synagogue dans le jeune Kliacin Millerand-<br />

Cahen, pour surveiller ia construction <strong>de</strong><br />

vos immeubles à Paris et ailleurs et en augmenter<br />

le rapport.<br />

Allez assurer vos rentrées, monsieur Mil<br />

lerand-Cahen !...<br />

Le socialisme <strong>de</strong> M. Millerand, ses<br />

tira<strong>de</strong>s contre le capital et le capitalisme<br />

nous avaient toujours paru sonner<br />

faux. Tout s'explique aujourd'hui<br />

c'était en doublé.<br />

PROCES AU RABAIS<br />

A propos du procès intenté à Zola car le gé<br />

néraî Billot, à l'a suite <strong>de</strong> l'article où " les juges<br />

du premier et du second conseil <strong>de</strong> guerre ont<br />

été mis en cause, M. <strong>de</strong> Cassagnac du:<br />

Ainsi donc, on peut tant qu'on voudra,<br />

et librement, traîner sur la claie les juges<br />

du premier conseil <strong>de</strong> guerre, qui condamna<br />

Dreyfus.<br />

Celui-là, on le livre à la ban<strong>de</strong> judteoradicale.<br />

Ils serviront d'otages: qu'on les hue,<br />

qu'on les souille, qu'on les assomme 1<br />

Ça ne compte pas.<br />

Ne comptent non plus ni les généraux, ni<br />

l'état-ma jor : qu'on les engueule !<br />

Il n'y a que le <strong>de</strong>uxième conseil <strong>de</strong> guerre<br />

qu'on protège, parce qu'il acquitta Esterhazy,<br />

et qu'acquitter Esterhazy est moins<br />

roi<strong>de</strong> que condamner Dreyfus.<br />

n'ait pas pu supporter plus longtemps, Haro sur cëùx qui condamnèrent Drev-<br />

sans les relever, les pantalonna<strong>de</strong>s d'un fusl<br />

Jaurès ?<br />

Eh bien ! nous sommes <strong>de</strong> ceux qui<br />

errons bravo à Bernis.<br />

Et nous lui disons : « Yous avez bien<br />

fait, en présence <strong>de</strong> ce ministre hésitant,<br />

<strong>de</strong> ce centre avachi, <strong>de</strong> cette gauche<br />

louche, jouant l'année <strong>de</strong> la France<br />

sur une mesquine question do porteleuilles,<br />

<strong>de</strong> venger l'année outragée. »<br />

Seuls, ceux qui n'ont rien dans le<br />

cœur, ni dans le ventre pourront vous<br />

condamner.<br />

Mais vous avez répondu d'avance à<br />

leur condamnation, en disant qu'il y<br />

avait assez longtemps que nous étions<br />

les guillotinés.<br />

Nous, Bernis. passe encore.<br />

Mais on voulait hier guillotiner l'iionfleur<br />

national, le drapeau, le passé glorieux,<br />

le chauvinisme qui n'est en délijlitive<br />

que la somme accumulée <strong>de</strong><br />

*ous nos héroïsnics, <strong>de</strong> toutes nos victoires,<br />

<strong>de</strong> toutes nos gloires, <strong>de</strong> tout le<br />

J<br />

On lit dans le Journal <strong>de</strong>s Débats :<br />

Le <strong>de</strong>rnier numéro du Courrier <strong>de</strong> Saigon<br />

nous apporte ia <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fêtes données<br />

en cette ville à l'occasion <strong>de</strong>s récents l' Amadouvicr)<br />

voyages <strong>de</strong> l'empereur d'Annam et du roi<br />

<strong>de</strong> Cambodge. Ces solennités, qui ont duré<br />

» ORDRE GENERAL<br />

huit jours, n'ont rien eu <strong>de</strong> très particu- » Citoyens, je vais sur-le-champ donlièrement<br />

cochinchinois ; célébrées sur les<br />

ner <strong>de</strong>s ordres pour procurer une ca-<br />

bords <strong>de</strong> la Seine, elles n'eussent été ni plus<br />

officielles ni plus administratives. 11 y a eu potte à la sentinelle extérieure du poste<br />

d'abord, pour les fonctionnaires, c'est-à-dire du comité <strong>de</strong> surveillance du départe-<br />

pour une forte partie <strong>de</strong> la population, un ment <strong>de</strong> Paris.<br />

congé général, èt ce numéro au programme<br />

» Je me propose d'aller embrasser<br />

n'a pas été le moins goûté. On a montré au<br />

peuple <strong>de</strong>s cortèges, <strong>de</strong>s défilés, <strong>de</strong>s para- mes frères du 31 May.<br />

<strong>de</strong>s militaires, <strong>de</strong>s retraites aux flambeaux. » Salut, amitié et fraternité.<br />

Les notabilités ont été conviées à <strong>de</strong>s récep- » Le général en chef <strong>de</strong> Paris,<br />

tions, <strong>de</strong>s dîners et <strong>de</strong>s bais. Le menu <strong>de</strong>s<br />

festins, patriotiquement conforme aux plus<br />

» HANRIOT. »<br />

vieilles traditions <strong>de</strong> la maison Potel, com- Et celui-ci :<br />

portait jusqu'à <strong>de</strong>s « cèpes du Périgord » ;<br />

il n'eût en rien différé <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s banquets « Du 23 Pluviôse An II {Jour du<br />

parisiens si, par une délicate flatterie à Chien<strong>de</strong>nt.)<br />

l'adresse <strong>de</strong> ses hôtes royaux, le Vatel <strong>de</strong><br />

» ORDRE GÉNÉRAL<br />

Saigon n'eût imaginé <strong>de</strong> servir, après la<br />

« coupe <strong>de</strong> l'Hué glacée aux fruits », <strong>de</strong>s » J'invite mes frères d'armes à rem-<br />

« faisans <strong>de</strong> l'An nain truffés » et un « turplacer aux portes <strong>de</strong>s corps-<strong>de</strong>-gar<strong>de</strong><br />

ban <strong>de</strong> jambon à la Norodom ». L'un <strong>de</strong>s<br />

dîners a été suivi d'un feu d'artifice et du les arbres morts par <strong>de</strong>s arbres vivants ;<br />

lancement d'une montgolfière. Une autre cette petite cérémonie doit se faire sans<br />

soirée, la plus brillante <strong>de</strong> toutes, s'est ter- faste et sans orgueil, mais avec cette<br />

minée par un gala au Grand-Théâtre. fièreté républicaine qui épouvante les<br />

Pour s'y rendre, l'empereur d'Annam était<br />

précédé d'une troupe dé vingt-quatre lihas, tyrans et plaît à tous les amis <strong>de</strong> l'Ega-<br />

assez beaux hommes dont le costume habilité.tuel est <strong>de</strong>s plus simples : « Une pelote <strong>de</strong> » Le service général à l'ordinaire,<br />

ficelle, dit le" journal, habillerait" tout une etc.. »<br />

famille. » 11 était, en outre, escorté par l'impératrice,<br />

par ses frères et par une suite Le 27 Floréal (Jour <strong>de</strong> la Civette), il<br />

nombreuse, qui ne comprenait pas moins <strong>de</strong> fait afficher ceci :<br />

vingt attaches, quatre mandarins, quatre<br />

suivantes, neuf serviteurs. Les vingt atta- ORDRE GÉNÉRAL DU COMMANDANT<br />

chés à la personne royaie comprenaient <strong>de</strong>ux<br />

HANRIOT<br />

hiep-lanh thi-vé (porteurs <strong>de</strong>s sabres du roi);<br />

— huit thi-vé, dont un pour. le service <strong>de</strong> « Hier, un gendarme <strong>de</strong> la 29<br />

table, un pour la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habits, un pour<br />

la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « théière », <strong>de</strong>ux pour les<br />

éventails, un pour les chaussures, un pour<br />

la boite à bétel, un pour la mèche à feu et<br />

le crachoir, — quatre thai-giam ou eunuques;<br />

— un mé<strong>de</strong>cin ; — <strong>de</strong>ux can-tin, secrétaires<br />

peur la cassette royale; — trois<br />

thicong-thien, ou cuisiniers du roi.<br />

Tout ce mon<strong>de</strong> assista avec l'empereur à<br />

la soirée <strong>de</strong> gala et parut prendre un vif<br />

niaisir au spectacle qui se composait d'un<br />

acte <strong>de</strong> Lackmé et d'un acte <strong>de</strong> Carmen séparés<br />

par un intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> « danse serpen<br />

Une ». Les trois parties du programmé ont<br />

été accueillies avec la même faveur et l'on a<br />

remarqué, pendant l'audition <strong>de</strong> Carmen, un<br />

si vif enthousiasme parmi les dignitaires annamites<br />

que « personne ne se" serait cru<br />

à 4,500 lieues du boulevard <strong>de</strong>s Italiens ».<br />

Et que personne ne se plaigne, car o'est « Entre les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers actes, ajoute en<br />

la cote mal taillée, l'arrangement à l'amia- terminant le Courrier <strong>de</strong> Saigon, M. Double<br />

avec les .juifs.<br />

mer est allé saluer toutes les dames oui se<br />

On partage en frères l'honneur <strong>de</strong> l'ar- trouvaient dans les loges.<br />

mée française.<br />

Et pendant ce temps-là, on massa-<br />

On coupe la poire en <strong>de</strong>ux et à la bonne<br />

franquette.<br />

crait nos nationaux à Haï-Kong.<br />

On abandonne aux juifs le premier con-<br />

C'est parfait.<br />

seil <strong>de</strong> guerre, le seul qui les intéresse, le<br />

seul qui les gène, puisqu'il.a envoyé Drey-<br />

«IMMÔII2<br />

fus à l'ile du Diable.<br />

Et on se reservo l'autre, dont les responsabilités<br />

sont moindres.<br />

Salomon n'eût pas mieux jugé.<br />

Oui, mais, en commettant eell*inl'amie à<br />

l'endroit <strong>de</strong> l'armée — qui est une, qui est UN GOUVERNEUR DE PARIS<br />

un bloc, et dans laquelle on n'a pas le droit Voilà à Paris un gouverneur nou-<br />

d'établir <strong>de</strong>s distinctions aussi criminelleveau. A parcourir la liste <strong>de</strong>s anciens,<br />

ment injustes, — a-t-on rélléchi à ce qui on passe une singulière revue, et les<br />

pourrait en résulter ?<br />

noms se succè<strong>de</strong>nt, apportant avec eux<br />

L'exemple du récent procès du Panama,<br />

les souvenirs et les évocations. Depuis<br />

est, il donc déjà perdu, en ci' pays <strong>de</strong> légère<br />

té et.<br />

cent ans seulement, <strong>de</strong>puis ce Louis-<br />

d'oubli 7<br />

Pourquoi le jury a-t-il acquitté la <strong>de</strong>rïimoléon <strong>de</strong> Cossé, duc <strong>de</strong> Brissaç,<br />

nière oharretteâes panamistes? pair et grand panetier <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>r-<br />

Parce qu'on n'avait conduit <strong>de</strong>vant lui nier eoouvernéur nommé par Louis XVI,<br />

e L'EljROPE M EXTRÊME-ORIENT<br />

Toulon, 23 janvier.<br />

Les travaux d'armement du Vauban pour<br />

l'Extrême-Orient sont poussés avec la plus<br />

gran<strong>de</strong> activité. Le 5e dépôt a reçu l'ordre<br />

<strong>de</strong> préparer d'extrême urgence l'équipage<br />

<strong>de</strong>. ce navire. L'embarquement aura lieu <strong>de</strong>main<br />

soir. Les munitions seront prêtes le<br />

1<br />

Pari*. 23 janviap.<br />

Nous apprenons, dit la Libre Parole, que Mme<br />

Sandherr, veuve du colonel que Mathieu Dreyfus<br />

a voulu corrompre à prix d'argent au moment<br />

du orocès <strong>de</strong> son frère ie traître, se propose<br />

d'intervenir à titre <strong>de</strong> partie civiie aux poursuites<br />

que le juge d'instruction Bertuius est chargé<br />

d'exercer par le parquet. Kile a confié à M-<br />

Charles Virant, lé soin <strong>de</strong> défendre ia mémoire<br />

<strong>de</strong> son mari contre le syndicat.<br />

LES DES<br />

Paris, 23 janvier.<br />

On lit dans les Droits <strong>de</strong> l'Homme, organe<br />

du Syndicat :<br />

Eh bien ! nous vouions, nous, que M. Méline<br />

sache que la campagne durera et que s'il fait <strong>de</strong>s<br />

lois contre les hommes qui s'attachent manifestement<br />

à la défense du droit, ces lois, avec dédain,<br />

ils les violeront.<br />

division<br />

a jeté à terre, il était midi trois<br />

quarts, rue <strong>de</strong> la Verrerie, au coin <strong>de</strong><br />

celle Martin, un vieillard ayant à la<br />

main une becquille pour l'ai<strong>de</strong>r à supporter<br />

sa vieillesse. Cette atrocité révolte<br />

l'homme qui pense et qui connaît<br />

ses <strong>de</strong>voirs. Malheur à celui qui ne sait<br />

pas respecter ia vieillesse, les lois <strong>de</strong><br />

son pays, et qui ignore ce qu'il se doit<br />

à lui-même et à la société entière ! Ce<br />

gendarme prévaricateur, pour avoir<br />

manqué à ce qui est respectable, gar<strong>de</strong>ra<br />

les arrêts jusqu'à nouvel ordre.<br />

» Le service général, etc.. »<br />

Puis cette proclamation, qui n'est pas<br />

sans saveur, non plus :<br />


La présence <strong>de</strong> 1* troupe<br />

Non**avons dit que, mandée on ne sait par qui,<br />

la troupe était venue pour rétablir l'ordre et sé-<br />

parer les combattants.<br />

Sur la protestation d'un certain nombre <strong>de</strong> dé-<br />

putés, lés soldat» furent renvoyés à leur poste.<br />

On assure aue si l'inci<strong>de</strong>nt n'est pas éclairci,<br />

M. Pourquoi-y" <strong>de</strong> Boisserin questionnera lo mi-<br />

nistre sur la présence <strong>de</strong> la force armée dans les<br />

couloirs.<br />

IfcLes journaux radicaux du matin et du so'.r se<br />

montrent tics inquiets <strong>de</strong> ia subito invasion d9<br />

ia troupe dans les couloirs intérieurs pendant<br />

la bagarre d'hier et iU <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt avec colère<br />

qui s'est permis <strong>de</strong> la man<strong>de</strong>r.<br />

Les journaux opportunistes sont plus réservés,<br />

mais ils semblent considérer l'inci<strong>de</strong>nt sans le<br />

moindre enthousiasme.<br />

Nous avons annoncé que M. Pourquery <strong>de</strong><br />

Eolssetin avait l'intention <strong>de</strong> soulever à,"ce sujet<br />

un inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> tribune, qu'il renonce ou non à<br />

ton intention, il semble bien qu'il y aura quel-<br />

ouo chose.<br />

A noter ouo si un spectateur a crié, hier, <strong>de</strong>s<br />

tribunes: «Vivo l'empereur! »... d'autres ont<br />

crié : « Vive le sabre I » ; ce n'est peut-être pas<br />

ce qui inquiète ie moins les opportunistes ou les<br />

radicaux."<br />

Les réunions du bureau<br />

Après les inci<strong>de</strong>nts tumultueux <strong>de</strong> la séance<br />

le bureau s'est réuni <strong>de</strong>ux fois, Il n'a oas été pris<br />

<strong>de</strong> décision dans la première réunion. On a<br />

vouiu attendre les résultats <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s<br />

groupes.<br />

On' sait que les mesures ont été prises dans la<br />

<strong>de</strong>uxième réunion, li se confirme aùa M. Brisson<br />

avait bien levé et non suspendu la séance aorès<br />

ia bagarre. L'article 129 lui en donne le droit.<br />

Quant a ia non reprise <strong>de</strong> la séance, les ver<br />

sions restent contradictoires. Les uns en attri-<br />

buent la responsabilité à M. Il-isson. conseillé<br />

par M. Bourgeois, les autres au bureau.<br />

La convocation <strong>de</strong> la Chambre<br />

Dans sa hâte à lever la séance, M. Brisson n'a<br />

ni réglé l'ordre du jour, ni fixé ia date <strong>de</strong> la pro-<br />

chaine séance. Il a donc fallu prendre une déci-<br />

sion. La Chambre sera convoquée pour lundi par<br />

avis insère au Journal officiel où par lettres in-<br />

dividuelles adressées aux députés.<br />

Reg.emc-ntairement. les interpellations ne se<br />

discutent que le samedi. La suite du débat d'hier<br />

<strong>de</strong>vrait donc être renvoyée à huitaine, mais<br />

lundi, a l'occasion <strong>de</strong> ia leclura du procès-ver-<br />

bal, il sera possible à tout député <strong>de</strong> soulever<br />

ia question <strong>de</strong> savoir quand ie début sera repri;.<br />

M. Jaurès a l'intention, assure-t-on, <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>r que l'on acneve ce jour la discus-<br />

sion <strong>de</strong> son interpellation. Nous avons dit<br />

que ie centre désirait lui-même en finir<br />

dans la journée <strong>de</strong> lundi; il <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra<br />

sans nul doute l'affichage du discours pro-<br />

nonce UXU. tia. Ï.Ï. McUuo.<br />

Le député musulman<br />

Le Courrier du Soir raconte que dans ia ba-<br />

garre le député musulman perdit son turban et -<br />

son burnous. Remis en nossêssion <strong>de</strong> ces objets, '<br />

il en profite pour aller "faire ses ablutions dans<br />

la Seine dont les <strong>de</strong>ux rives se sont immédiate-<br />

ment garnies <strong>de</strong> curieux.<br />

Chez M. <strong>de</strong> Bernis<br />

M. <strong>de</strong> Bernis a reçu dans la soirée <strong>de</strong>s mil-<br />

liers <strong>de</strong> cartes à son domicile. A un aaiiqui lui<br />

<strong>de</strong>mandait ce qu'il compiait taire, il a répondu :<br />

« J'attends ! mais je "me rendrai ia prochaine<br />

t'ois à ia Chambre avec un bon revolver, estimant<br />

que nous avons assez joué le rôle <strong>de</strong> guilloti<br />

nés. »<br />

Il tufftt d'être aussi violent qu'eux<br />

faire taire et je n'y manquerai pas<br />

doive arriver. »<br />

M.<br />

pour les<br />

quoiqu'il<br />

« Cela ne me fait rien !»<br />

A propo3 <strong>de</strong> la tumultueuse séance d'hier, le<br />

Figaro rapporte le curieux épiso<strong>de</strong> que voici :<br />

« Pendant la bagarre, un député socialiste, M.<br />

Coûtant, se voyant entouré dé droitiers ou do<br />

Ministériels, en a frapné un au hasarda ia figure :<br />

c'était M. Denoix.<br />

« — Permettez, s'écrie celui-ci, je ne suis Das<br />

député, moi ; je suis sénateur.<br />

» — Cela ne me fait rien ! »<br />

» Et il eut recommencé sans l'intervention <strong>de</strong><br />

voisins. «<br />

Reprise <strong>de</strong> l'interpellation<br />

On sa;: que M. Jaurès <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra <strong>de</strong>main, que<br />

le débat soit repris et achevé sans retard.<br />

Le Matin dit. d'autre part, que ie gouverne<br />

ment paraissant désirer 'lui même que" ia sanc-<br />

tion à lui donner ne soit oas laissée en suspens<br />

pendant toute une semaine, on peut regar<strong>de</strong>r<br />

comme certain que l'interpellation sera con-<br />

tinuée <strong>de</strong>main.<br />

Explications <strong>de</strong> M. Gérault-Richard<br />

M. Gérauit-Richard, le député socialiste du<br />

13' arrondissement <strong>de</strong> Paris, â expliqué en ces<br />

termes à un rédacteur du Gaulois', son attitu<strong>de</strong><br />

dans ia bagarre :<br />

« M, <strong>de</strong> Bernis nous avait, hier, déjà insultés<br />

d'une façon plus que monstrueuse.<br />

« Avez-vous lu. ce matin, dans la plupart <strong>de</strong>s<br />

journaux, les paroles par lesquelles" cê député<br />

avait interrompu ie discours <strong>de</strong> notre collègue<br />

Bérard? M. da Bernis s'étaat tourné vers l'ex-<br />

trême gauche, avait crié : « Vous êtes Tendus<br />

aux juifs ? » Ces paroles .".gavaient, hier soir,<br />

dans ie compte rendu analytique <strong>de</strong> la Chambre;<br />

elles ont été télégraphiées à tous les journaux<br />

<strong>de</strong> province et y ont été insérées. Or. ce matin,<br />

l'interruption en question ne sa trouvait pas<br />

h l'Officiel Pourquoi ? Etait-il tolérable. si l'on<br />

ne voulait pas passer pour <strong>de</strong>s lâches, <strong>de</strong> laisser<br />

plus longtemps nous insulter ce membre <strong>de</strong> la<br />

droite? Ah non ! il y en avait assez, et à peine<br />

le même M. <strong>de</strong> Bernis eut-il le temps <strong>de</strong> lancer<br />

à M. Jaurès son interruption, que ie me suis<br />

élancé sur lui. bien décidé à ne Das le laisser ou-<br />

trager pius longtemps, toute 'la fraction so-<br />

cialiste <strong>de</strong> ia Chambre.<br />

« J'arrivai tout d'un trait vers l'endroit où se<br />

tenait <strong>de</strong> Bernis ; ses amis le défendaient. Ii y<br />

avait là M. Gamard et d'autres déoutéj <strong>de</strong> la<br />

droite, qui me retenaient par le 'bras. Mais<br />

mon indignation était si oro'l'on<strong>de</strong> que. fatale-<br />

ment, pour arriver à glfW M. <strong>de</strong> Bernis, je<br />

poussai <strong>de</strong> i'avant. et ii se trouva que. la résis-<br />

tance <strong>de</strong> ses amis s'étaut un ceu ralentie, mon<br />

poignet, par la violence <strong>de</strong> ia" poussée, s'abattit<br />

quand même sur la tète <strong>de</strong> notée insulteur.<br />

« Mon intention, certes, était <strong>de</strong> le gifler :<br />

mais non pas <strong>de</strong> iui porter un coup violent. Du<br />

reste, je na iui ai fait aucun mal.<br />

m C'est alors qu'un grand nombre <strong>de</strong> députés,<br />

aidés <strong>de</strong>s huissiers, m'ont réduit a l'impuis-<br />

sance, en même temps qu'ils lâchaient <strong>de</strong> 'Ber-<br />

nis, qui en profitait Pour ailer frapper Jauri<br />

ia tribune.<br />

• Voilà exactement comment les choses se<br />

sont passées. Je ne regrette nullement ce que<br />

j'ai jàit. Do Bernis nous insultait sans ouo ni ie<br />

prési<strong>de</strong>nt ni personne <strong>de</strong> ses amis aient songé<br />

à mettra un terme a ses offenses ; elles ne DOU<br />

vaient se prolonger. Nous nous sommes défendus<br />

nous-mêmes, et voilà tout. »<br />

Le récit <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />

comment M. <strong>de</strong> Bernis ra-<br />

<strong>de</strong> Bernis envoie <strong>de</strong>s témoins a<br />

M. Jaurès<br />

Nous recevons <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis communica-<br />

tion <strong>de</strong> la lettre suivante :<br />

c Paris, 23 janvier 189S.<br />

» Mon cher ami,<br />

Vous nous ave/, chargés, hier, <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

réparation à M. Jaurès <strong>de</strong> l'inculte qu'il vous<br />

avait adressée. N'ayant pas rencontré M. Jaurès<br />

hier noir à son domicile", nous n'avons pu être<br />

mis en rapport qu'aujourd'hui avec MM. Camille<br />

Pellotan et Pasc'hal Grousset<br />

Ces messieurs nous ont déclaré qu'en raison<br />

<strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> détails dans lesquelles M.<br />

Jaurès a été frappé par vous. il3 ne pouvaient<br />

entrer en négociations pour une réparation par<br />

les armes.<br />

» Malgré notre insistance, cas messieurs ont<br />

persisté dans ce refus.<br />

« Dans ces conditions, notre mission était ter-<br />

minée,<br />

«i Sentiments affectueux.<br />

» Baron <strong>de</strong> LARKINTV,<br />

» Lieutenaut-colonei du IIALUUUET. »<br />

Détails rétrospectifs<br />

On n'en finirait pas s'il fallait narrer par le<br />

menu <strong>de</strong> muitipies inci<strong>de</strong>nts, las uns tragiques,<br />

les autres comiques dont l'ensemble constitue<br />

ia scène <strong>de</strong> « haulte-gresse » comme eut dit<br />

Rabelais, qui s'est déroulée hier, au Palais-<br />

Bourbon, transformé en halle au poisson<br />

Voici quelques détails qui achèveront <strong>de</strong> vous<br />

donner la physionomie <strong>de</strong> la séance dans l'inou-<br />

bliable journée d'hier :<br />

Frappé <strong>de</strong> coté et non par <strong>de</strong>rrière, comme le<br />

répètent cornplaisamment" ses amis, par M. <strong>de</strong><br />

Bernis. Jaurès reste un moment interloqué<br />

Quand il se retourna, M. <strong>de</strong> Bernis <strong>de</strong>scendait<br />

l'escalier <strong>de</strong> la droite. M. Jaurès, que la violence<br />

du COUP avait poussé à gauche et'avait forcé <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>scendre d'un" bond trois marches, franchit ces<br />

marches d'une enjambée pour rejeindro son<br />

agresseur. Voyant qu'à ne pouvait le rejoindre<br />

il lui lança dans le "dos le mouchoir tout pelo<br />

tonné avec lequel il était entrain <strong>de</strong> s'éponger.<br />

Heureusement qu'il ne songea pas à lancer à<br />

la suite ie traditionnel et pacifique verre d'eau<br />

abandonné sur la tribune.<br />

On a raconté les vains efforts d9 M. Chaulin-<br />

Servinière pour arrêter M. Gérault-Richard et<br />

pour retenir M. <strong>de</strong> Bernis dans ia bagarre qui<br />

suivit et dans laquelle MM. Coûtant. Chauvlère,<br />

Viviani, Rouanet, Toussaint, Déjeante, etc.,<br />

jouaient du poing et au pied.<br />

Le députe <strong>de</strong> la Mayenne eut la jambe prise<br />

dans les pieds d'un tabouret; renversé, bousculé<br />

à droite, bousculé à gauche, c'est une chance<br />

.qu'il eut <strong>de</strong> n'avoir pas la jambe cassée.<br />

Rien ne <strong>de</strong>vait manquer à cette journée histo-<br />

rique.<br />

Tandis que les députés, dans la salle <strong>de</strong>s<br />

séances, échangeaient <strong>de</strong> touchants témoignages<br />

<strong>de</strong> courtoisie parlementaire et que ies journa-<br />

listes se gourmandaient dans leur tribune, il est<br />

aujourd'hui confirmé que dans les galeries <strong>de</strong>ux<br />

dames se crêpaient ie chignon ; ces dames se<br />

ruèrent i'une sur l'autre aux cris <strong>de</strong> : « A bas<br />

Jaurès ! ii et « Vive Zola ! » que couvrit un<br />

retentissant « Vive l'empereur ! » poussé par un<br />

manifestant anonyme.<br />

Quant aux soldats intervenus sur l'ordre d'un<br />

questeur affoié et dont la présence a fort choqué<br />

M. Pourquery <strong>de</strong> Baissent), ils n'étaient, assure-<br />

t-on, qu'une vingtaine et on ajoute qu'ils étaient<br />

sans a"rmes.<br />

Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />

Un <strong>de</strong> nos confrères a vu M. <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />

interrogé au suie: <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />

Gérault-Richard :<br />

Ii y avait, en effet, vendredi, un échange <strong>de</strong><br />

propos assez -vifs, pendant que M. Gérard était<br />

à ia! tribune, entre" MM. Chauvière, <strong>de</strong> Mahy et<br />

moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />

traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />

contre Zola, je n'ai pu me contenir et j'ai répété<br />

une <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée ia veille.<br />

Vous savez ce qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />

<strong>de</strong> M. Gérauit-Richard. foii <strong>de</strong> colère, je me<br />

suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />

par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, <strong>de</strong><br />

s par l'épaule et je l'ai souffleté,<br />

qu'il m'envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />

comment je dois régler cette<br />

Gérauit-Richard.<br />

coté ; je l'ai eri<br />

niais j'attends<br />

verrai ensuite<br />

affaire avec M.<br />

Parlements au»<br />

:-xcitubles que le<br />

<strong>de</strong> nous Placer<br />

d autre part,<br />

nci<strong>de</strong>nt :"<br />

Voici<br />

conte f<br />

« M. Jaurès, <strong>de</strong>puis qu'il était à la tr<br />

accusait ia droite <strong>de</strong> lâcheté. Ces insultes<br />

tées. que le prési<strong>de</strong>nt Brisson n'essayait<br />

aune,<br />

répé-<br />

mê'me<br />

pas d empêcher, m'ont mis dans une colère très<br />

violente, je l'avoue, mais je me suis maîtrisé<br />

quand même, et je ne pensais pas à me iivrer<br />

contre cet homme, à dès voies 'rie fait; quant à<br />

la question que j'ai posée à M. Jaurès, la" voici<br />

textuellement : « Vous êtes sans doute l'avocat<br />

du Syndicat? » Cest cela que je iui ai dit et pas<br />

autre chose. A cela. M. Jaurès répondit en "me<br />

traitant da misérable et <strong>de</strong> lâche."<br />

• 11 m'avait à peine insulté que Gérault-Ri-<br />

chard, sans que je l'entsse en quoi oue ce soit<br />

visé se rua sur moi. Je ne l'ai mèmc'uas vu ve-<br />

to?, et bien que mes amis l'aient arrêté, ii m'a<br />

donné un coup <strong>de</strong> poing sur la ligure.<br />

» J'étais, <strong>de</strong> mon cote, impuissant, mais<br />

surexcitation à le gifler.<br />

» Déjà on l'avait entraîné. D'autres <strong>de</strong> ses<br />

ami» le suivaient et-fonçaient sur ies nôtres. Ju-<br />

geant que les amis qui s étaient placés entre mes<br />

adversaires e: moi étaient <strong>de</strong> force à se défen-<br />

dre contre leurs agresseurs, je me dégageai et<br />

me dirigeai vers la tribune d'où M. Jaurès se<br />

doutant parfaitement bien qu'il allait recevoir<br />

ma visité, me vit venir.<br />

» Vous l'avez frappé par <strong>de</strong>rrière, dit-on; d'a-<br />

bord, cela n'est pas possible. M. Jaurès m'avait<br />

entendu monter les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> la tribune, et in-<br />

sulté par iui conuno je l'avais été, je suis par<br />

faitement excusable <strong>de</strong> no pas m'ètre préoccupé<br />

<strong>de</strong> savoir si M. Jaurès me "tournait son visage<br />

<strong>de</strong> face ou do biais. Jo n'avais pas à attendre le<br />

bon moment ni à faire <strong>de</strong>s discours ; on me<br />

pourchassait, je <strong>de</strong>vais agir ; dès que j'eus at-<br />

teint. M. Jaurès, je l'ai frappé à la ligure ; puis<br />

.te suis re<strong>de</strong>scends tranquillement <strong>de</strong> la tribune<br />

et un ami m'a entraîné au <strong>de</strong>hor<br />

» J'ai è;é violent, je ne le nie oas; mais M<br />

Jaurès l'a-t-il été moins que moi"? Et Gérault-<br />

itichard ne m'a-l-il pas frauDé car stirorise<br />

" Qu'on ose donc, soutenir" mie je s'uis nlu:<br />

violent aue nos adversaires ; si ceux-là trou-<br />

vaient toujours a qui parler, nous n assisterions<br />

pas, presque continuellement, à <strong>de</strong>s séances<br />

dans lesquelles nos amis sont bafoués lionteu-<br />

jgétnent par ies meneurs <strong>de</strong>là fraction socia-<br />

liste.<br />

Un témoin<br />

Dans le Moniteur universel M. ce Claye oui,<br />

hier., <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la presse, cr;a lors <strong>de</strong> i f m-<br />

oi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès : « Bravo da Bernis ! »<br />

et insulté, ce matin, à ce sujet, par ia Petits<br />

République maintient que M. Jaurès faisait face<br />

à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier i'a frappé : il<br />

fait remarquer.que le compte rendu du Temps,<br />

téléphoné sur le champ, porte -.<br />

"M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />

rière, ie f rappa à la Qgure. »<br />

Telle n'a pas été, dit-il, l'impression <strong>de</strong> ia<br />

plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, et il ajoute :<br />

"On s'explique difficilement, d'ailleurs, com-<br />

ment, s'il Pavait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />

nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />

me part, je les ai vus face à face. »<br />

Lé journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />

cia.ve, déclare que je suis, dès à présent, dési-<br />

gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />

verra si j'ai selon un mot connu, une tête d'o-<br />

tage.<br />

A travers la presse<br />

La Presse :<br />

On disait l'autre jour que 1<br />

trichien et itaiian étaient" pius i<br />

nôtre. Nous venons aujourd'hui<br />

d'emblée bien au-<strong>de</strong>ssus d'eux.<br />

Le Soir :<br />

Nous avons vu le spectacle hi<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> M. Gé-<br />

rault-Richard, suivi "<strong>de</strong> ses amis, conduisant<br />

l'assaut comme aux plus beau:; jours <strong>de</strong> la Com-<br />

mune et transformant i'hémic..vc:e parlementaire<br />

en champ <strong>de</strong> bataille tandis que "<strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />

poing et <strong>de</strong>sgifles s'échangeaient et que ies faux<br />

prophètes <strong>de</strong>ia solidarité et <strong>de</strong> la fraternité so-<br />

ciale assommaient leurs collègues faute <strong>de</strong> pou-<br />

voir ies convaincre autrement.<br />

Ainsi voiià où nous en sommes grâce à la<br />

conspiration permanente du syndicat Dreyfus.<br />

La Libre Parole :<br />

Pour la première fois, le gouvernement parie<br />

avec clarté, même avec une certaine énergie. S'il<br />

avait eu. il y a <strong>de</strong>ux mois, ia moitié seulement<br />

<strong>de</strong> l'énergie dont il a fait preuve hier, nous n'au-<br />

•ions jamais lu. vous pouvez en être sûrs, la<br />

lettre-réclame <strong>de</strong> M. Zôia.<br />

,'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Barr.is-Jaurès-Gérauit-Ricliard<br />

est donc à tous les égards fâcheux. Il est venu<br />

fort mal à propos jaier ia trouble dans une<br />

séance dont lê résultat eût . été sans cela net et \<br />

limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est, le juif qui est cause <strong>de</strong><br />

tout ceia ; c'est le juif qui déconsidère chez,<br />

nous l'armée, le Parlement, ie gouvernement ;<br />

c'est le juif qui déchaîne chez nous ia guerre ci-<br />

vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />

A bas le juif 1<br />

De la Cloche, organe républicain :<br />

M. <strong>de</strong> Bernis. hier, à la Chambre, a eu cette<br />

chance inouïe d appliquer sur ia joue <strong>de</strong> Jaurès<br />

le soufiet que toas les"patriotes, aorte ia lecture<br />

<strong>de</strong> son discours, lui <strong>de</strong>stinaient.<br />

Paris<br />

La sortie <strong>de</strong>s cours a été pius calme lue<br />

Au quartier Latin, quelques manifestations<br />

ont "eu iieu, mais chaque fois sur les injonc-<br />

tions <strong>de</strong>s oHiciers <strong>de</strong> naix, les étudiants se<br />

sont dispersés en criant : « A bas Zola !<br />

Vive Tannée ! »<br />

A l'Ecole <strong>de</strong> droit, les cours ont été inter-<br />

rompus par <strong>de</strong>s manifestations anttdreyfu-<br />

siennes. Il ne s'est produit aucun inci<strong>de</strong>nt.<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Très tari dans la soirée, hier, une colonne<br />

<strong>de</strong> manifestants parmi lesquels se trouvaient<br />

un grand nombre d'élèves du lycée Janson,<br />

tous munis- <strong>de</strong> torches confectionnées avec<br />

<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />

la Pompe, i'avenue Malakofï et l'avenue <strong>de</strong><br />

la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />

place <strong>de</strong> l'Etoile, aux cris do « conspue,/.<br />

Zola ! Vive l'armée ! <strong>de</strong>vant la maison <strong>de</strong><br />

M. Scheurer-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />

ment conspué.<br />

Plus tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont par-<br />

couru le boulevard Saint-Michel, en clian<br />

tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />

ies applaudissaient.<br />

Alger, 23 janvier<br />

Hier, vers G heures du soir, un groupe <strong>de</strong><br />

manifestants a brisé la <strong>de</strong>vanture d'un" café<br />

<strong>de</strong> la place lîresson. Quelques autres maga-<br />

sins, dont les propriétaires sont israélites,<br />

ont été fort endommagés. Un peloton <strong>de</strong><br />

zouaves, baïonuette au canoa, occupe la<br />

nlacc Bresson et lD5 rues avoisinantes. De<br />

nombreux manifestants se rendant a un mee-<br />

ting à Mustapha parcourent ia ville aux cris:<br />

« A bas les juifs ! »<br />

Le tribunal correctionnel a continué, hier,<br />

à juger <strong>de</strong> nombreux manifestants arrêtés<br />

vendredi .<br />

C'est à ia sortie <strong>de</strong> l'audience correction-<br />

nelle où étaient jugésplusieurs manifestants<br />

<strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>rniers que les vitres ont été<br />

brisées et les <strong>de</strong>vantures défoncées. La po-<br />

lice et la troupe ont dû charger à diverses<br />

reprises. Ces charges ont été accueillies par<br />

les cris : « Vive l'armée ! » Finalement, les<br />

manifestants ont été dispersés.<br />

Lyon, 23 janvier.<br />

Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />

quebuse, une réunion organisée parle parti<br />

ouvrier socialiste. A neuf heures, un millier<br />

<strong>de</strong> personnes se pressaient dans la sai'e.<br />

Les citoyens Giral, MiUat, Nachury, Dslatigc,<br />

Jacquet, du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />

vement la parole.<br />

Tous les orateurs se sont élevés contre la<br />

politique du cabinet et ont protesté contre le<br />

"nuis-clos dans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />

tous ont fait iîélosre <strong>de</strong> la conduite d'Emile<br />

Zola.<br />

Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />

mes violents.<br />

Un étudiant, nommé Chambard, prend la<br />

parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />

rompent à chaque instant. Jusque dans la<br />

rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! »<br />

Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />

tudiant Chambard termine son discours aux<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée t »<br />

On lui répond : » Vive la Révolution ! »<br />

A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt, coaii-<br />

aue : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt dans la<br />

salle un aci<strong>de</strong> dont les émanations s'élèvent<br />

bientôt ; toute l'assistancê pleure, se mou-<br />

che et éternue bruyamment. La salle se<br />

vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />

dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusqu'à la scène qui<br />

sert <strong>de</strong> tribune et tout le comité s'essuie<br />

les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />

<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />

instants, la salle se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />

Quelques orateurs veulent prendrai* pa-<br />

role, mais on n'entend pas un mot <strong>de</strong> leurs<br />

discours ; il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />

jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />

A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cinquan-<br />

taine d'étudiants ont accompagné leur cama<br />

ra<strong>de</strong> Cûambard. Quelques jeunes gens se<br />

sont joints à, eux aux cris <strong>de</strong> : « A "bas 1<br />

juifs ! Conspuez Zola ! »<br />

Près du riont <strong>de</strong> la Guillotière, quelques<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! » se font entendre.<br />

Une discussion s'engage et l'on allait en<br />

venir aux mains quand"" la police disperse<br />

les manifestants. Une pluie " fine et pérsis<br />

tante achève l'œuvre <strong>de</strong>s gardiens " <strong>de</strong> la<br />

paix.<br />

Chalon-sur-Saône, 23 janvier.<br />

Hier soir a eu lieu une nouvelle manifes<br />

tation antisémite ; une cinquantaine <strong>de</strong> ma<br />

nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines* <strong>de</strong><br />

curieux sont passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />

taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! puis <strong>de</strong><br />

vaut les magasins tenus par <strong>de</strong>s israéiites<br />

aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs ! ». Ces ma<br />

gasins étaient gardés par la police et la gen<br />

darmerie.<br />

Arras, 23 janvier.<br />

Des manifestations ont eu lieu hier<br />

Montreuil où c'était le jour du tirage au<br />

sort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />

parcouru la ville aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />

Zola 1 »<br />

Alger, 23 janvier,<br />

Cinû à six mille personnes assistaient au<br />

meeting antijuif à Mustapha. La réunion<br />

était présidée par M. Pra<strong>de</strong>lie, maire d<br />

Mustapha. Quatre discours ont été pronon<br />

cés au" milieu d'un grand calme coupé saule<br />

ment par les applaudissements et les cris<br />

« A bas ies juifs ! » Finalement, l'assemblée<br />

a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con<br />

tre Dreyfus et Zola et biâmant l'administra-<br />

tion supérieure à propos <strong>de</strong>s mesures prises<br />

contre * les manifestants. « Los assistants<br />

adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />

citent ies municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />

tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />

juifs et jurent da s'unir pour écraser aux<br />

élections prochaines les juifs eï leurs pro-<br />

tecteurs.»<br />

Un .ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ia mise en li-<br />

berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />

tenus pour faits relatifs aux manifestations<br />

antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />

<strong>de</strong> : « Vive la France ! Vive là République !<br />

A bas les juifs ! »<br />

A l'issue du meeting la fouie est <strong>de</strong>scen-<br />

due compacte vers Alger, remuant sur Plu-<br />

sieurs points le cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />

place du Gouvernement, les manifestants,<br />

au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />

presque entièrement <strong>de</strong>ux" kiosques ; les<br />

portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en-<br />

foncées tant sur la place du Gouvérnement<br />

que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />

ont été saccagés.<br />

Des patrouilles du génie parcourent les<br />

principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />

tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />

Le rapport <strong>de</strong> policé relate que trois com-<br />

missaires <strong>de</strong> police ont été blessés dont un<br />

assez grièvement. De nombreux agents ont<br />

été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />

<strong>de</strong> canne. Le calme, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />

rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matin.<br />

D'autre part, vers dix heures du soir, pen-<br />

dant que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes-<br />

tants ântijuifs étaient encore au vélodrome<br />

<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />

composée <strong>de</strong> trois cents"jeunes gens, ia plu-'<br />

part' aimés <strong>de</strong> bâtons, a parcouru ie boule-<br />

vard <strong>de</strong> la République se dirigeant vers ie<br />

vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong> vant le théâ-<br />

tre et refoulée vers le boulevard. En passant<br />

<strong>de</strong>vant ies terrasses <strong>de</strong>s cafés, plusieurs<br />

manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />

chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />

dont l'un est assez sérieusement blessé.<br />

Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />

dans la"fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse-<br />

ment dispersés avant qu'elle ait pu rejoin-<br />

dre les manifestants antijuifs.<br />

Alger, 23 janvier.<br />

Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />

la suite <strong>de</strong>s contusions oti excès <strong>de</strong> fatigue<br />

provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />

neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> ia<br />

baniieue. M. Lénine a convoqué ce matin ies<br />

autorités <strong>de</strong> la "ville afin <strong>de</strong> "prendre les me-<br />

sures les plus énergiques pour prévenir le<br />

retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> ' la veille." Plusieurs<br />

voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />

au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />

attribue la cause du mouvement antijuif à<br />

l'autorisation donnée par le gouverneur pour<br />

la fondation d'un cercle d'étudiants israéii-<br />

tes malgré i'avis contraire du préfet et du<br />

maire.<br />

L'opinion en Russie<br />

Saint-Pétersbourg, 23 janvier.<br />

Les journaux russes déplorent, la campa-<br />

gne qui agite et trouble la France, lis" ne<br />

cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />

triotes qui no se sont pas laissés acheter et<br />

en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />

termes <strong>de</strong> la Gazelle <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />

immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />

droit, la justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />

Chose particulièrement édifiante : trois<br />

feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />

contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes les trois<br />

ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />

étrangers.<br />

conscriutiofl <strong>de</strong> Castres (Tarn;, fils du baron<br />

René Reille, dénuté du même département.<br />

M. André Reiile, netit-lils du fumeux gé-<br />

néral du premier en'mire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />

Soult et <strong>de</strong> Masséua, avait été élu député au<br />

cours <strong>de</strong> cette législature en remplacement<br />

e M. Abrial, décédé.<br />

L'esorlt fin, distingué, M. Anare Relue<br />

avait ïiris une part remarquée à plusieurs<br />

<strong>de</strong>s plus Importants débats sur la politique<br />

générale oui ont maroué cette législature à<br />

a Chambre. 11 n'avait rencontré, même chez<br />

ses adversaires, que <strong>de</strong>s marques d'estime<br />

et <strong>de</strong> sympathie.<br />

eetkifPatrwti<br />

Paris, 23 janvier.<br />

IV10RT DE SU.ANDRÉ REILLE<br />

De notre correspondant <strong>de</strong> Castres :<br />

Castres, 23 janvier.<br />

Le baron André Reille était très mala<strong>de</strong> a,<br />

Alais. Lo bruit court qu'il serait mort hier<br />

soirà quatre heures. Son corps serait trans-<br />

porté ii Paris.<br />

Dépêche <strong>de</strong> Paris t<br />

Paris. 23 janvier.<br />

Le Journal <strong>de</strong>s Débats confirme la mort<br />

du iiaiva André Kailie. député <strong>de</strong> la ire cir-<br />

Tudépendamment <strong>de</strong>3 patrouilles <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong>s'rôDublicains qui, hier soir, onl par-<br />

couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />

tous les commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />

eu permanence jusqu'à une heure avancée,<br />

en prévision d'une manifestation possible.<br />

Les postes consignés avaient leur effectif<br />

au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />

tance eu distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />

pes d'agents. En outre, indépendamment<br />

<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />

gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />

avaient été envoyés sur plusieurs points.<br />

Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />

plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />

gents ont été constituées dès la première<br />

heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />

centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />

Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou-<br />

verts et les commissaires ont reçu l'ordre<br />

<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />

reaux alors qu'en temps ordinaire, le di-<br />

manche, un commissariat seulement reste<br />

ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />

postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />

notamment celui du Palais-dc-Juslice, ont<br />

été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligne et<br />

<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />

Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />

gouvernement <strong>de</strong> Paris, c'est-à-dire ia<br />

Seine et Seine-et-Oise, sont consignées par<br />

ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris<br />

Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />

réunion<br />

Cet après-midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille<br />

Colonnes, rue <strong>de</strong> la Gaîté-Montparnasse, le<br />

meeting <strong>de</strong> protestation auquel | <strong>de</strong>vait faire<br />

suite la manifestation consistant à porter<br />

<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />

place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>.<br />

Laréunian était autorisée, mais non la<br />

manifestation. Seuls, les porteurs <strong>de</strong> cou<br />

rennes pouvaient approcher du monument<br />

patriotique. Voici le" compte rendu <strong>de</strong> ce<br />

qui s'est; produit:<br />

* La salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />

dans un quartier populeux où les manifes<br />

tations. quelles qu'elles soient d'ailleurs,<br />

peuvent facilement s'augmenter d'éléments<br />

toujours prêts au désordre ; aussi la police<br />

avait-elle pris <strong>de</strong>s précautions imposantes<br />

Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquante<br />

gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />

circulation <strong>de</strong> la foule.<br />

Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />

A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> ia<br />

réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />

ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />

sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />

avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer à la réu-<br />

nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes I<br />

oui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont;<br />

vu refuser l'entrée et n'ont oas insisté, mats<br />

se sont réunis dans le détit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />

Belle Polonaise en faça<strong>de</strong>s Miile-Colonnes,<br />

et ont décidé d'envahir la salle quand du<br />

renfort leur sera venu.<br />

Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />

M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police muniei- :<br />

naie qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />

cette " décision, téléphone à la préfecture<br />

pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cinquante hommes <strong>de</strong> pius<br />

ôui arrivent à 3 heures.<br />

" L'entrée dans les salles est fait par petits<br />

groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants "n'a donné<br />

lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />

réunion n'était pas encore commencée.<br />

Dans la salle<br />

Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />

sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />

lier qui conduit à ia salle. Au moment où<br />

nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent "déjà là.<br />

Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />

jusqu'à 2 h. 1[2 le calme règne dans la salle<br />

en attendant la constitution du bureau. De<br />

nouveaux arrivants viennent grossir l'af-<br />

fiuence. On remarque exposée sur la tribune ;<br />

une magnifique couronne composée <strong>de</strong> iilas,<br />

<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />

tants' se proposent <strong>de</strong> porter à l'issue <strong>de</strong> la<br />

réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />

tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Sur cette couronne on lit cette inscription :<br />

« Vive le France ! à bas les traîtres ! »"<br />

A 2 h.li2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />

teurs, prend place au bureau. A ce moment,<br />

prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />

missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />

<strong>de</strong> son écharne. spécialement chargé <strong>de</strong>l 'or-<br />

dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre rassemblée en<br />

cas <strong>de</strong> tumulte.<br />

On avait pris ia précaution d'enlever, au<br />

nréaiable, toutes ies chaises et tous .les<br />

bancs <strong>de</strong> la salle. On remarquera qu'à la réu-<br />

nion du Tivoli-Vaux-Hali <strong>de</strong>' samedi <strong>de</strong>rnier, ]<br />

la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />

prouos <strong>de</strong> se faire représenter par un com-<br />

missaire.<br />

L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />

mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />

diants et d'anciens militaires donne i'im-<br />

pression que l'assemblée saura imposer si<br />

ience aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je<br />

ter le désordre.<br />

Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />

M. Guérin se lève et expose en quelques<br />

mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion<br />

Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />

<strong>de</strong> ia politique, il n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />

n'y a que <strong>de</strong>s Français (exclamation), ou<br />

<strong>de</strong>s Français qui ne veulent pas que <strong>de</strong>s<br />

juifs compromettent la souie chose" restée<br />

encore, intacte dans notre patrie : l'armée.<br />

(Exclamations.)<br />

Un anarchiste crie : « Et Esterhazy '? » Ses<br />

voisins se saisissent ds lui. le traînent jus<br />

qu'au fond <strong>de</strong> la salle et l'exnédient ure'ste<br />

ment dans l'escalier. M. Guérin reprend :<br />

Une -campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait '1<br />

nous imposer la réhabilitation du procès Drey-<br />

fus .<br />

Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />

prouvé qu'il avait trahi! » Cet anarchiste est<br />

encore expulsé avec maints horions.<br />

M. Guérin ajoute :<br />

Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus est<br />

innocent, les antisémites auraient été les pre-<br />

miers à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du procès ; mai.<br />

nous ne voulons pas qu'une ban<strong>de</strong> interuatio<br />

haie attaque notre e;'noir suprême, l'armée !<br />

(Bravos prolongés et cris : « A bas Zola I A bas<br />

las juifs<br />

M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />

la parole<br />

M. Guérin propose ensuite la nomination<br />

du bureau. M. Thiébaud est acclamé nrosi<br />

<strong>de</strong>nt et remplace ainsi M. Guérin.<br />

On nous avait menacé, s'écrie-t-il. <strong>de</strong> nous<br />

faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />

réunion. On a cru nous effrayer en nous an<br />

nonoant à l'avance l'irruption parmi nous<br />

d'assommeurs stipendiés. EU bien! nous<br />

«Minmes là et ce* menaces se nous emoê<br />

cJtaroflt pas <strong>de</strong> défier les assummeurt, et uc<br />

crier : «Vive la France! »<br />

ZJue longue acclamation accueille ces pato-<br />

Lulif rgiques. .<br />

yaattd les applaudissements sont câlines<br />

ciu- lnues anarchistes, ayant crié : « A bas<br />

ies cléricaux », au fond do ia salle, sont on-<br />

orc exmtlsés. Quelques coups <strong>de</strong> canne sont<br />

écimngés.<br />

Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. -- L'ordre<br />

du jour acclamé<br />

M. Thiébaud. après avoir ramené le silence<br />

eu intimant viole'mment <strong>de</strong> sa canne sur .e<br />

bureau," lit une dépêche <strong>de</strong> M. Miilevoye,<br />

s'excusant <strong>de</strong> n'avoir nu venir, retenu par la<br />

cérémonie patriotique'<strong>de</strong> Buzeiivai, dépêche<br />

qu'on acclame, et il ajoute :<br />

Notre réunion doit être courte puisque nous<br />

avons pour principal objectif, aujourd'hui, <strong>de</strong><br />

porter notre couronne à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

iiour protester contre ies renégats qui pactisent<br />

avec l'es traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />

nous flétrirons, en la déposant, les trahisons do<br />

ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />

Pour v aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la statue<br />

<strong>de</strong> Gam'be'.ta, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />

, Amilaudisscments.)<br />

Je vous crooose donc d'acclamer, pour sanc-<br />

tionner ce'me'eting, cet ordre du jour qui précise<br />

notre décision :<br />

Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé conire les<br />

souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />

tranger les secrets <strong>de</strong> la défense, dépose<br />

an ?pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg i'hom-<br />

mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />

et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />

pactisent avec lajuiverie universelle pour<br />

corrompre la liôpublique, déshonorer l'ar-<br />

mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />

sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers.<br />

Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />

et purifiée i<br />

Cet ordre du jour provoque une explosion<br />

<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la France ! A bas les juifs!<br />

A Jaas "Zola ! »<br />

Un anarchiste à la tribune<br />

Aorès quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>nt la parole. M. Thiébaud donne la pa-<br />

role à l'un d'eux en l'inVitant à être court.<br />

C'est l'anarchiste Brunet qui monte à la tri-<br />

bune.<br />

Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />

simule encore ses sentiments mais dès que,<br />

jetunt le masque, il veut combattre i'idée<br />

lis patrie, toute ie saile s'y oppose, lui<br />

criant: «Nous ne voas laisserons pas atta-<br />

orrerila patrie ! »<br />

i Et hieht.ôt Brunet renonce à continuer son<br />

HkcBttrs.<br />

Lia compagnon bondit alors, furieux, vers<br />

la -tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />

î'ite -qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />

interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />

Siécrie : « Vous voyez, citoyens, que nous<br />

•Sonnons Pexemple <strong>de</strong> ia modération : notre<br />

;»fl«»psaire n'a pas été maltraité ! »<br />

lia séance est levée. — Dans la rue<br />

Beffln, M. Guérin annonce que c'est le mo<br />

«tient <strong>de</strong> se rendre à la statué <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Les -faneurs prennent la couronne, l'élè<br />

vent, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie<br />

« Vive la France ! », toutes les voix enton-<br />

Mt : * Conspuez Zola! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />

3aMÉ£astants s'ébranie.<br />

Coursas do chevaui<br />

A NICE<br />

Nice. 23 janvier.<br />

Prix du Chemin do fer. — 1. Queitehou, 7;S,<br />

Albert Jonh 'Oii ; 2, l.héris, 1, J. Clay ; 3, Le.<br />

Général. 1G. Stanley.<br />

Non placés: Virgilè, o, tombé: Caste, 12;<br />

Le-Raté'. 7; Messager, 10; Benne, 10 ; Amen, 10;<br />

Le-Ilètre, 20.<br />

Mutuei. — Gagnant 21, marcs Quoltchou lj ^0,<br />

Lhéris 17 50. l.e-Génér.il 17 50.<br />

Grand prix <strong>de</strong> la virile <strong>de</strong> Nice. — I, Détona-<br />

tor, '.M, î. Mouck ; 2. Sarcelle, 0, 'fumer.<br />

Non Placés : Marée. G ; M. <strong>de</strong> Fondola. 3 ;<br />

Dijon. 12 : Rêve, -i : Fannm. 12 ; Quarlaud, 4 ;<br />

Sovard, 3. arrivé premier et distancé pour n'a-<br />

voir pas repré.-en'ié le poids.<br />

Mutuel. — Gagnant, 22 50 ; i lacés, Dutonalor<br />

10 50. Sarcelle 20 50.<br />

Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia, 1, M. <strong>de</strong> Ito-<br />

manet ; 2. Amourette, G, T. Roberts ; 3, Quickly,<br />

10. A. Roberts.<br />

Non placés: Ouanos A.vres. G; Rectitu<strong>de</strong>. \ ;<br />

Coconas. S ; Tancrè<strong>de</strong>. 15 ; Edimbourg:. S ; ];a-<br />

honche. 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, G ; Saint-Méaard. 12 ; Mé-<br />

téore. 2.<br />

Mutilai. — Gasrnant. 169 : placé?. Gardénia<br />

2'J 50 ; Amourette 27 50 : Quicitiy 51 50.<br />

A PA U<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Le beau temps avant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />

née du Trotting-Club avait amené beaucoup da<br />

mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel-<br />

lent état. Partie technique très intéressante.<br />

Prix du Bearn, trot monté. — 1. Petite-Sur-<br />

prise, G|4 (Bire;. M. Dastarac ; 2. Tambour. 4(7<br />

(le propriétaire , Duion ; 3, Artaban, 8[l (Duforti,<br />

Dastarac.<br />

Mutuel. — Unité. S fr., pesage gagnant, 14 ;<br />

Pelouse, gagnant, 27.<br />

Prix <strong>de</strong> Pau. —1. Osnabruck (Peyroutonl. à<br />

M. Lourtet ; 2, Preney-Gar<strong>de</strong>. 4(1 (Dufort; à M.<br />

Harriague ; 3, Quintal-Ex-Roméo, G[l (Cartier), à<br />

M. Boiteau.<br />

Non placé: Knachon.<br />

Mutuel : Pesage, gagnant 6 50, placés 5 50,<br />

Prene/.-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10 50, placé 7,<br />

Prone/.-Gar<strong>de</strong>. 10<br />

Prix <strong>de</strong>s Chrysanthèmes, à réclamer 1. Massi-<br />

nissa, 5(1 (Dulon), à M. Latrieux; 2, Jacuior,<br />

4p. à M. H. Dab'adie.J<br />

Colin, 2(1, à M. P. Saint-André.<br />

Non placés : Poétique. Turluton. Massinissa,<br />

réclamé par le propriétaire pour 733 fr. 33.<br />

Mutuel : Pesage ga Gouvernement, <strong>de</strong> son Coté, ne paraît cas<br />

davnir s'y opposer. L'ordre du jour da confiance<br />

sera «or-é en très grosse majorité, et il est pius<br />

que vraisemblable que l'affichage du discours <strong>de</strong><br />

Jâ» Stônno. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />

mamdé et voté.<br />

Il est probable, sinon certain, que la séance<br />

sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />

saient, on serait peut-être amené à examiner<br />

si! n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Chain-<br />

Jarre au moins pour queiaues .fours, le délai d'un<br />

jnseis paraissant excessif dans l'état où se trouve<br />

te 'discussion du budget.<br />

Hier, le mot <strong>de</strong> dissolution a été prononcé<br />

œaisiâ semble que cette éventualité n'a" oas été<br />

examinée sérieusement. Il ne faut pas" oublier<br />

qu'une nouvelle Chambre ne pourrait examiner<br />

;îe projet actuel du budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />

duc. .Il faudrait un nouveau *Di'ojet, une nou-<br />

velle commission du budget, "une" nouvelle dis-<br />

icn&swa générale, etc.<br />

PETITES NOUVELLE<br />

«S janvier.<br />

M.. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />

la presse départementale et directeur du Jour-<br />

laï âs Rouen, qui avait fait don, ia semaine<br />

<strong>de</strong>rnière, d'une somme <strong>de</strong> 50.000 francs à ia So-<br />

ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />

nouveau don <strong>de</strong> 50.000 francs à la Société <strong>de</strong><br />

i'assistanca aux convalescents.<br />

Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans. la femme<br />

Pesquit, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />

cile, à Nolieval, près Arcueil . Cette vieille<br />

femme passait pour être très riche et très avare.<br />

Le mobile du crime paraît être le vol.<br />

La Cour d'appel d'Alger, toutes cham-<br />

tires réunies, a rendu" sa décision dans l'affaire<br />

Morinaud, avocat, rédacteur on chef du Répu-<br />

blicain cls Constantine qui avait été suspendu<br />

pour 'trois mois par le conseil <strong>de</strong> i'Ordre <strong>de</strong>s<br />

avocats da Constantine pour la publication dans<br />

•le Républicain d'articles contré M. Gueit, pré-<br />

si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cour a annulé ia<br />

décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />

Constantine.<br />

Nouvelles d'EsDasrne<br />

De nos correspondants particuliers :<br />

New-York, 23 janvier.<br />

T)e source américaine : .<br />

» Uns dépêche <strong>de</strong> Jacksonviile mentionne<br />

io bruit que les navires américains sont<br />

partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />

îia.vane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />

tion. On dit que "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />

raient été commis contre le consul général<br />

iLee et autres américains.<br />

> Une dépêche <strong>de</strong> Keywest annonce que<br />

les ipassiigors, arrivés <strong>de</strong> la Havane, iirétèn-<br />

i<strong>de</strong>m qu'un soulèvement est imminent . On<br />

icrcit qu'il doit être dirigé contre les Améri-<br />

cains. Le maréchai Biunco a concentre dans<br />

•cotte ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées a réprimer<br />

'les ..désordres qui pourraient se produire. »<br />

Madrid, 23 janvier.<br />

iLes édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />

casion <strong>de</strong> la pacification complète, <strong>de</strong>s PhlHn-<br />

piues ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />

(but été prises, motivées par la fôte du roi.<br />

Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />

(très .-onlimist.es. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />

«Clara, le chef insurge Tego a fait sa soumis-<br />

isioti.<br />

Madrid. 23 janvier.<br />

_ La dépêche du Neir-York Herald, au sujet<br />

(du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />

très commentée ici. h'Imparcial, dans un<br />

violent article contre les" Américains, dit<br />

qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt dé-<br />

sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />

On man<strong>de</strong> da la Havane oue six rebelles,<br />

a-pjtartenant au régiment formé par la garda<br />

(personnelle <strong>de</strong> Maximo Cornez, disent oue<br />

le -chef .d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />

tenté <strong>de</strong> se soumettre avec ea ban<strong>de</strong> a été<br />

fusillé imrGomes.<br />

UNE REPONSE<br />

On nous écrit :<br />

Agen, Te 22 janvier.<br />

Monsieur le Rédacteur,<br />

Permettez-moi <strong>de</strong> répondre, par l'intermé-<br />

diaire <strong>de</strong> votre estimable journal, à l'article<br />

que M. Eouteiller me fait le très grand hon-<br />

neur <strong>de</strong> me consacrer dans le Télégramme.<br />

En un français élégant et facile, ce fou-<br />

gueux patriote essaie <strong>de</strong> faire dévier le dé-<br />

bat. A la bataille <strong>de</strong>s Idées, ii substitue va-<br />

leureusement la bataille <strong>de</strong>s personnalités.<br />

C'est là, d'ailleurs, tout ie secret dé la poli-<br />

tique du journal <strong>de</strong> M. Turrel. Je ne le sui-<br />

vrai pas sur un terrain si vaste. Mais je te<br />

remercie bien sincèrement da m'avoir dé-<br />

noncé à l'attention <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> Dreyfus.<br />

Etre mis en suspicion par les soutiens du<br />

syndicat oui essaie <strong>de</strong> déshonorer l'armée et<br />

la France, c'est une bonne note que je suis<br />

heureux <strong>de</strong> mériter avec mon màitre Dru-<br />

mont et ce très grand clérical qu'est Roche-<br />

fort, avec les « jeunes gens <strong>de</strong> "12 à 15 ans»<br />

et les quinze cents manifestants d'opinons<br />

diverses qui ont si vigoureusement sifflé le<br />

Télégramme protégé nar la ooiice <strong>de</strong> ce boa<br />

Lutaud !<br />

La mauvaise humeur <strong>de</strong> ce journal et <strong>de</strong><br />

son rédacteur sont <strong>de</strong> bon augure : nous<br />

avons tapé juste ; et. Plus fort que jamais,<br />

ils nous engagent à crier avec tous nos amis<br />

connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> toute question <strong>de</strong> partis : A bas le Syndi-<br />

cat ! Conspuez l'Italien Zola ! Vive la France<br />

aux Français ! »<br />

Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />

Jean <strong>de</strong> BOEUV,<br />

Prési<strong>de</strong>nt du Groupe Antisémite.<br />

Place Paulin, 10, Agen.<br />

Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />

La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres et arts<br />

d'Agen et l'Fscolo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêté,<br />

d'un commun accord, le programme suivant<br />

<strong>de</strong>s Jeux Floraux organisés à l'occasion du<br />

Centenaire.<br />

Ire Section, langue française. — !• Une<br />

o<strong>de</strong> â Jasmin : ia meilleure composition<br />

sera lue r*ar un artiste <strong>de</strong> la Comédie Fran-<br />

çaise au cours <strong>de</strong> ia manifestation oui aura<br />

lieu <strong>de</strong>vant ia statue du poète.<br />

2- U;t à-propos, en un acte et en vers : Les<br />

auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et <strong>de</strong>.<br />

son œuvre. L'à-prcpos classé au premier*<br />

rang, sera joué en iever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans la<br />

soirée <strong>de</strong> gala.<br />

2" Section, langue d'Oc. - 1- o<strong>de</strong> à Jas-<br />

min ; 2- Poésie lyrique, sujet libre ; 3- Poésie<br />

<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en prose,<br />

sujet libre.<br />

Par décision du Canoulié du Félibrige, le<br />

concours <strong>de</strong> cette section est déclaré Jeux<br />

Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine et<br />

entraînera les droits fixés à ce titre par les<br />

statuts Féiibréens. Trois Félibres Majoraux<br />

feront partie du jury d'examen. Les mor-<br />

ceaux couronnés seront lus dans la séance<br />

solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> ia Cour<br />

d'Amour.<br />

Tous les dialectes <strong>de</strong> la langue d'oc sont<br />

admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyé*<br />

l'exige, trois groupes seront formés d'apivs<br />

la nareiité linguistique : Aquitaine, Langue-<br />

doc, Provence. Chacme o-routie aura <strong>de</strong>s pris<br />

distincts nour les o'uatre genres ci-<strong>de</strong>ssus<br />

indiaués. 'Dar.s ce cas, les premiers prix <strong>de</strong><br />

tous les groupes concourront entre eux, par<br />

genre, et les 'compositions classées au pre-<br />

mier rang recevront le prix d'honneur.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux sections française et Cl oc,<br />

les prix consisteront, en médailles et dipw<br />

mes" artistiques. ...<br />

Les pièces, écrites très lisiblement, o •<br />

vrorit être toutes remises avant lo U' a i<br />

prochain, terme do rigueur, en double 6XP e "<br />

uition, non signées et portant en tête uno<br />

<strong>de</strong>vise reproduite sur une envelomie cache-<br />

tée dans laquelle seront enfermés le nom " a<br />

l'auteur et son adresse. ,<br />

Pour les tdèecs en lancue d'oc, on indi-<br />

quera en tête les dialectes et sous •dialectes<br />

employés et on donnera en note, la traduc-<br />

tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux a ce<br />

sous-dialecte.<br />

Adresser les compositions françaises à M-<br />

le commandant Lac <strong>de</strong> Posredott, rue Di<strong>de</strong>-<br />

rot, à Agen; celles d'oc à M. <strong>de</strong> Dor<strong>de</strong>-<br />

lialhargtie.t, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />

On nous prie d'annoncer que ia commis-<br />

sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicalo<br />

et la commission d'organisation générale<br />

vont être prochainement convoquée*, 09**"<br />

cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> et la prépara-<br />

tion <strong>de</strong> ee QUI lawsibe a chacune d'eiloa.<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés


Tjswrrsvw I<br />

I WÊKÊt I ; BBB-* : '-'" sï; "* r -''""5"'"' .*i90MMHHMM!r«n^w:'S«riKlx<br />

Voici la déclaration eue M. <strong>de</strong> Lanjuinais<br />

<strong>de</strong>vait lire à la tribune <strong>de</strong> ia Chambre au<br />

nom <strong>de</strong> la droite :<br />

Désorientés par la lenteur do la répres-<br />

sion qu'elle attend, l'opinion publique<br />

s'exaspère cl nous assistons <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

mois au speclnclc h 1 plus douloureux qui<br />

puisse être infligé à noire patriotisme.<br />

Un syndical cosmopolite, sous prétexte<br />

<strong>de</strong> défendre ou <strong>de</strong> venger un homme.juste-<br />

ment coiulurmié, l'ait journellement déver-<br />

ser les injures les plus odieuses sur notre<br />

armée et semble oublier qu'il y a <strong>de</strong>s lois<br />

pour la l'aire respecter.<br />

Il faut que cela finisse !<br />

Nous venons ici protester contre un lel<br />

scandale et déclarer hautcmciiL noire opi-<br />

nion sur cette affaire : l'arrêt qui a con-<br />

damné le traître Dreyfus a clé rendu parla<br />

juridiction la plus respectable et la plus<br />

noble, par <strong>de</strong>s soldais* jugeant leur pair.<br />

Leur décision est <strong>de</strong>ux t'ois sacrée, d'abord<br />

parce qu'elle émane d'officiers ne relevant<br />

que <strong>de</strong> leur conscience, lidèles gardiens <strong>de</strong><br />

l'honneur <strong>de</strong> l'armée ; ensuite parce que<br />

rien ne pouvait être plus douloureux pour<br />

ces braves soldats que <strong>de</strong> constater la trahi-<br />

son <strong>de</strong> l'oflicicr français el qu'ils eussent<br />

voulu, pour l'honneur même <strong>de</strong> l'épauletle<br />

pouvoir al'lirmer hautement l'innocence <strong>de</strong><br />

l'accusé.<br />

C'est là le sentiment <strong>de</strong> tous les corps<br />

constitués, et il est particulièrement vivace<br />

dans l'armée française, dont tous les meut<br />

bres sont si étroitement unis par la solida-<br />

rité <strong>de</strong> l'honneur, du courage et du patrio-<br />

tisme.<br />

Il a donc fallu qu'il fut dix fois coupable<br />

celui que sept officiers ont condamné en<br />

leur âme et conscience pour crime <strong>de</strong> tra- 1<br />

hison.<br />

A la suite <strong>de</strong> ia dénonciation habilement ',<br />

machinée par le syndicat Dreyfus contre le<br />

commandant Esterhazy, un <strong>de</strong>uxième con- •<br />

seil <strong>de</strong> guerre est venu corroborer Sa déci-<br />

sion du premier en rejetant l'accusation à<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> "laquelle on prétendait inlirmer la<br />

condamnation du traître.<br />

Nous respectons cet arrêt rendu comme<br />

le précé<strong>de</strong>nt par <strong>de</strong>s juges délibérant dans<br />

leur pleine indépendance et ne relevant que<br />

<strong>de</strong> leur conscience. Cela nous suffit.<br />

Nulle garantie n'est supérieure à celle-là<br />

et nous ne voulons pas savoir ce que con-<br />

tient la relation d'inci<strong>de</strong>nts postérieurs au<br />

procès, alors surtout qu'elle ne saurait être<br />

publiée sans <strong>de</strong> graves inconvénients. Le<br />

seul fait d'y avoir recours constituerait une<br />

sorte d'amoindrissement <strong>de</strong> l'autorité, <strong>de</strong> ia<br />

décision <strong>de</strong> la justice auxquelles il est dû le<br />

respect absolu.<br />

Il faut vivre sous un régime comme celui-<br />

ci, qui livre tout aux discussions à outrance<br />

pour assister à un spectacle aussi attristant<br />

et voir chacun reviser un procès sur un<br />

fac-similo publié par un journal, sur <strong>de</strong>s<br />

pièces maquillées, où sur <strong>de</strong>s racontars <strong>de</strong><br />

toutes sortes. Voyez à côté <strong>de</strong> nous, si les<br />

monarchies voisines se laissent ainsi débor-<br />

<strong>de</strong>r, si elles ne trouvent pas dans la force<br />

même <strong>de</strong> leurs institutions, les moyens <strong>de</strong><br />

faire respecter l'honneur et l'existence<br />

môme <strong>de</strong> l'armée.<br />

D'ailleurs aujourd'huit il ne s'agit plus<br />

seulement du procès Dreyfus. Une campa-<br />

gne révolutionnaire est commencée. On ne<br />

se contente plus d'outrager le chef <strong>de</strong> l'ar-<br />

mée ; on adresse aux soidats <strong>de</strong>s appels<br />

directs à l'indiscipline et à la révolte ; aussi<br />

nous comprenons à merveille -le cri d'indi-<br />

gnation, <strong>de</strong> douleur patriotique qui, dès le<br />

débu t <strong>de</strong> cette affaire, s'échappait d'un<br />

cœur vraicment français et passait par-<strong>de</strong>s-<br />

sus nos frontières pour venir jusqu'à nous.<br />

Après ia lecture, <strong>de</strong> cette déclaration, M.<br />

«e Lanjuinais <strong>de</strong>vait déposer au nom <strong>de</strong> la<br />

droite l'ordre du jour suivant :<br />

La Chambre invite le gouvernement à<br />

assurer le respect <strong>de</strong> la chose jugée et à<br />

réprimer sans hésitation toutes ies attaques<br />

dirigées contre l'armée, l'excitation à l'in-<br />

discipline, quels qu'en soient les auteurs.<br />

Cet ordre du jour porte les signatures <strong>de</strong><br />

MM. <strong>de</strong> i.anjuiirais, duc <strong>de</strong> Rohan, duc <strong>de</strong><br />

