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24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse

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MMBB<br />

"Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />

Un <strong>de</strong> noe confrères a vu IL <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />

interrogé au sujet <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />

Gérault-Richard :<br />

Il y avait, en effet, vendredi, un échange do<br />

pvopo3 assez vifs, pendant que M. Bérard était<br />

â la' tribune, entre" MM. Chauvière, <strong>de</strong> Mahy et<br />

moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />

traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />

contre Zola, je n'ai pu me contenir et j'ai répété<br />

uno <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée la veille.<br />

Vous savez co qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />

<strong>de</strong> M. Gérault-Richard". fou <strong>de</strong> colère, je me<br />

suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />

par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, ijje<br />

Côté ; je l'ai pris par i'épauie et je l'ai souffleté,<br />

mais j'attends qu'il m envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />

verrai ensuite comment je dois régler cette<br />

affaire avec M. Gérauit-Richard.<br />

Un témoin<br />

Dans le Moniteur universel M. <strong>de</strong> Claye oui,<br />

hier, <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la presse, cria lors <strong>de</strong> l'in-<br />

ci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Hemis-Jaurès : « Bravo do Bernis ! »<br />

et insulté, ce matin, à ce sujet, Dar la Petite<br />

République maintient que M. Jaurès faisait l'ace<br />

à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier l'a frappé ; il<br />

fait remarquer qie ie compte rendu du Temps,<br />

téléphoné sur le champ, porte :<br />

« M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />

rière, le 'raopa à la ligure. »<br />

Telle n'a' "pas été. dit-il, l'impression <strong>de</strong> la<br />

plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, ot il aioute :<br />

« On s'explique difficilement, d'ailleurs, com-<br />

ment, s'il l'avait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />

nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />

me part, jê les ai vus face à face. »<br />

Le journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />

claye. déc are oue je suis, dès à Drésent dési-<br />

gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />

verra si j ai selon un mot connu, une tè;e d'o-<br />

tage.<br />

La Séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main<br />

L.ordre du jour <strong>de</strong> la séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main Daru<br />

ce matin au Journal Officiel, oorte, aorès 'une<br />

première délibération sur ia Drouositioh do M.<br />

Du IIa:«ouet sur le rengagement <strong>de</strong>s sous-ofil-<br />

ciers. la suite <strong>de</strong> la ^discussion du budget, mais<br />

comme on lait prévoir qu'il es infiniment proba-<br />

ble qu'à propos <strong>de</strong> l'adoption du orocès verbal<br />

M. Jaurès viendra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu'on poursuive la<br />

discussion <strong>de</strong> son interpellation.<br />

Sans doute on ne discute les interpellations<br />

que ie samedi, mais la Chambre est toujours<br />

maîtresse <strong>de</strong> son ordre du jour et comme il se<br />

rencontre que modérés et avancés sont égaie<br />

ment désireux d'en finir, il n'y a Das <strong>de</strong> raison<br />

pour qu'on ne donne pas satisfaction à M. Jau-<br />

rès.<br />

Le Gouvernement, <strong>de</strong> son côté, ne paraît Pas<br />

<strong>de</strong>voir s> opposer, L'ordre du jour <strong>de</strong>'confiahco<br />

Sera vo é en très grosse majorité, et il est puis<br />

que vraisemblable que i'affichage du discours <strong>de</strong><br />

M. Méiine. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />

mandé et voté.<br />

Il est probable, sinon certain, que la séance<br />

sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />

saient, on serait peut-être amené à examiner<br />

s'il n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Cham-<br />

bre au mains uour quelques jours, le délai d'un<br />

mois paraissant excessif" dans l'état où se trouve<br />

la discussion du budget.<br />

Hier, ie mot <strong>de</strong> dissolution a été prononcé<br />

mais il semble que cette éventualité n'a" pas été<br />

examinée sérieusement. Il ne faut Das" oublier<br />

qu'une nouvelle Chambre ne Dourrait examiner<br />

le projet actuel du budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />

duc. Il faudrait un nouveau "projet, une nou-<br />

velle commission du budget, une nouvelle dis-<br />

cussion générale, etc.<br />

A travers la presse<br />

La Libre Parole :<br />

Pour la première fois, le gouvernement narîe<br />

avec clarté, même avec une certaine énergie. S'il<br />

avait en, n y a <strong>de</strong>ux mois, la moitié seulement<br />

<strong>de</strong>l'ene gie dont ii a fait preuve hier, nous Sau-<br />

rions jamais m. vous pouvez en être sûrs, ia<br />

lettre -reciame <strong>de</strong> M. Zdia.<br />

L'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> B?rnis-Jaurès-Gérault-Richard<br />

est donc à tous les égards fâcheux. Il est venu<br />

fort mal à prepos jeier ie trouble dans une<br />

séance dont lé résultat eût été sans cela net et<br />

limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est le juif ciui est cause <strong>de</strong><br />

tout cela ; c'est le juif qui déconsidère chez<br />

nous l'armée, le Parlement, le gouvernement ;<br />

c'est le juif qui déchaîne chez nous la guerre ci-<br />

vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />

A bas le juif i<br />

De la Cloche, organe républicain :<br />

M. <strong>de</strong> Bernis. hier, à la Chambre, a eu cette<br />

chance inouïe d appliquer sur ia joue <strong>de</strong> Jaurès<br />

le souflet que toas ies patriotes, après ia lecture<br />

4a son discours, lai <strong>de</strong>stinaient.<br />

Mustapha. Quatre discours ont été pronon-<br />

cés au" milieu d'un grand calme coupe seule-<br />

ment uar les applaudissements et les cris :<br />

« A bas les juifs'! » Finalement, l'assemblée<br />

a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con-<br />

tre Dreyfus et Zola et blâmant l'administra-<br />

tion supérieure à propos <strong>de</strong>s mesures prises<br />

contre " les manifestants. « Les assistants<br />

adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />

citent les municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />

tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />

juifs et jurent" <strong>de</strong> s'unir pour écraser aux<br />

élections prochaines les juifs et leurs pro-<br />

tecteurs.»<br />

Un ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la mise en li-<br />

berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />

tenus pour faits relatifs aux' manifestations<br />

antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />

<strong>de</strong> : « Vive la France I Vive là République 1<br />

A bas les juifs ! »<br />

A i'issue du meeting la foule est <strong>de</strong>scen-<br />

due compacte vers Alger, romnant sur plu-<br />

sieurs points ls cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />

place du Gouvernement, les manifestants,<br />

au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />

presque entièrement doux kiosques ; les<br />

portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en<br />

foncées tant sur ia place du Gouvérnement<br />

que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />

ont été saccagés.<br />

Des Patrouilles du génie parcourent les<br />

principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />

tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />

Le rapport <strong>de</strong> police relate que trois com-<br />

missaires <strong>de</strong> po'iice ont été blessés dont un<br />

assez grièvement. De nombreux agents ont<br />

été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />

<strong>de</strong> canne. Le calme, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />

rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matai.<br />

D'autre part, vers dix heures du soir, peu<br />

dant que l'a plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes<br />

tants ântijuifs étaient encore au vélodrome<br />

<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />

composée <strong>de</strong> trois cents jeunes gens, la plu<br />

part" ai més <strong>de</strong> bâtons, a parcouru le boule-<br />

vard <strong>de</strong> la République se dirigeant vers le<br />

vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong>vant le théâ-<br />

tre et refoulée vers le boulevard. En passant<br />

<strong>de</strong>vant les terrasses <strong>de</strong>s cafés, plusieurs<br />

manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />

chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />

dont l'un est assez sérieusement blessé<br />

Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />

dans la fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse<br />

ment dispersée avant qu'elle ait pu rejoia<br />

dre les manifestants ântijuifs.<br />

Alger, 23 janvier<br />

Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />

la suite <strong>de</strong>s contusions ou excès <strong>de</strong> fatigua<br />

provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />

neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> la<br />

banlieue. M. Lénine a convoqué ce matin les<br />

autorités <strong>de</strong> la "vilie afin <strong>de</strong> prendre les me-<br />

sures les plus énergiques pour prévenir le<br />

retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> "la veille.' Plusieurs<br />

voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />

au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />

attribue la cause du mouvement antijuif à<br />

l'autorisation uonnée par le gouverneur nour<br />

la fondation d'un cercle d'étudiants israéli-<br />

tes malgré l'avis contraire du préfet et du<br />

maire.<br />

L'opinion en Russie<br />

Saint-Pétersbourg. 23 janvier<br />

Les journaux russes déplorent la campa-<br />

gne qui asrite et trouble la France. lis' ne<br />

cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />

triotes qui ne se sont pas laissés acheter et<br />

en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />

termes <strong>de</strong> la Gazette <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />

immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />

droit, la justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />

Ctiose particulièrement édifiante : trois<br />

feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />

contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes ies trois<br />

ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />

étrangers.<br />

nent dans la rue ne tolérant aucun attroupe-<br />

ment. Quelaues anarchistes, cependant, ont<br />

réussi, par "<strong>de</strong>s subterfuges divers, à péné-<br />

trer dans la salle, entre autres le compagnon<br />

Georges ; mais soit que son attitu<strong>de</strong> "ou son<br />

langageaient provoqué les assistants, il est<br />

bientôt rejeté dans la rue, repoussé avec<br />

violence dans i'escaiier qu'il <strong>de</strong>scend; sur sa<br />

tête, toutes les cannes sont levées.<br />

Un autre individu, <strong>de</strong> piètre mine, suit le<br />

même chemin.<br />

Tous <strong>de</strong>ux ont la figure ensanglantée.<br />

Quelques autres individus, aussi louches,<br />

reconnus dans la salle par les étudiants,<br />

sont expulsés <strong>de</strong> même façon et fort hous-<br />

pillés par les agents, qui reconnaissent en<br />

eux dés clients <strong>de</strong> Mazâs.<br />

Aucune manifestation, aucun trouble dans<br />

la rue pendant ce temps; seulement, <strong>de</strong>r-<br />

rière lés glaces <strong>de</strong> la «' Belle-Polonaise » les<br />

dures et faméliques ligures <strong>de</strong>s compagnons<br />

évincés qui semblent guetter une occasion.<br />

Dans la salle<br />

Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />

sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />

lier oui conduit à la salle. Au moment où<br />

nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent déjà là.<br />

Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />

jusqu'à 2 h. 1(2 le calme rôgne_ dans ia salle<br />

en attendant la constitution du bureau. De<br />

nouveaux arrivants viennent grossir l'af-<br />

fluence. On remarque exposée sur la tribune<br />

une magnifique couronne composée <strong>de</strong> lilas,<br />

<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />

tants se proposent <strong>de</strong> porter à l'issus <strong>de</strong> la<br />

réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />

tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Sur cette couronne on lit cette inscription :<br />

« Vive le France ! à bas les traîtres ! (>"<br />

A 2 h.li2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />

teurs, prend piace au bureau. A ce moment,<br />

prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />

missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />

<strong>de</strong> son écharpe, spécialement chargé <strong>de</strong>l'or-<br />

dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre l'assemblée en<br />

cas <strong>de</strong> tumulte.<br />

On avait pris la précaution d'enlever, au<br />

préaiable, toutes lés chaises et tous les<br />

bancs <strong>de</strong> la salie. On remarquera qu'à la réu-<br />

nion du Tivoli-Vaux-Hali <strong>de</strong>" samedi <strong>de</strong>rnier,<br />

la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />

propos <strong>de</strong> se faire "représenter par un com-<br />

missaire. .<br />

L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />

mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />

diants et d'anciens militaires donne l'un<br />

pression que l'assemblée saura imposer si-<br />

ence aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je-<br />

ter le désordre.<br />

Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />

M. Guérin se lève et expose en quelques<br />

mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion :<br />

Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />

<strong>de</strong> ia politique, il n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />

n'y a que <strong>de</strong>s Français' (exclamation), que<br />

<strong>de</strong>s Français qui ne veulent nas |que ries<br />

juifs compromettent la seuie chose resté»<br />

encore intacte dans notre patrie : l'armée<br />

(Exeiamations.)<br />

Un anarchiste crie : « Et Esterhar.y ? » Ses<br />

voisins se saisissent <strong>de</strong> lui, le traînent jus<br />

qu'au fond <strong>de</strong> ia salle et l'expédient preste-<br />

ment dans i'escaiier. M. Guérin reprend ;<br />

Une campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait<br />

nous imposer la réhabilitation du procès Drey<br />

fus.<br />

Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />

prouvé qu'il avait trahi ! » Cet anarchiste "est<br />

encore pxpuisô avec maints horions.<br />

M. Guérin ajoute :<br />

Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus<br />

innocent, ies antisémites auraient été tes pie<br />

miers k <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du procès ; mais<br />

nous ne vouions pas qu'une ban<strong>de</strong> internatio<br />

nale attaque notre espoir -suprême, l'armée<br />

(Bravos prolongés et cris : « A" bas Zola I A bas<br />

les juifs ! »<br />

Très tari dans la soirée, hier, une colonne<br />

<strong>de</strong> manifestants parmi lesquels se trouvaient<br />

un grand nombre d'élèves du lycée Jauson,<br />

fous munis <strong>de</strong> torches confectionnées avec<br />

<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />

ia Pompe, l'avenue Malakoff et l'avenue <strong>de</strong><br />

la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />

place <strong>de</strong> l'Etoile, aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />

Zola ! Vive l'armée ! », <strong>de</strong>vant la maison do<br />

M. Seheursr-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />

ment conspué.<br />

Pius tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont par-<br />

couru le boulevard Saint-Micnel, en chan-<br />

tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />

les applaudissaient.<br />

Lyon, 23 janvier.<br />

Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />

quebuse, une réunion organisée parie parti<br />

ouvrier socialiste. A neiif heures, un millier<br />

<strong>de</strong> personnes se pressaient dans la sal'e.<br />

Les citoyens 3iral, MiUat, Nachury, Delange,<br />

Jacquet, du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />

vement la parole.<br />

Tous les orateurs se sont élevés contre la<br />

politique du cabinet et ont protesté contre le<br />

huis-cios aans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />

tous ont, fait l'éloge <strong>de</strong> la conduite d'Emile<br />

Zola.<br />

Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />

mes yioients.<br />

Un étudiant, nommé Chambard, nrend la<br />

parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />

rompent â chaque instant. Jusque dans la<br />

rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola !»<br />

Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />

tudiant Chambard termine son discours aux<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée ! »<br />

On lui rénond : » Vive la Révolution ! »<br />

A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt comi-<br />

que : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt; dans la<br />

salle un aci<strong>de</strong> dont ies émanations s'élèvent<br />

bientôt ; toute l'assistance pieure, se mou-<br />

che et éternue bruyamment. La salie se<br />

vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />

dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusqu'à ia scène qui<br />

sert <strong>de</strong> tribune et tout le comité s'essuie<br />

les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />

<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />

instants, la salle se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />

Quelques orateurs veulent prendre la pa-<br />

role, mais on n'entend nas un mot <strong>de</strong> leurs<br />

discours ; ii en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />

jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />

A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cinouan-<br />

taine d'étudiants ont accompagné leur cama-<br />

ra<strong>de</strong> Chambard. Quelques jeunes gens se<br />

sont joints a eux aux cris <strong>de</strong> : « A bas les<br />

juifs ! Conspuez Zola ! »<br />

Près du pont <strong>de</strong> la Guillotière, auolaues<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive Zola 1 » se font entendte.<br />

Une discussion s'engage et l'on allait en<br />

venir aux mains quand" la police disperse<br />

les manifestants. Une pluie "fine et persis-<br />

tante achève l'œuvre '<strong>de</strong>s gardiens " <strong>de</strong> la<br />

paix.<br />

Châlon-sur-Saône, 23 janvier.<br />

Hier soir a eu lieu une nouvelle manifes-<br />

tation antisémite .; une cinquantaine do ma-<br />

nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong><br />

curieux sont passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />

taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! » puis <strong>de</strong>-<br />

vant les magasins tenus par <strong>de</strong>s israélites<br />

aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs 1 ». Ces ma-<br />

gasins étaient gardés parla police et la gen-<br />

darmerie.<br />

Arras, 23 janvier.<br />

Des manifestations ont eu lieu hier à<br />

Montrouil où c'était le jour du tirage au<br />

sort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />

parcouru la ville aux cris do « consnucZ<br />

Zola 1 »<br />

. Alger, 23 janvier.<br />

Cinq a six mille personnes assistaient au<br />

meeting antijuif a Mustapha. La réunion<br />

était présidée par M. Pra<strong>de</strong>lle, maire <strong>de</strong><br />

Paris, 23 janvier.<br />

Indépendamment <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong>s républicains qui, hier soir, ont par-<br />

couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />

tous les commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />

en permanence jusqu'à une heure avancée,<br />

en prévision d'une manifestation possible.<br />

Les postes consignés avaient leur effectif<br />

au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />

tance en distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />

pes d'agents. En outre, indépendamment<br />

<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />

gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />

avaient été envoyés sur plusieurs pmnts.<br />

Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />

plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />

gents ont été constituées dès la première<br />

heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />

centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />

Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou<br />

verts et les commissaires ont reçu l'ordre<br />

<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />

reaux alors qu'en temps ordinaire, le di<br />

manche, un commissariat seulement reste<br />

ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />

postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />

notamment celui du Palais-<strong>de</strong>-Justice, ont<br />

été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligne et<br />

<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />

Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />

gouvernement <strong>de</strong> Paris, c'est-à-dire la ;<br />

Seine et Seine-et-Oise. sont consignées par<br />

ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris.<br />

Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />

réunion<br />

Cet après-midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille-<br />

Coionnes, rue <strong>de</strong> la Gaité-Montparnasse, le<br />

meeting <strong>de</strong> protestation auquel "<strong>de</strong>vait faire<br />