Dou<strong>de</strong>auviîie. Derrien, <strong>de</strong> La Ferronnays,<br />

Le Cerf. Dufaure, baron Gérard, <strong>de</strong> *Là<br />

Noue, etc.<br />

689<br />

Si<br />

Ca<br />

non<br />

0<br />

i.-tai5 ie gouvernement<br />

se verrait pas souvent.<br />

J'ignore à quelle énoque cette sorte <strong>de</strong><br />

dicton populaire ou refrain d'une chanson-<br />

nette a vu le jour et par conséquent a quel<br />

gouvernement cela s'est appliqué d'abord.<br />

Mais faisons-en une exclamation populaire<br />

et voyons ce qu'il nous faudrait pour en ar-<br />

river à influer un neti sur le" eouverne-<br />

œent.<br />

lit d'abord où est-il ce gouvernement?<br />

La constitution vous dira ou'il rési<strong>de</strong> dans<br />

ies <strong>de</strong>ux Chambres représentées par un<br />

pouvoir exécutif, les ministres, lesoiieis ont<br />

comme agents départementaux, les" préfets,<br />

les sous-préfets, et toute ia hiérarchie ad-<br />

ministrative. Tant que ies ministres ont la<br />

confiance ues Cuambres, ils sont le Gouver-<br />

nement, s'ils ne l'ont plus ils <strong>de</strong>viennent<br />

simples citoyens.<br />

En ce moment, nous avons M. Méline à la<br />

tète du ministère et c'est lui oui, d'accord<br />

avec ses collègues est censé do'nner le mot<br />

tire, la consigne, si vous aimez mieux,<br />

ca mot d'ordre se comnose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

parties fort distinctes. L'une," immuable, le<br />

respect ou l'application <strong>de</strong>s lois, l'autre, es-<br />

sentiellement variable, l'orientation politi-<br />

que et ca que l'on pourrait appeler l'admi-<br />

nistration journalière.<br />

Malheureusement, entre las naroles et les<br />

actes du gouvernement il y a dé ru<strong>de</strong>s écarts<br />

u application.<br />

Là secon<strong>de</strong> partie du pouvoir influe tion<br />

sur ia première, et dame potittaue mène<br />

un peu trop dame Justice ou du moins l'ap-<br />

plication da la justice.<br />

Je vais restar dans le côte agricole, et ce-<br />

pendant comment, au milieu da i'émotion<br />

qui agite ia France au sujet <strong>de</strong> ia formation<br />

a un pouvoir occuito comme ca avnuicat 1<br />

Dreyfus, puissance oui s'en prend à l'année<br />

même, ne pas être, stupéfait <strong>de</strong> cette absence<br />

ue gouvernement'.'<br />

Certes, c'est bien le cas <strong>de</strong> répéter le dic-<br />

ton mis en tête <strong>de</strong> ces lieues. '<br />

De quoi donc a-t-il eu neur<br />

meut.'<br />

tte <strong>de</strong>ux groupes parlementaires, l'un sous<br />

M. Roinach la gendre du grand<br />

'atiamii, l'autre appartenant au<br />

Benat et ayant pour tète cette trilogie, Tra-<br />

rieux, Uanc et Seheurer-Kestncr.<br />

F'n bien ! ce qui se passe là se passe pour<br />

nous, malheureuse France agricole, nous<br />

qui sommes, comme le disait autrefois (c'é-<br />

tait au temps <strong>de</strong> ia iioule au pot) un réel<br />

Wni <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong>s produits du sol,<br />

nous qui sommes les vraies mamelles <strong>de</strong> la<br />

Lrancc.<br />

Que voyons-nous ? Que nous sommes obli<br />

.t'és, lambeau par lambeau, d'obtenir quclqui<br />

protection contre l'empoisonnement public,<br />

contre ie rapt <strong>de</strong> noire bien, contre l'oppres<br />

"PU môme <strong>de</strong> nos libertés pur <strong>de</strong>s associa-<br />

tions qui toutes ne sont pas juives, mais dé-<br />

ftveat du même principe.<br />

N'avicz-vous pas pensé qu'il était plus<br />

qu'étrange que la police (émanation du gou-<br />

vernement), laissât quinze mois un cour-<br />

tier, du nom <strong>de</strong> Fessât, inon<strong>de</strong>r trois dépar-<br />

tements avec <strong>de</strong> ia sciure do bois moulue<br />

pour la mélanger avec la pain do plus <strong>de</strong><br />

cent boulangers ? Cela né se passait ras<br />

loin <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> la police, dans le fond lie<br />

i'Algérie; c'était en pleine Normandie*, à ."0<br />

kilomètres <strong>de</strong> Paris.<br />

Comment s'y prenait cet homme pour faite,<br />

ses expéditions '? Il a expédié plus <strong>de</strong> vingt<br />

tailla balles <strong>de</strong> 100 kilos <strong>de</strong> sa" mouture em-<br />

poisonneuse. Sous quel titre ? Il était im -<br />

possible que dans lès gares on ne s'aperçut<br />

iias du fait. Un minotier en bois !<br />

On lui envoyait <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> sacs <strong>de</strong><br />

sciure et vous voulez que cola ne se sut<br />

nas?<br />

C'est comme les fameuses usines améri-<br />

caines <strong>de</strong> Marseille et du Havre faisant <strong>de</strong><br />

ia graissa avec <strong>de</strong> l'huila <strong>de</strong> coton et du suif.<br />

11 entrait <strong>de</strong> l'huile et il sortait <strong>de</strong> la soi-<br />

disant graissa. Ii a fallu clameur sur cla-<br />

meur pour arracher "te gouvernement à son<br />

sommeil.<br />

Cartes, ja crois M. Méline très dévoué à<br />

l'agriculture, seulement il est toujours dans<br />

ia crainte <strong>de</strong> dépiaire à quelque, député te-<br />

nant en main une dizaine" <strong>de</strong> voix.<br />

Où est-il le gouvernement?<br />

Croyez-vous donc que ce ne soit nas un<br />

scandale <strong>de</strong> voir traîner <strong>de</strong>puis pius da qua-<br />

tre ans cette affaira <strong>de</strong>s phosphates d'Algé-<br />

rie , ressource immense pour notre sol<br />

épuisé ? Voilà près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans que la père<br />

<strong>de</strong> l'agriculture est au pouvoir; l'affaire dort<br />

toujours dans les cartons du conseil d'Etat.<br />

Que dis-je? M. Cambon, gouverneur <strong>de</strong> i'Al-<br />

cèrie, qui, <strong>de</strong>vant le Sénat, avait tout dé-<br />

voilé e't <strong>de</strong>mandait qu'on lui donnât les<br />

moyens d'arrêter ces prévarications insen-<br />

sées, a été déplacé. Ce n'est pas son succes-<br />

seur oui fera "la lumière.<br />

Mais elle est faite, toute faite ia lumière.<br />

Seulement, il y a trois députés et une<br />

douzaine <strong>de</strong> conseillers généraux qui sont<br />

dans l'affaire et l'on laisse pâtir 22 millions<br />

d'agriculteurs français.<br />

Pauvre père Méline î ii est plein <strong>de</strong> ben-<br />

nes intentions, mais on a l'air da les peu<br />

goûter, ces bonnes intentions.<br />

Vous avez tous lu ces belles déclarations<br />

do M. Méline à la Chambre sur la valeur <strong>de</strong>s<br />

Syndicats agricoles, et les services qu'ils<br />

rendaient a la France. Vous ave/, vu aussi<br />

ce mémo M. Méline accepter une récompense<br />

comme prési<strong>de</strong>nt du Syndicat <strong>de</strong> Remlro<br />

mont, <strong>de</strong> pair avec trente autres syndicats<br />

libres et dévoués au bien public et vous vous<br />

êtes dit ; « Enfin, ce mouvement va être<br />

suivi, on nous donnera autre chose que <strong>de</strong>s<br />

paroles et quelques gratifications. 'Quand<br />

Louis XVI eut, en une réception da cour,<br />

mis un bouquet <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> pomma <strong>de</strong> torre<br />

à sa boutonnière, tout ce qui' l'approchait se<br />

mit à cultiver cette planté. »<br />

On n'imitera pas cet exemple. Avez-vous<br />

ouï-dire qu'un préfet ait cherché à ai<strong>de</strong>r dans<br />

son œuvre un syndicat indépendant ?<br />

Toute la bureaucratie s'est au contraire<br />

ébouriffée comme un chat à l'aspect d'un en-<br />

nemi. Comment ! accepter ia collaboration<br />

<strong>de</strong> personnes libres qui ne sollicitent ni mé-<br />

rite agricole, ni gratifications ? Serrons ies<br />

rangs, messieurs les fonctionnaires, et ne<br />

songeons qu'à nous ou à ceux qui peuvent<br />

nous être utiles en politique.<br />

Et les syndicats agricoles (qui marcheront<br />

quand môme; sont restés marqués à l'encre<br />

rouge dans tous les bureaux. "<br />

En revane'tta l'on augmenta toujours lo<br />

nombre formidable <strong>de</strong> fonctionnaires qui a<br />

pour <strong>de</strong>voir d'entasser paperasse sur pape-<br />

rasse dans les cartons <strong>de</strong>s préfectures ' et<br />

<strong>de</strong>s ministères.<br />

Vous êtes-vous jamais <strong>de</strong>mandé, ch-ers<br />

lecteurs, ce qu'avaient inventé <strong>de</strong> réellement<br />

utile à vos cultures cette nuée <strong>de</strong> profes-<br />

seurs ou inspecteurs créés <strong>de</strong>puis dix ou<br />

douze ans sous le couvert <strong>de</strong> ca'mot agricul-<br />

ture ou viticulture'.'<br />

Certes, Dieu me préserve <strong>de</strong> les englober<br />

tous dans un motif d'inutilité ou <strong>de</strong> suaer-<br />

fétation.<br />

11 en est <strong>de</strong> très vaillants et oui font ce<br />

qu'ils neuvent. pris entre les terribles te-<br />

nailles <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s pouvoirs occultes.<br />

Mais enfin, eux. qui représentent la science<br />

officielle, que vous ont-ris donné? Vovez<br />

donc ; ies bouillies <strong>de</strong> toute sorte ont 'été<br />

inventées par <strong>de</strong>s particuliers. Une seule<br />

vient d'un professeur, lu bouillie Audoynaud,<br />

et elle est tellement' comuliouée, elle' brûie<br />

si souvent, qu'elle n'a pu entier dans la pra-<br />

tique courante.<br />

Qui dotic nous a dotés <strong>de</strong> .-tous ces hybri-<br />

<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tous ces niants oui ont sauvé la<br />

France d'un vrai désastre? Mon Dieu,<br />

icurs noms sont connus : Cou<strong>de</strong>ra, La-<br />

liman, Gattztn, Seibei. <strong>de</strong> Grasset, etc. Il y<br />

a un professeur, M. Miliar<strong>de</strong>t et le pauvre<br />

homme, cartes, n'a pas été encouragé. Or,<br />

il n'appartenait pas à l'agriculture.<br />

C'était un proféssseur <strong>de</strong> Faculté, ou'on a<br />

accusé d'avoir vouiu sortir<strong>de</strong> « son bachot».<br />

Ah ! j'en oubliais un. M. Franc, professeur<br />

à Bourges. Un fort brave homme, au fond,<br />

mais que son ministère a ridiculement tué<br />

en ie créant chevalier <strong>de</strong> la Légion d'hon-<br />

neur, sauveur data viticulture. "pour avoir<br />

trouvé dans ses semis, venus on ne saitd'où.<br />

un producteur direct... classé au <strong>de</strong>rnier<br />

rang <strong>de</strong> ceux qui sont dans le commerce.<br />

Je me <strong>de</strong>manda ca ou il serait advenu au<br />

malheureux professeur" <strong>de</strong> l'Eure s'il avait<br />

dit à ses supérieurs : « li y a ici un mino-<br />

tier qui, <strong>de</strong>puis un an, ne 'moud mie <strong>de</strong> la<br />

farina <strong>de</strong> bots. » On lui aurait répondu :<br />

« S'il fait cela, c'est qu'il est rrotéué ;" faites-<br />

vous votre métier, envoyez dés paperasses.»<br />

Si j'étais le Gouvernement,<br />

Ça ne se verrait pas souvent.<br />

Mais vous i'étes, eu ce moment, chers<br />

lecteurs.<br />

Tous les candidats vous déclarent qu'ils<br />

sont à vos ordres. La Chambre n'est pas en<br />

nombre parce qu'ils sont restés narrai vouât<br />

Vous êtes en droit <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r nulle<br />

choses.<br />

Si vous voulez, nous continuerons ie ca-<br />

hier <strong>de</strong>s doléances elles maux eue peut fa-<br />

cilement guérir un député.<br />

L.MIOItA.<br />

réunion qui aura lieu le vendredi 28 janvier<br />

a huit heures du soir, à l'hôtel Dauty, rue<br />

ltétcllle.<br />

Objet <strong>de</strong> la réunion : Nomination du co-<br />

mité définitif et organisation d'un banquet.<br />

Le meilleur accueil sera fait aux étran-<br />

gers.<br />

Las conscrits. --- Samedi ont eu lieu à<br />

Uodoz. ies opérations du tirage au sort.<br />

Qendant toute la journée, nos conscrits<br />

ont circulé en ville, précédés du drapeau et<br />

d'une nuisiqua <strong>de</strong>s plus entraînantes.<br />

La veiila "au soir, lis avaient organisé une<br />

gran<strong>de</strong> retraite aux flambeaux, qui a eu le<br />

plu* grand succès.<br />

lis ont parcouru les principales artères <strong>de</strong><br />

la ville. Arrivés <strong>de</strong>vant la cercle militaire,<br />

iis sa sont arrêtés et ont vigoureusement<br />

crié : i< Vive l'armée ! A bas les juifs ! » pen-<br />

dant que ia musique jouait la Marseillaise.<br />

11 n'y a pas encore <strong>de</strong> dreyfusards àRodaz.<br />

SAINT AFFRIQUE. — Nouvelle lettre<br />

do nos sooios à M. Belugou (suite). — Au<br />

milieu <strong>de</strong> nos tristesses et <strong>de</strong> nos déboires,<br />

ce qui nous consoie un peu, M. Helugau,<br />

c'est <strong>de</strong> voir que nous ne sommes pas les<br />

seuis à pâtir <strong>de</strong>s journaux réactionnaires.<br />

Aiiez, ceux qui vous ont lâché ne s'en por-<br />

tent pas mieux. Un d'entre eux, que vous<br />

connaissez bien, vient d'en faire ia triste<br />

expérience. On lui a fait avaler un bouillon<br />

oui l'a rendu pourpre, feu do colère. C est<br />

le Télégramme, ue <strong>Toulouse</strong>, un journal<br />

pourtant modéré, qui le lui a servi. Comme,<br />

sûrement, vous n'avez pas lu cet article qui<br />

a paru ces jours <strong>de</strong>rniers, sous ia signature<br />

dé Simples encore un malin ! — nous<br />

nous permettons, pour vous faire plaisir, <strong>de</strong><br />

vous en transcrire les passages principaux :<br />

« Convoquez et reconvoquez l'arriôre-pè-<br />

gre socialiste, exhibez ce que vous avez <strong>de</strong><br />

plus lin et <strong>de</strong> pius beau dans ca genre, vous<br />

ne trouverez rien d'aussi monumental,<br />

d'aussi incomparable que le très dign8 cor-<br />

respondant politique <strong>de</strong> la Dépêche à Saint-<br />

Afl'rique. Voyez un peu cette jolie silhouet-<br />

te : « Les immortels principes avant tout, à<br />

lias l'infâme capital; il ne faut jamais tran-<br />

siter et toujours combattre. » Aussi le con-<br />

frère est-il le représentant très autorisé<br />

d'une Société monopoliste et bassement ca-<br />

pitaliste, qui se nomme « Raffinerie <strong>de</strong>s su-<br />

cres <strong>de</strong> Saint-Louis, à Marseille ».<br />

» D'autres que nous ont hantise ca per-<br />

sonnage dans un article qui fit, huit jours<br />

durant, tordre la vilotto. Petit Sucrier, e<br />

ce nom lui est imnérissabiernent attaché.<br />

» Donc, Petit Sucrier patronne et répand<br />

avec fureur le journal pétrolaur <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>,<br />

mais il a la représentation (nas mal lucra-<br />

tive) <strong>de</strong> ia Compagnie <strong>de</strong>s pétroles <strong>de</strong> Mar-<br />

seille.<br />

» Petit Sucrier tonne contre le cabinet<br />

Méline (écrasez l'infâme h et contre ies réac-<br />

tionnaires qui nous gouvernent, mais en<br />

même temps il se fait <strong>de</strong> beaux bénéfices<br />

avec ie journal le plus ministériel <strong>de</strong> Fran-<br />

ce : ia Petit. Journal.<br />

» Petit Sucrier fulmine contre le lux<br />

contre la corruption du siècle, contre ies ri-<br />

ches, qui vivent <strong>de</strong> la sueur du peuple, con-<br />

tra ces' mœurs honteuses et ces mo<strong>de</strong>s ridi-<br />

cules qui nous déshonorent ; il na faut pas<br />

s'étonner, ii vend (ô comble do l'ironie !)" un<br />

journal <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s et d'élégances mondaines<br />

» Petit Sucrier ne lâche jamais ses amis<br />

et ne fait pas da la politique occulte; ii i<br />

natror.né te premier la candidature du ci<br />

toyen Belugou à Saint-Affnque, il l'a soute-<br />

nu avec une vaillance digne d'un meilleur<br />

sort; aussi est-il en ce moment en quête<br />

d'une autre candidature avancée à iui oppo<br />

ser.<br />

» Petit Sucrier serre la main à ce, pauvre<br />

Beiugou, le traite <strong>de</strong> « cher ami ». l'embrss<br />

serait s'il n'avait pas <strong>de</strong> barbe, mais en mê<br />

me temps il -cherche à déci<strong>de</strong>r d'autres can<br />

didsts hésitants à se produire.<br />

» Petit Sucrier promet sa plume et ies<br />

colonnes da son" journal, mais pas sa<br />

bourss..., etc.. »<br />

— C'est bien tapé, cela, comme vous<br />

voyez, et sans réplique. Petit Sucrieri& bien<br />

essayé <strong>de</strong> répondre. — on répond à tout —<br />

mais' il s'est trompé d'adresse. Ne pouvant<br />

nier ies faits avancés, il a été sottement vio-<br />

lent et grotesque : ce qui lui a valu tine sa-<br />

| eor.<strong>de</strong> raclée <strong>de</strong> Simples. Ce Simples qui<br />

nous a l'air <strong>de</strong> connaître in case notre vieil<br />

ami, ie traite tout bonnement, cette fois, <strong>de</strong><br />

-cafard, dénonçant dans sa feuiiie quiconque<br />

ne pense i>às, ne parle pas, n'agit pas com-<br />

me lui.... et ça c'est, vrai. Au surplus, ii lui<br />

annonce d'autres coups <strong>de</strong> bâton, et tout<br />

cela sur ia ton <strong>de</strong> la ulus gran<strong>de</strong> familiarité.<br />

« Petit Sucrier, mon ami, iui dit-il, pour-<br />

quoi se fâcher? A peine avons-nous effleuré<br />

ton éiddarme que déjà tu gémis a faire ver-<br />

ser <strong>de</strong>s] pleurs sur ton soif et tueries comme<br />

un chat auquel on aurait attaché une casse-<br />

role. Que <strong>de</strong>viendras-tu donc, lorsque Sim-<br />

i<strong>de</strong>x te dira tout le bien qu'il pensé <strong>de</strong> toi,<br />

et tout ce qu'il sait sur ton compte. »<br />

Ainsi, cette polémique s'annonce très ré-<br />

jouissante. Nous la suivrons avec intérêt,<br />

M. Baiugou, et. probablement, nous vous<br />

mettrons au courant <strong>de</strong> ces passes d'armes.<br />

Et voilà comme on est puni d'avoir été infi-<br />

dèle à notre cause sacro-sainte !<br />

Pour en finir et nous résumer, M. Belugou,<br />

nous pensons oue vous ne pouvez pas es-<br />

pérer un .grand succès aux élections pro-<br />

chaines. Vaincu, vous le serez et à une<br />

écrasante majorité. Mais, qua voulez-vous,<br />

ce ne sera votre faute, ni la nôtre, ce sera<br />

ceiie <strong>de</strong> nos concitoyens qui sont encore si<br />

pou avancés, si peu cultivés, si peu civili-<br />

sés. Il faudra donc attendre, mais continuer<br />

tout da même à faire l'éducation du peuple ;<br />

ia moisson viendra un jour, tôt ou tard, ii<br />

faut du moins le croire.<br />

Telles sont nos convictions, et aussi l'ex-<br />

posé très franc, très sincère, <strong>de</strong> notre état<br />

politique et social à Saint-Affriquc ; il n'est<br />

oasbeau, mais avec le temps nous pourrons<br />

l'améliorer, certainement.<br />

Nos amitiés toujours et encore, à ia vie<br />

et à ia mort '. Salut et fraternité'.<br />

ZlïT et C".<br />

saire central el. se constituait prisonnière, dé-<br />

chirant que le 10 décembre <strong>de</strong>rnier elle avait<br />

accouche d'un enfant mort-né, du sexe masculin,<br />

et l'avait enterré dans le jivdin <strong>de</strong> la maison.<br />

Ames interrogatoire elle a été mise à la disuo-<br />

tloS <strong>de</strong> M. lo procureur do ia République.<br />

Rixe. — Avant-hier vers neuf heures du soir,<br />

la station <strong>de</strong>s voitures <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>là République<br />

une querelle commençait entre <strong>de</strong>ux cochers les<br />

nommes Jean flascainet I.ou.s A/aïs. Des paro-<br />

les ont en vint aux coup-', qui heureusement<br />

n'ont pas eu <strong>de</strong> gravité, malgré que le nommé<br />

Dascain ait été blessé à la tète par" une clef.<br />

Avis <strong>de</strong> la mairie. — Lo maire <strong>de</strong> la viile <strong>de</strong><br />

Nai'bontie prévient ies contribuables pour 1808<br />

<strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'article Irr <strong>de</strong> la loi du £1<br />

juillet. 1807 relatif à la contribution foncière <strong>de</strong>s<br />

propriétés non bâties qu'il leur sera accor<strong>de</strong> ies<br />

édttctlons ci-aurès sur leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>;<br />

L Sur les cotes uniques ou totalisées dont la<br />

narC<strong>de</strong> i'Iiiat ne sera pas supérieure à" 10 francs.<br />

— K'-mi -io totale ;<br />

• Sur les cotes uniciues ou totalisées dont la<br />

part do l'Etat est <strong>de</strong> li) fr. 01 à 15 francs. — Re-<br />

mise <strong>de</strong>s trois quarts ;<br />

.Sur les cotes uniques ou totalisées dont la<br />

parc <strong>de</strong> l'Etat est <strong>de</strong> 15 fr. 01 à 20 francs. — Re-<br />

mise' lie la moitié :<br />

4' Sur ies coics uniques ou totalisées dont la<br />

pari Ce i'Etat est da 20 fr. 01 à 25 francs. — Re-<br />

mise du utiurt. •<br />

A'ii'n. — Les temises ci-<strong>de</strong>ssus ne portent que<br />

sur la part <strong>de</strong> la cote revenante à i'Etat.<br />

Le»' <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vront être déposées pendant<br />

ie mois qui suivra la publication <strong>de</strong>s rôles soit<br />

a ia mairie, soit à la perception <strong>de</strong> Narbonne,<br />

Ou les rmorimés nécessaires seront mis à la dis-<br />

position <strong>de</strong>s contribuables.<br />

four pouvoir bénéficier <strong>de</strong> l'une ou <strong>de</strong> l'autre<br />

<strong>de</strong> ces remises, suivant le cas. il ost absolument<br />

indispensable que la contribution personnelie-<br />

mbWliore du contribuable no co:t nas supérieure<br />

~0 francs.<br />

CASTELNAUDARY. Théâtre. — Gran<strong>de</strong><br />

epréientation mardi. 25 courant, par la<br />

troupe Buret, avec le concours <strong>de</strong> M. Marta-<br />

poura, baryton du grand opéra, <strong>de</strong> M. Wein-<br />

garhnez. violoniste, ex-directeur du conser-<br />

vatoire <strong>de</strong> Nantes, <strong>de</strong> Mlle Chantai Lovel,<br />

cantatrice <strong>de</strong>s concerte classiques <strong>de</strong> Monte-<br />

Carlo, <strong>de</strong> M. Spartz, premier comique du<br />

théâtre <strong>de</strong> la Comédie parisienne et <strong>de</strong> plu-<br />

sieurs autres artistes parisiens.<br />

L1MOUX. — Union orphéonique. — Le<br />

conqert donné au théâtre par cette Société, à<br />

ses membres honoraires, ' a dépassé toutes<br />

les espérances au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la compo-<br />

sition <strong>de</strong> la saiio qui était comble et surtout<br />

du coup d'œil ravissant que présentaient nos<br />

premières où l'élément féminin dominait, ce<br />

qui rendait cette soirée encore plus at-<br />

trayante.<br />

Les morceaux compris dans le programme<br />

ont été consciencieusement interprétés par<br />

tous ies artistes qui ont remportés <strong>de</strong> cha-<br />

leureux applaudissements.<br />

Aussi, organisateurs et spectateurs se sont<br />

séparés, emportant <strong>de</strong> cette fête le meilleur<br />

souvenir, en* se disant non pas adieu, mais<br />

au revoir.<br />

Nous donnerons prochainement les numé-<br />

ros, gagnants da la "tombola, qui a eu lieu à<br />

la fin <strong>de</strong> la soirée.<br />

Récompense. — M. Jean Hugounet, âgé <strong>de</strong><br />

17 ans. coiffeur à Ail, a remporté le 10 janvier,<br />

à Marseille, ie Se prix médaille d'argent, nour<br />

coiffure d.e dame.<br />

Nos félicitations au jeune figaro, notre com-<br />

patriote.<br />

— Léon Planacassagne, rue Nationale. 71; Marie<br />

Rescoussié. rue Saint-André, 10 ; Marie Masbou,<br />

rue Jean -Vidal, 3; Yvonne grassien, rue du l'or-<br />

tail-<strong>de</strong>s-Augustins, 5 ; Marthe Miquel, à Laca-<br />

pello.<br />

Publications île Mariages. — Guillaume llbert<br />

jardinier et Anne Davan, sans profession; Jules<br />

Fayroipharmacien à Lasaygues et Laure Césa-<br />

nne, sans profession.<br />

Mariar/es. — Alexandre Eoitaud, tailleur et<br />

Maria Moucouet. tailleuse.<br />

Décès. — Hélène Viguié. 82 ans, sans profes-<br />

sion, avenue <strong>de</strong> la tiare. 1: Marguerite 'Duper-<br />

rein. 08 ans, sans profession, rue du Temple, 3.<br />

Jean Cugiiac, chariieutier, "8 ans, avenue" <strong>de</strong> la<br />

Gare, 4.<br />

FIGEAC. — Tribunal correctionnel. —<br />

La nommée Françoise Golfler s'était évadée<br />

du violon municipal et dont nous avons an-<br />

noncé l'arrestation à Assier a été condamnée<br />

par le tribunal correctionnel dans son au-<br />

iiience do samedi <strong>de</strong>rnier, à G mois «'empri-<br />

sonnement.<br />

On se rappelle que la condamnéo était<br />

poursuivie pour vol <strong>de</strong> lainages chez M. Bo-<br />

i'ies, ineroiër.<br />

Bile n'en est pas du reste à sa première<br />

condamnation.<br />

Nouvelles religieuses. — On lit dans ia<br />

Semaine Catholique :<br />

M. l'abbé Roucoile, aumônier du couvent <strong>de</strong> la<br />

Compassion, à <strong>Toulouse</strong>, est nommé pro-curé<br />

<strong>de</strong> Léguevin; M. l'abbé Labarbe, vicaire it<br />

l'église métropolitaine, est nommé aumônier <strong>de</strong><br />

la Compassion.<br />

«~wwv» M. le préfet <strong>de</strong> la Haute-Garonne a<br />

visité la basilique Saint-Sernin, mardi <strong>de</strong>rnier,<br />

dans l'après-midi. H a parcouru les diverses<br />

parties <strong>de</strong> l'édifice, les nefs, la crypte, les gale-<br />

ries supérieures, et a paru preadre aux beautés<br />

du monument un très "vif intérêt<br />

Voilà qui est bien.<br />

Mais que vont dire les F. - . M.*, <strong>de</strong>s Cotes-<br />

du-Nord, s'ils apprennent que M. Lutaud a<br />

mis les nieds daiis une basiilaue?<br />

LOT<br />

L'antipatriote Jaurès î<br />

Zola avait injurié l'armée en face.<br />

Jaurès, plus cauteleux ou plus pru<strong>de</strong>nt,<br />

essaie <strong>de</strong> la frapper par <strong>de</strong>rrière.<br />

A l'en croire, "il" n'y"aurait que <strong>de</strong>s jésuites<br />

et <strong>de</strong>s cléricaux dans notre corps d'officiers.<br />

Et ces gens-là ne mériteraient aucune con-<br />

fiance.<br />

Qu'est cela, sinon un anpel à la défiance<br />

<strong>de</strong>s troupes contre leurs chefs !<br />

Mais patience, si Jaurès arrive jamais au<br />

pouvoir, cela changera, et nous aurons alors<br />

une véritable armée nationale, composée<br />

sans doute <strong>de</strong> zigues genre Estievant, qui<br />

assassineront les sergents <strong>de</strong> ville, fusille<br />

ront les jésuites et dévaliseront les bour-<br />

geois.<br />

Jaurès neut décidément donner la main<br />

Zola.<br />

Les <strong>de</strong>ux font la paire et ne méritent que<br />

le mépris <strong>de</strong>s patriotes et <strong>de</strong>s honnêtes<br />

gens.<br />

On <strong>de</strong>vrait traiter tous ces cocos-là en<br />

criminels, car en fin <strong>de</strong> compte, ils commet<br />

tent lo plus lâche <strong>de</strong>s crimes ; celui <strong>de</strong> lèse-<br />

natrie.<br />

ce eouverne-<br />

la férule <strong>de</strong><br />

forban <strong>de</strong> Pi<br />

a<br />

RODEZ. — Communiqués — La maire <strong>de</strong><br />

la ville <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z prévient ses concitoyens<br />

que le rôle <strong>de</strong> là rétribution à nertmvoir<br />

pour la vérification <strong>de</strong>s poids, mesures et<br />

instruments do pesage pour 1SSJ8, est entre<br />

les mains du percepteur"" chargé d'eu opérer<br />

ia recouvrement et que iedéia'i accordé' pour<br />

ies <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en décharge ou réduction court<br />

à dater <strong>de</strong> ce jour.<br />

Contributions et patentes. ~- Le maire do<br />

la ville do Ro<strong>de</strong>z prévient sas concitoyens<br />

que le rôle <strong>de</strong>s contributions personnelle,<br />

mobilière et <strong>de</strong>s patentes 'nour l'an-<br />

née 180S, est entra les mains du percep-<br />

teur chargé d'en opérer le irecouvrement "et<br />

que le déiai accordé pour les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en<br />

décharge ou rèductioa court à dater <strong>de</strong> ca<br />

jour.<br />

Rôle supplémentaire. — Le maire <strong>de</strong> la<br />

vilie <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z prévient ses administrés que<br />

le rôle supplémentaire sur las voitures, che-<br />

vaux, nulles et mulots et la taxe sur les vé-<br />

locipè<strong>de</strong>s et sur les billards pour le 4e tri-<br />

mestre !S97, est entre les mains du percep-<br />

teur chargé d'eu opérer le recouvrement et<br />

que ie délai accordé pour ies <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en<br />

décharge ou réduction couri, à dater <strong>de</strong> ce<br />

jour.<br />

Classe 1867. — Les hommes <strong>de</strong> la classe<br />

LS-'i7 sont Instamment uriéa d'asaiter a la<br />

CARCASSONNE. — Enquête. — Par ar-<br />

rêté préfectoral, en date du 15 janvier <strong>1898</strong>,<br />

une enquête est ouverte au secrétariat <strong>de</strong> la<br />

préfecture et <strong>de</strong> ia sous-préfecture cia Nar-<br />

bonne sur les avants projets dressés pour la<br />

fixation définitive <strong>de</strong> 'a direction du chemin<br />

d'intérêt commun n- 23. entre le village a<br />

Quintillan et celui <strong>de</strong> Palairac.<br />

L'ouverture da cette enquête est fixée au<br />

2:> janvier 1S0S et sa clôtura au 15 février<br />

prochain,<br />

Sont nommés membres <strong>de</strong> la commission<br />

d'enquête : MM. Mècre. conseiller générai,<br />

prési<strong>de</strong>nt,; Gaubert, conseiller général; De-<br />

grave, conseiller d'arrondissement ; Bataillé,<br />

conseiller d'arroiuiissement; Alci<strong>de</strong> Miquel,<br />

maire d'Abus ; Paul Uaraiila, maire <strong>de</strong> Quin-<br />

tillan ; Paul Cabillaud, maire lia Palairac,<br />

Denis l'eyre, maire <strong>de</strong> Maisons; Joseph<br />

Dupré, propriétaire à Cascastel.<br />

Eaux et forêts. — Par arrêté préfectoral<br />

dû 20 janvier <strong>1898</strong>, M Célestin Ciiinaud, <strong>de</strong>-<br />

meurant au Bousquet, est nommé gar<strong>de</strong><br />

forestier communal à Argeliers.<br />

Postes et télégraphes. — M. Frédéric<br />

Ressier, facteur rural à Saint-Jean-do-Bar-<br />

l'ou, est nommé facteur rural à Saint-Lau-<br />

1 cnt-do-ia-Cabrerisse.<br />

— M. André Lasserre est nommé facteur<br />

rural à Saiut-Jean -i'te-DaiTou.<br />

— M. Emile Amans, est nommé facteur<br />

local à l'ezens.<br />

NARBONNE. Comité <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong><br />

Charité. — Avis* — Messieurs les tambours,<br />

clairons et trompettes, sont priés d'assister<br />

à la réunion nui se tiendra lundi soir <strong>24</strong> jan-<br />

vier, à S heures du soir, au café Continental,<br />

<strong>de</strong>uxième étage. (Entrée par la cour <strong>de</strong>s<br />

Omnibus).<br />

Infantici<strong>de</strong>. — Avant hier Si courant, une<br />

.leune fttle bjgée di- 8& ans. la <strong>de</strong>nioiseiie M. M. A.<br />

ae Ps.iHt .r.sic .e uresentait au bureau du commis-<br />

CAHORS. — Rectification. — Ce n'est<br />

pas vendredi soir qu'a eu lieu la brillante<br />

soirée donnée par Mme et M. Ausset, dont<br />

nous avons uarié dans le numéro <strong>de</strong> l'Ex-<br />

press (va 22, mais bien le mercredi soir 19<br />

janvier.<br />

Bienvenue.— Le journal la Démocratie du<br />

loi, a l'ait aujourd'hui 22 janvier sa réanna-<br />

rltion.<br />

Nous adressons à notre confrère nos sou-<br />

haits <strong>de</strong> bienvenue.<br />

Nomination. — Notre jeune compatriote,<br />

M. Mazin, lieutenant du 1* <strong>de</strong> ligne, démis-<br />

sionnaire, est nommé percepteur à Saint-<br />

Baujely (Aveyron).<br />

Médaille coloniale. — M Jean-Louis<br />

Couzy, <strong>de</strong> Reyrevignes, vient d'obtenir la<br />

médaille coloniale.<br />

Dépôt <strong>de</strong> remonte d'Aurillac. — Le co<br />

mité île dépôt <strong>de</strong> remonte d'Aurillac. pro-<br />

cé<strong>de</strong>ra aux achats <strong>de</strong> chevaux <strong>de</strong> selle" <strong>de</strong><br />

4 a S ans, à 9 heures, route <strong>de</strong> Saint-Denis<br />

Conseil <strong>de</strong> préfecture. — Audience du<br />

22 janvier. — Le conseil examine ia orotes<br />

tation dirigée contre i'ôlection municipale <strong>de</strong><br />

Saint-Cirq-Lapopie.<br />

Par l'organe, <strong>de</strong> M- Basse, avocat, les Dro-<br />

testataires offrent <strong>de</strong> prouver diverses "ma<br />

r.aœuvres et agissements illicites, et surtout<br />

l'existence d'une urne à double comnar<br />

liment.<br />

Sans s'arrêter à cette offre en preuve, le<br />

conseil refusa l'enquête et rejette la pro-<br />

testation.<br />

Les protestataires défèrent cet arrêté au<br />

conseil d'Etat.<br />

Une <strong>de</strong>manda en réduction <strong>de</strong> la contri-<br />

bution foncière (bâties), faite par la congré-<br />

gation <strong>de</strong> la Miséricor<strong>de</strong> contre i'adminis-<br />

tration <strong>de</strong>s contributions directes, a été mise<br />

en déiibéré-<br />

M' Lagai rigue a soutenu la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />

Tribunal correctionnel.— Audience du 20<br />

anvier. — Dans cette audience, le tribunal<br />

a condamné les nommés Alaux, Bizon, Iler-<br />

main, Lafon, Mourguès et Escan<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s<br />

amen<strong>de</strong>s diverses <strong>de</strong> 25 à 00 francs pour dé-<br />

lit <strong>de</strong> chasse.<br />

Le nommé Philippe Magot, da Bouziès, a<br />

été conaamné à -10 francs d'amen<strong>de</strong> pour dé-<br />

lit <strong>de</strong> pêche.<br />

La nommée Cécile Grenier, épouse Castel,<br />

bouchère à Puy-l'Evêque, a été condamnée<br />

à 25 francs d'amen<strong>de</strong> pour détention do faux<br />

noids.<br />

i.a veuve Albert Aibet, bouchère à Cahors,<br />

nour tromperie sur ia quantUé <strong>de</strong> la mar-<br />

chandise vendue, a été condamnée à 50 francs<br />

d'amen<strong>de</strong>.<br />

Elisabeth Relier et Louise Grasser, sans<br />

domicile fixe, inculpées <strong>de</strong> vol dans l'église<br />

<strong>de</strong> Capmié, près <strong>de</strong> Fiaugnac, ont été con-<br />

damnées a quinze jours <strong>de</strong> prison.<br />

Jo*.epb Kanai et Baptiste Kanal, poursuivis<br />

nour vol à la tire à là <strong>de</strong>rnière foire <strong>de</strong> Ca-<br />

hors, sont condamnés à vingt jours <strong>de</strong> prison<br />

chacun,<br />

Le tribunal a confirmé le mandat <strong>de</strong> dépôt<br />

du sieur Leymarie.<br />

Simole police. — Les porcheries du fau-<br />

bourg'Cabessut. — Jeudi 20 janvier, à 9 heu-<br />

res ciu matin, le tribunal <strong>de</strong>. simple police<br />

s'etant réuni. M. lo juge do paix, au début <strong>de</strong><br />

l'audience, faisant droit aux conclusions du<br />

ministère public, s'est déclaré incompétent<br />

et a condamné Fournier aux frais.<br />

Dans une précé<strong>de</strong>nte audience du tribunal<br />

<strong>de</strong> simple police, M. Fournier, <strong>de</strong> Cabessut,<br />

citait directement M. Lagarrigues, son voi-<br />

sin, nour avoir contrevenu à l'arrêté munici-<br />

pal du 11 octobre 1881 interdisant d'avoir<br />

îles porcheries a moins <strong>de</strong> vingt mètres <strong>de</strong>s<br />

habitations. Il <strong>de</strong>mandait également la con-<br />

Grand assaut d'armes<br />

A LA SALLE ESTRADE<br />

Ce fut, hier un véritable régal pour les friands<br />

<strong>de</strong> la lame.<br />

M. Mauranges, présidait.<br />

Remarciué dans l'assistance d'élite: MM. Cour-<br />

tois <strong>de</strong> Viçose. coionel Bouiié, Dubois, docteur<br />

Basset, Marvaud directeur du service <strong>de</strong> ssnte<br />

du 17e corps, f'aget doyen <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong><br />

droit. Legou'i professeur à la Faculté <strong>de</strong>s scien<br />

ces, Coumoui conseiller à la cour d'appel, Caus-<br />

sanel-Robagiia, capitaine <strong>de</strong> Filiàtre.'Chinchoile<br />

avoué. Moiinié-Paget, capitaines Braud, Régis<br />

iieutenants Moreau, Wagner, Ducor, Girardin<br />

Charles.<br />

Nous arrivons à 6 h. L2 précises salle du<br />

FourVastard. la salle est déjà "bondée. I.eo ti<br />

raurs l'éoée à la main, ont peine à se frayer ua<br />

nassage îusou'à la planche.<br />

" MM. Yazv'et Estra<strong>de</strong> ont le droit d'ê;re fiers<br />

<strong>de</strong> leur salle.<br />

lis ont réuni les meilleurs éléments et les elè<br />

ve3 ont parfaitement profité <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong>s<br />

maîtres.<br />

La première partie comportait sept jeux.<br />

M. Coumoui, élève <strong>de</strong>là .salle, a tiré contre<br />

son distingué professeur, M. Yazy, maître d'ar-<br />

mes au 23e.<br />

L'éloge du maître du 23e n'est plus à faire<br />

Nous avons eu souvent l'occasion d admirer les<br />

qualités qui font <strong>de</strong> M. Vazy un <strong>de</strong> nos meil<br />

leurs tireurs : solidité du poignet , rapidité<br />

d'exécution, finesse et énergie.<br />

M. Coumoui s'est fort bien comporté contre<br />

son professeur.<br />

M" Est-ado a tiré contre M. Liaut, capitaine<br />

au 10e dragons. Tous les fervents connaissent<br />

M Estra<strong>de</strong> : tireur très fin, excellent professeur,<br />

possédant son art à fond. Passes très applau-<br />

dies<br />

MM. Brugère, lieutenant au lîoe. et Boyancë ;<br />

Fabry et Caussanel-P^obagiia ; Poymiro, com-<br />

mandant au 83e. et Gifïard, le distingué maître<br />

du 12ôe ; Caumel et Desnoyer, le brillant maître<br />

du lie <strong>de</strong> ligne ; Despiau, professeur à la Fa-<br />

culté <strong>de</strong> droit, et Lafitte, le maître si justement<br />

aDurécié du 9a <strong>de</strong> ligne.<br />

"MM. Bouxin et Lois; Gensoul et Dejeanne,<br />

élèves <strong>de</strong> ia salie ; Moreau, lieutenant au 23e<br />

d'artillerie, et Estra<strong>de</strong>, ont tiré ensuite et re-<br />

maruuabiemer.t.<br />

MM. <strong>de</strong> Filiatre. capitaine au 33' d'artillerie,<br />

et Camnourcy. maître d'armes au 83e <strong>de</strong> ligne;<br />

Wajrne'r, lieutenant au 23e d'artillere et Fabry.<br />

Gifïard et Desnoyer. Ladite et. Vazy, ont dans ia<br />

<strong>de</strong>uxième partie, fait un très joli jeu d'épée (jeu<br />

<strong>de</strong> terrain).<br />

En résumé, fête d'armes en tous points réus-<br />

sie, et <strong>de</strong>s mus brillantes.<br />

Nous avons pourtant un reproche, uu seul re-<br />

proche à adresser à MM." Estra<strong>de</strong> et Vazy.<br />

lis auraient dû <strong>de</strong>puis longtemps faire pius<br />

gran<strong>de</strong> leur belle salie do la rue du' Fourbastard.<br />

n\ \\ CAUSE<br />

nous engageons les dames à profiter<br />

<strong>de</strong>s rabais énormes faits sur les confec-<br />

tions, tissus, etc. <strong>de</strong> la saison d'hiver<br />

\liiMaisoii(:\T\L\ivFil<br />

rue<br />

Occasions Alsace-Lorraine,<br />

en<br />

..S<br />

<strong>Toulouse</strong><br />

Marchanfllses<br />

damnation <strong>de</strong> Lnsarrigucs à la somrn<br />

et la<br />

i do<br />

dé-<br />

200 francs <strong>de</strong> dommages-intérêts<br />

molition <strong>de</strong>s ôtables.<br />

Fournier fit un long exposé <strong>de</strong> ses doléan<br />

ces. M. la commissaire do police, remplis<br />

saut les fonctions <strong>de</strong> ministère public," <strong>de</strong><br />

manda à son tour au juge <strong>de</strong> paix <strong>de</strong> se dé<br />

clarer incompétent, la contravention n'exis<br />

tant" pas et' le tribunal <strong>de</strong> simple police<br />

n'étant compétent pour juger p ac tion civile<br />

ou'autaiit qu'elle est une conséquence <strong>de</strong><br />

l'action publique. Il invoquait également<br />

l'illésalitè do l'arrêté municipal du 11 octo-<br />

bre 1884. cat arrêté n'ayant pas été approuvé<br />

ni déposé a la préfecture dans les délais lé-<br />

gaux.<br />

Lagarrigues reconventionnellemont <strong>de</strong>man-<br />

dait "a Fournier 100 francs <strong>de</strong> dommages-in-<br />

térêts pour préjudice causé à son travail<br />

journalier eu le faisant déranger inutilement<br />

pour se rendre à l'audienco à diverses re-<br />

prises.<br />

Le juge avait remis à huitaine lo prononcé<br />

du iugement.<br />

Etat civil du 15 au 22 janvier. — 2«'aissanc»s.<br />

Les Combattants <strong>de</strong> 1870-71<br />

Voici le programme <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong><br />

l'énée que doit donner lundi soir, au théâtre<br />

<strong>de</strong>s Nouveautés la fédération <strong>de</strong>s combat<br />

tants <strong>de</strong> 1870-71. sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le<br />

général <strong>de</strong> Sesmaisons, commandant le 17e<br />

corps d'armée :<br />

Assauts divers entre tous les maîtres d'ar-<br />

mes du corps d'armée.<br />

Assauts entre les professeurs civils.<br />

Assauts <strong>de</strong> boxe française par les sergents<br />

maîtres d'arnus du 126e <strong>de</strong> ligné.<br />

Deux assauts au sabre par MM. Thome-<br />

guex et Bez <strong>de</strong> Vilar, <strong>de</strong> Pans ; MM. Thome-<br />

guex et Caumet.<br />

Assaut à l'épée <strong>de</strong> combat avec pointe<br />

d'arrêt, tenue "<strong>de</strong> duel, entre MM. Ttiomo-<br />

guex et Jean Carrère.<br />

La musique militaire du 83e, sous la direc-<br />

tion <strong>de</strong> M. Montalier, doit se faire entendre<br />

pendant les intermè<strong>de</strong>s.<br />

On sait que le produit <strong>de</strong> la soirée doit être<br />

affecté à "la construction d'un monument<br />

commémoratif aux morts en combattant pen-<br />

dant l'année terrible.<br />

Tous nos concitoyens voudront donc appor-<br />

ter leur obole aux organisateurs <strong>de</strong> la fête<br />

et prouver ainsi qu'ils ont gardé vivant le<br />

souvenir do ceux qui moururent pour la<br />

Patrie.<br />

A cette heure, plus que jamais peut-être,<br />

il est bon <strong>de</strong> s'associer k toutes les œuvres<br />

patriotiques.<br />

Celle-ci mérite, à tous les titres, nos sym-<br />

pathies et nos encouragements.<br />

Suici<strong>de</strong><br />

Hier matin, vers 10 heures, la nommée<br />

Dorothée Fourca<strong>de</strong>, âgée <strong>de</strong> 05 ans, ména-<br />

gère, <strong>de</strong>meurant avenue do Muret, 1)2, a été<br />

trouvée pendue dans sa chambre à coucher.<br />

On Ignore les causes <strong>de</strong> ce suici<strong>de</strong>.<br />

BULLETIN FINANCIER<br />

REVUE HEIÎUOMADARIE<br />

Paris, 22 janvier.<br />

Un <strong>de</strong>s traits principaux qui caractérisent<br />

la précé<strong>de</strong>nte année 1897 au point do vue <strong>de</strong>s<br />

fluctuations do la richesse mobilière, con-<br />

siste assurément dans la hausse <strong>de</strong>s titres<br />

industriels, au premier rang <strong>de</strong>squels nous<br />

plaçons les actions <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compagnies<br />

<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> 1er. En ce qui concerna cel -<br />

les-ci, nous nous sommes" cxulioués dans<br />

un récent bulletin, en ayant soin do nrésen-<br />

ter lo réseau das voies <strong>de</strong> communication<br />

rapi<strong>de</strong>s comme le lien et lo nœud <strong>de</strong> nos<br />

vitalités d'ordre économique.<br />

Rappelons seulement, a'u'entre fin décem-<br />

bre 1890 et fin décembre 1897, l'Ouest a<br />

monté <strong>de</strong> 72 francs, l'Est <strong>de</strong> 93, le Midi <strong>de</strong><br />

!28, l'Orléans <strong>de</strong> 175. le Lyon <strong>de</strong> 185, le Nord<br />

<strong>de</strong> 201.<br />

Aujourd'hui, nous examinerons très briè-<br />

vement les autres valeurs industrielles. Et<br />

d'abord, Omnibus, Tramways, Petites Voitu-<br />

res ont suivi dne marche ascentionnelle ana-<br />

logue à celle <strong>de</strong>s Chemins <strong>de</strong> fer, comme<br />

aussi certaines sociétés <strong>de</strong> transport par<br />

l'électricité. Pour les actions <strong>de</strong>s" Petites<br />

Voitures, c'est une hausse <strong>de</strong> 102 francs,<br />

pour les actions <strong>de</strong>s Omnibus <strong>de</strong> 394 francs.<br />

La Compagnie Edison a progressé du cours<br />

<strong>de</strong> 0G0 au "cours <strong>de</strong> 78"), la" Compagnie Tnom-<br />

son-Houston du cours <strong>de</strong> 1,175 au cours <strong>de</strong><br />

1,370.<br />

Même remarque à l'égard <strong>de</strong> la métallur-<br />

gie : Les titres Fives-Ltlfe se sont élevés <strong>de</strong><br />

55 francs, les ateliers et chantiers <strong>de</strong> la<br />

Loire <strong>de</strong> 76, les établissements Cail <strong>de</strong> 91,<br />

ceux <strong>de</strong> Commentry <strong>de</strong> 100, les forges et<br />

chantiers do lu MààiU»j'i«noe tic rzz, le<br />

Creuzot, les Aciéries <strong>de</strong> F'rance et celles du<br />

Nord et Est <strong>de</strong> 200, Saint-Etienne <strong>de</strong> 350,<br />

Firminy <strong>de</strong> 400.<br />

Nous en pouvons dire autant <strong>de</strong>s mines,<br />

notamment <strong>de</strong>s charbonnages. Les houillè-<br />

res du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, qui s'é-<br />

taient signalées en 1890 par une ascension<br />

considérable, l'ont vue s'accentuer plus en-<br />

core au cours <strong>de</strong> l'exercice 1897. Les ac-<br />

tions <strong>de</strong> Bruag ont monté <strong>de</strong> 250 francs, cel-<br />

les <strong>de</strong> Béthune <strong>de</strong> 400, celles d'Anzin <strong>de</strong> 090,<br />

celles <strong>de</strong> Courriéres <strong>de</strong> 1,000, celles d'Ani-<br />

che <strong>de</strong> 2,250, celle <strong>de</strong> Vicoigne <strong>de</strong> 3,000, cel-<br />

les <strong>de</strong> Maries <strong>de</strong> 5,500.<br />

Ce mouvement général s'explique. Les<br />

fonds à placer abon<strong>de</strong>nt en France, "et ils ne<br />

trouvent plus dans les emplois à revenu<br />

fixe, obligations ou rentes, qu'un revenu<br />

sans cesse diminué, insuffisant" en face <strong>de</strong>s<br />

dépenses croissantes <strong>de</strong> la vie. En consé-<br />

quence, ils s'adressent davantage aux entre-<br />

prises d'un revenu variable, plus incertain,<br />

ii est vrai, mais qui offre <strong>de</strong>s espérances<br />

d'augmentation par ce motif que, dans <strong>de</strong><br />

semblables affaires, à l'action dé l'argent se<br />

joint l'action du travail, d'où les bénéfices<br />

rémunérateurs et la multiplication même du<br />

capital.<br />

Cet élan donné à l'industrie s'accentuera.<br />

11 est nécessaire qu'il s'accentue par <strong>de</strong>s<br />

créations nouvelles. Dès que nous voyons<br />

naitre une société <strong>de</strong> ce genre, métallurgie,<br />

charbonnages, mines métallurgiques, nous<br />

l'étuàions avec soin. Si nous arrivons à la<br />

bien connaître, si les informations recueil-<br />

lies nous conduisent à un jugement favora-<br />

ble, si nous croyons pouvoir affirmer la réus-<br />

site autant que le permet l'incertitu<strong>de</strong> rela-<br />

tive <strong>de</strong>s faits humains, alors nettement et<br />

obstinément, nous la recommandons à nos<br />

lecteurs, dans leur intérêt, convaincus que<br />

nous répondons <strong>de</strong> la sorte à la confiance<br />

dont ils veulent bien nous honorer.<br />

Tel est le cas <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s mines d'or<br />

du Luicho.<br />

Depuis la <strong>de</strong>rnière assemblée générale le<br />

nouveau conseil d'administration nommé<br />

par elle s'est mis en relations constantes<br />

avec la Mine et a donné aux travaux la plus<br />

décisive impulsion. U a tenu à adjoindre à<br />

l'ancien personnel un ingénieur <strong>de</strong>s plus ex-<br />

périmentés qui s'est embarqué au mois <strong>de</strong><br />

novembre <strong>de</strong>rnier et qui apporte dès main-<br />

tenant son concours aux <strong>de</strong>rnières installa-<br />

tions.<br />

Sur la collection <strong>de</strong>s photographies, ré-<br />

cemment reçues <strong>de</strong> la Mine et qui datent<br />

déjà <strong>de</strong> trois mois environ, on neut se ren-<br />

dre |compte <strong>de</strong> tout l'ensemble <strong>de</strong> l'exploita-<br />

tion : bâtiments, ateliers <strong>de</strong> mécanique,<br />

laboratoire et maison d'habitation ; on y voit<br />

les batteries <strong>de</strong> pilons en montage, la pose<br />

du grand conduit amenant les eaux, le trans-<br />

port <strong>de</strong>s cables porteurs à dos d'hommes,<br />

les escoua<strong>de</strong>s d'ouvriers, les convois <strong>de</strong><br />

mules, etc. Matériel et personnel affluent.<br />

C'ast la situation au mois d'octobre <strong>de</strong>rnier,<br />

prise sur le vif.<br />

A l'heure actuelle, une première batterie<br />

da brocards fonctionne et les autres batte-<br />

ries sont en cours <strong>de</strong> montagne : on est doue<br />

arrivé à la pério<strong>de</strong> du broyage c'est-à -dire<br />

<strong>de</strong> l'Exploitation normale <strong>de</strong>s richesses qu'on<br />

a eu soin <strong>de</strong> mettre en réserve dès l'ouver-<br />

ture <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> Mine, soit 4.000 tonnes<br />

en fin d'année 1897, 4.000 tonnes d'un mi-<br />

nerai exceptionnel dont ia teneur moyenne<br />

ne <strong>de</strong>scend pas au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 40 à 50 gram-<br />

mes à la tonne.<br />

L'envoi du premier lingot d'or, spécimen<br />

<strong>de</strong>s premier essais du traitement appliqué,<br />

est annoncé dès maintenant. Toutes les dif-<br />

ficultés <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> construction à une<br />

altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4,000 mètres dans ia<br />

Cordiilière, ont été vaincues.<br />

La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication a commencé.<br />

L'entreprise est conduite avec le seul souci<br />

da son succès industriel: la Société <strong>de</strong>meure<br />

étrangère à toute spéculation.<br />

Suivant nous, les actions constituent un<br />

excellent appoint dans la composition d'un<br />

portefeuille, il est à noter que les souscrip-<br />

teurs du début ne se sont laissé ni émouvoir,<br />

ni décourager par la longue attente subie,<br />

par les hésitations regrettables constatées,<br />

par les attaques systématiques dont leur<br />

bon sens a fait justice; ils ont soigneuse-<br />

ment conservé leurs titres, et ils sont à la<br />

veille <strong>de</strong> recueillir les fruits <strong>de</strong> leur clair-<br />

voyance et <strong>de</strong> leur fermeté.<br />

j'heuro est encore favorable pour <strong>de</strong>s<br />

achats avant que l'annonce officielle d'une<br />

répartition entraine une hausse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

cours. Les pères <strong>de</strong> famille, dont le désir<br />

légitime est do réaliser <strong>de</strong>s bénéfices an-<br />

nuels, avec toute chance <strong>de</strong> ne point com-<br />

promettre leur avoir, feront donc sagement<br />

d'adjoindre à leur portefeuille) dos titres<br />

d'uno Société française <strong>de</strong> mines d'or comme<br />

celle du Luicho. Nous leur donnons c«<br />

conseil en toute conscience, sans craindre,<br />

d'affirmer notre confiance absolue dans cette<br />

affaire et en rappelant à nos lecteurs qu'ils<br />

doivent s'adresser a nous pour obtenir lea<br />

renseignements utiles sur cette affaire, <strong>de</strong>s-<br />

tinée à uu -succès exceptionnel.<br />

Du f wior.iUE,<br />

Administrateur délégué <strong>de</strong> la Société<br />

française, 22, place Vendôme, Paris.<br />

A l'abattoir. — Voici les chiffres <strong>de</strong>s animaux<br />

abattus du 10 au 20 janvier inclus, pour le<br />

compte rie la boucherie toulousaine ;<br />

Boeufs, 83 ; vaches, 35; veaux, ltfl ; moutons.<br />

87; brebis, 101 ; chèvres, 3 ; agneau», 7ti» ; ehe-<br />

v.va :x, •; cochons, gll ; ckevauï, 80; mulaU 6<br />

unes, 5. — Total, l<br />

Bulletin Méréorologique<br />

Paris, 23 janvier.<br />

L'atre supérieure reste stationnaue. Le maxi-<br />

mum se trouve en Bretagne. Le vent est UibU<br />

MÎT no;; côtes. Il a plu, hier, à Lyon. Clenuont.<br />

Nancy. La température s'abaisse '(4 <strong>de</strong>grés » Pa-<br />

i PS U à Algar, —l au Puy-<strong>de</strong>-Dômaj. Toaap*<br />

i.au*(faux. La température va a'at»a»s»«jr-<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés


Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> M' J. CAUDERON, avoué à Auch {Gers), rue <strong>de</strong> Lorraine, n" 17<br />

î<br />

11 sera procédé le lundi vingt-huit février, mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, à<br />

fine heure do l'après-midi, à. l'audience <strong>de</strong>s criées du Tribunal civil <strong>de</strong> première<br />

instance d'Audi, au Palais-<strong>de</strong>-Justice, audit Auch, chef-lieu du département du<br />

Kers, par-<strong>de</strong>vant l'un <strong>de</strong> messieurs les juges composant ledit Tribunal, à la vente<br />

aux enchères publiques, en quatre lots distincts et séparés, au plus .offrant et<br />

pirnier enchérisseur,<br />

DES IMMEUBLES<br />

Ci-après clé.sigiiéâ»<br />

BÉSÎGMTION DES IMMEUBLES A VENDEE<br />

PREMIER LOT<br />

Mise au prix 25.000 fr.<br />

J$nmcubles silices dans la commune <strong>de</strong> Puy-<br />

câsquier et composant lamèlairie d'Ariens,<br />

section B du plan cadastra! .<br />

Article premier. — Terre <strong>de</strong> trente-huit<br />

ares quatre-vingts centiares, lieu dit à ia<br />

Barthère, figurée au cadastre sous le nu-<br />

Bière six.<br />

Article <strong>de</strong>ux. — Pré <strong>de</strong> un hectare vingt-<br />

q-uatne arcs quatre-vingts centiares, "au<br />

Blême lieu dit, figuré sous ie numéro sept.<br />

Article trois. — Terre <strong>de</strong> soixante-huit<br />

ares cuarante-six centiares, même lieu dit,<br />

figurée sous le numéro huit.<br />

Artieie quatre. — Pré, à la Tourette, <strong>de</strong><br />

irenîa-cinq ares vingt centiares, figuré sous<br />

le numéro neuf.<br />

Article cinq. — Terre, au couchant <strong>de</strong> la<br />

Tourette, <strong>de</strong> un hectare cinquante-trois ares<br />

soixante centiares, figurée au numéro dix.<br />

Article six. — Terre," au nord <strong>de</strong> là Tou-<br />

rette, <strong>de</strong> cinq ares soixante-dix centiares,<br />

ilgurée au numéro onze.<br />

Article sept. — Sol <strong>de</strong> maison et terre,<br />

même lieu dit, <strong>de</strong> douze ares cinquante Cen-<br />

'tiaïCSi, lli;vuc efc\i nuiuol?û douze.<br />

Article huit. — Pâture, à la Tourette, <strong>de</strong><br />

neuf ares quatre-vingt-dix centiares, figurée<br />

au numéro 'treize.<br />

Article neuf. — Pâture, lieu dit au Sain-<br />

foin, <strong>de</strong> huit ares dix centiares, figurée sous<br />

ie numéro quatorze.<br />

Article, dix. — Terre, même lieu dit, <strong>de</strong><br />

sept ares cinquante centiares, figurée sous<br />

le numéro quinze.<br />

Article onze. — Terre, même lieu dit, <strong>de</strong><br />

nàagt-huit ares cinquante centiares, figurée<br />

sous le numéro dix-sept.<br />

Article douze. — Terre, à la Barthère, <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux hectares neuf ares quarante centiares,<br />

figurée sous le numéro dix-huit.<br />

'Article treize. — Terre, à la Vigne-<strong>de</strong>-Der-<br />

rière, <strong>de</strong> vingt-sept ares, figurée sous ie nu-<br />

méro dix-neuf.<br />

Article quatorze. — Terre, lieu dit Devant-<br />

Âa-Métairie, <strong>de</strong> cinq hectares onze ares<br />

soixante centiares, figurée sous ie numéro<br />

vingt.<br />

Article quinze. — Pré, lieu dit à ia Hont,<br />

<strong>de</strong> trente-<strong>de</strong>ux ares quatre-vingts centiares,<br />

figurée sous le numéro vingt et un.<br />

Article seize. — Vigne, à la Pièce-du-Mou-<br />

îin. <strong>de</strong> cinquante-<strong>de</strong>ux ares quatre-vingt-dix<br />

centiares, figurée sous ie numéro trente et<br />

un.<br />

Article dix-sept. — Terre, à la Pièce-du-<br />

Mtraiin, <strong>de</strong> quarante-six ares quatre-vingt-<br />

dix centiares, figurée sous ie numéro trente-<br />

<strong>de</strong>ux.<br />

Article dix-huit. — Terre, au même lieu<br />

dit, <strong>de</strong> treize ares quatre-vingt-dix cen-<br />

times, figurée sous ie numéro trente-trois.<br />

Article' dix-neuf. — Pâture, au même lieu<br />

ait, <strong>de</strong> vingt-sept ares, vingt centiares, figu-<br />

rée sous le numéro trente-quatre.<br />

Article vingt. —- Sol <strong>de</strong> maison au même<br />

iieu, <strong>de</strong> douze ares quatre-vingt-six centia-<br />

res, figuré sous le numéro trente-cinq.<br />

Article vingt et un. — Jardin, au' même<br />

lieu, <strong>de</strong> quatre ares dix centiares, figuré<br />

sous le numéro trente-six.<br />

Article vingt-<strong>de</strong>ux. — Terre, au même lieu,<br />

<strong>de</strong> trois ares soixante centiares, figurée<br />

sous le numéro trente-sept.<br />

Article vingt- trois. — Jardin, au même<br />

lieu, <strong>de</strong> six ares soixante-dix centiares, fi-<br />

guré sous le numéro trente-huit.<br />

Article vingt-quatre. —Terre, au Castet,<br />

<strong>de</strong> un hectare cinquante et un ares quatre<br />

centiares, figurée sous le numéro cent cin-<br />

quante-cinq. ,<br />

*" Article vingt-cinq. — Terre, au Castet, <strong>de</strong><br />

un hectare quarante ares quatre-vingt-dix<br />

centiares, figurée sous ie numéro cent cin-<br />

ouante-six.<br />

Article vingt-six. — Pré, au même lieu,<br />

<strong>de</strong> trente-cinq ares quatre-vingt-dix cen-<br />

tiares, figuré sous le numérocent cinauante-<br />

sept.<br />

Article vingt-sept. — Pâture, au même<br />

lieu, <strong>de</strong> sept ares, figurée sous ie numéro<br />

cent cinquante-huit.<br />

Article vinet-huit. — Sol <strong>de</strong> maison, au<br />

même lieu, <strong>de</strong> treize ares trente centiares,<br />

figuré sous le numéro cent cinquante-neuf.<br />

Article vingt-neuf. — Terre, au même lieu,<br />

«le sent heures quarante centiares, figurée<br />

sous le numéro cent soixante.<br />

Article trente. — Terre, au même lieu, <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux hectares cinq ares vingt centiares, figu-<br />

rée sous le numéro cent soixante et un. .<br />

Article trente et un. — Terre, au nord <strong>de</strong><br />

ia ville, <strong>de</strong> cinq ares vingt centiares, figurée<br />

sous le numéro cent soixante-neuf.<br />

Article trente-<strong>de</strong>ux. — Terre, au même<br />

lieu, <strong>de</strong> vingt-sept ares soixante-dix centia-<br />

res, figurée sous le numéro cent soixante-<br />

dix.<br />

Article trentre-trois. — Terre, au Castet,<br />

<strong>de</strong> un hectare soixante-cinq ares quatre-<br />

vingts centiares, figurée sous ie numéro cent<br />

soixante-dix-neuf.<br />

- Article trente-quatre. — Jardin, même<br />

lieu dit, <strong>de</strong> quatorze ares quarante cen-<br />

tiares, figuré sous le numéro cent-ouatre-<br />

vingt.<br />

Article trente-cinq. — Terre, même lieu<br />

dit, <strong>de</strong> onze ares dix centiares, figurée sous<br />

ie numéro cent quatre-vingt-un.<br />

Article trente-six. — Terre, au même lieu<br />

dit, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hectares un are quatre centia-<br />

res, figurée sous le numéro 'cent quatre-<br />

vingt-<strong>de</strong>ux.<br />

Article trente-sept. — Pré, même lieu dit,<br />

<strong>de</strong> une hectare vingt-quatre ares vingt-six<br />

centiares, figuré sous "le numéro cent qua-<br />

tre-vingt-dix-sept.<br />

Article trente-huit. — Pré, lieu dit au Sain-<br />

foin, <strong>de</strong> trente et un ares, figuré sous le nu-<br />

méro seize.<br />

Tous les immeubles ci-<strong>de</strong>ssus désignés<br />

sont d'une contenance totale <strong>de</strong> vingt-cinq<br />

hectares quatre-vingt-trois ares frente-cino*<br />

centiares.<br />

La maison d'habitation du colon et l'exploi-<br />

tation rurale se trouvent çontiguës et sont<br />

élevées sur les numéros trenfe-auatre et<br />

trente-cinq.<br />

L'habitation se compose d'une chartreuse<br />

ayant la faça<strong>de</strong> au levant, avec porte d'entrée<br />

et <strong>de</strong>ux fenêtres. Au midi se trouvent aussi<br />

une porte <strong>de</strong> service et <strong>de</strong>ux fenêtres.<br />

Les bâtiments d'exploitation sont à la<br />

suite et à l'ouest <strong>de</strong> l'habitation.<br />

Au nord, se trouvent les volières et dé-<br />

charges, ainsi que l'étable à bétail.<br />

Le tout est bâti partie en pierre, chaux et<br />

sable et partie en terre, et couverte en tuiles<br />

à canal.<br />

Cette propriété est cultivée à moitié fruits<br />

par un colon.<br />

Immeubles 'par <strong>de</strong>stination<br />

Article quarante. - Matériaux <strong>de</strong> ia mai-<br />

son <strong>de</strong> ia Tourette qui est en ruines.<br />

Articles quarante "et un. — Cheptel <strong>de</strong> la<br />

métairie, confié au métayer nour" la somme<br />

<strong>de</strong> mille neuf cent quarante francs.<br />

Instruments aratoires<br />

Article quarante-<strong>de</strong>ux. — Deux chars, dont<br />

un en mauvais état.<br />

Article quarante-trois. — Une herse en<br />

bois.<br />

Article quarante-quatre. —<br />

en mauvais état.<br />

Article quarante-cinq. —<br />

pierre.<br />

Article quarante-six. — Un<br />

toir".<br />

Article quarante-sent. —<br />

Ménard.<br />

DEUXIÈME. LOT<br />

Mise à prix 3,000 fr.<br />

Maison <strong>de</strong> ville et jardin<br />

Article premier. — Sol <strong>de</strong> maison, en ville,<br />

<strong>de</strong> un are cinquante centiares, à prendre par<br />

levant du numéro trois cent quarante, s'ec-<br />

Un tombereau<br />

Un rouleau en<br />

rouleau émoi-<br />

Un ventilateur<br />

tion E.<br />

Article <strong>de</strong>ux. — Jardin, à la ville, à pren-<br />

dre par levant, comprenant la moitié "<strong>de</strong> ia<br />

contenance, soit neuf ares cinquante cen-<br />

tiares, figuré sous le numéro "<strong>de</strong>ux cent<br />

soixante-treize P., section E.<br />

L'article premier comprend la partie levant<br />

<strong>de</strong> la maison d'habitation, jusquês et y com-<br />

pris ia moitié du corridor, c'est-à-dire ia<br />

partie qui ne fut pas comprise dans la dona-<br />

tion mentionnée dans ie contrat <strong>de</strong> mariage<br />

du huit janvier mil huit cent soixante-treize.<br />

Cette maison est à haut et bas étage, bâtie<br />

en pierre et couverte en tuiies à canal.<br />

À l'aspect nord, qui regar<strong>de</strong> ta- grand'rue<br />

<strong>de</strong> Puycâsquier, on remarque auatré fenêtres<br />

au rez-<strong>de</strong>-chaussée et quatre au Premier<br />

étage.<br />

A l'aspect du midi se trouvent <strong>de</strong>ux fenê-<br />

tres au "rez-<strong>de</strong>-chaussée et <strong>de</strong>ux au premier<br />

étage. Au même aspect se trouve une cave<br />

en contre-bas du rez-<strong>de</strong>-chaussée, et un pe-<br />

tit bâtiment formant un corps au midi, ser-<br />

vant <strong>de</strong> chambres <strong>de</strong> décharge.<br />

Un perron <strong>de</strong> dix marches, mitoyen avec<br />

l'autre partie <strong>de</strong> maison, fait communiquer<br />

la porte d'entrée du midi avec la voie publi-<br />

que, qui se trouve en contre-bas à cet as-<br />

pect.<br />

Cette portion <strong>de</strong> maison confronte ainsi <strong>de</strong>s<br />

nord et midi à rues publiques, du levant à<br />

monsieur Duffourc-Ba/.in et du couchant, à<br />

maison attribuée à monsieur Joscph-Finnin-<br />

Julien 1.abor<strong>de</strong>.<br />

TROISIÈME LOT<br />

Misa à prix: 1,000 fr.<br />

Immeubles urbains<br />

Article premier. — Sol ot pâtus, en ville,<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ares, figuré au cadastre <strong>de</strong> Puycâs-<br />

quier sous le numéro <strong>de</strong>ux cent quatre-vingt-<br />

dix P., section E.<br />

Article <strong>de</strong>ux. — Terre en nature <strong>de</strong> jardin,<br />

au Chainn-<strong>de</strong>-la-Ville, figurée au numéro <strong>de</strong>ux<br />

cent soixante-treize P. <strong>de</strong> la section E, dont<br />

moitié <strong>de</strong> la contenance à prendre par cou-<br />

chant du dit jardin, soit neuf ares cinquante<br />

centiares.<br />

Contenance totale: onze ares cinquante<br />

centiares.<br />

Article trois, — Une maison, figurée sous<br />

le numéro <strong>de</strong>ux cent quatre-vingt-dix P.,<br />

située dans ia viile <strong>de</strong> Puyeas : quier, au<br />

quartier dit sous les « Embaus ».<br />

Cette maison est à rez-<strong>de</strong>-chaussée et,<br />

premier étage, et est connue sous ie nom<br />

<strong>de</strong> « Café du Progrès ».<br />

Au midi <strong>de</strong> la maison se trouve une cour<br />

fermée, et au midi <strong>de</strong> la cour existe un pe-<br />

tit bâtiment à tisane <strong>de</strong> hangar et <strong>de</strong> cave.<br />

Cet immeuble confronte du ievant à Bru-<br />

net. charron, du couchant à Chanfreau. du<br />

midi aux anciens remparts <strong>de</strong> la viile et du<br />

nord à ia place <strong>de</strong> l'Eglise.<br />

Le jardin, figuré à l'articie quinze, sous je<br />

numéro <strong>de</strong>ux cent soixante-treize P <strong>de</strong> ia<br />

section. E, ne comprend que la moitié <strong>de</strong> la<br />

contenance dépendant <strong>de</strong> la succession La-<br />

faor<strong>de</strong> à prendre par couchant.<br />

11 confrontera ainsi du ievant à d'autre<br />

moitié attribué à Joseph-Firmin-Juiieh fca-<br />

bor<strong>de</strong>, du nord au chemin public, du levant<br />

à Castin et du sud à, Anselme Labor<strong>de</strong>.<br />

QUATRIÈME LOT<br />

Mise â prix 10,000 fr.<br />

Immeubles situés dans la commune <strong>de</strong><br />

Puijcasquier el comprenant la métairie<br />

du Filliol.<br />

Article premier. — Terra, à la Reacote,<br />

<strong>de</strong> auatre-vingt-seize ares quarante centia-<br />

res," figurée au cadastre sous le numéro<br />

<strong>de</strong>ux cent sent <strong>de</strong> la section B.<br />

Article <strong>de</strong>ux. — Bois, au Bois-d'en-Matte,<br />

<strong>de</strong> trente-neuf ares soixante centiares, porté<br />

sur le numéro quarante-<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ia sec-<br />

tion C. -<br />

Article trois. — Terre, au Pillet, da dix-<br />

huit ares, portée sous ,1e numéro quatre-<br />

ving-huit <strong>de</strong>" la section G.<br />

Article quatre. — Terre, au Filliol, <strong>de</strong> sept<br />

hectares onze ares soixante-dix centiares,<br />

portée sous le numéro cent soixante-trois<br />

<strong>de</strong> la section D.<br />

Article cinq. — Pré, au Fiihol, <strong>de</strong> un hec-<br />

tare cinouante-<strong>de</strong>ux ares dix centiares, porté<br />

sous le numéro soixante-quatre <strong>de</strong> la .mémo<br />

section.<br />

Article six. — Sol <strong>de</strong> maison, au Fiihol, <strong>de</strong><br />

huit ares soixante centiares, figuré sous la<br />

numéro cent soixante-cinq <strong>de</strong> la même sec-<br />

tion.<br />

Article sept. — Bois, au Pillet, <strong>de</strong> un hec-<br />

tare huit ares, quatre-vingts centiares,<br />

figuré sous le numéro cent-soixante-six <strong>de</strong> la<br />

même section.<br />

Article huit. — Friche, au Pillet, <strong>de</strong> vingt-<br />

cinq centiares, figurée sous le numéro cent<br />

soixante-sept <strong>de</strong> ia même section.<br />

Article neuf. — Bois, aux Bosquets, lie<br />

vinat-quatre ares dix centiares, figuré sous<br />

le numéro cent soixante-huit da ia même<br />

section.<br />

Article dix. — Terre, au Pillet, da trois<br />

hectares cinquante-sept ares quatre-vingts<br />

centiares, figurée sous ie numéro cent<br />

soixante-neuf <strong>de</strong> la même section.<br />

Les immeubles ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>signés sont<br />

d'une contenance cadastrale d'environ quinze<br />

hectares cinquante ares.<br />

Article onze. — Une maison d'habitation<br />

du colon et l'exploitation çontiguës sont bâ-<br />

ties en pierre et couvertes en tufl<br />

trouvent sur ia numéro cent soix<br />

<strong>de</strong> la section D.<br />

La faça<strong>de</strong> principale est à l'aspe<br />

vaut; on y remarque ia porte "d'entrée<br />

milieu et une fenêtre <strong>de</strong> chaque côté.<br />

Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ia porte d'entrée correspond<br />

une fenêtre éclairant une chambre située<br />

au-<strong>de</strong>ssus du pignon et sur ie corridor <strong>de</strong> ia<br />

maison.<br />

A l'aspect midi, <strong>de</strong>ux fenêtres éclairent la<br />

cuisine "et une chambre à coucher.<br />

Sur la même faça<strong>de</strong> se trouvent à l'ouest<br />

une grange et un appentis.<br />

Articie'douze. — Cheptel<br />

fermier, onze cents francs.<br />

Article treize. — Chante 1<br />

<strong>de</strong> :<br />

1 • Un foudre ;<br />

2- Six barrriques ;<br />

3* Un rouleau en pierre.<br />

Cette propriété forma un corps d'exploi-<br />

tation spécial et est ceiui cultivé par ie sieur<br />

Jean-Marie Mauco, qui en est fermier par<br />

bail authentique du vingt-neuf janvier mil<br />

huit cent quatre-ving-treize, <strong>de</strong>vant M c Ma-<br />

zières, notaire à Puycâsquier, et aux termes<br />

duquel le fermage durera jusqu'au premier<br />

janvier mil neuf cent <strong>de</strong>ux.<br />

leur bétail, ce qui pourra produire un béné-<br />

fice ou une perte à ce moment-là pour les<br />

propriétaires d'Ariens et <strong>de</strong> Broquôs.<br />

Il'n'en est pas <strong>de</strong> même pour le fermier<br />

du Filliol, qui aura pour iui seul le bénéfice<br />

ou la perte èi l'expiration <strong>de</strong> son bail.<br />

Les foins ot pailles se trouvant sur cha-<br />

cune <strong>de</strong>s exploitations y resteront à l'usage<br />

<strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s métairies et<br />

seront compris dans la venta.<br />

Tous les' immeubles ci-<strong>de</strong>ssus désignés<br />

sont situés dans la commune du Puycâs-<br />

quier, canton d'Auch nord, arrondissement<br />

tt'Auch, département du Gers.<br />

La vente <strong>de</strong>s immeubles ci-<strong>de</strong>ssus dési-<br />

gnés a été ordonnée par jugement du tribu-<br />

nal civil d'Auch, rendu par défaut, en date<br />

du huit novembre mil huit cent quatre-vingt-<br />

dix-sept, sur la poursuite du sieur Louis<br />

Labor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la dame Adélaï<strong>de</strong> Lestra<strong>de</strong>,<br />

veuve du sieur Julien Labor<strong>de</strong>, sa more,<br />

propriétaires, domiciliés à Puycâsquier ;<br />

Contre :<br />

1» La dama Anna Labor<strong>de</strong>, dite Francine.<br />

et le sieur Edouard Boutan. son mari, tous<br />

les <strong>de</strong>ux propriétaires, domiciliés a Crastes;<br />

2° Et la dame Marie Labor<strong>de</strong> et le sieur<br />

Louis Riscle, son mari, tous las <strong>de</strong>ux négo-<br />

ciants, domiciliés à Giraout, défaillants.<br />

Par exploits <strong>de</strong> Lacaze, huissier à Auch,<br />

en date du vingt-<strong>de</strong>ux décembre mil huit<br />

cent quatre-vingt-dix-sept, enregistrés, le<br />

jugement ci-<strong>de</strong>ssus énoncé a été signifié aux<br />

'époux Boutan et aux époux Riscle.<br />

'Pour tenir lieu d'exécution dudit juge-<br />

ment, les époux Boutan et les époux Riscle<br />

ont été sommés <strong>de</strong> prendre communication<br />

du cahier <strong>de</strong>s charges et d'assister à la<br />

vente par exploits <strong>de</strong> Fauga et <strong>de</strong> Chavet,<br />

huissiers à Auch, en date <strong>de</strong>s dix-sept et<br />

dix-huit janvier mil huit cent quatre-vingt-<br />

dix-huit, enregistrés.<br />

Le cahier <strong>de</strong>s charges, contenant les clau-<br />

ses et conditions <strong>de</strong> la vente, est déposé au<br />

greffe du tribunal civil d'Auch, où toute per-<br />

sonne peut en prendre connaissance.<br />

JVIÏSES A PRIX<br />

En conséouence, les immeubles ci-<strong>de</strong>ssus<br />

désignés seront mis aux enchères les jouis,<br />

lieu et heure ci-<strong>de</strong>ssus indiqués, et sur les<br />

mises à prix ci-après fixées par le jugement<br />

qui a ordonné la vente.<br />

Le premier lot, sur la mise<br />

à prix <strong>de</strong> vingt-cinq mille<br />

francs, ci<br />

"ot, sur la<br />

trois mille<br />

iuxieme<br />

prix <strong>de</strong><br />

25,000<br />

3,000<br />

dindons 0 tri »* : pinta<strong>de</strong>s 6 00 ; chapons, •> rr.<br />

CKtifs, 0 75 la douzaine.<br />

Bruit». — Pommes, l'hectolitre, fr.; châtai-<br />

gne?. » fr. » '. , . .<br />

Oies grasse*; le kilo. 1 fr. 40; foie» à oia. * '<br />

porcs gras, <strong>de</strong> 0 fr, 70 à 0 fr. 'JO.<br />

LOT<br />

Saint-Matré.<br />

Malgré un fioid assez, vif. notre foire avait<br />

attiré beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Notre foi rail a ote<br />

trop petit roui' contenir les bœufs amenés, les<br />

routes <strong>de</strong> Cahors et <strong>de</strong> Montcuq en étaient cou-<br />

vertes.<br />

Mais les transactions ont cte lentes surtout<br />

sur les gros bœufs.<br />

Il v avait moins <strong>de</strong> cochons que 1ns autres<br />

années et <strong>de</strong> moins beaux sujets. Les cours ont<br />

varié entre :it> et 10 fr. les 50 lui.<br />

En tiers est resté invendu<br />

LOT-ET-GARONNE<br />

Beauvilie.<br />

Malgré l'éoais brouillard qui est resté toute<br />

la journée, notre foire a été fort belle : les di-<br />

vers foirails étaient très bien approvisionnes et<br />

il s'y est traité un assez, bon nombre d affaires :<br />

à celui du bétail, mémo cours que précé<strong>de</strong>m-<br />

ment; veaux <strong>de</strong> boucherie, <strong>de</strong> fi.) à 75 cent, le<br />

IUI. poids vif. ii celui <strong>de</strong>s moutons et brebis,<br />

légère hausse, a celui <strong>de</strong>s porcelets, hausse, et<br />

<strong>de</strong>s porcs gras, baisse <strong>de</strong> 7 à S fr. par î>0 kil.<br />

Lés volailles et gibier maintiennent le même<br />

cours, les œufs <strong>de</strong> pouie, en baisse, se payaient<br />

fcO c. la douzaine.<br />

Les blés, fèves, mais et avoines, n ont pas subi<br />

<strong>de</strong> changement <strong>de</strong> cours.<br />

Les vins rouges valent <strong>de</strong> 45 à 00 fr. la barri<br />

que <strong>de</strong> tii litres, suivant qualité.<br />

Au marché <strong>de</strong>s vignes américaines, <strong>de</strong>s niants<br />

greffes se sont vendus <strong>de</strong> 11 fr. à. 20 fr. le cent;<br />

<strong>de</strong>s lierbemonts. 4 fr.; <strong>de</strong>s silonis, 4 fr.; <strong>de</strong>s ri-<br />

canas, 1 fr. 75 ie cent.<br />

Nérac.<br />

Le marché <strong>de</strong> samedi a été caime. peu <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong>, et nos places manquaient d'approvision-<br />

nements en grains et volailles ; affaires com-<br />

merciales traitées presque nulles ; les marchands<br />

forains se plaignent amèrement, leurs recettes<br />

disent-ils. ne peuvent à peine couvrir leurs mo-<br />

<strong>de</strong>stes dépenses et frais <strong>de</strong> déplacement. .<br />

65 hectolitres <strong>de</strong> blé portés sur place, se sont<br />

vendus : Ire dualité, <strong>24</strong> fr. 40; 2e. 23 fr. 99: 3e.<br />

23 fr. 49. Hausse <strong>de</strong> 0.20 cent., sur le cours pré-<br />

cé<strong>de</strong>nt, pain ordinaire 0.31 cent, le kilog.<br />

Ma'is, 13 fr.. avoine, 10 fr. 75, fèves, 13 fr.,<br />

nommes <strong>de</strong> terre, 4 fr.<br />

GERS<br />

Miélan.<br />

La vente du bétail à cornes s'effectue bien en<br />

ce qui concerne le bétail <strong>de</strong> croît Du reste, ies<br />

gros attelages sont toujours très clairsemés sur<br />

piace. Le nombre <strong>de</strong>s petits porcs <strong>de</strong> iait dimi-<br />

nue graduellement. Après une surproduction <strong>de</strong><br />

ia pénurie actuelle. I.e's -prix <strong>de</strong> ces animaux ne<br />

haussent pas toutefois et oscillent entre 18 à<br />

25 fr. oiècé: amenés. 500: vendus. -150.<br />

Dindons. 10 fr. 50 ; pouies, 5 fr.; poulets,<br />

3 fr, 50. ie tout la paire".<br />

Œufs. 75 c. la douzaine.<br />

Poules, 3 »» à i ; poulet':, 2 50 à » »•; din<strong>de</strong>s,<br />

<strong>de</strong> 7 à 8 fr.<br />

La douzaine d'teuf*, 0 75.<br />

Vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> boucherie : Bosuf, 1 30 le kilo: veau,<br />

1: monion, 1 40; agneau, 1 40; porcs m'as, » »».<br />

'l'ave du pain : blanc, Ire qu'alité, 0 45 le kilo;<br />

uain bis, 0 32.<br />

Vins 'planes, à 10 50 le <strong>de</strong>gré; routes, <strong>de</strong> 110 à<br />

115 ia barrique <strong>de</strong> 300 litres, suivant qualité.<br />

Lectoure.<br />

Blé, Ire qualité, <strong>de</strong> 23 fr. 25 à 25 fr. 50 ; maïs,<br />

12 fr.; fèves, 12 fr. 50 ; avoine, 'J fr. 75 : hari-<br />

co;s. i3, le ion; l'hectolitre.<br />

Taxe du pain. — Pain blanc, le kilo, 4ï c.;<br />

pain bis. 32 c.<br />

Prix do ta vian<strong>de</strong>. — Bœuf, le kilo, 2 fr.; va-<br />

che, 1 fr.; veau, 1 fr. 20; mouton, 1 fr. 90 ;<br />

agneau. 2 fr.; porc, 1 fr. 20.<br />

Volailles. — l'oulos. 5 fr.: poulets, 3 fr. 50 ;<br />

canards. 4 "a 4 fr, 50 ; dindons," 1 fr. le kilo :<br />

din<strong>de</strong>s. 10 à 11 fr. la paire.<br />

Gibier. — Lapins. 1 fr. 50 à 1. fr- 75 ; lièvres,<br />

G à 7 fr.; perdreaux. 2 l'n.; grives, 0 fr. 50 :<br />

tours et merles. 0 fr. 30.<br />

(Fuis, 90 c. la douzaine.<br />

A la halle au bld. les cours<br />

a 21 fr. Affaires nulles.<br />

L'avoine se vend 3 et 10 fr.<br />

13 fr. ie sac ; pommes <strong>de</strong> lerr<br />

A la place <strong>de</strong> ia volaille : dindons. 11<br />

<strong>de</strong>s. 7 et 9 l'r.; pouies, 3 et 3 fr. 50 :<br />

Condom.<br />

restent nominaux<br />

ies 50 kilos ; maïs,<br />

5 à 5 fr. 50.<br />

fr.; din-<br />

poulets.<br />

2 fr. 75. le tout la paire. Les œufs sont à 80 c. la<br />

douzaine.<br />

Sur la place du I.ion-d'Or. les cours sont aussi<br />

fermes que par le passé. Eau-<strong>de</strong>-vie, 750 it 800 f.<br />

• ia nièce d'origine ; vins blancs, 8 à 8 fr. 50 le<br />

> <strong>de</strong>gré les 258 hues pris sur ia propriété.<br />

ETAT CIVIL DE TOULOUSE<br />

2h<br />

et so<br />

ï-cino<br />

Le a<br />

mise à<br />

francs, ci<br />

Lo troisième lot , sur la<br />

misa à prix <strong>de</strong> mille francs,<br />

ci Le quatrième lot, sur la<br />

misa à prix <strong>de</strong> dix mille<br />

lianes, ci<br />

Chaque enchère en sus sera<br />

<strong>de</strong> vingt-cinq francs au moins<br />

ci ,<br />

Monsieur le juge-commissaire est autorisé<br />

par le susdit jugement à baisser les mises<br />

à prix ci-<strong>de</strong>ssus dans le cas où elles ne se-<br />

raient lias couvertes par une enchère.<br />

Les frais faits peur" parvenir à la vente et<br />

les droits <strong>de</strong> remise proportionnelle seront<br />

payables en diminution du prix d'adjudica-<br />

tion ; ceux <strong>de</strong> surenchère et <strong>de</strong> folle-enchère,<br />

s'il y a Heu, seront payables en sus dudit<br />

prix.<br />

M c Jean CAUDERON, avoué près le tribu-<br />

nal civil d'Auch, <strong>de</strong>meurant audit Auch. rua<br />

<strong>de</strong> Lorraine, numéro dix-sept, est constitué<br />

et est chargé d'occuper pour ledit sieur<br />

Louis Labor<strong>de</strong> et ladite veuve Labor<strong>de</strong>,<br />

poursuivant ia vente.<br />

Pour tous renseignements, s'adresser au-<br />

dit M«Jean CAUDERON, avoué.<br />

Fait et rédigé par moi, avoué soussigné.<br />

A Auch, le quatorze janvier mil hui't cent<br />

cuatre-vigt-dix-huit.<br />

Bié. 21 fr. 50 l'hectolitre <strong>de</strong> 81 kilos ; maïs,<br />

12 50 à 13 fr.; avoine. 10 50 à 11 l'r. ; seigle. 10 fr.;<br />

fèves, li fr.; orge. 10 fr. 50, le tout aussi l'hec-<br />

tolitre ; son, 8 l'r. le quintal ; repasses, '.) fr.<br />

Eauze.<br />

Voici les cours pratiqués à notre marche<br />

d'hier :<br />

Halle aux grain?. — Blé, 23 50 à <strong>24</strong> l'hect.;<br />

ma'is. 11 50 et 12; avoine, 10 et 10 50; fèves, 10:<br />

miilet. 10 et 11.<br />

Piace <strong>de</strong> ia volaille. — Din<strong>de</strong>s et dindons, 8<br />

12 la oaire; poules, <strong>de</strong> 2 50 a 3 50; poulets, <strong>de</strong><br />

2 à 2 50".<br />

(Jtiufs. 0 75 la douzaine.<br />

Gibier. — Lièvres. 5 et G pièce; perdreaux. 2:<br />

bécasses. 2 50; lapins, <strong>de</strong> 1 50 ii2.<br />

Canards liras, 0 70 ie <strong>de</strong>mi-kilo; foie, <strong>de</strong> 4 à<br />

-1 50 le kiio.<br />

Les alîau'es en vins et armagnac sont toujours<br />

très caimes.<br />

Gimônt.<br />

Voici les cours du marché :<br />

Pouies, 4 à 5 fr. 50; poulets. 2 75 à 4 50 ; cha-<br />

dule- au<br />

vivant confié au<br />

mort, composé<br />

CAO<br />

Avoué.<br />

Enregistré à Auch, le vingt et un janvier<br />

mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, folio 05,<br />

numéro 19. Reçu un franc quatre-vingt-huit<br />

centimes, décimes compris .'<br />

DELLAS.<br />

RECEVEUR, SIGNÉ.<br />

Décès du 19 janvier. — Bernard Nogès, 04<br />

ans, boulevard Lascrosses, 10 ; Troy, veuve Bac-<br />

ouié, 7G ans. rue Béteiile, 10 ; Arbanère, épouse<br />

Fontan. 35 ans, rue du Printemps. 8 ; Louise Ri-<br />

vière. 58 ans. rue Pasteur. 3 ; Borgnes, veuve<br />

itavnauâ, 75 ans. route <strong>de</strong> Castres, 34 ; Ramond,<br />

veuve Monredon. 70 ans, rue Pharaon ; Izard,<br />

veuve Dedieu, G0 ans. rue Cujotte. 14 ; Basset,<br />

enou


IE NUMÉRO S CENTIMES Organe quotidien cle Défense Sociale et, Rolig-ieiiso<br />

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LE NUMERO 5 CENTIMES<br />

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et <strong>de</strong> rétranma-<br />

FIL TELEGRAPHIQUE SPECIAL<br />

ignobles qui se<br />

On a lu les inci<strong>de</strong>nts<br />

sont produits hier à la Chambre <strong>de</strong>s<br />

députés.<br />

On discutait l'interpellation Cavai-<br />

gnac.<br />

. Et tout s'était passé courtoisement<br />

entre les divers orateurs, dont les dis-<br />

cours aboutissaient d'ailleurs à cette<br />

conclusion unique : Dreyfus est coupa-<br />

ble.<br />

Lorsque Jaurès est venu déverser à<br />

la tribune toute la haine que nourrit le<br />

parti socialiste contre notre armée na-<br />

tionale.<br />

En d'autres termes, le député socia-<br />

liste qui fait nommer ses cousins sous-<br />

préfets et fait crever <strong>de</strong> faim les tra-<br />

vailleurs auxquels il s'intéresse, a réé- j<br />

dité en l'aggravant la lettre infâme du !<br />

Napolitain Zola.<br />

« Nous avons un état-major composé<br />

<strong>de</strong> misérables, <strong>de</strong> faussaires, <strong>de</strong> jésui-<br />

tes menteurs et traîtres. »<br />

Alors, comme le prési<strong>de</strong>nt Brisson<br />

qui est <strong>de</strong> mèche, laissait ce sinistre<br />

farceur écouler tranquillement son ve-<br />

nin, un homme <strong>de</strong> la droite s'est levé,<br />

qui a traduit d'un mot, — très parle-<br />

mentaire d'ailleurs, le sentiment <strong>de</strong> tous<br />

les bons Français.<br />

S'adressant à M. Jaurès, M. <strong>de</strong> Ber-<br />

nis, le vaillant député <strong>de</strong> Nîmes, s'est<br />

écrié :<br />

« Mais vous vous faites les défen-<br />

seurs du syndicat Dreyfus. »<br />

Le mot était peut-être dur.<br />

Etait-il exagéré? N'était-il pas "lïîé-<br />

rité?<br />

Il a, dans tous les cas, touché juste,<br />

car aussitôt tous ceux qu'il visait se<br />

sont précipités sur M. <strong>de</strong> Bernis et l'un<br />

d'eux, Gérault-Richard, l'a brutalement<br />

frappé, pendant que Jaurès, du haut <strong>de</strong><br />

la tribune, lui criait : « Vous êtes un<br />

lâche ! »<br />

On sait ce qui s'est passé ensuite.<br />

Comment <strong>de</strong> Bernis, dédaignant l'a-<br />

gression brutale <strong>de</strong> Richard, qui ne re-<br />

levait que <strong>de</strong> la police correctionnelle,<br />

$'est précipité sur Jaurès et l'a violem-<br />

ment frappé au visage... et <strong>de</strong> l'autre<br />

côté 1<br />

On essaie maintenant <strong>de</strong> faire croire<br />

que • Bernis a frappé Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />

rière.<br />

Quand on sait comment est construite<br />

la tribune <strong>de</strong> la Chambre, cette thèse<br />

paraît souverainement ridicule car la<br />

tribune n'a pas d'escalier <strong>de</strong>' <strong>de</strong>rrière.<br />

Mais c'est là un détail sans impor-<br />

tance.<br />

Bernis avait été offensé d'abord, dans<br />

ses fils qui sont soldats, clans ses frères<br />

qui sont soldats, comme il a été soldat<br />

lui-même, dans ses sentiments patrioti-<br />

ques. U n'avait donc pas à hésiter.<br />

En somme, voilà un mois que tout ce<br />

mon<strong>de</strong> révolutionnaire et dreyfusiste<br />

bave sur l'armée sans qu'aucune botte<br />

se lève, sans qu'aucune main s'abatte ;<br />

Bernis a joué hier un rôle tout indiqué,<br />

vengeant à la fois sa famille et la<br />

gran<strong>de</strong> famille nationale, le drapeau,<br />

l'armée, la patrie.<br />

Et que l'on ne vienne pas nous par-<br />

ler <strong>de</strong> violences intempestives.<br />

Comment, on ne peut pas ouvrir la<br />

bouche, à l'cxtrême-gauche, sans vo-<br />

mir les plus violentes provocations ,<br />

les plus ordurières injures , et l'on<br />

S'étonne qu'à la fin un homme <strong>de</strong> cœur<br />

ait voulu venger les unes et les autres?<br />

) Qu'un vieux Français tel que Bernis<br />

n'ait pas pu supporter plus longtemps,<br />

sans les relever, les pantalonna<strong>de</strong>s d'un<br />

Jaurès ?<br />

Eh bien ! nous sommes <strong>de</strong><br />

crions bravo à Bernis.<br />

Et nous lui disons : « Vous avez bien<br />

fait, en présence <strong>de</strong> ce ministre hési-<br />

tant, <strong>de</strong> ce centre avachi, <strong>de</strong> cette gau-<br />

che louche, jouant l'armée <strong>de</strong> la France<br />

sur une mesquine question <strong>de</strong> porte-<br />

feuilles, <strong>de</strong> venger l'armée outragée.<br />

Seuls, ceux qui n'ont rien dans le<br />

coeur, ni dans le ventre pourront vous<br />

condamner.<br />

Mais vous avez répondu d'avance à<br />

leur condamnation, en disant qu'il y<br />

avait assez longtemps que nous étions<br />

les guillotinés.<br />

Nous, Bernis, passe encore.<br />

Mais on voulait hier guillotiner l'hon-<br />

neur national, le drapeau, le passé glo-<br />

rieux, le chauvinisme qui n'est en défi-<br />

nitive que la somme accumulée do<br />

tous nos héroïsmcK, <strong>de</strong> toutes nos vic-<br />

toires, <strong>de</strong> toutes nos gloires, <strong>de</strong> tout 1*<br />

sang versé en commun, <strong>de</strong> tous les sa-<br />

crifices consentis ensemble, <strong>de</strong> toutes<br />

les joies et <strong>de</strong> toutes les larmes fran-<br />

çaises.<br />

On voulait hier gillotiner la France,<br />

en jetant dans les esprits cette semence<br />

<strong>de</strong> défiance qui fait germer les déroutes<br />

et les trahisons et prépare, selon l'ex-<br />

pression <strong>de</strong> M- Méline, <strong>de</strong> nouvelles<br />

éditions <strong>de</strong> la Débâcle.<br />

Vous avez protesté, protesté violem-<br />

ment. Soit.<br />

On ne défend pas sa mère outragée<br />

avec <strong>de</strong>s madrigaux.<br />

Èt tous ceux qui aiment la vieille<br />

France aussi bien que ceux qui ont l'a-<br />

mour <strong>de</strong> la nouvelle, vous crieront :<br />

« Bravo ! et merci !<br />

Jules RlBÉS-MÉRY.<br />

Millerand est-il Juif?<br />

ce<br />

es-<br />

Millerand écrivait, hier, dans la Petite<br />

République ;<br />

L'antisémitisme est à la foi* répugnant el<br />

ridicule s'il se borne à la résurrection <strong>de</strong>s<br />

guerres <strong>de</strong> religion au profit <strong>de</strong> la sacristie<br />

contre la synagogue.<br />

Les Droits <strong>de</strong> l'homme disent à<br />

propos :<br />

M. Millerand est-il sémite ?<br />

M. Millerand est-il antisémite ?<br />

A cette double question, nous allons<br />

sayer <strong>de</strong> répondre.<br />

Sémite ? M. Millerand aurait les meilleu-<br />

res raisons du mon<strong>de</strong> -<strong>de</strong> l'être. Sa mère<br />

était israélite, et, enfant, il fréquenta les<br />

synagogues où son attitu<strong>de</strong> recueillie et son<br />

maintien charmaient les plus sévères rab-<br />

bins.<br />

Plus tard le jeune Eliacin Millerand, es-<br />

poir <strong>de</strong> la famille, trouvait, chez l'un <strong>de</strong>s<br />

siens le bijoutier Cahen, les plus précieux<br />

conseils et les meilleurs exemples, "il était<br />

alors si docile, se montrait si bon neveu que<br />

le bijoutier l'en récompensait un jour en "lui<br />

donnant une superbe chevalière que M. Mil-<br />

lerand, dont les doigts ont grossi <strong>de</strong>puis ne<br />

porte plus maintenant. Du reste la bague<br />

"était en toc, comme l'étaient toutes celles<br />

qui provenaient <strong>de</strong> la même maison, et M.<br />

Millerand répudie à cette heure le faux.<br />

11 n'y a plus que son socialisme qui nous<br />

paraisse être en doublé.<br />

Non, M. Millerand-Cahen, vous n'êtes plus<br />

socialiste, si vous l'avez jamais été ; vous<br />

n'êtes non plus sémite ou antisémite ; vous<br />

êtes ce que sont beaucoup <strong>de</strong> gens que vous<br />

coudoyez chaque jour et pour lesquels jus-<br />

qu'à présent vous n'aviez pas eu assez d'ana-<br />

thèm'es, vous êtes un repu !<br />

Il vous faudra dorénavant réserver vos<br />

belles qualités, celles que l'on <strong>de</strong>vinait à la<br />

synagogue dans le jeune Eliacin Millerand-<br />

Cahen, pour surveiller la construction <strong>de</strong><br />

vos immeubles à Paris et ailleurs et en aug-<br />

menter le ranport.<br />

Allez assurer vos rentrées, monsieur Mil-<br />

lerand-Cahen !...<br />

Le socialisme <strong>de</strong> M. Millerand, ses<br />

tira<strong>de</strong>s contre le capital et le capita-<br />

lisme nous avaient toujours paru son-<br />

ner faux. Tout s'explique aujourd'hui :<br />

c'était en double.<br />

que ceux-là, et pas les autres, les plus cou-<br />

pables.<br />

Ce fut l'argument décisif.<br />

Or, à quoi ne s'expose-t-on pas en ne dé-<br />

férant à la Cour d'assises que les articula-<br />

tions les moins graves <strong>de</strong> Zola?<br />

Le jury ne sera-t-il pas tenté <strong>de</strong> répon-<br />

dre : « Comment voulez-vous que je punisse<br />

les diffamations portées contre le <strong>de</strong>uxième<br />

conseil <strong>de</strong> guerre, le moins important,<br />

quand vous n'avez pas le courage <strong>de</strong> me<br />

déférer celles, autrement sanglantes, contre<br />

le premier conseil <strong>de</strong> guerre ? Puisqu'il y a<br />

impunité pour celles-ci, qu'il y ait impunité<br />

pour toutes ! »<br />

Et si par malheur, par honte, il y avait<br />

un acquittement, — car enGn, on ne saurait<br />

répondre <strong>de</strong> rien et le jury est tiré au sort ?<br />

Je n'y peux penser qu'avec un frisson.<br />

Le jury, c'est la nation.<br />

Le conseil <strong>de</strong> guerre, c'est l'armée.<br />

Voyez-vous la nation refusant <strong>de</strong> venger<br />

l'armée ?<br />

C'est effroyable.<br />

Et tout cela, par la faute, par la lâcheté,<br />

par la veulerie d'un gouvernement à qui<br />

d'anciens officiers comme Montfort et <strong>de</strong><br />

Mun apportent le concours empressé <strong>de</strong><br />

leur vote servile !<br />

Aussi, le journal poursuivi dans <strong>de</strong> si<br />

étranges conditions, ricane et exulte <strong>de</strong> ce<br />

qui nous afflige douloureusement.<br />

Il a raison <strong>de</strong> se réjouir.<br />

Devant lui se dérobe et fuit un gouver-<br />

nement tout entier à qui la France incons-<br />

ciente a eu la folie <strong>de</strong> confier, en dépôt,<br />

l'honneur <strong>de</strong> son armée !<br />

Ah ! il est bien placé, l'honneur <strong>de</strong><br />

l'armée 1<br />

DOUMER VOIT CES DAMES<br />

On lit dans le Journal <strong>de</strong>s Débats.<br />

ceux qui<br />

PROCES AU RABAIS<br />

A prooos du procès intente à Zola Dar le gé-<br />

nérai Billot, à l'a suite <strong>de</strong> l'article où "ies juges<br />

du premier et du second conseil <strong>de</strong> guerre ont<br />

été "mis en cause, M. <strong>de</strong> Cassagnao dit; *<br />

Ainsi donc, on peut tant qu'on voudra,<br />

et librement, traîner sur la claie les juges<br />

du premier conseil <strong>de</strong> guerre, qui con-<br />

damna Dreyfus.<br />

Celui-là, on le livre à la ban<strong>de</strong> judœo-<br />

rarlicale.<br />

Ils serviront d'otages: qu'on les hue,<br />

qu'on les souille, qu'on les assomme 1<br />

Ça ne compte pas.<br />

Ne comptent non plus ni les généraux, ni<br />

l'état-major : qu'on les engueule !<br />

Il n'y a que le <strong>de</strong>uxième conseil <strong>de</strong> guerre<br />

qu'on protège, parce qu'il acquitta Este-<br />

rhazy, et qu'acquitter Esterhazy est moins<br />

roi<strong>de</strong> que condamner Dreyfus.<br />

Haro sur ceux qui condamnèrent Drey-<br />

fus l<br />

Et que personne ne se plaigne, car c'est<br />

la cote mal taillée, l'arrangement à l'amia-<br />

ble avec les juifs.<br />

On partage en frères l'honneur <strong>de</strong> l'ar-<br />

mée française.<br />

On coupe la poire en <strong>de</strong>ux et à la bonne<br />

franquette.<br />

On abandonne aux juifs le premier con-<br />

seil <strong>de</strong> guerre, le seul qui les intéresse, le<br />

seul qui les gène, puisqu'il a envoyé Drey-<br />

fus à l'île du Diable.<br />

Et on se réserve l'autre, dont les respon-<br />

sabilités sont moindres.<br />

Salomon n'eût pas mieux jugé.<br />

Oui, mais, en commettant cette infamie à<br />

l'endroit do l'armée — qui est une, qui est<br />

un bloc, et dans laquelle on n'a pas le droit<br />

d'établir <strong>de</strong>s distinctions aussi criminelle-<br />

ment injustes, — a-t-on réfléchi à ce qui<br />

pourrait en résulter?<br />

L'exemple du récent procès du Panama,<br />

est-il donc déjà perdu, en ce pays <strong>de</strong> légè-<br />

reté et d'oubli ?<br />

Pourquoi le jury a-t-il acquitté la <strong>de</strong>r-<br />

nière charrette <strong>de</strong>s panamistes ?<br />

l'arce qu'on n'avait conduit <strong>de</strong>vant lui<br />

Le <strong>de</strong>rnier numéro du Courrier <strong>de</strong> Saigon<br />

nous apporte la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fêtes don-<br />

nées en cette ville à l'occasion <strong>de</strong>s récents<br />

voyages <strong>de</strong> l'empereur d'Annam et du roi<br />

<strong>de</strong>Cambodge. Ces solennités, qui ont duré<br />

huit jours, n'ont rien eu <strong>de</strong> très particu-<br />

lièrement cochinebinois ; célébrées sur les<br />

bords <strong>de</strong> la Seine, elles n'eussent été ni plus<br />

officielles ni plus administratives. Il y a eu<br />

d'abord, pour les fonctionnaires, c'est-à-dire<br />

pour une forte partie <strong>de</strong> la population, un<br />

congé général, èt ce numéro du programme<br />

n'a pas été le moins goûté. On a montré au<br />

peuple <strong>de</strong>s cortèges, <strong>de</strong>s défilés, <strong>de</strong>s para-<br />

<strong>de</strong>s militaires, <strong>de</strong>s retraites aux flambeaux.<br />

Les notabilités ont été conviées à <strong>de</strong>s récep-<br />

tions, <strong>de</strong>s dîners et <strong>de</strong>s bais. Le menu dés<br />

festins, patriotiquement conforme aux plus<br />

vieilles traditions <strong>de</strong> la maison Potel, com-<br />

portait jusqu'à <strong>de</strong>s « cèpes du Périgord » ;<br />

il n'eût en rien différé dé celui <strong>de</strong>s banquets<br />

parisiens si, par une délicate flatterie à<br />

l'adresse <strong>de</strong> ses hôtes royaux, le Vatel <strong>de</strong><br />

Saigon n'eût imaginé <strong>de</strong> servir, après la<br />

« coupe <strong>de</strong> l'Hué glacée aux fruits », <strong>de</strong>s<br />

« faisans <strong>de</strong> l'Anna"m truffés » et un « tur<br />

ban <strong>de</strong> jambon à la Norodom ». L'un <strong>de</strong>s<br />

dîners a été suivi d'un feu d'artifice et du<br />

lancement d'une montgolfière. Une autre<br />

soirée, la plus brillante^<strong>de</strong> toutes, s'est ter-<br />

minée par un gala au Grand-Théâtre.<br />

Pour s'y rendre, l'empereur d'Annam était<br />

précédé d'une troupe <strong>de</strong> vingt-quatre khas,<br />

assez beaux hommes dont le costume habi-<br />

tuel est <strong>de</strong>s plus simples : « Une pelote <strong>de</strong><br />

ficelle, dit le" journal, habillerait tout une<br />

famille. » Il était, en outre, escorté par l'im-<br />

pératrice, par ses frères et par une suite<br />

nombreuse, qui ne comprenait pas moins <strong>de</strong><br />

vingt attaches, quatre mandarins, quatre<br />

suivantes, neuf serviteurs. Les vingt atta-<br />

chés à la personne royale comprenaient <strong>de</strong>ux<br />

hiep-lanh thi-vé (porteurs <strong>de</strong>s sabres du roi* 1 ;<br />

— huit thi-vé, dont un pour le service <strong>de</strong><br />

table, un pour la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habits, un pour<br />

la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « théière », <strong>de</strong>ux pour les<br />

éventails, un pour les chaussures, "un pour<br />

la boite à bétel, un pour la mèche à feu et<br />

le crachoir, — quatre thai-giam ou eunu-<br />

ques ; — un mé<strong>de</strong>cin ; — <strong>de</strong>ux can-lin, se-<br />

crétaires pour la qassette royale; — trois<br />

ihuong-lhien, ou cuisiniers du roi.<br />

Tout ce mon<strong>de</strong> assista avec l'empereur à<br />

la soirée <strong>de</strong> gala et parut prendre un vif<br />

plaisir au spectacle qui se composait d'un<br />

acte <strong>de</strong> Lack'mé et d'un acte <strong>de</strong> Carmen sé-<br />

parés par un intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> « danse serpen-<br />

tine ». Les trois parties du programme ont<br />

été accueillies avec la même faveur et l'on a<br />

remarqué, pendant l'audition <strong>de</strong> Carmen, un<br />

si vif enthousiasme parmi les dignitaires an-<br />

namites que « nersonne no se serait cru<br />

à 4,500 lieues du boulevard <strong>de</strong>s Italiens ».<br />

« Entre les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers actes, ajoute en<br />

terminant le Courrier <strong>de</strong> Saigon, M. Dou<br />

mer est allé saluer toutes les dames oui so<br />

trouvaient dans les loges.<br />

Et pendant ce temps-là, on massa-<br />

crait nos nationaux à Ilaï-Kong.<br />

jusqu'au général Zurlin<strong>de</strong>n, que <strong>de</strong><br />

figures curieuses ! C'est l'an IX, Junot,<br />

général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, — rue <strong>de</strong>s Champs-<br />

Elysées, n- 3 ; — c'est 1805 et 1806,<br />

S. A, S. Mgr le prince Joachim Mu-<br />

rat, duc <strong>de</strong> Clèves et <strong>de</strong> Berg, amiral,<br />

maréchal <strong>de</strong> l'Empire, lieutenant <strong>de</strong><br />

S. M. l'Empereur et Roi ; puis c'est<br />

encore Junot, mais cette fois duc d'A-<br />

brantès, colonel général <strong>de</strong>s hussards,<br />

premier ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> camp <strong>de</strong> l'Empereur,<br />

grand'eroix <strong>de</strong> l'ordre impérial <strong>de</strong> la<br />

Réunion ; — c'est le général comte<br />

1 iulin, c'est le comte <strong>de</strong> Rochechouart ;<br />

Aupick, qui fut ambassa<strong>de</strong>ur, et Du-<br />

lac, et Soumain, et Montaudon...<br />

Mais le plus extraordinaire <strong>de</strong> tous<br />

nous est donné par la pério<strong>de</strong> révolu-<br />

tionnaire et a nom : François Hanriot,<br />

ce gabelou <strong>de</strong>venu général, •— le ci-<br />

toyen Hanriot, général divisionnaire<br />

<strong>de</strong> la dix-septième division et général<br />

en chef <strong>de</strong> la force armée <strong>de</strong> Paris,<br />

comme le désignait l'Almanach natio-<br />

nal <strong>de</strong> l'an II.<br />

Cet Hanriot est absolument hors <strong>de</strong><br />

pair. Ses ordres généraux ne seront ja-<br />

mais égalés : ils synthétisent toute la<br />

redondance, toute la sensiblerie, toute<br />

la facon<strong>de</strong> révolutionnaires.<br />

Ses proclamations seraient toutes à<br />

citer ; nous en détachons ce sixain.<br />

En voici une du 5 pluviôse an II<br />

(jour du Taureau) :<br />

« Le général invite ses frères les ca-<br />

noniers à avoir une tenue uniforme :<br />

je voudrois aussi que, lorsqu'ils font<br />

une manœuvre, qu'ils ayent le soin <strong>de</strong><br />

pointer sur un objet déterminé : un ca-<br />

non est à un canonier ce qu'un bon fu-<br />

sil est à un bon chasseur. »<br />

» Du 7 Pluviôse An II (Jour <strong>de</strong><br />

Y Amadouvier)<br />

»<br />

C'est parfait.<br />

CHROlûM<br />

UN GOUVERNEUR DE PARIS<br />

Voilà à Paris un gouverneur nou<br />

veau. A parcourir la liste <strong>de</strong>s anciens,<br />

on passe une singulière revue, et les<br />

noms se succè<strong>de</strong>nt, apportant avec eux<br />

les souvenirs et les évocations. Depuis<br />

cent ans seulement, <strong>de</strong>puis ce Louis-<br />

Timoléon <strong>de</strong> Cossé, duc <strong>de</strong> Brissac,<br />

pair et grznd panetier <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>r-<br />

nier gouverneur nommé par Lo»»* VI,<br />

les citoyens, les magistrats, la force ar-<br />

mée s'y sont rendus tous à la fois, tous<br />

ont travaillé, l'incendie a été éteinte en<br />

très peu <strong>de</strong> teins : Sous l'ancien régime<br />

le feu auroit duré plusieurs jours ; sous<br />

le régime <strong>de</strong>s hommes libres, le feu n'a<br />

pas duré plus d'une heure. Quelle dif-<br />

férence ! L'homme libre vole <strong>de</strong> lui-<br />

même au secours <strong>de</strong>s malheureux et<br />

n'a pas besoin d'être commandé.<br />

» Le service général à l'ordinaire.<br />

» HANRIOT, commandant général. »<br />

Après celui-là, je n'ose en transcrire<br />

un autre.<br />

Virgile JOSZ.<br />

PAR FIL SPECIAL<br />

ORDRE GENERAL<br />

» Citoyens, je vais sur-le-champ don-<br />

ner <strong>de</strong>s ordres pour procurer une ca-<br />

potte à la sentinelle extérieure du poste<br />

du comité <strong>de</strong> surveillance du départe-<br />

ment <strong>de</strong> Paris.<br />

» Je me propose d'aller embrasser<br />

mes frères du 31 May.<br />

» Salut, amitié et fraternité.<br />

» Le général en chef <strong>de</strong> Paris,<br />

» HANRIOT. »<br />

Et celui-ci :<br />

« Du 23 Pluviôse An II (Jour du<br />

Chien<strong>de</strong>nt.)<br />

» ORDRE GÉNÉRAL<br />

» J'invite mes frères d'armes à rem-<br />

placer aux portes <strong>de</strong>s corps-<strong>de</strong>-gar<strong>de</strong><br />

les arbres morts par <strong>de</strong>s arbres vivants ;<br />

cette petite cérémonie doit se faire sans<br />

faste et sans orgueil, mais avec cette<br />

fièreté républicaine qui épouvante les<br />

tyrans et plait à tous les amis <strong>de</strong> TEga-<br />

"ité.<br />

» Le service général à l'ordinaire,<br />

etc.. »<br />

Le 27 Floréal (Jour <strong>de</strong> la Civette), il<br />

fait afficher ceci :<br />

ORDRE GÉNÉRAL DU COMMANDANT<br />

HANRIOT<br />

« Hier, un gendarme <strong>de</strong> la 29 e divi-<br />

sion a jeté à terre, il était midi trois<br />

quarts, rue <strong>de</strong> la Verrerie, au coin <strong>de</strong><br />

celle Martin, un vieillard ayant à la<br />

main une becquille pour l'ai<strong>de</strong>r à sup-<br />

porter sa vieillesse. Cette atrocité ré-<br />

volte l'homme qui pense et qui connaît<br />

ses <strong>de</strong>voirs. Malheur à celui qui ne sait<br />

pas respecter ia vieillesse, les lois <strong>de</strong><br />

son pays, et qui ignore ce qu'il se doit<br />

à lui-même et à la société entière I Ce<br />

gendarme prévaricateur, pour avoir<br />

manqué à ce qui est respectable, gar-<br />

<strong>de</strong>ra les arrêts jusqu'à nouvel ordre.<br />

» Le service général, etc.. »<br />

Puis cette proclamation, qui n'est pas<br />

sans saveur, non plus :<br />

« ORDRE GÉNÉRAL du 0 Floréal {Jour<br />

<strong>de</strong> l'Hyacinthe)<br />

r> ...Depuis peu, il se passe quelques<br />

intrigues ; je suis bien aise <strong>de</strong> préve-<br />

nir mes frères d'armes que toutes les<br />

places sont à la disposition du gouver-<br />

nement ; le gouvernement actuel qui<br />

est révolutionnaire, qui a <strong>de</strong>s intensions<br />

pures; qui ne veut que le bien <strong>de</strong> tous,<br />

à la nomination <strong>de</strong> toutes les places ; il<br />

ira jusque dans les greniers chercher<br />

les hommes vertueux ; il dit aux pau-<br />

vres èt purs sans-culottes : « Venez oc-<br />

» cuper cette place, la patrie vous y ap-<br />

» pelle... »<br />

Enfin,


MMBB<br />

"Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />

Un <strong>de</strong> noe confrères a vu IL <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />

interrogé au sujet <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />

Gérault-Richard :<br />

Il y avait, en effet, vendredi, un échange do<br />

pvopo3 assez vifs, pendant que M. Bérard était<br />

â la' tribune, entre" MM. Chauvière, <strong>de</strong> Mahy et<br />

moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />

traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />

contre Zola, je n'ai pu me contenir et j'ai répété<br />

uno <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée la veille.<br />

Vous savez co qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />

<strong>de</strong> M. Gérault-Richard". fou <strong>de</strong> colère, je me<br />

suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />

par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, ijje<br />

Côté ; je l'ai pris par i'épauie et je l'ai souffleté,<br />

mais j'attends qu'il m envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />

verrai ensuite comment je dois régler cette<br />

affaire avec M. Gérauit-Richard.<br />

Un témoin<br />

Dans le Moniteur universel M. <strong>de</strong> Claye oui,<br />

hier, <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la presse, cria lors <strong>de</strong> l'in-<br />

ci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Hemis-Jaurès : « Bravo do Bernis ! »<br />

et insulté, ce matin, à ce sujet, Dar la Petite<br />

République maintient que M. Jaurès faisait l'ace<br />

à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier l'a frappé ; il<br />

fait remarquer qie ie compte rendu du Temps,<br />

téléphoné sur le champ, porte :<br />

« M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />

rière, le 'raopa à la ligure. »<br />

Telle n'a' "pas été. dit-il, l'impression <strong>de</strong> la<br />

plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, ot il aioute :<br />

« On s'explique difficilement, d'ailleurs, com-<br />

ment, s'il l'avait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />

nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />

me part, jê les ai vus face à face. »<br />

Le journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />

claye. déc are oue je suis, dès à Drésent dési-<br />

gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />

verra si j ai selon un mot connu, une tè;e d'o-<br />

tage.<br />

La Séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main<br />

L.ordre du jour <strong>de</strong> la séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main Daru<br />

ce matin au Journal Officiel, oorte, aorès 'une<br />

première délibération sur ia Drouositioh do M.<br />

Du IIa:«ouet sur le rengagement <strong>de</strong>s sous-ofil-<br />

ciers. la suite <strong>de</strong> la ^discussion du budget, mais<br />

comme on lait prévoir qu'il es infiniment proba-<br />

ble qu'à propos <strong>de</strong> l'adoption du orocès verbal<br />

M. Jaurès viendra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu'on poursuive la<br />

discussion <strong>de</strong> son interpellation.<br />

Sans doute on ne discute les interpellations<br />

que ie samedi, mais la Chambre est toujours<br />

maîtresse <strong>de</strong> son ordre du jour et comme il se<br />

rencontre que modérés et avancés sont égaie<br />

ment désireux d'en finir, il n'y a Das <strong>de</strong> raison<br />

pour qu'on ne donne pas satisfaction à M. Jau-<br />

rès.<br />

Le Gouvernement, <strong>de</strong> son côté, ne paraît Pas<br />

<strong>de</strong>voir s> opposer, L'ordre du jour <strong>de</strong>'confiahco<br />

Sera vo é en très grosse majorité, et il est puis<br />

que vraisemblable que i'affichage du discours <strong>de</strong><br />

M. Méiine. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />

mandé et voté.<br />

Il est probable, sinon certain, que la séance<br />

sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />

saient, on serait peut-être amené à examiner<br />

s'il n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Cham-<br />

bre au mains uour quelques jours, le délai d'un<br />

mois paraissant excessif" dans l'état où se trouve<br />

la discussion du budget.<br />

Hier, ie mot <strong>de</strong> dissolution a été prononcé<br />

mais il semble que cette éventualité n'a" pas été<br />

examinée sérieusement. Il ne faut Das" oublier<br />

qu'une nouvelle Chambre ne Dourrait examiner<br />

le projet actuel du budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />

duc. Il faudrait un nouveau "projet, une nou-<br />

velle commission du budget, une nouvelle dis-<br />

cussion générale, etc.<br />

A travers la presse<br />

La Libre Parole :<br />

Pour la première fois, le gouvernement narîe<br />

avec clarté, même avec une certaine énergie. S'il<br />

avait en, n y a <strong>de</strong>ux mois, la moitié seulement<br />

<strong>de</strong>l'ene gie dont ii a fait preuve hier, nous Sau-<br />

rions jamais m. vous pouvez en être sûrs, ia<br />

lettre -reciame <strong>de</strong> M. Zdia.<br />

L'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> B?rnis-Jaurès-Gérault-Richard<br />

est donc à tous les égards fâcheux. Il est venu<br />

fort mal à prepos jeier ie trouble dans une<br />

séance dont lé résultat eût été sans cela net et<br />

limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est le juif ciui est cause <strong>de</strong><br />

tout cela ; c'est le juif qui déconsidère chez<br />

nous l'armée, le Parlement, le gouvernement ;<br />

c'est le juif qui déchaîne chez nous la guerre ci-<br />

vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />

A bas le juif i<br />

De la Cloche, organe républicain :<br />

M. <strong>de</strong> Bernis. hier, à la Chambre, a eu cette<br />

chance inouïe d appliquer sur ia joue <strong>de</strong> Jaurès<br />

le souflet que toas ies patriotes, après ia lecture<br />

4a son discours, lai <strong>de</strong>stinaient.<br />

Mustapha. Quatre discours ont été pronon-<br />

cés au" milieu d'un grand calme coupe seule-<br />

ment uar les applaudissements et les cris :<br />

« A bas les juifs'! » Finalement, l'assemblée<br />

a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con-<br />

tre Dreyfus et Zola et blâmant l'administra-<br />

tion supérieure à propos <strong>de</strong>s mesures prises<br />

contre " les manifestants. « Les assistants<br />

adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />

citent les municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />

tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />

juifs et jurent" <strong>de</strong> s'unir pour écraser aux<br />

élections prochaines les juifs et leurs pro-<br />

tecteurs.»<br />

Un ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la mise en li-<br />

berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />

tenus pour faits relatifs aux' manifestations<br />

antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />

<strong>de</strong> : « Vive la France I Vive là République 1<br />

A bas les juifs ! »<br />

A i'issue du meeting la foule est <strong>de</strong>scen-<br />

due compacte vers Alger, romnant sur plu-<br />

sieurs points ls cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />

place du Gouvernement, les manifestants,<br />

au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />

presque entièrement doux kiosques ; les<br />

portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en<br />

foncées tant sur ia place du Gouvérnement<br />

que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />

ont été saccagés.<br />

Des Patrouilles du génie parcourent les<br />

principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />

tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />

Le rapport <strong>de</strong> police relate que trois com-<br />

missaires <strong>de</strong> po'iice ont été blessés dont un<br />

assez grièvement. De nombreux agents ont<br />

été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />

<strong>de</strong> canne. Le calme, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />

rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matai.<br />

D'autre part, vers dix heures du soir, peu<br />

dant que l'a plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes<br />

tants ântijuifs étaient encore au vélodrome<br />

<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />

composée <strong>de</strong> trois cents jeunes gens, la plu<br />

part" ai més <strong>de</strong> bâtons, a parcouru le boule-<br />

vard <strong>de</strong> la République se dirigeant vers le<br />

vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong>vant le théâ-<br />

tre et refoulée vers le boulevard. En passant<br />

<strong>de</strong>vant les terrasses <strong>de</strong>s cafés, plusieurs<br />

manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />

chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />

dont l'un est assez sérieusement blessé<br />

Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />

dans la fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse<br />

ment dispersée avant qu'elle ait pu rejoia<br />

dre les manifestants ântijuifs.<br />

Alger, 23 janvier<br />

Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />

la suite <strong>de</strong>s contusions ou excès <strong>de</strong> fatigua<br />

provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />

neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> la<br />

banlieue. M. Lénine a convoqué ce matin les<br />

autorités <strong>de</strong> la "vilie afin <strong>de</strong> prendre les me-<br />

sures les plus énergiques pour prévenir le<br />

retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> "la veille.' Plusieurs<br />

voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />

au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />

attribue la cause du mouvement antijuif à<br />

l'autorisation uonnée par le gouverneur nour<br />

la fondation d'un cercle d'étudiants israéli-<br />

tes malgré l'avis contraire du préfet et du<br />

maire.<br />

L'opinion en Russie<br />

Saint-Pétersbourg. 23 janvier<br />

Les journaux russes déplorent la campa-<br />

gne qui asrite et trouble la France. lis' ne<br />

cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />

triotes qui ne se sont pas laissés acheter et<br />

en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />

termes <strong>de</strong> la Gazette <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />

immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />

droit, la justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />

Ctiose particulièrement édifiante : trois<br />

feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />

contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes ies trois<br />

ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />

étrangers.<br />

nent dans la rue ne tolérant aucun attroupe-<br />

ment. Quelaues anarchistes, cependant, ont<br />

réussi, par "<strong>de</strong>s subterfuges divers, à péné-<br />

trer dans la salle, entre autres le compagnon<br />

Georges ; mais soit que son attitu<strong>de</strong> "ou son<br />

langageaient provoqué les assistants, il est<br />

bientôt rejeté dans la rue, repoussé avec<br />

violence dans i'escaiier qu'il <strong>de</strong>scend; sur sa<br />

tête, toutes les cannes sont levées.<br />

Un autre individu, <strong>de</strong> piètre mine, suit le<br />

même chemin.<br />

Tous <strong>de</strong>ux ont la figure ensanglantée.<br />

Quelques autres individus, aussi louches,<br />

reconnus dans la salle par les étudiants,<br />

sont expulsés <strong>de</strong> même façon et fort hous-<br />

pillés par les agents, qui reconnaissent en<br />

eux dés clients <strong>de</strong> Mazâs.<br />

Aucune manifestation, aucun trouble dans<br />

la rue pendant ce temps; seulement, <strong>de</strong>r-<br />

rière lés glaces <strong>de</strong> la «' Belle-Polonaise » les<br />

dures et faméliques ligures <strong>de</strong>s compagnons<br />

évincés qui semblent guetter une occasion.<br />

Dans la salle<br />

Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />

sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />

lier oui conduit à la salle. Au moment où<br />

nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent déjà là.<br />

Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />

jusqu'à 2 h. 1(2 le calme rôgne_ dans ia salle<br />

en attendant la constitution du bureau. De<br />

nouveaux arrivants viennent grossir l'af-<br />

fluence. On remarque exposée sur la tribune<br />

une magnifique couronne composée <strong>de</strong> lilas,<br />

<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />

tants se proposent <strong>de</strong> porter à l'issus <strong>de</strong> la<br />

réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />

tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Sur cette couronne on lit cette inscription :<br />

« Vive le France ! à bas les traîtres ! (>"<br />

A 2 h.li2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />

teurs, prend piace au bureau. A ce moment,<br />

prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />

missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />

<strong>de</strong> son écharpe, spécialement chargé <strong>de</strong>l'or-<br />

dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre l'assemblée en<br />

cas <strong>de</strong> tumulte.<br />

On avait pris la précaution d'enlever, au<br />

préaiable, toutes lés chaises et tous les<br />

bancs <strong>de</strong> la salie. On remarquera qu'à la réu-<br />

nion du Tivoli-Vaux-Hali <strong>de</strong>" samedi <strong>de</strong>rnier,<br />

la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />

propos <strong>de</strong> se faire "représenter par un com-<br />

missaire. .<br />

L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />

mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />

diants et d'anciens militaires donne l'un<br />

pression que l'assemblée saura imposer si-<br />

ence aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je-<br />

ter le désordre.<br />

Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />

M. Guérin se lève et expose en quelques<br />

mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion :<br />

Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />

<strong>de</strong> ia politique, il n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />

n'y a que <strong>de</strong>s Français' (exclamation), que<br />

<strong>de</strong>s Français qui ne veulent nas |que ries<br />

juifs compromettent la seuie chose resté»<br />

encore intacte dans notre patrie : l'armée<br />

(Exeiamations.)<br />

Un anarchiste crie : « Et Esterhar.y ? » Ses<br />

voisins se saisissent <strong>de</strong> lui, le traînent jus<br />

qu'au fond <strong>de</strong> ia salle et l'expédient preste-<br />

ment dans i'escaiier. M. Guérin reprend ;<br />

Une campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait<br />

nous imposer la réhabilitation du procès Drey<br />

fus.<br />

Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />

prouvé qu'il avait trahi ! » Cet anarchiste "est<br />

encore pxpuisô avec maints horions.<br />

M. Guérin ajoute :<br />

Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus<br />

innocent, ies antisémites auraient été tes pie<br />

miers k <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du procès ; mais<br />

nous ne vouions pas qu'une ban<strong>de</strong> internatio<br />

nale attaque notre espoir -suprême, l'armée<br />

(Bravos prolongés et cris : « A" bas Zola I A bas<br />

les juifs ! »<br />

Très tari dans la soirée, hier, une colonne<br />

<strong>de</strong> manifestants parmi lesquels se trouvaient<br />

un grand nombre d'élèves du lycée Jauson,<br />

fous munis <strong>de</strong> torches confectionnées avec<br />

<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />

ia Pompe, l'avenue Malakoff et l'avenue <strong>de</strong><br />

la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />

place <strong>de</strong> l'Etoile, aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />

Zola ! Vive l'armée ! », <strong>de</strong>vant la maison do<br />

M. Seheursr-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />

ment conspué.<br />

Pius tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont par-<br />

couru le boulevard Saint-Micnel, en chan-<br />

tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />

les applaudissaient.<br />

Lyon, 23 janvier.<br />

Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />

quebuse, une réunion organisée parie parti<br />

ouvrier socialiste. A neiif heures, un millier<br />

<strong>de</strong> personnes se pressaient dans la sal'e.<br />

Les citoyens 3iral, MiUat, Nachury, Delange,<br />

Jacquet, du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />

vement la parole.<br />

Tous les orateurs se sont élevés contre la<br />

politique du cabinet et ont protesté contre le<br />

huis-cios aans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />

tous ont, fait l'éloge <strong>de</strong> la conduite d'Emile<br />

Zola.<br />

Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />

mes yioients.<br />

Un étudiant, nommé Chambard, nrend la<br />

parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />

rompent â chaque instant. Jusque dans la<br />

rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola !»<br />

Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />

tudiant Chambard termine son discours aux<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée ! »<br />

On lui rénond : » Vive la Révolution ! »<br />

A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt comi-<br />

que : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt; dans la<br />

salle un aci<strong>de</strong> dont ies émanations s'élèvent<br />

bientôt ; toute l'assistance pieure, se mou-<br />

che et éternue bruyamment. La salie se<br />

vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />

dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusqu'à ia scène qui<br />

sert <strong>de</strong> tribune et tout le comité s'essuie<br />

les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />

<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />

instants, la salle se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />

Quelques orateurs veulent prendre la pa-<br />

role, mais on n'entend nas un mot <strong>de</strong> leurs<br />

discours ; ii en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />

jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />

A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cinouan-<br />

taine d'étudiants ont accompagné leur cama-<br />

ra<strong>de</strong> Chambard. Quelques jeunes gens se<br />

sont joints a eux aux cris <strong>de</strong> : « A bas les<br />

juifs ! Conspuez Zola ! »<br />

Près du pont <strong>de</strong> la Guillotière, auolaues<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive Zola 1 » se font entendte.<br />

Une discussion s'engage et l'on allait en<br />

venir aux mains quand" la police disperse<br />

les manifestants. Une pluie "fine et persis-<br />

tante achève l'œuvre '<strong>de</strong>s gardiens " <strong>de</strong> la<br />

paix.<br />

Châlon-sur-Saône, 23 janvier.<br />

Hier soir a eu lieu une nouvelle manifes-<br />

tation antisémite .; une cinquantaine do ma-<br />

nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong><br />

curieux sont passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />

taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! » puis <strong>de</strong>-<br />

vant les magasins tenus par <strong>de</strong>s israélites<br />

aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs 1 ». Ces ma-<br />

gasins étaient gardés parla police et la gen-<br />

darmerie.<br />

Arras, 23 janvier.<br />

Des manifestations ont eu lieu hier à<br />

Montrouil où c'était le jour du tirage au<br />

sort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />

parcouru la ville aux cris do « consnucZ<br />

Zola 1 »<br />

. Alger, 23 janvier.<br />

Cinq a six mille personnes assistaient au<br />

meeting antijuif a Mustapha. La réunion<br />

était présidée par M. Pra<strong>de</strong>lle, maire <strong>de</strong><br />

Paris, 23 janvier.<br />

Indépendamment <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong>s républicains qui, hier soir, ont par-<br />

couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />

tous les commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />

en permanence jusqu'à une heure avancée,<br />

en prévision d'une manifestation possible.<br />

Les postes consignés avaient leur effectif<br />

au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />

tance en distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />

pes d'agents. En outre, indépendamment<br />

<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />

gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />

avaient été envoyés sur plusieurs pmnts.<br />

Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />

plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />

gents ont été constituées dès la première<br />

heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />

centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />

Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou<br />

verts et les commissaires ont reçu l'ordre<br />

<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />

reaux alors qu'en temps ordinaire, le di<br />

manche, un commissariat seulement reste<br />

ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />

postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />

notamment celui du Palais-<strong>de</strong>-Justice, ont<br />

été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligne et<br />

<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />

Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />

gouvernement <strong>de</strong> Paris, c'est-à-dire la ;<br />

Seine et Seine-et-Oise. sont consignées par<br />

ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris.<br />

Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />

réunion<br />

Cet après-midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille-<br />

Coionnes, rue <strong>de</strong> la Gaité-Montparnasse, le<br />

meeting <strong>de</strong> protestation auquel "<strong>de</strong>vait faire<br />

suite là manifestation consistant à porter<br />

<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />

place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong>.<br />

La réunion était autorisée, mais non la<br />

manifestation. Seuls, les porteurs <strong>de</strong> cou-<br />

ronnes pouvaient approcher du monument<br />

patriotique. Voici le" compte rendu <strong>de</strong> ce<br />

oui s'est produit:<br />

La salie <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />

dans un quartier populeux où les manifes-<br />

tations, quelles qu'elles soient d'ailleurs,<br />

peuvent facilement s'augmenter d'éléments,<br />

toujours prêts au désordre; aussi la police<br />

avuit-eile pris <strong>de</strong>s précautions imposantes.<br />

Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquan f e<br />

gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />

circulation <strong>de</strong> la foule.<br />

Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />

A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> la<br />

réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />

ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />

sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />

avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer à la réu-<br />

nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes<br />

qui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont<br />

vu refuser l'entrée et n'ont nas insisté, mais<br />

se sont réunis dans le débit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />

Belle Polonaise ca face <strong>de</strong>s Miile-Colonnes,<br />

et ont décidé d'envahir la saile quand du<br />

renfort leur sera venu.<br />

Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />

M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police munici-<br />

pale qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />

cette ' décision, téléphone à la préfecture<br />

pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r chiquante hommes <strong>de</strong> plus<br />

qui arrivent à 3 heures.<br />

L'entrée dans les salles est fait par petits<br />

groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants n'adonné<br />

lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />

reunion n'était nas encore commencée.<br />

A l'extérieur. Pendant la réunion<br />

Enfin, la réunion, annonec-t-on, est com-<br />

mencée. De la rue on entend, par moments,<br />

<strong>de</strong>s trépignements dans la salle et pendant<br />

ce temps, les agents, uar quatre, se promè-<br />

M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />

la parole<br />

M. Guérin propose ensuite la nomination<br />

du bureau. M. Thiébaud est acclamé prési-<br />

<strong>de</strong>nt et remplace ainsi M. Guérin.<br />

On nous avait menacé, s'ecrie-t-il. <strong>de</strong> nous<br />

faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />

réunion. On a cru nous effrayer en nous an-<br />

nonçant à l'avance l'irruption parmi nous<br />

d'assommeurs stipendiés. Eh bien ! nous<br />

sommes ià et ces menaces ne nous empê-<br />

cheront pas <strong>de</strong> délier les assonimeur.s et <strong>de</strong><br />

crier ; « Vive la France !»<br />

Une longue acclamation accueille ces paro-<br />

les énergiques.<br />

QuandTés applaudissements sont calmés<br />

quelques anarchistes, ayant crié : « A bas<br />

les cléricaux », au fond <strong>de</strong> ia salle, sont en-<br />

core expulsés. Quelques coups <strong>de</strong> canno sont<br />

échangés.<br />

Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. — L'ordre<br />

du jour acclamé<br />

M. Thiébaud. après avoir ramené le silence<br />

en frappant violemment <strong>de</strong> sa canne sur le<br />

bureau," lit une dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye,<br />

s'excusant <strong>de</strong> n'avoir pu venir, retenu par la<br />

cérémonie patriotique' <strong>de</strong> Buzenval, dépêcha<br />

qu'on acclame, et il ajoute:<br />

Notre réunion doit être courte puisque nous<br />

avons nour prmciDal objectif, aujourd'hui, . <strong>de</strong><br />

porter'notré couronne à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

pour protester contre ies renégats qui pactisent<br />

avec l'es traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />

nous fléirirons. en la déposant, les trahisons <strong>de</strong><br />

ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />

Pour y aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la statue<br />

<strong>de</strong> Gamheua, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />

(Applaudissements.)<br />

Je vous r-rooose donc d'acclamer, pour sanc-<br />

tionner ce meeting, cet ordre du jour'qui précise<br />

notre décision :<br />

Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé contre les<br />

souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />

tranger les secrets <strong>de</strong> la défense, dépose<br />

au pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg l'hom-<br />

mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />

et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />

pactisent avec iajuiverie universelle pour<br />

corrompre la République, déshonorer l'ar-<br />

mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />

sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers<br />

Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />

et purifiée !<br />

Cet ordre du jour provoque une explosion<br />

<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la'Franc'e ! A bas les juifs!<br />

A bas Zoia ! »<br />

Un anarchiste à la tribune<br />

Après quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>nt la narole. M. Thiébaud donne la pa-<br />

role à l'un d'eux en l'invitant a être court.<br />

C'est l'anarchiste Brunet qui monte à ia tri-<br />

bune.<br />

Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />

simulé encore ses sentiments mais dès que,<br />

jetant le masque, il veut combattre l'idée<br />

<strong>de</strong> patrie, toute le saile s'y oppose, lui<br />

criant: « Nous ne voas laisserons pas atta-<br />

quer la patrie ! »<br />

Et bientôt Brunet renonce à continuer son<br />

discours.<br />

Un compagnon bondit alors, furieux, vers<br />

la tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />

vite qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />

interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />

s'écrie : « Vous voyez," citoyens, que nous<br />

donnons l'exemple <strong>de</strong> la modération : notre<br />

adversaire n'a pas été maltraité ! »<br />

La séance est levée. — Dans la rue<br />

Enfin. M. Guérin annonce que c'est le mo<br />

ment <strong>de</strong> se rendre à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