suite là manifestation consistant à porter<br />

<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />

place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong>.<br />

La réunion était autorisée, mais non la<br />

manifestation. Seuls, les porteurs <strong>de</strong> cou-<br />

ronnes pouvaient approcher du monument<br />

patriotique. Voici le" compte rendu <strong>de</strong> ce<br />

oui s'est produit:<br />

La salie <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />

dans un quartier populeux où les manifes-<br />

tations, quelles qu'elles soient d'ailleurs,<br />

peuvent facilement s'augmenter d'éléments,<br />

toujours prêts au désordre; aussi la police<br />

avuit-eile pris <strong>de</strong>s précautions imposantes.<br />

Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquan f e<br />

gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />

circulation <strong>de</strong> la foule.<br />

Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />

A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> la<br />

réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />

ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />

sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />

avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer à la réu-<br />

nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes<br />

qui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont<br />

vu refuser l'entrée et n'ont nas insisté, mais<br />

se sont réunis dans le débit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />

Belle Polonaise ca face <strong>de</strong>s Miile-Colonnes,<br />

et ont décidé d'envahir la saile quand du<br />

renfort leur sera venu.<br />

Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />

M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police munici-<br />

pale qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />

cette ' décision, téléphone à la préfecture<br />

pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r chiquante hommes <strong>de</strong> plus<br />

qui arrivent à 3 heures.<br />

L'entrée dans les salles est fait par petits<br />

groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants n'adonné<br />

lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />

reunion n'était nas encore commencée.<br />

A l'extérieur. Pendant la réunion<br />

Enfin, la réunion, annonec-t-on, est com-<br />

mencée. De la rue on entend, par moments,<br />

<strong>de</strong>s trépignements dans la salle et pendant<br />

ce temps, les agents, uar quatre, se promè-<br />

M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />

la parole<br />

M. Guérin propose ensuite la nomination<br />

du bureau. M. Thiébaud est acclamé prési-<br />

<strong>de</strong>nt et remplace ainsi M. Guérin.<br />

On nous avait menacé, s'ecrie-t-il. <strong>de</strong> nous<br />

faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />

réunion. On a cru nous effrayer en nous an-<br />

nonçant à l'avance l'irruption parmi nous<br />

d'assommeurs stipendiés. Eh bien ! nous<br />

sommes ià et ces menaces ne nous empê-<br />

cheront pas <strong>de</strong> délier les assonimeur.s et <strong>de</strong><br />

crier ; « Vive la France !»<br />

Une longue acclamation accueille ces paro-<br />

les énergiques.<br />

QuandTés applaudissements sont calmés<br />

quelques anarchistes, ayant crié : « A bas<br />

les cléricaux », au fond <strong>de</strong> ia salle, sont en-<br />

core expulsés. Quelques coups <strong>de</strong> canno sont<br />

échangés.<br />

Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. — L'ordre<br />

du jour acclamé<br />

M. Thiébaud. après avoir ramené le silence<br />

en frappant violemment <strong>de</strong> sa canne sur le<br />

bureau," lit une dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye,<br />

s'excusant <strong>de</strong> n'avoir pu venir, retenu par la<br />

cérémonie patriotique' <strong>de</strong> Buzenval, dépêcha<br />

qu'on acclame, et il ajoute:<br />

Notre réunion doit être courte puisque nous<br />

avons nour prmciDal objectif, aujourd'hui, . <strong>de</strong><br />

porter'notré couronne à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

pour protester contre ies renégats qui pactisent<br />

avec l'es traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />

nous fléirirons. en la déposant, les trahisons <strong>de</strong><br />

ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />

Pour y aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la statue<br />

<strong>de</strong> Gamheua, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />

(Applaudissements.)<br />

Je vous r-rooose donc d'acclamer, pour sanc-<br />

tionner ce meeting, cet ordre du jour'qui précise<br />

notre décision :<br />

Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé contre les<br />

souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />

tranger les secrets <strong>de</strong> la défense, dépose<br />

au pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg l'hom-<br />

mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />

et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />

pactisent avec iajuiverie universelle pour<br />

corrompre la République, déshonorer l'ar-<br />

mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />

sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers<br />

Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />

et purifiée !<br />

Cet ordre du jour provoque une explosion<br />

<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la'Franc'e ! A bas les juifs!<br />

A bas Zoia ! »<br />

Un anarchiste à la tribune<br />

Après quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>nt la narole. M. Thiébaud donne la pa-<br />

role à l'un d'eux en l'invitant a être court.<br />

C'est l'anarchiste Brunet qui monte à ia tri-<br />

bune.<br />

Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />

simulé encore ses sentiments mais dès que,<br />

jetant le masque, il veut combattre l'idée<br />

<strong>de</strong> patrie, toute le saile s'y oppose, lui<br />

criant: « Nous ne voas laisserons pas atta-<br />

quer la patrie ! »<br />

Et bientôt Brunet renonce à continuer son<br />

discours.<br />

Un compagnon bondit alors, furieux, vers<br />

la tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />

vite qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />

interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />

s'écrie : « Vous voyez," citoyens, que nous<br />

donnons l'exemple <strong>de</strong> la modération : notre<br />

adversaire n'a pas été maltraité ! »<br />

La séance est levée. — Dans la rue<br />

Enfin. M. Guérin annonce que c'est le mo<br />

ment <strong>de</strong> se rendre à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