Les porteurs prennent la couronne, l'élè-<br />

vent, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie :<br />

a Vive la France I », toutes les voix enton-<br />

nent : « Conspuez Zoia! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />

manifestants s ébranle.<br />

Pendant que les protestataires quittent la<br />

salle accompagnant la couronne, MM. Thié-<br />

baud et Guérin en tête, les anarchistes qui<br />

étaient disséminés dans la salle mais qui ne<br />

s'étaient pas sentis en nombre pour êmuê-<br />

eher la réunis*, s'assemblent* lis" saut<br />

cinquantaine environ et se dirigent vers le<br />

bureau. L'un d'eux y prend place, mai3 le<br />

commissaire, M. Marion, intervient alors et<br />

leur interdit <strong>de</strong> tenir un meeting. Ils n'in-<br />

sistent pas mais en attendant "<strong>de</strong> pou voit-<br />

sortir ils se mettent à chanter à tue-tete la<br />

Carmagnole. Les une ajoutent même cette<br />

variante au refrain : « Vive le son! Vive le<br />

son <strong>de</strong> l'explosion ! »<br />

Ils chantent également plusieurs autres<br />

chansons révolutionnaires où nous relevons<br />

le vers suivant ;<br />

Dynamitons tous ies cafés!<br />

Ainsi que plusieurs violences du même<br />

genre contre i'armée et les prêtres.<br />

U faut dire que les cris que nous citons<br />

sont individuels," et nous les'distinguons au<br />

milieu <strong>de</strong>s vociférations que nous avons dû<br />

subir. En attendant que ia police permette à<br />

ce groupe <strong>de</strong> gagner la rue", les anarchistes<br />

crient encore : « Vive Zola! A bas les calo-<br />

tins! »<br />

C'est avec ce groupe qui a évacué la salle<br />

le <strong>de</strong>rnier que nous quittons le lieu du mee-<br />

ting.<br />

Dans la poussée qui s'est produite à la<br />

sortie, signalons un petit acci<strong>de</strong>nt survenu<br />

notre confrère Chihcholte, du Figaro. M.<br />

Ciiincoiie a eu, dans la bouscula<strong>de</strong>, son par-<br />

<strong>de</strong>ssus complètement lacéré ; il s'est trouvé<br />

avec nous noyé au milieu du groupe hurlant<br />

<strong>de</strong>s anarchistes.<br />

Après la réunion. — La sortie<br />

M. Touny, sur l'avis d'un agent <strong>de</strong> la Sû-<br />

reté qui lui annonce que le meeting est près<br />

<strong>de</strong> finir, prend ses dispositions. L'accès <strong>de</strong><br />

la rue <strong>de</strong> là Gaité, vers le boulevard Mont-<br />

parnasse et la Seine est barrée par une es-<br />

coua<strong>de</strong> d'agents et dix gar<strong>de</strong>s à cheval.<br />

De l'avenue du Maine où l'on peut seule-<br />

ment arriver, il n'est pas permis <strong>de</strong> se di-<br />

riger vers la Seine ; seule, l'avenue vers les<br />

fortifications est ouverte.<br />

Au moment où la sortie va s'opérer, les<br />

organisateurs du meeting <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que la<br />

couronne et ses porteurs" sortent seulement<br />

les premiers. A cet effet, la porte donnant<br />

sur la rue, est barrée par une masse<br />

d'agents. MM. Thiébaud et Guérin appellent<br />

les membres du bureau <strong>de</strong> la réunion qui<br />

accompagneront la couronne.<br />

Ils sortent à grand peine. Une voiture est<br />

amenée, un ouvrier monte sur la caisse du<br />

fiacre, il tient la couronnne <strong>de</strong>bout; un au-<br />

tre prend place à côté du cocher; quatre au-<br />

tres' personnes sont dans la voiture" précédée<br />

d'un brigadier <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la paix. Celle-<br />

ci traverse les barrages d'agents vers le<br />

boulevard Montparnasse et arrive boulevard<br />

Edgard Quinet. "<br />

Par ordre, elle prend le trot; M. Touny<br />

et son secrétaire suivent dans une autre voi-<br />

ture. Personnr n'a été autorisé à suivre la<br />

couronne, pas même les journalistes pré-<br />

sents.<br />

Pendant tout ce temps, aucune personne,<br />

autre, que celles dont nous avons parlé, n'a<br />

pu encore sortir <strong>de</strong> la salle et tout te mon<strong>de</strong><br />

se presse, s'écrase dans i'escaiier qui con-<br />

duit à la rue.<br />

Quand ia voiture qui porte la couronne a<br />

disparu, on laisse enfin sortir une centaine<br />

<strong>de</strong> personnes, cuis quand celles-ci ont été<br />

refoulées par les agents jusqu'à l'avenue du<br />

Maine, la liberté est donnée* à autant d'au<br />

très et ainsi ia salle se vi<strong>de</strong> par petits pa<br />

quets aussitôt dispersés.<br />

Aucun inci<strong>de</strong>nt ne s'est produit sinon que,<br />

tandis que tout le mon<strong>de</strong> se découvrait sur<br />

le passage <strong>de</strong> la couronne, un <strong>de</strong>s anarchis-<br />

tes" expulsés a crie : « Vive la Commune ! »<br />

cri sans écho et pour lequel il n'a d'ailleurs<br />

pas été inquiété.<br />

Le nombre <strong>de</strong>s arrestations opérées dans<br />

l'après-midi, est <strong>de</strong> quatre : un individu qui<br />

frappait à COUPS <strong>de</strong> canne sur les agents, "un<br />

second qui vendait une brochure anarchiste<br />

les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers pour refus <strong>de</strong> circuler.<br />

A 4 heures tout été terminé. La porte <strong>de</strong><br />

la salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes est ciôse, les<br />

barrages <strong>de</strong>s agents, disloqués ; néanmoins,<br />

un service assez important doit rester sur<br />

place, pour surveiller les anarchistes <strong>de</strong> la<br />

« Belié-Polonaise ».<br />

Place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong><br />

La circulation, qui, <strong>de</strong>puis midi, était très<br />

active piace <strong>de</strong>. la Concor<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vient très in-<br />

tense à 3 heures, et <strong>de</strong>s groupes se forment<br />

ça et ià, mais notamment <strong>de</strong>vant les grilles<br />

<strong>de</strong>s Tuitleries, qui ont été fermées, et au<br />

travers <strong>de</strong>squelles on aperçoit <strong>de</strong>s escadrons<br />

<strong>de</strong> cuirassiers et <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> républicaine,<br />

dont ies cavaliers ont mis pied à terre.<br />

En prévision <strong>de</strong> la manifestation annoncée,<br />

les mesures <strong>de</strong> police sont considérables<br />

Sur la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> même, dont les<br />

chaussées ont été sablées, le servies d'ordre<br />

est assuré par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong><br />

la naix <strong>de</strong>s huitième et onzième arrondisse-<br />

ments. Tous ies ponts, toutes les rues aoou<br />

tissant à la place <strong>de</strong>là Concor<strong>de</strong>, rueRoyalo<br />

rue <strong>de</strong> Rivoli et quai <strong>de</strong>s Tuileries sont gar-<br />

dées par un peloton <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix,<br />

faisant face à ùn peloton <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s républi<br />

cains à pied, avec tambour.<br />

On remarqua, au coin da la place <strong>de</strong> la<br />

Concor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la rue Saint-Florentin, sous<br />

les fenêtres du baron Alphonse <strong>de</strong> Rothschild,<br />

une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix ; <strong>de</strong> l'au-<br />

tre côté <strong>de</strong> la place, le service" d'ordre s'é-<br />

tend .jusqu'à l'Arc <strong>de</strong> triomphe.<br />

Quatre mille hommes appartenant exclusi-<br />

vement à la police sont disséminés entre ies<br />

Tuiienes et la place <strong>de</strong> l'Etoile.<br />

A 3 heures lj2, la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> où<br />

commençaient à se former <strong>de</strong>s groupes, est<br />

complètement évacuée : l'accès n'en est per-<br />

mis" qu'aux voitures et aux journalistes mu-<br />

nis <strong>de</strong> leur coupe-file.<br />

La foule est repoussée du côté <strong>de</strong>s Champs-<br />

Elysées. Elle est maintenue à distance nar<br />

un cordon d'agents qui va <strong>de</strong> la Seine entre<br />

la rue Boissy-a'Anaias. Aucune bagarre, au-<br />

cun inci<strong>de</strong>nt ne se produit. Au passage, les<br />

asrents cueillent un pocliard qui n'obéissait<br />

pas assez vite au traditionnel « circulez ».<br />

Un peu avant 3 heures, nous rencontrons<br />

au pied <strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> Mariy, M. Barthou,<br />

ministre <strong>de</strong> l'intérieur, qui nous déclare que<br />

toutes les mesures sont prises pour qu'il<br />

n y ait aucun inci<strong>de</strong>nt aujourd'hui'<br />

Devant la statue <strong>de</strong> Strasbourg ouelques<br />

groupes <strong>de</strong> journalistes se forment." M.<br />

ILanc, préfet <strong>de</strong> police ; M. Laurent, secré-<br />

taire général <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> police ; M.<br />

Marion, commissaire aux délégations judi-<br />

ciaires sont là en conférence. On entend<br />

dans ie lointain aueiques cris : « Vive l'ar-<br />

mée ! à bas Zola ! à bas les traîtres 1 » Mais<br />

la fouie maintenue à distance par les agents<br />

semble plutôt caime. Elle veut voir les ma-<br />

nifestations sans vouloir y participer.<br />

A la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

A 3 h. 1(2, une voiture arrive au galon et<br />

s'arrête au »ied <strong>de</strong> ia statue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

M. Paulin Méry, député du treizième arron-<br />

dissement, en <strong>de</strong>scend accompagné <strong>de</strong>-<br />

<strong>de</strong>ux dames <strong>de</strong> sa famille; il porte une ma-<br />

gnifique gerbe <strong>de</strong> roses, <strong>de</strong> liias et <strong>de</strong> marj<br />

guérites, et va les déposer lui-même sur le<br />

monument. On lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si c'est an nom<br />

d'un groupe ou d'une association qu'il vien<br />

Aucun discours n'a été prononcé et aucun<br />

cri n'a été proféré.<br />

Cette pieuse manifestation a gardé le ca-<br />

ractère ôu'ojle <strong>de</strong>vait avoir.<br />

ï*rièriNi X^uTblique:-;<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Des prières publiques, ordonnées par le<br />

cardinal Richard à l'occasion <strong>de</strong> la rentrée<br />

<strong>de</strong>s Chambres, ont été dites ce matin, à neuf<br />

heures, à Notre-Dame, au milieu d'une<br />

afiluence considérable. L'asssistimce était<br />

plus nombreuse que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />

ETÎTES NOUVELLES<br />

23 janvier.<br />

M. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />

la Dresse départementale et directeur du Jour-<br />

nal <strong>de</strong> Rouen, oui avait fait don, la semaine<br />

<strong>de</strong>rnière, d'une somme do 50,000 francs à ia So-<br />

ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />

nouveau don da 50.000 francs à la Société <strong>de</strong><br />

l'assistance aux convalescents.<br />

. Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans, la femme<br />

Pesquir, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />

cile, à Nolleval, près Arcueil. Cette vieille<br />

femme Dassaic nour être très riche et très avare.<br />

Le mobile du crime paraît être le vol.<br />

- La Cour daDDel d'Alger, toutes cham-<br />

bres réunies, a rendu" sa décision dans 1 affaire<br />

Morinaud, avocat, rédacteur on chef du Répu-<br />

blicain <strong>de</strong> Constantine qui avait été susuendu<br />

pour trois mois nar le conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s<br />

avocats <strong>de</strong> Constantine nour la publication dans<br />

le Rèvublicain d'articles contre M. Gueic, pré-<br />

si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cour a annule la<br />

décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />

Constantine.<br />

Nouvellesji'Espagne<br />

De nos correspondants particuliers :<br />

New-York, 23 janvier.<br />

De source américaine :<br />

» Une dépêche <strong>de</strong> Jacksonville mentionne<br />

le bruit oue les navires américains sent<br />

partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />

Havane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />

tion. On dit oue "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />

raient été commis eontre le consul général<br />

Lee et autres américains.<br />

Une dèoêehe <strong>de</strong> Keywast annonce que<br />

les passagers, arrivés <strong>de</strong> la Havane, préten-<br />

<strong>de</strong>nt qu'un soulèvement est imminent. On<br />

croit o'u'il doit être dirigé contre les Améri-<br />

cains.'Le maréchal Bianco a concentré dans<br />

cette ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées à réprimer<br />

les désordres qui pourraient se produire. »<br />

Madrid, 23 janvier.<br />

Les édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />

casion <strong>de</strong> la pacification complète <strong>de</strong>s Philip-<br />

pines ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />

ont été nrises, motivées par la fête du roi.<br />

Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />

très optimistes. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />

Clara, le chef insurgé Tego a fait sa soumis-<br />

sion.<br />

Madrid, 23 janvier.<br />

La dépêche du Nev:-York Herald, au sujet<br />

du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />

très commentée ici. h'Imparcial, dans un<br />

violent article contre les" Américains, dit<br />

qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt dé-<br />

sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />

On man<strong>de</strong> da la Havane que six rebelles,<br />

appartenant au régiment formé par ia gar<strong>de</strong><br />

personnelle <strong>de</strong> Maximo Gomez, disent que<br />

le chef d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />

tenté <strong>de</strong> se soumettre avec sa ban<strong>de</strong> a été<br />

fusillé par Gomez.<br />

i^gi» '—<br />

Ht*<br />

mont et ce très grand clérical qu'est Hocha,<br />

fort, avec les « jeunes gens <strong>de</strong> 12 à 15 »ns»<br />

et les quinze cents manifestants d'opllop.i<br />

diverses" o.ui ont si vigoureusement siffle 1*<br />

Télégramme protégé par la police <strong>de</strong> co boa<br />

Lutaud !<br />

La mauvaise humeur <strong>de</strong> co journal et <strong>de</strong><br />

son rédacteur sont <strong>de</strong> bon augure : nou»<br />

avons tapé juste ; et. plus fort quo jamais,<br />

ils nous engagent à crier avec tous nos amis;<br />

connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> toute question <strong>de</strong> partis : A bas le Syndi<<br />

cat ! Conspuez l'Italien Zola ! Vive ia France;<br />

aux Français ! »<br />

Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />

Jean do BOEUY.<br />

Prési<strong>de</strong>nt du Groupe, Antisémite,<br />

Place Paulin, 10, Age t..<br />

Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />

La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres etarl*<br />

d'Agen et l'Escolo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêt;,<br />

d'un commun accord, le programme sulva.it<br />

ries Jeux Floraux organisés à- l'occasio»- du<br />

Centenaire.<br />

Ire Section, langue française. — P Ut a '<br />

o<strong>de</strong> à Jasmin: la meilleure comnosltun<br />

sera lue r.ar un artiste <strong>de</strong> la Comédie Fran-<br />

çaise au cours <strong>de</strong> la manifestation qui suit,<br />

lieu <strong>de</strong>vant la statue du poète.<br />

2' Un A-propos, en un àcte et en vers : Lei<br />

auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et d»<br />

son œuvre. L'à-propos classé au premier<br />

rang, sera joué en lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans lu<br />

soirée <strong>de</strong> gaia.<br />

2" Section, langue d'Oc. — p O<strong>de</strong> à Jas-<br />

min ; 2- Poésie lyrique, sujet libre ; 3 Poésiï<br />

<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en proît,<br />

sujet libre.<br />

Par décision du Canoulié du Félibrige, [j<br />

concours <strong>de</strong> cette section est déclarîjeui!<br />

Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine e £<br />

entraînera les droits fixés à ce titre par le*<br />

statuts Féiibréens. Trois Félibres Majorau*<br />

feront partie du jury d'examen. Les mor*<br />

ceaux couronnés seront lus dans la séanci<br />

solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> ia Cou-*<br />

d'Amour.<br />

Tous les dialectes <strong>de</strong> la langue d'oc son»<br />

admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyéj(<br />

l'exiga, trois groupas seront formés d'après<br />

Ja parenté linguistique : Aquitaine, Langue,<br />

doc, Provence. Chaque groupe aura <strong>de</strong>s prit<br />

distincts pour les quatre genres ci-<strong>de</strong>ssu*<br />

indiqués. Dans ce cas, les premiers prix d?;<br />

tous les groupes concourront entre eux, par<br />

genre, ef les compositions classées au pre-<br />

mier rang recevront le prix d'honneur.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux sections française et d'oc,<br />

les prix consisteront en médailles et diplô-<br />

mes artistiques.<br />

Les pièces, écrites très lisiblement, <strong>de</strong>.<br />

vront être toutes remises avant le 15 avril<br />

prochain, terme <strong>de</strong> rigueur, en double expé-<br />

ditien, non signées et portant en tête une<br />

<strong>de</strong>vise reproduite sur une enveloppe cache-<br />

tée dans laquelle seront enfermés le nom <strong>de</strong><br />

l'auteur et son adresse.<br />

Pour les pièces en langue d'oc, on indi-<br />

quera en tête ies dialectes et sous-dialeetes<br />

employés et on donnera en note, la traduc-<br />

tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux à ce<br />

sous-dialecte.<br />

Adresser les compositions françaises à M.<br />

ie commandant Lac <strong>de</strong> Bosredon, rue Di<strong>de</strong>-<br />

rot, à Agen ; celies d'oc à M. <strong>de</strong> Dordé*<br />

Balhargùet, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />

On nous prie d'annoncer que la commis-<br />

sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicale<br />

et la commission d'organisation générale<br />

vont être prochainement convoquées, cha-<br />

cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> etia prépara-<br />

tion <strong>de</strong> ce oui incombe à chacune d'elles.<br />

Courses <strong>de</strong> chevaux<br />

Le-<br />

13 ;<br />

,10;<br />

A NICE<br />

Nice, 23 janvier<br />

Prix du Chemin <strong>de</strong> fer. — 1. Quettehou,<br />

Albert Jonhson ; 2, Chéris, 4, S Clay ; 3,<br />

Général. 16. Stanley.<br />

Non placés: Virgile, 5, tombé; Caste,<br />

Le-Raté. 7 ; Messager, 16 ; Berthe. IS ; Amen<br />

Le-Hètre. 20.<br />

Mutuel. — Gagnant 21. olacés Quettehou 15 50,<br />

Lhéris 17 50, Le-Général Ï7 50.<br />

Grand prix do la vilie <strong>de</strong> Nice. — 1. Detona-<br />

tor, 9[4, J. Mouck ; 2. Sarcelle, 6, Turner.<br />

Non placés : Marée. 6 ; M. <strong>de</strong> Fondola. 3 ;<br />

Diion. 12 ; Rêve. 4 ; Fannm. 12 ; Quartaud, 4 ;<br />

So.vard, 3. arrivé premier et distaucé pour n'a-<br />

voir uas représenté le poid<br />

Mutuel. — Gagnant, 22 50 ; tlacés, Dotonator<br />

19 50. Sarcelie 20 50.<br />

Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia, 4, M. ds Ro<br />

manet ; 2. Amourette, G, T. Roberts ; 3, Quicklv,<br />

10. A. Roberts.<br />

Non Dlacés : Buenos-Ayres, 6; Rectitu<strong>de</strong>, 4 ;<br />

Coconas, S ; Tancrè<strong>de</strong>, 15 ; Edimbourg. S ; Ba-<br />

bouche. 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, 6 ; Saint-Médard. 12 ; Mé-<br />

téore. 2.<br />

Mutuel. — Gagnant, 129 : placés, Gardénia<br />

29 50 ; Amourette 27 50 ; Quickiy 54 50.<br />

A PAU<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Le beau temps ayant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />

née du Trotting-Club avait amené beaucoun <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel<br />

lent état. Partie technique très intéressante.<br />

Prix du Bearn, trot monté. — I, Petite-Sur-<br />

prise. 6(4 (Bire). M. Dastarac ; 2, Tambour. 4[7<br />

(le propriétaire), Duion ; 3, Artaban, S\l (Dufort),<br />

Dastarac.<br />

Mutuel. — Unité. 5 fr., pesRge gagnant, 11 ;<br />

Pelouse, gagnant, 27.<br />

Prix <strong>de</strong> Pau. —1, Osnabruck (Pevrouton). à<br />

M. Lourtet ; 2, Prenez-Gar<strong>de</strong>. 4[1 (Dufort) a M.<br />

Harriague ; 3, Quintai-Ex-Roméo, 6[l (Cartier), à<br />

M. Boiieau.<br />

Non piacô: Enachon.<br />

Mutuel : Pesage, gagnant 6 50. Dlacés 5 50,<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10'50, placé 7,<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong>. 10<br />

Prix <strong>de</strong>s Chrvsanthèmes. à réclamer 1, Massi-<br />

nissa. 5[1 (Dulon), à M. Lairieux; 2, Jacuior,<br />

4iâ. a M. H. Dabadie.J<br />

Colin, 2[I, à M. P. Saint-André.<br />

Non placés : Poétioue. Turluton. Massinissa,<br />

réclamé par le propriétaire oour 733 fr: 33.<br />

Mutuel : Pesage gaa-nant 51. Diacé 10, Jacuior<br />

8, Pelouse gagnant 27, placés 10 50. Jacuior 3.<br />

Sveet Herb. 4i6 (Call-<br />

Abrotano. S(l<br />

Boukara, C[4<br />

Prix <strong>de</strong> Marguerites<br />

man) ; M. Mac-Fariane ;<br />

drews). M. Luc Csthaia ;<br />

mend), M. Douvrèieur.<br />

Non placé, Daioces.<br />

Mutuei. — Pesage, gagnant 10. Dlacés 8 50,<br />

Abrotano 17, Pelouse, gagnant 12," placés "<br />

Abrotano 12.<br />

(An-<br />

(Leo-<br />

8,<br />

déposer ce bouquet.<br />

C'est en mon nom, dit-il, c'est comme dé-<br />

puté <strong>de</strong> Paris et mon bouquet qui ne porte<br />

pas d'inscription signifie : « A "bas les traî-<br />

tres ! »<br />

Rappelons que M. Paulin Méry est socia-<br />

liste révisionniste et fit partie <strong>de</strong> la fraction<br />

bonlangiste.<br />

A 4 heures, <strong>de</strong>ux autres voitures arrivent<br />

ensemble. Dans l'une d'elles, se trouvent<br />

MM. Georges Thiébaud, Guérin, Joseph Me-<br />

nai d et Lobien. Ils acceptent la couronne du<br />

comité <strong>de</strong> protestation contre le syndicat <strong>de</strong><br />

la trahison; <strong>de</strong> l'autre voiture, <strong>de</strong>scend M.<br />

Touny, qui a accompagné ces messieurs <strong>de</strong>-<br />

puis la salle <strong>de</strong> la rue la Gaité.<br />

La couronne est placée tout en haut du<br />

monument par MM. Guérin et Georges Thié-<br />

baud. Les agents voient d'un œil bienveil-<br />

lant cette manifestation et volontiers ilg au-<br />

raient ylaoé eux-mêmes la couronne.<br />

Hliiïlffi JUDICIAIRES<br />

Le Journal officiel publie le mouvement<br />

par lequel sont nommés :<br />

Juge au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron<br />

til, juge au siège <strong>de</strong> Lodève, en remplace-<br />

ment <strong>de</strong> M. Garraud, démissionnaire et<br />

nommé juge honoraire.<br />

Juge suppléant au tribunal <strong>de</strong> Lodève, M<br />

Robert, juge au suppléant au siège <strong>de</strong> Car-<br />

cassonne.<br />

Juge suppléant à Murât, M. Rho<strong>de</strong>s, "use<br />

suppléant à Saint-Flour, en remplacement<br />

<strong>de</strong> M. Missonnier, nommé substitut.<br />

10RT DE M.ANDRË RESLLE<br />

Nous apprenons avec une douloureuse<br />

surprise l'a mort si rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. le baron.<br />

André Reille, député <strong>de</strong>" Castres, frappé en<br />

pleine jeunesse, "dans toute la vigueur" <strong>de</strong> sa<br />

force et <strong>de</strong> son talent qui était grand et qui<br />

promettait <strong>de</strong> grandir encore.<br />

Il y a quinze jours à peine, il traversait<br />

notre ville, préoccupé dés intérêts si grands<br />

oui l'agitent "en ce moment. 11 se rendait à<br />

Tamaris, où l'appelaient ses fonctions d'ad-<br />

ministrateur <strong>de</strong>s forges délais.<br />

Là, s'est déclarée la terrible maladie auî<br />

l'a enlevé en quelques jours.<br />

Avant-hier "soir, il mourait, enlevé uar<br />

un impénétrable <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> Dieu à ses jêu-


:" - T-.«at,.a«i<br />

rrriind vicaire d« C*hor«. concernant la re-<br />

mise OOB l'stats <strong>de</strong>s monastères <strong>de</strong>s filles<br />

religieuses du présent diocèse. » 11 com-<br />

mence par le couvent <strong>de</strong> ia u Doura<strong>de</strong> <strong>de</strong> Ca-<br />

hors, ordre <strong>de</strong> Saint-Bonoist. »<br />

M. l'abbé Larnauilie lir. une analyse du<br />

<strong>de</strong>rnier volume <strong>de</strong> M. l'abbé Gary : « le<br />

Clergé <strong>de</strong> Cahors pendant la Révolution. »<br />

CARNET NECROLOGIQUE<br />

Un <strong>de</strong> nos plus illustres comnatriotes. M. le<br />

baron A. do' Ruble, membre Tie l'Institut do<br />

Franco (section <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions<br />

et belles lettres) vient <strong>de</strong> mourir, samedi <strong>de</strong>r-<br />

nier, en son domicile <strong>de</strong> ia nie Cambon, a Pa-<br />

ris.<br />

Ce membre <strong>de</strong> l'autocratie avait compris <strong>de</strong><br />

bonne heure, qu'il était plusieurs manières <strong>de</strong><br />

servir son pays et <strong>de</strong> remplir son <strong>de</strong>voir social.<br />

Sans doute, co fut après <strong>de</strong> longs tâtonnements<br />

qu'il trouva sa voie.<br />

Mais, peut-être ces tâtonnements eurent-ils<br />

pour M. <strong>de</strong> Iluble un heureux résultat: celui do<br />

lui montrer que le premier besoin <strong>de</strong> notre épo-<br />

que était la soif <strong>de</strong> ia vérité historique.<br />

C'est à satisfaire ce besoin, que lo jeune avo-<br />

cat s'appliqua. Dans cette lâche, ii apporta tou-<br />

tes les ciuaiités <strong>de</strong>s paladins ses ancêtres.<br />

D'eux il avait la générosité chevaleresque,<br />

l'activité et la foi. L'activité, qui en douterait, s-<br />

l'on énumérait toutes ies œuvres qu'il a signées<br />

<strong>de</strong>puis les éditions savantes <strong>de</strong> Montluc, d\4ti-<br />

bigné, <strong>de</strong> Michel <strong>de</strong> la Uugucrye, jusqu'aux<br />

grands ouvrages historiques proprement dits<br />

Antoine <strong>de</strong> Bourbon et Jeanne d'Albret.<br />

En l'appelant à siéger dans son sein. l'Insti-<br />

tut n'avait fait quo couronner une vie tout en-<br />

tière consacrée à i'étu<strong>de</strong>, et récompenser ies<br />

efforts <strong>de</strong> celui à qui avait été décerné ie grand<br />

prix Gober*.<br />

Ce savant, aussi mo<strong>de</strong>ste qu'érudit pour q i<br />

rien <strong>de</strong>s grands événements du seizième siècie<br />

n'était un secret, apportait une très gran<strong>de</strong><br />

courtoisie dans ia discussion: courtoisie <strong>de</strong> gen-<br />

tilhomme sans doute, mais aussi <strong>de</strong> chrétien con-<br />

vaincu.<br />

Tous ceux qui l'ont connu ont pu soupçonner<br />

quelque chose <strong>de</strong> sa générosiié. A Paris comme<br />

à Beaumont, il employait généreusement sa<br />

fortune à soulager les miséreux. Ce lui était<br />

une douce joie <strong>de</strong> ranimer par ses bienfaits et<br />

ses bonnes Daroles ceux pour qui la vie était<br />

iroo dure. Mais que <strong>de</strong> bien ignoré, quels soins<br />

prodigues à <strong>de</strong>s infortunés et que Dieu seul<br />

connaît!<br />

Dans cette conduite, rien qui fit reconnaître<br />

l'ambitieux ou le politique rusé, c'était simoli-<br />

cité et mo<strong>de</strong>stie. Il suffit <strong>de</strong> se rappeler qu'il<br />

refusa constamment <strong>de</strong> revendiquer une part<br />

aux fonctions publiques.<br />

Cette mo<strong>de</strong>stie était rehaussée par un grand<br />

esprit <strong>de</strong> foi. A l'entendre causer on aurait cru<br />

qu'il avait puisé dans ie contact <strong>de</strong>s hommes<br />

du seizième siècle, l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> conviction qui<br />

ies a rendus si grands.<br />

Pour lui. quiconque portait une soutane était<br />

digne du plus grand respect, et ces sentiments<br />

il les faisait partager autour <strong>de</strong> lui. A Paris<br />

comme à Giir.at, ii édifiait tout ie mon<strong>de</strong> par<br />

son assistance aux offices paroissiaux. Mais,<br />

faut-il le dire, les cérémonies <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

églises, avec le côté mondain qu'elles ont, en<br />

certaines fêtes, ie fatiguait au pius haut point.<br />

Dans son viiiage, tout iui plaisait <strong>de</strong>puis<br />

l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bons paysans, fatigués par une<br />

longue semaine <strong>de</strong> labeurs, jusqu'aux prônes<br />

simples et sans apprêts.<br />

Hier encore, il redisait, à propos <strong>de</strong> la céré-<br />

monie <strong>de</strong> la première communion à laquelle il<br />

venait d'assister, une parole qui pourra paraître<br />

étrange : « Oh ! comme eue est belle cette fête,<br />

ici ; quel caime, et comme il fait bon prier<br />

Dieu. »<br />

« jamais je ne poutrai consentir à priver mon<br />

» Joseph du bonheur <strong>de</strong> recevoir son Dieu ici,<br />

» dans ce village, loin du bruit et du tracas <strong>de</strong><br />

» ia capitale. »<br />

Une mort chrétienne a été le couronnement<br />

d'une vie si bien remplie. Depuis longtemps ii<br />

avait comme ie pressentiment <strong>de</strong> sa fin. La<br />

mort da son collègue M. Léon Gautier, ce che-<br />

valier égaré en notre fin <strong>de</strong> siècie, celle du baron<br />

<strong>de</strong> Lassus, survenues récemment, lui avaient été<br />

fort pénibles.<br />

Ce chagrin joint aux milie fatigues d'une vie<br />

<strong>de</strong> labeur sans relâche avait épuisé une consti-<br />

tution qui paraissait robuste. Comme il avait<br />

vécu toujours en bon chrétien, ia mort ne l'a<br />

point surpris à ses <strong>de</strong>rniers moments. Ii a été<br />

<strong>de</strong> tous points admirable : admirable <strong>de</strong> foi et<br />

<strong>de</strong> confiance en Dieu, <strong>de</strong> résignation en sa di-<br />

vine Provi<strong>de</strong>nce.<br />

Puisse la pensée d'une telle mort être un sujet<br />

<strong>de</strong> consolation cour les amis du baron Ruble.<br />

valant Pas un U%ed pour payer la noie. Leur<br />

dépensé était <strong>de</strong> 2 fr, 70.<br />

Arrêtés et conduits au poste. Pra<strong>de</strong>l et 1 tactile<br />

ont déclaré qu'ils venaient do dîner à Yintelli-<br />

genoe.<br />

Feu <strong>de</strong> cheminée. — Un feu <strong>de</strong> cheminée<br />

s'est déciare samedi soir vers (i h, 1(2. nie do la<br />

République, 10, chez M. d'Arhail. inspecteur<br />

<strong>de</strong>s forêts. Les dégâts sont peu important».<br />

Rixe. — Un rapport <strong>de</strong> contravention a été<br />

dressé samedi, dans l'après-midi, contre Jules<br />

1-ard, 25 ans. <strong>de</strong>meurant rue <strong>de</strong> Strasbourg, s.<br />

et Jules l.auriôro. 27 ans, rue <strong>de</strong> ia Liberté, 12.<br />

pour s'être réciproquement frappés boulevard<br />

du Musée. Leur vacarme avait" occasionne un<br />

rassemblement.<br />

NARBONNE. — Fêtes <strong>de</strong> charité. —<br />

Nous sommes heureux d'annoncer que les<br />

offran<strong>de</strong>s affluent dans les mains <strong>de</strong>s què-<br />

En ré-umé. fête d'armes en tous Points réus-<br />

sie, et <strong>de</strong>s pius brillantes.<br />

Nous avons pourtant un reproche, un seul re-<br />

Ptoclio à adrea»ér à MM." Hstrado et Va/.y.<br />

lis auraient du <strong>de</strong>puis longtemps faire pius<br />

gran<strong>de</strong> leur belle tuile do la rue du' Fourbastard.<br />

La mort du baron André Reille nous a été<br />

confirmée dans la journée hier. Nous pu-<br />

blions, pius haut, la Notice nécrologique<br />

qu'un <strong>de</strong> nos amis <strong>de</strong> Castres s'est empressé<br />

<strong>de</strong> nous faire tenir.<br />

AUDE<br />

teurs. Tous, pauvres et riches, se font uu<br />

bonheur <strong>de</strong> venir au secours dos malheu-<br />

reux. Chacun selon la mesura <strong>de</strong> ses ressour-<br />

ces. Nous sommes heureux <strong>de</strong> constater<br />

ou'il n'existe plus <strong>de</strong> questions <strong>de</strong> partis ;<br />

tout le mon<strong>de</strong>' est d'accord pour faire « ia<br />

trêve <strong>de</strong> la charité r.<br />

Voici la première liste da souscription<br />

qui nous est communiquée par le comité :<br />

Redouté. 500 fr.; Edmond <strong>de</strong> Stadieu, 50 fr.;<br />

Alphonse Rolland. 50 fr.; Btisquet, imprimeur,<br />

50 fr.; Teste, avocat, 20 fr.; Fenatou. imprimeur,<br />

20 fr.; A. Trilles, 20 fr.; Jo'irda. notaire.50 fr.;<br />

Anonyme, 100 fr.; Auguste Pagés. 20 fr.. Albert<br />

Fabre*. 20 fr.; Racli. taiiieur. 20 fr.; Henri Cam-<br />

bournac. 20 fr.; Louis Bergé, 20 fr.; Pierre Marcé.<br />

20 fr.; Maurice Viennet. 50 l'r.; Josoiih Murât,<br />

fils. 20 fr.; Paul Sarrère. 20 fr.; Meyrucis, 25 fr.;<br />

Marc Romain, 20 fr.; Albert Calvet, hôtel. 20 fr.;<br />

Paul Vié. 20 fr.; Paul Annibal. 20 fr.; Ruffher,<br />

<strong>de</strong>ntiste. 20 fr.; Miiiagou. serrurier, 20 fr. ; Ano-<br />

nvmo, 10 fr.; Jean Achille, 20 fr.; Aclulie<br />

Ama<strong>de</strong>. 20 fr.; Louis Mourgues. 20 l'r.; Albin.<br />

20 l'r.; Anonvine. 10 fr.; lCscaié, pharmacien,<br />

20 fr.; Abadie. café du Négoc. 50 fr.; Cercle du<br />

Commerce. H) fr.; Léon Fabre, 20 fr.; Bony et<br />

Nicolas, 10 fr.; Massin, 20 fr.; Barthélémy. 200<br />

fr., Mouret liis. 30 fr.; Grasset, marchand <strong>de</strong><br />

bois. 5 fr.; Arthur Nombei, propriétaire, 20 fr.;<br />

Mauroi-Cros. grains. 10 fr.; Fabre -Carrière,<br />

droguiste. 5 fr.; Anonymes. 5 fr.; Anonyme,2 fr.;<br />

Victor Fabre. 5 fr.: Mme Maury. 10 fr.; Barbe,<br />

2 fr.; Grittons frères. 50 fr.; Daumont. tuteurs,<br />

1 fr.; Hôtel Miràndol, 3 fr. ; Anonyme, 1 fr. 60 ;<br />

Anonyme. 2 fr.; Anonvme, 10 fr.; Jean Paui,<br />

20 fr:; Jeanson. 10 fr.; Signoly. 5 fr.; Mile Guy,<br />

5 fr.; Léonce Monnier. 20 fr.; Moulins fii3,<br />

fleurs. 5 fk; André Bru, 10 fr., Adolphe Ray-<br />

naud.10 fr.; Laureau. 2U0 fr.; Romain 40 fr<br />

Moulins, 40 fr.; Saignes, 5 fr.: Thibaut. 20 fr<br />

Mavnau. 50 francs ; Sarrères frères. 100 francs ;<br />

Mai Grégoire Oastan , 10 fr. ; Meissonnier,<br />

3 fr. ; I.onguères, 20 fr. ; Louis Pahoc et Cie<br />

20 fr. : Toùrnier fils, soufres. 10 fr. ; lîernard<br />

frères! 20 fr. ; D. .. 5 fr. ; Usine à Oaz, 100 fr.<br />

Durand et Coutouly, 40 fr. ; Boussuge. 20 fr.<br />

Bousauot, tonnelier, 5 tr.: Bousquet et i.avreau,<br />

10O fr'.; Patau et Caries. 50 f?.; Charles Rayna!<br />

10 fr.; André Bouttes, 10 fr.: Noël lîsbrat, 10 fr..<br />

Vacherie, futailles, S fr.; Chalier et Magadoux,<br />

20 fr. ; Pitiot, négociant, ô fr.; Ducat-Labry.<br />

10 fr.; Léonce Bissière. 40 fr.; Arnaud flis. 40 fr.<br />

Etienne Arnaud fus. 20 fr.; Serre flis. 50 fr.<br />

Planés, 5 fr.; Murât aîne. 200 fr.; Vignes, 5 fr.<br />

Julien Azaiber, 20 fr : Planques, 5fr.; Pianques<br />

fils, ô fr.; Charles <strong>de</strong> Stadieu. 100 fr.; Castilion,<br />

20 fr.; Valentin Bourgeois. 50 fr. ; Desbor<strong>de</strong>s.<br />

10 fr.; Fornier, 5 fr.; E. Clottes. 10 fr.; Albert<br />

Calmettes, I0O fr.; Mignard et Astié, 2 fr.; Ber-<br />

gon. 50 fr. : Rosier, 20" fr.: Anonyme, 40 fr.; Le-<br />

rov d'Audéric, 20 fr.; Fafur. 2 fr.; Malaret,<br />

10*fr.; Jules Cauvet. 300 fr.; Combastot. 20 fr.;<br />

Bidon fils, 20 fr. ; J. Rolland. 200 fr.: Barbaza,<br />

20 ir.: Trouche, 10 fr.; Veuve U. Maurin flis,<br />

30 fr.; Devèz.e, 15 fr.; A. Espallac, 20 fr.; Cham-<br />

bre Syndicale <strong>de</strong>s vins, 200 fr.; H. Hubert,<br />

20 fr.; Emile Berges, propriétaire, 20 fr.; Ed-<br />

mond Janot, 20 fr.; Jean " Debas, propriétaire,<br />

20 fr.; Mas. arebitecte. 20 fr.; Louis' Bénet. pro-<br />

priétaire, 50 fr. ; Cabanis, 10 fr.; Michel frères,<br />

20 fr.; Victonn Michel. 20 fr ; Lucien Michel,<br />

20 fr.: Charles Michel, 10 fr.; Emmanuel Michel,<br />

5 fr.; François Granier, 5 fr.; Victorien Granier,<br />

2 fr ; Anonyme, 2 fr.<br />

Total <strong>de</strong> la première liste : 4,572 fr. 60.<br />

(A stticre.)<br />

Matinée enfantine. — Un bal travesti d'en-<br />

fants, en matinée, aura lieu avec ie concours <strong>de</strong><br />

ia « Lyre Narbonnaise », à l'Aicazar, le dimanche<br />

13 février 1808. à 2 heures du soir.<br />

Des répétitions auront lieu les <strong>de</strong>rniers jours<br />

à <strong>de</strong>s heures qui seront ultérieurement fixées,<br />

dans la salle du Syno<strong>de</strong>.<br />

Des prix seront distribués pour récompenser<br />

les enfants ies mieux costumés et les chars les<br />

mieux décorés.<br />

On peut, d'ores et déjà, se faire inscrire au<br />

j siège du comité d'organisation, tous ies jours à<br />

; ia Mairie, saile <strong>de</strong>s mariages.<br />

Le Comité fait un pressant apoei aux familles<br />

afin qu'elles veuillent bien prêter ieur bienveil-<br />

lant concours a cette matinée qui est donnée au<br />

bénéfice <strong>de</strong>s pauvres <strong>de</strong> la vilie.<br />

Le Comité <strong>de</strong>s Zèles.<br />

VERZEILLE. — La foire qui s'est tenue<br />

i samedi <strong>de</strong>rnier a eu son succès habituel.<br />

De nombreuses affaires y ont été traitées.<br />

Les porcs se sont vendus 43, 44 et 45 fr.<br />

Dans l'après-midi, X..., meunier à Mal vies,<br />

âgé d'une soixantaine d'années, a été victime<br />

d'un acci<strong>de</strong>nt qui. heureusement, n'aura pas<br />

<strong>de</strong> graves conséquences.<br />

Il était monté sur une charrette que con-<br />

duisait son fils, lorsque au tournant d'une<br />

rue le véhicule a versé.<br />

Le père et le flis en ont été quittes pour<br />

quelques contusions.<br />

CAUNES-MINERVOIS. — Le nommé<br />

B. Estève, âgé <strong>de</strong> 40 ans, célibataire, a été<br />

trouvé noyé dans un puits dans sa propriété.<br />

Tout porte à croire" que ce malheureux a<br />

été victime d'un acci<strong>de</strong>nt.<br />

COUISA. — On a arrêté ces jours <strong>de</strong>r-<br />

niers <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong> le cadavre d'une jeune fille<br />

d'une vingtaine d'années, originaire <strong>de</strong> Fa.<br />

Cétte malheureuse, qui était employée<br />

dans une fabrique <strong>de</strong>. chapeaux à Espéraza<br />

a été poussée par <strong>de</strong>s chagrins intimes à se<br />

donner la mort elle était l'aînée <strong>de</strong> sept en-<br />

fants.<br />

L'antipatriote Jaurès !<br />

Zola avait injurié l'armée en face.<br />

Jaurès, plus cauteleux ou plus pru<strong>de</strong>nt,<br />

essaie do la frapper par <strong>de</strong>rrière.<br />

A l'en croire, il n'y aurait que <strong>de</strong>s jésuites<br />

et <strong>de</strong>s cléricaux dans notre corps d'officiers.<br />

Et ces gens-là ne mériteraient aucune con-<br />

fiance.<br />

Qu'est cela, sinon un appel à la défiance<br />

<strong>de</strong>s troupes contre leurs chefs !<br />

Mais patience, si Jaurès arrive jamais au<br />

pouvoir", cela changerait nous aurons alors<br />

une véritable année nationale, composée<br />

sans doute <strong>de</strong> zigues genre Estievant, qui<br />

assassineront les sergents <strong>de</strong> ville, fusille-<br />

ront les jésuites el dévaliseront les bour-<br />

geois.<br />

Jaurès peut décidément donner la main à<br />

Zoia.<br />

eLs <strong>de</strong>ux font la paire et ne méritent que<br />

le mépris <strong>de</strong>s patriotes et <strong>de</strong>s honnêtes<br />

gens.<br />

Ou <strong>de</strong>vrait traiter tous ces cocos-là en<br />

criminels, car en lin <strong>de</strong> compte, ils commet-<br />

tent le plus iàche <strong>de</strong>s crimes : celui <strong>de</strong> lèse-<br />

Patrie.<br />

Nouvelles religieuses. — On lit dans la<br />

Semaine Catholique : .<br />

M. l'abbé Roucoile, aumônier du couvent <strong>de</strong> la<br />

Compassion, à <strong>Toulouse</strong>, est nommé pro-curé<br />

<strong>de</strong> Léguovin; M. l'abbé Labarbe, vicaire ii<br />

l'église métropolitaine, est nommé aumônier <strong>de</strong><br />

ia Compassion.<br />

—«—A. M. le préfet <strong>de</strong> la Haute-Garonne a<br />

visité ia basilique Saint- Sernin, mardi <strong>de</strong>rnier,<br />

dans i'aorès-mîdi . lia parcouru ies diverses<br />

parties <strong>de</strong> i'édifice. les nefs, la crypte, ies gale-<br />

ries supérieures, et a paru prendre aux beautés<br />

du monument un très "vif intérêt<br />

Voilà qui est bien.<br />

Mais que vont dire les F.-. M.*, dos Côtes-<br />

du-Nord," s'ils apprennent que M. Lutaud a<br />

mis les nieds dans une basilique?<br />

203<br />

; M.<br />

votants,<br />

Rcy, 18 ;<br />

101 ; suffrages exprimés, 101 : M. Rey, M<br />

M. Chalret, 45,<br />

saint-Vincent. — Inscrits,<br />

178 ; s'ufîriu'cs exprimés, 178<br />

M- Chalret, 159 ; M. Besso, 1.<br />

Septfonds. — Inscrits, 072 ;<br />

suffrages exprimés, 5G7 : M.<br />

Chalret, 235 ; M. liesse, 40.<br />

An total, 710 voir <strong>de</strong> majorité pour<br />

Chalret.<br />

11 s'agissait do remplacer M. Courtois,<br />

conseiller général républicain, démission-<br />

naire.<br />

votants,<br />

Rey, 288<br />

07;<br />

M.<br />

M.<br />

s;p acfn©<br />

New-York, <strong>24</strong> janvier.<br />

Une dépêche <strong>de</strong> la Havane annonce que<br />

les insurgés ont fait sauter à la dynamite<br />

une partie du camn espagnol <strong>de</strong> Jucaro à<br />

l'extrémité <strong>de</strong> la Trocha. La caserne a été<br />

détruite. Beaucoup <strong>de</strong> soldats ont été tués<br />

ou blessés.<br />

CIPR1ANI ÉLU DÉPUTE<br />

Forli (Italie), <strong>24</strong> janvier.<br />

M. Cipriani, dont la Chambre avait annulé<br />

in précé<strong>de</strong>nte élection, a été réélu, hier, par<br />

1182 voix sur 4707 inscrits.<br />

» WSO V 7 ML* ÉÉi !<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

On lit dans le Soir :<br />

Il nous revient, au'aorès la séance d'hier, où<br />

les socialistes ont joué le rôie que l'on sait,<br />

quelques députés ont tenté <strong>de</strong>s démarches pre3-<br />

santes -auprès <strong>de</strong> leurs collègues modérés dans<br />

le but dé favoriser ia résurrection <strong>de</strong> ia concen-<br />

tration.<br />

Ces tentatives désespérées pour éviter le nau-<br />

frage définitif auquel" n'échappera pas le parti<br />

radical ont élé accueillies avec le dédain qu'elles<br />

méritaient.<br />

Les radicaux, également lâchés par les rédac-<br />

teurs politiques <strong>de</strong> la Petite République, iront<br />

donc seuls a ia bataille électorale prochaine et<br />

ils supporteront, seuls, le poids dé i'inévitabie<br />

défaite qui les attend.<br />

Les Combattants <strong>de</strong> 1870-71<br />

Voici le programme <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong><br />

i'éuée oue doit donner lundi soir, au théâtre<br />

<strong>de</strong>s Nouveautés la fédération <strong>de</strong>s combat-<br />

tants <strong>de</strong> 1870-71. sous 1B prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le<br />

général <strong>de</strong> Sesmaisons, commandant le 17e<br />

corps d'armée :<br />

Assauts divers entre tous les maîtres d'ar-<br />

mes du corps d'armée.<br />

Assauts entre les professeurs civils.<br />

Assauts <strong>de</strong> boxe française par les sergents<br />

maîtres d'armis du 126e <strong>de</strong> ligné.<br />

Deux assauts au sabre par MM. Thome-<br />

guex et Bez <strong>de</strong> Vilar, <strong>de</strong> Paris ; MM. Thome-<br />

guex et Caumet.<br />

Assaut à i'ôpée <strong>de</strong> combat avec pointe<br />

d'arrêt, tenue "<strong>de</strong> duel, entre MM. Thome-<br />

guex et Jean Carrère. '<br />

La musique militaire du 83e, sous la direc-<br />

tion <strong>de</strong> M. Montalier, doit se faire entendre<br />

pendant les intermè<strong>de</strong>s.<br />

On sait que le produit <strong>de</strong> la soirée doit être<br />

affecté à la construction d'un monument<br />

commémoratif aux morts en combattant pen-<br />

dant l'année terribie.<br />

Tous nos concitoyens voudront donc appor-<br />

ter leur obole aux organisateurs cie la" fête<br />

et prouver ainsi qu'ils ont gardé vivant le<br />

souvenir <strong>de</strong> ceux oui moururent pour la<br />

Patrie.<br />

A cette heure, plus que jamais peut-être,<br />

il est bon <strong>de</strong> s'associer" à toutes les œuvres<br />

patriotiques.<br />

Celle-ci mérite, à tous les titres, nos sym-<br />

pathies et nos encouragements.<br />

LE RETOUR DE NAQTTET<br />

Taris, <strong>24</strong> janvier.<br />

M. Naquet, à qui la Cour d'assises do la<br />

Seine, tenant compte <strong>de</strong> l'excuse <strong>de</strong> santé<br />

avait, par arrêt du 30 décembre, donné un<br />

mots pour se présenter <strong>de</strong>vant le jury, est<br />

rentré- hier soir à 7 heures à Paris, par le<br />

train <strong>de</strong> Calais.<br />

Interrogé, il s'est borné à déclarer qu'il<br />

venait comparaître <strong>de</strong>vant la justice <strong>de</strong> son<br />

pays sans vouloir en dire plus long <strong>de</strong><br />

crainte, a-t-il ajouté, qu'on ne l'accusât <strong>de</strong><br />

vouloir influencer le jury.<br />

A son arrivée à la gare, il s'est fait conduire<br />

42, rue <strong>de</strong> Moscou, au domicile <strong>de</strong> ses sœurs.<br />

La Bagarre à la Chambre<br />

Suici<strong>de</strong><br />

Hier matin, vers 10 heures, la nommée<br />

Dorothée Fourca<strong>de</strong>, âgée <strong>de</strong> 05 ans. ména-<br />

gère, <strong>de</strong>meurant avenue <strong>de</strong> Muret, 92, a été<br />

trouvée pendue dans sa chambre à coucher.<br />

On ignore les causes <strong>de</strong> ce suici<strong>de</strong>.<br />

Paris. <strong>24</strong> janvier.<br />

Le bureau <strong>de</strong> la Chambre, conformément a<br />

l'article 129 du règlement, ayant informé, com-<br />

me nous l'avons <strong>de</strong>.ia dit, le procureur général<br />

que <strong>de</strong>s délits <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> fait avaient été com-<br />

mis dans i'enceinto du palais législatif par MM.<br />

Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Bernis, M. Vignon, subs-<br />

titut du procureur générai, et M. Atthann, pro-<br />

cureur <strong>de</strong> la République, se sont rendus, hier<br />

après-midi, au Paiais-Bourbon. et ont procédé<br />

auprès <strong>de</strong> ia questure, à une enquête sommaire<br />

sur ces inci<strong>de</strong>nts.<br />

Le parquet va maintenant examiner, s'il y a<br />

iieti <strong>de</strong> déeoser sur le bureau <strong>de</strong> la Chambre,<br />

une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation <strong>de</strong> poursuites<br />

contre MM. Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Bernis.<br />

Epidémie <strong>de</strong> fièvre typhoï<strong>de</strong>. — On as-<br />

surs" qu'il vient <strong>de</strong> se déclarer à l'école d'a-<br />

griculture d'On<strong>de</strong>s, une véritabie épidémie<br />

<strong>de</strong> fièvre typhoï<strong>de</strong>.<br />

palais.<br />

ie mouv!<br />

- Le<br />

ment<br />

A l'abattoir. — Voici les chiffres <strong>de</strong>s animaux<br />

abattus du iô au 20 janvier incius, pour le<br />

compte <strong>de</strong> la boucherie toulousaine ;<br />

Bœufs. 83 ; vaches. 35 ; veaux, 191 ; moutons,<br />

87 ; brebis. 191 ; chèvres, 3 ; agneaux, 785 ; che-<br />

vreaux. »; cochons, 211 ; chevaux, 29; mulets o :<br />

ânes, 5. — Totai, 1.626.<br />

Dernière<br />

CARCASSONNE. — Au<br />

Journal officiel a publié hier<br />

judiciaire suivant :'<br />

Juge au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron-<br />

til, juge au siège <strong>de</strong> Lodève. en remplace-<br />

ment <strong>de</strong> M. Gairaud, démissionnaire.<br />

On sait que M Frontil est conseiller géné-<br />

ral du canton d'Aiaigne.<br />

Juge au tribunal "<strong>de</strong> Lodève, M. Robert,<br />

juge suppléant à Carcassonne.<br />

Enseignement primaire. — Par arrêté en<br />

date du 22 janvier :<br />

M. Gros, instituteur à Saint-Sernin. est nommé<br />

à Montant, en remplacement <strong>de</strong> M. Gau. démis-<br />

sionnaire.<br />

M. C'erc. instituteur adjoint à Viileninte. est<br />

nomme à Saint Seinin, en remplacement <strong>de</strong> M.<br />

Cros, nommé à Montaut.<br />

U ion Orphéonique.— Cette société chorale,<br />

dirigée par M. Farguos. a procédé, mercredi<br />

<strong>de</strong>rnier, au renouvellement <strong>de</strong> son bureau.<br />

• Ont été éius :<br />

Prési<strong>de</strong>nt. M. Michel Sabatior, distillateur.<br />

V ice prési<strong>de</strong>nts. MM. Bover et Besse.<br />

Trésorier. M. Mas.<br />

Secrétaire. M. Falouet.<br />

Archiviste. M. I.affite.<br />

ln ^ S3 i'' P , s .- MM ' 'R-'eunoulh, Labeur, Por-<br />

tai. Bnnffard. Maurv et Grille.<br />

Délégué du bureau. M. Coastal<br />

Membre d'honneur, M. Avy. officier d'acadé-<br />

mie, compositeur <strong>de</strong> musique à Ktampes.<br />

Concours <strong>de</strong> primo d'honnour. — Nous rap-<br />

pelons aux agriculteurs du département <strong>de</strong><br />

1 Auae qui désireraient concourir pour la prime<br />

d honneur, les nnx cnlfuraux. les prix dé spé-<br />

cialité, les primes d'honneur do la" petite cul-<br />

ture, da 1 horticulture et do l'arboriculture et les<br />

prix d irrigation qui seront décernés en <strong>1898</strong> par<br />

le ministère <strong>de</strong> l'agriculture, que lo <strong>de</strong>rnier dé-<br />

lai oour adresser leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s exniro le 1er<br />

mars prochain.<br />

Nous ne saurions donc tron engager les re-<br />

tardataires à se hâter. Ceux bai ont°déjà reçu<br />

<strong>de</strong>s formulaires sont priés <strong>de</strong> "les remplir et "<strong>de</strong><br />

les renvoyer le plus iôt possible.<br />

Tous les renseignements utiles seront fournis<br />

aux intéressés par la préfecture ou le nrofes-<br />

seur départemental d'agriculture.<br />

Ecolo <strong>de</strong>s beaux-arts. — Les cours do l'école<br />

<strong>de</strong>s beaux-arts seront repris ce soir, sous la<br />

direction du nouveau professeur, M. Sourou.<br />

Grivèlerie. — Hamodi. vers G heures du soir,<br />

les nommés Paul Pra<strong>de</strong>l, 40 ans, couvreur à<br />

J ouiouse, et Jean Barthe. 59 ans, colporteur, né<br />

a Metz, se sont fait servir â dîner au restaurant<br />

viuiraud.<br />

Après avoir bien dîné, nos <strong>de</strong>ux individus ont<br />

Qeciaré tranquillement à l'aubergiste qu'ils n'a-<br />

BONIOIE DE T0I1L0I SE<br />

Grand assaut d'armes<br />

A LA SALLE ESTRADE<br />

fut, hier un véritable régal oour les fri nids<br />

Co<br />

<strong>de</strong> la lame<br />

M. Mauranges, présidait.<br />

Remarqué dans l'assistance d'élite: MM. Cour-<br />

tois <strong>de</strong> Viçose. coionel Bouiié. Dubois, docteur<br />

Basset, Marvaud directeur du service <strong>de</strong> ssnte<br />

du 17e corps, f'a&et doyen <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong><br />

droit. Legou'x professeur à la Faculté dos scien-<br />

ces, Coumoui conseiller a la cour d'appel. Caus-<br />

sanel-Robagiia, capitaine <strong>de</strong> Ftliàtre.'Chinchoile<br />

avoué. Moiinié-Paget, capitaines Bratid. Régis<br />

lieutenants Moreau, Wagner, Ducor, Girardin,<br />

Charles.<br />

Nous arrivons à 8 h. L2 précises salle du<br />

Fourbastard. La salie est déjà 'bondée. Les ti-<br />

reurs l'épée à la main, ont. peine à se frayer un<br />

passage jusqu'à la planche. "<br />

MM. Vazy'et Estra<strong>de</strong> ont le droit d'être fiers<br />

do leur salle.<br />

lis ont réuni les meilleurs éléments et les élè-<br />

ves ont parfaitement profité <strong>de</strong>s leçons dos<br />

maîtres.<br />

La première partie comportait seDt jeux.<br />

M. Coumoui, élève <strong>de</strong>là salle, a' tiré contre<br />

son distingué professeur. M. Va/.y, maître d'ar<br />

mes au 23e.<br />

L'éloge du maître du 23e n'est dus à faire.<br />

Nou3 avons eu sonvent l'occasion "d'admirer 1<br />

qualités qui font <strong>de</strong> M. Vazy un <strong>de</strong> nos meil-<br />

leurs tireurs : solidité, du poignet , rapidité<br />

d'exécution, finesse et énergie".<br />

M. Coumoui s'est fort bi<br />

son professeur.<br />

M. Estra<strong>de</strong> a tiré contre M. I.iaut, capitaine<br />

au 10e dragons. Tous les fervents connaissent<br />

M Estra<strong>de</strong> : tireur très fin, excellent professeur,<br />

possédant son art à fond. Passes très apolau-<br />

dios<br />

MM. Brugèrc, lieutenant au 126e. et Boyancé ;<br />

Fabry et Caussanel-ltobaglia ; Povniiio com-<br />

mandant au t3e. ot Gillard, lo distingué maître<br />

du 12Go ; Caumel et Desnoyer, lo brûlant maître<br />

du lie <strong>de</strong> ligne ; Desoiau, professant à la Fa-<br />

culté do droit, et Lanttc, lé maître si justement<br />

apprécié du 9o <strong>de</strong> ligne.<br />

MM. Bouxin et Lo/.e ; Gensoul ot Dejeanne,<br />

élèves do ia saiie ; Moreau, lieutenant au 23e<br />

d'artillerie, ot Estra<strong>de</strong>, ont tiré ensuite et re-<br />

marquablement.<br />

MM. do Fillatre, capitaine au 23- d'artillerie,<br />

et Campourcy. maîire d armes au 83e <strong>de</strong> ligne;<br />

Wagner, lieutenant au 23o d'artilloro et Fabry,<br />

Gitlard et Desnoyor, Latine et. Vazy, ont dans la<br />

<strong>de</strong>uxième partie, fait un très joli jeu d'éDée (jeu<br />

<strong>de</strong> terrain).<br />

La Iflort <strong>de</strong> ti k Paris. 23 janvier.<br />

Le Journal <strong>de</strong>s Débals confirme la mort<br />

du baron André Reille, député <strong>de</strong> la Ire cir-<br />

conscription <strong>de</strong> Castres (Tarn), fils du baron<br />

René Reille, député du même département.<br />

M. André Reille. petit-fils du fameux gé-<br />

néral du premier empire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />

Soult et <strong>de</strong> Masséna, avait été élu député au<br />

cours <strong>de</strong> cette législature en remplacement<br />

<strong>de</strong> M. Abrial, décédé.<br />

L'esprit fin, distingué, M. André Reille<br />

avait pris une part remarquée à plusieurs<br />

<strong>de</strong>s plus importants débats sur la "politique<br />

générale qui ont marqué cette législature à<br />

Ta Cnambre. Il n'avait rencontré, même chez<br />

ses adversaires, que <strong>de</strong>s marques d'estime<br />

et <strong>de</strong> sympathie.<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Le baron André Reille avait quitté Paris<br />

le 28 du mois <strong>de</strong>rnier, pour se rendre dans<br />

ses propriétés, et c'est" en visitant l'hôpital<br />

<strong>de</strong> Castres qu'il a contracté la fièvre<br />

tliyphoï<strong>de</strong> qui <strong>de</strong>vait l'emporter.<br />

Samedi soir, la dépêche adressée à son<br />

père faisait bien connaître que l'état du ba-<br />

ron André Reille était <strong>de</strong>s plus alarmants,<br />

mais elle laissait cependant entrevoir une<br />

lueur d'esuoir, quand, hier matin, une se-<br />

con<strong>de</strong> dépêche, annonçait la mort.<br />

Le défunt, qui n'était âgé que <strong>de</strong> trente-<br />

six ans, était le petit-fils du maréchal séna-<br />

teur Reille, et l'arrière pctit-lils <strong>de</strong>s maré-<br />

chaux Souit et Masséna".<br />

Manifestations Patriotiques<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

Plusieurs groupes da manifestants ont<br />

parcouru hier les <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> la Seine.<br />

Rue Montmartre, <strong>de</strong>vant les bureaux <strong>de</strong><br />

YAurore. <strong>de</strong> nombreux jeunes gens essaient<br />

une manifestation aux cris <strong>de</strong> : « Conspuez<br />

YAurore'. » Aussitôt, ils sont dispersés" par<br />

les agents, qui débouchent <strong>de</strong>s rues avoisi-<br />

nante's.<br />

La rue Lafayetteet la rue Chauchat ont été<br />

traversées par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s criant: «Conspuez<br />

Zola ! A bas les juifs ! Vive l'armée ! »<br />

Douze arrestations ont été opérées.<br />

Au quartier Latin, l'effervescence est as-<br />

sez gran<strong>de</strong>. Les étudiants se promènent sur<br />

ie boulevard Saint-Michel par petits groupes<br />

en criant toujours : « Conspuez Zoia ! » Ils<br />

se taisent à l'arrivée <strong>de</strong>s agents pour recom-<br />

mencer un neu nius tard.<br />

Une seule arrestation a été opérée dans la<br />

soirée. C'est celle d'un individu" qui, en pas-<br />

sant avenue <strong>de</strong>s Champs-Elyséesj avait crié:<br />

« Vive Zola ! »<br />

Dans la bagarre qui s'est produite è. l'an-<br />

gle <strong>de</strong>s rue <strong>de</strong> la Bourse et <strong>de</strong> Richelieu,<br />

alors qu'une tan<strong>de</strong> da manifestants voulait<br />

aller manifester <strong>de</strong>vant le siège du comité<br />

<strong>de</strong> protestation, <strong>de</strong>ux agents ont été blessés.<br />

Un manifestant a été arrêté .<br />

Durant la soirée, <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> gar-<br />

<strong>de</strong>s républicains à cheval ont sillonné Paris<br />

dans tous les sans sur les boulevards, place<br />

Clichy, plue-' Saint-Michel, rue Montmartre.<br />

Une surveillance particulière subsiste <strong>de</strong>-<br />

vant lès bureaux <strong>de</strong> l'Aurore.<br />

m comporté contre<br />

SUCCÈS CONSERVATEUR<br />

Dans le Tarn-at- Garonne<br />

Voici, r>ar commune, le résultat <strong>de</strong> l'élec-<br />

tion au Conseil général qui a eu lieu hier<br />

dans le canton <strong>de</strong> Caussad'o ;<br />

Caussa<strong>de</strong>. — Inscrits. 1,300 ; votants, 1,091;<br />

suffrages exprimés 1,092: M. Rey candidat<br />

républicain. 177 voix ; M. Chalret du Rieu,<br />

conservateur, 596 ; M. Besse, 7.<br />

Cayrac. -- Inscrits, 98: votants 91; suf-<br />

frages exprimés, 89 : M. Rey, 02; M. Chalret,<br />

27.<br />

Cayriech. — Inscrits, 115; votants, 98;<br />

suffrages exprimés. 98; M. Rey, 27; M. Chal-<br />

ret, 09 ; M. Besse, 2.<br />

Lavaurctte. — Inscrits. 178; votants, 157;<br />

Milïrages exprimes. Kilt : M. Roy, 100 ; M.<br />

Chalret, 03; M. Besse, 1.<br />

Mirabel. — inscrits, 404 ; votants, 373 ;<br />

suffrages exprimés, 373 : M. Rcy, 72 ;<br />

M. Chàiret, 297.<br />

Monteils. — Inscrits, 232 ; votants. 194 ;<br />

: M.<br />

votants, 414 ;<br />

Roy, 99 ; M.<br />

suffrages exprimés, !93 : M. Rey, 48<br />

Chalret, 144'; M. Besse, 1.<br />

Réalville. — inscrits, 408 ;<br />

suffrages exprimés. 413 : M.<br />

Chalret, 313"; M. Besse, 1.<br />

Saint-Cirq. — Inscrits, 235 ;<br />

suffrages e'xnrimes 200 : M.<br />

Chalret, 110 ; M. Besse, l.<br />

Saint-Georges. — Inscrits,<br />

votants,<br />

Rey, 06<br />

107 ;<br />

M.<br />

13«; votants,<br />

Troubles à Alger. — Emeute<br />

sanglante<br />

Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />

Les troubles ont recommencé. hier après-<br />

midi, avec plus <strong>de</strong> violence que jamais. La<br />

surexcitation était si vivo et la foule si con-<br />

sidérai) e que les zouaves et les soldats du<br />

génie, consignés dans leurs casernes, ont<br />

été amenés ausssitôt pour barrer les prin-<br />

cipales artères.<br />

dépendant <strong>de</strong> nombreuses collisions se<br />

sont produites entre les juifs cantonnés<br />

dans la rue ne la Lyre, leur quartier, et les<br />

antijuifs.<br />

Les poignards et les revolvers ont<br />

été sortis dans la rue Babazoum. La foule<br />

très compacte s'est mise à défoncer les <strong>de</strong>-<br />

vantures <strong>de</strong>s magasins israëlites qu'elle<br />

a mis au pillage au cris <strong>de</strong> : « Mort aux<br />

juifs !"» Les effets, les tissus, les pièces<br />

d'étoffe, les objets <strong>de</strong> toute sorte prove-<br />

nant <strong>de</strong> ces magasins sont jetés dans la rue,<br />

les souliers lacérés, brisés par la multitu<strong>de</strong><br />

furieuse.<br />

Le spectacle est lamcntab'e. Il <strong>de</strong>vient<br />

terrible*: en présence <strong>de</strong> ces excès, en<br />

effet, un peloton <strong>de</strong> chasseurs d'Afri-<br />

que met sabre au clair et charge la<br />

foule. Elle est si compacte quo c est au<br />

milieu <strong>de</strong>s difficultés les plus gran<strong>de</strong>s, au<br />

milieu <strong>de</strong>s cris mille fois répétés <strong>de</strong> :<br />

« Mort aux Juifs », et <strong>de</strong>s vociférations <strong>de</strong>s<br />

.écrasés quo les cavaliers arrivent à s'ouvrir<br />

un Dassago et à refouler, vers l'extrémité do<br />

la rue une partie dos manifestants.<br />

Derrière eux, la foule so reforme, et mal-<br />

gré l'cffroynble bouscula<strong>de</strong>, acclame les<br />

soldats. Les cris do : « Vive l'année ! »<br />

sont poussés par plusieurs milliers <strong>de</strong> poi-<br />

trines.<br />

Ces diverses bagarres ont toutes été san-<br />

glantes dans la ruo <strong>de</strong> la Lyre.<br />

Plusieurs personnes ont reçu <strong>de</strong>s<br />

coups <strong>de</strong> poignard et <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> re-<br />

volver ; une, notamment, M. B..., père<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants, a été tuè : il avait reçu<br />

un coup do poignard dans le dos et une<br />

balle <strong>de</strong> revolver à la tempe : on l'a relevé<br />

mort sur le champ do bataille.<br />

()uant ntix blessés, ils sont en nombre<br />

considérable. Sans compter ceux qui ont<br />

pu regagner Isur domicile et qus l'on ne<br />

connaît point, on signale une dizaine <strong>de</strong> per-<br />

sonnes qui ont reçu <strong>de</strong>s soins dans diverses<br />

pharmacies ; trois d'entre celles-ci seule-<br />

ment sonl grièvement atteintes.<br />

Le Palais d'Hiver, où rési<strong>de</strong> actuelle-<br />

ment M. Lépine, est gardé militaire-<br />

ment. La surexcitation reste excessive et<br />

les troubles ne semblent pas près <strong>de</strong> finir.<br />

Détails complémentaires<br />

Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />

Voici <strong>de</strong>s détails sur les événements qui<br />

se sont déroulés, hier, à Alger:<br />

A 2 heures <strong>de</strong> l'après-midi , une foule,<br />

que i'on peut évaluer à 2,000 personnes, se<br />

rassemblait sur la place du Gouvernement,<br />

où <strong>de</strong>vait avoir lieu le concert habituel quo<br />

donne la musique du 1er zouave, mais ce<br />

concert a été supprimé hier.<br />

11 est près <strong>de</strong> trois heures. A ce moment,<br />

on anprend que dans les rues <strong>de</strong> Chartôres<br />

et <strong>de</strong> la Lyre une collision vient <strong>de</strong> se pro-<br />

duire entre, juifs et anti-juils, et le bruit<br />

court aussi qu'un attentat aurait été commis<br />

samedi, contre un officier français par une<br />

ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs qui avaient organisé une<br />

contra-manifestation. Des cris <strong>de</strong> : « A bas<br />

les juifs ! » retentissent.<br />

La manifestation se forme. En forçant le<br />

cordon <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> police, les manifes-<br />

tants pénètrent dans la rue <strong>de</strong> la Lyre qui<br />

est le quartier juif ou la mêlée est générale.<br />

Quelques coups <strong>de</strong> feu éclatent. Des objets<br />

divers sont lancés <strong>de</strong>s balcons sur les anti-<br />

juifs.<br />

Lutin les zouaves baïonnette au canon<br />

dispersent les assaillants et les assaiilis.<br />

Bientôt les blessés arrivent soutenus par<br />

leurs amis dans les divôrses pharmacies<br />

qui avoisinent la piace du Gouvernement.<br />

Les premiers soins' leurs sont j donné aussi-<br />

tôt ; mais ils sont vains pour l'un d'eux, un<br />

Français M. Cayol maçon qui expire dans<br />

les bras du docteur Rouquet.<br />

A l'instant où M. Cayof expire <strong>de</strong>ux autres<br />

blessés viennent réclamer <strong>de</strong>s soins; tous<br />

<strong>de</strong>ux ont reçu dans lo dos <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> poi-<br />

gnard ; leurs blessures sont affreuses.<br />

D'autres personnes blessés par <strong>de</strong>s coups<br />

<strong>de</strong> pierres ou <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> cannes sont con-<br />

duites à leur domicile.<br />

A quatre heures, les manifestants appren-<br />

nent la mort <strong>de</strong> M. Cayol et qu'un capitaine<br />

<strong>de</strong> zouaves et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses hommes," char-<br />

gés <strong>de</strong> déblayer la rue <strong>de</strong> la Lyre, ont été<br />

blessés par <strong>de</strong>s projectiles. La surexcitation<br />

est extrême.<br />

On nous assassine ! A mort les juifs, crie-<br />

t-on <strong>de</strong> toute part, et le flot <strong>de</strong>s manifestants,<br />

brisant la ligne d'agents et <strong>de</strong> zouaves qui<br />

barent les rues principales, se précipite dans<br />

la rue Babazoun.<br />

Les manifestants arrachent les volets,<br />

puis, s'en servant comme <strong>de</strong> béliers, frap-<br />

pent à coups redoublés sur les <strong>de</strong>vantures<br />

"qui bientôt'sont réduites en miettes. On en-<br />

lève les marchandises exposées en <strong>de</strong>van-<br />

ture ot on les jette au vent. D'autres mani-<br />

festants amoncellent les tissus, les confec-<br />

tions et en font <strong>de</strong>s bûchers auxquels ils<br />

mettent le feu.<br />

On opère ainsi dans six magasins. Les<br />

hasseurs arrivent alors et chargent les<br />

manifestants qui, par <strong>de</strong>s voies détournées<br />

reviennent se concentrer rue Baboloued, sé-<br />

parée <strong>de</strong> ia rue Babazoun par ia place du<br />

Gouvernement.<br />

La plupart <strong>de</strong>s magasins juifs sont enfon-<br />

cés. La gendarmerie, la troupe et ia police<br />

sont impuissantes a rétablir l'ordre, lés ma-<br />

nifestations cessant d un côté pour repren-<br />

dre <strong>de</strong> l'autre. Tout Alger est sur pied."<br />

Les auteurs du pillage, qui a "duré une<br />

heure, rue Babazoun, sont en grand nombre<br />

<strong>de</strong>s gens sans aveu, la lie <strong>de</strong> la population<br />

<strong>de</strong> toutes les nationalités latines et' indigè<br />

nés.<br />

Mais la foule <strong>de</strong>s manifestants antijuifs,<br />

qui ne connaît pas les auteurs du piliage,<br />

prend souvent fait et cause pour ou "contre<br />

la police.<br />

Un administrateur d'une commune mixte,<br />

délégué à la préfecture, qui avait arrêté un<br />

indigène en flagrant délit et le maintenant<br />

fut bousculé par la foule et eut le poignet<br />

foulé. Ailleurs, les <strong>de</strong>ux adjoints du maire<br />

d'Alger, qui voulaient arrêter un voleur, fu-<br />

rent maltraités parles manifestants.<br />

Enfin, un sous-officier aurait franné<br />

à coups <strong>de</strong> plat <strong>de</strong> sabre un agent <strong>de</strong> police<br />

lequel maintenait un malfaiteur. Pendant ce<br />

temps les manifestants crient : « A bas les<br />

juifs 1 Vive l'armée 1 »<br />

Le pillage <strong>de</strong> la rue Bab-Azoum achevé<br />

ces mêmes individus, sans aveu, allèrent<br />

dans la rue Bab-el-Oued oui fait suite à la<br />

rue Bab-Azoun et est, comme celle-ci, le<br />

centre du commerce <strong>de</strong>s Jjuifs. Les bouti-<br />

ques juives furant dévalisées, les marchan<br />

dises furent jetées sur les trottoirs, mais<br />

une bonne partie fut emportée dans <strong>de</strong>s<br />

maisons voisines où les agents <strong>de</strong> police ar-<br />

rêtèrent les Individus européens ou indigè-<br />

nes qui se partageaient le butin.<br />

L'ast.ect <strong>de</strong>s rues Bab-Azoum et Bab-el-<br />

Oued présente un coup d'oeil comme après<br />

un incendie: le sol est jonché <strong>de</strong> marchan-<br />

dises détériorées ; quantité <strong>de</strong> chapeaux et<br />

d'effets que les autorités font enlever et<br />

porter dans un local où elles seront triées<br />

Les autorités israélites ont recommandé<br />

instamment à leurs coreligionnaires <strong>de</strong> ne<br />

pas sortir <strong>de</strong> chez eux et il est très rare <strong>de</strong><br />

rencontrer une figure juive dans la rue.<br />

A part le gravé inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> la<br />

Lyre, où M. Cayol a été tué, on peut dire<br />

qu'une partie <strong>de</strong> la vilie aété livrée au pilla-<br />

ge par <strong>de</strong>s malfaiteurs que la foule laisse<br />

faire par haine <strong>de</strong>s juifs, surtout <strong>de</strong>puis<br />

qu'on â appris la mort <strong>de</strong> M. Cayol, mais la<br />

surexcitation est gran<strong>de</strong> et <strong>de</strong> nombreux<br />

anti-juifs jurent <strong>de</strong> le venger sur les juifs<br />

qui oseraient se montrer.<br />

* Plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents arrestations ont été<br />

opérées.<br />

"On signale quelques troubles à Saint-Eu-<br />

gène, dans la banlieue d'Alger où habitent<br />

ae nombreux israélites. Le "jeune Israélite,<br />

qui blessa, samedi, d'un coup do pierre le<br />

rédacteur du Télégramme, a été condamné<br />

dès hier, par le tribunal correctionnel, à six<br />

mois rie prison, 100 francs d'amen<strong>de</strong> et 100<br />

francs <strong>de</strong> dommages-intérêts.<br />

Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />

A neuf heures, hier soir, un fort groupe<br />

<strong>de</strong> manifestants s'est porté <strong>de</strong>vant la mairie<br />

oit la Marseillaise a été entonnée. Les ma-<br />

nifestants allèrent ensuite rue <strong>de</strong> la Liberté<br />

où ils tentèrent <strong>de</strong> défoncer la <strong>de</strong>vanture <strong>de</strong><br />

fer d'un grand magasin juif, mais la <strong>de</strong>van-<br />

ture résista. Les zouaves accoururent, le co-<br />

lonel fit faire trois sommations à son <strong>de</strong><br />

tambour. La foule acclama l'armée, cria :<br />

« A bas les juifs ! » puis se porta sur la<br />

place du Gouvernement. L'armée seule as-<br />

sure l'ordre. La ponce ne parait plus. Elle<br />

n'intervient que pour conduire au poste les<br />

personnes arrêtées.'<br />

lHH;iU;M]SEirA(ÎIUND!SSEMT<br />

nous engageons les dames à profite?<br />

<strong>de</strong>s rabais énormes faits sur les confec-<br />

tions, tissus, etc. <strong>de</strong> la saison d'hiver<br />

sa rue<br />

Occasions Alsace-Lorraine,<br />

Cil<br />

<strong>Toulouse</strong><br />

Miirchaiiiiiscs<br />

vice solennel et commémoratif a été célébré<br />

à l'intention <strong>de</strong>s soldats morts pour la pa-<br />

trie sur le champ <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong> Buzenval".<br />

A l'évangile, M. le chanoine Paris a pro-<br />

noncé une allocution patriotique en présence<br />

d'une assistance considérable. Après la cé-<br />

rémonie religieuse un banquet â réuni les<br />

membres du comité.<br />

A 2 heures, le cortège s'est mis en route<br />

vers le monument commémoratif. Dans le<br />

cortège se trouvent <strong>de</strong> nombreux officiers et<br />

un nombre considérable <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> di-<br />

verses sociétés patriotiques portant <strong>de</strong>s<br />

couronnes et <strong>de</strong>s palmes. "<br />

Devant le monument, plusieurs discours<br />

ont été prononcés, notamment par MM. Féli-<br />

cien Paris, conseiller municipal <strong>de</strong> Paris,<br />

Bourguet, étudiant, au nom <strong>de</strong> l'Université<br />

<strong>de</strong> Paris, Lucien Millevoye, oui, en termes<br />

émus, a retracé la phase <strong>de</strong>' la bataille <strong>de</strong><br />

Buzenval.<br />

Miilevoye a terminé en disant :<br />

Quand lo besoin s'en fera sentir, je suis<br />

fermement convaincu que tous nous mar-<br />

cherons sur les traces <strong>de</strong> nos aînés ; mais,<br />

en prends encore l'engagement <strong>de</strong>vant<br />

vous : nous ne laisserons pas <strong>de</strong>rrière nous<br />

les traîtres du syndicat.<br />

Ces paroles ont été accueillies par les cris<br />

<strong>de</strong> : « Vive l'armée ! »<br />

Le docteur Bouille*, qui prend ensuite la<br />

parole reproche à Millevoye" <strong>de</strong> faire da la<br />

politique. Ses paroles sont couvertes uar<br />

<strong>de</strong>s huées.<br />

Puis Marcel-Habert député <strong>de</strong> Scine-et-<br />

Oise fait allusion à l'alliance franco-russe et<br />

excuse Paul Deroulè<strong>de</strong> qui est retenu chez<br />

lui par l'influenza. 11 lit là lettre suivante à<br />

lui adressée par l'ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

Ligue <strong>de</strong>s patriotes.<br />

Mon cher ami,<br />

A la suite <strong>de</strong> mon influenza, ma blessure<br />

ancienne s'est rouverte et j'ai dû subir une<br />

opération douloureuse qui me cloue au lit<br />

pour quelques semaines encore. Je ne pour-<br />

rais pas aller dire co que je pense <strong>de</strong> l'a-<br />

narchie parlementaire qui, en désorganisant<br />

l'Etat, met réellement en péril la patrie et la<br />

nation.<br />

Je compte sur vous pour le dire en mon<br />

nom.<br />

Vive la République nationale 1 A bas l'a-<br />

narchie parlementaire 1<br />

C'est sur la lecture <strong>de</strong> cette lettre qu'a été<br />

terminée la cérémonie aux applaudissements<br />

unanimes <strong>de</strong> la foule.<br />

D'autres cérémonies natriotioues ont éga-<br />

lement eu lieu à Mont'retout, 'Garches, Cli-<br />

chy, Colombes, Fontenoy-sur-Moselte, etc.<br />

Troubles en Italie<br />

Florence, <strong>24</strong> janvier.<br />

Hier soir, <strong>de</strong>ux cents manifestants, partis<br />

<strong>de</strong> la place Victor-Emmanuel, se sont diri-<br />

gés, en'évitant la police, jusque sous ies fe-<br />

nêtres du journal Fiera Mosca. Là, aux cris<br />

<strong>de</strong> : « A bas les imnôts ! », ils ont brisé les<br />

vitres et blessé un gar<strong>de</strong>.<br />

VERTE REPONSE<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

Emile Zola vient <strong>de</strong> recevoir, d'un juge <strong>de</strong><br />

paix d'Argentan (Orne), la lettre suivante,<br />

que les feuilles dreyfusar<strong>de</strong>s ont eu soin <strong>de</strong><br />

rie pas enregistrer :<br />

Monsieur Zola,<br />

Votre lettre à M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ré-<br />

publique outrage indignement et la chose<br />

jugée et notre bien-aimée patrie.<br />

Après l'avoir répandu, ici et là, et sans<br />

succès, à <strong>de</strong>s milliers d'exemplaires, voilà<br />

que vousvouspermettez aujourd'hui <strong>de</strong> l'a-<br />

dreser aux juges <strong>de</strong> paix. Je reçois ài'instant<br />

le numéro du journal qui la contient et<br />

que, sans doute par antiphrase, vous appe-<br />

lez l'Aurore. Un pareil envoi, j'en suis sûr,<br />

aucun <strong>de</strong> mes collègues ne me contredira,<br />

c'est pour nous, magistrats et Français, une<br />

injure que votre talent ne peut couvrir.<br />

Veuillez ne pas la renouveller, n'importe<br />

quelle ressource vous en donne les moyens,<br />

nous n'avons que faire <strong>de</strong> votre libellé.<br />

Ce n'est pas, monsieur, dans le cabinet<br />

d'un juge que ce papier là, non plus d'ail-<br />

leurs que certains <strong>de</strong> ses frères aînés, doit<br />

trouver place : c'est dans un autre et je l'y<br />

mets.<br />

F.-G. KAIEIIANNIÈRB.<br />

Avis à nos Correspondants<br />

Lorsqu'une copie n'est pas insérée au len-<br />

<strong>de</strong>main <strong>de</strong> sa réception pour une cause quel-<br />

conque, il est inutile <strong>de</strong> nous envoyer nu<br />

nouveau texte ; les correspondances qui nous<br />

sont adressées et dont la publication est<br />

retardée, sont soigneusement conservées pour<br />

être insérées en temps utile. Une copie nous<br />

vcllc pourrait occasionner un double emploi.<br />

Bulle in Nié éorologiqua<br />

Paris. 23 janvier.<br />

L'aire supérieure re.ste stationnante. Le maxi-<br />

mum se trouve en Bretagne. Le vent est faible<br />

sur no;s côtes. Il a plu, hier, à Lyon. Clermont,<br />

Nancy. La température s'abaisse (4 <strong>de</strong>grés à l'a-<br />

ris, 1*4 à Alger, —1 au Puy <strong>de</strong>-Dôme). Temps<br />

nuageux. La température va s'abaisser.<br />

BÊPURATIr INCOMPARABLE<br />

la 8mnd Régénérateur du Sang<br />

CEREMONIE PATRIOTIQUE<br />

Dijon, <strong>24</strong> janvier.<br />

A Dijon, l'anniversaire <strong>de</strong>s batailles livrées<br />

en 1871, autour <strong>de</strong> la ville a été célébrée par<br />

les survivants do-i'armée <strong>de</strong>s Vosges et do<br />

la 4e briga<strong>de</strong>.<br />

Le cortège s'est rendu au monument <strong>de</strong> la<br />

route <strong>de</strong> Langres ou a été lue une lettre pa-<br />

triotique du maire <strong>de</strong> Saint-Etienne. On est<br />

allé ensuite à Talar.t saluer le monument du<br />

Drapeau. Là on a donné lecture d'une lettre<br />

<strong>de</strong> M. Farelli prési<strong>de</strong>nt du comité dos survi-<br />

vants do la 4è briga<strong>de</strong>.<br />

Ces manifestations ont eu lieu au milieu<br />

d'un grand enthousiasme, un grand banquet<br />

aura lieu ce soir.<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

Hier n été célébrée la manifestation <strong>de</strong><br />

l'anniversaire <strong>de</strong> la bataille <strong>de</strong> Buzenval. En<br />

raison <strong>de</strong>s circonstances, cette cérémonie a<br />

eu un caractère tout particulier. Une délé-<br />

gation <strong>de</strong>s étudiants s'était jointe aui So-<br />

ciétées natriotinues.<br />

A 10 heures, en l'église d« Ruail, un ser-<br />

ROB LEGHAUX<br />

Sucs végétaux concentrés du<br />

Croeson et <strong>de</strong> Salsepareille rouge<br />

FORTIFIE, RENOUVEUELESANQ<br />

— Donne la Santé, ïa Force, la Vie •»»<br />

Médailles d'Or et Diplômes d'Honnaur<br />

A TOUTES LES XPOSmOKS<br />

Bwmn<strong>de</strong>r h Broehnre nnr U RÉGÉNÉRATION in SANG<br />

O&p&tGénéral: M AKIO LECH AÏJ X, Pharmacien-Chlmlsts<br />

Rue Sainte-Catherine. 16*, BORDEAUX<br />

Détail (Uni tqutAt Ut bonn«« Pharmsoi,,<br />

I<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés


CAUSERIE AGRICOLE<br />

669<br />

Si j'étais le gouvernement<br />

Ça ne se verrait pas souvent.<br />

J'ignore à auelle époque cette sorte "le<br />

ëicton populaire ou refrain d'une chanson-<br />

nette a vu le jour et par conséquent à quel<br />

gouvernement cela s'est appliqué d'abord.<br />

Mais faisons-en une exclamation populaire<br />

©t voyons ce au'il nous faudrait pour en ar-<br />

river* à influer un peu sur le gouverne-<br />

ment.<br />

Et d'abord où est-il ce gouvernement?<br />

' La constitution vous dira qu'il rési<strong>de</strong> dans<br />

les <strong>de</strong>ux Chambres représentées par un<br />

pouvoir exécutif, les ministres, lesquels ont<br />

comme asents départementaux, les préfets,<br />

les sous-nréfets, et toute la hiérarchie ad-<br />

ministrative. Tant quo les ministres ont la<br />

confiance <strong>de</strong>s Chambres, ils sont le Gouver-<br />

nement, s'ils ne l'ont plus ils <strong>de</strong>viennent<br />

simules citoyens.<br />

En ce moment, nous avons M. Méline à la<br />

tête du ministère et c'est lui qui, d'accord<br />

avec ses collègues est censé donner le mot<br />

d'ordre, la consigne, si vous aimez mieux.<br />

Or, ce mot d'ordre se compose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

tiarties fort distinctes. L'une, immuable, le<br />

respect ou l'application <strong>de</strong>s lois, l'autre, es-<br />

sentiellement variable, l'orientation noliti<br />

oue et ce que l'on pourrait appeler l'admi<br />

nistration journalière.<br />

Malheureusement, entre les paroles et les<br />

actes du gouvernement il y a dé ru<strong>de</strong>s écarts<br />

d'anplication.<br />

La' secon<strong>de</strong> partie du pouvoir influe hop<br />

sur la première, et dame politique mène<br />

un peu trop dame Justice ou du moins l'an-<br />

piication <strong>de</strong> la justice.<br />

Je vais rester dans le côté agricole, et ce<br />

pendant comment, au milieu <strong>de</strong> l'émotion<br />

qui agite la France au sujet <strong>de</strong> la formation<br />

d'un pouvoir occulte comme ce syndicat<br />

Dreyfus, puissance qui s'en prend à l'armée<br />

même, ne pas être stupéfait <strong>de</strong> cette absence<br />

<strong>de</strong> gouvernement?<br />

Certes, c'est bien le cas <strong>de</strong> répéter le die<br />

ton mis en tête <strong>de</strong> ces lignes.<br />

De quoi donc a-t-il eu rieur, ce gouverne<br />

ment ?<br />

De <strong>de</strong>ux groupes parlementaires, l'un sous<br />

ia férule <strong>de</strong> M.Reihach le gendre du grand<br />

forban <strong>de</strong> Panama, l'autre appartenant au<br />

Sénat et ayant nour tête cette" trilogie, Tra<br />

rieux, Raric et Scheurer-Kestner.<br />

Kh bien ! ce qui se passe là se passe pour<br />

nous, malheureuse France agricole, nous<br />

qui sommes, comme le disait autrefois (c'é<br />

tait au temps <strong>de</strong> la Doule au pot) un réel<br />

ami <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong>s produits du sol,<br />

nous Ci ui sommes les vraies mamelles <strong>de</strong> la<br />

France.<br />

Que voyons-nous? Que nous sommes obli<br />

gês, lambeau par lambeau, d'obtenir quelque<br />

protection contre l'empoisonnement public,<br />

contre ie rapt <strong>de</strong> notre bien, contre l'oppres-<br />

sion même <strong>de</strong> nos libertés par <strong>de</strong>s associa-<br />

tions qui toutes ne sont pas juives, mais dé<br />

rivent du même principe.<br />

îs'aviez-vous pas pensé qu'il était plus<br />

qu'étrange que la police (émanation du gou<br />

vernement), laissât quinze mois un cour-<br />

tier, du nom <strong>de</strong> Fessât, inon<strong>de</strong>r trois dépar-<br />

tements avec <strong>de</strong> ia sciure <strong>de</strong> bois moulue<br />

pour ia mélanger avec le pain <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

cent boulangers ? Cela né se passait pas<br />

loin <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> la police, dans le fond <strong>de</strong><br />

l'Algérie; c'était en pleine Normandie, à 50<br />

kilomètres <strong>de</strong> Paris."<br />

Comment s'y prenait cet homme pour faire<br />

ses expéditions? 11 a expédié plus <strong>de</strong> vingt<br />

mille balles <strong>de</strong> 100 kilos <strong>de</strong> sa" mouture em-<br />

poisonneuse. Sous quel titre ? Ii était im<br />

possible que dans les gares on ne s'aperçu<br />

pas au fait. Un minotier en bois !<br />

On lui envoyait <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> sacs <strong>de</strong><br />

sciure et vous voulez oue cela ne se sut<br />

pas?<br />

C'est comme les fameuses usines améri-<br />

caines <strong>de</strong> Marseille et du Havre faisant <strong>de</strong><br />

ia graisse avec <strong>de</strong> l'huiie <strong>de</strong> coton et du suif.<br />

11 entrait <strong>de</strong> l'huile et il sortait <strong>de</strong> la soi-<br />

disant graisse. Il a fallu clameur sur cla-<br />

meur pour arracher le gouvernement à son<br />

sommeil.<br />

Certes, je crois M. Méline très dévoué à<br />

l'agriculture, seulement ii est toujours dans<br />

la crainte <strong>de</strong> déplaire à quelque député te-<br />

nant en main une dizaine <strong>de</strong> voix.<br />

Où est-il ie gouvernement?<br />

Croyez-vous donc que ce ne soit pas un<br />

scandale <strong>de</strong> voir traîner <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> qua-<br />

tre ans cette affaire <strong>de</strong>s phosphates d'Algé-<br />

rie- , ressource immense pour notre, sol<br />

épuisé ? Voilà tirés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans que le père<br />

<strong>de</strong> l'agriculture "est au pouvoir; l'affaire dort<br />

toujours dans les cartons du conseii d'Etat.<br />

Que dis-je? M. Cambon, gouverneur <strong>de</strong> l'Al-<br />

gérie, qui, <strong>de</strong>vant -le Sénat, avait tout dé-<br />

voile et <strong>de</strong>mandait qu'on lui donnât les<br />

moyens d'arrêter ces prévarications insen-<br />

sées, a été déplacé. Ce n'est pas son succes-<br />

seur qui fera la iumière.<br />

Mais eile est faite, toute faite ia lumière.<br />

Seulement, il y a trois députés et une<br />

douzaine <strong>de</strong> conseillers généraux qui sont<br />

dans l'affaire et l'on laisse pâtir 22 millions<br />

d'agriculteurs français.<br />

Pauvre père Méline! il est nlein <strong>de</strong> bon-<br />

nes intentions, mais on a l'air <strong>de</strong> les peu<br />

goûter, ces bonnes intentions.<br />

Vous avez tous lu ces belles déclarations<br />

«ie M. Méiine à la Chambre sur ia valeur <strong>de</strong>s<br />

Syndicats agricoles, et les services qu'ils<br />

rendaient à la France. Vous avez vu aussi<br />

ce même M. Méiine accepter une récompense<br />

comme prési<strong>de</strong>nt du Syndicat <strong>de</strong> Remire-<br />

mont, <strong>de</strong>"pair avec trente autres syndicats<br />

libres et dévoués au bien public et vous vous<br />

êtes dit : « Enfin, ce mouvement va être<br />

suivi, on nous donnera autre chose que dos<br />

pars-les et quelques gratifications. Quand<br />

bonis XVI eut, en une réception <strong>de</strong> cour,<br />

mis un bouquet <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre<br />

à sa boutonnière, tout ce qui l'approchait se<br />

mit à cultiver cette plante. »<br />

On n'imitera pas cet exemple. Avez-vous<br />

ouï-dire qu'un préfet ait cherché à ai<strong>de</strong>r dans<br />

son œuvre un syndicat indépendant ?<br />

Toute la bureaucratie s'est au contraire<br />

ébouriffée comme un chat à l'aspect d'un en-<br />

nemi. Comment 1 accepter la collaboration<br />

<strong>de</strong> personnes libres qui ne sollicitent ni mé-<br />

rite agricole, ni gratifications ? Serrons les<br />

rangs*" messieurs les fonctionnaires, et ne<br />

songeons qu'à nous ou à ceux qui peuvent<br />

nous être utiles en politique.<br />

Et les syndicats agricoles (qui marcheront<br />

quand même) sont restés marqués à l'encre<br />

rouge dans tous les bureaux.<br />

En revanche l'on augmente toujours le<br />

nombre formidable <strong>de</strong> fonctionnaires qui a<br />

pour <strong>de</strong>voir d'entasser paperasse sur pape-<br />

rasse dans les carbons <strong>de</strong>s préfectures " et<br />

<strong>de</strong>s ministères.<br />

Vous êtes-vous jamais <strong>de</strong>mandé, chers<br />

lecteurs, ce qu'avaient inventé <strong>de</strong> réellement<br />

utile à vos cultures cette nuée <strong>de</strong> profes-<br />

seurs ou inspecteurs créés <strong>de</strong>puis âix ou<br />

douze ans sois le couvert <strong>de</strong> ce mot agricul-<br />

ture ou viticulture?<br />

Certes, Dieu me préserve <strong>de</strong> les englober<br />

tous dans un motif d'inutilité ou <strong>de</strong> suner-<br />

fétation.<br />

11 en est <strong>de</strong> très vaillants et oui font ce<br />

qu'ils neuvent, pris entre les terribles te-<br />

nailles <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s pouvoirs occultes.<br />

Mais enfin, eux, qui représentent la science<br />

officielle, que vous ont-ils donné? Voyez<br />

donc ; les bouillies <strong>de</strong> toute sorte ont été<br />

inventées par <strong>de</strong>s particuliers. Une seule<br />

vient d'un professeur, la bouillie Audoynaud,<br />

et elle est tellemenr compliquée, elle brûle<br />

si souvent, qu'elle n'a pu entrer dans la pra-<br />

tique courante.<br />

Qui donc nous a dotés <strong>de</strong> tous ces hybri-<br />

<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tous ces plants qui ont sauvé la<br />

France d'un vrai" désastre? Mon Dieu<br />

leurs noms sont connus : Cou<strong>de</strong>rc, La-<br />

liman, Ganzin, Seibel, <strong>de</strong> Grasset, etc. II y<br />

a un professeur, M. Millar<strong>de</strong>t et le pauvre<br />

homme, certes, n'a pas été encouragé. Or,<br />

ii n'appartenait pas à l'agriculture.<br />

C'était un profèssseur "<strong>de</strong> Faculté, qu'on a<br />

accusé d'avoir voulu sortir <strong>de</strong> «son bachot».<br />

Ah ! j'en oubliais un. M. Franc, professeur<br />

à Bourges. Un fort brave homme, au fond,<br />

mais .que son ministère a ridiculement tué<br />

en le créant chevalier <strong>de</strong> la Légion d'hon<br />

neur, sauveur <strong>de</strong>là viticulture, 'pour avoir<br />

trouvé dans ses semis, venus on né saitd'où,<br />

un producteur direct... classé au <strong>de</strong>rnier<br />

rang <strong>de</strong> ceux qui sont dans le commerce.<br />

Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu'il serait advenu au<br />

malheureux professeur <strong>de</strong> l'Eure s'il avait<br />

dit à ses supérieurs : « U y a ici un mino<br />

tier qui, <strong>de</strong>puis un an, ne moud que <strong>de</strong> la<br />

farine <strong>de</strong> bois. » On lui aurait répondu<br />

« S'il fait cela, c'est qu'il est protégé ; faites<br />

vous votre métier, envoyez dès paperasses<br />

Si j'étais le Gouvernement,<br />

Ça ne se verrait pas souvent.<br />

Mais vous l'êtes, en ce moment, chers<br />

lecteurs.<br />

Tous les candidats vous déclarent qu'ils<br />

sont à vos ordres. La Cnambre n'est pas en<br />

nombre parce qu'ils sont restés parmi vous.<br />

Vous êtes en droit <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r mille<br />

choses.<br />

Si vous voulez, nous continuerons le ca-<br />

hier <strong>de</strong>s doléances et ies maux que peut fa-<br />

cilement guérir un député.<br />

LABORA.<br />

REVUE HEBDOMADAIRE<br />

Paris, 22 janvier.<br />

Un <strong>de</strong>s traits principaux qui caractérisent<br />

la précé<strong>de</strong>nte année 1897 au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />

fluctuations <strong>de</strong> la richesse mobilière, con-<br />

siste assurément dans la hausse <strong>de</strong>s titres<br />

industriels, au premier rang <strong>de</strong>squels nous<br />

plaçons les actions <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compagnies<br />

"<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. En ce qui concerne" cel-<br />

les-ci, nous nous sommes" expliqués dans<br />

un récent bulletin, en ayant soin <strong>de</strong> présen-<br />

ter le réseau <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication<br />

rapi<strong>de</strong>s comme le lien et le nœud <strong>de</strong> nos<br />

vitalités d'ordre économique.<br />

Rappelons seulement, ou'entre fin décem-<br />

bre "1896 et fin décembre 1897, l'Ouest a<br />

monté <strong>de</strong> 72 francs, l'Est <strong>de</strong> 93, le Midi <strong>de</strong><br />

128, l'Orléans <strong>de</strong> 175. le Lyon <strong>de</strong> 185, le Nord<br />

<strong>de</strong> 201.<br />

Aujourd'hui, nous examinerons très briè-<br />

vement les autres valeurs industrielles. Et<br />

d'abord, Omnibus, Tramways, Petites Voitu-<br />

res ont suivi une marche ascentionneiie ana-<br />

logue à celle <strong>de</strong>s Chemins <strong>de</strong> fer, comme<br />

aussi certaines sociétés <strong>de</strong> transport par<br />

l'électricité. Pour les actions <strong>de</strong>s" Petites<br />

Voitures, c'est une hausse <strong>de</strong> 102 francs,<br />

nour les actions <strong>de</strong>s Omnibus <strong>de</strong> 394 francs.<br />

La Compagnie Edison a progressé du cours<br />

<strong>de</strong> 6G0 au cours <strong>de</strong> 780, la Compagnie Thom-<br />

son-Houston du cours <strong>de</strong> 1,175 au cours <strong>de</strong><br />

1,370.<br />

Même remarque à l'égard <strong>de</strong> la métallur-<br />

gie : Les titres Fives-Lilîe se sont élevés <strong>de</strong><br />

55 francs, les ateiiers et chantiers <strong>de</strong> la<br />

Loire <strong>de</strong> 76, les établissements Cail <strong>de</strong> 91,<br />

ceux <strong>de</strong> Commentry <strong>de</strong> 100, les forges et<br />

chantiers <strong>de</strong> la Méditerranée <strong>de</strong> 122, le<br />

Creuzot, les Aciéries <strong>de</strong> France et celles du<br />

Nord^et Est <strong>de</strong> 200, Saint-Etienne <strong>de</strong> 350,<br />

Firminy <strong>de</strong> 400.<br />

Nous en pouvons dire autant <strong>de</strong>s mines,<br />

notamment <strong>de</strong>s charbonnages. Les houillè-<br />

res du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, qui s'é<br />

taient signalées en 1896 par une ascension<br />

considérable, l'ont vue s'accentuer plus en<br />

core au cours <strong>de</strong> l'exercice 1897. Les ac-<br />

tions <strong>de</strong> Bruag ont monté <strong>de</strong> 250 francs, cel-<br />

les <strong>de</strong> Béthune <strong>de</strong> 400, celles d'Anzin <strong>de</strong> 090<br />

celles <strong>de</strong> Courrières <strong>de</strong> 1,000, celles d'Ar.i<br />

che <strong>de</strong> 2,250, celle <strong>de</strong> Vicoigne <strong>de</strong> 3,000, cel-<br />

les <strong>de</strong> Marier, <strong>de</strong> 5,500.<br />

Co mouvement général s'explique. Les<br />

fonds à placer abon<strong>de</strong>nt en France, et ils no<br />

trouvent plus dans les emplois à revenu<br />

fixe, obligations ou rentes, qu'un revenu<br />

sans cesse diminué, insuffisant en face <strong>de</strong>s<br />

dépenses croissantes <strong>de</strong> la vie. En consé-<br />

auence, ils s'adressent davantage aux entre-<br />

prises d'un revenu variable, plus incertain,<br />

il est vrai, mais qui oll'ro <strong>de</strong>s espérances<br />

d'augmentation par ce motif que, dans <strong>de</strong><br />

semblables affaires, à l'action dé l'argent se<br />

joint l'action du travail, d'où les bénéfices<br />

rémunérateurs et la multiplication même du<br />

capital.<br />

Cet élan donné à l'industrie s'accentuera.<br />

Il est nécessaire qu'il s'accentue par <strong>de</strong>s<br />

créations nouvelles". Dès que nous voyons<br />

naître une société <strong>de</strong> ce genre, métallurgie,<br />

charbonnages, mines métallurgiques, nous<br />

l'étuiions avec soin. Si nous arrivons à la<br />

bien connaître, si les informations recueil-<br />

lies nous conduisent à un jugement favora-<br />

ble, si nous croyons pouvoir affirmer ia réus-<br />

site autant que le permet l'incertitu<strong>de</strong> rela-<br />

tive <strong>de</strong>s faits humains, alors nettement et<br />

obstinément, nous la recommandons à nos<br />

lecteurs, dans leur intérêt, convaincus que<br />

nous répondons <strong>de</strong> la sorte à la confiance<br />

dont ils veulent bien nous honorer.<br />

Tel est le cas <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s mines d'or<br />

du Luicho.<br />

Depuis la <strong>de</strong>rnière assemblée générale le<br />

nouveau conseil d'administration nommé<br />

par elle s'est mis en relations constantes<br />

avec la Mine et a donné aux travaux la plus<br />

décisive impulsion. 11 a tenu à adjoindre à<br />

l'ancien personnel un ingénieur <strong>de</strong>s plus ex-<br />

périmentés qui s'est embarqué au mois < <strong>de</strong><br />

novembre <strong>de</strong>rnier et qui apporte dès main-<br />

tenant son concours aux <strong>de</strong>rnières installa-<br />

tions.<br />

Sur la collection <strong>de</strong>s photographies, ré-<br />

cemment reçues <strong>de</strong> la Mine et qui datent<br />

déjà <strong>de</strong> trois mois environ, on peut se ren<br />

dre|compte <strong>de</strong>.tout l'ensemble <strong>de</strong> l'exploita-<br />

tion : bâtiments, ateliers <strong>de</strong> mécanique,<br />

laboratoire et maison d'habitation ; oa y voit<br />

les batteries <strong>de</strong> pilons en montage, la pose<br />

du grand conduit amenant les eaux, le trans-<br />

port <strong>de</strong>s cables porteurs à dos d'hommes,<br />

les escoua<strong>de</strong>s d'ouvriers, les convois <strong>de</strong><br />

mules, etc. Matériel et personnel affluent.<br />

C'est la situation au mois d'octobre <strong>de</strong>rnier<br />

prise sur le vif.<br />

A l'heure actuelle, une première batterie<br />

<strong>de</strong> brocards fonctionne et les autres batte<br />

ries sont en cours <strong>de</strong> montagne : on est donc<br />

arrivé à la pério<strong>de</strong> du broyage c'est-à-dire<br />

<strong>de</strong> l'Exploitation normale <strong>de</strong>s richesses qu'on<br />

a eu soin <strong>de</strong> mettre en réserve dès l'ouver-<br />

ture <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> Mine, soit 4.000 tonnes<br />

en fin d'année 1897, 4.000 tonnes d'un mi<br />

nerai exceptionnel dont la teneur moyenne<br />

ne <strong>de</strong>scend pas au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 40 à 50 grain<br />

mes à la tonne.<br />

L'envoi du premier lingot d'or, spécimen<br />

<strong>de</strong>s premier essais du traitement appliqué<br />

est annoncé dès maintenant. Toutes îes'dif<br />

Acuités <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> construction à une<br />

altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4,000 mètres dans ia<br />

Cordillière, ont été vaincues.<br />

La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication a commencé<br />

L'entreprise est conduite avec le seul souci<br />

<strong>de</strong> son succès industriel: la Société <strong>de</strong>meure<br />

étrangère à toute spéculation.<br />

Suivant nous, les actions constituent un<br />

excellent appoint dans la composition d'un<br />

portefeuille. ïl est à noter que les souscrip-<br />

teurs du début ne se sont laissé ni émouvoir<br />

ni décourager par la longue attente subie<br />

par les hésitations regrettables constatées<br />

par les attaques sj^stématiques dont leur<br />

bon sens a fait justice; ils ont soigneuse<br />

ment conservé leurs titres, et ils sont à la<br />

veille <strong>de</strong> recueillir les fruits <strong>de</strong> leur clair-<br />

voyance et <strong>de</strong> leur fermeté.<br />

L'heure est encore favorable pour <strong>de</strong>s<br />

achats avant que i'annonce officielle d'une<br />

répartition entraine une hausse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

cours. Les pères <strong>de</strong> famille, dont le désir<br />

légitime est <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s bénéfices an-<br />

nuels, avec toute chance <strong>de</strong> ne point com-<br />

promettre leur avoir, feront donc sagement<br />

d'adjoindre à leur portefeuille <strong>de</strong>s" litres<br />

d'une Société française <strong>de</strong> mines d'or comme<br />

celle du Luicho. Nous leur donnons ce<br />

conseii en toute conscience, sans craindre<br />

d'affirmer notre confiance absolue dans cette<br />

affaire et en rappelant à nos lecteurs qu'ils<br />

doivent s'adresser a nous pour obtenir les<br />

renseignements utiles sur cette affaire, <strong>de</strong>s-<br />

tinée à un succès exceptionnel.<br />

DE LAVIGERIE,<br />

Administrateur délégué <strong>de</strong> la Société<br />

française, 22, place Vendôme, Paris.<br />

porcs<br />

ndons 0 fr. *» ; pinta<strong>de</strong>s 6 00 ; chapons, » fr.<br />

(Eul's. 0 75 la dou/.aine.<br />

Fruits. — Pommes, l'hectolitre, »» fr.; châtai-<br />

gnes, >. fr. »».<br />

Oies grasses, le kilo, 1 fr. 40; foies d oie, 4 aO ;<br />

ras, <strong>de</strong> 0 fr. 70 à 0 fr. 90.<br />

LOT<br />

Saint-Matré.<br />

Malgré un froid assez vif. notre foire avait<br />

attiré heaucouD <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Notre foirail a été<br />

trop petit Doui' contenir les bœufs amenés, les<br />

routes <strong>de</strong> Cahors et <strong>de</strong> Montcuq en étaient cou-<br />

vertes. , .<br />

Mais les transactions ont ete lentes surtout<br />

sur ies gros boeufs.<br />

Il y avait moins <strong>de</strong> cochons que les autres<br />

années et <strong>de</strong> moins beaux sujets.. Les cours ont<br />

varié entre 86 et 40 fr. les 50 kil.<br />

Un tiers est resté invendu<br />

LOT-ET-GARONNE Beauville.<br />

Malgré l'épais brouillard qui est resté toute<br />

la journée, notre foire a été fort belle ; les di-<br />

ers foi rails étaient très bien approvisionnés et<br />

l s'y est traité un assez bon nombre d'affaires :<br />

à celui du bétail, même cours gue précé<strong>de</strong>m-<br />

ment ; veaux <strong>de</strong> boucherie, <strong>de</strong> 6u à 75 cent, le<br />

kil. ooids vif, à celui <strong>de</strong>s moutons et brebis,<br />

légère hausse, à celui <strong>de</strong>s porcelets, hausse, et<br />

<strong>de</strong>s norcs gras, baisse <strong>de</strong> 7 à 8 fr. par 50 kil.<br />

Lés voiailies et gibier maintiennent le même<br />

cours, les œufs <strong>de</strong> poule, en baisse, se payaient<br />

80 c. la douzaine.<br />

Les blés, fèves, maïs et avoines, n ont pas subi<br />

<strong>de</strong> changement <strong>de</strong> cours.<br />

Les vins rouges valent <strong>de</strong> 45 à 90 fr. la barri-<br />

que <strong>de</strong> 220 litres, suivant qualité.<br />

Au marché <strong>de</strong>s vignes américaines, <strong>de</strong>s plants<br />

greffés se sont vendus <strong>de</strong> 11 fr. à 26 fr. lé cent;<br />

<strong>de</strong>s herbemonts. 4 fr.; <strong>de</strong>s silonis, 4 fr.; <strong>de</strong>s ri-<br />

parias, 1 fr. 75 le cent.<br />

Nérac.<br />

Le marché <strong>de</strong> samedi a été calme, peu <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong>, et nos places manquaient d'approvision-<br />

nements en grains et volailles ; affaires com-<br />

merciales traitées presque nulles ; les marchands<br />

forains se plaignent amèrement, leurs recettes<br />

disent-ils, ne peuvent à peine couvrir leurs mo<br />

<strong>de</strong>stes dépenses et frais <strong>de</strong> déplacement.<br />

65 hectolitres <strong>de</strong> blé Dortés sur Dlace, se sont<br />

vendus : Ire qualité, 2i fr. 40; 2e." 23 fr. 99; 3e,<br />

23 fr. 49. Hausse <strong>de</strong> 0.26 cent., sur le cours pré<br />

cè<strong>de</strong>nt, pain ordinaire 0.34 cent, le kilog.<br />

Maïs, 13 fr., avoine, 10 fr. 75, fèves, 13 fr.<br />

pommes <strong>de</strong> terre, 4 fr.<br />

GERS<br />

Miélan.<br />

La vente du bétail à cornes s'efînetue bien en<br />

ce qui concerne le bétail <strong>de</strong> croît. Du reste, ies<br />

gros attelages sont toujours très clairsemés sur<br />

place. Le nombre <strong>de</strong>s petits porcs <strong>de</strong> lait dimi<br />

hue graduellement. Après une surproduction <strong>de</strong><br />

ia Dénurie actuelle. Lés prix <strong>de</strong> ces animaux ne<br />

haussent pas toutefois et oscillent entre 18<br />

25 fr. piècé: amenés. 500: vendus, 450.<br />

Dindons, 10 fr. 50 ; poules, a fr.; poulets,<br />

3 l'r. 50. le tout la paire".<br />

Œufs. 75 c. la douzaine.<br />

1 fr. 50 l'hectolitre <strong>de</strong> 81 kilos ; maïs<br />

avoine, 10 50 à 11 fr. ; seigle.16 fr.<br />

fèves. 14 fr.; orge. 10 fr. 50, le tout aussi l'hec-<br />

tolitre ; son, 8 fr. le quintal ; repasses, 9 fr.<br />

Eauze.<br />

cours pratiqués % cotre marché<br />

L'avoine se vend 3 et 10 fr. les 50 kilos ; maïs,<br />

13 fr. le sac ; pommes <strong>de</strong> terre, 5 à 5 fr. 50.<br />

A la place dé la volaille : dindons, 11 fr.; din-<br />

<strong>de</strong>s, 7 et 9 fr.; poules, 3 et 3 fr. 50 ; poulets,<br />

fr. 75, le tout la paire. Les œufs sont à 80 c. la<br />

douzaine.<br />

Sur la Place du Lion-d'Or, les cours sont aussi<br />

fermes oùe par lo passé. Eau-<strong>de</strong>-vio, 750 à 800 f.<br />

la pièco'd'origine ; vins blancs, 8 à 8 fr. 50 le<br />

<strong>de</strong>gré les 258 îities pris sur la propriélé.<br />

Bié.<br />

12 50 à 13 fr.<br />

Voici<br />

d'hier :<br />

Halle<br />

les<br />

Bi:, 23 50 à <strong>24</strong> l'hect.<br />

10 et 10 50; fèves, 16<br />

grains<br />

maïs, 11 50 et 12; avoine<br />

miilet, 10 et 11.<br />

Place <strong>de</strong> la volaille. — Din<strong>de</strong>s et dindons,<br />

à 12 la naire; coules, <strong>de</strong> 2 50 à 3 50; Poulets, <strong>de</strong><br />

2 à 2 50".<br />

Œufs. 0 751a douzaine.<br />

Gibier. — Lièvres, 5 et 6 pièce; perdreaux, 2<br />

bécasses. 2 50; lapins, <strong>de</strong> 1 50 à2.<br />

Canards gras, 0" 70 ie <strong>de</strong>mi-kilo; foie, <strong>de</strong> 4 à<br />

4 50 le kilo.<br />

Les affaires en vins et armagnac sont toujours<br />

très calmes.<br />

Gimont.<br />

Voici les cours du marché<br />

40 le <strong>de</strong>mi kilo<br />

ETAT CIVIL. DE TOULOUSE<br />

TARN-ET-G ABONNE Montauban.<br />

Voici les cours du marché du 22 janvier :<br />

Bourse: Blé fin supérieur, les S0 kiiogs.,<br />

•ifr. 18; tendre moyen, 23 fr. 80; -inférieur<br />

mitadin. »» fr. »».<br />

Haiie : Blé Ire aualité. l'hectolitre, <strong>24</strong> fr. 00;<br />

2e, 23 fr. £6 ; 3e. 23 fr. 15 ; prix moyen, 23 60 ;<br />

hectolitre <strong>de</strong> méteil, »» »» ; <strong>de</strong> seigle, »» »». <strong>de</strong><br />

fèves, 14 50, <strong>de</strong> maïs, 13 00, d'avoine, 10 50, <strong>de</strong><br />

haricots, »» »», d'orge. 13 00, <strong>de</strong> pois, »» »».<br />

HAUTE-GARONNE<br />

Saint-Gau<strong>de</strong>ns.<br />

Marché du 20 janvier :<br />

Froment Ire qualité <strong>24</strong> fr.»» 2e 23 50, 3e 23 »»,<br />

méteil 21 fr. »»," seigle 16 »», mais 12, avoine<br />

Ire quai. 12 fr. »», 2o 11 »». haricots 17 fr., pom-<br />

mes <strong>de</strong> terre 5 »». le tout l'hect.<br />

Fourrages. — Foin, Ire qualité 5, 2e 4 50 f.-..<br />

paiile Ire qualité, 5, 2e 4 50 fr., le tout les 100<br />

kilos.<br />

Nombre d'animaux conduits au marché. —<br />

Bœufs 308. vaches 482, veaux 342, moutons bre-<br />

bis 660, norcs 851.<br />

Prix moyens: bœuf 0 58 le kil., veau 0 74,<br />

mouton 0 54.<br />

Volailles.— Poulets 3 00 la naire, poules 4 50.<br />

Pouies, 4 à 5 fr. 50; poulets, 2 75 à 4 50 ; cha<br />

pons, 7 à 8 fr., dindons, 14 à 22 fr ; din<strong>de</strong>s, 10<br />

â 14 fr.; cenards, 3 fr. 50 à 5 fr.; pinta<strong>de</strong>s, 5<br />

6 fr.; pigeons, 1 à t fr. 40.<br />

Œufs, 0 fr. 80 la douzaine.<br />

Oies grasses, 0 fr. 80 à 0 fr<br />

foies gras, 3 fr. 50 le kiio.<br />

Gibier. — Lièvres, 5 à 7 fr.; lapins, 1 75 à 2<br />

Perdreaux, 2 à 2 25 : grives, 50 à 60 c.<br />

Boucherie. — 106 bœufs, 65 c. ; 262 vaches, 50<br />

cent.: 95 veaux, 80 c: 105 cochons gras, 80 à 85,<br />

en hausse ; 125 porcelets. 15 à 28 fr. pièce<br />

Attelages. — Bœufs, 700 à 900 fr. ; vaches, 500<br />

à 650 ; génisses, 350 à 450.<br />

Halle aux grains. — Bïa<strong>de</strong>tte, 23 fr. 50 ; mita-<br />

din. 23 ; blêgros, 22 : orge, 12 ; fèves, 14 ; hari-<br />

cots, 20 ; maïs, 13 50 ; vesces, 10.<br />

Pommes do terre. 6 fr.<br />

Seigle, 14 fr. ; graine <strong>de</strong> sainfoin, 1 fr. 40 le<br />

kilo.<br />

Simorre.<br />

Cours du marché :<br />

Bié, 23 fr. 50 à <strong>24</strong> fr. les 80 kilos ; maïs, 13 à<br />

14 fr.; avoine, 11 à 12 fr.<br />

Pommes <strong>de</strong> terre, 6 fr. le sac.<br />

Volailles. — Pouies. 3 à i fr.; poulets, 2 à 3fr.;<br />

oies grasses, O fr. 75 le <strong>de</strong>mi-kilo.<br />

Œufs, 0 fr. 75 la douzaine.<br />

Cochons. — Marché peu approvisionné ; mêmes<br />

cours.<br />

Riscle.<br />

Voici les cours nratiques :<br />

Bié. 23 fr. »» à '<strong>24</strong> l'hect.; maïs, 11 »» à 12 ;<br />

avoine, 11 à »»; son. » o»; pommes <strong>de</strong> terre, » »»;<br />

haricots plats, 16: ronds, 15; graine <strong>de</strong> trèfle, »»<br />

le kilo; châtaignes, ».<br />

Pouies, 3 »» à 4 ; poulet;, 2 50 à » »»; din<strong>de</strong>s,<br />

<strong>de</strong>7à8fr.<br />

La douzaine d'œufs. 0 75.<br />

Vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> boucherie : Bœuf. 1 301e kilo; veau,<br />

1; mouton, 1 40; agneau, I 40; porcs gras, » »».<br />

Taxe du pain : bianc, Ire qu'alité, 0 45 le kilo;<br />

nain bis. 0 32.<br />

Vins blancs, à 10 50 le ds<br />

115 la barrique <strong>de</strong> 300 litres<br />

Décès du 19 janvier. — Bernard Nogès, 64<br />

ans, boulevard Lascrosses, 16 ; Troy, veuvo Bac-<br />

quié, 70 ans, rue Béteiile, 10 ; Arbanère, épouse<br />

ontan. 35 ans, rue du PrintemDS, 8 ; Louise Ri-<br />

ière, 58 ans, rue Pasteur. 3 ; Bergues, veuve<br />

Ravnaud, 75 ans, route <strong>de</strong> Castres, 34 ; Ramond,<br />

euve Monredon, 76 ans, rue Pharaon ; Izard,<br />

veuve Dedieu, 69 ans. rue Cujolte, H ; Basset,<br />

épouse Berdoulat, 82 ans, rue Puymaurin, 6 ;<br />

Jean Meslier, 65 ans, rue Saint-Bernard, 20 ;<br />

François Roaues, 65 ans, rue Tolosane, 2; Joseph<br />

Laboî'<strong>de</strong>, 36 ans. Quartier <strong>de</strong> Casseiardit ; Mes-<br />

poulet, éDouse Truelle. 62 ans, allée Sainte-Agne;<br />

<strong>de</strong> PaDUs. veuve <strong>de</strong> Gaulijac, 73 ans, rue <strong>de</strong>s<br />

Coffres, 19 ; Jean Pédoussaut, 89 ans, rue Neuve<br />

Saint-Aubin, 3 ; Jean Boivert, 19 ans, rue Saint-<br />

Nicolas, 29 ; Sennou, épouse Gayraud, 38 ans,<br />

rue du Chairedon, 6 ; Régner, épouse Cros, 66<br />

ans, rue Raymond IV, 54; Louis Aragon, 34 ans,<br />

rue Peyroiières, 15,<br />

Hospices, 2.<br />

Naissances, 6.<br />

Décès du 20 janvier. — Jean Vidal, 62 ans,<br />

olace Arnaud-Bernard, 22; Baron, épouse Es-<br />

"piau, 42 ans, rue <strong>de</strong> Metz, 13 ; André Caussat_<br />

55 ans, route <strong>de</strong> Cugnaux: Laure Samary, 15<br />

mois, avenue <strong>de</strong>s Minimes 137'. Durand, veuve<br />

Olivier, 66 ans, rue Gazan, 4; Julie Labourgo-<br />

gne. 57 ans, rue <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, 27.<br />

Aliénés, 1.<br />

Naissances, 12.<br />

Décès du 21 janvier. — Jacoues Tisseyre, 36<br />

ans, rue Jacques-Lafltte. 8 ; Dastros veuve Ca-<br />

zaux, 72 ans, rue Peyroiières, 21; Barthère, veu-<br />

ve Lagar<strong>de</strong>, 66 ans, route <strong>de</strong> Bayonne ; Jean<br />

Marseilhac. 81 ans. rue <strong>de</strong> la Balance <strong>24</strong> ; Bergès<br />

veuvo Duringer, 77 ans, rue Saint-Jérôme, 9 ;<br />

Jacques Cruzel, 70 ans, rue <strong>de</strong>s Recollets. 55 ;<br />

Ragut, veuve Sénac. 61 ans, à Croix-Daura<strong>de</strong> ;<br />

Louis Lafeuilla<strong>de</strong>, 77 ans, rue Sainte-Catherine,.<br />

11 ; Prosoer Gardés. 79 ans, olace Dupuy. .22 ;<br />

Gasc veuve Blanc, 77 ans. rue Alexandre-Four-<br />

tanier, 28; Jean Estorv, 76 ans, rue du Canon-<br />

d'Arcole, 11 ; Guillaume Bauré, 74 ans, rue<br />

Sainte-Cécile.<br />

Hospices, 1 ; hôpital militaire, 1.<br />

Naissances. — 6."<br />

Décès du 22 janvier. — Jean Saint-Martin,<br />

80 ans. rue Pierre-Brunière. 1 ; Antoine Del-<br />

mas, 67 ans, Abattoir ; Aillières, veuve Pujol.<br />

43 ans. Côte-Pavée, 25 ; Rougé, veuve, 71 ans,<br />

château au Mirail ; JoseDh Fauré, 29 ans. rue<br />

Saint-Jérôme, <strong>24</strong> ; François Auriol, 63 ans, rue<br />

du Bouilion, 9 ; Martin. eDouse Débord. 34 ansj<br />

rue Croix-<strong>de</strong>-Pierre, 105; Jean Ramondès, 7S ans.<br />

quartier du Raisin ; JoseDh Pérès, 88 ans, rue<br />

Marengo, 19 ; Saivy Gom'bi, 88 ans, Côte-Pavée ;<br />

Verdier. épouse Vétirac, 40 ans, Montaudran ;<br />

Deimoty, veuve Deimas, 44 ans, Montaudran ;<br />

Sansas, veuve Cavalliès, 86 ans. rue <strong>de</strong>s Fontai-<br />

nes, 49 ; Dorothée Fourca<strong>de</strong>, 68 ans, avenue <strong>de</strong><br />

Muret, 92.<br />

Hospices. I.<br />

Aliénés, 1.<br />

Naissances, 10.<br />

PUBLICATIONS DE MARIAGES DU 16 JANVIER<br />

François Addé, limon, à Grépiac (H. -G ),<br />

et Françoise Bousquet, s.-f., r.'Gambetta. 66.<br />

Jean Azéma, ag. <strong>de</strong> pol., r. Laganne, 25,<br />

et Marie Rességuier, mén., r. Tournefeuiile, 21.<br />

Jean Arnal. conf., pl. <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, 8,<br />

et Jeanne Miégemollê, r. du Conservatoire. L<br />

François Barreau, ferb., av. <strong>de</strong> Muret, 77.<br />

et Marie Rémy, cout., m. av., 88.<br />

Simon Buchens, t. <strong>de</strong> D., r. St-Jérôme, 1.<br />

et Marie. Jancet, Dan., r." <strong>de</strong> l'Aqueduc, 19.<br />

Exupère Bigot,"t.,*r. <strong>de</strong> Phalsbourg, 10,<br />

et Rosalie Daiorme. gant., m. mais.<br />

Philippe Bolac, charp, r. Colombette, 64 bis,<br />

et Eugénie Guitard, s", p., à Colomiers (H.-G.),<br />

Jacques Beiiles, coif., "a Yerfeil (H.-G.),<br />

et Marie Dasinières, dom., f. Bonnefoy, 88.<br />

Joseph Caraffa, com., r. Belfort, 12,<br />

et Marguerite Alozy, lis., m. maison.<br />

Jules Claverie, emp. <strong>de</strong> com., r. St-Michel, 62,<br />

et Elise Combes, lis., m. maison.<br />

Jean Dartigues, ferb-, r. <strong>de</strong>s Polinaires. 17,<br />

et Jeanne Prado, giL, r. St-Remésy, 12.<br />

Pierie Délieux, plat., r. <strong>de</strong> la Colombette, 62,<br />

et Louise Defoix, lis., r. T. <strong>de</strong> LuDDé. 25.<br />

Pierre Deumié. prof, d'agr., à On<strong>de</strong>s (H.-G.^,<br />

et Marie Deiorme,'s. p., r. <strong>de</strong> l'Echame, 12.<br />

Gabriel Duoont, lieut. au 126e, à <strong>Toulouse</strong>,<br />

et Lœtitia Mâgna, s. p., r. Tr.-<strong>de</strong>s-Chalets, 12.<br />

Jean Descuns; nég., à Longages (H.-G.),<br />

et Françoise Lacaille, s. p., rue du Taur, 19.<br />

Jean Delpech. bij., r. St-Jérôme, <strong>24</strong>,<br />

et Marie G'odfroy, s. p., à Angers (M.-et-L.).<br />

Georges Dessort, doct-méd., à Seix (Ariège).<br />

et Juliette Dordan, s. p , r. Aluace Lorraine. 23.<br />

Eiie Estivals, compt. , à Decazeville (Aveyr.),<br />

et Philippine Ricard, cuis., à Croix-Daura<strong>de</strong>. '<br />

Hiiaire' Fabre, jard., aux Minimes,<br />

et Marie Benoît, s. p., à Fourquevaux (H.-G.).<br />

Louis Ferbal. s.-6f., 17e section, à <strong>Toulouse</strong>,<br />

et Françoise Ginestet, s. p., av. CramDel, 8.<br />

Jean Guiraud, maçon, Côte-Pavée, " '<br />

et Rosalie Struxiano, s. p.. r. Raspail. 11.<br />

Louis Imbert. emp., r" Gravelotte. 50,<br />

et Anne Saint-Sernih, s. p., rue Ingres. 17.<br />

Emile Jaubert, emp. , ri du Pont-St-Pierre 7<br />

et Julie Deiibes, trie, pl. du Ravelin, 12. '<br />

Baptiste Lafforgue, plàt. à <strong>Toulouse</strong>,<br />

et Germaino Mirabail, cors., à Lafouiguette.<br />

Jean Maiiholas, tail., rue Saint-Jérôme, 43,<br />

et Jeonno Aragon, s. p., môme maison.<br />

Jean Montet, meunier à Laian<strong>de</strong>,<br />

et Germaine Gulivet, modiste aux Minimes.<br />

Guillaume Maurel, t. do p., à Croix-Daura<strong>de</strong>,<br />

et Marie Gontié, taillcuse, même Quartier.<br />

Joseph Naudy, cm»., r. <strong>de</strong> la Colombette, 7,<br />

et Jeanne Heuillot, lis., b. Lazarc-Carnot, 34.<br />

Joseph Planchon, lith., rue Thionville,<br />

et Joséphine Cadaiix, s. p., à Couffouleux.<br />

J. Poussountnc, c. <strong>de</strong>s" p., Charenton-le-Pont,<br />

et Mario Poussounonc, s. p., r. Bouquières.<br />

Jean Roussel, cliarp., r.'Mespoul, 3,<br />

et Mario Valax, couturière, moine maison.<br />

Jeau Réoule, cuit, à Eauze (Haute-Garonne),<br />

et Léontino Man<strong>de</strong>ment, mén., r. St-Michel, 23.<br />

Louis Redonnet, emp., rue Joutx-Aigues, 2,<br />

et Berthe Marrast, tailleuse, rue <strong>de</strong>s Changes, 20.<br />

Jean Sabaté, mon. en v., r. Thionville, 9,<br />

et Marie Dedieu, emp.. boul. Bonrepos, 9.<br />

Victor Teychoné. g'azier, r. <strong>de</strong>s Orfèvres,<br />

et Jeanne jiégué, reven<strong>de</strong>use, r. Bachelier, 1.<br />

Dominique Ferran, cord., r. Prince, 12,<br />

et Antoinette Ouliac, s. p. pl. <strong>de</strong> la Colonne.<br />

Jean Tissèdre, boul. à Montjoie (T.-et Gne),<br />

et Jeanne Kraner, s. p., faub. <strong>de</strong>s Minimes, 42.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Le « Réveil Français »<br />

Paris, rue Baillif, 1 bis.<br />

Sommaire du cinouante-septième numéro<br />

Baron, épouse Es- J du Réveil Français,' qui a paru jeudi 20 jan-<br />

vier :<br />

TEXTE. — Lettre du Roi. — Lettre <strong>de</strong> M.<br />

Roger Lambelin. — La Semaine, Henry <strong>de</strong> Mar-<br />

cey. — Vive l'armée ! A bas les juifs ! F. <strong>de</strong><br />

Parseval. — L'Etat mo<strong>de</strong>rne. L. C. — Méline le<br />

Modéré ; comte E. <strong>de</strong> Lur-Saluces. — Le Sénat,<br />

PaDirius. — Chambre <strong>de</strong>s députés. En Passant.<br />

— La Démocratie chrétienne" et l'égalité, G. <strong>de</strong><br />

Pascal. — CorresDondance <strong>de</strong> province. — Cau-<br />

serie militaire. Càssandre. — La Fête <strong>de</strong>s Rois.<br />

La loi scolaire. — Nouvelles <strong>de</strong>s diocèses. —<br />

L'Enseignement primaire dans les pays civilisés.<br />

— Comment on "arrête un train. — Varia. —<br />

Pensées du jour.<br />

ILLUSTRATIONS. — Gravures : La République,<br />

La Carmagnole, Le Ralliement.<br />

« *<br />

Le « Midi Agricole >»<br />

<strong>Toulouse</strong> — 6 francs par an<br />

Sommaire du numéro 41, dimanche 23 jan-<br />

vier <strong>1898</strong>, (<strong>de</strong>uxième année) :<br />

L'intermédiaire nous gêne, Amédée Curton. —<br />

Tribune libre. J. Bousquel. vice-prési<strong>de</strong>nt du<br />

Comice Agricole d'Aibi. *— Nos collaborateurs :<br />

rétablissement <strong>de</strong> la végétation forestière dans<br />

les régions dénudées, par Bousquet <strong>de</strong> la Grye.<br />

— Nouvelle manifestation séricicole. — Echos<br />

et nouvelles. — Le Midi agricole : distinctions<br />

honorifiques, pour la Viticulture, les vins <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux, décoloration artificielle <strong>de</strong>s vins rou-<br />

ges, ia Société hippique <strong>de</strong> l'Auvergne et du<br />

Limousin, ia situation (Ariège, Aveyron, Basses-<br />

Pyrénées, Cantal. Gard, Gers, Giron<strong>de</strong>. Haute-<br />

Garonne, Haute Vienne, Lot, Lot-et-Garonne,<br />

Pyrénées-Orientales. Tarn, Tarn-et-Garonne). —<br />

L'Actualité : le cheval <strong>de</strong> guerre, lieutenant-<br />

colonel L. Patry. — Chronique médicale : la<br />

rage chez les animaux, comment on la reconnaît,<br />

D r Maurice Gauja. — Revue <strong>de</strong> la presse. —<br />

Derniers cours.<br />

igré; rouges, <strong>de</strong> 110 à<br />

, suivant"qualité.<br />

Lectoure.<br />

25 à 25 fr. 50 ; maïs,<br />

9 fr. 75 : han-<br />

Bié, Ire aualité, <strong>de</strong> 23 fr,<br />

12 fr.; fèves, 12 fr. 50 ; avoine,<br />

cots. 13, ie tout l'hectolitre.<br />

Taxe du pain. — Pain blanc, le kilo, 42 c;<br />

pain bis. 32 c.<br />

Prix <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>. — Bœuf, le kilo, 2 fr.; va-<br />

che, 1 fr.; vean, 1 fr. 20; mouton, 1 fr. 90 ;<br />

agneau. 2 fr.; porc, 1 fr. 20.<br />

Volailles. — Poules, 5 fr.; poulets, 3 fr. 50 ;<br />

canards. 4 à 4 fr. 50 ; dindons" 1 fr. le kiio :<br />

din<strong>de</strong>s, 10 à 11 fr. la paire.<br />

Gibier. — Lapins, 1 fr. 50 à 1 fr- 75 ; lièvres,<br />

6 à 7 fr.; perdreaux, 2 fn.; grives, 0 fr. 50 :<br />

tours et merles. 0 fr. 30.<br />

Œufs, 90 c. la douzaine.<br />

A la halle au blé. les cours<br />

à <strong>24</strong> fr. Affaires nulles.<br />

Condom.<br />

restent nominaux<br />

Bustes ÈLB Mgr le duc l'Orléans.<br />

— Nous sommes heureux d'infor-<br />

mer nos lecteurs que nous pouvons<br />

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51 Feuilleton du <strong>24</strong> <strong>Janvier</strong> <strong>1898</strong><br />

X) El<br />

PAR<br />

XAVIER DE MONTÉPIN<br />

PREMIERE PARTIE<br />

XXXVI<br />

— Oui, c'est moi... — la route est-elle<br />

libre ?<br />

— Entièrement.<br />

Merlin se retouana et fit un signe accom-<br />

pagné d'un sé'flement léger.<br />

Deux compagnies <strong>de</strong> marins défilèrent<br />

alors silencieusement, franchirent la po-<br />

terne, vinrent se ranger à droite <strong>de</strong>s forti-<br />

iications, sur la route stratégique, et mirent<br />

i'arnie au pied.<br />

Derrière les marins apparut un général<br />

suivi <strong>de</strong> son état-major, et <strong>de</strong>rrière l'état-<br />

major venait une compagnie d'infanterie,<br />

commandée par un capitaine.<br />

Sur un ordre du général , le capitaine<br />

prit possession du poste, où Duplat et Mer-<br />

lin l'accompagnèrent.<br />

A la vue <strong>de</strong>s fédérés ivres-morts, vau-<br />

trés dans tous les coins, le capitaine eut un<br />

mo uvcmCnt <strong>de</strong> dégoût»<br />

— Tous ces gredins dans les fossés dos<br />

fortifications, et vivement — commanda-<br />

Vii. — Faites-les rouler sur les talus.<br />

On commença le déblaiement du poste,<br />

et les fédérés, inertes, furent jetés dans les<br />

fossés.<br />

— Les sentinelles? — <strong>de</strong>manda alors<br />

l'officier <strong>de</strong> la ligne à l'officier <strong>de</strong>là Com-<br />

mune, qui venait <strong>de</strong> leur livrer l'entrée <strong>de</strong><br />

Paris.<br />

— Se trouvent dans le même état que<br />

les hommes du poste, mon capitaine... —<br />

répondit Servais.<br />

— Vous allez nous suivre pour nous<br />

désigner l'endroit où elles sont en faction.<br />

— A vos ordres, mon capitaine.<br />

Laissant la gar<strong>de</strong> du poste à son lieute-<br />

nant, l'oi'fficier <strong>de</strong> la ligne prit dix hommes<br />

avec lui, et, accompagné <strong>de</strong> Duplat, por-<br />

tant un falot, gravit le talus <strong>de</strong>s fortifica-<br />

tions.<br />

Les sentinelles fédérées, cuvant leur vin<br />

dans l'herbe, n'avaient rien entendu et ne<br />

bougeaient pas.<br />

On les envoya rejoindre leurs camara<strong>de</strong>s<br />

au fond <strong>de</strong>s fossés et on les remplaça par<br />

<strong>de</strong>s pantalons rouges.<br />

Les postes furent doublés.<br />

Pendant ce temps , — le général —<br />

c'était, croyons-nous, le général "Vinoy —<br />

faisait défiler <strong>de</strong>vant lui quatre batteries<br />

d'artillerie, <strong>de</strong>ux bataillons tie chasseurs<br />

<strong>de</strong> "Vincennes et <strong>de</strong>ux régiments <strong>de</strong> ligne,<br />

qui prirent au pas gymnastique la gauche<br />

du chemin stratégique afin d'envelopper<br />

l'est <strong>de</strong> Paris.<br />

Les troupes <strong>de</strong> la Commune allaient se<br />

trouver prises entre <strong>de</strong>ux feux.<br />

Servais Duplat était rentré au poste où<br />

l'attendait Merlin.<br />

Celui-ci avait dépouillé sa vareuse <strong>de</strong><br />

marin sous laquelle se trouvait son costume<br />

<strong>de</strong> bon paysan <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Paris.<br />