Les porteurs prennent la couronne, l'élè-<br />

vent, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie :<br />

a Vive la France I », toutes les voix enton-<br />

nent : « Conspuez Zoia! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />

manifestants s ébranle.<br />

Pendant que les protestataires quittent la<br />

salle accompagnant la couronne, MM. Thié-<br />

baud et Guérin en tête, les anarchistes qui<br />

étaient disséminés dans la salle mais qui ne<br />

s'étaient pas sentis en nombre pour êmuê-<br />

eher la réunis*, s'assemblent* lis" saut<br />

cinquantaine environ et se dirigent vers le<br />

bureau. L'un d'eux y prend place, mai3 le<br />

commissaire, M. Marion, intervient alors et<br />

leur interdit <strong>de</strong> tenir un meeting. Ils n'in-<br />

sistent pas mais en attendant "<strong>de</strong> pou voit-<br />

sortir ils se mettent à chanter à tue-tete la<br />

Carmagnole. Les une ajoutent même cette<br />

variante au refrain : « Vive le son! Vive le<br />

son <strong>de</strong> l'explosion ! »<br />

Ils chantent également plusieurs autres<br />

chansons révolutionnaires où nous relevons<br />

le vers suivant ;<br />

Dynamitons tous ies cafés!<br />

Ainsi que plusieurs violences du même<br />

genre contre i'armée et les prêtres.<br />

U faut dire que les cris que nous citons<br />

sont individuels," et nous les'distinguons au<br />

milieu <strong>de</strong>s vociférations que nous avons dû<br />

subir. En attendant que ia police permette à<br />

ce groupe <strong>de</strong> gagner la rue", les anarchistes<br />

crient encore : « Vive Zola! A bas les calo-<br />

tins! »<br />

C'est avec ce groupe qui a évacué la salle<br />

le <strong>de</strong>rnier que nous quittons le lieu du mee-<br />

ting.<br />

Dans la poussée qui s'est produite à la<br />

sortie, signalons un petit acci<strong>de</strong>nt survenu<br />

notre confrère Chihcholte, du Figaro. M.<br />

Ciiincoiie a eu, dans la bouscula<strong>de</strong>, son par-<br />

<strong>de</strong>ssus complètement lacéré ; il s'est trouvé<br />

avec nous noyé au milieu du groupe hurlant<br />

<strong>de</strong>s anarchistes.<br />

Après la réunion. — La sortie<br />

M. Touny, sur l'avis d'un agent <strong>de</strong> la Sû-<br />

reté qui lui annonce que le meeting est près<br />

<strong>de</strong> finir, prend ses dispositions. L'accès <strong>de</strong><br />

la rue <strong>de</strong> là Gaité, vers le boulevard Mont-<br />

parnasse et la Seine est barrée par une es-<br />

coua<strong>de</strong> d'agents et dix gar<strong>de</strong>s à cheval.<br />

De l'avenue du Maine où l'on peut seule-<br />

ment arriver, il n'est pas permis <strong>de</strong> se di-<br />

riger vers la Seine ; seule, l'avenue vers les<br />

fortifications est ouverte.<br />

Au moment où la sortie va s'opérer, les<br />

organisateurs du meeting <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que la<br />

couronne et ses porteurs" sortent seulement<br />

les premiers. A cet effet, la porte donnant<br />

sur la rue, est barrée par une masse<br />

d'agents. MM. Thiébaud et Guérin appellent<br />

les membres du bureau <strong>de</strong> la réunion qui<br />

accompagneront la couronne.<br />

Ils sortent à grand peine. Une voiture est<br />

amenée, un ouvrier monte sur la caisse du<br />

fiacre, il tient la couronnne <strong>de</strong>bout; un au-<br />

tre prend place à côté du cocher; quatre au-<br />

tres' personnes sont dans la voiture" précédée<br />

d'un brigadier <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la paix. Celle-<br />

ci traverse les barrages d'agents vers le<br />

boulevard Montparnasse et arrive boulevard<br />

Edgard Quinet. "<br />

Par ordre, elle prend le trot; M. Touny<br />

et son secrétaire suivent dans une autre voi-<br />

ture. Personnr n'a été autorisé à suivre la<br />

couronne, pas même les journalistes pré-<br />

sents.<br />

Pendant tout ce temps, aucune personne,<br />

autre, que celles dont nous avons parlé, n'a<br />

pu encore sortir <strong>de</strong> la salle et tout te mon<strong>de</strong><br />

se presse, s'écrase dans i'escaiier qui con-<br />

duit à la rue.<br />

Quand ia voiture qui porte la couronne a<br />

disparu, on laisse enfin sortir une centaine<br />

<strong>de</strong> personnes, cuis quand celles-ci ont été<br />

refoulées par les agents jusqu'à l'avenue du<br />

Maine, la liberté est donnée* à autant d'au<br />

très et ainsi ia salle se vi<strong>de</strong> par petits pa<br />

quets aussitôt dispersés.<br />

Aucun inci<strong>de</strong>nt ne s'est produit sinon que,<br />

tandis que tout le mon<strong>de</strong> se découvrait sur<br />

le passage <strong>de</strong> la couronne, un <strong>de</strong>s anarchis-<br />

tes" expulsés a crie : « Vive la Commune ! »<br />

cri sans écho et pour lequel il n'a d'ailleurs<br />

pas été inquiété.<br />

Le nombre <strong>de</strong>s arrestations opérées dans<br />

l'après-midi, est <strong>de</strong> quatre : un individu qui<br />

frappait à COUPS <strong>de</strong> canne sur les agents, "un<br />

second qui vendait une brochure anarchiste<br />

les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers pour refus <strong>de</strong> circuler.<br />

A 4 heures tout été terminé. La porte <strong>de</strong><br />

la salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes est ciôse, les<br />

barrages <strong>de</strong>s agents, disloqués ; néanmoins,<br />

un service assez important doit rester sur<br />

place, pour surveiller les anarchistes <strong>de</strong> la<br />

« Belié-Polonaise ».<br />

Place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong><br />

La circulation, qui, <strong>de</strong>puis midi, était très<br />

active piace <strong>de</strong>. la Concor<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vient très in-<br />

tense à 3 heures, et <strong>de</strong>s groupes se forment<br />

ça et ià, mais notamment <strong>de</strong>vant les grilles<br />

<strong>de</strong>s Tuitleries, qui ont été fermées, et au<br />

travers <strong>de</strong>squelles on aperçoit <strong>de</strong>s escadrons<br />