— Tu as bien travaillé, — dit-il au capi-<br />

taine <strong>de</strong>s fédérés. — Voici le MSte <strong>de</strong> ce<br />

que je t'avais promis.<br />

11 lui glissa dans la main neuf mille francs<br />

en billets <strong>de</strong> banque et ajouta :<br />

— Maintenant, file ! — La porte est ou-<br />

verte. — Gagne la campagne et cavale-toi<br />

avant que d'autres troupes n'arrivent...<br />

— Filer! — répéta Duplat complètement<br />

abasourdi.-— Mais il faut absolument que<br />

je rentre chez moi. — Je ne peux pas quit-<br />

ter ainsi Paris en uniforme d'officier <strong>de</strong> la<br />

Commune.<br />

— Tu as raison, rentre chez toi, change<br />

vivement <strong>de</strong> pelure et fais disparaître ton<br />

uniforme et tes armes... — Tu peux faci-<br />

lement regagner la rue Sainf-Maur où tu<br />

perches, mais dépêche-toi, car dans <strong>de</strong>ux<br />

heures Belleville sera en notre pouvoir, le<br />

onzième arrondissement aussi, fouillé dans<br />

tous les coins, ot si tu étais ramassé avec<br />

tes galons par nos troupes, on te fusillerait<br />

séance tenante... et tu ne l'aurais pas volé !<br />

Duplat <strong>de</strong>vint livi<strong>de</strong>.<br />

— Fusillé ! — balbufia-t-il<br />

— Oh ! sans rémission.<br />

— Mais j'ai servi l'armée <strong>de</strong> Versailles.<br />

Toi, tu n'es qu'un simple figurant qui doit<br />

rester anonyme.<br />

L'ex-fourrier tremblait <strong>de</strong> la tête aux<br />

pieds.<br />

Un instant il eut envie <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> la<br />

porte ouverte, <strong>de</strong> fuir Paris, <strong>de</strong> gagner<br />

Saint-Denis ou Bagnolet.<br />

Mais il serait trahi par son costume.<br />

Et l'argent ?<br />

La jolie somme cachée dans les caves <strong>de</strong><br />

la maison en construction <strong>de</strong> l'avenue Par-<br />

mentier.<br />

Est-ce qu'il était possible <strong>de</strong> l'abandon-<br />

ner?...<br />

Jamais 111<br />

— C'est un sale tour que tu me joues-là 1<br />

dit-il à Merlin.<br />

Celui-ci haussa les épaules.<br />

— Je serais ourieux <strong>de</strong> savoir ea quoi T<br />

ipliqua-t-il.<br />

— Tu m'envoies à la boucherie !<br />

— C'est le trac qui te fait parler ainsi !<br />

— Je vais te prouver combien je suis meil-<br />

leur que tu ne le crois. .. C'est moi qui te<br />

conduirai dans ton quartier... Arrive...<br />

Ils sortirent du poste.<br />

Les troupes avaient cessé <strong>de</strong> défiler.<br />

Une nuée d'agents en bourgeois leur suc-<br />

cédait.<br />

Des voitures venaient à la suite.<br />

Dans quelques-unes se trouvaient <strong>de</strong>s<br />

maires, nommés par le gouvernement <strong>de</strong><br />

Versailles et prêts à entrer en fonctions,<br />

comme cela s'était fait déjà dans les arron-<br />

dissements tombés au pouvoir <strong>de</strong> troupes<br />

régulières.<br />

D'autres voitures ramenaient <strong>de</strong>s prêtres,<br />

ayant hâte <strong>de</strong> reprendre possession <strong>de</strong><br />

leurs églises.<br />

Merlin s'approcha d'un groupe d'agents<br />

au milieu <strong>de</strong>squels se trouvait un homme<br />

<strong>de</strong> haute taille, décoré et distribuant <strong>de</strong>s<br />

ordres.<br />

L'espion, s'adressant à lui, <strong>de</strong>manda :<br />

— Avez-vous <strong>de</strong>s instructions à mo don-<br />

ner ?<br />

— Oui, sachez ce qui se passe à la mai-<br />

rie du onzième, et revenez me trouver ici<br />

le plus tût possible... — Je reste en perma-<br />

nence au poste.<br />

•— Ce sera fait, >— reprit Merlin. —<br />

Maintenant, je voudrais conduire jusqu'à<br />

sa maison le fédéré qui nous a livré la porte<br />

<strong>de</strong>s Prés-Saint-Gervais...<br />

Et du geste il désigna Servais Duplat qui<br />

attendait tout tremblant à quelques pas du<br />

groupe.<br />

— Eh bien ! emmenez-le.<br />

Merlin fit un signe à son complice et tous<br />

<strong>de</strong>ux gravirent la rue du Bois, gagnèrent<br />

les hauteurs <strong>de</strong> Belleville et se dirigèrent<br />

vers le onzième arrondissement, le cime<br />

tière du Pèrs-Lsâhats ot l'artilleris <strong>de</strong> la<br />

Commune continuait à tonner, la rue du<br />

Chemin-Vert et la rue Saint-Maur.<br />

Neuf heures sonnaient en ce moment.<br />

Toute l'action se trouvait concentrée<br />

dans l'espace compris entre la rue Saint-<br />

Antoine, le marché <strong>de</strong>s Enfants-Rouges, la<br />

porte Saint-Martin et le faubourg du Tem-<br />

ple.<br />

Les fédérés se ballaient avec la rage du<br />

désespoir, — mais d'instant en instant leur<br />

nombre diminuait.<br />

*<br />

En quittant l'escorte qui accompagnait à<br />

l'ambulance <strong>de</strong> la rue Servan les sept artil-<br />

leurs <strong>de</strong> la Commune blessés au Pôre-La-<br />

chaise, Gilbert Rollin s'était dirigé vers<br />

Belleville <strong>de</strong> toute la vitesse <strong>de</strong> ses jam-<br />

bes.<br />

Faute <strong>de</strong> servants le tir <strong>de</strong>s canons du<br />

cimetière se ralentissait notablement.<br />

Le capitaine d'artillerie communar<strong>de</strong><br />

commandant cette batterie avait l'ait <strong>de</strong>man-<br />

<strong>de</strong>r en toute hâte <strong>de</strong>s hommes à la mairie<br />

du onzième où se trouvaient réunis les<br />

membres <strong>de</strong> la Commune et du comité<br />

central, ceux du moins qui no songeaient<br />

point à fuir, car bon nombre d'entre eux,<br />

abandonnant la lutte pour se soustraire<br />

aux représailles, avaient trouvé moyen <strong>de</strong><br />

franchir les portes <strong>de</strong> Paris sous dès dé-<br />

guisements variés.<br />

On envoya à la batterie du cimetière un<br />

lot <strong>de</strong> gredins, aveo mission do continuer<br />

la défense à outranoe, sans s'apercevoir<br />

qu'ils étaient ivres et par conséquentincapa-<br />

bles <strong>de</strong> pointer leurs pièces, <strong>de</strong> telle [sorte<br />

que les coups mal dirigés n'oiïraient <strong>de</strong> dan-<br />

ger que pour les leurs.<br />

Au-<strong>de</strong>ssus do Gilbert les obus décrivaient<br />

leur trajectoire.<br />

Il marchait do plus en plus vite, n'ayant<br />

point conscience du péril, ne songeant qu'à<br />

une chose, à cette substitution d eufantqui<br />

Bsuvait le sauver ; u ayant qu'uu but, trou-<br />

ver Servais Duplat, le seul homme en si-<br />

tuation <strong>de</strong> rendre possible l'accomplisse-<br />

ment du crime prémédité.<br />

L'itinéraire que le mari d'Henriette avait<br />

à suivre pour arriver à la porte <strong>de</strong>s Prés-<br />

Saint-Gervais était naturellement le mémo<br />

que celui suivi le matin par le capitaine <strong>de</strong>s<br />

fédérés pour se rendre à son poste.<br />

Rollin passa près du Père-Lachaise et<br />

gagna la rue <strong>de</strong>s Amandiers.<br />

La fusilla<strong>de</strong> crépitait toujours au loin. Le<br />

canon grondait sans relâche.<br />

La tète baissée, rasant les murs, cscala-,<br />

dant tous les cent pas <strong>de</strong>s barrica<strong>de</strong>s éle-,<br />

vées sur tous les points pour la défense du<br />

quartier, mais abandonnées en ce moment;<br />

il avançait non sans peine sous la pluie qui<br />

tombait et imprégnait peu à peu ses vête-<br />

ments.<br />

:<br />

Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Paris, à tous les points <strong>de</strong><br />

l'horizon, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s lueurs rouges pla-<br />

quaient <strong>de</strong>s taches sanglantes sur le cie<br />

noir. ..<br />

Gilbert allait atteindre la rue <strong>de</strong> Menil-<br />

montant lorsqu'il s'arrêta tout à coup,<br />

épouvanté. !<br />

Un obus venait d'éclater dans la rue, à<br />

dix mètres <strong>de</strong> lui, trouant les pavés. . 1<br />

Cinq secon<strong>de</strong>s après un autre projectile<br />

tombait un peu plus loin et sa charge <strong>de</strong> j<br />

mitraille s'éparpillait dans toutes les direc-<br />

tions aveo un fracas étourdissant, érallant<br />

les murailles, crevant les portes et les vo-<br />

lets <strong>de</strong>s boutiques closes.<br />

La route <strong>de</strong>venait effroyablement dange- j<br />

reuse.<br />

Heureusement le tir désordonné do la<br />

batterie du Père-Lachaise so modifia d'un<br />

instant à l'autre ot les obus suivirent une j<br />

autre direotion. '<br />

Le mari d'Henriette reprit sa course»<br />

mais à peine avait-il fait vingt pas qu'il<br />

s'arrêtait <strong>de</strong> nouveau.<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés


Organe quotidien do Défense Social© ©t IFteligrieus©<br />

RÉDACTION ET ADMINISTRATION t <strong>Toulouse</strong>, rue Roquelaine, 25<br />

LE IUIER0 5 CENTIMES<br />

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I!<br />

TTinrr r ' • i m ni m ii<br />

FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Lundi M <strong>Janvier</strong> <strong>1898</strong>. — 8« Année. — IV 2114. Bureaux à Paris t 26, rue F<br />

îravo et Merci !<br />

On a lu les inci<strong>de</strong>nts ignobles qui se<br />

sont produits hier à la Chambre <strong>de</strong>s<br />

députés.<br />

! On discutait l'interpellation Cavai-<br />

gnac.<br />

, EL tout s'était passé courtoisement<br />

entre les divers orateurs, dont les dis-<br />

cours aboutissaient d'ailleurs à cette<br />

conclusion unique : Dreyfus est coupa-<br />

ble.<br />

Lorsque Jaurès est venu déverser à<br />

la tribune toute la haine que nourrit le<br />

parti socialiste contre notre armée na-<br />

tionale.<br />

En d'autres termes, le député socia-<br />

liste qui fait nommer ses cousins sous-<br />

préfets et fait crever <strong>de</strong> faim les tra-<br />

vailleurs auxquels il s'intéresse, a réé-<br />

dité en l'aggravant la lettre infâme du<br />

Napolitain Zola.<br />

« Nous avons un état-major composé<br />

<strong>de</strong> misérables, <strong>de</strong> faussaires, <strong>de</strong> jésui-<br />

tes menteurs et traîtres. »<br />

Alors, comme le prési<strong>de</strong>nt Brisson<br />

qui est <strong>de</strong> mèche, laissait ce sinistre<br />

farceur écouler tranquillement son ve-<br />

nin, un homme <strong>de</strong> la droite s'est levé,<br />

qui a traduit d'un mot, — très parle-<br />

mentaire d'ailleurs, le sentiment <strong>de</strong> tous<br />

les bons Français.<br />

S'adressant à M. Jaurès, M. <strong>de</strong> Ber-<br />

nis, le vaillant député <strong>de</strong> Nimes, s'est<br />

écrié :<br />

« Mais vous vous faites les défen-<br />

seurs du syndicat Dreyfus. »<br />

Le mot était peut-être dur.<br />

Etait-il exagéré? N'était-il pas "Mé-<br />

rité?<br />

Il a, dans tous les cas, touché juste,<br />

car aussitôt tous ceux qu'il visait se<br />

gont précipités sur M. <strong>de</strong> Bernis et l'un<br />

d'eux, Gérault-Richard, l'a brutalement<br />

frappe, pendant que Jaurès, du haut <strong>de</strong><br />

la tribune, lui criait : « Vous êtes un<br />

lâche ! »<br />

On sait ce qui s'est passé ensuite.<br />

Comment <strong>de</strong> Bernis, dédaignant l'a-<br />

gression brutale <strong>de</strong> Richard, qui ne re-<br />

levait que <strong>de</strong> la police correctionnelle,<br />

p'est précipité sur Jaurès et l'a violem-<br />

ment frappé au visage... et <strong>de</strong> l'autre<br />

côté I<br />

On essaie maintenant <strong>de</strong> faire croire<br />

que Bernis a frappé Jaurès par <strong>de</strong>r<br />

rière.<br />

Quand on sait comment est construite<br />

la tribune <strong>de</strong> la Chambre, cette thèse<br />

paraît souverainement ridicule car la<br />

tribune n'a pas d'escalier <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière.<br />

Mais c'est là un détail sans impôt<br />

tance.<br />

Bernis avait été offensé d'abord, dans<br />

ses fils qui sont soldats, dans ses frères<br />

qui sont soldats,.comme il a été soldat<br />

lui-même, dans ses sentiments patrioti<br />

ques. 11 n'avait donc pas à hésiter.<br />

En somme, voilà un mois que tout ce<br />

mon<strong>de</strong> révolutionnaire et dreyfusiste<br />

bave sur l'armée sans qu'aucune botte<br />

ge lève, sans qu'aucune main s'abatte;<br />

Bernis a joué hier un rôle tout indiqué,<br />

vengeant à la fois sa famille et la<br />

gran<strong>de</strong> famille nationale, le drapeau,<br />

l'armée, la patrie.<br />

Et que l'on ne vienne pas nous par-<br />

ler <strong>de</strong> violences intempestives.<br />

Comment, on ne peut pas ouvrir la<br />

bouche, à l'extrême-gauche, sans vo<br />

pair les plus violentes provocations<br />

les plus ordurières injures , et l'on<br />

s'étonne qu'à la fin un homme <strong>de</strong> cœur<br />

ait voulu venger les unes et les autres?<br />

j Qu'un vieux Français tel que Bernis<br />

n'ait pas pu supporter plus longtemps,<br />

sans les relever, les pantalonna<strong>de</strong>s d'un<br />

Jaurès ?<br />

Eh bien ! nous sommes <strong>de</strong><br />

crions bravo à Bernis.<br />

Et nous lui disons : « Vous avez bien<br />

fait, en présence <strong>de</strong> ce ministre hési-<br />

tant, <strong>de</strong> ce centre avachi, <strong>de</strong> cette gau-<br />

che louche, jouant l'armée <strong>de</strong> la France<br />

sur une mesquine question <strong>de</strong> porte<br />

feuilles, <strong>de</strong> venger l'armée outragée.<br />

Seuls, ceux qui n'ont rien dans le<br />

cœur, ni dans le ventre pourront vous<br />

condamner.<br />

Mais vous avez répondu d'avance<br />

leur condamnation, en disant qu'il<br />

avait assez longtemps que nous étions<br />

les guillotinés.<br />

Nous, Bernis, passe encore.<br />

Mais on voulait hier guillotiner l'hon-<br />

neur national, le drapeau, le passé glo-<br />

rieux, le chauvinisme qui n'est en défi-<br />

nitive que la somme accumulée <strong>de</strong><br />

tous nos héroïsmés, <strong>de</strong> toutes nos vic-<br />

toires, <strong>de</strong> toutes nos gloires, <strong>de</strong> tout te<br />

sang versé en commun, <strong>de</strong> tous les sa-<br />

crifices consentis ensemble, <strong>de</strong> toutes<br />

les joies et <strong>de</strong> toutes les larmes fran-<br />

çaises.<br />

On voulait hier gillotiner la France,<br />

en jetant dans les esprits cette semence<br />

<strong>de</strong> défiance qui fait germer les déroutes<br />

et les trahisons et prépare, selon l'ex-<br />

pression <strong>de</strong> M. Méline, <strong>de</strong> nouvelles<br />

éditions <strong>de</strong> la Débâcle.<br />

Vous avez protesté, protesté violem-<br />

ment. Soit.<br />

On ne défend pas sa mère outragée<br />

avec <strong>de</strong>s madrigaux.<br />

Et tous ceux qui aiment la vieille<br />

France aussi bien que ceux qui ont l'a-<br />

mour <strong>de</strong> la nouvelle, vous crieront :<br />

« Bravo ! et merci !<br />

Jules RlBÈS-MÉRY.<br />

Millerand est-il Juif ?<br />

ceux qui<br />

ce<br />

es-<br />

Millerand écrivait, hier, dans la, Petite<br />

République :<br />

Vantisémitisme est à la foi* répugnant et<br />

idicule s'il se borne à la résurrection <strong>de</strong>s<br />

guerres <strong>de</strong> religion au profit <strong>de</strong> la sacristie<br />

contre la synagogue.<br />

Les Droits <strong>de</strong> l'homme disent à<br />

propos :<br />

M. Millerand estril sémite ?<br />

M. Millerand est-il antisémite ?<br />

A cette double question, nous allons<br />

sayer <strong>de</strong> répondre.<br />

Sémite ? M. Millerand aurait les meilleu-<br />

res raisons du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'être. Sa mère<br />

était israélite, et, enfant, il fréquenta les<br />

synagogues où son attitu<strong>de</strong> recueillie et son<br />

maintien charmaient les plus sévères rab-<br />

bins.<br />

Plus tard le jeune Eliacin Millerand, es-<br />

poir <strong>de</strong> la famille, trouvait, chez l'un <strong>de</strong>s<br />

siens le bijoutier Cahen, les plus précieux<br />

conseils et les meilleurs exemples, "il était<br />

alors si docile, se montrait si bon neveu que<br />

le bijoutier l'en récompensait un jour en lui<br />

donnant une superbe chevalière que M. Mil-<br />

lerand, dont les" doigts ont grossi' <strong>de</strong>puis ne<br />

porte plus maintenant. Du reste la bague<br />

était en toc, comme l'étaient toutes celles<br />

qui provenaient <strong>de</strong> la même maison, et M.<br />

Millerand répudie à cette heure le faux.<br />

11 n'y a plus que son socialisme qui nous<br />

paraisse être en doublé.<br />

Non, M. Millerand-Cahen, vous n'êtes plus<br />

socialiste, si vous l'avez jamais été ; vous<br />

n'êtes non plus sémite ou antisémite ; vous<br />

êtes ce que sont beaucoup <strong>de</strong> gens que vous<br />

coudoyez chaque jour et pour lesquels jus-<br />

qu'à présent vous n'aviez pas eu assez d'ana-<br />

thèmes, vous êtes un repu !<br />

11 vous faudra dorénavant réserver vos<br />

belles qualités, celles que l'on <strong>de</strong>vinait à la<br />

synagogue dans le jeune Eiiacin Millerand-<br />

Cahen, "pour surveiller la construction <strong>de</strong><br />

vos immeubles à Paris et ailleurs et en aug-<br />

menter le ranport.<br />

Allez assurer vos rentrées, monsieur Mil-<br />

lerand-Cahen !,..<br />

Le socialisme <strong>de</strong> M. Millerand, ses<br />

tira<strong>de</strong>s contre le capital et le capita-<br />

lisme nous avaient toujours paru son-<br />

ner faux. Tout s'explique aujourd'hui :<br />

c'était en doublé.<br />

que ceux-là, et pas les autres, les plus cou-<br />

pables.<br />

Ce fut l'argument décisif.<br />

Or, à quoi ne s'expose-t-on pas en ne dé-<br />

férant à la Cour d'assises que les articula-<br />

tions les moins graves <strong>de</strong> Zola?<br />

Le jury ne sera-t-il pas tenté <strong>de</strong> répon-<br />

dre : « Comment voulez-vous que je punisse<br />

les diffamations portées contre le <strong>de</strong>uxième<br />

conseil <strong>de</strong> guerre, le moins important,<br />

quand vous n'avez pas le courage <strong>de</strong> me<br />

déférer celles, autrement sanglantes, contre<br />

le premier conseil <strong>de</strong> guerre ? Puisqu'il y a<br />

impunité pour celles-ci, qu'il y ait impunité<br />

pour toutes ! »<br />

Et si par malheur, par honte, il y avait<br />

un acquittement, — car'enfin, on ne saurait<br />

répondre <strong>de</strong> rien et le jury est tiré au sort ?<br />

Je n'y peux penser qu'avec un frisson.<br />

Le jury, c'est la nation.<br />

Le conseil <strong>de</strong> guerre, c'est l'armée.<br />

Voyez-vous la nation refusant <strong>de</strong> venger<br />

l'armée ?<br />

C'est effroyable.<br />

Et tout cela, par la faute, par la lâcheté,<br />

par la veulerie d'un gouvernement à qui<br />

d'anciens officiers comme Montfort et <strong>de</strong><br />

M un apportent le concours empressé <strong>de</strong><br />

leur vote servile !<br />

Aussi, le journal poursuivi dans <strong>de</strong> si<br />

étranges conditions, ricane et exulte <strong>de</strong> ce<br />

qui nous afflige douloureusement.<br />

Il a raison <strong>de</strong> se réjouir.<br />

Devant lui se dérobe et fuit un gouver-<br />

nement tout entier à qui la France incons-<br />

ciente a eu la folie <strong>de</strong> confier, en dépôt,<br />

l'honneur <strong>de</strong> son armée !<br />

Ah I il est bien placé, l'honneur <strong>de</strong><br />

l'armée !<br />

DOUMER VOIT CES DAMES-<br />

PROCES AU RABAIS<br />

A propos du procès intenté à Zola Dar le gé-<br />

néral Billot, à l'a suite <strong>de</strong> l'article où " les juges<br />

du premier et du second conseil <strong>de</strong> guerre ont<br />

été mis en cause, M. do Cassagnac dit :<br />

Ainsi donc, on peut tant qu'on voudra,<br />

et librement, traîner sur la claie les juges<br />

du premier conseil <strong>de</strong> guerre, qui con-<br />

damna Dreyfus.<br />

Celui-là, on le livre à la ban<strong>de</strong> judajo-<br />

radicale.<br />

Ils serviront d'otages: qu'on les hue,<br />

qu'on les souille, qu'on les assomme 1<br />

Ça ne compte pas.<br />

Ne comptent non plus ni les généraux, ni<br />

l'état-major : qu'on les engueule 1<br />

Il n'y a que le <strong>de</strong>uxième conseil <strong>de</strong> guerre<br />

qu'on protège, parce qu'il acquitta Este-<br />

rhazy, et qu'acquitter Esterhazy est moins<br />

roi<strong>de</strong> que condamner Dreyfus.<br />

Haro sur ceux qui condamnèrent Drey-<br />

fus 1<br />

Et que personne ne se plaigne, car c'est<br />

la cote mal taillée, l'arrangement à l'amia-<br />

ble avec les juifs,<br />

On partage en frères l'honneur <strong>de</strong> l'ar-<br />

mée française.<br />

On coupe la poire en <strong>de</strong>ux et à la bonne<br />

franquette.<br />

On abandonne aux juifs le. premier con-<br />

seil <strong>de</strong> guerre, le seul qui les intéresse, le<br />

seul qui les gêne, puisqu'il a envoyé Drey-<br />

fus à l'île du Diable.<br />

Et on se réserve l'autre, dont les respon-<br />

sabilités sont moindres.<br />

Salomon n'eut pas mieux jugé.<br />

Oui, mais, en commettant cette infamie à<br />

l'endroit <strong>de</strong> l'armée — qui est une, qui est<br />

un bloc, et dans laquelle on n'a pas le droit<br />

d'établir <strong>de</strong>s distinctions aussi criminelle-<br />

ment injustes, — a-t-on réfléchi à ce qui<br />

pourrait en résulter?<br />

L'exemple du récent procès du Panama,<br />

est-il donc déjà perdu, en oc pays <strong>de</strong> légè-<br />

reté et d'oubli ?<br />

Pourquoi le jury a-t-il acquitté la <strong>de</strong>r-<br />

nière charrette <strong>de</strong>s panamistes?<br />

Parce qu'on n'avait conduit <strong>de</strong>vant lui<br />

On lit dans le Journal <strong>de</strong>s Débats :<br />

Le <strong>de</strong>rnier numéro du Courrier <strong>de</strong> Saigon<br />

nous" apporte la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fêtes don-<br />

nées en cette viile à l'occasion <strong>de</strong>s récents<br />

voyages <strong>de</strong> l'empereur d'Annam et du roi<br />

<strong>de</strong> Cambodge. Ces solennités, qui ont duré<br />

huit jours, n'ont rien eu <strong>de</strong> très particu-<br />

lièrement cochinchinois ; célébrées sur les<br />

bords <strong>de</strong> la Seine, elles n'eussent été. ni plus<br />

officielles ni plus administratives. Il y a eu<br />

d'abord, pour les fonctionnaires, c'est-à-dire<br />

pour une forte partie <strong>de</strong> la population, un<br />

congé général, et ce numéro du programme<br />

n'a pas été le moins goûté. On a montré au<br />

peuple <strong>de</strong>s cortèges, <strong>de</strong>s défilés, <strong>de</strong>s para-<br />

<strong>de</strong>s militaires, dés retraites aux flambeaux.<br />

Les notabilités ont été conviées à <strong>de</strong>s récep-<br />

tions, <strong>de</strong>s dîners et <strong>de</strong>s bals. Le menu dès<br />

festins, patriotiquement conforme aux plus<br />

vieilles traditions <strong>de</strong> la maison Potel, com-<br />

portait jusqu'à <strong>de</strong>s « cèpes du Périgord » ;<br />

il n'eût en rien différé dé celui <strong>de</strong>s banquets<br />

parisiens si, par une délicate flatterie à<br />

l'adresse <strong>de</strong> ses hôtes royaux, le Vatel <strong>de</strong><br />

Saigon n'eût imaginé <strong>de</strong> servir, après la<br />

«coupe <strong>de</strong> l'Hué glacée aux fruits», <strong>de</strong>s<br />

« faisans <strong>de</strong> l'Annam truffes » et un « tur-<br />

ban <strong>de</strong> jambon à la Norodom ». L'un <strong>de</strong>s<br />

dîners a été suivi d'un feu d'artifice et du<br />

lancement d'une montgolfière. Une autre<br />

soirée, la plus brillante"<strong>de</strong> toutes, s'est ter-<br />

minée par un gala au Grand-Théâtre.<br />

Pour's'y rendre, l'empereur d'Annam était<br />

précédé d'une troupe dé vingt-quatre hhas,<br />

assez beaux hommes dont le co'stume habi-<br />

tuel est <strong>de</strong>s plus simples : « Une pelote <strong>de</strong><br />

ficelle, dit le' journal, habillerait tout une<br />

famille. » Il était, en outre, escorté par l'im-<br />

pératrice, par ses frères et par une suite<br />

nombreuse, qui ne comprenait pas moins <strong>de</strong><br />

vingt attachés, quatre mandarins, quatre<br />

suivantes, neuf serviteurs. Les vingt atta-<br />

chés à la personne royale comprenaient <strong>de</strong>ux<br />

hiep-lanh thi-vé (porteurs <strong>de</strong>s sabres du roi);<br />

— huit thi-vé, dont un pour le service <strong>de</strong><br />

table, un pour la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habits, un pour<br />

la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « théière », <strong>de</strong>ux pour les<br />

éventails, un pour les chaussures, "un pour<br />

la boîte à bétel, un pour la mèche à feu et<br />

le crachoir, — quatre thai-giam ou eunu-<br />

ques ; — un mé<strong>de</strong>cin ; — <strong>de</strong>ux can-tin, se-<br />

crétaires peur la qassette royale ;— trois<br />

thuong-thien, ou cuisiniers du roi.<br />

Tout ce mon<strong>de</strong> assista avec l'empereur à<br />

la soirée <strong>de</strong> gala et parut prendre un vif<br />

plaisir au spectacle qui se composait d'un<br />

acte <strong>de</strong> Lacltmé et d'un acte <strong>de</strong> Oarmen sé-<br />

parés par un intermè<strong>de</strong> <strong>de</strong> « danse serpen-<br />

tine ». Les trois parties du programmé ont<br />

été accueillies avec la même faveur et l'on a<br />

remarqué, pendant l'audition <strong>de</strong> Carmen, un<br />

si vif enthousiasme parmi les dignitaires an-<br />

namites que « personne ne se" serait cru<br />

à 4,500 lieues du boulevard <strong>de</strong>s Italiens ».<br />

« Entre les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers actes, ajoute en<br />

terminant le Courrier <strong>de</strong> Saigon, M. Dou-<br />

mer est allô saluer toutes les dames oui so<br />

trouvaient dans les loges.<br />

Et pendant ce temps-là, on massa-<br />

crait nos nationaux à Haï-Kong.<br />

C'est parfait.<br />

jusqu'au général Zurlin<strong>de</strong>n, que <strong>de</strong><br />

figures curieuses ! C'est l'an IX, Junot,<br />

général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, — rue <strong>de</strong>s Champs-<br />

Elysées, n* 3 ; — c'est 1805 et 1806,<br />

S, A, S. Mgr le prince Joachim Mu-<br />

rat, duc <strong>de</strong> Clèves et <strong>de</strong> Berg, amiral,<br />

maréchal <strong>de</strong> l'Empire, lieutenant <strong>de</strong><br />

S. M. l'Empereur et Roi ; puis c'est<br />

encore Junot, mais cette fois duc d'A-<br />

brantès, colonel général <strong>de</strong>s hussards,<br />

premier ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> camp <strong>de</strong> l'Empereur,<br />

rand'eroix <strong>de</strong> l'ordre impérial <strong>de</strong> la<br />

Réunion ; — c'est le général comte<br />

i iulin, c'est le comte <strong>de</strong> Rochechouart ;<br />

Aupick, qui fut ambassa<strong>de</strong>ur, et Du-<br />

lac, et Soumain, et Montaudon...<br />

Mais le plus extraordinaire <strong>de</strong> tous<br />

nous est donné par la pério<strong>de</strong> révolu-<br />

tionnaire et a nom : François Hanriot,<br />

ce gabelou <strong>de</strong>venu général, — le ci-<br />

toyen Flanriot, général divisionnaire<br />

<strong>de</strong> la dix-septième division et général<br />

en chef <strong>de</strong> la force armée <strong>de</strong> Paris,<br />

comme le désignait l'Almanach natio-<br />

nal <strong>de</strong> l'an II.<br />

Cet Hanriot est absolument hors <strong>de</strong><br />

pair. Ses ordres généraux ne seront ja-<br />

mais égalés : ils synthétisent toute la<br />

redondance, toute la sensiblerie, toute<br />

la facon<strong>de</strong> révolutionnaires.<br />

Ses proclamations seraient toutes à<br />

citer ; nous en détachons ce sixain.<br />

En voici une du 5 pluviôse an II<br />

(jour du Taureau) :<br />

« Le général invite ses frères les ca-<br />

noniers à avoir une tenue uniforme :<br />

je voudrois aussi que, lorsqu'ils font<br />

une manœuvre, qu'ils ayent le soin <strong>de</strong><br />

pointer sur un objet déterminé : un ca-<br />

non est à un canonier ce qu'un bon fu-<br />

sil est à un bon chasseur. »<br />

» Du 7 Pluviôse An II ( Jour <strong>de</strong><br />

V Amadouvier)<br />

» ORDRE GÉNÉRAL<br />

Citoyens, je vais sur-le-champ don-<br />

ner <strong>de</strong>s ordres pour procurer une ca-<br />

potte à la sentinelle extérieure du poste<br />

du comité <strong>de</strong> surveillance du départe-<br />

ment <strong>de</strong> Paris.<br />

» Je me propose d'aller embrasser<br />

mes frères du 31 May.<br />

» Salut, amitié et fraternité.<br />

» Le général en chef <strong>de</strong> Paris,<br />

» HANRIOT. »<br />

Et celui-ci :<br />

« Du 23 Pluviôse An II (Jour du<br />

Chien<strong>de</strong>nt.')<br />

» ORDRE GÉNÉRAL<br />

r> J'invite mes frères d'armes à rem-<br />

placer aux portes <strong>de</strong>s corps-<strong>de</strong>-gar<strong>de</strong><br />

les arbres morts par <strong>de</strong>s arbres vivants ;<br />

cette petite cérémonie doit se faire sans<br />

faste et sans orgueil, mais avec cette<br />

fièreté républicaine qui épouvante les<br />

tyrans et plaît à tous les amis <strong>de</strong> l'Ega-<br />

lité.<br />

H Le service général à l'ordinaire,<br />

etc.. »<br />

les citoyens, les magistrats, la force ar-<br />

mée s'y sont rendus tous à la fois, tous<br />

ont travaillé, l'incendie a été éteinte en<br />

très peu <strong>de</strong> tems : Sous l'ancien régime<br />

le feu auroit duré plusieurs jours ; sous<br />

le régime <strong>de</strong>s hommes libres, le feu n'a<br />

pas duré plus d'une heure. Quelle dif-<br />

férence ! L'homme libre vole <strong>de</strong> lui-<br />

même au secours <strong>de</strong>s malheureux et<br />

n'a pas besoin d'être commandé.<br />

» Le service général à l'ordinaire.<br />

HANRIOT, commandant général. »<br />

Après celui-là, je n'ose en transcrire<br />

un autre.<br />

Virgile JOSZ.<br />

PAR FIL SPECIAL<br />

DÉPÊCHES<br />

NOUVELLES MILITAIRES<br />

Paris, 23 janvier.<br />

M, d'Amboix <strong>de</strong> Larbout, colonel d'infan-<br />

terie breveté hors cadres, chef d'état-major<br />

du 5e corps d'armée, est nommé au gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> et nommé au comman-<br />

<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la 44e briga<strong>de</strong> d'infanterie et<br />

subdivisions <strong>de</strong> région <strong>de</strong> Brest et Quimper,<br />

à Quimper.<br />

LES POURSUITES<br />

Contre les frères Dreyfus<br />

Paris. 23 janvier.<br />

Nous aDDrenons. dit la Libre Parole, que Mme<br />

Sandherr. veuve du colonel que Mathieu Dreyfus<br />

a voulu corrompre à prix d'argent au moment<br />

du Drocès <strong>de</strong> son frère le traître, se propose<br />

d'intervenir à titre <strong>de</strong> partie civile aux poursui-<br />

tes que le juge d'instruction Bertuius est chargé<br />

d'exercer nar le Darquet. Elle a confié à M-<br />

Charles Virant, lé soin <strong>de</strong> défendre ia mémoire<br />

<strong>de</strong> son mari contre le syndicat.<br />

trager nlus loDgtemo3, toute la fraction so-<br />

cialiste <strong>de</strong> la Chambré.<br />

« J'arrivai tout d'un trait vers l'endroit où s*<br />

tenait <strong>de</strong> Bernis ; ses amis le défendaient. Il y<br />

avait là M. Gamard et d'autres déDutés <strong>de</strong> la<br />

droite, qui me retenaient car le 'bras. Mais<br />

mon indignation était si profon<strong>de</strong> que, fatale-<br />

ment, pour arriver à gifler M. <strong>de</strong> Bernis, je<br />

poussai <strong>de</strong> l'avant, et il se trouva que, la résis-<br />

tance <strong>de</strong> ses amis s'étant un oeu ralentie, mon<br />

poignet, par la violence <strong>de</strong> la" Doussée, s'abattit<br />

quand même sur la tète <strong>de</strong> notre insulteur.<br />

« Mon intention, certes, était <strong>de</strong> le gifler ;<br />

mais non pas <strong>de</strong> lui porter un COUD violent. Du<br />

reste, je no lui ai fait aucun mal. "<br />

» C'est alors qu'un grand nombre <strong>de</strong> déDutés,<br />

aidés <strong>de</strong>s huissiers, m'ont réduit a l'impuis-<br />

sance, en même temps qu'ils lâchaient <strong>de</strong> Ber-<br />

nis, qui en profitait pour aller fraDDer Jaurès à<br />

la tribune.<br />

» Voilà exactement comment les choses se<br />

sont passées. Je ne regrette nullement ce que<br />

j'ai iait. De Bernis nous insultait sans que ni le<br />

prési<strong>de</strong>nt ni personne <strong>de</strong> ses amis aient songé<br />

à mettre un terme a ses offenses ; elles ne pou-<br />

vaient se prolonger. Nousnous sommes défendus<br />

nous-mêmes, et voilà tout. »<br />

Le récit <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />

<strong>de</strong> Bernis ra-<br />

LES DÉFENSEURS DE DREYFUS<br />

Paris, 23 janvier.<br />

On lit dans les Droits <strong>de</strong> l'Homme, organe<br />

du Syndicat :<br />

Eh bien ! nous voulons, nous, que M. Méline<br />

sache que la campagne durera et que s'il fait <strong>de</strong>s<br />

lois contre les hommes qui s'attachent manifes-<br />

tement à la défense du "droit, ces lois, avec dé-<br />

dain, ils ies violeront.<br />

me DE BOULANCY<br />

CHRONIQUE<br />

UN GOUVERNEUR DE PARIS<br />

Voilà à Paris un gouverneur nou-<br />

veau. A parcourir la liste <strong>de</strong>s anciens,<br />

on passe une singulière revue, et les<br />

noms se succè<strong>de</strong>nt, apportant avec eux<br />

les souvenirs et les évocations. Depuis<br />

cent ans seulement, <strong>de</strong>puis ce Louis-<br />

Timoléon <strong>de</strong> Cossé, duc <strong>de</strong> Brissac,<br />

pair et grand panetier <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>r-<br />

nier gouverneur nommé par Lo»' c "X VI,<br />

Le 27 Floréal (Jour <strong>de</strong>là Civette), il<br />

fait afficher ceci :<br />

ORDRE GÉNÉRAL DU COMMANDANT<br />

HANRIOT<br />

« Hier, un gendarme <strong>de</strong> la 29 e divi-<br />

sion a jeté à terre, il était midi trois<br />

quarts, rue <strong>de</strong> la Verrerie, au coin <strong>de</strong><br />

celle Martin, un vieillard ayant à la<br />

main une becquille pour l'ai<strong>de</strong>r à sup-<br />

porter sa vieillesse. Cette atrocité ré-<br />

volte l'homme qui pense et qui connaît<br />

ses <strong>de</strong>voirs. Malheur â celui qui ne sait<br />

pas respecter ia vieillesse, les lois <strong>de</strong><br />

son pays, et qui ignore ce qu'il se doit<br />

à lui-même et à la société entière ! Ce<br />

gendarme prévaricateur, pour avoir<br />

manqué à ce qui est respectable, gar-<br />

<strong>de</strong>ra les arrêts jusqu'à nouvel ordre.<br />

» Le service général, etc.. »<br />

Puis cette proclamation, qui n'est pas<br />

sans saveur, non plus :<br />

« ORDRE GÉNÉRAL du o Floréal [Jour<br />

<strong>de</strong> l'Hyacinthe)<br />

» ...Depuis peu, il se passe quelques<br />

intrigues ; je suis bien aise <strong>de</strong> préve-<br />

nir mes frères d'armes que toutes les<br />

places sont à ia disposition du gouver<br />

nement ; le gouvernement actuel qui<br />

est révolutionnaire, qui a <strong>de</strong>s intensions<br />

pures, qui ne veut que le bien <strong>de</strong> tous,<br />

à la nomination <strong>de</strong> toutes les places ; i*<br />

ira jusque dans les greniers chercher<br />

les hommes vertueux ; il dit aux pau<br />

vres et purs sans-culottes : « Venez oc-<br />

D cuper cette place, la patrie vous y ap<br />

» pelle... »<br />

Enfin, ce <strong>de</strong>rnier :<br />

« Du 8 Pluviôse l'An II <strong>de</strong> la ré/Tu-<br />

biiquc française<br />

)> OHORl-l ci.NKH Al".<br />

H Hier au soir, le feu a pris aux<br />

Grands-Augustins, quay <strong>de</strong> la Vallée<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Mme <strong>de</strong> Boulancy a été longuement enten-<br />

due, hier, par le juge d'instruction Bertuius.<br />

Cette dame est plaignante : elle désire que<br />

la justice arrive à découvrir le ou les fa-<br />

bricants <strong>de</strong> la lettre dite dui


Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />

Un da nos confrères a vu M. <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />

interrogé au sulat <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />

Gérauit-Rlciiard :<br />

11 y avait, en effet, vendredi, un échange <strong>de</strong><br />

nropos assez vifs, pendant que M. Bérard était<br />

à la tribune, entra" MM. Chauvièro, <strong>de</strong> Mahy et<br />

moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />

traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />

contre Zola, je n'ai pu me contenir ot "j'ai répété<br />

une <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée la veille.<br />

Vous savez ce qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />

do M. Gérault-Richard. fou <strong>de</strong> colère, je me<br />

suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />

par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, ije<br />

côte ; je l'ai pris par l'épauie et ja l'ai souffleté,<br />

mais j'attends qu'il m'envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />

Verrai ensuite comment je dois régler cette<br />

affaire avec M. Gérauic-Richard.<br />

Un témoin<br />

Dans le Moniteur universel M. <strong>de</strong> Glaye oui,<br />

hier, <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la Dresse, cria lors <strong>de</strong> l'in-<br />

ci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès : « Bravo da Bernis ! »<br />

et insulté, ce matin, à ce sajet, par la Petite<br />

République maintient que M. Jaurès faisait face<br />

à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier l'a frappé: il<br />

fait remarquer que le compte rendu du Temps,<br />

téléphoné sur la champ, porte :<br />

« "M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />

rière, le f raDoa â la tîgure. »<br />

Toile n'a pas été. dit-il, l'impression <strong>de</strong> la<br />

plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, et il ajoute :<br />

«"On s'exDlique difficilement, d'ailleurs, com-<br />

ment, s'il l'avait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />

nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />

me part, je les ai vus face à face. »<br />

Le journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />

Clave', déc are que je suis, dès à présent, dési-<br />

gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />

verra si j'ai selon un mot connu, une tète d'o-<br />

tage.<br />

La Séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main<br />

L.ordre du jour <strong>de</strong> la séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, paru<br />

ce matin au Journal Officiel, porte, aDrès "une<br />

première délibération sur la proposition <strong>de</strong> M.<br />

î)u Haigouet sur le rengagement <strong>de</strong>s sous-offi-<br />

ciers, la suite <strong>de</strong> la "discussion du budget, mais<br />

comme on fait prévoir qu'a es infiniment proba-<br />

ble qu'à propos <strong>de</strong> l'adoption du procès verbal<br />

M. Jaurès viendra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu'on poursuive la<br />

discussion da son interpellation.<br />

Sans doute on ne discute les interpellations<br />

que le samedi, mais la Chambre est toujours<br />

maîtresse <strong>de</strong> son ordre du jour et comme il se<br />

rencontre que modérés et avancés sont égale-<br />

ment désireux d'eu finir, il n'y a Das <strong>de</strong> raison<br />

nour qu'on ne donne cas satisfaction à M. Jau-<br />

rès. - -<br />

Le Gouvernement, <strong>de</strong> son côté, né paraît pas<br />

<strong>de</strong>voir s'y opposer. L'ordre du jour dé'conâahce<br />

sera voié en très grosse majorité, et il est oms<br />

Une vraisemblable que i'afflchage du discours <strong>de</strong><br />

M. Méiine. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />

mandé et voté.<br />

U est probable, sinon certain, que la séance<br />

sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />

saient, on serait peut-être amené à examiner<br />

s'il n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Cham-<br />

bre au moins oour quelques Jours, le délai d'un<br />

mois paraissant excessif dans l'état où se trouve<br />

la discussion du budget<br />

Hier, ie mat da dissolution a été prononcé<br />

niais il semble que cette éventualité n'a" Das été<br />

examinée sérieusement. line faut pas' oublier<br />

qu'une nouvelle Chambre ne pourrait examiner<br />

le projet acmei da budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />

duc. Ii faudrait un nouveau projet, une nou-<br />

velle commission du budget, une nouvelle -dis-<br />

cussion générale, eto.<br />

A travers la pressa<br />

La Libre Parole :<br />

Pour la première fois, le gouvernement oarie<br />

avec clarté, même avec une certaine énergië.S'il<br />

avait eu, il y a <strong>de</strong>ux mois, la moitié seulement<br />

<strong>de</strong> l'ene gie dont il a fait preuve hier, nous n'au-<br />

ïions jamais m. vous Doitvez en être sûrs, ia<br />

lettre -réclame <strong>de</strong> M. Zoia.<br />

L'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès-Gérault-Richard<br />

est donc a tous les égards fâcheux. Il est venu<br />

fort mal à propos jeter ie trouble dans une<br />

séance dont lê résultat eût été sans cela net et<br />

limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est le juif qui est cause ne<br />

tout ceia ; c'est le juif qui déconsidère chez<br />

nous l'armét. le Parlement, le gouvernement ;<br />

c'est le juif qui déchaîne chez nous la guerre ci-<br />

vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />

A bas le juif !<br />

De la Cloche, organe républicain :<br />

M. <strong>de</strong> Bernis, hier, à la Chambre, a eu cette<br />

chance moule d appliquer sur ia joue da Jaurès<br />

îe souflet que toas" les" patriotes, après ia lecture<br />

<strong>de</strong> son discours, lai Uastinaient.<br />

Mustapha. Quatre discours ont été pronon-<br />

cés au milieu d'un grand calme coupe seule-<br />

ment par les applaudissements et les cris :<br />

K A bas les juifs' 1 » Finalement, l'assemblée<br />

a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con-<br />

tre Dreyfus et Zola et blâmant l'administra-<br />

tion supérieure à nropos <strong>de</strong>s mesures prises<br />

contre " les manifestants. « Les assistants<br />

adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />

citent les municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />

tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />

juifs et jurent' <strong>de</strong> s'unir pour écraser aux<br />

élections prochaines les juifs et leurs pro-<br />

tecteurs.»<br />

Un ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la mise en li-<br />

berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />

tenus pour faits relatifs aux manifestations<br />

antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />

<strong>de</strong> : « Vive la France I Vive la République 1<br />

A bas les juifs ! »<br />

A l'issue du meeting la foule est <strong>de</strong>scen-<br />

due comnaete ^ers Alger, romoant sur plu-<br />

sieurs points le cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />

place dù Gouvernement, les manifestants,<br />

au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />

presque entièrement <strong>de</strong>ux' kiosques ; les<br />

portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en-<br />

foncées tant sur la place dit Gouvérnement<br />

que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />

ont été saccagés.<br />

Des patrouilles du génie parcourent les<br />

principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />

tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />

Le rapport <strong>de</strong> police relate que trois com-<br />

missaires <strong>de</strong> police ont été blessés dont un<br />

assez grièvement. De nombreux agents ont<br />

été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />

<strong>de</strong> canne. Le câline, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />

rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matin.<br />

D'autre part, vers dix heures du soir, pen-<br />

dant que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes-<br />

tants antijuifs étaient encore au vélodrome<br />

<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />

composée <strong>de</strong> trois cents jeunes gens, la plu-<br />

part aimés <strong>de</strong> bâtons, a parcouru le boule-<br />

vard <strong>de</strong> la République se' dirigeant vers le<br />

vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong>vant le théâ-<br />

tre et refoulée vers le boulevard. En nassant<br />

<strong>de</strong>vant les terrasses <strong>de</strong>s câfés, plusieurs<br />

manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />

chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />

dont l'un est assez sérieusement blessé.<br />

Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />

dans la fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse-<br />

ment dispersée, avant qu'elle ait pu rejoin-<br />

dre les manifestants antijuifs.<br />

Alger, 23 janvier.<br />

Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />

ia suite <strong>de</strong>s contusions ou excès <strong>de</strong> fatigue<br />

provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />

neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> la<br />

banlieue. M. Lépine a convoqué ce matin les<br />

autorités <strong>de</strong> la ville afin <strong>de</strong> prendre les me-<br />

sures les plus énergiques pour prévenir le<br />

retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> "la veille.' Plusieurs<br />

voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />

au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />

attribue la causa du mouvement antijuif à<br />

l'autorisation donnée par le gouverneur pour<br />

la fondation d'un cercle d'étudiants israéli-<br />

tes malgré l'avis contraire du préfet et du<br />

maire.<br />

L'opinion en Russie<br />

Saint-Pétersbourg, 23 janvier.<br />

Les journaux russes déplorent la campa-<br />

gne qui agite et trouble la France. Ifs ne<br />

cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />

triotes qui ne se sent pas laissés acheter et<br />

en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />

termes <strong>de</strong> la Gazette <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />

immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />

droit, ia justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />

Chose particulièrement édifiante : trois<br />

feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />

contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes les trois<br />

ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />

étrangers.<br />

nent dans la rue ne tolérant aucun attroupe-<br />

ment. Quelaues anarchistes, cependant, ont<br />

réussi, nar '<strong>de</strong>s subterfuges divers, à péné-<br />

trer dans la salle, entre autres le compagnon<br />

Georges ; mais soit, que son attitu<strong>de</strong> ou son<br />

lansaeeaient provoqué les assistants, il est<br />

bientô't rejeté 'dans la rue, repoussé avec<br />

violence dans l'escalier qu'il <strong>de</strong>scend; sur sa<br />

tète, toutes les cannes s'ont levées.<br />

Un autre individu, <strong>de</strong> piètre mine, suit le<br />

même chemin.<br />

Tous <strong>de</strong>ux ont la figure ensanglantée.<br />

Quelaues autres individus, aussi louches,<br />

reconnus dans la salle par les étudiants,<br />

sont expulsés <strong>de</strong> même façon et fort hous-<br />

pillés par les agents, qui reconnaissent en<br />

eux dés clients <strong>de</strong> Mazas.<br />

Aucune manifestation, aucun trouble dans<br />

la rue pendant ce temps; seulement, <strong>de</strong>r-<br />

rière lés glaces <strong>de</strong> la «'Belle-Polonaise» 'es<br />

dures et faméliques figures <strong>de</strong>s compagnons<br />

évincés qui semblent guetter une occasion.<br />

Dans la salle<br />

Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />

sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />

lier qui conduit à la salle. Au moment où<br />

nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent déjà là.<br />

Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />

jusqu'à 2 h. 1[2 le calme règne dans la salle<br />

en attendant la constitution du bureau. De<br />

nouveaux arrivants viennent grossir ï'af-<br />

fiuence. On remarque exposée sur la tribune<br />

une magnifique couronne composée <strong>de</strong> lilas,<br />

<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />

tants* se proposent <strong>de</strong> porter à l'issue <strong>de</strong> la<br />

réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />

tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Sur cette couronne on lit cette inséription :<br />

« Vive le France ! à bas les traîtres ! »<br />

A 2 h. l\2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />

teurs, prend place au bureau. A ce moment,<br />

prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />

missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />

<strong>de</strong> son écharpe, spécialement chargé désor-<br />

dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre l'assemblée' en<br />

cas <strong>de</strong> tumulte.<br />

On avait pris la précaution d'enlever, au<br />

préaiable, toutes lés chaises et tous* les<br />

bancs <strong>de</strong> la salie. On remarquera qu 'à la réu-<br />

nion du Tivoli-Vaux-Hali dé samedi <strong>de</strong>rnier,<br />

la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />

propos <strong>de</strong> se faire représenter par un com-<br />

missaire.<br />

L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />

mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />

diants et d'anciens militaires donne l'im-<br />

pression que l'assemblée saura imposer si-<br />

lence aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je-<br />

ter le désordre.<br />

Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />

M. Guérin se lève et expose en quelques<br />

mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion :<br />

Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />

<strong>de</strong> la politique, li n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />

n'y a que <strong>de</strong>s Français (exclàmatton)j que<br />

<strong>de</strong>s Français qui ne veulent nas ,que ; <strong>de</strong>s<br />

juifs compromettent la seule chose" restéu<br />

encore intacte dans notre patrie : l'armée.<br />

(Exclamations.)<br />

Un anarchiste crie : « Et Esterhazy ? » Ses<br />

voisins se saisissent <strong>de</strong> lui. le traînent jus-<br />

qu'au fond <strong>de</strong> la salle et l'expédient preste-<br />

ment dans i'escaiier. M. Guérin reprend :<br />

Une campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait<br />

nous imposer la réhabilitation du procès Drey-<br />

fas. • -<br />

Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />

prouvé qu'il avait trahi ! ». Cet anarchiste est<br />

encore expulsé a^ec maints horions. :<br />

M. Guérin ajoute ;<br />

Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus est<br />

innocent, les antisémites auraient été ies pre-<br />

miers à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du Drooès ; mai3<br />

nous ne vouions paî qu'une ban<strong>de</strong> internatio-<br />

nale attaque notre espoir suprême, l'arméa I<br />

'(Bravos pr'oiongés %t cris : « A* bas Zola ! A bas<br />

<strong>de</strong>s juifs"! »<br />

cinquantaine environ et se dirigent vers le<br />

bureau. L'un d'eux y prend place, mais le<br />

commissaire, M. Marion, intervient alors et<br />

leur interdit <strong>de</strong> tenir un meeting. Us n'in-<br />

sistent pas mais en attendant <strong>de</strong> pouvoir<br />

sortir ils se mettent à chanter à tue-tête la<br />

Carmagnole. Les une ajoutent môme cette<br />

variante au refrain : « Vive le son! Vive le<br />

son <strong>de</strong> l'explosion ! »<br />

Ils chantent également plusieurs autres<br />

chansons révolutionnaires où nous relevons<br />

le vers suivant :<br />

Dynamitons tous les cafés !<br />

Ainsi que plusieurs violences du même<br />

eenre contre l'armée et les prêtres.<br />

Il faut dire que les cris' que nous citons<br />

sont individuels." et nous les' distinguons au<br />

milieu <strong>de</strong>s vociférations que nous avons dû<br />

subir. En attendant que la'police permette à<br />

ce groupe <strong>de</strong> gagner la rue, les anarchistes<br />

crient encore : « Vive Zola! A bas les calo-<br />

tins! »<br />

C'est avec ee groune qui a évacué la salle<br />

le <strong>de</strong>rnier que nous quittons le lieu du mee-<br />

ting.<br />

Dans la poussée qui s'est produite à la<br />

sortie, signalons un petit acci<strong>de</strong>nt survenu<br />

à notre confrère Chincholle, du Figaro. M.<br />

Chincoile a eu. dans la bouscula<strong>de</strong>, son par-<br />

<strong>de</strong>ssus complètement lacéré ; il s'est trouvé<br />

aveo nous noyé au milieu du groupe hurlant<br />

<strong>de</strong>s anarchistes.<br />

La sortie<br />

Aucun discours n'a été prononcé et aucun<br />

cri n'a été proféré.<br />

Cette pieuse manifestation a gardé le ca-<br />

ractère qu'aile <strong>de</strong>vait avoir.<br />

Après la réunion.<br />

M. Touny, sur l'avis d'un agent <strong>de</strong> la Sû-<br />

reté qui lui annonce que te meeting est près<br />

<strong>de</strong> finir, prend ses dispositions. L'accès <strong>de</strong><br />

la rue <strong>de</strong> là Gaîté, vers le boulevard Mont-<br />

parnasse et la Seine est barrée par une es-<br />

Ht^%\&^ peTLie- 1 Nouvelles d'Essa^ne<br />

ment arriver, il n'est nas permis <strong>de</strong> se dt<br />

Prières X^utolique-;<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Des prières puoligu.es, ordonnées par lo<br />

cardinal Bichar'd à l'occasion <strong>de</strong> la rentrée<br />

<strong>de</strong>s Chambres, ont été dites ce matin, à neuf<br />

heures, à Notre-Dame, au milieu d'une<br />

affluence considérable. L'asssistance était<br />

plus nombreuse que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />

PETITES NOUVELLES<br />

23 janvier.<br />

M. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />

la Dresse départementale et directeur du Jour-<br />

nal <strong>de</strong> Rouen, oui avait fait don, la semaine<br />

<strong>de</strong>rnière, d'une somme <strong>de</strong> 50,000 francs à ia So-<br />

ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />

nouveau don do 000 francs à la Société <strong>de</strong><br />

l'assistance aux convalescents.<br />

~w» Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans, la femme<br />

Pesquir, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />

cile, à Nolleval, près Arcueil. Cette vieille<br />

femme passait pour être très riche et très avare.<br />

Le mobile du crime paraît être le vol.<br />

-~~v La Cour d'appel d'Alger, toutes chant-<br />

bres réunies, a rendu" sa décision dans l'affaire<br />

Morinaud, avocat, rédacteur en chef du Répu-<br />

blicain <strong>de</strong> Constantine qui avait écé^ suspendu<br />

pour trois mois par le conseii <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s<br />

avocats <strong>de</strong> Consfantino pour la publication dans<br />

le Républicain d'articies contré M. Gueit, pré-<br />

si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cout a annulé la<br />

décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />

Constantine.<br />

LES MANIFESTATIONS<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Très tard dans la soirée, hier, une colonne<br />

<strong>de</strong> manifestants -parmi lesquels se trouvaient<br />

un grand n ambre d'élèves du lycée Jansoa,<br />

tous munis <strong>de</strong> torches cenfeetionaées avec<br />

<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />

la Pompe, l'avenue Malaltoff et l'avenue <strong>de</strong><br />

la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />

place <strong>de</strong> l'Etoile, "aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />

Zola ! Vive l'armée ! », <strong>de</strong>vant la maison <strong>de</strong><br />

M. Scheurer-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />

ment coaspué.<br />

Plus tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont nar-<br />

couru le boulevard Saint-Micael, en chan-<br />

tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />

les applaudissaient.<br />

Lyon, 23 janvier.<br />

Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />

quebuse, une réunion organisée uarie parti<br />

Ouvrier socialiste. A neuf heures', un millier<br />

«e pe M sonaes sa pressaient dans la sape.<br />

Les citoyens Siral, Midat, Naehury, Delange,<br />

Jacquet du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />

vement la parole.<br />

Tous le3 orateurs se sont élevés contre la<br />

wolitique du cabinet et ont protesté contre le<br />

îiuis-cios dans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />

tous ont fait l'éloge <strong>de</strong> la conduite d Emile<br />

Zola.<br />

Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />

mes violents.<br />

Un étudiant, nawmé Chambard, Dre mi la<br />

parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />

rompent à chaque instant. Jusque dans la<br />

rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! »<br />

Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />

tudiant Chambard termine son discours aux<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée ! »<br />

On lui rénond : » Vive la Révolution ! »<br />

A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt comi-<br />

que : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt dans la<br />

salle un aci<strong>de</strong> doat les émanations s'élèvent<br />

bientôt ; toute l'assistance pleure, se mou-<br />

che et éternue bruyamment. La saiie s>e<br />

vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />

dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusau'à la scène qui<br />

sert <strong>de</strong> tribune et tout le 'comité s'essuie<br />

les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />

<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />

Instants, la saile se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />

Quelques orateurs veulent prendre la pa-<br />

role, mais on n'entend Das un mot <strong>de</strong> leurs<br />

discours ; ii en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />

Jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />

A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cineman-<br />

taine d'étudiants ont accompagné leur cama-<br />

ra<strong>de</strong> Cûambard. Quelaues "jeunes gens se<br />

sont joints a eux aux cris <strong>de</strong> : « A bas les<br />

juifs ! Coasnuez Zola ! »<br />

Près du nont <strong>de</strong> la Guillotière, oueloues<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! » se font ente'ndte".<br />

Une discussion s'engage et l'on allait en<br />

venir aux mains quand" la nolice disperse<br />

les manifestants. Une nluie'flne et persis-<br />

tante ackève l'œuvre "<strong>de</strong>s gardiens ' <strong>de</strong> la<br />

paix.<br />

Châlon-sur-Saône, 23 janvier.<br />

Hier soir a eu Jieu une nouvelle manifes-<br />

tation antisémite ; une cinquantaine <strong>de</strong> ma-<br />

nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong><br />

curieux soat passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />

taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! » nuis <strong>de</strong>-<br />

vant les magasins tenus par <strong>de</strong>s israélites<br />

aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs ! ». Ces ma-<br />

gasins étaieat gardés nar la police et la gen-<br />

darmerie.<br />

Arras, 23 janvier.<br />

Des manifestations ont eu lieu hier à<br />

Montreuil ou c'était le jour du tirage au<br />

Bort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />

parcouru la villa aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />

Zola 1 »<br />

_. , , Alger, 23 janvier.<br />

Cinq a six mille personnes assistaient au<br />

meeting antijuif & Mustapha. La réunion<br />

était présidée par M. PraJelie, maire <strong>de</strong><br />

JE*^"k.F£IS<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Indépendamment <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> ;<br />

gar<strong>de</strong>s républicains qui, hier soir, ont par-<br />

couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />

tous ies commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />

en permanence jusqu'à une heure avancée,<br />

en prévision d'une manifestation possible.<br />

Les postes consignés avaient leur effectif<br />

au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />

tance en distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />

pes d'agents. En outre, indépeadamment<br />

<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />

gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />

avaient été envoyés sur plusieurs points.<br />

Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />

plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />

gents ont été constituées dès la première<br />

heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />

centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />

Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou-<br />

verts et les commissaires ont- reçu Tordre<br />

<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />

reaux alors qu'en temps ordinaire, le di-<br />

manche, un commissariat seulement reste<br />

ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />

postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />

notamment celui du Palais-<strong>de</strong>-Justice, ont i<br />

été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligue et<br />

<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />

Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />

gouvernement ds Paris, c'est-à-dire la<br />

Seine et Seine-et-Oise, sont consignées par<br />

ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris.<br />

Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />

réunion<br />

Cet après -midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille-<br />

Colonnes, rue <strong>de</strong> la Gaîté-Montparnasse, le<br />

meeting da protestation auquel f<strong>de</strong>vait faire<br />

suite la manifestation consistant à porter<br />

<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />

place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong>.<br />

La réunion était autorisée, mais non la<br />

manifestation. Seuls, les portf-urs <strong>de</strong> cou-<br />

ronnes pouvaient approcher du monument<br />

patriotique. Voici le compte rendu <strong>de</strong> ce<br />

qui s'est" produit:<br />

La salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />

dans un quartier populeux où les manifes-<br />

tations, quelles qu'elles soient d'aiileurs,<br />

peuvent facilement s'augmenter d'éléments,<br />

toujours prêts au désordre; aussi la police<br />

avait-elle pris <strong>de</strong>s précautions imposantes.<br />

Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquante<br />

gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />

circulation <strong>de</strong> la foule.<br />

Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />

A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> la<br />

réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />

ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />

sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />

avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer* à la réu-<br />

nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes<br />

qui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont<br />

vu refuser l'entrée et'n'ont nas insisté, mais<br />

se sont réunis dans le dékit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />

Belle Polonaise en face <strong>de</strong>s Mille-Colonnes,<br />

et ont décidé d'envahir la salle quand du<br />

renfort leur sera venu.<br />

Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />

M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police munici-<br />

pale qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />

cette " décision, téléphone à la préfecture<br />

pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cinquante hommes <strong>de</strong> plus<br />

qui arrivent à 3 heures.<br />

L'entrée dans les salles est fait par petits<br />

groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants n'a donné<br />

lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />

réunion n'était pas encore commencée.<br />

A l'extérieur. — Pendant la réunion<br />

Enfin, la réunion, annonce-t-on, est com-<br />

mencée. Do la rue on entend, par moments,<br />

<strong>de</strong>s trépignements dans la salle et pendant<br />

ce temps, les agents, par quatre, se prosaè-<br />

M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />

: la parole<br />

M. Guérin propose ensuite la nomination<br />

du bureau. M. Thiébaud est acclamé prési-<br />

<strong>de</strong>nt et rein place ainsi M. Guérin.<br />

On nous avait menacé, s'ecrie-t-ii. <strong>de</strong> nous<br />

faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />

réunion. On a cru nous effrayer en nous an-<br />

nonçant à l'avance l'irruption parmi nous<br />

d'assommé ors stipendiés. Eh bien ! nous<br />

sommes ià et ces menaces ne nous emnê-<br />

eheront pas <strong>de</strong> défier ies assommeurt et <strong>de</strong><br />

crier : «Vive ia France ! »<br />

Une longue acclamation accueille ces paro-<br />

les énergiques.<br />

Quand lès applaudissements sont calmés<br />

quelques anarchistes, ayant crié : «A bas<br />

les cléricaux », au fond <strong>de</strong> la salle, sont en-<br />

core expulsés. Quelques, coups <strong>de</strong> canne sont<br />

échangés.<br />

Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. — L'ordre<br />

du jour acclamé<br />

M. TMéhaud. après avoir ramené lé silence<br />

en frappant violemment <strong>de</strong> sa canne sur le<br />

bureaii," 'lit une dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye,<br />

s'excusant <strong>de</strong> n'avoir pu venir, retenu par la<br />

cérémonie patriotique" <strong>de</strong> Buzenval, dépêche<br />

qu'on acclame, et il ajoute:<br />

Notre réunion doit être courte puisque nous<br />

avons nour principal objectif, aujourd'hui, <strong>de</strong><br />

porter notre' couronna à la statua <strong>de</strong> Strasbourg<br />

pour protester contre les renégats qui pactisent<br />

avec les traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />

nous flétrirons, en la déposant, les trahisons <strong>de</strong><br />

ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />

Pour y aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la-statue<br />

<strong>de</strong> Gambe'ia, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />

(Applaudissements.)<br />

Je vous propose donc d'acclamer, pour sanc-<br />

tionner ce meeting, cet ordre dujourqui précise<br />

notre décision :<br />

Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé contre les<br />

souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />

tranger les secrets do la défense, dépose<br />

au pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg l'hom-<br />

mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />

et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />

pactisent avec lajuiverie universelle pour<br />

corrompre la République, déshonorer l'ar-<br />

mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />

sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers.<br />

Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />

et purifiée !<br />

Cet ordre du jour provoque une explosion<br />

<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la France ! A bas les juifs!<br />

A bas Zola ! »<br />

Un anarchiste à la tribune<br />

Après quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>nt la parole. M. Thiébaud donne la pa-<br />

role à l'un d'eux en l'invitant à être court.<br />

C'est l'anarchiste Brunet qui monte à la tri-<br />

bune.<br />

Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />

simulé encore, ses sentiments mais dès que,<br />

jetant le masque, il veut combattre l'idée<br />

<strong>de</strong> patrie, toute le saile s'y oppose, lui<br />

criaiit: «Nous ne voas laisserons' "pas atta-<br />

quer la patrie ! »<br />

Et bientôt Brunet renonce à continuer son<br />

discours.<br />

Un compagnon bondit alors, furieux, vers<br />

la tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />

vite qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />

interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />

s'écrie : « Vous voyez," citoyens, que nous<br />

donnons l'exemple <strong>de</strong> la modération : notre<br />

adversaire n'a pas été maltraité ! »<br />

La séance est levée. — Dans la rue<br />

Enfin, M. Guérin annonce que c'est le mo<br />

ment <strong>de</strong> se rendre à la statué <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Les porteurs prennent la couronne, l'élè-<br />

ve nt, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie :<br />

« Vive la France! », toutes les voix enton-<br />

nent: « Conspuez Zoia! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />

manifestants s ébranle.<br />

Pendant que les protestataires quittent la<br />

salle accompagnant la couronne, MM. Thié-<br />

baud et Guérin en tête, les anarchistes qui<br />

étaient disséminés dans la salle mais qui ne<br />

s'étaient nas sentis en nombre nour em.iiô-<br />

efeer ia réunira a'&sseiabieau Us senti usa<br />

nger vers la Seine ; seule, l'avenue vers les<br />

fortifications est ouverte.<br />

Au moment où la sortie va s'opérer, les<br />

organisateurs du meeting <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que la<br />

couronne et ses porteurs sortent seulement<br />

les premiers. A cet effet, la porte donnant<br />

sur la rue, est barrée par une masse<br />

d'agents. MM. Thiébaud et Guérin appellent<br />

les membres du bureau <strong>de</strong> la réunion qui<br />

accompagneront la couronne.<br />

Ils sortent à grand peine. Une voiture est<br />

amenée, un ouvrier monte sur la caisse du<br />

fiacre, il tient la couronnne <strong>de</strong>bout; un au-<br />

tre nrend place à côté du cocher; quatre au-<br />

tres nersonnes sont dans la voiture précédée<br />

d'un brigadier <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la paix. Celle-<br />

ci traverse les barrages d'agents vers le<br />

boulevard Montparnasse et arrive boulevard<br />

Edgard Quinet.<br />

Par ordre, elle prend le trot; M. Touny<br />

et son secrétaire suivent dans une autre voi<br />

ture. Personnr n'a été autorisé à suivre la<br />

couronne, pas même ies journalistes pré-<br />

sents.<br />

Pendant tout ce temps, aucune personne<br />

autre que celles dont nous avons parlé, n'a<br />

pu encore sortir <strong>de</strong> la salle et tout ie mon<strong>de</strong><br />

se presse, s'écrase dans I'escaiier qui con-<br />

duit à la rue.<br />

Quand la voiture qui porte la couronne a<br />

disparu, on laisse enfin sortir une centaine<br />

<strong>de</strong> personnes, nuis quand celles-ci ont été<br />

refoulées par les agents jusqu'à l'avenue du<br />

Maine, la liberté est donnée* à autant d'au-<br />

tres et ainsi la salle se vi<strong>de</strong> par netits pa-<br />

quets aussitôt dispersés.<br />

Aucun inci<strong>de</strong>nt ne s'est produit sinon que,<br />

tandis que tout le mon<strong>de</strong> se découvrait "sur<br />

le passage <strong>de</strong> la couronne, un <strong>de</strong>s anarchis<br />

tes' expulsés a crie : « Vive la Commune !<br />

cri sans écho et pour lequel il n'a d'ailleurs<br />

"pas été inquiété.<br />

Le nombre <strong>de</strong>s arrestations opérées dans<br />

l'après-midi, est <strong>de</strong> quatre : un individu qui<br />

frappait à COUPS <strong>de</strong> canne sur les agents, un<br />

second qui vendait une brochure anareniste ;<br />

les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers pour relus <strong>de</strong> circuler.<br />

A 4 heures tout été terminé. La porte <strong>de</strong><br />

la salle <strong>de</strong>s Mule-Colonnes est eiôse, les<br />

barrages <strong>de</strong>s agents, disloqués ; néanmoins,<br />

un service assez important doit rester sur<br />

piace, pour surveiller les anarchistes <strong>de</strong> la<br />

« Belle-Polonaise »,<br />

Plaoe <strong>de</strong> là Concor<strong>de</strong><br />

La circulation, qui, <strong>de</strong>puis midi, était très<br />

aetive olace <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vient très in<br />

tense à 3 heures, et <strong>de</strong>s groupes se forment<br />

ca et là. mais notamment <strong>de</strong>vant les grilles<br />

<strong>de</strong>s Tuiileries. qui ont été fermées, «t au<br />

travers <strong>de</strong>squelles on aperçoit <strong>de</strong>s escadrons,<br />

<strong>de</strong> cuirassiers et <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> républicaine,<br />

dont les cavaliers ont mis pied à terre.<br />

En prévision <strong>de</strong> la manifestation annoncée,<br />

les mesures <strong>de</strong> police sont considérables.<br />

Sur la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> même, dont les<br />

chaussées ont été sablées, le service d'ordre<br />

est assuré par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong><br />

la naix <strong>de</strong>s huitième et onzième arrondisse-<br />

ments. Tous les ponts, toutes les rues abou-<br />

tissant à la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, rue Royale<br />

rue da Rivoli et quai <strong>de</strong>s Tuileries sont"gar-<br />

dées par un peloton <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix,<br />

faisant face à ùn peloton <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s républi-<br />

cains à pied, avec tambour.<br />

On remarque, au coin <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> la<br />

Concor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la rue Saint-Florentin, sous<br />

les fenêtres du baron Alphonse <strong>de</strong> Rothschild,<br />

une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix ; <strong>de</strong> l'au-<br />

tre côté <strong>de</strong> la nlace, le service d'ordre s'é-<br />

tend jusqu'à l'Arc <strong>de</strong> triomphe.<br />

Quatre'mille hommes appartenant exclusi-<br />

vement à la poiiee sont disséminés entre ies<br />

Tuileries et la place <strong>de</strong> l'Etoile.<br />

A 3 heures lf2, la piace <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> où<br />

commençaient à se former <strong>de</strong>s groupes, est<br />

complètement évacuée : l'accès n'en est per-<br />

mis qu'aux voitures et aux journalistes mu-<br />

nis <strong>de</strong> leur coutie-file.<br />

La foule est repoussée du côté <strong>de</strong>s Champs-<br />

Elysées. Elle est maintenue à distance bar<br />

un cordon d'agents qui va <strong>de</strong> la Seine entre<br />

la rue Boissy-d'Ansias. Aucune bagarre, au-<br />

cun inei<strong>de</strong>nt ne se produit. Au passage, les<br />

agents cueillent un pochard qui n'obéissait<br />

pas assez vite au traditionnel « circulez ».<br />

Un peu avant 3 heures, nous rencontrons<br />

au pied <strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> Mariy, M. Barthou,<br />

ministre <strong>de</strong> l'intérieur, qui nous déclare que<br />

toutes les mesures sont prises pour qu'il<br />

n y ait aucun inci<strong>de</strong>nt aujourd'hui!<br />

Devant la statue <strong>de</strong> Strasbourg oueloues<br />

groupes <strong>de</strong> journalistes se forment." M.<br />

B.anc, préfet <strong>de</strong> police ; M. Laurent, secré-<br />

taire général <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> police ; M.<br />

Marion, commissaire aux délégations judi-<br />

ciaires sont là en conférence! On entend<br />

dans le lointain quelques cris : « vive l'ar-<br />

mée ! à bas Zola 1 à bas le» traîtres ! » Mais<br />

la foule maintenue à distance par les agents<br />

semble plutôt calme. Elle veut voir les ma-<br />

nifestations sans vouloir y participer.<br />

A la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

A 3 h. Ir2, une voiture arrive au galon et<br />

s'arrête au med <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

M. Paulin Méry, député du treizième arron-<br />

dissement, en <strong>de</strong>scend accompagné <strong>de</strong>-<br />

<strong>de</strong>ux dames <strong>de</strong> sa famiiie; il noria une ma-<br />

gnifique gerbe <strong>de</strong> roses, <strong>de</strong> lilas et <strong>de</strong> marj<br />

guérites, et va les déposer lui-même sur le<br />

monument. On lui <strong>de</strong>manda si c'est an nom<br />

d'un groupe ou d'une association qu'il vien<br />

De nos correspondants particuliers :<br />

New-York, 23 janvier.<br />

De source américaine :<br />

» Une dépêche <strong>de</strong> Jacksonville mentionne<br />

le bruit que les navires américains s«nt<br />

partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />

Havane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />

tion. On dit que "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />

raient été commis contre le consul général<br />

Lee et autres américains.<br />

Une dépêche <strong>de</strong>. Keywest annonce que<br />

les passagers, arrivés <strong>de</strong> la Havane, préten-<br />

<strong>de</strong>nt ou'un soulèvement est imminent. On<br />

croit qu'il doit être dirigé contre les Améri-<br />

cains. Le maréchal Blanco a concentré dans<br />

cette ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées a réprimer<br />

les désordres qui pourraient se produire. »<br />

Madrid. 23 janvier.<br />

Les édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />

casion <strong>de</strong> la pacification complète <strong>de</strong>s Philip-<br />

pines ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />

ont été prises, motivées par la fête du roi<br />

Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />

très ontimistes. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />

Clara, le chef insurgé Tego a fait sa soumis<br />

sion.<br />

Madrid, 23 janvier.<br />

La dépêche du New-York Herald, au sujet<br />

du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />

très commentée ici. L'Imparcial, dans<br />

violent article contre les Américains,<br />

qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt<br />

sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />

On man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Havane que six rebelles,<br />

appartenant au régiment formé par ia gar<strong>de</strong><br />

personnelle <strong>de</strong> Maximo Gomez, disent que<br />

le. chef d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />

tenté <strong>de</strong> se soumettre avec sa ban<strong>de</strong> a été<br />

fusillé par Gomez.<br />

un<br />

dit<br />

dé-<br />

mont et ce très grand clérical qu'est Rocua*<br />

tort, avec les «jeunes gens <strong>de</strong> 12 à 15 »ns»<br />

et les quinze cents manifestants d'opilon»<br />

divcrses'qui ont si vigoureusement sifllé hi<br />

Télégramme protégé par la police do ce boa<br />

Lutaud!<br />

La mauvaise humeur <strong>de</strong> co journal et dù<br />

son rédacteur sont da bon augure : non»<br />

avons tapé juste ; et. nlus fort que jamais,<br />

ils nous engagent à crier avec tous nosamis^<br />

connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssu'i!<br />

<strong>de</strong> toute oueslion <strong>de</strong> partis : A bas le Syndt'<br />

cat ! Conspuez l'Italien Zola I Vive la France<br />

aux Français ! »<br />

Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />

Jean <strong>de</strong> BOEUY,<br />

Prési<strong>de</strong>nt du Groupe Antisémite,<br />

Place Paulin, 10, Aget-'<<br />

Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />

La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres etarii<br />

d'Agen et l'EscoJo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêt;,<br />

d'un commun accord, le programme sulva.it<br />

<strong>de</strong>s Jeux Floraux organisés à l'occasioin du<br />

Centenaire.<br />

Ire Section, langue française. — 1- Ut»<br />

o<strong>de</strong> à Jasmin : la meilleure comaosltid-x<br />

sera lue rar un artiste <strong>de</strong> la Comédlô Fran-<br />

çaise au cours <strong>de</strong> la manifestation qui aui%<br />

lieu <strong>de</strong>vant la statue du poète.<br />

2- Un à-propos, en un acte et en vers : Le»<br />

auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et d.«<br />

son œuvre. L'à-propos classé au prenne 1 ?<br />

rang, sera joué en lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans l'i<br />

soirée <strong>de</strong> gala.<br />

2" Section, langue d'Oc. — 1- O<strong>de</strong> à Jaf.-<br />

min ; 2' Poésie lyrique, sujet libre ; 3 Poésf i<br />

<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en prose,<br />

sujet libre.<br />

Par décision du Canoulié du Félibrige, 1?<br />

concours <strong>de</strong> cette section est déclaré Jeu^<br />

Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine es<br />

entraînera les droits fixés à ce titre nar lej<br />

statuts Félibréens. Trois Félibres Majoraui<br />

feront partie du jury d'examen. Les mor*<br />

ceaux couronnés seront lus dans la séancs<br />

solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> la Cou^<br />

d'Amour.<br />

Tous les dialectes <strong>de</strong> ia langue d'oc son»<br />

admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyé»<br />

l'exige, trois groupes seront formés d'après<br />

)a parenté linguistique : Aquitaine, Langue»<br />

doc, Provence". Chaque groune aura <strong>de</strong>s 'pri|<br />

distincts nour les quatre genres ci-<strong>de</strong>ssu*<br />

indiqués. Dans ee cas, les premiers prix dt<br />

tous les groupes concourront entre eux, par<br />

genre, et les compositions classées au pre-<br />

mier rang recevront le prix d'honneur.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux sections française et d'oc,<br />

les prix consisteront en médailles et diplô-<br />

mes artistiques.<br />

Les nièces, écrites très lisiblement, <strong>de</strong>.<br />

vront être toutes remises avant le 15 avril<br />

prochain, terme <strong>de</strong> rigueur, en double expé-<br />

ditien, non signées et portant en tête tina<br />

<strong>de</strong>vise reproduite sur une enveloppe cache-<br />

tée dans laquelle seront enfermés le nom da<br />

l'auteur et son adresse.<br />

Pour les nièces en langue d'oc, on indi-<br />

ouera en tête les dialectes et sous-dialeetes<br />

employés et on donnera en note, la traduc-<br />

tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux à ce<br />

sous-dialeete.<br />

Adresser les compositions françaises à M.<br />

le commandant Lac <strong>de</strong> Bosredon, rue Di<strong>de</strong>-<br />

rot, à Agen ; celles d'oc à M. <strong>de</strong> Dordé-<br />

Balhargùet, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />

On nous prie d'annoncer que la commis*<br />

sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicale<br />

et la commission d'organisation générale<br />

vont être prochainement convoquées, cha-<br />

cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> et la préparai<br />

tion <strong>de</strong> ce qui incombe à chacune d'elles.<br />

Le-<br />

12 :<br />

Courses <strong>de</strong> chevaux<br />

A NICE ' .<br />

Nice, 23 janvier.<br />

Prix du Chemin 4e fer. — 1, Quettehou,<br />

Albert Jonhson ; 2, Uiéris, 4, J Clay ; 3,<br />

Général. 1-6. Stanley.<br />

Non Diacés : Virgile, 5, tombé t Caste,<br />

Le-Raté. 7; Messager, 16; Berthe, 16 ; Amen, 10;<br />

Le-Hètre. 20.<br />

Mutuel. — Gagnant 21, placés Quettehou 15 -50,<br />

Lhéris 17 50. i.e-Géaérai Î7 50.<br />

Grand orix <strong>de</strong> la villa <strong>de</strong> Nice. — 1, Détona-<br />

itor, 9)4. J. Mooclt ; 2. Sarcelle. 6, Turner.<br />

Non Dlacés : Marée. 6 ; M. <strong>de</strong> Pondoîa.<br />

DDo-n. 12 ; Rêve. 4; Funnm. 12 ; Quartaurl, i;<br />

So.vard. 3. arrivé premier et distaucé pour n'a-<br />

voir oas reoré-enté le -ooids<br />

Mutuel. — Gagnant, 22 50 .; viacés, Détonator<br />

19 50. Sarcelle 20 50.<br />

Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia. 4, M. <strong>de</strong> Ro-<br />

manet ; 2. Amourette, 6, T. Roberts ; 3, Quickly,<br />

19, A. Roberts.<br />

Non Dlacés : Buenos Ayres. 6; Rectitu<strong>de</strong>, 4<br />

Coconas, 8 ; Tancrè<strong>de</strong>. 15 ; Edimbourg, 8 ; Ba-<br />

bouche, 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, 6 ; Saint-Médard. 12 ; Mé-<br />

téore. 2.<br />

Mutuel. — Gagnant. 129 ; placés. Gardénia<br />

29 50 ; Amourette 27 50 ; Quiclcly 54 50.<br />

A PAU<br />

Paris, 23 janvier<br />

Le beau temps ayant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />

née du Trotting-Ciub avait amené beaucoup <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel<br />

lent état. Partie technique très intéressante<br />

Prix du Bearn, trot monté. — 1, Petite-Sur-<br />

prise. 6(4 (Bire), M. Dastarac ; 2. Tambour. 4;7<br />

(le proorietaire), Dulon ; 3, Artaban, 8[1 (Dufort),<br />

Dastarac.<br />

Mutuel. — Unité, 5 fr., pesage gagnant, 14 ;<br />

Pelouse, gagnant, 27.<br />

Prix <strong>de</strong> Pan. — 1. Osnabruck (Peyrouton), î<br />

M. Lourtet ; 2, Preneî -Gar<strong>de</strong>. 4tl (Dufort) à M<br />

Harriague ; 3, Quintal-Ex-Roméo, 6[1 (Cartier), à<br />

M. Boneau.<br />

Non placé : Enachon.<br />

Mutuéi : Pesage, gagnant 6 50. places 5 50<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10'50, Diacé<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong>. 10<br />

Prix <strong>de</strong>s Chrvsanthèmes. à réclamer 1, Massi<br />

nissa. 5il (Dulon). à M. Lairieux; 2, Jacuior,<br />

4p. â M. H. Dabadie.l<br />

Colin, 2il, à M. P. Saint-André.<br />

Non placés : Poétique. Turiuton. Massinissa,<br />

réclamé nar le propriétaire pour 733 fr. 33<br />

Mutuel : Pesage gaynant 51. Diacé 10. Jacuior<br />

Pelouse gagnant 27, placés 10 50. Jacuior 3.<br />

Prix <strong>de</strong> Marguerites. — Sveet Herb. 4i6 (Call-<br />

man) ; M. Mac-Fariane ; 2 Abrotano. 8il (An<br />

drews), M. Luc Csthaia ; 3 Boukara, 6(4 {Léo<br />

mend). M. Douvreieur.<br />

Non piacé. Deioces.<br />

Mutuel. — Pesage, gagnant 10. olaoés S 50,<br />

Abrotano 17, Pelouse, gagnant 12," placés 8,<br />

Abrotano 12.<br />

déposer ce bouquet.<br />

C'est en mon nom, dit-il, c'est comme dé-<br />

puté <strong>de</strong> Paris et mon bouauet oui ne porte<br />

pas d'inscription signifie :'« A "bas les traî-<br />

tres! >»<br />

Rappelons que M. Paulin Méry est socia-<br />

liste révisionniste et lit partie <strong>de</strong> la fraction<br />

boulangiste.<br />

A 4 heures, <strong>de</strong>ux autres voitures arrivent<br />

ensemble. Dans l'une d'elles, se trouvent<br />

MM. Georges Thiébaud, Guérin, Joseph Mé<br />

naid et Looien. Us acceptent la couronne du<br />

comité <strong>de</strong> protestation contre le syndicat <strong>de</strong><br />

la trahison; <strong>de</strong> l'autre voiture, <strong>de</strong>scend M.<br />

Touny, qui a accompagné ces messieurs <strong>de</strong>-<br />

puis la salle <strong>de</strong> la rue la Gaité.<br />

La couronne est placée tout en haut du<br />

monument par MM. Guérin et Georges Thié<br />

baud. Les agents voient d'un œil bienveil-<br />

lant cette manifestation et volontiers ils au<br />

raioat placé eux-mêmes la couronna.<br />

rsq<br />

0\S JCB1CIÀ1MS<br />

Le Journal officiel publie le mouvement<br />

par lequel sont nommés :<br />

Juge'au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron-<br />

til, juge au siège <strong>de</strong>, Lodève, en remplace-<br />

ment <strong>de</strong> M. Garraud, démissionnaire et<br />

nommé juge honoraire.<br />

Juge suppléant au tribunal <strong>de</strong> Lodève, M.<br />

Robert, juge au suppléant au siège <strong>de</strong> Car-<br />

cassonne.<br />

Juge suppléant à Murât, M. Rho<strong>de</strong>s, juo- e<br />

suppléant à Saint-Flour, en remplacement<br />

<strong>de</strong> xM. Missonnier, nommé substitut.<br />

WORT DE M.ANDRE REILLE<br />

Nous apprenons avec une douloureuse<br />

surprise la mort si rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. le baron<br />

André Reille, député <strong>de</strong> Castres, frappé en<br />

pleine jeunesse, dans toute la vigueur <strong>de</strong> sa<br />

force et <strong>de</strong> son talent qui était grand et qui<br />

promettait <strong>de</strong> grandir encore.<br />

Il y a quinze jours à peine, il traversait<br />

notre ville, préoccupé dés intérêts si grands<br />

oui l'agitent "en ce moment. Il se rendait à<br />

Tamaris, où l'appelaient ses fonctions d'ad-<br />

ministrateur <strong>de</strong>s forges délais.<br />

Là, s'est déclarée la terrible maladie qui<br />

l'a enlevé en quelques jours.<br />

Avant-hier "soir, il mourait, enlevé na?<br />

un impénétrable <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> Dieu à ses jeu»<br />

nés et nombreux enfants, à sa femme si<br />

bonne, si dévouée et à qui un bonheur sans<br />

nuage semblait promettre un si bel avenir.<br />

Certes, en politique, nous ne partagions<br />

pas toutes les idées <strong>de</strong> M. André Reille,<br />

mais, nous sommes heureux <strong>de</strong> le rappeler,<br />

pas une voix royaliste ne lui avait manqué,<br />

îorsque la première circonscription <strong>de</strong> Cas-<br />

tres l'acclama pour son député", il y a auatre<br />

ans à peine.<br />

Ce fut un beau triomphe pour lui, alors si<br />

nlein <strong>de</strong> vie et d'espérance, porté si jeune â<br />

une situation politique dont l'élévation da<br />

son talent le rendait "si digne.<br />

Oui, sans doute, il n'avait pas toutes nos<br />

idées, mais il avait une telle franchise et<br />

une si gran<strong>de</strong> loyauté qu'après ces quatra<br />

ans <strong>de</strong> législature, nul né neut lui reprocher<br />

<strong>de</strong> ne pas être resté fidèle à cette profession<br />

<strong>de</strong> foi.'si nette et si catégorique, qu'il adressa<br />

à ses électeurs.<br />

Catholique avant tout, fervent champioa<br />

<strong>de</strong> la politique du Pane, ayant accepté la<br />

forme républicaine sans arrière pensée et<br />

parce qu'il était convaincu que cette accep-<br />

tation était nécessaire au triomphe <strong>de</strong> ses<br />

affections religieuses qu'il niaçaitau Dremier<br />

rang, tel ii a vécu et tel il" s'était présenté à<br />

nous, disant : voilà qui je suis, si" vous me<br />

voulez, nommez-moi. mais à aucun nrix je ca<br />

veux <strong>de</strong>voir mon mandat à l'éauivôaue ou i<br />

la surprise.<br />

Royalistes, nous fîmes, alors comme tou-<br />

jours, à la défense <strong>de</strong>s grands principes so*<br />

ciaux et religieux, le sacrifice <strong>de</strong> nos préfé-<br />

rences Politiques.<br />

Tout ce que le baron Reille nous avait<br />

promis, il l'a tenu.<br />

Il a défendu en vaillant la religion, l'ordre<br />

et la liberté. Le souvenir n'est pas éteint do|<br />

grand succès <strong>de</strong> tribune ou'il remporta un<br />

jour contre un autre enfant <strong>de</strong> Castres,<br />

M. Jaurès', co redoutable ennemi <strong>de</strong>s causes<br />

qui nous tiennent tant au cœur.<br />

Qu'il nous soit permis d'adresser à son.<br />

nère, l'ami <strong>de</strong> tous'dans ce pays castrais qui<br />

l'affectionne si profondément et à toute cetta<br />

famille si cruellement éprouvée, la part bien<br />

gran<strong>de</strong> oue nous prenons à l'immense maH<br />

heur qui les frappe. G—<br />

SOCIÉTÉ US ÉfflPES M] LOT<br />

UNE RÉPONSE<br />

On nous écrit :<br />

Agen, le 22 janvier.<br />

Monsieur le Rédacteur,<br />

Permettez-moi <strong>de</strong> répondre, nar l'intermé-<br />

diaire da votre estimable journal, à 1 article<br />

que M. Bouteiller me fait la très grand hon-<br />

neur <strong>de</strong> me consacrer dans le Télégramme.<br />

En un français élégant et facile, ce fou-<br />

gueux patriote essaie <strong>de</strong> faire dévier le dé-<br />

bat. A la bataille <strong>de</strong>s Idées, il substitue va-<br />

leureusement la bataille <strong>de</strong>s personnalités.<br />

C'est là, d'ailleurs, tout le secret <strong>de</strong> la poli-<br />

tique du journal <strong>de</strong> M. Turrel. Je ne la' sui-<br />

vrai pas sur un terrain si vaste. Mais je !e<br />

remercie bien sincèrement do m'avoir dé-<br />

noncé à l'attention <strong>de</strong>s amis do Dreyfus.<br />

Etre mis en suspicion nar les soutiens du<br />

syndicat qui essaie <strong>de</strong> déshonorer l'armée et<br />

la France, c'est use bonne note oue je suis<br />

heureux <strong>de</strong> mériter avea mon maiUa Uiti<br />

Séance du 3 janvier<br />

PRÉSIDENCE DE M. CRElh, TOKSIDENT<br />

SEMESTRIEL<br />

M. le secrétaire général dépose les P ub<br />

cations reçues. j-nv»<br />

Il signale dans lo « Recueil do l'Aca<strong>de</strong>m.a<br />

<strong>de</strong> Montauban », annéo 189(5. la mention au»<br />

second prix obtenu par un membre <strong>de</strong> la<br />

ciétè, M. <strong>de</strong> Laroussilhe, dans le concours<br />

<strong>de</strong> poésie ouvert par cette Académie.<br />

M. Coueslant, imprimeur, membre do i»<br />

Société <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s, fait hommage d'un oxent-<br />

plaire <strong>de</strong> « l'Annuaire officier du départo*<br />

ment du Lot ». pour 1893, dans lequel csi<br />

publié un travail fort intéressant <strong>de</strong> notre<br />

collègue M. L. Combarieu « Les Fêtes répU"<br />

blicaines dans la département du Lot pen-<br />

dant la Révolution. »<br />

La Société remercie M. Coueslant do son<br />

envoi.<br />

M. l'abbé Gary commence la lecture d'uj<br />

travail adressé par notre collègue M- l'abnê<br />

Filsac, curé <strong>de</strong>' Peyrilles : « Notes hiatori'*<br />

quos sur Peyrilles. » „ _<br />

M. Greil lit ensuit» bs. première partie d un<br />

atauassHk « Wttttaaa «passés par ratf"


«rrand vicaire «*! Cahor», concernant, la re-<br />

mise (ies Estnts <strong>de</strong>s monastères <strong>de</strong>s filles<br />

religieuses du présent diocèse. » 11 com-<br />

mence nar le couvent <strong>de</strong> la « Douradc <strong>de</strong> Ca-<br />

hors, oi'dre <strong>de</strong> Saint-Benoist. »<br />

M. l'nbbé Larnaudio lit une analyse du<br />

<strong>de</strong>rnier volume <strong>de</strong> M. l'abbé Gary : « te<br />

Clei iTé <strong>de</strong> Cahors pendant la Révolution. »<br />

<strong>de</strong>nee du général <strong>de</strong> Sesir.iusons, au bénéfice<br />

du monument à élever à nos cher» morts do<br />

1870.<br />

manières <strong>de</strong><br />

son <strong>de</strong>voir social,<br />

longs tâtonnements<br />

soin<br />

Dieu seul<br />

CARNET NECROLOGIQUE<br />

Un <strong>de</strong> nos plus illustres compatriotes. M. le<br />

baron A. do Rnble, membre <strong>de</strong> l'Institut do<br />

France (section do l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions<br />

et belles lettres) vient <strong>de</strong> mourir, samedi <strong>de</strong>r-<br />

nier, en son domicile <strong>de</strong> ia rue Cambon, à l'a-<br />

ris. Ce membre <strong>de</strong> l'autocratie avait compris <strong>de</strong><br />

bonne heure, qu'il était plusieurs<br />

servir son pays ot <strong>de</strong> remplir<br />

Sans doute, ce fut après <strong>de</strong><br />

qu'il trouva sa voio.<br />

Mais, peut-être ces tâtonnements eurent-ils<br />

pour M. <strong>de</strong> Rublo un heureux résultat: celui <strong>de</strong><br />

lui montrer que le premier besoin <strong>de</strong> notre épo-<br />

que était la soif <strong>de</strong> ia vérité historique.<br />

C'est à satisfaire ce besoin, que le jeune avo-<br />

cat s'app-.iqiia. Dans celte tâche, il apporta tou-<br />

tes les qualités <strong>de</strong>s paladins ses ancêtres.<br />

D'eux il avait la générosité chevaleresque,<br />

l'activité et la foi. L'activité, qui en douterait, s-<br />

l'on énumérait toutes les œuvres qu'il a signées<br />

<strong>de</strong>puis les éditions savantes <strong>de</strong> MontUtc, à'Au-<br />

bigné, <strong>de</strong> Michel <strong>de</strong> la lluguerye, jusqu'aux<br />

grands ouvrages historiques proprement dits<br />

Antoine <strong>de</strong> Bourbon, et Jeanne d'Albret.<br />

lin l'appeiant à siéger dans son sein. l'Insti-<br />

tut n'avait fait que couronner une vie tout en-<br />

tière consacrée à l'étu<strong>de</strong>, et récompenser les<br />

efforts <strong>de</strong> ceiui à qui avait été décerné le grand<br />

prix Gobert.<br />

Ce savant, aussi mo<strong>de</strong>ste qu'érudit pour q i<br />

rien <strong>de</strong>s grands événements du seizième siècle<br />

n'était un secret, apportait une très gran<strong>de</strong><br />

courtoisie dans la discussion: courtoisie <strong>de</strong> gen-<br />

tilhomme sans doute, mais aussi <strong>de</strong> chrétien con-<br />

vaincu.<br />

Tous ceux qui i'ont connu ont pu soupçonner<br />

quelque chose <strong>de</strong> sa générosité. A Paris comme<br />

à Beaumont, il employait généreusement sa<br />

fortune à soulager les miséreux. Ca lui était<br />

une douce joie <strong>de</strong> ranimer par ses bienfaits et<br />

ses bonnes paroles ceux pour qui la vie était<br />

trop dure. Mais que <strong>de</strong> bien ignoré, quels<br />

prodisués à <strong>de</strong>s infortunés et que<br />

connaît!<br />

Dans cette conduite, rien qui fit reconnaître<br />

l'ambitieux ou le politique rasé, c'était simol<br />

cité et mo<strong>de</strong>stie. Il suffit <strong>de</strong> se rappeler qu'il<br />

refusa constamment do revendiquer une part<br />

aux fonctions publiques.<br />

Cette mo<strong>de</strong>stie était rehaussée par un grand<br />

esprit <strong>de</strong> foi. A l'entendre causer on aurait cru<br />

qu'il avait puisé dans le contact <strong>de</strong>s hommes<br />

ou seizième siècie, l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> conviction qui<br />

ies a rendus si grands.<br />

Pour lui. quiconque portait une soutane était<br />

digne du pins grand respect, et ces sentiments<br />

H les faisait partager autour <strong>de</strong> lui. A Paris<br />

comme à Gimu'r, & édifiait tout le mon<strong>de</strong> par<br />

son assistance aux offices paroissiaux. Mais,<br />

faut-il ie dire, les cérémonies <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong><br />

églises, avec le côté mondain qu'elles ont. en<br />

certaines fêtes, le fatiguait au plus haut point<br />

Dans son village, tout lui plaisait <strong>de</strong>puis<br />

l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bons paysans, fatigués par une<br />

longue semaine <strong>de</strong> labeurs, jusqu'aux prônes<br />

simples et sans apprêts.<br />

Hier encore, il redisait,, à propos <strong>de</strong> la céré<br />

monte <strong>de</strong> la première communion a laquelle i!<br />

venait d'assister, une parole qui pourra paraître<br />

étrange : « Oh ! comme elle est belle cette fête,<br />

ici ; quei calme, et comme il fait bon prier<br />

Dieu. »<br />

« Jamais je ne poutrai consentir à priver mou<br />

» Josenh du bonheur <strong>de</strong> recevoir son Dieu ici,<br />

» dans es village, loin du bruit et du tracas <strong>de</strong><br />

. » la capitale. -<br />

Une mort chrétienne a été le couronnement<br />

d'une vie si bien remplie. Depuis longtemps il<br />

avait comme le pressentiment <strong>de</strong> sa fin. La<br />

mort <strong>de</strong> son collègue M. Léon Gautier, ce che-<br />

valier égaré en notre fin do siècie, celle du baron<br />

<strong>de</strong> Lassus, survenues récemment, lui avaient été<br />

fort pénibles.<br />

Ce chagrin joint aux mille fatigues d'une vie<br />

<strong>de</strong> labeur sans relâche avait épuisé une consti-<br />

tution qui paraissait robuste. Comme il avait<br />

vécu toujours en boa chrétien, ia mort ne l'a<br />

point surnria à ses <strong>de</strong>rniers moments. Il<br />

<strong>de</strong> tous points admirable : admirable <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> confiance en Dieu, <strong>de</strong> résignation en<br />

vine Provi<strong>de</strong>nce.<br />

Puisse la pensée d'une telle mort être un snjet<br />

<strong>de</strong> consolation oour les amis du baron Rubie.<br />

Nomination judiciaire. • - M. Delmas,<br />

commis greffier au tribunal civil do 'l'oulouse,<br />

est nommé secrétaire <strong>de</strong> M. lo. procureur <strong>de</strong> la<br />

République en remplacement <strong>de</strong> M. Loubère,<br />

nommé juge <strong>de</strong> paix à Grena<strong>de</strong>.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier prêtera serment jeudi <strong>de</strong>vant la<br />

première chambre du tribunal civil.<br />

Faculté <strong>de</strong>s Lettres<br />

COUftS DE LA SEMAINE<br />

Lundi : 2 h. 1(2, M. Molinier, Histoire <strong>de</strong> la<br />

France méridionale, La Languedoc pendant la<br />

guerre <strong>de</strong> cent ans ; 5 heures, M. Mérimée, Lit-<br />

térature esDagnoie, Le Roman espagnol. Pereda.<br />

Mardi : 4h. M. Ilaiberg. Histoire do la<br />

Littérature allemando ; La Littérature alleman<strong>de</strong><br />

do 1815 a 1830. Uhiand.<br />

Mercredi : M. Ucnoist. 2 h. Ii2, Lo roman<br />

français au dix-septième et au dix huitième siè-<br />

cle ; 4 heures. M. Thouverez, Le caitésianisme<br />

suite) ; 5 heures, M. Dumas, Les cahiers <strong>de</strong>s<br />

Ii;at3 généraux.<br />

Jeudi : 4 h. 3i4, Rauh, Pédagogie.<br />

Vendredi : 2 h. Ii2. M. Mounier. Histoire <strong>de</strong><br />

l'art. Raphaël ; i heures, M. Rauh, Leçons <strong>de</strong><br />

rhiiosoo'hie morale et Droit naturel.<br />

Samedi : 2 h. 1(2. M. Antoine, les Klégiaques<br />

romains sous Auguste (suite).<br />

Incendie<br />

Un feu, dont les causes sont inconnues, a<br />

eu lieu au numéro 12 <strong>de</strong> ia rue du Peyrou,<br />

nans l'immeuble occupé par la famille Bosc,<br />

au <strong>de</strong>uxième étage.<br />

Les uompiers du poste <strong>de</strong>s Minimes et du<br />

Capitoie, immédiatement prévenus, se sont<br />

rendus sur les lieux.<br />

Les appartements Bosc ont été complète-<br />

ment détruits par l'incendie.<br />

Les maisons voisines ont été préservées<br />

grâce aux efforts <strong>de</strong>s voisins, aidés <strong>de</strong> la<br />

police.<br />

Quelques autorités étaient présentes sur<br />

les lieux.<br />

Les pertes sont couvertes par une compa-<br />

gnie d'assurance.<br />

Etat-major. — M. l'oncet <strong>de</strong> Nouaiiles, capi-<br />

taine breveté au 144" régiment d'infanterie, a<br />

été mis en activité hors cadres, pour être affecté<br />

au service d'ëtat-major, en remplacement <strong>de</strong> M.<br />

le capitaine d'infanterie breveté Pavatier, décédé,<br />

et a "été nomme à uu emploi <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong> à<br />

l'état- major du 17e corps d armée.<br />

Contributions indirectes. — M. Courceile-<br />

Dueluzaud. contrôleur a <strong>Toulouse</strong>, est nommé<br />

inspecteur â Périgueux.<br />

Il est remplace a <strong>Toulouse</strong> par M. Vayssière,<br />

contrôleur a Marseille.<br />

avoir volé une bicyclette au préjudice da M.<br />

FauCRé, employé à la Banque populaire. Sur<br />

ouposmou, la iiibunal réduit la peino à un<br />

mois.<br />

» Jo-eph Bergès, 45 ans, homme do pe'ne.<br />

rua <strong>de</strong> Pibrac. a l'raopé d'un COUP do couteau<br />

dans la poitrine le* nommé Bernard C... Six<br />

mois <strong>de</strong> prison.<br />

Jean Tauron, chanteur ambulant, 77<br />

ans, a voyagé <strong>de</strong> Montauban à <strong>Toulouse</strong> sans<br />

billes. 50 francs d'amen<strong>de</strong> par défaut.<br />

Jean Nadai. 42 ans", limonadier, rue I)a-<br />

ayruc, a donné dos coutis <strong>de</strong> tête a un agent oui<br />

trrêtail, une fille <strong>de</strong>.mœurs légères. 10 jours <strong>de</strong><br />

prison.<br />

~>~v La Dréfecture nous communique la note<br />

suivante :<br />

La Sûreté générale a Paris, vient d'être infor-<br />

mée par lo gouvernement anglais que : l* <strong>de</strong><br />

taux titres d'obligations du Tonkin ef da la ville<br />

<strong>de</strong> Paris sont fabriqués à Birmingham, Brighton<br />

et. Bristol ; 2 • cinq cents titres ou obligations<br />

falsifiées du Tonkin, 2 1(2 0(0 en ce moment à.<br />

Londres ou à liruxeilos. vont être mis en circu-<br />

lauou sur te continent et notamment en France.<br />

FAITS DU JOUR<br />

1.0 Syndicat <strong>de</strong>s épiciers détaillants invite<br />

les syndiques et non syndiqués à bien vouloir se<br />

rendre, aujourd'hui, a 0 heures précises du soir,<br />

place Lafayette, 15 (angle <strong>de</strong> la rue d'Austerinz),<br />

oour une communication très importante.<br />

Ordre du jour : Nomination définitive du bu-<br />

reau.<br />

Association <strong>de</strong>s étudiants. — Réunion <strong>de</strong> la<br />

section <strong>de</strong> droit, aujourd nui hindi, k G heures,<br />

dans ie local <strong>de</strong> l'Association.<br />

Le feu. — Hier soir, vers une heure, un feu<br />

<strong>de</strong> cheminée l'ose déclaré rue Temponnièro. 10.<br />

dans un appartement du premier étage, occupé<br />

Dar M. Diibar.-y , mé<strong>de</strong>cin-major au 126' <strong>de</strong><br />

ligne.<br />

Les vols. — fin vol <strong>de</strong> divers objets mobiliers<br />

et bijouterie a été commis, avec escala<strong>de</strong> et ef<br />

fraction, dans la nuit du SU au 21 courant, dans<br />

la propriété <strong>de</strong> M. Mas, sise chemin <strong>de</strong>s Vita-<br />

reiics. banlieue <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>.<br />

Faculté <strong>de</strong>s sciences. — M. Fabre fera son<br />

cours <strong>de</strong> chimie industrielle, aujourd'hui lundi<br />

<strong>24</strong> janvier, à 5 Heures du soir, k la Faculté <strong>de</strong>s<br />

sciences, ailées Saint-Michel.<br />

Sujet du cours : aicool ethylique ;alcoois d'in-<br />

dustrie.<br />

a ete<br />

foi et<br />

sa di-<br />

Causerie agricole. — Lira à la<br />

page la Causerie hebdomadaire<br />

chroniqueur agricole, Labora.<br />

quatrième<br />

<strong>de</strong> notre<br />

Nécrologie. — Notre excellent ami, M.<br />

Maurel, qui a eu ia douleur <strong>de</strong> nerdre son<br />

père, il y a une quinzaine <strong>de</strong> jours à peine,<br />

vient d'être encore cruellement frappé".<br />

Sa mère a succombé, dans ia nuit 'd'avant-<br />

hier, aux suite» d'une longue maladie que<br />

ies émotions d'un <strong>de</strong>uil récent ont soudaine-<br />

ment aggravée.<br />

Nous exprimons à M. Maurel la nart bien<br />

sincère que ses nombreux amis prennent à<br />

son nouveau malheur.<br />

Et nous le . prions d'agréer l'exnression<br />

ues vives sympathies ouf l'entourent dans<br />

oes douloureuses circonstances.<br />

Les obsèques <strong>de</strong> Mme Maurel auront lieu<br />

aujourd'hui, à quatre heures, sur ia paroisse<br />

Saint-Etienne.<br />

On se réunirai la maison mortuaire, ailées<br />

saint-Etienne, 13.<br />

Félicitations<br />

Nous appenons quo Plusieurs dépêches <strong>de</strong><br />

félicitations ont été adressées dans ia jour-<br />

née d'hier à M. <strong>de</strong> Bernis, le vaillant démâté<br />

<strong>de</strong> Nîmes.<br />

sera<br />

Chez les Provençaux<br />

Hier, a eu iieu, au café <strong>de</strong>s Américains, le<br />

premier dîner <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong>s Proven-<br />

çaux.<br />

Inutile <strong>de</strong> dire ou'une bouillabaisse figurait<br />

«ans ie menu et en constituait le numéro<br />

principal.<br />

On s'en est mis jusoue là tant elle était<br />

bonne. Dos clovisses et <strong>de</strong>s moules flan-<br />

quaient le plat marseillais Par excellence<br />

On a pané patois tant "que l'on a PU et<br />

chante davantage.<br />

En somme, très cordiale réunion oui<br />

suivie <strong>de</strong> plusieurs autres<br />

. Avis aux amateurs do i'aïoli et <strong>de</strong> la bran-<br />

ua<strong>de</strong>.<br />

On les prie <strong>de</strong> se faire inscrire au plus tôt.<br />

Chez les Aficionados<br />

Le banquet <strong>de</strong>s alioionados, présidé nar<br />

M. le vicomte <strong>de</strong> Caumont, a eu lieu, hier<br />

soir, au café <strong>de</strong>s Américains.<br />

. M. Jean Carrées, l'apôtre <strong>de</strong>s libertés raé<br />

ridionalcs, et M. Belz* <strong>de</strong> Villars, un <strong>de</strong> nos<br />

confrères parisiens, bien au'il soit <strong>de</strong> Nîmes<br />

y assistaient. • '<br />

Menu excellent. Gaieté franche.<br />

• On a plutôt causé que toastô. De auoi<br />

ws toreros, <strong>de</strong>s libertés méridionales j <strong>de</strong><br />

boinmes du Nord qui ne sont nas <strong>de</strong> Taras<br />

con.<br />

Et puis on est allé attendre Tomcguex<br />

gare, — commençait ainsi la veille, 1<br />

<strong>de</strong> l'épéo <strong>de</strong> <strong>de</strong>main qui aura lieu, nous<br />

la<br />

«t'o<br />

le rappelons, aux Nouveautés, sous la prési<br />

tes<br />

J i<br />

Police correctionnelle. — Audience du 19<br />

janvier.— VOL. —Dominique F..,, né à Villemur,<br />

boulanger, sans domicile fixe, a volé 70 fr. au<br />

préjudice <strong>de</strong> M. Aunoi, propriétaire, au quartier<br />

Saint-Jean, commune <strong>de</strong>' V'fiemur.<br />

Le gendarme qui a procédé à l'arrestation, dé-<br />

pose : La clameur publique oous informa qu'un<br />

malfaiteur s'était introduit dans ia maison du<br />

nommé Auriol et qu'on venait <strong>de</strong> l'apercevoir<br />

rôdant dans les apDai'tements. Nous fîmes cer-<br />

ner la maison par <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> bonne volonté,<br />

Nous entrâmes. Nous fouillâmes dans ia maison<br />

dans tous les coins. Nous allions nous retirai',<br />

quand ie brigadier, fouillant dans un tas <strong>de</strong> foin<br />

avec une fourche, a senti une certaine rési<br />

tance, et une tête d'homme apparaissait aussi-<br />

têt. Nous étions passés plusieurs fois sur le<br />

corps <strong>de</strong> i'individu. caché dans le foin k une<br />

profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 50 centimètres. H a fallu qu'il se<br />

sente piqué pour se déci<strong>de</strong>r à faire un mouve-<br />

ment.*(Huarité.)<br />

Le prévenu. —J'étais arrivé <strong>de</strong> Montauban ia<br />

veille. Je suis brouilié ave,, ma famille qui ha-<br />

bite la localité, je n'ai pas voulu me montrer.<br />

J'ai rôdé dans les champs jusqu'à minuit. Le<br />

froid m'uyant saisi, j'ai e";é me coucher dans te<br />

grenier k foin. Et j'ai guetté le départ <strong>de</strong>s Au-<br />

noi pour <strong>de</strong>scendre à ia cuisine "pour prendre<br />

un morceau <strong>de</strong> pain.<br />

L'inculpé pressé <strong>de</strong> questions dut ajouter au'il<br />

avait pris 70 fr. dans ie tiroir du buliet, dans la<br />

cuisine.<br />

—«~ Jean-Auguste-Joseph LafTonr. 38 ans,<br />

employé <strong>de</strong> commerce, était accusé <strong>de</strong> faux en<br />

écriture publique, escroquerie, menaces <strong>de</strong> mort,<br />

vol. etc.," etc.<br />

On n'a retenu contre lui qu'an délit <strong>de</strong> vol.<br />

Il <strong>de</strong>scendit un beau soir 'ii l'hôtel <strong>de</strong> Nantes,<br />

boulevard Bonrepos, 2ô. et profita <strong>de</strong> ia circons-<br />

tance pour visiter ia chambre <strong>de</strong> ia cuisinière.<br />

Sur ia table <strong>de</strong> nuit une montre. Laffont s'en<br />

empare. Arrêté, il nie.<br />

 l'audience il se défend ainsi : » J'avai3 une<br />

amie qu'on me dit être bonne à l'hôtel <strong>de</strong> Nan-<br />

j'âi cru que ia montre lui appartenait. J'ai<br />

oulu lui faire une farce. Je me "suis trompé,<br />

ai rendu la montre. »<br />

Lafîont a subi <strong>de</strong> nombreuses condamnations.<br />

La première date <strong>de</strong> 1876 : 3 mois <strong>de</strong> prison pour<br />

escroquerie. Son casier porte ensuite 6 rhois,<br />

an. 8 mois, 2 mois. 8 mois, 4 ans da prison<br />

peine prononcée par ie conseil <strong>de</strong> guerre <strong>de</strong><br />

<strong>Toulouse</strong> pour désertion k l'intérieur en temps<br />

<strong>de</strong> naix eh 1883) 1 an. 3 mois, eio<br />

Lé tribunal se montre indulgent. Laffont évite<br />

a relégation. Il est condamné k 3 mois <strong>de</strong> pri-<br />

son.<br />

OUTRAGES, RSBELLIOM. — Joseph Mathieu, 47<br />

ans. homme <strong>de</strong> peine, quartier « Prenez-y<br />

gar<strong>de</strong> ». avenue <strong>de</strong> Lombez." se disputait avec<br />

<strong>de</strong>ux femmes sur la place du Pont. Un aj;ent<br />

crut <strong>de</strong>voir intervenir. Mathieu lui pocha l'œil<br />

gauche et lui frictionna ies tibias â COUDS <strong>de</strong><br />

pied. Il était ivre.<br />

Six jours <strong>de</strong> prison et 5 francs d'amen<strong>de</strong>.<br />

VOL. — M. Brunet, marchand, rue <strong>de</strong> ia Fon-<br />

<strong>de</strong>rie, 29. avait k son service <strong>de</strong>ux employés Au-<br />

uste-Gaston-Eugène Labiée, 28 ans, *ex-bou-<br />

langer. et Louis-Jean Vernet, <strong>24</strong> ans. ex-cuisi-<br />

nier, qu'il considérait comme <strong>de</strong>s modèles. La-<br />

biée et Vernet, nourris et logés chez, leur Da-<br />

tron, so conduisaient en effet rrès bien.<br />

H y a quelques jours, M. Brunet les envoya<br />

vendre <strong>de</strong>ux cents paquets <strong>de</strong> iigots. Les em-<br />

ployés, la charrette et lès ligotsne revenaient pas<br />

quand M. Brunet fut appelé au CaDitole. Deux<br />

individus arrêtés pour tentative d'incendie vo-<br />

lontaire (!) se réclamaient <strong>de</strong> lui. M. Brunet re-<br />

connut les individus qu'il employait.<br />

Voici ce qui s'était passé : *<br />

Les <strong>de</strong>ux amis vendirent six francs les ligots,<br />

poussèrent le chariot dans un corridor et mar-<br />

chèrent... <strong>de</strong> buvette en buvette. N' ayant plus le<br />

sou, ils résolurent... <strong>de</strong> se venger. Comment ?<br />

Mettons le feu a une maison, du l'un. Et va, dit<br />

"autre.<br />

Et on se mit en route sans autre plan <strong>de</strong> ba-<br />

taille.<br />

On s'arrêta <strong>de</strong>vant une maison <strong>de</strong> belle appa-<br />

rence.<br />

— Eh bien ? dit l'un. Allons-y rénondit l'autre.<br />

— Allume. As-tu du bois et <strong>de</strong>s allumettes, sur<br />

toi î<br />

La bonne du logis, entendant ce dialogue, se<br />

mit a crier au secours. Un agent oui habite la<br />

maison accourut, mit la main au coliet <strong>de</strong>s<br />

ivrognes — qui ne firent aucune résistance — ot<br />

les soutint jusqu'au violon..Dès ou ils allèrent<br />

mieux, on les interrogea et on "s'aoerçut vite<br />

qu'ils eussent été désolés d'avoir DU allumer un<br />

incendie.<br />

— Nous n'avions Das d'allumettes<br />

ils.<br />

La poiite bonne dit k l'audience :<br />

— Ça c'est vrai, il n'avaient, pas d'allumettes.<br />

H.v en a un qui luinait la tiioe. Ils étaient<br />

saouls.<br />

Le tribunal leur indigo k chacun un mois <strong>de</strong><br />

prison, i.esdoux amis avaient été condamnés,<br />

la venle <strong>de</strong> ieur entrée au service do M. Brunet,<br />

a o jours <strong>de</strong> prison, pour vagabondage, mais la<br />

loi Berenger leur avait été accordée.<br />

CONTRAVENTION A LA POUCE DES CHEMINS DE<br />

FER. — Jean B..., 18 ans, ouvrier charron a Vil-<br />

lemur, a voyagé sans billet <strong>de</strong> l'iistaauo k Ar-<br />

les. .0 lrancs d'amen<strong>de</strong>.<br />

A - VOI 'D — JEAN 31 ans - terrassier, et Fré-<br />

déric R...,ly ans, homme <strong>de</strong> peine, ruo Sainte-<br />

Jeanne, 7, ont dérobé du vieux fer k la gare Ray-<br />

nal. 8 lours <strong>de</strong> prison chacun avec sursis.<br />

VOL — Louis-Jean Mouvner, 23 ans, homme<br />

<strong>de</strong> peine, ruo liiancho.-<strong>de</strong>-Castiile, 2, s'est intro-<br />

duit, en escaladant une clôture <strong>de</strong> 1 m. 80 do<br />

hauteur dans un déoôt do bois appartenant k<br />

M. Bradai, marchand, faubourg lj'o'nnol'oy. 90.<br />

Le prévenu a une mauvaise réputation que con-<br />

firme son casier :<br />

Deux mois <strong>de</strong> prison.<br />

DÉLIT DE CHASSE. —M. X...accusé d'avoir<br />

fait la chasse aux petits oiseaux, répond : « J'ai<br />

vu passer un vo"l doiseaux gros' et Dents,<br />

j'ai tiré, trois nctits pinsons sont tombés."» (Ri-<br />

res.)<br />

16 francs d'amen<strong>de</strong> avec sursis.<br />

COURRIER ARTISTIQUE .<br />

Académie <strong>de</strong> musique (<strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>).— Voici<br />

le programma du concert qui sera donné salle<br />

du"Conservatoire, mardi 25 janvier, k 8 heures<br />

et <strong>de</strong>mie du soir :<br />

PREMIÈRE PARTIE<br />

h a) La Norvégienne, b) Première rencontre,<br />

mélodies, op. 53 (Grieg), par les instruments â<br />

cor<strong>de</strong>s.<br />

2. Sonate, pour piano et violon (C. Franck).<br />

Allegretto ben mo<strong>de</strong>rato, Recirativo fantasia ben<br />

mo<strong>de</strong>rato, Allegretto poco mosso, par Ml:e v»n-<br />

nier et M. Brun.<br />

3. a) air <strong>de</strong> Chimène, du Gid (Massenet) ; b)<br />

Chanson d'automne, mélodie (Gazei), par Mme<br />

Forti.<br />

4. Troisième concerto, op. 61 (Saint-Saëns),<br />

Allegro non troppo. Andmtino quasi aliegreito.<br />

Molto mo<strong>de</strong>rato é rnaestoso, allegro non troppo,<br />

par M. Brun et les instruments k cor<strong>de</strong>s.<br />

DEUXIÈME PARriE<br />

1. a, Légen<strong>de</strong> (Wieniawski) ; b. Danse tzigane<br />

(Nachez). par M. Brun.<br />

2. Réveil <strong>de</strong> ia Vaikyrie, Sigurd (Reyer), par<br />

Mme Forti.<br />

3. Scherzo en si b mineur (Chopin), par Mlle<br />

Vannier.<br />

4. Regrets d'amour (A. Moulinier). par M. Meau.<br />

5. Airs russes (Wieniawski), par M. Brun.<br />

Accompagnateur: M. Rémusat.<br />

Kcné Reille, député du mémo département.<br />

M. André Reille, petit-fils du fumeux gé-<br />

néral -du premier empire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />

Soult et <strong>de</strong> Masséna, avait été élu député au<br />

cours <strong>de</strong> cette législature eu remplacement<br />

<strong>de</strong> M. Abrial, décédé.<br />

L'esprit fin, distingué, M. André Reille<br />

avait pris une part remarquée à plusieurs<br />

<strong>de</strong>s PUIS Importants débats sur la "politique<br />

générale qui ont marqué cette législature à<br />

la Chambre. 11 n'avait' rencontré, même chez<br />

ses adversaires, quo <strong>de</strong>s marques d'estime<br />

et <strong>de</strong> sympathie.<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Le baron André Reille avait quitté Paris<br />

le 28 du mois <strong>de</strong>rnier, pour se rendre dans<br />

ses propriétés, ot c'est en visitant l'hôpital<br />

<strong>de</strong> Castres qu'il a contracté la fièvre<br />

thyphoï<strong>de</strong> qui <strong>de</strong>vait l'emporter.<br />

Samedi soir, la dépêche adressée à son<br />

père faisait bien connaître que l'état du ba-<br />

ron André Reille était <strong>de</strong>s 'plus alarmants,<br />

mais elle laissait cependant entrevoir une<br />

lueur d'esnoir, quand, hier matin, une se-<br />

con<strong>de</strong> dépêche, annonçait la mort.<br />

Le défunt, qui n'était âgé quo do trente-<br />

six ans, était le petit-fils du maréchal séna-<br />

teur Reille, et l'arrière petit-fils <strong>de</strong>s maré-<br />

chaux Souit et Masséna.<br />

votants,<br />

M. Rey,<br />

votants,<br />

Rey, 48<br />

votants,<br />

. Rey, 99<br />

373 ;<br />

72 ;<br />

194 ;<br />

; M.<br />

414;<br />

; M.<br />

Aux Variétés. — Vendredi, au bénéfice <strong>de</strong><br />

Mlle Derval. première ingénuité, Mjss Helyett.<br />

Mile Derval jouera le rôle <strong>de</strong> Miss 'Heiyett. •<br />

Spectacles-Concerts <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong><br />

Du <strong>24</strong> janvier '<br />

Théâtre <strong>de</strong>s Variétés. — A 8 heures, une<br />

seuio représentation donnée par Marguerite<br />

Ulga<strong>de</strong> et sa troupe : 1* Monsieur bou<strong>de</strong> : 2° Le<br />

Gamin <strong>de</strong> Paris ; 'B' M. Choiifleury , .<br />

Demain mardi : Les Petites Voiles et l'Abbé<br />

Constantin.<br />

Théâtre <strong>de</strong>s Nouveautés. — Grand assaut<br />

d'escrime donné au bénéfice du monumeni k<br />

ériger aux Combattants da 1870-1871, sous la<br />

prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le général commandant ie 17a<br />

corps d'armée.<br />

Cirque Piège (Pré-Catelan) — Tous les soirs,<br />

à 8 h. 1[2, représentation.<br />

Théâtre Lafayette (musée Déjean). — Entrée<br />

permanente <strong>de</strong> 2 heures k 11 heures du soir.<br />

Artistic Cyclorama (C. Andrews et Cie, rue<br />

Laoeyrouse). Voir : La Corse, Ajaccio, Bastia,<br />

Corte. Calvi, Sartène, etc.. etc.<br />

Prochainement : A los Toros.<br />

Entrée ;0 50.<br />

SUCCÈS CONSERVATEUR<br />

Dans le Tarn-et-Garonne<br />

Voici, nar commune, lo résultat <strong>de</strong> l'élec-<br />

tion au Conseil général qui a eu lieu hier<br />

dans le -canton <strong>de</strong> Caussa<strong>de</strong> :<br />

Caussa<strong>de</strong>. — Inscrits, 1,306 ; votants, 1,091;<br />

suffrages exprimés 1,092 : M. Rey candidat<br />

réhUWKain. 477 voix ; M. Chalret du Rieu,<br />

conservateur, 596 ; M. Besse, 7.<br />

Oayrac. — Inscrits, 98 : votants 91 ; suf-<br />

frages exprimés, 89 : M. Rey, 62; M. Chalret,<br />

27.:<br />

Cayriech. — Inscrits, 115; votants, 98;<br />

suffrages exprimés, 98; M. Rcy, 27; M. Chal-<br />

ret, (39 ; M. Besse, 2.<br />

Lavaurette. — Inscrits. 178; votants, 157;<br />

suffrages exprimés, 169 : M. Rey, 106; M.<br />

Chairet, 63; M. Besse, 1.<br />

Mirabel. — Inscrits, 404<br />

suffrages exprimés, 373<br />

M. Chairet, 297.<br />

Monteils. — Inscrits, 232,;<br />

stiflrages exprimés, 193 : M<br />

Chalret, 144 '; M. Besse, 1.<br />

Réalville. — Inscrits, 468 ;<br />

suffrages exprimés. 413 : M<br />

Chairet, 313 ; M. Besse, 1.<br />

Saint-Cirq. — Inscrits, 235<br />

suffrages exprimes 206 : M.<br />

Chalret. 110 ; M. Besse. 1.<br />

Saint-Georges. — Inscrits,<br />

101 ; suffrages exprimés, 101<br />

M. Chairet, 45,<br />

Saint-Vincent. — Inscrits, 203 ; votants,<br />

178 ; suffrages exprimés, 178 ; M. Rey, 18 :<br />

M. GhaFret. 159 ; M. Besse, 1.<br />

Sentfonds. — Inscrits, 672 ; votants, 567 :<br />

suffragés exprimés, 567 : M. Rey, 288 ; M<br />

Ctialrét, 235 ;"M. Besse, 40.<br />

Au total, 710 voix <strong>de</strong> majorité nour M<br />

Chalret.<br />

Il s'agissait <strong>de</strong> remplacer M. Courtois,<br />

conseiller général républicain, démission-<br />

naire.<br />

agne<br />

New-York, <strong>24</strong> janvier.<br />

Une dépêche <strong>de</strong> la Havane annonce que<br />

les insurgés ont fait sauter à la dynamite<br />

une partie du cam» espagnol <strong>de</strong> Juearo<br />

l'extrémité <strong>de</strong> la Trocha. La caserne a été<br />

détruite. Beaucoup <strong>de</strong> soldats ont été tués<br />

ou blessés.<br />

CIPRIANI ÉLU DÉPUTE<br />

Forli (Italie), <strong>24</strong> janvier.<br />

M. Cipriani,'dont ia Chambre avait annulé<br />

la précé<strong>de</strong>nte élection, a été réélu, hier, par<br />

1182 voix sur 4767 inscrits.<br />

CHRONIQUE RÉGIONALE<br />

votants, 207 ;<br />

Rey, 95 ; M<br />

138 ; votants,<br />

: M. Rey, 56<br />

Troubles a Alger. — Emeute<br />

sanglante<br />

Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />

Les troubles ont recommencé,hier après-<br />

midi, aveo plus do violence que jamais. La<br />

surexcitation était si vive et la foule si con-<br />

sidérable que les zouaves ot les soldats du<br />

génie, consignés dans leurs casernes, ont<br />

été amenés uusssitôt pour barrer les prin-<br />

cipales artères.<br />

Cependant <strong>de</strong> nombreuses collisions se<br />

sont produites entre les juifs cantonnés<br />

dans la rue <strong>de</strong> la Lyre, leur quartier, et les<br />

antijuifs.<br />

Lies poignards et les revolvers ont<br />

été sortis dans la rue Babazonm. La foule<br />

très compacte s'est mise à défoncer les dé-<br />

vêtu res dr^ magasins israëlites qu'elle<br />

a mis au pillage au cris <strong>de</strong> : « Mort aux<br />

"uifs ! » Les effets, les tissus, les pièces<br />

d'étoffe, les objets <strong>de</strong> toute sorte prove-<br />

nant <strong>de</strong> ces magasins sont jetés dans la rue,<br />

les souliers lacérés, brisés par la multitu<strong>de</strong><br />

furieuse.<br />

Le spectacle est lamentable. 11 <strong>de</strong>vient<br />

terrible : en présence <strong>de</strong> ces excès, en<br />

effet, un peloton <strong>de</strong> chasseurs d'Afri-<br />

que met sabre au clair et charge la<br />

foule. Elle est si compacte que c'est au<br />

milieu <strong>de</strong>s difficultés les plus gran<strong>de</strong>s, au<br />

milieu <strong>de</strong>s cris mille fois répétés <strong>de</strong> :<br />

« Mort aux Juifs », et <strong>de</strong>s vociférations <strong>de</strong>s<br />

écrasés que les cavaliers arrivent à s'ouvrir<br />

un passage et à refouler, vers l'extrémité <strong>de</strong><br />

la rue, une partio <strong>de</strong>s manifestants.<br />

Derrière eux, la foule se reforme, et mal-<br />

gré l'effroyable bouscula<strong>de</strong>, acclame les<br />

soldats. Les cris <strong>de</strong> : « Vive l'armée 1 »<br />

sont poussés par plusieurs milliers <strong>de</strong> poi-<br />

trines.<br />

Ces diverses bagarres ont toutes été san-<br />

glantes dans la rue <strong>de</strong> la Lyre.<br />

Plusieurs personnes ont reçu <strong>de</strong>s<br />

coups <strong>de</strong> poignard et <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> re-<br />

volver ; une, notamment, M. B..., père<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants, a été tué : il avait reçu<br />

un coup <strong>de</strong> poignard dans le dos et une<br />

balle <strong>de</strong> revolver à la tempe : on l'a relevé<br />

mort sur lo champ <strong>de</strong> bataille.<br />

Quant aux blessés, ils sont en nombre<br />

considérable. Sans compter ceux qui ont<br />

pu regagner leur domicile et que l'on ne<br />

connaît point, on signale une dizaine <strong>de</strong> per<br />

sonnes qui ont reçu <strong>de</strong>s soins dans diverses<br />

pharmacies ; trois d'entre oelles-ci seule-<br />

ment sont grièvement atteintes.<br />

Le Palais d'Hiver, où rési<strong>de</strong> actuelle-<br />

ment M. Lépine, est gardé militaire-<br />

ment. La surexcitation reste excessive et<br />

les troubles ne semblent pas près <strong>de</strong> finir.<br />

Détails complémentaires<br />

POUR CAUSE D'AMUNDISSEMEIW<br />

nous engageons les dames à profiter<br />

<strong>de</strong>s rabais énormes faits sur les confec-<br />

tions, tissus, etc. <strong>de</strong> la saison d'hiver<br />

A la Maison G ATAL A & Fils<br />

rue<br />

Occasions Alsace-Lorraine, <strong>Toulouse</strong><br />

réelles en Belles Marchandises<br />

\mnuwÊÊk\\\\ mm mkWkWkmmkWÊ<br />

Lyre, où M. Cayol a été tué, on peut dirt<br />

qu'une partie <strong>de</strong> la vilie aété livrée au pilla<br />

ge .nar <strong>de</strong>s malfaiteurs que la foule laisse<br />

faire par haine <strong>de</strong>s juifs, surtout <strong>de</strong>puis<br />

qu'on a appris la mort <strong>de</strong> M. Cajol, mais la<br />

surexcitation est gran<strong>de</strong> et do nombreux<br />

anti-juifs jurent <strong>de</strong> lo venger sur les juifs<br />

qui oseraient so montrer.<br />

Plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents arrestations ont été<br />

opérées.<br />

On signale quelques troubles à Saint-F.u-<br />

gène, dans la banlieue d'Alger où habitent<br />

<strong>de</strong> nombreux israélites. Le jeune israelite,<br />

qui blessa, samedi, d'un coun <strong>de</strong> Pierre le<br />

rédacteur du Télégramme, a été condamné<br />

dès hier, par le tribunal correctionnel, a six<br />

mois <strong>de</strong> prison, 100 francs d'amen<strong>de</strong> et 10C<br />

francs <strong>de</strong> dommages-intérêts.<br />

Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />

A neut heures, hier soir, un fort groune<br />

<strong>de</strong> manifestants s'est porté <strong>de</strong>vant la mairie<br />

où la Marseillaise a été entonnée. Les ma-<br />

nifestants allèrent ensuite rue <strong>de</strong> la Liberté<br />

où ils tentèrent <strong>de</strong> défoncer la <strong>de</strong>vanture <strong>de</strong><br />

fer d'un grand magasin juif, mais la <strong>de</strong>van-<br />

ture résista. Les zouaves accoururent, le co-<br />

lonel fit taire trois sommations à son <strong>de</strong><br />

tambour. La foule acclama l'armée, cria :<br />

« A bas les juifs ! » puis se porta sur la<br />

piace du Gouvernement. L'armée seule as-<br />

sure l'ordre. La police ne paraît plus. Elle<br />

n'intervient queriour conduire au Poste les<br />

personnes arrêtées.<br />

m^: 'WLJ<br />

ARIEGE<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

On lit dans le Soir :<br />

Il nous revient qu'après la séance d'hier, où<br />

les socialistes ont joué le rôie que l'on sait,<br />

quelques députés ont tenté <strong>de</strong>s démarches pres-<br />

santes auprès <strong>de</strong> leurs collègues modérés daa3<br />

le ont <strong>de</strong> "favoriser la résurrection <strong>de</strong> ia concen-<br />

tration.<br />

Ces tentatives désespérées pour éviter le nau-<br />

frage définitif auquel n'échappera pas le parti<br />

radical ont été accueillies avec le dédain qu'elles<br />

méritaient.<br />

Les radicaux, également lâchés par les rédac-<br />

teurs politiques <strong>de</strong> la Petite République, iront<br />

donc seuls à ia bataille électorale prochaine et<br />

ils supporteront, seuls, le poids dè l'inévitabie<br />

défaite qui les attend.<br />

reootaient-<br />

Audience <strong>de</strong>s 20 et 2ljanvicr.— Guillaume T.,<br />

30 ans, garçon limonadier a Persac près Bor-<br />

<strong>de</strong>aux, condamné le 15 juillet 18S>7 par lo tribu-<br />

nal <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, a <strong>de</strong>ux moi* <strong>de</strong>'prison pour<br />

FOIX. — Un ;tmi <strong>de</strong> Reinach. — Depuis<br />

quelques jours, les journaux <strong>de</strong> Paris par-<br />

ient <strong>de</strong> notre député, M. Delcassé.<br />

Les uns disent, ce que beaucoup d'entre<br />

nous savaient déjà, du reste, qu'il est l'ami<br />

très intime <strong>de</strong> Josenh Reinach", du juif Rei-<br />

nach, neveu et gendre du fameux Reinach,<br />

du Panama, qui se suicida à Nivilliers<br />

lorsque le pot-aux-roses fut découvert.<br />

C'est à notre député que ce chef du Syn-<br />

dicat Dreyfus disait, au" début <strong>de</strong> l'affa'ire<br />

Esterhazy : « Avant quarante-huit heures,<br />

Ksterhazy sera en fuite, arrêté ou mort. »'Le<br />

même personnage s'écriait, il y a trois jours,<br />

dans un couloir <strong>de</strong> ia Chambre : « C'est moi<br />

qui ai mené l'affaire <strong>de</strong>puis le commence-<br />

ment ; nous ne désarmerons nas ; auoi qu'il<br />

arrive, nous obtiendrons la révision où nous<br />

chambar<strong>de</strong>rons tout. » Pour un joli ami,<br />

Théophile, l'ami <strong>de</strong>s dieux... opportunistes<br />

ariègeois, a un joli ami dans ce gaillard-là !<br />

D'autres journaux <strong>de</strong> °aris'noùs montrent<br />

M. Delcassé faisant sa cour à tous les hom-<br />

mes politiques qui peuvent <strong>de</strong>venir prési-<br />

<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s cacinets <strong>de</strong> <strong>de</strong>main ou <strong>de</strong> ia se-<br />

maine prochaine, <strong>de</strong> Ribot à Boureeois.<br />

Dame! c'est qu'il lui faut absolument être<br />

ministre pour parvenir à se faire élire aux<br />

élections prochaines. Sans quoi, plus <strong>de</strong> tri-<br />

patouillages possibles dans les" urnes et il<br />

sait,' lui, comme nous tous, d'ailleurs, que<br />

les <strong>de</strong>ux'fois il n'a réussi que par ce moyen.<br />

Un autre journal <strong>de</strong> la capitale donne son<br />

nom dans la liste qu'il publie <strong>de</strong>s plus forts<br />

imposés <strong>de</strong> la ville do Paris. Pour qu'il en<br />

soit ainsi, il faut que M. Delcassé ait une<br />

fortune immobilière <strong>de</strong> plusieurs millions.<br />

Notre homme est pru<strong>de</strong>nt: il préfère les<br />

beaux hôtels bien situés qui rapportent gros<br />

et aussi ies grands domaines, comme celui<br />

<strong>de</strong> Bénac, aux valeurs mobilières oue peut<br />

déprécier une révolution, qu'il voit," lui<br />

aussi imminente.<br />

11 sait ce que lui ont coûté ses bons<br />

millions : il les a amassés, sou à sou, sur<br />

les économies qu'il a faites sur son in<strong>de</strong>m-<br />

nité <strong>de</strong> député, pendant huit années, à<br />

9.000 francs bruts par an et sur son traite-<br />

ment <strong>de</strong> sous-secrétaire d'Etatet<strong>de</strong> ministre<br />

<strong>de</strong>s colonies, à 30 ou 60.000 francs par an,<br />

pendant douze ou quinze mois en tout.<br />

Bons et excellents électeurs <strong>de</strong> l'arrondis-<br />

sement, vous qui êtes si fiers <strong>de</strong> votre dé-<br />

puté, <strong>de</strong>venu ainsi personnellement très<br />

millionnaire, vous auriez mauvaise grâce,<br />

vraiment, à ne pas vouloir ai<strong>de</strong>r, <strong>de</strong>" nou-<br />

veau, Cassou à faire <strong>de</strong> nouvelles écono-<br />

mies, pour qu'il puisse <strong>de</strong>venir plus riche<br />

encore I<br />

Dernière Heure<br />

La Mort <strong>de</strong> M. André Reille<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Le Journal <strong>de</strong>s Débats confirme la mort<br />

du baron André Reille, député <strong>de</strong> la Ire cir-<br />

conscription ds Castres (Tara;, fils du baron<br />

LE RETOUR DE NAQUET<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

M. Naquet, à qui la Cour d'assises <strong>de</strong> la<br />

Seine, tenant compte <strong>de</strong> l'excuse <strong>de</strong> santé<br />

avait, par arrêt du 30 décembre, donné un<br />

mois viour se présenter <strong>de</strong>vant le jury, est<br />

rentré" hier soir à 7 heures à Paris, par le<br />

train <strong>de</strong> Calais.<br />

Interrogé, il s'est borné à déclarer qu'il<br />

venait comparaître <strong>de</strong>vant la justice <strong>de</strong> son<br />

pa\ s sans vouloir en dire plus long <strong>de</strong><br />

crainte, a-t-il ajouté, qu'on ne l'accusât <strong>de</strong><br />

vouloir influencer le jury.<br />

A son arrivée à la gare, il s'est fait conduire<br />

42, rue do Moscou, au domicile <strong>de</strong> ses sœurs.<br />

Dmm à la Chambre<br />

Paris. <strong>24</strong> janvier.<br />

Le bureau <strong>de</strong> la Chambre, conformément à<br />

l'article 129 du règlement, ayant informé, com-<br />

me nous l'avons déjà dit. le "procureur général<br />

que <strong>de</strong>s délits <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> fait avaient eié com-<br />

mis dans i'enceinte du palais législatif par MM.<br />

Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Bernis, M. Vignôn. subs-<br />

titut du procureur générai, et M. Atthann. Dro-<br />

cureur <strong>de</strong> la République, so sont rendus, hier<br />

aDrès-midi. au Paiais'-Bourbon. et ont procédé<br />

auprès <strong>de</strong> la questure, a une enquête sommaire<br />

sur co3 inci<strong>de</strong>nts.<br />

Lu parouet va maintenant examiner, s'il y a<br />

lieu dé déposer sur lo bureau <strong>de</strong> ia Chambre,<br />

une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation do poursuites<br />

contre MM. Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Befni3.<br />

Manifestations Patriotiques<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

Plusieurs groupes <strong>de</strong> manifestants ont<br />

parcouru hier les <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> la Peino.<br />

Rue Montmartre, <strong>de</strong>vant les bureaux <strong>de</strong><br />

VAurore, <strong>de</strong> nombreux jeunes gens essaient<br />

une manifestation aux cris <strong>de</strong> : « Conspuez<br />

rylMi'ore! » Aussitôt, ils sont dispersés par<br />

les agents, qui débouchent <strong>de</strong>s rues avoisi-<br />

nantés.<br />

La rue Lafayette et la rue Chauchat ont été<br />

traversées par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s crianr: «Conspuez<br />

Zola I A bas les juifs I Vive l'armée ! »<br />

Douze arrestations ont été opérées.<br />

Au ouartier Latin, l'effervescence est as-<br />

sez urin<strong>de</strong>. Les étudiants se promènent sur<br />

le. boulevard Saint-Michel par petits groupes<br />

en criant toujours : « Consoue'z Zola ! » Hs<br />

se taisent à l'arrivée <strong>de</strong>s agents pour recom-<br />

mencer un peu plus tard.<br />

Une seule arrestation a été opérée dans la<br />

soirée. C'est celle d'un individu qui, en pas-<br />

sant avenue <strong>de</strong>s Champs-Elysées, avait crié:<br />

« Vive Zola ! »<br />

Dans la bagarre qui s'est produite à l'an-<br />

gle <strong>de</strong>s ruo <strong>de</strong> la Bourse et <strong>de</strong> Richelieu,<br />

alors ou'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> manifestants voulait<br />

aller manifester <strong>de</strong>vant le siège du comité<br />

do protestation, doux agents ont été blessés.<br />

Un manifestant a été arrêté .<br />

Durant la soirée, <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> gar-<br />

<strong>de</strong>s républicains à cheval ont sillonné Paris<br />

dans tous les sens sur les boulevards, place<br />

Clichy, place Saint-Michel, rue Montmartre,<br />

line surveillance particulière subsista <strong>de</strong>-<br />

vant las bureaux dè l'Aurore.<br />

Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />

Voici <strong>de</strong>s détails sur les événements qui<br />

se sont déroulés, hier, à Alger:<br />

A 2 heures <strong>de</strong> l'après-midi , une foule,<br />

que l'on peut évaluer à 2,000 personnes, se<br />

rassemblait sur la place du Gouvernement,<br />

où <strong>de</strong>vait avoir lieu le concert habituel que<br />

donne la musique du 1er zouave, mais ce<br />

concert a été supprimé hier.<br />

11 est près <strong>de</strong> trois heures. A ce moment,<br />

on apprend que dans les rues <strong>de</strong> Chartères<br />

et <strong>de</strong>là Lyre une collision vient <strong>de</strong> se pro-<br />

duire entre juifs et anti-juifs, et le bruit<br />

court aussi qu'un attentat aurait été commis<br />

samedi, contre un officier français par une<br />

ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs qui avaient organisé une<br />

contre-manifestation. Des cris <strong>de</strong> : « A bas<br />

les juifs ! » retentissent.<br />

La manifestation se forme. En forçant le<br />

cordon <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> police, les manifes-<br />

tants pénètrent dans la rue <strong>de</strong> ia Lyre qui<br />

est le quartier juif ou la mêlée est générale.<br />

Quelques coups <strong>de</strong> feu éclatent. Des objets '<br />

divers sont lancés <strong>de</strong>s balcons sur les anti- j<br />

juifs.<br />

Enfin les zouaves baïonnette au canon ><br />

dispersent les assaillants et les assaillis. ;<br />

Bientôt les blessés arrivent soutenus par<br />

leurs amis dans les diverses pharmacies<br />

qui avoisinent la piace du Gouvernement.<br />

Les premiers soins leurs sont| donné aussi-<br />

tôt; "mais ils sont vains pour i'un d'eux, un<br />

Français M. Cayol maçon qui expire dans<br />

les bras du docteur Rouquet.<br />

A l'instant où M. Cayofexpire <strong>de</strong>ux autres<br />

blessés viennent réclamer <strong>de</strong>s soins ; tous<br />

<strong>de</strong>ux ont reçu dans le dos <strong>de</strong>s COUPS <strong>de</strong> poi-<br />

gnard ; leurs blessures sont affreuses.<br />

D'autres personnes blessés par <strong>de</strong>s coups<br />

<strong>de</strong> pierres ou <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> cannes sont con-<br />

duites à leur domicile.<br />

A quatre heures, les manifestants appren-<br />

nent la mort <strong>de</strong> M. Cayol et qu'un capitaine<br />

<strong>de</strong> zouaves et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses hommes," char-<br />

gés <strong>de</strong> déblayer la rue <strong>de</strong> la Lyre, ont été<br />

blessés par <strong>de</strong>s projectiles. La surexcitation<br />

est extrême.<br />

On nous assassine ! A mort les juifs, crie-<br />

t-on <strong>de</strong> toute part, et le flot <strong>de</strong>s manifestants,<br />

brisant la ligne d'agents et <strong>de</strong> zouaves qui<br />

barent les rues principales, se précipite dans<br />

la rue Babazoun.<br />

Les manifestants arrachent les volets,<br />

puis, s'en servant comme <strong>de</strong> béliers, frap-<br />

pent à coups redoublés sur les <strong>de</strong>vantures<br />

qui bientôt sont réduites en miettes. On en-<br />

lève les marchandises exposées en <strong>de</strong>van-<br />

ture ot on les jette au vent. D'autres mani-<br />

festants amoncellent les tissus, les confec-<br />

tions et en font <strong>de</strong>s bûchers auxquels ils<br />

mettent le feu.<br />

Oa opère ainsi dans six magasins. Les<br />

hasseurs arrivent alors et chargent les<br />

manifestants qui. par <strong>de</strong>s voies détournées<br />

reviennent se concentrer rue Baboloued, sé-<br />

parée <strong>de</strong> la rue Babazoun par la place du<br />

Gouvernement.<br />

La plupart <strong>de</strong>s magasins juifs sont enfon-<br />

cés. La gendarmerie, la troupe et la police<br />

sont impuissantes a rétablir l'ordre, lés ma-<br />

nifestations cessant d un côté pour repren-<br />

dre <strong>de</strong> l'autre. Tout Alger est sur pied.<br />

Les auteurs du pillage, qui a "duré une<br />

heure, rue Babazoun, sont en grand nombre<br />

<strong>de</strong>s gens sans aveu, la lie <strong>de</strong> "la population<br />