<strong>de</strong> cuirassiers et <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> républicaine,<br />

dont ies cavaliers ont mis pied à terre.<br />

En prévision <strong>de</strong> la manifestation annoncée,<br />

les mesures <strong>de</strong> police sont considérables<br />

Sur la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> même, dont les<br />

chaussées ont été sablées, le servies d'ordre<br />

est assuré par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong><br />

la naix <strong>de</strong>s huitième et onzième arrondisse-<br />

ments. Tous ies ponts, toutes les rues aoou<br />

tissant à la place <strong>de</strong>là Concor<strong>de</strong>, rueRoyalo<br />

rue <strong>de</strong> Rivoli et quai <strong>de</strong>s Tuileries sont gar-<br />

dées par un peloton <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix,<br />

faisant face à ùn peloton <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s républi<br />

cains à pied, avec tambour.<br />

On remarqua, au coin da la place <strong>de</strong> la<br />

Concor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la rue Saint-Florentin, sous<br />

les fenêtres du baron Alphonse <strong>de</strong> Rothschild,<br />

une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix ; <strong>de</strong> l'au-<br />

tre côté <strong>de</strong> la place, le service" d'ordre s'é-<br />

tend .jusqu'à l'Arc <strong>de</strong> triomphe.<br />

Quatre mille hommes appartenant exclusi-<br />

vement à la police sont disséminés entre ies<br />

Tuiienes et la place <strong>de</strong> l'Etoile.<br />

A 3 heures lj2, la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> où<br />

commençaient à se former <strong>de</strong>s groupes, est<br />

complètement évacuée : l'accès n'en est per-<br />

mis" qu'aux voitures et aux journalistes mu-<br />

nis <strong>de</strong> leur coupe-file.<br />

La foule est repoussée du côté <strong>de</strong>s Champs-<br />

Elysées. Elle est maintenue à distance nar<br />

un cordon d'agents qui va <strong>de</strong> la Seine entre<br />

la rue Boissy-a'Anaias. Aucune bagarre, au-<br />

cun inci<strong>de</strong>nt ne se produit. Au passage, les<br />

asrents cueillent un pocliard qui n'obéissait<br />

pas assez vite au traditionnel « circulez ».<br />

Un peu avant 3 heures, nous rencontrons<br />

au pied <strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> Mariy, M. Barthou,<br />

ministre <strong>de</strong> l'intérieur, qui nous déclare que<br />

toutes les mesures sont prises pour qu'il<br />

n y ait aucun inci<strong>de</strong>nt aujourd'hui'<br />

Devant la statue <strong>de</strong> Strasbourg ouelques<br />

groupes <strong>de</strong> journalistes se forment." M.<br />

ILanc, préfet <strong>de</strong> police ; M. Laurent, secré-<br />

taire général <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> police ; M.<br />

Marion, commissaire aux délégations judi-<br />

ciaires sont là en conférence. On entend<br />

dans ie lointain aueiques cris : « Vive l'ar-<br />

mée ! à bas Zola ! à bas les traîtres 1 » Mais<br />

la fouie maintenue à distance par les agents<br />

semble plutôt caime. Elle veut voir les ma-<br />

nifestations sans vouloir y participer.<br />

A la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

A 3 h. 1(2, une voiture arrive au galon et<br />

s'arrête au »ied <strong>de</strong> ia statue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

M. Paulin Méry, député du treizième arron-<br />

dissement, en <strong>de</strong>scend accompagné <strong>de</strong>-<br />

<strong>de</strong>ux dames <strong>de</strong> sa famille; il porte une ma-<br />

gnifique gerbe <strong>de</strong> roses, <strong>de</strong> liias et <strong>de</strong> marj<br />

guérites, et va les déposer lui-même sur le<br />

monument. On lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si c'est an nom<br />

d'un groupe ou d'une association qu'il vien<br />

Aucun discours n'a été prononcé et aucun<br />

cri n'a été proféré.<br />

Cette pieuse manifestation a gardé le ca-<br />

ractère ôu'ojle <strong>de</strong>vait avoir.<br />

ï*rièriNi X^uTblique:-;<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Des prières publiques, ordonnées par le<br />

cardinal Richard à l'occasion <strong>de</strong> la rentrée<br />

<strong>de</strong>s Chambres, ont été dites ce matin, à neuf<br />

heures, à Notre-Dame, au milieu d'une<br />

afiluence considérable. L'asssistimce était<br />

plus nombreuse que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />

ETÎTES NOUVELLES<br />

23 janvier.<br />

M. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />

la Dresse départementale et directeur du Jour-<br />

nal <strong>de</strong> Rouen, oui avait fait don, la semaine<br />

<strong>de</strong>rnière, d'une somme do 50,000 francs à ia So-<br />

ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />

nouveau don da 50.000 francs à la Société <strong>de</strong><br />

l'assistance aux convalescents.<br />

. Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans, la femme<br />

Pesquir, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />

cile, à Nolleval, près Arcueil. Cette vieille<br />

femme Dassaic nour être très riche et très avare.<br />

Le mobile du crime paraît être le vol.<br />

- La Cour daDDel d'Alger, toutes cham-<br />

bres réunies, a rendu" sa décision dans 1 affaire<br />

Morinaud, avocat, rédacteur on chef du Répu-<br />

blicain <strong>de</strong> Constantine qui avait été susuendu<br />

pour trois mois nar le conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s<br />

avocats <strong>de</strong> Constantine nour la publication dans<br />

le Rèvublicain d'articles contre M. Gueic, pré-<br />

si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cour a annule la<br />

décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />

Constantine.<br />

Nouvellesji'Espagne<br />

De nos correspondants particuliers :<br />

New-York, 23 janvier.<br />

De source américaine :<br />

» Une dépêche <strong>de</strong> Jacksonville mentionne<br />

le bruit oue les navires américains sent<br />

partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />

Havane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />

tion. On dit oue "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />

raient été commis eontre le consul général<br />

Lee et autres américains.<br />

Une dèoêehe <strong>de</strong> Keywast annonce que<br />

les passagers, arrivés <strong>de</strong> la Havane, préten-<br />

<strong>de</strong>nt qu'un soulèvement est imminent. On<br />

croit o'u'il doit être dirigé contre les Améri-<br />

cains.'Le maréchal Bianco a concentré dans<br />

cette ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées à réprimer<br />

les désordres qui pourraient se produire. »<br />

Madrid, 23 janvier.<br />

Les édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />

casion <strong>de</strong> la pacification complète <strong>de</strong>s Philip-<br />

pines ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />

ont été nrises, motivées par la fête du roi.<br />

Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />

très optimistes. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />

Clara, le chef insurgé Tego a fait sa soumis-<br />

sion.<br />

Madrid, 23 janvier.<br />

La dépêche du Nev:-York Herald, au sujet<br />

du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />

très commentée ici. h'Imparcial, dans un<br />

violent article contre les" Américains, dit<br />

qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt dé-<br />

sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />

On man<strong>de</strong> da la Havane que six rebelles,<br />

appartenant au régiment formé par ia gar<strong>de</strong><br />

personnelle <strong>de</strong> Maximo Gomez, disent que<br />

le chef d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />

tenté <strong>de</strong> se soumettre avec sa ban<strong>de</strong> a été<br />

fusillé par Gomez.<br />

i^gi» '—<br />

Ht*<br />

mont et ce très grand clérical qu'est Hocha,<br />

fort, avec les « jeunes gens <strong>de</strong> 12 à 15 »ns»<br />

et les quinze cents manifestants d'opllop.i<br />

diverses" o.ui ont si vigoureusement siffle 1*<br />

Télégramme protégé par la police <strong>de</strong> co boa<br />

Lutaud !<br />

La mauvaise humeur <strong>de</strong> co journal et <strong>de</strong><br />

son rédacteur sont <strong>de</strong> bon augure : nou»<br />

avons tapé juste ; et. plus fort quo jamais,<br />

ils nous engagent à crier avec tous nos amis;<br />

connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> toute question <strong>de</strong> partis : A bas le Syndi<<br />

cat ! Conspuez l'Italien Zola ! Vive ia France;<br />

aux Français ! »<br />

Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />

Jean do BOEUY.<br />

Prési<strong>de</strong>nt du Groupe, Antisémite,<br />

Place Paulin, 10, Age t..<br />

Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />

La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres etarl*<br />

d'Agen et l'Escolo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêt;,<br />

d'un commun accord, le programme sulva.it<br />

ries Jeux Floraux organisés à- l'occasio»- du<br />

Centenaire.<br />

Ire Section, langue française. — P Ut a '<br />

o<strong>de</strong> à Jasmin: la meilleure comnosltun<br />

sera lue r.ar un artiste <strong>de</strong> la Comédie Fran-<br />

çaise au cours <strong>de</strong> la manifestation qui suit,<br />

lieu <strong>de</strong>vant la statue du poète.<br />

2' Un A-propos, en un àcte et en vers : Lei<br />

auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et d»<br />

son œuvre. L'à-propos classé au premier<br />

rang, sera joué en lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans lu<br />

soirée <strong>de</strong> gaia.<br />

2" Section, langue d'Oc. — p O<strong>de</strong> à Jas-<br />

min ; 2- Poésie lyrique, sujet libre ; 3 Poésiï<br />

<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en proît,<br />

sujet libre.<br />

Par décision du Canoulié du Félibrige, [j<br />

concours <strong>de</strong> cette section est déclarîjeui!<br />

Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine e £<br />

entraînera les droits fixés à ce titre par le*<br />

statuts Féiibréens. Trois Félibres Majorau*<br />

feront partie du jury d'examen. Les mor*<br />

ceaux couronnés seront lus dans la séanci<br />

solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> ia Cou-*<br />

d'Amour.<br />

Tous les dialectes <strong>de</strong> la langue d'oc son»<br />

admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyéj(<br />

l'exiga, trois groupas seront formés d'après<br />

Ja parenté linguistique : Aquitaine, Langue,<br />

doc, Provence. Chaque groupe aura <strong>de</strong>s prit<br />

distincts pour les quatre genres ci-<strong>de</strong>ssu*<br />

indiqués. Dans ce cas, les premiers prix d?;<br />

tous les groupes concourront entre eux, par<br />

genre, ef les compositions classées au pre-<br />

mier rang recevront le prix d'honneur.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux sections française et d'oc,<br />

les prix consisteront en médailles et diplô-<br />

mes artistiques.<br />

Les pièces, écrites très lisiblement, <strong>de</strong>.<br />

vront être toutes remises avant le 15 avril<br />

prochain, terme <strong>de</strong> rigueur, en double expé-<br />

ditien, non signées et portant en tête une<br />

<strong>de</strong>vise reproduite sur une enveloppe cache-<br />

tée dans laquelle seront enfermés le nom <strong>de</strong><br />

l'auteur et son adresse.<br />

Pour les pièces en langue d'oc, on indi-<br />

quera en tête ies dialectes et sous-dialeetes<br />

employés et on donnera en note, la traduc-<br />

tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux à ce<br />

sous-dialecte.<br />

Adresser les compositions françaises à M.<br />

ie commandant Lac <strong>de</strong> Bosredon, rue Di<strong>de</strong>-<br />

rot, à Agen ; celies d'oc à M. <strong>de</strong> Dordé*<br />

Balhargùet, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />

On nous prie d'annoncer que la commis-<br />

sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicale<br />

et la commission d'organisation générale<br />

vont être prochainement convoquées, cha-<br />

cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> etia prépara-<br />

tion <strong>de</strong> ce oui incombe à chacune d'elles.<br />

Courses <strong>de</strong> chevaux<br />

Le-<br />

13 ;<br />

,10;<br />

A NICE<br />

Nice, 23 janvier<br />

Prix du Chemin <strong>de</strong> fer. — 1. Quettehou,<br />

Albert Jonhson ; 2, Chéris, 4, S Clay ; 3,<br />

Général. 16. Stanley.<br />

Non placés: Virgile, 5, tombé; Caste,<br />

Le-Raté. 7 ; Messager, 16 ; Berthe. IS ; Amen<br />

Le-Hètre. 20.<br />

Mutuel. — Gagnant 21. olacés Quettehou 15 50,<br />

Lhéris 17 50, Le-Général Ï7 50.<br />

Grand prix do la vilie <strong>de</strong> Nice. — 1. Detona-<br />

tor, 9[4, J. Mouck ; 2. Sarcelle, 6, Turner.<br />

Non placés : Marée. 6 ; M. <strong>de</strong> Fondola. 3 ;<br />

Diion. 12 ; Rêve. 4 ; Fannm. 12 ; Quartaud, 4 ;<br />

So.vard, 3. arrivé premier et distaucé pour n'a-<br />

voir uas représenté le poid<br />

Mutuel. — Gagnant, 22 50 ; tlacés, Dotonator<br />

19 50. Sarcelie 20 50.<br />

Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia, 4, M. ds Ro<br />

manet ; 2. Amourette, G, T. Roberts ; 3, Quicklv,<br />

10. A. Roberts.<br />

Non Dlacés : Buenos-Ayres, 6; Rectitu<strong>de</strong>, 4 ;<br />

Coconas, S ; Tancrè<strong>de</strong>, 15 ; Edimbourg. S ; Ba-<br />

bouche. 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, 6 ; Saint-Médard. 12 ; Mé-<br />