<strong>de</strong> toutes les nationalités latines et indigè-<br />

nes.<br />

Mais la foule <strong>de</strong>s manifestants antijuifs,<br />

qui ne connaît pas les auteurs du pihage,<br />

prend souvent fait et cause pour ou contre<br />

la police.<br />

Un administrateur d'une commune mixte,<br />

délégué à la préfecture, qui avait arrêté un<br />

indigène en flagrant délit" et le maintenant<br />

fut bousculé par la foule et eut le poignet<br />

foulé. Ailleurs, les <strong>de</strong>ux adjoints du" maire<br />

d'Alger, qui voulaient arrêter un voleur, fu-<br />

rent maltraités parles manifestants.<br />

Enfin, un sous-officier aurait frappé à<br />

à coups <strong>de</strong> plat <strong>de</strong> sabre un agent do police<br />

lequel maintenait un malfaiteur. Pendant ce<br />

temps les manifestants crient : « A bas les<br />

juifs I Vive l'armée I »<br />

Le pillage <strong>de</strong> ia rue Bab-Azoum achevé,<br />

ces mêmes individus, sans aveu, allèrent<br />

dans la rue Bab-el-Oued qui fait suite à la<br />

rue Bab-Azoun et est, comme, celle-ci, le<br />

centre du commerce das Jjuifs. Les bouti- j<br />

ques juives furont dévalisées, les marchan-<br />

uises furent jetées sur les trottoirs, mais I<br />

une bonne partie fut emportée dans <strong>de</strong>s<br />

maisons voisines où les agents <strong>de</strong> police ar-<br />

rêtèrent les Individus européens ou indigè-<br />

nes qui se partageaient lo butin.<br />

L'aspect <strong>de</strong>s Vues Bab-Azoum et Bab-el-<br />

Oued présente un coup d'œil comme après<br />

un incendie: le sol est jonché <strong>de</strong> marchan-<br />

dises détériorées ; quantité <strong>de</strong> chapeaux et<br />

d'effets que les autorités font enlever et<br />

porter dans un local où elles seront triées<br />

Les autorités israélites ont recommandé<br />

instamment à leurs coreligionnaires <strong>de</strong> no<br />

pas sortir <strong>de</strong> chez eux et il est très rare <strong>de</strong><br />

rencontrer une figure juive dans la rue.<br />

A part le grave inci<strong>de</strong>nt da U rus ds la<br />

CÉRÉMONIE PATRIOTIQUE<br />

Dijon, <strong>24</strong> janvier.<br />

A Dijon, l'anniversaire <strong>de</strong>s batailles livrées<br />

en 1871, autour <strong>de</strong> la ville a été célébrée nar<br />

les survivants <strong>de</strong> l'armée <strong>de</strong>s Vosges et'<strong>de</strong><br />

la 4e briga<strong>de</strong>.<br />

Le cortège s'est rendu au monument <strong>de</strong> la<br />

route <strong>de</strong> Langres ou a été lue une lettre pa-<br />

triotique du maire <strong>de</strong> Saint-ràtienne. On est<br />

allé ensuite à Talant saluer le monument du<br />

Drapeau. Là on a donné lecture d'une lettre<br />

<strong>de</strong> M. Farelli prési<strong>de</strong>nt du comité <strong>de</strong>s survi-<br />

vants <strong>de</strong> la 4e' briga<strong>de</strong>.<br />

Ces manifestations ont eu lieu au milieu<br />

d'un grand enthousiasme, un grand banquet<br />

aura lieu ce soir.<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

Hier a été célébrée la manifestation ds<br />

l'anniversaire <strong>de</strong> la bataille <strong>de</strong> Buzenval. En<br />

raison <strong>de</strong>s circonstances, cette cérémonie a<br />

eu un caractère tout particulier. Une délé-<br />

gation <strong>de</strong>s étudiants s'était jointe aux So-<br />

ciétées patriotiques.<br />

A 10 heures, en l'église <strong>de</strong> Rueil, un ser-<br />

vice solennel et commémoratif a été célébré<br />

à l'intention <strong>de</strong>s soldats morts pour la pa-<br />

trie sur le champ <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong> Buzenval.<br />

A l'évangile, M. le chanoine Paris a pro-<br />

noncé une allocution Patriotique en présence<br />

d'une assistance considérable. Après la cé-<br />

rémonie religieuse un banquet à réuni les<br />

membres du comité.<br />

A 2 heures, le cortège s'est, mis en route<br />

vers le monument commémoratif. Dans le<br />

cortège se trouvent <strong>de</strong> nombreux officiers ot<br />

un nombre considérable <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> di-<br />

verses sociétés patriotiques portant <strong>de</strong>s<br />

couronnes et <strong>de</strong>s palmes.<br />

Devant le monument, plusieurs discours<br />

ont. été prononcés, notamment par MM. Féli-<br />

cien Paris, conseiller municipal <strong>de</strong> Paris,<br />

Bourguet, étudiant, au nom <strong>de</strong> l'Université<br />

<strong>de</strong> Paris, Lucien Millevoye, qui, en termes<br />

émus, a retracé la phase <strong>de</strong>* la bataille do<br />

Buzenval.<br />

Millevoye a terminé en disant :<br />

Quand le besoin s'en fera sentir, je suis<br />

fermement convaincu que tous nous mar-<br />

oherons sur les traces <strong>de</strong> nos aînés ; mais,<br />

j'en prends encore l'engagement <strong>de</strong>vant<br />

vous : nous ne laisserons pas <strong>de</strong>rrière nous<br />

les traîtres du syndicat.<br />

Ces paroles ont été accueillies par les cris<br />

<strong>de</strong> : « Vive l'armée ! »<br />

Le docteur Bouille*, qui prend ensuite la<br />

parole reproche à Millevoye <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>là<br />

politique*. Ses paroles sont couvertes par<br />

àes huées.<br />

Puis Marcel-Habert député <strong>de</strong> Seine-et-<br />

Oise fait allusion à l'alliance franco-russe et<br />

excuse Paul Deroulè<strong>de</strong> qui est retenu chez<br />

lui par l'influenza. U lit là lettre suivante à<br />

lui " adressée par 1 ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

Ligue <strong>de</strong>s patriotes.<br />

Mon cher ami,<br />

A la suite <strong>de</strong> mon influenza, ma blessure<br />

ancienne s'est rouverte et j'ai dû subir une<br />

opération douloureuse qui me cloue au lit<br />

pour quelques semaines encore. Je ne pour-<br />

rais pas aller dire ce que je pense <strong>de</strong> l'a-<br />

narchie parlementaire qui, en désorganisant<br />

l'Etat, met réellement en péril la patrie et la<br />

nation.<br />

Je compte sur vous pour le dire en mon<br />

nom.<br />

Vive la République nationale ! A bas l'a-<br />

narchie parlementaire I<br />

C'est sur la lecture <strong>de</strong> cette lettre qu'a été<br />

terminée la cérémonie aux applaudissements<br />

unanimes <strong>de</strong> la loule.<br />

D'autres cérémonies patriotiques ont éga-<br />

lement eu lieu à Montretout, 'Garchcs, Cli-<br />

chy, Colombes, Fontenoy-sur-Moselle, eto.<br />

Troubles en Italie<br />

Florence, <strong>24</strong> janvier.<br />

Hier soir, <strong>de</strong>ux cents manifestants, partis<br />

<strong>de</strong> la place Victor-Emmanuel, se sont diri-<br />

gés, en évitant la police, jusque sous les fe-<br />

nêtres du journal L'iera Mosca. Là, aux cris<br />

<strong>de</strong> : « A bas les impôts ! », ils ont brisé les<br />

vitres et blessé un gar<strong>de</strong>.<br />

VERTE UÉPOXSE<br />

Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />

Emile Zola vient <strong>de</strong> recevoir, d'un juge <strong>de</strong><br />

paix d'Argentan (Orne), la lettre suivante,<br />

que les feuilles dreyfusar<strong>de</strong>s ont eu soin <strong>de</strong><br />

rie pas enregistrer :<br />

Monsieur Zola,<br />

"Votre lettre à M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ré-<br />

publique outrage indignement et la chose<br />

jugoo et notre bicn-aiinoo patrie.<br />

Après l'avoir répandu, ici et là, et sans<br />

succès, à <strong>de</strong>s milliers d'exemplaires, voiht<br />

quo vous vouspermettez aujourd'hui <strong>de</strong> l'&-<br />

dreser aux juges <strong>de</strong> paix. Je reçois ài'mstans<br />

le numéro du journal qui la contient et<br />

que, sans doute par antiphrase, vous appe-<br />

lez l'Aurore. Un pareil envoi, j'en suis sûr,<br />

aucun do mes collègues ne me contredira,<br />

c'est pour nous, magistrats et Français, una<br />

injure que votre talent ne peut couvrir.<br />

Veuillez ne pas la renouveller, n'importe<br />

quollo ressource vous on donno los moyens,<br />

nous n'avons que faire <strong>de</strong> votro libellé.<br />

Ce n'est pas, monsieur, dans lo cabinet<br />

d'unjuge que ce papier là, non plus d'ail-<br />

leurs que certains do ses frôros aînés, doit<br />

trouver ptase : o'est dans un autre et je l'y<br />

mets.<br />

1M*. KautMAw«ii:«*.<br />

i<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés


CHFÎ tgm<br />

CAUSERIE AGRICOLE<br />

669<br />

Si j'étais le gouvernement<br />

Ça ne so verrait pas souvent.<br />

J'ignore à quelle époque cette sorte <strong>de</strong><br />

dicton rtonulaire ou refrain d'une chanson-<br />

nette à vu le jour et par conséquent à quel<br />

gouvernement cela s'est appliqué d'abord.<br />

Mais faisons-en une exclamation populaire<br />

et voyons ce qu'il nous faudrait pour en ar-<br />

river à influer un peu sur le gouverne-<br />

ment.<br />

Et d'abord où est-il ce gouvernement?<br />

La constitution vous dira qu'il rési<strong>de</strong> dans<br />

les <strong>de</strong>ux Chambres représentées par un<br />

Bouvoir exécutif, les ministres, lesquels ont<br />

comme asents départementaux, les préfets,<br />

les sous-oréfets, et toute la hiérarchie ad-<br />

ministrative. Tant que les ministres ont la<br />

«on fiance <strong>de</strong>s Chambres, ils sont le Gouver-<br />

nement, s'ils ne l'ont plus ils <strong>de</strong>viennent<br />

simules citoyens.<br />

En ce moment, nous avons M. Méline à la<br />

tête du ministère et c'est lui qui, d'accord<br />

avec ses collègues est censé donner le mot<br />

d'ordre, la consigne, si vous aimez mieux.<br />

Or, ce mot d'ordre se compose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

parties fort distinctes. L'une," immuable, le<br />

respect ou l'application <strong>de</strong>s lois, l'autre, es-<br />

sentiellement variable, l'orientation tioliti-<br />

oue et ce que l'on pourrait appeler l'admi<br />

riistration journalière.<br />

Malheureusement, entre les paroles et les<br />

actes du gouvernement il y a dé ru<strong>de</strong>s écarts<br />

d'application.<br />

La secon<strong>de</strong> partie du pouvoir influe troD<br />

sur la première, et dame politique mène<br />

un peu trop dame Justice ou du moins l'ap-<br />

plication dé la justice.<br />

Je vais rester dans le côté agricole, et ce-<br />

pendant comment, au milieu <strong>de</strong> l'émotion<br />

qui agite la France au sujet <strong>de</strong> ia formation<br />

d'un pouvoir occulte comme ce syndicat<br />

Dreyfus, puissance qui s'en prend à l'armée<br />

même, ne pas être stupéfait <strong>de</strong> cette absence<br />

<strong>de</strong> gouvernement?<br />

Certes, c'est bien le cas <strong>de</strong> répéter le uic<br />

ton mis en tête <strong>de</strong> ces lignes.<br />

De quoi donc a-t-il eu peur, ce gouverne<br />

ment?"<br />

De <strong>de</strong>ux groupes parlementaires, l'un sous<br />

la Jérule <strong>de</strong> M."Reinach le gendre du grand<br />

forban <strong>de</strong> Panama, l'autre appartenant au<br />

Sénat et ayant pour tête cette trilogie, Tra-<br />

rieux, Rânc et Scheurer-Kestner.<br />

Eh bien ! ce qui se passe là se passe pour<br />

nous, malheureuse France agricole, nous<br />

qui sommés, comme le disait autrefois (c'é-<br />

tait au temps <strong>de</strong> la noule au pot) un réel<br />

ami <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong>s produits du sol,<br />

nous qui sommes les vraies mamelles <strong>de</strong> la<br />

France.<br />

Que voyons-nous ? Que nous sommes obli-<br />

gés, lambeau par lambeau, d'obtenir quelque<br />

protection contre l'empoisonnement public,<br />

contre ie rapt <strong>de</strong> notre bien, contre l'oppres-<br />

sion même <strong>de</strong> nos libertés par <strong>de</strong>s associa-<br />

tions qui toutes ne sont pas juives, mais dé-<br />

rivent du même principe.<br />

N'aviez-vous pas pensé qu'il était plus<br />

qu'étrange que là police (émanation du gou-<br />

vernement), laissât quinze mois un cour-<br />

tier, du nom <strong>de</strong> Fessât", inon<strong>de</strong>r trois dépar-<br />

tements avec <strong>de</strong> la sciure <strong>de</strong> bois moulue<br />

pour la mélanger avec le pain <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

cent boulangers ? Cela né se passait pas<br />

loin <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> la police, dans le fond "<strong>de</strong><br />

l'Algérie; c'était en pleine Normandie, à 50<br />

kilomètres <strong>de</strong> Paris."<br />

Comment s'y prenait cet homme pour faire<br />

ses expéditions? 11 a expédié plus <strong>de</strong> vingt<br />

mille balles <strong>de</strong> 100 kilos <strong>de</strong> sa mouture em-<br />

poisonneuse. Sous quel titre ? Ii était im-<br />

possible que dans lés gares on ne s'aperçut<br />

pas du fait. Un minotier en bois !<br />

On lui envoyait <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> saes <strong>de</strong><br />

sciure et vous voulez que cela ne se sut<br />

pas?<br />

C'est comme les fameuses usines améri-<br />

caines ds Marseille et du Havre faisant <strong>de</strong><br />

M» graisse avec <strong>de</strong> l'huiie <strong>de</strong> coton el du suif.<br />

11 entrait <strong>de</strong> l'huile et il sortait <strong>de</strong> la soi-<br />

disant graisse. Il a fallu clameur sur cla<br />

meur pour arracher le gouvernement à son<br />

sommeil.<br />

Certes, je crois M. Méline très dévoué<br />

l'agriculture, seulement ii est toujours dans<br />

la crainte <strong>de</strong> déplaire à quelque député te<br />

nant en main une dizaine <strong>de</strong> voix.<br />

Où est-il le gouvernement?<br />

Croyez-vous donc que ce ne soit pas un<br />

•scandale <strong>de</strong> voir traîner <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> qua-<br />

tre ans cette affaire <strong>de</strong>s phosphates d'Algé-<br />

rie , ressource immense pour notre sol<br />

épuisé ? Voilà tirés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans que le père<br />

<strong>de</strong> l'agriculture est au pouvoir; l'affaire dort<br />

toujours dans les cartons du conseil d'Etat.<br />

Que dis-je ? M. Cambon, gouverneur <strong>de</strong> l'Al-<br />

gérie, qui, <strong>de</strong>vant le Sénat, avait tout dé-<br />

voilé èt <strong>de</strong>mandait qu'on lui donnât les<br />

moyens d'arrêter ces prévarications insen-<br />

sées, a été déplacé. Ce n'est pas son succes-<br />

seur qui fera la lumière.<br />

Mais elle est faite, toute faite la lumière.<br />

Seulement, il y a trois députés et une<br />

douzaine <strong>de</strong> conseillers généraux qui sont<br />

dans l'affaire et l'on laisse pâtir 22 millions<br />

d'agriculteurs français.<br />

Pauvre père Méline ! il est plein <strong>de</strong> bon-<br />

nes intentions, mais on a l'air <strong>de</strong> les peu<br />

goûter, ces bonnes intentions.<br />

Vous avez tous lu ces belles déclarations<br />

ne M. Méline à la Chambre sur -la valeur <strong>de</strong>s<br />

Syndicats agricoles, et les services qu'ils<br />

rendaient à la France. Vous avez vu aussi<br />

ce même M. Méline accepter une récompense<br />

comme prési<strong>de</strong>nt du Syndicat <strong>de</strong> Rémire-<br />

raont, <strong>de</strong> pair avec trente autres syndicats<br />

libres et dévoués au bien public et vous vous<br />

êtes dit : « Enfin, ce mouvement va être<br />

suivi, an nous donnera autre chose que <strong>de</strong>s<br />

paroles et quelques gratifications. Quand<br />

Louis XVI eut, en une réception <strong>de</strong> cour,<br />

mis un bouquet <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre<br />

à sa boutonnière, tout ce qui l'approchait se<br />

mit à cultiver cette plante". »<br />

On n'imitera pas cet exemple. Avez-vous<br />

ouï-dire qu'un préfet ait cherché à ai<strong>de</strong>r dans<br />

son œuvre un syndicat indépendant ?<br />

Toute la bureaucratie s'est au contraire<br />

ébouriffée comme un chat à l'aspect d'un en-<br />

nemi. Comment ! accepter la collaboration<br />

<strong>de</strong> personnes libres qui ne sollicitent ni mé-<br />

rité agricole, ni gratifications ? Serrons les<br />

rangs, messieurs les fonctionnaires, et ne<br />

songeons qu'à nous ou à ceux qui peuvent<br />

nous être utiles en politique.<br />

Et les syndicats agricoles (qui marcheront<br />

quand même) sont restés marqués à l'encre<br />

rouge dans tous les bureaux.<br />

En revanche l'on augmente toujours le<br />

nombre formidable <strong>de</strong> fonctionnaires qui a<br />

pour <strong>de</strong>voir d'entasser paperasse sur pape-<br />

rasse dans les cartons <strong>de</strong>s préfectures et<br />

<strong>de</strong>s ministères.<br />

Vous êtes-vous jamais <strong>de</strong>mandé, chers<br />

lecteurs, ce qu'avaient inventé <strong>de</strong> réellement<br />

utile à vos cultures cette nuée <strong>de</strong> profes-<br />

seurs ou inspecteurs créés <strong>de</strong>puis âix ou<br />

douze ans sous le couvert <strong>de</strong> ce mot agricul-<br />

ture ou viticulture?<br />

Certes, Dieu me préserve <strong>de</strong> les englober<br />

tous dans un motif d'inutilité ou <strong>de</strong> suner-<br />

fétation.<br />

11 en est <strong>de</strong> très vaillants et oui font ce<br />

qu'ils peuvent, pris entre les terribles te-<br />

nailles <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s pouvoirs occultes.<br />

Mais enfin, eux, qui représentent la science<br />

officielle, que vous ont-ils donné? Voyez<br />

donc; les bouillies <strong>de</strong> toute sorte ont été<br />

inventées par <strong>de</strong>s particuliers. Une seule<br />

vient d'un professeur, la bouillie Audoynaud,<br />

et elle est tellement 1 compliquée, elle brûle<br />

si souvent, qu'elle n'a pu entrer dans la pra-<br />

tique courante.<br />

Qui donc nous a dotés <strong>de</strong> tous ces hybri-<br />

<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tous ces plants qui ont sauvé la<br />

France d'un vrai" désastre? Mon Dieu,<br />

leurs noms sont connus : Cou<strong>de</strong>rc, La<br />

liman, Ganzin, Seibel, <strong>de</strong> Grasset, etc. II y<br />

a un professeur, M. Millar<strong>de</strong>t et le pauvre<br />

homme, certes, n'a pas été encouragé. Or<br />

il n'appartenait pas à l'agriculture.<br />

C'était un profèssseur <strong>de</strong> Faculté, qu'on a<br />

accusé d'avé'ir voulu sortir <strong>de</strong> « son bachot»<br />

Ah ! j'en oubliais un. M. Franc, professeur<br />

à Bourges. Un fort brave homme, au fond ;<br />

mais que son ministère a ridiculement tué<br />

en le créant chevalier <strong>de</strong> la Légion d'hon<br />

neur, sauveur <strong>de</strong>là viticulture, "pour avoir<br />

trouvé dans ses semis, venus on ne saitd'où,<br />

un producteur direct... classé au <strong>de</strong>rnier<br />

rang <strong>de</strong> ceux qui sont dans le commerce.<br />

Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce ou il serait advenu au<br />

malheureux professeur" <strong>de</strong> l'Eure s'il avait<br />

dit à ses supérieurs : « Il y a ici un mino-<br />

tier qui, <strong>de</strong>puis un an, ne moud que <strong>de</strong> la<br />

farine <strong>de</strong> bois. » On lui aurait répondu<br />

« S'il fait cela, c'est qu'il est protégé ; faites<br />

vous votre métier, envoyez dès paperasses.»<br />

Si j'étais le Gouvernement,<br />

Ça ne se verrait pas souvent.<br />

Mais vous l'êtes, en ce moment, chers<br />

lecteurs.<br />

Tous les candidats vous déclarent qu'ils<br />

sont à vos ordres. La Cnambre n'est pas en<br />

nombre parce qu'ils sont restés parmi vous<br />

Vous êtes en droit <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r mille<br />

choses.<br />

Si vous voulez, nous continuerons le ca-<br />

hier <strong>de</strong>s doléances et ies maux que peut fa-<br />

cilement guérir un député.<br />

LABORA.<br />

REVUE HEBDOMADAIRE<br />

Paris, 22 janvier.<br />

Un <strong>de</strong>s traits principaux qui caractérisent<br />

la précé<strong>de</strong>nte année 1897 au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />

fluctuations <strong>de</strong> la richesse mobilière, con<br />

siste assurément dans ia hausse <strong>de</strong>s titres<br />

industriels, au premier rang <strong>de</strong>squels nous<br />

plaçons les actions <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compagnies<br />

<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. En ce qui concerne cel-<br />

les-ci, nous nous sommes expliqués dans<br />

un récent bulletin, en ayant soin <strong>de</strong> préseh<br />

ter le réseau <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication<br />

rapi<strong>de</strong>s comme le lien et le nœud <strong>de</strong> nos<br />

vitalités d'ordre économique.<br />

Rappelons seulement, o'u'entre fin décem<br />

bre <strong>1898</strong> et fin décembre 1897, l'Ouest a<br />

monté <strong>de</strong> 72 francs, l'Est <strong>de</strong> 93, ie Midi <strong>de</strong><br />

128, l'Orléans <strong>de</strong> 175. le Lyon <strong>de</strong> 185, le Nord<br />

<strong>de</strong> 201.<br />

Aujourd'hui, nous examinerons très briè-<br />

vement les autres valeurs industrielles. Et<br />

d'abord, Omnibus, Tramways, Petites Voitu<br />

res ont suivi une marche ascensionnelle ana-<br />

logue à celle <strong>de</strong>s Chemins <strong>de</strong> fer, comme<br />

aussi certaines sociétés <strong>de</strong> transport par<br />

l'électricité. Pour les actions <strong>de</strong>s" Petites<br />

Voitures, c'est une hausse <strong>de</strong> 162 francs<br />

pour les actions <strong>de</strong>s Omnibus <strong>de</strong> 394 francs<br />

La Compagnie Edison a progressé du cours<br />

<strong>de</strong> 6G0 au cours <strong>de</strong> 780, ià Compagnie Thom<br />

son-Houston du cours <strong>de</strong> 1,175 au cours <strong>de</strong><br />

1,370.<br />

Même remarque à l'égard <strong>de</strong> la métallur<br />

gie : Les titres Fives-Lilîe se sont élevés <strong>de</strong><br />

55 francs, les ateliers et chantiers <strong>de</strong> la<br />

Loire <strong>de</strong> 76, les établissements Cad <strong>de</strong> 91<br />

ceux <strong>de</strong> Commentry <strong>de</strong> 100, les forges et<br />

chantiers <strong>de</strong> la Méditerranée <strong>de</strong> 122, le<br />

Creuzot, les Aciéries <strong>de</strong> France et celles du<br />

Nord et Est <strong>de</strong> 200, Saint-Etienne <strong>de</strong> 350,<br />

Firminy <strong>de</strong> 400.<br />

-Nous en pouvons dire autant <strong>de</strong>s mines<br />

notamment <strong>de</strong>s charbonnages. Les houillè-<br />

res du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, qui s'é-<br />

taient signalées en 1896 par une ascension<br />

considérable, l'ont vue s'accentuer plus en-<br />

core au cours <strong>de</strong> l'exercice 1897. Les ac-<br />

tions <strong>de</strong> Bruag ont monté <strong>de</strong> 250 francs, cel-<br />

les <strong>de</strong> Béthune <strong>de</strong> 400, celles d'Anzin <strong>de</strong> 690,<br />

celles <strong>de</strong> Courrières <strong>de</strong> 1,000, celles d'Ani-<br />

che <strong>de</strong> 2,250, celle <strong>de</strong> Vicoigne <strong>de</strong> 3,600, cel-<br />

les <strong>de</strong> Maries <strong>de</strong> 5,500.<br />

Ce mouvement général 's'explique. Les<br />

fonds à placer abon<strong>de</strong>nt en France, et ils ne<br />

trouvent plus dans les emplois à revenu<br />

fixe, obligations ou rentes, qu'un revenu<br />

sans cesse diminué, insuffisant en face <strong>de</strong>s<br />

dépenses croissantes <strong>de</strong> la vie. En consé-<br />

ou'ence, ils s'adressent davantage aux entre-<br />

prises d'un revenu variable, plus incertain,<br />

il est vrai, mais qui offre dés espérances<br />

d'augmentation par ce motif quo, dans <strong>de</strong><br />

semblables affaires, à l'action dé l'argent se<br />

joint l'action du travail, d'où les bénéfices<br />

rémunérateurs et la multiplication même du<br />

capital.<br />

Cet élan donné à l'industrie s'accentuera.<br />

Il est nécessaire qu'il s'accentue par <strong>de</strong>s<br />

créations nouvelles". Dès que nous voyons<br />

naître une société <strong>de</strong> ce genre, métallurgie,<br />

charbonnages, mines métallurgiques, nous<br />

l'étuàions avec soin. Si nous arrivons à la<br />

bien connaître, si les informations recueil-<br />

lies nous conduisent à un jugement favora-<br />

ble, si nous croyons pouvoir affirmer la réus-<br />

site autant que le permet l'incertitu<strong>de</strong> rela-<br />

tive <strong>de</strong>s faits humains, alors nettement et<br />

obstinément, nous la recommandons à nos<br />

lecteurs, dans leur intérêt, convaincus que<br />

nous répondons <strong>de</strong> la sorte à la confiance<br />

dont ils" veulent bien nous honorer.<br />

Tel est le cas <strong>de</strong> ia société <strong>de</strong>s mines d'or<br />

du Luicho.<br />

Depuis la <strong>de</strong>rnière assemblée générale le<br />

nouveau conseil d'administration nommé<br />

par elle s'est mis en relations constantes<br />

avec la Mine et a donné aux travaux la plus<br />

décisive impulsion. Il a tenu à adjoindre à<br />

l'ancien personnel un ingénieur <strong>de</strong>s plus ex<br />

périmentés qui s'est embarqué au mois <strong>de</strong><br />

novembre <strong>de</strong>rnier et qui apporte dès main-<br />

tenant son concours aux <strong>de</strong>rnières installa<br />

tions.<br />

Sur la collection <strong>de</strong>s photographies, ré-<br />

cemment reçues <strong>de</strong> la Mine et qui datent<br />

déjà <strong>de</strong> trois mois environ, on peut se ren-<br />

dre 'compte <strong>de</strong> tout l'ensemble <strong>de</strong> l'exploita-<br />

tion : bâtiments, ateliers <strong>de</strong> mécaniaue,<br />

laboratoire et maison d'habitation ; oa y voit<br />

les batteries <strong>de</strong> piions en montage, là nose<br />

du grand conduit amenant les eaux, le trans-<br />

port <strong>de</strong>s cables porteurs à dos d'hommes,<br />

les escoua<strong>de</strong>s d'ouvriers, les convois <strong>de</strong><br />

mules, etc. Matériel et personnel affluent<br />

C'est la situation au mois d'octobre <strong>de</strong>rnier<br />

prise sur le vif.<br />

A l'heure actuelle, une première batterie<br />

<strong>de</strong> brocards fonctionne et les autres batte<br />

ries sont en cours <strong>de</strong> montagne : on est donc<br />

arrivé à la pério<strong>de</strong> du broyage c'est-à-dire<br />

<strong>de</strong> l'Exploitation normale <strong>de</strong>s richesses qu'on<br />

a eu soin <strong>de</strong> mettre en réserve dès l'ouver-<br />

ture <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> Mine, soit 4.000 tonnes<br />

en fin d'année 1897, 4.000 tonnes d'un mi<br />

nerai exceptionnel dont la teneur moyenne<br />

ne <strong>de</strong>scend pas au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 40 à 50 gram<br />

mes à la tonne.<br />

L'envoi du premier lingot d'or, spécimen<br />

<strong>de</strong>s premier essais du traitement apmiioué<br />

est annoncé dès maintenant. Toutes ies'dif-<br />

ficultés <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> construction à une<br />

altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4,000 mètres dans 1<br />

Cordillière, ont été vaincues.<br />

La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication a commencé<br />

'entreprisé est conduite avec le seul souci<br />

<strong>de</strong> son succès industriel: la Société <strong>de</strong>meure<br />

étrangère à toute spéculation.<br />

Suivant nous, les actions constituent un<br />

excellent appoint dans la composition d'un<br />

portefeuille. Il est à noter que les souscrip-<br />

teurs du début ne se sont laissé ni émouvoir,<br />

ni décourager par la longue attente subie,<br />

par les hésitations regrettables constatées,<br />

par les attaques systématiques dont leur<br />

bon sens a fait justice; ils ont soigneuse-<br />

ment conservé leurs titres, et ils sont à la<br />

veille <strong>de</strong> recueillir, les fruits <strong>de</strong> leur clair-<br />

voyance et <strong>de</strong> leur fermeté.<br />

L'heure est encore favorable pour <strong>de</strong>s<br />

achats avant que l'annonce officielle d'une<br />

répartition entraine une hausse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

cours. Les pères <strong>de</strong> famille, 'dont ie désir<br />

légitime est <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s bénéfices an-<br />

nuels, avec toute chance <strong>de</strong> ne point com-<br />

promettre leur avoir, feront donc sagement<br />

d'adjoindre à leur portefeuille <strong>de</strong>s~ titres<br />

d'une Société française <strong>de</strong> mines d'or comme<br />

celle du Luicho. Nous ieur donnons ce<br />

conseil en toute conscience, sans craindre<br />

d'affirmer notre confiance absolue dans cette<br />

affaire et en rappelant à nos lecteurs qu'ils<br />

doivent s'adresser à nous pour obtenir les<br />

renseignements utiles sur cette affaire, <strong>de</strong>s-<br />

tinée a un succès exceptionnel.<br />

DE LAVIGERIE,<br />

Administrateur délégué <strong>de</strong> la Société<br />

française, 22, place Vendôme, Paris.<br />

indons 9 fr. »» ; pinta<strong>de</strong>s 6 00 ; chapons, » fr.<br />

Œufs, 0 75 la douzaine.<br />

Fruits. — Pommes, l'hectolitre, »• fr.; châtai-<br />

nes, >. fr. »».<br />

Oies grasses, le kilo, 1 fr. 40; foies d'oio, 4 50 ;<br />

ores gras, <strong>de</strong> 0 fr. 70 à 0 fr. 'JO.<br />

LOT<br />

Saint-Matré.<br />

Malgré un froid assez, vif. notre foire avait<br />

attiré beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Notre foirail a été<br />

trop petit cour contenir les bœufs amenés, les<br />

outes <strong>de</strong> Cahors et <strong>de</strong> Montcuq en étaient cou-<br />

vertes.<br />

Mais les transactions ont été lentes surtout<br />

sur les gros bœufs.<br />

11 y avait moins <strong>de</strong> cochons que les autres<br />

années et <strong>de</strong> moins beaux sujets. Les cours ont<br />

varié entre 36 et 40 fr. les 50 kil.<br />

Un tiers est resté invendu<br />

LOT-ET-GARONNE Beauville.<br />

Malgré l'éDais brouillard qui est resté toute<br />

la journée, notre foire a été fort belle ; les di-<br />

vers foirails étaient très bien approvisionnés et<br />

1 s'y est traité un assez, bon nombre d'affaires :<br />

à celui du bétail, même cours que précé<strong>de</strong>m-<br />

ment ; veaux <strong>de</strong> boucherie, <strong>de</strong> 6a à 75 cent, le<br />

kil. poids vif, à celui <strong>de</strong>s moutons et brebis,<br />

légère hausse, à celui <strong>de</strong>s porcelets, hausse, et<br />

<strong>de</strong>s porcs gras, baisse <strong>de</strong> 7 à 8 fr. par 50 kil.<br />

Lés volailles et gibier maintiennent le même<br />

cours, les œufs <strong>de</strong> poule, en baisse, se payaient<br />

80 c. la douzaine.<br />

Les blés, fèves, maïs et avoines, n ont pas subi<br />

do changement <strong>de</strong> cours.<br />

Les vins rouges valent <strong>de</strong> 45 à 90 fr. la barri-<br />

que <strong>de</strong> 220 litres, suivant qualité.<br />

Au marché <strong>de</strong>s vignes américaines, <strong>de</strong>s plants<br />

greffés se sont vendus <strong>de</strong> 11 fr. à 26 fr. lé cent;<br />

<strong>de</strong>s herbemonts, 4 fr.; <strong>de</strong>s silonis, i fr.; <strong>de</strong>s ri-<br />

oarias, 1 fr. 75 le cent.<br />

Nérac.<br />

Le marché <strong>de</strong> samedi a été calme, peu <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong>, et nos places manquaient d'anpro'vision-<br />

nements en grains et volailles ; affaires com-<br />

merciales traitées presque nulles ; les marchands<br />

forains se plaignent amèrement, leurs recettes<br />

disent-ils. ne peuvent à Deine couvrir leurs mo-<br />

<strong>de</strong>stes dépenses et frais <strong>de</strong> déplacement.<br />

65 hectolitres <strong>de</strong> blé oortés 'sur Dlace. se sont<br />

vendus : Ire qualité, 'ii fr. 40; 2e."23 fr. 99; 3e.<br />

23 fr. 49. Hausse <strong>de</strong> 0.26 cent., sur le cours pré-<br />

cé<strong>de</strong>nt, pain ordinaire 0,34 cent, le kilog.<br />

Maïs, 13 fr,, avoine, 10 fr. 75, fèves, 13 fr<br />

pommes <strong>de</strong> terre, 4 fr.<br />

GERS<br />

Miélan.<br />

La vente du bétail à cornes s'effectue bien en<br />

ce qui concerne le bétail <strong>de</strong> croît. Du reste, les<br />

gros attelages sont toujours très clairsemés sur<br />

place. Le nombre <strong>de</strong>s petits porcs <strong>de</strong> lait dimi-<br />

nue graduellement. Après une surproduction <strong>de</strong><br />

la pénurie actuelle. Lés prix <strong>de</strong> ces animaux ne<br />

haussent oas toutefois et oscillent entre 18 à<br />

25 fr. Diècé: amenés, 500: vendus, 450.<br />

Dindons, 10 fr. 50 ; poules, 5 fr.; poulets,<br />

3 fr. 50, le tout la paire'.<br />

Œufs. 75 c. la douzaine.<br />

Bié. 21 fr. 50 l'hectolitre <strong>de</strong> 81 kilos ; maïs,<br />

12 50 à 13 fr.; avoine, 10 50 à 11 fr. ; seigle,16 fr.;<br />

fèves. 14 fr.; orge, 10 fr. 50, le tout aussi l'hec-<br />

L'avoine se vend 3 et 10 fr. les 50 Itilos ; maïs,<br />

13 fr. le sac ; nommes do terre, 5 à 5 fr. 50.<br />

A la Dlace dé la volaille : dindons, H fr.; din-<br />

<strong>de</strong>s, 7 èt 9 fr.; Doules, 3 et 3 fr. 50 ; poulets.<br />

2 fr. 75, le tout là paire. Les œufs sont à 80 c. la<br />

douzaine.<br />

Sur la Dlace du Lion-d'Or, les cours sont aussi<br />

fermes aùe nar lo passé. Eau-do-vie, 750 à 800 f.<br />

la pièce'd'origine ; vins blancs, 8 à 8 fr. 50 le<br />

<strong>de</strong>gré les 258 litaes pris sur la propriété.<br />

tolitre ; son, 8 fr. le quintal ;<br />

Voici<br />

d'hier :<br />

Halle<br />

ies cours nratiauéo<br />

repasses, 9 fr.<br />

Eauze.<br />

4. «otre marché<br />

aux grains — EU, 23 50 à <strong>24</strong> l'hect.;<br />

10 et 10 50; fèves, 16;<br />

40 le <strong>de</strong>mi kilo<br />

lapins, 1 75 à 2<br />

TARN-ET-GARONNE Montauban .<br />

Voici les cours du marché du 22 janvier :<br />

Bourse: Blé fin supérieur, ies 80 kilogs.,<br />

<strong>24</strong> fr. 18; tendre moyen, 23 fr. 80 ; inférieur<br />

mitadin. •» fr. »» .<br />

Halle : Blé Ire aualité. l'hectolitre, <strong>24</strong> fr. 00;<br />

2e, 23 fr. C6 ; 3e. 23 fr. 15 ; prix moyen, 23 60 ;<br />

hectolitre <strong>de</strong> méteil, »» »» ; <strong>de</strong> seigle, »» »». <strong>de</strong><br />

fèves, 14 50, <strong>de</strong> maïs, 13 00, d'avoine, 10 50, <strong>de</strong><br />

haricots, »» »», d'orge, 13 00, <strong>de</strong> pois, »» »».<br />

HAUTE-GARONNE<br />

Saint-Gau<strong>de</strong>ns.<br />

Marché du 20 ianvier :<br />

Froment. Ira qualité 2-1 fr.»» 2e 23 50, 3e 23 »»,<br />

méteil 21 fr. »»,' seigle 16 »», mais 12. avoine<br />

Ire quai. 12 fr. »», 2e 11 »». haricots 17 fr., pom-<br />

mes "<strong>de</strong> terre 5 »». le tout l'hect.<br />

Fourrages. — Foin. Ire qualité 5, 2e 4 50 fr..<br />

paille *re qualité, 5, 2e 4 50 fr., le tout les 100<br />

kilos.<br />

Nombre d'animaux conduits au marché. —<br />

Bœufs 30S, vaches 482, veaux. 342, moutons bre-<br />

bis 660, Dores 851.<br />

Prix moyens: bœuf 0 58 le kil., veau 0 74,<br />

mouton 0 54.<br />

Volailles. — Poulets 3 00 la paire, poules 4 50.<br />

mais, 11 50 et 12; avoine<br />

millet, 10 et 11.<br />

Place <strong>de</strong> la volaille. — Din<strong>de</strong>s et dindons, 8<br />

à 12 la naire; Doules, <strong>de</strong> 2 50 à 3 50; Doulets, <strong>de</strong><br />

2 à 2 50".<br />

Œufs. 0 751a douzaine.'<br />

Gibier. — Lièvres, 5 et 6 pièce; perdreaux, 2:<br />

bécasses. 2 50; lapins, <strong>de</strong> 1 50 à2.<br />

Canards gras, 0 70 le <strong>de</strong>mi-kilo: foie, <strong>de</strong> 4 à<br />

4 50 le kilo.<br />

Les affaires en vins et armagnac sont toujours<br />

très calmes.<br />

Gimont<br />

Voici les cours du marché :<br />

Pouies, 4 à 5 fr. 50; poulets, 2 75 à 4 50 ; cha-<br />

Dons, 7 à 8 fr'. , dindons, 14 à 22 fr.; din<strong>de</strong>s, 10<br />

a 14 fr.; cenards, 3 fr. 50 à 5 fr.; pinta<strong>de</strong>s, 5 à<br />

6 fr.: pigeons, 1 à 1 fr. 40.<br />

Œufs, 0 fr. 80 la douzaine.<br />

Oies grasses, 0 fr. 80 à 0 fr<br />

foies gras, 3 fr. 50 le kilo.<br />

Gibier. — Lièvres, 5 à 7 fr.<br />

perdreaux, 2 à 2 25 : grives. 50 à 60 c<br />

Boucherie. — 106 bœufs, 65 c. ; 262 vaches, 50<br />

cent.: 95 veaux, 80 c; 105 cochons gras. 80 à 85,<br />

en hausse ; 125 porcelets. 15 à 28 fr. pièce.<br />

Attelages. — Bœufs, 700 à 900 fr. ; "vaches, 500<br />

à 650 ; génisses, 350 à 450.<br />

Halle aux grains. — Bia<strong>de</strong>tte, 23 fr. 50 ; mita<br />

din. 23 ; blé gros, 22 : orge, 12 ; fèves, 14 ; liari<br />

cots. 20 ; maïs, 13 50 ; vesces, 10.<br />

Pommes <strong>de</strong> terre. 6 fr.<br />

Seigle, 14 fr. ; graine <strong>de</strong> sainfoin, 1 fr. 40 le<br />

kilo. i*<br />

Simorre.<br />

Cours du marché :<br />

Bié, 23 fr. 50 à <strong>24</strong> fr. ies S0 kilos ; maïs, 1S à<br />

14 fr.; avoine. 11 à 12 fr.<br />

Pommes <strong>de</strong> terre, 6fr. le sac.<br />

Volailles. — Pouies. 3 à 4 fr.; poulets, 2 à 3 f r.<br />

oies grasses, 0 fr. 75 le <strong>de</strong>mi-kilo.<br />

Œufs, 0 fr. 75 la douzaine.<br />

Cochons. — Marché peu approvisionné; mên<br />

cours.<br />

Riscle<br />

Voici les cours Dratioués :<br />

Bié. 23 fr. »» à '<strong>24</strong> l'hect.; maïs, 11 »» à 12<br />

avoine. 11 à »»; son, » o»; pommes <strong>de</strong> terre, »<br />

haricots plats, 16: ronds, 15; graine <strong>de</strong> trèfle,<br />

ie kilo; châtaignes, ».<br />

Pouies, 3 »» à 4 ; Douietî, 2 50 à » »»; din<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 7 à 8 fr.<br />

La douzaine d'œufs, 0 75.<br />

Vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> boucherie : Bœuf, 1 30 le kilo: veau,<br />

1; mouton, 1 40; agneau. I 40; porcs gras.<br />

Taxe du pain : blanc, Ire qualité, 0 45 le kilo;<br />

Dain bis. 0 32.<br />

Vins blancs, à 10 50 le <strong>de</strong>gré; rouges, <strong>de</strong> 110 à<br />

115 ia barrique <strong>de</strong> 300 litres, suivant qualité.<br />

Lectoure.<br />

Bié, Ire aualité, <strong>de</strong> 23 fr. 25 à 25 fr. 50 ; maïs,<br />

12 fr.; fèves. 12 fr. 50 ; avoine, 9 fr. 75 : hari<br />

cots. 13, le tout l'hectolitre<br />

Taxe du pain. — Pain blanc, le kilo, 42 c<br />

Dam bis, 32 c.<br />

Prix <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>. — Bœuf, le kilo, 2 fr.; va-<br />

che, 1 fr.; vean, 1 fr. 20; mouton, 1 fr. 90 ;<br />

agneau. 2 fr.; porc, 1 fr. 20.<br />

Volailles. — Poules, 5 fr.; poulets, 3 fr. 50<br />

canards. 4 à 4 fr. 50 ; dindons, 1 fr. ie kilo<br />

din<strong>de</strong>s, 10 à 11 fr. la paire.<br />

Gibiér. — Lapins, 1 fr. 50 à 1 fr- 75 ; lièvres,<br />

6 à 7 fr.; perdreaux. 2 fn.; grives, 0 fr. 50<br />

tours et merles, O fr. 30.<br />

Œufs, 90 c. la douzaine.<br />

Condom.<br />

A la halle au blé, les cours restent nominaux<br />

à <strong>24</strong> fr. Affaires nulles.<br />

ETAT CIVIL. DE TOULOUSE<br />

Décès du 19 janvier. — Bernard Nogès, 64<br />

ans, boulevard Lascrosses, 16 ; Troy, veuvo Bac-<br />

ouié, 70 ans, rue Béteille, 10 ; Arbanôre, épouse<br />

Fontan. 35 ans, rue du PrintemDs, 8 ; Louise Ri-<br />

vière, 58 ans, rue Pasteur. 3 ; Bergues, veuve<br />

Raynaud, 75 ans, route <strong>de</strong> Castres, 34 ; Ramond,<br />

veuve Monredon, 76 ans, rue Pharaon ; Izard,<br />

veuve Dedieu, 69 ans, rue Cujctte, 14 ; Basset,<br />

eDouse Berdoulat, 82 ans, rue Puymaurin, 6 ;<br />

Jean Meslier, 65 ans, rue Saint-Bernard, 20 ;<br />

François Rooues, 65 ans, rue Tolosane, 2; Joseph<br />

Labor<strong>de</strong>, 36 ans, quartier <strong>de</strong> Casselardit ; Mës-<br />

poulot, éDouse Truelle, 02 ans, allée Sainte-Agne;<br />

<strong>de</strong> Paous, veuve do Oaulijac, 73 ans, rue <strong>de</strong>s<br />

Coffres, 19 ; Jean Pédoussaut, 89 ans, rue Neuve<br />

Saint-Aubin, 3 ; Jean Boivert, 19 ans, rue Saint-<br />

Nicolas, 29 ; Sennou, éoouse Gayraud, 38 ans,<br />

rue du Chairedon, 6 ; Régner, épouse Cros, 66<br />

ans, rue Raymond_ IV, 54; Louis Aragon, 34 ans,<br />

rue Peyroiières, 15,<br />

Hospices, 2.<br />

Naissances, 6.<br />

Décès du 20 janvier. — Jean Vidal, 62 ans,<br />

Dlace Arnaud-Bernard, 22; Baron, épouse Es-<br />

biau, 42 ans, rue <strong>de</strong> Metz, 13 ; André Caussat,<br />

55 ans. route <strong>de</strong> Cugnaux: Laure Samary, 15<br />

mois, avenue <strong>de</strong>s Minimes 137'. Durand, veuve<br />

Olivier, 66 ans, rue Gazan, 4; Julie Labourgo-<br />

gne, 57 ans, rue <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, 27.<br />

Aliénés, 1.<br />

Naissances, 12.<br />

Décès du 21 janvier. — Jacques Tisseyre, 36<br />

ans, rue Jacques-Lafttte, 8 ; Dastros veuve Ca-<br />

zaux, 72 ans, rue Peyroiières, 21; Barthère, veu-<br />

ve Lagar<strong>de</strong>, 66 ans, route <strong>de</strong> Bayonne ; Jean<br />

Marseilhac. 81 ans, rue <strong>de</strong> la Balance <strong>24</strong> ; Bergès<br />

veuve Duringer, 77 ans, rue Saint-Jérome, 9 ;<br />

Jacques Cruzel, 70 ans, rue <strong>de</strong>s Recollets. 55 ;<br />

Ragut, veuve Sénac. 61 ans, à Croix-Daura<strong>de</strong> ;<br />

Louis Lafeuilla<strong>de</strong>, 77 ans, rue Sainte-Catherine,<br />

11 ; ProsDer Gardés. 79 ans, place Dupuy. i22 ;<br />

Gasc veuve Blanc, 77 ans. rue Alexandre-Four-<br />

tanier, 28 ; Jean Estory, 76 ans, rue du Canon-<br />

d'Arcole, 11 ; Guillaume Bauré, 74 ans, rue<br />

Sainte-Cécile.<br />

Hospices, 1 ; hôpital militaire, 1.<br />

Naissances. — 6.<br />

Décès du 22 janvier. — Jean Saint-Martin,<br />

80 ans. rue Pierre-Brunière, 1 ; Antoine Del-<br />

mas, 67 ans, Abattoir ; Aillières, veuve Pujoi,<br />

43 ans, Côte-Pavée, 25 ; Rougé, veuve, 71 ans.<br />

château au Mirail ; JoseDh Fauré, 29 ans, rue<br />

Saint-Jérôme, <strong>24</strong> ; François Auriol, 63 ans, rue<br />

du Bouilion, 9 ; Martin, épouse Débord, 3-1 ansjj<br />

rue Croix-<strong>de</strong>-Pierre, 105; Jean Ramondès, 78 ans,<br />

quartier du Raisin ; Josenh Pérès. 88 ans, rue<br />

Marengo, 19 ;' Salvy Gom'bi, 88 ans, Côte-Pavée ;<br />

Verdier. épouse Vétirac, 40 ans, Montaudran ;<br />

Delmoty. veuve Deimas, 44 ans, Montaudran ;<br />

Sansas, veuve Cavalliès, 86 ans. rue <strong>de</strong>s Fontai-<br />

nes, 49 ; Dorothée Fourca<strong>de</strong>, 68 ans, avenue <strong>de</strong><br />

Muret, 92.'<br />

Hospices. I.<br />

Aliénés, 1.<br />

Naissances, 10.<br />

PUBLICATIONS DE MARIAGES DU 16 JANVIER<br />

François Addé, limon, à Grépiao (H.-G ),<br />

et Françoise Bousquet, s.-f., r.Gambetta, 68.<br />

Jean Azéma, ag.'<strong>de</strong> pol., r. Laganne, 25,<br />

et Marie Rességuier, mén., r. Tournefeuille, 21.<br />

Jean Arnal. conf., pl. <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, 8,<br />

et Jeanne Miégemollê, r. du Conservatoire, 1.<br />

François Barreau, ferb., av. <strong>de</strong> Muret, 77.<br />

et Marie Rémy, cout., m. av., 88.<br />

Simon Buchens, t. <strong>de</strong> p., r. St-Jérôme, 1.<br />

et Marie Jancet, pap., r." <strong>de</strong> l'Aaueduc, 19.<br />

Exupère Bigot,~t.,"r. <strong>de</strong> Phals*bourg, 10,<br />

et Rosalie Deiorme, gant., m. mais.<br />

Philippe Bolac. charp, r. Colombette, 64 bis,<br />

et Eugénie Guitard, s", p., à Colomiers (H.-G.).<br />

Jacques Beilles, coif., à Verfeil (H.-G.),<br />

et Marie Dasinières, dom., f. Bonnefoy, 88.<br />

Joseph Caraffa, com., r. Belfort, 12,<br />

et Marguerite Alozy, lis., m. maison.<br />

Jules Claverie, emp. <strong>de</strong> com., r. St-Michel, 62<br />

et Elise Combes, lis.*, m. maison.<br />

Jean Dartigues, ferb-, r. <strong>de</strong>s Polinaires, 17,<br />

et Jeanne Pra<strong>de</strong>, gif., r. St-Remésy, 12.<br />

Pierie Délieux, plât., r. <strong>de</strong> la Colombette,<br />

Louise Defoix, lis., r. T. <strong>de</strong> LuDDé. 25.<br />

Pierre Deumié. prof, d'agr., à On<strong>de</strong>s (H.-G.ï,<br />

et Marie Deiorme,' s. p., r. <strong>de</strong> l'Echaroe, 12.<br />

Gabriel Dunont, lieùt. au 126e, à <strong>Toulouse</strong>,<br />

et Lœtitia Magna, s. p., r. Tr.-<strong>de</strong>s-Chalets, 12.<br />

Jean Descuns; nég., à Longages (H.-G.), .<br />

et Françoise Lacaille, s. p., rue du Taur, 19.<br />

Jean Delpech, bij., r. St-Jérôme, 21,<br />

et Marie Godfroy, s. p., à Angers (M.-et-L.).<br />

Georges Dessort, d'oct-méd., à Seix (Ariège^.<br />

et Juliette Dordan, s. p , r. Aluace-Lorraine. 23.<br />

Elie Estivals, compt", à Decazeville (Aveyr.),<br />

et Philippine Ricard, cuis., à Croix-Daura<strong>de</strong>. '<br />

Hilaire" Fabre, jard., aux Minimes,<br />

et Marie Benoît, S. p., à Fourquevaux (H.-G.).<br />

Louis Ferbal. s.-6f., 17e section, à <strong>Toulouse</strong>,<br />

et Françoise Ginestet, s. p., av. CramDel, 8.<br />

Jean Guiraud, maçon, Côte-Pavée, "<br />

et Rosalie Struxiano, s. p.. r. Raspail. 11.<br />

Louis Imbert. emp., r! Gravelotte, 50,<br />

et Anne Saint-Serni'n, s. p., rue Ingres. 17.<br />

Emile Jaubert, emp. , r" du Pom-St-Pierre 7<br />

et Julie Deiibes, trie, pl. du Ravelin, 12. '<br />

Baptiste Lafforgue, plât. à <strong>Toulouse</strong>,<br />

et Germaine Mirabail.'cors., à Lafourguotte.<br />

Jean Mailholas, tait., rue Saint-Jérôme, 43,<br />

et Jeonno Aragon, s. p., mémo maison.<br />

Jean Montet, meunier à Lalan<strong>de</strong>,<br />

et Germaine Gulivet, modiste aux Minimes.<br />

Guillaume Maurel, t. do p., à Croix-Daura<strong>de</strong>,<br />

et Mario Gontié, tailieuse, même quartier.<br />

Joseph Naudy, omo., r. <strong>de</strong> la Colombette, 7,<br />

et Jeanne lleuillct, lis., b. Lazare-Carnot, 34.<br />

Joseph Planchon, lith., rue Thionville,<br />

et Joséphine Cadaux, s. p., à Couffouloux.<br />

J. Poussountnc, c. <strong>de</strong>s* p., Charenton-le-Pont,<br />

et Mario f'oussounenc, s. p., r. Bouquières.<br />

Jean Roussel, charp., r. Mespoul, 3,<br />

et Mario Valax, couturière, même maison.<br />

Jeau Réoule, cuit, à Eauze (Haute-Garonne),<br />

et Léontine Man<strong>de</strong>ment, mén., r. St-Michel, 23.<br />

Louis Redonnot, emp., rue Joutx-Aigues, 2,<br />

et Berthe Marrast, tail'leuse, rue <strong>de</strong>s Changes, 20.<br />

Jean Sabaté, men. en v., r. Thionville, 9,<br />

et Marie Dedieu, emp.. boul. Bonrepos, 9.<br />

Victor Teychené, gàzier, r. dos Orfèvres,<br />

et Jeanne Bégué, reven<strong>de</strong>use, r. Bachelier, 1.<br />

Dominique Ferras, cord., r. Prince, 12,<br />

et Antoinette Ouliac, s. p. pl. do la Colonne.<br />

Jean Tissèdre, boul. à Montjoio (T.-et One),<br />

at Jeanne Kraner, s. p., faub. dos Minimes, 42.<br />

BIBLIOGRAPHIE"<br />

Le « Réveil Français »<br />

Paris, rue Baillif, 1 bis.<br />

Sommaire du cinquante-seDtième numéro<br />

du Réveil Français, oui a uaru jeudi 20 jan-<br />

vier :<br />

TEXTE. — Lettre du Roi. — Lettre <strong>de</strong> M.<br />

Roger Lambelin. — La Semaine, Henry <strong>de</strong> Mar-<br />

cey. — Vive l'armée ! A bas les juifs ! F. <strong>de</strong><br />

Parseval. — L'Etat mo<strong>de</strong>rne. L. C. — Méline le<br />

Modéré | comte E. <strong>de</strong> Lur-Saluces. — Le Sénat,<br />

Papirius. — Chambre <strong>de</strong>s députés. En Passant.<br />

— La Démocratie chrétienne et l'égalité, G. <strong>de</strong><br />

Pascal. — Correspondance <strong>de</strong> province. — Cau-<br />

serie militaire, Càssandre. — La Fête <strong>de</strong>s Rois.<br />

La loi scolaire. — Nouvelles <strong>de</strong>s diocèses. —<br />

L'Enseignement primaire dans les pays civilisés.<br />

— Comment on "arrête un train."— Varia.—<br />

Pensées du jour.<br />

ILLUSTRATIONS. — Gravures : La République,<br />

La Carmagnole, Le Ralliement.<br />

Le « Midi Agricole »<br />

<strong>Toulouse</strong> — 6 francs nar an<br />

Sommaire du numéro 41_, dimanche 23 jan-<br />

vier <strong>1898</strong>, (<strong>de</strong>uxième année) :<br />

L'intermédiaire nous gêne, Amédée Curton. —<br />

Tribune libre, J. Bousquel, vice-prési<strong>de</strong>nt du<br />

Comice Agricole d'Albi. ' — Nos collaborateurs :<br />

rétablissement <strong>de</strong> la vg-gétation forestière dans<br />

les régions dénudées, par Bousquet <strong>de</strong> la Grye.<br />

— Nouvelle manifestation séricicole. — Echos<br />

et nouvelles. — Le Midi agricole : distinctions<br />

honorifiques, pour la Viticulture, les vins <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux, décoloration artificielle <strong>de</strong>s vins rou-<br />

ges, ia Société hippique <strong>de</strong> l'Auvergne et du<br />

Limousin, la situation (Ariège, Aveyron, Basses-<br />

Pyrénées, Cantal. Gard, Gers, Giron<strong>de</strong>. Haute-<br />

Garonne, Haute Vienne, Lot, Lot-et-Garonne,<br />

Pyrénées-Orientales. Tarn, Tarn-et-Garonne). —<br />

L'Actualité : le cheval <strong>de</strong> guerre, lieutenant-<br />

colonel L. Patry. — Chronique médicale : la<br />

rage chez, les animaux, comment on la reconnaît,<br />

D r Maurice Gauja. — Revue <strong>de</strong> la presse. —<br />

Derniers cours.<br />

NOS mmts<br />

Bustes <strong>de</strong> Mgr le duc d'Orléans.' 1<br />

— Nous sommes heureux d'infor-<br />

mer nos lecteurs que nous pouvons<br />

leur faire expédier franco en gare<br />

<strong>de</strong> leur domicile, <strong>de</strong> très beaux bus-<br />

tes <strong>de</strong> Mgr le duc d'Orléans, nouvel-<br />

lement édités par une importante<br />

maison <strong>de</strong> Paris, aux conditions ci-<br />

après, port compris ;<br />

En terre cuite.... 28 fr. 25<br />

Imitation ivoire. . . 21 fr. 25<br />

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Nous pouvons leur pioçurer éga-<br />

lement <strong>de</strong>s socles en noyer avec<br />

filets dorés au prix <strong>de</strong> 3 fr. 50<br />

l'un.<br />

Adresser les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s accompa-<br />

gnées du montant en mandat-poste,<br />

à l'Administration <strong>de</strong> L'EXPRESS<br />

DU MIDI, 25, Rue Roquelaine,<br />

<strong>Toulouse</strong>.<br />

<strong>de</strong><br />

Ph>« 150, r. <strong>de</strong> Rivoli, PARIS et toute» Pb'*<br />

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NDUrYHS<br />

r> "En<br />

SA6NTSULPICE<br />

PAR<br />

XAVIER DE MONTÉPIN<br />

PREMIÈRE PARTIE<br />

Sceiii-*» Jumelles<br />

xxxvi<br />

— Oui, o'est moi... — la route est-elle<br />

libre ?<br />

— Entièrement.<br />

Merlin se retouana et fit un signe accom-<br />

pagné d'un sMement léger.<br />

Deux compagnies <strong>de</strong> marins défilèrent<br />

alors silencieusement, franchirent la po-<br />

tenie, vinrent se ranger à droite <strong>de</strong>s forti-<br />

fications, sur la route stratégique, et mirent<br />

l'arme au pied.<br />

Derrière les marins apparut un général<br />

suivi <strong>de</strong> son état-major, et <strong>de</strong>rrière l'élat-<br />

major venait une compagnie d'infanterie,<br />

c&tnroandée par un capitaine.<br />

Sur un ordre du général , le capitaine<br />

prit possession du poste, où Duplat et Mer-<br />

lin l'accompagnèrent.<br />

A la vue <strong>de</strong>s fédérés ivres-morts, vau-<br />

trés dans tous les coins, ie capitaine eut un<br />

BJO uvement <strong>de</strong> dégoût»<br />

— Tous ces gredins dans les fossés <strong>de</strong>s<br />

fortifications, et, vivement — commanda-<br />

',-ilu — Faites-les rouler sur les talus.<br />

On commença le déblaiement du poste,<br />

et ies fédérés, inertes, furent jetés dans les<br />

fossés.<br />

'— Les sentinelles? — <strong>de</strong>manda alors<br />

l'officier <strong>de</strong> la ligne à l'officier <strong>de</strong> la Com-<br />

mune, qui venait <strong>de</strong> leur livrer l'entrée <strong>de</strong><br />

Paris.<br />

— Se trouvent clans le même état que<br />

les hommes du poste, mon capitaine... —<br />

répondit Servais.<br />

— Vous allez nous suivre pour nous<br />

désigner l'endroit où elles sont en faction.<br />

— A vos ordres, mon capitaine.<br />

Laissant la gar<strong>de</strong> du poste à son lieute-<br />

nant, l'oflficier <strong>de</strong> la ligne prit dix hommes<br />

avec lui, et, accompagné -<strong>de</strong> Duplat, por-<br />

tant un falot, gravit le talus <strong>de</strong>s fortifica-<br />

tions.<br />

Les sentinelles fédérées, cuvant leur vin<br />

dans l'herbe, n'avaient rien entendu et ne<br />

bougeaient pas.<br />

On les envoya rejoindre leurs camara<strong>de</strong>s<br />

au fond <strong>de</strong>s fossés et on les remplaça par<br />

<strong>de</strong>s pantalons rouges.<br />

Les postes furent doublés.<br />

Pendant ce temps , — le général —<br />

c'était, croyons-nous, le général Vinoy —<br />

faisait défiler <strong>de</strong>vant lui quatre batteries<br />

d'artillerie, <strong>de</strong>ux bataillons fie chasseurs<br />

<strong>de</strong> Vincennes et <strong>de</strong>ux régiments <strong>de</strong> ligne,<br />

qui prirent au pas gymnastique la gauche<br />

du chemin stratégique afin d'envelopper<br />

l'est <strong>de</strong> Paris.<br />

Les troupes <strong>de</strong> la Commune allaient se<br />

trouver prises entre <strong>de</strong>ux feux.<br />

Servais Duplat était rentré au poste où<br />

l'attendait Merlin.<br />

Celui-ci avait dépouillé sa vareuse <strong>de</strong><br />

marin sous laquelle se trouvait son costume<br />

<strong>de</strong> bon paysan <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Paris.<br />

— Tu as bien travaillé, — dit-il au capi-<br />

taine <strong>de</strong>s fédérés. — Voici le Note <strong>de</strong> ce<br />

que je t'avais prônai».<br />

11 lui glissa dans la main neut mille francs<br />

en billets <strong>de</strong> banque et ajouta :<br />

— Maintenant, file ! — La porte est ou-<br />

verte. — Gagne la campagne et cavale-toi<br />

avant que d'autres troupes n'arrivent...<br />

— Filer! — répéta Duplat complètement,<br />

abasourdi. — Mais il faut absolument que<br />

je rentre chez moi. — Je ne peux pas quit-<br />

ter ainsi Paris en uniforme d'officier <strong>de</strong> la<br />

Commune.<br />

— Tu as raison, rentre chez toi, change<br />

vivement <strong>de</strong> pelure et fais disparaître top.<br />

uniforme et tes armes... — Tu peux faci-<br />

lement regagner la rue Saint-Maur où tu<br />

perches, mais dépêche-toi, car dans <strong>de</strong>ux<br />

heures Belleville sera en notre pouvoir, le<br />

onzième arrondissement aussi, fouillé dans<br />

tous les coins, et si tu étais ramassé avec<br />

tes galons par nos troupes, on te fusillerait<br />

séance tenante... et tu ne l'aurais pas volé !<br />

Duplat <strong>de</strong>vint livi<strong>de</strong>.<br />

— Fusillé ! — balbutia-t-il<br />

— Oh ! sans rémission.<br />

— Mais j'ai servi l'armée <strong>de</strong> Versailles.<br />

Toi, tu n'es qu'un simple figurant qui doit<br />

rester anonyme.<br />

L'ex-fourrier tremblait <strong>de</strong> la tète aux<br />

pieds.<br />

Un instant il eut envie <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> la<br />

porte ouverte, <strong>de</strong> fuir Paris, <strong>de</strong> gagner<br />

Saint-Denis ou Bagnolet.<br />

Mais il serait trahi par son costume.<br />

Et l'argent ?<br />

La jolie somme cachée dans les caves <strong>de</strong><br />

la maison en construction <strong>de</strong> l'avenue Par-<br />

mentier.<br />

Est-ce qu'il était possible <strong>de</strong> l'abandon-<br />

ner?...<br />

Jamais !!!<br />

— C'est un sale tour que tu me joues-là 1<br />

dit-il à Merlin.<br />

Celui-ci haussa les épaules.<br />

— Je serais curieux <strong>de</strong> savoir en quoi ?<br />

spiiqua-t-ii.<br />

— Tu m'envoies à ia boucherie !<br />

— C'est le trac qui te fait parler ainsi !<br />

— Je vais te prouver combien je suis meil-<br />

leur que tu ne le crois. .. C'est moi qui te<br />

conduirai dans ton quartier... Arrive...<br />

Ils sortirent du poste.<br />

Les troupes avaient cessé <strong>de</strong> défiler.<br />

Une nuée d'agents en bourgeois leur suc-<br />

cédait.<br />

Des voitures venaient à la suite.<br />

Dans quelques-unes se trouvaient <strong>de</strong>s<br />

maires, nommés par le gouvernement <strong>de</strong><br />

Versailles et prêts à entrer en fonctions,<br />

comme cela s'était fait déjà dans les arron-<br />

dissements tombés au pouvoir <strong>de</strong> troupes<br />

régulières.<br />

D'autres voitures ramenaient <strong>de</strong>s prêtres,<br />

ayant hâte <strong>de</strong> reprendre possession <strong>de</strong><br />

leurs églises.<br />

Merlin s'approcha d'un groupe d'agents<br />

au milieu <strong>de</strong>squels se trouvait un homme<br />

<strong>de</strong> haute taille, décoré et distribuant <strong>de</strong>s<br />

ordres.<br />

L'espion, s'adressant à lui, <strong>de</strong>manda :<br />

— Avez-vous <strong>de</strong>s instructions à me don-<br />

ner ?<br />

— Oui, sachez ce qui se passe à la mai-<br />

rie du onzième, et revenez mo trouver ici<br />

le plus tôt possible... — Je reste en perma-<br />

nence au poste.<br />

— Ce sera fait, — reprit Merlin. —<br />

Maintenant, je voudrais conduire jusqu'à<br />

sa maison le fédéré qui nous a livré la porte<br />

<strong>de</strong>s Prés-Saint-Gorvais...<br />

Et du geste il désigna Servais Duplat qui<br />

attendait tout tremblant à quelques pas du<br />

groupe.<br />

— Eh bien 1 emmenez-le.<br />

Merlin fit un sigoe à son oomplice et tous<br />

<strong>de</strong>ux gravirent la rue du Bois, gagnèrent<br />

les hauteurs do Belleville et se dirigèrent<br />

vers le onzième arrondissement, le cime-<br />

tière du P«re-Lx@kaia oà l'artillerie <strong>de</strong> le<br />

Commune continuait à tonner, la rue du<br />

Chemin-Vert et la rue Saint-Maur.<br />

Neuf heures sonnaient en ce moment.<br />

Toute l'action se trouvait concentrée<br />

dans l'espace compris entre ia rue Saint-<br />

Antoine, ie marché <strong>de</strong>s Enfants-Rouges, la<br />

porte Saint-Martin et le faubourg du Tem-<br />

ple.<br />

Les fédérés se battaient avec la rage du<br />

désespoir, — mais d'instant en instant leur<br />

nombre diminuait.<br />

En quittant l'escorte qui accompagnait à<br />

l'ambulance <strong>de</strong> la rue Servan les sept artil-<br />

leurs <strong>de</strong> la Commune blessés au Père-La-<br />

chaise, Gilbert Rollin s'était dirigé vers<br />

Belleville <strong>de</strong> toute la vitesse <strong>de</strong> ses jam-<br />

bes.<br />

Faute <strong>de</strong> servants le tir <strong>de</strong>s canons du<br />

cimetière se ralentissait notablement.<br />

Le capitaine d'artillerie communar<strong>de</strong><br />

commandant cette batterie avait fait <strong>de</strong>man-<br />

<strong>de</strong>r en toute hâte <strong>de</strong>s hommes à la mairie<br />

du onzième où se trouvaient réunis les<br />

membres <strong>de</strong> la Commune et du comité<br />

central, ceux du moins qui ne songeaient<br />

point à fuir, car bon nombre d'entre eux,<br />

abandonnant ia lutte pour se soustraire<br />

aux représailles, avaient trouvé moyen <strong>de</strong><br />

franchir les portes <strong>de</strong> Paris sous dès dé<br />

guisements variés.<br />

On envoya à la batterie du cimetière un<br />

lot <strong>de</strong> gredins, aveo mission <strong>de</strong> continuer<br />

la défense à outrance, sans s'apercevoir<br />

qu'ils étaient ivres et par conséquentincapa-<br />

bles <strong>de</strong> pointer leurs pièces, do telle (sorte<br />

que los coups mal dirigés n'offraient do dan<br />

ger que pour les leurs.<br />

Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Gilbert les obus décrivaient<br />

leur trajectoire.<br />

Il marchait <strong>de</strong> plus en plus vite, n'ayant<br />

point conscience du péril, no songeant qu'à<br />

une chose, à cette substitution d'eufant qui<br />

oouvaii le sauver ; n'ayant qu'un but, trou-<br />

ver Servais Duplat, lo seul homme en si-<br />

tuation <strong>de</strong> rendre possible l'accomplisse-<br />

ment du crin'.e prémédité.<br />

L'itinéraire que le mari d'Henriette avait<br />

à suivre pour arriver à la porte <strong>de</strong>s Prés-<br />

Saint-Gervais était naturellement le môme<br />

que celui suivi le matin par le capitaine <strong>de</strong>s<br />

fédérés pour se rendre à son poste.<br />

Rollin passa près du Père-Lachaise et<br />

gagna la rue <strong>de</strong>s Amandiers.<br />

La fusilla<strong>de</strong> crépitait loujours au loin. Le<br />

canon grondait sans relâche.<br />

La tète baissée, rasant les murs, escala-<br />

dant tous les cent pas <strong>de</strong>s barrica<strong>de</strong>s éle-<br />

vées sur tous les points pour la défense du.<br />

quartier, mais abandonnées en ce moment,<br />

il avançait non sans peine sous la pluie qui i<br />

tombait et imprégnait peu à peu ses vête-<br />

ments.<br />

Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Paris, a tous les points <strong>de</strong><br />

l'horizon, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s lueurs rouges pla-<br />

quaient <strong>de</strong>s taches sanglantes sur le cie<br />

noir. -,<br />

Gilbert allait atteindre la rue <strong>de</strong> Menu-<br />

montant lorsqu'il s'arrêta tout à coup,<br />

épouvanté.<br />

Un obus venait d'éclater dans la rue, a<br />

dix mètres <strong>de</strong> lui, trouant les pavés.<br />

1<br />

Cinq secon<strong>de</strong>s après un autre projectile<br />

tombait un peu plus loin et sa charge <strong>de</strong><br />

mitraille s'éparpillait dans toutes les direc-<br />

tions avec un fracas étourdissant, éraflant<br />

les murailles, crevant les portes et les vo-<br />

tota <strong>de</strong>s boutiques closes. -,<br />

La route <strong>de</strong>venait effroyablement dange- .<br />

reuse.<br />

Heureusement lo tir désordonné do I»<br />

batterie du Père-Lachaise so modifia d'un<br />

instant à l'autre et les obus suivirent une i<br />

autre direction. I<br />

Lo mari d'Henriette reprit sa course,<br />

mais à peine avait-il fait vingt paa q.u'1<br />

s'arrêtait <strong>de</strong> nouveau.<br />

{A mivr*)m<br />

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