téore. 2.<br />

Mutuel. — Gagnant, 129 : placés, Gardénia<br />

29 50 ; Amourette 27 50 ; Quickiy 54 50.<br />

A PAU<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Le beau temps ayant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />

née du Trotting-Club avait amené beaucoun <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel<br />

lent état. Partie technique très intéressante.<br />

Prix du Bearn, trot monté. — I, Petite-Sur-<br />

prise. 6(4 (Bire). M. Dastarac ; 2, Tambour. 4[7<br />

(le propriétaire), Duion ; 3, Artaban, S\l (Dufort),<br />

Dastarac.<br />

Mutuel. — Unité. 5 fr., pesRge gagnant, 11 ;<br />

Pelouse, gagnant, 27.<br />

Prix <strong>de</strong> Pau. —1, Osnabruck (Pevrouton). à<br />

M. Lourtet ; 2, Prenez-Gar<strong>de</strong>. 4[1 (Dufort) a M.<br />

Harriague ; 3, Quintai-Ex-Roméo, 6[l (Cartier), à<br />

M. Boiieau.<br />

Non piacô: Enachon.<br />

Mutuel : Pesage, gagnant 6 50. Dlacés 5 50,<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10'50, placé 7,<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong>. 10<br />

Prix <strong>de</strong>s Chrvsanthèmes. à réclamer 1, Massi-<br />

nissa. 5[1 (Dulon), à M. Lairieux; 2, Jacuior,<br />

4iâ. a M. H. Dabadie.J<br />

Colin, 2[I, à M. P. Saint-André.<br />

Non placés : Poétioue. Turluton. Massinissa,<br />

réclamé par le propriétaire oour 733 fr: 33.<br />

Mutuel : Pesage gaa-nant 51. Diacé 10, Jacuior<br />

8, Pelouse gagnant 27, placés 10 50. Jacuior 3.<br />

Sveet Herb. 4i6 (Call-<br />

Abrotano. S(l<br />

Boukara, C[4<br />

Prix <strong>de</strong> Marguerites<br />

man) ; M. Mac-Fariane ;<br />

drews). M. Luc Csthaia ;<br />

mend), M. Douvrèieur.<br />

Non placé, Daioces.<br />

Mutuei. — Pesage, gagnant 10. Dlacés 8 50,<br />

Abrotano 17, Pelouse, gagnant 12," placés "<br />

Abrotano 12.<br />

(An-<br />

(Leo-<br />

8,<br />

déposer ce bouquet.<br />

C'est en mon nom, dit-il, c'est comme dé-<br />

puté <strong>de</strong> Paris et mon bouquet qui ne porte<br />

pas d'inscription signifie : « A "bas les traî-<br />

tres ! »<br />

Rappelons que M. Paulin Méry est socia-<br />

liste révisionniste et fit partie <strong>de</strong> la fraction<br />

bonlangiste.<br />

A 4 heures, <strong>de</strong>ux autres voitures arrivent<br />

ensemble. Dans l'une d'elles, se trouvent<br />

MM. Georges Thiébaud, Guérin, Joseph Me-<br />

nai d et Lobien. Ils acceptent la couronne du<br />

comité <strong>de</strong> protestation contre le syndicat <strong>de</strong><br />

la trahison; <strong>de</strong> l'autre voiture, <strong>de</strong>scend M.<br />

Touny, qui a accompagné ces messieurs <strong>de</strong>-<br />

puis la salle <strong>de</strong> la rue la Gaité.<br />

La couronne est placée tout en haut du<br />

monument par MM. Guérin et Georges Thié-<br />

baud. Les agents voient d'un œil bienveil-<br />

lant cette manifestation et volontiers ilg au-<br />

raient ylaoé eux-mêmes la couronne.<br />

Hliiïlffi JUDICIAIRES<br />

Le Journal officiel publie le mouvement<br />

par lequel sont nommés :<br />

Juge au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron<br />

til, juge au siège <strong>de</strong> Lodève, en remplace-<br />

ment <strong>de</strong> M. Garraud, démissionnaire et<br />

nommé juge honoraire.<br />

Juge suppléant au tribunal <strong>de</strong> Lodève, M<br />

Robert, juge au suppléant au siège <strong>de</strong> Car-<br />

cassonne.<br />

Juge suppléant à Murât, M. Rho<strong>de</strong>s, "use<br />

suppléant à Saint-Flour, en remplacement<br />

<strong>de</strong> M. Missonnier, nommé substitut.<br />

10RT DE M.ANDRË RESLLE<br />

Nous apprenons avec une douloureuse<br />

surprise l'a mort si rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. le baron.<br />

André Reille, député <strong>de</strong>" Castres, frappé en<br />

pleine jeunesse, "dans toute la vigueur" <strong>de</strong> sa<br />

force et <strong>de</strong> son talent qui était grand et qui<br />

promettait <strong>de</strong> grandir encore.<br />

Il y a quinze jours à peine, il traversait<br />

notre ville, préoccupé dés intérêts si grands<br />

oui l'agitent "en ce moment. 11 se rendait à<br />

Tamaris, où l'appelaient ses fonctions d'ad-<br />

ministrateur <strong>de</strong>s forges délais.<br />

Là, s'est déclarée la terrible maladie auî<br />

l'a enlevé en quelques jours.<br />

Avant-hier "soir, il mourait, enlevé uar<br />

un impénétrable <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> Dieu à ses jêu-

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